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Attendu par des milliers de fans hongkongais pendant une rencontre amicale, l'Argentin n'est jamais rentré en jeu. La fureur des supporters est remontée jusqu'au gouvernement local.
Il est l'un des pionniers de l'industrie des puces électroniques, fondateur d'UMC le numéro deux taïwanais des semi-conducteurs : mais aujourd'hui, à 75 ans, Robert Tsao a décidé de se battre pour son île et sa démocratie – menacés par le géant chinois qui ne fait plus un secret de son souhait d'annexer Taïwan. Le multimillionnaire donne donc une partie de sa fortune pour préparer ses compatriotes à la guerre et résister à la Chine. Les images de Robert Tsao qui donne des discours, vêtu d'un gilet pare-balles, ont fait le tour du monde. À deux jours d'élections à Taïwan cruciales pour l'avenir des relations avec la Chine, Heike Schmidt a rencontré Robert Tsao à Taipei. RFI : Le géant chinois avec ses menaces quasi quotidiennes – va-t-il finir par intimider les Taïwanais et influencer leur choix électoral à votre avis ? Robert Tsao : Le Parti communiste chinois fait tout pour, c'est sûr. L'opposition, le Kuomintang, aide d'ailleurs la Chine à jouer avec les peurs des électeurs en utilisant la tactique de l'intimidation. Mais le parti actuellement au pouvoir résiste. Donc, nous allons voir le résultat du vote. Justement, le Kuomintang dit que ces élections sont un « choix entre la guerre et la paix », et prône un rapprochement avec la Chine. Selon vous, quelle est la meilleure manière de garantir la sécurité des citoyens taïwanais ? Nous devons alerter le monde sur le fait que Taïwan est indépendant de la Chine. Les gens doivent comprendre que si la Chine prenait Taïwan, il s'agirait alors d'une invasion et d'une violation claire de la loi internationale. Dans ce cas, les États-Unis, le Japon et le monde entier viendraient nous aider à combattre la Chine. Il est important de comprendre que nous ne faisons pas partie de la Chine. Les relations dans le détroit de Taïwan ne sont pas une affaire interne de Pékin. 50 % des conteneurs du commerce international passent par ce couloir maritime chaque année. Si ces eaux internationales deviennent un jour une possession chinoise et que Pékin décide de les bloquer, le commerce mondial serait paralysé. Cela, personne ne peut se le permettre. Le quasi-monopole de Taïwan dans le secteur des semi-conducteurs est souvent présenté comme la meilleure protection et une sorte de bouclier pour Taïwan – est-ce vrai ? Jusqu'à un certain point, oui. Au-delà des semi-conducteurs, Taïwan est l'un des fournisseurs majeurs de nombreux composants électroniques clés. Nous sommes une pièce maîtresse du processus manufacturier dans la haute technologie mondiale. Taïwan a donc une grande importance stratégique pour le monde. De nombreux entrepreneurs font très attention à ne pas froisser Pékin et mettre en difficultés leurs affaires avec la Chine. À quel moment et pourquoi avez-vous finalement décidé de défier le pouvoir communiste ? Nous, Taïwanais, avons été éduqués dans l'idée de devenir des anti-communistes. Lorsque Chang Kai-shek du Kuomintang s'est retiré ici avec ses troupes après sa défaite en Chine en 1949, ils ont commencé à faire de tous les Taïwanais des ennemis du communisme. Mais entre les années 1980 et jusque dans les années 2000, la Chine a dit qu'elle voulait se réformer et s'ouvrir au monde. À cette époque, beaucoup d'entreprises taïwanaises sont parties investir en Chine. Ça semblait être très prometteur. Mais depuis 2012 et l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping tout a changé ! Depuis, la Chine redevient comme elle a été sous Mao Zedong. C'est devenu très dangereux. Et lorsque j'ai vu, en 2019, comment ils ont réprimé les manifestations pacifiques des Hongkongais, j'ai réalisé à quel point les communistes chinois deviennent dangereux. J'ai donc décidé de revenir à Taïwan, pour alerter mes compatriotes sur ce danger, et pour réveiller leur conscience et les convaincre de se battre pour leur île. Vous avez décidé de donner près de 100 millions d'euros de votre fortune personnelle pour financer des formations d'autodéfense, quel est votre objectif ? Cet argent ne finance pas seulement l'académie d'autodéfense Kuma. J'aide à combattre la guerre cognitive que mène la Chine. Les Chinois utilisent toute sorte de désinformations, de fausses nouvelles, pour gagner le contrôle sur Taïwan. C'est un champ de guerre essentiel. J'aide de nombreuses associations et les encourage à s'engager pour dénoncer les ingérences chinoises. Être Taïwanais, cela signifie quoi pour vous ? C'est une fierté. Taïwan symbolise la liberté, la démocratie – et de cela je suis fier. Je suis fier d'être Taïwanais, je ne voudrais pas être Chinois. Est-ce aussi la fierté de voter justement ce samedi ? Bien sûr. Les Chinois, pendant des milliers d'années, n'ont jamais eu le droit de vote. Nous, nous avons le droit de voter pour notre avenir. Pourquoi devrions-nous renoncer à ce droit ?
En 2021, les artistes Lumli et Lumlong ont fui Hong Kong sans prévenir personne de peur d'être dénoncés et arrêtés. Mais même à Londres, le couple se sent menacé par Pékin, comme de nombreux autres Hongkongais exilés au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique a accordé, depuis début 2021, 166.000 visas à des habitants de son ex-colonie. Une réponse directe à la répression du mouvement pro-démocratie et à la loi draconienne sur la sécurité nationale sur le territoire chinois. Ce visa leur permet de vivre et travailler au Royaume-Uni pendant cinq ans et ensuite de demander la nationalité britannique. Sur le Fil vous emmène à Londres dans l'atelier du couple de peintres hongkongais. Sur le terrain : LINDA ABI ASSI Réalisation : Camille Buonanno
Des milliers de Hongkongais ont déjà pris la décision parfois très douleureuse de quitter leur ville de naissance et de déménager en Grande Bretagne.Traduction:Thousands of Hong Kongers have already made the sometimes painful decision to leave behind their hometown and move to Britain. Hosted on Acast. See acast.com/privacy for more information.
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Fini le confort des films des 80s et les mommy issues d'Ari Aster : bonjour au cinéma Hongkongais et à l'un des porte-étendards de son cinéma le plus extrême.L'équipe de JUMPSCARE s'attaque à un monument du genre. Transgressif, fou, immoral, dégueulasse... : EBOLA SYNDROME.Accrochez vos ceintures, ressortez vos masques et tartinez vos mains de gel hydroalcoolique. Bienvenue à Hong Kong. Chaque semaine, l'équipe de JUMPSCARE dissèque, désosse et découpe un de vos films d'horreurs préférés dans la joie et la bonne humeur. Aucune époque et aucun sous-genre ne sera épargné. Au programme : des critiques, de l'actualité horrifique, des dossiers spéciaux, des invités prestigieux, de l'humour et de l'hémoglobine ! Podcast animé par Romain Plourde, avec : Amélie, du festival cinéma ON VOUS MENTDario Malandra, chroniqueur du podcast PLAN-PLANLilyy, chroniqueuse sur LE BLOG DU CINÉMAMatthieu, de la chaine youtube LE COIN DU BISMylène, de la chaine youtube WELCOMETOPRIMETIMEBITCHSuivez nous sur Twitter et Instagram : @jumpscarecastContact : jumpscarecast@gmail.com Crédit audio bande annonce du blob : VIDEOTOPSY/OTTO RIVERSJumpscare Theme Song par Cédric Cremet https://jumpscare.lepodcast.fr/
Alors que les procès des opposants se poursuivent à Hong-Kong, il est une figure qui, elle, reste en prison après un non-lieu dans l'attente d'autres procès. Chow Hang-tung, 37 ans, avocate des droits de l'homme, est sans doute la prisonnière de conscience la plus emblématique de la répression en cours à Hong Kong. Son principal défaut au vu des autorités est d'avoir été vice-présidente de l'Alliance de Hong Kong, un groupe d'associations qui organisait les veillées traditionnelles du 4 juin pour marquer chaque année à Hong Kong le souvenir du massacre des étudiants chinois à Pékin en 1989. De notre correspondante à Hong Kong, Cela fait déjà 16 mois que Chow Hang-tung est en prison. Elle a écopé d'un total de 22 mois de prison ferme pour « assemblée non autorisée » et « incitation » en lien avec les veillées de Tiananmen de 2020 et de 2021. Elle a fait appel à plusieurs reprises de ces condamnations qu'elle a toujours jugées totalement injustifiées puisque ces veillées ont existé pendant 30 ans à Hong Kong et n'ont jamais été considérées comme problématiques jusqu'à la reprise en main de Hong Kong par Pékin. Chow Hang-tung a fini par gagner son procès en appel en décembre dernier. Sa condamnation a été annulée, mais les autorités ont décidé de la garder tout de même en prison à titre préventif en raison de deux autres procès en cours. ► À lire aussi : Hong Kong: 47 militants pro-démocratie jugés pour atteinte à la sécurité nationale Une vocation tardive Pourtant, le droit fut une vocation tardive pour Chow Hang-tung comme le rappelle l'ancien bâtonnier de Hong Kong, Phil Dykes qui l'a eue en apprentissage pendant trois mois. « Elle est entrée dans la profession d'avocat après s'être tournée vers les sciences pures, car elle étudiait la géophysique à l'Université de Cambridge », raconte-t-il. « Elle avait même commencé une thèse en vue d'obtenir un doctorat. Et elle aurait certainement excellé si elle avait poursuivi sa carrière universitaire. Je n'en doute pas une seconde. J'ai vu son dossier et ses notes. C'était vraiment excellent. » Pour Lau Ka Yee, bénévole au sein de l'Alliance et poids lourd de l'association des mères de Tiananmen, il a quasiment fallu que Chow Hang-tung soit arrêtée pour que les Hongkongais découvrent son courage. Elle affirme que son courage est très respecté par une grande partie de la population. « Documenter la période tyrannique que nous vivons » Quand nous avons rencontré Chow Hang-tung, deux mois avant son arrestation de septembre 2021, elle savait que son avenir immédiat était en prison, mais elle restait sereine : « Je ne dirais pas que je suis optimiste parce que je suis assez pessimiste sur la façon dont les choses vont évoluer à Hong Kong et en Chine. Mais, d'une certaine manière, cela n'a pas vraiment d'impact sur moi intérieurement. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça (rires). » Elle a conclu sa remarquable plaidoirie de décembre 2022 en disant : « Nous avons le devoir de documenter la période tyrannique que nous vivons, même au prix de notre liberté personnelle. »
