Chronique des Matières Premières

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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus. Diffusion : 6h18, 8h52 (sauf Afrique) et 13h24, heure de Paris.   Retrouvez les sujets traités par cette émiss…

Rfi - Claire Fages


    • Jun 2, 2025 LATEST EPISODE
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    Le pétrole aux alentours des 65 dollars, un changement de cap pour les pays de l'Opep+

    Play Episode Listen Later Jun 2, 2025 1:58


    Le prix du pétrole stagne à son plus bas niveau depuis la pandémie. Le baril de Brent de la mer du Nord s'échange aux alentours des 65 dollars, alors qu'il dépassait les 100 dollars après l'invasion russe de l'Ukraine en 2022. Le résultat d'un changement de politique de la part des pays de l'Opep+. Alors qu'il y a deux ans, l'Opep+, qui regroupe les pays producteurs de pétrole et leurs alliés, avait réduit l'offre volontairement en espérant de faire monter les prix, elle a décidé en avril dernier de rouvrir les vannes. Il y a trois jours, il a été décidé d'augmenter encore les volumes d'or noir mis sur le marché.Selon les observateurs, c'est Riyad qui serait derrière ce changement de cap surprise. C'est l'Arabie saoudite qui avait fait comprendre début mai qu'elle pouvait supporter une baisse des prix pendant une période prolongée. L'Arabie saoudite semble se plier aux requêtes de Donald Trump. Peu après sa prise de fonction, le président américain avait demandé à son allié de produire davantage pour faire baisser les prix de l'or noir et par ricochet les prix à la pompe pour les consommateurs américains.La fin du boom de schiste aux États-UnisMais cette stratégie n'est pas sans conséquence sur le secteur du schiste aux États-Unis. Confrontés à une accumulation de pétrole sur les marchés, les foreurs de schiste américains ont dû arrêter plusieurs de leurs plateformes pour faire face à la chute des prix. On s'attend à une baisse de production américaine de 1,1% l'année prochaine, à 13,3 millions de barils par jour.Ces producteurs de pétrole de schiste, qui avaient fait des États-Unis le plus grand producteur mondial d'or noir, se retrouvent aujourd'hui devant la première crise majeure de leur secteur. Si les prix de brut devaient descendre à 50 dollars, la production américaine pourrait perdre jusqu'à 300 000 barils par jour. Soit davantage que la production totale de certains petits pays membres de l'Opep+. Les compagnies américaines ne pourront clairement pas suivre. Des suppressions d'emplois ont déjà commencé.À lire aussiLe cours du pétrole chute après les annonces de l'Opep+ accélérant sa production de brut

    L'Afrique du Sud mise sur la laine certifiée pour tenter de relever sa filière

    Play Episode Listen Later Jun 1, 2025 1:59


    L'Afrique du Sud tente de lutter contre la diminution de ses troupeaux de moutons. La finesse de la laine sud-africaine fait la fierté du pays, mais comme en Australie, autre grand pays d'élevage, la viande et la laine ne sont plus assez rémunérateurs. La situation n'est pas aussi alarmante qu'en Australie, mais en Afrique du Sud aussi, le déclin du cheptel et de la production de laine préoccupe les acteurs de la filière. « L'éleveur est sous forte pression financière » et le défi est de faire en sorte qu'ils n'abandonnent pas, explique James de Jager PDG de Segard Masurel South Africa. À cela s'ajoute l'expansion de l'industrie minière dans le nord du pays qui a réduit les terres disponibles, les vols de bétail et la tentation de faire aussi de l'agriculture ou d'élever des moutons uniquement pour leur viande. « Le nombre d'éleveurs n'a pas forcément chuté, mais les pratiques agricoles ont changé », explique le négociant, venu, ce mois de mai 2025, participer au 94e congrès de la Fédération lainière internationale (IWTO) à Lille, au nord de la France.En l'espace de 20 ans, la production nationale de laine a chuté de 60% : elle est passée d'un peu plus de 100 millions de kg de laine à 42 millions aujourd'hui. Les acteurs de la filière locale pensent avoir atteint un point bas « parce que la chute s'est stabilisée depuis à peu près cinq ans », relève James de Jager et aussi parce que « la spécificité de l'Afrique du Sud est de compter, en plus des grands élevages, de petits producteurs qui n'ont que deux, cinq ou vingt moutons », explique Isak Staats directeur de BKB et courtier en laine, « des éleveurs qui ont besoin du revenu lié à la laine et sur lesquels la filière compte s'appuyer ».Une demande textile trop faibleLa laine est un marché de niche et représente moins de 1% des fibres utilisées, mais la laine n'en est pas moins tributaire de la bonne santé du secteur de l'habillement. Un secteur en berne, la demande en textile n'est pas bonne en Europe, et pas meilleure en Chine. Or le pays achète 80% de la laine sud-africaine pour la laver, avant de réexporter ce qui n'est pas utilisé dans les usines chinoises.Pour réduire les risques, les producteurs sud-africains cherchent donc à s'ouvrir de plus en plus à d'autres marchés, comme la République tchèque, la Bulgarie et l'Uruguay. Augmenter les exportations vers l'Inde est aussi un objectif, mais l'Afrique du Sud paye pour l'instant des droits à l'importation de 2% qui rendent la laine difficilement compétitive.Se distinguer sur le marché internationalDepuis des années, le pays est engagé pour une laine durable, produite selon des pratiques dites « régénératives », qui réponde aussi aux normes de bien-être animal, mais également aux dernières exigences sociales et environnementales en vigueur.L'Afrique du Sud a mis l'accent sur la collecte de données, pour une traçabilité de la ferme, à la laine exportée. « On sait d'où vient la laine, qui l'a achetée aux enchères et où elle est exportée, notamment grâce au numéro d'identification donné à chaque producteur », explique Deon Saayman, PDG de Cape Wools, l'organisation qui chapeaute l'ensemble de la filière. Deux marques commerciales ont été créées par l'interprofession pour valoriser la laine sud-africaine sur le marché international et les entreprises développent individuellement leur propre standard.Cette mobilisation a payé : même si l'Afrique du Sud a vu fondre son cheptel, le pays reste le premier exportateur mondial de laine certifiée.À lire aussiAnglo American se sépare de ses mines de platine en Afrique du Sud

    Anglo American se sépare de ses mines de platine en Afrique du Sud

    Play Episode Listen Later May 29, 2025 2:13


    Petite révolution dans le secteur minier : le géant mondial Anglo American se sépare de ses mines de platine en Afrique du Sud. Anglo American Platinum devient une entité autonome et prend le nom de Valterra, dans un contexte très incertain pour l'avenir des platinoïdes. La branche sud-africaine d'Anglo American devient indépendante dans un contexte difficile pour le secteur des platinoïdes, un groupe de six métaux, qui comprennent le palladium et le rhodium que l'on retrouve dans les pots catalytiques des voitures. Leur prix s'est envolé après la pandémie et au début de l'invasion de l'Ukraine. Mais la bulle a éclaté en 2023 et depuis l'Afrique du Sud accuse le coup : le pays est le premier producteur mondial de platine d'où l'on peut extraire du palladium et du rhodium. Les grands groupes miniers présents dans le pays ont dû s'adapter, et pour certains se restructurer et licencier du personnel. Pour ne rien arranger, des inondations ont mis à l'arrêt, en début d'année, la production d'une importante mine dans la province du Limpopo, exploitée par l'ancienne filiale d'Anglo American. Un contexte difficile pour cette société devenue donc Valterra Platinum : selon une note de la banque UBS, citée par le site spécialisé Mining.com, la société pourrait afficher d'ici fin juin un déficit de plus de 8 milliards de rands (soit plus de 400 millions d'euros) en raison notamment du coût de la scission avec Anglo American.Demande en platinoïde très incertaineAu premier trimestre, la demande de bijoux en platine a augmenté de près d'un quart, en raison de la flambée des cours de l'or qui a fait reculer l'achat de bijoux en métal jaune. Mais les débouchés des platinoïdes restent essentiellement liés au secteur de l'automobile. Le décollage ou non de la demande pour les véhicules électrique et la fin des pots d'échappement qui va avec, sera donc déterminant pour l'avenir du platine, du rhodium ou encore du palladium.D'autres sous-métaux du groupe, tels que l'iridium, pourraient en revanche, eux, trouver un nouvel élan avec le développement de la filière hydrogène, une filière sur laquelle mise l'Afrique du Sud.Une troisième année de déficitLes disponibilités seront inférieures à la demande encore cette année, selon le World Platinum Investment Council (WPIC), en raison notamment d'une baisse de 4% de l'offre disponible.Ce nouveau déficit devrait entamer un peu plus les stocks et pourrait créer de la tension sur le marché : les prix ont d'ailleurs rebondi depuis la publication des prévisions 2025 du WPIC le 19 mai. Comme d'autres analystes, le PDG de Valterra Platinum table lui-même sur des perspectives de prix positives. À lire aussiLes groupes miniers producteurs de platinoïdes face à la crise en Afrique du Sud

    La Chine fausse le marché mondial de l'acier, selon un rapport de l'OCDE

    Play Episode Listen Later May 28, 2025 2:08


    Le monde ne manque pas d'acier, il croule même sous les excédents, c'est ce que pointe le rapport annuel de l'OCDE, une organisation économique qui regroupe essentiellement les pays occidentaux, rapport qui vient de sortir cette semaine. Ce qui explique la surproduction d'acier, ce sont essentiellement les subventions octroyées par certains États. Plusieurs gouvernements ont mis en place des politiques de soutien à leur industrie sidérurgique, c'est le cas dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et dans les pays d'Asie du Sud-Est, mais un pays fait plus que les autres : la Chine. Les subventions de Pékin sont dix fois supérieures à celles des pays de l'OCDE. Ce soutien se matérialise par des emprunts en dessous des taux du marché, des prix de l'énergie subventionnés ou encore un traitement fiscal préférentiel. Une pratique qui « fausse » le marché mondial, selon l'OCDE.Grâce à son acier subventionné, la Chine prend de plus en plus de part de marché : les exportations d'acier chinois ont plus que doublé depuis 2020, pour atteindre un record de 118 millions de tonnes en 2024. Ce tsunami d'acier a fait chuter les prix. Après leur pic en 2021, ils sont tombés au plus bas depuis près de dix ans. Des prix bas qui profitent naturellement aux utilisateurs d'acier du secteur de la construction ou de l'automobile, mais pas aux fabricants d'acier.Des fabricants d'acier qui ne sont plus rentablesLes industriels voient leur rentabilité se rapprocher de leurs plus bas niveaux historiques, selon l'OCDE : l'allemand ThyssenKrupp a annoncé la suppression de milliers emplois, le géant US Steel, désormais relégué aux 24e rang des aciéristes mondiaux, est contraint de se marier avec le japonais Nippon Steel, numéro 4 du secteur. Quant à ArcelorMittal, le géant mondial prévoit de licencier environ 600 personnes dans le nord de la France.Face aux difficultés et à la grogne des producteurs d'acier dont l'activité souffre de la concurrence asiatique, de plus en plus de pays ont lancé des enquêtes anti-dumping. Leur nombre a été multiplié par cinq en deux ans. Rien qu'en 2024, 81 ont été lancées – contre 16 précédentes –, un tiers visait des producteurs chinois.À écouter aussiLa surabondance d'acier chinois pèse sur les prix du minerai de ferLa consommation ne suit pasElle est variable selon les régions, stable, voire en déclin dans les pays occidentaux, mais elle diminue en Chine. Au niveau mondial, le solde est à peine positif, les besoins en acier n'augmentent même pas de 1 % par an. D'où les excédents d'acier, qui risquent de s'aggraver puisque de nouvelles usines vont entrer en service.Dans les deux années qui viennent, les capacités de production devraient bondir de plus de 6 %, selon les projections de l'OCDE, ce qui annonce des dizaines de millions de tonnes d'acier en plus sur le marché. Des nouveaux investissements situés majoritairement en Asie et surtout en Inde et en Chine.Impact sur la décarbonation du secteurLa fabrication d'acier est responsable de 8 % des émissions mondiales de CO2. Mais les investissements pour décarboner la filière sont difficilement tenables dans le contexte actuel de prix. Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu son projet d'investissement dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en raison de la non-compétitivité de l'acier produit en Europe. En parallèle, 40 % des nouvelles capacités qui doivent entrer en production ne seront pas bas-carbone et même « à forte intensité d'émission », pointe l'OCDE.

    L'offre et les stocks de charbon précipitent les prix à la baisse

    Play Episode Listen Later May 27, 2025 2:05


    Cela fait quatre ans que les prix du charbon n'ont pas été si bas, on parle du charbon thermique, celui qui est utilisé dans les centrales pour produire de l'électricité. Depuis leur sommet de 2022, les prix ont perdu un quart de leur valeur. Au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix du charbon se sont envolés, comme ceux de nombreuses matières premières. La perspective d'une crise gazière avec la Russie a provoqué un regain d'intérêt pour le charbon. Les prix sont restés à leur sommet jusqu'au début 2023 avant de dégringoler. Depuis, ils évoluent dans une fourchette basse et le charbon a même retrouvé un niveau plus bas que celui d'avant-guerre. Cette chute est due essentiellement à une mécanique bien connue : quand les prix étaient à la hausse, les investisseurs ont misé sur le charbon et ont fait grimper artificiellement la demande, et donc les prix. Le contexte a poussé en parallèle les grands producteurs, la Chine, l'Inde, et l'Indonésie, à produire plus et cela a été d'autant plus facile qu'ils ont mis en service de nouvelles mines ces dernières années, rappelle le Financial Times. Des stocks au plus hautLes volumes de charbon disponibles n'ont fait qu'augmenter. Cette surabondance a fait baisser les importations des gros acheteurs, ce qui a aussi alimenté la baisse des prix : au cours des quatre premiers mois de 2025, la Chine a importé 13% de moins par rapport à la même période un an plus tôt, selon les données de suivi maritime du cabinet franco-belge Kpler, cité par l'agence Reuters. En parallèle, la production chinoise a atteint un niveau record au premier trimestre, selon l'agence Bloomberg. Ce qui n'est pas consommé, ni exporté, s'accumule. Les stocks sont si élevés que même si les prix étaient plus bas, « personne n'achèterait du charbon », assure un analyste de Kpler. Ce n'est pas la demande actuelle qui peut bousculer les choses : on est dans une période creuse pour l'hémisphère Nord : l'hiver est terminé et la saison où la Chine et l'Inde allument leurs climatiseurs n'est pas encore arrivée. Un redressement des prix à partir de cet été ?Les stocks et la production sont tels qu'ils ne sont pas de nature à relever les prix dans l'immédiat. Il y a même eu des moments ces dernières semaines où les prix du charbon chinois ont atteint un niveau inférieur aux coûts de production. Face à la chute de leurs bénéfices, ceux qui le peuvent ralentissent la cadence : c'est le cas de deux sociétés en Colombie : Cerrejón filiale de Glencore et Drummond ont annoncé des coupes de production.Les cours pourraient repartir à la hausse cet été, avec la demande estivale, selon plusieurs experts, à moins que la part d'électricité produite par énergie renouvelable connaisse une nette augmentation. C'est une éventualité en Chine où la libéralisation du marché de l'électricité sera actée à partir du mois de juin et devrait rendre les énergies renouvelables moins chères, rappelle l'agence Bloomberg. « Comme c'est le cas depuis 25 ans, la Chine, qui consomme 30% de charbon de plus que le reste du monde réuni, continuera à définir les tendances mondiales » résumait fin décembre l'Agence internationale de l'énergie dans son rapport sur les perspectives du marché du charbon.

    Eramet consolide sa stratégie à l'international avec Paulo Castellari

    Play Episode Listen Later May 26, 2025 1:34


    Le groupe minier français Eramet a un nouveau directeur général. Il s'appelle Paulo Castellari et a travaillé chez le géant du secteur, anglo-américain, de 2003 à 2015. Christel Bories, qui cumulait les deux fonctions, reste présidente. Cette nomination ne devrait que renforcer l'ambition d'Eramet à l'international. Il y a une dizaine d'années, le groupe français était essentiellement connu pour son activité métallurgique, c'est-à-dire de transformation du minerai en métaux. Les mines d'Eramet servaient avant tout à faire tourner les usines, explique Cristel Bories au journal Les Echos.En quelques années le groupe a cédé plusieurs entreprises, dont Aubert&Duval, et s'est recentré sur la production minière tout en se diversifiant : aujourd'hui Eramet est présent dans le nickel en Nouvelle-Calédonie et en Indonésie – projet Weda Bay avec le sidérurgiste chinois Tsingshan –, dans le lithium en Argentine, et bien sûr toujours dans le manganèse au Gabon où le groupe exploite la plus grande mine au monde de ce minerai qui entre dans la composition des aciers.Une « petite » multinationaleEramet reste une « petite multinationale », relève un expert du secteur minier, mais le CV du nouveau directeur général est tout indiqué « pour accompagner un groupe qui grossit », selon un autre interlocuteur. L'expérience de Paulo Castellari plaide pour une présence plus forte encore à l'international, en particulier en Amérique latine, continent qu'il connaît bien : il est brésilien, mais a surtout travaillé des années au Brésil, pour le géant minier anglo-américain.Sur le continent, Eramet a aussi jeté son dévolu sur le Chili : le groupe a acquis une concession de lithium, mais doit encore franchir plusieurs étapes pour rentrer dans une phase opérationnelle.L'Afrique, un terrain à consoliderLa présence française contestée ouvertement dans plusieurs pays d'Afrique est une donnée que n'importe quel investisseur doit aujourd'hui intégrer. « Le nouveau directeur ne prendra pas de risque et ne partira pas sur des terrains qui ne sont pas déjà maitrisés » confirme quelqu'un qui l'a rencontré, mais Eramet n'affiche aucune volonté de se détourner du continent, au contraire. Le projet serait plutôt de consolider les acquis, que ce soit au Sénégal où le groupe exploite des sables minéralisés ou au Gabon, pays auquel le nouveau directeur général a réservé une de ses premières visites de terrain. 

