Chronique des Matières Premières

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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus. Diffusion : 6h18, 8h52 (sauf Afrique) et 13h24, heure de Paris.   Retrouvez les sujets traités par cette émiss…

Rfi - Claire Fages


    • May 11, 2025 LATEST EPISODE
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    Le Ghana se prépare à une campagne principale de cacao anticipée

    Play Episode Listen Later May 11, 2025 1:58


    Le deuxième producteur mondial de cacao, le Ghana, réfléchit à revoir son calendrier de commercialisation de fèves cette année. La campagne principale de cacao qui démarre traditionnellement le 1ᵉʳ octobre, pourrait débuter avec deux mois d'avance. La Côte d'Ivoire et le Ghana lancent d'ordinaire leur campagne principale ensemble, le 1ᵉʳ octobre. À cette occasion, les deux pays fixent un prix garanti au producteur, un prix qui est généralement équivalent des deux côtés de la frontière, notamment pour éviter la fraude.Cela fait deux ans que le Ghana prend quelques jours d'avance sur son voisin et lance la saison de commercialisation et de vente des contrats de cacao en septembre. Mais cette année, selon des sources officieuses, la campagne pourrait débuter entre le 1ᵉʳ et le 15 août. Parmi les explications avancées figure le facteur climatique, qui aurait accéléré la maturité des arbres : certains pourraient, par endroits, donner leur récolte principale, la plus importante, dès le mois de juillet. Mais cette modification de calendrier permet aussi techniquement de lancer la commercialisation des fèves et de réajuster les prix payés au planteur. Au Ghana, ceux-ci n'ont pas été revus à la hausse pour la récolte intermédiaire, qui débute en avril.À lire aussiGhana: la production de cacao en forte baisse, la perte de terres agricoles en partie responsableS'aligner sur le prix ivoirien ?Le prix au Ghana est inférieur à 1 900 francs CFA, alors qu'en Côte d'Ivoire, il est, depuis le 1ᵉʳ avril, à 2 200 francs CFA pour un kilo de fèves. Cet écart augmente le risque de fuite du cacao vers la Côte d'Ivoire, même si la récolte intermédiaire ghanéenne, celle du printemps, est traditionnellement beaucoup moins bonne, et plutôt destinée au marché local qu'à l'exportation.Lancer la campagne cet été au Ghana permettrait aux autorités de s'aligner à nouveau sur le prix du géant ivoirien, sachant que la Côte d'Ivoire décidera peut-être d'augmenter son prix deux mois plus tard, à l'approche de la présidentielle.Les deux pays vont-ils continuer à coordonner leur prix comme ils tentaient de le faire depuis quelques années sous l'égide de l'Initiative Cacao Côte d'Ivoire - Ghana ? C'est une des questions que pose le potentiel changement de calendrier ghanéen.Consolider la production ghanéenneAu Ghana, « chaque fève compte » résume un expert. L'année dernière, la production a baissé de plus d'un quart : le pays n'a pas pu honorer ses commandes et a dû piocher dans la récolte de ces derniers mois pour apurer ses anciens contrats.Les défis de la nouvelle direction du Cocobod, l'organe régulateur de la filière, qui a pris ses fonctions en mars sont immenses : lutter contre le swollen shoot, la maladie du cacaoyer, et contre l'orpaillage qui grignote les terres du cacao, mais aussi repenser le mécanisme financier d'achat du cacao aux producteurs, qui a montré ses limites. Les nouveaux dirigeants du Cocobod font face à une dette colossale. L'anticipation de la récolte pourrait faire partie de leur nouvelle stratégie de réforme du secteur ghanéen.À lire aussiQuelles pistes pour lutter contre le «swollen shoot», la maladie redoutable du cacao?

    Les prix du riz continuent à chuter sous l'impulsion des volumes indiens

    Play Episode Listen Later May 8, 2025 1:57


    Le scénario sur le marché du riz se confirme : le retour mi-octobre des exportations indiennes, après des mois de restrictions, a fait considérablement baisser les prix. Ceux qui pariaient en début d'année sur une baisse qui allait se poursuivre, ont eu raison. La baisse n'a pas cessé depuis mi-octobre. Le marché s'est effondré un peu plus en avril, après l'annonce par New Delhi de la levée des dernières restrictions sur le riz brisé. Globalement, les prix ont chuté de 35% par rapport à leur sommet de 2024. La première explication, c'est que l'Inde est partie pour exporter autant qu'en 2022, une année record. Les dernières prévisions font état de 23 millions de tonnes qui pourraient être exportées cette année, voire 24 millions, selon le groupe Olam Agri India cité par l'agence Reuters. L'autre facteur qui explique cette baisse des prix est le niveau très élevé des stocks qui rassure les acheteurs et qui contribue à apaiser le marché. Rien qu'en Inde, les stocks de riz, y compris le riz non décortiqué, dans les entrepôts gouvernementaux s'élevaient à plus de 63 millions de tonnes au 1er avril, c'est près de cinq fois l'objectif fixé par le gouvernement indien de 13,6 millions de tonnes, selon l'agence Reuters.Relance des achats Les stocks grossissent aussi en Thaïlande et au Vietnam, deux exportateurs qui n'arrivent plus à concurrencer les prix bas de l'Inde et exportent donc moins cette année. Au niveau mondial, on a dépassé 200 millions de tonnes de stock, c'est l'équivalent d'environ 38% de la consommation annuelle.Début 2025, de nombreux importateurs hésitaient à passer commande, même après une première baisse des prix. Mais la chute qui s'est poursuivie les a convaincus de relancer leurs achats. Parmi eux, on trouve des pays africains, Sénégal, Bénin, Nigeria, Côte d'Ivoire, mais aussi les Philippines.Stabilisation des prix Ces achats ont certainement contribué à la stabilisation des prix. Ils ont arrêté de chuter depuis fin avril en Inde, au Vietnam et au Pakistan, seuls les prix thaïlandais ont augmenté de près de 5% depuis début avril, en grande partie en raison du raffermissement du bath par rapport au dollar, explique Patricio Mendez del Villar, économiste au Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, et éditeur de la note de conjoncture Osiriz.Cette stabilisation est peut-être aussi due à un creux dans la saison de production asiatique et au fait que la roupie indienne s'est renforcée, ce qui soutient les prix du riz en dollar. Plusieurs acteurs du négoce estiment qu'un prix plancher a peut-être été atteint sans pour autant que l'on assiste à un véritable rebond.Offre mondiale recordCes prix bas pourraient se prolonger plusieurs mois, car fondamentalement, la production mondiale s'annonce bonne et le marché a intégré que l'Indonésie, qui avait acheté 4 millions de tonnes l'année dernière, serait beaucoup moins demandeuse cette année.Le bureau météorologique indien prévoit des pluies de mousson supérieures à la moyenne pour la deuxième année consécutive en 2025, ce qui stimulera la production de cet automne. L'offre mondiale de riz, y compris les stocks, devrait atteindre un niveau record de 543,6 millions de tonnes contre 535,4 millions de tonnes l'année précédente et dépasser de 27% la demande cette année, selon les estimations de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).Les riziculteurs africains en profiteront-ils ?En raison des perspectives de production, l'Association indienne des exportateurs de riz s'attend à ce que les prix fluctuent d'ici à la fin de l'année dans une petite fourchette de 10 dollars autour de 390 dollars la tonne pour le riz brisé à 5%.C'est une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais pas forcément pour les producteurs asiatiques, ni pour les riziculteurs africains, car quand le riz importé est si compétitif, ils ont plus de mal à écouler leurs volumes sur les marchés urbains, et sont moins incités à planter l'année suivante. « Les politiques d'autosuffisance volent en éclats dès que les prix mondiaux baissent », résume Patricio Mendez del Villar.À lire aussiLa baisse des cours du riz ralentit considérablement les achats

    Le coton camerounais sous pression malgré des bons rendements

    Play Episode Listen Later May 7, 2025 2:17


    Les festivités des vingts ans de l'Association des producteurs de coton africain se sont tenues la semaine dernière à Garoua dans le nord du Cameroun, le bassin cotonnier du pays. Le lieu de la célébration n'a pas été choisi au hasard, car le Cameroun est le pays qui présente les meilleurs rendements du continent.  Le rendement du coton camerounais se situe autour de 1 500 kg par hectare, alors qu'il est de moins de 850 kg par hectares au Burkina Faso ou au Togo, par exemple. Selon les acteurs sur place, ces bons résultats s'expliquent par le suivi des itinéraires techniques, c'est-à-dire le respect d'un cahier des charges rigoureux : la bonne préparation du sol, le respect des dates de semis, l'usage des bonnes quantités d'engrais, les doses d'insecticides recommandées ou encore leur ordre d'utilisation. La qualité des semences est aussi mise en avant.Pour en arriver là, il a fallu former les cotonculteurs et les accompagner. Autre spécificité au Cameroun : la sélection des producteurs. Un cultivateur qui ne parvient pas à un minimum de production est exclu du système. La dernière campagne s'annonce décevanteLa campagne 2023-2024 a permis au Cameroun de se hisser au troisième rang des producteurs du continent avec près de 400 000 tonnes de coton graine récolté. La dernière campagne est en train de se terminer et les prévisions mettent en avant une baisse significative de la production. Elle devrait péniblement atteindre les 290 000 tonnes. Plusieurs facteurs expliquent cette production plus faible que la normale : des phénomènes météo extrêmes avec une partie des récoltes inondées, et sur d'autres parties du territoire, une saison sèche qui s'est prolongée. Les attaques de jassides, des insectes ravageurs déjà connus en Afrique de l'Ouest, sont une autre problématique majeure. À cela s'ajoute des délais importants pour l'obtention des agréments des produits phytosanitaires adaptés, ce qui a retardé le traitement du coton. À lire aussiLes producteurs africains de coton subissent les cours mondiaux et le changement climatiqueLes petits producteurs s'endettent Autre spécificité, le Cameroun est le seul pays du continent à ne pas subventionner les engrais. À première vue, il s'agit d'un point positif qui tend à laisser penser que la filière a su être suffisamment efficace et rentable pour ne pas avoir besoin de soutien. Cependant, la réalité est un peu plus complexe. Un fond de roulement permet d'avancer les engrais aux cotonculteurs, un coût soustrait aux producteurs lors de la vente du coton après récolte.En réalité, beaucoup de petits producteurs vivent donc à crédit et cultivent pour rembourser les engrais. Ces dettes sont d'autant plus importantes que les prix des intrants ont grimpé en flèche depuis le début de la guerre en Ukraine. À Garoua, l'ensemble des acteurs de la filière espèrent un geste de la part des autorités. Ces dernières, le recul attendu cette année, mises à l'horizon 2030 sur une production de 600 000 tonnes.À lire aussiL'association des producteurs de coton africains élaborent leur feuille de route à Garoua

    La demande de cobalt en hausse de 11% en 2025

    Play Episode Listen Later May 6, 2025 1:55


    La demande en cobalt pourrait augmenter de plus de 10% cette année. C'est ce que prévoit l'Institut du Cobalt, une organisation qui regroupe l'ensemble des industriels du secteur. Une fois encore les besoins en cobalt sont essentiellement tirés par la fabrication des batteries contenues dans les véhicules électriques. La hausse annoncée de la demande en cobalt est directement liée aux bonnes ventes des véhicules électriques. Cette hausse s'observe au premier trimestre 2025 sur tous les grands marchés : +22% en Europe, +16% aux États-Unis et +36% en Chine, pays qui remporte la palme avec des ventes qui ont décollé au premier trimestre.  Globalement, la demande mondiale en cobalt pourrait être de 227 000 tonnes cette année, selon l'Institut du Cobalt soit 11% de plus que l'année dernière. L'année 2024 avait connu une hausse de « seulement » 4% par rapport à l'année précédente.Un marché toujours amputé de la production congolaiseLe cobalt congolais est interdit d'exportation, depuis fin février, or il représente les deux tiers de l'approvisionnement mondial. La décision a été prise pour quatre mois, mais pourrait être rediscutée d'ici fin mai. Entre-temps, la possibilité de mettre en place des quotas d'exportation a été évoquée, ainsi que d'éventuelles concertations avec l'Indonésie, le deuxième producteur mondial de cobalt, l'idée étant de trouver une manière de gérer la suroffre et de mieux contrôler les prix. La décision de Kinshasa a permis de faire remonter les prix en flèche pendant un mois, ils ont depuis marqué une pause, dans l'attente peut-être de nouvelles annonces.À lire aussiLa RDC suspend les exportations de cobalt pour voir remonter les prixForte baisse des stocks hors de RDC En Afrique, en dehors de la RDC, les stocks de cobalt sont entreposés en Zambie et en Afrique du Sud. Sinon, ils sont essentiellement situés en Chine et en Malaisie, selon le cabinet d'études Project Blue. Fin décembre, ces réserves étaient jugées suffisantes pour répondre à la demande du marché pendant quatre mois environ, mais pas pour faire face à une interdiction beaucoup plus longue.Le gel des exportations congolaises va inévitablement réduire les stocks hors de RDC mais n'empêchera pas une accumulation de cobalt dans le pays, ont relevé les experts de Project Blue dans une de leurs notes d'information. Seul un ralentissement de la production minière et une demande plus importante pourrait influer sur l'excédent mondial et sur les prix du cobalt.À lire aussiLes pays du Golfe, futur hub du raffinage de minerais critiques?

    Les prix du sucre en baisse, aidés par le pétrole et le Brésil

    Play Episode Listen Later May 5, 2025 1:48


    La chute des cours du pétrole entraîne dans son sillage celle des cours de l'éthanol et indirectement celle des cours du sucre : la canne à sucre et la betterave sont aussi des sources de biocarburant et quand les prix du pétrole baissent, les sucreries préfèrent produire du sucre. Le choix est vite fait pour les usines de transformation, surtout celles du Brésil qui ont une flexibilité de production. Cette année, les volumes de canne dédiés au sucre dans le pays pourraient atteindre un niveau record et pourraient encore augmenter l'année prochaine grâce à des investissements qui devraient permettre de produire un jus de canne plus pur et donc de maximiser la transformation en sucre.Si les prix du pétrole brut continuent de baisser, la tendance ne va faire que se renforcer. Plus de sucre sur le marché, cela veut dire des prix qui baissent : ceux du sucre brut sont tombés à moins de 17 cents la livre à la bourse de New York, la semaine dernière. Cela fait plus de trois ans et demi qu'ils n'ont pas été si bas.Des stocks en baisse en Inde et en EuropeL'annonce ces derniers jours d'une production brésilienne moins mauvaise que prévu, même s'il faudra attendre le mois de juin pour consolider la tendance, est aussi un des facteurs de baisse des prix.La récolte de canne devrait rester en deçà de celle de l'année dernière – S&P prévoit 602 millions de canne traitée contre 630 l'année dernière –, « mais l'important, c'est le volume transformé en sucre » dans le pays, explique un expert. C'est ce qui compte pour les marchés et ce qui guide les prix, le Brésil étant le premier exportateur mondial de sucre.La situation actuelle est contrebalancée par des signaux qui pourraient tirer les prix vers le haut. On peut parler des surfaces en baisse en Europe (-8%), mais aussi des stocks : selon la Commission européenne, la campagne commerciale pourrait se terminer avec les réserves les plus basses depuis trois ans, soit 1,9 million de tonnes.À lire aussiLe marché du sucre toujours sous influence brésilienneCampagne déficitaireLes stocks pourraient aussi chuter en Inde en raison d'une baisse de la production pour cause de mauvaise mousson et de surfaces qui ont baissé dans deux États clés, mais aussi de la décision des autorités d'allouer un quota plus important à la fabrication d'éthanol : contrairement au Brésil, les prix du sucre et de l'éthanol sont fixés en Inde et donc moins sensibles au cours du pétrole.Ce « détournement record du sucre vers l'éthanol » en Inde contribue à alimenter le déficit qui se profile, explique Timothé Masson, secrétaire général de l'Association mondiale des planteurs de betteraves et de canne à sucre, dans sa dernière note de marché. Ce déficit est évalué à 3,9 millions de tonnes en 2024/2025 et 1,5 million de tonnes en 2025-2026 par l'agence S&P Global.

    Les pays du Golfe, futur hub du raffinage de minerais critiques?

    Play Episode Listen Later May 4, 2025 2:01


    Les pays du Golfe pourraient-ils s'imposer comme un hub du raffinage des métaux, activité aujourd'hui largement dominée par la Chine? C'est une des questions abordée dans un rapport à paraître de l'Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques (OSFME). Les minerais et les métaux sont avant tout un moyen pour les pays du Golfe de se préparer à l'après-pétrole, rappellent les auteurs du rapport de l'OSFME, mené pour le compte de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées, en partenariat avec Enerdata et Cassini Conseil.La dépendance des recettes publiques de ces États aux hydrocarbures varie, elle est au minimum de 40% pour les Émirats arabes unis et va jusqu'à 80 % pour le Qatar et le Koweït. Dans la perspective d'une demande en pétrole qui pourrait être divisée par quatre entre 2025 et 2050, selon l'Agence internationale de l'Énergie, les pays du Golfe ont commencé à chercher d'autres sources de revenus. Énergies renouvelables, mines et métauxCes dernières années, ils ont développé une batterie de projets et de plans nationaux pour diversifier leur économie avec deux grands axes : les énergies renouvelables et les mines et les métaux, explique Candice Roche, chercheuse en économie prospective à IFPE Énergies nouvelles, la baisse de la consommation d'énergie fossile s'accompagnant d'une montée des besoins en métaux. L'extraction minière est un des piliers de la stratégie saoudienne, mais plus globalement les pays de la région se sont engouffrés dans le secteur du raffinage, de leurs propres ressources quand ils en ont, ou de minerais importés. L'atout commun de ces pays-là est unique : ils disposent d'énergie bon marché pour faire fonctionner des fonderies qui traitent le minerai pour le transformer en métal. Pour le raffinage de lithium, les Émirats ont signé un accord avec un producteur, le Zimbabwe, l'Arabie saoudite raffine, elle, du lithium d'Autriche. Les pays du Golfe disposent aussi de capacité de raffinage de bauxite et sont devenus des producteurs d'aluminium qui comptent sur le marché, explique Frederic Jeannin, chercheur à l'Iris.Grâce à la bauxite qu'ils importent de Guinée, les Émirats, qui sont loin de concurrencer la Chine sur la production d'aluminium primaire, sont devenus les premiers exportateurs d'alliage d'aluminium avec une production et se distinguent par leur production de métal de qualité militaire très prisée par l'industrie américaine de la défense.Production pour le secteur de la défenseLe royaume saoudien fabrique lui un des aluminiums les moins chers du monde grâce à sa propre mine de bauxite. Un atout qui pourrait cependant ne pas durer, en raison du manque de réserves d'eau, explique Fréderic Jeannin. Le recours à plus d'eau de mer dessalée est très énergivore et pourrait réduire l'avantage concurrentiel du pays, voire limiter sa capacité à augmenter sa production, explique le chercheur.L'Arabie saoudite se positionne aussi sur le créneau du titane de qualité aéronautique, produit à partir de minerai importé du Mozambique et d'Australie. Ce titane saoudien a fait l'objet fin avril d'un accord d'approvisionnement pour Airbus, pour un montant de 585 millions d'euros.Aux yeux des Occidentaux, les pays du Golfe peuvent être une alternative intéressante à la Chine qui domine largement l'activité mondiale du raffinage. Ils constituent aussi un levier à actionner : les États-Unis encourageraient les investissements des États du Golfe dans les zones minières trop risquées pour les occidentaux, et dans l'activité de raffinage pour précisément limiter la mainmise de la Chine. Les intérêts en jeu sont différents : là où l'Empire du milieu sécurise ses approvisionnements, via l'achat de mine et la production de métaux, pour servir ses intérêts, les pays du Golfe, eux, jouent avant tout leur diversification et leur positionnement dans le système international. « Ils apparaissent comme une puissance intermédiaire, capable d'investir pour récupérer des métaux et les transformer, avec une position moins menaçante que celle de la Chine, qui n'est pas dans une logique d'approvisionnement collectif », explique un des auteurs du rapport de l'OSFME.

