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Un Premier ministre devrait-il dire ça ? C'est la question que nous nous posions hier dans cette même revue de presse. Eh bien, nous avons la réponse, c'est non… : quatre jours après avoir vertement critiqué la junte militaire, Choguel Maïga a été limogé hier (mercredi) soir.« Le Premier ministre éjecté de son fauteuil », s'exclame Malijet. « Dans un flash spécial diffusé sur la chaîne nationale, Alfousseini Diawara, secrétaire Général de la présidence, a annoncé la destitution du locataire de la primature, Choguel Kokalla Maïga, par un décret signé par le président de la transition, le Général Assimi Goita. Cette décision met fin aux fonctions du Premier ministre ainsi qu'aux membres de son gouvernement. »Pour Sahel Tribune, autre média malien, c'est logique : « Choguel Maïga a été au centre de controverses répétées ces derniers mois. Son discours devant les militants du M5-RFP, samedi dernier, jugé incendiaire par de nombreux observateurs, a exacerbé des tensions déjà palpables entre les différentes institutions et les acteurs politiques du pays. Ses propos, où il dénonçait des “dysfonctionnements institutionnels“ et appelait à une “vigilance face aux rivalités“, ont été perçus comme une tentative de division plutôt qu'un appel à l'unité. »Quelles suites ?Et maintenant ?, s'interroge Sahel Tribune : « qui prendra les rênes du gouvernement ? Quelle sera la nouvelle orientation politique ? Et surtout, comment cette décision impactera-t-elle la dynamique entre les forces civiles et militaires ? Le limogeage complet du gouvernement pourrait marquer une réorganisation profonde du pouvoir exécutif, estime le site malien. Le prochain Premier ministre devra relever des défis colossaux : réconcilier une classe politique fragmentée, apaiser les tensions sociales, poursuivre la refondation des institutions, et maintenir le cap vers des élections démocratiques. »Afrik.com s'interroge également : « quel sort sera réservé à Choguel Maïga ? Quelle posture sera désormais la sienne sur l'échiquier politique malien ? Bien des analystes estiment que son acte est bien calculé pour lui assurer sa survie politique. Attendons de voir. »Jeune Afrique enchaîne : « plus isolé que jamais, Choguel Maïga a-t-il joué son va-tout en passant à l'offensive contre les généraux, à l'heure où plusieurs signaux laissent penser que des élections pourraient avoir lieu au Mali dans les mois à venir ? Il pourrait en tout cas tenter d'apparaître comme une alternative à la transition menée par les hauts gradés. »Aux oubliettes ?Pour L'Observateur Paalga au Burkina Faso, il n'est pas certain que l'ex-Premier ministre malien survive politiquement à son limogeage… « Choguel Maïga a eu beau jeu de faire feu sur les généraux pour se faire une nouvelle “virginité politique“, mais n'a-t-il pas contribué à pourrir la situation au temps d'IBK avec d'autres forces, comme le Haut Conseil islamique du Mali, avec à sa tête l'imam Dicko, chose qui avait amené les militaires à “prendre leurs responsabilités“ ? N'est-ce pas le même Maïga qui ne pouvait pas voir les soldats en peinture et qui a fini par se mettre à leur service, poussé sans doute par une certaine ambition dévorante? Pour ainsi dire, il était très mal placé pour cracher dans la soupe kaki après s'en être goulûment délecté pendant plus de trois ans. Et si son objectif était de se mettre en réserve de la République dans la perspective du “retour à une vie constitutionnelle normale“, il se berce d'illusions, car sauf tremblement de terre on ne voit pas trop comment le général Assimi Goïta va lâcher l'affaire. »Une page se tourne…Pour Ledjely en Guinée, l'avenir s'annonce en effet compliqué pour l'ex-Premier ministre : « les militaires laisseront-ils le très politique Maïga jouer de nouveau à l'opposant ? Les chances que la junte soit si indulgente sont très minces. D'ores et déjà, certains évoquent l'hypothèse de poursuites judiciaires contre Choguel Maïga. »Le mot de la fin pour le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou : « Choguel Maïga a-t-il oublié qu'il n'était que la vitrine civile policée d'un pouvoir militaire ? (…) Malgré les services rendus à la Transition, il a cru qu'il pouvait fixer l'agenda de celle-ci ! Le choc des timings a fait voler en éclat ce bel attelage civilo-militaire, en verve sur le plan diplomatique et en interne. On peut dire qu'une page se tourne (au Mali), la nouvelle est pleine d'incertitudes et de défis majeurs qui éloignent l'horizon des élections. »
Un Premier ministre devrait-il dire ça ? C'est la question que nous nous posions hier dans cette même revue de presse. Eh bien, nous avons la réponse, c'est non… : quatre jours après avoir vertement critiqué la junte militaire, Choguel Maïga a été limogé hier (mercredi) soir.« Le Premier ministre éjecté de son fauteuil », s'exclame Malijet. « Dans un flash spécial diffusé sur la chaîne nationale, Alfousseini Diawara, secrétaire Général de la présidence, a annoncé la destitution du locataire de la primature, Choguel Kokalla Maïga, par un décret signé par le président de la transition, le Général Assimi Goita. Cette décision met fin aux fonctions du Premier ministre ainsi qu'aux membres de son gouvernement. »Pour Sahel Tribune, autre média malien, c'est logique : « Choguel Maïga a été au centre de controverses répétées ces derniers mois. Son discours devant les militants du M5-RFP, samedi dernier, jugé incendiaire par de nombreux observateurs, a exacerbé des tensions déjà palpables entre les différentes institutions et les acteurs politiques du pays. Ses propos, où il dénonçait des “dysfonctionnements institutionnels“ et appelait à une “vigilance face aux rivalités“, ont été perçus comme une tentative de division plutôt qu'un appel à l'unité. »Quelles suites ?Et maintenant ?, s'interroge Sahel Tribune : « qui prendra les rênes du gouvernement ? Quelle sera la nouvelle orientation politique ? Et surtout, comment cette décision impactera-t-elle la dynamique entre les forces civiles et militaires ? Le limogeage complet du gouvernement pourrait marquer une réorganisation profonde du pouvoir exécutif, estime le site malien. Le prochain Premier ministre devra relever des défis colossaux : réconcilier une classe politique fragmentée, apaiser les tensions sociales, poursuivre la refondation des institutions, et maintenir le cap vers des élections démocratiques. »Afrik.com s'interroge également : « quel sort sera réservé à Choguel Maïga ? Quelle posture sera désormais la sienne sur l'échiquier politique malien ? Bien des analystes estiment que son acte est bien calculé pour lui assurer sa survie politique. Attendons de voir. »Jeune Afrique enchaîne : « plus isolé que jamais, Choguel Maïga a-t-il joué son va-tout en passant à l'offensive contre les généraux, à l'heure où plusieurs signaux laissent penser que des élections pourraient avoir lieu au Mali dans les mois à venir ? Il pourrait en tout cas tenter d'apparaître comme une alternative à la transition menée par les hauts gradés. »Aux oubliettes ?Pour L'Observateur Paalga au Burkina Faso, il n'est pas certain que l'ex-Premier ministre malien survive politiquement à son limogeage… « Choguel Maïga a eu beau jeu de faire feu sur les généraux pour se faire une nouvelle “virginité politique“, mais n'a-t-il pas contribué à pourrir la situation au temps d'IBK avec d'autres forces, comme le Haut Conseil islamique du Mali, avec à sa tête l'imam Dicko, chose qui avait amené les militaires à “prendre leurs responsabilités“ ? N'est-ce pas le même Maïga qui ne pouvait pas voir les soldats en peinture et qui a fini par se mettre à leur service, poussé sans doute par une certaine ambition dévorante? Pour ainsi dire, il était très mal placé pour cracher dans la soupe kaki après s'en être goulûment délecté pendant plus de trois ans. Et si son objectif était de se mettre en réserve de la République dans la perspective du “retour à une vie constitutionnelle normale“, il se berce d'illusions, car sauf tremblement de terre on ne voit pas trop comment le général Assimi Goïta va lâcher l'affaire. »Une page se tourne…Pour Ledjely en Guinée, l'avenir s'annonce en effet compliqué pour l'ex-Premier ministre : « les militaires laisseront-ils le très politique Maïga jouer de nouveau à l'opposant ? Les chances que la junte soit si indulgente sont très minces. D'ores et déjà, certains évoquent l'hypothèse de poursuites judiciaires contre Choguel Maïga. »Le mot de la fin pour le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou : « Choguel Maïga a-t-il oublié qu'il n'était que la vitrine civile policée d'un pouvoir militaire ? (…) Malgré les services rendus à la Transition, il a cru qu'il pouvait fixer l'agenda de celle-ci ! Le choc des timings a fait voler en éclat ce bel attelage civilo-militaire, en verve sur le plan diplomatique et en interne. On peut dire qu'une page se tourne (au Mali), la nouvelle est pleine d'incertitudes et de défis majeurs qui éloignent l'horizon des élections. »
A member of Mali's M5-RFP pro-democracy movement says the military government should be encouraged to stabilize the country before holding free and fair elections. The M5-RFP is a coalition that led protests demanding the resignation of President Ibrahim Boubacar Keita. The statement comes after Malian opposition politicians announced over the weekend that they had formed a transitional government in exile. This happened after the military failed to meet a March deadline to hold elections, according to the French News Agency (AFP). Ramata Sissoko Cisse, member of Mali's M5-RFP movement, tells VOA's James Butty, she supports military action to stabilize the nation prior to a return to civilian
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur la destitution de Choguel Maïga par une frange de son mouvement, sur l'inscription de l'IVG dans la Constitution française et sur la prise d'une nouvelle ville congolaise par le M23. Présidentielle au Sénégal : vers la fin de la crise politique ?Initialement prévue le 25 février 2024 avant d'être reportée par Macky Sall, le scrutin présidentiel se tiendra finalement le 24 mars 2024, soit neuf jours avant l'expiration du mandat du président sortant. Comment les 19 candidats comptent-ils organiser leur campagne électorale en ce laps de temps si court ? L'annonce de la nouvelle date peut-elle apaiser les tensions liées au report de l'élection ? Avec Léa-Lisa Westerhoff, correspondante permanente de RFI à Dakar. Mali : quel avenir politique pour Chogel Maïga ? Une frange du M5-RFP, représentée par l'imam Oumarou Diarra, a destitué Choguel Maïga de son poste de président du mouvement. Que reprochent-ils au Premier ministre de transition ? Ces dissensions au sein de la coalition peuvent-elles avoir des conséquences sur son avenir au sein du gouvernement de transition ? Avec Serge Daniel, correspondant régional RFI pour le Sahel. France : l'IVG gravée dans le marbre de la Constitution Après plusieurs mois de débat, le Congrès a finalement tranché en faveur de l'inscription de l'IVG dans la Constitution française, une première mondiale. Pourquoi certains sénateurs et députés étaient réticents à cette révision constitutionnelle ? Concrètement, qu'est-ce que ça change pour l'accès à l'IVG en France ? Avec Raphaël Delvolvé, journaliste au service Politique de RFI. RDC : Nyanzale, nouvelle ville sous le contrôle du M23Après deux jours d'affrontements qui ont opposé le M23 à l'armée congolaise, la cité de Nyanzale, dans le Nord-Kivu, est passée sous le contrôle des rebelles. Comment expliquer cette défaite de l'armée congolaise ? Cette nouvelle prise du M23 remet-elle en cause le retrait de la Monusco ?Avec Adolphe Agenonga Chober, professeur à l'Université de Kisangani, spécialiste des questions de sécurité en République démocratique du Congo.
On Daybreak Africa: Sudan will be the hot topic at the Intergovernmental Authority on Development meeting in Djibouti Monday, analyst Faysal Abdi Roble tells host James Butty there's little leaders can do to impact the conflict. A European Union Commission delegation met with President Kais Saied in Tunis, Tunisia who said Tunis won't be Europe's border police. Plus, Mali's long-delayed constitutional referendum began Sunday, a member of the M5-RFP movement talks about their view on the draft constitution.
We speak to two African students living in Turkey after two devastating earthquakes killed hundreds of people there and in Syria. President Erdogan has described it as Turkey's worst disaster since 1939, while many people were also killed in war-torn northern Syria, including in areas held by rebel groups. Plus, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov has held talks with Mali's ruling junta on expanding military ties between the two countries, on his third trip to Africa in six months. We get the verdict of the opposition M5-RFP coalition. And content moderator who worked in Facebook parent company Meta's Nairobi office wins the right to sue the social media giant in a Kenyan court. We look at why it's a landmark case for the continent.
C'est la ministre française des Armées qui le dit ce matin dans Le Journal du Dimanche : « la population malienne fait face à des autorités issues de deux coups d'Etat. Il s'agit d'autorités de transition qui doivent rétrocéder le pouvoir à des autorités civiles élues selon un calendrier qui est connu de tous », dit Florence Parly au JDD. Et en effet, la ministre des Armées en appelle « au respect pur et simple de cet engagement d'organiser des élections en février 2022 ». Florence Parly qui déclare par ailleurs ceci au Journal du Dimanche : « prétendre que la France quitte le Sahel n'est pas exact ». Ces déclarations interviennent au surlendemain de l'annulation (officiellement pour raisons sanitaires) de la visite d'Emmanuel Macron au Mali. Initialement prévue demain, cette visite annulée avant-hier par Paris se serait déroulée dans une région où « le sentiment antifrançais ne cesse d'enfler », énonce Le Journal du Dimanche. Pour en prendre la mesure, et bien avant cet incident, l'hebdomadaire Marianne s'était rendu sur place afin d'illustrer « la soif de changement, le besoin d'oxygène et d'avenir (qui) soufflent fort de Dakar à Ouagadougou », la France en faisant « les frais », notait déjà ce magazine. Évoquant aussi bien le président de la transition malienne Assimi Goïta que son homologue guinéen Mamadi Doumbouya, Marianne constate que « des gens d'origines très diverses disent vouloir tenter le pari de l'alternance avec ces hommes en treillis qu'ils ne qualifient pas (uniquement) de factieux, mais (aussi) de patriotes ». Étant rappelé que les militaires maliens ont jusqu'au 27 décembre 2021 pour annoncer la date des élections devant mettre fin à la transition, un ancien cadre du M5-RFP dit à Marianne que « presque personne ne veut de cette élection dans les mois à venir alors que les problèmes de sécurité et tout simplement de survie restent cruciaux. Et, d'abord, avec quels électeurs ? », interroge dans Marianne cet ex-dirigeant du mouvement de contestation à l'origine de la chute de l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta. La situation en Ukraine et l'Otan qui dit « non » à la Russie Dans un entretien au Journal du Dimanche, le secrétaire général de l'Alliance atlantique explique pourquoi l'Otan refuse de neutraliser l'Ukraine. Laquelle « a le droit de demander de l'aide » pour se défendre, dit Jens Stoltenberg au JDD, « et je ne vois pas en quoi cela menace la Russie, qui est l'agresseur dans ce conflit (…) Si donc la Russie, une nouvelle fois, décide d'utiliser la force militaire contre l'Ukraine, elle aura à en payer le prix et il sera élevé », ajoute-t-il encore. Littérature: une collection sans précédent de prix littéraires récoltée cette année par des écrivains africains Ce fut en effet une première en Europe, souligne L'Express. « Quelle moisson ! », lance cet hebdomadaire, en en dressant l'inventaire : le prix Nobel de littérature au Tanzanien Abdulrazak Gurnah ; le Goncourt au Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, pour son roman La plus secrète mémoire des hommes ; le Booker Prize au Sud-Africain Damon Galgut pour The Promise ; l'International Booker Prize au Sénégalais David Diop pour la version anglaise de Frère d'âme ; le prix Camões, plus importante distinction littéraire du monde lusophone, décerné à l'unanimité à la Mozambicaine Paulina Chiziane, et le Neustadt International Prize for Literature au Sénégalais Boubacar Boris Diop. Pour L'Express, « cela témoigne enfin de la part des jurys du Vieux Continent d'une ouverture aux imaginaires africains dans toute leur variété et d'une reconnaissance de ce que cette littérature a d'universel ». Et ce magazine espère que « l'onde de choc de l'exceptionnelle récolte africaine de 2021 » poussera les responsables de salons du livre et de festivals littéraires en France à considérer « enfin » les écrivains africains francophones pour ce qu'ils sont : « des romanciers de langue française ».
« Le Cardinal Laurent Monsengwo est mort en France », titre sobrement le site de Radio Okapi. L'Archevêque émérite de Kinshasa est décédé ce dimanche 11 juillet à l'âge de 81 ans. « Le prélat catholique était gravement malade et son état de santé se dégradait à Kinshasa. Il avait été évacué lundi dernier vers la France pour recevoir des soins appropriés », précise Radio Okapi. « L'Église congolaise est en deuil », écrit Vatican News. On peut y lire l'interview et l'hommage du successeur de Laurent Monsengwo, le cardinal Fridolin Ambongo. Il salue l'engagement d'un « homme de Dieu qui croyait en l'homme, en la valeur de la personne humaine » et qui a mené toute sa vie un « combat pour un monde plus juste, un monde plus fraternel ». Un homme d'église, mais aussi une voix écoutée sur la scène politique C'est un « prince de l'Église qui disparaît », estime le magazine Enjeux africains. Mais « sous la soutane, peut-on lire, se cachait indiscutablement le costume d'un véritable homme politique ». Pour Enjeux africains, Laurent Monsengwo « avait l'avantage d'être à lui seul un contre-pouvoir, une voix qui porte », et « il n'a jamais eu sa langue dans sa poche ». « N'a t-il pas traité les kabilistes de médiocres ? », se rappelle le magazine et, plus récemment, « n'a-t-il pas reproché à l'actuel président d'avoir "pactisé" avec son prédécesseur, au détriment des intérêts de la population ? » Pour Enjeux africains, c'est certain : « Ses homélies étaient attendues par les fidèles mais le pouvoir les appréhendait. » Le défunt cardinal « va manquer aux uns et aux autres », conclut l'article. Au Mali, des commémorations et un désir de justice « Le Comité stratégique du M5-RFP se rappelle ! », affiche MaliWeb. « Les 10, 11, 12 juillet 2020, il y a un an de cela, explique le site internet, le monde entier a constaté avec une grande stupéfaction la répression sanglante » contre les manifestants pacifistes à Bamako. Elle avait fait « plusieurs morts et de nombreux blessés » et « ces personnes ont donné leur sang pour le changement », écrit MaliWeb, en citant « le devoir de mémoire » évoqué par le M5-RFP, le mouvement qui a contribué à pousser Ibrahim Boubacar Keita vers la sortie. Malijet revient de son côté sur la sortie de l'influent Imam Mahmoud Dicko. Il a réclamé justice pour les victimes ce dimanche, lors d'un discours devant sa mosquée du quartier Badalabougou de Bamako, là où des forces de l'ordre étaient intervenues contre un rassemblement de fidèles. Une justice qui sera indispensable, analyse MaliWeb. Le site voit d'un bon œil d'ailleurs le début des poursuites contre les auteurs et complices présumés de la tuerie lors de ces manifestations, et pour lui, aucun doute : « Pour poser les jalons de la refondation de l'État malien, il faudra, à coup sûr, que les gouvernants donnent un signal fort en œuvrant à mettre fin à l'impunité. » Le Sahel, et la situation sécuritaire dans la presse française « La périlleuse réorganisation de l'opération Barkhane », une analyse à lire dans le journal Le Monde, alors que « le président Emmanuel Macron a présenté vendredi les lignes du plan de retrait partiel des quelques 5 100 soldats français ». Retrait partiel qui devrait démarrer « dès les prochaines semaines » et Le Monde nous livre ce lundi un reportage au Burkina Faso. Sur place « des communes entières sont encerclées par des dijhadistes qui menacent les habitants et coupent les populations du reste du pays », comme à Madjoari, dans l'Est, au cœur du parc d'Arly, à 400 kilomètres de la capitale Ouagadougou. Des centaines de personnes tentent simplement d'y survivre. « Désespoir des populations, armée fissurée, gouvernance apathique : c'est un cocktail explosif », nous dit un politologue. Et voilà ce qui rend donc périlleuse aujourd'hui cette réorganisation de Barkhane pour Le Monde. Au Mali voisin, toujours dans Le Monde, on apprend - ou l'on trouve confirmation - que le refus de négocier avec les jihadistes contrarie le pouvoir de Bamako et l'opinion locale. « Si nous, Maliens, voulons négocier, c'est notre choix », témoigne un habitant du cercle de Koro. De toute façon, les solutions sont à trouver ailleurs que sur le seul terrain militaire, et ce n'est autre que le Général Didier Castres qui l'affirme ce lundi dans Libération. Lui qui était le patron des opérations de l'armée française pendant les premières années de Serval puis Barkhane, il est catégorique : Tous seuls sur le terrain, « les militaires ne règlent rien ».
