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France's far-right leader, Marine Le Pen, is visiting Chad this weekend where she will meet President Mahamat Déby. It's her second visit following a meeting with Déby's late father, President Idriss Déby, in 2017. Why is the French opposition leader back in Chad? Also, why do some African parents choose to send their children back home to Africa for school? And the blind football coach in Tanzania, who thinks anything is possible if you love the game!Presenter: Audrey Brown Technical Producer: Craig Kingham Producers: Joseph Keen and Alfonso Daniels Senior Journalist: Sunita Nahar Editors: Andre Lombard and Alice Muthengi
« Nous nous en sortirons tout seuls », affirme le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, après la décision de son président, Mahamat Idriss Déby, de faire partir tous les militaires français du Tchad d'ici à la fin de ce mois de janvier. Comment le Tchad réagira-t-il si une nouvelle colonne rebelle attaque à partir de la Libye ou du Soudan ? Le Tchad envisage-t-il un partenariat stratégique avec un autre pays étranger ? Abderaman Koulamallah, à la fois chef de la diplomatie et porte-parole du gouvernement tchadien, répond sans détours aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce lundi à Paris, le président français Emmanuel Macron a dit que le départ des soldats français du continent africain était une initiative de lui-même et a ajouté : « Nous avons proposé aux chefs d'État africains de réorganiser notre présence militaire et, comme on est très poli, on leur a laissé la primauté de l'annonce ». Comment vous réagissez ?Abderaman Koulamallah : Bon, d'abord. Les propos dans leur ensemble sont désobligeants et carrément irrespectueux vis-à-vis des chefs d'Etat africains et de l'Afrique tout entière. Nous avons dit que ces propos étaient des propos méprisants vis-à-vis des dirigeants africains et que la France doit comprendre que le temps des colonies est terminé. Pour notre part, la décision du départ des troupes françaises du Tchad est une décision souveraine, qui n'a jamais été négociée avec qui que ce soit, ni avec les dirigeants français, ni avec le président Macron. C'est une décision que le président Mahamat Idriss Déby, le maréchal Mahamat Idriss Déby, a prise et qui est conforme à son programme politique : revisiter les accords de coopération militaire. Nous ne voulons plus de bases militaires sur notre territoire. C'est une décision politique, une décision de souveraineté et une décision pour notre indépendance.Alors vous dites que c'est une décision politique, mais c'est aussi une décision stratégique. À plusieurs reprises ces 20 dernières années, les militaires français, notamment les avions Mirage 2000, ont aidé le gouvernement tchadien à repousser les offensives rebelles. La dernière fois, c'était il y a juste six ans en 2019. Qu'est ce qui se passera en cas de nouvelle tentative d'incursion d'une colonne rebelle en provenance de Libye ou du Soudan ?Mais plus récemment, en 2021, l'armée tchadienne s'est battue toute seule contre les groupes terroristes, qui ont même porté atteinte à la vie de notre cher et bien aimé défunt maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno. Et c'est l'armée tchadienne, avec à sa tête le président de la République de l'époque lui-même, qui a repoussé et anéanti les colonnes rebelles. A ce moment, nous n'avons pas eu besoin de l'aide de la France. Nous avons pris cette décision que vous dites stratégique. Effectivement, c'est stratégique. Je peux vous affirmer que ça, c'est parce que nous avons pesé nos capacités de riposte, de vaincre tout ennemi qui s'aventurerait sur notre territoire. Nous n'avons besoin de personne, que cela soit dit une bonne fois pour toute.Vous n'avez plus besoin de l'appui aérien de la France ?On n'a besoin de l'appui de personne. Nous nous en sortirons tout seuls.Avec peut-être aussi de nouveaux amis sur la scène internationale ? On pense aux Émirats arabes unis qui peuvent éventuellement vous apporter un soutien stratégique ?Mais pourquoi voulez-vous qu'on décide de faire partir une puissance militaire étrangère et de faire les yeux doux à d'autres puissances ? Il n'y aura aucune autre base étrangère sur notre territoire.Dans son discours de lundi à Paris, Emmanuel Macron a dit aussi que la France avait eu raison d'intervenir militairement en Afrique contre le terrorisme en 2013, mais que les dirigeants africains avaient « oublié de dire merci ». Qu'est-ce que vous en pensez ?Mais ça, ce sont des propos qui sont extrêmement blessants, il ne faut pas réduire les relations entre la France et l'Afrique simplement à la lutte contre le terrorisme. Il y a des milliers de soldats africains qui sont morts pour la France et ces propos, comme le président Macron les a dits, sont vexants, humiliants et inacceptables pour les Tchadiens et pour tous les Africains. Nous avons aussi combattu auprès des Français et la France n'a pas toujours dit merci aux soldats africains qui sont morts sur son territoire.Historiquement, en janvier 2013, est-ce que l'intervention française au centre du Mali n'a pas sauvé Bamako qui était menacée par une colonne rebelle de jihadistes ?Vous interrogerez le ministre malien des Affaires étrangères sur cette question, je ne veux pas me prononcer sur cette question.Oui, mais en février 2013, les militaires français et tchadiens combattaient côte à côte dans le nord du Mali contre les jihadistes. A la tête du contingent tchadien, il y avait un certain général Mahamat Idriss Déby, qui est aujourd'hui le président de votre pays…C'est ce qui vous permet de dire que la France n'a pas été la seule puissance à se battre et à sauver, entre guillemets, le Mali. Il y a eu aussi des Africains et notamment des Tchadiens, notamment le président Mahamat Idriss Déby, qui se sont battus pour notre liberté collective.Donc vous ne dénoncez pas l'intervention militaire française au Mali en 2013 ?Je n'ai pas à me prononcer sur la présence militaire française au Mali. Je laisse aux Maliens le soin de savoir si cette présence militaire au Mali était bénéfique pour eux ou pas.À lire aussiPropos polémiques d'E. Macron sur l'Afrique: «Un président vexé car il estime avoir fait le maximum»
La Libye du maréchal Haftar sort-elle renforcée après la chute du régime Assad en Syrie ? C'est la question qui se pose, au vu du risque pour les Russes de perdre leurs bases militaires en Syrie. Y aura-t-il bientôt une base navale russe à Tobrouk ? Le grand spécialiste de la Libye Wolfram Lacher est chercheur à l'Institut allemand des affaires internationales et de sécurité. RFI lui a d'abord demandé si, après la perte de leur allié syrien, les Russes n'allaient pas se tourner encore plus vers le maréchal Haftar. RFI : Wolfram Lacher, si les Russes perdent leur point d'appui en Syrie, est-ce qu'ils ne vont pas se tourner encore davantage vers la Libye du maréchal Haftar ? Wolfram Lacher : Ils vont sans doute l'essayer, mais est-ce qu'ils vont le pouvoir ? Est-ce que Haftar permettra aux Russes de renforcer leur présence en Libye ? C'est une question, parce qu'on voit à travers les années dernières que Haftar a toujours cherché à jongler entre plusieurs partenaires étrangers et à ne jamais se rendre dépendant exclusivement d'un État.Dans le territoire libyen contrôlé par le maréchal Haftar, les Russes auraient des facilités sur quatre bases aériennes : al-Qadeer, al-Joufra, Ghardabiya et Brak ak-Shati. Mais est-ce que les avions gros porteurs russes peuvent atteindre la Libye sans faire escale sur la route pour faire le plein ? Cela dépend sans doute des espaces aériens qu'ils peuvent traverser. Or, on a constaté cette dernière année qu'ils peuvent traverser l'espace aérien turc, par exemple. Mais c'est très possible, si la Russie perdait la base aérienne en Syrie, que ça compliquerait la logistique, le ravitaillement pour la présence russe en Libye et plus au sud en Afrique.Du côté des navires de combat, si les Russes perdent leur base navale de Tartous en Syrie, est-ce qu'ils pourront replier leurs bateaux dans un port libyen ? Alors les Russes cherchent depuis plusieurs années déjà à établir une base navale à l'est de la Libye. Pour l'instant, Haftar et ses fils n'ont jamais accédé à cette requête parce qu'ils savent que cela pourrait rompre leurs relations avec les puissances occidentales. Or, la situation actuelle où et la Russie et les États-Unis et d'autres pays de la région - donc les Émirats arabes unis, les Égyptiens, tout le monde - essayent de maintenir des bonnes relations avec Haftar, c'est une situation très confortable pour Haftar et donc je pense que, pour Haftar, il n'y aurait aucune nécessité de maintenant offrir le territoire libyen aux Russes et de se rendre dépendant de manière exclusive du soutien russe et de couper ses relations avec les pays occidentaux.Apparemment, le maréchal Haftar et Vladimir Poutine s'entendent bien. Ils se sont vus à Moscou en septembre dernier. Mais est-ce que le maréchal libyen est un allié aussi fiable que l'était le dictateur syrien Bachar el-Assad ? Il n'est peut-être pas fiable dans le sens où il suit les directives qu'on essaierait de lui donner, mais Haftar a besoin de cette présence militaire russe parce que la fonction de protection contre d'éventuelles attaques, d'éventuelles offensives de la part des forces en Tripolitaine, cette fonction de protection qu'a la présence militaire russe, c'est difficile de voir une autre puissance étrangère la remplacer pour Haftar. Donc, c'est pour ça que la relation entre Haftar et la Russie est une relation qui est bénéfique mutuellement. Les deux ont besoin de maintenir cette relation.Depuis six mois, le maréchal Haftar, qui est âgé de 81 ans, prépare sa succession. Il met en avant l'un de ses fils, Saddam. En juin dernier, quand Saddam Haftar est allé à Ndjamena, le président tchadien lui a demandé de mettre sous cloche les rebelles tchadiens du Fact, dont la dernière offensive en 2021 avait coûté la vie à Idriss Déby. Est-ce que vous pensez que le clan Haftar a donné suite à la requête du régime tchadien ? Oui, effectivement. Depuis environ deux ans, il y a une coopération assez étroite. Il y a eu des arrestations de chefs rebelles, y compris au sein du Fact, qui ont été livrés au régime tchadien. Et à ma connaissance, le Fact n'a plus de présence en tant que force, en territoire libyen, en ce moment.Et le Fact aujourd'hui n'est plus en mesure de lancer une nouvelle offensive comme en avril 2021 ?Aujourd'hui, je crois qu'il n'y a pas de forces rebelles tchadiennes en territoire libyen qui soient en mesure de lancer une offensive semblable. Par contre, il faudra voir si, avec le fait que la France retire ses forces du Tchad, ce n'est pas un facteur qui pourrait conduire à une nouvelle mobilisation de rebelles tchadiens qui pourraient donc organiser de nouveaux groupes, que ce soit au Darfour ou ailleurs dans les pays avoisinants du Tchad.
Les services secrets français sont-ils encore efficaces en Afrique ? La question se pose après la série de putschs au Sahel qui ont pris les autorités françaises au dépourvu. Beaucoup disent d'ailleurs que c'est à la suite du coup d'État au Niger, il y a un an, que Bernard Emié, le patron de la DGSE, a été limogé par le président Macron. Témoignage aujourd'hui d'un ancien officier français, qui a été en poste au Niger, au Tchad et en Côte d'Ivoire, avant de diriger le « secteur Afrique Noire » de la DGSE à Paris. Jean-Pierre Augé vient de publier « Afrique Adieu », aux éditions Mareuil. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Jean-Pierre Augé, dans votre livre, vous racontez que vous avez été d'abord en poste au Niger comme officier de liaison. C'était dans les années 1990. Or, il se trouve que c'est sans doute le Niger qui a fait tomber Bernard Emié, le patron de la DGSE, à la fin de l'année dernière. Il semble en effet que le président français Emmanuel Macron lui ait reproché de ne pas avoir vu venir le putsch militaire du 26 juillet 2023 à Niamey. Est-ce que ce reproche vous paraît justifié ?Jean-Pierre Augé : Ce que je sais, c'est qu'il est très difficile de déterminer le jour d'un putsch. Les complots, les Africains qui se livrent à ce genre d'exercice, généralement, s'y prennent au dernier moment, ce qui explique que nombre de complots échouent. Parce que c'est toujours dans la précipitation. C'est pour ça que ça ne me paraît pas très justifié de dire, qu'ils n'ont pas prévu le complot. Quand quelque chose ne va pas, il faut bien trouver un coupable.Alors vous êtes d'abord en poste au Niger, puis au Tchad, toujours dans les années 1990. Et donc, en 1996, Idriss Déby est au pouvoir depuis 6 ans, il organise une élection présidentielle, sa première. Son directeur de cabinet, Timan Erdimi, vous informe sous le sceau de la confidence qu'il a gagné dès le premier tour et, à ce moment-là, vous appelez Paris. Qu'est ce qui se passe ?Oui, mon travail est d'informer aussitôt de la victoire du Président. Donc, je le fais. Et Paris m'invite à voir le Président et à lui dire que cette victoire de 60% risque de ne pas être très appréciée par toute la communauté internationale et notamment nos amis américains. Parce qu'il faut replacer cet événement. Les Américains ont soutenu Habré jusqu'au bout. Donc, 6 ans après, les Américains notamment avaient quand même des raisons de douter de l'exactitude des résultats. Donc, Paris propose un 2e tour. Pourquoi ? Parce que l'élection d'Idriss Déby, elle était inéluctable. En fait, c'était une façon de la présenter mieux, de dire : il a accepté un 2e tour.Donc vous appelez Paris et Paris vous demande d'aller voir le Président Déby et de lui dire quoi ?Il fallait trouver les mots. Idriss Déby n'est pas homme à se plier aux caprices ou aux injonctions. Donc, il m'a fallu trouver les mots et les mots, ils étaient simples. Autant être relativement bien vu par le maximum de pays, donc pourquoi pas ? Et après quelques secondes, de longues secondes de réflexion,Et de silenceOui, Idriss Déby a convenu de l'intérêt de cette formule.Et du coup, il organise un 2e tour qu'il emporte officiellement face à Abdelkader Kamougué. Mais quelques années plus tard, plusieurs hauts magistrats tchadiens reconnaissent que les résultats d'alors avaient été trafiqués. À votre avis, quels ont été les vrais résultats de cette présidentielle ?Je n'en ai aucune idée. Ce qui peut paraître surprenant effectivement, c'est que le Sud ne lui était pas acquis et le Sud est quand même important, au point de vue démographique. Si on ne s'en tient qu'aux seuls Zaghawas déjà divisés entre eux... Mais bon, c'est comme ça. L'Afrique a un lien avec la force. Moi, ce que je reconnais à Idriss Déby, c'est 30 ans de paix dans son pays, ce qui est quand même un bon résultat.Alors, autre pays africain où vous avez été en poste, la Côte d'Ivoire. Un putsch surprend la France, c'est celui de décembre 1999 contre le président Henri Konan Bédié. À l'époque, vous êtes justement chargé de mission à la présidence ivoirienne. Est ce que vous avez vu venir quelque chose ?Je n'ai pas vu venir le putsch. D'ailleurs, même le putschiste était un peu un putschiste malgré lui. Le général Robert Gueï, on est venu le chercher. En revanche, j'ai senti que le régime Bédié n'était quand même pas très solide. On va dire ça comme ça. Et j'ai envoyé des choses [à Paris] qui devaient peut-être un peu surprendre. Et je me suis rendu compte assez vite, donc, que ce Président Bédié, ce n'était pas Félix Houphouët-Boigny, voilà ! Alors, a-t-on tenu compte de mes mots ? Je le pense. Mais de là à dire que quelques soldats se mutineraient un jour pour être mieux payés et entraîneraient, avec eux, la chute de Bédié… Moi-même, j'ai appelé son directeur de cabinet pour lui dire d'être dur, répressif. Surtout pour ne pas laisser cette mutinerie se développer, parce que ce n'est jamais très bon. Il ne l'a pas fait et, le lendemain, il était par terre. Mais je vous dis, ces putschs et complots partent de pas grand-chose. Parfois, une étincelle, un mécontentement, et c'est parti.Certains y ont vu la main d'Alassane Ouattara ?Non. Alors ça, je me trompe peut-être, mais je ne le crois pas du tout. Parce que Alassane Ouattaraest trop intelligent pour confier à quelques zèbres le soin de… Ils seraient tombés sur un Président qui avait une poigne, un petit peu de poigne, ça ne serait pas allé bien loin. À lire aussiAlain Chouet (ex-DGSE): «Quand on a des choses secrètes à dire, on le dit sur des réseaux secrets»
