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Confrontés quotidiennement à la démocratisation de l'intelligence artificielle générative, et à la régression des moyens de modération employés par les grandes plateformes numériques, la communauté des fact-checkers tente de trouver la parade. Rassemblés fin juin 2025 à Rio de Janeiro au Brésil, dans le cadre du 12ème Global fact summit, ces journalistes venus du monde entier ont partagé leurs expériences et esquissé des solutions. Les attaques contre les fact-checkers accusés de censure quand ils tentent de contrecarrer la propagation des fausses nouvelles, la faiblesse des moyens employés par les grandes plateformes pour modérer les contenus trompeurs, haineux et dangereux, la difficulté que pose la démocratisation des IA génératives, tout cela était au cœur des discussions de Rio dans le cadre du 12è sommet Global fact. Notre invité Harouna Drabo y était. Il est journaliste, en projet de recherche à l'Institut français de Géopolitique, spécialiste des stratégies d'influence informationnelles en Afrique francophone. « Contrairement à ce que disent les oligarques de la Silicon Valley, la lutte contre la désinformation n'est pas une menace contre la liberté d'expression. Par contre, ce qui menace la démocratie, c'est le fait que l'on ne travaille pas à prendre soin de nos espaces communs d'information. Il faut répéter ce message-clé à l'adresse des plateformes numériques. Elles doivent prendre leurs responsabilités face à l'humanité. » « Les plateformes numériques aujourd'hui démantèlent nos sociétés, remettent en cause nos modèles de coexistence. C'est un cancer pour le corps social. » À lire aussiLe récit anti(néo)colonial au cœur de la stratégie d'influence russe La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI: Togo: la désinformation ajoute à la confusion avant l'élection. La chronique de Quang Pham des Obs de France 24: une campagne de désinformation avec usurpation d'identité vise la France et l'Arménie.
Confrontés quotidiennement à la démocratisation de l'intelligence artificielle générative, et à la régression des moyens de modération employés par les grandes plateformes numériques, la communauté des fact-checkers tente de trouver la parade. Rassemblés fin juin 2025 à Rio de Janeiro au Brésil, dans le cadre du 12ème Global fact summit, ces journalistes venus du monde entier ont partagé leurs expériences et esquissé des solutions. Les attaques contre les fact-checkers accusés de censure quand ils tentent de contrecarrer la propagation des fausses nouvelles, la faiblesse des moyens employés par les grandes plateformes pour modérer les contenus trompeurs, haineux et dangereux, la difficulté que pose la démocratisation des IA génératives, tout cela était au cœur des discussions de Rio dans le cadre du 12è sommet Global fact. Notre invité Harouna Drabo y était. Il est journaliste, en projet de recherche à l'Institut français de Géopolitique, spécialiste des stratégies d'influence informationnelles en Afrique francophone. « Contrairement à ce que disent les oligarques de la Silicon Valley, la lutte contre la désinformation n'est pas une menace contre la liberté d'expression. Par contre, ce qui menace la démocratie, c'est le fait que l'on ne travaille pas à prendre soin de nos espaces communs d'information. Il faut répéter ce message-clé à l'adresse des plateformes numériques. Elles doivent prendre leurs responsabilités face à l'humanité. » « Les plateformes numériques aujourd'hui démantèlent nos sociétés, remettent en cause nos modèles de coexistence. C'est un cancer pour le corps social. » À lire aussiLe récit anti(néo)colonial au cœur de la stratégie d'influence russe La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI: Togo: la désinformation ajoute à la confusion avant l'élection. La chronique de Quang Pham des Obs de France 24: une campagne de désinformation avec usurpation d'identité vise la France et l'Arménie.
Au Togo, les tensions sont encore vives à moins de dix jours des élections municipales. Le pays a été marqué fin juin par des manifestations d'ampleur contre le régime de Faure Gnassingbé. Selon plusieurs partis d'opposition et des organisations de la société civile, la répression de ce mouvement de contestation a fait au moins sept morts et des dizaines de blessés. Sur les réseaux sociaux, de fausses déclarations de personnalités politiques africaines et européennes ajoutent à la confusion. Si vous suivez de près l'actualité au Togo, vous avez probablement vu passer cette déclaration attribuée, à tort, au capitaine burkinabè Ibrahim Traoré. Dans une vidéo mensongère devenue virale ces derniers jours, on pense l'entendre apporter son soutien aux mouvements de contestation au Togo. Cet audio, long d'une minute et dix-huit secondes, a été écouté plus de 3 millions de fois sur TikTok et Facebook. Les comptes qui partagent cet extrait évoquent un « discours historique ». Une déclaration fabriquée de toutes pièces En réalité, le capitaine Ibrahim Traoré n'a jamais prononcé ces mots. L'extrait en question a été entièrement généré par un outil d'intelligence artificielle. Plusieurs internautes burkinabés signalent que le timbre de la voix d'Ibrahim Traoré est trop grave. Malgré tout, le résultat est assez bluffant, à tel point que les détecteurs d'IA que nous avons utilisés se trompent. Il s'agit là d'une nouvelle preuve que les outils de génération progressent plus vite que les outils de détection. Pour vérifier cet audio, nous avons d'abord cherché l'origine de cette prétendue déclaration. Sur les divers canaux officiels de communication du pouvoir burkinabè, ainsi que dans les médias locaux, ce discours est introuvable. En multipliant les recherches par mots clés, nous avons fini par retrouver le primo-diffuseur, le compte à l'origine de cette bande son. Il s'agit d'une chaîne YouTube, active depuis plus d'un mois. L'auteur précise qu'il est question d'un discours fictif, généré par intelligence artificielle, dans le but « de soutenir le peuple togolais ». Ce message d'avertissement a été volontairement ignoré par des comptes mal intentionnés. L'IA s'en mêle Ce discours artificiel d'Ibrahim Traoré n'est pas le seul à circuler à propos de la situation en cours au Togo. Avant lui, c'est la voix d'Emmanuel Macron qui avait été détournée. Cette opération de désinformation usurpait l'identité de RFI avec notre logo apposé sur cette fausse déclaration du président français. Plus récemment, l'image de la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a également été manipulée. Dans une vidéo de huit secondes, on pense la voir mettre la pression sur le gouvernement togolais. Dans les faits, cette vidéo a été générée via l'outil d'intelligence artificielle de Google : Veo III. La durée, huit secondes, ainsi que le petit logo Veo en bas à droite de l'image le confirment. On remarque, de plus, plusieurs incohérences visuelles, comme les drapeaux du Togo et de l'Union européenne qui ne collent pas avec les originaux. Là encore, cette déclaration est introuvable sur les canaux de communication de l'UE et dans les médias, d'où l'importance de consulter des sources fiables.
Comprendre ce qu'est une offensive informationnelle, comment elle naît, comment elle grandit et se propage, c'est déjà un premier antidote au poison de la désinformation. Progressivement, la recherche parvient à mettre en lumière les opérations d'ingérence étrangère, la façon dont s'organisent les opérations d'influence et comment elles peuvent affecter le débat public dans des moments-clé de la vie démocratique. Celles orchestrées par la Russie recèlent un intérêt particulier. Les démocraties ont leurs faiblesses. Le dispositif informationnel de la Russie s'appuie sur ces failles, et sur la caisse de résonance que constituent les réseaux sociaux pour en tirer profit. Notre invitée, Christine Dugoin-Clément nous montre comment se déploie cette « stratégie du chaos ». Nous verrons avec elle, que ce système bien documenté, n'est pas lui-même infaillible. Christine Dugoin-Clément est chercheuse à la chaire «Risques» de l'IAE Paris-Sorbonne et à l'Observatoire de l'intelligence artificielle de Paris 1 Panthéon Sorbonne. Elle est l'auteur de « Géopolitique de l'ingérence russe-la stratégie du chaos » aux PUF. La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI : Pays de l'AES: la réalité derrière les images de logements flambant neufs.
Dans les pays de l'Alliance des États du Sahel, les politiques de construction de logements font régulièrement l'objet de fausses informations. Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, ces infox voudraient faire croire que d'innombrables quartiers d'habitations luxueux seraient sortis de terre depuis les coups d'État. Le mode opératoire consiste à diffuser des images sorties de leur contexte, en affirmant, à tort, qu'elles auraient été filmées au Sahel. Le dernier exemple en date concerne le Burkina Faso. Une vidéo, mensongère, vue plus de 4 millions de fois sur les réseaux sociaux, prétend montrer la construction récente de centaines de logements neufs dans le pays. Durant onze secondes, on y voit des immeubles luxueux, à perte de vue. « Ce ne sont pas les États-Unis, mais le Burkina Faso », indique, à tort, une voix anglophone dans la bande son. Les comptes à l'origine de cette vidéo, parlent de « maisons distribuées gratuitement par le capitaine Ibrahim Traoré aux citoyens burkinabés ». Vérification faite, ces images n'ont absolument rien à voir avec le Burkina Faso. Un projet immobilier en Chine Pour géolocaliser cette vidéo, nous avons d'abord effectué plusieurs recherches par image inversée. Cela nous a permis de retrouver le même extrait diffusé par des comptes asiatiques. La légende parle d'un projet immobilier baptisé « Jinan's Ma Shan New Village », en Chine, dans le centre Ouest de la province du Shandong. En parcourant la zone sur des outils de cartographie satellite, comme Google Earth ou Yandex Maps, on retrouve bien nos immeubles, construits au nord de la localité de Feicheng. La vidéo a donc été filmée à 11 000 km du Burkina Faso. Un mode opératoire à la mode Ce type d'infox se compte par dizaines ces derniers mois. Des images de projets immobiliers du monde entier, de l'Algérie, aux États-Unis, en passant par le Maroc, sont sorties de leur contexte et diffusées au Sahel avec des légendes mensongères. Le phénomène concerne aussi d'autres types d'infrastructures, comme des gares, des ponts ou des stations de métro. Ce mode opératoire est particulièrement populaire au Mali et au Burkina Faso. Pour cause, ces infox sont simples à fabriquer, elles deviennent souvent virales et sont, à l'inverse, parfois difficiles à vérifier. Un écosystème de comptes de propagande à la manœuvre À l'origine de cette désinformation, on retrouve tout un écosystème de comptes actifs sur Facebook, X, WhatsApp et TikTok. Ce réseau d'influence, déjà impliqué dans plusieurs campagnes de désinformation régionales, diffuse quotidiennement la propagande des pouvoirs en place dans l'AES. Les indicateurs de viralité montrent que leurs contenus touchent une large audience. Dans les faits, des projets de construction de logements existent dans les pays de l'AES. Au Burkina Faso par exemple, le gouvernement a pour ambition de construire 50 000 logements à travers le pays d'ici à 2029. À ce stade, on ne sait pas combien ont été construits ni à quel prix ils seront vendus. Pour autant, les vidéos qui circulent en ligne sont loin de la réalité.
Comprendre ce qu'est une offensive informationnelle, comment elle naît, comment elle grandit et se propage, c'est déjà un premier antidote au poison de la désinformation. Progressivement, la recherche parvient à mettre en lumière les opérations d'ingérence étrangère, la façon dont s'organisent les opérations d'influence et comment elles peuvent affecter le débat public dans des moments-clé de la vie démocratique. Celles orchestrées par la Russie recèlent un intérêt particulier. Les démocraties ont leurs faiblesses. Le dispositif informationnel de la Russie s'appuie sur ces failles, et sur la caisse de résonance que constituent les réseaux sociaux pour en tirer profit. Notre invitée, Christine Dugoin-Clément nous montre comment se déploie cette « stratégie du chaos ». Nous verrons avec elle, que ce système bien documenté, n'est pas lui-même infaillible. Christine Dugoin-Clément est chercheuse à la chaire «Risques» de l'IAE Paris-Sorbonne et à l'Observatoire de l'intelligence artificielle de Paris 1 Panthéon Sorbonne. Elle est l'auteur de « Géopolitique de l'ingérence russe-la stratégie du chaos » aux PUF. La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI : Pays de l'AES: la réalité derrière les images de logements flambant neufs.
La désinformation est un défi complexe et ô combien d'actualité. Ce phénomène prend de plus en plus d'ampleur avec l'essor des réseaux sociaux. Rumeurs politiques, infox sanitaires, vidéos truquées, déclarations sorties de leur contexte… Les conséquences de ces fausses informations sont parfois dramatiques. Comment ce phénomène mondial se traduit-il en Afrique ? L'expansion des smartphones et des nouvelles technologies participe-t-elle à cette désinformation ? Y aurait-il une défiance envers les médias traditionnels ? Quels impacts sur les démocraties ? Comment distinguer le vrai du faux ? Avec la participation de : - Valdez Onanima, rédacteur en chef du bureau francophone d'Africa Check au Sénégal - Fatouma Harber, activiste et bloggeuse malienne - Paul-Joël Kamtchang, data-journaliste et chercheur camerounais, auteur du livre « Désinformation en Afrique francophone » (éditions Jets d'encre) - Malick Konaté, journaliste malien à la tête de la plateforme Fact Africa.
