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Un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda est-il vraiment possible le 27 juin prochain ? « Oui, répond le ministre de la Communication du Congo-Brazzaville, car, cette fois-ci, il y a l'intervention d'une grande puissance, à savoir les États-Unis ». Thierry Moungalla, qui est à la fois ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement du Congo-Brazzaville, s'exprime aussi sur la présidentielle prévue dans son pays au mois de mars 2026. Le président Denis Sassou-Nguesso sera-t-il candidat à sa réélection ? De passage à Paris, Thierry Mougalla répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce mercredi 18 juin, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda se sont engagés à signer un accord de paix, le 27 juin prochain, lors d'une réunion ministérielle prévue à Washington, quelle est votre réaction ? Thierry Moungalla : Nous nous réjouissons de cette avancée qui nous paraît une avancée majeure. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il est prôné un arrêt des hostilités, un désarmement des forces qui sont considérées comme rebelles et la possibilité d'aller vers la conclusion d'un accord de paix. Donc, nous, les pays voisins, nous nous réjouissons de cet accord et nous espérons que les différentes étapes qui semblent attendues soient franchies sans encombres. Et après 29 ans de guerre dans les Grands Lacs, vous croyez à une paix définitive ? Nous espérons que cette fois-ci, avec l'intervention d'une grande puissance comme les États-Unis, que cette fois-ci soit la bonne. Depuis deux mois, ce sont en effet les États-Unis et le Qatar qui font la médiation entre la RDC et le Rwanda. Est-ce que l'Afrique n'est pas marginalisée dans cette affaire ? Non. Je considère qu'objectivement, quand une maison brûle, tous ceux qui amènent des seaux d'eau pour éteindre l'incendie sont les bienvenus. Depuis un an, la location de 12 000 hectares de terre congolaise à une société rwandaise suscite beaucoup d'émotion à Brazzaville, mais aussi à Kinshasa, où beaucoup y voient le risque que l'armée rwandaise en profite pour ouvrir un deuxième front contre la RDC. Est-ce que c'est la raison pour laquelle vous venez d'annuler ce contrat foncier avec le Rwanda ? Non. Il faut que je précise en deux mots la situation. Il y a d'abord des accords d'État à État qui sont des accords de coopération bilatérale classiques. Ce sont des accords dans des matières essentiellement économiques. Ces accords ne sont pas remis en cause et ils n'ont aucune raison de l'être. Il y a, à côté de cela, des contrats ponctuels qui ont été conclus pour la relance de la production agricole dans des zones très riches. Ces accords ont été conclus avec des sociétés rwandaises. Et malheureusement, on a constaté leur caducité parce que les entreprises n'ont pas accompli les diligences qui étaient attendues d'elles. Et donc, naturellement, la condition de caducité a été mise en œuvre depuis le 8 décembre 2024. Et donc, comme vous le voyez, rien à voir avec le conflit que nous évoquions tout à l'heure. Il n'y avait là, il n'y a là absolument aucune connotation militaire. Et puis, d'ailleurs, comment voudriez-vous qu'il y ait des connotations militaires à ce type d'accord, alors que notre pays est situé à près de 1 500 kilomètres du théâtre des opérations concernées, c'est-à-dire l'est de la RDC et les confins du Rwanda ? En tout cas, les autorités de Kinshasa étaient inquiètes et elles vous l'avaient fait savoir. Nous échangeons régulièrement avec les autorités de Kinshasa. Je peux même vous dire que récemment, le ministre de l'Intérieur du Congo a eu l'honneur de rencontrer le président [de la RDC] Félix Tshisekedi. Et je suis certain que nous apportons au quotidien toutes les assurances de notre volonté de faire que ça se passe bien. La présidentielle au Congo, c'est l'année prochaine. Le président congolais Denis Sassou-Nguesso a le droit de se représenter, mais il est au pouvoir depuis plus de 40 ans. Est-ce que vous pensez qu'il pourrait envisager de laisser la place aux jeunes ? Bon, moi, je poserai la question plutôt dans l'autre sens. Aujourd'hui, nous sommes dans une grande stabilité. Nous avons un président de la République expérimenté. Je pense, je suis convaincu que le président de la République est celui qui va favoriser cette transition générationnelle dans la paix, dans la stabilité et dans la cohérence. Parce que quand on se précipite vers ce qui ressemble à un changement, on s'aperçoit bien vite que les mains inexpertes, à qui on confierait trop vite les choses, pourraient conduire le pays à l'impasse. Je souhaite que le président de la République soit candidat, mais ce n'est pas à l'ordre du jour au moment où nous nous exprimons, puisque nous sommes à neuf mois de l'élection présidentielle. Et le président a un mandat à remplir entre-temps. Mais cette transition générationnelle dont vous parlez, elle pourrait avoir lieu dès l'année prochaine ou non ? Non, cette transition générationnelle, c'est lui qui est le transmetteur, qui porte cette transition générationnelle. Je dis qu'il va assurer cette transition en allant vers la capacité de rajeunir les équipes, d'y inclure le maximum de jeunes. Voilà neuf ans que les opposants Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa sont derrière les barreaux. La justice les a condamnés à 20 ans de prison, mais beaucoup les considèrent comme des prisonniers politiques. Est-ce qu'une grâce présidentielle pourrait avoir lieu avant l'année prochaine, avant la présidentielle ? Il me semble que, dans notre législation, ce sont des éléments qui souvent doivent faire l'objet d'initiatives de la part des condamnés. Donc, je n'ai pas d'opinion sur ce sujet. Je pense que le président de la République est le seul maître de la possibilité de gracier.
Les années Biya, c'est le titre du livre qui vient de paraître aux Éditions du Schabel. Dans cette enquête de 700 pages, bâtie sur des confidences et des archives inédites, l'essayiste camerounais Haman Mana raconte en détail les 42 années et demie du président Paul Biya à la tête du Cameroun. Les succès comme les échecs. Tour à tour journaliste à Cameroon Tribune, puis directeur de publication au journal Mutations, puis patron du journal Le Jour, Haman Mana a été le témoin de beaucoup d'évènements sous la présidence de Paul Biya. À quatre mois de la présidentielle, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Haman Mana, l'un des temps forts de votre livre, c'est la présidentielle d'octobre 1992. Paul Biya a dû accorder le multipartisme. Dans le pays d'à côté, le Congo-Brazzaville, le président Denis Sassou Nguesso vient d'être battu par Pascal Lissouba. C'est le vent du changement. Et pourtant, Paul Biya est officiellement réélu, mais avec seulement quatre points d'avance sur John Fru Ndi, un score très serré. Est-ce à dire que le parti au pouvoir RDPC était moins aguerri, moins fort qu'aujourd'hui ? Haman Mana : Le parti RDPC était moins sophistiqué dans sa capacité à manipuler les chiffres. À l'époque, je pense qu'il y a une grande mobilisation autour du Social Democratic Front. De John Fru Ndi ? De John Fru Ndi et il y a ce raz-de-marée vers les urnes qui fait que tout le monde est d'accord là-dessus aujourd'hui. C'est John Fru Ndi qui a remporté ces élections, mais ce n'est qu'en dernière minute, à la Commission nationale de recensement des votes, avec un afflux de votes venant tardivement de l'Extrême Nord, qu'on a dû corriger les résultats. J'en parle parce que je suis un témoin oculaire. J'étais jeune journaliste à Cameroun Tribune et c'est moi qui ai couvert non-stop. On a appelé ça la Commission nationale de recensement des votes. Non, je pense que le pouvoir n'était pas encore aguerri dans ces techniques de modification des résultats de vote. Voilà. Vous rappelez aussi qu'en octobre 1992, le Nordiste Bello Bouba Maigari arrive troisième avec 19 % des voix. Est-ce que l'opposition aurait gagné si Fru Ndi et Bello n'avaient pas été divisés ? Si l'opposition avait été unie, peut-être que John Fru Ndi aurait gagné. Mais maintenant, c'est sans compter avec la volonté absolue, la volonté claire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais et de Paul Biya de rester au pouvoir. Alors John Fru Ndi est décédé, mais Paul Biya et Bello Bouba Maigari sont toujours là. Est-ce que vous pensez qu'on va les revoir tous les deux comme candidats en octobre prochain ? Ecoutez, ça dépend de l'arithmétique. À l'heure actuelle, on sait que Bello Bouba, politiquement peut-être, n'est plus ce qu'il était à cette époque-là. Donc cela fera partie des calculs. Maintenant, il y a l'inconnue Maurice Kamto. Est ce qu'on acceptera sa candidature ? À ce qu'il me semble, peut-être que Bello Bouba Maigari n'est pas un protagoniste décisif dans l'élection de 2025, sauf s'il adoube Maurice Kamto. Autre temps fort dans votre livre, la querelle territoriale entre le Cameroun et le Nigeria sur la presqu'île de Bakassi. On est en 1994 et vous dites que là, c'est une réussite pour le régime de Paul Biya ? Oui, bien sûr. Mon livre est là pour rendre compte de ce qui s'est passé. Mon livre n'est pas là pour peindre en noir un régime. Non. Et ce qui me semble, tout le monde est d'accord là-dessus, Paul Biya a bien joué. C'est une carte qu'il a bien jouée par une forme de pondération, par une forme d'utilisation de ses relais internationaux et également par l'expertise juridique locale. C'est là où on retrouve Maurice Kamto. On savait déjà que Maurice Kamto n'était pas forcément quelqu'un de favorable au régime en place, mais compte tenu de son expertise, il était l'une des figures de proue de l'équipe et, après avoir remporté sur le plan juridique, Paul Biya a engagé une négociation politique pour pouvoir obtenir ce qu'il avait gagné juridiquement. Là, c'était bien joué. Pendant ces 43 années de présidence de Paul Biya, il y a dans votre livre plusieurs fils conducteurs, la corruption, la répression. Vous parlez notamment des plus de 100 jeunes émeutiers de la faim qui sont tués à Douala en février 2008. Pourquoi avez-vous tenu à faire le portrait de l'ancien Secrétaire général de la présidence, Marafa Hamidou Yaya, qui est en prison depuis 2012 ? Oui, c'est pour dire l'absurdité qui entoure la question de la succession de Monsieur Biya et ceci depuis le début des années 2000. C'est-à-dire qu'il est question de couper en réalité toutes les têtes qui dépassent. Voilà ! Oui, vous citez l'ambassadeur des États-Unis à Yaoundé qui dit que « Marafa est en prison parce qu'il a pensé au pouvoir ». Exactement. Ça, ce sont les fuites de Wikileaks qui ont mis cela dehors. Et voilà ce qu'il est advenu. Et puis, dans votre livre, vous dites : « Je raconte le long chemin sur lequel Paul Biya a mené le Cameroun au bord de l'abîme, non sans la complicité de ce peuple qui, paresseusement, s'est laissé choir. » Oui, je pense que c'est trop facile de dire que Paul Biya a fait ci, Paul Biya a fait ça. La société civile camerounaise, le peuple camerounais, se lie lui-même les mains dans un pacte de paresse, de corruption. Non, en réalité, chez moi, il est plus question de piquer l'orgueil des uns et des autres afin qu'ils se ressaisissent. En réalité, c'est un appel à la réappropriation du Cameroun par les Camerounais. À lire aussiCameroun: à 92 ans, Paul Biya investit les réseaux sociaux à cinq mois de la présidentielle
Au Congo-Brazzaville, les zones agricoles protégées, lancées par le gouvernement en 2021 pour diversifier l'économie, commencent à devenir une réalité. À Bouansa, dans le sud du pays, la zone agricole protégée est consacrée à la culture du maïs. Et la première récolte de l'année 2025 commence. Dans la plaine de Bouansa, les paysans de la zone agricole protégée, tous de vert vêtus, observent le travail de la moissonneuse-batteuse sur près de 60 hectares de maïs. La superficie, étendue, a été cédée par l'État congolais aux agriculteurs de la région pour qu'ils y plantent la céréale. L'un d'eux, Alain Roger Mabika, a été désigné président de la zone agricole protégée. Il espère que les rendements progresseront avec les années :« Ici, nous n'avons produit que le maïs, rien d'autre que le maïs. Quant à l'estimation, tel que je vois là, on peut dire que par hectare, nous avons au moins trois tonnes. Si nous prenons trois tonnes par hectare, ça veut simplement dire que nous devons donc nous retrouver avec 180 tonnes. Pour nous, c'est une façon d'aider ceux qui font de l'industrialisation. »Après la récolte, le maïs est stocké dans un endroit bien protégé. Il sera ensuite vendu aux sociétés brassicoles et aux éleveurs qui en manquent souvent. À ce jour, les importations d'alimentation humaine et animale sont évaluées à 600-700 milliards de francs CFA.Les zones agricoles protégées, un soutien pour les locauxPrès de 300 agriculteurs ont planté du maïs à Bouansa. « Nous produisons beaucoup ici. Nous ne sommes pas des fainéants. Avec la main, nous travaillons. Nous avons vraiment de la bonne production », affirme un cultivateur. « On plante le maïs pour nous soutenir. Ça nous aide et ça nous donne de l'argent », ajoute une cultivatrice.Les zones agricoles protégées ont déjà commencé à produire du manioc, des bananes, des tomates et du riz, dans d'autres régions du Congo-Brazzaville. Ce dont le président de la République s'est félicité à Bouansa. « Merci de la façon dont vous avez suivi l'initiative lancée lors de la campagne électorale passée. Il faut qu'au Congo, l'agriculture aille de l'avant ! », a lancé le président Denis Sassou Nguesso.À travers les zones agricoles protégées, les autorités espèrent lutter contre le chômage, contre la sous-alimentation et diminuer la facture des importations alimentaires.À lire aussiCongo-Brazzaville: des zones agricoles protégées pour assurer l'autosuffisance alimentaire
Congo's President Denis Sassou Nguesso, is visiting Libya, in his capacity as chairman of the African Union's committee on the Libyan crisis. His aim is to get the country's rival governments, led by Prime Minister Abdelhamid Dbeibah in the west and Marshal Khalifa Haftar in the east, to the reconciliation table. Does the AU have any influence in Libya?Also why are young women in Kenya opting for irreversible surgery as a means of contraception? And a new regulation in Spain giving migrant workers a chance to get their papers in order. Is it good news for all migrants? Presenter: Audrey Brown Producers: Susan Gachuhi in Nairobi. Bella Hassan and Sunita Nahar in London Technical Producer: Jonny Hall Senior Journalist: Karnie Sharp Editors: Andre Lombard and Alice Muthengi
Au Congo-Brazzaville, un communiqué de la présidence annonce que le chef de l'État, Denis Sassou-Nguesso, a plaidé, lundi dernier, pour la béatification du cardinal archevêque Émile Biayenda, c'était lors d'une rencontre avec le pape au Vatican. Mgr Biayenda a été assassiné à Brazzaville le 22 mars 1977, quatre jours après le président Marien Ngouabi. Depuis 47 ans, personne ne sait qui a commandité ces deux crimes. Saura-t-on un jour la vérité ? L'historienne Florence Pernault est une spécialiste de l'Afrique centrale et dirige l'Africa Programme à Sciences Po Paris. Elle est l'invitée de Christophe Boisbouvier. RFI : Alors, l'assassinat du cardinal Biayenda était évidemment lié à celui du président Marien Ngouabi quatre jours plus tôt. Selon la version officielle, le président Marien Ngouabi a été tué par un commando actionné par l'ancien président Massamba-Débat, lui-même téléguidé par des « puissances impérialistes ». Qu'est-ce que vous en pensez ? Florence Pernault : Alors effectivement, c'est le moment d'une sorte d'alignement du Congo-Brazzaville avec le bloc Chine, Cuba, URSS. Donc on est dans un contexte de guerre froide. Et on pense que, enfin, les historiens pensent que l'assassinat de Marien Ngouabi, en tout cas, a été commandité par plutôt l'aile gauche radicale, militaire sans doute, du Congo à ce moment-là, qui trouvait que Marien Ngouabi devenait justement un petit peu trop modéré, recommençait à parler avec l'ancien président Massamba-Débat. Alors le cardinal Biayenda, c'est autre chose. Massamba-Débat et le cardinal Biayenda sont du Sud. Marien Ngouabi, Sassou-Nguesso et beaucoup de militaires viennent du Nord. Donc au moment de l'assassinat du cardinal Biayenda, une série d'accusations fusent que ce serait le cardinal Biayenda, en tant que représentant de gens du Sud, qui aurait assassiné Marien Ngouabi, donc un militaire du Nord. Et on pense que c'est surtout en représailles de cette espèce d'accusation d'attaque du Sud contre Ngouabi que peut-être un commando aurait assassiné le cardinal.A l'époque de l'assassinat de Marien Ngouabi, nous sommes donc en mars 1977, le Congo-Brazzaville était gouverné par un « état-major spécial révolutionnaire », dans lequel Marien Ngouabi partageait le pouvoir avec quatre hommes : le commandant Louis Sylvain-Goma qui était Premier ministre, le commandant Denis Sassou-Nguesso qui était ministre de la Défense, Jean-Pierre Thystère-Tchicaya, responsable de l'idéologie, et Jean-Pierre Ngombé, responsable de la propagande. Est-ce que le complot aurait pu être ourdi par l'un de ces quatre hommes ? Oui, bien sûr, puisqu'on ne sait pas exactement pourquoi et par qui Marien Ngouabi a été assassiné. Alors il y a ce comité restreint dont vous avez parlé, mais il y a un comité un petit peu plus large qui est effectivement un comité militaire. Donc on pense que c'est plutôt l'aile radicale des militaires plus à gauche, qui aurait voulu se débarrasser de Marien Ngouabi et finalement accuser les sudistes, dont le cardinal Biayenda serait le représentant symbolique, ce n'est pas du tout un homme politique. Et c'était une façon de court-circuiter les véritables commanditaires. Ceci dit, je répète, on ne sait pas qui… Malgré toutes les enquêtes et les hypothèses des historiens et des acteurs de la vie politique au Congo depuis les années 90, personne ne peut dire aujourd'hui qui a vraiment assassiné et Marien Ngouabi et le cardinal Biayenda.Le 22 mars 1977, le jour de l'assassinat du cardinal, le plus haut responsable de l'Etat, c'est le commandant Sassou-Nguesso qui assure l'intérim du pouvoir. Comment expliquez-vous qu'aujourd'hui ce soit le même homme qui demande la béatification du cardinal ? Oui, alors là, je dois dire que ce n'est pas lui qui demande la béatification. En réalité, le procès en béatification du cardinal Biayenda date de 1995. Donc je pense que c'est l'Eglise qui a pris cette initiative et qui maintenant, puisque Denis Sassou-Nguesso est à la tête de l'Etat congolais, l'invite à venir pour organiser cette béatification, qui apparemment est imminente. Donc ce n'est pas vraiment lui qui a initié la chose. C'est lui qui peut-être, ironiquement, s'il partage une responsabilité dans le meurtre du cardinal Biayenda, ce qui est possible mais pas du tout prouvé, et bien c'est lui qui va de toute façon finalement un peu la superviser, cette béatification. Mais ce n'est quand même pas quelque chose que lui-même a initié ou qu'il instrumentalise. Donc les circonstances de l'assassinat sont peut-être effacées par ce procès en béatification, mais à la limite, on pourrait dire l'inverse. Cette béatification, c'est quand même un événement qui provoque des retours et des questions sur l'assassinat. Donc pour le président Sassou-Nguesso, ça ne l'arrangeait peut-être pas forcément.