« Le ministre russe des Affaires étrangères a bouclé hier sa visite en Guinée, pointe le site Africa Guinée. Lors de son séjour éclair, poursuit-il, Sergueï Lavrov a eu deux entretiens avec le Président Mamadi Doumbouya et le chef de la diplomatie guinéenne, Morissanda Kouyaté. (…) Nous n'avons pas omis de discuter de la coopération militaire et technique et du renforcement de la capacité de défense de la Guinée, surtout compte tenu de la menace terroriste croissante », a indiqué Sergueï Lavrov avant de quitter la Guinée. « Conakry et Moscou, précise encore Africa Guinée, comptent étendre et enrichir leur partenariat vieux de "65 ans" sur la santé, la lutte antiterroriste, la défense, le renforcement de la présence de sociétés russes en Guinée. »Guinée : intérêts miniers…La Guinée était la « première étape de la sixième visite de Sergueï Lavrov sur le continent africain en l'espace de deux ans. » C'est ce que relève Le Monde Afrique : « en se posant, pour la première fois depuis 2013, sur le tarmac de l'aéroport Ahmed Sékou Touré – du nom du premier président du pays, fortement inspiré par le modèle socialiste –, le chef de la diplomatie russe n'est arrivé ni en pays conquis ni en terre hostile, pointe Le Monde Afrique. Comme la République du Congo et le Tchad, les deux prochaines étapes annoncées de son voyage, la Guinée affiche une position neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, et se tient à l'écart de la lutte d'influence avec la France sur le continent. (…) La relation entre Moscou et Conakry repose aujourd'hui en premier lieu sur des intérêts miniers, remarque encore le journal. La bauxite extraite de Guinée représente 40 % de l'approvisionnement du géant russe Rusal, deuxième producteur mondial d'aluminium derrière la Chine. Pour conserver cet acquis, Moscou mène sur place une diplomatie des plus amicales avec les dirigeants successifs. En janvier 2019, son ambassadeur Alexandre Bredgazé, aujourd'hui à la tête de Rusal-Guinée, avait ouvertement encouragé le président de l'époque, Alpha Condé, à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat. »En effet, complète Aujourd'hui à Ouagadougou, « la Guinée n'est pas politiquement alignée sur le Burkina-Niger-Mali, même si elle est dirigée par un putschiste constitutionnalisé. Mais c'est un pays économiquement qui intéresse et qui pèse sur l'échiquier de la sous-région en termes de besoins en matières premières. C'est le cas de l'aluminium qu'exploite Rusal, présent sur trois sites et qui emploie 3 000 personnes. »Burkina Faso : « ici on ne jure que par Poutine… »Après le Congo-Brazzaville et le Tchad, Sergueï Lavrov est attendu au Burkina Faso. Là, le ministre russe des Affaires étrangères arrive en terrain conquis… « Ce sera pour exalter une coopération qui est au pinacle, s'exclame Aujourd'hui, d'ailleurs, dès l'aéroport, il se rendra compte, et tout au long du chemin qui mène à la présidence, de la floraison de drapeaux russes. La Russie a remplacé la France, et ici, on ne jure que par Poutine ! Normal, armes, drones, blés, soutien, la Russie est aux petits soins avec les nouvelles autorités (burkinabés). »Au Tchad, un tropisme moscovite ?Toutefois, « l'étape la plus importante de cette tournée sera sans nul doute celle du Tchad », relève L'Observateur Paalga. « Présenté comme le dernier bastion de la France dans le Sahel, le pays de François Tombalbaye (premier président du Tchad) nourrit les convoitises de l'Ours russe qui ne cesse de faire son trou dans l'ancienne basse-cour du Coq gaulois, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il faut dire que l'actuel homme fort du Tchad, Mahamat Idriss Déby, ne cache pas son tropisme moscovite, contrairement à son géniteur de président, feu Idriss Déby Itno, dont le gouvernement avait condamné l'invasion russe en Ukraine. En janvier dernier, rappelle L'Observateur Paalga, Déby-fils avait effectué une visite officielle à Moscou où il avait été reçu avec tous les honneurs dus à un chef de l'État d'un "pays frère", selon Vladimir Poutine. Les deux hommes avaient évoqué des questions liées à la coopération agricole et minière, mais aussi à la situation sécuritaire de la sous-région. Le maître du Kremlin avait alors rassuré son hôte de son engagement à œuvrer à la stabilisation de la zone. »
« Le ministre russe des Affaires étrangères a bouclé hier sa visite en Guinée, pointe le site Africa Guinée. Lors de son séjour éclair, poursuit-il, Sergueï Lavrov a eu deux entretiens avec le Président Mamadi Doumbouya et le chef de la diplomatie guinéenne, Morissanda Kouyaté. (…) Nous n'avons pas omis de discuter de la coopération militaire et technique et du renforcement de la capacité de défense de la Guinée, surtout compte tenu de la menace terroriste croissante », a indiqué Sergueï Lavrov avant de quitter la Guinée. « Conakry et Moscou, précise encore Africa Guinée, comptent étendre et enrichir leur partenariat vieux de "65 ans" sur la santé, la lutte antiterroriste, la défense, le renforcement de la présence de sociétés russes en Guinée. »Guinée : intérêts miniers…La Guinée était la « première étape de la sixième visite de Sergueï Lavrov sur le continent africain en l'espace de deux ans. » C'est ce que relève Le Monde Afrique : « en se posant, pour la première fois depuis 2013, sur le tarmac de l'aéroport Ahmed Sékou Touré – du nom du premier président du pays, fortement inspiré par le modèle socialiste –, le chef de la diplomatie russe n'est arrivé ni en pays conquis ni en terre hostile, pointe Le Monde Afrique. Comme la République du Congo et le Tchad, les deux prochaines étapes annoncées de son voyage, la Guinée affiche une position neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, et se tient à l'écart de la lutte d'influence avec la France sur le continent. (…) La relation entre Moscou et Conakry repose aujourd'hui en premier lieu sur des intérêts miniers, remarque encore le journal. La bauxite extraite de Guinée représente 40 % de l'approvisionnement du géant russe Rusal, deuxième producteur mondial d'aluminium derrière la Chine. Pour conserver cet acquis, Moscou mène sur place une diplomatie des plus amicales avec les dirigeants successifs. En janvier 2019, son ambassadeur Alexandre Bredgazé, aujourd'hui à la tête de Rusal-Guinée, avait ouvertement encouragé le président de l'époque, Alpha Condé, à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat. »En effet, complète Aujourd'hui à Ouagadougou, « la Guinée n'est pas politiquement alignée sur le Burkina-Niger-Mali, même si elle est dirigée par un putschiste constitutionnalisé. Mais c'est un pays économiquement qui intéresse et qui pèse sur l'échiquier de la sous-région en termes de besoins en matières premières. C'est le cas de l'aluminium qu'exploite Rusal, présent sur trois sites et qui emploie 3 000 personnes. »Burkina Faso : « ici on ne jure que par Poutine… »Après le Congo-Brazzaville et le Tchad, Sergueï Lavrov est attendu au Burkina Faso. Là, le ministre russe des Affaires étrangères arrive en terrain conquis… « Ce sera pour exalter une coopération qui est au pinacle, s'exclame Aujourd'hui, d'ailleurs, dès l'aéroport, il se rendra compte, et tout au long du chemin qui mène à la présidence, de la floraison de drapeaux russes. La Russie a remplacé la France, et ici, on ne jure que par Poutine ! Normal, armes, drones, blés, soutien, la Russie est aux petits soins avec les nouvelles autorités (burkinabés). »Au Tchad, un tropisme moscovite ?Toutefois, « l'étape la plus importante de cette tournée sera sans nul doute celle du Tchad », relève L'Observateur Paalga. « Présenté comme le dernier bastion de la France dans le Sahel, le pays de François Tombalbaye (premier président du Tchad) nourrit les convoitises de l'Ours russe qui ne cesse de faire son trou dans l'ancienne basse-cour du Coq gaulois, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il faut dire que l'actuel homme fort du Tchad, Mahamat Idriss Déby, ne cache pas son tropisme moscovite, contrairement à son géniteur de président, feu Idriss Déby Itno, dont le gouvernement avait condamné l'invasion russe en Ukraine. En janvier dernier, rappelle L'Observateur Paalga, Déby-fils avait effectué une visite officielle à Moscou où il avait été reçu avec tous les honneurs dus à un chef de l'État d'un "pays frère", selon Vladimir Poutine. Les deux hommes avaient évoqué des questions liées à la coopération agricole et minière, mais aussi à la situation sécuritaire de la sous-région. Le maître du Kremlin avait alors rassuré son hôte de son engagement à œuvrer à la stabilisation de la zone. »
“My wish is that we hold free and transparent elections, so that the voice of the people can be heard for peace. Because governing a country with weapons is not normal.” – voter, Chad.Interim president, General Mahamat Déby, has been declared the winner of this week's presidential election with 61% of the vote. His nearest rival, former Prime Minister Succes Masra, came second with just 18.5% - and alleged the vote was rigged.Deby took over from his father, President Idriss Déby in 2021,who had been in power for more than 30 years. In conversations recorded before the winner was announced, Alan Kasujja discusses whether this election was a step towards a functioning democracy – or whether it was simply a way for the Déby family to keep hold of power.
Au Tchad, le président de transition Mahamat Idriss Déby est élu dès le premier tour, selon les résultats provisoires annoncés hier soir par la Commission électorale. Avec 61 % des voix, il arrive loin devant le Premier ministre Succès Masra, crédité de 18 %, et l'ancien Premier ministre Pahimi Padacké, qui frôle les 17 %. Que penser de ces résultats ? Et que prévoir après l'annonce par le Premier ministre qui affirme que c'est lui qui a gagné ? Thierry Vircoulon est chercheur associé à l'IFRI, l'Institut français des relations internationales. Il livre son analyse au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Êtes-vous surpris par l'annonce de la victoire du président de la transition dès le premier tour ? Thierry Vircoulon : Oui, on est surtout surpris que l'agence électorale Ange ait pu compiler les résultats des 26 000 bureaux de vote aussi vite, puisque elle-même disait qu'il lui faudrait quand même un certain nombre de jours pour faire cette tâche et qu'elle avait jusqu'au 21 mai pour l'accomplir. Donc 26 000 bureaux de vote compilés avec les résultats analysés et compilés aussi vite, c'est très très surprenant.Et pourquoi cette accélération, peut-être pour ne pas laisser enfler la polémique ?Oui, je crois que la raison, c'était de prendre de vitesse Succès Masra, d'éviter qu'il y ait en effet des annonces prématurées sur les résultats électoraux et que ça fasse monter en fait la température à Ndjamena et dans les grandes villes du pays. Et je pense que, en effet, cette soudaine accélération du travail de compilation de l'Agence électorale avait quand même des intentions politiques assez claires.À quel autre scrutin vous fait penser cette élection ?Cela fait penser au scrutin de 1996, qui était aussi l'élection de sortie de la première transition et qui a été remportée par le président Idriss Déby. Mais à ce moment-là, cette élection a été remportée au deuxième tour et pas au premier tour, et donc là, on voit quand même la différence. Mais c'est la deuxième transition tchadienne qui se termine avec une victoire électorale d'un membre de la famille Déby.L'autre fait marquant de la soirée d'hier, c'est que le Premier ministre Succès Masra, trois heures avant l'annonce des résultats officiels, a annoncé que c'est lui qui avait gagné et a appelé les Tchadiens à se mobiliser pour ne pas se laisser voler leur victoire. Qu'est-ce que cela vous inspire ?Ça fait penser que les jours qui viennent vont être extrêmement tendus puisqu'on a une situation assez classique, si je puis dire, dans les élections africaines, où la commission électorale proclame un vainqueur et puis son challenger conteste les résultats et dit que c'est lui le vainqueur. Ce qui est clair, c'est que, dès hier après-midi, l'armée tchadienne a été déployée à Ndjamena. Et donc les jours qui viennent vont être très militarisés parce que le pouvoir s'attend à une épreuve de force avec les partisans de Succès Masra, puisqu'il a appelé dans son message à ne pas se laisser voler la victoire. Et donc il y a un risque d'épreuve de force dans la rue.Depuis un mois, beaucoup de Tchadiens disaient que le duel entre le président Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre Succès Masra était une mascarade et que les deux hommes avaient conclu, en fait, un accord secret. Est-ce que le scénario d'hier soir ne dément pas cette thèse de la collusion ?Il y a eu un accord, mais c'était un accord pour le retour de Succès Masra et le fait qu'il puisse être candidat aux élections... Est-ce qu'il y avait un accord sur l'après élection ? Là, en effet, on peut en douter, parce qu'on a vu que, ces dernières semaines, Succès Masra est vraiment entré dans le jeu électoral et a mené une vraie campagne électorale qui a provoqué un vrai engouement populaire autour de sa candidature. Et donc, s'il y a eu un accord, il est clair qu'aujourd'hui il ne tient plus. Mais peut-être n'y en a-t-il pas eu. Mais en tout cas, il s'est posé vraiment comme le challenger du président et maintenant il réclame la victoire, contrairement à ce que vient de dire l'Agence électorale.Et du coup, est-ce que la cohabitation entre le président et le Premier ministre peut tenir longtemps ?Non, il est évident qu'avec le discours qu'il vient de faire avant la proclamation des résultats, ce n'est plus possible. Mais il faut quand même rester prudent. Il peut toujours y avoir des arrangements de dernière minute, notamment peut-être pour éviter la confrontation dans la rue dont je parlais tout à l'heure.Selon les résultats provisoires annoncés hier, le Premier ministre Succès Masra est talonné par une autre personnalité du sud du pays, l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké. Quel est votre commentaire ?Le problème de cette élection, comme d'ailleurs trop souvent dans les élections africaines maintenant, c'est qu'il n'y a plus d'observateurs. Il n'y a pas d'observateurs internationaux véritablement. Et même pas les observateurs nationaux qui avaient été formés, leurs accréditations ayant été refusées par l'agence électorale. Donc maintenant on se retrouve avec des élections où personne n'est capable de contre vérifier les résultats annoncés par la commission électorale. Par conséquent, on peut dire 16%, 15%, 20%, on a un peu l'impression que, de toute façon, les chiffres n'importent plus puisqu'on ne peut pas connaître leur vérité. Et on ne peut pas connaître leur vérité parce que les organisateurs électoraux ont vraiment tout fait pour qu'il n'y ait pas d'observation impartiale possible.
