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Per Hansen fortæller om Hustle Rain og Point of Perfect og giver sit syn på Bo W og sletningen af Point of Perfect. Bertel blev gået, og nu skal en nordmand prøve at styre skuden Dansk Hestevæddeløb. Vi diskuterer blodprøver, sletninger og meget andet og har nedtakt af CC og optakt til Elitloppet
| Vores bedste spil i Monetos Plus: https://t.me/monetosplusbot |I aften mødes Manchester United og FCK for første gang siden Europa League-kvartfinalen i 2020, der endte med en 1-0-sejr til United efter forlænget spilletid.Mikkel Westermann havde succes med målscorerfiduser senest, og han forsøger med endnu et målscorerspil på kampen mellem Manchester United og FCK.I denne udgave af Fidusjagten kan du blandt andet også høre om Newcastles kamp mod Dortmund onsdag aften samt Liverpools Europa League-kamp hjemme mod Toulouse. Vært: Peter Rubek NielsenEksperter: Steffen Dam og Mikkel Westermann 18+ | Spil ansvarligt | stopspillet.dk | ROFUS.nu |
durée : 00:05:39 - Le Journal de l'éco - par : Anne-Laure Chouin - L'indépendance énergétique d'Israël est un domaine clé de la sécurité du pays. Compte tenu des attaques meurtrières à grandes échelles survenues ce week-end, Israël est plus que jamais isolé dans la région du Proche et Moyen-Orient d'un point de vue sécuritaire et militaire.
Liens du podcast : https://linktr.ee/muslim_makers --------- J'ai le plaisir d'accueillir Mounir Jamaï, directeur Général de la société Française NRCI spécialisée dans l'énergie appliquée aux infrastructures de transport et de la société Marocaine NR Solar spécialisée dans le développement de solutions d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique. S'étant rendu compte qu'il avait atteint un plafond de verre dans son entreprise, Mounir n'a pas hésité et a décidé de se lancer à son propre compte. Mounir nous raconte son parcours et comment il est passé de salarié à entrepreneur. Il nous partage ses conseils pour réussir cette étape souvent difficile, et nous parle de son investissement dans l'économie social et solidaire, notamment en Afrique. Bonne écoute ! :) --------- Références : MIPAI Pour joindre/suivre Mounir : LinkedIn --------- Pour me contacter : abdelrahmen@muslim-makers.com LinkedIn Facebook
Groupe Telegram : https://t.me/muslim_makers Page Instagram : https://www.instagram.com/muslim.makers/ Retrouver la liste des livres recommandés par les intervenants sur l'application Gleeph : https://lnk.gleeph.net/As51h5IgGfb --------- J'ai le plaisir d'accueillir Mounir Jamaï, directeur Général de la société Française NRCI spécialisée dans l'énergie appliquée aux infrastructures de transport et de la société Marocaine NR Solar spécialisée dans le développement de solutions d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique. S'étant rendu compte qu'il avait atteint un plafond de verre dans son entreprise, Mounir n'a pas hésité et a décidé de se lancer à son propre compte. Mounir nous raconte son parcours et comment il est passé de salarié à entrepreneur. Il nous partage ses conseils pour réussir cette étape souvent difficile, et nous parle de son investissement dans l'économie social et solidaire, notamment en Afrique. Bonne écoute ! :) --------- Références : MIPAI Pour joindre/suivre Mounir : LinkedIn --------- Pour me contacter : abdelrahmen@muslim-makers.com LinkedIn Facebook
Para fechar a nossa comemoração de 2 anos, convidamos mais um CEO para participar do Itaú Views: Flávio Souza, CEO do Itaú BBA.Falamos sobre os desafios da indústria financeira, perspectivas para o Itaú BBA, ambiente competitivo entre outros temas. Mario Mesquita, Economista-Chefe do Itaú Unibanco, também dividiu conosco sua avaliação sobre o cenário macro.Moderação: Marcelo Serrano, Analista de Equity Research PF do Itaú BBA
Vous avez un choix important à faire mais... impossible de décider. Alors vous sondez les autres pour recueillir leur avis, et vous imaginez les pires conséquences de vos potentielles décisions. Résultat : vous vous embourbez dans l’indécision et rien n’avance. L’indécision est un des obstacles majeurs qui vous empêchent d’avoir ce que vous voulez. Dans cet épisode, vous apprendrez de quoi vous avez besoin pour prendre des décisions alignées et justes, qui ensemble construiront exactement la vie à laquelle vous aspirez. Retrouvez les notes de cet épisode sur :https://changemavie.com/episodes/indecisionL’indécision est un obstacle majeur pour vous épanouir dans votre vie professionnelle ou personnelle, et nous avons les outils pour vous apprendre à la surmonter. Notre programme de coaching Change ma vie : Mode d’emploi vous permet de développer avec précision votre vision, pour que toutes vos décisions deviennent des évidences. Pour en savoir plus : https://changemavie.com/coaching Abonnez-vous dès aujourd'hui au podcast Change ma vie sur Apple Podcasts ou sur la plateforme de votre choix (c'est quoi un podcast ), et laissez-y votre avis (comment laisser un avis ), c’est le meilleur moyen de le soutenir.Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter de Change ma vie. Je vous enverrai en cadeau de bienvenue trois exercices simples pour explorer votre esprit, et tous les mardis, la Minute Change ma vie. Et n’hésitez pas à partager ce podcast avec vos amis si vous pensez qu’ils pourraient aussi en bénéficier !
durée : 00:04:30 - Micro européen - par : Marie-Christine VALLET - Le 25 mars 1821, les Grecs se libéraient du joug turc, David contre Goliath.
durée : 00:04:53 - Le Journal des idées - par : Jacques Munier - La table-ronde prévue lundi dans le cadre du Beauvau de la sécurité a été reportée « en raison des règles sanitaires ». Elle devait traiter des relations entre la police, la gendarmerie et l’institution judiciaire.
Chronique politique internationale avec le politologue et chroniqueur au Journal de Montréal Loïc Tassé : Joe Biden veut immuniser sa population avant le jour de l’indépendance, des navires chinois plus avancés que ceux des Américains et l’Italie doit refermer. Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
À 46 ans, Alia Ibrahim a déjà un quart de siècle de journalisme derrière elle, et un CV long comme le bras : rédactrice en chef du Daily Star, un incontournable quotidien libanais en langue anglaise ; grande reporter pour la chaîne d’information arabophone Al-Arabiya ; contributrice régulière du Washington Post ; professeure à l'Université Américaine du Liban. Sa dernière aventure s’appelle donc Daraj, un site d’info indépendant en langue arabe, qu’elle a cofondé en 2017 avec ses collègues Hazem Al-Amin et Diana Moukalled. Journaliste, entrepreneure, activiste, professeure, maman de deux adolescentes : Alia Ibrahim fait l’effet d’une femme à l’énergie inépuisable. Quand Camille Diao a discuté avec elle, quelques semaines seulement s’étaient écoulées depuis l’explosion du 4 août 2020 qui a dévasté Beyrouth, la ville où elle vit. Le coup de grâce en cette année qui avait déjà vu l’économie du pays s’effondrer et la pandémie de la Covid-19 ralentir la contestation populaire contre le régime. Pas facile de garder le cap au milieu de tels bouleversements. Mais quand on est Libanais, comme Alia, on a connu avant 2020 d’autres années mouvementées…
durée : 00:05:08 - Le Journal des idées - par : Jacques Munier - L’information sur la crise sanitaire a suscité un regain d’intérêt pour l’actualité, comme le montre le 34e Baromètre de confiance dans les médias. Un rebond qui s’accompagne d’une baisse de la défiance à leur égard.
durée : 00:04:27 - Micro européen - par : Marie-Christine VALLET - Se libérant du joug ottoman au XIXe siècle, la Grèce est encore et toujours perturbée par l’encombrant voisin.
Il a chassé les royalistes espagnols de ce qui deviendrait la Bolivie, le Venezuela, le Pérou et la Colombie, l'Équateur et le Panama pour fonder la Grande Colombie, une supernation affranchie de l'Europe coloniale. Héros militaire et visionnaire politique, Simon Bolivar n'a cependant pas su faire durer son rêve d'une Amérique latine unie. Mylène Desautels, professeure d'histoire, révèle à Jacques Beauchamp les contradictions d'un idéaliste républicain aux tendances autoritaires.
Alors quʹen Afrique de lʹOuest, première région productrice de cacao, aucun Africain nʹa jamais transformé le cacao, Komi Agbokou sʹest lancé un défi: faire de son pays, le Togo, une terre de chocolat. Sur les routes quʹaucun investisseur étranger nʹest venu asphalter, il part à la rencontre des cacaoculteurs. Dans ces villages où les Allemands ont introduit les premiers cacaoyers il y a 140 ans, la misère sʹintensifie dʹannée en année et la jeunesse tourne le dos au cacao. Loin dʹy voir une fatalité et malgré la chute vertigineuse du prix du cacao, Komi Agbokou tente dʹéveiller les consciences: et si un jour les pays producteurs décidaient eux-mêmes du prix du cacao? Et si la transformation des fèves en chocolat permettait, par la valeur ajoutée qui sʹen dégage, de sortir le pays de la misère? Réalisation: Fanny Bouteiller Production TV: Wild Angle Productions (2017) Adaptation Point de fuite: Christian Morerod Production RTS: Muriel Mérat & Christophe Canut Photo: les fèves séchées après la récolte
Entrevue avec Simon-Pierre Savard Tremblay, Porte-parole du Bloc québécois en commerce international, Député de Saint-Hyacinthe—Bagot : le Parlement de notre Dominion débattra aujourd’hui d’un projet d’accord commercial entre le Canada et le Royaume-Uni afin de combler le vide créé entre les deux pays en raison du départ du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
durée : 00:20:53 - Tous experts, le dossier du jour
La Mauritanie commémore ce samedi 28 novembre le 60e anniversaire de son indépendance. C’était le 28 novembre 1960, après 60 ans de colonisation française. Une indépendance proclamée à Nouakchott par le président Mokhtar Ould Daddah. Ahmedou Ould Abdallah avait 20 ans à l’époque. Ancien ministre des Affaires étrangères du président Ould Daddah, ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, il revient sur le parcours du pays ces dernières décennies. Il est l’invité de Charlotte Idrac. RFI : D’abord, est-ce que vous pouvez nous montrer les deux médailles que vous avez là sur votre table ? Ahmedou Ould Abdallah : Il y a deux médailles. La première médaille a été donnée aux invités le 28 novembre 1960, à l’époque j’étais guide du prince Aga Khan Et l’autre médaille, c’est celle du 15e anniversaire. C’est très important parce qu’il n’y a pas d’histoire sans support. Le père fondateur Mokhtar Ould Daddah tenait beaucoup à des symboles qui vont rester et qui marquent l’histoire. Ce 28 novembre 1960, vous le disiez, vous étiez guide, vous aviez tout juste 20 ans ? Oui, le 28 novembre je me souviens parfaitement, c’était un lundi et, contrairement au jour précédent, il n’y avait pas de vent de sable, donc je me sentais absolument comblé de voir toutes ces grandes personnalités historiques du pays comme les émirs du Tagant, des grands chefs de Néma, Timbedra, Aïoun, Kiffa, Aleg, Atar, Nouadhibou, Boutilimit, ainsi de suite... Il y avait aussi le Premier ministre Michel Debré, il venait affirmer le support de la France à la Mauritanie naissante. Est-ce que c’était une atmosphère de fête ou une atmosphère solennelle ? Il y avait des deux, pour le président Ould Daddah c’était solennel, il était ému, mais pour la plupart des Mauritaniens surtout les notables traditionnels c’était un moment intéressant de se rencontrer et d’affirmer qu’ils sont Mauritaniens. Ils savaient ce qu’ils étaient et, comme nation, j’ai l’impression que c’était nouveau et le slogan était de Ould Daddah : « Faisons ensemble la patrie mauritanienne ». J’étais heureux et fier : on avait notre drapeau - que j’espère revoir de nouveau, il a été modifié récemment -, et c’est la première fois que je voyais en chair et en os les grandes personnalités de l’époque. C’était impressionnant. Donc, beaucoup d’espoir ce jour-là… Beaucoup d’espoir et surtout j’étais convaincu que dans la décennie, nous allions rattraper physiquement la France sur le plan économique. Finalement 60 ans après, je vois qu’il y avait beaucoup de naïveté, je vois aussi que l’Histoire est un long chemin. Vous évoquiez l’enthousiasme que vous avez ressenti à l’époque, pourtant le Maroc s’est opposé à cette indépendance de la Mauritanie, il a fallu attendre 1969 pour une reconnaissance, il y avait donc un courant qui n’était pas favorable à l’indépendance ? La très grande majorité des Mauritaniens étaient avec Ould Daddah pour l’indépendance. Mais le Maroc a revendiqué la Mauritanie à cause des Mauritaniens, je veux dire par là que nous avons des personnalités éminentes dont l’émir du Trârza, l’une des plus anciennes familles de ce pays, deux ministres en fonction qui ont quitté le gouvernement pour aller faire allégeance au Maroc. Est-ce que vous pourriez nous décrire Mokhtar Ould Daddah, considéré comme le père de cette indépendance mauritanienne ? Mokhtar Ould Daddah, exprimait par excellence ce côté de la tradition mauritanienne : la modestie. Il croyait profondément en la Mauritanie quelles que soient les régions, les appartenances comme on dit maintenant ethniques et linguistiques. Il n’était pas régionaliste de son temps, il n’était pas dans nos habitudes, dans nos comportements, dans notre culture, de demander à quelqu’un de quelle région il venait ou de quelle famille il venait. Vous évoquiez tout à l’heure les espoirs que vous aviez en 1960. Alors 60 ans après ? Les espoirs déçus, c’est par exemple cette absence d’intérêt pour la modernité. Je trouve dommage que la Mauritanie n’attache pas une importance à l’urbanisation de la ville de Nouakchott. Le fait que nous puissions penser que nous allons nous développer par nos propres moyens et que beaucoup de l’élite gardent encore une mentalité de guerre froide contre la présence d’investisseurs étrangers me préoccupe. Je souhaite que la Mauritanie s’ouvre davantage aux investisseurs privés comme résidents dans ce pays.
