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Les proches de l'écrivain franco-algérien attendaient, espéraient, et pourtant : pas de grâce présidentielle pour Boualem Sansal, ce week-end, à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance algérienne. Et ce, quelques jours après que l'auteur a été condamné à cinq ans de prison ferme. Rien d'étonnant, pour Tout sur l'Algérie, qui rappelle que « en vertu du droit algérien, la grâce présidentielle est accordée uniquement aux détenus définitivement condamnés », ce qui n'est pas le cas de l'écrivain, puisqu'il peut se pourvoir en cassation, même s'il a annoncé ne pas le faire. Dans ce cadre, s'interroge Le Monde Afrique, la réaction d'Alger est-elle « une posture de défi » vis-à-vis de la France, qui réclame depuis huit mois la libération de Boualem Sansal, ou est-ce plutôt « une affaire de calendrier renvoyant l'inévitable élargissement [de l'auteur] à une date plus opportune ? » C'est cette deuxième hypothèse que privilégie le quotidien, même si, admet Le Monde, les autorités algériennes « se sont bien gardées d'éclairer sur leurs arrière-pensées ». Et le quotidien va même plus loin : « Tout conduit à penser, veut-il croire, qu'Alger veut crever l'abcès diplomatique, (…) une tâche sur l'image du pays et un carburant idéal » pour les « campagnes anti-algériennes » en vogue dans certains milieux politiques. Mais ce n'est pas la théorie majoritaire dans les médias Le Monde avertissait pourtant : il faut analyser la situation « sans céder à l'illusion » d'un « prétendu acharnement contre l'écrivain ». Mais rien n'y fait : pour Le Point Afrique par exemple, les événements de ces derniers jours marquent rien de moins qu'une « nouvelle étape dans l'affrontement structurel entre la France et l'Algérie », qui se cristalliserait autour de Boualem Sansal et d'un président Tebboune aux airs « d'empereur qui baisse ou lève le pouce dans l'arène d'el Mouradia, faisant ainsi savoir le destin de son prisonnier ». Le Monde a beau rappeler que le régime algérien « est un point d'équilibre précaire et fluctuant » entre l'administration, l'armée et les services, que l'opinion est « hostile » à l'écrivain… Le Point persiste : on serait désormais, selon l'hebdomadaire, dans un « affrontement total » et « frontal ». De quoi donner de l'eau au moulin de Tout sur l'Algérie, qui accuse la droite française de « reprendre [ses] attaques virulentes » contre le pays, malgré une méthode qui « a montré ses limites et qui a contribué à éloigner tout apaisement entre les deux pays ». Qu'importe, pour le Point, c'est certain : « L'affaire Sansal ne fait que commencer. » Dit autrement, et pour reprendre les termes du 360 au Maroc : on est encore loin de la « suite et fin » de cette affaire aux airs de « suite sans fin ». Quel sort pour les familles « déguerpies » en Côte d'Ivoire ? À quelques mois de l'élection présidentielle, l'opposition s'est saisie de cette question. L'occasion pour Jeune Afrique de s'y pencher, dans un long reportage en périphérie d'Abidjan. Ces derniers temps, les opérations de déguerpissement ont été monnaie courante en périphérie de la capitale économique, jusqu'à, rappelle le magazine, « susciter des tensions au sein du RHDP, le parti au pouvoir », en raison « du manque de concertation avec les élus locaux, de la violence des moyens employés, et la plupart du temps, de l'absence de compensation financière ou de relogement » des concernés. Sans que l'on sache, d'ailleurs, leur nombre exact : les autorités parlent de plus de 8 500 ménages affectés, la société civile table plutôt sur 20 000 foyers, écrit le magazine. Au-delà de la méthode, ces évacuations forcées posent une question, insiste Jeune Afrique : celle de « l'aménagement d'Abidjan », particulièrement en pleine saison des pluies, alors que les images de rues inondées fleurissent sur les réseaux sociaux. C'est d'ailleurs l'argument mis en avant par les autorités, celui de la salubrité et des dangers posés par les habitations de fortune : « On peut dire que [ces opérations] sont méchantes, mais je les préfère vivants que morts », assène ainsi une ministre.
Les proches de l'écrivain franco-algérien attendaient, espéraient, et pourtant : pas de grâce présidentielle pour Boualem Sansal, ce week-end, à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance algérienne. Et ce, quelques jours après que l'auteur a été condamné à cinq ans de prison ferme. Rien d'étonnant, pour Tout sur l'Algérie, qui rappelle que « en vertu du droit algérien, la grâce présidentielle est accordée uniquement aux détenus définitivement condamnés », ce qui n'est pas le cas de l'écrivain, puisqu'il peut se pourvoir en cassation, même s'il a annoncé ne pas le faire. Dans ce cadre, s'interroge Le Monde Afrique, la réaction d'Alger est-elle « une posture de défi » vis-à-vis de la France, qui réclame depuis huit mois la libération de Boualem Sansal, ou est-ce plutôt « une affaire de calendrier renvoyant l'inévitable élargissement [de l'auteur] à une date plus opportune ? » C'est cette deuxième hypothèse que privilégie le quotidien, même si, admet Le Monde, les autorités algériennes « se sont bien gardées d'éclairer sur leurs arrière-pensées ». Et le quotidien va même plus loin : « Tout conduit à penser, veut-il croire, qu'Alger veut crever l'abcès diplomatique, (…) une tâche sur l'image du pays et un carburant idéal » pour les « campagnes anti-algériennes » en vogue dans certains milieux politiques. Mais ce n'est pas la théorie majoritaire dans les médias Le Monde avertissait pourtant : il faut analyser la situation « sans céder à l'illusion » d'un « prétendu acharnement contre l'écrivain ». Mais rien n'y fait : pour Le Point Afrique par exemple, les événements de ces derniers jours marquent rien de moins qu'une « nouvelle étape dans l'affrontement structurel entre la France et l'Algérie », qui se cristalliserait autour de Boualem Sansal et d'un président Tebboune aux airs « d'empereur qui baisse ou lève le pouce dans l'arène d'el Mouradia, faisant ainsi savoir le destin de son prisonnier ». Le Monde a beau rappeler que le régime algérien « est un point d'équilibre précaire et fluctuant » entre l'administration, l'armée et les services, que l'opinion est « hostile » à l'écrivain… Le Point persiste : on serait désormais, selon l'hebdomadaire, dans un « affrontement total » et « frontal ». De quoi donner de l'eau au moulin de Tout sur l'Algérie, qui accuse la droite française de « reprendre [ses] attaques virulentes » contre le pays, malgré une méthode qui « a montré ses limites et qui a contribué à éloigner tout apaisement entre les deux pays ». Qu'importe, pour le Point, c'est certain : « L'affaire Sansal ne fait que commencer. » Dit autrement, et pour reprendre les termes du 360 au Maroc : on est encore loin de la « suite et fin » de cette affaire aux airs de « suite sans fin ». Quel sort pour les familles « déguerpies » en Côte d'Ivoire ? À quelques mois de l'élection présidentielle, l'opposition s'est saisie de cette question. L'occasion pour Jeune Afrique de s'y pencher, dans un long reportage en périphérie d'Abidjan. Ces derniers temps, les opérations de déguerpissement ont été monnaie courante en périphérie de la capitale économique, jusqu'à, rappelle le magazine, « susciter des tensions au sein du RHDP, le parti au pouvoir », en raison « du manque de concertation avec les élus locaux, de la violence des moyens employés, et la plupart du temps, de l'absence de compensation financière ou de relogement » des concernés. Sans que l'on sache, d'ailleurs, leur nombre exact : les autorités parlent de plus de 8 500 ménages affectés, la société civile table plutôt sur 20 000 foyers, écrit le magazine. Au-delà de la méthode, ces évacuations forcées posent une question, insiste Jeune Afrique : celle de « l'aménagement d'Abidjan », particulièrement en pleine saison des pluies, alors que les images de rues inondées fleurissent sur les réseaux sociaux. C'est d'ailleurs l'argument mis en avant par les autorités, celui de la salubrité et des dangers posés par les habitations de fortune : « On peut dire que [ces opérations] sont méchantes, mais je les préfère vivants que morts », assène ainsi une ministre.
Ira ? Ira pas ? Les spéculations vont bon train en Côte d'Ivoire quant à la volonté du président Ouattara, 83 ans, de briguer un 4e mandat. « Le parti présidentiel, le RHDP, a tenu le week-end dernier son 2ᵉ congrès ordinaire, constate le site Presse Côte d'Ivoire. Congrès au cours duquel les congressistes ont demandé avec insistance que le président du parti, Alassane Ouattara soit leur porte-flambeau à l'élection présidentielle d'octobre de cette année. Pour la cérémonie de clôture tenue avant-hier dimanche au stade olympique Alassane Ouattara d'Ebimpé, le discours du président était très attendu par les militants qui espéraient qu'il répondrait favorablement à cette requête. Mais au finish, ils sont restés sur leur faim. » Fraternité Matin, notamment, rapporte les propos d'Alassane Ouattara : « s'agissant de ma candidature à l'élection présidentielle, je vous ai écoutés et compris. Je prendrai, dans les prochains jours, une décision après mûre réflexion. » Flou calculé Ce qui fait dire au site ivoirien Le Point Sur que « Ouattara entretient le flou sur un 4e mandat contesté. » En effet, précise-t-il, « cette stratégie de flou calculé, Ouattara l'avait déjà employée en 2020. Après avoir affirmé qu'il ne se représenterait pas, il avait finalement annoncé sa candidature, invoquant des circonstances exceptionnelles. Cette fois encore, relève Le Point Sur, l'opinion publique soupçonne une manœuvre orchestrée, destinée à créer l'illusion d'une décision attendue ou réclamée par les bases du RHDP. Mais le climat sociopolitique a changé. Ce qui pouvait passer en 2020 ne semble plus audible en 2025. La lassitude est palpable, l'économie souffre, le chômage progresse, et les tensions sociales persistent. Dans les quartiers populaires comme dans les cercles intellectuels, le mot d'ordre est le même : non à un quatrième mandat. » L'opposition en ordre dispersé... Alassane Ouattara fait donc durer le suspense dans un contexte politique tendu. En effet, relève Le Monde Afrique, « face au parti au pouvoir, la scène politique a été purgée de tout opposant sérieux. L'ancien président Laurent Gbagbo est inéligible à cause de condamnations, comme son ex-ministre, Charles Blé Goudé. L'ancien rebelle Guillaume Soro s'est exilé, sous peine sinon de se retrouver derrière les barreaux en Côte d'Ivoire où l'attend une peine de prison à vie. Quant au candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, l'ancien patron du Crédit suisse, Tidjane Thiam, il ne peut se présenter à la présidentielle, car il a renoncé trop tardivement à sa nationalité française – le code électoral exclut les binationaux. » Résultat, constate Le Point Afrique, « l'action de l'opposition reste entravée par l'inéligibilité de la plupart de ses candidats. Après avoir entretenu le doute sur la qualité de leur relation, le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, et le leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, ont fini par se rencontrer à Bruxelles. De cet échange a découlé un accord, officialisant la naissance d'un front commun entre ces deux partis aux réserves de voix non négligeables. » Mais, souligne encore Le Point Afrique, « l'avènement de cette nouvelle formule vient quelque peu marcher sur les plates-bandes de la CAP-CI ; coalition de l'opposition née quelques mois auparavant. » Bref, une opposition amoindrie et divisée… … ou en ordre de bataille ? Non, estime pour sa part le site Afrik.com : « l'opposition ivoirienne s'organise. Le récent accord politique entre le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam a redéfini le paysage électoral, en créant une force d'alternance crédible pour la présidentielle de cette année. » En effet, renchérit Le Pays au Burkina Faso, « c'est connu, la stratégie du vide est une terre fertile pour ceux qui cherchent à occuper l'espace, et l'attente prolongée de la réponse du président Ouattara à la requête de son parti d'être candidat, pourrait offrir un boulevard à l'opposition en mal de structuration pour se poser désormais en véritable alternative à quelques mois de l'une des élections les plus ouvertes de l'histoire du pays. » En tout cas, l'horloge tourne, souligne encore Afrik.com : « le calendrier électoral ajoute à la pression : la collecte officielle des parrainages démarre le 1er juillet et les candidats ont jusqu'au 26 août pour déposer leur dossier. Si Alassane Ouattara veut se présenter, il doit se conformer (rapidement) aux exigences de la Commission électorale indépendante, à moins d'un éventuel assouplissement ou réinterprétation des délais. »
Ira ? Ira pas ? Les spéculations vont bon train en Côte d'Ivoire quant à la volonté du président Ouattara, 83 ans, de briguer un 4e mandat. « Le parti présidentiel, le RHDP, a tenu le week-end dernier son 2ᵉ congrès ordinaire, constate le site Presse Côte d'Ivoire. Congrès au cours duquel les congressistes ont demandé avec insistance que le président du parti, Alassane Ouattara soit leur porte-flambeau à l'élection présidentielle d'octobre de cette année. Pour la cérémonie de clôture tenue avant-hier dimanche au stade olympique Alassane Ouattara d'Ebimpé, le discours du président était très attendu par les militants qui espéraient qu'il répondrait favorablement à cette requête. Mais au finish, ils sont restés sur leur faim. » Fraternité Matin, notamment, rapporte les propos d'Alassane Ouattara : « s'agissant de ma candidature à l'élection présidentielle, je vous ai écoutés et compris. Je prendrai, dans les prochains jours, une décision après mûre réflexion. » Flou calculé Ce qui fait dire au site ivoirien Le Point Sur que « Ouattara entretient le flou sur un 4e mandat contesté. » En effet, précise-t-il, « cette stratégie de flou calculé, Ouattara l'avait déjà employée en 2020. Après avoir affirmé qu'il ne se représenterait pas, il avait finalement annoncé sa candidature, invoquant des circonstances exceptionnelles. Cette fois encore, relève Le Point Sur, l'opinion publique soupçonne une manœuvre orchestrée, destinée à créer l'illusion d'une décision attendue ou réclamée par les bases du RHDP. Mais le climat sociopolitique a changé. Ce qui pouvait passer en 2020 ne semble plus audible en 2025. La lassitude est palpable, l'économie souffre, le chômage progresse, et les tensions sociales persistent. Dans les quartiers populaires comme dans les cercles intellectuels, le mot d'ordre est le même : non à un quatrième mandat. » L'opposition en ordre dispersé... Alassane Ouattara fait donc durer le suspense dans un contexte politique tendu. En effet, relève Le Monde Afrique, « face au parti au pouvoir, la scène politique a été purgée de tout opposant sérieux. L'ancien président Laurent Gbagbo est inéligible à cause de condamnations, comme son ex-ministre, Charles Blé Goudé. L'ancien rebelle Guillaume Soro s'est exilé, sous peine sinon de se retrouver derrière les barreaux en Côte d'Ivoire où l'attend une peine de prison à vie. Quant au candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, l'ancien patron du Crédit suisse, Tidjane Thiam, il ne peut se présenter à la présidentielle, car il a renoncé trop tardivement à sa nationalité française – le code électoral exclut les binationaux. » Résultat, constate Le Point Afrique, « l'action de l'opposition reste entravée par l'inéligibilité de la plupart de ses candidats. Après avoir entretenu le doute sur la qualité de leur relation, le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, et le leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, ont fini par se rencontrer à Bruxelles. De cet échange a découlé un accord, officialisant la naissance d'un front commun entre ces deux partis aux réserves de voix non négligeables. » Mais, souligne encore Le Point Afrique, « l'avènement de cette nouvelle formule vient quelque peu marcher sur les plates-bandes de la CAP-CI ; coalition de l'opposition née quelques mois auparavant. » Bref, une opposition amoindrie et divisée… … ou en ordre de bataille ? Non, estime pour sa part le site Afrik.com : « l'opposition ivoirienne s'organise. Le récent accord politique entre le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam a redéfini le paysage électoral, en créant une force d'alternance crédible pour la présidentielle de cette année. » En effet, renchérit Le Pays au Burkina Faso, « c'est connu, la stratégie du vide est une terre fertile pour ceux qui cherchent à occuper l'espace, et l'attente prolongée de la réponse du président Ouattara à la requête de son parti d'être candidat, pourrait offrir un boulevard à l'opposition en mal de structuration pour se poser désormais en véritable alternative à quelques mois de l'une des élections les plus ouvertes de l'histoire du pays. » En tout cas, l'horloge tourne, souligne encore Afrik.com : « le calendrier électoral ajoute à la pression : la collecte officielle des parrainages démarre le 1er juillet et les candidats ont jusqu'au 26 août pour déposer leur dossier. Si Alassane Ouattara veut se présenter, il doit se conformer (rapidement) aux exigences de la Commission électorale indépendante, à moins d'un éventuel assouplissement ou réinterprétation des délais. »
Plébiscité à la tête du RHDP lors du deuxième congrès ordinaire de son parti, Alassane Ouattara a laissé planer le doute sur une éventuelle candidature à la présidentielle prévue en octobre prochain. Il demande quelques jours de réflexion pour se prononcer.
En Côte d'Ivoire, le deuxième congrès ordinaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s'est ouvert ce samedi à Abidjan et le président sortant, Alassane Ouattara, a été désigné candidat à la présidentielle du 25 octobre par son parti. Il n'a pas encore officiellement confirmé s'il allait briguer ou non un quatrième mandat. Les activités se poursuivront jusqu'à dimanche, avec un grand meeting au Stade d'Ebimpé.
Désigné candidat à l'élection présidentielle du mois d'octobre par son parti le RHDP, Alassane Ouattara se donne encore du temps pour prendre une décision. Vrai ou faux suspense ? Pourquoi entretient-il le mystère ? Va-t-il briguer un 4è mandat ?