La presse bamakoise est plutôt critique après la formation du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Choguel Maïga. « Le gouvernement Choguel ne rassure pas », titre ainsi le site d'information Maliweb. Déjà, « avec ses 28 membres, le (nouveau) gouvernement viole la charte de la Transition, qui impose le nombre des membres de l'équipe gouvernementale à 25 au maximum. » Ensuite, poursuit Maliweb, « cette équipe gouvernementale traduit l'emprise dominante des colonels putschistes sur l'appareil d'État. Puisque l'on fait état d'au moins 15 portefeuilles que le colonel Assimi Goïta et ses principaux lieutenants contrôlent. (…) Des portefeuilles stratégiques comme la Défense, la Sécurité, l'Administration territoriale, la Réconciliation nationale sont détenus en effet par des militaires issus des rangs de l'ex-CNSP. (…) Sans compter que plusieurs ministres civils sont des protégés, des parents ou des amis des officiers putschistes (…). Ces constats amènent à croire que le Premier ministre n'a qu'une trop faible influence sur l'équipe gouvernementale. Ceci, relève encore Maliweb, d'autant que Choguel Maïga n'a pas pu nommer un seul de ses plus proches cadres de son parti, le MPR, ni du regroupement FSD/M5-RFP, à un portefeuille de souveraineté ou du moins à un département stratégique de l'équipe. » Et le site bamakois de s'interroger : « Avec cinq cadres politiques au sein d'un gouvernement de 28 membres, de quelle ouverture peut-on parler pour l'équipe Choguel ? Comment une telle équipe peut-elle aider à apaiser le climat sociopolitique ? » Un « sursaut national » ! Mêmes inquiétudes pour Le Témoin : « À la lecture de cette nomenclature gouvernementale, on s'aperçoit aisément que le copinage et les sempiternelles quêtes éhontées de strapontins ont nettement prévalu sur le mérite. La crédibilité du tandem Assimi-Choguel est quelque peu entachée avec ce nouveau gouvernement, qui n'a pas été d'une inclusivité objective et judicieuse. » Pour sa part, Le 22 Septembre, autre publication malienne, appelle à une plus grand ouverture politique, à « un sursaut national ! » : « Le Premier ministre doit écouter les uns et les autres, affirme-t-il. Il n'est pas au premier ministère pour le M5-RFP seulement. Il y est pour l'ensemble du pays. Il ne faudrait pas qu'il tombe dans les tares qu'il reprochait aux régimes précédents. Tous sont conscients que le pays a besoin d'un grand rassemblement de toutes ses filles et tous ses fils pour relever les défis actuels : la sécurité et la tenue de bonnes élections, entre autres. Il nous faut donc un sursaut national ! Que tous soient rassemblés autour de Choguel Maïga sur une feuille de route consensuelle, non pas pour lui ou pour le M5 ou encore pour une tierce personne, mais pour la mère-patrie : le Mali ! » Le CNT remodelé ? Pour Inf@sept, il n'y a pas que le gouvernement qui doit être repensé, il y a aussi le CNT, le Conseil national de transition. « Le format du CNT mérite d'être revu, estime en effet Inf@sept, car il fait office de parlement, donc d'organe législatif. Il lui revient la mission historique de voter les textes qui doivent assoir les bases du Mali nouveau. Cela ne peut se faire qu'avec une légitimité absolue, une représentativité inclusive de toutes les couches de la Nation. » Or, pointe Inf@sept, « le CNT pêche par deux tares congénitales. La première est l'absence officielle des partis politiques les plus représentatifs. La deuxième tare, c'est la faible qualité de beaucoup de ses membres. Pour rappel, le CNT dans sa configuration actuelle, n'est qu'un conglomérat d'amis, d'affidés, de compagnons d'armes, de laudateurs et d'opportunistes à la solde de la junte. Il ne reflète ni les forces sociopolitiques représentatives du pays ni la crème de l'intelligentsia malienne. Donc, conclut Inf@sept, l'idéal serait sa dissolution, mais pour éviter d'ouvrir la boîte de pandore on pourrait (à tout le moins) l'élargir. » Enfin la presse sous-régionale est plutôt attentiste, à l'image du Pays au Burkina Faso… « Le colonel Goïta et son gouvernement semblent décidés à garder le cap et à conduire la Transition jusqu'à son terme prévu pour le début de l'année prochaine. La question est de savoir, affirme Le Pays, si dans les huit mois qui nous séparent des prochaines échéances électorales, les autorités de la Transition pourront créer les conditions d'un retour au calme et à la sécurité dans ce pays dont plus de la moitié échappe toujours au contrôle de l'État. »
The AU has suspended Mali in response to the second military coup in nine months. The move comes as the military junta names a leader of the M5 RFP movement as the new prime minister. Plus, the school ordered by the Ghanaian high court to admit two students with dreadlocks who it had previously refused to enrol, says it will appeal the court decision. And we have a report on the mobile courts in Tanzania going from village to village to provide judicial services and reduce a backlog of cases.
Le colonel Assimi Goïta, déjà tombeur d’IBK il y a neuf mois, vient donc de faire tomber le président de la transition Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane. Bien qu’officiellement vice-président, le colonel était et reste bien l’homme fort du pays. En effet, s’exclame L’Informateur à Bamako, « de Bah N’Daw, Moctar Ouane et du colonel Assimi Goïta, qui décide ? Tout porte à croire que les deux premiers devaient s’abstenir de marcher sur ses plates-bandes de ce dernier : à savoir la défense et la sécurité. Bah N’Daw et Moctar Ouane, qui sont passés outre, l’ont appris à leurs dépens. » Bras-de-fer à l’avantage des colonels En effet, dévoile Jeune Afrique, tout s’est joué dimanche dernier, « lorsque Assimi Goïta, accompagné de quelques proches, s’invite au palais de Koulouba. Furieux d’avoir été écarté de la formation du nouveau gouvernement, qui était alors en cours, Goïta entend protester contre la mise à l’écart dans la future équipe de deux membres influents de l’ex-CNSP, les colonels Modibo Koné et Sadio Camara. (…) Mais le bras-de-fer tourne à l’affrontement. Le président Bah N’Daw décide de faire fi des menaces et refuse de se plier aux demandes d’Assimi Goïta. Le lendemain, le deuxième gouvernement de la transition est dévoilé, au sein duquel les colonels Modibo Koné et Sadio Camara sont bel et bien remplacés par des généraux. Chez Assimi Goïta, la stupeur est totale, relate encore JA. Le colonel ne peut perdre la face : il décide d’agir. Quelques minutes plus tard, Moctar Ouane voit alors débarquer à son domicile des militaires de la garde nationale, un corps dirigé par Sadio Camara et Modibo Koné. » Un différend lié à la Russie ? Toutefois, l’ex-junte aurait eu d’autres raisons de fomenter ce nouveau putsch. On revient à L’Informateur à Bamako qui précise qu’un différend opposait le gouvernement de transition et les militaires putschistes à propos de la Russie. Ces derniers avaient l’intention de commander des armes à Moscou. Mais le président de la transition et son premier ministre étaient contre et auraient transmis des documents à ce sujet à Paris. Une trahison pour l’ex-junte. Ledjely en Guinée complète la piste : « depuis le coup d’État du 18 août 2020, on a pointé une proximité plutôt suspecte entre la Russie et les principaux meneurs du putsch », affirme le site guinéen. « Il semble en effet que les deux colonels renvoyés des ministères de la Sécurité et de la Défense étaient pro-russes. » Ainsi, leur mise à l’écart aurait été perçue par les putschistes comme téléguidée par Paris. Et Ledjely de s’interroger : « le Mali sera-t-il après la Centrafrique, le nouveau terrain d’expression de la rivalité entre la Russie et la France sur le sol africain ? » Le Mali, porte d’entrée des « Popov » au Sahel ? Aujourd’hui au Burkina évoque également la piste russe. « Les 2 officiers renvoyés du gouvernement, Modibo Koné et Sadio Camara, sont des pro-Russes, formés au bord de la mer Noire, alors que les généraux Mamdou Lamine Ballo et Souleymane Doucouré qui ont pris leurs places sont francophiles. » Et le quotidien ouagalais de s’interroger : « est-ce à dire que Russes et Français se battent au Mali via les officiers de l’armée malienne ? On sait que les "Popov" ont pris pied en Afrique du Sud, en Égypte, en République centrafricaine, mais pas trop au Sahel. Alors, le Mali serait-il la porte d’entrée des Russes dans la région ? » À quand l’enfantement du Mali nouveau ? Quoi qu’il en soit, neuf mois après le coup d’État d’août dernier, « l’accouchement du Mali nouveau est bien difficile », soupire le site Maliweb. « L’enfantement du Mali nouveau est un pari dont le chemin est semé d’embûches. » Et « les défis à relever par les nouveaux hommes forts sont nombreux. D’une part, ils vont devoir coopérer avec la communauté internationale, la CEDEAO, la classe politique ainsi que les leaders du M5-RFP. D’autre part aussi, avec les différents mouvements syndicaux, notamment l’Union nationale des travailleurs du Mali. »
La presse s’intéresse ce matin à la visite entamée hier à Bamako. « Le Médiateur de Cédéao, Goodluck Jonathan, ancien Président du Nigeria, effectue une visite de 48 heures », affiche Le Républicain. Le journal malien précise l’objectif de cette mission : c'est à dire évaluer les « progrès réalisés dans le processus de la transition ». Pour sa part, Malijet, croit déjà savoir que « trois domaines ont constitué le centre d'intérêt de la mission » : à savoir « la feuille de la transition, l'inclusivité du processus et le niveau de concertation avec les différents segments de la société ». Selon le site internet, « le médiateur a aussi fait remarquer que l’ébullition du front social et les récentes arrestations ne sont pas de nature à faciliter la conduite de la transition ». « Le réquisitoire du M5-RFP contre la junte » De son côté Malikilé relaie le réquisitoire du M5-RFP. Le quotidien explique d’abord que la délégation de la Cédéao « a bouleversé son agenda initial en décidant de rencontrer la classe politique hier, lundi à partir de 19h, au lieu du mardi initialement prévu ». Une réunion tenue à l’hôtel Salam, « de nombreux partis politiques, notamment de l’ex majorité présidentielle ont participé ». Et à l’occasion de cette rencontre, le mouvement de contestation a en effet adressé un « réquisitoire contre la junte », parlant « d’une seule voix », nous dit Malikile. « Non seulement pour se faire mieux entendre mais aussi pour dire à la CEDEAO qui ne cesse de la snober qu’il continue à exister bel et bien » […] Dans son intervention, conclut le quotidien malien, le M5-RFP n’a pas fait dans la dentelle, il a, avec la précision du chirurgien, décortiqué les maux qui minent la transition. » Une visite suivie par la presse ouest-africaine « La Cedeao, de nouveau au chevet de la transition », titre Le Djely en Guinée. Il souligne que l’institution, « garante de la conduite à bon port de la transition au Mali, surveille de très près ce qu’il s’y passe depuis l’arrivée de Bah N’Daw aux affaires ». Et cette mission ne « saurait se contenter d’une simple profession de foi », notamment sur la tenue d’élections transparentes et crédibles, croit savoir Le Djely. Même écho du côté du Pays, au Burkina Faso, pour qui « cette mission d’évaluation a toutes les allures d’un marquage à la culotte ». « C’est de bonne guerre, nous dit Le Pays, surtout quand on connait l’attachement de l’institution sous régionale à la défense de la démocratie, même si elle donne parfois l’impression de ramer plus dans le sens des intérêts des têtes couronnées que de ceux des populations des zones concernées ». Mais la question centrale maintenant pour Le Pays, c’est de savoir si la CEDEAO « saura encadrer la Transition malienne jusqu’au bout, et surtout si elle saura recadrer les choses en cas de besoin ». Disparition de la « meilleure élève du Sénégal » Un autre dossier maintenant, suivi par la presse sénégalaise comme par la presse française : la disparition de la « meilleure élève du Sénégal ». « Où est passée Diary Sow ? se demande Le Monde Afrique. De Dakar à Paris, cette question tourmente des millions de Sénégalais, qui s’inquiètent pour celle qu’ils nomment leur « petite sœur » explique le quotidien français. « Miss Sciences en 2017 au Sénégal, mais surtout « meilleure élève » du pays en 2018 et 2019 », précise Le Monde, Diary Sow a disparu dans la capitale française depuis le 4 janvier, où elle étudie au prestigieux Lycée Louis-le-Grand. Le Parisien Aujourd’hui En France revient aussi sur sa disparition ce matin, comme le quotidien sénégalais 24 Heures. Il suit justement la presse française et cite La Dépêche, un quotidien régional qui affirme que Diary Sow aurait été aperçue pour la dernière fois à Toulouse, dans le Sud-Ouest. Elle y elle aurait été en vacances mais « a-t-elle quitté la ville rose », comme on l'appelle s'interroge 24H. « Les questions se multiplient tandis que l'angoisse monte » conclue-t-il. « Les enfants fantômes du Burkina Faso » À lire enfin dans La Croix : « Les enfants fantômes du Burkina Faso », les enfants non déclarés. « Sans état civil, ils restent invisibles, exclus, souvent aux portes de la violence », et ils représentent pas moins de « 23% des burkinabè de moins de 5 ans » selon La Croix. Le quotidien catholique relaie notamment la frustration d'Amado. « Dans son village de Guirgho, à 70 km au sud de Ouagadougou, il était l’an dernier le seul élève de sa classe de CM2 à ne pas pouvoir passer son certificat d’études primaires ». Eh oui, sans acte de naissance pas d'examen. Pire, Amado a été contraint de redoubler. Mais grâce aux initiatives et au travail d'ONG, sa situation va être régularisée, et il pourra passer son certificat cette année. La Croix met aussi en lumière le travail de deux ingénieurs, français et burkinabè, qui proposent un dispositif innovant pour l’enregistrement des naissances à distance : « iCivil ». Un système de QR code attribué à la naissance et déjà déployé dans 98 centres de santé répartis dans 9 régions burkinabè.
En dépit de nombreuses contestations, le Conseil national de transition a été installé ce samedi 5 décembre à Bamako. Le Colonel Malick Diaw, l’un des meneurs du Coup d’État du 18 août, a été élu à sa tête. Le M5-RFP, qui avait mené la contestation contre le président déchu IBK, avant le Coup d’État, dénonce la militarisation de la transition et refuse de participer au CNT. Pourtant, certains de ses membres ont décidé d’y siéger. Comment le comprendre ? Choguel Maïga est membre du Comité directeur et porte-parole du M5-RFP. Il est l’invité Afrique matin de David Baché. RFI: Le Conseil national de transition a été installé samedi. Le Colonel Malick Diaw en a très largement été élu président, avec le soutien de membres du M5-RFP. Aujourd’hui, quelle est la position officielle du M5-RFP par rapport à ce Conseil ? Chogel Maïga: Ce Conseil a été installé dans l'illégalité totale, en violant la charte de la transition, en violant les décrets qui instituent composition et clefs de répartition du Conseil national de transition… qui étaient d’ailleurs en son temps contestés par le M5 mais on passe sur ça… Même ces textes ont été violés ! Parce que c’est dit clairement que ce sont les entités qui désignent leurs représentants. Il n’est pas prévu de représentation individuelle. Or ce qui s’est passé c’est que les entités n’ont pas envoyé de noms ; les militaires ont appelé les personnes une à une, on ne sait pas ce qui s’est passé entre eux, est-ce qu’ils les ont convaincus, est-ce qui les ont menacés ? Dans ces conditions, on ne peut pas parler de large victoire ! Lorsque vous choisissez vous-même des gens, sur des bases illégitimes, illégales, pour les mettre dans une salle, mais qu’est-ce qu'ils vont faire, sinon voter pour vous ? Et quelle est la position du M5 vis-à-vis de ceux de ses membres qui ont décidé, malgré cela, de siéger au CNT ? Le M5 va rendre public dans les jours à venir un document intitulé « Notre vision de la transition. » A cette occasion, toutes ces questions vont être traitées et exposées. Mais je précise seulement que le M5 n’a pas désigné de personne, et les personnes qui ont été désignées soi-disant au nom du M5, n’ont pas envoyé de dossiers. Leur nom s'est retrouvé sur cette liste-là sans leur accord. Mais certains ont quand même décidé de siéger au CNT, est-ce qu’ils seront exclus du M5 ? Ça c’est un autre débat. Nous allons discuter avec eux et nous déciderons de la conduite à tenir. Ce n’est pas un peu difficile à comprendre, pour vos concitoyens, que le M5 ne participe pas au Conseil alors que plusieurs de ses membres y siègent ? Ce que les populations ne comprennent pas, surtout, c’est la façon qu’ont les militaires d’accaparer tous les leviers du pouvoir ; ce que la population ne comprend pas, c’est le fait que des gens qui ont manifesté publiquement contre le changement, se trouvent aujourd’hui presque majoritairement dans le CNT. Donc le peuple a tout compris ! Les décisions individuelles ne peuvent pas engager une collectivité ! Chez vous en France, lorsque Macron a pris le pouvoir, il a pris des gens de la droite pour faire d’eux des ministres. Est-ce que, un jour seulement, on a accusé la droite d’avoir des gens autour de Macron pour être ministres ? Oui mais ceux-là ont quitté leur ancien parti pour rallier celui d’Emmanuel Macron. Est-ce que ceux qui siègent au CNT ne devraient pas quitter le M5 ? Nous ne demanderons rien, c’est une décision personnelle. Vous avez évoqué la possibilité d’attaquer en justice la régularité de la procédure de désignation des membres du Conseil national de transition. Est-ce que c’est une idée en l’air ou est-ce que vous avez déjà entrepris les démarches ? Les documents dits légaux qui fondent cette transition, c’est la charte et les différents décrets qu’ils ont pris. Le tout a été violé allègrement, des personnes ont été individuellement appelées à Kati, dans le camp militaire ou dans le bureaux du Vice-président, et ils ont été nommés. Le bon sens voudrait qu’on l’attaque ! Maintenant on a fait une déclaration qui a annoncé nos intentions, nous aurons des réunions de concertation pour définir de façon globale notre stratégie pour imposer les changements pour lesquels les Maliens se sont battus. Ça peut aussi passer par des nouvelles manifestations dans les rues ? Je ne saurais le dire aujourd’hui sans une décision collective. Mais est-ce que vous avez encore la même capacité de mobilisation qu’avant le Coup d’Etat ? Le temps nous le montrera. Avant les premières mobilisations, la presse nous a posé la même question et moi je pense que les Maliens sont dans de bonnes dispositions. Je suis certain que les Maliens trouveront la forme appropriée pour exprimer leur mécontentement. Il faut aller au-delà, aller vers toutes les forces vives qui ne sont pas d’accord avec la confiscation du processus du changement, qui ne sont pas d’accord avec le hold-up qui est exercé aujourd’hui sur les institutions de la transition. Justement, on voit que ces acteurs se rallient en partie à la transition. Est-ce que les militaires ne sont pas, quand même, en train de réussir leur pari politique et de rallier une bonne partie de la base du M5 ? Vous savez, dans une lutte politique, on ne va jamais jusqu’au bout tous ensemble. Et puis de toute façon, ceux qui ont fait le choix d’aller dès ce stade avec les militaires, c’est un choix que je respecte. Je pense qu’ils sont dans l’erreur, mais c’est à eux d’assumer leur choix. C’est là que je suis convaincu que les Maliens comprennent très bien que ce qui est en train de se passer n’est pas ce pourquoi ils se sont mobilisés. Vous dénoncez la militarisation de la transition et de l’administration malienne, qu’est-ce que vous craignez ? C’est l’instauration d’un régime militaire déguisé. Parce que ce n’est pas le rôle des militaires que de remplacer les politiques pour diriger. Il peut y avoir quelques militaires dans la gestion de l’Etat, mais la militarisation à outrance ne sert ni l’armée, ni la société. Regardez par exemple la nomination des militaires (aux postes de gouverneurs, ndlr) : l’argument qu’ils ont avancé c’est la question sécuritaire, mais si c’était ça pourquoi on ne nomme pas un militaire à Ménaka ? Pourquoi pas un militaire à Kidal (c’est bien un militaire pour la région de Kidal, mais pas à Douentza ou Bandiagara, ndlr) ? Pourquoi un militaire à Bougouni où il n'y a aucun problème ? Donc ça ne peut pas marcher ! On peut tricher avec tout le peuple une partie du temps mais on ne peut pas tromper tous les Maliens tout le temps. Ça va s’arrêter un jour ou l’autre.