Les images générées par l'intelligence artificielle ne sont pas des photographies comme les autres, mais se présentent comme telles sur nos environnements numériques. Le philosophe Pierre Cassou Noguès interroge l'effet produit par la machine numérique que nous sachions ou non que ces images sont fabriquées par une intelligence artificielle. Il nous montre aussi comment ces images dites « pyromanes » favorisent l'évitement de la réalité de la crise environnementale, tout en y contribuant. « Les images pyromanes-théorie fiction des images génératives », c'est le titre du livre réalisé par le philosophe Pierre Cassou-Noguès avec l'artiste Gwenola Wagon. À travers une série de contes spéculatifs, ils mettent en lumière la façon dont les IA génératives changent nos vies, en profondeur, sans que l'on ne s'en aperçoive. Philosophe et écrivain, Pierre Cassou-Noguès enseigne au département de Philosophie de l'Université Paris 8. Il est membre senior de l'Institut universitaire de France, et chercheur associé à GEODE, projet de recherche interdisciplinaire, partenaire de l'émission. Son travail est fondé sur un usage théorique de la fiction. Il porte sur les nouvelles technologies et sur les problématiques contemporaines, telles que le réchauffement climatique. Gwenola Wagon est artiste et chercheuse. Elle imagine des récits alternatifs et paradoxaux pour penser le monde numérique contemporain. Des images générées par l'IA de plus en plus invasives sur les réseaux sociaux, on en parle également dans nos chroniques : La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI: Israël-Iran, une guerre des images propice à la désinformation La chronique de Kahofi Suy de l'AFP factuel à Abidjan : Des accusations d'espionnage alimentées par des vidéos s'appuyant sur des images générées par l'IA.
Alors que le cessez-le-feu déclaré mardi 24 juin semble tenir entre l'Iran et Israël, le conflit qui a opposé les deux ennemis jurés se poursuit toujours sur les réseaux sociaux. Une véritable bataille informationnelle se joue en ligne, sur tous les continents. Au Sénégal, la désinformation autour de cette guerre au Moyen-Orient sème le trouble, et polarise l'opinion publique. Un phénomène amplifié par des infox toujours plus crédibles grâce à la démocratisation de l'intelligence artificielle. C'est notre rédaction en langues locales à Dakar qui a lancé l'alerte. À en croire une vidéo diffusée sur Facebook et TikTok, une manifestation historique en soutien à la cause iranienne aurait eu lieu au Sénégal ces derniers jours. Durant exactement huit secondes (information importante), on y voit une foule de personnes à perte de vue, réunie sur un boulevard, en centre-ville. Certains portent des drapeaux iraniens ou sénégalais. En tête de cortège, un homme scande un slogan en wolof : « Senegal moy iran, Iran moy Senegal », « L'Iran, c'est le Sénégal, le Sénégal, c'est l'Iran » en français. Cette formule est reprise par des centaines d'internautes. En réalité, cette manifestation n'est pas réelle. Cette vidéo, vue plus d'un million de fois, a été entièrement générée par intelligence artificielle. Aucune manifestation pro-iranienne de cette ampleur n'a eu lieu au Sénégal. Visuellement, plusieurs indices mettent la puce à l'oreille. La foule est beaucoup trop compacte et le boulevard est trop large. Certaines pancartes sont également illisibles. Un drapeau du Sénégal est aussi mal représenté. L'étoile verte au centre est remplacée par une sorte de croix noire. En zoomant sur l'image, on remarque, de plus, plusieurs incohérences au niveau des yeux et de la bouche de certains manifestants. Une vidéo décontextualisée En cherchant l'identifiant TikTok visible sur certains extraits, nous avons retrouvé le premier compte qui a diffusé cette vidéo. Dans sa biographie, il se décrit comme un « créateur de contenu artificiel ». Nous l'avons contacté et il confirme que c'est bien lui qui a généré ce clip. Certains utilisateurs mal intentionnés ont partagé sa vidéo sans mentionner l'utilisation de l'IA, à des fins de désinformation. Polarisation et tensions Les débats dans l'espace commentaire de ces publications montrent que ces fausses informations participent à la polarisation de l'opinion publique sénégalaise sur le soutien ou non à la cause iranienne. Certains utilisateurs, trompés par cette vidéo artificielle, se félicitent pour la tenue de cette fausse manifestation : « Je suis fier d'être sénégalais ! Soutien total à l'Iran ! ». D'autres, au contraire, pointent la nécessité de rester neutre : « Ce conflit au Moyen-Orient ne nous concerne pas. Notre devoir est de souhaiter la paix. Prendre position peut jouer en notre défaveur. Ce n'est pas notre guerre ». Cette désinformation alimente également les tensions religieuses et communautaires. Démocratisation des outils d'IA génératives Cet exemple montre une nouvelle fois les dangers de la démocratisation des outils d'intelligence artificielle. Cet utilisateur explique avoir utilisé la version professionnelle de Google Veo III. Cette intelligence artificielle de l'Américain Google, permet de générer, en quelques clics, des vidéos de huit secondes maximum, très réalistes, avec une bande son intégrée. L'abonnement est payant, aux alentours de 43 € par mois, mais il existe des moyens plus ou moins légaux de s'en servir gratuitement. Le rendu est tellement bluffant que certains détecteurs d'IA tombent dans le panneau. Pour ne pas se faire avoir face à ce type de contenu, le meilleur conseil consiste à regarder attentivement les visages, les logos ainsi que les éléments textuels. Même si les outils d'IA s'améliorent de jour en jour, certains ont du mal à représenter des panneaux, des devantures de magasin ou des drapeaux par exemple. L'image et les couleurs sont aussi souvent trop parfaites, trop lisses. Enfin, il faut aussi analyser le contexte et croiser les sources. Dans notre cas, si une telle manifestation avait eu lieu, la presse sénégalaise et internationale en aurait forcément parlé.
Les images générées par l'intelligence artificielle ne sont pas des photographies comme les autres, mais se présentent comme telles sur nos environnements numériques. Le philosophe Pierre Cassou Noguès interroge l'effet produit par la machine numérique que nous sachions ou non que ces images sont fabriquées par une intelligence artificielle. Il nous montre aussi comment ces images dites « pyromanes » favorisent l'évitement de la réalité de la crise environnementale, tout en y contribuant. « Les images pyromanes-théorie fiction des images génératives », c'est le titre du livre réalisé par le philosophe Pierre Cassou-Noguès avec l'artiste Gwenola Wagon. À travers une série de contes spéculatifs, ils mettent en lumière la façon dont les IA génératives changent nos vies, en profondeur, sans que l'on ne s'en aperçoive. Philosophe et écrivain, Pierre Cassou-Noguès enseigne au département de Philosophie de l'Université Paris 8. Il est membre senior de l'Institut universitaire de France, et chercheur associé à GEODE, projet de recherche interdisciplinaire, partenaire de l'émission. Son travail est fondé sur un usage théorique de la fiction. Il porte sur les nouvelles technologies et sur les problématiques contemporaines, telles que le réchauffement climatique. Gwenola Wagon est artiste et chercheuse. Elle imagine des récits alternatifs et paradoxaux pour penser le monde numérique contemporain. Des images générées par l'IA de plus en plus invasives sur les réseaux sociaux, on en parle également dans nos chroniques : La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI: Israël-Iran, une guerre des images propice à la désinformation La chronique de Kahofi Suy de l'AFP factuel à Abidjan : Des accusations d'espionnage alimentées par des vidéos s'appuyant sur des images générées par l'IA.
Ce mardi, sur Europe 1, Agnès Verdier-Molinié s'intéresse aux nombreuses fausses informations qui circulent sur les impôts. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Tom Herga, notre journaliste, devient Tom Lerga. Oui, il vous sort de la galère. Avec lui, les petites galères du quotidien, c'est fini ! Tom Lerga, tous les jours, va à la rencontre des Strasbourgeois. Nos Alsaciens se confient au micro de Tom, et notre héros trouve toujours la solution, les tips, le conseil pour vous sortir de la lèrga !
Dans son roman « Protocole Chaos », J.R. Dos Santos retrace un demi-siècle de manipulations orchestrées depuis Moscou pour aboutir à l'effondrement des démocraties libérales, à commencer par les États-Unis. À partir de faits réels, sourcés et documentés, le journaliste écrivain met en lumière le rôle des réseaux sociaux et les manœuvres russes derrière le phénomène Trump. Vrais et faux complots, réalité tronquée, manœuvres électorales sur fond de polarisation de la société, dans son roman « Protocole Chaos », le journaliste José Rodrigues dos Santos dresse le tableau d'une démocratie libérale fragilisée, dans le viseur d'une Russie autocratique, prête à tout pour imposer son modèle sous la houlette de Vladimir Poutine. L'écrivain journaliste portugais, évoque les faits dont il s'inspire, et le rôle joué par les réseaux sociaux dans le chaos ambiant. Il consacre notamment plusieurs chapitres à l'émergence du mouvement conspirationniste QAnon qui a massivement soutenu l'arrivée aux affaires de Donald Trump. Et l'on comprend comment ce groupe agrégeant toutes les colères d'un électorat blanc du Sud-américain rejeté aux marges de la société, a pu se muer en force politique, grâce à l'amplification artificielle de leurs publications sur les réseaux sociaux et certaines plateformes particulièrement propices à la radicalisation de ses membres, jusqu'à l'épisode du 6 janvier 2021 et l'intrusion des inconditionnels de Trump au Capitole. Le roman, publié au Portugal dès octobre 2024, soit un mois avant l'élection de Trump à un nouveau mandat, s'avère tout à fait prémonitoire. Sa traduction en français et sa note finale réactualisée, nous aide à décrypter un présent lourd de menaces : « Une mauvaise information conduit à de mauvaises décisions »- écrit l'auteur. «C'est ce qui est en train de se passer dans les régimes libéraux, du fait de la manipulation des réseaux sociaux par des acteurs antilibéraux. Mais à terme, les gens vont se rendre compte que ces informations sont fausses, ils vont commencer à remettre en question tout ce qu'ils entendent et lisent. Le résultat final, ainsi que cela a été constaté tout au long de l'histoire dans les régimes dictatoriaux en général, et totalitaires en particulier, ce sera la naissance d'une conviction généralisée qu'il n'y a pas de vérité. » « Protocole Chaos » traduit en français par Catherine Leterrier, HC éditions Hervé Chopin. La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI: Israël-Iran, une guerre des images propice à la désinformation La chronique de Nathan Gallo des Observateurs de France 24 : Désinformation iranienne au sujet des F35 israéliens.
Au Moyen-Orient, les frappes se poursuivent entre Israël et l'Iran, au huitième jour du conflit. Cette guerre sanglante se joue sur le terrain, mais aussi en ligne, sur les réseaux sociaux. D'un côté comme de l'autre, des comptes de propagande diffusent massivement des fausses informations. Tous les moyens sont bons pour gagner cette bataille numérique. Depuis le début du conflit qui oppose Tel Aviv et Téhéran, les contenus générés par intelligence artificielle se multiplient sur les réseaux sociaux, à tel point que certaines images synthétiques cumulent plus de vues que des photos authentiques, prises sur le terrain. L'un des exemples marquants est une vidéo aérienne censée montrer une ville israélienne endommagée suite aux frappes iraniennes. Durant 16 secondes, on y voit un quartier résidentiel totalement détruit. « Cette vue n'est pas à Gaza, mais dans le sud de Tel Aviv », commentent, à tort, les internautes qui la partagent en ligne. Vérification faite, ces images ne proviennent ni d'Israël, ni de Gaza ou même d'Iran puisqu'elles ont été entièrement générées par intelligence artificielle. Le détecteur d'IA que nous avons utilisé indique que c'est le générateur Mochi 1 qui serait à l'origine de ces images. Cet outil à la côte, car il est bon marché, entre 0 et 50 centimes seulement par vidéo, et parce que les résultats sont relativement bluffants. Une recherche par mots-clés nous a, de plus, permis de retrouver le compte à l'origine de ce clip vu plusieurs millions de fois. La date de publication indique le 28 mai 2025, soit avant les affrontements entre Israël et l'Iran. Flot d'images détournées À cela s'ajoutent aussi d'innombrables contenus sortis de leur contexte. Des images prises en Ukraine, au Liban ou même en Géorgie sont recyclées pour désinformer sur la situation au Moyen-Orient. Le dernier exemple en date est une vidéo impressionnante, censée montrer une pluie de missiles iraniens tombant en Israël. On y voit une dizaine de boules incandescentes tomber du ciel en pleine nuit. Grâce à une recherche par image inversée, on sait qu'il s'agit dans les faits de débris d'une fusée Space X, détruite lors de son ascension en janvier 2025, bien loin du Moyen-Orient. L'infox cumule plus de 3 millions de vues, rien que sur X. Jeu vidéo vs réalité L'autre mode opératoire, visible lors de chaque conflit, consiste à détourner des images issues de jeux vidéo. Ces clips spectaculaires issus de plateforme de simulation militaire ultra-réaliste pullulent sur les réseaux sociaux ces derniers jours. On retrouve notamment une vidéo censée montrer un avion de chasse israélien abattu par un missile anti-aérien iranien. Problème, cet enregistrement, vu plus de 15 millions de fois, provient en réalité du jeu War Thunder. On retrouve le clip en question sur une chaîne YouTube avec la mention « contenu de jeu vidéo diffusé à des fins de divertissement ». Pour s'en rendre compte, les experts conseillent d'observer avec attention les flammes, la dissipation des fumées ainsi que les explosions qui ne collent pas avec la réalité. Il faut également écouter attentivement le son, trop propre, trop parfait. Ces clips ne sont d'ailleurs jamais partagés par des sources de confiance. Ces éléments, cumulés à une recherche par image inversée (voir ici comment faire), permettent de ne pas tomber dans le panneau face à ces vidéos inauthentiques, souvent plus virales que les vraies images de cette guerre.
