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Si la honte est universelle et peut toucher petits et grands, les femmes semblent particulièrement habitées par cette émotion. Honte de son corps et de ses changements, honte d'avoir ses règles, honte d'avoir de l'ambition ou de ne pas en avoir assez, de travailler trop, d'être célibataire, de ne pas avoir encore d'enfants... La honte s'immisce dans tous les aspects de la vie des femmes qui ne se trouvent jamais à la hauteur. Et même lorsqu'elles sont victimes de violences, elles finissent par supporter le poids de la culpabilité. Alors qu'initialement, la honte doit permettre de réguler son comportement, elle semble se traduire par de l'autocensure voire de l'autosabotage quand on est une femme. Comment s'affranchir de cette émotion qui abime l'estime de soi ? Cette émission est un rediffusion du 27 janvier 2025Avec :• Elisabeth Cadoche, journaliste et documentariste. Co-autrice du livre La fabrique de la honte - Enquête sur une émotion qui enferme les femmes (Les arènes, 2025)• Anne de Montarlot, psychothérapeute et co-autrice du livre La fabrique de la honte - Enquête sur une émotion qui enferme les femmes (Les arènes, 2025). En fin d'émission, un nouvel épisode de notre série Le succès des repats, réalisée par Charlie Dupiot. Cette semaine, rencontre avec Anthony Marat, la livraison de repas à Libreville. Ils sont originaires d'Afrique centrale et ils ou elles ont décidé de rentrer chez eux après des études à l'étranger... C'est le moment du «Succès des Repats» ! Notre reporter Charlie Dupiot a rencontré Anthony Marat : Cet entrepreneur gabonais de 33 ans, est revenu vivre à Libreville où il avait grandi, après des études de commerce aux États-Unis et en France. À son retour en 2017, il a lancé «Yoboresto», une application smartphone qui propose de livrer des repas à domicile. Le voici en plein rendez-vous avec la responsable du restaurant «Le Moulin d'Okala» dans la commune d'Akanda, au nord de la capitale. C'est l'un des 40 restaurants partenaires qui lui fournissent des repas : Programmation musicale :► Ma Meilleure Ennemie - Stromae, Pomme ► Why Should I Smile - Mélissa Laveaux & Roseaux.
« Les enseignants décident la reprise des cours dès ce vendredi », annonce Fraternité Matin. Le quotidien ivoirien, contrôlé par l'État, ajoute que « cette décision fait suite aux échanges fructueux avec les autorités gouvernementales autour de leur principale revendication : l'octroi d'une prime d'incitation au personnel du secteur éducation-formation ». La page n'est toutefois pas totalement tournée : « les enseignants, ajoute Fratmat, ont posé des conditions pour un climat social apaisé, notamment la libération de leurs camarades interpellés et condamnés lors des mouvements de grève d'octobre 2024 ». Koaci se fait également l'écho de la suspension de ce mouvement de grève. Précisant que selon les organisations syndicales, « la mobilisation a dépassé les 80% » en début de semaine. » « La décision de suspendre le mouvement », ajoute Koaci, « fait suite à une série de rencontres parfois houleuses avec les ministères concernés ». Le journal ivoirien précise également que les négociations ne sont pas terminées, puisqu'il reste « à établir un calendrier pour l'attribution de la prime d'incitation ».ObservateursÀ la Une aussi, le Gabon à la veille de l'élection présidentielle. « Présidentielle 2025, les observateurs internationaux en grand nombre », annonce l'Agence Gabonaise de Presse, sans préciser toutefois combien ils seront. On connaît en revanche le nombre des observateurs nationaux de la société civile : 900, nous dit l'AGP, selon laquelle, « c'est la première fois, depuis une quinzaine d'années, que des organisations de la société civile pourront participer à l'organisation des élections ». Afrik.com, de son côté, est allé à la rencontre des habitants de Libreville où, nous dit-on, « l'effervescence électorale se conjugue avec vigilance diplomatique. Plusieurs missions d'observation sont déjà présentes dans le pays. Le Commonwealth, l'Union africaine, la Francophonie, mais aussi des ONG locales telles que le Redhac, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale, elles entendent surveiller le déroulement du scrutin ». « Si la transition promet des élections libres et transparentes », ajoute Afrik.com, « certains restent sceptiques face à la présence persistante de figures de l'ancien régime Bongo ».Restrictions croissantesDirection le Mali, avec l'arrestation d'un journaliste qui avait « critiqué les autorités maliennes ». C'est ce qu'annonce Afrique Soir, qui précise « qu'Alfousseyni Togo, le directeur de publication de l'hebdomadaire Le Canard de la Venise, a été placé en détention provisoire à Bamako (…) il est accusé d'atteinte au crédit de la justice, de trouble à l'ordre public et de diffamation ». « Ces accusations, nous dit le média en ligne ivoirien, trouvent leur origine dans un article qu'Alfousseyni Togo a publié dans son journal, intitulé : « La justice malienne ou le mal du siècle, la bourde du ministre Mamoudou Kassogué. Dans ce texte, il remettait en cause les affirmations du ministre de la Justice concernant l'indice de confiance des Maliens envers leur système judiciaire ». « Cette arrestation », remarque Afrique sur 7, « s'inscrit dans un contexte de restrictions croissantes imposées à la presse au Mali (…) depuis les coups d'État de 2020 et 2021, le pays est dirigé par une junte militaire qui a mis en place des mesures répressives ciblant les médias. Plusieurs organes de presse, notamment étrangers, ont vu leur accès ou leur diffusion suspendue. Des journalistes et d'autres voix critiques ont été réduits au silence ou emprisonnés ».AnthraxEnfin, cette information concernant les hippopotames en RDC. Média Afrique News nous apprend que « près d'une cinquantaine d'hippopotames ont été retrouvés morts ces derniers jours, dans le célèbre parc national des Virunga ». Principal suspect : l'anthrax. « Tout porte à croire », nous dit Média Afrique News, « qu'il s'agit d'une épidémie de maladie du charbon, une infection bactérienne aigüe ». Une maladie « souvent mortelle, qui touche de nombreux mammifères, y compris les espèces sauvages comme les hippopotames, mais aussi le bétail… et parfois, les humains… ».
Longtemps, le sujet a été tabou... Aujourd'hui, les hommes politiques gabonais acceptent d'en parler. Tous les ans, une centaine d'enfants sont victimes de crimes rituels au Gabon. Il y a 20 ans, en 2005, Jean-Elvis Ebang Ondo a perdu son fils dans ces circonstances atroces. Aujourd'hui, il est sénateur et il préside l'Association de lutte contre les crimes rituels au Gabon. Et une semaine avant la présidentielle du 12 avril, il interpelle les huit candidats. À Libreville, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
Rendez-vous avec la rappeuse gabonaise Vicky.R, à l'occasion de la sortie de son EP Lobby. Retour sur son enfance à Libreville, son premier succès dans la musique à l'âge de 16 ans avec son titre « Letgo » et son long parcours avant de réussir à obtenir la reconnaissance de l'industrie musicale française (Deezer la Relève, Docu « Reines ». Canal +….). Dans cet épisode Le Juiice, Owox et Edge offrent les vidéos surprises.
Rendez-vous avec la rappeuse Gabonaise Vicky R à l'occasion de la sortie de son EP "Lobby". Retour sur son enfance à Libreville, son premier succès dans la musique à l'âge de 16 ans avec son titre "Leggo" et son long parcours avant de réussir à obtenir la reconnaissance de l'industrie musicale Française (Deezer la Relève, Docu "Reines" Canal+). Dans cet épisode, Le Juiice, Owox et Edge offrent les vidéos surprises.
« Je suis l'alternative unique qu'il reste aux Gabonais face aux militaires », affirme l'opposant gabonais Alain-Claude Bilie-By-Nze à deux semaines de la présidentielle du 12 avril. Mercredi, vous avez pu entendre le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui préside la transition et qui est, lui aussi, candidat. Ce matin, voici donc la réplique de son principal challenger. Que pense-t-il de la gestion du Gabon, depuis 19 mois, par les militaires du CTRI, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions ? À Libreville, l'ex-Premier ministre Bilie-By-Nze répond aux questions de Christophe Boisbouvier, avec les moyens techniques de Jad El Khoury. RFI : Est-ce que ce n'est pas compliqué de faire campagne quand on a été le dernier Premier ministre d'un régime honni par une grande majorité de Gabonais ? Alain-Claude Bilie-By-Nze : Ça aurait pu être compliqué en effet. Mais aujourd'hui, les Gabonais constatent que tous ceux qui ont accompagné Omar Bongo, Ali Bongo dans le cas du régime PDG [Parti démocratique gabonais], sont aujourd'hui avec le dirigeant de la transition. Il s'agit donc d'une continuité de ce régime que les Gabonais détestent et qu'ils voient aujourd'hui ressurgir derrière les traits du CTRI [Comité pour la transition et la restauration des institutions]. Le CTRI est une esbrouffe, le CTRI a menti aux Gabonais et derrière le CTRI, il y a le PDG.Est-ce à dire que vous reniez votre propre passé et l'époque où vous avez été très longtemps dans les gouvernements d'Ali Bongo ?J'ai été huit ans dans le gouvernement d'Ali Bongo. Je ne renie rien de cela. J'ai reconnu qu'il y a eu des erreurs qui ont été commises. Ce que je refuse, c'est de continuer le même système. Or, aujourd'hui, ce qui est en place, c'est la continuité du même système à tous les étages : la présidence de la République, les institutions, le gouvernement, la gouvernance. C'est ce que j'appelle la République des copains, coquins et consanguins. Et je refuse cela.Depuis le lancement de votre campagne, vous réclamez un procès pour Sylvia et Noureddin Bongo qui sont en prison depuis le 30 août 2023. Et apparemment, vous avez été entendus puisqu'au micro de RFI et France 24, le président de la transition vient de déclarer que ces deux personnes auraient droit à un procès juste et équitable. Est-ce que vous êtes satisfait ? Ce que j'ai réclamé, c'est justement de faire en sorte que personne ne soit détenu illégalement sans aucun procès. Et je constate que le président de la transition connait le dossier puisqu'il en a parlé. Il a donc accès au dossier, ce qui naturellement est une hérésie dans un Etat de droit.Mais vous êtes satisfait quand même qu'il ait dit qu'il y aura un procès ? J'attends de voir.Alors, dans cette présidentielle du 12 avril prochain, il y a huit candidats, mais seulement deux poids lourds de la politique gabonaise. Le président de la transition et vous-même. Que pensez-vous de l'exclusion d'autres grandes figures comme le professeur Albert Ondo Ossa, Pierre Claver Maganga Moussavou ou le syndicaliste Jean-Rémy Yama ? J'estime que, pour un retour à l'ordre constitutionnel, il aurait fallu ouvrir le champ démocratique, permettre à tous les Gabonais qui le désiraient de proposer une offre politique réelle. Ce qui s'est produit en réalité, c'est que le général et ses amis ont voulu exclure un maximum de personnes. Ils auraient bien voulu m'exclure, moi. Malheureusement, tous les critères qu'ils avaient imaginés, j'ai coché toutes les cases pour ne pas succomber à cela. Je ne pense pas que nous réussissions à construire une démocratie par l'exclusion. Exclure les Gabonais sur la base de leur âge, sur la base de leur mariage, sur la base de leur état physique, ce n'est pas cela une démocratie et nous sommes aujourd'hui en péril dans notre pays et nous sommes là pour allumer cette nouvelle espérance, moi, Alain-Claude Bilie-By-Nze.Est-ce à dire que vous êtes en discussion avec certaines de ces personnalités exclues en vue d'une plateforme commune pour le 12 avril ? Il y a des discussions. Nous souhaitons qu'il y ait une plateforme commune le 12 avril. Ce que je sais par ailleurs, c'est que cette plateforme ne doit pas se mettre sur la question des personnes. Il faut la bâtir sur le projet de rupture avec l'ordre ancien, en rupture avec tout ce qui n'a pas fonctionné. Et on voit aujourd'hui, malheureusement, que c'est un système qui refuse de mourir et qui revient sous une autre forme.Vous êtes en discussion avec qui ? Je pense que les discussions n'ont pas encore abouti. Permettez que je ne révèle pas pour le moment.Alors, certains observateurs disent que le général Oligui a volontairement écarté tous les poids lourds de la politique gabonaise, sauf vous. Parce que, vu votre passé, vous ne risquez pas de le mettre en ballotage ?Il a écarté un certain nombre d'acteurs pour éviter le ballotage précisément. Je pense que d'avoir évité la candidature de Jean-Rémy Yama ou de Monsieur Ongoundou, ça a été une manière pour lui de s'assurer qu'il n'y aura pas un deuxième tour. Mais il se trompe. Ceux qui auraient voulu voter pour Jean-Rémy Yama ne voteraient pas pour lui. Ceux qui auraient voulu voter pour Monsieur Ongoundou ne voteraient pas pour lui. Aujourd'hui, je suis l'alternative unique qui reste aujourd'hui pour les Gabonais et les Gabonaises face aux militaires qui, depuis 19 mois, sont dans l'enfumage et le mensonge. Et que répondez-vous à ceux qui disent qu'en acceptant d'être candidat, vous acceptez de servir de caution démocratique pour cette élection ?Je suis candidat parce que j'ai un parcours politique. J'ai une expérience politique qui me permet aujourd'hui de proposer aux Gabonaises et aux Gabonais une offre différente. Je voudrais dire que le général Oligui est dans le système depuis Omar Bongo. Il n'est pas un homme neuf et tous ceux qui l'entourent aujourd'hui, ce sont des hommes anciens du système ancien. Ils essaient de montrer aux Gabonais un visage différent. Mais les Gabonais sauront faire la part des choses et, aujourd'hui, il est temps de mettre un terme à ce système.Donc, vous espérez un deuxième tour ?Donc j'espère gagner l'élection.