En visite en République du Congo, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rencontré ce mardi le Président Denis Sassou Nguesso. Les deux hommes ont discuté des perspectives de paix et de stabilité en Afrique et notamment la crise inter-libyenne.
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L'économie congolaise qui repose depuis toujours sur le pétrole va dorénavant pouvoir également compter – même si à moindre échelle - sur le gaz naturel liquéfié (GNL). Le Congo-Brazzaville devient producteur et exportateur de GNL grâce aux investissements du groupe pétrolier italien Eni. La toute première cargaison vient de quitter Pointe-Noire (sud), la capitale économique. Avec notre envoyé spécial à Pointe-Noire, Loïcia MartialSur le site de Litchenjili à quelques encablures de Pointe-Noire, les officiels venus assister au démarrage de la production du gaz naturel regardent un cargo qui mouille dans l'Atlantique. Dans ce bateau se trouve la première cargaison de gaz liquéfié prête à partir. Symboliquement, le chef de l'État Denis Sassou Nguesso ouvre une vanne sous le regard enthousiaste du ministre des hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua. « Aujourd'hui, nous célébrons à la fois le début de la production et le premier cargo, donc l'exportation du gaz naturel liquéfié pour la première fois dans ce pays, se félicite ce dernier. Pour l'instant, nous sommes dans la première phase qui est celle de 600 000 tonnes (par an) et l'année prochaine, nous passerons à 3 millions de tonnes. »Une usine de liquéfaction livrée par Eni en temps recordL'essentiel de la production sera exportée et une infime partie, avant sa liquéfaction, sera destinée à la consommation locale et à l'alimentation de la centrale électrique du Congo, première unité de production d'énergie du pays.La société italienne Eni a investi 5 milliards de dollars dans cette usine de liquéfaction qui a vu le jour en un temps record. Une année seulement pour qu'elle sorte de terre et soit opérationnelle. « Nous avons voulu (volontairement) avec le contracteur que le projet se fasse très vite, explique Bruno Jean-Richard Itoua. Il y a un marché très demandeur de gaz. Au niveau international, la crise entre l'Ukraine et la Russie crée des tensions sur le marché. Parce qu'il y a une partie de la production mondiale, notamment celle de la Russie qui n'est pas disponible. Il y a une demande très forte, les prix sont très élevés. Donc, tout producteur de gaz a intérêt à aller vite. »Eni a fait usage de technologies très avancées pour produire et traiter ce gaz plus rapidement. « Nous avons (en particulier) utilisé des technologies qui nous ont permis de réaliser un développement modulaire de GNL de petite taille, détaille Claudio Descalzi, le PDG du groupe italien. C'est un modèle jamais utilisé en Afrique et même avec peu d'exemples dans le monde. »Exploiter le gaz plutôt que le torcherLa production de gaz naturel liquéfié apporte une réelle valeur ajoutée à l'économie congolaise, selon le directeur général du Port autonome de Pointe-Noire, Séraphin Balhat. « Depuis les années 1950, on brûlait le gaz, on gaspillait une richesse. Le chef de l'État a pris cette sage décision de faire en sorte que ce gaz soit désormais récupéré, liquéfié et exporté pour la richesse nationale, pour plus de revenus », rappelle-t-il.Le gouvernement envisage également de produire des engrais avec ce gaz. Cette année, la production de gaz naturel liquéfié devrait déjà rapporter 29 milliards de francs CFA (environ 44 millions d'euros) aux caisses de l'État.
Repasamos a los mayores dictadores de la historia. El 90% comunistas. Hoy Javier Cárdenas recuerda cuales fueros los dictadores de la historia, que han estado más tiempo en el poder y hay una aplastante línea comunista entre todos ellos, les siguen muy de lejos los nacionalistas y otros. Pasando por alto a Muda Hassanal Bolkiah, sultán de Brunéi desde hace más de 50 años con un régimen absolutista, la misma familia ha estado gobernando la región durante cerca de seis siglos. Pero pasamos a Fidel Castro que dominó Cuba con su comunismo ni más ni menos que durante 49 años y 8 días,Durante su mandato, Cuba se convirtió en un Estado socialista de ideología marxista-leninista, bajo el mando del Partido Comunista de Cuba, único en la isla a partir de su llegada al poder, y se llevaron a cabo nacionalizaciones y expropiaciones de medios productivos con el objetivo de llevar a cabo una política económica socialista. Jalifa bin Salman Al Jalifa – que gobernó con mano de hierro Baréin durante 48 años y 331 días. Chiang Kai-shek de China y nacionalista radical estuvo en el poder 46 años y 177 días. Kim Il-sung de Corea del Sur y comunista dominó el país 45 años y 302 días.Yumjaagiyn Tsedenbal de Mongolia y comunista estuvo 44 años y 137 días.Salchak Toka de la República Popular de Tuvá comunista que estuvo más de 41 años en el poder. Enver Hoxha de Albania fue un comunista de un partido político albanés de ideología marxista-leninista y estuvo en el poder más de 40 años. Denis Sassou-Nguesso de la República del Congo era comunista del Partido Congoleño del Trabajo un partido marxista-leninista y que estuvo en el poder más de 39 años.Mohamed Abdelaziz del Sahara Occidental estuvo en el poder durante más de 39 años nacionalista y del Frente Polisario. Además en la historia de las dictaduras de larga duración y con más de 40 años en el poder, tenemos a personajes como Gadafi de Líbia, Alí Jamenei de Irán o a Paul Biya de Camerún.
Un sommet Italie-Afrique avait lieu en début de semaine, à Rome. Une vingtaine de chefs d'État et de gouvernements africains ont fait le déplacement pour entendre le plan de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni pour encourager le développement du continent. Avec son « Plan Mattei », l'Italie veut investir dans plusieurs secteurs de l'économie pour créer des emplois et freiner l'émigration irrégulière. En insistant particulièrement sur la production énergétique, dont pourrait aussi bénéficier l'Europe. Sur le plan diplomatique, le sommet Italie-Afrique a été un succès même si les promesses doivent maintenant se concrétiser. Les acteurs économiques africains et italiens ont pu se rencontrer en marge du programme officiel.Une opportunité à saisir, selon Jacqueline Lydia Mikolo, la ministre des PME en République du Congo – présente dans la délégation du président Denis Sassou-Nguesso. « Sur le plan économique, plusieurs sociétés italiennes sont implantées au Congo. Dans le domaine de l'alimentaire, dans l'environnement, dans la transformation des matières premières, c'est une relation économique qui existe. À travers les priorités que s'est fixées le Congo, dans le cadre de son plan national de développement, nous avons décidé de renforcer le partenariat économique avec l'Italie dans ces domaines. Et nous sommes venus avec des entrepreneurs et des artisans. »Mais l'Italie, qui se voit comme « un pont » entre l'Europe et l'Afrique, met surtout l'accent sur l'énergie. Avec un objectif : que la production africaine augmente pour qu'une partie de ses ressources puisse être exportée vers l'Europe. Giorgia Meloni a promis que les énergies renouvelables ne seraient pas laissées de côté, mais selon le spécialiste italien Francesco Sassi, il sera difficile de diversifier la production énergétique en Afrique, tant que l'Europe n'aura pas elle-même opéré sa transition : « L'Italie dépend tellement du gaz algérien, qu'en ce moment les compagnies italiennes investissent de plus en plus en Afrique, dans des pays comme le Mozambique ou la République démocratique du Congo, à la recherche de nouvelles sources d'énergie gazière, pour réussir à sortir de la dépendance au gaz russe. »« Le plan Mattei » tire son nom de celui d'Enrico Mattei, le fondateur de la major italienne ENI, très impliquée en Afrique. Des intérêts sur lesquels Giorgia Meloni a préféré rester discrète durant ce sommet, remarque la chercheuse Sofia Scialoja : « Dans l'énonciation de ses différents projets, elle n'a jamais parlé des vrais actifs économiques italiens en Afrique que sont l'ENI Ente Nazionale Idrocarburi, (la société nationale italienne des hydrocarbures) et aussi d'autres géants privés. »À l'issue de ce sommet, l'Italie a annoncé une enveloppe de 5,5 milliards d'euros pour financer une série de projets pilotes en Afrique et donner le coup d'envoi du Plan Mattei.
Appuyé notamment par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), le Congo-Brazzaville s'est doté en 2021 du Centre africain de recherche en intelligence artificielle (Caria). Depuis fin 2022, ce centre dispense des formations diverses à des publics variés : de la cybersécurité pour les agents de l'État, à des formations très qualifiantes pour des jeunes chômeurs. Ce centre est présenté comme une aubaine pour la transformation du continent. Avec notre correspondant à Brazzaville,Le Caria est logé au premier niveau d'un gigantesque bâtiment de l'université Denis Sassou Nguesso dans la banlieue nord. « Celui qui deviendra le leader de l'intelligence artificielle sera le maître du monde », peut-on lire sur le fronton du Caria.Le Centre propose quatre types de formation, dont le Caria Youth qui est une initiation à la robotique et à l'intelligence artificielle. Prince Christian Ekouya, 24 ans, se forme comme expert en cybersécurité : « Aujourd'hui, le Congo se dirige vers la modernisation, vers la quatrième révolution qui est numérique. C'est primordial de ne pas manquer ce pôle. Ce serait bien que tout le monde ait une conscience numérique. »« Ici, dans le monde des entreprises, la certification en cloud computing est de plus en plus demandée, affirme son condisciple, Sagesse Moukakou, licencié en sécurité des réseaux et système informatique. Donc, cette formation m'apporte un grand plus dans ma carrière professionnelle. »Se former avec et pour les grands de l'InternetArborant une robe blanche fleurie, Mariam Oyandzi, 22 ans, qui évolue également dans ce domaine, nous présente sa classe. « Ici, c'est la salle où on bosse tous les jours, montre-t-elle. Donc, il y a des machines, des serveurs et des machines spécialement utilisées pour la simulation avec la plateforme d'Amazone directement. On a aussi une connexion réseau. Si elle manque, cela signifie que le travail ne se fera pas. »Le Caria travaille ou projette de travailler avec différents géants du domaine : Google, Microsoft, Ali Baba. Maruam Oyandzi est, elle, la première Congolaise à avoir reçu la certification Amazon web services. « Quand on voit le domaine du cloud, c'est la dématérialisation des serveurs ; des serveurs physiques en tout ce qui est virtuel. C'est-à-dire on arrive à virtualiser les systèmes, les serveurs, ainsi que les logiciels pour permettre une flexibilité en travaillant, et une agilité », détaille-t-elle.Face aux avancées de l'IA, le Congo ne veut pas être à la traine. Au contraire, il souhaite même devenir un acteur incontournable. « D'ici deux ans on ne parlera plus de la transformation digitale sans parler de l'intelligence artificielle, souligne Eric Armel Ndoumba le conseiller du ministre en charge de l'Économie numérique et point focal du Caria. Celle-ci est en train de toucher tous les secteurs d'activités : dans la recherche des fake news, l'intelligence artificielle est capable de détecter une information fausse et celle qui est vraie. Dans le domaine de la santé, aujourd'hui, il y a des traitements du cancer qui commencent à se faire grâce à l'intelligence artificielle. »Si les autorités portent haut leurs ambitions, les acteurs du numérique doivent encore faire face à des défis récurrents comme les coupures du courant ou des lenteurs sur le réseau internet.À lire aussiIntelligence artificielle en Afrique: l'IA au service des banques [1/3]À lire aussiIntelligence artificielle en Afrique: l'IA change la donne chez les communicants [2/3]
Le président congolais Denis Sassou-Nguesso est en visite d'État au Rwanda. Il a rencontré son homologue Paul Kagamé pour notamment évoquer la coopération agricole entre les deux pays. Alors qu'un accord controversé signé l'année dernière attribue près de 12 000 hectares de terres agricoles de République du Congo à des sociétés rwandaises, des ONGs dénoncent une cession de territoire "anticonstitutionnelle".
Ukrainę i Rosję odwiedza delegacja 6 afrykańskich przywódców. Wśród nich są prezydent Konga, Denis Sassou Nguesso, przewodniczący Unii Afrykańskiej oraz prezydent RPA Cyril Ramaphosa. Swój plan pokojowy zaproponowała też Indonezja. Jakie są motywy tych działań? O to pytałem Michała Potockiego z Dziennika Gazety Prawnej. Stałe wsparcie dla Po prostu Wschód: https://patronite.pl/PoProstuWschod https://zrzutka.pl/6m35sn. Jeśli spodobał się Państwu konkretnie jeden odcinek, możecie przekazać napiwek buycoffee.to/ppw Playlista Radio Wschód, czyli najlepsza muzyka ze Wschodu https://cutt.ly/BRLGvhP Zachęcam do zajrzenia na fan-page Po prostu Wschód: https://www.facebook.com/poprostuwschod https://www.instagram.com/po_prostu_wschod/ Mój Twitter https://twitter.com/PogorzelskiP #Ukraina, #Rosja, #Afryka, #Indonezja, #RPA, #wojna
Fin de la Françafrique ? Fin du paternalisme néo-colonial ? Ce samedi 4 mars, le Président français Emmanuel Macron a achevé sa tournée africaine en République Démocratique du Congo. Pendant quatre jours, le président français s'est rendu au Gabon, en Angola, en République du Congo et en RDC pour “bâtir une nouvelle relation, équilibrée, réciproque et responsable avec l'Afrique.” Prenant acte d'un ressentiment croissant envers la France, Emmanuel Macron a effectué sa tournée sous couvert d'intérêt économique, culturel et environnemental. Après avoir effectué son discours au One Forest Summit au Gabon, cœur de la Françafrique où règne la famille Bongo, le président français s'est rendu en Angola, pour promouvoir l'agriculture. Emmanuel Macron, qui se défend de toute démarche politique et paternaliste, s'est tout de même rendu au Congo-Brazzaville pour une petite escale. Il s'est rendu dans la capitale congolaise à Brazzaville, pour s'entretenir avec le président congolais Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis 40 ans. Après cette escale express, le président français a terminé sa tournée en République Démocratique du Congo, où les échanges entre les deux chefs d'États ont été à plusieurs reprises tendus. Félix Tshisekedi, président de la RDC n'a pas accepté l'expression néocoloniale du "compromis à l'africaine" utilisée par l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, pour qualifier son élection en janvier 2019. Une arrogance et un paternalisme qui ruine petit à petit l'image de la France en Afrique. Pour en parler, notre journaliste Cemil Şanlı reçoit Thomas Dietrich, pour une nouvelle carte blanche. ▶ Soutenez Le Média :
Denis Sassou Nguesso consolide son leadership sur les questions liées aux forêts tropicales et organise un sommet réunissant les pays des trois principaux bassins du monde Denis Sassou Nguesso consolide son leadership sur les questions liées aux forêts tropicales. Le président du Congo prépare un sommet qui mettra autour d'une table à Brazzaville les pays de trois principaux bassins forestiers du monde. L'information a été confirmée à ACTUALITE.CD et DESKNATURE.COM par Arlette Soudan-Nonault, ministre de l'Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo, qui participe au One Forest Summit à Libreville du 1er au 2 mars. « La problématique est tellement urgente et demande tellement d'énergie. Vous voyez qu'il nous faut multiplier les efforts pour que nous puissions protéger notre habitat commun qui est la planète aujourd'hui. Comme le dit le secrétaire général des Nations unies, nous sommes depuis près de 4 ans dans l'urgence climatique aujourd'hui. Il nous faut arrêter avec les discours. Il nous faut aller vers le concret. Pour le sommet convoqué par le président Denis Sassou Nguesso et les Nations unies, je me suis rendue à New York il y a 15 jours, rencontrer le secrétaire général en tant qu'envoyé spécial », a-t-elle déclaré. La question financière sera au centre du débat. « Le Président Sassou est le président de la commission climat du bassin du Congo pour justement porter ce partenariat La convocation de ce grand sommet de ces 3 bassins qui, je le rappelle, porte quatre-vingts % de la biodiversité de notre planète. Aujourd'hui, il nous faut conjuguer toutes ces réunions internationales parce qu'il nous faut réellement défi financements. Lorsqu'il a été question de cette urgence sur le COVID, vous avez vu? La mobilisation financière s'est faite, mais nous devons avoir la même mobilisation par rapport à ces questions de changement climatique ». Vous pouvez suivre Arlette Soudan-Nonault, ministre de l'Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo ici.
