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La photo de Kirsty Coventry, est à la Une du quotidien zimbabwéen The Herald, souriante, derrière un pupitre affichant les cinq anneaux olympiques. Elle est, précise le journal, « la première femme et la première africaine à être élue à ce poste en 131 ans d'histoire du mouvement olympique ». Kistry Coventry est également « la plus jeune à être élue à ce poste, après avoir remporté la victoire devant six autres concurrents dans un domaine des poids lourds, où tous ses rivaux étaient des hommes ». « Un moment de fierté pour le pays et le continent africain », a commenté le président zimbabwéen Mnangagwa. Kirsty Coventry, championne de natation issue de la minorité blanche, a elle-même « participé à cinq Jeux Olympiques différents », précise New Zimbabwé. « Entre ses débuts à Sydney en 2000 et sa dernière participation à Rio en 2016, elle a remporté sept médailles olympiques, dont l'or au 200 mètres dos à Athènes et à Pékin en 2008 ».EnthousiasteEt sa tâche à la tête du CIO ne s'annonce pas des plus faciles. « Elle prend le relais à une époque d'incertitude géopolitique à travers le monde », constate the Herald, à une époque d'incertitude et de « questions sur l'orientation du mouvement olympique au 21 ème siècle, alors qu'une attention plus grande que jamais est portée sur les questions de genre, et d'égalité entre autres ». Néanmoins, Kirsty Coventry était hier très enthousiaste : « je n'aurais jamais imaginé me retrouver un jour ici », a-t-elle dit. « Je dirigerai cette organisation avec une grande fierté, en incarnant les valeurs qu'elle représente ».Tension accrueDans la presse africaine également, l'Algérie… L'Algérie où la justice a requis hier 10 ans de prison contre Boualem Sansal, l'écrivain franco-algérien âgé de 80 ans, emprisonné en Algérie depuis le 16 novembre et accusé notamment « d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie ». Le verdict sera rendu la semaine prochaine, le 27 mars. « Lourde peine requise », titre TSA, Tout sur l'Algérie. L'écrivain, écrit le journal, « avait tenu des propos attentatoires à l'intégrité du territoire national. Dans une interview au média français d'extrême-droite Frontières, en octobre dernier, il avait soutenu que la France coloniale avait tronqué le territoire marocain au profit de l'Algérie ». Hier, à l'audience, poursuit TSA, « Boualem Sansal n'était pas assisté d'un avocat. Il a préféré assurer lui-même sa défense », assurant « qu'il n'avait fait qu'exprimer une opinion, comme tout citoyen algérien ». « Dans la crise entre Alger et Paris qui dure depuis plus de sept mois » poursuit TSA, « l'affaire Sansal a aggravé les tensions entre les deux pays ».Elan de soutien en FranceUne affaire sur laquelle revient également Afrik.com. « Elle s'inscrit dans un contexte diplomatique fragile », renchérit le quotidien en ligne. « Les relations entre les deux pays se sont récemment détériorées, particulièrement après la reconnaissance par le président français Emmanuel Macron, en juillet 2024, d'un plan d'autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, un sujet sensible pour l'Algérie...». « Depuis lors, poursuit Afrik.com, l'affaire Boualem Sansal est devenue un point de friction supplémentaire, dans cette relation déjà tendue ». Car, assure le quotidien, « l'écrivain est un proche de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur français ». El Watan de son côté, ajoute que l'affaire Boualem Sansal, « qui bénéficie d'un vaste élan de soutien en France, a aggravé les tensions entre Alger et Paris, dont les relations se sont brutalement dégradées en juillet 2024 ». Notons qu'Algérie Presse Service, l'APS, l'agence de presse publique algérienne, ne dit pas un mot de l'audience d'hier, lors de laquelle une peine de dix ans de prison a donc été requise contre Boualem Sansal.
La photo de Kirsty Coventry, est à la Une du quotidien zimbabwéen The Herald, souriante, derrière un pupitre affichant les cinq anneaux olympiques. Elle est, précise le journal, « la première femme et la première africaine à être élue à ce poste en 131 ans d'histoire du mouvement olympique ». Kistry Coventry est également « la plus jeune à être élue à ce poste, après avoir remporté la victoire devant six autres concurrents dans un domaine des poids lourds, où tous ses rivaux étaient des hommes ». « Un moment de fierté pour le pays et le continent africain », a commenté le président zimbabwéen Mnangagwa. Kirsty Coventry, championne de natation issue de la minorité blanche, a elle-même « participé à cinq Jeux Olympiques différents », précise New Zimbabwé. « Entre ses débuts à Sydney en 2000 et sa dernière participation à Rio en 2016, elle a remporté sept médailles olympiques, dont l'or au 200 mètres dos à Athènes et à Pékin en 2008 ».EnthousiasteEt sa tâche à la tête du CIO ne s'annonce pas des plus faciles. « Elle prend le relais à une époque d'incertitude géopolitique à travers le monde », constate the Herald, à une époque d'incertitude et de « questions sur l'orientation du mouvement olympique au 21 ème siècle, alors qu'une attention plus grande que jamais est portée sur les questions de genre, et d'égalité entre autres ». Néanmoins, Kirsty Coventry était hier très enthousiaste : « je n'aurais jamais imaginé me retrouver un jour ici », a-t-elle dit. « Je dirigerai cette organisation avec une grande fierté, en incarnant les valeurs qu'elle représente ».Tension accrueDans la presse africaine également, l'Algérie… L'Algérie où la justice a requis hier 10 ans de prison contre Boualem Sansal, l'écrivain franco-algérien âgé de 80 ans, emprisonné en Algérie depuis le 16 novembre et accusé notamment « d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie ». Le verdict sera rendu la semaine prochaine, le 27 mars. « Lourde peine requise », titre TSA, Tout sur l'Algérie. L'écrivain, écrit le journal, « avait tenu des propos attentatoires à l'intégrité du territoire national. Dans une interview au média français d'extrême-droite Frontières, en octobre dernier, il avait soutenu que la France coloniale avait tronqué le territoire marocain au profit de l'Algérie ». Hier, à l'audience, poursuit TSA, « Boualem Sansal n'était pas assisté d'un avocat. Il a préféré assurer lui-même sa défense », assurant « qu'il n'avait fait qu'exprimer une opinion, comme tout citoyen algérien ». « Dans la crise entre Alger et Paris qui dure depuis plus de sept mois » poursuit TSA, « l'affaire Sansal a aggravé les tensions entre les deux pays ».Elan de soutien en FranceUne affaire sur laquelle revient également Afrik.com. « Elle s'inscrit dans un contexte diplomatique fragile », renchérit le quotidien en ligne. « Les relations entre les deux pays se sont récemment détériorées, particulièrement après la reconnaissance par le président français Emmanuel Macron, en juillet 2024, d'un plan d'autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, un sujet sensible pour l'Algérie...». « Depuis lors, poursuit Afrik.com, l'affaire Boualem Sansal est devenue un point de friction supplémentaire, dans cette relation déjà tendue ». Car, assure le quotidien, « l'écrivain est un proche de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur français ». El Watan de son côté, ajoute que l'affaire Boualem Sansal, « qui bénéficie d'un vaste élan de soutien en France, a aggravé les tensions entre Alger et Paris, dont les relations se sont brutalement dégradées en juillet 2024 ». Notons qu'Algérie Presse Service, l'APS, l'agence de presse publique algérienne, ne dit pas un mot de l'audience d'hier, lors de laquelle une peine de dix ans de prison a donc été requise contre Boualem Sansal.