Comme chaque jour qui marque le 60e anniversaire de l’indépendance d’un pays d’Afrique, RFI fait revivre l’ambiance musicale de l’époque. Le 28 novembre 1960, la Mauritanie quitte la Communauté française. À la radio, une chanson glorifie ce moment historique : Yaa Mauritani mbareck listighlal (« Que Dieu bénisse l’indépendance de la Mauritanie » en français). L’indépendance, en Mauritanie, c’est aussi l’indépendance des ondes. Radio Mauritanie, installée à l’origine à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, est alors en plein essor. Dans les campements des nomades, le transistor se généralise. La station, qui prépare son déménagement définitif à Nouakchott, organise plusieurs sessions avec des artistes en vue. La voix de Mounina Mint Eleya domine cet enregistrement de Yaa Mauritani mbareck listighlal. Pour El Hadrami El Meïdah, le fondateur de l’Orchestre national de la République islamique de Mauritanie, « tout le monde était épris de la voix de Mounina Mint Eleya, qui était très belle. C’était une dame de petite taille, mais elle chantait très fort ! Et à l’époque, ça voulait dire qu’on chantait bien ! Car les griottes comme elles devaient se faire entendre de tout le monde, dans les grandes foires auxquelles elles participaient, par exemple. » Un quatuor pour célébrer l’unité nationale Sur l’enregistrement de Radio Mauritanie, Mounina Mint Eleya est accompagnée des chanteurs Isselmou Ould Nivrou et Mahjouba El Meïdah. Jeich Ould Sedoum, lui, est à la tidinit, une forme de luth très répandue en Afrique de l’Ouest. Ould Sedoum était un virtuose surnommé le « Ray Charles mauritanien », car, comme le jazzman américain, il était aveugle. Leur présence à tous les quatre est aussi une manière de célébrer l’unité nationale, dans un jeune État menacé par les revendications territoriales du Maroc. « Il fallait les réunir pour unifier la Mauritanie, souligne El Hadrami El Meïdah, le fondateur de l’Orchestre national. Jeich Ould Sedoum était du nord, Mounina Mint Eleya était la griotte de l’émir de Brakna dans le sud, Mahjouba El Meïdah était ici (à Nouakchott, ndlr) et Isselmou Ould Nivrou était avec sa famille à Atar (centre-ouest de la Mauritanie, ndlr). Et on a rassemblé tous ces gens ! » Le texte de la chanson célèbre aussi l’unité de ce pays naissant : « Que Dieu bénisse l’indépendance (…), ce jour où notre drapeau est hissé pour la première fois (…). Nous nous reconnaissons à ses belles couleurs : le vert et le jaune traversés par une étoile et un croissant de Lune ».
durée : 00:58:36 - Cultures Monde - par : Florian Delorme, Mélanie Chalandon, Antoine Dhulster - Winston Churchill n’a pas toujours été le héros national qu’il fut entre 40 et 45. Si les hommages célèbrent l’homme de guerre, le reste de la carrière et des orientations politiques de Sir Winston semblent moins célébrées. Le mythe national est-il en train de s’effriter ? Qui s'en inspire encore ? - réalisation : Vincent Abouchar, Benjamin Hû - invités : Agnès Alexandre-Collier Professeur en civilisation britannique à l'Université de Bourgogne; Philippe Chassaigne professeur d'Histoire contemporaine à l'université Michel de Montaigne Bordeaux 3; Moya Jones Professeur de civilisation britannique à l'université Michel de Montaigne Bordeaux 3
Dans ce nouvel épisode, Alexandre Thumerelle nous ouvre les portes de sa librairie. Il est le co-fondateur avec sa sœur Marie de cet espace inédit en plein cœur du Marais. Véritable lieu de rencontres artistiques, Ofr. Paris ne se limite pas qu’à une librairie, c’est aussi une galerie, un studio d’édition et depuis peu, une production de films. C’est entre la boutique au charme singulier et leur grand studio que naissent les projets autour desquels ils fédèrent les talents de la scène contemporaine.Connue des habitués du quartier et les amateurs d’art, cette librairie pas si secrète est une mine d’or pourvue de magazines et de livres sur le design et la mode. Une sélection pointue qu’il n’a pas hésité à exporter dans certaines capitales étrangères.Avec Alexandre, on a parlé des rencontres d’artistes, des modèles économiques des magazines, du digital et de la liberté d’expression dans les médias. Il a fait de son indépendance sa plus grande richesse au quotidien. À l’heure où la place des librairies est questionnée, Alexandre nous livre un discours honnête sur la diffusion de l’art et la culture.« Les objets restent, ils se relisent, ils se consomment d’une autre manière. J’aime bien le moment de lecture. Ce que je préfère, c’est de voir un magazine sur papier, de le lire à mon rythme et de le regarder comme je veux. Il n’y a pas la déconcentration que l’on peut avoir quand on lit depuis un écran. »Ce que vous allez apprendre dans cet épisode: Alexandre se présenteLa genèse d’Ofr.Le studio d’édition Ofr. et ses activitésSa ligne éditorialeSes premiers pas dans l’édition Qu’est-ce qui fait un bon magazineLe modèle économique d’un magazine La diffusionL’équilibre entre digital et impriméSon avis sur la modeÊtre un libraire indépendantSes futurs projets« On est les plus riches et les plus libres. On a très peu d’argent mais on a tout l’espace que l’on veut et on fait ce que l’on veut. C’est une liberté qui est rare. »« Une ville sans mode, c’est une ville sans libido et sans personnalité. La mode permet de s’affirmer dans un style et dans une sexualité. C’est un geste qui est poétique. On pourrait juste être sapé comme on en a envie et ça suffirait. »« Tu peux aller loin dans tes envies et dans tes voyages. Tu peux rêver beaucoup plus loin quand tu sais que tout est possible. »N’oubliez pas de vous inscrire à la newsletter de Entreprendre Dans La Mode, les industries créatives et l’art de vivre sur www.entreprendredanslamode.com Aussi, si vous souhaitez me contacter ou me suggérer de nouveaux invités, vous pouvez le faire sur Instagram sous le pseudonyme @entreprendredanslamode Enfin, le plus important : laissez-moi un avis sur Apple Podcast ou iTunes, 5 étoiles de préférence ; cela m’aide à faire connaître le podcast à plus de monde et me motive à faire de meilleures interviews ! Merci de soutenir ce podcast et à bientôt pour un nouvel épisode !Références: L’actualité d’Ofr. Paris sur Instagram : https://www.instagram.com/ofrparis/Julien Colombier : https://www.instagram.com/juliencolombier/ Ilk : https://www.instagram.com/ilkflottante/ Plethora Magazine : http://www.plethoramag.com Apartamento Magazine : https://www.apartamentomagazine.com Self Service Magazine : https://selfservicemagazine.com Marie Chaix : https://www.instagram.com/_mariechaix_/
durée : 00:04:01 - Le Journal de l'histoire - par : Anaïs Kien - La polémique autour de la date de la naissance des États-Unis démontre une fois encore que l'histoire et son usage sont hautement politique.
« Les cercles de Bankass et de Bandiagara ont été pris pour cible dans la nuit de lundi à mardi par des individus armés non identifiés, causant la mort de 11 militaires et quelques 13 civils, relève le quotidien L’Indépendant à Bamako. C’est le plus lourd bilan enregistré depuis plusieurs mois au centre du pays en moins de 24 heures. (…) Ces attaques simultanées sont intervenues après des semaines d’accalmie au centre du pays. Et surviennent aussi, rappelle encore le journal, quelques jours après l’élargissement de plusieurs dizaines de djihadistes comme monnaie d’échange pour la libération de Soumaïla Cissé et des trois otages européens. » « On comprend dès lors la colère, la circonspection, voire le silence réprobateur des uns et des autres face à ce troc, soupire Aujourd’hui à Ouagadougou, un troc dont les conséquences pourraient annihiler le tort qu’on a voulu réparer. Si le 'festin' organisé à l’occasion du retour des enfants prodigues qui aurait été célébré vendredi dernier, sous le ciel festonné de Tessalit, si ce 'festin' est avéré, il ne faut pas s’étonner de ce qui s’est passé, dans la nuit de lundi à mardi, et qui va encore se répéter ailleurs. Les terroristes, que ce soit un territoire qu’ils revendiquent, une santé financière, des armes qu’ils veulent se procurer, n’ont plus d’autre job que ça, pointe encore Aujourd’hui, et il sera illusoire et puéril de croire que du jour au lendemain au détour d’un échange de prisonniers, leurs activités mafieuses au Sahel cesseront. » Un prix trop élevé ? « Sanglante amertume », renchérit L’Observateur Paalga, toujours au Burkina Faso : « ces récentes boucheries successives arrivent, en effet, quelques jours seulement après le troc humain de la semaine dernière (…). Un prix trop élevé pour certains qui estiment que cette remise en liberté des affreux contribue à alimenter le terrorisme, surtout quand on sait que parmi les relâchés, certains ont un pedigree de chiens enragés qui ont déjà planté leurs crocs assassins à Bamako, Ouagadougou et Grand-Bassam. Certes, remarque L’Observateur Paalga, ils n’ont pas eu le temps nécessaire pour renouer avec leurs habitudes criminelles ; certes encore, ce ne sont sans doute pas les mêmes katibas qui viennent d’ensanglanter le Mali, mais cette récente mare de sang apporte de l’eau au moulin de ceux qui ont toujours pensé que cet échange était une mauvaise affaire. Et ils n’ont pas si tort que ça. » Une autre doctrine ? Du coup, ne faudrait-il pas changer les règles du jeu ? Oui, estime Le quotidien en ligne Malikilé : « le temps n’est-il pas venu pour le Mali et au-delà pour les pays du Sahel à définir une doctrine commune et partagée sur l’attitude à observer sur les prises d’otages et les contreparties à consentir pour leur libération ? La règle doit désormais être claire et uniforme, estime le quotidien malien : ne pas médiatiser les prises d’otages, ne pas libérer de prisonniers aux mains tâchées de sang, ne jamais payer un kopeck de rançon et ne plus servir d’intermédiaires. Une telle démarche est sans doute plus facile à énoncer qu’à mettre en application. Mais c’est la seule façon de mettre un terme à une pratique assassine et à mieux assurer la sécurité de tous. » Que faire désormais au Sahel ? Plus largement, d’autres voix s’élèvent pour changer de doctrine au Sahel. Comme celle du général français Bruno Clément-Bollée, consultant international sur la sécurité en Afrique. Dans une tribune publiée par Le Monde Afrique, il s’interroge : avec « plus de 200 islamistes relâchés… comment poursuivre la lutte contre le terrorisme au Mali ? (…) La nouvelle a dû laisser pantois notre force (Barkhane) et ses alliés. (…) Il faut s’expliquer, estime le général Clément-Bollée. Avec les Maliens, il convient de savoir ce qu’ils veulent et redéfinir les règles du jeu. Avec nos alliés, il faut redéfinir les buts de cette guerre, l’effet final recherché. Que faire désormais au Sahel ? Contre qui nous battons-nous ? (…) Dans les conditions actuelles, mourir pour le Mali a-t-il encore un sens ?, s’interroge encore le général français (…) Peut-être faudra-t-il revoir notre posture, accompagnement d’une solution locale plutôt qu’imposition de la nôtre, avant d’imaginer la suite. Et en poussant un peu la réflexion, avec l’idée qu’une grande réconciliation est possible, ne se dessine-t-il pas en creux, conclut-il, les prémices d’une possible stratégie de sortie de crise pour Barkhane ? »
Passés les moments de joie et d’effusion, après la libération en fin de semaine dernière au Mali des trois otages occidentaux et du chef de l’opposition Soumaïla Cissé, la presse du continent se concentre ce lundi sur les dessous des transactions. Combien de jihadistes ont-ils été libérés en échange des otages ? Impossible d’avoir un nombre précis. On parle d’environ 200 combattants. Ce qui est sûr, c’est que certains d’entre eux se sont retrouvés vendredi dernier pour fêter leur libération. « Les éléments du GSIM, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans, n’ont pas perdu du temps pour laisser éclater leur joie, relate ainsi L’Indépendant à Bamako. Plusieurs images balancées sur les réseaux sociaux les montrent, en effet, autour d’un repas copieux précédé d’une prière collective. (…) Autour de ce festin, organisé en l’honneur des terroristes libérés, on pouvait apercevoir notamment Taher Abu Saad (vétéran algérien aveugle et manchot, expert en explosifs), Aliou Mahamane Touré (ancien chef de la police islamique du MUJAO, à Gao, en 2012), le commandant de la Katiba Macina, l’imam Mahamoud Barry et bien d’autres. (…) Parmi ces gros poissons, certains ont planifié et même exécuté de nombreuses attaques au Mali et à l’étranger. Tous étaient regroupés autour de Iyad Ag Ghali, qui semble être le véritable chef d’orchestre. Selon nos sources, poursuit L’Indépendant, au cours de cette cérémonie, Iyad Ag Ghali a félicité les ravisseurs des otages, dont ceux de Soumaïla Cissé. Il aurait aussi demandé à ses hommes de procéder à ces types d’actes qui rapportent plus qu’une ou plusieurs attaques. C’est dire, estime le quotidien bamakois, le risque élevé dans les jours à venir d’assister à des enlèvements ciblés de personnalités politiques et militaires pour aboutir à ce genre de transactions. » Et puis autre précision de taille apportée par L’Indépendant : « une rançon a été versée, affirme le journal, entre 15 et 20 millions d’euros. » L’Indépendant qui ne cite pas de sources et qui n’apporte pas d’autres précisions. Iyad ce héros… En tout cas, souligne Le Point Afrique, « l’émir du GSIM a de quoi pavoiser. Iyad Ag Ghali a non seulement négocié la libération de plus d’une centaine de prisonniers et en plus, plusieurs millions d’euros seraient venus renflouer les caisses de son organisation. De quoi accroître considérablement son prestige dans les milieux djihadistes et dans les régions au Nord du pays. 'Cette libération d’otages contre des dizaines de prisonniers a donné un grand regain de popularité à Iyad. Des poèmes à sa gloire sont diffusés en audio sur Whatsapp. Ils disent qu’il a pu libérer des prisonniers et ramener des innocents à leurs familles alors que les mouvements armés n’en ont pas été capables. C’est un grand et un vrai chef', indique Moussa, un proche des mouvements armés à Kidal qui prédit que, dans quelques jours, l’argent irriguera la ville. 'C’est à chaque fois le cas après ce genre de deal', lance-t-il avec une pointe de malice. » Par ailleurs, Le Point Afrique, toujours, croit savoir pourquoi la libération des otages a pris autant de temps entre son annonce mardi et leur arrivée effective à Bamako, jeudi soir. « Il y a eu un dernier point de blocage. Les Américains, précise Le Point Afrique, se sont opposés à la libération de Mimi ould Baba Ould Cheikh qui est l’organisateur des attentats du Splendid à Ouagadougou où un Américain a perdu la vie. Il faisait partie de la liste des prisonniers à libérer. C’est donc ce qui a retardé la libération des otages. » Retour à la case départ ? Enfin, inquiétude dans la presse burkinabé… « Ces terroristes qui se retrouvent sur leurs lieux de prédilection, que veut-on qu’ils fassent sinon reprendre leur boulot !, s’exclame ainsi le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. Les sécurocrates qui crapahutent durement sur les dunes de sable se retrouveront à traquer des terroristes qu’ils avaient déjà arrêtés. Retour à la case départ… », lance encore Aujourd’hui. « Et tous ces militaires doivent avoir pris ces libérations de terroristes comme une insulte et sont à juste titre sur les dents ! C’est une option, c’est un choix assumés par le Mali, mais si on a décidé de négocier, il faudra le faire en tenant compte des retombées car le remède peut être plus nuisible que le mal. Et si on a choisi de négocier avec Ag Ghali, Al-Saharaoui et autres, il faudra le dire, affirme encore Aujourd’hui, et préparer les esprits car en même temps qu’on négocie, s’il y a des rapts, des attaques et de l’argent qu’on donne aux ravisseurs… c’est tomber de Charybde en Scylla. »
