POPULARITY
Categories
Entre robotaxis, robots humanoïdes téléopérés et compétition géopolitique autour de l'IA, Michel Lévy-Provençal raconte trois semaines au cœur des métropoles asiatiques les plus innovantes.Michel Lévy-Provençal, prospectiviste et dirigeant de BrightnessPourquoi avoir entrepris ce long voyage en Asie et qu'est-ce qui vous a le plus frappé à Shenzhen ?Je suis parti à la fois pour respirer et pour une opportunité professionnelle qui m'a conduit dans six métropoles asiatiques. À Shenzhen, j'ai reçu une véritable claque : une ville verte, silencieuse, largement électrifiée, bien loin des clichés de mégalopole polluée. Là-bas, tout repose sur l'écosystème mobile local. Sans WeChat, on ne peut strictement rien faire : payer, s'identifier, réserver un billet. Cette dépendance crée un mélange étrange de confort et d'oppression, renforcé par la biométrie systématique aux frontières et la surveillance omniprésente. Malgré cela, l'efficacité est bluffante. J'ai compris que Shenzhen est pensée comme une scène technologique destinée à montrer, très explicitement, la puissance numérique chinoise.Comment avez-vous vécu l'expérience des robotaxis et des robots humanoïdes ?Les robotaxis ont été une découverte spectaculaire. J'ai utilisé un taxi autonome de Pony.ai pour quelques euros à peine, une démonstration assumée de maturité technologique. Certaines voitures roulent totalement sans chauffeur, d'autres disposent d'un superviseur immobile, volontairement mis en retrait pour prouver la fiabilité du système. C'est fluide, précis, impressionnant. Du côté de la robotique humanoïde, j'ai visité les laboratoires d'Engine AI. Leurs robots marchent, courent, se rattrapent, dansent, manipulent des objets avec des gestes très crédibles. Mais tout est téléopéré : aucune autonomie réelle. Les vidéos virales que nous voyons montrent des machines pilotées à distance. La mécanique est brillante, mais la couche d'intelligence embarquée manque encore pour évoluer dans un environnement complexe.Quel regard portez-vous sur la compétition technologique entre la Chine, les États-Unis et le Japon ?La Chine mène aujourd'hui une offensive technologique assumée. En IA, des modèles comme Kimi cherchent clairement à rivaliser avec les modèles américains. En robotique ou en mobilité autonome, la communication est massive, calculée, internationale. À l'inverse, le Japon m'a semblé en retrait. Lors d'un échange avec l'ancien ministre de la Transformation Numérique, j'ai été frappé d'entendre Mistral cité comme exemple positif de stratégie souveraine. On voit bien que la compétition ne se joue plus seulement sur la performance brute mais sur la vitesse d'exécution, la frugalité, la cohérence stratégique et le récit.Qu'avez-vous observé en Asie concernant l'image de la France et ses opportunités ?J'ai été surpris par la puissance de la marque France dans toute l'Asie. À Séoul, Hong Kong ou Singapour, j'ai vu des dizaines de marques jouant la carte française, parfois sans lien réel avec la France. Notre imaginaire séduit : design, qualité, exigence, poésie. Nous sous-exploitons clairement ce potentiel. Des acteurs français comme Dassault Systèmes, Airbus ou TotalEnergies y jouissent déjà d'un immense respect. Je suis convaincu que nous pourrions créer bien plus de valeur en combinant technologies venues d'ailleurs et excellence française dans l'expérience, le software ou la conception. Le marché asiatique est une opportunité majeure.Brightness France : https://www.brightness.fr/-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Dans ce nouvel épisode d'Horizons Tech by ENI, nous recevons Marie-Amélie Camarero, consultante en recrutement IT et fondatrice du cabinet Les Favoris. Elle nous raconte comment elle a bâti son parcours entre commerce, tech et entrepreneuriat, tout en partageant des clés précieuses pour anticiper les besoins du marché. Un échange éclairant sur les coulisses du recrutement dans la tech et les compétences qui feront la différence demain.LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/marieameliecamarero/Site web : https://www.linkedin.com/company/les-favoris-recrutement-it/Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Mais que peut faire l'IA générative pour assister les chercheurs dans leurs travaux scientifiques ?Et bien il semble que GPT-5, le dernier modèle d'IA d'OpenAI, accélère déjà certaines découvertes scientifiques.Véritable accélérateur de recherche scientifique, mais sous supervisionD'abord, il semble que l'IA générative soit un véritable accélérateur de recherche scientifique, mais sous supervision.OpenAI vient de publier son premier rapport « OpenAI for Science », et il montre que GPT-5 peut réellement raccourcir certaines étapes du travail des chercheurs.Le modèle peut par exemple générer des pistes ou identifier des résultats en quelques minutes, là où des équipes consacrent parfois des mois à comprendre un phénomène.Mais attention. OpenAI insiste sur un point clé. GPT-5 ne conduit pas des projets de manière autonome. Il aide, il explore, il propose, mais il ne remplace pas les experts.Immunologie, littérature scientifique, maths,...Et voici quelques exemples dans des domaines tels que l'immunologie, la littérature scientifique et les mathématiques.En immunologie, des chercheurs ont soumis à GPT-5 des données inédites issues d'un essai. Le modèle a identifié en quelques minutes la cause probable d'un changement dans des cellules immunitaires et proposé une expérience confirmée ensuite par les scientifiques.Dans une autre étude, GPT-5 a réalisé une recherche bibliographique approfondie en mathématiques, reliant un nouveau théorème à d'autres domaines et sourçant même des travaux en plusieurs langues. De quoi produire un gain de temps majeur pour les équipes.Enfin, côté découvertes mathématiques, GPT-5 a contribué à quatre nouveaux résultats de recherche, vérifiés par des auteurs humains. Dans un cas, il a trouvé l'étape manquante d'une preuve d'un problème. Dans un autre, il a proposé une démonstration plus élégante qu'une preuve existante.Le modèle peut encore halluciner des références ou des mécanismesCes exemples montrent que les modèles d'IA ne se contentent plus de retrouver des conclusions connues. Ils commencent à proposer des éléments nouveaux.Mais cet outil puissant reste faillible.OpenAI rappelle que le modèle peut encore halluciner des références ou des mécanismes, manquer certains détails propres aux disciplines ou suivre des pistes non pertinentes si personne ne le recadre.C'est pourquoi OpenAI encourage une approche en binôme. Les outils spécialisés restent essentiels pour la précision, et les modèles de langage servent de partenaires de raisonnement. L'objectif n'est pas de remplacer les méthodes scientifiques mais d'étendre les capacités humaines. Bref, l'IA est encore loin de mériter une co-signature scientifique.Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Longtemps considéré comme un acteur en retrait face à la montée fulgurante d'OpenAI et à la domination écrasante de Nvidia sur les puces pour l'intelligence artificielle, Google revient aujourd'hui au premier plan. Grâce à ses propres processeurs conçus en interne, le géant de la Silicon Valley pourrait bien redéfinir l'équilibre des forces dans un secteur en pleine effervescence. Depuis plus de trois ans, Nvidia règne sans partage sur le matériel nécessaire à l'intelligence artificielle. Ses puces équipent les centres de données du monde entier et permettent d'entraîner les modèles les plus avancés. Mais cette situation quasi monopolistique a entraîné une forte dépendance des entreprises. La demande a explosé et les prix se sont envolés. Tout le secteur s'est mis en quête d'alternatives. C'est dans ce contexte que Google refait surface. Le groupe investit désormais plus de 90 milliards de dollars par an dans ses data centers et développe depuis des années ses propres puces IA, longtemps restées discrètes, car réservées à un usage interne. Tout a changé avec la présentation de Gemini 3, le nouveau modèle d'intelligence artificielle de Google. Ce modèle, salué comme l'un des plus performants au monde, tourne exclusivement sur les puces maison du groupe, sans recourir aux GPU Nvidia. Une rupture majeure qui démontre que le monopole de Nvidia peut être contourné. À lire aussiGoogle mise tout sur l'intelligence artificielle pour assurer son avenir Des puces ultra-optimisées qui séduisent Meta et d'autres géants Ces puces Google se distinguent par une spécialisation extrême. Elles sont optimisées pour les opérations qui composent près de 90% du travail d'une IA. Là où les puces Nvidia sont polyvalentes, celles de Google se concentrent sur une tâche unique, mais la réalisent de façon redoutablement efficace. Cette approche séduit désormais les plus grands acteurs du numérique. Meta, pourtant cliente de longue date de Nvidia, discute déjà avec Google d'un possible contrat pour utiliser ces puces dès 2027. Un signal fort : même les partenaires historiques de Nvidia envisagent d'autres options. Si ces négociations aboutissent, Google deviendrait non seulement un géant de la recherche et du cloud, mais aussi un vendeur de puces et un créateur de modèles IA. Une position unique dans le secteur. Une intégration verticale qui place Google en position dominante Google possède un atout que personne d'autre ne peut revendiquer à ce niveau : une intégration verticale totale. Le groupe peut créer ses propres puces, les installer dans ses data centers, entraîner ses modèles dessus, puis les distribuer instantanément auprès de centaines de millions d'utilisateurs à travers ses services (Recherche, YouTube, Android, etc.). Cette maîtrise complète de la chaîne de valeur donne à Google un avantage stratégique inégalé. Face à cela, les principaux concurrents réagissent. OpenAI poursuit son innovation, mais reste entièrement dépendante de Nvidia pour entraîner ses modèles. Nvidia, de son côté, conserve une avance technologique, mais se voit désormais talonné par ces nouveaux entrants accélérant à grande vitesse. Pour certains spécialistes, Google réunit la puissance technologique de Nvidia et la maîtrise logicielle d'OpenAI. Une combinaison redoutable, qui explique en partie pourquoi la capitalisation boursière du groupe a dépassé les 4 000 milliards de dollars. Le géant endormi s'est bel et bien réveillé — et semble aujourd'hui prêt à redéfinir l'avenir de l'intelligence artificielle.