Rien ne va plus entre Paris et Alger… « Sujettes à de récurrentes perturbations, les relations franco-algérienne ont rarement connu un niveau de dégradation que celui observé ces derniers jours, constate Le Matin d'Algérie, en raison de l'accumulation de tensions qui se sont exacerbées depuis la fin de l'année dernière. Les déclarations polémiques au vitriol échangées entre les présidents des deux pays autour de l'incarcération de l'écrivain Boualem Sansal sont les signes d'une montée en cadence dans l'escalade verbale d'un degré jamais égalé. Le refus de l'Algérie d'accueillir sur son sol Boualem Naman, “l'influenceur“ algérien de 59 ans expulsé de France jeudi dernier, vient de donner une tournure imprévisible aux relations bilatérales entre l'Algérie et l'ex-puissance coloniale. (…) Visiblement, relève encore Le Matin d'Algérie, le conflit a atteint un point de non-retour. Reste à savoir quelle suite connaîtra cette affaire dans un proche avenir. Les deux capitales s'en tiendront-elles aux mots ou iront-elles jusqu'à la rupture des relations diplomatiques ? »Vers une guerre des visas ?Dernier épisode de ce bras-de-fer franco-algérien : « dans un contexte où les intérêts diplomatiques, économiques et migratoires se chevauchent, Paris semble vouloir utiliser l'attribution des visas comme levier de pression sur Alger », pointe le site ObservAlgérie. En effet précise le site, « la France envisagerait de revoir à la baisse le nombre de visas accordés aux Algériens, tout en conditionnant son aide au développement à des engagements clairs de la part d'Alger. (…) En Algérie, ces déclarations ont été perçues comme une tentative de chantage, constate le site algérien. Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une campagne de “désinformation“ et de “manipulation“. Les médias et l'opinion publique algériens n'ont pas manqué de réagir. Beaucoup dénoncent une politique néocoloniale de la part de Paris, visant à maintenir une forme de dépendance ou d'influence sur l'Algérie. L'Algérie qui, souligne ObservAlgérie, forte de son rôle stratégique en Afrique du Nord et de sa position dans le marché gazier, semble de moins en moins disposée à se plier aux exigences de Paris, encore moins au chantage aux visas. Elle revendique une relation d'égal à égal, loin des pressions et des politiques paternalistes ».La France accusée…El Watan, proche du pouvoir algérien, s'en prend directement au président français : « Emanuel Macron, qui se noie dans la gouvernance, croit “sauver sa peau“ en surfant sur la vague extrémiste qui déferle sur son pays. Il n'a pas hésité à employer des mots immatures qui déshonorent la stature d'un vrai Président. Dans cette cavale française, il se trouve qu'un Boualem en cache un autre, poursuit El Watan. Après Sansal, l'écrivain fraîchement naturalisé, vient le tour de l'influenceur Naman Boualem propulsé par les mêmes milieux haineux pour maintenir la pression négative sur notre pays ».Le Quotidien d'Oran renchérit : « la France est dans une mauvaise passe, et ses responsables, à défaut de trouver des solutions aux problèmes qui se posent avec acuité tant sur le plan politique qu'économique, tentent de focaliser l'attention de l'opinion sur le bouc émissaire, l'émigré, particulièrement, algérien, ainsi que sur ces pays africains qu'on ne trouve plus assez dociles pour accepter le néocolonialisme ».La question du Sahara occidental : effet déclencheur…À l'origine de la crise, relève pour sa part Le Monde Afrique, il y a le dossier du Sahara occidental… À savoir, la reconnaissance l'été dernier de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. « Si le changement de pied français sur ce dossier a permis la réconciliation avec le Maroc, il a en revanche précipité le divorce avec Alger. La rupture a été d'autant plus violente que le président Tebboune, qui avait noué une relation de confiance avec Emmanuel Macron, s'est de facto senti trahi ».Résultat, poursuit Le Monde Afrique, « du Sahara occidental à l'affaire Boualem Sansal, sur fond de crispation répressive en Algérie et de diffusion d'un discours hostile à l'Algérie dans les médias français proches de l'extrême droite, la crise semble s'emballer inexorablement. Alger a “retiré“ son ambassadeur à Paris fin juillet 2024 tandis que l'ambassadeur français en poste à Alger, Stéphane Romatet, est privé sur place de tout contact politique. La coopération sécuritaire est à l'arrêt. Les échanges autour de la réconciliation mémorielle sont “suspendus“ (…). Quant aux relations économiques, elles sont de plus en plus fragilisées par des mesures de rétorsion prises par Alger ».Et Le Monde Afrique de conclure : « l'éclaircie d'après-orage n'est assurément pas pour demain ».
Rien ne va plus entre Paris et Alger… « Sujettes à de récurrentes perturbations, les relations franco-algérienne ont rarement connu un niveau de dégradation que celui observé ces derniers jours, constate Le Matin d'Algérie, en raison de l'accumulation de tensions qui se sont exacerbées depuis la fin de l'année dernière. Les déclarations polémiques au vitriol échangées entre les présidents des deux pays autour de l'incarcération de l'écrivain Boualem Sansal sont les signes d'une montée en cadence dans l'escalade verbale d'un degré jamais égalé. Le refus de l'Algérie d'accueillir sur son sol Boualem Naman, “l'influenceur“ algérien de 59 ans expulsé de France jeudi dernier, vient de donner une tournure imprévisible aux relations bilatérales entre l'Algérie et l'ex-puissance coloniale. (…) Visiblement, relève encore Le Matin d'Algérie, le conflit a atteint un point de non-retour. Reste à savoir quelle suite connaîtra cette affaire dans un proche avenir. Les deux capitales s'en tiendront-elles aux mots ou iront-elles jusqu'à la rupture des relations diplomatiques ? »Vers une guerre des visas ?Dernier épisode de ce bras-de-fer franco-algérien : « dans un contexte où les intérêts diplomatiques, économiques et migratoires se chevauchent, Paris semble vouloir utiliser l'attribution des visas comme levier de pression sur Alger », pointe le site ObservAlgérie. En effet précise le site, « la France envisagerait de revoir à la baisse le nombre de visas accordés aux Algériens, tout en conditionnant son aide au développement à des engagements clairs de la part d'Alger. (…) En Algérie, ces déclarations ont été perçues comme une tentative de chantage, constate le site algérien. Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une campagne de “désinformation“ et de “manipulation“. Les médias et l'opinion publique algériens n'ont pas manqué de réagir. Beaucoup dénoncent une politique néocoloniale de la part de Paris, visant à maintenir une forme de dépendance ou d'influence sur l'Algérie. L'Algérie qui, souligne ObservAlgérie, forte de son rôle stratégique en Afrique du Nord et de sa position dans le marché gazier, semble de moins en moins disposée à se plier aux exigences de Paris, encore moins au chantage aux visas. Elle revendique une relation d'égal à égal, loin des pressions et des politiques paternalistes ».La France accusée…El Watan, proche du pouvoir algérien, s'en prend directement au président français : « Emanuel Macron, qui se noie dans la gouvernance, croit “sauver sa peau“ en surfant sur la vague extrémiste qui déferle sur son pays. Il n'a pas hésité à employer des mots immatures qui déshonorent la stature d'un vrai Président. Dans cette cavale française, il se trouve qu'un Boualem en cache un autre, poursuit El Watan. Après Sansal, l'écrivain fraîchement naturalisé, vient le tour de l'influenceur Naman Boualem propulsé par les mêmes milieux haineux pour maintenir la pression négative sur notre pays ».Le Quotidien d'Oran renchérit : « la France est dans une mauvaise passe, et ses responsables, à défaut de trouver des solutions aux problèmes qui se posent avec acuité tant sur le plan politique qu'économique, tentent de focaliser l'attention de l'opinion sur le bouc émissaire, l'émigré, particulièrement, algérien, ainsi que sur ces pays africains qu'on ne trouve plus assez dociles pour accepter le néocolonialisme ».La question du Sahara occidental : effet déclencheur…À l'origine de la crise, relève pour sa part Le Monde Afrique, il y a le dossier du Sahara occidental… À savoir, la reconnaissance l'été dernier de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. « Si le changement de pied français sur ce dossier a permis la réconciliation avec le Maroc, il a en revanche précipité le divorce avec Alger. La rupture a été d'autant plus violente que le président Tebboune, qui avait noué une relation de confiance avec Emmanuel Macron, s'est de facto senti trahi ».Résultat, poursuit Le Monde Afrique, « du Sahara occidental à l'affaire Boualem Sansal, sur fond de crispation répressive en Algérie et de diffusion d'un discours hostile à l'Algérie dans les médias français proches de l'extrême droite, la crise semble s'emballer inexorablement. Alger a “retiré“ son ambassadeur à Paris fin juillet 2024 tandis que l'ambassadeur français en poste à Alger, Stéphane Romatet, est privé sur place de tout contact politique. La coopération sécuritaire est à l'arrêt. Les échanges autour de la réconciliation mémorielle sont “suspendus“ (…). Quant aux relations économiques, elles sont de plus en plus fragilisées par des mesures de rétorsion prises par Alger ».Et Le Monde Afrique de conclure : « l'éclaircie d'après-orage n'est assurément pas pour demain ».