Dans son roman « Protocole Chaos », J.R. Dos Santos retrace un demi-siècle de manipulations orchestrées depuis Moscou pour aboutir à l'effondrement des démocraties libérales, à commencer par les États-Unis. À partir de faits réels, sourcés et documentés, le journaliste écrivain met en lumière le rôle des réseaux sociaux et les manœuvres russes derrière le phénomène Trump. Vrais et faux complots, réalité tronquée, manœuvres électorales sur fond de polarisation de la société, dans son roman « Protocole Chaos », le journaliste José Rodrigues dos Santos dresse le tableau d'une démocratie libérale fragilisée, dans le viseur d'une Russie autocratique, prête à tout pour imposer son modèle sous la houlette de Vladimir Poutine. L'écrivain journaliste portugais, évoque les faits dont il s'inspire, et le rôle joué par les réseaux sociaux dans le chaos ambiant. Il consacre notamment plusieurs chapitres à l'émergence du mouvement conspirationniste QAnon qui a massivement soutenu l'arrivée aux affaires de Donald Trump. Et l'on comprend comment ce groupe agrégeant toutes les colères d'un électorat blanc du Sud-américain rejeté aux marges de la société, a pu se muer en force politique, grâce à l'amplification artificielle de leurs publications sur les réseaux sociaux et certaines plateformes particulièrement propices à la radicalisation de ses membres, jusqu'à l'épisode du 6 janvier 2021 et l'intrusion des inconditionnels de Trump au Capitole. Le roman, publié au Portugal dès octobre 2024, soit un mois avant l'élection de Trump à un nouveau mandat, s'avère tout à fait prémonitoire. Sa traduction en français et sa note finale réactualisée, nous aide à décrypter un présent lourd de menaces : « Une mauvaise information conduit à de mauvaises décisions »- écrit l'auteur. «C'est ce qui est en train de se passer dans les régimes libéraux, du fait de la manipulation des réseaux sociaux par des acteurs antilibéraux. Mais à terme, les gens vont se rendre compte que ces informations sont fausses, ils vont commencer à remettre en question tout ce qu'ils entendent et lisent. Le résultat final, ainsi que cela a été constaté tout au long de l'histoire dans les régimes dictatoriaux en général, et totalitaires en particulier, ce sera la naissance d'une conviction généralisée qu'il n'y a pas de vérité. » « Protocole Chaos » traduit en français par Catherine Leterrier, HC éditions Hervé Chopin. La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI: Israël-Iran, une guerre des images propice à la désinformation La chronique de Nathan Gallo des Observateurs de France 24 : Désinformation iranienne au sujet des F35 israéliens.
Révolution scientifique et technologique, l'intelligence artificielle est une nouvelle arme redoutable sur le front de la désinformation. Avec la démocratisation des images, sons et vidéos synthétiques, la frontière entre le vrai et le faux tend à disparaître. Notre invitée, Carole Bienaimé Besse, experte des médias et du numérique, nous plonge dans ce nouveau monde, avec son essai : « Crépuscule numérique : quand l'IA bouleverse notre rapport à la vérité », aux éditions de l'Observatoire. « Imaginez un monde où la frontière entre le réel et le virtuel aurait disparu ». Dans son essai, « Crépuscule numérique : quand l'IA bouleverse notre rapport à la vérité », Carole Bienaimé Besse explore les défis éthiques, juridiques et politiques que nous réserve la démocratisation de l'intelligence artificielle. Alors qu'il n'a jamais été aussi simple de générer des fausses informations, cette experte du numérique et des médias alerte sur les menaces qui pèsent actuellement sur notre société. Émeutes à Los Angeles : images artificielles et chatbots sèment la confusion Cette semaine, Los Angeles, la deuxième ville des États-Unis, a été en proie à des heurts parfois violents entre des manifestants et les forces de l'ordre. Un couvre-feu a été imposé en début de semaine pour tenter de mettre fin aux pillages. Quelque 700 marines ont été appelés en renforts, rejoignant 4 000 militaires réservistes de la Garde nationale. Un déploiement de force dénoncé par les autorités locales qui parlent d'un abus de pouvoir de la part de Donald Trump. Sur les réseaux sociaux, confusion et fausses informations entourent ces évènements. Dans sa chronique, Olivier Fourt, de la cellule Info Vérif de RFI, fait le point sur les infox les plus virales. Non, le chef de l'Africom n'a pas démissionné Au Sahel, une rumeur circule avec insistance ces dernières semaines. À en croire des centaines de publications, le chef du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), le général Michael Langley, aurait démissionné. En cause, une prétendue brouille avec Ibrahim Traoré, le chef de la junte burkinabè. Émilie Beraud, journaliste pour l'AFP Factuel, s'est penchée sur cette campagne de désinformation lancée en mai 2025.
Depuis vendredi dernier, Los Angeles, la deuxième ville des États-Unis, est en proie à des heurts parfois violents qui opposent des manifestants aux forces de l'ordre. Un couvre-feu a été imposé en début de semaine pour tenter de mettre fin aux pillages. Quelque 700 marines, ont été appelés en renforts, rejoignant 4 000 militaires réservistes de la Garde nationale. Un déploiement de force dénoncé par les autorités locales qui parlent d'un abus de pouvoir de la part de Donald Trump. Depuis quelques jours, confusion et fausses informations entourent les évènements de Los Angeles. Parfois, ce sont les agents conversationnels, comme ChatGPT ou Grok qui viennent semer le trouble. Ainsi, deux photos ont retenu notre attention. Elles ont provoqué une passe d'arme sur les réseaux sociaux. Il s'agit d'images montrant des soldats américains allongés sur le sol, en train de dormir les uns contre les autres, dans ce qui semble être un poste de sécurité et le sous-sol d'un bâtiment. Ces photos ont été vues des centaines de milliers de fois, rien que sur le réseau X, et elles ont été partagées par le compte du gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom qui s'est opposé à Donald Trump à propos du déploiement de l'armée dans les rues de Los Angeles. Le compte personnel de Gavin Newsom représente 2,2 millions de followers. Dans un commentaire, il dénonce les conditions déplorables dans lesquelles les soldats seraient logés et il s'adresse directement à Donald Trump, il écrit je cite : « Vous avez envoyé des troupes ici, sans carburant, sans nourriture et dans l'endroit pour dormir, s'il y en a un qui manque de respect à notre armée, c'est bien vous ». Polémique sur les réseaux sociaux Ces images sont-elles réelles ? Cette question, beaucoup d'utilisateurs d'internet se la sont posée. Ils en sont remis à l'avis de Grok, (l'IA d'Elon Musk) et ils ont interrogé Chat GPT. Juste après le partage de ces images, ces agents conversationnels ont affirmé que « ces images semblaient montrer le retrait des soldats américains d'Afghanistan à l'aéroport de Kaboul durant l'été 2021 ». Après vérification, ce n'est pas le gouverneur de Californie qui a menti, mais c'est l'IA qui s'est trompée : ces images sont bien réelles, elles ont bien été prises à Los Angeles et publiées par un journal local sérieux, le San Francisco Chronicle dans son édition du 9 juin. La rédaction assure qu'elle a obtenu ces deux clichés en exclusivité, et qu'ils montrent des soldats en train de se reposer dans différents immeubles fédéraux qu'ils sont chargés de protéger… L'IA prise en défaut Une recherche par image inversée permet d'établir que ces photos n'ont jamais été mises en ligne avant le 9 juin dernier, donc elles ne peuvent pas avoir été publiées il y a quatre ans lors du retrait d'Afghanistan. Donc attention, Grok ou ChatGPT ne sont pas des outils de fact checking, même si la tendance des utilisateurs est d'y avoir recours dès qu'ils se posent des questions sur l'authenticité d'un contenu. Les résultats de recherche menés par les IA changent au fil du temps, en fonction des références sur lesquelles ces outils peuvent s'appuyer pour fournir des réponses. De vrais exemples d'Infox Avec des images générées par IA, comme celle de « Bob ». Ce soldat américain censé avoir été déployé pour protéger Los Angeles. Il se filme dans la ville en mode « portrait » et répand des fausses informations. Ces images ont fait le tour des plateformes, mais il s'agit en fait d'un personnage entièrement créé par des outils d'intelligence artificielle. À bien observer la vidéo, on peut noter certaines incohérences comme le grade du soldat qui ne correspond à rien de connu, les couleurs des feux de circulations à l'arrière-plan, ou encore les lettres « LAPC » sur une voiture de police alors que c'est « LAPD », Los Angeles Police Département, qui est inscrit en lettre noire sur fond blanc, sur les véhicules de police de la ville.
Révolution scientifique et technologique, l'intelligence artificielle est une nouvelle arme redoutable sur le front de la désinformation. Avec la démocratisation des images, sons et vidéos synthétiques, la frontière entre le vrai et le faux tend à disparaître. Notre invitée, Carole Bienaimé Besse, experte des médias et du numérique, nous plonge dans ce nouveau monde, avec son essai : « Crépuscule numérique : quand l'IA bouleverse notre rapport à la vérité », aux éditions de l'Observatoire. « Imaginez un monde où la frontière entre le réel et le virtuel aurait disparu ». Dans son essai, « Crépuscule numérique : quand l'IA bouleverse notre rapport à la vérité », Carole Bienaimé Besse explore les défis éthiques, juridiques et politiques que nous réserve la démocratisation de l'intelligence artificielle. Alors qu'il n'a jamais été aussi simple de générer des fausses informations, cette experte du numérique et des médias alerte sur les menaces qui pèsent actuellement sur notre société. Émeutes à Los Angeles : images artificielles et chatbots sèment la confusion Cette semaine, Los Angeles, la deuxième ville des États-Unis, a été en proie à des heurts parfois violents entre des manifestants et les forces de l'ordre. Un couvre-feu a été imposé en début de semaine pour tenter de mettre fin aux pillages. Quelque 700 marines ont été appelés en renforts, rejoignant 4 000 militaires réservistes de la Garde nationale. Un déploiement de force dénoncé par les autorités locales qui parlent d'un abus de pouvoir de la part de Donald Trump. Sur les réseaux sociaux, confusion et fausses informations entourent ces évènements. Dans sa chronique, Olivier Fourt, de la cellule Info Vérif de RFI, fait le point sur les infox les plus virales. Non, le chef de l'Africom n'a pas démissionné Au Sahel, une rumeur circule avec insistance ces dernières semaines. À en croire des centaines de publications, le chef du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), le général Michael Langley, aurait démissionné. En cause, une prétendue brouille avec Ibrahim Traoré, le chef de la junte burkinabè. Émilie Beraud, journaliste pour l'AFP Factuel, s'est penchée sur cette campagne de désinformation lancée en mai 2025.
Avec son opération clandestine, baptisée « Toile d'araignée », l'armée ukrainienne a détruit au moins une quinzaine d'appareils russes, dont plusieurs bombardiers stratégiques, dimanche 1er juin. Un raid historique autour duquel la désinformation bat son plein sur les réseaux sociaux. Côté ukrainien, certains comptes détournent des images pour surévaluer les dégâts. Côté russe, la désinformation sert à sauver la face et faire monter la tension. Quelques heures seulement après l'annonce du raid ukrainien sur des aérodromes militaires russes, des comptes habitués à diffuser la propagande du Kremlin ont inondé les réseaux sociaux avec un message relativement inquiétant : « La Russie aurait placé ses forces nucléaires en état d'alerte maximale ». Des utilisateurs parlent, à tort, de « l'ouverture des silos contenant des missiles stratégiques et du déplacement d'unités mobiles ». Un niveau de préparation « jamais vu depuis la crise des missiles de Cuba », à en croire ces nombreuses publications.Concrètement, ce narratif mensonger repose sur de prétendus témoignages non sourcés ainsi que sur une vidéo de 49 secondes vue plus de 10 millions de fois cette semaine. Filmée de nuit, on y voit une colonne de lanceurs Yars, entourée de véhicules de police progressant sur une autoroute civile.Ces systèmes de missiles balistiques intercontinentaux mobiles sont capables de lancer plusieurs têtes nucléaires avec une portée estimée à 10 000 km. Cela fait dire à certains que le raid ukrainien pourrait faire basculer le monde.Préparation pour le défilé du 9 mai 2024Vérification faite, cette vidéo n'a rien à voir avec l'attaque récente de drones ukrainiens sur des bases russes. Grâce à une recherche par image inversée (voir ici comment faire), nous avons retrouvé d'où provient exactement cette vidéo. Elle a été diffusée par le ministère russe de la Défense sur Telegram, le 27 février 2024.La légende parle de l'arrivée des lanceurs Yars à Alabino, près de Moscou, dans le cadre de la préparation du traditionnel défilé militaire du 9 mai, pour l'édition 2024. Aucun rapport donc avec le raid ukrainien du dimanche 1er juin 2025.Le déni russeAu-delà d'agiter la menace nucléaire pour faire diversion sur le coup dur porté à l'aviation stratégique russe, des comptes de propagande vont même jusqu'à nier l'existence des destructions. Pour y parvenir, certains partagent des images satellites antérieures à l'attaque, en les présentant, à tort, comme des clichés récents, post-frappe. Un récit démenti par l'analyse des informations en sources ouvertes, menée par la cellule Info Vérif de RFI, et qui permet de documenter avec certitude la perte d'au moins 15 appareils russes.Surévaluation des dégâtsCes images sorties de leur contexte sont loin d'être les seules à circuler sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Certains comptes pro-ukrainiens ont par exemple diffusé une vidéo censée montrer la destruction d'une usine de composants de missile près de Moscou.On y voit bien une vaste explosion, sauf que ces images, vues plusieurs millions de fois, sont anciennes. Elles datent en réalité de 2023 et montrent un navire de guerre russe frappé par des missiles de croisière ukrainiens lors d'une attaque nocturne en Crimée.Toujours dans le but de surévaluer les dégâts, certains utilisateurs partagent également des vidéos issues de jeu vidéo ou générées par intelligence artificielle.À lire aussiAttaque de drones ukrainiens en Russie: attention à ces images artificiellesDésinformation et brouillard de guerreComme à chaque grande opération militaire, le brouillard de la guerre facilite la diffusion d'images sorties de leur contexte ou générées par intelligence artificielle. À cela s'ajoutent des modes opératoires toujours plus complexes. Plusieurs fausses images satellites difficilement détectables ont, par exemple, fait leur apparition en ligne.Une fois devenues virales, ces infox alimentent les tensions, perturbent les perceptions du conflit et invisibilisent les vraies images de la guerre.