« Le sort de Sophie Pétronin, la dernière otage française dans le monde, et de Soumaïla Cissé, ancien ministre et candidat à la présidentielle, restait entouré d’incertitude hier, malgré les signes persistants d’une libération imminente. » C’est ce que constate Le Monde Afrique. Hier plusieurs médias maliens et sous-régionaux annonçaient une libération imminente des deux otages. Et… aucun signe… La presse s’interroge donc et en est réduite aux hypothèses, à l’instar du Pays au Burkina : « Quand la délivrance interviendra-t-elle ? Qu’est-ce qui coince ? Alors que d’aucuns faisaient état d’une machine huilée dans la perspective d’une très prochaine libération de l’opposant malien et de l’humanitaire française, la mécanique a-t-elle fini par être grippée ? Et le tintamarre qui a entouré cette annonce a-t-il tout fait capoter ? (…) On peut se demander si l’état actuel de santé physique et morale des deux otages n’explique pas ce retard. Qui sait ?, s’interroge encore Le Pays. Peut-être leurs ravisseurs travaillent-ils à leur faire reprendre suffisamment de forces, à requinquer ces prisonniers, sans aucun doute diminués physiquement, avant de les remettre à leurs familles respectives. » « Drôle de troc… » Selon différentes sources proches des tractations, Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé devaient faire l’objet d’un échange contre plus d’une centaine de djihadistes emprisonnés et qui ont été libérés ces derniers jours. « Drôle de troc, s’exclame L’Observateur Paalga, avec des individus sans foi ni loi qui n’ont pas forcément le sens de la parole donnée. Drôle de troc, quand on imagine le nombre d’intermédiaires imbriqués dans la chaîne de libération, chacun brandissant ses propres exigences. » Alors, s’interroge le quotidien ouagalais, « auraient-ils formulé des conditions supplémentaires ou inattendues avant de relâcher leurs proies ? En tout cas tout semble indiquer qu’il y a eu beaucoup de précipitation dans cette affaire, à moins que ce ne soit de l’amateurisme de la part de gens qui viennent d’arriver au pouvoir et qui voulaient sans doute frapper un grand coup. » Et L’Observateur Paalga de conclure : « Il faut en tout cas espérer qu’au bout de cette interminable attente, Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin retrouveront la liberté, car si tel ne devait pas être le cas, ils auraient renvoyé sur le terrain des terroristes qu’on ne pourra pas poursuivre pour filouterie. Et ça, ce serait la pire manière de commencer la transition. » Le M5-RFP floué ? La presse malienne pour sa part titre ce matin sur les suites de l’annonce du gouvernement de transition et sur le mouvement de contestation M5-RFP qui se sent floué… « Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques nie avoir des représentants dans le gouvernement de la transition, constate Le Pays à Bamako. Il crie à la trahison et appelle ses militants à la mobilisation "pour un changement réel par la Refondation du Mali". » En effet, enchaîne L’Indépendant, autre quotidien malien, le gouvernement de Moctar Ouane « n’est pas celui que nos compatriotes attendaient. (…) Les 25 membres de ce gouvernement sont, pour la plupart, de grands inconnus du public, des technocrates certes, sinon des retraités qui n’ont jamais battu le pavé contre le régime d’IBK, dont la chute comme un fruit mur est, avant tout, l’œuvre du M5-RFP parachevée par le CNSP, le 18 août dernier. C’est dire alors, poursuit L’Indépendant, combien le communiqué du M5-RFP est venu à point nommé pour rétablir la vérité. » Et le quotidien malien de dénoncer ce qu’il appelle une « faute grave » du président de la transition Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane. Mouvements sociaux en perspective Enfin, sur le front social, « pas de répit au Mali car les débrayages recommencent », s’exclame Le Républicain Mali. « Pour preuve, quatre syndicats ont décidé d’appeler à la grève pour 15 jours à compter du 19 octobre. » Il s’agit de syndicats de fonctionnaires « qui exigent tous l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents. (…) Autant dire, conclut Le Républicain Mali, que les nouvelles autorités de la transition ont du pain sur la planche. »
Lundi matin, c’était le blocage… Depuis, la situation s’est décantée : nouveau gouvernement, levée des sanctions de la Cédéao, sans oublier la libération d’une centaine de jihadistes en échange de celle de l’otage française Sophie Pétronin et du chef de l’opposition Soumaïla Cissé. Pour l’instant, ces otages n’ont pas été formellement libérés. Mais pour le quotidien Le Pays à Bamako, c’est tout comme : « Ouf… Il est libre comme l’air !, lance le journal. Enlevé et détenu depuis plus 6 mois contre son gré, coupé de l’affection de sa famille biologique et politique, de ses militants, des Maliens acquis à sa cause pendant près de 200 jours, Soumaïla Cissé a été libéré hier mardi, selon plusieurs sources, affirme Le Pays. Il était, au moment où nous mettions sous presse, à Gao, (…) en compagnie de Sophie Pétronin. » Il ne s’agirait donc plus que d’une affaire de logistique : le rapatriement des deux otages à Bamako devrait intervenir incessamment Des informations confirmées par le neveu de Sophie Pétronin, Lionel Granouillac, cité notamment par Le Point Afrique : « On peut affirmer qu’elle est libre, a-t-il déclaré hier. Elle est actuellement en transit entre Gao et Bamako. » Pour sa part, le fils de Sophie Pétronin, Sébastien Chadaud, qui est sur place à Bamako, affirme sur RFI « rester prudent mais garder l’espoir d’une libération. » Jihadistes relâchés : quelles implications ? Reste que la libération d’une centaine de jihadistes par les nouvelles autorités maliennes inquiète certains journaux… « Quelles conséquences pour la sous-région ?, s’interroge ainsi Le Pays au Burkina, il faut s’attendre à ce que ces terroristes aillent se refaire une santé pour revenir semer la mort et la désolation. Les craintes en la matière peuvent être décuplées avec les enjeux électoraux actuels dans la plupart des pays de la sous-région. Autre interrogation, poursuit le quotidien burkinabè : cet élargissement des terroristes ne sera-t-il pas perçu comme une prime d’encouragement pour de nouveaux enlèvements ? Il est en tout cas certain qu’il aura pour effet de mettre la pression sur les gouvernements dont des ressortissants sont détenus par les groupes terroristes et qui, jusque-là, se sont refusés à toute négociation avec les ingénieurs du mal. Le moins que l’on puisse dire, conclut Le Pays, c’est que toutes ces inquiétudes sont symptomatiques des difficultés qui attendent le nouveau gouvernement malien. » Le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, s’interroge : « Quel rôle a joué la junte dans ces libérations ? Qu’a fait la France ? Qui a fixé les modalités de cet "échange-marchandise" ? Le fait que 2 membres de la CMA et 2 autres de la GATIA soient dans le gouvernement de la Transition a-t-il facilité cet échange ? Quoiqu’il en soit, poursuit Aujourd’hui, les Maliens avaient pris l’engagement de discuter avec les Ag Ghali, Koufa et autres mentor des katibas qui écument son septentrion et son centre. Sujet invoqué lors du dialogue inclusif, sujet souvent qui horrifie, qui cristallise les débats. IBK l’avait tenté, et aujourd’hui avec cette possible issue, il est clair que des mots ont été chuchotés à des oreilles, des propositions faites et un gentlemen agreement obtenu. » Ouf ! Autre fait important donc : la levée des sanctions… « La Cédéao a levé hier ses sanctions contre le Mali », titre en Une L’Indépendant à Bamako. Mais, souligne le journal, « l’organisation sous-régionale réclame la dissolution du CNSP et la libération des personnalités civiles et militaires détenues depuis le putsch. » En tout cas, pointe encore L’Indépendant, « cette levée des sanctions sonne comme un ouf de soulagement pour 20 millions de Maliens puisque leur impact négatif se faisait fortement sentir dans leur quotidien. » « Ouf ! », s’exclame également L’Observateur Paalga au Burkina : « Les Maliens peuvent respirer un peu. Ces sanctions affectaient durement les populations et une économie déjà malmenée par la crise sécuritaire et la pandémie du coronavirus. (…) Mais par-dessus tout, pointe le quotidien ouagalais, Assimi Goïta et ses frères d’armes doivent se sentir soulagés puisqu’ils sont néanmoins parvenus à sortir de ce bras de fer sans trop perdre la face. Pour autant, prévient L’Observateur Paalga, ils auraient tort de prendre cette levée des sanctions comme un chèque en blanc qui leur permettrait de faire à peu près tout et n’importe quoi durant les dix-huit mois de la période transitoire. C’est dire que la Cédéao ne doit pas baisser la garde. Elle doit continuer de surveiller les militaires maliens comme le lait sur le feu. »
« Lancée sur les chapeaux de roue après le sommet des chefs d’État de la CEDEAO à Accra, la transition malienne a désormais du plomb dans l’aile, constate Le Sursaut. Après la désignation et la prestation de serment du président et du vice-président de la transition, la nomination d’un Premier ministre civil, la révision de la Charte pour clarifier les missions du vice-président, les choses semblent désormais au point mort. Cela, à cause de deux enjeux principaux : la formation du (futur) gouvernement et la levée des sanctions de la CEDEAO (…), que le peuple malien attend avec impatience. » Gouvernement : encore au stade des discussions Pour ce qui est du gouvernement, qu’est-ce qui bloque ? Réponse du Sursaut : « dans un premier temps, on évoquait un conflit de leadership entre le CNSP, le Président de la Transition et le Premier ministre dans le choix des membres du Gouvernement. Puis, d’autres informations ont fait état de retards dans les enquêtes de moralité sur chaque ministre pressenti. Et puis à la surprise générale, hier, on constatait qu’on en était encore aux phases de discussion, avec une rencontre entre le Premier ministre et les forces vives de la nation représentées par les partis et regroupements politiques, les organisations de la société civile, les Maliens de l’étranger, les Mouvements signataires de l’accord de paix issu du processus d’Alger et les Mouvements de l’inclusivité. » Bref, on est encore loin de la formation du gouvernement… Pour autant, d’après L’Indépendant, l’annonce de la nouvelle équipe pourrait intervenir dès cette semaine… « ce qui est évident, estime le journal, c’est que ces discussions d’hier ont surtout porté sur la représentativité des uns et des autres au sein du futur gouvernement, dont la taille ne devrait pas dépasser les 25 membres. Pour le moment, il est difficile d’en dire plus, son architecture complète restant à définir. Toutefois il va sans dire que les différents groupes rencontrés doivent y figurer, auxquels seront associés des membres du CNSP, des proches de l’imam Mahmoud Dicko ainsi que des technocrates qui ont fait leurs preuves. » Levée des sanctions de la CEDEAO : pas encore à l’ordre du jour Autre sujet au point mort, donc, la levée des sanctions de la CEDEAO… Qu’est-ce qui coince ? Déjà, pointe Le 26 Mars, autre quotidien malien, « la junte a fléchi sous la pression sous-régionale, puisqu’elle a accepté de revoir à la baisse les attributions du vice-président de la transition, Assimi Goïta, par ailleurs Président du CNSP. Mais beaucoup reste à faire, notamment la libération des personnalités civiles et militaires arbitrairement détenues depuis plus d’un mois et au mépris du droit positif de notre pays. » Et aussi, la dissolution du CNSP… Car la CEDEAO estime que les militaires sont un peu trop présents dans les arcanes du pouvoir… En effet, relève Le Point Afrique, « avec un colonel-major à la retraite au poste de président de transition, le chef de la junte à celui de vice-président, un certain nombre de militaires attendus à des postes clés au sein du gouvernement en gestation et des représentants dans le futur organe législatif, la junte conserve une emprise considérable sur la transition. Cela n’est pas nécessairement vu d’un mauvais œil par les Maliens, relève encore Le Point Afrique. Ils ont accueilli le putsch plutôt favorablement et une partie d’entre eux invoque le temps et l’autorité nécessaires pour créer les conditions d’un redressement dans un pays au bord du gouffre. » Mais, « la CEDEAO, elle, s’inquiète d’une instabilité encore accrue dans un Sahel déjà gagné par la propagation djihadiste et du mauvais exemple régional donné par une junte installée au pouvoir. » Le temps presse ! En tout cas, ose croire Le Pays au Burkina, « les fleurs de la révolte malienne sont pleines de promesses. Toutefois, il reste à accélérer le processus. Quand bien même il faut prendre le temps de bien faire, il n’en demeure pas moins que les sanctions de la CEDEAO sont en train de tuer à petit feu le peuple malien. C’est dire, estime Le Pays, s’il faut se hâter de donner les bons gages à l’organisation communautaire afin qu’elle desserre son étreinte mortelle. L’autre raison d’aller vite, c’est l’urgence et le caractère titanesque des tâches qui attendent le gouvernement de la Transition. Il faudra, en effet, résoudre très rapidement l’équation de l’insécurité et préparer des élections sécurisées, libres, transparentes et acceptées de tous. »