IN THE PRESS – Thursday, January 12: We look at reactions from the Peruvian press following a deadly crackdown on anti-government protests. Also, French paper Libération publishes revelations about alleged corruption and misappropriation of funds of a Congolese oil company with ties to President Denis Sassou Nguesso. Finally, British researchers conclude that men who are less endowed do actually overcompensate, in a study that reminds us of Greta Thunberg's memorable tweet from December!
Le politologue gabonais Jean-Delors Biyogue revient sur les problèmes qui risquent de se poser de nouveau à la présidentielle de 2023 au Gabon.
Question posée en première page du quotidien 24 Heures à Dakar. « Le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, nommé samedi, sera entouré de 38 ministres dont huit femmes et huit jeunes, pointe le journal. La nouvelle équipe, "gouvernement de combat" a pour mission de travailler à "l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages" et à "la stabilité des prix". Ses défis concernent également "la sécurité", "le logement", "l'assainissement", "l'éducation", "la formation professionnelle et l'insertion", tout cela "dans un Etat de droit", a déclaré le nouveau chef du gouvernement. » Redorer le blason de la coalition gouvernementale Alors « va-t-il galoper ? » s'interroge 24 Heures. « L'ancien ministre des Affaires étrangères, à 61 ans, est chargé de donner une nouvelle allure à un pays presque au fond du gouffre. (…) Son espérance de vie à la primature est de toute façon limitée », affirme le journal. « Les sujets de mécontentements s'accumulent et sur le plan politique, Amadou Ba est attendu pour redorer le blason de la coalition présidentielle qui fait face à une opposition qui ne cesse de lui envoyer des mandales, notamment sur la question du troisième mandat et des libertés. » En effet, pour WalfQuotidien, avec ce nouveau gouvernement, « Macky prépare 2024. (…) Il renforce son armature. (…) L'opposition s'est faite une religion sur les ambitions du président pour un troisième mandat. » 2024 : Macky Sall ou Amadou Ba ? Pour le site d'information Seneweb, deux options pour la prochaine présidentielle : « Macky Sall est dans la logique d'un troisième mandat, mais Amadou Ba pourrait être une seconde option, avec un dauphinat pour 2024. La candidature du Président Sall étant incertaine, la carte Amadou est plausible. Macky est obligé d'envisager une seconde option au cas où sa candidature serait contrariée au dernier virage pour la présidentielle de février 2024 ». Seneplus, autre site d'information hausse encore le ton : « Cette équipe est un casting de bretteurs qui se livrera au concours du propos le plus outrancier envers les opposants. Très bientôt, le doute ne sera plus permis sur la nature du "combat" de ce gouvernement. » L'opposition prête à en découdre En attendant, s'exclame Le Pays au Burkina Faso, « elle ne manque pas de grain à moudre cette opposition sénégalaise avec la situation économique post COVID-19 bien difficile, exacerbée par l'inflation induite de la guerre en Ukraine. Quand s'y ajoute la tentation d'un 3e mandat que l'on prête au président actuel, les sujets de mécontentement des Sénégalais ne manquent pas. Avec une opposition pugnace et ragaillardie au sortir des dernières législatives, Amadou Ba, le nouveau Premier ministre, et ses 38 mousquetaires de ministres, sont sur le gril. (…) Pour sûr, Ousmane Sonko et ses partisans se préparent à chauffer à blanc la rue sénégalaise, soit pour étouffer la tentation d'un 3e mandat chez Macky Sall soit pour empêcher le nouveau Premier ministre, son dauphin putatif, de réussir. L'un dans l'autre, Amadou Ba n'est pas parti pour une sinécure à la tête du gouvernement. » De nombreux chefs d'Etat africains aux funérailles d'Elizabeth II À la Une également, une flopée de chefs d'État africains aux funérailles de la reine Elizabeth II ce lundi… Parmi les quelque 2 000 invités, pointe Jeune Afrique, « le rwandais Paul Kagame, le congolais Denis Sassou Nguesso, le sénégalais Macky Sall – également président en exercice de l'Union africaine – et le comorien Azali Assoumani. Le gabonais Ali Bongo Ondimba (dont le pays a intégré fin juin le Commonwealth), le sud-africain Cyril Ramaphosa, le ghanéen Nana Akufo-Addo et William Ruto, tout juste élu à la tête du Kenya, se déplaceront également afin de rendre un dernier hommage à la reine, décédée le 8 septembre en Écosse à l'âge de 96 ans. Des rois ont par ailleurs été invités, relève encore Jeune Afrique, dont le souverain des Ashanti, Otumfuo Nana Osei Tutu II, et celui du Lesotho, Letsie III. Parmi les absents : Félix Tshisekedi, Alassane Ouattara, Patrice Talon, Ismaïl Omar Guelleh et Faustin-Archange Touadéra, qui, pour la plupart, se rendront directement à New York pour assister à l'Assemblée générale des Nations unies, dont les débats s'ouvrent le 20 septembre. Quant aux chefs d'État des transitions au Mali, en Guinée et au Tchad, il y a très peu de chances qu'ils fassent le voyage. »
Question posée en première page du quotidien 24 Heures à Dakar. « Le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, nommé samedi, sera entouré de 38 ministres dont huit femmes et huit jeunes, pointe le journal. La nouvelle équipe, "gouvernement de combat" a pour mission de travailler à "l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages" et à "la stabilité des prix". Ses défis concernent également "la sécurité", "le logement", "l'assainissement", "l'éducation", "la formation professionnelle et l'insertion", tout cela "dans un Etat de droit", a déclaré le nouveau chef du gouvernement. » Redorer le blason de la coalition gouvernementale Alors « va-t-il galoper ? » s'interroge 24 Heures. « L'ancien ministre des Affaires étrangères, à 61 ans, est chargé de donner une nouvelle allure à un pays presque au fond du gouffre. (…) Son espérance de vie à la primature est de toute façon limitée », affirme le journal. « Les sujets de mécontentements s'accumulent et sur le plan politique, Amadou Ba est attendu pour redorer le blason de la coalition présidentielle qui fait face à une opposition qui ne cesse de lui envoyer des mandales, notamment sur la question du troisième mandat et des libertés. » En effet, pour WalfQuotidien, avec ce nouveau gouvernement, « Macky prépare 2024. (…) Il renforce son armature. (…) L'opposition s'est faite une religion sur les ambitions du président pour un troisième mandat. » 2024 : Macky Sall ou Amadou Ba ? Pour le site d'information Seneweb, deux options pour la prochaine présidentielle : « Macky Sall est dans la logique d'un troisième mandat, mais Amadou Ba pourrait être une seconde option, avec un dauphinat pour 2024. La candidature du Président Sall étant incertaine, la carte Amadou est plausible. Macky est obligé d'envisager une seconde option au cas où sa candidature serait contrariée au dernier virage pour la présidentielle de février 2024 ». Seneplus, autre site d'information hausse encore le ton : « Cette équipe est un casting de bretteurs qui se livrera au concours du propos le plus outrancier envers les opposants. Très bientôt, le doute ne sera plus permis sur la nature du "combat" de ce gouvernement. » L'opposition prête à en découdre En attendant, s'exclame Le Pays au Burkina Faso, « elle ne manque pas de grain à moudre cette opposition sénégalaise avec la situation économique post COVID-19 bien difficile, exacerbée par l'inflation induite de la guerre en Ukraine. Quand s'y ajoute la tentation d'un 3e mandat que l'on prête au président actuel, les sujets de mécontentement des Sénégalais ne manquent pas. Avec une opposition pugnace et ragaillardie au sortir des dernières législatives, Amadou Ba, le nouveau Premier ministre, et ses 38 mousquetaires de ministres, sont sur le gril. (…) Pour sûr, Ousmane Sonko et ses partisans se préparent à chauffer à blanc la rue sénégalaise, soit pour étouffer la tentation d'un 3e mandat chez Macky Sall soit pour empêcher le nouveau Premier ministre, son dauphin putatif, de réussir. L'un dans l'autre, Amadou Ba n'est pas parti pour une sinécure à la tête du gouvernement. » De nombreux chefs d'Etat africains aux funérailles d'Elizabeth II À la Une également, une flopée de chefs d'État africains aux funérailles de la reine Elizabeth II ce lundi… Parmi les quelque 2 000 invités, pointe Jeune Afrique, « le rwandais Paul Kagame, le congolais Denis Sassou Nguesso, le sénégalais Macky Sall – également président en exercice de l'Union africaine – et le comorien Azali Assoumani. Le gabonais Ali Bongo Ondimba (dont le pays a intégré fin juin le Commonwealth), le sud-africain Cyril Ramaphosa, le ghanéen Nana Akufo-Addo et William Ruto, tout juste élu à la tête du Kenya, se déplaceront également afin de rendre un dernier hommage à la reine, décédée le 8 septembre en Écosse à l'âge de 96 ans. Des rois ont par ailleurs été invités, relève encore Jeune Afrique, dont le souverain des Ashanti, Otumfuo Nana Osei Tutu II, et celui du Lesotho, Letsie III. Parmi les absents : Félix Tshisekedi, Alassane Ouattara, Patrice Talon, Ismaïl Omar Guelleh et Faustin-Archange Touadéra, qui, pour la plupart, se rendront directement à New York pour assister à l'Assemblée générale des Nations unies, dont les débats s'ouvrent le 20 septembre. Quant aux chefs d'État des transitions au Mali, en Guinée et au Tchad, il y a très peu de chances qu'ils fassent le voyage. »
Cette fois-ci on parle de la République du Congo, le Congo-Brazzaville. Nous accueillons aujourd'hui l'un des fondateurs du Ras-la-Bol, Martial Panucci. C'est un rappeur et un activiste qui a été contraint de fuir Brazzaville après avoir sorti son single populaire "Sassoule" en 2016.L'expérience démocratique au Congo-Brazza a commencé en 1991, en même temps qu'une vague d'autres expériences similaires qui ont commencé à balayer le continent africain à cette époque. Un dictateur militaire, Denis Sassou-Nguesso, a été contraint de céder le pouvoir à un régime intérimaire à la suite d'une conférence nationale de trois mois qui s'est terminée à la mi-1991. Sassou a ensuite perdu à l'élection présidentielle face à Pascal Lissouba, ancien fonctionnaire de l'UNESCO et politicien chevronné. Peu après l'élection de Lissouba en 1992, une série de crises a éclaté, conduisant à des affrontements dans le centre de Brazzaville. Cette crise a duré pendant 5 ans; c'est l'intervention de l'Angola aux côtés de Sassou-Nguesso en 1997, et la défaite militaire de Lissouba et Bernard Kolelas, qui a mis fin à la crise. Bien que des combats sporadiques se soient poursuivis pendant des années, le pouvoir de Sassou n'a plus été sérieusement menacé. Stimulée par les revenus élevés du pétrole, l'économie a été multipliée par cinq au cours de la décennie suivante. Sassou a gouverné en utilisant ces revenus pour acheter la loyauté de certains, tout en utilisant la force pour intimider et arrêter d'autres. Ras-le-Bol a fait sa première apparition en 2014, lorsque Sassou a organisé un référendum constitutionnel pour lui permettre de prolonger son séjour au pouvoir après deux mandats présidentiels complets. Cela a déclenché une mobilisation et des protestations à grande échelle contre son gouvernement. La plateforme #Sassoufit a organisé les activistes nationaux et internationaux; Ras-le-bol était le principal partenaire national. Après avoir remporté le référendum dans des circonstances douteuses, Sassou a ensuite remporté les élections présidentielles en 2016 et de 2021 dans des circonstances tout aussi douteuses. Les militants de Ras-la-Bol ont été intimidés et arrêtés au cours de ce processus. Plusieurs leaders du mouvement ont du aller en exil. Dans cette période récente, la situation politique n'a cessé de se détériorer, avec de fréquentes arrestations de membres et de militants de l'opposition politique. Dans cette episode, on parle de la naissance de Ras-le-bol, sa vision politique, la possibilité de continuer l'activisme à partir de l'exil, et ce que veut dire le panafricanisme. Nous apprécions vos commentaires et vos évaluations sur vos différentes plateformes d'écoute. Vous pouvez également nous contacter à jason_stearns@sfu.ca et baumafred@gmail.com.
Hasard ou coïncidence, le chef de la diplomatie russe est sur le continent au moment où le chef de l'État de français entame une tournée africaine. Emmanuel Macron est au Cameroun, Sergueï Lavrov est lui au Congo-Brazzaville. L'éditorialiste de Wakat Séra note que la France s'est comme laissée surprendre par les ambitions de ses concurrents qui eux, moins regardants sur la bonne gouvernance, la démocratie et le respect des droits de l'homme – dont Paris se fait le chantre – ont déroulé une coopération plus réaliste qui épouse la vision des dirigeants africains, adeptes des règnes ad vitam aeternam. Le journal Mourya au Niger tempère : « Macron II semble avoir abandonné certains principes de Macron I, lesquels principes consistaient à bouder les partisans du pouvoir à vie, les dictateurs et autres tyrans. Au Cameroun, Emmanuel Macron échangera dans la journée avec le vieux locataire du palais d'Etoudi, Paul Biya, bientôt 90 ans, qui est à son 7e mandat, et qui pourrait en briguer un 8e. » « La France a donc changé son fusil d'épaule, poursuit Mourya, car perdre coup sur coup la Centrafrique où se sont engouffrés Russes et Rwandais, la RDC qui n'appartient en vérité à aucune puissance à part entière, le Gabon et le Rwanda qui ont rejoint le Commonwealth, tout cela fait pour la France beaucoup de dommages économiques, géopolitiques et géostratégiques à la fois ! » L'influence de la France en berne « L'ascendant qui était celui de nos ancêtres les Gaulois sur leurs anciennes colonies a explosé, laissant place à une sorte de désenvoûtement dont profitent d'autres vendeurs de charme venus de Russie, de Chine, d'Inde et de Turquie », pointe Wakat Séra. Et pour preuve : le chef de la diplomatie russe, comme un hasard de calendrier bien pensé, vient d'être reçu par le président congolais Denis Sassou Nguesso. Sergueï Lavrov ne boudant pas son plaisir d'entendre son homologue congolais dire, sur la position de son pays dans la crise russo-ukrainienne, que le Congo ne peut pas se permettre de jeter de l'huile sur le feu. Une position qui arrange bien les affaires des Russes. En tout cas, « Français et Russes s'affrontent sur bien des terrains africains et ne se lâchent pas d'un pas », conclut l'éditorialiste de La Voix du Niger. En Tunisie, Robocop sur les traces de Ben Ali selon le journal Le Pays La nouvelle Constitution tunisienne en passe d'être adoptée met fin au régime parlementaire en vigueur depuis 2014 et accordera les pleins pouvoirs au président Kaïs Saïed. « Une nouvelle Constitution que Robocop, le surnom de Kais Saïed, appelle de tous ses vœux et qui n'a rien de rétrograde sauf qu'elle fait de lui un demi-dieu », note Le Pays au Burkina Faso. Et le journal de poursuivre : « En fait, quand on regarde la manière dont Kaïs Saïed dirige son pays, on a envie de dire que l'homme n'a pas tiré leçon de l'histoire récente de la Tunisie tant et si bien qu'il se croit tout permis ». Il conclut : « Robocop gagnerait à changer son fusil d'épaule en descendant de son piédestal, car ce n'est pas en réussissant le tour de force de faire adopter la nouvelle Constitution qu'il va se croire à l'abri de ce qui est arrivé à Ben Ali ». Au Mozambique, un père arrêté pour avoir voulu vendre ses enfants albinos La Nouvelle Tribune au Bénin revient sur un fait divers et une pratique récurrente en Afrique australe. Ce n'est pas la première fois que les albinos sont victimes de ce type de traitement. Dans la croyance populaire, certaines parties de leur corps utilisées dans des rituels garantissent une prospérité et une bonne santé. In extremis, juste avant d'être vendus, les enfants ont eu la vie sauve grâce à un appel anonyme reçu par la police.
