Podcasts about hemedti

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Best podcasts about hemedti

Latest podcast episodes about hemedti

Anti-Neocon Report
Master Class of Logical Fallacies

Anti-Neocon Report

Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 98:17


This guy did it all. Moving the goal post, dodging the question, Red herrings, strawman, putting words in my mouth, self contradiction, arguing with himself about prior arguments he had with other people and not listening to anything i said, and of course running to Ai. It was amazing. This is what Ziobots do.As promised I a write up on SudanThe RSF (Rapid Support Forces) are led by Mohamed Hamadan Dagalo AKA Hemedti. The SAF Sudanese Armed Forces are led by Abdul Fattah al-Burhan also not a saint. Of the two he is the lessor evil one could say. RSF controls Western Sudan where most of the gold mines are located. They control more now with the fall of El Fasher. Hemedti and his brother have an account in Abudhabi National Bank in the UAE. The UAE's national Security Advisor Tahnoon bin Zayed acts as the middleman for Hemedti's gold for mercenaries trade. UAE imports 99.2% of Sudan's gold with 80% of that done illegally. Gold is moved through Tradive General Trading a UAE company. The registered owner is Abdul Rahim Dagalo, Hemedti's brother. TGT has purchased vehicles for the RSF mercenaries. Another front called GSK registered in Sudan is run by Hemedti's other brother Algoney Dagalo. It wasn't hard to look all this up. Takes maybe two days once you know the players. It is just that almost no one cares. The clowns at the forefront of social media attention currently don't do research. They wait for others to do it and then they swipe it, water it down and screw it up. Consider subbing for real news and analysis. This is a public episode. If you'd like to discuss this with other subscribers or get access to bonus episodes, visit www.ryandawson.org/subscribe

Une semaine dans le monde
Guerre au Soudan, victoire de Mamdani à New York, COP 30

Une semaine dans le monde

Play Episode Listen Later Nov 7, 2025 42:11


Horreur une nouvelle fois au Soudan, où les massacres se multiplient depuis la prise d'El-Facher au Darfour, par les FSR du général Hemedti. Aux Etats-Unis, les démocrates remportent plusieurs victoires clés comme dans le New jersey et en Virginie mais surtout à New York où Zohran Mamdani, musulman, immigré, ouvertement socialiste, devient à 34 ans, le nouveau maire. Et les dirigeants de la planète réunis au Brésil où doit s'ouvrir la COP 30 dans un climat international défavorable.

Invité de la mi-journée
Soudan: «Ben Salman et Ben Zayed sont rivaux pour la suprématie régionale avec des objectifs différents»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Nov 6, 2025 7:11


Le front se déplace et les combats s'étendent au Soudan. Après avoir pris el-Fasher, capitale du Darfour-Nord, les paramilitaires du général Hemedti assiègent désormais la ville stratégique d'el-Obeid, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour. De lourdes accusations pèsent depuis plusieurs mois sur les Émirats arabes unis, qui fournissent des armes aux Forces de soutien rapide (FSR) via le Tchad. Entretien avec Marc Lavergne, directeur de recherche émérite au CNRS, directeur au laboratoire CITERS de l'université de Tours et spécialiste du Soudan.

Invité Afrique
Soudan: «La prise d'El-Fasher est une victoire militaire, mais l'après est une défaite politique pour les FSR», estime Suliman Baldo

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 3, 2025 10:24


Alors que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé « la prise de la ville d'El-Fasher », cette « victoire militaire pour le général Hemedti » serait en réalité « une défaite politique », affirme notre invité, le professeur soudanais Suliman Baldo. Il est également directeur exécutif de l'Observatoire de la Transparence et des Politiques au Soudan. Y a-t-il un risque de génocide au Darfour ? Va-t-on vers une partition est/ouest du Soudan ? En ligne de Nairobi, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Suliman Baldo, comment expliquez-vous la victoire militaire des FSR du général Hemedti à el-Fasher, six mois seulement après leur défaite à Khartoum ? Suliman Baldo : Bien sûr, les Forces de soutien rapide avaient mis un siège très strict autour d'el-Fasher pour plus de 18 mois, c'est-à-dire en interdisant même l'arrivée de denrées alimentaires ou bien les livraisons médicales pour les hôpitaux locaux. Et ils avaient bombardé la ville durant toute cette période. Et ils ont aussi utilisé des drones contre el-Fasher. Et à quoi ont servi ces drones très sophistiqués et de fabrication chinoise ? Il y a plusieurs mois que les Forces de soutien rapide ont acquis bien sûr des drones sophistiqués d'origine chinoise, mais aussi des moyens de défense aérienne qui ont empêché l'armée de l'air soudanaise de ravitailler sa garnison à el-Fasher. Est-ce que les Émirats arabes unis et le Tchad ont joué un rôle dans cette victoire militaire des FSR ? Les Émirats sont, disons, les fournisseurs du matériel de guerre de toutes sortes pour les Forces de soutien rapide. Et donc, ils ont joué un rôle principal et de taille. Le Tchad est seulement un instrument, disons, dans les mains des Émirats arabes unis, comme c'est le cas de la Libye de Haftar, en particulier pour les Forces de soutien rapide. Depuis une semaine, de multiples témoignages décrivent les atrocités commises par les FSR contre les civils appartenant à des communautés non-arabes, notamment la communauté Zaghawa. Est-ce qu'on est en train d'assister à la réplique d'el-Geneina, où 15 000 Masalits avaient été massacrés par les FSR, en juin 2023 ? Je ne crois pas que les victimes qui ont été liquidées par les Forces de soutien rapide à el-Fasher étaient toutes des Zaghawas. Le comportement des Forces de soutien rapide est totalement hors contrôle de leurs commandants. Et donc, lorsque les FSR ont pris la ville, l'armée et les forces conjointes alliées à l'armée avaient déjà pu se retirer de la ville, laissant la population civile derrière elles. Une population civile qui compte un quart de million de personnes. Et donc il y a eu un ciblage des Zaghawas, mais c'était aussi sans discrimination. Parfois, c'étaient des membres de différents groupes ethniques. C'était surtout une revanche sur les populations d'el-Fasher, qui avaient résisté à l'invasion de la ville pendant le siège de la ville. Certains observateurs se demandent si la situation n'est pas comparable aux premières heures du génocide au Rwanda, en 1994 ? Ce qui s'est passé est horrible et c'est une forme de crime commis d'une manière systématique. Mais je ne crois pas qu'il y ait eu l'intention d'éliminer une composante de la population sur des bases ethniques ou autres. Le général Hemedti affirme avoir fait arrêter plusieurs de ses combattants soupçonnés d'exactions et avoir ouvert une commission d'enquête. Est-ce qu'il cherche à échapper éventuellement à ses responsabilités ? Je crois que c'est une réaction à la condamnation globale, partout dans le monde, mais aussi une réaction, au sein de la population locale, face aux tueries qui ont eu lieu à el-Fasher. Je ne pense pas que les Forces de soutien rapide s'attendaient à cette réaction collective de l'opinion mondiale et locale. Et l'annonce de ces enquêtes est une façon d'essayer de contenir les dégâts que, disons, les réactions à ces tueries ont créés. Bien sûr, la prise d'el-Fasher est certainement une victoire militaire, mais ce qui s'est passé après représente une défaite politique totale et une défaite morale pour les Forces de soutien rapide. C'est à cause de ces atrocités, dont les Forces de soutien rapide sont devenues très spécialisées dans la commission de ces crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Est-ce qu'après la partition du Soudan du Sud en 2011, il ne va pas y avoir une seconde partition, du Soudan de l'Ouest cette fois-ci ? Il y aura une partition de fait, dans la mesure où il y aura deux gouvernements rivaux qui contrôlent chacun une moitié du pays. Mais je ne pense pas qu'il y aura sécession du Darfour ou bien de l'ouest du Soudan avec le reste du pays. Ça va être, disons, une situation comme en Libye, où il y a deux administrations qui contrôlent deux portions de territoire, mais il n'y aura pas une partition du pays. À lire aussiSoudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Fasher, après la prise de la ville par les FSR À lire aussiSoudan: après les exactions à El-Fasher, les FSR arrêtent un seul de leurs membres

The Documentary Podcast
What's behind the war in Sudan?

The Documentary Podcast

Play Episode Listen Later Nov 2, 2025 37:13


Blood spilled in Sudan's el-Fasher massacre is visible from space. What led to the latest dark turn of events that took place after the Rapid Support Forces seized the city in Northern Darfur from the Sudanese Armed Forces? In this episode, first recorded in 2024, the Global Jigsaw digs into the prehistory of Sudan's civil war. We focus on the power struggle between two men: Hemedti, in charge of the RAF, and Burkhan, the general leading the SAF. We ask who are the foreign powers aiding them, and why.

Yeni Şafak Podcast
Yasin Aktay-Gazze ve el-Faşir'in ilgisi veya BAE ve İsrail iş birliği

Yeni Şafak Podcast

Play Episode Listen Later Nov 2, 2025 7:40


Sudan'da aslında iki buçuk yıldır yaşanmakta olan katliamlar, tehcirler, tecavüzler, gasp ve yağmalar birkaç gün önce El-Faşir'in BAE'nin desteklediği Muhammed Hamdan Daklu (Hemedti) komutasındaki Hızlı Destek Kuvvetleri milislerinin eline geçmesiyle bir anda bütün dünyanın gündemine geldi. Hemedti'nin komutasındaki HDK aslında daha önce de Hükümet güçlerine karşı isyan etmiş ve emrindeki Cancevid güçleriyle başkent Hartum'u Cezire'yi, Omdurman'ı ele geçirmiş ve burada sayısız katliamlara ve insanlık suçlarına imza atmıştı. İki yıl boyunca başkent Hartum'u kontrol altında tutan Hemedti burada bir yönetim tesis etmiş de değildi. Esasen bir yönetim tesis edecek bir kültürü, donanımı ve niyeti de yoktu. Tarzı ve hedefi sadece bu yerleşim bölgelerinin yağmalanabilecek bütün varlıklarını yağmalamak, yakıp yıkmak olmuş, adamlarıyla girdiği her yeri kurutmaktan başka bir şey yapmamıştı.

The Global Jigsaw
What's behind the war in Sudan?

The Global Jigsaw

Play Episode Listen Later Nov 1, 2025 37:03


Blood spilled in Sudan's el-Fasher massacre is visible from space. What led to the latest dark turn of events that took place after the Rapid Support Forces seized the city in Northern Darfur from the Sudanese Armed Forces? In this episode, first recorded in 2024, we dig into the prehistory of Sudan's civil war. We focus on the power struggle between two men: Hemedti, in charge of the RAF, and Burkhan, the general leading the SAF. We ask who are the foreign powers aiding them, and why. Producer: Kriszta Satori, Elchin Suleymanov Presenter: Krassi Twigg

Revue de presse internationale
À la Une: la guerre sans fin au Soudan

Revue de presse internationale

Play Episode Listen Later Oct 29, 2025 4:07


Au moins 150 000 morts, 12 millions de réfugiés et 25 millions de personnes en proie à la famine… C'est le triste bilan après près de trois ans de conflit meurtrier entre l'armée soudanaise, héritière de l'ancien régime, avec à sa tête le général Abdel Fattah al-Burhan et les FSR, les Forces de soutien rapide, une unité paramilitaire dissidente dirigée par le général Hemedti. Avantage à ces derniers : dimanche, constate Libération à Paris, après 18 mois de siège, « la ville d'El-Fasher est tombée aux mains des Forces de soutien rapide, laissant présager de nouveaux massacres ethniques. Les paramilitaires contrôlent désormais la quasi-totalité de la région du Darfour ». Et le journal de s'interroger : « est-ce un tournant dans la guerre civile soudanaise ? » Oui, répond Alan Boswell, de l'International Crisis Group : « la chute d'El-Fasher est "le moment que beaucoup redoutaient, celui de la partition claire du Soudan. Le pays est désormais de facto divisé. Et plus la guerre durera, plus cette division deviendra concrète et sera difficile à inverser" ». Et « que fait la communauté internationale ? », s'interroge encore Libération. Réponse : « à peu près rien. En juin 2024, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté la résolution 2736 exigeant "que les FSR mettent fin au siège d'El-Fasher", demandant "l'arrêt immédiat des combats" et "que les parties au conflit autorisent et facilitent l'acheminement rapide, sûr, durable et sans entrave de l'aide humanitaire destinée aux civils qui en ont besoin". Aucune de ces "exigences" onusienne n'a été respectée. Après un an de siège, l'état de famine a été déclaré à Zamzam puis à El-Fasher même. Les bombardements et les assauts des FSR n'ont jamais cessé ». Deux prédateurs… Pour Le Temps à Genève, « le Soudan est (donc) plus que jamais divisé entre deux prédateurs ». Deux généraux, « deux anciens complices qui se battent entre eux, commente le chercheur Marc Lavergne, interrogé par le journal. Ce n'est pas une guerre civile, affirme-t-il. Car les Soudanais ne se détestent pas, ils subissent cette guerre. Il reste une conscience nationale et, malgré l'exil de millions d'habitants, le mouvement démocratique subsiste dans ce pays qui avait vu naître les premiers partis politiques en Afrique pendant la colonisation britannique ». Il n'empêche : le pays est plus que jamais coupé en deux, constate encore Marc Lavergne : « l'armée soudanaise aura de la peine à reprendre le contrôle du Darfour. Les FSR, quant à eux, pourront difficilement reprendre pied dans la capitale ». Pourtant, déplore-t-il, « une nouvelle partition n'est pas la solution. Il n'y a qu'à voir le destin du Soudan du Sud, lui aussi déchiré par les combats et les ambitions personnelles ». Du matériel militaire britannique Toujours à propos de ce conflit, cette révélation du Guardian à Londres : « du matériel militaire britannique a été retrouvé sur des champs de bataille au Soudan, du matériel utilisé par les FSR, groupe paramilitaire accusé de génocide », pointe le journal qui s'appuie sur « des documents consultés par le Conseil de sécurité de l'ONU ». Il s'agit, précise le Guardian de « de systèmes de cibles pour armes légères et de moteurs de fabrication britannique pour véhicules blindés de transport de troupes ». Ces matériels « auraient transité par les Émirats arabes unis, accusés à plusieurs reprises de fournir des armes aux paramilitaires ». Commentaire du journal : ces fournitures de matériels militaires « posent questions concernant le gouvernement britannique et son rôle potentiel dans l'alimentation du conflit ». « Ces vieillards qui s'accrochent au pouvoir… » Enfin, on reste en Afrique avec cet éditorial du Washington Post sur ces « dirigeants africains vieillissants qui s'accrochent au pouvoir sur un continent jeune : l'Afrique a un problème encore pire que les États-Unis, pointe le journal, avec des politiciens vieillissants qui ne veulent pas lâcher prise ». On aura compris le sous-entendu… Le Post cible le Camerounais Paul Biya qui vient de se faire réélire pour un 8e mandat. « Le qualifier de "vainqueur" est une affirmation généreuse, relève le journal, car l'élection a très probablement été truquée. (…) L'Afrique reste dominée par des vieillards, déconnectés depuis longtemps des préoccupations populaires, déplore le Washington Post. Déjà chef d'État le plus âgé du monde, Biya aura presque 100 ans s'il termine son huitième mandat. Le président du Togo a 86 ans, celui du Malawi 85 et celui de la Côte d'Ivoire 83. Cette gérontocratie crée un climat explosif, conclut le quotidien américain, qui ne peut qu'entrainer de futurs conflits ».