« Le sort de Sophie Pétronin, la dernière otage française dans le monde, et de Soumaïla Cissé, ancien ministre et candidat à la présidentielle, restait entouré d’incertitude hier, malgré les signes persistants d’une libération imminente. » C’est ce que constate Le Monde Afrique. Hier plusieurs médias maliens et sous-régionaux annonçaient une libération imminente des deux otages. Et… aucun signe… La presse s’interroge donc et en est réduite aux hypothèses, à l’instar du Pays au Burkina : « Quand la délivrance interviendra-t-elle ? Qu’est-ce qui coince ? Alors que d’aucuns faisaient état d’une machine huilée dans la perspective d’une très prochaine libération de l’opposant malien et de l’humanitaire française, la mécanique a-t-elle fini par être grippée ? Et le tintamarre qui a entouré cette annonce a-t-il tout fait capoter ? (…) On peut se demander si l’état actuel de santé physique et morale des deux otages n’explique pas ce retard. Qui sait ?, s’interroge encore Le Pays. Peut-être leurs ravisseurs travaillent-ils à leur faire reprendre suffisamment de forces, à requinquer ces prisonniers, sans aucun doute diminués physiquement, avant de les remettre à leurs familles respectives. » « Drôle de troc… » Selon différentes sources proches des tractations, Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé devaient faire l’objet d’un échange contre plus d’une centaine de djihadistes emprisonnés et qui ont été libérés ces derniers jours. « Drôle de troc, s’exclame L’Observateur Paalga, avec des individus sans foi ni loi qui n’ont pas forcément le sens de la parole donnée. Drôle de troc, quand on imagine le nombre d’intermédiaires imbriqués dans la chaîne de libération, chacun brandissant ses propres exigences. » Alors, s’interroge le quotidien ouagalais, « auraient-ils formulé des conditions supplémentaires ou inattendues avant de relâcher leurs proies ? En tout cas tout semble indiquer qu’il y a eu beaucoup de précipitation dans cette affaire, à moins que ce ne soit de l’amateurisme de la part de gens qui viennent d’arriver au pouvoir et qui voulaient sans doute frapper un grand coup. » Et L’Observateur Paalga de conclure : « Il faut en tout cas espérer qu’au bout de cette interminable attente, Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin retrouveront la liberté, car si tel ne devait pas être le cas, ils auraient renvoyé sur le terrain des terroristes qu’on ne pourra pas poursuivre pour filouterie. Et ça, ce serait la pire manière de commencer la transition. » Le M5-RFP floué ? La presse malienne pour sa part titre ce matin sur les suites de l’annonce du gouvernement de transition et sur le mouvement de contestation M5-RFP qui se sent floué… « Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques nie avoir des représentants dans le gouvernement de la transition, constate Le Pays à Bamako. Il crie à la trahison et appelle ses militants à la mobilisation "pour un changement réel par la Refondation du Mali". » En effet, enchaîne L’Indépendant, autre quotidien malien, le gouvernement de Moctar Ouane « n’est pas celui que nos compatriotes attendaient. (…) Les 25 membres de ce gouvernement sont, pour la plupart, de grands inconnus du public, des technocrates certes, sinon des retraités qui n’ont jamais battu le pavé contre le régime d’IBK, dont la chute comme un fruit mur est, avant tout, l’œuvre du M5-RFP parachevée par le CNSP, le 18 août dernier. C’est dire alors, poursuit L’Indépendant, combien le communiqué du M5-RFP est venu à point nommé pour rétablir la vérité. » Et le quotidien malien de dénoncer ce qu’il appelle une « faute grave » du président de la transition Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane. Mouvements sociaux en perspective Enfin, sur le front social, « pas de répit au Mali car les débrayages recommencent », s’exclame Le Républicain Mali. « Pour preuve, quatre syndicats ont décidé d’appeler à la grève pour 15 jours à compter du 19 octobre. » Il s’agit de syndicats de fonctionnaires « qui exigent tous l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents. (…) Autant dire, conclut Le Républicain Mali, que les nouvelles autorités de la transition ont du pain sur la planche. »
La composition du gouvernement de transition malien a été annoncée ce lundi 5 octobre, cinq jour après la prise de fonction du Premier ministre Moctar Ouane et un mois et demi après le coup d’État du 18 août. Forte présence des militaires du CNSP, implication réduite pour la coalition M5-RFP : quels sont les nouveaux équilibres, quelle lecture peut-on faire de la composition du gouvernement malien de transition ? Brema Ely Dicko, sociologue à l’université de Bamako, spécialiste de la politique malienne, répond aux questions de David Baché. RFI : Ce qui saute tout de suite aux yeux dans le gouvernement de transition c’est la présence de trois des colonels qui dirigent le CNSP, la junte qui a mené le coup d’État le 18 août dernier : à la Défense, à la sécurité et à la Réconciliation nationale. Un autre militaire est nommé à l’Administration territoriale. Est-ce qu’il fallait s’y attendre ?Brema Ely Dicko : Oui, il fallait s’y attendre parce que le CNSP avait publié un acte unilatéral sans les autres acteurs, et ensuite le CNSP avait voulu organiser de façon précipitée les concertations nationales et donc ce sont quelques signaux qui attestaient un peu de la volonté du CNSP de conserver le pouvoir. Cela confirme que les militaires du CNSP, même s'ils ont accepté que le président et le Premier ministre de transition soient des civils, entendent jouer un rôle important dans la période qui s’ouvre, et notamment dans l’organisation des prochaines élections présidentielle et législatives ?Oui, clairement, les militaires ont montré qu’ils ne font pas beaucoup confiance aux civils. D’ailleurs, le civil qu’ils ont choisi comme président c’est un militaire retraité. Il y a aussi le fait qu’ils aient confié, par exemple, l’Administration territoriale, qui s’occupe des élections au Mali, à un militaire. Et même le ministère de la Réconciliation, qui habituellement était dirigé par un civil, cette fois-ci est dirigé par un militaire. Cela montre quand même la volonté des militaires d’occuper une large place dans le processus de transition et c’est pour cela qu’ils se sont arrogés tous les postes importants : la Défense, la Sécurité, l’Administration territoriale et la Réconciliation. Par exemple, la Réconciliation aurait dû revenir à un civil parce que beaucoup de militaires ont été cités des affaires d’exactions, donc si on parle de réconciliation, c’est quand même difficile que ces mêmes acteurs qui sont cités s’arrogent ce poste.Est-ce que le M5-RFP, la coalition qui avait mené la contestation populaire avant le coup d’État militaire, a une place à la hauteur de ses ambitions dans ce nouveau gouvernement ?Pas du tout, parce que le M5-RFP avait déjà souhaité avoir la Primature, ce qui n’est pas le cas. Ensuite, on a un seul représentant de la CMAS qui est membre de ce gouvernement, donc le M5 est le grand perdant.On voit notamment que les barons politiques qui composaient le M5-Mountaga Tall, Choguel Maiga…- ont été évincés. Est-ce que c’est une déclaration de guerre ?Déclaration de guerre, je ne pense pas. En réalité les Maliens aspirent au changement, je pense que le renouvellement des élites passe par de nouveaux noms.Vous l’avez dit, un proche de l’imam Mahmoud Dicko, membre de la CMAS, entre au gouvernement : c’est de nature à satisfaire l’imam ?Peut-être, parce que c'est un de ces bras droits… On parle de Mohamed Salia Touré, pour le citer (au ministère de l’Emploi)… Effectivement, et il a été Président du Conseil national de la jeunesse. Ça peut le contenter un tant soit peu, mais peut-être que l’imam sera plutôt satisfait lorsqu’il verra la lutte contre l’impunité comme champ de bataille de gouvernement de la transition, la lutte contre l’aggravation de la situation sécuritaire, ou éventuellement la mise en place d’une nouvelle constitution qui pourra jeter les piliers de la refondation de la gouvernance au Mali, mais aussi de l’État malien de façon générale.Zeini Moulaye, un ancien conseiller diplomatique d’IBK aux Affaires étrangères, ancien ambassadeur en Arabie saoudite également : comment est-ce que vous interprétez cette nomination ?C’est vraiment un homme d’expérience, d’ailleurs son nom faisait partie des personnes citées comme étant Premier ministrable. Donc le fait qu’il soit dans un gouvernement de transition, pour moi, c’est une bonne chose, parce que c’est un homme qui a un carnet d’adresses, c’est quelqu’un qui connaît beaucoup les questions du Nord. Il a été impliqué dans les processus de paix depuis les années 90, il connaît tous les acteurs, donc c’est quelqu’un qui peut peser dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord d’Alger. Étant un acteur de la diplomatie, il peut aussi contribuer à rehausser l’image du Mali et faire en sorte que les partenaires étrangers puissent accompagner le Mali dans le cadre de la transition. On note enfin la présence dans ce gouvernement de ministres issu des groupes armés du Nord, signataires de l’accord de paix de 2015, côté plate-forme pro-Bamako et côté CMA les ex-rebelles. Ce sont avant tout des nominations politique, ou est-ce que c’est un vrai signal pour la relance de l’application de cet accord ?Pour moi c’est un vrai signal pour la relance de l’accord, parce que les militaires, déjà, dans leur premier communiqué du 18 août, avaient mentionné leur volonté d’avancer dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord d’Alger, donc c’est je pense un bon signal qui peut faire en sorte qu’on avance au moins sur ce dossier. Même si on n’arrive pas à appliquer toutes les recommandations de l’accord, qu’au moins le dossier puisse avancer.Un commentaire sur la parité hommes-femmes au sein de ce gouvernement ?Je regrette vraiment que la loi 052 ne soit pas respectée. On ne compte que quatre femmes sur les vingt-cinq personnes du gouvernement et c’est vraiment dommage, parce que dans ce gouvernement on aurait pu faire une bonne part aux femmes qui représentent 50% des personnes au Mali. Malheureusement, les jeunes n’ont pas non plus été très sollicités dans ce gouvernement, à part Mohamed Salia Touré. Cela aussi est dommage, parce que les jeunes représentent au Mali 75% de la population.
Ce gouvernement était « attendu depuis la nomination, le 27 septembre, de Moctar Ouane au poste de Premier ministre », nous rappelle d'abord L'Indépendant, le quotidien malien. Un gouvernement qui a finalement été « mis en place, hier lundi ». « Il comprend 25 ministres conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif et celles, plus récentes, des Concertations nationales de septembre dernier », peut-on lire. Et L'Indépendant présente bien sûr cet exécutif de transition. La junte, le comité national pour le salut du peuple « s'arroge 4 ministères clés » : « Les postes de la Défense, de la Sécurité, de l’Administration territoriale et de la Réconciliation ». Une équipe « à dominante technocrate » Le M5-RFP, le mouvement de contestation, lui se voit attribuer trois portefeuilles, « dont deux dévolus à des proches de l’imam Dicko. Deux pour l’ex-rébellion kidaloise et pour la Plateforme » également. Une équipe « à dominante technocrate » souligne L'Indépendant car « aucun parti politique n’y figure en tant que tel ». Et un point noir relevé par le journal : « La parité sur le genre est loin d’avoir été respectée », puisque parmi les 25 ministres, on ne « dénombre que quatre femmes ». Les États-Unis saluent ce gouvernement Par un communiqué du département d'État, relayé ce matin par malijet.com, les États-Unis ont déjà salué la mise en place de ce gouvernement. Les États-Unis voient ici « un premier pas positif vers un retour à l’ordre constitutionnel », mais les américains exhortent le gouvernement de transition à « tenir des élections démocratiques dans un délai de 18 mois, comme convenu avec la Cédéao », à tenir également ses promesses « de renforcer la gouvernance, de lutter contre la corruption, ou bien encore de réformer les processus électoraux et de mettre en œuvre l’Accord de paix de 2015 ». Et puis autre aspect soulevé par la diplomatie américaine, toujours à lire sur malijet : le respect des droits de l'homme ainsi que « des mesures concrètes pour prévenir [et sanctionner] les violations commises par les forces de sécurité de l’État ». Le rôle dévolu au M5-RFP Maliweb.net revient de son côté sur la place accordée au M5-RFP. « Gestion de la transition : le M5 coiffé au poteau », titre le site internet. « Après quelques mois de contestation qui ont conduit au renversement du régime IBK, le Mouvement du 5 juin–Rassemblement des forces patriotiques s’estime lésé dans l’attribution des postes de responsabilités », affirme Maliweb. « C’est du moins ce que laissent entendre les responsables du comité stratégique » précise-t-il. L’article revient ensuite sur les différents désaccords depuis « l'euphorie » du coup d'État : à savoir les journées de concertation auxquelles le mouvement n'était pas convié dans un premier temps et le collège qui a désigné le président de transition sans lui. Tout comme les quatorze CV envoyés mais non retenus pour le poste de premier ministre. Résultat : « le M5 se sent méprisé par les militaires » et le « CNSP est aujourd'hui vomi par une grande partie du mouvement contestataire », conclut Maliweb. Des rumeurs autour de libérations d'otages Le Mali est par ailleurs animé par des rumeurs autour de libérations d'otages. À Bamako, l'indépendant évoque la possibilité d'une « transaction », après que plus d'une centaine d'ex-détenus ont été libérés. « Des présumés terroristes pour la plupart, débarqués à Tessalit dans la région de Kidal », croit savoir le journal. Et ces libérations pourraient permettre « un échange » et la libération de l'ex-chef de file de l'opposition, Soumaïla Cissé, enlevé il y a six mois alors qu'il était en campagne dans le cercle de Niafunké. Une histoire qui intéresse également la presse française. Le quotidien Libération affirme que « l'espoir renait pour les otages », car Sophie Pétronin, la française enlevée fin 2016 à Gao, pourrait être concernée. Libé explique : « Plusieurs sources affirment qu’Ahmada Ag Bibi, un cadre touareg influent à Kidal, est l’artisan des négociations entre les jihadistes et l’État malien. Cet ex-député est très lié à Iyad Ag Ghaly, le numéro 1 du Jnim », le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans qui détient Sophie Pétronin. En tout cas, en ce qui concerne Soumaila Cissé, Libération relaie le commentaire « laconique » d'un officier proche du CNSP. Il affirme que « le processus est en cours ». En Côte d'Ivoire, la mission Cédéao-Union africaine-Onu La presse ivoirienne s’intéresse quant à elle à la mission de la Cédéao, de l’Union africaine et des Nations-Unies dépêchée sur place. Une mission qui « a été reçue hier par Alassane Ouattara, au palais présidentiel au Plateau », nous apprend L'Intelligent d'Abidjan. Le journal relaie ici les propos de Shirley Ayorkor Botchwey, la ministre des Affaires étrangères du Ghana et présidente du conseil des ministres de la Cédéao, c'est elle qui conduit la délégation. Selon elle, Alassane Ouattara « a fait montre d'une grande sympathie ». La délégation a également rencontré le premier ministre et ministre de la défense Hamed Bakayaoko. À chaque fois, explique L'Intelligent, les diplomates ont fait part de leur souhait de voir le 31 octobre, une élection présidentielle paisible, crédible et inclusive». Rien n'a filtré en revanche de la rencontre à huis-clos avec le président du conseil constitutionnel qui a duré « près d'une heure » précise tout même le journal. Idem pour les échanges avec le président de la commission électorale indépendante. L'Intelligent déroule enfin le programme d'aujourd’hui. Dans la matinée, la mission Cédéao-UA-Onu doit normalement s'entretenir avec les candidats retenus pour la présidentielle, avec les partis politiques de l’opposition, la Majorité présidentielle réunies au sein du RHDP ainsi que les groupes religieux. Tout un programme.
« C’est fait, s’exclame Le Pays à Bamako. Le Premier ministre de la transition est connu. Il n’est issu ni du M5-RFP ni de l’ancienne majorité présidentielle. Il se nomme Moctar Ouane, un diplomate respecté. (…) Ex-ministre des Affaires étrangères, ex-ambassadeur aux Nations unies, Moctar Ouane était dernièrement délégué général à la paix et à la sécurité de l’UEMOA. Il est reconnu par beaucoup de Maliens, souligne Le Pays, comme un grand technocrate, intègre et respecté. » « Cette nomination fait suite à une rude tractation, révèle pour sa part L’Indépendant, autre quotidien malien. (…) Le nouveau Premier ministre aurait été désigné après le refus d’Abdoulaye Idrissa Maïga, ancien Premier ministre d’IBK. Plusieurs autres noms étaient sur la liste, notamment quatorze candidats du M5-RFP. » En effet, précise L’Indépendant, « ce mouvement avait décidé de ne pas fournir une liste de trois candidats, comme demandé par le CNSP, de peur de créer la polémique en son sein. Il avait donc donné libre choix à ses membres désireux d’être candidats au poste de Premier ministre de déposer leurs dossiers. Lesquels au nombre de 14 donc ont été remis samedi matin au CNSP. » Le M5-RFP ne doit-il s’en prendre qu’à lui-même ? Pour Le Pays au Burkina, « on peut se demander si le M5-RFP n’est pas le grand perdant dans le casting des trois personnalités en charge de piloter la transition au Mali. (…) Et c’est bien fait pour ce mouvement, lance le quotidien ouagalais. En effet, le M5-RFP ne doit s’en prendre qu’à lui-même, d’abord pour avoir manqué de cohésion face à la junte et ensuite pour avoir laissé apparaître au grand jour qu’il s’est battu pour des postes et non pour le Mali. » En tout cas, « désormais, souligne Le Point Afrique, voici le Mali doté de trois personnages clés qui vont superviser la transition de 18 mois vers un régime civil : le président intérimaire, Bah N’Daw, colonel à la retraite et ancien ministre de la Défense, un vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, qui n'est autre que le chef de la junte, et Moctar Ouane, chargé de former un gouvernement, de préparer les prochaines échéances électorales et de remettre les institutions à plat. » Du pain sur la planche WakatSéra insiste sur le rôle du nouveau Premier ministre : « Moctar Ouane est qualifié d’homme de rigueur, de dossier et ayant un carnet d’adresses bien étoffé. Ces atouts lui permettront-ils, lui le seul véritable civil de l’attelage de la transition malienne, s’interroge le site burkinabé, de remettre le Mali sur les rails d’une véritable démocratie, où le pouvoir ne serait plus pris par les armes, mais transmis par les urnes, selon la volonté du peuple ? L’ancien diplomate aura sans doute fort à faire pour réconcilier les Maliens entre eux-mêmes et avec la communauté internationale, notamment la très frileuse Cédéao (…). Maintenant que le plus civil des "transitaires" maliens est connu, la Cédéao, n’aura sans doute plus le choix de continuer à tirer sur l’ambulance, estime encore WakatSéra. Le Mali a davantage besoin d’une aide franche et forte pour amorcer un retour vers la démocratie, mais surtout d’une politique qui place le mieux-être des populations au cœur de ses préoccupations. » Vers une levée des sanctions ? La Cédéao devrait donc lever toutes ses sanctions. C’est que pointe également le site Maliweb : « L’organisation sous-régionale, amadouée par les souffrances du peuple malien, dont plusieurs voix internationales ont porté le message, devrait annoncer la levée des sanctions qui enserrent depuis plus d’un mois les Maliens dans un corset économique. » Et pour sa part, prévient Maliweb, « le CNSP, qui devrait logiquement annoncer sa dissolution à la suite de la mise en place de la nouvelle équipe chargée de la mise en œuvre du programme de la transition, le CNSP serait bien inspiré de s’abstenir de toute nouvelle manœuvre pour s’enraciner au pouvoir, en interférant de façon cavalière et intéressée dans la nomination des membres civils de la nouvelle équipe transitionnelle. En cas de nouvelle brouille avec la Cédéao, avertit encore Maliweb, le peuple ne serait plus enclin à endurer de nouvelles privations. »
Journée d’investiture du président de transition, prélude à la nomination du futur Premier ministre. À Bamako, Malikile pavoise, car le Président Bah Ndaou « jouit d’une bonne réputation d’homme intègre, d’une grande probité et peu enclin à se faire dicter ce qu’il doit faire », se félicite ce journal malien. Quant à la nomination du Premier ministre, elle devrait en effet « suivre la prestation de serment du Président Bah Ndaou » aujourd’hui, souligne Malikile. Prédisant que, dans la foulée, « il y a de fortes chances » que la CEDEAO « assouplisse les sanctions » contre le Mali, « voire même que cette organisation ouest-africaine les lève « entièrement », ce journal bamakois en appelle à une transition « apaisée ». Et pour cela, l’entente entre le CNPS et le M5-RFP et « indispensable », enjoint Malikile. Etant rappelé que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest avait « enjoint de trouver au plus tard le 23 septembre un président et un Premier ministre, tous civils pour conduire la transition », le journal Nouveau Réveil estime que les Maliens auront, « à travers ces nominations, fait un pas de géant sur le chemin du retour à l’ordre constitutionnel. L’acte est d’autant plus important qu’il est intervenu à la veille de la célébration du 60e anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale, pointe Nouveau Réveil. Un ouf de soulagement donc pour les populations qui risquaient de ne pas avoir l’esprit à la fête au regard de la météo politico-militaire qui prévalait ». Quand siffle la cocotte-minute ivoirienne C’est l’escalade verbale en Côte d’Ivoire. Cinq jours après l’appel de l’opposition à la mobilisation et à la « désobéissance civile » contre la candidature d’Alassane Ouattara à un 3e mandat, le climat politique se tend chaque jour davantage dans le pays. Et à la lecture des titres en kiosque, les Ivoiriens auraient à bon droit de quoi être inquiets, le climat de la pré-campagne électorale en cours étant en effet marqué par une vraie escalade verbale. Le fait générateur de cette escalade langagière du moment est à lire dans l’entretien d’Alassane Ouattara a accordé à l’hebdomadaire français Paris-Match, dans lequel le président ivoirien déclare notamment que la place de son ancien allié Guillaume Soro devrait être « en prison ». Un président ne devrait pas dire ça Un président devrait-il dire ça ? Réponse de Guillaume Soro, pointée en Une par le quotidien ivoirien indépendant Soir Info : « un président ne parle pas ainsi… Dans ses propos transparait de la haine ». À sa Une , Générations Nouvelles explique qu’il s’agit-là du « recadrage du « fils » à son « père ». Et ce journal, qui est justement proche de Guillaume Soro, estime que « le chef de l’Etat perd le contrôle de la situation », en voyant dans les « attaques » du président ivoirien dans Paris Match « l’aveu d’impuissance de Ouattara ». Mais ces extraits de la réponse de Guillaume Soro ne sont pas les seuls cités ce matin par la presse ivoirienne. Laquelle, à l’instar du journal Le Nouveau Réveil, proche de l’ex-président Bédié, et du quotidien Aujourd’hui, proche, lui, de l’ex-président Gbagbo, privilégie ces deux autres « petites phrases » de Guillaume Soro en forme de réponse du berger à la bergère: « Il veut me voir en prison. Surement dans la cellule voisine de la mienne ». Ambiance… En tout cas, à la Une du journal Le Patriote, qui lui est proche, le président ivoirien déclare à ses concitoyens (et c’est un extrait de son discours hier à Sinfra) : « N’ayez pas peur, l’ordre sera respecté dans notre pays ». De son côté, pour ce journal proche du PDCI d’Henri Konan Bédié qu’est Le Bélier, pas de doute, c’est Alassane Ouattara qui « jette de l’huile sur le feu ».