Presque trois ans après le début de la pandémie du Covid, le retour à la normale est un soulagement pour les 400 000 employées de maison au service des familles hongkongaises, venues pour la plupart des Philippines. Mais sous la mainmise croissante de Pékin, des dizaines de milliers de Hongkongais et d'expatriés quittent la ville, et beaucoup d'entreprises envisagent leur délocalisation. Ces employées de maison, que l'on appelle les « helpers » se demandent quel sera leur avenir. De notre envoyée spéciale à Hong Kong, L'heure est à la fête, un dimanche après-midi. Entre les vitrines bling-bling de Gucci, Dior et Versace, Rosemary et sa bande de copines se déhanchent devant une vidéo diffusée par leur smartphone vissé sur un trépied. Pour elles, venir ici un dimanche a son importance. « C'est pour nous détendre, on a un seul jour de repos par semaine. On se fait une cure détox », dit Rosemary, en riant. « Pendant le Covid, beaucoup parmi nous avaient interdiction totale de sortir ! Moi, je travaille de 7h du matin à 9 du soir, sans pause. Je m'occupe des enfants, je cuisine, je nettoie. Je fais un peu partie de la famille, mais d'autres aides à domicile souffrent. Leurs patrons ne sont pas gentils », souligne-t-elle. ► À lire aussi : À Hong Kong, le calvaire des employées de maison étrangères Débardeur moulant, pantalon fleuri et baskets, Rosemary, 41 ans, prend du bon temps pour oublier les trois années passées. « D'habitude, je partais tous les deux ans chez moi aux Philippines. Mais avec le Covid, c'était impossible. Vous pouviez partir, mais pas revenir. À coup sûr, vous perdiez votre emploi », explique Rosemary. Au lieu de payer l'hébergement pendant les 21 jours de quarantaine, certaines familles ont préféré mettre leurs helpers à la rue. La crainte de perdre son emploi Courbée en deux, Leila enroule du scotch autour d'un gros colis. En semaine, elle s'occupe 12 heures par jour d'un vieux monsieur pour un salaire de 700 euros par mois. Le dimanche est réservé à sa famille. « J'envoie du café, du chocolat, des fruits… Ça va aux Philippines, à ma famille ! Ça fait cinq ans maintenant que je n'ai pas pris de vacances. Impossible de rentrer chez moi à cause du Covid », indique Leila. La plupart des restrictions sanitaires sont aujourd'hui levées, mais Leila a entendu que plus de 140 000 Hongkongais ont déjà quitté la ville. Les uns pour échapper à la mainmise de Pékin, les autres pour suivre leurs entreprises, délocalisées vers Singapour ou ailleurs. « Ça arrive tout le temps ! Si notre patron s'en va, nous aussi, on doit partir. À moins que l'on trouve un autre emploi », note l'employée de maison. ► À écouter aussi : Hong Kong: le grand exode Le souhait d'un retour à la normale à Hong Kong Une crainte partagée par Anna, assise seule sur le bord d'une fontaine publique, à côté d'un bar karaoké improvisé. « Mes amies sont déjà reparties chez elles aux Philippines pour toujours », raconte Anna. « La plupart des patrons sont des Occidentaux et ils sont en train de quitter Hong Kong. Celui d'une amie est reparti en Israël, il lui a dit que Hong Kong n'était plus un bon endroit pour vivre. D'autres sont retournés au Canada ou encore à Londres. » Employée de maison depuis une dizaine d'années, Anna revient tout juste d'un séjour chez elle. C'est la première fois qu'elle a pu revoir son fils. « J'étais tombée enceinte ici et partie aux Philippines pour accoucher. Mon fils avait deux mois, lorsque je suis repartie », se souvient-elle. Puis, elle ajoute : « Là, ça faisait trois ans que je ne l'avais pas vu. Il parle déjà beaucoup ! Il ne m'a pas tout de suite reconnu, mais maintenant, quand je l'appelle, il dit ‘oh, maman'. Au moins, il sait que je suis sa mère. » Impossible de vivre aux Philippines avec sa famille. La mère et les huit frères et sœurs d'Anna dépendent de son salaire hongkongais. Son espoir : « Maintenant qu'il n'y a plus la quarantaine, peut-être au moins les touristes reviendront, n'est-ce pas ? J'espère que tout reviendra enfin à la normale à Hong Kong. »
Le fonds souverain de la Norvège, chargé de faire fructifier les dividendes du pétrole pour les générations futures, est rattrapé par les turbulences de l'économie mondiale. Il vient de céder sa première place en valeur au fonds étatique chinois China Investment Corporation (CIC). Avec la remontée des taux d'intérêts et l'inflation, le fonds norvégien a enregistré de nouvelles pertes au troisième trimestre. C'est comme ça qu'il a perdu sa couronne de plus grand fonds du monde. Son portefeuille a fondu de plusieurs dizaines de milliards de dollars depuis le mois de janvier. Pas de quoi déstabiliser cet insubmersible des marchés financiers. Sa valeur actuelle, 1170 milliards de dollars, équivaut à trois fois le PIB de la Norvège. Et ses pertes de 2022 sont toutes relatives : elles sont encore inférieures aux gains réalisés l'an dernier. 2021 aura été une année mirifique pour le fonds norvégien, avec un retour sur investissement record, supérieur à 14%. Superprofits dans le gaz et le pétrole Depuis sa création en 1990, ce fonds souverain créé pour gérer la manne pétrolière, est régulièrement abondé par une fraction des recettes des hydrocarbures. Avec l'envolée des cours du brut et du gaz, les revenus redistribués au fonds vont fortement augmenter cette année ainsi qu'en 2023 et 2024, d'après les prévisions de ses analystes. C'est à son directeur d'en faire le meilleur usage et de trouver les placements judicieux pour le faire fructifier, et ainsi effacer les pertes actuelles. Le fonds investit les deux tiers de son portefeuille en action. Cela peut paraître risqué mais sa participation est toujours très limitée, pas plus de 5% du capital d'une entreprise. Il gère des capitaux sur le long terme. Il n'est donc pas soumis à des obligations de résultats annuels comme le sont les hedge funds, les fonds d'investissement privés qui doivent satisfaire leurs actionnaires. ► À lire aussi : Norvège: le plus gros fonds souverain du monde exige la neutralité carbone Les déboires actuels du fonds norvégien vont-ils nuire à sa réputation ? Le fonds norvégien fait figure d'exception européenne parmi la sélection des dix premiers mondiaux. C'est le seul à promouvoir avec constance des valeurs d'investisseur responsable sur le plan environnemental et social, étayé par des informations précises publiées dans son rapport annuel. Et pour le moment, cela lui a plutôt réussi. Les analystes sont confiants, il devrait rapidement retrouver sa place de leader. Il restera donc un acteur très influent et très écouté de la finance mondiale. La plupart des autres poids lourds émanent du Golfe et surtout d'Asie. Trois d'entre eux sont chinois, dont l'actuel numéro un, le China Investment Corporation, un quatrième est Hongkongais, deux Singapouriens, et trois autres du Koweït, d'Abou Dhabi et du Qatar. Ceux-là se conforment aux intérêts supérieurs de leur pays d'origine. Quelles conséquences concrètes sur leurs investissements ? La plupart d'entre eux n'ont pas renoncé à leurs investissements en Russie, malgré les sanctions occidentales. Et aujourd'hui, face à l'inflation et à la hausse des taux, qu'ils subissent aussi, ils regardent du côté des placements stratégiques de long terme pour leurs pays pour diversifier leurs portefeuilles. Les fonds du Golfe investissent par exemple beaucoup dans les projets d'infrastructures en Égypte. En espérant un retour sur investissement financier mais aussi diplomatique. Les fonds souverains les plus puissants pourraient pourquoi pas devenir des acteurs clés de la reconstruction en Ukraine. Ils en ont largement les moyens. Leurs actifs dépassent la barre des 10 000 milliards de dollars. ► À lire aussi : Pourquoi les «routes de la soie» de Xi Jinping ont perdu de leur éclat
Le XXe Congrès du Parti communiste chinois s'est tenu le 16 octobre. Hong Kong, ancienne colonie britannique, est aujourd'hui le théâtre de répression de la part du régime chinois. De nombreux opposants au régime émigrent au Royaume-Uni. De notre correspondante à Londres, Simon Cheng s'est enfui il y a deux ans. En 2019, il travaille pour le consulat britannique à Hong Kong. Un projet de loi qui facilite l'extradition des dissidents vient d'être promulgué. C'en est trop. Des manifestations éclatent. Simon s'y rend, il est arrêté par des policiers en civil. Ils m'ont privé de sommeil. Quand je m'endormais, ils chantaient l'hymne national chinois. Ils m'ont dit que cela réveillerait mon patriotisme. Je trouve ça choquant d'utiliser notre hymne comme outil de torture. Il est relâché au bout de deux semaines et décide de quitter ses parents et ses sœurs. Le Royaume-Uni lui accorde un statut de réfugié. « C'est une décision difficile. La maison me manque parfois. Mes parents me manquent. Mais je n'avais pas le choix », explique Simon Cheng. Le BNO visa, un droit de séjour spécifique Pour des raisons de sécurité. Il ne prend plus de nouvelles d'eux. Il vit désormais à Londres. « Hong Kong est totalement méconnaissable. J'y suis né, j'y ai grandi. Mes parents vivent encore les séquelles de la révolution culturelle. Nous n'aurions jamais imaginé que ce qui se passe en Chine pouvait arriver jusqu'à Hong Kong », poursuit Simon Cheng. Il gère maintenant une association qui vient en aide aux réfugiés hongkongais. Car pour arriver au Royaume-Uni, il faut obtenir le BNO visa. Un droit de séjour qui leur est spécifique qui coûte 4 000 euros. Ce système existe depuis un an et permet à beaucoup de Hongkongais de quitter le régime autoritaire. Carmen en fait partie, elle s'installe dans un café en plein cœur de Westminster. Cette ancienne conseillère municipale est arrivée l'année dernière. Membre d'un mouvement pro-démocratie, elle a été accusée de violer la loi sur la sécurité nationale. Elle s'inquiète du sort de ses proches restés là-bas alors que la situation économique et politique ne fait qu'empirer… « L'avenir de Hong Kong dépend vraiment de l'attitude du Parti communiste chinois. Tout est incertain. Je dirais qu'il reste un an pour quitter librement Hong Kong vers le Royaume-Uni, mais aussi le Canada, Taïwan et l'Australie », pense Carmen. 123 000 Hongkongais au Royaume-Uni Ces deux détenteurs du BNO visa ont un peu plus de 25 ans, mais pour ceux qui sont nés après 1997, date à laquelle le régime chinois a pris le pouvoir, c'est plus compliqué. Damian Green est député conservateur du Kent. Il vient de faire passer un amendement facilitant l'accès au visa pour les plus jeunes. De nombreuses personnes impliquées dans les manifestations contre la répression du régime communiste étaient des jeunes qui ne pouvaient pas profiter du visa. « Nous voulons donner le plus d'espoir possible aux habitants de Hong Kong. C'est une tragédie ce qui est arrivé à ce territoire », dit le député. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, plus de 123 000 Hongkongais ont déménagé au Royaume-Uni en un peu plus d'un an.