    Le titane, le métal de l'aviation qui échappe aux sanctions contre la Russie

    Play Episode Listen Later May 25, 2025 2:04


    Indispensable à l'aviation, le titane produit en Russie est, jusqu'à présent, passé entre les gouttes et n'a pas été sanctionné par l'Union européenne. La guerre tarifaire initiée par Donald Trump ne s'est pas intéressée non plus à ce métal réputé pour sa légèreté et sa résistance à la corrosion.  Les inquiétudes n'ont jamais porté sur le minerai brut de titane, qui est essentiellement utilisé sous forme de pigments, mais sur le métal, c'est-à-dire le minerai qui a subi plusieurs étapes de transformation. Plus particulièrement, les inquiétudes sont concentrées en particulier sur le métal de qualité aéronautique, qui entre dans la composition des fuselages, des moteurs ou encore des trains d'atterrissage, et dont la Russie est le premier exportateur. Vladimir Poutine avait évoqué la possibilité de couper le robinet, mais ne l'a pas fait. La Chine n'a pas imposé non plus de contrôle à l'exportation de son titane – probablement parce que la qualité du titane chinois ne pèse pas encore assez sur le marché international pour que ce soit un levier pertinent. Le titane, déjà soumis à des mesures tarifaires américaines, a par ailleurs été exempté des droits de douane supplémentaires introduits le 2 avril.L'Europe, trop dépendante au titane russe, continue de son côté d'en importer, même si les groupes aéronautiques, Airbus et Safran, notamment, poursuivent leurs efforts pour diversifier leur approvisionnement. À écouter aussiLe titane russe toujours irremplaçableAccélération de nouveaux projetsLes tensions suscitées par le début de la guerre en Ukraine ont accéléré les projets de production de titane. Des investissements engagés en Arabie saoudite avant la guerre ont permis, depuis l'année dernière, de produire du métal de qualité aéronautique, qui intéresse de près Airbus. Au Japon, au moins une usine de production qui devait fermer a finalement continué à tourner. L'Inde se positionne aussi dans le secteur : les premiers lingots de titane du pays sont en passe d'être produits par le groupe PTC Industries, s'ils ne le sont pas déjà, explique un expert de la filière. Il faut aussi compter avec la Chine qui, depuis dix ans, a démultiplié ses capacités de raffinage, au point d'être quasiment en surcapacité, selon un de nos interlocuteurs. S'il est de plus en plus exporté au Japon et en Corée du Sud, le titane chinois n'est pas reconnu de qualité aéronautique par Airbus et Boeing et sert essentiellement à l'industrie locale et au nouvel avionneur Comac. Si cela changeait, le marché mondial gagnerait un fournisseur important. Tensions sur les prix de certaines qualités de titaneLes craintes de voir l'approvisionnement perturbé se sont traduites sur les prix, mais selon le produit en titane concerné, les variations ne sont pas les mêmes. Le ferrotitane, un alliage, a vu son prix baisser en raison d'une moindre demande des sidérurgistes, selon le cabinet Argus Media. Selon leur analyste Ronan Murphy, depuis le début de la guerre en Ukraine, le titane de qualité aéronautique n'a lui, en revanche, plus jamais vu son prix baisser. Certaines qualités d'éponge de titane ont augmenté de 42% depuis le début de la guerre, pour ne donner qu'un seul exemple.Un des facteurs déterminants pour les prix sera la demande, et en particulier celle de Boeing. En 2024, l'avionneur a vu sa production d'appareils chuter à son niveau le plus bas depuis la pandémie de Covid-19.

    La vanille malgache face à une demande mondiale très incertaine

    Play Episode Listen Later May 22, 2025 2:08


    La campagne de commercialisation de la nouvelle récolte de vanille verte doit être lancée d'un jour à l'autre à Madagascar. Une campagne qui s'ouvrira région par région, pour des questions de maturité de culture. Cette nouvelle saison débute avec des stocks importants de l'ancienne récolte.  Cette nouvelle saison débute avec des stocks importants de vanille issus de l'ancienne récolte. En mars, les autorités avaient évalué le stock disponible sur la Grande-Ile à 1 000 tonnes. Il existe aussi de la vanille entreposée chez les industriels, à l'étranger. Les importateurs ont en effet acheté des volumes records l'année dernière – 4 400 tonnes sur 2023/2024 – pour profiter de la libéralisation des prix et de leur chute. En revanche, ces stocks à l'extérieur sont très difficiles à évaluer, « personne n'a vraiment les chiffres », confirme Georges Geeraerts, président du groupement des exportateurs de vanille de Madagascar, notamment parce qu'ils dépendent de la consommation et qu'il y a peu de données sur le sujet. Ce qui est à peu près certain, c'est que ces stocks de vanille pourraient, en théorie, permettre aux industriels qui en ont, de voir loin, et de ne pas se précipiter pour acheter dans les prochains mois. Demande suspendue aux taxes américainesLa demande à venir est très incertaine, car dépendante de l'évolution du contexte économique mondial qui influe sur le pouvoir d'achat. Elle est aussi suspendue à d'éventuelles taxes américaines, car les États-Unis sont les premiers acheteurs mondiaux de vanille.Dans leur première version, début avril, les droits de douane pour Madagascar avaient été fixés à 47%. Ils ont été suspendus pour 90 jours, et on ne sait pas si les négociations permettront d'alléger la sanction. Un importateur américain qui ne sait pas à quelle sauce il va être taxé dans les prochains mois est évidemment plus réticent à signer des contrats. Or c'est à cette période de l'année, alors que la récolte commence, qu'ils sont généralement finalisés. Quel horizon pour les prix à l'export de la vanille ?L'incertitude sur la demande mondiale, et sur la production de cette année, alimente l'incertitude sur les prix à l'export qui seront pratiqués dans les mois à venir. Sur l'année écoulée, ils se sont maintenus à des niveaux faibles, autour de 50 dollars/kg en moyenne, soit un cinquième des prix imposés pendant trois ans par les autorités. Résultat, les recettes de l'État ont chuté, malgré l'augmentation des volumes exportés.Les prix bas vont-ils se prolonger ou l'horizon se dégagera-t-il en 2025 ? La question est posée par les auteurs du rapport CyclOpe 2025 sur les matières premières. Selon Georges Geraerts, la priorité est d'assainir la filière, pour augmenter les volumes de gousses certifiées, plus rémunératrices pour les producteurs, et gagner des parts de marché à l'international, sur ce segment commercial.À lire aussiMadagascar: les recettes en baisse de la vanille et du clou de girofle tirent les exportations vers le bas

    Les pays producteurs de laine peinent à voir le bout du tunnel

    Play Episode Listen Later May 21, 2025 1:51


    La ville de Lille dans le nord de la France, accueille cette année le 94e congrès de la Fédération lainière internationale (IWTO). Une réunion qui se tient dans un contexte morose, marqué par le déclin du cheptel ovin chez les grands producteurs tels que l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud. Il est déjà difficile en temps normal d'exister quand on représente 1 % des fibres textiles produites dans le monde, mais quand en plus les prix du marché sont bas et les aléas climatiques s'en mêlent, cela devient un vrai défi de maintenir une activité lainière. Les principaux producteurs ne savent pas dire si le déclin de leur production se poursuivra dans les prochaines années. L'espoir reste évidemment de ne pas tomber plus bas en termes de volumes : « Ceux qui ont résisté et produisent encore n'avaient certainement pas d'alternatives et seront donc encore là demain », argumente un responsable de filière.Chute du cheptel ovinAucun animal n'est élevé pour être seulement tondu. Sa valeur dépend du prix de vente de la laine et de la viande. La production est donc dépendante de la bonne santé des troupeaux. Or, les sécheresses répétées ont eu un impact sur les pâturages et affecté la taille des cheptels chez de nombreux États producteurs. Les éleveurs doivent aussi faire face au coût de l'aliment bétail qui a augmenté et finissent parfois par passer à l'élevage de ovins ou par opter pour la culture des céréales quand le climat le permet. C'est en Australie que la baisse du cheptel est la plus frappante. La production de laine pourrait baisser pour la saison 2024/2025 à son niveau le plus bas enregistré depuis un siècle, selon le dernier rapport CyclOpe sur les marchés mondiaux, qui s'appuie sur les chiffres produits par l'Australian Wool Production Forecasting Committee (AWPFC).Une offre réduite et une demande insuffisanteLa demande de la Chine, pays où se trouve le plus grand nombre de centres de lavage de la laine, est en baisse : pour ne citer qu'un chiffre, les importations de matière brute ont diminué de 15 % au premier trimestre 2025, selon le Nanjing Wool Market. Elles reflètent la petite forme du secteur textile qui impacte aussi bien l'Australie que l'Afrique du Sud, qui a fait du bien-être animal un argument commercial.Au vu de la demande, les prix pourraient être plus bas qu'ils ne sont, mais ont finalement pour l'instant été « sauvés » par la baisse de la production mondiale, explique un représentant de la fédération lainière internationale (IWTO). 

    L'UE s'attaque aux flux de pétrole russe de plus en plus obscurs

    Play Episode Listen Later May 20, 2025 1:54


    Le pétrole russe est encore dans le collimateur de l'Union européenne. Un 17e paquet de sanctions adopté à Bruxelles cible de nouveaux navires pétroliers « fantômes », ces bateaux qui sont utilisés pour contourner les sanctions sur les exportations de brut de Russie. Avec ces nouvelles mesures, près de 350 navires russes sont maintenant concernés. Le poids de la flotte fantôme est difficile à évaluer. Les chiffres varient selon les sources dans une fourchette comprise entre 400 et 600 navires. Le ministre estonien de la Défense estime ce chiffre à 500.Rien qu'au mois de mars, près de 160 pétroliers de la flotte fantôme ont quitté les ports russes pour livrer du pétrole brut et des produits dérivés du pétrole, selon la Kyiv School of Economics (KSE), un institut de recherche ukrainien. Des bateaux qui se rendent « invisibles »Ces navires ne sont généralement pas immatriculés ou opèrent sous des pavillons de complaisance. Une centaine d'entre eux auraient plus de 15 ans d'âge, 20 ans même pour certains. Au moins 200 de ces navires ne seraient plus en service aujourd'hui si la Russie n'avait pas eu besoin d'échapper aux sanctions.Beaucoup ne sont pas assurés ou du moins pas selon les standards internationaux. Selon plusieurs sources, ces navires multiplient les tactiques pour ne pas être géolocalisés et sont de plus en plus difficiles à suivre. Leur stratégie est d'échapper aux systèmes de positionnement automatisés, ou de brouiller les pistes en envoyant de fausses informations. L'objectif est en particulier de ne pas être détecté lors des transbordements de pétrole. À écouter aussiSécurité maritime : pourquoi la «flotte fantôme» russe échappe-t-elle à tout contrôle ?Efficacité relative des sanctionsLa Russie aurait gagné grâce à son pétrole 189 milliards de dollars en 2024. Un cinquième des navires pétroliers ciblés à la date du 20 avril étaient toujours en service et ont pu continuer à charger du pétrole même après avoir été mis sous sanction, selon KSE.Même si elles sont contournées, les sanctions introduisent leur lot de perturbation : par peur d'être immobilisés, des bateaux doivent se dérouter, d'autres livrent leur cargaison avec retard, comme l'explique Lloyd's List. Si les mesures de rétorsion ne sont pas plus efficaces, c'est qu'il y a toujours des acheteurs peu regardants : on peut citer l'Inde, le premier importateur de brut russe par voie maritime, la Chine et la Turquie, selon KSE. Même si les volumes sont beaucoup plus petits, plusieurs pays africains continuent, eux aussi, de profiter des prix cassés proposés par la Russie.  

    Les grumes américaines, victimes inattendues de la guerre commerciale

    Play Episode Listen Later May 19, 2025 1:53


    Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis ont un impact sur le commerce du bois, et précisément sur l'exportation de grumes américaines en Chine. Ce bois brut, destiné à être transformé, est soumis depuis le mois de mars à une mesure non tarifaire de la part de Pékin.  Le bois américain est soumis à une barrière sanitaire due, selon la douane chinoise, à la présence de petits ravageurs dans le bois américain – scolytes et longicornes – arrivé en Chine. Le bois a donc été immobilisé dans les ports, et les importations de nouveaux lots venant des États-Unis suspendues, officiellement, pour des raisons de « biosécurité ».Il est cependant difficile de ne pas interpréter cette mesure sanitaire comme une forme de rétorsion commerciale : elle a en effet été prise juste après l'annonce de l'instauration de droits de douanes par Donald Trump. Vers la reprise des échanges ?Maintenant qu'une partie des tarifs douaniers ont été mis en pause pour 90 jours, la Chine a accepté de suspendre, voire de supprimer, les mesures non tarifaires prises depuis le 2 avril en rétorsion contre les États-Unis. En théorie, donc, l'interdiction sanitaire pourrait être concernée, si ce n'est que la mesure est antérieure puisqu'elle date de début mars.Le commerce de bois brut des États-Unis vers la Chine pourrait-il cependant reprendre et si oui, dans quel délai ? « L'incertitude est notre nouvelle certitude dans ces temps heurtés. On sait seulement que les Américains ont besoin de vendre leurs essences de feuillus en Chine », résume Emmanuel Groutel, spécialiste des flux internationaux de bois et co-auteur du rapport CyclOpe sur les matières premières.Parmi les bois américains exportés en Chine figurent en particulier le chêne rouge, le chêne blanc et le noyer ainsi que des résineux.Coup dur pour l'est des États-UnisLes exportateurs de grumes sont les victimes inattendues de la guerre commerciale, comme l'écrit WoodCentral, plateforme digitale dédiée au secteur du bois : avant le mois de mars, environ 40 % du bois américain était exporté en Chine.C'est un coup dur, particulièrement pour l'est des États-Unis, notamment la région montagneuse des Appalaches, explique Emmanuel Groutel. Et ce, même si la production totale de bois de feuillus dans la région pourrait avoir été en 2024 la plus faible de­puis 65 ans, selon l'édition 2025 du rapport CyclOpe.Aujourd'hui, l'industrie américaine de l'ameublement peut difficilement absorber beaucoup plus de volumes, elle s'est délocalisée au fil des ans en Asie. En revanche, le Vietnam s'impose comme un acheteur de plus en plus important de bois américain. Une opportunité peut-être pour les États-Unis d'écouler, en 2025, une partie de ce qui aurait été exporté en Chine. 

    Les Américains manquent de bœuf mais rêvent toujours d'en exporter plus

    Play Episode Listen Later May 18, 2025 2:09


    Aux États-Unis, les prix du bœuf continuent de grimper. En cause, une pénurie de bétail, alors que la demande est toujours importante. Le prix moyen du bœuf a augmenté de 60 % depuis 2020 dans le pays. En sortie d'abattoir, un kilo de bœuf vaut près de sept euros en moyenne aux États-Unis, soit davantage qu'en Europe, du jamais vu. « Un renversement complet de situation », dit même Jean-Paul Simier, expert de la filière viande et co-auteur du rapport CyclOpe sur les marchés des matières premières dont la dernière édition vient d'être publiée. Au pays du barbecue et du hamburger, les prix de la viande de bœuf ont traditionnellement toujours été plus bas qu'ailleurs.Aujourd'hui, il n'y a plus assez de bêtes pour répondre à la consommation nationale. En 50 ans, le cheptel est passé de 140 millions de têtes à 90 millions aujourd'hui – soit une baisse de 36 %. Conséquence, depuis deux ans, les importations américaines sont supérieures aux exportations et les Américains n'ont jamais autant acheté au Brésil : +57 % en cinq ans. Diminution des pâturagesLa principale explication, c'est la sècheresse qui a entraîné une baisse des surfaces de pâturages. Le réchauffement a touché les zones traditionnelles de production, notamment les Rocheuses, là où naissent les veaux, avant d'être transférés dans les régions agricoles où ils sont engraissés, dans le centre des États-Unis, au Texas notamment.La production de viande de bœuf étant devenue peu attractive et peu rémunératrice, il y a aussi moins en moins de « naisseurs » c'est-à-dire d'éleveurs de vaches allaitantes. Impact sur l'industrieLes premiers touchés sont les consommateurs, il faut aujourd'hui être « addict » pour continuer à manger du bœuf à prix d'or. L'industrie n'est pas moins concernée, les parcs d'engraissement n'étant pas assez remplis et devenant moins rentables. Les engraisseurs ont beau produire des animaux plus lourds, comme le prix d'achat des broutards et de l'alimentation bétail a augmenté, leur marge peine à être bénéficiaire.Le moral n'est pas meilleur chez les conditionneurs et exportateurs de viande : « Le bœuf connaît les conditions de marché les plus difficiles que nous ayons jamais vues », reconnaissait ces derniers jours le patron de Tyson Foods, cité par le Financial Times.Volonté d'exporter malgré toutTrès attentif à la situation et au moral des « farmers » américains, le dirigeant de la Maison Blanche affiche, malgré la baisse du cheptel, sa volonté d'exporter plus de bœuf. Donald Trump l'a prouvé encore ces derniers jours en demandant au Royaume-Uni d'importer du bœuf américain – et d'autres produits agricoles – en contrepartie d'un allègement des tarifs douaniers.Cette volonté risque cependant de ne pas suffire, car au-delà du bétail qui baisse, les prix sont un autre frein. Début 2025, le bœuf brésilien était 54 % moins cher que le bœuf américain – avec un prix de gros, à la sortie de l'abattoir, à trois euros en moyenne au Brésil contre 6,80 aux États-Unis.Les États-Unis arrivent encore à exporter des morceaux très chers, comme l'entrecôte, ou l'aloyau, au Japon et en Corée du Sud. C'est plus compliqué, en revanche, pour les morceaux de seconde catégorie sur lesquels la concurrence est plus rude. « Les Américains ne sont plus dans la compétition mondiale » résume Jean-Paul Simier.Canada et Mexique, des partenaires indispensables La filière bovine américaine pourrait souffrir, encore plus, si les tensions commerciales avec le Canada, et le Mexique devaient à nouveau se tendre. « Se fâcher avec le Canada serait tout simplement se tirer une balle dans le pied », résume Jean-Paul Simier. Les États-Unis aspirent 80 % de la production canadienne, ils achètent aussi bien la viande que des animaux vivants. Autrement dit, c'est le Canada qui permet de faire tourner les abattoirs américains. Le Mexique est lui devenu depuis quelques années un fournisseur de bêtes à engraisser des États-Unis. Début 2025, les flux ont baissé de 75 % en raison de restrictions sanitaires, résultat en février, les arrivées dans les usines d'engraissement américaines ont baissé de 19 % par rapport à l'année dernière. La mesure est progressivement en train d'être levée, les besoins d'alimenter le marché américain sont trop grands. À lire aussiÉtats-Unis : la viande de bœuf s'arrache à prix d'or

    Les prix des céréales sous pression des bonnes récoltes mondiales à venir

    Play Episode Listen Later May 15, 2025 2:03


    Maïs, blé, soja, ces trois matières premières agricoles vont voir leur récolte augmenter, c'est ce que confirme le rapport publié cette semaine par le ministère américain de l'Agriculture (USDA) qui fait référence. Cette hausse de production, liée essentiellement à de bonnes conditions météo, pèse sur les prix. Sauf sur ceux du soja qui sont aussi très influencés par ceux du pétrole et de la relation Chine-États-Unis. Malgré les inquiétudes chez quelques pays producteurs, ce qui domine sur le marché du blé sont les bonnes nouvelles relatives aux récoltes ou aux semis en cours, en Chine, en Inde, au Kazakhstan et au Canada. Les conditions sont également favorables en Europe, confirme la cellule de veille économique du ministère français de l'Agriculture.  La production mondiale de blé qui sera commercialisée dans l'année qui vient, s'annonce record avec plus de 770 millions de tonnes, soit environ presque 15 millions de tonnes de plus par rapport à la moyenne quinquennale. Concernant le maïs, les semis de printemps aux États-Unis, en Europe, en Ukraine et en Russie ont débuté là aussi dans de bonnes conditions météo, selon FranceAgriMer. Pour le grain jaune, la production s'annonce potentiellement record.Des récoltes qui tirent les prix à la baisseLes marchés des matières premières voient loin et s'inspirent de la météo dans le monde, mais aussi de l'état des stocks et de la demande. Selon les céréales, un facteur compte plus que l'autre, mais les cours du maïs comme ceux du blé ont baissé sur le dernier mois. À titre indicatif, les contrats européens de blé sur Euronext pour une livraison en septembre se rapprochent chaque jour un peu plus du seuil des 200 euros la tonne.Le soja soumis à d'autres contraintesEn sens inverse, les cours du soja ont atteint leur niveau le plus haut depuis dix mois ces derniers jours, en raison des prévisions de l'USDA qui annoncent une hausse des stocks de 16% d'ici à la fin de la campagne commerciale. Ce mercredi 14 mai, ils ont cependant flanché de plus de 5% – la plus forte baisse en une seule journée depuis juin 2023 – à cause d'une nouvelle baisse des cours du pétrole américain (WTI) : quand le brut perd de la valeur, le biocarburant fait de même et entraine dans le mouvement aussi l'huile de soja et les grains.Les cours du soja restent en parallèle toujours guidés par la relation entre Pékin et Washington. Sans résolution du différend commercial, la Chine se fournira demain encore moins aux États-Unis et plus au Brésil. Les exportations américaines de soja pourraient chuter de 20% selon certaines estimations, ce qui aurait un impact inévitable sur les prix. 