Au Mali, voilà six mois, jour pour jour, que Soumaïla Cissé, le chef de l'opposition à l'ancien président Ibrahim Boubakar Keïta, a été kidnappé par un groupe armé. Quelles sont les dernières nouvelles de lui ? Où en sont les négociations pour sa libération ? Souleymane Koné a été ambassadeur du Mali à Nouakchott. Aujourd'hui, il est au comité stratégique du M5 et à la cellule de crise du parti URD - Union pour la République et la Démocratie - pour la libération du célèbre otage. En ligne de Bamako et au micro de Christophe Boisbouvier, il lance un appel à la junte au pouvoir et au président Bah N'Daw, qui doit prêter serment ce vendredi 25 septembre. RFI : Souleymane Koné, voilà six mois que Soumaïla Cissé est retenu en otage. Que vous inspire cet anniversaire ? Souleymane Koné : Six mois de douleur, six mois d’inquiétude, six mois d’absence… C’est très douloureux pour tout le monde au Mali et je voudrais lancer un message de compassion à Soumaïla Cissé lui-même, sa femme - ma sœur, Astan Cissé Traoré -, ses enfants, sa famille, ses camarades politiques, ses amis très nombreux, dont je suis honoré d’en faire partie. Vous savez, Soumaïla Cissé est un homme très positif, qui, malgré l’insécurité, a voulu faire un acte de foi à son pays, en se lançant dans la campagne électorale des législatives, au cours de laquelle il a été enlevé. En tant que chef de file de l’opposition, il a voulu donner une certaine crédibilité à la parole politique et à ces élections. Elles devaient être sécurisées. En tout cas, c’est ce qui avait été dit à tous les Maliens, que tout est fait pour sécuriser l’ensemble du territoire, d’où la responsabilité première, aujourd’hui, de l’État du Mali. Parce que Soumaïla a été enlevé dans le cadre d’une activité publique, organisée par l’État du Mali. Six mois après, la libération de Soumaïla Cissé, c’est sauver aussi l’honneur du Mali. Quant Soumaïla Cissé a été capturé, il faisait campagne pour les législatives dans son fief électoral de Niafounké, au centre du Mali. Est-ce que l’on sait qui sont ses ravisseurs ? A ce jour, nous ne connaissons pas ses ravisseurs. On attend… On ne connaît pas les ravisseurs. Mais les regards se sont tout de même tournés vers la Katiba Macina du prédicateur Amadou Koufa… Oui… Vous savez, cette katiba est dans la zone, mais il y a, en plus de cette katiba, beaucoup de groupuscules dans la zone, qui vont du banditisme pur et simple à d’autres revendications, peut-être jihadistes. Pourrait-il être passé aux mains du GSIM d’Iyad Ag Ghali ? Nous n’avons pas ces informations, à savoir quel est le groupe qui le détient. Quelle est la dernière preuve de vie de Soumaïla Cissé ? La dernière preuve de vie de Soumaïla Cissé est la lettre que la Croix Rouge a pu faire parvenir à sa femme. C’était le 21 août… Voilà… Et que dit-il dans cette lettre ? Cette lettre est une lettre privée, nous n’avons pas accès au contenu de la lettre, mais on suppose que la lettre était suffisante pour rassurer sa femme que Soumaïla est en vie et qu’il est bien traité. Soumaïla Cissé est âgé de 70 ans. Il a été grièvement blessé lors du putsch du capitaine Sanogo en 2012. Est-ce que l’on a des nouvelles de sa santé ? Le pouvoir qui était là et qui certainement était au courant de toutes ses activités, avait dit que Soumaïla recevait régulièrement ses médicaments. D’habitude, dans votre pays, les groupes armés capturent des étrangers. Pourquoi s’en sont-ils pris cette fois à un Malien ? C’est la première fois qu’ils s’en prennent à une personnalité politique de grande envergure. Sinon, par le passé, ils s’en sont pris à des gendarmes, des gardes forestiers ou d’autres, tous ceux qui représentent l’administration. C’est pour cela, justement, qu’il y a cette grande mobilisation à travers le Mali et même à travers le monde. Partout en Afrique, il y a des intellectuels qui se sont levés. Vous avez la Francophonie qui travaille pour cela, aussi. Les sénateurs français, les députés, ministre des Affaires étrangères de la France… Toutes ces grandes voix - la Cédéao et même le Conseil de sécurité -, toutes ces grandes voix se sont levées pour demander la libération de Soumaïla Cissé. Soumaïla Cissé a présidé la Commission de l’UEMOA. Il a été deux fois deuxième dans une présidentielle malienne… Est-ce que ce n’est pas aussi cette notoriété, qui fait qu’aujourd’hui il est retenu en otage ? On peut supposer que ceux qui l’ont enlevé savent ce que représente Soumaïla Cissé - et pour le Mali et pour l’Afrique -, et que cela peut faire monter les enchères, quelque part, oui. Mais qu’à cela ne tienne, c’est au Mali de remplir toutes les conditions pour la libération de Soumaïla Cissé, avec l’aide bien sûr, de tous nos amis et de tous les partenaires du Mali. L’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta s’est mobilisé pour faire libérer son ancien adversaire Soumaïla Cissé. Mais aujourd’hui, est-ce que le changement de régime ne risque pas de compliquer les négociations avec les ravisseurs ? Je ne sais pas si l’ancien président s’est mobilisé pour libérer Soumaïla Cissé. Il a fait des annonces, mais nous n’avons pas eu ce sentiment que la libération de Soumaïla Cissé était vraiment une priorité chez lui. J’en veux pour preuve : il a fait un discours juste après l’enlèvement de Soumaïla Cissé et il n’en a pas pipé mot. Il a fallu la grande vague populaire du M5-RFP contre lui-même, pour qu’il intervienne, pour faire de la libération de Soumaïla quelque chose pour apaiser le mouvement. Je pense qu’il y avait plus de manœuvre dans sa démarche, que de réelle volonté d’aller vers la libération de Soumaïla Cissé. Je suis d’accord avec vous, le nouveau pouvoir doit s’engager résolument, avec plus de force, avec plus de transparence, pour montrer la volonté nationale qu’il y a, aujourd’hui, à libérer Soumaïla Cissé. Vous pensez que le CNSP du colonel Assimi Goïta peut faire plus ? Il doit faire plus. Le CNSP, le nouveau président qui est investi, l’ensemble des forces qui vont accompagner la Transition, doivent s’engager résolument, plus que jamais, pour la libération de Soumaïla Cissé. Il parait que le CNSP a dit à votre compagnon du M5, Choguel Maïga, qu’il travaillait sur ce dossier, même s’il ne pouvait pas donner de détails. S’ils l’ont dit à Choguel Maïga, c’est très bien. Je crois savoir que le colonel Goïta a rencontré un des fils de Soumaïla Cissé et c’est une très bonne chose. C’est une volonté exprimée. C’est très bien ! Est-ce que, dans le M5, le très influent Imam Mahmoud Dicko peut aider à la libération de Soumaïla Cissé ? Absolument. Cela, je peux le dire, dès les premiers jours de l’enlèvement de Soumaïla Cissé, nous avons été de ceux qui sont allés voir l’imam Dicko pour demander son implication. Et depuis ce jour à aujourd’hui, l’imam Dicko est fortement impliqué dans la recherche pour la libération de Soumaïla Cissé. Je peux personnellement l’attester. Et s’il vous écoute ce vendredi, que voulez-vous dire à Soumaïla Cissé ? Je lui dirai, avec émotion, de tenir bon, que sa famille et le Mali pensent à lui, que nous sommes mobilisés - avec toutes nos forces intellectuelles, morales, nos prières -, pour sa libération, que le Mali découvre chaque jour que Soumaïla Cissé est un grand facteur de stabilité dans notre pays, qu’il nous manque, qu’il faut qu’il tienne.
La question est sur toutes les lèvres au Mali. Et la réponse serait oui, s’il faut en croire les dernières déclarations de Goodluck Jonathan, le médiateur de la Cédéao qui est sur place à Bamako depuis ce mercredi. En effet, pointe le quotidien en ligne Malikilé, « Goodluck Jonathan s’est réjoui du fait que toutes les recommandations de la Cédéao aient été mises en œuvre, et est venu avec une bonne nouvelle, puisqu’il a annoncé que les sanctions qui frappaient le Mali depuis le coup de force du 18 août dernier seraient levées dès demain vendredi, après la mise en place du président de la transition. La bonne nouvelle l’avait d’ailleurs précédée car son programme de séjour indiquait clairement qu’il participerait à l’investiture du président de la transition Bah N’Daw. Un message on ne peut plus explicite. […] Reste maintenant, relève encore Malikilé, après l’investiture du président de la transition, la nomination d’un Premier ministre, qui va être un civil, et la formation d’un nouveau gouvernement pour que la transition au Mali prenne son envol ! » Le quotidien L’Indépendant reste pour sa part prudent. « Goodluck Jonathan, qui en est à sa cinquième visite au Mali depuis le début de la crise, a laissé entendre hier à sa descente d’avion, relate-t-il, que "la Cédéao s’impatientait pour faire une déclaration relative à la levée des sanctions". Selon lui, Nana Akufo-Addo, le président ghanéen et président en exercice de la communauté, "fera probablement une déclaration demain vendredi après l’investiture du nouveau président malien", pour la levée de l’embargo. Goodluck Jonathan qui dit espérer que "les sanctions seront levées". » Partage des portefeuilles En attendant le verdict de la Cédéao, les tractations pour la nomination d’un Premier ministre se poursuivent en coulisses. Et, croit savoir Le Pays au Burkina, « il ressort des bruits de couloirs des négociations en cours entre la junte militaire et les forces vives de la nation que proposition a été faite au mouvement du 5 Juin de lui attribuer le poste de Premier ministre. La junte souhaiterait en contrepartie obtenir les ministères de la Sécurité, de l’Équipement, des Mines et de l’Administration territoriale. » Commentaire du quotidien ouagalais : « même si rien n’est encore définitivement scellé, on ne peut que constater la boulimie de pouvoir des militaires qui, après avoir rusé avec les injonctions de la Cédéao, entendent s’octroyer les portefeuilles ministériels les plus stratégiques et les plus juteux. Dans ce contexte, poursuit Le Pays, on peut douter de la volonté de la junte de gérer de façon inclusive le pouvoir. Et on peut se demander si le poste de Premier ministre proposé au M5-RFP n’est pas juste un appât destiné à taire les récriminations qui se sont fait entendre suite à "l’imposition démocratique" de Bah N’Daw. Pire, on peut même se demander si ce poste n’est pas un os jeté par la junte à une meute de loups affamés qui auront du mal à s’entendre pour le dévorer. En tout cas, il y a de fortes raisons de croire que l’unanimité sera difficilement faite autour de la personnalité à désigner à la primature. » Mettre la machine transitoire en marche Pour L’Observateur Paalga, « tout semble indiquer que la Cédéao va se mettre au garde-à-vous devant les militaires maliens. » Avec comme objectif de « vite se dépêtrer de cette situation. La France, qui joue, on le sait, un rôle capital dans ce pays miné par le terrorisme, la France n’a-t-elle pas d’ores et déjà, par la voie d’Emmanuel Macron, félicité le nouveau président qui sera installé demain vendredi ? Tout le monde semble se satisfaire de cette solution plutôt boiteuse, pointe L’Observateur Paalga, l’essentiel étant de mettre la machine transitoire en marche pour un retour à une vie constitutionnelle normale. Il ne reste donc plus que le M5-RFP rentre dans le rang, moyennant le nombre et l’épaisseur des portefeuilles ministériels qui lui seront proposés. Et c’est là le prochain défi et peut-être la pierre d’achoppement de ce long processus, conclut le quotidien burkinabè. D’autant plus quand on sait que les putschistes peuvent être tentés de faire main basse sur des ministères de souveraineté comme l’Intérieur, la Défense ou les Mines. »
La désignation du colonel-major à la retraite au poste de président de la transition au Mali provoque bien des réactions dans le monde politique malien ainsi que dans la presse. Le quotidien en ligne Malikilé estime ainsi que les militaires « ont rompu leur serment de travailler de concert avec le M5-RFP et toutes les forces vives de la Nation malienne. En effet, affirme le journal, beaucoup de voix se sont élevées pour dénoncer la manière unilatérale dont ont été nommés le président et le vice-président devant conduire la Transition de 18 mois telle que décidée par les Concertations nationales. Par cet acte, le CNSP exprime sa volonté à peine voilée de prendre le pouvoir, tout le pouvoir. […] Et c’est désormais le clash entre le M5-RFP et le CNSP, pointe Malikilé, ce qui n’est pas de bon augure alors que Goodluck Jonathan arrive à Bamako ce mercredi pour s’enquérir de la prise en compte par la junte des recommandations de la Cédéao dans la mise en œuvre des organes de la Transition. » En effet, relève L’Indépendant, « la Cédéao, qui avait conditionné la levée de l’embargo à la nomination d’un président et d’un Premier ministre civils, n’a pas encore réagi à la désignation de Bah N’Daw. Son médiateur dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, est donc attendu ce mercredi à Bamako pour évaluer la situation sur le terrain. » Un Premier ministre civil ? En attendant, poursuit L’Indépendant, la junte a décidé de tendre la main au M5-RFP : « Le CNSP a en effet approché hier le comité stratégique du mouvement de contestation, affirme le journal, pour lui proposer de lui fournir une liste de trois personnalités aux fins de pourvoir le poste de Premier ministre pour la période de transition. Cette mesure vise manifestement, estime le journal, à calmer la colère du M5-RFP qui affirme donc n’avoir pas été associé à la désignation du président de la transition. » L’Indépendant qui croit encore savoir que « le nouveau gouvernement devrait être mis en place au plus tard lundi prochain 28 septembre et qu’il ne devrait pas excéder 25 membres, conformément à la Charte de la transition. » On s’oriente donc vers un partage du pouvoir transitoire avec un président et un vice-président militaires et un Premier ministre civil… Pour l’Informateur, autre publication bamakoise, « il apparaît clairement que pour établir les conditions d’une transition de refondation de l’État, le CNSP voulait disposer de la plus grande marge possible de liberté vis-à-vis des chapelles politiques. Les opposants au défunt régime sont dans une large proportion considérés (par les militaires) comme les syndics de la faillite d’hier, à mettre dans le même panier que l’ex-mouvance présidentielle. » En tout cas, poursuit L’Informateur, « les piliers de l’exécutif mis en place, il va falloir que les opposant d’hier trouvent chaussures à leurs pieds : dénicher la personnalité qui va occuper le poste de Premier ministre et former rapidement un gouvernement dédié au renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, à la promotion de la bonne gouvernance, au lancement du chantier de réformes politiques et institutionnelles, à l’adoption d’un pacte de stabilité sociale et à l’organisation d’élections générales libres et transparentes. » Vers une levée des sanctions ? Reste à connaître donc la position de la Cédéao. Va-t-elle lever les sanctions ? Car le temps presse, l’économie malienne est en péril, comme le constate Jeune Afrique : « Les finances publiques et le commerce sont durement frappés, pointe l’hebdomadaire panafricain. Ainsi, le chiffre d’affaires du commerce marque un recul de 16,7 % contre 1,1 % pour les services marchands, moins affectés. […] "Si les sanctions perdurent, le Mali court vers la catastrophe économique", souligne l’économiste sénégalais et ancien vice-président de la Cédéao, Abdoulaye Fall, et "je pense, poursuit-il, que les militaires ont compris cela". Étant donné que l’approvisionnement en biens transite par les ports de Dakar, Abidjan et Lomé, la fermeture des frontières va très vite asphyxier l’économie, déjà fortement perturbée. » Enfin, pour Le Monde Afrique, une éclaircie est possible. « Selon de bonnes sources, les sanctions financières et la fermeture des frontières pour les produits non essentiels pourraient être rapidement levées, affirme le journal. Ces mesures auraient déjà coûté un point de PIB au Mali, d’après un expert, mais elles ont aussi des effets néfastes sur le transit dans les ports d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, et de Dakar, au Sénégal. "Cela devrait passer", espère un diplomate, alors que les médiateurs de la Cédéao sont donc attendus ce mercredi à Bamako. »
Today on The Leaders' Brief - Mali's opposition coalition M5-RFP rejected a military-government backed charter for an 18-month transition government on Saturday. The charter has been accused of allowing the military to monopolize and confiscate power. Oracle likely to be announced as “TikTok's trusted tech partner in the United States.” Microsoft has said that its bid for the US operations of TikTok has been rejected by the app's parent company ByteDance. Nvidia confirmed that it intends to buy chip design giant Arm Holdings for up to $40 billion from Japanese telecom and investment firm SoftBank. SoftBank will receive $2 billion immediately for signing the deal, and it will receive another $10 billion in cash and $21.5 billion of stock in Nvidia on closing. About egomonk: Website | Facebook | Twitter | LinkedInegomonk is a global intelligence platform delivering asymmetric outcomes by bringing organizations closer to the communities they want to serve and the leaders they wish to influence. If you wish to collaborate with us then email us at contact@egomonk.com.
On Saturday, the country's military leadership agreed to establish an 18-month interim government until an election could take place. But the M5-RFP group, which took part in the negotiations, said the resulting document was an attempt by military leaders to "grab and confiscate power". Funeral directors in South Africa go on strike demanding improved working conditions and salaries. And Nigerian musician Fireboy DML talks about developing his latest album.
Moins d’un mois après le coup d’État et à l’issue de plusieurs jours de débats houleux, une charte de la transition a été adoptée samedi à Bamako. « Les participants à ces conciliabules ont fixé la durée de la transition à 18 mois, pointe Le Républicain, et un comité, mis en place par les militaires du CNSP, fera le choix du président de la transition qui pourra être une personnalité civile ou militaire âgée entre 35 et 70 ans. » Quelques heures plus tard, relève L’Essor, autre quotidien malien, « le mouvement de contestation M5-RFP rejetait formellement les conclusions de la concertation nationale. Il dénonçait par la même occasion la volonté de confiscation du pouvoir au profit du CNSP. En effet, selon le M5-RFP, précise L’Essor, le document final lu lors de la cérémonie de clôture n’est pas conforme aux délibérations issues des travaux des différents groupes sur plusieurs points. Notamment à propos de la reconnaissance du rôle du M5-RFP et des martyrs dans la lutte du peuple malien pour le changement, le choix majoritaire d’une transition dirigée par une personnalité civile et celui d’un Premier ministre civil. […] En conséquence, pointe encore L’Essor, le M5-RFP condamne les intimidations et dénonce "la volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP". » Une « mascarade » ? Le quotidien Malikilé exprime toute son amertume : « cela aurait dû être la grand-messe du renouveau après la chute d’IBK, l’occasion pour les Maliens venus de partout de réfléchir ensemble et de convenir d’une Charte de la transition qui aurait ouvert les voies et les moyens de réussir le passage à un Mali nouveau. Au lieu de quoi, les millions de Maliens ont eu droit à des débats de rues où personne ne semblait écouter personne, où le temps de parole limité à deux petites minutes ne permettait pas aux participants de développer leur argumentaire en allant au fond de leurs pensées. Tout s’est passé comme si les journées des 10, 11 et 12 septembre n’étaient qu’une mascarade, une grande palabre destinée à donner l’illusion de débats, la décision finale étant déjà scellée ailleurs. […] Les masques que portaient les militaires du CNSP sont donc tombés, déplore encore Malikilé. Le CNSP veut le pouvoir, tout le pouvoir. » Le général Mahamane Touré aux commandes ? « C’est un constat d’échec, renchérit L’Indépendant en première page. La démarcation du M5-RFP altère le cachet démocratique que la junte de Kati voulait imprimer à cette concertation nationale pour convaincre la communauté internationale […] que celle-ci n’était pas un coup d’État puisque c’est le peuple malien qui aurait défini ses contours et mis en place la transition. Il en résultera que c’est une junte privée de cet argument qui se présentera demain mardi devant la CEDEAO à Accra pour plaider une transition de dix-huit mois dirigée par un civil ou un militaire. Et cela pourrait expliquer, pointe encore L’Indépendant, que le général Mahamane Touré, ancien chef d’état-major des Armées, qui a servi six longues années (entre 2006 et 2012) en qualité de commissaire chargé des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité à la CEDEAO, soit pressenti pour occuper cette charge. » « Tout ça pour ça ! » Dans la presse de la sous-région, nombre de journaux expriment leur désillusion, à l’instar duPays au Burkina : « La vérité, écrit-il, est qu’il n’y a pas de bon coup d’État. Et le M5-RFP vient de l’apprendre à ses dépens. En tout cas, ce mouvement a été bien naïf de croire qu’il pouvait traiter d’égal à égal avec les putschistes. Les résultats sortis des trois jours de concertations nationales ont été franchement du gâchis et l’on peut, à juste titre, s’exclamer : tout ça pour ça ! Pour le moment, c’est la CEDEAO et la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) qui peuvent se frotter les mains. La structure communautaire, pour avoir toujours affiché une position ferme à l’endroit de la junte, et la CMA, pour avoir boycotté la concertation. Et demain, à Accra, on peut logiquement s’attendre à ce que la CEDEAO remonte les bretelles à la délégation de la junte. » Enfin, le chercheur Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute, lance cet avertissement dans le Monde Afrique : « Chaque crise politique à Bamako se traduit par un débordement de la violence au Sahel. […] L’avenir de l’État de droit au Mali est plus qu’incertain, affirme-t-il, et les risques sécuritaires hantent le Sahel et ses partenaires régionaux comme internationaux, plus que jamais désarmés et en compétition. »
La charte de la transition adoptée ce samedi après trois jours de palabre a été rejetée par l’opposition du M5-RFP. Vu de Paris, le Mali est aussi comparé à l’Afghanistan, un vrai fiasco. « Le Mali un échec français », lance L’Obs. Sept ans après l’intervention militaire française Serval, le coup d’État qui a renversé le président IBK, la présence persistante de terroristes toujours « actifs » et la corruption qui « règne toujours en maître », conduisent en effet cet hebdomadaire à se demander si le Mali ne serait finalement pas « notre Afghanistan ? ». Pourquoi cette question ? Parce « c’est le même scénario qu’en Afghanistan, dit à ce magazine l’ancien diplomate Laurent Bigot. On se retrouve considérés comme les soutiens militaires d’un régime corrompu. Ce qui alimente le sentiment anti-français et donne des arguments à nos ennemis pour recruter au sein de la population. Résultat, l’insécurité augmente bien qu’on se glorifie en faisant la liste de ceux qu’on a exécutés. » La politique militaro-africaine de la France Et pourtant, la diplomatie française avait été prévenue. Laurent Bigot, en son temps, avait mis en garde sa hiérarchie. Mais alors, « l’omerta règne, rappelle L’Obs : il est limogé du Quai d’Orsay ». Et aujourd’hui, il est amer : « On m’a traité de traître car je disais qu’on allait s’embourber, se navre-il dans L’Obs. On n’avait aucun objectif politique adossé à notre opération militaire. » Pourquoi cette défiance envers un diplomate qui avait alors tort d’avoir raison ? Parce que « de fait, ce sont les militaires qui [ont pris] la main, entraînant dans leur roue une diplomatie française qui [n’a joué] qu’un second rôle » dans cette crise malienne, dénonce encore L’Obs. Et si, finalement, c’était les Maliens qui avaient trouvé la solution à ces sept ans de marasme, se demande L’Obs. Journal dans lequel un diplomate veut encore y croire. « On peut espérer que ce coup d’Etat perpétré par des gens en révolte contre le régime amorce un nouveau cycle politique », espère-t-il. En tout cas, pour ce magazine, la France a encore son rôle à jouer. « Sans le dire, Paris a changé de position mais reste à la manœuvre ; et se donne douze à dix-huit mois pour faire émerger un nouveau leader » au Mali. Coronavirus, la fin de la récré Cette alerte au Covid-19 à présent. Elle est lancée par voie de presse en France par des scientifiques. Selon eux, la probabilité pour tout un chacun d’être rattrapé par l’épidémie justifie bien davantage de mesures de précaution. Dans une tribune publiée ce matin par Le Journal du Dimanche, six médecins de renom appellent à « siffler la fin de la récréation » face à la dégradation de l'épidémie de coronavirus, en demandant aux Français « d'éviter, autant que possible, les rassemblements privés [et de] reporter toute réunion » car, assurent-ils encore, « la probabilité d'être contaminé dans ces lieux clos augmente ». Dans cette tribune, ces scientifiques soulignent que ce vendredi 11 septembre en Grande-Bretagne, la ville de Birmingham a interdit les rencontres « entre amis et en famille » et ils estiment qu'il faut « peut-être siffler la fin de la récréation » en France. Nafissatou Diallo, le retour La revoilà. Nafissatou Diallo qui, en 2011, avait accusé Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration, rompt le silence cette semaine. Pour dire sa vérité dans cette affaire qui avait provoqué la chute de celui qui était alors directeur général du FMI. Et pour la première fois depuis huit ans, c’est dans le magazine Paris Match qu’elle le rompt, l’ex-femme de chambre d’origine guinéenne de l’hôtel Sofitel de New-York. « L’affaire DSK a gâché ma vie », dit Nafissatou Diallo à la Une de cet hebdomadaire. Dans l’entretien qu’elle a accordé à Match, le moins que l’on puisse dire est qu’elle persiste et signe : « J’ai dit la vérité. J’ai été piégée et trahie, assure-t-elle. Je ne me remettrai jamais de la façon dont les procureurs de New York m’ont traitée. À cause de ce qu’ils m’ont fait subir, j’ai eu envie de me suicider. J’ai été traitée de prostituée ! » Et quand Paris Match lui demande si elle a quelque chose à dire à DSK, Nafissatou Diallo, fièrement, répond : « Rien. Je n’ai pas envie de savoir ce qui lui arrive. Je ne veux plus penser à lui ». Et elle ajoute que « s’il avait été pauvre, à la rue, un clochard, il serait aujourd'hui en prison ». Touche pas à mon texte ! Fallait-il changer le titre de ce vrai chef-d’œuvre de Dix petits nègres, d’Agatha Christie ? Question posée par La Croix l’Hebdo. Tout en se gardant bien d’y répondre, ce très jésuite magazine signale qu’aux États-Unis, des « sensitivity readers » - autrement dit de zélés censeurs veillant à la sensibilité présumée des lecteurs - sont déjà chargés de « traquer » dans les manuscrits les mots « inappropriés » tels que le mot « nigger », afin de les bannir des livres à publier, y compris – accrochez-vous – lorsque ces mots honnis sont prononcés « par des personnages racistes ! ». Et La Croix l’Hebdo signale que « des livres comme Les Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain ou Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee ont été bannis des bibliothèques de seize États » au pays de l’Oncle Sam. Ou de l’Oncle Tom...