Dans ce nouvel épisode, partez à la rencontre d'Anto Cocagne, cheffe gabonaise installée à Paris et qui s'est donnée pour mission de faire rayonner les cuisines subsahariennes en France et dans le monde. C'est entre les murs de Baraka, son épicerie fine pleine de saveurs inédites, que nous la rencontrons pour retracer son parcours, depuis les cuisines de Libreville, dirigées par les femmes, jusqu'aux fourneaux où la cheffe revisite aujourd'hui les plats traditionnels de son enfance en y apportant raffinement et modernité. Un voyage passionnant, jalonné d'épreuves et de découvertes, qui parle d'héritage, de mélange des cultures, et d'une gastronomie encore trop méconnue, qu'Anto Cocagne est bien décidée à placer sur le devant de la scène.Une série audio proposée par METRO en collaboration avec LE NOUVEAU BÉLIER et produite par LACME production.Avec la voix de Philippe Maymat, écrit par Yvane Jacob, réalisé et mixé par Ben Macé sur une musique originale de Pablo Altar et supervisé par Audrey LargouëtHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans une interview réalisée ce 25 avril à Libreville par RFI et France 24, le général Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo le 30 août 2023 et qui est candidat à la présidentielle du 12 avril, affirme qu'il ne veut pas être porté par un parti ou un clan, mais par le peuple gabonais. Interrogé sur l'exclusion de plusieurs figures de l'opposition à cette élection, il répond que c'est la loi et qu'un général qui a fait le « coup de libération » du 30 août 2023 ne peut pas avoir peur d'un Ondo Ossa, d'un Maganga Moussavou ou d'un Jean-Rémy Yama. Suite au renversement d'Ali Bongo, il affirme que le procès de sa femme Sylvia et de son fils Noureddin aura lieu et sera équitable, au terme des deux ans d'enquête maximum que prévoit le Code pénal gabonais. Il ajoute que la justice a la preuve que Sylvia signait des documents officiels à la place d'Ali, car les enquêtes détiennent notamment un cachet. France 24 : Il y a 19 mois, à la tête de la garde présidentielle, vous avez renversé Ali Bongo. Vous avez promis aux Gabonais une nouvelle ère. Vous avez promis de remettre le pouvoir aux civils. Or, vous êtes candidat pour la prochaine élection présidentielle qui est prévue le 12 avril. Pourquoi ce revirement ? Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision ? Brice Oligui Nguema : Ali Bongo Ondimba a été renversé effectivement le 30 août 2023. Et je l'ai dit dans mon discours à la nation lorsque j'ai prêté serment : nous allons organiser des élections libres, transparentes et apaisées en vue de rendre le pouvoir aux civils. Je ne suis pas resté figé dans mes bottes de militaire. Et vous parlez français aussi bien que moi. Cette phrase est différente que de dire : Je ne serai pas candidat. Ce sont deux phrases différentes. J'ai laissé l'ouverture au peuple. Le jour où le peuple a besoin de moi et qu'il m'appelle, je répondrai, comme ce fut le cas aujourd'hui, en respectant les règles de droit. J'ai renoncé à mon statut de militaire. Je concours en tant que civil. Et pour preuve, vous ne m'avez pas appelé général. Vous avez dit Brice Clotaire Oligui Nguema C'est dire que le titre de général a disparu. Je suis un civil, tout comme les autres.RFI : Alors, sur votre premier bilan, Monsieur le Président, puisque voilà 19 mois que vous êtes au pouvoir, il y a des avis partagés. C'est vrai, il y a des choses qui vont mieux : les frais de scolarité sont pris en charge, les pensions de retraite sont à nouveau versées. Mais 40 % des jeunes sont au chômage, la dette atteint 70 % du PIB, les coupures d'électricité se multiplient, notamment ici à Libreville. Est-ce que ces difficultés de la vie quotidienne ne risquent pas de ternir ce bilan ? Les difficultés de la vie quotidienne, nous les avons héritées du système déchu et aujourd'hui, nous faisons des efforts. Le chômage, comme vous l'avez dit, a baissé de 12 % parce que nous avons mis le pays en chantier. Effectivement, la dette, elle est là, elle existe. Ce n'est pas moi qui ai créé cette dette, je l'ai héritée, c'est le passif. Et en tant que chef, il faut assumer le passif des autres. C'est aussi ça la responsabilité d'un chef d'État. Oui, elle est là, mais nous arrivons à nous en sortir. Pour preuve, j'ai payé l'AFD, j'ai payé l'échéance de la Banque mondiale, le FMI, je ne dois pas. J'ai payé la Bad, j'ai payé la Bird, j'ai payé l'Afreximbank. Je vais aux élections et j'ai réglé mes échéances. C'est vrai que la dette est là et que la notation du Gabon a baissé. Mais c'est aussi en partie à cause de vos entreprises qui me payent en retard. Comment voulez-vous que je sois à l'heure dans mes échéances quand mes dividendes et mes impôts, mes revenus sont payés en retard ? Donc cette dégradation de la note, on doit tous se la partager et l'assumer.France 24 : Depuis le 30 août 2023, vous l'avez dit, vous avez refusé le terme de coup d'État, vous dites « coup de libération ». Vous avez aussi opté pour une transition courte. Ça devait être deux ans, ça va même être moins. Les élections vont avoir lieu en avril. C'est quand même très différent de ce qui se passe au Sahel. Je vois que vous souriez. Vous ne souhaitez pas qu'on vous compare aux putschistes du Sahel ? Putschistes, je dis que le mot est un peu trop fort. Ce n'est pas un terme que je vais employer pour mes collègues militaires. Ce n'est pas la peine à chaque fois de jeter la pierre sur les autres. Je vous le dis, ce sont mes frères d'armes. Nous ne sommes pas dans la rupture avec les grandes puissances. Pour preuve, les Français au Gabon, les autres, personne n'a été inquiété.RFI : Alors justement, dans les trois pays de l'Alliance des États du Sahel qui ont connu, eux aussi, un putsch, les militaires français ont été expulsés et la France est maintenant accusée de tous les maux et notamment de néocolonialisme. Est-ce que vous n'êtes pas tenté, vous aussi, Monsieur le Président, de suivre ce chemin qui pourrait plaire peut-être à une partie de votre opinion ? Je vous l'ai dit, je suis inclusif, je ne suis aucun chemin et aucun pays au monde ne s'est construit sans alliés, sans pays amis. Je travaille avec tout le monde. Je suivrai le chemin que me guide mon peuple. Je n'ai pas un chemin de rupture avec tout le monde. Non.RFI : Et avec la France ? Avec la France, nous entretenons de bonnes relations. Vous le savez. Vous l'avez vu. Des relations d'État à État. J'ai été invité en France à quatre reprises. Une visite officielle avec le président Macron, un tête-à-tête à l'Élysée, ce sont des relations entre hommes d'État. Et j'ai été invité aux Jeux olympiques. J'ai été invité au Sommet de la Francophonie. J'ai été invité à l'ouverture de Notre-Dame de Paris. Nous avons de très bonnes relations. Et la France est notre partenaire historique.France 24 : Mais en dehors des trois États du Sahel dont on a déjà parlé, si on mentionne le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Tchad, partout, les militaires français quittent l'Afrique, sauf ici au Gabon. Pourquoi cette exception gabonaise ? Et est-ce que vous pensez aussi qu'il faut que les militaires français partent à terme ? C'est vous qui le pensez.France 24 : Je vous pose la question. Les Français sont bienvenus ici. Les Russes, peut-être demain, s'ils veulent venir, seront peut-être aussi les bienvenus. Je vous l'ai dit, je suis inclusif, je ne chasse personne. Les Chinois sont bienvenus ici. Ils font des affaires ici. Toutes les communautés sont les bienvenues ici. Donc je ne fais pas de distinction. Pour ce qui est de la base française, nous avons mis en place une commission mixte entre la France et le Gabon pour essayer de trouver de meilleurs accords. Et on est parvenu à ce que le camp de Gaulle ne soit plus appelé camp de Gaulle. Nous allons trouver un nom gabonais pour rebaptiser le camp de Gaulle.France 24 : Vous avez une idée ? Peut-être un général. Pourquoi pas Boulingui [le général Nazaire Boulingui, 1918 -1984] ? Ils sont plusieurs. Et nous sommes tombés d'accord sur la réduction des effectifs. Nous allons quitter les 300 effectifs fantassins pour 150 effectifs instructeurs partagés entre la moitié de Français et l'autre moitié de Gabonais. Le camp ne sera plus un poste opérationnel avancé, mais un pôle de formation sous-régional. À l'intérieur, il y aura deux écoles, l'école d'administration et l'école de protection de l'environnement. Je pense que c'est le meilleur équilibre. Il n'y aura plus de blindés, de chars français ici à Libreville, mais il y aura des instructeurs. C'est le meilleur équilibre que nous avons trouvé ensemble. Nous ne sommes pas dans la rupture. Aucun pays au monde ne s'est développé seul.France 24 : Alors, vous avez parlé d'Ali Bongo. Aujourd'hui, il n'est ni poursuivi ni maltraité, visiblement. Son épouse Sylvia, son fils Noureddin, par contre, sont en prison depuis 18 mois, poursuivis pour des malversations financières. Un de leurs avocats affirme qu'ils sont détenus illégalement, et même torturés, il y a une plainte qui a été déposée en France. Un juge enquête sur ces faits parce que, je le rappelle, ils ont aussi la nationalité française. Votre réaction ? Au Gabon, nous sommes un pays respectueux des droits de l'Homme. Si on a réussi à faire un coup d'État sans effusion de sang, ce n'est pas deux individus qui seront torturés dans ce pays. J'en doute fort. La preuve, c'est que vous avez vos responsables à l'ambassade qui leur rendent visite en prison. Posez-leur la question. Il n'y a aucune marque de torture sur leurs corps. Et laissez la justice faire son travail, c'est tout. Il y a le temps de la justice.France 24 : Monsieur le Président, le problème, c'est que le temps s'étire. Ça fait 18 mois qu'ils sont en prison. Alors, est-ce qu'il va y avoir un procès ? Quand y aura-t-il un procès ? Ou est-ce que vous songez, éventuellement, après l'élection, peut-être à les libérer ? Je ne songe à rien faire. Il y a une justice qui fera son travail. Le procès aura lieu et il sera équitable je pense. Selon le code gabonais, pour des crimes, on peut aller jusqu'à deux ans d'enquête et les enquêtes se poursuivent.France 24 : On y est presque donc. Vous le dites.RFI : Dans une interview à Jeune Afrique, Ali Bongo a déclaré il y a quelques semaines : « Tout ce dont on accuse mon épouse, les détournements, les nominations à ma place… Tout cela est faux ! »Vous savez, c'est toujours facile pour un voleur de dire : « Je suis innocent ». Il y a des preuves dans le dossier chez le juge d'instruction. Laissez la justice faire son travail.RFI : Est-ce que vous avez des éléments concrets qui prouvent que madame Bongo signait des documents officiels à la place de son mari ? Je l'ai dit. Les juges ont des preuves. Qu'est-ce que vous n'arrivez pas à comprendre ?RFI : Et vous avez des preuves de ce que... Posez la question àAli Bongo Ondimba. Et je le sais pour l'avoir vu. Après son AVC, je m'excuse, son bras, il était paralysé. Et je l'ai vu. Il ne signait aucun document.RFI : Mais cela ne prouve pas que son épouse signait à sa place, Monsieur le Président. Je vous ai dit que la justice a des preuves. Après chaque Conseil des ministres, les parapheurs étaient transférés à son domicile. Donc vous comprenez qui signait à son domicile.France 24 : Son épouse ?C'est vous qui le dites.France 24 : C'est vous qui le suggérez. Non, non, c'est la justice. Et qui le sait ? Parce qu'il y a des preuves, qu'ils ont. C'est un cachet. Et merci.France 24 : Alors beaucoup de caciques de l'ancien régime, on vient de parler des deux personnes poursuivies, peu sont poursuivies d'ailleurs, mais beaucoup se sont ralliés à votre candidature. L'ancien parti au pouvoir, symbole de l'ère Bongo, le PDG, va aussi se rallier à vous. Alors qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que finalement vous ne faites que perpétuer le système qui était en place ? Qu'en somme, vous faites du Bongo sans Bongo ? Je vais aux élections, j'ai mis une plateforme en place, Les Bâtisseurs, tout comme le président Macron l'avait fait, avec La République en Marche. Je n'ai pas de parti politique, je n'ai pas d'association parce que je ne veux pas être tenu par un parti politique ou par une quelconque association. Je veux être élu par le peuple gabonais. Je veux être porté par le peuple gabonais, pas par un groupe ou un clan.RFI : Alors pour cette présidentielle, il y a huit candidats. Mais les règles sont tellement restrictives qu'en dehors de l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, aucun poids lourd ne peut se présenter contre vous. Du coup, on se demande si vous n'avez pas sciemment exclu le professeur Albert Ondo Ossa, qui est le vrai vainqueur d'août 2023, Pierre Claver Maganga Moussavou et le syndicaliste Jean-Rémy Yama, parce qu'ils pouvaient peut-être vous battre, ou au moins vous forcer à un deuxième tour ? Alors, au-delà de 70 ans, on ne peut plus être candidat. C'est le choix des Gabonais. Ce n'est pas mon choix. Je n'exclus personne. Avez-vous vu un général qui a peur de quelqu'un ? Quelqu'un qui fait un coup de libération et qui va avoir peur d'un Ondo Ossa, d'un Maganga Moussavou ou de quelqu'un d'autre ? C'est de la manipulation politique. Qu'on respecte pour une fois ce que les Gabonais veulent et ce que la Constitution a demandé ou exigé. Pour le cas de celui que vous avez aussi évoqué, Jean-Rémy Yama, l'inclusivité ne veut pas dire le non-respect des procédures. Ce pays doit changer et il va changer. En France, on ne respecte pas les lois ? Dites-moi.France 24 : On essaye. Les candidats ne respectent pas les lois ? Aux élections présidentielles, ils ne fournissent pas des dossiers ? Et pourquoi voulez-vous que ce soit en Afrique qu'on doive tout le temps accepter ces erreurs que nous voulons changer ?
Au Gabon, l'entreprise Setrag gère depuis deux décennies le train reliant Owendo, à côté de Libreville, à Franceville, dans l'est du pays. Après des années de sous-investissements dans l'infrastructure, le concessionnaire tente de moderniser la ligne, vitale pour le transport des passagers, mais aussi pour le fret (bois et minerais, en particulier le manganèse de la Comilog, propriétaire de Setrag). Un des axes d'amélioration : la formation et la digitalisation du suivi du trafic. De notre envoyé spécial de retour de Libreville,Devant leurs ordinateurs, six régulateurs du centre de gestion de la circulation à Owendo suivent en temps réel les mouvements des trains sur les tronçons du transgabonais, en contact avec les conducteurs, aiguilleurs et chefs de gare. « J'ai pris les coordonnées des travaux, explique l'un des régulateurs, Patrick Biogo. Il y a des travaux qui se sont engagés et qui ont dégagé dans sa gare. Donc, là, il me donnait les heures d'engagement et de dégagement des différents mouvements. Je le mets sur le fichier. »À écouter dans Grand reportageLe train transgabonais, la difficile modernisation d'une ligne de vieRégulation en temps réelLe centre de gestion de la circulation fonctionne en continu. Six écrans géants permettent de visualiser l'ensemble des 648 km de la ligne. « Vous avez les 24 gares représentées, montre Darrell Erviti, le chef de division qui supervise le trafic. Le train jaune, ça signifie que le train est supervisé. Il s'agit de contrôler la vitesse du train dans le canton et également la communication entre le régulateur et le conducteur. En temps réel, quand le train évolue, le régulateur a la possibilité de communiquer avec le conducteur, de prendre également la main sur le train. S'il estime qu'il y a une violation d'une règle définie, il peut arrêter le train. »Renouvellement des traverses qui pourrissentLa gestion de la circulation est un axe de modernisation pour la Setrag, alors que la compagnie doit batailler contre de multiples retards liés aux déraillements récurrents des trains de manganèse, trop lourds pour certains tronçons vieillissants. « On se retrouve avec des traverses qui pourrissent, compte tenu de l'effet climatique et de l'environnement un peu agressif du Gabon, explique Abdoulaye Bah, le directeur des investissements de l'entreprise. Ce pourrissement des traverses cumulé au vieillissement du rail, avec un tonnage qui est plutôt entre 27 et 28 tonnes à l'essieu au lieu des 25 tonnes dimensionnantes, occasionnent les incidents constatés depuis 2019. »Le « programme de remise à niveau » lancé en 2016 n'a pas suffi à régler les problèmes de fiabilité de la ligne. En février, l'entreprise a conclu un programme de modernisation et de sécurisation de la voie ferrée entre 2025 et 2028. L'Agence française de développement a promis 173 millions d'euros et l'Union européenne 30 millions d'euros. Cet argent doit notamment servir à remplacer 270 km de rails et de traverses. L'État espère transporter dans cinq ans 21 millions de tonnes de fret, contre environ 11 millions actuellement.À lire aussiL'histoire insolite des trains en Afrique racontée dans un livre