En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara fait durer le suspense... Hier, à l'issue du congrès du parti au pouvoir RHDP, le président ivoirien a répondu ni « oui » ni « non » aux militants qui lui avaient demandé la veille, à l'unanimité, d'être candidat à un quatrième mandat présidentiel le 25 octobre prochain. Il a simplement dit qu'il prendrait sa décision « dans les jours qui viennent ». Pourquoi cette stratégie de l'attente ? Le chercheur ivoirien Geoffroy-Julien Kouao a publié récemment deux ouvrages, Faut-il désespérer de la Côte d'Ivoire ? et Côte d'Ivoire : une démocratie sans démocrate ?, aux éditions Kamit. En ligne d'Abidjan, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce 22 juin, tous les militants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) attendaient qu'Alassane Ouattara leur dise tout simplement : « Oui, j'accepte d'être votre candidat. » Mais le chef de l'État n'a répondu ni oui ni non et s'est donné quelques jours de réflexion. Comment expliquez-vous cette non-réponse ? Geoffroy-Julien Kouao : Je m'y attendais un peu parce que le président de la République s'inscrit dans une stratégie qui consiste à voir la réaction de ses principaux opposants qui sont Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo. Dans tous les cas de figure et selon toute vraisemblance, il est fort possible que le président Ouattara accède à la requête de ses militants. Mais si Alassane Ouattara n'a fait que reporter de quelques jours l'annonce de sa candidature, pourquoi n'a-t-il pas profité dimanche de ce grand rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de ses militants pour galvaniser son parti ? C'est vrai que les rencontres du samedi et du dimanche étaient une véritable démonstration de force politique pour le RHDP. Mais le président de la République a d'autres occasions. Souvenez-vous que, en 2020, c'est à l'occasion de son discours pendant la fête nationale, le 7 août, qu'il a annoncé qu'il serait candidat. Il peut rester dans cette logique. Alors, quand vous dites qu'Alassane Ouattara ne dévoile pas tout de suite son jeu parce qu'il attend les réactions de ses principaux adversaires, que voulez-vous dire par rapport notamment à Laurent Gbagbo et à Tidjane Thiam ? Vous savez très bien que Monsieur Laurent Gbagbo et Monsieur Tidjane Thiam sont pour l'instant disqualifiés de la course présidentielle. Et ils se sont mis ensemble en créant un front commun pour leur réinscription sur la liste électorale. Et dans la foulée, Monsieur Laurent Gbagbo a annoncé qu'il s'opposerait à un quatrième mandat du président Ouattara. Donc, si le président avait annoncé sa candidature hier dimanche, cela aurait donné du temps à Monsieur Thiam et à Monsieur Gbagbo pour mettre en place une stratégie politique consistant à faire pression sur le régime d'Abidjan. Vous savez que le front commun entre Monsieur Thiam et Monsieur Gbagbo obéit à une logique, celle de leur réinscription sur la liste électorale. Et s'ils arrivent à mobiliser assez d'Ivoiriens autour de leur combat, cela pourrait peut-être influencer le régime d'Abidjan. Voulez-vous dire qu'Alassane Ouattara attend éventuellement le dernier moment pour dévoiler son jeu et pour annoncer sa candidature afin d'empêcher ses adversaires de mobiliser leurs partisans ? Monsieur Alassane Ouattara, il est évident qu'il connaît la capacité de mobilisation de Laurent Gbagbo et aussi de Tidjane Thiam. Et évidemment, devant la démonstration de force opérée par son parti le samedi et le dimanche dernier, il s'inscrit dans une stratégie qui consiste à court-circuiter l'opposition sur ses propres bases. C'est-à-dire qu'en n'annonçant pas tout de suite sa candidature, il laisse l'opposition dans l'incertitude, c'est ça ? Oui. Ça lui permet de voir quelle stratégie celle-ci va mettre en place, puisque bientôt ce sera le début des parrainages. Pour qu'il y ait parrainage, il faut qu'il y ait des noms proposés. Or, pour l'instant, l'opposition ne veut pas présenter de plan B. Et si les parrainages commencent, si l'ouverture des dépôts de candidatures débute, peut-être que l'opposition serait dans l'obligation de proposer d'autres noms que ceux de Monsieur Thiam et de Monsieur Laurent Gbagbo. Ce qui permettrait à Monsieur Ouattara d'apprécier objectivement la situation et peut-être lui aussi de proposer un plan B. Alors ce plan B, justement, est-ce qu'un autre cadre du RHDP pourrait porter les couleurs du parti le 25 octobre prochain ? Et qui pourrait être cet autre responsable ? Oui, il y a d'autres cadres et le premier que je vois en tant qu'analyste politique et observateur, c'est le vice-président de la République, Monsieur Tiémoko Meyliet Koné. Il y a aussi d'autres personnalités comme l'ancien Premier ministre Patrick Achi. On peut aussi penser au gouverneur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) [Jean-Claude Kassi Brou, NDLR]. Mais vous avez vu aussi le samedi et le dimanche à l'applaudimètre, on a vu que le ministre de la Défense Téné Birahima reste très populaire auprès des militants. Le frère du président ? Oui, le frère cadet du président de la République. Alors, si demain le président Ouattara propose un autre candidat pour le RHDP, il n'y aura pas des risques de divisions internes au RHDP ? Non, je ne le pense pas. Le congrès l'a montré, il y a une certaine cohésion autour des idéaux du parti et surtout de la personne d'Alassane Ouattara. Tant que la figure tutélaire d'Alassane Ouattara sera présente, je ne pense pas qu'il y ait des voix discordantes.
À cinq mois du scrutin, l'opposition réclame toujours un dialogue politique. Plusieurs poids lourds sont, pour l'instant, inéligibles. La liste électorale suscite la controverse tout comme la composition de la Commission électorale indépendante. Que vous inspire le climat pré-électoral ? Les représentants du RHDP, PCDI-RDA et PPA-CI vous répondent. Émission enregistrée à Abidjan.Invités : Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la jeunesse, porte-parole adjoint du gouvernement, porte-parole adjoint du RHDP Soumaïla Bredoumy, député, porte-parole du PDCI-RDA Fabrice Lago, secrétaire national technique en charge du marketing politique du PPA-CI
À cinq mois du scrutin, l'opposition réclame toujours un dialogue politique. Plusieurs poids lourds sont, pour l'instant, inéligibles. La liste électorale suscite la controverse tout comme la composition de la Commission électorale indépendante. Que vous inspire le climat pré-électoral ? Les représentants du RHDP, PCDI-RDA et PPA-CI vous répondent. Émission enregistrée à Abidjan.Invités : Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la jeunesse, porte-parole adjoint du gouvernement, porte-parole adjoint du RHDP Soumaïla Bredoumy, député, porte-parole du PDCI-RDA Fabrice Lago, secrétaire national technique en charge du marketing politique du PPA-CI
En Côte d'Ivoire, Tidjane Thiam ne renonce pas. Deux semaines après sa radiation des listes électorales par un tribunal d'Abidjan, le président du PDCI, le principal parti de l'opposition ivoirienne, continue de croire en ses chances de pouvoir être candidat à la présidentielle d'octobre prochain. Mais quelle est sa stratégie ? Et que fera-t-il si ça ne marche pas ? Acceptera-t-il que le PDCI présente un autre candidat ? Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. En ligne de Côte d'Ivoire, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Alors, la justice ivoirienne se fonde sur le code de nationalité qui indique qu'on perd sa nationalité ivoirienne quand on acquiert une autre nationalité. Mais Tidjane Thiam réplique que cet article du code n'a jamais été appliqué et qu'à ce compte-là, la plupart des joueurs de l'équipe de football de Côte d'Ivoire ne pourraient pas jouer pour les Eléphants…Ousmane Zina : Bon, le fait qu'un texte existe, ou alors qu'une loi existe, ou une disposition existe et qu'elle n'ait jamais été appliquée, elle se trouve alors, cette disposition, dans une forme de silence. Est-ce que le silence de la disposition fait disparaître la disposition en soi ? Ça reste un débat juridique assez ouvert. La décision de justice, elle est là et on est obligé de l'observer en tant que tel.Depuis quelques jours, le PDCI parvient à mobiliser de plus en plus de partisans. Ils étaient plusieurs milliers samedi 3 mai dans les rues d'Abidjan. Une vingtaine de partis d'opposition appellent à un rassemblement le 31 mai. Est-ce que l'exclusion électorale de Tidjane Thiam ne va pas électriser le débat politique ?Oui, on n'est pas à la première expérience d'un jeu politique assez électrique en Côte d'Ivoire. Et je pense que la mobilisation qui est en train de se faire progressivement par le PDCI… Le PDCI est effectivement dans une disposition de combat, de combat politique. Maintenant, la question est de savoir quelle tournure pourrait prendre ce genre de tension. Et je pense que la Côte d'Ivoire n'a pas intérêt à basculer dans aucune forme de violence. L'appel à la violence ne serait pas le bienvenu dans ce contexte déjà fragile et ce contexte régional encore plus fragile.Autre stratégie de Tidjane Thiam, qui est en Europe depuis quelques semaines : pousser la communauté internationale, notamment la Cédéao et les pays européens, à prendre position en sa faveur. Qu'en pensez-vous ?Oui, je pense que c'est une stratégie diplomatique. Vous savez, on l'a vu dans le contexte ivoirien. Comment les accords politiques, les arrangements politiques, forgés à partir de relations avec la diplomatie africaine et la diplomatie internationale, ont pu changer de trajectoire… Et donc cela fait partie de la démarche d'un homme politique, qui a des ambitions présidentielles, de jouer sur ses réseaux, à la fois internes et internationaux, et d'espérer que la diplomatie, par ses actions, puisse faire bouger les lignes. Et l'idée ici, en passant par cette voie de la diplomatie africaine et internationale, l'idée, c'est de finalement trouver peut-être une solution politique à cette situation, à cette crise.« Le candidat du PDCI, en octobre prochain, ce sera moi ou personne », dit Tidjane Thiam. Comment analysez-vous cette stratégie ?Je pense que c'est dans la continuité de la démarche de Tidjane Thiam, qui est arrivé et qui a pris la tête du PDCI. Depuis qu'il a été désigné candidat du PDCI, il est dans cette démarche effectivement de conquête du pouvoir et donc je pense qu'il est dans cette démarche-là d'aller au bout. Et si éventuellement sa candidature n'est pas acceptée, la solution du seul plan qui existe va sûrement déboucher sur un boycott. Je pense que c'est cette impression que ça laisse présager.Si Tidjane Thiam ne peut pas y aller, si Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro ne peuvent pas y aller non plus, est-ce que la présidentielle dans six mois ne va pas perdre l'essentiel de sa légitimité ?On peut se poser effectivement cette question de la légitimité par rapport au poids des acteurs. Effectivement, la présence de ce type d'acteurs, notamment Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, donnerait en fait de la tonicité à cette élection présidentielle. Mais aller jusqu'à dire que leur absence délégitimerait cette présidentielle, je pense que le jeu démocratique compose avec ceux qui sont présents et ceux qui peuvent participer sur le plan juridique effectivement à des élections présidentielles.Du côté du parti au pouvoir RHDP, le président Alassane Ouattara ne dit toujours pas s'il va briguer ou non un quatrième mandat. Qu'est-ce qu'il va faire à votre avis ?(Rires) Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que le président Ouattara va faire. Ce que je sais, c'est que, en fin juin, il y aura un congrès et donc il garde le suspense. Il est, dans cette approche de l'horloge, la maîtrise du temps. Et puis l'effet surprise, on ne sait jamais. Est-ce qu'il y a un dauphin ? Pour l'heure, on ne peut pas penser à un dauphin qui émerge très clairement. On l'aurait su depuis plusieurs mois en arrière. On peut penser à quelques acteurs clés, des cadres qui ont des légitimités électorales par leur parcours. On peut imaginer effectivement ce scénario, mais désigner un dauphin à l'heure actuelle, je ne suis pas très sûr. Dans le contexte actuel, on ne voit pas poindre à l'horizon un acteur qui émerge.
Ce ne sont pas huit soldats, comme annoncé initialement, mais 54 qui ont été tués jeudi dernier lors de la double attaque terroriste survenue au Point triple et à Koudou dans le nord du Bénin.« 54 soldats béninois qui ont fait le sacrifice suprême », soupire le site d'information béninois Banouto dans ce « département de l'Alibori, une zone de savane et de forêts située à la convergence des frontières du Bénin avec le Burkina Faso et le Niger ».C'est « le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji » qui a annoncé ce bilan hier, pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. Le porte-parole qui a souligné « le manque de coopération des pays voisins, notamment dans le cadre d'une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le Nord-Bénin fait face depuis plusieurs années, rappelle le journal, à une série d'attaques venues du Burkina Faso et du Niger, territoires où sévissent des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique ou à al-Qaïda. Pour contenir cette menace, le gouvernement béninois avait lancé dès janvier 2022 l'opération Mirador, mobilisant près de 3000 soldats. Un recrutement de 5000 militaires supplémentaires avait suivi afin de renforcer la sécurité dans les zones exposées. Déjà, début janvier, rappelle encore La Nouvelle Tribune, 28 soldats béninois avaient été tués au niveau du Triple point, dans une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, coalition liée à al-Qaïda ».Plus de coopération avec les pays de l'AES !« À en croire le porte-parole du gouvernement béninois, souligne Ledjely en Guinée, les attaques terroristes de la semaine dernière, sont donc la conséquence de la défaillance dont se rendraient coupables les voisins que sont le Burkina Faso et le Niger. Une mise en cause que les autorités de ces pays pourraient ne pas apprécier, pointe le site guinéen. D'autant qu'avec le Bénin, les relations ne sont pas les meilleures depuis un certain temps. Il n'empêche qu'il est de notoriété publique que le Burkina Faso et le Niger sont plutôt à la peine dans leur lutte contre le péril sécuritaire. Et pour le bien de tous, affirme encore Ledjely, il faudra qu'au-delà des querelles et des divergences, les parties trouvent le moyen de travailler ensemble (…). Dans l'absolu, personne ne demande que les pays de l'AES reviennent dans l'espace Cédéao. Mais si les contacts sont totalement rompus et que des espaces d'échanges et de collaboration ne sont pas instaurés, les criminels et autres bandits qui écument la région ne pourront qu'en profiter ».Crispation en Côte d'Ivoire…À la Une également, la tension politique qui s'accroit en Côte d'Ivoire…« Hier, relève le site Presse Côte d'Ivoire, « les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des peuples africains (PPA-CI) ont quitté l'hémicycle avant l'ouverture des travaux de la session plénière. Ce boycott marque leur ferme opposition à l'exclusion de leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la liste électorale en vue de la prochaine présidentielle. (…) Les députés des deux principales formations d'opposition ont voulu envoyer un message fort aux autorités électorales et judiciaires. Leur boycott vise à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manœuvre destinée à écarter deux figures majeures de la scène politique ivoirienne ».Commentaire du site Afrik.com : pour ce qui concerne l'exclusion de Tidjane Thiam pour cause de nationalité douteuse, « le parallèle avec 2010 est troublant. À l'époque, rappelle le site, le camp de Gbagbo avait usé de tous les leviers pour remettre en question la légitimité de Ouattara, accusé de ne pas être pleinement Ivoirien, en s'appuyant sur une interprétation douteuse du concept de nationalité. Aujourd'hui, relève Afrik.com, c'est ce même Ouattara, par le biais d'un appareil judiciaire qui lui est acquis, qui reproduit une mécanique semblable pour écarter un rival redoutable. Ironie de l'histoire ou stratégie cynique ? À chacun d'en juger ».En tout cas, conséquence de ces évictions, conclut Jeune Afrique, « pour le parti au pouvoir, le RHDP, qui devait tenir son congrès le 18 mai avant de le reporter au mois de juin, la voie semble désormais largement dégagée pour un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, qui n'a toujours pas fait part de ses intentions. Si le scénario reste celui-ci, le RHDP avancera en roue libre. La vraie bataille se jouera peut-être en 2030 ».
Ce ne sont pas huit soldats, comme annoncé initialement, mais 54 qui ont été tués jeudi dernier lors de la double attaque terroriste survenue au Point triple et à Koudou dans le nord du Bénin.« 54 soldats béninois qui ont fait le sacrifice suprême », soupire le site d'information béninois Banouto dans ce « département de l'Alibori, une zone de savane et de forêts située à la convergence des frontières du Bénin avec le Burkina Faso et le Niger ».C'est « le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji » qui a annoncé ce bilan hier, pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. Le porte-parole qui a souligné « le manque de coopération des pays voisins, notamment dans le cadre d'une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le Nord-Bénin fait face depuis plusieurs années, rappelle le journal, à une série d'attaques venues du Burkina Faso et du Niger, territoires où sévissent des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique ou à al-Qaïda. Pour contenir cette menace, le gouvernement béninois avait lancé dès janvier 2022 l'opération Mirador, mobilisant près de 3000 soldats. Un recrutement de 5000 militaires supplémentaires avait suivi afin de renforcer la sécurité dans les zones exposées. Déjà, début janvier, rappelle encore La Nouvelle Tribune, 28 soldats béninois avaient été tués au niveau du Triple point, dans une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, coalition liée à al-Qaïda ».Plus de coopération avec les pays de l'AES !« À en croire le porte-parole du gouvernement béninois, souligne Ledjely en Guinée, les attaques terroristes de la semaine dernière, sont donc la conséquence de la défaillance dont se rendraient coupables les voisins que sont le Burkina Faso et le Niger. Une mise en cause que les autorités de ces pays pourraient ne pas apprécier, pointe le site guinéen. D'autant qu'avec le Bénin, les relations ne sont pas les meilleures depuis un certain temps. Il n'empêche qu'il est de notoriété publique que le Burkina Faso et le Niger sont plutôt à la peine dans leur lutte contre le péril sécuritaire. Et pour le bien de tous, affirme encore Ledjely, il faudra qu'au-delà des querelles et des divergences, les parties trouvent le moyen de travailler ensemble (…). Dans l'absolu, personne ne demande que les pays de l'AES reviennent dans l'espace Cédéao. Mais si les contacts sont totalement rompus et que des espaces d'échanges et de collaboration ne sont pas instaurés, les criminels et autres bandits qui écument la région ne pourront qu'en profiter ».Crispation en Côte d'Ivoire…À la Une également, la tension politique qui s'accroit en Côte d'Ivoire…« Hier, relève le site Presse Côte d'Ivoire, « les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des peuples africains (PPA-CI) ont quitté l'hémicycle avant l'ouverture des travaux de la session plénière. Ce boycott marque leur ferme opposition à l'exclusion de leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la liste électorale en vue de la prochaine présidentielle. (…) Les députés des deux principales formations d'opposition ont voulu envoyer un message fort aux autorités électorales et judiciaires. Leur boycott vise à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manœuvre destinée à écarter deux figures majeures de la scène politique ivoirienne ».Commentaire du site Afrik.com : pour ce qui concerne l'exclusion de Tidjane Thiam pour cause de nationalité douteuse, « le parallèle avec 2010 est troublant. À l'époque, rappelle le site, le camp de Gbagbo avait usé de tous les leviers pour remettre en question la légitimité de Ouattara, accusé de ne pas être pleinement Ivoirien, en s'appuyant sur une interprétation douteuse du concept de nationalité. Aujourd'hui, relève Afrik.com, c'est ce même Ouattara, par le biais d'un appareil judiciaire qui lui est acquis, qui reproduit une mécanique semblable pour écarter un rival redoutable. Ironie de l'histoire ou stratégie cynique ? À chacun d'en juger ».En tout cas, conséquence de ces évictions, conclut Jeune Afrique, « pour le parti au pouvoir, le RHDP, qui devait tenir son congrès le 18 mai avant de le reporter au mois de juin, la voie semble désormais largement dégagée pour un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, qui n'a toujours pas fait part de ses intentions. Si le scénario reste celui-ci, le RHDP avancera en roue libre. La vraie bataille se jouera peut-être en 2030 ».
Début février 2025, Célestin Doh Serey, ministre délégué auprès du ministre des transports et membre du RHDP, au pouvoir, a remis en cause la nationalité ivoirienne de Tidjane Thiam. Ces propos ont ressuscité le vieux débat sur l'ivoirité à l'origine des crises politico-militaires en Côte d'Ivoire. Eric Topona et ses invités en débattent sous l'Arbre à palabres.
