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Chronique des Matières Premières
La traçabilité de la gomme soudanaise mise à rude épreuve par le conflit

Chronique des Matières Premières

Play Episode Listen Later Mar 17, 2025 1:50


Début avril, cela fera deux ans que le Soudan est en guerre. Deux ans aussi que le conflit a provoqué une réorganisation du commerce de gomme arabique, issue de l'acacia et utilisée comme additif naturel, dans les sodas notamment. L'essentiel de la gomme sort toujours par Port-Soudan et la traçabilité reste assurée, selon la filière. En 2024, le pays a exporté 70 000 tonnes de gomme arabique, selon l'Association for international promotion of gums (AIPG). Sur ce volume, 50 000 t sont arrivées en Europe, essentiellement en France, le premier pays importateur.  « On est revenu à des volumes à peu près normaux », explique un industriel français qui dit travailler encore aujourd'hui avec les fournisseurs soudanais qu'il connaît depuis des décennies.Le gros de cette gomme transite par Port-Soudan. C'est aussi dans cette ville portuaire, située sur la mer Rouge, que les opérations de tri et de nettoyage de la gomme, autrefois réalisées à Khartoum, se sont délocalisées.Le défi de la traçabilitéLes circuits ont donc réussi à se réorganiser. Tout le monde y a intérêt. La gomme est une manne pour 15 % des Soudanais, soit environ 6 millions de personnes, selon l'AIPG. Une manne aussi pour les importateurs, car la demande de l'industrie agro-alimentaire est constante : la gomme est en effet un ingrédient clé des sodas, mais aussi utilisée dans les bonbons, les chewing-gums, pour ne pas parler de ses usages dans les médicaments et les cosmétiques.Dans le contexte actuel, le défi de la traçabilité est de plus en plus grand. C'est une des préoccupations aujourd'hui de la filière qui a été interpellée sur le sujet. Plusieurs informations ont circulé dans les médias sur la mainmise des forces rebelles (FSR) sur des zones de production, mais aussi sur leur implication dans des exportations illégales de gomme via le Soudan du Sud, en particulier. Des informations que des industriels cherchent à recouper, même s'ils restent convaincus qu'ils sont peu exposés à un approvisionnement à risque.L'Égypte, nouvelle porte de sortie ?Le sujet est sensible. Les acteurs du secteur sont réticents à s'exprimer en leur nom propre, sur ces questions. Plus que jamais, ils le font sous la bannière de l'association qui les regroupe (l'AIPG) et qui a tenu ces derniers jours encore à condamner toute forme de trafic de gomme, contraire à l'éthique de la filière.La guerre a de fait créé de nouveaux flux. Ce qui a notamment permis à l'Égypte de voir ses exportations bondir de plus de 900 % l'année dernière, selon les données compilées par le service agricole N'kalo. Mais un tel bond ne représente au final que 2 000 tonnes, sur un total de 70 000 exportées par le Soudan. « Les volumes incriminés doivent donc être relativisés, sachant qu'on parle d'un produit qui s'échange quelques euros le kilo au Soudan, loin du prix d'une pierre ou d'un métal précieux », relève un de nos interlocuteurs.Diversifier les fournisseursPour réduire leur dépendance au Soudan, les importateurs achètent de plus en plus ailleurs. Le Soudan reste incontournable, mais les acheteurs ont renforcé leurs liens avec les pays de la bande sahélienne, où poussent les acacias. Le principal est le Tchad, voisin direct du Soudan.Le pays a augmenté ses exportations de 40 % entre 2023 et 2024. La gomme constituait déjà un revenu économique intéressant pour les Tchadiens et l'est encore plus grâce à des prix incitatifs. En deux ans de conflit, ils ont augmenté de plus de 30 % pour la variété Seyal.À lire aussiGomme arabique, la résilience soudanaise après un plus d'un an de guerre

Invité Afrique
Vincent Nouzille (procès Sarkozy-Kadhafi): «La justice française suspecte qu'il y a peut être eu un deal secret»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 4, 2025 12:57