Au Gabon, il n'y a pour l'instant que quatre candidats en lice pour la présidentielle du 12 avril prochain. En effet, 19 des 23 dossiers de candidature ont été rejetés, dimanche 9 mars, par le pouvoir. Mais plusieurs candidats recalés, comme le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, font appel devant la Cour constitutionnelle. Quelle est la marge de manœuvre de cette Cour ? Bergès Mietté enseigne à l'université internationale de Libreville et est chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde, à Sciences Po Bordeaux. En ligne de Libreville, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : 23 dossiers de candidature déposés, mais seulement quatre dossiers retenus. Qu'est-ce que vous en pensez ? Bergès Mietté : Cela suppose que ce scrutin-là a suscité beaucoup d'intérêt. Un engouement au regard du nombre de candidatures. On peut tout simplement déplorer que le nombre de dossiers retenus ne soit pas conséquent.Oui, 19 dossiers ont été rejetés…Oui, tout à fait.Alors, parmi les dossiers rejetés par le ministère de l'Intérieur, il y a ceux des quatre femmes qui voulaient être candidates. Et puis il y a le dossier d'une figure de la société civile, le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, qui a fait 18 mois de prison sous le régime Ali Bongo. Officiellement, il est recalé parce qu'il n'a pas présenté l'acte de naissance de son père, qui est né il y a plus d'un siècle, en 1920. Qu'est-ce que vous en pensez ? Alors au Gabon, il y a effectivement un problème d'état civil qui ne concerne pas que Jean-Rémy Yama, beaucoup de personnes. Je pense que, étant donné que les autorités sont conscientes de cette question-là, le problème d'état civil, je pense qu'il devrait y avoir des mécanismes permettant de faciliter l'accès et l'établissement des jugements supplétifs, ne serait-ce que pour les candidats qui aspirent à la magistrature suprême.Alors Jean-Rémy Yama a introduit un recours devant la Cour constitutionnelle. Pour sa défense, il dit deux choses : 1. qu'en 1920, l'année où son père est né, le Gabon n'existait pas administrativement et 2. qu'il est inscrit, sur son acte de naissance à lui, que son père et sa mère sont gabonais. Est-ce que les juges de la Cour constitutionnelle vont être en mesure d'entendre ces deux arguments ? Mais on l'espère, tout simplement. Dès lors que la nationalité des parents figure bel et bien sur le document d'état civil du concerné, je pense que les juges en tiendront compte.Et si le recours de Jean-Rémy Yama est rejeté, est-ce qu'on pourra parler d'excès de formalisme ou d'une décision politique ? Je pense qu'on parlera plutôt d'excès de formalisme. Quand bien même on peut tenir compte des deux éléments, puisque, à la différence d'autres candidats, Jean-Rémy Yama apparaît davantage comme le candidat anti-système. Je pense que Jean-Rémy Yama tente d'incarner la nouvelle opposition gabonaise en construction. Et pour ce scrutin-là, pour beaucoup, l'idéal serait qu'il participe effectivement.Voulez-vous dire que, s'il ne peut pas se présenter, beaucoup de Gabonais diront qu'il a été écarté parce que le général Oligui Nguema en a peur ?Je pense que cette idée-là pourrait effectivement être mobilisée. Je pense que Jean-Rémy Yama a la particularité de pouvoir parler avec tout le monde. Et comme il n'a jamais appartenu officiellement aux régimes précédents, je pense que sa voix est entendue par beaucoup de Gabonais. Maintenant, si sa candidature est retenue, on verra sur le terrain comment il va se déployer.Longtemps, la Cour constitutionnelle a été présidée par Marie-Madeleine Mborantsuo, qui était une personnalité très proche du régime d'Ali Bongo. Elle a d'ailleurs été écartée au lendemain du coup d'Etat du 30 août 2023. Aujourd'hui est-ce que le nouveau président de la Cour, le magistrat Dieudonné Aba'a Owono, est considéré comme un proche du régime de Brice Clotaire Oligui Nguema ?Oui, tout à fait. Il pourrait être taxé de partialité en raison de sa proximité avec le président de la transition. Et d'ailleurs, sa nomination à la tête de la Cour constitutionnelle a fait réagir une certaine classe politique au niveau national.Le général Oligui Nguema et le magistrat Dieudonné Aba'a Owono sont cousins. Est-ce que ce lien de parenté peut nuire à la crédibilité à venir des décisions de la Cour ? On a vu récemment la sortie de Jean-Rémy Yama sur un processus de fraude qui était en marche. Et il appelait d'ailleurs les Gabonais à la vigilance. Mais ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a d'autres candidats en lice. Il y a la candidature d'Alain-Claude Bilie-By-Nze, que je considère comme étant le principal challenger de Brice Oligui Nguema. Quand bien même Alain-Claude Bilie-By-Nze a été une décennie durant le visage du régime d'Ali Bongo, il apparaît auprès d'une certaine frange de la population comme une personne sulfureuse en raison de ses prises de position passées.Donc pour vous, si Jean-Rémy Yama ne peut pas se présenter, il n'y aura pas match ?Oui, je pense que la présidentielle du 12 avril 2025 ne sera pas très disputée, très compétitive. Et cette hypothèse-là se fonde sur trois faits majeurs. En premier lieu, il y a comme un consensus national autour de la candidature et la personne d'Oligui Nguema. Autre élément, donc, Oligui Nguema est l'auteur du coup d'Etat, ce fait historique est source d'adhésion et d'admiration. Et dernier élément, Brice Oligui Nguema n'a pas, comme je le disais tantôt, en face de lui des adversaires très fiables. Donc, faute de challenger, je pense que le scrutin présidentiel du 12 avril sera un match amical entre Oligui Nguema et un candidat de faible envergure.À lire aussiLes candidats à l'élection présidentielle gabonaise sont désormais connus
Au Gabon, la popularité du président de la transition, le général Oligui Nguema, est-elle en train de s'effriter ? « Oui », affirmait hier notre invité, le syndicaliste Jean-Rémy Yama. « Non », répond ce matin François Ndong Obiang, qui est le premier vice-président de l'Assemblée nationale et qui affirme que 70 % des Gabonais soutiennent l'ancien officier putschiste du 30 août 2023. La présidentielle, c'est dans deux mois, le 12 avril, mais aucun poids lourd n'a encore annoncé sa candidature. Que fera le général Oligui Nguema ? De passage à Paris, le premier vice-président de la Chambre répond à Christophe Boisbouvier. RFI : On est à moins de deux mois de la présidentielle et le général Brice Oligui Nguema reste muet sur ses intentions. Est-ce à dire qu'il hésite à être candidat ? François Ndong Obiang : Non, je ne pense pas qu'il y ait d'hésitations. Nous sommes dans les temps. Je pense que s'il a la volonté et la détermination d'être candidat, il annoncera sa candidature dans les jours prochains. Je pense que d'ailleurs cette candidature est souhaitée par le peuple gabonais, parce qu'il a commencé quelque chose qui a été perçu comme un profond changement. Et donc vous pensez qu'il annoncera sa candidature d'ici à la fin de ce mois de février ? Oui, nous sommes à deux mois, nous sommes le 14 février aujourd'hui, il faudra effectivement que, dans les jours qui viennent, monsieur Oligui se prononce sur sa candidature. Alors vous-même, François Ndong Obiang, vous avez appelé à voter « oui » à la nouvelle Constitution, c'était au mois de novembre dernier. Vous êtes député, premier vice-président de l'Assemblée nationale, est-ce que vous soutiendrez son éventuelle candidature ? Oui, nous partageons cette vision. Nous partageons une vision de tranquillité, une vision de prospérité et une vision de rupture apaisée. Vous savez, le Gabon vit une transition spécifique où il n'y a pas eu d'emprisonnement et de chasse aux sorcières, et où le chronogramme qui a été arrêté en septembre 2023 est suivi et respecté. Donc, si nous marchons dans cette voie, je suis prêt à continuer à soutenir cette logique et probablement la candidature de monsieur Oligui quand il se prononcera. Voilà 18 mois que le général Oligui préside la transition. Alors, juste après le putsch, il était très populaire. Mais aujourd'hui, avec les difficultés de la vie quotidienne, avec les pannes d'électricité qui sont nombreuses en ce moment à Libreville, est-ce que vous ne craignez pas que cette popularité s'effondre ?Elle ne peut pas s'effondrer en deçà de 50 % de l'électorat gabonais. Je peux reconnaître effectivement tous les dysfonctionnements sur la SEEG [la société d'électricité - NDLR] qui sont dramatiques, qui sont pénibles pour tous les Gabonais. C'est vrai. Encore que ces problèmes soient là depuis longtemps, la société n'a pas été restructurée. Bon, mais même le bon Dieu a des contradicteurs. Donc, Oligui Nguema, légitimement, devrait avoir des contradicteurs, mais sa popularité ne peut pas être en deçà de 70 % aujourd'hui. On ne peut pas tout faire maintenant, mais ce qui se fait au moins est visible et apprécié par les Gabonais. Donc oui, il peut y avoir des dysfonctionnements avec le courant et l'eau, mais on va réparer tout cela. À lire aussiAu Gabon, la population vit au rythme des délestages d'électricitéÀ la présidentielle d'août 2023, François Ndong Obiang, vous étiez le président de la plateforme Alternance 2023 et donc le premier soutien du candidat Albert Ondo Ossa contre le parti au pouvoir PDG et son candidat Ali Bongo. Or, aujourd'hui, vous êtes aux côtés du PDG pour soutenir le probable candidat Brice Clotaire Oligui Nguema. Pourquoi cette volte-face ?Oh, ce n'est pas une volte-face. Moi, je suis sur mes convictions. Moi, je ne suis pas PDGiste, et je crois que je ne l'ai pas été et que je ne le serai jamais. Mais, par conséquent, on peut avoir des acteurs de ce parti qui sont des hommes convenables et respectables. Donc, si le PDG soutient le candidat Oligui, c'est leur affaire, mais moi, je ne suis pas dans la logique du PDG. Moi, je soutiendrai le candidat Oligui parce que je sais que c'est un homme authentique dont on ne recherche pas l'acte de naissance pendant six jours, qui a une trajectoire scolaire établie et qui a un père et une mère qui sont visibles.À la différence d'Ali Bongo, en fait ?Je ne vous le fais pas dire... Donc, je soutiendrai Oligui pour la vision du bâtisseur qu'il a. Il ne sera pas le candidat du PDG.Au vu des conditions très restrictives de la Charte de la transition et du Code électoral, il y a très peu de figures politiques gabonaises qui seront éligibles ce 12 avril. Est-ce que vous ne craignez pas que le général Oligui se retrouve tout seul comme candidat de poids face à simplement deux ou trois figurants ?Mais il faut justement qu'Oligui ait des candidats contre lui. Il faut que l'élection soit ouverte, sinon on va proclamer autre chose. Bon, attendons voir.Hier, on a entendu sur RFI le syndicaliste Jean-Rémy Yama qui vient de créer son parti et qui semble penser sérieusement à une candidature. Qu'est-ce que vous lui conseillez ? Je lui conseillerai simplement de garder et de conserver ses énergies et de participer à un mouvement collectif qui nous permettrait de capter toutes les capacités qu'il y a de bon dans ce pays pour avancer. Vous lui conseillez de rejoindre la future plateforme pour le candidat Oligui Nguema ?Mais oui, c'est un monsieur courageux. C'est un monsieur qui a souffert dans sa chair. Je pense qu'il ne serait pas bon qu'il se disperse. À lire aussiPrésidentielle au Gabon: «C'est un mauvais signal que le président Oligui soit le candidat du PDG»
Au Gabon, une élection présidentielle se tiendra le 12 avril prochain. Aucun ténor de la classe politique n'a encore annoncé sa candidature. Ni le général Oligui Nguema, qui préside la transition depuis dix-huit mois, ni aucun de ses opposants. Parmi les candidats possibles, il y a le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, qui vient de créer le PNTP, le Parti national pour le travail et le progrès. Depuis ses 18 mois de prison sous le régime Ali Bongo, l'enseignant-chercheur est populaire au Gabon. Ira-t-il à l'élection ? De passage à Paris, Jean-Rémy Yama répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : On se souvient de vos 18 mois de prison du temps d'Ali Bongo, c'est grâce aux militaires putschistes du 30 août 2023 que vous avez été libéré et que vous êtes devenu sénateur. Mais un an plus tard, tout récemment donc, vous avez appelé à voter contre la nouvelle Constitution, est-ce que ce n'est pas de l'ingratitude ? Jean-Rémy Yama : Mais non, pas du tout. Sinon, moi, je suis un enseignant. La rigueur avec laquelle je corrige la copie d'Ali Bongo est la même rigueur que j'utilise pour corriger la copie du président Brice Oligui Nguema. Donc, ce n'est pas parce qu'on m'a sorti de prison que je vais perdre mes convictions, ma dignité. Je pense que si j'ai été nommé sénateur, c'est pour que j'apporte mon expertise dans la construction de ce pays. Et donc, j'ai voté non à la Constitution, parce que j'estimais que cette Constitution n'était pas bonne. Et pourquoi ? Mais déjà dans la séparation des pouvoirs, et on le voit tout récemment dans l'actualité. Il y a un jeune activiste, pour la publication d'une vidéo, qui a fait deux jours en prison, en détention préventive. C'est une aberration. Cela veut dire que c'est un rétropédalage parce que, lorsqu'on vous met en prison, soit c'est le procureur, soit c'est le juge et, dans les deux cas, je ne connais pas de détention préventive qui mette deux jours. Alors, cela veut dire qu'il y a une intervention du politique et donc il faut arrêter l'intervention du politique dans la justice. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à voter non, parce que les travers du passé avaient toutes les possibilités encore de revenir. Et c'est la même chose aussi lors du Code électoral où je me suis abstenu. Il y a eu des avancées, certes, mais elles n'étaient pas suffisantes parce qu'on avait l'occasion aujourd'hui de faire un très bon Code électoral, malheureusement, on l'a ratée.À lire aussi«La Constitution qui risque d'être soumise à référendum divise les Gabonais», juge le sénateur Jean-Rémy YamaQu'est-ce qui vous gêne dans le nouveau code électoral ? Mais déjà, par rapport aux militaires, le fait qu'il y ait quelqu'un en tenue, qui peut maintenant, exceptionnellement pour cette élection, être candidat. Qu'est-ce qui vous gêne dans la candidature probable du général Bruce Oligui Nguema ? Aucun texte ne lui interdit d'être candidat, mais il a fait une promesse le 4 septembre 2023. Il a promis aux Gabonais qu'il rendrait le pouvoir aux civils, et moi, j'aurais souhaité qu'il respecte sa position, d'une part. Et je vois maintenant la résurgence du PDG, l'ancien parti au pouvoir, qui a été chassé. C'est-à-dire les mêmes acteurs qui ont été avec Ali Bongo, ce sont les mêmes acteurs, c'est-à-dire ceux qui avaient fait Ali en 2016, ils sont en train de le faire avec le président Oligui, par des marches, par des manifestations, appels à candidature, et ça, c'est un mauvais signal que le président Oligui soit le candidat du PDG, parce que c'est ça qui est en train de se dessiner. Et vous auriez aimé que le général Oligui Nguema fasse comme Amadou Toumani Touré au Mali en 1992, c'est-à-dire qu'après un an de transition, il se retire et laisse la place aux civils, c'est ça ? Mais même après six mois, qu'il se retire et qu'il laisse la place aux civils et que peut-être, même plus tard, on serait allé le chercher, comme d'ailleurs on est allé chercher ATT que vous venez de citer.Est-ce qu'au vu de la large victoire du oui au référendum constitutionnel de novembre, le général Oligui Nguema n'est pas très populaire et n'est-il pas naturel qu'il essaye d'en profiter pour la prochaine présidentielle ? Bon, le 30 août, tout le monde va saluer ce qui est arrivé le 30 août 2023. Mais chaque jour qui passe, il y a une forme de désillusion qui s'installe. Il y a beaucoup de ratés et, aujourd'hui, si on doit faire le bilan de 16 mois, je suis persuadé que la popularité du président, chaque jour qui passe, perd des points. Sa popularité baisse, même si, c'est vrai, le président est populaire et il est probablement capable de gagner une élection, mais dans quelles conditions ? Si on regarde le tissu économique aujourd'hui, si on regarde le tissu social. Jean-Rémy Yama, vous créez donc le PNTP, le Parti national pour le travail et le progrès, deux mois et demi avant la présidentielle du 12 avril. Cela veut dire que vous serez candidat, non ? Non, je pense qu'aucun parti politique n'a encore annoncé sa candidature ou non. Pas du tout. Pour l'instant, moi, je ne me projette pas, je ne peux pas déjà savoir ce que je dirai dans un mois et donc je prends les choses au fur et à mesure qu'elles arrivent. Oui, mais enfin, le 5 septembre 2023, quand vous êtes sorti de la prison centrale de Libreville, le général Oligui a tenu à ce que ce soit vous le premier à en sortir, le premier prisonnier politique. On vous a fait une haie d'honneur à votre sortie, vous savez que vous comptez dans le paysage gabonais ? Oui, c'est vrai, il faut le reconnaître et je sais que je compte, ma voix compte, mais c'est ce que j'ai envie d'utiliser justement pour apporter un mieux vivre nos compatriotes gabonais. Parce que les maux qui minent notre pays, sincèrement, peuvent être résolus si on y met un peu de la fermeté et de la rigueur. À lire aussiGabon: libération d'un leader syndicaliste sur ordre du président de la transition
