POPULARITY
Le Fonds monétaire international (FMI) affirme qu'entre 2019 et 2024, une dette d'un montant de 7 milliards de dollars environ a été « cachée » par le Sénégal de l'exp-président Macky Sall. Cela confirme les conclusions du rapport de la Cour des comptes pointant une dette sous-évaluée et des manquements dans la gestion des finances du pays. En visite à Dakar, alors que le programme d'aide du FMI au pays est suspendu depuis ces révélations, le chef de mission du FMI pour le Sénégal, Edward Gemayel, s'est entretenu avec notre correspondante Léa-Lisa Westerhoff. RFI : Edward Gemayel, vous avez conduit la délégation du FMI à Dakar cette semaine, quel est l'objectif de cette visite ?Edward Gemayel : en effet, ça fait une semaine qu'on est à Dakar, c'est une mission à caractère un peu spécial, suite à la publication du rapport de la Cour des comptes à la mi-février. Nous sommes venus à Dakar pour discuter avec les autorités du contenu du rapport, notamment ce qui s'est passé en termes de dette pendant l'ancienne administration, comment cette dette s'est accumulée sans être divulguée. Et, troisièmement, quelles sont les mesures et les réformes que les autorités souhaitent prendre dans les semaines, mois et années à venir, afin d'éviter qu'une situation similaire ne se reproduise ? Selon le document publié par la Cour le 12 février dernier, les comptes initialement arrêtés en décembre 2023 faisaient état d'une dette publique sénégalaise qui était à plus de 70 % du PIB, finalement sous-estimée, puisque dans son audit, la Cour des comptes parle d'une dette à près de 100 % du PIB. En êtes-vous arrivé à la même conclusion que les autorités actuelles, à savoir que l'administration précédente a délibérément menti aux partenaires financiers du pays, au sujet de l'état économique du pays ? Comme le rapport de la Cour des comptes le dit très clairement, il y a eu une décision qui était très consciente de sous-estimer ce stock de la dette pendant les années précédentes. Donc, on est d'accord avec la conclusion du rapport de la Cour des comptes. Donc, on peut parler de mensonge ? Il y a une sous-estimation. Donc, il y a une partie de la dette qui a été cachée. Et ceci a permis aux autorités de pouvoir s'endetter plus sur les marchés, de donner un signal plus positif aux marchés financiers et aussi de pouvoir s'endetter à des taux plus favorables que ce que ces taux auraient été si la dette était plus élevée. Des sources parlent de 7 milliards de dollars qui auraient été détournés. Vous confirmez ? 25 % du PIB. C'est à peu près 6, 7 milliards de dollars. Je ne dirai pas détournés. C'est un endettement qui n'a pas été dévoilé. Et donc, le stock de la dette a été sous-estimé d'à peu près ce montant de 7 milliards de dollars. C'est un chiffre gigantesque. Dans ces conditions, le Fonds Monétaire International peut-il continuer à prêter de l'argent au Sénégal, comme le demandent les nouvelles autorités ? c'est pour ça, la première étape dans les semaines qui viennent, c'est de pouvoir déterminer ce qui s'est passé, comment ça s'est passé et quelles sont les mesures que nos autorités vont prendre afin d'éviter ceci, de se répéter dans le futur. Une fois que nous avons tout ceci, nous allons présenter, soumettre un dossier au conseil d'administration du FMI. Le Conseil a deux choix soit il va donner une dérogation aux autorités, une dérogation de ne pas rembourser le FMI, des décaissements qui ont eu lieu dans le passé sur la base de données erronées, en contrepartie de mesures correctrices. Et le deuxième choix, c'est de demander au Sénégal de rembourser le FMI sur ce qui a été décaissé sur base de fausses données. Mais si ce n'est pas nous qui décidons, c'est une décision que le conseil d'administration éventuellement devrait prendre dans les semaines à venir. Le rapport de la Cour des comptes relève des manquements graves qui pourraient revêtir diverses qualifications pénales, dont des faux en écriture, détournement de deniers publics, blanchiment d'argent et enrichissement illicite. Selon le ministre de la Justice, est-ce que vos experts sont arrivés à la même conclusion ? On a eu des discussions avec les autorités, y compris avec le ministère, le ministre de la Justice qui a confirmé ceci. C'est le rôle du ministère de la Justice et de la Justice sénégalaise de poursuivre ces faits. Mais est-ce que vous les qualifiez de la même façon ? Il faut laisser la justice prendre son cours et les investigations vont prendre leur cours. Et puis ceci va déterminer si ces faits ont eu lieu ou pas lieu. En tout cas, on peut parler de manquements graves ? Il y a eu certains manquements. Absolument. En 2016, le FMI avait suspendu ses financements au Mozambique après la découverte d'un milliard de dollars de prêts cachés. Est-ce qu'il est possible que le FMI fasse de même avec le Sénégal ? Pour le moment, le programme avec le FMI est suspendu, afin de résoudre la question de la fausse déclaration de données. Une fois que notre conseil d'administration va statuer sur cette affaire, à ce moment-là, on pourra reprendre les discussions sur un programme. Ce qui veut dire qu'à ce jour, le Sénégal qui est en quête de liquidité et qui demande au Fonds Monétaire International de reprendre le prêt qu'il a entamé avec lui, à ce jour, vous n'êtes pas encore en mesure de dire si ça va reprendre ou non ? Jusqu'à ce jour, on n'est pas en situation parce qu'on doit résoudre le problème des fausses données. Mais ce que je peux dire, c'est qu'on est en train d'avancer le plus vite possible afin de mettre ce dossier derrière nous et de pouvoir entamer des relations financières avec les autorités sénégalaises. Sénégal: le FMI évoque une dette «cachée» d'environ 7 milliards de dollars entre 2019 et 2024La visite de la délégation du FMI se termine le 26 mars.
Le FMI applaudit les réformes envisagées par l'Arizona en Belgique. Reste maintenant à les appliquer. Ce qui ne sera pas facile... Vingt-six pays de L'UE renouvellent leur soutien à l'Ukraine. La Hongrie fait toujours bande à part. Les chefs d'État ont aussi approuvé le paquet défense, pour réarmer l'Europe dans les 5 ans. La production de vins a été catastrophique en 2024. La Wallonie n'y échappe pas. Un vigneron sur 5 a perdu la totalité de sa récolte. Le Brief, le podcast matinal de L'Echo Ce que vous devez savoir avant de démarrer la journée, on vous le sert au creux de l’oreille, chaque matin, en 7 infos, dès 7h. Le Brief, un podcast éclairant, avec l’essentiel de l’info business, entreprendre, investir et politique. Signé L’Echo. Abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute favorite Apple Podcast | Spotify | Podcast Addict l Castbox | Deezer | Google PodcastsSee omnystudio.com/listener for privacy information.
L'intelligence artificielle est sur le point d'affecter près de 40 % de tous les emplois et risque probablement d'aggraver les inégalités globales.Traduction :Artificial intelligence is set to affect nearly 40% of all jobs, and will likely worsen overall inequality. Hosted on Acast. See acast.com/privacy for more information.
L'intelligence artificielle est sur le point d'affecter près de 40 % de tous les emplois et risque probablement d'aggraver les inégalités globales.Traduction :Artificial intelligence is set to affect nearly 40% of all jobs, and will likely worsen overall inequality. Hosted on Acast. See acast.com/privacy for more information.
Ce jeudi 24 octobre, la dette française et l'impact de l'intervention de l'Etat lors des crises ont été abordés par Patrice Geoffron, professeur à Paris-Dauphine, membre du Cercle des Économistes, Frédéric Farah, économiste, enseignant à l'Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, et Rafik Smati, entrepreneur, président du mouvement Objectif France, dans l'émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Ce mercredi 23 octobre, les prévisions du FMI relatives à la faiblesse de la croissance mondiale et la fièvre protectionniste de Donald Trump, ont été abordées par Denis Payre, président de Nature & People First, Guillaume Dard, président de Montpensier Finance, et Jean-Marc Daniel, professeur émérite à l'ESCP, dans l'émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
durée : 00:02:13 - Le brief éco - Le Fonds monétaire international (FMI) révise à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie mondiale pour 2025. Plus que le chiffre global, c'est la mise en garde du FMI à l'égard de la France et de l'Allemagne qui attire l'attention.
Depuis 2022, c'est le premier rapport du Fonds monétaire international (FMI) pour le Gabon, qui avait volontairement suspendu l'application de son accord avec l'institution pour la période 2021-2024. Le rapport a étudié l'évolution des performances économiques du Gabon des années 1970, 1980 jusqu'à aujourd'hui. Et la situation est mauvaise. Selon le rapport du FMI, le Gabon reste un pays à revenus intermédiaires, mais ses populations s'enfoncent dans la pauvreté. « On s'est rendu compte qu'il y a eu un recul du niveau de revenu. Pour vous donner un exemple, au Gabon, si un habitant en moyenne gagnait 100 000 francs CFA en 1990, aujourd'hui, ce même habitant gagne à peine 80 000 francs CFA, détaille Gomez Agou, représentant du FMI, ce recul du revenu s'est accompagné de deux éléments importants au Gabon : l'accroissement du chômage et l'accroissement de la pauvreté. Le chômage, aujourd'hui, est autour de 35 à 40% au sein de la population en âge de travailler. Et la pauvreté, c'est un Gabonais sur trois qui est pauvre ». La dette va grossirAutre indicateur négatif, le taux d'endettement qui dépasse le seuil de 70% du PIB fixé par la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac). « Nous avons donc regardé la situation de la dette du Gabon qui, aujourd'hui, se situe en 2023 à 70,5% du PIB. Donc c'est un taux d'endettement très important. » Selon Gomez Agou, la situation pourrait empirer : « Si le rythme d'endettement avant le 30 août 2023 se poursuit dans les années à venir, la dette du Gabon pourrait atteindre, dans 4 ans ou 5 ans, 100% du PIB ».À lire aussiLe Gabon emprunte 1,3 milliard d'euros sur les marchés financiersPour corriger cette situation, le FMI formule plusieurs recommandations, il demande notamment plus de transparence dans la gestion des ressources pétrolières et minières. « C'est l'heure de rétablir toute la transparence, poursuit Gomez Agou, il faut publier, par exemple, les contrats de pétrole et les contrats miniers. Il faut s'assurer qu'il y a un audit du secteur, collecter l'impôt et les droits de douane et réduire le rythme de dépenses de l'État ».Volonté de maitrise des déficitsLors d'une cérémonie conjointe avec le FMI, le ministre de l'Économie, Mays Mouissi, a fourni quelques explications : « Nous continuons notre stratégie avec la volonté de faire en sorte que notre pays maîtrise ses déficits, maîtrise l'inflation et maîtrise son endettement. » Le ministre de l'Économie poursuit : « Ce que le FMI demande, c'est d'être déjà plus transparent sur les recettes pétrolières et minières. C'est la raison pour laquelle il y a toute une réflexion sur le volet contractuel, pour voir comment nous pouvons rendre publics les contrats liés à ce domaine ».Le FMI félicite le gouvernement de transition pour avoir volontairement mis à sa disposition, en toute transparence, la documentation nécessaire à l'élaboration de ce rapport. Il souhaite que Libreville s'active à appliquer ses recommandations.À lire aussiGabon: la Banque mondiale suspend ses décaissements en raison d'impayés
Les membres de l'équipage de Shenzhou-18 effectuent leur première sortie dans l'espace;Le FMI prévoit une croissance de 5 % du PIB de la Chine pour 2024;BYD lance sa cinquième génération de technologie hybride DM avec une autonomie de 2.100 kilomètres;Chine : forte croissance dans le secteur de la livraison express entre janvier-avril;China Eastern Airlines reçoit un nouvel avion C919;Le débit de conteneurs dans les ports chinois augmente de 9 % ;La haute saison arrive pour la migration des antilopes tibétaines vers Hoh Xil;Le zoo national de Washington va recevoir deux pandas géants de la Chine
Le rétablissement des finances du Ghana, toujours en défaut de paiement, est désormais suspendu à un jugement de la Cour suprême du pays. Elle a commencé à examiner la loi réprimant l'homosexualité votée en février. Si cette loi est jugée conforme à la Constitution, elle sera adoptée et le Ghana pourrait alors perdre le soutien de la Banque Mondiale. Les auditions prévues hier, mercredi 8 mai, devaient être retransmises en direct à la télévision. C'est dire à quel point ce débat passionne les Ghanéens à quelques mois de l'élection présidentielle programmée en décembre.Les juges ont finalement ajourné leurs travaux en demandant à l'un des plaignants, un journaliste qui conteste la loi, de réécrire sa copie, trop injurieuse, pas assez technique selon eux. Cette loi est très sévère : elle prévoit des peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison contre les LGBTQ, et de la prison ferme également contre les proches qui ne dénonceraient pas ce choix sexuel.La loi a été votée sans opposition par les principaux partis, mais le président attend l'avis de la Cour suprême pour la promulguer. Nana Akufo Ado redouble de prudence par crainte de la réaction de la Banque mondiale.À lire aussiGhana : la loi anti-LGBTQ au début d'un processus judiciaireLes exigences de la Banque mondialeAccra n'a toujours pas résolu sa crise de la dette et a donc un besoin urgent de la Banque mondiale. Or cette loi anti-gay n'est pas compatible avec les standards exigés par le bailleur. La Banque mondiale a déjà suspendu deux fois ses versements après l'adoption de textes condamnant l'homosexualité en Ouganda. En 2014, le gouvernement fait très vite machine arrière. Mais en 2023, le président Museveni approuve la nouvelle loi pénalisant l'homosexualité et refuse de reculer sous la pression de la banque.Le plan BLa Banque mondiale pourrait annuler le prêt de 3,8 milliards de dollars accordé au Ghana. Le FMI pourrait suivre. Il assure un autre financement de trois milliards de dollars. Enfin, Accra redoute la réaction de ses partenaires européens. L'Allemagne a déjà fait savoir qu'elle réprouvait cette loi. Au moment du vote de la loi, le ministre ghanéen des Finances avait averti les parlementaires du risque couru, leur conseillant de chercher des financements alternatifs auprès des pays arabes ou de la Chine. Précisément ce que redoute la banque mondialeÀ lire aussiLe Ghana en défaut restreint de paiementLa Banque mondiale face à un dilemmeSoit elle transige sur ses valeurs pour assurer sa mission d'assistance aux États en détresse, soit elle reste fidèle à ses principes, mais risque alors d'être contournée, dépassée par des puissances du Sud global. La position qu'elle adoptera au Ghana sera attentivement suivie sur tout le continent africain, au moment où les États africains ont du mal à accéder au financement ; au moment aussi où les gouvernants comme les populations sont de plus en plus excédés par les conditions imposées par les bailleurs occidentaux, parfois en opposition frontale avec leurs valeurs. Une majorité de pays africains, une trentaine, interdisent l'homosexualité. Certains, comme le Niger ou le Kenya, envisagent même de renforcer la répression anti LGBTQ.À lire aussiLa Banque Mondiale s'inquiète du niveau d'endettement des pays en développement
