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À cinq mois du scrutin, l'opposition réclame toujours un dialogue politique. Plusieurs poids lourds sont, pour l'instant, inéligibles. La liste électorale suscite la controverse tout comme la composition de la Commission électorale indépendante. Que vous inspire le climat pré-électoral ? Les représentants du RHDP, PCDI-RDA et PPA-CI vous répondent. Émission enregistrée à Abidjan.Invités : Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la jeunesse, porte-parole adjoint du gouvernement, porte-parole adjoint du RHDP Soumaïla Bredoumy, député, porte-parole du PDCI-RDA Fabrice Lago, secrétaire national technique en charge du marketing politique du PPA-CI
À cinq mois du scrutin, l'opposition réclame toujours un dialogue politique. Plusieurs poids lourds sont, pour l'instant, inéligibles. La liste électorale suscite la controverse tout comme la composition de la Commission électorale indépendante. Que vous inspire le climat pré-électoral ? Les représentants du RHDP, PCDI-RDA et PPA-CI vous répondent. Émission enregistrée à Abidjan.Invités : Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la jeunesse, porte-parole adjoint du gouvernement, porte-parole adjoint du RHDP Soumaïla Bredoumy, député, porte-parole du PDCI-RDA Fabrice Lago, secrétaire national technique en charge du marketing politique du PPA-CI
En Côte d'Ivoire, Tidjane Thiam ne renonce pas. Deux semaines après sa radiation des listes électorales par un tribunal d'Abidjan, le président du PDCI, le principal parti de l'opposition ivoirienne, continue de croire en ses chances de pouvoir être candidat à la présidentielle d'octobre prochain. Mais quelle est sa stratégie ? Et que fera-t-il si ça ne marche pas ? Acceptera-t-il que le PDCI présente un autre candidat ? Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. En ligne de Côte d'Ivoire, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Alors, la justice ivoirienne se fonde sur le code de nationalité qui indique qu'on perd sa nationalité ivoirienne quand on acquiert une autre nationalité. Mais Tidjane Thiam réplique que cet article du code n'a jamais été appliqué et qu'à ce compte-là, la plupart des joueurs de l'équipe de football de Côte d'Ivoire ne pourraient pas jouer pour les Eléphants…Ousmane Zina : Bon, le fait qu'un texte existe, ou alors qu'une loi existe, ou une disposition existe et qu'elle n'ait jamais été appliquée, elle se trouve alors, cette disposition, dans une forme de silence. Est-ce que le silence de la disposition fait disparaître la disposition en soi ? Ça reste un débat juridique assez ouvert. La décision de justice, elle est là et on est obligé de l'observer en tant que tel.Depuis quelques jours, le PDCI parvient à mobiliser de plus en plus de partisans. Ils étaient plusieurs milliers samedi 3 mai dans les rues d'Abidjan. Une vingtaine de partis d'opposition appellent à un rassemblement le 31 mai. Est-ce que l'exclusion électorale de Tidjane Thiam ne va pas électriser le débat politique ?Oui, on n'est pas à la première expérience d'un jeu politique assez électrique en Côte d'Ivoire. Et je pense que la mobilisation qui est en train de se faire progressivement par le PDCI… Le PDCI est effectivement dans une disposition de combat, de combat politique. Maintenant, la question est de savoir quelle tournure pourrait prendre ce genre de tension. Et je pense que la Côte d'Ivoire n'a pas intérêt à basculer dans aucune forme de violence. L'appel à la violence ne serait pas le bienvenu dans ce contexte déjà fragile et ce contexte régional encore plus fragile.Autre stratégie de Tidjane Thiam, qui est en Europe depuis quelques semaines : pousser la communauté internationale, notamment la Cédéao et les pays européens, à prendre position en sa faveur. Qu'en pensez-vous ?Oui, je pense que c'est une stratégie diplomatique. Vous savez, on l'a vu dans le contexte ivoirien. Comment les accords politiques, les arrangements politiques, forgés à partir de relations avec la diplomatie africaine et la diplomatie internationale, ont pu changer de trajectoire… Et donc cela fait partie de la démarche d'un homme politique, qui a des ambitions présidentielles, de jouer sur ses réseaux, à la fois internes et internationaux, et d'espérer que la diplomatie, par ses actions, puisse faire bouger les lignes. Et l'idée ici, en passant par cette voie de la diplomatie africaine et internationale, l'idée, c'est de finalement trouver peut-être une solution politique à cette situation, à cette crise.« Le candidat du PDCI, en octobre prochain, ce sera moi ou personne », dit Tidjane Thiam. Comment analysez-vous cette stratégie ?Je pense que c'est dans la continuité de la démarche de Tidjane Thiam, qui est arrivé et qui a pris la tête du PDCI. Depuis qu'il a été désigné candidat du PDCI, il est dans cette démarche effectivement de conquête du pouvoir et donc je pense qu'il est dans cette démarche-là d'aller au bout. Et si éventuellement sa candidature n'est pas acceptée, la solution du seul plan qui existe va sûrement déboucher sur un boycott. Je pense que c'est cette impression que ça laisse présager.Si Tidjane Thiam ne peut pas y aller, si Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro ne peuvent pas y aller non plus, est-ce que la présidentielle dans six mois ne va pas perdre l'essentiel de sa légitimité ?On peut se poser effectivement cette question de la légitimité par rapport au poids des acteurs. Effectivement, la présence de ce type d'acteurs, notamment Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, donnerait en fait de la tonicité à cette élection présidentielle. Mais aller jusqu'à dire que leur absence délégitimerait cette présidentielle, je pense que le jeu démocratique compose avec ceux qui sont présents et ceux qui peuvent participer sur le plan juridique effectivement à des élections présidentielles.Du côté du parti au pouvoir RHDP, le président Alassane Ouattara ne dit toujours pas s'il va briguer ou non un quatrième mandat. Qu'est-ce qu'il va faire à votre avis ?(Rires) Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que le président Ouattara va faire. Ce que je sais, c'est que, en fin juin, il y aura un congrès et donc il garde le suspense. Il est, dans cette approche de l'horloge, la maîtrise du temps. Et puis l'effet surprise, on ne sait jamais. Est-ce qu'il y a un dauphin ? Pour l'heure, on ne peut pas penser à un dauphin qui émerge très clairement. On l'aurait su depuis plusieurs mois en arrière. On peut penser à quelques acteurs clés, des cadres qui ont des légitimités électorales par leur parcours. On peut imaginer effectivement ce scénario, mais désigner un dauphin à l'heure actuelle, je ne suis pas très sûr. Dans le contexte actuel, on ne voit pas poindre à l'horizon un acteur qui émerge.
Ce ne sont pas huit soldats, comme annoncé initialement, mais 54 qui ont été tués jeudi dernier lors de la double attaque terroriste survenue au Point triple et à Koudou dans le nord du Bénin.« 54 soldats béninois qui ont fait le sacrifice suprême », soupire le site d'information béninois Banouto dans ce « département de l'Alibori, une zone de savane et de forêts située à la convergence des frontières du Bénin avec le Burkina Faso et le Niger ».C'est « le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji » qui a annoncé ce bilan hier, pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. Le porte-parole qui a souligné « le manque de coopération des pays voisins, notamment dans le cadre d'une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le Nord-Bénin fait face depuis plusieurs années, rappelle le journal, à une série d'attaques venues du Burkina Faso et du Niger, territoires où sévissent des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique ou à al-Qaïda. Pour contenir cette menace, le gouvernement béninois avait lancé dès janvier 2022 l'opération Mirador, mobilisant près de 3000 soldats. Un recrutement de 5000 militaires supplémentaires avait suivi afin de renforcer la sécurité dans les zones exposées. Déjà, début janvier, rappelle encore La Nouvelle Tribune, 28 soldats béninois avaient été tués au niveau du Triple point, dans une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, coalition liée à al-Qaïda ».Plus de coopération avec les pays de l'AES !« À en croire le porte-parole du gouvernement béninois, souligne Ledjely en Guinée, les attaques terroristes de la semaine dernière, sont donc la conséquence de la défaillance dont se rendraient coupables les voisins que sont le Burkina Faso et le Niger. Une mise en cause que les autorités de ces pays pourraient ne pas apprécier, pointe le site guinéen. D'autant qu'avec le Bénin, les relations ne sont pas les meilleures depuis un certain temps. Il n'empêche qu'il est de notoriété publique que le Burkina Faso et le Niger sont plutôt à la peine dans leur lutte contre le péril sécuritaire. Et pour le bien de tous, affirme encore Ledjely, il faudra qu'au-delà des querelles et des divergences, les parties trouvent le moyen de travailler ensemble (…). Dans l'absolu, personne ne demande que les pays de l'AES reviennent dans l'espace Cédéao. Mais si les contacts sont totalement rompus et que des espaces d'échanges et de collaboration ne sont pas instaurés, les criminels et autres bandits qui écument la région ne pourront qu'en profiter ».Crispation en Côte d'Ivoire…À la Une également, la tension politique qui s'accroit en Côte d'Ivoire…« Hier, relève le site Presse Côte d'Ivoire, « les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des peuples africains (PPA-CI) ont quitté l'hémicycle avant l'ouverture des travaux de la session plénière. Ce boycott marque leur ferme opposition à l'exclusion de leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la liste électorale en vue de la prochaine présidentielle. (…) Les députés des deux principales formations d'opposition ont voulu envoyer un message fort aux autorités électorales et judiciaires. Leur boycott vise à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manœuvre destinée à écarter deux figures majeures de la scène politique ivoirienne ».Commentaire du site Afrik.com : pour ce qui concerne l'exclusion de Tidjane Thiam pour cause de nationalité douteuse, « le parallèle avec 2010 est troublant. À l'époque, rappelle le site, le camp de Gbagbo avait usé de tous les leviers pour remettre en question la légitimité de Ouattara, accusé de ne pas être pleinement Ivoirien, en s'appuyant sur une interprétation douteuse du concept de nationalité. Aujourd'hui, relève Afrik.com, c'est ce même Ouattara, par le biais d'un appareil judiciaire qui lui est acquis, qui reproduit une mécanique semblable pour écarter un rival redoutable. Ironie de l'histoire ou stratégie cynique ? À chacun d'en juger ».En tout cas, conséquence de ces évictions, conclut Jeune Afrique, « pour le parti au pouvoir, le RHDP, qui devait tenir son congrès le 18 mai avant de le reporter au mois de juin, la voie semble désormais largement dégagée pour un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, qui n'a toujours pas fait part de ses intentions. Si le scénario reste celui-ci, le RHDP avancera en roue libre. La vraie bataille se jouera peut-être en 2030 ».
Ce ne sont pas huit soldats, comme annoncé initialement, mais 54 qui ont été tués jeudi dernier lors de la double attaque terroriste survenue au Point triple et à Koudou dans le nord du Bénin.« 54 soldats béninois qui ont fait le sacrifice suprême », soupire le site d'information béninois Banouto dans ce « département de l'Alibori, une zone de savane et de forêts située à la convergence des frontières du Bénin avec le Burkina Faso et le Niger ».C'est « le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji » qui a annoncé ce bilan hier, pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. Le porte-parole qui a souligné « le manque de coopération des pays voisins, notamment dans le cadre d'une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le Nord-Bénin fait face depuis plusieurs années, rappelle le journal, à une série d'attaques venues du Burkina Faso et du Niger, territoires où sévissent des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique ou à al-Qaïda. Pour contenir cette menace, le gouvernement béninois avait lancé dès janvier 2022 l'opération Mirador, mobilisant près de 3000 soldats. Un recrutement de 5000 militaires supplémentaires avait suivi afin de renforcer la sécurité dans les zones exposées. Déjà, début janvier, rappelle encore La Nouvelle Tribune, 28 soldats béninois avaient été tués au niveau du Triple point, dans une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, coalition liée à al-Qaïda ».Plus de coopération avec les pays de l'AES !« À en croire le porte-parole du gouvernement béninois, souligne Ledjely en Guinée, les attaques terroristes de la semaine dernière, sont donc la conséquence de la défaillance dont se rendraient coupables les voisins que sont le Burkina Faso et le Niger. Une mise en cause que les autorités de ces pays pourraient ne pas apprécier, pointe le site guinéen. D'autant qu'avec le Bénin, les relations ne sont pas les meilleures depuis un certain temps. Il n'empêche qu'il est de notoriété publique que le Burkina Faso et le Niger sont plutôt à la peine dans leur lutte contre le péril sécuritaire. Et pour le bien de tous, affirme encore Ledjely, il faudra qu'au-delà des querelles et des divergences, les parties trouvent le moyen de travailler ensemble (…). Dans l'absolu, personne ne demande que les pays de l'AES reviennent dans l'espace Cédéao. Mais si les contacts sont totalement rompus et que des espaces d'échanges et de collaboration ne sont pas instaurés, les criminels et autres bandits qui écument la région ne pourront qu'en profiter ».Crispation en Côte d'Ivoire…À la Une également, la tension politique qui s'accroit en Côte d'Ivoire…« Hier, relève le site Presse Côte d'Ivoire, « les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des peuples africains (PPA-CI) ont quitté l'hémicycle avant l'ouverture des travaux de la session plénière. Ce boycott marque leur ferme opposition à l'exclusion de leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la liste électorale en vue de la prochaine présidentielle. (…) Les députés des deux principales formations d'opposition ont voulu envoyer un message fort aux autorités électorales et judiciaires. Leur boycott vise à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manœuvre destinée à écarter deux figures majeures de la scène politique ivoirienne ».Commentaire du site Afrik.com : pour ce qui concerne l'exclusion de Tidjane Thiam pour cause de nationalité douteuse, « le parallèle avec 2010 est troublant. À l'époque, rappelle le site, le camp de Gbagbo avait usé de tous les leviers pour remettre en question la légitimité de Ouattara, accusé de ne pas être pleinement Ivoirien, en s'appuyant sur une interprétation douteuse du concept de nationalité. Aujourd'hui, relève Afrik.com, c'est ce même Ouattara, par le biais d'un appareil judiciaire qui lui est acquis, qui reproduit une mécanique semblable pour écarter un rival redoutable. Ironie de l'histoire ou stratégie cynique ? À chacun d'en juger ».En tout cas, conséquence de ces évictions, conclut Jeune Afrique, « pour le parti au pouvoir, le RHDP, qui devait tenir son congrès le 18 mai avant de le reporter au mois de juin, la voie semble désormais largement dégagée pour un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, qui n'a toujours pas fait part de ses intentions. Si le scénario reste celui-ci, le RHDP avancera en roue libre. La vraie bataille se jouera peut-être en 2030 ».
Début février 2025, Célestin Doh Serey, ministre délégué auprès du ministre des transports et membre du RHDP, au pouvoir, a remis en cause la nationalité ivoirienne de Tidjane Thiam. Ces propos ont ressuscité le vieux débat sur l'ivoirité à l'origine des crises politico-militaires en Côte d'Ivoire. Eric Topona et ses invités en débattent sous l'Arbre à palabres.
Ira ? Ira pas ? En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara entretient le suspense sur sa candidature ou non à un quatrième mandat à l'élection du 25 octobre prochain. « À la date d'aujourd'hui, je n'ai pas encore pris de décision », a-t-il déclaré jeudi dernier à l'occasion de ses vœux au corps diplomatique. Mais qu'attend-il avant de se décider ? Est-il attentif, par exemple, à ce que va faire l'un de ses principaux adversaires, Tidjane Thiam, qui brigue l'investiture du PDCI ? Arsène Brice Bado enseigne au Cerap, qui est l'université jésuite d'Abidjan. Il livre son analyse au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : « Je suis en pleine santé et désireux de continuer de servir mon pays, mais je n'ai pas encore pris de décision par rapport à la présidentielle de cette année », a dit Alassane Ouattara jeudi dernier. A votre avis, est-ce qu'il va y aller ou pas ? Arsène Brice Bado : D'abord, c'était, disons, une affirmation étonnante parce qu'on s'attendait à autre chose. Là, il jette vraiment l'incertitude sur sa candidature et une incertitude qui semble davantage confirmer le désir d'un quatrième mandat. C'est ce que ça laisse entendre, finalement.Alors beaucoup disent en effet qu'il sera candidat parce qu'il n'y a aucune autre personnalité du parti au pouvoir RHDP qui se dégage pour l'instant. Mais lui-même affirme qu'il y a tout de même une demi-douzaine de candidats virtuels dans son propre camp…Oui, mais on ne voit personne émerger et il faut vraiment du temps pour avoir un candidat qui ferait le consensus. Et je pense que c'est ce qu'il manque. Et finalement, c'est ce qui va le pousser à pouvoir se présenter comme candidat. Parce que la demi-douzaine de candidats, même si on n'a pas les noms, ils ne semblent pas faire l'unanimité. En tout cas, on ne les voit pas.Alors on parle quand même du vice-président Tiémoko Meyliet Koné qui a été gouverneur de la BCEAO ?Oui, c'est vrai, il a un très bon CV, mais pourra-t-il faire l'unanimité du parti ? Apparemment ce n'est pas ce que l'on entend, ce n'est pas ce que l'on voit.On parle du Premier ministre Robert Beugré Mambé ou du président de l'Assemblée nationale Adama Bictogo ?Oui, c'est vrai que ce sont des personnalités possibles. Ils ont des carrures présidentielles. Mais encore une fois, est-ce que ces candidatures pourront avoir l'assentiment de l'ensemble du parti ? Est-ce que le RHDP pourrait s'unifier autour d'un seul candidat par rapport aux différentes rivalités que l'on perçoit par-ci par-là ? Même si ce sont des rivalités encore en sourdine.Et le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, petit frère d'Alassane Ouattara ? Oui, c'est aussi un nom qui est souvent évoqué. Mais là encore, est-ce qu'il pourrait faire l'unanimité du parti ? C'est ça le problème. Et donc je pense que tous ces candidats, il aurait fallu qu'on les mette en piste très tôt pour leur permettre, effectivement, de pouvoir rassembler et même de pouvoir aboutir à des compromis avec les autres prétendants et de bâtir une unité qui allait permettre au RHDP d'aller aux élections de façon confiante, sans le président Alassane Ouattara.Le retour à Abidjan de l'ancien Premier ministre Patrick Achi comme ministre et conseiller spécial après quelque temps au FMI à Washington, est-ce que ce n'est pas le signe que ça pourrait être lui ? Mais voilà, il y en a qui pensent qu'il serait un très bon candidat, d'autant plus qu'il est du sud. Mais en même temps, on n'est pas très sûr que les élites du nord pourraient accepter une telle candidature.Alors pour vous, le fait qu'il y ait dans l'opposition un poids lourd en la personne de l'ancien ministre Tidjane Thiam qui sera le candidat probable du PDCI, est-ce que c'est une donnée qui va pousser Alassane Ouattara à être candidat ou au contraire à passer la main ? Il y a deux scénarios possibles. Je pense que la candidature forte de Tidjane Thiam peut avoir deux résultats contraires. Cela peut pousser peut-être Ouattara à lâcher prise parce que Tidjane Thiam a pratiquement le même cursus que le président Ouattara. Il a les mêmes connexions à l'international. C'est un technocrate. On a l'impression que c'est celui qui peut poursuivre l'œuvre du président Ouattara. D'un autre côté, ça signifie que le pouvoir va échapper au RHDP. Or, l'histoire récente entre le RHDP et le PDCI est une histoire mouvementée. Il y a pas mal de rancœurs de part et d'autre. Et que le pouvoir puisse passer à Thiam, je ne suis pas sûr que les élites du RHDP seront prêtes à ce changement.Voulez-vous dire qu'Alassane Ouattara attend de voir quelle tournure va prendre la convention du PDCI qui va investir Tidjane Thiam avant de prendre sa décision lui-même ? Je pense que c'est un élément important si jamais il veut se présenter et ne pas attendre. Mais à mon sens, c'est un élément important. Le candidat que va choisir le PDCI, cela va influencer, cela aura certainement des conséquences sur la candidature présidentielle du RHDP.Et si Tidjane Thiam est investi avec beaucoup de voix, avec beaucoup d'enthousiasme au sein du PDCI, du coup, là, vous pensez qu'Alassane Ouattara ira au combat. C'est ça ? Oui, pour conserver le pouvoir au RHDP. Il y a vraiment des rancunes tenaces entre les deux partis. Mais le président Ouattara est suffisamment fort. Je crois qu'il a les cartes entre les mains. Il peut imposer le rythme dans son parti.
Alors que l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire doit se tenir en octobre prochain, l'un des principaux partis politique pouvant faire obstacle au RHDP d'Alassane Ouattara n'a pas encore désigné son candidat. Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire Rassemblement démocratique africain (Pdci-Rda) donne lieu en ce moment à une série de passe d'armes entre son président Tidjane Thiam et le député et ex-ministre Jean-Louis Billon qui a déclaré sa candidature à la présidentielle. Via les réseaux sociaux ou des interviews télévisés, chacun estime que l'autre n'est pas le bon choix pour représenter le parti fondé par Félix Houphouët Boigny. Tidjane Thiam tient ce samedi 21 décembre à Aboisso un meeting pour célébrer l'anniversaire de son accession à la présidence du PDCI. Jean-Louis Billon est notre invité, ce matin, sur RFI. À lire aussiPrésidentielle en Côte d'Ivoire: le patron du PDCI répond aux critiques d'un rival déclaré dans son partiÀ lire aussiCôte d'Ivoire: Alassane Ouattara encourage son parti, le RHDP, à aller sur le terrain en vue de la présidentielle
En Côte d'Ivoire, nous ne sommes plus qu'à onze mois de la présidentielle, et Pascal Affi N'Guessan vient d'être désigné par le Front populaire ivoirien (le FPI), comme son candidat à ce scrutin. L'ancien Premier ministre ira-t-il seul à la bataille ? Non, déclare-t-il ce matin sur RFI. Pascal Affi N'Guessan est en train de se réconcilier avec l'ancien président Laurent Gbagbo. Il nous révèle qu'une rencontre entre les deux leaders historiques de la gauche ivoirienne est même envisagée. De passage à Paris, le président du FPI répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous êtes candidat à la présidentielle de l'an prochain pour le FPI. Mais en 2020, vous avez appelé à un boycott actif parce que le président Ouattara se présentait pour un troisième mandat. Si l'an prochain, il se présente pour un quatrième mandat, qu'est-ce que vous ferez ?Pascal Affi N'Guessan : Mais nous avons déjà appelé à ce qu'il renonce à ce quatrième mandat. Parce que déjà, le troisième mandat, vous le savez bien, a été assez chaotique. Et depuis, la situation s'est dégradée aussi bien au niveau intérieur qu'au niveau international. Ce serait un grand risque pour le pays que Monsieur Ouattara soit encore candidat en 2025.Et pourtant, il y a un taux de croissance annuel supérieur à 7 %, non ?Oui, c'est vrai. Mais vous savez, le taux de croissance n'a rien à voir avec la réalité. Sur le plan social, c'est la catastrophe. L'espérance de vie a reculé sous Monsieur Ouattara de 58 à 57 ans. L'indice de développement humain s'est dégradé. Il y a beaucoup de pauvreté. Sur le plan politique, la réconciliation nationale est un échec. Sur le plan de la gouvernance, il y a beaucoup de malversations, beaucoup d'enrichissement illicite, de corruption. Et donc il y a une forte attente de la part des Ivoiriens au changement.Le RHDP au pouvoir appelle Alassane Ouattara à se présenter l'an prochain. A votre avis, il va y aller ou pas ? Je ne crois pas. Je ne pense pas. Parce que Monsieur Ouattara est bien conscient du risque que cela représente pour lui-même et pour le pays s'il était candidat.Et à votre avis, qui sera le dauphin d'Alassane Ouattara pour le RHDP ?C'est une question interne.Vous avez une petite idée ? Oui, j'ai une petite idée, mais je la garde pour moi.On parle du vice-président Tiémoko Meyliet Koné…Évidemment. Quand on a été vice-président, on aspire légitimement à être président. Donc ce ne serait pas une surprise si c'était lui qui était choisi comme le candidat du RHDP.Et quelle est votre stratégie en vue de la présidentielle d'octobre prochain ? C'est d'y aller seul ou de faire alliance avec d'autres ?Vous savez, en Côte d'Ivoire, aucun parti à l'heure actuelle, qu'il soit au pouvoir ou pas, ne peut gagner seul. Nous avons des appels du pied émanant du PPA-CI du président Laurent Gbagbo et il y a donc des frémissements en faveur de ces retrouvailles. Et je suis persuadé que nous allons nous retrouver pour gagner ensemble l'élection de 2025.Alors, Laurent Gbagbo n'a pas toujours été gentil avec vous. Quand il est parti avec le PPA-CI, il a traité votre parti FPI « d'enveloppe vide »… C'est ça. Mais aujourd'hui, le président Gbagbo se tourne vers cette enveloppe soi-disant « vide », ce qui signifie qu'elle n'est pas aussi vide que ça, parce qu'on ne court pas derrière une enveloppe vide, on ne fait pas appel à une enveloppe vide pour construire un rassemblement. Le président Gbagbo a bien compris que c'est dans ces retrouvailles que nous avons une chance de revenir au pouvoir. Il a lancé un appel depuis Bonoua [le 14 juillet dernier], il a envoyé plusieurs délégations en notre direction et donc je pense que le moment est venu de nous retrouver et nous allons faire en sorte que ces retrouvailles-là conduisent notre famille politique au pouvoir en 2025.Et vous seriez tous deux candidats en octobre, quitte à vous désister pour le mieux placé au deuxième tour ? Comment vous voyez les choses ? Tout cela est à négocier. Juste avant ce déplacement en Europe, nous avons reçu une délégation du PPA-CI et il est question que le président Gbagbo et moi, nous nous retrouvions, parce qu'au-delà de l'accord, il y a une réconciliation à organiser. Nous nous sommes opposés. Pour pouvoir rassurer l'opinion, pour pouvoir crédibiliser une quelconque alliance, il faut d'abord que nous donnions des signaux forts à l'opinion, pour montrer que nous avons tourné la page des dissensions. Et cette nouvelle dynamique doit être matérialisée par une rencontre. Et je pense qu'à l'occasion de cette rencontre, nous allons échanger sur la manière d'aller ensemble à ces élections de 2025.Et si Laurent Gbagbo reste inéligible, que se passera-t-il ? Il appartiendra au président Gbagbo de voir quelle est la posture à adopter. Mais ce qui est important, c'est que nous soyons ensemble pour ces élections, soit avec le candidat du FPI soutenu par le PPA-CI. Évidemment, étant donné qu'il y a un ticket, ce sont des choses qui se négocient, pour mobiliser l'électorat de gauche afin qu'ensemble nous puissions gagner.Est-ce que l'ancien ministre de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, ne convoite pas lui aussi l'électorat de Laurent Gbagbo ? Et est-ce qu'il ne risque pas d'être pour vous un rival politique ? Il est plus jeune, il a le temps pour lui et je pense que, à l'heure actuelle, il s'agit pour la Côte d'Ivoire de savoir choisir un président qui soit en quelque sorte une passerelle entre l'ancienne génération [incarnée par] le président Gbagbo, le Président Alassane Ouattara et cette nouvelle génération dont vous parlez. Et je pense que, logiquement, je devrais être le candidat de la transition, le candidat de la passerelle, pour permettre à cette nouvelle génération de se renforcer, et demain, d'assurer la relève.
En Côte d'Ivoire, le pouvoir ne semble pas vouloir donner suite à la demande de l'opposition d'ouvrir un dialogue inclusif sur ce qu'elle appelle les « défaillances » du système électoral. Par ailleurs, le pouvoir laisse aux députés d'opposition la responsabilité de déposer ou non une proposition de loi en faveur de l'amnistie des opposants qui, à l'heure actuelle, ne peuvent pas être candidats à la présidentielle d'octobre 2025. Amadou Coulibaly est ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ivoirien. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Et tout d'abord, il s'exprime sur la deuxième édition du SICA, le Salon international du contenu audiovisuel, qui s'ouvre demain, mardi 5 novembre, à Abidjan. RFI : En Afrique, l'industrie audiovisuelle est dominée par deux pays anglophones : le Nigeria et l'Afrique du Sud. Quelle est votre ambition ? Amadou Coulibaly : Notre ambition est de positionner la Côte d'Ivoire, pays francophone, justement, dans cette industrie audiovisuelle et cinématographique. Nous pensons que nous en avons les moyens. Nous avons les infrastructures qu'il faut, nous avons les hommes qu'il faut, nous avons le matériel qu'il faut. Il est important, donc, que la Côte d'Ivoire qui, pendant longtemps, a été la plaque tournante de la musique au niveau du continent, puisse occuper également cette place au niveau du cinéma et de l'audiovisuel. Telle est notre ambition donc.Alors concrètement, le SICA, le salon qui s'ouvre mardi 5 novembre va réunir quelque 250 professionnels.Oui.Donnez-nous un peu leur profil ? Qu'est-ce que vous attendez d'eux ? Ce salon va réunir aussi bien des producteurs, des réalisateurs que des acteurs et des acheteurs. Nous voulons constituer un marché qui va permettre justement de pouvoir échanger des marchandises entre réalisateurs, producteurs et différents acheteurs. Nous avons pratiquement une trentaine de chaînes de télé qui seront présentes, aussi bien des chaînes africaines que des chaînes européennes ou américaines, comme Natyf TV du Canada et TV5 Monde, Canal+. On aura aussi des speakers. Nous aurons Alex Berger, producteur de la série à succès Le bureau des légendes. Nous aurons aussi un producteur turc qui vient, Isef, qui va nous partager son expérience. Donc, c'est quasiment le monde qui se retrouve. Nous avons plus d'une vingtaine de nationalités qui seront présentes donc en Côte d'Ivoire à l'occasion de ce SICA. Au Nigeria, le succès de Nollywood, c'est-à-dire du cinéma local, doit beaucoup aux aides de l'État. Par exemple, en 2010, le président Goodluck Jonathan a lancé un fonds d'intervention de quelque 200 millions de dollars avec l'aide de deux banques nigérianes. Qu'est-ce que peut faire l'État ivoirien pour ses producteurs, pour ses réalisateurs ? L'État a déjà pris des initiatives, il s'agit maintenant d'augmenter ces initiatives de l'État. Au niveau du cinéma par exemple, il y a le Fonsic, qui est le Fonds de soutien à l'industrie cinématographique. Au niveau de l'audiovisuel, il y a les compétences de l'ASDM, qui est l'Agence de soutien au développement des médias, qui a été élargie pour prendre en compte la production audiovisuelle. Justement, l'ambition du SICA, c'est de faire participer le privé. Vous faites bien de souligner qu'au Nigeria, c'est avec l'aide de deux banques privées que l'État a pu décupler son soutien à l'industrie cinématographique. Donc, nous voulons faire connaître cet écosystème au secteur privé, notamment aux banques, assurances et autres sociétés privées, afin qu'elles viennent soutenir l'État dans cette initiative. D'ailleurs, nous aurons deux panels sur les financements : un panel avec les financements publics et des acteurs publics comme le Fonsic, l'ASDM et la BNI, qui est une banque publique, et un autre panel exclusivement réservé aux banques privées, panel qui sera animé par un avocat d'affaires. Selon un récent rapport de l'Unesco, le secteur de l'audiovisuel et du cinéma représente déjà en Afrique quelque 5 millions d'emplois. Quelle est votre ambition ? Il faut que la Côte d'Ivoire puisse faire du cinéma un secteur qui soit véritablement pourvoyeur d'emplois et créateur de richesse. Les quelques indications que nous avons au niveau du pays indiquent que ce secteur contribue à environ 3% au PIB. Nous avons l'ambition de faire augmenter cette contribution au PIB. Et au moment où le chef de l'État a décrété donc une année de la jeunesse, nous pensons que le cinéma peut également apporter sa contribution en termes de création d'emplois pour les jeunes. Donc le cinéma et l'audiovisuel ont leur place et nous ambitionnons donc de l'occuper pleinement. Mais ne faut-il pas pour cela qu'il y ait des narratifs africains qui intéressant les producteurs internationaux ? Vous êtes là en plein cœur d'une des raisons pour lesquelles nous organisons ce SICA. Oui, l'Afrique a un narratif à proposer au monde et les échanges que vont faciliter le SICA vont permettre à l'Afrique de proposer ce narratif. Mais nous restons ouverts. C'est pourquoi nous parlons d'échange. En termes d'échange, nous avons par exemple une coproduction africaine et européenne qui est aujourd'hui sur une plateforme. Et je veux parler de Bienvenue au Gondwana, tourné en Côte d'Ivoire et en France avec des acteurs français, des acteurs ivoiriens et des producteurs français, je parle des frères Altmayer. Donc, vous voyez, il y a une collaboration qui est possible et le SICA veut être la plateforme qui ouvre cette collaboration, qui tient compte du narratif africain. Amadou Coulibaly, vous voulez aussi que la Côte d'Ivoire devienne un lieu de tournage incontournable. Mais vous savez bien que, quand un producteur cherche un pays pour tourner, la première question qu'il se pose, c'est combien ça coûte ? Alors s'il vient chez vous, est-ce qu'il va devoir payer des droits de douane et des taxes ?Déjà, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avec la politique mise en place par le président de la République, l'investissement en Côte d'Ivoire est très incitatif. Il y a des dispositions qui ont été prises pour rendre attractif le pays. Mais je suis d'accord avec vous que le secteur de l'audiovisuel reste un secteur particulier et nous sommes en train de travailler de façon à mettre en place un dispositif qui soit adapté à ce secteur-là, de sorte à pouvoir exonérer tous ceux qui sont intéressés à venir tourner en Côte d'Ivoire. Donc, exonérés de certains frais. Nous y travaillons et très bientôt, nous ferons une proposition au gouvernement pour que notre pays soit encore plus attractif du point de vue du cinéma et de l'audiovisuel.Tout à fait autre chose, monsieur le ministre. Le 21 septembre, 15 partis politiques de l'opposition, dont le PDCI de Tidjane Thiam, ont écrit au gouvernement pour lui demander d'ouvrir un dialogue inclusif afin de « corriger les défaillances du système électoral ». Qu'est-ce que vous répondez ? Je voudrais rappeler que nous avons eu une dernière phase du dialogue politique qui a été ouvert de décembre 2021 à mars 2022. Au cours de cette phase, l'un des premiers points qui a rencontré l'adhésion de toutes les parties, ça a été de dire que, aujourd'hui dans notre pays, les institutions sont toutes installées et fonctionnent normalement. Il a été convenu que toutes les questions relevant du fonctionnement de certaines institutions leur soient adressées. Nous sommes aujourd'hui un État véritablement démocratique, nous sommes un État de droit. Je peux comprendre que, à une certaine époque, on s'en référait au tout-puissant président de la République, mais aujourd'hui les institutions fonctionnent. Donc, moi, j'inviterai l'opposition, pour certaines de leurs préoccupations, à s'adresser aux institutions qui en ont la charge, et, relativement à cette question, je pense que l'opposition peut s'adresser à la Commission électorale indépendante. L'opposition affirme que dans sa composition, la CEI, la Commission électorale indépendante, n'est ni équilibrée ni impartiale. Est-ce que vous seriez prêt à envisager une réforme de cette CEI ? Je rappelle, en citant ce dernier dialogue politique, que c'est à l'issue de celui-ci que le PPA-CI [de Laurent Gbagbo] a intégré la Commission électorale indépendante. C'est donc dire que tout peut se régler au niveau de la Commission électorale indépendante. Mais je pense qu'il n'est pas juste de prétendre que cette Commission n'est pas équilibrée. Au contraire, l'opposition y est majoritaire, puisqu'ils ont cinq représentants et la société civile en a six, dont deux du barreau et un de la magistrature. Évidemment, elle a beau jeu de dire que le représentant du chef de l'État ou du ministère de l'Intérieur sont proches du pouvoir, mais je rappelle que, lorsque Laurent Gbagbo était au pouvoir, il avait un représentant aussi bien de la présidence et un représentant du ministère de l'Intérieur. Ce sont des dispositions qui existaient bien avant que le RHDP n'arrive au pouvoir. Vendredi dernier, sur RFI et France 24, vous avez pu entendre l'opposant Charles Blé Goudé qui lançait un appel au président Ouattara pour qu'il fasse passer une loi sur l'amnistie afin que lui-même puisse être candidat l'an prochain. Pensez-vous que cela est envisageable ? Une fois de plus, je le répète, nous sommes un État de droit où toutes les institutions sont installées ou fonctionnent. Je suis toujours surpris qu'aujourd'hui, on veuille toujours en revenir au chef de l'État, alors qu'il y a des institutions qui fonctionnent. L'Assemblée nationale est le lieu où on peut faire également des propositions de loi. Il me semble que l'opposition est très bien représentée à l'Assemblée nationale. Elle pourra bien sûr introduire une proposition de loi à ce niveau, parce que les lois que le chef de l'État peut prendre sont encadrées aujourd'hui. Et est-ce que le RHDP au pouvoir serait prêt à voter une telle proposition de loi ? Mais il faut que déjà elle arrive sur la table de l'Assemblée. Et après ? Et après, le jeu démocratique va s'imposer et puis il appartiendra aux députés, qui sont les députés de la nation, une fois qu'ils ont voté, de juger de l'opportunité d'adopter cette loi ou pas.
En Côte d'Ivoire, le FPI a rompu son partenariat avec le RHDP, le parti au pouvoir. La formation de Pascal Affi N'Guessan invoque l'absence « d'actions conjointes en faveur de la réconciliation nationale ». Êtes-vous surpris par cette rupture ? À un an de l'élection présidentielle, quelles peuvent être les conséquences politiques ? Nous lançons le débat.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le corridor de Philadelphie, une importante saisie de cocaïne en Guinée-Bissau et une intervention onusienne au Soudan rejetée par les autorités. Côte d'Ivoire : le FPI rompt son alliance avec le RHDPLe Front populaire ivoirien (FPI) a annoncé rompre son partenariat avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. Ce divorce affaiblit-il le RHDP en vue de la présidentielle de l'année prochaine ? Le FPI pourrait-il répondre favorablement à l'appel lancé par Laurent Gbagbo pour une coalition de l'opposition ?Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan.Trêve à Gaza : le corridor de Philadelphie, obstacle majeur aux négociationsCette zone stratégique située entre Gaza et l'Égypte est actuellement contrôlée par l'armée israélienne. Le Hamas exige le retrait de Tsahal ce que refuse catégoriquement le Premier ministre Benyamin Netanyahu. Pourquoi le contrôle de cette bande de terre freine toute avancée vers un accord de cessez-le-feu ? Sous la pression américaine, Israël peut-il finir par abandonner se retirer de ce couloir ?Avec Nicolas Falez, journaliste au service international de RFI.Guinée-Bissau : près de 3 tonnes de cocaïne saisiesC'est la plus importante saisie de l'année de la police bissau-guinéenne : 2,6 tonnes de cocaïne ont été retrouvées dans un avion en provenance du Venezuela. Est-ce le signe que le pays redevient une plaque tournante de la drogue, entre l'Amérique du Sud et l'Europe ?Avec Vincent Foucher, chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), spécialiste de la Guinée-Bissau.Soudan : rejet d'une force d'intervention pour protéger les civilsDans un communiqué, les autorités soudanaises ont refusé la proposition des experts des Nations unies de déployer « sans délai une force impartiale » pour assurer la protection des civils. Comment expliquer cette décision ? Quelle efficacité une force extérieure pourrait-elle avoir sur le terrain ?Avec Jean-Baptiste Gallopin, chercheur principal à la division « Crises, conflits et armes » de Human Rights Watch.
En Côte d'Ivoire, la présidentielle d'octobre 2025 est déjà dans toutes les têtes. La semaine dernière, les déclarations d'Alassane Ouattara et de Tidjane Thiam ont été scrutées à la loupe. Depuis, le rapprochement entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro suscite aussi beaucoup de commentaires. Décryptage avec Ousmane Zina, agrégé de Sciences politiques et maître de conférences à l'université de Bouaké. RFI : Lors de son message à la nation le 6 août, Alassane Ouattara est restée muet sur ses ambitions politiques. À votre avis, est-ce qu'il sera candidat l'année prochaine ? Ousmane Zina : Je ne saurais répondre à cette question. Même si le RHDP, dans différentes déclarations, considère que le président Alassane Ouattara est le candidat naturel. Maintenant, c'est à lui de confirmer cela et je pense qu'il joue la montre, il attend le meilleur moment pour donner sa position claire sur une éventuelle candidature.S'il avait renoncé, est-ce qu'il ne serait pas déjà en train de préparer un dauphin, comme il l'avait fait avec son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly avant la présidentielle de 2020 ? On ne saurait le penser ou le dire, parce qu'avec le président Alassane Ouattara, on est habitués à des surprises, des retournements de dernière minute. Et d'ailleurs, en 2020, c'est seulement au mois de mars 2020 qu'il décide effectivement de proposer Amadou Gon comme le candidat du RHDP, jusqu'à ce qu'il y ait ce revirement autour d'août 2020. Et mars 2020, à l'époque, ce n'était pas trop tôt. Donc, il attend le bon timing, le bon moment pour se prononcer là-dessus et je pense que ça fait partie de son mode opératoire.Il y a deux mois, Alassane Ouattara a été piqué au vif par Tidjane Thiam, qui a accusé le pouvoir ivoirien d'avoir laissé reculer la Côte d'Ivoire de sept places dans l'Indice de développement humain (de l'ONU). « C'est de la mauvaise foi », a répondu le parti au pouvoir RHDP. Est-ce le signe qu'Alassane Ouattara prend très au sérieux le challenge du PDCI et de son nouveau président Tidjane Thiam, pour l'élection de l'année prochaine ? Tidjane Thiam, par son profil de technocrate, de financier, n'est pas à négliger. Il prend les rênes de ce grand parti qu'est le PDCI. Et donc forcément, en tant que challenger, ou futur challenger d'Alassane Ouattara, il est clair que tous les mots – qui sont d'ailleurs rares – de Tidjane Thiam seront fortement scrutés.Du côté de Laurent Gbagbo, le fait marquant, c'est l'appel du 14 juillet. Ce jour-là, l'ancien président a lancé un appel pour l'union de toutes les forces politiques d'opposition contre le régime en place. Et la semaine dernière, le GPS de Guillaume Soro vient de répondre favorablement à cet appel. Est-ce que vous êtes surpris par ce rapprochement entre les deux ennemis irréductibles de la guerre civile de 2010-2011 ?Je ne suis pas surpris, dans la mesure où nous sommes habitués à des alliances. Donc, je pense que Laurent Gbagbo est dans une dynamique de rassemblement face à un RHDP qui est hyper puissant, il faut le dire, et qui, depuis près de dix ans, domine sans concession le jeu politique ivoirien. Et l'opposition, en réalité, est à la traîne. Cet appel s'inscrit dans cette volonté de ratisser large au-delà de son parti, le PPA-CI, qui est lui-même en pleine construction. Que le GPS de Guillaume Soro réponde favorablement, je ne suis pas surpris, parce que les partis politiques en Côte d'Ivoire ont l'habitude d'agir par opportunité politique. Et moi, ça ne me surprend pas.À l'heure qu'il est, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro n'ont pas le droit d'être candidats à la présidentielle de l'an prochain. Et ils ont cette phrase, « comment comprendre qu'Alassane Ouattara, qui a souffert en son temps de l'exclusion, soit celui qui aujourd'hui refuse le droit à deux fils de la Côte d'Ivoire de jouir de leurs droits politiques ? »Vous savez, de cette phrase, on peut comprendre toute la charge émotionnelle, toute la symbolique du propos. Maintenant, la porte qui reste ouverte, en ce qui concerne ces deux cas, c'est la porte politique, c'est la négociation politique, c'est la bonne volonté, le bon vouloir d'Alassane Ouattara qui en décidera. Et le pouvoir juge de l'opportunité d'agir ou de ne pas agir dans certains cas.Laurent Gbagbo et Guillaume Soro prennent donc l'opinion publique à témoin. Si Alassane Ouattara refuse à ses deux adversaires le droit de se présenter, est-ce qu'il ne risque pas qu'on dise qu'il a peur de ses adversaires ? Non, je ne pense pas que cela soit une logique de peur. Le président Alassane Ouattara, lorsqu'il était dans l'opposition, il a été face à des adversaires assez coriaces. Il a su surmonter plusieurs peurs pour être là où il est. Donc, aujourd'hui au pouvoir, je ne pense pas que cela soit une logique de peur d'affronter les candidats. C'est de l'ordre peut-être de la tactique politique. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro continueront de jouer sur les symboles, sur la mémoire, sur leur passé, de rechercher des failles et de faire passer ce type de messages, jusqu'à ce que la stratégie voulue par eux passe réellement. Maintenant, ils auront en face un parti au pouvoir qui a envie de rester et qui essaie de jouer sur toutes les cordes pour conserver le pouvoir d'État.À lire aussiPrésidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Guillaume Soro décide de saisir la main tendue par Laurent Gbagbo
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur le licenciement de l'entraîneur barcelonais Xavi, sur l'annonce d'un déploiement de formateurs militaires français en Ukraine et sur la réforme controversée en Nouvelle-Calédonie. Ukraine : des instructeurs français bientôt déployés ? Le chef d'État-major des armées de Kiev a annoncé, à l'issue d'une discussion avec le ministre français de la Défense, l'envoi d'instructeurs militaires français dans le pays. Que pourrait apporter ce déploiement ? Quel est l'intérêt de Paris à les envoyer ? Avec Franck Alexandre, journaliste spécialiste des questions de défense à RFI. Football : Xavi licencié par le Barça Le FC Barcelone a annoncé se séparer de son entraîneur Xavi un mois après avoir indiqué qu'il restait. Comment expliquer ce revirement de situation ? Qui pourrait être son successeur ? Avec Olivier Pron, journaliste au service des sports de RFI. Nouvelle-Calédonie : un référendum est-il possible ? Lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d'organiser un référendum national pour trancher sur la réforme controversée du corps électoral. Cette consultation pourrait-elle apaiser les tensions ? D'autres pistes de solution ont-elles été trouvées ? Avec Benoît Trépied, anthropologue, chargé de recherches au CNRS, spécialiste de la Nouvelle-Calédonie. Côte d'Ivoire : un 4è mandat pour Alassane Ouattara ? En Côte d‘Ivoire, le RHDP a présenté Alassane Ouattara comme le « candidat naturel » pour la présidentielle de l'année prochaine. Le président avait pourtant annoncé vouloir laisser la place aux jeunes. Comment expliquer alors ce choix du parti ? Le chef de l'État pourrait-il accepter de briguer un quatrième mandat ? Avec Sylvain N'guessan, analyste politique, directeur de l'Institut de Stratégies d'Abidjan.