Le chef de la junte a invité les participants à laisser leurs « différends et égos de côté », relève Maliweb, et à saisir cette opportunité pour bâtir les jalons un Mali « paisible, créatif où il fait bon vivre », souligne encore ce site malien. Transition civile ? Militaire ? Et pour combien de temps ? Pour une durée de comprise « entre dix-huit et vingt-quatre mois », exige le Comité stratégique du M5-RFP dans un document publié par le quotidien Malikilé. Ces questions, en tout cas, constituent « le plus grand facteur de division de la société malienne depuis la vacance du pouvoir survenue le 18 août dernier », souligne en Une cet autre journal malien qu’est L’Indépendant. Justement, « les Maliens, en l’occurrence la classe politique et les acteurs de la société civile, ont toujours mis l’accent sur ce qui les divise plutôt que sur ce qui les unit », énonce, au Burkina Faso voisin, le journal Le Pays. Ce quotidien ouagalais doute « de la sincérité même de la junte au pouvoir quant à cette décision de convoquer cette grande foire qui, si l’on se réfère à d’autres expériences similaires, n’accouchera de rien », prédit Le Pays. Car, selon ce confrère, « la soldatesque n’a certainement pas pris le pouvoir pour se faire dicter la conduite à tenir ». Selon Le Pays, pas de doute, « il y a donc forcément derrière cette "grande palabre", un agenda caché (…) une manœuvre de la junte destinée à gagner du temps et à endormir les Maliens et la communauté internationale aux fins de se maintenir au pouvoir ». En Côte d’Ivoire, la visite du chef de l’État dans le Moronou et l’investiture, demain à Yamoussoukro, de l’ex-président Bédié à la prochaine présidentielle sont ce matin à la Une : « Les élections seront transparentes, tranquilles et apaisées », promet Alassane Ouattara, en demandant aux Ivoiriens de faire « confiance aux institution », relèvent en Une les quotidiens proches du RHDP Le Patriote, Le Jour, L’Expression, L’Essor, Le Mandat, ou encore les quotidiens indépendants L’Inter et Soir Info. La presse proche du PDCI, elle, met en effet l’accent sur la grand’ messe de Yamoussoukro où Henri Konan Bédié sera investi demain en « grande pompe », annonce en Une Le Nouveau Réveil. Dans la capitale ivoirienne, Bédié, à son arrivée hier, a « créé l’émeute », formule avec emphase le journal L’Héritage, tandis que d’un titre très macronien, le journal Le Bélier publie un numéro « spécial investiture » sur « Bédié en marche vers le palais présidentiel ». Mais qu’ils soient proches du pouvoir ou de l’opposition, le sujet politique qui captive les lecteurs ivoiriens ce vendredi matin, ce sont ces présumées tractations secrètes entre le pouvoir et l’ex-président Laurent Gbagbo. Selon Jeune Afrique, en effet, Alassane Ouattara « a sollicité ces dernières semaines son homologue nigérien Mahamadou Issoufou pour faire passer un message à son prédécesseur Laurent Gbagbo : en échange de sa neutralité jusqu’à la présidentielle du 31 octobre, le président ivoirien est prêt, une fois réélu, à le gracier de la peine de vingt ans de prison dont il a écopé dans l’affaire du casse de la BCEAO – l’intéressé se dit innocent – et à lui permettre de rentrer en Côte d’Ivoire ». Toutefois, complète Jeune Afrique, Laurent Gbagbo « n’a guère l’intention d’accepter un tel accord », d’autant que l’ex-chef de l’État « est désormais très impliqué dans son projet d’alliance avec Henri Konan Bédié ». En tout cas, ces « propositions » destinées à Laurent Gbagbo attribuées à Alassane Ouattara par Jeune Afrique sont « indécentes », s’indigne Le Quotidien d’Abidjan. Et puis, à propos de Ouattara, à noter enfin cet article du quotidien Le Figaro consacré à la candidature à un nouveau mandat du président guinéen Alpha Condé, et dans lequel un diplomate français estime que la candidature du président ivoirien sortant à la prochaine élection présidentielle « a rendu difficiles les critiques contre Alpha Condé, car la France comme la Cédéao sont restées silencieuses sur le cas Ouattara ».
C’est samedi que doivent s’achever les concertations nationales sur la gestion de la transition, alors que la Cédéao presse les protagonistes maliens d’instaurer un gouvernement provisoire civil qui ne devra pas excéder douze mois. « Si la junte n’a pas officiellement réagi à cet ultimatum, pointe Studio Tamani, certains responsables du M5-RFP rétorquent que "le choix des dirigeants de la transition ne doit être une course contre la montre". » Les Maliens entendent donc prendre leur temps pour trouver une issue politique au putsch du 18 août dernier. Mais en coulisses, « c’est une véritable partie de bras-de-fer qui est engagée entre les militaires du CNSP et le mouvement de contestation du M5-RFP. D’un côté, les militaires qui seraient prêts à composer avec l’ex-majorité présidentielle et de l’autre, le M5-RFP qui se considère comme le véritable tenant du pouvoir, estimant, relève Maliweb, que même si les militaires n’étaient pas intervenus le 18 août, ils allaient parvenir, d’une manière ou une autre, à obtenir le départ d’IBK. » Alors, s’interroge le site, « peut-on entrevoir un consensus entre ces deux camps sur l’architecture de la transition ? Rien n’est moins sûr, répond Maliweb. (…) Le Colonel Assimi Goïta et ses frères d’armes n’ont-ils pas déjà pris goût au pouvoir ? Comment en serait-il autrement eu égard à l’"Acte fondamental" déjà adopté, les diverses nominations et les privilèges afférents que savourent déjà les hommes forts de Kati ? » Les militaires s’arc-boutent. « Les sauveurs seront-ils les "plombleurs" ? », se demande pour sa part Le Témoin, autre publication bamakoise. « Le coup de grâce du 18 août est en passe de tourner au cauchemar, tant la junte conduite par Assimi Goïta accumule les signaux de faiblesses et les présomptions de motivations inavouables. (…) Les clivages politiques, l’élargissement du fossé des divergences et les mécontentements sociaux prennent corps et l’emportent largement sur la convergence des forces autour de l’essentiel, qui est visiblement relégué au profit de la survie ou de l’opportunité de résurrection politique. » Une chose est sûre, s’exclame le quotidien Malikilé, « les militaires du CNSP veulent conserver le pouvoir à Bamako. Tous leurs faits et gestes, des événements du 18 août à ce jour accréditent clairement cette thèse. » Toutefois, estime le journal, « le CNSP ne saurait réussir sa mission et satisfaire les attentes des maliens que dans un partenariat franc et loyal avec le M5-RFP. Toute autre voie conduira inéluctablement à l’échec et au retour en force de la restauration qui fera tout pour broyer les deux tombeurs civils et militaires d’IBK. (…) Le Malien s’inquiète, poursuit Malikilé. Le CNSP paraît patauger, il tergiverse et ne semble pas mesurer la portée du défi. (…) Le Mali a besoin de se rebâtir avec tous ses fils, dans une transition sérieuse et réfléchie pour amorcer ensuite une phase de normalisation et de développement nécessaire. » Mettre fin à la surenchère… Bref, renchérit L’Indépendant, autre quotidien malien, « il faut mettre fin à la surenchère » : « Il est temps pour l’armée et le CNSP d’accompagner les forces démocratiques pour sortir de l’impasse et éviter de donner l’illusion que notre armée prend à nouveau goût au pouvoir, comme en 1968, et comme en 1991, quand ATT a été contraint d’abandonner les galons pour mieux revenir en 2002. La place de l’armée est dans les casernes, martèle encore L’Indépendant, même si elle doit être associée à certains aspects de la gouvernance sécuritaire et militaire (…). » Finalement, remarque WakatSéra à Ouagadougou, « chasser un régime semble bien plus facile que gérer le pouvoir ! Le bout du tunnel pourrait bien s’éloigner pour le Mali, avec cette crise dans la crise. Sauf si les deux camps se rabibochent au plus vite et aplanissent la route devant eux. C’est tout le malheur qu’on peut souhaiter au Mali, déjà endeuillé au quotidien par les attaques terroristes et toujours sous embargo et sanctions d’une Cédéao, déterminée à faire payer aux auteurs de la chute d’IBK leur témérité. »
« Les travaux ont été lancés samedi dans un véritable tohu-bohu », s’exclame le site d’information Maliweb. « Le démarrage des travaux a été quelque peu tendu, renchérit le quotidien L’Indépendant. Puisque des partis et organisations n’étaient inscrits sur aucun des cinq groupes de travail. C’était le cas (notamment) de la Coordination des jeunes du Mandé, dont le président, Sékou Keïta, a confié qu’il constatait "un début chaotique". Car, son regroupement n’était inscrit (donc) dans aucun groupe. "La CMA, qui a refusé de venir, est citée dans tous les groupes alors que nous, qui sommes là, sommes mis de côté. Cette gestion clanique ne peut pas marcher", s’est-t-il offusqué. » Qui plus est, pointe encore L’Indépendant, « le M5-RFP, dont les militants étaient de loin les plus nombreux dans la salle, avait été cité dans un seul groupe de travail. Ce qui a provoqué la colère de ces jeunes qui ont été finalement acceptés dans chaque groupe de travail. » Alors certes, « un début difficile », reconnaît le quotidien Malikilé. Mais, tempère-t-il, « notre pays a la réputation d’être une terre de dialogue et de concorde. Chaque fois que le bateau a tenté de chavirer, des Maliens se sont retrouvés pour le redresser. Cette fois aussi, les Maliens ont mis leur ego de côté pour accorder leurs violons. Quoi de plus réconfortant que de voir les Maliens se retrouver pour penser Mali, réfléchir Mali, agir Mali et n’avoir aucun autre agenda que celui du Mali. » La CMA grand absent En tout cas, première faille dans ces négociations : l’absence de la CMA. C’est ce que constate notamment Le Monde Afrique : « Aucun représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad, l’ex-rébellion à dominante touareg, n’était présent samedi, faute d’entente avec la junte. Dans un communiqué, la CMA a fait savoir que "les mesures de confiance nécessaires à la construction d’un partenariat pour des responsabilités partagées ne semblaient pas d’actualité". » Ces concertations nationales devraient se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine. En toile de fond : la durée et la direction de la transition. « La junte a proposé initialement trois ans sous la conduite d’un militaire, rappelle Le Monde Afrique, avant de rabaisser la durée à deux et de se dire ouverte sur son chef. Le M5-RFP a de son côté proposé une transition d’une durée de dix-huit à vingt-quatre mois, avec des civils aux manettes des institutions. » Qui et comment pour diriger la transition ? Alors, « va-t-on trouver le remède miracle ? », s’interroge Le Pays au Burkina. « Si les militaires putschistes peuvent a priori avoir le profil de l’emploi, n’oublions pas que la communauté internationale et la démocratie s’accommodent mal du pouvoir kaki, pointe le quotidien ouagalais, surtout quand on sait qu’en Afrique, un militaire sur deux arrivé au pouvoir par la force a fini par devenir un dictateur de la pire espèce. […] Du côté des hommes politiques, il est plus facile de boire toute l’eau du Djoliba que de trouver un homme fiable aux yeux des Maliens, car tous, à quelques très rares exceptions près, sont d’une manière ou d’une autre comptables des bilans désastreux d’IBK et de ses prédécesseurs. Il n’y a peut-être que de la société civile que pourrait venir l’oiseau rare, estime Le Pays. Mais encore faut-il qu’il soit adoubé par les héros du 18 août que sont les putschistes et le M5-RFP. » En tout cas, conclutL’Observateur Paalga, toujours à Ouaga, « il urge de mettre les institutions en ordre de marche, pour ne pas dire en ordre de bataille, puisque pendant que militaires, civils et CEDEAO se chamaillent, cette plaie béante qu’est le terrorisme, qui ronge le Mali depuis 2012, est encore loin de cicatriser. La preuve : pas plus tard que vendredi, au moins dix soldats maliens ont été tués dans une embuscade près de la frontière mauritanienne. »
Les concertations nationales organisées par la junte militaire qui a pris le pouvoir le 18 août dernier, débutent ce samedi matin 5 septembre au Mali. Partis politiques, syndicats, société civile, groupes armés signataires de l’accord de paix, tous sont conviés. D’ici huit jours, ils doivent se mettre d’accord sur les modalités de la transition à venir : sa durée, la nature civile ou militaire des dirigeants sont au cœur des débats. Soumeylou Boubèye Maïga est un poids lourd de la scène politique malienne, ancien ministre, ancien Premier ministre. Il dirige le parti Asma, ancien allié du président déchu Ibrahim Boubacar Keïta. De ses relations avec les militaires de la junte ou avec l’imam Dicko, à sa vision de l’avenir politique du Mali et des relations à avoir avec la Cédéao, il est l’Invité d’Afrique matin. Au micro de notre envoyé spécial à Bamako, David Baché. RFI : Depuis le coup d’État militaire du 18 août, votre personne fait l’objet de beaucoup de rumeurs. Vous avez été chef des services maliens de renseignement, ministre de la Défense. Certains affirment que vous êtes une éminence grise du CNSP et que, fort de vos réseaux dans les services de sécurité, vous avez participé en coulisse à la préparation de ce coup d’État. Est-ce que c’est le cas ? Soumeylou Boubèye Maïga : Comme vous le dîtes, ce sont des rumeurs. Il faut laisser aux jeunes officiers qui ont fait leur action la paternité de leur action, depuis l’étape probablement de la décision jusqu’à l’exécution. C’est d’abord un réflexe de citoyens de leur part, et de patriotes. Et donc franchement, je ne participe pas aux tentatives, assez vaines d’ailleurs, de récupération. Vous n’aviez aucun lien avant le 18 août dernier avec les militaires qui ont pris le pouvoir ? La plupart, je les ai connus, je les ai commandés directement ou indirectement. Je connais, vous savez, des milliers de militaires, mais ça ne fait pas de moi quelqu’un qui aurait participé ou préparé un coup d’État. Mon rôle, c’est d’être dans une attitude de soutien, d’accompagnement. Je n’ai jamais rencontré le CNSP. Je ne suis jamais allé à Kati, contrairement à ce qui se dit. En revanche, vous avez émis des propositions, des suggestions pour la transition politique à venir. Qu’est-ce que vous conseillez à la junte actuellement au pouvoir ? D’être d’abord dans un dialogue intelligent avec la communauté internationale, à commencer par la Cédéao. Parce que, à l’évidence, l’action qui a été menée est différente de celle de 2012. Le coup d’État d’Amadou Haya Sanogo à l’époque... Elle bénéficie d’un accompagnement général. Tout le monde est prêt à participer à la période de la transition. Dirigée par un civil ? Par un militaire ? Une période courte, une période longue ? Il y a des points qui, à ma connaissance, ne posent plus de problèmes : le fait qu’il y ait un président civil, un Premier ministre civil. Ça ne pose pas de problème au CNSP ? Aux militaires qui ont pris le pouvoir ? Je pense que ça ne leur pose pas de problème. Maintenant, nous devons réfléchir à leur positionnement dans l’architecture institutionnelle. C’est pourquoi nous avons proposé un exécutif où il y aurait un président civil et un vice-président militaire. Maintenant, il faudrait nécessairement un organe qui aurait la compétence législative sous la forme d’un conseil national de transition au sein duquel il y aurait des civils, des militaires, enfin toutes les forces vives du pays. Les militaires peuvent aussi se retrouver à ce niveau-là. L’important, c’est qu’ils aient une présence qui corresponde à leur rôle. Non seulement en tant qu’initiateurs de ce qui est arrivé, mais aussi en tant que garants de la stabilité de la situation qui s’ouvre. Parce que si nous sommes dans une situation qui donnerait à penser qu’ils sont congédiés, nous pouvons ouvrir la voie à des situations relativement difficiles à contrôler. On comprend votre volonté de faire en sorte que les militaires soient impliqués dans la transition à venir, néanmoins vous vous alignez globalement sur les exigences de la Cédéao : transition courte, dirigée par des civils. Beaucoup de Maliens jugent que ces exigences relèvent de l’ingérence. Mais le Mali est membre de la Cédéao. Actuellement suspendu... Oui d’accord, mais je veux dire que nous sommes un pays membre de la Cédéao et, au titre des protocoles de la Cédéao, nous-mêmes en tant que pays, nous avons eu à intervenir dans l’ECOMOG, au Liberia, en Sierra Leone. De part et d’autre, on doit peut-être faire preuve d’ouverture et de flexibilité. Et le plus important, c’est qu’au niveau interne, nous ayons un consensus assez fort pour soutenir les propositions qui vont être faites. Et que, de la part de la Cédéao, il y ait plus une logique d’accompagnement et de soutien dès lors que le principe de revenir à des normes constitutionnelles n’est pas remis en cause. Votre nom fait partie de ceux qui circulent pour un poste de Premier ministre de la transition. Est-ce que vous êtes intéressé ? Franchement, moi, j’agis pour mon pays sans demander quoi que ce soit. Vous n’êtes pas candidat à la présidence ou au poste de chef de gouvernement de la transition ? Toutes ces questions ne sont pas à l’ordre du jour pour le moment. Ce qui est à l’ordre du jour, c’est que nous puissions nous entendre sur l’architecture de la transition, sur sa durée, sur sa feuille de route. C’est à partir de là que l’on nous pourrions voir qui peut le mieux servir par rapport à ces différents paramètres. Le CNSP souhaite que le président IBK et d’autres anciens responsables, douze sont toujours d’ailleurs en résidence surveillée, soient jugés pour des affaires de corruption ou de détournement. Est-ce aussi ce que vous souhaitez ? À chaque jour suffit sa peine. Le plus important c’est que nous puissions d’abord trouver une base sur laquelle le pays peut se remettre en marche. À partir de là, le pays a des institutions, notamment judiciaires, qui devraient faire leur travail de manière normale. Cette exigence de justice qui émane de la population malienne, est-ce que ça ne peut pas être une base justement de la transition ? Mais la justice fait son travail quotidien, et à ma connaissance, elle n’est pas contrariée dans ce travail-là. Donc ça ne peut pas être un objectif politique, de circonstances… Lorsque vous étiez Premier ministre, l’imam Mahmoud Dicko avait mené le combat, parmi d’autres, pour obtenir votre démission. Il est aujourd’hui une figure du mouvement de contestation M5-RFP. Quelle relation entretenez-vous actuellement avec lui et avec le M5 ? Je n’ai pas de relations particulières… Dicko, je le connais depuis 1991. Nous nous sommes connus à l’occasion de la conférence nationale souveraine de l’époque et nous entretenons des relations normales, de courtoisie. Maintenant, nous avons des désaccords assumés. Pour moi, ce n’est pas un problème insurmontable. Vous lui avez fait des propositions récemment dans le cadre, justement, de la transition à venir ? Non, ça, ce n’est pas vrai. Cela relève de la rubrique des rumeurs.