Le numéro un chinois qui devrait être reconduit pour un troisième mandat cette semaine lors du XXème congrès du PCC, finira t-il par faire de Hong Kong une ville chinoise comme les autres ? En réalité, les deux premiers mandats de Xi Jinping ont déjà signé la fin de la métropole vibrante et ouverte qu'était Hong Kong. Pékin a trahi sa promesse de garantir un haut degré d'autonomie pendant 50 ans à l'ex-colonie britannique. Les 7 millions de Hongkongais vivent dans un climat de peur et d'incertitude, depuis que le régime chinois a imposé sa loi sur la sécurité nationale en 2020. Toute critique est désormais passible de lourdes peines de prison. Vivre sous une chape de plomb ou partir en exil ? Cette question taraude de nombreux Hongkongais. Peu à peu, la métropole se vide de ses habitants. «Hong Kong: l'ancienne ville rebelle réduite au silence par Pékin», un Grand reportage signé Heike Schmidt. En images
Chronique de Loïc Tassé, spécialiste en politique internationale : rencontre entre Xi Jinping et Vladimir Poutine. Poutine affirme soutenir la Chine envers Taïwan, mais Xi Jinping garde le silence sur la guerre en Ukraine. Aux États-Unis, des États républicains envoient en masse des immigrants illégaux dans des États démocrates, par exemple à Martha's Vineyard au Massachusetts. Accord de principe pour les chemins de fer aux États-Unis. Les funérailles d'Elisabeth II servent de prétexte aux Hongkongais pour manifester leur dissidence avec Pékin. Pour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce vendredi, il s'intéresse à l'invention des Hongkongais de Enhanced Robotics, un exosquelette de sport qui remplace les haltères.
durée : 00:41:10 - Un jour dans le monde - par : Marie Claude PINSON, Fabienne Sintes - Un jour dans le monde est avec Nathan Law ce soir. Le dissident hongkongais réfugié à Londres est une des figures des mouvements démocratiques. En exil depuis deux ans, le militant pro démocratie continue d'agir contre la répression à Hong-Kong. - réalisé par : Tristan Gratalon
durée : 00:41:10 - Un jour dans le monde - par : Marie Claude PINSON, Fabienne Sintes - Un jour dans le monde est avec Nathan Law ce soir. Le dissident hongkongais réfugié à Londres est une des figures des mouvements démocratiques. En exil depuis deux ans, le militant pro démocratie continue d'agir contre la répression à Hong-Kong. - réalisé par : Tristan Gratalon
Un podcast audio sur le cinéma, cette saison 04 est axée sur les films d'exploitation, ce mois ci c'est les films de catégorie 3 Hongkongais. ▽▽▽▽▽▽ Des jolis liens ci dessous ! ▽▽▽▽▽▽ On parle, entre autres, et sans trop spoiler, des films : CRIME STORY de Kirk Wong, Jackie Chan - 1993 UNTOLD STORY de Danny Lee, Herman Yau - 1993 RUN AND KILL de Billy Tang - 1993 >> Les chroniqueurs de cet épisode : Adrien, David, Joss et moi même >> Merci à Matthieu du Coin du bis pour sa chronique ! ( tinyurl.com/mtx9jxju) ➜ Autres films évoqués : (à venir)
C'était il y a 33 ans. Le 4 juin 1989, des chars roulent sur la place Tiananmen au cœur de Pékin, pour écraser dans le sang un mouvement étudiant réclamant la démocratie et la fin de la corruption en Chine. Pour commémorer les victimes, dont le nombre exact reste inconnu à ce jour, des rassemblements auront lieu ce samedi à Londres et dans d'autres villes à travers le monde. Entretien avec Nathan Law, éminent militant du mouvement pro-démocratie hongkongais, qui vit en exil à Londres. RFI : Cette année encore, toute commémoration du massacre de Tiananmen est interdite à Hong Kong. À défaut de pouvoir allumer des bougies dans le parc Victoria pour rendre hommage aux victimes, comme c'était la tradition depuis le 4 juin 1989, vous organisez ce samedi un grand rassemblement à Londres. Sur Twitter, vous écrivez : « peu importe où que nous nous trouvons, nous devons continuer notre lutte pour la démocratie ». Quel message voulez-vous envoyer à Pékin ? Nathan Law : Le régime totalitaire chinois veut que les atrocités qu'il a commises soient oubliées. Il espère que nous oublierons ainsi d'exiger qu'il réponde de ses actes et qu'avec le temps qui passe, nous oublierons aussi de commémorer les victimes. Pour nous, il est donc vraiment essentiel de continuer de rendre hommage aux victimes du massacre commis le 4 juin 1989, peu importe où nous nous trouvons. Nous devons alerter sur la vraie nature du parti communiste chinois qui n'a jamais changé. Nous devons continuer à résister. La plupart des militants pro-démocratie sont emprisonnés ou vivent en exil. Quelle sera l'ambiance ce 4 juin à Hong Kong, et de quelle manière les Hongkongais pourront-ils se souvenir ? Il est quasiment impossible d'organiser le moindre rassemblement public à Hong Kong. Je suppose que les gens vont allumer des bougies chez eux, à la maison, car quiconque participe à un rassemblement risque d'être arrêté. C'est cela, la réalité politique à Hong Kong aujourd'hui. Donc, pour ceux qui se sont exilés à l'étranger, nous organisons des manifestations dans de nombreuses villes. Au Royaume-Uni, dans au moins dix villes, les gens allumeront des bougies pour commémorer les victimes, car c'est dans ce pays que vit la plus grande communauté de Hongkongais. ►À lire aussi : Hong Kong: une statue commémorant les victimes de Tiananmen démantelée Depuis que vous avez dû quitter Hong Kong, vous n'avez jamais cessé de militer pour la démocratie dans l'ex-colonie britannique. Avez-vous pu reconstituer un mouvement pro-démocratie en exil ? Je ne dirais pas qu'il existe un vrai mouvement pour la démocratie à l'étranger, mais il y a de plus en plus de gens qui se mobilisent et militent pour cette cause, afin de réveiller les consciences et d'alerter l'opinion publique sur les violations des droits de l'homme en Chine. C'est de notre devoir. Nous avons fui Hong Kong, mais nous portons une responsabilité et devons être la voix des Hongkongais. Il faut rappeler au monde ce que s'y passe. La jeunesse hongkongaise, reste-t-elle mobilisée ou est-ce que les autorités chinoises ont réussies à museler toute opposition ? Je ne peux pas joindre mes amis directement sur place, car cela les mettrait en danger. Le gouvernement hongkongais pourrait les accuser de collusion avec moi. Cela suffirait pour les envoyer en prison. Ce que je sais, c'est qu'il est devenu extrêmement difficile de militer à Hong Kong. Mais je suis convaincu qu'il y a pas mal de gens qui tentent de continuer le combat. C'est un militantisme silencieux, ils soutiennent par exemple les prisonniers et leurs proches. Ils organisent des conférences privées pour manifester leur opposition. C'est justement pour avoir aidé les prisonniers et leurs familles que le cardinal Joseph Zen, âgé de 90 ans, sera jugé en septembre 2022. Que peut faire la communauté internationale pour raisonner Pékin ? Je pense que Pékin n'a plus peur des répercussions internationales. Ils sont déterminés à continuer sur la voie du totalitarisme. Nous devons donc renforcer notre vigilance, continuer à défendre la démocratie et aussi à forcer la Chine de rendre des comptes pour toutes les violations des droits de l'Homme commises sur son sol. C'est la seule manière de soutenir les Hongkongais qui continuent à se battre pour leurs libertés.
Les concepts hongkongais sont nombreux à Taiwan. Et même si la pandémie de Covid-19 a fortement ralenti les tendances de 2019, les startups hongkongaises restent très intéressées par le marché taiwanais. Souvent car c’est le marché le plus accessible : parlant mandarin, un environnement très propice à l’entreprenariat venant de l’international, et un marché qui d’intéresse rapidement aux produits hongkongais. Nous allons voir aujourd’hui, l’histoire de la startup Aniware et l’expérience de l’accélérateur taiwanais Appworks avec Hong Kong.