ChatGPT et Perplexity deviennent des assistants de shopping, l'IA impacte l'emploi, l'Europe veut interdire les réseaux sociaux aux plus jeunes.Avec Bruno Guglielminetti (https://moncarnet.com/)La Chine croule sous les robotsLe robot chinois Agibot A2 a parcouru 106 km sans s'arrêter, un exploit technologique… mais aussi un symptôme. Pékin s'inquiète désormais d'une surproduction de robots humanoïdes, issus de dizaines de startups. En parallèle, Memo, petit robot américain, apprend les gestes du quotidien grâce à des capteurs portés par des humains. L'ère des robots domestiques se précise.ChatGPT et Perplexity deviennent conseillers shoppingTrois ans après son lancement discret, ChatGPT revendique 800 millions d'utilisateurs hebdos. Il devient désormais un assistant shopping intelligent, capable de recommander des produits en langage naturel. Perplexity fait de même. Claude, l'IA d'Anthropic, se spécialise quant à lui dans le code et les tâches bureautiques, avec un style grammatical jugé plus rigoureux que ChatGPT. Deux approches, deux visions de l'IA.Tesla teste la conduite autonome en FranceC'est officiel : Tesla propose en décembre des essais gratuits de son FSD (Full Self-Driving) dans 8 villes françaises. Il s'agit d'une conduite de niveau 2, sous surveillance humaine. Derrière cette campagne : une tentative d'influencer les autorités européennes avant une possible homologation du système, toujours incertaine.L'IA détruit-elle vraiment des emplois ?HP annonce 4 000 à 6 000 suppressions de postes d'ici 2028. L'entreprise cite l'IA comme principal levier de réorganisation. Mais s'agit-il d'un véritable bouleversement technologique ou d'un prétexte commode ? Une chose est sûre : l'IA augmente la productivité, réduit les besoins humains et accélère la mutation de nombreux métiers.OVH, Qwant : accrocs à la souverainetéOVHCloud est sommé par la justice canadienne de fournir des données stockées en France. Un précédent préoccupant. Dans le même temps, Qwant est débouté face à Microsoft dans une plainte pour abus de position dominante. La souveraineté numérique européenne peine à s'imposer.La tech asiatique sous haute tension, vue de l'intérieurLe prospectiviste Michel Lévy-Provençal, de retour d'un long voyage en Chine, Corée et Japon, raconte un écosystème en ébullition. Il décrit des robots impressionnants mais… téléopérés, encore très loin de l'autonomie. Derrière les démonstrations spectaculaires : une course à la communication technologique, où la Chine cherche désormais à rivaliser avec les États-Unis, y compris en IA. À écouter en intégralité dans l'épisode.Unistellar invente les jumelles à réalité augmentéeAutre innovation made in France : les jumelles N-Vision de la société marseillaise Unistellar. Son CEO, Laurent Marfisi, présente un appareil capable d'afficher constellations, sommets ou monuments directement dans le champ de vision. Un outil à la croisée de l'astronomie et de la randonnée augmentée.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
durée : 00:02:27 - Le brief éco - Retour pratiquement à la normale, lundi matin, après l'alerte au logiciel défaillant sur certains Airbus, seulement une centaine d'appareils restent immobilisés. La réactivité du constructeur aéronautique européen a été cruciale pour son image. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Aujourd'hui, on va décrypter ensemble ce que signifient réellement les fameuses certifications IP67, IP68 ou encore IPX8 que vous voyez partout sur les fiches techniques des smartphones.Alors pour commencer, que signifient les codes IP ?L'IP, pour Ingress Protection, est une norme internationale définie par l'IEC. Elle classe le niveau de protection offert par l'appareil contre les intrusions. Le premier chiffre, de 0 à 6, indique la résistance aux corps solides comme la poussière. Le second, de 0 à 8, mesure la résistance à l'eau.Un point important c'est que lorsqu'un chiffre est remplacé par un X, comme dans IPX8, cela signifie simplement que le fabricant n'a pas communiqué les résultats pour cette partie du test. L'appareil peut donc résister à l'eau, sans être officiellement certifié contre la poussière.Mais dans le détail, voici pourquoi tous les IP68 ne se valent pas.Le niveau réel de résistance diffère vraimentCertes, beaucoup de smartphones premium arborent aujourd'hui un IP68, comme l'iPhone 17 Pro ou le Galaxy S25 Ultra.Pourtant, leur niveau réel de résistance diffère. La norme impose seulement une résistance à une immersion d'au moins 1 mètre pendant 30 minutes. Au-delà, chaque constructeur fixe ses propres valeurs.Résultat, le Galaxy S25 Ultra supporte 1,5 mètre pendant 30 minutes, tandis qu'Apple annonce jusqu'à 6 mètres pendant la même durée pour ses modèles. Un même label donc, mais des performances très différentes. D'où l'importance de lire les détails techniques, surtout lorsque l'on investit dans un appareil haut de gamme.Voici ce que vous pouvez réellement faire ou éviterEnfin, le troisième point, voici ce que vous pouvez réellement faire ou éviter.Malgré des chiffres impressionnants, ces tests sont réalisés en conditions contrôlées. Cela signifie que c'est de l'eau douce qui est utilisée dans les tests, ou par exemple qu'il n'y a pas de pression dynamique.Mais en situation réelle, c'est tout autre chose. Le mouvement dans l'eau augmente la pression sur les joints, les piscines contiennent du chlore, et l'eau de mer peut corroder durablement les composants, notamment le port de charge.Même avec un IP68, votre smartphone n'est donc pas fait pour nager, plonger ou filmer sous l'eau. Ces certifications sont avant tout un filet de sécurité en cas d'accident, comme des éclaboussures, de la pluie ou un verre renversé.Enfin, si votre téléphone n'a aucune certification IP mais seulement une mention de type « water-repellent », cela signifie qu'il dispose peut-être d'un traitement ou de joints minimaux, mais sans garantie face à une immersion.Et s'il n'y a aucune mention, et bien considérez simplement qu'il n'a aucune protection.Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
ChatGPT fête ses 3 ans : retour sur une révolution technologique désormais ancrée dans nos usages. Google rebondit avec Gemini 3 et relance la bataille de l'IA face à OpenAI. Apple patauge. Les robots prolifèrent… mais sauront-ils prendre soin de leur hygiène ?Partenariat : Free Pro, le meilleur de Free pour les entreprisesAvec François Sorel (BFM Tech & Co) et Bruno Guglielminetti (moncarnet.com)ChatGPT a 3 ans : quel bilan pour l'IA générative ?Lancé en catimini le 30 novembre 2022, ChatGPT compte aujourd'hui plus de 800 millions d'utilisateurs hebdomadaires. Une progression fulgurante, marquée par l'intégration de l'interface vocale et la mémoire conversationnelle. François Sorel salue une nouvelle ergonomie technologique. Bruno Guglielminetti partage des usages concrets, bluffants, parfois presque… thérapeutiques. On s'accorde sur le risque de paresse cognitive qui nous guette. ChatGPT n'est pas un cerveau, c'est un outil — et il faut le manier avec recul.Google revient dans la course avec Gemini 3Après l'échec de Bard, Google a sorti Gemini 3, salué pour ses performances. Fait marquant : le modèle tourne en partie sur les puces maison TPU, marquant une rupture avec la dépendance aux GPU Nvidia. Selon certains analystes, Gemini pourrait concurrencer sérieusement OpenAI, au point d'inquiéter Sam Altman lui-même. L'IA, chez Google, devient un produit à part entière, maîtrisé de bout en bout.Apple : des chaussettes et des doutesApple semble en retrait. Malgré la promesse d'Apple Intelligence, peu de concrétisations sont visibles à ce stade. La firme fait davantage parler d'elle avec des produits… inattendus, comme la chaussette pour iPhone, objet statutaire vendu en édition limitée. Des rumeurs de licenciements et de départ de Tim Cook alimentent le sentiment d'une transition floue.Robots humanoïdes : promesses et absurditésTrois nouveaux robots humanoïdes ont été dévoilés ce mois-ci. La France, absente du hardware, pourrait tirer son épingle du jeu via le logiciel embarqué, à condition de légiférer en amont. Et puis, on se pose une question moins anecdotique qu'elle en a l'air : les robots se lavent-ils les mains ? -----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
La Chine inonde le monde de robots, ChatGPT devient conseiller shopping, Tesla teste la conduite autonome en France. L'IA bouleverse aussi le travail. Décryptage complet dans L'Hebdo.Envie de participer à l'aventure Frogans ? Investissez avant le 3 décembre !
Trois ans après son lancement, ChatGPT s'impose comme une force majeure du numérique, redéfinissant nos usages, notre travail et l'équilibre mondial de l'industrie de l'intelligence artificielle.Une adoption fulgurante qui redéfinit nos usages numériquesEn trois ans, ChatGPT est passé de simple curiosité technologique à outil quotidien pour des centaines de millions d'utilisateurs. Deux mois ont suffi pour atteindre les 100 millions d'usagers, un record historique, avant de grimper à 800 millions d'utilisateurs hebdomadaires aujourd'hui. En France, près de 40 % de la population a déjà essayé l'outil, et le pays se distingue par un nombre record d'abonnés payants. La recherche en ligne se transforme : on ne cherche plus, on demande. Cette bascule conversationnelle oblige les moteurs à repenser leurs modèles, tandis que les risques de confusion entre vrai et vraisemblable augmentent.Une révolution silencieuse du travail et de la créationL'essor de l'IA générative change profondément la production de texte, d'images, de vidéo et même de code. Les outils comme ChatGPT ou les modèles multimodaux accélèrent les tâches, homogénéisent les formats et reconfigurent de nombreux métiers. L'automatisation du travail cognitif s'intensifie, comme le rappelle Elon Musk, tandis que les entreprises misent sur l'assistance numérique pour accroître productivité et compétences. Le vocabulaire du quotidien évolue également : LLM, hallucinations, prompt engineering, fine-tuning… preuve d'une mutation culturelle accélérée.Un nouvel équilibre géopolitique et économiqueChatGPT a mis en lumière de nouvelles figures, à commencer par Sam Altman, devenu incontournable dans la Silicon Valley. OpenAI déclare 4,3 milliards de dollars de revenus au premier semestre 2025 mais fait face à des coûts massifs pour l'entraînement de ses modèles. La compétition mondiale est intense, menée par Google, Anthropic, Meta, Mistral AI ou encore les projets open source. La bataille industrielle se concentre autour des data centers et des puces, dominée notamment par Nvidia.La prochaine étape : la course à la superintelligenceLa next big thing est déjà lancée : la superIA. OpenAI, Google et Anthropic travaillent sur des modèles capables de raisonner, planifier et agir comme de véritables agents autonomes. Une perspective à la fois fascinante et inquiétante. Si les trois dernières années ont été fulgurantes, les trois prochaines pourraient être déterminantes pour l'équilibre mondial… et pour la place de l'Europe.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Aujourd'hui, on parle d'un tournant majeur en Europe.L'Union européenne envisage en effet d'assouplir fortement le RGPD, ce règlement qui encadre le traitement des données en Europe.Et c'est l'intelligence artificielle qui est clairement au cœur de cette évolution. Une « stratégie de simplification numérique »Premièrement donc, la Commission européenne vient de présenter une « stratégie de simplification numérique » qui inclut plusieurs modifications ciblées du RGPD.L'objectif affiché est de faciliter l'accès aux données nécessaires au développement de l'IA en Europe.Et parmi les mesures envisagées, on note la simplification des pop-ups de consentement liés aux cookies. Mais surtout un assouplissement de certaines obligations pesant sur les entreprises. Il s'agit d'un signal fort dans un contexte où l'Europe cherche à accélérer sur l'IA alors que les géants américains et chinois dominent déjà ce secteur.Un simple ajustement ?Le second point, c'est que pour la Commission, il s'agit d'un simple ajustement. La vice-présidente exécutive Henna Virkkunen parle même d'un « lifting » destiné à refléter l'évolution des technologies.Elle rappelle que les États membres considèrent à date le RGPD comme « efficace et équilibré ». Et que les changements visent surtout à harmoniser, clarifier et simplifier son application.C'est une manière de répondre aux critiques récurrentes des grandes entreprises technologiques, mais aussi aux pressions internationales, notamment de la part des États-Unis, dont l'AI Action Plan a ouvertement appelé à réduire les régulations jugées trop contraignantes.Une levée de boucliers chez les défenseurs européens de la vie privéeReste que ces propositions provoquent une levée de boucliers chez les défenseurs européens de la vie privée.Pour Max Schrems, figure incontournable du militantisme numérique, il s'agit purement et simplement de « la plus grande attaque contre les droits numériques des Européens depuis des années ».D'autres, comme Johnny Ryan de l'Irish Council for Civil Liberties, estiment que cet assouplissement ne renforcera en rien la compétitivité européenne. Au contraire, il risquerait d'entériner la domination des géants américains et chinois en matière d'IA.Selon eux, le vrai problème n'est pas le trop-plein de règles, mais leur manque d'application. Ils craignent surtout que ces changements ouvrent davantage la voie à l'utilisation de données personnelles pour entraîner des modèles d'IA, sans garanties suffisantes pour les citoyens.Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans le tourbillon des révolutions technologiques nous allons vous éclairer sur l'IA, son fonctionnement, ses coulisses. Mais une question brûlante s'impose : allons-nous assister à la fin des métiers traditionnels ?Alors que l'intelligence artificielle s'installe dans nos vies au quotidien partout et pour tout, elle bouscule aussi nos habitudes de travail et redessine le paysage de l'emploi. Mais s'agit-il d'une menace ou d'une chance ?Certains redoutent une disparition massive des professions historiques, remplacées par des algorithmes et des machines toujours plus performantes. Chauffeurs, comptables, journalistes, artisans… quels métiers risquent réellement de disparaître ?D'autres y voient une formidable opportunité : celle de créer de nouveaux emplois, de libérer les humains des tâches répétitives et de valoriser leur créativité. Mais encore faut-il savoir quels métiers émergent grâce à l'IA et comment s'y préparer.Cette révolution soulève aussi des enjeux sociaux et éthiques majeurs : fracture numérique, chômage, reconversion professionnelle, formation des jeunes générations… Sommes-nous prêts à affronter ce bouleversement ?L'intelligence artificielle va-t-elle tuer l'emploi… ou simplement le transformer ? Va-t-on vers la fin des métiers traditionnels ? C'est tout de suite dans Faut qu'on en parle !AVECPierre BALDY – Doctorant en droit du travail au sein de l'école de droit social de Montpellier sur le sujet “Intelligence artificielle et relations de travail”, membre du collège Humanité, société et IA de l' Association Française pour l'intelligence artificielleRémy CHAPUT – Enseignant à CPE Lyon, chercheur au LIRIS, membre du Collège Humanité, Société et IA à l'AFIA, docteur en Intelligence Artificielle, spécialiste de l'éthique computationnelleSerge ABITEBOUL – informaticien chercheur à l'ENS Paris et directeur de recherche émérite à l'InriaJean-François FOUCARD – Secrétaire National Parcours professionnel à la CFE CGCJulian LUNEAU – Fondateur de The French BOTAbonnez vous à notre chaîne sur YouTube : https://www.youtube.com/c/fautquonenparleNotre site : https://www.fautquonenparle.fr/Rejoignez nous sur Facebook : https://www.facebook.com/fautquonenparle/Suivez nous sur Twitter : https://twitter.com/fautquonenparleToutes les coulisses de notre émission sur Instagram: https://www.instagram.com/fautquonenparle/#fqep #debat #talkshow #IA #informatique #revolution #AISoutenez-nous sur PayPal !