Les Églises évangéliques de Côte d'Ivoire ont un recours accru aux réseaux sociaux. Chaînes WhatsApp, vidéos TikTok, captations de prêches diffusés sur YouTube, ou encore live sur Facebook ; depuis la pandémie de Covid, les pasteurs usent de tous les outils pour lever des fonds et toucher une plus large audience. De notre correspondant à Abidjan,4h45 du matin à Abidjan… comme presque chaque matin depuis six ans, le pasteur Martial Aké M'bo réveille ses ouailles sur Facebook pour L'heure des vainqueurs depuis sa villa du quartier aisé de Riviéra Palmeraie.Assis à sa table à manger, entouré de ses proches, de deux tablettes et d'au moins deux smartphones, le leader religieux prêche plusieurs centaines de fidèles de Côte d'Ivoire et d'une quinzaine de pays du monde entier. Au programme, louanges, prières, chants… Le pasteur et son équipe de prières tapent des mains pour souhaiter guérison, mais aussi réussite financière pendant soixante-quinze minutes de live, entrecoupées des réactions des personnes connectées.Appels aux donsÀ cinq minutes de la fin du programme, Martial Aké M'bo sollicite les offrandes de ces dernières, pour soutenir la mission de l'Église – des dons envoyés via les applications de transfert monétaire, comme Wave, Orange Money ou MoMo. Une paille pour ce pasteur : « Sur les 800 à 1 000 personnes connectées, il n'y en a peut-être qu'une vingtaine qui me donne quelque chose ; sur un mois, ça ne représente que 1 000 euros par mois », assure celui qui arbore une montre U-Boat Chimera au poignet et possède deux SUV, un BMW X-3 et un Range Rover, dans son garage. Le plus important serait, à l'en croire, l'audience.Pendant son direct, Martial Aké M'bo multiplie ainsi les appels au partage, une manière d'engager d'autres personnes, mais aussi de faire croître son Église. « En partageant, les gens voient forcément des parents, des amis, donc quand j'ai commencé à organiser des programmes à Paris ou à Denver par exemple, ça a été très facile, estime l'homme de Dieu. Dès que je lance sur ma plateforme qu'il y a prière tel jour, à tel endroit, il n'y a plus de place. »À lire aussiEn Côte d'Ivoire, l'engouement pour le rap chrétienInfluenceurs et bâtisseurs d'ÉglisesDes suiveurs, le chef de l'Église Mission Chrétienne Réconciliation en compte actuellement 120 000 sur Facebook uniquement. Martial Aké M'bo est plutôt un « poids moyen », du moins en comparaison avec Camille « Général » Makosso, l'un des influenceurs évangéliques les plus connus d'Afrique francophone. Ce dernier compte 5 millions de suiveurs en cumulé sur toutes ses plateformes (Facebook, Instagram, Tiktok) en janvier 2025.Une audience qui peut s'avérer lucrative – dans l'émission Peopl'Emik sur la chaîne publique La 3, le révérend Makosso a assuré avoir reçu une « dîme » de 140 millions de francs CFA (213 000 euros) de la part d'un footballeur professionnel. Une richesse parfois exhibée, comme lors d'une croisière d'Italie jusqu'à Malte, lors de laquelle Camille Makosso dit suivre une semaine de jeûne à bord d'un paquebot de luxe.Derrière le « bling-bling », Camille Makosso et d'autres influenceurs évangéliques, tels que Gédéon de la Tchetchouvah, ont littéralement pu bâtir leurs lieux de cultes, selon Sosthène Touré, sociologue spécialiste des religions à l'université de Bouaké. « C'est grâce à leur influence que ces religieux-là ont pu lever des fonds et avoir des personnes mécènes qui ont pu venir en aide à la construction de ces édifices », analyse-t-il. Contacté par RFI, Camille Makosso, actuellement en déplacement, n'a pas commenté dans l'immédiat.De YouTube aux méga-rassemblementsAutre manifestation dans l'économie réelle : fin décembre 2024, deux religieux très connus des réseaux ont joint leurs forces à Abidjan, le pasteur Mohammed Sanogo et sa puissante Église Vases d'Honneur, d'un côté, et le youtubeur et podcasteur évangélique burundais Chris Ndikumana, de l'autre. Le premier a en partie facilité la venue du second à Abidjan, en compagnie de deux autres pasteurs influents, le Français Jérémy Sourdril et le Canadien Frank Poulin, deux têtes d'affiche de la chaîne de télévision chrétienne francophone EMCI TV.Le résultat : la « croisade Kanguka », un méga-rassemblement de 300 000 personnes à Songon, dans l'ouest de la capitale économique ivoirienne, selon les estimations des organisateurs. Le tout sans campagne de publicité, mais avec la promesse de « miracles » et de « guérisons ». Selon Sosthène Touré, l'objectif poursuivi par les deux hommes était de partager leur visibilité et de renforcer mutuellement leur influence internationale.Un coup qui a un coût : sur la base de devis obtenus par RFI auprès de sociétés d'évènementiel, la seule location des équipements pourrait avoir coûté au moins 100 millions de francs CFA (150 000 euros). Contacté par RFI, l'un des prestataires de l'évènement dit avoir offert « une remise » compte tenu du caractère religieux du rassemblement, sans confirmer les montants réels engagés. D'après Chris Ndikumana, ce sont les offrandes des croyants qui ont permis cette organisation, aucun appel aux dons n'ayant été lancé durant l'évènement.L'influenceur burundais avait déjà rassemblé des dizaines de milliers de personnes auparavant au stade de l'Amitié de Libreville en juillet 2024 et au stade de Japoma à Douala en novembre 2023, ce qui avait paralysé la circulation dans une partie de la seconde ville du Cameroun.TransparenceReste que les ressources des Églises évangéliques demeurent un tabou, tout comme leur poids réel dans l'économie ivoirienne. Certaines sont pourtant de véritables entreprises, à l'image de Vases d'Honneur, ou de l'Église Protestante Baptiste Œuvres et Mission Internationale, du pasteur Robert Dion. Ce dernier dit employer un peu plus de 800 personnes – la grande majorité des pasteurs rémunérés 200 000 francs CFA par mois, en plus d'avantages –, et posséderait des écoles de formation, un centre médical, ainsi qu'une radio et une télévision. Un « modèle classique », selon ses mots, mais qui demande « une bonne gestion administrative et financière » et plus de transparence dans l'usage des dons. « Beaucoup de jeunes Églises fonctionnent avec les réseaux sociaux, ça fait de la publicité, c'est à la mode, considère ce chef religieux actif depuis 1975. C'est plus facile pour attirer les gens et les inciter à donner. Souvent [sur les réseaux sociaux], on met en avant que tu vas guérir, que tu vas voyager… et dans l'euphorie, les gens donnent. Moi, à mon humble avis, je peux appeler ça de l'escroquerie ».Ces derniers mois, plusieurs signes indiquent que les autorités ivoiriennes entendent renforcer le suivi des activités des cultes. Un recensement et une géolocalisation des associations, et notamment des Églises, sont en cours dans plusieurs régions de la Côte d'Ivoire. En 2018, près de 7 500 communautés religieuses ont ainsi été dénombrées rien que dans le district d'Abidjan, dont 4 250 Églises évangéliques.Par ailleurs, une ordonnance adoptée en juin 2024 impose aux organisations de la société civile, dont les organisations cultuelles, de présenter chaque année un rapport d'activités, de déclarer leurs impôts et d'avoir un compte en banque dans un établissement financier ivoirien, entre autres. Le même texte prévoit en outre l'institution d'un Conseil supérieur consultatif des religions et des convictions. Contactée par RFI, la Direction générale des cultes de Côte d'Ivoire n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.À écouter dans Religions du mondeAfrique: l'essor fulgurant des églises évangéliques et de réveil
La Société nationale de pétrole du Congo, la SNPC, a lancé fin décembre 2024 un emprunt obligataire pour mobiliser sur le marché financier de l'Afrique centrale 100 milliards de FCFA afin de financer ses projets de forages dans trois champs pétroliers. Le dernier délai pour y souscrire est le 29 février prochain. Les patrons de la SNPC sillonnent les pays de la CEMAC. Ils étaient, le 11 février, à Libreville pour inviter les Gabonais à souscrire. De notre correspondant à Libreville,PowerPoint à l'appui, Maixent Raoul Ominga, directeur général de la Société national des pétroles du Congo (SNPC), explique aux hommes d'affaires du Gabon pourquoi souscrire à cet emprunt obligataire : « L'emprunt obligataire va servir à financer un projet très structurant pour la SNPC, notamment booster notre croissance et augmenter la production et servir réellement notre économie. Le taux de rentabilité est de 6,5%. Je pense que les épargnants devraient mettre l'argent sans crainte. »Détenue à 100% par l'État congolais, la SNPC, créée en 2002 sur les cendres de l'ex-Hydro Congo, finançait ses opérations grâce aux emprunts sur le marché international. L'entreprise se tourne vers le marché régional suite à l'assèchement progressif des financements des énergies fossiles au niveau mondial. « Nous devons aussi regarder la réalité en face : les énergies fossiles sont encore nécessaires à nos économies », souligne Maixent Raoul Ominga. S'il affirme que le travail de la transition énergétique est en cours, il insiste : « On fait d'abord en sorte que nous puissions maîtriser les énergies qui sont disponibles et nous travaillons aussi sur les énergies d'avenir. »À lire aussiCongo-Brazzaville: Global Witness s'alarme de la dette de la SNPCUne exonération d'impôt aux souscripteursLa SNPC devient le premier producteur de pétrole d'Afrique centrale à solliciter l'épargne de ressortissants de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale). Une satisfaction pour Yannick Mefane, directeur général de Premium Capital Securities, la société de bourse co-arrangeur de l'opération. « L'important ici, c'est de montrer que nous sommes capables de financer notre propre économie et que nous ne sommes plus obligés d'aller chercher des fonds à l'international. Fonds qui sont très, très coûteux », détaille l'expert.À tous les souscripteurs, la SNPC a décidé d'exonérer de tout impôt leur rémunération. François Binet, expert financier de la sous-région, explique : « Sur toutes les opérations de type privé qui ont été faites sur le marché, l'investisseur a toujours supporté l'impôt. Or là, nous avons une société qui nous dit ''Venez investir votre argent, moi, j'assure derrière votre impôt''. C'est une opération très intéressante et très forte. »Après la première phase de 100 milliards de francs CFA (152,4 millions d'euros), la SNPC reviendra sur le marché pour solliciter 200 autres milliards de francs CFA (304,8 millions d'euros) à une date encore non communiquée.À lire aussiCongo-B: la compagnie pétrolière nationale lance un projet de reforestation
Au Gabon, après une très grande prise de participation dans le secteur pétrolier avec le rachat de la société Assala Energy, de la compagnie aérienne Fly Gabon, l'État a décidé de reprendre le contrôle de son secteur forestier. Libreville a récemment racheté la Société nationale des bois du Gabon (SNBG) vendu au franc symbolique par le régime d'Ali Bongo à GSEZ, membre du groupe singapourien Olam. Grâce à ce rachat, le Gabon réaffirme sa souveraineté nationale dans ce secteur vital de l'économie. La forêt est en effet le deuxième employeur du pays après la fonction publique. De notre correspondant à Libreville,Les autorités de la Transition ont été piquées au vif par les conclusions d'une enquête parlementaire. Le rapport des députés a conclu que la SNBG, qui faisait la fierté du Gabon dans le secteur forestier, avait été vendue à 1 million de FCFA seulement et les droits du personnel pas intégralement soldés. « La commission d'enquête parlementaire a conclu que le processus de privatisation n'a pas respecté le cadre légal, réglementaire établi », explique le député Ali Eyeghe.Ali Eyeghe a dirigé l'enquête parlementaire. Il poursuit : « La commission a recommandé au gouvernement de dénoncer l'accord de session et aussi de tout mettre en œuvre pour que l'État revienne dans la filière bois. Pour les députés, compte tenu de l'importance de la filière bois dans l'économie gabonaise, il était anormal que l'État en soit absent. Aujourd'hui, nous sommes heureux de constater que nos conclusions ont été suivies. »L'achat de la SNBG par GSEZ a permis de sauver l'entreprise de la faillite, se défend Igor Simard, administrateur délégué de GSEZ. « Quand GSEZ a racheté la SNBG, l'entreprise était en faillite avec des capitaux propres complètement détériorés, souligne-t-il. La dette totale s'élevait à plus de 30 milliards de FCFA et la valeur comptable de la SNBG était négative. GSEZ a donc restructuré l'entreprise et apuré plus de 25 milliards de FCFA de dettes. En 2024, après 16 années déficitaires, la SNBG a finalement retrouvé la voie de l'équilibre », assure Igor Simard.À lire aussiGabon: les partis se positionnent face à la présidentielle du 12 avril« Concilier la préservation de nos ressources naturelles et trouver les dividendes issus de cette préservation »La prise de contrôle de la SNBG ne vise pas à couper plus de bois, mais à mieux encadrer les politiques publiques en matière d'exploitation durable des forêts, soutient le général Maurice Ntossui, ministre des Eaux et Forêts. « Les attentes s'articulent autour de la restauration de la souveraineté économique de l'État gabonais. Et, à travers cette reprise, concilier la préservation de nos ressources naturelles et en même temps trouver les dividendes issus de cette préservation », défend-il.Le taux de déforestation au Gabon est de 0,5 % par an. L'exploitation forestière contribue au PIB à hauteur de 4 %. L'Asie est le principal marché du bois gabonais à côté de l'Europe, devenue très exigeante en matière de traçabilité et de certification forestière.À écouter dans Grand reportageForêts du Gabon: concilier économie et écologie
We go back to 1993 when the plane carrying Zambia's national football team crashed into the Atlantic Ocean off the coast of Gabon. Zambia is the only country in the world to have lost its national football team in a plane crash.Journalist and author JAY MWEMBA has detailed the events surrounding the tragedy in his book ‘The Crash of the Buffalo'. Former Nigerian Super Eagle, EFAN EKOKU joined us as we explored with JAY the profound impact the disaster had on the nation.EFAN highlighted the team's talent – it was considered the finest in Zambia's history. The Buffalo military plane had a history of problems, Jay tells us how some of the players were concerned.Economic hardships forced the team to use military transport instead of commercial flights.The crash led to national depression and grief that lasted for years. Zambia's football fortunes have struggled since the tragedy – but victory in the Africa Cup of Nations in 2012 was seen as a tribute to the lost team. The final was played in Libreville, the Gabonese capital, not far from the site where the ill-fated team perished. JAY's book devotes a chapter to 'The Ghosts of Libreville'.The tragedy united the country in grief and anger, highlighting the importance of football to the nation.Order your copy of Jay Mwamba's book ‘Crash of the Buffalo' from info@pitchpublishing.co.uk#fazfootball#zambiafootball#africa#afl_africa#african_football#supereaglesnigeria#africa#amplifyafica Hosted on Acast. See acast.com/privacy for more information.
Si la honte est universelle et peut toucher petits et grands, les femmes semblent particulièrement habitées par cette émotion. Honte de son corps et de ses changements, honte d'avoir ses règles, honte d'avoir de l'ambition ou de ne pas en avoir assez, de travailler trop, d'être célibataire, de ne pas avoir encore d'enfants... La honte s'immisce dans tous les aspects de la vie des femmes qui ne se trouvent jamais à la hauteur. Et même lorsqu'elles sont victimes de violences, elles finissent par supporter le poids de la culpabilité. Alors qu'initialement, la honte doit permettre de réguler son comportement, elle semble se traduire par de l'autocensure voire de l'autosabotage quand on est une femme. Comment s'affranchir de cette émotion qui abime l'estime de soi ? Avec :• Elisabeth Cadoche, journaliste et documentariste. Co-autrice du livre La fabrique de la honte - Enquête sur une émotion qui enferme les femmes (Les arènes, 2025)• Anne de Montarlot, psychothérapeute et co-autrice du livre La fabrique de la honte - Enquête sur une émotion qui enferme les femmes (Les arènes, 2025). En fin d'émission, un nouvel épisode de notre série Le succès des repats, réalisée par Charlie Dupiot. Cette semaine, rencontre avec Anthony Marat, la livraison de repas à Libreville. Ils sont originaires d'Afrique centrale et ils ou elles ont décidé de rentrer chez eux après des études à l'étranger... C'est le moment du «Succès des Repats» ! Notre reporter Charlie Dupiot a rencontré Anthony Marat : Cet entrepreneur gabonais de 33 ans, est revenu vivre à Libreville où il avait grandi, après des études de commerce aux États-Unis et en France. À son retour en 2017, il a lancé «Yoboresto», une application smartphone qui propose de livrer des repas à domicile. Le voici en plein rendez-vous avec la responsable du restaurant «Le Moulin d'Okala» dans la commune d'Akanda, au nord de la capitale. C'est l'un des 40 restaurants partenaires qui lui fournissent des repas : Programmation musicale :► Ma Meilleure Ennemie - Stromae, Pomme ► Why Should I Smile - Mélissa Laveaux & Roseaux.
Si la honte est universelle et peut toucher petits et grands, les femmes semblent particulièrement habitées par cette émotion. Honte de son corps et de ses changements, honte d'avoir ses règles, honte d'avoir de l'ambition ou de ne pas en avoir assez, de travailler trop, d'être célibataire, de ne pas avoir encore d'enfants... La honte s'immisce dans tous les aspects de la vie des femmes qui ne se trouvent jamais à la hauteur. Et même lorsqu'elles sont victimes de violences, elles finissent par supporter le poids de la culpabilité. Alors qu'initialement, la honte doit permettre de réguler son comportement, elle semble se traduire par de l'autocensure voire de l'autosabotage quand on est une femme. Comment s'affranchir de cette émotion qui abime l'estime de soi ? Avec :• Elisabeth Cadoche, journaliste et documentariste. Co-autrice du livre La fabrique de la honte - Enquête sur une émotion qui enferme les femmes (Les arènes, 2025)• Anne de Montarlot, psychothérapeute et co-autrice du livre La fabrique de la honte - Enquête sur une émotion qui enferme les femmes (Les arènes, 2025). En fin d'émission, un nouvel épisode de notre série Le succès des repats, réalisée par Charlie Dupiot. Cette semaine, rencontre avec Anthony Marat, la livraison de repas à Libreville. Ils sont originaires d'Afrique centrale et ils ou elles ont décidé de rentrer chez eux après des études à l'étranger... C'est le moment du «Succès des Repats» ! Notre reporter Charlie Dupiot a rencontré Anthony Marat : Cet entrepreneur gabonais de 33 ans, est revenu vivre à Libreville où il avait grandi, après des études de commerce aux États-Unis et en France. À son retour en 2017, il a lancé «Yoboresto», une application smartphone qui propose de livrer des repas à domicile. Le voici en plein rendez-vous avec la responsable du restaurant «Le Moulin d'Okala» dans la commune d'Akanda, au nord de la capitale. C'est l'un des 40 restaurants partenaires qui lui fournissent des repas : Programmation musicale :► Ma Meilleure Ennemie - Stromae, Pomme ► Why Should I Smile - Mélissa Laveaux & Roseaux.