En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara va-t-il briguer un quatrième mandat ? À plus d'un an de la présidentielle, le chef de l'État n'a pas encore fait part de ses intentions, mais pour son parti, le RHDP, il est «le candidat naturel». Sur RFI, le ministre Mamadou Touré, prédit même une victoire dès le premier tour. Nous lançons le débat.
En Côte d'Ivoire, le président Ouattara est le « candidat naturel » du parti au pouvoir en vue de la présidentielle de l'année prochaine, a annoncé lundi 27 mai le RHDP, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix. Pourquoi ce choix, alors qu'Alassane Ouattara, 82 ans, est déjà en train d'effectuer un troisième mandat présidentiel ? Et où en sont les relations Ouattara-Soro ? Mamadou Touré est le ministre de la Promotion de la jeunesse et le porte-parole adjoint du gouvernement ivoirien. De passage à Paris où il vient de participer au salon Vivatech, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. À lire aussiCôte d'Ivoire: le parti au pouvoir salue le récent échange entre Alassane Ouattara et l'opposant en exil Guillaume Soro
C'est le premier des poids lourds politiques à se positionner pour l'élection présidentielle de 2025 en Côte d'Ivoire. Le 9 mars, le PPA-CI, le Parti des peuples africains, a désigné l'ex-chef de l'État pour être leur champion. Problème, Laurent Gbagbo est sous le coup d'une condamnation pour l'affaire dite du « braquage de la BCEAO » (Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest) pendant la crise post-électorale de 2010/2011. De ce fait, Laurent Gbagbo est privé de ses droits civiques et est donc inéligible. Seule une amnistie présidentielle de son ex-rival Alassane Ouattara pourrait le remettre en selle. Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. Il est interviewé par Frédéric Garat. RFI :Ousmane Zina, Laurent Gbagbo vient d'être désigné candidat à la présidentielle de 2025 par son parti, le PPA-CI, mais Laurent Gbagbo est, à l'heure où l'on se parle, inéligible du fait de sa condamnation à 20 ans de prison pour le braquage de la BCEAO. Aussi, on s'interroge, à quoi rime une telle désignation ?Ousmane Zina : Oui, je pense que c'est de l'ordre de la stratégie du PPA-CI. Premièrement, il s'agit de maintenir la figure de Laurent Gbagbo et donc, c'est une sorte de réponse à ceux qui pensent que nous tendons vers la fin de carrière politique de Laurent Gbagbo. Ce qui permettrait effectivement au PPA-CI de continuer à mobiliser ses militants en faisant exister Laurent Gbagbo au cœur du jeu politique ivoirien. Deuxième stratégie : projeter Laurent Gbagbo comme candidat en 2025, pourtant inéligible jusque-là, c'est aussi une manière de faire le forcing politique pour ouvrir les négociations politiques, seule voie pouvant permettre à Laurent Gbagbo d'être réintégré sur la liste électorale parce que c'est une figure assez forte pour le PPA-CI. Maintenant, reste à savoir si c'est la bonne voie. Sachant bien que, aux dernières élections communales et régionales, le PPA-CI n'a pas fait un très bon score en dépit du fait que Laurent Gbagbo ait été mis en avant comme cette figure très forte du jeu politique ivoirien. On verra bien si cette stratégie marche ou pas. Est-ce qu'il est le seul candidat potentiel au sein du PPA-CI ? Est-ce qu'il n'y a pas une alternative ?Il y a sûrement d'autres figures, il y a d'autres cadres. Beaucoup d'anciens cadres du FPI sont restés avec Laurent Gbagbo, mais est-ce qu'il y a cette volonté de laisser émerger de nouvelles figures, de nouvelles personnes ? Je pense que la figure de Laurent Gbagbo est tellement imposante au cœur du PPA-CI que, pour l'heure, l'on ne voit pas une autre personne qui puisse le remplacer malgré des signes de fragilité annoncés par certains ici et là.Justement, faire campagne, c'est aussi un exercice physique, on le sait. On a vu le « Woody », le garçon vaillant revenir fatigué de La Haye. Est-ce qu'il aura encore l'énergie pour cet exercice ?Il est clair que ce n'est plus le « Woody ». Ce n'est plus le « Woody » que l'on a connu durant les années 2000, de 2000 à 2010. C'est un homme d'un certain âge et, il faut le souligner, qui a connu un moment de maladie. Ce n'est plus forcément le même Laurent Gbagbo, mais il reste l'homme politique fort qui a marqué l'histoire politique de la Côte d'Ivoire. Il y a encore des générations qui se reconnaissent en lui et je pense que ça compte. C'est une voix qui compte dans le jeu politique, c'est une voix qui porte également, et c'est à lui peut-être encore de faire les preuves de sa capacité à mobiliser, de sa parole politique, qui soit ténue et écoutée par des milliers de personnes, comme on l'a vu dans le temps. Et donc, il y a encore des preuves à faire et 2025 n'est pas loin, et il y a du travail au niveau du PPA-CI.Du coup, on s'interroge sur l'attitude d'Alassane Ouattara en matière d'amnistie : soit il amnistie son meilleur ennemi et il endosse ainsi le rôle du grand réconciliateur de la Côte d'Ivoire, soit il n'y a pas d'amnistie et il écarte un candidat potentiellement dangereux pour son propre parti, le RHDP.Cette disposition met clairement le président Ouattara dans une situation de maître du jeu politique. Dans tous les cas, il a un temps d'appréciation qui lui permettra de juger opportun d'aller vers l'amnistie et de se positionner comme grand réconciliateur et espérer récupérer cela dans le sens de ressources politiques qui soient utiles pour 2025. Ou alors, il estimera que c'est une génération qui passe, qu'il n'y a pas lieu de forcer quoique ce soit dans la mesure où lui-même estime que plusieurs signes d'apaisement ont été faits et que ça ne soit pas une urgence. De là où il se positionne, c'est plutôt une candidature à proposer pour le RHDP en 2025, ou sa propre candidature, qui est l'équation la plus compliquée. Maintenant, le jeu politique, c'est le champ des possibles et, en Côte d'Ivoire, ça évolue très, très vite. Il a le temps d'apprécier, il a les cartes en main, de voir ce qui a lieu de faire et qui soit dans le sens de l'apaisement d'une part, mais également qui soit utile pour le RHDP, pour son parti. L'idée étant, bien sûr, de conserver ce pouvoir en 2025.Ousmane Zina, on est en train de parler de Laurent Gbagbo, qui a 78 ans, d'Alassane Ouattara, qui en a 82. 75% de la population en Côte d'Ivoire a moins de 35 ans. Alors, on connaît le poids du respect des anciens, mais est-ce que le jeune électorat ivoirien se retrouve à travers ces leaders politiques ?Très clairement, le besoin de renouvellement générationnel s'impose en Côte d'Ivoire. On constate effectivement ce gap-là, notamment en observant les totaux d'abstention, en observant la participation de ces jeunes-là souvent très faible durant les élections. Je pense qu'il y a un besoin d'activer ce renouvellement générationnel, de le booster. Et, très clairement, ce sont les questions que ces jeunes se posent.À lire aussiCôte d'Ivoire: Laurent Gbagbo désigné candidat pour la présidentielle de 2025 par son parti
Fin de mission ce soir. Et à partir de demain, bouclage des cantines et lever de camp pour les Casques bleus, au Mali... C'est ce que veut Bamako et, sauf contrordre, ce que devrait décider, ce vendredi, le Conseil de sécurité des Nations Unies.Sur place, Maliweb a déjà tourné la page de la Minusma, invitant ses lecteurs à « changer de logique pour réinventer (le) pays », afin de « faire naître un nouveau Mali plus prospère qui fera la fierté des générations futures ».La Minusma, histoire ancienne ? Le journal bamakois L'Essor ne laisse pas entendre autre chose, en soulignant que cette décision de retrait de la Minusma a reçu « le soutien sans ambages de la classe politique malienne de façon générale et de la société civile ». Du reste, relève L'Essor, la douane vient de recevoir instruction « d'interrompre immédiatement les importations de tous matériels à destination de la mission onusienne jusqu'à la date de son retrait définitif du territoire du Mali ».Comme quoi le Mali « veut qu'on obéisse à son injonction ! », pointe le journal Aujourd'hui au Faso. Compréhensif, ce quotidien ouagalais souligne que la Minusma est la mission « la plus coûteuse de l'ONU », (1,2 milliard de dollars par an).Entre Bamako et la Minusma, « le divorce est déjà consommé », formule cet autre quotidien burkinabè qu'est Le Pays. Lequel journal admet qu'au Mali comme en RDC, les missions de maintien de la paix des Nations-Unies engloutissent des budgets « colossaux » pour des résultats « pas toujours à la hauteur des attentes des populations en terme de sécurité ».Issa Malick Coulibaly contre-attaque En Côte d'Ivoire, Issa Malick Coulibaly hausse le ton dans la précampagne électorale. Candidat du PPA-CI à la mairie de Korhogo lors des élections municipales du 2 septembre prochain, cet ancien ministre de Laurent Gbagbo répond aux récentes attaques de son rival du RHDP, le député Lassina Ouattara, alias Lass PR, un personnage « sans envergure ni épaisseur politique », énonce Le Temps, à Abidjan. Lequel quotidien proche de Laurent Gbagbo se borne, en fait, à publier des extraits d'un article du journal français en ligne Mondafrique. Dans le portrait du candidat du RHDP à l'élection municipale de Korhogo, ce site rappelle que Lass PR fut « planton » à la mairie de cette ville du nord ivoirien, « avant de s'expatrier durant 25 ans aux Etats-Unis, où il exercera notamment la profession de technicien de surface dans un restaurant ». Face à lui, Issa Malick Coulibaly se garde « de nourrir le sentiment d'hégémonie de sa noble famille dans le septentrion ivoirien », pointe Mondafrique. Evoquant les « nombreux dons publics » faits par Lass PR durant cette pré-campagne, Issa Malick Coulibaly dit à ce journal que, lui, agit plutôt « dans discrétion » et signale que les populations bénéficiaires des dons de Lass PR les considèrent « comme humiliants et même dangereux pour leur sécurité ». Lass PR, du balai !Dans cet entretien à Mondafrique, le docteur Issa Malick Coulibaly assure avoir noué « des partenariats locaux solides avec les Soroïstes, avec l'APR (Alliance pour la République), le RPP (Rassemblement pour la paix et le progrès), l'AIRD (Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie) », le tout venant s'appuyer sur l'alliance avec le PDCI-RDA, qui « fonctionne bien », dit-il. Et il assure que liste qu'il conduit « sera constituée de conseillers municipaux de ces six formations », avant de saluer « l'ensemble des autres communautés religieuses de Côte d'Ivoire et de Korhogo, avec lesquelles (il) entretien(t) d'excellentes relations ».Tshisekedi, le discours d'un chefLes 63 ans, enfin, de l'indépendance de la RDC, dont l'intégrité territoriale est menacée par une force d'occupation étrangère, a dénoncé le président Tshisékédi. « Qu'avons-nous fait en 63 ans d'indépendance ? », se demande en Une, Le Nouvel Observateur. « Il est temps que cette question nous taraude l'esprit jour et nuit, enjoint ce journal kinois (…) En ce 63ème anniversaire de l'Indépendance du pays, il importe aux Congolais de prendre conscience de la tâche qui est le sien, de se mettre enfin débout pour bâtir un pays plus beau autour du majestueux fleuve Congo, comme le souligne le refrain de notre hymne national ».Comme le souligne Media Congo, le président Tshisekedi encourage le gouvernement de continuer à maintenir l'effort pour « que toute aventure belliqueuse sur la terre congolaise soit suicidaire pour quiconque la tenterait ».
Fin de mission ce soir. Et à partir de demain, bouclage des cantines et lever de camp pour les Casques bleus, au Mali... C'est ce que veut Bamako et, sauf contrordre, ce que devrait décider, ce vendredi, le Conseil de sécurité des Nations Unies.Sur place, Maliweb a déjà tourné la page de la Minusma, invitant ses lecteurs à « changer de logique pour réinventer (le) pays », afin de « faire naître un nouveau Mali plus prospère qui fera la fierté des générations futures ».La Minusma, histoire ancienne ? Le journal bamakois L'Essor ne laisse pas entendre autre chose, en soulignant que cette décision de retrait de la Minusma a reçu « le soutien sans ambages de la classe politique malienne de façon générale et de la société civile ». Du reste, relève L'Essor, la douane vient de recevoir instruction « d'interrompre immédiatement les importations de tous matériels à destination de la mission onusienne jusqu'à la date de son retrait définitif du territoire du Mali ».Comme quoi le Mali « veut qu'on obéisse à son injonction ! », pointe le journal Aujourd'hui au Faso. Compréhensif, ce quotidien ouagalais souligne que la Minusma est la mission « la plus coûteuse de l'ONU », (1,2 milliard de dollars par an).Entre Bamako et la Minusma, « le divorce est déjà consommé », formule cet autre quotidien burkinabè qu'est Le Pays. Lequel journal admet qu'au Mali comme en RDC, les missions de maintien de la paix des Nations-Unies engloutissent des budgets « colossaux » pour des résultats « pas toujours à la hauteur des attentes des populations en terme de sécurité ».Issa Malick Coulibaly contre-attaque En Côte d'Ivoire, Issa Malick Coulibaly hausse le ton dans la précampagne électorale. Candidat du PPA-CI à la mairie de Korhogo lors des élections municipales du 2 septembre prochain, cet ancien ministre de Laurent Gbagbo répond aux récentes attaques de son rival du RHDP, le député Lassina Ouattara, alias Lass PR, un personnage « sans envergure ni épaisseur politique », énonce Le Temps, à Abidjan. Lequel quotidien proche de Laurent Gbagbo se borne, en fait, à publier des extraits d'un article du journal français en ligne Mondafrique. Dans le portrait du candidat du RHDP à l'élection municipale de Korhogo, ce site rappelle que Lass PR fut « planton » à la mairie de cette ville du nord ivoirien, « avant de s'expatrier durant 25 ans aux Etats-Unis, où il exercera notamment la profession de technicien de surface dans un restaurant ». Face à lui, Issa Malick Coulibaly se garde « de nourrir le sentiment d'hégémonie de sa noble famille dans le septentrion ivoirien », pointe Mondafrique. Evoquant les « nombreux dons publics » faits par Lass PR durant cette pré-campagne, Issa Malick Coulibaly dit à ce journal que, lui, agit plutôt « dans discrétion » et signale que les populations bénéficiaires des dons de Lass PR les considèrent « comme humiliants et même dangereux pour leur sécurité ». Lass PR, du balai !Dans cet entretien à Mondafrique, le docteur Issa Malick Coulibaly assure avoir noué « des partenariats locaux solides avec les Soroïstes, avec l'APR (Alliance pour la République), le RPP (Rassemblement pour la paix et le progrès), l'AIRD (Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie) », le tout venant s'appuyer sur l'alliance avec le PDCI-RDA, qui « fonctionne bien », dit-il. Et il assure que liste qu'il conduit « sera constituée de conseillers municipaux de ces six formations », avant de saluer « l'ensemble des autres communautés religieuses de Côte d'Ivoire et de Korhogo, avec lesquelles (il) entretien(t) d'excellentes relations ».Tshisekedi, le discours d'un chefLes 63 ans, enfin, de l'indépendance de la RDC, dont l'intégrité territoriale est menacée par une force d'occupation étrangère, a dénoncé le président Tshisékédi. « Qu'avons-nous fait en 63 ans d'indépendance ? », se demande en Une, Le Nouvel Observateur. « Il est temps que cette question nous taraude l'esprit jour et nuit, enjoint ce journal kinois (…) En ce 63ème anniversaire de l'Indépendance du pays, il importe aux Congolais de prendre conscience de la tâche qui est le sien, de se mettre enfin débout pour bâtir un pays plus beau autour du majestueux fleuve Congo, comme le souligne le refrain de notre hymne national ».Comme le souligne Media Congo, le président Tshisekedi encourage le gouvernement de continuer à maintenir l'effort pour « que toute aventure belliqueuse sur la terre congolaise soit suicidaire pour quiconque la tenterait ».
En Côte d'Ivoire, c'est une personnalité d'envergure, à la lisière de l'économie et de la politique : Adama Bictogo est le grand invité de l'économie RFI / Jeune Afrique. Président de l'Assemblée nationale, ancien secrétaire exécutif du RHDP, candidat aux élections locales dans la commune de Yopougon et fondateur de Snedai, un groupe présent dans de nombreuses activités comme les technologies de l'information et de la communication, l'énergie, le transport, l'immobilier et les travaux publics. Une émission à retrouver en vidéo sur la chaîne Youtube de RFI (playlist Grand invité de l'économie). Retrouvez-nous aussi sur Facebook.L'entretien est enregistré à l'Hôtel Sofitel Ivoire d'Abidjan à l'occasion de l'Africa CEO Forum, le grand rendez-vous annuel du secteur privé en Afrique, qui réunit des centaines de chefs d'entreprise et de décideurs économiques du continent, dont des responsables politiques. Pendant près d'une heure, Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique) l'interrogent sur son parcours à double casquette, sa vision de l'économie ivoirienne et continentale dans le contexte mondial bouleversé par la guerre en Ukraine et l'instabilité dans de nombreux pays. Adama Bictogo répond ensuite à des questions sur sa candidature à Yopougon notamment face à Michel Gbagbo (PPA-CI), le processus électoral en Côte d'Ivoire à deux ans de la présidentielle, le travail parlementaire alors qu'il a été désigné à la quasi-unanimité, avec l'accord d'Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Dans la troisième partie de l'émission, sont abordées des questions internationales comme la situation au Sénégal depuis la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, la coopération avec le Burkina Faso dirigé par une junte militaire et avec la France malgré son progressif désengagement. Enfin, Adama Bictogo fait le point sur la préparation de la Coupe d'Afrique des Nations de football qui se tiendra en Côte d'Ivoire en janvier 2024 et se dit convaincu de la victoire des Éléphants, l'équipe nationale.
En Côte d'Ivoire, c'est une personnalité d'envergure, à la lisière de l'économie et de la politique : Adama Bictogo est le grand invité de l'économie RFI / Jeune Afrique. Président de l'Assemblée nationale, ancien secrétaire exécutif du RHDP, candidat aux élections locales dans la commune de Yopougon et fondateur de Snedai, un groupe présent dans de nombreuses activités comme les technologies de l'information et de la communication, l'énergie, le transport, l'immobilier et les travaux publics. Une émission à retrouver en vidéo sur la chaîne Youtube de RFI (playlist Grand invité de l'économie). Retrouvez-nous aussi sur Facebook.L'entretien est enregistré à l'Hôtel Sofitel Ivoire d'Abidjan à l'occasion de l'Africa CEO Forum, le grand rendez-vous annuel du secteur privé en Afrique, qui réunit des centaines de chefs d'entreprise et de décideurs économiques du continent, dont des responsables politiques. Pendant près d'une heure, Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique) l'interrogent sur son parcours à double casquette, sa vision de l'économie ivoirienne et continentale dans le contexte mondial bouleversé par la guerre en Ukraine et l'instabilité dans de nombreux pays. Adama Bictogo répond ensuite à des questions sur sa candidature à Yopougon notamment face à Michel Gbagbo (PPA-CI), le processus électoral en Côte d'Ivoire à deux ans de la présidentielle, le travail parlementaire alors qu'il a été désigné à la quasi-unanimité, avec l'accord d'Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Dans la troisième partie de l'émission, sont abordées des questions internationales comme la situation au Sénégal depuis la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, la coopération avec le Burkina Faso dirigé par une junte militaire et avec la France malgré son progressif désengagement. Enfin, Adama Bictogo fait le point sur la préparation de la Coupe d'Afrique des Nations de football qui se tiendra en Côte d'Ivoire en janvier 2024 et se dit convaincu de la victoire des Éléphants, l'équipe nationale.
Maître Abdoulaye Ben Meité, député à l'assemblée Nationale de Côte d'Ivoire, membre du Secrétariat exécutif du RHDP, Secrétaire national en charge des affaires juridiques est notre grand témoin. 1- Rapprochement entre le FPI et le RHDP ; une alliance contre nature ? 2- Sénégal ; participation au dialogue politique : la pomme de discorde de l'opposition ? 3- Attaques djihadiste au Bénin : les terroristes en quête d'un nouveau repère en plus du Sahel ?
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le partenariat entre le RHDP et le FPI en Côte d'Ivoire, puis sur la réaction de Kinshasa après le changement de commandant à la tête de l'EAC. Enfin, direction la Turquie pour analyser les chances de Recep Tayyip Erdogan de remporter les élections présidentielles alors que le scrutin se rapproche. Le leader du Pastef a refusé de participer aux discussions politiques initiées par le président Macky Sall. Pourquoi Ousmane Sonko rejette-t-il le dialogue ? Avec l'ouverture de l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall et du PDS de Karim Wade, l'opposition est divisée face à la main tendue du président. Cette situation peut-elle créer des tensions au sein de la coalition Yewwi Askan Wi ? Avec Charlotte Idrac, correspondante permanente de RFI à Dakar. Côte d'Ivoire : un partenariat pour « la réconciliation nationale » En Côte d'Ivoire, le RHDP, le parti au pouvoir et le parti d'opposition FPI ont signé un accord de partenariat. Comment expliquer ce rapprochement entre le parti d'Alassane Ouattara et celui de Pascal Affi N'Guessan ? Vont-ils nouer des alliances pour les élections municipales et régionales ? Avec Bineta Diagne, correspondante de RFI à Abidjan. RDC : du changement à la tête de l'EAC Le Kenya a annoncé un changement de commandant à la tête des troupes de la communauté d'Afrique de l'Est, actives dans l'Est de la République démocratique du Congo, après la démission du précédent général. Comment a réagi Kinshasa ? Ce changement va-t-il apaiser les relations entre la force et les autorités congolaises ? Avec ce nouveau commandement, les forces de l'EAC vont-elles se montrer plus offensives ? Avec Reagan Miviri, chercheur pilier violences à Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence. Turquie : Erdogan peut-il perdre la présidentielle ? À neuf jours du scrutin, la perspective d'un troisième mandat à la tête du pays semble s'éloigner pour Recep Tayyip Erdogan (Peut-être à réactualiser, les sondages les donnent au coude à coude). Comment expliquer la position difficile dans les sondages du président actuel après 20 ans de pouvoir ? Comment compte-t-il rattraper son retard ? Avec Aurélien Denizeau, docteur en Science politique et Relations internationales de l'INALCO, spécialiste de la Turquie.
La France passe à l'offensive dans la guerre de l'information. Pour contrer l'influence étrangère, en Afrique notamment, où le sentiment anti-français a nettement progressé ces dernières années, militaires et diplomates français vont devoir mieux coordonner leurs actions. « Jupiter ordonne une cyber-riposte », formule L'Observateur Paalga, et, par « Jupiter », ce quotidien burkinabè, vous l'aurez traduit, entend parler d'Emmanuel Macron. Car le président français, hier jeudi, a notamment incité les ambassadeurs à être « plus agressifs » et « plus mobilisés dans la lutte d'influence et notamment sur les réseaux sociaux ». « Les diplomates français sont donc invités à être « réactifs », relève L'Observateur Paalga. « Comme quoi, souligne ce quotidien ouagalais, pour le président français, la « diplomatie de combat » passe par la guerre de la communication. « Mais une chose est de s'y engager, une autre est de la gagner ». Comme le souligne L'Observateur Paalga, ce n'est un secret pour personne qu'en Afrique, « l'image de la France est de plus en plus saccagée, notamment à propos de la guerre contre le terrorisme. Sur ce chapitre, la brouille diplomatique entre Paris et Bamako est assez symptomatique d'un coq gaulois qui perd son beau plumage sous nos tropiques », L'Observateur Paalga ajoutant que, pour Emmanuel Macron, « l'Afrique est le laboratoire de cette agression contre l'influence et l'image de l'Hexagone par le biais des réseaux sociaux ». Cyberguerre En France aussi, cette volonté de passer à l'offensive dans la guerre de l'information en Afrique est relevée par la presse. Témoin Le Figaro. « Au sommet de l'État, on a sonné la mobilisation, souligne ce quotidien. Une meilleure coordination de l'influence française en Afrique va être recherchée avec la nomination de l'ancienne ambassadrice au Ghana Anne-Sophie Avé au poste d'ambassadrice de la diplomatie publique en Afrique ». Ce journal souligne qu'hier, Emmanuel Macron a déploré que la France soit « souvent » attaquée, le chef de l'Etat ayant dénoncé les « narratifs, russe, chinois ou turc » qui viennent expliquer, en Afrique, que « la France est un pays qui fait de la néocolonisation ». Le Figaro remarque également que le président français a souligné la nécessité d'installer « notre narratif », en s'interrogeant notamment « sur le rôle du réseau France Médias Monde, qui réunit RFI et France 24. Il n'a pas dit comment conjuguer lutte d'influence et indépendance des rédactions », complète cependant notre confrère. La prisonnière de la lagune En Côte d'Ivoire, la militante des droits de l'homme Pulchérie Gbalet est toujours en prison. Et les appels à sa libération se multiplient. Et pas seulement sur les bords de la lagune Ebrié. Témoin celui lancé aujourd'hui par un journal du Burkina Faso voisin. « Libérez Pulchérie Gbalet de sa galère », enjoint ainsi le quotidien Wakat Sera. Depuis le 22 août dernier, la présidente de l'ONG Alternative citoyenne ivoirienne est en prison. Selon ce journal, l'incarcération de Pulchérie Gbalet « est loin d'avoir été faite dans les règles de l'art. Elle a plutôt des allures d'un guet-apens ». Wakat Sera voit en elle « un mouton de sacrifice (dont) on ne peut que demander (la) libération (…) au nom de l'État de droit dont se revendique la Côte d'Ivoire ! ». En Côte d'Ivoire aussi, l'affaire Pulchérie Gbalet demeure à la Une. À celle de Générations Nouvelles, par exemple. Quotidien proche de Guillaume Soro, ce journal signale que les avocats de la militante des droits humains dénoncent des motifs « surprenants et incompréhensibles ». A la Une du journal Le Mandat, Adama Diomandé, cadre du RHDP, le parti du président Alassane Ouattara, « plaide pour Pulchérie Gbalet ». De son côté, le quotidien L'Intelligent d'Abidjan rapporte les arguments de l'un des avocats de Pulchérie Gbalet, qui fustige « d'énormes irrégularités » dans la procédure d'interpeller sa cliente. Maître Éric Saki, c'est son nom, entend dénoncer une « forfaiture » et de « flagrantes violations des règles élémentaires de procédure », soulignant en sa qualité de défenseur des droits de l'homme, que la loi prévoit que Pulchérie Gbalet ne peut faire l'objet de poursuites judiciaires « qu'après information du Ministre chargé des droits de l'Homme », énonce encore L'Intelligent d'Abidjan (lequel journal soufflera demain ses 19 bougies). Bon anniversaire, confrère !
La France passe à l'offensive dans la guerre de l'information. Pour contrer l'influence étrangère, en Afrique notamment, où le sentiment anti-français a nettement progressé ces dernières années, militaires et diplomates français vont devoir mieux coordonner leurs actions. « Jupiter ordonne une cyber-riposte », formule L'Observateur Paalga, et, par « Jupiter », ce quotidien burkinabè, vous l'aurez traduit, entend parler d'Emmanuel Macron. Car le président français, hier jeudi, a notamment incité les ambassadeurs à être « plus agressifs » et « plus mobilisés dans la lutte d'influence et notamment sur les réseaux sociaux ». « Les diplomates français sont donc invités à être « réactifs », relève L'Observateur Paalga. « Comme quoi, souligne ce quotidien ouagalais, pour le président français, la « diplomatie de combat » passe par la guerre de la communication. « Mais une chose est de s'y engager, une autre est de la gagner ». Comme le souligne L'Observateur Paalga, ce n'est un secret pour personne qu'en Afrique, « l'image de la France est de plus en plus saccagée, notamment à propos de la guerre contre le terrorisme. Sur ce chapitre, la brouille diplomatique entre Paris et Bamako est assez symptomatique d'un coq gaulois qui perd son beau plumage sous nos tropiques », L'Observateur Paalga ajoutant que, pour Emmanuel Macron, « l'Afrique est le laboratoire de cette agression contre l'influence et l'image de l'Hexagone par le biais des réseaux sociaux ». Cyberguerre En France aussi, cette volonté de passer à l'offensive dans la guerre de l'information en Afrique est relevée par la presse. Témoin Le Figaro. « Au sommet de l'État, on a sonné la mobilisation, souligne ce quotidien. Une meilleure coordination de l'influence française en Afrique va être recherchée avec la nomination de l'ancienne ambassadrice au Ghana Anne-Sophie Avé au poste d'ambassadrice de la diplomatie publique en Afrique ». Ce journal souligne qu'hier, Emmanuel Macron a déploré que la France soit « souvent » attaquée, le chef de l'Etat ayant dénoncé les « narratifs, russe, chinois ou turc » qui viennent expliquer, en Afrique, que « la France est un pays qui fait de la néocolonisation ». Le Figaro remarque également que le président français a souligné la nécessité d'installer « notre narratif », en s'interrogeant notamment « sur le rôle du réseau France Médias Monde, qui réunit RFI et France 24. Il n'a pas dit comment conjuguer lutte d'influence et indépendance des rédactions », complète cependant notre confrère. La prisonnière de la lagune En Côte d'Ivoire, la militante des droits de l'homme Pulchérie Gbalet est toujours en prison. Et les appels à sa libération se multiplient. Et pas seulement sur les bords de la lagune Ebrié. Témoin celui lancé aujourd'hui par un journal du Burkina Faso voisin. « Libérez Pulchérie Gbalet de sa galère », enjoint ainsi le quotidien Wakat Sera. Depuis le 22 août dernier, la présidente de l'ONG Alternative citoyenne ivoirienne est en prison. Selon ce journal, l'incarcération de Pulchérie Gbalet « est loin d'avoir été faite dans les règles de l'art. Elle a plutôt des allures d'un guet-apens ». Wakat Sera voit en elle « un mouton de sacrifice (dont) on ne peut que demander (la) libération (…) au nom de l'État de droit dont se revendique la Côte d'Ivoire ! ». En Côte d'Ivoire aussi, l'affaire Pulchérie Gbalet demeure à la Une. À celle de Générations Nouvelles, par exemple. Quotidien proche de Guillaume Soro, ce journal signale que les avocats de la militante des droits humains dénoncent des motifs « surprenants et incompréhensibles ». A la Une du journal Le Mandat, Adama Diomandé, cadre du RHDP, le parti du président Alassane Ouattara, « plaide pour Pulchérie Gbalet ». De son côté, le quotidien L'Intelligent d'Abidjan rapporte les arguments de l'un des avocats de Pulchérie Gbalet, qui fustige « d'énormes irrégularités » dans la procédure d'interpeller sa cliente. Maître Éric Saki, c'est son nom, entend dénoncer une « forfaiture » et de « flagrantes violations des règles élémentaires de procédure », soulignant en sa qualité de défenseur des droits de l'homme, que la loi prévoit que Pulchérie Gbalet ne peut faire l'objet de poursuites judiciaires « qu'après information du Ministre chargé des droits de l'Homme », énonce encore L'Intelligent d'Abidjan (lequel journal soufflera demain ses 19 bougies). Bon anniversaire, confrère !
La coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar a finalement atteint la majorité absolue à l'Assemblée nationale. À une voix près ! Celle du député Pape Diop, ancien maire de Dakar, qui mène la coalition Bokk Gis Gis, et qui, sans surprise, rejoint le président Macky Sall. Le camp au pouvoir cumule désormais 83 sièges sur 165. Majorité des plus inconfortables, car l'alliance de l'opposition compte, rappelons-le, 80 sièges. Pape Diop « renouvèle l'assurance-vie de Macky Sall », lance en Une le journal 24 Heures. Pour autant, « le tour n'est pas (…) joué définitivement pour Macky Sall », veut croire ce quotidien dakarois. Lequel anticipe « la défection probable des députés du BBY ». Le quotidien EnQuête n'écrit pas autre chose. « Pape Diop sauve-t-il le "Macky" ? », interroge en Une cet autre journal sénégalais. Et puis, question : comment s'est effectué le ralliement de Pape Diop à Macky Sall ? Pas par l'entremise du calife général des Mourides, en tout cas, assure le site Seneweb. Et ce « même si le leader du parti Bokk Gis Gis a été reçu, avant-hier, à Diourbel par Serigne Mountakha Mbacké ». Le Kenya au-dessous du volcan Trois jours après le vote, les Kényans attendent toujours avec beaucoup d'impatience le nom du vainqueur à l'élection présidentielle. Raila Odinga et William Ruto sont au coude à coude. C'est ce que pointe, en France, le journal Le Monde Afrique. « Les deux autres candidats en lice ne devraient pas obtenir plus de quelques pourcents. Si aucun des deux favoris ne recueille plus de 50 % des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle », souligne ce quotidien français. Raila Odinga et William Ruto ont tous deux assuré durant la campagne qu'ils reconnaîtraient les résultats de la présidentielle. Mais le Kenya « redoute d'être une nouvelle fois happé dans une saga post-électorale dont il est familier, tous les scrutins ayant été contestés depuis 2002 dans ce pays considéré comme un point d'ancrage démocratique en Afrique de l'Est », prévient Le Monde Afrique L'affaire de la BCEAO, polémique ivoirienne En Côte d'Ivoire, le RHDP d'Alassane Ouattara a répondu le 11 août aux récentes prises de position du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, à la suite de la grâce présidentielle qui lui a été accordée lors du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, en évoquant notamment l'affaire dite du « braquage » de la BCEAO lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Et ce vendredi matin, la presse ivoirienne s'en fait l'écho. Ainsi, le journal Le Matin signale-t-il que « le RHDP démonte les contrevérités du PPA-CI ». À sa Une, ce quotidien proche du pouvoir souligne la déclaration, hier, du ministre d'État Adjoumani Kobénan, porte-parole du RHDP, qui a dit que « la plainte de la Banque (n'était) pas nécessaire pour poursuivre Gbagbo », dans cette affaire. Justement. Pour le journal Le Temps, proche de Laurent Gbagbo, cette déclaration vient contredire le président ivoirien. « Après 12 ans, le RHDP contredit Ouattara » en reconnaissant, par la voix de son porte-parole, que « la BCEAO n'a pas porté plainte… » contre le président Gbagbo. Ambiance. Militaires ivoiriens arrêtés au Mali : le message des jeunes Des organisations de jeunesse se sont mobilisées, le 11 août, à Port-Bouet, près d'Abidjan, en faveur de la libération des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali. Des jeunes pro-RHDP se sont réunis pour envoyer un message aux autorités maliennes de transition, alors que la détention de ces membres des forces spéciales ivoiriennes se prolonge à présent depuis un bon mois. Étaient représentés des militants de La Coalition nationale pour le sursaut, des mouvements Action 2020 et Force 2015 ou encore de La Coalition des mouvements pour la paix, l'emploi-jeune et le développement. Tous en appellent à la libération des 49 soldats ivoiriens toujours détenus au Mali.
La coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar a finalement atteint la majorité absolue à l'Assemblée nationale. À une voix près ! Celle du député Pape Diop, ancien maire de Dakar, qui mène la coalition Bokk Gis Gis, et qui, sans surprise, rejoint le président Macky Sall. Le camp au pouvoir cumule désormais 83 sièges sur 165. Majorité des plus inconfortables, car l'alliance de l'opposition compte, rappelons-le, 80 sièges. Pape Diop « renouvèle l'assurance-vie de Macky Sall », lance en Une le journal 24 Heures. Pour autant, « le tour n'est pas (…) joué définitivement pour Macky Sall », veut croire ce quotidien dakarois. Lequel anticipe « la défection probable des députés du BBY ». Le quotidien EnQuête n'écrit pas autre chose. « Pape Diop sauve-t-il le "Macky" ? », interroge en Une cet autre journal sénégalais. Et puis, question : comment s'est effectué le ralliement de Pape Diop à Macky Sall ? Pas par l'entremise du calife général des Mourides, en tout cas, assure le site Seneweb. Et ce « même si le leader du parti Bokk Gis Gis a été reçu, avant-hier, à Diourbel par Serigne Mountakha Mbacké ». Le Kenya au-dessous du volcan Trois jours après le vote, les Kényans attendent toujours avec beaucoup d'impatience le nom du vainqueur à l'élection présidentielle. Raila Odinga et William Ruto sont au coude à coude. C'est ce que pointe, en France, le journal Le Monde Afrique. « Les deux autres candidats en lice ne devraient pas obtenir plus de quelques pourcents. Si aucun des deux favoris ne recueille plus de 50 % des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle », souligne ce quotidien français. Raila Odinga et William Ruto ont tous deux assuré durant la campagne qu'ils reconnaîtraient les résultats de la présidentielle. Mais le Kenya « redoute d'être une nouvelle fois happé dans une saga post-électorale dont il est familier, tous les scrutins ayant été contestés depuis 2002 dans ce pays considéré comme un point d'ancrage démocratique en Afrique de l'Est », prévient Le Monde Afrique L'affaire de la BCEAO, polémique ivoirienne En Côte d'Ivoire, le RHDP d'Alassane Ouattara a répondu le 11 août aux récentes prises de position du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, à la suite de la grâce présidentielle qui lui a été accordée lors du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, en évoquant notamment l'affaire dite du « braquage » de la BCEAO lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Et ce vendredi matin, la presse ivoirienne s'en fait l'écho. Ainsi, le journal Le Matin signale-t-il que « le RHDP démonte les contrevérités du PPA-CI ». À sa Une, ce quotidien proche du pouvoir souligne la déclaration, hier, du ministre d'État Adjoumani Kobénan, porte-parole du RHDP, qui a dit que « la plainte de la Banque (n'était) pas nécessaire pour poursuivre Gbagbo », dans cette affaire. Justement. Pour le journal Le Temps, proche de Laurent Gbagbo, cette déclaration vient contredire le président ivoirien. « Après 12 ans, le RHDP contredit Ouattara » en reconnaissant, par la voix de son porte-parole, que « la BCEAO n'a pas porté plainte… » contre le président Gbagbo. Ambiance. Militaires ivoiriens arrêtés au Mali : le message des jeunes Des organisations de jeunesse se sont mobilisées, le 11 août, à Port-Bouet, près d'Abidjan, en faveur de la libération des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali. Des jeunes pro-RHDP se sont réunis pour envoyer un message aux autorités maliennes de transition, alors que la détention de ces membres des forces spéciales ivoiriennes se prolonge à présent depuis un bon mois. Étaient représentés des militants de La Coalition nationale pour le sursaut, des mouvements Action 2020 et Force 2015 ou encore de La Coalition des mouvements pour la paix, l'emploi-jeune et le développement. Tous en appellent à la libération des 49 soldats ivoiriens toujours détenus au Mali.