Le Hajj, le pèlerinage des musulmans à la Mecque, débute mercredi 4 juin. L'année dernière, plus de 1,8 million de musulmans s'étaient rendus en Arabie saoudite pour l'occasion. Cette semaine, une fausse information a circulé à propos du crash d'un avion rempli de fidèles en provenance de Mauritanie. Compte tenu de l'émotion générée par cette infox, les autorités mauritaniennes ont dû publier un communiqué pour couper court à la rumeur et rétablir la vérité. Cette infox s'est répandue sur les réseaux sociaux, au Sahel, au Sahara, en Afrique du Nord et dans le monde arabo-musulman. On la trouve sur les principales plates-formes comme X, Facebook, ou TikTok. Sur les posts en questions, on peut lire : « un avion de pèlerins mauritaniens s'est écrasé en mer Rouge, faisant plus de 200 morts ». L'infox est généralement accompagnée d'images sorties de leur contexte, ou générées par IA.Compassion sur les réseaux sociauxL'infox est apparue le 27 mai. Elle a eu peu de retentissement en Europe, mais en Afrique de l'Ouest particulièrement puisqu'une multitude d'utilisateurs l'ont immédiatement commenté. C'est la rédaction en Mandenkan-Fulfude de RFI à Dakar qui a attiré notre attention sur ce sujet.Le site en ligne Senenews qui a fait un travail de vérification autour de cette fausse rumeur écrit : « la diffusion de fausses informations autour du Hajj est malheureusement courante à l'approche de la saison du pèlerinage, une période sensible où des millions de fidèles se rendent en Arabie saoudite. Ces fausses nouvelles jouent sur l'émotion collective pour générer du clic ou faire le buzz, au détriment de la vérité et de la sérénité des proches des pèlerins ». En pareils cas, la première chose à faire pour lever un doute est d'aller consulter des sites sérieux, comme des chaines nationales ou internationales, pour voir si elles parlent de ce crash. Images détournéesUne observation attentive des images permet de ne pas se faire manipuler. Dans le cas présent, les images qui circulent sur les réseaux sont impressionnantes mais ne concordent pas avec ce qu'on pourrait découvrir sur le site d'un accident aérien, surtout si l'avion est tombé en mer.En effet, si on consulte de la documentation sur internet, on s'aperçoit qu'on ne retrouve le plus souvent que quelques débris flottant à la surface une fois que l'avion a percuté la mer. Les principales images qui circulent autour de cette infox montrent aussi des carlingues en feu. Sur le sol sont alignés des corps. Pour la première image, il s'agit visiblement d'une IA, et pour l'autre, d'une image sortie de son contexte.Nous avons noté des invraisemblances liées à la génération d'images par des outils d'intelligence artificielle. Par exemple des hublots carrés qui n'existent pas sur les avions de ligne actuels. Une recherche par image inversée nous a aussi permis de retrouver l'origine de l'image d'un avion dévoré par les flammes et photographié de face. Il s'agit d'un appareil cargo de fabrication russe, incendié en 2007 sur l'aéroport de Pointe-Noire au Congo et en aucun cas d'un avion de ligne mauritanien en 2025.Une affaire prise au sérieux par les autoritésDans un communiqué officiel, Mauritania Airlines a précisé que les rumeurs concernant ce crash circulant sur les réseaux sont totalement infondées. « Tous les pèlerins mauritaniens ont atterri en sécurité et aucun incident n'a été enregistré », a déclaré la compagnie. Les autorités mauritaniennes ont également démenti. Ces réactions officielles sont intervenues dans les heures qui ont suivi l'apparition de l'infox, sans pour autant stopper sa propagation.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur Éric Tano, ce citoyen camerounais arrêté aux États-Unis pour son soutien aux groupes armés séparatistes anglophones, l'annonce de sanctions américaines contre le gouvernement fédéral du Soudan pour avoir utilisé des armes chimiques et la volonté de Donald Trump d'interdire aux étudiants étrangers l'accès à Harvard. Burkina Faso : déferlante de faux clips vidéos à la gloire du président burkinabè Des fausses vidéos des vedettes de chanteurs et chanteuses américains circulent sur la toile à la gloire du président de la transition burkinabè Ibrahim Traoré, mais nombreux sont ceux qui les croient vraies. Sur quels éléments un internaute peut-il s'appuyer pour repérer ce type de fausses vidéos ? Quelles méthodes adopter pour les identifier ? Quel impact politique a eu la diffusion de ces vidéos ? Avec Quang Pham, journaliste aux Observateurs de France 24. Cameroun : qui est Éric Tano, poursuivi pour soutien aux séparatistes anglophones ? Un Camerounais du nom de Éric Tano s'est rendu aux autorités américaines, il est accusé de fournir du matériel à des groupes armés séparatistes anglophones. Qui est Éric Tano, quel est son profil ? Pourquoi s'est-il rendu ? Que risque-t-il ? Avec Amélie Tulet, journaliste au service Afrique de RFI. Soudan : les États-Unis accusent l'armée soudanaise d'avoir eu recours à des armes chimiques Les États-Unis accusent l'armée soudanaise d'avoir utilisé des armes chimiques dans le conflit qui l'oppose au FSR. De quelles preuves disposent les États-Unis pour affirmer cela ? Le Soudan a ratifié la Convention sur les armes chimiques, que risque le pays si l'utilisation d'armes chimiques est avérée ? Comment a réagi l'armée soudanaise face à ses accusations ? Avec Marc Lavergne, directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste de la Corne de l'Afrique et du Moyen-Orient États-Unis : Donald Trump veut exclure les étudiants étrangers d'Harvard Le président américain a décidé d'interdire l'inscription d'étudiants étrangers à Harvard. Comment l'administration Trump justifie-t-elle cette décision ? Les étudiants étrangers déjà inscrits pourront-ils continuer leur cursus l'année prochaine ? Avec Jérôme Viala-Godefroy, docteur en Civilisation américaine, spécialiste en Rhétorique présidentielle. Auteur de Les mots de Trump (éditions Dalloz).
Leur nom comporte une grande part de mystère : que révèlent les sociétés secrètes ? Elles ont toujours existé dans l'Histoire : des Rose-Croix au XVIIè siècle aux mouvements numériques comme Anonymous… Comment fonctionnent ces sociétés secrètes ? Quelle est la part de désinformation et quel impact sur nos sociétés ? Notre invité, ce soir, est Pierre-Yves Beaurepaire, autour du livre « Les sociétés secrètes », aux éditions Tallandier. Au programme également :Les plus grandes stars américaines chantent-elles leur soutien au chef de la junte au Burkina Faso ? Non, les clips diffusés sur Youtube accompagnés du refrain « God protect Ibrahim Traoré » (« Que Dieu protège Ibrahim Traoré ») sont de fausses vidéos générées par l'intelligence artificielle. Quang Pham, journaliste aux Observateurs de France 24, a enquêté sur le sujet. La chronique d'Olivier Fourt de la cellule info vérif de RFI qui a débusqué un faux pape Léon XIV, auteur de propos anti-islam et racistes.
Leur nom comporte une grande part de mystère : que révèlent les sociétés secrètes ? Elles ont toujours existé dans l'Histoire : des Rose-Croix au XVIIè siècle aux mouvements numériques comme Anonymous… Comment fonctionnent ces sociétés secrètes ? Quelle est la part de désinformation et quel impact sur nos sociétés ? Notre invité, ce soir, est Pierre-Yves Beaurepaire, autour du livre « Les sociétés secrètes », aux éditions Tallandier. Au programme également :Les plus grandes stars américaines chantent-elles leur soutien au chef de la junte au Burkina Faso ? Non, les clips diffusés sur Youtube accompagnés du refrain « God protect Ibrahim Traoré » (« Que Dieu protège Ibrahim Traoré ») sont de fausses vidéos générées par l'intelligence artificielle. Quang Pham, journaliste aux Observateurs de France 24, a enquêté sur le sujet. La chronique d'Olivier Fourt de la cellule info vérif de RFI qui a débusqué un faux pape Léon XIV, auteur de propos anti-islam et racistes.
A la une de la presse ce vendredi 23 mai : un bureau devenu ring de boxe, un tournant historique et une compétition controversée.
Léon XIV a donné le ton de son pontificat, dimanche 18 mai, au Vatican en dénonçant une économie qui exploite la nature et qui laisse de côté les plus pauvres. Ce mercredi, il a lancé un appel à Israël afin que l'aide humanitaire puisse entrer à Gaza. Des discours empreints d'humanisme alors que certains comptes sur les réseaux sociaux tentent de manipuler sa parole. Ainsi une infox en langue arabe veut laisser croire à des prises de position hostiles à l'islam de la part du nouveau pape. Dès son arrivée à la tête du Saint-Siège, le pape Léon XIV a été l'objet d'infox sur les réseaux sociaux. Une désinformation, plus ou moins grossière, visant la personne du pape, et les positions de l'Église, en lui attribuant des propos qu'il n'a jamais tenus. Parmi ses fausses déclarations, l'une a retenu notre attention. L'infox prend la forme de tweet sur X et de post sur Facebook rédigés en arabe, et laissant penser à tort que le nouveau pape a tenu des propos hostiles à l'islam. Dans une vidéo d'une dizaine de minutes, on le verrait « dénoncer une invasion de l'Europe par les musulmans » détaillant une soi-disant « stratégie visant à changer l'identité chrétienne du continent européen ». Après vérifications, le nouveau pape n'a jamais dit ça, que cela soit d'ailleurs avant ou après le début de son pontificat.Vidéo trompeuse Toutefois, la personne qui prononce ce discours ressemble beaucoup au pape Léon XIV. Donc tout d'abord, on a cherché à savoir si la vidéo n'avait pas été générée par un outil d'intelligence artificielle ? Le logiciel que nous avons employé nous a indiqué qu'il y avait 0% de chance pour que cette vidéo ait été fabriquée par l'IA. Donc a priori, nous ne sommes pas confrontés à un hypertrucage. Comme la ressemblance est vraiment frappante, nous avons ensuite utilisé un logiciel gratuit, permettant de détecter les sosies. Résultats : entre 49% et 55% de similarités entre le visage de l'homme qui apparait sur la vidéo et le portrait du pape Léon XIV. Pas suffisant pour en tirer des conclusions surtout que l'on sait que ces outils ne sont pas fiables à 100%.Le discours d'un prélat conservateur en 2016Une recherche par image inversée nous a permis de retrouver la trace sur YouTube d'une longue vidéo, dont la dernière partie correspond à l'extrait que l'on trouve dans l'Infox. La personne que l'on voit à l'écran est bien un homme d'Église : il s'agit de l'évêque d'Astana au Kazakhstan, Athanasius Schneider, connu pour ses prises de positions conservatrices. Il a fait ces déclarations sur cette « invasion de l'Europe », selon ses mots, lors d'une rencontre avec des fidèles filmée dans une petite église du New Jersey aux États-Unis, le 23 octobre 2016. On retrouve d'ailleurs des photos de son passage sur le site internet de la paroisse. Des invraisemblances décelablesOn est donc face à une infox utilisant une vidéo sortie de son contexte jouant sur une forte ressemblance entre ce dignitaire catholique et le pape Léon XIV, afin de marquer les esprits. Cela étant, si on s'attarde sur l'image, on voit que celui qui est présenté comme le pape, porte la soutane violette des évêques et non la grande tenue blanche du souverain pontife.L'audio donne aussi des indications. L'accent de Léon XIV est bien celui d'un natif des États-Unis, alors que l'anglais de l'évêque Schneider est plus hésitant. Enfin, toutes les déclarations publiques du pape sont disponibles sur le site officiel du Vatican. Si vous avez un doute, allez consulter le site, d'ailleurs le Vatican fait aussi du fact-checking comme ici.