Soyez les bienvenus dans cette émission de Faut qu'on en parle – La suite.On se retrouve après ces deux heures de débat passionnant pour vingt minutes de bonus, afin de prolonger la discussion et vous dévoiler les coulisses de votre émission.Ce soir, on a parlé d'un sujet qui vous a énormément fait réagir : l'intelligence artificielle.Deux heures d'échanges intenses sur ses impacts dans nos vies, nos métiers, et sur les enjeux éthiques qu'elle soulève.Nos invités nous ont éclairés, partagés leurs expériences, leurs doutes, mais aussi leurs espoirs face à cette révolution technologique.Mais dans Faut qu'on en parle – La suite, ne partez pas tout de suite, car c'est ici que l'on découvre les secrets de l'émission, les moments en coulisses, et tout ce qui n'a pas été dit à l'antenne !Bien évidemment, on ne change pas le duo : je suis toujours en compagnie de Luc, mais aussi de tous nos invités qui restent avec nous pour continuer la discussion.AVECPierre BALDY – Doctorant en droit du travail au sein de l'école de droit social de Montpellier sur le sujet “Intelligence artificielle et relations de travail”, membre du collège Humanité, société et IA de l' Association Française pour l'intelligence artificielleRémy CHAPUT – Enseignant à CPE Lyon, chercheur au LIRIS, membre du Collège Humanité, Société et IA à l'AFIA, docteur en Intelligence Artificielle, spécialiste de l'éthique computationnelleSerge ABITEBOUL – informaticien chercheur à l'ENS Paris et directeur de recherche émérite à l'InriaJean-François FOUCARD – Secrétaire National Parcours professionnel à la CFE CGCJulian LUNEAU – Fondateur de The French BOTAbonnez vous à notre chaîne sur YouTube : https://www.youtube.com/c/fautquonenparleNotre site : https://www.fautquonenparle.fr/Rejoignez nous sur Facebook : https://www.facebook.com/fautquonenparle/Suivez nous sur Twitter : https://twitter.com/fautquonenparleToutes les coulisses de notre émission sur Instagram: https://www.instagram.com/fautquonenparle/#fqep #debat #talkshow #IA #informatique #revolution #AISoutenez-nous sur PayPal !
durée : 00:02:59 - Un monde connecté - par : François Saltiel - Près d'un million de données de licenciés de la Fédération Française de Tir ont été dérobées et une partie revendue sur des forums illégaux. Des informations qui provoquent cambriolage et intimidations de criminels cherchant à dérober des armes à feu.
Comment l'IA peut-elle aider patients et dentistes à mieux comprendre les devis, anticiper les remboursements et réduire le renoncement aux soins ? Arnaud Assous détaille la vision et l'impact concret de La Fraise.Interview : Arnaud Assous, CEO de La FraiseComment l'IA peut-elle lever les freins au renoncement aux soins dentaires ?Notre objectif est simple : aider les patients à mieux comprendre leur devis dentaire et, ainsi, éviter qu'ils renoncent à leurs soins. Aujourd'hui, 50 % des devis ne sont pas réalisés, souvent parce que les patients oublient ce que leur a expliqué le praticien, ne comprennent pas le document ou ignorent leurs options de remboursement et de financement.Avec La Fraise, l'IA analyse automatiquement le devis et le transforme en une explication claire : du texte simple, des schémas, des vidéos, le tout dans la langue du patient. Si son téléphone est en turc, l'explication arrive en turc. Nous aidons aussi à comprendre le remboursement de la mutuelle, grâce à des centaines de milliers de cotations analysées. Le patient sait rapidement combien il sera remboursé et quelles démarches effectuer.La Fraise sera d'ailleurs présente au Congrès ADF Paris 2025.Comment fonctionne concrètement votre service ?Le patient reçoit un lien sécurisé par SMS ou e-mail. Pas besoin de télécharger quoi que ce soit. Une fois connecté, il retrouve son devis expliqué dans une interface simple. De son côté, le dentiste ne change rien à ses habitudes : notre outil s'intègre à tous les logiciels, y compris les plus anciens installés en local. Il fait son devis comme d'habitude, et nous prenons le relais pour l'analyse et la communication au patient.Pour le praticien, c'est gratuit pour ses patients et c'est un service supplémentaire qui valorise son cabinet tout en lui faisant gagner du temps : en moyenne 10 minutes par patient.Où en est votre développement ?Nous avons lancé La Fraise en bêta en début d'année avant d'accélérer commercialement à partir de septembre. Nous comptons aujourd'hui 1 200 dentistes utilisateurs répartis sur plusieurs centaines de cabinets. Notre dernière levée de fonds, de 3,2 millions d'euros, marque la confiance d'investisseurs comme 20VC, Kima Ventures, Sitcamp, Bpifrance, mais aussi de nombreux dentistes qui se sont impliqués dès les premières phases de test.Notre équipe de cinq associés réunit notamment quatre anciens de Doctolib, chacun avec une expertise dédiée (commercial, technique, produit…). Nous avons développé notre technologie en interne, du parsing des devis à l'intégration avec des IA existantes.Quels bénéfices observez-vous déjà sur le terrain ?Les résultats sont très nets : les cabinets constatent 20 % de devis signés en plus. Cela prouve que mieux comprendre ses soins, connaître ses droits et ses options de financement change radicalement la décision du patient. Nous accompagnons aussi ceux qui ont besoin d'aide pour contacter leur mutuelle ou organiser un financement.Pour les équipes administratives, c'est un soulagement : moins de scans, moins de relances, moins d'appels à la mutuelle. L'IA fait le travail et libère du temps pour le reste.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Aujourd'hui, on parle d'un compagnon devenu de plus en plus indispensable à mesure que nous multiplions l'usage de nos appareils numériques. Il s'agit de la technologie de Bluetooth multipoint. Cette fonction vous permet de passer d'un appareil à l'autre sans jamais toucher aux réglages.Alors, qu'est-ce que cette technologie change vraiment dans votre quotidien numérique ? Et tout d'abord, je vous explique concrètement le rôle du multipoint.Mettre fin au manège permanent de déconnexion et reconnexionIntroduit en 2010 avec la norme Bluetooth 4.0, le multipoint est conçu pour mettre fin au manège permanent de déconnexion et reconnexion lorsque vous alternez l'utilisation de votre casque audio entre votre smartphone et votre ordinateur. Concrètement, il permet de connecter simultanément deux appareils à un même casque ou une même oreillette.Cela permet aussi de recevoir un appel sans interrompre, par exemple, une réunion sur votre ordinateur portable. Pendant longtemps, cette fonction était jugée instable et peu fiable. Mais elle est désormais suffisamment mature pour s'intégrer dans la majorité des casques et écouteurs modernes.Il faut donc que je vous explique pourquoi cela fonctionne mieux aujourd'hui.Pourquoi le multipoint fonctionne mieux aujourd'huiLes récents progrès matériels et logiciels ont nettement renforcé la stabilité et réduit la consommation énergétique du multipoint. Résultat, de nombreuses marques l'adoptent enfin, y compris des acteurs traditionnellement prudents comme Bose. Apple et Google proposent même des systèmes de commutation automatique qui se comportent de manière similaire, à une nuance près. Dans ces deux cas précis, ce ne sont pas de vraies connexions simultanées, mais un appairage rapide conditionné au fait d'être connecté au même identifiant Apple ou Google sur tous les appareils.Reste qu'il y a certes des avantages, mais aussi des limites à connaître.Encore des limites à l'heure actuelleLe multipoint simplifie clairement la vie, notamment si tous vos appareils appartiennent au même écosystème numérique, où la commutation est souvent plus fluide. En revanche, les performances varient selon les modèles, et les écouteurs totalement sans fil restent plus complexes à gérer, car chaque oreillette doit être synchronisée indépendamment.Autre limite, certains codecs audio haute résolution, comme le LDAC, ne sont pas toujours compatibles en mode multipoint.Enfin, selon la combinaison d'applications et d'environnements, par exemple s'il vous prend de vouloir mélanger du iOS et de l'Android, il peut être nécessaire de mettre manuellement un appareil en pause pour forcer le basculement.Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans cet épisode, je vous emmène en Estonie, un pays de 1,3 million d'habitants et d'à peine 45 000 km², soit douze fois plus petit que la France… mais considéré comme l'un des États les plus avancés au monde en matière de numérisation et de cybersécurité.Mon invitée, Kristel-Amélie Aimre, conseillère en politique numérique et cybersécurité au Ministère des Affaires étrangères d'Estonie, nous explique comment ce pays a bâti un écosystème numérique unique :plus de 93 % des citoyens ont utilisé un service public en ligne sur les 12 derniers mois,98,8 % des services publics pour les entreprises sont entièrement dématérialisés,et l'Estonie est aujourd'hui 1ère du National Cyber Security Index avec un score de 96,7/100.Nous parlons aussi de :
Les robots humanoïdes s'imposent dans l'industrie : Patrice Duboé explique leurs usages, leurs limites, leur impact sur l'emploi et la souveraineté technologique dans un secteur en pleine accélération mondiale.Interview : Patrice Duboé, Directeur de l'innovation pour l'Europe du Sud chez CapgeminiEn partenariat avec CapgeminiEn quoi consiste le robot humanoïde Hoxo développé par Capgemini et Orano ? Le robot humanoïde Hoxo, que nous développons conjointement avec Orano, sera destiné à évoluer dans des environnement dangereux pour l'homme, comme le nucléaire. Il pourra manipuler des matériaux sensibles à la place d'un opérateur. Les annonces se multiplient partout dans le monde, notamment aux États-Unis et en Chine, et l'on voit clairement une accélération autour des robots humanoïdes. Après l'essor de l'intelligence artificielle, ce sont eux qui vont occuper le devant de la scène. Comment « éduque-t-on » un robot humanoïde comme Hoxo ?Au départ, un humanoïde arrive totalement nu. Il ne sait ni marcher, ni voir, ni interagir. C'est la grande différence avec un robot industriel classique, comme un bras robotisé que l'on programme en quelques heures. Pour un humanoïde, il faut construire progressivement la parole, la vision, la perception ou encore le mouvement. Nos équipes, réparties dans nos labs spécialisés, travaillent sur ces briques logicielles. On les assemble ensuite pour rendre le robot capable d'interagir avec son environnement, d'apprendre, de prendre certaines décisions. C'est un processus qui s'étale sur plusieurs mois. Comment garantir la souveraineté d'un robot fabriqué en Chine ?En Europe, nous n'avons pas d'alternatives locales pour le matériel. Hoxo est bâti sur la base d'un robot G1 du fabriquant chinois Unitree mais toute l'intelligence embarquée, l'IA générative, l'intégration et les algorithmes sont développés chez nous, dans des environnements fermés et souverains. Il n'y a pas de connexion à des clouds publics donc la maîtrise des données reste totale. L'enjeu est crucial : rester compétitif technologiquement, économiquement et énergétiquement.Est-ce également une manière de préparer l'arrivée des robots dans la société ?Absolument. Jusqu'ici, robots et humains évoluaient dans des zones séparées, comme dans les entrepôts inspirés du modèle Amazon Robotics. Mais aux États-Unis, des taxis autonomes circulent déjà parmi les voitures traditionnelles, preuve que la cohabitation est possible. En Europe, les contraintes sont plus fortes, ce qui peut ralentir l'innovation. Comme pour chaque révolution technologique, la crainte du remplacement revient, mais nous parlons d'augmentation de l'humain, et cela génère de nouveaux métiers, dans la programmation, l'intégration, la maintenance, etc. L'humain reste maître du jeu; il supervise, pilote et se concentre sur les tâches à plus forte valeur. -----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Aujourd'hui, on s'intéresse à une question que beaucoup se posent encore.Laisser son smartphone branché toute la nuit abîme-t-il vraiment la batterie ?Il est devenu impossible de surcharger un smartphone modernePremièrement, les fabricants sont unanimes. Il est devenu impossible