Dans une adresse à la nation prononcée le 6 août pour l'anniversaire de l'indépendance, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé qu'il accordait la grâce présidentielle à son prédécesseur Laurent Gbagbo. La mesure a été jugée insuffisante par le parti de Gbagbo, le PPA-CI qui réclame une amnistie. Pourquoi cette demande et quelle peut-être la suite de ce bras de fer juridico-politique ? Entretien avec Arsène Brice Bado, du Centre de recherche et d'action pour la paix (Cerap). Le Parti des peuples africains, le parti de Laurent Gbagbo, rejette la grâce annoncée par Alassane Ouattara. Il dit que c'est un combat de principes, le président Gbagbo ayant construit sa carrière politique autour d'un certain nombre de valeurs. Selon vous, ce n'est que cela ? Ce n'est pas que cela. Actuellement, on est déjà dans la bataille pour la présidentielle de 2025 et toute action politique est à analyser à l'aune de cette échéance-là. Et dans cette perspective, il espérait mieux. Par exemple, une amnistie et non pas une grâce présidentielle. Justement, une précision juridique importante : la grâce peut-elle empêcher Laurent Gbagbo de se présenter en 2025, lors de la prochaine élection présidentielle, alors que l'amnistie, elle, lui permettrait de se présenter ? Oui. Vous savez, la grâce présidentielle, selon le code pénal de la Côte d'Ivoire, à l'article 132, n'enlève que l'exécution de la peine, mais n'enlève pas la condamnation. Et dans cette mesure, le président Laurent Gbagbo aura toujours, sur son casier judiciaire, cette condamnation. Et la condamnation de 2018, justement, à 20 ans de prison, le privait de ses droits politiques. Donc, dans cette perspective, il lui serait difficile de se présenter comme candidat présidentiel. Si c'était une amnistie, là, on serait dans un scénario différent. Parce qu'avec une amnistie, c'est non seulement l'exécution de la peine qui est enlevée, mais c'est aussi la condamnation elle-même qui est enlevée. Donc avec une amnistie, rien ne l'empêcherait, objectivement, de pouvoir se présenter comme candidat aux élections de 2025. Sur cet aspect juridique des choses, justement, le ministre de la Réconciliation nationale Kouadio Konan Bertin a déclaré que l'amnistie pouvait être décidée à l'Assemblée, donc décidée par la loi. Est-ce qu'effectivement, les députés ivoiriens ont cette possibilité de demander l'amnistie de Laurent Gbagbo ? Oui. Les députés ivoiriens ont cette possibilité, même après la grâce présidentielle. L'amnistie est une prérogative de l'Assemblée nationale. Cependant, il faut se rendre compte que cela ne pourrait être possible qu'avec le soutien du président Alassane Ouattarra. Son parti, le RHDP, contrôle la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Tout le monde, en tout cas, pense d'ores et déjà à la présidentielle qui est prévue pour 2025. Dans une interview sur France 24, en octobre dernier, on peut le rappeler, Laurent Gbagbo avait semé le trouble sur ce qu'étaient ses intentions. Il avait estimé qu'il y avait « des moments où certaines charges s'imposent à vous, je n'exclue rien » avait-il dit. Est-ce que le Parti des peuples africains souhaite, selon vous, maintenir ouvertes toutes les éventualités pour la prochaine présidentielle, compte tenu de cette possible candidature ? C'est vraiment clair, c'est la seule chose dont on est certains aujourd'hui. Parce que jusque-là, on ne voit pas beaucoup émerger de dauphin et je pense qu'en réalité, cela ne viendra pas tant que les autres partis n'afficheront pas également leurs candidats pour 2025. Le PDCI, le PPACI, le RHDP… Les gens se regardent et les décisions des uns dépendent beaucoup de la réaction des autres. Donc vous diriez que tant que Bédié n'aura pas renoncé à la présidentielle de 2025, tant que Ouattara n'aura pas renoncé à cette présidentielle, Laurent Gbagbo se tiendra prêt, éventuellement, pour ce scrutin ? Oui. À moins que l'on trouve un moyen, justement, pour que ces trois candidats puissent quitter, d'une certaine manière, la scène politique ou, du moins, ne se présentent pas comme candidats aux élections de 2025. Et moi, je pense qu'il faut une vraie négociation. C'est une question importante qu'il faut régler dès maintenant. Cela permettrait de pacifier un peu la scène politique. Les trois candidats ont une histoire particulière entre eux et il est vraiment important que l'on puisse résoudre cette question, qu'ils puissent accepter de passer la main à de jeunes générations. ► À lire aussi : Côte d'Ivoire: l'amnistie de Gbagbo dépend de l'Assemblée, selon Kouadio Konan Bertin
Il a été signé ce lundi matin à Doha au Qatar avec une quarantaine de groupes. Car l'un de principaux, le FACT, a finalement refusé d'apposer sa signature, mais se dit encore ouvert au dialogue. Tchadinfos explique que « certaines de leurs revendications comme la libération de leurs prisonniers n'ont pas été résolues ». Le journal rappelle que cette journée s'annonce tout de même « doublement historique. Car le 8 août marque aussi la fin du 5e mandat du défunt président Déby. Mort qui a ouvert la voie à une transition en avril 2021 ». Al Wihda donne quelques précisions sur cet accord, il prévoit entre autres « un cessez-le-feu général » et « la mise en route d'un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion ». « L'accord mentionne [aussi] la tenue dans les meilleurs délais à N'Djamena du dialogue national inclusif dont les résolutions seront contraignantes. » Mais le quotidien burkinabè Le Pays se montre prudent et estime dans son édito que « le plus dur reste à faire ». Car « signer un accord de paix est une chose et le traduire concrètement dans les actes en est une autre. C'est à ce niveau que tous les acteurs de la sempiternelle crise tchadienne sont attendus. En effet, dans l'histoire politique de ce pays, marquée comme on le sait par des assassinats politiques à répétition, de sanguinaires coups d'État et des rébellions fratricides, ce ne sont pas les signatures d'accord de paix qui ont manqué. Seulement, elles ont toutes été suivies de remises en cause avant de connaître un début d'application ». Yeux tournés vers le Qatar aujourd'hui, mais aussi vers l'Afrique du Sud Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken y est en visite. Objectif : « Contrecarrer l'influence russe », selon Jeune Afrique. L'Infodrome liste les enjeux de ce séjour. « L'objectif est de "relancer les dialogues stratégiques" entre les deux pays. » Faut-il le préciser ici, sous l'ère Donald Trump, ces discussions ont cessé d'exister. « Les deux nations ne sont pas toujours à l'unisson sur le plan diplomatique, notamment sur le front de la guerre en Ukraine. (…) La question des échanges économiques devra être abordée. (…) Antony Blinken prévoit également de présenter la nouvelle stratégie (des États-Unis) pour l'Afrique. » En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara gracie à Laurent Gbagbo C'était samedi dans un discours à l'occasion du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Cette grâce est un « nouveau signe d'apaisement », pour Actualité.cd. Wakat Séra nuance les faits, estimant que « l'illustre acquitté de la Cour pénale internationale et ses nombreux fans espéraient mieux, soit l'amnistie. Certes, ce glaive de la justice ne menace plus Laurent Gbagbo, mais celui-ci ne retrouve pas non plus la jouissance de son droit d'électeur, encore moins d'éligibilité ». Alors l'éditorialiste d'Aujourd'hui au Faso s'interroge : « Quelle pourrait être la suite de ce difficile et cahoteux chemin vers une Côte d'Ivoire préservée des démons de l'après-Ouattara ? ». Trois scénarios sont élaborés. « Scénario 1 : Ouattara parvient à dénicher un remplaçant dans l'écurie RHDP et mise sur lui pour la prochaine présidentielle et parvient à l'imposer. » « Scénario 2 : Ouattara, faute de présidentiable d'envergure ou de guerre fratricide au sein de sa famille politique, décide d'y aller en 2025. » « Scénario 3 : Ouattara-Gbagbo et Bédié sont touchés par la sagesse, et décident de trouver un stratagème pour cette échéance présidentielle, et eux restent en retrait, tout en veillant à la régularité des choses. » « Scénario souhaitable mais improbable », conclut-il dans la foulée.
Il a été signé ce lundi matin à Doha au Qatar avec une quarantaine de groupes. Car l'un de principaux, le FACT, a finalement refusé d'apposer sa signature, mais se dit encore ouvert au dialogue. Tchadinfos explique que « certaines de leurs revendications comme la libération de leurs prisonniers n'ont pas été résolues ». Le journal rappelle que cette journée s'annonce tout de même « doublement historique. Car le 8 août marque aussi la fin du 5e mandat du défunt président Déby. Mort qui a ouvert la voie à une transition en avril 2021 ». Al Wihda donne quelques précisions sur cet accord, il prévoit entre autres « un cessez-le-feu général » et « la mise en route d'un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion ». « L'accord mentionne [aussi] la tenue dans les meilleurs délais à N'Djamena du dialogue national inclusif dont les résolutions seront contraignantes. » Mais le quotidien burkinabè Le Pays se montre prudent et estime dans son édito que « le plus dur reste à faire ». Car « signer un accord de paix est une chose et le traduire concrètement dans les actes en est une autre. C'est à ce niveau que tous les acteurs de la sempiternelle crise tchadienne sont attendus. En effet, dans l'histoire politique de ce pays, marquée comme on le sait par des assassinats politiques à répétition, de sanguinaires coups d'État et des rébellions fratricides, ce ne sont pas les signatures d'accord de paix qui ont manqué. Seulement, elles ont toutes été suivies de remises en cause avant de connaître un début d'application ». Yeux tournés vers le Qatar aujourd'hui, mais aussi vers l'Afrique du Sud Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken y est en visite. Objectif : « Contrecarrer l'influence russe », selon Jeune Afrique. L'Infodrome liste les enjeux de ce séjour. « L'objectif est de "relancer les dialogues stratégiques" entre les deux pays. » Faut-il le préciser ici, sous l'ère Donald Trump, ces discussions ont cessé d'exister. « Les deux nations ne sont pas toujours à l'unisson sur le plan diplomatique, notamment sur le front de la guerre en Ukraine. (…) La question des échanges économiques devra être abordée. (…) Antony Blinken prévoit également de présenter la nouvelle stratégie (des États-Unis) pour l'Afrique. » En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara gracie à Laurent Gbagbo C'était samedi dans un discours à l'occasion du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Cette grâce est un « nouveau signe d'apaisement », pour Actualité.cd. Wakat Séra nuance les faits, estimant que « l'illustre acquitté de la Cour pénale internationale et ses nombreux fans espéraient mieux, soit l'amnistie. Certes, ce glaive de la justice ne menace plus Laurent Gbagbo, mais celui-ci ne retrouve pas non plus la jouissance de son droit d'électeur, encore moins d'éligibilité ». Alors l'éditorialiste d'Aujourd'hui au Faso s'interroge : « Quelle pourrait être la suite de ce difficile et cahoteux chemin vers une Côte d'Ivoire préservée des démons de l'après-Ouattara ? ». Trois scénarios sont élaborés. « Scénario 1 : Ouattara parvient à dénicher un remplaçant dans l'écurie RHDP et mise sur lui pour la prochaine présidentielle et parvient à l'imposer. » « Scénario 2 : Ouattara, faute de présidentiable d'envergure ou de guerre fratricide au sein de sa famille politique, décide d'y aller en 2025. » « Scénario 3 : Ouattara-Gbagbo et Bédié sont touchés par la sagesse, et décident de trouver un stratagème pour cette échéance présidentielle, et eux restent en retrait, tout en veillant à la régularité des choses. » « Scénario souhaitable mais improbable », conclut-il dans la foulée.
En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara a reçu ce jeudi 14 juillet ses deux prédécesseurs Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Les trois figures politiques indétrônables de la scène politique ivoirienne se sont donc rencontrées pour la première fois depuis 2010 et la crise post-électorale de 2011. Que doit-on attendre de cette rencontre ? Décryptage avec Sylvain N'Guessan, analyste politique et directeur de l'Institut de stratégie. La rencontre entre Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo a duré une heure et demie, il a été conclu par un communiqué plutôt laconique qui n'a pas fait mention des points à l'ordre du jour. Est-ce qu'on en sait un peu plus aujourd'hui sur ce qu'ils se sont dits ? D'abord, cette rencontre fait suite au dialogue politique dirigé par le président de la république. Il y a eu 33 points qui ont été mentionnés dans ce dialogue politique, et l'un de ces points, c'était la rencontre de ces trois leaders, chose qui a été faite depuis ce 14 juillet. Il serait bien de signaler que certains points qui avaient été mentionnés lors de ce dialogue politique ont commencé à avoir un début de réponses, dont le passeport de M. Charles Blé Goudé et le poste de vice-président à la CEI [Commission électorale indépendante] pour le parti de M. Laurent Gbagbo, le PPACI. Mais pour l'heure, en 90 minutes, on imagine que beaucoup de choses n'ont pas pu être dites, même si le communiqué semble dire qu'ils se sont pratiquement tout dits. Vous l'avez évoqué, le climat politique semble apaisé aujourd'hui, vous avez même donné des exemples. Est-ce que ça veut dire que c'est Alassane Ouattara qui donne le tempo ? Oui, on peut le dire, puisque l'initiative vient quand même de la présidence de la république. Nous sommes dans un régime présidentialiste, la Constitution donne beaucoup de pouvoir au président de la république, n'empêche qu'il bénéficie également de la bonne disposition de ses adversaires, à savoir Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Les victimes des crises électorales de 2011 et 2020 sont rarement évoquées par les trois grands, même si les organisations des droits humains estiment que la justice a été piétinée au nom de la réconciliation nationale, qu'en pensez-vous ? Dire qu'il y a eu de l'impunité, non. Plusieurs hauts cadres du camp du président Laurent Gbagbo ont été en prison. Certains y sont encore, notamment les militants de base. La hiérarchie militaire du président Laurent Gbagbo se retrouve pratiquement encore en prison. Je ne pense pas que le système judiciaire puisse mener des enquêtes présentement pour incriminer ceux du camp du président Alassane Ouattara, dont certains ont bénéficié de promotions, etc. Pour les partisans du président Laurent Gbagbo qui ont été jugés et sont en prison depuis 2011 au moins, il serait quand même intéressant que le président de la république donne des mesures, une amnistie, afin que ceux-ci puissent retrouver la liberté. Cela pourrait renforcer la cohésion sociale, la réconciliation nationale. Le plus jeune des trois éléphants qui domine la politique ivoirienne depuis plusieurs décennies est âgé aujourd'hui de 77 ans. Une partie de la population et des jeunes loups politiques veulent qu'il passe la main aux jeunes générations, est-ce que c'est un sujet qu'ils ont pu évoquer lors de leur rencontre ? Non, je ne pense pas. Je ne pense pas d'abord parce que le président Alassane Ouattara qui est à son troisième mandat serait quand même assez mal placé pour demander aux autres de se retirer du cercle politique, ça serait mal perçu. Vous pensez que ces trois-là seront encore une fois tentés de se présenter à la présidentielle prévue en 2025 ? Je pense que les signaux sont quand même évidents que les trois vont y aller. Pratiquement par du fait que personne ne puisse s'élever pour remplacer Laurent Gbagbo, d'ailleurs son secrétaire général a fait le tour de plusieurs contrées, signalant que le candidat en 2025, c'est le président Laurent Gbagbo. Au PDCI également, il y a plusieurs groupes qui ont appelé le président Henri Konan Bédié à se présenter en 2025. Au niveau du RHDP, il y a longtemps que M. Alassane Ouattara nous a laissé entendre que si M. Gbagbo et Henri Konan Bédié étaient candidats, lui aussi serait candidat. Donc, je pense que les signaux sont évidents que les trois veulent candidater encore en 2025 pour la présidentielle en Côte d'Ivoire. Personnellement, je pense qu'ils ont eu le temps, ces 30 dernières années quand même, de former certains de leurs collaborateurs pour pouvoir assumer ce rôle, ces responsabilités. S'ils ne l'ont pas fait, c'est leur faute. Il serait quand même intéressant qu'après 30 ans, on laisse d'autres personnes diriger la Côte d'Ivoire pour qu'on puisse passer à une nouvelle phase.
Sa mort remonte à seize ans mais on ne l'a apprise qu'hier jeudi. Protais Mpiranya, l'un des plus recherchés génocidaires rwandais de 1994, sinon le plus recherché, était en fait décédé en 2006 au Zimbabwe. Et c'est au moyen d'une analyse ADN que la mort de ce fugitif rwandais a été confirmée. Ancien chef de la garde présidentielle, il avait été inculpé, en l'an 2000, de génocide, complicité de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Au Rwanda, l'information est à la Une du site de Kigali Today. Rappelant que Protais Mpiranya « était militaire et était également responsable des gardes du corps du président Habyarimana », ce journal rwandais souligne que le fugitif était « l'un des plus recherchés par la justice, et figurait également sur la liste des hommes d'affaires de Félicien Kabuga arrêtés en France en mai 2020 ». Kigali Today rapporte la réaction du procureur belge Serge Brammertz à l'annonce de la confirmation du décès de Protais Mpiranya, et selon lequel « il est regrettable que (ce dernier) soit mort sans avoir été traduit en justice ». Ce journal rwandais souligne que « lors des funérailles, sa famille et ses partisans ont écrit de faux noms sur sa tombe, dans le but d'induire en erreur ». Kigali Today rapporte aussi que le procureur Brammertz a exigé que le procès de Félicien Kabuga, qui figurait sur la même liste que Mpiranya, « soit accéléré, afin qu'il puisse être tenu responsable de ses actes alors qu'il était encore en vie ». « Tchomba » à jamais tourné vers La Mecque Obsèques, aujourd'hui à Séguéla, dans le nord de la Côte d'Ivoire, d'Amadou Soumahoro. Décédé samedi dernier, le défunt président de l'Assemblée nationale sera porté en terre après la grande prière suivie de la prière mortuaire à la grande mosquée. C'est aujourd'hui « la grande séparation en présence du chef de l'État », signale en Une Fraternité Matin. En photo, sous la manchette du quotidien gouvernemental ivoirien, d'immenses couronnes de fleurs déposées devant le portrait en pied d'Amadou Soumahoro, ceint de l'écharpe en bandoulière de président de l'Assemblée nationale. Pour l'heure, place au deuil et au recueillement, et le PPA-CI, le parti de l'ex-chef de l'État Laurent Gbagbo, « s'implique dans les obsèques d'Amadou Soumahoro », souligne LG Infos, qui y voit « une preuve de grandeur d'esprit » républicain dans une démarche de « solidarité africaine ». Toutefois, signale ce quotidien, « dans le Nord ivoirien, le RHDP, c'est-à-dire le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, et Alassane Ouattara, sont en quête d'un nouveau leader », pointe LG Infos. Bousculade au pied du perchoir ivoirien Justement. Qui pour succéder au défunt Amadou Soumahoro ? « Après les sanglots d'émotion, les chaudes larmes sincères, mais aussi des larmes de crocodile versées suite à la mort d'Amadou Soumahoro (…) place maintenant à la guerre des camps, pour sa succession au sein du RHDP », signale Soir Info. « D'ores et déjà, des prétendants au perchoir se déchirent en sourdine (…) c'est la période "des longs couteaux" au sein du RHDP », formule ce quotidien indépendant ivoirien, en référence à la nuit des Longs Couteaux, durant laquelle, en juillet 1934, Hitler avait fait liquider les SA au profit des SS. Dans les colonnes de Soir Info, un vice-président du bureau sortant de l'Assemblée nationale prévient que « la bataille pour le contrôle du perchoir » sera « âpre », la plaçant dans la perspective de « l'après Ouattara ». Selon Soir Info, « déjà, des noms circulent. Il est de plus en plus question des candidatures de Mmes Amy Toungara, actuelle présidente par intérim (de l'Assemblée nationale), et Kandia Kamissoko Camara », mais aussi de celui « de Zoumana Bakayoko, frère aîné du défunt Premier ministre Hamed Bakayoko, originaire, comme Amadou Soumahoro, de Séguéla », énonce Soir Info.
Amadou Soumahoro est décédé ce samedi 7 mai, à l'âge de 68 ans. Élu à la tête de l'Assemblée nationale en 2019, il avait rencontré d'importants problèmes de santé, sans que leur nature soit dévoilée. Aujourd'hui donc, des réactions essentiellement politiques à découvrir dans la presse. À l'image d'un autre président de l'Assemblée nationale, désormais en exil, Guillaume Soro qui adresse « [s]es sincères condoléances à sa famille, à l'institution parlementaire et à la région du Worodougou dont il était un fils éminent », peut-on lire dans Lepointsur. Ivoiresoir reprend les propos de la députée Yasmina Ouégnin, du PDCI, qui évoque un « illustre disparu » devant la mémoire duquel elle « s'incline respectueusement ». L'Infodrome relève pour sa part les réactions sur les réseaux sociaux de Patrick Achi, le Premier ministre qui déclare : « sa loyauté n'avait d'égal que sa ténacité », et l'ancien ministre Charles Blé Goudé qui insiste : « Là où la mort fauche une personnalité qui a servi l'État, nos rivalités politiques doivent s'éclipser ». Des rivalités en perspectives Comme le souligne le quotidien burkinabè Aujourd'hui au Faso : « l'homme, régulièrement malade n'a jamais pu habiter la fonction de patron de la Basse chambre et les cyniques trépignaient d'impatience pour qu'il passe l'arme à gauche pour libérer le Tabouret » et sa mort « intervient à un moment où le redécoupage du paysage politique, s'effectue mais où le RHDP en place se donne toutes les chances de garder le pouvoir en 2025 ». Rappelant le surnom de « Cimetière » donné à Amadou Soumahoro, cet autre journal burkinabè WakatSéra estime que la Côte d'Ivoire « vient de perdre un troisième gros éléphant de sa mare politique en deux ans » et se demande s'il ne faut pas y voir une « succession d'erreurs de casting ». Un casting il y en aura bientôt un autre, le site Afriquesur7 présage déjà une « guerre de succession » avec cette question : « À qui Ouattara va-t-il confier le perchoir de l'Assemblée nationale ? » Deux noms se distinguent selon ce média : Adama Bictogo, vice-président de l'Assemblée, qui a déjà remplacé à plusieurs reprises Amadou Soumahoro, et un autre vice-président, le doyen, Mamadou Diawara. Abidjan devient, ce 9 mai, la capitale mondiale de la lutte contre la désertification C'est aujourd'hui que débute la 15e conférence des États-parties de la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification, la COP15, jusqu'au 20 mai. 5000 personnes, venues de près de 200 pays, sont attendues. Un sommet important aussi localement puisque, rappelle L'Infodrome : « la Côte d'Ivoire qui a perdu une grande partie de son couvert forestier n'échappe pas à l'avancée du désert. Les résolutions de cette COP intéressent donc au plus haut point le pays qui entend dans la vision des autorités, développer son secteur agricole en le modernisant en profondeur ». Fratmat précise que « le président de la République, Alassane Ouattara va présenter "l'initiative d'Abidjan", proposition de la Côte d'Ivoire contre les changements climatiques. Le chef de l'État entend mobiliser lors de cette COP 15, entre 600 millions et 1 milliard de dollars auprès des bailleurs de fonds pour restaurer les terres dégradées. » « Nul doute que des mesures vigoureuses en faveur du reboisement et de la lutte contre la déforestation seront prises sur les bords de la Lagune Ebrié », selon l'Infodrome qui revient également sur le forum des jeunes organisé le 8 mai. Un mécanisme de financement des activités agricoles des jeunes a été annoncé. Une attaque ce week-end dans le nord-ouest du Burkina Faso, dans la ville de Nouna Des hommes armés ont lancé un assaut contre la prison de la ville dans la nuit de samedi à dimanche. L'attaque n'a fait aucune victime ni blessé, selon un communiqué du ministère de la Justice. D'autres sources annoncent la mort d'un volontaire de la défense pour la patrie (un supplétif civil des forces de sécurité) et soixante-cinq prisonniers libérés. Alors Le Pays soulève de nombreuses interrogations : « Pourquoi les militaires basés à Djibasso, Barani et Dédougou n'ont-ils pas bougé, alors qu'ils étaient tous à une cinquantaine de kilomètres de Nouna ? Y a-t-il eu des complices au sein des populations qui ont facilité la tâche aux assaillants avant, pendant et après l'attaque ? » Aujourd'hui au Faso parle de « pied-de-nez » des terroristes au pouvoir. « Les groupes armés semblent être passés à un niveau supérieur, disons-le à la diversification de leur abjection » pour le journal.
Un an de prison, dont un mois ferme, requis à l'encontre de quatre sages-femmes dans le procès de l'affaire dite Astou Sokhna, au Sénégal… C'est à Louga (nord de Dakar, la capitale) que s'est conclu cette nuit le procès en première instance de six sages-femmes dans l'affaire de cette femme enceinte de 9 mois, décédée en couches à l'hôpital régional le 1er avril dernier. En cause, des négligences présumées de la part du personnel de la maternité. Comme le rapporte le site Seneplus, le ministère public a en effet requis une peine d'un an dont un mois d'emprisonnement ferme à l'encontre de quatre des six sages-femmes jugées « pour non-assistance à personne en danger ». Ce journal en ligne signale aussi que le procureur de la République « a par contre demandé la relaxe au profit des deux autres sages-femmes mises en cause dans cette affaire. Elles ont comparu libres contrairement à leurs quatre collègues placées sous mandat de dépôt depuis le 19 avril », complète Seneplus. Faure sera-t-il assez fort ? Cette question dans la crise entre le Mali et la Cédéao : le Togo peut-il jouer les médiateurs ? Quel crédit l'organisation sous-régionale peut-elle accorder à son président Faure Gnassingbé dans un rôle de facilitateur ? Question posée en ces termes par le quotidien burkinabè Wakat Sera : « Faure Gnassingbé en sapeur-pompier ou en médecin après la mort ? ». Soulignant le fait qu'aujourd'hui, « le président togolais malgré son jeune âge relatif est le doyen des chefs de l'État en exercice de l'Afrique de l'ouest », ainsi que l'atout du « partage de la même langue française comme outil de négociation » entre lui et les autorités maliennes de transition, ce journal ouagalais est tout sauf sûr que Faure soit « assez fort pour ramener à la normale des positions aussi radicalisées que celles du Mali, de la France, de l'Europe et de la Cédéao ». Raison pour laquelle Wakat Sera conseille au président togolais d'user « d'une diplomatie hors-pair pour ramener ses homologues à de meilleurs sentiments, en leur rappelant que les égos, n'ont plus leur place dans cette situation qui va au pourrissement ». En tout cas, ce recours à un médiateur au moment où le dialogue direct entre Bamako et la Cédéao est loin d'être rompu, souligne le quotidien Le Pays, au Burkina Faso. « Qu'est-ce qui coince pour que les autorités maliennes aient recours à un facilitateur, en la personne du chef de l'État togolais », se demande-t-il ? En attendant d'avoir la réponse à cette question, c'est l'option d'une diplomatie souterraine qui subodore une réalité beaucoup plus difficile que Bamako ne semble vouloir l'avouer, en lien avec l'embargo économique qui met le Mali au bord de l'apoplexie.« Comme quoi, formule Le Pays, on ne peut pas cacher le soleil avec un doigt » ». Yasmina Ouégnin lance un pavé dans le marigot du RHDP En Côte d'Ivoire, Yasmina Ouégnin jette un pavé dans la mare, ce matin, en estimant que « le PDCI n'avait pas besoin de faire alliance avec le RHDP ». C'est ce que pointe en Une le quotidien indépendant L'Inter. Prenant clairement position contre la désormais ex-alliance entre le chef de l'État, Alassane Ouattara et le président de son parti, le PDCI - et qui n'est autre que l'ex-chef de l'État, Henri Konan Bédié - Yasmina Ouégnin dit à cet autre journal indépendant ivoirien qu'est Soir Info que le PDCI « n'avait pas besoin de faire une alliance avec le RHDP, le RDR et autres » (étant précisé que le RDR est le parti d'origine d'Alassane Ouattara), étant également rappelé que cette ex-alliance dite du RHDP avait fait front commun, au second tour de l'élection présidentielle de 2010 en Côte d'Ivoire, contre le président de la République d'alors, Laurent Gbagbo.
Will God answer your prayer if you don't end with, "In Jesus' name, Amen?" Learn what praying in the name of Jesus really means. I taught this week on the call of Abraham and the development of God's missionary call through the nation of Israel as they were responsible to communicate the truth of God to the cultures around them. They were given that great commission. The great commission didn't start in Matthew 28. It started with Abraham in Genesis 12 —the first three verses there —Abraham, chosen by God to raise up a nation who would then be God's priests to the world so that they would be a blessing to all of the nations. They had a unique role in the great monotheistic religion. The Jews were supposed to reflect morality to the world. Israel was to witness to the name of God. When they talked about the name of God and witnessing to God's name, that does not mean that they were to let everybody know what they called God, "Yahweh." Their goal wasn't to cover the countryside with evangelists who just let everybody know what the right word for God was. It meant something different. ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆ https://linktr.ee/jacksonlibon --------------------------------------------------- #realtalk #face #instagram #SDF #SYNDICAT #DESPUTES #amour #take #couple #dance #dancers #vogue #voguedqnce #garden #tiktok #psychology #beyou #near #love #foryou #money #ForYouPizza #fyp #irobot #theend #pups #TikToker #couplegoals #famille #relation #doudou #youtube #twitter #tiktokers #love #reeĺs #shorts #instagood #follow #like #ouy #oyu #babyshark #lilnasx #girl #happybirthday #movie #nbayoungboy #deviance #autotrader #trading #khan #academy #carter #carguru #ancestry #accords #abc #news #bts #cbs #huru #bluebook #socialmedia #whatsapp #music #google #photography #memes #marketing #india #followforfollowback #likeforlikes #a #insta #fashion #k #trending #digitalmarketing #covid #o #snapchat #socialmediamarketing
C'était la rentrée, hier, pour le nouveau gouvernement. Un cabinet Achi 2 composé de 32 ministres – 7 femmes et 25 hommes – contre 41 maroquins dans le cabinet précédent. Mais ils n'étaient que 31 présents. Car le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, « n'a pas pointé » hier, au Conseil des ministres. Une absence « des plus curieuses », pointe, lui, en revanche, le journal Soir Info. Mais au-delà de cette absence inopinée, ce que les titres de la presse ivoirienne pointent plutôt en creux ce matin, ce sont les défis qui attendent le nouveau gouvernement. Via des injonctions : « Mettez-vous au travail dès à présent », lance ainsi le président ivoirien à la Une du journal Le Patriote, qui lui est proche. Mot d'ordre repris quasiment mot pour mot par celle du journal Le Jour. « J'attends de vous beaucoup plus d'initiatives et de célérité », enchérit Alassane Ouattara sur celle du journal L'Essor. Avec le nouveau gouvernement de Patrick Achi, en tout cas, « le RHDP montre son vrai visage aux Ivoiriens », estime en Une le quotidien Le Bélier, proche du PDCI de l'ex-président Henri Konan Bédié. Ce que le journal Le Temps traduit par l'affirmation selon laquelle, selon lui, « Ouattara confirme le rattrapage ethnique ». Car, estime ce journal proche, lui, de l'ex-président Laurent Gbagbo, « seul un nordiste figure parmi les 11 sortants. De même, sur les 32 membres du nouveau gouvernement, on ne compte que 12 non-ressortissants du Nord, pour 20 membres de l'Union des élus et cadres du Grand nord », énonce Le Temps. Les défis ? « L'équipe Achi face à la vie chère », souligne la Une du journal Le Bélier. Les défis du gouvernement Achi 2 Justement, cette mise sous pression n'a pas échappé au regard des observateurs étrangers sous-régionaux. « Chose promise chose due », lance ainsi, au Burkina Faso voisin, le quotidienLe Pays. Lequel journal prévient que ce nouveau gouvernement n'a plus qu'à « aller au charbon (car) sous nos tropiques, les émeutes de la faim ont déboulonné bien des régimes ». Sans omettre le « second défi » qui demeure la lutte contre le péril terroriste « qui a déjà fauché des vies en Éburnie ». Autrement dit, insiste Le Pays, « la réduction du train de vie de l'État ne saurait suffire à résoudre définitivement cette épineuse question. Un autre défi, et non des moindres, reste la réconciliation nationale (…) Il est évident que tant que les filles et fils de la Côte d'Ivoire ne se seront pas réconciliés, il sera difficile voire impossible de construire une paix durable sur les bords de la lagune Ebrié », énonce Le Pays. Macron ? Le Pen ? Et l'Afrique dans tout ça ? En France, c'est aujourd'hui le dernier jour de campagne électorale pour le second tour de l'élection présidentielle qui opposera, dimanche, le candidat de La République en marche, Emmanuel Macron, à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Et l'Afrique, dans tout ça ? Que gagne-t-elle ? Telle est la question que pose le journal Mourya, La Voix du Niger. Car lors du débat qui a opposé les deux finalistes, avant-hier soir, débat durant lequel « tout, et parfois rien, a été décortiqué, l'Afrique n'a eu droit qu'à quelques petites secondes d'attention, pardon d'inattention, souligne ce journal nigérien. Pourtant, toutes les tribunes, surtout quand il s'agit de s'en servir pour user et abuser du riche sous-sol de l'Afrique ou s'en servir comme alliée indéfectible à l'ONU, sont mises à profit par les Occidentaux pour la présenter comme le continent de l'avenir, le partenaire incontournable ». Volontaire, Mourya, La Voix du Niger soutient que le développement de l'Afrique « ne viendra jamais d'ailleurs, surtout pas de l'Occident qui se sert de sa position dominante et condescendante pour continuer à pomper les matières premières du continent pour les lui renvoyer en produits manufacturés à des coûts excessifs pour les bourses des Africains contraints à la survie pour faire vivre le "maître" ». Raison pour laquelle, « au soir du dimanche 24 avril, le vainqueur qui sortira des urnes, sera le président élu par les Français, pour les Français. Les Africains doivent se le tenir pour dit », prévient Mourya, La Voix du Niger.
Le poste est resté vacant pendant deux ans, mais aujourd'hui la Côte d'Ivoire a un nouveau vice-président. Il s'agit de Tiémoko Meyliet Koné, qui était jusqu'à présent le gouverneur de la BCEAO. Est-ce à dire que le président Alassane Ouattara commence à penser à sa succession ? Depuis le mois dernier, Gilbert Kafana Koné, qui est le maire de la commune de Yopougon, préside le directoire du RHDP, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix. C'est donc le nouveau patron du parti au pouvoir. En ligne d'Abidjan, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI: Pourquoi le choix s'est-il porté sur Tiemoko Meyliet Koné ? Gilbert Kafana Koné : Le président lui-même vous a décrit les compétences du gouverneur [Tiemoko] Meyliet Koné. C'est par rapport donc à ces critères de compétence et d'expérience, aussi bien politiques qu'économiques, que le choix a été porté sur lui. C'est vrai qu'il a un profil d'économiste puisqu'il a été gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pendant ces 11 dernières années. Mais justement, le président n'a-t-il pas préféré choisir un économiste plutôt qu'un homme politique, afin que ce futur vice-président ne lui fasse pas trop d'ombre ? Vous savez que le précédent vice-président avait plus ou moins le même profil. Daniel Kablan Duncan… Voilà. Lui faire de l'ombre, je ne vois pas en quoi il peut lui faire de l'ombre. Il est le chef de l'Etat, celui qui a été désigné par le peuple de Côte d'Ivoire. Il choisit ses collaborateurs en fonction donc de ce qu'il a attend d'eux. Le nouveau vice-président a longtemps travaillé avec Guillaume Soro quand celui-ci était Premier ministre (2007-2012). Est-ce que cela ne pose pas de problème pour aujourd'hui ? Non. Cela ne pose pas de problème. Ce n'est parce que Guillaume Soro a dérivé que tous ceux qui ont collaboré avec lui devraient être des parias. Non, ce sont les compétences, ce que chacun peut apporter à la Côte d'Ivoire. C'est ça qui est à la base de ce choix-là. Et c'est un homme de confiance ? Oui. C'est un homme de confiance, un homme discret, je peux le dire. Le nouveau vice-président est originaire du Nord, comme le chef de l'Etat. Est-ce que cela ne risque pas de poser un problème d'équilibre régional ? Je ne vois pas en quoi cela pose un problème d'équilibre. Vous savez que, précédemment, le vice-président était du Sud et le Premier ministre était du Nord. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Je ne vois pas du tout en quoi l'équilibre peut être remis en cause. Est-ce qu'en devenant vice-président, Tiemoko Meyliet Koné devient présidentiable ? Présidentiable ? L'avenir le dira. Il appartiendra aux Ivoiriens d'apprécier. Sur RFI et France 24, il y a deux mois, le président Alassane Ouattara a déclaré qu'il ne savait pas encore s'il serait candidat en 2025, mais qu'il y avait une demi-douzaine de possibles successeurs auxquels il pensait. Est-ce que Tiemoko Meyliet Koné fait partie de cette demi-douzaine de successeurs possibles ? La demi-douzaine, c'est le secret du président de la République. Il ne m'a pas confié la demi-douzaine à laquelle il pensait. En ce qui nous concerne, nous ne pensons pas être une demi-douzaine. La demi-douzaine, pour nous, c'est lui. Donc, vous pensez qu'en 2025, Alassane Ouattara sera candidat à sa propre succession ? Il reposera une candidature ? Ce qui est certain, c'est que la Constitution l'autorise à le faire. Vous savez que le président Ouattara fait un travail extraordinaire. Oui, mais tout de même, il y a deux ans, Alassane Ouattara avait annoncé son départ juste avant le décès du regretté Amadou Gon Coulibaly en juillet 2020… Oui. Je suis d'accord avec vous, mais le sort en a décidé autrement et je crois qu'il vaut mieux laisser les Ivoiriens apprécier ce qu'il est en train de faire. Oui, mais franchement, s'il y a deux ans, il a déjà pensé à partir et si, aujourd'hui, il nomme un vice-président, n'est-ce pas pour se retirer en 2025 ? Mais pourquoi voulez-vous spéculer ? Laissez-le, c'est lui qui décidera. Ce qui importe, c'est ce qu'il fait pour les Ivoiriens. Puis le moment viendra. Alors évidemment, avec son arrivée à la vice-présidence, Tiemoko Meyliet Koné devient un possible successeur. Mais est-ce qu'il n'y en a pas quand même 5 ou 6 autres, à commencer par vous-même ? Je vous ai déjà répondu. Ne spéculez pas sur les possibles successeurs. Nous n'en sommes pas là. La limite d'âge à 75 ans pour être candidat à la présidentielle, vous êtes pour ou contre ? L'âge importe peu et je ne suis ni pour ni contre. Et a priori, s'il n'y a pas de révision de la Constitution, messieurs Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié pourront être candidats en 2025 ? Ce sera à eux de décider le moment venu.
Le président Roch Marc Christian Kaboré a prononcé nuitamment un discours pour annoncer un remaniement gouvernemental et des sanctions au sein de l'armée Un discours présidentiel nocturne au Burkina Faso, c'est rare. Et solennel. Les sanctions annoncées par Roch Marc Christian Kaboré ? Elles font suite aux carences d'intendance qui avaient conduit les militaires à combattre le ventre désespérément vide contre les jihadistes lors de l'attaque terroriste d'Inata, qui avait fait 53 morts, dont 49 soldats. Le remaniement du gouvernement ? Il vise à calmer la rue burkinabè, alors qu'une marche est annoncée pour demain à Ouagadougou, marche qui a été interdite. Et tandis que le gouvernement prolonge de quatre jours la coupure de l'Internet mobile, invoquant la « défense nationale », le journal Wakat Sera s'interroge. « Marchera ou marchera pas ? » se demande-t-il, alors que les écoles, elles aussi, sont fermées ce vendredi et demain. « Comme si la coupe n'était pas assez pleine, le maire de Ouagadougou invite les forces de l'ordre de la capitale burkinabè à prendre toutes les dispositions utiles pour qu'aucune manifestation illégale ne puisse se dérouler sur le territoire communal », complète ce journal ouagalais. Toutefois, même si Wakat Sera juge « tout à fait normal que le peuple use de son droit constitutionnel pour manifester et dire son mécontentement », Wakat Sera enjoint ses lecteurs à ne pas « se tromper d'adversaire ». Car ce n'est « sans doute pas le moment idéal pour fragiliser, voire anéantir les efforts de lutte des partenaires étrangers comme la France, dans le Sahel où djihadistes et bandits se sont enkystés et sèment malheur et désolation ». Le quotidien Le Pays n'écrit guère autre chose en appelant au maintien de la cohésion sociale car, estime-t-il, « le pourrissement interne de la situation politique risque de nous faire tomber dans le piège des terroristes dont la stratégie vise à affaiblir l'Etat pour qu'il s'effondre de l'intérieur afin de se donner la latitude de venir se repaitre de sa charogne. L'on doit, en effet, toujours garder à l'esprit, que c'est quand le mur présente des fissures que les cancrelats et autres vipères peuvent y prospérer », formule Le Pays. En Côte d'Ivoire, la ville de Korhogo sera en effervescence cette fin de semaine. Onze ans après son départ en exil, Issa Malick Coulibaly fera son grand retour sur sa terre natale ce dimanche Comme le constate sur place le journal Le Temps, « Korhogo est mobilisée » pour le retour d'Issa Malick Coulibaly, proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, mais aussi chef de la famille Gbon Coulibaly, illustre au nord de la Côte d'Ivoire. Etant rappelé qu'Issa Malick Coulibaly est l'oncle biologique d'Amadou Gon Coulibaly (et donc son père coutumier) et que l'ex-Premier ministre est brusquement disparu le 8 juillet 2020 alors que, on s'en souvient, il était rien moins que le candidat du RHDP à la dernière élection présidentielle ivoirienne, son retour, dimanche 28 novembre, débutera à Gbondalla, siège de l'ex-patriarche Péléforo Gbon, un lieu « mythique », souligne ce quotidien proche de l'ex-président Laurent Gbagbo qu'est Le Temps. Ce come-back sera aussi « une bonne occasion, pour réconcilier les populations », déclare l'actuel patriarche de la famille Gbon, Alidou Coulibaly, il va faire « baisser la tension (…) Mon fils Malick a un langage assez apaisant », dit-il au Temps. Autre réaction, celle du fils de l'illustre Kassoum Coulibaly. Souleymane Coulibaly – c'est son nom - est délégué local du Pdci-Rda, le parti de l'ex-président Bédié. Lui attend dimanche le retour d'un « autre père ». Etant enfin rappelé que l'ex-chef de la guérilla ivoirienne Guillaume Soro est aussi une figure importante de ce nord-ivoirien, son parti, le Rassemblement des générations et peuples solidaires, sera représenté à ces cérémonies. Son délégué local Soro Rafael déclare au Temps qu'avec Issa Malick Coulibaly, « nous pourrons faire tomber le baobab ».
« Mon ambition c'est de partir » déclarait solennellement Laurent Gbagbo à ses partisans lors du congrès qui a vu la naissance de son parti, le PPA-CI. Dans le même temps l'ancien président ivoirien assurait qu'il ferait de la politique jusqu'à sa mort. Il a d'ailleurs été élu par acclamation ce week-end président de ce Parti des Peuples Africains - Côte d'Ivoire. Un parti qu'il veut socialiste, souverainiste, mais aussi et surtout panafricaniste. Pour décrypter ce discours très attendu, invitée de RFI ce matin, Me Habiba Touré, cheffe de cabinet de Laurent Gbagbo. Elle répond aux question de Pierre Pinto. RFI : Lorsque Laurent Gbagbo dit « Je ferai de la politique jusqu'à ma mort », mais qu'un peu plus tard il déclare : « Mon ambition c'est de partir », que faut-il comprendre exactement ? Habiba Touré : Il faut comprendre qu'il n'entendait pas céder aux injonctions présentées parfois sous forme de conseils des uns et des autres, lui demandant de se retirer de la vie politique et même au chantage qui a été fait, notamment à l'occasion de son retour. Donc c'était un message très fort qu'il entendait formuler. C'est que c'est un homme politique, c'est un homme qui a toujours fait de la politique et il entend en faire jusqu'à sa mort. C'est ce qu'il a toujours indiqué. Maintenant, quand il dit -il parlait, entendons-nous bien, dans le cadre du parti- que son ambition est de partir, c'est-à-dire que, pour lui, il était important aussi de préparer la relève, de préparer de nouvelles générations et de les voir fonctionner aussi au sein de l'appareil du parti. Donc il s'agit, non pas d'abandonner qui que ce soit et en premier lieu ses militants, mais de préparer dès maintenant la relève des nouvelles générations à l'exercice du pouvoir au sein, déjà, de l'appareil et pour la suite, bien évidemment. Est-ce que cela veut dire qu'il prépare une autre personnalité pour se présenter au nom du parti en 2025 ? Ce n'est pas ce qu'il a indiqué. Ce qu'il a indiqué, c'est qu'il était important, au sein du parti, de préparer tous ces jeunes cadres du parti à l'exercice du pouvoir au sein de l'appareil du parti et aussi de raviver, de dynamiser le parti. C'était cela son ambition. Il ne s'agissait pas de 2025, 2025 est encore loin. Donc Laurent Gbagbo n'exclut pas de se présenter à la présidentielle de 2025 ? Quand vous écoutez son discours, 2025 n'était pas abordé, ni dans un sens ni dans l'autre. Je vois bien que vous essayez d'interpréter, mais il n'y a pas de message subliminal dans son discours. C'était dans le cadre du congrès constitutif, il s'agissait de s'adresser aux militants et de s'adresser à tous ses militants et à tous ses sympathisants. Lors du discours de Laurent Gbagbo de dimanche, il a été longuement question aussi du panafricanisme, qui est en quelque sorte l'un des trois piliers idéologiques sur lesquels repose avec le PPA-CI, avec le socialisme et le souverainisme. Mais de quel panafricanisme Laurent Gbagbo parlait-il ? Est-ce qu'il souhaite relancer le vieux projet d'États-Unis d'Afrique ? Je pense qu'il a été très clair. Nos États africains sont de tous petits États qui ne permettent pas, finalement, de constituer un réel pouvoir africain dans l'intérêt des peuples africains. Et c'est l'ambition du PPA-CI finalement. C'est-à-dire, d'essayer de créer des liens politiques, une unité politique, une union politique, l'union des peuples africains aussi, afin que leur voix puisse peser demain. Donc c'est de ce panafricanisme-là qu'il parlait. C'est à dire, globalement, que tous les États africains puissent s'unir. Comme ce que l'on a pu voir, il a donné l'exemple des États-Unis, mais il y a également donné l'exemple de l'Union européenne -de l'Europe- qui constitue une force qui permet finalement de défendre les intérêts européens, face aux autres puissances. C'est la même chose qu'il veut pour les Africains. Lors du congrès, en plus de la présence de partis amis ou alliés, on a noté la présence très remarquée du RHDP en la personne de son directeur exécutif Adama Bictogo. Quel était le message ? Il s'agissait, pour le président Laurent Gbagbo, de montrer que faire de la politique ce n'est pas faire la guerre. Et quand on fait de la politique, nous ne sommes pas des ennemis. On peut avoir des divergences, on peut être de bords radicalement opposés, mais on doit pouvoir parler. On doit pouvoir s'asseoir et discuter. L'invitation du RHDP s'inscrivait dans la lignée de ce qui a toujours été le président Laurent Gbagbo : s'asseoir et discuter avec tous, sans exclusion. C'est pour cela qu'il avait demandé à ce que le RHDP puisse être présent à cette cérémonie. Vous avez expliqué tout à l'heure que Laurent Gbagbo souhaitait préparer une nouvelle génération pour lui succéder. Néanmoins, il a balayé d'un revers de la main le débat sur la limite d'âge, en disant : « Il y a des gens plus âgés que moi qui font de la politique ». Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction ? Il n'y a aucune contradiction. Ce qui choquait le président Laurent Gbagbo c'est que l'on puisse considérer qu'à un certain âge on doit arrêter de faire de la politique. Parce que cela, finalement, ce n'est pas un argument. La politique n'est pas une question d'âge, c'est une question de conviction, c'est une question aussi de proposition politique que vous pouvez faire au peuple, mais ce n'est certainement pas une question d'âge. Il a donné lui-même un certain nombre d'exemples. N'oubliez pas que Nelson Mandela, quand il a pris le pouvoir il avait 76 ans. En France, Clémenceau a permis à la France de gagner la Première Guerre mondiale en 1918. Il avait quel âge ? Pratiquement 77 ans. Donc ce n'est pas une question d'âge. Ce qu'il dit, c'est une question d'état d'esprit et de respect des textes. Quel que soit l'âge que l'on peut avoir, si on ne respecte pas les textes, on sera confronté aux mêmes problèmes. Et quel que soit l'âge que l'on va avoir, qu'on ait 30 ans, 70 ou 80 ans, si l'on respecte les textes, vous allez voir que les guerres, tous les conflits qu'il a pu y avoir dans les pays africains vont disparaître. On aura d'autres problèmes que l'on reconnaît dans un certain nombre de pays et d'autres États démocratiques, mais en tout cas, tous les conflits qui amènent le peuple à sortir n'existeront plus. L'important c'est le respect des textes, quel que soit l'âge.