« Des élections reportées aux calendes sahéliennes… », constate Jeune Afrique en préambule à une longue enquête sur la situation politique des deux pays sous la coupe des militaires.« Cette année 2024 devait être l'année des scrutins présidentiels au Mali et au Burkina Faso. Mais ni la junte d'Assimi Goïta ni celle d'Ibrahim Traoré ne semblent vouloir mettre un terme à leurs régimes de transition, pointe le site panafricain. Après quelques circonvolutions calendaires consécutives au premier coup d'État du colonel Assimi Goïta, la prolongation de la transition malienne avait été fixée “à 24 mois, à compter du 26 mars 2022“. Au Burkina Faso, quelques semaines après la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, la charte de transition adoptée le 14 octobre 2022 fixait la fin de la transition au 1er juillet 2024. » Au final, constate Jeune Afrique, « la date malienne a été dépassée. Quant aux autorités burkinabè, qui se trouvent à deux mois de l'échéance, elles ont expliqué qu'organiser des élections n'était pas “une priorité“. »Et voici leur argument : « le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, a (récemment) dénoncé les “campagnes électorales coûteuses et ruineuses“ et les “discours alambiqués et procédures incompréhensibles pour le plus grand nombre“, pointe le site panafricain. Il semble y préférer “la démocratie“ dans laquelle vivaient les “sociétés traditionnelles“. Sans urnes. La transition prolongée pourrait donc s'achever par une “élection“ sans suffrage universel. Le Mali, lui, relève enfin Jeune Afrique, a démontré par son référendum constitutionnel de juin 2023 qu'il accordait encore du crédit aux scrutins déployés sur toute l'étendue du territoire. Mais jusqu'à quel point ? »Le FMI à la rescousseA ce blocage politique s'ajoutent de grandes difficultés sociales et économiques… Avant-hier, relève Sahel Tribune, « le Fonds monétaire international a annoncé avoir conclu un accord crucial avec le Mali, en vue d'octroyer une facilité de crédit rapide de 120 millions de dollars, soit plus de 70 milliards de FCFA. » Objectif : « aider à combattre les effets dévastateurs de chocs économiques externes, affirme le site malien, notamment l'inflation due aux conflits internationaux et aux blocus maritimes. »Des dirigeants trop gourmands ?Le Mali manque de moyens financier mais, apparemment, ça n'est pas le cas des dirigeants maliens…« La loi organique qui fait jaser », s'exclame Malijet. En effet, explique le site malien, « adoptée à huis clos, à l'abri des regards indiscrets, cette loi qui fixe les avantages, indemnités et autres traitements des membres du Conseil national de transition, l'organe législatif de la transition, fait polémique. » En effet, cette loi ne serait « pas suffisamment explicite sur les montants des indemnités et pourrait ainsi laisser latitude au CNT de cocher des cases. » Bref, de s'attribuer ce qui bon lui semble…Résultat, pointe Malijet, « une irrésistible vague d'indignation s'est ainsi saisie d'une opinion qui ne semble pas s'accommoder de ce qu'elle considère comme une extravagance par ces temps de disette pour le trésor public, de crise économique qui plombe les différents secteurs de l'économie avec sa cohorte de fermetures massives d'entreprises. »Malijet cite également ces propos de l'ancien Premier ministre Moussa Mara : il juge « affligeant de constater que le CNT, dans un contexte de difficultés économiques, énergétiques, sécuritaires, etc., semble plus préoccupé par la rémunération de ses membres que par le contrôle de l'action du gouvernement. »Un 1er-Mai sous tensionSituation économique et sociale difficile également au Burkina Faso… Là aussi, des problèmes de vie chère… Le quotidien Le Pays à Ouaga, invoque une conjoncture mondiale défavorable mais aussi « la grave crise sécuritaire et humanitaire sans précédent que traverse le Burkina Faso », ainsi que la « détérioration des relations entre le Burkina Faso et certains pays de la CEDEAO avec des répercussions inévitables sur la circulation des biens et des marchandises. »Hier, « la manifestation du 1er-Mai n'a pas été autorisée par les tenants du pouvoir en raison, sans doute, du contexte national caractérisé par la crise sécuritaire, relève Le Pays. Mais au-delà de cette raison officielle, l'on sait que les rapports entre le gouvernement de la transition et certaines organisations syndicales sont très tendus. »En effet, dans les colonnes de WakatSéra, le secrétaire général de l'Union syndicale des Travailleurs du Burkina, Abdoulaye Ernest Ouédraogo affirme que « le dialogue est rompu avec l'autorité du moment » et parle même de « tyrannie ».
« Des élections reportées aux calendes sahéliennes… », constate Jeune Afrique en préambule à une longue enquête sur la situation politique des deux pays sous la coupe des militaires.« Cette année 2024 devait être l'année des scrutins présidentiels au Mali et au Burkina Faso. Mais ni la junte d'Assimi Goïta ni celle d'Ibrahim Traoré ne semblent vouloir mettre un terme à leurs régimes de transition, pointe le site panafricain. Après quelques circonvolutions calendaires consécutives au premier coup d'État du colonel Assimi Goïta, la prolongation de la transition malienne avait été fixée “à 24 mois, à compter du 26 mars 2022“. Au Burkina Faso, quelques semaines après la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, la charte de transition adoptée le 14 octobre 2022 fixait la fin de la transition au 1er juillet 2024. » Au final, constate Jeune Afrique, « la date malienne a été dépassée. Quant aux autorités burkinabè, qui se trouvent à deux mois de l'échéance, elles ont expliqué qu'organiser des élections n'était pas “une priorité“. »Et voici leur argument : « le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, a (récemment) dénoncé les “campagnes électorales coûteuses et ruineuses“ et les “discours alambiqués et procédures incompréhensibles pour le plus grand nombre“, pointe le site panafricain. Il semble y préférer “la démocratie“ dans laquelle vivaient les “sociétés traditionnelles“. Sans urnes. La transition prolongée pourrait donc s'achever par une “élection“ sans suffrage universel. Le Mali, lui, relève enfin Jeune Afrique, a démontré par son référendum constitutionnel de juin 2023 qu'il accordait encore du crédit aux scrutins déployés sur toute l'étendue du territoire. Mais jusqu'à quel point ? »Le FMI à la rescousseA ce blocage politique s'ajoutent de grandes difficultés sociales et économiques… Avant-hier, relève Sahel Tribune, « le Fonds monétaire international a annoncé avoir conclu un accord crucial avec le Mali, en vue d'octroyer une facilité de crédit rapide de 120 millions de dollars, soit plus de 70 milliards de FCFA. » Objectif : « aider à combattre les effets dévastateurs de chocs économiques externes, affirme le site malien, notamment l'inflation due aux conflits internationaux et aux blocus maritimes. »Des dirigeants trop gourmands ?Le Mali manque de moyens financier mais, apparemment, ça n'est pas le cas des dirigeants maliens…« La loi organique qui fait jaser », s'exclame Malijet. En effet, explique le site malien, « adoptée à huis clos, à l'abri des regards indiscrets, cette loi qui fixe les avantages, indemnités et autres traitements des membres du Conseil national de transition, l'organe législatif de la transition, fait polémique. » En effet, cette loi ne serait « pas suffisamment explicite sur les montants des indemnités et pourrait ainsi laisser latitude au CNT de cocher des cases. » Bref, de s'attribuer ce qui bon lui semble…Résultat, pointe Malijet, « une irrésistible vague d'indignation s'est ainsi saisie d'une opinion qui ne semble pas s'accommoder de ce qu'elle considère comme une extravagance par ces temps de disette pour le trésor public, de crise économique qui plombe les différents secteurs de l'économie avec sa cohorte de fermetures massives d'entreprises. »Malijet cite également ces propos de l'ancien Premier ministre Moussa Mara : il juge « affligeant de constater que le CNT, dans un contexte de difficultés économiques, énergétiques, sécuritaires, etc., semble plus préoccupé par la rémunération de ses membres que par le contrôle de l'action du gouvernement. »Un 1er-Mai sous tensionSituation économique et sociale difficile également au Burkina Faso… Là aussi, des problèmes de vie chère… Le quotidien Le Pays à Ouaga, invoque une conjoncture mondiale défavorable mais aussi « la grave crise sécuritaire et humanitaire sans précédent que traverse le Burkina Faso », ainsi que la « détérioration des relations entre le Burkina Faso et certains pays de la CEDEAO avec des répercussions inévitables sur la circulation des biens et des marchandises. »Hier, « la manifestation du 1er-Mai n'a pas été autorisée par les tenants du pouvoir en raison, sans doute, du contexte national caractérisé par la crise sécuritaire, relève Le Pays. Mais au-delà de cette raison officielle, l'on sait que les rapports entre le gouvernement de la transition et certaines organisations syndicales sont très tendus. »En effet, dans les colonnes de WakatSéra, le secrétaire général de l'Union syndicale des Travailleurs du Burkina, Abdoulaye Ernest Ouédraogo affirme que « le dialogue est rompu avec l'autorité du moment » et parle même de « tyrannie ».
L'Afrique du Sud célèbre, en cette fin du mois d'avril, les 30 ans des premières élections multiraciales, et l'avènement de la démocratie. Le 27 avril 1994, après un scrutin historique, Nelson Mandela était élu président, et le pays tournait la page des années apartheid. Depuis, l'ANC s'est toujours maintenu au pouvoir. L'économie a continué à se développer, et le pays est désormais l'un des plus industrialisés du continent, mais le bilan est plutôt contrasté. De notre correspondante à Johannesburg,Pour l'économiste Azar Jammine, le pays a en fait connu, depuis 1994, deux périodes : avant et après la présidence de Jacob Zuma, marquée par la corruption. « Les quinze premières années ont été plutôt un succès. Le pays a connu une croissance moyenne de 3% par an, entre 1994 et 2001. Et ensuite, presque 5% par an entre 2001 et 2007. Il faut dire que cela coïncidait avec un boom des prix des matières premières, donc tout allait bien. Mais à partir de 2012, l'économie sud-africaine a fait très peu de progrès, avec une baisse significative de la croissance », détaille-t-il.Le FMI prévoit désormais une croissance de 0,9% en 2024 pour le pays. Et même si le nombre d'emplois a augmenté depuis 1994, le rythme n'a pas été assez soutenu, puisque près de 32% des Sud-Africains sont au chômage – et en particulier les populations noires. De plus, les politiques de discrimination positive n'ont pas suffisamment permis de transformer le monde du travail, selon Xhanti Payi, économiste pour PwC.« Faciliter l'inclusion au sein de l'économie a été un défi, si l'on regarde qui est à la tête des entreprises, ou qui possède la richesse en Afrique du Sud. L'ancien président Mbeki parlait même de deux économies », rappelle l'expert. « Or, l'inclusion est importante, car lorsqu'on distribue la richesse, on en crée aussi un peu plus, puisque davantage de gens vont avoir de quoi consommer, et de quoi contribuer. »Le salaire minimum, « une des réussites de l'ANC »L'Afrique du Sud reste ainsi l'un des pays les plus inégalitaires au monde, selon l'indice de Gini. « Un des gros problèmes en termes de réduction sur le long terme de la pauvreté et des inégalités, c'est le manque d'actifs détenus par la majorité de la population sud-africaine », met en avant Isobel Frye, la directrice du think tank Social Policy Initiative (SPI).« Sous l'apartheid, les communautés noires ne pouvaient presque pas posséder de terres. Pareil pour les petites entreprises, les gens étaient prolétarisés et dépendants de leurs salaires. Et les salaires, pour ceux qui sont employés, et surtout pour les emplois semi ou peu qualifiés, sont très bas. Donc, l'introduction d'un salaire minimum est l'une des réussites de l'ANC », ajoute-t-elle.Le système d'allocations sociales, parmi les plus développés du continent, est une bouée pour les plus pauvres : près de 30% de la population en bénéficie, sans compter l'aide post-Covid toujours distribuée.
durée : 00:02:01 - Le brief éco - Le Fonds Monétaire International publie de bonnes perspectives de croissance pour l'économie mondiale cette année, à une ou deux exceptions près, dont la zone euro.