Élection présidentielle ce lundi au Tchad. « Plus de huit millions de Tchadiens sont appelés aux urnes, relève Le Monde Afrique, pour un scrutin censé mettre un terme à la transition entamée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué lors de combats avec des rebelles en avril 2021. L'enjeu est de taille : son fils, Mahamat Idriss Déby, hissé par un groupe d'officiers sur le fauteuil de son père, souhaite légitimer son pouvoir par les urnes ; mais son principal rival et premier ministre, Succès Masra, ne compte pas lui faciliter la tâche. »Le Monde Afrique rappelle que« Succès Masra était rentré au Tchad en novembre de l'année dernière, au terme d'un an d'exil et avait été nommé chef du gouvernement à la faveur d'un accord politique avec le pouvoir. Il s'était alors attiré les foudres de ses anciens alliés parmi l'opposition et la société civile qui désormais le considèrent comme un "candidat prétexte" servant à donner l'illusion d'un scrutin ouvert. (…) Mais les évènements ont finalement pris une tournure inattendue, pointe encore le journal, lorsque Succès Masra, galvanisé par les foules venues assister à ses meetings dans ses fiefs du sud du pays, a décidé de donner un ton plus offensif à sa campagne en multipliant les coups de griffes à l'encontre de Mahamat Idriss Déby. Et dans ce qui s'annonce comme un duel serré entre le président de la transition et son Premier ministre, un autre candidat, l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké – arrivé second à la dernière présidentielle de 2021 avec plus de 10% des voix –, apparaît désormais comme le "troisième homme" ; il pourrait être un faiseur de rois dans le cas d'un éventuel second tour ».Ange ou démon ?Alors « l'alternance est-elle possible ? », s'interroge Le Pays. Le quotidien burkinabè se garde bien de livrer un pronostic. « L'occasion est bonne, en tout cas, pour le peuple tchadien de créer une surprise à la Sénégalaise, affirme-t-il, et de prendre définitivement son destin en main après près d'une décennie d'élections truquées qui ne visaient que la confiscation du pouvoir au profit du régime d'Idriss Deby Itno. Mais encore faut-il que l'Ange, l'agence chargée des élections, joue la carte de la transparence, relève encore Le Pays. Même si elle se veut rassurante, il n'en demeure pas moins qu'elle cristallise les critiques de certaines organisations de la société civile. »En effet, renchérit L'Observateur Paalga, « une question taraude toujours les esprits. Celle de savoir si l'Ange n'est pas un démon en l'occurrence, car malgré ses assurances sur la fiabilité du fichier électoral, le fait qu'elle n'ait pas eu "le temps matériel" (selon ses dires) pour procéder à une nouvelle révision pose problème aux yeux de nombreux observateurs de la scène politique tchadienne. »La France et les États-Unis attentifsEn tout cas, cette présidentielle au Tchad présente un aspect géopolitique important. C'est ce que souligne Le Point Afrique : « Alors que la France a encore quelques milliers de soldats répartis dans trois bases au Tchad, les résultats de la présidentielle dans ce pays, qui reste jusque-là un maillon clé de la présence militaire française au Sahel, pourraient être des plus scrutés depuis Paris. Idem pour Washington qui, après un accord de retrait de ses troupes du Niger, a annoncé il y a quelques jours un "repositionnement" de ses soldats basés au Tchad. »Pas de surprise au TogoÀ la Une également, les élections législatives au Togo. On connait les résultats du scrutin d'il y a une semaine et sans surprise, le parti présidentiel l'emporte haut la main.« Unir a littéralement écrasé ses adversaires politiques », s'exclame Togo Matin. Avec 108 sièges sur 113, c'est « un ouragan électoral. (…) Cette grande victoire, poursuit le quotidien proche du pouvoir, reste également celle de la nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée nationale, à la veille de ce double scrutin, et dans un contexte quelque peu crispé avec plusieurs sons de cloche voire des montées d'adrénaline, entendus ci et là ».Pour le site d'information Togo Breaking News, « c'est clairement une bérézina électorale pour les grands partis de l'opposition qui avaient commencé à dénoncer depuis le jour du vote des bourrages d'urnes et autres fraudes de la part des partisans du pouvoir. Les opposants togolais n'ont pas su mobiliser leurs bases ou n'ont pas eu les moyens de mieux préparer ces élections ».
Élection présidentielle ce lundi au Tchad. « Plus de huit millions de Tchadiens sont appelés aux urnes, relève Le Monde Afrique, pour un scrutin censé mettre un terme à la transition entamée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué lors de combats avec des rebelles en avril 2021. L'enjeu est de taille : son fils, Mahamat Idriss Déby, hissé par un groupe d'officiers sur le fauteuil de son père, souhaite légitimer son pouvoir par les urnes ; mais son principal rival et premier ministre, Succès Masra, ne compte pas lui faciliter la tâche. »Le Monde Afrique rappelle que« Succès Masra était rentré au Tchad en novembre de l'année dernière, au terme d'un an d'exil et avait été nommé chef du gouvernement à la faveur d'un accord politique avec le pouvoir. Il s'était alors attiré les foudres de ses anciens alliés parmi l'opposition et la société civile qui désormais le considèrent comme un "candidat prétexte" servant à donner l'illusion d'un scrutin ouvert. (…) Mais les évènements ont finalement pris une tournure inattendue, pointe encore le journal, lorsque Succès Masra, galvanisé par les foules venues assister à ses meetings dans ses fiefs du sud du pays, a décidé de donner un ton plus offensif à sa campagne en multipliant les coups de griffes à l'encontre de Mahamat Idriss Déby. Et dans ce qui s'annonce comme un duel serré entre le président de la transition et son Premier ministre, un autre candidat, l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké – arrivé second à la dernière présidentielle de 2021 avec plus de 10% des voix –, apparaît désormais comme le "troisième homme" ; il pourrait être un faiseur de rois dans le cas d'un éventuel second tour ».Ange ou démon ?Alors « l'alternance est-elle possible ? », s'interroge Le Pays. Le quotidien burkinabè se garde bien de livrer un pronostic. « L'occasion est bonne, en tout cas, pour le peuple tchadien de créer une surprise à la Sénégalaise, affirme-t-il, et de prendre définitivement son destin en main après près d'une décennie d'élections truquées qui ne visaient que la confiscation du pouvoir au profit du régime d'Idriss Deby Itno. Mais encore faut-il que l'Ange, l'agence chargée des élections, joue la carte de la transparence, relève encore Le Pays. Même si elle se veut rassurante, il n'en demeure pas moins qu'elle cristallise les critiques de certaines organisations de la société civile. »En effet, renchérit L'Observateur Paalga, « une question taraude toujours les esprits. Celle de savoir si l'Ange n'est pas un démon en l'occurrence, car malgré ses assurances sur la fiabilité du fichier électoral, le fait qu'elle n'ait pas eu "le temps matériel" (selon ses dires) pour procéder à une nouvelle révision pose problème aux yeux de nombreux observateurs de la scène politique tchadienne. »La France et les États-Unis attentifsEn tout cas, cette présidentielle au Tchad présente un aspect géopolitique important. C'est ce que souligne Le Point Afrique : « Alors que la France a encore quelques milliers de soldats répartis dans trois bases au Tchad, les résultats de la présidentielle dans ce pays, qui reste jusque-là un maillon clé de la présence militaire française au Sahel, pourraient être des plus scrutés depuis Paris. Idem pour Washington qui, après un accord de retrait de ses troupes du Niger, a annoncé il y a quelques jours un "repositionnement" de ses soldats basés au Tchad. »Pas de surprise au TogoÀ la Une également, les élections législatives au Togo. On connait les résultats du scrutin d'il y a une semaine et sans surprise, le parti présidentiel l'emporte haut la main.« Unir a littéralement écrasé ses adversaires politiques », s'exclame Togo Matin. Avec 108 sièges sur 113, c'est « un ouragan électoral. (…) Cette grande victoire, poursuit le quotidien proche du pouvoir, reste également celle de la nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée nationale, à la veille de ce double scrutin, et dans un contexte quelque peu crispé avec plusieurs sons de cloche voire des montées d'adrénaline, entendus ci et là ».Pour le site d'information Togo Breaking News, « c'est clairement une bérézina électorale pour les grands partis de l'opposition qui avaient commencé à dénoncer depuis le jour du vote des bourrages d'urnes et autres fraudes de la part des partisans du pouvoir. Les opposants togolais n'ont pas su mobiliser leurs bases ou n'ont pas eu les moyens de mieux préparer ces élections ».
Au Tchad, trois ans après la disparation d'Idriss Déby, les électeurs sont invités à choisir lundi leur futur dirigeant pour clore la période de transition. Malgré sa rente pétrolière, le Tchad figure encore parmi les plus pauvres de la planète. Comment expliquer ce paradoxe ? En 2003, lors de l'inauguration de l'oléoduc construit pour acheminer le brut vers la côte camerounaise, Idriss Déby promet des retombées pour l'ensemble de la population. Le PIB décolle et en 2008 il dépasse même brièvement celui de deux autres pays de la bande sahélienne, le Niger voisin et le Mali. Mais la manne espérée au début des années 2000 n'a été qu'un feu de paille. Selon les économistes de la Banque mondiale, rapidement, la croissance réelle s'étiole. Le Niger et le Mali, tous deux dépourvus d'or noir, ont repris l'ascendant sur la nouvelle puissance pétrolière du Sahel. En termes d'indice de développement humain, le Tchad est avant-dernier dans le classement des Nations unies. La pauvreté concerne encore plus de 40% des 18 millions d'habitants. Et dans ce pays riche en hydrocarbures, le carburant et l'électricité sont hors de prix. Seulement 10% des foyers du Tchad sont connectés au réseau électrique, contre 50% dans l'Afrique sub-saharienne.La malédiction « politique » du pétroleLe pétrole représente 10% du PIB, 90% des recettes d'exportation. La croissance varie en fonction du cours du brut et plonge chaque fois que le baril pique du nez. À l'instar de bien d'autres pays pétroliers du continent africain, le Tchad est victime de la malédiction des matières premières. En partie seulement. Selon le chercheur Harry Verhoeven, la malédiction au Tchad est surtout politique. Il rappelle que tous les efforts de la société civile pour améliorer la gestion et la redistribution de la rente ont été annulés par le clan Déby. Contrairement aux engagements pris en 2003, le gouvernement a progressivement aspiré tous les revenus du pétrole. Pour couvrir 40% des dépenses de l'État.À lire aussiTchad: les dessous du limogeage du ministre des Hydrocarbures et de l'ÉnergiePriorité à la défensePour couvrir surtout les dépenses militaires. L'armée est la priorité des priorités. Le Tchad dépense plus pour sa défense que pour la santé et l'éducation réunies. Pour assurer la souveraineté du pays dans une région instable. Pour fournir une assurance-vie au régime. Ce pari sur le tout sécuritaire ne crée pas de stabilité à longue échéance, estime Harry Verhoeven. L'argent du pétrole aurait pu être investi dans le développement et la paix, note-t-il, avec la construction de routes et de ponts pour faciliter les échanges avec le Soudan ou la Libye.Une production en baisse constanteL'élection présidentielle va-t-elle changer la donne ? Le futur gouvernement sera confronté à la baisse tendancielle de la production de pétrole. Pour maintenir le filon de l'or noir, le vainqueur du scrutin devra trouver un terrain d'entente avec les compagnies étrangères pour réinjecter de l'argent dans la production. Le développement de l'énergie solaire, annoncé en fanfare en 2023 avec la construction de la plus grande centrale photovoltaïque de l'Afrique sub-saharienne – à l'exception de l'Afrique du Sud –, pourrait enfin améliorer la vie quotidienne. Mais sa réalisation dépend aussi des bonnes relations que le pouvoir entretiendra avec Savannah, le concepteur britannique du projet.À lire aussiTchad: le torchon brûle toujours entre ExxonMobil et son personnel local
Au Tchad, le président Mahamat Idriss Déby Itno et le Premier ministre Succès Masra sont tous deux candidats à la présidentielle du 6 mai. Après l'interview du chef de l'État, voici celle du Premier ministre, qui promet, s'il est élu, « un paquet minimum de dignité » intégrant éducation, santé et logement pour chaque Tchadien. Craint-il la fraude ? Que répond-il à ceux qui le considèrent comme un « traitre » ? Quel sort réservera-t-il, s'il est élu, aux bases militaires françaises ? Succès Masra répond aux questions de nos envoyés spéciaux à Ndjamena, Christophe Boisbouvier de RFI, et Marc Perelman de France 24. France 24 : Vous êtes candidat mais, depuis que vous êtes Premier ministre, on a quand même vu des développements inquiétants pour la population : la hausse du carburant de 40 %, on a vu des délestages, on a vu des grèves. Est-ce que tous ces mécontentements ne risquent pas de vous handicaper pour atteindre votre but, c'est-à-dire la présidence de la République ? Non, au contraire. Je suis arrivé à la tête du gouvernement, les enfants étaient en grève depuis trois mois. La première chose que nous avons faite, c'est de remettre les enfants à l'école, c'était le premier acte. Ensuite, nous arrivons à la tête du gouvernement dans un pays pratiquement en banqueroute, qui est dernier sur l'indice du développement humain et qui a des défis de développement cumulés depuis des décennies. Je suis arrivé à la tête du gouvernement, 90 % des Tchadiens n'ont jamais vu l'électricité depuis l'indépendance. Et donc, ce sont des citoyens matures et lucides, qui savent que je viens avec un projet de gouvernement, que tout le monde avait d'ailleurs approuvé. Leur seule inquiétude était de savoir si j'avais suffisamment de temps pour le mettre en œuvre. C'est l'occasion de demander le temps - cinq ans - aux Tchadiens, pour mettre fin à 60 ans d'obscurité. Ce n'est pas en 60 jours, et ça aussi, ils le savent. Mais nous avons besoin d'un peu de temps. C'est ça que nous allons leur demander et ils en sont conscients.RFI : Vous dites que vous veillerez à ce que la présidentielle du 6 mai soit transparente. Mais l'opposition dit que les organes qui vont arbitrer ce scrutin, à commencer par l'Agence nationale de gestion des élections (Ange) et le Conseil constitutionnel, sont contrôlés par la présidence qui en a nommé tous les membres. Est-ce que vous ne vous bercez pas d'illusions ?Non, au contraire. Dans les élections précédentes, un chef d'État pouvait nommer les membres d'un organe chargé des élections, puis les « virer » - si vous me permettez l'expression - à la veille de la proclamation des résultats. Aujourd'hui, nous avons des membres de ces organes qui sont nommés de manière inamovible, dont le mandat est plus long que celui du président de la Transition et donc, demain, celui du président de la République qui sera élu. Ces organes vont organiser deux élections [présidentielles, cette année et dans cinq ans, NDLR]. En réalité, nous avons des institutions meilleures que celles que nous avions jusqu'à présent. C'est valable pour ces organes, c'est valable pour la Constitution, qui nous donne aujourd'hui les droits et les devoirs qui nous permettent, là, d'être autour de la table. Donc, en réalité, nous sommes en meilleure condition aujourd'hui.Vous savez, en 2021, le président Idriss Déby Itno - paix à son âme - n'a pas osé m'affronter à une élection. Il a même introduit