« J-1 », décompte en une le journal Aujourd'hui, c'est « le grand retour de Gbagbo dans l'arène ». Un nouveau parti ? Ce quotidien qui lui est proche explique que l'ex-chef de l'État en avait besoin pour « reprendre la main » et ainsi « signer son retour sur la scène politique nationale ». Car « malgré toute son aura, il (lui) manquait un instrument politique (…) C'est ce vide qui sera comblé » cette fin de semaine à Abidjan. 1.600 délégués et peut-être davantage sont attendus à ce congrès qui se tiendra cette fin de semaine au Palais des congrès de l'Hôtel Ivoire, le « Village du congrès » ouvrant ses portes cet après-midi en contrebas, au quartier Blockhaus, fief du peuple Ebrié situé sur les bords de la lagune du même nom. Étant rappelé que l'ex-président, il y a deux mois, avait proposé la création d'un nouveau parti politique, plusieurs quotidiens ivoiriens affichent ce matin une cartouche ornée du sourire de Laurent Gbagbo présentant ce congrès constitutif comme un « nouveau départ pour la Côte d'Ivoire et l'Afrique ». Au nom du parti Quel pourrait bien être le nom de ce parti ? Et quel serait son logo ? Justement. Le journal Le Temps révèle ce matin, non-pas les choix définitifs du congrès, puisqu'il ne s'est pas encore tenu, mais les propositions de nom, logo et signe de ralliement avancées par la Commission chargée de l'élaboration des statuts et du règlement intérieur (et ça n'est pas rien, même si – insistons bien ici sur leur caractère de propositions). « A savoir : le parti sera(it) dénommé Parti des peuples africains de Côte d'Ivoire (Ppa-CI), le sigle sera(it) les doigts entrelacés des deux mains, cela symbolise(rait) l'union des forces en lutte pour la démocratie et la souveraineté, énonce Le Temps. L'emblème (serait) également les doigts entrelacés des deux mains dans la carte de l'Afrique (un peu à la manière de la sculpture Le secret, d'Auguste Rodin, donc…) ». Ce quotidien proche de Laurent Gbagbo signale aussi que le parti devrait « commémorer chaque année, le 31 mars, la résistance des peuples africains et l'acquittement du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale ». Le Temps ajoute que la commission « a proposé que la référence politique de ce nouveau parti (soit) le socialisme et le panafricanisme (et qu'il) proclame son attachement aux droits de l'homme et des peuples, aux valeurs de justice, de démocratie pluraliste et de souveraineté (ainsi que) son attachement à l'intégration africaine » Parti de gauche pour alliance renforcée Bédié-Gbagbo À Abidjan, les préparatifs vont bon train à la veille de ce congrès. Et pour mieux en mesurer la température, le quotidien indépendant L'Inter est allé à la rencontre d'un vendeur de tee-shirt, polos et casquettes à l'effigie de Laurent Gbagbo. Damas Damas, c'est son nom, a déjà écoulé tout son stock et dit attendre une nouvelle livraison demain. « C'est notre contribution à la réussite de ce grand événement », s'enthousiasme Damas Damas dans L'Inter. Ce congrès constitutif du nouveau parti de l'ex-président ivoirien ? C'est « le dernier gros défi » de Laurent Gbagbo, lance Le Sursaut. Et c'est un défi « risqué », estime en une ce quotidien. De son côté, Le Nouveau Réveil, proche, lui, de l'ex-président Henri Konan Bédié, se projette au-delà, « cap sur 2025 », année programmée de la prochaine élection présidentielle en Côte d'Ivoire, pour signaler d'une très macroniste formule qu'au PDCI-RDA, « le renouveau est en marche » et pour souligner que « en conquérants, Bédié et Gbagbo préparent leurs partis ». Quel sera le poids politique de ce nouveau parti ? Selon le quotidien burkinabèLe Pays, « tout porte à croire que ce nouveau-né vagira haut et fort sur l'échiquier politique ivoirien dès sa naissance. Car, Laurent Gbagbo, malgré son long éloignement de la mère-patrie à cause de son emprisonnement à La Haye, demeure populaire en Côte d'Ivoire. De ce point de vue, prévient ce quotidien ouagalais, l'on peut affirmer qu'Alassane Dramane Ouattara et son RHDP auront désormais face à eux "garçon", pour parler comme les Ivoiriens » !
Depuis trente ans, ce sont les trois mêmes personnalités qui occupent le champ politique : le président Alassane Ouattara et les deux anciens présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Alors que trois ivoiriens sur quatre ont moins de 35 ans, quelles sont les conséquences de ce fossé générationnel ? Pourquoi est-il si compliqué de passer le relais aux jeunes ? Les étudiants de l'Université Félix Houphouët Boigny d'Abidjan sont invités à réagir avec nos invités : Belmonde Dogo, ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté. Députée RHDP de Guibéroua Eric N'Koumo-Mobio, maire de Songon, membre du bureau politique du PDCI Pickas Damana, vice-pdt du FPI chargé de la jeunesse et du service civique. (proche de l'ancien président de Laurent Gbagbo). * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Depuis trente ans, ce sont les trois mêmes personnalités qui occupent le champ politique : le président Alassane Ouattara et les deux anciens présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Alors que trois ivoiriens sur quatre ont moins de 35 ans, quelles sont les conséquences de ce fossé générationnel ? Pourquoi est-il si compliqué de passer le relais aux jeunes ? Les étudiants de l'Université Félix Houphouët Boigny d'Abidjan sont invités à réagir avec nos invités : Belmonde Dogo, ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté. Députée RHDP de Guibéroua Eric N'Koumo-Mobio, maire de Songon, membre du bureau politique du PDCI Pickas Damana, vice-pdt du FPI chargé de la jeunesse et du service civique. (proche de l'ancien président de Laurent Gbagbo). * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
« C'est donc à croire que le ciel s'est arrêté sur la Côte d'Ivoire le temps d'une rencontre », écrit Afrique Sur 7, comme pour mieux montrer l'importance de l'évènement et à quel point il est l'objet de toutes les attentions. « Les Ivoiriens sont donc suspendus aux lèvres de deux hommes d'État », précise le site internet. Oui, c'est peu dire qu'elle est attendue cette rencontre, « c'est le sujet du moment » estime L'Inter. « Dans des rencontres frugales entre amis ou dans les salons feutrés des décideurs, tout le monde en parle », prévient le quotidien. Ce face-à-face entre Laurent Gbagbo Alassane Ouattara, « dix ans après la douloureuse crise post-électorale qui a fait officiellement 3000 morts… Qui l'eût cru ? », s'étonne L'Inter. Pourtant, oui « les deux titans de la politique ivoirienne de ces 30 dernières années vont se revoir ce mardi 27 juillet au palais de la présidence à Abidjan-Plateau. Ils vont même se parler, reprendre le dialogue rompu depuis 10 ans », souligne le journal. Une rencontre très largement commentée Cette rencontre Ouattara Gbagbo, ce face-à-face , est-ce le « happy end ou la suite du duel à mort ? », se demande L'Inter. Est-ce le « rendez-vous de l'espoir ? », s'interroge de son côté Fraternité Matin. Le journal gouvernemental relaie d'abord, à nouveau, les réactions des politiques qui avaient salué l'annonce de cette rencontre et il affirme, plus largement, que « comme eux, de nombreux ivoiriens nourrissent beaucoup d'espoir ». « Ils espèrent que cette rencontre ouvrira de nouvelles perspectives », lit-on. « Mais pour y arriver, reprend Frat' Mat', il faut que cette rencontre soit celle de la sincérité et du respect de la parole donnée ». Fidèle à sa ligne, le journal estime ensuite qu'Alassane Ouattara a déjà démontré, lui, « son engagement en faveur de la paix » et « attend de voir » l'attitude de Laurent Gbagbo. L'offensive du RHDP sur le terrain Et en attendant, le parti d'Alassane Ouattara mise en parallèle sur le terrain. « Le RHDP quadrille tout le pays », titre Soir Info qui parle ici d'une « grande offensive ». « Les émissaires d'Alassane Ouattara viennent d'être envoyés dans tout le pays », développe le journal. Objectif : « expliquer la politique nationale de réconciliation » mais aussi, dans le même temps, « préparer les prochaines élections locales et surtout la présidentielle cruciale d'octobre 2025 ». Une liste de 32 personnalités a ainsi été arrêtée, à la tête d'autant de délégations, et chacune d'elles est « affectée à une région donnée ». En somme, c'est un « maillage stratégique du pays », conclut Soir Info. En Tunisie, le premier ministre limogé sort du silence « Mechichi s'exprime », nous dit La Presse de Tunisie, 24h après que le président Kaïs Saïed l'a renvoyé et a gelé les travaux du Parlement. Sa réaction est à lire évidemment dans tous les médias tunisiens, mis en ligne ce lundi soir « dans un long post publié sur son compte personnel Facebook », précise Réalités. Le chef de gouvernement indique qu'il « transmettra le pouvoir à son successeur dans un parfait respect de la règle de la succession des responsabilités », explique le site du magazine. Désormais beaucoup d'interrogations C'est certain, « La Tunisie a basculé dans un état d'exception », nous dit L'Économiste Maghrébin, qui observe « un coup de théâtre au parfum de coup de force constitutionnel ». Oui, s'agit-il finalement d'un « coup d'État » ou d'un « coup de maître » de Kaïs Saïed, se demande le quotidien. Aurait-il fait cela « sans l'appui de l'armée, des forces sécuritaires et sans l'aval des puissances étrangères ? » Eh bien, « c'est difficile à croire, estime L'Économiste, tant l'enjeu est déterminant pour l'avenir du pays ». En tout cas, lors d'une réunion ce lundi, Kaïs Saïed, lui, a affirmé « son respect des droits et des libertés », nous dit encore La Presse. Mais des composantes de la société civile l'ont appelé « à présenter une feuille de route claire sur la période à venir », et elles ont « formulé leur inquiétude quant à [sa] concentration des pouvoirs ». En première ligne notamment, le syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt). La Presse de Tunisie relaie sa position: il a déclaré « soutenir entièrement les revendications légitimes des Tunisiens ». Le Snjt a « mis en garde contre le fait de porter atteinte aux acquis de la révolution, de la liberté et de la dignité ». Espérons que le message est passé.
Pour la première fois depuis plus de dix ans, un sommet Gbagbo-Ouattara est organisé. Sauf coup de théâtre, il devrait se tenir mardi 27 juillet au palais présidentiel d'Abidjan. En Côte d'Ivoire, le quotidien gouvernemental Fraternité Matin donne la parole pour l'occasion à l'homme comme à la femme de la rue. Commerçante, Hortense espère ainsi qu'à la suite de cette rencontre, des décisions seront prises. « Ce serait merveilleux pour le pays », dit-elle à Frat Mat. Sans emploi, Samuel prédit aussi dans les colonnes de ce très officiel organe de presse que « la libération des prisonniers devrait suivre » la rencontre Gbagbo-Ouattara et souhaite l'organisation d'un « forum » pour que les Ivoiriens se disent « les vérités sur ce qui n'a pas marché ». Agent de la poste, Charlie, de son côté, souligne les « nombreux problèmes sociaux » auxquels fait face la Côte d'Ivoire, dont « la cherté de la vie ». Dans Frat Mat encore, la réaction de Maurice Kakou Guikahé. La rencontre Gbagbo-Ouattara ? Elle est « capitale », estime le secrétaire exécutif du PDCI-RDA, le parti créé par le « père » de la nation ivoirienne Félix Houphouët-Boigny, et elle veut dire « que le discours prononcé par le président Henri Konan Bédié, lors de la visite du président Gbagbo à Daoukro, a été entendu », dit encore le numéro deux du PDCI à ce journal gouvernemental. Une rencontre qui fait les gros titres Le rendez-vous Gbagbo-Ouattara de mardi prochain est également à la Une de ce qu'on appelle familièrement la « titrologie » en Côte d'Ivoire. Il est ainsi « en manchette » du quotidien Le Patriote. « Ouattara, la paix à tout prix », lance ce journal proche du chef de l'État. Pas de référence, en revanche, à un quelconque « prix » dans l'hommage rendu ce vendredi matin à Alassane Ouattara par ces deux autres quotidiens partageant la même sensibilité éditoriale que le précédent, et que sont Le Jour et L'Expression ; le premier le présentant comme un « faiseur de paix » ; le second saluant « l'esprit d'ouverture du chef de l'État ». À noter aussi, dans cette même veine de la presse pro-Ouattara, l'énigmatique « manchette » du journal Le Sursaut, avertissant que « Gbagbo tend un gros piège au pouvoir Ouattara ». Dans la presse proche du PDCI, le journal L'Héritage avertit que Gbagbo est « prêt à dire ses vérités à Ouattara », tandis que Le Nouveau Réveil insiste sur la nécessité d'un « dialogue national inclusif » tel que voulu par le président Bédié. Justement. Dans la presse pro-Gbagbo enfin, le quotidien Le Temps signale du « rififi au RHDP, suite au refus du dialogue national » auquel s'est opposé le 12 juillet dernier Adama Bictogo – directeur exécutif de cette formation politique composée du RDR d'Alassane Ouattara et de quelques autres partis qui lui sont alliés – quand il avait déclaré que : « Nous n'avons pas besoin de dialogue national en Côte d'Ivoire ». Selon Le Temps, donc, « des cadres et non des moindres (du RHDP) n'ont pas apprécié cette sortie » d'Adama Bictogo, et ils l'ont « fait savoir de vive voix au concerné ». La sous-région a les yeux braqués vers Abidjan Cette rencontre à venir Gbagbo-Ouattara fait aussi naître l'espoir dans la presse sous-régionale. Au Burkina Faso voisin, le journal Wakat Sera estime vain de se demander qui d'entre Ouattara ou Gbagbo, a appelé lequel en premier. « Peu importe qui en est l'initiateur, cette rencontre ne doit pas être un face-à-face de rancœurs habillé de sourires de façade hypocrites avec vue sur molaires, mais plutôt un pas de plus dans la dynamique de la réconciliation, enjoint ce quotidien ouagalais. Il est temps que le train de la réconciliation, embarquant tous les fils du pays, s'ébranle vers une Côte d'Ivoire nouvelle où il refera bon vivre pour chacun et pour tous », prêche Wakat Sera. Et le journal Le Pays espère que les « deux frères ennemis ivoiriens » veuillent « tourner la page pour s'inscrire résolument dans le processus de réconciliation nationale que les uns et les autres appellent de tous leurs vœux », ce confrère ouagalais tenant à saluer cette « disposition d'esprit ». Aussi à la Une : le président de Madagascar visé par une tentative d'assassinat ? La presse africaine évoque aussi ce matin la suspicion de tentative d'assassinat du président de Madagascar. L'Observateur Paalga se demande s'il s'agit d'un « complot contre la sûreté de l'État ou d'un traquenard contre des adversaires politiques, comme seuls savent en monter les imperators qui ont peur d'être déboulonnés de leur capitole ? ». Et ce quotidien ouagalais de souligner que l'identité des comploteurs présumés est « ostensiblement mise en avant, comme si leur nationalité étrangère ou binationale et leur formation de saints-cyriens ajoutaient aux preuves matérielles qui les chargent, selon la justice malgache ».
Une alliance de "dupes", c'est ainsi que le parti au pouvoir, le RHDP, qualifie la rencontre entre les deux anciens rivaux, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Les deux hommes se sont vus ce week-end à Daoukro, dans l'est de la Côte d'Ivoire. L'objectif des deux anciens présidents est de forger une nouvelle alliance politique d'opposition au président Alassane Ouattara.
L'ancien président sud-africain a passé sa première nuit sous les verrous. « Zuma a combattu la loi et la loi a gagné », lance le site du journal sud-africain The Sunday Times, en traduisant cette formule d'un proverbe local : « tout à une fin ». De son côté, le portail d'information Mail & Guardian relate « comment JZ a été poussé à se rendre » et fait état de « pourparlers intenses entre les chefs de la police, la direction de l'ANC KwaZulu-Natal et les membres de la famille de l'ancien président (pour l'amener) à se rendre ». Un ancien président en prison ? Tout sauf une première en Afrique, puisqu'avant lui, le « dernier en date » derrière les barreaux était le général mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui est toujours dans l'attente de son procès pour « corruption, détournement de biens publics et blanchiment d'argent » (des accusations que l'ancien président mauritanien nie), rappelle le journal burkinabè Wakat Sera. Pour Jacob Zuma, « les carottes commencent à être bien cuites », lance son confrère L'Observateur Paalga. Lequel quotidien ouagalais souligne que « Jacob Zuma n'est pas à son premier séjour en prison, lui qui a séjourné pendant dix ans au pénitencier de Robben Island » aux côtés du « célébrissime » Nelson Mandela, rappelle L'Observateur Paalga. Une incarcération commentée jusqu'en Côte d'Ivoire, où le quotidien Notre Voie y voit un signe que « la démocratie sud-africaine se porte bien ». À lire aussi : Afrique du Sud: incarcéré, Jacob Zuma attend désormais l'examen de son recours En Côte d'Ivoire, J-1 avant la rencontre au sommet entre Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié Les deux ex-présidents vont se retrouver afin de consolider l'alliance entre le PDCI et le FPI de Laurent Gbagbo. C'est demain qu'à peine rentré de Kinshasa, où il a notamment été reçu par le président congolais Félix Tshisekedi, président en exercice de l'Union africaine, Laurent Gbagbo ira à la rencontre d'Henri Konan Bédié dans le fief de ce dernier, à Daoukro, sud-est de la Côte d'Ivoire. Et ce matin, la manchette de ce journal proche parmi les proches du PDCI qu'est Le Nouveau Réveil salue cette rencontre « de haut niveau attendue de tous », en signalant qu'à Daoukro, tout est « fin prêt pour accueillir Gbagbo ». Daoukro « réserve un accueil triomphal à Gbagbo », renchérit le quotidien L'Héritage. De la même sensibilité politique que Le Nouveau Réveil, ce journal affirme que Bédié et Gbagbo forment « le tandem qui fait peur à Ouattara et au RHDP ». Même pas peur, a en substance rétorqué hier Adama Bictogo, le RHDP est « le seul parti représenté sur l'ensemble du territoire national ». Propos tenus lors d'une conférence de presse du directeur exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, et que rapporte L'Intelligent d'Abidjan. Le quotidien Le Temps, en revanche, voit dans le sommet de Daoukro un « moment historique », et récuse la remarque selon laquelle l'alliance PDCI-FPI est un rapprochement « contre-nature ». Selon ce quotidien proche de Laurent Gbagbo, « aujourd'hui, il y a la survie du pays. Et la survie du pays nécessite même que le RHDP se joigne au train de la réconciliation. Parce qu'on ne peut pas réconcilier en excluant ». En tout cas, estime Le Temps, « pour les leaders, cadres, militants et sympathisants, les présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié sont debout pour sauver la Côte d'Ivoire ». Dixième anniversaire de l'indépendance sans gloire du Soudan du Sud Avec plus d'un an de retard, le nouveau Parlement doit prêter serment ce vendredi 8 juillet à Juba, la capitale, dix ans jour pour jour après la naissance du plus jeune État du monde. En France, le quotidien catholique La Croix souligne qu'au Soudan du Sud, les églises chrétiennes sont engagées « au service de la médiation », à commencer par le pape François et l'archevêque anglican de Cantorbéry. À lire aussi : Soudan du Sud: 10 ans plus tard, les espoirs déçus de l'indépendance L'heure de la disgrâce pour Boris Boillon Proche de Nicolas Sarkozy, l'ex-ambassadeur de France en Irak et en Tunisie s'est vu déchoir de la Légion d'honneur. Quatre ans après sa condamnation, « Boris Boillon perd titres et dorures, signale Jeune Afrique. Suspendu, puis radié du Quai d'Orsay en 2019, à 51 ans, ce membre du sérail de Nicolas Sarkozy a été déchu de la Légion d'honneur le 6 juillet 2021 (à la suite d'un décret présidentiel du 2 juillet), au même titre qu'un autre proche de l'ex-président français, l'avocat Arnaud Claude », complète Jeune Afrique.
Hospitalisé depuis le début du mois de mars à Paris et transféré en urgence en Allemagne six jours plus tard, le Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko, a succombé hier, mercredi 10 mars, à un cancer fulgurant. Quel était le parcours de cet homme politique souvent qualifié de rassembleur ? Était-il un potentiel successeur à Alassane Ouattara à la tête de l'État ? Sylvain N'Guessan, directeur de l'Institut de stratégie d'Abidjan, répond aux questions de François Hume-Ferkatadji. RFI : Hamed Bakayoko, le Premier ministre ivoirien, est décédé hier, à l’âge de 56 ans. Quel homme était-il exactement ? On dit de lui qu’il avait un parcours atypique. Certains disent même qu’il était un self-made-man… Sylvain Nguessan : Oui, on retient du Premier ministre, Hamed Bakayoko, cette image. L’homme qui s’est fait lui-même, fils d’une famille modeste, qui n’a pas forcément fait de brillantes études — il aurait été envoyé à l’université, je crois, en troisième année de médecine — et qui est parvenu à ce poste de Premier ministre, après être passé par différents postes ministériels, dont celui de l’Intérieur et de la Défense. Hamed Bakayoko, le Premier ministre, ne se le cachait, pas, il disait avoir fait l’école de la vie. Donc je pense que c’est ce qui fascine un peu chez les Ivoiriens, de savoir que le monsieur est parti de rien du tout pour devenir Premier ministre, pour se hisser à ce niveau… Il y a de quoi séduire. Il a eu différents métiers. Il a été journaliste, directeur d’une radio… Oui, journaliste, directeur d’une radio… Il a contribué à l’organisation de plusieurs concerts… C’est un monsieur qui est passé un peu partout pour pouvoir se réaliser. La réalité aidant, le président Alassane Ouattara l’a responsabilisé à certains niveaux et il a pu réaliser les challenges qui étaient fixées à ces postes-là et cela a fait de lui le Premier ministre. Politiquement, il était perçu comme l’homme capable de parler à tous les camps. Il avait, notamment, parlé au téléphone récemment à Laurent Gbagbo… Oui, M. Hamed Bakayoko pouvait vraiment prendre le petit déjeuner chez Gbagbo, le déjeuner chez Bédié et le dîner chez le président Alassane Ouattara... C’était l’homme du consensus, le trait d’union entre les différents partis politiques et aussi le trait d’union entre les différentes couches sociales. Il avait cette particularité d’être l’homme du consensus, celui qui pouvait rassembler les différents acteurs politiques en Côte d’Ivoire autour d’une table. Et c’est notamment pour cette raison qu’il avait piloté, au mois de décembre dernier, le dialogue politique, et qu’il participait aussi aux négociations sur le retour de Laurent Gbagbo… Exactement. Et on a vu le résultat de ce dialogue politique du mois de décembre, c’est la première fois, depuis 2010, que l’on voyait une élection inclusive en Côte d’Ivoire. C’est même, peut-être, la première fois de l’histoire de la Côte d’Ivoire, qu’il y a une élection législative inclusive. C’est à mettre à son actif, parce qu’il savait parler à tout le monde et tout le monde a appris à lui faire confiance, également. Mais alors, comment on peut expliquer, justement, cette place particulière qu’il avait dans le champ politique ivoirien et une grande popularité, on peut le dire aussi ? Le Premier ministre lui-même le disait, il a fait l’école de la vie. Contrairement aux autres qui ont fait de brillantes études — Doctorat Master... — lui, il en a été exclus très tôt. Donc il bossait trois fois plus pour pouvoir occuper convenablement son poste. Et il a fait l’école de la vie ! Cela lui a appris à arrondir les angles à chaque fois, à ne pas insulter, à se rapprocher, à ne pas être dur sur sa position, à être toujours à la recherche du compromis… Je crois que c’est ce qui fascinait chez le Premier ministre. Est-ce que justement ses qualités de rassembleur faisaient de lui un possible successeur à la tête de l’État d’Alassane Ouattara ? Je pense, je pense… On était arrivés vraiment à un stade, au sortir de la présidentielle passée, où le champ politique ivoirien avait vraiment besoin de l’homme du compromis. Celui qui pouvait s’entendre avec tout le monde, qui n’allait pas privilégier la confrontation, qui allait éviter les grands affrontements… Je pense que M. Hamed Bakayoko, le Premier ministre, était un potentiel président, un potentiel remplaçant du président Alassane Ouattara. Après ce décès qui a fait suite à un cancer fulgurant, est-ce que, pour le RHDP, c’est une grosse perte ? Comment le président Alassane Ouattara va-t-il pouvoir affuter sa stratégie, après la perte d’un ponte, d’un ténor politique comme Hamed Bakayoko ? C’est non seulement une grande perte pour le RHDP, mais aussi une grande perte pour toute la classe politique ivoirienne. Quand l’homme — le trait d’union — n’est plus, on se demande comment différentes formations politiques vont se retrouver pour pouvoir discuter. Comment l’opposition incarnée par le PDCI et le FPI de Laurent Gbagbo vont poursuivre les négociations avec le RHDP du président Alassane Ouattara. C’est une grande perte pour le RHDP. L’homme qui pouvait apaiser les différends rangs de l’opposition n’est plus. Bien évidemment, je pense que le président Alassane Ouattara va chercher quelqu’un de sa trempe. On n’entre pas tous les jours à ce niveau de responsabilités, mais je pense que sa stratégie sera de trouver un homme qui a la compétence managériale du Premier ministre Hamed Bakayoko, de sorte à maintenir le contact avec l’opposition et susciter la cohabitation politique pacifique.
« Si le parti présidentiel conserve sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, les pro-Gbagbo ont démontré qu’ils restaient l’une des principales forces politiques du pays, constate Jeune Afrique. (…) Sur les 254 sièges de députés en jeu, le RHDP d’Alassane Ouattara en remporte 137 et obtient donc la majorité absolue (des résultats encore provisoires puisqu’ils doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel). Le parti présidentiel n’atteint cependant pas son objectif d’une majorité des deux tiers. Surtout, huit ministres, sur la trentaine qui étaient candidats, ont été battus. » Du coup, « Gbagbo arrache son tabouret à Ouattara », lance le Quotidien d’Abidjan. « Bédié et Gbagbo ferment Yopougon, Marcory et Port-Bouët à Ouattara… mais le chef de l’Êtat réussit ce qu’il espérait », constate pour sa part Soir Info. Yopougon, « la plus grande commune de tout le pays et ancien fief de l’ex-président, relève Le Monde Afrique, que la coalition PDCI-EDS a réussi à reprendre donc au RHDP, avec l’élection du fils aîné de Laurent Gbagbo, Michel Gbagbo. » Au final, constate Aujourd’hui au Burkina, « avec la victoire confirmée de l’opposition à Yopougon, Marcory et Port-Bouët, le RHDP et le PDCI-EDS se partagent ainsi la capitale économique ivoirienne avec 5 communes pour chaque camp. Ainsi, Abobo, Adjamé, Attécoubé, Koumassi et Treichville reviennent au parti du président Alassane Ouattara, tandis que les communes de Yopougon, Marcory, Port-Bouët, Cocody et Plateau tombent dans l’escarcelle du duo Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. » L’opposition en embuscade Reste que sur le plan national, le RHDP est toujours « maître du jeu » : c’est ce que pointe WakatSéra, toujours au Burkina Faso. « Et l’opposition est en embuscade », constate aussi le site d’information burkinabé. « Certes, l’opposition n’a pas réussi à contrarier, véritablement, les plans du parti au pouvoir qui conserve sa majorité à l’Assemblée nationale, et qui pourrait même, à l’occasion, compter sur la marge d’une quinzaine d’indépendants. Mais, en retournant aux urnes, après des boycotts successifs, les opposants, qui ont même réalisé la prouesse de se réunir en coalitions (…), les opposants se donnent de véritables chances de revenir dans le débat politique, par la grande porte. » À quand le retour de Gbagbo ? Ledjely en Guinée renchérit et parle d’un « retour remarquable de l’opposition au sien de l’hémicycle. ». Et désormais, poursuit le site d’information guinéen, « l’opposition ayant joué le jeu des législatives, le pouvoir devra poser d’autres actes. Et le plus symbolique de ces actes que l’on attend dans les prochains jours, c’est bien le retour de Laurent Gbagbo dans le pays. Après avoir séjourné dix ans durant dans les prisons de la CPI à la Haye, l’ancien président manifeste le désir de revenir auprès des siens. L’accord de principe serait obtenu de la part d’Alassane Ouattara. Mais jusqu’ici cela n’a pas pu se concrétiser, pointe Ledjely. Les élections étant donc passées, le pouvoir ivoirien devrait rendre cela possible. » Mais « la logique du rassemblement ne devra cependant pas se limiter qu’à quelques actes symboliques, poursuit Ledjely. Elle devra également se constater dans la gestion de la Côte d’Ivoire et dans la répartition des richesses de celle-ci. C’est ainsi seulement que la dynamique se traduira par une normalisation effective afin de conférer au troisième mandat d’Alassane Ouattara, quoi que disputable et controversé, plus de tranquillité que lors des deux précédents. » Interrogations sur l’état de santé d’Hamed Bakayoko Enfin, note L’Observateur Paalga à Ouagadougou, « la proclamation de ces résultats provisoires s’est faite dans un contexte particulier. Dans la mesure où les Ivoiriens avaient une oreille scotchée à l’antenne de la RTI et l’autre suspendue au bulletin de santé du Premier ministre Hamed Bakayoko, évacué à l’hôpital américain de Paris le 18 février puis récemment transféré au CHU de Fribourg en Allemagne. Ce qui peut laisser penser que l’état de santé de celui qui a été réélu député de Séguéla, depuis son lit d’hôpital, est préoccupant. Il faut croire d’ailleurs que ce n’est pas demain qu’il va retrouver son fauteuil premier-ministériel puisque le président Ouattara a finalement nommé avant-hier un chef de gouvernement intérimaire en la personne de Patrick Achi. »
En Côte d’Ivoire, alors que le pouvoir et l’opposition revendiquaient la victoire, c’est finalement le RHDP qui remporte les élections législatives. Avec 137 députés à l’Assemblée nationale, le parti d’Alassane Ouattara conserve la majorité. L’opposition obtient 91 sièges. Que vous inspirent ces résultats ? Après une présidentielle marquée par des violences, qu’avez-vous pensé des élections législatives ? La participation des principaux acteurs, pour la première fois depuis 10 ans, va-t-elle apaiser la vie politique ivoirienne ? Nous lançons le débat. Pour participer à l'émission, contactez-nous : * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays) Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l’actualité * Twitter : @AppelsActu
Bilan provisoire de cette séquence électorale nigérienne qui a de quoi largement indigner le journal Le Sahel. « Toutes les bornes de la bêtise humaine auront été dépassées », bucheronne-t-il, « à la force des arguments, certains avaient opposé l’argument de la force ». De la campagne électorale à cette crise post-électorale, ce confrère sahélien ne peut s’empêcher « de s’émouvoir, de verser des larmes, de gémir de douleur viscérale en écoutant certains propos tenus par des responsables politiques ayant eu à exercer, par le passé, de hautes fonctions de l’État (…) toutes les limites du tolérable en politique auront été franchies », s’afflige Le Sahel. Raison pour laquelle notre confrère nigérien préfère rendre un vibrant hommage au président sortant Mahamadou Issoufou qui « se sera fait le devoir impérieux de ne pas se présenter pour un troisième mandat (…), en dépit de la tentation créée par l’air du temps dans notre sous-région, martèle Le Sahel. L’homme de la renaissance du Niger aura tout simplement compris qu’il y a une vie après la fonction présidentielle », conclut avec respect Le Sahel. Des violences qui ont notamment frappé notre correspondant à Niamey Moussa Kaka, dont le domicile a été attaqué hier matin par des inconnus et partiellement incendié Moussa et sa famille sont indemnes. Notre confrère va porter plainte contre X. « Les démons de la violence sont donc de retour au Niger », déplore également Wakat Sera « et une fois de plus, c’est la presse qui en pâtit ». Et pourtant Moussa Kaka « s’est distingué, par des comptes rendus fidèles, et d’une impartialité reconnue, souligne ce quotidien burkinabè. Une fois de plus donc, les prédateurs de la démocratie et surtout de la liberté d’expression, se sont illustrés, comme à l’accoutumée, de la pire des manières, se navre Wakat Sera. Ces terroristes d’une autre espèce, auraient voulu chercher à museler la presse, qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Le droit à l’information des populations sera-t-elle, un jour réalité, s’interroge en conséquence ce journal ouagalais,il est permis d’en douter, quand des individus sans foi ni loi, comme ceux qui s’en sont pris au "sympathique" Moussa, œuvrent pour sa disparition », se récrie ce journal burkinabè. Fin de partie électorale au Niger. En Côte d’Ivoire, en revanche, depuis minuit, c’est parti pour la campagne électorale officielle des législatives : J – 8 pour le scrutin du 6 mars. À la Une de la presse locale, derrière les sourires de façade, elle monte, elle monte, la fièvre électorale ! Les sourires, justement. De tous publiés par la presse ivoirienne ce matin, c’est bien celui d’Adama Bictogo qui illumine de toutes ses dents le plus de Unes. En vrac, celle des quotidiens Le Mandat, Le Matin, Le Jour, Rassemblement, L’Expression, et pleine page celle de L’Essor, tous journaux proches du RHDP, qui publient en chœur la photo du directeur de campagne du Rassemblement des Houphouëtistes, ce regroupement de quelques formations politiques ivoiriennes autour du RDR, le parti toujours présidé par le chef de l’État Alassane Ouattara. Costard-cravate et bras ouverts, Adama Bictogo radieux à la Une de la presse proche du pouvoir ? En écho, sourires sereins à celle de la presse proche de l’opposition. À la Une du journal Dernière Heure, le leader de la plate-forme EDS, Georges Armand Ouégnin, sonne « l’heure (du) grand rassemblement derrière les présidents Bédié et Gbagbo », lance ce candidat de l’alliance PDCI-EDS à Yopougon. Sourire encore, et pleine page là-aussi, celui du président Bédié à la Une de ce quotidien proche du président Gbagbo qu’est le journal Aujourd’hui, dans les colonnes duquel Bédié, en son nom et en celui de Gbagbo, « conjure » les populations à se rendre « massivement » aux urnes. Comme le souligne le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, aucun parti, ni regroupement politique « significatif » n’a boudé ce scrutin à l’assaut du pouvoir législatif. « Tous sur le terrain », lance Frat Mat, pour mener ce que ce journal appelle une « guerre pour le contrôle de l’Assemblée nationale »… dans le « respect des lois » de la Côte d’Ivoire.
C’est confirmé, et c’est le journal LSI Africa qui l’avait révélé. Le Premier ministre était « mal en point depuis sa réinfection au Covid-19 fin 2020. Au cours du mois de janvier 2021, il a notamment effectué deux séjours à Paris pour des soins de santé, affirme ce journal. Mais ses proches décrivent un homme considérablement affaibli au cours de ces dernières semaines ». Selon LSI Africa,en Côte d'Ivoire, outre Hamed Bakayoko, « la santé du président de l'Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, demeure aussi préoccupante ». Et ce matin en Côte d’ivoire, « Hambak », comme l’appellent familièrement les Ivoiriens, est à la Une du journal Abidjan 24 qui assure livrer à ses lecteurs « toute la vérité ! », non-pas sur l’évacuation sanitaire du Premier ministre ivoirien vers la France, mais sur la rumeur abidjanaise qui courait bon train depuis quelques temps sur son état de santé. De son côté, le quotidien Le Nouveau Réveil, proche de l’ex-président Bédié, se borne en Une à se demander « de quoi souffre au juste le P.M. Hamed Bakayoko ? ». La Côte d’Ivoire retient son souffle Cette évacuation sanitaire du PM ivoirien intervient dans un climat politique tendu, à pile quinze jours des élections législatives en Côte d’Ivoire. Comme le signale en Une le quotidien Le Patriote, proche du chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara « 2000 policiers par jour » seront déployés pour « verrouiller le pays » afin de « sécuriser les élections ». Et tandis que son confrère L’Expression, proche lui aussi de l’exécutif ivoirien, présente « les enjeux d’un scrutin déterminant » à l’issue duquel le RHDP d’Alassane Ouattara entend « préserver la majorité » alors que l’opposition, elle, entend « gagner ou disparaître », le quotidien Aujourd’hui publie en Une, une photo d’acteurs politiques membres de l’alliance entre PDCI-EDS qui affichent « un air de famille », lance ce journal proche, lui, de l’ex-président Laurent Gbagbo. Climat politique tendu ? C’est aussi ce que souligne le journal Causeur en se demandant si l’on ne s’oriente pas « vers une nouvelle donne en Côte d’Ivoire », où, à deux semaines des élections législatives, l’environnement politique est « irrespirable ». La Côte d’Ivoire « retient son souffle », rehausse ce journal français, car le président Ouattara « doit faire face à une nouvelle donne : les deux grands partis historiques du pays font front uni contre lui (…)le Front Populaire Ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo et le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié (qui veulent) déverrouiller le jeu politique en imposant la pluralité aux élections législatives (et en visant) la majorité absolue. Sur le papier cela parait possible, estime Causeur. L’Alliance, comme elle s’est elle-même baptisée, présente en effet près de 90% de candidats uniques : une grande première qui lui permet d’entrevoir une victoire au bout du chemin ». Toutefois, Causeur craint que le président Ouattara, « n’étant pas sûr d’obtenir une majorité à l’assemblée, choisisse de s’imposer par la fraude ». Causeur qui discerne ce qui est pour ce journal un paradoxe : « la situation actuelle est qu’elle est exactement ce qu’Alassane Ouattara reprochait, du temps où il était encore dans l’opposition, à Henri Konan Bédié et à Laurent Gbagbo ». Algérie : quand Teboune veut reprendre l’initiative Législatives à venir également en Algérie enfin, où le président Abdelmadjid Tebboune a décidé de dissoudre le Parlement et d’organiser des élections législatives anticipées. « Dissolution ou élections anticipées, même finalité, configuration différente », prévenait avant cette annonce le quotidien algérien El Watan. Le président algérien ayant donc tranché, en France, le quotidien Le Monde explique qu’Abdelmadjid Tebounne « tente de reprendre la main après trois mois d’absence ».
Nommé ministre de la Réconciliation nationale mi-décembre, l'Ivoirien Bertin Kouadio Konan dit KKB, sillonne depuis le terrain à la rencontre des acteurs locaux. Il est aussi au côté du Premier ministre Hamed Bakayoko dans le processus de dialogue politique. Candidat face à Alassane Ouattara lors de la présidentielle d'octobre dernier qu'il avait choisi de ne pas boycotter contrairement au reste de l'opposition, KKB a été reçu par son ancien mentor, Henri Konan Bedié. Il espère pouvoir rencontrer Laurent Gbagbo dans les jours ou semaines qui viennent. RFI: Vous avez récemment annoncé des voyages, prochainement, en Europe et à Accra, pour rencontrer les exilés politiques et en particulier Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur ces voyages prévus ? Kouadio Konan Bertin : Nous savons tous que Laurent Gbagbo est un acteur majeur de la crise. Sa vision, on doit en tenir compte, ses observations, on doit les intégrer, ses préoccupations doivent être intégrées… De toute évidence, je lui dois une visite, ne serait-ce que de courtoisie, pour que nous en discutions. C’est pourquoi, j’ai projeté ce voyage, d’abord à Accra, où se trouvent de nombreux Ivoiriens qui sont encore en exil et qui manifestent depuis quelque temps le désir de retourner. S’ils doivent revenir dans leur pays, ce que nous souhaitons, c’est que ce retour soit évidemment encadré. Celui qui est indiqué pour encadrer ce retour, c’est le ministre de la Réconciliation. La semaine prochaine, je vais à Accra pour quelques jours. Je vais rencontrer l’ensemble des Ivoiriens qui sont là-bas, dans les camps de réfugiés, y compris les leaders d’opinion qui sont là-bas également. Après, nous mettrons le cap sur l’Europe, pour rencontrer le président Laurent Gbagbo et naturellement Charles Blé Goudé. Est-ce que vous avez un accord de principe avec Laurent Gbagbo, sur une rencontre ? La question est en cours, justement… Il est prévu aussi de rencontrer Charles Blé Goudé, qui souhaite aussi rentrer en Côte d’Ivoire ? Bien entendu. Vous savez très bien qu’entre Blé Goudé et moi, c’est fluide. Nous nous parlons tous les jours, donc avec Blé Goudé je n’ai pas besoin de négocier un accord au préalable pour le voir. Il est disposé à me rencontrer à tout moment. Le président Laurent Gbagbo sort de prison, c’est un ancien président de la République qui a un agenda, on a donc besoin de discuter de ces questions avec lui pour voir sa disponibilité, son accord pour le rencontrer. Je dis que la question est en cours. Vous avez été reçu au mois de janvier par Henri Konan Bédié, à la demande de Macky Sall, a bien précisé le président du PDCI. Est-ce que cela veut dire selon vous, que les leaders de l’opposition ont encore du mal à vous pardonner cette position de la présidentielle, de participer au scrutin, alors qu’ils avaient décidé de le boycotter ? C’est humain l’attitude qu’ils adoptent. Surtout quand on considère que je suis le fils du président Bédié. Je comprends que son souhait aurait été que je le suive dans sa démarche de boycott. Vous voyez, je veux être cohérent dans ma vie. Dans ce que j’ai choisi de faire de la politique, je veux être cohérent… Je ne m’engagerai jamais par culture politique dans le boycott - en plus - actif ! Cela suppose que l’on met la vie des citoyens en danger ! Je n’ai pas suivi cette voie. Houphouët nous indiquait toujours qu’il faut toujours recourir au dialogue en début de crise. Mais est-ce qu’après les morts, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara ne se sont pas retrouvés au Golf Hotel ? Il faut laisser derrière soi le passé pour construire l’avenir ! Bédié reste le président du PDCI-RDA. Lui aussi est un acteur. Il est au centre des débats, de la discussion. J’ai essayé de le voir pour désamorcer, pour arrondir les angles entre nous. Et les angles sont arrondis ? Nous en sommes au début. Alassane Ouattara a déclaré il y a quelques jours, devant les candidats RHDP : « Il n’y aura pas de réconciliation sans justice ». Est-ce que cela veut dire qu’il n’y aura pas d’amnistie et finalement est-ce que cela ne vous complique pas un peu la tâche, à vous, ministre de la Réconciliation ? Nous sommes tous d’accord sur une chose : la Côte d’Ivoire est un État de droit. Le président de la République n’a fait que rappeler l’évidence. Oui, la réconciliation ne se fera pas au mépris du droit. Est-ce qu’il faut craindre de nouveaux troubles autour des législatives du 6 mars ? Si je m’en tiens au dialogue politique, à ses conclusions et surtout à l’ambiance qui a prévalu autour de ce dialogue, j’ai des raisons de penser que tout va bien se passer. Il n’y a pas de risque de craindre quoi que ce soit. Sauf que c’est une élection, quand même, sur l’ensemble du territoire. Et évidemment, nous multiplions les contacts avec les populations et les acteurs, pour sensibiliser, pour éduquer, pour ramener les Ivoiriens à comprendre qu’en définitive la violence, depuis une trentaine d’années, ne fait pas de bien à la Côte d’Ivoire. Je crois que les Ivoiriens nous le disent, nous le font savoir au quotidien, et commencent à être un peu fatigués de toutes ces choses. J’ai bon espoir qu’on va s’en sortir. La réconciliation, c’est de dire à nouveau aux Ivoiriens : « On a fait la guerre. Il y a eu des morts, il y a eu des rancœurs… C’est vrai. Mais si nous voulons regarder l’avenir avec un peu plus de sérénité, pour laisser à nos enfants qui viennent un peu plus que ce qu’on a obtenu d’Houphouët-Boigny, nous sommes condamnés à parler le même langage, à bâtir l’amour, à bâtir la stabilité… Et refaire de la Côte d’Ivoire ce grand pays stable, ce havre de bonheur et de prospérité partagé ! » Le dialogue politique qui a eu lieu au mois de décembre et toutes les mesures de décrispation politique qui ont précédé et suivi sont pilotées par le Premier ministre Hamed Bakayoko. Quel est votre rôle, à vous, ministre de la Réconciliation, dans cet attelage, dans ce processus ? Mais je suis à ses côtés. Il est le Premier ministre. Et moi, j’ai été nommé après que le président Ouattara a déjà déclenché la procédure. Elle était en cours et le Premier ministre la conduisait - si bien - déjà. Il m’associe… J’ai pu participer à toutes les séances du dialogue politique. La rencontre entre la direction du FPI et lui-même, il m’y a invité… C’est ensemble que nous travaillons.