de surcharger un smartphone moderne.Les iPhones comme les smartphones sous Android coupent automatiquement l'alimentation quand la batterie de votre téléphones est rechargée à 100%.Mais cela ne veut pas dire que laisser brancher votre smartphone au secteur toute la nuit c'est idéal pour sa longévité.Maintenir branché une batterie lithium-ion à pleine charge crée une tension élevée, ce qui accélère l'usure chimique au fil du temps. Mais le vrai danger, c'est surtout la chaleur générée pendant la recharge, un facteur reconnu comme l'ennemi numéro un de la durée de vie des batteries.Des protections intelligentesLe second point c'est que Apple et Samsung ont à présent intégré à leurs appareils des protections intelligentes pour limiter ces effets.Côté Apple, l'iPhone utilise l'Optimized Battery Charging, qui bloque la charge autour de 80% jusqu'au moment où vous avez l'habitude de débrancher l'appareil. La marque rappelle également que ses batteries fonctionnent idéalement entre 0 et 35 degrés Celsius, et recommande de retirer certains étuis si l'appareil chauffe en charge.Chez Samsung, la fonction Battery Protect limite la charge à 85% pour réduire le stress lié aux longues sessions sur secteur.Et d'autres constructeurs comme Google, OnePlus ou Xiaomi proposent des systèmes comparables, souvent basés sur l'apprentissage de vos habitudes.Certains usages peuvent accélérer l'usureMais il n'en demeure pas moins que certains usages peuvent malgré tout accélérer l'usure.L'exemple le plus parlant est la charge en situation de forte chaleur, que ce soit en plein soleil, dans une voiture ou sous un oreiller.Et l'utilisation intensive pendant la recharge, comme les jeux, le streaming, le montage vidéo, augmente aussi la température interne.Enfin, les câbles et adaptateurs bas de gamme peuvent envoyer un courant instable, source supplémentaire de stress pour des batteries déjà sensibles car déjà vieillissantes.Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'IA conversationnelle, l'arrivée des agents intelligents et leur intégration profonde dans Windows 11 transforment l'usage du PC, entre gain de productivité, sécurité renforcée et protection des données personnelles.Interview : Xavier Perret, Directeur Cloud Azure & IA, Microsoft FranceL'IA devient la nouvelle interface : qu'est-ce que cela change pour les utilisateurs ?L'IA transforme profondément la manière dont on interagit avec nos appareils. Comme le dit Satya Nadella, AI is the new UI. Concrètement, sous Windows 11, la barre de tâches devient un point d'entrée intelligent : plus besoin d'ouvrir l'application adéquate, je lui parle directement. Je peux lui demander de configurer mon PC, diagnostiquer un souci, lancer un agent de recherche ou créer un document. Et avec les nouveaux PC équipés de NPU, l'IA peut travailler en tâche de fond : je délègue une synthèse, une enquête documentaire, et pendant ce temps je fais autre chose. On entre dans un modèle beaucoup plus naturel et productif, pour les particuliers comme pour les entreprises.Pourquoi cette nouvelle génération d'agents IA est-elle plus pertinente ?Nous sommes arrivés à un stade de maturité où les agents ne se contentent plus de converser : ils agissent. Ce qui manquait auparavant, c'était l'ancrage dans le contexte. Aujourd'hui, grâce à des technologies comme Microsoft Fabric ou WorkIQ, on réconcilie données structurées et non structurées pour offrir une compréhension beaucoup plus fine. Les agents deviennent spécialisés et adaptés aux usages réels. Je me suis par exemple créé un agent dédié à la randonnée sur plusieurs jours : il calcule mes itinéraires, dénivelés, temps de marche… un vrai assistant expert. Cette pertinence change tout dans l'adoption.Comment garantir la sécurité, la confidentialité et éviter les dérives ?La confiance repose sur plusieurs piliers. D'abord, la sobriété des données : n'utiliser que ce qui est nécessaire. Ensuite, un cadre clair : les données des clients restent leurs données et restent en Europe, dans des infrastructures conformes comme Azure avec ses régions européennes. Mais l'enjeu majeur d'aujourd'hui, c'est l'observabilité : s'assurer que les agents font bien ce qu'on leur demande, pouvoir vérifier, auditer, détecter un jailbreak, ou une tentative malveillante. Nous intégrons désormais des gardes-fous natifs, y compris des IA qui surveillent les IA, au sein de plateformes comme Foundry. Et nous insistons sur un point : ne pas tomber dans la surconfiance. Un agent reste faillible ; il aide, mais il ne remplace pas le jugement humain, surtout dans les décisions à impact.Ces évolutions sont-elles déjà accessibles ?Pour beaucoup, oui. Certaines capacités de Windows 11 sont déjà disponibles, et les nouveaux PC avec NPU débloquent encore plus de scénarios. Les outils liés à Fabric ou à WorkIQ existent déjà dans les entreprises. Nous ne parlons pas d'une technologie futuriste à 5 ans : c'est un mouvement en cours, que chacun peut commencer à explorer dès maintenant à travers Copilot et les nouveaux agents IA.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Aujourd'hui, on parle d'une étape importante pour la conduite autonome.Aux Etats-Unis, les voitures sans chauffeur de l'entreprise Waymo arrivent désormais… sur les autoroutes.Et ce n'est pas anodin. Alors, qu'est-ce que cela change concrètement ?Direction l'autoroute !D'abord, et c'est la nouveauté, les voitures autonomes de l'entreprise de robotaxi s'aventurent désormais sur les autoroutes californiennes de San Francisco et Los Angeles, mais aussi de Phoenix en Arizona.Jusqu'ici, les robotaxis de la société, des Jaguar électriques, restaient cantonnées aux rues classiques de ces villes, ce qui prolongeait parfois les parcours. En ayant l'autorisation de prendre les bretelles d'autoroute, ces taxis autonomes permettent des trajets plus directs, et donc plus courts.Mais pour passer ce cap, il a fallu s'assurer de la maîtrise de la conduite autonome à grande vitesse. Et cela n'a pas été simple.La pluie, ennemi des robotaxisJe sais que c'est contre intuitif. Car conduire sur autoroute peut sembler plus simple que de serpenter dans des ruelles avec une voiture.Mais pour un véhicule autonome, les voies rapides sont des environnements où les événements critiques sont plus rares. Et cela complique l'entraînement des voitures autonomes. Pour compenser cela, Waymo a multiplié les simulations et tests en circuit fermé, en allant jusqu'à simuler des accidents graves pour préparer son système à toutes les éventualités.Reste qu'en cas de fortes pluies, les robotaxis ont reçu l'ordre de quitter immédiatement l'autoroute et de rapatrier les clients sur les voies urbaines.Le marché des aéroports en ligne de mireEnfin, il faut dire que l'accès aux autoroutes assure à Waymo une expansion stratégique vers les aéroports. Car Waymo dessert désormais l'aéroport international californien de San Jose, 24 heures sur 24.C'est le deuxième aéroport international dans lequel Waymo opère, après celui de Phoenix, en Arizona. L'entreprise prépare également un déploiement vers l'aéroport de San Francisco.Une expansion qui s'inscrit dans un contexte de concurrence croissante avec d'autres acteurs tels que Nuro ou encore Zoox, une filiale d'Amazon, qui est déjà présente à Las Vegas.Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Chaque semaine, un regard croisée sur l'actualité numérique, entre Paris et Montréal.Avec Bruno Guglielminetti (Mon Carnet)OVHcloud au sommetLe OVHcloud Summit 2025 s'est tenu à Paris à la Maison de la Mutualité. Moment fort de l'événement : le retour du fondateur Octave Klaba, accueilli comme une rockstar. Il reprend les rênes de l'entreprise avec une vision résolument axée sur l'intelligence artificielle et la souveraineté numérique. L'objectif est clair : positionner OVH non plus comme un acteur français, mais comme un champion européen du cloud, à contre-courant des géants américains. L'accueil enthousiaste du public montre que le message passe.Gemini 3 Pro : Google frappe fort en IALancé discrètement, Gemini 3 Pro, le nouveau modèle de Google, impressionne. Nous saluons ses performances, sa vitesse de génération d'images et sa capacité à produire du code avec une fluidité bluffante. Contrairement au lancement très orchestré de GPT-5, Google a surpris par son efficacité sans fanfare. Gemini 3 Pro s'annonce comme un sérieux rival dans le domaine de l'intelligence artificielle grand public et professionnelle.Cloudflare fait vaciller InternetUne panne de Cloudflare a entraîné l'indisponibilité de près de 20 % du web mondial pendant plusieurs heures. L'incident rappelle à quel point l'infrastructure Internet reste fragile, malgré sa complexité. Pourtant, la réaction globale a été étonnamment calme, comme si une forme de résilience collective s'était installée face à ces aléas devenus presque banals.L'Europe veut réformer sa régulation numériqueBruno et Jérôme abordent également le projet d'« omnibus numérique », un texte en préparation à Bruxelles. Objectif : simplifier le millefeuille réglementaire européen – RGPD, AI Act, ePrivacy, etc. – et alléger certaines contraintes, notamment autour des bannières cookies. Mais la crainte d'un détricotage des protections fondamentales demeure, et les soupçons de lobbying américain planent sur cette volonté de réforme.Windows fête ses 40 ansPetit clin d'œil historique : Windows a 40 ans. L'occasion pour les deux chroniqueurs de se remémorer les débuts de l'interface graphique sur PC, quand il fallait encore taper des commandes en ligne de code pour la lancer. Une nostalgie assumée.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
C'est un sujet très très sensible pour l'industrie de la musique.Il s'agit de la musique générée par l'intelligence artificielle.Une nouvelle enquête menée par Deezer et Ipsos montre à quel point cette technologie bouscule notre rapport à la création musicale.Les auditeurs ne distinguent plus l'humain de la machineEt le premier point, le plus choquant sans doute, c'est que les auditeurs ne distinguent plus l'humain de la machine en matière de création musicale.Dans cette enquête menée auprès de 9 000 personnes, dont des français, les participants devaient reconnaître parmi trois titres lesquels étaient générés par l'IA. Et le résultat est impressionnant. 97 % des auditeurs se sont trompés, autrement dit, presque tout le monde.Cette incapacité à faire la différence ne laisse pas indifférent. Plus de 70 % des sondés disent avoir été surpris du résultat, et plus de la moitié déclarent être mal à l'aise face à cette confusion.Et si l'IA aidait à découvrir de nouveaux morceaux ?Car cette situation provoque de l'inquiétude, tout comme de la curiosité.Les auditeurs sont partagés. Oui, deux tiers d'entre eux sont prêts à écouter de la musique générée par IA, au moins pour essayer.Et plus de 45 % estiment même que ces technologies pourraient les aider à découvrir de nouveaux morceaux.Mais derrière cette curiosité, la prudence est palpable. Plus de 50 % pensent que l'IA va réduire la qualité générale de la musique. Et surtout, 70 % redoutent que cela menace les moyens de subsistance des artistes.Un signal fort pour l'industrie de la musiqueBref, c'est un signal fort pour l'industrie de la musique, et il faut noter que l'écosystème musical bouge très vite.Deezer, qui a commandé l'étude, n'est pas neutre dans l'affaire. La plateforme française dit recevoir chaque jour 50 000 morceaux générés par l'IA et a lancé en janvier un outil de détection automatique. Dans le même temps, un titre fabriqué à 100 % par de l'IA, et nommé Breaking Rust, vient tout juste de grimper en tête du classement Billboard dans la catégorie country.Spotify, de son côté, multiplie les accords avec Sony, Universal et Warner pour développer de nouveaux produits musicaux basés sur l'intelligence artificielle. Autrement dit, le mouvement est déjà en marche, et il s'accélère.Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'IA Gemini 3 Pro de Google repousse les limites, en bien... et en mal. Aussi : carte Vitale numérique pour tous, OVH Cloud, Microsoft Windows boosté à l'IA CoPilot, robots humanoïdes dans le nucléaire, l'IA au service des dentistes...