« C’est fait, s’exclame Le Pays à Bamako. Le Premier ministre de la transition est connu. Il n’est issu ni du M5-RFP ni de l’ancienne majorité présidentielle. Il se nomme Moctar Ouane, un diplomate respecté. (…) Ex-ministre des Affaires étrangères, ex-ambassadeur aux Nations unies, Moctar Ouane était dernièrement délégué général à la paix et à la sécurité de l’UEMOA. Il est reconnu par beaucoup de Maliens, souligne Le Pays, comme un grand technocrate, intègre et respecté. » « Cette nomination fait suite à une rude tractation, révèle pour sa part L’Indépendant, autre quotidien malien. (…) Le nouveau Premier ministre aurait été désigné après le refus d’Abdoulaye Idrissa Maïga, ancien Premier ministre d’IBK. Plusieurs autres noms étaient sur la liste, notamment quatorze candidats du M5-RFP. » En effet, précise L’Indépendant, « ce mouvement avait décidé de ne pas fournir une liste de trois candidats, comme demandé par le CNSP, de peur de créer la polémique en son sein. Il avait donc donné libre choix à ses membres désireux d’être candidats au poste de Premier ministre de déposer leurs dossiers. Lesquels au nombre de 14 donc ont été remis samedi matin au CNSP. » Le M5-RFP ne doit-il s’en prendre qu’à lui-même ? Pour Le Pays au Burkina, « on peut se demander si le M5-RFP n’est pas le grand perdant dans le casting des trois personnalités en charge de piloter la transition au Mali. (…) Et c’est bien fait pour ce mouvement, lance le quotidien ouagalais. En effet, le M5-RFP ne doit s’en prendre qu’à lui-même, d’abord pour avoir manqué de cohésion face à la junte et ensuite pour avoir laissé apparaître au grand jour qu’il s’est battu pour des postes et non pour le Mali. » En tout cas, « désormais, souligne Le Point Afrique, voici le Mali doté de trois personnages clés qui vont superviser la transition de 18 mois vers un régime civil : le président intérimaire, Bah N’Daw, colonel à la retraite et ancien ministre de la Défense, un vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, qui n'est autre que le chef de la junte, et Moctar Ouane, chargé de former un gouvernement, de préparer les prochaines échéances électorales et de remettre les institutions à plat. » Du pain sur la planche WakatSéra insiste sur le rôle du nouveau Premier ministre : « Moctar Ouane est qualifié d’homme de rigueur, de dossier et ayant un carnet d’adresses bien étoffé. Ces atouts lui permettront-ils, lui le seul véritable civil de l’attelage de la transition malienne, s’interroge le site burkinabé, de remettre le Mali sur les rails d’une véritable démocratie, où le pouvoir ne serait plus pris par les armes, mais transmis par les urnes, selon la volonté du peuple ? L’ancien diplomate aura sans doute fort à faire pour réconcilier les Maliens entre eux-mêmes et avec la communauté internationale, notamment la très frileuse Cédéao (…). Maintenant que le plus civil des "transitaires" maliens est connu, la Cédéao, n’aura sans doute plus le choix de continuer à tirer sur l’ambulance, estime encore WakatSéra. Le Mali a davantage besoin d’une aide franche et forte pour amorcer un retour vers la démocratie, mais surtout d’une politique qui place le mieux-être des populations au cœur de ses préoccupations. » Vers une levée des sanctions ? La Cédéao devrait donc lever toutes ses sanctions. C’est que pointe également le site Maliweb : « L’organisation sous-régionale, amadouée par les souffrances du peuple malien, dont plusieurs voix internationales ont porté le message, devrait annoncer la levée des sanctions qui enserrent depuis plus d’un mois les Maliens dans un corset économique. » Et pour sa part, prévient Maliweb, « le CNSP, qui devrait logiquement annoncer sa dissolution à la suite de la mise en place de la nouvelle équipe chargée de la mise en œuvre du programme de la transition, le CNSP serait bien inspiré de s’abstenir de toute nouvelle manœuvre pour s’enraciner au pouvoir, en interférant de façon cavalière et intéressée dans la nomination des membres civils de la nouvelle équipe transitionnelle. En cas de nouvelle brouille avec la Cédéao, avertit encore Maliweb, le peuple ne serait plus enclin à endurer de nouvelles privations. »
Cette semaine nous poursuivons notre exploration du principe de l’indépendance émotionnelle en évoquant deux autres malentendus fréquents. Je vous explique ainsi que l’indépendance émotionnelle n’est pas moralement supérieure, et qu’il n’existe pas de ligne d’arrivée.Retrouvez les notes de cet épisode sur :https://changemavie.com/fausses-idees2Abonnez-vous dès aujourd'hui au podcast Change ma vie sur Apple Podcasts ou sur la plateforme de votre choix, et laissez-y votre avis, c’est le meilleur moyen de le soutenir.Vous pouvez suivre son actualité sur Instagram et sur Facebook sous l’identifiant ouichangemavie, et vous inscrire à la newsletter de Change ma vie sur http://changemavie.com/inscription . Je vous enverrai en cadeau de bienvenue trois exercices simples pour explorer votre esprit. Et n’hésitez pas à partager ce podcast avec vos amis si vous pensez qu’ils pourraient aussi en bénéficier !
La question est sur toutes les lèvres au Mali. Et la réponse serait oui, s’il faut en croire les dernières déclarations de Goodluck Jonathan, le médiateur de la Cédéao qui est sur place à Bamako depuis ce mercredi. En effet, pointe le quotidien en ligne Malikilé, « Goodluck Jonathan s’est réjoui du fait que toutes les recommandations de la Cédéao aient été mises en œuvre, et est venu avec une bonne nouvelle, puisqu’il a annoncé que les sanctions qui frappaient le Mali depuis le coup de force du 18 août dernier seraient levées dès demain vendredi, après la mise en place du président de la transition. La bonne nouvelle l’avait d’ailleurs précédée car son programme de séjour indiquait clairement qu’il participerait à l’investiture du président de la transition Bah N’Daw. Un message on ne peut plus explicite. […] Reste maintenant, relève encore Malikilé, après l’investiture du président de la transition, la nomination d’un Premier ministre, qui va être un civil, et la formation d’un nouveau gouvernement pour que la transition au Mali prenne son envol ! » Le quotidien L’Indépendant reste pour sa part prudent. « Goodluck Jonathan, qui en est à sa cinquième visite au Mali depuis le début de la crise, a laissé entendre hier à sa descente d’avion, relate-t-il, que "la Cédéao s’impatientait pour faire une déclaration relative à la levée des sanctions". Selon lui, Nana Akufo-Addo, le président ghanéen et président en exercice de la communauté, "fera probablement une déclaration demain vendredi après l’investiture du nouveau président malien", pour la levée de l’embargo. Goodluck Jonathan qui dit espérer que "les sanctions seront levées". » Partage des portefeuilles En attendant le verdict de la Cédéao, les tractations pour la nomination d’un Premier ministre se poursuivent en coulisses. Et, croit savoir Le Pays au Burkina, « il ressort des bruits de couloirs des négociations en cours entre la junte militaire et les forces vives de la nation que proposition a été faite au mouvement du 5 Juin de lui attribuer le poste de Premier ministre. La junte souhaiterait en contrepartie obtenir les ministères de la Sécurité, de l’Équipement, des Mines et de l’Administration territoriale. » Commentaire du quotidien ouagalais : « même si rien n’est encore définitivement scellé, on ne peut que constater la boulimie de pouvoir des militaires qui, après avoir rusé avec les injonctions de la Cédéao, entendent s’octroyer les portefeuilles ministériels les plus stratégiques et les plus juteux. Dans ce contexte, poursuit Le Pays, on peut douter de la volonté de la junte de gérer de façon inclusive le pouvoir. Et on peut se demander si le poste de Premier ministre proposé au M5-RFP n’est pas juste un appât destiné à taire les récriminations qui se sont fait entendre suite à "l’imposition démocratique" de Bah N’Daw. Pire, on peut même se demander si ce poste n’est pas un os jeté par la junte à une meute de loups affamés qui auront du mal à s’entendre pour le dévorer. En tout cas, il y a de fortes raisons de croire que l’unanimité sera difficilement faite autour de la personnalité à désigner à la primature. » Mettre la machine transitoire en marche Pour L’Observateur Paalga, « tout semble indiquer que la Cédéao va se mettre au garde-à-vous devant les militaires maliens. » Avec comme objectif de « vite se dépêtrer de cette situation. La France, qui joue, on le sait, un rôle capital dans ce pays miné par le terrorisme, la France n’a-t-elle pas d’ores et déjà, par la voie d’Emmanuel Macron, félicité le nouveau président qui sera installé demain vendredi ? Tout le monde semble se satisfaire de cette solution plutôt boiteuse, pointe L’Observateur Paalga, l’essentiel étant de mettre la machine transitoire en marche pour un retour à une vie constitutionnelle normale. Il ne reste donc plus que le M5-RFP rentre dans le rang, moyennant le nombre et l’épaisseur des portefeuilles ministériels qui lui seront proposés. Et c’est là le prochain défi et peut-être la pierre d’achoppement de ce long processus, conclut le quotidien burkinabè. D’autant plus quand on sait que les putschistes peuvent être tentés de faire main basse sur des ministères de souveraineté comme l’Intérieur, la Défense ou les Mines. »
La désignation du colonel-major à la retraite au poste de président de la transition au Mali provoque bien des réactions dans le monde politique malien ainsi que dans la presse. Le quotidien en ligne Malikilé estime ainsi que les militaires « ont rompu leur serment de travailler de concert avec le M5-RFP et toutes les forces vives de la Nation malienne. En effet, affirme le journal, beaucoup de voix se sont élevées pour dénoncer la manière unilatérale dont ont été nommés le président et le vice-président devant conduire la Transition de 18 mois telle que décidée par les Concertations nationales. Par cet acte, le CNSP exprime sa volonté à peine voilée de prendre le pouvoir, tout le pouvoir. […] Et c’est désormais le clash entre le M5-RFP et le CNSP, pointe Malikilé, ce qui n’est pas de bon augure alors que Goodluck Jonathan arrive à Bamako ce mercredi pour s’enquérir de la prise en compte par la junte des recommandations de la Cédéao dans la mise en œuvre des organes de la Transition. » En effet, relève L’Indépendant, « la Cédéao, qui avait conditionné la levée de l’embargo à la nomination d’un président et d’un Premier ministre civils, n’a pas encore réagi à la désignation de Bah N’Daw. Son médiateur dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, est donc attendu ce mercredi à Bamako pour évaluer la situation sur le terrain. » Un Premier ministre civil ? En attendant, poursuit L’Indépendant, la junte a décidé de tendre la main au M5-RFP : « Le CNSP a en effet approché hier le comité stratégique du mouvement de contestation, affirme le journal, pour lui proposer de lui fournir une liste de trois personnalités aux fins de pourvoir le poste de Premier ministre pour la période de transition. Cette mesure vise manifestement, estime le journal, à calmer la colère du M5-RFP qui affirme donc n’avoir pas été associé à la désignation du président de la transition. » L’Indépendant qui croit encore savoir que « le nouveau gouvernement devrait être mis en place au plus tard lundi prochain 28 septembre et qu’il ne devrait pas excéder 25 membres, conformément à la Charte de la transition. » On s’oriente donc vers un partage du pouvoir transitoire avec un président et un vice-président militaires et un Premier ministre civil… Pour l’Informateur, autre publication bamakoise, « il apparaît clairement que pour établir les conditions d’une transition de refondation de l’État, le CNSP voulait disposer de la plus grande marge possible de liberté vis-à-vis des chapelles politiques. Les opposants au défunt régime sont dans une large proportion considérés (par les militaires) comme les syndics de la faillite d’hier, à mettre dans le même panier que l’ex-mouvance présidentielle. » En tout cas, poursuit L’Informateur, « les piliers de l’exécutif mis en place, il va falloir que les opposant d’hier trouvent chaussures à leurs pieds : dénicher la personnalité qui va occuper le poste de Premier ministre et former rapidement un gouvernement dédié au renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, à la promotion de la bonne gouvernance, au lancement du chantier de réformes politiques et institutionnelles, à l’adoption d’un pacte de stabilité sociale et à l’organisation d’élections générales libres et transparentes. » Vers une levée des sanctions ? Reste à connaître donc la position de la Cédéao. Va-t-elle lever les sanctions ? Car le temps presse, l’économie malienne est en péril, comme le constate Jeune Afrique : « Les finances publiques et le commerce sont durement frappés, pointe l’hebdomadaire panafricain. Ainsi, le chiffre d’affaires du commerce marque un recul de 16,7 % contre 1,1 % pour les services marchands, moins affectés. […] "Si les sanctions perdurent, le Mali court vers la catastrophe économique", souligne l’économiste sénégalais et ancien vice-président de la Cédéao, Abdoulaye Fall, et "je pense, poursuit-il, que les militaires ont compris cela". Étant donné que l’approvisionnement en biens transite par les ports de Dakar, Abidjan et Lomé, la fermeture des frontières va très vite asphyxier l’économie, déjà fortement perturbée. » Enfin, pour Le Monde Afrique, une éclaircie est possible. « Selon de bonnes sources, les sanctions financières et la fermeture des frontières pour les produits non essentiels pourraient être rapidement levées, affirme le journal. Ces mesures auraient déjà coûté un point de PIB au Mali, d’après un expert, mais elles ont aussi des effets néfastes sur le transit dans les ports d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, et de Dakar, au Sénégal. "Cela devrait passer", espère un diplomate, alors que les médiateurs de la Cédéao sont donc attendus ce mercredi à Bamako. »
Soixante ans après l’indépendance du Mali, le secteur agro-pastoral reste l’un des principaux piliers de l’économie du pays, avec le coton comme pourvoyeur de devises.