La voix de l'Amérique va-t-elle être réduite au silence ou instrumentalisée par des médias complotistes proches de la sphère Trump ? La diffusion de la radio VOA a été suspendue par les autorités, le 15 mars 2025, et les contrats de certains collaborateurs pourraient prendre fin dans quelques jours. L'inquiétude est palpable, chez les 1 400 employés et contractuels de Voice of America. Le démantèlement de VOA constituerait un recul important de la liberté de la presse dans le monde. Les ultra-conservateurs américains sont-ils en train de transformer les médias publics en instrument de propagande à leur profit ? Il s'agit d'une dérive autoritaire au détriment de la liberté d'informer, estime Maud Quessard, directrice du domaine « Europe, espace transatlantique, Russie » à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (Irsem) :« L'objectif premier de VOA était de lutter contre l'appareil de propagande de l'Allemagne Nazie, en 1942, par la suite, la radio va connaitre un regain d'intérêt au moment de la guerre froide, en devenant la voix du monde libre, au-delà du rideau de fer », explique-t-elle. Ces dernières années, ces médias ont notamment été employés pour documenter la guerre en Ukraine après l'invasion de la Russie. « Les premières images du conflit en Ukraine sont tournées par des équipes de Radio Free Europe et Radio Liberty », rappelle cette spécialiste de la diplomatie publique des États-Unis.Ces chaînes font partie d'un large consortium qui regroupe les médias publics américains sous la désignation U.S Agency for Global Media (USAGM). Maud Quessard souligne que « ces médias peuvent aussi financer des journalistes locaux, qui sont souvent des journalistes qui travaillent pour maintenir un certain pluralisme et donc lutter contre la parole officielle dans des régimes autocratiques ».« L'enjeu ici est celui de la liberté de la presse aux États-Unis »Par le passé, les républicains ne se sont jamais attaqués aux médias publics à destination de l'étranger lorsque le pays a connu des alternances politiques. On est de ce fait entré dans une nouvelle dimension avec la politique conduite par l'équipe Trump. Cela étant, il y a des gardes fous. « Ces médias publics à destination de l'étranger sont financés par le congrès, et leur ligne éditoriale doit être autonome, donc l'enjeu ici est celui de la liberté de la presse aux États-Unis, nous sommes face à une politisation de l'appareil d'État, mais il ne parait pas faisable que le congrès laisse confisquer par l'exécutif un média public comme Voice of America. On serait alors confronté à une dérive très importante du pouvoir de Donald Trump », conclut-elle. La désinformation au cœur des tensions entre l'Inde et le PakistanAprès une escalade militaire ayant provoqué la mort de plus de 70 personnes, l'Inde et le Pakistan ont convenu d'un accord de cessez-le-feu le samedi 10 mai 2025. Si les armes se sont tues, la guerre de l'information, elle, se poursuit entre New Delhi et Islamabad. D'un côté comme de l'autre, des comptes de propagande continuent de diffuser massivement des fausses informations afin de présenter leur pays comme le vainqueur de cette confrontation. Dans sa chronique, Grégory Genevrier s'est penché sur la « guerre des deepfakes » entre l'Inde et le Pakistan.
Après une escalade militaire ayant provoqué la mort de plus de 70 personnes, l'Inde et le Pakistan ont convenu d'un accord de cessez-le-feu le samedi 10 mai 2025. Si les armes se sont tues, la guerre de l'information, elle, se poursuit entre New Delhi et Islamabad. D'un côté comme de l'autre, des comptes de propagande continuent de diffuser massivement des fausses informations afin de présenter leur pays comme le vainqueur de cette confrontation. À l'instant où le cessez-le-feu aérien, terrestre et maritime a été annoncé, la bataille numérique entre l'Inde et le Pakistan n'a pas baissé en intensité. Au contraire, les comptes de propagande ont rapidement réorienté leurs narratifs autour de deux axes : la glorification de l'action de leur armée et l'humiliation de l'adversaire. Pour y parvenir, différents modes opératoires sont employés, du simple montage photo au deepfake sophistiqué.La guerre des deepfakesÀ ce jour, de nombreux politiques indiens et pakistanais en ont fait les frais, à commencer par le Premier ministre indien, Narendra Modi. Dans une vidéo d'une minute et treize secondes, on pense l'entendre présenter ses excuses, en hindi, au peuple indien : « Le Pakistan nous a complètement détruits. Notre économie s'effondre. Aucun investissement n'est à venir. Les marchés sont déserts. (...) Nous avons essayé de faire la guerre. Mais maintenant, nous réalisons que nous avons commis une grave erreur. Je présente mes excuses ». En réalité, Narendra Modi n'a jamais tenu ces propos.Cette vidéo a été générée via l'intelligence artificielle. L'analyse visuelle du mouvement de ses lèvres, ainsi que les détecteurs d'IA que nous avons utilisés, le confirment. C'est un deepfake, un hypertrucage audio et visuel. La voix du Premier ministre indien a été fabriquée de toutes pièces. À noter que le ministre des Affaires étrangères et le ministre de l'Intérieur indien ont également été ciblés par ce type de deepfake.Côté Pakistanais, c'est le porte-parole de l'armée qui en a été victime. En effet, une vidéo artificielle du général Ahmed Chaudhry a semé le trouble sur les réseaux sociaux. Durant une minute et trente-et-une secondes, on croit l'entendre reconnaître la perte de « deux avions Chengdu JF-17 ». Sauf qu'une nouvelle fois, il s'agit d'un deepfake. Ahmed Chaudhry n'a jamais prononcé un tel discours.L'extrait provient d'une conférence de presse de l'armée pakistanaise tenue le 27 décembre 2024, soit bien avant l'escalade militaire avec l'Inde. Quelqu'un a fourni ces images à une IA pour manipuler le discours du porte-parole de l'armée.La bataille des chiffresCette infox ciblant le porte-parole de l'armée pakistanaise est le symbole de la guerre des chiffres qui se joue actuellement entre les deux pays. Chaque camp publie quotidiennement des bilans concernant les supposées destructions matérielles et humaines infligées à l'adversaire.Ces données sont impossibles à vérifier de façon indépendante à ce stade. Mais pour donner de la crédibilité à ces chiffres, la propagande pro-pakistanaise a détourné l'identité de plusieurs médias occidentaux. Une infographie avec le logo de CNN affirme par exemple que l'Inde aurait notamment perdu 6 avions de combats, 553 drones et un système de défense antiaérien S400. Sauf qu'en réalité, le média américain n'a jamais publié ce tableau comparatif.Contacté par le média de vérification, Logically Facts, un porte-parole de CNN, a confirmé que « cette image est fabriquée. CNN n'a jamais relayé cette information ».Dans la même veine, un article à la gloire de l'armée de l'air pakistanaise et attribué au Daily Telegraph circule ces derniers jours sur la toile. Mais là encore, c'est une fausse information. Le Daily Telegraph n'a jamais publié une telle information.
La voix de l'Amérique va-t-elle être réduite au silence ou instrumentalisée par des médias complotistes proches de la sphère Trump ? La diffusion de la radio VOA a été suspendue par les autorités, le 15 mars 2025, et les contrats de certains collaborateurs pourraient prendre fin dans quelques jours. L'inquiétude est palpable, chez les 1 400 employés et contractuels de Voice of America. Le démantèlement de VOA constituerait un recul important de la liberté de la presse dans le monde. Les ultra-conservateurs américains sont-ils en train de transformer les médias publics en instrument de propagande à leur profit ? Il s'agit d'une dérive autoritaire au détriment de la liberté d'informer, estime Maud Quessard, directrice du domaine « Europe, espace transatlantique, Russie » à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (Irsem) :« L'objectif premier de VOA était de lutter contre l'appareil de propagande de l'Allemagne Nazie, en 1942, par la suite, la radio va connaitre un regain d'intérêt au moment de la guerre froide, en devenant la voix du monde libre, au-delà du rideau de fer », explique-t-elle. Ces dernières années, ces médias ont notamment été employés pour documenter la guerre en Ukraine après l'invasion de la Russie. « Les premières images du conflit en Ukraine sont tournées par des équipes de Radio Free Europe et Radio Liberty », rappelle cette spécialiste de la diplomatie publique des États-Unis.Ces chaînes font partie d'un large consortium qui regroupe les médias publics américains sous la désignation U.S Agency for Global Media (USAGM). Maud Quessard souligne que « ces médias peuvent aussi financer des journalistes locaux, qui sont souvent des journalistes qui travaillent pour maintenir un certain pluralisme et donc lutter contre la parole officielle dans des régimes autocratiques ».« L'enjeu ici est celui de la liberté de la presse aux États-Unis »Par le passé, les républicains ne se sont jamais attaqués aux médias publics à destination de l'étranger lorsque le pays a connu des alternances politiques. On est de ce fait entré dans une nouvelle dimension avec la politique conduite par l'équipe Trump. Cela étant, il y a des gardes fous. « Ces médias publics à destination de l'étranger sont financés par le congrès, et leur ligne éditoriale doit être autonome, donc l'enjeu ici est celui de la liberté de la presse aux États-Unis, nous sommes face à une politisation de l'appareil d'État, mais il ne parait pas faisable que le congrès laisse confisquer par l'exécutif un média public comme Voice of America. On serait alors confronté à une dérive très importante du pouvoir de Donald Trump », conclut-elle. La désinformation au cœur des tensions entre l'Inde et le PakistanAprès une escalade militaire ayant provoqué la mort de plus de 70 personnes, l'Inde et le Pakistan ont convenu d'un accord de cessez-le-feu le samedi 10 mai 2025. Si les armes se sont tues, la guerre de l'information, elle, se poursuit entre New Delhi et Islamabad. D'un côté comme de l'autre, des comptes de propagande continuent de diffuser massivement des fausses informations afin de présenter leur pays comme le vainqueur de cette confrontation. Dans sa chronique, Grégory Genevrier s'est penché sur la « guerre des deepfakes » entre l'Inde et le Pakistan.
À l'occasion du 80e anniversaire de la victoire de l'Union soviétique contre le nazisme, le Kremlin réécrit l'Histoire. La date du 9 mai, puissant vecteur de propagande, permet de diffuser le narratif d'une guerre sans fin contre le nazisme, servant de prétexte à la poursuite de l'offensive russe en Ukraine. Ce 9 mai à Moscou, les commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie prennent une dimension symbolique inédite. Soucieux avant tout de justifier la poursuite de sa guerre contre l'Ukraine, Vladimir Poutine érige le passé en un récit de propagande visant l'Ukraine et ses alliés.Notre invité est Paul Gogo, correspondant en Russie pour plusieurs médias francophones et auteur du livre Opération spéciale, dix ans de guerre dans le Donbass, entre Donetsk et Moscou, aux éditions du Rocher.Inde-Pakistan : guerre de l'information à haute intensitéLes affrontements entre l'Inde et le Pakistan suscitent un torrent d'infox sur les réseaux sociaux, au point d'éclipser le réel. Ce sera la chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI:Puis, nous mettons le cap sur le Cameroun, pour parler éducation aux médias avec la journaliste Laure Nganlay, lauréate du prix EMI 2025, décerné à son organisation AFF Cameroun lors des Assises du journalisme de Marseille. Les travaux de fact checking de cette ONG de lutte contre la désinformation sont à retrouver sur la plateforme 237 check.
L'escalade militaire entre l'Inde et le Pakistan va-t-elle s'arrêter ? Les attaques entre les deux voisins se sont encore intensifiées ces dernières heures. Le dernier bilan, publié ce jeudi 8 mai, fait état de 16 morts civils côté indien, 32 morts côté pakistanais. Ces affrontements, les plus graves depuis deux décennies, s'accompagnent d'une véritable guerre de l'information. Une bataille numérique qui a pris le dessus sur les faits. Sur les réseaux sociaux, des centaines de comptes pro-indiens et pro-pakistanais s'affrontent à coups d'infox et de message de propagande. Résultat, si vous cherchez à vous informer sur la situation en cours sur X, Facebook, TikTok ou Instagram, vous allez obligatoirement être confrontés à de fausses informations. C'est simple, lorsque l'on tape Inde ou Pakistan, les premières images qui sont mises en avant par les plateformes sont fausses ou sorties de leur contexte.Des images issues de jeu vidéoL'un des exemples le plus marquant est une vidéo vue plusieurs dizaines de millions de fois ces derniers jours. On y voit un canon antiaérien au sol, essayant d'abattre des avions de combat. La légende évoque « un avion de chasse pakistanais Chengdu JF-17 abattu par la défense sol-air indienne ».Sauf que ces images ne sont pas réelles. Vérification faite, cet extrait est issu d'Arma 3, un jeu vidéo de simulation militaire ultra-réaliste, régulièrement détourné pour partager de fausses images en temps de guerre.D'autres images de ce même jeu sont partagées par des comptes pro-pakistanais pour illustrer, à tort, la destruction d'un Rafale de l'armée de l'air indienne dans le ciel pakistanais.Pour se rendre compte de la supercherie, il faut observer attentivement les fumées, les flammes et les explosions qui ne collent pas avec la réalité. Ces éléments sont encore difficiles à générer numériquement.Détournement d'images de guerreAu-delà des images issues de jeu vidéo, les images sorties de leur contexte pullulent sur la toile. Alors que nous sommes en plein brouillard de guerre et que les documents authentiques se font rare, le besoin de mettre des images sur ce qu'il se passe sur le terrain pousse des utilisateurs à recycler de vieilles images. Raison pour laquelle des vidéos filmées dans la bande de Gaza, au Yémen, ou au Liban sont diffusées en masse pour illustrer, à tort, la situation entre l'Inde et le Pakistan.L'IA sème le troubleÀ tout cela s'ajoute également les images générées par intelligence artificielle. Une vidéo montrant la carcasse d'un avion de chasse soulevée par un hélicoptère et une image satellite censée montrer des rafales ont fait le tour des réseaux sociaux en milieu de semaine. En réalité, pourtant, ces images ont été générées par une intelligence artificielle.À noter aussi que sous de véritables images, certains comptes de propagande sèment le trouble en affirmant, à tort, qu'elles auraient été produites par une IA.Une désinformation dangereuseCette désinformation de masse est particulièrement nocive. D'abord, car tous ces faux documents invisibilisent les quelques vraies images de ce conflit. L'analyse des commentaires montre, de plus, que ce flot continu d'infox altèrent les perceptions et radicalisent les esprits.À lire aussiInde-Pakistan: la désinformation attise les tensionsCette bataille numérique entre l'Inde et le Pakistan, est un énième exemple, que chaque guerre sur le terrain s'accompagne aujourd'hui d'une intense guerre numérique, dans laquelle chaque camp tente d'imposer sa mise en récit, au détriment de l'information fiable et vérifiée.