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Football : la sélection brésilienne sans ses stars

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Sep 3, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le gouvernement parallèle au Soudan et les droits de douane américains contre l'Inde. Football : la sélection brésilienne sans ses stars  Pour les deux derniers matchs des éliminatoires pour la Coupe du monde 2026, Carlo Ancelotti a décidé de se passer de Neymar, Vinícius Jr. et Rodrygo. Comment expliquer ces absences ? Comment cette sélection est-elle perçue au Brésil ? Avec Olivier Pron, journaliste au service des sports de RFI.   Soudan : le pays se retrouve avec deux gouvernements  Au Soudan, le chef des paramilitaires, le général Hemedti, a été investi à la tête d'un gouvernement parallèle à celui reconnu par la communauté internationale. Mais dispose-t-il des moyens financiers et militaires suffisants pour s'imposer sur le long terme ?    Avec Roland Marchal, chercheur au CNRS, basé à Sciences Po Paris, spécialiste de l'Afrique de l'Est. À lire aussiSoudan : le général Hemedti investi à la tête d'un gouvernement parallèle Droits de douane : l'Inde ne cède pas face aux taxes américaines   Pour forcer l'Inde à ne plus acheter de pétrole russe, Donald Trump a fait passer de 25% à 50% les droits de douane sur les produits indiens importés aux États-Unis. Mais l'Inde refuse de céder. Comment expliquer cette dépendance au pétrole russe ? De quels leviers dispose le Premier ministre, Narendra Modi, pour résister à la pression américaine ? Avec Catherine Bros, professeure d'économie à l'université de Tours et spécialiste de l'Inde.

Invité Afrique
Soudan: «Le choléra risque de tuer plus que les armes au Darfour du Nord»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 20, 2025 8:34


Au Soudan, la guerre continue de faire rage. Depuis deux ans, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés à travers tout le pays. Au-delà des appels au cessez-le-feu, ce sont désormais les alertes humanitaires qui se font le plus entendre. En plus de la malnutrition qui s'installe, l'épidémie de choléra s'étend, alors que l'aide humanitaire peine à entrer dans le pays. Entretien avec docteur Rodrigue Alitanou, directeur des opérations de l'ONG Alima. Il répond aux questions de Sidy Yansané.  RFI : À l'occasion de la journée mondiale de l'aide humanitaire mardi 19 août 2025, les Nations Unies indiquent un nombre record de 383 travailleurs humanitaires tués dans le monde l'an dernier. Le Soudan affiche le plus lourd bilan après Gaza. Est-ce qu'on peut dire que la guerre au Soudan est devenue l'une des pires crises humanitaires au monde ? Dr Rodrigue Alitanou : Absolument. Le Soudan aujourd'hui est considéré comme la pire crise humanitaire au monde selon les Nations Unies. Depuis le 15 avril 2023, où cette nouvelle guerre a commencé, elle a déjà fait des dizaines de milliers de personnes tuées et des dizaines de millions de personnes déplacées, avec aussi beaucoup d'humanitaires touchés par cette crise. L'ONU dénonce d'ailleurs « l'expression honteuse de l'inaction et de l'apathie internationales ». C'est un constat que vous partagez ?  Oui, parce que malgré toutes les difficultés déjà que les populations subissent au Soudan, l'acheminement de l'aide humanitaire n'est pas effectif et on a des difficultés à pouvoir envoyer les travailleurs humanitaires [sur le terrain], les approvisionnements pour les hôpitaux, et tout ce qui est nécessaire à ce que l'aide humanitaire soit effective dans les différentes régions. La semaine dernière, c'est l'Union européenne, conjointement avec le Japon, le Royaume-Uni et le Canada, qui appelait à laisser entrer l'aide humanitaire « de toute urgence » et à protéger les civils. Mais le même jour, le général al-Burhan s'engageait à ne faire « ni compromis ni réconciliation, quel qu'en soit le prix » avec les FSR de son adversaire Hemedti. Est-ce qu'il n'y a pas là un aveu d'impuissance de la communauté internationale ?  Sans faire de la politique, oui. Il y a des déclarations, mais il n'y a pas d'actions qui suivent de la part des différents belligérants. Il y a une forme d'impuissance, mais on ne peut pas baisser les bras, on ne doit pas baisser les bras, parce que l'enjeu est de taille. Si on ne fait rien, si l'aide humanitaire n'est pas acheminée dans les différentes régions en proie à la violence au conflit au Soudan, ce sont les populations qui vont en pâtir. En plus d'être sur le podium des États où meurent massivement les travailleurs humanitaires, le Soudan est désormais en tête des pays les plus touchés par le choléra. Comment l'épidémie a progressé aussi vite ? Avec cette crise qui avait jusqu'alors comme résultante l'insécurité alimentaire, la malnutrition, la famine par endroits, la situation est désormais exacerbée par cette épidémie de choléra sans précédent qui s'intensifie de semaine en semaine et touche des adultes comme des enfants, avec une vitesse de propagation assez fulgurante dans les camps de déplacés. J'étais sur place, j'ai vu des arrivées massives des populations dans des camps de déplacés déjà débordés, des populations exténuées par des atrocités et qui ont déjà un niveau d'immunité assez bas. Les populations affamées et assoiffées, parce qu'il y a des ressources très limitées, dorment à même le sol, serrées sous des toits de fortune. Des camps de déplacés caractérisés par une promiscuité totale, sans assainissement et sans suffisamment d'eau. Les gens vivent avec moins de trois litres d'eau par jour. Comme les latrines sont insuffisantes, il y a un phénomène de défécation à l'air libre qui s'est installé. Absolument tout est réuni pour que cette épidémie soit entretenue, spécifiquement dans les États du Darfour et notamment dans le Nord-Darfour, où le conflit a pris une autre dimension depuis mars. Cette épidémie risque d'être hors de contrôle si rien n'est fait. À lire aussiLe Soudan en guerre frappé par l'une des pires épidémies de choléra de son histoire La région du Darfour reste l'épicentre de l'épidémie, mais vos confrères de Médecins sans frontières craignent une propagation, comme vous, bien au-delà des camps de déplacés, au point de créer une combinaison mortelle avec la malnutrition qui frappe aussi le pays.  Effectivement, la situation est préoccupante dans les camps de déplacés, mais également dans les populations hôtes. Aujourd'hui, on parle de milliers de personnes exposées, notamment dans le Nord-Darfour avec 640 000 enfants menacés. Ce sont les chiffres de l'UNICEF de la semaine dernière. Il y a une propagation au-delà des camps qui est déjà effective, plus de 32 États sont aujourd'hui menacés ou atteints du choléra. La situation dans la ville d'El-Facher est particulièrement grave, car elle est sous contrôle de l'armée régulière, mais encerclée par les paramilitaires FSR qui empêchent les convois humanitaires d'y entrer. À votre connaissance, combien de personnes y vivent actuellement et surtout comment survivent-elles ? La ville d'El-Facher est effectivement particulièrement sous tension parce qu'elle est assiégée depuis les affrontements qui ont commencé en avril et qui ont vu migrer de la ville des dizaines de milliers de personnes vers Tawila. Environ un million de personnes sont assiégées dans cette ville où tout manque. Les populations n'ont pas de voies d'approvisionnement, il y a plus de 70% des hôpitaux qui ne fonctionnent pas, l'accès aux soins est délétère. C'est aussi le cas de l'accès aux services de base, tout ce qui est nourriture et eau potable. Des centaines de milliers de personnes sont exposées à cette situation. Et les habitants, les témoignages que RFI a pu recueillir parlent d'enfants qui meurent quotidiennement de malnutrition ou de mauvaises conditions de vie... Exactement. Et c'est la résultante directe de cette guerre. On parle de près de 20 % des enfants souffrant de malnutrition, notamment dans des zones fermées, sans accès aux soins déjà pour la malnutrition. Le choléra vient maintenant s'ajouter et affecte la majorité des personnes, dont les enfants qui sont les couches les plus vulnérables. Vous avez indiqué qu'entre 70 et 80 % des hôpitaux et des centres médicaux du pays sont détruits. Ils sont même systématiquement visés par les belligérants, est-ce que vous arrivez à comprendre pourquoi les belligérants visent systématiquement les infrastructures médicales ? Nous sommes face à une guerre aveugle où les populations, malheureusement, sont devenues des cibles, tout comme les travailleurs humanitaires. Aujourd'hui, plusieurs centres de santé sont attaqués, particulièrement chez Alima. On a été obligés à maintes reprises de relocaliser nos activités, notamment à El-Facher où aujourd'hui, on n'arrive plus à travailler dans l'hôpital général. On s'est déplacé dans un autre endroit, qui a été aussi bombardé à plusieurs reprises, donc on a dû se déplacer de nouveau. Mais ce n'est pas seulement les infrastructures de santé, même les maisons des populations sont touchées. Cela montre clairement la volonté des différents groupes à prendre en étau les populations civiles dans cette guerre aveugle. Si rien n'est fait, le choléra aujourd'hui risque de tuer plus que les armes au Nord-Darfour. Dernièrement, j'ai rencontré sur le terrain une femme enceinte qui a marché 75 km, elle a dû accoucher à son arrivée. Et j'imagine aujourd'hui cette femme qui a pu survivre à toutes ces atrocités, contracter le choléra, fatal aussi bien pour elle que son enfant. Il faut faire tout son possible pour éviter ce risque à tout prix. D'autant que pour résorber le choléra, il faut beaucoup boire ou alors il faut des antibiotiques. Donc ça a l'air d'être un traitement simple, mais pour autant les populations manquent de tout cela… D'une part les financements sont très minimes et d'autre part les voies d'approvisionnement des différentes zones où sévit le choléra aujourd'hui sont coupées par la guerre. C'est un cocktail qui fait que le choléra risque de l'emporter.  Quel a été l'impact du retrait des financements de l'aide américaine d'USAID ? L'impact a été très très sec. Déjà en février, plus de 60 % des organisations humanitaires ont dû arrêter brusquement leurs activités et ça a eu un impact sur le déploiement des quelques aides qui arrivent à venir au Soudan. Depuis cette épidémie, on voit encore plus l'impact puisqu'on n'est que très peu d'organisations pouvant opérer et déployer des soins pour les populations. On a intérêt à tous se mobiliser pour que les financements puissent suivre assez rapidement puisque rien que pour le choléra, nous enregistrons aujourd'hui plus de 1000 morts depuis le début de l'épidémie au Soudan cette année. Il faut que ces chiffres arrêtent de grimper, et même possiblement toucher d'autres pays de la sous-région plus durement que le Soudan.  À lire aussiL'Unicef alerte sur une épidémie meurtrière de choléra en Afrique de l'Ouest et du Centre ► Rodrigue Alitanou est directeur des opérations au sein l'ONG Alima

Invité Afrique
Soudan: «Il va falloir autre chose que simplement une supériorité militaire pour régler ce conflit»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 14, 2025 4:33


Une rencontre secrète a eu lieu, lundi 11 août, en Suisse, à Zurich, entre le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan et l'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos. La rencontre a duré trois heures selon le gouvernement soudanais. Elle portait sur le plan américain pour un cessez-le-feu global au Soudan ainsi que sur l'acheminement d'une aide humanitaire, particulièrement vers el-Fasher, la capitale du Darfour nord assiégée par les paramilitaires des Forces de soutien rapide. Le chercheur Roland Marchal revient sur la position de la diplomatie américaine et sur ces nouveaux efforts pour tenter de négocier une sortie à la crise soudanaise. RFI : Qu'est-ce qu'on sait de ce plan pour un cessez-le-feu global qui aurait donc été proposé par les États-Unis lors de cette rencontre ? D'abord, les discussions ont eu lieu avec une seule des deux parties en l'occurrence avec le général al-Burhan, qui est le chef de l'armée soudanaise. On ne sait pas si d'autres discussions ont lieu parallèlement ou vont avoir lieu avec les Forces de soutien rapide commandées par le général Hemedti. Ce qu'on pense savoir, c'est que la diplomatie américaine s'efforce de faciliter l'accès humanitaire et qu'il y a à faire des deux côtés. C'est-à-dire que l'accès humanitaire est freiné tant du côté des RSF que du côté de l'armée soudanaise. Et donc il faut lever toute une série d'obstacles pseudo bureaucratiques pour permettre à l'aide d'arriver là où elle doit arriver. Le deuxième problème, c'est évidemment quel type de cessez-le-feu et de relance politique peut avoir lieu. Les renseignements qu'on a aujourd'hui sur la réunion ne permettent pas d'éclairer ça très bien. On sait que le général al-Burhan va sans doute défendre une exclusion totale des FSR et sans doute le jugement d'Hemedti et de tous ceux qui lui ont été le plus proche. Mais il est sûr que dans des discussions confidentielles, le général al-Burhan peut dessiner une voie qui n'a pas encore été empruntée jusqu'à présent. Et pourquoi a-t-il accepté cette fois-ci de rencontrer les Américains ? Est-ce que ça s'explique notamment par les avancées du coup des forces soudanaises sur le terrain ? Oui et non. Oui, évidemment, le gouvernement soudanais n'est plus dans la position de faiblesse dans laquelle il était il y a un an. Mais d'un autre côté aussi, il y a des critiques de plus en plus fortes qui sont exprimées vis-à-vis du général al-Burhan. Il y a des sanctions parce qu'apparemment, des armes chimiques auraient été utilisées par l'armée soudanaise contre les populations. Et puis d'autre part aussi parce que, au moins d'un point de vue militaire, on est tout à fait conscient que d'un côté comme de l'autre, il y a une escalade dans la technologie qui est utilisée et qu'il va falloir autre chose que simplement une supériorité militaire pour régler ce conflit. Et puis aussi, il y a une inquiétude, peut-être que le général al-Burhan a peut être une inquiétude vis-à-vis de ses propres troupes, le fait que le contrôle des milices est quand même difficile, et donc c'est peut-être aussi un bon moment pour lui d'essayer de marquer des points diplomatiquement en soulignant combien les preuves contre les Forces de soutien rapide sont multiples concernant l'assassinat de civils, des massacres de masse, etc. Mais est-ce qu'il n'y a pas des contreparties qui pourraient être demandées au général al-Burhan, comme par exemple son départ ou la mise en place d'un gouvernement civil ? On ne sait pas réellement quelle est l'expertise dont se prévaut l'envoyé américain Massad Boulos. Donc on ne sait pas si ce sont des discussions à haut vol, sans entrer dans des détails, ou si l'envoyé spécial américain a une vision extrêmement précise des forces en présence, se souvient qu'il y a des forces civiles qui se sont opposées à Omar el-Béchir en 2019, et également des forces civiles qui aspirent à gouverner, qui aspirent à un changement. Donc, la question est de savoir si les Américains vont se contenter finalement d'une négociation avec les deux parties armées, ou est-ce qu'ils iront beaucoup plus loin. Sur un véritable régime civil de transition qui inclura ou n'inclura pas des personnalités proches des deux parties combattantes aujourd'hui. Est-ce qu'avec ces discussions, on peut espérer que l'aide humanitaire circule mieux au Soudan et plus particulièrement vers El Fasher, la capitale du Darfour-Nord ? Du côté du gouvernement soudanais, les choses sont à la fois plus simples puisqu'il y a une autorité, il y a une chaîne de commandement et plus compliqué parce qu'il y a la chaîne de commandement de l'armée, mais il y a aussi beaucoup de milices qui sont sur les routes, qui ont leur propre check-point. C'est un véritable chemin kafkaïen pour obtenir toutes les autorisations pour les Nations unies de quitter Port-Soudan, où l'aide humanitaire arrive pour l'envoyer dans des lieux qui sont, il faut le rappeler, pour certains, contrôlés par le gouvernement, puis pour d'autres endroits qui sont plus sympathisantes des Forces de soutien rapide, et dans ce cas-là, il y a des oppositions très fortes qui se manifestent. L'envoyé spécial américain peut trouver des moyens et des arguments pour convaincre le général al-Burhan d'agir de façon un peu plus déterminée, de faire respecter la chaîne de commandement, puisqu'il prétend être le gouvernement. Ce sera sans doute beaucoup plus compliqué du point de vue des Forces de soutien rapide, dans la mesure où, s'il y a l'image d'un commandement central, il y a quand même une très grande faiblesse de la chaîne de commandement, ce qui fait que les milices sur le terrain peuvent établir des check-points et n'en ont rien à faire des papiers, fussent-ils signés par Hemedti ou son frère.