"La roche Tarpéienne est proche du Capitole". Jackie Chan a d'ailleurs expérimenté la déchéance à son tour, en prenant plusieurs fois position pour la Chine... en défaveur de Hong Kong, son pays d'origine ! Renié par les siens Pour les Occidentaux, Jackie Chan est cet acteur spectaculaire qui fait honneur à une tradition cinématographique initiée par un certain Bruce Lee. Hongkongais comme son glorieux prédécesseur, l'expert en cascades et en arts martiaux pourrait donc être un motif de fierté légitime, pour les habitants de la cité-État située au sud de la Chine. Pourtant il n'en est rien. Pire, la star génère même une certaine antipathie auprès de ses compatriotes... Il faut dire que celle-ci a eu le malheur de soutenir sans ambages l'imposant voisin, dans le cadre d'un conflit qui dure depuis un moment... Cette position a priori contre-nature l'acteur l'a prise en soutien déclaré au Parti communiste chinois. Exit donc la solidarité avec le peuple hongkongais qui a massivement manifesté – à plusieurs reprises – pour empêcher toute mise sous tutelle, venant de la part de la superpuissance mondiale. Un rêve chinois À vrai dire, Jackie Chan a même ouvertement tancé les manifestations pro-démocratiques de Hong Kong qui avaient secoué l'année 2019. Exprimant l'espoir que sa ville natale "revienne à la paix", l'acteur avait qualifié ces évènements populaires de "tristes" et de "déprimants". Ce positionnement peut en partie s'expliquer par l'histoire familiale de la star, dont les parents sont des ressortissants chinois qui avaient dû fuir leur pays au cours de la guerre civile chinoise (1927-1949). Pour ne rien arranger : Jackie Chan célèbre également le concept de "rêve chinois". Ce projet promu par le président Xi Jinping entend faire de la Chine la première puissance mondiale, ainsi que le principal pôle d'influence du monde. Dans cette optique : il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'un voisin immédiat comme Hong Kong soit perçu comme un territoire à subordonner... Pris entre le marteau et l'enclume, l'homme au plus de cent films doit ainsi rivaliser de formules diplomatiques pour ne pas écorner un peu plus son image. À son crédit, l'ancien cascadeur a tout de même su montrer – au cours de sa longue carrière - qu'il avait de véritables dons de contorsionniste. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
La bande dessinée Hong Kong, cité déchue, des éditions Rue de l'Échiquier, interroge avec acuité le basculement d'une démocratie dans la dictature. C'est un manifeste en faveur des libertés et des droits de l'homme, qui est aussi un appel à se mobiliser face aux menaces totalitaires. RFI : Que redoutez-vous le plus pour l'avenir de Hong Kong ? Lau Kwong-Shing : Aujourd'hui, je n'ai plus vraiment d'espoir quant à l'avenir de Hong Kong. Bien sûr, je continue à croire en la nécessité de lutter pour rétablir les libertés confisquées. Mais la situation actuelle est à mon avis désespérée. À Taïwan, en France ou dans d'autres pays qui sont des terres de liberté, j'espère que ce livre incitera les lecteurs à réaliser que leurs libertés n'ont été acquises qu'aux prix de luttes inscrites dans la durée et qu'elles ne sont pas nées sans raison, que cet état de fait n'a rien d'évident. Car quand on mène une existence sereine dans un environnement qui nous est trop familier, il nous est souvent difficile de nous représenter la valeur des éléments qui la composent et c'est en particulier le cas de la liberté. J'espère donc qu'au travers de ce livre, des citoyens libres pourront prendre conscience que leurs libertés sont précieuses et qu'elles méritent d'être défendues. On sent que les choses évoluent par petites touches, comme par exemple, les modifications apportées aux manuels scolaires. C'était important pour vous de montrer cela ? Oui, et en la matière, les exemples ne manquent pas : dans les nouveaux manuels scolaires, pour la définition du concept de médias de masse, on voit en effet disparaître une phrase évoquant la surveillance et le contrôle que les médias pouvaient effectuer sur le fonctionnement des institutions. C'est une attaque en règle contre nos libertés, car Hong Kong bénéficiait des libertés d'association, de rassemblement, d'expression, de publication, ainsi que de la liberté d'informer. ► À lire aussi : Hong Kong : l'un des derniers médias indépendants annonce sa fermeture Je suis certain que c'est une anecdote que tous les Hongkongais ont encore en mémoire. Sur cette planche, le vieux manuel dont est tiré ce texte était celui sur lequel j'ai étudié moi-même enfant. Devenu adulte, j'ai découvert que, dans les nouveaux manuels, ce passage avait été supprimé. En quelques années, Hong Kong a commencé à subir une lente métamorphose, et cet exemple me semblait tout à fait symbolique et révélateur. La situation de Hong Kong a évolué de manière extrêmement rapide et brutale et certaines des prédictions auxquelles je me suis livré se sont réalisées après seulement quelques mois. – Lau Kwong-Shing, illustrateur Comment avez-vous sélectionné les événements que vous illustrez ? Initialement, mes dessins couvraient davantage d'événements, mais mon éditeur souhaitait lui aussi participer aux décisions quant aux thèmes abordés, et du fait du nombre limité de pages du livre, nous avons fini par opérer une sélection commune sur les éléments nous semblant essentiels. Il s'agissait notamment de mettre en valeur des événements qui avaient été couverts par les médias internationaux. Mais j'ai voulu aussi y intégrer des aspects qui n'avaient pas été suffisamment considérés par les médias, comme par exemple, dans la dernière partie du livre, je décris l'arrière-plan dans lequel le mouvement anti-extraditions a pris son essor, et trop peu de reportages ont été réalisés sur la question. Pour qui ne connaît pas suffisamment Hong Kong, le mouvement de 2019 a pu apparaître comme un événement insolite, mais celui-ci trouve ses racines dans un long processus historique. Du mandat britannique à la rétrocession à la Chine, d'une société où régnait la liberté à une lente mutation en quelque chose se rapprochant progressivement du modèle continental chinois, malgré la prétendue politique « Un pays deux systèmes ». Une façon de mettre par écrit un concept qui habillait le traité de rétrocession auquel, côté chinois, on n'a jamais cherché à croire. ► À lire aussi : Élections à Hong Kong: comment Pékin a détruit le système politique local Vous projetez votre ville en 2028. À quelle vitesse s'avance-t-on vers, comme vous le dites, une catastrophe prévisible ? Hong Kong, 2028 est une série de dessins que j'ai réalisés en 2019 et je croyais que les sujets que j'abordais ne seraient d'actualité que dans dix ans. Mais la situation de Hong Kong a évolué de manière extrêmement rapide et brutale et certaines des prédictions auxquelles je me suis livré se sont réalisées après seulement quelques mois. Par exemple, à l'époque, je ne pensais pas imaginable qu'un policier puisse tirer à balle réelle sur un manifestant – comme je le dessine précisément dans une des illustrations de cette série –, mais quelques mois seulement après, le 1er octobre 2019, un manifestant était effectivement blessé par balle. Je fais aussi référence au culte de la personnalité de Xi Jinping, en forçant certes le trait, quand j'évoque l'obligation pour chaque foyer d'afficher son portrait au sein de son salon comme les citoyens de l'Allemagne nazie se le voyaient imposer. Nous n'en sommes pas encore là, mais on en perçoit les prémices. Ainsi, même si ce n'est pas le cas de toutes les écoles primaires, certains établissements connus pour leur soutien au Parti communiste chinois ont commencé à intégrer dans leurs programmes l'enseignement de la pensée Xi Jinping et c'est quelque chose qui aurait semblé inimaginable par le passé. M'adresser aux lecteurs hongkongais sur les questions politiques via mes dessins serait certainement plus productif que de rejoindre les cortèges. – Lau Kwong-Shing, illustrateur S'engager dans la BD politique n'est pas sans risque, pourquoi avoir choisi cette voie ? Ne craignez-vous pas les foudres de Pékin ? C'est une éventualité à laquelle j'ai réfléchi, car c'était en effet une entreprise qui présente des risques. Les rues de Hong Kong n'ont pas attendu 2019 pour accueillir des mouvements de contestation. Me concernant, je me suis toujours intéressé à la politique et aux questions de société, et c'est à partir de 2012 que j'ai commencé à participer à ces mouvements. J'ai arpenté la rue avec d'autres manifestants. Et progressivement, j'ai constaté que manifester n'avait aucun effet sur le gouvernement hongkongais, car celui-ci n'est pas un gouvernement élu par le peuple. Si dans les sociétés vraiment démocratiques, des mouvements populaires sont parvenus à infléchir le cours des événements, ce n'est tout simplement pas le cas à Hong Kong. En 2019, je me suis dit que m'adresser aux lecteurs hongkongais sur les questions politiques via mes dessins serait certainement plus productif que de rejoindre les cortèges. À quel moment ai-je réellement décidé de franchir le pas ? C'est une décision qui n'était pas sans lien avec les prises de position de stars hongkongaises, à l'image de Chapman To ou d'Anthony Wong, qui comptent parmi les plus grands acteurs de cinéma. À mon sens, les risques qu'ils ont courus étaient bien plus grands que dans mon cas : ils n'ont pas hésité à prendre des positions qui mettaient en péril leur carrière et leur exemple m'a inspiré. Cela allait impliquer des sacrifices : sur le plan professionnel, j'allais devoir faire une croix sur certaines perspectives de collaboration, car prendre position serait très mal accueilli par certains. Dans mon travail et dans mon quotidien, il était évident que cela ne serait pas sans influence. Ma production n'avait jusqu'alors eu aucun lien avec la politique, et soudain, elle se trouvait intimement liée à mes positions. Cela aurait évidemment un impact sur l'espace d'expression dont j'avais bénéficié auparavant, mais toutes ces questions, j'avais pris le temps d'y réfléchir. Il m'a semblé évident que je devais décrire et rapporter les événements auxquels les gens de Hong Kong étaient confrontés. Certes, s'exposer de la sorte présentait des risques, mais le plus important, c'était de rapporter les faits sans les travestir, dans un style fidèle à la réalité. Traduction Bertrand Speller ► À écouter aussi : Jean-Pierre Cabestan: «Tout espoir de démocratisation de Hong Kong peut être oublié»
durée : 00:04:28 - Sous les radars - Des centaines de Hongkongais s'arrachent la dernière édition de l'Apple Daily
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Face à l'emprise grandissante de Pékin sur leur territoire, de plus en plus de jeunes Hongkongais font le choix de partir, pour aller trouver refuge au Royaume-Uni. Nos équipes ont suivi une jeune fille de 15 ans, Mui-Mui, au moment de sa fuite, jusqu'à son arrivée à Londres, où la communauté hongkongaise s'agrandit semaine après semaine, départ après départ.
durée : 00:04:45 - Le Reportage de la rédaction - Ils n'ont jamais connu leur île sous le drapeau britannique, mais ils ont grandi dans une rare bulle de liberté en territoire chinois. Depuis 2019, c'est la douche froide pour les jeunes Hongkongais : l'étau de Pékin se resserre sur l'archipel, tandis que le Covid les prive de libertés.
Texte:Des milliers de Hongkongais ont déjà pris la décision parfois très douleureuse de quitter leur ville de naissance et de déménager en Grande Bretagne.Traduction:Thousands of Hong Kongers have already made the sometimes painful decision to leave behind their hometown and move to Britain.