    Par crainte de manquer de cuivre, la Chine relève sa prime à l'achat

    Play Episode Listen Later May 1, 2025 2:04


    La Chine pourrait-elle manquer de cuivre ? C'est en tout cas ce que certains acheteurs semblent craindre. Ils se démènent pour sécuriser leur approvisionnement. Pour s'assurer d'être couverts, les importateurs chinois sont prêts à payer plus cher.  La prime payée par les acheteurs, en plus du prix fixé par les cours, est un bon indicateur de leurs besoins. En Chine, et plus précisément dans le port de Yanshan de Shangaï qui est une des portes d'entrée du cuivre, cette prime est passée de 35 dollars la tonne en février à 94 dollars cette semaine, selon l'agence Bloomberg. Les acheteurs chinois n'ont jamais payé autant depuis fin 2023.La hausse de cette prime illustre une tension sur le marché, alimentée par la baisse des stocks dans les entrepôts : selon les données de la bourse aux métaux de Shangaï, ils auraient chuté de près de 55 000 tonnes en une semaine, soit la plus forte baisse hebdomadaire enregistrée. Pour atteindre 116 800 tonnes la semaine dernière, selon le Financial Times. Selon le journal Mercuria, un négociant en métaux, estime qu'ils pourraient s'épuiser d'ici mi-juin. Concurrence des États-UnisSi les Chinois se démènent pour importer du cuivre, c'est que les États-Unis sont devenus des concurrents inattendus ces derniers mois sur le marché. Les acheteurs américains, mais aussi les traders, ont acheté beaucoup plus de métal rouge qu'en temps normal, par peur d'éventuels droits de douane. Sur la place boursière de New York (COMEX) le cuivre s'est négocié ces dernières semaines jusqu'à 1 600 dollars par tonne de plus que le prix de la bourse de Londres (LME). Cela a logiquement attiré ceux qui avaient du cuivre à vendre.Le niveau des stocks dans les entrepôts de la bourse américaine ont atteint leur plus haut niveau depuis 2018. Ce flux inhabituel de cuivre vers les États-Unis a commencé à inquiéter la Chine, gros consommateur de cuivre. La Chine acheteuse de cuivre et de ferraille Le pays est un des grands acheteurs de cuivre, mais aussi de ferraille de cuivre, qui pourrait, un jour ou l'autre, faire l'objet d'éventuelles taxes américaines. Les Chinois sont sur le qui-vive, car en 2024, ils ont absorbé la moitié de la ferraille que les États-Unis ont exportée, selon l'agence Fastmarkets.Les fêtes du 1er-Mai et les cinq jours de pause qui vont avec en Chine devraient cependant ralentir l'agitation ambiante autour du métal rouge. D'autant que les indicateurs économiques ne sont pas fabuleux dans le pays, notamment ceux du secteur manufacturier qui sont moins bons que prévu.La demande en cuivre pourrait ne pas être si forte que cela finalement, de quoi calmer les esprits si cela se confirme et mettre fin peut-être à la course aux primes chez les grands acheteurs de cuivre du marché.À lire aussiLes taxes Trump font grimper les prix de plusieurs métaux par anticipation

    La Chine lâche du lest sur la taxation de l'éthane américain destiné à son industrie

    Play Episode Listen Later Apr 30, 2025 1:42


    La Chine fait une exception pour l'éthane américain. Pékin aurait discrètement levé les droits de douane de 125 % imposés début avril sur les importations d'éthane en provenance des États-Unis. Une décision non encore officialisée, mais confirmée par plusieurs sources industrielles. Elle vise à soulager les entreprises chinoises de la pétrochimie. La Chine dépend fortement de l'éthane pour produire de l'éthylène, un composant de base dans la fabrication de plastiques, de solvants, de caoutchouc synthétique, mais aussi de textiles techniques, de composants électroniques ou d'emballages alimentaires. Autrement dit : une molécule au cœur de nombreux secteurs clés de l'économie chinoise.Dans sa stratégie de montée en gamme, Pékin mise sur une pétrochimie plus performante, capable de produire à moindre coût et avec un meilleur rendement. Ce gaz est donc devenu un enjeu stratégique majeur.Meilleur rendementL'éthane permet une production plus propre, plus efficace et plus rentable que d'autres matières premières comme le naphta ou le charbon, encore très utilisés dans l'industrie. Pour les entreprises privées chinoises, l'éthane américain représente un levier de compétitivité, à l'heure où Pékin veut renforcer son autonomie industrielle.Problème : la Chine ne dispose pas de gisements d'éthane suffisants, et les alternatives – comme le propane – sont plus chères ou moins performantes. Résultat : une dépendance presque totale aux États-Unis, aujourd'hui seul fournisseur à grande échelle.Ces dernières années, Pékin a massivement investi dans des infrastructures dédiées : des usines dernier cri, conçues pour fonctionner uniquement à l'éthane importé. Des groupes comme Wanhua Chemical ou Satellite Chemical ont bâti leur modèle sur cet approvisionnement. La capacité issue de l'éthane importé dépasse désormais 4 millions de tonnes par an.Enjeu géopolitiqueEn 2025, la Chine a déjà importé plus de 1,3 million de tonnes d'éthane, exclusivement des États-Unis. Une rupture d'approvisionnement paralyserait une partie de l'appareil industriel, et fragiliserait les ambitions chinoises dans les matériaux de haute valeur ajoutée.L'enjeu est aussi géopolitique : même en pleine guerre commerciale, certaines ressources restent trop stratégiques pour être coupées. D'où cette levée discrète des droits de douane de 125 %. Un geste tactique, alors que les tensions persistent sur d'autres fronts, comme les semi-conducteurs, les terres rares… ou Taïwan.À lire aussiDroits de douane: Pékin contredit Trump et assure ne pas mener de négociations avec les États-Unis

    La chute des prix du pétrole met à l'épreuve la stratégie de la Maison Blanche

    Play Episode Listen Later Apr 29, 2025 1:55


    Produire plus de pétrole n'est pas un problème climatique pour le président américain, mais un moyen de faire baisser les prix à la pompe. Une politique résumée par le slogan « Drill Baby Drill ». Mission réussie : les prix du brut ont chuté à leur plus bas niveau en quatre ans. À vouloir satisfaire ses électeurs, Donald Trump court cependant le risque de se mettre à dos l'industrie pétrolière et rend déjà service paradoxalement à la Chine.  En encourageant la production d'hydrocarbures, le président américain s'est positionné en allié des majors pétrolières qui sont implantées aux États-Unis, mais la baisse des prix qu'il alimente avec cette politique – qui s'explique aussi par la décision de l'OPEP+ de mettre fin progressivement à ses coupes de production à partir du mois de mai – pèse aussi sur les résultats financiers des entreprises.La société britannique BP, déjà en difficulté, vient d'annoncer un bénéfice divisé par trois au premier trimestre 2025. Parmi les raisons invoquées, la volatilité des marchés. Chevron, ExxonMobil, Shell ou encore TotalEnergies traversent, elles aussi, une zone de turbulence économique et pourraient, selon plusieurs analystes, être tentées de repenser leurs investissements. Inquiétude dans le secteur du schisteCe pétrole extrait des couches de schiste du sous-sol américain a un coût de production plus élevé et la baisse des recettes entame encore plus la rentabilité des exploitations. Pour réduire leurs dépenses, plusieurs opérateurs ont ralenti leur activité de forage comme ils avaient déjà été contraints de le faire pendant la pandémie en 2020. Si les prix ne se redressent pas dans les prochains mois, un avenir dévastateur se prépare pour le secteur du schiste, préviennent déjà des producteurs. Le scénario est écrit, expliquent-ils au Financial Times : à moins de 60 dollars, les sociétés qui réaliseront des bénéfices seront de moins en moins nombreuses et, avec un pétrole sous la barre des 50 dollars, la moitié des entreprises pourraient disparaître au profit des plus puissantes d'entre elles et la production baisser à court ou moyen terme.La baisse des prix profite à la Chine, 1ᵉʳ acheteur mondialLa stratégie de Donald Trump rend paradoxalement service à la Chine, son premier ennemi sur le front commercial. La Chine est le premier importateur mondial de brut et remplit ses stocks dès qu'ils sont bas, et dès que les prix sont favorables. Qu'importe presque le niveau de la demande, la Chine a une politique d'achat stratégique, ouverte à toutes les origines, que le pétrole soit russe, iranien ou vénézuélien.Au mois de mars, ses importations ont bondi et s'accélèrent encore en avril. En ce moment, le pays importe environ 11 millions de barils par jour. Cela fait 18 mois que l'Empire du Milieu n'a pas tenu un tel rythme. Certaines raffineries auraient même repoussé leur maintenance annuelle pour continuer à produire de l'essence, du diesel et du carburant pour l'aviation. La cadence finira par ralentir une fois que les stocks seront reconstitués, mais ce ne sera peut-être pas avant le second semestre, selon le Financial Times.

    Même plus chère, la pistache séduit toujours plus de consommateurs

    Play Episode Listen Later Apr 28, 2025 2:14


    On la consomme à l'apéritif, dans des pâtisseries, les barres énergétiques et en cuisine, la pistache a de plus en plus la côte dans le monde. Ses prix ont augmenté de plus de 25% en un an et comme souvent, c'est un déséquilibre entre l'offre et la demande qui a poussé les prix vers le haut. Premier facteur de hausse des prix, une offre plus limitée pour cette saison commerciale chez le premier fournisseur mondial de pistaches, les États-Unis. La culture de la pistache, comme tant d'autres, donne une bonne récolte une année sur deux. Et 2024 correspondait précisément à une année creuse pour les arbres américains qui ont vu leur production baisser d'un quart – soit 503 000 tonnes en 2024 –, explique Jose Gutierrez, analyste de marché chez S&P Global.En face, l'appétit pour le petit fruit sec à coque n'a pas ralenti, au contraire. Depuis plusieurs années, on grignote plus d'en cas, de pâte à tartiner et de confiseries à base de pistaches. L'engouement pour le chocolat Dubaï, une tablette fourrée à la pâte de pistache, qui a enflammé TikTok est l'illustration même de cette passion grandissante pour le fruit sec à la couleur verte si caractéristique.Demande en hausse en Asie et au Moyen-Orient. La consommation augmente en particulier en Asie, grâce à un pouvoir d'achat de la classe moyenne en hausse, notamment en Inde, en Chine, et en Thaïlande. Au Moyen-Orient, la pistache est depuis longtemps utilisée par l'industrie et la pâtisserie traditionnelle, mais la demande continue de grimper, c'est le cas en Turquie et aux Émirats arabes unis pour ne citer que ces deux marchés.Pour cette campagne, qui a débuté en octobre dernier et qui doit prendre fin en septembre, la demande devrait augmenter de 6% cette année, selon les chiffres du ministère américain de l'Agriculture (USDA). Mais elle est toujours fortement liée à l'appétit de la Chine, le premier acheteur.La Turquie, un producteur qui monteCes dernières années, la récolte de pistache n'a pas cessé de grandir en Turquie. Le pays s'impose peu à peu le deuxième producteur mondial, place qui était occupée par l'Iran jusque-là, explique l'analyste de S&P Global. La spécificité, c'est que la production turque a toujours été majoritairement consacrée au marché local. Avec la hausse des prix, les producteurs turcs pourraient être tentés d'exporter plus, notamment sur le marché chinois. Mais ce scénario dépendra de l'évolution des prix, qui est elle-même très liée au maintien ou non des tarifs douaniers de rétorsion, imposés par Pékin sur les produits américains. D'autant que les États-Unis devraient voir leur production remonter cette année : l'Association américaine des producteurs de pistache prévoit une récolte d'environ 700 000 à 750 000 tonnes. Si la guerre commerciale persiste entre Pékin et Washington la pistache pourrait coûter plus cher en Chine à court terme, en raison des taxes. À plus long terme, les stocks pourraient augmenter aux États-Unis, ce qui sera là un facteur de baisse.

    Les prix bas du lithium pèse toujours sur l'essor des projets miniers

    Play Episode Listen Later Apr 27, 2025 1:41


    La société Atlantic Lithium qui opère au Ghana demande des concessions fiscales aux autorités en raison de l'évolution du marché ces deux dernières années. À l'instar de la société australienne, tous les investisseurs pâtissent de l'offre excédentaire qui a fait s'effondrer les prix de ce métal clé des batteries électriques depuis plus de deux ans. Ceux qui misent sur le continent africain ne sont pas épargnés. Comme l'opérateur australien présent au Ghana avec le projet Ewoyaa, tous les investisseurs avaient tablé sur un boom de la demande en lithium pour alimenter la transition énergétique et accompagner le développement des véhicules électriques. Mais rares sont ceux qui ne déchantent pas : depuis leur pic fin 2022, les prix ont chuté de plus de 80%. Ils ont atteint en avril un plus bas depuis quatre ans. Selon les projets, l'impact se ressent sur le calendrier de mise en production, voire sur la viabilité économique ou, sur les recettes, pour les mines déjà en activité.Reprise des ventes de véhicules en ChineLes ventes de véhicules électriques ont augmenté de 40% en Chine en un an, selon la China Passenger Car Association. Cela a joué sur la demande en lithium. Entre 2023 et 2024, elle a augmenté de près de 30%, selon les services géologiques américains (USGS) – soit 220 000 tonnes contre 170 000 tonnes en 2023.L'offre minière a cependant encore été supérieure aux besoins en 2024 et cela ne devrait pas changer cette année, selon les analystes du cabinet CRU Group cité par l'agence Bloomberg, même si plusieurs mines en activité ont réduit leur capacité de production depuis 2023 d'environ 200 000 tonnes pour tenter de redresser les cours.Le lithium attire toujoursLes difficultés sont les mêmes pour tous les investisseurs, et plusieurs projets dans le monde ont été retardés ou annulés l'année dernière, selon les données de l'USGS. L'année dernière, à titre d'exemple, le chinois Ganfeng, qui développe la mine de Goulamina au Mali, avait annoncé sa volonté de revoir certains de ses investissements sans spécifier lesquels. Mais le lithium attire toujours. L'opérateur chinois Zijin Mining Group a annoncé en début d'année son intention de produire d'ici un an du lithium en République démocratique du Congo même si ce calendrier pourrait être remis en cause en raison d'un litige sur la licence d'exploration entre la société publique congolaise en co-entreprise avec Zijin et l'australien AVZ Minerals. Le Zimbabwe, pays qui figure dans le top 5 des producteurs de lithium au niveau mondial, n'a pas levé le pied, au contraire, ses capacités de production ont augmenté l'année dernière.

    La baisse des prix du cacao a changé la manière d'acheter des industriels

    Play Episode Listen Later Apr 24, 2025 1:43


    Les fabricants de chocolat qui achètent par anticipation ont levé le pied et préfèrent acheter ce dont ils ont besoin mois après mois. Jamais depuis vingt ans le nombre de contrats à terme sur le cacao n'a été si bas. Un changement de comportement qui a été alimenté par la baisse des cours au premier trimestre, mais qui s'explique aussi par des raisons purement financières.  Les contrats à terme permettent aux fabricants de chocolat d'être moins vulnérables. Ils achètent généralement plusieurs mois à l'avance leurs sacs de fèves à un prix fixé pour se prémunir des fortes variations et d'une éventuelle flambée des cours.Cette évolution des modalités d'achat s'explique par plusieurs raisons. Certains industriels auraient parié sur la baisse des cours et auraient préféré attendre pour sécuriser leurs achats à un prix plus bas, selon des experts cités par le Financial Times. Plusieurs d'entre ont reconnu privilégier des achats ponctuels, pour répondre à leur besoin immédiat.Reflet d'une réalité financièreD'autres industriels ont arrêté de sécuriser leur approvisionnement pour des raisons financières, soutient un représentant d'une multinationale basé en Côte d'Ivoire. Car acheter par anticipation à un coût : les acheteurs doivent se couvrir auprès des places boursières de Londres et de New York, qui proposent des contrats à terme sur le cacao.Plus les variations de cours sont grandes, plus les montants déposés en garantie sont importants. « Cela peut représenter des centaines de millions de dollars », assure notre interlocuteur. Résultat, à un moment donné, les acheteurs n'ont plus la capacité de financer ces coûts.Retour à la hausse des prix ?Le pari à la baisse des prix que certains acheteurs ont fait ces derniers mois pourrait bientôt ne plus se justifier. « La baisse était essentiellement alimentée par une récolte finalement meilleure que prévue en Afrique de l'Ouest et les annonces de Donald Trump sur l'instauration de droits de douane, depuis mises en pause », explique un expert.Or la récolte intermédiaire a été marquée jusque-là par un climat très chaud et très sec, et si les conditions climatiques ne s'améliorent pas, elles pourraient avoir un impact sur la prochaine grande récolte. L'approche de la présidentielle ivoirienne pourrait aussi être un facteur de tension du marché. Il n'est donc pas exclu que les cours qui sont repartis à la hausse depuis dix jours continuent de remonter. Si tel était le cas, on pourrait assister à une reprise des achats à terme, « à condition que les pays d'origine du cacao, à commencer par la Côte d'Ivoire, acceptent de vendre plus de volumes par anticipation », relève un analyste de la filière. Or, après une mauvaise récolte l'année dernière, les pays producteurs d'Afrique de l'Ouest se montrent prudents et limitent pour l'instant leur vente par peur de ne pas pouvoir honorer les volumes pré-vendus. À écouter aussiSur les pistes du trafic de cacao