Informatique: Mot de passe
L'Union européenne lance un vaste “omnibus numérique” pour simplifier ses règles, mais derrière la promesse d'allègement administratif se profilent inquiétudes, paradoxes et accusations de recul sur la protection des données.La grande promesse de simplification réglementaireLa Commission européenne engage une réforme baptisée “omnibus numérique” destinée à refondre ou ajuster plusieurs textes majeurs, du RGPD à ePrivacy, en passant par le Data Act. L'objectif : réduire la complexité réglementaire qui étouffe l'écosystème européen. Entre bannières de consentement incessantes, obligations labyrinthiques et formalités chronophages, les entreprises réclament depuis longtemps plus de cohérence. Bruxelles promet des procédures allégées, des interfaces plus claires et un environnement propice à l'innovation. Une promesse séduisante, à condition de ne pas vider les textes de leur substance.Cookies : vers la fin de la fatigue du clicL'une des mesures les plus concrètes concerne les cookies. L'idée est de permettre aux utilisateurs de définir leurs préférences une fois pour toutes dans leur navigateur — Chrome, Safari, Firefox ou Edge. Fini les pop-ups répétitifs. Les choix seraient appliqués automatiquement pour les usages les moins sensibles. Cette simplification répond à une fatigue collective bien réelle. Mais elle soulève une inquiétude majeure : confier aux géants du numérique ce pouvoir revient à leur attribuer un rôle de gatekeeper supplémentaire, avec le risque de biais, d'abus ou d'opacité.Intelligence artificielle : un glissement réglementaire sensibleAutre changement majeur : consacrer l'entraînement des modèles d'IA comme un “intérêt légitime” pour les entreprises. Cela permettrait d'exploiter de larges ensembles de données sans demander un consentement explicite à chaque fois. Sur le plan technique, c'est cohérent avec les besoins des modèles génératifs et des systèmes d'apprentissage. Mais pour les défenseurs des libertés numériques, c'est une brèche inquiétante dans le cadre de l'AI Act. Ils redoutent un recul du modèle européen, ouvrant la voie aux pratiques plus permissives des géants américains.Trouver la nuance pour ne pas sacrifier les droits fondamentauxCe débat illustre un paradoxe typiquement européen : construire une forteresse réglementaire jugée étouffante, puis être accusé de reniement dès qu'on tente de l'alléger. La voie raisonnable semble être celle de la nuance : simplifier sans renoncer. Cela implique des interfaces de consentement honnêtes, des outils publics pour aider les PME à être conformes, et un encadrement très clair des usages sensibles liés à l'IA. Alléger le train réglementaire sans décrocher les wagons des droits fondamentaux : un exercice délicat dont dépend l'avenir numérique du continent.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Semaine marquée par la panne mondiale de Cloudflare qui a ralenti 20% du web, tandis que Google lançait Gemini 3 Pro, son modèle d'IA destiné à concurrencer ChatGPT et redéfinir la bataille des géants.Le chaos Cloudflare et ses effets en cascadeLa semaine a été secouée par une panne majeure chez Cloudflare, un acteur essentiel mais discret du web mondial. Ce service, pilier de la sécurité et de l'accélération des sites, a connu un incident critique causé par un fichier de configuration devenu trop volumineux. Résultat : environ 20% du web mondial perturbé pendant plusieurs heures. Des plateformes comme X, Reddit, Discord ou encore des services de paiement et de transport ont été touchés.Cet épisode rappelle la dépendance extrême de l'infrastructure mondiale à quelques acteurs clefs et montre à quel point des erreurs humaines peuvent provoquer des perturbations massives. Une fragilité inquiétante à l'heure où les usages numériques explosent.Google relance la bataille avec Gemini 3 ProAu même moment, Google a dévoilé discrètement mais clairement son nouveau modèle Gemini 3 Pro, pensé pour concurrencer frontalement ChatGPT 5.1 et Claude Opus 4.1.Selon les benchmarks, notamment LM Arena, Gemini 3 Pro prend la tête grâce à des évaluations humaines. Sa force : une multimodalité native (texte, image, audio) encore améliorée, une grande rapidité pour la génération d'images et un duo de modes — rapide ou “thinking” — qui lui permet soit de répondre instantanément, soit de vérifier rigoureusement ses hypothèses avant de produire une réponse.L'agentification, clé de la nouvelle génération d'IAGemini 3 Pro introduit aussi des capacités agentiques plus avancées via les nouvelles API et des plateformes comme Google Antigravity. L'objectif : permettre à l'IA d'exécuter des actions complexes et de générer du code en fonction d'objectifs, le fameux “vibe coding”.Google promet un modèle moins “psychophantique”, plus direct, même si les premiers tests montrent une tendance persistante à la flatterie. Reste l'enjeu majeur : la conquête du public. Avec 500 millions d'utilisateurs contre 800 millions pour ChatGPT, Google mise sur un déploiement massif — Android, iOS, Search — même si certaines fonctions ne sont pas encore disponibles en France.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Le journaliste Guillaume Grallet raconte ses rencontres avec de nombreux innovateurs du numérique et tente de comprendre ce qui les motive.Guillaume Grallet, rédacteur en chef tech & sciences au magazine Le Point, auteur du livre “Pionniers” (Grasset)Qu'est-ce qui caractérise tous ces "pionniers" ?Je crois que tous ces pionniers refusent instinctivement l'ordre établi et pensent toujours "hors du cadre". Je l'ai constaté aussi bien chez Dario Amodei d'Anthropic, chez Elon Musk sur X, ou chez les fondateurs de Mistral AI. Ils veulent changer les choses, parfois de façon brutale, mais toujours avec l'idée qu'un autre futur est possible. Je pense que leur force vient de cette capacité à ne pas se plier à la normalité, qui étouffe l'imagination et l'initiative. Pour eux, sortir du cadre n'est pas une prise de risque : c'est une manière naturelle d'avancer. Et c'est pour cela qu'ils peuvent être déroutants, parfois inquiétants, mais aussi essentiels à l'évolution de l'humanité.L'Afrique est très présente dans le livre, pourquoi ?Je suis frappé par l'énergie et l'inventivité que je vois en Afrique. Avec les conférences Indaba, AIMS ou des personnalités comme Pélonomie Moïloa, on assiste à un mouvement extrêmement puissant. Le continent possède plus de 2 000 langues, ce qui permet de construire des modèles d'IA beaucoup plus riches. Je vois aussi des initiatives comme Amini, qui lance ses propres satellites, ou AfriClimate, qui montrent une volonté de souveraineté numérique. Pour moi, l'Afrique développe une IA ancrée dans le réel, tournée vers des besoins concrets comme l'agriculture, le climat ou l'éducation, et pas seulement vers la compétition technologique mondiale.Qu'est-ce qui caractérisent les figures les plus médiatiques comme Zuckerberg ou Musk ?J'ai découvert chez ces personnalités des contradictions fascinantes. Mark Zuckerberg peut me parler avec passion de communication “cerveau à cerveau”, puis consacrer une énergie folle à construire un immense bunker autosuffisant à Hawaï. Elon Musk, que j'ai rencontré plusieurs fois, oscille entre vision scientifique brillante, doutes très humains et projets comme Neuralink, qui me mettent franchement mal à l'aise. Ce qui me frappe, c'est leur capacité à rêver très grand tout en étant parfois aveuglés par leur propre puissance. Ils dévoilent à la fois le meilleur de l'innovation et ses zones de danger. Et cela montre à quel point on doit ouvrir le débat sur la fusion homme-machine, les inégalités à venir et la nécessité de garder notre plasticité intellectuelle.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Interview : Philippe Notton, CEO de SiPearlPourquoi était-il urgent pour l'Europe de relancer une filière microprocesseur ?Depuis des décennies, l'Europe dépend totalement des technologies américaines et asiatiques pour le calcul haute performance. Cette dépendance est dangereuse : elle alimente la R&D étrangère, crée un transfert massif de valeur hors du continent et expose l'Europe aux décisions géopolitiques de pays tiers. Aujourd'hui, entre les restrictions d'export, les risques de kill switches et l'accès parfois limité à certains composants, il était urgent de reconstruire une capacité européenne. SiPearl s'inscrit dans ce réveil nécessaire.Qu'apporte RHEA-1 sur le plan technologique par rapport aux standards du marché ?REHA-1 repose sur une architecture ARM, plus efficiente et plus moderne que le x86 historique. Cela nous permet d'obtenir un excellent ratio performance/consommation, un point clé pour les datacenters.Le processeur embarque une très grande quantité de mémoire, ce qui le rend idéal pour le calcul scientifique ou l'inférence IA de modèles volumineux. Gravé en 6 nm, il se situe dans les standards actuels du HPC, et notre génération 2 passera au 3 nm pour renforcer densité et efficacité énergétique. Le fait d'avoir remporté l'appel d'offres du supercalculateur Jupiter face à Intel démontre que nos performances sont au niveau des leaders mondiaux.Pourquoi votre stratégie repose-t-elle sur le modèle fabless et sur TSMC ?Pour fabriquer un processeur avancé, il faudrait posséder une usine dont le coût dépasse les 30 milliards d'euros : impossible pour une startup. Le modèle fabless nous permet de nous concentrer sur la conception, tout en profitant du savoir-faire de TSMC, leader mondial.Même les géants américains – AMD, Nvidia, Apple – fonctionnent ainsi. L'enjeu pour l'Europe est donc d'abord de créer des produits compétitifs ; ensuite seulement, une demande suffisamment forte pourrait justifier l'installation de lignes de production avancées sur le continent.Quel rôle jouera SIPearl dans les supercalculateurs européens de nouvelle génération ?Notre premier client est le supercalculateur Jupiter, en Allemagne, où nos processeurs seront intégrés par Eviden. Jupiter sera la machine la plus puissante d'Europe, destinée au calcul scientifique, à l'intelligence artificielle et à des applications stratégiques.Ce premier déploiement est crucial : il prouve que l'Europe peut concevoir du silicium de très haut niveau et l'intégrer dans des systèmes complets. Les prochains supercalculateurs – dont le projet français Alice Recoque – pourraient amplifier cette dynamique et installer durablement une filière européenne de HPC.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