Ce vendredi 12 avril, la dégradation de la productivité au niveau mondial, a été abordé par Jean-Marc Daniel, éditorialiste BFM Business, Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE, et Philippe Manière, président et co-fondateur de Vae Solis Communications, dans l'émission Les Experts, présentée par Stéphane Pedrazzi sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Au Sénégal, plus que quelques jours avant la fin de la campagne pour les 19 candidats à la présidence. Croissance économique, FCFA, lutte contre la corruption sont des thématiques qui apparaissent dans les différents programmes. Autre sujet économique qui s'invite dans la campagne, celui de la gestion des ressources naturelles et plus précisément le cas du projet gazier sénégalo-mauritanien « Grand Tortue Ahmeyim ». Ce projet s'est invité dans la campagne, car peut-être emblématique des difficultés de gestion et les attentes qui entourent ces grands projets énergétiques. Les découvertes pétrolières et gazières sont promesse de recettes fiscales et de redevances. Mais les premiers litres de gaz prévus pour avril 2022 ne sortiront finalement de terre qu'aux alentours du 3e trimestre 2024.La production annuelle de GNL attendue pour cette 1ʳᵉ phase est de 2,5 millions de tonnes, essentiellement destinée à l'exportation dans un contexte géopolitique très favorable.Cependant, alerte Papa Daouda Diene, analyste économique au Natural Resource Governance Institute, ces rentrées prévisionnelles doivent être considérées avec précaution. Car les retards pris dans le lancement du projet pourraient avoir des conséquences économiques importantes, notamment pour le budget de l'État. « Il ne faut pas oublier que des affectations avaient été prévues dans le budget de 2023 par exemple au niveau des fonds de stabilisation, des fonds intergénérationnels, souligne l'analyste. Mais également, ils peuvent avoir des impacts sur les prévisions de croissance et les prévisions d'endettement, ça, c'est au niveau macroéconomique. »« Se prémunir des risques associés à ces retards »Des retards qui peuvent avoir également des impacts sur les perspectives économiques. Le FMI en fin de mission en septembre 2023 évaluait les perspectives de croissance du PIB à 8,8% pour 2024. Une croissance qui sera stimulée en cas de démarrage de la production de pétrole et de gaz, précise l'institution. « Pour se prémunir de ces risques associés à ces retards, le gouvernement doit faire preuve de prudence dans la planification de l'utilisation de ce gaz, des emprunts associés, de l'utilisation des revenus, etc. », précise encore Papa Daouda Diene.Le coût estimé de la Phase 1 du projet gazier était estimé à 3,6 milliards de dollars. Mais les retards de mise en service vont entraîner de fait des surcoûts. « Quand on connait un retard, il y a forcément de nouveaux investissements et le coût va augmenter, pointe Babacar Gaye, économiste spécialisé dans les questions pétro-gazières et consultant au cabinet DG Link. Il y a des surcoûts, il y a des surfacturations. BP va récupérer l'argent dépensé avant de parler de bénéfices. Du coup quand est-ce qu'on va amortir ? »Les montages financiers de ce genre de projets sont complexes et évoluent au fil du temps et des phases d'exploitation. Le ministre du Pétrole et des Énergies sénégalais, Antoine Félix Diome a rappelé certaines modalités à l'occasion d'une conférence de presse conjointe avec son homologue mauritanien à Nouakchott en janvier dernier. « Au début, nous ne mettons pas d'argent. C'est-à-dire que l'opérateur arrive, il y a une décision finale d'investissement qui est arrêtée après le plan de développement de l'unité qui annonce le coût, détaille le ministre. Après avoir engagé toutes les dépenses, c'est à partir de ce moment, quand [l'opérateur] récupère les dépenses qu'ils ont mises, qu'on se partage le "profit oil". »Renégocier les contrats ?Le « cost oil » est donc le coût pétrolier, « qui d'ailleurs doit être arrêté à un certain montant. Il ne peut pas aller indéfiniment. D'où l'intérêt de bien surveiller le cost oil », précise-t-il encore. Face à ces retards importants, les autorités ont indiqué lancer un grand audit pour notamment évaluer ces surcoûts. Un exercice de transparence également vivement attendu par la société civile. « Je pense que ce sera le plus grand dossier pour le prochain gouvernement, estime le spécialiste Babacar Gaye. C'est pourquoi aujourd'hui, vous pouvez constater que dans l'arène politique, à ce moment de la campagne, certains candidats ont promis aux Sénégalais de renégocier les contrats, parce que ce à quoi nous sommes en train d'assister n'augure rien de bon pour l'avenir de l'exploitation du gaz au Sénégal. »Les difficultés à voir mis en service durant la première phase inquiète. Les phases 2 et 3 de Grand Tortue – censées être plus tournées vers le marché local et plus rémunératrice pour les États – sont prévues. Mais les surcoûts, les reports, mais également la politique générale de BP — notamment ses engagements à réduire ses investissements dans les hydrocarbures — crée de l'incertitude autour de l'avenir du projet.À lire aussiProjet gazier GTA: le Sénégal et la Mauritanie lancent un audit après un énième retard
Après la Cédéao, le Mali, le Burkina et le Niger vont-ils décider de quitter l'Uemoa et la zone du franc CFA ? Depuis la rupture du 28 janvier, la question se pose. L'expert monétaire français Olivier Vallée a été conseiller technique du FMI auprès des pays de l'Uemoa. Il était basé à Bamako. Il a aussi travaillé à Niamey. Pour lui, il est possible que les trois pays de la nouvelle Alliance des États du Sahel (AES), décident de rompre avec le franc CFA et la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), mais sans sortir de l'espace douanier de l'UEMOA. RFI : Concrètement, après la rupture du Mali, du Burkina Faso et du Niger avec la Cédéao, le 28 janvier, est-ce qu'il va y avoir une hausse des tarifs douaniers ? Et est-ce que, pour les ressortissants de ces trois pays, il va y avoir de l'inflation ?Olivier Vallée : Les seuls échanges qui sont réellement soumis à la fiscalité douanière, parce que la douane, c'est une fiscalité, et principalement, la dernière fiscalité qui s'exerce, c'est la TVA. La TVA, on la prélève aux frontières. Et les droits de douane, pour des tas de raisons, même en dehors de la Cédéao, sont très faibles, parce que l'Uemoa, c'est une union qui est une union douanière, on l'oublie, à l'origine. Donc, les taux douaniers de l'Uemoa sont très bas. Le FMI et la Banque mondiale se sont battus pendant des années pour ouvrir le marché, donc ce qui fait rentrer de l'argent, c'est la TVA sur des grandes masses et notamment sur de grandes masses de produits importés qui viennent d'autres pays que de pays de la Cédéao – je pense à la farine russe, je pense au blé américain, aux engrais russes, aux engrais américains ou marocains. Ce sont les grandes masses, les flux qui sont les flux vitaux de douane pour les États – d'ailleurs, je ferais remarquer que, depuis qu'il y a eu des coups d'État successifs au Mali, je suis toujours surpris par le [bon] niveau des recettes de l'État malien, donc ça veut dire que ça continue à rentrer par l'intermédiaire, justement, de la TVA.En fait, ce que vous dites, c'est qu'il y aurait une hausse des tarifs douaniers si ces trois pays étaient sortis de l'Uemoa – c'est-à-dire l'espace du franc CFA –, mais pour l'instant, tant qu'ils ne quittent que la Cédéao, il n'y a pas de hausse de tarifs douaniers, c'est ça ?C'est bien cela.Du coup, on se demande si ces trois pays vont sortir également de l'Uemoa ?Je pense que l'une des options qui restent encore à l'AES, c'est de faire entendre le message à l'Uemoa : « Évitons d'en arriver là ».L'AES, l'Alliance des États du Sahel, pense quand même à créer une monnaie commune à ces trois pays. On dit même que cette nouvelle monnaie pourrait s'appeler le « sahel ». Est-ce que c'est sérieux ?Je crois que c'est une option qui n'exclut pas le maintien dans l'Uemoa parce que, dans cette période de crise que vit le Sahel, le gros problème, ce n'est pas l'Uemoa, c'est le comportement de la BCEAO qui a gelé tous les comptes du trésor nigérien, et c'est ça la pierre d'achoppement. Donc il n'y a pas de raisons objectives de quitter l'Uemoa. Il y en a quelques-unes qui incitent les autorités des trois États, encore une fois solidaires et coordonnés, à trouver une autre relation avec la BCEAO, qui leur donne une autonomie. Ce qu'ils veulent, c'est retrouver leurs comptes du trésor fluides et sans possibles blocages de la part de la Banque centrale.À lire aussiSortie du Mali de la Cédéao: le point sur les conséquences économiques et humainesOn dit souvent que, pour avoir une économie forte, il faut avoir un tissu économique suffisamment fort. Est-ce que demain l'Alliance des États du Sahel peut avoir une monnaie forte ?Quand on a de l'or, on est tout à fait en droit d'émettre de la monnaie, on a la meilleure des compensations possibles, surtout au cours actuel de l'or.Et de fait, le Mali est un gros producteur d'or…Pas seulement le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont aussi des producteurs d'or. À la frontière entre le Mali et le Niger, à Téra, il y a une très grande concentration de chercheurs d'or, de l'or qui pour l'instant part surtout à Dubaï, mais on peut avoir aussi ces avoirs en or déposés à la banque de Dubaï.Donc, vous voyez assez bien les trois pays de l'Alliance des États du Sahel sortir du franc CFA, sans sortir de l'espace douanier de l'Uemoa ?À mon avis, rien n'est véritablement tranché. Ce qu'ils voudraient à tout prix, c'est bénéficier du côté de l'Uemoa, et peut-être, avant même cela, du côté de la Cédéao, d'une reconnaissance politique. Mais apparemment, on n'en prend pas le chemin.Et pour vous, il ne faut pas faire de catastrophisme pour les économies de ces trois pays ?Non, parce que, malgré les incertitudes, il n'y a pas eu de déclin net de la croissance économique. Les finances publiques du Mali se portent assez bien, le budget du Niger pour 2024 est un budget très raisonnable puisqu'il est inférieur de mille milliards [de francs CFA] à celui qui était prévu initialement et les prévisions économiques du FMI, qui datent du mois de juillet 2023, tablaient sur une croissance économique du Niger de 6%, qui va certainement être dopée par l'or qui commence à être produit par les Chinois, l'uranium – dont les cours montent – et le pétrole – dont on attend dans quelques jours qu'il alimente le pipeline qui débouche au port de Sèmè, au Bénin.À lire aussiChronique de Jean-Baptiste Placca - Cédéao, les grands perdants de la rupture
(00:00:35) Le point faible des narcotrafiquants globalisés: interview de Bertrand Monnet (00:12:40) Le FMI emprunté face à l'Argentine
L'intelligence artificielle est sur le point d'affecter près de 40 % de tous les emplois et risque probablement d'aggraver les inégalités globales. Traduction : Artificial intelligence is set to affect nearly 40% of all jobs, and will likely worsen overall inequality. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
L'intelligence artificielle est sur le point d'affecter près de 40 % de tous les emplois et risque probablement d'aggraver les inégalités globales.Traduction :Artificial intelligence is set to affect nearly 40% of all jobs, and will likely worsen overall inequality. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le marché de l'immobilier fait grise mine en Belgique au niveau des transactions: seuls 210.000 actes ont été enregistrés en 2023. Mais les prix se maintiennent, voire même progressent pour les appartements neufs dans certaines provinces. Un groupe international belge veut s'offrir l'un des deux plus gros fabricants de véhicules militaires français. John Cockerill est entré en négociations exclusives avec Volvo pour acquérir Arquus. Montant estimé de la transaction: 300 millions d'euros. Aux États-Unis, Donald Trump est le grand gagnant du caucus républicain qui se tenait dans l'Iowa. Pendant ce temps-là, le Fonds monétaire international, le FMI, met en garde les pays en période pré-électorale, pour qu'ils maitrisent leurs budgets. Le Brief, le podcast matinal de L'Echo Ce que vous devez savoir avant de démarrer la journée, on vous le sert au creux de l'oreille, chaque matin, en 7 infos, dès 7h. Le Brief, un podcast éclairant, avec l'essentiel de l'info business, entreprendre, investir et politique. Signé L'Echo. Abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute favorite Apple Podcast | Spotify | Podcast Addict l Castbox | Deezer | Google PodcastsSee omnystudio.com/listener for privacy information.