À l'occasion du 80e anniversaire de la victoire de l'Union soviétique contre le nazisme, le Kremlin réécrit l'Histoire. La date du 9 mai, puissant vecteur de propagande, permet de diffuser le narratif d'une guerre sans fin contre le nazisme, servant de prétexte à la poursuite de l'offensive russe en Ukraine. Ce 9 mai à Moscou, les commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie prennent une dimension symbolique inédite. Soucieux avant tout de justifier la poursuite de sa guerre contre l'Ukraine, Vladimir Poutine érige le passé en un récit de propagande visant l'Ukraine et ses alliés.Notre invité est Paul Gogo, correspondant en Russie pour plusieurs médias francophones et auteur du livre Opération spéciale, dix ans de guerre dans le Donbass, entre Donetsk et Moscou, aux éditions du Rocher.Inde-Pakistan : guerre de l'information à haute intensitéLes affrontements entre l'Inde et le Pakistan suscitent un torrent d'infox sur les réseaux sociaux, au point d'éclipser le réel. Ce sera la chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI:Puis, nous mettons le cap sur le Cameroun, pour parler éducation aux médias avec la journaliste Laure Nganlay, lauréate du prix EMI 2025, décerné à son organisation AFF Cameroun lors des Assises du journalisme de Marseille. Les travaux de fact checking de cette ONG de lutte contre la désinformation sont à retrouver sur la plateforme 237 check.
Le journal Le Monde, à Paris, nous raconte l'histoire de Dosseh. Un jeune togolais de 27 ans, originaire d'un village proche d'Aného. Elève brillant, il obtient une licence d'histoire à l'université de Lomé, cherche ensuite à partir pour gagner plus de sous. Il tente sa chance au Canada, puis en France, mais aucun pays ne l'accepte.Aucun, sauf la Russie ! Il part donc étudier à l'Université d'État de Saratov, mais en février, plus de nouvelles. Sa famille s'inquiète et ce n'est qu'un mois après qu'il réapparait dans une vidéo YouTube, interviewé par un ukrainien. « Il porte une combinaison bleu marine et se contente de hocher la tête pour signifier qu'il comprend son interlocuteur », décrit le quotidien français.Il raconte les derniers mois : ces policiers qui lui font signer un contrat en russe, langue qu'il ne sait pas lire, avant d'être conduit dans un camp à Donetsk pour y suivre une formation militaire et ensuite être envoyé sur le front où il sera capturé.Le Monde n'a pas réussi à s'entretenir avec Dosseh, mais son frère Michel l'assure, il n'est pas allé faire la guerre volontairement : « Même quand il était au Togo, on lui a proposé de rejoindre l'armée et il a dit non. Dosseh n'est pas un militaire. Alors pourquoi là-bas il accepterait ? À quel prix ? ». Le prix, on le connaît pour les jeunes hommes recrutés : 200 000 roubles, soit plus de 2130 euros pour se battre pour un pays qui n'est pas le sien et risquer sa vie sur le champ de bataille.Facebook et Instagram, peut-être bientôt fermés au Nigéria…« La confrontation vient de prendre une tournure critique » écrit le Financial Afrik. Alors que Méta, la maison mère des deux réseaux sociaux s'est vue infliger une amende de près de 290 millions de dollars et menace maintenant de les fermer dans le pays. Un bras de fer qui « soulève des questions fondamentales sur la souveraineté numérique, la régulation des entreprises technologiques globales et la protection des consommateurs dans les économies émergentes », selon le journal.Le Nigéria compte 30 millions d'utilisateurs Facebook, 12 millions 600 mille pour Instagram et 51 millions pour WhatsApp ! Alors qui gagnera ce combat qui implique d'un côté, un pays qui insiste sur le respect des lois et de l'autre, un géant du web qui menace de perturber des millions de personnes et de petites entreprises ? Une chose est sûre dit le Financial Afrik : « L'issue de ce bras de fer façonnera inévitablement le paysage de la régulation numérique pour les années à venir ».À la veille du début du conclave, à Rome, pour élire un nouveau Pape, à Kigali, le New Times se félicite de la présence d'un cardinal rwandaisAntoine Kambanda, 66 ans, archevêque de Kigali. C'est la première fois que cela arrive. « Cette inclusion est plus que symbolique », affirme le journal, « elle témoigne de la diversité croissante de l'Église catholique et du rôle essentiel que joue l'Afrique dans l'avenir de la foi », ajoute-t-il, tout en plaidant pour l'élection d'un Pape réformateur, audacieux, qui s'attaquera aux abus, à la corruption et qui fera entendre la voix du Sud.Le New Times attend donc beaucoup du futur souverain pontife et conclut : « L'Église – et le monde – méritent un pape pour demain, et non pour hier ».« God Protect Ibrahim Traoré »Ce serait le nom de la dernière chanson de Beyoncé, publiée il y a peu sur internet.Problème, c'est faux ! La chanteuse, actuellement en tournée, ne l'a jamais chantée, et pour cause, c'est une intelligence artificielle qui l'a créé. C'est ce que nous rapporte Jeune Afrique : la naissance de vraies-fausses chansons à la gloire de ! « Ainsi a-t-on vu fleurir les titres "Victory" d'un avatar de Gims et même un prétendu duo entre Drake et Shakira : "Tribute to Burkina Faso & Captain Ibrahim Traoré officiel 2025" ».Ce qui effraie le plus sans doute, c'est la crédulité de certains internautes : « brave fille d'Afrique et d'Amérique » commente l'un… « Hommage bien mérité à notre capitaine » réagit un second… Mais, comme le dit Jeune Afrique : « difficile de savoir si ces posts ne sont pas eux-mêmes rédigés par des manipulateurs » avant de conclure « un outil artificiel qui profite à un camp finit par servir l'autre ».
Mauvais temps pour l'information dans le monde, les nuages s'accumulent sur la liberté de la presse. Les conditions de travail des journalistes se dégradent un peu partout. D'après le Classement annuel réalisé par Reporters sans frontières, plus de six pays sur dix voient leurs scores reculer. Conséquence directe, l'accès à une information vérifiée est rendu plus difficile, tandis que les grandes plateformes captent l'attention du public et les revenus publicitaires qui vont avec. Selon RSF, « la fragilisation économique des médias constitue l'une des principales menaces pour la liberté de la presse. ». L'ONG qui publie chaque année ce Classement de la liberté de la presse dans le monde pointe notamment la responsabilité des grandes plateformes, dont la captation des recettes publicitaires ne cesse de croître aux dépens des médias. La production d'informations fiables, la constitution d'un espace médiatique pluraliste, assurant une bonne visibilité à des contenus provenant de médias indépendants, est menacée. On fait le bilan avec notre invitée Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF.Comment s'organiser pour résister à cette tendance d'une dégradation des conditions de travail des journalistes dans le monde ? Conséquence de cet état de fait, l'accès à une information de qualité devient de plus en plus difficile. C'était justement l'enjeu des rencontres de Marseille qui accueillaient pour la première fois les Assises du journalisme, initiative soutenue par CFI, on y revient avec Thierry Vallat.À lire aussiLa liberté de la presse en recul à travers le monde en 2024, selon Reporters sans frontièresLa chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI : Sénégal : ce convoi militaire filmé à Dakar n'appartient pas à l'armée française.La chronique de Monique Ngo Mayag de l'AFP factuel : La Russie, un pays sans dette ? C'est faux
Repérer les infox et les campagnes de manipulation demande une vigilance sans cesse plus élevée et l'éducation joue un rôle essentiel. En Grèce, l'éducation aux médias par la radio La radio comme outil ludique et pédagogique, c'est ce que propose en Grèce le réseau social éducatif ‘European School Radio', installé dans les locaux de l'Université internationale de Thessalonique. Repérer les infox et les campagnes de manipulation demande une vigilance sans cesse plus élevée et l'éducation joue un rôle essentiel : mi-avril 2025, le festival Radio kids Europe a permis aux enfants et adolescents grecs, avec la participation de jeunes Allemands, Français et Chypriotes de s'exercer au décryptage et à la production de l'information. Reportage à Neos Marmaras, dans le nord de la Grèce, Joël Bronner. En un mot : en Turquie, sahte içki, faux alcool en français, deux mots qui reviennent souvent dans les médias.Dans le pays, des dizaines de personnes meurent chaque mois après avoir consommé de l'alcool frelaté, devenu très nettement moins cher que l'alcool vendu dans le commerce. Certains observateurs mettent en cause les lourdes taxes imposées par le gouvernement dont les effets sur la consommation d'alcool se révèlent contre-productives. Depuis le début de l'année, on peut parler d'une hécatombe, les explications à Ankara d'Anne Andlauer. La revue de presse sonore de Franceline Beretti. Au Royaume-Uni, la diversité et l'inclusion au théâtreAider les comédiens étrangers à monter sur les planches des théâtres britanniques. C'est le but de l'association Projekt Europa. Elle aide les immigrés de première génération à s'insérer dans la vie théâtrale locale. Ils sont Malgaches, Zimbabwéens, Marocains et même Français. Projekt Europa lutte pour promouvoir des castings inclusifs dans tout le pays, y compris dans de vénérables institutions comme le théâtre du Globe à Londres. Reportage, Marie Billon.
Repérer les infox et les campagnes de manipulation demande une vigilance sans cesse plus élevée et l'éducation joue un rôle essentiel. En Grèce, l'éducation aux médias par la radio La radio comme outil ludique et pédagogique, c'est ce que propose en Grèce le réseau social éducatif ‘European School Radio', installé dans les locaux de l'Université internationale de Thessalonique. Repérer les infox et les campagnes de manipulation demande une vigilance sans cesse plus élevée et l'éducation joue un rôle essentiel : mi-avril 2025, le festival Radio kids Europe a permis aux enfants et adolescents grecs, avec la participation de jeunes Allemands, Français et Chypriotes de s'exercer au décryptage et à la production de l'information. Reportage à Neos Marmaras, dans le nord de la Grèce, Joël Bronner. En un mot : en Turquie, sahte içki, faux alcool en français, deux mots qui reviennent souvent dans les médias.Dans le pays, des dizaines de personnes meurent chaque mois après avoir consommé de l'alcool frelaté, devenu très nettement moins cher que l'alcool vendu dans le commerce. Certains observateurs mettent en cause les lourdes taxes imposées par le gouvernement dont les effets sur la consommation d'alcool se révèlent contre-productives. Depuis le début de l'année, on peut parler d'une hécatombe, les explications à Ankara d'Anne Andlauer. La revue de presse sonore de Franceline Beretti. Au Royaume-Uni, la diversité et l'inclusion au théâtreAider les comédiens étrangers à monter sur les planches des théâtres britanniques. C'est le but de l'association Projekt Europa. Elle aide les immigrés de première génération à s'insérer dans la vie théâtrale locale. Ils sont Malgaches, Zimbabwéens, Marocains et même Français. Projekt Europa lutte pour promouvoir des castings inclusifs dans tout le pays, y compris dans de vénérables institutions comme le théâtre du Globe à Londres. Reportage, Marie Billon.