On revient sur le départ annoncé de Yann LeCun, patron de la recherche en IA chez, GPT-5.1, la chute du robot russe AIdol, la chaussette connectée d'Apple : l'actu techno vue depuis Paris et Montréal.Avec Bruno Guglielminetti (Mon Carnet)Yann LeCun claque la porte de MetaLe cofondateur de l'IA moderne quitte Meta après douze ans. Une rupture révélée par le Financial Times qui traduit un désaccord de fond avec Mark Zuckerberg. L'arrivée d'une nouvelle direction plus business-oriented, incarnée par Alexandr Wang (Scale AI), aurait précipité son départ. Yann LeCun pourrait lancer sa propre start-up — une bonne nouvelle pour une IA plus éthique et utile.GPT-5.1 : plus personnalisé, plus utile ?OpenAI corrige le tir après le flop de GPT-5. La version 5.1 promet une IA plus « friendly », avec des vitesses de réponse réglables (Auto, Instant, Thinking) et des interactions plus naturelles. Mais la vraie question reste : à quel prix ? Selon Forbes, faire tourner Sora, le générateur vidéo d'OpenAI, coûterait 15 millions de dollars par jour.Russie : le bide robotiqueLe robot humanoïde russe AIdol s'effondre en direct lors de sa présentation officielle. Une séquence surréaliste qui contraste avec les approches plus prudentes d'acteurs comme Wandercraft (France) ou 1X Technologies (Norvège). Ces entreprises misent sur l'intégration industrielle et l'assistance au quotidien plutôt que sur l'effet d'annonce.Côté smartphone : OnePlus 15, iPhone PocketBruno teste le OnePlus 15 : design soigné, autonomie de deux jours, processeur Qualcomm dernière génération… un excellent rapport qualité/prix. Pendant ce temps, Apple commercialise l'iPhone Pocket, un étui textile designé par Issey Miyake vendu jusqu'à 250 € — un produit gadget déjà culte… et introuvable.À écouter dans Monde Numérique et Mon CarnetDans L'Hebdo, je donne la parole à SiPearl, concepteur du futur microprocesseur souverain européen, et je reçois le journaliste Guillaume Grallet pour son livre Pionniers.Dans Mon Carnet, Bruno Guglielminetti revient sur le sommet du jeu vidéo à Montréal, l'impact des IA sur le site du gouvernement du Québec, et les essentiels pour se lancer dans le podcast.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Le patron français de la recherche en IA de Meta sur le départ, cyberattaque pilotée par une IA, microprocesseur souverain : encore un épisode bourré de tech et d'IA !
Entre prouesses technologiques et chutes spectaculaires, 2025 marque le véritable départ de la robotique humanoïde. Une course mondiale s'engage entre États-Unis, Chine et Europe.La chute d'A.I.Dol, symbole d'une robotique en apprentissageEn novembre à Moscou, le robot russe A.I.Dol s'est effondré dès son entrée en scène. Pensé pour incarner la puissance technologique du pays, il est devenu malgré lui le symbole des limites actuelles de la robotique humanoïde. L'épisode a fait rire le monde entier, mais il illustre surtout une vérité : la route vers des machines capables d'évoluer naturellement dans notre environnement humain reste longue et semée d'embûches.2025, du laboratoire à la mise en situation réelleCette année, les humanoïdes sortent enfin des labos. Aux États-Unis, Tesla teste Optimus dans ses usines ; Figure AI, soutenue par OpenAI, présente un robot capable d'effectuer des tâches ménagères. En Chine, la mobilisation est massive : des dizaines d'entreprises, soutenues par l'État, développent des robots pour l'industrie et la santé. Même les « marathons de robots » se multiplient à Pékin, preuve d'une émulation sans précédent. La robotique humanoïde est devenue un enjeu stratégique national.L'Europe avance prudemment mais sûrementSur le continent européen, la philosophie est différente : prudente, humaniste, réfléchie. En France, Wandercraft prépare Calvin 40 pour les usines ; au Royaume-Uni, Ameca fascine par ses expressions réalistes ; en Norvège, 1X Technologies commercialise Iron, un humanoïde encore maladroit mais prometteur. L'Europe mise sur la coopération homme-machine plutôt que sur la substitution. Cette approche, parfois jugée lente, pourrait pourtant s'avérer payante sur le long terme.Une course mondiale encore balbutianteAucun humanoïde n'est encore autonome. Tous sont partiellement télécommandés, corrigés par des opérateurs humains. Mais chaque chute, chaque essai, alimente les algorithmes d'apprentissage. 2025 n'est pas l'année des robots parfaits, mais celle du coup d'envoi. Et comme toujours dans la tech, celui qui part au bon moment – ni trop tôt, ni trop tard – pourrait bien remporter la course.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Une étude surprenante montre que les requêtes les plus impolies adressées à ChatGPT produisent des réponses plus précises. Une découverte contre-intuitive sur le pouvoir du ton et du langage face à l'IA.Quand l'impolitesse devient un atoutSelon une étude de l'Université de Pennsylvanie, parler sèchement à ChatGPT améliorerait ses performances. Les chercheurs Om Dobaria et Akhil Kumar ont testé cinquante questions sur le modèle GPT-4o, reformulées du ton le plus courtois au plus brutal. Résultat : les requêtes les plus rudes obtiennent 84,8 % de bonnes réponses, contre 80,8 % pour les plus polies. Une différence modeste mais réelle, détaillée dans le rapport disponible sur arXiv.Une question d'attention et de clartéLes chercheurs avancent plusieurs explications. Les formulations polies dilueraient l'attention du modèle : trop de mots périphériques comme « s'il te plaît » ou « pourrais-tu » dispersent le sens. À l'inverse, un prompt direct va droit au but : « Résous ce problème » plutôt que « Peux-tu m'aider à résoudre ce problème ? ». Cette concision renforce la focalisation de l'IA sur sa tâche.Défier l'IA, ça marcheAutre hypothèse : la rudesse agirait comme un défi cognitif. Face à une tournure provocante – « Si tu n'es pas complètement à côté de la plaque, réponds à ceci » – le modèle basculerait dans un mode plus compétitif, optimisant sa recherche de précision. Une attitude qui rappelle, ironiquement, le comportement humain face à la pression.N'insultez pas pour autant les IA !Les chercheurs insistent : inutile de devenir désagréable avec vos robots. L'expérience portait sur un échantillon limité et un seul modèle. Surtout, la clé ne serait pas la méchanceté, mais la clarté syntaxique et la concision. Et pour la santé mentale collective, mieux vaut préserver un climat bienveillant, même à l'ère des machines.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
L'IA bouscule le monde de l'enseignement et de l'emploi. Dans un livre au titre provocateur, Olivier Babeau et Laurent Alexandre, de l'institut Sapiens, appellent à une révolution dans la manière d'apprendre et de se former.Olivier Babeau, co-auteur du livre Ne faites plus d'études ! Les études traditionnelles sont-elles vraiment devenues inutiles ?Ce que nous expliquons dans ce livre, avec Laurent Alexandre, c'est que le modèle actuel de l'enseignement est en complet décalage avec la révolution en cours. L'intelligence artificielle rend obsolètes les cursus figés et les diplômes qui ne garantissent plus l'employabilité. Aujourd'hui, ce qui compte, ce sont les compétences réelles, la capacité à apprendre en continu, à s'adapter. Il faut sortir du modèle passif des cinq années d'études « paresseuses » suivies d'une entrée dans la vie active. Le savoir ne peut plus être statique.Qui sont les premiers impactés par l'IA sur le marché du travail ?Ce que l'on constate, c'est que les juniors semblent les premières "victimes" de cette révolution. En effet, ce sont les tâches de début de carrière qui sont les plus facilement automatisables dans de nombreux secteurs tels que développeurs, juristes, consultants… À l'inverse, les seniors expérimentés tirent pleinement parti de l'IA, qu'ils utilisent comme un levier pour aller plus loin. C'est une forme de revanche des boomers mais cela pose un problème inquiétant : s'il n'y a plus de place pour les débutants, comment former les experts de demain ?Alors, comment se former aujourd'hui ?Il faut travailler avant tout sa capacité à apprendre, à se réinventer, à connecter des savoirs issus de différents domaines. Il faut valoriser la culture générale, l'histoire des idées, le raisonnement critique. Et surtout, il faut travailler. Il n'y a plus de place pour les "feignasses". Mais l'époque est formidable car l'IA peut être une aide puissante si elle est utilisée comme un coach, un partenaire d'apprentissage. En revanche, si elle remplace l'effort intellectuel, alors cela devient un piège. Tout l'enjeu est là.Quel avenir pour les enseignants dans ce nouveau modèle ?Les enseignants professionnels ne disparaîtront pas, mais leur rôle va profondément changer. Grâce à l'IA, chaque élève pourra bénéficier d'un accompagnement personnalisé, comme un précepteur numérique. Le professeur deviendra alors un guide, un coach, qui aidera l'étudiant à se construire intellectuellement et humainement. C'est une transformation radicale de la pédagogie, mais aussi une immense opportunité.Livre : Ne faites plus d'études, apprendre autrement à l'ère de l'IA (Buchet-Chastel).-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
L'IA s'invite dans les navigateurs web, mais à quel prix ? Sylvestre Ledru (Firefox) alerte sur les dérives potentielles, entre hallucinations, sécurité et vie privée.Sylvestre Ledru, directeur de l'ingénierie, Firefox (Mozilla)Quelle est la vision de Firefox face aux géants du web ?Bien que Firefox dispose de moyens limités face à Google, Microsoft ou Apple, il maintient une forte présence sur certains marchés européens, comme la France ou l'Allemagne. Son modèle open source et sa mission en faveur d'un Internet libre lui permettent de proposer une alternative crédible, centrée sur la transparence et la souveraineté technologique.Pourquoi les navigateurs boostés à l'IA posent-ils des problèmes de sécurité, selon vous ?L'arrivée de l'agentique dans les navigateurs soulève de nombreuses inquiétudes : attaques par prompt injection, exfiltration de données, hallucinations… Pour Sylvestre Ledru, ces technologies sont encore insuffisamment sécurisées. Firefox préfère avancer prudemment, en testant des usages limités de l'IA sans compromettre la vie privée des utilisateurs.Cela veut-il dire que vous tournez le dos à l'IA ?Non. Firefox intègre déjà plusieurs fonctionnalités IA (résumé de pages, analyse de contenu), via des modèles comme Mistral ou ChatGPT. Mais toujours dans le respect de l'utilisateur : traitements en local, choix des fournisseurs, et aucun agent autonome. Une stratégie guidée par une mission forte : défendre un web ouvert, accessible et respectueux des droits fondamentaux.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
En ,retard sur l'intelligence artificielle, Apple miserait sur Google Gemini pour muscler son assistant Siri. La Chine bannit les puces Nvidia. Microsoft promet un Copilot localisé pour rassurer sur la confidentialité des données.Avec Bruno Guglielminetti (Mon Carnet)Apple mise sur Google pour réinventer SiriApple aurait tranché : plutôt que de tout développer en interne, la firme californienne s'apprêterait à intégrer des modèles d'intelligence artificielle développés par Google dans son assistant vocal Siri. Selon plusieurs fuites concordantes, il s'agirait du modèle Gemini, avec ses 1 200 milliards de paramètres, le tout hébergé sur les serveurs Apple pour préserver la confidentialité des données. Un choix stratégique, signe d'un certain aveu de faiblesse sur l'IA, mais aussi d'un réalisme technologique.Ce partenariat inédit pose aussi la question de la différenciation : comment Siri saura-t-il se démarquer de l'expérience Pixel, propulsée par le même moteur IA ? Réponse attendue dans les prochaines versions d'iOS.Pékin boute Nvidia hors de Chine et crée ses propres microprocesseurs IALa Chine franchit un nouveau cap dans sa stratégie d'indépendance technologique. Pékin a officiellement interdit l'usage des puces IA étrangères dans ses centres de données publics. Nvidia — jusqu'ici très présent sur le marché chinois — est directement visé.Cette décision s'inscrit dans un mouvement entamé depuis plusieurs années : après avoir été privé des technologies américaines, Huawei a réussi à rebondir avec ses propres solutions. Le pays entend désormais faire de même avec les puces IA, en s'appuyant sur des acteurs comme Cambricon, Enflame ou encore Alibaba Cloud. Même le patron de Nvidia, Jensen Huang, reconnaît : « la Chine va gagner la course à l'IA ».Microsoft Copilot veut rassurer sur la souveraineté des donnéesMicrosoft promet que, d'ici fin 2026, son assistant Copilot de Microsoft 365 traitera les requêtes localement dans 15 pays, dont la France, le Canada et l'Allemagne. Une annonce destinée à rassurer les utilisateurs face aux enjeux de souveraineté numérique.Mais dans les faits, les données resteront soumises au Cloud Act, cette loi américaine qui autorise les autorités à accéder aux serveurs des entreprises US, même à l'étranger. En France, le sujet est particulièrement sensible, et le concept de “cloud souverain” a d'ailleurs été discrètement remplacé par celui de cloud de confiance.Au Canada, un budget national tourné vers l'infonuagiqueAu Canada, le nouveau budget fédéral 2025 prévoit d'importants investissements dans l'infrastructure numérique, avec des data centers locaux et une IA “made in Canada”. Une réponse directe aux enjeux géopolitiques et à la dépendance vis-à-vis des géants technologiques américains. Pendant ce temps, en France, l'IA reste (hélas) largement absente du débat budgétaire.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don