    Pétrole: des projets africains à foison, mais un manque criant d'investissement

    Play Episode Listen Later May 14, 2025 1:43


    « Investir dans l'Énergie africaine », le forum réunissant le gratin du secteur des hydrocarbures en Afrique s'est refermé ce mercredi 14 mai à Paris. Résultat des échanges : les projets pétroliers ne manquent pas sur le continent, mais les investisseurs ne se bousculent pas. Le réservoir est immense : plus de 125 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole. Et pourtant, c'est le paradoxe, l'exploitation de ces ressources restent très difficile. L'Afrique n'attire pas assez de capitaux. En RDC, il y a eu l'annulation de l'appel d'offre sur 27 blocs pétroliers de la cuvette centrale en fin d'année. Il a été relancé la semaine dernière après un redécoupage en 52 blocs, mais que la route est longue. L'Angola subit aussi une baisse de sa production et des départs d'investisseurs. Au Nigeria, les majors ont tour à tour quitté le pays et ses puits onshore.  Le Ghana n'arrive également pas à être attractif malgré les appels répétés de ses gouvernants. Dernier en date, John Mahama au CEO forum d'Abidjan ce mardi demandant aux investissements étrangers de « pomper du pétrole comme s'il n'y avait pas de lendemain ».Baisse des prix néfaste pour les pays producteursD'autant que la dynamique des investissements n'est pas bonne, notamment depuis l'élection de Donald Trump. Un président américain, grand soutien des énergies fossiles. La première des conséquences, c'est que les banques américaines risquent d'orienter leurs investissements vers les projets aux États-Unis. C'est, pour elles, moins risqué qu'en Afrique où le FMI souligne les infrastructures limitées, l'insécurité accrue et la gouvernance parfois déficiente. Une autre conséquence de l'élection de Trump, c'est une baisse des prix du pétrole qui aujourd'hui pénalise les producteurs africains. Les incertitudes namibiennesMême les valeurs sûres comme la Namibie charrient leurs lots d'incertitudes. Le pays d'Afrique australe est vu comme l'eldorado pétrolier du continent avec les récentes découvertes d'importants gisements offshore. Maggy Shino, commissaire au pétrole au ministère de l'Énergie namibien, était à Paris au forum d'investissement ce mardi. Elle a insisté sur les opportunités de son pays pour les investisseurs, mais sur le terrain, tout semble plus complexe. Shell traîne des pieds, Chevron fore des puits sans grand succès pour l'instant et TotalEnergies n'a toujours pas signé sa décision finale d'investissement sur le projet Vénus. Un gisement de 750 millions de barils estimés à près de 3 000 mètres de profondeur. Les défis techniques et les calculs de rentabilité ne semblent pas encore complètement résolus.

    Le secteur des métaux, un nouvel enjeu de souveraineté et de puissance

    Play Episode Listen Later May 13, 2025 2:04


    Comment y voir clair sur les marchés mondiaux dans une période de ruptures géopolitiques et de tensions ? C'est le défi auquel ont dû faire face les auteurs du rapport Cyclope, la bible annuelle des matières premières, dont l'édition 2025 vient d'être publiée avec pour sous-titre Le piétinement sourd des légions en marche. Les matières premières restent à l'origine des grandes dynamiques économiques et restent sources de convoitises, que l'on parle des terres rares ukrainiennes, du cobalt congolais, du pétrole russe ou du cacao africain, c'est ce qui ressort du nouveau rapport CyclOpe. En 2024, malgré les conflits, le commerce a finalement continué, comme dans « une année presque normale », résume Philippe Chalmin le président-fondateur de CyclOpe, en revanche le choc provoqué par le retour de Donald Trump au pouvoir, en 2025, a ajouté une dimension imprévisible à une accumulation de situation géopolitiques déjà complexes.Les niveaux de taxation entre la Chine et les États-Unis sont aujourd'hui toujours très élevés. relèvent les auteurs du rapport. Plus que jamais, c'est l'incertitude qui domine et cela se traduit par une grande nervosité sur les marchés des matières premières. Une plus grande place pour les métaux Les métaux sont devenus une quasi-obsession de Donald Trump et ont été directement pris dans la tempête des taxes américaines et des contre-mesures chinoises. Les cours de plusieurs d'entre eux se sont illustrés par une forte volatilité ces dernières semaines. Un facteur important, qui peut avoir un impact sur le choix des miniers à engager de nouveaux investissements.Les tensions politiques ont aussi entraîné une réduction de l'offre et fait flamber le prix de l'étain, du germanium ou encore du gallium. « Ils ne sont pas plus demandés, mais simplement moins disponibles », explique un contributeur.La fin des tabousPlus que jamais, les métaux sont devenus un enjeu majeur de souveraineté et de puissance, un élément de survie autant qu'un outil de domination. Maîtriser les minerais et métaux est essentiel pour aller vers la transition énergétique, mais aussi le rayonnement industriel, les États l'ont intégré mais « on assiste aux États-Unis à un changement de méthode », explique Yves Jegourel, codirecteur de CyclOpe et titulaire de la chaire Économie des matières premières au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam).Si la question des mines et des métaux pose pour tous la question de territoires, et de régions à valoriser, elle devient pour le président américain une question de zones à conquérir, voire à annexer. Donald Trump n'a aucune limite, comme l'a encore prouvé son décret destiné à autoriser l'extraction de minerais dans les fonds océaniques, y compris les eaux internationales.

    Les prix du coton, ballotés par la guerre commerciale, pèsent sur l'Afrique

    Play Episode Listen Later May 12, 2025 1:49


    Comme d'autres matières premières, le coton est pris dans les turbulences de la guerre commerciale et les changements de cap de l'administration Trump. La Chine est le premier importateur d'or blanc, les États-Unis, un exportateur majeur, les relations entre les deux pays sont donc scrutés à la loupe dans le secteur. La mise en place des taxes douanières américaines et la riposte chinoise ont entraîné, ces dernières semaines, une « baisse ostensible des importations de coton américain en Chine », selon la lettre de marché de Mambo Commodities, datée du 28 avril et représentaient une menace sur les importations de textile chinois aux États-Unis. L'annonce ce lundi d'un allègement conséquent des droits de douane entre les deux pays pourrait rebattre les cartes, au moins pour les 90 jours à venir.À lire aussiLe marché du coton sous l'influence des États-Unis et de la ChineQuel marché pour le coton américain ?  Les États-Unis exportent environ 11 millions de balles par an et pourraient, si les tensions duraient, probablement écouler leur coton ailleurs qu'en Chine. Le contexte actuel n'est cependant pas porteur. « Les filateurs asiatiques sont restés prudents ces dernières semaines, personne ne veut s'engager, et encore moins sur le long terme », constate un négociant français. À cette époque de l'année, la récolte américaine s'est déjà bien vendue et sa commercialisation n'est donc pas menacée. D'autant moins que pour obtenir une levée des taxes les concernant, des pays de filature comme le Vietnam, le Bangladesh et le Pakistan pourraient accepter, dans un cadre bilatéral, d'augmenter leurs importations de coton américain.  À lire aussiLe marché du coton entre forte volatilité et manque de visibilitéLes ventes de coton africain à la traîneSi le Bangladesh achète plus de coton des États-Unis, ce serait potentiellement un coup dur pour les pays producteurs du continent qui exportent jusqu'à 70% de leur récolte vers les usines de ce pays asiatique, rappelle Mambo Commodities. Pour l'heure, la concurrence vient surtout du Brésil : en raison de son mode de production, le coton brésilien est plus compétitif et offre une qualité standard qui séduit de plus en plus.La baisse des cours du coton - qui a perdu près d'un tiers de sa valeur en un an - a fait tomber l'or blanc africain sous son coût de production et paralysé les exportateurs qui veulent éviter de vendre à perte.Il reste à ce jour du coton invendu dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest, selon un de nos interlocuteurs à la tête d'une société de négoce. La commercialisation de la récolte pourrait se prolonger jusqu'en décembre ou janvier au rythme actuel, assure cet expert, soit bien au-delà des délais habituels.À lire aussiLes producteurs africains de coton subissent les cours mondiaux et le changement climatique

    Le Ghana se prépare à une campagne principale de cacao anticipée

    Play Episode Listen Later May 11, 2025 1:58


    Le deuxième producteur mondial de cacao, le Ghana, réfléchit à revoir son calendrier de commercialisation de fèves cette année. La campagne principale de cacao qui démarre traditionnellement le 1ᵉʳ octobre, pourrait débuter avec deux mois d'avance. La Côte d'Ivoire et le Ghana lancent d'ordinaire leur campagne principale ensemble, le 1ᵉʳ octobre. À cette occasion, les deux pays fixent un prix garanti au producteur, un prix qui est généralement équivalent des deux côtés de la frontière, notamment pour éviter la fraude.Cela fait deux ans que le Ghana prend quelques jours d'avance sur son voisin et lance la saison de commercialisation et de vente des contrats de cacao en septembre. Mais cette année, selon des sources officieuses, la campagne pourrait débuter entre le 1ᵉʳ et le 15 août. Parmi les explications avancées figure le facteur climatique, qui aurait accéléré la maturité des arbres : certains pourraient, par endroits, donner leur récolte principale, la plus importante, dès le mois de juillet. Mais cette modification de calendrier permet aussi techniquement de lancer la commercialisation des fèves et de réajuster les prix payés au planteur. Au Ghana, ceux-ci n'ont pas été revus à la hausse pour la récolte intermédiaire, qui débute en avril.À lire aussiGhana: la production de cacao en forte baisse, la perte de terres agricoles en partie responsableS'aligner sur le prix ivoirien ?Le prix au Ghana est inférieur à 1 900 francs CFA, alors qu'en Côte d'Ivoire, il est, depuis le 1ᵉʳ avril, à 2 200 francs CFA pour un kilo de fèves. Cet écart augmente le risque de fuite du cacao vers la Côte d'Ivoire, même si la récolte intermédiaire ghanéenne, celle du printemps, est traditionnellement beaucoup moins bonne, et plutôt destinée au marché local qu'à l'exportation.Lancer la campagne cet été au Ghana permettrait aux autorités de s'aligner à nouveau sur le prix du géant ivoirien, sachant que la Côte d'Ivoire décidera peut-être d'augmenter son prix deux mois plus tard, à l'approche de la présidentielle.Les deux pays vont-ils continuer à coordonner leur prix comme ils tentaient de le faire depuis quelques années sous l'égide de l'Initiative Cacao Côte d'Ivoire - Ghana ? C'est une des questions que pose le potentiel changement de calendrier ghanéen.Consolider la production ghanéenneAu Ghana, « chaque fève compte » résume un expert. L'année dernière, la production a baissé de plus d'un quart : le pays n'a pas pu honorer ses commandes et a dû piocher dans la récolte de ces derniers mois pour apurer ses anciens contrats.Les défis de la nouvelle direction du Cocobod, l'organe régulateur de la filière, qui a pris ses fonctions en mars sont immenses : lutter contre le swollen shoot, la maladie du cacaoyer, et contre l'orpaillage qui grignote les terres du cacao, mais aussi repenser le mécanisme financier d'achat du cacao aux producteurs, qui a montré ses limites. Les nouveaux dirigeants du Cocobod font face à une dette colossale. L'anticipation de la récolte pourrait faire partie de leur nouvelle stratégie de réforme du secteur ghanéen.À lire aussiQuelles pistes pour lutter contre le «swollen shoot», la maladie redoutable du cacao?

    Les prix du riz continuent à chuter sous l'impulsion des volumes indiens

    Play Episode Listen Later May 8, 2025 1:57


    Le scénario sur le marché du riz se confirme : le retour mi-octobre des exportations indiennes, après des mois de restrictions, a fait considérablement baisser les prix. Ceux qui pariaient en début d'année sur une baisse qui allait se poursuivre, ont eu raison. La baisse n'a pas cessé depuis mi-octobre. Le marché s'est effondré un peu plus en avril, après l'annonce par New Delhi de la levée des dernières restrictions sur le riz brisé. Globalement, les prix ont chuté de 35% par rapport à leur sommet de 2024. La première explication, c'est que l'Inde est partie pour exporter autant qu'en 2022, une année record. Les dernières prévisions font état de 23 millions de tonnes qui pourraient être exportées cette année, voire 24 millions, selon le groupe Olam Agri India cité par l'agence Reuters. L'autre facteur qui explique cette baisse des prix est le niveau très élevé des stocks qui rassure les acheteurs et qui contribue à apaiser le marché. Rien qu'en Inde, les stocks de riz, y compris le riz non décortiqué, dans les entrepôts gouvernementaux s'élevaient à plus de 63 millions de tonnes au 1er avril, c'est près de cinq fois l'objectif fixé par le gouvernement indien de 13,6 millions de tonnes, selon l'agence Reuters.Relance des achats Les stocks grossissent aussi en Thaïlande et au Vietnam, deux exportateurs qui n'arrivent plus à concurrencer les prix bas de l'Inde et exportent donc moins cette année. Au niveau mondial, on a dépassé 200 millions de tonnes de stock, c'est l'équivalent d'environ 38% de la consommation annuelle.Début 2025, de nombreux importateurs hésitaient à passer commande, même après une première baisse des prix. Mais la chute qui s'est poursuivie les a convaincus de relancer leurs achats. Parmi eux, on trouve des pays africains, Sénégal, Bénin, Nigeria, Côte d'Ivoire, mais aussi les Philippines.Stabilisation des prix Ces achats ont certainement contribué à la stabilisation des prix. Ils ont arrêté de chuter depuis fin avril en Inde, au Vietnam et au Pakistan, seuls les prix thaïlandais ont augmenté de près de 5% depuis début avril, en grande partie en raison du raffermissement du bath par rapport au dollar, explique Patricio Mendez del Villar, économiste au Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, et éditeur de la note de conjoncture Osiriz.Cette stabilisation est peut-être aussi due à un creux dans la saison de production asiatique et au fait que la roupie indienne s'est renforcée, ce qui soutient les prix du riz en dollar. Plusieurs acteurs du négoce estiment qu'un prix plancher a peut-être été atteint sans pour autant que l'on assiste à un véritable rebond.Offre mondiale recordCes prix bas pourraient se prolonger plusieurs mois, car fondamentalement, la production mondiale s'annonce bonne et le marché a intégré que l'Indonésie, qui avait acheté 4 millions de tonnes l'année dernière, serait beaucoup moins demandeuse cette année.Le bureau météorologique indien prévoit des pluies de mousson supérieures à la moyenne pour la deuxième année consécutive en 2025, ce qui stimulera la production de cet automne. L'offre mondiale de riz, y compris les stocks, devrait atteindre un niveau record de 543,6 millions de tonnes contre 535,4 millions de tonnes l'année précédente et dépasser de 27% la demande cette année, selon les estimations de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).Les riziculteurs africains en profiteront-ils ?En raison des perspectives de production, l'Association indienne des exportateurs de riz s'attend à ce que les prix fluctuent d'ici à la fin de l'année dans une petite fourchette de 10 dollars autour de 390 dollars la tonne pour le riz brisé à 5%.C'est une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais pas forcément pour les producteurs asiatiques, ni pour les riziculteurs africains, car quand le riz importé est si compétitif, ils ont plus de mal à écouler leurs volumes sur les marchés urbains, et sont moins incités à planter l'année suivante. « Les politiques d'autosuffisance volent en éclats dès que les prix mondiaux baissent », résume Patricio Mendez del Villar.À lire aussiLa baisse des cours du riz ralentit considérablement les achats

    Le coton camerounais sous pression malgré des bons rendements

    Play Episode Listen Later May 7, 2025 2:17


    Les festivités des vingts ans de l'Association des producteurs de coton africain se sont tenues la semaine dernière à Garoua dans le nord du Cameroun, le bassin cotonnier du pays. Le lieu de la célébration n'a pas été choisi au hasard, car le Cameroun est le pays qui présente les meilleurs rendements du continent.  Le rendement du coton camerounais se situe autour de 1 500 kg par hectare, alors qu'il est de moins de 850 kg par hectares au Burkina Faso ou au Togo, par exemple. Selon les acteurs sur place, ces bons résultats s'expliquent par le suivi des itinéraires techniques, c'est-à-dire le respect d'un cahier des charges rigoureux : la bonne préparation du sol, le respect des dates de semis, l'usage des bonnes quantités d'engrais, les doses d'insecticides recommandées ou encore leur ordre d'utilisation. La qualité des semences est aussi mise en avant.Pour en arriver là, il a fallu former les cotonculteurs et les accompagner. Autre spécificité au Cameroun : la sélection des producteurs. Un cultivateur qui ne parvient pas à un minimum de production est exclu du système. La dernière campagne s'annonce décevanteLa campagne 2023-2024 a permis au Cameroun de se hisser au troisième rang des producteurs du continent avec près de 400 000 tonnes de coton graine récolté. La dernière campagne est en train de se terminer et les prévisions mettent en avant une baisse significative de la production. Elle devrait péniblement atteindre les 290 000 tonnes. Plusieurs facteurs expliquent cette production plus faible que la normale : des phénomènes météo extrêmes avec une partie des récoltes inondées, et sur d'autres parties du territoire, une saison sèche qui s'est prolongée. Les attaques de jassides, des insectes ravageurs déjà connus en Afrique de l'Ouest, sont une autre problématique majeure. À cela s'ajoute des délais importants pour l'obtention des agréments des produits phytosanitaires adaptés, ce qui a retardé le traitement du coton. À lire aussiLes producteurs africains de coton subissent les cours mondiaux et le changement climatiqueLes petits producteurs s'endettent Autre spécificité, le Cameroun est le seul pays du continent à ne pas subventionner les engrais. À première vue, il s'agit d'un point positif qui tend à laisser penser que la filière a su être suffisamment efficace et rentable pour ne pas avoir besoin de soutien. Cependant, la réalité est un peu plus complexe. Un fond de roulement permet d'avancer les engrais aux cotonculteurs, un coût soustrait aux producteurs lors de la vente du coton après récolte.En réalité, beaucoup de petits producteurs vivent donc à crédit et cultivent pour rembourser les engrais. Ces dettes sont d'autant plus importantes que les prix des intrants ont grimpé en flèche depuis le début de la guerre en Ukraine. À Garoua, l'ensemble des acteurs de la filière espèrent un geste de la part des autorités. Ces dernières, le recul attendu cette année, mises à l'horizon 2030 sur une production de 600 000 tonnes.À lire aussiL'association des producteurs de coton africains élaborent leur feuille de route à Garoua