Soixante ans après l’indépendance du Mali, le secteur agro-pastoral reste l’un des principaux piliers de l’économie du pays, avec le coton comme pourvoyeur de devises. Malgré une population rompue au commerce régional et l’importance de plus en plus croissante du secteur minier, le Mali occupe encore les dernières places dans le classement de l’indice de développement humain. Bref bilan de l’économie malienne depuis l’indépendance du pays. Avec 17 milliards de dollars de produit intérieur brut (PIB) pour une population d’environ 20 millions de personnes, le Mali figure aujourd’hui parmi les pays dont le PIB par habitant est inférieur à 1 000 dollars. L’indépendance politique acquise il y a 60 ans, a-t-elle entraîné une indépendance économique ? Hamed Sow, Docteur en économie de la production et ancien ministre : « Tout dépend de ce qu’on entend par le terme indépendance économique. S’il s’agit de dire que nous sommes fortement dépendants de l’économie internationale, c’est-à-dire que nous exportons des produits bruts et que nous importons des produits manufacturés, on peut dire effectivement qu’on a une forme de dépendance de l’économie internationale. Aujourd’hui, nous sommes presque 21 millions de Maliens, nous avons multiplié par quatre le nombre de la population ; notre PIB (on n’a pas les chiffres exacts des années 1960) de 1968 à 2018, a également été multiplié par quatre. En termes de PIB par habitant, c’est aujourd’hui près de 900 dollars. » Le Mali a appliqué de bonnes politiques économiques dès l’indépendance en 1960 jusqu’en 1968. Des politiques inspirées par le bloc soviétique de l’époque, suivies d’une libéralisation de l’économie qui n’a pas produit le bond de développement escompté. En fait, l’évolution de l’économie du Mali depuis l’indépendance a toujours été le reflet de la situation politique. Le fruit de la libéralisation économique profite à une poignée de Maliens La libéralisation effective de l’économie après l’échec du programme d’ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI) dans les années 80, s’est accompagnée d’une tare dont les Maliens ont du mal à se débarrasser. Etienne Fakaba Sissoko, professeur de macro-économie à la Faculté des Sciences-économiques et de Gestion de Bamako : « La corruption a atteint un niveau extraordinaire, il n’y avait plus de contrôle dans les secteurs d’investissement. Ce manque de contrôle au niveau des choix des investissements a conduit malheureusement à des croissances économiques fortes de 5%, mais sans que cela ne se traduise par une amélioration des conditions de vie des populations. » L’impunité des crimes économiques fait que la corruption freine les investissements au Mali. Les inégalités sociales et économiques se sont aggravées, avec d’importantes disparités dans l’accès aux services sociaux de base, souligne Etienne Fakaba Sissoko. « On a autant dans les milieux urbains des populations assez riches et aisées, autant dans les zones rurales des populations très pauvres, qui manquent de tout. » Les crises sécuritaires et politiques que le Mali connaît depuis 2012 ont freiné la croissance économique que le pays aurait pu enregistrer. Et maintenant, avec la pandémie du coronavirus, le taux de croissance prévue pour cette année est tombé à 0,9%, au lieu de 5% prévus avant le début de la crise sanitaire, selon le FMI.
L’indépendance émotionnelle, c’est l’un des principes fondamentaux de l’approche de Change ma vie ; c’est aussi l’un des plus difficiles à intégrer réellement ! Cette semaine, je vous explique pourquoi l’indépendance émotionnelle n’est PAS se sentir bien tout le temps NI se détacher des autres.Retrouvez les notes de cet épisode sur :https://changemavie.com/fausses-idees1Abonnez-vous dès aujourd'hui au podcast Change ma vie sur Apple Podcasts ou sur la plateforme de votre choix, et laissez-y votre avis, c’est le meilleur moyen de le soutenir.Vous pouvez suivre son actualité sur Instagram et sur Facebook sous l’identifiant @ouichangemavie, et vous inscrire à la newsletter de Change ma vie sur changemavie.com/inscription . Je vous enverrai en cadeau de bienvenue trois exercices simples pour explorer votre esprit. Et n’hésitez pas à partager ce podcast avec vos amis si vous pensez qu’ils pourraient aussi en bénéficier !
Le journaliste algérien a été condamné ce mardi en appel à deux ans de prison ferme. « Poursuivi pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l’unité nationale", le journaliste avait été condamné en première instance à trois ans de prison ferme, rappelle El Watan. Pendant son appel, Khaled Drareni a rejeté les accusations portées contre lui. "Je n’ai fait que mon métier de journaliste. Je suis là parce que j’ai couvert le hirak en toute indépendance", avait-il plaidé. » Son comité de soutien s’est immédiatement réuni ce mardi, pointe Casbah Tribune, le journal en ligne dont Khaled Drareni est le directeur : « Cette décision injuste condamne le métier du journalisme et la liberté́ d’expression, ainsi que le droit du citoyen à l’information consacrés par la Constitution algérienne. La condamnation de Khaled Drareni relève d’une décision politique que seul le chef de l’État doit assumer. » Régression Les réactions d’indignation fusent. Le site d’information TSA en publie quelques-unes : pour Mohcine Belabbas, président du RCD : « Ce verdict confirme la régression générale des libertés et la criminalisation de l’exercice de la citoyenneté consacré par la constitution en vigueur. » Pour le Parti des travailleurs, « rien ne peut justifier la condamnation à une peine de prison ferme d’un journaliste pour ses activités professionnelles ». Enfin, Christophe Deloire de Reporters sans frontières déclare : « Nous sommes scandalisés par l’entêtement aveugle des juges algériens […]. Son maintien en détention est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente. » Despotisme Le Matin d’Algérie hausse le ton : « Après Bouteflika ? C’est Bouteflika, sans aucun doute. Sûrement. C’est-à-dire, l’éternelle subsistance du régime autoritaire et ses moyens despotes, c’est-à-dire la "justice". Un régime dans lequel il est préférable de vider les caisses d’une nation toute entière plutôt que d’exercer, noblement, le métier de journaliste. […] Désormais, poursuit Le Matin d’Algérie, la scène politique algérienne se trouve scindée entre un Nous qui scandons haut et fort : "Qu’ils s’en aillent tous" et un Eux qui s’accrochent aux appareils du pouvoir en répliquant : "On y reste tous" et "On vous emprisonne tous", en cas d’ingratitude envers les "libertés" véhiculées par la "nouvelle République", post-Bouteflika, post-déconfinement. » La parole étouffée « Il est vrai qu’en Algérie, il ne fait pas bon afficher son soutien à Khaled Drareni », constate Le Monde Afrique : « le Comité national pour la libération des détenus répertorie régulièrement les convocations judiciaires de citoyens accusés "d’outrage à corps constitué" ou "d’atteinte à la personne du président" à la suite de publications sur Facebook. Dans ce climat tendu, certains citoyens ont du mal à afficher ouvertement leur soutien à Khaled Drareni. […] "Je connais des magistrats, des cadres qui sont aux ministères depuis l’époque Bouteflika, et ils sont tous sur Facebook, ça m’empêche de montrer mon soutien à Drareni", témoigne Fouad, un Algérois très actif dans le milieu culturel : "J’ai beaucoup de connaissances affiliées à un parti proche du pouvoir qui m’ont envoyé des messages et commentaires hostiles quand j’ai partagé mon avis à propos de Khaled Drareni". » Et Le Monde Afrique de rappeler qu’« en Algérie, où des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dans le cadre du Hirak, le mouvement populaire de contestation du régime, au moins 46 personnes sont toujours derrière les barreaux pour délit d’opinion. » Mali : la Cédéao dit non aux militaires À la Une également, le niet de la Cédao à la junte malienne. « La Cédéao maintient son exigence de la désignation d’un président et d’un Premier ministre civils », lance L’Indépendant en première page. La Cédéao qui maintient du même coup ses sanctions. Pas question donc pour l’organisation sous-régionale de laisser le pouvoir aux militaires du CNSP. « La Cédéao, par ses décisions d’hier, a mis le CNSP dans une situation particulièrement inconfortable, pointe Malikilé : en effet comment les militaires pourraient-ils expliquer aux Maliens qu’ils restent sous embargo, à cause d’un problème de président et de Premier ministre qui ne sortiraient pas de leurs rangs ? » A contrario, le quotidien Le Pays, toujours à Bamako, s’insurge contre l’intransigeance de la Cédéao. Le Pays qui parle de « posture assassine : la Cédéao pourrait dire que certains points de la charte sont contraires à ses textes. Mais, s’interroge Le Pays, lesdits textes valent-ils mieux ou sont-ils supérieurs à la volonté populaire d’une Nation démocratique ? »
Moins d’un mois après le coup d’État et à l’issue de plusieurs jours de débats houleux, une charte de la transition a été adoptée samedi à Bamako. « Les participants à ces conciliabules ont fixé la durée de la transition à 18 mois, pointe Le Républicain, et un comité, mis en place par les militaires du CNSP, fera le choix du président de la transition qui pourra être une personnalité civile ou militaire âgée entre 35 et 70 ans. » Quelques heures plus tard, relève L’Essor, autre quotidien malien, « le mouvement de contestation M5-RFP rejetait formellement les conclusions de la concertation nationale. Il dénonçait par la même occasion la volonté de confiscation du pouvoir au profit du CNSP. En effet, selon le M5-RFP, précise L’Essor, le document final lu lors de la cérémonie de clôture n’est pas conforme aux délibérations issues des travaux des différents groupes sur plusieurs points. Notamment à propos de la reconnaissance du rôle du M5-RFP et des martyrs dans la lutte du peuple malien pour le changement, le choix majoritaire d’une transition dirigée par une personnalité civile et celui d’un Premier ministre civil. […] En conséquence, pointe encore L’Essor, le M5-RFP condamne les intimidations et dénonce "la volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP". » Une « mascarade » ? Le quotidien Malikilé exprime toute son amertume : « cela aurait dû être la grand-messe du renouveau après la chute d’IBK, l’occasion pour les Maliens venus de partout de réfléchir ensemble et de convenir d’une Charte de la transition qui aurait ouvert les voies et les moyens de réussir le passage à un Mali nouveau. Au lieu de quoi, les millions de Maliens ont eu droit à des débats de rues où personne ne semblait écouter personne, où le temps de parole limité à deux petites minutes ne permettait pas aux participants de développer leur argumentaire en allant au fond de leurs pensées. Tout s’est passé comme si les journées des 10, 11 et 12 septembre n’étaient qu’une mascarade, une grande palabre destinée à donner l’illusion de débats, la décision finale étant déjà scellée ailleurs. […] Les masques que portaient les militaires du CNSP sont donc tombés, déplore encore Malikilé. Le CNSP veut le pouvoir, tout le pouvoir. » Le général Mahamane Touré aux commandes ? « C’est un constat d’échec, renchérit L’Indépendant en première page. La démarcation du M5-RFP altère le cachet démocratique que la junte de Kati voulait imprimer à cette concertation nationale pour convaincre la communauté internationale […] que celle-ci n’était pas un coup d’État puisque c’est le peuple malien qui aurait défini ses contours et mis en place la transition. Il en résultera que c’est une junte privée de cet argument qui se présentera demain mardi devant la CEDEAO à Accra pour plaider une transition de dix-huit mois dirigée par un civil ou un militaire. Et cela pourrait expliquer, pointe encore L’Indépendant, que le général Mahamane Touré, ancien chef d’état-major des Armées, qui a servi six longues années (entre 2006 et 2012) en qualité de commissaire chargé des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité à la CEDEAO, soit pressenti pour occuper cette charge. » « Tout ça pour ça ! » Dans la presse de la sous-région, nombre de journaux expriment leur désillusion, à l’instar duPays au Burkina : « La vérité, écrit-il, est qu’il n’y a pas de bon coup d’État. Et le M5-RFP vient de l’apprendre à ses dépens. En tout cas, ce mouvement a été bien naïf de croire qu’il pouvait traiter d’égal à égal avec les putschistes. Les résultats sortis des trois jours de concertations nationales ont été franchement du gâchis et l’on peut, à juste titre, s’exclamer : tout ça pour ça ! Pour le moment, c’est la CEDEAO et la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) qui peuvent se frotter les mains. La structure communautaire, pour avoir toujours affiché une position ferme à l’endroit de la junte, et la CMA, pour avoir boycotté la concertation. Et demain, à Accra, on peut logiquement s’attendre à ce que la CEDEAO remonte les bretelles à la délégation de la junte. » Enfin, le chercheur Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute, lance cet avertissement dans le Monde Afrique : « Chaque crise politique à Bamako se traduit par un débordement de la violence au Sahel. […] L’avenir de l’État de droit au Mali est plus qu’incertain, affirme-t-il, et les risques sécuritaires hantent le Sahel et ses partenaires régionaux comme internationaux, plus que jamais désarmés et en compétition. »