    L'avocat kényan en mauvaise posture face à la vague péruvienne

    Play Episode Listen Later Apr 23, 2025 1:56


    À cette saison de l'année, les avocats kényans prennent traditionnellement le relais de la production méditerranéenne, sur le marché européen. Mais depuis deux ans, la crise en mer Rouge pèse sur la logistique. La campagne qui débute s'annonce encore plus compliquée que la précédente pour le Kenya. La crise en mer Rouge oblige, depuis l'année dernière, les exportateurs kényans à contourner le cap de Bonne-Espérance. Il faut 32 jours au moins pour que les cartons d'avocats arrivent en Europe, explique l'exportateur Konza Tropicals Limited au média Freshplaza, ce qui pèse sur la qualité des fruits.L'année dernière, les avocats kényans ont quand même réussi à se frayer un chemin et à occuper la fenêtre de tir qui est à la leur sur le marché européen. C'est-à-dire entre la fin de la saison des pays méditerranéens et le début de celle du Pérou. Mais la production péruvienne qui arrive s'annonce record, contrairement à 2024. « Le potentiel export péruvien pour la campagne 2025 serait de 690 000 tonnes, soit une progression de 37 % par rapport à la saison dernière et de 32 % par rapport à la moyenne quadriennale », selon le numéro 298 de la revue Fruitrop. L'horizon, qui était plutôt dégagé l'année dernière pour le Kenya, s'annonce donc plus compliqué cette année.L'avocat péruvien chasse celui du KenyaL'effacement de l'origine kényane que l'on constate début juin en général sur étals s'annonce d'autant plus marqué que les quantités qui arrivent du Pérou sont grandes. L'avocat péruvien est difficile à concurrencer, il est aussi beaucoup plus standard, car il a poussé dans des vergers plus modernes et plus productifs : son prix est plus compétitif.Chaque année, « à partir de la 22e ou 23e semaine de l'année, c'est-à-dire fin mai ou début juin, quand la vague péruvienne arrive, les cours s'effondrent », explique Eric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). À titre d'exemple, un carton de quatre kilos, vendu par un importateur européen à ses distributeurs à 12 euros mi-mai, se vend jusqu'à moitié prix un mois plus tard. Le Kenya mise sur d'autres débouchésDans ce contexte difficile, les exportateurs kényans essaient de diversifier les débouchés, et renforcent leur présence en Asie et dans les pays du Golfe, mais la demande ne vaut pas celle des pays européens.L'autre débouché qui a le vent en poupe, et qui est porté par une demande des États-Unis qui cherchent à diversifier leur approvisionnement en huile d'avocat, c'est la transformation. Même si c'est un « pis-aller » selon un de nos interlocuteurs, au vu des prix bas proposés par les transformateurs. Mais cette filière a le mérite d'écouler la production qui n'a pas la qualité requise pour être exportée en frais et de créer une chaîne de valeur locale.En un an, on compte une dizaine de projets d'huileries supplémentaires, plusieurs d'entre elles sont entrées en activité et s'ajoutent à la vingtaine d'unités d'extraction déjà existantes au Kenya.

    La guerre commerciale, nouveau moteur des exportations brésiliennes de viande

    Play Episode Listen Later Apr 22, 2025 1:58


    La guerre commerciale initiée par Donald Trump ne fait pas que des victimes. Elle pourrait profiter aux grands exportateurs sud-américains de matières premières et notamment au Brésil, géant mondial de l'agriculture et de l'élevage. Le Brésil est devenu ces dernières années une gigantesque ferme à ciel ouvert qui s'illustre par sa production de céréales et d'oléagineux, mais aussi de viande, de bœuf en particulier. Ces cinq dernières années, le pays a aussi développé sa production de porc et compte parmi les cinq plus grands producteurs.L'année dernière, le Brésil a exporté 25 % de viande en plus, selon les données compilées par l'Abiec, qui représente les entreprises du secteur. Les tensions entre la Chine et les États-Unis ne devraient qu'augmenter un peu plus son poids sur le marché mondial : comme en agriculture, dans le secteur de la viande, le Brésil a la capacité d'augmenter ses volumes et offre aussi surtout des prix très compétitifs.  Le Brésil, partenaire majeur de la ChineLa moitié des exportations de bœuf brésilien partent aujourd'hui en Chine, et dans l'autre sens, le bœuf brésilien représente aussi la moitié des importations chinoises. Le géant d'Amérique latine pourrait donc répondre demain à une demande plus importante de la Chine en cas de ralentissement de ses achats de viande aux États-Unis. Il y a cependant une inconnue et pas la moindre, c'est l'évolution de la demande chinoise. Le pays a baissé ses importations de porc, mais a augmenté celles de bœuf et a donc toujours d'importants besoins. Mais Pékin a lancé une enquête sur les importations de viande bovine pour voir à quel point elles nuisent au secteur national. Les achats chinois à venir peuvent à tout moment être contraints pour des raisons politiques. De nouveaux acheteurs de viande brésilienneLe Brésil a conscience qu'il doit en parallèle diversifier son panel d'acheteurs. Lors de sa récente visite, au Vietnam fin mars, le président Lula a conclu un accord avec les autorités sur le commerce de viande brésilienne. Le Brésil chercherait aussi à séduire le Japon et la Corée du Sud, acheteurs traditionnels de viande américaine, qui pourraient avoir besoin de fournisseurs alternatifs.Le deuxième acheteur de viande brésilienne, après la Chine, reste pour l'instant les États-Unis, selon l'agence Bloomberg. Depuis 2023, les importations américaines de bœuf sont en effet supérieures aux exportations, rappelle Jean-Paul Simier, économiste de la filière viande.À lire aussiLe boom agricole du Brésil met à l'épreuve ses capacités logistiques

    La Chine limite drastiquement ses importations de blé et de gaz américain

    Play Episode Listen Later Apr 21, 2025 1:55


    Les derniers chiffres douaniers chinois montrent un effondrement des importations de certaines matières premières américaines au mois de mars. Les plus touchées sont le blé et le gaz naturel liquéfié. Les chiffres montrent des achats de blé américain presque insignifiants au mois de mars, alors que la Chine a acheté l'année dernière plus de 15 % de son blé aux États-Unis. La tendance est la même pour le gaz naturel liquéfié. L'Empire du Milieu n'a quasiment rien acheté aux États-Unis le mois dernier. Ses commandes avaient déjà diminué en janvier et en février.Résultat, la Chine a vu ses importations de gaz américain chuter de 70 % au premier trimestre. Pendant le premier mandat de Donald Trump, la Chine n'avait pas reçu de cargaisons de GNL durant 400 jours. Impossible de dire à ce stade si la baisse des achats est partie pour durer, à nouveau, mais la Chine a déjà augmenté ses commandes faites au Qatar et à l'Indonésie. Elle aurait aussi privilégié un peu plus le recours au charbon et aux énergies renouvelables, selon une analyste des marchés énergétiques de Bloomberg.Une baisse à interpréter avec prudenceCes chiffres sont ceux du mois de mars, les droits de douane chinois, pris en rétorsion aux taxes américaines, n'étaient alors que de 10 à 15 % sur les produits énergétiques et sur les produits agricoles. Pour voir si le phénomène s'amplifie et s'il y a une véritable corrélation entre les taxes et les volumes importés, il faut attendre les prochains mois. D'autant que les taxes chinoises sur les produits américains concernés sont désormais supérieures à 100 %.La question se pose en particulier pour le blé, car pour l'instant, le lien n'est pas évident. Il n'y en a même aucun, selon Arthur Portier, consultant pour Argus Media France. La Chine a en effet beaucoup importé ces trois dernières années et ses stocks sont suffisamment élevés pour qu'elle achète moins. De fait, la Chine achète également moins de blé à ses autres fournisseurs habituels. Il faudra attendre les prochains mois pour savoir aussi si la chute des importations de coton et de maïs au mois de mars s'inscrit dans la durée et reflète un véritable changement du circuit d'approvisionnement chinois.Exceptions pour le soja et le pétroleLa Chine continue en revanche de maintenir des niveaux d'importation élevés pour le pétrole américain et le soja notamment. Les importations chinoises de cet oléagineux américain ont augmenté de 12 % au mois de mars par rapport à l'année dernière. Elles reflètent selon les analystes des achats d'importateurs stressés en fin d'année 2024.Selon les calculs de l'agence Reuters, la part de marché du soja américain en Chine était au premier trimestre encore de 68 %  contre 26 % pour celui du Brésil. Le soja brésilien devrait bientôt reprendre le dessus, la récolte sud-américaine étant disponible en Chine, à partir du printemps. À lire aussiGuerre commerciale: Pékin hausse le ton contre les pays qui négocient avec Washington

    Côte d'Ivoire: bilan positif pour la campagne de commercialisation de la noix de cajou

    Play Episode Listen Later Apr 20, 2025 1:45


    En Côte d'Ivoire, premier producteur mondial d'anacarde, les acteurs de cette filière tirent un bilan positif à mi-parcours de la campagne de commercialisation. Sur les 1,150 million de tonnes de noix brutes produites cette année, restent 250 000 tonnes à écouler sur les marchés. Priorité aux transformateurs locauxPremier signe positif : dès le début de la campagne en janvier, le prix bord champ de la noix brute de cajou a été rehaussé : il est passé de 275 à 425 FCFA/kg. De quoi valoriser les paysans qui, cette année, ont vu leur production augmenter de 20 %. Selon les projections du ministère de l'Agriculture de Côte d'Ivoire, la production devrait s'établir à un peu plus d'un million de tonnes de noix brute. 900 000 tonnes ont déjà été achetées auprès des producteurs.Par ailleurs, du 18 janvier au 15 mars, le marché a été ouvert en priorité aux transformateurs locaux. « Cela nous a permis d'avoir accès à une noix de bonne qualité et d'éviter la concurrence avec les exportateurs internationaux », commente un entrepreneur. En tout, 36 usines en activité ont pu être approvisionnées. Elles ont pu absorber près de 600 000 tonnes de noix brute.L'impact des tarifs douaniers américainsSeule ombre au tableau, les nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis, révisés à la hausse et que Washington a temporairement suspendu. « Les opérateurs au Vietnam [taxés à près de 47 %, NDLR] sont inquiets, cela a ralenti les choses », affirme Kobénan Kouassi Adjoumani, le ministre ivoirien de l'Agriculture. En clair, il y a moins d'engouement autour des ventes.  Car une grosse partie de la production est achetée par le Vietnam, qui exporte ensuite l'amande de cajou vers les États-Unis. Face à la retenue des acheteurs, locaux, comme internationaux, les producteurs bradent leur noix brute. « La situation est bloquée », peste un producteur, qui regrette le non-respect des prix officiels, ces deux dernières semaines. « Des solutions vont bientôt être prises », assure le ministre ivoirien de l'Agriculture, qui demande aux paysans d'être patients. De son côté, pour faire respecter le prix plancher, le Conseil Coton Anacarde organise des ventes groupées dans les zones dans lesquelles les acheteurs se font rares.  À lire aussiLa Côte d'Ivoire cherche à doper la transformation locale de noix de cajou

    Métaux critiques: Pékin accentue la pression sur Washington

    Play Episode Listen Later Apr 18, 2025 1:38


    Alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine s'intensifient, la Chine tire parti de sa domination dans le domaine des terres rares en ajoutant sept éléments clés à sa liste de contrôle des exportations. Ces métaux sont essentiels pour les technologies de pointe à usage civil et militaire, notamment les avions de chasse, les smartphones, les équipements médicaux, les éoliennes et les réacteurs nucléaires.  Bien que les terres rares ne soient pas rares sur le plan géologique, Pékin contrôle la majeure partie de la capacité mondiale de raffinage, ce qui lui confère un avantage considérable, car les États-Unis ne disposent pratiquement d'aucune capacité de traitement de ces métaux. Washington importe par exemple plus de 90 % de son yttrium et d'autres composés de terres rares de Chine.Dans ce contexte, Pékin vient de renforcer ses restrictions à l'exportation sur sept de ces métaux critiques, indispensables à de nombreuses technologies avancées, civiles comme militaires. Sept éléments rares essentielsParmi eux, le terbium, utilisé dans la fabrication d'aimants ultra-résistants, présents dans les missiles, les avions de chasse ou encore les sous-marins. Il y a aussi l'yttrium, utilisé dans les lasers médicaux, les traitements contre le cancer ou encore les matériaux supraconducteurs.Le dysprosium joue, lui, un rôle central dans la transition énergétique. On le retrouve dans les moteurs de véhicules électriques, les éoliennes ou encore les barres de contrôle des réacteurs nucléaires. À cela s'ajoutent le gadolinium, qu'on utilise en imagerie médicale et dans le nucléaire, le lutétium, un catalyseur dans le raffinage du pétrole, le samarium, présent dans les aimants militaires, et le scandium, prisé pour sa légèreté et sa résistance dans l'aéronautique.À lire aussiLa Chine, acteur clé de la transition énergétique mondiale avec ses importantes réserves de lithiumAlternatives limitéesCes éléments forment l'épine dorsale de nombreuses technologies de pointe. Et leur particularité, c'est qu'ils sont très difficiles à remplacer. Les alternatives sont limitées, coûteuses, souvent moins performantes.En épargnant, pour l'instant, certains éléments rares essentiels à l'énergie verte, la Chine ménage les apparences. Mais le signal est clair : elle pourrait le faire.Ce n'est pas un simple choix commercial. C'est une démonstration de force géopolitique qui révèle à quel point l'économie mondiale dépend de Pékin pour des matières premières essentielles. L'impact réel pourrait se faire sentir dans les mois ou les années à venir, mais la course aux alternatives a déjà commencé.

    Au Sénégal, l'État prend des mesures pour encourager la filière cajou

    Play Episode Listen Later Apr 16, 2025 1:46


    Après une année difficile pour la filière cajou, le gouvernement sénégalais annonce une série de mesures pour encourager la transformation de l'anacarde, éviter que toute la production ne parte à l'export et ainsi donner une chance à la filière de croître. Explications. Les défenseurs de la filière cajou ont-ils été entendus ? La campagne, qui démarre fin avril, s'ouvre en tout cas sous de meilleurs auspices au Sénégal, après une année 2024 marquée par une mauvaise récolte : jusqu'à 70% de cajou en moins en raison de fortes chaleurs et d'une flambée des prix, liée à la petite quantité d'anacardes récoltées. L'État a décidé de prendre des mesures.D'abord : obliger les exportateurs à obtenir un agrément auprès des autorités. L'objectif est d'avoir une traçabilité de ces acteurs qui viennent principalement d'Inde et du Vietnam, respectivement les deux premiers producteurs de noix de cajou au monde, et régulariser ainsi le marché de l'exportation.À lire aussiSénégal: les transformateurs de noix de cajou appellent l'État à l'aideUne taxe à l'export de 32 francs CFA le kgAutre mesure : taxer les exportations de cajou à hauteur de 32 francs CFA par kilo de noix brut exporté. Les opérateurs de la filière réclament, depuis longtemps, cette taxe pour encourager la transformation de l'anacarde et éviter que tout ne soit exporté à l'état brut. L'argent récolté doit ainsi servir à accompagner le développement de la filière et financer aussi la prime à la transformation : 150 francs CFA seront versés pour chaque kilo d'anacarde transformé et exporté.La transformation, maillon faible de la filière cajouLa transformation est le maillon faible de la filière cajou au Sénégal. Avec environ 2 000 tonnes de noix de cajou brute transformées chaque année, le secteur ne représente que 3% de la production nationale. Mais il ne demande qu'à croître, affirment les défenseurs de la cajou, qui espèrent faire monter la transformation à 10% d'ici à 2027, ce qui permettrait de créer des emplois cruciaux pour le pays. Pour l'heure, les onze unités de transformation du pays emploient 3 050 personnes.Enfin, dernière mesure : sécuriser un stock de 6 000 tonnes de cajou destinées aux entreprises sénégalaises de transformation. Du côté des opérateurs, c'est la satisfaction. Ne reste plus qu'à espérer que les récoltes, cette année, seront au rendez-vous.À lire aussiAu Sénégal, la transformation de la noix de cajou en difficulté

    L'Australie renforce sa position de fournisseur de terres rares

    Play Episode Listen Later Apr 15, 2025 1:47


    Les restrictions chinoises à l'exportation de plusieurs terres rares, des minerais indispensables aux véhicules électriques, à l'électronique de pointe, ou encore aux aimants, ont fait grimper les actions de plusieurs compagnies minières australiennes qui comptent bien profiter des perturbations du commerce mondial de terres rares. Le pays se positionne depuis plus de dix ans comme un fournisseur clé de métaux, et notamment de terres rares. Il en est même devenu un producteur majeur. En 2022, le pays était classé sixième pour ses réserves, selon une note de la direction générale du Trésor.Cela n'a pas échappé aux investisseurs qui soutiennent les grands noms du pays qui exploitent déjà ces minerais, tels que Lynas Rare Earths, Northern Minerals et Arafura Rare Earths, comme l'explique le Financial Times. Les restrictions chinoises à l'exportation annoncées ces derniers jours ont ouvert une brèche dans ce marché très fermé. Les acteurs australiens du secteur entendent bien en profiter. Certains comme Lynas assurent même être idéalement positionnés.Le défi du raffinageLe traitement de certaines terres rares australiennes dites légères se développe à l'étranger. La principale compagnie du secteur, Lynas, a ainsi bénéficié de fonds japonais, pour investir en Malaisie et purifier sa production australienne. Cette même société est aussi soutenue par le ministère américain de la Défense et construit actuellement la première usine de raffinage de terres rares lourdes (dyprosium, terbium) en dehors de Chine. Sur le sol australien, un autre opérateur minier, Iluka Resources, pourrait raffiner des terres rares lourdes à l'horizon 2027.Raffiner cette famille de terres rares, hors de Chine, est plus que stratégique : ces minerais sont essentiels pour fabriquer des aimants capables de résister à de très hautes températures. Des aimants utilisés notamment dans le secteur de la défense. La Chine toujours en situation de quasi-monopoleSi la Chine produit environ 60% des terres rares de la planète, sa domination s'exerce surtout par le raffinage, puisque 90% des terres rares, toutes catégories confondues, sont traitées dans le pays.Les trois grammes de terres rares de votre smartphone, les deux ou trois kilos de votre véhicule électrique ou les centaines de kilos que l'on trouve dans une éolienne – selon des calculs du Bureau de recherche géologique et minière – ont en majorité transité à un moment par la Chine, même s'ils ont été extraits ailleurs.