Dans cet épisode, 4 actualités sont décodées. La première concerne un rapport du FMI sur l'impact de l'intelligence artificielle sur l'économie et l'emploi mondial, montrant que 60% des emplois dans les économies avancées seront touchés par cette technologie. La deuxième actualité porte sur la Chine, où le gouvernement et l'armée se sont procuré des puces Nvidia malgré les restrictions américaines sur les semi-conducteurs. Sans oublier : FedEx travaille sur sa propre plateforme e-commerce, et les PME sur TikTok contribuent à hauteur de 1,4 milliard d'euros au PIB de la France.Les épisodes de Signaux faibles sont disponibles sur Siècle Digital et les plateformes de streaming. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Mi-décembre, le Fonds international de développement agricole (FIDA) des Nations unies a lancé sa nouvelle campagne de levée de fonds. Il cherche à récolter deux milliards de dollars de nouveaux financements pour atteindre une enveloppe globale de dix milliards pour son programme d'action triennal. Objectif : améliorer les conditions de vie de 100 millions de ruraux. La quatrième session de reconstitution des ressources financières du FIDA a pris place à Paris et était coorganisée par l'Angola et la France. En Angola, le FIDA finance neuf projets qui ont profité à près de 600 000 familles. Un exemple de succès, selon la ministre de la Pêche et des Ressources marines angolaise, Carmen do Sacramento Neto, est le projet AFAP qui a permis de développer les capacités des pisciculteurs.« Deux bassins ont pu être fabriqués au bénéfice de 235 familles, explique ainsi la ministre. Un bassin est dédié à la production de poissons pour la vente sur les marchés. L'autre bassin pour la consommation locale. Cela a permis de créer une source de revenus pour les communautés, mais également de répondre aux besoins alimentaires. »Cet appel à contribution du FIDA intervient à un moment où d'autres institutions organisent également leurs levées de fonds. 48 États se sont tout de même engagés à contribuer pour un montant d'un peu plus d'un milliard de dollars. « C'est vrai que de nombreux pays doivent choisir entre différentes organisations, reconnaît Alvaro Lario, le président du Fonds. Pour nous, c'est donc le témoignage de la confiance qu'ils ont dans la mission et surtout dans les résultats du FIDA. »À lire aussiRDC : une loi pour sécuriser les petits agriculteurs du Haut-KatangaS'adapter au nouveau contexte économique mondial, un effort obligatoireLa singularité du FIDA est qu'il s'agit de la première institution spécialisée des Nations unies à s'être connectée aux marchés financiers mondiaux, ce qui lui permet de lever davantage de fonds. « La capacité d'emprunt du FIDA est notée AA+. Nous émettons également des obligations dans le cadre de placements privés bilatéraux », continue le président.C'est une initiative prise dans le contexte économique complexe de ces dernières années. En effet, la finance publique n'est plus l'option favorisée par les institutions internationales. Le FMI et la Banque mondiale ont entamé une réflexion sur les mécanismes de financement, à laquelle n'échappe pas le FIDA.« Désormais, nous utilisons notre bilan pour co-investir avec le secteur privé, explique encore Alvaro Lario. Maintenant, pour les nouvelles stratégies pays et nos nouveaux programmes, nous verrons quels sont nos points d'entrée, les moyens de nous connecter et d'intégrer le secteur privé dans nos projets. »Le FIDA se destine à aider les petits exploitants agricoles essentiels à la sécurité alimentaire des pays à faibles revenus. Ces petits agriculteurs sont également les plus vulnérables au changement climatique et aux conflits.À lire aussiInsécurité au Sahel : comment relancer la filière agricole
Cette semaine, Le monde en questions évoque l'élection présidentielle qui se déroule en Égypte du 10 au 12 décembre. Avec à la clef une très probable reconduite au pouvoir du maréchal Abdel Fattah al-Sissi, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 2014. Et la question posée est la suivante : quel est l'enjeu d'un scrutin dont le résultat est écrit d'avance ? D'un point de vue strictement politique, l'enjeu est effectivement inexistant. Il est absolument certain que Abdel Fattah al-Sissi sera réélu pour un troisième mandat à l'issue de cette élection présidentielle. Pour rappel, lors des deux précédents scrutins, en 2014 et 2018, il avait obtenu respectivement 97 et 96 % des suffrages exprimés. On sera sans doute dans cet ordre de grandeur pour celui qui débute ce 10 décembre.Presque 13 ans après la révolution qui avait chassé du pouvoir Hosni Moubarak, l'Égypte, ce géant du monde arabe avec une population de 105 millions d'habitants, se retrouve dans une situation comparable, voire pire selon certains experts, en termes de gouvernance et de non-respect des droits de l'homme. Des milliers de personnes sont détenues pour des motifs politiques. Les candidats qui voulaient, malgré une forte répression, se présenter contre al-Sissi en ont été empêchés, à l'exception de trois candidats fantoches proches du régime. En bref, on est dans un scrutin organisé par une dictature qui fait à peine semblant de préserver une façade démocratique. Un bilan politique préoccupant, mais la situation est également critique en économie.Les secteurs rentables toujours contrôlés par l'arméeLa monnaie égyptienne a été plusieurs fois dévaluée cette année. Le FMI reste réticent à débloquer une nouvelle tranche de trois milliards de dollars sans la mise en œuvre de réformes libérales, qui dans premier temps vont aggraver la précarité de millions de personnes. L'équation est délicate...D'autant qu'en Égypte, c'est l'armée qui a conservé la mainmise sur les secteurs rentables de l'économie comme le commerce fluvial – après l'élargissement du canal de Suez en 2015 – ou encore le tourisme, sans parler des projets pharaoniques lancés par al-Sissi. Notamment la construction en cours d'une capitale administrative à moins de 50 km du Caire, surnommée ironiquement « Sissi City » par de nombreux Égyptiens.Une absence d'alternative politiqueQu'en est-il du positionnement diplomatique de l'Égypte ? C'est l'un des points forts du maréchal al-Sissi, et il en joue abondamment. L'Égypte demeure un pays incontournable dans la région et les événements de Gaza ont encore renforcé ce statut. Du coup, les grandes puissances ménagent ce dictateur par souci de realpolitik. D'abord parce que c'est lui ou le retour au pouvoir des Frères musulmans, proches du Hamas – inenvisageable pour les capitales occidentales. D'autant que l'activisme des groupes islamistes reste problématique dans le Sinaï. Ensuite, parce que les intérêts économico-militaires restent trop forts entre le Caire et l'Occident.En résumé : une élection jouée d'avance et dont le véritable enjeu sera le taux de participation plus que le résultat lui-même, qui reconduira al-Sissi au pouvoir jusqu'en 2030. Les libertés publiques et individuelles, ainsi que le niveau de vie de millions d'Égyptiens, attendront. Sauf si cette marmite sociale se met à déborder.À lire aussiCampagne présidentielle en Égypte: pas de changement politique à l'horizon
Ce lundi 27 novembre, la privatisation de quelques secteurs (santé, éducation, ... ) comme solution pour le redressement budgétaire et la crainte que l'IA ait des effets socioéconomiques sur le long terme ont été abordées par Philippe Aghion, professeur au Collège de France et membre du Cercle des économistes, Augustin Landier, professeur à HEC, et Robin Rivaton, directeur général de Stonal et fondateur de Real Estech, dans l'émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Ce lundi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur la situation économique mondiale depuis l'attaque du Hamas contre Israël.
Ce lundi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur la situation économique mondiale depuis l'attaque du Hamas contre Israël.
Au Nigeria, les premières mesures prises par le nouveau président pour relancer l'économie ont agréablement surpris les investisseurs. Mais parmi les ménages, elles sont durement ressenties. En témoigne le chiffre de l'inflation publié hier, lundi 17 juillet, qui continue à grimper. Elle culmine à 22,7 % en juin, légèrement au-dessus du mois de mai. Les réformes radicales menées depuis six semaines par Bola Tinubu n'ont donc pas encore amélioré le quotidien des Nigérians. Elles ont sans doute au contraire aggravé la flambée des prix. Le nouveau président en est bien conscient et se concentre depuis quelques jours sur les urgences sociales.Vendredi 14 juillet, il a déclaré l'état d'urgence alimentaire car les prix des denrées de base s'envolent encore plus vite que les autres. Grâce à une enveloppe de la Banque mondiale, il a aussi annoncé une aide mensuelle de 10 dollars pendant six mois en faveur des 12 millions de ménages parmi les plus pauvres pour contrebalancer le doublement, voire même le triplement, des prix du carburant depuis la suppression de toutes les subventions. C'est l'une des toutes premières décisions qu'il a prises, une mesure très douloureuse dans un pays où 40 % des 220 millions d'habitants survivent dans un état de grande pauvreté.Soulager les finances publiquesSous les huit ans de présidence de Buhari, la dette nigériane a explosé : elle s'élève environ à 90 % du PIB et surtout, elle coûte très cher. Le FMI a averti : à ce rythme, le service de la dette absorbera toutes les recettes publiques à partir de 2026. Éliminer ces 10 milliards de dollars de dépenses annuelles redonnera un peu d'air aux finances publiques.Le président a aussi suspendu le contrôle des changes, et limogé dans la foulée le gouverneur de la banque centrale, poursuivi en justice pour manipulation de la monnaie. Il a été l'artisan du soutien artificiel au naira voulu par l'ancien président. Ce protectionnisme avait fait fuir les investisseurs et creusé le fossé entre le taux de change officiel et celui du marché noir. Aujourd'hui, ce grand écart s'est refermé mais le naira continue à plonger puisqu'un dollar s'échangeait hier contre 820 nairas. Une politique économique très favorable au secteur privéLes entrepreneurs vont pouvoir emprunter plus facilement car les réserves obligatoires des banques commerciales vont baisser à partir du 1er août. Plusieurs taxes ont été récemment supprimées pour doper les affaires, notamment la taxe sur les télécommunications ou encore la toute nouvelle taxe sur le plastique.Bola Tinubu ne s'embarrasse pas trop de considérations écologistes : pour stimuler la production agricole, le président prévoit d'augmenter les surfaces cultivées en déforestant, ce qui est rendu possible dans le cadre de l'état d'urgence alimentaire. Au Nigeria, la croissance est plus urgente que la lutte contre le réchauffement climatique.Un tournant libéral qui enchante les marchésLe coût de la dette nigériane s'est soudainement détendu et la bourse s'est emballée, grimpant jusqu'à un sommet qu'elle n'avait plus atteint depuis 15 ans. Les investisseurs étrangers ont été agréablement surpris par les réformes, mais ils attendent encore avant de revenir alors que la pauvreté pourrait s'aggraver dans les prochains mois. C'est donc un quitte ou double que tente le nouveau président du Nigeria.Les « Tinubunomics » pourraient doubler le taux de croissance dès 2024 et faire enfin décoller la première économie du continent, laissant l'Afrique du Sud loin derrière, enlisée dans ses problèmes de corruption et de gouvernance. Mais le plus grand pays d'Afrique de l'Ouest a ses propres fragilités outre l'inflation, la pauvreté, l'endettement et le chômage. C'est pourquoi le moindre coup de froid sur l'économie pourrait compromettre le traitement de choc administré par Bola Tinubu.
Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment publié un rapport sur la pénurie des financements en Afrique subsaharienne. Selon ce rapport, la croissance du PIB de la région sera positive et de l'ordre de 3,6% en 2023. Elle sera même en augmentation en 2024 et s'établira à 4,2%. Pour maintenir ces performances, l'Afrique doit compter sur elle-même, conseille le FMI. C'est notamment le cas pour l'Afrique centrale, une région riche en matières premières. Gomez Agou, représentant du FMI au Gabon qui a présenté ce rapport à Libreville, a répercuté cette recommandation aux pays d'Afrique centrale. RFI : Monsieur Gomez Agou, vous venez de présenter le rapport sur la pénurie de financements en Afrique subsaharienne, quelle est la situation selon ce rapport ?Gomez Agou : Selon notre rapport, nous avons trois principales conclusions : la première, c'est que les financements sont aujourd'hui rares et plus coûteux. La seconde, c'est qu'il est urgent pour l'ensemble des pays africains de pouvoir renforcer les capacités à lever l'impôt afin de pouvoir mobiliser suffisamment de ressources domestiques pour faire face à leurs besoins de développement. Et enfin, nous lançons encore une fois l'appel à la solidarité internationale dans cette situation. Qu'est-ce qui justifie cette pénurie ? Alors cette pénurie est due à trois raisons principales. La première, c'est la montée des taux d'intérêt dans les grandes économies, notamment l'économie américaine, qui a renchéri le coût des prêts sur le marché international. La deuxième raison, c'est la baisse de l'aide publique au développement venant des pays de l'Ouest. Et la troisième raison, c'est aussi la baisse des prêts venant de Chine. Quelle est la situation en Afrique centrale ? L'Afrique centrale n'échappe pas à cette pénurie du financement, et cela, à trois niveaux. Le premier, c'est que la crise du financement est aussi celle de l'Afrique centrale. Le deuxième niveau, c'est que cela aura un certain nombre de conséquences, comme l'ensemble des pays de l'Afrique subsaharienne. Première conséquence à court terme, c'est l'insécurité alimentaire. Je rappelle qu'il y a 130 millions d'Africains aujourd'hui qui font face à l'insécurité alimentaire, y compris en Afrique centrale. La deuxième, c'est la situation du ralentissement de la reprise de la croissance économique. À long terme, la situation d'endettement restera délicate pour l'ensemble des pays d'Afrique subsaharienne, et aussi la capacité des pays à faire face à leurs besoins sera au ralenti. Et enfin, nous réitérons l'appel pour l'ensemble des pays d'Afrique centrale, et donc plus largement de l'Afrique subsaharienne, à pouvoir renforcer les capacités à lever l'impôt.Le Fonds monétaire international, c'est quand même l'un des principaux bailleurs de fonds. Qu'est-ce que vous avez fait pour certains pays d'Afrique centrale ? Prenons le cas du Tchad, par exemple, où il y a eu une transition. Au Tchad, le Fonds monétaire international a travaillé avec le G20 dans le cadre de ce que nous appelons le cadre commun, qui a permis le retraitement de la dette du Tchad, permettant ainsi d'accroître les capacités budgétaires du pays à faire face à ces besoins de développement. À quelle hauteur ? Vous avez une idée ? C'est encore en discussion, en finalisation, mais le principe a été acquis dans le cadre d'un programme avec le Fonds monétaire international. Justement, dans le même cadre, il y a le Congo-Brazzaville et le Fonds monétaire international qui ont des relations houleuses. Que dit le rapport à ce propos ? Je n'emploierai pas vos termes. Je pense que le Fonds monétaire a toujours été disponible à travailler avec l'ensemble des pays de la région d'Afrique centrale, cette posture n'a pas changé pour le Congo, et donc les équipes travaillent avec le pays, pour faire avancer le programme économique du pays. Ça avance ? Oui, ça avance. Pour le cas du Gabon et de la Guinée Équatoriale - deux pays pétroliers qui à un certain moment ont abandonné les prêts auprès du Fonds monétaire international -, qui sont désormais en programme avec le Fonds monétaire international, quelle est la situation aujourd'hui ? Le Gabon a un programme avec le Fonds monétaire international. Nous avons déjà fait deux revues. Et donc les discussions continuent, afin de pouvoir poursuivre la mise en œuvre de ce programme après les périodes électorales que vous savez. Et pour le cas de la Guinée Équatoriale ? Pour le cas de la Guinée Équatoriale, les relations sont toujours au beau fixe avec le Fonds monétaire international. Je pense que les autorités sont en discussion avec l'institution. Un État membre de la Cémac [Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale, NDLR], comme la Centrafrique, connaît une grosse instabilité. Pensez-vous qu'il est possible de faire fonctionner l'État sans ces financements internationaux ? Le FMI se tient toujours aux côtés de l'ensemble des pays du monde qui sont membres de l'institution, y compris en Afrique centrale, y compris pour la Centrafrique. Est-ce que tous ces pays de l'Afrique centrale sont toujours capables de lever des financements auprès du Fonds monétaire international ? Les programmes du Fonds monétaire international obéissent d'abord à un besoin de financement de ces pays et ensuite à un ensemble d'engagement des autorités à faire des réformes. Et donc, c'est dans ce cadre-là qu'il y a toujours des discussions, et lorsque des points d'accord sont trouvés dans le cadre de ces discussions en matière de réforme, il y a donc des financements qui accompagnent. Quelles perspectives économiques le rapport trace-t-il pour l'Afrique subsaharienne ? La perspective est la suivante : il est vrai que les financements aujourd'hui se font rares, sont plus coûteux. Cette situation aura des conséquences importantes pour l'Afrique subsaharienne : insécurité alimentaire, ralentissement de la croissance économique. À long terme, situation d'endettement délicate, besoin de pouvoir faire face aux besoins de développement des pays. Et aussi, inclure la problématique du financement climatique. À cela, notre conseil à l'ensemble des pays de l'Afrique subsaharienne est le suivant : il faut rapidement renforcer les capacités de ces pays-là à lever les ressources domestiques, j'entends l'impôt et les droits de douane, afin de pouvoir compter prioritairement sur eux-mêmes pour financer leurs besoins de développement. Et, nous réitérons notre appel à l'ensemble de la communauté internationale à faire preuve de solidarité dans cette phase délicate pour l'ensemble des pays. Quand vous parlez de la communauté internationale, vous parlez de qui par exemple ? Nous parlons de l'ensemble de la communauté internationale, notamment les pays du G20 avec qui le Fonds monétaire international, ces dernières années, a fait suffisamment de progrès. Je parlais tout à l'heure du cas du cadre commun pour le traitement de la dette publique des pays en difficulté.
Depuis ce week-end, le prix du super a subi une très forte augmentation : +25%. Le gouvernement se justifie en disant suivre les conseils du Fonds monétaire international. Le FMI qui préconise de stopper les subventions des produits pétroliers. Les associations des consommateurs quant à elles dénoncent le manque des mesures d'accompagnement et craignent une inflation des produits de première nécessité. De notre correspondant à Brazzaville,Dans cette station service du quartier communément appelé Château d'eau, au sud de Brazzaville, ce chef de famille est venu s'approvisionner dans sa berline en compagnie de son épouse.Le litre du super qu'il achetait la veille à 625 francs CFA est passé à 775 francs CFA, soit une augmentation de 25%. Il n'en revient pas. « Je crois qu'avant d'augmenter les produits, il fallait d'abord augmenter les salaires. On a commencé à augmenter les choses depuis un moment. Ça dérange », déplore-t-il.Ce chauffeur de taxi visiblement en colère proteste également contre les nouveaux tarifs du carburant parce que le prix de sa course reste le même. « Le chauffeur [de taxi] est devenu très esclave parce qu'il doit donner le versement [à son patron] et acheter le carburant. Est-ce que je laisse ce boulot ? Je rentre au village ? Sinon, comment je vais faire ? », demande le chauffeur.Vers une inflation importanteEn janvier dernier, le prix de l'essence avait d'abord augmenté de 5%. Cette fois-ci, à 25%, Mermans Babounga de l'Observatoire des droits des consommateurs estime que l'inflation sera importante. « Le transport est le maillon essentiel qui permet de ravitailler tous les marchés, y compris même ceux qui sont dans la prestation des services qui pourraient utiliser du carburant. Ça va impacter tout ce monde », prévient Mermans Babounga.De son côté, Cyrille Ndzoundou, président du groupe des transports terrestres du Congo, pense que, sans mesures d'accompagnement, les autorités ont mis la charrue avant les bœufs. « Ce gouvernement est passé à l'augmentation pour vouloir discuter [avec la société civile] après. Ce qui veut dire que nous subissons la loi du gouvernement, ce qui ne nous arrange pas, parce que jusqu'aujourd'hui, nous avons des difficultés pour joindre la recette et le carburant. »« Nous devons savoir dire la vérité à nos populations »Le gouvernement dit avoir revu les prix à la hausse en suivant les conseils du FMI qui lui demande d'arrêter avec les subventions des produits pétroliers. Des subventions qui lui coûtent au moins 300 milliards de francs CFA par année. Le souhait serait d'orienter cette manne vers les secteurs tels la santé et l'éducation. « Nous devons savoir dire la vérité à nos populations, et commencer à affronter la réalité des prix », déclare Anatole Collinet Makosso, chef du gouvernement congolais. « Petit à petit, nous revisitions notre modèle économique ; un modèle qui a été longtemps influencé par l'intervention de l'État. »En coulisse, le gouvernement redoute une spirale inflationniste.
En Afrique, les prix à la pompe flambent dans de nombreux pays. La faute aux gouvernements qui se sont résolus à supprimer les subventions aux carburants. La décision la plus spectaculaire a été prise par le nouveau président du Nigeria. Bola Ahmed Tinubu l'avait inscrit dans son programme et il s'y est tenu. Du jour au lendemain, le prix de l'essence a triplé dans le plus grand pays d'Afrique de l'Ouest. Un coup dur pour le pouvoir d'achat des Nigérians, mais un soulagement pour les finances publiques, car le poste des subventions à l'énergie devenait hors de contrôle.Le Nigeria rejoint le groupe en plein essor des États africains appliquant cette mesure d'économie. Il y a eu auparavant le Kenya, le Sénégal, l'Angola, le Ghana. C'est un tournant, selon Dominique Fruchter de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface), « qu'un événement extérieur peut à tout moment remettre en cause », tempère l'économiste. Le Congo-Brazzaville a annoncé une hausse de 20% à partir du 15 juillet. Une fois toutes les subventions disparues, l'essence augmentera de 65% dans ce pays.Le FMI oblige le Congo-Brazzaville à prendre cette décision politiquement sensible ?C'est la justification du ministre des Finances. Et c'est vrai que le Fonds monétaire international (FMI) répète inlassablement que ces subventions dévorent des ressources qui seraient plus fécondes dans l'éducation ou la santé. Le fonds a fait de la disparition des subventions au carburant une condition pour débloquer son aide. Cela s'applique à la Zambie, au Congo-Brazzaville, au Cameroun, au Ghana, à tous les pays qui ont récemment fait appel à lui, qu'ils soient africains ou non.Mais c'est particulièrement sensible sur le continent où les États sont de plus en plus nombreux à souffrir de leur endettement et de son coût. Avec la hausse des taux, le refinancement de la dette devient de plus en plus acrobatique, voire hors de portée, c'est alors que le FMI est appelé à la rescousse.Soulagement pour les finances publiquesLe Nigeria économisera 28 milliards de dollars en deux ans s'il supprime toutes les subventions à l'énergie, selon la Banque mondiale. De quoi réduire considérablement son déficit budgétaire. La compagnie nationale des hydrocarbures va aussi exporter davantage, puisqu'elle ne sera plus contrainte de conserver une partie de sa production pour ces subventions.Globalement, les ventes de carburant devraient baisser au Nigeria. Car une bonne partie de ce carburant très bon marché était détournée vers le Bénin, le Togo ou le Cameroun. Dans ces trois pays voisins du Nigeria, l'assèchement du marché noir est déjà une réalité. Là aussi, c'est un gain pour les recettes publiques, puisque les automobilistes retournent à la pompe pour faire le plein.Dédommager les plus démunisEn revanche, c'est une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d'achat des ménages, déjà éreinté par le Covid-19 puis la flambée du pétrole provoquée par la guerre en Ukraine. Les États se sont engagés à dédommager les plus démunis. Au Nigeria, un pays où l'essence est vitale pour se déplacer mais aussi pour faire tourner les générateurs, des discussions sont en cours pour décider de la répartition d'une enveloppe de 800 millions de dollars financée par la Banque mondiale.À lire aussiNigeria: le télétravail se développe pour faire face à l'envolée des prix du carburantAujourd'hui, le risque de cette mesure malaimée est aussi d'alimenter la colère populaire. Il y a dix ans, le gouvernement nigérian avait fait machine arrière sous la pression de la rue. En Angola, la hausse des prix a provoqué des émeutes meurtrières en juin. Le président a préféré limoger le ministre des Finances plutôt que de reculer. La fin des subventions est aussi un vecteur d'inflation dans les pays où la hausse des prix est élevée comme le Nigeria. Mais répercuter les prix sur les clients n'est pas toujours chose facile. Les moto-taxis sont les premiers à en faire les frais.
Vendredi 14 avril, Jean-François Robin, directeur de la recherche chez Natixis CIB, Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank, François Chaulet, directeur général de Montsegur Finance, et Eric Lewin, rédacteur en chef des publications Agora, se sont penchés sur le rapport du FMI qui annonce une catastrophe économique, dans l'émission C'est Votre Argent sur BFM Business. Retrouvez l'émission le vendredi et réécoutez la en podcast.