Il y a les vraies et les fausses démocraties, et entre les deux, les « démocraties molles ». C'est la thèse de l'essayiste français Pierre Jacquemot, qui vient de publier Afrique, la démocratie à l'épreuve (éditions de la Fondation Jean Jaurès). Pourquoi la démocratie est-elle en crise en Afrique ? Pourquoi les militaires putschistes reviennent sur le devant de la scène ? Pierre Jacquemot, qui enseigne à Sciences Po Paris et a été ambassadeur à Accra, Nairobi et Kinshasa, est l'invité de RFI. RFI : Est-ce que l'Afrique de l'Ouest est en train de lancer le concept de « coup d'État militaire à assise populaire », demandez-vous dans votre ouvrage. Pierre Jacquemot : C'est vrai qu'on constate que ces coups d'État, fomentés par de jeunes officiers, rencontrent une certaine audience auprès de la population, et notamment auprès des jeunes. Cela signifie probablement que ces coups d'État sont assis sur un essoufflement de la démocratie représentative dans ces trois États. La démocratie représentative a été incarnée par exemple par le président de la Guinée Alpha Condé, qui avait outrepassé les règles constitutionnelles en s'accordant un troisième mandat. Elle a été incarnée aussi par l'impuissance des chefs d'État en place, normalement élus -au Mali, au Burkina Faso-, à faire face à la crise sécuritaire qui sévit dans leur pays. Et vous estimez qu'à l'égard du Mali par exemple, la déclaration de la France, jugeant que le nouveau régime avait un caractère illégitime, était particulièrement malencontreuse… Tout à fait. Je pense que, dans sa relation avec les pays africains, la France a parfois de bons comportements, mais trop souvent émet des déclarations tout à fait malencontreuses, qui témoignent peut-être d'une incapacité à pouvoir analyser les dynamiques en cours dans ces pays. Il y a une espèce de rigidité sur les critères démocratie formelle, élections, institutions, règles du jeu… une espèce de rigidité française envers l'Afrique. Vous expliquez très bien, dans votre livre, les raisons de ces différents putschs militaires. Mais n'êtes-vous pas un peu compréhensif à l'égard de certains régimes, comme celui du Mali, qui a laissé mourir en prison l'ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga en mars dernier ? Non. Je n'ai pas à être clément envers les uns et dur envers les autres. J'essaye d'analyser objectivement ce qui se passe. Ce que je peux constater, c'est qu'il y a des pays qui s'en tirent beaucoup mieux que d'autres au regard des critères d'une part de démocratie, d'efficacité des institutions, et d'autre part du respect des droits fondamentaux des personnes. Et donc, on est amené à faire des distinctions entre les situations, entre les pays qui sont sur une trajectoire plutôt positive, ce qu'on appelle les « démocraties matures » -Cap-Vert, Maurice, Botswana, Ghana et même le Sénégal-, et puis d'autres qui s'enfoncent dans un dérèglement démocratique total, voire même un délitement comme la Centrafrique, la Somalie, le Soudan du Sud ou la Libye par exemple. Sur les 623 élections qui se sont déroulées en Afrique subsaharienne depuis trente ans, vous dites que la moitié, quelque 316, relèvent de la mascarade, selon l'index démocratique de The Economist Intelligence Unit. C'est considérable… Effectivement. La moitié des élections sont viciées avant le scrutin, au niveau de l'enregistrement des électeurs, incomplet. Pendant le scrutin : bourrage d'urnes. Et après le scrutin, lors du calcul des résultats, et ceci malgré les observations. L'autre constat qu'on peut faire, c'est que les possibilités d'alternance sont réservées à quelques pays. On sait que c'est le cas du Ghana ou du Sénégal, dans le passé. Récemment, on a eu le cas aux Seychelles et au Malawi, mais c'est très rare dans les autres pays. Puis, peut-être faut-il ajouter que les chefs d'État ont obtenu d'avoir un troisième mandat. La plupart des Constitutions africaines prévoient qu'un chef d'État ne peut assurer que deux mandats. Or là, cette règle n'a pas été respectée en Guinée, ni en Côte d'Ivoire, ni en Ouganda, six mandats pour [Yoweri] Museveni, ni au Tchad, six mandats pour Idriss Déby, ni au Congo, quatre mandats pour [Denis] Sassou-Nguesso. Du coup, on arrive à des situations, pour un certain nombre de pays, que j'appelle les « démocraties molles », où on élit des vieux. On élit Paul Biya, Alassane Ouattara, Alpha Condé, Nana Akufo-Addo, Yoweri Museveni, Denis Sassou-Nguesso, Ismaël Omar Guelleh, qui ont un écart d'âge avec le reste de la population très important. Et donc, probablement une capacité d'écoute et de préoccupation de la jeunesse qui est beaucoup plus faible. Globalement, entre les hommes politiques africains et l'âge moyen de la population, il y a un écart de 43 ans. Est-ce que le remplacement de la France par la Russie, en Centrafrique et au Mali, est à vos yeux un phénomène passager ou durable ? Je pense, et j'espère évidemment aussi, que c'est un phénomène passager. Quand on fait la liste des exactions commises par les milices privées venues de Russie, en particulier le groupe Wagner… La bonne question, c'est celle de l'information des populations et l'impact des intox propagées par ces groupes et envoyées directement par Moscou. Donc, il y a une guerre là. Évidemment, quand on constate que RFI est interdite au Mali, on peut être inquiet, alors que ce média, dans tous les pays où j'ai été amené à travailler, est le média privilégié par les populations pour avoir des informations sur le continent, mais également sur leur propre pays. RFI et France 24… RFI et France 24. Mais je pense à RFI parce que j'ai subi la coupure de RFI quand j'étais en poste à Kinshasa. Et je me souviens du nombre de messages que j'ai reçus, venant de tous les coins de cet immense pays, pour dire « Rétablissez RFI », parce que c'était le média privilégié pour sortir d'un discours formaté qu'on retrouvait dans les médias officiels.
Il a été nommé premier ministre de la République du Congo il y a tout juste un an par le président Denis Sassou-Nguesso, et il est de passage à Paris. Anatole Collinet Makosso était l'invité du journal de l'Afrique sur France 24. On lui a demandé de dresser un bilan de cette première année...
The International Consortium of Investigative Journalists recently released a list of 35 current and former world leaders who have been using offshore accounts to evade taxes. Representing Africa are Uhuru Kenyatta of Kenya, Ali Bongo Ondimba of Gabon, and Denis Sassou-Nguesso of the Republic of Congo. Do Africans care?
Les noms de la République du Congo et de certains de ses dirigeants reviennent presque dans toutes les enquêtes liées aux malversations financières : Global Witness, Biens mal acquis, Panama Papers. La dernière en date est celle des Pandora Papers où le président Denis Sassou Nguesso est nommément cité. À Brazzaville, les langues se délient au sujet de cette enquête menée par des journalistes d'investigation. Il est reproché au président Denis Sassou Nguesso le fait d'avoir dissimulé des avoirs dans une société offshore créée en 1998, dans les Îles Vierges britanniques. Économiste et statisticien avant d'être homme politique, Clément Miérassa a, sur son bureau à domicile, un document comportant les révélations des Pandora Papers : « On se rend compte que nous avons véritablement des problèmes parce que les gouvernants de nos pays sont dans des situations extrêmement dangereuses. Ils sont dans des situations paradoxales parlant du développement et adoptant des attitudes contre le développement. » Clément Miérassa salue la démarche des journalistes d'investigation à l'origine de l'enquête. Il appelle le Parlement et la justice de son pays à se saisir de l'affaire : « En ce qui me concerne je pense que pour faire la lumière, il faut que le Parlement congolais ouvre une enquête judiciaire contre le président de la République et cela permettra au Congo d'être apaisé. Et je pense aussi que la justice devrait emboîter le pas. » Coordonnateur du cercle des droits de l'homme et de développement (CDHD), Roch Euloge Nzobo exprime toute sa désolation sur l'évasion fiscale dont le Congo serait victime : « Je suis aussi désolé de voir que la République du Congo revient toujours, chaque fois qu'il y a des informations liées à l'évasion fiscale, au détournement des fonds publics. Ceci au niveau international. Cela donne de plus en plus une mauvaise image de notre pays et de nos gouvernants. C'est dommage. » « Où le président aurait-il puisé pour monter une telle société offshore ? » Cependant, pour Serge Ikiemi, enseignant d'économie à l'université publique et très proche du président congolais, l'enquête sur les Pandora Papers n'a rien de fondé : « Cette enquête est douteuse aussi bien sur le fond que sur la forme. Elle est de nature à ternir l'image d'un homme d'État dont l'aura n'est plus à démontrer. On parle d'une société offshore qu'il aurait créée en 1998. Or, tout le monde sait qu'en 1998 le Congo sort d'une guerre socio-politique et ses caisses sont vides. Où le président aurait-il puisé pour monter une telle société offshore ? » Cette enquête, affirme Serge Ikiemi, vise à saper les efforts du Congo qui a repris langue avec le FMI. Un argument soutenu par Lionel Ngodjo Louvosso qui dirige une association proche du pouvoir et évoque un « divertissement » : « Pour nous, il n'y a aucune base vraie, il n'y a aucune démonstration scientifique sur ces allégations. Nous n'avons pas besoin de divertissement, mais d'une concentration. » Le chef de l'État congolais a menacé de poursuivre en justice tous ceux qui reprendraient ces accusations sans en apporter la moindre preuve.
L'Afrique au cœur des « Pandora Papers ». Quarante-trois personnalités, notamment des élites politiques et des présidents en exercice, sont citées dans cette vaste enquête internationale. Accusés d'avoir dissimulés des fonds dans des sociétés « offshore », certains affirment que rien n'est illégal dans ces procédés. Depuis mardi 5 octobre, la Plateforme de protection des lanceurs d'alertes en Afrique (PPLAAF) est réunie à Dakar. L'avocat Henri Thulliez – qui dirige cet organisme créé en 2017 – considère que l'évasion fiscale ne fera qu'empirer en Afrique si rien n'est fait. Il est l'invité de Guillaume Thibault. RFI : Êtes-vous surpris par ces nouvelles révélations ? Henri Thulliez : Malheureusement, non, je ne suis pas surpris. Je pense que depuis quelques années, les pays offshore, les services financiers, l'opacité des transactions fleurissent. On trouve toujours de nouveau moyens de détourner les règles, les États, de détourner les autorités et parfois, on essaye de détourner l'opinion publique. Ce qui m'étonne peut-être, c'est la quantité, des informations, de voir que plus les leaks avancent, plus la quantité de documents est importante, plus le nombre de pays mêlés est important, et c'est ça que je trouve particulièrement inquiétant. Sur les 338 personnalités citées, plus de 10% sont originaires du continent africain, avec trois chefs d'État, Denis Sassou-Nguesso, Ali Bongo, Uhuru Kenyatta... Sur ceux que vous venez de citer, il y en a deux qui malheureusement défraient régulièrement la chronique, sur des questions de biens mal acquis, de flux financiers illicites, Denis Sassou-Nguesso et Ali Bongo. Et puis maintenant, on découvre aussi que la famille de Uhuru Kenyatta aurait accumulé depuis des années des sommes faramineuses en toute opacité. Malheureusement, on en est là. L'Afrique est un continent très riche en ressources naturelles, qui n'est évidemment pas à l'abri de la corruption et du détournement d'argent. Et c'est aussi un terrain de jeu parfait pour les intermédiaires et les cabinets d'avocats. On voit aussi, par exemple que l'ancien ministre mauritanien est cité dans les leaks, comme ayant tenté de créer des entreprises à Gibraltar et aux îles Canari. Des sociétés qui engendreraient des dizaines de millions de dollars. Donc, voilà, on en est là. Il est temps que cela cesse. Si on s'intéresse au cas du Premier ministre de Côte d'Ivoire, Patrick Archi, il a indiqué : « Cette société n'a jamais servis de support à la moindre évasion fiscale, à la moindre transaction illicite, au moindre détournement de fonds public, à la moindre activité illégale. » Que pensez-vous de ses arguments ? Je ne connais pas particulièrement le cas du Premier ministre ivoirien. Mais j'ai l'impression que les mots qui sortent de sa bouche sont ceux qui sortent de la bouche de tous ceux qui sont visés par ces enquêtes, qui veulent toujours nous dire que non, cet argent n'est pas public, non, j'ai respecté les lois de mon État. Mais alors pourquoi le faire toujours de façon opaque. Les responsables politiques disent : « Il n'y a rien d'illégal dans ces pratiques ». Vous leur répondez : « Il y a un problème de moral »... Il y a évidemment un problème de moral. L'optimisation fiscale n'est pas illégale, mais elle est moralement incorrecte. Quand on voit qu'il y a des pays où les finances publiques sont complétement dans le rouge et qu'en même temps, des personnes brassent des millions dans des paradis offshores, oui, il y a un problème. Malheureusement, depuis les « Panama Papers », on pensait qu'il y avait eu des progrès, que les autorités s'étaient renforcées, que les autorités de poursuites pouvaient agir plus librement. Mais avec ces nouvelles révélations, on est en mesure d'en douter tant il y a des cabinets d'avocats et d'intermédiaires qui sont disposés à aider ces personnes à cacher leur argent. N'est-ce pas un problème aujourd'hui que seuls les lanceurs d'alertes soient en première ligne ? Que les justices des États Africains ne fassent pas leur travail ? Le problème réside dans la question de l'indépendance du pouvoir judiciaire. Dans de trop nombreux pays en Afrique, le pouvoir judiciaire n'est pas indépendant. Si on prend le cas de l'Afrique du Sud, où nous avons aidé beaucoup de lanceurs d'alerte, nous pouvons réaliser que le pouvoir judiciaire a formidablement fait son travail. Des personnes ont été inculpées et mises en examen la semaine dernière, des personnes ayant participé activement à ce qu'on appelle le « State Capture », qui ont aidé l'entourage de Jacob Zuma au détriment du peuple sud-africain. Donc, le pouvoir judiciaire peut faire son travail, mais il doit être indépendant et on doit lui donner les moyens de le faire. On a vu dans les dossiers des biens mal acquis que des procédures judiciaires allaient à leur terme. Vous pensez que la même chose est possible pour cette défiscalisation internationale ? Oui, et il le faut absolument ! On ne peut pas d'un côté créer un impôt minimum pour les multinationales et de l'autre côté, laisser une telle opacité prendre la main sur les flux financiers internationaux. On ne peut pas laisser des pays devenir des centres d'évasion fiscale. On ne peut pas laisser des pays défaillants en Afrique, des États américains prendre le pas du Panama ou des Îles Vierges britanniques. Il faut vraiment une entente internationale pour endiguer cette vague de disparation de l'argent public au détriment du peuple. Sans cette entente, sans ce travail, l'Afrique pourrait-elle aussi à terme devenir un paradis fiscal ? Je n'ai aucun doute là-dessus. Malheureusement, certaines institutions étant particulièrement faibles, certains gouvernements ayant besoin de fonds, notamment en liquide pour financer leur politique, ce sont des lieux où des groupes de voyous, des groupes criminels, parfois des groupes terroristes, peuvent venir pour offrir leurs services à des dirigeants qui n'arrivent pas à s'autofinancer par un État qui fonctionne. Donc je n'ai aucun doute que certains pays d'Afrique fonctionnent comme des lessiveuses d'argent liquide pour être ensuite envoyé à l'étranger.
Presidentes africanos incluídos na lista dos líderes políticos mundiais que escondem riquezas para não pagar impostos. Inícia a fase de reconstrução das zonas que foram alvos de ataques terroristas na província moçambicana de Cabo Delgado. Na província angolana de Malange, pais exigem inclusão e criação de condições para alunos com necessidades educativas especiais nas escolas do ensino regular.
Les "Pandora papers", une investigation menée par le Consortium international des journalistes d'investigation, révèlent que de nombreux chefs d'État et personnalités politiques dissimulent leur fortune derrière des sociétés-écrans anonymes à des fins d'évasion fiscale. En Afrique, plusieurs noms sont cités, dont ceux du président congolais Denis Sassou Nguesso, du président gabonais Ali Bongo, du chef de l'État kenyan Uhuru Kenyatta ou encore du Premier ministre ivoirien Patrick Achi.
Un destin caustique pour une crise diplomatique qui pique. Ali Dilem croque un Macron hurlant : « On ne veut pas de vous ici ». Derrière lui, un Français qu'on devine d'origine algérienne lui tape dans le dos. Et l'interpelle : « C'est à nous que tu parles ? ». La caricature à la Une de Liberté, le journal algérien saisit au vol la crise entre Paris et Alger. La réduction drastique des visas accordés par la France aux Algériens avait déjà jeté de l'huile sur le feu avec Alger, un déjeuner jeudi à l'Elysée entre le président français et les « petits-enfants » de la guerre d'Algérie a fini d'envenimer les choses. « La moutarde est montée au nez de Jupiter », résume Aujourd'hui au Faso. Au cours de ce déjeuner, le président Français dénonçait « une histoire officielle [...] totalement réécrite qui ne s'appuie pas sur des "vérités", mais sur "une haine de la France" ». C'est « un système politico-militaire qui s'est construit sur une rente mémorielle »... « C'en est trop pour l'Algérie », écrit le journal burkinabé. Car « l'histoire avec la France a toujours été sensible ». « Fureur » des Algériens pour qui « Macron a franchi une ligne rouge ». C'est « un tabou » et « Macron commet une faute politique doublée d'un sacrilège mémoriel en parlant de la sorte ». Des propos au vitriol, un « dérapage » titre El Watan . « Une atteinte intolérable à la mémoire 5 millions 630 mille valeureux martyrs » pour la Nouvelle tribune au Bénin qui cite la réaction officielle algérienne. « Un égarement impardonnable, [...] tout comme l'aveuglement [...] pour mieux exonérer cette France autiste, qui refuse de voir en face son terrible passé colonial » tacle une source officielle algérienne citée par Tout Sur l'Algérie. Avant de prévenir : « ça ne restera pas sans conséquences ». Echourrouk prévoit d'ailleurs de « dangereuses répercussions sur l'avenir de la relation bilatérale », dans ce qui ressemble à « la crise la plus grave entre les deux pays depuis plusieurs années », dit encore TSA. Une crise « à la mesure des espoirs déçus d'Emmanuel Macron », y voit Frédéric Bobin dans le Monde Afrique. Et les conséquences sont là : ambassadeur algérien à Paris rappelé et surtout interdiction aux vols militaires français de survoler désormais le territoire algérien « Ca commence à ressembler à une stratégie plus ou moins concertée visant à étouffer la France au Sahel », commente le Djeli. « La France de Macron n'a pas la cote sur le continent », ajoute le journal guinéen. Car Paris est aussi en « délicatesse » avec Bamako. D'ailleurs ce même jeudi après ce déjeuner élyséen à Paris, le président français a remis le couvert sur le Mali. Le premier ministre malien, Choguel Maïga, dénonçant à la tribune l'ONU « l'abandon de Paris » après la fin annoncée de Barkhane, a suscité l'ire d'Emmanuel Macron. « C'est une honte, ça déshonore ce qui n'est même pas un gouvernement ». Un Macron qui « fulmine », pour Wakat Sera. « Il se permet de faire la leçon aux "ingrats" dirigeants maliens qui gagneraient à organiser les élections en février prochain », écrit encore le site burkinabé. « Une logique paternaliste et condescendante qui caractérise nos ancêtres les Gaulois » raille Maliweb. « Mais la France peut-elle se fâcher contre tout le monde ? » s'interroge la Nouvelle Tribune. Le journal béninois s'épand sur cette France de Macron qui « se sent trahie par ses alliés, la Centrafrique, le Mali, la Guinée qui sait peut-être demain », maintenant l'Algérie...La France « va devoir ajuster sa politique » au risque de s'isoler. À la une aussi: les Pandora Papers L'ICIJ, le consortium de journaliste d'investigations et 600 journalistes à travers le monde révèlent depuis hier soir les secrets les plus inavouables de 300 responsables mondiaux, dont 35 chefs d'Etats, y compris africains. Uhuru Kenyatta au Kenya ; le premier ministre de Cote d'Ivoire, Patrick Achi ; Denis Sassou Nguesso au Congo Brazzaville ; ou encore Ali Bongo au Gabon. Voilà quelques noms cités dans ce nouveau scandale international qui n'en est qu'à ses débuts. « Alors qu'Uhuru Kenyatta faisait campagne contre la corruption, la fortune secrète de sa famille s'étendait à l'étranger », explique l'enquêteur Will Fitzgibbon. « Ils ont amassé dans des paradis fiscaux plus de trente millions de dollars ». « Explosif », juge le Financial Afrik. Une bombe à fragmentation qui devrait toucher tout prochainement la Cote d'Ivoire, l'un des éminents journalistes enquêteurs ivoiriens promet des découvertes inédites sur son pays.