The Best of Breakfast with Bongani Bingwa
Displacement and hunger grip war-torn Sundan

The Best of Breakfast with Bongani Bingwa

Play Episode Listen Later Aug 6, 2025 13:49 Transcription Available


Bongani Bingwa speaks with Dr. Sonja Theron, a lecturer at UP in the Department of Political Sciences and an expert on South Sudan,to discuss the latest developments in the Sudan conflict. The conflict pits the Sudanese Armed Forces (SAF), led by General Abdel Fattah al-Burhan, against the Rapid Support Forces (RSF), commanded by Mohamed Hamdan Dagalo, also known as Hemedti. Once allies, these two forces are now embroiled in a bitter power struggle that has ravaged the country, sparking a devastating civil war and triggering widespread displacement. 702 Breakfast with Bongani Bingwa is broadcast on 702, a Johannesburg based talk radio station. Bongani makes sense of the news, interviews the key newsmakers of the day, and holds those in power to account on your behalf. The team bring you all you need to know to start your day Thank you for listening to a podcast from 702 Breakfast with Bongani Bingwa Listen live on Primedia+ weekdays from 06:00 and 09:00 (SA Time) to Breakfast with Bongani Bingwa broadcast on 702: https://buff.ly/gk3y0Kj For more from the show go to https://buff.ly/36edSLV or find all the catch-up podcasts here https://buff.ly/zEcM35T Subscribe to the 702 Daily and Weekly Newsletters https://buff.ly/v5mfetc Follow us on social media: 702 on Facebook: https://www.facebook.com/TalkRadio702 702 on TikTok: https://www.tiktok.com/@talkradio702 702 on Instagram: https://www.instagram.com/talkradio702/ 702 on X: https://x.com/Radio702 702 on YouTube: https://www.youtube.com/@radio702 See omnystudio.com/listener for privacy information.

Daily News Brief by TRT World

Israel seizes Gaza-bound aid ship "Israeli forces stormed the Gaza-bound aid ship Handala after it sent a distress call, detaining 21 activists on board. Live video streams from the vessel were cut mid-raid as soldiers took control. The ship is being towed to Ashdod, with activists expected to be deported. The fate of the crew remains unclear." Israel announces short pause of its Gaza attacks "Israel says it will pause fighting in Gaza on Sunday from 10 a.m. to evening to allow aid into what it calls as “humanitarian centres.” The brief halt comes amid rising international pressure over the deepening crisis in the besieged Palestinian enclave. " RSF-led coalition announces parallel government in Sudan "Sudan's RSF paramilitary has declared its own government, defying the army and risking further partition. RSF leader Hemedti unveiled the administration in western Sudan, where his forces hold sway. The army, which controls Khartoum, has vowed to crush the move, escalating a war already tearing the country apart." Türkiye signs deal to supply 48 KAAN fighter jets to Indonesia "Türkiye has signed an agreement to deliver 48 KAAN fighter jets to Indonesia in a landmark defence partnership. The deal includes joint production, engineering collaboration, and technology transfer, with deliveries scheduled over the next 10 years. Officials hailed the signing as a “historic moment” for bilateral defence ties, deepening cooperation between the two nations." "Nigeria pull off stunning comeback to win WAFCON " "Nigeria roared back from 2-0 down to beat hosts Morocco 3-2 and clinch a record 10th Women's Africa Cup of Nations. Goals from Okoronkwo, Ijamilusi, and late hero Echegini sealed a dramatic win in Rabat. The Super Falcons remain Africa's undisputed queens of football."

Revue de presse Afrique
À la Une: Sylvia Bongo et son fils Nourredin sortis de prison

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later May 12, 2025 4:00


Pas de commentaire des autorités à ce stade, mais Gabon Review l'affirme : l'épouse de l'ex-président Ali Bongo et son fils « ont été transférés en résidence surveillée dans leur maison de la Sablière» vendredi, raconte le journal, qui précise s'appuyer sur « des sources bien introduites, dignes de foi, et habituellement bien informées ». Après plus d'un an et demi en détention dans des conditions qui restent floues, cette nouvelle a dû arracher un « ouf de soulagement » à la famille, imagine Le Pays au Burkina Faso, qui y voit « une véritable bouffée d'oxygène ». Dans des termes plus modérés, Gabon Review concède que cette nouvelle « marque un tournant juridique important », et témoigne probablement du passage à « une gestion plus équilibrée » de la procédure.Mais il ne faut pas s'y méprendre, prévient Gabon Actu : « la mise en liberté provisoire de Sylvia et Nourredin ne signifie nullement (...) l'annulation des chefs d'accusation qui pèsent sur [eux], portant pêle-mêle sur des délits présumés de détournement de fonds, faux et usage de faux, corruption et détournement, etc ». Une véritable « épée de Damoclès », souligne de son côté Wakat Séra, tandis qu'Aujourd'hui au Faso prédit encore des jours difficiles au fils et à l'épouse d'Ali Bongo, qui « n'en ont pas fini avec la justice ».Un basculement surprenantQuelque chose a dû changer, mais quoi ? C'est précisément la question que se posent plusieurs journaux du continent, qui relèvent, comme Gabon Review, que « ce développement intervient une semaine après l'investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema ». Difficile d'y voir un simple hasard, grimace Le Pays, jugeant la coïncidence tellement  « flagrante » qu'elle « incite à établir un lien de cause à effet ».À ce stade, « tout reste encore dans le champ de la spéculation », prévient Wakat Séra. Alors le journal multiplie les hypothèses : s'agit-il d'un « geste de pure humanité » du nouveau président, souhaitant « présenter une image de père de la nation magnanime ? » Faut-il plutôt y voir la main d'un  « médiateur » qui aurait  « agi dans l'ombre » ? Ou bien, peut-être, un « deal passé avec la famille Bongo ? ». À moins qu'il ne s'agisse, comme le pense Gabon Review, de « l'effet d'un lobbying international soucieux d'un traitement plus humain » dans l'affaire Bongo, qui pousserait le pouvoir, à cette « tentative d'équilibrisme entre l'exigence de justice et les contraintes diplomatiques », poursuit le titre.Dans la presse burkinabè, le Pays va même un peu plus loin, et juge « plausible » que cette évolution « fasse suite à une résolution de l'Union africaine », demandant « la libération de la famille et des membres du gouvernement (...) déchu », en vertu « du respect des droits de l'Homme ». D'autant, insiste le journal, « que l'organisation africaine a levé ses sanctions à l'encontre du Gabon suite au retour à l'ordre constitutionnel dans le pays ». Autant de réflexions en forme de point d'interrogation… ne reste donc qu'à attendre, conclut Gabon Review : « la prochaine étape judiciaire sera décisive pour (...) éclairer l'opinion sur le fond de l'affaire ».La ville de Port-Soudan sous les dronesLa capitale provisoire soudanaise a été la cible d'attaques de drones, toute la semaine dernière. Alors que la localité était jusque-là épargnée, désormais, « plus aucune ville du Soudan n'est à l'abri », constate Le Monde Afrique. Ce « havre que l'armée régulière pensait inviolable », surplombé par un horizon aussi bleu que la mer, décrit le quotidien, n'est plus : « comme partout au Soudan, le ciel est devenu une menace ».Lieux stratégiques visés, explosions en plein centre-ville, risques de pénuries : ces frappes font aussi craindre que « l'acheminement de l'aide dans le pays » soit perturbé, s'inquiète le quotidien. Cela alors que « plus de la moitié des 50 millions d'habitants sont dans une situation proche de la famine ».Sans compter que les défenses antiaériennes de l'armée du général al-Burhan plient sous la force des attaques. L'utilisation de drones au Soudan n'est pas une nouveauté, mais, concède un expert interrogé par le journal, cette opération « est sans précédent par sa sophistication ». Un autre va dans le même sens : « les FSR [du général Hemedti] veulent envoyer un message clair : "nous pouvons (...) vous atteindre partout"». Et Le Monde Afrique de conclure, non sans amertume : « C'est désormais chose faite ». 

Revue de presse Afrique
À la Une: Sylvia Bongo et son fils Nourredin sortis de prison

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later May 12, 2025 4:00


Pas de commentaire des autorités à ce stade, mais Gabon Review l'affirme : l'épouse de l'ex-président Ali Bongo et son fils « ont été transférés en résidence surveillée dans leur maison de la Sablière» vendredi, raconte le journal, qui précise s'appuyer sur « des sources bien introduites, dignes de foi, et habituellement bien informées ». Après plus d'un an et demi en détention dans des conditions qui restent floues, cette nouvelle a dû arracher un « ouf de soulagement » à la famille, imagine Le Pays au Burkina Faso, qui y voit « une véritable bouffée d'oxygène ». Dans des termes plus modérés, Gabon Review concède que cette nouvelle « marque un tournant juridique important », et témoigne probablement du passage à « une gestion plus équilibrée » de la procédure.Mais il ne faut pas s'y méprendre, prévient Gabon Actu : « la mise en liberté provisoire de Sylvia et Nourredin ne signifie nullement (...) l'annulation des chefs d'accusation qui pèsent sur [eux], portant pêle-mêle sur des délits présumés de détournement de fonds, faux et usage de faux, corruption et détournement, etc ». Une véritable « épée de Damoclès », souligne de son côté Wakat Séra, tandis qu'Aujourd'hui au Faso prédit encore des jours difficiles au fils et à l'épouse d'Ali Bongo, qui « n'en ont pas fini avec la justice ».Un basculement surprenantQuelque chose a dû changer, mais quoi ? C'est précisément la question que se posent plusieurs journaux du continent, qui relèvent, comme Gabon Review, que « ce développement intervient une semaine après l'investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema ». Difficile d'y voir un simple hasard, grimace Le Pays, jugeant la coïncidence tellement  « flagrante » qu'elle « incite à établir un lien de cause à effet ».À ce stade, « tout reste encore dans le champ de la spéculation », prévient Wakat Séra. Alors le journal multiplie les hypothèses : s'agit-il d'un « geste de pure humanité » du nouveau président, souhaitant « présenter une image de père de la nation magnanime ? » Faut-il plutôt y voir la main d'un  « médiateur » qui aurait  « agi dans l'ombre » ? Ou bien, peut-être, un « deal passé avec la famille Bongo ? ». À moins qu'il ne s'agisse, comme le pense Gabon Review, de « l'effet d'un lobbying international soucieux d'un traitement plus humain » dans l'affaire Bongo, qui pousserait le pouvoir, à cette « tentative d'équilibrisme entre l'exigence de justice et les contraintes diplomatiques », poursuit le titre.Dans la presse burkinabè, le Pays va même un peu plus loin, et juge « plausible » que cette évolution « fasse suite à une résolution de l'Union africaine », demandant « la libération de la famille et des membres du gouvernement (...) déchu », en vertu « du respect des droits de l'Homme ». D'autant, insiste le journal, « que l'organisation africaine a levé ses sanctions à l'encontre du Gabon suite au retour à l'ordre constitutionnel dans le pays ». Autant de réflexions en forme de point d'interrogation… ne reste donc qu'à attendre, conclut Gabon Review : « la prochaine étape judiciaire sera décisive pour (...) éclairer l'opinion sur le fond de l'affaire ».La ville de Port-Soudan sous les dronesLa capitale provisoire soudanaise a été la cible d'attaques de drones, toute la semaine dernière. Alors que la localité était jusque-là épargnée, désormais, « plus aucune ville du Soudan n'est à l'abri », constate Le Monde Afrique. Ce « havre que l'armée régulière pensait inviolable », surplombé par un horizon aussi bleu que la mer, décrit le quotidien, n'est plus : « comme partout au Soudan, le ciel est devenu une menace ».Lieux stratégiques visés, explosions en plein centre-ville, risques de pénuries : ces frappes font aussi craindre que « l'acheminement de l'aide dans le pays » soit perturbé, s'inquiète le quotidien. Cela alors que « plus de la moitié des 50 millions d'habitants sont dans une situation proche de la famine ».Sans compter que les défenses antiaériennes de l'armée du général al-Burhan plient sous la force des attaques. L'utilisation de drones au Soudan n'est pas une nouveauté, mais, concède un expert interrogé par le journal, cette opération « est sans précédent par sa sophistication ». Un autre va dans le même sens : « les FSR [du général Hemedti] veulent envoyer un message clair : "nous pouvons (...) vous atteindre partout"». Et Le Monde Afrique de conclure, non sans amertume : « C'est désormais chose faite ». 

Grand reportage
«Le supplément du samedi» du 10 mai 2025

Grand reportage

Play Episode Listen Later May 10, 2025 48:30


Dans le supplément de ce samedi, deux reportages consacrés à la guerre qui sévit depuis trois ans au Soudan. En deuxième partie, nous sommes dans l'est du Tchad, des centaines de milliers de Soudanais s'y sont réfugiés depuis le début du conflit. Mais pour commencer, c'est bien au Soudan en guerre que l'on retrouve notre envoyée spéciale.  À Khartoum : la guerre et le chaosAu Soudan, la guerre est entrée dans sa troisième année. Trois ans que s'affrontent l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide, des paramilitaires dirigés par le général Mohammed Hamdan Daglo, alias Hemedti. Aujourd'hui, le Soudan est divisé en deux : l'armée domine le nord et l'est, tandis que le sud-ouest, avec notamment l'immense région du Darfour, est aux mains des FSR. La guerre au Soudan est considérée par l'ONU comme la plus grave crise humanitaire du moment. 13 millions de Soudanais ont fui les conflits. Aujourd'hui, certains tentent de rentrer chez eux, mais ne trouvent que désolation.Un Grand reportage de Gaëlle Laleix qui s'entretient avec François Ballarin.Survivre dans les camps de réfugiés soudanais de l'est tchadienNous partons pour l'est du Tchad, terre d'accueil de centaines de milliers de réfugiés soudanais. Ils ont fui cette guerre interne qui fait rage depuis le 15 avril 2023 au Soudan. À cette date, les Forces de soutien rapide (FSR) menées par le général « Hemedti » se soulèvent contre l'armée régulière soudanaise du général al-Buhran. Les FSR, majoritairement composées de milices arabes janjawid, la garde prétorienne de l'ex-président Omar el-Béchir, déchaînent leur violence au Darfour où elles sont actives depuis plusieurs décennies. 775 000 Soudanais ont fui vers le Tchad voisin : en grande majorité des femmes et des enfants Masalit, une communauté non arabe du Darfour.Un Grand reportage de Victor Mauriat qui s'entretient avec François Ballarin.

Grand reportage
À Khartoum : la guerre et le chaos

Grand reportage

Play Episode Listen Later May 8, 2025 19:29


Au Soudan, la guerre est entrée dans sa troisième année. Trois ans que s'affrontent l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide, des paramilitaires dirigés par le général Mohammed Hamdan Daglo, alias Hemedti. Aujourd'hui, le Soudan est divisé en deux : l'armée domine le nord et l'est, tandis que le sud-ouest, avec notamment l'immense région du Darfour, est aux mains des FSR. La guerre au Soudan est considérée par l'ONU comme la plus grave crise humanitaire du moment. 13 millions de Soudanais ont fui les conflits. Aujourd'hui, certains tentent de rentrer chez eux, mais ne trouvent que désolation.  « À Khartoum : la guerre et le chaos », un grand reportage de Gaëlle Laleix.