Au Gabon, on l'a appris ce mercredi 22 janvier, c'est dans moins de trois mois, le 12 avril 2025, que se tiendra la présidentielle qui amorcera le retour à un régime civil, près de deux ans après le coup d'État militaire du 30 août 2023. L'auteur de ce putsch, le général Oligui Nguema, sera-t-il candidat à ce scrutin ? Et si oui, y aura-t-il en face de lui des poids lourds de l'opposition ? Rien n'est moins sûr. Bergès Mietté est enseignant chercheur à l'université internationale de Libreville et chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde, à Sciences Po Bordeaux. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Le 8 janvier dernier, quatre figures de l'opposition, le professeur Albert Ondo Ossa, l'ancien vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou, l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze et l'ancien ministre Ali Akbar Onanga Y'Obegue, ont exigé une interdiction formelle pour tout militaire du CTRI, le Comité pour la transition et la restauration des institutions, de se porter candidat aux prochaines élections. Mais est-ce que le code électoral ne prend pas le contrepied de cette demande ? Bergès Mietté : Oui, tout à fait, puisque le nouveau code électoral dit que désormais, les militaires, comme tous les autres citoyens de la République, peuvent prétendre à des fonctions politiques électives. Donc, lorsque les principaux leaders de l'opposition, que vous citez, ont appelé les militaires, en réalité ont appelé Brice Clotaire Oligui Nguema à ne pas se porter candidat à l'élection présidentielle à venir, c'était simplement un appel pour que le président tienne les engagements qu'il a pris à l'égard du peuple gabonais au moment du coup d'Etat, puisque, officiellement lui-même, il avait déclaré qu'il devrait, à l'issue de la transition, rendre le pouvoir aux civils. Je pense que c'est surtout sur cet aspect-là que ces leaders-là se sont prononcés. Donc, au terme du nouveau code électoral, le général Oligui Nguema, s'il le décide, va pouvoir se présenter le 12 avril prochain. Comment va réagir l'opinion publique gabonaise par rapport à la promesse qu'il avait faite le 30 août 2023 ? Je pense qu'il ne fait aucun doute que le général briguera la magistrature suprême. Ce que l'opinion gabonaise attend davantage, c'est la capacité du président de moderniser le pays. Est-ce que Brice Clotaire Oligui Nguema est capable, mieux que le régime précédent, de transformer le pays, de répartir équitablement les ressources du pays de manière à ce que tous les Gabonais puissent en profiter ? Je pense que la vraie question, c'est à ce niveau-là. Maintenant, si les leaders de l'opposition estiment qu'ils ont la capacité de porter et de réaliser ce projet-là, je pense qu'ils ont tout à gagner à se porter candidat à l'élection présidentielle, de sorte que le meilleur l'emporte.Mais si l'opposition fait campagne contre le fait qu'un militaire soit candidat, vous pensez que ça n'aura pas beaucoup d'écho dans la population gabonaise ? C'est vrai que, depuis quelque temps, l'euphorie qui accompagnait « le coup de libération » de 2023 s'est plus ou moins estompée. Certains Gabonais deviennent de plus en plus critiques à l'égard des nouvelles autorités. Qu'à cela ne tienne, Brice Clotaire Oligui Nguema a encore des soutiens au niveau national et, globalement, je pense que beaucoup parmi les Gabonais ne verraient aucun obstacle à ce qu'il puisse se porter candidat à l'élection présidentielle.Alors pour cette élection du 12 avril, les conditions d'éligibilité sont très restrictives. Est-ce qu'il restera des leaders de l'opposition qui seront éligibles ? Oui. Les nouvelles autorités se sont employées plutôt avec maestria à neutraliser l'opposition traditionnelle. Si bien qu'aujourd'hui, si la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema ne fait plus de doute, la vraie question, me semble-t-il, est de savoir face à qui il sera opposé le 12 avril prochain.Justement, qui sont les leaders actuels de la classe politique gabonaise qui ne seront ni trop vieux, ni binationaux, ni enfants de parents pas gabonais, ni marié à un conjoint ou une conjointe pas gabonaise… Qui pourra se présenter ?Je pense que c'est le vrai enjeu, effectivement. Ce scrutin sera-t-il réellement compétitif ? Ou alors il sera question d'un match amical sans doute entre le général et un opposant de circonstance ou quelqu'un sans réelle envergure.Et parmi les opposants éligibles, faut-il envisager que certains décident de boycotter ce scrutin ? Oui, sans doute. C'est possible, puisque c'est un phénomène qui est quelquefois récurrent au Gabon.À quelles conditions cette élection sera-t-elle transparente le 12 avril ? On se souvient que la transition intervient à l'issue des élections générales du 26 août 2023, dont les résultats ont été jugés frauduleux par les militaires. Donc, ils ont pris le pouvoir pour restaurer la dignité des Gabonais et les institutions de la République qui ont été mises à mal par l'ancien régime. Et je pense que ce scrutin-là, c'est un test.Alors, vous évoquez le problème de la transparence des élections. Si elles restent organisées par le ministère gabonais de l'Intérieur, est-ce que cela ne va pas jeter la suspicion sur leurs résultats ? Désormais, au Gabon, le ministère de l'Intérieur est le principal organisme de gestion des élections. Certains doutent de la capacité du ministère de l'Intérieur d'organiser de manière démocratique des élections à venir, mais je pense qu'il est trop tôt pour faire ce procès-là. On attend de voir comment est-ce que, de manière pratique, les élections à venir seront organisées.À lire aussiGabon: le premier tour de l'élection présidentielle fixé au 12 avril
Au Gabon, les prochaines élections seront ouvertes aux militaires. Cette disposition du nouveau code électoral est saluée par les soutiens du président de la transition. Lors d'un rassemblement ce matin à Libreville , plusieurs associations ont appellé Brice Clotaire Oligui Nguema à briguer la magistrature suprême. Une démarche mal perçue par les opposants au comité de transition au pouvoir.
À Douala, Sergine et Arnaud attendent leur premier enfant. Tous les deux sont aveugles et stigmatisés dans leurs familles respectives. Ils se battent pour gagner leur vie et s'inquiètent de la manière dont ils pourront élever leur enfant et lui prodiguer les soins nécessaires. À Yaoundé, Kevine, jeune maman sourde, n'a pas eu de problèmes pour accoucher de son premier enfant et consulter pendant sa grossesse, car elle était toujours accompagnée par sa mère, qui parle la langue des signes et pouvait l'aider à communiquer avec l'équipe soignante. Depuis que celle-ci a disparu, le lien avec le monde médical est plus compliqué. Au Gabon, trois mamans porteuses de handicap témoignent : Pamela, amputée suite à un accident domestique dans l'enfance, raconte sa joie d'être mère, elle qui n'a longtemps pas cru que cela serait possible pour elle. Fleur, enceinte de son premier enfant et en fauteuil roulant, raconte que sa mère lui impose de rester cachée dans sa chambre le temps de sa grossesse, afin que son futur bébé ne subisse pas le « mauvais sort ». Et pour Ghislaine, atteinte de poliomyélite et maman solo d'une famille nombreuse, « les enfants nous aident. Pour moi, ils sont mes membres inférieurs ». ► Reportage de Charlie Dupiot à Douala et Yaoundé au Cameroun ; et à Libreville au Gabon, avec l'aide de Michèle Sojip, présidente de l'Association Handicapés et Fiers au Cameroun et Georges Mba Owoné, président de l'Association nationale des personnes handicapées du Gabon.Programmation musicale :► Pamela Badjogo – Letondo► Ballaké Sissoko, Piers Faccini – Born in the wind.
À Douala, Sergine et Arnaud attendent leur premier enfant. Tous les deux sont aveugles et stigmatisés dans leurs familles respectives. Ils se battent pour gagner leur vie et s'inquiètent de la manière dont ils pourront élever leur enfant et lui prodiguer les soins nécessaires. À Yaoundé, Kevine, jeune maman sourde, n'a pas eu de problèmes pour accoucher de son premier enfant et consulter pendant sa grossesse, car elle était toujours accompagnée par sa mère, qui parle la langue des signes et pouvait l'aider à communiquer avec l'équipe soignante. Depuis que celle-ci a disparu, le lien avec le monde médical est plus compliqué. Au Gabon, trois mamans porteuses de handicap témoignent : Pamela, amputée suite à un accident domestique dans l'enfance, raconte sa joie d'être mère, elle qui n'a longtemps pas cru que cela serait possible pour elle. Fleur, enceinte de son premier enfant et en fauteuil roulant, raconte que sa mère lui impose de rester cachée dans sa chambre le temps de sa grossesse, afin que son futur bébé ne subisse pas le « mauvais sort ». Et pour Ghislaine, atteinte de poliomyélite et maman solo d'une famille nombreuse, « les enfants nous aident. Pour moi, ils sont mes membres inférieurs ». ► Reportage de Charlie Dupiot à Douala et Yaoundé au Cameroun ; et à Libreville au Gabon, avec l'aide de Michèle Sojip, présidente de l'Association Handicapés et Fiers au Cameroun et Georges Mba Owoné, président de l'Association nationale des personnes handicapées du Gabon.Programmation musicale :► Pamela Badjogo – Letondo► Ballaké Sissoko, Piers Faccini – Born in the wind.
Mère de cinq enfants, Ghislaine est atteinte de poliomyélite. Elle est partiellement paralysée et se déplace en béquille. Elle explique le rôle de ses enfants dans la façon dont elle gère ses tâches au quotidien. ► Extrait d'un reportage de Charlie Dupiot à Douala et Yaoundé au Cameroun ; et à Libreville au Gabon, avec l'aide de Michèle Sojip, présidente de l'Association Handicapés et Fiers au Cameroun et Georges Mba Owoné, président de l'Association nationale des personnes handicapées du Gabon.
Cette année 2025 sera décisive pour le Gabon. Un an de demi après le coup d'État militaire qui a effacé la dynastie Bongo, le parlement de transition a entamé vendredi l'examen du projet de loi sur le nouveau code électoral, étape-clé vers le retour à un régime civil promis par la junte militaire. Une élection présidentielle devrait suivre dans les prochains mois. Quelles sont les intentions de l'homme fort du pays, le général Brice Oligui Nguema ? Va-t-il vraiment laisser son fauteuil à un civil ? Ou bien va-t-il se maintenir au pouvoir ?D'après le quotidien Le Pays au Burkina Faso, « le président de la Transition, à en croire certaines sources, renoncerait à briguer la magistrature suprême alors même que la Charte de la Transition ne le lui interdit pas formellement. L'homme du coup d'État du 30 août 2023, pourrait surprendre en remettant le pays sur les rails de la démocratie plus tôt que prévu », en laissant donc le pouvoir à un civil…Brice Oligui Nguema sur une rampe de lancement…Faux, rétorque L'Agence France Presse : « plusieurs publications largement partagées sur les réseaux sociaux affirment que le président du régime de transition, le général Brice Oligui Nguema, aurait renoncé à se présenter. Il aurait fait selon elles cette annonce lors de la cérémonie de promulgation de la nouvelle Constitution du pays, le 19 décembre. Mais c'est faux, affirme donc l'AFP : comme le montre la vidéo dudit évènement, le chef de l'État gabonais n'a fait aucune déclaration à ce sujet. Et la Constitution fraîchement promulguée ne l'empêche pas de se présenter ».Qui plus est, relève encore l'Agence France presse, « de nombreux médias estiment au contraire que le général Oligui ne fait pas “mystère de ses ambitions présidentielles“ et que sa “candidature à la future présidentielle ne fait guère de doutes“. Parmi ces médias, Jeune Afrique, ou encore Le Monde Afrique.Un régime de continuité ?Une candidature à peine voilée qui suscite une levée de bouclier au sein de l'opposition…Pour le site Gabon Review, « après plus d'un an de Transition, l'idée d'un coup État libératoire s'estompe face à la réalité d'un système profondément enraciné ».Pour l'ancien président de la Commission politique du Dialogue national inclusif, le professeur Noël Bertrand Boundzanga, interrogé par le site, « il apparaît clair que la véritable émancipation du Gabon ne viendra pas de ses dirigeants actuels. (…) Le président de la transition a été un proche collaborateur du président déchu. S'il se présente, cela signifie qu'il ne fait que remplacer son chef. Nous serons alors dans un régime de continuité, non de rupture, et cela est dangereux pour notre pays. C'est à la fin du processus de Transition que nous pourrons dire si le peuple gabonais a été libéré, affirme encore le professeur Boundzanga. Mais pour l'heure, tout indique qu'il doit lui-même arracher sa liberté. Ce combat implique une mobilisation citoyenne pour exiger des réformes profondes : la mise en place d'un cadre électoral transparent, une justice indépendante, et une redistribution équitable des richesses nationales. La survie du système Bongo dépend de l'inertie du peuple. En revanche, conclut-il, son éveil collectif peut devenir le moteur d'une libération véritable ».La présidentielle avancée de 5 mois ?Mercredi dernier, rapporte Jeune Afrique, plusieurs représentants de l'opposition gabonaise, lors d'une conférence de presse à Libreville, ont exigé « notamment, le retour des militaires dans les casernes à la fin de la transition, avec interdiction de participer aux élections ». Etaient présents « l'ancien vice-président de la République, Pierre-Claver Maganga Moussavou, l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, l'ancien candidat à la présidence de la République Albert Ondo Ossa et l'ancien ministre Ali Akbar Onanga Y'Obégué ».Le lendemain, pointe Jeune Afrique, « selon une fuite attribuée au Comité pour la transition et la restauration des institutions (la junte militaire) et qui a été confirmée par d'autres sources, on apprenait que l'élection présidentielle gabonaise se tiendrait le 22 mars. La date du scrutin est donc avancée de cinq mois (jusque-là, on évoquait le mois d'août…). Un scrutin, martèle Jeune Afrique, auquel Brice Oligui Nguema n'a pas encore officialisé sa candidature, même si elle ne fait guère de doute ».
Mycoses, aspergillose, levures… Les maladies transmises par des champignons sont multiples. Dans notre alimentation, nos habitations, sur notre peau, dans notre système digestif et même dans l'eau que nous buvons, les champignons sont omniprésents dans notre environnement. S'ils peuvent nous aider à développer une meilleure immunité, à l'inverse, en cas de problème immunitaire, ils nous infectent ! Pr Françoise Botterel,professeure de médecine en parasitologie mycologie. Présidente de la Société française de mycologie médicale. Cheffe du service de parasitologie et mycologie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil en région parisienne, qui a une consultation spécialisée dans les mycoses superficielles. Pr Solange Andeme Afene Nzenze, médecin, enseignant-chercheur de parasitologie mycologie au département de parasitologie-mycologie et médecine tropicale de l'Université des sciences de la santé de Libreville au Gabon. Chef du département médico-technique au CHU de Libreville. Vice-recteur 3 à l'Université des sciences de la santé.► En fin d'émission, nous parlons de la collaboration de l'Institut Pasteur de Dakar et de l'IAVI (Initiative internationale pour un vaccin contre le Sida) afin de faire progresser le développement, la fabrication et l'accès aux vaccins en Afrique. Entretien avec Dr Amadou Alpha Sall, directeur de l'Institut Pasteur de Dakar au Sénégal, virologue, spécialiste des maladies émergentes et président du Pasteur Network.Programmation musicale :► Amadeus & Wally B Seck – Jëli► Tems – Burning
Mycoses, aspergillose, levures… Les maladies transmises par des champignons sont multiples. Dans notre alimentation, nos habitations, sur notre peau, dans notre système digestif et même dans l'eau que nous buvons, les champignons sont omniprésents dans notre environnement. S'ils peuvent nous aider à développer une meilleure immunité, à l'inverse, en cas de problème immunitaire, ils nous infectent ! Pr Françoise Botterel,professeure de médecine en parasitologie mycologie. Présidente de la Société française de mycologie médicale. Cheffe du service de parasitologie et mycologie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil en région parisienne, qui a une consultation spécialisée dans les mycoses superficielles. Pr Solange Andeme Afene Nzenze, médecin, enseignant-chercheur de parasitologie mycologie au département de parasitologie-mycologie et médecine tropicale de l'Université des sciences de la santé de Libreville au Gabon. Chef du département médico-technique au CHU de Libreville. Vice-recteur 3 à l'Université des sciences de la santé.► En fin d'émission, nous parlons de la collaboration de l'Institut Pasteur de Dakar et de l'IAVI (Initiative internationale pour un vaccin contre le Sida) afin de faire progresser le développement, la fabrication et l'accès aux vaccins en Afrique. Entretien avec Dr Amadou Alpha Sall, directeur de l'Institut Pasteur de Dakar au Sénégal, virologue, spécialiste des maladies émergentes et président du Pasteur Network.Programmation musicale :► Amadeus & Wally B Seck – Jëli► Tems – Burning
Des véhicules neufs offerts à de jeunes Gabonais pour lutter contre le chômage. Les militaires au pouvoir, la fonction publique désormais saturée ne peut pas embaucher. Taxi Gab+ a été lancé, il y a quelques semaines, pour initier les Gabonais à l'entrepreneuriat, mais aussi pour développer le secteur du transport à Libreville. Les 417 taxis sortis d'usine ont été distribués à des jeunes qui en deviendront propriétaires et gestionnaires à des conditions avantageuses au bout de 30 mois. L'initiative soutenue par le président Brice Clotaire Oligui enchante les bénéficiaires et les usagers. À lire aussiLibreville: gare aux taxis braqueurs
Un requin qui se balade dans la Seine en plein Paris, c'est l'histoire de «Sous la Seine», première production française à atteindre les 100 millions de vues sur la plateforme Netflix. Pure fiction, cet énième film de requins n'en réactive pas moins nos fantasmes et notre peur de l'aileron. Si croiser un requin à Paris est hautement improbable, d'autres rencontres en ville avec des animaux sauvages sont nettement plus réalistes. Des ours en pleine rue à Vancouver, des crocodiles, poussés par les crues, aperçus à Ingham en Australie, des coyotes qui déambulent à New York ou encore des renards dans les parcs londoniens. À mesure que leur habitat naturel se réduit et que leur nourriture vient à manquer, la présence d'animaux sauvages en ville est de plus en plus courante. Un phénomène qui nous invite à s'interroger sur notre rapport au monde animal qu'on imagine toujours à distance. Un rapport largement alimenté par nos cauchemars d'enfants et nos phobies. On connaît finalement peu la faune qui nous entoure en ville. Pourquoi mieux connaître et comprendre les animaux qui nous entourent ? Comment mieux cohabiter avec nos voisins à plumes, écaille ou à fourrure ? Avec :• Nicolas Gilsoul, architecte paysagiste, auteur de Peurs bêtes (Fayard, 2023) et du livre pour enfants Le renard du Père-Lachaise (Robert Laffont, 2024).Un reportage de Baptiste Madinier à La Réunion, où la population cohabite avec les requins. Comment réapprendre à vivre avec un prédateur qui a traumatisé une île entière pendant près d'une décennie ? C'est la question qui s'est posée à La Réunion vis-à-vis du requin. Entre 2011 et 2019, 30 attaques dont 11 mortelles se sont succédé. La crise touche au tissu social de l'île, crée des divisions profondes et réduit à néant toute une économie, celle du surf. Après plus de cinq ans sans attaque, La Réunion espère tourner la page. Pour autant, cette accalmie ne marque pas la réconciliation avec le prédateur. Une pêche préventive des requins bouledogues et tigres, auteurs des attaques, a été mise en place, accompagnée d'une vigie quotidienne pour sécuriser certaines zones et de nombreuses solutions technologiques. Preuve d'une reconnexion avec les vagues, les compétitions internationales de surf reviennent à La Réunion. C'est d'ailleurs à la Coupe de surf de l'océan Indien et de la Francophonie que nous retrouvons notre reporter, Baptiste Madinier. Un entretien avec Emeline Vin, correspondante de RFI à Londres où les renards ont gagné la capitale et parfois les foyers des Londoniens. Et un épisode de notre série Le succès des repats, réalisée par Charlie Dupiot.À 34 ans, Jérémie Tchoua est un producteur accompli au Gabon. Notre reporter Charlie Dupiot l'a rencontré à Libreville dans son agence « Tchoua productions » : son agence, ou plutôt, devrait-on dire, son studio… car dès qu'on entre, on aperçoit des projecteurs, des caméras... Ici, Jérémie Tchoua fait du « cinéma » au sens large. Il a notamment réalisé la série télévisée « Le chic, le choc, l'échec », une série primée en 2023 au festival camerounais « Écrans noirs », qui dénonce les inégalités hommes-femmes. Jérémie Tchoua a aussi lancé le média vidéo « Upper », un média exclusivement diffusé sur les réseaux sociaux. Et d'ailleurs, il s'apprête à enregistrer une vidéo pour ce média.Programmation musicale :► Sit Down - Lahrel feat. Afro B► Biso Mibale - Emma'a et Jungeli.