Le chef de la junte a invité les participants à laisser leurs « différends et égos de côté », relève Maliweb, et à saisir cette opportunité pour bâtir les jalons un Mali « paisible, créatif où il fait bon vivre », souligne encore ce site malien. Transition civile ? Militaire ? Et pour combien de temps ? Pour une durée de comprise « entre dix-huit et vingt-quatre mois », exige le Comité stratégique du M5-RFP dans un document publié par le quotidien Malikilé. Ces questions, en tout cas, constituent « le plus grand facteur de division de la société malienne depuis la vacance du pouvoir survenue le 18 août dernier », souligne en Une cet autre journal malien qu’est L’Indépendant. Justement, « les Maliens, en l’occurrence la classe politique et les acteurs de la société civile, ont toujours mis l’accent sur ce qui les divise plutôt que sur ce qui les unit », énonce, au Burkina Faso voisin, le journal Le Pays. Ce quotidien ouagalais doute « de la sincérité même de la junte au pouvoir quant à cette décision de convoquer cette grande foire qui, si l’on se réfère à d’autres expériences similaires, n’accouchera de rien », prédit Le Pays. Car, selon ce confrère, « la soldatesque n’a certainement pas pris le pouvoir pour se faire dicter la conduite à tenir ». Selon Le Pays, pas de doute, « il y a donc forcément derrière cette "grande palabre", un agenda caché (…) une manœuvre de la junte destinée à gagner du temps et à endormir les Maliens et la communauté internationale aux fins de se maintenir au pouvoir ». En Côte d’Ivoire, la visite du chef de l’État dans le Moronou et l’investiture, demain à Yamoussoukro, de l’ex-président Bédié à la prochaine présidentielle sont ce matin à la Une : « Les élections seront transparentes, tranquilles et apaisées », promet Alassane Ouattara, en demandant aux Ivoiriens de faire « confiance aux institution », relèvent en Une les quotidiens proches du RHDP Le Patriote, Le Jour, L’Expression, L’Essor, Le Mandat, ou encore les quotidiens indépendants L’Inter et Soir Info. La presse proche du PDCI, elle, met en effet l’accent sur la grand’ messe de Yamoussoukro où Henri Konan Bédié sera investi demain en « grande pompe », annonce en Une Le Nouveau Réveil. Dans la capitale ivoirienne, Bédié, à son arrivée hier, a « créé l’émeute », formule avec emphase le journal L’Héritage, tandis que d’un titre très macronien, le journal Le Bélier publie un numéro « spécial investiture » sur « Bédié en marche vers le palais présidentiel ». Mais qu’ils soient proches du pouvoir ou de l’opposition, le sujet politique qui captive les lecteurs ivoiriens ce vendredi matin, ce sont ces présumées tractations secrètes entre le pouvoir et l’ex-président Laurent Gbagbo. Selon Jeune Afrique, en effet, Alassane Ouattara « a sollicité ces dernières semaines son homologue nigérien Mahamadou Issoufou pour faire passer un message à son prédécesseur Laurent Gbagbo : en échange de sa neutralité jusqu’à la présidentielle du 31 octobre, le président ivoirien est prêt, une fois réélu, à le gracier de la peine de vingt ans de prison dont il a écopé dans l’affaire du casse de la BCEAO – l’intéressé se dit innocent – et à lui permettre de rentrer en Côte d’Ivoire ». Toutefois, complète Jeune Afrique, Laurent Gbagbo « n’a guère l’intention d’accepter un tel accord », d’autant que l’ex-chef de l’État « est désormais très impliqué dans son projet d’alliance avec Henri Konan Bédié ». En tout cas, ces « propositions » destinées à Laurent Gbagbo attribuées à Alassane Ouattara par Jeune Afrique sont « indécentes », s’indigne Le Quotidien d’Abidjan. Et puis, à propos de Ouattara, à noter enfin cet article du quotidien Le Figaro consacré à la candidature à un nouveau mandat du président guinéen Alpha Condé, et dans lequel un diplomate français estime que la candidature du président ivoirien sortant à la prochaine élection présidentielle « a rendu difficiles les critiques contre Alpha Condé, car la France comme la Cédéao sont restées silencieuses sur le cas Ouattara ».
C’est samedi que doivent s’achever les concertations nationales sur la gestion de la transition, alors que la Cédéao presse les protagonistes maliens d’instaurer un gouvernement provisoire civil qui ne devra pas excéder douze mois. « Si la junte n’a pas officiellement réagi à cet ultimatum, pointe Studio Tamani, certains responsables du M5-RFP rétorquent que "le choix des dirigeants de la transition ne doit être une course contre la montre". » Les Maliens entendent donc prendre leur temps pour trouver une issue politique au putsch du 18 août dernier. Mais en coulisses, « c’est une véritable partie de bras-de-fer qui est engagée entre les militaires du CNSP et le mouvement de contestation du M5-RFP. D’un côté, les militaires qui seraient prêts à composer avec l’ex-majorité présidentielle et de l’autre, le M5-RFP qui se considère comme le véritable tenant du pouvoir, estimant, relève Maliweb, que même si les militaires n’étaient pas intervenus le 18 août, ils allaient parvenir, d’une manière ou une autre, à obtenir le départ d’IBK. » Alors, s’interroge le site, « peut-on entrevoir un consensus entre ces deux camps sur l’architecture de la transition ? Rien n’est moins sûr, répond Maliweb. (…) Le Colonel Assimi Goïta et ses frères d’armes n’ont-ils pas déjà pris goût au pouvoir ? Comment en serait-il autrement eu égard à l’"Acte fondamental" déjà adopté, les diverses nominations et les privilèges afférents que savourent déjà les hommes forts de Kati ? » Les militaires s’arc-boutent. « Les sauveurs seront-ils les "plombleurs" ? », se demande pour sa part Le Témoin, autre publication bamakoise. « Le coup de grâce du 18 août est en passe de tourner au cauchemar, tant la junte conduite par Assimi Goïta accumule les signaux de faiblesses et les présomptions de motivations inavouables. (…) Les clivages politiques, l’élargissement du fossé des divergences et les mécontentements sociaux prennent corps et l’emportent largement sur la convergence des forces autour de l’essentiel, qui est visiblement relégué au profit de la survie ou de l’opportunité de résurrection politique. » Une chose est sûre, s’exclame le quotidien Malikilé, « les militaires du CNSP veulent conserver le pouvoir à Bamako. Tous leurs faits et gestes, des événements du 18 août à ce jour accréditent clairement cette thèse. » Toutefois, estime le journal, « le CNSP ne saurait réussir sa mission et satisfaire les attentes des maliens que dans un partenariat franc et loyal avec le M5-RFP. Toute autre voie conduira inéluctablement à l’échec et au retour en force de la restauration qui fera tout pour broyer les deux tombeurs civils et militaires d’IBK. (…) Le Malien s’inquiète, poursuit Malikilé. Le CNSP paraît patauger, il tergiverse et ne semble pas mesurer la portée du défi. (…) Le Mali a besoin de se rebâtir avec tous ses fils, dans une transition sérieuse et réfléchie pour amorcer ensuite une phase de normalisation et de développement nécessaire. » Mettre fin à la surenchère… Bref, renchérit L’Indépendant, autre quotidien malien, « il faut mettre fin à la surenchère » : « Il est temps pour l’armée et le CNSP d’accompagner les forces démocratiques pour sortir de l’impasse et éviter de donner l’illusion que notre armée prend à nouveau goût au pouvoir, comme en 1968, et comme en 1991, quand ATT a été contraint d’abandonner les galons pour mieux revenir en 2002. La place de l’armée est dans les casernes, martèle encore L’Indépendant, même si elle doit être associée à certains aspects de la gouvernance sécuritaire et militaire (…). » Finalement, remarque WakatSéra à Ouagadougou, « chasser un régime semble bien plus facile que gérer le pouvoir ! Le bout du tunnel pourrait bien s’éloigner pour le Mali, avec cette crise dans la crise. Sauf si les deux camps se rabibochent au plus vite et aplanissent la route devant eux. C’est tout le malheur qu’on peut souhaiter au Mali, déjà endeuillé au quotidien par les attaques terroristes et toujours sous embargo et sanctions d’une Cédéao, déterminée à faire payer aux auteurs de la chute d’IBK leur témérité. »
« Les travaux ont été lancés samedi dans un véritable tohu-bohu », s’exclame le site d’information Maliweb. « Le démarrage des travaux a été quelque peu tendu, renchérit le quotidien L’Indépendant. Puisque des partis et organisations n’étaient inscrits sur aucun des cinq groupes de travail. C’était le cas (notamment) de la Coordination des jeunes du Mandé, dont le président, Sékou Keïta, a confié qu’il constatait "un début chaotique". Car, son regroupement n’était inscrit (donc) dans aucun groupe. "La CMA, qui a refusé de venir, est citée dans tous les groupes alors que nous, qui sommes là, sommes mis de côté. Cette gestion clanique ne peut pas marcher", s’est-t-il offusqué. » Qui plus est, pointe encore L’Indépendant, « le M5-RFP, dont les militants étaient de loin les plus nombreux dans la salle, avait été cité dans un seul groupe de travail. Ce qui a provoqué la colère de ces jeunes qui ont été finalement acceptés dans chaque groupe de travail. » Alors certes, « un début difficile », reconnaît le quotidien Malikilé. Mais, tempère-t-il, « notre pays a la réputation d’être une terre de dialogue et de concorde. Chaque fois que le bateau a tenté de chavirer, des Maliens se sont retrouvés pour le redresser. Cette fois aussi, les Maliens ont mis leur ego de côté pour accorder leurs violons. Quoi de plus réconfortant que de voir les Maliens se retrouver pour penser Mali, réfléchir Mali, agir Mali et n’avoir aucun autre agenda que celui du Mali. » La CMA grand absent En tout cas, première faille dans ces négociations : l’absence de la CMA. C’est ce que constate notamment Le Monde Afrique : « Aucun représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad, l’ex-rébellion à dominante touareg, n’était présent samedi, faute d’entente avec la junte. Dans un communiqué, la CMA a fait savoir que "les mesures de confiance nécessaires à la construction d’un partenariat pour des responsabilités partagées ne semblaient pas d’actualité". » Ces concertations nationales devraient se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine. En toile de fond : la durée et la direction de la transition. « La junte a proposé initialement trois ans sous la conduite d’un militaire, rappelle Le Monde Afrique, avant de rabaisser la durée à deux et de se dire ouverte sur son chef. Le M5-RFP a de son côté proposé une transition d’une durée de dix-huit à vingt-quatre mois, avec des civils aux manettes des institutions. » Qui et comment pour diriger la transition ? Alors, « va-t-on trouver le remède miracle ? », s’interroge Le Pays au Burkina. « Si les militaires putschistes peuvent a priori avoir le profil de l’emploi, n’oublions pas que la communauté internationale et la démocratie s’accommodent mal du pouvoir kaki, pointe le quotidien ouagalais, surtout quand on sait qu’en Afrique, un militaire sur deux arrivé au pouvoir par la force a fini par devenir un dictateur de la pire espèce. […] Du côté des hommes politiques, il est plus facile de boire toute l’eau du Djoliba que de trouver un homme fiable aux yeux des Maliens, car tous, à quelques très rares exceptions près, sont d’une manière ou d’une autre comptables des bilans désastreux d’IBK et de ses prédécesseurs. Il n’y a peut-être que de la société civile que pourrait venir l’oiseau rare, estime Le Pays. Mais encore faut-il qu’il soit adoubé par les héros du 18 août que sont les putschistes et le M5-RFP. » En tout cas, conclutL’Observateur Paalga, toujours à Ouaga, « il urge de mettre les institutions en ordre de marche, pour ne pas dire en ordre de bataille, puisque pendant que militaires, civils et CEDEAO se chamaillent, cette plaie béante qu’est le terrorisme, qui ronge le Mali depuis 2012, est encore loin de cicatriser. La preuve : pas plus tard que vendredi, au moins dix soldats maliens ont été tués dans une embuscade près de la frontière mauritanienne. »
Entrevue avec Marie-Anne Alepin, nouvelle présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal : Mme Alepin, qui est comédienne, productrice, réalisatrice et metteure en scène, a été élue et devient ainsi la deuxième femme dans l’histoire de la SSJB de Montréal à piloter les actions de l’organisation.