    Taxes sur les engrais russes: l'Union européenne toujours sous pression

    Play Episode Listen Later Apr 14, 2025 2:02


    Les engrais russes seront-ils taxés à partir du mois de juillet ? C'est le projet de l'Union européenne qui cherche à priver la Russie d'une de ses mannes financières. Le processus règlementaire continue à Bruxelles avec un prochain rendez-vous au mois de mai. Cela fait des mois que le sujet alimente les conversations au niveau européen, mais ce n'est qu'en janvier, qu'un projet écrit a été présenté par la commission. Il a été approuvé mi-mars par les États-membres et la rapporteuse du texte l'a présenté la semaine dernière aux groupes parlementaires qui ont déposé des amendements dans la foulée.Le prochain vote est attendu mi-mai. En attendant, le lobbying des producteurs d'engrais et des agriculteurs qui défendent chacun des intérêts, diamétralement opposés, continue.L'année dernière, un quart des besoins européens en engrais ont été fournis par la Russie, soit 6,2 millions de tonnes l'année dernière. En l'état actuel du texte, l'Union européenne souhaiterait limiter l'entrée des engrais russes dès juillet, de manière progressive via des taxes qui augmenteront pendant trois ans.Quelles alternatives aux engrais russes ?L'Union européenne espère augmenter la production des 27 pour compenser ce qu'elle n'importera plus de Russie. Mais cette ambition relève du défi. Car la filière européenne de production des engrais accumule les problèmes structurels, pour reprendre une note du cabinet Global Sovereign Advisory (GSA). Avec notamment une règlementation de plus en plus dure en matière d'émissions de CO2, en plus de devoir faire face à un coût du gaz beaucoup plus élevé qu'ailleurs. Résultat, l'excès de production n'est pas d'actualité, au contraire des usines ont fermé ou ont suspendu leur activité. 20 à 30 % de la capacité européenne de production d'ammoniac était par exemple à l'arrêt en ce début 2025, comme le rappelle une note publiée récemment par GSA.Diversifier l'approvisionnement européenL'Europe devra aussi continuer à importer, et à augmenter la part de ses fournisseurs non russes. Le défi sera aussi le prix, car les tarifs pratiqués par la Russie, qui dispose de quantité de gaz à domicile, sont ultra-compétitifs. Dans ce contexte, les agriculteurs européens ne sont pas rassurés, et demandent un délai d'un an à la commission européenne pour ne pas se retrouver pris au piège. Ils plaident entre autres pour une levée rapide des taxes douanières sur les engrais du Maroc, des États-Unis, ou encore de Trinité-et-Tobago.Une production russe malgré tout en hausseLes producteurs russes s'inquiètent eux de voir ce marché se fermer, et soutiennent le report d'un an demandé par les agriculteurs. Mais les engrais russes trouveront toujours preneurs, assure un négociant. « Ils prendront la place d'autres origines, qui remplaceront en échange les engrais russes en Europe, comme un grand jeu de chaises musicales ». La Russie aurait déjà commencé à reporter une partie de ses exportations vers l'Inde, et le Brésil. Tout en maintenant un niveau élevé de vente à la Chine, et une part à peu près constante d'engrais vendus aux États-Unis.Comme un pied de nez aux européens, la Russie entend même conforter cette année son statut de premier exportateur mondial d'engrais. Selon la note de GSA, elle prévoit d'augmenter sa production de 3 % et ses exportations de 5 % en 2025, après une année 2024 déjà record. Une ambition qui s'appuie notamment sur la mise en service de nouvelles usines d'ammoniac et d'urée. À lire aussiTaxes sur les engrais russes: les céréaliers français s'inquiètent

    Kenya: le secteur du thé inquiet de la suspension des importations soudanaises

    Play Episode Listen Later Apr 13, 2025 1:30


    Le 11 mars, le Soudan a suspendu toutes les importations de produits kényans. Une mesure de représailles après que le Kenya a accueilli à Nairobi en février les Forces de soutien rapide (FSR), les paramilitaires opposés à l'armée régulière, et leurs alliés. Pour les producteurs kényans de thé, la sanction est lourde, car le Soudan fait partie des dix premières destinations d'export. Plus de 200 conteneurs de thé sont immobilisés. Selon l'EATT, l'association est-africaine du commerce du thé, 400 sacs destinés au Soudan sont bloqués dans le port de Mombasa ou sur des paquebots au large de Port-Soudan. Les pertes pourraient atteindre les 10 millions de dollars.George Omuga, président de l'EATT, demande aux autorités kényanes de trouver une solution diplomatique. Les professionnels voudraient qu'un délai d'un mois leur soit au moins accordé afin d'écouler les stocks de thé déjà engagés dans la chaîne d'approvisionnement.Brouille diplomatiqueMais la situation n'a pas l'air d'inquiéter William Ruto. Dans une interview à la télévision, la semaine dernière, le président kényan a assuré que son pays continuait de vendre son thé au Soudan. « C'est le marché lui-même qui l'oblige », explique-t-il. Une sortie qui a provoqué la colère de Port-Soudan. Dès le lendemain, son ambassade à Nairobi a publié un communiqué, pour remettre les points sur les i.Il est encore trop tôt pour évaluer l'impact de la suspension des importations soudanaises sur le secteur kényan du thé. Elles avaient déjà chuté de plus de 70 % depuis le début de la guerre en 2023, selon le Bureau du thé du Kenya. En 2022, elles avaient rapporté 37 millions de dollars.Vers de nouveaux marchésDans son rapport sur l'industrie 2024, le Bureau du thé du Kenya identifie de nouvelles pistes d'exportation, sur le continent. Parmi elles : le Tchad. Sans accès à la mer, c'est à travers le Soudan que ce pays sahélien s'approvisionnait jusque-là en thé.Mais les principales destinations du thé kényan se trouvent en dehors du continent : le Pakistan reste le premier marché, avec plus de 21 millions de kilos achetés l'année dernière.À lire aussiSuspension des importations kenyanes: le torchon brûle entre Khartoum et Nairobi

    Droits de douane: Donald Trump joue avec les nerfs des buveurs américains de café

    Play Episode Listen Later Apr 10, 2025 2:11


    Les Américains ne produisent quasiment pas de café, mais ce sont eux qui en consomment le plus au monde. Avec les taxes décidées par le président Donald Trump, c'est tout un marché qui craint d'être déstabilisé. Donald Trump et son administration ne font pas de cadeaux aux buveurs de café américains, ou en tout cas ne ménagent pas leurs nerfs. Après avoir annoncé des taxes de 46 % sur les importations du Vietnam et 32 % sur celles de l'Indonésie – qui sont respectivement les premier et troisième producteurs mondiaux de robusta –, Washington est revenu mercredi sur son régime de taxation et a rabaissé ces nivaux à 10 %. L'équivalent de ce qui était déjà prévu pour le Brésil, premier exportateur d'Arabica.Une presque bonne nouvelle donc finalement, même si ces revirements mettent le marché à rude épreuve, car il faut avoir en tête que dans le café comme dans d'autres secteurs, les États-Unis sont incontournables.En 2024, Vietnam et Indonésie ont fourni 3 millions de sacs de 60 kg au marché américain. Le Brésil a lui exporté plus de 8 millions de sacs, selon Cecafe, le conseil des exportateurs de café brésilien, pour ne citer que ces trois fournisseurs. Mais on pourrait aussi parler de la Colombie, pour qui le marché américain est important.Le Brésil plaide pour une exemption de taxesJusqu'au milieu de semaine, le Brésil pensait pouvoir gagner des parts de marchés, puisqu'il bénéficiait d'une moindre taxation. Ce qui n'est plus le cas depuis deux jours.L'année dernière, le Brésil a exporté 16 % de sa production aux États-Unis et espérait cette année vendre cette année plus de robusta, sa récolte d'arabica étant moins bonne que prévu. Maintenant que le Vietnam et l'Indonésie sont moins taxés, la stratégie brésilienne s'annonce moins évidente. La priorité des exportateurs du Brésil reste de faire figurer le café sur une liste de produits exemptés de taxes. Études à l'appui, ils assurent que le café rapporte à l'économie américaine : selon la Coopérative brésilienne des exportateurs de café (Cecafe) chaque dollar d'importation de café génèrerait 43 dollars pour l'économie américaine.  La consommation américaine peut-elle baisser ?Ces nouveaux droits de douane auront-ils un impact sur les consommateurs ? La logique voudrait que les taxes américaines fassent grimper les prix du café aux États-Unis. Mais cette hausse sera-t-elle suffisamment significative pour qu'elle ait un impact sur la consommation des américains ou seront-ils prêts à payer un peu plus cher leur café ?Le retour à des droits de douane généralisés à 10 % chez les exportateurs de café perturbent les prévisions que les experts tentaient déjà difficilement de faire ses derniers jours.À écouter aussi8 milliards de voisins: le café, un produit bientôt indisponible ?

    Pourquoi la filière des agrumes au Ghana peine à se développer

    Play Episode Listen Later Apr 9, 2025 1:55


    Au Ghana, la production d'agrumes est aussi importante que celle de cacao, en volume, mais plus de la moitié n'est pas commercialisée. Les autorités veulent pourtant faire de l'industrie des agrumes un pilier économique majeur. Le secteur des agrumes est une des priorités agricoles affichées par les autorités ghanéennes. Le potentiel est immense : le Ghana est le deuxième producteur d'oranges du continent, après l'Afrique du Sud. Les fruits du pays sont majoritairement transformés en jus : ils ne peuvent pas s'exporter frais sur le marché international en raison de leur couleur trop verte et trop pâle, pour des raisons climatiques.Le secteur souffre cependant de problèmes de financement, et en 2024, 40% de la production ghanéenne n'a finalement pas pu être valorisée économiquement. Une partie a été vendue à perte, ou gaspillée, selon l'Association nationale des producteurs d'oranges (OGA).Un secteur qui peine à se financerIl manque à la filière un fonds de roulement qui permettraient soit aux producteurs de patienter avant d'être payés par l'industrie qui transforme les oranges en jus, soit aux industriels d'avancer l'argent aux producteurs en attendant d'être eux-mêmes payés par les importateurs.Le processus de commercialisation est en effet trop long à supporter sans trésorerie : il faut compter entre 45 à 60 jours entre l'achat au producteur, la fabrication du jus, l'exportation et la réception du paiement. Le gouvernement a été appelé à la rescousse et a promis de trouver un mécanisme financier de soutien. Défi sanitaireL'autre menace qui pèse sur la filière prend la forme d'un insecte, vecteur d'une maladie : le greening, qu'on appelle aussi la maladie du dragon jaune. Le psylle asiatique, qui transmet la forme la plus agressive de la maladie, a été détecté en 2023 au Ghana, explique Éric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). C'est une mauvaise nouvelle, car il ne faut généralement pas attendre longtemps après son apparition pour que la maladie se propage.Pour lutter rapidement, il faut des agriculteurs mobilisés. Et selon l'Association des producteurs d'oranges, c'est justement un point aussi qui est préoccupant, car les difficultés du secteur n'incitent pas les jeunes à prendre la relève dans les vergers. 

    Pétrole: des prix ballotés qui restent bas et inquiètent la Russie

    Play Episode Listen Later Apr 8, 2025 1:59


    Les cours du brut ont dégringolé depuis la fin de la semaine dernière. Et depuis, le pétrole reste balloté à des niveaux bas, ce qui ne fait pas les affaires de la Russie.  Le pétrole évolue à des niveaux jamais vus depuis 2021, avec des contrats sur le pétrole américain qui sont passés sous la barre des 60 dollars le baril. Difficile d'anticiper ce qui se passera dans les prochains jours, mais le contexte actuel plaide pour des prix qui devraient rester bas, car leur chute est liée au climat économique actuel.« Tant qu'il y a une incertitude sur l'ampleur des droits de douane américains qui seront appliqués, il y aura des représailles commerciales, et une atmosphère qui pourrait diminuer les perspectives de demande en pétrole », résume un expert.La baisse des prix est par ailleurs aussi liée à la position de plusieurs pays de l'Opep + qui ont annoncé, la semaine dernière, qu'ils allaient mettre plus de pétrole sur le marché, à partir du mois de mai, après des mois de restriction de production.À qui peut profiter les prix bas actuels ?Si les prix se maintiennent ou baissent encore plus, les gagnants seront les consommateurs, les entreprises qui achètent des produits pétroliers et les États qui ne produisent pas de pétrole et qui doivent en importer, c'est-à-dire la majorité des pays, explique Francis Perrin directeur de recherche à l'IRIS et chercheur associé au Policy Center for the New South à Rabat. La France, par exemple, ne produit qu'1% du pétrole qu'elle consomme, ce qui signifie qu'elle achète 99% de son brut au prix du marché. Elle pourrait donc, comme la Chine, voir sa facture pétrolière baisser. Les perdants seront en revanche les compagnies pétrolières et les pays producteurs tels que les États-Unis, l'Arabie saoudite, le Canada ou encore la Russie.Risque pour l'économie russeLe Kremlin dit suivre de très près la chute des cours, qui représente un risque pour son économie. La gouverneure de la Banque centrale assure que des mesures techniques sont à l'étude pour limiter les conséquences de la baisse.Un tiers du budget russe pour 2025 repose sur les exportations de pétrole et de gaz. Ce budget a été calculé sur la base d'estimation des cours mondiaux qui auraient été trop optimistes. Ces prévisions pourraient d'ailleurs être actualisées lors de la prochaine réunion de la Banque centrale, prévue le 25 avril, selon l'agence Reuters.Ce qui inquiète aussi peut-être Moscou, « c'est que le pétrole russe perd de son intérêt avec la chute des cours, puisque son atout, c'était essentiellement son prix », relève un négociant en pétrole.

    L'Inde et le secteur du diamant pris dans la tourmente des taxes américaines

    Play Episode Listen Later Apr 7, 2025 2:05


    Plus de 80% des diamants bruts sont aujourd'hui polis en Inde, pays qui n'est pas épargné par la nouvelle politique douanière américaine. Avec les nouvelles taxes qui s'imposent, toute une filière est plongée dans l'inconnu, de la compagnie minière au bijoutier. Les produits indiens sont désormais taxés à 27% pour entrer sur le sol américain. Cette mesure concerne aussi les diamants qui sont taillés en Inde, car même s'ils ne sont que polis dans le pays, au regard des douanes américaines, la transformation est suffisante pour que leur origine devienne en quelque sorte indienne.D'autres pierres taillées en Inde entrent aux États-Unis simplement pour y être analysées et certifiées avant d'être réexpédiées à leur diamantaire et vendues sur un autre marché. Le laboratoire le plus réputé en la matière est le Gemological Institute of America. Et même ces pierres-là, qui ne sont pas destinées à être vendues sur le sol américain, sont soumises aux taxes. Mais comme la règlementation n'est pas encore très claire, le centre d'expertise a écrit début avril aux diamantaires étrangers pour leur conseiller de ne plus envoyer de pierres à analyser, le temps que la situation se décante.Des milliers d'emplois menacés en IndeLe diamant est le troisième produit d'exportation de l'Inde vers les États-Unis. À court terme, les pertes d'emploi sont inévitables, estime le président de l'Indian Diamond Institute, basé à Surate, la capitale indienne de cette industrie dans laquelle a été inaugurée une bourse au diamant en 2023. L'Inde espère neutraliser ces nouvelles taxes. Les autorités n'ont, pour l'instant, pas pris de mesure de rétorsion. Elles privilégient la négociation d'un accord commercial bilatéral, accord qui pourrait être conclu d'ici à quelques mois.Une filière inquièteÀ chaque étape, de l'extraction à la vente des diamants, c'est l'inconnu qui prévaut. À l'instar de cette mesure prise par un opérateur minier, qui vient d'annoncer, lundi 7 avril, l'annulation d'une vente aux enchères qui arrivait à échéance cette semaine. Annulation jusqu'à nouvel ordre, face aux « incertitudes » du moment, écrit-il dans une lettre à ses clients. Les États-Unis achètent la moitié des diamants vendus dans le monde, et c'est grâce à eux que la consommation avait redécollé avant les fêtes de Noël. Si les Américains s'offrent moins de pierres précieuses, on pourrait voir des compagnies minières du Botswana, ou de Namibie peut-être, lever le pied et moins produire, pour ne pas inonder le marché et risquer de faire chuter les prix. Aucun pays ne pourra, par sa demande en diamants, compenser une éventuelle paralysie du marché américain. Et ce d'autant que les acheteurs qui ont les moyens d'offrir des diamants sont aussi souvent ceux qui ont investi dans les marchés financiers et qui sont aujourd'hui très inquiets de la situation économique mondiale, relève un expert de la filière.À lire aussiInde: Narendra Modi inaugure une «Bourse du diamant» à Surate dans l'État du Gujarat

    L'avocat du Mexique, rescapé de la nouvelle vague de taxes américaines

    Play Episode Listen Later Apr 6, 2025 1:55


    Le Canada et le Mexique n'ont pas été concernés par les nouveaux droits de douane annoncés la semaine dernière par les États-Unis. Au Mexique, premier exportateur mondial d'avocat, c'est un grand soulagement. Les États-Unis ont déjoué tous les pronostics. Dans le secteur, on s'attendait à une forte taxation, de l'ordre de 25%. C'est donc toute une filière qui respire, à commencer par celle du Mexique bien sûr, puisque près de la moitié de la production du pays part aux États-Unis.Le soulagement est grand aussi du côté des importateurs américains, qui dépendent à plus de 80% du Mexique : chaque année, plus d'un million de tonnes de fruits verts mexicains gagnent les États-Unis. Ces volumes seraient impossibles à trouver chez d'autres fournisseurs du jour au lendemain, et c'est sans doute ce niveau de dépendance problématique qui explique l'exception faite par Washington. Aux États-Unis, la consommation d'avocat n'est pas élastique. Elle peut difficilement baisser.À lire aussiLe déclin de l'avocat en CalifornieUn répit qui soulage d'autres producteursLes volumes en jeu entre le Mexique et les États-Unis représentent 40% des échanges internationaux, et toute perturbation des flux entre ces deux pays impacterait le marché mondial, puisque une partie des volumes se dirigerait vers le seul marché alternatif, l'Europe, explique Éric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).Cet afflux d'avocats mexicains serait alors en concurrence directe avec les productions méditerranéennes – Espagne, Israël, Portugal – et celles du Maroc, d'Afrique du Sud et du Kenya, trois pays qui exportent la majorité de leurs récoltes sur le marché européen. Qui dit offre surabondante dit aussi baisse des prix, d'où le soulagement pour ces producteurs, même s'il ne s'agit peut-être que d'un répit.L'Association des producteurs et des exportateurs des avocats du Mexique (APEAM) dit néanmoins rester vigilante, même si elle ne s'attend pas à un changement imminent de la politique commerciale américaine.Pérou, Colombie et Chili dans le viseurTrois pays fournisseurs du marché américain n'ont, en revanche, pas été épargnés par la dernière vague de mesures douanières américaines. C'est le cas du Pérou, de la Colombie et du Chili, qui sont désormais soumis à des taxes de 10%.Ce sont des fournisseurs mineurs des États-Unis – ils représentent environ 10 à 15% de l'approvisionnement du pays –, et eux-mêmes ne vendent qu'une faible partie de leur production aux Américains. L'impact pourrait être limité donc en théorie, mais la mesure tombe assez mal pour deux de ces États, explique l'expert du Cirad : la Colombie a fait des efforts ces derniers mois pour développer ses exports vers les États-Unis. Et le Pérou, qui a cette année une énorme récolte, avait misé en partie sur le marché américain pour pouvoir l'écouler.L'impact pour le Chili est moins évident, car le pays n'a exporté que 5 000 à 7 000 tonnes ces dernières saisons vers les États-Unis, et sa campagne ne démarrera que fin aout début septembre.