Un requin qui se balade dans la Seine en plein Paris, c'est l'histoire de «Sous la Seine», première production française à atteindre les 100 millions de vues sur la plateforme Netflix. Pure fiction, cet énième film de requins n'en réactive pas moins nos fantasmes et notre peur de l'aileron. Si croiser un requin à Paris est hautement improbable, d'autres rencontres en ville avec des animaux sauvages sont nettement plus réalistes. Des ours en pleine rue à Vancouver, des crocodiles, poussés par les crues, aperçus à Ingham en Australie, des coyotes qui déambulent à New York ou encore des renards dans les parcs londoniens. À mesure que leur habitat naturel se réduit et que leur nourriture vient à manquer, la présence d'animaux sauvages en ville est de plus en plus courante. Un phénomène qui nous invite à s'interroger sur notre rapport au monde animal qu'on imagine toujours à distance. Un rapport largement alimenté par nos cauchemars d'enfants et nos phobies. On connaît finalement peu la faune qui nous entoure en ville. Pourquoi mieux connaître et comprendre les animaux qui nous entourent ? Comment mieux cohabiter avec nos voisins à plumes, écaille ou à fourrure ? Avec :• Nicolas Gilsoul, architecte paysagiste, auteur de Peurs bêtes (Fayard, 2023) et du livre pour enfants Le renard du Père-Lachaise (Robert Laffont, 2024).Un reportage de Baptiste Madinier à La Réunion, où la population cohabite avec les requins. Comment réapprendre à vivre avec un prédateur qui a traumatisé une île entière pendant près d'une décennie ? C'est la question qui s'est posée à La Réunion vis-à-vis du requin. Entre 2011 et 2019, 30 attaques dont 11 mortelles se sont succédé. La crise touche au tissu social de l'île, crée des divisions profondes et réduit à néant toute une économie, celle du surf. Après plus de cinq ans sans attaque, La Réunion espère tourner la page. Pour autant, cette accalmie ne marque pas la réconciliation avec le prédateur. Une pêche préventive des requins bouledogues et tigres, auteurs des attaques, a été mise en place, accompagnée d'une vigie quotidienne pour sécuriser certaines zones et de nombreuses solutions technologiques. Preuve d'une reconnexion avec les vagues, les compétitions internationales de surf reviennent à La Réunion. C'est d'ailleurs à la Coupe de surf de l'océan Indien et de la Francophonie que nous retrouvons notre reporter, Baptiste Madinier. Un entretien avec Emeline Vin, correspondante de RFI à Londres où les renards ont gagné la capitale et parfois les foyers des Londoniens. Et un épisode de notre série Le succès des repats, réalisée par Charlie Dupiot.À 34 ans, Jérémie Tchoua est un producteur accompli au Gabon. Notre reporter Charlie Dupiot l'a rencontré à Libreville dans son agence « Tchoua productions » : son agence, ou plutôt, devrait-on dire, son studio… car dès qu'on entre, on aperçoit des projecteurs, des caméras... Ici, Jérémie Tchoua fait du « cinéma » au sens large. Il a notamment réalisé la série télévisée « Le chic, le choc, l'échec », une série primée en 2023 au festival camerounais « Écrans noirs », qui dénonce les inégalités hommes-femmes. Jérémie Tchoua a aussi lancé le média vidéo « Upper », un média exclusivement diffusé sur les réseaux sociaux. Et d'ailleurs, il s'apprête à enregistrer une vidéo pour ce média.Programmation musicale :► Sit Down - Lahrel feat. Afro B► Biso Mibale - Emma'a et Jungeli.
Au Sénégal, la deuxième édition du Salon international du livre jeunesse s'est tenue mi-novembre. Des éditeurs sénégalais et de toute l'Afrique sont venus présenter leurs ouvrages à un public de familles et de scolaires à Dakar. Le secteur est en plein développement, mais la question se pose des coûts de production pour les petites structures qui se lancent. De notre correspondante à Dakar,Donner l'amour de la lecture aux enfants, c'est l'un des objectifs du Salon du livre jeunesse. Les goûts des petits Dakarois ce jour-là sont variés. « J'aime les bandes dessinées, les histoires de Dakar ! »Alpha Diallo, de la maison d'édition sénégalaise Les Classiques de la Teranga, observe le marché depuis plusieurs décennies. « On a beaucoup d'éditeurs, surtout des gens qui sont arrivés récemment dans le milieu de l'édition et qui éditent surtout dans le créneau jeunesse. Ce sont les contes où l'on parle des histoires africaines qui se vendent le mieux. »Impression coûteuse en FranceArielle Antchandie et sa cousine Wilfrida l'ont bien compris. Tout sourire devant leur stand, ces deux étudiantes gabonaises passionnées auto-éditent de beaux albums jeunesse de légendes africaines depuis deux ans. Un projet familial. « Ma grand-mère écrit, ma tante illustre et moi, je fais le commercial », explique Arielle, qui fait imprimer ses livres en France, car elle n'a pas trouvé la qualité d'impression qu'elle recherchait à Libreville.Le transport représente un coût très important : 150 000 francs CFA pour faire venir trente livres, et cela se répercute sur le prix des albums, qu'elle vend 15 000 francs CFA pièce. « Nos prix sont les plus chers parce que nous sommes auto-éditeur. On n'a pas cette opulence-là d'avoir les partenaires, d'avoir de l'impression directement dans l'édition, etc… ». Arielle et Wilfrida ont réussi à placer leurs quatre ouvrages dans les librairies de Libreville. Le salon leur permet de prendre des contacts avec de nouveaux partenaires sur le continent.À écouter aussiSusie Morgenstern remporte le prix de la Grande Ourse 2024La clientèle des écoles ne suffit pasPour d'autres maisons d'édition comme Les Classiques de la Teranga, le gros de la clientèle reste les écoles. « Beaucoup d'écoles ont des bibliothèques, souligne Alpha Diallo. Les écoles, où les enfants ont une heure ou deux de bibliothèque par semaine, achètent vraiment beaucoup. »Le livre jeunesse a besoin d'un soutien plus large, estime l'organisateur du salon, dont c'est la deuxième édition, au cœur de la capitale sénégalaise. « Le marché doit être aussi alimenté, soutenu par l'État du Sénégal, par les États africains, par l'Union africaine, plaide Alassane Cissé, qui dirige aussi la maison Baobab éditions, pour qu'il y ait plus de livres de jeunesse et pour enfants. Pour que les enfants et les jeunes se cultivent et qu'ils voyagent à travers le livre. »Un fonds d'aide au secteur de l'édition existe au Sénégal, ce qui permet à certaines grandes maisons d'édition de proposer des prix abordables, à partir de 1 500 francs CFA le livre.
Comme chaque vendredi, un médecin spécialisé répond aux questions des auditrices de Priorité Santé. Cette semaine, nous parlons d'une question qui intéresse de nombreux parents : le sommeil des enfants. Comment faire quand bébé ne fait pas ses nuits ? Faut-il coucher son enfant à heure fixe ? Comment savoir s'il est fatigué ? Quid des différentes techniques d'endormissement ? Combien de temps la sieste est-elle nécessaire ? Pr Marième Soda Diop Sène, neurologue épileptologue et neurophysiologiste à l'Hôpital de Fann de Dakar, au Sénégal. Secrétaire générale de la Ligue sénégalaise contre l'épilepsie La palabre au féminin de Charlie Dupiot à Libreville, au Gabon.Programmation musicale :► Asake - Lonely at the top ► Wizkid, Brent Faiyaz – Piece of my heart.
La France doit-elle ou non maintenir des bases militaires en Afrique ? C'est à cette question sensible que l'ancien secrétaire d'État, Jean-Marie Bockel, est chargé de répondre, à la demande du président français Emmanuel Macron, qui l'a désigné comme son Envoyé personnel auprès des pays africains concernés par la reconfiguration du dispositif militaire français. Il y a deux semaines, avant le Conseil de défense du 23 octobre à l'Élysée, Jean-Marie Bockel a rendu, au chef de l'État, un pré-rapport, qui reste encore secret. Mais ce matin, sur RFI, il en dévoile les grandes lignes, notamment sur le Sénégal et le Tchad. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous évoquez une réduction drastique des effectifs militaires français en Afrique. Est-ce à dire que les bases françaises de Dakar, d'Abidjan, de Libreville, n'abriteront plus que 100 hommes chacune ? Jean-Marie Bockel : Non, on n'est pas du tout dans une question de chiffrage. Nous avons une nouvelle étape qui fait l'objet, dans chaque pays, d'une discussion avec les responsables du pays, autour de l'idée que nous devons garder un dispositif socle qui permette, au niveau de l'accès, de la logistique, de la capacité, de remonter en puissance, si je puis dire, chaque fois que c'est nécessaire, à la demande du partenaire, face à une menace extérieure. Et autour de l'idée qu'à côté de ce dispositif socle, il y a un renforcement du soutien et de la réponse à des attentes en matière de sécurité des pays du périmètre, que ce soit en matière de formation, d'école, de renseignement, d'entraînement, de forces spéciales, mais aussi en matière d'équipements, de nouvelles technologies, etc. Et comme me le disait tel président africain que j'ai rencontré, « ce qui compte, ce n'est pas le nombre de soldats français demain dans ma base, c'est ce qu'on va pouvoir faire encore mieux ensemble ».C'est le président ivoirien Alassane Ouattara, qui vous a dit ça ? Le président Ouattara m'a dit ça avec ses mots à lui, mais le président Déby [Mahamat Idriss Déby, du Tchad, NDLR] également. Quant au président Oligui [Brice Clotaire Oligui Nguema, du Gabon, NDLR], c'est aussi son état d'esprit.Même s'il ne reste que quelques centaines d'hommes dans chacune de ces bases françaises, les anti-Français diront « ce sont encore quelques centaines de trop ». Pourquoi ne pas fermer tout simplement les bases françaises en Afrique ? En fait, les partenaires des trois pays avec lesquels nous avons déjà bien avancé ont été très clairs. Ils ne souhaitent pas notre départ.Ni le Tchad, ni le Gabon, ni la Côte d'Ivoire ?Absolument. Mais ils comprennent l'évolution du format, l'évolution du partenariat. Et donc, partir comme ça, du jour au lendemain, c'est en fait tirer un trait sur un partenariat souvent très ancien et qui, à bien des égards, même s'il a vocation à évoluer, a été apprécié et a fait partie aussi de la qualité de la relation que nous avons dans tous les domaines avec ces pays. Et donc, je pense que, si on avait fait ça simplement par peur d'être peut-être un jour chassé, mais comment nos partenaires l'auraient-ils perçu ? Mal, à juste titre.Parmi les pays que vous avez visités, c'était en mars dernier, il y a le Tchad où sont stationnés actuellement quelques 1 000 soldats français. Est-ce que la réduction des effectifs français y sera aussi drastique que dans les autres pays ? Oui, bien sûr, elle sera significative, importante. Mais sans préjuger de la discussion entre les responsables français, à commencer par le président de la République et son homologue tchadien sur ces questions, ce n'est pas à moi de décider ce qui in fine se fera, mais je sais ce sur quoi, avec ma petite équipe, nous avons travaillé en dialogue constant avec bien sûr le partenaire tchadien à tous niveaux, dans les propositions, dans mes propositions, je crois qu'elles cheminent bien. Le dispositif permettra, et pas simplement sur un seul site, de préserver l'essentiel du partenariat à partir de ce dispositif socle, de ce point d'entrée, avec toute la dimension logistique, de formation, la dimension aérienne de renseignement. Ce qui compte, me disait le président du Tchad, Mahamat Déby, ce qui compte, ce n'est pas le nombre de soldats, c'est la qualité de notre partenariat et c'est ce à quoi nous travaillons.Voilà six mois que vous devez aller au Sénégal, mais vous n'y êtes toujours pas allés. Alors est-ce que c'est seulement parce qu'il y aura des législatives dans dix jours ? Est-ce que ce n'est pas aussi parce qu'il y a quelques mois, le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré que la présence durable de bases militaires étrangères était incompatible avec la souveraineté du Sénégal ? En fait, il y a eu ces déclarations qui ne nous ont pas échappé. Il y a eu aussi la visite du président Diomaye Faye à Paris le 20 juin. J'étais présent, et il a eu l'occasion de dire au président Macron, qui évoquait la possibilité de partir, que non, qu'il fallait simplement nous laisser le temps d'établir une position claire sur le devenir de la base militaire, même des sites militaires français au Sénégal. Et les contacts qu'il y a pu y avoir depuis sont toujours dans cet état d'esprit. Au lendemain de l'élection du mois de novembre, il y aura un moment important où les responsables sénégalais pourront dire aux responsables français « voilà ce que nous souhaitons, le moment est venu pour en parler ». Une chose est ce qui peut être dit dans une période de changement, une chose est ce qui pourra se faire au lendemain d'une élection, ce sont deux temps différents.
Selon l'étude du ministère de l'Éducation nationale en 2023, le harcèlement scolaire toucherait 5% des élèves du primaire du CE2 au CM2, 6% des collégiens et 4% des lycéens. Des injures, des coups, des brimades qui se poursuivent aussi en ligne, sur les réseaux sociaux et groupes WhatsApp. Cela représente en moyenne plus d'un élève par classe, victime de violences destructrices qui conduisent certains enfants et adolescents au suicide. Quels conseils aux parents, qui se sentent souvent démunis ? Pourquoi les programmes et les campagnes publiques donnent peu de résultats concrets ? Comment travailler avec l'ensemble de la communauté éducative : les enseignants, les chefs d'établissement, les élèves ? Faut-il s'inspirer d'autres pays d'Europe ou du Canada, qui travaille sur la prévention de la violence depuis de nombreuses années ? Émission à l'occasion de la Journée nationale de la lutte contre le harcèlement à l'École du 7 novembre 2024.Avec :• Catherine Verdier, psychologue spécialiste des situations de harcèlement scolaire et fondatrice de Psyfamille, auteure de Kit 100% réussite pour bien vivre ensemble au Collège (Larousse), présidente de l'association Amazing-Kids.eu, association qui propose des ressources aux professionnels et aux élèves afin de lutter contre les violences scolaires en France, Belgique, Suisse et Luxembourg. Un reportage de Charlie Dupiot dans une école primaire où le harcèlement scolaire fait déjà partie des réalités d'enfants de 8 ans. Gabin, Lucie, Zoé et Noé sont en classe de CE2 au Pré-Saint-Gervais, en région parisienne. Notre reporter Charlie Dupiot leur a tendu le micro. En ouverture d'émission L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : À Bogota, les 7 et 8 novembre : la première Conférence interministérielle mondiale de lutte contre toutes les formes de violences faites aux enfants. En fin d'émission, Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de Koumba, 25 ans, Libreville au Gabon qui souffre de l'ambiance familiale avec un père autoritaire et une mère soumise. Programmation musicale :► Farafina mousso - Gaël Faye, Lubiana Kepaou► Paloma - Angélica Garcia.