« Quitter Hong Kong était la décision la plus difficile de ma vie », dit Ray Wong, fondateur de Hong Kong Indigenous, un parti qui a été en première ligne des manifestations pour demander l’autonomie de l’ex-colonie britannique. Ray Wong, militant de 27 ans a dû se résigner à l’exil, pour éviter une peine de prison. Ray Wong a été le premier Hongkongais à obtenir l’asile en Allemagne. Depuis Göttingen où il étudie, il compte aider d’autres Hongkongais à fuir leur pays. Un exode massif est, selon lui, inévitable. RFI : Vous étiez le premier militant hongkongais à demander l’asile en Allemagne. Qu’est-ce qui vous a poussé à partir ? Ray Wong : En 2016, suite à des manifestations organisées par mon parti, j’ai été poursuivi pour incitation et participation à des émeutes, également pour organisation de rassemblements illégaux. Ça aurait pu me valoir jusqu’à 10 ans de prison. Je savais que je n’aurais pas droit à un procès équitable à Hong Kong. C’est pour cela que j’ai demandé l’asile en Allemagne. ► À écouter aussi : Procès en Chine de militants pro-démocratie de Hong Kong : « il y a une grande inquiétude à Hong Kong sur l'indépendance de la justice » J’étais convaincu que ce pays accorde une grande importance à des valeurs comme les droits de l’Homme et la liberté. J’étais donc sûr d’y obtenir l’asile. Les autorités chinoises ont pourtant tenté de dissuader le gouvernement allemand d’accepter ma demande. Mais Berlin n’a pas cédé à cette pression et m’a donc accueilli en tant que réfugié. Aujourd’hui, vous sentez-vous toujours surveillé par la Chine, malgré la protection de l’Allemagne qui vous a accordé l’asile politique en 2018 ? Absolument. En fait, depuis que le Comité hongkongais pour la Sécurité nationale m’a mis sur la liste des fugitifs, j’ai remarqué des activités suspectes sur mon téléphone, mon compte de messagerie Telegram et aussi sur mon compte mail. Depuis, je soupçonne le gouvernement chinois de pirater tous mes comptes. Pour pouvoir continuer notre combat, il fallait que l’un d’entre nous parte et raconte notre histoire au monde entier. – Ray Wong, militant hongkongais Quitter Hong Kong voulait dire abandonner le parti pro-autonomie Hong Kong Indigenous que vous aviez fondé et qui a été dissout après votre départ. Une décision difficile à prendre ? C’était la décision la plus difficile de ma vie. Fuir Hong Kong, cela voulait peut-être dire ne plus jamais pouvoir retourner dans mon pays natal, ne plus jamais voir mes amis ni certains membres de ma famille, comme ma grand-mère qui est déjà âgée. J’ai lutté avec moi-même pendant un bon moment. Pendant cette période d’incertitude, je n’arrivais plus à dormir ni à manger et j’ai perdu beaucoup de poids. Mais en parlant avec de nombreuses personnes, y compris des organisations non gouvernementales et des hommes politiques, j’ai finalement pris la décision de partir. Pour pouvoir continuer notre combat, il fallait que l’un d’entre nous parte et raconte notre histoire au monde entier. Depuis Göttingen où vous étudiez, vous aidez d’autres militants hongkongais à préparer leur départ ? Oui, j’entretiens une plateforme d’entraide appelée « Haven assistance ». Notre objectif est d’informer des militants hongkongais sur le droit d’asile dans de nombreux pays. Depuis que nous avons fondé ce site d’information en juillet dernier, nous avons déjà reçu plusieurs milliers de requêtes. Cet énorme intérêt nous fait penser que beaucoup de Hongkongais, notamment des jeunes, demanderont l’asile dans des pays occidentaux, dès que l’on aura surmonté la pandémie du Covid-19. C’est pour cela que je travaille en étroite collaboration avec l’ONG Hong Kong Watch, basée à Londres. ► À écouter aussi : Hong Kong, l'exil à tout prix Nous demandons notamment à l’Allemagne de simplifier sa procédure d’obtention d’asile pour les citoyens hongkongais. Nous espérons aussi que les autres pays membres de l’Union européenne accorderont des procédures d’asile allégées aux réfugiés hongkongais. Les gouvernements d’Australie et du Canada nous ont déjà ouvert leurs portes. Nous espérons que l’Union européenne suivra cet exemple.
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À Hong Kong, l’étau continue de se resserrer autour des militants pro-démocratie. Depuis lundi 23 novembre, le plus connu d’entre eux, Joshua Wong, est en détention en attendant son verdict attendu pour le 2 décembre. Face à la mainmise de Pékin sur l’ex-colonie britannique, des centaines d’autres militants font le choix de l’exil, parfois au péril de leur vie. C’est le cas de 12 jeunes Hongkongais qui ont tenté de rallier l’île de Taïwan par la mer au mois d’août dernier. Depuis, ils sont détenus en Chine. Et ce vendredi, 27 novembre, on a appris qu'ils seront tous jugés par un tribunal à Shenzhen en Chine. Leurs proches réclament leur libération, une campagne internationale sous le hashtag #save12HKyouths gagne du terrain.
durée : 00:16:02 - Journal de 8 h - De Hong-Kong à Taïwan, les institutions prennent publiquement leur distance avec la Chine. Un tribunal hongkongais a relaxé un opposant à Pékin. A Taïwan, le gouvernement réduit symboliquement la mention "République de Chine" sur les passeports. - réalisation : Martin Desclozeaux
durée : 00:16:02 - Journal de 8 h - De Hong-Kong à Taïwan, les institutions prennent publiquement leur distance avec la Chine. Un tribunal hongkongais a relaxé un opposant à Pékin. A Taïwan, le gouvernement réduit symboliquement la mention "République de Chine" sur les passeports. - réalisation : Martin Desclozeaux
Installé à Hong Kong depuis six ans après avoir fait une partie de ses études Pékin, Bruno Charles est le témoin de l’attitude d’une population qui a su prendre d’elle-même les mesures préventives de la pandémie avec un succès impressionnant. Il revient sur les racines des révoltes récentes, sur le comportement de Pékin et la série de « signaux faibles » envoyés par lui au fil des années, il remarque les divisions des Hongkongais quant au rapport avec ceux qui forment la « génération maudite » hier dans les rues et aujourd’hui menacée par la récente loi sur la sécurité, il pointe les impacts de la crise mondiale des échanges sur la situation économique du « territoire indépendant ». Il invite les 1.041 auditeurs que compte Le Nouvel Esprit public à Hong Kong qui souhaiteraient se rencontrer à se faire connaître en écrivant à lenephk@gmail.com
À l’issue d’un mois de consultations, le président français amorce la dernière étape de son quinquennat. Dans un entretien accordé aux quotidiens régionaux, le chef de l’État entend tracer un « nouveau chemin » en évoquant la mise en place d’une « nouvelle équipe » gouvernementale. Il confirme sa volonté de poursuivre la réforme des retraites. « Il n’y aura pas d’abandon d’une réforme des retraites. Je suis ouvert à ce qu’elle soit transformée », dit-il. Il promet aussi des aides à l’embauche pour les jeunes, car « la rentrée sera difficile », pointe en Une Le Parisien. « À 500 jours de la présidentielle, Emmanuel Macron dit vouloir retrouver un point d’équilibre. Si celui-ci tient dans une politique « et de droite et de gauche », c’est peine perdue, avertitLe Figaro. Quand c’est flou… », c’est flou ! Mais comme la question du maintien ou non du Premier ministre Édouard Philippe n’a pas encore été tranchée par Emmanuel Macron, le quotidien Le Parisien invite le président à « passer à l’action et à désigner un maître d’œuvre en capacité de mener à bien ces chantiers ». En France encore, la réélection in extremis de la socialiste Martine Aubry à la mairie de Lille sera bien contestée en justice : Selon le quotidien La Voix du Nord, « la Marcheuse Violette Spillebout », arrivée troisième, dimanche dernier, lors du second tour de l’élection municipale à Lille, devrait déposer aujourd’hui une « protestation électorale » devant le tribunal administratif de cette grande ville du septentrion français. Selon Le Parisien, le candidat écologiste Stéphane Baly, arrivé deuxième de ce scrutin lillois, battu par Martine Aubry de 227 voix seulement, « envisage d’ailleurs sérieusement de déposer lui aussi un recours ». À Hong Kong, l’entrée en vigueur, il y a trois jours, de la nouvelle loi sécuritaire étend à l’ancienne possession britannique le système totalitaire chinois, balayant le principe pourtant acté par Pékin en 1984, celui d’un pays, deux systèmes : Et pour le quotidien Libération, la messe est dite, « le sort des démocrates de Hongkong est probablement scellé. S’ils restent chez eux, l’ordre nouveau régnera sans à-coups. S’ils se révoltent, ils risquent, comme en Chine, la mise au secret sans avocat, la prison à vie ou la torture ». La messe est dite ? Pas tout à fait, car « Londres offre un refuge aux Hongkongais pour contrer Pékin », signale Le Figaro en Une. Mais pendant ce temps, « la France « louvoie » (…) Le « en même temps » macronien sonne comme une capitulation en rase campagne face au rouleau compresseur de Pékin, sans aucune contrepartie tangible. Cette lâcheté (…) est une erreur tactique à courte vue », bucheronne Le Figaro. Demain 4 juillet, ce sera la fête nationale aux États-Unis. Mais les festivités officielles débuteront dès ce soir, avec un feu d’artifice voulu par Donald Trump au mémorial du Mont Rushmore. Patriotique célébration qui n’est pas du goût des indiens Lakotas : Quelque 7 000 personnes sont attendues – sans masque et sans distanciation - pour cette précélébration qui s’achèvera par un feu d’artifice géant. Le Mont Rushmore, c’est ce sommet des Black Hills, les Collines noires, Dakota du Sud, dans le granite duquel ont été sculptées les têtes monumentales des anciens présidents Washington, Jefferson, Roosevelt et Lincoln, et que les cinéphiles connaissent bien depuis qu’Hitchcock y a tourné la séquence finale de son film La mort aux trousses. Un monument controversé, souligne Libération, car cet « hymne à la nation américaine », baptisé le « sanctuaire de la démocratie », a été non seulement été sculpté par un certain Gutzon Borglum, qui entretenait « des liens étroits avec le Ku Klux Klan », mais il a aussi été « érigé sur des terres sacrées volées aux Sioux Lakotas. Qui, eux, préfèrent parler de « sanctuaire de l’hypocrisie ». Au pays de Donald Trump mais aussi de George Floyd, « ces Indiens natifs, héritiers légitimes des « collines noires » dont leurs ancêtres furent chassés dans le sang, y verront, eux, un affront supplémentaire, prévient Libé. Une énième célébration de cette république américaine si intrinsèquement paradoxale, bâtie sur un idéal de liberté mais aussi sur son exact opposé : la colonisation, le massacre des peuples autochtones et l’esclavage ». C’est en effet sur ces terres que s’écrivit l’une des pages les plus célèbres (sinon la plus célèbre) de ces guerre indiennes Et Libération le rappelle. « La guerre des Black Hills éclate entre tribus indiennes et armée des Etats-Unis. Victorieux en 1876 lors de la célèbre bataille de Little Bighorn, au cours de laquelle périssent Custer et près de 300 de ses hommes, les Sioux, menés par les chefs Crazy Horse et Sitting Bull, finissent par capituler l’année suivante. Les vaincus sont envoyés dans des réserves, leurs terres confisquées. Jusqu’à ce jour, le litige territorial demeure ». Ce soir, au mémorial du Mont Rushmore, les « visages pâles » admireront le feu d’artifice, mais comme le formule Libération, elle demeurera « sombre », l’histoire de ce monument.