Grand reportage
Survivre dans les camps de réfugiés soudanais de l'est tchadien

Grand reportage

Play Episode Listen Later May 5, 2025 19:30


Nous partons pour l'est du Tchad, terre d'accueil de centaines de milliers de réfugiés soudanais. Ils ont fui cette guerre interne qui fait rage depuis le 15 avril 2023 au Soudan. À cette date, les Forces de soutien rapide (FSR) menées par le général « Hemedti » se soulèvent contre l'armée régulière soudanaise du général al-Buhran. Les FSR, majoritairement composées de milices arabes janjawid, la garde prétorienne de l'ex-président Omar el-Béchir, déchaînent leur violence au Darfour où elles sont actives depuis plusieurs décennies. 775 000 Soudanais ont fui vers le Tchad voisin : en grande majorité des femmes et des enfants Masalit, une communauté non arabe du Darfour. « Survivre dans les camps de réfugiés soudanais de l'est tchadien », un Grand reportage de Victor Mauriat. À écouter aussiSoudan: une guerre de généraux à l'origine de la plus grave crise humanitaire au monde

L’arbre à palabres | Deutsche Welle
Guerre civile au Soudan: quelle issue?

L’arbre à palabres | Deutsche Welle

Play Episode Listen Later Apr 18, 2025 38:35


​Il y a deux ans, le 15 avril 2023, débutait la guerre civile qui, depuis, continue de faire des dégâts humains et métiers. Eric Topona et ses invités reviennent sous l'Arbre à palabres sur les raisons de ce conflit et proposent des voies de sortie de crise.

Reportage Afrique
Soudan du Sud: les témoignages de femmes réfugiées dans le camp de Gorom [3/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 15, 2025 2:29


Plus de 10 000 réfugiés soudanais sont arrivés au camp de Gorom, près de Juba, la capitale du Soudan du Sud, depuis le début de la guerre au Soudan le 15 avril 2023. Un conflit qui semble loin de se terminer, notamment dans la région du Darfour, où les Forces de soutien rapides du général Hemedti sont accusées de commettre un génocide. Des femmes du Darfour réfugiées à Gorom se sont livrées à RFI sur leurs inquiétudes suite aux violences qui ont éclaté contre les Soudanais mi-janvier, après que des Sud-Soudanais ont été massacrés par l'armée soudanaise à Wad Madani. De notre correspondante à Juba, Coiffée d'un foulard rose pâle, Amira Adam Bashar, 20 ans, a fui l'enfer d'El Fasher, cette ville située au Darfour nord, assiégée par les paramilitaires FSR. Elle est arrivée à Juba une semaine seulement avant qu'éclatent les violences visant les Soudanais mi-janvier : « La police nous a protégés, puis nous avons été amenés ici à Gorom. Nous sommes enregistrés comme réfugiés urbains, donc nous ne recevons aucune aide. Nous n'avons presque rien à manger ni à boire, et mon frère qui vendait du charbon pour nous soutenir a été blessé dans les violences, maintenant, il ne peut plus travailler. Nous avons besoin d'aide. »L'histoire de Nuha Abdallah Mohammed, 34 ans, est tout aussi terrible. La mère de deux enfants a fui les attaques des FSR à El Geneina, au Darfour ouest, et rejoint son mari établi à Juba comme commerçant. Mais leur magasin a été complètement pillé lors des émeutes contre les Soudanais. La famille s'est réfugiée à Gorom, et a été à nouveau terrifiée par les combats entre forces sud-soudanaises qui ont eu lieu près du camp récemment : « J'aimerais pouvoir quitter le Soudan du Sud, mais je n'en ai pas la capacité. Car c'est insupportable de fuir une guerre, de venir à pied d'un pays à l'autre, pour ensuite se retrouver à vivre encore la même chose. À entendre à nouveau les mêmes sons de tirs et de bombes. Nous ressentons beaucoup de peur et d'insécurité. »À écouter aussiGuerre au Soudan: «L'urgence humanitaire est au nord Darfour»« Nous voulons vivre en sécurité, c'est tout. »Originaire de Nyala, dans le Darfour sud, Azza Haroun Nurein, 40 ans, a la lourde charge de s'occuper de sa fille Ikram, 16 ans, qui a perdu une jambe dans le conflit soudanais : « Avant le début de la guerre, nous vivions bien à Nyala. Quand le conflit a débuté, nous sommes restés enfermés chez nous. Mais un jour, une bombe est tombée sur la maison, tuant ma fille et mon neveu. Et Ikram a quant à elle été grièvement blessée. »La famille a fui en août 2023 et c'est à Juba qu'Ikram a été amputée de sa jambe gauche. L'adolescente garde de lourdes séquelles et a des cicatrices et des éclats d'obus un peu partout sous la peau. Elle ne peut être scolarisée : « Je ne peux pas aller à l'école parce que je ne peux pas marcher, même avec des béquilles. Donc, je reste tout le temps dans notre abri. Ce que je veux dire, c'est qu'il faut que la guerre s'arrête au Soudan et au Soudan du Sud. Et il faut penser à ceux qui ne peuvent pas fuir quand il y a du danger, comme moi qui ai perdu ma jambe, je ne peux aller nulle part. Nous voulons vivre en sécurité, c'est tout. »Cette semaine, Ikram a rendez-vous au centre de réhabilitation physique du Comité international de la Croix-Rouge à Juba, où elle espère apprendre à marcher à nouveau à l'aide d'une prothèse.À lire aussiGuerre au Soudan: après deux ans de chaos, le désastre humanitaire

Reportage Afrique
Au Kenya, les réfugiés soudanais réinventent leur vie loin du conflit et en communauté [2/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 14, 2025 2:27


Cela fait deux ans, mardi 15 avril, que la guerre au Soudan a démarré. Elle est aujourd'hui la plus importante crise de personnes déplacées au monde, selon l'ONU, 13 millions de Soudanais ayant fui leur foyer. Quatre millions se sont réfugiés dans les pays voisins comme l'Égypte, le Tchad ou le Soudan du Sud. Certains ont réussi à pousser jusqu'au Kenya, loin des camps de réfugiés. À Nairobi, la capitale, ils essaient de se réinventer une vie. De notre correspondante à Nairobi,À Nairobi, la capitale du Kenya, dans le quartier de Kilimani, le Jayta est devenu le rendez-vous de la jeunesse soudanaise. Dans ce petit restaurant, pas de manières, on y mange comme à la maison. « Nos clients sont des Soudanais, des Somaliens et des Éthiopiens. Mais on n'aime pas les appeler des "réfugiés". Bien sûr, notre vie est finie au Soudan, avec cette guerre. Il faut tout recommencer, pour survivre. Pendant la révolution, on disait : "À chaque fois, nous referons la révolution, si le gouvernement n'est pas bon pour nous" », se souvient Ahmed Albadawi.Les généraux Abdel Fattah Al Burhan, à la tête de l'armée soudanaise, et Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemedti », chef des Forces de soutien rapide (FSR), se mènent une guerre sans pitié depuis deux ans. Mabio Swale, 24 ans, a fui Khartoum dès les premiers bombardements : « J'ai laissé derrière moi, mon père, mes petits frères, même mère. Je ne sais pas comment ils vont, s'ils sont en sécurité. La vie au Soudan est très dure : il n'y a pas de travail, pas de sécurité. On entend les armes et les balles partout. J'aimerais bien refaire ma vie au Kenya. Là, je travaille comme serveur. Avant, je rêvais d'être footballer. Aujourd'hui, je veux juste continuer à travailler pour envoyer de l'argent à ma famille. »Ousmane aussi a quitté Khartoum en 2023. Il y suivait alors des études en génie civil. Diplômé ici à Nairobi, c'est vers le Soudan que ses projets se tournent. « Je ne peux pas imaginer mon futur sans le Soudan. Maintenant que l'armée a récupéré Khartoum, mes amis et des membres de ma famille, y retournent. Ils essaient de reconstruire. J'y retournerai, c'est sûr. Les deux généraux viennent du même gouvernement. Mais vous pouvez vivre avec l'armée. Avec les FSR, c'est impossible. Je le sais, je les ai vus, ils ont essayé de me tuer, ils m'ont jeté à terre. D'abord la paix. Après, on cherchera la démocratie », affirme-t-il. En 2024, les Nations unies recensaient plus de 11 500 réfugiés soudanais au Kenya. À lire aussiSoudan: les FSR revendiquent la prise du camp de Zamzam au Darfour, «tuant de nombreux civils»

Invité Afrique
Soudan: après deux ans de guerre civile, «le risque» de partition est bien présent

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Mar 14, 2025 4:34


Au Soudan, il y a « un énorme risque de partition du pays », affirme l'Union africaine, après la décision des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti de former prochainement un gouvernement parallèle. Presque deux ans après le début de la guerre civile dans ce pays, y a-t-il vraiment un risque de sécession ? Et peut-il y avoir un impact sur la stabilité politique du Tchad ? Décryptage avec Roland Marchal, chercheur à Sciences Po Paris. Il répond aux questions de C. Boisbouvier.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Soudan : vers la création d'un gouvernement parallèle ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Feb 25, 2025 19:23


Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur l'enlèvement d'Abdoul Sacko en Guinée, les résultats des législatives en Allemagne et le nombre d'exécutions en Iran en 2024. Soudan : vers la création d'un gouvernement parallèle ? Réunis au Kenya, les Force de soutien rapide du général Hemedti et leurs alliés ont signé une charte pour créer un gouvernement parallèle au Soudan. Qu'est-ce que la création de ce gouvernement pourrait changer au conflit ? Cette annonce faite à Nairobi peut-elle avoir des conséquences sur les relations entre le Soudan et le Kenya ?Avec Marc Lavergne, directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste de la Corne de l'Afrique et du Moyen-Orient.  Guinée : que sait-on de l'enlèvement d'Abdoul Sacko ? L'opposant cadre de la coalition des Forces vives de Guinée a été retrouvé le lendemain de son enlèvement par des hommes cagoulés, dans « un état critique » selon ses avocats. Que sait-on aujourd'hui des circonstances de son enlèvement ? Que pourrait-on lui reprocher ?Avec Me Sekou Keïta, un des avocats d'Abdoul Sacko.  Allemagne : le parti conservateur en tête des élections législatives En Allemagne, la CDU-CSU conservatrice de Friedrich Merz est arrivée en tête des élections législatives avec 29%, alors que l'extrême droite réalise un score historique de 19,5%. Doit-on s'attendre à un changement drastique de la politique allemande avec ces résultats ? Comment expliquer cette percée historique de l'AfD ? Quelles sont désormais les alliances possibles ?Avec Pascal Thibaut, correspondant de RFI à Berlin.   Iran : comment expliquer l'augmentation des exécutions ? Un rapport de l'ONU alarme sur le nombre d'exécutions en Iran lors de l'année 2024. Ils sont 975 condamnés à mort à avoir été exécutés sur cette année. Qu'est-ce qui peut expliquer un nombre aussi élevé ?Avec Clément Therme, chargé de cours à l'Université Paul-Valery de Montpellier, spécialiste de l'Iran.

Invité Afrique
Soudan: «On ne voit pas le ciment qui peut donner de l'élan au gouvernement parallèle des FSR» selon Marc Lavergne

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 25, 2025 4:31


Samedi 22 février, à Nairobi au Kenya, les Forces de soutien rapide et 24 organisations soudanaises ont signé une charte pour jeter les bases « d'un gouvernement de paix et d'unité ». Un gouvernement « parallèle » à celui de Port-Soudan, qui fait craindre pour l'unité du pays, déchiré par la guerre. Liza Fabbian a interrogé le chercheur Marc Lavergne sur les implications de cette initiative du général Hemedti, le commandant des Forces de soutien rapide (FSR) en guerre contre l'armée soudanaise. RFI : Quels sont les acteurs signataires de cette Charte pour un « gouvernement de paix et d'unité » au Soudan ? Marc Lavergne : Alors c'est une coalition qui s'est regroupée autour des Forces de Soutien Rapide, mais qui a réussi à agréger beaucoup d'éléments de la société civile, ceux qui ont mené la révolution pacifique depuis avril 2019, c'est-à-dire le mouvement Taqaddum, le mouvement progrès qui rassemble les jeunes de la capitale, ceux qui ont fait ce printemps de Khartoum, et puis des forces régionales et locales aussi. Dans cette coalition, il y a toutes sortes de formations, de partis politiques ou de groupes qui sont eux-mêmes divisés. C'est-à-dire que les personnes qui ont signé cette charte ne sont pas forcément les figures de proue de ces mouvements. Donc il reste à savoir s'il n'y a pas des réticences à l'intérieur de chacun des mouvements signataires de cette Charte pour un nouveau gouvernement. Comment expliquer ce développement et pourquoi est-ce qu'il survient maintenant ? On peut considérer que ce timing correspond à une montée en puissance de l'armée qui gagne du terrain sur plusieurs fronts. Dans la capitale Karthoum d'abord, qui a été en grande partie reprise par l'armée, et puis dernièrement, une capitale régionale qui est El Obeid au centre du pays dans le Kordofan. L'armée se considère comme propriétaire de l'État soudanais puisqu'elle l'a dirigé pratiquement en continu depuis l'indépendance en 1956.  Mais il y a aussi des facteurs externes, puisque l'armée est soutenue par des pays comme l'Iran, la Turquie et éventuellement aussi la Russie et la Chine. Et puis sur la scène internationale, bien sûr, il faut peut-être relier cette mobilisation au fait qu'il y a un nouveau président aux États-Unis, qui a décidé de soutenir l'armée. Quel impact la création d'un gouvernement parallèle par les Forces de Soutien Rapide peut-elle avoir sur l'avenir du Soudan selon vous ? On ne voit pas très bien quel est le ciment qui peut donner de l'élan à ce mouvement. Alors, il peut y avoir un soutien extérieur, mais je crois que chacun des groupes qui constitue ce mouvement lutte d'abord pour ses objectifs propres, du côté de l'armée, il y a quand même cette solidité et cette discipline, qui lui a permis de gagner du terrain très progressivement. Alors, est-ce que ce nouveau mouvement civilo-militaire va être capable de s'équiper en armes ? Parce que c'est finalement l'armement qui va décider, c'est la capacité militaire à reprendre l'ensemble du pays. Est-ce qu'on pourrait se diriger vers un scénario à la libyenne avec la signature de cette Charte ? Je crois que la grande différence, c'est que la Libye est un pays producteur de pétrole, donc il n'y a pas de difficultés financières majeures alors que le Soudan est un pays totalement dévasté, ruiné, avec des centaines de milliers de morts, avec des gens déplacés par millions dans les pays voisins et sans aucune ressource propre actuellement. Certains parlent déjà d'une partition militaire de fait au Soudan, pour vous, il n'y a pas de risque de division territoriale à moyen terme ? Non, je ne pense pas. Le Darfour, par exemple, on a souvent pensé que la région voulait prendre son indépendance, un peu comme le Sud-Soudan. Mais il n'y a jamais eu de mouvement de revendication pour une indépendance au Darfour, ni même dans les Monts Nouba. Ce qui est demandé par toutes ces provinces périphériques, c'est d'être traités sur un pied d'égalité avec la vallée du Nil, avec ce Soudan utile qui a toujours dominé l'ensemble du pays. À quoi peut-on s'attendre quant à la création de ce futur gouvernement de paix et d'unité selon vous ? Dans cette fédération pour un nouveau gouvernement, il reste des parties qui sont assez distinctes les unes des autres. Et tout ça n'indique aucune amorce de rapprochement entre elles. Donc, il y aura un partage peut être des postes de responsabilité, des postes ministériels. Mais est-ce que ces ministres auront une administration, auront quelque chose à gérer, ou bien est-ce que c'est simplement un jeu d'annonces pour la communauté internationale, pour faire un peu comme ce qu'à fait l'armée qui s'est dotée elle-aussi d'un gouvernement civilo-militaire, qui prétend d'être le gouvernement légal du pays. Donc c'est aussi une réponse à cela ? En effet, parce que cette initiative de l'armée lui permet de développer des missions à l'étranger, des ambassades, d'être reconnue de parler aux autres États de la région et au reste du monde. Et en face, ceux qui ne sont pas organisés, apparaissent comme des rebelles. Bien qu'ils soient eux-mêmes les héritiers de la transition démocratique, et de partis ancrés dans l'histoire du Soudan. À lire aussiSoudan: les FSR du général Hemedti et leurs alliés signent une «charte» pour créer un gouvernement parallèle