Selon l'étude du ministère de l'Éducation nationale en 2023, le harcèlement scolaire toucherait 5% des élèves du primaire du CE2 au CM2, 6% des collégiens et 4% des lycéens. Des injures, des coups, des brimades qui se poursuivent aussi en ligne, sur les réseaux sociaux et groupes WhatsApp. Cela représente en moyenne plus d'un élève par classe, victime de violences destructrices qui conduisent certains enfants et adolescents au suicide. Quels conseils aux parents, qui se sentent souvent démunis ? Pourquoi les programmes et les campagnes publiques donnent peu de résultats concrets ? Comment travailler avec l'ensemble de la communauté éducative : les enseignants, les chefs d'établissement, les élèves ? Faut-il s'inspirer d'autres pays d'Europe ou du Canada, qui travaille sur la prévention de la violence depuis de nombreuses années ? Émission à l'occasion de la Journée nationale de la lutte contre le harcèlement à l'École du 7 novembre 2024.Avec :• Catherine Verdier, psychologue spécialiste des situations de harcèlement scolaire et fondatrice de Psyfamille, auteure de Kit 100% réussite pour bien vivre ensemble au Collège (Larousse), présidente de l'association Amazing-Kids.eu, association qui propose des ressources aux professionnels et aux élèves afin de lutter contre les violences scolaires en France, Belgique, Suisse et Luxembourg. Un reportage de Charlie Dupiot dans une école primaire où le harcèlement scolaire fait déjà partie des réalités d'enfants de 8 ans. Gabin, Lucie, Zoé et Noé sont en classe de CE2 au Pré-Saint-Gervais, en région parisienne. Notre reporter Charlie Dupiot leur a tendu le micro. En ouverture d'émission L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : À Bogota, les 7 et 8 novembre : la première Conférence interministérielle mondiale de lutte contre toutes les formes de violences faites aux enfants. En fin d'émission, Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de Koumba, 25 ans, Libreville au Gabon qui souffre de l'ambiance familiale avec un père autoritaire et une mère soumise. Programmation musicale :► Farafina mousso - Gaël Faye, Lubiana Kepaou► Paloma - Angélica Garcia.
Si les derniers défilés vus à Libreville, Paris, et Abidjan peuvent être considérés comme des baromètres des tendances de la mode africaine, alors on peut affirmer sans se tromper que la mode masculine est devenue le chantier que les créateurs africains ont pris à bras le corps. Privilégiant autrefois un vestiaire passe-partout, uniforme et sans fantaisie pour se conformer aux habitudes et dogmes sociétaux, les hommes ont véritablement changé leur façon de se vêtir. Et à l'instar des femmes, ils ne résistent plus aux coups de cœur avec des pièces fortement colorées, des coupes flattant leur silhouette, des tenues traditionnelles revisitées Ces messieurs vont-ils porter la jupe comme le propose Fauvette Nacto de la marque Les hommes de Fauvette, particulièrement applaudie à Libreville durant le Femoga en juillet dernier ? Se laisseront-ils séduire par les chemises en dentelle d'Angèle Epouta toujours à Libreville ? Ou par des foulards noués sous le menton comme on a pu le voir au défilé de la maison LAGOS lors du Canex qui s'est déroulé au salon le Tranoï durant la Fashion Week de Paris en septembre dernier ? La mode masculine se désacralise et s'ouvre à d'autres vents ? Alors pour ou contre ? Avec :• Marie-Jeanne Serbin Thomas, rédactrice en chef du magazine Brune• Fauvette Nacto, styliste et modéliste, créatrice de la marque Les Hommes de Fauvette• Defustel Ndjoko, designer, tailleur et habilleurUn reportage de Tom Malki au festival de mode FIMO228 Édition France qui s'est tenu à Paris en septembre 2024. Comment s'habillent les hommes sur le continent ? C'est la question que notre reporter a posée aux créateurs de la dernière édition du FIMO228, un festival qui réunit les créateurs du monde entier autour de la mode africaine. Programmation Musicale :► Cuchi Cuchi – Cimafunk (cut-3'08) ► Si tu veux te battre - Nalla & Ex-Aequo.
Si les derniers défilés vus à Libreville, Paris, et Abidjan peuvent être considérés comme des baromètres des tendances de la mode africaine, alors on peut affirmer sans se tromper que la mode masculine est devenue le chantier que les créateurs africains ont pris à bras le corps. Privilégiant autrefois un vestiaire passe-partout, uniforme et sans fantaisie pour se conformer aux habitudes et dogmes sociétaux, les hommes ont véritablement changé leur façon de se vêtir. Et à l'instar des femmes, ils ne résistent plus aux coups de cœur avec des pièces fortement colorées, des coupes flattant leur silhouette, des tenues traditionnelles revisitées Ces messieurs vont-ils porter la jupe comme le propose Fauvette Nacto de la marque Les hommes de Fauvette, particulièrement applaudie à Libreville durant le Femoga en juillet dernier ? Se laisseront-ils séduire par les chemises en dentelle d'Angèle Epouta toujours à Libreville ? Ou par des foulards noués sous le menton comme on a pu le voir au défilé de la maison LAGOS lors du Canex qui s'est déroulé au salon le Tranoï durant la Fashion Week de Paris en septembre dernier ? La mode masculine se désacralise et s'ouvre à d'autres vents ? Alors pour ou contre ? Avec :• Marie-Jeanne Serbin Thomas, rédactrice en chef du magazine Brune• Fauvette Nacto, styliste et modéliste, créatrice de la marque Les Hommes de Fauvette• Defustel Ndjoko, designer, tailleur et habilleurUn reportage de Tom Malki au festival de mode FIMO228 Édition France qui s'est tenu à Paris en septembre 2024. Comment s'habillent les hommes sur le continent ? C'est la question que notre reporter a posée aux créateurs de la dernière édition du FIMO228, un festival qui réunit les créateurs du monde entier autour de la mode africaine. Programmation Musicale :► Cuchi Cuchi – Cimafunk (cut-3'08) ► Si tu veux te battre - Nalla & Ex-Aequo.
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène en Éthiopie. Notre correspondante a recueilli des témoignages de migrants éthiopiens qui ont tenté de traverser illégalement la frontière entre le Yémen et l'Arabie entre 2022 et 2023. Et, en deuxième partie, plongée en 1974 dans le Zaïre de Mobutu, pour commémorer le 50e anniversaire du « combat du siècle ». Du rêve au cauchemar, quand les Éthiopiens tentent le tout pour le tout en Arabie saouditeDes gardes-frontières saoudiens auraient tué des centaines de migrants éthiopiens. Des migrants qui tentaient de traverser illégalement la frontière entre le Yémen et l'Arabie entre mars 2022 et juin 2023. De terribles accusations de Human Rights Watch qui publiait, il y a un peu plus d'un an, une enquête explosive… Face aux preuves fournies par l'ONG, l'Éthiopie a annoncé une enquête conjointe avec les autorités saoudiennes.Rien n'a été rendu public. Et l'indignation finalement a laissé place au silence… La plupart des rescapés ont regagné leur village en Éthiopie. À quoi ressemble leur vie aujourd'hui ? Quel regard portent-ils sur ce qui leur est arrivé ? Seraient-ils prêts à repartir ?Un Grand reportage de Clothilde Hazard qui s'entretient avec Jacques Allix.Ali contre Foreman à Kinshasa : 50 ans après, souvenirs africains du « combat du siècle »C'était, il y a cinquante ans, la capitale congolaise Kinshasa accueillait l'un des plus prestigieux combats de boxe du XXe siècle, le face-à-face Mohamed Ali / George Foreman. Bien que ce combat ait opposé deux Américains et qu'il ait été calé aux horaires du public américain, il a eu un écho mondial et a suscité un considérable engouement sur le continent africain.Sept correspondants de RFI en Afrique ont collecté ces dernières semaines des témoignages qui l'illustrent et qui font revivre ce moment de retrouvailles entre Africains et Afro-américains.Au générique de ce Grand Reportage, Patient Ligodi à Kinshasa, Benoît Alméras à Abidjan, Denise Maheho à Lubumbashi, Victor Cariou à Accra, Matthias Raynal à Casablanca, Yves-Laurent Goma à Libreville et Joseph Kahongo à Kisangani. Au micro, Laurent Correau. Un Grand reportage de Laurent Correau qui s'entretient avec Jacques Allix.
C'était, il y a cinquante ans, la capitale congolaise Kinshasa accueillait l'un des plus prestigieux combats de boxe du XXè siècle, le face-à-face Mohamed Ali / George Foreman. Bien que ce combat ait opposé deux Américains et qu'il ait été calé aux horaires du public américain, il a eu un écho mondial et a suscité un considérable engouement sur le continent africain. Sept correspondants de RFI en Afrique ont collecté ces dernières semaines des témoignages qui l'illustrent et qui font revivre ce moment de retrouvailles entre africains et afro-américains.Ali contre Foreman à Kinshasa : 50 ans après, souvenirs africains du « combat du siècle », un Grand reportage collectif présenté par Laurent Correau. Au générique de ce Grand Reportage, Patient Ligodi à Kinshasa, Benoît Alméras à Abidjan, Denise Maheho à Lubumbashi, Victor Cariou à Accra, Matthias Raynal à Casablanca, Yves-Laurent Goma à Libreville et Joseph Kahongo à Kisangani. Au micro, Laurent Correau.
À l'occasion de la journée mondiale du bégaiement, nous parlons de ce trouble du flux ou rythme de la parole. Il se manifeste par l'interruption, la répétition ou l'hésitation au cours de l'énoncé. Il survient essentiellement durant l'enfance, et plus fréquemment chez les garçons. Comment et à quel âge se manifeste le plus souvent le bégaiement ? Comment s'explique ce trouble de la communication ? Quels traitements, quelles prises en charge existent ? Elisabeth Vincent, orthophoniste à Paris. Vice-présidente de l'Association Parole Bégaiement. Co-auteure du livre Aider son enfant à parler et à communiquer, 50 fiches contre le bégaiement et le bredouillement, aux éditions De Boeck Supérieur Elisa James, orthophoniste au Centre hospitalier de Libreville et vice-présidente de la Société Gabonaise d'orthophonie. Reportage de Charlie Dupiot, extrait du podcast « Ma Parole telle qu'elle est ».► En fin d'émission, et à l'occasion d'Octobre Rose, nous parlons de la 8è édition des journées de mobilisation des médias contre le cancer du sein qui se tient les 19-21 et 22 octobre à Abidjan autour du thème « Dédramatiser l'information sur le cancer du sein pour mieux combattre la maladie ». Interview de Léah Muriel Guigui, présidente fondatrice de l'organisation Echo Médias- MSSC (Mes Seins Sans Cancer).Programmation musicale :► Asake ft Wizkid – MMS ► Nancy Vieira – Sol di nha vida.
À l'occasion de la journée mondiale du bégaiement, nous parlons de ce trouble du flux ou rythme de la parole. Il se manifeste par l'interruption, la répétition ou l'hésitation au cours de l'énoncé. Il survient essentiellement durant l'enfance, et plus fréquemment chez les garçons. Comment et à quel âge se manifeste le plus souvent le bégaiement ? Comment s'explique ce trouble de la communication ? Quels traitements, quelles prises en charge existent ? Elisabeth VINCENT, orthophoniste à Paris. Vice-présidente de l'Association Parole Bégaiement. Co-auteure du livre Aider son enfant à parler et à communiquer, 50 fiches contre le bégaiement et le bredouillement aux éditions De Boeck Supérieur Elisa James, Orthophoniste au centre hospitalier de Libreville et vice-présidente de la Société Gabonaise d'orthophonie. Reportage de Charlie Dupiot, extrait du podcast « Ma Parole telle qu'elle est »► En fin d'émission, et à l'occasion d'Octobre Rose, nous parlons de la 8ᵉ édition des journées de mobilisation des médias contre le cancer du sein qui se tient les 19-21 et 22 octobre à Abidjan autour du thème « Dédramatiser l'information sur le cancer du sein pour mieux combattre la maladie ». Interview de Léah Muriel Guigui, présidente fondatrice de l'organisation Echo Médias- MSSC (Mes Seins Sans Cancer).Programmation musicale :► Asake ft Wizkid – MMS ► Nancy Vieira – Sol di nha vida
Le reportage du jour nous conduit au Gabon à la découverte du nouveau parc animalier ouvert au public il y a une semaine. Les Librevillois défilent pour aller découvrir des tigres, des lions, des panthères et autres crocodiles… Le parc existe depuis quelques années, sauf qu'il était une propriété privée de l'ancien président déchu. Ali Bongo aimait passer du beau temps dans le parc, souvent en compagnie de ses hôtes de marque. Les militaires ont décidé d'ouvrir le parc aux touristes et à monsieur tout le monde. Tarif d'entrée 2000 francs CFA pour un adulte, 500 francs CFA pour les enfants. Reportage depuis le palais Oyo appartenant à la famille Bongo de notre correspondant à Libreville, Yves Laurent Goma.
On le trouve niché sur un biceps, une cuisse ou encore au creux d'un poignet... Le tatouage est à la mode. Il recouvre aujourd'hui de nombreuses peaux et son histoire, loin d'être récente, s'étend sur plusieurs millénaires, de l'homme préhistorique Ötzi aux guerriers Māoris en Nouvelle-Zélande… Dans les pays occidentaux, le tatouage a longtemps été l'apanage de ceux qui sont en marge de la société, les outsiders, bagnards et autres prisonniers. Il est aujourd'hui davantage accepté, notamment dans la sphère professionnelle.Parfois réalisé pour des raisons esthétiques, le tatouage revêt également une dimension politique. Comment s'est opérée la démocratisation de cette pratique marginalisée ? Qui sont celles et ceux qui tatouent et comment conçoivent-ils leur métier ? Comment œuvrent-ils à faire du tatouage une pratique inclusive de toutes les peaux ?Avec : Vivianne Perret, historienne et écrivaine, autrice de À fleur de peaux – du stigmate à l'œuvre d'art : un voyage au pays des tatouages (éditions Herscher, 2024) Katie McPayne, artiste-tatoueuse à Rennes et Paris Un entretien avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : Tous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage Et en fin d'émission, premier épisode de notre série de reportages Le succès des repats par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais. Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire travailler, à l'étranger, en France et ailleurs. Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les « repats » : « repats » pour « repatriés ».Notre reporter Charlie Dupiot donne la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo. C'est Le succès des repats ! Le premier portrait de cette série Le succès des repats est celui de Laika Mba. On l'appelle aussi « DG », pour « directrice générale » : c'est le poste qu'elle occupe au sein de ST Digital Gabon, la filiale gabonaise d'un groupe implanté dans huit pays africains. Avec ses 15 salariés, elle accompagne des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME (petites et moyennes entreprises), dans leur transformation digitale. Laïka Mba, 39 ans, est née à Libreville. Elle y a grandi, avant de partir faire ses études en France. Et de revenir... il y a dix ans. Talons aiguilles et sourire franc, elle accueille notre reporter Charlie Dupiot en pleine réunion d'équipe.Programmation musicale :► Jabo – BOJ & Odumodublvck ► March Am – Rema
On le trouve niché sur un biceps, une cuisse ou encore au creux d'un poignet... Le tatouage est à la mode. Il recouvre aujourd'hui de nombreuses peaux et son histoire, loin d'être récente, s'étend sur plusieurs millénaires, de l'homme préhistorique Ötzi aux guerriers Māoris en Nouvelle-Zélande… Dans les pays occidentaux, le tatouage a longtemps été l'apanage de ceux qui sont en marge de la société, les outsiders, bagnards et autres prisonniers. Il est aujourd'hui davantage accepté, notamment dans la sphère professionnelle.Parfois réalisé pour des raisons esthétiques, le tatouage revêt également une dimension politique. Comment s'est opérée la démocratisation de cette pratique marginalisée ? Qui sont celles et ceux qui tatouent et comment conçoivent-ils leur métier ? Comment œuvrent-ils à faire du tatouage une pratique inclusive de toutes les peaux ?Avec : Vivianne Perret, historienne et écrivaine, autrice de À fleur de peaux – du stigmate à l'œuvre d'art : un voyage au pays des tatouages (éditions Herscher, 2024) Katie McPayne, artiste tatoueuse à Rennes et Paris. Un entretien avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : Tous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage. Et en fin d'émission, premier épisode de notre série de reportages Le succès des repats par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais. Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire travailler, à l'étranger, en France et ailleurs. Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les « repats » : « repats » pour « repatriés ».Notre reporter Charlie Dupiot donne la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo. C'est Le succès des repats ! Le premier portrait de cette série Le succès des repats est celui de Laika Mba. On l'appelle aussi « DG », pour « directrice générale » : c'est le poste qu'elle occupe au sein de ST Digital Gabon, la filiale gabonaise d'un groupe implanté dans huit pays africains. Avec ses 15 salariés, elle accompagne des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME (petites et moyennes entreprises), dans leur transformation digitale. Laïka Mba, 39 ans, est née à Libreville. Elle y a grandi, avant de partir faire ses études en France. Et de revenir... il y a dix ans. Talons aiguilles et sourire franc, elle accueille notre reporter Charlie Dupiot en pleine réunion d'équipe.Programmation musicale :► Jabo – BOJ & Odumodublvck ► March Am – Rema.