Le Maroc est incriminé dans l'enquête sur le logiciel espion Pegasus. Hier lundi, nous nous étonnions de l'absence du sujet dans de nombreux de médias marocains, eh bien qu'on se rassure ! Le 360 a rectifié le tir et démarré, depuis, une véritable entreprise de démolition : « Espionnage : Le Maroc encore une fois au cœur d'un feuilleton qui relève de la science-fiction », lit-on sur le site internet. C'est certain, les 17 médias internationaux qui publient l'enquête dont Le Monde, The Guardian et The Washington Post apprécieront probablement. Le consortium de 17 médias tourné en ridicule Le 360 les cite d'ailleurs, mais pour les tourner en ridicule, pour mieux mépriser le travail accompli avec l'équipe de Forbidden Stories et Amnesty International : cette affaire Pegasus, « c'est supposé être le feuilleton de l'été. Une période habituellement calme côté actualités chaudes, et que les journaux affrontent en sortant du frigo des sujets magazines. » estime Le 360. Et pour lui, « cette deuxième moitié du mois de juillet sera donc animée par une série d'articles combinant sensationnalisme et espionnage de masse, avec des victimes sélectionnées parmi les journalistes, les décideurs et les politiques ». Le 360 rappelle ensuite que « les Marocains ont déjà fait connaissance avec ce logiciel » lors d'une première salve par le même consortium de 17 journaux, en juillet 2020. À l'époque, souligne Le 360, Amnesty International avait affirmé que le téléphone du journaliste Omar Radi était infecté par Pegasus. Pourtant « le feuilleton de l'été dernier n'a pas suscité de ferveur chez les lecteurs parce qu'il n'était corroboré par aucune preuve », assène Le 360. Le site tente ensuite méthodiquement de démonter, point par point, les observations de cette enquête. Il parle plus largement de « tissus de balivernes ». Il rappelle que le royaume chérifien a réclamé des preuves. En 1932, le journaliste Paul Nizan appelait cela « des chiens de garde », me semble-t-il. Omar Radi condamné Et Omar Radi, justement, n'en fait visiblement pas partie. « Omar Radi condamné à six ans de prison ferme », affiche le site de TelQuel. Le journaliste et militant des droits de l'homme a été reconnu coupable dans une double affaire d'espionnage, apprend-on. Condamné aux côtés de son confrère et ami, Imad Stitou, qui écope quant à lui d'une peine d'un an de prison dont six mois avec sursis. Condamnés, souligne TelQuel, « dix jours après un autre journaliste, l'ex-rédacteur en chef du quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum, Soulaimane Raissouni », condamné à cinq ans de prison ferme pour « attentat à la pudeur avec violence et séquestration ». Hier, TelQuel n'avait pas eu le temps de traiter l'affaire Pegasus. Aujourd'hui, le magazine publie également l'interview du journaliste espagnol Ignacio Cembrero, ancien correspondant du journal El País au Maroc, qui aurait été espionné lui aussi. « J'avais vu, il y a quelques jours, témoigne-t-il, des extraits d'une conversation que j'ai eue uniquement sur WhatsApp dans un journal en français très secondaire au Maroc. Donc c'était en quelque sorte une confirmation », déclare t-il. Le Desk de son côté, dont le directeur a été ciblé par l'espionnage, souligne que la liste des personnes concernées s'est précisée hier justement. Et au Rwanda, second pays africain incriminé par cette enquête ? Toujours pas de trace de cette enquête dans les médias anglophones sur internet. The New Times notamment, n'en fait toujours pas mention. Oui, circulez, il n'y à rien à voir ! En RDC, les derniers hommages au cardinal Laurent Monsengwo… Les obsèques du cardinal Laurent Monsengwo, archevêque émérite de Kinshasa, auront lieu ce mardi, nous dit Le Nouvel Observateur. « Une messe d'actions de grâce sera célébrée à l'esplanade du Palais du Peuple. Plusieurs personnalités du monde politique, diplomatique, universitaire et de différentes confessions religieuses seront présentes à cette cérémonie eucharistique », lit-on. Le Nouvel Observateur croit savoir qu'il y aura notamment « le président congolais Denis Sassou-Nguesso, les archevêques de Kigali, l'archevêque du Congo-Brazzaville, ou bien encore l'archevêque de Luanda ». « Après cette cérémonie, précise Le Nouvel Observateur, la dépouille mortelle du cardinal Laurent Monsengwo sera ensuite inhumée dans le lieu où reposent déjà les cardinaux Joseph-Albert Malula et Frédéric Etsou, dans une salle bien aménagée à cet effet, au sein de Notre Dame de Fatima ». Radio Okapi souligne que le cardinal sera également décoré, à titre posthume, par le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi. Actualité.cd nous apprend pour sa part que le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso N'Kodia Pwanga, a effectué une visite d'inspection des travaux d'aménagement du site du Palais du Peuple. Il se dit satisfait et estime que tout « sera prêt ». Tant mieux, Actualité.cd prévient : ces hommages officiels sont « attendus de la nation toute entière ».
Anatole Collinet Makosso a été désigné Premier ministre à la mi-mai suite à la réélection de Denis Sassou Nguesso. C'est lui qui sera chargé de mettre en œuvre le programme de campagne du chef de l'État. Mais lui aussi qui devra reprendre un certain nombre de dossiers épineux, en lien notamment avec l'état des finances du pays. Qu'envisage-t-il ? Comment réagit-il par ailleurs à la polémique sur la présence, au sein de son équipe, de l'un des fils du président, en la personne de Denis Christel Sassou Nguesso ? Anatole Collinet Makosso répond aux questions de RFI. RFI : Lors du premier Conseil des ministres du quinquennat le président Denis Sassou Nguesso a enjoint le gouvernement à tout mettre en œuvre pour reprendre le dialogue avec les créanciers du Congo. De fait, le plan conclu en juillet 2019 par le gouvernement avec le FMI est caduque. Vous pensez donc pouvoir relancer le dialogue sur de nouvelles bases ? Anatole Collinet Makosso : Nous continuons les négociations avec nos partenaires du FMI. « Le plan est caduque », c'est vous qui le dites. Les négociations étaient suspendues, nous les reprenons et nous avons foi, effectivement, qu'à la reprise de ces négociations nous parviendrons à nous accorder avec nos partenaires. Comment est-ce que vous pensez pouvoir rassurer le FMI, alors que vos prédécesseurs n'ont pas pu mettre en œuvre les mesures sur lesquelles ils s'étaient engagés en 2019 ? Il y a la volonté du gouvernement qui reste affichée, il y a la nouveauté du gouvernement qui doit rassurer et il y a aussi la continuité des négociations, telles qu'elles avaient été entreprises par nos prédécesseurs. Ce n'est pas que nous n'ayons pas pu mettre en œuvre les mesures… Si ! Les mesures ont été mises en œuvre. L'évaluation peut établir qu'il y a encore des efforts à fournir et nous poursuivrons ces efforts, pour que nous puissions arriver à nous entendre de façon définitive avec nos partenaires. Et sur ce dossier, justement, où en êtes-vous des discussions avec les traders ? Elles se poursuivent, il n'y a aucun doute de ce point de vue. Est-ce qu'il y a des progrès ? Bien sûr, on les remarquera au fur et à mesure. Et pourquoi, dans ce cas, est-ce que ces discussions prennent autant de temps ? Ce ne sont pas des négociations avec des États. Ce sont des négociations avec des particuliers, avec des commerçants, qui ont leurs exigences… Elles prennent le temps qu'il faut, c'est tout à fait normal. Puisque l'on parle de dette, la justice française vient de prendre une nouvelle décision qui autorise la société Commisimpex à saisir des biens pour rembourser sa dette. La dette du Congo vis-à-vis de Commisimpex s'élève à 1,4 milliards d'euros. Est-ce que l'ampleur de cette créance vous inquiète, en tant que Premier ministre ? Une dette reste une dette, quelle que soit son ampleur, quelle que soit sa nature. Elle reste une dette et elle doit préoccuper, qu'elle soit réelle, qu'elle soit fictive. La seule chose que je peux dire à ce stade, c'est qu'il y a beaucoup de pesanteurs sur ce dossier. Vous parlez de pesanteur, à quoi faites-vous référence ? Quelles sont ces pesanteurs qui pèsent sur le dossier ? Nous le communiquerons à la justice Votre gouvernement compte un ministre dont on a beaucoup parlé : Denis Christel Sassou Nguesso, l'un des fils du président congolais. Il est ministre de la Coopération internationale et de la promotion du partenariat public-privé. Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que le président Sassou prépare sa succession ? Ils n'ont pas bien lu l'article 15 de la Constitution. Il nous dit bien, à son alinéa 2 : « Nul ne peut être favorisé ou désavantagé en raison de son origine familiale, ethnique, de sa condition sociale, de ses convictions politiques, religieuses, philosophiques ou autres ». Quand on a lu cela, on ne voit pas comment on peut continuer à entretenir la polémique sur l'entrée au gouvernement d'un compatriote, au motif qu'il serait de telle famille et que dans cette hypothèse on voudrait le préparer à telle destination. Ceux qui s'interrogent sur cette entrée évoquent pourtant un précédent, celui du Gabon, puisqu'au Gabon l'entrée au gouvernement d'Ali Bongo a été un accélérateur politique qui lui a ouvert la voie par la suite, de la présidence. Qu'est-ce que vous leur répondez ? Tous les Congolais peuvent nourrir l'ambition d'être candidat à la présidence. On ne peut donc pas soupçonner une personne de nourrir telle ambition et de penser que telle autre personne ne la nourrit pas. Et on ne peut pas prendre le cas du Gabon, le cas de la France, le cas de la Côte d'Ivoire, et se dire : puisque les choses se sont passées ainsi, nécessairement, cela se passera de la même manière, ici. Et s'il arrive que les choses se passent ainsi, ce n'est pas parce que l'on aurait utilisé le même schéma. Plusieurs activistes de la société civile ont été arrêtés pendant la campagne électorale, dont monsieur Alex Nzabana. La société civile continue à réclamer sa libération. Est-ce que c'est une chose qui est envisagée par votre gouvernement ? Une personne, lorsqu'elle est poursuivie par la justice et qu'elle est placée en détention préventive, par exemple, ne recherche qu'une chose : que justice soit faite, pour certainement établir son innocence. Vous souhaitez, en tant que Premier ministre, que la procédure puisse être accélérée pour que l'on puisse examiner les faits ? Bien sûr, je ne peux que souhaiter cela pour mon compatriote. Je n'ai pas besoin d'avoir des compatriotes qui restent longtemps en détention préventive. Donc nous plaidons, oui… Nous travaillons pour qu'effectivement la procédure soit accélérée et qu'il puisse faire valoir ses droits à la défense.
South Africa launches large-scale vaccination rollout+++Congo president Denis Sassou Nguesso names son among new government+++Zambian women demand for more emancipation and political roles
Au Congo-Brazzaville, le cinquième mandat de Denis Sassou Nguesso prend forme. Trois jours après sa nomination, le nouveau Premier ministre Anatole Collinet Makosso a formé son gouvernement. Trente-six ministres pour relever les nombreux défis sociaux-économiques. Quels doivent être les principaux chantiers de ce quinquennat ? Quelles sont vos priorités ? Vos réactions nous intéressent. Pour participer à l'émission, contactez-nous : * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays) Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l’actualité * Twitter : @AppelsActu
Au Congo-Brazzaville, la Cour constitutionnelle a confirmé la victoire de Denis Sassou Nguesso à l'élection présidentielle du 21 mars. Pour son quatrième mandat consécutif, quels doivent être les chantiers prioritaires ? Quelles sont vos attentes ? Vos témoignages nous intéressent. Pour participer à l'émission, contactez-nous : * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays) Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l’actualité * Twitter : @AppelsActu
Fatboy and Olive reveal Congo Brazzaville's new elected President.
In Congo Brazzaville, dove il presidente Denis Sassou Nguesso è al potere da 37 anni e vi rimarrà ancora. E poi nella RDC per gli sviluppi dell'inchiesta sulla morte dell'ambasciatore Luca Attanasio.
Au Congo-Brazzaville, après 36 ans cumulés au pouvoir, Denis Sassou Nguesso est réélu dès le premier tour de l'élection présidentielle. Selon les résultats provisoires, le président sortant a obtenu 88,7% des suffrages.Que vous inspire cette quatrième victoire consécutive ? Êtes-vous surpris par ce coup KO ? Pour participer à l'émission, contactez-nous : * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays) Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l’actualité * Twitter : @AppelsActu
88,57% des voix, dès le premier tour… le chiffre est à la Une du site Les Echos du Congo Brazzaville, l’un des seuls sites d’information congolais accessibles. « Denis Sassou Nguesso devance de très loin Guy-Brice Parfait Kolélas, décédé dimanche soir des suites du coronavirus juste après son arrivée sur le sol français, qui se classe second, avec 7,84% de voix. L’ancien ministre Mathias Dzon obtient 1,90% et les autres candidats sont en dessous de 1%. La participation s’est établie à 67,55%. (…) Denis Sassou Nguesso est réélu au terme d’une campagne électorale menée quasiment en roue libre, pointe encore Les Echos, avec une mobilisation conséquente, tant l’adhésion des populations a été des plus enthousiastes à travers l’ensemble des départements. » L’opposant Mathias Dzon a annoncé, dès lundi, rappelle Le Monde Afrique, son intention de déposer un recours pour demander l’annulation du premier tour qu’il qualifie de "calamiteux". "Pourquoi un tel résultat stalinien ?", s’interrogeait même, hier matin, un responsable gouvernemental, sous couvert d’anonymat. Les 55 000 à 60 000 membres des forces de sécurité avaient voté en avance jeudi dernier, nourrissant des suspicions de fraude dans l’opposition. Triche ? D’ailleurs, dans Le Point Afrique, l’opposant Jean-Jacques Serge Yhombi ne décolère pas : « cette élection a été scandaleuse, affirme-t-il. D’abord, en raison du non-respect du code électoral. (…) Plusieurs bureaux de vote ont été fermés plus tôt que prévu et les urnes ont été emportées. Dans ces cas-là, le dépouillement n’a donc pas pu se faire dans le bureau de vote. À certains endroits, la police a même empêché les délégués des candidats d’entrer dans le bureau de vote pour faire leur devoir et surveiller le dépouillement. Par ailleurs, on a vu que des cartes d’identité avaient été produites pour la circonstance. Pour nous, il y a donc eu triche. » Imperfections… « Pour sa part, pointe L’Intelligent à Lomé, le porte-parole du candidat Sassou Nguesso, Thierry Moungala a salué un "vote apaisé et serein" et estime que la réaction de l’opposition, qui crie aux fraudes et aux bourrages d’urnes, a "l’odeur de la défaite. On essaie de chercher des explications qui n’ont aucun rapport avec la réalité". Et il poursuit, "il peut y avoir des imperfections parce qu’une élection n’est jamais parfaite, mais ces imperfections ne sont pas de nature à remettre en cause ni la sincérité, ni l’authenticité du vote". » Commentaire de L’Intelligent : « ce qui est surprenant, c’est que le porte-parole de Sassou reconnaît qu’un scrutin n’est jamais parfait. Après 36 ans passés au pouvoir sans partage, c’est cocasse de tenir ce genre de propos ! Tout devrait se faire à la perfection parce qu’on a toujours organisé et gagné ! » « Pouvait-il en être autrement ? » En tout cas, pas de surprise pour Le Pays au Burkina… « Pouvait-il en être autrement quand on sait que Sassou avait réuni toutes les conditions pour s’offrir un boulevard pour la fraude ? Pour cela, il avait récusé les observateurs de la Conférence épiscopale et ceux de la société civile, tout en prenant le soin de mettre sous cloche son pays en coupant les réseaux sociaux. Il avait du reste, annoncé la couleur, en prenant soin de placer son homme lige à la tête de l’instance électorale, qui, par ailleurs, est le président de la Cour suprême. Dès lors, on savait que le jeu était déjà pipé. Sassou ne pouvait que conserver son fauteuil. » « A quand la fin de ces longs règnes ? » « Ainsi va l’Afrique », soupire WakatSéra … « Ainsi va l’Afrique où, la plupart du temps, les vainqueurs des élections, surtout présidentielles, sont connus, avant même la tenue des scrutins. Pire, les opposants les plus téméraires ne croient plus vraiment en leurs chances de gagner ces batailles perdues d’avance. Ils attendent plutôt, pour ceux qui ne sont pas embastillés ou contraints à l’exil forcé, le miracle qui les installera dans un fauteuil qu’ils n’aperçoivent que de loin, lors des prestations de serment sans fin de ces "présidents fondateurs" de "républiques très très démocratiques", comme le dit Mamane. » Et WakatSéra de s’interroger : « à quand la fin de ces longs règnes qui n’ont jamais porté bonheur aux pays qui les ont subis ? Une question qui demeurera sans réponse tant que les dirigeants africains joueront avec la démocratie qu’ils déroulent à leur manière. (…) En tout cas, conclut le site burkinabé, avant le Tchadien Deby Itno, 68 ans, qui est dans les starting-blocks de l’élection présidentielle prévue le 11 avril prochain pour son 7e mandat, son voisin Denis Sassou Nguesso, lui est déjà aux portes de son 6e mandat, et plus si affinités. »
durée : 00:02:51 - Un monde d'avance - Denis Sassou Nguesso vient d’être réélu président, à l’issue du scrutin du 21 mars. Une victoire électorale jouée d'avance pour ce dirigeant autocratique qui a déjà passé 36 ans au pouvoir.