    La baisse des importations chinoises de gaz sème le doute chez les exportateurs

    Play Episode Listen Later Apr 3, 2025 2:05


    C'est le nouveau casse-tête du marché du gaz : la Chine, première consommatrice d'hydrocarbures, achète moins de gaz sur le marché international et cherche à en produire de plus en plus sur son territoire. Un changement de stratégie qui n'est pas sans conséquence pour le secteur. Cette tendance se traduit par une réduction des importations de gaz par voie maritime. Sur les deux premiers mois de l'année, ces achats ont atteint leur plus bas niveau depuis sept ans et pour le Premier trimestre, on se dirige vers une baisse de 20 %. La tendance est si forte que plusieurs cabinets d'analyse ont baissé les prévisions d'achats de la Chine pour 2025.La première explication est que la demande a diminué, mais aussi que le pays s'approvisionne autrement : l'Empire du Milieu importe plus de gaz par pipeline de Russie et du Kazakhstan et la production locale chinoise est en hausse, + 6 % l'année dernière. Les géants chinois des hydrocarbures tels que Sinopec et Cnooc ont relevé leurs objectifs de production de gaz. Le gaz représente désormais 54 % de la production de Petrochina, selon l'agence Bloomberg. Les équilibres du marché en questionExxon Mobil, Shell ou TotalEnergies avaient tablé ces dernières années sur une croissance de la demande chinoise pendant des décennies. « En 2024 encore, la Chine représentait à elle seule plus d'un quart de la croissance de la demande mondiale de gaz », explique Greg Molnar, l'expert en gaz de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE).Ces compagnies pétrolières internationales ont investi des milliards de dollars dans des projets de GNL aux États-Unis et au Qatar avec l'objectif d'augmenter la capacité de production de 50 % dans les cinq prochaines années. Le ralentissement des achats chinois sème dorénavant le doute sur le rôle que jouera la Chine dans les prochains mois dans la croissance du marché et sur l'état de la demande chinoise. D'autant que le pays a considérablement réduit aussi ses achats pour une livraison immédiate, mais privilégie désormais des contrats de GNL à long terme, indexés sur le pétrole, « ce qui met en évidence la relative conscience des prix des acheteurs chinois », relève l'expert de l'AIE. Les Européens peuvent-ils en profiter ?À court terme, cette situation pourrait faire l'affaire des Européens, qui sont en concurrence avec l'Empire du Milieu pour acheter du GNL. Moins de bateaux qui partent vers la Chine, c'est plus de volumes disponibles pour l'Europe, et peut-être à meilleur prix.Un atout de taille pour les acheteurs européens qui ont vidé leur stock ces derniers mois et vont devoir le reconstituer avant l'hiver prochain. Les importations de GNL en Europe occidentale ont d'ailleurs atteint leur plus haut niveau pour un mois de mars, jamais enregistré depuis 2017, selon les données de suivi des navires compilées par Bloomberg.Autre conséquence, la demande actuelle et la moindre croissance de la demande chinoise pousse « de nombreux acheteurs chinois à renforcer leurs capacités de négoce et à revendre leurs cargaisons de GNL à d'autres marchés, qui sont prêts à payer une prime dans les conditions de marché tendues actuelles », note Greg Molnar. À lire aussiLa Chine compte sur ses découvertes de gaz «sans précédent» dans la course aux technologies

    La Russie affiche ses nouvelles ambitions de production de lithium

    Play Episode Listen Later Apr 2, 2025 1:51


    Vladimir Poutine l'avait demandé officiellement dès le 21 février dernier. Un plan industriel a été lancé en mars pour une production à grande échelle pour 2030. Parfois rebaptisé « l'or blanc », le lithium est un matériau essentiel pour les batteries utilisées dans des appareils allant des smartphones et des ordinateurs portables aux véhicules électriques. Vladimir Poutine avait lancé son appel lors d'une conférence consacrée aux technologies de pointe à Moscou le 21 février dernier. « Nous n'exploitons toujours pas de lithium. Mais nous pouvons le faire. Et nous aurions pu même commencer à le faire il y a 10 ou 15 ans », avait-il déclaré.La Russie dispose en effet de ressources de lithium estimées à environ 1 million de tonnes en 2024 par l'United States Geological Survey (USGS). Cela fait d'elle le quatrième pays en Europe pour ses réserves, derrière l'Allemagne avec 3, 8 millions de tonnes, la République Tchèque, 1,3 million, et la Serbie, 1,2 million.Les sanctions ont tout changéDans le monde, en revanche, la Russie se classe très loin derrière les géants d'Amérique latine comme la Bolivie, dont les réserves sont estimées à 23 millions de tonnes, l'Argentine à 22 millions et le Chili à 11 millions. Jusqu'ici d'ailleurs, la Russie se préoccupait assez peu de l'exploitation de ce minerai et se reposait largement sur les importations. Les sanctions occidentales ont tout changé.Dans ce domaine comme dans tant d'autres, Moscou cherche à développer son autonomie et à passer de la production actuelle très limitée à une plus grande échelle, et ce, d'ici à cinq ans. La production de lithium en Russie se limite pour l'instant à 27 tonnes par an, elle est extraite comme sous-produit de l'exploitation d'émeraudes dans les montagnes de l'Oural.Trois nouvelles licences d'exploitationEn première ligne aujourd'hui, Polar Lithium, une coentreprise entre le géant russe des métaux Nornickel et la société publique d'énergie nucléaire Rosatom. Polar Lithium veut développer le gisement de Kolmozerskoye, le plus grand de Russie, situé dans la région de Mourmansk, au nord-ouest du pays.Le ministère des Ressources naturelles a délivré deux autres licences pour exploiter un autre gisement dans cette même région, ainsi qu'un autre dans celle de Touva, proche cette fois de la Mongolie. L'objectif est d'atteindre une production de 60 000 tonnes par an d'ici à 2030. Un calendrier qui semble très ambitieux selon les analystes miniers indépendants.À lire aussiL'Union européenne va autoriser près de 50 projets miniers en procédure accélérée

    Récolte intermédiaire de cacao très incertaine en Côte d'Ivoire

    Play Episode Listen Later Apr 1, 2025 1:53


    Ce mercredi 2 avril doit être annoncé le prix du kilo de fèves garanti au cacaoculteur ivoirien pour la récolte intermédiaire, qui court d'avril à juillet, et qui succède à la récolte principale qui vient tout juste de se terminer. Cette petite campagne, comme on l'appelle aussi, s'ouvre dans un contexte difficile en Afrique de l'Ouest. L'année dernière, la Côte d'Ivoire et le Ghana ont vu leur récolte baisser de plus d'un quart. Pour le premier fournisseur mondial de fèves, ce fut un vrai coup dur. Derrière cette baisse, il y a des raisons structurelles telles que le vieillissement des plantations et d'autres liées au climat. Personne ne croit à une production qui remontera cette campagne à 2 ou 2,2 millions de tonnes comme pendant les belles années, mais il n'y pas de consensus sur les chiffres prévisionnels. L'Organisation internationale du cacao – qui regroupe pays consommateurs et producteurs – table sur une meilleure récolte que l'année dernière et annonce dans son dernier bulletin mensuel que les volumes de fèves acheminés dans les ports ivoiriens étaient, au 9 mars, en hausse de près de 15 % soit équivalent à 1,4 million de tonnes. Or ces chiffres sont directement liés à la production.Du côté du Conseil Café Cacao, l'organe ivoirien de régulation, on est plus pessimiste et on craint ne pas faire mieux, voire moins : c'est-à-dire moins de 1,7 million de tonnes. Et moins de 400 000 tonnes, pour la petite campagne qui débute.Industriels et chocolatiers achètent le minimumEnviron la moitié de la petite récolte a été vendue en avance, mais il en reste encore autant qui n'a pas trouvé preneur, signe que les multinationales ne se précipitent pas et « qu'elles sont prêtes à ne pas faire tourner leurs usines à 100 % de leur capacité » témoigne l'un d'eux. Les industriels lèvent le pied, peut-être en espérant que les prix baissent, mais aussi parce qu'au bout de la chaîne, les chocolatiers ne font plus cinq à six mois de stocks comme avant mais commandent au compte-gouttes. Visiblement contrarié par le peu d'engouement des multinationales implantées dans le pays pour la petite récolte, le Conseil Café Cacao a jugé bon de leur écrire. Afin de leur rappeler que les volumes de fèves qui leur sont théoriquement réservés à cette période de l'année seraient vendus à des négociants s'ils ne se positionnent pas pour acheter.Ventes par anticipation très limitéesFace aux incertitudes de production, et à la grande prudence des acheteurs, le Conseil Café Cacao a décidé de limiter les ventes par anticipation pour la campagne 2025-2026. En temps normal, quand la production est bonne, 80 % environ de la récolte ivoirienne est vendue avec plusieurs mois d'avance, à un prix fixe. Cela permet aux industriels de garantir leur approvisionnement et aux pays producteurs d'avoir de la visibilité. En ce moment la grande récolte qui débutera en octobre prochain est donc en train d'être commercialisée, mais tout doucement juste « pour tester le marché, sans prendre de risque », assure une source au sein du Conseil Café Cacao qui juge bon d'attendre la fin du printemps pour savoir s'il est judicieux de vendre 50, 60 ou 70 % de la prochaine récolte.La hantise de la filière est de revivre le scénario de l'année dernière : selon les chiffres officiels, 80 000 tonnes de cacao avaient été vendues en trop, par rapport à la récolte. Ce qui veut dire autant de contrats qui n'ont pas pu être honorés en temps et en heure et qui ont dû être reportés sur l'année suivante, hypothéquant les futurs volumes disponibles à la vente.À lire aussiLes stocks mondiaux de cacao inférieurs à trois mois de consommation

    L'étain de Birmanie et de RDC manque sur le marché et maintient des prix élevés

    Play Episode Listen Later Mar 31, 2025 1:44


    C'est un métal très demandé pour les soudures, et donc pour les puces électroniques. L'étain est présent dans les cellules photovoltaïques ou encore les ordinateurs et les téléphones portables. La demande ne cesse d'augmenter, mais la quantité de métal disponible sur le marché est affectée par des perturbations de production en Birmanie et en République démocratique du Congo (RDC). Une situation qui soutient un niveau de prix très élevé.  Les chiffres sont donnés par l'International Tin Association, qui regroupe les industriels de la filière : 16% de l'approvisionnement mondial issu de l'extraction minière est aujourd'hui hors service. En cause, les perturbations qui touchent deux pays : la Birmanie et la République démocratique du Congo.Les activités de deux gisements du district de Walikale, au Nord-Kivu, ont été suspendues mi-mars en raison de l'avancée des hommes armés du M23. Ces mines congolaises représentaient en 2024 6% de l'offre mondiale.À ces volumes manquants s'ajoutent ceux qui ne sont plus exportés de Birmanie depuis août 2023. Les autorités militaires de l'État Wa, une région semi-autonome du pays, ont en effet suspendu la production minière. Or, cette zone fournissait les deux tiers de l'étain extrait en Birmanie et environ 10% de l'offre mondiale.À lire aussiBirmanie, menace sur la production d'étainBlocage en passe d'être levé en BirmanieCe blocage est sur le point d'être levé, selon les autorités de la région birmane concernée. Mais cela n'a pas suffi à faire baisser les cours, car la mesure n'est pas encore effective. Il faudra encore plusieurs mois pour que les travailleurs chinois obtiennent un nouveau permis de travail et pour que la production minière retrouve sa pleine capacité, selon l'International Tin Association.La réalité reste donc celle d'une offre restreinte, ce qui explique les niveaux actuels des prix, proches de 35 000 dollars la tonne, après un pic à 36 000 dollars la tonne mi-mars. Les prix sont également soutenus par le manque de stock, qui accentue l'incertitude sur le marché. À la Bourse des métaux de Londres (LME), les réserves d'étain sont à leur plus bas niveau depuis juin 2023, selon l'agence Reuters.La Chine, premier pays à en pâtirLe déséquilibre qui se profile sur le marché de l'étain dans les prochaines années ne laisse pas présager de baisse des prix. L'agence Fitch prévoit un déficit d'ici 2028, alimenté par une demande croissante, estimée à 500 000 tonnes en 2030, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).Le premier pays à souffrir de ces restrictions d'offre et de la flambée des prix est la Chine. La Birmanie était le principal fournisseur de concentré d'étain à l'industrie chinoise. Ensemble, la Birmanie et la RDC représentaient plus de 60% des importations chinoises de concentré d'étain en 2024.La production chinoise d'étain raffiné devrait donc diminuer cette année. Le deuxième exportateur, l'Indonésie, a quant à lui réussi à redresser la barre en février, après un mois de janvier compliqué en raison de retards dans la délivrance des licences d'exportation.À lire aussiÉtain: des prix en hausse, portés par une multiplication des usages

    Les prix du concentré de jus d'orange s'effondrent faute de demande

    Play Episode Listen Later Mar 27, 2025 1:39


    Le marché du jus d'orange est dans la tourmente. Les prix ont flambé ces deux dernières années, mais on assiste depuis trois mois à une dégringolade des cours. Cette chute s'explique par une baisse de la demande et une meilleure production attendue au Brésil. Quand un produit est cher, on finit par apprendre à s'en passer et c'est ce qui s'est produit sur le marché du jus d'orange. Ces deux dernières années, les prix ont atteint des niveaux historiques en raison d'une diminution de la production chez le numéro 1 mondial des oranges à jus, le Brésil, pour cause de sècheresse et de maladies et en raison d'une chute structurelle de la production en Floride. Résultat, la demande a fini par s'effriter. Aux États-Unis, elle a baissé de plus de 16% sur la saison actuelle, selon le fournisseur de données Nielsen.Cette baisse est renforcée par un attrait toujours plus grand pour les boissons à sucres ajoutés, tous jus confondus. Les ventes ont baissé de 10% en France par exemple l'année dernière au profit de la famille des sodas, thés glacés et autres boissons énergisantes, selon Unijus l'interprofession des jus de fruits.Des oranges plus amèresLes arbres qui sont atteints par la maladie du dragon jaune, produisent des fruits plus amers mais les transformateurs d'oranges en jus n'ont pas pu faire les difficiles, faute de volumes. Ils ont dû utiliser ces fruits-là. En temps normal, ils auraient pu atténuer l'amertume par des mélanges avec du concentré de jus d'orange congelé qui lui se garde deux ans, mais les stocks de jus se sont vidés après plusieurs années de mauvaises productions.Selon l'agence Bloomberg, cette baisse de la qualité a été confirmée par le centre brésilien d'études avancées en économie appliquée (CEPEA) qui a indiqué ce mois-ci que le rapport sucre/acidité des oranges était tombé en dessous du niveau idéal pour une transformation en jus.Prix en baisse mais pas pour le consommateurLes prix ont par conséquent dégringolé. Depuis début janvier, la tonne de jus d'orange concentré, qui se négocie à New York, a baissé de moitié, soit de 5,26 dollars la livre à moins de 2,5 dollars. Les prix sont aussi tirés vers le bas pour une autre raison : la prochaine récolte d'oranges qui doit débuter au Brésil en juillet pourrait être en hausse de 20% par rapport à l'année dernière, selon les analystes de Rabobank. Cette perspective détend le marché. Elle provoque aussi comme souvent un repli des spéculateurs qui avaient investi dans le jus d'orange concentré quand il était en pleine ascension et qui, depuis qu'il baisse, revendent au plus vite leurs contrats. Ce qui explique l'effondrement des prix.Pour le consommateur, cela devrait être une bonne nouvelle mais ils n'en profiteront pas tout de suite car la plupart des supermarchés ont signé des contrats d'approvisionnement quand les prix étaient au plus haut et doivent écouler à un prix élevé ces litres de boisson avant de pouvoir passer d'autres commandes aux prix d'aujourd'hui.

    États-Unis-Chine: l'axe du commerce de la viande maintenu en dépit des tensions

    Play Episode Listen Later Mar 26, 2025 1:40


    Pékin a renouvelé les enregistrements qui permettent à des centaines d'installations américaines de porcs et de volailles d'exporter vers la Chine. Malgré les tensions commerciales, les exportations de viande américaine se maintiennent, car Pékin reste fortement dépendante des importations pour nourrir sa population.  La Chine est aujourd'hui le premier importateur mondial de viande, avec environ sept millions de tonnes importées en 2024. Bœuf, porc, volaille : aucune production locale ne suffit à combler la demande d'une population de plus de 1,4 milliard d'habitants. Malgré son statut de géant économique, la Chine reste structurellement dépendante de ses approvisionnements étrangers. Depuis des années, Pékin tente pourtant de réduire cette dépendance. L'agriculture est régulièrement remise au centre des plans quinquennaux. Mais entre coûts de production élevés, aléas sanitaires et crises récurrentes dans les élevages, la Chine peine à atteindre l'autosuffisance. Résultat : les importations restent non seulement nécessaires, mais stratégiques.À lire aussiLa Chine cherche à mieux maîtriser ses importations agricoles« Je t'aime moi non plus »Les États-Unis, de leur côté, considèrent le marché chinois comme incontournable. En 2021, leurs exportations agroalimentaires vers la Chine ont culminé à 33 milliards de dollars. Depuis, elles ont légèrement reculé, mais atteignent encore 26 milliards, signe que les échanges restent solides. Et même lors de la guerre commerciale menée par Donald Trump, les flux n'ont jamais été totalement interrompus. Au contraire, ils ont parfois augmenté, comme en 2019, au moment de l'épidémie de peste porcine en Chine. « Il y a des discours, il y a des postures et il y a le business et les obligations économiques, explique l'économiste spécialisé des marchés agricoles, Jean-Paul Simier. C'est un jeu un peu subtil entre les deux pays, c'est “je t'aime moi non plus”, une forme de dépendance réciproque et un commerce qui continue puisque de part et d'autre, il n'y a pas vraiment d'autres choix. » Par ailleurs, le monde agroalimentaire américain est l'un des principaux soutiens au président Trump : « C'est donc très délicat pour les États-Unis et très délicat aussi pour la Chine puisqu'il y a des dépendances de l'extérieur pour ces approvisionnements », poursuit-il. Pékin ne met pas ses œufs dans le même panier Mais Pékin diversifie ses fournisseurs. Le Brésil et l'Australie, leaders mondiaux de la viande bovine et de la volaille, ont gagné du terrain. La Chine ajuste ses achats selon ses besoins et ses messages politiques. Elle taxe plus lourdement les produits dont elle peut se passer et ménage ceux jugés essentiels, comme le soja ou certaines viandes.Dernier exemple : les enregistrements des exportateurs américains. Pékin vient de renouveler ceux du porc et de la volaille jusqu'en 2030. Mais les autorisations pour le bœuf expirées n'ont pas été reconduites pour l'instant, laissant planer le doute sur une volonté de pression ou de rééquilibrage.Entre pragmatisme économique et stratégie commerciale, la Chine continue d'importer, mais à ses conditions.À écouter dans Le débat du jourFaut-il arrêter de manger de la viande ?