dans la Constitution une clause « anti-Masra » - c'est comme ça que les Tchadiens l'appellent - [instaurant un âge minimum] de 40 ans, parce qu'il ne voulait pas que je sois candidat, parce qu'il savait que je pouvais gagner et que j'avais beaucoup de chances de gagner. Aujourd'hui, je suis en meilleure condition de l'emporter, sans doute dès le premier tour. Et donc je ne me berce pas d'illusions. Je fais partie de ceux qui organisent pour que ça soit transparent pour tout le monde.France 24 : Pour beaucoup de Tchadiens, votre retour au pays, votre nomination comme Premier ministre, votre candidature maintenant, tout ça ferait partie d'un accord secret passé entre vous et le président de la Transition Mahamad Idriss Déby Itno. Les termes de l'accord seraient qu'il gagnerait l'élection présidentielle et qu'il vous reconduirait comme Premier ministre. Que répondez-vous à ceux qui pensent cela ?Vous savez, je suis là d'abord au nom de la réconciliation nationale. Ce n'est pas un mot, c'est une attitude, ce sont des actes.France 24 : Cela peut être un accord aussi.Mais je suis là aussi parce que je représente une force politique, que je considère même majoritaire dans ce pays, et donc nous sommes dans une cohabitation qui ne dit pas son nom. Voyez-vous, je suis là au nom d'une Constitution de la République dont je suis chef de gouvernement, qui me donne des droits et des devoirs, qui donne des droits et des devoirs aussi au président de Transition. C'est une première dans l'histoire de notre pays, peut-être même sur le continent africain. Un Premier ministre, mais nous sommes en transition, et un président de Transition peuvent présenter leur projet de société. Nos différences sont connues, tout comme nos complémentarités. Et nous allons devant le peuple parce que Vox populi, vox Dei (« la voix du peuple est la voix de Dieu » - NDLR).Vous savez, je connais le prix de la démocratie et je veux contribuer au difficile accouchement de la démocratie. Il m'a fallu quatre ans pour avoir le droit que le parti Les Transformateurs puisse exercer. Il m'a fallu cinq ans pour avoir le droit d'organiser des meetings. Vous avez vu par quoi nous sommes passés : le droit de marcher, ça s'est fait dans la douleur, même dans le sang, si vous le permettez. Donc, moi je suis là au nom de la démocratie. Je suis rentré dans l'avion de la transition pour m'assurer qu'il y ait un atterrissage à l'aéroport de la démocratie.Parce qu'à la fin de la transition, les Tchadiens vont choisir ceux qui vont - si vous me permettez l'expression - organiser le prochain décollage. Et je souhaite être le pilote principal de ce prochain décollage-là, pour conduire les Tchadiens à la destination « terre promise des opportunités pour chaque Tchadien, chaque Tchadienne ». Voilà l'enjeu. Donc, nous nous battons pour que la démocratie soit une règle dans ce pays. Et c'est au nom de cela que nous sommes là, en tout cas.France 24 : Vous n'avez pas répondu... Y'a-t-il eu un accord secret ? Vous êtes des grands journalistes. S'il y a un accord, présentez-le. Au début, on a dit que l'accord de Kinshasa [du 31 octobre 2023] n'était pas visible parce que ça comporterait des choses horribles. Lorsque l'accord de Kinshasa a été présenté, tous ceux qui avaient dit ça se sont rendu compte qu'en réalité, il n'y avait rien d'horrible. J'ai signé un accord qui garantit mes droits, mes devoirs, mes droits politiques, qui permet au Tchad de s'inscrire sur le chemin de la réconciliation nationale.Vous imaginez qu'on dise à Nelson Mandela, quand il serre la main à Frederik de Klerk, qu'il a abandonné sa lutte pour la justice et pour l'égalité ? Non, au contraire, il faut réconcilier. Et si l'on m'en donne l'onction, ceux qui gèrent aujourd'hui la transition à mes côtés auront leur place, y compris le président de Transition. Demain, moi président, il aura sa place à mes côtés pour m'aider, par exemple, à réformer l'armée de notre pays, qui en aura besoin. C'est un projet de société réconciliant, suffisamment grand, je pense, pour embarquer tout le monde, parce qu'il faut avancer avec l'ensemble des Tchadiens. Voilà l'esprit central de ce qui nous guide aujourd'hui.RFI : Alors, même s'il n'y a pas eu d'accord secret entre le président Mahamad Idriss Déby et vous-même, vous vous êtes « réconciliés » - comme vous dites - avec le chef d'État qui a présidé à la répression du 20 octobre 2022, qui a fait entre 73 et 300 morts, c'est considérable. Beaucoup de victimes étaient vos partisans, vos militants... Par conséquent, après la réconciliation, après l'amnistie générale et l'impunité pour les auteurs de cette répression, beaucoup de vos anciens amis, vous ont considéré comme traître. Ne craignez-vous pas, Monsieur le Premier ministre, que tous ces partisans déçus ne se tournent vers d'autres candidats à cette présidentielle, comme par exemple l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké ?Je crois dans la réconciliation, je crois dans la justice. La justice, ce n'est pas la vengeance. Êtes-vous en train de dire que j'ai fait beaucoup de concessions pour privilégier un Tchad réconcilié ? Oui, j'ai fait des concessions pour privilégier un Tchad réconcilié. Je vais donner un autre exemple, celui de mes amis qui sont arrivés au pouvoir au Sénégal. Au Sénégal, un pays qui a connu plusieurs alternances démocratiques, il y a eu des gens qui sont morts. Savez-vous ce qui a permis à Ousmane Sonko et à Bassirou Diomaye Faye de sortir ? Il y a eu une amnistie. Moi, je me suis préoccupé des vivants. Il y avait les morts dont la mémoire doit être honorée.Mais il y avait des jeunes de 25 ans, de 30 ans, qui étaient condamnés à vie et qui avaient une sorte d'épée de Damoclès sur leurs têtes. Pendant un an, ceux auxquels vous faites allusion, qu'ont-ils fait pour enlever ces fausses condamnations ? Moi, je me suis assuré que ces vivants-là, ces jeunes-là ne vivent pas la prison à vie. Et donc, ils ont eu leurs fausses condamnations, d'une certaine manière, enlevées. Est-ce que si c'était à refaire, je l'aurais refait ? Oui, je l'aurais refait. Parfois, c'est aussi ça être un homme d'État, voyez-vous ?RFI : Vous ne craignez pas de perdre des voix...Non, au contraire !... avec tous ceux qui estiment qu'ils sont trahis par vous ?J'en ai plutôt engrangé. La plupart de ceux qui disent ça ne peuvent même pas réunir cent personnes. Les Tchadiens savent que j'étais hors du pays avec un poste de responsabilité à la Banque africaine de développement. J'ai abandonné, je suis rentré. Je suis chef du gouvernement, mais je ne n'utilise pas le salaire de Premier ministre. Je donne ces exemples-là pour illustrer le fait que, dans le cœur de ce peuple, ils sont convaincus de mon engagement sincère pour faire en sorte que dans chaque foyer tchadien, il y ait un paquet minimum de dignité : électricité, éducation, santé, eau. Et puis un minimum de droits décents et de possibilités de sécurité. Ce sont des choses simples sur lesquelles les Tchadiens ont besoin de résultats. Pour les 22 000 villages où il y a 70 % de nos populations qui vivent, pour les milieux urbains où les 200 000 jeunes tchadiens qui rentrent sur le marché de l'emploi chaque année ont besoin d'emplois. Sur ces choses, nous avons un projet de société clair, co-construit avec ces Tchadiens et c'est ce projet-là qui est majoritaire.France 24 : Et d'après vous, le choix du peuple serait la victoire dès le premier tour ?Nous en sommes convaincus.Parlons de la France, des questions très concrètes. Si vous êtes élu, il y a plus de 1 000 soldats français stationnés au Tchad, il y a 3 bases militaires. Est-ce que vous dites « Continuons comme ça », sachant que dans d'autres pays du Sahel, l'armée française est partie ? Ou vous dites « Non, il faut revoir ça, nous n'avons pas besoin d'autant de soldats français, nous sommes en 2024 ». Est-ce que, de façon très concrète, vous réduisez la voilure ?Je voudrais aider la France elle-même à regagner sa dignité.France 24 : L'a-t-elle perdue ? Ça me fait de la peine que la France, les forces de défense et de sécurité françaises aient l'impression d'être devenue des SDF [sans domicile fixe - NDLR] sur le continent africain. On pourrait éviter à la France cette image, où on conseille à un chef des armées français : « Déménagez d'ici, allez dans ce pays, c'est sûr ». Et puis, deux mois plus tard, ce n'est plus sûr dans ce pays. Au minimum, cela veut dire que ce chef des armées français a été induit en erreur. Au pire, l'approche n'est pas la bonne.Je souhaite être à la tête d'un État du Tchad solide, partenaire sûr, avec lequel la France peut travailler. Et dans ce partenariat sûr que j'entends développer, il y a des choses qui relèvent des choses du siècle passé. Je crois que même l'approche française aujourd'hui est appelée à évoluer là-dessus. Est-ce que maintenir de manière durable ad vitam æternam des troupes étrangères sur un sol est quelque chose de défendable ? On peut être au même niveau d'efficacité, mais peut-être faire différemment : mutualiser les forces, avoir des écoles de guerre communes, partager les renseignements, avoir des approches de formation rapide, séquencées sur un temps court, mutualiser nos énergies. Cela, ce sont des pistes que nous n'avons pas suffisamment explorées.Donc, je ne suis pas un dogmatique, je vais être très pragmatique sur la question et, en regardant vraiment page par page l'ensemble de ces accords, nous sommes capables de dire quelle est la part de modernité qui manque à cela pour nous permettre d'avancer. Cela sera mon approche et cela va être au cas par cas. Avec la France, mais pas que : avec les autres partenaires aussi, de manière à ce que nous soyons capables de dépoussiérer les partenariats du XXe siècle des éléments qui ne les ont pas amenés à rentrer totalement dans le XXIe siècle.
Transition au Tchad, promesse tenue ou trompe l'œil ? Le Tchad organisera le 6 mai 2024 l'élection présidentielle qui viendra conclure trois années de transition consécutives à la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby, à la suite de la mort de son père, le président Idriss Déby, en avril 2021. Il avait promis la réconciliation nationale, des élections transparentes et des réformes socio-économiques. Alors ces trois années ont-elles été bénéfiques pour le pays ? Quel bilan les Tchadiens tirent-ils de ce processus ? Un Grand reportage de François Mazet qui s'entretient avec Patrick Adam. Steadfast defender 2024 : face à la Russie, l'OTAN montre ses musclesLe bord d'une route enneigée, ravitaillement de nuit pour les chasseurs alpins français déployés au-delà du Cercle Polaire à l'extrême nord de la Norvège…Au début du mois de mars 2024, l'Otan a donné le coup d'envoi de Steadfast Defender 2024. Le plus grand exercice jamais organisé depuis la guerre froide. Une manœuvre qui se décline de l'Arctique jusqu'aux frontières de la Pologne.Un Grand reportage de Franck Alexandre qui s'entretient avec Patrick Adam.
Le Tchad organisera le 6 mai 2024 l'élection présidentielle qui viendra conclure trois années de transition consécutives à la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby, à la suite de la mort de son père, le président Idriss Déby, en avril 2021. Il avait promis la réconciliation nationale, des élections transparentes et des réformes socio-économiques. Alors ces trois années ont-elles été bénéfiques pour le pays ? Quel bilan les Tchadiens tirent-ils de ce processus ? «Transition au Tchad : promesse tenue ou trompe l'œil ?», un Grand reportage de François Mazet à N'Djamena, réalisation : Victor Uhl.
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feeder sound 421 mixed by Idriss D (recorded at Nook in Bucharest) "feeder.ro: Hello, Idriss! It's our great pleasure to have you back on the feeder insider interview series. A lot of things have changed since 2021. Now that you are playing at Nook in Bucharest on the 27th of January, we finally can have an extended conversation about music, vinyl, DJ, producing and managing. Let‘s start with the fresh news. Your album is coming out anytime soon. We all wonder what we can expect to listen to, knowing you usually don‘t stick with a single genre and many times you are collaborating with sound masters and wizards Idriss D: Hello guys, thank you again for reaching out and yes, I'm happy we'll meet in Bucharest at Nook Club. I've been working on the album for two years and a half, it's a very important project for me to elaborate the music of my beloved country Algeria in an electronic key and happy to introduce four feats of master Algerian artists: Zineddine Bouchaala, Gasba Electrique, Leila Moon and Chazil." Read the entire feeder insider interview with Idriss D here: https://www.feeder.ro/2024/01/26/idriss-d-insider/
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la rencontre entre les présidents iranien et irakien, sur les critiques entourant l'organisme en charge du référendum constitutionnel au Tchad et sur la fin des concertations entre l'opposition et le pouvoir de transition en Guinée. RDC : le scandale des 300 000 emplois fictifs Selon l'Inspection générale des finances, les emplois fictifs coûtent 800 millions de dollars chaque année à la République Démocratique du Congo. Quelles stratégies vont être mises en place pour lutter contre ces emplois fictifs ? Des sanctions sont-elles prévues pour punir les agents et les responsables de ces irrégularités ? Avec Pascal Mulegwa, correspondant de RFI à Kinshasa. Iran/Irak : la crainte des États-Unis Le président irakien s'est rendu en Iran, le week-end dernier, afin de rencontrer son homologue. Quelles sont les relations actuelles entre les deux pays après des années d'hostilité ? Pourquoi les Américains voient-ils d'un mauvais œil ce renforcement des liens entre les deux pays ? Avec Nasser Etemadi, journaliste au service en langue persane de RFI Tchad : le référendum constitutionnel critiqué Au Tchad, les opposants menacent de boycotter le référendum constitutionnel, prévu en novembre. Selon eux, la Conorec, l'organisme chargé d'organiser le scrutin est dominé par le MPS, le parti de l'ancien président, Idriss Déby. Les autorités de transition pourraient-elles revoir la composition de la Conorec ? Avec Evariste Ngarlem Toldé, docteur en Science politique, politologue. Guinée : l'opposition annonce la reprise des manifestations Les Forces vives de Guinée ont annoncé mettre fin à leur participation aux concertations engagées avec la junte au pouvoir. Pourquoi les Forces vives se sont-elles retirées des pourparlers ? Peut-on s'attendre à une intensification des manifestations ? Avec Kabinet Fofana, analyste politique, directeur de l'association guinéenne de Science politique.
Au Tchad, deux ans après la mort du président Idriss Déby Itno et l'arrivée au pouvoir de son fils Mahamat Idriss Déby, quel bilan dressez-vous de la transition ? Quels sont les avancées et les échecs ? Les conditions sont-elles réunies pour un retour à l'ordre constitutionnel et la tenue des élections en 2024 ? Nous lançons le débat.
The government in Chad says security forces have foiled an attempt by a group of army officers to destabilize the country. The government says security services had been arresting people linked to the plot since 8 December. It says the head of the plot was the president of the Chadian Human Rights Organisation, Baradine Berdei Targuio. Chad has been relatively unstable since April last year when the long-time ruler Idriss Déby died after visiting the front line to fight rebels.
The men had a lot to say ladies!! Listen to this wholesome conversation with three of the chillest people you'd ever meet! From men and emotions to physical attraction, falling in love and sugar daddies, we covered it all!!