Invité Afrique
Soudan: «Les sanctions américaines contre le général Hemedti (FSR) sont symboliques» dit T. Vircoulon

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jan 10, 2025 4:39


Au Soudan, les paramilitaires des FSR sont accusés de génocide, une accusation formulée mardi par les États-Unis. « Les Forces de soutien rapide, FSR, et ses milices alliées ont systématiquement assassiné des hommes et des garçons sur une base ethnique, et ont délibérément ciblé les femmes et les filles de certains groupes ethniques pour les violer et leur faire subir d'autres formes de violence sexuelle brutales », a déclaré Anthony Blinken, le secrétaire d'État américain. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour utiliser ce terme de génocide ? Quelles conséquences peuvent avoir les sanctions contre le général Mohamed Hamdane Dogolo, dit « Hemedti », le commandant des FSR et contre les sociétés liées aux paramilitaires ? Éléments de réponses avec Thierry Vircoulon, chercheur associé à l'IFRI. RFI : Les États-Unis accusent officiellement les FSR de génocide. Sur quels faits se basent-ils ? On parlait jusque-là de crimes de guerre. Qu'est-ce qui a fait évoluer le département d'État américain ?Thierry Vircoulon : Il y a eu des enquêtes sur les combats qui ont eu lieu au Darfour, notamment dès le début de la guerre en 2023. Et, il avait été clairement montré à cette époque que les Masalit, qui sont une tribu qui se trouve surtout dans la région de el-Geneina, au Darfour Ouest [au Soudan], avaient été particulièrement ciblés par les FSR et par des milices arabes alliées au FSR. Ce qui avait conduit à la fuite des Masalit au Tchad, dans la région d'Adré. Et donc, ces enquêtes ont mis en évidence que les Masalit avaient été ciblés en tant que tels et du coup les autorités américaines ont déduit qu'on était dans une situation qui pouvait être qualifiée de génocide.Mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour utiliser officiellement ce terme de génocide ?Parce que les États-Unis ont lancé dès le début du conflit une tentative de médiation, que cette tentative de médiation a eu plusieurs rebondissements, mais elle a finalement échoué en août 2024. Et par conséquent, maintenant, ils ont décidé de faire évidemment monter la pression. Je pense qu'avant, ils n'avaient pas encore pris cette décision justement parce qu'ils voulaient préserver les chances de cette médiation.Washington a annoncé en parallèle prendre une série de sanctions contre le chef des paramilitaires, Mohamed Hamdane Dogolo dit «Hemedti » et contre des sociétés liées aux FSR. Concrètement, est ce que ces sanctions peuvent faire évoluer le cours de cette guerre ou est-ce uniquement symbolique ?Non, je pense que c'est surtout symbolique. Le général Hemedti a construit un empire financier, un empire économique, qui est en grande partie lié aux Émirats arabes unis et ce qui est très intéressant, c'est de voir que les 6 ou 7 entreprises qui viennent d'être sanctionnées par les États-Unis sont toutes des entreprises situées aux Émirats arabes unis. Et donc là, on peut dire que le Trésor américain en effet sanctionne un peu le cœur financier de l'empire économique de Hemedti.Mais est-ce que ces sanctions contre ces sociétés peuvent avoir réellement un impact sur le financement des paramilitaires et sur la livraison d'armes ?Le problème des sanctions, c'est toujours le même : c'est de savoir si elles seront appliquées ou non. Et comme en fait ces entreprises sont basées aux Émirats arabes unis, l'application des sanctions va beaucoup dépendre de l'attitude des autorités émiraties. Et en fait, depuis le début de ce conflit, il y a eu des échanges entre Washington et les Émirats arabes unis. Et Washington a essayé d'infléchir la position des Émirats arabes unis qui sont le principal soutien de Hemedti. Donc, avec ces sanctions, on sent qu'ils font aussi monter la pression sur les autorités émiraties.On sait que les États-Unis vendent du matériel d'armement aux Émirats arabes unis. Avec ces sanctions, ces livraisons de matériels vont-elles pouvoir se poursuivre ?Oui, parce que en fait la relation entre les États-Unis et les Émirats arabes unis est plus large que la question soudanaise, donc ça n'affectera pas les livraisons d'armes, etc.Un mot sur Hemedti, le commandant des FSR, ancien chef de milices redouté au Darfour. On sait qu'il a tenté d'améliorer son image à l'international. Quelles peuvent être les conséquences pour lui de ces accusations et de ces sanctions ?Ces sanctions, elles mettent en évidence publiquement ce que tous les spécialistes savaient : c'est-à-dire que le cœur de son empire économique se trouve à Dubaï. Donc, c'est ça l'effet principal et l'effet recherché : de mettre en évidence le lien économique fort qui existe depuis longtemps entre lui et les Émirats arabes unis.Ces accusations des États-Unis interviennent quelques jours seulement avant l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. La future administration américaine pourrait-elle avoir une autre lecture de ce qui se passe aujourd'hui au Soudan ?On va voir en effet comment ça va évoluer lorsque Trump rentrera dans le bureau ovale, parce que on dit beaucoup qu'il a des intérêts économiques, des intérêts d'affaires dans les monarchies du Golfe. Et donc, ça peut en effet conduire à des changements de politique. Il y a une vraie interrogation sur la politique qu'il va mener et la relation qu'il va avoir avec les monarchies du Golfe.À lire aussiSoudan: les Forces de soutien rapide du général Hemedti accusées de massacres de civils dans le centre  À lire aussiSoudan: à El-Facher, «Hemedti veut marquer une suprématie sur le Darfour»

Africa Daily
Will US sanctions have an impact on the war in Sudan?

Africa Daily

Play Episode Listen Later Jan 9, 2025 19:37


This week, US Secretary of State Antony Blinken said genocide had been committed in Darfur by the Sudanese paramilitary Rapid Support Forces. He said the RSF was responsible for the murder of "men and boys - even infants", that it had committed brutal crimes of sexual violence against women on ethnic grounds, and that it had murdered civilians even as they tried to flee the conflict. He also announced sanctions on its leader, Mohamed Hamdan Dagalo, also known as Hemedti. So will this have an impact on the RSF's military operations? Presenter: Alan @Kasujja Guests: Former governor of Central Darfur, Adeeb Yousif, the BBC's Mohanad Hashim, and Kholood Khair, a Sudanese political analyst and Yale Peace Fellow.

Grand reportage
« Le supplément du samedi » du 30 novembre 2024

Grand reportage

Play Episode Listen Later Nov 30, 2024 48:30


Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end nous emmène en première partie, au Soudan plongé dans la plus grave crise humanitaire au monde, et déchiré en une guerre fratricide. Nous allons découvrir quelle est l'origine de ce conflit. Et, en deuxième partie, direction la Polynésie française pour nous intéresser à l'activité perlicole, certes fructueuse, mais qui génère une pollution plastique. Soudan: une guerre de généraux à l'origine de la plus grave crise humanitaire au mondeDepuis le 15 avril 2023, le Soudan se déchire. Se déchire en une guerre fratricide. En dix-neuf mois, le conflit a déraciné plus de 13 millions de Soudanais et plongé le pays dans la plus grave crise humanitaire au monde. Rien ne semble pouvoir arrêter la confrontation entre les Forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, menées par le général Mohammed Hamdane Dagalo, alias « Hemedti ». Les deux généraux misent tous deux sur une victoire militaire totale. Bombardements, massacres, conflit ethnique, maladies et la faim qui menace désormais plus de la moitié des 45 millions de Soudanais. Bilan : 150 000 morts.RFI a obtenu un accès tout a fait exceptionnel dans les zones contrôlées par l'armée régulière.Un Grand reportage d'Eliott Brachet qui s'entretient avec Jacques Allix. Collier de perles : l'océan en paie également le prixLe Plastic Odyssey est un bateau-laboratoire de 39 mètres qui arpente les mers du monde en quête de solutions pour réduire la pollution plastique. À son bord, des machines pour transformer le plastique en matériaux de construction ou du mobilier. À l'occasion d'une longue escale en Polynésie française, le navire s'est particulièrement intéressé à la perliculture. Cette activité représente la 2ème économie du territoire après le tourisme et devant la pêche (source : Direction des ressources marines).Autres chiffres-clé de l'activité perlicole en Polynésie française représente plus de 50 millions d'euros de recettes et 9 tonnes de perles exportées en 2022.Une activité juteuse qui ne produit pas seulement des perles, mais aussi de nombreux plastiques…Un Grand reportage de Margaux Bédé qui s'entretient avec Jacques Allix.

Reportage Afrique
Guerre au Soudan: Port-Soudan, «capitale de l'exil» pour des milliers de déplacés du pays [3/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 26, 2024 2:28


Depuis le 15 avril 2023, la guerre entre les Forces armées soudanaises du général Burhan et les paramilitaires du général Hemedti a plongé le Soudan dans la plus grande crise de déplacement de population au monde. Le conflit a déraciné plus de onze millions de personnes à l'intérieur de ses frontières et deux millions de réfugiés vers les pays voisins. Épargnée par les combats, Port-Soudan accueille des vagues de milliers d'exilés. Rencontre avec des artistes qui racontent 19 mois de guerre fratricide qui ont déchiré le pays. De notre envoyé spécial à Port-Soudan,Sur les bords de la mer Rouge, Port-Soudan s'est convertie en capitale du pays. Sa population, estimée avant-guerre à près de 400 000 habitants, a été multipliée par deux. À travers la ville, plus de 250 000 personnes s'entassent dans une centaine de bâtiments publics convertis en centres d'accueil. Dans une école qui abrite des artistes déracinés par les combats, Amin Akram improvise une leçon d'anglais.Il y a une semaine, ce professeur de musique a fui Khartoum, laissant derrière lui ses instruments. Il habitait dans le quartier de Shambat contrôlé par les paramilitaires, aujourd'hui pilonné par l'armée régulière. « Les maladies se propageaient : la malaria, le typhus, la dengue. Tout cela à cause du manque de nourriture. En plus des combats, c'était invivable. J'habitais à côté du cimetière, ils enterraient trois cadavres par jour ! Nous étions à bout de force. Après un an et demi d'enfer, je voulais revoir la vie. »Dans des salles de classe reconverties en dortoir, une soixantaine d'artistes exilés partagent des lits superposés. Ils sont comédiens, cinéastes, danseurs. Comme Muhaeera Fathi, une décoratrice de 27 ans, beaucoup ont été déplacés plusieurs fois par les combats. « Mon quartier à Khartoum a été rasé par les bombardements aériens. Alors, je suis allée me réfugier dans la Gezira. J'y suis restée deux mois, puis les Forces de soutien rapide ont attaqué, raconte la jeune femme. Là, c'était encore pire. Des cas de viols et de violences contre les femmes. Au final, c'est une guerre contre les civils. Que ce soit par les avions de l'armée, les obus et les pillages des paramilitaires, c'est le citoyen qui perd tout. Cette guerre est absurde, elle doit s'arrêter. »À lire aussiLes Soudanaises, violées et violentées, sont les premières victimes de la guerre [1/1]« Notre art, une arme qui combat la propagande »Chaque semaine, entre deux coupures d'électricité, ces artistes organisent des projections de cinéma, des concerts, et jouent du théâtre dans les camps de déplacés. Pour le metteur en scène Rabie Youssef, l'art est la seule arme qu'il leur reste. « Cette guerre a des racines historiques, politiques, économiques, mais la cause grave et la plus négligée, c'est le manque de culture, explique l'artiste. Nous avons beaucoup de tribus et de langues différentes. Mais les Soudanais ne se connaissent pas entre eux. Et la guerre amène toujours avec elle des discours de haine. Alors nous, les artistes, devons jouer notre rôle. Notre art est une arme qui combat la propagande, les mensonges, une arme qui agit sur les consciences. C'est une forme résistance. Objectivement, il est possible d'arrêter cette guerre. La seule solution, c'est la négociation. Au Soudan, nous avons connu de nombreuses guerres, aucune ne s'est terminée par la voie des armes. »Ces messages de paix restent largement inaudibles dans le vacarme de la guerre. Pour le moment, les deux généraux refusent toutes négociations, préférant la guerre totale.

Grand reportage
Soudan: une guerre de généraux à l'origine de la plus grave crise humanitaire au monde

Grand reportage

Play Episode Listen Later Nov 25, 2024 19:29


Depuis le 15 avril 2023, le Soudan se déchire. Se déchire en une guerre fratricide. En dix-neuf mois, le conflit a déraciné plus de 13 millions de Soudanais et plongé le pays dans la plus grave crise humanitaire au monde. Rien ne semble pouvoir arrêter la confrontation entre les Forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, menées par le général Mohammed Hamdane Dagalo, alias « Hemedti ».  Les deux généraux misent tous deux sur une victoire militaire totale. Bombardements, massacres, conflit ethnique, maladies et la faim qui menace désormais plus de la moitié des 45 millions de Soudanais. Bilan : 150 000 morts.RFI a obtenu un accès tout a fait exceptionnel dans les zones contrôlées par l'armée régulière.«Soudan : les civils dans l'étau des généraux rivaux», un Grand reportage d'Eliott Brachet

Nessun luogo è lontano
Stati di guerra: Sudan

Nessun luogo è lontano

Play Episode Listen Later Nov 25, 2024


Il 15 aprile 2023 sono scoppiati intensi combattimenti tra le Forze Armate Sudanesi e le Forze di Supporto Rapido (RSF) a Khartoum e in gran parte del Sudan. Se fino al 2021 Hemedti e al-Burhan avevano combattuto dalla stessa parte, nell'aprile del 2023 i due eserciti hanno assaltato le reciproche basi a Khartoum e combattuto per la presa del palazzo presidenziale, dell'aeroporto e dei canali televisivi. Da allora, il conflitto ha ucciso e ferito migliaia di persone. Ne parliamo con Irene Panozzo, già consigliera politica dell'Unione Europea sul Corno d'Africa, Giovanni Tozzi di Emergency, e con Giorgio Musso, professore di Storia e istituzioni dell'Africa all'Università Roma Tre.