Aujourd’hui âgé de 45 ans, cet Ougandais, qui fut lui-aussi victime, lorsqu’il était enfant, de ce qu’il a ensuite fait subir à d’autres enfants-soldats, en les tournant, comme lui avant eux, en combattants impitoyables, Dominic Ongwen, donc, était aussi jugé par la Cour pénale internationale pour meurtres, viols, enlèvements, tortures, pillages, mises en esclavage et même grossesses ou mariages forcées ! N’en jetez plus ! La sentence de la CPI est donc tout sauf une surprise. « Ce n’est que justice, approuve le quotidien burkinabè Le Pays, (…) le passé d’enfant soldat qui était (la) principale ligne de défense (de Dominic Ongwen) et qui tendait à le faire passer lui-même d’abord pour une victime, ne pouvait expliquer à lui seul, les atrocités dont il s’est rendu par la suite coupable (…) Car, ce n’est pas parce qu’on est enfant, qu’on n’est pas passible de condamnation », énonce Le Pays. Lequel journal ouagalais espère à présent« que cela servira de leçon et que d’autres criminels du même acabit encore tapis dans l’ombre, finiront tôt ou tard par tomber dans les filets de la Justice internationale. À commencer par son mentor, Joseph Kony, dont on se demande à quand le tour »,étant par Le Pays rappelé que ce toujours en cavale chef de la funeste Armée de résistance du Seigneur,« a poussé à la rébellion, de nombreux combattants qui sévissaient en Ouganda, en République démocratique du Congo, au Soudan et en Centrafrique ». Au Mali, le M5, mouvement politique qui a contribué à la chute de l’ex-président IBK, demande la dissolution du CNT, le Conseil national de transition : Étant souligné que le CNT est dirigé par l’un des cinq principaux officiers auteurs du coup d’État militaire du 18 août 2020, l’opposition malienne du M5 s’insurge notamment contre la dissolution, en début de semaine, de la CENI, la Commission électorale nationale indépendante, et l’a fait savoir hier à Bamako. Le M5 « appelle à la mobilisation pour la patrie en danger ! », lance en Une le quotidien malien Malikile, en référence au point de presse de cette opposition, hier, dans la capitale malienne, tenu afin « d’attirer l’attention l’opinion sur les manigances des autorités de la transition ». Quant au gouvernement, il dément catégoriquement toute manœuvre de ce genre. En Côte d’Ivoire, l’alliance entre d’une part, le PDCI, le parti fondé par Houphouët et présidé par Bédié, et d’autre part le FPI pro-Gbagbo, met la dernière main à ses listes communes en vue des élections législatives du 6 mars prochain : Sans précédent dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, l’alliance entre le PDCI et EDS (puisque c’est sous cette dernière bannière que sont regroupés les pro-Gbagbo), se traduira dans 218 des 255 circonscriptions de trois manières : une liste de candidats communs ; des candidats du PDCI sans concurrence d’EDS ; des candidats d’EDS sans concurrence du PDCI. Ici ou là, toutefois, des adversités entre ces deux formations demeurent. Et le reste de l’opposition compte aussi présenter des candidats. Alors ? Alors « Don Mello parle à l’opposition », signale le quotidien Le Temps. Proche de Laurent Gbagbo, et se référant à un entretien accordé au quotidien Aujourd’hui, également proche de l’ex chef de l’État, ce journal rapporte qu’Ahoua Don Melo, qui fut ministre et porte-parole du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, remarque à l’attention de l’opposition ivoirienne qu’« au lieu d'aligner quatre candidats pour perdre un poste, il est possible de repartir les quatre candidats pour gagner quatre postes aux différentes élections législatives, municipales sénatoriales et régionales. Il est donc toujours possible de négocier en considérant cette période électorale dans sa globalité », ajoute-t-il, « on ne gagne rien en étant divisés (…) la minorité ne règne que là où la majorité est divisée », dit ce haut dirigeant du Fpi pro-Gbagbo, dans des propos rapportés par Le Temps. De leur côté, les journaux pro-gouvernementaux Abidjan 24 et L’Essor, prédisent la victoire du RHDP. Le premier martèle en Une que « le parti au pouvoir part déjà favori ». Et le second que le secrétaire exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix « Bictogo prépare la victoire dans le silence ». À chacun sa vérité…
Le taux de mortalité imputable au coronavirus en Afrique dépasse la moyenne mondiale. Lors de la première vague, c’était l’inverse. L’Afrique demeure certes l’un des continents les moins affectés par ce virus tueur, mais ce retournement de conjoncture sanitaire a de quoi alarmer, en effet, le quotidien burkinabè Wakat Sera. La deuxième vague de coronavirus sera-t-elle « fatale à l’Afrique, se demande ce journal ouagalais. Car « ça craint en Afrique, pointe-t-il (…) L’inquiétude s’installe partout (…) En temps normal, pour faire face aux autres maladies, notamment le paludisme, le fléau historique qui décime les populations sous les tropiques, le personnel soignant, déjà en nombre dérisoire, est confronté à un manque de…tout! (…) C’est certain, la catastrophe n’est pas loin (…), prévient Wakat Sera. Il urge de remettre les pendules à l’heure. Sinon, plus tard sera trop tard ! ». Diary Sow en vie, selon son parrain Elle serait en vie et elle irait bien. Disparue depuis dix-sept jours, la jeune étudiante sénégalaise Diary Sow a donné de ses nouvelles. Du moins son parrain… La piste criminelle de sa disparition semble donc écartée. « Tonton, je vais bien, je suis en sécurité ». C’est ce que la Une du quotidien EnQuête fait dire à Diary Sow dans une adresse à son parrain Serigne Mbaye Thiam, et que le ministre de l’Eau et de l’assainissement du Sénégal a rendu publique. Sans le moindre commentaire, ce journal dakarois publie ce matin de larges extraits des messages à son parrain, de la jeune étudiante disparue depuis le 4 janvier dernier à Paris. Un « répit salutaire », une « petite pause », c’est ainsi que, dans un de ces messages, Diary Sow a expliqué sa fugue. Ce que les autorités sénégalaises ont confirmé à Jeune Afrique, assurant que « la piste criminelle (était) écartée » et qu’elles disposaient de « preuves de vie récentes de Diary Sow ». Ces mêmes autorités ajoutent que, « si Diary nous revenait, comme nous le souhaitons, nous ne ménagerions aucun effort pour l’aider à reprendre une existence normale ». Jeune Afrique signale même que Diary Sow aurait été « contactée à plusieurs reprises sur son téléphone portable par la police française au cours des derniers jours, mais (qu’) elle aurait refusé de répondre aux enquêteurs. Au vu des indices recueillis, la piste de la disparition volontaire a, peu à peu, fini par s’imposer. L’analyse de la chambre de l’étudiante montrerait, en effet, qu’elle est partie en emportant des vêtements et des effets personnels. Autre élément probant, complète ce journal, les dernières recherches sur internet de la jeune étudiante portaient vraisemblablement sur la légalité d’une disparition volontaire en France. Enfin, plusieurs de ses camarades de Louis-le-Grand auraient indiqué aux enquêteurs que Diary Sow leur avait fait part de son souhait de ne pas retourner en cours à la rentrée de janvier et de partir, sans préciser où ». Zizanie électoraliste à Séguéla En Côte d’Ivoire, c’est ce soir à 18h qu’en principe prend fin le délai de dépôt des dossiers des candidats à la candidature pour les élections législatives du samedi 6 mars prochain. « Plus de 700 dossiers de candidatures déjà déposés », signale sobrement la Une du journal gouvernemental Fraternité Matin. Celle du quotidien Le Nouveau Réveil, proche du PDCI, que préside l’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié, précise que les candidats choisis par ce parti historique ivoirien, ainsi que leurs suppléants, « sont connus depuis hier ». Parmi les 255 circonscriptions législatives que compte la Côte d’Ivoire pour ce scrutin à venir, il en est une dans le nord-ouest qui fait la Une ce matin, elle se situe à Séguela, fief du Premier ministre Hamed Bakayoko, où se présente le président de l’Assemblée nationale Amadou Soumahoro. Il se trouve que Djall Konaté Khalifa, militant RHDP, le parti d’Alassane Ouattara, mais aussi frère du ministre Sidiki Konaté, célèbre compagnon de route de l’ex-chef guérillero Guillaume Soro, entend lui aussi se présenter dans cette circonscription de Séguéla. Mal lui en aurait pris. Selon les journaux ivoiriens Le Temps, proche du FPI de l’ex-président Laurent Gbagbo et L’Héritage, proche du PDCI, le frère de Sidiki Konaté se serait fait « traiter d’étranger par le RHDP », affirme en Une L’Héritage.
Les plates-formes d’opposition ont dit hier leur détermination à présenter un candidat unique par circonscription pour remporter ces élections à venir. « L’opposition va aux législatives unie et en rang serrés », clame la Une du journal Le Nouveau Réveil, proche du PDCI, le parti créé par Félix Houphouët-Boigny et aujourd’hui présidé par Henri Aimé Konan Bédié. Mais ce matin en Côte d’Ivoire, de toutes les Unes qui s’affichent dans les kiosques à journaux, la plus démonstrative de cet élan unitaire est affichée par le quotidien Notre Voie. « L’opposition unie pour battre Ouattara », lance en effet ce journal proche du Front populaire ivoirien, soulignant implicitement, donc, l’unité retrouvée au sein de ce même FPI entre pro-Gbagbo et pro-Affi N’Guessan. Justement. À la Une du journal pro-Gbagbo Le Temps, le professeur Georges Armand Ouégnin le clame au nom de l’opposition : « Nous irons en rangs serrés (…) Dans chaque circonscription, le meilleur nous représentera (…) Il n’y aura pas de candidat indépendant en notre sein ». Des propos tenus hier à Abidjan, lors d’une conférence de presse, et rapportés par le quotidien Le Temps, en pages intérieures duquel il est donné de lire cette remarque du leader du parti UPCI Gnamien Konan : « Si vous voyez un candidat indépendant, c’est qu’il est RHDP », du nom de la formation essentiellement composée du RDR d’Alassane Ouattara et de quelques autres formations politiques ivoiriennes. Même pas peur, rétorque la presse proche du pouvoir. À commencer par Le Patriote. « Législatives 2021. Le RHDP n’a pas peur », s’exclame ce quotidien dont la Une prédit la victoire « haut la main » du RHDP aux élections futures législatives. Côte d’Ivoire et presse encore, avec la justice française qui a relaxé hier un confrère et le directeur de publication de La lettre du Continent, poursuivis en diffamation par Alassane Ouattara Le chef de l’État ivoirien, il y a plus de trois ans, avait porté plainte contre ce journal après la publication d’un court article évoquant un fonds souverain de 520 millions d’euros dont il aurait profité. Tout en reconnaissant le caractère « diffamatoire » des propos poursuivis par Alassane Ouattara, la justice française a relaxé La lettre du Continent, invoquant notamment « la base factuelle suffisante » dont disposait le journaliste de ladite Lettre pour publier les propos poursuivis. Piqué au vif par ce jugement, le site Connection Ivoirienne, proche du pouvoir à Abidjan, estime qu’« en constatant la diffamation, le juge confirme la fausseté de l’information à sa base ». Connection Ivoirienne, toutefois, admet qu’il n’y a pas eu condamnation « car il s’agit d’un travail de journaliste dans le cadre du débat public sur l’utilisation faite de l’argent du contribuable ». Au Mali enfin, le ministère de la Défense est sorti hier du silence au sujet de la tuerie au village peul de Bounti dimanche dernier : Le ministère a notamment déclaré que les frappes aériennes ont été « effectuées par un Mirage 2000 », pointe, en France, le site du quotidien Libération, en estimant à « au moins 19 » morts le bilan de cette opération sur le seul village de Bounti. « L’armée malienne confirme donc, en se gardant de citer le nom du village, qu’une frappe française a été menée dans la zone », complète ce journal en ligne, auquel trois habitants dudit village affirment qu’il n’y avait « pas de jihadistes au mariage ». Et cet article d’anticiper… « Si cette hypothèse se vérifiait, il s’agirait de la plus grosse bavure commise par Barkhane au Sahel ». Soulignant que cette opération avait pour nom de code « Eclipse », Libération en ligne estime que les faits de dimanche méritent pourtant « la pleine lumière ».
En Côte d'Ivoire, quelle sera la suite du dialogue politique qui a eu lieu fin 2020 ? Lors de leur rencontre du 11 novembre dernier, les présidents Bédié et Ouattara avaient annoncé une nouvelle rencontre dans la deuxième partie du mois de janvier. Au niveau des partis politiques, le RHDP, le parti au pouvoir, explique que le cap est clairement mis sur les élections législatives. Adama Bictogo, le directeur exécutif du RHDP, espère que ce scrutin représentera une nouvelle étape dans l'apaisement des relations entre acteurs partisans. C'est ce qu'il a expliqué à Laurent Correau. RFI : Quelle est l’étape à venir maintenant dans le dialogue politique ivoirien ? Adama Bictogo : Pour moi, le premier rendez-vous important, c’est le 6 mars, les législatives. Pour nous, c’est un nouveau départ et j’invite l’ensemble des acteurs politiques au sens de la responsabilité pour que définitivement, avec ces élections législatives à venir le 6 mars, nous puissions tourner la page des violences qui ont entraîné des pertes au plan matériel et au plan humain. De votre point de vue, la question de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), qui avait fait polémique avant l’élection présidentielle, est réglée pour ces législatives à venir ? Absolument, absolument. Je crois qu’avec le dialogue politique nous nous sommes accordés. Nous allons à des élections locales, dans les CEI locales. Au niveau de la commission centrale, le président a donc réitéré son engagement à céder un poste au PDCI [Parti démocratique de Côte d'Ivoire] qui lui permettrait de bénéficier plus tard, au nom de l’opposition, d’un poste de vice-président. Pour nous, ce sont des éléments qui doivent aider à la décrispation. Il y aura des élections pour nommer de nouvelles CEI locales dans les semaines qui viennent ? Le temps qui nous est imparti est suffisant. Notre position est positive pour la reprise d’élections locales, mais c’est à la commission électorale d’en décider. Mais avant le 6 mars, vous ne vous installerez pas pour discuter à nouveau et approfondir le dialogue politique ? Aujourd’hui, la préoccupation majeure des acteurs politiques, c’est que nous puissions aller à ces élections législatives et qu’au lendemain de ces élections législatives, ensemble, nous puissions regarder la Côte d’Ivoire à travers sa nouvelle cartographie politique. Évidemment, dans le discours de fin d’année de notre président, le président Alassane Ouattara, il est indiqué une possibilité de rencontre avec le président du PDCI, le président Henri Konan Bédié. Donc, il peut y avoir des rencontres, certainement des présidents. Mais pour l’heure, ce que nous retenons, c’est l’engagement partagé des acteurs, de l’ensemble des acteurs politiques, aux élections législatives à venir le 6 mars. Est-ce que la tonalité des vœux du président Konan Henri Bédié, qui avait retrouvé une position de refus en parlant de la « forfaiture du 31 octobre », en parlant de « simulacre d’élection » et d’un « troisième mandat inconstitutionnel et illégal », remet en cause la dynamique politique du 11 novembre ? Non. Je pense que le président [Henri Konan] Bédié ne s’adresse pas aux Ivoiriens. Il s’adresse à ses militants du fait de l’échec cuisant qu’ils ont eu en appelant au boycott. Non, je crois qu’il faut rester sereins. Justement, les deux présidents avaient convenu de reprendre leur dialogue dans la deuxième quinzaine du mois de janvier. A-t-on une date pour cette nouvelle rencontre ? Je crois qu’ils ont annoncé tous les deux la deuxième quinzaine. La rencontre devrait avoir lieu. En tout état de cause, ce que nous devons retenir, c’est qu’il y a une volonté partagée de se rencontrer. De part et d’autre, il y a eu des pas qui ont été faits, lesquels pas ont instauré un climat de confiance. Donc, naturellement, la liberté provisoire de [Pascal] Affi N’Guessan s’inscrit dans ce dialogue politique. La remise de passeports au président [Laurent] Gbagbo s’inscrit dans cette décrispation, même si ceci s’est fait avant le dialogue politique, mais ce sont des composantes du dialogue politique. Justement, est-ce que l’ancien président Laurent Gbagbo pourra revenir en Côte d’Ivoire avant les législatives du 6 mars ? C’est une question à laquelle je ne peux pas répondre. Mais ce que je sais, c’est que lors de notre dernière rencontre du dialogue politique, le Premier ministre Hamed Bakayoko a indiqué aux forces de l’opposition qu’il devait encore recevoir le secrétaire général du FPI [Front populaire ivoirien], version Gbagbo en la personne de monsieur Assoa Adou pour évoquer avec lui les modalités, certainement, de son retour. En tant que parti politique, nous, ce que nous retenons, c’est que les élections législatives à venir sont des élections complètement inclusives, d’autant plus que aussi bien le FPI, dans toutes ses versions, que le PDCI ont donc annoncé leur participation aux élections législatives. De mon point de vue, elles vont être le point de départ de la décrispation totale dont a besoin notre pays. Est-ce que le gouvernement qui va conduire le pays jusqu’à ces élections législatives est le gouvernement actuel ou est-ce qu’on se dirige vers un remaniement de l’équipe gouvernementale ? La meilleure façon de mettre en place un gouvernement le lendemain d’une élection, c’est un gouvernement qui naît de la nouvelle cartographie des élections législatives, ce qui permet de reconsidérer les forces en présence. Mais je m’en tiendrai à la décision que le président voudra bien prendre au moment opportun.
Pas question de dialogue national avec les forces vives du pays : le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire a sèchement rejeté la proposition de l’ancien président Henri Konan Bédié. Pourquoi ce raidissement du RHDP? Ce refus de la main tendue par l’opposition? Comment sortir de l’impasse? Pour participer à l'émission, contactez-nous : * Par téléphone : de France: 09 693 693 70 de l'étranger: 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp: +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays) Pour nous suivre: * Facebook : Rfi appels sur l’actualité * Twitter: @AppelsActu
Les députés ont majoritairement voté en faveur de la pétition visant sa déchéance, évinçant ainsi du perchoir la première femme élue présidente de l’Assemblée nationale au Congo. « Mabunda : le naufrage, lance Le Potentiel. Quand on nargue tout un peuple (…) les conséquences sont souvent imprévisibles et sans appel. Jeanine Mabunda et son équipe viennent d’en faire l’amère expérience, énonce ce grand quotidien kinois. (…) C’est le bateau FCC qui sombre ». Pour Le Potentiel, pas de doute, « les carottes sont donc cuites. Jeanine Mabunda appartient désormais au passé ». Dans ce quotidien kinois, le député UNC Crispin Mbindule estime même que la chute de Jeanine Mabunda devrait mettre fin « au règne et régime de Kabila ». « La digue kabiliste a cédé », lance Enjeux Africains. Selon ce magazine, la « Maison Kabila » a pris l’eau hier au Palais du peuple, siège du Parlement, où, dans la soirée, une « chose impensable » il y a peu s’est produite, l’UDPS ayant « réussi son coup » en « exécutant proprement » la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda. Dans un style des plus bellicistes, Enjeux Africains estime que l’ancien président congolais Joseph Kabila doit lui-même maintenant « lutter pour sa survie politique », son successeur Félix Tshisekedi ayant arraché le « scalp » de Jeanine Mabunda, dont la « chute » a sonné « l’hallali du système kabiliste ». Et tout à son enthousiasme, Enjeux Africains évoque la possibilité d’un « accord » entre Félix Tshisekedi et ses « futurs alliés », au premier rang desquels Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi. De son côté,CAS Info estime que la chute de la présidente de l’Assemblée nationale, la très Kabiliste Jeanine Mabunda, constitue le symbole le plus éloquent de la « révolution » enclenchée il y a quatre ans par le président Tshisékédi contre le régime de Joseph Kabila. Ailleurs en Afrique, la chute de la maison Kabila Témoin le quotidien burkinabè Wakat Sera. Lequel, dans une question qui contient sa réponse, se demande si le Front commun du Congo de l’ancien président n’est pas, au fond, qu’un « léopard en papier ». Certes, il ne faut pas « vendre la peau du loup avant de l’avoir tué », tempère Wakat Sera, Joseph Kabila, ayant toujours fait la preuve qu’il a « plus d’un tour dans sa gibecière (…) car Jeanine Mabunda pourrait n’être que le mouton de sacrifice du FCC », et Kabila n’a « certainement pas dit son dernier mot », prévient ce quotidien ouagalais, avant de souligner, au passage, que les deux anciens « bannis » de la république sous Kabila, Jean-Pierre Bemba, et Moïse Katumbi, auront ainsi obtenu une « revanche » sur leur ancien « bourreau ». En Côte d’Ivoire, le parti au pouvoir estime que la récente demande du président Bédié de « dialogue national » est une nouvelle provocation : Étant rappelé que l’ex-président Bédié propose en effet l’organisation d’un « Dialogue national » en lieu et place du Conseil national de transition, la presse proche du pouvoir hausse le ton. Témoin L’Essor qui relève l’appel du RHDP d’Alassane Ouattara aux « autorités » à « prendre leurs responsabilités » après la déclaration solennelle du président Bédié avant-hier. A « sa Une », ce journal publie une déclaration du ministre Adjoumani comparant Bédié à un « soldat perdu prêt à sacrifier des vies humaines ». https://news.abidjan.net/titrologie/ À l'inverse, le quotidien Le Temps, proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, explique « pourquoi Bédié tape du poing sur la table ». Et souligne que, dans l’opposition, les chefs « accordent leur violon. Ainsi que (leurs) déclarations. Tous parlent d’une seule voix », souligne Le Temps, et « "la mayonnaise de Ouattara ne prend pas encore", pour diviser l’opposition unie (qui) ne peut jamais être vaincue ».
C’est le grand titre de Fraternité Matin. Le président réélu et l’ex-président, « après deux ans sans dialoguer », ont donc « brisé le mur de glace. » Quarante minutes d’entretien dans un grand hôtel d’Abidjan. À sa sortie, Alassane Ouattara « a soutenu que cet entretien fraternel entre son aîné et lui permettra de rétablir la confiance et faire en sorte que la Côte d’Ivoire soit en paix. » Pour sa part, Henri Konan Bédié a affirmé qu’ils allaient « continuer à se téléphoner, à se rencontrer pour qu’enfin le pays soit ce qu’il était. » « Ouattara et Bédié font un pas pour briser la glace de la méfiance », renchérit L’Intelligent en première page. Commentaire du site d’information ivoirien Le Point Sur : « Même si cette rencontre a eu lieu à la demande du chef de l’État ivoirien, dont la réélection à la tête de la nation est vivement contestée, elle vient à point nommé. Elle va, entre autre, permettre de désamorcer les cœurs et de détendre l’atmosphère très tendue dans le pays depuis ces derniers mois. C’est sur ce terrain, le terrain du dialogue, que les Ivoiriens attendent leurs leaders politiques, estime Le Point Sur. Car, quoi qu’on puisse dire, une telle rencontre avant les élections aurait certainement évité à la Côte d’Ivoire ce bain de sang de trop (85 morts…) (…). Cette rencontre entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ne sera pas la dernière, veut croire le site abidjanais, tant que les deux parties n’auront pas trouvé de consensus sur les questions qui fâchent, à savoir, la question du 3e mandat, la recomposition de la Commission électorale indépendante et la dissolution du Conseil constitutionnel, jugé incompétent. » Ouattara gagnant ? En fait, pointe Jeune Afrique, « deux scénarios se profilent : le dialogue ou la poursuite du bras de fer. » En attendant de connaître la suite, pour l’instant, « c’est Alassane Ouattara qui sort gagnant, estime L’Observateur Paalga au Burkina, car sa forfaiture électorale est définitivement consommée et il impose son tempo politique en se drapant dans la cape du faiseur de paix face aux fauteurs de troubles. (…) Alors, le fait que son aîné, Bédié, ait consenti à le rencontrer ne serait-il pas une reconnaissance de fait ? La question reste posée. Mais, s’interroge L’Observateur Paalga, après la levée du blocus des résidences et un éventuel abandon des poursuites contre les insurgés, quelle sera la suite des événements et jusqu’où les différentes parties sont-elles prêtes à aller ? Iront-elles jusqu’à la formation d’un gouvernement d’union nationale pour tourner définitivement cette page si sombre ? L’avenir nous le dira. » Gouverner ensemble ? Aujourd’hui, toujours au Burkina, évoque également cette piste d’un gouvernement d’union nationale : « Un pas vers une déconstipation de la situation pourrait se dérider davantage si chaque camp acceptait de mettre tout sur la table, y compris, la possibilité d’un gouvernement d’union nationale, vu que le RHDP n’a de parti unifié que le nom. » Et Aujourd’hui de s’interroger : « Comment toute cette crise peut-elle se dénouer ? Un gouvernement d’union nationale ? (…) Qui et qui pour le former ? Comment le pouvoir pourrait-il réintégrer les proscrits du jeu politique tout en gardant la haute main sur tout ? (…) Assurément Ouattara-Bédié et autres ont rendez-vous avec l’Histoire dont ils ne doivent pas rater la locomotive. » Du duo au duel… Finalement, pointe WakatSéra, « les deux dinosaures de la politique ivoirienne réécrivent l’histoire, mais dans un scénario qui ne se rapproche de la première saison de 2010-2011 que par certains épisodes, comme celui de l’élection présidentielle qui tourne mal, et qui balance la Côte d’Ivoire, "pays de paix" dans le chaos. Ensemble, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié avaient passé pas moins de quatre mois à l’hôtel du Golf, rappelle WakatSéra. Mais ils étaient en duo. Cette fois-ci, ils sont engagés dans un duel. Et leur tête à tête pourrait ramener, non pas à la vie les 85 morts, mais au moins l’accalmie nécessaire pour engager un dialogue inclusif. Ce serait un soulagement immense pour les populations, alors que les manifestations contre le troisième mandat de Ouattara embrasent plusieurs régions de Côte d’Ivoire et ont déjà jeté sur les routes de l’exil au moins 8 000 Ivoiriens. »
Ce mercredi 11 novembre, le président ivoirien Alassane Ouattara et son principal opposant, l'ex-président Henri Konan Bédié, se sont rencontrés pour tenter d'apaiser les violences électorales meurtrières en Côte d'Ivoire. Les deux hommes ne s'étaient plus rencontrés depuis 2018, « une première rencontre pour rétablir la confiance », a déclaré l'actuel président ivoirien, au terme de l'entrevue qui a duré une quarantaine de minutes à l'hôtel du Golf. Le politologue Sylvain Nguessan revient au micro de Victor Mauriat sur les enjeux et les perspectives de cette rencontre. RFI : Est-ce que vous avez été surpris par la tenue de cette rencontre entre messieurs Ouattara et Bédié ? Sylvain Nguessan : À vrai dire, je n’ai pas été surpris de la rencontre, lors de son discours après le résultat proclamé par le Conseil constitutionnel, le président Alassane Ouattara avait dit son vœu, et le souhait de rencontrer son aîné Henri Konan Bédié, et donc on s’attendait plus ou moins à cette rencontre. Après ce qu’on a vu à M'bato le 10 novembre, c’était quand même urgent que nos deux leaders se rencontrent en vue d’apaiser le climat social, d’apaiser la tension. Justement jusqu’aujourd’hui le bilan des violences liées aux élections est de 85 morts depuis le mois d’août, est-ce que c’est notamment cela qui les a poussés à organiser la rencontre ? Dans un premier temps, à très court terme comme ils l'ont fait hier, cela s'imposait. Les images de violences horribles de Mbato après celles de Dabou ou de Sakassou, il fallait que nos leaders se rencontrent dans de très bons termes pour apaiser le climat social. Ils se sont donc rencontrés à l’hôtel du golf d’Abidjan, est-ce un lieu symbolique ? L’hôtel du golf est tout est symbole pour le président Ouattara et Bédié, c’est dans cet hôtel fin 2010-2011 qu’ils ont pu former le gouvernement bien évidemment ils ont dû penser à monsieur Soro Guillaume, qui était leur allié à ce moment, et qui jouait un rôle clé. Ils ont dû penser à lui. Donc se retrouver sur ce lieu, c’est fort symboliquement pour les deux mais en même temps il y a quelques gènes quand on pense aux relations que les deux leaders ont maintenant avec monsieur Soro Guillaume et Laurent Gbagbo. À l'issue de cette rencontre quelles seraient les conditions d’une relation apaisé entre Bédié et Ouattara ? Je pense que les deux acteurs ont une grande expérience du champ politique. Ils ont eu le temps de faire leur bilan, de voir les perspectives qui s'offrent à eux depuis le 31 octobre passé. Pour monsieur Bédié je pense que c’est l’heure de faire le bilan et de passer le relai à la génération future, pour monsieur Ouattara c’est le temps de laisser une Côte d’Ivoire réconciliée où les conflits ne sont pas résolus avec des armes. Ils ont intérêt à taire leurs querelles. Pour ne pas que la Côte d’Ivoire plonge dans une nouvelle crise post-électorale dont nous imaginons un peu les conséquences. Et comment cela pourrait-il se traduire ? Je pense à une certaine cohabitation politique entre monsieur Bédié et Ouattara. Je pense que cela intéresse à un plus haut degré monsieur Ouattara, pour monsieur Bédié ce sera un peu plus complexe dans la mesure où il s’est beaucoup rapproché ces derniers temps de monsieur Guillaume Soro et de monsieur Laurent Gbagbo. Il y a même eu des accords qui ont été signés. Donc se rapprocher davantage cela pourrait être également un certain signal en vue d’un gouvernement d’ouverture, où probablement certains cadres du PDCI pourraient rejoindre leurs collègues du RHDP en vue d'apaiser ces tensions. Après la rencontre les deux hommes ont parlé de confiance mais peut-il y avoir de la confiance si les principaux leaders de l’opposition sont toujours emprisonnés ? Je pense ça serait au moins un préalable avant le début des négociations, je ne vois pas le président Bédié s'asseoir dignement en face de monsieur Ouattara pour un dialogue politique pendant que monsieur Affi N'Guessan et les principaux leaders des mouvements de jeunesse sont en prison. Une fois les conditions de travail rendues possibles quels seront les principaux points à aborder avec l’opposition ? Les revendications de l'opposition sont connues depuis, à savoir la réforme de la CEI, le découpage administratif, l’audit de liste électoral et aussi la réforme du conseil constitutionnel. Je pense que ça fait beaucoup, mais le pouvoir pourrait au moins mettre sur la table les négociations une de ces revendications en bonne et due place. Je pense que cela pourra apaiser un peu la tension entre les différents acteurs politiques ivoiriens. On se souvient que ce qui avait mis le feu aux poudres c’était la création du conseil national de transition, aujourd’hui ce conseil est-il encore à l’ordre du jour ? Je pense que ce projet a été mis de côté bien avant cette première rencontre. Tous les communiqués du PDCI ne portaient plus sur cette dénomination. Henri Konan Bédié s'est présenté comme le président du PDCI et non comme le président du CNT. Celui-ci a été abandonné. Peut-être était-ce un moyen de pression pour eux au début, mais vu la tournure que les événements ont très vite pris, tous se sont rendus compte qu'il fallait revenir à leurs familles politiques respectives.
Trois jours après l’élection présidentielle, et sans même attendre les résultats officiels qui donnent Alassane Ouattara largement vainqueur, l’opposition est passée hier soir à l’offensive contre le président sortant. Elle a en effet annoncé « la création d’un Conseil National de Transition, pointe le site d’information Abidjan.net. Un Conseil National de Transition présidé par Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA. Annonce faite par le porte-parole de la plate-forme de l’opposition ivoirienne, Pascal Affi N’Guessan. D’après lui, poursuit Abidjan.net, le pouvoir en place et l’organe chargé de l’organisation des élections "n’ont réussi à faire voter que 8% de l’électorat, malgré les bourrages d’urnes, toutes autres formes de tricherie, d’agressions et d’assassinats perpétrés contre les partisans de l’opposition". À en croire Pascal Affi N’Guessan, relève encore Abidjan.net, ce Conseil National de Transition a pour mission de préparer le cadre d’une élection présidentielle juste, transparente et inclusive. Mais également de mettre en place, dans les prochaines heures, un gouvernement de Transition. Ce Conseil aura aussi la tâche de "convoquer des assises nationales pour la réconciliation nationale en vue du retour à une paix définitive en Côte d’Ivoire". » Le pouvoir met en garde Pour sa part, le pouvoir en place menace, rapporte L’Infodrome, autre site d’information ivoirien : « le porte-parole d’Alassane Ouattara, Mamadou Touré met en garde : "l’opposition assumera les conséquences de ses actes. Il n’y a pas de vacance du pouvoir, donc la mise en place d’un pouvoir de transition est anticonstitutionnelle". » Commentaire de L’Infodrome : « à l’image des élections de 2010, celles de 2020 mettent en face à face deux positions. D’un côté, le gouvernement RHDP qui œuvre à la célébration de la victoire de son candidat Alassane Ouattara et de l’autre, l’opposition qui se dit prête à former un gouvernement de transition. Qui des deux sortira vainqueur de ce bras-de-fer ? » Nouvelle crise post-électorale Du coup, « au secours ! », s’exclame L’Eléphant déchaîné. « Bédié désigné président d’un conseil national de transition, la jeunesse encore dans le feu ! Ils veulent encore des vies et des vies ! » En effet, on craint « une nouvelle crise », pointe Le Monde Afrique. « Le bilan exact des violences, qui passent presque systématiquement du champ politique à l’affrontement interethnique, est difficile à établir. Neuf personnes sont mortes dans le sud du pays depuis le vote, selon un décompte de l’Agence France-Presse. » Et du côté des observateurs, poursuit Le Monde Afrique, « si la mission de l’Union africaine estime que "l’élection s’est déroulée de manière globalement satisfaisante", le Centre Carter, fondation créée par l’ancien président des États-Unis et Prix Nobel de la paix Jimmy Carter, est beaucoup plus critique : "le contexte politique et sécuritaire n’a pas permis, affirme-t-il, d’organiser une élection présidentielle compétitive et crédible". » Alors, soupire Wakat Séra au Burkina, « plus que jamais, la Côte d’Ivoire s’enfonce dans une crise post-électorale bien prévisible. Comme en 2010, le pays se retrouvera tiraillé entre deux pouvoirs. Chaque camp fait monter les enchères à leur maximum pour se mettre en position confortable en prévision de probables négociations. » Et « une fois de plus, c’est le peuple qui va trinquer. En plus de porter le deuil de toutes ces personnes tuées dans les manifestations contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara, les populations doivent s’attendre à un regain de la cherté de la vie, car depuis l’ébullition politique, l’économie également est en transe. » Comment se réconcilier ? Alors quel choix pour Ouattara ?, s’interroge Le Pays, toujours au Burkina : « adopter une posture de fermeté pour mettre tout le monde au pas, tout de suite et maintenant, ou bien laisser la vague de la contestation s’estomper avec le temps, comme on l’a vu sous d’autres cieux sous nos tropiques. Mais au bout du compte, pointe le quotidien ouagalais, le défi restera le même pour lui car, si au bout de deux quinquennats, il n’a pas réussi à relever le défi de la réconciliation, on se demande comment il s’y prendra désormais pour rapprocher les frères ennemis ivoiriens. C’est le seul combat qui vaille encore la peine d’être mené, estime encore Le Pays, si ADO ne veut pas rater sa sortie de l’histoire de ce pays qu’il dit pourtant tant aimer. »
« La Commission électorale indépendante a dévoilé, hier après-midi, les premiers résultats de l’élection présidentielle de samedi, relève le site d’information Le Point Sur. Et comme on pouvait s’y attendre, le candidat du RHDP, Alassane Ouattara, est largement en tête dans le nord du pays qui est son bastion. (…) Selon les premiers résultats proclamés en direct à la télévision nationale en effet, précise le Point Sur, le chef de l’Etat a obtenu 98% des voix à Korhogo, la capitale du nord, avec un taux de participation de 88%. » Plus globalement, pointe Fraternité Matin, « Alassane Ouattara est en tête dans 26 départements », selon des premiers résultats délivrés par la CEI. « Le moins que l’on puisse dire, poursuit le quotidien proche du pouvoir, c’est que l’on a assisté à un véritable plébiscite du candidat du RHDP dans cette partie du pays. Les scores publiés par la CEI avoisinent dans l’ensemble les 100%, aussi bien en termes de taux de participation que du nombre de votants. » Quelle participation ? Pour sa part, rappelle le Monde Afrique, « l’opposition a appelé à 'un boycottage actif' du scrutin et annoncé, avant même que les résultats soient proclamés, qu’elle ne les reconnaîtrait pas. Ceux-ci devraient offrir un plébiscite à Alassane Ouattara mais avec quel taux de participation ? », s’interroge le journal. « C’est le premier enjeu du vote pour le pouvoir en place. Le second étant sa capacité à sécuriser l’élection sans basculer dans une répression qui ne manquerait pas de le discréditer et d’envenimer encore un peu plus la crise actuelle. » WakatSéra au Burkina a fait les comptes : « 7,5 millions d’Ivoiriens étaient inscrits sur les listes électorales. Mais seulement trois millions d’entre eux ont procédé au retrait de leurs cartes d’électeurs. Sur ces 41% d’électeurs, combien ont pu se rendre, samedi, dans les quelque bureaux de vote qui ont pu ouvrir, sur les 22.000 prévus sur l’ensemble du territoire national ? La question demeure entière. (…) L’opposition situe le taux de participation à moins de 10%. » Pas plus avancé… Jeune Afrique note pour sa part que cette « élection présidentielle a été marquée par de nombreux incidents. Au moins cinq personnes sont mortes. Des incidents localisés dans le centre et dans le sud du pays, notamment à Botro, Yamoussoukro, Tiébissou et Zaranou. » Alors, « le jour le plus long s’est donc achevé, commente Jeune Afrique. Le ciel n’est pas tombé sur la tête des Ivoiriens, mais le pays n’est pas plus avancé, empêtré dans ses querelles de leadership, victime de l’intransigeance de ses hommes politiques, alors que pointe le spectre du repli communautaire. Recroquevillés sur leurs positions, les camps se répondent sans jamais s’écouter. Le bras de fer se prolonge, conclut Jeune Afrique. Difficile de dire qui en sortira vainqueur. Pas forcément les Ivoiriens. » Le chantier de la réconciliation Et Alassane Ouattara aura fort à faire pour redresser et réconcilier le pays… C’est ce que pointe L’Intelligent à Abidjan : « Ouattara a peut-être cru que la croissance et la consommation des biens et des services de base suffiraient pour voir aboutir la réconciliation. C’est une erreur, s’exclame L’Intelligent. S’il est réélu et s’il veut réconcilier définitivement les Ivoiriens, il lui faudra trouver autre chose que la froide énumération des chiffres de la croissance secteur par secteur, estime le quotidien abidjanais. Il faudra aussi répondre à la demande de dignité de chaque citoyen ivoirien, installer une justice indépendante, bâtir une administration compétente et impartiale, promouvoir l’égalité réelle des territoires, donner à l’opposition un véritable statut et un véritable pouvoir, consolider la démocratie, lutter contre la corruption, etc. La liste est longue des mesures à prendre pour que le chantier de la réconciliation aboutisse. Il existe chez de nombreux Ivoiriens, pointe encore L’Intelligent, ce sentiment d’injustice qui les conduit à dire qu’il existe un 'pouvoir des vainqueurs' dans la distribution des postes et des richesses. » Et le quotidien abidjanais de s’interroger : « la Côte d’Ivoire doit-elle renoncer à sa dimension pluriethnique et pluriculturelle ? Doit-elle renoncer à la culture de l’arbre à palabre et du Conseil des sages ? Evidemment non, répond L’Intelligent. Le rôle de ces pouvoirs traditionnels est de corriger le caractère trop intrusif du pouvoir de type occidental. Chaque élection montre qu’il est illusoire de vouloir consolider la démocratie et faire aboutir la réconciliation uniquement par le haut. »
Après neuf ans de mutisme, Laurent Gbagbo est sorti de son silence. Jeudi 29 octobre, sur TV5 Monde, l’ancien président de la Côte d’Ivoire a vivement conseillé à son successeur Alassane Ouattara de négocier pour éviter au pays la catastrophe. Quel est aujourd’hui la vraie ambition politique de Laurent Gbagbo qui vit toujours en exil ? Sylvain N'Guessan est analyste politique et directeur de l’institut de stratégie d’Abidjan, il répond à l’un de nos envoyés spéciaux, Christophe Boisbouvier. RFI : « Dans le combat autour du troisième mandat, je suis résolument du côté de l’opposition », dit Laurent Gbagbo. Est-ce que cela vous surprend ? Sylvain Nguessan : À vrai dire, cela ne me surprend pas, dans la mesure où on sait que monsieur Laurent Gbagbo est toujours resté du côté du FPI. Il a été quand même candidat, donc sa position n’a pas varié et je pense que cette mise au point est quand même la bienvenue dans son camp, parce que depuis un certain temps, des rumeurs ont circulé, disant qu’il pourrait y avoir eu des échanges en vue d’une non-participation de monsieur Laurent Gbagbo au jeu politique pour éventuellement retourner en Côte d’Ivoire après la présidentielle. Je pense que monsieur Laurent Gbagbo essaie de rassurer son camp, pour dire qu’il est toujours avec eux, qu’il demeure le capitaine et donc il joue toujours son rôle de leader du FPI et de l’opposition. Et cette prise de parole très rare de Laurent Gbagbo, est-ce que c’est une décision individuelle de sa part ou est-ce que c’est le fruit d’une réflexion collective avec ses fidèles du FPI, voire peut-être avec ses alliés du PDCI ? Je pense que c’est un peu de tout. D’abord, lui, qui voudrait rester le leader de l’opposition et qui prend la parole pour dire : « Nous sommes nombreux dans la coalition, dans l’opposition, mais je reste toujours le leader », et aussi au niveau de la coalition, certains ont voulu l’entendre. Si on entend monsieur Affi Nguessan, on n’entend plus monsieur Bédié. Madame Simone Gbagbo s’est tue. Peut-être qu’on avait besoin d’entendre monsieur Gbagbo lui-même, pour être situé sur sa position vis-à-vis de ce qui se fait à Abidjan. Est-ce que cette prise de position anti-troisième mandat peut renforcer la mobilisation des opposants contre le scrutin du 31 octobre ? Non, je ne pense pas que c’était l’objectif. Je pense que l’objectif, c’était plutôt de dire : « Je suis de cœur avec vous ». Il faut toujours poursuivre les négociations, même si monsieur Ouattara est élu le 31. Je crois que c’est plus pour les mobiliser, les conforter dans la position d’opposants, pour dire que, même si monsieur Ouattara était élu, ce ne serait pas la fin. Il faut poursuivre les négociations pour sauver la Côte d’Ivoire. Quand Laurent Gbagbo prédit la catastrophe, si rien ne change, est-ce qu’il fait, à votre avis, une analyse lucide ou est-ce qu’il surjoue le risque de guerre civile ? L’un et l’autre. Je pense qu’il a mesuré quand même le risque de ce que nous avons vécu en octobre 2000, face au choix fait par le général Guéï, d’exclure certains leaders, avec tout ce que cela a suscité. Je pense qu’il en a tiré des leçons et qu’il s’est dit que, si on avait négocié en 1999-2000, si messieurs Bédié et Ouattara avaient participé à la présidentielle d’octobre 2000, peut-être que l’on aurait évité ces dix longues années de crise. Je pense qu’il essaie de suggérer quelques voies de sortie à monsieur Alassane Ouattara pour dire : « Il faut qu’on négocie, parce qu’il y a un peu trop de mécontents, il y a un peu trop de personnes opposées à votre mandat. Si on ne négocie pas, cela pourrait susciter de nouvelles crises ». Vous parlez d’octobre 2000. Face au blocage actuel, Laurent Gbagbo n’appelle pas ses partisans à descendre dans la rue, comme il l'avait fait en octobre 2000. Il appelle à la négociation. Comment vous interprétez ce message ? Je pense que le contexte a assez évolué, que le souvenir de 2010-2011 est encore vivace dans les esprits, donc prendre des risques dans la rue, je ne pense pas que cela soit partagé par beaucoup d'Ivoiriens. Aujourd'hui, la rue ne peut pas mobiliser, à mon humble avis, comme elle l’a fait dans les années 2000-2011. Je ne pense pas. Donc la négociation va être menée dans un tel contexte pour trouver une solution idoine à la Côte d’Ivoire. Le révolutionnaire Gbagbo s’estil assagi ? Il a pris de l’âge quand même. Et toute la classe du FPI gagnerait à renouveler son personnel politique. Assoa Adou, Simone Gbagbo,... Ils ont pris de l’âge quand même. Et en disant: « la négociation ou le chaos », est-ce que Laurent Gbagbo se pose en chef de l’opposition ou en vieux sage au-dessus de la mêlée ? Oh, c’est le vieux sage qui veut toujours rester le leader de l’opposition. Parce qu’in fine, 2025 est en train de se jouer, que ce soit dans l’opposition comme au sein du RHDP. Donc je pense que monsieur Laurent Gbagbo est conscient que la Constitution sera modifiée. La limite d’âge va revenir et donc il n’aura plus d’avenir politique en tant que président de la Côte d’Ivoire. Donc, l’un dans l’autre, c'est le vieux sage qui voudrait demeurer le pivot de l’opposition et qui distribue les balles. Le « faiseur de rois » pour 2025 ? Naturellement. Quand on voit ceux qui se positionnent présentement, c’est une façon de dire : « C’est moi qui distribue les balles ». Quand Laurent Gbagbo dit : « Tant que je serai à l’étranger, je me considérerai encore un peu comme un prisonnier, mais je ne veux pas rentrer tout de suite pour ne pas provoquer de palabres » - donc de tensions -, est-ce que c’est une façon de mettre le gouvernement Ouattara sous pression ? Je pense que c’est effectivement une manière de mettre la pression, dans la mesure où, depuis fin juin, monsieur Laurent Gbagbo a engagé les démarches pour avoir son passeport. Jusque-là, malheureusement, il ne l’a pas encore obtenu. Vous savez aussi que l’article 22 de notre Constitution demande qu’aucun Ivoirien ne soit contraint à l’exil. Je crois qu’en parlant, il pense aussi bien à lui, à Charles Blé Goudé et aussi à Soro Guillaume. Est-ce une façon de dire à Alassane Ouattara : « Si vous me laissez rentrer en Côte d’Ivoire, je pourrai vous aider à calmer le jeu » ? C’est possible. Parce que tous ceux qui parlent de réconciliation, quand vous leur demandez : « Pourquoi vous estimez que les Ivoiriens ne sont pas réconciliés ? », ils vous diront tout de suite : « Gbagbo est à Bruxelles, Blé Goudé est à La Haye, Soro Guillaume est en France… », en les laissant entrer, cela pourrait calmer quand même le climat politique et cela pourrait susciter une meilleure relation entre les acteurs politiques ivoiriens. ► À lire aussi : Présidentielle ivoirienne : Laurent Gbagbo sort de son silence et appelle à éviter «la catastrophe»
Le président et candidat à un troisième mandat Alassane Ouattara l’a dit au micro d’RFI et de France 24. Il maintient le cap malgré l’appel de l’opposition à la désobéissance civile. Justement, le journal Aujourd’hui au Burkina revient sur ce point : « L’opposition, à travers certaines figures iconiques telles Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, bien que prônant la désobéissance civile, gêne dans la distribution des cartes d’électeurs, bien que jouant aux grands trublions, ne boycottent pas le scrutin. » Aujourd’hui poursuit : « Alassane Ouattara est Kouadio Konan Bertin sillonnent le Cavali, les Savanes. Le président sortant termine toujours par un "ya foé", il y aura une élection apaisée. Drôle de désobéissance civile contre une drôle d’assurance ». Le News Abidjan lui, explique que pour le porte-parole du RHDP, Adjoumani Kouassi, « Guillaume Soro a instrumentalisé depuis l’Europe les candidats Pascal Affi N’Guessan et Henri Konan Bédié pour leur dire de ne pas aller voter. » « Ils ont pensé que les propos de Guillaume Soro sont des propos bibliques », dit le porte-parole cité par News Abidjan. La guerre de l’information s’intensifie sur les réseaux sociaux C’est ce que nous dit Jeune Afrique qui nous parle de « l’un des avatars les plus connus et les plus controversés de Côte d’Ivoire. Depuis plusieurs mois, "Chris Yapi" abreuve Twitter, Facebook et YouTube d’informations prétendument compromettantes sur Alassane Ouattara et son entourage politique et sécuritaire. » Jeune Afrique explique qu’il « est parfois drôlement bien informé, souvent à côté de la plaque, parfois entre les deux. À coup de phrases bien tournées et grâce à une habile mise en scène, le mystérieux Chris Yapi s’est rapidement fait un nom. Il est aujourd’hui suivi par des centaines de milliers de personnes. » Tous se posent la même question écrit Jeune Afrique : « Qui se cache derrière ce pseudonyme désormais célèbre ? Plusieurs sources sécuritaires ivoiriennes et françaises y voient la marque de Guillaume Soro. » « Si l’ancien président de l’Assemblée nationale s’en défend, ses proches ne se gênent pas pour relayer les publications de Chris Yapi. "Cela fait partie de sa stratégie visant à semer le doute et la division au cœur du pouvoir", dit un proche d’Alassane Ouattara. » Un Américain a été enlevé dans le sud du Niger À 400 kilomètres à l’est de la capitale, Niamey, et à la frontière avec le Nigeria. Son nom : Philip Walton. Le Point Afrique cite les déclarations du père de Philip Walton, à la radio locale Niyya : « Dans la nuit de lundi à mardi, six hommes, peut-être des Peuls, sont venus à pied. Ils ont enlevé mon fils », raconte le père. Il poursuit : « Ils cherchaient de l’argent dans la maison. Il n’y avait que 20 000 francs CFA, 30 euros, et ils sont partis avec lui ». Le Point Afrique écrit que Philip Walton était installé à Massalata avec sa femme et un enfant depuis près de 30 ans. Son père, Bruce, est décrit par les autorités locales comme un missionnaire. Au Burkina, Le Pays explique que « ce qui vient de se passer au Niger rappelle à Donald Trump la nécessité de garder les troupes américaines au Sahel. » « C’est pourquoi, certains, par cynisme, poursuit Le Pays, n’hésitent pas à dire que le rapt d’un Américain est la rançon de l’attitude de Donald Trump, qui s’est refusé à tout soutien multilatéral au G5 Sahel. » L’ouverture du procès des attentats de Bamako au Mali Le principal suspect, le Mauritanien Fawaz Ould Ahmed, dit Ibrahim 10, nous dit le site d’information Mali Actu :« L’homme est accusé d’avoir tué avec un fusil d’assaut un Français, un Belge et trois Maliens le 6 avril 2015 dans le restaurant La Terrasse, une action pour "venger le prophète" perpétrée dans la foulée des attentats contre l’hebdomadaire français Charlie Hebdo. Il est également soupçonné d’avoir commandité et planifié l’attaque contre l’hôtel Radisson Blue de Bamako le 20 novembre de la même année. » Le site d’information Maliweb nous dit ce mercredi matin que le suspect est bel et bien présent à son procès à la Cour d’appel, dans le sud de Bamako. « Il a pu écouter les charges retenues contre lui et expliquer au juge qu’il ne "connaissait pas son avocat" », raconte Maliweb. La durée du procès n’a pas été précisée.