Chronique politique internationale avec Loïc Tassé : La Grande-Bretagne offre la citoyenneté aux Hongkongais et elle pourrait abriter un gouvernement démocratique de Hong Kong en exil. Des policiers brisent le code d'Encrochat, une plateforme très utilisée par les bandits. La basilique Sainte-Sophie pourrait dans les jours qui viennent être convertie en mosquée. Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
L’actualité vue par Vincent Dessureault. Chronique de Sophie Durocher : Ghislaine Maxwell arrêtée. Les restaurants d'hôtels post-pandémie. Sophie Durocher revient sur l’arrestation de Ghislaine Maxwell, l’ex-collaboratrice de Jeffrey Epstein. Entrevue avec Mathieu Pelletier, entraîneur de l’équipe nationale de Canoë-Kayak : La vitesse de certains plaisanciers cause des problèmes sur la rivière Saint-Maurice. Chronique politique internationale avec Loïc Tassé : La Grande-Bretagne offre la citoyenneté aux Hongkongais et elle pourrait abriter un gouvernement démocratique de Hong Kong en exil. Des policiers brisent le code d'Encrochat, une plateforme très utilisée par les bandits. La basilique Sainte-Sophie pourrait dans les jours qui viennent être convertie en mosquée. Entrevue avec Hubert Sacy, DG d’Éduc’alcool :Consommation accrue d’alcool et de cannabis pendant la pandémie, selon un nouveau sondage Léger. Entrevue avec Réjean Porlier, maire de Sept-Îles : L’annulation des vols régionaux d’Air Canada. Il s’est entretenu avec le ministre Bonnardel. Chronique avec Steve E. Fortin, blogueur au JDM/JDQ : Quelques mots sur le sondage Léger / Association des Études Canadiennes qui pointe vers 80% de Québécois «fiers d'être Canadiens». Entrevue avec David Brulotte, délégué général du Québec à Tokyo : Sondage sur les jeux de Tokyo. Le bilan de la COVID-19 au Japon. Chronique foodie avec le chef Danny St-Pierre : plaisirs glacés. Une production QUB radio Juillet 2020 Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
« Les blindés chinois n’ont pas roulé dans les rues de Hongkong, mais le coup de force législatif de Pékin, avant-hier mardi, à la veille du 23e anniversaire de la rétrocession du territoire à la Chine, n’est pas loin de provoquer le même effroi, s’exclame Le Monde : des commerçants pro-démocratie ont retiré précipitamment les slogans qui tapissaient leurs devantures, et les candidats à l’émigration se comptent par milliers. » Et Le Monde de dénoncer cette « loi dite 'sur la sécurité nationale' imposée par Pékin, qui criminalise les atteintes à son pouvoir, et qui de fait, viole la Constitution de Hongkong, selon laquelle le territoire doit se doter lui-même d’une telle législation en consultant sa population. Elle porte un coup fatal à la déclaration conjointe sino-britannique de 1984, qui garantissait, par un traité déposé à l’ONU, le haut degré d’autonomie de Hongkong durant cinquante ans. Elle impose par la force ce que les Hongkongais redoutaient, soupire encore Le Monde, et ce contre quoi ils étaient descendus dans la rue en masse l’an dernier : des lois susceptibles d’envoyer en prison à vie des citoyens pour 'subversion, sécession, terrorisme et collusion avec l’étranger'. Une brèche sinistre de non-droit dans le système judiciaire local, calqué sur la common law britannique. » Toute contestation interdite « Pékin exporte l’arbitraire à Hongkong », dénonce également Le Figaro. « La police a enchaîné les arrestations dès l’entrée en vigueur de la loi de sécurité nationale. À 23 heures pétantes, mardi, le texte voté le matin même par la chambre d’enregistrement du régime, à Pékin, est entré en vigueur sans même avoir été dévoilé au préalable aux 7 millions et demi d’habitants de l’ancienne colonie britannique. Cette procédure opaque et expéditive résume à merveille l’esprit de ce texte qui exporte à Hongkong la règle d’airain en vigueur sur le continent depuis l’avènement de Mao en 1949 : toute contestation de la mainmise du Parti communiste est interdite, et conduit à la case prison. » « Un clou dans le cercueil de la liberté » Du coup, s’interroge La Croix, « est-ce la fin de Hongkong ? » C’est un pas supplémentaire dans cette direction, répond Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique, interrogée par le journal : « cette loi sur la 'sécurité nationale' ajoute un clou dans le cercueil de la liberté qu’il restait à Hongkong, qui risque maintenant de ressembler à un pays où les gens hésitent à s’exprimer, où les recherches s’étiolent, où la liberté d’expression diminue. Hongkong va perdre de plus en plus de sa spécificité comme espace de liberté. (…) L’opposition hongkongaise ne peut pas faire grand-chose, à part manifester en masse, mais les risques sont importants. La loi est très floue sur la désignation des délits qu’elle couvre. » Et de son côté, poursuit la chercheuse, « la communauté internationale n’a pas beaucoup de moyens d’action non plus, même si elle doit exprimer sa condamnation de manière forte afin de rappeler à la Chine ses engagements internationaux. » Bientôt un nouveau gouvernement… avec le même Premier ministre ? À la Une également : en France, le remaniement gouvernemental… Selon Sud-Ouest, il « approche à grand pas » « C’est peut-être ça aussi le nouveau monde, pointe le journal : un conseil des ministres pour dire adieu aux partants – il aura lieu demain – et un autre pour dire bonjour aux entrants – ce sera pour mercredi prochain. Au moins, cela permet d’avoir une fourchette pour la date du remaniement qui aura donc lieu, estime Sud-Ouest, entre le 3 et le 8 juillet, et cette simple indication est comme une petite lumière dans la nuit pour les observateurs qui nagent en plein brouillard. (…) Seule (quasi) certitude pour ceux qui croient bien le connaître, pointe encore Sud-Ouest : Édouard Philippe a envie de rester. Mais là n’est pas le plus important : la question essentielle est celle de savoir si Emmanuel Macron a envie de garder le même Premier ministre. Et là, le président se montre plus sphinx encore que le chef du gouvernement. Quoi qu’il en soit, les actions d’Édouard Philippe seraient reparties à la hausse du côté de l’Élysée, chez les principaux conseillers. Ce qui n’empêche pas les rumeurs de circuler sur son éventuelle remplaçante. Car des noms de femmes reviennent, remarque Sud-Ouest : côté droit, celui de Valérie Pécresse, mais celle-ci ne paraît guère tentée, et surtout, côté gauche, celui de la ministre de la Défense, Florence Parly : la rumeur embrasait mardi les couloirs de l’Assemblée. Toujours pour la gauche, Jean-Yves Le Drian reste également dans le circuit. Plus que quelques jours à attendre… » Alain Duhamel quitte Libé Enfin la dernière chronique d’Alain Duhamel dans Libération… Une chronique intitulée « l’affaissement de la démocratie française. Les municipales le confirment, affirme-t-il : notre système représentatif est bel et bien malade, entre perte de légitimité des dirigeants et recul de la participation. » C’est sur cette note pas franchement optimiste, que le célèbre commentateur politique, 80 ans, quitte Libération, après 30 ans de collaboration avec le journal. Et Libération lui rend hommage ce matin sous la plume de son directeur Laurent Joffrin : « De Mitterrand à Macron, il a commenté pour nous cinq ou six règnes, vingt crises politiques, cent rebondissements de la vie publique. Il souhaite aujourd’hui mieux profiter de la vie, après une riche histoire commune. Nous regretterons ce compagnon courtois, chaleureux et érudit, cet observateur distancié et précis des jeux du pouvoir et de la société. A sa manière, sans forcément partager nos opinions, il a défendu la cause de Libération. Qu’il en soit remercié du fond du cœur. »
durée : 00:15:01 - Le journal de 18h - Pékin tente d'étouffer la voix des militants pro-démocratie, avec la nouvelle loi sur la sécurité nationale. En vain. La rue continue de se rebeller. Tandis que Londres ouvre ses portes aux Hongkongais.
Premier jour d'application de la loi sur la sécurité nationale chinoise à Hong Kong et premières conséquences, 23 ans après la rétrocession : la marche en faveur de la démocratie à laquelle prennent traditionnellement part les Hongkongais lors de cet événement a été, pour la première fois, interdite par les autorités et un important dispositif policier a été déployé. Le texte permet de réprimer quatre types de « crimes » contre la sécurité de l'État. Le décryptage de Jean-Philippe Béja, directeur de recherche émérite au CNRS/Sciences Po Ceri, spécialiste de la politique chinoise.
La loi sur la sécurité imposée par Pékin à Hong Kong pousse une partie des militants à réfléchir à une porte de sortie. Certains pays n'ont pas attendu pour leur tendre la main. C’est le cas de Taïwan, la dernière démocratie du monde chinois qui reste sous la menace de Pékin. Ce mercredi 1er juillet, le gouvernement taïwanais a ouvert un bureau pour accompagner les candidats hongkongais à l’exil. Dans le sud de Taipei, les murs de ce petit café sont couverts d’affiches de soutien à Hong Kong. L’événement du jour est organisé par un collectif de Hongkongais résidant à Taïwan. Casquette vissée sur le crâne et masque chirurgical, cet étudiant hongkongais de 20 ans dit avoir participé aux manifestations. Souhaitant rester anonyme, il explique ses motivations. « Je participe à cet événement parce que récemment, on a constaté que certains Taïwanais avaient peur que davantage de Hongkongais viennent à Taïwan. Je veux montrer que les Hongkongais qui arrivent ici veulent non seulement prendre part à la société, mais aussi partager leur expérience avec les Taïwanais. On a beaucoup de convictions en commun, donc on doit s’entraider », soutient-il. Taïwan est revendiqué par la Chine, mais son système autonome et démocratique échappe au contrôle de Pékin. Depuis les premières manifestations, le nombre de titres de séjour accordé aux Hongkongais a donc grimpé en flèche. La nouvelle loi sur la sécurité pourrait amplifier ce mouvement. Ce jeune étudiant réfléchit, lui aussi, à prolonger son séjour. « Si la situation à Hongkong s’aggrave, il y a évidemment plus de chance pour que je reste à Taïwan. Mais d’un autre côté, continuer à aller dans la rue, ça fait partie de mes responsabilités. Donc ce sont deux motivations qui me tirent en même temps », dit-il. La société taïwanaise aux côtés des manifestants hongkongais La société civile et le gouvernement taïwanais ont déjà aidé des centaines de manifestants hongkongais à se réfugier à Taïwan. Mais cette assistance restait discrète, par crainte des représailles du voisin communiste. « Nous accompagnons des Hongkongais qui sont directement impliqués dans les manifestations contre la loi anti-extradition de 2019 », explique Lin Jun-hong, porte-parole d’un collectif d’aide juridique composé d’une trentaine d’avocats bénévoles. Puis de détailler : « Nous les aidons à s’installer et à démarrer en toute sécurité une nouvelle vie à Taïwan. Jusqu’à maintenant on pouvait compter sur les décisions du gouvernement au cas par cas pour accorder des visas, mais il n’y avait pas encore de procédure unique ». ► À lire aussi : Taïwan propose un plan d'action humanitaire pour venir en aide aux Hongkongais Le gouvernement taïwanais a finalement décidé de sortir de l’ombre. Lundi 29 juin, les frontières ont été rouvertes aux Hongkongais menacés pour raisons politiques, et ce mercredi 1er juillet, le gouvernement a dévoilé un bureau d’accompagnement pour les expatriés hongkongais. « Un soutien transpartisan pour Hongkong » La nouvelle loi sur la sécurité a fait office de déclencheur pour Freddie Lim. Ce célèbre rockeur devenu député est à la tête d’un groupe parlementaire de soutien aux Hongkongais. « [La loi sur la sécurité] c’est vraiment un tournant qui a permis d’avoir à Taïwan un soutien transpartisan pour Hongkong. Avant cela, le gouvernement taïwanais avait toujours des excuses pour repousser l’annonce d’un plan officiel pour les réfugiés hongkongais. Mais maintenant, c’est vraiment le bon moment pour montrer que nous soutenons fermement les Hongkongais », dit Freddie Lim. La réponse de la Chine ne s’est pas fait attendre. Pékin a immédiatement fustigé un complot entre les indépendantistes hongkongais et taïwanais. « La Chine a prouvé que la formule “un pays, deux systèmes” n’est pas faisable à Taïwan », a rétorqué la présidente taïwanaise. ► À écouter aussi : Hong Kong, la fin du double système ?