EXPERTS PHILIPPE DESSERTINE Directeur de l'Institut de Haute Finance Auteur de « Le grand basculement » SYLVIE MATELLY Économiste - Directrice adjointe de l'IRIS Institut de Relations Internationales et Stratégiques VALÉRIE NIQUET Spécialiste de l'Asie - Fondation pour la Recherche Stratégique Auteure de « La Chine en 100 questions » FRANÇOIS BOUGON Journaliste spécialiste de la Chine – « Mediapart » Coup de frein sur la mondialisation. C'est ce qui semble être dans toutes les toutes têtes du 53è Forum économique de Davos. La rencontre annuelle, qui s'est ouverte hier, est devenue un symbole de la fracture entre les tenants de la mondialisation et les protectionnistes. Le FMI alerte actuellement de la « fragmentation » des échanges mondiaux, qui pourrait faire chuter le PIB mondial de plus de 7 %. Le Fonds monétaire international s'inquiète des risques liés à un retour en arrière face à la globalisation des marchés. «Nous faisons face au spectre d'une nouvelle guerre froide qui pourrait voir le monde se fragmenter en blocs économiques rivaux». Plusieurs sujets seront sur la table dans la station alpine suisse, comme la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, et la course aux subventions pour rapatrier les usines. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déjà annoncé la création d'un « fonds de souveraineté européen ». Celui-ci soutiendrait l'industrie de l'UE face à la flambée des prix de l'énergie. Dans son viseur : l'Inflation Reduction Act de Joe Biden. Entrée en vigueur en août dernier, cette loi protectionniste cristallise les tensions avec les Européens, avec des réductions de coûts pour les Nord-Américains et des investissements massifs dans le secteur de l'énergie. Des aides d'état similaires ont été mises en place en Chine, alors que le pays fait face à une baisse de croissance importante, notamment en raison de sa politique "zéro Covid", mais aussi à cause de son déclin démographique, le premier depuis soixante ans. L'Empire du milieu n'est ainsi plus perçu comme un Eldorado aux yeux des investisseurs, et beaucoup d'expatriés en sont revenus sans intention d'y retourner. Pendant ce temps, en France, certaines entreprises trouvent des solutions face à la crise énergétique. Pour diminuer les coûts, les sites français de production de Toshiba font par exemple travailler leurs salariés la nuit. De leurs côtés, certaines start-up de l'Hexagone partent s'installer aux Etats-Unis pour bénéficier de la politique mise en place contre l'inflation. Alors, peut-on vraiment parler de fin de la mondialisation ? Quels sont les enjeux du forum de Davos ? La perte de vitesse économique de la Chine est-elle durable ? L'économie française est-elle en danger face aux mesures protectionnistes américaines ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
durée : 00:38:40 - Le Temps du débat - par : Emmanuel Laurentin - Le forum de Davos s'ouvre aujourd'hui, alors que le FMI et la Banque Mondiale alertent sur le risque de récession mondiale. La guerre en Ukraine continue à peser sur les prix de l'énergie, l'inflation se maintient et les taux directeurs sont en hausse : qui va en subir les conséquences ? - invités : Sylvie Matelly Economiste et directrice adjointe de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS); Mary-Françoise Renard Economiste, professeure à l'université Clermont-Auvergne, responsable de l'Institut de recherches sur l'économie de la Chine (IDREC); Anton Brender chef économiste de Candriam, membre du Cercle des économistes
Ce mardi, François Lenglet nous explique pourquoi le bilan de l'économie française est moins sombre qu'on ne le croit.
Ce mardi 29 novembre, le report de la baisse des impôts de production, la facture de la SNCF en 2021, ainsi qu'Emmanuel Macron qui veut diluer le protectionnisme américain, ont été abordés par Dany Lang, enseignant chercheur en économie à Sorbonne-Paris Nord, François Ecalle, fondateur de FipEco.fr, et Christian Poyau, PDG de Micropole, dans l'émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Ce mardi 29 novembre, le report de la baisse des impôts de production, la facture de la SNCF en 2021, ainsi qu'Emmanuel Macron qui veut diluer le protectionnisme américain, ont été abordés par Dany Lang, enseignant chercheur en économie à Sorbonne-Paris Nord, François Ecalle, fondateur de FipEco.fr, et Christian Poyau, PDG de Micropole, dans l'émission Les Experts, présentée par Nicolas Doze sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid, qui a surtout touché la France en 2020 et 2021, le gouvernement avait pris, dans le cadre de sa politique "quoi qu'il en coûte", des mesures de soutien spécifiques.Elles ont notamment permis de financer le chômage partiel et d'aider les commerçants obligés de fermés leurs boutiques ou leurs restaurants.Les contrecoups de la guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022, ont également conduit les autorités à prendre d'autres décisions, destinées notamment à combattre une inflation en hausse constante.Le gel des prix de l'énergie, l'octroi de ristournes sur le carburant, la distribution de chèques énergie ou le soutien aux entreprises sont parmi les mesures qui ont permis de contenir l'inflation. De fait, elle est plus basse que dans les autres pays européens.Mais toutes ces mesures, si elles ont permis de préserver en partie le pouvoir d'achat de Français qui n'ont pas été plus nombreux à sombrer dans la pauvreté, ont un coût important.En effet, les dépenses consenties par le gouvernement, depuis un an, pour faire face à cette conjoncture difficile, représentent, d'après le Fonds monétaire international (FMI), environ 2 % de son PIB.C'est pourquoi cette institution tire la sonnette d'alarme. En effet, il demande au gouvernement français de mettre fin à la politique du "quoi qu'il en coûte". Si elle devait se poursuivre, rappelle l'organisation financière, le déficit, déjà important, ne pourrait qu'augmenter.Le gouvernement prévoit en effet un déficit de 5 % pour 2023. Avec la perspective de revenir sous la barre des 3 % seulement en 2027, alors que les autres pays européens, dans leur majorité, pensent atteindre cet objectif plus tôt.Le FMI demande donc à la France de réduire ses dépenses, notamment en accordant de manière moins large les aides maintenues.Il est vrai que le FMI souligne aussi les points positifs. Il prévoit en effet, pour 2023, une croissance de 0,7 % pour l'économie française. Un chiffre encourageant, alors que l'économie anglaise, par exemple, pourrait se contracter de 1,4 % l'an prochain. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid, qui a surtout touché la France en 2020 et 2021, le gouvernement avait pris, dans le cadre de sa politique "quoi qu'il en coûte", des mesures de soutien spécifiques. Elles ont notamment permis de financer le chômage partiel et d'aider les commerçants obligés de fermés leurs boutiques ou leurs restaurants. Les contrecoups de la guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022, ont également conduit les autorités à prendre d'autres décisions, destinées notamment à combattre une inflation en hausse constante. Le gel des prix de l'énergie, l'octroi de ristournes sur le carburant, la distribution de chèques énergie ou le soutien aux entreprises sont parmi les mesures qui ont permis de contenir l'inflation. De fait, elle est plus basse que dans les autres pays européens. Mais toutes ces mesures, si elles ont permis de préserver en partie le pouvoir d'achat de Français qui n'ont pas été plus nombreux à sombrer dans la pauvreté, ont un coût important. En effet, les dépenses consenties par le gouvernement, depuis un an, pour faire face à cette conjoncture difficile, représentent, d'après le Fonds monétaire international (FMI), environ 2 % de son PIB. C'est pourquoi cette institution tire la sonnette d'alarme. En effet, il demande au gouvernement français de mettre fin à la politique du "quoi qu'il en coûte". Si elle devait se poursuivre, rappelle l'organisation financière, le déficit, déjà important, ne pourrait qu'augmenter. Le gouvernement prévoit en effet un déficit de 5 % pour 2023. Avec la perspective de revenir sous la barre des 3 % seulement en 2027, alors que les autres pays européens, dans leur majorité, pensent atteindre cet objectif plus tôt. Le FMI demande donc à la France de réduire ses dépenses, notamment en accordant de manière moins large les aides maintenues. Il est vrai que le FMI souligne aussi les points positifs. Il prévoit en effet, pour 2023, une croissance de 0,7 % pour l'économie française. Un chiffre encourageant, alors que l'économie anglaise, par exemple, pourrait se contracter de 1,4 % l'an prochain. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
À Paris, se tenait la semaine dernière le rendez-vous Ambition Africa. Un grand rendez-vous de travail entre les entrepreneurs français et africains. Au cœur des échanges : comment attirer les entrepreneurs privés sur le continent, notamment dans le domaine des infrastructures et de l'énergie. Pour la Côte d'Ivoire, le partenariat public-privé n'est pas une nouveauté, assure le ministre de l'Hydraulique, de l'Assainissement et de la Salubrité, Bouaké Fofana. 75 % du plan national de développement de la Côte d'Ivoire est d'ailleurs attendu du secteur privé, avance-t-il. « Nous avons une longue expérience de la délégation de services publics au secteur privé, donc pour nous, ce n'est pas nouveau. Aujourd'hui, en matière de gestion de la salubrité, nous avons un contrat de partenariat public-privé pour l'agglomération d'Abidjan et nous sommes en train de faire une étude de soutenabilité financière de ce schéma pour l'étendre à l'ensemble du territoire. Aussi bien en matière d'eau potable depuis plus de 60 ans, la distribution de l'eau potable est assurée par le secteur privé en Côte d'Ivoire », déclare le ministre. Puis, il ajoute : « Ce que nous demandons au secteur privé international aujourd'hui, c'est de faire du transfert de compétence, c'est de travailler en partenariat avec les privés locaux, parce que nous avons l'ambition de créer des champions nationaux dans tous les secteurs. » Ce qui coince encore Un appel répété par les acteurs africains. « Il faut venir, engagez-vous avec nous, travaillez étroitement avec nos autorités », déclare cet acteur lors d'un panel devant des investisseurs français. Cependant, il y a encore des choses qui coincent, explique Samuel Goldstein. Il est le directeur du développement commercial pour l'Afrique chez Meridiam spécialisé dans les projets d'infrastructures publiques. Il prend l'exemple de l'électrification. « Je dirais que les obstacles sont effectivement des obstacles de capacité peut-être administratives des compagnies nationales d'électricité, de la réglementation je pense que c'est sans doute là-dessus qu'aujourd'hui sur lesquelles on peut buter », explique-t-il. « Il y a des entreprises des industries qui ont besoin d'électricité on souhaiterait signer un PPA – un contrat d'achat d'électricité –, en direct avec elle. Parfois ce n'est pas possible de passer par le réseau parce que d'un point de vue réglementaire ce n'est pas prévu. Donc il y a sans doute des choses encore à penser au niveau des compagnies au niveau de la réglementation pour pouvoir peut-être être d'emblée déjà plus efficace », imagine Samuel Goldstein.Réduire les risques pour financer les projets Le nerf de la guerre reste le financement de ces projets. Société Générale, très présente sur le continent, met en avant la nécessité de réduire les risques. « Pour ça en effet, une banque commerciale comme la nôtre ne peut pas travailler toute seule, elle ne peut que travailler avec des partenaires », prévient Philippe Dubois directeur corporate pour la région Afrique. « Soit avec des partenaires financiers comme des banques de développement pour financer les gros projets. Ce n'est pas tout quand on est face à un projet comme une centrale photovoltaïque pour laquelle on n'a pas beaucoup de recul, il faut plutôt trouver des formes de sécurité, des garanties qui vont couvrir les banques commerciales sur des risques qu'elles n'ont pas encore vraiment pu évaluer. Risques de liquidité, risque notamment de défaut et là, les banques de développement, les instituts internationaux peuvent apporter des garanties. Et c'est comme ça qu'on avance », dit-il. Le FMI souligne que le secteur privé participe actuellement peu au financement et à la fourniture d'infrastructures en Afrique. Le continent n'attire que 2 % des flux mondiaux d'investissements directs étrangers.