Reportage Afrique
Les Soudanaises, violées et violentées, sont les premières victimes de la guerre [1/1]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 24, 2024 2:25


Dans le sillage de la guerre entre les deux armées du Soudan, les violences sexuelles contre les femmes se multiplient. Si les deux camps commettent des exactions, les Forces de soutien rapide sont tenues responsables de la grande majorité de ces violences faites aux femmes, selon les conclusions d'un rapport d'experts de l'ONU publié le 23 octobre. De notre envoyé spécial à Omdurman,Les troupes paramilitaires dirigées par le général Hemedti sont issues des milices janjawids, qui ont participé au génocide du Darfour au début des années 2000, au cours duquel le viol a été utilisé comme arme de guerre. Vingt ans plus tard, elles reproduisent à travers le Soudan leur campagne d'humiliation.À Omdurman, une victime a accepté de témoigner à condition de rester anonyme. Nous l'appellerons Fatima. La jeune femme de 28 ans a fui le quartier d'Oumbada sous le joug des paramilitaires. La rencontre est organisée à l'abri des regards dans une salle de classe d'une école convertie en centre d'accueil pour des familles réfugiées des combats. Le 14 janvier 2024, Fatima est enlevée par trois soldats des Forces de soutien rapide. Au prétexte que son oncle travaille dans les douanes, elle est accusée de collaboration avec l'armée régulière. « Ils m'ont emmenée dans une maison obscure. Il était minuit et demi environ. C'était très sombre, mais je pouvais sentir l'odeur du sang. Après m'avoir frappée, ils m'ont traînée par la jambe dans les escaliers jusqu'au deuxième étage. Le plus gradé d'entre eux est venu à moi. Il m'a dit : “Tu collabores avec l'armée. Je vais te violer pour jeter la honte sur ton oncle”. J'ai dit que j'étais tout juste mariée, que j'étais encore vierge. Il a dit : “Je ne connais pas ce mot”. Il m'a violée, pleure la jeune femme. Il est redescendu. Le deuxième soldat est monté, puis le troisième. »À lire aussiSoudan: les FSR lancent «une campagne de vengeance» contre les civils après la défection d'un général« J'étais devenue sa chose »Ce que raconte Fatima est arrivé à des milliers d'autres. Selon nos informations, les paramilitaires ont organisé un trafic d'esclaves sexuelles à travers le pays. Des centaines de femmes ont été vendues sur des marchés au Darfour. « L'un d'entre eux a dit : “Maintenant, on la bute”. Il a tiré en l'air. Mais l'officier a dit : “Non, moi, je la veux. Je la prends avec moi”. Il m'a dit que j'aurais la vie sauve à une condition : “Tu rentres chez toi, tu prends tes affaires, et à 5 heures du matin, tu pars avec moi. On va aller à Nyala, ou à El Fasher (au Darfour).” Après m'avoir violée, j'étais devenue sa chose, il pensait pouvoir faire de moi ce qu'il voulait. Quand je suis rentrée chez moi, je ne tenais plus debout. J'ai tout raconté à ma mère qui m'a dit : “Tu ne pars pas avec eux”. Elle a demandé au voisin de faire le guet. Il n'y avait personne dans la rue. À 3 heures du matin, on s'est enfui. »Une fois franchies les lignes de front, Fatima est interrogée par les renseignements de l'armée régulière. Ils veulent des informations sur l'ennemi. Personne ne se soucie de son état. C'est un nouvel enfer qui commence, celui du silence. « Quand mon mari l'a su, il s'est énervé, il a voulu divorcer. Au bout d'un mois, il a dit qu'il avait reçu un message de Dieu. Il a accepté de me garder à la condition que je ne dise rien à sa famille ni à personne. Chez nous au Soudan, ce sont des choses qu'on ne peut pas dire, c'est la honte. En dehors de mes parents, de ma tante, personne ne sait. »Quatre ans après la révolution contre le régime d'Omar el-Béchir, qui avait porté un vent d'espoir pour les femmes, les Soudanaises sont les premières victimes de la guerre.À lire aussiSoudan: les combats pour le contrôle d'El-Fasher entrent dans une nouvelle phase

Conflict Zone
'Failure of elites' led to Sudan's tragedy, ex-PM tells DW

Conflict Zone

Play Episode Listen Later Nov 6, 2024 26:41


Sudan is the scene of one of the world's worst humanitarian crises, and millions have fled the civil war. The former PM tells DW that the displacement and famine are "much, much greater than Gaza and Ukraine combined."

The Debate
Nowhere to run? Sudan civil war pushes Darfur to the brink

The Debate

Play Episode Listen Later Oct 24, 2024 43:53


Far from the war in Ukraine and the multiple fronts in the Middle East, a power grab between feuding coup leaders rages on. Since April 2023, Sudan has descended into a full-blown civil war where momentum has swung several times and may be doing so again. The government forces of Abdel Fattah al-Burhan are trying to recapture the whole of the capital. Meanwhile, a senior general has switched sides, defecting from the Rapid Support Forces of Mohamed Hamdan Dagalo, aka Hemedti, who has laid siege to the last major city beyond his reach inside his native Darfur. We ask about the dire situation there, the spillover effect everywhere from the Sahel to the Horn of Africa and the discreet backers who make this nightmare possible. Rival sides found themselves at the same table at this week's BRICS summit in Russia. With the West helpless elsewhere, what can be done to stop Sudan's wanton destruction and put its revolution of 2021 back on track?Produced by Andrew Hilliar, Rebecca Gnignati and Annarosa Zampaglione. 

Invité Afrique
Abderaman Koulamallah, MAE tchadien: «Le Tchad n'a aucun intérêt à amplifier la guerre au Soudan»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 24, 2024 8:02


« Non, le Tchad ne soutient aucun belligérant dans la guerre civile au Soudan ». C'est la réponse ce jeudi matin du ministre tchadien des Affaires étrangères au dirigeant soudanais Minni Arcou Minnawi, qui, hier matin à la même heure sur RFI, accusait le Tchad d'être une plateforme de transit pour les armes et les munitions expédiées par les Émirats arabes unis aux Forces de Soutien Rapide du général Hemedti. En ligne de Ndjamena, Abderaman Koulamallah, qui est à la fois le chef de la diplomatie et le porte-parole du gouvernement tchadien, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. À lire aussiMinni Minnawi, gouverneur du Darfour: «Il n'y a pas de solution militaire à la crise au Soudan»À lire aussiGuerre au Soudan: les raisons du rendez-vous raté au Caire entre Khartoum et la médiation américaine

Invité Afrique
Minni Minnawi, gouverneur du Darfour: «Il n'y a pas de solution militaire à la crise au Soudan»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 23, 2024 9:58


Le gouverneur du Darfour et chef du mouvement de libération du Soudan, faction Minni Arcou Minnawi (ALS-MM) était à Paris où il a échangé des points de vue sur la guerre au Soudan avec des responsables français. Son mouvement a rejoint en mars dernier le camp de l'armée soudanaise qui combat les Forces de soutien rapide (FSR)... RFI l'a rencontré à l'occasion de son passage à Paris. Il évoque au micro de Houda Ibrahim les derniers développements de 18 mois de guerre au Soudan. RFI : Lors de la visite que vous effectuez actuellement en France, vous avez rencontré des responsables au ministère français des Affaires étrangères qui s'occupent du dossier soudanais, quelle discussion avez-vous eue ?Minni Arcou Minnawi : La France, s'intéresse beaucoup, en réalité, aux conséquences de la guerre et aux questions humanitaires au Soudan. Durant nos rencontres nous avons évoqué ces points ainsi que celui des pays voisins du Soudan. Nous avons discuté ensemble des possibilités de mettre fin définitivement à la guerre et des possibilités de travailler ensemble pour faire parvenir les aides humanitaires à tous les Soudanais et surtout dans la ville d'al-Facher encerclée par les forces de soutien rapide. Il y a eu la proposition de larguer de l'aide humanitaire au-dessus de la ville…En réalité, nous avons demandé aux Français d'intervenir pour combler le fossé entre le gouvernement soudanais et le gouvernement tchadien, et surtout pour enrayer le rôle du gouvernement tchadien dans le transit à travers son territoire des aides non-humanitaires - des matériaux militaires - vers les zones sous contrôle des FSR au Soudan.Le pouvoir soudanais a à plusieurs reprises accusé le Tchad de faciliter le transfert d'armes aux FSR, ce que confirment les rapports des experts des Nations unies, mais que Ndjamena a toujours nié. Quelles sont vos informations sur cette question ?Il y a toujours, de très importantes quantités de matériels militaires qui traversent le Tchad vers le Soudan. Jusqu'à il y a cinq mois cela se faisait via l'aéroport d'Amdjarass. Actuellement, d'autres aéroports à l'intérieur du pays sont utilisés. Mais nous savons ce qui se passe et nous savons aussi que des armes sont également transportées à travers l'Atlantique vers le port de Douala, puis elles passent à travers la république du Cameroun pour arriver à Ndjamena avant d'emprunter le passage d'Adré, ce chemin que le gouvernement soudanais a rouvert pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire. Mais actuellement ils profitent de la situation et il y a davantage d'aide militaire que d'aide humanitaire acheminée par ce point de passage.Les Émirats arabes unis ont été accusé à de multiples reprises d'ingérence dans les affaires soudanaises, y-a-t-il un nouvel appel que vous souhaitez adresser à ce pays aujourd'hui en ce qui concerne son appui militaire et financier aux FSR ?Nous l'avons rappelé à plusieurs reprises et nous le referons maintenant. Nous appelons les Émirats arabes unis à cesser de soutenir une telle milice, cette machine de tuerie et de destruction, de génocide et d'épuration raciale… Cette milice raciste n'est pas le groupe qui pourrait bâtir l'État, elle peut, au contraire, détruire l'État, les infrastructures, elle peut piller et produire tout ce qu'une catastrophe naturelle pourrait produire. C'est comme un tremblement de terre ou un volcan destructeur… Elle ne construit pas. C'est pour cela que nous disons aux Émirats qu'il faut soutenir le peuple soudanais pour pouvoir reprendre les bonnes relations qui prévalaient entre les deux peuples.Les deux généraux qui s'opposent, al-Burhan et Hemedti ne semblent pas résolus à vouloir résoudre la crise pacifiquement, pourtant la communauté internationale ne cesse de rappeler qu'il n'y a pas une solution militaire possible à cette guerre, qu'en pensez-vous ?Nous sommes tous entièrement convaincus qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise au Soudan y compris Hemedti lui-même, comme il l'a précisé dans son discours d'il y a une semaine où il a considéré que des pays étrangers ont mis le feu au Soudan. Mais il est lui-même, en ce moment, aux mains de ces forces étrangères. En arrachant les soudanais, aux mains des forces étrangères, ces agents qui sont payés, qui sont employés par ces forces étrangères, si on arrive à réaliser cela, à ce moment-là, la solution pacifique sera la meilleure sortie de crise.L'armée soudanaise est également accusée d'acquérir des armes et des drones auprès de l'Iran et de la Turquie…Il n'est pas possible de comparer l'armée soudanaise à un groupe dirigé par Hemedti, un groupe tribal qui a été créé sur une base raciale, qui a commis un génocide en 2003, puis qui a continué à commettre des crimes sous le nom de Janjawid, puis sous le nom de gardiens des frontières puis en tant que Forces de soutien rapide…Tous ces noms ne sont qu'une tentative de cacher les crimes de cette milice et de redorer son blason. Jusqu'à maintenant Hemedti ne fait que conduire une milice tribale et familiale. Son frère est son vice-président, leur autre frère est le responsable financier, leur troisième frère est le responsable médiatique et ainsi de suite… L'armée est une institution nationale, et c'est le ministère de la Défense qui conclue tout naturellement des contrats avec d'autres pays pour acheter des armes. C'est une institution nationale, le ministère, qui achète des armes. C'est officiel et ce ne sont pas des armes qui sont acheminées clandestinement pour une milice familiale soutenue par les Émirats.Quand est-ce que cette guerre pourrait s'arrêter alors ?Quand les interventions étrangères cesseront, et quand on cessera d'utiliser des Soudanais payés par des capitaux étrangers pour désintégrer le Soudan… et tuer les Soudanais avec de l'argent étranger comme le font actuellement certains pays. Quand les ingérences s'arrêteront, la guerre s'arrêtera.Pensez-vous que les avancées réalisées par l'armée ces dernières semaines permettront de revenir aux négociations pour un cessez-le-feu ? Est-ce qu'il y a actuellement des contacts dans les coulisses pour retourner à la table des discussions ?Bien sûr, mais les négociations seront différentes. La forme est dépassée par les développements qui ont eu lieu en mai 2023. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts… Il y a eu la résistance populaire, les forces communes… La population soudanaise s'est reconstruite pour défendre ses communautés, ses biens, son honneur et son argent… Les prochains pourparlers de paix seront donc un peu différents et nécessitent une grande préparation. Mais nous disons toujours que toutes les discussions sur le Soudan devraient être basées sur la déclaration de Djeddah.Minni Arko Minnawi, vous vous êtes pourtant vous-même rendu au Tchad, plus d'une fois avant de rallier l'armée soudanaise !A l'époque, nous cherchions la paix. Nous cherchions à garder une bonne relation entre le Tchad et le Soudan. La dernière visite date du juin 2023. J'y ai rencontré, par hasard, Abderrahim Daglo, le frère de Hemedti. Nous sommes restés à discuter durant trois jours. Il voulait mon accord pour séparer le Darfour du Soudan, et pour l'arracher aux mains de l'armée. J'avais posé des questions sur le pourquoi, sur le but d'une telle manœuvre. Je n'ai jamais réussi à obtenir de réponses claires.Le tchadien Ousman Dillo est au Soudan. Depuis la mort de son frère, l'opposant Yaya Dillo. Il est accusé par le pouvoir tchadien de vouloir s'opposer à lui depuis le Darfour, votre réaction ?Ousman est avec nous. Il est de la même tribu et du même groupe social. Quand il est arrivé pour protéger les gens du Darfour, son frère était encore vivant. Il a annoncé sa volonté de nous rejoindre depuis le Tchad. Tous les cercles du pouvoir tchadien savaient qu'il allait au Darfour pour soutenir ses gens, compte tenu qu'il s'agit de la même communauté qui s'étend au Tchad comme au Darfour. Après l'assassinat de son frère, ils ont commencé à l'accuser d'être un opposant. Comment peut-il être un opposant ? Ils ont tué son frère et il est jusqu'à maintenant avec nous sans qu'il soit un opposant. Il est avec moi. Il fait partie de mes hommes. Il n'est pas de l'opposition tchadienne mais c'est l'un de ces volontaires venus protéger les habitants du Darfour. Il est à al-Facher. Il est arrivé au Soudan cinq mois avant la mort de son frère. Et cela est connu par le président Mahamat Kaka et par la sécurité tchadienne. D'ailleurs, Ousman n'est pas le seul, ils sont nombreux les tchadiens avec nous, certains rentrent puis reviennent. C'est comme ça…. Maintenant, parce qu'ils ont tué son frère et parce qu'ils ont peur qu'il se venge, ils disent qu'il est opposant. Jusqu'à maintenant il ne s'oppose pas au gouvernement mais à ceux qui ont tué son frère.Justement, on dit qu'Ousman Dillo est en train de préparer des forces au Soudan pour se venger de ceux qui ont tué son frère ?Ousman n'est pas seul. Il n'est pas seul à avoir ce ressentiment actuellement. Il y a beaucoup de gens qui sont déçus de l'attitude officielle tchadienne qui soutient les Janjawid et qui tuent leurs familles. Actuellement, il y a beaucoup d'enfants de réfugiés soudanais qui travaillent au Tchad. Ils sont en bon nombre dans l'armée tchadienne et au palais présidentiel. Ils ont aussi une position.Que voulez-vous dire par cela ?Il y a beaucoup d'enfants de réfugiés soudanais qui sont entrés au Tchad en 2003, qui sont dans l'armée tchadienne et dans la garde républicaine. Ils sont des officiers de l'armée tchadienne. Il y a plus de 20 tribus communes qui s'étendent au Tchad comme au Soudan. La géographie ne t'empêche pas d'avoir de la compassion pour tes frères. La position officielle en ce qui concerne le Soudan est refusée par un grand nombre d'officiers tchadiens.