    La demande de cobalt en hausse de 11% en 2025

    Play Episode Listen Later May 6, 2025 1:55


    La demande en cobalt pourrait augmenter de plus de 10% cette année. C'est ce que prévoit l'Institut du Cobalt, une organisation qui regroupe l'ensemble des industriels du secteur. Une fois encore les besoins en cobalt sont essentiellement tirés par la fabrication des batteries contenues dans les véhicules électriques. La hausse annoncée de la demande en cobalt est directement liée aux bonnes ventes des véhicules électriques. Cette hausse s'observe au premier trimestre 2025 sur tous les grands marchés : +22% en Europe, +16% aux États-Unis et +36% en Chine, pays qui remporte la palme avec des ventes qui ont décollé au premier trimestre.  Globalement, la demande mondiale en cobalt pourrait être de 227 000 tonnes cette année, selon l'Institut du Cobalt soit 11% de plus que l'année dernière. L'année 2024 avait connu une hausse de « seulement » 4% par rapport à l'année précédente.Un marché toujours amputé de la production congolaiseLe cobalt congolais est interdit d'exportation, depuis fin février, or il représente les deux tiers de l'approvisionnement mondial. La décision a été prise pour quatre mois, mais pourrait être rediscutée d'ici fin mai. Entre-temps, la possibilité de mettre en place des quotas d'exportation a été évoquée, ainsi que d'éventuelles concertations avec l'Indonésie, le deuxième producteur mondial de cobalt, l'idée étant de trouver une manière de gérer la suroffre et de mieux contrôler les prix. La décision de Kinshasa a permis de faire remonter les prix en flèche pendant un mois, ils ont depuis marqué une pause, dans l'attente peut-être de nouvelles annonces.À lire aussiLa RDC suspend les exportations de cobalt pour voir remonter les prixForte baisse des stocks hors de RDC En Afrique, en dehors de la RDC, les stocks de cobalt sont entreposés en Zambie et en Afrique du Sud. Sinon, ils sont essentiellement situés en Chine et en Malaisie, selon le cabinet d'études Project Blue. Fin décembre, ces réserves étaient jugées suffisantes pour répondre à la demande du marché pendant quatre mois environ, mais pas pour faire face à une interdiction beaucoup plus longue.Le gel des exportations congolaises va inévitablement réduire les stocks hors de RDC mais n'empêchera pas une accumulation de cobalt dans le pays, ont relevé les experts de Project Blue dans une de leurs notes d'information. Seul un ralentissement de la production minière et une demande plus importante pourrait influer sur l'excédent mondial et sur les prix du cobalt.À lire aussiLes pays du Golfe, futur hub du raffinage de minerais critiques?

    Les prix du sucre en baisse, aidés par le pétrole et le Brésil

    Play Episode Listen Later May 5, 2025 1:48


    La chute des cours du pétrole entraîne dans son sillage celle des cours de l'éthanol et indirectement celle des cours du sucre : la canne à sucre et la betterave sont aussi des sources de biocarburant et quand les prix du pétrole baissent, les sucreries préfèrent produire du sucre. Le choix est vite fait pour les usines de transformation, surtout celles du Brésil qui ont une flexibilité de production. Cette année, les volumes de canne dédiés au sucre dans le pays pourraient atteindre un niveau record et pourraient encore augmenter l'année prochaine grâce à des investissements qui devraient permettre de produire un jus de canne plus pur et donc de maximiser la transformation en sucre.Si les prix du pétrole brut continuent de baisser, la tendance ne va faire que se renforcer. Plus de sucre sur le marché, cela veut dire des prix qui baissent : ceux du sucre brut sont tombés à moins de 17 cents la livre à la bourse de New York, la semaine dernière. Cela fait plus de trois ans et demi qu'ils n'ont pas été si bas.Des stocks en baisse en Inde et en EuropeL'annonce ces derniers jours d'une production brésilienne moins mauvaise que prévu, même s'il faudra attendre le mois de juin pour consolider la tendance, est aussi un des facteurs de baisse des prix.La récolte de canne devrait rester en deçà de celle de l'année dernière – S&P prévoit 602 millions de canne traitée contre 630 l'année dernière –, « mais l'important, c'est le volume transformé en sucre » dans le pays, explique un expert. C'est ce qui compte pour les marchés et ce qui guide les prix, le Brésil étant le premier exportateur mondial de sucre.La situation actuelle est contrebalancée par des signaux qui pourraient tirer les prix vers le haut. On peut parler des surfaces en baisse en Europe (-8%), mais aussi des stocks : selon la Commission européenne, la campagne commerciale pourrait se terminer avec les réserves les plus basses depuis trois ans, soit 1,9 million de tonnes.À lire aussiLe marché du sucre toujours sous influence brésilienneCampagne déficitaireLes stocks pourraient aussi chuter en Inde en raison d'une baisse de la production pour cause de mauvaise mousson et de surfaces qui ont baissé dans deux États clés, mais aussi de la décision des autorités d'allouer un quota plus important à la fabrication d'éthanol : contrairement au Brésil, les prix du sucre et de l'éthanol sont fixés en Inde et donc moins sensibles au cours du pétrole.Ce « détournement record du sucre vers l'éthanol » en Inde contribue à alimenter le déficit qui se profile, explique Timothé Masson, secrétaire général de l'Association mondiale des planteurs de betteraves et de canne à sucre, dans sa dernière note de marché. Ce déficit est évalué à 3,9 millions de tonnes en 2024/2025 et 1,5 million de tonnes en 2025-2026 par l'agence S&P Global.

    Les pays du Golfe, futur hub du raffinage de minerais critiques?

    Play Episode Listen Later May 4, 2025 2:01


    Les pays du Golfe pourraient-ils s'imposer comme un hub du raffinage des métaux, activité aujourd'hui largement dominée par la Chine? C'est une des questions abordée dans un rapport à paraître de l'Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques (OSFME). Les minerais et les métaux sont avant tout un moyen pour les pays du Golfe de se préparer à l'après-pétrole, rappellent les auteurs du rapport de l'OSFME, mené pour le compte de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées, en partenariat avec Enerdata et Cassini Conseil.La dépendance des recettes publiques de ces États aux hydrocarbures varie, elle est au minimum de 40% pour les Émirats arabes unis et va jusqu'à 80 % pour le Qatar et le Koweït. Dans la perspective d'une demande en pétrole qui pourrait être divisée par quatre entre 2025 et 2050, selon l'Agence internationale de l'Énergie, les pays du Golfe ont commencé à chercher d'autres sources de revenus. Énergies renouvelables, mines et métauxCes dernières années, ils ont développé une batterie de projets et de plans nationaux pour diversifier leur économie avec deux grands axes : les énergies renouvelables et les mines et les métaux, explique Candice Roche, chercheuse en économie prospective à IFPE Énergies nouvelles, la baisse de la consommation d'énergie fossile s'accompagnant d'une montée des besoins en métaux. L'extraction minière est un des piliers de la stratégie saoudienne, mais plus globalement les pays de la région se sont engouffrés dans le secteur du raffinage, de leurs propres ressources quand ils en ont, ou de minerais importés. L'atout commun de ces pays-là est unique : ils disposent d'énergie bon marché pour faire fonctionner des fonderies qui traitent le minerai pour le transformer en métal. Pour le raffinage de lithium, les Émirats ont signé un accord avec un producteur, le Zimbabwe, l'Arabie saoudite raffine, elle, du lithium d'Autriche. Les pays du Golfe disposent aussi de capacité de raffinage de bauxite et sont devenus des producteurs d'aluminium qui comptent sur le marché, explique Frederic Jeannin, chercheur à l'Iris.Grâce à la bauxite qu'ils importent de Guinée, les Émirats, qui sont loin de concurrencer la Chine sur la production d'aluminium primaire, sont devenus les premiers exportateurs d'alliage d'aluminium avec une production et se distinguent par leur production de métal de qualité militaire très prisée par l'industrie américaine de la défense.Production pour le secteur de la défenseLe royaume saoudien fabrique lui un des aluminiums les moins chers du monde grâce à sa propre mine de bauxite. Un atout qui pourrait cependant ne pas durer, en raison du manque de réserves d'eau, explique Fréderic Jeannin. Le recours à plus d'eau de mer dessalée est très énergivore et pourrait réduire l'avantage concurrentiel du pays, voire limiter sa capacité à augmenter sa production, explique le chercheur.L'Arabie saoudite se positionne aussi sur le créneau du titane de qualité aéronautique, produit à partir de minerai importé du Mozambique et d'Australie. Ce titane saoudien a fait l'objet fin avril d'un accord d'approvisionnement pour Airbus, pour un montant de 585 millions d'euros.Aux yeux des Occidentaux, les pays du Golfe peuvent être une alternative intéressante à la Chine qui domine largement l'activité mondiale du raffinage. Ils constituent aussi un levier à actionner : les États-Unis encourageraient les investissements des États du Golfe dans les zones minières trop risquées pour les occidentaux, et dans l'activité de raffinage pour précisément limiter la mainmise de la Chine. Les intérêts en jeu sont différents : là où l'Empire du milieu sécurise ses approvisionnements, via l'achat de mine et la production de métaux, pour servir ses intérêts, les pays du Golfe, eux, jouent avant tout leur diversification et leur positionnement dans le système international. « Ils apparaissent comme une puissance intermédiaire, capable d'investir pour récupérer des métaux et les transformer, avec une position moins menaçante que celle de la Chine, qui n'est pas dans une logique d'approvisionnement collectif », explique un des auteurs du rapport de l'OSFME.

    Par crainte de manquer de cuivre, la Chine relève sa prime à l'achat

    Play Episode Listen Later May 1, 2025 2:04


    La Chine pourrait-elle manquer de cuivre ? C'est en tout cas ce que certains acheteurs semblent craindre. Ils se démènent pour sécuriser leur approvisionnement. Pour s'assurer d'être couverts, les importateurs chinois sont prêts à payer plus cher.  La prime payée par les acheteurs, en plus du prix fixé par les cours, est un bon indicateur de leurs besoins. En Chine, et plus précisément dans le port de Yanshan de Shangaï qui est une des portes d'entrée du cuivre, cette prime est passée de 35 dollars la tonne en février à 94 dollars cette semaine, selon l'agence Bloomberg. Les acheteurs chinois n'ont jamais payé autant depuis fin 2023.La hausse de cette prime illustre une tension sur le marché, alimentée par la baisse des stocks dans les entrepôts : selon les données de la bourse aux métaux de Shangaï, ils auraient chuté de près de 55 000 tonnes en une semaine, soit la plus forte baisse hebdomadaire enregistrée. Pour atteindre 116 800 tonnes la semaine dernière, selon le Financial Times. Selon le journal Mercuria, un négociant en métaux, estime qu'ils pourraient s'épuiser d'ici mi-juin. Concurrence des États-UnisSi les Chinois se démènent pour importer du cuivre, c'est que les États-Unis sont devenus des concurrents inattendus ces derniers mois sur le marché. Les acheteurs américains, mais aussi les traders, ont acheté beaucoup plus de métal rouge qu'en temps normal, par peur d'éventuels droits de douane. Sur la place boursière de New York (COMEX) le cuivre s'est négocié ces dernières semaines jusqu'à 1 600 dollars par tonne de plus que le prix de la bourse de Londres (LME). Cela a logiquement attiré ceux qui avaient du cuivre à vendre.Le niveau des stocks dans les entrepôts de la bourse américaine ont atteint leur plus haut niveau depuis 2018. Ce flux inhabituel de cuivre vers les États-Unis a commencé à inquiéter la Chine, gros consommateur de cuivre. La Chine acheteuse de cuivre et de ferraille Le pays est un des grands acheteurs de cuivre, mais aussi de ferraille de cuivre, qui pourrait, un jour ou l'autre, faire l'objet d'éventuelles taxes américaines. Les Chinois sont sur le qui-vive, car en 2024, ils ont absorbé la moitié de la ferraille que les États-Unis ont exportée, selon l'agence Fastmarkets.Les fêtes du 1er-Mai et les cinq jours de pause qui vont avec en Chine devraient cependant ralentir l'agitation ambiante autour du métal rouge. D'autant que les indicateurs économiques ne sont pas fabuleux dans le pays, notamment ceux du secteur manufacturier qui sont moins bons que prévu.La demande en cuivre pourrait ne pas être si forte que cela finalement, de quoi calmer les esprits si cela se confirme et mettre fin peut-être à la course aux primes chez les grands acheteurs de cuivre du marché.À lire aussiLes taxes Trump font grimper les prix de plusieurs métaux par anticipation

    La Chine lâche du lest sur la taxation de l'éthane américain destiné à son industrie

    Play Episode Listen Later Apr 30, 2025 1:42


    La Chine fait une exception pour l'éthane américain. Pékin aurait discrètement levé les droits de douane de 125 % imposés début avril sur les importations d'éthane en provenance des États-Unis. Une décision non encore officialisée, mais confirmée par plusieurs sources industrielles. Elle vise à soulager les entreprises chinoises de la pétrochimie. La Chine dépend fortement de l'éthane pour produire de l'éthylène, un composant de base dans la fabrication de plastiques, de solvants, de caoutchouc synthétique, mais aussi de textiles techniques, de composants électroniques ou d'emballages alimentaires. Autrement dit : une molécule au cœur de nombreux secteurs clés de l'économie chinoise.Dans sa stratégie de montée en gamme, Pékin mise sur une pétrochimie plus performante, capable de produire à moindre coût et avec un meilleur rendement. Ce gaz est donc devenu un enjeu stratégique majeur.Meilleur rendementL'éthane permet une production plus propre, plus efficace et plus rentable que d'autres matières premières comme le naphta ou le charbon, encore très utilisés dans l'industrie. Pour les entreprises privées chinoises, l'éthane américain représente un levier de compétitivité, à l'heure où Pékin veut renforcer son autonomie industrielle.Problème : la Chine ne dispose pas de gisements d'éthane suffisants, et les alternatives – comme le propane – sont plus chères ou moins performantes. Résultat : une dépendance presque totale aux États-Unis, aujourd'hui seul fournisseur à grande échelle.Ces dernières années, Pékin a massivement investi dans des infrastructures dédiées : des usines dernier cri, conçues pour fonctionner uniquement à l'éthane importé. Des groupes comme Wanhua Chemical ou Satellite Chemical ont bâti leur modèle sur cet approvisionnement. La capacité issue de l'éthane importé dépasse désormais 4 millions de tonnes par an.Enjeu géopolitiqueEn 2025, la Chine a déjà importé plus de 1,3 million de tonnes d'éthane, exclusivement des États-Unis. Une rupture d'approvisionnement paralyserait une partie de l'appareil industriel, et fragiliserait les ambitions chinoises dans les matériaux de haute valeur ajoutée.L'enjeu est aussi géopolitique : même en pleine guerre commerciale, certaines ressources restent trop stratégiques pour être coupées. D'où cette levée discrète des droits de douane de 125 %. Un geste tactique, alors que les tensions persistent sur d'autres fronts, comme les semi-conducteurs, les terres rares… ou Taïwan.À lire aussiDroits de douane: Pékin contredit Trump et assure ne pas mener de négociations avec les États-Unis

    La chute des prix du pétrole met à l'épreuve la stratégie de la Maison Blanche

    Play Episode Listen Later Apr 29, 2025 1:55


    Produire plus de pétrole n'est pas un problème climatique pour le président américain, mais un moyen de faire baisser les prix à la pompe. Une politique résumée par le slogan « Drill Baby Drill ». Mission réussie : les prix du brut ont chuté à leur plus bas niveau en quatre ans. À vouloir satisfaire ses électeurs, Donald Trump court cependant le risque de se mettre à dos l'industrie pétrolière et rend déjà service paradoxalement à la Chine.  En encourageant la production d'hydrocarbures, le président américain s'est positionné en allié des majors pétrolières qui sont implantées aux États-Unis, mais la baisse des prix qu'il alimente avec cette politique – qui s'explique aussi par la décision de l'OPEP+ de mettre fin progressivement à ses coupes de production à partir du mois de mai – pèse aussi sur les résultats financiers des entreprises.La société britannique BP, déjà en difficulté, vient d'annoncer un bénéfice divisé par trois au premier trimestre 2025. Parmi les raisons invoquées, la volatilité des marchés. Chevron, ExxonMobil, Shell ou encore TotalEnergies traversent, elles aussi, une zone de turbulence économique et pourraient, selon plusieurs analystes, être tentées de repenser leurs investissements. Inquiétude dans le secteur du schisteCe pétrole extrait des couches de schiste du sous-sol américain a un coût de production plus élevé et la baisse des recettes entame encore plus la rentabilité des exploitations. Pour réduire leurs dépenses, plusieurs opérateurs ont ralenti leur activité de forage comme ils avaient déjà été contraints de le faire pendant la pandémie en 2020. Si les prix ne se redressent pas dans les prochains mois, un avenir dévastateur se prépare pour le secteur du schiste, préviennent déjà des producteurs. Le scénario est écrit, expliquent-ils au Financial Times : à moins de 60 dollars, les sociétés qui réaliseront des bénéfices seront de moins en moins nombreuses et, avec un pétrole sous la barre des 50 dollars, la moitié des entreprises pourraient disparaître au profit des plus puissantes d'entre elles et la production baisser à court ou moyen terme.La baisse des prix profite à la Chine, 1ᵉʳ acheteur mondialLa stratégie de Donald Trump rend paradoxalement service à la Chine, son premier ennemi sur le front commercial. La Chine est le premier importateur mondial de brut et remplit ses stocks dès qu'ils sont bas, et dès que les prix sont favorables. Qu'importe presque le niveau de la demande, la Chine a une politique d'achat stratégique, ouverte à toutes les origines, que le pétrole soit russe, iranien ou vénézuélien.Au mois de mars, ses importations ont bondi et s'accélèrent encore en avril. En ce moment, le pays importe environ 11 millions de barils par jour. Cela fait 18 mois que l'Empire du Milieu n'a pas tenu un tel rythme. Certaines raffineries auraient même repoussé leur maintenance annuelle pour continuer à produire de l'essence, du diesel et du carburant pour l'aviation. La cadence finira par ralentir une fois que les stocks seront reconstitués, mais ce ne sera peut-être pas avant le second semestre, selon le Financial Times.