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 25 novembre 2022.Avec cette semaine :Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel Philosophie Magazine.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.IRAN : LA RUE CONTRE LES MOLLAHSNées de l'arrestation par la police des mœurs, puis de la mort en cellule de Mahsa Amini, une jeune femme kurde de vingt-deux ans, accusée de porter une coiffure inappropriée, les manifestations s'amplifient continument depuis le 16 septembre Le président Ebrahim Raissï, tient une ligne de confrontation avec une société iranienne de plus en plus en colère, tandis qu'un certain nombre de ressortissants occidentaux ont été arrêtés comme otages. La répression a fait au moins 326 morts, dont 43 enfants. D'après la justice iranienne, plus de 2.000 personnes ont été inculpées pour leur participation au mouvement. Les ONG étrangères estiment que jusqu'à 15.000 Iraniens ont été arrêtés. Les slogans des manifestants vont du rôle de la police des mœurs aux restrictions sociales en vigueur en passant par des revendications économiques et le manque de représentativité politique. On constate une forme de convergence des doléances des contestataires. Contrairement aux manifestations antérieures en Iran, celles-ci ne comportent aucun slogan religieux. Personne ne demande de réforme du système islamique. La devise des manifestants, « Femme, vie, liberté », dénonce la dictature en place dans le pays et demande un changement de régime. Dans un sondage de juin 2020 conduit par l'institut Gamaanet, cité en août 2020 par Iran International, une chaîne de télévision par satellite persanophone installée à Londres, 73 % des personnes interrogées se disaient opposées à l'obligation du port du hidjab, et 26 % seulement indiquaient croire en l'imam Mahdi, dont le retour à la fin des temps est pourtant un élément central du chiisme contemporain. Parmi les 61 % de sondés issus d'une famille religieuse, 60 % déclaraient ne pas faire la prière. Alors que l'Iran est l'un des pays les mieux dotés du monde en richesses naturelles, plus de la moitié de sa population vit sous le seuil de pauvreté.Après avoir longtemps mis en avant le principe « ni Est ni Ouest » pour affirmer son indépendance vis-à-vis tant de l'URSS que des Etats-Unis, l'Iran a clairement basculé du côté de la Russie. La coopération entre les deux pays s'est scellée en 2015, quand ils ont joint leurs efforts pour sauver de l'effondrement le régime de Bachar al-Assad en Syrie. La guerre d'Ukraine est en train de devenir un nouveau théâtre de collaboration entre les deux pays. En plus de fournir « des centaines », de drones à l'armée russe, selon le département de la défense américaine, Téhéran serait aussi prêt à livrer des missiles sol-sol après un accord conclu le 8 octobre avec Moscou, selon le Washington Post et l'agence Reuters. Pendant ce temps, l'Iran est en train d'atteindre le seuil nucléaire. Le 22 novembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé, que l'Iran avait commencé à produire de l'uranium enrichi à 60 % dans son usine de Fordo. Cette nouvelle entorse à ses engagements, décidée après une résolution critique adoptée le jeudi 17 novembre à l'AIEA, intervient alors que les négociations initiées en avril 2021 à Vienne pour ranimer l'accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien sont au point mort.***FRANCOPHONIE : QU'EN RESTE-T-IL ?Le 18ème sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s'est tenu le week-end dernier à Djerba, en Tunisie. Chaque année, le 20 mars est célébré comme la Journée internationale de la Francophonie et le sommet de la Francophonie réunit ses membres tous les deux ans. Après deux reports, le premier en 2020 du fait de la pandémie de Covid-19, le second en 2021 en raison de la crise politique que le président tunisien Kaïs Saïed a provoquée en s'octroyant l'essentiel des pouvoirs exécutifs, la tenue à Djerba du sommet de la Francophonie est une victoire diplomatique pour le chef de l'Etat tunisien. Ce sommet a célébré - avec donc deux ans de retard - les 50 ans d'une organisation de 88 membres dont la Tunisie fut l'un des pays fondateurs sous son président Habib Bourguiba, aux côtés du Sénégalais Léopold Sedar Senghor, du Nigérien Hamani Diori et du Cambodgien Norodom Sihanouk.Le français est la cinquième langue la plus parlée au monde avec 321 millions de locuteurs, appelés à devenir 750 millions en 2050, grâce à la croissance démographique de l'Afrique. Quelque 36% de francophones vivent en Europe et plus de 54% en Afrique. Avec 21 membres à sa création en 1970, l'OIF compte aujourd'hui 54 pays membres de plein droit, sept membres associés et 27 observateurs. À l'origine, la Francophonie était tournée vers la culture et la diffusion de la langue française. Mais depuis quelques années, elle se voit aussi comme un espace économique. Depuis le dernier sommet en 2018 à Erevan, en Arménie, le monde francophone n'a pas été épargné : le Liban est en plein naufrage économique, Haïti a vu son président Jovenel Moïse assassiné à son domicile en 2021, le Tchad a lui aussi perdu son chef de l'Etat, Idriss Déby, tué au combat la même année avant que son fils lui succède. Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont désormais dirigés par des militaires arrivés au pouvoir après un coup d'Etat. Ils n'ont en conséquence pas été invités au sommet. Du fait du différend entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, le président de la RDC, Felix Tshisekedi, a préféré rester dans son pays et son Premier ministre a refusé de poser sur la photo de famille à côté du président rwandais Paul Kagame. Autre sujet de préoccupation : l'Ukraine.La secrétaire générale de l'Organisation Internationale de la Francophonie, de nationalité rwandaise Louise Mushikiwabo a été élue pour un deuxième mandat. Le prochain grand rendez-vous de la famille francophone en France aura lieu en 2024 dans la toute nouvelle Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, lieu symbolique où François Ier signa en 1539 la célèbre ordonnance qui imposait pour la première fois le français dans les actes officiels plutôt que le latin.Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
C'est un homme qui a une parole médiatique rare. En marge du XVIIIe sommet de la Francophonie, à Djerba, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a cependant accepté d'accorder une interview conjointe à RFI et France 24. Il revient notamment sur les débats qui ont eu lieu au sein du Conseil paix et sécurité de l'UA sur une éventuelle suspension du Tchad. Il conteste que son point de vue sur le fonctionnement de la transition tchadienne soit dicté par un agenda personnel. « Les contreparties de l'attitude clémente de l'UA, explique-t-il, n'ont pas été respectées. » Marc Perelman: On va commencer par la situation dans l'est de la RDC. Les combats se poursuivent. Les pays de l'Afrique de l'Est sont en train de déployer une force régionale. Les efforts diplomatiques se multiplient. Alors une question simple, mais grave: est-ce que vous pensez qu'une solution diplomatique est encore possible ou est-ce que vous craignez un embrasement régional ? Moussa Faki Mahamat: Cette situation n'est malheureusement pas nouvelle. Depuis pratiquement plus de deux décennies, l'est du Congo est en troubles. C'est éprouvant pour le peuple congolais. C'est éprouvant pour son voisinage, c'est éprouvant pour l'ensemble du continent. Mais dans ce genre de conflit, nécessairement, il faut trouver une solution politique. Donc, le processus qui est engagé à Nairobi avec la communauté est-africaine, les efforts du président d'Angola [João Lourenço], qui a été désigné par l'Union africaine comme facilitateur, je crois que ces efforts combinés doivent nous amener à trouver une solution politique, en tout cas c'est ce qu'on préfère. Laurent Correau: Alors justement, les autorités congolaises refusent de discuter avec le M23 qu'elles considèrent comme un groupe terroriste. Est-ce que cela ne fragilise pas la recherche d'une solution négociée ? M.F.M.: À écouter l'envoyé spécial, l'ancien président du Kenya Uhuru Kenyatta, les discussions de Nairobi doivent continuer. C'est aux Congolais bien entendu de déterminer quels sont ceux qui vont prendre part. Mais, il est souhaitable dans le cadre de la recherche de la paix que le processus soit le plus inclusif possible. C'est notre souhait. De toutes les façons, ce sont les parties elles-mêmes qui savent de quoi il s'agit. M.P.: La situation au Tchad, les autorités ont décidé de prolonger la transition, d'ouvrir la possibilité au chef de la junte, Mahamat Idriss Déby, d'être candidat aux élections à venir. Il y a eu les événements tragiques du 20 octobre où une manifestation a été réprimée dans le sang. Dans un rapport que vous avez remis au Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, vous avez demandé la suspension du Tchad en affirmant que c'est nécessaire pour « sauvegarder un minimum de crédibilité et être cohérent avec les situations dans d'autres pays, à savoir le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et le Soudan ». Cela pose la question: est-ce que la crédibilité de l'Union africaine a été mise à mal dans cette affaire ? M.F.M.: Je crois qu'il est nécessaire de situer les choses dans leur contexte. En avril 2021, le président de la République du Tchad, le maréchal Idriss Déby, a trouvé la mort de manière violente, paix à son âme. Et à ce moment, contrairement à la pratique de l'Union africaine qui, en cas de changement non-constitutionnel, suspend presque automatiquement l'État, l'Union africaine, notamment le Conseil paix et sécurité, a envoyé une mission sur place pour pouvoir examiner les circonstances particulières qui ont conduit à la mort du président. Et l'Union africaine, à travers son organe compétent qui est le CPS [Conseil de paix et de sécurité], a décidé de ne pas suspendre le Tchad, mais sa décision comporte pratiquement les dispositions ou les décisions qui sont généralement prises en cas de changements non-constitutionnels, notamment en insistant sur un délai de 18 mois non renouvelable et l'inéligibilité des militaires qui sont à la tête du Conseil militaire de transition. Dix-huit mois après, il y a eu le dialogue qui a été organisé. Et donc, ces deux conditions qui sont la contrepartie de l'attitude clémente de l'Union africaine n'ont pas été respectées. Et naturellement, donc en tant que président de la Commission en charge de mettre en œuvre les décisions de ces organes, j'ai présenté un rapport que certains ont trouvé accablant ou qualifié de réquisitoire, mais moi, je le trouve plutôt exigeant. Exigeant et clair, d'autant plus qu'il y a manifestement une violation des décisions et des principes [de l'Union Africaine] et de l'engagement pris par le président du Conseil militaire de transition. J'ai donc soumis ce rapport au Conseil paix et sécurité. En plus, il y a eu ces événements que vous citez, qui marquent pratiquement la fin de ces 18 mois. Ils ont été réprimés violemment. Et naturellement, tout cela, je devais le porter à l'attention de l'organe qui est en charge. Le CPS a discuté de la question, il n'a pas encore vidé le sujet. Il a suspendu ses travaux. Et je crois qu'il va les reprendre avant la fin de ce mois. M.P.: Il ne vous a pas suivi. Est-ce que ce n'est pas quand même un problème de crédibilité ? M.F.M.: De toutes les façons, la décision n'est pas encore prise. Il y a un certain nombre d'États qui ont estimé qu'il faut suspendre le Tchad, à l'exemple des autres pays. D'autres ont estimé qu'il ne faut pas le faire. Et puisque c'est une décision de fond, pour que la décision soit prise dans un sens ou dans un autre, il faut recueillir les deux tiers. C'est la raison pour laquelle je crois qu'ils ne sont pas arrivés à ça. Et la séance a été reportée pour reprendre. Quelle que soit la décision, nous allons la mettre en œuvre bien entendu. L.C.: Justement, comment expliquez-vous que, pour certains pays comme le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, l‘Union africaine parvient à rappeler les principes, à les poser alors que pour le Tchad, elle a plus de difficultés. Est-ce qu'il y a une exception tchadienne ? Est-ce qu'il y a eu des pressions à ce sujet sur le Conseil paix et sécurité ? M.F.M. : Je ne sais pas. Le Conseil paix et sécurité est composé de 15 États qui représentent l'ensemble du continent. Cet organe permanent est en charge des questions de paix et de sécurité. Et donc, c'est aux États membres de pouvoir discuter et de prendre une décision. Manifestement, dans ce cas, il y a une violation parce qu'un répit a été donné aux autorités de la transition. Mais finalement, elles n'ont pas appliqué les décisions qui ont été prises par le Conseil paix et sécurité. C'est ça la réalité. L.C. : Mais je vous repose ma question : pourquoi le Conseil paix et sécurité ne parvient-il pas à se prononcer sur le Tchad alors qu'il y est arrivé sur d'autres pays ? M.F.M. : Ce sont des États pris individuellement et qui expriment leur point de vue sur la question. M.P. : Vous avez mentionné évidemment les événements du 20 octobre. Les autorités tchadiennes affirment que ce n'était pas un mouvement de protestation, mais que c'était une insurrection qui était planifiée. Est-ce que cet argument vous convainc ? M.F.M. : De toutes les façons, quel que soit le cas de figure, dénombrer officiellement plus de 50 morts et 300 blessés pour une manifestation de civils me semble une utilisation abusive des armes. Et donc, bien entendu, il y aura, je l'espère, des enquêtes indépendantes, mais le fait lui-même d'une manifestation dans des villes et qu'il y ait autant de victimes me semble quelque chose d'extrêmement grave. L.C. : Le gouvernement tchadien vous accuse de vouloir sanctionner le Tchad coûte que coûte. Il affirme que vous faites tout cela parce que vous souhaitez être candidat à la présidentielle tchadienne à la fin de la transition. Comment réagissez-vous à ces accusations ? M.F.M. : Sur cette question de candidature ou pas… je suis un citoyen tchadien. Et tout citoyen tchadien qui remplit les conditions peut à un moment ou à un autre avoir des ambitions, ou un projet pour son pays. Je crois qu'il y a un amalgame entretenu sciemment. Au départ, on m'a accusé de vouloir faire la part belle à mon pays qui a échappé à la suspension, maintenant c'est le contraire. Donc, je crois que c'est une querelle politicienne sur laquelle on veut m'entraîner. En tout cas, je ne tomberai pas dans ce piège. Ce qui est évident, en tant que président de la Commission de l'Union africaine, c'est que je suis assermenté et que je dois vraiment situer les choses dans leur contexte. J'ai soumis un rapport et personne ne conteste aujourd'hui que les conditions qui ont été mises par le Conseil paix et sécurité ont été allègrement négligées, voire violées. C'est là la réalité. M.P.: Mais vous venez de dire que tout citoyen tchadien qualifié peut être candidat. Donc, cela pose quand même la question : est-ce que vous excluez ou pas toute candidature à la prochaine élection présidentielle ? M.F.M. : Est-ce que c'est le sujet ? M.P.: C'est le sujet d'après le gouvernement tchadien… M.F.M. : Il y a 18 ans et demi,en 2004, votre confrère Christophe Boisbouvier me posait la question quand j'étais encore Premier ministre, si j'étais le dauphin du président Déby. Donc, cette question pour moi, elle revient très souvent. Je ne sais pas si je représente le portrait-robot (rires) de ce fameux candidat, mais je ne pense pas que le problème soit à ce niveau. M.P.: Mais vous n'excluez pas une candidature quand même dans l'avenir ? M.F.M. : Je ne suis candidat à rien. Je suis président de la Commission de l'Union africaine. Il me reste encore deux ans et plus pour remplir mon mandat. Moi, je me concentre sur le travail que je fais actuellement. M.P. : Mais d'un point de vue personnel, est-ce que le fait que vous n'ayez pas été suivi par le Conseil de paix et de sécurité, cela vous a affecté ? Personnellement, est-ce que vous vous dites : à quoi bon continuer finalement, peut-être dois-je démissionner, aller faire autre chose, parce que je ne suis pas écouté ? M.F.M. : Pas du tout. J'aurais réagi de la même façon qu'il s'agisse du Tchad ou de tout autre État membre. Le travail du président de la Commission est de mettre en œuvre les décisions de ses organes. Ça, c'est ma responsabilité, j'ai prêté serment. Ça peut être le Tchad, ça peut être un tout autre pays. Je crois que je suis totalement… et je l'ai dit : si demain le Conseil paix et sécurité décide de ne pas suspendre le Tchad, j'appliquerai totalement les décisions de cet organe. M.P.: Vous n'allez pas démissionner… M.F.M. : Je n'ai pas à démissionner. Pourquoi dois-je démissionner ? J'ai été élu par l'ensemble du continent. J'ai un mandat, je fais mon travail. L.C.: Pour parler du Mali maintenant, la France s'est retirée de ce pays. Les Européens s'en vont. Les Ivoiriens également. Est-ce que vous êtes inquiets de voir une situation dans laquelle les Forces armées maliennes, les Fama, et le groupe Wagner seraient seuls face aux jihadistes ? M.F.M.: Les troupes dont vous parlez, notamment celles qui sont dans la Minusma, sont venues dans le cadre d'une mission des Nations unies. C'est vrai, la plupart des effectifs sont des effectifs africains. J'espère que cette mission pourra continuer, quand bien même nous, à l'Union africaine, dans le continent de façon générale, nous constatons que les missions de maintien de la paix n'ont pas montré une efficacité dans un contexte comme celui du Mali. Il s'agit de trouver la paix avant de la maintenir donc, avec la question des mandats, etc. Donc, j'espère que cette mission va continuer. Du reste, ce sont des accords entre les autorités maliennes et les pays comme la France. Naturellement, c'est aux Maliens de décider. L.C.: Concernant l'Éthiopie, un accord parrainé par l'Union africaine vient donc d'être signé entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré. Il prévoit le retrait de toutes les forces étrangères de la région. Or, l'armée érythréenne est toujours présente. Est-ce que le comportement de l'armée érythréenne ne va pas être essentiel à la réussite de cet accord ? M.F.M.: Ce qui est positif, c'est que les parties se soient assises autour d'une table. C'était à la fin du mois passé en Afrique du Sud. Elles ont signé cet accord important sur la cessation des hostilités. De toutes les façons, il y a des acteurs… les parties elles-mêmes savent de quoi il s'agit. Notre souci, c'est de les accompagner puisqu'ils se sont engagés. Il faut bien que ces forces-là, à un certain moment, partent parce que c'est convenu entre les parties.