The Just Security Podcast
Assessing the Origins, Dynamics, and Future of Conflict in Sudan

The Just Security Podcast

Play Episode Listen Later Oct 11, 2024 78:52


The conflict in Sudan, which erupted in April 2023, primarily involves the Sudanese Armed Forces (SAF) led by General Abdel Fattah al-Burhan and the Rapid Support Forces (RSF) under General Mohamed Hamdan Dagalo, known as Hemedti. While the fighting began in the country's capital, Khartoum, it has since spread to other regions, including Darfur. The conflict has resulted in thousands of deaths and injuries, with estimates of 15,000 killed and more than 20,000 injured. The humanitarian crisis is dire, with millions facing severe food shortages. Around 25 million people are in need of assistance, 8.1 million are internally displaced, and 2.9 million people have crossed the border since April 2023. Recent discussions at the United Nations General Assembly highlighted the urgent need for international intervention and support. Meanwhile, the most recent clashes in Khartoum suggest a possible shift in the balance of power, as both sides continue to vie for control amid an increasingly fragmented landscape.Co-hosting this episode is Just Security Executive Editor Matiangai Sirleaf. Matiangai is the Nathan Patz Professor of Law at the University of Maryland School of Law.Joining the show to discuss the conflict's origins and its impact, and the international community's response are Laura Beny, Nisrin Elamin, and Hamid Khalafallah. Laura is a Professor of Law at the University of Michigan Law School, Nisrin is an Assistant Professor in the Department of Anthropology at the University of Toronto, and Hamid is a Researcher at the University of Manchester. Show Notes:  Laura Nyantung BenyNisrin Elamin (@minlayla77)Hamid Khalafallah (@HamidMurtada)Matiangai V.S. Sirleaf (@matiangai)Paras Shah (@pshah518) Just Security's Sudan coverageMusic: “Broken” by David Bullard from Uppbeat: https://uppbeat.io/t/david-bullard/broken (License code: OSC7K3LCPSGXISVI)

Invité Afrique
Soudan: à El-Facher, «Hemedti veut marquer une suprématie sur le Darfour»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Sep 20, 2024 8:47


Au Soudan, l'épicentre du conflit est en ce moment à El-Facher, la capitale du Darfour Nord, où la bataille fait rage depuis une semaine. « Des centaines de milliers de civils sont coincés dans la ville assiégée et leurs vies sont en danger », affirme la sous-secrétaire générale de l'ONU pour l'Afrique, Martha Pobee. Pourquoi les rebelles du général Hemedti veulent absolument s'emparer de cette ville ? Et pourquoi les Américains n'arrivent pas à calmer le jeu ? Peut-être à cause de la présidentielle à venir aux États-Unis, estime Roland Marchal, chercheur à Sciences Po Paris. RFI : Pourquoi cette reprise de violents combats à El-Facher, la capitale du Darfour Nord ?D'une certaine façon, c'est devenu un abcès de fixation, et une victoire des forces du général Hemedti le rendrait absolument incontournable pour toute négociation sur l'avenir politique du pays et pas simplement sur l'issue militaire du conflit.El-Facher, est bien la seule grande ville du Darfour qui échappe actuellement au contrôle du général Hemedti ?Tout à fait. C'est la capitale historique du Darfour avant qu'il ne soit divisé à la suite du conflit des années 2000. C'est également une zone extrêmement importante puisque c'est là qu'est rassemblé, dans des camps de déplacés et dans les villes et villages environnants d'El-Facher, l'essentiel de l'ethnie zagawa qui fournit les combattants pour les groupes darfouriens alliés au général al-BurhanEt justement, en face du général Hemedti, il y a un chef de guerre zagawa très expérimenté en la personne de Minni Minnawi ?Oui, fort, doté de soutien et d'appui également libyen, et pas simplement du côté de l'armée soudanaise. Le rapport de force entre les deux, on le voit, est difficile puisque ces affrontements ont commencé il y a pratiquement quatre mois maintenant, et malgré les pressions internationales, ils se poursuivent. Donc, on sent bien que ce qui est en jeu pour Hemedti, c'est de marquer une suprématie sur le Darfour. Ce qui lui permettrait d'avancer également militairement dans les provinces voisines du Kordofan et peut-être à Khartoum où il a des difficultés. Et du point de vue des groupes rebelles zagawa, qui ont signé un accord de paix en octobre 2020, c'est une façon de montrer qu'ils continuent à exister politiquement.Mini Minnawi n'a pas encore perdu, c'est cela ?Il n'a pas perdu. Il y a les forces du Mouvement pour la Justice et l'Égalité de Djibril Ibrahim qui sont également là. Cela représente un potentiel militaire tout à fait réel, qui aujourd'hui tient tête aux Forces de Soutien Rapide, tout à fait.Malgré l'embargo décrété par l'ONU sur les armes à destination du Darfour, est-ce que les deux belligérants ne viennent pas de recevoir des nouvelles armes ?Oui, depuis des mois. D'un côté, le soutien militaire des Émirats arabes unis aux Forces de Soutien Rapide n'a pas cessé, bien au contraire. Et de l'autre côté, Russes, Iraniens, mais aussi Biélorusses, Turcs, et cetera alimentent l'armée soudanaise. Donc, ça traduit d'abord que l'influence américaine, dans la gestion et dans le règlement de ce conflit, est perçue par tous les acteurs comme étant tout à fait minimal, que chacun sait que le Conseil de sécurité est divisé et qu'à partir de ce moment-là, le commerce des armes peut aller bon train et que les affaires vont bien pour tous ces vendeurs d'armes.Pourquoi les Américains ne font pas pression sur ces puissances régionales pour qu'elles cessent leurs livraisons d'armes aux belligérants ?Alors, je crois d'abord que les Américains se sont saisis du problème, avec les Saoudiens, au début des négociations de Djeddah. Mais ils veulent obtenir un cessez-le-feu, un accès humanitaire, sans aucune négociation politique. Or, beaucoup d'experts, beaucoup aussi d'envoyés spéciaux européens, pensent qu'il serait nécessaire de lancer un processus politique de façon à aboutir à un cessez-le-feu, comme une mesure de confiance dans l'évolution de ce processus politique. Et là, les Américains vont au plus pressé, je dirais fondamentalement, parce qu'ils veulent éviter que le Soudan fasse la Une des médias internationaux, au moment des élections aux États-Unis. Ce qui évidemment permettrait aux uns et aux autres de tirer sur le camp démocrate, en expliquant qu'il est responsable de la prolongation de ce conflit soudanais.Voulez-vous dire que Joe Biden et Kamala Harris ne prennent aucune initiative dans cette région du globe de peur de s'exposer à des critiques de Donald Trump ?Je crois que ce qui est pire… Peut-être que mon sentiment est outré, mais je crois que, pour les dirigeants américains, le Soudan et le Darfour renvoient à ce qui s'est passé au début des années 2000 où, en 2004 et en 2006, pour l'élection de George W Bush à un second mandat et pour les élections de « mid-term », la question soudanaise a été une question importante de mobilisation dans les universités américaines, avec donc des médias portant la critique sur la politique étrangère américaine. Et je crois que, de la même façon, une bonne partie de la diplomatie américaine aujourd'hui vise à empêcher cette situation, en mettant l'accent sur la priorité absolue à l'aide humanitaire, aux dépens d'un processus politique.À lire aussiSoudan: le président américain Joe Biden appelle aux négociations et menace de «sanctions supplémentaires»

History of Everything
Why Sudan is Ripping Itself Apart

History of Everything

Play Episode Listen Later Sep 11, 2024 42:44


A civil war between two rival factions of the military government of Sudan, the Sudanese Armed Forces under Abdel Fattah al-Burhan, and the paramilitary Rapid Support Forces under the Janjaweed leader, Hemedti, began during Ramadan on 15 April 2023. It is arguably the worst conflict on the planet and no one is talking about it Travel to Germany with me here Check out our sister podcast the Mystery of Everything Coffee Collab With The Lore Lodge COFFEE Bonus episodes as well as ad-free episodes on Patreon. Find us on Instagram. Join us on Discord. Submit your relatives on our website Podcast Youtube Channel Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Présidentielle en Tunisie : 3 candidats en lice dont le président Kaïs Saïed

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Aug 16, 2024 19:30


Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le bilan des talibans après trois ans au pouvoir en Afghanistan, les pourparlers pour un cessez-le-feu au Soudan et une nouvelle vente d'armement des États-Unis à Israël. Présidentielle en Tunisie : 3 candidats en lice dont le président Kaïs Saïed En Tunisie, trois candidats dont le président sortant, Kaïs Saïed, se feront face lors de la présidentielle d'octobre 2024. Pourquoi seulement trois candidatures ont été retenues ? Les candidats rejetés ont-ils une chance de faire valoir leurs recours ? Quelles sont les chances des deux opposants face au président sortant ? Avec Lilia Blaise, correspondante RFI à Tunis.  Afghanistan : trois années sous le régime des talibans Les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan depuis trois ans maintenant. Quel est le bilan de ces trois années, notamment sur le plan social et économique ? Comment la situation des femmes a-t-elle évolué sous le régime des talibans ? Avec Melissa Cornet, conseillère en plaidoyer humanitaire chez Care International, spécialiste de l'Afghanistan et du droit des femmes.  Soudan : le général al-Burhan rejette les pourparlers avec les FSR Les États-Unis ont organisé des pourparlers à Genève entre les Forces de soutien rapide du général Hemedti et l'armée régulière du général al-Burhan, mais ce dernier a refusé d'y participer. Pourquoi le général al-Burhan refuse-t-il de prendre part aux discussions contrairement au général Hemedti ? Cette absence peut-elle freiner les négociations sur un cessez-le-feu ? Quelle est la stratégie d'al-Burhan sur le plan diplomatique ? Avec Roland Marchal, chercheur au CNRS, basé à Sciences Po Paris, spécialiste de l'Afrique de l'Est.  États-Unis : une nouvelle vente d'armement conclue avec Israël Les États-Unis ont approuvé la vente de 20 milliards de dollars d'armement à Israël. Comment expliquer cet accord alors que, dans le même temps, le pays met en garde Israël sur ses attaques visant Gaza ? Cette nouvelle transaction peut-elle avoir des répercussions sur le camp démocrate en pleine campagne présidentielle ? Avec Olivier Richomme, professeur à l'Université Lyon II, membre du laboratoire Triangle, spécialiste des États-Unis. 

Invité Afrique
Guerre au Soudan: «sur le terrain, les attaques continuent » malgré les négociations à l'ONU

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 5, 2024 5:06


Ce lundi 5 août 2024, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Kahn, sera devant l'ONU pour présenter son rapport semestriel sur la situation au Soudan et les avancées de son enquête. Alors que l'armée menée par le général al-Burhan, basés à Port-Soudan, est toujours engagée dans des combats acharnés avec les paramilitaires FSR du général Hemedti. Dans le même temps, jeudi 1ᵉʳ août dernier, un rapport d'experts onusiens a déclaré une situation de famine dans le camp de déplacés de ZamZam près d'El Fasher, une ville du Darfour assiégée par les Forces de soutien rapide (FSR) qui ont lancé une offensive en mai. Le pays se trouve dans une situation inextricable alors que des négociations entre les deux camps ont été annoncées par les Américains. Elles doivent se tenir mi-août en Suisse. Pour évoquer le contexte soudanais, notre invité, le chercheur spécialiste du Soudan, Jérôme Tubiana, également conseiller de l'ONG Médecins sans frontières. À lire aussiSoudan: le Darfour confronté à une famine à cause de la guerre

Invité Afrique
Soudan: les paramilitaires des «FSR sont devenus experts en abus et violences sexuelles»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jul 18, 2024 10:18


L'expert de l'ONU sur la situation des droits de l'homme au Soudan Radhouane Nouicer revient d'un séjour dans la ville de Port-Soudan, qui abrite des centaines de déplacés qui ont afflué de toutes parts. Il décrit, dans un communiqué qu'il vient de rendre public, avoir constaté un niveau de violences sans précédent. Radhouane Nouicer est le grand invité Afrique, il répond aux questions d'Esdras Ndikumana. RFI : Radhouane Nouicer, parmi les témoignages que vous avez pu recueillir à Port-Soudan, est-ce qu'il y en a certains qui vous ont plus particulièrement touchés ?Radhouane Nouicer : Ce qui m'a touché le plus, ce sont les enfants qui se trouvent hors des bancs de l'école en millions depuis plus d'une année, ils sont dans un besoin total. Et le phénomène le plus choquant, à mon avis, dans ce conflit, c'est l'augmentation des cas d'abus et de violences sexuelles contre des femmes, des filles. Et je trouve, d'après les documentations que nous avons pu recueillir, il se trouve que les Forces de soutien rapide (FSR) sont devenues expertes en la matière.Vous avez évoqué le cas de la ville d'el-Fasher, capitale du Darfour du Nord, où la situation semble bien pire…Je suis particulièrement inquiet sur la situation à el-Fasher, au nord de Darfour, qui abrite 1,5 million de personnes dont plus de 800 000 personnes déplacées. C'est de voir le massacre sur une base ethnique, opéré il y a quelques mois au Darfour Ouest contre les Soudanais Masalit se répéter à el-Fasher, d'autant plus que la ville est assiégée par les Forces de soutien rapide.Vous avez rencontré certaines autorités soudanaises à Port-Soudan. Qu'est-ce que vous leur avez demandé ?Premièrement, la protection des civils, cela veut dire le respect du droit humanitaire international. La deuxième demande est la facilitation de l'aide humanitaire. La troisième demande est la levée de la pression dont font l'objet les représentants de la société civile. L'autre point que j'ai soulevé, c'est la cessation de l'impunité.Est-ce que ces autorités que vous avez rencontrées se sont engagées à quelque chose ?Je n'ai pas manqué de leur dire ce que nous pensons des abus, qu'ils facilitent ou qu'ils tolèrent ou ont ils permettent le déroulement. Et là, je pense qu'ils ont manifesté une certaine compréhension sur la question de la facilitation de l'aide humanitaire, sur la protection des civils et peut-être la nécessité de donner des instructions à leurs membres, de respecter davantage les règles du droit humanitaire.Ce sont pourtant ces mêmes autorités qui empêchent, dans certaines zones, les convois humanitaires d'accéder aux zones contrôlées par les hommes de Hemedti, chef des paramilitaires. Est-ce que ce n'est pas contradictoire ?Il y a eu une flexibilité notable dans les semaines de décembre, sur cette question. Il y a aussi plus de flexibilité sur la question du visa pour le personnel humanitaire international, sur le mouvement des convois humanitaires.Vous l'avez reconnu vous-même sur la question de la violence : il n'y a pas eu d'évolution. Est-ce que l'heure des sanctions n'a pas encore sonné pour les deux grands responsables de cette crise ?Cette question, vous la posez au Conseil de sécurité de l'ONU. Nous, nous sommes intéressés par les conditions des droits de l'homme au Soudan et nous continuerons à militer pour l'amélioration de ces conditions.Vous parlez dans votre communiqué d'un niveau de violence sans précédent, épouvantable, au Soudan. Et on constate de l'autre côté que la communauté internationale ne s'est contentée jusqu'ici que d'une réponse molle. Est-ce que quelque part elle n'a pas une certaine responsabilité dans ce qui se passe en laissant faire les deux parties ?Ce n'est pas à moi de juger. Moi je sollicite juste l'attention plus claire sur la situation au Soudan. C'est une situation humanitaire sans précédent et il ne faut pas que cela continue. À ce jour, mi-juillet, le programme humanitaire pour le Soudan est financé au niveau de 17,6%. Il est temps que les pays donateurs déboursent leurs promesses. On n'a plus le temps.