Abdou Semmar, condamné à mort par contumace, fait l'objet d'une campagne hostile de la police de son pays. C'est l'hiver en Algérie. Un hiver doux d'un point de vue météorologique mais très dur pour les médias de ce pays. Le quotidien d'opposition Liberté, qui appartenait au milliardaire Issa Rebrab, a été contraint à la fermeture. L'emblématique El-Watan, premier quotidien du pays, est très fragilisé par diverses pressions du pouvoir. Le fondateur de Radio-M, radio-télévision en ligne et contre-pouvoir, est embastillé depuis décembre dernier. Et là, le fondateur du site Algérie-Part, Abdou Semmar, condamné à mort par contumace, fait l'objet d'une campagne hostile de la police de son pays, qui a publié une vidéo dans laquelle il est présenté comme le cerveau d'un complot international contre les institutions nationales. Il est venu sur le plateau du Média pour raconter ce qui lui arrive et alerter l'opinion publique, lui qui bénéficie du statut de réfugié politique en France. Il nous raconte un pays où, sous Abdelmajid Tebboune, les libertés se rétrécissent. Tous les sujets liés au pétrole, au gaz, aux contrats opaques et à la corruption qu'ils occasionnent deviennent tabous. “Ce qui dérange le régime algérien, ce qui l'a rendu fou contre nous, c'est que nous avons expliqué comment il est en train de faire pour massacrer nos gisements”, argumente Abdou Semmar. ▶ Soutenez Le Média :
Le président russe Vladimir Poutine est en visite à Téhéran, ce mardi 19 juillet, pour un sommet avec les dirigeants iraniens et turcs consacré à la situation en Syrie. Après douze ans de guerre ininterrompue, le pays s'enfonce chaque jour un peu plus dans la crise économique. La Syrie est, aujourd'hui, un pays en ruines. Un pays vidé de ses habitants où l'électricité, le pain sont rationnés. En dix ans de guerre, le produit intérieur brut a été divisé par deux. À cause de la désorganisation, de la fragmentation du pays. À cause de l'exode massif : sept millions de Syriens ont fui à l'étranger, et six millions ont été chassés de chez eux, déplacés par les combats. Mais c'est aussi à cause du Covid, puis de la guerre en Ukraine, que la situation sanitaire et alimentaire s'est brutalement détériorée. Le prix des produits alimentaires a doublé en un an. Celui du pain a même triplé. Ce pays, devenu autosuffisant en blé depuis les années 1990, a connu l'an dernier la pire récolte depuis cinquante ans, selon les chiffres de la FAO. Avec environ un million de tonnes de blé, presque trois fois moins qu'en 2020. La Syrie produisait en moyenne 4 millions de tonnes par an avant que la guerre n'éclate. La famine menace désormais, a alerté un membre de l'opposition Car la sécheresse et le manque d'engrais vont sans doute encore amoindrir la récolte de cette année. À partir de 2018, la Syrie a importé du blé planté en Crimée via des sociétés russes. Des cargaisons de blé ukrainien détourné par la Russie auraient récemment été acheminées sur place. Mais face à l'envolée des cours, ces importations facilitées par Moscou ne suffisent pas à nourrir la population. Le Programme alimentaire mondial fournit aujourd'hui son aide à un habitant sur trois, soit à plus de 5 millions de Syriens. Ce soutien est capital dans le nord-ouest du pays, où 80% des habitants de cette région toujours en guerre, dépendent du PAM pour se nourrir au quotidien. Quelles sont les ressources propres qui permettent à la Syrie de survivre ? Le régime est toujours sous sanctions occidentales. Les activités non déclarées et le soutien des deux grands pays frères, la Russie et l'Iran, sont déterminants pour relancer les rares industries en état de marche. Avec souvent un inconvénient majeur pour les Syriens : les entreprises passent sous le contrôle des parrains du régime. Dans le domaine du phosphate, par exemple, dont la Syrie était un grand exportateur, la filière publique a été cédée en 2018 à deux oligarques russes. L'un d'entre eux, Gennady Timchenko, un proche de Vladimir Poutine, est sur la liste des personnalités sanctionnées par l'Union européenne. Il poursuit néanmoins ses activités sous couvert de sociétés écrans. Ce qui a permis à la Syrie d'exporter du phosphate vers l'Europe, via la Roumanie, a révélé récemment l'enquête menée par un consortium de journaux du Moyen-Orient. Cette mainmise de la Russie est continue. Une société russe a signé un contrat, il y a quelques jours pour, construire un nouveau complexe touristique dans le port de Lattaquié. Des investissements qui fourniront, à terme, du travail et donc des revenus aux Syriens ? Pour survivre au quotidien, les transferts de la diaspora sont une véritable soupape de sécurité. D'après une estimation réalisée par le quotidien pro-gouvernemental syrien El Watan, 3 milliards 600 millions de dollars seraient envoyés sur une année. Cela représente environ la moitié du montant de l'aide humanitaire promise aux Nations unies pour l'exercice 2022-2023.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 1er juillet 2022.Avec cette semaine :Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.G7 ET OTAN FACE À LA GUERRE EN UKRAINEQuatre mois après le début de la guerre en Ukraine, au G7, de dimanche à mardi en Allemagne, puis lors du sommet de l'OTAN, de mardi soir à jeudi à Madrid, les Occidentaux ont tenté de surmonter les tensions et divergences que le prolongement de la guerre risque de creuser. A Elmau, en Bavière, les sept dirigeants des pays les plus riches ont décidé de frapper l'économie russe en « travaillant » sur un plafonnement du prix du pétrole russe et en imposant des restrictions à l'importation de l'or russe. Les dirigeants du G7 ont promis de soutenir l'Ukraine « tant qu'il le faudra » sur le plan militaire, financier, humanitaire ou diplomatique. Ils sont prêts à injecter cette année jusqu'à 28 Mds€ dans le budget de l'Etat ukrainien. Depuis le début de la guerre, le 24 février, les pays du G7 ont déjà promis l'équivalent de plus de 2,6 Mds€ d'aide humanitaire. Bien que le G7 joue un rôle central dans la coordination des sanctions engagées contre la Russie et dans l'aide apportée à l'Ukraine, il est tenu de composer avec les nombreux pays asiatiques, africains et latino-américains qui refusent de choisir leur camp et s'inquiètent des conséquences du retour de la guerre en Europe. Raison pour laquelle cinq dirigeants du Sud ont été invités lundi au sommet du G7.Le sommet de l'OTAN à Madrid, du 28 au 30 juin, s'est ouvert par la levée du veto turc sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN. Puis, les Etats-Unis ont annoncé l'envoi de nouveaux renforts militaires terrestres, maritimes et aériens américains en Europe afin de muscler les capacités de défense de l'OTAN face à la Russie, même si certaines de ces annonces viennent parachever des projets amorcés depuis plusieurs années. L'OTAN veut pouvoir mobiliser plus de 300 000 soldats en Europe. Dans une interview à l'ARD, le chancelier Olaf Scholz a assuré que la Bundeswehr allait devenir « la plus grande armée conventionnelle » d'Europe. Désormais, la stratégie de « défense avancée » de l'Otan consiste à déployer à l'Est une puissance de feu suffisante pour empêcher les chars russes de percer en premier. L'Alliance retrouve ainsi sa mission première : la défense du territoire de ses pays membres contre la menace russe. Le Secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg a déclaré que la Russie représente « la menace la plus importante et la plus directe » pour la sécurité de la coalition militaire occidentale. Invité par visio-conférence aux deux sommets, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté chaque fois les Occidentaux à intensifier les livraisons d'armements lourds à l'Ukraine et les sanctions contre Moscou afin que la guerre menée par la Russie dans son pays prenne fin avant l'hiver. Cependant, l'OTAN prévoit une guerre longue.Outre les chefs d'Etat et de gouvernement des 30 pays membres de l'OTAN, ainsi que ceux des deux nouveaux candidats, Finlande et Suède, pour la première fois, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et le Japon ont été invités à participer au sommet de l'Alliance sous l'impulsion des Etats-Unis.