Cette semaine : annonces Tesla, nouveau robot Xpeng, microprocesseurs chinois vs Nvidia, objets connectés Ikea, alliance Apple-Google en IA, Firefox et les navigateurs IA, comment l'IA révolutionne l'enseignement.
La mort à San Francisco d'un chat écrasé par un taxi autonome a provoqué l'émotion de tout un quartier. Une affaire en apparence anodine, révélatrice de nos craintes face à une technologie irresponsable.L'émotion était grande, fin octobre, dans le quartier de Mission Street, à San Francisco, après la mort du chat Kitkat, tué accidentellement par un robotaxi de la compagnie Waymo. L'animal, qui passait ses journées dans une supérette, était la mascotte du quartier, si l'on en croit le média local San Francisco Standard.Technologie irresponsableCe n'est pas tant la mort de l'animal qui a bouleversé les habitants, que l'absence totale de réaction humaine. Pas de conducteur pour descendre, pas de mot d'excuse, pas de visage à accuser. Juste une machine qui redémarre. L'intelligence artificielle est plus précise, rapide et plus sûre que l'humain mais elle est aussi incapable d'empathie et de regret.Qui est responsable ? L'IA ne peut pas être coupable. Alors, est-ce le concepteur ? L'entreprise qui exploite le véhicule ? Le régulateur ? Cette dilution de la responsabilité augmente au fur et à mesure que les machines prennent des décisions. Un monde où plus rien ni personne ne répond des erreurs commises.Près de 900 incidents en 2025Kit Kat n'est pas le premier animal victime d'un robotaxi à San Francisco. D'autres chats, des chiens et aussi des cyclistes ou des piétons ont été heurtés de manière plus ou moins grave. On déplore près de 900 incidents chez Waymo cette année. Chacun de ces cas révèle la même faille : la difficulté pour ces systèmes, pourtant calibrés au millimètre, à gérer les imprévus du réel.La mésaventure du chat Kitkat incarne le tiraillement entre deux visions du progrès : d'un côté, une technologie qui nous protège, et, de l'autre, un futur qui, parfois, nous échappe.-----------♥️ Soutenez Monde Numériquehttps://donorbox.org/monde-numerique
La traduction simultanée d'Apple arrive enfin en Europe en décembre. Aux Etats-Unis, j'ai testé cette fonction qui transforme les AirPods en véritables traducteurs personnels. Un véritable "game changer".Le rêve de la Tour de Babel devient réalitéApple déploie enfin en Europe sa fonction de traduction audio instantanée. Celle-ci sera disponible à partir de décembre 2025 sur les AirPods Pro 3 mais aussi sur les modèles précédents. Grâce à Apple Intelligence intégrée à iOS 26.1, la conversation est traduite en temps réel dans les écouteurs, sans passer par le cloud. J'ai pu tester cette fonction à New York : c'est bluffant. On parle en français, l'interlocuteur comprend immédiatement en anglais, et inversement. L'expérience reste fluide, naturelle et étonnamment fidèle.Comment fonctionne la traduction simultanéeLe système repose sur plusieurs briques technologiques : traitement audio intelligent, réduction du bruit et traduction locale grâce aux nouvelles puces A17 Pro et M4. Tout se passe sur l'iPhone, garantissant rapidité et confidentialité. Le service gère une dizaine de langues et fonctionne même si un seul utilisateur est équipé : l'écran affiche alors la traduction écrite en parallèle. C'est l'un des premiers exemples concrets d'intelligence artificielle embarquée et utile au quotidien.L'Europe, un défi technique et réglementaireSi cette innovation arrive avec trois mois de retard, c'est à cause d'un bras de fer entre Apple et Bruxelles. La réglementation européenne impose d'ouvrir le flux audio des appareils pour permettre à d'autres applications (comme Google Translate ou Duolingo) d'y accéder. Apple a dû créer une nouvelle API audio sécurisée pour préserver la vie privée tout en respectant la loi. Un compromis complexe, mais nécessaire.Une avancée… et un reculBonne nouvelle pour la traduction, mais mauvaise pour l'Apple Watch car Apple va supprimer en Europe la fonction de synchronisation automatique Wi-Fi entre iPhone et montre, faute d'accord réglementaire. Un petit changement, mais un gros symbole car c'est la première fois qu'une fonction existante disparaît du fait des règles européennes. Est-ce le début d'une triste série ? L'équilibre entre innovation, sécurité et souveraineté numérique n'a jamais été aussi fragile.-----------♥️ Soutienhttps://donorbox.org/monde-numerique
Emmanuel Macron plaide pour un encadrement plus strict des plateformes, mais jusqu'où faut-il aller sans basculer dans la censure ?Extrait de L'Hebdo du 1er novembre 2025Un discours présidentiel sans détourLors du Forum de la Paix à Paris, Emmanuel Macron a livré une violente charge contre les réseaux sociaux. Il a dénoncé un modèle économique fondé sur la manipulation de l'attention, accusant les plateformes américaines – et en particulier X – de favoriser les contenus les plus extrêmes. Selon lui, cette dérive menace directement nos démocraties, car l'émotion y supplante la vérité et l'argumentation.Vers une nouvelle ère de régulation ?Le chef de l'État appelle à “reprendre le contrôle” de notre vie démocratique et informationnelle. Transparence des algorithmes, suppression des faux comptes, fin de l'anonymat total… autant de pistes qui s'inscrivent dans un mouvement européen plus large, initié avec le Digital Services Act.Mais ce discours de fermeté révèle aussi un paradoxe : comment encadrer les géants du numérique sans freiner l'innovation ? Et surtout, comment réguler des entreprises souvent hors de portée du droit européen ?Le risque d'un glissement autoritaireImposer l'identité réelle sur les réseaux pose une question fondamentale : faut-il renoncer à l'anonymat pour plus de sécurité ? Ce serait oublier que le pseudonymat protège aussi la liberté d'expression, notamment celle des lanceurs d'alerte ou des citoyens ordinaires. Lutter contre les dérives en ligne ne peut se faire au prix d'une surveillance généralisée.Les réseaux sociaux, toujours sources d'informationEmmanuel Macron affirme que “les réseaux sociaux ne sont plus des lieux où l'on peut s'informer”. Je ne partage pas ce constat. Entre les médias traditionnels, les médias alternatifs et les témoignages directs, ces plateformes restent des espaces d'expression essentiels. Le vrai enjeu, c'est l'éducation au discernement : apprendre à reconnaître la désinformation, à vérifier les sources, à penser contre soi-même.Réguler, oui — mais sans oublier de former les citoyens à exercer leur esprit critique.-----------♥️ Soutienhttps://donorbox.org/monde-numerique
Invité : - Aymeric Roucher, ingénieur en informatique et en machine learning, pour Ultra intelligence chez Odile Jacob Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Pourquoi l'intelligence artificielle est-elle si “sympa” avec nous ? Cette amabilité, que l'on appelle la "sycophancy", peut devenir un véritable problème contre lequel il convient de se protéger, selon mon invité.Grégory Renard, spécialiste de l'intelligence artificielle, cofondateur de Everyone.ai.Pourquoi les chatbots d'IA sont-ils aussi aimables ?Les outils d'intelligence artificielle comme ChatGPT sont conçus pour interagir de manière bienveillante avec les utilisateurs. Cette amabilité, que l'on appelle la “sycophancy”, c'est-à-dire la flatterie automatique, est un biais qui provient de la manière dont les modèles ont été entrainés à partir de données humaines, souvent extraites de forums et de réseaux sociaux, comme Reddit, où les échanges positifs aboutissent à des échanges plus qualitatifs.En quoi est-ce dangereux ?Ce penchant pour la complaisance pose un vrai risque : la création d'une dépendance émotionnelle. Certains utilisateurs se confient à ces systèmes comme à des amis, parfois pour évoquer des pensées suicidaires et cela peut les conduire à passer à l'acte, comme on l'a vu récemment aux Etats-Unis avec le cas d'un jeune homme (Adam Raine, NDLR) qui s'est donné la mort après avoir dialogué avec ChatGPT. OpenAI a d'ailleurs révélé que plus d'un million de requêtes hebdomadaires contiennent des propos liés au suicide. Quelles solutions pour éviter ce phénomène ? Il est urgent de mieux encadrer les interactions homme-machine afin d'éviter que l'IA n'accentue la fragilité psychologique de certains publics, notamment les plus jeunes. C'est ce que nous cherchons notamment à faire au sein de l'organisation à but non lucratif que nous avons créée, Everyone.ai, dédiée à la prévention des risques numériques. L'objectif est de sensibiliser les parents, former les enseignants et promouvoir des “ceintures de sécurité cognitive”, comparables aux ceintures de sécurité en voiture. Ces garde-fous permettent de filtrer et d'ajuster les comportements des IA, sans freiner la recherche. L'IA n'est pas une menace, mais un outil dont il faut simplement apprendre à maîtriser les règles et les limites.-----------♥️ Soutienhttps://donorbox.org/monde-numerique
Disparu cet été à l'âge de 58 ans, Gilles Dowek était un chercheur en informatique de renommée mondiale, qui osait interroger la dimension éthique de sa discipline. À la fois philosophe et visionnaire, nous tenons à lui rendre hommage. (Rediffusion) Comment vivre, travailler, aimer et voter à l'ère numérique? Comment, par petites touches, nous métamorphosons-nous en homo-sapiens numéricus ? Et pourquoi cela change tout ? Avec Gilles Dowek, chercheur à Inria au LSV, dans l'équipe Deducteam et professeur attaché à l'ENS Paris-Saclay. Ses recherches s'intéressaient à la formalisation des mathématiques (la théorie des types, la théorie des ensembles, etc.), aux systèmes de traitement des démonstrations (vérification de démonstration, démonstration automatique, etc.), à la physique du calcul et à la sûreté des systèmes aéronautiques et spatiaux... → Son ouvrage Vivre, aimer, voter en ligne et autres chroniques numériques est paru aux Éditions du Pommier.