La 16e édition du concours génie en herbe du Club RFI s'est déroulée à Bangui. Elle avait pour thématique « Désinfox jeunesse Centrafrique ». Trente écoles ont participé à cette compétition. Les épreuves portaient sur la dictée, la lecture, la poésie et l'interprétation de chansons francophones. Avec la participation de Barack Deloyas, président du club RFI Bangui Fononon et Shekina Guimanau, chargée des opérations de la coordination nationale.Cousin/invité : Hervé Yanpandé, entrepreneur et éducateur spécialisé sur la protection de l'enfanceMusique : A zo tene vene mingui, Losseba NgoutiwaRéalisation : Cécile Bonici
Des chiffres alarmants sur l'autisme aux États-Unis ont donné lieu ces derniers jours à des déclarations exubérantes au plus haut sommet de l'état, et c'est la machine à désinformer qui s'emballe, avec le retour de vieilles théories conspirationnistes sur les vaccins. Les allusions à des causes de l'autisme non validées par la recherche aggravent les risques liés à la désinformation sur les réseaux sociaux, avec faux remèdes, régimes dangereux, et le risque d'un recul vaccinal à la clef. Les annonces de Donald Trump et de son ministre de la Santé Robert Kennedy Jr sèment le trouble dans la communauté scientifique. Ce dernier se dit en mesure de révéler dès le mois de septembre 2025 les causes de ce qu'il appelle une « épidémie d'autisme ». Certains observateurs y voient un signal clair que le ministre a l'intention de produire des recherches biaisées, de nature à confirmer certaines théories liant autisme et vaccination, des thèses pourtant invalidées de longue date par les travaux scientifiques. Sans attendre le résultat de l'étude commanditée par Robert Kennedy Jr, un flot d'infox se propage sur les réseaux sociaux, avec des recommandations de traitements fantaisistes, des escroqueries et des allégations sans fondements sur les causes du syndrome. Les publications antivax prolifèrent, à partir de déclarations de RK Jr antérieures à sa prise de fonction, concernant d'autres vaccins. Ces infox sont relayées dans les milieux complotistes à destination de différents publics, notamment en Afrique.Le spécialiste des virus et des vaccins, Frédéric Tangy de l'Institut Pasteur, nous aide à faire le point sur ce sujet aussi complexe que sensible.Frédéric Tangy est ancien directeur du Laboratoire d'innovation vaccinale de l'Institut Pasteur, directeur scientifique de la société Oncovita, professeur et directeur de recherche au CNRS. Il est notamment l'auteur de nombreux ouvrages, dont L'homme façonné par les virus (Odile Jacob, 2021) et Les vaccins pour les nuls, avec Jean-Nicolas Tournier.À lire aussiAutisme : plus d'1% de la population mondiale serait concernéeLa chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI : Non, l'armée malienne ne vient pas d'acquérir des chasseurs F-35 et Soukhoï-35
Forbidden Stories et le Gaza Project, ce sont douze médias internationaux, dont RFI, qui unissent leurs efforts pour enquêter et poursuivre le travail de journalistes palestiniens tués dans la bande de Gaza. Après un volet consacré à la façon dont les journalistes palestiniens se trouvaient parfois ciblés par l'armée israélienne, nous abordons le volet propagande, mensonge et désinformation. Enquête sur le compte X Gazawood, faux fact-checker et vrai menteur. Des Palestiniens accusés de jouer la comédie et de mettre en scène leurs propres morts ? Le collectif de journalistes Forbidden Stories a mené l'enquête sur le compte X israélien Gazawood, champion de la désinformation sur les réseaux sociaux. Une façon de masquer les atrocités commises à Gaza. Il arrive que l'on trouve sur Gazawood un debunk (démystification) de fausse information comme le dernier deepfake du footballeur Ronaldo, dont l'image manipulée par l'intelligence artificielle lui fait dire des mots qu'il n'a jamais prononcés. Mais dans la plupart des cas, ce ne sont pas des fact-check que publie ce compte pro-israélien, mais au contraire des analyses biaisées, des accusations sans preuve, visant à décrédibiliser tout ce qui témoigne des massacres de civils à Gaza. Seuls 5,75 % des contenus sont de véritables debunks de fake news.La plupart de ces contenus sont relayés par des adeptes de théories complotistes, dont certains influenceurs suivis par des centaines de milliers d'internautes. Partagées également par des responsables officiels israéliens, ces publications parviennent à toucher des dizaines de millions d'individus à travers le monde entier.Qui est derrière cette officine de désinformation ? Jusqu'où peut-elle aller ?Les journalistes israéliens Ghassan Mattar de Fake Reporter, Itamar Benzaquen de Seventh Eye et Shakuf (« Transparence »), ainsi que l'ancien correspondant de France 2 à Jérusalem Charles Enderlin répondent à nos questions, sur ces théories du complot servant à décrédibiliser les civils morts à Gaza.À lire aussi#Pallywood: la mise en doute des victimes de Gaza à coup d'infoxÀ lire aussiGaza Project: l'histoire de Fadi, journaliste grièvement blessé en faisant son métier► La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI : Tensions Mali-Algérie: la désinformation souffle sur les braises
Les réseaux sociaux qui ont d'abord facilité l'accès à l'information, et permis de grandes mobilisations en faveur de la démocratie, sont devenus de plus en plus toxiques. L'éclosion d'une intelligence collective sur les grandes plateformes, telle qu'observée dans les premières décennies du siècle, est désormais éclipsée par un phénomène de polarisation et de radicalisation, perceptible à travers des publications qui circulent sur les réseaux de façon virale et particulièrement nocive. Nous évoquons ces évolutions des grandes plateformes et l'influence des réseaux sociaux avec le chercheur Julien Nocetti, du centre GEODE de géopolitique de la datasphère, partenaire des dessous de l'infox.Julien Nocetti est l'auteur du livre « Tous influencés par les réseaux sociaux ? » édité par La Documentation française, collection Doc en poche - Place au débat.La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI : Musiques artificielles: l'IA utilisée à des fins de propagande politiqueLa chronique de Monique Ngo Mayag de l'AFP factuel à Dakar: Non, les traitements contre le VIH ne deviennent pas payants au Cameroun.
Menace silencieuse, mais omniprésente, la désinformation gagne en intensité en Afrique francophone. Qu'elle proviennent de pays étrangers, ou d'acteurs locaux, les campagnes de manipulation s'attaquent à tous les domaines de la vie quotidienne. Paul-Joël Kamtchang, data-journaliste et chercheur camerounais, vient de publier un essai sur le phénomène : « La désinformation en Afrique francophone », aux éditions Jets d'Encre. « Les campagnes de désinformation visant à manipuler les systèmes d'informations africains ont presque quadruplé depuis 2022, entraînant des conséquences déstabilisantes et antidémocratiques. » Voilà le constat dressé en avril 2024 par le Centre d'études stratégiques de l'Afrique. Près d'un an après, les campagnes de manipulations ne faiblissent pas dans l'espace francophone. Comment expliquer ce phénomène ? Pourquoi les francophones sont-ils les grands absents des initiatives de lutte contre la désinformation sur le continent ? On en parle avec notre invité, Paul-Joël Kamtchang, data-journaliste et chercheur. Il vient de publier « La désinformation en Afrique francophone », aux éditions Jets d'Encre.Ukraine : la désinformation en temps de guerreConfrontée à la guerre informationnelle russe depuis plus de dix ans, l'Ukraine fait aujourd'hui figure de proue en matière de lutte contre la désinformation. Quels enseignements peut-on tirer de cette expérience ? Éléments de réponse avec Mykhailo Dankanych, fondateur de l'organisation ukrainienne Break the Fake qui vise à détecter et exposer les sources de désinformation russe en Europe.Le Premier ministre canadien ciblé par les infoxAu Canada, une semaine après sa prise de fonction, le Premier ministre Mark Carney devrait bientôt annoncer la tenue d'élections législatives anticipées. Avec son Parti libéral, le successeur de Justin Trudeau aimerait obtenir la majorité au Parlement. Dans ce contexte, Mark Carney est la cible d'une campagne de désinformation. Dans sa chronique, Olivier Fourt de la cellule Info Vérif RFI, épingle plusieurs images trompeuses générées par intelligence artificielle qui circulent sur les réseaux sociaux ces derniers jours.
Pour la deuxième année consécutive, les experts du Forum économique mondiale ont classé la désinformation comme la première menace planétaire à court terme. Face à la difficulté d'endiguer le phénomène, les chercheurs alertent sur la nécessité d'outiller les esprits contre les infox. Richard Monvoisin, enseignant-chercheur en didactique des sciences, se penche sur la question dans son ouvrage « Peut-on déjouer les fake news », aux éditions La Martinière Jeunesse. « Pour commencer, il y a une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle. La mauvaise : les idées fausses et les croyances diverses circulent très bien, même mieux que les vraies. (...) La bonne nouvelle ? La plupart des idées qui se diffusent sont fondées sur des démonstrations foireuses. » Dans son ouvrage, « Peut-on déjouer les fake news », Richard Monvoisin, enseignant-chercheur en didactique des sciences au laboratoire TimC, propose différents moyens pour aiguiser notre esprit critique.Syrie : la désinformation attise les tensionsEn Syrie, depuis le 6 mars 2025, les images terribles montrant des exécutions arbitraires ciblant principalement la communauté alaouite se multiplient sur les réseaux sociaux. L'OSDH estime que plus de 1000 civils ont été tués en quelques jours, notamment dans la province de Lattaquié. Certaines vidéos sont d'une rare violence. Mais dans ce flot d'images, on retrouve aussi beaucoup d'infox. Un mélange de documents authentiques et sortis de leur contexte qui accentue la confusion, et alimente les tensions communautaires et confessionnelles. C'est le sujet de la chronique d'Olivier Fourt, journaliste à la cellule Info Vérif de RFI.Non, 60 fermiers blancs ne sont pas tués chaque jour en Afrique du SudEn Afrique du Sud, plus de trente ans après la fin de l'apartheid, la violence contre les agriculteurs blancs reste un sujet particulièrement clivant. Fin janvier, une nouvelle loi sur la redistribution des terres a été promulguée, visant à réduire les inégalités foncières. Le président américain Donald Trump a accusé le gouvernement sud-africain de confisquer illégalement des terres et a suspendu l'aide au pays. Une polémique qui a ravivé sur les réseaux sociaux l'idée d'un génocide blanc en Afrique du Sud. Journaliste à l'AFP Factuel, Cintia Cabral épingle des publications qui prétendent, à tort, que 60 fermiers blancs sont tués chaque jour dans le pays par des citoyens noirs.
Dans la guerre hybride, la structure même de l'internet est touchée. Le routage des données et la souveraineté numérique sont affectés. Comment la Russie a-t-elle ainsi pu isoler numériquement les territoires dont elle entend prendre le contrôle, à l'est et au sud de l'Ukraine ? Quelle a été la réponse apportée par les autorités ukrainiennes ? Ces questions alimentent le débat, au sein de la société civile, entre devoir de protection et liberté d'internet. Avec les opérations dans l'espace cyber et les opérations d'influence, les manipulations de routage des données sont un autre moyen d'intervention dans la guerre que mène la Russie en Ukraine. Ces trois modes d'actions ont commencé bien avant le déclenchement de l'invasion à grande échelle de février 2022. Peu à peu, l'État ukrainien a réagi, la société civile aussi. On a assisté à la mise en place d'un bouclier informationnel et cela a suscité de vifs débats.Notre invité, Louis Pétiniaud, docteur de l'Institut français de géopolitique et chercheur au Centre de géopolitique de la datasphère, Géode, est l'auteur d'une étude intitulée : Le « bouclier informationnel » ukrainien, une infrastructuration des pratiques de souveraineté numérique. Dans cet article consacré à l'Ukraine depuis le début de la guerre en 2014, il analyse notamment les politiques infrastructurelles de protection de l'information, à travers les couches basses de l'internet. Il nous explique pour commencer ce qui constitue cette infrastructure invisible aux yeux des internautes, et les enjeux qu'elle représente.La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI : Ukraine: Volodymyr Zelensky dans l'oeil de la désinformation pro-russe.La chronique de Nathan Gallot des Observateurs de France 24 : Attentat de Mannheim: rumeurs et intox anti-immigration autour de l'identité et l'origine du tueur.
Depuis le déclenchement de la guerre menée par la Russie en Ukraine, un discours anti(néo)colonial ressurgit -de façon sélective- dans la bouche des propagandistes et des plus hauts responsables russes. Il vise l'Afrique et plus largement les pays du sud, en profitant d'une convergence avec les récits d'acteurs souverainistes locaux. L'analyse de cette stratégie d'influence permet de comprendre le positionnement de la Russie de Vladimir Poutine sur la scène internationale. Notre invité, Maxime Audinet, chercheur Stratégies d'influence à l'IRSEM, Institut de recherche stratégique de l'École militaire, est l'auteur d'une étude intitulée « À bas le colonialisme, résurgence d'un récit stratégique dans la Russie en guerre », et d'une contribution aux études du Ceri, sous le titre : « En quête de « désoccidentalisation » : la stratégie d'influence de la Russie en Afrique subsaharienne ». Il a également publié aux éditions de l'INA : « Un média d'influence d'état, enquête sur la chaîne russe RT ». La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI : Algérie: fausses rumeurs de coup d'état, sur fond de lutte informationnelle régionale.
Dès l'annonce des élections en Allemagne, un dispositif de désinformation sous influence russe est activé, au profit de l'extrême droite allemande. De fausses nouvelles publiées sur de faux sites, selon un mode déjà éprouvé aux États-Unis en amont de l'élection de Donald Trump. Le procédé vise à la fois, à fragiliser le processus électoral et le soutien européen à l'Ukraine. L'infox, de la production à la diffusion sur les grandes plateformes... notre invité, Marc Faddoul de AI forensics en connaît les rouages. L'essentiel de son travail porte sur les algorithmes opaques et influents. Il évoque les difficultés rencontrées au cours de ses enquêtes, et l'enjeu derrière cette bataille, pour la sauvegarde de nos démocraties.La mesure de l'impact de ce type de campagne d'influence reste très discutée, mais les travaux visant à détecter ces manœuvres sont très utiles pour comprendre comment opèrent les agents russes, notamment, à des fins de déstabilisation.Interview avec Chine Labbé, rédactrice en chef pour l'Europe et le Canada, à Newsguard : opération d'influence russe, des élections américaines aux élections allemandes, un même mode opératoire. La chronique de Olivier Fourt de la cellule info vérif de RFI : Allemagne : une campagne de désinformation cible les élections législatives du 23 février.