    Même plus chère, la pistache séduit toujours plus de consommateurs

    Play Episode Listen Later Apr 28, 2025 2:14


    On la consomme à l'apéritif, dans des pâtisseries, les barres énergétiques et en cuisine, la pistache a de plus en plus la côte dans le monde. Ses prix ont augmenté de plus de 25% en un an et comme souvent, c'est un déséquilibre entre l'offre et la demande qui a poussé les prix vers le haut. Premier facteur de hausse des prix, une offre plus limitée pour cette saison commerciale chez le premier fournisseur mondial de pistaches, les États-Unis. La culture de la pistache, comme tant d'autres, donne une bonne récolte une année sur deux. Et 2024 correspondait précisément à une année creuse pour les arbres américains qui ont vu leur production baisser d'un quart – soit 503 000 tonnes en 2024 –, explique Jose Gutierrez, analyste de marché chez S&P Global.En face, l'appétit pour le petit fruit sec à coque n'a pas ralenti, au contraire. Depuis plusieurs années, on grignote plus d'en cas, de pâte à tartiner et de confiseries à base de pistaches. L'engouement pour le chocolat Dubaï, une tablette fourrée à la pâte de pistache, qui a enflammé TikTok est l'illustration même de cette passion grandissante pour le fruit sec à la couleur verte si caractéristique.Demande en hausse en Asie et au Moyen-Orient. La consommation augmente en particulier en Asie, grâce à un pouvoir d'achat de la classe moyenne en hausse, notamment en Inde, en Chine, et en Thaïlande. Au Moyen-Orient, la pistache est depuis longtemps utilisée par l'industrie et la pâtisserie traditionnelle, mais la demande continue de grimper, c'est le cas en Turquie et aux Émirats arabes unis pour ne citer que ces deux marchés.Pour cette campagne, qui a débuté en octobre dernier et qui doit prendre fin en septembre, la demande devrait augmenter de 6% cette année, selon les chiffres du ministère américain de l'Agriculture (USDA). Mais elle est toujours fortement liée à l'appétit de la Chine, le premier acheteur.La Turquie, un producteur qui monteCes dernières années, la récolte de pistache n'a pas cessé de grandir en Turquie. Le pays s'impose peu à peu le deuxième producteur mondial, place qui était occupée par l'Iran jusque-là, explique l'analyste de S&P Global. La spécificité, c'est que la production turque a toujours été majoritairement consacrée au marché local. Avec la hausse des prix, les producteurs turcs pourraient être tentés d'exporter plus, notamment sur le marché chinois. Mais ce scénario dépendra de l'évolution des prix, qui est elle-même très liée au maintien ou non des tarifs douaniers de rétorsion, imposés par Pékin sur les produits américains. D'autant que les États-Unis devraient voir leur production remonter cette année : l'Association américaine des producteurs de pistache prévoit une récolte d'environ 700 000 à 750 000 tonnes. Si la guerre commerciale persiste entre Pékin et Washington la pistache pourrait coûter plus cher en Chine à court terme, en raison des taxes. À plus long terme, les stocks pourraient augmenter aux États-Unis, ce qui sera là un facteur de baisse.

    Les prix bas du lithium pèse toujours sur l'essor des projets miniers

    Play Episode Listen Later Apr 27, 2025 1:41


    La société Atlantic Lithium qui opère au Ghana demande des concessions fiscales aux autorités en raison de l'évolution du marché ces deux dernières années. À l'instar de la société australienne, tous les investisseurs pâtissent de l'offre excédentaire qui a fait s'effondrer les prix de ce métal clé des batteries électriques depuis plus de deux ans. Ceux qui misent sur le continent africain ne sont pas épargnés. Comme l'opérateur australien présent au Ghana avec le projet Ewoyaa, tous les investisseurs avaient tablé sur un boom de la demande en lithium pour alimenter la transition énergétique et accompagner le développement des véhicules électriques. Mais rares sont ceux qui ne déchantent pas : depuis leur pic fin 2022, les prix ont chuté de plus de 80%. Ils ont atteint en avril un plus bas depuis quatre ans. Selon les projets, l'impact se ressent sur le calendrier de mise en production, voire sur la viabilité économique ou, sur les recettes, pour les mines déjà en activité.Reprise des ventes de véhicules en ChineLes ventes de véhicules électriques ont augmenté de 40% en Chine en un an, selon la China Passenger Car Association. Cela a joué sur la demande en lithium. Entre 2023 et 2024, elle a augmenté de près de 30%, selon les services géologiques américains (USGS) – soit 220 000 tonnes contre 170 000 tonnes en 2023.L'offre minière a cependant encore été supérieure aux besoins en 2024 et cela ne devrait pas changer cette année, selon les analystes du cabinet CRU Group cité par l'agence Bloomberg, même si plusieurs mines en activité ont réduit leur capacité de production depuis 2023 d'environ 200 000 tonnes pour tenter de redresser les cours.Le lithium attire toujoursLes difficultés sont les mêmes pour tous les investisseurs, et plusieurs projets dans le monde ont été retardés ou annulés l'année dernière, selon les données de l'USGS. L'année dernière, à titre d'exemple, le chinois Ganfeng, qui développe la mine de Goulamina au Mali, avait annoncé sa volonté de revoir certains de ses investissements sans spécifier lesquels. Mais le lithium attire toujours. L'opérateur chinois Zijin Mining Group a annoncé en début d'année son intention de produire d'ici un an du lithium en République démocratique du Congo même si ce calendrier pourrait être remis en cause en raison d'un litige sur la licence d'exploration entre la société publique congolaise en co-entreprise avec Zijin et l'australien AVZ Minerals. Le Zimbabwe, pays qui figure dans le top 5 des producteurs de lithium au niveau mondial, n'a pas levé le pied, au contraire, ses capacités de production ont augmenté l'année dernière.

    La baisse des prix du cacao a changé la manière d'acheter des industriels

    Play Episode Listen Later Apr 24, 2025 1:43


    Les fabricants de chocolat qui achètent par anticipation ont levé le pied et préfèrent acheter ce dont ils ont besoin mois après mois. Jamais depuis vingt ans le nombre de contrats à terme sur le cacao n'a été si bas. Un changement de comportement qui a été alimenté par la baisse des cours au premier trimestre, mais qui s'explique aussi par des raisons purement financières.  Les contrats à terme permettent aux fabricants de chocolat d'être moins vulnérables. Ils achètent généralement plusieurs mois à l'avance leurs sacs de fèves à un prix fixé pour se prémunir des fortes variations et d'une éventuelle flambée des cours.Cette évolution des modalités d'achat s'explique par plusieurs raisons. Certains industriels auraient parié sur la baisse des cours et auraient préféré attendre pour sécuriser leurs achats à un prix plus bas, selon des experts cités par le Financial Times. Plusieurs d'entre ont reconnu privilégier des achats ponctuels, pour répondre à leur besoin immédiat.Reflet d'une réalité financièreD'autres industriels ont arrêté de sécuriser leur approvisionnement pour des raisons financières, soutient un représentant d'une multinationale basé en Côte d'Ivoire. Car acheter par anticipation à un coût : les acheteurs doivent se couvrir auprès des places boursières de Londres et de New York, qui proposent des contrats à terme sur le cacao.Plus les variations de cours sont grandes, plus les montants déposés en garantie sont importants. « Cela peut représenter des centaines de millions de dollars », assure notre interlocuteur. Résultat, à un moment donné, les acheteurs n'ont plus la capacité de financer ces coûts.Retour à la hausse des prix ?Le pari à la baisse des prix que certains acheteurs ont fait ces derniers mois pourrait bientôt ne plus se justifier. « La baisse était essentiellement alimentée par une récolte finalement meilleure que prévue en Afrique de l'Ouest et les annonces de Donald Trump sur l'instauration de droits de douane, depuis mises en pause », explique un expert.Or la récolte intermédiaire a été marquée jusque-là par un climat très chaud et très sec, et si les conditions climatiques ne s'améliorent pas, elles pourraient avoir un impact sur la prochaine grande récolte. L'approche de la présidentielle ivoirienne pourrait aussi être un facteur de tension du marché. Il n'est donc pas exclu que les cours qui sont repartis à la hausse depuis dix jours continuent de remonter. Si tel était le cas, on pourrait assister à une reprise des achats à terme, « à condition que les pays d'origine du cacao, à commencer par la Côte d'Ivoire, acceptent de vendre plus de volumes par anticipation », relève un analyste de la filière. Or, après une mauvaise récolte l'année dernière, les pays producteurs d'Afrique de l'Ouest se montrent prudents et limitent pour l'instant leur vente par peur de ne pas pouvoir honorer les volumes pré-vendus. À écouter aussiSur les pistes du trafic de cacao

    L'avocat kényan en mauvaise posture face à la vague péruvienne

    Play Episode Listen Later Apr 23, 2025 1:56


    À cette saison de l'année, les avocats kényans prennent traditionnellement le relais de la production méditerranéenne, sur le marché européen. Mais depuis deux ans, la crise en mer Rouge pèse sur la logistique. La campagne qui débute s'annonce encore plus compliquée que la précédente pour le Kenya. La crise en mer Rouge oblige, depuis l'année dernière, les exportateurs kényans à contourner le cap de Bonne-Espérance. Il faut 32 jours au moins pour que les cartons d'avocats arrivent en Europe, explique l'exportateur Konza Tropicals Limited au média Freshplaza, ce qui pèse sur la qualité des fruits.L'année dernière, les avocats kényans ont quand même réussi à se frayer un chemin et à occuper la fenêtre de tir qui est à la leur sur le marché européen. C'est-à-dire entre la fin de la saison des pays méditerranéens et le début de celle du Pérou. Mais la production péruvienne qui arrive s'annonce record, contrairement à 2024. « Le potentiel export péruvien pour la campagne 2025 serait de 690 000 tonnes, soit une progression de 37 % par rapport à la saison dernière et de 32 % par rapport à la moyenne quadriennale », selon le numéro 298 de la revue Fruitrop. L'horizon, qui était plutôt dégagé l'année dernière pour le Kenya, s'annonce donc plus compliqué cette année.L'avocat péruvien chasse celui du KenyaL'effacement de l'origine kényane que l'on constate début juin en général sur étals s'annonce d'autant plus marqué que les quantités qui arrivent du Pérou sont grandes. L'avocat péruvien est difficile à concurrencer, il est aussi beaucoup plus standard, car il a poussé dans des vergers plus modernes et plus productifs : son prix est plus compétitif.Chaque année, « à partir de la 22e ou 23e semaine de l'année, c'est-à-dire fin mai ou début juin, quand la vague péruvienne arrive, les cours s'effondrent », explique Eric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). À titre d'exemple, un carton de quatre kilos, vendu par un importateur européen à ses distributeurs à 12 euros mi-mai, se vend jusqu'à moitié prix un mois plus tard. Le Kenya mise sur d'autres débouchésDans ce contexte difficile, les exportateurs kényans essaient de diversifier les débouchés, et renforcent leur présence en Asie et dans les pays du Golfe, mais la demande ne vaut pas celle des pays européens.L'autre débouché qui a le vent en poupe, et qui est porté par une demande des États-Unis qui cherchent à diversifier leur approvisionnement en huile d'avocat, c'est la transformation. Même si c'est un « pis-aller » selon un de nos interlocuteurs, au vu des prix bas proposés par les transformateurs. Mais cette filière a le mérite d'écouler la production qui n'a pas la qualité requise pour être exportée en frais et de créer une chaîne de valeur locale.En un an, on compte une dizaine de projets d'huileries supplémentaires, plusieurs d'entre elles sont entrées en activité et s'ajoutent à la vingtaine d'unités d'extraction déjà existantes au Kenya.

    La guerre commerciale, nouveau moteur des exportations brésiliennes de viande

    Play Episode Listen Later Apr 22, 2025 1:58


    La guerre commerciale initiée par Donald Trump ne fait pas que des victimes. Elle pourrait profiter aux grands exportateurs sud-américains de matières premières et notamment au Brésil, géant mondial de l'agriculture et de l'élevage. Le Brésil est devenu ces dernières années une gigantesque ferme à ciel ouvert qui s'illustre par sa production de céréales et d'oléagineux, mais aussi de viande, de bœuf en particulier. Ces cinq dernières années, le pays a aussi développé sa production de porc et compte parmi les cinq plus grands producteurs.L'année dernière, le Brésil a exporté 25 % de viande en plus, selon les données compilées par l'Abiec, qui représente les entreprises du secteur. Les tensions entre la Chine et les États-Unis ne devraient qu'augmenter un peu plus son poids sur le marché mondial : comme en agriculture, dans le secteur de la viande, le Brésil a la capacité d'augmenter ses volumes et offre aussi surtout des prix très compétitifs.  Le Brésil, partenaire majeur de la ChineLa moitié des exportations de bœuf brésilien partent aujourd'hui en Chine, et dans l'autre sens, le bœuf brésilien représente aussi la moitié des importations chinoises. Le géant d'Amérique latine pourrait donc répondre demain à une demande plus importante de la Chine en cas de ralentissement de ses achats de viande aux États-Unis. Il y a cependant une inconnue et pas la moindre, c'est l'évolution de la demande chinoise. Le pays a baissé ses importations de porc, mais a augmenté celles de bœuf et a donc toujours d'importants besoins. Mais Pékin a lancé une enquête sur les importations de viande bovine pour voir à quel point elles nuisent au secteur national. Les achats chinois à venir peuvent à tout moment être contraints pour des raisons politiques. De nouveaux acheteurs de viande brésilienneLe Brésil a conscience qu'il doit en parallèle diversifier son panel d'acheteurs. Lors de sa récente visite, au Vietnam fin mars, le président Lula a conclu un accord avec les autorités sur le commerce de viande brésilienne. Le Brésil chercherait aussi à séduire le Japon et la Corée du Sud, acheteurs traditionnels de viande américaine, qui pourraient avoir besoin de fournisseurs alternatifs.Le deuxième acheteur de viande brésilienne, après la Chine, reste pour l'instant les États-Unis, selon l'agence Bloomberg. Depuis 2023, les importations américaines de bœuf sont en effet supérieures aux exportations, rappelle Jean-Paul Simier, économiste de la filière viande.À lire aussiLe boom agricole du Brésil met à l'épreuve ses capacités logistiques

    La Chine limite drastiquement ses importations de blé et de gaz américain

    Play Episode Listen Later Apr 21, 2025 1:55


    Les derniers chiffres douaniers chinois montrent un effondrement des importations de certaines matières premières américaines au mois de mars. Les plus touchées sont le blé et le gaz naturel liquéfié. Les chiffres montrent des achats de blé américain presque insignifiants au mois de mars, alors que la Chine a acheté l'année dernière plus de 15 % de son blé aux États-Unis. La tendance est la même pour le gaz naturel liquéfié. L'Empire du Milieu n'a quasiment rien acheté aux États-Unis le mois dernier. Ses commandes avaient déjà diminué en janvier et en février.Résultat, la Chine a vu ses importations de gaz américain chuter de 70 % au premier trimestre. Pendant le premier mandat de Donald Trump, la Chine n'avait pas reçu de cargaisons de GNL durant 400 jours. Impossible de dire à ce stade si la baisse des achats est partie pour durer, à nouveau, mais la Chine a déjà augmenté ses commandes faites au Qatar et à l'Indonésie. Elle aurait aussi privilégié un peu plus le recours au charbon et aux énergies renouvelables, selon une analyste des marchés énergétiques de Bloomberg.Une baisse à interpréter avec prudenceCes chiffres sont ceux du mois de mars, les droits de douane chinois, pris en rétorsion aux taxes américaines, n'étaient alors que de 10 à 15 % sur les produits énergétiques et sur les produits agricoles. Pour voir si le phénomène s'amplifie et s'il y a une véritable corrélation entre les taxes et les volumes importés, il faut attendre les prochains mois. D'autant que les taxes chinoises sur les produits américains concernés sont désormais supérieures à 100 %.La question se pose en particulier pour le blé, car pour l'instant, le lien n'est pas évident. Il n'y en a même aucun, selon Arthur Portier, consultant pour Argus Media France. La Chine a en effet beaucoup importé ces trois dernières années et ses stocks sont suffisamment élevés pour qu'elle achète moins. De fait, la Chine achète également moins de blé à ses autres fournisseurs habituels. Il faudra attendre les prochains mois pour savoir aussi si la chute des importations de coton et de maïs au mois de mars s'inscrit dans la durée et reflète un véritable changement du circuit d'approvisionnement chinois.Exceptions pour le soja et le pétroleLa Chine continue en revanche de maintenir des niveaux d'importation élevés pour le pétrole américain et le soja notamment. Les importations chinoises de cet oléagineux américain ont augmenté de 12 % au mois de mars par rapport à l'année dernière. Elles reflètent selon les analystes des achats d'importateurs stressés en fin d'année 2024.Selon les calculs de l'agence Reuters, la part de marché du soja américain en Chine était au premier trimestre encore de 68 %  contre 26 % pour celui du Brésil. Le soja brésilien devrait bientôt reprendre le dessus, la récolte sud-américaine étant disponible en Chine, à partir du printemps. À lire aussiGuerre commerciale: Pékin hausse le ton contre les pays qui négocient avec Washington

    Côte d'Ivoire: bilan positif pour la campagne de commercialisation de la noix de cajou

    Play Episode Listen Later Apr 20, 2025 1:45


    En Côte d'Ivoire, premier producteur mondial d'anacarde, les acteurs de cette filière tirent un bilan positif à mi-parcours de la campagne de commercialisation. Sur les 1,150 million de tonnes de noix brutes produites cette année, restent 250 000 tonnes à écouler sur les marchés. Priorité aux transformateurs locauxPremier signe positif : dès le début de la campagne en janvier, le prix bord champ de la noix brute de cajou a été rehaussé : il est passé de 275 à 425 FCFA/kg. De quoi valoriser les paysans qui, cette année, ont vu leur production augmenter de 20 %. Selon les projections du ministère de l'Agriculture de Côte d'Ivoire, la production devrait s'établir à un peu plus d'un million de tonnes de noix brute. 900 000 tonnes ont déjà été achetées auprès des producteurs.Par ailleurs, du 18 janvier au 15 mars, le marché a été ouvert en priorité aux transformateurs locaux. « Cela nous a permis d'avoir accès à une noix de bonne qualité et d'éviter la concurrence avec les exportateurs internationaux », commente un entrepreneur. En tout, 36 usines en activité ont pu être approvisionnées. Elles ont pu absorber près de 600 000 tonnes de noix brute.L'impact des tarifs douaniers américainsSeule ombre au tableau, les nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis, révisés à la hausse et que Washington a temporairement suspendu. « Les opérateurs au Vietnam [taxés à près de 47 %, NDLR] sont inquiets, cela a ralenti les choses », affirme Kobénan Kouassi Adjoumani, le ministre ivoirien de l'Agriculture. En clair, il y a moins d'engouement autour des ventes.  Car une grosse partie de la production est achetée par le Vietnam, qui exporte ensuite l'amande de cajou vers les États-Unis. Face à la retenue des acheteurs, locaux, comme internationaux, les producteurs bradent leur noix brute. « La situation est bloquée », peste un producteur, qui regrette le non-respect des prix officiels, ces deux dernières semaines. « Des solutions vont bientôt être prises », assure le ministre ivoirien de l'Agriculture, qui demande aux paysans d'être patients. De son côté, pour faire respecter le prix plancher, le Conseil Coton Anacarde organise des ventes groupées dans les zones dans lesquelles les acheteurs se font rares.  À lire aussiLa Côte d'Ivoire cherche à doper la transformation locale de noix de cajou