L’information fait les gros titres de la presse malienne ce matin. « L’ancien président Ibrahim Boubacar Keita est hospitalisé dans une clinique privée à Bamako, rapporte le quotidien Malikilé, et son état de santé est stable, mais il pourrait être évacué à l’étranger pour y recevoir un traitement médical plus approprié. IBK aurait été victime d’un accident vasculaire cérébral, croit savoir le journal, sans grave conséquences et serait dans un état stable et conscient. L’ancien président malien était apparu faible ces derniers temps, précise encore Malikilé, notamment lors de la déclaration de sa démission le 18 août dernier et les inquiétudes n’avaient fait que grandir pendant sa détention dans la caserne de Kati à 15 kms de Bamako. […] La santé de l’ancien président était très fragile avant sa chute, donc. Les multiples voyages quasi clandestins qu’il effectuait à bord d’Air IBK One avaient pour objet des visites et autres contrôles médicaux. C’était là d’ailleurs un secret de polichinelle, pointe le journal, qui pose la sempiternelle question de l’omerta qui entoure la santé de nos gouvernants. » AVC ou AIT ? Pour sa part, L’Indépendant, autre quotidien malien, précise qu’IBK « est hospitalisé depuis mardi. D’après certaines sources, il se serait rendu à l’hôpital pour un contrôle de routine. D’autres sources indiquent qu’il a été plutôt victime d’un accident ischémique transitoire (moins grave qu’un AVC). Son dernier contrôle, prévu le 20 août à l’étranger, n’avait pu avoir lieu en raison du renversement de son régime intervenu le 18 août. » Le 22 Septembre, autre publication bamakoise, parle également d’un accident ischémique transitoire : « de sources médicales, il y a plus de peur que de mal, affirme le journal. Le président IBK a tenu le coup et serait déjà rentré chez lui, à Sébénikoro. » Coup de balai… Sur le plan politique, en attendant les concertations nationales qui doivent démarrer ce samedi 5 septembre, la junte apparemment fait le ménage. D’après plusieurs sites d’information maliens, plusieurs généraux auraient été limogés. Et le général Dembélé, dépeint par certains comme étant le véritable architecte du coup d’État, serait sur la sellette. Il serait devenu « encombrant » pour le colonel Goïta, le chef de la junte, et ses collègues. C’est du moins ce qu’affirme Le 22 Septembre, entre autres. Dans le même temps, précise encore le journal, la junte a procédé à 14 nominations à des postes stratégiques, militaires ou civils. Parmi les promus, un oncle du colonel Goïta, le colonel Kassoum Goïta, désormais en charge de la Sécurité d’État. Pour Ledjely en Guinée, « ces nominations contredisent quelque peu les promesses des militaires de laisser aux forces vives maliennes décider de l’organisation et du contenu de la transition. De fait, pointe le site guinéen, pendant qu’ils répètent aussi bien aux Maliens qu’à la communauté internationale que ce sera au peuple de décider en toute souveraineté, les militaires s’évertuent à consolider leurs positions d’acteurs incontournables de la transition. Tout ce qui se fait depuis quelques jours renvoie à une manœuvre destinée à mettre les politiques et la société civile maliens devant le fait accompli. » Quelle transition ? En tout cas, pointe Info-Matin à Bamako, « deux semaines après le coup d’État, le Mali se cherche toujours un chemin. Si le Comité militaire pour le salut du peuple a entamé des concertations avec les acteurs politiques comme ceux de la société civile, rien de concret ne se dégage pour le moment : pas de gouvernement, pas de président de la transition, même si chacun des acteurs qu’il soit de la classe politique, de la société civile ou même du CNSP semble avoir son idée. » Ce qui est sûr, poursuit Info-Matin, c’est que les appétits s’aiguisent : les appétits « des militaires qui ont parachevé l’œuvre des opposants du président IBK, ceux des contestataires regroupés au sein du M5-RFP et ceux des désormais ex-collaborateurs du régime tombé. » Alors, estime Le Pays à Ouagadougou, le temps presse : « Rien ne sert de jouer la montre. Car, plus la junte traînera les pieds dans la mise en route de la transition, plus le doute s’installera dans les esprits. Aussi bien des Maliens qu’au sein de la communauté internationale. Et cela risque de compliquer davantage la situation. »
Les militaires au pouvoir et le mouvement de contestation M5-RFP n’arrivent pas à se mettre d’accord au Mali. Après quelques péripéties, les deux parties se sont rencontrées samedi soir. Mais pour l’instant, aucun accord n’est en vue. « Après la longue crise socio-politique et institutionnelle qui a fini par emporter, le 18 août dernier, le régime incompétent et corrompu du président IBK, voici venir une crise de la transition, s’exclame le quotidien L’Indépendant. Elle découle de ce que le CNSP a renié sa promesse faite dans sa proclamation du 19 août de "mettre en place une transition civile". Dans l’Acte fondamental qu’il a fait insérer dans le Journal officiel du 24 août, son président, le colonel Assimi Goïta, est présenté à la fois comme président de la transition et chef de l’État. Ce revirement inattendu a été perçu par le M5-RFP, véritable artisan de la mise à bas du système, comme une tentative de lui voler sa victoire acquise au prix du sang de ses 23 martyrs, les militaires n’ayant fait que parachever son œuvre."» Du coup, poursuit L’Indépendant, « l’imam Mahmoud Dicko et ses amis affirment ne pas vouloir donner carte blanche au CNSP pour faire ce qu’il veut. Ça n’est pas encore une déclaration de guerre mais ça y ressemble. Or, relève encore le quotidien malien, dans l’état de fragilisation extrême où il se trouve, le Mali survivrait difficilement à une nouvelle confrontation de rue entre une partie de la population et l’armée. » Pour Malikilé, autre quotidien malien, « il n’y a plus aucun doute sur la volonté du CNSP de s’emparer totalement du pouvoir au Mali ». Les militaires trop méfiants à l’égard des civils ? « Le CNSP a commis trois erreurs », estime dans Jeune Afrique, Bréma Ely Dicko, professeur de sociologie à l’université de Bamako."D’abord, les militaires ont discuté seuls avec la Cédéao, sans acteurs civils. Ensuite, ils ont établi l’acte fondamental unilatéralement en s’arrogeant le pouvoir. Enfin, ajoute-t-il, ils ont décidé d’organiser de façon unilatérale la rencontre de samedi avec les forces politiques. Cela ressemblait à une convocation". Pour un diplomate africain, poursuit Jeune Afrique, l’attitude de la junte traduit la méfiance des militaires envers les hommes politiques. "Le CNSP a expliqué être là pour réformer le pays, et certains de ses membres ne veulent pas avoir à composer avec des hommes politiques qui ont occupé des fonctions dans de précédents gouvernements", explique-t-il sous couvert de l’anonymat. » Et Jeune Afrique de s’interroger : « La rencontre de samedi a-t-elle réussi à réconcilier le M5-RFP et le CNSP ? En tout cas, le contact est renoué ». Pour sa part, « la Cédéao exige une transition civile pour un délai de 12 mois », rapporte le site d’information Maliweb. « Les chefs d’État ouest-africains demandent au CNSP d’engager une "transition civile immédiatement" en consultation avec la Cour constitutionnelle, les partis politiques et les organisations de la société civile et tous les autres acteurs engagés. Et cette transition civile doit donc être dirigée par une personnalité civile. » Couper la poire en deux ? Alors un compromis pourrait se dégager, estime le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou : « Pris entre le marteau de la Cédéao et l’enclume de l’imam Dicko, les putschistes n’ont qu’une seule alternative, diviser la poire en deux. Un aggiornamento qui pourrait avoir l’avantage de satisfaire tout le monde, Cédéao, Maliens, France… Une transition de 12 mois, un président civil, un Premier ministre militaire, on pense à Assimi Goïta. » En quelque sorte, pointe Aujourd’hui, « un avatar de la transition burkinabè pour permettre aux putschistes de "goûter au nectar" appelé pouvoir. Les militaires donneront l’illusion de nettoyer les écuries d’IBK et surtout permettront que des élections se tiennent, dans un Mali insécurisé ! Car c’est certain, les soldats ne vont pas faire ce putsch pour aussitôt revenir dans les casernes. Serait-ce du reste une bonne idée, s’interroge Aujourd’hui, pour ce Mali instable sur le plan sécuritaire ? »
L'imam Mahmoud Dicko, leader du mouvement de contestation politique M5-RFP, dont il est l'autorité morale, s'est exprimé sur les sanctions de la Cédéao et la future transition politique. Pour lui, cette transition devrait être dirigée par un « civil consensuel » et ne durer que 18 mois ou moins. RFI: Approuvez-vous le renversement par les militaires du régime d’IBK ? Imam Mahmoud Dicko: « Approuver le renversement du régime » moi je ne comprends pas les choses comme ça… IBK a démissionné pourquoi parler de « renversement » ? Les militaires refusent de regagner leurs casernes, vous en pensez quoi ? Les militaires, depuis quand ils ont quitté leurs casernes ? Même maintenant, ils sont dans les casernes. Il faut quand même donner du temps au temps pour qu’on organise les choses… Les militaires, ils ne sont pas à Koulouba, ils sont dans leurs casernes alors il faut quand même donner un peu du temps pour que les gens mettent de l’ordre dans ce qui se fait. Vous avez récemment demandé au peuple malien de pardonner votre grand frère IBK, alors que le M5 est en train de demander un audit et même la justice... Écoutez, audit et pardon n’ont rien à voir avec le reste, nous sommes dans un État de droit, mon grand frère est un sujet de droit, c’est aussi un démocrate, je ne pense pas que cela est lié avec le pardon. Le pardon c’est une vertu malienne, on se pardonne dans tout, on doit le pardonner, ça n’a rien à voir avec la question judiciaire si il y a. En tout cas, nous sommes dans un État de droit, donc ça n’a rien à voir avec le droit. La Cédéao demande aux responsables du CNSP d’engager une transition civile immédiatement. Vous êtes pour une transition civile qui ne doit excéder 12 mois ? Écoutez c’est tout le peuple malien qui doit décider de cela, ce n’est pas moi. Moi je ne suis qu’un individu, je crois qu’il faut faire une concertation de toutes les forces vives de la Nation pour dégager quelque chose qui va certainement faciliter la mise en œuvre de l’État qui est depuis très longtemps arrêté. Maintenant, ce que la Cédéao a dit, c’est à approcher et à voir, il ne sert à rien vraiment de s’éterniser dans une transition. Il faut quand même qu’on trouve un moyen pour sortir de cette situation vite. De mon point de vue trois ans, c’est trop. Moi je voyais ça peut être... dix-huit mois, quelque chose de raisonnable ou sinon moins. Mais trois ans, c’est trop de mon point de vue. Je crois que vu les circonstances, vu le contexte dans lequel nous sommes, je pense qu’il faut donner ça à un civil consensuel. Et aujourd’hui les sanctions de la Cédéao commencent déjà à se faire sentir au niveau surtout des entrepreneurs et des commerçants... qu’est-ce que vous diriez aujourd’hui à la Cédéao ? Je n’ai pas grand chose à dire, nous sommes un peuple, et sanctionner le peuple, vraiment c’est lui faire du tort. Le peuple n’est pas responsable de ce qui est arrivé. Maintenant les dirigeants de la Cédéao sont des gens responsables, ils ont des textes, ils sont obligés de les appliquer. Le Mali a souscrit à la Cédéao, nous avons accepté les termes qui dirigent cette organisation mais ça ne peut pas s’appliquer aux autres et ne pas s’appliquer à nous. Vous avez dit que personne n’imagine qu’il y aura encoreun chèque en blanc, qu’est-ce que vous voulez dire par là ? Il faut que tout le monde sache que tu n’auras pas un chèque en blanc pour en faire à ta tête et faire ce que tu veux . C’est pour les civils et les militaires c’est pour tout le monde. On doit désormais prendre ça en compte, que le peuple ne va pas croiser les bras et regarder les gens faire. On a trop duré dans des crises interminables et il faut trouver une solution pour en sortir. Vous avez rencontré les militaires qui ont pris le pouvoir. Quelle impression vous donnent-ils ? Écoutez, ce sont des jeunes gens que je pense censés, responsables. Je crois qu’ils mesurent vraiment la portée de la responsabilité qui est la leur, aujourd’hui, pour agir très vite et sortir de cette situation. Si le peuple malien -les forces vives de la nation- proposent Mahmoud Dicko comme président de la transition, l’accepterait-il ? Non moi je l’ai dit, c’est très clair, je ne change pas de langage du jour au lendemain. J’ai dit que je regagne ma mosquée. Je ne serais pas président ni d’une transition ni de gouvernement ni d’autre chose. Je suis imam et je resterai imam Inchallah.
Mali’s West African neighbours have once again demanded that the country should immediately return to civilian rule. But what is happening with the negotiations between the junta and the members of the M5-RFP opposition movement? A lightning strike has killed 10 children in Uganda's north-western city of Arua. Nigerian police have arrested six people in connection with the rape and murder of a 22-year-old student, Uwavera Omozuwa in a church.
Plus d’une semaine après le coup d’État qui a conduit à la démission du président IBK, les militaires du CNSP au pouvoir et le comité stratégique du mouvement de contestation M5-RFP se sont finalement rencontrés hier mercredi à Kati pour une prise de contact. « Cette visite de courtoisie, comme la qualifie le quotidien L’Indépendant, calme pour le moment la suspicion éventuelle autour d’un désaccord entre le CNSP et le Mouvement du 5-Juin. (…) Les deux mouvements ont acté qu’ils étaient les deux principaux acteurs de la transition et du changement attendu par le peuple malien. Les deux ont comme objectif commun de reconstruire le Mali en installant un véritable régime démocratique prenant en compte les questions fondamentales de la Nation. » Le M5-RFP a par ailleurs révélé, pointe encore L’Indépendant, qu’il « disposait déjà d’un document de refondation du Mali. Lequel document sera dans les jours à venir soumis à l’appréciation du CNSP. Le comité stratégique du mouvement de contestation affirme enfin avoir attiré l’attention du CNSP sur la nécessité d’être vigilant face à la confusion et à la pression internationale. » Même vision ? « Le CNSP et le M5-RFP condamnés à évoluer ensemble ! », titre pour sa part Le Pays, autre quotidien malien. Le Pays qui cite l’un des responsables du M5-RFP, Choguel Kokalla Maïga : « l’important, dit-il, est que nous ayons la même vision de ce que doit être la transition, des objectifs de la transition, de la finalité de la transition pour que le Mali rentre dans une heure de stabilité, de bonne gouvernance et de démocratie. » Par ailleurs, relève Le Pays, « la question de la libération du chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, enlevé il y a plus de cinq mois dans le cercle de Niafounké, a été également évoquée au cours de cette rencontre. Les militaires ont donné l’assurance que la libération de Soumaïla Cissé faisait partie aujourd’hui de leurs priorités. » Le Pays qui précise enfin qu’« une autre rencontre M5-RFP-CNSP est prévue pour ce samedi. » « Câlinothérapie » « Calculs et câlins politiques », lance de son côté le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Séance de câlinothérapie hier au casernement militaire de Kati, une douce entrée en matière pour esquisser la future équipe ministérielle. Et on devine que les mêmes caïmans (de l’opposition) figureront dans le pouvoir transitoire comme les Omar Mariko, Mountaga Tall, et autre Choguel Kokalla Maïga… Même clin d’œil de la part de la Cédéao, pointe encore Aujourd’hui, qui a assoupli les sanctions : reprise des transactions nationales avec l’ouverture de la BCEAO Mali et des banques primaires et échanges économiques nationaux, alors que les mouvements bancaires internationaux restent bloqués. La Cédéao lâche donc du lest, tout en maintenant une certaine pression face aux prétoriens de Bamako. » La France ne regrettera pas IBK… Et la France dans tout cela ? « Pèsera-t-elle dans la balance ? », s’interroge Ledjely en Guinée. Certainement, répond le site d’information guinéen. « Car il faut bien l’admettre. En dépit des gesticulations de certains dirigeants, la position que la France adoptera au sujet de la crise qui prévaut aujourd’hui au Mali sera particulièrement déterminante. Un statut que la France ne doit pas qu’à son passé colonial (…). Cette influence tient aussi et surtout au rôle particulièrement stratégique que le pays de Macron joue dans la lutte contre l’insécurité en général et le terrorisme islamique en particulier, dans le Sahel. » D’après Ledjely, « Emmanuel Macron ne partage pas nécessairement la ligne dure défendue par certains lors du dernier sommet extraordinaire de la Cédéao consacré à cette crise malienne. Lui se veut manifestement plus pragmatique. Si le coup d’Etat est bien regrettable, ce n’est pas pour autant qu’il faille regretter le départ d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’aura jamais été le partenaire que la France attendait dans la lutte contre l’insécurité. » Une position confirmée par une note diplomatique française publiée par Jeune Afrique. Une note qui affirme qu’un retour d’IBK serait « irréaliste au regard de l’état d’esprit de la population et des forces politiques et sociales maliennes. » La transition, précise encore cette note, « devra être conduite par des civils » et « a vocation à être supervisée par la région et à déboucher rapidement sur des élections en vue du rétablissement d’institutions démocratiques ». Cette transition, peut-on encore lire, devra « permettre la continuité des opérations internationales en soutien à la sécurité du peuple malien à et la lutte contre le terrorisme ».
Peu ou pas de grandes avancées à l’issue des trois jours de discussion entre les militaires du CNSP et les émissaires de la Cédéao. « La délégation ouest-africaine, conduite par Goodluck Jonathan, et les membres du Comité national pour le salut du peuple sont parvenus à des compromis sur certains points », noteLe Pays, à Bamako. Tout d’abord, « le rétablissement d’IBK dans ses fonctions de président de la République n’est plus à l’ordre du jour ; l’ancien chef de l’État sera autorisé à séjourner dans la résidence de son choix et pourra faire des contrôles médicaux à l’étranger ; le sort du Mali quant à d’éventuelles sanctions sera décidé par les chefs d’État de la Cédéao au cours du sommet extraordinaire prévu pour demain mercredi. » Et c’est tout pour l’instant. Finalement, relève Le Pays, « rien n’a été décidé concernant la future transition, ni sa taille, ni son président et encore moins son gouvernement… » « Laissons ces braves soldats faire leur travail » Justement, « CNSP, ne rien précipiter », titre le quotidien Malikilé, pour qui en effet rien ne presse… « Le CNSP est là et y restera le temps qu’il faudra pour remettre le Mali sur les rails, estime le quotidien bamakois. Remettre le Mali sur les rails, c’est rectifier la marche de la démocratie entamée en 1992, mais que des pseudo-démocrates, délinquants à boubous blancs, ont dévoyé, faisant de notre pays l’un des pays les plus corrompus de la planète. » L’Indépendant, autre quotidien malien, est sur la même ligne : « Laissons ces braves soldats faire leur travail sans interférence. Tournons résolument la page IBK (…). Évitons de déifier ou de prophétiser tel ou tel individu qui serait le Moïse sauvé des eaux. Restons persuadés que le salut passe par une refondation de l’État, de nos textes et lois fondamentaux, la venue d’une nouvelle République et surtout la reconversion de nos mentalités. Travaillons-y avec nos braves soldats. » La tentation de rester au pouvoir ? D’autres médias du pays sont plus circonspects, à l’instar du site d’information Inf@7 : « Ce coup d’État qui vient parachever la longue lutte des forces patriotiques regroupées au sein du M5-RFP a été accueilli avec enthousiasme et soulagement par le vaillant peuple malien. Le meeting de vendredi dernier du M5-RFP n’était rien d’autre qu’un soutien tacite au putsch. Les animateurs de ce grand rassemblement populaire n’ont d’ailleurs pas hésité à qualifier l’acte des militaires de "coup de grâce salvateur et libérateur". » Toutefois, s’interroge Inf@7, « l’Imam Mahmoud Dicko et ses alliés du M5-RFP vont-ils déjà naïvement dérouler le tapis rouge devant le CNSP ? Ne doivent-ils pas revendiquer leur victoire et diriger la transition ? Assimi Goïta et ses hommes vont-ils s’accrocher au pouvoir en permettant juste aux forces politiques de jouer le second rôle dans la gestion de la ? » Asphyxie économique ? En attendant, il y a le problème de l’embargo imposé par les pays voisins du Mali… C’est ce que pointe Le Monde Afrique : une sanction qui « pourrait vite étouffer nombre de Maliens vivant sur les transferts de fonds, tant les opérateurs ont coupé leurs transactions depuis les pays de la Cédéao. L’embargo sera-t-il levé ? (…) Les émissaires (de la Cédéao) "n’avaient pas de pouvoir de décision", relève un médiateur, "il faudra attendre la conférence des chefs d’État de demain mercredi pour cela", afin que ces premiers puissent rapporter les consultations à l’ensemble des pays membres de l’organisation intergouvernementale. » Vers une levée des sanctions ? Enfin, pour Aujourd’hui Ouagadougou, la Cédéao devrait se montrer clémente demain… « La Cédéao se retrouve piégée par ces soldats, décidemment instruits par les exemples passés ; une Cédéao qui ne pourra demain que lever ces sanctions, estime donc le quotidien burkinabè, en espérant que les militaires feront toujours preuve d’ouverture d’esprit et de compréhension. Mais en même temps, la Cédéao devra être sur ses gardes, prévient Aujourd’hui, car si ce coup d’État a été jugé comme un moindre mal et finalement accepté par la communauté internationale et les Maliens, (on a déjà vu par le passé) des militaires africains qui avaient pris le pouvoir par les armes se diviser, certains estimant qu’ils pouvaient faire tomber le treillis et se faire adouber par les isoloirs. »
Elle s'est réunie, en ligne, pour un sommet extraordinaire jeudi, trois jours après le coup d'État mené à Bamako. La Cédéao n'y est pas allée par quatre chemins : « Le temps des coups d'État est révolu » a-t-elle adressé aux putschistes, niant du même coup leur légitimité et appelant à un retour au calme, et vite. La Cédéao hausse le ton, brandit la menace des sanctions et y va sans détour à l'égard « des putschistes, de leurs partenaires et collaborateurs ». « En plus de jouer sa crédibilité, la Cédéao veut éviter d’ouvrir la boîte de pandore des changements anticonstitutionnels » peut-on lire sur le site d'informations Le Pays. Les dirigeants de la Cédéao se montrent fermes pour éviter la contagion, c'est aussi l'avis du journal Wakat Séra qui écrit « ils tiennent à ériger les balises nécessaires pour s'éviter le sort d'IBK », fin de citation. Par les sanctions économiques notamment. Le Pays qui ajoute que l'instance : « Semble décidée à se donner les moyens de se faire respecter ». D'ailleurs comme l'indique le site d'informations DAKAR actu : les menaces de la Cédéao ne laissent pas de marbre le comité national pour le salut du peuple. L'article consacré qui reprend les mots accordés par le colonel Ismaël Wagué à nos confrères de France 24 : « On a peur des sanctions car le peuple en souffre » ajoutant ensuite « que le contact avec la Cédéao a été établi ». « Ne serait-il pas mieux, nuance le site d'informations burkinabé Aujourd8 "d’accompagner" les nouveaux hommes forts du Mali (...) d’autant plus qu’ils sont enclins à remettre le pouvoir aux civils ? » Question et réponse d'Aujourd8 : « Oui, ce serait plus productif plutôt que de s’arc-bouter sur des positions de principe qui risquent de paraître à la longue ridiculement néfastes pour le Mali blessé de toutes parts ». En tout cas pour le média Le Pays, la Cédéao est « dans son rôle ». Le site conclu tout de même : « Le Mali n'est pas sorti de l'auberge ». Le Mali, où une manifestation est prévue aujourd'hui « Comment rétablir un président qui a démissionné et l’a dit devant public et témoin » s'interroge le site burkinabé Aujourd8 qui ajoute que « le putsch est soutenu par une bonne partie de la population malienne. Ou du moins, une bonne partie de la population malienne avait réclamé le départ du président IBK. Aujourd’hui d’ailleurs, une grosse marche de soutien à la junte est prévue » Une marche, à l'appel du M5/RFP pour célébrer cette victoire « historique », écrit Le Pays entre guillemets qui se tiendra sur le boulevard de l'Indépendance à Bamako. Le Pays, qui prévoit que « sans nul doute, les militaires seront inévitablement remerciés et acclamés par ces milliers de manifestants ». La presse qui ne peut s'empêcher de comparer ce matin. Le site d'informations, Le Pays donne l'exemple du Soudan où les militaires « ont poussé Omar el-Béchir à la sortie pour ensuite confisquer la transition à leur profit, au grand dam des contestataires dont les manifestations avaient fortement fragilisé le régime de Khartoum ». C’est pourquoi, ajoute le site d'informations qu’« au-delà des sanctions, il faut travailler à sauver le Mali du chaos et surtout, à le remettre sur les rails de la vraie démocratie ». Un bilan amer pour la France nous dit le journal Le Monde C'est le titre de l'éditorial du journal du soir ce vendredi. « Engagées depuis sept ans dans la lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel, les troupes françaises cherchent à passer le relais aux forces locales, sans trouver les structures de pouvoir politique suffisamment solides pour le faire », c'est ce qu'on peut lire. Non Paris ne pleurera pas IBK écrit le journal, mais : « L'avenir n'est pas assuré pour autant ». La France a réagi sur le coup d'État, a ouvert le dialogue avec ses partenaires sahéliens et les différents acteurs maliens. Toutefois, l'entreprise est délicate écrit Le Monde, « la France doit éviter d’apparaître comme l’ancienne puissance coloniale cherchant encore à tirer les ficelles, mais qui ne veut surtout pas risquer de compromettre, dans cette séquence volatile, les acquis de sept ans de lutte contre le terrorisme », avant de conclure : certes Paris ne doit pas être la seule à lutter pour la stabilité de la région, mais : « Elle ne pourra pas non plus éviter de dresser un bilan lucide de son propre engagement militaire et de sa stratégie contre-terroriste qui produit aussi des effets politiques pervers ».