***ALGÉRIE : 60 ANS APRÈS L'INDÉPENDANCE Le 5 juillet 1962, la France quittait l'Algérie après plus d'un siècle de domination coloniale. La célébration de cet anniversaire intervient dans un climat social morose. Les espoirs de libéralisation nés en 2019 lors du départ du président Abdelaziz Bouteflika, poussé par le Hirak un mouvement de protestation populaire, à renoncer à briguer un cinquième mandat après vingt ans de pouvoir, ont fait long feu. Depuis, le régime a embastillé journalistes et défenseurs des droits humains. Au cours des six premiers mois de 2022, près de 300 Algériens ont été placés derrière les barreaux pour délit d'opinion, selon l'organisme Algerian Detainees. Depuis 2019, plus de 600 citoyens ont été arrêtés pour avoir manifesté ou même simplement soutenu l'opposition au régime en place. Après les militants du Hirak, les manifestants, les leaders des partis d'opposition et les journalistes, premiers dans la ligne de mire du pouvoir en place, ce sont désormais les avocats des accusés qui se retrouvent inculpés. Le divorce entre le peuple et ses dirigeants a été illustré par la participation indigente au référendum constitutionnel de novembre 2020. Moins du quart du corps électoral s'est déplacé. La pandémie a aggravé les vulnérabilités de l'économie, qui s'est contractée de près de 5 % en 2020. Les déficits des comptes publics se creusent, l'inflation galope, le chômage affecte un jeune sur quatre et la dépendance absolue au pétrole et au gaz (qui fournissent plus de 90 % des recettes d'exportation) rend nécessaire une reconversion profonde de l'économie que le pouvoir semble incapable d'engager. Dans ce pays de 45 millions d'habitants où les moins de 30 ans représentent plus de la moitié de la population, la jeunesse vote avec ses pieds : au moins 10 000 Algériens ont rejoint l'Espagne clandestinement depuis le début de 2021. Sur cet arrière-plan de crise politique, économique et sociale, le pouvoir cherche son salut dans le durcissement extérieur. Avec Paris, il a engagé un bras de fer sur l'épineuse question mémorielle. Il a coupé les liens avec le Maroc, avec qui la relation était déjà déplorable. La rupture a été matérialisée par la fermeture, depuis le 31 octobre 2021, du gazoduc qui alimentait le royaume chérifien et, au-delà, l'Espagne.Le quotidien algérien El Watan observe que « l'idéal post-indépendance tant imaginé par les pères fondateurs de la nation algérienne n'est pas encore atteint […] La question sociale, celle du patriarcat, la condition des femmes, la place du religieux dans l'ordre social et politique ou la question de la diversité linguistique et culturelle sont autant d'interrogations qui conditionnent le devenir du pays ».Toutefois, la hausse des cours des hydrocarbures provoquée par la guerre en Ukraine offre au pouvoir une marge de manœuvre en matière de redistribution. Selon les prévisions du Fonds monétaire international, les recettes de l'Algérie devraient atteindre 58 milliards de dollars en 2022, contre 34 milliards en 2021 et 20 milliards en 2020. Même si les prix du blé et des autres produits alimentaires importés explosent, la situation financière s'améliore nettement permettant d'acheter la paix sociale.Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
We discuss green energy and its relationship to colonialism in North Africa with Hamza Hamouchene. Courtesy of Voices of the Middle East & North Africa (VOMENA). --- Hamza Hamouchene is a London-based Algerian researcher-activist, commentator and a founding member of Algeria Solidarity Campaign (ASC), and Environmental Justice North Africa (EJNA). He previously worked for War on Want, Global Justice Now and Platform London on issues of extractivism, resources, land and food sovereignty as well as climate, environmental, and trade justice. He is the author/editor of two books: “The Struggle for Energy Democracy in the Maghreb” (2017) and "The Coming Revolution to North Africa: The Struggle for Climate Justice" (2015). He also contributed book chapters to “Voices of Liberation: Frantz Fanon” (2014) and “The Palgrave Encyclopaedia of Imperialism and Anti-Imperialism” (2016). His other writings have appeared in the Guardian, Middle East Eye, Counterpunch, New Internationalist, Jadaliyya, openDemocracy, ROAR magazine, Pambazuka, Nawaat, El Watan and the Huffington Post.
Le ton est toujours aussi vif dans la presse algérienne après les propos d'Emmanuel Macron tenus jeudi dernier lors de sa rencontre à l'Élysée avec des jeunes Français d'origine algérienne, binationaux, et des Algériens pour échanger sur la question mémorielle. La presse algérienne qui voit avant tout dans les déclarations du chef de l'État français des visées électoralistes. Ainsi, affirme El Watan, « Emmanuel Macron a opéré un virage à 180 degrés de sa pensée première sur l'histoire algéro-française. Il avait prôné l'apaisement mémorial et chargé l'historien Benjamin Stora d'un travail en ce sens, mais cela n'a pas résisté à l'ambition présidentielle. Pour contrer la perspective de ne pas se voir réélire pour un second mandat, il a sacrifié son honnêteté intellectuelle et son engagement politique envers l'Histoire, avec un grand H, et à l'égard de la nation algérienne vis-à-vis de laquelle la France a une dette : celle de reconnaître et demander pardon pour le génocide perpétré par les forces coloniales françaises contre les populations algériennes au fil de 132 années d'occupation, pour les millions d'Algériens massacrés ou tombés au combat, la généralisation et la banalisation de sévices physiques et moraux et pour le pillage à large échelle des ressources du pays ». « Tous les coups sont permis… » Liberté, autre quotidien algérien, va dans le même sens : « La politique française, surtout à l'approche d'élections primordiales, comme la présidentielle, utilise toutes les cartes possibles pour attirer un électorat divisé entre la droite et l'extrême droite. Et comme en France, en ce moment, tous les regards sont tournés vers cette échéance, tous les coups sont permis jusqu'à renier la qualité des relations avec un partenaire d'exception au sud de la Méditerranée, la porte sublime de l'Afrique, l'Algérie ». Toutefois, Liberté n'épargne pas non plus le pouvoir algérien… « Il revient à Alger de gérer ces jeunes qui migrent au quotidien par dizaines et qui affluent vers des pays avec lesquels nous avons une passerelle qui est cette Méditerranée. Pourquoi partent-ils avec femmes et enfants ? La question mérite d'être posée, s'exclame Liberté. Avec le contentieux mémoriel, c'est tout l'imbroglio d'une relation complexe et compliquée entre les deux pays. » « Comme si la guerre d'Algérie ne devait jamais s'achever… » Côté français, à noter le point de vue du Monde Afrique, qui approuve les propos d'Emmanuel Macron : « En constatant que "le système politico-militaire [algérien] s'est construit sur une rente mémorielle" et sur "une histoire officielle (…) totalement réécrite" qui "repose sur une haine de la France", Emmanuel Macron n'a fait qu'exprimer une évidence, affirme le Monde Afrique, d'ailleurs largement partagée au sein même de la société algérienne. La vigueur de la réaction d'Alger – rappel de son ambassadeur en France et interdiction de survol aux avions militaires français – suggère qu'il a visé juste. Les responsables de l'appareil politico-militaire qui contrôle l'Algérie n'ont pas l'intention de se priver d'une rhétorique patriotique et antifrançaise usée jusqu'à la corde, destinée à faire oublier l'impasse où ils ont conduit le pays. Comme si la guerre d'Algérie ne devait jamais s'achever pour qu'ils puissent se maintenir au pouvoir ». Et Le Monde Afrique de conclure : « Liés par l'histoire, par la géographie et par l'immigration, les deux pays ont besoin de réconcilier leurs mémoires. Cela suppose que la France reconnaisse sa responsabilité dans les tragédies du passé. Cela exige aussi que la guerre terrible qui a légitimement permis à l'Algérie de conquérir l'indépendance cesse d'être manipulée, soixante ans plus tard, pour légitimer un régime politique ». Approvisionnement retardé pour Barkhane En tout cas, « quelles vont être les conséquences de cette crise entre Alger et Paris pour les opérations au Sahel ? » Question posée par Jeune Afrique. Les avions français n'ont désormais plus le droit d'emprunter l'espace aérien algérien. « Cette interdiction n'a même pas été signifiée préalablement à l'armée française, pointe Jeune Afrique. Ce n'est qu'en vol que les pilotes de l'armée de l'air ont découvert la situation. Au moins quatre avions ont dû rebrousser chemin dimanche, jour de l'entrée en vigueur de l'interdiction. L'approvisionnement en flux tendu des troupes des dispositifs Barkhane et Takuba se verra retardé du fait du détour contraint par le Maroc et la Mauritanie. Les appareils de transport devront emporter sous leurs ailes plus de kérosène et, partant, moins de passagers et de matériel. » Qui plus est, affirme encore Jeune Afrique, « l'Algérie a mis un terme à son aide militaire au sol. Les convois de carburant et d'eau n'ont plus traversé la frontière depuis la décision de fermer l'espace aérien aux appareils militaires français. Plus du quart des besoins en kérosène et gasoil de l'armée française dans le Nord-Mali étaient assurés depuis huit ans par l'Algérie ».