Angola: Quase 20 anos após a guerra civil, ainda há muito a fazer para desminagem. São Tomé e Príncipe: Casos de abuso sexual de menores disparam no país. República do Congo: Após a morte de principal líder opositor por Covid-19, oposição tenta anular primeira volta das presidenciais.
La présidentielle de ce dimanche 21 au Congo-Brazzaville ne devrait déboucher sur aucune surprise. Le président sortant, Denis Sassou Nguesso est donné largement favori. On a appris cette nuit le décès du principal candidat de l’opposition, Guy-Brice Parfait Kolélas. L’opposant est mort des suites du Covid, peu après son transfert médical à Paris. Le Point Afrique précise : « Testé positif au Covid-19, Guy-Brice Parfait Kolélas avait affirmé dans un message vidéo émouvant diffusé samedi, la veille du scrutin, "se battre contre la mort. […] Allez voter pour le changement. Je ne me serais pas battu pour rien », avait-il encore indiqué. « Opposant historique, rappelle Le Point Afrique, Guy-Brice Parfait Kolélas, 60 ans, économiste, était entré en politique sur les conseils de son père, Bernard Kolélas, disparu en 2009 après avoir lutté contre le colonialisme et tous les régimes qui ont dirigé le Congo après son indépendance en 1960. Guy-Brice Parfait Kolélas était arrivé deuxième du scrutin de 2016 derrière le président Sassou Nguesso, selon des résultats contestés par une violente rébellion dans son fief du Pool (au sud de Brazzaville). Il était apparu cette année comme le seul vrai rival du président sortant. » Qui d’autre ? En tout cas, « Denis Sassou Nguesso hyper favori », s’exclame Le Nouvel Observateur à Kinshasa. Pour le bi-hebdo congolais de l’autre rive, l’opposition s’est tirée une balle dans le pied en alignant pas moins de 6 candidats. « Ils n’ont pas compris qu’en allant en ordre dispersé face à un gigantesque éléphant de la trempe de Sassou Nguesso, ils n’avaient aucune chance de gagner ce scrutin. Franchement, s’interroge Le Nouvel Observateur, avaient-ils vraiment les moyens de mettre en ballotage ce vieux routier qui a déployé tant de moyens matériels, financiers, diplomatiques et spirituels pour l’emporter ? » D’autant que le pays a été mis sous cloche ce dimanche « Toutes les télécommunications ont été coupées, notent Les Échos du Congo-Brazzaville, et ce officiellement pour éviter la "publication illégale" des résultats. Cependant, tous les médias proches du gouvernement (essentiellement des télévisions et radios) n’ont eu aucun problème de diffusion. La semaine dernière, une cinquantaine d’organisations, dont Internet sans frontières, avaient pourtant invité Denis Sassou Nguesso dans une lettre ouverte à "garder Internet ouvert, accessible et sécurisé pendant toute la période de l’élection présidentielle de 2021". » Sans résultat. « L’insatiable Sassou » C’est donc dans la presse étrangère qu’on trouve des commentaires ce lundi matin. Et surtout dans la presse burkinabè, toujours très prolixe sur ses voisins proches ou lointains. « L’insatiable Sassou », titre ainsi L’Observateur Paalga. « Les élections se suivent et se ressemblent au royaume Sassou, pliées d’avance comme toujours ; les seuls enjeux, s’il y en a vraiment, étant le taux de participation et la transparence. » Et le quotidien ouagalais de s’interroger : « Mais jusqu’à quand ces farces électorales, qui ne font plus rire personne, et peut-être même pas le principal acteur, vont-elles continuer ? » Le Pays, toujours au Burkina Faso, renchérit : ce qui est sûr, c’est que « Sassou Nguesso ne quittera pas le pouvoir par les urnes. Et si par extraordinaire, les urnes le désavouaient, on peut être sûr qu’il reviendrait par les armes pour reprendre "sa chose". Il l’a déjà fait en délogeant, en plein jour et à coups de canon, le seul président élu démocratiquement au Congo, Pascal Lissouba. De ce qui précède, la grande interrogation de cette élection porte moins sur le nom du vainqueur que sur l’usage que Sassou fera d’un nouveau quinquennat ; lui qui cumule aujourd’hui 36 ans à la tête du Congo, sans pour autant extirper le pays de la pauvreté, malgré ses énormes richesses. » Jusqu’en 2031 ? Enfin, cette interrogation du Monde Afrique : « "L’Éléphant" Denis Sassou-Nguesso, comme il est surnommé au Congo, continuera-t-il à gouverner jusqu’en 2031, comme la loi fondamentale l’y autorise ? Pour son porte-parole, Anatole Collinet Makosso, la question se posera le moment venu, mais, a-t-il dit, "tant que nous avons ce leader charismatique, et en pleine possession de ses moyens, pourquoi se priver ?" Il aurait alors 87 ans, pointe Le Monde Afrique, et cumulerait 47 années au pouvoir. »
« Qui convoquer pour raconter ce premier week-end de printemps sous vrai-faux confinement ? », s’interroge Le Monde. « Coluche ? Desproges ? Kafka ? Peut-être Alfred Jarry, tant la séquence aurait amusé le créateur d’Ubu roi. […] Le dérapage s’était amorcé dès jeudi soir, 19 heures, rappelle le quotidien du soir. Jean Castex annonce à la télévision de nouvelles restrictions sanitaires afin de contrer l’épidémie qui contamine chaque jour plus de 35 000 personnes. Le Premier ministre est brouillon, on le sent mal à l’aise pour parler à la fois de "confinement" et "d’activités extérieures" – une forme d’oxymore. Après le "tous dedans", voilà le "tous dehors". Les Français n’en croient pas leurs oreilles, pointe Le Monde. Seize départements, et leurs 21 millions d’habitants, vont devoir expérimenter, dès vendredi minuit, la "troisième voie" définie par Emmanuel Macron. Le président de la République rejette, lui, le terme de "confinement" et préfère évoquer des mesures de freinage. Mais, pour paraphraser Albert Camus, à mal nommer les choses, on ajoute à la confusion. » Mais la palme revient à la fameuse attestation, relève encore Le Monde : « deux pages qui égrènent quinze dérogations possibles au fait de rester chez soi. Le document devient la star de Twitter où l’on se souhaite "bonne chance" pour le remplir. Les hashtags #Attestation et #Absurdistan font fureur. » Finalement cette attestation sera simplifiée… Confusions en chaîne En tout cas, c’est « un raté qui coûte cher, relève Le Figaro. Le formulaire à quinze cases apparu samedi matin renvoyait à la logique restrictive et menaçante des premiers confinements, alors qu’Emmanuel Macron voulait faire passer une invitation à sortir. "Freiner sans enfermer", assouplir et faire confiance, prétendait-il. Surveiller et punir, rétorquait l’attestation. Laquelle signait aussi qu’on était bien dans un nouveau confinement, mot que le chef de l’État refuse d’entendre employer. » Résultat, conclut Le Figaro, « tout cela mis bout à bout crée une impression de confusion dont l’exécutif a du mal à sortir au moment où il aurait le plus besoin de prouver qu’il ne tremble pas dans la gestion de la crise. » Pour couronner le tout, remarque pour sa part La Charente Libre, « la foire aux questions reste ouverte… » « Ce premier week-end de l’an 2 du Covid-19 s’est étiré dans une ambiance "fin de repas", pointe le quotidien charentais. Peut-être le besoin de compenser le régime sec et sans amis que la crise et ses vigiles nous imposent. Ainsi tout a été dit et son contraire sur le vaccin, ses priorités et ses ratés, sur le confinement qui n’est plus ce qu’il était, sur le variant qui accélère et la bonne mesure qui freinerait la course du virus. Tout désigné pour le jeu de massacre, le gouvernement ne sort pas indemne de cette kermesse. » Une soixantaine de théâtres occupés Du coup, ras-le-bol et colère. Avec notamment, pointe Libération, « l’occupation progressive des théâtres pour protester contre la fermeture persistante des lieux de culture. […] Le mouvement prend de l’ampleur, note le journal. On en compte désormais une soixantaine et, vu le retard pris dans la campagne de vaccination, ce chiffre pourrait augmenter. » D’autant, remarque encore Libération, que ces occupations de théâtres « agrègent les précaires de tous les secteurs : des intermittents mais aussi des étudiants, des syndiqués, des jeunes pour le climat, des soignants ou encore des victimes de plans sociaux. » Présidentielle au Congo-Brazzaville : le huis clos On reste avec Libération et ce reportage au Congo-Brazzaville. « Élection présidentielle au Congo : un parfait huis clos », titre le journal. « Internet coupé par les autorités, observateurs indépendants quasi absents, principal opposant gravement malade et évacué… (on a appris sa mort cette nuit). Le scrutin d’hier dimanche devrait réélire sans surprise Denis Sassou Nguesso, trente-six ans de présidence à son actif. » L’envoyée spéciale de Libé s’est promenée ce dimanche dans les rues de Brazzaville : « Devant un collège, relate-t-elle, un attroupement se forme pour dire combien Sassou Nguesso "a fait vieillir tout le monde", que "les retraites ne sont pas payées", que "les diplômés travaillent au marché". Mais à trois reprises, des policiers, kalachnikovs en bandoulière, nous somment de déguerpir. "C’est comme ça que ça va se passer aujourd’hui, ils vont nous chasser. On ne pourra pas venir voir le dépouillement ni les résultats affichés au bureau de vote", se désole Isaac, 55 ans. Un parfait huis clos, constate donc le journal, d’où devrait émerger un résultat prévisible : la réélection pour un quatrième mandat successif de Sassou Nguesso, 77 ans. »
Le 14 octobre 1997, Brazzaville tombe aux mains des Cobras, la milice de Denis Sassou-Nguesso, et de l’armée congolaise. Le lendemain, la ville de Pointe-Noire est occupée par les troupes angolaises. C’est la fin du régime de Pascal Lissouba.
Veckans avsnitt handlar om presidentvalet i Kongo Brazzaville och varför det kommer vinnas av Denis Sassou Nguesso för sjunde gången. Hosted on Acast. See acast.com/privacy for more information.
Les Congolais du Congo-Brazzaville sont appelés aux urnes ce dimanche 21 mars pour une élection présidentielle. 7 candidats sont en lice. Nous leur donnons la parole toute cette semaine. Aujourd'hui, RFI reçoit le porte-parole de Denis Sassou-Nguesso, le président sortant, qui est candidat à un quatrième mandat consécutif. Le ministre Anatole Collinet Makosso répond aux questions de Laurent Correau. RFI : On sent bien, en lisant le programme de campagne de Denis Sassou-Nguesso « Ensemble, poursuivons la marche », à quel point le pays fait face à des difficultés économiques importantes. De quelle manière Denis Sassou-Nguesso envisage-t-il de sortir le pays de la récession ? Anatole Collinet Makosso : En commençant par consolider la paix. Il vous souviendra qu’en 2016, notre marche avait connu un obstacle, avec la remise en cause du processus de paix dans le département du Pool, ce qui nous a conduits à sacrifier pratiquement deux ans à relancer le processus de reconstruction nationale, après la dégradation du chemin de fer, qui a coûté au pays près de 9 milliards de francs CFA par an. Il faut donc consolider ces efforts de paix, il faut relancer la croissance par la gestion optimale des recettes fiscales, la diversification économique, elle-même soutenue par le développement mécanisé et industrialisé de l’agriculture, la promotion de l’industrie touristique et culturelle. Il y a quelques jours, le FMI a répété, dans un communiqué, que la dette du Congo restait insoutenable. Elle s’est élevée à 103% du PIB en 2020. Comment est-ce que l’on peut résoudre ce problème de la dette ? Il y a quelque temps, la dette avait été ramenée à 73-74%. Je ne me lance pas dans la bataille des chiffres, mais je peux simplement vous dire que nous poursuivons nos négociations avec le Fonds monétaire international et nous pensons que nous arriverons, justement, à nous accorder sur cette bataille des chiffres et ce caractère soutenable ou non de la dette. Nous n’avons aucune inquiétude de ce point de vue. Vous évoquiez, en ouverture de cette interview, la situation dans le Pool, qui, disiez-vous, a été quelque chose de très lourd pour l’économie congolaise. Pourquoi est-ce que le plan de reconstruction du Pool n’a pas été mis en œuvre pour l’instant ? Il est mis en œuvre. Le processus a simplement été retardé, celui de la reconstruction notamment. On n’oublie pas quand même que, malgré cela, des efforts, des investissement importants, ont été consentis dans ce département. Dans tous les cas, nous travaillons pour un retour à la vie normale et à la relance des investissements dans ce département. Il y a quelques jours, pourtant, le président du Conseil national des Républicains, l’ancien chef rebelle du Pool Pasteur Ntumi, a appelé à poser des actes concrets en faveur de l’application de cet accord de paix. Il y a une différence importante à faire, entre la destruction en une minute et la construction en plusieurs années et en plusieurs décennies. Mais l’opposant Guy Brice Parfait Kolélas, qui en revient, dit, lui, que rien n’a été fait sur cet accord. Mais parce que l’opposant Guy Brice Parfait Kolélas n’est reparti dans le département du Pool qu’à la faveur de la campagne. On n’est donc pas surpris qu’il ne se rende pas compte de l’évolution. Il ne sait pas dans quel état toutes ses forces alliées, destructrices, avaient mis le département du Pool il y a cinq ans. Il ne le savait pas. Bien entendu, quand il repart aujourd’hui, il ne peut pas savoir quel a été le niveau d’évolution. On lit un peu plus loin, dans le projet de société de Denis Sassou-Nguesso, que vous préconisez de renforcer l’État de droit, la stabilité et la démocratie. Est-ce que cela est possible, quand deux figures de l’opposition -Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa- restent en prison ? Il n’y a, au Congo, aucun prisonnier pour délit d’opinion. Aucun prisonnier politique. Les cadres qui sont actuellement en prison, ne le sont pas pour leurs opinions, ne le sont pas pour s’être présentés à l’élection. Sinon Kignoumbi Kia Mboungou, Parfait Kolélas et bien d’autres, seraient aussi en prison. Ceux qui sont en prison le sont pour avoir posé des actes qui sont contraires aux lois et règlement de la République et il en est ainsi dans tous les pays du monde. Le Conseil des droits de l’homme a pourtant estimé que la privation de liberté de Jean-Marie Michel Mokodo était arbitraire. Je ne sais pas dans quel pays une organisation, fut-elle des droits de l’homme, peut se substituer aux lois et règlement, peut se substituer aux juridictions d’un État. Jean-Marie Michel Mokoko a été condamné à la suite d’un procès équitable, il est en train de purger sa peine. Et je pense que ceux qui prétendent défendre la cause de Jean-Marie Michel Mokoko ne lui rendent pas service, parce que lui-même ne leur a jamais demandé de défendre ainsi sa cause. Dans son programme de campagne Denis Sassou-Nguesso préconise l’éradication d’un certain nombre d’anti-valeurs, comme la corruption, la concussion, le détournement de fonds, la fraude, le vol des biens… Quelle est l’ampleur que ces anti-valeurs ont pris dans l’administration ? Nous luttons tous contre les anti-valeurs, contre la corruption, contre la concussion. Nous militons tous pour une transparence et une meilleure gouvernance. Il en est ainsi dans tous les pays du monde et le Congo ne saurait faire exception. Dans notre pays il y a des situations qui deviennent comme des légendes. Cela a commencé deux ou trois ans après l’indépendance. Le président Fulbert Youlou, prélat, prêtre de son état, a été accusé d’avoir tout volé, d’avoir placé de l’argent à l’étranger. Dès l’instant où les dirigeants sont aux affaires, ils sont aussitôt accusés de corrupteurs et de corrompus. Denis Sassou-Nguesso a cumulé plus de trois décennies à la tête du pays, on parle de trente-six ans cumulés. Il brigue cette année un quatrième mandat. Est-ce que l’on peut encore porter un projet pour son pays, quand on a occupé le pouvoir aussi longtemps ? Quand la chancelière allemande conservatrice, madame Angela Merkel, est à la tête du parti chrétien-démocrate et multiplie les mandats, il n’y a pas crise de légitimité, il n’y a pas longévité excessive au pouvoir. Alors on peut donc comprendre que la longévité au pouvoir d’un Européen ressemble à une bénédiction, selon vous, et celle d’un Africain est un scandale. Non, Denis Sassou-Nguesso a déféré à la réquisition populaire, parce qu’il est porteur d’un projet réel. Depuis qu’il est aux affaires il a des chantiers qu’il a commencés en 1979 : le désenclavement de l’arrière-pays. Il a conquis cette ambition, ce rêve dès son retour aux affaires, en ayant maillé le pays d’infrastructures. Il lui reste une grande bataille, c’est celle de l’agriculture, dont il a fait la priorité des priorités dans les années 1980 et au sujet de laquelle il constate que des efforts méritent encore d’être accomplis pour réduire la dépendance alimentaire. Mais je vous repose ma question : est-ce que des projets qui ont été portés depuis 1979 ou depuis les années 1980 peuvent déboucher en 2021, s’ils n’ont pas encore débouché ? Bien sûr que ce qui a été commencé peut-être poursuivi. Et c’est pourquoi, le projet est intitulé « Poursuivons la marche ». Le pays dans lequel vous êtes n’a pas été construit en vingt-trente-quarante-cinquante ans. C’est un long processus et Denis Sassou-Nguesso joue sa partition. Il voudra au moins atteindre les trois objectifs, les trois rêves qu’il s’était donnés depuis les années 1980, à savoir : unifier le territoire par les infrastructures -et cela, c’est acté-, garantir la santé publique -c’est acté-. Il lui reste la bataille de l’autosuffisance alimentaire, telle qu’il la souhaitait depuis les années 1980.