Quelques heures après le coup d’État militaire, les officiers mutins ont précisé leurs intentions en direct à la télévision. C’était hier matin. « Les auteurs du coup d’État appellent à une transition politique civile qui doit conduite à des élections dans un délai raisonnable, pointe le quotidien L’Essor et annoncent la création d’un Comité national pour le salut du peuple, le CNSP. » Des intentions plutôt rassurantes, estime Le Pays autre quotidien bamakois. « Mais les choses ne sont pas aussi simples, relève le journal. Qui dirigera la prochaine transition ? Comment la nouvelle équipe trouvera une réponse à la grogne sociale ? Quel sera le rôle des mutins dans cette histoire et quelle sera la durée de la transition ? Autant de questions qui restent à élucider. » En tout cas, poursuit Le Pays, « le vin étant tiré, il faut désormais le boire. Et pour y arriver, les tenants du pouvoir doivent impérativement éviter les erreurs de 2012, en mettant à l’écart tous les religieux pour éviter que dans l’avenir un conflit inter-religieux ne puisse être la source d’une crise entre les Maliens. Après les religieux, préconise encore Le Pays, il faut mettre à la retraite tous les vétérans de la vie politique malienne bien entendu, et ceux du M5-RFP également. A défaut, ce sera l’éternel recommencement. Personne n’y gagnera. » Alors va-t-on vers un grand coup de balai ? Pour l’instant, on n’en sait rien. Une démocratie moribonde En tout cas, pour le site d’information Benbéré le salut du Mali ne viendra pas des militaires… « Malgré la gravité de la situation, que traduisait la grogne anti-IBK qui s’exprimait à travers la contestation menée par le M5-RFP ces derniers mois, nous avions cru avoir été débarrassés du manteau corrodant de ce que certains ont appelé la "malédiction des coups d’État", qui fait que depuis plusieurs décennies des populations en liesse (ou en détresse) acclament les coups de force orchestrés par des militaires sans que, nulle part, ne se pose la question d’une réflexion prospective sur les enjeux. Or, pointe Benbéré, les problèmes du Mali vont au-delà des querelles de pouvoir (…). Notre démocratie était déjà malade, même très malade, soupire le site d’information malien, et les récents évènements dont le coup de force militaire n’est que l’aboutissement, portent un coup de grâce à ce qui en reste. » Un scénario à la soudanaise ? « Après le coup de force, on fait quoi maintenant ? », s’interroge en écho la presse de la sous-région. Pour Aujourd’hui à Ouagadougou, « on est un peu dans le scénario soudanais : une transition cornaquée par des civils, avec un zeste de militaires qui tiennent la réalité du pouvoir. Qu’importe, il faudra que les griefs pour lesquels IBK a été basculé de la colline de Koulouba trouvent solutions. À commencer par le premier : l’insécurité au Nord, et au centre du Mali. Que fera le CNSP pour réveiller le comateux accord d’Alger ? Comment mettre fin à la mal gouvernance, à la corruption ? ». Bref, « on fait maintenant quoi du Mali multicrisé ? Il faudra avant d’organiser les élections, estime Aujourd’hui, quelle que soit la longueur de l’intérim, que ces militaires balisent, déblayent le terrain. Surtout, il faut espérer que les chefs du CNSP ne soient pas gagnés par les mêmes velléités que certains de leurs devanciers qui ont échoué ou qui ont pu se faire absoudre par la loi des isoloirs. » Pour Wakat Séra toujours au Burkina Faso, « il urge désormais pour les officiers putschistes de remettre sur les rails la machine démocratique, en remettant le pouvoir aux civils, comme ils l’ont promis. » Le mouvement de contestation stoppé net ? Pas si sûr, estime l’anthropologue Jean-Loup Amselle, interrogé par Le Monde Afrique : « Le coup d’État militaire qui vient de se produire au Mali laisse planer le doute sur la poursuite du fort mouvement de contestation populaire qui avait pris, ces dernières semaines, l’allure d’une véritable révolution. En dépit des déclarations du Comité national pour le salut du peuple, on peut craindre en effet, comme dans d’autres précédents africains, que ces militaires ne prennent goût au pouvoir et "oublient" de le rendre aux civils. L’avenir dira, conclut Jean-Loup Amselle, si cette révolution pourra se poursuivre et produire les changements tant attendus par une population qui, semble-t-il, a accompagné avec ferveur la prise de pouvoir par les militaires et la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta qui en est la conséquence immédiate. »
« La force est en eux », tonne L’Equipe en première page. « Des parisiens puissants et créatifs n’ont laissé aucune chance à Leipzig », battu 3 à 0 hier soir. « Le PSG s’est qualifié sans jamais trembler pour sa première finale de Ligue des Champions, pointe encore le quotidien sportif. Il peut vraiment rêver plus grand. La qualification du PSG représente la possibilité d’une alternance (…) et surtout, une joie historique pour un club déshabillé de la rumeur de sa malédiction, ainsi qu’une fierté pour le football français, en attendant la deuxième demi-finale, ce mercredi soir, entre l’OL et le Bayern. » « Enfin la finale : l’histoire est en marche », s’exclame pour sa part Le Parisien. Dimanche, « ce sera le match d’une vie, d’un rêve, un vertige de l’amour pour célébrer son histoire et marquer celle du football français et européen. C’est beaucoup mais une finale de Ligue des champions dans le paysage tricolore est tellement rare qu’elle s’accompagne d’immenses attentes. Le PSG est aux portes du paradis, s’esbaudit encore Le Parisien, à quelques minutes d’un sacre qui lui ouvrirait un nouveau territoire, sans doute le plus bel endroit du monde, avec vue imprenable sur le bonheur. C’est donc ce dimanche, il va falloir compter les heures, tourner en rond, s’impatienter mais cette vie dorée se mérite. Paris attend depuis toujours… alors quelques jours feront l’affaire. Il s’agira du plus grand rendez-vous de ses 50 ans, fêtés tout le mois d’août de cette année 2020. » Et puis l’autre demi-finale donc ce soir : l’Olympique lyonnais contre le Bayern Munich… « Rugir ensemble ! », s’exclame Le Progrès en Une, avec les deux grands joueurs du moment, en photo, face à face : Houssem Aouar, le milieu lyonnais, et Thomas Müller, l’attaquant bavarois. Tous masqués au bureau ! A la Une également, « face au Covid-19, le port du masque se généralise » : c’est la Une du Figaro. « Après les transports publics, les boutiques et les rues de certaines villes, les entreprises vont devoir l’adopter dès la rentrée. » Sage décision pour Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « en période de regain épidémique, bien malin celui qui trouvera les arguments pour s’affranchir de la plus élémentaire prudence, et en fait de la seule protection que l’on connaisse à ce jour en milieu clos. La mesure bénéficie donc, si ce n’est d’une garantie d’efficacité absolue, du moins de l’adhésion d’une frange de l’opinion et même des syndicats. Cela change. » Bizarre, bizarre, pour La Charente Libre : « pour ceux qui ont connu l’univers enfumé de l’ère pré-numérique et les tournées d’apéros le soir sur un coin de bureau, l’entreprise apparaîtra bientôt comme un monde étrange où des voix sans visage ne communiquent plus que par écrans interposés. La crise épidémique n’en finit pas de bousculer nos vies jusqu’à nous faire perdre trop souvent contact avec le sens commun. Mais le gouvernement n’avait plus le choix des moyens, reconnait le quotidien charentais. Préserver les chances d’une reprise économique exige de tout mettre en œuvre pour éviter un reconfinement général. » Repenser le travail au bureau ? « Le masque, nouvelle exception française », pointent Les Echos. « La France est le seul grand pays à imposer le port du masque en entreprise. Cela a un coût. Le port du masque en entreprise va mettre des grains de sable dans une reprise économique qui a déjà du mal à retrouver son rythme d’avant-épidémie. » Par ailleurs, relèvent encore Les Échos, « la nécessité de limiter la circulation du virus au bureau va accélérer la révolution du télétravail. » En effet, précise le quotidien économique, « au-delà du masque, c’est la question de la présence des salariés en un même lieu qui est posée. Et donc, pour un quart des salariés français, la perspective du télétravail à grande échelle. Cette révolution masquée pourrait littéralement changer la vie. Elle transformera l’immobilier de bureau ; il va falloir des espaces de travail souvent très différents de ceux qui existent aujourd’hui. Le management va devoir apprendre à motiver les équipes à distance dans la durée. L’organisation des transports individuels et collectifs est à remanier en profondeur. Nous ne sommes qu’au tout début de l’histoire. » Où va le Mali ? Enfin, le coup d’Etat au Mali… « C’était le scénario que tout le monde redoutait », pointe Caroline Roussy, chercheuse à l’Institut de relations internationales et stratégiques, interrogée par Libération. « De nombreux Maliens restaient attachés à l’idée qu’un gouvernement d’union nationale, réclamé par les manifestants, pourrait être formé à la suite d’une démission de l’ensemble de l’Assemblée nationale. Les gens ont été éreintés par le coup d’Etat de 2012 contre Amadou Toumani Touré, qui a entraîné beaucoup d’instabilité dans la région. » Du coup, poursuit Caroline Roussy, « l’ensemble de la sous-région risque de se retrouver un peu plus en difficulté. » « Le président IBK était fortement contesté depuis plusieurs mois, rappelleLe Monde, notamment par le M5-RFP, avec à sa tête l’influent imam Mahmoud Dicko, ex-président du Haut Conseil islamique du Mali. (…) Si aucun lien clair n’a encore été établi entre ce mouvement et les mutins, une semaine de manifestations avait été annoncée lundi, notamment avec l’organisation d’une caravane de sensibilisation ambulante à travers Bamako et l’occupation de la place de l’Indépendance le week-end, pour intensifier la pression contre le pouvoir en place. Un responsable du M5-RFP, bien qu’évitant de s’associer aux militaires, affirmait hier en fin de journée que sa formation considérait qu’un "départ pacifique du président de la République permettrait d’éviter le chaos". »
« Ils étaient plusieurs milliers (à Bamako), relate L’Indépendant, à répondre, hier mardi, pour la quatrième fois, à l'appel du M5-RFP et de son autorité morale l’imam Mahmoud Dicko, pour réclamer "la démission du président IBK et de son régime". Après les interventions des ténors du mouvement devant une foule déterminée, il a été décidé que le rassemblement organisé hier s’étendrait sans discontinuer sur l’ensemble du territoire national jusqu’à atteindre l’objectif fixé. "IBK dégage ! IBK assassin, démission, IBK écoute ton peuple et laisse l’homme de la France", tels étaient les messages scandés par certains jeunes manifestants, rapporte encore L’Indépendant. La France, dont l’imam Mahmoud Dicko a ouvertement mis en cause l’ingérence dans la crise malienne, a été ciblée par les protestataires qui scandaient : "stop à l’ingérence française au Mali !, la France doit nous respecter. La Russie, espoir du Mali, Poutine : la solution !" » Des critiques à l’encontre de Paris reprises et amplifiées dans la presse d’opposition… Pour le quotidien L’Informateur, « la France promène ses brodequins dans la crise politique malienne. À peine les émissaires de la Cédéao avaient-ils bouclé leurs valises que l’Assemblée nationale française se fendait d’un soutien aux propositions de sortie de crise. Les jours suivants, le Conseil de sécurité des Nations unies faisait une déclaration dans ce sens. (…) La France n’est nullement dans une logique de partenariat gagnant-gagnant, estime L’Informateur, mais s’efforce de maintenir une politique d’exploitation de ses ex-colonies. D’où son acharnement à conserver coûte que coûte Boubou Cissé dans ses linges de chef du gouvernement. » Le gouvernement actuel, autre cible donc des manifestants… L’Informateur poursuit sa charge : « Paysans sans terres, humiliés, enseignants sevrés d’écoles, victimes de l’insécurité endémique, jeunes diplômés sans emploi, tous ont dénoncé l’odieuse gestion du Mali (…). Le président de la République et son Premier ministre gémissent quand les populations battent le pavé, mais ils se moquent éperdument de l’amélioration des conditions de vie des citoyens réduits à mourir devant les hôpitaux qui ont été construits en leur nom, faute d’argent et à dormir la nuit le ventre vide. » En fait, analyse Le Pays, au Burkina Faso voisin, « chaque camp campe sur ses positions. D’un côté, le pouvoir malien donne l’impression de vouloir couper l’herbe sous le pied de l’opposition à travers des concessions à minima (…). De l’autre, les contestataires exigent la démission du président IBK, doublée, depuis quelque temps, de celle du Premier ministre, Boubou Cissé. La question maintenant est de savoir jusqu’où ira le bras de fer entre IBK et la rue. Et bien malin qui pourrait en prévoir l’issue, pointe le quotidien ouagalais. D’autant qu’à l’étape actuelle des choses, tout porte à croire que le pouvoir veut avoir l’opposition à l’usure, fort du soutien de la communauté internationale, à travers la Cédéao qui a clairement indiqué que la question de la démission du chef de l’État était une ligne rouge à ne pas franchir. » La Cédéao, justement, très critiquée également par la presse burkinabé… Pour le site d’information WakatSéra, l’organisation sous-régionale est « une communauté bien amnésique qui, tout en se proclamant Cédéao des peuples, abandonne toujours les populations aux mains de fer de dirigeants dévots de la corruption, du népotisme, de la mal gouvernance, des atteintes aux libertés d’expression et autres droits de l’homme, des tripatouillages des constitutions, etc. La Cédéao, érigée en syndicat des chefs d’État, déplore encore WakatSéra, ne sort son glaive menaçant que lorsque le fauteuil d’un des siens est en péril. Depuis que l’Ivoirien Alassane Ouattara fait le lit du chaos dans son pays en se portant candidat à un troisième mandat (pourtant) interdit par la Constitution et que le Guinéen Alpha Condé est suspecté de lui emboîter le pas, (…) que fait la Cédéao ?, s’exclame le site burkinabé. Il ne suffit pas de brandir une possible mue du Mali en république islamique pour empêcher le peuple malien de prendre son destin en main. Du reste, conclut WakatSéra, les Maliens sont assez mûrs pour régler leurs différends entre eux, si la Cédéao n’est pas en mesure de remettre ses dirigeants sur le droit chemin. »
Thousands of protesters are once again on the streets of the Malian capital, Bamako, calling on the country's president, Ibrahim Boubakar Keïta, to step down. The authorities in Mauritius have deployed helicopters and boats in an effort to remove the remaining oil from a cargo ship that ran aground last month. In Kenya, rising water levels in lakes along the Great Rift Valley have forced thousands of people from their homes, submerging huge areas of farmland. (Photo: A group called "Women of M5-RPF" walk through the crowd during a protest organised by M5-RFP, who are calling for Malian President Ibrahim Boubacar Keita to resign, in Bamako .Credit: Getty Images)
Au Mali, le journal L'Indépendant publie en Une un sondage sur la crise politique. 71,2% des sondés sont, nous dit-on, « favorables à la signature d'un nouvel accord politique entre le président Ibrahim Boubacar Keita et le mouvement de contestation M5 - RFP ». Sont-ils pour autant favorables à l'installation d'un Premier ministre de consensus ? Non, répondent les sondés, qui s'y opposent à plus de 57 % car, selon L'Indépendant, « cela risque de ne rien changer », « le choix du chef de gouvernement relevant uniquement des prérogatives du chef de l'État ». « Un premier ministre de concensus, estime le journal, va générer des querelles incessantes entre les politiques d'abord, puis entre ceux-là et la société civile qui voudra elle aussi avoir son mot à dire. Le Mali est en crise aigüe, il n'a pas le temps pour toutes ces chicaneries ».En attendant, la contestation continue. « Le M5-RFP annonce un nouveau grand rassemblement pour le mardi 11 août », rappelle L'Indépendant. Une date dont le journal Malikilé se fait également l'écho, précisant que « le M5-RFP ambitionne d'organiser ce jour-là la plus grande manifestation jamais organisée à Bamako ». Malikilé, selon lequel « La lutte pour le pouvoir est imprévisible, car il s'agit de forces contraires qui s'opposent et nul n'abandonnera sa position sans avoir jeté toutes ses forces dans le combat. Il serait illusoire de penser qu'IBK partira de son plein gré. Il se battra jusqu'au bout, estime le journal, avec tous les moyens dont il dispose, pour sauver ses intérêts, ceux des siens, son pouvoir ». Au Sénégal, la presse s'inquiète d'un "relâchement», de la population face au Covid-19. Et face à ce relâchement, « Macky lâche les forces de sécurité », titre 24 heures. « Le président de la République a demandé aux ministres de l'Intérieur et des forces armées de déployer un "dispositif spécial" pour imposer une autre culture prophylactique. Policiers gendarmes et militaires vont réguler et contrôler l'accès aux plages et rassemblements publics ». Monseigneur Benjamin Ndiaye, l'archevêque de Dakar exprime son inquiétude. « Nous avons noté un relâchement par rapport aux mesures barrrières. Les gens font comme si le mal n'existait pas, alors que les chiffres sont effrayants. Une discipline collective doit être promue pour le bien de tous ».De son côté Walf Quotidien nous dit que « le relâchement noté sur le respect des mesures sanitaires anti-Covid est diversement apprécié par les hommes politiques ». « Ils n'émettent pas sur la même longueur d'ondes », assure le journal qui note que « si les membres de la majorité estiment que les populations sont entièrement responsables de la situation actuelle, ceux de l'opposition mettent tout à l'actif de Macky Sall et de son gouvernement ». Au Burkina Faso aussi, on parle de relâchement face au Covid. « Un relâchement général qui fait craindre le pire », affirme Le Pays qui ajoute : « Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Afrique doit se ressaisir sous peine de voir les prévisions apocalyptiques de l’OMS se réaliser. Car, s’il s’entend qu’il faut, à présent, apprendre à vivre avec le virus, l’erreur serait de croire que le pire est passé et que la maladie est derrière nous. Surtout avec des chiffres qui continuent de jouer au yoyo sans que l’on ne puisse dire avec exactitude ou certitude si la maladie est vraiment maîtrisée ou pas. ». Et Le Pays poursuit : « C’est pourquoi il est impératif d’insister sur l’observance des mesures-barrières. Car, avec le recul, on n’est pas loin de croire que c’est ce qui a permis au continent noir dont la faiblesse du système sanitaire n’est un secret pour personne, d’éviter l’hécatombe que prédisaient les spécialistes et autres oiseaux de mauvais augure. »Le Pays s'inquiète donc, et appelle à la prudence : « La progression du virus est telle aujourd’hui sur le continent, que si rien n’est fait pour la maîtriser, les formations sanitaires seront vite débordées en cas de multiplication incontrôlée des cas. Or, le virus ne semblant plus une préoccupation majeure, les populations ne font plus l’effort nécessaire pour s’en protéger, donnant même parfois l’impression d’être plus préoccupées à chercher à rattraper le temps perdu. Prudence donc ! » conclut le journal.