« Élections législatives : le verdict de la transparence », s'exclame El Moudjahid. « Victoire du FLN aux législatives du 12 juin, précise-t-il, avec 105 des 407 sièges de la composante de la nouvelle APN. Les indépendants arrivent en seconde position avec 78 sièges, devançant le parti islamiste MSP (64 sièges) et le RND (57). Le Front El Moustakbal a obtenu 48 sièges tandis que le Mouvement (islamiste) El-Bina a récolté 40 sièges. » Pour le site TSA, ces résultats sont plutôt inattendus… : « Le Front de libération nationale créé la surprise en raflant 105 sièges. Fortement contesté par le Hirak pour son rôle dans la gestion du pays ces vingt dernières années et depuis l'indépendance, l'ex-parti unique était donné fini politiquement. Mais le parti a prouvé qu'il disposait d'une base et d'un électorat fidèles. Il est arrivé en tête, donc, loin devant les indépendants, désormais deuxième force politique du pays. Son alter égo, le Rassemblement national démocratique a prouvé aussi qu'il n'était pas mort malgré son soutien inconditionnel à l'ancien président jusqu'à sa chute. » El Watan s'interroge : « Comment va être perçue une Assemblée avec presque la même configuration partisane que l'ancienne ? Il est vrai que le scénario était devenu prévisible, pointe El Watan, avec le fort taux d'abstention, ces partis ayant quand même un réservoir de voix plutôt considérable, même s'il a baissé par rapport aux élections passées. (…) Durant plusieurs mois, les Algériens n'ont cessé de critiquer, lors des marches hebdomadaires, les deux partis : le FLN, dont ils réclamaient "la mise au musée", et le RND. » Et « aujourd'hui, soupire le quotidien algérien, ces deux formations reviennent au-devant de la scène. Les uns et les autres peuvent diverger sur les raisons ayant conduit à ce scénario, néanmoins, le résultat est là : la future Assemblée risque donc d'avoir presque la même configuration partisane que la précédente. » « Comment expliquer que ces formations politiques censées être des officines de l'ancien régime ont raflé la mise ? Où sont passées les rues noircies de monde ? », s'interroge en écho Aujourd'hui au Burkina Faso. « À vrai dire, répond le quotidien ouagalais le taux de participation dérisoire, 2 Algériens sur 3 ne sont pas allés aux urnes, et l'opposition aux abonnés absents, sont les seules raisons de ce retour de partis reniés par les populations. Du coup, si la crainte d'un parlement islamiste qui hantait le président Abdelmadjid Tebboune est écartée, celui d'une ombrageuse présence d'une période qui refuse de s'en aller est bien là. Et en boudant les isoloirs, les Algériens ont favorisé cette percée et contribué à délégitimer davantage Tebboune. » Et maintenant, s'interroge encore Aujourd'hui, « quel gouvernement sera issu de ce parlement, qui ne pourra fonctionner que par alliances ? Le Premier ministre Djerad restera-t-il à la primature ? Quelle Algérie avec le FLN, sans l'opposition et avec un grand trublion nommé Hirak ? » À la Une également, le retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire… Ce sera bien demain jeudi. Confirmation d'Assoa Adou, secrétaire général du FPI, dans la presse ce matin, notamment dans les colonnes de L'Intelligent. Assoa Adou qui a remercié le président Ouattara d'avoir mis à la disposition de son prédécesseur et de ses partisans le pavillon présidentiel de l'aéroport Félix Houphouët-Boigny. « Gagnoa attend Gbagbo dans la ferveur », titre pour sa part Notre Voie, le quotidien proche du FPI. Gagnoa, la ville proche de Mama son village natal. « Cette journée est déjà qualifiée d'"historique", pointe Le Monde Afrique : elle marque en effet le retour d'un homme de 76 ans, qui domine la politique ivoirienne depuis des décennies, comme opposant, président, puis prisonnier. Il revient, selon ses proches, sans esprit de vengeance, mais au contraire pour œuvrer à la politique de "réconciliation nationale". » Et pour le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, il faut tourner la page : « Ce qui importe, c'est l'avenir de ce pays, écrit-il. Et on ne peut construire cet avenir pour les prochaines générations que dans la concorde et la réconciliation. »
« Le président Tshisekedi se dit consterné », rapporte le site d’information congolais Cas-Info. Il « envoie un émissaire à Rome ce mardi ». Pour sa part, « la ministre congolaise des Affaires étrangères, Marie Ntumba Nzeza promet de mettre tout en œuvre pour "découvrir qui est à la base de cet ignoble meurtre". » Rappelons que l’ambassadeur d’Italie en RDC, Luca Attanasio, son garde du corps et son chauffeur ont été abattus hier matin par des hommes armés alors qu’ils faisaient partie d’un convoi du PAM qui faisait route près de Goma, dans le Nord-Kivu. Une bien vilaine guerre… Ce drame « a brutalement ramené la communauté internationale à la triste réalité congolaise, pointe Afrikarabia. Un drame qui jette une lumière crue sur une bien vilaine guerre que l’on préfère pudiquement appeler "conflit de basse intensité", mais, qui en réalité, tue régulièrement depuis plus de 25 ans dans le Nord et le Sud-Kivu. Il ne se passe pas une semaine sans massacres dans cette zone instable de l’Est de la RDC, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda. Les groupes armés sont particulièrement actifs dans la région. On y trouve les rebelles hutus rwandais des FDLR, des milices congolaises Nyatura, ou encore des ex-M23. (…) Sous l’impulsion du président Tshisekedi, l’armée congolaise avait été sommée d’intensifier ses offensives contre les groupes armés, rappelle Afrikarabia. Un an après, le bilan est bien maigre. Les coups de boutoirs des FARDC n’ont pas affaibli les rébellions, mais ont plutôt eu tendance à les disperser dans des zones géographiques plus grandes. Pire, après les attaques de l’armée régulière, certains groupes armés se sont vengés sur les populations civiles en représailles. » Un sursaut ! « Bien évidemment, les réactions ont fusé de partout, souligne le site d’information congolais Enjeux africains. De Washington à Rome, en passant par les capitales africaines, les condamnations affluent. La communauté internationale, qui s’était habituée malheureusement à regarder ailleurs quand les victimes étaient seulement congolaises, est aujourd’hui confrontée à la triste réalité que vivent quotidiennement les habitants endeuillés du Nord-Kivu. Il n’est certes pas question de hiérarchiser les morts. Mais, estime Enjeux africains, il faut mettre à profit ce drame effroyable pour qu’il y ait un sursaut : mettre hors d’état de nuire tous les groupes armés et les milices locales qui sèment la mort au quotidien dans cette région. La communauté internationale doit aider à trouver les voies et moyens d’y parvenir. » Algérie : le Hirak bien vivant… À la Une également : « Le Hirak est de retour ! » C’est du moins l’exclamation lancée par le site d’information algérien TSA, après le rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes hier dans les rues d’Alger pour célébrer les deux ans du mouvement de contestation. « Certains le croyaient mort, emporté lui aussi par la pandémie de Covid-19. » Eh bien non, « l’Histoire a cette inexplicable faculté de se répéter. (…) Alger a bien renoué avec les grandes manifestations de rue et le Hirak n’a jamais quitté l’esprit des Algériens. » « L’impasse est toujours là, constate Liberté : d’un côté, un régime sans base politique et sociale, englué dans ses contradictions internes, privé de la rente susceptible d’entretenir sa clientèle et réfractaire au changement, et, de l’autre côté, un mouvement populaire aussi confronté au problème de la représentativité et de l’organisation, mais dont l’esprit d’opposition au régime demeure. Entre les deux, une crise de confiance aiguë que seules des décisions audacieuses pourraient concourir à son apaisement. » El Watan s’interroge : « Deux ans après, quels sont les acquis arrachés par les Algériens ? L’espoir est-il permis pour l’avenir ? (…) Si la situation sécuritaire ne fait qu’empirer, l’aspiration au changement est toujours présente, constate le quotidien algérien. Elle ne fait que se renforcer… » Enfin, cette réflexion d’un ancien haut-fonctionnaire algérien, cité par Le Monde Afrique : « Le pouvoir ressemble aujourd’hui à un hamster qui tourne sur lui-même. Mais c’est aussi ce qui guette le Hirak s’il ne se renouvelle pas et ne s’affirme pas comme un acteur capable de se doter de structures ou de personnes en mesure de transcrire un rapport de forces. Le pouvoir, lui, compte toujours sur sa résilience et jouera la montre. »