L’information fait les gros titres de la presse malienne ce matin. « L’ancien président Ibrahim Boubacar Keita est hospitalisé dans une clinique privée à Bamako, rapporte le quotidien Malikilé, et son état de santé est stable, mais il pourrait être évacué à l’étranger pour y recevoir un traitement médical plus approprié. IBK aurait été victime d’un accident vasculaire cérébral, croit savoir le journal, sans grave conséquences et serait dans un état stable et conscient. L’ancien président malien était apparu faible ces derniers temps, précise encore Malikilé, notamment lors de la déclaration de sa démission le 18 août dernier et les inquiétudes n’avaient fait que grandir pendant sa détention dans la caserne de Kati à 15 kms de Bamako. […] La santé de l’ancien président était très fragile avant sa chute, donc. Les multiples voyages quasi clandestins qu’il effectuait à bord d’Air IBK One avaient pour objet des visites et autres contrôles médicaux. C’était là d’ailleurs un secret de polichinelle, pointe le journal, qui pose la sempiternelle question de l’omerta qui entoure la santé de nos gouvernants. » AVC ou AIT ? Pour sa part, L’Indépendant, autre quotidien malien, précise qu’IBK « est hospitalisé depuis mardi. D’après certaines sources, il se serait rendu à l’hôpital pour un contrôle de routine. D’autres sources indiquent qu’il a été plutôt victime d’un accident ischémique transitoire (moins grave qu’un AVC). Son dernier contrôle, prévu le 20 août à l’étranger, n’avait pu avoir lieu en raison du renversement de son régime intervenu le 18 août. » Le 22 Septembre, autre publication bamakoise, parle également d’un accident ischémique transitoire : « de sources médicales, il y a plus de peur que de mal, affirme le journal. Le président IBK a tenu le coup et serait déjà rentré chez lui, à Sébénikoro. » Coup de balai… Sur le plan politique, en attendant les concertations nationales qui doivent démarrer ce samedi 5 septembre, la junte apparemment fait le ménage. D’après plusieurs sites d’information maliens, plusieurs généraux auraient été limogés. Et le général Dembélé, dépeint par certains comme étant le véritable architecte du coup d’État, serait sur la sellette. Il serait devenu « encombrant » pour le colonel Goïta, le chef de la junte, et ses collègues. C’est du moins ce qu’affirme Le 22 Septembre, entre autres. Dans le même temps, précise encore le journal, la junte a procédé à 14 nominations à des postes stratégiques, militaires ou civils. Parmi les promus, un oncle du colonel Goïta, le colonel Kassoum Goïta, désormais en charge de la Sécurité d’État. Pour Ledjely en Guinée, « ces nominations contredisent quelque peu les promesses des militaires de laisser aux forces vives maliennes décider de l’organisation et du contenu de la transition. De fait, pointe le site guinéen, pendant qu’ils répètent aussi bien aux Maliens qu’à la communauté internationale que ce sera au peuple de décider en toute souveraineté, les militaires s’évertuent à consolider leurs positions d’acteurs incontournables de la transition. Tout ce qui se fait depuis quelques jours renvoie à une manœuvre destinée à mettre les politiques et la société civile maliens devant le fait accompli. » Quelle transition ? En tout cas, pointe Info-Matin à Bamako, « deux semaines après le coup d’État, le Mali se cherche toujours un chemin. Si le Comité militaire pour le salut du peuple a entamé des concertations avec les acteurs politiques comme ceux de la société civile, rien de concret ne se dégage pour le moment : pas de gouvernement, pas de président de la transition, même si chacun des acteurs qu’il soit de la classe politique, de la société civile ou même du CNSP semble avoir son idée. » Ce qui est sûr, poursuit Info-Matin, c’est que les appétits s’aiguisent : les appétits « des militaires qui ont parachevé l’œuvre des opposants du président IBK, ceux des contestataires regroupés au sein du M5-RFP et ceux des désormais ex-collaborateurs du régime tombé. » Alors, estime Le Pays à Ouagadougou, le temps presse : « Rien ne sert de jouer la montre. Car, plus la junte traînera les pieds dans la mise en route de la transition, plus le doute s’installera dans les esprits. Aussi bien des Maliens qu’au sein de la communauté internationale. Et cela risque de compliquer davantage la situation. »
Constat établi par le site d’information guinéen Ledjely : « À voir ce qui prévaut aujourd’hui au Mali, en Guinée et en Côte d’Ivoire, difficile de se laisser porter par toutes les prévisions optimistes dont on pare l’avenir du continent africain dans certaines publications. Avec la crise qui a débouché sur le coup d’État du 18 août 2020 à Bamako et le troisième mandat que briguent respectivement Alpha Condé en Guinée et Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, on serait au contraire enclin à accorder du crédit à ceux qui assimilent le progrès de l’Afrique à la marche de l’écrevisse. Un pas en avant, au moins deux pas en arrière. En tout cas, soupire encore Ledjely, ces trois pays, au lieu de s’inspirer de leurs voisins sénégalais, ghanéen et même sierra-léonais, semblent davantage imiter le Cameroun, le Congo-Brazzaville ou encore le Burundi. » Guinée : une présidentielle à sens unique ? En Guinée, tout d’abord, va-t-on vers un blocage politique ? Une élection à sens unique ? « L’opposition ira-t-elle au casse-pipe ? », s’interroge le site GuinéeNews. En effet, en Guinée, « la démocratie est guillotinée », s’exclame le site. « La victoire d’un opposant à la présidentielle du 18 octobre ne peut relever que d’une gageure », avec une administration et une Commission électorale aux ordres. Du coup, les partis d’opposition s’interrogent sur leur participation à ce scrutin. Aminata, autre site d’information guinéen, pointe lui, l’influence croissante de la Chine en Guinée, aussi bien sur le plan économique que politique… « Alpha Condé, qui promettait lors de son élection en 2010 d’être le "Mandela de la Guinée", ne serait-il pas en train d’en devenir le Robert Mugabe sous l’influence du régime chinois ? », s’interroge Aminata. En effet, poursuit-il, « l’Empire du Milieu, avide de matières premières, s’est précipité sur les gigantesques réserves de bauxite du pays, faisant pousser les concessions minières et les usines comme des champignons. Une ruée vers l’or dont la population guinéenne n’a pas vu la couleur, puisque le secteur du minier représente 13% du PIB du pays, mais seulement 3% de l’emploi. » Qui plus est, poursuit Aminata, la Chine ne cache pas son soutien à l’égard d’Alpha Condé. Côte d’Ivoire : un risque de « guerre civile » ? Situation tendue également en Côte d’Ivoire avec l’annonce par le président sortant Alassane Ouattara de se représenter pour la troisième fois. Dans une interview publiée ce matin dans Le Monde Afrique, Henri Konan Bédié, l’ancien chef d’État ivoirien, aujourd’hui opposant, déplore la timidité de Paris, alors que plusieurs ténors politiques sont en passe d’être éliminés de la course à la présidentielle du 31 octobre et que des violences ont éclaté. À 86 ans, Henri Konan Bédié apparaît comme le principal candidat de l’opposition. « Compte tenu du passé récent, la violence n’est pas à exclure, affirme-t-il. La Commission électorale indépendante n’étant pas indépendante, nous nous dirigeons vers une élection contestable et non apaisée. La faute de ces violences revient au pouvoir (…). Alassane Ouattara viole la Constitution en se présentant pour un troisième mandat, s’insurge encore Henri Konan Bédié. Sa candidature est illégale et tout le monde le sait. (…) Avec une situation aussi dégradée, on s’achemine vers des troubles importants, prévient encore l’ancien président ivoirien. La crise préélectorale peut déboucher sur une guerre civile sans précédent. » Mali : vers une concertation nationale ? Enfin, le Mali toujours dans l’incertitude, après le coup d’État du 18 août. « Brainstorming national ce week-end », titre le quotidien Aujourd’hui au Burkina. « Les diverses composantes de la société malienne vont se retrouver samedi et dimanche pour (tenter de) se mettre d’accord sur la feuille de route qui va encadrer la transition. » « Ces audiences et visites semblent baliser enfin le terrain pour une concertation nationale inclusive », constate pour sa part L’Indépendant à Bamako. Mais ce que les Maliens attendent le plus, pointe le quotidien malien, c’est un retour à la normale sur le plan économique, car en raison du blocus sur les transactions financières internationales, « une rupture des produits de consommation est à craindre dans les semaines à venir », notamment les denrées de première nécessité.