Cette catastrophe est considérée comme une conséquence directe du réchauffement climatique engendré par les émissions des pays riches. D'où la demande pressante du gouvernement d'Islamabad. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies qui sera sur place en fin de semaine, a très vite évoqué une « catastrophe climatique ». Une catastrophe apocalyptique : le tiers du pays est sous les eaux après les pics de canicule et de sécheresse du printemps. Ces moussons meurtrières, alimentées entre autres par la fonte ultra rapide des nombreux glaciers du Pakistan, sont loin d'être terminées. Un nouveau déluge de précipitations est annoncé pour la mi-septembre. De par sa géographie, ce grand pays du sud-est asiatique est clairement identifié comme l'un des plus exposés au changement climatique. Il est classé parmi les dix pays les plus vulnérables, selon le Global Climate index 2021. Le Premier ministre pakistanais et son équipe demandent que les pays pollueurs soient les payeurs Dans un entretien au Guardian, la ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, rappelle à qui veut l'entendre que son pays n'est responsable que de 1% des émissions de gaz à effet de serre. Il ne peut donc pas être tenu pour responsable des dégâts qu'il endure en ce moment. Des centaines de ponts et de routes sont à reconstruire, sans parler des millions de maisons et d'une bonne partie de la production agricole anéanties par cette catastrophe. La facture est estimée à environ 10 milliards de dollars. ► À lire aussi : Pakistan: après les inondations, la difficulté de mettre en place l'aide humanitaire Et pour le moment, personne n'est prêt à régler l'addition au titre d'un dédommagement au nom du réchauffement de la planète. Plusieurs pays du Golfe, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, ont rapidement signé des chèques. En raison de leur proximité religieuse et diplomatique avec Islamabad. Mais pas en tant que puissances pétrolières soucieuses des répercussions climatiques de leur économie. Le FMI a également promis un nouveau prêt dans le cadre classique de ses interventions C'est la vingt-deuxième du fonds en faveur de cet État en situation de stress financier quasi permanent depuis 60 ans. Avant même ce déluge, le Pakistan était au bord du défaut de paiement, déjà en négociation avec le fonds pour éviter la banqueroute. Dans ce pays né de la scission avec l'Inde, les dépenses militaires ont été privilégiées au détriment du développement. Le pays importe aujourd'hui bien plus qu'il n'exporte et sa croissance est bien trop faible pour fournir des recettes fiscales conséquentes. Les gouvernements qui se sont succédé sont comptables de ces échecs économiques, de la mauvaise gouvernance et de la corruption qui gangrène l'activité, et donc du niveau de pauvreté qui explique aussi en partie l'ampleur des dégâts. En revanche, ils ne sont pas responsables du déchainement de la météo et Islamabad utilisera toutes les instances pour faire avancer sa cause. La question sera abordée à la Cop 27 prévue en Égypte en novembre Le Pakistan préside actuellement le groupe des 77, un groupe de pays en développement plus la Chine qui cherche à promouvoir ses intérêts au niveau global. Le Premier ministre Shehbaz Sharif veut utiliser cette tribune pour diffuser son message à Charm el-Cheikh. Une cause perdue d'avance selon les habitués des conférences climat. À Glasgow, le sujet a déjà été âprement discuté et retoqué, sous la pression des États-Unis, suivi par les autres gros émetteurs de carbone. Ils sont aujourd'hui confrontés à une double crise : celles du climat et de l'énergie. Ils cherchent à diminuer leurs émissions et à changer leur mixte énergétique. En revanche, ils restent très discrets sur les compensations et sur le financement de l'adaptation pour les pays victimes du changement climatique. C'est littéralement la politique de la chaise vide. Le 5 septembre, aucun chef d'État européen ne s'est déplacé à Rotterdam pour participer au sommet pour l'adaptation au climat en Afrique. ► À lire aussi : Pakistan: dans certaines régions, l'aide peine à arriver alors que les inondations menacent toujours
Pour financer le bouclier énergétique, la plupart des grands pays européens ont adopté une taxe sur les super profits. En France cette option fait toujours débat. La gauche et une partie du gouvernement y sont favorables mais le patronat s'y oppose. La mise en place de ce nouvel impôt est-il aujourd'hui une nécessité? L'Allemagne est le nouveau pays converti à cet impôt exceptionnel. Le chancelier Olaf Scholz l'a annoncé hier dimanche avec les nouvelles mesures de soutien aux particuliers et aux entreprises pour passer l'hiver sans le gaz russe. Berlin emboîte le pas à Londres, Rome, Madrid ou encore Bucarest et Athènes. Partout le raisonnement est le même : il faut financer ce « quoiqu'il en coûte énergétique ». Et plutôt que d'alourdir la dette publique, il paraît plus raisonnable de ponctionner les super profits. Une décision populaire, voire populiste disent ses détracteurs. Ils dénoncent le flou qui entoure la définition des super profits. Pourtant on comprend intuitivement que ce sont des profits anormalement élevés dégagés à un instant T par une entreprise. Mais c'est vrai qu'il n'y a pas de seuil établi à partir duquel on considère qu'une entreprise réalise un super profit. Les effets d'aubaine En revanche il y a un faisceau d'événements considérés comme générateur de super profit, souvent des facteurs externes. Quand les gains d'une entreprise bondissent d'une façon exponentielle sans qu'elle y soit pour quelque chose, sans qu'elle ait investi, ou déployé une stratégie particulière, on peut parler de super profits. Quand il fait très chaud par exemple, la consommation de bière augmente sensiblement et les revenus des brasseurs s'envolent. Mais en soi le produit est toujours le même qu'en hiver. C'est un effet d'aubaine. Les brasseurs dégagent alors un super profit. Avec l'envolée du pétrole, et surtout du gaz et de l'électricité, ce sont les énergéticiens qui sont à la fête en ce moment. Les profits de TotalEnergies ont quasiment doublé au second trimestre. Ceux de l'Allemand Wintershall ont triplé. Pas d'effet négatif sur les entreprises Taxer ces super bénéfices à hauteur de 25% comme au Royaume-Uni peut-il avoir un impact négatif sur l'entreprise ? C'est l'argument massue des chefs d'entreprise, des économistes libéraux, et aussi du ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Un argument démenti par la recherche économique. Quand François Hollande a triplé la taxe sur les dividendes, leurs actionnaires ont été moins bien rémunérés mais leurs investissements ont augmenté, il n'y a donc pas eu d'effets négatifs, bien au contraire, constatent trois économistes dans un article publié cet été. Esther Duflo, la prix Nobel d'économie est favorable à cet impôt. Le FMI aussi. Même la très libérale Commission européenne recommande aux gouvernements d'adopter cette taxe à titre exceptionnel. Ce nouvel impôt suffit à financer les dépenses en faveur du bouclier énergétique ? Les Britanniques escomptent des recettes de 5 milliards d'euros, l'Italie le double avec un taux identique. Cela dépend bien sûr du nombre d'entreprises concernées. En Allemagne par exemple les producteurs d'électricité solaire sont concernés alors qu'ailleurs ce sont surtout les producteurs d'hydrocarbure qui sont mis à contribution. La taxe ne couvrira qu'une partie du bouclier énergétique, car il se chiffre lui en dizaines de milliards d'euros, mais elle allégera la note ou permettra de dégager plus de moyens. ► À lire aussi : Taxe sur les superprofits dus à la crise: «la France est de plus en plus isolée» ►En bref L'Opep+ se réunit ce lundi en visioconférence pour décider d'une éventuelle hausse de la production Une option qui paraît peu probable car le prix du baril est en baisse depuis trois mois. À cause de la récession qui menace en Occident. Il sera bien sûr également question du plafond décrété par le G7 Finances pour le prix du pétrole russe. Il s'appliquera à partir du mois de décembre. En même temps que l'embargo européen. En Europe on s'attend aujourd'hui à une nouvelle envolée des marchés du gaz et de l'électricité.
durée : 00:59:05 - Entendez-vous l'éco ? - par : Tiphaine de Rocquigny - Quelles recompositions de l'économie mondiale la pandémie puis la guerre en Ukraine ont-elles engendré ? Comment faire face à une telle incertitude ? Dans un monde de plus en plus fragmenté, comment analyser l'émergence de blocs concurrents du point de vue de la politique monétaire ? - invités : Pierre-Olivier Gourinchas
C'est une tendance mondiale qui inquiète les pays africains. Les économies avancées augmentent leurs taux d'intérêt dans le but de freiner l'inflation. Conséquences, l'argent est plus cher et les États africains vont devoir payer davantage pour emprunter sur les marchés financiers. Le FMI redoute une nouvelle crise de la dette, mais il existe des solutions, elles passent par les marchés locaux des capitaux. En juin dernier le Nigeria a renoncé à un emprunt international de 950 millions de dollars pourtant nécessaire pour boucler son budget. Raison invoquée, les conditions financières n'étaient plus avantageuses. En clair, les intérêts réclamés par les banques étaient trop élevés. La hausse des taux d'intérêt américains provoque un mouvement mondial de renchérissement du crédit. Emprunter en devises fortes devient plus coûteux, et aussi plus difficile, comme l'explique Anouar Hassoune, directeur Afrique de l'Ouest de GCR Rating, l'agence de notation financière sud-africaine : « Lorsque les taux d'intérêt sont à la hausse, la liquidité dans cette devise tend à devenir plus rare. Et le problème que nous avons en Afrique, c'est un problème de prix de la dette certainement, mais c'est surtout un problème de mise à disposition de la liquidité en devise pour nos économies, observe le directeur de GCR Rating. Et aujourd'hui, avec une hausse de taux de cette amplitude, la liquidité disponible pour les pays émergents, en dollars et en euros pour les pays africains risque de se raréfier. » Les États africains doivent donc songer à se tourner vers leurs propres marchés des capitaux qui sont libellés en monnaies locales. Emprunter dans sa monnaie présente l'avantage de ne plus dépendre des rentrées de devises pour rembourser les prêteurs. C'est l'avis de Stanislas Zeze, PDG de Bloomfield Investment corporation, première agence de notation financière d'Afrique francophone. Pour lui, l'Afrique doit diversifier ses produits financiers. « Vous savez, dans les pays africains, la liquidité existe. C'est juste qu'il faut bien organiser les marchés financiers pour pouvoir capter cette liquidité. Prenez l'exemple de l'UEMOA (l'Union économique et monétaire d'Afrique de l'Ouest, NDLR), où il n'y avait pendant longtemps qu'un seul produit financier proposé aux investisseurs qui était “l'obligation souveraine”, explique Stanislas Zeze. À un moment donné, elle a commencé à s'essouffler, ils ont introduit le Sukuk (produit financier de type obligation respectant les règles de la finance islamique, NDLR) et on a vu émerger un autre type d'investisseur islamique qui a renforcé la liquidité du marché, précise le PDG de Bloomfield Investment corporation. Et ensuite, on a vu émerger les Green Bond (Obligations vertes, NDLR) et on a vu émerger également un autre type d'investisseur. Donc cela veut dire qu'il faut diversifier les produits financiers de sorte à attirer de nouveaux investisseurs. » Comme le disent les financiers, « les marchés sont profonds » et il suffit de savoir les organiser. Les États disposent aussi d'outils modernes pour financer leurs besoins en infrastructures sans recourir à l'emprunt, comme les PPP, les partenariats public-privé. L'endettement n'est pas une fatalité, et les agences de notation africaines poussent les États à mieux penser leurs politiques de financement.
Le FMI est à nouveau au chevet du Ghana. Une humiliation pour le président Nana Akufo-Addo. Il a été élu en 2016, en promettant de se passer désormais de l'aide internationale. Une équipe du FMI a terminé mercredi une première mission d'évaluation des besoins. C'est la 17e intervention du fonds depuis l'indépendance du Ghana. La croissance robuste de ces dernières années avait donné aux Ghanéens l'espoir de parvenir rapidement à l'émergence. C'est sur cette base que le président avait donné un cap à son pays : Ghana Beyond Aid, le Ghana au-delà de l'aide. Mais cette prospérité largement financée par la dette était fragile. L'économie ghanéenne n'a pas réussi à sortir de l'informel : sur 13 millions d'emplois, seulement 2,4 millions sont déclarés et donc soumis à l'impôt. Le Covid puis la guerre en Ukraine ont laminé l'économie ghanéenne Des évènements qui ont fait basculer tous les indicateurs dans le rouge cette année. La croissance tourne au ralenti, bien en dessous du nécessaire pour faire rentrer des recettes fiscales. L'endettement public s'est envolé, il représente 80 % du PIB. D'après les derniers chiffres publiés hier, l'inflation frôle les 30 %. Le Ghana est l'un des pays africains les plus affectés par cette brutale flambée des prix. Le cedi, la monnaie nationale, s'est effondrée. Sa valeur a chuté de 20 % face au dollar depuis le début de l'année. Les Ghanéens ont aujourd'hui du mal à joindre les deux bouts pour se nourrir et s'acheter du carburant, et ils manifestent bruyamment leur mécontentement dans la rue. Mais le gouvernement ne peut plus leur venir en aide, les caisses sont vides et le déficit de la balance des paiements courants a explosé, ce qui complique les importations. Quels moyens pour enrayer la crise ? Pour endiguer l'inflation, la Banque centrale a déjà relevé deux fois son taux directeur, il est aujourd'hui à 19 %. Mais ces décisions doivent infuser plusieurs mois avant que leur effet ne se fasse sentir. L'État a mis en place une nouvelle taxe sur les paiements électroniques supérieurs à 100 cedis, soit l'équivalent de 13 dollars. Un impôt à 1,5 % très critiqué et bien insuffisant à renflouer rapidement les caisses de l'État. Le Parlement ghanéen est aujourd'hui sans majorité, il est donc impossible dans ces conditions de faire adopter des réformes. Le président Nana Akufo-Addo a donc fini par se résoudre à se tourner vers le FMI dont il voulait tant se passer. Il paie aussi le prix de ses erreurs passées : les dépenses financées par le recours à la dette ont trop souvent servi à faire des cadeaux en période électorale ou à lancer des projets pharaoniques sans retombées réelles sur l'économie. Le Ghana prend-il le même chemin que le Sri Lanka ? La menace du défaut de paiement est moins imminente qu'elle ne l'était pour l'archipel parce que les grosses échéances de sa dette sont plutôt dues en 2023. Mais le coût de la dette s'est envolé et depuis le début de l'année, l'État est de fait dans l'incapacité de recourir au marché pour se financer. Dans l'impasse, Accra a donc un besoin urgent de l'argent frais du FMI. Le fonds, bien sûr, demandera des efforts, des coupes dans les dépenses ou de nouveaux impôts. Une potion amère que les Ghanéens ne sont pas prêts à avaler les yeux fermés. ► En bref Le FMI réactive son programme d'aide au Pakistan, débloquant un prêt de 1 milliard 170 millions de dollars. Une aide vitale pour ce pays lui aussi au bord du défaut de paiement. En échange, le gouvernement a accepté de supprimer un certain nombre de subventions sur l'énergie et le prix du carburant est remonté de 50 %. Des mesures que le gouvernement précédent avait repoussées. Au total, l'aide actuelle du FMI se monte à plus de 4 milliards de dollars.