On 20 October, Chadian security forces killed more than 50 protesters on the streets of Chad's capital N'Djamena and other cities and towns. Demonstrators had taken to the streets in anger at an extension of the country's transitional period that allows President Mahamat Déby to hold power for another two years and then possibly contest elections, despite his previous pledges to stand down. Mahamat Déby assumed power at the head of a transitional military council after his father, Idriss Déby, who had ruled Chad for 30 years, died when Chadian forces were fighting rebels in the country's north. Initially, Mahamat Déby seemed to mark a break from the past: space for political debate opened up, some exiled opposition leaders returned to Chad, and talks with rebels got under way. Over the past few months, though, the most powerful rebel groups have rejected the deal that emerged from those talks and, when a national dialogue started in N'Djamena, the main opposition party and civil society organisations chose not to participate. Then came the announcement that junta members, including Déby, could run for elections, which triggered protests and the crackdown. In this episode of Hold Your Fire!, Richard Atwood speaks with Enrica Picco, Crisis Group's Central Africa director, about where Chad's transition is headed. They look at the violence against protesters and what options remain for the country's political opposition. They also talk about the various Chadian rebel groups, many based in Libya and some of whose leaders are part of Deby's family, that arguably pose a graver threat to Deby's rule than his civilian opponents. They discuss Mahamat Déby's ascendancy to power after the death of his father, the influence of Chad's powerful military in backing him and how Déby has shaped politics in the country thus far. They also look at how regional actors, including the African Union, and other foreign powers, notably France, which traditionally enjoys close ties to the Chadian government, have responded to the violence. They discuss what people should be watching in the months ahead. For more on the situation in Chad, check out Crisis Group's extensive analysis on our Chad country page. Hosted on Acast. See acast.com/privacy for more information.
O diplomata angolano Gilberto da Piedade Veríssimo, presidente da Comissão da Comunidade económica dos Estados da África central, evocou com a rfi a crise no Chade que esteve no centro da cimeira de chefes de Estado do órgão regional desta terça-feira de Kinshasa. O Chade preocupa a Comunidade económica dos Estados da África central, CEEAC. A organização regional, reunida em cimeira nesta terça-feira em Kinshasa, indigitou o presidente da RDC, Félix Tshisekédi, para facilitar o diálogo entre chadianos. 80 pessoas morreram no passado dia 20, em plena contestação das condições da transição. Recorde-se que o filho do ex presidente acabou por suceder a Idriss Déby quando este faleceu repentinamente no campo de batalha a 20 de Abril do ano passado. O general Mahamat Idriss Déby que tinha acabado de prolongar por mais dois anos a transição rumo a eleições, facto contestado por vários sectores da sociedade chadiana. O diplomata angolano Gilberto da Piedade Veríssimo é o presidente da Comissão da CEEAC, este apresentou nesta terça-feira aos chefes de Estado o seu relatório sobre os acontecimentos de dia 20 deste mês, tendo-se previamente deslocado ao Chade. Em entrevista à RFI a partir da capital da RDC ele começa por esboçar as principais conclusões da cimeira de uma organização que engloba, nomeadamente, dois Estados lusófonos, Angola e São Tomé e Príncipe.
Le président Mahamat Idriss Déby a pris la parole pour la première fois depuis les violences du 20 octobre. Il accuse l'opposition d'être responsable de la situation. Et notamment le parti Les Transformateurs, suspendu de la vie publique ces derniers jours.
durée : 00:14:49 - Les Enjeux internationaux - par : Baptiste Muckensturm - Le fils et successeur d'Idriss Déby aurait dû rendre le pouvoir comme promis après une transition de dix-huit mois à la suite du décès de son père. De président du Conseil militaire de transition à président de la république, cette auto-nomination lui permet de garder le pouvoir, dans le sang... - invités : Clémentine Racine Enseignante chercheuse spécialiste du Tchad
Saleh Kebzabo a été nommé Premier ministre du Tchad ce mercredi 12 octobre. Ancien adversaire farouche d'Idriss Déby, il devient donc le chef du gouvernement de son fils. Alors que le pays entre dans une seconde phase de transition de 24 mois devant déboucher sur des élections, celui qui a beaucoup œuvré lors des derniers 18 mois explique pourquoi il a accepté cette mission. RFI: Pourquoi avez-vous accepté de devenir le Premier ministre de la transition ? Saleh Kebzabo : J'ai accepté cette lourde charge parce que je suis dans la transition, dans la pré-transition d'abord qui est en train de prendre fin, et puis dans la transition ensuite, depuis la mise en place du nouveau système. J'ai apporté ma contribution à tous les niveaux. J'ai participé à la préparation du dialogue lui-même en tant que vice-président du Codni [Comité d'organisation du dialogue national inclusif]. J'ai fait trois pays africains de l'Ouest pour le pré-dialogue et puis ensuite, j'ai participé au pré-dialogue de Doha avec les politico-militaires pendant cinq mois. Et j'ai participé à tous les dialogues à Ndjamena. Je pense que tout cela est assez motivant pour accepter tout ce qui va s'en suivre. Est-ce une récompense pour les services rendus pendant les derniers 18 mois ? Le récompense, je l'ai déjà eue. Après Doha, on m'a décoré de la plus haute fonction honorifique du Tchad, je crois que c'est suffisant. Cette implication, c'est parce que vous croyez vraiment que cette transition peut changer le système tchadien ? Je ne fais jamais ce en quoi je ne crois pas et je m'implique toujours quand j'y crois. C'est ce que j'ai fait, je me suis donné corps et âme, et tous les Tchadiens le savent. Tout ce processus que je viens de décrire qui est parti depuis l'année dernière jusqu'à aujourd'hui, je me suis impliqué à fond parce que j'y crois profondément. Et je pense que les Tchadiens ont là la seule opportunité de mon point de vue de se réconcilier, de faire en sorte que vraiment la page douloureuse du passé, on la tourne définitivement -et c'est possible-, et qu'on envisage l'avenir. Je crois que le dialogue nous en a offert toutes les perspectives. Nous devons saisir toutes les opportunités et faire en sorte que ça change. Et c'est possible que ça change. Vous avez passé plusieurs décennies à vous opposer à Déby père. Pourquoi aujourd'hui travailler pour Déby fils ? Est-ce qu'il est différent de son père ? Je n'ai pas de problème de patronyme. Je n'ai pas de problème de Déby-famille, Déby Itno et autres. J'avais une opposition politique farouche contre le président Déby [Idriss Déby Itno] qui est décédé, paix a son âme. Je ne veux pas transporter ce combat-là de père en fils ou de fils en père. Certains vont vous accuser d'être la caution de la transmission dynastique du pouvoir ? Mais quand on est dans la vie politique active, il faut être prêt à recevoir tous les mots, voire toutes les accusations pourvu que vous soyez quitte avec vous-même, avec votre conscience, avec votre pays, dans ce que vous faites. Et vous êtes quitte avec la possibilité de participer aux élections en ce qui concerne Mahamat Idriss Déby à la fin de la transition ? L'éligibilité, ça vous va ? Les élections sont ouvertes à tous les Tchadiens, sauf ceux qui sont frappés par la loi. Je n'en suis pas. Il y a eu des manœuvres pour m'éliminer avec la règle des 70 ans. Et finalement, on l'a fait sauter. Donc, tous les Tchadiens, qui sont en accord avec la loi, avec leur conscience, avec eux-mêmes et qui ont la capacité physique et morale, sont libres d'être candidats. Y compris le président de la transition ? Cela a déjà été dit, vous-mêmes vous en avez parlé ces derniers jours. Mais est-ce que vous ne risquez pas de vous couper de vos partenaires internationaux, notamment de l'Union africaine qui s'oppose à cette éligibilité des dirigeants de la transition ? Je pense que les premiers moments passés, je crois que les partenaires du Tchad devront sans doute revenir à de meilleurs sentiments, parce que l'année dernière, on était dans les mêmes circonstances, ils ont trouvé que le Tchad était une exception. Cela n'a pas changé, le Tchad est toujours une exception. On ne change pas en un an et demi. Et je crois qu'on va revenir sur cette question pour permettre aux Tchadiens, qui se sont réunis dans un dialogue national inclusif et souverain [de décider]. Ce sont vraiment des représentants de la nation qui ont parlé et qui ont pris une décision. Il ne faudrait pas que les organisations extérieures viennent contredire les vœux exprimés par les populations tchadiennes. Votre priorité, c'est d'organiser des élections crédibles dans 24 mois ? L'une des priorités en effet. Pour arriver à des élections crédibles dans 24 mois, il faut passer par plusieurs cases, par la case sécurité, par la case réconciliation, par la case réforme de l'armée et différentes autres cases qui sont tout aussi importantes. C'est l'ensemble de tout cela qui va nous amener à de bonnes élections. Et croyez-moi, j'en suis vraiment fier parce que je me suis battu pendant 25 ans pour avoir des élections transparentes. J'en ai l'opportunité aujourd'hui et croyez-moi, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir et tout ce que dieu va me donner comme capacités pour faire en sorte que le Tchad ait enfin des élections transparentes et que le Tchad soit un pays exemplaire, sinon en Afrique centrale, du moins dans toute l'Afrique du point de vue de la démocratie ouverte. Justement, vous vous en êtes plaint pendant des années du fait que le Tchad n'avait jamais eu d'élections transparentes. Est-ce que vous avez obtenu des garanties pour que ce soit différent la prochaine fois ? Je crois que le dialogue a dessiné toute l'architecture qu'il faut pour aller à des élections transparentes. Nous allons nous y atteler dès maintenant. C'est donc l'ensemble des Tchadiens qui sont interpelés. Il n'y en a pas qui vont rester sur la touche ou qui vont rester aux fenêtres pour parler. Il faut que tout le monde mette la main à la pâte. Et c'est ainsi qu'on aura des élections transparentes. C'est l'affaire de tous. C'est l'affaire de toutes les couches de population de notre pays. Ce n'est pas la faute d'une catégorie ou d'une infime minorité. Vous avez 75 ans. Est-ce qu'organiser ces bonnes élections serait votre héritage politique ? Ça peut, si vous voyez les choses de cette façon-là, c'est bien. Mais ce qui est certain, c'est que tant que Dieu m'en donnera la force, les capacités et les moyens, je donnerai tout ce que j'ai pour servir ce pays pour l'amener vraiment à sortir des ornières, pour être un pays libre et démocratique. Je le ferai, c'est ça mon souhait. Justement le président de la transition a dressé une liste de priorités, une liste étoffée. Est-ce que vous vous sentez d'attaque pour mener de front tous ces chantiers qui sont nombreux ? C'est un défi. C'est un défi commun, et ce n'est pas un défi personnel, ni pour lui ni pour moi. Il n'a fait que relever ce que le dialogue a dit. Nous sommes à l'écoute du dialogue qui a duré 45 jours pour lequel les Tchadiens se sont exprimés en toute liberté. Et ce qu'ils ont dit, il ne faut pas l'oublier. Je crois que c'est ainsi que je commence ma charge, je me remets à l'écoute du dialogue et je suis ouvert au dialogue. Hors des élections, quelles sont les priorités : c'est la lutte contre la corruption, contre les délestages, l'accès à l'eau potable, les conflits intercommunautaires ? Vous avez cité les principaux [problèmes] sur lesquels on peut axer notre action. Mais je dis, attention, un gouvernement de transition n'est pas un gouvernement normal. Nous ne sommes pas un gouvernement ordinaire qui va tout prendre en charge et qui va vouloir tout faire pour le pays. Non. Nous avons une mission spécifique qui est d'amener ce pays à des élections transparentes, libres, sincères. Et pour y arriver, il faut baliser la route par la paix -La paix d'abord est le facteur numéro 1-, par les soucis des conflits intercommunautaires qui est un problème de sécurité, par les conflits entre les éleveurs et les cultivateurs, par d'autres soucis liés à des pratiques comme celles que vous avez citées, la corruption et tout ce que ça peut entraîner comme corollaire, et aussi le nationalisme, le patriotisme, remettre les Tchadiens au travail parce que ce pays ne travaille pas. Les Tchadiens ne travaillent pas depuis près de 40 ans. Il faut qu'ils réapprennent à travailler. Il faudra construire un État de droit dans lequel il fait bon vivre, avec le respect de toutes les libertés : liberté d'association, liberté de manifestation, liberté de participation au parti de son choix, et ainsi de suite. Concernant votre gouvernement, quand aura-t-on sa composition ? Dans les jours qui viennent. Il n'y a pas de précipitation pour ça. On va le faire tranquillement avec le maximum de précautions pour ne pas se tromper. Il faut avoir un bon gouvernement qui va durer deux ans. Est-ce que vous allez proposer à des membres des Transformateurs et de Wakit Tama de vous rejoindre ? Le gouvernement sera ouvert à tous les Tchadiens. Je ferai effectivement appel à tous les Tchadiens. Là -dessus, je suis de concert avec le président, nous sommes d'accord qu'il faut faire appel à tous les Tchadiens pourvu qu'ils acceptent de venir dans ce gouvernement. Ils auront leur place. À Doha, au Qatar, en août 2022, après plusieurs mois de tractations, vous n'avez pas pu rallier tous les groupes rebelles à l'accord, pas le Fact en premier lieu. Pensez-vous pouvoir les ramener à la table des négociations ? Depuis notre départ de Doha, nous avons toujours dit que l'accord était ouvert. Nous n'allons pas les laisser comme ça, on va travailler à ce que le Fact, le CCMSR [Conseil de commandement militaire pour le salut de la République] et ainsi de suite, ceux qui sont vraiment des mouvements importants sur le terrain, tout comme ceux qui le sont moins, ou ceux qui sont encore en exil, puissent revenir avec nous dans la case commune qui est le Tchad. C'est ça le plus important. Je crois qu'il faut balayer toutes les forces dissidentes qui nous minent inutilement et qui créent des conflits qui perdurent pour rien. Je crois que chacun de ces mouvements a sa place au Tchad. On va essayer de faire en sorte que dans les discussions parallèles ou par pays interposés ou autres, pendant les jours, les semaines ou les mois qui viennent, que les Tchadiens se retrouvent vraiment dans leur intégralité. Ne craignez-vous pas que ces groupes non-signataires tentent à nouveau de déstabiliser le pays ? Ils auraient tort de le faire, parce que déstabiliser le pays voudrait dire tenter encore la rébellion armée pour s'emparer du pouvoir par les armes. Voilà quelque chose dont les Tchadiens ne veulent plus. S'il y a un point important sur lequel nous sommes tous d'accord, c'est bien celui-là. Et je crois qu'il faut qu'il y ait des discussions. Tout est à mettre sur la table. Ceux qui étaient à Doha l'ont fait. Si on pense que l'accord n'est pas suffisant, qu'il y a des points d'ombre, des zones d'ombre ou s'il y a encore des points sur lesquels il faut revenir, je pense que c'est tout à fait possible et c'est tout à fait normal. L'accord est ouvert. ► À lire aussi : Tchad: Saleh Kebzabo nommé Premier ministre
Saleh Kebzabo, opposant historique au défunt président Idriss Déby Itno, a été nommé Premier ministre du Tchad, premier acte d'une nouvelle période de transition de deux ans confiée à Mahamat Déby Itno, au pouvoir depuis 2021. Le parti de Saleh Kebzabo avait déjà rallié, voilà 18 mois, le gouvernement nommé par la junte militaire dirigée par le jeune général Mahamat Déby. France 24 a recueilli la réaction du nouveau Premier ministre.
Avez-vous été convaincu par le discours d'investiture de Mahamat Idriss Déby ? Le président tchadien de transition a promis de nommer rapidement un gouvernement d'union nationale et d'organiser un référendum sur la forme de l'Etat mais aussi de mettre fin aux conflits intercommunautaires ou encore d'améliorer l'accès aux besoins de première nécessité. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Le général Mahamat Idriss Déby Itno a été investi lundi au Tchad président d'une transition prolongée de deux ans avant des élections "démocratiques". Il a promis de nommer rapidement un "gouvernement d'union nationale", 18 mois après avoir pris le pouvoir à la tête d'une junte militaire.