    L'Arabie saoudite, un concurrent de l'Office chérifien des phosphates sur le terrain des engrais phosphatés

    Play Episode Listen Later Mar 25, 2025 1:59


    La recomposition du marché des engrais ces dernières années a confirmé l'Arabie saoudite comme un acteur majeur du secteur. Le royaume saoudien a lancé une stratégie de diversification de son économie et les engrais en font partie. Le prince héritier, et dirigeant de facto, Mohammed ben Salman travaille à réduire la dépendance de son pays à la rente pétrolière et les engrais font partie des alternatives économiques privilégiées. L'Arabie saoudite a tous les ingrédients pour réussir dans le secteur : des roches phosphatées qui, même si elles ne sont pas d'excellente qualité, peuvent être enrichies, de l'énergie à domicile avec le gaz fourni par Saudi Aramco, et du soufre.À coup de milliards de dollars, les autorités ont soutenu des alliances entre Ma'aden, l'opérateur minier du pays, SABIC un acteur de la chimie industrielle et Mosaic, le spécialiste américain du secteur. Ces alliances ont abouti à la mise en place d'une chaîne de production saoudienne d'acide phosphorique, d'acide sulfurique et d'ammoniac, des composants essentiels pour la fabrication d'engrais, comme l'explique une étude du cabinet Global Sovereign Advisory (GSA). Exportations comparables à celles du Maroc ou des États-UnisSelon cette étude, la part de l'Arabie saoudite dans le commerce mondial d'engrais a presque triplé entre 2019 et 2023 pour atteindre près de 6 %, avec près de 7 millions de tonnes exportées, tous types d'engrais confondus.Le royaume est devenu le deuxième exportateur de DAP — après le Maroc —, un engrais utilisé pour tous les types de cultures, et entend rester incontournable sur le marché de ces engrais phosphatés dans les prochaines années. Selon l'étude de GSA, Ma'aden a signé en janvier trois contrats avec une filiale d'une entreprise chinoise pour étendre deux de ses complexes industriels et augmenter les capacités de production du pays.À lire aussiOù en est le marché africain des engrais, trois ans après le déclenchement de la guerre en Ukraine?10 % de part de marché en AfriqueL'Arabie saoudite produit essentiellement pour exporter et ne s'interdit pas d'aller sur le terrain de jeu de l'Office chérifien des phosphates (OCP), à savoir le continent africain. Son principal client est l'Afrique du Sud, mais le pays vend aussi au Kenya, à l'Algérie, à la Tanzanie et au Mozambique. Le royaume saoudien occupe 10 % de part de marché à ce jour en Afrique, selon l'étude de GSA, mais reste, pour des questions géographiques, implanté globalement en Afrique de l'Est, alors que le mastodonte marocain a su capter les acheteurs d'Afrique de l'Ouest.« L'OCP a évidemment encore plusieurs longueurs d'avance sur le continent, assure un négociant en engrais, mais l'Arabie saoudite est un concurrent qui monte et qui a les moyens d'être très compétitif grâce à ses matières premières ».Hors Afrique, l'Arabie saoudite exporte le gros de ses engrais dans les pays asiatiques, en Inde, en Thaïlande, au Bangladesh ou encore au Pakistan. Le Brésil est aussi un de ses clients importants.À lire aussiL'Arabie saoudite affirme publiquement ses ambitions minières

    Le commerce américain sous pression des taxes sur les bateaux chinois

    Play Episode Listen Later Mar 24, 2025 2:02


    Donald Trump va-t-il taxer les bateaux sous pavillon chinois ou construits en Chine ? La sanction est à l'étude. Rien n'a été décidé, mais la nouvelle fait déjà frémir les marchés. La simple perspective de voir des taxes massives imposées à tout navire chinois ou battant pavillon chinois qui ferait escale aux États-Unis, se fait déjà sentir : dans le secteur du charbon par exemple, il règne une certaine confusion à en croire la lettre envoyée au bureau du représentant américain au commerce (USTR). Cette lettre fait état d'opérations minières perturbées et de négociations sur des exportations retardées par peur de voir le charbon américain ne plus être compétitif. Or, sur certains types de charbon, le calendrier d'expédition est important pour éviter une exposition trop longue du minerai à l'air libre.Dans cette lettre des responsables du secteur rappellent « qu'un cinquième des 400 000 emplois miniers directs et indirects du pays sont directement liés à l'extraction, au traitement et au transport du charbon destiné à l'exportation » et qu'il est important d'en tenir compte lors de l'examen approfondi des effets relatifs aux éventuelles nouvelles taxes.À lire aussiLa Chine, grande gagnante des mesures de Donald Trump?Exportations américaines à risqueLe charbon, mais aussi les céréales, le pétrole, le gaz naturel liquéfié ou les carburants raffinés, la liste des exportations américaines à risque est longue. Un puissant groupe de pression de l'industrie pétrolière -l'American Petroleum Institute- a fait part de ses craintes ces derniers jours. Idem pour les groupements d'agriculteurs qui demandent une exemption pour les exportations agricoles. En cas de taxation sur les navires chinois, les exportations de céréales et oléagineux qui se font par des navires appelés vraquiers, pourraient subir des coûts de transport annuels supplémentaires allant jusqu'à 930 millions de dollars, selon l'American Farm Bureau Federation.Pour éviter une multiplication des taxes, les navires pourraient décider de limiter les escales dans les ports américains. Les exportateurs devraient alors se battre pour trouver une place à bord et exporter des matières premières américaines coûterait forcément plus cher.À lire aussiLa Chine réplique à Trump en imposant une taxation de 15% sur les importations agricoles américainesLa flotte américaine ne suffira pasLes responsables de la filière charbon le disent clairement, « il est probablement impossible pour les entreprises exportatrices de charbon de se procurer un nombre suffisant de navires de conception et de taille appropriées pour éviter les frais portuaires proposés ». Rien d'étonnant quand on sait que les navires construits aux États-Unis ont représenté seulement 0,1 % du tonnage commercial mondial l'an dernier contre 53 % pour les bateaux chinois selon Clarksons Research cité par le Wall Street Journal. La tendance s'amplifie : plus de 60 % des navires commandés aujourd'hui seront fabriqués par des chantiers navals chinois. Le Southern Group (CSSC) en Chine reste de loin le plus grand groupe de chantiers navals.L'entrée en vigueur de taxes américaines, ne porterait pas un coup immédiat à la Chine, puisque aujourd'hui les commandes passées concernent des navires qui seront livrés en 2027, explique un expert du secteur, mais la mesure pourrait profiter à moyen terme au Japon et à la Corée du Sud, qui ont perdu des parts de marché ces dernières années dans le secteur du transport maritime.À lire aussiÉtats-Unis: les armateurs américains se mobilisent contre la taxations des navires chinois

    Les restrictions chinoises font flamber les prix du bismuth en un mois et demi

    Play Episode Listen Later Mar 23, 2025 1:36


    C'est une hausse spectaculaire : +700 % en un mois et demi ! Les prix du bismuth, un métal utilisé pour fabriquer des médicaments, de la peinture ou encore des alliages utilisés dans l'industrie électronique, n'ont pas connu de répit depuis plusieurs semaines. Le bismuth est soumis à des restrictions chinoises depuis début février. Cela fait partie des réponses prises par la Chine aux sanctions américaines. Le métal, qui se caractérise par une couleur jaune quand il est utilisé comme pigment, n'est pas interdit à l'exportation, mais sa vente fait l'objet de contrôles drastiques.Le temps de mettre en œuvre la nouvelle règlementation qui vise à identifier les destinataires et les usages qu'ils comptent faire du bismuth, les exportateurs chinois ont considérablement ralenti leurs exportations. L'impact sur les prix a été immédiat. Avant les restrictions, le métal s'échangeait à 12 dollars le kilo, il se vend autour de 85 dollars aujourd'hui et des offres à 90 dollars commencent à circuler. On parle des prix européens. Aux États-Unis, où le métal est taxé à 45 %, les prix sont encore plus élevés. À lire aussiLa Chine, grande gagnante des mesures de Donald Trump?La Chine raffine 80 % du bismuthSur Terre, il y a peu de bismuth, et l'essentiel est raffiné en Chine. Les États-Unis n'en produisent plus depuis plus de 10 ans. Leur seule source propre vient du recyclage d'alliages. Ces 5 dernières années, le recyclage leur a permis de récupérer entre 3 et 10 % de leurs besoins. Les États-Unis achètent les deux tiers de leur bismuth en Chine et un peu plus de 20% en Corée du Sud. L'Europe est, elle aussi, très dépendante vis-à-vis de l'Asie pour son approvisionnement. La demande commence à baisserLes prix actuels ont un impact sur la demande, car les industriels ne sont pas tous capables d'absorber la hausse vertigineuse des prix. Même s'ils utilisent peu de bismuth, à 100 dollars le kilo, le prix n'est plus anodin.« Jusque-là, le bismuth n'était pas cher et n'était pas une préoccupation, c'est à ce moment-là qu'il aurait fallu constituer des stocks », explique Vincent Donnen, patron de la Compagnie des métaux rares (CDMR), une société de conseil en investissement.S'ils durent trop longtemps, ces prix élevés pourraient pousser à une réorientation géographique des approvisionnements. « Il y a du bismuth ailleurs, la Chine n'a pas le monopole de l'extraction, mais elle a su investir pour prendre un quasi-monopole de raffinage », rappelle l'expert.À lire aussiLe bismuth aussi frappé par les restrictions chinoises à l'exportation

    Le numéro un du diamant Alrosa joue la prudence face à l'incertitude économique

    Play Episode Listen Later Mar 20, 2025 1:50


    La société minière russe Alrosa a décidé de suspendre l'exploitation de ses gisements de diamant jugés les moins rentables. Cette mesure illustre la volonté du numéro un mondial – en volume – de diminuer sa production et de réduire ses coûts. La stratégie a été annoncée en novembre dernier et se matérialise par cette décision qui concerne les gisements dont la production annuelle est inférieure à un million de carats, ceux qui sont jugés les moins rentables. Plusieurs sites en Yakoutie, la région où sont extraits la majorité des diamants de Russie, pourraient être affectés.Alrosa prévoit cette année une production de 29 millions de carats contre 33 millions l'année dernière, et 34,6 millions en 2023. « Cette baisse notable reste toutefois dans la moyenne de ce que produit le géant minier russe chaque année », relève un industriel du secteur.Suspendre l'activité pour réduire les coûtsAlrosa va pouvoir tailler dans ses effectifs, aujourd'hui évalués à 35 000 personnes. C'est une façon de réduire les frais, dans un contexte géopolitique difficile. Les pays du G7 et de l'Union européenne ont en effet interdit les importations de diamants russes le 1er janvier 2024, ce qui a obligé Alrosa à réorganiser une partie de son commerce de pierres. L'entreprise a aussi directement pâti d'un secteur en petite forme ces deux dernières années, en raison d'une demande en berne qui a fait baisser les prix.Alrosa a renforcé ses liens avec Dubaï et l'IndeAlrosa a connu des jours meilleurs, d'où la vente ces derniers mois d'une partie de sa production à l'État et sa volonté désormais de faire des économies. Le géant minier a vu son chiffre d'affaires baisser de 25% l'année dernière, mais il faut relativiser : l'entreprise a vendu pour plus de deux milliards de dollars de diamants, grâce à une réorientation de ses exportations vers l'Inde et vers Dubaï.Cette année, Alrosa devrait profiter d'une consommation qui se redresse doucement et de prix qui repartent à la hausse, comme en témoignent les dernières ventes au Botswana, l'autre pays du diamant : plusieurs lots de pierres brutes se sont vendues 10 à 15 % de plus que le mois dernier.À lire aussiRussie: l'État vole au secours du groupe minier Alrosa en difficulté

    Comment Kinshasa a secoué le marché du cobalt

    Play Episode Listen Later Mar 19, 2025 2:34


    En interdisant l'exportation du minerai, la République démocratique (RDC), premier producteur mondial, a fait immédiatement grimper son cours, qui avait perdu les trois-quarts de sa valeur depuis mi-2022. La décision de Kinshasa d'interdire l'exportation de cobalt à partir du 27 février a enrayé de manière radicale la chute du prix du minerai. Entre mai 2022 et janvier 2025, il avait perdu les trois-quarts de sa valeur. Mais depuis l'entrée en vigueur de cette mesure, son cours a déjà grimpé de plus de 60%. Et cela va naturellement continuer tant qu'elle sera en vigueur.Ce n'est pas étonnant, car la RDC fournit 75% du cobalt vendu dans le monde. Et les stocks disponibles, notamment en Chine et en Malaisie, devraient être épuisés ou presque quand l'interdiction prendra fin.  En revanche, pour les industriels, c'est la douche froide. Le minerai est principalement utilisé dans la fabrication des batteries de véhicules électriques et des téléphones portables. Et ils ont déjà commencé à répercuter cette hausse sur leurs prix de vente, selon le site spécialisé dans le suivi des matières premières Argus Media.Des besoins pourtant en augmentationEntre 2023 et 2024, la demande, pour ces usages, a augmenté respectivement de 8% et 13%. Et cette tendance devrait se poursuivre, selon les analystes de l'Institut du cobalt. Mais la production de ce minerai a néanmoins dépassé la demande ces dernières années, notamment parce que le cobalt est un sous-produit de l'exploitation du cuivre. Et quand le Chinois CMOC, leader du secteur, augmente sa production de cuivre en RDC, dont le cours est haut, il augmente sa production de cobalt, poussant le prix du minerai un peu plus vers le bas.  Ainsi, il est peu probable que le prix du cobalt se maintienne une fois que la commercialisation de la production congolaise aura repris. Interrogé, Thomas Kavanagh, spécialiste du secteur des batteries au sein d'Argus Media, prévoit même un effondrement des prix. Pour Kinshasa qui, via la société Gécamines détient entre autres des parts du capital des deux grosses mines exploitées par CMOC, l'enjeu est de taille. Afin de contrer cette tendance, les autorités congolaises envisagent de mettre en place une politique de quotas et se disent favorables à une entente avec l'Indonésie, deuxième producteur mondial du minerai.  Une interdiction risquéeSelon Thomas Kavanagh, la RDC a néanmoins pris des risques en prononçant cette interdiction de manière totalement inattendue. Le premier : celui d'effrayer de potentiels investisseurs au-delà du secteur minier. Rien de tel que la stabilité pour attirer les capitaux, c'est une règle d'or. Le second : pousser les constructeurs de véhicules électriques vers des solutions technologiques qui n'utilisent pas de cobalt. Une tendance observée ces dernières années. Les batteries lfp (lithium-fer-phosphate) sont certes moins performantes, mais beaucoup moins chères à produire. Un argument de poids pour les constructeurs de véhicules électriques.

    Les prix de l'antimoine multipliés par trois après les restrictions chinoises

    Play Episode Listen Later Mar 18, 2025 2:04


    L'antimoine, un métal résistant au feu et utilisé aussi bien dans les munitions que les batteries électriques, atteint des sommets. Depuis un an, rien ne semble arrêter la hausse des prix.  L'antimoine vaut aujourd'hui, en mars 2025, 54 000 dollars la tonne. C'est trois fois plus qu'il y a un an. La hausse des prix s'est accélérée ces derniers mois : mi-septembre, la Chine a décidé d'opérer un contrôle drastique sur ses exportations, puis en décembre, de les interdire.Or, la Chine est une des sources principales d'antimoine, avec la Russie et le Tadjikistan. Officiellement, Pékin a pris cette mesure pour garantir un prix bas à ses raffineries. Mais les prix restent encore hauts dans le pays, signe que la tension est assez générale.Risque de pénurie ?Au printemps dernier, le déficit entre l'offre et la demande a été évalué à 10 000 tonnes. Il est parti pour durer jusqu'en 2026 au moins, selon le cabinet de conseil Project Blue, car face à une offre qui peine à suivre, la demande est importante, en particulier pour la fabrication des véhicules électriques et dans le secteur photovoltaïque.L'autre secteur qui tire cette demande, même s'il n'est pas le plus gourmand, est celui de la défense. La guerre en Ukraine fait tourner les usines d'armement et fait grimper les besoins en antimoine, pour la fabrication des munitions. Pour ne parler que de la France, la production d'obus de 155 mm a doublé depuis le début de la guerre.Est-ce que la reconstitution des stocks d'armement pourrait conduire à une pénurie ? C'est ce qu'avance le directeur général de la société minière, Larvotto Resources, en raison de stocks qui sont très bas. C'est a minima un facteur qui s'ajoute à une demande qui, tous secteurs confondus, reste importante.Investissements américainsLes Américains sont, selon Project Blue, les premiers clients de la  Chine pour ce qu'on appelle le trioxyde d'antimoine, une poudre dérivée du métal gris argenté qui est incorporée à divers produits pour les rendre ignifuges. Les États-Unis ont compris qu'ils allaient devoir remplacer les 10 000 à 15 000 tonnes qu'ils achetaient jusque-là en Chine. Dans cet optique, une fonderie située au Mexique et détenue par United States Antimony Corporation (USAC) a été relancée. Elle sera approvisionnée dans un premier temps en antimoine venu d'Australie. Un projet d'extraction d'oret d'antimoine a également été validé par l'administration Biden en début d'année dans l'Idaho. Cette mine opérée par Perpetua Resources pourrait fournir un tiers des besoins annuels en antimoine des États-Unis après son ouverture, programmée en 2028.