Au Gabon, depuis un mois, les Librevillois sont invités à ne sortir les ordures ménagères que trois fois par semaine et à les trier avant de les déposer dans les bacs à ordures. L'ordre est de la société Clean Africa, l'entreprise chargée de collecter les ordures dans la capitale. Objectif : rendre Libreville propre et réduire la facture de la collecte qui plafonne jusqu'à 7 milliards de FCFA par an. Beaucoup de Gabonais appliquent les nouvelles consignes, mais d'autres brillent encore par leur incivisme. De notre correspondant à Libreville,
De Kigali à Dakar, de Libreville à Kenitra : les jeunes chercheuses et chercheurs se mobilisent en réseau sur tout le continent autour des objectifs de développement durable. Comment soutenir cette nouvelle génération engagée de scientifiques africains ? Rdv avec de jeunes scientifiques africains de grand talent, tous très engagés dans leurs pays respectifs, du Rwanda au Sénégal, du Gabon au Maroc, dans la diffusion de leurs sciences. Mais aussi dans la mise en avant de ses impacts sur la société, notamment autour des initiatives portées par la jeunesse africaine pour répondre aux objectifs du développement durable : ces ODD des Nations unies, si difficiles à atteindre, si inégalement poursuivis et pourtant si essentiels pour tous les pays africains. D'où l'idée de cette semaine africaine des ODD lancée par le Next Einstein Forum et ces ambassadeurs et ambassadrices déployés sur tout le continent, issus du réseau Aims ces instituts d'excellence en sciences mathématiquse et physiques et qui forment les têtes chercheuses de demain avec ce slogan : connecting science to humanity pour reconnecter les sciences à l'humanité. Émission autour de la semaine africaine des ODD du Next Einstein Forum (qui se tiendra du 7 au 18 octobre 2024).Avec Charles Lebon Mberi Kimpolo (chercheur en informatique et directeur de AIMS Industry Initiative, Head of the Next Einstein Forum)Arame Thiam (chercheuse en informatique au sein de Code for Africa -data analyses- au Sénégal)Lahcen El Youssfi (professeur à l'Université Ibn Tofail basée à Kenitra)Chimene NZE NKOGUE (virologue au Gabon, Coordination du Projet Alliance de Recherche pour les maladies infectieuses et les épidémies en Afrique Centrale (CAIDERA), chercheuse à l'Institut de Recherche en Écologie Tropicale de Libreville).
De Kigali à Dakar, de Libreville à Kenitra : les jeunes chercheuses et chercheurs se mobilisent en réseau sur tout le continent autour des objectifs de développement durable. Comment soutenir cette nouvelle génération engagée de scientifiques africains ? Rdv avec de jeunes scientifiques africains de grand talent, tous très engagés dans leurs pays respectifs, du Rwanda au Sénégal, du Gabon au Maroc, dans la diffusion de leurs sciences. Mais aussi dans la mise en avant de ses impacts sur la société, notamment autour des initiatives portées par la jeunesse africaine pour répondre aux objectifs du développement durable : ces ODD des Nations unies, si difficiles à atteindre, si inégalement poursuivis et pourtant si essentiels pour tous les pays africains. D'où l'idée de cette semaine africaine des ODD lancée par le Next Einstein Forum et ces ambassadeurs et ambassadrices déployés sur tout le continent, issus du réseau Aims ces instituts d'excellence en sciences mathématiquse et physiques et qui forment les têtes chercheuses de demain avec ce slogan : connecting science to humanity pour reconnecter les sciences à l'humanité. Émission autour de la semaine africaine des ODD du Next Einstein Forum (qui se tiendra du 7 au 18 octobre 2024).Avec Charles Lebon Mberi Kimpolo (chercheur en informatique et directeur de AIMS Industry Initiative, Head of the Next Einstein Forum)Arame Thiam (chercheuse en informatique au sein de Code for Africa -data analyses- au Sénégal)Lahcen El Youssfi (professeur à l'Université Ibn Tofail basée à Kenitra)Chimene NZE NKOGUE (virologue au Gabon, Coordination du Projet Alliance de Recherche pour les maladies infectieuses et les épidémies en Afrique Centrale (CAIDERA), chercheuse à l'Institut de Recherche en Écologie Tropicale de Libreville).
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Les PME dans l'agroalimentaire en Afrique : trop petites pour survivre ? Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch- Ousmanou Sheou, fondateur de l'Établissement Ousmashe, entreprise de transformation et commercialisation de céréales et tubercules en farines, Garoua, Cameroun Partie 2 : Les PME agroalimentaires en Afrique : trop petites pour survivre ? Face à des marchés et des besoins immenses, comment augmenter les volumes, créer des alliances et fabriquer des géants ?- Ayité Ajavon, directeur de Ahoenou, start-up agroalimentaire togolaise qui produit et commercialise des bouillons culinaires 100% naturels sous la marque Africube, Libreville, Gabon- Riantsoa Mialiranindra, 30 ans, ingénieur chimiste et co-fondatrice et présidente de Sakafo entreprise de transformation de fruits et légumes à Antananarivo, Madagascar- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch Programmation musicale : ► Ghanaian Stallion – Finish Line (ft. Patrice)► Abou Tall – Bats toi (playlist)
Au Gabon, on en sait un peu plus, depuis le week-end dernier, sur la future Constitution qui sera soumise à référendum à la fin de l'année. À l'issue de la présidentielle de l'an prochain, à laquelle le chef de la transition, le général Brice Oligui Nguema, aura le droit de se présenter, il n'y aura plus de Premier ministre, et le pouvoir exécutif sera donc « monocéphale ». Va-t-on vers une concentration de tous les pouvoirs dans les mains d'un seul homme ? Laurence Ndong est la ministre gabonaise de la Communication et des Médias, également porte-parole du gouvernement. En ligne de Libreville, elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Que répondez-vous à l'ancien Premier ministre Bilie-By-Nze, qui affirme qu'il y a un an, le général Oligui Nguema a pris le pouvoir pour lui-même et n'avait pas de projet pour le Gabon ? Laurence Ndong : Ce sont eux qui se sont accaparé le pouvoir depuis 2009. Ils prétendaient avoir des projets, « l'avenir en confiance » en 2009, « l'égalité des chances » en 2016, ils avaient prédit un « Gabon émergent » en 2025. Quels sont les résultats de ces projets ? Si ce n'est le néant ? Ils ont servi aux Gabonais, pendant quatorze ans, l'outrecuidance, l'arrogance, le mépris, les détournements des deniers publics, la confusion, la corruption. Le général Brice Oligui Nguema arrive au pouvoir et, en un an, les réalisations sont concrètes : 193 kilomètres de routes en un an, près de 19 000 intégrations à la fonction publique, on voit bien la relance de l'économie, la dette colossale et abyssale qu'ils ont engrangée pour le pays, nous l'avons trouvée avec des arriérés d'impayés qui ont tous été régularisés en trois mois. Donc c'est pour dire dans quel état ils ont laissé le pays. Donc, ils veulent ramener le débat à un problème de personnes. Mais le problème ici, ce n'est pas la personne du général Brice Oligui Nguema, c'est l'état dans lequel était le pays et qui a fait que son arrivée au pouvoir a été plébiscitée par les Gabonais et elle est toujours plébiscitée encore aujourd'hui. Alors, en vue du référendum de la fin de l'année, le Comité constitutionnel national a élaboré un projet de constitution, qui a été remis ce samedi au Président de transition et dont on connaît maintenant les grandes lignes. Dans le nouveau régime, il n'y aura plus de Premier ministre. À l'issue de la présidentielle de l'an prochain, le futur chef de l'État incarnera « un exécutif monocéphale » et, du coup, certains Gabonais se demandent si ce futur élu ne deviendra pas un hyper président qui cumulera tous les pouvoirs dans ses mains ? La plus grande démocratie occidentale, les États-Unis d'Amérique, a un exécutif monocéphale. Personne ne dit qu'aux États-Unis le président de la République concentre tous les pouvoirs et pourtant, c'est bien un exécutif monocéphale. Donc ça, c'est un procès d'intention, puisque le législatif est renforcé, le judiciaire est renforcé et le président de la République sera assisté d'un vice-président de la République et d'un vice-président du gouvernement. Alors, vous parlez des États-Unis. À la différence de l'actuel président américain, le futur président gabonais aura le droit de dissoudre l'Assemblée, alors que celle-ci n'aura pas le droit de censurer le gouvernement, puisqu'il n'y aura plus de Premier ministre. Du coup, est-ce que l'équilibre entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ne va pas être rompu au détriment du second, c'est-à-dire au détriment de l'Assemblée ? L'Assemblée nationale aura le droit de destituer le président quand même et la dissolution du Parlement est encadrée. Le président ne se lèvera pas un beau matin pour dissoudre le Parlement pour ses propres intérêts. Donc, ce que les Gabonais voient depuis que le Président Brice Oligui Nguema est là, c'est que tout le pays est en chantier. Et là, on voit bien qu'Ali Bongo et Monsieur Alain-Claude Bilie-By-Nze n'étaient pas des hommes d'État. Ils nous ont laissé une dette colossale, mais qu'aujourd'hui, nous sommes en train de rembourser. Le Président Brice Oligui Nguema, qui se trouve actuellement en Chine, par honneur, parce qu'il a décidé de rendre au Gabon et aux Gabonais leur dignité, avant de se rendre au Focac, il a remboursé des arriérés de la dette du Gabon à la Chine pour 13 milliards de FCFA et il va en Chine la tête haute. Alors, vous dites que, dans le nouveau régime, l'Assemblée aura, certes, le pouvoir de destituer le président de la République, mais ce ne sera que dans un cas très exceptionnel, celui de haute trahison, si, par exemple, le président veut se présenter pour un troisième mandat. Alors est-ce que, dans la vie courante, l'action du gouvernement ne va pas échapper à tout contrôle parlementaire ? Pourquoi l'action du gouvernement échapperait-elle au Parlement ? Vous n'avez pas encore lu cette Constitution, on vous a dit qu'il y aura un vice-président du gouvernement. Il y aura certainement des dispositions qui permettront à ce vice-président du gouvernement de répondre pour le compte du gouvernement devant le Parlement. Alors, ce vice-président du gouvernement, est-ce qu'il sera responsable devant l'Assemblée nationale et pourra éventuellement être censuré par les députés ? Vous savez, on attend de lire toute la mouture finale. Ce qui est important pour les Gabonais, ce n'est pas le pouvoir pour le pouvoir. Ce sur quoi nous sommes en train de pinailler, c'est le pouvoir pour le pouvoir, est-ce qu'on pourrait démettre le Premier ministre ? Est-ce qu'on pourrait faire ceci ou cela ? Ce qui intéresse les Gabonais aujourd'hui, c'est de sortir de l'extrême pauvreté dans laquelle les quatorze années d'Ali Bongo les ont plongés. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui encore, nous avons célébré le 30 août, il y a quelques jours, les Gabonais étaient tous dans la rue. Ils voient les bienfaits de ce coup de libération et ils s'en réjouissent. À lire aussiProjet de Constitution au Gabon: «Nous sommes en démocratie», clame Marc Ona Essangui
Parade militaire dans les rues de Libreville au Gabon, un an après le putsch qui a mis fin aux 55 ans de pouvoir d'Ali Bongo. Le général Brice Oligui Nguema, qui dirige le pays depuis son "coup de Libération", ne cache pas son ambition pour la présidentielle prévue pour l'été 2025.
C'était le 30 août 2023 au Gabon, il y a tout juste un an… Par un coup d'État militaire, le chef de la garde présidentielle, le général Oligui Nguema, mettait fin à la dynastie Bongo, qui était au pouvoir depuis 56 ans. Ce putsch a-t-il été longuement préparé dans le secret ? Sans doute pas. Un an après, on en sait un peu plus sur les coulisses de l'événement et sur une dispute qui aurait pu tout déclencher la veille au soir. À l'époque, Alain Claude Billie By Nzé était le Premier ministre du président Ali Bongo. Aujourd'hui, il est dans l'opposition. En ligne de Libreville, il témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : À votre avis, qu'est-ce qui a motivé les militaires à prendre le pouvoir il y a un an ?Alain-Claude Billie-by Nzé : Je pense que le général Oligui a voulu être calife à la place du calife. Il s'est saisi d'une fenêtre d'opportunité qui s'est offerte à lui. Il a pris le pouvoir juste pour le pouvoir. Mais derrière ça, il n'y avait pas de projet pour le Gabon.Le général Oligui dit souvent qu'il a fait ce coup pour que l'armée ne soit pas obligée de tirer sur la population, comme après la présidentielle de 2016.Écoutez le général Oligui, il lui aurait donc suffi de confier le pouvoir à celui qui à ses yeux aurait gagné l'élection, c'est-à-dire le professeur Ondo Ossa. Or, il ne l'a pas fait non plus, ce qui conforte bien que c'est un prétexte. Il a juste voulu prendre le pouvoir pour lui et pas pour sauver la démocratie.Alors si le coup d'État est arrivé, c'est notamment parce que le général Oligui Nguema d'un côté, la première dame Sylvia Bongo et son fils Noureddine Bongo de l'autre côté, ne se supportaient plus, et cette discorde au sommet de l'État, est-ce que vous la constatiez au quotidien à l'époque ?Ça, c'est un narratif qui peut aujourd'hui se laisser construire par le général Oligui. Mais le général Oligui était un habitué de la résidence privée d'Ali Bongo et donc un fidèle de Sylvia Bongo, c'était un enfant de la maison, c'était un parent et c'était un membre d'une même équipe. Et donc s'il y a eu brouille, c'est une brouille entre membres d'une même équipe.Alors, à propos de brouille, justement, l'accrochage verbal [relaté par Jeune Afrique] entre Noureddine Bongo et le général Oligui, le 29 août 2023, c'est-à-dire quelques heures avant le putsch, parce que le fils du président reproche au chef de la Garde républicaine les mauvais scores du candidat Ali Bongo dans les bureaux de vote du centre de Libreville… Est-ce que vous confirmez ?C'est une version qui me paraît tout à fait crédible parce que, précisément, s'il y a dispute à ce moment-là, c'est bien qu'il n'y avait pas de brouille bien avant cette dispute du 29 au soir.Au milieu de la nuit, Ali Bongo, sa femme et son fils sont arrêtés à leur domicile. Et vous, qu'est-ce qui vous arrive ?Je n'ai pas été arrêté, je n'ai pas été inquiété, je suis allé à mon domicile. Jusqu'au lendemain. Mais vous savez, si je n'ai pas été arrêté et inquiété, c'est bien parce que ceux qui ont procédé aux arrestations savaient que je n'ai joué aucun rôle dans l'organisation à proprement parler du scrutin. Je n'avais donc rien à voir avec ce qui s'est passé.Est-ce qu'il y a eu de la résistance de la part de certaines unités de l'armée ?Lorsqu'un coup d'État est mené par celui qui est censé protéger le chef d'État, je ne pense pas qu'il peut y avoir résistance et c'est pour ça que ce coup d'État a réussi parce qu'il était interne.À votre connaissance, est-ce que ce coup a été préparé plusieurs semaines à l'avance et que personne n'a parlé jusqu'au jour fixé ?Non. C'est pour cela que je conteste la version d'un coup d'État par l'ensemble des forces armées gabonaises, parce qu'il aurait été impossible de tenir un tel secret. Je pense que quelques personnes y ont pensé, et la brouille entre Noureddine et Oligui a été l'élément déclencheur. C'est ce que je pense.La brouille du 29 au soir, quelques heures avant le putsch ?C'est cela, je pense qu'il n'y a pas eu une longue préparation en amont puisqu'on a vu comment tout ça a tâtonné par la suite. Ça veut dire que, pour moi, c'est un coup d'État d'opportunité, opportuniste, pour quelqu'un qui a voulu être calife à la place du calife.Quels sont les tâtonnements dont vous parlez ?Déjà, il avait annoncé qu'il allait restaurer les institutions. Cela fait maintenant douze mois. On n'a aucune perspective de restauration d'institutions. Nous n'avons aucun calendrier de sortie de la transition, ni un calendrier de retour à l'ordre constitutionnel. Ça montre bien que tout ça n'était pas planifié.Un an après, Alain-Claude Billie-by Nzé, est-ce que ce coup d'État vous apparaît comme un vrai changement de pouvoir ou comme une simple purge à l'intérieur du clan ?Je pense déjà qu'aujourd'hui ce qui se fait, c'est une confiscation du pouvoir. Hier, il y avait la « Young team », aujourd'hui c'est le CTRI « Le Comité pour la transition et la restauration des institutions » qui a remplacé la « Young team ». Ce n'est pas un changement de fond, il s'agit d'un changement de personnes. Le général Oligui a dit qu'il ne fallait plus de nominations copains-coquins, aujourd'hui, il pratique les nominations copains-coquins, il a ajouté les consanguins. Et donc, de mon point de vue, ce n'est pas un changement, c'est un remplacement. Et dans sa bouche, il ne parle jamais de rupture et de réorientation. Et donc, il a pris le pouvoir pour perpétuer le système sans le changer.Ce que vous appelez la « Young Team », ce sont les jeunes qui entouraient Nouredinne Bongo, du temps où son père était au pouvoir. Serez-vous candidat à la présidentielle de l'année prochaine ?C'est une question que je n'exclus pas, mais c'est une question qui se posera lorsqu'on aura vu la nouvelle configuration de la Constitution et des différentes lois électorales, puisque c'est une Constitution qu'ils disent tirée des conclusions du Dialogue national, lequel Dialogue national exclut pas mal de personnalités du jeu démocratique gabonais.À lire aussiUn an de transition au Gabon: une économie en quête de confiance et de croissance