« Ennemis du peuple », c'est ainsi que Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif hongkongais appelle les opposants à la loi sur la sécurité que veut imposer la Chine à l'ancienne colonie britannique. Les différents anniversaires symbolique qui ont jalonné les dernières semaines, répression de Tian An Men, un an du début du mouvement pro démocratie, ou encore les procès de militants pro-démocratie n'ont pas provoqué de manifestation géante comme il y a un an. Parmi les explications, il y a bien sûr la pandémie de Covid-19, mais aussi peut-être une certaine usure face à la détermination de Pékin à imposer sa loi. Le mouvement pro-démocratie Hongkongais est-il vaincu ? C'est la question du jour. Pour en débattre : Michel Bonnin, historien, sinologue, directeur d’études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) Sébastien Colin, maître de conférences en géographie à l'Inalco et chercheur à l'Institut français de recherche sur l'Asie de l'Est (Ifrae, Inalco-Université de Paris-CNRS). Auteur des livres « La Chine et ses frontières » (Paris, Armand Colin, 2011) et « La Chine, puissance mondiale » (Paris, La documentation française, 2015) Sébastian Veg, historien, sinologue, directeur d’études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
C’est le moment de l’année où d’ordinaire les Hongkongais commémorent l’un des événements les plus marquants de la fin du XXème siècle : le massacre de Tian'anmen, la répression des manifestations étudiantes par l’armée chinoise, il y a 31 ans à Pékin. Cette année, les commémorations ont été interdites, officiellement en raison de la crise du Covid-19 et d’un projet de loi sur la sécurité nationale, visant à interdire le terrorisme, la sécession, la subversion et l’ingérence étrangère au sein du territoire semi-autonome. Débat avec nos invités, autour de Raphaël Kahane.
Le reportage de Vincent Rességuier sur l'application du port du masque dans les commerces; les détails sur la remise en question de la stratégie sanitaire suédoise; les détails sur les nouvelles accusations en rapport avec le meurtre de George Floyd; le point sur l'adaptation de l'Hôpital général juif de Montréal; le reportage d'Anyk Béraud sur les angoisses des Hongkongais; le compte-rendu des manifestations à New York.
Il y a un an à Hong Kong commençaient les manifestations contre le projet de loi qui devait permettre à Pékin de juger en Chine continentale n’importe quelle personne arrêtée dans l’île-citée. Après des mois de manifestations gigantesques, le projet de loi sera finalement retiré en septembre dernier mais les manifestations ne cessent pas : dans les rues, les Hongkongais demandent en masse une enquête indépendante sur les violences policières, plus de démocratie et l’amnistie pour les manifestants arrêtés. Finalement, c’est le coronavirus qui, empêchant les Hongkongais de sortir dans les rues, a quasiment suspendu un mouvement dont la durée a défié tous les pronostics. Christophe Paget a joint à Hong Kong le député pro-démocratie Fernando Cheung, qui avait commencé à manifester dès les premiers rassemblements, il y a un an. Êtes-vous confiné chez vous à cause du Coronavirus ? Fernando Cheung : Je ne suis pas chez moi, je continue à aller au bureau tous les jours, car en tant que député j’ai une responsabilité. Mais beaucoup de gens restent chez eux ; beaucoup ont perdu leur travail, ou on leur a demandé de rester à la maison sans salaire ; certains ont vu leurs heures de travail réduites. Donc la situation est mauvaise, les gens ne sont pas heureux, et si vous regardez les rues, même dans les zones les plus commerçantes,on a rarement vu aussi peu de gens. Aujourd’hui, il n’y a plus de manifestations. Est-ce que le Coronavirus a réussi là où le gouvernement hongkongais a échoué ? En fait, tous les 21 et 31 de chaque mois, il y a des manifestations : d’abord en référence au 21 juillet de l’année dernière, quand la police a permis à des centaines de voyous d’envahir les rues du district de Yuen Long, vêtus de T-shirts blancs et armés de cannes et de bâtons, frappant aveuglément tous ceux qui croisaient leurs chemins. Ils les ont même chassés jusque dans le métro. Ça a été un tournant : les Hongkongais ont commencé à sérieusement douter que la police soit capable de les protéger. Une autre manifestation a lieu tous les 31 du mois, en mémoire du 31 août dernier, quand la police a envahi une station de métro pendant une manifestation, et a non seulement dispersé les gens mais les a aussi roués de coups, jusque dans les wagons. Selon la rumeur, ils auraient même tué plusieurs personnes. Donc chaque mois, le 21 et le 31, il y a des manifestations, dans les rues ou dans le quartier de Yuen Long. Il y a deux jours, ils étaient encore quelques centaines de personnes, mais la police essaie d’empêcher ces manifestations très en amont. A cause du Coronavirus, le gouvernement a interdit toutes les réunions de plus de quatre personnes. Et la police s’en sert pour disperser la foule, même si pour ce que j’en comprends les manifestants se rendent sur les lieux par groupes de trois ou quatre maximums. Mais quand ils arrivent sur les lieux du rendez-vous, la police commence à les disperser et procède également à des arrestations au nom de cette nouvelle réglementation due au coronavirus. Il y a donc toujours des manifestations, mais moins importantes. Oui, les manifestations ont lieu beaucoup moins souvent et la participation a sensiblement baissé à cause du coronavirus. Mais la population ressent toujours la même chose : bien sûr les gens s’inquiètent davantage du coronavirus, et à cause de la distanciation sociale demandée, les gens ne peuvent pas se réunir et montrer leur mécontentement. Mais pour ce que je peux en voir, le sentiment général est toujours de « ne pas faire confiance au gouvernement ». Et quand l’épidémie sera terminée,je pense que les manifestations reviendront, d’autant plus qu’il y a des élections en septembre pour le Conseil législatif – l’équivalent à Hong Kong du Parlement. Ce sera un évènement extrêmement important, pendant lequel les deux camps opposés – le camp pro-Chine et pro-gouvernemental contre le camp prodémocratie – vont se présenter l’un contre l’autre. Et je pense qu’à cause de cela, les manifestations et les confrontations vont continuer. Le fait est que selon un sondage du Hong Kong Public Opinion Research, 63% des Hongkongais interrogées demandent toujours la démission de Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif ; 68% veulent le suffrage universel ; et 76% exigent une commission d'enquête sur les violences policières commises pendant les manifestations. Ces chiffres sont beaucoup plus importants qu’il y a quatre mois, avant le coronavirus. Pourquoi ? Parce que le gouvernement n’a pas changé, il agit toujours de la même manière, et la police est, elle aussi, toujours aussi agressive. La fréquence des manifestations et des confrontations a baissé à cause du coronavirus, mais les gens n’ont donc pas changé d’idée. Quand nous avons été frappés par la pandémie au début de l’année, le gouvernement a mis beaucoup de temps à répondre. Depuis, à chaque nouvel épisode, il ne semble pas réactif. Et quand ils finissent par répondre, les choses sont devenues bien pires. Au début, comme le virus semblait venir de Chine continentale, de Wuhan et de la province de Hubei, les Hongkongais ont demandé que l’on empêche les gens venant de cette région de venir à Hong Kong. Le gouvernement n’a pas écouté. Et quand la contagion s’est étendue au reste de la Chine, il a finalement décidé d’empêcher les gens de venir de Wuhan, mais c’était trop tard : la contagion s’était étendue à d’autres provinces. Des gens dans la société civile ont alors demandé que la frontière ente Hong Kong et la Chine continentale soit fermée. Refus total du gouvernement. A chque étape, le gouvernement a réagi avec beaucoup de retard, donc les gens n’ont pas changé d’opinion : ils ne sont absolument pas satisfaits du travail de la cheffe de l’exécutif, ils continuent à demander le suffrage universel et une enquête indépendante sur la police. Donc le résultat de ce sondage ne me surprend pas : les gens que je connais ressentent la même chose. Vous étiez à la première manifestation, il y a un an, le 31 mars, où vous avez rejoint le mouvement plus tard ? En fait c’était la deuxième marche, il y en a eu une un peu plus tôt je crois. Et oui, j’y étais, parce que, en tant que député nous savions que nous devions nous opposer à cette loi d’extradition, qui pouvait avoir des conséquences majeures et sur le long terme en limitant la liberté des Hongkongais. Donc très tôt, nous nous y étions opposés, et nous voulions que les gens à Hong Kong comprennent les conséquences de cette loi draconienne. Pendant cette année de manifestations, est-ce que Hong Kong et sa population ont changé ? Oui, absolument. Il n’y a qu’à écouter les slogans des manifestants : au début, nous disions « Hongkongais, en avant », pour encourager les gens à continuer, nous essayions de construire une solidarité, d’encourager le reste de Hong kong à s’unir pour combattre cette loi. Après, nous avons senti que le gouvernement ne réagissait pas, utilisait la violence policière contre les gens, et se servait en fait de la police pour résoudre un problème politique. Et ensuite nous avons vu que la violence et la police échappaient à tout contrôle. La police continuait de frapper les gens, de torturer les manifestants, dans les rues et les commissariats de police. Et il y a eu beaucoup d’étranges suicides de jeunes. La rumeur et certaines personnes qui avaient participé aux manifestations estimaient que la police les avait tués. Donc c’est pour cela que dans la troisième phase, les gens ont demandé vengeance. On est parti du fait d’essayer d’être ensemble pour résister à ce qui était imposé aux Hongkongais, à être choqués par l’utilisation du gouvernement des violences policières contre ces gens, et enfin être furieux et ressentir une telle colère et une telle rage que cela devient de la haine. Et demandant donc à se venger. Maintenant, à cause du coronavirus, ces voix ne sont pas aussi apparentes, certains sont peut-être passés dans la clandestinité. La police a arrêté plusieurs personnes qui confectionnaient des bombes. Evidemment, nous refusons ce genre de violence. Mais cela montre que le mouvement est devenu tellement désespéré et plein de colère que certains se sont peut-être tournés vers cela. C’est donc devenu assez dangereux. Vous le disiez, ce sont bientôt les élections. Vous allez vous présenter une nouvelle fois ? Non. Je suis député depuis 2004, si l’on excepte la période 2008-2012. J’ai 63 ans, je ne me considère pas comme très vieux, mais je pense que l’on doit donner plus d’opportunités à la jeune génération. Donc je ne serai pas candidat, mais il y aura de nombreux jeunes, qui n’ont jamais fait de politique avant, qui vont se présenter. Et j’espère qu’en septembre, nous continuerons à avoir la majorité du soutien populaire. Mais pour nous, il sera presque impossible d’avoir plus de la moitié des sièges, à cause d’une structure politique biaisée, et du système électoral. Notre objectif reste quand même d’avoir plus de sièges.
durée : 00:04:17 - L’enquête de Secrets d’info - par : Jacques Monin - Ils sont Ouïghours, Tibétains, Hongkongais, vivent en France, et se disent surveillés directement par la Chine, et harcelés au téléphone. Selon eux, les autorités chinoises cherchent à faire taire toute velléité de contestation.
durée : 00:03:07 - Les Histoires du monde - par : Anthony BELLANGER - Depuis 6 mois, les Hongkongais sont mobilisés. Le 8 décembre, ils étaient encore 800 000 à envahir les rues de l'ancienne colonie britannique.