Au Congo-Brazzaville, la présidentielle, c'est dimanche prochain. Face au chef de l'État sortant, Denis Sassou-Nguesso, six candidats se présentent. Parmi eux, il y a le député Guy Brice Parfait Kolélas. Candidat malheureux à la présidentielle de 2016, pourquoi pense-t-il qu'il a plus de chances cette fois ? Quelles seront ses premières mesures s'il est élu ? Le candidat de l’Union des démocrates humanistes (UDH-Yuki) répond aux questions de Florence Morice. RFI : Vous êtes arrivé officiellement deuxième à la présidentielle de 2016. Qu’est-ce qui vous fait penser que vous avez plus de chances de l’emporter cette fois-ci ? Guy Brice Parfait Kolélas : Parce qu’en réalité, le président Sassou-Nguesso n’était même pas arrivé deuxième, ni premier. Nous avions les véritables résultats et ils le savent très bien. Et qui était premier, selon vous ? Il y avait un deuxième tour entre le général [Jean-Marie Michel] Mokoko et moi. Vous dites que les résultats étaient truqués ? Les résultats étaient bel et bien truqués et ils le savent très bien. La preuve, j’avais introduit un recours à la Cour constitutionnelle. Pourtant, à la différence d’autres figures de l’opposition, vous avez fini par accepter ces résultats. Est-ce que vous le regrettez aujourd’hui ? Non, je ne regrette rien. J’avais pris acte, je n’ai pas accepté. La Cour constitutionnelle venait de proclamer les dits résultats, la plus haute juridiction, il n’y avait plus de recours. Mais je n’avais pas accepté. Mais, est-ce que cette fois, selon vous, les conditions sont réunies pour un scrutin transparent et crédible ? Le scrutin n’est toujours pas transparent mais nous, nous comptons sur le fait que tous nos délégués seront dans les bureaux de vote. À partir de ce moment-là, nous comptons sur les procès-verbaux qui sortiront des bureaux de vote parce que, là où le pouvoir triche, c’est quand les procès-verbaux sortent des bureaux de vote, vont à la Commission locale d'organisation des élections, puis vont à la Céni (Commission électorale nationale indépendante). C’est là où ils trichent. Mais nous, dès que les procès-verbaux sortiront des bureaux de vote, nous saurons si nous avons gagné. En 2016, c’était bien ça, nous nous étions entendus, que la commission technique que nous avions mise en place devait proclamer les résultats. Et ce ne fut pas fait. J’avais été pris de court alors que j’avais mes résultats. Que j’avais introduit à la Cour constitutionnelle finalement. La Cour constitutionnelle n’avait même pas pris connaissance de ces résultats. Ils avaient été encerclés par la force publique pour lire des résultats qui sortaient d’ailleurs. Et si, cette fois encore, la Cour constitutionnelle vous donne tort, que ferez-vous ? (rires) Ça, ce sont des stratégies, ça ne se dévoile pas. Pour certains dans l’opposition, il y avait un préalable pour participer à cette nouvelle élection, la libération des deux candidats de 2016, toujours emprisonnés, André Okombi Salissa et Jean-Marie Michel Mokoko. Qu’en pensez-vous ? Je n‘en pense rien. C’est leur point de vue. Tout ce que je sais, c’est que dès que je gagne, je les libère, je les sors de prison. Vous croyez qu’en restant à la maison, en ne partant pas voter, le président Sassou va les libérer ? Sincèrement, en toute sincérité ? Donc, si vous êtes élu, vous les libérerez ? Bien sûr. C’est pour cela que je me présente entre autres, pour apporter un changement dans notre pays, entre autres la libération des prisonniers politiques, les prisonniers d’opinion, les prisonniers de droit commun qui auront passé au moins la moitié de leur peine en prison ; ils seront tous libérés. Ce n’est pas en restant chez soi, en criant fort, qu’ils vont sortir. Non. C’est une aberration. Sur le plan économique, monsieur Kolélas, si vous êtes élu, comment ferez-vous pour résorber la dette du Congo-Brazzaville dont le Fonds monétaire international (FMI) dit aujourd’hui encore qu’elle est insoutenable ? Nous avons un problème de crédibilité à la tête de la nation. Le pouvoir actuel n’est plus crédible aux yeux des bailleurs de fonds. Je crois qu’en apportant un peu de crédibilité, les choses iront bon train. On n’arrive même pas à appliquer les 48 mesures que le FMI nous a dictées. Cela montre à suffisance, que c’est un pouvoir défunt. Il faut simplement appliquer les 48 mesures. Les audits des entreprises telle que la SNPC [Société nationale des pétroles du Congo], les comptes offshores qui ont été cachés à gauche, à droite, c’est tout cela qu’il faut remettre sur le tapis. Puis, renégocier la dette avec les traders. Qu’avons-nous fait avec cet argent ? C’est un problème de crédibilité. Le président sortant vante son bilan environnemental. Il promet aussi de diversifier l’économie congolaise pour permettre un accès à l’emploi aux jeunes. Qu’est-ce que vous en pensez ? Le PCT [Parti congolais du travail] a pris le pouvoir depuis 1968. Si, pendant toutes ces années, plus de 40 ans, il n’a pas pu diversifier le Congo, le pays, l’économie congolaise, ce n’est pas en 5 ans de plus qu’il va les diversifier. De qui se moque-t-on ? Un mot sur votre département le Pool, monsieur Kolélas. Trois ans après la signature d’un accord de paix [23 décembre 2017 à Kinkala, accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités avec les représentants de Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi], est-ce que le département vous semble durablement pacifié ? L’accord de cessation des hostilités qui a été signé dans le Pool... nous n’étions pas signataires de cet accord. Donc, je ne connais ni le contenu, ni les attentes déçues ou pas de cet accord. Donc, pour moi, le Pool est à reconstruire. Dès que je suis élu, je vais mener un plan Marshall pour la reconstruction du Pool, je vais réinsérer tous les ex-combattants qui traînent encore et qui reviennent dans le Pool. Le Pool, j’y étais pendant cette campagne, mais il est complètement délabré, détruit. Donc, beaucoup de choses sont à refaire. Le pouvoir avait pourtant promis la reconstruction et la réinsertion des anciens combattants ? Rien n’a été fait. Ce sont des promesses non tenues. Il faut réinsérer les ex-combattants. Je les ai vu végéter dans le Pool, je sors du Pool. Je les ai écoutés. Et cela m’inquiète, tout comme la population du Pool est inquiète.
Au Congo-Brazzaville, c'est la dernière ligne droite avant l'élection présidentielle de dimanche. Face au président sortant Denis Sassou-Nguesso, six candidats sont en lice. L'opposition parviendra-t-elle à provoquer l'alternance ? Ou faut-il s'attendre à une nouvelle victoire dès le premier tour du chef de l'État ? Vos réactions nous intéressent. Pour participer à l'émission, contactez-nous : * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays) Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l’actualité * Twitter : @AppelsActu
Au Congo-Brazzaville, la présidentielle, c'est dimanche prochain. Face au chef de l'État sortant, Denis Sassou-Nguesso, six candidats se présentent. Parmi eux, il y a l'ancien ministre des Finances Mathias Dzon. Pourquoi pense-t-il que tout n'est pas joué d'avance ? Quelles seront ses deux priorités s'il est élu ? En ligne de Brazzaville, le candidat de l'Alliance pour la République et la démocratie (ARD), répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous avez boycotté 2009 et 2016. Pourquoi vous présentez-vous cette fois-ci ? Mathias Dzon : 2009, je n’ai pas boycotté parce que c’était une décision collective. 2016, nous n’avons pas voulu faire droit à l’illégalité. Les élections de 2016 étaient illégales, parce que le président de la République avait changé de Constitution illégalement. Il y avait donc un coup d’État constitutionnel et l’élection qui a suivi a été un hold-up électoral. Le président a forcé pour avoir un troisième mandat et il a perdu. Et alors qu’il a perdu, il a pris ceux qui ont gagné et les a mis en prison jusqu’à ce jour. Et pourquoi vous décidez, malgré tout cela, de vous présenter cette fois-ci ? Malgré tout cela, je décide de me présenter cette fois-ci parce que, si on n’arrête pas cette marche, alors on va continuer dans le désordre, dans le chaos, puisque le Congo connaît une grave crise multidimensionnelle, il faut arrêter le processus, sinon cela va être une catastrophe. Je me lève pour appeler à la responsabilité de voter massivement contre le système actuel, pour que quelqu’un, qui peut apporter une solution dynamique et cohérente, puisse être gagnant, mais dans les urnes. Nous n’accepterons pas la magouille, telle que cela s’est fait en 2016 ou en 2009. Et pourquoi êtes-vous plus optimiste cette année que les fois précédentes ? Je suis plus optimiste car le peuple congolais exige le changement. Les Congolais sont debout et veulent qu’il y ait un changement cette fois-ci. Et vous pensez que le scrutin sera transparent ? Il ne sera pas transparent, mais dans les urnes, personne ne pourra voler. Ils n’ont mis en place que des astuces, comme par exemple le vote des militaires, qu’on ne peut pas dépouiller le même jour, qu’on renvoie au dépouillement quatre jours plus tard. Ceci, c’est pour tricher. Il y a des bureaux de vote clandestins. Nous avons demandé aux Congolais d’être vigilants pour que ces bureaux de vote ne puissent pas être utilisés par eux. Il y a des mineurs qui vont détenir des cartes d’identité, des cartes d’électeur. Il faut vérifier tout cela. Quand nous aurons mis fin à cela par notre vigilance, alors le pouvoir aura des problèmes. Et à l’annonce des résultats officiels, est-ce que vous les reconnaîtrez ou pas ? Nous les reconnaîtrons si [les élections] sont transparentes. Mais comme la Commission électorale actuelle est une commission partisane, qui ne prévoit que la victoire du candidat au pouvoir, sûrement nous ne l’accepterons pas. Puisque nous aurons les gens dans les bureaux de vote qui publieront les vrais résultats, alors nous prendrons en compte ceux-là. Vous dénoncez les arrestations des candidats de 2016, Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa. Mais justement, l’opposant Clément Mierassa estime qu’il n’est pas possible de se présenter en 2021 tant que ces deux candidats de 2016 sont en prison ? Ça, c’est son point de vue et cela n’engage que lui-même. Et qu’avez-vous à dire par rapport à ces deux candidats de 2016 qui sont aujourd’hui toujours en prison ? J’ai toujours demandé leur libération, sans condition, parce qu’ils n’ont commis aucune faute. On ne peut pas emprisonner quelqu’un pour délit d’opinion. J’ai toujours demandé leur libération et j’ai décidé, si je suis élu, que la première décision sera de les mettre dehors, qu’ils sortent de prison parce qu’ils n’ont commis aucun crime. Vous avez été ministre des Finances du président Denis Sassou-Nguesso. Pourquoi êtes-vous candidat contre lui à présent ? Je n’ai pas été ministre des Finances du président Sassou-Nguesso. J’ai été ministre des Finances du temps où il était président de la Transition. C’est tout à fait différent. Alors si je me présente contre lui aujourd’hui, ça a toujours été ma position de changer de politique dans ce pays. Même quand nous étions dans le même groupe politique, qui s’appelait les Forces démocratiques unis, nos lignes politiques divergeaient. C’est pour cela qu’on s’est séparé très vite. Le candidat Denis Sassou-Nguesso prône la diversification de l’économie. N’a-t-il pas raison de vouloir réduire la dépendance de votre pays au pétrole ? Cela fait 40 ans qu’il est au pouvoir, pourquoi il ne l’a pas fait ? C’est maintenant qu’il veut le faire, maintenant qu’il a vieilli, maintenant qu’il ne peut plus créer quelque chose de nouveau. C’est simple, il ne fait plus rien. Le pays est très mal géré. Le pays est en train de sombrer. Il n’a rien fait depuis ces 40 ans, c’est aujourd’hui qu’il va diversifier l’économie, qu’il va diversifier ? En faisant quoi ? [Diversifier], c’est un mot qu’il avance comme ça sans savoir ce qu’il y a à mettre dedans. Il ne donne aucune solution, ce qui est différent de moi-même. Et vous-même justement, quelle est la différence Mathias Dzon ? La différence est importante. Actuellement, l’État congolais est illiquide, les comptes sont déficitaires, externes comme internes. Les paiements sont aux arrêts. Rien ne se paie dans ce pays. La dette ne fait qu’exploser. C’est ça dans l’immédiat. Il faut rétablir la normalité en restaurant la liquidité générale de l’économie, celle de l’État et celle des établissements bancaires. Et c’est à ce moment-là qu’on peut relancer l’économie et diversifier en s’attaquant aux autres secteurs. Quels sont les autres secteurs ? Au Congo, l’État s’appuie uniquement sur les mines liquides, c’est-à-dire le pétrole. Mais nous avons énormément de mines solides. Nous avons un pays agricole extraordinaire. Nous avons tout ce qu’il faut, tous les atouts pour développer notre pays. C’est ça qu’il faut faire. Ce n’est pas en laissant volatiliser les ressources de l’État qu’on peut le faire. Il faut un cadre technologique qui soit absolument un cadre efficient Et vous qui avez été ministre des Finances, quelle est votre recette pour éponger l’énorme dette de votre pays ? Justement. Comme on a épongé la première dette. Lorsque sous ma responsabilité, les finances congolaises étaient bien gérées, le Fonds monétaire [International-FMI] a accédé à la demande du Congo et a permis au Congo d’être PPTE [Initiative pour les pays pauvres très endettés pour l’allégement de leur dette]. Mais aujourd’hui, malgré cet accès, malgré l’achèvement, au Congo la dette a encore explosé. Alors, comment il faut faire ? Si nous rétablissons les comptes de l’État, le Congo aura les capacités de faire face à cette dette afin de la restructurer et enfin de la rembourser, tant au niveau de la dette extérieure qu’au niveau de la dette intérieure.
La conférence épiscopale du Congo-Brazzaville a annoncé dans un message qu'elle avait de « sérieuses réserves » par rapport à la prochaine élection présidentielle. Comment les autorités congolaises réagissent-elles à ce message et à cette interpellation de l'Église ? Pour en parler, Thierry Moungalla le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement du Congo, répond aux questions de Laurent Correau. RFI : Le gouvernement congolais, entend-il les réserves émises par la Conférence épiscopale du Congo (CEC) sur la prochaine élection présidentielle ? Thierry Moungalla : Les évêques sont des citoyens congolais qui ont tout à fait le droit de s’exprimer. C’est un droit inaliénable dans le cadre de notre démocratie. Simplement, le gouvernement s’étonne à la fois du moment auquel intervient cette déclaration des évêques et la forme, et parfois même la brutalité de certaines affirmations des évêques. J’en prends pour exemple le fait que les évêques parlent de la nécessité de revoir les listes électorales, mais ils semblent ignorer qu’ici, au moment où nous parlons, depuis le 23 janvier 2021 jusqu’au 7 février, les listes électorales sont en cours de révision… c’est-à-dire que le souci exprimé par les évêques : ‘Est-ce que les gens sauront où aller voter… ou est-ce qu’ils sauront qui est mort et à éliminer de la liste… ou est-ce qu’on tiendra compte du fait que, quand on a déménagé et qu’on est dans un nouveau lieu d’habitation, on trouvera la bonne liste électorale avec son nom’, toutes ces préoccupations et ces soucis sont pris en compte. Et nous, nous attendons des évêques, dans leur rôle apostolique et citoyen qu’ils appellent leurs fidèles à aller assister et participer à la révision des listes, plutôt que de dire que rien n’est fait. Sur le fond, tout de même, il y a ce constat des Congolais qui ont de moins en moins foi dans le système électoral. Est-ce que c’est un constat que vous remettez en cause ? Nous remettons en cause le fait que les gens aient de moins en moins foi. Nous disons simplement que la construction démocratique est un processus lent, est un processus complexe. Oui, il y a des choses qui restent à faire -qui ont été constatées notamment lors de la concertation de Madingou [fin novembre 2020]- parmi lesquelles le chemin qui doit nous conduire à l’application de la biométrie. Mais nous considérons qu’il n’y a pas de raison pour les citoyens congolais de désespérer de la démocratie et du processus électoral. Quand les évêques justement écrivent : « Notre peuple est fatigué de ces élections qui fragilisent la cohésion sociale et qui entachent l’image de notre pays à l’étranger ». Est-ce que c’est une fatigue du pays profond que l’équipe gouvernementale perçoit ? Non. Je crois que les évêques, si on suit bien leur logique, voudraient qu’il n’y ait pas d’élections tant que les élections ne seront pas parfaites. Et bien, non. Nous, nous considérons que le processus va dans le bon sens. Peut-être que les évêques perçoivent les choses différemment, mais ce sont des citoyens, ils sont libres d’avoir leur perception. La Conférence épiscopale déplore que les problèmes nés des précédentes élections n’aient pas été résolus à ce jour et elle dit : « Ne pas prendre conscience des mots qui minent la gouvernance électorale dans notre pays depuis quelques décennies, c’est s’exposer à ce que les mêmes causes produisent les mêmes effets ». Diriez-vous qu’un certain nombre de problèmes liés à la gouvernance électorale n’ont effectivement pas été pris à bras-le-corps ? Nous sommes partis de loin. Il y a 18 ans jusqu’à aujourd’hui, nous sommes allés vers une transparence plus importante avec le bulletin unique. Nous sommes allés dans un processus consensuel, paritaire et inclusif pour la révision des listes électorales. Nous avons une commission électorale composée des différentes parties prenantes à la mise en œuvre du processus : majorité, opposition, magistrature et société civile. Nous avons des efforts qui ont été faits. Certains efforts restent à faire. Aucune démocratie au monde n’est parfaite. Il y a à travers le monde des exemples de crise post-électorale qui nous parlent suffisamment, y compris pour des démocraties multi séculaires. Donc, oui, il y a des choses à améliorer. Mais ces choses ne s’amélioreront que dans le dialogue, dans la concertation et c’est ce qui a été fait récemment à Madingou. Que répondez-vous aux évêques au sujet de l’alternance quand ils souhaitent que l’alternance au pouvoir devienne une règle intangible et immuable, parce que ces changements à la tête de l’État permettent d’avoir des élites politiques pleinement mobilisées sur le bien commun ? L’alternance ne se décrète pas. Je crois que les évêques peuvent remuer dans tous les sens et dire que l’alternance, l’alternance, l’alternance… On peut crier comme un cabri sur sa chaise « Alternance, alternance, alternance », elle ne se décrète pas, elle dépend du libre choix du peuple. Et tant que le peuple aura choisi une équipe dirigeante, et cela arrive à travers le monde, cette équipe dirigeante aura la légitimité pour ce faire. Le jour où cette équipe dirigeante sera battue dans les urnes, il y aura alternance. Je crois lire dans ce propos de la part des évêques plutôt l’expression diplomatique ou l’expression réservée de leur véritable sentiment qui consisterait à dire : le président de la République actuel doit partir. Et bien, moi, je vous dis que le président de la République a été candidat à plusieurs élections présidentielles. La première élection présidentielle a eu lieu en 1992, il a été battu alors qu’il était chef de l’État. Et il a quitté librement le pouvoir sans qu’il y ait la moindre agitation ou la moindre violence. Donc, on ne peut pas lui faire le procès, au président Denis Sassou-Nguesso, de ne pas prendre en compte cette notion l’alternance.