    La traçabilité de la gomme soudanaise mise à rude épreuve par le conflit

    Play Episode Listen Later Mar 17, 2025 1:50


    Début avril, cela fera deux ans que le Soudan est en guerre. Deux ans aussi que le conflit a provoqué une réorganisation du commerce de gomme arabique, issue de l'acacia et utilisée comme additif naturel, dans les sodas notamment. L'essentiel de la gomme sort toujours par Port-Soudan et la traçabilité reste assurée, selon la filière. En 2024, le pays a exporté 70 000 tonnes de gomme arabique, selon l'Association for international promotion of gums (AIPG). Sur ce volume, 50 000 t sont arrivées en Europe, essentiellement en France, le premier pays importateur.  « On est revenu à des volumes à peu près normaux », explique un industriel français qui dit travailler encore aujourd'hui avec les fournisseurs soudanais qu'il connaît depuis des décennies.Le gros de cette gomme transite par Port-Soudan. C'est aussi dans cette ville portuaire, située sur la mer Rouge, que les opérations de tri et de nettoyage de la gomme, autrefois réalisées à Khartoum, se sont délocalisées.Le défi de la traçabilitéLes circuits ont donc réussi à se réorganiser. Tout le monde y a intérêt. La gomme est une manne pour 15 % des Soudanais, soit environ 6 millions de personnes, selon l'AIPG. Une manne aussi pour les importateurs, car la demande de l'industrie agro-alimentaire est constante : la gomme est en effet un ingrédient clé des sodas, mais aussi utilisée dans les bonbons, les chewing-gums, pour ne pas parler de ses usages dans les médicaments et les cosmétiques.Dans le contexte actuel, le défi de la traçabilité est de plus en plus grand. C'est une des préoccupations aujourd'hui de la filière qui a été interpellée sur le sujet. Plusieurs informations ont circulé dans les médias sur la mainmise des forces rebelles (FSR) sur des zones de production, mais aussi sur leur implication dans des exportations illégales de gomme via le Soudan du Sud, en particulier. Des informations que des industriels cherchent à recouper, même s'ils restent convaincus qu'ils sont peu exposés à un approvisionnement à risque.L'Égypte, nouvelle porte de sortie ?Le sujet est sensible. Les acteurs du secteur sont réticents à s'exprimer en leur nom propre, sur ces questions. Plus que jamais, ils le font sous la bannière de l'association qui les regroupe (l'AIPG) et qui a tenu ces derniers jours encore à condamner toute forme de trafic de gomme, contraire à l'éthique de la filière.La guerre a de fait créé de nouveaux flux. Ce qui a notamment permis à l'Égypte de voir ses exportations bondir de plus de 900 % l'année dernière, selon les données compilées par le service agricole N'kalo. Mais un tel bond ne représente au final que 2 000 tonnes, sur un total de 70 000 exportées par le Soudan. « Les volumes incriminés doivent donc être relativisés, sachant qu'on parle d'un produit qui s'échange quelques euros le kilo au Soudan, loin du prix d'une pierre ou d'un métal précieux », relève un de nos interlocuteurs.Diversifier les fournisseursPour réduire leur dépendance au Soudan, les importateurs achètent de plus en plus ailleurs. Le Soudan reste incontournable, mais les acheteurs ont renforcé leurs liens avec les pays de la bande sahélienne, où poussent les acacias. Le principal est le Tchad, voisin direct du Soudan.Le pays a augmenté ses exportations de 40 % entre 2023 et 2024. La gomme constituait déjà un revenu économique intéressant pour les Tchadiens et l'est encore plus grâce à des prix incitatifs. En deux ans de conflit, ils ont augmenté de plus de 30 % pour la variété Seyal.À lire aussiGomme arabique, la résilience soudanaise après un plus d'un an de guerre

    L'or poussé par l'instabilité mondiale atteint 3 000 dollars l'once

    Play Episode Listen Later Mar 17, 2025 1:33


    Pour la première fois, l'or a dépassé vendredi, la barre symbolique des 3 000 dollars l'once, avant de redescendre. Un cap franchit plus rapidement que ne l'avaient prédit les analystes. Donald Trump  n' y est pas étranger. L'or n'est pas une matière première comme une autre, c'est avant tout une valeur refuge, un investissement que font les particuliers, mais aussi les États quand les autres placements sont jugés trop hasardeux ou trop fragiles. L'or est en quelque sorte un indicateur de peur sur les marchés, il n'est pas étonnant donc qu'en 2025 le moteur de la hausse ait été la politique commerciale américaine.À lire aussiLe marché de l'or bat des recordsLa simple possibilité que Donald Trump puisse décider de taxer l'or, même si cela n'a jamais été évoqué, a suffi à faire grimper les prix du métal précieux aux États-Unis. Et a même conduit les traders à déplacer leurs volumes d'or. Plus de 23 millions d'onces d'or ont afflué dans les dépôts de la bourse de New York (Comex) entre le jour de l'élection et le 12 mars.Achat des banques centralesCette frénésie explique les prix actuels, mais pas seulement. La hausse dure en effet depuis 2023. Un des moteurs, c'est la méfiance des banques centrales à l'égard d'une trop forte dépendance au dollar américain. Elles ont compris avec l'invasion de l'Ukraine qu'elle pouvait subir le même sort que la banque centrale russe qui a vu ses avoirs en dollars détenus à l'étranger gelés.À lire aussiL'or se vend et s'achète comme des petits painsDepuis cette date, elles ont multiplié les achats. La banque centrale chinoise bien sûr, mais aussi d'autres : en 2024, celles de Pologne, d'Inde et de Turquie ont été les plus gros acheteurs d'or, selon le World Gold Council.Contexte haussier à court termeÀ court terme, aucune accalmie n'est en vue sur le front des crises tarifaires, « les perspectives générales restent haussières » selon Saxo Bank. Ses analystes, mais aussi ceux de Bank of America, se projettent respectivement sur de nouveaux seuils à 3 300 dollars, voire 3 500 dollars.Ce dernier scénario pourrait être atteint avec l'hypothèse d'une augmentation de 10 %  des investissements dans le métal précieux, selon une note du 12 février de Bank of America, rapportée par l'agence Bloomberg.

    La graine de canola canadienne chahutée de tous les cotés

    Play Episode Listen Later Mar 13, 2025 1:49


    Les marchés agricoles peinent à trouver une direction très nette dans le contexte de sanctions douanières et contre-sanctions qui fait rage entre les États-Unis et ses partenaires. À une exception près, le canola canadien, cousin du colza européen, qui a chuté de 15 % en deux semaines à la bourse de Winnipeg, pour atteindre 577 dollars canadiens la tonne. Le canola, et en particulier l'huile et les tourteaux qu'on obtient par écrasement des graines, sont particulièrement dépendants du marché américain : en 2024, plus de 90 % de l'huile et deux tiers des tourteaux exportés par le Canada sont partis aux États-Unis. L'annonce de la mise en place de taxes américaines en janvier avait déjà provoqué une baisse des cours. Puis ces taxes ont été reportées, cela aurait dû donner une bouffée d'air au marché, mais la surprise est venue d'ailleurs : le canola a de nouveau la tête sous l'eau à cause de la Chine.À lire aussiLa guerre commerciale fait chuter les prix des céréales et oléagineuxNouvelles taxes de PékinPékin vient en effet d'imposer de nouvelles taxes douanières, en réponse à Ottawa qui a instauré l'année dernière une taxe de 100 % sur les véhicules électriques produits en Chine. Cette punition annoncée le week-end dernier devrait se matérialiser, à partir du 20 mars, par des droits de douane supplémentaires à l'importation sur plusieurs produits agricoles canadiens. Pour l'huile de canola et les tourteaux, la taxe fixée est de 100%.« La Chine achète au Canada tous les tourteaux que les États-Unis n'achètent pas, soit le tiers restant », relève Arthur Portier, consultant pour Argus Media France. Une fermeture des deux marchés, les États-Unis et la Chine, pour les tourteaux et l'huile serait un coup dur pour le Canada, ajoute l'expert : cela obligerait le pays à réduire ses activités de trituration, alors qu'un vaste plan d'investissement a été lancé dans le secteur.Quelles alternatives en Chine ?Avec ces nouvelles taxes, la Chine va devoir apprendre à se passer des importations canadiennes. En 2024, elle a importé 2,8 millions de tonnes de tourteaux pour nourrir son bétail, dont 2 millions de tonnes du Canada. Ira-t-elle en chercher plus aux Émirats arabes unis, son autre fournisseur, ou alors importera-t-elle plus de graines à transformer sur son sol ? La Chine n'a pas taxé les graines de canola canadiennes, dont elle est un des principaux clients, c'est peut-être un signe.L'empire du Milieu pourrait aussi décider d'importer plus d'huile de Russie et des tourteaux de soja plutôt que de canola.Déroute du colza européenLa chute de 15% des cours du canola à la bourse de Winnipeg ces deux dernières semaines a entraîné celle du colza européen qui a baissé de 12 % sur Euronext — de 540 euros la tonne à 480 euros la tonne.Les cours évoluent souvent en miroir. « Un colza trop cher en Europe ne serait plus compétitif face au canola qui chute », résume un de nos interlocuteurs. S'ajoute le comportement d'opérateurs financiers qui revendent des contrats qu'ils avaient achetés, dans un contexte où la tendance du prix des grains est à la baisse. À lire aussiLe canola et les huiles bientôt pris dans la tourmente des nouvelles taxes Trump?

    Le commerce de dattes, un marché devenu de plus en plus «géopolitique»

    Play Episode Listen Later Mar 12, 2025 1:33


    Le ramadan 2025 a débuté il y a deux semaines et doit se terminer fin mars. La période est traditionnellement marquée par une forte demande en dattes. La première année de guerre entre Israël et le Hamas a affecté le marché de la datte. Aujourd'hui, l'impact reste difficile à évaluer, mais demeure. Israël est un des pionniers en matière d'exportation de dattes Medjool, une variété charnue et sucrée. Ses dattes Medjool s'exportent dans le monde entier et sont réputées parmi les meilleures avec celles de Jordanie. Mais il y a toujours des consommateurs qui boycottent ces produits, par principe, depuis le 7 octobre 2023.Tomoor, un opérateur belge, a encore eu il y a quelques jours une proposition pour commercialiser des dattes Medjool à 2 euros les 800 grammes, alors que cette quantité vaut plutôt autour de 7 euros. Il s'agissait de dattes étiquetées Israël, d'où ce prix réduit, signe d'une difficulté qui perdure. Ce même importateur reçoit toujours des demandes de certificat d'origine de la part d'acheteurs qui craignent d'acheter des dattes israéliennes sous un autre label.Des temps de transport plus longsDu côté de la logistique, les expéditions via conteneurs se font à peu près au même prix qu'il y a un an. Mais les délais restent souvent longs en raison notamment de ce qu'on appelle les transbordements (« transshipment » en anglais), c'est-à-dire des conteneurs qui changent de bateau, après une escale à Tanger par exemple. Les trajets vers les destinations européennes sont dans ce cas moins directs.Au plus fort de la guerre entre Israël et le Hamas, les expéditions de dattes jordaniennes, qui se faisaient par Haïfa, ont dû aussi être déroutées vers le port d'Aqaba, au sud de la Jordanie. Un changement qui se traduit par un mois de transport, au lieu d'une semaine.Les flux ont donc été fortement perturbés dans l'année qui s'est écoulée. C'est une nouvelle donne que les importateurs ont dû intégrer « notre métier, c'est toujours plus de géopolitique », résume d'ailleurs l'un d'entre eux.À lire aussiDattes Medjool: trésor palestinien sous occupationLa Deglet Nour a souffert des aléas climatiquesLe métier, c'est aussi de se préoccuper de plus en plus de la météo. L'Algérie et la Tunisie ont souffert de fortes pluies en septembre, avant la récolte d'octobre qui ont touché une partie des fruits et fait grimper les prix. « Mais finalement, la production de Deglet Nour n'a pas été si catastrophique », témoigne un importateur basé dans le sud de la France, selon lequel il resterait encore des stocks de dattes dans les pays concernés.La hausse des prix est restée contenue dans une fourchette de 5 à 10% supplémentaire pour la Deglet Nour, en raison peut-être aussi d'une demande qui n'est pas plus forte que d'ordinaire. En revanche, tous les produits dérivés à base de dattes, utilisés comme les alternatives au sucre, continuent de se faire une place sur le marché, témoigne un de nos interlocuteurs.

    Ce projet de gazoduc en Alaska qui pourrait intéresser l'Asie

    Play Episode Listen Later Mar 11, 2025 1:47


    Annoncé le 4 mars par Donald Trump devant le Congrès, un immense projet de gazoduc en Alaska intéresserait éventuellement le Japon et la Corée du Sud. Les deux pays se disent prêts à y investir. Mais pas avant d'engager des discussions sur des droits de douane avec Washington. C'est un vieux serpent de mer qui refait surface actuellement. L'idée de construire un gazoduc en Alaska existe depuis la découverte, en 1967, de vastes réserves de gaz et de pétrole sur la côte nord de ce territoire américain d'une superficie de 1,7 million de km².Un premier projet des années 1970 avait été vite abandonné, faute de financement. Un autre, soutenu par l'ancienne gouverneure républicaine, Sarah Palin, dans les années 2000, a connu le même sort. Cette fois, Donald Trump persiste et signe : l'immense projet Alaska LNG (gaz naturel liquéfié) verra le jour.Un immense gazoduc de 1 300 km de longCe projet consiste à acheminer du gaz naturel du nord de l'Alaska sur près de 1 300 kilomètres vers le sud de l'État. C'est là-bas, près de la ville d'Anchorage, que le gaz serait transformé dans une usine de liquéfaction et transporté par navires vers l'Asie de l'Est, son principal débouché.Porté par le groupe américain Glenfarne, le gazoduc ne devrait pas être opérationnel avant 2030 au mieux. Sa production de 20 millions de tonnes de GNL représenterait le quart des exportations annuelles des États-Unis, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.Coût estimé du projet : 44 milliards de dollars. Sachant que le gazoduc devra être entièrement enterré, il pourrait coûter beaucoup plus. Dès lors, une question : qui va payer ?Tokyo reste prudentSelon Donald Trump, le Japon, la Corée du Sud et d'autres nations souhaitent être les partenaires des Américains. S'il est vrai que les Philippines et Taïwan ont fait part de leur intérêt, pour Séoul, les discussions sont en cours.Le Premier ministre japonais, lui, semble prendre son temps. Shigeru Ishiba a rappelé que la contribution du Japon à l'économie américaine était déjà significative via les investissements nippons. Tokyo lance un appel pour que les États-Unis reviennent à la table des négociations sur les droits de douane. Une condition à peine voilée pour que le projet dans le nord de l'Alaska puisse un jour bénéficier du soutien du Japon.À lire aussiUn raz-de-marée de GNL attendu sur le marché

    Le riz japonais flambe, une exception dans un marché mondial à la baisse

    Play Episode Listen Later Mar 10, 2025 1:37


    Le ministre japonais de l'Agriculture décrit « une situation très anormale » pour qualifier le marché du riz de son pays, où les prix ont augmenté de 70%. Le gouvernement a décidé d'agir et a commencé, depuis lundi 10 mars, à vendre du riz issu de ses réserves d'urgence. Les Japonais ont vu les prix de leur riz grimper depuis l'année dernière pour deux raisons essentiellement. D'abord, une mauvaise récolte en 2023, qui a entraîné moins de disponibilité en 2024, et ensuite, une forte demande durant l'été, liée à la crainte d'un séisme majeur sur la faille de Nankai. L'alerte donnée par les autorités a fait paniquer les habitants, qui ont réalisé des stocks et vidé les rayons des magasins. À cela, il faut ajouter une dose de spéculation comme c'est souvent le cas quand un marché devient tendu ; ceux qui ont du riz attendent pour le vendre, cela fait monter les prix et ils en profitent.Pour inverser cette spirale qui tire les prix vers le haut, le gouvernement du Japon a décidé, début mars, de puiser dans ses stocks stratégiques : les autorités attribueront d'ici mercredi 12 mars 150 000 tonnes de riz aux enchères, et envisagent d'en libérer 60 000 tonnes supplémentaires si besoin. Ces ventes portent sur une quarantaine de variétés de riz récoltées en 2023 et 2024, selon la presse japonaise.Le riz local avant toutLe Japon gagnerait à importer, car sur le marché mondial, les prix sont en baisse depuis fin septembre 2024 : c'est à cette période que l'Inde, le premier exportateur mondial, a remis plus de riz en circulation après des mois de restrictions. Cette baisse s'est encore poursuivie en janvier et février comme l'atteste la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.Mais le Japon est un marché très spécial. Les Japonais consomment leurs variétés de riz et rarement du riz importé, question d'habitude alimentaire. Pour schématiser, le marché est insensible aux prix pratiqués sur le marché mondial mais tributaire de la production et de la consommation locale. L'actuelle flambée des prix est aussi alimentée par un contexte national d'inflation qui ne pèse pas que sur le riz.Des importations dédiées à l'industrieLe Japon importe tout de même du riz. Même s'il a refusé longtemps de le faire, par protectionnisme, il a été contraint d'ouvrir son marché intérieur dans les années 1990, sous la pression des membres du GATT, l'ancêtre de l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce, explique Patricio Mendez del Villar économiste au Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement et éditeur de la note de conjoncture Osiriz.Le pays importe 8 à 10% de ses besoins, soit environ 700 000 tonnes par an. Ce sont des importations plutôt stables qui sont destinées surtout à l'industrie et à l'alimentation animale. Sur le long terme, la tendance est à la baisse de la consommation humaine de riz au Japon, au profit d'un régime plus occidental. Elle s'accompagne depuis des années d'une diminution des surfaces cultivées. Ce qui n'empêche pas des déséquilibres ponctuels, comme l'illustre la hausse des prix de ces derniers mois.À lire aussiLa pénurie de riz au Japon oblige les magasins à en rationner la vente

    Les pressions commerciales déstabilisent le marché de la pomme de terre

    Play Episode Listen Later Mar 9, 2025 1:35


    La France est le premier exportateur mondial de pommes de terre destinées à la transformation. Mais aujourd'hui, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre dénonce des pressions commerciales « intenables » exercées par des industriels belges qui pourraient déséquilibrer l'économie du secteur. La Belgique accueille sur son sol de nombreuses usines de transformation, qui achètent la grande majorité des pommes de terre destinées à finir en frites ou en chips. Or, « certains industriels belges », pour reprendre les termes du communiqué de l'Union des producteurs français (UNPT), profiteraient de leur leadership pour tirer les prix à la baisse.Il faut savoir que la plupart des pommes de terre de transformation sont vendues via des contrats annuels, mais 10 à 15% sont commercialisées hors contrat, au gré des besoins des acheteurs, à un prix qui est donc variable.Prix en baisse de 40%Ces dernières semaines, sur ce marché libre, le prix de ces pommes de terres industrielles (variété Fontane) a chuté de 40%. Une dégringolade en partie orchestrée par des opérateurs belges qui avaient probablement des stocks et auraient sciemment décidé de moins acheter pour faire baisser les prix, selon l'UNPT.Ces industriels montrés du doigt ont aussi d'autres stratégies de pression : un des gros opérateur belge aurait revu à la baisse de 10 à 20% ses promesses d'achats faites aux agriculteurs et aux négociants, sous prétexte d'avoir surestimé ses besoins. Or, les agriculteurs s'apprêtent à planter et ne peuvent plus réduire leurs surfaces.À lire aussiLa pomme de terre européenne sous pressionStratégie de saturation du marchéTout ce que cet opérateur majeur de la transformation n'achètera pas dans le cadre d'un contrat sera remis sur le marché libre, à la fin de la prochaine récolte, qui débute à partir de septembre. Et cet excédent sera forcément payé moins cher.« Le risque, c'est que le contexte de prix prépare les esprits à l'idée que la pomme de terre a perdu de sa valeur et complique les négociations de prix sur les futurs contrats », explique un expert de la filière.À lire aussiPomme de terre: les plus mauvais rendements depuis vingt ansLa demande de frites en pleine croissanceCes mauvais signaux sur les prix sont contradictoires avec un marché très porteur pour les cinq à dix années qui viennent. La demande mondiale de frites est en effet en croissance constante, et le nombre d'usines de transformation est appelé à se multiplier d'ici à 2030.  Mais « devancer la demande, en produisant trop dès maintenant comme certains industriels incitent à le faire, dans une stratégie de sursaturer le marché, s'avère risqué pour les prix », prévient un de nos interlocuteurs. Le constat qui est fait aujourd'hui en est l'illustration. Des prix trop bas pourraient décourager les agriculteurs qui s'apprêtaient à arriver sur le marché pour répondre à la croissance de la demande qui se profile, prévient l'UNPT.À lire aussiLa pomme de terre féculière se cherche un avenir