    Métaux critiques: Pékin accentue la pression sur Washington

    Play Episode Listen Later Apr 18, 2025 1:38


    Alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine s'intensifient, la Chine tire parti de sa domination dans le domaine des terres rares en ajoutant sept éléments clés à sa liste de contrôle des exportations. Ces métaux sont essentiels pour les technologies de pointe à usage civil et militaire, notamment les avions de chasse, les smartphones, les équipements médicaux, les éoliennes et les réacteurs nucléaires.  Bien que les terres rares ne soient pas rares sur le plan géologique, Pékin contrôle la majeure partie de la capacité mondiale de raffinage, ce qui lui confère un avantage considérable, car les États-Unis ne disposent pratiquement d'aucune capacité de traitement de ces métaux. Washington importe par exemple plus de 90 % de son yttrium et d'autres composés de terres rares de Chine.Dans ce contexte, Pékin vient de renforcer ses restrictions à l'exportation sur sept de ces métaux critiques, indispensables à de nombreuses technologies avancées, civiles comme militaires. Sept éléments rares essentielsParmi eux, le terbium, utilisé dans la fabrication d'aimants ultra-résistants, présents dans les missiles, les avions de chasse ou encore les sous-marins. Il y a aussi l'yttrium, utilisé dans les lasers médicaux, les traitements contre le cancer ou encore les matériaux supraconducteurs.Le dysprosium joue, lui, un rôle central dans la transition énergétique. On le retrouve dans les moteurs de véhicules électriques, les éoliennes ou encore les barres de contrôle des réacteurs nucléaires. À cela s'ajoutent le gadolinium, qu'on utilise en imagerie médicale et dans le nucléaire, le lutétium, un catalyseur dans le raffinage du pétrole, le samarium, présent dans les aimants militaires, et le scandium, prisé pour sa légèreté et sa résistance dans l'aéronautique.À lire aussiLa Chine, acteur clé de la transition énergétique mondiale avec ses importantes réserves de lithiumAlternatives limitéesCes éléments forment l'épine dorsale de nombreuses technologies de pointe. Et leur particularité, c'est qu'ils sont très difficiles à remplacer. Les alternatives sont limitées, coûteuses, souvent moins performantes.En épargnant, pour l'instant, certains éléments rares essentiels à l'énergie verte, la Chine ménage les apparences. Mais le signal est clair : elle pourrait le faire.Ce n'est pas un simple choix commercial. C'est une démonstration de force géopolitique qui révèle à quel point l'économie mondiale dépend de Pékin pour des matières premières essentielles. L'impact réel pourrait se faire sentir dans les mois ou les années à venir, mais la course aux alternatives a déjà commencé.

    Au Sénégal, l'État prend des mesures pour encourager la filière cajou

    Play Episode Listen Later Apr 16, 2025 1:46


    Après une année difficile pour la filière cajou, le gouvernement sénégalais annonce une série de mesures pour encourager la transformation de l'anacarde, éviter que toute la production ne parte à l'export et ainsi donner une chance à la filière de croître. Explications. Les défenseurs de la filière cajou ont-ils été entendus ? La campagne, qui démarre fin avril, s'ouvre en tout cas sous de meilleurs auspices au Sénégal, après une année 2024 marquée par une mauvaise récolte : jusqu'à 70% de cajou en moins en raison de fortes chaleurs et d'une flambée des prix, liée à la petite quantité d'anacardes récoltées. L'État a décidé de prendre des mesures.D'abord : obliger les exportateurs à obtenir un agrément auprès des autorités. L'objectif est d'avoir une traçabilité de ces acteurs qui viennent principalement d'Inde et du Vietnam, respectivement les deux premiers producteurs de noix de cajou au monde, et régulariser ainsi le marché de l'exportation.À lire aussiSénégal: les transformateurs de noix de cajou appellent l'État à l'aideUne taxe à l'export de 32 francs CFA le kgAutre mesure : taxer les exportations de cajou à hauteur de 32 francs CFA par kilo de noix brut exporté. Les opérateurs de la filière réclament, depuis longtemps, cette taxe pour encourager la transformation de l'anacarde et éviter que tout ne soit exporté à l'état brut. L'argent récolté doit ainsi servir à accompagner le développement de la filière et financer aussi la prime à la transformation : 150 francs CFA seront versés pour chaque kilo d'anacarde transformé et exporté.La transformation, maillon faible de la filière cajouLa transformation est le maillon faible de la filière cajou au Sénégal. Avec environ 2 000 tonnes de noix de cajou brute transformées chaque année, le secteur ne représente que 3% de la production nationale. Mais il ne demande qu'à croître, affirment les défenseurs de la cajou, qui espèrent faire monter la transformation à 10% d'ici à 2027, ce qui permettrait de créer des emplois cruciaux pour le pays. Pour l'heure, les onze unités de transformation du pays emploient 3 050 personnes.Enfin, dernière mesure : sécuriser un stock de 6 000 tonnes de cajou destinées aux entreprises sénégalaises de transformation. Du côté des opérateurs, c'est la satisfaction. Ne reste plus qu'à espérer que les récoltes, cette année, seront au rendez-vous.À lire aussiAu Sénégal, la transformation de la noix de cajou en difficulté

    L'Australie renforce sa position de fournisseur de terres rares

    Play Episode Listen Later Apr 15, 2025 1:47


    Les restrictions chinoises à l'exportation de plusieurs terres rares, des minerais indispensables aux véhicules électriques, à l'électronique de pointe, ou encore aux aimants, ont fait grimper les actions de plusieurs compagnies minières australiennes qui comptent bien profiter des perturbations du commerce mondial de terres rares. Le pays se positionne depuis plus de dix ans comme un fournisseur clé de métaux, et notamment de terres rares. Il en est même devenu un producteur majeur. En 2022, le pays était classé sixième pour ses réserves, selon une note de la direction générale du Trésor.Cela n'a pas échappé aux investisseurs qui soutiennent les grands noms du pays qui exploitent déjà ces minerais, tels que Lynas Rare Earths, Northern Minerals et Arafura Rare Earths, comme l'explique le Financial Times. Les restrictions chinoises à l'exportation annoncées ces derniers jours ont ouvert une brèche dans ce marché très fermé. Les acteurs australiens du secteur entendent bien en profiter. Certains comme Lynas assurent même être idéalement positionnés.Le défi du raffinageLe traitement de certaines terres rares australiennes dites légères se développe à l'étranger. La principale compagnie du secteur, Lynas, a ainsi bénéficié de fonds japonais, pour investir en Malaisie et purifier sa production australienne. Cette même société est aussi soutenue par le ministère américain de la Défense et construit actuellement la première usine de raffinage de terres rares lourdes (dyprosium, terbium) en dehors de Chine. Sur le sol australien, un autre opérateur minier, Iluka Resources, pourrait raffiner des terres rares lourdes à l'horizon 2027.Raffiner cette famille de terres rares, hors de Chine, est plus que stratégique : ces minerais sont essentiels pour fabriquer des aimants capables de résister à de très hautes températures. Des aimants utilisés notamment dans le secteur de la défense. La Chine toujours en situation de quasi-monopoleSi la Chine produit environ 60% des terres rares de la planète, sa domination s'exerce surtout par le raffinage, puisque 90% des terres rares, toutes catégories confondues, sont traitées dans le pays.Les trois grammes de terres rares de votre smartphone, les deux ou trois kilos de votre véhicule électrique ou les centaines de kilos que l'on trouve dans une éolienne – selon des calculs du Bureau de recherche géologique et minière – ont en majorité transité à un moment par la Chine, même s'ils ont été extraits ailleurs.

    Taxes sur les engrais russes: l'Union européenne toujours sous pression

    Play Episode Listen Later Apr 14, 2025 2:02


    Les engrais russes seront-ils taxés à partir du mois de juillet ? C'est le projet de l'Union européenne qui cherche à priver la Russie d'une de ses mannes financières. Le processus règlementaire continue à Bruxelles avec un prochain rendez-vous au mois de mai. Cela fait des mois que le sujet alimente les conversations au niveau européen, mais ce n'est qu'en janvier, qu'un projet écrit a été présenté par la commission. Il a été approuvé mi-mars par les États-membres et la rapporteuse du texte l'a présenté la semaine dernière aux groupes parlementaires qui ont déposé des amendements dans la foulée.Le prochain vote est attendu mi-mai. En attendant, le lobbying des producteurs d'engrais et des agriculteurs qui défendent chacun des intérêts, diamétralement opposés, continue.L'année dernière, un quart des besoins européens en engrais ont été fournis par la Russie, soit 6,2 millions de tonnes l'année dernière. En l'état actuel du texte, l'Union européenne souhaiterait limiter l'entrée des engrais russes dès juillet, de manière progressive via des taxes qui augmenteront pendant trois ans.Quelles alternatives aux engrais russes ?L'Union européenne espère augmenter la production des 27 pour compenser ce qu'elle n'importera plus de Russie. Mais cette ambition relève du défi. Car la filière européenne de production des engrais accumule les problèmes structurels, pour reprendre une note du cabinet Global Sovereign Advisory (GSA). Avec notamment une règlementation de plus en plus dure en matière d'émissions de CO2, en plus de devoir faire face à un coût du gaz beaucoup plus élevé qu'ailleurs. Résultat, l'excès de production n'est pas d'actualité, au contraire des usines ont fermé ou ont suspendu leur activité. 20 à 30 % de la capacité européenne de production d'ammoniac était par exemple à l'arrêt en ce début 2025, comme le rappelle une note publiée récemment par GSA.Diversifier l'approvisionnement européenL'Europe devra aussi continuer à importer, et à augmenter la part de ses fournisseurs non russes. Le défi sera aussi le prix, car les tarifs pratiqués par la Russie, qui dispose de quantité de gaz à domicile, sont ultra-compétitifs. Dans ce contexte, les agriculteurs européens ne sont pas rassurés, et demandent un délai d'un an à la commission européenne pour ne pas se retrouver pris au piège. Ils plaident entre autres pour une levée rapide des taxes douanières sur les engrais du Maroc, des États-Unis, ou encore de Trinité-et-Tobago.Une production russe malgré tout en hausseLes producteurs russes s'inquiètent eux de voir ce marché se fermer, et soutiennent le report d'un an demandé par les agriculteurs. Mais les engrais russes trouveront toujours preneurs, assure un négociant. « Ils prendront la place d'autres origines, qui remplaceront en échange les engrais russes en Europe, comme un grand jeu de chaises musicales ». La Russie aurait déjà commencé à reporter une partie de ses exportations vers l'Inde, et le Brésil. Tout en maintenant un niveau élevé de vente à la Chine, et une part à peu près constante d'engrais vendus aux États-Unis.Comme un pied de nez aux européens, la Russie entend même conforter cette année son statut de premier exportateur mondial d'engrais. Selon la note de GSA, elle prévoit d'augmenter sa production de 3 % et ses exportations de 5 % en 2025, après une année 2024 déjà record. Une ambition qui s'appuie notamment sur la mise en service de nouvelles usines d'ammoniac et d'urée. À lire aussiTaxes sur les engrais russes: les céréaliers français s'inquiètent

    Kenya: le secteur du thé inquiet de la suspension des importations soudanaises

    Play Episode Listen Later Apr 13, 2025 1:30


    Le 11 mars, le Soudan a suspendu toutes les importations de produits kényans. Une mesure de représailles après que le Kenya a accueilli à Nairobi en février les Forces de soutien rapide (FSR), les paramilitaires opposés à l'armée régulière, et leurs alliés. Pour les producteurs kényans de thé, la sanction est lourde, car le Soudan fait partie des dix premières destinations d'export. Plus de 200 conteneurs de thé sont immobilisés. Selon l'EATT, l'association est-africaine du commerce du thé, 400 sacs destinés au Soudan sont bloqués dans le port de Mombasa ou sur des paquebots au large de Port-Soudan. Les pertes pourraient atteindre les 10 millions de dollars.George Omuga, président de l'EATT, demande aux autorités kényanes de trouver une solution diplomatique. Les professionnels voudraient qu'un délai d'un mois leur soit au moins accordé afin d'écouler les stocks de thé déjà engagés dans la chaîne d'approvisionnement.Brouille diplomatiqueMais la situation n'a pas l'air d'inquiéter William Ruto. Dans une interview à la télévision, la semaine dernière, le président kényan a assuré que son pays continuait de vendre son thé au Soudan. « C'est le marché lui-même qui l'oblige », explique-t-il. Une sortie qui a provoqué la colère de Port-Soudan. Dès le lendemain, son ambassade à Nairobi a publié un communiqué, pour remettre les points sur les i.Il est encore trop tôt pour évaluer l'impact de la suspension des importations soudanaises sur le secteur kényan du thé. Elles avaient déjà chuté de plus de 70 % depuis le début de la guerre en 2023, selon le Bureau du thé du Kenya. En 2022, elles avaient rapporté 37 millions de dollars.Vers de nouveaux marchésDans son rapport sur l'industrie 2024, le Bureau du thé du Kenya identifie de nouvelles pistes d'exportation, sur le continent. Parmi elles : le Tchad. Sans accès à la mer, c'est à travers le Soudan que ce pays sahélien s'approvisionnait jusque-là en thé.Mais les principales destinations du thé kényan se trouvent en dehors du continent : le Pakistan reste le premier marché, avec plus de 21 millions de kilos achetés l'année dernière.À lire aussiSuspension des importations kenyanes: le torchon brûle entre Khartoum et Nairobi

    Droits de douane: Donald Trump joue avec les nerfs des buveurs américains de café

    Play Episode Listen Later Apr 10, 2025 2:11


    Les Américains ne produisent quasiment pas de café, mais ce sont eux qui en consomment le plus au monde. Avec les taxes décidées par le président Donald Trump, c'est tout un marché qui craint d'être déstabilisé. Donald Trump et son administration ne font pas de cadeaux aux buveurs de café américains, ou en tout cas ne ménagent pas leurs nerfs. Après avoir annoncé des taxes de 46 % sur les importations du Vietnam et 32 % sur celles de l'Indonésie – qui sont respectivement les premier et troisième producteurs mondiaux de robusta –, Washington est revenu mercredi sur son régime de taxation et a rabaissé ces nivaux à 10 %. L'équivalent de ce qui était déjà prévu pour le Brésil, premier exportateur d'Arabica.Une presque bonne nouvelle donc finalement, même si ces revirements mettent le marché à rude épreuve, car il faut avoir en tête que dans le café comme dans d'autres secteurs, les États-Unis sont incontournables.En 2024, Vietnam et Indonésie ont fourni 3 millions de sacs de 60 kg au marché américain. Le Brésil a lui exporté plus de 8 millions de sacs, selon Cecafe, le conseil des exportateurs de café brésilien, pour ne citer que ces trois fournisseurs. Mais on pourrait aussi parler de la Colombie, pour qui le marché américain est important.Le Brésil plaide pour une exemption de taxesJusqu'au milieu de semaine, le Brésil pensait pouvoir gagner des parts de marchés, puisqu'il bénéficiait d'une moindre taxation. Ce qui n'est plus le cas depuis deux jours.L'année dernière, le Brésil a exporté 16 % de sa production aux États-Unis et espérait cette année vendre cette année plus de robusta, sa récolte d'arabica étant moins bonne que prévu. Maintenant que le Vietnam et l'Indonésie sont moins taxés, la stratégie brésilienne s'annonce moins évidente. La priorité des exportateurs du Brésil reste de faire figurer le café sur une liste de produits exemptés de taxes. Études à l'appui, ils assurent que le café rapporte à l'économie américaine : selon la Coopérative brésilienne des exportateurs de café (Cecafe) chaque dollar d'importation de café génèrerait 43 dollars pour l'économie américaine.  La consommation américaine peut-elle baisser ?Ces nouveaux droits de douane auront-ils un impact sur les consommateurs ? La logique voudrait que les taxes américaines fassent grimper les prix du café aux États-Unis. Mais cette hausse sera-t-elle suffisamment significative pour qu'elle ait un impact sur la consommation des américains ou seront-ils prêts à payer un peu plus cher leur café ?Le retour à des droits de douane généralisés à 10 % chez les exportateurs de café perturbent les prévisions que les experts tentaient déjà difficilement de faire ses derniers jours.À écouter aussi8 milliards de voisins: le café, un produit bientôt indisponible ?

    Pourquoi la filière des agrumes au Ghana peine à se développer

    Play Episode Listen Later Apr 9, 2025 1:55


    Au Ghana, la production d'agrumes est aussi importante que celle de cacao, en volume, mais plus de la moitié n'est pas commercialisée. Les autorités veulent pourtant faire de l'industrie des agrumes un pilier économique majeur. Le secteur des agrumes est une des priorités agricoles affichées par les autorités ghanéennes. Le potentiel est immense : le Ghana est le deuxième producteur d'oranges du continent, après l'Afrique du Sud. Les fruits du pays sont majoritairement transformés en jus : ils ne peuvent pas s'exporter frais sur le marché international en raison de leur couleur trop verte et trop pâle, pour des raisons climatiques.Le secteur souffre cependant de problèmes de financement, et en 2024, 40% de la production ghanéenne n'a finalement pas pu être valorisée économiquement. Une partie a été vendue à perte, ou gaspillée, selon l'Association nationale des producteurs d'oranges (OGA).Un secteur qui peine à se financerIl manque à la filière un fonds de roulement qui permettraient soit aux producteurs de patienter avant d'être payés par l'industrie qui transforme les oranges en jus, soit aux industriels d'avancer l'argent aux producteurs en attendant d'être eux-mêmes payés par les importateurs.Le processus de commercialisation est en effet trop long à supporter sans trésorerie : il faut compter entre 45 à 60 jours entre l'achat au producteur, la fabrication du jus, l'exportation et la réception du paiement. Le gouvernement a été appelé à la rescousse et a promis de trouver un mécanisme financier de soutien. Défi sanitaireL'autre menace qui pèse sur la filière prend la forme d'un insecte, vecteur d'une maladie : le greening, qu'on appelle aussi la maladie du dragon jaune. Le psylle asiatique, qui transmet la forme la plus agressive de la maladie, a été détecté en 2023 au Ghana, explique Éric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). C'est une mauvaise nouvelle, car il ne faut généralement pas attendre longtemps après son apparition pour que la maladie se propage.Pour lutter rapidement, il faut des agriculteurs mobilisés. Et selon l'Association des producteurs d'oranges, c'est justement un point aussi qui est préoccupant, car les difficultés du secteur n'incitent pas les jeunes à prendre la relève dans les vergers. 