Ira ? Ira pas ? En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara entretient le suspense sur sa candidature ou non à un quatrième mandat à l'élection du 25 octobre prochain. « À la date d'aujourd'hui, je n'ai pas encore pris de décision », a-t-il déclaré jeudi dernier à l'occasion de ses vœux au corps diplomatique. Mais qu'attend-il avant de se décider ? Est-il attentif, par exemple, à ce que va faire l'un de ses principaux adversaires, Tidjane Thiam, qui brigue l'investiture du PDCI ? Arsène Brice Bado enseigne au Cerap, qui est l'université jésuite d'Abidjan. Il livre son analyse au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : « Je suis en pleine santé et désireux de continuer de servir mon pays, mais je n'ai pas encore pris de décision par rapport à la présidentielle de cette année », a dit Alassane Ouattara jeudi dernier. A votre avis, est-ce qu'il va y aller ou pas ? Arsène Brice Bado : D'abord, c'était, disons, une affirmation étonnante parce qu'on s'attendait à autre chose. Là, il jette vraiment l'incertitude sur sa candidature et une incertitude qui semble davantage confirmer le désir d'un quatrième mandat. C'est ce que ça laisse entendre, finalement.Alors beaucoup disent en effet qu'il sera candidat parce qu'il n'y a aucune autre personnalité du parti au pouvoir RHDP qui se dégage pour l'instant. Mais lui-même affirme qu'il y a tout de même une demi-douzaine de candidats virtuels dans son propre camp…Oui, mais on ne voit personne émerger et il faut vraiment du temps pour avoir un candidat qui ferait le consensus. Et je pense que c'est ce qu'il manque. Et finalement, c'est ce qui va le pousser à pouvoir se présenter comme candidat. Parce que la demi-douzaine de candidats, même si on n'a pas les noms, ils ne semblent pas faire l'unanimité. En tout cas, on ne les voit pas.Alors on parle quand même du vice-président Tiémoko Meyliet Koné qui a été gouverneur de la BCEAO ?Oui, c'est vrai, il a un très bon CV, mais pourra-t-il faire l'unanimité du parti ? Apparemment ce n'est pas ce que l'on entend, ce n'est pas ce que l'on voit.On parle du Premier ministre Robert Beugré Mambé ou du président de l'Assemblée nationale Adama Bictogo ?Oui, c'est vrai que ce sont des personnalités possibles. Ils ont des carrures présidentielles. Mais encore une fois, est-ce que ces candidatures pourront avoir l'assentiment de l'ensemble du parti ? Est-ce que le RHDP pourrait s'unifier autour d'un seul candidat par rapport aux différentes rivalités que l'on perçoit par-ci par-là ? Même si ce sont des rivalités encore en sourdine.Et le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, petit frère d'Alassane Ouattara ? Oui, c'est aussi un nom qui est souvent évoqué. Mais là encore, est-ce qu'il pourrait faire l'unanimité du parti ? C'est ça le problème. Et donc je pense que tous ces candidats, il aurait fallu qu'on les mette en piste très tôt pour leur permettre, effectivement, de pouvoir rassembler et même de pouvoir aboutir à des compromis avec les autres prétendants et de bâtir une unité qui allait permettre au RHDP d'aller aux élections de façon confiante, sans le président Alassane Ouattara.Le retour à Abidjan de l'ancien Premier ministre Patrick Achi comme ministre et conseiller spécial après quelque temps au FMI à Washington, est-ce que ce n'est pas le signe que ça pourrait être lui ? Mais voilà, il y en a qui pensent qu'il serait un très bon candidat, d'autant plus qu'il est du sud. Mais en même temps, on n'est pas très sûr que les élites du nord pourraient accepter une telle candidature.Alors pour vous, le fait qu'il y ait dans l'opposition un poids lourd en la personne de l'ancien ministre Tidjane Thiam qui sera le candidat probable du PDCI, est-ce que c'est une donnée qui va pousser Alassane Ouattara à être candidat ou au contraire à passer la main ? Il y a deux scénarios possibles. Je pense que la candidature forte de Tidjane Thiam peut avoir deux résultats contraires. Cela peut pousser peut-être Ouattara à lâcher prise parce que Tidjane Thiam a pratiquement le même cursus que le président Ouattara. Il a les mêmes connexions à l'international. C'est un technocrate. On a l'impression que c'est celui qui peut poursuivre l'œuvre du président Ouattara. D'un autre côté, ça signifie que le pouvoir va échapper au RHDP. Or, l'histoire récente entre le RHDP et le PDCI est une histoire mouvementée. Il y a pas mal de rancœurs de part et d'autre. Et que le pouvoir puisse passer à Thiam, je ne suis pas sûr que les élites du RHDP seront prêtes à ce changement.Voulez-vous dire qu'Alassane Ouattara attend de voir quelle tournure va prendre la convention du PDCI qui va investir Tidjane Thiam avant de prendre sa décision lui-même ? Je pense que c'est un élément important si jamais il veut se présenter et ne pas attendre. Mais à mon sens, c'est un élément important. Le candidat que va choisir le PDCI, cela va influencer, cela aura certainement des conséquences sur la candidature présidentielle du RHDP.Et si Tidjane Thiam est investi avec beaucoup de voix, avec beaucoup d'enthousiasme au sein du PDCI, du coup, là, vous pensez qu'Alassane Ouattara ira au combat. C'est ça ? Oui, pour conserver le pouvoir au RHDP. Il y a vraiment des rancunes tenaces entre les deux partis. Mais le président Ouattara est suffisamment fort. Je crois qu'il a les cartes entre les mains. Il peut imposer le rythme dans son parti.
Alors que l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire doit se tenir en octobre prochain, l'un des principaux partis politique pouvant faire obstacle au RHDP d'Alassane Ouattara n'a pas encore désigné son candidat. Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire Rassemblement démocratique africain (Pdci-Rda) donne lieu en ce moment à une série de passe d'armes entre son président Tidjane Thiam et le député et ex-ministre Jean-Louis Billon qui a déclaré sa candidature à la présidentielle. Via les réseaux sociaux ou des interviews télévisés, chacun estime que l'autre n'est pas le bon choix pour représenter le parti fondé par Félix Houphouët Boigny. Tidjane Thiam tient ce samedi 21 décembre à Aboisso un meeting pour célébrer l'anniversaire de son accession à la présidence du PDCI. Jean-Louis Billon est notre invité, ce matin, sur RFI. À lire aussiPrésidentielle en Côte d'Ivoire: le patron du PDCI répond aux critiques d'un rival déclaré dans son partiÀ lire aussiCôte d'Ivoire: Alassane Ouattara encourage son parti, le RHDP, à aller sur le terrain en vue de la présidentielle
En Côte d'Ivoire, nous ne sommes plus qu'à onze mois de la présidentielle, et Pascal Affi N'Guessan vient d'être désigné par le Front populaire ivoirien (le FPI), comme son candidat à ce scrutin. L'ancien Premier ministre ira-t-il seul à la bataille ? Non, déclare-t-il ce matin sur RFI. Pascal Affi N'Guessan est en train de se réconcilier avec l'ancien président Laurent Gbagbo. Il nous révèle qu'une rencontre entre les deux leaders historiques de la gauche ivoirienne est même envisagée. De passage à Paris, le président du FPI répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous êtes candidat à la présidentielle de l'an prochain pour le FPI. Mais en 2020, vous avez appelé à un boycott actif parce que le président Ouattara se présentait pour un troisième mandat. Si l'an prochain, il se présente pour un quatrième mandat, qu'est-ce que vous ferez ?Pascal Affi N'Guessan : Mais nous avons déjà appelé à ce qu'il renonce à ce quatrième mandat. Parce que déjà, le troisième mandat, vous le savez bien, a été assez chaotique. Et depuis, la situation s'est dégradée aussi bien au niveau intérieur qu'au niveau international. Ce serait un grand risque pour le pays que Monsieur Ouattara soit encore candidat en 2025.Et pourtant, il y a un taux de croissance annuel supérieur à 7 %, non ?Oui, c'est vrai. Mais vous savez, le taux de croissance n'a rien à voir avec la réalité. Sur le plan social, c'est la catastrophe. L'espérance de vie a reculé sous Monsieur Ouattara de 58 à 57 ans. L'indice de développement humain s'est dégradé. Il y a beaucoup de pauvreté. Sur le plan politique, la réconciliation nationale est un échec. Sur le plan de la gouvernance, il y a beaucoup de malversations, beaucoup d'enrichissement illicite, de corruption. Et donc il y a une forte attente de la part des Ivoiriens au changement.Le RHDP au pouvoir appelle Alassane Ouattara à se présenter l'an prochain. A votre avis, il va y aller ou pas ? Je ne crois pas. Je ne pense pas. Parce que Monsieur Ouattara est bien conscient du risque que cela représente pour lui-même et pour le pays s'il était candidat.Et à votre avis, qui sera le dauphin d'Alassane Ouattara pour le RHDP ?C'est une question interne.Vous avez une petite idée ? Oui, j'ai une petite idée, mais je la garde pour moi.On parle du vice-président Tiémoko Meyliet Koné…Évidemment. Quand on a été vice-président, on aspire légitimement à être président. Donc ce ne serait pas une surprise si c'était lui qui était choisi comme le candidat du RHDP.Et quelle est votre stratégie en vue de la présidentielle d'octobre prochain ? C'est d'y aller seul ou de faire alliance avec d'autres ?Vous savez, en Côte d'Ivoire, aucun parti à l'heure actuelle, qu'il soit au pouvoir ou pas, ne peut gagner seul. Nous avons des appels du pied émanant du PPA-CI du président Laurent Gbagbo et il y a donc des frémissements en faveur de ces retrouvailles. Et je suis persuadé que nous allons nous retrouver pour gagner ensemble l'élection de 2025.Alors, Laurent Gbagbo n'a pas toujours été gentil avec vous. Quand il est parti avec le PPA-CI, il a traité votre parti FPI « d'enveloppe vide »… C'est ça. Mais aujourd'hui, le président Gbagbo se tourne vers cette enveloppe soi-disant « vide », ce qui signifie qu'elle n'est pas aussi vide que ça, parce qu'on ne court pas derrière une enveloppe vide, on ne fait pas appel à une enveloppe vide pour construire un rassemblement. Le président Gbagbo a bien compris que c'est dans ces retrouvailles que nous avons une chance de revenir au pouvoir. Il a lancé un appel depuis Bonoua [le 14 juillet dernier], il a envoyé plusieurs délégations en notre direction et donc je pense que le moment est venu de nous retrouver et nous allons faire en sorte que ces retrouvailles-là conduisent notre famille politique au pouvoir en 2025.Et vous seriez tous deux candidats en octobre, quitte à vous désister pour le mieux placé au deuxième tour ? Comment vous voyez les choses ? Tout cela est à négocier. Juste avant ce déplacement en Europe, nous avons reçu une délégation du PPA-CI et il est question que le président Gbagbo et moi, nous nous retrouvions, parce qu'au-delà de l'accord, il y a une réconciliation à organiser. Nous nous sommes opposés. Pour pouvoir rassurer l'opinion, pour pouvoir crédibiliser une quelconque alliance, il faut d'abord que nous donnions des signaux forts à l'opinion, pour montrer que nous avons tourné la page des dissensions. Et cette nouvelle dynamique doit être matérialisée par une rencontre. Et je pense qu'à l'occasion de cette rencontre, nous allons échanger sur la manière d'aller ensemble à ces élections de 2025.Et si Laurent Gbagbo reste inéligible, que se passera-t-il ? Il appartiendra au président Gbagbo de voir quelle est la posture à adopter. Mais ce qui est important, c'est que nous soyons ensemble pour ces élections, soit avec le candidat du FPI soutenu par le PPA-CI. Évidemment, étant donné qu'il y a un ticket, ce sont des choses qui se négocient, pour mobiliser l'électorat de gauche afin qu'ensemble nous puissions gagner.Est-ce que l'ancien ministre de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, ne convoite pas lui aussi l'électorat de Laurent Gbagbo ? Et est-ce qu'il ne risque pas d'être pour vous un rival politique ? Il est plus jeune, il a le temps pour lui et je pense que, à l'heure actuelle, il s'agit pour la Côte d'Ivoire de savoir choisir un président qui soit en quelque sorte une passerelle entre l'ancienne génération [incarnée par] le président Gbagbo, le Président Alassane Ouattara et cette nouvelle génération dont vous parlez. Et je pense que, logiquement, je devrais être le candidat de la transition, le candidat de la passerelle, pour permettre à cette nouvelle génération de se renforcer, et demain, d'assurer la relève.
En Côte d'Ivoire, le pouvoir ne semble pas vouloir donner suite à la demande de l'opposition d'ouvrir un dialogue inclusif sur ce qu'elle appelle les « défaillances » du système électoral. Par ailleurs, le pouvoir laisse aux députés d'opposition la responsabilité de déposer ou non une proposition de loi en faveur de l'amnistie des opposants qui, à l'heure actuelle, ne peuvent pas être candidats à la présidentielle d'octobre 2025. Amadou Coulibaly est ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ivoirien. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Et tout d'abord, il s'exprime sur la deuxième édition du SICA, le Salon international du contenu audiovisuel, qui s'ouvre demain, mardi 5 novembre, à Abidjan. RFI : En Afrique, l'industrie audiovisuelle est dominée par deux pays anglophones : le Nigeria et l'Afrique du Sud. Quelle est votre ambition ? Amadou Coulibaly : Notre ambition est de positionner la Côte d'Ivoire, pays francophone, justement, dans cette industrie audiovisuelle et cinématographique. Nous pensons que nous en avons les moyens. Nous avons les infrastructures qu'il faut, nous avons les hommes qu'il faut, nous avons le matériel qu'il faut. Il est important, donc, que la Côte d'Ivoire qui, pendant longtemps, a été la plaque tournante de la musique au niveau du continent, puisse occuper également cette place au niveau du cinéma et de l'audiovisuel. Telle est notre ambition donc.Alors concrètement, le SICA, le salon qui s'ouvre mardi 5 novembre va réunir quelque 250 professionnels.Oui.Donnez-nous un peu leur profil ? Qu'est-ce que vous attendez d'eux ? Ce salon va réunir aussi bien des producteurs, des réalisateurs que des acteurs et des acheteurs. Nous voulons constituer un marché qui va permettre justement de pouvoir échanger des marchandises entre réalisateurs, producteurs et différents acheteurs. Nous avons pratiquement une trentaine de chaînes de télé qui seront présentes, aussi bien des chaînes africaines que des chaînes européennes ou américaines, comme Natyf TV du Canada et TV5 Monde, Canal+. On aura aussi des speakers. Nous aurons Alex Berger, producteur de la série à succès Le bureau des légendes. Nous aurons aussi un producteur turc qui vient, Isef, qui va nous partager son expérience. Donc, c'est quasiment le monde qui se retrouve. Nous avons plus d'une vingtaine de nationalités qui seront présentes donc en Côte d'Ivoire à l'occasion de ce SICA. Au Nigeria, le succès de Nollywood, c'est-à-dire du cinéma local, doit beaucoup aux aides de l'État. Par exemple, en 2010, le président Goodluck Jonathan a lancé un fonds d'intervention de quelque 200 millions de dollars avec l'aide de deux banques nigérianes. Qu'est-ce que peut faire l'État ivoirien pour ses producteurs, pour ses réalisateurs ? L'État a déjà pris des initiatives, il s'agit maintenant d'augmenter ces initiatives de l'État. Au niveau du cinéma par exemple, il y a le Fonsic, qui est le Fonds de soutien à l'industrie cinématographique. Au niveau de l'audiovisuel, il y a les compétences de l'ASDM, qui est l'Agence de soutien au développement des médias, qui a été élargie pour prendre en compte la production audiovisuelle. Justement, l'ambition du SICA, c'est de faire participer le privé. Vous faites bien de souligner qu'au Nigeria, c'est avec l'aide de deux banques privées que l'État a pu décupler son soutien à l'industrie cinématographique. Donc, nous voulons faire connaître cet écosystème au secteur privé, notamment aux banques, assurances et autres sociétés privées, afin qu'elles viennent soutenir l'État dans cette initiative. D'ailleurs, nous aurons deux panels sur les financements : un panel avec les financements publics et des acteurs publics comme le Fonsic, l'ASDM et la BNI, qui est une banque publique, et un autre panel exclusivement réservé aux banques privées, panel qui sera animé par un avocat d'affaires. Selon un récent rapport de l'Unesco, le secteur de l'audiovisuel et du cinéma représente déjà en Afrique quelque 5 millions d'emplois. Quelle est votre ambition ? Il faut que la Côte d'Ivoire puisse faire du cinéma un secteur qui soit véritablement pourvoyeur d'emplois et créateur de richesse. Les quelques indications que nous avons au niveau du pays indiquent que ce secteur contribue à environ 3% au PIB. Nous avons l'ambition de faire augmenter cette contribution au PIB. Et au moment où le chef de l'État a décrété donc une année de la jeunesse, nous pensons que le cinéma peut également apporter sa contribution en termes de création d'emplois pour les jeunes. Donc le cinéma et l'audiovisuel ont leur place et nous ambitionnons donc de l'occuper pleinement. Mais ne faut-il pas pour cela qu'il y ait des narratifs africains qui intéressant les producteurs internationaux ? Vous êtes là en plein cœur d'une des raisons pour lesquelles nous organisons ce SICA. Oui, l'Afrique a un narratif à proposer au monde et les échanges que vont faciliter le SICA vont permettre à l'Afrique de proposer ce narratif. Mais nous restons ouverts. C'est pourquoi nous parlons d'échange. En termes d'échange, nous avons par exemple une coproduction africaine et européenne qui est aujourd'hui sur une plateforme. Et je veux parler de Bienvenue au Gondwana, tourné en Côte d'Ivoire et en France avec des acteurs français, des acteurs ivoiriens et des producteurs français, je parle des frères Altmayer. Donc, vous voyez, il y a une collaboration qui est possible et le SICA veut être la plateforme qui ouvre cette collaboration, qui tient compte du narratif africain. Amadou Coulibaly, vous voulez aussi que la Côte d'Ivoire devienne un lieu de tournage incontournable. Mais vous savez bien que, quand un producteur cherche un pays pour tourner, la première question qu'il se pose, c'est combien ça coûte ? Alors s'il vient chez vous, est-ce qu'il va devoir payer des droits de douane et des taxes ?Déjà, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avec la politique mise en place par le président de la République, l'investissement en Côte d'Ivoire est très incitatif. Il y a des dispositions qui ont été prises pour rendre attractif le pays. Mais je suis d'accord avec vous que le secteur de l'audiovisuel reste un secteur particulier et nous sommes en train de travailler de façon à mettre en place un dispositif qui soit adapté à ce secteur-là, de sorte à pouvoir exonérer tous ceux qui sont intéressés à venir tourner en Côte d'Ivoire. Donc, exonérés de certains frais. Nous y travaillons et très bientôt, nous ferons une proposition au gouvernement pour que notre pays soit encore plus attractif du point de vue du cinéma et de l'audiovisuel.Tout à fait autre chose, monsieur le ministre. Le 21 septembre, 15 partis politiques de l'opposition, dont le PDCI de Tidjane Thiam, ont écrit au gouvernement pour lui demander d'ouvrir un dialogue inclusif afin de « corriger les défaillances du système électoral ». Qu'est-ce que vous répondez ? Je voudrais rappeler que nous avons eu une dernière phase du dialogue politique qui a été ouvert de décembre 2021 à mars 2022. Au cours de cette phase, l'un des premiers points qui a rencontré l'adhésion de toutes les parties, ça a été de dire que, aujourd'hui dans notre pays, les institutions sont toutes installées et fonctionnent normalement. Il a été convenu que toutes les questions relevant du fonctionnement de certaines institutions leur soient adressées. Nous sommes aujourd'hui un État véritablement démocratique, nous sommes un État de droit. Je peux comprendre que, à une certaine époque, on s'en référait au tout-puissant président de la République, mais aujourd'hui les institutions fonctionnent. Donc, moi, j'inviterai l'opposition, pour certaines de leurs préoccupations, à s'adresser aux institutions qui en ont la charge, et, relativement à cette question, je pense que l'opposition peut s'adresser à la Commission électorale indépendante. L'opposition affirme que dans sa composition, la CEI, la Commission électorale indépendante, n'est ni équilibrée ni impartiale. Est-ce que vous seriez prêt à envisager une réforme de cette CEI ? Je rappelle, en citant ce dernier dialogue politique, que c'est à l'issue de celui-ci que le PPA-CI [de Laurent Gbagbo] a intégré la Commission électorale indépendante. C'est donc dire que tout peut se régler au niveau de la Commission électorale indépendante. Mais je pense qu'il n'est pas juste de prétendre que cette Commission n'est pas équilibrée. Au contraire, l'opposition y est majoritaire, puisqu'ils ont cinq représentants et la société civile en a six, dont deux du barreau et un de la magistrature. Évidemment, elle a beau jeu de dire que le représentant du chef de l'État ou du ministère de l'Intérieur sont proches du pouvoir, mais je rappelle que, lorsque Laurent Gbagbo était au pouvoir, il avait un représentant aussi bien de la présidence et un représentant du ministère de l'Intérieur. Ce sont des dispositions qui existaient bien avant que le RHDP n'arrive au pouvoir. Vendredi dernier, sur RFI et France 24, vous avez pu entendre l'opposant Charles Blé Goudé qui lançait un appel au président Ouattara pour qu'il fasse passer une loi sur l'amnistie afin que lui-même puisse être candidat l'an prochain. Pensez-vous que cela est envisageable ? Une fois de plus, je le répète, nous sommes un État de droit où toutes les institutions sont installées ou fonctionnent. Je suis toujours surpris qu'aujourd'hui, on veuille toujours en revenir au chef de l'État, alors qu'il y a des institutions qui fonctionnent. L'Assemblée nationale est le lieu où on peut faire également des propositions de loi. Il me semble que l'opposition est très bien représentée à l'Assemblée nationale. Elle pourra bien sûr introduire une proposition de loi à ce niveau, parce que les lois que le chef de l'État peut prendre sont encadrées aujourd'hui. Et est-ce que le RHDP au pouvoir serait prêt à voter une telle proposition de loi ? Mais il faut que déjà elle arrive sur la table de l'Assemblée. Et après ? Et après, le jeu démocratique va s'imposer et puis il appartiendra aux députés, qui sont les députés de la nation, une fois qu'ils ont voté, de juger de l'opportunité d'adopter cette loi ou pas.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le corridor de Philadelphie, une importante saisie de cocaïne en Guinée-Bissau et une intervention onusienne au Soudan rejetée par les autorités. Côte d'Ivoire : le FPI rompt son alliance avec le RHDPLe Front populaire ivoirien (FPI) a annoncé rompre son partenariat avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. Ce divorce affaiblit-il le RHDP en vue de la présidentielle de l'année prochaine ? Le FPI pourrait-il répondre favorablement à l'appel lancé par Laurent Gbagbo pour une coalition de l'opposition ?Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan.Trêve à Gaza : le corridor de Philadelphie, obstacle majeur aux négociationsCette zone stratégique située entre Gaza et l'Égypte est actuellement contrôlée par l'armée israélienne. Le Hamas exige le retrait de Tsahal ce que refuse catégoriquement le Premier ministre Benyamin Netanyahu. Pourquoi le contrôle de cette bande de terre freine toute avancée vers un accord de cessez-le-feu ? Sous la pression américaine, Israël peut-il finir par abandonner se retirer de ce couloir ?Avec Nicolas Falez, journaliste au service international de RFI.Guinée-Bissau : près de 3 tonnes de cocaïne saisiesC'est la plus importante saisie de l'année de la police bissau-guinéenne : 2,6 tonnes de cocaïne ont été retrouvées dans un avion en provenance du Venezuela. Est-ce le signe que le pays redevient une plaque tournante de la drogue, entre l'Amérique du Sud et l'Europe ?Avec Vincent Foucher, chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), spécialiste de la Guinée-Bissau.Soudan : rejet d'une force d'intervention pour protéger les civilsDans un communiqué, les autorités soudanaises ont refusé la proposition des experts des Nations unies de déployer « sans délai une force impartiale » pour assurer la protection des civils. Comment expliquer cette décision ? Quelle efficacité une force extérieure pourrait-elle avoir sur le terrain ?Avec Jean-Baptiste Gallopin, chercheur principal à la division « Crises, conflits et armes » de Human Rights Watch.