Invité Afrique
Suliman Baldo, chercheur soudanais: «Beaucoup de civils seront pris dans des feux croisés à el-Fasher»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later May 13, 2024 5:17


Au Soudan, la ville d'el-Fasher, la plus grande du Darfour, est le théâtre depuis le 10 mai 2024 de violents affrontements à l'arme lourde. OCHA, le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU, décompte au moins 27 personnes tuées. El-Fasher est la seule ville du Darfour qui n'est pas encore tombée aux mains des Forces de soutien rapide du général Hemedti. Faut-il craindre que ces forces commettent un massacre à caractère ethnique, comme il y a un an à el-Geneina, une autre grande ville du Darfour ? Et pour stopper le général Hemedti, faut-il le menacer de poursuites judiciaires ? Le chercheur soudanais Suliman Baldo est le fondateur du centre de réflexions Sudan Policy and Transparency Tracker. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.  RFI : La ville d'el-Fasher est-elle au bord d'un massacre à grande échelle, comme dit l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU ? Suliman Baldo : Il y a des soucis bien justifiés pour qu'on craigne que ce soit le cas effectivement. Or, si cette offensive a lieu, il y aura certainement des victimes civiles en grand nombre. Des victimes dans quelle communauté ? Je ne m'attends pas à ce que le scénario d'el-Geneina, à l'ouest du Darfour, se répète, c'est-à-dire que je ne crois pas qu'il y aura un ciblage ethnique contre des communautés particulières au sein de la ville. Cependant, el-Fasher est une ville de peut-être un million et demi d'habitants, la moitié desquels sont des déplacés de guerre, et donc les combats vont avoir lieu dans un milieu urbain dense. Donc il y aura beaucoup de civils qui seront pris dans les feux croisés des combats. Alors vous rappelez ce qu'il s'était passé il y a un an à el-Geneina, la capitale du Darfour occidental. Là, il s'agissait vraiment d'un nettoyage ethnique ? C'était certainement un nettoyage ethnique parce que c'était la communauté des Masalit qui était ciblée par les Forces de soutien rapide et les milices arabes alliées aux Forces de soutien rapide. Celles-ci se sont attaquées aux quartiers résidentiels où vivent les Masalit, en tuant des milliers d'entre eux. Et d'ailleurs, il y a un rapport de l'organisation internationale Human Rights Watch qui donne des témoignages de survivants. Là, il y a eu une campagne d'épuration ethnique, dont le but était de récupérer la terre des Masalit, parce que le ciblage était sur base ethnique. Cela relève aussi d'un acte génocidaire, parce qu'ils ont tué des milliers de civils masalit dans ces attaques. En janvier dernier, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a déclaré qu'il y avait des raisons de croire qu'au Darfour, les deux belligérants commettaient des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, voire un génocide. Le procureur renvoie donc les deux belligérants dos à dos. Mais les Forces de soutien rapide ne commettent-elles pas des crimes encore plus graves que les Forces armées soudanaises ? Je suis d'accord avec vous, c'est tout à fait le cas, c'est-à-dire que les Forces armées soudanaises au Darfour – que ça soit à el-Geneina, à el-Fasher ou même dans d'autres chefs lieux, comme Nyala au Sud-Darfour –, toutes les garnisons de l'armée soudanaise dans ces villes étaient encerclées et donc n'étaient pas en mesure de perpétrer des crimes massifs à l'échelle de ceux commis par les Forces de soutien rapide à el-Geneina. Bien sûr, l'armée de l'air soudanaise a lancé des bombardements à répétition dans les villes et donc il y a eu beaucoup de victimes civiles collatérales, mais je ne crois pas que l'armée a eu la possibilité, ou même l'intention, de s'attaquer à des communautés civiles sur une base ethnique, comme c'était le cas pour les Forces de soutien rapide. Faut-il inculper le général Hemedti pour crimes de guerre, voire crimes contre l'humanité ?Certainement, c'est mon évaluation. D'ailleurs, il y a une enquête officielle de la Cour pénale internationale au sujet des tueries qui ont eu lieu entre le mois d'avril et le mois de juin 2023 à el-Geneina, où beaucoup de Masalit ont trouvé refuge et où les Forces de soutien rapide se sont attaquées à eux, en en tuant encore des milliers parmi eux. Et faut-il inculper aussi le général al-Burhan ? Il y a de plus en plus d'implication de l'armée soudanaise dans des crimes de guerre. On a vu dernièrement, par exemple, des cas de ciblage sur une base ethnique dans les villes où l'armée est en contrôle, dans les États de l'Est et du Nord du Soudan. Tous les gens de l'Ouest du Soudan sont pris pour cible et menacés d'arrestations arbitraires, de torture et suspectés de jouer un rôle d'espion pour les Forces de soutien rapide. Donc il y a une responsabilité du commandement du général al-Burhan sur les exactions qui visent des civils pris dans les feux croisés de cette guerre qui a lieu aujourd'hui au Soudan.À lire aussiGuerre au Soudan: une trentaine de morts dans des combats à El Fasher au Darfour

Middle East Focus
Sudan's civil war and its regional impact

Middle East Focus

Play Episode Listen Later May 10, 2024 43:19


On this week's episode, Jehanne Henry, Mirette Mabrouk, and MEI Editor-In-Chief Alistair Taylor discuss Sudan's civil war and its regional impact. The conflict began on April 15th, 2023, when fighting broke out in Sudan's capital of Khartoum between the Sudanese Armed Forces (SAF) under Gen. Abdel Fattah al-Burhan and the paramilitary Rapid Support Forces (RSF) under Mohamed Hamdan Dagalo (known as “Hemedti”). More than a year on, the fighting continues to rage and there seems to be no end in sight to the conflict.    

The Debate
Darfur on the brink: How to stop a new bloodbath in western Sudan?

The Debate

Play Episode Listen Later May 2, 2024 43:31


How did an argument in Khartoum between two rival generals drag Sudan into civil war and push it to the brink of a repeat of the Darfur genocide of two decades ago? It has not happened yet, but the stage is certainly set in El Fasher, the west's only city still in the hands of junta leader Abdel Fattah al-Burhan but besieged by the Rapid Support Forces (RSF) of Mohamed Hamdan Dagalo – aka Hemedti. Hemedti's RSF is the offshoot of the Arab Janjaweed militias that two decades ago slaughtered upwards of 200,000 Masalit, Fur and Zaghawa civilians. After 2005, there were mea culpas and pledges to never again to allow a repeat of the 21st century's first genocide.Fast forward to 2024 and the international community has a chance to do just that. And yet, its gaze is elsewhere.Why? And why, after a year of fighting, is there no end in sight for the people of Sudan?Produced by Alessandro Xenos, Rebecca Gnignati and Juliette Brown. Watch moreSudan, a forgotten crisis the world must pay attention to

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Quelles perspectives de paix au Soudan après un an de guerre ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Apr 17, 2024 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur le procès du 28 septembre 2009, sur les importations de gaz russe par la France et sur le premier procès au pénal de Donald Trump. Soudan : le pays marqué par une année de guerre Il y a un an, débutait la guerre civile dans le pays. Un conflit qui oppose deux généraux : le commandant en chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Dogolo dit « Hemedti », le chef des forces de soutien rapide. Pour quelles raisons les différents cessez-le-feu n'ont-ils pas fonctionné ? Une reprise des négociations entre les deux hommes est-elle prévue ? Avec Sébastien Németh, journaliste au service Afrique de RFI.Guinée : Toumba et Guilavogui chargent Dadis Après quelques semaines de retard, le procès du 28 septembre 2009, a repris avec la phase des confrontations. Toumba, l'ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara et Marcel Guilavogui ont tous les deux imputé la responsabilité des massacres à l'ancien chef de la junte. Comment expliquer le rapprochement entre les deux hommes ? D'autres accusés qui ont comparu soutiennent-ils cette version ? Avec Matthias Raynal, correspondant de RFI en Guinée.Énergie : pourquoi la France continue-t-elle à importer du gaz russe ? Depuis le mois de janvier 2024, la France a augmenté son importation de gaz naturel liquéfié en provenance de Russie. Elle aurait dépensé plus de 600 millions d'euros. Comment expliquer cette hausse ? Pourquoi la France continue-t-elle à en acheter malgré les positions de plus en plus ferme d'Emmanuel Macron envers Moscou ? Avec Phuc-Vinh Nguyen, chercheur sur les politiques de l'énergie européenne et française au sein du Centre Énergie de l'Institut Jacques Delors.États-Unis : Trump pourrait-il être empêché de se présenter ? Le premier procès au pénal de Donal Trump vient de débuter. Quelles répercussions ce procès a-t-il sur sa campagne électorale ? À l'issue du procès, Donald Trump pourrait-il être empêché de se présenter à la présidentielle de novembre 2024 ? Avec Simon Grivet, historien, maître de conférences à l'Université de Lille, spécialiste des États-Unis. 

Africa Daily
What impact is Sudan's war having on neighbouring countries?

Africa Daily

Play Episode Listen Later Apr 16, 2024 19:33


Yesterday, Africa Daily heard from two Sudanese men about how a year of war has forever changed their lives. But the impact is also being felt beyond Sudan's borders: South Sudan's oil industry – its main income generator – has been heavily impacted because routes to the coast for export have been cut off. Chad and South Sudan are hosting hundreds of thousands of refugees each. And in border areas, armed groups have been growing more active and refugees report extortion, brutal attacks and murder. In response, many regional leaders have attempted to bring the leaders of the two warring parties together for talks: military chief General Abdel-Fattah Burhan and General Mohammed Hamdan Dagalo, the commander of Rapid Support Forces, who is more commonly known as Hemedti. But mistakes and perceived insults mean little has been achieved from their efforts. So can African countries do anything to stop the conflict?

Africa Daily
Sudan: Why has RSF leader Hemedti decided to visit African leaders?

Africa Daily

Play Episode Listen Later Jan 10, 2024 22:54


This week, pictures of the leader of the paramilitary group the Rapid Support Forces Mohamed Hamdan Daglo, better known as Hemedti, at a genocide memorial in Rwanda and in Kenya hugging President William Ruto might have confused many. That's because a civil war has raged in Sudan since last April.It began after Hemedti and the head of the armed forces General Abdel Fattah al-Burhan disagreed on the direction the country was going in and the proposed move towards civilian rule. The most contentious issue were plans to include the Rapid Support Forces's 100,000 troops into the army. With no peace talks in sight, why is the RSF's leader choosing to meet African leaders instead? Africa Daily's Alan Kasujja has been speaking to the BBC's Africa correspondent Anne Soy and Suliman Baldo, an expert on Sudan and Executive Director of the Sudan Transparency and Policy Tracker

The Take
2023 in Review: How close is Sudan to civil war?

The Take

Play Episode Listen Later Dec 21, 2023 20:13


As the year wraps up, we're looking back at ten of the episodes that defined our year at The Take. This originally aired on April 19. Al Jazeera is on the ground in Sudan as days of fighting have consumed the capital, Khartoum. The violence is between the country's army and a powerful paramilitary group known as the Rapid Support Forces (RSF). The two forces' uneasy alliance broke down during negotiations involving the transition from a military government to civilian rule. Will that transition ever happen – or is Sudan about to break out into civil war? In this episode:  Hiba Morgan (@hiba_morgan), Al Jazeera Sudan Correspondent Episode credits: This episode was produced by Ashish Malhotra with Negin Owliaei and our host, Malika Bilal. Miranda Lin fact-checked this episode. Our sound designer is Alex Roldan. Munera Al Dosari and Adam Abou-Gad are our engagement producers.  Alexandra Locke is The Take's executive producer and Ney Alvarez is Al Jazeera's head of audio. Connect with us: @AJEPodcasts on Twitter, Instagram, Facebook, Threads and YouTube

The Amanda Seales Show
Desmond Thorne Joins The Show, 50 Cent's Diddy Documentary, & Doja Cat's Warning To White Fans

The Amanda Seales Show

Play Episode Listen Later Dec 12, 2023 53:07


Amanda kicks off by acknowledging "Universal Health Coverage Day" but expresses the need for concrete laws rather than just a day. Then Amanda and the team cover everything from Doja Cat's explicit warning to her white fans during a live performance to voting and venting the 60-Second Headlines about Disney's collaboration with Brittney Griner and Sudan's efforts to end war. Did you know that comedians are declining to host the Golden Globes, or that 50 Cent is talking about producing a documentary on Diddy? Find out more on this episode of The Amanda Seales Show. The show dives into Barbados Prime Minister Mia Mottley demanding $4.9 trillion in reparations for slavery from the United Kingdom. Amanda also takes a moment to remix a Christmas carol, reclaiming and rewriting the controversial history behind "Jingle Bells." The Big Up/Let Down segment features Adele's confidence and Meta's Instagram ad-blocking controversy. Desmond Thorne joins Amanda for the "Watch Don't Watch" segment, offering recommendations on what to watch. The episode wraps up with the squad sharing how black they feel today and the word of the day, "Quixotic." The episode concludes with a segment on politicians saying interesting things, featuring a quote from Rep. Alexandria Ocasio-Cortez about President Biden and his administration. Listen, Laugh, and Learn on The Amanda Seales Show! FOLLOW ALONG AS WE COVER:   (2:08) - In a recent live performance, singer and rapper Doja Cat issued a very particular warning to her white fans. Just to reiterate, she said “WATCH YOUR MOUTH IF YOU WHITE,” as the song went into the hook– “N-ggas ain't shit, come up in your crib/ All up in your fridge, can't pay rent.” (7:30) – Voting & Venting: Let's Go To The Phone Lines. (12:56) - HERE ARE YOUR 60 SECOND HEADLINES! STORY 1: Disney has partnered with Brittney Griner to produce several projects based on her yearlong Russia detainment, including a documentary by ESPN Films and a limited series with ABC. STORY 2: The heads of the rival factions in Sudan, Burham and Hemedti are planning to meet to discuss ending the Sudan war. STORY 3: Chris Rock and other top comedic talent decline offers to host the Golden Globes… At least four other A-list comedic actors. A representative for Rock declined to comment. STORY 4: 50 Cent is taking aim at Diddy and his series of alleged sexual assaults by producing a documentary. His production company is reportedly planning to donate all proceeds from the documentary to rape and sexual assault victims. (19:52) - Barbados Prime Minister Mia Mottley said that her country is owed $4.9 trillion in reparations for slavery. (24:04) - We know Tik Tok is full of challenges. One caught our ears with the Gen Zers remixing Christmas carols. Let's listen to one. I thought it might be fun to remix my own Christmas carol, but not just any ole one– Jingle Bells, WHICH, if you didn't know… Was performed at Ordway Hall on Sept. 15, 1857, in blackface, during a minstrel show! James Lord Pierpont was the writer and composer who also wrote confederate anthems during the Civil War. (27:31) - BIG UP - TO ADELE'S UNMITIGATED GALL & CONFIDENCE In an interview she said– “With my music, and for whoever listens to it, I think I'm not the best singer in the world at all, but no one else can sing my songs like me because they didn't write them. No one can sing my songs like me, period.” “The lyrics are not their own, and I don't think anyone else should sing my songs.” “The Queen of Soul might be the one exception. Apart from Aretha Franklin,” Adele amended when asked about the late legend's cover of “Rolling in the Deep.” LET DOWN - Even robots are racist, y'all!! Black-owned athleisure wear brand Actively Black took to social media to call out Meta's Instagram for unnecessary ad-blocking. The first ad celebrated Black women, the second was Actively Black's impact report, the third was the brand's Black First collection, the fourth was their collaboration with the All Power to the People Project, and the last was the collaboration with John Carlos. (32:27) – And another thing! (35:44) - And now it's time for Watch Don't Watch.  My special guest is… Desmond Thorne joins us to tell us what we should Watch and what should not waste our time watching. (39:56) – The squad is here to tell you How Black We Feel Today! (44:17) - IT'S TIME TO LISTEN, LEARN AND LAUGH… WITH THE WORD OF THE DAY… THE WORD OF THE DAY IS: QUIXOTIC (kwik-SAH-tik) (Adjective) Describes people and ideas that are foolishly impractical, especially as they pursue or relate to the pursuit of ideals. A quixotic person is often known for lofty romantic ideas or extravagantly chivalrous action. It can also describe things that are predictable (47:41)- POLITICIANS SAY THE SMARTEST THINGS IT'S THE AMANDA SEALES SHOW, I'M AMANDA SEALES…. REP. ALEXANDRIA OCASIO-CORTEZ  (AOC) SAID THIS ABOUT PRESIDENT BIDEN AND HIS ADMINISTRATION: “The Biden Administration can no longer reconcile their professed concern for Palestinians  and human rights while also single-handedly vetoing the UN's call for ceasefire and sidestepping the entire US Congress to unconditionally back the indiscriminate bombing of Gaza.” (50:55) - Thanks for listening to The Amanda Seales Show! FOLLOW THE SHOW ON ALL SOCIALS: @Sealessaidit @Amandaseales @Jeremiahlikethebible If You Have A Comment Leave Amanda A Message At 1 855-Amanda-8 That's 1-855-262-6328  See omnystudio.com/listener for privacy information.

Global News Podcast
RSF leader says no talks in Sudan until bombing stops

Global News Podcast

Play Episode Listen Later Apr 29, 2023 31:27


The RSF paramilitary general Hemedti says his fighters don't want to destroy Sudan. Also: India's police to register case against wrestling chief, and US regulators approve first human oral pill derived from human waste.