Les militaires au pouvoir et le mouvement de contestation M5-RFP n’arrivent pas à se mettre d’accord au Mali. Après quelques péripéties, les deux parties se sont rencontrées samedi soir. Mais pour l’instant, aucun accord n’est en vue. « Après la longue crise socio-politique et institutionnelle qui a fini par emporter, le 18 août dernier, le régime incompétent et corrompu du président IBK, voici venir une crise de la transition, s’exclame le quotidien L’Indépendant. Elle découle de ce que le CNSP a renié sa promesse faite dans sa proclamation du 19 août de "mettre en place une transition civile". Dans l’Acte fondamental qu’il a fait insérer dans le Journal officiel du 24 août, son président, le colonel Assimi Goïta, est présenté à la fois comme président de la transition et chef de l’État. Ce revirement inattendu a été perçu par le M5-RFP, véritable artisan de la mise à bas du système, comme une tentative de lui voler sa victoire acquise au prix du sang de ses 23 martyrs, les militaires n’ayant fait que parachever son œuvre."» Du coup, poursuit L’Indépendant, « l’imam Mahmoud Dicko et ses amis affirment ne pas vouloir donner carte blanche au CNSP pour faire ce qu’il veut. Ça n’est pas encore une déclaration de guerre mais ça y ressemble. Or, relève encore le quotidien malien, dans l’état de fragilisation extrême où il se trouve, le Mali survivrait difficilement à une nouvelle confrontation de rue entre une partie de la population et l’armée. » Pour Malikilé, autre quotidien malien, « il n’y a plus aucun doute sur la volonté du CNSP de s’emparer totalement du pouvoir au Mali ». Les militaires trop méfiants à l’égard des civils ? « Le CNSP a commis trois erreurs », estime dans Jeune Afrique, Bréma Ely Dicko, professeur de sociologie à l’université de Bamako."D’abord, les militaires ont discuté seuls avec la Cédéao, sans acteurs civils. Ensuite, ils ont établi l’acte fondamental unilatéralement en s’arrogeant le pouvoir. Enfin, ajoute-t-il, ils ont décidé d’organiser de façon unilatérale la rencontre de samedi avec les forces politiques. Cela ressemblait à une convocation". Pour un diplomate africain, poursuit Jeune Afrique, l’attitude de la junte traduit la méfiance des militaires envers les hommes politiques. "Le CNSP a expliqué être là pour réformer le pays, et certains de ses membres ne veulent pas avoir à composer avec des hommes politiques qui ont occupé des fonctions dans de précédents gouvernements", explique-t-il sous couvert de l’anonymat. » Et Jeune Afrique de s’interroger : « La rencontre de samedi a-t-elle réussi à réconcilier le M5-RFP et le CNSP ? En tout cas, le contact est renoué ». Pour sa part, « la Cédéao exige une transition civile pour un délai de 12 mois », rapporte le site d’information Maliweb. « Les chefs d’État ouest-africains demandent au CNSP d’engager une "transition civile immédiatement" en consultation avec la Cour constitutionnelle, les partis politiques et les organisations de la société civile et tous les autres acteurs engagés. Et cette transition civile doit donc être dirigée par une personnalité civile. » Couper la poire en deux ? Alors un compromis pourrait se dégager, estime le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou : « Pris entre le marteau de la Cédéao et l’enclume de l’imam Dicko, les putschistes n’ont qu’une seule alternative, diviser la poire en deux. Un aggiornamento qui pourrait avoir l’avantage de satisfaire tout le monde, Cédéao, Maliens, France… Une transition de 12 mois, un président civil, un Premier ministre militaire, on pense à Assimi Goïta. » En quelque sorte, pointe Aujourd’hui, « un avatar de la transition burkinabè pour permettre aux putschistes de "goûter au nectar" appelé pouvoir. Les militaires donneront l’illusion de nettoyer les écuries d’IBK et surtout permettront que des élections se tiennent, dans un Mali insécurisé ! Car c’est certain, les soldats ne vont pas faire ce putsch pour aussitôt revenir dans les casernes. Serait-ce du reste une bonne idée, s’interroge Aujourd’hui, pour ce Mali instable sur le plan sécuritaire ? »
Plus d’une semaine après le coup d’État qui a conduit à la démission du président IBK, les militaires du CNSP au pouvoir et le comité stratégique du mouvement de contestation M5-RFP se sont finalement rencontrés hier mercredi à Kati pour une prise de contact. « Cette visite de courtoisie, comme la qualifie le quotidien L’Indépendant, calme pour le moment la suspicion éventuelle autour d’un désaccord entre le CNSP et le Mouvement du 5-Juin. (…) Les deux mouvements ont acté qu’ils étaient les deux principaux acteurs de la transition et du changement attendu par le peuple malien. Les deux ont comme objectif commun de reconstruire le Mali en installant un véritable régime démocratique prenant en compte les questions fondamentales de la Nation. » Le M5-RFP a par ailleurs révélé, pointe encore L’Indépendant, qu’il « disposait déjà d’un document de refondation du Mali. Lequel document sera dans les jours à venir soumis à l’appréciation du CNSP. Le comité stratégique du mouvement de contestation affirme enfin avoir attiré l’attention du CNSP sur la nécessité d’être vigilant face à la confusion et à la pression internationale. » Même vision ? « Le CNSP et le M5-RFP condamnés à évoluer ensemble ! », titre pour sa part Le Pays, autre quotidien malien. Le Pays qui cite l’un des responsables du M5-RFP, Choguel Kokalla Maïga : « l’important, dit-il, est que nous ayons la même vision de ce que doit être la transition, des objectifs de la transition, de la finalité de la transition pour que le Mali rentre dans une heure de stabilité, de bonne gouvernance et de démocratie. » Par ailleurs, relève Le Pays, « la question de la libération du chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, enlevé il y a plus de cinq mois dans le cercle de Niafounké, a été également évoquée au cours de cette rencontre. Les militaires ont donné l’assurance que la libération de Soumaïla Cissé faisait partie aujourd’hui de leurs priorités. » Le Pays qui précise enfin qu’« une autre rencontre M5-RFP-CNSP est prévue pour ce samedi. » « Câlinothérapie » « Calculs et câlins politiques », lance de son côté le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Séance de câlinothérapie hier au casernement militaire de Kati, une douce entrée en matière pour esquisser la future équipe ministérielle. Et on devine que les mêmes caïmans (de l’opposition) figureront dans le pouvoir transitoire comme les Omar Mariko, Mountaga Tall, et autre Choguel Kokalla Maïga… Même clin d’œil de la part de la Cédéao, pointe encore Aujourd’hui, qui a assoupli les sanctions : reprise des transactions nationales avec l’ouverture de la BCEAO Mali et des banques primaires et échanges économiques nationaux, alors que les mouvements bancaires internationaux restent bloqués. La Cédéao lâche donc du lest, tout en maintenant une certaine pression face aux prétoriens de Bamako. » La France ne regrettera pas IBK… Et la France dans tout cela ? « Pèsera-t-elle dans la balance ? », s’interroge Ledjely en Guinée. Certainement, répond le site d’information guinéen. « Car il faut bien l’admettre. En dépit des gesticulations de certains dirigeants, la position que la France adoptera au sujet de la crise qui prévaut aujourd’hui au Mali sera particulièrement déterminante. Un statut que la France ne doit pas qu’à son passé colonial (…). Cette influence tient aussi et surtout au rôle particulièrement stratégique que le pays de Macron joue dans la lutte contre l’insécurité en général et le terrorisme islamique en particulier, dans le Sahel. » D’après Ledjely, « Emmanuel Macron ne partage pas nécessairement la ligne dure défendue par certains lors du dernier sommet extraordinaire de la Cédéao consacré à cette crise malienne. Lui se veut manifestement plus pragmatique. Si le coup d’Etat est bien regrettable, ce n’est pas pour autant qu’il faille regretter le départ d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’aura jamais été le partenaire que la France attendait dans la lutte contre l’insécurité. » Une position confirmée par une note diplomatique française publiée par Jeune Afrique. Une note qui affirme qu’un retour d’IBK serait « irréaliste au regard de l’état d’esprit de la population et des forces politiques et sociales maliennes. » La transition, précise encore cette note, « devra être conduite par des civils » et « a vocation à être supervisée par la région et à déboucher rapidement sur des élections en vue du rétablissement d’institutions démocratiques ». Cette transition, peut-on encore lire, devra « permettre la continuité des opérations internationales en soutien à la sécurité du peuple malien à et la lutte contre le terrorisme ».
Peu ou pas de grandes avancées à l’issue des trois jours de discussion entre les militaires du CNSP et les émissaires de la Cédéao. « La délégation ouest-africaine, conduite par Goodluck Jonathan, et les membres du Comité national pour le salut du peuple sont parvenus à des compromis sur certains points », noteLe Pays, à Bamako. Tout d’abord, « le rétablissement d’IBK dans ses fonctions de président de la République n’est plus à l’ordre du jour ; l’ancien chef de l’État sera autorisé à séjourner dans la résidence de son choix et pourra faire des contrôles médicaux à l’étranger ; le sort du Mali quant à d’éventuelles sanctions sera décidé par les chefs d’État de la Cédéao au cours du sommet extraordinaire prévu pour demain mercredi. » Et c’est tout pour l’instant. Finalement, relève Le Pays, « rien n’a été décidé concernant la future transition, ni sa taille, ni son président et encore moins son gouvernement… » « Laissons ces braves soldats faire leur travail » Justement, « CNSP, ne rien précipiter », titre le quotidien Malikilé, pour qui en effet rien ne presse… « Le CNSP est là et y restera le temps qu’il faudra pour remettre le Mali sur les rails, estime le quotidien bamakois. Remettre le Mali sur les rails, c’est rectifier la marche de la démocratie entamée en 1992, mais que des pseudo-démocrates, délinquants à boubous blancs, ont dévoyé, faisant de notre pays l’un des pays les plus corrompus de la planète. » L’Indépendant, autre quotidien malien, est sur la même ligne : « Laissons ces braves soldats faire leur travail sans interférence. Tournons résolument la page IBK (…). Évitons de déifier ou de prophétiser tel ou tel individu qui serait le Moïse sauvé des eaux. Restons persuadés que le salut passe par une refondation de l’État, de nos textes et lois fondamentaux, la venue d’une nouvelle République et surtout la reconversion de nos mentalités. Travaillons-y avec nos braves soldats. » La tentation de rester au pouvoir ? D’autres médias du pays sont plus circonspects, à l’instar du site d’information Inf@7 : « Ce coup d’État qui vient parachever la longue lutte des forces patriotiques regroupées au sein du M5-RFP a été accueilli avec enthousiasme et soulagement par le vaillant peuple malien. Le meeting de vendredi dernier du M5-RFP n’était rien d’autre qu’un soutien tacite au putsch. Les animateurs de ce grand rassemblement populaire n’ont d’ailleurs pas hésité à qualifier l’acte des militaires de "coup de grâce salvateur et libérateur". » Toutefois, s’interroge Inf@7, « l’Imam Mahmoud Dicko et ses alliés du M5-RFP vont-ils déjà naïvement dérouler le tapis rouge devant le CNSP ? Ne doivent-ils pas revendiquer leur victoire et diriger la transition ? Assimi Goïta et ses hommes vont-ils s’accrocher au pouvoir en permettant juste aux forces politiques de jouer le second rôle dans la gestion de la ? » Asphyxie économique ? En attendant, il y a le problème de l’embargo imposé par les pays voisins du Mali… C’est ce que pointe Le Monde Afrique : une sanction qui « pourrait vite étouffer nombre de Maliens vivant sur les transferts de fonds, tant les opérateurs ont coupé leurs transactions depuis les pays de la Cédéao. L’embargo sera-t-il levé ? (…) Les émissaires (de la Cédéao) "n’avaient pas de pouvoir de décision", relève un médiateur, "il faudra attendre la conférence des chefs d’État de demain mercredi pour cela", afin que ces premiers puissent rapporter les consultations à l’ensemble des pays membres de l’organisation intergouvernementale. » Vers une levée des sanctions ? Enfin, pour Aujourd’hui Ouagadougou, la Cédéao devrait se montrer clémente demain… « La Cédéao se retrouve piégée par ces soldats, décidemment instruits par les exemples passés ; une Cédéao qui ne pourra demain que lever ces sanctions, estime donc le quotidien burkinabè, en espérant que les militaires feront toujours preuve d’ouverture d’esprit et de compréhension. Mais en même temps, la Cédéao devra être sur ses gardes, prévient Aujourd’hui, car si ce coup d’État a été jugé comme un moindre mal et finalement accepté par la communauté internationale et les Maliens, (on a déjà vu par le passé) des militaires africains qui avaient pris le pouvoir par les armes se diviser, certains estimant qu’ils pouvaient faire tomber le treillis et se faire adouber par les isoloirs. »
Quel avenir proche ? Que va-t-il se passer après le coup d’État de la semaine dernière ? Qui va diriger la transition ? Les discussions entre les militaires et la délégation de la Cédéao dirigée par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan se poursuivent. « Plus de huit heures de négociations mais toujours pas de décision finale, note le site d’information Malijet, entre les militaires qui ont renversé le président IBK et la mission de la Cédéao qui est au Mali depuis samedi. Mais Goodluck Jonathan reste optimiste. (…) Les échanges semblent être fructueux, selon les déclarations du chef de la délégation de la Cédéao. L’ancien président nigérian a affirmé hier que les deux parties avaient pu trouver un accord sur plusieurs points, sans plus de détails. Une nouvelle rencontre est prévue ce lundi. » En tout cas, relève le quotidien L’Indépendant, « c’est l’après-IBK qui semble s’imposer comme une évidence aux émissaires de la Cédéao (…). Au cours des rencontres, à huis clos (de ce week-end), il a surtout été question de la remise en marche de l’État sans le retour du président aux affaires. Cela, contrairement à la position ferme affichée par l’Organisation sous-régionale, lors de son sommet virtuel sur la situation au Mali. » Un militaire à la tête de la transition ? Selon les dernières infos recueillis par RFI, « la Cédéao et les putschistes au pouvoir à Bamako seraient d’accord pour tourner la page IBK. Mais les discussions doivent se poursuivre sur une période de transition de trois ans proposée par les putschistes. » Une transition qui serait dirigée par un militaire. D’ores et déjà, c’est non !, s’exclame le quotidien Le 22 Septembre : « Aucun militaire ne doit prétendre diriger la transition, affirme-t-il. Une transition militaire est inacceptable dans un pays habitué à la démocratie. Ce qui est souhaitable, c’est qu’un consensus puisse prévaloir entre acteurs politiques pour une transition civile. Sans militaire. Avec (à sa tête) le président de la Cour Constitutionnelle, le président de la Cour Suprême, ou encore le Médiateur de la République, entre autres. Tout sauf un militaire pour le retour à l’ordre constitutionnel normal ! » La Cédéao « pragmatique » ? Quoi qu’il en soit, la presse de la sous-région note avec satisfaction la position plutôt souple de la Cédéao… « Enfin, la Cédéao revient à la raison », lance Ledjely en Guinée. « Elle s’était quelque peu égarée et avait conséquemment décidé de sanctions inappropriées et fait des exigences irréalistes à l’endroit du Mali et des militaires qui ont déposé le président Ibrahim Boubacar Keïta. Mais on semble désormais loin de cette posture qui n’était dictée que par la crainte que les derniers développements chez le voisin du nord inspirent au Guinéen Alpha Condé et à l’Ivoirien Alassane Ouattara, tous deux en proie à une forte contestation dans leurs pays respectifs. La Cédéao envisage désormais les choses avec un brin de pragmatisme, note encore Ledjely. La mission de l’organisation sur place a fini par admettre la réalité selon laquelle IBK relève du passé et qu’il fallait bien accepter de dialoguer avec les nouvelles autorités du pays pour essayer de construire le futur. » Revoir sa copie ? En effet, complète Le Pays au Burkina Faso, « la Cédéao risquait de s’aliéner la sympathie du peuple malien si elle s’obstinait à exiger le rétablissement d’IBK dans ses fonctions. » Une chose est sûre, poursuit le quotidien ouagalais, « tant que les pays de l’Afrique de l’Ouest ne rompront pas avec leurs tares - tricherie électorale, corruption, passe-droits et gestion clanique du pouvoir, la Cédéao ne pourra jamais tourner la page des putschs. Elle a donc intérêt à revoir sa copie de sorte à prévenir plutôt qu’à s’évertuer à guérir. Aujourd’hui, par exemple, pointe Le Pays, tout le monde, sauf bien sûr les présidents des pays de la Cédéao, voit se profiler en Guinée le scénario d’un chaos lié à l’entêtement d’Alpha Condé à s’accrocher à son trône. Malheureusement, il n’y a personne parmi ses pairs qui ose lui dire la vérité. » En tout cas, conclut Wakat Séra toujours au Burkina, « il importe maintenant que la junte malienne continue de faire preuve d’ouverture en organisant la transition politique qui devrait déboucher sur la remise du pouvoir aux civils, comme l’exige le jeu démocratique. Et c’est le challenge auquel doit s’atteler la Cédéao, qui doit également chercher à redorer son blason. »