En Côte d'Ivoire, le FPI a rompu son partenariat avec le RHDP, le parti au pouvoir. La formation de Pascal Affi N'Guessan invoque l'absence « d'actions conjointes en faveur de la réconciliation nationale ». Êtes-vous surpris par cette rupture ? À un an de l'élection présidentielle, quelles peuvent être les conséquences politiques ? Nous lançons le débat.
En Côte d'Ivoire, la présidentielle d'octobre 2025 est déjà dans toutes les têtes. La semaine dernière, les déclarations d'Alassane Ouattara et de Tidjane Thiam ont été scrutées à la loupe. Depuis, le rapprochement entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro suscite aussi beaucoup de commentaires. Décryptage avec Ousmane Zina, agrégé de Sciences politiques et maître de conférences à l'université de Bouaké. RFI : Lors de son message à la nation le 6 août, Alassane Ouattara est restée muet sur ses ambitions politiques. À votre avis, est-ce qu'il sera candidat l'année prochaine ? Ousmane Zina : Je ne saurais répondre à cette question. Même si le RHDP, dans différentes déclarations, considère que le président Alassane Ouattara est le candidat naturel. Maintenant, c'est à lui de confirmer cela et je pense qu'il joue la montre, il attend le meilleur moment pour donner sa position claire sur une éventuelle candidature.S'il avait renoncé, est-ce qu'il ne serait pas déjà en train de préparer un dauphin, comme il l'avait fait avec son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly avant la présidentielle de 2020 ? On ne saurait le penser ou le dire, parce qu'avec le président Alassane Ouattara, on est habitués à des surprises, des retournements de dernière minute. Et d'ailleurs, en 2020, c'est seulement au mois de mars 2020 qu'il décide effectivement de proposer Amadou Gon comme le candidat du RHDP, jusqu'à ce qu'il y ait ce revirement autour d'août 2020. Et mars 2020, à l'époque, ce n'était pas trop tôt. Donc, il attend le bon timing, le bon moment pour se prononcer là-dessus et je pense que ça fait partie de son mode opératoire.Il y a deux mois, Alassane Ouattara a été piqué au vif par Tidjane Thiam, qui a accusé le pouvoir ivoirien d'avoir laissé reculer la Côte d'Ivoire de sept places dans l'Indice de développement humain (de l'ONU). « C'est de la mauvaise foi », a répondu le parti au pouvoir RHDP. Est-ce le signe qu'Alassane Ouattara prend très au sérieux le challenge du PDCI et de son nouveau président Tidjane Thiam, pour l'élection de l'année prochaine ? Tidjane Thiam, par son profil de technocrate, de financier, n'est pas à négliger. Il prend les rênes de ce grand parti qu'est le PDCI. Et donc forcément, en tant que challenger, ou futur challenger d'Alassane Ouattara, il est clair que tous les mots – qui sont d'ailleurs rares – de Tidjane Thiam seront fortement scrutés.Du côté de Laurent Gbagbo, le fait marquant, c'est l'appel du 14 juillet. Ce jour-là, l'ancien président a lancé un appel pour l'union de toutes les forces politiques d'opposition contre le régime en place. Et la semaine dernière, le GPS de Guillaume Soro vient de répondre favorablement à cet appel. Est-ce que vous êtes surpris par ce rapprochement entre les deux ennemis irréductibles de la guerre civile de 2010-2011 ?Je ne suis pas surpris, dans la mesure où nous sommes habitués à des alliances. Donc, je pense que Laurent Gbagbo est dans une dynamique de rassemblement face à un RHDP qui est hyper puissant, il faut le dire, et qui, depuis près de dix ans, domine sans concession le jeu politique ivoirien. Et l'opposition, en réalité, est à la traîne. Cet appel s'inscrit dans cette volonté de ratisser large au-delà de son parti, le PPA-CI, qui est lui-même en pleine construction. Que le GPS de Guillaume Soro réponde favorablement, je ne suis pas surpris, parce que les partis politiques en Côte d'Ivoire ont l'habitude d'agir par opportunité politique. Et moi, ça ne me surprend pas.À l'heure qu'il est, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro n'ont pas le droit d'être candidats à la présidentielle de l'an prochain. Et ils ont cette phrase, « comment comprendre qu'Alassane Ouattara, qui a souffert en son temps de l'exclusion, soit celui qui aujourd'hui refuse le droit à deux fils de la Côte d'Ivoire de jouir de leurs droits politiques ? »Vous savez, de cette phrase, on peut comprendre toute la charge émotionnelle, toute la symbolique du propos. Maintenant, la porte qui reste ouverte, en ce qui concerne ces deux cas, c'est la porte politique, c'est la négociation politique, c'est la bonne volonté, le bon vouloir d'Alassane Ouattara qui en décidera. Et le pouvoir juge de l'opportunité d'agir ou de ne pas agir dans certains cas.Laurent Gbagbo et Guillaume Soro prennent donc l'opinion publique à témoin. Si Alassane Ouattara refuse à ses deux adversaires le droit de se présenter, est-ce qu'il ne risque pas qu'on dise qu'il a peur de ses adversaires ? Non, je ne pense pas que cela soit une logique de peur. Le président Alassane Ouattara, lorsqu'il était dans l'opposition, il a été face à des adversaires assez coriaces. Il a su surmonter plusieurs peurs pour être là où il est. Donc, aujourd'hui au pouvoir, je ne pense pas que cela soit une logique de peur d'affronter les candidats. C'est de l'ordre peut-être de la tactique politique. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro continueront de jouer sur les symboles, sur la mémoire, sur leur passé, de rechercher des failles et de faire passer ce type de messages, jusqu'à ce que la stratégie voulue par eux passe réellement. Maintenant, ils auront en face un parti au pouvoir qui a envie de rester et qui essaie de jouer sur toutes les cordes pour conserver le pouvoir d'État.À lire aussiPrésidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Guillaume Soro décide de saisir la main tendue par Laurent Gbagbo
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur le licenciement de l'entraîneur barcelonais Xavi, sur l'annonce d'un déploiement de formateurs militaires français en Ukraine et sur la réforme controversée en Nouvelle-Calédonie. Ukraine : des instructeurs français bientôt déployés ? Le chef d'État-major des armées de Kiev a annoncé, à l'issue d'une discussion avec le ministre français de la Défense, l'envoi d'instructeurs militaires français dans le pays. Que pourrait apporter ce déploiement ? Quel est l'intérêt de Paris à les envoyer ? Avec Franck Alexandre, journaliste spécialiste des questions de défense à RFI. Football : Xavi licencié par le Barça Le FC Barcelone a annoncé se séparer de son entraîneur Xavi un mois après avoir indiqué qu'il restait. Comment expliquer ce revirement de situation ? Qui pourrait être son successeur ? Avec Olivier Pron, journaliste au service des sports de RFI. Nouvelle-Calédonie : un référendum est-il possible ? Lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d'organiser un référendum national pour trancher sur la réforme controversée du corps électoral. Cette consultation pourrait-elle apaiser les tensions ? D'autres pistes de solution ont-elles été trouvées ? Avec Benoît Trépied, anthropologue, chargé de recherches au CNRS, spécialiste de la Nouvelle-Calédonie. Côte d'Ivoire : un 4è mandat pour Alassane Ouattara ? En Côte d‘Ivoire, le RHDP a présenté Alassane Ouattara comme le « candidat naturel » pour la présidentielle de l'année prochaine. Le président avait pourtant annoncé vouloir laisser la place aux jeunes. Comment expliquer alors ce choix du parti ? Le chef de l'État pourrait-il accepter de briguer un quatrième mandat ? Avec Sylvain N'guessan, analyste politique, directeur de l'Institut de Stratégies d'Abidjan.
En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara va-t-il briguer un quatrième mandat ? À plus d'un an de la présidentielle, le chef de l'État n'a pas encore fait part de ses intentions, mais pour son parti, le RHDP, il est «le candidat naturel». Sur RFI, le ministre Mamadou Touré, prédit même une victoire dès le premier tour. Nous lançons le débat.
En Côte d'Ivoire, le président Ouattara est le « candidat naturel » du parti au pouvoir en vue de la présidentielle de l'année prochaine, a annoncé lundi 27 mai le RHDP, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix. Pourquoi ce choix, alors qu'Alassane Ouattara, 82 ans, est déjà en train d'effectuer un troisième mandat présidentiel ? Et où en sont les relations Ouattara-Soro ? Mamadou Touré est le ministre de la Promotion de la jeunesse et le porte-parole adjoint du gouvernement ivoirien. De passage à Paris où il vient de participer au salon Vivatech, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. À lire aussiCôte d'Ivoire: le parti au pouvoir salue le récent échange entre Alassane Ouattara et l'opposant en exil Guillaume Soro
C'est le premier des poids lourds politiques à se positionner pour l'élection présidentielle de 2025 en Côte d'Ivoire. Le 9 mars, le PPA-CI, le Parti des peuples africains, a désigné l'ex-chef de l'État pour être leur champion. Problème, Laurent Gbagbo est sous le coup d'une condamnation pour l'affaire dite du « braquage de la BCEAO » (Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest) pendant la crise post-électorale de 2010/2011. De ce fait, Laurent Gbagbo est privé de ses droits civiques et est donc inéligible. Seule une amnistie présidentielle de son ex-rival Alassane Ouattara pourrait le remettre en selle. Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. Il est interviewé par Frédéric Garat. RFI :Ousmane Zina, Laurent Gbagbo vient d'être désigné candidat à la présidentielle de 2025 par son parti, le PPA-CI, mais Laurent Gbagbo est, à l'heure où l'on se parle, inéligible du fait de sa condamnation à 20 ans de prison pour le braquage de la BCEAO. Aussi, on s'interroge, à quoi rime une telle désignation ?Ousmane Zina : Oui, je pense que c'est de l'ordre de la stratégie du PPA-CI. Premièrement, il s'agit de maintenir la figure de Laurent Gbagbo et donc, c'est une sorte de réponse à ceux qui pensent que nous tendons vers la fin de carrière politique de Laurent Gbagbo. Ce qui permettrait effectivement au PPA-CI de continuer à mobiliser ses militants en faisant exister Laurent Gbagbo au cœur du jeu politique ivoirien. Deuxième stratégie : projeter Laurent Gbagbo comme candidat en 2025, pourtant inéligible jusque-là, c'est aussi une manière de faire le forcing politique pour ouvrir les négociations politiques, seule voie pouvant permettre à Laurent Gbagbo d'être réintégré sur la liste électorale parce que c'est une figure assez forte pour le PPA-CI. Maintenant, reste à savoir si c'est la bonne voie. Sachant bien que, aux dernières élections communales et régionales, le PPA-CI n'a pas fait un très bon score en dépit du fait que Laurent Gbagbo ait été mis en avant comme cette figure très forte du jeu politique ivoirien. On verra bien si cette stratégie marche ou pas. Est-ce qu'il est le seul candidat potentiel au sein du PPA-CI ? Est-ce qu'il n'y a pas une alternative ?Il y a sûrement d'autres figures, il y a d'autres cadres. Beaucoup d'anciens cadres du FPI sont restés avec Laurent Gbagbo, mais est-ce qu'il y a cette volonté de laisser émerger de nouvelles figures, de nouvelles personnes ? Je pense que la figure de Laurent Gbagbo est tellement imposante au cœur du PPA-CI que, pour l'heure, l'on ne voit pas une autre personne qui puisse le remplacer malgré des signes de fragilité annoncés par certains ici et là.Justement, faire campagne, c'est aussi un exercice physique, on le sait. On a vu le « Woody », le garçon vaillant revenir fatigué de La Haye. Est-ce qu'il aura encore l'énergie pour cet exercice ?Il est clair que ce n'est plus le « Woody ». Ce n'est plus le « Woody » que l'on a connu durant les années 2000, de 2000 à 2010. C'est un homme d'un certain âge et, il faut le souligner, qui a connu un moment de maladie. Ce n'est plus forcément le même Laurent Gbagbo, mais il reste l'homme politique fort qui a marqué l'histoire politique de la Côte d'Ivoire. Il y a encore des générations qui se reconnaissent en lui et je pense que ça compte. C'est une voix qui compte dans le jeu politique, c'est une voix qui porte également, et c'est à lui peut-être encore de faire les preuves de sa capacité à mobiliser, de sa parole politique, qui soit ténue et écoutée par des milliers de personnes, comme on l'a vu dans le temps. Et donc, il y a encore des preuves à faire et 2025 n'est pas loin, et il y a du travail au niveau du PPA-CI.Du coup, on s'interroge sur l'attitude d'Alassane Ouattara en matière d'amnistie : soit il amnistie son meilleur ennemi et il endosse ainsi le rôle du grand réconciliateur de la Côte d'Ivoire, soit il n'y a pas d'amnistie et il écarte un candidat potentiellement dangereux pour son propre parti, le RHDP.Cette disposition met clairement le président Ouattara dans une situation de maître du jeu politique. Dans tous les cas, il a un temps d'appréciation qui lui permettra de juger opportun d'aller vers l'amnistie et de se positionner comme grand réconciliateur et espérer récupérer cela dans le sens de ressources politiques qui soient utiles pour 2025. Ou alors, il estimera que c'est une génération qui passe, qu'il n'y a pas lieu de forcer quoique ce soit dans la mesure où lui-même estime que plusieurs signes d'apaisement ont été faits et que ça ne soit pas une urgence. De là où il se positionne, c'est plutôt une candidature à proposer pour le RHDP en 2025, ou sa propre candidature, qui est l'équation la plus compliquée. Maintenant, le jeu politique, c'est le champ des possibles et, en Côte d'Ivoire, ça évolue très, très vite. Il a le temps d'apprécier, il a les cartes en main, de voir ce qui a lieu de faire et qui soit dans le sens de l'apaisement d'une part, mais également qui soit utile pour le RHDP, pour son parti. L'idée étant, bien sûr, de conserver ce pouvoir en 2025.Ousmane Zina, on est en train de parler de Laurent Gbagbo, qui a 78 ans, d'Alassane Ouattara, qui en a 82. 75% de la population en Côte d'Ivoire a moins de 35 ans. Alors, on connaît le poids du respect des anciens, mais est-ce que le jeune électorat ivoirien se retrouve à travers ces leaders politiques ?Très clairement, le besoin de renouvellement générationnel s'impose en Côte d'Ivoire. On constate effectivement ce gap-là, notamment en observant les totaux d'abstention, en observant la participation de ces jeunes-là souvent très faible durant les élections. Je pense qu'il y a un besoin d'activer ce renouvellement générationnel, de le booster. Et, très clairement, ce sont les questions que ces jeunes se posent.À lire aussiCôte d'Ivoire: Laurent Gbagbo désigné candidat pour la présidentielle de 2025 par son parti
Fin de mission ce soir. Et à partir de demain, bouclage des cantines et lever de camp pour les Casques bleus, au Mali... C'est ce que veut Bamako et, sauf contrordre, ce que devrait décider, ce vendredi, le Conseil de sécurité des Nations Unies.Sur place, Maliweb a déjà tourné la page de la Minusma, invitant ses lecteurs à « changer de logique pour réinventer (le) pays », afin de « faire naître un nouveau Mali plus prospère qui fera la fierté des générations futures ».La Minusma, histoire ancienne ? Le journal bamakois L'Essor ne laisse pas entendre autre chose, en soulignant que cette décision de retrait de la Minusma a reçu « le soutien sans ambages de la classe politique malienne de façon générale et de la société civile ». Du reste, relève L'Essor, la douane vient de recevoir instruction « d'interrompre immédiatement les importations de tous matériels à destination de la mission onusienne jusqu'à la date de son retrait définitif du territoire du Mali ».Comme quoi le Mali « veut qu'on obéisse à son injonction ! », pointe le journal Aujourd'hui au Faso. Compréhensif, ce quotidien ouagalais souligne que la Minusma est la mission « la plus coûteuse de l'ONU », (1,2 milliard de dollars par an).Entre Bamako et la Minusma, « le divorce est déjà consommé », formule cet autre quotidien burkinabè qu'est Le Pays. Lequel journal admet qu'au Mali comme en RDC, les missions de maintien de la paix des Nations-Unies engloutissent des budgets « colossaux » pour des résultats « pas toujours à la hauteur des attentes des populations en terme de sécurité ».Issa Malick Coulibaly contre-attaque En Côte d'Ivoire, Issa Malick Coulibaly hausse le ton dans la précampagne électorale. Candidat du PPA-CI à la mairie de Korhogo lors des élections municipales du 2 septembre prochain, cet ancien ministre de Laurent Gbagbo répond aux récentes attaques de son rival du RHDP, le député Lassina Ouattara, alias Lass PR, un personnage « sans envergure ni épaisseur politique », énonce Le Temps, à Abidjan. Lequel quotidien proche de Laurent Gbagbo se borne, en fait, à publier des extraits d'un article du journal français en ligne Mondafrique. Dans le portrait du candidat du RHDP à l'élection municipale de Korhogo, ce site rappelle que Lass PR fut « planton » à la mairie de cette ville du nord ivoirien, « avant de s'expatrier durant 25 ans aux Etats-Unis, où il exercera notamment la profession de technicien de surface dans un restaurant ». Face à lui, Issa Malick Coulibaly se garde « de nourrir le sentiment d'hégémonie de sa noble famille dans le septentrion ivoirien », pointe Mondafrique. Evoquant les « nombreux dons publics » faits par Lass PR durant cette pré-campagne, Issa Malick Coulibaly dit à ce journal que, lui, agit plutôt « dans discrétion » et signale que les populations bénéficiaires des dons de Lass PR les considèrent « comme humiliants et même dangereux pour leur sécurité ». Lass PR, du balai !Dans cet entretien à Mondafrique, le docteur Issa Malick Coulibaly assure avoir noué « des partenariats locaux solides avec les Soroïstes, avec l'APR (Alliance pour la République), le RPP (Rassemblement pour la paix et le progrès), l'AIRD (Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie) », le tout venant s'appuyer sur l'alliance avec le PDCI-RDA, qui « fonctionne bien », dit-il. Et il assure que liste qu'il conduit « sera constituée de conseillers municipaux de ces six formations », avant de saluer « l'ensemble des autres communautés religieuses de Côte d'Ivoire et de Korhogo, avec lesquelles (il) entretien(t) d'excellentes relations ».Tshisekedi, le discours d'un chefLes 63 ans, enfin, de l'indépendance de la RDC, dont l'intégrité territoriale est menacée par une force d'occupation étrangère, a dénoncé le président Tshisékédi. « Qu'avons-nous fait en 63 ans d'indépendance ? », se demande en Une, Le Nouvel Observateur. « Il est temps que cette question nous taraude l'esprit jour et nuit, enjoint ce journal kinois (…) En ce 63ème anniversaire de l'Indépendance du pays, il importe aux Congolais de prendre conscience de la tâche qui est le sien, de se mettre enfin débout pour bâtir un pays plus beau autour du majestueux fleuve Congo, comme le souligne le refrain de notre hymne national ».Comme le souligne Media Congo, le président Tshisekedi encourage le gouvernement de continuer à maintenir l'effort pour « que toute aventure belliqueuse sur la terre congolaise soit suicidaire pour quiconque la tenterait ».