Comment ne PLUS PAYER d’IMPÔTS ? Ecouter le PODCAST Monsieur RIGOTTIER, Inspecteur des impôts, Huissier de Justice. Monsieur, ouvrez la porte s’il vous plaît. Non, vous vous trompez, il n’habite plus ici. Je vais vous donner des astuces pour ne plus payer d’impôts. Bienvenue dans cette nouvelle vidéo ! Et aujourd’hui, on va voir ensemble comment ne plus payer d’impôts. Donc c’est une question que je reçois régulièrement sur mon compte Instagram maxence.rigottier et de temps en temps, à travers mes différents programmes. Donc juste avant, cliquez sur le bouton « s’abonner », juste en dessous, pour rejoindre plusieurs dizaines de milliers d’entrepreneurs à succès abonnés à la chaîne YouTube. Alors, si vous ne me connaissez pas, j’ai été expatrié dans un premier temps à Malte. Donc depuis fin 2012 à début 2018, et depuis avril 2018 je suis expatrié à Tallinn en Estonie. Donc ça fait déjà un petit moment que je suis parti de France. Et en parallèle, je voyage globalement quatre, cinq, ou six mois par an, ça va dépendre des années, et j’ai parcouru environ une trentaine de pays dans le monde. Donc, voici mes différentes étapes et mes différentes recommandations. Donc l’étape numéro 1, c’est changer de domiciliation de sa résidence fiscale. Donc qu’est-ce que je veux dire par là ? C’est, si vous allez regarder – c’est ce que je donne directement dans ma formation « Patrimoine en or » – donc la liste des pays où il n’y a plus d’impôt sur les sociétés ou alors il n’y a plus d’impôts sur le revenu personnels. Donc ça va vraiment dépendre de chacun, donc en fonction de votre situation. Et une fois par an, lorsque vous allez recevoir la fiche d’imposition, donc typiquement admettons vous migrez en Estonie ou vous migrez au Costa Rica, à Taïwan, dans un autre pays, vous allez indiquer : « maintenant j’habite ici, donc je ne suis plus du tout donc sur le sol français en tant que résident. Maintenant, voici où, est-ce que j’habite ». Donc en parallèle, je vous invite systématiquement à réaliser l’échange de domiciliation, donc vous allez changer votre facture d’électricité, facture d’internet. Vous allez – c’est ce que je recommande également – quand vous êtes dans un nouveau pays, vous enregistrer à l’ambassade de France de ce nouveau pays. Donc quand j’étais à Malte, je m’étais enregistré à l’ambassade de France à Malte. Maintenant que je suis en Estonie, je me suis enregistré à l’ambassade de France en Estonie, puisque ça va vous permettre d’avoir des preuves supplémentaires, si un jour vous avez un quelconque contrôle. Ensuite l’étape numéro 2, c’est créer sa société à l’étranger ou alors, sa société dans le pays de domiciliation de votre résidence. Donc je vous donne deux exemples : donc si vous allez en Estonie, donc comme moi c’est ce que j’ai réalisé, bah, vous pouvez créer une société en Estonie. Et en revanche, si vous allez dans un autre pays, peut-être que typiquement on va dire que vous allez en Thaïlande, vous n’avez pas envie de créer votre société en Thaïlande, donc peut-être que vous allez vouloir créer une société aux États-Unis, une société à Hongkong, etc. Donc du coup, la société auquel vous allez réaliser la création, ce ne sera peut-être pas le même pays de résidence de domiciliation. Ou inversement, ça sera peut-être le même pays de domiciliation. Donc personnellement, j’ai trois sociétés : j’ai une société en Estonie, j’ai une société aux États-Unis et j’ai une société à Hongkong. Donc au passage, Hongkong, hormis d’avoir un très bon réseau ou d’excellentes de connaissances, c’est quelque chose qui ne marche plus si vous n’êtes pas résidents Hongkongais. Ensuite, étape numéro 3, c’est ouvrir un compte bancaire à l’étranger. Donc je vous donne l’exemple de l’Estonie. Donc vous avez trois banques principales : vous avez donc Swedbank, vous avez LHV, vous avez TransferWise. Donc ça, c’est les banques vis-à-vis de l’Estonie. Typiquement par rapport à Hongkong, donc moi j’étais à la Banque HSBC.
durée : 00:02:59 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Alors que l’université Polytechnique de Hong Kong est encerclée par la police avec le dernier carré d’étudiants irréductibles retranché à l’intérieur, le gouvernement chinois recommande la ligne dure.
durée : 00:58:18 - Cultures Monde - par : Florian Delorme, Mélanie Chalandon - Depuis plusieurs mois, les Hongkongais protestent contre une loi d'extradition vers la Chine. Au-delà de cette loi, la population tente de défendre son modèle et ses libertés. Comment un régime autoritaire contient-il les volontés démocratiques du peuple ? - réalisation : Vincent Abouchar, Benjamin Hû - invités : Michel Bonnin spécialiste de la Chine contemporaine, directeur d’études à l’EHESS et professeur associé à l'Université chinoise de Hong Kong.; Ursula Gauthier journaliste à L’Obs, ancienne correspondante en Chine; Jean-Louis Margolin Historien de l'Asie du Sud-est
Ce samedi 17 août à 12h, sur la Place des Fêtes dans le 19ème arrondissement de Paris, les parapluies s'accumulent. Dessous, des Gilets équipés à la fois contre le temps pluvieux de fin d'été, mais aussi symboliquement, en soutien aux manifestants hongkongais en lutte depuis le mois de juin.
durée : 00:03:39 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Ils contredisent absolument, radicalement, quotidiennement la narration que Xi Jinping veut imposer à son pays qui consiste à penser que la Chine peut devenir un pays puissant et moderne sans la démocratie. Oui mais c'est sans penser aux Hongkongais qui eux pensent totalement le contraire.
Réagissez à l’émission en commentaires sur techcafe.fr Soutenez Tech Café sur Patreon Discutez avec nous et entre vous sur le groupe Telegram À chaud Switch Light Supplice Chinois Bébé CRISPR : jamais deux sans trois… Les US veulent empêcher Huawei de porter plainte. Des fois que ça serait légal... Balek : les anglais et Monaco confient leur 5G à Huawei. Donner des infos au Gouvernement chinois ? Plutôt mourir ! Des employés Huawei ont travaillé avec l’armée. Donc, comme Microsoft et Google ? Samsung pénalisé par l’embargo de Huawei et sauvé par Apple... Cold War 2 : 219 ans de prison pour espionnage. Les douanes chinoises installent des apps de surveillance sur les smartphones. Airdrop et les pièces au secours des manifestants Hongkongais. Pognons et Opinions Le bitcoin consomme autant que la Suisse. Par des ordinateurs Apollo ? C’est la faute à Gab, l’extrême neutre qui vous dit : Fork You. Loi contre la haine en ligne : des résultats pas très Netz. YouTube hacker de la tourmente. Et s’il suffisait d’aimer d’y réfléchir à deux fois ? R.A.S pour le Rapid Alert System Européen. Facebook s’autogère mieux... Une IA pour compter les manifestants. Espérons qu’elle ne soit pas anglaise. En Bref Panne Facebook : mise en lumière de l’IA qui analyse les images publiées. Robot cherche petit espace, bien situé, bâti solide disponible tout de suite. Rétines et pupilles : quelques nouveautés sur les “caméra évènementielles”. Même Google et Amazon font la paix. Don’t you forget about me : avec Alexa, pas de danger. Amazon à plein de projet à sa ceinture, dont Kuiper. Le juste prix : combien coûte un divorce d’hecto milliardaire ? Andy se tâte, Andy se méfie, Andy se hâte... Il a plein concuRubin. Jackpot : GM reçoit des milliards de softbank. Voitures autonomes : les européens préfèrent la 5G au Wifi. Premier atterrissage totalement autonome. Hollandais (peu) volants : KLM vous encourage à voyager moins… La crise de la trottinette électrique s’aggrave, à Paris pour le moment… Le Raspberry Pi 4 à un problème d’USB... Symbole : plus d’Apple Watch vendues en 2019 que de montres suisses Et sinon on se moque d’Apple et des dongles mais bon… La gamme de MacBook est rationalisée... Avec Mozilla, pour 5 balles, t’as plus rien. Plus de pubs, rien… Smartphone pliant par Sony, nautilus arrive en sous marin... Bientôt la fin des smartphones ? Vivement Samantha ! Bonus GPP : Stranger Things et la réalité rejoint la fiction ? Gare au démogorgon ! Guillaume : Sylvqin > Aude / Stranger Things 3, légalement le tweet du jour, Participants Avec Guillaume Poggiaspalla Présenté par Guillaume Vendé
durée : 00:02:57 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Quelque deux millions de personnes ont manifesté hier, malgré le retrait la veille du projet de loi contesté. Les manifestants réclament le départ de la dirigeante du territoire, un défi majeur pour Pékin.
durée : 00:03:03 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Une manifestation d'ampleur historique a mobilisé les Hongkongais dimanche contre un projet de loi sur les extraditions en Chine, perçu comme un nouveau grignotage de l'autonomie du territoire. Un défi majeur pour Pékin.
Les bails de cet épisode: - La création - Les huis clos - Jackie Chan - La question coquine - Twin Peaks - It comes at night - Glow Crédits Musicaux: - Grand Master Flash - The Message - Nine Inch Nails - The Warning - James Vincent McMorrow - Gold - Shu Qi - Good Bye - Ice Cube - Check Yo Self Invité: - Étienne Darraud Remerciements: Elsa