Au Tchad, Tom Erdimi, qui a regagné Ndjamena le 16 septembre dernier après deux années passées dans une prison égyptienne, vit dans sa maison de la capitale où il tente de retrouver des forces après sa dure épreuve carcérale. Pourquoi a-t-il été arrêté ? Entretien avec le dissident tchadien. Qu'est-ce qui a changé au Tchad depuis votre départ il y a 17 ans ? Tom Erdimi : Il y a eu des changements. Il y a eu le décès du président Idriss Déby Itno [tué sur le champ de bataille en avril 2021 ndlr]. Le président Mahamat Idriss Déby est devenu le président du Comité militaire de transition. Je crois que ce sont les changements les plus importants. À part ça, je n'ai pas encore eu l'occasion de parler, de me promener. Vous savez que je suis resté presque 17 ans à l'extérieur et il est un peu tôt, en une semaine, deux semaines, de cerner tous les changements qui ont eu lieu pendant ce temps. À ce propos justement, pourquoi avez-vous rompu avec votre oncle Idriss Déby Itno en 2005 ? C'est une longue histoire et c'est de l'histoire passée. Donc, je ne souhaite pas revenir vraiment sur tout ce qui s'est passé. Mais quand même, est-il vrai qu'il vous avait promis le pouvoir et qu'il n'a pas tenu parole ? Non. Il n'y a pas eu des choses comme ça. Ça, ce sont des spéculations des gens, etc. Mais moi, je ne pense pas sincèrement qu'il ait promis le pouvoir à qui que ce soit, et surtout pas à moi ni à Timan. Non. Et vous pensez que c'est lui qui est à l'origine de votre arrestation en septembre 2020 au Caire en Égypte ? Je ne sais pas. Je n'ai aucune idée. Et le seul motif que les greffiers m'ont opposé, c'est que j'étais en train de faire des discours et des écrits qui portaient atteinte aux bonnes relations entre l'Égypte et un pays frère. Je n'ai jamais demandé quel est le pays frère, et même, ils ne m'ont jamais dit et ils ne me diront pas quel est ce pays frère. Que savez-vous sur la mort de votre oncle Idris Déby Itno en avril 2021 ? [Quand j'étais en prison], j'ai appris le décès du président Déby neuf mois après son décès. Neuf mois. Et c'est un codétenu qui m'a dit : votre président a été tué. Il m'a dit qu'il a été tué par des rebelles qui sont venus du Nord. Point. Vous n'en savez pas plus aujourd'hui ? Non. Après, j'ai eu la visite quand même du conseiller du président qui m'a confirmé le décès. Il m'a confirmé aussi que ce sont les rebelles qui sont venus du Nord qui l'ont assassiné. Et j'ai demandé qui est le nouveau président et on m'a dit que le président, c'est Mahamat Idriss Déby. Point. Je ne me suis pas du tout intéressé aux détails, sur comment il est mort, etc. Et même arrivé ici, je n'ai pas demandé comment il est mort. S'il n'était pas mort, pensez-vous que vous seriez toujours en prison ? Vous savez, mon arrestation et ma libération sont quelque chose qui est déjà prescrit par dieu. Même s'il [Idriss Déby] était vivant, si le tout-puissant avait décidé que je sois libéré ce jour, j'aurais été libéré. Est-ce que vous pensez quand même que Mahamat Idriss Déby Itno, l'actuel président de la transition, a joué un rôle dans votre libération ? C'est lui qui a fait le premier pas, c'est lui qui est venu voir les autorités égyptiennes, c'est lui qui a dépêché ses conseillers. Ses conseillers ont fait des va-et-vient. Donc, il est le principal auteur de ma libération. Qu'est-ce qu'il l'a motivé d'après vous ? Ça, vraiment, il faut lui demander. Il faut lui demander. Mais il est le président des Tchadiens et ensuite, c'est un parent, lui. Je crois qu'il a fait son devoir et de président et de grand frère. Aujourd'hui, en l'absence des rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact), qui sont à l'origine du décès du président Idriss Déby Itno, est-ce que le dialogue national inclusif sert à quelque chose ? Quels que soient les résultats, le dialogue est utile et nécessaire. C'est mieux, mille fois mieux, un million de fois mieux que les armes, et il y aura toujours quelque chose qui sera positif par rapport au reste. Comment peut-on aujourd'hui mettre fin à la rébellion du Fact ? Ce sont des rebelles, ils ont les armes, ils menacent la sécurité du Tchad. Il faut négocier avec eux. Il faut négocier. Êtes-vous pour ou contre l'éligibilité de Mahamat Idriss Déby Itno aux prochaines élections ? Cela dépend des Tchadiens et du dialogue. Il faut se soumettre à ce que les Tchadiens vont décider. Même si l'Union africaine est contre ? L'Union africaine ne peut pas décider à la place des Tchadiens. C'est important d'avoir des bonnes relations avec l'Union africaine, c'est important d'avoir de bonnes relations avec la communauté internationale. À votre avis, est-ce que Mahamat Idriss Déby Itno doit être candidat en 2024 ? Ça, il faut lui demander. Moi, je n'ai aucun avis là-dessus. Votre préférence ? D'abord, c'est un jeune petit frère. Il vient juste d'accéder à la présidence. Je ne sais pas si lui avait pensé à être président. S'il montre des capacités réelles d'un homme qui va mettre le Tchad sur les rails, pourquoi pas ? Si lui-même ou les Tchadiens remarquent qu'il n'est pas capable, il ne sera pas capable. Et vous ? Non. Je suis là où vous me voyez ici. (rires). Je suis assis ici, en train de prendre des médicaments. Et votre frère Timan Erdimi ? Il faut lui demander. Ce sont deux personnes différentes. ► À lire aussi : Tchad: Tom Erdimi accueilli avec enthousiasme à Ndjamena
Au Tchad, le dialogue national inclusif et souverain doit se terminer à la fin de la semaine. Certaines conclusions importantes ont été formulées par la plénière : une nouvelle transition de 24 mois va s'ouvrir, dirigée par Mahamat Idriss Déby. À l'issue de laquelle, il pourra, comme les autres responsables de la transition, briguer les suffrages des électeurs. L'opposant Succès Masra, chef du parti des transformateurs, appelle à des clarifications et à de nouveaux pourparlers. RFI : Le dialogue national, inclusif et souverain a décidé que Mahamat Idriss Déby pourrait se présenter aux élections qui auront lieu à la fin de la transition. Comment est-ce que vous réagissez à cette décision ? Succès Masra : Le droit d'être candidat n'est pas le devoir d'être candidat. Je crois que le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Déby, s'était engagé et il ne s'est pas encore prononcé à la suite de ce qui sort des discussions du palais du 15-Janvier où les participants jugent bon de lui laisser l'option d'être candidat. Il y a des choses auxquelles on peut avoir droit, mais qui politiquement peuvent apparaître inopportunes. Ce sera à lui, soit de s'en tenir à l'engagement initial, soit alors d'expliquer aux Tchadiens, et aux uns et aux autres, pourquoi peut-être, il renoncera à ce choix initial. Donc, dans un premier temps, il va diriger cette transition qui pourra aller jusqu'à 24 mois. À quelles conditions est-ce que cette transition peut fonctionner ? Est-ce que le fait qu'elle soit dirigée par Mahamat Idris Déby est un problème, selon vous ? Cela dépend de la manière dont on va organiser les organes de la gestion de la transition. Ce n'est pas une question personnelle. Ce n'est pas une question nominative. C'est une question sur la manière de cogérer cette transition de façon à ce que, à la fin, la confiance soit restaurée pour permettre que les élections qui vont en sortir soient de vraies élections. Pour l'instant, il n'a pas encore dit ses intentions. Peut-être que, j'imagine, à la fin de la transition, il décidera de ne pas être candidat. Et s'il est candidat ? S'il est candidat, alors il va falloir à un moment donné que les équilibres en amont soient faits de manière à créer la confiance, parce que s'il a tous les pouvoirs entre les mains. Vous savez que tout pouvoir tend à corrompre. Et le pouvoir absolu corrompt absolument. Et donc, on ne peut pas se permettre de faire cela. C'est pour cela que la question de la manière de gérer la suite de la transition va dépendre aussi de sa clarification. Aujourd'hui, les discussions du palais disent qu'il peut être candidat, ce qui n'est pas ce sur quoi il s'est engagé. S'il a changé, il doit pouvoir le dire. Et la manière d'organiser la gestion de la suite doit intégrer ces éléments-là pour nous permettre d'aboutir à quelque chose de crédible pour tout le monde. Parce que finalement, personne n'a peur d'affronter Mahamat [Idriss Déby] à une élection. Nous l'avons dit, en tout cas pour nous, dès le début : si les conditions d'une élection de manière équilibrée sont au rendez-vous, les résultats vont s'imposer à tout le monde. Et c'est pour cela que les Tchadiens sont prêts, d'une certaine manière, à s'engager. Mais concrètement, comment peut-on faire pour organiser cette cogestion à laquelle vous appelez ? Concrètement, ce sont les équilibres du pouvoir. Aujourd'hui, telles que les résolutions sont en train d'être prises, tous les pouvoirs seront entre les mains d'une seule personne. Ceci n'est pas défendable. La question, par exemple, de l'inamovibilité des dirigeants des organes de la transition et des membres des différents organes de transition, y compris l'organe qui sera chargé des élections, on n'en parle pas. Tout cela doit être discuté. Donc, il faut un autre dialogue qui prolonge celui-là ? D'une manière ou d'une autre. Sous un deuxième format ou un autre. Mais ce qui est indispensable, c'est qu'il va falloir avoir des discussions qui vont permettre de cocréer les conditions de quelque chose qui va prendre en compte quelques bonnes idées qui sont sorties de ce palais du 15-Janvier. Mais auquel il faut ajouter des choses majeures qui ne sont pas dans ce palais-là… Comme quoi par exemple ? Par exemple, la libération des prisonniers de guerre. Les conditions que nous, nous exigeons pour être sûrs que les organes de transition ne soient pas entre les mains d'une personne, ne soient pas dominés en représentativité par des gens qui en réalité viennent peut-être d'une partie du pays. Tout cela, c'est des équilibres que nous devons mettre pour nous permettre d'y arriver. Qu'attendez-vous aujourd'hui de la communauté internationale ? De tenir ses engagements, puisque la communauté internationale a pris aussi des engagements, que ce soit la France, que ce soit les États-Unis, que ce soit l'Union africaine, que ce soit les Nations unies, que ce soit l'Union européenne. Cette communauté internationale qui a dit qu'elle sera à côté du peuple tchadien pour que la vraie démocratie soit au rendez-vous et qu'il n'y ait pas de plan de succession dynastique ou de transmission dynastique du pouvoir, etc. C'est à l'aune de cela que tout le monde est attendu aujourd'hui. Les Tchadiens ne veulent pas de communiqués pour exprimer les inquiétudes. Les Tchadiens veulent une communauté internationale qui pourra agir à côté du peuple tchadien sur la base de la justice et de l'égalité. ► À lire aussi : Dialogue national inclusif au Tchad: réactions politiques à la prolongation de la transition
Ce devait être le cadre de discussion entre les protagonistes, les acteurs de la crise politique qui secoue le Tchad depuis l'assassinat du président Idriss Déby en avril 2021 et la prise de pouvoir par son fils le général Mahamat Idriss Déby à la tête du Comité militaire de transition. Où en est le dialogue national inclusif, interrompu pour la troisième fois et boycotté par une partie de la classe politique, civile et religieuse ? Comment sortir de l'impasse ? Peut-on encore se parler au Tchad ? Avec la participation de : Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien Succès Masra, fondateur et président du parti Les Transformateurs Ali Abdel-Rhamane Haggar, écrivain, conseiller à la réconciliation et au dialogue du président de transition Mahamat Idriss Déby, président du panel des Éminentes personnalités du MAEP (agence de l'Union africaine) Bedoumra Kordjé, président du think tank « Groupe de réflexion et d'action pour l'Appel du 1er juin 2021 » sur le dialogue national inclusif et souverain (DNIS), point focal d'un groupe de 11 organisations signataires de la déclaration du 19 mai 2022 sur les critères de réussite du DNIS, ancien vice-président de la Banque africaine de développement, ancien ministre et ancien secrétaire général de la présidence du Tchad
Le dialogue national au Tchad est entré dans une phase technique le 7 septembre, avec la mise en place des commissions thématiques, portant notamment sur la réconciliation nationale, la forme de l'État ou encore le processus électoral en fin de transition. Gali Ngothé Gatta est l'homme à la manœuvre de ce dialogue. Cet ancien ministre puis opposant à Idriss Déby père a été choisi pour en diriger le présidium. Pense-t-il pouvoir mener sa mission à bien malgré toutes les contestations ? ► À lire aussi : Tchad: les participants au dialogue national inclusif et souverain s'apprêtent à entamer les débats
Les chefs rebelles Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont revenus, le 18 août, après de nombreuses années d'exil, pour participer au dialogue national. Ils avaient tenté de prendre Ndjamena en 2008 et 2019 et de renverser le président Idriss Déby. Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont rentrés, hier, au pays afin de participer à ce dialogue national. Fruit d'un accord signé la semaine dernière à Doha, le dialogue national y débute le 20 août, sans toutefois la présence du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, de Mahamat Mahdi Ali, et d'autres groupes militaro-civils qui n'ont pas signé l'accord de Doha. Le général Mahamat Nouri « se dit absolument prêt pour le dialogue », relève Alwihda. « Tout montre que les Tchadiens, aujourd'hui, ont pris conscience qu'ils ont le devoir de reconstruire le pays », a dit le chef de l'Union des forces pour la démocratie et le développement, hier, à son arrivée à Ndjamena, rapporte ce journal tchadien, en évoquant dès à présent une « éventuelle mutation » de ce mouvement en parti politique. L'ouverture du dialogue politique au Tchad, c'est bien sûr un sujet d'intérêt pour la presse sous régionale. Ainsi, au Burkina Faso, le quotidien L'Observateur Paalga se demande-t-il si Deby fils est « sur le point de réussir là où Deby père a échoué ? (…) Pourvu que la montagne de la réconciliation nationale n'accouche pas d'une souris », espère L'Observateur Paalga, en remarquant que « la clause la plus difficile à respecter dans les accords de Doha, c'est celle qui stipule que les acteurs de la transition ne doivent pas être candidats aux élections à venir », et l'on comprend que le regard de ce quotidien ouagalais se tourne implicitement vers le fils d'Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby, aujourd'hui président de la transition tchadienne. « Attention donc à l'éternel recommencement », enchérit son confrère WakatSera. Car l'ouverture de ce dialogue national au Tchad pose des questions « dont les réponses, sauf tsunami, donneront raison aux contempteurs de Mahamat Idriss Deby qui n'aura mis en branle la machine du dialogue national (…) que pour garder, au finish, les clés de la maison ! », prévient WakatSera. Sonko se lance au Sénégal Au Sénégal, l'opposant Ousmane Sonko est candidat à l'élection présidentielle de 2024. Le maire de Ziguinchor et leader du Pastef, le parti des patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité, « désagrège et recontextualise », formule en manchette le quotidien sénégalais 24 Heures. Sonko « met le cap sur 2024 », lance plus sobrement son confrère EnQuête. « Hier, le candidat déclaré s'est présenté comme un favori. Il en a profité pour tirer sur la France », souligne ce quotidien dakarois. Denis Cristel Sassou N'Guesso, fils prodigue Ces révélations, enfin, dans l'affaire « des biens mal acquis ». Denis Cristel Sassou N'Guesso, fils du président du Congo-Brazzaville, est soupçonné par la justice française d'avoir blanchi 19 millions d'euros en France. Selon Mediapart, fin juin dernier, dans cette très chic banlieue mitoyenne de Paris qu'est Neuilly-sur-Seine, la justice française a saisi un hôtel particulier. À en croire ce journal en ligne, l'instruction judiciaire a réuni suffisamment d'éléments démontrant que le fils du président congolais est le propriétaire de cet hôtel particulier qui est aujourd'hui occupé par Denis Christel Sassou Nguesso et sa famille, assure Mediapart. L'enquête de la justice française porterait également sur deux autres biens : deux appartements dans le XVIe arrondissement de Paris. Un train de vie « sans communes mesures » avec les revenus officiels déclarés par Denis Christel Sassou Nguesso, signale Mediapart. Lequel journal ajoute que la piste avancée par les enquêteurs est celle du pétrole, sur lequel le pouvoir exécutif à la haute main. Contacté par Mediapart, l'avocat du fils du président congolais affirme - que contrairement aux conclusions judiciaires, Denis Christel Sassou Nguesso n'est pas le propriétaire des biens immobiliers visés. Et que les faits dénoncés par l'enquête de la justice ne sont en réalité pas établis.