Fin de mission ce soir. Et à partir de demain, bouclage des cantines et lever de camp pour les Casques bleus, au Mali... C'est ce que veut Bamako et, sauf contrordre, ce que devrait décider, ce vendredi, le Conseil de sécurité des Nations Unies.Sur place, Maliweb a déjà tourné la page de la Minusma, invitant ses lecteurs à « changer de logique pour réinventer (le) pays », afin de « faire naître un nouveau Mali plus prospère qui fera la fierté des générations futures ».La Minusma, histoire ancienne ? Le journal bamakois L'Essor ne laisse pas entendre autre chose, en soulignant que cette décision de retrait de la Minusma a reçu « le soutien sans ambages de la classe politique malienne de façon générale et de la société civile ». Du reste, relève L'Essor, la douane vient de recevoir instruction « d'interrompre immédiatement les importations de tous matériels à destination de la mission onusienne jusqu'à la date de son retrait définitif du territoire du Mali ».Comme quoi le Mali « veut qu'on obéisse à son injonction ! », pointe le journal Aujourd'hui au Faso. Compréhensif, ce quotidien ouagalais souligne que la Minusma est la mission « la plus coûteuse de l'ONU », (1,2 milliard de dollars par an).Entre Bamako et la Minusma, « le divorce est déjà consommé », formule cet autre quotidien burkinabè qu'est Le Pays. Lequel journal admet qu'au Mali comme en RDC, les missions de maintien de la paix des Nations-Unies engloutissent des budgets « colossaux » pour des résultats « pas toujours à la hauteur des attentes des populations en terme de sécurité ».Issa Malick Coulibaly contre-attaque En Côte d'Ivoire, Issa Malick Coulibaly hausse le ton dans la précampagne électorale. Candidat du PPA-CI à la mairie de Korhogo lors des élections municipales du 2 septembre prochain, cet ancien ministre de Laurent Gbagbo répond aux récentes attaques de son rival du RHDP, le député Lassina Ouattara, alias Lass PR, un personnage « sans envergure ni épaisseur politique », énonce Le Temps, à Abidjan. Lequel quotidien proche de Laurent Gbagbo se borne, en fait, à publier des extraits d'un article du journal français en ligne Mondafrique. Dans le portrait du candidat du RHDP à l'élection municipale de Korhogo, ce site rappelle que Lass PR fut « planton » à la mairie de cette ville du nord ivoirien, « avant de s'expatrier durant 25 ans aux Etats-Unis, où il exercera notamment la profession de technicien de surface dans un restaurant ». Face à lui, Issa Malick Coulibaly se garde « de nourrir le sentiment d'hégémonie de sa noble famille dans le septentrion ivoirien », pointe Mondafrique. Evoquant les « nombreux dons publics » faits par Lass PR durant cette pré-campagne, Issa Malick Coulibaly dit à ce journal que, lui, agit plutôt « dans discrétion » et signale que les populations bénéficiaires des dons de Lass PR les considèrent « comme humiliants et même dangereux pour leur sécurité ». Lass PR, du balai !Dans cet entretien à Mondafrique, le docteur Issa Malick Coulibaly assure avoir noué « des partenariats locaux solides avec les Soroïstes, avec l'APR (Alliance pour la République), le RPP (Rassemblement pour la paix et le progrès), l'AIRD (Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie) », le tout venant s'appuyer sur l'alliance avec le PDCI-RDA, qui « fonctionne bien », dit-il. Et il assure que liste qu'il conduit « sera constituée de conseillers municipaux de ces six formations », avant de saluer « l'ensemble des autres communautés religieuses de Côte d'Ivoire et de Korhogo, avec lesquelles (il) entretien(t) d'excellentes relations ».Tshisekedi, le discours d'un chefLes 63 ans, enfin, de l'indépendance de la RDC, dont l'intégrité territoriale est menacée par une force d'occupation étrangère, a dénoncé le président Tshisékédi. « Qu'avons-nous fait en 63 ans d'indépendance ? », se demande en Une, Le Nouvel Observateur. « Il est temps que cette question nous taraude l'esprit jour et nuit, enjoint ce journal kinois (…) En ce 63ème anniversaire de l'Indépendance du pays, il importe aux Congolais de prendre conscience de la tâche qui est le sien, de se mettre enfin débout pour bâtir un pays plus beau autour du majestueux fleuve Congo, comme le souligne le refrain de notre hymne national ».Comme le souligne Media Congo, le président Tshisekedi encourage le gouvernement de continuer à maintenir l'effort pour « que toute aventure belliqueuse sur la terre congolaise soit suicidaire pour quiconque la tenterait ».
En Côte d'Ivoire, c'est une personnalité d'envergure, à la lisière de l'économie et de la politique : Adama Bictogo est le grand invité de l'économie RFI / Jeune Afrique. Président de l'Assemblée nationale, ancien secrétaire exécutif du RHDP, candidat aux élections locales dans la commune de Yopougon et fondateur de Snedai, un groupe présent dans de nombreuses activités comme les technologies de l'information et de la communication, l'énergie, le transport, l'immobilier et les travaux publics. Une émission à retrouver en vidéo sur la chaîne Youtube de RFI (playlist Grand invité de l'économie). Retrouvez-nous aussi sur Facebook.L'entretien est enregistré à l'Hôtel Sofitel Ivoire d'Abidjan à l'occasion de l'Africa CEO Forum, le grand rendez-vous annuel du secteur privé en Afrique, qui réunit des centaines de chefs d'entreprise et de décideurs économiques du continent, dont des responsables politiques. Pendant près d'une heure, Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique) l'interrogent sur son parcours à double casquette, sa vision de l'économie ivoirienne et continentale dans le contexte mondial bouleversé par la guerre en Ukraine et l'instabilité dans de nombreux pays. Adama Bictogo répond ensuite à des questions sur sa candidature à Yopougon notamment face à Michel Gbagbo (PPA-CI), le processus électoral en Côte d'Ivoire à deux ans de la présidentielle, le travail parlementaire alors qu'il a été désigné à la quasi-unanimité, avec l'accord d'Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Dans la troisième partie de l'émission, sont abordées des questions internationales comme la situation au Sénégal depuis la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, la coopération avec le Burkina Faso dirigé par une junte militaire et avec la France malgré son progressif désengagement. Enfin, Adama Bictogo fait le point sur la préparation de la Coupe d'Afrique des Nations de football qui se tiendra en Côte d'Ivoire en janvier 2024 et se dit convaincu de la victoire des Éléphants, l'équipe nationale.
En Côte d'Ivoire, c'est une personnalité d'envergure, à la lisière de l'économie et de la politique : Adama Bictogo est le grand invité de l'économie RFI / Jeune Afrique. Président de l'Assemblée nationale, ancien secrétaire exécutif du RHDP, candidat aux élections locales dans la commune de Yopougon et fondateur de Snedai, un groupe présent dans de nombreuses activités comme les technologies de l'information et de la communication, l'énergie, le transport, l'immobilier et les travaux publics. Une émission à retrouver en vidéo sur la chaîne Youtube de RFI (playlist Grand invité de l'économie). Retrouvez-nous aussi sur Facebook.L'entretien est enregistré à l'Hôtel Sofitel Ivoire d'Abidjan à l'occasion de l'Africa CEO Forum, le grand rendez-vous annuel du secteur privé en Afrique, qui réunit des centaines de chefs d'entreprise et de décideurs économiques du continent, dont des responsables politiques. Pendant près d'une heure, Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique) l'interrogent sur son parcours à double casquette, sa vision de l'économie ivoirienne et continentale dans le contexte mondial bouleversé par la guerre en Ukraine et l'instabilité dans de nombreux pays. Adama Bictogo répond ensuite à des questions sur sa candidature à Yopougon notamment face à Michel Gbagbo (PPA-CI), le processus électoral en Côte d'Ivoire à deux ans de la présidentielle, le travail parlementaire alors qu'il a été désigné à la quasi-unanimité, avec l'accord d'Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Dans la troisième partie de l'émission, sont abordées des questions internationales comme la situation au Sénégal depuis la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, la coopération avec le Burkina Faso dirigé par une junte militaire et avec la France malgré son progressif désengagement. Enfin, Adama Bictogo fait le point sur la préparation de la Coupe d'Afrique des Nations de football qui se tiendra en Côte d'Ivoire en janvier 2024 et se dit convaincu de la victoire des Éléphants, l'équipe nationale.
Maître Abdoulaye Ben Meité, député à l'assemblée Nationale de Côte d'Ivoire, membre du Secrétariat exécutif du RHDP, Secrétaire national en charge des affaires juridiques est notre grand témoin. 1- Rapprochement entre le FPI et le RHDP ; une alliance contre nature ? 2- Sénégal ; participation au dialogue politique : la pomme de discorde de l'opposition ? 3- Attaques djihadiste au Bénin : les terroristes en quête d'un nouveau repère en plus du Sahel ?
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le partenariat entre le RHDP et le FPI en Côte d'Ivoire, puis sur la réaction de Kinshasa après le changement de commandant à la tête de l'EAC. Enfin, direction la Turquie pour analyser les chances de Recep Tayyip Erdogan de remporter les élections présidentielles alors que le scrutin se rapproche. Le leader du Pastef a refusé de participer aux discussions politiques initiées par le président Macky Sall. Pourquoi Ousmane Sonko rejette-t-il le dialogue ? Avec l'ouverture de l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall et du PDS de Karim Wade, l'opposition est divisée face à la main tendue du président. Cette situation peut-elle créer des tensions au sein de la coalition Yewwi Askan Wi ? Avec Charlotte Idrac, correspondante permanente de RFI à Dakar. Côte d'Ivoire : un partenariat pour « la réconciliation nationale » En Côte d'Ivoire, le RHDP, le parti au pouvoir et le parti d'opposition FPI ont signé un accord de partenariat. Comment expliquer ce rapprochement entre le parti d'Alassane Ouattara et celui de Pascal Affi N'Guessan ? Vont-ils nouer des alliances pour les élections municipales et régionales ? Avec Bineta Diagne, correspondante de RFI à Abidjan. RDC : du changement à la tête de l'EAC Le Kenya a annoncé un changement de commandant à la tête des troupes de la communauté d'Afrique de l'Est, actives dans l'Est de la République démocratique du Congo, après la démission du précédent général. Comment a réagi Kinshasa ? Ce changement va-t-il apaiser les relations entre la force et les autorités congolaises ? Avec ce nouveau commandement, les forces de l'EAC vont-elles se montrer plus offensives ? Avec Reagan Miviri, chercheur pilier violences à Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence. Turquie : Erdogan peut-il perdre la présidentielle ? À neuf jours du scrutin, la perspective d'un troisième mandat à la tête du pays semble s'éloigner pour Recep Tayyip Erdogan (Peut-être à réactualiser, les sondages les donnent au coude à coude). Comment expliquer la position difficile dans les sondages du président actuel après 20 ans de pouvoir ? Comment compte-t-il rattraper son retard ? Avec Aurélien Denizeau, docteur en Science politique et Relations internationales de l'INALCO, spécialiste de la Turquie.
La France passe à l'offensive dans la guerre de l'information. Pour contrer l'influence étrangère, en Afrique notamment, où le sentiment anti-français a nettement progressé ces dernières années, militaires et diplomates français vont devoir mieux coordonner leurs actions. « Jupiter ordonne une cyber-riposte », formule L'Observateur Paalga, et, par « Jupiter », ce quotidien burkinabè, vous l'aurez traduit, entend parler d'Emmanuel Macron. Car le président français, hier jeudi, a notamment incité les ambassadeurs à être « plus agressifs » et « plus mobilisés dans la lutte d'influence et notamment sur les réseaux sociaux ». « Les diplomates français sont donc invités à être « réactifs », relève L'Observateur Paalga. « Comme quoi, souligne ce quotidien ouagalais, pour le président français, la « diplomatie de combat » passe par la guerre de la communication. « Mais une chose est de s'y engager, une autre est de la gagner ». Comme le souligne L'Observateur Paalga, ce n'est un secret pour personne qu'en Afrique, « l'image de la France est de plus en plus saccagée, notamment à propos de la guerre contre le terrorisme. Sur ce chapitre, la brouille diplomatique entre Paris et Bamako est assez symptomatique d'un coq gaulois qui perd son beau plumage sous nos tropiques », L'Observateur Paalga ajoutant que, pour Emmanuel Macron, « l'Afrique est le laboratoire de cette agression contre l'influence et l'image de l'Hexagone par le biais des réseaux sociaux ». Cyberguerre En France aussi, cette volonté de passer à l'offensive dans la guerre de l'information en Afrique est relevée par la presse. Témoin Le Figaro. « Au sommet de l'État, on a sonné la mobilisation, souligne ce quotidien. Une meilleure coordination de l'influence française en Afrique va être recherchée avec la nomination de l'ancienne ambassadrice au Ghana Anne-Sophie Avé au poste d'ambassadrice de la diplomatie publique en Afrique ». Ce journal souligne qu'hier, Emmanuel Macron a déploré que la France soit « souvent » attaquée, le chef de l'Etat ayant dénoncé les « narratifs, russe, chinois ou turc » qui viennent expliquer, en Afrique, que « la France est un pays qui fait de la néocolonisation ». Le Figaro remarque également que le président français a souligné la nécessité d'installer « notre narratif », en s'interrogeant notamment « sur le rôle du réseau France Médias Monde, qui réunit RFI et France 24. Il n'a pas dit comment conjuguer lutte d'influence et indépendance des rédactions », complète cependant notre confrère. La prisonnière de la lagune En Côte d'Ivoire, la militante des droits de l'homme Pulchérie Gbalet est toujours en prison. Et les appels à sa libération se multiplient. Et pas seulement sur les bords de la lagune Ebrié. Témoin celui lancé aujourd'hui par un journal du Burkina Faso voisin. « Libérez Pulchérie Gbalet de sa galère », enjoint ainsi le quotidien Wakat Sera. Depuis le 22 août dernier, la présidente de l'ONG Alternative citoyenne ivoirienne est en prison. Selon ce journal, l'incarcération de Pulchérie Gbalet « est loin d'avoir été faite dans les règles de l'art. Elle a plutôt des allures d'un guet-apens ». Wakat Sera voit en elle « un mouton de sacrifice (dont) on ne peut que demander (la) libération (…) au nom de l'État de droit dont se revendique la Côte d'Ivoire ! ». En Côte d'Ivoire aussi, l'affaire Pulchérie Gbalet demeure à la Une. À celle de Générations Nouvelles, par exemple. Quotidien proche de Guillaume Soro, ce journal signale que les avocats de la militante des droits humains dénoncent des motifs « surprenants et incompréhensibles ». A la Une du journal Le Mandat, Adama Diomandé, cadre du RHDP, le parti du président Alassane Ouattara, « plaide pour Pulchérie Gbalet ». De son côté, le quotidien L'Intelligent d'Abidjan rapporte les arguments de l'un des avocats de Pulchérie Gbalet, qui fustige « d'énormes irrégularités » dans la procédure d'interpeller sa cliente. Maître Éric Saki, c'est son nom, entend dénoncer une « forfaiture » et de « flagrantes violations des règles élémentaires de procédure », soulignant en sa qualité de défenseur des droits de l'homme, que la loi prévoit que Pulchérie Gbalet ne peut faire l'objet de poursuites judiciaires « qu'après information du Ministre chargé des droits de l'Homme », énonce encore L'Intelligent d'Abidjan (lequel journal soufflera demain ses 19 bougies). Bon anniversaire, confrère !
La France passe à l'offensive dans la guerre de l'information. Pour contrer l'influence étrangère, en Afrique notamment, où le sentiment anti-français a nettement progressé ces dernières années, militaires et diplomates français vont devoir mieux coordonner leurs actions. « Jupiter ordonne une cyber-riposte », formule L'Observateur Paalga, et, par « Jupiter », ce quotidien burkinabè, vous l'aurez traduit, entend parler d'Emmanuel Macron. Car le président français, hier jeudi, a notamment incité les ambassadeurs à être « plus agressifs » et « plus mobilisés dans la lutte d'influence et notamment sur les réseaux sociaux ». « Les diplomates français sont donc invités à être « réactifs », relève L'Observateur Paalga. « Comme quoi, souligne ce quotidien ouagalais, pour le président français, la « diplomatie de combat » passe par la guerre de la communication. « Mais une chose est de s'y engager, une autre est de la gagner ». Comme le souligne L'Observateur Paalga, ce n'est un secret pour personne qu'en Afrique, « l'image de la France est de plus en plus saccagée, notamment à propos de la guerre contre le terrorisme. Sur ce chapitre, la brouille diplomatique entre Paris et Bamako est assez symptomatique d'un coq gaulois qui perd son beau plumage sous nos tropiques », L'Observateur Paalga ajoutant que, pour Emmanuel Macron, « l'Afrique est le laboratoire de cette agression contre l'influence et l'image de l'Hexagone par le biais des réseaux sociaux ». Cyberguerre En France aussi, cette volonté de passer à l'offensive dans la guerre de l'information en Afrique est relevée par la presse. Témoin Le Figaro. « Au sommet de l'État, on a sonné la mobilisation, souligne ce quotidien. Une meilleure coordination de l'influence française en Afrique va être recherchée avec la nomination de l'ancienne ambassadrice au Ghana Anne-Sophie Avé au poste d'ambassadrice de la diplomatie publique en Afrique ». Ce journal souligne qu'hier, Emmanuel Macron a déploré que la France soit « souvent » attaquée, le chef de l'Etat ayant dénoncé les « narratifs, russe, chinois ou turc » qui viennent expliquer, en Afrique, que « la France est un pays qui fait de la néocolonisation ». Le Figaro remarque également que le président français a souligné la nécessité d'installer « notre narratif », en s'interrogeant notamment « sur le rôle du réseau France Médias Monde, qui réunit RFI et France 24. Il n'a pas dit comment conjuguer lutte d'influence et indépendance des rédactions », complète cependant notre confrère. La prisonnière de la lagune En Côte d'Ivoire, la militante des droits de l'homme Pulchérie Gbalet est toujours en prison. Et les appels à sa libération se multiplient. Et pas seulement sur les bords de la lagune Ebrié. Témoin celui lancé aujourd'hui par un journal du Burkina Faso voisin. « Libérez Pulchérie Gbalet de sa galère », enjoint ainsi le quotidien Wakat Sera. Depuis le 22 août dernier, la présidente de l'ONG Alternative citoyenne ivoirienne est en prison. Selon ce journal, l'incarcération de Pulchérie Gbalet « est loin d'avoir été faite dans les règles de l'art. Elle a plutôt des allures d'un guet-apens ». Wakat Sera voit en elle « un mouton de sacrifice (dont) on ne peut que demander (la) libération (…) au nom de l'État de droit dont se revendique la Côte d'Ivoire ! ». En Côte d'Ivoire aussi, l'affaire Pulchérie Gbalet demeure à la Une. À celle de Générations Nouvelles, par exemple. Quotidien proche de Guillaume Soro, ce journal signale que les avocats de la militante des droits humains dénoncent des motifs « surprenants et incompréhensibles ». A la Une du journal Le Mandat, Adama Diomandé, cadre du RHDP, le parti du président Alassane Ouattara, « plaide pour Pulchérie Gbalet ». De son côté, le quotidien L'Intelligent d'Abidjan rapporte les arguments de l'un des avocats de Pulchérie Gbalet, qui fustige « d'énormes irrégularités » dans la procédure d'interpeller sa cliente. Maître Éric Saki, c'est son nom, entend dénoncer une « forfaiture » et de « flagrantes violations des règles élémentaires de procédure », soulignant en sa qualité de défenseur des droits de l'homme, que la loi prévoit que Pulchérie Gbalet ne peut faire l'objet de poursuites judiciaires « qu'après information du Ministre chargé des droits de l'Homme », énonce encore L'Intelligent d'Abidjan (lequel journal soufflera demain ses 19 bougies). Bon anniversaire, confrère !
La coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar a finalement atteint la majorité absolue à l'Assemblée nationale. À une voix près ! Celle du député Pape Diop, ancien maire de Dakar, qui mène la coalition Bokk Gis Gis, et qui, sans surprise, rejoint le président Macky Sall. Le camp au pouvoir cumule désormais 83 sièges sur 165. Majorité des plus inconfortables, car l'alliance de l'opposition compte, rappelons-le, 80 sièges. Pape Diop « renouvèle l'assurance-vie de Macky Sall », lance en Une le journal 24 Heures. Pour autant, « le tour n'est pas (…) joué définitivement pour Macky Sall », veut croire ce quotidien dakarois. Lequel anticipe « la défection probable des députés du BBY ». Le quotidien EnQuête n'écrit pas autre chose. « Pape Diop sauve-t-il le "Macky" ? », interroge en Une cet autre journal sénégalais. Et puis, question : comment s'est effectué le ralliement de Pape Diop à Macky Sall ? Pas par l'entremise du calife général des Mourides, en tout cas, assure le site Seneweb. Et ce « même si le leader du parti Bokk Gis Gis a été reçu, avant-hier, à Diourbel par Serigne Mountakha Mbacké ». Le Kenya au-dessous du volcan Trois jours après le vote, les Kényans attendent toujours avec beaucoup d'impatience le nom du vainqueur à l'élection présidentielle. Raila Odinga et William Ruto sont au coude à coude. C'est ce que pointe, en France, le journal Le Monde Afrique. « Les deux autres candidats en lice ne devraient pas obtenir plus de quelques pourcents. Si aucun des deux favoris ne recueille plus de 50 % des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle », souligne ce quotidien français. Raila Odinga et William Ruto ont tous deux assuré durant la campagne qu'ils reconnaîtraient les résultats de la présidentielle. Mais le Kenya « redoute d'être une nouvelle fois happé dans une saga post-électorale dont il est familier, tous les scrutins ayant été contestés depuis 2002 dans ce pays considéré comme un point d'ancrage démocratique en Afrique de l'Est », prévient Le Monde Afrique L'affaire de la BCEAO, polémique ivoirienne En Côte d'Ivoire, le RHDP d'Alassane Ouattara a répondu le 11 août aux récentes prises de position du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, à la suite de la grâce présidentielle qui lui a été accordée lors du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, en évoquant notamment l'affaire dite du « braquage » de la BCEAO lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Et ce vendredi matin, la presse ivoirienne s'en fait l'écho. Ainsi, le journal Le Matin signale-t-il que « le RHDP démonte les contrevérités du PPA-CI ». À sa Une, ce quotidien proche du pouvoir souligne la déclaration, hier, du ministre d'État Adjoumani Kobénan, porte-parole du RHDP, qui a dit que « la plainte de la Banque (n'était) pas nécessaire pour poursuivre Gbagbo », dans cette affaire. Justement. Pour le journal Le Temps, proche de Laurent Gbagbo, cette déclaration vient contredire le président ivoirien. « Après 12 ans, le RHDP contredit Ouattara » en reconnaissant, par la voix de son porte-parole, que « la BCEAO n'a pas porté plainte… » contre le président Gbagbo. Ambiance. Militaires ivoiriens arrêtés au Mali : le message des jeunes Des organisations de jeunesse se sont mobilisées, le 11 août, à Port-Bouet, près d'Abidjan, en faveur de la libération des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali. Des jeunes pro-RHDP se sont réunis pour envoyer un message aux autorités maliennes de transition, alors que la détention de ces membres des forces spéciales ivoiriennes se prolonge à présent depuis un bon mois. Étaient représentés des militants de La Coalition nationale pour le sursaut, des mouvements Action 2020 et Force 2015 ou encore de La Coalition des mouvements pour la paix, l'emploi-jeune et le développement. Tous en appellent à la libération des 49 soldats ivoiriens toujours détenus au Mali.
La coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar a finalement atteint la majorité absolue à l'Assemblée nationale. À une voix près ! Celle du député Pape Diop, ancien maire de Dakar, qui mène la coalition Bokk Gis Gis, et qui, sans surprise, rejoint le président Macky Sall. Le camp au pouvoir cumule désormais 83 sièges sur 165. Majorité des plus inconfortables, car l'alliance de l'opposition compte, rappelons-le, 80 sièges. Pape Diop « renouvèle l'assurance-vie de Macky Sall », lance en Une le journal 24 Heures. Pour autant, « le tour n'est pas (…) joué définitivement pour Macky Sall », veut croire ce quotidien dakarois. Lequel anticipe « la défection probable des députés du BBY ». Le quotidien EnQuête n'écrit pas autre chose. « Pape Diop sauve-t-il le "Macky" ? », interroge en Une cet autre journal sénégalais. Et puis, question : comment s'est effectué le ralliement de Pape Diop à Macky Sall ? Pas par l'entremise du calife général des Mourides, en tout cas, assure le site Seneweb. Et ce « même si le leader du parti Bokk Gis Gis a été reçu, avant-hier, à Diourbel par Serigne Mountakha Mbacké ». Le Kenya au-dessous du volcan Trois jours après le vote, les Kényans attendent toujours avec beaucoup d'impatience le nom du vainqueur à l'élection présidentielle. Raila Odinga et William Ruto sont au coude à coude. C'est ce que pointe, en France, le journal Le Monde Afrique. « Les deux autres candidats en lice ne devraient pas obtenir plus de quelques pourcents. Si aucun des deux favoris ne recueille plus de 50 % des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle », souligne ce quotidien français. Raila Odinga et William Ruto ont tous deux assuré durant la campagne qu'ils reconnaîtraient les résultats de la présidentielle. Mais le Kenya « redoute d'être une nouvelle fois happé dans une saga post-électorale dont il est familier, tous les scrutins ayant été contestés depuis 2002 dans ce pays considéré comme un point d'ancrage démocratique en Afrique de l'Est », prévient Le Monde Afrique L'affaire de la BCEAO, polémique ivoirienne En Côte d'Ivoire, le RHDP d'Alassane Ouattara a répondu le 11 août aux récentes prises de position du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, à la suite de la grâce présidentielle qui lui a été accordée lors du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, en évoquant notamment l'affaire dite du « braquage » de la BCEAO lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Et ce vendredi matin, la presse ivoirienne s'en fait l'écho. Ainsi, le journal Le Matin signale-t-il que « le RHDP démonte les contrevérités du PPA-CI ». À sa Une, ce quotidien proche du pouvoir souligne la déclaration, hier, du ministre d'État Adjoumani Kobénan, porte-parole du RHDP, qui a dit que « la plainte de la Banque (n'était) pas nécessaire pour poursuivre Gbagbo », dans cette affaire. Justement. Pour le journal Le Temps, proche de Laurent Gbagbo, cette déclaration vient contredire le président ivoirien. « Après 12 ans, le RHDP contredit Ouattara » en reconnaissant, par la voix de son porte-parole, que « la BCEAO n'a pas porté plainte… » contre le président Gbagbo. Ambiance. Militaires ivoiriens arrêtés au Mali : le message des jeunes Des organisations de jeunesse se sont mobilisées, le 11 août, à Port-Bouet, près d'Abidjan, en faveur de la libération des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali. Des jeunes pro-RHDP se sont réunis pour envoyer un message aux autorités maliennes de transition, alors que la détention de ces membres des forces spéciales ivoiriennes se prolonge à présent depuis un bon mois. Étaient représentés des militants de La Coalition nationale pour le sursaut, des mouvements Action 2020 et Force 2015 ou encore de La Coalition des mouvements pour la paix, l'emploi-jeune et le développement. Tous en appellent à la libération des 49 soldats ivoiriens toujours détenus au Mali.
Dans une adresse à la nation prononcée le 6 août pour l'anniversaire de l'indépendance, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé qu'il accordait la grâce présidentielle à son prédécesseur Laurent Gbagbo. La mesure a été jugée insuffisante par le parti de Gbagbo, le PPA-CI qui réclame une amnistie. Pourquoi cette demande et quelle peut-être la suite de ce bras de fer juridico-politique ? Entretien avec Arsène Brice Bado, du Centre de recherche et d'action pour la paix (Cerap). Le Parti des peuples africains, le parti de Laurent Gbagbo, rejette la grâce annoncée par Alassane Ouattara. Il dit que c'est un combat de principes, le président Gbagbo ayant construit sa carrière politique autour d'un certain nombre de valeurs. Selon vous, ce n'est que cela ? Ce n'est pas que cela. Actuellement, on est déjà dans la bataille pour la présidentielle de 2025 et toute action politique est à analyser à l'aune de cette échéance-là. Et dans cette perspective, il espérait mieux. Par exemple, une amnistie et non pas une grâce présidentielle. Justement, une précision juridique importante : la grâce peut-elle empêcher Laurent Gbagbo de se présenter en 2025, lors de la prochaine élection présidentielle, alors que l'amnistie, elle, lui permettrait de se présenter ? Oui. Vous savez, la grâce présidentielle, selon le code pénal de la Côte d'Ivoire, à l'article 132, n'enlève que l'exécution de la peine, mais n'enlève pas la condamnation. Et dans cette mesure, le président Laurent Gbagbo aura toujours, sur son casier judiciaire, cette condamnation. Et la condamnation de 2018, justement, à 20 ans de prison, le privait de ses droits politiques. Donc, dans cette perspective, il lui serait difficile de se présenter comme candidat présidentiel. Si c'était une amnistie, là, on serait dans un scénario différent. Parce qu'avec une amnistie, c'est non seulement l'exécution de la peine qui est enlevée, mais c'est aussi la condamnation elle-même qui est enlevée. Donc avec une amnistie, rien ne l'empêcherait, objectivement, de pouvoir se présenter comme candidat aux élections de 2025. Sur cet aspect juridique des choses, justement, le ministre de la Réconciliation nationale Kouadio Konan Bertin a déclaré que l'amnistie pouvait être décidée à l'Assemblée, donc décidée par la loi. Est-ce qu'effectivement, les députés ivoiriens ont cette possibilité de demander l'amnistie de Laurent Gbagbo ? Oui. Les députés ivoiriens ont cette possibilité, même après la grâce présidentielle. L'amnistie est une prérogative de l'Assemblée nationale. Cependant, il faut se rendre compte que cela ne pourrait être possible qu'avec le soutien du président Alassane Ouattarra. Son parti, le RHDP, contrôle la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Tout le monde, en tout cas, pense d'ores et déjà à la présidentielle qui est prévue pour 2025. Dans une interview sur France 24, en octobre dernier, on peut le rappeler, Laurent Gbagbo avait semé le trouble sur ce qu'étaient ses intentions. Il avait estimé qu'il y avait « des moments où certaines charges s'imposent à vous, je n'exclue rien » avait-il dit. Est-ce que le Parti des peuples africains souhaite, selon vous, maintenir ouvertes toutes les éventualités pour la prochaine présidentielle, compte tenu de cette possible candidature ? C'est vraiment clair, c'est la seule chose dont on est certains aujourd'hui. Parce que jusque-là, on ne voit pas beaucoup émerger de dauphin et je pense qu'en réalité, cela ne viendra pas tant que les autres partis n'afficheront pas également leurs candidats pour 2025. Le PDCI, le PPACI, le RHDP… Les gens se regardent et les décisions des uns dépendent beaucoup de la réaction des autres. Donc vous diriez que tant que Bédié n'aura pas renoncé à la présidentielle de 2025, tant que Ouattara n'aura pas renoncé à cette présidentielle, Laurent Gbagbo se tiendra prêt, éventuellement, pour ce scrutin ? Oui. À moins que l'on trouve un moyen, justement, pour que ces trois candidats puissent quitter, d'une certaine manière, la scène politique ou, du moins, ne se présentent pas comme candidats aux élections de 2025. Et moi, je pense qu'il faut une vraie négociation. C'est une question importante qu'il faut régler dès maintenant. Cela permettrait de pacifier un peu la scène politique. Les trois candidats ont une histoire particulière entre eux et il est vraiment important que l'on puisse résoudre cette question, qu'ils puissent accepter de passer la main à de jeunes générations. ► À lire aussi : Côte d'Ivoire: l'amnistie de Gbagbo dépend de l'Assemblée, selon Kouadio Konan Bertin
Il a été signé ce lundi matin à Doha au Qatar avec une quarantaine de groupes. Car l'un de principaux, le FACT, a finalement refusé d'apposer sa signature, mais se dit encore ouvert au dialogue. Tchadinfos explique que « certaines de leurs revendications comme la libération de leurs prisonniers n'ont pas été résolues ». Le journal rappelle que cette journée s'annonce tout de même « doublement historique. Car le 8 août marque aussi la fin du 5e mandat du défunt président Déby. Mort qui a ouvert la voie à une transition en avril 2021 ». Al Wihda donne quelques précisions sur cet accord, il prévoit entre autres « un cessez-le-feu général » et « la mise en route d'un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion ». « L'accord mentionne [aussi] la tenue dans les meilleurs délais à N'Djamena du dialogue national inclusif dont les résolutions seront contraignantes. » Mais le quotidien burkinabè Le Pays se montre prudent et estime dans son édito que « le plus dur reste à faire ». Car « signer un accord de paix est une chose et le traduire concrètement dans les actes en est une autre. C'est à ce niveau que tous les acteurs de la sempiternelle crise tchadienne sont attendus. En effet, dans l'histoire politique de ce pays, marquée comme on le sait par des assassinats politiques à répétition, de sanguinaires coups d'État et des rébellions fratricides, ce ne sont pas les signatures d'accord de paix qui ont manqué. Seulement, elles ont toutes été suivies de remises en cause avant de connaître un début d'application ». Yeux tournés vers le Qatar aujourd'hui, mais aussi vers l'Afrique du Sud Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken y est en visite. Objectif : « Contrecarrer l'influence russe », selon Jeune Afrique. L'Infodrome liste les enjeux de ce séjour. « L'objectif est de "relancer les dialogues stratégiques" entre les deux pays. » Faut-il le préciser ici, sous l'ère Donald Trump, ces discussions ont cessé d'exister. « Les deux nations ne sont pas toujours à l'unisson sur le plan diplomatique, notamment sur le front de la guerre en Ukraine. (…) La question des échanges économiques devra être abordée. (…) Antony Blinken prévoit également de présenter la nouvelle stratégie (des États-Unis) pour l'Afrique. » En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara gracie à Laurent Gbagbo C'était samedi dans un discours à l'occasion du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Cette grâce est un « nouveau signe d'apaisement », pour Actualité.cd. Wakat Séra nuance les faits, estimant que « l'illustre acquitté de la Cour pénale internationale et ses nombreux fans espéraient mieux, soit l'amnistie. Certes, ce glaive de la justice ne menace plus Laurent Gbagbo, mais celui-ci ne retrouve pas non plus la jouissance de son droit d'électeur, encore moins d'éligibilité ». Alors l'éditorialiste d'Aujourd'hui au Faso s'interroge : « Quelle pourrait être la suite de ce difficile et cahoteux chemin vers une Côte d'Ivoire préservée des démons de l'après-Ouattara ? ». Trois scénarios sont élaborés. « Scénario 1 : Ouattara parvient à dénicher un remplaçant dans l'écurie RHDP et mise sur lui pour la prochaine présidentielle et parvient à l'imposer. » « Scénario 2 : Ouattara, faute de présidentiable d'envergure ou de guerre fratricide au sein de sa famille politique, décide d'y aller en 2025. » « Scénario 3 : Ouattara-Gbagbo et Bédié sont touchés par la sagesse, et décident de trouver un stratagème pour cette échéance présidentielle, et eux restent en retrait, tout en veillant à la régularité des choses. » « Scénario souhaitable mais improbable », conclut-il dans la foulée.
Il a été signé ce lundi matin à Doha au Qatar avec une quarantaine de groupes. Car l'un de principaux, le FACT, a finalement refusé d'apposer sa signature, mais se dit encore ouvert au dialogue. Tchadinfos explique que « certaines de leurs revendications comme la libération de leurs prisonniers n'ont pas été résolues ». Le journal rappelle que cette journée s'annonce tout de même « doublement historique. Car le 8 août marque aussi la fin du 5e mandat du défunt président Déby. Mort qui a ouvert la voie à une transition en avril 2021 ». Al Wihda donne quelques précisions sur cet accord, il prévoit entre autres « un cessez-le-feu général » et « la mise en route d'un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion ». « L'accord mentionne [aussi] la tenue dans les meilleurs délais à N'Djamena du dialogue national inclusif dont les résolutions seront contraignantes. » Mais le quotidien burkinabè Le Pays se montre prudent et estime dans son édito que « le plus dur reste à faire ». Car « signer un accord de paix est une chose et le traduire concrètement dans les actes en est une autre. C'est à ce niveau que tous les acteurs de la sempiternelle crise tchadienne sont attendus. En effet, dans l'histoire politique de ce pays, marquée comme on le sait par des assassinats politiques à répétition, de sanguinaires coups d'État et des rébellions fratricides, ce ne sont pas les signatures d'accord de paix qui ont manqué. Seulement, elles ont toutes été suivies de remises en cause avant de connaître un début d'application ». Yeux tournés vers le Qatar aujourd'hui, mais aussi vers l'Afrique du Sud Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken y est en visite. Objectif : « Contrecarrer l'influence russe », selon Jeune Afrique. L'Infodrome liste les enjeux de ce séjour. « L'objectif est de "relancer les dialogues stratégiques" entre les deux pays. » Faut-il le préciser ici, sous l'ère Donald Trump, ces discussions ont cessé d'exister. « Les deux nations ne sont pas toujours à l'unisson sur le plan diplomatique, notamment sur le front de la guerre en Ukraine. (…) La question des échanges économiques devra être abordée. (…) Antony Blinken prévoit également de présenter la nouvelle stratégie (des États-Unis) pour l'Afrique. » En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara gracie à Laurent Gbagbo C'était samedi dans un discours à l'occasion du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Cette grâce est un « nouveau signe d'apaisement », pour Actualité.cd. Wakat Séra nuance les faits, estimant que « l'illustre acquitté de la Cour pénale internationale et ses nombreux fans espéraient mieux, soit l'amnistie. Certes, ce glaive de la justice ne menace plus Laurent Gbagbo, mais celui-ci ne retrouve pas non plus la jouissance de son droit d'électeur, encore moins d'éligibilité ». Alors l'éditorialiste d'Aujourd'hui au Faso s'interroge : « Quelle pourrait être la suite de ce difficile et cahoteux chemin vers une Côte d'Ivoire préservée des démons de l'après-Ouattara ? ». Trois scénarios sont élaborés. « Scénario 1 : Ouattara parvient à dénicher un remplaçant dans l'écurie RHDP et mise sur lui pour la prochaine présidentielle et parvient à l'imposer. » « Scénario 2 : Ouattara, faute de présidentiable d'envergure ou de guerre fratricide au sein de sa famille politique, décide d'y aller en 2025. » « Scénario 3 : Ouattara-Gbagbo et Bédié sont touchés par la sagesse, et décident de trouver un stratagème pour cette échéance présidentielle, et eux restent en retrait, tout en veillant à la régularité des choses. » « Scénario souhaitable mais improbable », conclut-il dans la foulée.