Il y a deux ans, jour pour jour la première grande manifestation pour réclamer le départ du président Bouteflika emplissait les rues à Alger et dans les principales villes du pays. Deux ans plus tard, le mouvement de contestation est toujours bien présent, même s’il a été mis sous cloche par la pandémie et par la répression. Illustration avec ce dessin publié par El Watan : on y voit un manifestant masqué, drapeau algérien sur les épaules, en train de souffler deux bougies sur un gâteau et en face, un policier avec un canon à eau qui lui dit : « besoin d’aide ? » Commentaire du quotidien Liberté: « Alger a passé un week-end sous haute surveillance. On ne sait si le déploiement de forces ostensibles répond à une appréhension de troubles ou s’il matérialise un message de dissuasion. Mais, plus que tout discours et en dépit de tout discours, il est révélateur du fondement policier de notre État. » Répétition générale à Paris Déjà, hier dimanche, pointe Le Matin d’Algérie, « ils étaient plusieurs milliers d’Algériennes et d’Algériens à Paris à la veille du deuxième anniversaire du soulèvement populaire. Les manifestants, remontés par les errements du régime, ont appelé à la libération de tous les prisonniers d’opinion et réclamé un 'changement radical' du système. (…) Les dernières libérations d’une trentaine de détenus d’opinion n’ont pas convaincu. 'C’est une mesurette visant à faire échouer les manifestations du 22 février', estime Nabil, cité par Le Matin. 'Le régime n’a pas changé son logiciel, il continue de bricoler des solutions pour durer et nous berner, nous on veut un changement global dans la gouvernance', abonde Ali. Un autre ajoute : 'nous voulons la libération de toute l’Algérie, pas seulement de quelques détenus arbitrairement jetés en prison'. À moins de 24 h de la date anniversaire, ce rassemblement donne le la aux marches prévues ce lundi à Alger, conclut Le Matin, une capitale déjà verrouillée par les services de sécurité. » Comment faire perdurer le mouvement ? Alors, deux ans après, « le Hirak peut-il se réinventer ? », s’interroge dans Jeune Afrique la journaliste Nadia Henni-Moulaï. « Le Hirak n’est pas mort. Simplement en dormance, répond-elle. Tout semble avoir changé depuis deux ans – Bouteflika est parti, et Tebboune promet une 'Algérie nouvelle' – mais les enjeux de justice, de liberté et de droits demeurent. Le sort des détenus d’opinion, dont celui du journaliste Khaled Drareni libéré vendredi après près d’un an de prison, détonne, insolemment, avec l’acquittement de Saïd Bouteflika et des généraux Tartag et Toufik, prononcé par le tribunal militaire de Blida, le 2 janvier… Comment, alors, faire perdurer le mouvement, et le doter d’une feuille de route efficiente ?, s’interroge Nadia Henni-Moulaï. Aujourd’hui, la question ne porte plus sur le redémarrage du Hirak. Plutôt sur la forme qu’il devra désormais prendre pour résoudre les défis qu’il s’est lancé. Avec une ligne de fracture qui se profile, peut-être, à l’intérieur même du mouvement : faut-il négocier ou non avec le pouvoir ? Et si oui, qui pour représenter le mouvement ? » Niger : l’ampleur du défi sécuritaire À la Une également, le second tour de la présidentielle au Niger marqué hier par un attentat terroriste : 7 agents électoraux de la CENI, la Commission électorale, ont été tués dans l’explosion de leur véhicule qui a roulé sur une mine. Cette attaque « est à elle seule symptomatique de l’ampleur du défi sécuritaire qui attend le prochain président, s’exclame Ledjely en Guinée. Qu’il s’appelle Mohamed Bazoum ou Mahamane Ousmane, le successeur de Mahamadou Issoufou sait qu’il devra faire face au péril terroriste. Les djihadistes ne s’avouent pas vaincus. Et même pour ceux qui en doutaient encore, l’attaque perpétrée dans la région de Tillabéry hier, en est une dramatique preuve. Leur acte ignoble doit même être perçu comme une sorte d’avertissement à l’intention du futur président. Qui qu’il soit, il n’aura pas de répit. » « L’heure n’est plus à l’émotion, mais à l’action ! », lance pour sa part WakatSéra au Burkina. « Il urge de mettre en branle les résolutions accouchées par le dernier sommet du G5 Sahel de N’Djamena, surtout celles qui confortent la présence de Barkhane dans le Sahel et l’envoi des 1.200 soldats tchadiens dans cette zone des 'trois frontières' que partagent le Niger, le Mali et le Burkina Faso et qui est devenue un cimetière à ciel ouvert pour les militaires et les populations civiles de ces pays. »
C’est confirmé, et c’est le journal LSI Africa qui l’avait révélé. Le Premier ministre était « mal en point depuis sa réinfection au Covid-19 fin 2020. Au cours du mois de janvier 2021, il a notamment effectué deux séjours à Paris pour des soins de santé, affirme ce journal. Mais ses proches décrivent un homme considérablement affaibli au cours de ces dernières semaines ». Selon LSI Africa,en Côte d'Ivoire, outre Hamed Bakayoko, « la santé du président de l'Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, demeure aussi préoccupante ». Et ce matin en Côte d’ivoire, « Hambak », comme l’appellent familièrement les Ivoiriens, est à la Une du journal Abidjan 24 qui assure livrer à ses lecteurs « toute la vérité ! », non-pas sur l’évacuation sanitaire du Premier ministre ivoirien vers la France, mais sur la rumeur abidjanaise qui courait bon train depuis quelques temps sur son état de santé. De son côté, le quotidien Le Nouveau Réveil, proche de l’ex-président Bédié, se borne en Une à se demander « de quoi souffre au juste le P.M. Hamed Bakayoko ? ». La Côte d’Ivoire retient son souffle Cette évacuation sanitaire du PM ivoirien intervient dans un climat politique tendu, à pile quinze jours des élections législatives en Côte d’Ivoire. Comme le signale en Une le quotidien Le Patriote, proche du chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara « 2000 policiers par jour » seront déployés pour « verrouiller le pays » afin de « sécuriser les élections ». Et tandis que son confrère L’Expression, proche lui aussi de l’exécutif ivoirien, présente « les enjeux d’un scrutin déterminant » à l’issue duquel le RHDP d’Alassane Ouattara entend « préserver la majorité » alors que l’opposition, elle, entend « gagner ou disparaître », le quotidien Aujourd’hui publie en Une, une photo d’acteurs politiques membres de l’alliance entre PDCI-EDS qui affichent « un air de famille », lance ce journal proche, lui, de l’ex-président Laurent Gbagbo. Climat politique tendu ? C’est aussi ce que souligne le journal Causeur en se demandant si l’on ne s’oriente pas « vers une nouvelle donne en Côte d’Ivoire », où, à deux semaines des élections législatives, l’environnement politique est « irrespirable ». La Côte d’Ivoire « retient son souffle », rehausse ce journal français, car le président Ouattara « doit faire face à une nouvelle donne : les deux grands partis historiques du pays font front uni contre lui (…)le Front Populaire Ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo et le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié (qui veulent) déverrouiller le jeu politique en imposant la pluralité aux élections législatives (et en visant) la majorité absolue. Sur le papier cela parait possible, estime Causeur. L’Alliance, comme elle s’est elle-même baptisée, présente en effet près de 90% de candidats uniques : une grande première qui lui permet d’entrevoir une victoire au bout du chemin ». Toutefois, Causeur craint que le président Ouattara, « n’étant pas sûr d’obtenir une majorité à l’assemblée, choisisse de s’imposer par la fraude ». Causeur qui discerne ce qui est pour ce journal un paradoxe : « la situation actuelle est qu’elle est exactement ce qu’Alassane Ouattara reprochait, du temps où il était encore dans l’opposition, à Henri Konan Bédié et à Laurent Gbagbo ». Algérie : quand Teboune veut reprendre l’initiative Législatives à venir également en Algérie enfin, où le président Abdelmadjid Tebboune a décidé de dissoudre le Parlement et d’organiser des élections législatives anticipées. « Dissolution ou élections anticipées, même finalité, configuration différente », prévenait avant cette annonce le quotidien algérien El Watan. Le président algérien ayant donc tranché, en France, le quotidien Le Monde explique qu’Abdelmadjid Tebounne « tente de reprendre la main après trois mois d’absence ».