Disparu cet été à l'âge de 58 ans, Gilles Dowek était un chercheur en informatique de renommée mondiale, qui osait interroger la dimension éthique de sa discipline. À la fois philosophe et visionnaire, nous tenons à lui rendre hommage. (Rediffusion) Comment vivre, travailler, aimer et voter à l'ère numérique? Comment, par petites touches, nous métamorphosons-nous en homo-sapiens numéricus ? Et pourquoi cela change tout ? Avec Gilles Dowek, chercheur à Inria au LSV, dans l'équipe Deducteam et professeur attaché à l'ENS Paris-Saclay. Ses recherches s'intéressaient à la formalisation des mathématiques (la théorie des types, la théorie des ensembles, etc.), aux systèmes de traitement des démonstrations (vérification de démonstration, démonstration automatique, etc.), à la physique du calcul et à la sûreté des systèmes aéronautiques et spatiaux... → Son ouvrage Vivre, aimer, voter en ligne et autres chroniques numériques est paru aux Éditions du Pommier.
Les géants du numérique accélèrent encore dans la course à l'intelligence artificielle. Meta, Google et Microsoft investissent des sommes vertigineuses pour dominer le futur de l'IA. Et aussi : Macron et les réseaux sociaux, le nouveau robot Neo, IA et fausses vacances. Avec Bruno Guglielminetti (Mon Carnet) L'IA, un gouffre financier… et une arme stratégiqueLes GAFAM viennent d'investir 80 milliards de dollars en trois mois dans leurs infrastructures d'intelligence artificielle. Data centers, serveurs, énergie, talents : tout y passe. Une véritable course à la puissance s'engage, où chaque acteur veut disposer de la plus grande capacité de calcul. Google, par exemple, prévoit déjà 100 milliards supplémentaires pour 2025. Derrière ces chiffres, une bataille mondiale pour le contrôle de l'innovation et, surtout, de l'économie de demain.Une bulle IA sur le point d'exploser ?Face à ces montants astronomiques, certains, comme le chercheur Yoshua Bengio, appellent à un ralentissement. L'expert estime qu'un éclatement de la bulle serait peut-être salutaire pour freiner la fuite en avant actuelle. Entre spéculation et surenchère, la question d'une crise de l'IA revient sur la table, alors même que les usages explosent.Musique : Universal et Udio signent la paixPendant ce temps, l'industrie musicale s'adapte. Universal Music a trouvé un accord inédit avec la start-up Udio, spécialisée dans la génération de musique par IA. Objectif : permettre de revisiter légalement le catalogue Universal grâce à des outils d'IA générative. Une première mondiale qui pourrait redéfinir les droits d'auteur à l'ère de l'intelligence artificielle.Réseaux sociaux : Macron sonne l'alerteEn France, Emmanuel Macron a dénoncé la dérive des plateformes et leurs effets délétères sur la société. Addiction, désinformation, radicalisation : les réseaux deviennent un champ de bataille politique. Derrière cette sortie présidentielle, une inquiétude bien réelle sur la cohésion nationale et le pouvoir des algorithmes.Robots et fausses vacances : quand l'IA envahit le quotidienDes robots humanoïdes à 20 000 dollars aux photos de vacances totalement inventées par IA, le futur s'installe dans nos vies avec une vitesse vertigineuse. Entre fascination technologique et vertige éthique, l'IA ne cesse de redéfinir notre rapport au réel.VERSION VIDEOhttps://youtu.be/Mnwv-7sz7gQ-----------♥️ Soutienhttps://donorbox.org/monde-numerique
L'influence des réseaux sociaux sur l'information inquiète à l'approche des élections. Dans cet épisode, on analyse les appels à la régulation, les investissements massifs dans l'IA et les dérives potentielles de la technologie.
Selon plusieurs études, plus de la moitié du contenu en ligne serait aujourd'hui générée par l'intelligence artificielle. Un bouleversement majeur pour l'information et le référencement.Un web de plus en plus artificielLes chiffres donnent le vertige : selon Graphite, une agence californienne de référencement, les contenus générés par IA auraient dépassé ceux produits par des humains dès fin 2024. D'autres études, comme celle d'Ahrefs, évoquent même jusqu'à 74 % du web modifié ou rédigé par des machines. Et d'ici 2026, certaines projections parlent de 90 %. Une transformation silencieuse qui bouleverse la nature même du web.La “Dead Internet Theory”, ou la mort d'un Internet humainCe phénomène nourrit une idée qui fait son chemin : celle d'un Internet désormais dominé par des robots. La “Dead Internet Theory” évoque un réseau où les interactions humaines seraient devenues minoritaires face à l'activité automatisée de bots, d'algorithmes et désormais d'IA génératives. Une hypothèse reprise, entre autres, par Sam Altman, le patron d'OpenAI, et qui alimente les débats entre technophiles et complotistes.Pourquoi l'IA inonde le webLa logique économique explique une bonne partie du phénomène : plus de contenus signifie plus d'audience, donc plus de revenus publicitaires. Mais cette dynamique semble marquer le pas. Graphite note un plafonnement depuis mai 2024. De plus, la plupart de ces textes ne sont ni référencés par Google ni vraiment lus par des humains. Autrement dit, beaucoup de “contenus IA” flottent dans le vide numérique.Comment reconnaître un texte généré par IACertaines tournures de phrase trahissent la patte des machines : abus de participes présents, connecteurs logiques (“donc”, “cependant”), ou ponctuation étrange comme le tiré cadratin. Sans oublier les fameuses phrases conclusives (“cela illustre…”) typiques des générateurs de texte. Autant de signaux qui peuvent aider à repérer l'artificialité d'un contenu.Vers un web hybrideFaut-il s'inquiéter ? Pas forcément. L'IA n'est pas synonyme de mauvaise qualité : elle peut aussi assister les humains dans la recherche d'idées, la traduction ou la mise en forme. Le vrai risque serait que les IA se nourrissent de leurs propres productions, créant un cercle vicieux d'appauvrissement du web. Nous entrons sans doute dans une ère mixte, un web “moitié humain, moitié artificiel”. À nous d'apprendre à reconnaître, trier et valoriser le contenu qui garde une vraie valeur humaine.-----------♥️ Soutienhttps://donorbox.org/monde-numerique
Le patron du laboratoire français Kyutai détaille les avancées spectaculaires de ses IA vocales open source : interaction fluide, traduction en temps réel et synthèse vocale à la volée.Interview : Patrick Pérez, directeur général de KyutaiUn laboratoire à but non lucratif pour une IA ouverteKyutai est un centre de recherche sur l'intelligence artificielle à but non lucratif, fondé en 2023 grâce au mécénat de Xavier Niel, Rodolphe Saadé et Eric Schmidt, ancien CEO de Google.L'objectif : faire progresser la recherche fondamentale sur les grands modèles d'IA et partager les résultats en open source, du code aux modèles, pour stimuler l'écosystème scientifique mondial.Patrick Pérez, son directeur, le souligne : « nous ne faisons pas de produit, mais de la science ».Moshi : la première IA vocale vraiment naturelleLe premier projet emblématique de Kyutai, Moshi, est une IA conversationnelle sans tour de parole imposé. Elle comprend et répond en temps réel, peut couper la parole à bon escient et saisit les nuances émotionnelles de la voix.Une innovation majeure : Moshi ne passe pas par une transcription textuelle, préservant ainsi le timbre, l'émotion et les intonations. Open-sourcé en 2024, le modèle a déjà été téléchargé plusieurs millions de fois et inspire de nouveaux projets comme Sésame, qui réutilise certaines de ses briques.Ibiki : la traduction simultanée façon interprèteDévoilé au Sommet mondial de l'IA au Grand Palais en 2025, Ibiki traduit une conversation en simultané, tout en préservant la voix originale de l'orateur.Ce modèle, capable de fonctionner sur un smartphone, représente une avancée majeure face aux systèmes propriétaires comme Meta AI ou OpenAI.Encore au stade de prototype, Ibiki démontre la maturité de la recherche française en matière d'IA vocale temps réel et de traduction instantanée expressive.Unmute : la synthèse vocale à la voléeAvec Unmute, Kyutai repousse encore les limites : la synthèse vocale s'effectue en même temps que le texte est généré par un modèle de langage (LLM).Ce procédé permet une réponse instantanée et naturelle, sans latence perceptible. Ces avancées ouvrent la voie à de nouvelles expériences immersives — assistants vocaux, médias parlants ou interfaces interactives.C'est aussi l'un des chantiers clés de l'IA « multimodale », qui marie texte, son et vision dans un même flux de communication.Le futur : multimodalité et accessibilitéKyutai poursuit ses recherches sur la multimodalité, visant à créer des IA capables d'interpréter voix, texte, images et vidéos en temps réel.Certaines de ces briques sont déjà utilisées par le média La Provence pour convertir ses articles en audio expressif.Une application concrète de la mission de Kyutai : rendre la recherche ouverte, utile et inclusive, tout en démontrant que l'innovation européenne peut rivaliser avec les géants américains.-----------♥️ Soutienhttps://donorbox.org/monde-numerique