En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara a reçu ce jeudi 14 juillet ses deux prédécesseurs Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Les trois figures politiques indétrônables de la scène politique ivoirienne se sont donc rencontrées pour la première fois depuis 2010 et la crise post-électorale de 2011. Que doit-on attendre de cette rencontre ? Décryptage avec Sylvain N'Guessan, analyste politique et directeur de l'Institut de stratégie. La rencontre entre Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo a duré une heure et demie, il a été conclu par un communiqué plutôt laconique qui n'a pas fait mention des points à l'ordre du jour. Est-ce qu'on en sait un peu plus aujourd'hui sur ce qu'ils se sont dits ? D'abord, cette rencontre fait suite au dialogue politique dirigé par le président de la république. Il y a eu 33 points qui ont été mentionnés dans ce dialogue politique, et l'un de ces points, c'était la rencontre de ces trois leaders, chose qui a été faite depuis ce 14 juillet. Il serait bien de signaler que certains points qui avaient été mentionnés lors de ce dialogue politique ont commencé à avoir un début de réponses, dont le passeport de M. Charles Blé Goudé et le poste de vice-président à la CEI [Commission électorale indépendante] pour le parti de M. Laurent Gbagbo, le PPACI. Mais pour l'heure, en 90 minutes, on imagine que beaucoup de choses n'ont pas pu être dites, même si le communiqué semble dire qu'ils se sont pratiquement tout dits. Vous l'avez évoqué, le climat politique semble apaisé aujourd'hui, vous avez même donné des exemples. Est-ce que ça veut dire que c'est Alassane Ouattara qui donne le tempo ? Oui, on peut le dire, puisque l'initiative vient quand même de la présidence de la république. Nous sommes dans un régime présidentialiste, la Constitution donne beaucoup de pouvoir au président de la république, n'empêche qu'il bénéficie également de la bonne disposition de ses adversaires, à savoir Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Les victimes des crises électorales de 2011 et 2020 sont rarement évoquées par les trois grands, même si les organisations des droits humains estiment que la justice a été piétinée au nom de la réconciliation nationale, qu'en pensez-vous ? Dire qu'il y a eu de l'impunité, non. Plusieurs hauts cadres du camp du président Laurent Gbagbo ont été en prison. Certains y sont encore, notamment les militants de base. La hiérarchie militaire du président Laurent Gbagbo se retrouve pratiquement encore en prison. Je ne pense pas que le système judiciaire puisse mener des enquêtes présentement pour incriminer ceux du camp du président Alassane Ouattara, dont certains ont bénéficié de promotions, etc. Pour les partisans du président Laurent Gbagbo qui ont été jugés et sont en prison depuis 2011 au moins, il serait quand même intéressant que le président de la république donne des mesures, une amnistie, afin que ceux-ci puissent retrouver la liberté. Cela pourrait renforcer la cohésion sociale, la réconciliation nationale. Le plus jeune des trois éléphants qui domine la politique ivoirienne depuis plusieurs décennies est âgé aujourd'hui de 77 ans. Une partie de la population et des jeunes loups politiques veulent qu'il passe la main aux jeunes générations, est-ce que c'est un sujet qu'ils ont pu évoquer lors de leur rencontre ? Non, je ne pense pas. Je ne pense pas d'abord parce que le président Alassane Ouattara qui est à son troisième mandat serait quand même assez mal placé pour demander aux autres de se retirer du cercle politique, ça serait mal perçu. Vous pensez que ces trois-là seront encore une fois tentés de se présenter à la présidentielle prévue en 2025 ? Je pense que les signaux sont quand même évidents que les trois vont y aller. Pratiquement par du fait que personne ne puisse s'élever pour remplacer Laurent Gbagbo, d'ailleurs son secrétaire général a fait le tour de plusieurs contrées, signalant que le candidat en 2025, c'est le président Laurent Gbagbo. Au PDCI également, il y a plusieurs groupes qui ont appelé le président Henri Konan Bédié à se présenter en 2025. Au niveau du RHDP, il y a longtemps que M. Alassane Ouattara nous a laissé entendre que si M. Gbagbo et Henri Konan Bédié étaient candidats, lui aussi serait candidat. Donc, je pense que les signaux sont évidents que les trois veulent candidater encore en 2025 pour la présidentielle en Côte d'Ivoire. Personnellement, je pense qu'ils ont eu le temps, ces 30 dernières années quand même, de former certains de leurs collaborateurs pour pouvoir assumer ce rôle, ces responsabilités. S'ils ne l'ont pas fait, c'est leur faute. Il serait quand même intéressant qu'après 30 ans, on laisse d'autres personnes diriger la Côte d'Ivoire pour qu'on puisse passer à une nouvelle phase.
Sa mort remonte à seize ans mais on ne l'a apprise qu'hier jeudi. Protais Mpiranya, l'un des plus recherchés génocidaires rwandais de 1994, sinon le plus recherché, était en fait décédé en 2006 au Zimbabwe. Et c'est au moyen d'une analyse ADN que la mort de ce fugitif rwandais a été confirmée. Ancien chef de la garde présidentielle, il avait été inculpé, en l'an 2000, de génocide, complicité de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Au Rwanda, l'information est à la Une du site de Kigali Today. Rappelant que Protais Mpiranya « était militaire et était également responsable des gardes du corps du président Habyarimana », ce journal rwandais souligne que le fugitif était « l'un des plus recherchés par la justice, et figurait également sur la liste des hommes d'affaires de Félicien Kabuga arrêtés en France en mai 2020 ». Kigali Today rapporte la réaction du procureur belge Serge Brammertz à l'annonce de la confirmation du décès de Protais Mpiranya, et selon lequel « il est regrettable que (ce dernier) soit mort sans avoir été traduit en justice ». Ce journal rwandais souligne que « lors des funérailles, sa famille et ses partisans ont écrit de faux noms sur sa tombe, dans le but d'induire en erreur ». Kigali Today rapporte aussi que le procureur Brammertz a exigé que le procès de Félicien Kabuga, qui figurait sur la même liste que Mpiranya, « soit accéléré, afin qu'il puisse être tenu responsable de ses actes alors qu'il était encore en vie ». « Tchomba » à jamais tourné vers La Mecque Obsèques, aujourd'hui à Séguéla, dans le nord de la Côte d'Ivoire, d'Amadou Soumahoro. Décédé samedi dernier, le défunt président de l'Assemblée nationale sera porté en terre après la grande prière suivie de la prière mortuaire à la grande mosquée. C'est aujourd'hui « la grande séparation en présence du chef de l'État », signale en Une Fraternité Matin. En photo, sous la manchette du quotidien gouvernemental ivoirien, d'immenses couronnes de fleurs déposées devant le portrait en pied d'Amadou Soumahoro, ceint de l'écharpe en bandoulière de président de l'Assemblée nationale. Pour l'heure, place au deuil et au recueillement, et le PPA-CI, le parti de l'ex-chef de l'État Laurent Gbagbo, « s'implique dans les obsèques d'Amadou Soumahoro », souligne LG Infos, qui y voit « une preuve de grandeur d'esprit » républicain dans une démarche de « solidarité africaine ». Toutefois, signale ce quotidien, « dans le Nord ivoirien, le RHDP, c'est-à-dire le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, et Alassane Ouattara, sont en quête d'un nouveau leader », pointe LG Infos. Bousculade au pied du perchoir ivoirien Justement. Qui pour succéder au défunt Amadou Soumahoro ? « Après les sanglots d'émotion, les chaudes larmes sincères, mais aussi des larmes de crocodile versées suite à la mort d'Amadou Soumahoro (…) place maintenant à la guerre des camps, pour sa succession au sein du RHDP », signale Soir Info. « D'ores et déjà, des prétendants au perchoir se déchirent en sourdine (…) c'est la période "des longs couteaux" au sein du RHDP », formule ce quotidien indépendant ivoirien, en référence à la nuit des Longs Couteaux, durant laquelle, en juillet 1934, Hitler avait fait liquider les SA au profit des SS. Dans les colonnes de Soir Info, un vice-président du bureau sortant de l'Assemblée nationale prévient que « la bataille pour le contrôle du perchoir » sera « âpre », la plaçant dans la perspective de « l'après Ouattara ». Selon Soir Info, « déjà, des noms circulent. Il est de plus en plus question des candidatures de Mmes Amy Toungara, actuelle présidente par intérim (de l'Assemblée nationale), et Kandia Kamissoko Camara », mais aussi de celui « de Zoumana Bakayoko, frère aîné du défunt Premier ministre Hamed Bakayoko, originaire, comme Amadou Soumahoro, de Séguéla », énonce Soir Info.
Amadou Soumahoro est décédé ce samedi 7 mai, à l'âge de 68 ans. Élu à la tête de l'Assemblée nationale en 2019, il avait rencontré d'importants problèmes de santé, sans que leur nature soit dévoilée. Aujourd'hui donc, des réactions essentiellement politiques à découvrir dans la presse. À l'image d'un autre président de l'Assemblée nationale, désormais en exil, Guillaume Soro qui adresse « [s]es sincères condoléances à sa famille, à l'institution parlementaire et à la région du Worodougou dont il était un fils éminent », peut-on lire dans Lepointsur. Ivoiresoir reprend les propos de la députée Yasmina Ouégnin, du PDCI, qui évoque un « illustre disparu » devant la mémoire duquel elle « s'incline respectueusement ». L'Infodrome relève pour sa part les réactions sur les réseaux sociaux de Patrick Achi, le Premier ministre qui déclare : « sa loyauté n'avait d'égal que sa ténacité », et l'ancien ministre Charles Blé Goudé qui insiste : « Là où la mort fauche une personnalité qui a servi l'État, nos rivalités politiques doivent s'éclipser ». Des rivalités en perspectives Comme le souligne le quotidien burkinabè Aujourd'hui au Faso : « l'homme, régulièrement malade n'a jamais pu habiter la fonction de patron de la Basse chambre et les cyniques trépignaient d'impatience pour qu'il passe l'arme à gauche pour libérer le Tabouret » et sa mort « intervient à un moment où le redécoupage du paysage politique, s'effectue mais où le RHDP en place se donne toutes les chances de garder le pouvoir en 2025 ». Rappelant le surnom de « Cimetière » donné à Amadou Soumahoro, cet autre journal burkinabè WakatSéra estime que la Côte d'Ivoire « vient de perdre un troisième gros éléphant de sa mare politique en deux ans » et se demande s'il ne faut pas y voir une « succession d'erreurs de casting ». Un casting il y en aura bientôt un autre, le site Afriquesur7 présage déjà une « guerre de succession » avec cette question : « À qui Ouattara va-t-il confier le perchoir de l'Assemblée nationale ? » Deux noms se distinguent selon ce média : Adama Bictogo, vice-président de l'Assemblée, qui a déjà remplacé à plusieurs reprises Amadou Soumahoro, et un autre vice-président, le doyen, Mamadou Diawara. Abidjan devient, ce 9 mai, la capitale mondiale de la lutte contre la désertification C'est aujourd'hui que débute la 15e conférence des États-parties de la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification, la COP15, jusqu'au 20 mai. 5000 personnes, venues de près de 200 pays, sont attendues. Un sommet important aussi localement puisque, rappelle L'Infodrome : « la Côte d'Ivoire qui a perdu une grande partie de son couvert forestier n'échappe pas à l'avancée du désert. Les résolutions de cette COP intéressent donc au plus haut point le pays qui entend dans la vision des autorités, développer son secteur agricole en le modernisant en profondeur ». Fratmat précise que « le président de la République, Alassane Ouattara va présenter "l'initiative d'Abidjan", proposition de la Côte d'Ivoire contre les changements climatiques. Le chef de l'État entend mobiliser lors de cette COP 15, entre 600 millions et 1 milliard de dollars auprès des bailleurs de fonds pour restaurer les terres dégradées. » « Nul doute que des mesures vigoureuses en faveur du reboisement et de la lutte contre la déforestation seront prises sur les bords de la Lagune Ebrié », selon l'Infodrome qui revient également sur le forum des jeunes organisé le 8 mai. Un mécanisme de financement des activités agricoles des jeunes a été annoncé. Une attaque ce week-end dans le nord-ouest du Burkina Faso, dans la ville de Nouna Des hommes armés ont lancé un assaut contre la prison de la ville dans la nuit de samedi à dimanche. L'attaque n'a fait aucune victime ni blessé, selon un communiqué du ministère de la Justice. D'autres sources annoncent la mort d'un volontaire de la défense pour la patrie (un supplétif civil des forces de sécurité) et soixante-cinq prisonniers libérés. Alors Le Pays soulève de nombreuses interrogations : « Pourquoi les militaires basés à Djibasso, Barani et Dédougou n'ont-ils pas bougé, alors qu'ils étaient tous à une cinquantaine de kilomètres de Nouna ? Y a-t-il eu des complices au sein des populations qui ont facilité la tâche aux assaillants avant, pendant et après l'attaque ? » Aujourd'hui au Faso parle de « pied-de-nez » des terroristes au pouvoir. « Les groupes armés semblent être passés à un niveau supérieur, disons-le à la diversification de leur abjection » pour le journal.
Un an de prison, dont un mois ferme, requis à l'encontre de quatre sages-femmes dans le procès de l'affaire dite Astou Sokhna, au Sénégal… C'est à Louga (nord de Dakar, la capitale) que s'est conclu cette nuit le procès en première instance de six sages-femmes dans l'affaire de cette femme enceinte de 9 mois, décédée en couches à l'hôpital régional le 1er avril dernier. En cause, des négligences présumées de la part du personnel de la maternité. Comme le rapporte le site Seneplus, le ministère public a en effet requis une peine d'un an dont un mois d'emprisonnement ferme à l'encontre de quatre des six sages-femmes jugées « pour non-assistance à personne en danger ». Ce journal en ligne signale aussi que le procureur de la République « a par contre demandé la relaxe au profit des deux autres sages-femmes mises en cause dans cette affaire. Elles ont comparu libres contrairement à leurs quatre collègues placées sous mandat de dépôt depuis le 19 avril », complète Seneplus. Faure sera-t-il assez fort ? Cette question dans la crise entre le Mali et la Cédéao : le Togo peut-il jouer les médiateurs ? Quel crédit l'organisation sous-régionale peut-elle accorder à son président Faure Gnassingbé dans un rôle de facilitateur ? Question posée en ces termes par le quotidien burkinabè Wakat Sera : « Faure Gnassingbé en sapeur-pompier ou en médecin après la mort ? ». Soulignant le fait qu'aujourd'hui, « le président togolais malgré son jeune âge relatif est le doyen des chefs de l'État en exercice de l'Afrique de l'ouest », ainsi que l'atout du « partage de la même langue française comme outil de négociation » entre lui et les autorités maliennes de transition, ce journal ouagalais est tout sauf sûr que Faure soit « assez fort pour ramener à la normale des positions aussi radicalisées que celles du Mali, de la France, de l'Europe et de la Cédéao ». Raison pour laquelle Wakat Sera conseille au président togolais d'user « d'une diplomatie hors-pair pour ramener ses homologues à de meilleurs sentiments, en leur rappelant que les égos, n'ont plus leur place dans cette situation qui va au pourrissement ». En tout cas, ce recours à un médiateur au moment où le dialogue direct entre Bamako et la Cédéao est loin d'être rompu, souligne le quotidien Le Pays, au Burkina Faso. « Qu'est-ce qui coince pour que les autorités maliennes aient recours à un facilitateur, en la personne du chef de l'État togolais », se demande-t-il ? En attendant d'avoir la réponse à cette question, c'est l'option d'une diplomatie souterraine qui subodore une réalité beaucoup plus difficile que Bamako ne semble vouloir l'avouer, en lien avec l'embargo économique qui met le Mali au bord de l'apoplexie.« Comme quoi, formule Le Pays, on ne peut pas cacher le soleil avec un doigt » ». Yasmina Ouégnin lance un pavé dans le marigot du RHDP En Côte d'Ivoire, Yasmina Ouégnin jette un pavé dans la mare, ce matin, en estimant que « le PDCI n'avait pas besoin de faire alliance avec le RHDP ». C'est ce que pointe en Une le quotidien indépendant L'Inter. Prenant clairement position contre la désormais ex-alliance entre le chef de l'État, Alassane Ouattara et le président de son parti, le PDCI - et qui n'est autre que l'ex-chef de l'État, Henri Konan Bédié - Yasmina Ouégnin dit à cet autre journal indépendant ivoirien qu'est Soir Info que le PDCI « n'avait pas besoin de faire une alliance avec le RHDP, le RDR et autres » (étant précisé que le RDR est le parti d'origine d'Alassane Ouattara), étant également rappelé que cette ex-alliance dite du RHDP avait fait front commun, au second tour de l'élection présidentielle de 2010 en Côte d'Ivoire, contre le président de la République d'alors, Laurent Gbagbo.
Will God answer your prayer if you don't end with, "In Jesus' name, Amen?" Learn what praying in the name of Jesus really means. I taught this week on the call of Abraham and the development of God's missionary call through the nation of Israel as they were responsible to communicate the truth of God to the cultures around them. They were given that great commission. The great commission didn't start in Matthew 28. It started with Abraham in Genesis 12 —the first three verses there —Abraham, chosen by God to raise up a nation who would then be God's priests to the world so that they would be a blessing to all of the nations. They had a unique role in the great monotheistic religion. The Jews were supposed to reflect morality to the world. Israel was to witness to the name of God. When they talked about the name of God and witnessing to God's name, that does not mean that they were to let everybody know what they called God, "Yahweh." Their goal wasn't to cover the countryside with evangelists who just let everybody know what the right word for God was. It meant something different. ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆ https://linktr.ee/jacksonlibon --------------------------------------------------- #realtalk #face #instagram #SDF #SYNDICAT #DESPUTES #amour #take #couple #dance #dancers #vogue #voguedqnce #garden #tiktok #psychology #beyou #near #love #foryou #money #ForYouPizza #fyp #irobot #theend #pups #TikToker #couplegoals #famille #relation #doudou #youtube #twitter #tiktokers #love #reeĺs #shorts #instagood #follow #like #ouy #oyu #babyshark #lilnasx #girl #happybirthday #movie #nbayoungboy #deviance #autotrader #trading #khan #academy #carter #carguru #ancestry #accords #abc #news #bts #cbs #huru #bluebook #socialmedia #whatsapp #music #google #photography #memes #marketing #india #followforfollowback #likeforlikes #a #insta #fashion #k #trending #digitalmarketing #covid #o #snapchat #socialmediamarketing
C'était la rentrée, hier, pour le nouveau gouvernement. Un cabinet Achi 2 composé de 32 ministres – 7 femmes et 25 hommes – contre 41 maroquins dans le cabinet précédent. Mais ils n'étaient que 31 présents. Car le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, « n'a pas pointé » hier, au Conseil des ministres. Une absence « des plus curieuses », pointe, lui, en revanche, le journal Soir Info. Mais au-delà de cette absence inopinée, ce que les titres de la presse ivoirienne pointent plutôt en creux ce matin, ce sont les défis qui attendent le nouveau gouvernement. Via des injonctions : « Mettez-vous au travail dès à présent », lance ainsi le président ivoirien à la Une du journal Le Patriote, qui lui est proche. Mot d'ordre repris quasiment mot pour mot par celle du journal Le Jour. « J'attends de vous beaucoup plus d'initiatives et de célérité », enchérit Alassane Ouattara sur celle du journal L'Essor. Avec le nouveau gouvernement de Patrick Achi, en tout cas, « le RHDP montre son vrai visage aux Ivoiriens », estime en Une le quotidien Le Bélier, proche du PDCI de l'ex-président Henri Konan Bédié. Ce que le journal Le Temps traduit par l'affirmation selon laquelle, selon lui, « Ouattara confirme le rattrapage ethnique ». Car, estime ce journal proche, lui, de l'ex-président Laurent Gbagbo, « seul un nordiste figure parmi les 11 sortants. De même, sur les 32 membres du nouveau gouvernement, on ne compte que 12 non-ressortissants du Nord, pour 20 membres de l'Union des élus et cadres du Grand nord », énonce Le Temps. Les défis ? « L'équipe Achi face à la vie chère », souligne la Une du journal Le Bélier. Les défis du gouvernement Achi 2 Justement, cette mise sous pression n'a pas échappé au regard des observateurs étrangers sous-régionaux. « Chose promise chose due », lance ainsi, au Burkina Faso voisin, le quotidienLe Pays. Lequel journal prévient que ce nouveau gouvernement n'a plus qu'à « aller au charbon (car) sous nos tropiques, les émeutes de la faim ont déboulonné bien des régimes ». Sans omettre le « second défi » qui demeure la lutte contre le péril terroriste « qui a déjà fauché des vies en Éburnie ». Autrement dit, insiste Le Pays, « la réduction du train de vie de l'État ne saurait suffire à résoudre définitivement cette épineuse question. Un autre défi, et non des moindres, reste la réconciliation nationale (…) Il est évident que tant que les filles et fils de la Côte d'Ivoire ne se seront pas réconciliés, il sera difficile voire impossible de construire une paix durable sur les bords de la lagune Ebrié », énonce Le Pays. Macron ? Le Pen ? Et l'Afrique dans tout ça ? En France, c'est aujourd'hui le dernier jour de campagne électorale pour le second tour de l'élection présidentielle qui opposera, dimanche, le candidat de La République en marche, Emmanuel Macron, à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Et l'Afrique, dans tout ça ? Que gagne-t-elle ? Telle est la question que pose le journal Mourya, La Voix du Niger. Car lors du débat qui a opposé les deux finalistes, avant-hier soir, débat durant lequel « tout, et parfois rien, a été décortiqué, l'Afrique n'a eu droit qu'à quelques petites secondes d'attention, pardon d'inattention, souligne ce journal nigérien. Pourtant, toutes les tribunes, surtout quand il s'agit de s'en servir pour user et abuser du riche sous-sol de l'Afrique ou s'en servir comme alliée indéfectible à l'ONU, sont mises à profit par les Occidentaux pour la présenter comme le continent de l'avenir, le partenaire incontournable ». Volontaire, Mourya, La Voix du Niger soutient que le développement de l'Afrique « ne viendra jamais d'ailleurs, surtout pas de l'Occident qui se sert de sa position dominante et condescendante pour continuer à pomper les matières premières du continent pour les lui renvoyer en produits manufacturés à des coûts excessifs pour les bourses des Africains contraints à la survie pour faire vivre le "maître" ». Raison pour laquelle, « au soir du dimanche 24 avril, le vainqueur qui sortira des urnes, sera le président élu par les Français, pour les Français. Les Africains doivent se le tenir pour dit », prévient Mourya, La Voix du Niger.