Il y a 25 ans, avec six autres magistrats européens, il a lancé « l'appel de Genève », qui est une déclaration de guerre contre les paradis fiscaux. Aujourd'hui, le juge français Renaud Van Ruymbeke, qui vient de prendre sa retraite, publie, aux éditions Tallandier : « Mémoires d'un juge trop indépendant ». Dans ce livre, il fait des propositions pour traquer l'argent sale et surtout les pays, comme Dubaï, qui abritent ces biens mal acquis. À l'heure où tout le monde cherche de l'argent frais pour surmonter la crise du Covid-19, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous écrivez que, d’après plusieurs spécialistes, les avoirs d’origine frauduleuse dans le monde représentent quelque 9 000 milliards de dollars. C’est presque la somme que les pays riches veulent injecter en ce moment dans leurs économies pour surmonter la crise du Covid. Est-ce que, dans certains cas, vous parvenez à faire rendre l’argent ? Renaud van Ruymbeke : Oui. Dans certains cas, on y est arrivé, mais de façon extrêmement ponctuelle avec des années d’enquêtes, d’investigations, etc., et la coopération de certains pays qui sont souvent montrés du doigt, comme la Suisse, mais cela reste une goutte d’eau dans la mer. Vous parlez de la Tunisie post-Ben Ali, mais a-t-elle pu récupérer justement l’argent de la famille Ben Ali, caché non seulement en Suisse, mais dans les pays du Golfe ? Des miettes ! Alors la Suisse a gelé des avoirs importants, mais se heurte aux problèmes de l’opacité des circuits, parce que, dans un État de droit, il faut prouver l’origine frauduleuse des fonds. Le problème, c’est que souvent cet argent, ce n’est pas celui du dictateur lui-même, c’est celui de ses proches, de sa famille… La famille Trabelsi… Par exemple. [Ses proches] qui ont investi dans des affaires et qui vont vous dire : j’ai fait des affaires, mais cela n’a rien à voir avec la corruption. Donc, c’est compliqué. J’ai travaillé pendant vingt ans à démonter ces circuits, je peux vous dire que c’est le parcours du combattant, parce que tout est opaque. Vous avez notamment instruit l’affaire ELF pendant de longues années. Vous n’étiez pas le seul bien sûr. Vous racontez comment messieurs Loïk Le Floch-Prigent, André Tarallo et Alfred Sirven ont ouvert des comptes secrets au bénéfice du président gabonais Omar Bongo et du président congolais Denis Sassou-Nguesso. Vous racontez comment le ministre français du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy, a paru affolé quand il a appris le montant des sommes en question. Alors, il y a eu le procès comme chacun sait, mais pourtant vous écrivez : « Cette affaire me laisse un goût d’inachevé ». Oui. Parce que, dans cette affaire, une fois l’argent parti dans des circuits offshores, il ressortait en espèces avec des livraisons de francs -à l’époque, on parlait de francs-, à Paris pour des montants extrêmement importants. Et vous parlez de 250 millions de francs français dont Alfred Sirven n’a jamais voulu vous révéler le nom des bénéficiaires… Non. Il a fait valoir qu’il n’était pas une balance, qu’il n’avait pas à le dire. Devant le tribunal, il a fini par dire qu’il y avait de l’arrosage de partis politiques. L’omerta l’a toujours emporté, on n’a jamais su quels étaient les partis politiques ou quels étaient les hommes politiques qui avaient pu bénéficier de ces retraits d’argent. Aujourd’hui, dites-vous, les places offshores les plus protectrices pour les fraudeurs, ce ne sont plus la Suisse ou Chypre, mais ce sont Dubaï, Singapour, Hong Kong. Et vous dites que la pire, c’est peut-être Dubaï. Pourquoi ? Parce que Dubaï vit tranquillement, personne ne lui demande de comptes. Si vous prenez la Suisse, le Liechtenstein, le Luxembourg, ils ont des lois anti-blanchiment. Evidemment que tout n’est pas parfait, mais ils ont en quelque sorte délocalisé. On l’a vu en 2010 dans plusieurs affaires, on a vu qu’ils conservent le contact des clients, des fraudeurs, mais les comptes ne sont plus ouverts en Suisse, parce que la place n’est plus jugée sûre, donc ils ont ouvert des comptes, qui ne sont pas au nom des personnes, mais au nom de sociétés panaméennes, des Bahamas ou des British Virgin Islands, parce qu’il n’y a que des masques. Ils ont ouvert ces comptes à Singapour, on l’a vu aussi Hong Kong, parce que là, on sait que la coopération est moins aisée que dans ces pays-là. Depuis quelque temps, Hong Kong et aussi par exemple le Liban –regardez la situation du Liban aujourd’hui-, ces places quelquefois s’écroulent ou, en tout cas, elles sont jugées moins sûres par ceux qui placent l’argent. Alors qu’est-ce qui reste ? Il y a une place, on l’a vue de façon récurrente aujourd’hui, c’est Dubaï. Dubaï ne coopère pas. Vous faites des demandes de comptes dans des dossiers de fraude, de trafic, de tout ce que vous voudrez, de corruption à Dubaï, vous n’avez pas de réponse. À la fin de votre livre, vous suggérez des solutions. Vous proposez notamment qu’on exige des pays refuges pour fraudeurs, que ces pays fournissent systématiquement et spontanément la liste des détenteurs étrangers de comptes, toutes banques confondues. C’est très bien, mais on a envie de vous dire : est-ce que ce n’est pas naïf de demander de la transparence à un pays dont la prospérité repose justement sur l’opacité ? C’est peut-être naïf. Mais je pense que, si on veut réparer cette injustice qui est de plus en plus criante et qui va l’être de plus en plus, il faut l’exiger en imposant à tous les États la transparence, c’est ça qui est important, la transparence financière. On a parlé de l’Afrique. C’est souvent dans les pays les plus pauvres qu’on voit les plus grandes fortunes cachées. Ce qu’il faut, c’est passer à la vitesse supérieure, c’est-à-dire qu’il y a une prise de conscience, il y a des listes qui sont établies alors qu’elles me font souvent sourire quand je vois certains pays passer du noir au gris et au blanc et quand je vois la réalité de l’autre côté. Bon, c’est un premier pas, mais il faut aller au-delà. Maintenant, il faut se dire que cet argent fraudé, on va entreprendre des actions pour le confisquer, pour le récupérer, pour le restituer aux États qui sont volés, qui sont fraudés. Et il y aura des représailles contre les États qui protègent les fraudeurs ? Bien sûr. Tout cela doit se faire sous menace de sanctions. On est capable au niveau du G20 de mettre des sanctions sur des pays qui n’ont pas des comportements loyaux.
Au Congo-Brazzaville, le département du Niari, dans le sud du pays, se trouve à mi-chemin entre la ville de Pointe-Noire et Brazzaville. C'est une zone forestière, qui a aussi une production agropastoral et halieutique inestimable. Le district de Kibangou fait partie de ses principaux bassins de production. Mais, y accéder relève d’un parcours de combattant, faute de voies de communication modernes. Des travaux de construction d'un tronçon routier de 100 kilomètres viennent d'être lancés entre ce bassin de production de Kibangou et Dolisie, la troisième ville du pays. Le projet suscite de l’espoir pour les producteurs du district. Le véhicule qui nous a embarqués sous une pluie battante à Dolisie pour Kibangou où nous devons assister au lancement des travaux d’aménagement de la voie, a mis près de 4 heures. Le pont métallique sur le Niari, avant de gagner Kibangou, est très étroit comme le décrit Armand Niaty, un chef de village. « C’est un pont qui n’a qu’une seule allée ; pas de retour. Autrement dit, deux véhicules ne peuvent pas se croiser sur ce pont. Quand un véhicule s’est engagé, un autre doit attendre forcément après », explique M. Niaty. Ce pont est une image frappante de l’enclavement de la zone. Il enjambe pourtant une rivière où sont pêchées plusieurs espèces de poissons ou encore de grosses crevettes qui sont commercialisées et consommées à Dolisie ou Pointe-Noire. « Notre village dénommé Pont du Niari ne fournit que de la crevette. La crevette d’eau douce foisonne ici. », se glorifie M. Niaty. Les autorités gouvernementales, le Chef de l’État Denis Sassou Nguesso en tête, ont donné symboliquement le coup d’envoi du bitumage de l’axe Kibangou-Dolisie. Un nouveau pont en béton est en construction en amont du premier. Bénéficiaire du chantier, l’éleveur Jean-Calixte Nzengui peut exprimer sa joie. « C’est le début d’un soulagement et la fin d’un calvaire pour moi et le reste de la population (du Niari). Je vous ai dit que j’ai 60 ans, donc pendant 59 ans je ne croyais plus en la réalisation de ce projet. », lâche-t-il. Le début du chantier ne lui fait pas oublier les difficultés endurées jusque-là par les producteurs, agriculteurs et éleveurs. « Lorsque les paysans produisent, ils ne peuvent pas évacuer parce qu’il y a des difficultés. Vous voyez sur les 100 kilomètres qui séparent Kibangou à Dolisie on met 4 à 5 heures de voyage. Pour aller à Nianga, situé à 180 kilomètres de Kibangou, le voyage nécessite 6 à 8 heures. », affirme M. Nzengui. Nadège Bissombolo, une paysanne, cheffe de famille, vit de la vente du manioc. Elle n’a qu’un seul souhait. « Notre prière est que le projet soit réalisé jusqu’au bout. » Le tronçon Kibangou-Dolisie fait partie d’une route d’intégration, le corridor Brazzaville-Libreville. Il doit coûter 44,5 milliards de francs CFA dont environ 40% sont apportés par le Fonds africain de développement (FAD).
Après avoir cumulé 36 ans à la tête du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso a été désigné, par son parti le PCT, candidat à sa propre succession. Que vous inspire ce choix ? Quelle sera la stratégie de l’opposition face au président sortant ? A deux mois du scrutin, nous lançons le débat. Pour participer à l'émission, contactez-nous : * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays) Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l’actualité * Twitter : @AppelsActu
Premier opérateur pétrolier au Congo-Brazzaville, le groupe français Total a obtenu des autorités congolaises un accord lui permettant de gérer le terminal de Djeno au large de Pointe-Noire pour les vingt prochaines années. Les responsables de cette société se réjouissent, tout comme des économistes congolais. Mais, la branche congolaise de « Publiez ce que vous payez », s’interroge sur les tenants et les aboutissants de cet accord et exige plus de transparence et sollicite la renégociation des contrats pétroliers. « On s’est mis d’accord pour renouveler la concession du terminal de Djeno qui est un ancrage historique de Total au Congo, pour 20 années de plus ». C’est en ces termes que Patrick Pouyanné, PDG de Total, un homme au physique d’un basketteur, a annoncé l’accord obtenu avec le Congo, au sortir de l’audience que le président congolais Denis Sassou Nguesso lui a accordée dans son fief d’Oyo (nord). Pour les vingt prochaines années Total sera la tête de pont d’un consortium chargé de gérer le terminal de Djeno. « Le terminal sera partagé entre diverses sociétés et Total en sera un des principaux actionnaires. La République du Congo aura sa part ainsi que les autres principaux opérateurs tels que Eni et Perenco », a expliqué M. Pouyanné. Le terminal de Djeno, un centre névralgique de l’activité pétrolière Centre névralgique de l’activité pétrolière, le terminal de Djeno concentre toutes les cargaisons de pétrole venant des différents champs avant leur exportation. Enseignant d’économie à l’université Marien Ngouabi, Serge Ikiemi estime qu’il est difficile d’imaginer l’avenir de Djeno sans le groupe Total. « L’avenir du terminal de Djeno sans Total est difficile en raison d’accroissement éventuel des capacités de production de Djeno en produits ou en barils, afin d’augmenter les gains ou les taxes », a analysé M. Ikiemi. Ces dernières années, Brice Makosso, coordonnateur adjoint de la branche congolaise de la coalition « Publiez ce que vous payez », a participé à la rédaction de plusieurs rapports sur la gestion du pétrole au Congo. Il salue l’accord avec Total sur Djeno, mais ignore ses contours et dénonce la façon dont il a été annoncé. Renégocier les contrats ? « Ce que nous déplorons par rapport à cette annonce c’est le fait que les contours de cette concession n’ont pas été rendus publics. En République du Congo, il y a une pratique qui prévoit que tous les contrats (ou concessions) sont votés au Parlement. Donc, il aurait été beaucoup plus intéressant que cette annonce soit faite après que le gouvernement ait transmis tous ces éléments au Parlement et que la représentation nationale ait validé cette concession », a relevé M. Makosso. Brice Makosso demande à l’État de renégocier ses contrats parce qu’il ne tire pas le meilleur profit. « Il faut dire que tous les rapports de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) de la République du Congo montrent que celle-ci ne gagne que 27 % de la production pétrolière totale. Il y a lieu qu’un débat sur la renégociation des contrats se fasse », a-t-il affirmé. Le pétrole demeure la première ressource d’exportation. Il apporte plus de 70% de recettes au budget de l’État congolais qui peine à diversifier son économie.
C'est au tour du Congo de célébrer le 60ème anniversaire de son indépendance. Au cours de son existence, le pays a connu le Parti unique, puis le multipartisme avant un important essor économique. Le tout avec une forme de continuité puisque à Brazzaville, c'est l'actuel président Denis Sassou Nguesso qui a occupé les fonctions de chef de l'État pendant plus de 35 ans au total à ce jour. - Rémy Bazenguissa, sociologue et anthropologue. - Brice Makosso, membre de Tournons la page, membre de l’ITIE, Initiative pour la transparence des industries extractives (campagne, publiez ce que vous payez). Pour participer à l'émission, contactez-nous :* Par téléphone :de France : 09 693 693 70de l'étranger : 33 9 693 693 70 Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays)Pour nous suivre :* Facebook : Rfi appels sur l’actualité* Twitter : @appelsactu
C'est au tour du Congo de célébrer le 60ème anniversaire de son indépendance. Au cours de son existence, le pays a connu le Parti unique, puis le multipartisme avant un important essor économique. Le tout avec une forme de continuité puisque à Brazzaville, c'est l'actuel président Denis Sassou Nguesso qui a occupé les fonctions de chef de l'État pendant plus de 35 ans au total à ce jour. - Rémy Bazenguissa, sociologue et anthropologue - Brice Makosso, membre de Tournons la page, membre de l’ITIE, Initiative pour la transparence des industries extractives (campagne, publiez ce que vous payez). Pour participer à l'émission, contactez-nous :* Par téléphone :de France : 09 693 693 70de l'étranger : 33 9 693 693 70 Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays)Pour nous suivre :* Facebook : Rfi appels sur l’actualité* Twitter : @appelsactu
Les avocats de Jean-Marie Michel Mokoko âgé de 73 ans exigent son évacuation, suite à la dégradation de son état de santé. Candidat à la présidentielle de mars 2016, cet ancien chef d'État-Major de l’armée congolaise et conseiller du président Denis Sassou-Nguesso, avait été condamné en 2018 à 20 ans de prison pour "atteinte à la sécurité intérieure de l’État".
In this May episode of Shaka: Extra Time, Paul asked Shaka about Congolese president Jospeh Kabila, Denis Sassou Nguesso and others.