    Pétrole: des prix ballotés qui restent bas et inquiètent la Russie

    Play Episode Listen Later Apr 8, 2025 1:59


    Les cours du brut ont dégringolé depuis la fin de la semaine dernière. Et depuis, le pétrole reste balloté à des niveaux bas, ce qui ne fait pas les affaires de la Russie.  Le pétrole évolue à des niveaux jamais vus depuis 2021, avec des contrats sur le pétrole américain qui sont passés sous la barre des 60 dollars le baril. Difficile d'anticiper ce qui se passera dans les prochains jours, mais le contexte actuel plaide pour des prix qui devraient rester bas, car leur chute est liée au climat économique actuel.« Tant qu'il y a une incertitude sur l'ampleur des droits de douane américains qui seront appliqués, il y aura des représailles commerciales, et une atmosphère qui pourrait diminuer les perspectives de demande en pétrole », résume un expert.La baisse des prix est par ailleurs aussi liée à la position de plusieurs pays de l'Opep + qui ont annoncé, la semaine dernière, qu'ils allaient mettre plus de pétrole sur le marché, à partir du mois de mai, après des mois de restriction de production.À qui peut profiter les prix bas actuels ?Si les prix se maintiennent ou baissent encore plus, les gagnants seront les consommateurs, les entreprises qui achètent des produits pétroliers et les États qui ne produisent pas de pétrole et qui doivent en importer, c'est-à-dire la majorité des pays, explique Francis Perrin directeur de recherche à l'IRIS et chercheur associé au Policy Center for the New South à Rabat. La France, par exemple, ne produit qu'1% du pétrole qu'elle consomme, ce qui signifie qu'elle achète 99% de son brut au prix du marché. Elle pourrait donc, comme la Chine, voir sa facture pétrolière baisser. Les perdants seront en revanche les compagnies pétrolières et les pays producteurs tels que les États-Unis, l'Arabie saoudite, le Canada ou encore la Russie.Risque pour l'économie russeLe Kremlin dit suivre de très près la chute des cours, qui représente un risque pour son économie. La gouverneure de la Banque centrale assure que des mesures techniques sont à l'étude pour limiter les conséquences de la baisse.Un tiers du budget russe pour 2025 repose sur les exportations de pétrole et de gaz. Ce budget a été calculé sur la base d'estimation des cours mondiaux qui auraient été trop optimistes. Ces prévisions pourraient d'ailleurs être actualisées lors de la prochaine réunion de la Banque centrale, prévue le 25 avril, selon l'agence Reuters.Ce qui inquiète aussi peut-être Moscou, « c'est que le pétrole russe perd de son intérêt avec la chute des cours, puisque son atout, c'était essentiellement son prix », relève un négociant en pétrole.

    L'Inde et le secteur du diamant pris dans la tourmente des taxes américaines

    Play Episode Listen Later Apr 7, 2025 2:05


    Plus de 80% des diamants bruts sont aujourd'hui polis en Inde, pays qui n'est pas épargné par la nouvelle politique douanière américaine. Avec les nouvelles taxes qui s'imposent, toute une filière est plongée dans l'inconnu, de la compagnie minière au bijoutier. Les produits indiens sont désormais taxés à 27% pour entrer sur le sol américain. Cette mesure concerne aussi les diamants qui sont taillés en Inde, car même s'ils ne sont que polis dans le pays, au regard des douanes américaines, la transformation est suffisante pour que leur origine devienne en quelque sorte indienne.D'autres pierres taillées en Inde entrent aux États-Unis simplement pour y être analysées et certifiées avant d'être réexpédiées à leur diamantaire et vendues sur un autre marché. Le laboratoire le plus réputé en la matière est le Gemological Institute of America. Et même ces pierres-là, qui ne sont pas destinées à être vendues sur le sol américain, sont soumises aux taxes. Mais comme la règlementation n'est pas encore très claire, le centre d'expertise a écrit début avril aux diamantaires étrangers pour leur conseiller de ne plus envoyer de pierres à analyser, le temps que la situation se décante.Des milliers d'emplois menacés en IndeLe diamant est le troisième produit d'exportation de l'Inde vers les États-Unis. À court terme, les pertes d'emploi sont inévitables, estime le président de l'Indian Diamond Institute, basé à Surate, la capitale indienne de cette industrie dans laquelle a été inaugurée une bourse au diamant en 2023. L'Inde espère neutraliser ces nouvelles taxes. Les autorités n'ont, pour l'instant, pas pris de mesure de rétorsion. Elles privilégient la négociation d'un accord commercial bilatéral, accord qui pourrait être conclu d'ici à quelques mois.Une filière inquièteÀ chaque étape, de l'extraction à la vente des diamants, c'est l'inconnu qui prévaut. À l'instar de cette mesure prise par un opérateur minier, qui vient d'annoncer, lundi 7 avril, l'annulation d'une vente aux enchères qui arrivait à échéance cette semaine. Annulation jusqu'à nouvel ordre, face aux « incertitudes » du moment, écrit-il dans une lettre à ses clients. Les États-Unis achètent la moitié des diamants vendus dans le monde, et c'est grâce à eux que la consommation avait redécollé avant les fêtes de Noël. Si les Américains s'offrent moins de pierres précieuses, on pourrait voir des compagnies minières du Botswana, ou de Namibie peut-être, lever le pied et moins produire, pour ne pas inonder le marché et risquer de faire chuter les prix. Aucun pays ne pourra, par sa demande en diamants, compenser une éventuelle paralysie du marché américain. Et ce d'autant que les acheteurs qui ont les moyens d'offrir des diamants sont aussi souvent ceux qui ont investi dans les marchés financiers et qui sont aujourd'hui très inquiets de la situation économique mondiale, relève un expert de la filière.À lire aussiInde: Narendra Modi inaugure une «Bourse du diamant» à Surate dans l'État du Gujarat

    L'avocat du Mexique, rescapé de la nouvelle vague de taxes américaines

    Play Episode Listen Later Apr 6, 2025 1:55


    Le Canada et le Mexique n'ont pas été concernés par les nouveaux droits de douane annoncés la semaine dernière par les États-Unis. Au Mexique, premier exportateur mondial d'avocat, c'est un grand soulagement. Les États-Unis ont déjoué tous les pronostics. Dans le secteur, on s'attendait à une forte taxation, de l'ordre de 25%. C'est donc toute une filière qui respire, à commencer par celle du Mexique bien sûr, puisque près de la moitié de la production du pays part aux États-Unis.Le soulagement est grand aussi du côté des importateurs américains, qui dépendent à plus de 80% du Mexique : chaque année, plus d'un million de tonnes de fruits verts mexicains gagnent les États-Unis. Ces volumes seraient impossibles à trouver chez d'autres fournisseurs du jour au lendemain, et c'est sans doute ce niveau de dépendance problématique qui explique l'exception faite par Washington. Aux États-Unis, la consommation d'avocat n'est pas élastique. Elle peut difficilement baisser.À lire aussiLe déclin de l'avocat en CalifornieUn répit qui soulage d'autres producteursLes volumes en jeu entre le Mexique et les États-Unis représentent 40% des échanges internationaux, et toute perturbation des flux entre ces deux pays impacterait le marché mondial, puisque une partie des volumes se dirigerait vers le seul marché alternatif, l'Europe, explique Éric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).Cet afflux d'avocats mexicains serait alors en concurrence directe avec les productions méditerranéennes – Espagne, Israël, Portugal – et celles du Maroc, d'Afrique du Sud et du Kenya, trois pays qui exportent la majorité de leurs récoltes sur le marché européen. Qui dit offre surabondante dit aussi baisse des prix, d'où le soulagement pour ces producteurs, même s'il ne s'agit peut-être que d'un répit.L'Association des producteurs et des exportateurs des avocats du Mexique (APEAM) dit néanmoins rester vigilante, même si elle ne s'attend pas à un changement imminent de la politique commerciale américaine.Pérou, Colombie et Chili dans le viseurTrois pays fournisseurs du marché américain n'ont, en revanche, pas été épargnés par la dernière vague de mesures douanières américaines. C'est le cas du Pérou, de la Colombie et du Chili, qui sont désormais soumis à des taxes de 10%.Ce sont des fournisseurs mineurs des États-Unis – ils représentent environ 10 à 15% de l'approvisionnement du pays –, et eux-mêmes ne vendent qu'une faible partie de leur production aux Américains. L'impact pourrait être limité donc en théorie, mais la mesure tombe assez mal pour deux de ces États, explique l'expert du Cirad : la Colombie a fait des efforts ces derniers mois pour développer ses exports vers les États-Unis. Et le Pérou, qui a cette année une énorme récolte, avait misé en partie sur le marché américain pour pouvoir l'écouler.L'impact pour le Chili est moins évident, car le pays n'a exporté que 5 000 à 7 000 tonnes ces dernières saisons vers les États-Unis, et sa campagne ne démarrera que fin aout début septembre.

    La baisse des importations chinoises de gaz sème le doute chez les exportateurs

    Play Episode Listen Later Apr 3, 2025 2:05


    C'est le nouveau casse-tête du marché du gaz : la Chine, première consommatrice d'hydrocarbures, achète moins de gaz sur le marché international et cherche à en produire de plus en plus sur son territoire. Un changement de stratégie qui n'est pas sans conséquence pour le secteur. Cette tendance se traduit par une réduction des importations de gaz par voie maritime. Sur les deux premiers mois de l'année, ces achats ont atteint leur plus bas niveau depuis sept ans et pour le Premier trimestre, on se dirige vers une baisse de 20 %. La tendance est si forte que plusieurs cabinets d'analyse ont baissé les prévisions d'achats de la Chine pour 2025.La première explication est que la demande a diminué, mais aussi que le pays s'approvisionne autrement : l'Empire du Milieu importe plus de gaz par pipeline de Russie et du Kazakhstan et la production locale chinoise est en hausse, + 6 % l'année dernière. Les géants chinois des hydrocarbures tels que Sinopec et Cnooc ont relevé leurs objectifs de production de gaz. Le gaz représente désormais 54 % de la production de Petrochina, selon l'agence Bloomberg. Les équilibres du marché en questionExxon Mobil, Shell ou TotalEnergies avaient tablé ces dernières années sur une croissance de la demande chinoise pendant des décennies. « En 2024 encore, la Chine représentait à elle seule plus d'un quart de la croissance de la demande mondiale de gaz », explique Greg Molnar, l'expert en gaz de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE).Ces compagnies pétrolières internationales ont investi des milliards de dollars dans des projets de GNL aux États-Unis et au Qatar avec l'objectif d'augmenter la capacité de production de 50 % dans les cinq prochaines années. Le ralentissement des achats chinois sème dorénavant le doute sur le rôle que jouera la Chine dans les prochains mois dans la croissance du marché et sur l'état de la demande chinoise. D'autant que le pays a considérablement réduit aussi ses achats pour une livraison immédiate, mais privilégie désormais des contrats de GNL à long terme, indexés sur le pétrole, « ce qui met en évidence la relative conscience des prix des acheteurs chinois », relève l'expert de l'AIE. Les Européens peuvent-ils en profiter ?À court terme, cette situation pourrait faire l'affaire des Européens, qui sont en concurrence avec l'Empire du Milieu pour acheter du GNL. Moins de bateaux qui partent vers la Chine, c'est plus de volumes disponibles pour l'Europe, et peut-être à meilleur prix.Un atout de taille pour les acheteurs européens qui ont vidé leur stock ces derniers mois et vont devoir le reconstituer avant l'hiver prochain. Les importations de GNL en Europe occidentale ont d'ailleurs atteint leur plus haut niveau pour un mois de mars, jamais enregistré depuis 2017, selon les données de suivi des navires compilées par Bloomberg.Autre conséquence, la demande actuelle et la moindre croissance de la demande chinoise pousse « de nombreux acheteurs chinois à renforcer leurs capacités de négoce et à revendre leurs cargaisons de GNL à d'autres marchés, qui sont prêts à payer une prime dans les conditions de marché tendues actuelles », note Greg Molnar. À lire aussiLa Chine compte sur ses découvertes de gaz «sans précédent» dans la course aux technologies

    La Russie affiche ses nouvelles ambitions de production de lithium

    Play Episode Listen Later Apr 2, 2025 1:51


    Vladimir Poutine l'avait demandé officiellement dès le 21 février dernier. Un plan industriel a été lancé en mars pour une production à grande échelle pour 2030. Parfois rebaptisé « l'or blanc », le lithium est un matériau essentiel pour les batteries utilisées dans des appareils allant des smartphones et des ordinateurs portables aux véhicules électriques. Vladimir Poutine avait lancé son appel lors d'une conférence consacrée aux technologies de pointe à Moscou le 21 février dernier. « Nous n'exploitons toujours pas de lithium. Mais nous pouvons le faire. Et nous aurions pu même commencer à le faire il y a 10 ou 15 ans », avait-il déclaré.La Russie dispose en effet de ressources de lithium estimées à environ 1 million de tonnes en 2024 par l'United States Geological Survey (USGS). Cela fait d'elle le quatrième pays en Europe pour ses réserves, derrière l'Allemagne avec 3, 8 millions de tonnes, la République Tchèque, 1,3 million, et la Serbie, 1,2 million.Les sanctions ont tout changéDans le monde, en revanche, la Russie se classe très loin derrière les géants d'Amérique latine comme la Bolivie, dont les réserves sont estimées à 23 millions de tonnes, l'Argentine à 22 millions et le Chili à 11 millions. Jusqu'ici d'ailleurs, la Russie se préoccupait assez peu de l'exploitation de ce minerai et se reposait largement sur les importations. Les sanctions occidentales ont tout changé.Dans ce domaine comme dans tant d'autres, Moscou cherche à développer son autonomie et à passer de la production actuelle très limitée à une plus grande échelle, et ce, d'ici à cinq ans. La production de lithium en Russie se limite pour l'instant à 27 tonnes par an, elle est extraite comme sous-produit de l'exploitation d'émeraudes dans les montagnes de l'Oural.Trois nouvelles licences d'exploitationEn première ligne aujourd'hui, Polar Lithium, une coentreprise entre le géant russe des métaux Nornickel et la société publique d'énergie nucléaire Rosatom. Polar Lithium veut développer le gisement de Kolmozerskoye, le plus grand de Russie, situé dans la région de Mourmansk, au nord-ouest du pays.Le ministère des Ressources naturelles a délivré deux autres licences pour exploiter un autre gisement dans cette même région, ainsi qu'un autre dans celle de Touva, proche cette fois de la Mongolie. L'objectif est d'atteindre une production de 60 000 tonnes par an d'ici à 2030. Un calendrier qui semble très ambitieux selon les analystes miniers indépendants.À lire aussiL'Union européenne va autoriser près de 50 projets miniers en procédure accélérée

    Récolte intermédiaire de cacao très incertaine en Côte d'Ivoire

    Play Episode Listen Later Apr 1, 2025 1:53


    Ce mercredi 2 avril doit être annoncé le prix du kilo de fèves garanti au cacaoculteur ivoirien pour la récolte intermédiaire, qui court d'avril à juillet, et qui succède à la récolte principale qui vient tout juste de se terminer. Cette petite campagne, comme on l'appelle aussi, s'ouvre dans un contexte difficile en Afrique de l'Ouest. L'année dernière, la Côte d'Ivoire et le Ghana ont vu leur récolte baisser de plus d'un quart. Pour le premier fournisseur mondial de fèves, ce fut un vrai coup dur. Derrière cette baisse, il y a des raisons structurelles telles que le vieillissement des plantations et d'autres liées au climat. Personne ne croit à une production qui remontera cette campagne à 2 ou 2,2 millions de tonnes comme pendant les belles années, mais il n'y pas de consensus sur les chiffres prévisionnels. L'Organisation internationale du cacao – qui regroupe pays consommateurs et producteurs – table sur une meilleure récolte que l'année dernière et annonce dans son dernier bulletin mensuel que les volumes de fèves acheminés dans les ports ivoiriens étaient, au 9 mars, en hausse de près de 15 % soit équivalent à 1,4 million de tonnes. Or ces chiffres sont directement liés à la production.Du côté du Conseil Café Cacao, l'organe ivoirien de régulation, on est plus pessimiste et on craint ne pas faire mieux, voire moins : c'est-à-dire moins de 1,7 million de tonnes. Et moins de 400 000 tonnes, pour la petite campagne qui débute.Industriels et chocolatiers achètent le minimumEnviron la moitié de la petite récolte a été vendue en avance, mais il en reste encore autant qui n'a pas trouvé preneur, signe que les multinationales ne se précipitent pas et « qu'elles sont prêtes à ne pas faire tourner leurs usines à 100 % de leur capacité » témoigne l'un d'eux. Les industriels lèvent le pied, peut-être en espérant que les prix baissent, mais aussi parce qu'au bout de la chaîne, les chocolatiers ne font plus cinq à six mois de stocks comme avant mais commandent au compte-gouttes. Visiblement contrarié par le peu d'engouement des multinationales implantées dans le pays pour la petite récolte, le Conseil Café Cacao a jugé bon de leur écrire. Afin de leur rappeler que les volumes de fèves qui leur sont théoriquement réservés à cette période de l'année seraient vendus à des négociants s'ils ne se positionnent pas pour acheter.Ventes par anticipation très limitéesFace aux incertitudes de production, et à la grande prudence des acheteurs, le Conseil Café Cacao a décidé de limiter les ventes par anticipation pour la campagne 2025-2026. En temps normal, quand la production est bonne, 80 % environ de la récolte ivoirienne est vendue avec plusieurs mois d'avance, à un prix fixe. Cela permet aux industriels de garantir leur approvisionnement et aux pays producteurs d'avoir de la visibilité. En ce moment la grande récolte qui débutera en octobre prochain est donc en train d'être commercialisée, mais tout doucement juste « pour tester le marché, sans prendre de risque », assure une source au sein du Conseil Café Cacao qui juge bon d'attendre la fin du printemps pour savoir s'il est judicieux de vendre 50, 60 ou 70 % de la prochaine récolte.La hantise de la filière est de revivre le scénario de l'année dernière : selon les chiffres officiels, 80 000 tonnes de cacao avaient été vendues en trop, par rapport à la récolte. Ce qui veut dire autant de contrats qui n'ont pas pu être honorés en temps et en heure et qui ont dû être reportés sur l'année suivante, hypothéquant les futurs volumes disponibles à la vente.À lire aussiLes stocks mondiaux de cacao inférieurs à trois mois de consommation