Dix ans après le « printemps arabe », un vent contestataire balaye de nouveau la Tunisie. « Les troubles n’ont pas arrêté ce lundi », relate le site Réalités. Des troubles encore hier soir dans plusieurs villes, comme à Sousse où « les forces de l’ordre étaient sur le qui-vive », peut-on lire. Des échauffourées à Sfax également. « Le pays est à feu et à sang, déplore le site Tunisie Numérique. Les jeunes sont dans les rues. Les forces de l’ordre sont exténuées, les militaires qui devraient garder le pays et ses frontières sont harcelés dans les rues, et entrainés dans une guérilla urbaine. Des centaines de jeunes sont arrêtés », constate encore Tunisie Numérique. Des scènes de pillage Et sur place, des scènes de pillage également. Ce qui interpelle le site internet, « ce sont les pillages des magasins et grandes surfaces, et, surtout, ce qui interpelle, encore plus, ce sont les produits volés ». En effet, explique l’auteur de l’article, « on a été interloqué de voir que les pilleurs ont volé… du lait, des pâtes, du poulet… Bref ! Ces pillards se sont avérés être, plutôt, des affamés. Ça fait honte… » Constat amer de Tunisie Numérique. « Et pourquoi donc ? », se demande le site de façon rhétorique. « Parce que les politiciens semblent complètement déconnectés de la réalité de la rue tunisienne », conclut-il. Une rue dans laquelle s’est pourtant rendu, hier, le président Kais Saied. On le lit dans le journal La Presse : « À M’nihla, dans le gouvernorat de l’Ariana, le président a mis en garde contre toute instrumentalisation des jeunes » Des troubles suivis hors des frontières tunisiennes Chez le voisin algérien, par exemple, El Watan voit une « Tunisie dans la tourmente ». Une Tunisie qui « vit mal cette période, marquée par le 10e anniversaire de sa révolution. La crise liée au coronavirus n’a fait qu’approfondir les difficultés socioéconomiques et financières rencontrées par le pays, au bord de la faillite », analyse le journal algérien. Mais il a du mal voir clair sur le profil des manifestants. « Observateurs et politiciens s’interrogent si ce sont vraiment des affamés qui s’attaquent aux symboles de la richesse, comme les banques et les grandes surfaces », explique El Watan. Ou bien s’il s’agit de « groupes de jeunes, manipulés par des personnes malintentionnées, qui ne veulent pas de la stabilité de la Tunisie ». En Centrafrique, la victoire de Touadera confirmée « Deux semaines après la publication des résultats provisoires du scrutin groupé du 27 décembre » nous apprend Radio N’dele Luka, « la Cour constitutionnelle, lors d'une audience solennelle, a rendu son verdict ce lundi. Le président sortant Faustin-Archange Touadéra est réélu au premier tour avec 53,16% des voix. » « Réélu dans un fauteuil russo-rwandais »,précise Le Nouveau Centrafrique, car l’offensive des groupes armés se poursuit et, en France, Le Monde Afrique revient justement sur « cette étrange coalition militaire » qui défend le pouvoir. « Dans un pays contrôlé aux deux tiers par les groupes armés, la Minusca, des soldats rwandais et des paramilitaires russes combattent ensemble pour le régime du président fraîchement réélu », écrit Le Monde. La presse française lue assidument par celle du Sénégal Pour suivre l’affaire Diary Sow bien sûr, la « meilleure élève du Sénégal », disparue depuis le 4 janvier à Paris. Les journaux sénégalais relaient une information de Jeune Afrique, à savoir que « la piste de la fugue a été confirmée par les enquêteurs français ». Des sources proches de l’enquête confirment en effet que Diary Sow « s’est éclipsée volontairement. La jeune femme est saine et sauve, la piste criminelle est écartée », affirme Jeune Afrique. Couvre-feu prolongé à Dakar et Thiès La presse sénégalaise revient par ailleurs sur le couvre-feu prolongé dans deux villes. « Dakar et Thiès restent dans le noir », affiche la Une de Walf. « Attendu hier sur la prolongation ou non de l’état d’urgence, le Président Macky Sall s’est muré dans un silence imparfait suscitant toutes sortes d’interprétations », explique le quotidien dakarois. « Et finalement c’est le ministre de l’Intérieur qui est allé au charbon ». Mais pour le journal 24H, témoignages d’experts à l’appui, « il y a un vide juridique ». Les gouverneurs concernés ne pourraient pas prendre les arrêtés de couvre-feu, lit-on, car l’Etat d’urgence s’est terminé hier. Le terrorisme et ses profondes séquelles Au Burkina Faso, à lire sur Le Faso.net : « Cinq ans après les attaques de Capuccino, le témoignage saisissant d’une ex-employée du Splendid Hôtel ». Anonymement, elle raconte ses souvenirs, comment les chiens de l’armée française l’ont trouvée « dans sa cachette » ce jour-là. Comment elle ne se sentait « plus humaine ». Encore aujourd’hui, « souvent j’entends des tirs », nous dit cet ex-employée. Un témoignage important à lire pour comprendre qu'un attentat terroriste, c'est beaucoup de violence sur l'instant, et beaucoup de souffrance pour longtemps…
Le journaliste algérien a été condamné ce mardi en appel à deux ans de prison ferme. « Poursuivi pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l’unité nationale", le journaliste avait été condamné en première instance à trois ans de prison ferme, rappelle El Watan. Pendant son appel, Khaled Drareni a rejeté les accusations portées contre lui. "Je n’ai fait que mon métier de journaliste. Je suis là parce que j’ai couvert le hirak en toute indépendance", avait-il plaidé. » Son comité de soutien s’est immédiatement réuni ce mardi, pointe Casbah Tribune, le journal en ligne dont Khaled Drareni est le directeur : « Cette décision injuste condamne le métier du journalisme et la liberté́ d’expression, ainsi que le droit du citoyen à l’information consacrés par la Constitution algérienne. La condamnation de Khaled Drareni relève d’une décision politique que seul le chef de l’État doit assumer. » Régression Les réactions d’indignation fusent. Le site d’information TSA en publie quelques-unes : pour Mohcine Belabbas, président du RCD : « Ce verdict confirme la régression générale des libertés et la criminalisation de l’exercice de la citoyenneté consacré par la constitution en vigueur. » Pour le Parti des travailleurs, « rien ne peut justifier la condamnation à une peine de prison ferme d’un journaliste pour ses activités professionnelles ». Enfin, Christophe Deloire de Reporters sans frontières déclare : « Nous sommes scandalisés par l’entêtement aveugle des juges algériens […]. Son maintien en détention est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente. » Despotisme Le Matin d’Algérie hausse le ton : « Après Bouteflika ? C’est Bouteflika, sans aucun doute. Sûrement. C’est-à-dire, l’éternelle subsistance du régime autoritaire et ses moyens despotes, c’est-à-dire la "justice". Un régime dans lequel il est préférable de vider les caisses d’une nation toute entière plutôt que d’exercer, noblement, le métier de journaliste. […] Désormais, poursuit Le Matin d’Algérie, la scène politique algérienne se trouve scindée entre un Nous qui scandons haut et fort : "Qu’ils s’en aillent tous" et un Eux qui s’accrochent aux appareils du pouvoir en répliquant : "On y reste tous" et "On vous emprisonne tous", en cas d’ingratitude envers les "libertés" véhiculées par la "nouvelle République", post-Bouteflika, post-déconfinement. » La parole étouffée « Il est vrai qu’en Algérie, il ne fait pas bon afficher son soutien à Khaled Drareni », constate Le Monde Afrique : « le Comité national pour la libération des détenus répertorie régulièrement les convocations judiciaires de citoyens accusés "d’outrage à corps constitué" ou "d’atteinte à la personne du président" à la suite de publications sur Facebook. Dans ce climat tendu, certains citoyens ont du mal à afficher ouvertement leur soutien à Khaled Drareni. […] "Je connais des magistrats, des cadres qui sont aux ministères depuis l’époque Bouteflika, et ils sont tous sur Facebook, ça m’empêche de montrer mon soutien à Drareni", témoigne Fouad, un Algérois très actif dans le milieu culturel : "J’ai beaucoup de connaissances affiliées à un parti proche du pouvoir qui m’ont envoyé des messages et commentaires hostiles quand j’ai partagé mon avis à propos de Khaled Drareni". » Et Le Monde Afrique de rappeler qu’« en Algérie, où des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dans le cadre du Hirak, le mouvement populaire de contestation du régime, au moins 46 personnes sont toujours derrière les barreaux pour délit d’opinion. » Mali : la Cédéao dit non aux militaires À la Une également, le niet de la Cédao à la junte malienne. « La Cédéao maintient son exigence de la désignation d’un président et d’un Premier ministre civils », lance L’Indépendant en première page. La Cédéao qui maintient du même coup ses sanctions. Pas question donc pour l’organisation sous-régionale de laisser le pouvoir aux militaires du CNSP. « La Cédéao, par ses décisions d’hier, a mis le CNSP dans une situation particulièrement inconfortable, pointe Malikilé : en effet comment les militaires pourraient-ils expliquer aux Maliens qu’ils restent sous embargo, à cause d’un problème de président et de Premier ministre qui ne sortiraient pas de leurs rangs ? » A contrario, le quotidien Le Pays, toujours à Bamako, s’insurge contre l’intransigeance de la Cédéao. Le Pays qui parle de « posture assassine : la Cédéao pourrait dire que certains points de la charte sont contraires à ses textes. Mais, s’interroge Le Pays, lesdits textes valent-ils mieux ou sont-ils supérieurs à la volonté populaire d’une Nation démocratique ? »
durée : 00:59:53 - Les Petits matins - Mustapha Benfodil vous parle de son livre "Alger, journal intense", et Julien Nocetti de l'influence de Vladimir Poutine au Proche et Moyen-Orient. Les chroniques s'intéressent aux évolutions récentes de nos valeurs et à la contestation au Liban. - réalisation : Mydia Portis-Guérin - invités : Mustapha Benfodil Reporter au quotidien algérien "El Watan", romancier, essayiste; Julien Nocetti chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI).