À deux jours de l'ouverture d'un dialogue national plusieurs fois reporté, Timan Erdimi et Mahamat Nouri, deux importants chefs rebelles tchadiens en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président Idriss Déby Itno, sont rentrés jeudi à N'Djamena. Mamadou Djimtebaye a suivi leur retour pour France 24.
Beaucoup de Tchadiens et observateurs de la vie politique du Tchad se posent la question. Qu'il en ait l'intention ou pas, Mahamat Idriss Déby montre des signes qu'il maîtrise la situation. Les regards sont tournés vers le dialogue national "inclusif" censé apporter une réponse aux interrogations.
L'IGN sévèrement mis en cause par une enquête journalistique au Tchad... Établissement public français, l'Institut géographique national aurait fourni au régime tchadien des outils cartographiques « pouvant permettre d'écraser des soulèvements populaires », affirme le site internet d'actualité Le Media. Pour mieux comprendre cette affaire, il convient d'abord de rappeler que le nom complet de l'IGN est l'Institut national de l'information géographique et forestière. C'est l'ancien service de cartographie des armées. Via sa filiale à l'export IGN FI, cet établissement public français, a conclu en 2014 un contrat « à usage civil » avec l'État tchadien pour l'établissement d'une minutieuse cartographie de la capitale Ndjamena et de ses alentours. Toutefois, Le Media dévoile le contenu d'une « fiche confidentielle » datant de 2013, —donc antérieure à la signature du contrat— et qui a été rédigée à l'attention de l'ex-président tchadien Idriss Déby Itno. Parmi les « objectifs à moyen terme » de la cartographie à venir, détaillés dans ladite note, figurent notamment « la détection des sites pour sniper » ou la « prévention de débordement des manifestations ». Étant souligné que, généralement, les manifestations ayant agité la quiétude de la capitale tchadienne prennent source dans ses quartiers, la cartographie à venir ainsi proposée en 2013 par l'IGN FI devait faciliter « l'intervention sur un secteur donné par les forces de sécurité », énonce cette note confidentielle. « Des mesures de distances pourront facilement être réalisées afin de préparer l'intervention des différentes équipes », assure l'IGN FI dans cette note consultée par Le Media. Lequel site y souligne encore que cette cartographie « permettra de connaître tous les points hauts du quartier et de positionner des tireurs d'élite aux endroits appropriés ». La lorgnette de l'IGN pointée sur le Cameroun Une cartographie qui aurait également « débordé » en territoire camerounais, tout proche, affirme l'ancien représentant commercial de l'IGN FIau Tchad cité par Le Media. Hisseine Mahamat Gami, y affirme que, lors des prises de vue aériennes nécessaire à la cartographie, « le directeur régional de l'IGN FI avait demandé au pilote de l'avion de survoler le territoire camerounais et de prendre des photos. Il se disait que ça pourrait plaire à Deby, qui s'intéressait de très près au Cameroun et qui y avait déjà envoyé son armée. Les autorités camerounaises n'étaient absolument pas au courant de ces prises de vue, qui peuvent être très utiles en cas de guerre », rapporte Le Media. Selon ce journal, le « plan de vol de l'avion d'IGN FI » semble confirmer que cet appareil « a effectué des prises de vues de la ville camerounaise de Kousséri et du pont au-dessus du fleuve Logone permettant de passer du Tchad au Cameroun ». Comme chantait Georges Brassens, « Il suffit de passer le pont, c'est tout de suite l'aventure… » La Russie en passe de faire main basse sur le Donbass Situation critique dans l'est de l'Ukraine, où la Russie avance inexorablement. Les forces séparatistes pro-russes affirment avoir conquis la localité de Lyman, verrou d'entrée à trois des principales villes du Donbass, Sloviansk, Kramatorsk et Sievierodoniestsk. Pas facile de recouper sur le terrain les claironnantes annonces de la prise de Lyman par l'état-major de la défense territoriale de la « république » de Donestsk. La presse française, toutefois, acte la chute de ce nœud ferroviaire d'importance dans l'est de l'Ukraine. « Les troupes russes s'emparent d'une ville clé », signale ainsi Le Figaro. Lequel journal admet que « les troupes de Moscou continuent également à lentement gagner du terrain ». « La Russie en passe de s'emparer du Donbass », rehausse Le Parisien. Selon ce journal, « après des semaines d'assauts ratés et d'enlisement, la Russie grignote lentement mais sûrement des villages du littoral (de la mer d'Azov) et de grandes villes stratégiques (…) Au bout de trois mois d'invasion, l'Ukraine voit tout un croissant de son territoire lui échapper », constate Le Parisien. Ducasse en crampons à Liverpool-sur-Seine Football pour conclure, avec la finale de la Ligue des champions, ce soir, près de Paris… Liverpool - Real de Madrid. Et déjà une première victoire pour les Reds de Liverpool, celle des supporters. C'est ce que souligne L'Équipe. « Montparnasse, Trocadéro, Père Lachaise, les fans des Reds sont partout. Les Madrilènes nulle part ». Dans les rues de Paris, le quotidien sportif a croisé « des adolescents rouquins solidement bâtis (…) des femmes blondes peroxydées aux ongles vert fluo, des bandes de potes : oui, Liverpool est bien arrivé à Paris », constate L'Équipe. Comme aurait pu chanter Jacques Brel, « ça sent la bière de Liverpool à Paris ».
Il y a les vraies et les fausses démocraties, et entre les deux, les « démocraties molles ». C'est la thèse de l'essayiste français Pierre Jacquemot, qui vient de publier Afrique, la démocratie à l'épreuve (éditions de la Fondation Jean Jaurès). Pourquoi la démocratie est-elle en crise en Afrique ? Pourquoi les militaires putschistes reviennent sur le devant de la scène ? Pierre Jacquemot, qui enseigne à Sciences Po Paris et a été ambassadeur à Accra, Nairobi et Kinshasa, est l'invité de RFI. RFI : Est-ce que l'Afrique de l'Ouest est en train de lancer le concept de « coup d'État militaire à assise populaire », demandez-vous dans votre ouvrage. Pierre Jacquemot : C'est vrai qu'on constate que ces coups d'État, fomentés par de jeunes officiers, rencontrent une certaine audience auprès de la population, et notamment auprès des jeunes. Cela signifie probablement que ces coups d'État sont assis sur un essoufflement de la démocratie représentative dans ces trois États. La démocratie représentative a été incarnée par exemple par le président de la Guinée Alpha Condé, qui avait outrepassé les règles constitutionnelles en s'accordant un troisième mandat. Elle a été incarnée aussi par l'impuissance des chefs d'État en place, normalement élus -au Mali, au Burkina Faso-, à faire face à la crise sécuritaire qui sévit dans leur pays. Et vous estimez qu'à l'égard du Mali par exemple, la déclaration de la France, jugeant que le nouveau régime avait un caractère illégitime, était particulièrement malencontreuse… Tout à fait. Je pense que, dans sa relation avec les pays africains, la France a parfois de bons comportements, mais trop souvent émet des déclarations tout à fait malencontreuses, qui témoignent peut-être d'une incapacité à pouvoir analyser les dynamiques en cours dans ces pays. Il y a une espèce de rigidité sur les critères démocratie formelle, élections, institutions, règles du jeu… une espèce de rigidité française envers l'Afrique. Vous expliquez très bien, dans votre livre, les raisons de ces différents putschs militaires. Mais n'êtes-vous pas un peu compréhensif à l'égard de certains régimes, comme celui du Mali, qui a laissé mourir en prison l'ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga en mars dernier ? Non. Je n'ai pas à être clément envers les uns et dur envers les autres. J'essaye d'analyser objectivement ce qui se passe. Ce que je peux constater, c'est qu'il y a des pays qui s'en tirent beaucoup mieux que d'autres au regard des critères d'une part de démocratie, d'efficacité des institutions, et d'autre part du respect des droits fondamentaux des personnes. Et donc, on est amené à faire des distinctions entre les situations, entre les pays qui sont sur une trajectoire plutôt positive, ce qu'on appelle les « démocraties matures » -Cap-Vert, Maurice, Botswana, Ghana et même le Sénégal-, et puis d'autres qui s'enfoncent dans un dérèglement démocratique total, voire même un délitement comme la Centrafrique, la Somalie, le Soudan du Sud ou la Libye par exemple. Sur les 623 élections qui se sont déroulées en Afrique subsaharienne depuis trente ans, vous dites que la moitié, quelque 316, relèvent de la mascarade, selon l'index démocratique de The Economist Intelligence Unit. C'est considérable… Effectivement. La moitié des élections sont viciées avant le scrutin, au niveau de l'enregistrement des électeurs, incomplet. Pendant le scrutin : bourrage d'urnes. Et après le scrutin, lors du calcul des résultats, et ceci malgré les observations. L'autre constat qu'on peut faire, c'est que les possibilités d'alternance sont réservées à quelques pays. On sait que c'est le cas du Ghana ou du Sénégal, dans le passé. Récemment, on a eu le cas aux Seychelles et au Malawi, mais c'est très rare dans les autres pays. Puis, peut-être faut-il ajouter que les chefs d'État ont obtenu d'avoir un troisième mandat. La plupart des Constitutions africaines prévoient qu'un chef d'État ne peut assurer que deux mandats. Or là, cette règle n'a pas été respectée en Guinée, ni en Côte d'Ivoire, ni en Ouganda, six mandats pour [Yoweri] Museveni, ni au Tchad, six mandats pour Idriss Déby, ni au Congo, quatre mandats pour [Denis] Sassou-Nguesso. Du coup, on arrive à des situations, pour un certain nombre de pays, que j'appelle les « démocraties molles », où on élit des vieux. On élit Paul Biya, Alassane Ouattara, Alpha Condé, Nana Akufo-Addo, Yoweri Museveni, Denis Sassou-Nguesso, Ismaël Omar Guelleh, qui ont un écart d'âge avec le reste de la population très important. Et donc, probablement une capacité d'écoute et de préoccupation de la jeunesse qui est beaucoup plus faible. Globalement, entre les hommes politiques africains et l'âge moyen de la population, il y a un écart de 43 ans. Est-ce que le remplacement de la France par la Russie, en Centrafrique et au Mali, est à vos yeux un phénomène passager ou durable ? Je pense, et j'espère évidemment aussi, que c'est un phénomène passager. Quand on fait la liste des exactions commises par les milices privées venues de Russie, en particulier le groupe Wagner… La bonne question, c'est celle de l'information des populations et l'impact des intox propagées par ces groupes et envoyées directement par Moscou. Donc, il y a une guerre là. Évidemment, quand on constate que RFI est interdite au Mali, on peut être inquiet, alors que ce média, dans tous les pays où j'ai été amené à travailler, est le média privilégié par les populations pour avoir des informations sur le continent, mais également sur leur propre pays. RFI et France 24… RFI et France 24. Mais je pense à RFI parce que j'ai subi la coupure de RFI quand j'étais en poste à Kinshasa. Et je me souviens du nombre de messages que j'ai reçus, venant de tous les coins de cet immense pays, pour dire « Rétablissez RFI », parce que c'était le média privilégié pour sortir d'un discours formaté qu'on retrouvait dans les médias officiels.
Un an après la mort du président tchadien Idriss Déby, tué au combat par les rebelles du FACT, la transition va-t-elle dans la bonne direction ? Climat politique, situation économique et sociale, organisation des élections... quelles sont les avancées, les échecs et les défis qu'il reste à relever ? * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Judd and Nicole are joined by Jérôme Tubiana to discuss U.S.-Chad relations. They talk about Washington's disregard of Chad's democracy challenges in favor of the counter-terrorism relationship, and why it's critical that the United States support a transition to civilian rule following the April 2021 death of Idriss Déby. Plus, Jérôme describes his month-long visit to the Tibesti Mountains, a volcanic mountain range in northern Chad.
Au Tchad, la mort du président Idriss Déby a fait craindre un basculement du pays, voire de toute la zone, dans le chaos. Cyril Bensimon, journaliste au Monde Afrique, couvre la région depuis près de 20 ans. Il raconte, dans ce podcast, ce séisme qui ne laisse pas la France indifférente.Un épisode produit par Adèle Ponticelli, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.
"If you were to look closely at his time in power, it is punctuated by rebellions, it is punctuated by coup attempts, it is punctuated by civil unrest, human rights abuses; there is no way to look at the domestic political situation in Chad, under Déby and walk away thinking this is a stable, prosperous regime." Daniel Eizenga In this conversation, Dr. Daniel Eizenga, Research Fellow at the Africa Center for Strategic Studies examines the current political situation in Chad following the unexpected death of President Idriss Déby Itno who ruled the country for 30 years.
This week we talk about the Republic of Chad, Free France, and Idriss Déby.We also discuss Hissène Habré, Félix Éboué, and FACT. This is a public episode. If you'd like to discuss this with other subscribers or get access to bonus episodes, visit letsknowthings.substack.com/subscribe
Malaria: Oxford annuncia l'efficacia di un vaccino in sperimentazione per l'età pediatrica (copertina) Ciad: ai funerali di Idriss Déby, Macron promette di “difendere la stabilità e l'integrità del Ciad” Somalia: l'Unione Africana condanna la proroga del mandato del presidente Farmajo Etiopia: secondo il Dipartimento di Stato Usa, non ci sono prove del ritiro dei soldati eritrei Madagascar: vietate manifestazioni e interdette trasmissioni audio/video che interagiscono col pubblico, le opposizioni gridano alla censura Questo e molto altro nel notiziario Africa di Radio Bullets, a cura di Giusy Baioni
Aissata & Laurence partagent leurs impressions en tant qu'invitées virtuelles au mariage de la jet-setteuse Coco Émilia (0:51). Ensuite, vos pilotes s'interrogent sur la responsabilité d'un influenceur envers son contenu, une discussion inspirée par la créatrice de contenu Crazy Sally (4:10). L'itinéraire de vol change vers la politique: la mise en accusation de Blaise Compaoré pour l'assasinat de Thomas Sankara (23:42) et la mort du président tchadien Idriss Déby Itno et des défis entourant sa succession (27:18). Les discussions se poursuivent avec des divers comme les indiscrétions du footballeur Samuel Éto'o Fils (37:07), le film camerounais Fisherman's Diary (42:45), la nouvelle saison de Maîtresse d'un homme marié et les coulisses de la série (45:30). L'avion atterrit dans une belle ambiance musicale avec comme coups de coeur Affairage Airways: Faut danser de Mosty et Planner de Salatiel (50:16). Playlist disponible sur Apple Music et Spotify!
The sudden death of Chad's President Idriss Déby after 30 years in power has created a governance vacuum that will likely lead to years of instability, says John Mukum Mbaku, unless the military hands power over to the National Assembly, as called for in Chad's constitution. Show notes and transcript: https://brook.gs/3dIfoxW Follow Brookings podcasts on Apple or Google podcasts, or on Spotify. Send feedback email to BCP@Brookings.edu, and follow us and tweet us at @policypodcasts on Twitter. The Current is part of the Brookings Podcast Network.
Stati Uniti: Derek Chauvin colpevole di omicidio (copertina). Ciad: muore il presidente Idriss Déby. Un sondaggio rivela che la pandemia sta mettendo a dura prova la libertà di stampa e in Pakistan un noto giornalista è stato ferito. Per la prima volta una donna si candida alla presidenza della Siria. Accordo Venezuela e WFP: cibo per 185mila bambini. Thailandia: un monaco si taglia la testa per avere fortuna nell'aldilà. Afghanistan: conferenza di pace rimandata, intanto il costo della guerra USA è stato di 2,26 trilioni di dollari. Questo e molto altro nel notiziario di Radio Bullets, a cura di Barbara Schiavulli. Musiche di Walter Sguazzin