La délégation de la Cédéao qui a rencontré les acteurs politiques ivoiriens appelle le pouvoir et l'opposition à « des efforts considérables » pour que l'élection présidentielle du 31 octobre ait lieu de manière apaisée. Des affrontements ont fait plusieurs morts ces derniers jours. Le pouvoir reste inflexible sur un report du scrutin. L'opposition, elle, met en œuvre une stratégie de désobéissance civile. Quelles sont les logiques des deux camps ? Pour essayer de le comprendre, notre invité ce matin est l'analyste politique ivoirien Sylvain N'Guessan. Rfi : Sylvain Nguessan, le 20 juin 2020, Henri Konan Bédié avait accepté d’être candidat du PDCI à l’élection présidentielle. Le 1er août, c’est Pascal Affi Nguessan qui se déclarait. Puis, il y a quelques jours, le jour même de l’ouverture officielle de la campagne électorale, les deux hommes politiques ont annoncé conjointement qu’ils ne se sentaient pas du tout concernés par le processus électoral en cours. Comment est-ce que vous analysez ce changement de stratégie ? Sylvain Nguessan : Messieurs Henri Konan Bédié et Pascal Affi Nguessan font comprendre que les conditions ne sont pas réunies pour qu’il y ait des élections équitables, qu’il y ait des élections inclusives. Donc dans un tel contexte, il ne pourrait qu’y avoir une crise postélectorale après ces élections. Il a été question de la recomposition du Comité central de la CEI - la Commission électorale indépendante -, et il a été également question de recomposition des CEI locales, il devait y avoir des élections dans les CEI locale à partir de la mi-septembre. Malheureusement, le PDCI et le FPI n’y ont pas participé, avançant l’hypothèse selon laquelle cette élection ne serait pas inclusive, dans la mesure où les candidatures de messieurs Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro ont été rejetées. Quel a été le moment de bascule dans la stratégie des deux leaders ? Est-ce que c’est la validation de la candidature d’Alassane Ouattara par le Conseil constitutionnel, le 14 septembre ? Officiellement, oui. Officiellement, c’est la liste des quatre heureux élus du Conseil constitutionnel, avec bien sûr, la candidature du président sortant, qui a poussé messieurs Affi Nguessan et Henri Konan Bédié à ne plus vouloir participer à la présidentielle du 31 octobre. Est-ce qu’il y a eu un moment où Henri Konan Bédié a pu vouloir aller à cette élection et a été convaincu par les autres leaders de l’opposition de se mettre en retrait du processus ? Ce 14 septembre, lorsque la liste des candidats retenus par le Conseil constitutionnel a été officialisée, je pense que le PDCI était plus ou moins tenté de poursuivre l’aventure. Le PDCI a sans doute souhaité que toute l’opposition s’aligne derrière la candidature du président Henri Konan Bédié, en espérant que le schéma du Sénégal serait appliqué en Côte d’Ivoire, où toute l’opposition s’est réunie derrière la candidature du président Macky Sall. Malheureusement, les alliés semblent s’endurcir de plus en plus, se radicaliser. Aujourd’hui, il est difficile pour le PDCI de faire marche arrière, parce que, même s’il le faisait, il n’aurait pas le soutien des sympathisants, des électeurs des autres partis de l’opposition. Je pense personnellement, qu’aujourd’hui au PDCI, il y a des cadres qui rêveraient quand même de participer à cette élection en Côte d’Ivoire. L’opposition demande un report du scrutin pour laisser participer à l’élection tous les candidats qui le souhaitent. Est-ce que le pouvoir vous semble prêt à entendre cette demande ? Je ne pense pas. Le RHDP est dans une autre dynamique. Sur place, le rapport de force est tellement à l’avantage du RHDP, qu’il compte en tirer tous les bénéfices possibles. Je pense que pour monsieur Ouattara et le RDHP, il est question de bien tenir la présidentielle du 31 octobre, en sachant qu’il y aura des troubles. Mettre en place un gouvernement le plus tôt possible, et puis ouvrir un peu plus le jeu politique, notamment pour les élections législatives… et sur la question des prisonniers politiques, le retour de messieurs Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro… pour tenter d’apaiser le climat social à long terme. Donc, ouvrir le jeu politique immédiatement après les élections ? Voilà. Est-ce que dans la composition, le fonctionnement de la CEI, il y a des choses qui peuvent encore être modifiées avant le 31 octobre, avant la date du scrutin ? Oui, je pense. Les CEI, locales qui étaient contrôlées à plus de 80 % par le RHD, à ce niveau, je pense que des réajustements sont possibles. Je pense aussi que le RHDP pourrait, s’il y avait certaines pressions internationales, accepter que les résultats soient proclamés bureau de vote par bureau de vote. Est-ce que Pascal Affi Nguesan ou Henri Konan Bédié sont susceptibles de changer d’avis, selon vous ? Je ne pense pas que monsieur Pascal Affi Nguessan puisse revenir dans le jeu. Avec tout ce qui a pu se passer ; sa résidence incendiée, deux ou trois morts à Bongouanou, sa ville natale, où il est député président du Conseil régional… Je pense que pour monsieur Pascal Affi Nguessan il serait difficile de revenir dans le jeu. Maintenant, pour monsieur Henri Konan Bédié, est-ce qu’au PDCI il y a une dynamique assez forte pour pouvoir pousser le président Bédié à revenir ? Ce serait à son désavantage, parce que il ne pourra compter que sur l’électorat classique du PDCI, surtout qu’ils n’ont pas eu le temps de faire campagne. Donc même en revenant dans le jeu, les chances du PDCI de remporter la présidentielle aujourd’hui seraient assez réduites. Est-ce que l’opposition, selon vous, a la capacité de mobilisation nécessaire pour contrarier le processus électoral actuel ? Dans certaines localités, oui. Vous savez, lors de la présidentielle en Côte d’Ivoire, c’est généralement un policier et un gendarme qui sont déployés devant un centre de vote. Surtout en milieu rural, vous avez un grand village de 7 000 âmes avec environ 2 000 électeurs… ce sera difficile quand même pour un policier et un gendarme de contenir ce monde, s’ils décidaient de créer le désordre dans les bureaux de vote.
Campagne pour l’élection présidentielle du 31 octobre, avec tout d’abord ce message aux candidats, délivré par le président de la Commission électorale indépendante, Ibrahime Kulblert Coulibaly, et reproduit par le quotidien L’Intelligent : « En devenant candidats à l’élection du Président de la République du 31 octobre 2020, nul doute, vous avez décidé d’apporter, aux soupirs du peuple, le remède qui guérit. Usez de tous les moyens, sauf ceux qui contrarient la réglementation en vigueur, pour séduire les électeurs. » « La campagne est ouverte ! », s’exclame pour sa part Fraternité Matin en première page. « Depuis ce matin, les différents candidats peuvent présenter leurs projets aux populations. Quatre candidats ont été retenus par le Conseil constitutionnel, rappelle le journal. Il s’agit du président sortant, Alassane Ouattara, candidat du RHDP, d’Henri Konan Bédié, porte-étendard du PDCI-RDA, de Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, et de Kouadio Konan Bertin candidat indépendant. » Inquiétudes… Alors, s’interroge Le Point Afrique, « que nous réserve la Côte d’Ivoire d’ici le 31 octobre ? La question mérite d’être posée alors que l’opposition est vent debout depuis l’annonce, le 6 août, de la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat. Il faut dire que le 5 mars, rappelle Le Point Afrique, le président, âgé de 78 ans, avait annoncé qu’il ne se représenterait pas, afin de "transférer le pouvoir à une nouvelle génération". Une décision applaudie partout en Afrique, notamment par la jeunesse. Du côté du partenaire privilégié de la Côte d’Ivoire, la France, Emmanuel Macron avait même "salué cette décision historique d’un homme de parole et d’un homme d’État". Huit mois plus tard, le ton a changé, constate encore Le Point Afrique. Les opposants au président ivoirien en appellent désormais à l’ONU. Et les chancelleries s’inquiètent. » Tensions… Et attention, prévient Le Monde Afrique, « dans un pays qui a connu près de quinze ans de crise, un rien peut faire resurgir les craintes et la méfiance, surtout dans les lieux meurtris par le passé. » Exemple à Yopougon, où des militants pro et anti-Gbagbo s’étaient affrontés en 2010-2011, la tension est toujours palpable. Récemment, pointe Le Monde Afrique, « le président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire a réuni les gens de Yao Séhi et Doukouré, deux quartiers voisins de Yopougon, qui s’étaient battus à l’époque. Il faut apaiser les esprits en train de s’échauffer de nouveau à l’approche de l’élection présidentielle du 31 octobre. Déminer les tensions, montées d’un cran depuis les violences du mois d’août qui ont fait une quinzaine de morts dans le pays après l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé. » L’ivoirité se réinvite dans le débat Attention aussi aux « fantômes de l’ivoirité », prévient Jeune Afrique. « Près de vingt ans après avoir été l’un des ferments de la crise politico-militaire, la question de l’ivoirité se réinvite en effet dans la campagne pour l’élection présidentielle du 31 octobre, constate l’hebdomadaire panafricain. Au risque de réveiller les vieux démons identitaires. (…) Ce concept prétendument culturel, qui érige la préférence nationale en dogme, avait été relancé par Bédié dans les années 1990 après la mort de Houphouët-Boigny, rappelle Jeune Afrique. Censé distinguer les "vrais" Ivoiriens des "faux", il avait surtout pour objectif d’éliminer Alassane Ouattara de la course à la magistrature suprême et avait débouché sur une vaste politique d’exclusion des citoyens en fonction de leurs origines. » Alors, « vingt ans ont passé, mais les vieux fantômes de l’ivoirité hantent toujours la lagune Ebrié, relève Jeune Afrique. Peut-être moins visibles, mais tout aussi dangereux à l’approche de l’élection présidentielle. Dans une campagne tendue, alors que beaucoup craignent de voir le pays replonger dans la crise, l’ivoirité est redevenue un argument politique. Chaque camp accusant l’autre d’en faire son fonds de commerce de manière insidieuse, au risque de réveiller les vieux démons identitaires. » Union sacrée ? Pour Le Pays au Burkina, « les discours haineux, empreints de xénophobie et autres propos va-t-en-guerre, ne doivent plus avoir droit de cité dans ce pays qui n’a pas encore fini de panser ses plaies. Cela dit, la campagne désormais lancée, on peut s’interroger sur le nombre d’Ivoiriens qui se donneront la peine d’aller retirer leurs cartes d’électeurs, le tout, c’est connu, n’étant pas de se faire enrôler. En tous cas, conclut le journal, tout le mal qu’on puisse souhaiter à la Côte d’Ivoire, c’est l’union sacrée de ses filles et fils pour négocier, en douceur et en toute tranquillité, le virage dangereux qu’elle s’apprête à amorcer. »
En Côte d'Ivoire, on ne sait toujours pas si les deux candidats de l'opposition Henri Konan Bédié et Pascal Affi Nguessan iront à la présidentielle du 31 octobre. Pour l'instant, à partir de samedi 10 octobre, ils lancent un appel à la désobéissance civile dans l'espoir de bloquer le pays et de forcer le président Alassane Ouattara à réformer la Commission électorale. Mais que feront-ils si leur pari échoue ? Boycotteront-ils le vote ? En ligne d'Abidjan, l'ex-Premier ministre Pascal Affi Nguessan, qui préside l'aile « réformiste » du Front populaire ivoirien, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : À partir de ce samedi 10 octobre, l’opposition demande à la population de répondre à son appel à la désobéissance civile. Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ? Pascal Affi N’Guessan : La désobéissance civile, c’est un mode de protestation citoyenne. Donc, il s’agit de manifester pacifiquement pour protester contre la volonté de passage en force de monsieur Alassane Ouattara et pour réclamer des élections libres et transparentes. Et avez-vous demandé l’autorisation de manifester ce samedi à Abidjan ? Oui, nous avons toutes les autorisations, nous avons le stade Félix Houphouët-Boigny. Est-ce que vous êtes dans une démarche insurrectionnelle ? Non. Nous ne sommes pas dans une logique insurrectionnelle. La désobéissance civile, ce n’est pas l’insurrection, sinon nous aurions utilisé le terme « insurrection ». Si nous utilisons le terme « désobéissance civile », c’est parce que nous plaçons ces manifestations sous le signe de la paix, sous le signe de la légitimité des citoyens de ce pays de dire non lorsque le pouvoir en place veut imposer son hégémonie. Quel est le principal objectif de votre démarche ? Notre démarche est d’amener monsieur Alassane Ouattara à la table des négociations. Il faut que nous négociions sur toutes les questions qui nous divisent, en particulier sur le cadre juridique et institutionnel des élections, à savoir la Commission électorale indépendante, le Conseil constitutionnel et tout ce qui contribue à des élections apaisées. Vous venez de réclamer un report du scrutin de trois mois, le temps de réformer justement la Commission électorale indépendante (CEI) et le Conseil constitutionnel. Mais est-ce que trois mois seront suffisants ? Ce n’est pas suffisant, mais c’est mieux que d’aller à des élections précipitées. Faute de transition, nous nous contenterons d’un report de trois mois qui sera mis à profit pour fonder le cadre juridique et institutionnel des élections. Alors, si le président Alassane Ouattara accepte de réformer la Commission électorale indépendante et le Conseil constitutionnel, mais décide de rester candidat, est-ce que vous accepterez d’aller à l’élection présidentielle ? Tout cela dépend de l’opposition, je ne suis pas seul à être engagé dans ce combat. Le retrait de monsieur Ouattara de la compétition électorale fait partie de nos revendications, parce que nous considérons qu’il n’est pas éligible. Vous demandez le report, vous demandez la réforme, vous demandez le retrait. Est-ce que vous ne mettez pas la barre très haut ? Non. Elle n’est pas haute. C’est une barre à la mesure, à la hauteur des défis que le pays doit relever pour consolider les bases de la paix sociale et durable. Et si le président Alassane Ouattara ne donne pas suite à votre proposition de report, est-ce que vous irez à l’élection du 31 octobre ? Nous n’irons à des élections que dans un cadre consensuel, dans un cadre crédible. La désobéissance civile continuera tant que nous n’aurons pas ce contexte électoral qui peut favoriser l’expression démocratique du peuple de Côte d’Ivoire. Est-ce que vous pouvez nous dire dès aujourd’hui que, quoi qu’il arrive, si le président Ouattara n’entend pas votre message, vous renoncez à votre candidature pour le 31 octobre ? Non. Nous ne renonçons à rien. Nous ne renonçons ni à notre candidature ni à la désobéissance civile. Nous sommes engagés pour participer aux élections prochaines, parce que nous refusons que la Côte d’Ivoire soit soumise à la dictature d’un homme ou d’un clan. Nous sommes engagés jusqu’à ce que nous ayons ces conditions optimales afin de conduire la Côte d’Ivoire vers la paix, vers l’unité nationale. En fait, aujourd’hui, tout reste ouvert. C’est cela ? Tout est ouvert et, pour toutes ces raisons, nous ne renonçons pas à l’élection présidentielle. Nous ne renonçons pas à la désobéissance civile. Que répondez-vous au Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au pouvoir qui dit que votre stratégie est « un aveu d’impuissance » et que vous avez « peur des élections » ? Le RHDP doit savoir que c’est plus difficile de maintenir une opération de désobéissance civile que de participer à des élections. Si nous osons la mener, c’est que nous avons la capacité de les battre dans une élection. Si ces réformes que vous réclamez ne sont pas faites et si vous décidez quand même d’y aller le 31 octobre, est-ce que vous ne craignez pas de passer alors pour un alibi ou pour une caution du candidat-président Alassane Ouattara ? Mais je vous ai indiqué qu’il est exclu que nous soyons complices d’une élection tronquée et que nous n’irons à des élections que si elles sont justes et transparentes. Voulez-vous dire que si les réformes que vous demandez ne sont pas faites, vous ne serez pas candidat le 31 octobre ? Je veux dire que les élections auront lieu lorsque les conditions seront réunies pour que le résultat ne soit pas tronqué. Vous espérez que la désobéissance civile, qui doit démarrer ce samedi, empêchera le déroulement de l’élection du 31, c’est cela ? Non. La désobéissance civile permettra aux élections à venir de se tenir dans un environnement démocratique, transparent. Donc en fait, pour vous, cet appel à la désobéissance civile, c’est dans l’espoir de bloquer le pays. C’est cela ? C’est dans l’espoir d’amener monsieur Alassane Ouattara à la table des négociations pour que nous discutions des conditions d’élections justes et transparentes. Mais si vous n’arrivez pas à bloquer le pays, est-ce que vous ne risquez pas de perdre votre pari ? Tant que nous sommes vivants, tant que nous menons la politique, nous utilisons les moyens appropriés pour mener notre combat. Nous avons décidé la désobéissance civile aujourd’hui, nous allons l’appliquer. Nous sommes convaincus que cette arme nous permettra aussi d’obtenir gain de cause. Puis, à tout moment, nous avons la souveraineté d’évaluer le bilan de nos actions et de continuer le combat avec ces mêmes moyens ou de changer de stratégie si cela s’avère nécessaire.
Ce gouvernement était « attendu depuis la nomination, le 27 septembre, de Moctar Ouane au poste de Premier ministre », nous rappelle d'abord L'Indépendant, le quotidien malien. Un gouvernement qui a finalement été « mis en place, hier lundi ». « Il comprend 25 ministres conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif et celles, plus récentes, des Concertations nationales de septembre dernier », peut-on lire. Et L'Indépendant présente bien sûr cet exécutif de transition. La junte, le comité national pour le salut du peuple « s'arroge 4 ministères clés » : « Les postes de la Défense, de la Sécurité, de l’Administration territoriale et de la Réconciliation ». Une équipe « à dominante technocrate » Le M5-RFP, le mouvement de contestation, lui se voit attribuer trois portefeuilles, « dont deux dévolus à des proches de l’imam Dicko. Deux pour l’ex-rébellion kidaloise et pour la Plateforme » également. Une équipe « à dominante technocrate » souligne L'Indépendant car « aucun parti politique n’y figure en tant que tel ». Et un point noir relevé par le journal : « La parité sur le genre est loin d’avoir été respectée », puisque parmi les 25 ministres, on ne « dénombre que quatre femmes ». Les États-Unis saluent ce gouvernement Par un communiqué du département d'État, relayé ce matin par malijet.com, les États-Unis ont déjà salué la mise en place de ce gouvernement. Les États-Unis voient ici « un premier pas positif vers un retour à l’ordre constitutionnel », mais les américains exhortent le gouvernement de transition à « tenir des élections démocratiques dans un délai de 18 mois, comme convenu avec la Cédéao », à tenir également ses promesses « de renforcer la gouvernance, de lutter contre la corruption, ou bien encore de réformer les processus électoraux et de mettre en œuvre l’Accord de paix de 2015 ». Et puis autre aspect soulevé par la diplomatie américaine, toujours à lire sur malijet : le respect des droits de l'homme ainsi que « des mesures concrètes pour prévenir [et sanctionner] les violations commises par les forces de sécurité de l’État ». Le rôle dévolu au M5-RFP Maliweb.net revient de son côté sur la place accordée au M5-RFP. « Gestion de la transition : le M5 coiffé au poteau », titre le site internet. « Après quelques mois de contestation qui ont conduit au renversement du régime IBK, le Mouvement du 5 juin–Rassemblement des forces patriotiques s’estime lésé dans l’attribution des postes de responsabilités », affirme Maliweb. « C’est du moins ce que laissent entendre les responsables du comité stratégique » précise-t-il. L’article revient ensuite sur les différents désaccords depuis « l'euphorie » du coup d'État : à savoir les journées de concertation auxquelles le mouvement n'était pas convié dans un premier temps et le collège qui a désigné le président de transition sans lui. Tout comme les quatorze CV envoyés mais non retenus pour le poste de premier ministre. Résultat : « le M5 se sent méprisé par les militaires » et le « CNSP est aujourd'hui vomi par une grande partie du mouvement contestataire », conclut Maliweb. Des rumeurs autour de libérations d'otages Le Mali est par ailleurs animé par des rumeurs autour de libérations d'otages. À Bamako, l'indépendant évoque la possibilité d'une « transaction », après que plus d'une centaine d'ex-détenus ont été libérés. « Des présumés terroristes pour la plupart, débarqués à Tessalit dans la région de Kidal », croit savoir le journal. Et ces libérations pourraient permettre « un échange » et la libération de l'ex-chef de file de l'opposition, Soumaïla Cissé, enlevé il y a six mois alors qu'il était en campagne dans le cercle de Niafunké. Une histoire qui intéresse également la presse française. Le quotidien Libération affirme que « l'espoir renait pour les otages », car Sophie Pétronin, la française enlevée fin 2016 à Gao, pourrait être concernée. Libé explique : « Plusieurs sources affirment qu’Ahmada Ag Bibi, un cadre touareg influent à Kidal, est l’artisan des négociations entre les jihadistes et l’État malien. Cet ex-député est très lié à Iyad Ag Ghaly, le numéro 1 du Jnim », le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans qui détient Sophie Pétronin. En tout cas, en ce qui concerne Soumaila Cissé, Libération relaie le commentaire « laconique » d'un officier proche du CNSP. Il affirme que « le processus est en cours ». En Côte d'Ivoire, la mission Cédéao-Union africaine-Onu La presse ivoirienne s’intéresse quant à elle à la mission de la Cédéao, de l’Union africaine et des Nations-Unies dépêchée sur place. Une mission qui « a été reçue hier par Alassane Ouattara, au palais présidentiel au Plateau », nous apprend L'Intelligent d'Abidjan. Le journal relaie ici les propos de Shirley Ayorkor Botchwey, la ministre des Affaires étrangères du Ghana et présidente du conseil des ministres de la Cédéao, c'est elle qui conduit la délégation. Selon elle, Alassane Ouattara « a fait montre d'une grande sympathie ». La délégation a également rencontré le premier ministre et ministre de la défense Hamed Bakayaoko. À chaque fois, explique L'Intelligent, les diplomates ont fait part de leur souhait de voir le 31 octobre, une élection présidentielle paisible, crédible et inclusive». Rien n'a filtré en revanche de la rencontre à huis-clos avec le président du conseil constitutionnel qui a duré « près d'une heure » précise tout même le journal. Idem pour les échanges avec le président de la commission électorale indépendante. L'Intelligent déroule enfin le programme d'aujourd’hui. Dans la matinée, la mission Cédéao-UA-Onu doit normalement s'entretenir avec les candidats retenus pour la présidentielle, avec les partis politiques de l’opposition, la Majorité présidentielle réunies au sein du RHDP ainsi que les groupes religieux. Tout un programme.
Le cacao à 1000 francs CFA le kilo en Côte d’Ivoire. À un mois de la date prévue de l’élection présidentielle, Alassane Ouattara annonce un prix d’achat bord-champ de la fève de cacao en forte hausse. À l’occasion du lancement de la campagne cacaoyère 2020-2021, le président Alassane Ouattara, actuellement en pré-campagne électorale en vue d’un troisième mandat vivement contesté par l’opposition, a en effet annoncé hier jeudi à Yamoussoukro, capitale de la Côte d’Ivoire, un prix d’achat aux planteurs de 1000 francs CFA le kilo tout rond, en hausse, d’un seul coup d’un seul, de 21 % par rapport à la campagne précédente ! « Merci, Président ! », lance en Une Le Patriote, ce journal proche d’Alassane Ouattara affirmant que ce seraient « les agriculteurs » qui remercieraient ainsi le « chef de l’État ». « Ouattara "gâte" les planteurs », rehausse la Une de L’Expression, les planteurs « disent "oui" à Ouattara », enchérit celle du journal Le Matin, ces deux quotidiens étant également proches du président ivoirien. La presse indépendante ivoirienne, elle, est plus nuancée. La Une du journal Soir Info souligne ainsi, en effet, qu’Alassane Ouattara a annoncé une « bonne nouvelle » aux paysans les assurant qu’il était leur « ami ». Nuance encore, avec celle du journal L’Inter, qui appartient au même groupe de presse que Soir Info, et qui se demande plutôt « pourquoi Ouattara a fixé le prix bord-champ à 1000 CFA/kg ». Pourquoi ? Pour le quotidien Notre Voie, la réponse à cette simple question ne fait aucun doute : c’est « une décision électoraliste ». Ce journal proche de la tendance du Front populaire ivoirien de Pascal Affi N’Guessan explique en Une qu’à un mois de la date programmée pour l’élection présidentielle, « Ouattara veut distraire les paysans ». Du reste, le ministre de l’Agriculture et du Développement rurale, Adjoumani Kobénan Kouassi, transfuge du PDCI, ayant hier ambiancé la réunion de Yamoussoukro durant laquelle le nouveau prix du cacao a été annoncé par le président Ouattara, le quotidien Le Temps a ce matin l’impression qu’Adjoumani a transformé la cérémonie de Yamoussoukro « en un véritable espace politique du Rhdp (…) On a(vait) bien l’impression que nous étions à un meeting du Rhdp », accentue ce quotidien proche de l’ex-président Laurent Gbagbo. Ouattara chocolat ? Mais le journal Le Nouveau Réveil va plus loin encore en estimant que 1000F/kg pour le cacao n’est rien d’autre qu’une « arnaque pour les planteurs, une belle occasion pour les acheteurs et exportateurs véreux », c’est « le prix de campagne présidentielle 2020 de Ouattara ! ». Et sans attendre, ce quotidien proche du PDCI-RDA, le parti historique fondé par ce vrai roi des planteurs que fut le président Félix Houphouët-Boigny, annonce la riposte en signalant en Une que « l’opposition prépare un grand coup à Abidjan », son confrère L’Héritage précisant que l’opposition ivoirienne envisagerait un « giga meeting au Félicia le 10 octobre », c’est-à-dire au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. On le voit, une fois encore, la tension est vive en Côte d’Ivoire, où, à un mois de la présidentielle du 31 octobre, l'opposition a « suspendu » sa participation au sein de la Commission électorale indépendante, ce qui préoccupe aussi la presse au Burkina Faso voisin. Témoin le quotidien ouagalais Le Pays, lequel souligne que « chaque jour qui passe en Côte d’Ivoire apporte désormais son lot d’inquiétudes quant à la tenue de la présidentielle ». Selon Le Pays, « ça se complique pour ADO (…) En balayant du revers de la main les injonctions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et en faisant fi des interpellations de la communauté internationale, c’est un Alassane Ouattara qui risque de se présenter esseulé à l’élection présidentielle ». Fin connaisseur de ce dossier, Le Pays prévient que « les signaux sont au rouge vif sur les bords de la lagune Ebrié ». Condé/Ouattara, l’obsession du troisième mandat Son confrère Wakat Sera élargit cette analyse à la Guinée. « Encore combien de morts pour arriver au troisième mandat ? », se demande ce quotidien ouagalais, en traitant le président guinéen Alpha Condé et ivoirien Alassane Ouattara de « prédateurs de la démocratie et des droits de l’homme », Wakat Sera dénonçant « le drame qu’ils sont en train de construire, dans leur entêtement à aller au 3è mandat ».
En Côte d'Ivoire, la tension politique monte depuis l'annonce par Alassane Ouattara de sa candidature à un 3e mandat présidentiel début août. Des manifestations sporadiques émaillées de violences ont fait 15 morts le mois dernier. Ce dimanche 20 septembre, l'opposition a appelé à la mobilisation de ses partisans en vue de prochaines manifestations contre cette candidature. L'opposition, dont le doyen Henri Konan Bédié appelle à la « désobéissance civile », exige un nouveau Conseil constitutionnel et une nouvelle Commission électorale avant l'organisation de toute élection. « L'opposition est irresponsable. Il n'est pas question de revenir en arrière », répond le RHDP, bien décidé à aller aux élections le 31 octobre comme prévu. Adama Bictogo est directeur exécutif du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), la coalition des partis politiques qui soutiennent la candidature d'Alassane Ouattara. Il répond aux questions de Pierre Pinto. RFI: Adama Bictogo, l’opposition appelle à la mobilisation de ses partisans contre la candidature d’Alassane Ouattara et contre les conditions dans lesquelles se déroule le processus électoral en vue de la présidentielle du 31 octobre. Henri Konan Bédié a même appelé à la désobéissance civile. Quelle est votre réaction ? Adama Bictogo : L’opposition excelle dans son incohérence ! On ne peut pas, en même temps, avoir déposé ses dossiers à la Commission électorale, avoir donc accepté que ces dossiers soient transmis au Conseil constitutionnel, acceptant ainsi les principes que nous impose le processus électoral… On ne peut pas, en même temps, vouloir la chose et son contraire ! Parce qu’à la vérité, l’opposition n’a pas préparé cette élection. L’opposition, qui brille par son incapacité à faire une offre politique, est en train d’organiser les Ivoiriens autour de sujets qui ont déjà divisé. Le président Bédié porte pour l’opposition un message de désobéissance, qui n’a pas été suivi par les Ivoiriens, parce qu’il est inaudible. Cette opposition n’est pas capable de mobiliser sur le terrain massivement, contrairement au RHDP ? C’est ce que vous dites ? Tout à fait. C’est une opposition aux abois, qui a du mal à mobiliser pour deux raisons. La Côte d’Ivoire, aujourd’hui, par ses performances économiques, a permis à une grande majorité des Ivoiriens d’en tirer profit, mais de pouvoir se projeter. Et donc les Ivoiriens, dans leur majorité, sont jaloux d’aujourd’hui, des performances que nous avons et de la stabilité que connaît notre pays. Ce qui est un frein pour l’opposition ! L’opposition n’a qu’un seul élément. C’est toujours de parler de réconciliation… De quelle réconciliation parlent-t-ils ? Les Ivoiriens, dans leur grande majorité, se sentent bien. Mais ce qu’ils utilisent, à la vérité, c’est d’organiser des oppositions intercommunautaires pour pouvoir donner l’impression que les Ivoiriens ne s’entendent pas. Donc aujourd’hui, pour nous - le RHDP -, devant cette désobéissance, nous avons demandé à nos gens de rester mobilisés, parce que ce que nous ne pouvons pas accepter, c’est que l’on installe la chienlit. Donc nous invitons l’oppositions à plus de responsabilité. Si l’opposition est réellement sure d’elle-même, cohérente - comme ils parlent, aujourd’hui, d’être unis -, dès lors que le président Bédié a été retenu, que le Premier ministre Affi N’Guessan a été retenu… Ils peuvent porter le flambeau de l’opposition. C’est parce qu’ils ont peur, à la vérité ! Le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, est à Abidjan en ce moment. Lundi, il a appelé les acteurs politiques à la concertation. Qu’est-ce que cela vous inspire ? La concertation a toujours existé. Il y a eu le dialogue politique… Quand les partis d’opposition ont saisi la Commission électorale à effet de prolonger la période de révision de la liste électorale, nous avons tous adhéré. Le RHDP a adhéré, parce que nous tirions tous profit, donc c’est né d’une concertation. On a l’impression que l’opposition veut aller à ce match en ayant l’arbitre avec eux - issu de leur camp -, en nous demandant de sortir le meilleur attaquant, c’est-à-dire notre candidat, et que le processus soit conforme à leur organisation. A la limite, l’opposition est en train de nous demander sans compétir de leur donner le pouvoir. D’ailleurs, ce n’est pas surprenant, parce que le président Bédié - s’il s’en souvient, en 1995 -, a éliminé tout le monde pour se retrouver tout seul. Pour vous, il n’est pas question de discuter pour aplanir un peu les tensions ? On ne peut pas en même temps vouloir engager une discussion, quand certains membres de l’opposition - de l’extérieur -, se permettent de dire que l’élection n’aura pas lieu, et que, si l’élection avait lieu, le président Ouattara ne sera plus président. Vous faites allusion à Guillaume Soro… Je trouve cela irresponsable, prétentieux… Et nous ne pouvons pas l’accepter, ce n’est pas le mode à utiliser pour aller à une concertation. Le président Alassane Ouattara et le RHDP, ont toujours prôné le rassemblement et la concertation. Ceci étant, la concertation doit se tenir dans un cadre légal avec des points précis. On ne peut plus revenir sur la Commission centrale électorale. Il n’en est pas question ! On ne peut pas revenir sur la décision du Conseil constitutionnel. Pas question d’un report du scrutin… Il n’y a pas de raison de reporter les élections. D’abord, la date est constitutionnelle - d’une part -, et deuxièmement, jusque-là, la Commission électorale a fait un parcours sans faute. La révision électorale s’est bien passée, les parrainages - ceux qui ont respecté les normes - ont pu avoir leur parrainage… Beaucoup contestent… Si vous regardez ceux qui contestent, ce sont ceux qui en réalité n’ont aucun poids politique. Dans tous les cas, ils auraient contesté. Donc je pense qu’il n’y a rien, aujourd’hui, qui puisse justifier un report des élections. Nous, nous sommes en ordre de bataille, parce que ce qui compte, c’est de gagner les élections, et nous - le RHDP -, nous nous sommes organisés pour gagner cette élection. Si l’opposition appelle au boycott, est-ce que vous ne craignez pas une crise post-électorale grave ? La crédibilité d’une élection ne se juge pas en nombre de participants. La crédibilité d’une élection se juge par la qualité du processus et très souvent par le taux de participation à l’élection. Si les Ivoiriens ne boudent pas l’élection et que des candidats refusent d’y aller, l’élection demeure crédible et légitime.