Le poste est resté vacant pendant deux ans, mais aujourd'hui la Côte d'Ivoire a un nouveau vice-président. Il s'agit de Tiémoko Meyliet Koné, qui était jusqu'à présent le gouverneur de la BCEAO. Est-ce à dire que le président Alassane Ouattara commence à penser à sa succession ? Depuis le mois dernier, Gilbert Kafana Koné, qui est le maire de la commune de Yopougon, préside le directoire du RHDP, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix. C'est donc le nouveau patron du parti au pouvoir. En ligne d'Abidjan, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI: Pourquoi le choix s'est-il porté sur Tiemoko Meyliet Koné ? Gilbert Kafana Koné : Le président lui-même vous a décrit les compétences du gouverneur [Tiemoko] Meyliet Koné. C'est par rapport donc à ces critères de compétence et d'expérience, aussi bien politiques qu'économiques, que le choix a été porté sur lui. C'est vrai qu'il a un profil d'économiste puisqu'il a été gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pendant ces 11 dernières années. Mais justement, le président n'a-t-il pas préféré choisir un économiste plutôt qu'un homme politique, afin que ce futur vice-président ne lui fasse pas trop d'ombre ? Vous savez que le précédent vice-président avait plus ou moins le même profil. Daniel Kablan Duncan… Voilà. Lui faire de l'ombre, je ne vois pas en quoi il peut lui faire de l'ombre. Il est le chef de l'Etat, celui qui a été désigné par le peuple de Côte d'Ivoire. Il choisit ses collaborateurs en fonction donc de ce qu'il a attend d'eux. Le nouveau vice-président a longtemps travaillé avec Guillaume Soro quand celui-ci était Premier ministre (2007-2012). Est-ce que cela ne pose pas de problème pour aujourd'hui ? Non. Cela ne pose pas de problème. Ce n'est parce que Guillaume Soro a dérivé que tous ceux qui ont collaboré avec lui devraient être des parias. Non, ce sont les compétences, ce que chacun peut apporter à la Côte d'Ivoire. C'est ça qui est à la base de ce choix-là. Et c'est un homme de confiance ? Oui. C'est un homme de confiance, un homme discret, je peux le dire. Le nouveau vice-président est originaire du Nord, comme le chef de l'Etat. Est-ce que cela ne risque pas de poser un problème d'équilibre régional ? Je ne vois pas en quoi cela pose un problème d'équilibre. Vous savez que, précédemment, le vice-président était du Sud et le Premier ministre était du Nord. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Je ne vois pas du tout en quoi l'équilibre peut être remis en cause. Est-ce qu'en devenant vice-président, Tiemoko Meyliet Koné devient présidentiable ? Présidentiable ? L'avenir le dira. Il appartiendra aux Ivoiriens d'apprécier. Sur RFI et France 24, il y a deux mois, le président Alassane Ouattara a déclaré qu'il ne savait pas encore s'il serait candidat en 2025, mais qu'il y avait une demi-douzaine de possibles successeurs auxquels il pensait. Est-ce que Tiemoko Meyliet Koné fait partie de cette demi-douzaine de successeurs possibles ? La demi-douzaine, c'est le secret du président de la République. Il ne m'a pas confié la demi-douzaine à laquelle il pensait. En ce qui nous concerne, nous ne pensons pas être une demi-douzaine. La demi-douzaine, pour nous, c'est lui. Donc, vous pensez qu'en 2025, Alassane Ouattara sera candidat à sa propre succession ? Il reposera une candidature ? Ce qui est certain, c'est que la Constitution l'autorise à le faire. Vous savez que le président Ouattara fait un travail extraordinaire. Oui, mais tout de même, il y a deux ans, Alassane Ouattara avait annoncé son départ juste avant le décès du regretté Amadou Gon Coulibaly en juillet 2020… Oui. Je suis d'accord avec vous, mais le sort en a décidé autrement et je crois qu'il vaut mieux laisser les Ivoiriens apprécier ce qu'il est en train de faire. Oui, mais franchement, s'il y a deux ans, il a déjà pensé à partir et si, aujourd'hui, il nomme un vice-président, n'est-ce pas pour se retirer en 2025 ? Mais pourquoi voulez-vous spéculer ? Laissez-le, c'est lui qui décidera. Ce qui importe, c'est ce qu'il fait pour les Ivoiriens. Puis le moment viendra. Alors évidemment, avec son arrivée à la vice-présidence, Tiemoko Meyliet Koné devient un possible successeur. Mais est-ce qu'il n'y en a pas quand même 5 ou 6 autres, à commencer par vous-même ? Je vous ai déjà répondu. Ne spéculez pas sur les possibles successeurs. Nous n'en sommes pas là. La limite d'âge à 75 ans pour être candidat à la présidentielle, vous êtes pour ou contre ? L'âge importe peu et je ne suis ni pour ni contre. Et a priori, s'il n'y a pas de révision de la Constitution, messieurs Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié pourront être candidats en 2025 ? Ce sera à eux de décider le moment venu.
Le président Roch Marc Christian Kaboré a prononcé nuitamment un discours pour annoncer un remaniement gouvernemental et des sanctions au sein de l'armée Un discours présidentiel nocturne au Burkina Faso, c'est rare. Et solennel. Les sanctions annoncées par Roch Marc Christian Kaboré ? Elles font suite aux carences d'intendance qui avaient conduit les militaires à combattre le ventre désespérément vide contre les jihadistes lors de l'attaque terroriste d'Inata, qui avait fait 53 morts, dont 49 soldats. Le remaniement du gouvernement ? Il vise à calmer la rue burkinabè, alors qu'une marche est annoncée pour demain à Ouagadougou, marche qui a été interdite. Et tandis que le gouvernement prolonge de quatre jours la coupure de l'Internet mobile, invoquant la « défense nationale », le journal Wakat Sera s'interroge. « Marchera ou marchera pas ? » se demande-t-il, alors que les écoles, elles aussi, sont fermées ce vendredi et demain. « Comme si la coupe n'était pas assez pleine, le maire de Ouagadougou invite les forces de l'ordre de la capitale burkinabè à prendre toutes les dispositions utiles pour qu'aucune manifestation illégale ne puisse se dérouler sur le territoire communal », complète ce journal ouagalais. Toutefois, même si Wakat Sera juge « tout à fait normal que le peuple use de son droit constitutionnel pour manifester et dire son mécontentement », Wakat Sera enjoint ses lecteurs à ne pas « se tromper d'adversaire ». Car ce n'est « sans doute pas le moment idéal pour fragiliser, voire anéantir les efforts de lutte des partenaires étrangers comme la France, dans le Sahel où djihadistes et bandits se sont enkystés et sèment malheur et désolation ». Le quotidien Le Pays n'écrit guère autre chose en appelant au maintien de la cohésion sociale car, estime-t-il, « le pourrissement interne de la situation politique risque de nous faire tomber dans le piège des terroristes dont la stratégie vise à affaiblir l'Etat pour qu'il s'effondre de l'intérieur afin de se donner la latitude de venir se repaitre de sa charogne. L'on doit, en effet, toujours garder à l'esprit, que c'est quand le mur présente des fissures que les cancrelats et autres vipères peuvent y prospérer », formule Le Pays. En Côte d'Ivoire, la ville de Korhogo sera en effervescence cette fin de semaine. Onze ans après son départ en exil, Issa Malick Coulibaly fera son grand retour sur sa terre natale ce dimanche Comme le constate sur place le journal Le Temps, « Korhogo est mobilisée » pour le retour d'Issa Malick Coulibaly, proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, mais aussi chef de la famille Gbon Coulibaly, illustre au nord de la Côte d'Ivoire. Etant rappelé qu'Issa Malick Coulibaly est l'oncle biologique d'Amadou Gon Coulibaly (et donc son père coutumier) et que l'ex-Premier ministre est brusquement disparu le 8 juillet 2020 alors que, on s'en souvient, il était rien moins que le candidat du RHDP à la dernière élection présidentielle ivoirienne, son retour, dimanche 28 novembre, débutera à Gbondalla, siège de l'ex-patriarche Péléforo Gbon, un lieu « mythique », souligne ce quotidien proche de l'ex-président Laurent Gbagbo qu'est Le Temps. Ce come-back sera aussi « une bonne occasion, pour réconcilier les populations », déclare l'actuel patriarche de la famille Gbon, Alidou Coulibaly, il va faire « baisser la tension (…) Mon fils Malick a un langage assez apaisant », dit-il au Temps. Autre réaction, celle du fils de l'illustre Kassoum Coulibaly. Souleymane Coulibaly – c'est son nom - est délégué local du Pdci-Rda, le parti de l'ex-président Bédié. Lui attend dimanche le retour d'un « autre père ». Etant enfin rappelé que l'ex-chef de la guérilla ivoirienne Guillaume Soro est aussi une figure importante de ce nord-ivoirien, son parti, le Rassemblement des générations et peuples solidaires, sera représenté à ces cérémonies. Son délégué local Soro Rafael déclare au Temps qu'avec Issa Malick Coulibaly, « nous pourrons faire tomber le baobab ».
« Mon ambition c'est de partir » déclarait solennellement Laurent Gbagbo à ses partisans lors du congrès qui a vu la naissance de son parti, le PPA-CI. Dans le même temps l'ancien président ivoirien assurait qu'il ferait de la politique jusqu'à sa mort. Il a d'ailleurs été élu par acclamation ce week-end président de ce Parti des Peuples Africains - Côte d'Ivoire. Un parti qu'il veut socialiste, souverainiste, mais aussi et surtout panafricaniste. Pour décrypter ce discours très attendu, invitée de RFI ce matin, Me Habiba Touré, cheffe de cabinet de Laurent Gbagbo. Elle répond aux question de Pierre Pinto. RFI : Lorsque Laurent Gbagbo dit « Je ferai de la politique jusqu'à ma mort », mais qu'un peu plus tard il déclare : « Mon ambition c'est de partir », que faut-il comprendre exactement ? Habiba Touré : Il faut comprendre qu'il n'entendait pas céder aux injonctions présentées parfois sous forme de conseils des uns et des autres, lui demandant de se retirer de la vie politique et même au chantage qui a été fait, notamment à l'occasion de son retour. Donc c'était un message très fort qu'il entendait formuler. C'est que c'est un homme politique, c'est un homme qui a toujours fait de la politique et il entend en faire jusqu'à sa mort. C'est ce qu'il a toujours indiqué. Maintenant, quand il dit -il parlait, entendons-nous bien, dans le cadre du parti- que son ambition est de partir, c'est-à-dire que, pour lui, il était important aussi de préparer la relève, de préparer de nouvelles générations et de les voir fonctionner aussi au sein de l'appareil du parti. Donc il s'agit, non pas d'abandonner qui que ce soit et en premier lieu ses militants, mais de préparer dès maintenant la relève des nouvelles générations à l'exercice du pouvoir au sein, déjà, de l'appareil et pour la suite, bien évidemment. Est-ce que cela veut dire qu'il prépare une autre personnalité pour se présenter au nom du parti en 2025 ? Ce n'est pas ce qu'il a indiqué. Ce qu'il a indiqué, c'est qu'il était important, au sein du parti, de préparer tous ces jeunes cadres du parti à l'exercice du pouvoir au sein de l'appareil du parti et aussi de raviver, de dynamiser le parti. C'était cela son ambition. Il ne s'agissait pas de 2025, 2025 est encore loin. Donc Laurent Gbagbo n'exclut pas de se présenter à la présidentielle de 2025 ? Quand vous écoutez son discours, 2025 n'était pas abordé, ni dans un sens ni dans l'autre. Je vois bien que vous essayez d'interpréter, mais il n'y a pas de message subliminal dans son discours. C'était dans le cadre du congrès constitutif, il s'agissait de s'adresser aux militants et de s'adresser à tous ses militants et à tous ses sympathisants. Lors du discours de Laurent Gbagbo de dimanche, il a été longuement question aussi du panafricanisme, qui est en quelque sorte l'un des trois piliers idéologiques sur lesquels repose avec le PPA-CI, avec le socialisme et le souverainisme. Mais de quel panafricanisme Laurent Gbagbo parlait-il ? Est-ce qu'il souhaite relancer le vieux projet d'États-Unis d'Afrique ? Je pense qu'il a été très clair. Nos États africains sont de tous petits États qui ne permettent pas, finalement, de constituer un réel pouvoir africain dans l'intérêt des peuples africains. Et c'est l'ambition du PPA-CI finalement. C'est-à-dire, d'essayer de créer des liens politiques, une unité politique, une union politique, l'union des peuples africains aussi, afin que leur voix puisse peser demain. Donc c'est de ce panafricanisme-là qu'il parlait. C'est à dire, globalement, que tous les États africains puissent s'unir. Comme ce que l'on a pu voir, il a donné l'exemple des États-Unis, mais il y a également donné l'exemple de l'Union européenne -de l'Europe- qui constitue une force qui permet finalement de défendre les intérêts européens, face aux autres puissances. C'est la même chose qu'il veut pour les Africains. Lors du congrès, en plus de la présence de partis amis ou alliés, on a noté la présence très remarquée du RHDP en la personne de son directeur exécutif Adama Bictogo. Quel était le message ? Il s'agissait, pour le président Laurent Gbagbo, de montrer que faire de la politique ce n'est pas faire la guerre. Et quand on fait de la politique, nous ne sommes pas des ennemis. On peut avoir des divergences, on peut être de bords radicalement opposés, mais on doit pouvoir parler. On doit pouvoir s'asseoir et discuter. L'invitation du RHDP s'inscrivait dans la lignée de ce qui a toujours été le président Laurent Gbagbo : s'asseoir et discuter avec tous, sans exclusion. C'est pour cela qu'il avait demandé à ce que le RHDP puisse être présent à cette cérémonie. Vous avez expliqué tout à l'heure que Laurent Gbagbo souhaitait préparer une nouvelle génération pour lui succéder. Néanmoins, il a balayé d'un revers de la main le débat sur la limite d'âge, en disant : « Il y a des gens plus âgés que moi qui font de la politique ». Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction ? Il n'y a aucune contradiction. Ce qui choquait le président Laurent Gbagbo c'est que l'on puisse considérer qu'à un certain âge on doit arrêter de faire de la politique. Parce que cela, finalement, ce n'est pas un argument. La politique n'est pas une question d'âge, c'est une question de conviction, c'est une question aussi de proposition politique que vous pouvez faire au peuple, mais ce n'est certainement pas une question d'âge. Il a donné lui-même un certain nombre d'exemples. N'oubliez pas que Nelson Mandela, quand il a pris le pouvoir il avait 76 ans. En France, Clémenceau a permis à la France de gagner la Première Guerre mondiale en 1918. Il avait quel âge ? Pratiquement 77 ans. Donc ce n'est pas une question d'âge. Ce qu'il dit, c'est une question d'état d'esprit et de respect des textes. Quel que soit l'âge que l'on peut avoir, si on ne respecte pas les textes, on sera confronté aux mêmes problèmes. Et quel que soit l'âge que l'on va avoir, qu'on ait 30 ans, 70 ou 80 ans, si l'on respecte les textes, vous allez voir que les guerres, tous les conflits qu'il a pu y avoir dans les pays africains vont disparaître. On aura d'autres problèmes que l'on reconnaît dans un certain nombre de pays et d'autres États démocratiques, mais en tout cas, tous les conflits qui amènent le peuple à sortir n'existeront plus. L'important c'est le respect des textes, quel que soit l'âge.
« J-1 », décompte en une le journal Aujourd'hui, c'est « le grand retour de Gbagbo dans l'arène ». Un nouveau parti ? Ce quotidien qui lui est proche explique que l'ex-chef de l'État en avait besoin pour « reprendre la main » et ainsi « signer son retour sur la scène politique nationale ». Car « malgré toute son aura, il (lui) manquait un instrument politique (…) C'est ce vide qui sera comblé » cette fin de semaine à Abidjan. 1.600 délégués et peut-être davantage sont attendus à ce congrès qui se tiendra cette fin de semaine au Palais des congrès de l'Hôtel Ivoire, le « Village du congrès » ouvrant ses portes cet après-midi en contrebas, au quartier Blockhaus, fief du peuple Ebrié situé sur les bords de la lagune du même nom. Étant rappelé que l'ex-président, il y a deux mois, avait proposé la création d'un nouveau parti politique, plusieurs quotidiens ivoiriens affichent ce matin une cartouche ornée du sourire de Laurent Gbagbo présentant ce congrès constitutif comme un « nouveau départ pour la Côte d'Ivoire et l'Afrique ». Au nom du parti Quel pourrait bien être le nom de ce parti ? Et quel serait son logo ? Justement. Le journal Le Temps révèle ce matin, non-pas les choix définitifs du congrès, puisqu'il ne s'est pas encore tenu, mais les propositions de nom, logo et signe de ralliement avancées par la Commission chargée de l'élaboration des statuts et du règlement intérieur (et ça n'est pas rien, même si – insistons bien ici sur leur caractère de propositions). « A savoir : le parti sera(it) dénommé Parti des peuples africains de Côte d'Ivoire (Ppa-CI), le sigle sera(it) les doigts entrelacés des deux mains, cela symbolise(rait) l'union des forces en lutte pour la démocratie et la souveraineté, énonce Le Temps. L'emblème (serait) également les doigts entrelacés des deux mains dans la carte de l'Afrique (un peu à la manière de la sculpture Le secret, d'Auguste Rodin, donc…) ». Ce quotidien proche de Laurent Gbagbo signale aussi que le parti devrait « commémorer chaque année, le 31 mars, la résistance des peuples africains et l'acquittement du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale ». Le Temps ajoute que la commission « a proposé que la référence politique de ce nouveau parti (soit) le socialisme et le panafricanisme (et qu'il) proclame son attachement aux droits de l'homme et des peuples, aux valeurs de justice, de démocratie pluraliste et de souveraineté (ainsi que) son attachement à l'intégration africaine » Parti de gauche pour alliance renforcée Bédié-Gbagbo À Abidjan, les préparatifs vont bon train à la veille de ce congrès. Et pour mieux en mesurer la température, le quotidien indépendant L'Inter est allé à la rencontre d'un vendeur de tee-shirt, polos et casquettes à l'effigie de Laurent Gbagbo. Damas Damas, c'est son nom, a déjà écoulé tout son stock et dit attendre une nouvelle livraison demain. « C'est notre contribution à la réussite de ce grand événement », s'enthousiasme Damas Damas dans L'Inter. Ce congrès constitutif du nouveau parti de l'ex-président ivoirien ? C'est « le dernier gros défi » de Laurent Gbagbo, lance Le Sursaut. Et c'est un défi « risqué », estime en une ce quotidien. De son côté, Le Nouveau Réveil, proche, lui, de l'ex-président Henri Konan Bédié, se projette au-delà, « cap sur 2025 », année programmée de la prochaine élection présidentielle en Côte d'Ivoire, pour signaler d'une très macroniste formule qu'au PDCI-RDA, « le renouveau est en marche » et pour souligner que « en conquérants, Bédié et Gbagbo préparent leurs partis ». Quel sera le poids politique de ce nouveau parti ? Selon le quotidien burkinabèLe Pays, « tout porte à croire que ce nouveau-né vagira haut et fort sur l'échiquier politique ivoirien dès sa naissance. Car, Laurent Gbagbo, malgré son long éloignement de la mère-patrie à cause de son emprisonnement à La Haye, demeure populaire en Côte d'Ivoire. De ce point de vue, prévient ce quotidien ouagalais, l'on peut affirmer qu'Alassane Dramane Ouattara et son RHDP auront désormais face à eux "garçon", pour parler comme les Ivoiriens » !