durée : 00:27:19 - Le Réveil culturel - par : Tewfik Hakem - Rencontre avec l'écrivain, Mustapha Benfodil, auteur de "Alger, journal intense", un roman paru aux éditions Macula - réalisation : Vincent Abouchar - invités : Mustapha Benfodil Reporter au quotidien algérien "El Watan", romancier, essayiste
durée : 00:27:19 - Le Réveil culturel - par : Tewfik Hakem - Rencontre avec l'écrivain, Mustapha Benfodil, auteur de "Alger, journal intense", un roman paru aux éditions Macula - réalisation : Vincent Abouchar - invités : Mustapha Benfodil Reporter au quotidien algérien "El Watan", romancier, essayiste
Autour du monde de l'actu cette semaine, des enfants népalais sauvés du mariage, le cannabis dans les élections législatives israéliennes à venir et la remise en question de l'équipe de rugby de Christchurch, après l'attentat du 15 mars. Ca, c'est pour les journaux, côté chronique on parle rock, sports et défense des espèces protégées. Sources : Efecto Cocuyo, El Comercio, RPP, Efe Bloomberg, Channel News Asia, CNBC, Himalayan Times, New Zealand Herald, Radio NZ i24news, times of israël / Forbes Middle East, Le commerce du Levant / vinyculture.com, El Watan
Au sommaire : Algérie « On voulait une élection sans Bouteflika, on se retrouve avec Bouteflika sans élection » : un slogan parmi d'autres brandis par les Algériens. Les annonces faites à Alger n'ont pas mis fin à la mobilisation. La rue est-elle tout de même parvenue à faire reculer un pouvoir qui n'en a ni l'habitude, ni la culture ? Abandon du cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, report de la présidentielle, nouveau tandem dans l'exécutif, Conférence nationale : pourquoi ces décisions ne suffisent-elles pas aux Algériens ? Qu'est-ce qui aurait pu les satisfaire ? Accepteront-ils une transition gérée par le pouvoir ? S'agit-il d'ailleurs d'une transition ou d'une ruse du régime pour se maintenir ? Peut-on parler de putsch constitutionnel ? Comment la révolte en Algérie est-elle ressentie chez ses voisins du Maghreb ? Quelles réactions dans l'instable zone sahélienne ? L'Union européenne est-elle préoccupée ? Brexit Le Parlement britannique sollicite un report de trois mois du Brexit et peut-être davantage. Pourquoi ? Quels scénarii sont les plus plausibles à ce stade ? L'Union européenne accédera-t-elle à la demande ? Et sous quelles conditions ? Enfin, comment en est-on arrivé là ? Invités : Omar Belhouchet, journaliste, fondateur et directeur de publication du quotidien algérien « El Watan » ; El Mouhoub Mouhoud, professeur d'économie, vice-président de l'université Paris-Dauphine ; Sara Daniel, cheffe du service étranger de « L'Obs » ; Régis Le Sommier, directeur adjoint de « Paris Match » ; Ali Dilem, dessinateur de presse (depuis Alger) ; Khaled Drareni, directeur éditorial de « Casbah Tribune », correspondant de TV5MONDE en Algérie (depuis Alger). Présentation : Silvia Garcia.
Bienvenue pour ce nouveau TDMA ! Que vont donner les accords de paix en Centrafrique ? Eclairez-vous vous offre les pistes. Du côté des journaux : 4,6 milliards de dollars, c’est le montant de la dette de la Somalie. Le pays est en discussion avec le FMI pour annuler la dette. Portrait du soi-disant « Président Pamatong », un homme politique philippin assez sulfureux. Au Yemen, les malades atteintes de cancer ne peuvent plus avoir accès à des soins spécifiques. Découverte musicale avec Voyage sonore : Betty Davis. Wonderwoman continue sa série sur les figures de l’Antiquité : place à Andromaque. Sources : RFI, Jeune Afrique, abidjan.net, La Nacion, El Nacional, La Prensa, Says, Philstar, The Independent (Singapour), The Japan Times, Radio Free Asia, Reuters, Pacific Daily News, El Watan, Al Post, Liberté , Algérie Focus, l'Orient le jour, RCI, La 1ère, Les sports infos, Ski chrono, IAAF, Culottées sur Betty Davis Bagieu, documentaire Arte sur Betty Davis Nasty Gal, RFI, The Washington Post, Monde Afrique, RTBF, RTL Belgique, Le Soir, Mother Jones, The Guardian, The Huffpost
Autour du monde de l'actu cette semaine, le saké pour sauver l'économie de Fukushima, un projet vidéo pour la mémoire de la Ghouta orientale ou encore la liberté de la presse au Mali... Sans oublier les Polonais volants dans notre journal des sports. On vous éclaire sur les relations Ethiopie-Erythrée, on vous fait voyager avec vos oreilles de l'autre côté de la Manche et on profite des Gilets jaunes pour réviser les révolutions d'autour du monde. Bonne écoute ! Sources : RFI, Jeune Afrique, El Pais, Le Soleil, La Prensa (Panama), El Siglo, EcoTv Panama, La Nacion (Chile), Infobae, France 24 en espagnol, RCN, El Espectador, CNN, New Strait Times, Malay Times, Japan Times, Channel News Asia, The Nation (Thailande), Liberté Algérie, Algérie Focus, El Watan, Jeune Afrique, Lecommercedulevant.com, L'orient le jour
On s'envole pour ce nouveau Tour du Monde de l'actualité. D'une plantation d'huile de palme au Gabon au Pussy Riots en visite à Hong-Kong, en passant par la censure au salon international du livre d'Alger, nos journalistes vous décryptent l'actualité internationale. Notre « Voyage sonore » nous fait découvrir le nouvel album du groupe australien Parcels. Connaissez-vous Janet Jagan, la première femme présidente du Guyana ? C'est notre Wonderwoman de la semaine. Et en fin d'émission, testez vos connaissances sur les figures mythologiques du monde ! Bonne écoute ! Sources : Africanews, Lemondearabe, RFI, Jeune Afrique, L'Union, Gabon média time, Guinéematin, Environnement Afrique, Wara-enforcement, Mother Jones, Washington Post, Euronews, CNN, Le Courrier des Balkans, Kosovo 2.0, Politika, La Nacion, El Mundo, El Caribe, El Diario, Dinero, El Espectador, El Heraldo, EFE, La Jornada, Infobae, Times of India, RTBF.BE, South China Morning Post, The Guardian, AsiaTimes, Mongabay, Liberté, El Watan, Huffington Post Maghreb, L'Orient le jour, Al Jazeera, La 1ère, France-Antilles, Clicanoo, Judoinside, Isu.org, Uech.info, les sports info
Mourad Hachid est un travailleur qualifié, il est journaliste et rédacteur en chef pour le quotidien El Watan en Algérie depuis environ 10 ans. Prenant la parole au nom du collectif concerné par la demande, il s’interroge sur les raisons des délais qui ne cessent de s’allonger, en ce qui a trait au traitement de leurs demandes de résidence permanente au Canada
Émission de radio mensuelle consacrée aux disques vinyles en provenance du Maghreb sur www.radiohdr.com Bouteldja Belkacem: Sid El Hakam Bouteldja Belkacem: Serbili Baoui Boudjemaa El Ankis: Djana El Intissar pt2 Boudjemaa El Ankis: Men Souak Alala Tazi: Briya Cheikh Mwijo: Bnat Zman Armand El Bidaoui: Jouj Bnat Curtis Mayfield: Don't Worry If There's A Hell Below We're All Going To Go Bouteldja Belkacem dans El Watan: http://www.zohramaldji.fr/wordpress/?p=45117 Boudjemaa El Ankis dans El Watan: http://www.elwatan.com/culture/boudjemaa-el-ankis-un-repere-emblematique-majeur-du-patrimoine-musical-chaabi-23-09-2015-304113_113.php Cheikh Mwijo by Chris Silver: http://jewishmorocco.blogspot.fr/2011/01/meeting-legendary-cheikh-mwijo.html