La quasi-totalité des responsables de l'opposition ivoirienne s'est retrouvée dimanche au siège du PDCI à Abidjan. Ensemble, ils ont souhaité délivrer un message commun : le refus de la candidature d'Alassane Outtara à un troisième mandat, qu'ils jugent contraire à la Constitution. Les partis d'opposition ont également demandé les dissolutions de la Commission électorale indépendante et du Conseil constitutionnel, deux institutions accusées d'être soumises à l'exécutif et susceptibles de favoriser le président sortant. L'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, Albert Toikeusse Mabri, ex-membre du RHDP et président de l'UDPCI, est sur RFI. RFI : L’opposition dont vous faites partie vient de lancer un appel aux Ivoiriens, un appel à manifester sur toute l’étendue du territoire. Or, les manifestations ont été déclarées interdites par le gouvernement. Ne craignez-vous pas de voir le pays secoué par des explosions de violences ? Albert Toikeusse Mabri : Nous sommes dans la violence malheureusement par le fait du gouvernement. Des manifestations ont eu lieu du RHDP [Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix], qui n’ont jamais été inquiétées, y compris lorsque la décision a été prise par le gouvernement de ne pas marcher. Nous avons vu des marches à Abidjan et à l’intérieur du pays, et à chaque fois qu’il y avait des tentatives de regroupement de l’opposition, mais aussi des organisations de la société civile, elles ont été réprimées. Nous croyons que nous sommes dans un pays qui doit préserver les libertés individuelles. Nous sommes dans un pays de démocratie, nous espérons, et comme nous voyons que tout cela est devenu fragile et précaire, la décision de cet après-midi va contribuer non seulement à donner de la voix, mais à montrer que le peuple ivoirien ne peut pas se soumettre à des décisions antidémocratiques. Henri Konan Bédié, l’ex-président ivoirien, a appelé à « la désobéissance civile » ce dimanche 20 septembre. Qu’est-ce qu’il veut dire par là exactement ? Je pense que ce que le président Henri Konan Bédié a dit est donc une interprétation de la déclaration commune que nous avons rendue publique à la fin de notre réunion. Nous demandons donc que, par tous les moyens, les Ivoiriens qui déjà depuis plusieurs semaines sont dans les rues à Abidjan et dans toutes les villes, dans les campagnes de Côte d’Ivoire, que ces populations leur demandent davantage et montrent qu’il n’y a pas d’adhésion au sens que le gouvernement et le président Ouattara donnent aujourd’hui à la conduite de la Côte d’Ivoire. Il faut le démontrer par la mobilisation, par tous les moyens, faire en sorte que là, le gouvernement recule et que l’application de la Constitution, des lois de la République, la préservation des libertés individuelles et de la démocratie permettent à la Côte d’Ivoire d’organiser une élection présidentielle crédible, transparente dans les résultats desquels nous nous reconnaissons tous. Et cela va donner une garantie à la paix durable. Il subsiste une interrogation à la suite de cette déclaration de l’opposition : est-ce que l’opposition a décidé de boycotter le scrutin ? Non. Ce n’est pas ce que nous avons dit. Nous avons dit que nous voulons aller à une élection qui respecte les règles. Mais nous constatons que le Conseil constitutionnel n’a pas dit la loi. Nous n’avons pas compris d’ailleurs les décisions qui ont été prises relativement au rendu de la liste définitive des candidats. Nous voyons également qu’au niveau de la CEI [Commission électorale indépendante], ce n’est pas ce que nous attendons pour que la démocratie soit préservée. D’ailleurs, l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme n’a pas été exécuté ni au niveau de la commission centrale ni au niveau des commissions locales. Nous demandons que tout cela soit fait et que les conditions, les meilleures, soient réunies dans la confiance retrouvée entre les institutions en charge d’organiser le scrutin présidentiel et les citoyens, notamment les acteurs politiques dans la confiance retrouvée du peuple de Côte d’Ivoire en lui-même qui doit marcher la main dans la main, dans la fraternité, dans le respect de tout ce qui va garantir la paix dans notre pays. Front populaire ivoirien (FPI), Liberté et démocratie pour la République (Lider), Générations et peuples solidaires (GPS), Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI)… C’est une union très hétéroclite. Vous n’avez pas peur qu’elle explose en plein vol et que très vite, vous n’arriviez plus à vous entendre ? Ce qui nous lie ici, c’est notre amour pour la patrie. Ce qui nous lie ici, c’est notre fierté d’Ivoirien. Et des acteurs politiques qui voudraient voir une Côte d’Ivoire toujours grande, une Côte d’Ivoire véritablement rassemblée. Nous sommes comme face à l’incendie. Chacun, qu’on soit pompier ou simplement le voisin qui vient avec un seau d’eau, doit contribuer à éteindre le feu. Après nous verrons comment nous étoffons notre soif. Il y a un grand absent dans cette opposition réunie, c’est la candidat Kouadio Konan Bertin (KKB). Comment expliquez-vous qu’il ne vous ait pas rejoint à la tribune aujourd’hui ? Chacun viendra à son rythme. Vous avez vu, l’appel que j’ai lancé qui a été retenu dans les conclusions par le président [Henri Konan] Bédié qui a dit que notre déclaration restait ouverte et qu’il invitait donc tous les leaders politiques, candidats ou pas à l’élection présidentielle, les organisations politiques et de la société civile qui adhèrent à notre vision de paix et d’unité nationale, à nous rejoindre et à signer cette déclaration. Je crois que KKB viendra lui aussi à son tour adhérer et signer cette déclaration qui n’est qu’une déclaration en faveur de la Côte d’Ivoire que nous aimons.
Ça passe pour Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Pascal Affi Nguessan et KKB. En revanche, ça ne passe pas pour Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Ainsi en a décidé ce lundi 14 septembre le Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire. Le 31 octobre, il n'y aura donc que quatre candidats à la présidentielle. Pour le politologue ivoirien Sylvain N'Guessan, la mise à l'écart de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro n'est pas une surprise. Il répond aux quesitons de Christophe Boisbouvier. RFI : Votre première réaction après la décision du Conseil constitutionnel ? Sylvain N'Guessan : Ma première réaction, c’est un peu la grande surprise de voir monsieur Mamadou Koulibaly ne pas figurer sur la liste des candidats retenus. Mamadou Koulibaly, l’ancien président de l’Assemblée ? Exact. Il n’a pas obtenu le parrainage dans les 17 régions, il aurait obtenu le parrainage dans seulement 15 régions, donc sa candidature a été rejetée. Personnellement, je pensais qu’il serait candidat à côté du président sortant, de monsieur Henri Konan Bédié et de monsieur Pascal Affi N’Guessan. Pour ce qui est de messieurs Soro Guillaume et Laurent Gbagbo, on était plus ou moins préparés à ne pas voir leurs noms figurer sur la liste des candidats retenus dans la mesure où leurs noms étaient retirés de la liste électorale. Donc, le Conseil constitutionnel ne pouvait pas outrepasser ce fait pour les déclarer éligibles. Ma grande surprise, c’est de voir Mamadou Koulibaly qui n’est pas candidat et monsieur Kouadio Konan Bertin qui a pu réunir les conditions pour être candidat. Kouadio Konan Bertin, KKB, dissident du PDCI d’Henri Konan Bédié ? Exact. Alors Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont espéré tout de même que le Conseil constitutionnel ne suivrait pas la Commission électorale. Bien sûr qu’ils ont nourri cet espoir dans la mesure où ils ont déposé leurs dossiers, mais c’était quand même difficile pour le Conseil constitutionnel d’outrepasser le code électoral et de les déclarer éligibles dans un tel contexte. À mon avis, seul un compromis politique aurait permis au président de la République, comme cela s’est fait en 2010, de permettre la candidature de messieurs Soro Guillaume et Laurent Gbagbo. Le Conseil constitutionnel est très mal placé dans la mesure où la CEI a pris grand soin de retirer les noms de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Le Conseil constitutionnel est très mal placé pour les déclarer éligibles. Alors pour Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, il y a encore un ultime recours possible ? En principe, les décisions du Conseil constitutionnel ne sont pas susceptibles d’un recours pour ce qui est de la liste des candidats retenus pour la présidentielle. Bien sûr, nous sommes dans un environnement assez politisé, donc, est-ce que le président de la République va prendre sur lui d’ouvrir un débat politique d’ici le 31 octobre, de sorte à… ? Je ne pense pas. Vous ne pensez pas que le président Ouattara soit prêt à une telle ouverture ? Non, je ne pense pas. Il l’aurait fait avant de laisser le Conseil constitutionnel se prononcer. Aujourd’hui, après la décision du Conseil constitutionnel, ce serait vraiment difficile d’outrepasser la décision de cette institution. Il aurait fallu le faire bien avant. Comment peuvent réagir aujourd’hui les partisans de Laurent Gbagbo ? Je pense que les partisans du président Laurent Gbagbo ont été plus ou moins préparés à une telle éventualité. Je pense qu’ils savaient que la candidature de monsieur Laurent Gbagbo serait rejetée. C’est à juste titre que certains activistes proches du FPI, de la tendance de monsieur Laurent Gbagbo, ont demandé un candidat B, un plan B, au cas où la candidature de Laurent Gbagbo serait rejetée. Ce candidat aurait pu donc représenter le FPI, enfin la tendance du FPI proche de monsieur Laurent Gbagbo, à la présidentielle à venir. Oui, mais Laurent Gbagbo apparemment ne voulait pas de plan B… Il n’en voulait pas, ils s’y sont pliés et le résultat est là. Et peut-être qu’ils vont maintenant accepter de s’aligner derrière la candidature de monsieur Henri Konan Bédié. Mais Pascal Affi N’Guessan se réclame également du FPI… Oui, mais la tendance de monsieur Laurent Gbagbo a toujours clamé que monsieur Affi N’Guessan était banni de leur parti. Je ne pense pas qu’à quelques 45 jours de la présidentielle l’unité du FPI pourrait se réaliser. Je ne crois pas. Et vous croyez que les partisans de Laurent Gbagbo préféreront voter pour le candidat PDCI Henri Konan Bédié que pour le candidat FPI Pascal Affi N’Guessan ? Oui je le pense dans la mesure où, comme vous le savez, le président Laurent Gbagbo n’a pas voulu une autre dynamique interne au FPI. Le poste de premier vice-président du FPI n’a pas été pourvu jusque-là et le FPI n’a pas pu susciter d’autres candidatures. Monsieur Laurent Gbagbo est resté le seul maitre à bord. C’est-à-dire que Laurent Gbagbo préfère soutenir un candidat en dehors de son parti que quelqu’un qui a été proche de lui et qui revendique le leadership de son propre parti ? Bien sûr, mais le Premier ministre Pascal Affi N’Guessan également a tenu certains propos à certains moments qui ont poussé ses camarades au sein du FPI à prendre leurs distances vis-à-vis de lui. Quand il a annoncé que Laurent Gbagbo, c’était fini, « la veuve et les orphelins ont beau pleurer », c’était son expression, « la veuve et les orphelins ont beau pleurer, mais n’empêche que le mort sera enterré », ce sont des expressions assez fortes. Il n’était plus question de faire chemin avec monsieur Pascal Affi N’Guessan. Bon, ces derniers temps, il y a eu des tentatives de rencontres en vue d’une certaine unité, mais qui ont très vite échoué. Je ne vois pas la tendance proche de monsieur Laurent Gbagbo soutenir la candidature du monsieur Affi N’Guessan. Comment expliquez-vous que les deux anciens ministres d’Alassane Ouattara, Albert Toikeusse Mabri et Marcel Amon-Tanoh, n’aient pas vu leurs candidatures validées ? Ils ont tous deux respectivement eu des parrainages dans six régions sur 17. Pas de candidatures pour les dissidents du parti d’Alassane Ouattara ? C’est ça. Ils n’ont pas eu les parrainages qu’il fallait dans 17 régions. Et peut-être qu’on ne les a pas aidés à avoir ces parrainages ? À partir du moment où ils prennent leur destin en main, c’est à eux de se donner les moyens d’obtenir leurs parrainages. Ce n’est tout de même pas le RHDP qui allait aider ses adversaires à obtenir leurs parrainages ! En revanche, KKB, le dissident de chez Henri Konan Bédié, lui, il a eu tous les parrainages nécessaires ? Oui, il a eu les parrainages nécessaires. Où a-t-il a obtenu les moyens ? Je suis quand même surpris, à vrai dire, qu’il ait obtenu tous ces parrainages, sans grand bruit d’ailleurs. Il a dû user d’une stratégie qu’il est seul à connaître et à maîtriser. Mise au point : À la suite des propos que Sylvain N'Guessan attribue au candidat du FPI Pascal Affi Nguessan, ce dernier les dément formellement. « Ce sont des propos d'une rare violence qui sont fictifs et mensongers », affirme l'ancien Premier ministre ivoirien, qui admet seulement avoir évoqué en 2015 la parabole de « la douleur du deuil », pour expliquer le refus de certains militants pro-Gbagbo de participer à la présidentielle de l'époque.
Le président français Emmanuel Macron doit recevoir ce vendredi 4 septembre son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Les deux hommes devraient évoquer la présidentielle ivoirienne du 31 octobre. Une quinzaine de personnes ont trouvé la mort déjà lors d’émeutes qui ont éclaté à l’annonce de la candidature du chef de l’État ivoirien à un troisième mandat. La polémique ne retombe pas et des voix dans l’opposition (comme Maurice Kakou Guikahué du PDCI que vous avez peut-être pu entendre ce jeudi sur nos antennes), demandent un dialogue. Écoutez le ministre Mamadou Touré, porte-parole adjoint du gouvernement et du RHDP, le parti du président Ouattara. Il répond aux questions de Carine Frenk. RFI : À deux mois de la présidentielle, la Côte d’Ivoire inquiète à nouveau. C’est tout de même le signe que quelque chose ne va pas. Mamadou Touré : Toute cette violence à laquelle nous avons assisté est le fait de l’opposition. Notre opposition, elle joue la carte de la déstabilisation. Elle attise aujourd’hui la haine tribale. Elle essaye d’opposer les communautés entre elles. Malgré toutes les avancées que nous avons obtenues, c’est une régression vers l’ivoirité. Cette opposition n’a aucune offre politique, aucune proposition concrète dans ses discours pour les Ivoiriens, pour les populations, pour notre pays. Mais c’est le fait qu’Alassane Ouattara se représente pour un troisième mandat qui a mis le feu aux poudres. Non, la candidature d’Alassane Ouattara n’est qu’un prétexte. Cette opposition était dans cette logique avant la candidature du président Ouattara. Nous ne sommes pas inquiets parce qu’après la grave crise post-électorale de 2010, aujourd’hui, nous avons un pays qui a retrouvé ses fondamentaux avec des populations, surtout, qui, elles, veulent la paix et ne sont pas prêtes donc à suivre n’importe quel homme politique dans des aventures qui pourraient faire plonger ce pays. L’archevêque d’Abidjan, le cardinal Jean-Pierre Kutwa, vient de prendre position dans le débat, il estime que cette candidature du président sortant n’est pas nécessaire. Quelle est votre réaction ? Beaucoup de nos concitoyens estiment que cette candidature d’Alassane Ouattara est nécessaire. Beaucoup de nos concitoyens s’interrogent sur l’opportunité de l’immixtion des religieux dans le débat politique national. Le cardinal Kutwa appelle au dialogue, il n’est pas le seul. Que répond le RHDP ? Personne n’est opposé au dialogue tant que cela est respectueux de l’état de droit et de nos institutions. Maintenant, si la demande de dialogue est un subterfuge de l’opposition pour aboutir à une transition, cela n’est pas acceptable. Ne serait-ce pas le moyen de régler la question des candidatures de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro ? Les questions de candidatures sont réglées par la loi et par les institutions en charge des élections, notamment la Commission électorale indépendante et le Conseil constitutionnel. Mais en 2010, la question de la candidature d’Alassane Ouattara avait été réglée grâce à la médiation sud-africaine. Pourquoi ne pas accepter de tendre la main à vos adversaires politiques ? La médiation sud-africaine n’a pas entièrement réglé les questions des candidatures en Côte d’Ivoire. Et d’ailleurs je voudrais rappeler qu’en 2010, Alassane Ouattara n’était pas condamné comme le sont aujourd’hui Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Comment allez-vous garantir des élections apaisées dans de pareilles circonstances ? D’abord, nous avons une Commission électorale indépendante qui, malgré toutes les pressions exercées par l’opposition, arrive à tenir son calendrier avec un processus transparent, mais surtout nous avons des forces de sécurité qui sont suffisamment aujourd’hui professionnelles pour garantir la paix et la stabilité. Il est toujours interdit de manifester en Côte d’Ivoire sur la voie publique, n’est-ce pas de nature à envenimer les choses ? Mais des manifestations sur voie publique qui aboutissent à des pillages ou à des tueries ne sont pas acceptables dans aucun pays dans le monde. L’opposition peut continuer à manifester dans des endroits clos, c’est ce qui a été dit, et en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire en interne, cette mesure pourrait donc évoluer. Amnesty international affirme que la police permet à des hommes armés de machettes d’attaquer des protestataires. Le dernier rapport d’Amnesty international est sujet à caution. Ceci étant, toutes les personnes qui ont été mêlées à des actes de violence et à ces tueries, quel que soit leur bord politique, ces personnes répondront devant la loi. Tout en contestant sa candidature, le PDCI d’Henri Konan Bédié affirme qu’Alassane Ouattara est isolé, qu’il ne peut pas gagner cette présidentielle, mathématiquement. Que répondez-vous ? J’ai écouté le secrétaire exécutif du PDCI, monsieur Guikahué, qui doit avoir des problèmes avec les mathématiques. Aujourd’hui, au regard des élections intermédiaires en 2018, Alassane Ouattara a une formation politique qui a gagné la majorité des régions, qui a gagné la majorité des communes, avec une forte majorité d’Ivoiriens, près de 60% qui ont opté pour son parti au cours de ces élections. Donc Guikahué doit revoir son calcul mathématique. C’est vrai que le PDCI est sorti, que l’UDPCI est sorti, que Guillaume Soro est sorti. Oui, c’est vrai, ils le sont tous, et vous le remarquez, pour des équations personnelles, pour des ambitions personnelles. Mais dans leur cheminement personnel, ces personnalités n’ont pas entrainé avec elles la plupart de leurs militants et cadres. En réalité, ce sont ces personnalités qui se sont exclues et qui se sont auto-isolées dans leur formation politique. Alassane Ouattara doit être reçu par son homologue français Emmanuel Macron, ici, à Paris. Guillaume Soro demande à la France de se prononcer officiellement sur cette nouvelle candidature d’Alassane Ouattara. Que lui répondez-vous ? Guillaume Soro n’est pas à une contradiction près. À l’occasion de la visite d’État d’Emmanuel Macron en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro avait dénoncé, à l’époque, l’immixtion d’Emmanuel Macron dans le débat politique national. Nous sommes surpris que Guillaume Soro demande une immixtion du président Macron dans les questions d’élections en Côte d’Ivoire. L’élection du prochain président de la République relève exclusivement de la volonté du peuple ivoirien.
La Commission électorale indépendante a enregistré 45 candidatures à la présidentielle ivoirienne prévue le 31 octobre prochain. Parmi eux, l’ancien président Laurent Gbagbo ou encore l'ancien Premier ministre Guillaume Soro, ne devraient pas être autorisées à se présenter. C’est donc l’ancien président Henri Konan Bédié qui apparaît comme le principal challenger de l’actuel chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara. Pour Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif du PDCI et directeur de campagne d’Henri Konan Bédié, une victoire d’Alassane Ouattara est inenvisageable. C’est mathématique. RFI : Comment réagissez-vous aux candidatures de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro ? Maurice Kakou Guikahué : Ce sont des candidatures normales, d’autant plus que ce sont des citoyens ivoiriens, donc ils devraient être candidats. Leurs candidatures risquent pourtant d’être invalidées. Oui, parce qu’ils ont été exclus de la liste électorale pour des raisons fallacieuses, plus politiques que juridiques. Mais des condamnations existent. Mais la justice a été manipulée, c’est tout. Il n’y a rien du tout, c’est juste pour les écarter. Alors, vous ne cessez de dire que la candidature du président Ouattara est anticonstitutionnelle, mais comme le rappelle Patrick Achi, vous-même vous aviez appelé à voter en faveur de ce changement de Constitution et à aucun moment, à l’époque, vous n’aviez alerté sur ce risque d’un troisième mandat. Si vous le faites aujourd’hui, n’est-ce pas simplement parce que vous êtes dans l’opposition ? Non, pas du tout. Même si nous avions été RHDP, nous aurions dit au président Ouattara de faire le choix d’une autre personne, pas lui. C’est une question de principe. C’est parce que nous avons appelé au vote de cette Constitution que l’on veut que cette Constitution soit appliquée. Et nous savons tous, si nous avons fait campagne pour cette Constitution, il y avait l’article 183, en ce qui concerne les mandats, qui dit que toutes les dispositions qui ne sont pas contraire dans les deux Constitutions, sont valables. Donc comme l’ancienne Constitution dit deux mandats et la nouvelle Constitution dit deux mandats, c’est deux mandats. Donc, le président Ouattara, est-ce qu’il a fait deux mandats ? Oui, il n’a pas le droit à un troisième. Est-ce que finalement Henri Konan Bédié n’aurait pas préféré avoir un autre candidat face à lui plutôt qu’Alassane Ouattara ? Non ! Ouattara ne peut pas gagner les élections. Donc, nous on n’a pas peur de Ouattara. En 2010, si Bédié avait choisi Gbagbo, Gbagbo était président. Bédié a choisi Ouattara, Ouattara a été président. C’est nous qui avons battu sa campagne. Ses éléments RDR ne pouvaient rentrer dans certains milieux, dans certaines régions. C’est nous qui sommes rentrés, le PDCI, pour battre campagne. Et aujourd’hui, nous ne sommes pas avec lui, donc il y a des zones où il ne pourra pas faire grand-chose. C’est ça la réalité. Aujourd’hui, il y a rupture, le PDCI s’est retiré, l’UDPCI de Mabri est parti, Gnamien Konan est parti, Soro de UPCI est parti, donc Ouattara ne vaut plus un million d’électeurs mathématiquement. Voici la réalité de la Côte d’Ivoire aujourd’hui. De graves violences ont eu lieu dans le pays ces dernières semaines. Faut-il craindre des conflits intercommunautaires ? C’est le danger et ne voulons pas que les populations soient manipulées. Le problème qui est posé, c’est un problème de troisième mandat du président Ouattara. La population s’est soulevée. Ce n’est pas un truc comme quelque chose de communautaire, c’est dans tout le pays, c’est une réaction républicaine. Mais est-ce que Henri Konan Bédié ne souffle pas sur les braises quand il parle « des étrangers » ? Non, il n’attise rien du tout, c’est lui qui stabilise l’opposition. Si le président Bédié n’était pas le couvercle, mais ce que vous allez voir en Côte d’ivoire c’était plus grave. Donc, au contraire, il faut dire merci au président Bédié. Il n’attise rien du tout. Alors la rengaine qu’ils ont souvent, on dit Bédié et l’ivoirité... mais C’est faux. D’autant plus que ce même Bédié qui parlait d’ivoirité, ce n’est pas lui qui a fait élire Ouattara en 2010 ? Il a fait élire Ouattara deux fois ! Donc le discours est dépassé. Les Ivoiriens ne sont plus sensibles à ce discours. C’est un discours suranné. Plusieurs voix commencent à demander un report des élections pour permettre un dialogue politique. Y êtes favorable ? J’ai dit que nous sommes favorables au dialogue politique. Il ne faut pas prendre les choses à l’envers. Il faut d’abord le dialogue politique qui va décider si on reporte. C’est à la table des négociations que l’on va prendre les décisions. Que pourrait permettre un tel dialogue selon vous ? Mais régler beaucoup de choses et d’abord le cas de Gbagbo, de Soro, les prisonniers politiques, la Commission électorale indépendante, la liste électorale, et la candidature de Ouattara. Tout ça, ça fait partie du dialogue. Il va créer un environnement sain pour les élections, y compris le Conseil constitutionnel dont on vient de nommer trois membres à deux mois des élections. N’est-il pas trop tard ? Il n’est jamais trop tard pour dialoguer. Parce que quels que soient les conflits, ils finissent toujours par le dialogue. Il n’est jamais trop tard. Vous avez obtenu un siège à la CEI, la Commission électorale, pourquoi n’y siégez-vous pas ? Parce que les conditions ne sont pas remplies. Nous sommes rentrés, on n’a pas prêté serment parce que la règle de la Cour africaine des droits de l’homme n’est pas appliquée. Vous jouez l’obstruction ? Non, on ne joue pas l’obstruction, le PDCI est ouvert. Le PDCI sait que le pays a souffert aux dernières élections avec la crise post-électorale, avec de nombreux morts. Donc, le PDCI appelle à des élections inclusives, transparentes, apaisées.
« C’est fait, s’exclame le site d’information ivoirien Le Point Sur. Le président de la République de Côte d’Ivoire et candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre 2020. Alassane Ouattara a procédé lundi, au dépôt de son dossier de candidature, à la Commission électorale indépendante. » Et cela, « dans un climat politique très tendu, avec une opposition qui estime que la candidature du chef de l’État est illégale eu égard à la Constitution. Des manifestations avaient même eu lieu ces dernières semaines, rappelle Le Point Sur, dans plusieurs localités du pays et dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan, contre la candidature qualifiée "d’anticonstitutionnelle" du président du RHDP, entraînant de nombreux morts et d’importants dégâts matériels. » Dans le camp de l’opposition, « Pascal Affi N’Guessan appelle à l’unité pour battre le candidat du RHDP au soir du 31 octobre prochain, rapporte Fraternité Matin. Pour lui, l’heure n’est pas au boycott ni aux manifestations de rue, mais plutôt au rassemblement de tous ceux qui se réclament de l’opposition. » Gbagbo et Soro évincés Pascal Affi N’Guessan devrait déposer sa candidature officiellement ce jeudi. En l’absence de deux poids lourds : Laurent Gbagbo et Guillaume Soro… En effet, pointe WakatSéra à Ouagadougou, « le bal du contentieux, ouvert dans une Côte d’Ivoire qui attend avec anxiété l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, s’est clôturé sur une note bien amère pour l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo et l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, et leurs partisans. […] Les deux parias de la République seront bel et bien exclus des prochaines élections à venir. Leurs noms ayant été biffés par la commission en charge des élections et les recours n’ayant pu les rétablir dans leurs droits, ils suivront les scrutins en spectateurs. Au mieux, ils vivront l’événement électoral de loin, mais respirant au moins l’air frais de la liberté ; au pire, ils auront les résultats par le biais de l’écran de télévision de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, s’ils osent rentrer au bercail. La justice ivoirienne les ayant condamnés, par contumace, à 20 ans de prison. » Le mercure politique va-t-il monter ? « Gbagbo radié : comment pouvait-il en être autrement ?, s’exclame L’Observateur Paalga. Comment d’ailleurs pourrait-il même rentrer chez lui, alors que les autorités de son pays renâclent à lui délivrer un passeport ? En vérité, il fallait être un peu naïf, lance le quotidien burkinabè, pour croire qu’Alassane Ouattara, même avant d’être candidat à sa propre succession pour un troisième mandat, déroulerait le tapis rouge à son ennemi, qui n’a donc pas fini de ronger son frein. Tout au plus peut-il espérer qu’une fois réélu, l’actuel locataire du palais de Cocody consentira à ce retour problématique, histoire de poser un acte fort dans le sens de la réconciliation qui demeure une véritable chimère en Côte d’Ivoire. En attendant, conclut L’Observateur Paalga, il faut craindre que cette décision politique, pardon judiciaire, contribue à faire monter davantage le mercure politique, déjà surchauffé depuis la décision de Ouattara de rempiler. » En attendant le tête-à-tête Ouattara-Macron Enfin, pour sa part, Alassane Ouattara doit séjourner en France à la fin du mois d’août et ce durant une dizaine de jours. Il devrait en profiter pour s’entretenir avec Emmanuel Macron. C’est ce que rapporte Jeune Afrique, qui rappelle que « Emmanuel Macron a plusieurs fois fait part à son homologue ivoirien de son souhait d’assister à une transmission apaisée du pouvoir "à une nouvelle génération". Il avait d’ailleurs publiquement félicité le chef de l’État lorsqu’il avait annoncé, en mars, qu’il ne briguerait pas de mandat supplémentaire. Mais le décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est venu changer la donne. En juillet, rappelle encore Jeune Afrique, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait répété, lors d’un entretien avec Alassane Ouattara, la position de la France, peu favorable à un autre mandat du chef de l’État ivoirien. Alassane Ouattara a ensuite officialisé sa candidature. Depuis, gênés par une situation qu’ils n’avaient pas envisagée, l’Élysée et le Quai d’Orsay ne se sont pas exprimés. Emmanuel Macron devrait donc clarifier sa position lors du déjeuner avec le président ivoirien prévu début septembre. »
En Côte d'Ivoire, le président ivoirien Alassane Ouattara a été officiellement investi, ce samedi 22 août, à Abidjan, candidat de son parti à l'élection présidentielle du 31 octobre prochain. Il briguera ainsi un troisième mandat à la tête du pays et défendra les couleurs du RHDP, après la mort brutale de son dauphin désigné et ex-Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, et après avoir obtenu le feu vert des militants de son parti, réunis au stade Houphouët-Boigny. --- Send in a voice message: https://anchor.fm/aziz-mustaphi/message
En Côte d'Ivoire, on déplore au moins quatre morts à la suite des manifestations de ces deux derniers jours contre la candidature du Président Ouattara à un troisième mandat. Pour l'opposition, cette candidature est illégale, car anticonstitutionnelle. Invité ce matin, l'un des hommes forts du régime, Patrick Achi, ministre d'État et secrétaire général du gouvernement, fustige la position de l'opposition. « Au regard de la Constitution, la candidature d’Alassane Ouattara est illégale », déclare toute l’opposition réunie. Est-ce que ce débat constitutionnel ne fragilise pas la candidature du président ? Patrick Achi : Non. Je pense pour ce qui nous concerne, naturellement nous ne partageons pas le point de vue de l’opposition. Pour nous, il s’agit d’un premier mandat dans la nouvelle République, qui est instituée par la Constitution de 2016, donc la 3è République. Mais naturellement, il ne s’agit pas pour nous de nous substituer au juge constitutionnel qui est compétent pour apprécier la validité de toute candidature. Lors de l’adoption de cette Constitution, c’était en 2016, votre collègue ministre de la Justice, Sansan Kambilé, a déclaré lui-même qu’il était « impossible » constitutionnellement que le président se présente pour un nouveau mandat… A l’occasion de débats ou de prises de position individuelles de personnes, il y a plusieurs choses qui sont en jeu. Est-ce qu’il a développé un argumentaire qui sous-tend la décision ou l‘allégation ou les propos qu’il a tenus… Il n’y a pas que lui. Il y en a plusieurs qui ont tenu des propos, que ce soit dans l’opposition, que ce soit dans le parti au pouvoir, il s’agit de débats politiques. Mais en dernier ressort, c’est le juge constitutionnel qui tranchera. Oui, mais là, ce n’est pas un individu qui s’exprimait, c’était le ministre ivoirien de la Justice, c’est-à-dire le représentant du gouvernement… Mais moi, je n’ai pas personnellement participé aux débats. Je ne sais pas dans quelles circonstances ces propos ont été tenus. Je ne voudrais pas rentrer dans ce débat. On attend là que le juge constitutionnel tranche en dernier ressort. Mais depuis une semaine, on voit bien que le discours de l’opposition sur ce sujet reçoit pas mal d’échos dans la population… Oui, mais moi je trouve un peu cela dommage parce que, à quelques semaines d’une échéance pour laquelle on a des institutions qui vont être amenées à trancher sur une question, je ne pense pas qu’utiliser des manifestants dans la rue soit véritablement la meilleure solution et la voie démocratique. S’ils veulent manifester, le droit à manifester est autorisé dans notre pays, mais qu’ils le fassent en dehors de la violence. On a connu ces moments par le passé. De grâce, les Ivoiriens n’en veulent plus. Tout le monde a ses chances. Allons donc à ces élections. Allons pacifiquement avec nos arguments. C’est ce que les populations attendent. Maurice Kakou Guikahué, le numéro 2 du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Henri Konan Bédié, affirme que c’est vous qui « semez les graines de la déstabilisation » en violant la Constitution et en voulant présenter le candidat Alassane Ouattara… Honnêtement, à plusieurs reprises, le président [Alassane] Ouattara a dit sur ce point que, si des circonstances exceptionnelles le lui imposent, il se pourrait qu’il soit candidat, parce que la Constitution ne le lui interdit pas. Mais, personne dans la classe politique, personne de l’opposition n’est sorti, n’a manifesté pour dire : ce que le président a dit, c’est impossible, non. Je voudrais vous rappeler et rappeler à Kakou Guikahué, qu’ils étaient tous au RHDP et qu’ils ont tous demandé de voter oui à cette Constitution, et que c’est pendant ces moments-là que le président Ouattara a tenu des propos où il a dit que sa candidature ne serait pas exclue si les circonstances le lui imposaient. Alors il ne faut pas, parce qu’en dernière minute on est animé de telle ou telle ambition, revenir sur les engagements qu’on a pris. Autre gros sujet de tension, le fait que l’ancien président Laurent Gbagbo soit rayé des listes électorales et donc ne soit pas éligible. Est-ce que, par cette mesure, vous ne risquez pas d’exclure un acteur important de la vie politique ivoirienne, et donc de compliquer la campagne électorale à venir ? On est dans un pays où la justice est indépendante, où la CEI [Commission électorale indépendante] est indépendante. De ce que je sais, les listes provisoires ont été publiées. La période de contentieux est ouverte. Nous attendons la publication des listes définitives pour connaître la suite à donner à ces réclamations. Est-ce que cette décision ne risque pas de mettre le feu aux poudres du côté du Front populaire ivoirien (FPI) ? Mais, non. Mais pourquoi est-ce qu’on veut toujours voir partout des tensions, le feu aux poudres. Les populations, après de longues années de souffrance, ont enfin retrouvé la paix et la quiétude. Tout le monde veut que cette atmosphère perdure. Le 28 juillet dernier, Laurent Gbagbo s’est présenté à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles pour essayer d’obtenir un passeport ordinaire afin de pouvoir rentrer dans son pays. Pour l’instant, il n’a toujours pas ce document… Le président Gbagbo a effectivement introduit une demande de passeport auprès du consulat à Bruxelles. Le dossier et les pièces constitutives sont en cours de traitement par les services compétents qui lui reviendront en temps opportun. Mais je pense qu’on est toujours dans les délais raisonnables de traitement et de réponse pour ce type de dossier. La demande date déjà de plus de 15 jours… Oui, mais 15 jours, c’est une demande à l’étranger. En général, ces pièces sont ramenées à Abidjan pour être examinées par les services compétents. 15 jours, je ne pense pas que ce soit un délai excessif, bien au contraire. Est-ce que les autorités ont peur d’un retour de Laurent Gbagbo à Abidjan ? Les autorités n’ont peur de personne, ni de rien. Les autorités se préparent à une élection extrêmement importante pour la stabilité de ce pays et c’est cela leur souci. Elles ne sont pas tous les jours au réveil au matin en train de penser à tel ou tel, ou d’avoir peur.
« Il y a une semaine, Alassane Ouattara annonçait sa candidature à la présidence de la République, revenant sur sa promesse de partir et expliquant ne pas vouloir laisser se détruire le travail accompli sous ses mandats. À 78 ans, le voilà donc reparti à la tête de ses troupes. Cette fois-ci, il devra compter sans ses alliés d'hier, mais avec son bilan dont il est fier. Considérée comme illégale par ses adversaires, cette candidature ne manquera certainement pas de cristalliser tous les débats et toutes les attentions dans cette campagne électorale qui s’annonce ardue. » Voilà ce qu’écrivait Le Point Afrique juste après l’annonce de la candidature de Ouattara. Et en effet, les débats sont vifs et même plus. L’opposition dans son ensemble conteste le droit du président sortant à se représenter. Et dans la rue, la tension monte entre militants des deux bords. « Le sang a commencé à couler » La ville de « Daoukro, fief du Président du PDCI, Henri Konan Bédié était en ébullition, hier, rapporte L’Intelligent. Des manifestations contre la candidature à l’élection présidentielle du président Ouattara se sont soldées par des actes de vandalismes et on compte des victimes : un mort et de nombreux blessés. Le siège local du RHDP, le rassemblement présidentiel, a été saccagé. En riposte, les jeunes du RHDP ont mis à sac celui du parti dirigé par Bédié. » « Le sang a commencé à couler, déplore Fraternité Matin. Tout est en train d’être mis en place pour que ce genre d’affrontements se multiplie dans tout le pays. Évidemment, personne n’en sortira vainqueur (…). C’est la fatalité qui frappe ce pays, soupire encore le quotidien abidjanais, un pays voué à un éternel recommencement (…). Nous avons retrouvé nos discours haineux d’antan, nos appels au meurtre, à l’exclusion, nos délits de patronyme et de faciès. » En tout cas, commente pour sa part L’Intelligent, « le pouvoir va tester sa capacité de résistance et de résilience, lui qui depuis 2011 semble avoir gouverné de façon tranquille, sans trop de contestation. En face, l’opposition veut tester sa force de pression, sa capacité de mobilisation. Ensuite, il faudra revenir à la table des discussions. Ce qui se passe est une séquence normale ! » Manifestations dans tout le pays Ce qui est sûr, c’est que l’opposition ivoirienne ne veut pas s’en laisser conter. Elle appelle à une manifestation ce jeudi dans tout le pays. Et plusieurs alliés d’hier du président Ouattara se joignent au mouvement, tel « Albert Mabri Toikeusse, relate L’Infodrome, le président de l’UDPCI vient de joindre l’acte à la parole. Après avoir annoncé en grande pompe son départ du RHDP le 2 août dernier, il vient de décider de s’opposer publiquement au président Ouattara en invitant ses militants à rejoindre ce jeudi la marche de l’opposition. » « Un volcan aux éruptions meurtrières » En fait, constate Le Pays au Burkina Faso, « le mercure socio-politique ne fait que monter en Côte d’Ivoire et ce, depuis que le président Ouattara a décidé de rempiler pour un troisième mandat suite à la disparition de son dauphin, Amadou Gon Coulibaly. Aux sorties des leaders de l’opposition politique ivoirienne, ont succédé des manifestations de rues qui, pour l’instant, étaient encore spontanées et sporadiques. Mais un nouveau cap risque d’être franchi, ce 13 août, avec l’appel formel de l’opposition à l’endroit de "toute la jeunesse ivoirienne" à "occuper les rues dans toutes les villes, tous les campements, villages" du pays pour exiger le respect de la Constitution. Ce jeudi est donc le jour de tous les dangers au pays de l’Éléphant ; tant les risques de débordements et même d’affrontements sont élevés dans ce pays dont la scène politique ressemble, à bien des égards, à un volcan aux éruptions meurtrières. » Que va faire Ouattara ? Enfin, pointe L’Observateur Paalga, « la grande question qui est sur toutes les lèvres est de savoir quelle attitude les autorités ivoiriennes auront envers ou contre cette manifestation qui ne sera sans doute pas la dernière. Ouattara adoptera-t-il un profil de bon prince en laissant la rue s’exprimer… ou bien jouera-t-il la carte de la fermeté contre ceux qui veulent l’empêcher de briguer un troisième mandat ? De la réponse à cette question dépendra l’avenir politique d’un pays qui n’a pas encore fini de solder les comptes de la grave crise postélectorale de 2011. »
Francis Akindès, sociologue à l'université de Bouaké, revient sur l'annonce de la candidature du président Alassane Ouattara à la prochaine élection présidentielle d'octobre en Côte d'Ivoire. RFI : Francis Akindès, cette annonce du président Alassane Ouattara n’est pas une surprise ? Francis Akindès : Absolument pas. Tout indiquait que monsieur Alassane Ouattara allait vers cette décision, tout simplement, parce que la pression au sein de son parti - le RHDP -, était très forte. Il n’y a qu’à voir ce que fut la réaction des militants du RHDP, qui étaient déçus par sa non-réponse aux félicitations pour sa candidature au Conseil politique qui a eu lieu il y a à peine sept jours. ►À lire aussi : Présidentielle ivoirienne : Alassane Ouattara revient sur sa décision et se porte candidat Il n’y avait donc personne d’autre que lui pour reprendre le flambeau ? Son argumentaire était très intéressant. Il dit ceci : « Le décès d’Amadou Gon Coulibaly laisse un vide ». Cela veut dire qu’il n’y avait pas de schéma alternatif. C’est évident que, s’il tente de sortir un autre candidat de ses rangs, trois mois avant les élections, le parti volait en éclats. Quand on connait la structure du RHDP, il est difficile d’imager une alternative à ce mandat. Je pense qu’en tant qu’homme d’État, il a besoin d’un appareil politique. Et cette décision s’explique également par la volonté de préserver son appareil politique, qui est en fait son arrière-base politique. Et Alassane Ouattara considère son bilan comme inattaquable. Comment vous définiriez ce bilan ? On ne peut pas dire que le gouvernement d’Alassane Ouattara n’a pas transformé un ensemble de choses. Mais - dans son discours, hier soir - en insistant à un moment donné sur le programme d’actions prioritaires et sur la question de l’emploi des jeunes, c’est une façon subtile de reconnaître que c’était quand même une limite de sa politique et qu’il entend corriger. Dans cette élection, les oppositions de personnes ont-elles remplacé les débats d’idées ? Nous allons vivre le dernier round de cette génération politique. On a encore les figures de 2010 qui sont encore en scène. Et là, les choix portent beaucoup plus sur les figures que sur les idées. Mais je vous assure, c’est le dernier round de cette génération politique. D’ailleurs, vous voyez que dans la politique ivoirienne on parle beaucoup de générations et la génération dont on parle, elle a soixante ans. L’avenir de toute une génération politique qui a été hypothéquée pendant un certain temps, il va falloir libérer cette génération politique. Mais pourquoi ce renouvellement de la classe politique est si difficile en Côte d’Ivoire ? Parce qu’on a encore les reliques de l’ère houphouëtiste, que ce soit ceux qui ont collaboré avec Houphouët-Boigny ou ceux qui s’étaient positionnés comme des opposants d’Houphouët-Boigny. Il y a une culture politique qui habite cette classe et qui a du mal à mourir. Et justement, les élections à venir vont consacrer la mort de cette manière de faire la politique et on espère que la nouvelle génération ne va pas tenter de la reconduire. Et la question de la légalité ou de l’illégalité d’un éventuel troisième mandat va évidemment se poser dans les prochains jours. Ne risque-t-elle pas de raviver des tensions ? Evidemment, la question de la légalité du troisième mandat que le challenger de monsieur Ouattara a déjà commencé à dénoncer – je veux parler du président Henri Konan Bédié –, cela relève de la mission de la Cour constitutionnelle de délibérer sur cette question. Est-ce qu’on est face à une révision constitutionnelle ou face à une adoption ? J’ai le sentiment qu’on parle beaucoup de Troisième République. La Cour constitutionnelle nous dira si ce troisième mandat est illégal ou pas. La société ivoirienne est-elle suffisamment résiliente pour éviter que ces tensions ne dégénèrent ? Il y a, dans la mémoire collective, les mauvais souvenirs des élections des années 2010, et tout récemment, de 2018. Absolument, les gens ne souhaitent pas revivre ces moments. Tout tient dans la capacité à organiser des élections transparentes. C’est le rôle de la Cei de garantir la transparence des élections, de rassurer, par exemple, les militants, notamment les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui ne comprennent pas pourquoi le nom de leur champion a disparu de la liste électorale. Le 5 mars, Alassane Ouattara a annoncé qu’il ne se représentait pas pour l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. Comment va-t-il pouvoir faire accepter le fait qu’il renie sa parole ? Tout son argumentaire c’est de montrer qu’il était sur le départ quand cet événement inattendu est venu remettre en cause le schéma initial. Maintenant, ses adversaires vont l’attaquer sur cette question, ce qui explique d’ailleurs le fait que monsieur Henri Konan Bédié commence déjà par contester ce troisième mandat. En tout cas, cela va faire couler beaucoup d’encre et de salive dans les jours à venir.