La guerre en Ukraine a provoqué une flambée des cours du baril du pétrole. Une flambée qui profite aux pays producteurs d'or noir. C'est le cas du Gabon qui a revu son budget 2022 à la hausse grâce à la pluie des pétrodollars. Que fera le pays de son surplus pétrolier ? Il y a un désaccord entre le FMI et le gouvernement sur l'affectation de ce bonus pétrolier. La semaine dernière, le gouvernement gabonais a adopté un projet de loi de finances rectificatives. D'après les prévisions, le Gabon engrangera 314 milliards de francs CFA de surplus pétrolier en 2022. Au terme d'une mission d'évaluation du programme de trois ans conclu avec le Gabon, Boileau Yeyinou Loko, chef de la délégation du FMI, a fortement suggéré au Gabon de consacrer cette manne à l'investissement. « Le pétrole n'est pas là pour rester tout le temps. À un moment donné, le pétrole va partir. Et donc il est important que ces ressources additionnelles qu'on utilise partout pour les subventions. Notre recommandation, c'est qu'il faut utiliser une partie de ces ressources pour développer l'économie », a-t-il déclaré. Plus de transparence demandée dans le secteur pétrolier Le gouvernement s'est dit réceptif, mais face à la détresse des populations, l'État est obligé d'opérer des choix, rétorque Alain Claude Bilie-By-Nze, porte-parole du gouvernement. « Il y a l'intérêt pour nous d'investir dans les infrastructures, comme le recommande le FMI. Mais dans le même temps, nous devons tenir compte de la flambée mondiale des prix qui amène la plupart des États dans le monde à subventionner, explique-t-il. Dans notre loi de finances rectificatives 2022, le Gabon entend effectivement accompagner les infrastructures. Mais dans le même temps, nous allons continuer à soutenir un certain nombre de prix pour soulager les ménages. Ce sera le cas du pétrole, de l'essence et du gasoil à la pompe, mais aussi de la farine afin de maîtriser le prix du pain sur le marché national. » Le FMI recommande aussi plus de transparence dans le secteur pétrolier. Une recommandation qui réjouit Guy René Mombo Lembomba, membre de l'Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). « Le FMI est un partenaire clé du Gabon, qui ne fait que rappeler les engagements pris par notre pays. Il faut rappeler que le Gabon a réintégré l'ITIE depuis le 21 octobre 2021. Les sociétés extractives, pétrole et mines, sont parties prenantes. Mais nous ne percevons pas encore leur pleine coopération. » Au Gabon, la bonne santé de l'économie dépend des revenus du pétrole dont la production continue de dégringoler depuis la fin des années 90.
Alors que les plus riches des patrons de ce monde sont de retour au Forum de Davos en Suisse, plusieurs études récentes pointent le retour des défaillances d'entreprises à l'échelle mondiale. Après deux ans de soutien des Etats dans le cadre de la crise sanitaire, les perturbations liées à la guerre en Ukraine et la fin des politiques accommodantes des banques centrales mettent leurs trésoreries sous pression : le groupe Allianz Trade estime que le nombre d'entreprises qui ne peuvent plus rembourser leurs créances va augmenter cette année. Après deux années stables, et même en 2021 un niveau bas record pour les défaillances constatées, le leader de l'assurance-crédit évalue la hausse à 10% pour 2022. La tendance commence donc à s'inverser. Bien sûr, cela est à mettre au compte des difficultés qui s'accumulent au niveau mondial. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a aggravé la hausse des prix, ceux des énergies en particulier. Quant aux perturbations qui affectent les chaînes d'approvisionnements, les pénuries d'intrants et de main d'œuvre, elles continuent de sévir. Alors que désormais, la hausse des taux directeurs de plusieurs banques centrales va forcément aggraver les conditions de refinancement de ces entreprises. Cela annonce selon Allianz Trade, le retour dès cette année, des niveaux de défaillances d'avant crise pour un tiers des 44 pays scrutés dans l'étude. En Europe et aux Etats-Unis, les entreprises massivement soutenus par les gouvernements tirent leur épingle du jeu On l'a bien vu pendant la crise sanitaire, le soutien des Etats aux entreprises n'était pas le même partout. Dans ces deux régions, non seulement le nombre de sociétés au bord du défaut de paiement n'a pas explosé. Mais les entreprises cotées ont même pu maintenir un bon niveau de liquidités en répercutant notamment les hausses de coûts sur leur prix de vente. En Chine, le soutien public aux entreprises parvient aussi à maintenir artificiellement bas le niveau des défaillances même si le durcissement de l'accès au crédit a fait chavirer en six mois deux mastodontes de l'immobilier Evergrande, et Sunac. Mais la marge de manœuvre des États commence à se réduire En France, où on a commencé à constater une hausse des défaillances au premier trimestre. Le gouvernement tout juste formé souhaité continuer à accompagner les entreprises via les dispositifs de chômage partiel et les prêts garantis par l'État au moins jusqu'à la fin de l'année notamment pour préserver l'emploi et partant le pouvoir d'achat. Mais ce soutien sera forcément amené à être plus réduit, plus ciblé. Le resserrement des politiques monétaires en cours sonne la fin du quoi qu'il en coûte, autrement dit le soutien sans faille de l'État à l'économie. Et c'est un défi encore plus grand pour les États les moins développés. Le FMI s'était déjà alarmé de la situation de pays émergents comme l'Afrique du Sud, le Brésil ou l'Indonésie où le soutien à l'économie n'a pas été assez important en 2020. Beaucoup au début de la crise du Covid-19 ont instauré des moratoires sur les dettes aux ménages et aux entreprises. Alors qu'il est impossible de prédire quand prendront fin les vents contraires qui planent sur l'économie mondiale, l'écart risque de se creuser encore avec les pays développés. Deux économistes de la Banque mondiale alertent sur les risques de dettes cachées des entreprises dans ces pays Dans une récente tribune, Carmen Reinhart et Leora Klapper alertent sur les conséquences de la fin des mesures de soutien à l'économie dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les moratoires sur les dettes qui ont été consentis n'ont pas toujours été accompagné d'une supervision bancaire suffisante. Du coup, on découvre désormais des montagnes de créances qui ne seront probablement pas honorées. L'enquête « Pulse » de la Banque mondiale, sur 24 pays à revenu faibles et intermédiaires, montre qu'en janvier 2021 déjà, plus de 40% des entreprises anticipaient des retards de paiements dans les six mois. On peut penser que cette proportion a augmenté depuis. Les auteures de la tribune appellent les États à instaurer plus de transparence afin de circonscrire le plus tôt possible le phénomène et ainsi ne pas menacer l'accès au crédit pour les ménages et les entreprises et partant, une éventuelle reprise économique.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 4 mars 2022.Avec cette semaine :Jean-Philippe Béja, chercheur au CNRS.Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix. Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.LA CHINEAlors qu'il a fait supprimer par l'Assemblée nationale populaire en 2018 la limitation à deux des mandats du président et fait inscrire sa pensée dans la charte du Parti, Xi Jinping briguera à l'automne prochain un troisième mandat lors du Congrès du Parti. Au pouvoir depuis près de dix ans, il a consolidé son autorité en luttant contre ses potentiels opposants et a révisé la Constitution en 2017 pour y indiquer que « le Parti dirige tout ». En 2021, la Commission centrale disciplinaire a indiqué que 25 cadres de haut rang du PCC avaient fait l'objet d'enquêtes, c'est le chiffre le plus élevé depuis 2017. Des personnalités émettant des critiques à l'encontre du régime ont disparu provisoirement, comme Jack Ma, le créateur d'Alibaba et, plus récemment, la joueuse de tennis Peng Shuai. Le régime a renforcé le contrôle de sa population avec la généralisation en 2020 du système de crédit social sur l'ensemble du territoire et l'installation de 600 millions de caméras de surveillance à travers le pays. Mis en place pour lutter contre les incivilités et maintenir l'ordre, ce système qui repose sur la notation des citoyens peut empêcher les moins bien notés de contracter des crédits bancaires ou de voyager. En 2018, 5 millions de citoyens ont été interdits de prendre le train à grande vitesse, et 17 millions n'ont pas été autorisés à prendre l'avion. Le contrôle de la population a pris une autre dimension dans la province du Xinjiang où la population Ouïghoure, majoritairement musulmane, est réprimée. Depuis 2017, au moins un million de Ouïghours ont été envoyés dans des « camps de rééducation » où ils sont contraints de lire les textes du Parti communiste, doivent abjurer leur religion et où des femmes sont stérilisées de force. Le 20 janvier 2022, l'Assemblée nationale a reconnu que la Chine se rendait coupable de génocide dans le Xinjiang, faisant de la France le 8e pays à reconnaitre le traitement subi par les Ouïghours comme un crime contre l'humanité.La politique chinoise est aussi marquée depuis 2020 par la lutte contre la pandémie et la poursuite d'une stratégie « zéro covid » conduisant à des arrêts fréquents de l'activité. Le FMI a mis en garde Pékin contre le risque d'essoufflement de la croissance qui pourrait en résulter, d'autant que la situation économique chinoise inquiète en raison des fragilités du secteur immobilier.Le PCC semble être soutenu par une majorité de la population et affirme sa volonté d'étendre son emprise sur Hong-Kong et Taiwan. À Hong-Kong, la promulgation d'une loi sur la sécurité nationale en juillet 2020 puis son renforcement en mars 2021 ont fortement réduit l'autonomie de la région. Concernant Taiwan, le président Xi Jinping considère l'île comme une province sécessionniste chinoise et a appelé en octobre 2021 à une réunification pacifique, quoiqu'il ait précisé en 2019 que l'usage de la force demeurait une option.Jean-Philippe Béja, vous avez travaillé au CNRS, au Centre d'études français sur la Chine contemporaine, au Centre de recherches internationales et vous vous êtes particulièrement intéressé aux combats de la société pour la démocratie, mais aussi à la politique étrangère chinoise. Avant de vous demander de répondre à une question que vous aviez posée lors d'une conférence à Montréal, « Comment le parti communiste chinois parvient-il à tenir le pays ? », j'aimerais vous demander quel sens peut avoir, si elle en a un, l'expression de national confucianisme, qui est assez souvent utilisée pour caractériser l'évolution du PCC.See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Alors que s'ouvrent cette semaine les assemblées générales de printemps du FMI - le Fonds monétaire international - et de la Banque mondiale, les deux institutions alertent sur la dégradation de la situation économique mondiale. Après la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine vient ajouter une incertitude supplémentaire. L'inflation est devenue un phénomène planétaire et inquiétant pour la stabilité sociale. Pour l'Afrique, le tableau est sombre. Même si dans leur globalité les économies vont continuer à croitre, l'insécurité alimentaire et la faim risquent de progresser. En Afrique comme dans le reste du monde, la maladie s'appelle « inflation ». Les prix des denrées flambent et comme l'expliquait la semaine dernière David Malpass le président de la Banque mondiale, les conséquences sont tragiques. « On s'attend à ce que chaque fois que les prix de l'alimentation augmentent d'un point de pourcentage, dix millions de personnes tombent dans l'extrême pauvreté », alerte David Malpass. L'inflation a commencé avec la pandémie de Covid-19, et s'est accélérée avec la guerre en Ukraine. Russie et Ukraine sont deux acteurs majeurs des marchés des céréales et des engrais et le conflit désorganise les circuits d'approvisionnement, constate Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI. « Les prix du blé et du maïs flambent, et les dirigeants en Afrique et au Moyen-Orient me disent que l'approvisionnement est faible. L'insécurité alimentaire est une grave préoccupation. Nous devons agir maintenant, à travers une initiative multilatérale pour renforcer la sécurité alimentaire », déclare-t-elle. Risques de déstabilisation sociale Le FMI et la Banque mondiale alertent les dirigeants sur les risques de déstabilisation sociale que fait peser l'inflation. Albert Zeufack est économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique. Cela pourra entraîner, comme on le voit déjà dans certains pays comme au Soudan, comme au Zimbabwe, une instabilité sociale dans les villes, où les ménages vont expérimente rune baisse assez significative de leur pouvoir d'achat. Nous avons déjà enregistré dans certains pays africains des mouvements sociaux qui protestent conter cette inflation. Il est possible que cela puisse se propager dans des pays où la situation politique est déjà instable et où la confiance entre les gouvernants et les gouvernés est assez faible.Un nouvel outil pour les pays vulnérables Les pays africains ont déjà pris des mesures pour atténuer la cherté du coût de la vie et éviter les émeutes de la faim. Mais, ces deux dernières années, les budgets nationaux ont déjà été mis à contribution pour combattre la pandémie de Covid-19. Et aujourd'hui, les marges de manœuvre sont faibles. La Banque mondiale en est consciente. « Nous avons travaillé avec l'Angola par exemple qui a aujourd'hui l'un des programmes de protection sociale les plus expansifs en Afrique », explique Albert Zeufack. « Je crois que toute la communauté internationale devrait assister l'Afrique en ces moments difficiles, surtout que ces crises sont exogènes à l'Afrique. Que ce soit le Covid-19, la crise ukrainienne ou la crise climatique. L'Afrique n'est pas la cause, mais subit les conséquences les plus néfastes. » Le FMI vient d'ailleurs d'annoncer la création d'un nouvel outil pour les pays vulnérables. Doté de 45 milliards de dollars, il devrait permettre de renforcer la résilience face aux changements climatiques et aux pandémies.