    L'étain de Birmanie et de RDC manque sur le marché et maintient des prix élevés

    Play Episode Listen Later Mar 31, 2025 1:44


    C'est un métal très demandé pour les soudures, et donc pour les puces électroniques. L'étain est présent dans les cellules photovoltaïques ou encore les ordinateurs et les téléphones portables. La demande ne cesse d'augmenter, mais la quantité de métal disponible sur le marché est affectée par des perturbations de production en Birmanie et en République démocratique du Congo (RDC). Une situation qui soutient un niveau de prix très élevé.  Les chiffres sont donnés par l'International Tin Association, qui regroupe les industriels de la filière : 16% de l'approvisionnement mondial issu de l'extraction minière est aujourd'hui hors service. En cause, les perturbations qui touchent deux pays : la Birmanie et la République démocratique du Congo.Les activités de deux gisements du district de Walikale, au Nord-Kivu, ont été suspendues mi-mars en raison de l'avancée des hommes armés du M23. Ces mines congolaises représentaient en 2024 6% de l'offre mondiale.À ces volumes manquants s'ajoutent ceux qui ne sont plus exportés de Birmanie depuis août 2023. Les autorités militaires de l'État Wa, une région semi-autonome du pays, ont en effet suspendu la production minière. Or, cette zone fournissait les deux tiers de l'étain extrait en Birmanie et environ 10% de l'offre mondiale.À lire aussiBirmanie, menace sur la production d'étainBlocage en passe d'être levé en BirmanieCe blocage est sur le point d'être levé, selon les autorités de la région birmane concernée. Mais cela n'a pas suffi à faire baisser les cours, car la mesure n'est pas encore effective. Il faudra encore plusieurs mois pour que les travailleurs chinois obtiennent un nouveau permis de travail et pour que la production minière retrouve sa pleine capacité, selon l'International Tin Association.La réalité reste donc celle d'une offre restreinte, ce qui explique les niveaux actuels des prix, proches de 35 000 dollars la tonne, après un pic à 36 000 dollars la tonne mi-mars. Les prix sont également soutenus par le manque de stock, qui accentue l'incertitude sur le marché. À la Bourse des métaux de Londres (LME), les réserves d'étain sont à leur plus bas niveau depuis juin 2023, selon l'agence Reuters.La Chine, premier pays à en pâtirLe déséquilibre qui se profile sur le marché de l'étain dans les prochaines années ne laisse pas présager de baisse des prix. L'agence Fitch prévoit un déficit d'ici 2028, alimenté par une demande croissante, estimée à 500 000 tonnes en 2030, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).Le premier pays à souffrir de ces restrictions d'offre et de la flambée des prix est la Chine. La Birmanie était le principal fournisseur de concentré d'étain à l'industrie chinoise. Ensemble, la Birmanie et la RDC représentaient plus de 60% des importations chinoises de concentré d'étain en 2024.La production chinoise d'étain raffiné devrait donc diminuer cette année. Le deuxième exportateur, l'Indonésie, a quant à lui réussi à redresser la barre en février, après un mois de janvier compliqué en raison de retards dans la délivrance des licences d'exportation.À lire aussiÉtain: des prix en hausse, portés par une multiplication des usages

    Les prix du concentré de jus d'orange s'effondrent faute de demande

    Play Episode Listen Later Mar 27, 2025 1:39


    Le marché du jus d'orange est dans la tourmente. Les prix ont flambé ces deux dernières années, mais on assiste depuis trois mois à une dégringolade des cours. Cette chute s'explique par une baisse de la demande et une meilleure production attendue au Brésil. Quand un produit est cher, on finit par apprendre à s'en passer et c'est ce qui s'est produit sur le marché du jus d'orange. Ces deux dernières années, les prix ont atteint des niveaux historiques en raison d'une diminution de la production chez le numéro 1 mondial des oranges à jus, le Brésil, pour cause de sècheresse et de maladies et en raison d'une chute structurelle de la production en Floride. Résultat, la demande a fini par s'effriter. Aux États-Unis, elle a baissé de plus de 16% sur la saison actuelle, selon le fournisseur de données Nielsen.Cette baisse est renforcée par un attrait toujours plus grand pour les boissons à sucres ajoutés, tous jus confondus. Les ventes ont baissé de 10% en France par exemple l'année dernière au profit de la famille des sodas, thés glacés et autres boissons énergisantes, selon Unijus l'interprofession des jus de fruits.Des oranges plus amèresLes arbres qui sont atteints par la maladie du dragon jaune, produisent des fruits plus amers mais les transformateurs d'oranges en jus n'ont pas pu faire les difficiles, faute de volumes. Ils ont dû utiliser ces fruits-là. En temps normal, ils auraient pu atténuer l'amertume par des mélanges avec du concentré de jus d'orange congelé qui lui se garde deux ans, mais les stocks de jus se sont vidés après plusieurs années de mauvaises productions.Selon l'agence Bloomberg, cette baisse de la qualité a été confirmée par le centre brésilien d'études avancées en économie appliquée (CEPEA) qui a indiqué ce mois-ci que le rapport sucre/acidité des oranges était tombé en dessous du niveau idéal pour une transformation en jus.Prix en baisse mais pas pour le consommateurLes prix ont par conséquent dégringolé. Depuis début janvier, la tonne de jus d'orange concentré, qui se négocie à New York, a baissé de moitié, soit de 5,26 dollars la livre à moins de 2,5 dollars. Les prix sont aussi tirés vers le bas pour une autre raison : la prochaine récolte d'oranges qui doit débuter au Brésil en juillet pourrait être en hausse de 20% par rapport à l'année dernière, selon les analystes de Rabobank. Cette perspective détend le marché. Elle provoque aussi comme souvent un repli des spéculateurs qui avaient investi dans le jus d'orange concentré quand il était en pleine ascension et qui, depuis qu'il baisse, revendent au plus vite leurs contrats. Ce qui explique l'effondrement des prix.Pour le consommateur, cela devrait être une bonne nouvelle mais ils n'en profiteront pas tout de suite car la plupart des supermarchés ont signé des contrats d'approvisionnement quand les prix étaient au plus haut et doivent écouler à un prix élevé ces litres de boisson avant de pouvoir passer d'autres commandes aux prix d'aujourd'hui.

    États-Unis-Chine: l'axe du commerce de la viande maintenu en dépit des tensions

    Play Episode Listen Later Mar 26, 2025 1:40


    Pékin a renouvelé les enregistrements qui permettent à des centaines d'installations américaines de porcs et de volailles d'exporter vers la Chine. Malgré les tensions commerciales, les exportations de viande américaine se maintiennent, car Pékin reste fortement dépendante des importations pour nourrir sa population.  La Chine est aujourd'hui le premier importateur mondial de viande, avec environ sept millions de tonnes importées en 2024. Bœuf, porc, volaille : aucune production locale ne suffit à combler la demande d'une population de plus de 1,4 milliard d'habitants. Malgré son statut de géant économique, la Chine reste structurellement dépendante de ses approvisionnements étrangers. Depuis des années, Pékin tente pourtant de réduire cette dépendance. L'agriculture est régulièrement remise au centre des plans quinquennaux. Mais entre coûts de production élevés, aléas sanitaires et crises récurrentes dans les élevages, la Chine peine à atteindre l'autosuffisance. Résultat : les importations restent non seulement nécessaires, mais stratégiques.À lire aussiLa Chine cherche à mieux maîtriser ses importations agricoles« Je t'aime moi non plus »Les États-Unis, de leur côté, considèrent le marché chinois comme incontournable. En 2021, leurs exportations agroalimentaires vers la Chine ont culminé à 33 milliards de dollars. Depuis, elles ont légèrement reculé, mais atteignent encore 26 milliards, signe que les échanges restent solides. Et même lors de la guerre commerciale menée par Donald Trump, les flux n'ont jamais été totalement interrompus. Au contraire, ils ont parfois augmenté, comme en 2019, au moment de l'épidémie de peste porcine en Chine. « Il y a des discours, il y a des postures et il y a le business et les obligations économiques, explique l'économiste spécialisé des marchés agricoles, Jean-Paul Simier. C'est un jeu un peu subtil entre les deux pays, c'est “je t'aime moi non plus”, une forme de dépendance réciproque et un commerce qui continue puisque de part et d'autre, il n'y a pas vraiment d'autres choix. » Par ailleurs, le monde agroalimentaire américain est l'un des principaux soutiens au président Trump : « C'est donc très délicat pour les États-Unis et très délicat aussi pour la Chine puisqu'il y a des dépendances de l'extérieur pour ces approvisionnements », poursuit-il. Pékin ne met pas ses œufs dans le même panier Mais Pékin diversifie ses fournisseurs. Le Brésil et l'Australie, leaders mondiaux de la viande bovine et de la volaille, ont gagné du terrain. La Chine ajuste ses achats selon ses besoins et ses messages politiques. Elle taxe plus lourdement les produits dont elle peut se passer et ménage ceux jugés essentiels, comme le soja ou certaines viandes.Dernier exemple : les enregistrements des exportateurs américains. Pékin vient de renouveler ceux du porc et de la volaille jusqu'en 2030. Mais les autorisations pour le bœuf expirées n'ont pas été reconduites pour l'instant, laissant planer le doute sur une volonté de pression ou de rééquilibrage.Entre pragmatisme économique et stratégie commerciale, la Chine continue d'importer, mais à ses conditions.À écouter dans Le débat du jourFaut-il arrêter de manger de la viande ?

    L'Arabie saoudite, un concurrent de l'Office chérifien des phosphates sur le terrain des engrais phosphatés

    Play Episode Listen Later Mar 25, 2025 1:59


    La recomposition du marché des engrais ces dernières années a confirmé l'Arabie saoudite comme un acteur majeur du secteur. Le royaume saoudien a lancé une stratégie de diversification de son économie et les engrais en font partie. Le prince héritier, et dirigeant de facto, Mohammed ben Salman travaille à réduire la dépendance de son pays à la rente pétrolière et les engrais font partie des alternatives économiques privilégiées. L'Arabie saoudite a tous les ingrédients pour réussir dans le secteur : des roches phosphatées qui, même si elles ne sont pas d'excellente qualité, peuvent être enrichies, de l'énergie à domicile avec le gaz fourni par Saudi Aramco, et du soufre.À coup de milliards de dollars, les autorités ont soutenu des alliances entre Ma'aden, l'opérateur minier du pays, SABIC un acteur de la chimie industrielle et Mosaic, le spécialiste américain du secteur. Ces alliances ont abouti à la mise en place d'une chaîne de production saoudienne d'acide phosphorique, d'acide sulfurique et d'ammoniac, des composants essentiels pour la fabrication d'engrais, comme l'explique une étude du cabinet Global Sovereign Advisory (GSA). Exportations comparables à celles du Maroc ou des États-UnisSelon cette étude, la part de l'Arabie saoudite dans le commerce mondial d'engrais a presque triplé entre 2019 et 2023 pour atteindre près de 6 %, avec près de 7 millions de tonnes exportées, tous types d'engrais confondus.Le royaume est devenu le deuxième exportateur de DAP — après le Maroc —, un engrais utilisé pour tous les types de cultures, et entend rester incontournable sur le marché de ces engrais phosphatés dans les prochaines années. Selon l'étude de GSA, Ma'aden a signé en janvier trois contrats avec une filiale d'une entreprise chinoise pour étendre deux de ses complexes industriels et augmenter les capacités de production du pays.À lire aussiOù en est le marché africain des engrais, trois ans après le déclenchement de la guerre en Ukraine?10 % de part de marché en AfriqueL'Arabie saoudite produit essentiellement pour exporter et ne s'interdit pas d'aller sur le terrain de jeu de l'Office chérifien des phosphates (OCP), à savoir le continent africain. Son principal client est l'Afrique du Sud, mais le pays vend aussi au Kenya, à l'Algérie, à la Tanzanie et au Mozambique. Le royaume saoudien occupe 10 % de part de marché à ce jour en Afrique, selon l'étude de GSA, mais reste, pour des questions géographiques, implanté globalement en Afrique de l'Est, alors que le mastodonte marocain a su capter les acheteurs d'Afrique de l'Ouest.« L'OCP a évidemment encore plusieurs longueurs d'avance sur le continent, assure un négociant en engrais, mais l'Arabie saoudite est un concurrent qui monte et qui a les moyens d'être très compétitif grâce à ses matières premières ».Hors Afrique, l'Arabie saoudite exporte le gros de ses engrais dans les pays asiatiques, en Inde, en Thaïlande, au Bangladesh ou encore au Pakistan. Le Brésil est aussi un de ses clients importants.À lire aussiL'Arabie saoudite affirme publiquement ses ambitions minières

    Le commerce américain sous pression des taxes sur les bateaux chinois

    Play Episode Listen Later Mar 24, 2025 2:02


    Donald Trump va-t-il taxer les bateaux sous pavillon chinois ou construits en Chine ? La sanction est à l'étude. Rien n'a été décidé, mais la nouvelle fait déjà frémir les marchés. La simple perspective de voir des taxes massives imposées à tout navire chinois ou battant pavillon chinois qui ferait escale aux États-Unis, se fait déjà sentir : dans le secteur du charbon par exemple, il règne une certaine confusion à en croire la lettre envoyée au bureau du représentant américain au commerce (USTR). Cette lettre fait état d'opérations minières perturbées et de négociations sur des exportations retardées par peur de voir le charbon américain ne plus être compétitif. Or, sur certains types de charbon, le calendrier d'expédition est important pour éviter une exposition trop longue du minerai à l'air libre.Dans cette lettre des responsables du secteur rappellent « qu'un cinquième des 400 000 emplois miniers directs et indirects du pays sont directement liés à l'extraction, au traitement et au transport du charbon destiné à l'exportation » et qu'il est important d'en tenir compte lors de l'examen approfondi des effets relatifs aux éventuelles nouvelles taxes.À lire aussiLa Chine, grande gagnante des mesures de Donald Trump?Exportations américaines à risqueLe charbon, mais aussi les céréales, le pétrole, le gaz naturel liquéfié ou les carburants raffinés, la liste des exportations américaines à risque est longue. Un puissant groupe de pression de l'industrie pétrolière -l'American Petroleum Institute- a fait part de ses craintes ces derniers jours. Idem pour les groupements d'agriculteurs qui demandent une exemption pour les exportations agricoles. En cas de taxation sur les navires chinois, les exportations de céréales et oléagineux qui se font par des navires appelés vraquiers, pourraient subir des coûts de transport annuels supplémentaires allant jusqu'à 930 millions de dollars, selon l'American Farm Bureau Federation.Pour éviter une multiplication des taxes, les navires pourraient décider de limiter les escales dans les ports américains. Les exportateurs devraient alors se battre pour trouver une place à bord et exporter des matières premières américaines coûterait forcément plus cher.À lire aussiLa Chine réplique à Trump en imposant une taxation de 15% sur les importations agricoles américainesLa flotte américaine ne suffira pasLes responsables de la filière charbon le disent clairement, « il est probablement impossible pour les entreprises exportatrices de charbon de se procurer un nombre suffisant de navires de conception et de taille appropriées pour éviter les frais portuaires proposés ». Rien d'étonnant quand on sait que les navires construits aux États-Unis ont représenté seulement 0,1 % du tonnage commercial mondial l'an dernier contre 53 % pour les bateaux chinois selon Clarksons Research cité par le Wall Street Journal. La tendance s'amplifie : plus de 60 % des navires commandés aujourd'hui seront fabriqués par des chantiers navals chinois. Le Southern Group (CSSC) en Chine reste de loin le plus grand groupe de chantiers navals.L'entrée en vigueur de taxes américaines, ne porterait pas un coup immédiat à la Chine, puisque aujourd'hui les commandes passées concernent des navires qui seront livrés en 2027, explique un expert du secteur, mais la mesure pourrait profiter à moyen terme au Japon et à la Corée du Sud, qui ont perdu des parts de marché ces dernières années dans le secteur du transport maritime.À lire aussiÉtats-Unis: les armateurs américains se mobilisent contre la taxations des navires chinois

    Les restrictions chinoises font flamber les prix du bismuth en un mois et demi

    Play Episode Listen Later Mar 23, 2025 1:36


    C'est une hausse spectaculaire : +700 % en un mois et demi ! Les prix du bismuth, un métal utilisé pour fabriquer des médicaments, de la peinture ou encore des alliages utilisés dans l'industrie électronique, n'ont pas connu de répit depuis plusieurs semaines. Le bismuth est soumis à des restrictions chinoises depuis début février. Cela fait partie des réponses prises par la Chine aux sanctions américaines. Le métal, qui se caractérise par une couleur jaune quand il est utilisé comme pigment, n'est pas interdit à l'exportation, mais sa vente fait l'objet de contrôles drastiques.Le temps de mettre en œuvre la nouvelle règlementation qui vise à identifier les destinataires et les usages qu'ils comptent faire du bismuth, les exportateurs chinois ont considérablement ralenti leurs exportations. L'impact sur les prix a été immédiat. Avant les restrictions, le métal s'échangeait à 12 dollars le kilo, il se vend autour de 85 dollars aujourd'hui et des offres à 90 dollars commencent à circuler. On parle des prix européens. Aux États-Unis, où le métal est taxé à 45 %, les prix sont encore plus élevés. À lire aussiLa Chine, grande gagnante des mesures de Donald Trump?La Chine raffine 80 % du bismuthSur Terre, il y a peu de bismuth, et l'essentiel est raffiné en Chine. Les États-Unis n'en produisent plus depuis plus de 10 ans. Leur seule source propre vient du recyclage d'alliages. Ces 5 dernières années, le recyclage leur a permis de récupérer entre 3 et 10 % de leurs besoins. Les États-Unis achètent les deux tiers de leur bismuth en Chine et un peu plus de 20% en Corée du Sud. L'Europe est, elle aussi, très dépendante vis-à-vis de l'Asie pour son approvisionnement. La demande commence à baisserLes prix actuels ont un impact sur la demande, car les industriels ne sont pas tous capables d'absorber la hausse vertigineuse des prix. Même s'ils utilisent peu de bismuth, à 100 dollars le kilo, le prix n'est plus anodin.« Jusque-là, le bismuth n'était pas cher et n'était pas une préoccupation, c'est à ce moment-là qu'il aurait fallu constituer des stocks », explique Vincent Donnen, patron de la Compagnie des métaux rares (CDMR), une société de conseil en investissement.S'ils durent trop longtemps, ces prix élevés pourraient pousser à une réorientation géographique des approvisionnements. « Il y a du bismuth ailleurs, la Chine n'a pas le monopole de l'extraction, mais elle a su investir pour prendre un quasi-monopole de raffinage », rappelle l'expert.À lire aussiLe bismuth aussi frappé par les restrictions chinoises à l'exportation

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