« Ouattara, candidat à la présidentielle 2020 » titre L’Intelligent d’Abidjan. « Ce jeudi 6 août, explique le quotidien, dans son adresse à la nation à la veille de l’anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara, également président du RHDP, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre.Ce qui a suscité des réactions de joie chez ses partisans aussi bien dans la capitale, que dans d’autres régions du pays. » note L’Intelligent d'Abidjan. Quand le site L’infodrome.ci note pour sa part que le président a officialisé sa candidature « après moult hésitations » mais « sans surprise ». L’infodrome rappelle que le RHDP sera « donc représenté par celui qui a été élu une première fois en 2010, puis réélu en 2015 » pour briguer cette fois « un troisième mandat que d’aucuns estiment anti-constitutionnel ». Le site 360 Afrique, revient ici sur le fond du débat. « La constitution ivoirienne limite à deux le nombre de mandats présidentiels mais, selon l'interprétation du pouvoir, développe le site marocain, l'adoption de la nouvelle loi fondamentale en 2016 a remis les compteurs a zéro. Or selon l'opposition en revanche, Alassane Ouattara n'a pas le droit de se présenter. » De nombreux titres reviennent aussi sur le fond du discours d'Alassane Ouattara Koaci.com le publie notamment en intégralité. News.Abidjan en livre lui un condensé, rappelant entre autres, qu'après le décès d'Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre qui était le candidat RHDP, Alassane Ouattara a parlé hier de « cas de force majeur et de devoir citoyen ». Il dit répondre favorablement à l'appel de ses concitoyens lui demandant de se présenter. « Une décision mûrement réfléchie, dans l'intéret supérieur de la nation. Un vrai sacrifice » selon les mots du président ivoirien retranscrits par News.Abidjan. Afrique sur 7 souligne qu’une réaction est désormais attendue, celle d’Emmanuel Macron. Le site rappelle en effet qu’après le 5 mars dernier, lorsque « Alassane Ouattara annonçait devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès à Yamoussoukro sa volonté de prendre sa retraite politique définitive, et son intention de passer le flambeau à une nouvelle génération », le président français avait salué sur Twitter « la décision historique du président Ouattara, homme de parole et homme d’État » Or, Afrique sur 7 relève aujourd’hui un autre tweet, celui de Nathalie Yamb, conseillère exécutive du candidat du Lider Mamadou Koulibaly qui dit être « calée là, à attendre la réaction d'Emmanuel Macron » Afrique sur 7 de conclure qu’ « Elle est d'ailleurs loin d'être seule à surveiller le compte Twitter du locataire de l'Élysée ». Une annonce ivoirienne également suivie en Guinée « Ouattara candidat à un 3ème mandat : bonne nouvelle pour Alpha Condé », titre Guinée Matin, qui explique : « Même si ses intentions de briguer un troisième mandat sont connues depuis longtemps, Alpha Condé a refusé jusque-là de se déclarer candidat ».« Ce jeudi, précise Guinée Matin, la convention nationale du RPG Arc-en-ciel a désigné Alpha Condé candidat du parti au pouvoir à la présidentielle du 18 octobre, mais le chef de l’Etat guinéen s’est contenté de dire qu’il prend acte de cette décision, préférant différer sa réponse ».« Pour beaucoup, il a voulu maintenir sa prudence afin de laisser ouvertes toutes les possibilités devant lui », relève l’article, estimant tout de même qu' « avec cette déclaration d’Alassane Ouattara, Alpha Condé est certain désormais qu’il n’est pas le seul président ouest-africain à s’engager sur la très contestée voie d’un troisième mandat. Ce qui réduit, pour lui, les chances d’un isolement et même de sanctions de la part de la CEDEAO et d’autres organisations africaines et internationales. »« Ce qui amène certains à penser, conclut Guinée Matin, que le président guinéen ne va plus tarder à officialiser à son tour sa décision de briguer un troisième mandat, malgré la contestation en cours depuis plusieurs mois dans le pays. » L’Observateur Paalga au Burkina Faso parle de «vague du faux suspense» « Un suspense, un long suspense qui est toujours volontairement entretenu ». Chez l’un comme chez l’autre, Alassane Ouattara comme Alpha Condé. « Et c’est une démarche aussi vieille que la démocratie sous nos tropiques » écrit l’Observateur Paalga, qui explique ensuite : « C’est le parti qui implore d’abord le messie de répondre favorablement à l’appel pressant du bon peuple. Et la réponse est invariablement la même : "J’ai entendu votre appel et j’accepte de faire don de ma personne pour encore guider la nation vers des lendemains meilleurs" ». Même son de cloche pour Wakat Séra qui titre : «Alassane Ouattara et Alpha Condé, Ô rage ! Ô désespoir ! ». "En Guinée comme en Côte d’Ivoire, estime le journal burkinabè, le scénario est identique, mené de main de maître par d’anciens et vieux opposants qui feignent d’oublier qu’ils sont arrivés au pouvoir par le jeu charmant de l’alternance politique. Et qui, jettant aujourd’hui aux oubliettes leur combat et la lutte de démocrates sincères contre les longs règnes qui les mettaient d’office en quarantaine du pouvoir, s’érigent en souverains dans des États de droit. Des États où la Loi fondamentale recommande et impose pourtant une limitation à deux mandats présidentiels.»
« Hambak », comme l’appellent familièrement les Ivoiriens, a donc finalement été nommé à la Primature hier, jeudi 30 juillet. Lui qui, depuis le début du mois de mai, assurait l’intérim du Premier ministre, feu Amadou Gon Coulibaly, voit ainsi sa tutelle officialisée. « La Côte d'Ivoire a enfin son Premier ministre », lance le site ivoirien Afrique sur 7, et l’on soulignera ici le mot « enfin » qui sonne comme un soulagement. Car si la nomination d’Hamed Bakayoko à ce poste n’est « pas une surprise », ce journal en ligne remarque qu’elle semblait pourtant « loin d'être acquise ». S’appuyant sur ce qu’il appelle « les rumeurs proches du palais présidentiel d'Abidjan », le confrère Afrique sur 7 affirme que « des personnalités fortes du RHDP » - sans préciser lesquelles – « s'opposaient farouchement à son choix. Certains auraient même menacé de claquer la porte de leurs fonctions si Hamed Bakayoko venait à être désigné par le Président Alassane Ouattara. La lenteur de cette décision, confirmée ce jour par le communiqué ci-dessous, serait le résultat de longs et interminables échanges entre le Président et ses proches », complète ce site Internet ivoirien. La résistible ascension d’Hamed Bakayoko Ces atermoiements, pour quelles raisons ? Parce qu’il a fallu « le temps, pour Alassane Ouattara, de convaincre ceux qui, en interne, doutaient de ce choix », admet Jeune Afrique, en faisant état de « pressions de certains ministres proches de Gon Coulibaly, qui ne voient pas d’un bon œil l’ascension de Hambak ». Pour autant, ce magazine panafricain trouve que la « promotion » d’Hambak, en tout cas, est « dans l’ordre des choses ». Et Jeune Afrique trace la trajectoire du nouveau Premier ministre ivoirien. « En une décennie, l’ancien directeur de la radio Nostalgie a gravi un à un les échelons dans l’ombre de son patron (…) Il est devenu l’un des personnages les plus puissants du pays et son réseau dépasse les frontières ivoiriennes » complète Jeune Afrique, en soulignant ses qualités : « Bon tribun, entretenant volontiers l’image d’un dirigeant resté proche du peuple, cet amateur de zouglou à la réputation de bon vivant jouit d’une popularité certaine », avant d’ajouter que, « pour Bakayoko, une marche de plus est gravie. Reste maintenant à franchir la dernière : celle qui mène au Palais présidentiel. Mais avant cela, il faudra d’abord réussir à faire réélire Ouattara. Sans quoi sa patiente ascension s’interrompra », prédit ex abrupto Jeune Afrique. Le théâtre d’ombres du RHDP Son réseau dépasse les frontières ivoiriennes ? Justement. Au Burkina Faso voisin, la promotion d’Hambak est aussi très commentée. Et une fois encore ce matin, la presse burkinabè est au rendez-vous de la vie politique ivoirienne, davantage-même que la presse ivoirienne. Pour le journal Le Pays, la nomination comme Premier ministre de « l’enfant de Séguéla et maire d’Abobo » vient mettre fin à ce que ce quotidien ouagalais appelle « un vrai-faux mais interminable suspense ». Après avoir présenté Hamed Bakayoko comme « un homme du sérail »,Le Payssignale aussi que « celui qui vient d’être propulsé à la tête du gouvernement ivoirien en cette veille de Tabaski n’est pas un novice, loin s’en faut », rappelant au passage que « ce sécurocrate du régime avait même été pressenti pour être le dauphin putatif d’Alassane Ouattara ». Hamed Bakayoko « est indubitablement, en train de poursuivre son ascension vers les cimes du pouvoir », estime Wakat Sera. Mais cet autre quotidien burkinabè souligne aussi la fronde dite du « Tout sauf Bakayoko » qui serait « trop vive » au sein du RHDP, le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et pour la paix. Mais même si la Côte d’Ivoire a donc, à nouveau, un Premier ministre, elle n’est pas au bout de ses pleines, car son « appareil institutionnel s’est brutalement dégarni, après la mort du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, la démission du vice-président, Daniel Kablan Duncan, les absences pour santé défaillante des présidents, du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio et de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro », souligne aussi Wakat Sera.
L’inhumation du Premier ministre et candidat à la présidentielle Amadou Gon Coulibaly, décédé subitement le 8 juillet, a eu lieu ce 17 juillet 2020 à Korogho (Nord). En attendant, une question est sur toutes les lèvres : en vertu de l’actuelle Constitution révisée en 2016, le président Alassane Ouattara peut-il briguer un autre mandat lors de la présidentielle du 31 octobre ?
Huit jours de deuil national ont été décrétés après la disparition du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. C’est ce que pointent en chœur « les Unes » des titres aussi divers que le journal gouvernemental Fraternité Matin ou celui qui est le plus proche du parti présidentiel, à savoir Le Patriote, les quotidiens relevant de la même sensibilité que sont Le Jour et L’Intelligent d’Abidjan (dont « la Une », s’agissant de ce dernier, trahit manifestement la fébrilité qui s’est emparé de ses équipes à l’heure du bouclage…), ou encore le confrère indépendant Soir Info, celui proche du PDCI qu’est Le Nouveau Réveil, mais aussi celle du quotidien Le Nouveau Courrier, journal proche, lui, de l’ex-président Laurent Gbagbo. Le deuil de tout un pays, donc, mais aussi, et sans attendre, les spéculations en plein deuil sur la succession d’Amadou Gon Coulibaly à la candidature du RHDP, en vue de la prochaine élection présidentielle Sans attendre en effet, car abdiquant toute retenue en de telles circonstances, en Côte d’Ivoire comme partout en Afrique, une partie de la presse ivoirienne relaie les interrogations qui se sont manifestées dans la presse mondiale, sitôt l’annonce de la disparition de feu Amadou Gon Coulibaly. Ce matin encore, le quotidien Le Sursaut ouvre « sa Une » ce que ce journal, pourtant proche lui aussi du pouvoir, appelle la « guerre des héritiers », en se demandant si, telle la Guerre de Troie – non pas la vraie mais celle immortalisée par Jean Giraudoux – si donc cette « guerre des héritiers » aura « lieu », énonce Le Sursaut. Proche de Laurent Gbagbo, le quotidien Aujourd’hui s’indigne de ce qu’il appelle le « quarteron de fidèles » d’Alassane Ouattara, qui sont, selon ce journal, « particulièrement obnubilés par leurs positions » et qui plaident pour un troisième mandat du chef de l’Etat alors que le président est « inéligible », martèle Aujourd’hui. Le journal Le Temps se demande aussi « qui pour le remplacer, comme candidat du Rhdp, même s’il est trop tôt de poser la question, modère ce quotidien proche de l’ex-président Laurent Gbagbo ? Est-ce qu’Alassane Ouattara pourrait décider finalement de se présenter ? Choisira-t-il un autre dauphin ? Au cas où il ne voudrait plus revenir sur ses engagements de ne pas se représenter, des noms circulent déjà ». Et Le Temps les cite : Hamed Bakayoko, qui « a le soutien de Mme Dominique Ouattara, épouse du chef de l’Etat », affirme Le Temps ; celui du secrétaire général de la présidence Patrick Achi, à qui Alassane Ouattgara fait « totalement confiance », énonce ce journal ; Amadou Soumahoro, actuel président de l’Assemblée nationale, mais qui « aurait des soucis de santé », signale ce quotidien ; le vice-président Daniel Kablan Duncan, hypothèse à laquelle Le Temps ne croit guère… Mais ce confrère abidjanais évoque aussi l’hypothèse Tidjane Thiam qui « aurait la faveur de l’Elysée », affirme Le Temps, car l’intéressé « a été reçu à l'Élysée et contrairement aux rumeurs pour faire diversion, ce n'était pas pour occuper Bercy, mais pour être briefé ». Au Burkina Faso voisin, le quotidien Wakat Sera est lui aussi gagné par la fièvre du remplaçant Certes, admet ce journal ouagalais, « l’heure est encore au deuil » de Amadou Gon Coulibaly, et Wakat Sera signale à son tour les hommages qui « pleuvent toujours sur le cadavre encore chaud du Lion de Korhogo ». Toutefois, complète-t-il, « il urge pour les siens de lui trouver un remplaçant (car) toutes les cartes sont à rebattre au sein d’un parti, où il a été clairement signifié à ceux qui ne l’avaient pas encore compris, après l’évacuation pour « suivi médical » de AGC en France, qu’il n’y avait pas de plan B, en ce qui concerne le candidat du RHDP. C’était Gon où Gon ».
Notre-Dame-de-Paris sera reconstruite à l’identique, flèche de Viollet-le-Duc comprise. Prosper Mérimée aurait assurément approuvé. Etant signalé que cet écrivain français, qui fut aussi le premier Inspecteur général des Monuments historiques, était ardent défenseur de la flèche ajoutée au XIXème siècle par l’autodidacte et inventif architecte Eugène Viollet-le-Duc ; c’est la toute nouvelle ministre de la Culture, Roseline Bachelot, qui, devant un micro concurrent, a confessé hier que Notre-Dame-de-Paris serait reconstruite à l’identique. L’Elysée et la Commission du patrimoine sont « d’accord », note en Une Libération. Evoquant à a manière le chantier consécutif à l’incendie du toit de la cathédrale du 15 avril 2019, ce quotidien le prédit : « On y verra que du feu » ! « Sage décision », approuve le journal Le Parisien, « car elle va accélérer la reconstruction de ce chef-d’oeuvre gothique, symbole éclatant de la France ». Et ce quotidien rappelle que la chute de sa flèche avait été vécue par certains comme un traumatisme, « annonciateur de grands malheurs », énonce Le Parisien. Dans la presse française, la Côte d’Ivoire sous le choc de la mort de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly À Abidjan, cette disparition « crée un vide immense », pointe Le Figaro, après le décès d’Amadou Gon Coulibaly. Et pourtant, souligne ce quotidien, la santé du Premier ministre ivoirien était « notoirement fragile. Greffé du cœur en 2012, il était parti à Paris le 2 mai après un 'incident', euphémise Le Figaro (…) Le séjour, censé ne durer officiellement que 'quelques semaines', s’était prolongé jusqu’au 2 juillet, engendrant un flot de rumeurs inquiètes. À son retour à Abidjan, le premier ministre était apparu émacié mais 'motivé'». Le site du journalLibération signale de son côté que la Côte d’Ivoire est « en état de sidération ». Et pourtant, l’état de santé du Premier ministre « avait suscité de nombreuses interrogations, jusque dans sa propre famille politique, sur sa capacité à mener la campagne et conduire son camp à la victoire », pointe Libé. Lequel quotidien, entre autres hommages, souligne les condoléances de Guillaume Soro ainsi que celles de Laurent Gbagbo, « depuis la Belgique », qui a rendu hommage à « un frère ». Et puis la question de la désignation du candidat du RHDP à la prochaine présidentielle ivoirienne est ici-aussi posée A l’instar d’autres organes de presse, plus pressés de savoir qui prendra la place de feu Amadou Gon Coulibaly que de respecter le deuil immense qui vient de frapper cette grande famille du nord de la Côte d’Ivoire, Le Figaro justifie à sa manière son empressement, en insistant sur le fait que, selon lui, « le temps presse. Les candidatures à la présidentielle doivent être déposées avant la fin juillet ». Fin juillet ? Pas du tout corrige Libération, « le parti a jusqu’au 1er septembre pour désigner un nouveau candidat, date butoir pour le dépôt des candidatures ». Soit un mois de plus que ce qu’affirme Le Figaro, mais ce qui n’empêche pas Libération de se demander lui aussi qui va « prendre la relève d’Amadou Gon Coulibaly, technocratique discret, peu charismatique selon certains observateurs, mais qui avait le soutien entier d’Alassane Ouattara ? », énonce ex abrupto Libé. Alors qui, se demande donc ces deux quotidiens ? Libération cite trois noms, celui du ministre de la Défense, « le populaire et flamboyant mais clivant Hamed Bakayoko » ; celui du « secrétaire général de la Présidence, Patrick Achi, et enfin celui du vice-président Daniel Kablan Duncan ». Le Figaro, de son côté, ne cite que les deux premiers noms évoqués par Libé, mais en y ajoutant des commentaires. Selon ce quotidien, en effet, « ces ambitieux existent toujours. Hamed Bakayoko, le ministre de la Défense, ne cache pas vraiment son envie. Mais sa réputation sulfureuse est un barrage difficile à surmonter. (…) Le nom de Patrick Achi circule sur tous les réseaux. L’homme a l’avantage d’être chrétien et issu d’une aile du parti de Bédié ralliée à Alassane Ouattara. Il incarnerait le changement voulu par le président. Mais sa fidélité au président n’est pas aussi totale et son origine métisse le prive de cette base communautaire si importante dans la politique ivoirienne ». lors ? Alors pressé par la prétendue échéance de la fin juillet, à laquelle ce journal s’accroche comme date butoir du dépôt des candidatures – c’est lui qui l’affirme, pas moi, que ce soit bien clair - Le Figaro expose les avantages candidature du président sortant Alassane Ouattara, affirmant au passage que « le référendum constitutionnel de 2016 lui donne la possibilité de faire un troisième mandat », tout en affirmant dans la foulée que « politiquement, le drame vécu lui permettrait d’expliquer pourquoi ses engagements à se conformer à la constitution - elle limite à deux le nombre de mandat - et à «transmettre le pouvoir à une nouvelle génération» ne peuvent être tenus ».
Après le décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly en Côte d'Ivoire, quelle image garderez-vous de lui ?À 4 mois de la présidentielle, quelles peuvent être les conséquences politiques ? Qui peut désormais porter les couleurs du RHDP à la présidentielle d'octobre 2020 ? Pour participer à l'émission, contactez-nous :* Par téléphone :de France : 09 693 693 70de l'étranger : 33 9 693 693 70 Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays)Pour nous suivre :* Facebook : Rfi appels sur l’actualité* Twitter : @appelsactu
Dauphin désigné par le président Alassane Ouattara, il était l’un des favoris pour la présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire. Le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, est mort mercredi à l’âge de 61 ans. Venance Konan est journaliste, directeur de publication de Fraternité matin. Il revient sur le parcours politique de cet homme, sur les conséquences politiques de son décès. RFI : Amadou Gon Coulibaly était d’abord le fidèle d’entre les fidèles, le compagnon politique du président Ouattara. Venance Konan : Oui, dans son communiqué, le président a même dit qu’il est son fils. Et quand on connaît les relations entre les deux hommes, je crois qu’il le considérait vraiment comme son fils. Et Amadou Gon, aussi, considérait monsieur Ouattara comme son père, quelque part. D’autant plus que sa rencontre avec monsieur Ouattara date de l’année même où son père -son vrai père- est décédé. Donc monsieur Ouattara est devenu quelque part un père de substitution pour lui. C’est vraiment son très, très fidèle compagnon, effectivement. Le technocrate, le travailleur… Que faut-il retenir de lui ? Je crois qu’il était tout cela. Il était le technocrate, mais après il a été pris par la politique. Il a suivi les traces de son père qui avait été député pendant trente ans et dans le sillage de monsieur Ouattara, à qui il a voué une admiration sans bornes. Il était son conseiller technique. Et puis, lorsque le RDR a été créé -le parti qui soutenait monsieur Ouattara-, il a été membre fondateur et il a toujours été vraiment le plus proche collaborateur politique de monsieur Ouattara. Il a mené tous les combats avec lui. Il a été élu à Korhogo, dans son fief au nord, il a été maire… Il a été emprisonné, aussi, sous monsieur Bédié, pour des manifestations organisées en 1999. Ils étaient en prison, justement, lorsqu’il y a eu le coup d’État des militaires contre monsieur Bédié. C’est vrai que depuis deux mois et son départ en France pour des soins, les rumeurs avaient commencé à se propager. Allait-il revenir ? Pourrait-il faire campagne ? Effectivement, son départ en France d’il y a deux mois, a créé beaucoup de craintes au sein du RHDP. Les gens savaient qu’il avait des problèmes de santé, mais on ne savait pas que c’était aussi grave. Et de savoir qu’au milieu de cette pandémie de Covid-19 il a été obligé d’aller en France se faire soigner, a montré la réalité de son mal. Au départ, on avait pensé que c’était une affaire de quelques jours, mais cela a duré deux mois. Ses troupes ont été soulagées lorsqu’on l’a vu revenir. On avait cru que le danger était passé. On a montré les images… Cela a été une grande joie. C’est vrai, on l’a vu descendre de l’avion avec des pas hésitants, mais on s’est dit que c’est normal. Après deux mois de maladie, c’est normal et l’espoir a repris. Mais malheureusement, voilà… C’est tombé comme un coup de massue et là ils sont encore sous le choc. À quelques mois de la présidentielle d’octobre, est-ce que l’on peut parler d’un véritable séisme pour le camp présidentiel ? Tout à fait, on peut le dire. Mais est-ce qu’il y avait un plan B ? Peut-être… Peut-être que depuis sa maladie et les deux mois qu’il a passés à Paris les a fait réfléchir à un plan B, mais on ne sait pas quel est ce plan B. C’est vrai que cela a été un séisme. Cela rebat totalement les cartes au niveau du RHDP mais aussi au niveau du pays et au niveau des autres partis. On s’attendait à un affrontement entre monsieur Gon et monsieur Bédié. Maintenant, il faut trouver quelqu’un d’autre. Toutes les stratégies doivent être revues de part et d’autre. Est-ce que le président Ouattara pourrait décider d’y aller ? C’est la grande question. Il a déjà annoncé publiquement qu’il se retirait. Est-ce qu’il reviendrait sur sa décision ? Ce n’est pas impossible, parce qu’il avait dit à Katiola, lorsqu’il était en visite dans le nord du pays, que si monsieur Bédié se présentait, il n’était pas impossible qu’il revienne. Monsieur Bédié a annoncé qu’il serait candidat. Maintenant que monsieur Gon n’est plus là, monsieur Ouattara pourrait réviser sa position. Qui sont les autres candidats potentiels ? Il y a le vice-président monsieur Duncan, il y a monsieur Mabri Toikeusse qui avait voulu. Je crois qu’il y a beaucoup d’autres, mais les deux noms qui reviennent le plus souvent sont Hamed Bakayoko et monsieur Patrick Achi, mais on peut l’élargir. Dans tous les cas, parmi les éventuels candidats, il faut que ce soit quelqu’un qui ait la totale confiance de monsieur Ouattara, pour ne pas avoir le problème qu’a eu dos Santos en Angola. Il ne suffit pas d’être compétent, il ne suffit pas d’être populaire. Il faut aussi que monsieur Ouattara puisse compter totalement sur vous pour ne pas être « dos Santorisé », si je peux me permettre ce terme. En tout cas, c’est un compte à rebours qui commence. Tout à fait… Il faut qu’ils aillent vite maintenant, parce qu’il reste moins de quatre mois. Les militants du RHDP s’étaient habitués à monsieur Gon. Il va falloir trouver quelqu’un d’autre et qu’ils commencent à faire campagne. Le temps court.
À la Une de la presse Afrique, le Rwanda, avec la Cour d’appel à Paris qui rejette le recours formé par les familles des victimes de l’attentat du 6 avril 1994 contre l’avion du président Juvénal Habyarimana. La Cour d’appel de Paris, en effet, vient de confirmer le non-lieu pris en son temps par la justice française, soit de rouvrir ce dossier. « La justice française va-t-elle relancer les investigations sur l’évènement déclencheur du génocide au Rwanda de 1994, l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana ? », se demandait pourtant avec fébrilité Maghreb Online, en rapportant sans plus de commentaire le résumé de cette affaire dressé par la radio-télévision belge. Ce site marocain rappellait donc sobrement : - que cet attentat « est considéré comme le déclencheur du génocide qui fit plus de 800.000 morts selon l’ONU, principalement dans la minorité tutsie » ; - que, le 21 décembre 2018, les juges d’instruction avaient décidé « d’abandonner les poursuites contre neuf membres ou anciens membres de l’entourage » du président rwandais Paul Kagame ; - et que les familles des victimes de l’attentat, « et notamment de l’équipage français », avaient fait appel de cette décision. De son côté, le site de Jeune Afrique avait mis hier en ligne son dernier entretien avec Paul Kagamé. Le président rwandais y prévenait que « vouloir rouvrir un dossier classé, c’est vouloir créer des problèmes ». Une menace sur les relations franco-rwandaises qui « risquent fort d’en pâtir d’une manière ou d’une autre », disait-il à Jeune Afrique (nous en avons du reste parlé dimanche dernier avec François Soudan dans « La Une de Jeune Afrique »). À la Une également, le retour au bercail d’Amadou Gon Coulibaly en Côte d’Ivoire : Le Premier ministre ivoirien est rentré hier à Abidjan, après avoir été évacué en urgence le 2 mai vers Paris, où il avait été traité à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Et ce matin, en Côte d’Ivoire, la presse proche du pouvoir pavoise. « Gon, Fotamana ! », lance ainsi le journal Le Mandat, étant précisé qu’en langue sénoufo, « Fotamana » signifie « bienvenue ». À la Une du journal gouvernemental Fraternité Matin, AGC dit qu’il est de retour « pour prendre (sa) place auprès du Président Ouattara ». Sur celle de L’Intelligent d’Abidjan, le Premier ministre ivoirien assure qu’il est « en forme ! ». En forme ? Le quotidien Le Nouveau Réveil souligne cependant que son contrôle médical a été « très long ». Et cet autre journal proche du PDCI qu’est L’Héritage l’a trouvé « très affaibli et amaigri » à sa descente d’avion. En tout cas, son absence commençait aussi à « faire jaser dans sa propre famille politique, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP), où les rangs ne sont pas aussi serrés que ça », souligne, au Burkina Faso, le journal Wakat Sera. Lequel quotidien ougalais se demande si AGC a « les forces nécessaires pour engager la bataille décisive devant le conduire au palais du Plateau ? (…) Car la route est encore longue, et parsemée de nombreuses étapes dont l’épuisante campagne électorale. Sillonner ne serait-ce que les grandes régions de la Côte d’Ivoire et tenir des meetings de plusieurs heures devant des foules chauffées à blanc, est loin d’être une sinécure, prévient Wakat Sera. Sans oublier les sollicitations des médias et les répliques à asséner aux camps d’en face qui ne lui laissera aucun répit. (…) Et il faudra certainement plus que le discours classique de campagne pour désarçonner des adversaires prêts à unir leurs forces pour faire mordre la poussière au RHDP ». Alors, que se passera-t-il une fois Amadou Gon Coulibaly officiellement investi candidat du RHDP à l’élection présidentielle ? Selon Jeune Afrique, « le Premier ministre ivoirien devrait quitter la Primature pour se consacrer pleinement à sa campagne », et le secrétaire général de la présidence Patrick Achi « est régulièrement cité pour lui succéder ». Mais selon La Lettre du Continent, le nom (de Patrick Achi mais aussi du ministre de la Défense Hamed Bakayoko, qui a assuré son intérim depuis le 2 mai dernier) « circule déjà dans l’entourage du chef de l’Etat pour le poste de premier ministre en cas de victoire d’Amadou Gon Coulibaly à l’automne ».
Le ciel leur est tombé sur la tête des habitants d’Abidjan. La capitale économique ivoirienne a été traversée hier par des torrents d’eau. 240 mm de pluies ont été comptabilisés dans certains quartiers, causant des milliards de francs de francs CFA de dégâts matériels. C’est le chaos. Maisons inondées, torrents devant la porte, là où était la rue, en pleine ville, voitures emportées, avec, parfois, leurs passagers à bord… Une fois encore, les pluies ont inondé Abidjan, et la météo ne prédit aucun répit, puisqu’aujourd’hui et demain, des précipitations encore plus fortes sont attendues. Des morts hier, après les seize autres personnes passées de vie à trépas, la semaine dernière, lors du glissement de terrain d’Anyama dans le quartier pauvre de Derrière gare. « Des quartiers sous les eaux », lance sobrement la Une du quotidien gouvernemental Fraternité Matin, sur une photo de désolation prise dans une rue inondée de la capitale économique ivoirienne. « Encore des morts annoncées. Des scènes de détresse jamais vues », enchérit celle du quotidien indépendant L’Inter, tandis que celle du journal Le Patriote annonce « 7 morts » hier à Abidjan. « Dieu, sauve nous ! », supplie la Une du journal L’Expression, qui annonce également 7 morts Dans la presse d’opposition, les Unes sont souvent sobres sur le sujet : Témoin celle du journal Le Temps, qui se borne à pointer les quartiers inondés. En pages intérieurs, Le Temps les énumère : « Cocody, la rue ministre à Riviera palmeraie, à Bonoumin et la Cité Allabra. Les communes de Koumassi, Abobo, Adjamé,Treichville, Port-Bouet n’ont pas échappé. (…) Des voies dans le district d’Abidjan ont été carrément envahies par l’eau de ruissellement. Et pourtant, on nous a dit que le régime a dompté les inondations », remarque au passage Le Temps. Et, en effet, sur les Unes de la presse d’opposition, les pluies, parfois, tournent à la polémique. Témoin celle du journal Générations Nouvelles, proche de l’ex-PAN Guillaume Soro, qui estime que « la pluie fait mentir Ouattara et ses experts ». Ou celle du quotidien Le Nouveau Réveil, selon laquelle « la pluie fait mentir le régime RHDP ». Alors ? Alors la pluie ivoirienne déferle même dans la presse burkinabè : Témoin le quotidien Wakat Sera. L’éléphant a « les pieds dans l’eau ! », lance. Développant sa formule, ce journal ouagalais remarque qu’à Abidjan, les quartiers pauvres « ne sont pas les seuls exposés au risque d’inondation. Même des quartiers résidentiels, du fait de leur situation géographique, sont constamment dans l’œil du cyclone ». Or face à ce phénomène naturel, les autorités « manquent simplement…d’autorité ! », estime Wakat Sera. « C’est connu, les politiciens savent bien profiter de la précarité, de l’obscurantisme et de la misère de populations dont ils peuvent facilement acheter les voix moyennant un sac de riz, une bidon d’huile et un kilo de sucre. Et quand le drame survient, larmes de crocodile aux yeux et "au nom du président de la République" ou "sur instruction et insistance du Premier ministre ou du président de l’Assemblée nationale", des "fils et fille" de la région ou du quartier sinistrés, viennent au secours des victimes, "les bras chargés de couvertures et de vivres". Et après on attend les inondations de l’année suivante », soupire, de guerre lasse Wakat Sera, en dénonçant, au sujet de la Côte d’Ivoire : « L’incurie de ses dirigeants et de l’incivisme de ses populations ». À Madagascar, c’est plutôt le coronavirus qui va gâcher le soixantième anniversaire de l’indépendance : 26 juin 1960, c’était il y a pile soixante ans, en effet. Mais la Fête nationale aura cette année « une saveur particulière, déplore La Vérité. À cause de la crise sanitaire (…) les traditionnelles cérémonies devant marquer la fête du retour de l'indépendance de Madagascar ne pourront pas se tenir comme d'habitude. À Antananarivo, le traditionnel défilé militaire au Stade de Mahamasina sera délocalisé sur l'Avenue de l'Indépendance à Analakely. La cérémonie se déroulera à huis clos et ne sera pas ouvert au grand public », regrette ce journal malgache.
Le président ivoirien a procédé hier mercredi à un important remaniement ministériel. Officiellement, un réaménagement technique mais en fait, cette nouvelle valse ministérielle pourrait bien s'inscrire dans la perspective de la présidentielle d'octobre prochain, à laquelle, faut-il le rappeler l'actuel chef de l'Etat ne se présentera pas. « À 5 mois de la prochaine présidentielle sauf cataclysme, Alassane Ouattara vient de procéder à un réaménagement technique du gouvernement pour mettre en place son équipe commando, relève le site d'information ivoirien Le Point Sur. Albert Toikeusse Mabri, président de l'UDPCI, l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire, et 2e vice-président du RHDP, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, est l’un des ministres qui paye cash les frais de ce réaménagement. » Pourquoi ? Eh bien, répond Le Point Sur, « parce qu'il avait boudé en mars dernier le choix du candidat du RHDP à la présidentielle, à savoir le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly. Depuis, il était dans le viseur des décideurs. Et, commente le site ivoirien, le jeu perfide auquel il s’est adonné avec le parti au pouvoir le rattrape. Un jeu qui pouvait s’accepter partout, mais pas dans une association disciplinée. » D'ailleurs l'intéressé exprime son soulagement... « Je suis maintenant libéré », affirme Albert Toikeusse Mabri dans les colonnes de l'Infodrome. « Limogeage brutal, réaction immédiate, commente le site. Albert Mabri Toikeusse voit dans la décision du chef de l’État une occasion de lui rendre sa liberté d’action. Pour ainsi dire, il sort de la servitude du gouvernement et du RHDP pour mener désormais son combat, celui, de la fonction suprême. » Les rangs présidentiels se clairsèment... En tout cas, certes, le président Ouattara fait le ménage, mais il se retrouve esseulé... C'est du moins l'analyse du Pays au Burkina voisin : « le constat qui se dégage, c’est qu’après avoir rompu avec le PDCI-RDA de Henri Konan Bédié, ADO est en train de perdre des soutiens ou des militants et pas des moindres. On peut citer, entre autres, Guillaume Soro, récemment condamné à 20 ans de réclusion (par contumace), Marcel Amon Tanoh et désormais Albert Toikeusse Mabri, qui ne comptent pas pour du beurre. Ne s’achemine-t-on pas petit à petit vers une opération barracuda contre le RHDP ? L’avenir nous le dira. » Amadou Gon Coulibaly toujours en piste ? Pour Aujourd'hui, autre quotidien burkinabé, Alasane Ouattara continue de huiler la machine électorale... « Première leçon de ce lifting gouvernemental : bien que loin de la Côte d’Ivoire, en convalescence à Paris, Amadou Gon Coulibaly tient toujours son gouvernement, dont il est le primus inter pares. Et pour sa part, poursuit Aujourd'hui, le président ivoirien a voulu, en opérant ce jeu de chaises musicales, réaffirmer que son Premier ministre reste et demeure le cornac du RHDP pour la présidentielle dans 5 mois. La seconde leçon de cette pichenette ministérielle, pointe encore le quotidien ouagalais, est que Ouattara ouvre tous les fronts qui peuvent nuire à son ambition du 31 octobre. Et il n’y avait pas que Soro dans son viseur. Tous ceux qui ont des velléités ou qui contestent sournoisement ou ouvertement le cap du 31 octobre, tel que campé par Ouattara, passent à la trappe. » Ou pas ? Enfin, Jeune Afrique a une toute autre analyse... D'après l'hebdomadaire, le Premier ministre et dauphin présidentiel Amadou Gon Coulibaly serait lui aussi sur le départ... Jeune Afrique croit en effet savoir qu'Alasane Ouattara envisage de nommer un nouveau Premier ministre et successeur potentiel... Il s'agirait de Patrick Achi, secrétaire général de la présidence depuis janvier 2017. « Patrick Achi est devenu l’un des hommes de confiance du président, précise Jeune Afrique. Il connaît bien les grands dossiers et pilote notamment, depuis plusieurs années, l’Agenda 2030, la stratégie de développement du pays. » Au sein du RHDP, il est chargé d’élaborer le programme d'Amadou Gon Coulibaly. Les deux hommes se connaissent très bien bien et « se vouent une confiance mutuelle », toujours selon l'hebdomadaire. Alors Patrick Achi va-t-il prendre la place d'Amadou Gon Coulibaly ? Pour l'instant, rien n'est officiel...
C’est Mediapart qui le révélait hier jeudi. L’ex-chef de la rébellion ivoirienne est en effet visé par une plainte pour « torture, assassinat et crimes de guerre ». Déposée hier par des plaignants « de nationalités ivoirienne et française » devant le doyen des juges d’instruction du pôle crimes contre l’humanité du tribunal de grande instance de Paris, cette plainte vise à gravement incriminer Guillaume Soro, l’accusant d’avoir « commandité, en 2004 et 2011, la mort de cinq (…) membres ou ex-membres de la rébellion, dont (…) Ibrahima Coulibaly, surnommé « IB », qui aurait été, selon la plainte, victime d’une « traque » et « d’un guet-apens minutieusement préparé », énonce Mediapart. Lequel journal en ligne pointe dans ladite plainte le caractère « prémédité » du « meurtre » d’IB, dont il ne ferait, selon ce document cité par Mediapart, « guère de doute qu’il puisse être imputé aux agents de Guillaume Soro ». De sanglantes accusations que, ça va de soi, la défense de Guillaume Soro conteste. Dans Mediapart, l’un de ses avocats s’insurge. Selon William Bourdon, cette plainte transmise est « une riposte pathétique de l’État ivoirien qui ne sait plus quoi faire, qui perd son sang-froid », dit Maître Bourdon à Mediapart. Point de vue partagé à Abidjan par le quotidien Aujourd’hui. Journal selon lequel Guillaume Soro « fait face (…) à une avalanche de procédures judicaires qu’on ne peut pas dire imméritées, puisque ses anciens camarades exploitent à leur profit des affaires qui paraissaient normales au moment où tout allait bien entre eux », énonce Aujourd’hui. Ouattara et le fantôme d’IB Oui, mais ce dossier « implique plusieurs ex-Comzones devenus aujourd’hui de hauts gradés de l’armée régulière actuelle, les Forces Armées de Côte d’Ivoire », complète Abidjan.net. Ce journal ivoirien en ligne cite nommément « des officiers tels feu Issiaka Wattara dit ' Wattao ', ex-colonel major, et sous-chef d’état-major, décédé début janvier, qui dirigeait les troupes ' Anaconda ' de Bouaké, Chérif Ousmane, actuel sous-chef d’état-major de l’armée de terre, redoutable patron, à l’époque des faits, de la ' Compagnie Guépard ', et surtout Martin Fofié Kouakou, lieutenant-colonel actuellement, à qui on prêterait le crime de dizaine de partisans de feu IB étouffés dans un conteneur exposé dans la savane par ses guerriers de la compagnie ' Fansara ' à Korhogo ». Ce journal ivoirien en ligne prévient que « ressusciter ces affaires mettra systématiquement dans le collimateur de la justice française tous ces (…) piliers de l’Armée ivoirienne sous le pouvoir Ouattara ». Un dossier qui, selon Abidjan.net, soulève des « questions (qui) pourraient orienter les regards des juges indubitablement vers le chef d’Etat d’alors et chef suprême de l’Armée dont répondait le Premier ministre et ministre de la Défense. S’il jouit encore de l’immunité au pouvoir, dans un peu plus de 5 mois, fin octobre 2020, l’actuel tenant de l’Exécutif ivoirien serait en fin de mandat et ne pourra plus bénéficier de ce parapluie. Ainsi, dans le cas où ce dossier inattendu trainerait en longueur, ceci pourrait l'entraîner devant la justice pour s’expliquer sur ces faits », prévient Abidjan.net. Avant de lâcher ce soupir : « une rébellion finit toujours par manger ses propres enfants ». Amadou Gon Coulibaly, le dernier combat ? Autre souci de taille pour le régime Ouattara, l’état de santé du Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, toujours à Paris, officiellement pour examens médicaux. Mais quel que soit l’état de santé du candidat du RHDP, la coalition gouvernementale au pouvoir en Côte d’Ivoire, à Ouagadougou, le journal Wakat Sera a comme un doute au sujet de son devenir. Ce quotidien ouagalais se demande en effet si l’organisme d’Amadou Gon Coulibaly pourra bien supporter « l’harassante campagne électorale d’une présidentielle ». Selon Wakat Sera, cette « grande question » doit sans doute « bien embarrasser au QG du RHDP, parti au sein duquel les ambitions d’autres présidentiables, s’aiguisent de plus en plus. Ainsi bouillonne la marmite politique en Côte d’Ivoire », soupire Wakat Sera.
L’ancien chef de la rébellion ivoirienne Guillaume Soro, candidat à la présidentielle d’octobre 2020, a été condamné hier à vingt ans de prison pour 'recel de détournement de deniers publics' et 'blanchiment de capitaux' par le tribunal correctionnel d’Abidjan au terme d’une audience boycottée par ses avocats. Guillaume Soro est accusé d’avoir acheté en 2007 sa résidence d’Abidjan avec des fonds publics. Un nouveau mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de l’ancien président de l’Assemblée nationale qui, sauf appel fructueux, se voit ainsi interdit de se présenter à la présidentielle d’octobre. « Guillaume Soro condamné à 20 ans de prison », titre sobrement Fraternité Matin qui se contente de faire état de cette condamnation en page 12. L'Intelligent, autre quotidien abidjanais, publie la réaction officielle de l'intéressé qui vit en France : « la parodie de procès à laquelle nous avons assisté ce jour est la preuve ultime que l’État de droit est définitivement enterré par Alassane Ouattara, affirme Guillaume Soro. Je considère ce verdict comme un non-événement, je maintiens ma candidature à la présidentielle. Nous la gagnerons, c'est une certitude. » Un « dédommagement » Alors, il est utile de revenir sur le fond de l'affaire : l'achat de cette fameuse villa... « C’est l’achat en 2007 de sa résidence de Marcory Résidentiel, un quartier huppé d’Abidjan, pour un peu plus d’un milliard et demi de francs CFA, qui est le fait principal reproché à Soro, alors Premier ministre, rappelle le site ivoirien Le Point Sur. Selon l’accusation, cette villa a été acquise par Soro via une société civile immobilière, la SCI Ebure, grâce à des fonds du trésor public ivoirien. » Pour sa part, rapporte Jeune Afrique, « l’entourage de Soro explique que ce dernier a reçu cet argent dans le cadre d’une opération de dédommagement engagée sous la présidence de Laurent Gbagbo. En effet, après les accords de paix de Ouagadougou (en 2007), plusieurs personnalités ivoiriennes et étrangères, dont les biens avaient été dégradés par des 'patriotes', ont ainsi été dédommagées. Outre Soro, l’épouse de Blaise Compaoré, Chantal, ainsi qu’Alassane Ouattara (lui-même...), ont bénéficié de ce dédommagement. L’opération avait été encadrée par Charles Koffi Diby, alors ministre de l’Économie et des Finances (…) et par Marcel Amon-Tanoh, alors ministre de l’Urbanisme. » Guéguerres politiques La presse burkinabé, qui suit de très près l'actualité du voisin ivoiren, est sceptique... « Un mandat d’arrêt, suivi d'un procès avec une lourde condamnation d’un candidat déclaré à une présidentielle, surtout à quelques encablures de cette échéance, ne peut que susciter interrogations et supputations, estime Aujourd'hui. Non pas que Soro ne soit pas un justiciable comme tout Ivoirien, il l’est doublement même, car un crime économique d’un haut responsable s’apparente à une haute trahison et doit être réprimé. Mais depuis qu’il a refusé d’adhérer au RHDP, on l’aura constaté, entre Soro et Ouattara, c’était la guerre, feutrée d’abord puis frontale ensuite, via les médias et les réseaux sociaux. » Hasard du calendrier ? Le Pays, toujours à Ouagadougou, s'interroge également : « on peut se demander pourquoi c’est maintenant que ces questions de détournement de fonds publics et de blanchiment de capitaux, sont mises en avant. Est-ce à dire que durant tout le temps où Soro se tenait sagement dans les rangs du pouvoir, il était blanc comme neige ? Bien malin qui saurait répondre à cette question. Mais, en attendant, poursuit le quotidien burkinabé, il est difficile de croire que ces dossiers sales n’ont pas été opportunément sortis pour les besoins de la cause. Car, le président Ouattara n’a jamais cessé de faire comprendre à celui qui était, jusqu’à une certaine époque, considéré à tort ou à raison comme son 'filleul', que son avenir était au sein du RHDP. Et si le chef de l’État a vécu la fronde de son ex-protégé, suite à leur brouille, comme un affront, conclut Le Pays, on peut bien se demander si ceci n’explique pas cela. » Et du coup, relève enfin WakatSéra, « Ouattara balaie et nettoie la route pour son candidat, son actuel Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly qui, sauf retournement de situation, sortira des urnes de la présidentielle, prévue pour la fin octobre de cette année. »