    La guerre commerciale fait chuter les prix des céréales et oléagineux

    Play Episode Listen Later Mar 6, 2025 1:48


    L'inquiétude envahit les marchés agricoles depuis une dizaine de jours. Les prix du soja, du maïs, du blé, mais aussi du colza ont chuté de plusieurs pour cent. Une baisse qui reflète la crainte de voir les exportations américaines pâtir des droits de douane à l'importation pris, en rétorsion, par les pays visés par les taxes Trump. Les marchés sont guidés par la peur de voir les importateurs qui se fournissaient aux États-Unis, première puissance exportatrice agricole mondiale, changer en partie de fournisseurs pour protester contre les taxes imposées par Donald Trump.Le premier pays concerné est la Chine qui a acheté plus de la moitié des exportations américaines de soja en 2024 et qui vient de mettre en place des taxes à l'importation sur plusieurs produits américains. Les craintes viennent aussi du Mexique qui a acheté 40 % du maïs américain l'année dernière, même si Donald Trump a fait un geste envers le pays, en suspendant l'essentiel des taxes annoncées pour tenter d'éviter des mesures de rétorsion de la part de Mexico.À lire aussiVisés par des droits de douane américains, le Canada, le Mexique et la Chine lancent la riposteRetrait massif des fonds d'investissementOr tout ralentissement des exportations américaines pourrait créer un excédent dans le pays et ferait baisser les prix, c'est ce que les acteurs du marché anticipent, surtout les fonds qui avaient misé en masse sur le maïs, en espérant le revendre plus cher. Ce n'est pas l'esprit du moment, ces fonds se sont donc précipités depuis dix jours pour revendre leurs contrats et éviter de perdre de l'argent. Cela donne une impression artificielle qu'il y a plus de maïs sur le marché, et c'est ce qui explique la chute libre des cours du grain jaune.Par ricochet, et parce que l'inquiétude est généralisée, les autres céréales et oléagineux cultivés aux États-Unis ont aussi été tirés vers le bas. Prix en baisse aux États-Unis et en EuropeCes prix à la Bourse de Chicago ont un impact aussi sur les prix européens qui doivent s'adapter à la chute du dollar qui renchérit la valeur des céréales européennes et contraint les exportateurs à baisser leur prix pour ne pas perdre en compétitivité, explique Damien Vercambre, du cabinet Inter-Courtage.Les prix du colza ont eux baissé en raison de la crainte de voir arriver sur le marché européen des volumes de colza canadien, qu'on appelle le canola, volumes qui étaient jusque-là transformés en huile et exportés aux États-Unis pour l'industrie du biodiesel et qui pourraient ne plus trouver preneur.À lire aussiLe canola et les huiles bientôt pris dans la tourmente des nouvelles taxes Trump?Perspectives flouesImpossible de dire dans combien de temps le marché trouvera un nouvel équilibre, car la moindre déclaration de Donald Trump peut inverser la tendance. Aux incertitudes actuelles, il faut ajouter celles liées à la volonté du président américain de taxer les navires chinois et donc notamment ceux qui transportent des matières premières. Une déclaration « suffisamment vague pour faire peur à tout le monde », résume Damien Vercambre.Ce qu'il y a de nouveau par rapport à la dernière présidence Trump, c'est qu'à l'époque, seule la Chine était visée. Depuis le mois de janvier, les sanctions sont beaucoup plus larges, et donc la désorganisation potentielle des flux commerciaux plus grande.À lire aussiChine: ouverture de l'Assemblée nationale populaire sur fond de la guerre commerciale avec les États-Unis

    Le baril de pétrole sous la barre des 70 dollars, nouvelle référence du marché?

    Play Episode Listen Later Mar 5, 2025 1:51


    Les cours du pétrole ont dévissé depuis lundi 3 mars et sont passés largement sous la barre des 70 dollars — contre 80 dollars mi-janvier. Le déclencheur a été une annonce faite par plusieurs producteurs de pétrole, membres de l'Opep+, des pays qui depuis 2022 ont réduit leur production.  Ils sont huit et parmi eux figurent les gros producteurs que sont la Russie, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Tous sont membres de l'Opep+ et tentent en vain depuis de longs mois de faire remonter les prix, en laissant volontairement sous terre des barils de pétrole pour réduire l'offre. Mais cette stratégie ne s'est pas révélée efficace, car la demande mondiale est en berne. Cette approche a aussi fait perdre des parts de marché aux pays pétroliers concernés qui ont annoncé plusieurs fois leur intention de mettre fin à leurs restrictions, sans passer à l'acte.La pression de Donald Trump a sans doute accéléré les choses : lors du Forum de Davos, fin janvier, il a demandé avec insistance à ces géants de l'or noir de produire plus pour faire baisser les prix. Une question urgente pour le président des États-Unis, car un pétrole bas : « c'est bon pour les consommateurs américains, pour l'industrie et globalement pour l'économie américaine », résume Francis Perrin, directeur de recherche à l'IRIS et chercheur associé au Policy Center for the New South à Rabat.Le message est passé : les huit pays pétroliers se sont engagés à ne plus modifier leur calendrier et à augmenter leur production à partir du 1ᵉʳ avril. À lire aussiPétrole: l'Opep+ va prolonger sa baisse de production pour soutenir les prix jusqu'à fin 2025Un effet sur les prix immédiatD'ici à quelques semaines, il y aura donc plus de pétrole sur le marché, et cela a suffi à faire baisser les cours qui évoluent désormais sous la barre des 70 dollars le baril.Cette baisse des prix est aussi alimentée par le contexte actuel de guerre commerciale. Les nouveaux droits de douane américains et les représailles qu'ils entraînent vont, a minima, ralentir l'économie mondiale. S'il y a moins de croissance, sans même parler de récession, la consommation de pétrole va s'en ressentir, explique Francis Perrin. D'où cette baisse des prix, de manière anticipée.Un baril durablement sous les 70 dollars ?Il n'est pas exclu de voir le baril se maintenir sous la barre des 70 dollars, selon plusieurs analystes. Mais si la baisse s'accentue, ce sera risqué pour les pays producteurs. D'abord pour les États-Unis, qui sont tiraillés entre des intérêts divergents liés à leur statut de premier producteur mondial et de premier consommateur : si le baril baisse trop, le pétrole de schiste américain ne sera plus rentable, car il coûte plus cher à extraire que celui du Moyen-Orient. Or Donald Trump ne veut surtout pas que la production ralentisse. Un autre pays a tout intérêt à manœuvrer pour que les prix ne s'effondrent pas beaucoup plus bas : c'est l'Arabie saoudite qui a engagé un vaste programme de réformes. Le géant du secteur, Saudi Aramco, comme d'autres majors pétrolières, a vu ses bénéfices de 2024 reculer pour la deuxième année consécutive, un recul de plus de 12 %. Le fleuron de l'économie saoudienne espère cependant distribuer 85 milliards de dollars de dividendes en 2025.À écouter dans C'est pas du ventLa Colombie mise sur l'écotourisme pour sortir du pétrole

    L'embargo européen sur le chrome (métal) russe profite à la Chine

    Play Episode Listen Later Mar 4, 2025 1:43


    C'est une des conséquences du seizième paquet des sanctions européennes contre la Russie, adopté le 24 février : le chrome russe, un métal, prisé pour sa résistance à la corrosion et utilisé pour la fabrication d'aciers et d'alliages, utilisés dans l'industrie automobile et aérospatiale notamment, n'est plus le bienvenu en territoire européen. Mais comme pour beaucoup de matières premières produites en Russie, les Européens ont déjà appris à s'en passer. Les traders en métaux ont peu à peu éliminé le chrome russe de leur portefeuille ces derniers mois, car les utilisateurs finaux, en particulier ceux qui fabriquent de l'acier, ont montré qu'ils étaient réticents à se fournir en Russie. Donc, à quelques exceptions près, le métal russe a disparu des chaînes d'approvisionnement européennes, relève le cabinet Argus Media.Mais cela n'en est pas moins un coup porté à la Russie, car l'Europe a été pendant longtemps son principal marché. Les ventes russes sur le territoire européen ont chuté en 2024 et depuis plusieurs mois également, un important producteur russe a cessé son activité en raison de difficultés d'approvisionnement en oxyde de chrome, un composé essentiel pour produire le métal.À lire aussiUkraine: les Européens approuvent un seizième «paquet» de sanctions contre la RussieLa Chine gagne des parts de marchéCette nouvelle donne profite à la Chine et ce n'est pas une grosse surprise. Le pays était jusque-là le principal concurrent de la Russie pour la fourniture de métal de qualité standard. L'empire du Milieu a donc naturellement gagné des parts de marché : l'essentiel du métal acheté sur le marché spot européen — pour une livraison immédiate — est aujourd'hui chinois, selon les données d'Argus MediaDeux producteurs européens ont aussi augmenté leur production de chrome de haute qualité, commercialisé à prix plus élevé. Les États-Unis aimeraient également proposer une offre alternative et lancer une chaîne de production du métal, mais à court terme, il est peu probable que le projet aboutisse, parce qu'une fois encore, la Chine a largement de quoi satisfaire la demande.Prix en hausse de 2,5 % en EuropePendant longtemps, la Russie a été un acteur important sur le marché et très compétitif, donc l'absence de l'offre russe en Europe a provoqué une remontée des prix, notamment parce que la demande dans le secteur de l'aérospatial reste forte.Les prix ont gagné environ 2,5 % depuis début janvier. Cette hausse n'est peut-être pas terminée, disent les négociants, mais pourrait être limitée, car les prix à long terme sont relativement stables, note Argus Media. Les prix actuels du chrome sont identiques à ceux d'il y a un an. À lire aussiAu cœur des nouvelles sanctions européennes contre la Russie, l'aluminium

    L'Afrique du Sud signe un nouveau record dans ses exportations agricoles, agrumes en tête

    Play Episode Listen Later Mar 3, 2025 1:46


    L'Afrique du Sud vient de faire ses comptes : ses exportations agricoles sont en augmentation pour la sixième année consécutive. Elles ont atteint en 2024 un nouveau record, +3% en valeur. Ces revenus records ont été permis par des volumes exportés plus importants, à des prix plus élevés pour certains produits, explique la Chambre de commerce agricole sud-africaine. Ces bons chiffres sont aussi le résultat d'une stratégie d'ouverture du pays à un plus grand nombre d'acheteurs ces dernières années : 44% des échanges se font désormais avec des pays d'Afrique, environ 20% avec l'Union européenne, et à peu près autant avec l'Asie et le Moyen-Orient.En tête des listes des secteurs porteurs, il y a toujours celui des agrumes, suivi par celui des raisins. Ces dix dernières années, la taille des vergers n'a fait qu'augmenter – de 64 000 hectares en 2013 à 100 000 hectares en 2023 –, et la production d'agrumes avec. Tous fruits confondus – oranges, citrons, pomelos, mandarines –, l'Afrique du Sud réalise aujourd'hui 70% du commerce mondial pendant la saison d'été, c'est-à-dire de mai à septembre, voire parfois jusqu'à début octobre, avant que les pays méditerranéens ne reprennent le dessus.Les atouts sud-africains L'Afrique du Sud a fait un gros effort en terme de qualité et de variétés proposées. Elle offre une gamme relativement large, qui lui permet de toucher plus de consommateurs. Ces progrès sont liés en partie au climat du pays  : il est particulièrement adapté, au sud, aux petits agrumes et aux citrons, et au nord, aux pomelos et aux oranges. Enfin, l'organisation de la filière y fait aussi beaucoup. Une filière « exemplaire » selon Éric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).Résultat : l'Afrique du Sud a pris le pas depuis plusieurs années sur le Chili, l'Argentine, le Pérou et l'Australie, les autres pays qui comptent sur le marché des agrumes frais, pendant la saison d'été.L'impact sur les prix diffère selon les agrumesLa montée en puissance de la production sudafricaine a des impacts variables sur les prix. Pour les mandarines, les prix se tiennent car la demande est bonne, grâce à une consommation de plus en plus importante l'été, en Europe notamment. Pour le citron, c'est différent. Le marché est proche de la saturation, les experts parlent d'une demande « moins élastique ». Donc avec plus d'offre, la compétition augmente, ce qui est, sur le papier, plutôt un facteur de baisse des prix.Pendant la saison d'été, la production sud-africaine reste, quel que soit l'agrume, celle qui donne le ton du marché. Et cela devrait encore durer : « Tous les vergers plantés ces dernières années ne sont pas arrivés à maturité », explique Éric Imbert. La capacité de production du pays pourrait encore augmenter d'ici 2030. À lire aussiLes producteurs sud-africains d'oranges séduits par les prix du jus

    Le Sénégal veut créer et développer sa filière locale du maïs

    Play Episode Listen Later Mar 2, 2025 1:33


    Le Sénégal veut encourager l'achat de maïs local plutôt que l'importation. Le problème est récurrent pour ce pays qui ne produit pas assez pour nourrir sa population. Mais après une rencontre avec les agro-industriels début février, un protocole d'accord a été trouvé entre la filière maïs et les industriels pour qu'ils achètent au moins 5 000 tonnes au Sénégal. De notre correspondante à Dakar,C'est l'histoire d'un paradoxe. Chaque année, ce sont des centaines de milliers de tonnes de maïs qui sont importées par les meuniers sénégalais, en particulier ceux qui fabriquent des aliments pour le bétail. Rien qu'en 2024, 500 000 tonnes de la petite céréale jaune ont été achetées à l'étranger, quelquefois en Argentine ou au Brésil, pour un montant de 80 milliards de francs CFA.Le maïs sénégalais plus cher que celui importéPendant ce temps, les producteurs de maïs sénégalais se plaignent de ne pas réussir à écouler leur stock, pour une raison simple : leur maïs est plus cher que celui venu d'ailleurs, en partie parce que les rendements sénégalais sont moins bons. Au Sénégal, on peut produire environ trois tonnes par hectare, alors qu'ailleurs, c'est entre huit et dix tonnes par hectare. L'État voudrait inverser la tendance, avec l'introduction de nouvelles semences hybrides, et réduire la facture des importations, à l'heure où les caisses sont particulièrement vides.Désormais, 1% du maïs acheté au SénégalPour cela, un accord entre industriels et producteurs de maïs a été trouvé mi-février 2025 : les industriels achèteront 5 000 tonnes de maïs au Sénégal sur les 500 000 tonnes importés. Cela représente donc 1% de ce qui est acheté. Mais pour les acteurs du secteur, c'est un bon début pour inciter les agriculteurs sénégalais à produire plus de maïs et, petit à petit, créer une filière.Un point a fait l'objet d'âpres discussions : le prix du kilo de maïs acheté au Sénégal. Les paysans ont proposé 225 francs CFA le kilo, les industriels plutôt 198 francs CFA, ce qui correspond au prix qu'ils paient à l'étranger. Au final, ce sont les paysans qui l'ont emporté : les industriels acceptent de payer ces 5 000 tonnes sénégalaises 225 francs CFA le kilo, plus cher donc, pour encourager la production locale.L'objectif : passer à 10 000 tonnes la quantité de maïs sénégalais achetée par les industriels dès l'année prochaine.À lire aussiSénégal: un rapport pointe les pertes financières dans le secteur agricole faute d'équipements adéquats

    Aux États-Unis, une pénurie d'œufs fait grimper les prix

    Play Episode Listen Later Feb 27, 2025 1:30


    Les fêtes de Pâques seront célébrées dans un peu plus d'un mois et demi par les chrétiens du monde entier. La tradition, dans de nombreux pays, c'est de cacher et de chercher des œufs en chocolat ou décorés. Encore faut-il pour cela trouver des œufs. Aux États-Unis, la chasse aux œufs a déjà commencé, et elle est même en train de devenir un sport national. C'est une expérience étonnante et inattendue : vivre dans l'un des pays les plus riches du monde et avoir du mal à trouver une denrée aussi basique que des œufs. C'est pourtant ce qui arrive aux consommateurs américains. Il faut voir les rayons pratiquement vides dans les supermarchés, où les clients se pressent pour se saisir des rares boîtes restantes qui contiennent parfois des œufs cassés, où la vente est rationnée à une douzaine par client et où les clients qui décrochent le gros lot sont parfois félicités en parvenant à la caisse au terme de leur parcours. Des chargements de camions entiers disparaissent.À lire aussiÉtats-Unis: le plan de Donald Trump pour faire venir les riches étrangersUn problème politiqueEn Pennsylvanie, 100 000 œufs ont été volés début février. La pénurie dure depuis des semaines. Et comme ce qui est rare est cher, les prix montent : 15% d'augmentation en janvier, et le ministère de l'Agriculture s'attend à une hausse de plus de 40% cette année.Le prix des œufs était l'un des sujets de la campagne présidentielle, sans que l'on sache vraiment si cela a fait basculer le résultat. Le sujet a été évoqué dès le premier point presse de la nouvelle administration Trump, qui a mis la hausse des prix sur le dos de la présidence Biden.Un plan d'action mis en placeC'est qu'avant l'œuf, il y a la poule. Et des poules pondeuses, il y en a de moins en moins aux États-Unis. En cause, la grippe aviaire, qui a décimé les élevages ces dernières années. Elle circule chez les oiseaux sauvages et se propage dans les poulaillers. Habituellement, les éleveurs abattent les poules et rechignent à les vacciner, de peur de ne pouvoir exporter leur marchandise dans les pays qui ne veulent pas d'œufs de poules vaccinées. Cela va peut-être changer.L'administration Trump annonce un plan à un milliard de dollars qui prévoit notamment de développer la vaccination. Mais cela prendra du temps. En attendant, il sera toujours possible d'importer des œufs, même s'il n'est pas précisé s'il y aura des droits de douane. À lire aussiÉtats-Unis: cafouillage dans l'administration concernant l'ultimatum envoyé par Musk aux fonctionnaires

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