Au sommaire d'Accents d'Europe de ce mardi 18 février 2025 : l'emprise de la mafia sur la jeunesse italienne, l'actualité ukrainienne vue par un historien, la lutte contre la désinformation à Bruxelles et les séismes ravageurs de Santorin. L'emprise de la mafia sur l'économie et la culture italienne n'appartiennent pas au passé. Pas plus tard que la semaine dernière, une descente de 1 200 policiers, à Palerme, a permis de démanteler quatre clans et d'arrêter plus de 180 criminels... L'emprise de la mafia sur les jeunes, c'est le combat d'un juge Roberto di Bella, mais aussi d'une association BS qui relaie sa parole dans les écoles. Après avoir travaillé en Calabre, sa présidente Bruna Siviglia a depuis fédéré de nombreux établissements dans toute l'Italie, c'est le reportage de Cécile Debarge. Les pourparlers de paix sur l'Ukraine, vus par l'historien Timothy SnyderLes chefs de la diplomatie russe et américaine à Riyad pour parler de l'Ukraine, mais sans les européens... Un contre minisommet réuni hier à Paris en urgence avec dix dirigeants européens pour rappeler l'impératif des garanties de sécurité fortes et crédibles. C'est peu de dire qu'il y a de gros tiraillements et des rivalités diplomatiques autour de l'issue de la guerre en Ukraine. Pour prendre un peu de hauteur, quoi de mieux que le grand historien américain Timothy Snyder. Spécialiste de l'Europe centrale. Il vient de publier De la liberté chez Gallimard et il était en Ukraine la semaine dernière. Notre correspondante Emmanuelle Chaze lui a demandé si c'était aussi notre modèle démocratique qui se jouait dans cette guerre entre Kiev et Moscou. EU disinfolab : la lutte contre la désinformation vue de Bruxelles 1 milliard 900 000 dollars, c'est le budget annuel consacré par la Russie à la propagande étrangère... C'est une des nombreuses informations mises à jour par une association qui met en lien des dizaines de chercheurs spécialisés dans la lutte contre les fausses informations. Le EU disinfolab a son siège à Bruxelles et notre correspondante Elena Louazon a pu leur rendre visite.Santorin secouée par des séismes... depuis toujoursActivité sismique à haut risque en Grèce et l'épicentre n'est autre que l'ile la plus touristique des Cyclades... Santorin ! L'ile a accueilli trois millions et demi de touristes l'an dernier et doit sa renommée internationale à une position géographique unique, à la surface d'un volcan géant, en partie engloutie sous les eaux... Bref, les séismes font partie de son histoire. Joel Bronner.
Au sommaire d'Accents d'Europe de ce mardi 18 février 2025 : l'emprise de la mafia sur la jeunesse italienne, l'actualité ukrainienne vue par un historien, la lutte contre la désinformation à Bruxelles et les séismes ravageurs de Santorin. L'emprise de la mafia sur l'économie et la culture italienne n'appartiennent pas au passé. Pas plus tard que la semaine dernière, une descente de 1 200 policiers, à Palerme, a permis de démanteler quatre clans et d'arrêter plus de 180 criminels... L'emprise de la mafia sur les jeunes, c'est le combat d'un juge Roberto di Bella, mais aussi d'une association BS qui relaie sa parole dans les écoles. Après avoir travaillé en Calabre, sa présidente Bruna Siviglia a depuis fédéré de nombreux établissements dans toute l'Italie, c'est le reportage de Cécile Debarge. Les pourparlers de paix sur l'Ukraine, vus par l'historien Timothy SnyderLes chefs de la diplomatie russe et américaine à Riyad pour parler de l'Ukraine, mais sans les européens... Un contre minisommet réuni hier à Paris en urgence avec dix dirigeants européens pour rappeler l'impératif des garanties de sécurité fortes et crédibles. C'est peu de dire qu'il y a de gros tiraillements et des rivalités diplomatiques autour de l'issue de la guerre en Ukraine. Pour prendre un peu de hauteur, quoi de mieux que le grand historien américain Timothy Snyder. Spécialiste de l'Europe centrale. Il vient de publier De la liberté chez Gallimard et il était en Ukraine la semaine dernière. Notre correspondante Emmanuelle Chaze lui a demandé si c'était aussi notre modèle démocratique qui se jouait dans cette guerre entre Kiev et Moscou. EU disinfolab : la lutte contre la désinformation vue de Bruxelles 1 milliard 900 000 dollars, c'est le budget annuel consacré par la Russie à la propagande étrangère... C'est une des nombreuses informations mises à jour par une association qui met en lien des dizaines de chercheurs spécialisés dans la lutte contre les fausses informations. Le EU disinfolab a son siège à Bruxelles et notre correspondante Elena Louazon a pu leur rendre visite.Santorin secouée par des séismes... depuis toujoursActivité sismique à haut risque en Grèce et l'épicentre n'est autre que l'ile la plus touristique des Cyclades... Santorin ! L'ile a accueilli trois millions et demi de touristes l'an dernier et doit sa renommée internationale à une position géographique unique, à la surface d'un volcan géant, en partie engloutie sous les eaux... Bref, les séismes font partie de son histoire. Joel Bronner.
Les usages des nouveaux modèles d'intelligence artificielle se répandent dans le monde entier. Mais dans cette course au progrès technologique, le code de conduite ne fait pas l'unanimité. Les libertés fondamentales en sont menacées, à commencer par la liberté de penser, altérée par les manipulations algorithmiques. On en parle avec Bernard Benamou, fondateur et secrétaire général de l'Institut de la souveraineté numérique, coordinateur du rapport « Intelligence artificielle, enjeux et perspectives pour les droits humains en Europe ». La chronique de Emilie Béraud de l'AFP Factuel : Non, Donald Trump n'a pas modifié de loi sur le partage des biens en cas de divorce.La chronique de Grégory Genevrier de la cellule info vérif de RFI : Égypte-États-Unis: la désinformation s'immisce dans les tensions diplomatiques sur Gaza.
En 2018, une vidéo de Barack Obama insultant son successeur Donald Trump fait le tour de la toile. Il s'agissait, bien sûr, d'un faux mais le résultat semble plus vrai que nature. C'est sans doute le premier deepfake connu du grand public. Deepfake ou «hypertrucage» pour désigner un enregistrement vidéo ou audio réalisé ou modifié grâce à l'intelligence artificielle. Depuis, le phénomène a pris de l'ampleur. Certains l'utilisent à des fins humoristiques ou parodiques comme avec cette fausse photo du pape François emmitouflé dans une doudoune blanche digne d'un rappeur américain. Mais d'autres usages apparaissent bien plus inquiétants. Désinformations, arnaques, crises politiques, supercheries scientifiques... les risques de ces manipulations sonores ou visuelles sont bien réels. L'avènement de l'intelligence artificielle et son omniprésence dans nos quotidiens interrogent sur notre capacité à nous en protéger. Dans nos sociétés saturées d'images, comment distinguer le vrai du faux ? Émission à l'occasion du Sommet pour l'action sur l'Intelligence Artificielle qui se tient à Paris les 10 et 11 février 2025. Avec : Olivier Lascar, ingénieur de formation et journaliste. Rédacteur en chef numérique du magazine de vulgarisation scientifique Sciences et avenir. Auteur de Deep Fake – l'IA au service du faux (Éditions Eyrolles, 2024) Moïse Gomis, le correspondant de RFI à Abuja, Nigeria. En fin d'émission, un nouvel épisode de notre série Le succès des repats réalisée par Charlie Dupiot. Rencontre avec le Camerounais Joël Sikam. Ils et elles sont originaires d'Afrique centrale et ont décidé de rentrer dans leur pays après des études à l'étranger... C'est le moment du « Succès des Repats ». Notre reporter Charlie Dupiot a rencontré Joël Sikam, un repat camerounais et un industriel passionné. Fort de son mètre 92, il a hésité à devenir basketteur professionnel aux États-Unis. Mais il a plutôt choisi de lancer en 2015 « Fisco », une entreprise de produits d'entretien, détergents, eau de Javel, produits vaisselle... Il nous accueille dans son usine à Douala, un samedi matin. Ici, on travaille 6 jours sur 7. Des camions s'apprêtent à partir pour des livraisons vers Yaoundé et Joël Sikam fait le point avec l'un de ses employés. Programmation musicale :► Ole – Qing Madi► Toujours debout – Straiker.
En 2018, une vidéo de Barack Obama insultant son successeur Donald Trump fait le tour de la toile. Il s'agissait, bien sûr, d'un faux mais le résultat semble plus vrai que nature. C'est sans doute le premier deepfake connu du grand public. Deepfake ou «hypertrucage» pour désigner un enregistrement vidéo ou audio réalisé ou modifié grâce à l'intelligence artificielle. Depuis, le phénomène a pris de l'ampleur. Certains l'utilisent à des fins humoristiques ou parodiques comme avec cette fausse photo du pape François emmitouflé dans une doudoune blanche digne d'un rappeur américain. Mais d'autres usages apparaissent bien plus inquiétants. Désinformations, arnaques, crises politiques, supercheries scientifiques... les risques de ces manipulations sonores ou visuelles sont bien réels. L'avènement de l'intelligence artificielle et son omniprésence dans nos quotidiens interrogent sur notre capacité à nous en protéger. Dans nos sociétés saturées d'images, comment distinguer le vrai du faux ? Émission à l'occasion du Sommet pour l'action sur l'Intelligence Artificielle qui se tient à Paris les 10 et 11 février 2025. Avec : Olivier Lascar, ingénieur de formation et journaliste. Rédacteur en chef numérique du magazine de vulgarisation scientifique Sciences et avenir. Auteur de Deep Fake – l'IA au service du faux (Éditions Eyrolles, 2024) Moïse Gomis, le correspondant de RFI à Abuja, Nigeria. En fin d'émission, un nouvel épisode de notre série Le succès des repats réalisée par Charlie Dupiot. Rencontre avec le Camerounais Joël Sikam. Ils et elles sont originaires d'Afrique centrale et ont décidé de rentrer dans leur pays après des études à l'étranger... C'est le moment du « Succès des Repats ». Notre reporter Charlie Dupiot a rencontré Joël Sikam, un repat camerounais et un industriel passionné. Fort de son mètre 92, il a hésité à devenir basketteur professionnel aux États-Unis. Mais il a plutôt choisi de lancer en 2015 « Fisco », une entreprise de produits d'entretien, détergents, eau de Javel, produits vaisselle... Il nous accueille dans son usine à Douala, un samedi matin. Ici, on travaille 6 jours sur 7. Des camions s'apprêtent à partir pour des livraisons vers Yaoundé et Joël Sikam fait le point avec l'un de ses employés. Programmation musicale :► Ole – Qing Madi► Toujours debout – Straiker.
In this episode, we explore the connections between Autism and Parkinson's, focusing particularly on the basal ganglia and its substructures, notably the substantia nigra within the midbrain. We discuss how the substantia nigra, known for its high concentration of neuromelanin, plays a critical role in these disorders. The episode examines how neuromelanin, a dark pigment, not only absorbs all frequencies of light but also has antioxidant properties, binds metals, and acts as a neuroprotector. This discussion leads into the broader implications of environmental signals, particularly light, on human biology, touching on how modern changes in light exposure might affect these conditions.We examine the role of tyrosine in the synthesis of neuromelanin and its derivatives like dopamine, which are crucial for neural function. We look at how deficiencies or imbalances in these pathways could lead to the symptoms observed in Autism and Parkinson's, including motor function issues. The conversation also covers the direct and indirect pathways in the basal ganglia, explaining how these pathways facilitate or inhibit movement, respectively, and how their dysfunction can manifest in the characteristic motor symptoms of both disorders. We also touch on the significance of thyroid function, particularly the roles of T3 and T4 hormones, in brain development and neuron health, tying these elements back to the overarching theme of energy loss and transduction in both Autism and Parkinson's.Autism and Parkinson's are a lack of, or a loss of, energy.Biological Energy: Quantum Mechanisms, Water, DHA, and NF-kB: https://youtu.be/2-IA_gunXbwTree comparison https://youtube.com/shorts/cLu53oVRRjI0:00 Autism and Parkinson's; Basal Ganglia; Substantia Nigra; Neuromelanin; Internal Calculators2:15 Tyrosine; Chromophores; Aromatic Amino Acids3:50 Biological Energy; Mitochondria; Environmental Signals; Cytochrome C Oxidase; Autism Research Miss6:20 Deep Brain Stimulation6:48 Neuromelanin9:02 Reverse Engineer ATPase10:48 Tree Examples11:45 Hypoxia and loss of energy & dopamine12:26 Eyes, hair, & skin; RPE; efficiency & power; What is Light?13:58 Light; Information & Energy; electromagnetic; wave-particle duality; sunlight versus artificial light17:08 Thyroid; T3 & T4; Iodine18:31 Roles of T323:00 Loss of energy in the womb & Autism research25:00 Melanin + Water = Electrons26:40 Basal Ganglia; "Motivations" & Movements; Direct Pathway30:55 Indirect Pathway32:52 Go, No-Go; Action selection, learning & habits; fine motor skills34:18 Parkinson's and loss of timing & energy; modulating the two pathways & dopamine37:07 Reviews/Ratings & contact infoX: https://x.com/rps47586Hopp: https://www.hopp.bio/fromthespectrumYT: https://www.youtube.com/channel/UCGxEzLKXkjppo3nqmpXpzuATikTok: (I don't love it) https://www.tiktok.com/@fromthespectrumpodcastemail: info.fromthespectrum@gmail.com