Le Niger célèbre aujourd'hui le 60ème anniversaire de son indépendance. Le Sahel et Actuniger.com publient l'intégralité du discours prononcé à cette occasion par le président Mahamadou Issoufou, qui évoque notamment les prochaines élections qui se dérouleront de décembre 2020 à février 2021.Dans Actuniger.com, l'opposition prend aussi la parole, pour déplorer que le Niger « après des décennies d’errements sur le plan économique, se soit inscrit au dernier rang du classement mondial de l’Indice de Développement Humain du PNUD pour la 9ème fois, cette année encore, en 9 ans de gouvernance du régime en place, derrière des pays en guerre depuis des dizaines d’années et dépourvus de ressources naturelles. » L'opposition poursuit : « Ce classement ne serait pas scandaleux si notre pays n’était pas riche de son uranium, de l’or, du manganèse, du charbon, du molybdène, de la cassitérite, …et plus récemment du pétrole, pour ne citer que ces ressources naturelles. Triste record ! » conclut l'opposition. Et alors que de nombreux pays africains célèbrent le 60e anniversaire de leur indépendance, Wakatsera dresse un bilan particulièrement sombre, notamment pour les pays francophones... « Rien n’a changé ! Économiquement, la monnaie coloniale, le CFA reste sous contrôle occidental, et politiquement, les décisions concernant l’Afrique sont prises à Londres, Bruxelles ou Paris. Les objets de culte et autres qui portent l’histoire des Africains sont toujours dans les musées ou collections privées de l’Occident. Même les archives écrites, visuelles ou sonores de l’Afrique sont prêtées aux noirs, quand ils en ont besoin, par les anciens "maîtres" ». Wakatsera plus optimiste toutefois pour certains pays africains, cite le Rwanda, qui « malgré ces années sanglantes de génocide, est bien un pays africain émergent qui fait non seulement la fierté de ses populations, mais du continent noir ». Dans la presse africaine également : la crise politique au Mali... La crise au Mali et la charge de Malikile, contre le Premier ministre... « Boubou Cissé ne conçoit pas bien ce qui est attendu de lui et il n’est manifestement à la hauteur des missions qui lui sont assignées. Mais entendons-nous : il ne s’agit pas des missions pour servir les intérêts privés du président de la République ou les siens propres. Sous cet angle, peu de gens l’égalent au Mali », assure Malikile, « tant il a su mettre en place, comme le dit le M5-RFP "un système de prédation fondée sur la corruption et l’impunité" qui ont gravement impacté l’ensemble des secteurs de la vie sociale, économique, politique, administrative, culturelle et surtout la situation sécuritaire du Mali, voire de la sous-région ». Malikilé accuse aussi le Premier ministre de ne pas être bien informé, notamment sur « la teneur réelle des discussions entre la Cédéao et le M5-RFP ». De son côté, L'Indépendant annonce « la fin de la trève de 12 jours, en raison de la Tabaski » et la reprise de la désobéissance civile, à parti de ce lundi. « La jeunesse entend appliquer à la lettre », nous dit-on, « les 10 commandements de la désobéissance civile ». Elle prévoit de bloquer les principaux accès des villes, les entrées des services de l'État, les ronds-points. Elle demande, à cet effet, aux fonctionnaires, de rester à la maison et aux usagers de la route de refuser de payer les amendes et les contraventions... Au Burkina Faso, à présent, la création d'un nouveau parti... Il s'appelle SENS, pour « Servir et non se servir », nous explique l'Observateur Paalga. Autour de l'avocat maître Guy Hervé Kam, « la coordination nationale de SENS, forte d’une dizaine de membres en tout, n’est pas composée de personnes forcément connues et brille par sa jeunesse, à l’image du coordonnateur national adjoint, Abdoul Maïga, un étudiant en médecine qui n’a pas encore soufflé sa trentième bougie ». remarque l'Observateur Paalga qui poursuit : « L’essence de SENS est de "rassembler tous les Burkinabè qui restent bien souvent à l’écart de la politique parce qu’elle est sale, pour que leur voix soit désormais entendue dans les instances de décision" du Burkina Faso. » SENS qui, nous dit-on, « présentera une liste d'indépendants aux élections législatives du 22 novembre prochain ».
C'est à la Une de Malijet.com « Le Premier ministre demande à l'imam Dicko de convaincre l'opposition de rejoindre un gouvernement d'union nationale ». C'est un proche du gouvernement qui donne l'information et qui précise que « lors d'un tête-à-tête au domicile du chef religieux, figure de proue de la contestation, le chef du gouvernement Boubou Cissé a demandé à l'imam de s'impliquer pour que les acteurs du M5-RFP acceptent la main tendue du chef de l'Etat (Ibrahim Boubacar Keïta) en rejoignant le gouvernement d'union nationale, et en privilégiant le dialogue comme solution incontournable de sortie de crise ». Derniers développements donc, alors que de son côté Malikilé appelle une nouvelle fois à la « démission » du chef de l'État : « IBK démissionne, le Mali résiste ! » Malikile qui visiblement n'a pas digéré l'intervention de la CEDEAO pour tenter de résoudre la crise. « Les chefs d'état de la CEDEAO, ont sans conteste piétiné la souveraineté de notre pays, avec la complicité du président IBK… qui a laissé faire du Mali un objet sans capacité de discernement et sans faculté de décision »... Depuis le Burkina voisin, Le Pays n'est pas tendre non plus avec la CEDEAO dont, dit-il, « On se demande si, en volant d'échec en échec, elle ne finira pas par jeté l'éponge »... « D'autant que les protagonistes, en l'occurrence les leaders de la contestation, ne semblent montrer aucune disposition d’esprit à mettre de l’eau… dans leur thé pour donner une chance à la paix ». La Côte d'Ivoire, où l'ancien président Laurent Gbagbo veut rentrer à Abidjan. Pour cela, il a besoin d'un passeport. L'Infodrome se fait l'écho de cette démarche et explique « qu'après plusieurs demandes infructueuses d'établissement d'un passeport diplomatique auprès du ministère des Affaires étrangères à Abidjan, Laurent Gbagbo s'est déplacé auprès de l'ambassade de Côte d'Ivoire à Bruxelles, pour introduire une demande de passeport ordinaire et d'un laisser-passer ». C'est l'avocat de l'ancien président, maître Habiba Touré, qui a rendu la démarche publique, estimant « qu'après son acquittement le 15 janvier 2019 et la levée des conditions restrictives le 28 mai 2020, il est plus que temps pour le Président Laurent Gbagbo, de rentrer chez lui ». Un non-lieu au Niger pour la journaliste et bloggeuse Samira Sabou Poursuivie pour « diffamation par voie électronique », Samira Sabou a été libérée après avoir passé « près de 50 jours en détention », nous rappelle Actuniger.com . Elle avait été jugée le 14 juillet dernier, « poursuivie pour diffamation sur plainte du fils et directeur de cabinet adjoint du président de la République. Mais le tribunal de Grande Instance de Niamey a estimé que l'infraction n'était pas constituée et a prononcé un non-lieu en sa faveur ». Pour Actuniger.com, « ce verdict en faveur de la journaliste et bloggeuse conforte les associations de défense des droits humains et libertés publiques surtout internationales qui se sont fortement mobilisées en sa faveur et pour qui ce dénouement sonne comme une victoire ». En Guinée, une photo à la Une de Ledjely.com La photo d'un adolescent de 16 ans, Alhassane Barry, qui nous dit-on, a « rejoint hier sa dernière demeure. Alhassane Barry a été tué le 21 juillet, au lendemain de la reprise des manifestations du FNDC, le Front National pour la Défense de la Démocratie, contre le régime du président Alpha Condé ». Ledjely.com poursuit... « Avant l’inhumation, un dernier hommage a été rendu à cette nouvelle victime des forces de sécurité guinéennes à l’hôpital sino-guinéen au quartier Kipé, par ses parents, amis et des membres du FNDC. Une cérémonie qui s’est déroulée sous les cris et pleurs des proches du défunt dont la vie a été arrachée à la fleur de l’âge alors qu’il devait passer son BEPC à partir du 18 août prochain. De nombreuses personnalités ont assisté à ces obsèques, et selon ledejely.com elles ont toutes fustigé les tueries perpétrées par les forces de sécurité pendant les manifestations de l’opposition et du FNDC, avant de réaffirmer leur engagement à poursuivre le combat pour la démocratie en Guinée... »
Un sommet par visioconférence, pour tenter de sortir de la crise. Sur Maliweb, Le Pays s'interroge. S'agira-t-il d'une « panacée sans conséquences » ? Le journal revient sur les résolutions avancées par la CEDEAO, qui demande notamment « la démission des 31 députés dont l'élection est contestée, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale avec le M5-RFP, et la mise en place d'une commission d'enquête sur les manifestations des 10, 11 et 12 juillet dernier ». « Se rapproche-t-on enfin de la paix des braves tant recherchée au Mali ? », interroge Wakatsera depuis le Burkina Faso. « Rien n'est moins sûr, les égos surdimensionnés des uns et des autres ayant tout de suite repris le dessus, que ce soit du côté du pouvoir ou du M5-RFP ». Pour Wakatsera, « la fièvre est loin d'être retombée à Bamako. Et s’il faut toujours encourager la prise du pouvoir par les urnes et non par la rue, il ne faut pas non plus priver le peuple de son droit, ce privilège de retirer à ses dirigeants, le mandat qu’il leur a confié, quand ils en font une mauvaise gestion. Le cas du Burkina Faso, où la rue, au nez et à la barbe de la CEDEAO, a fait partir Blaise Compaoré, en Octobre 2014, devrait rappeler aux chefs de l’Etat que la légitimité populaire peut bien prendre le dessus sur la légalité quand la situation de déliquescence s’établit » conclut Wakatsera. L'Indépendant du Mali, remarque de son côté que le M5-RFP a « rejeté les conclusions du sommet de la CEDEAO. Son président Choquel Kokalla Maïga a confié au journal qu'il maintenait sa principale revendication : « la démission d'IBK et de son régime ». La crise du coronavirus à présent, avec la situation particulière du Maroc. SlateAfrique revient sur la « décision éclair » des autorités marocaines, dimanche soir, de « fermer » 8 villes, dont Marrakech et Tanger. Résultat : « des embouteillages géants sur les routes et des gares prises d'assaut ». « Je comprends que tout le monde soit en colère mais nous n'avons pas le choix, dit le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb qui ajoute : la situation épidémiologique au Maroc est inquiétante avec une hausse du nombre de décès et des cas graves ». Il faut dire que le Maroc a « enregistré en une semaine plus de cas de contamination qu'en quatre mois ». Et dans Telquel, le ministre de la Santé accuse : « ce qui est arrivé a pour cause l’indolence et le non-respect des procédures préventives lors de la troisième phase de déconfinement ». L’augmentation ayant été attesté dans un premier temps à Tanger, avant de gagner les sept villes concernés ajourd’hui par l’interdiction d’accès. Mais l'Opinion n'est pas convaincu et parle de décisions « démesurées » et prises « à l'improviste ». « Encore une fois, les autorités ont préféré pointer du doigt la population, plutôt que d’assumer leurs propres mesures ratées , nous dit le journal, qui poursuit : « Dans ce sillage, le ministre Aït Taleb a déclaré que la propagation de la Covid-19 est due à un manque de mesures préventives, y compris le fait que certains citoyens ne portent pas de masques dans les espaces publics » Enfin, la presse sénégalaise revient sur la mort de Babacar Touré. Nous en parlions hier, et ce mardi les hommages se multiplient. À la Une de Sud quotidien , bien sûr, qui titre :« Babacar Touré n’est plus ! Le fondateur du groupe Sud Communication, BT, comme l’appelaient ses intimes a été une figure de proue de la presse privée sénégalaise. Sans occulter son rôle déterminant dans le processus de démocratisation au Sénégal et dans la sous-région ». « De Sud Hebdo, à Sud Quotidien en passant par Sud au Quotidien, Babacar Touré a participé à la formation et à l’encadrement de beaucoup de journalistes africains, raconte le journal... Doté d’une culture générale hors du commun, rigoureux professionnel, homme de culture, Babacar Touré était un grand intellectuel dont les analyses et autres éditoriaux, étaient attendus, suivis par les différents régimes d’ici et d’ailleurs ».
Rencontres tous azimuts ce week-end pour tenter de dénouer la crise politique qui secoue le Mali depuis ces dernières semaines. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a reçu l’Imam Mahmoud Dicko et des membres de son mouvement, le M5-RFP, la majorité présidentielle ainsi que les familles fondatrices de Bamako. Mais rien de vraiment concret n’est sorti de ces discussions. « Lors de cette rencontre, le chef de l’État a pris connaissance des doléances du M5-RFP à travers le mémorandum transmis par l’intermédiaire de l’imam Dicko, sans pourtant donner une réponse favorable à ces propositions, relève Maliweb. "Je respecte les positions exprimées par vous, a indiqué IBK, et là-dessus, je vous invite à continuer et approfondir les échanges avec la majorité présidentielle". » Parmi ces doléances : un gouvernement d’union nationale et la nomination d’un Premier ministre qui aurait plus de pouvoir que le président de la République et qui serait non révocable par celui-ci. « Le M5 veut réduire le chef de l’État à un rôle honorifique pour les deux ans et sept mois qui lui reste au pouvoir, pointe Maliweb. Une pilule probablement très amère qu’IBK, très jaloux de son pouvoir, n’accepte pas d’avaler. » Des graines pour une nouvelle démocratie ? Pour le quotidien L’Aube, ce transfert de pouvoir est pourtant la seule solution pour sortir de la crise… « À la lecture de l’offre politique de sortie de crise du Mouvement du 5 Juin, il pourrait se trouver des Maliens pour s’émouvoir de son caractère maximaliste. Mais quand on fait l’effort de se départir du sentimentalisme et de la compassion que chacun de nous peut éprouver pour un vieux président fatigué, l’esprit hagard, le regard perdu, nous trouvons dans les propositions du M5 de bonnes bouées pour IBK, affirme L’Aube, et les ferments pour une reconstruction des bases d’une nouvelle démocratie (…). » Démission en cascades au sein de la majorité En tout cas, le M5-RFP maintient plus que jamais son appel à manifester vendredi prochain. Les discussions de ce week-end n’ont pas entamé la détermination du mouvement, d’autant, souligne le site d’information Inf@sept, que « certains barons ont déjà quitté le navire et d’autres ont suspendu leur participation au prochain gouvernement. En effet, précise Inf@sept, voyant un vent violent souffler en direction du régime, le bateau de la majorité se vide avant le quai final, tandis que celui du M5-RFP commence à faire le plein, au point de refuser certains à son bord. Cette confusion et ce sauve-qui-peut au sein de la majorité, aujourd’hui hétéroclite s’explique par le choc des intérêts de ses membres. D’un côté, il y a ceux qui veulent préserver leurs acquis et qui sont prêts à toutes les compromissions pour y parvenir, et de l’autre côté, les blasés du régime qui cherchent à revenir et à se faire une place au soleil, mais qui doutent aujourd’hui de la capacité du chef de l’État à redresser la barre presque cassée. » Et Inf@sept de s’interroger : « Ces signes n’annoncent-ils pas le déclin du régime ? IBK pourra-t-il sauver la face en minimisant les dégâts ? » Des chrysanthèmes pour IBK ? La presse burkinabé pour sa part s’interroge… À l’instar du quotidien Aujourd’hui : « IBK acceptera-t-il d’inaugurer les chrysanthèmes, les presque trois ans qui lui restent comme bail ? Qu’en sera-t-il de sa majorité présidentielle ? Qui sera ce rare animal politique pour incarner ce Premier ministre aux pouvoirs exceptionnels ? Ce gouvernement d’union nationale pourra-t-il résoudre les crises dans lesquelles est empêtré le Mali et qu'IBK n’a pas pu résoudre ? On le constate, le chemin dessiné par le Mouvement du 5-Juin est peut-être une partie de la solution, mais à l’évidence pas la totalité. » Enfin, pointe L’Observateur Paalga, « en acceptant un gouvernement d’union nationale, IBK pourrait avoir mis le doigt dans un engrenage de mise à mort de la Troisième République ou, tout le moins, qui ferait de lui un roi nu, bon pour inaugurer les chrysanthèmes. Il n’aura pas démissionné, mais s’il venait à être dépourvu des pouvoirs d’activer les leviers de l’appareil d’État, ce serait tout comme. Ira-t-il jusqu’à abandonner ses prérogatives présidentielles pour sauver le pays de la chienlit ? On attend de voir. »
Le président malien est sorti de son silence hier pour s'exprimer devant la nation, dix jours après la grande manifestation de l'opposition réunissant partis politiques, organisations religieuses et associations issues de la société civile. Un mouvement qui s'est encore élargi depuis et qui s'est baptisé M5-RFP. « Grande a été la désillusion, déplore L'Indépendant à Bamako. On s'attendait à ce que le président IBK, qui s'était emmuré dans un mutisme épais depuis le gigantesque rassemblement du 5 juin, se prononce enfin sur l'exigence de sa 'démission' ainsi que celle de son régime (…). Ou qu'à défaut, il fasse des annonces fortes pour apaiser la tension et relancer le dialogue. Notamment la dissolution de l'Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle. Il n'en a rien été, constate L'Indépendant. Il s'est contenté de réitérer encore une fois sa disponibilité au dialogue. » Et le quotidien malien de hausser le ton : « IBK, visiblement, n'a pas retenu la leçon, tout comme il ne semble pas s'inquiéter des agitations de plus de deux millions de ses compatriotes, le 5 juin dernier, et des agissements des groupuscules de 'salafistes, de haineux et d'aigris' comme semblent les présenter ses thuriféraires. IBK reste dans le viseur du M5- RFP et la question demeure, s'interroge L'Indépendant : tirera-t-il son épingle du jeu et à quelles conditions ? » Pour sa part, le M5-MFP appelle à une nouvelle grande manifestation vendredi prochain, place de l'Indépendance à Bamako, toujours pour réclamer la démission d'IBK. Coalition pour le Sahel : énième structure et énième réunion À la Une également, la réunion hier de la Coalition pour le Sahel... « Initiative du gouvernement français, présidé par Jean-Yves Le Drian, cette première réunion ministérielle de la Coalition pour le Sahel, n’a véritablement pas pris de décisions majeures, pointe Aujourd'hui au Burkina Faso. Il s’est agi de faire un inventaire d’étapes des 4 'piliers' des initiatives internationales, à savoir la lutte anti-terroriste, le renforcement des armées nationales, le soutien au déploiement de l’Etat et l’aide au développement. Objectif : rendre le G5 Sahel plus performant, plus percutant, une posture qui ne sera pas de trop avec l’opérationnalisation de la Task force Takuba qui est entrée en action. » Une énième réunion !, s'agace Le Pays, toujours à Ouaga. « Les rencontres consacrées à la problématique de la sécurité et du développement au Sahel commencent à lasser et à exaspérer les populations, tant elles sont nombreuses et peu efficaces. À cela, il faut ajouter la pléthore des structures en charge d’œuvrer à la résolution de la problématique. » Et « les effets bénéfiques de toutes ces structures se font toujours attendre, soupire encore Le Pays. Et ce n’est pas le pauvre paysan de Barsalogho au Burkina qui a fui son domicile et son champ pour se retrouver dans un camp de déplacés internes où il vit dans des conditions précaires voire humiliantes, qui dira le contraire. Les exemples de ce genre foisonnent dans presque tous les pays du G5 Sahel, tant et si bien que l’on peut se poser la question de savoir à quoi sert cette diarrhée de rencontres (…). Une autre chose dont on peut être sûr, conclut le quotidien burkinabé, c'est que ces rencontres à la pelle ne perturbent nullement le sommeil des terroristes. » Abidjan : que d'eau ! Un véritable déluge s'est abattu sur Abidjan ce week-end... Il y a eu un mort à Abobo-Belleville et plusieurs blessés, notamment à Yopougon, lors de l'écroulement d'une maison. Mais pour Fraternité Matin, on a évité le pire, grâce aux travaux d'assainissement menés par le gouvernement. Le gouvernement qui « a gagné la bataille des grandes zones d'inondation », titre le journal en Une. Fraternité Matin qui félicite celle que l'on surnomme « Maman Bulldozer », Anne Ouloto, la ministre de l'Assainissement et de la Salubrité. « À cette même époque, il y a quelques années, rappelle le journal, c'étaient des morts et des déguerpis en nombre. (…) Mais Anne Ouloto est passée par là, avec ses travaux d'infrastructures de collecte des eaux pluviales, de prévention des inondations et d'élimination des eaux usées. » Le Covid-19 poursuit son parcours meurtrier... Enfin, « le Sénégal franchit la barre des 5.000 cas positifs au coronavirus. » Information à la Une du quotidien 24 Heures. Le nombre de personnes ayant été infectées par le virus depuis son apparition dans le pays, le 2 mars, s'élève désormais à 5.090. Le Monde Afrique le rappelait il y a quelques jours : « même si l'Afrique ne recense que 3% des cas de coronavirus, la pandémie y accélère. » Avec un doublement des cas en moins de 20 jours.