Y a-t-il eu en 2005 un pacte secret entre le colonel Kadhafi et Nicolas Sarkozy pour le financement de la campagne de ce dernier ? C'est la question que pose le tribunal de Paris, où l'ancien président français comparaît depuis le 6 janvier et où il clame son innocence. Au cœur de l'affaire, il y a le beau-frère du colonel Kadhafi, Abdallah Senoussi, chef des services secrets libyens au moment de l'attentat contre le DC10 d'UTA (170 morts). Aujourd'hui, nouvelle pièce au dossier. Avec Karl Laske, journaliste enquêteur à Mediapart, Vincent Nouzille publie, chez Robert Laffont, « L'assassin qu'il fallait sauver ». Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Le 19 septembre 1989, un avion DC-10 de la compagnie UTA explose en plein vol au-dessus du Niger, 170 morts dont 54 Français, 48 Congolais de Brazzaville, 25 Tchadiens. C'est l'un des attentats les plus meurtriers de l'histoire de l'Afrique. Et aujourd'hui, grâce à votre enquête, on sait enfin exactement par qui et comment ce crime a été perpétré. Quel document avez-vous découvert ?Vincent Nouzille : Nous nous basons avec Karl Laske, donc journaliste à Mediapart, sur une série de documents libyens qui nous ont été fournis par un imprimeur libyen dont le nom figure d'ailleurs sur la couverture du livre. Il s'appelle Samir Shegwara et il a eu accès à des archives d'Abdallah Senoussi, c'était le chef des services secrets libyens. C'était le numéro 2 ou 3 du régime de Kadhafi et c'était le beau-frère de Kadhafi également. Et Abdallah Senoussi a été mis en cause par le juge Jean-Louis Bruguière. La justice française l'a jugé dans cette affaire de l'attentat du DC 10 d'UTA avec cinq autres Libyens, le procès a eu lieu par contumace en leur absence en mars 1999 à Paris, et ils ont été condamnés à la perpétuité. Donc, il n'y a pas de doute sur la responsabilité d'Abdallah Senoussi et de ces Libyens. Mais ces documents d'Abdallah Senoussi, ces archives secrètes qui sont pour la première fois révélées dans ce livre, donnent à voir les préparatifs très minutieux de cet attentat. Et c'est pour ça que c'est intéressant, parce qu'on avait jusqu'ici, une vision évidemment partielle, parcellaire, de la responsabilité directe d'Abdallah Senoussi. Et là, dans les documents, il y a par exemple des réunions qui se passent au siège des services secrets libyens, donc avec Abdallah Senoussi qui donne des consignes pour frapper des avions français. Il y a aussi par exemple des tests qui sont faits par les services secrets libyens sous la conduite d'Abdallah Senoussi dans le désert libyen, pour tester par exemple des explosifs et aussi pour tester dans un 2ᵉ temps des valises piégées. Or, c'est exactement le mode opératoire qui a été employé dans l'attentat du DC 10, vu que c'est une valise Samsonite bourrée de Semtex qui a été embarquée dans l'avion d'UTA par Apollinaire Mangatany, un passager congolais à l'insu de son plein gré, si je peux dire, et qui a été sacrifié par les services libyens. Et c'est cette valise qui a explosé. Ce mode opératoire a été décidé lors de tests puis de réunions au sommet avec Abdallah Senoussi. Ce sont ces documents que nous révélons.Alors, 10 ans après cet attentat, en 1999, le beau-frère du colonel Kadhafi, Abdallah Senoussi, est donc condamné par la justice française. Mais le colonel Kadhafi essaie de faire réviser ce jugement et, à partir de 2003, il multiplie les contacts avec des hommes politiques français. Il semble qu'il en parle d'abord au président Jacques Chirac, puis au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, lors d'une visite de celui-ci à Tripoli. Comment réagissent Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ?Alors, le président Chirac va être assez flou sur la réponse qu'il peut donner, en disant : « Je vais étudier la question », ça, c'est en 2003, 2004. Arrive la perspective de Nicolas Sarkozy, qui va être le candidat à la présidentielle de 2007. Il est à l'époque ministre de l'Intérieur. Nous sommes en octobre 2005. Oui, il va à Tripoli et le Guide en parle effectivement à Sarkozy, lors de sa visite du 6 octobre 2005. Et puis, ensuite quelques semaines plus tard, l'avocat personnel de Nicolas Sarkozy se rend à Tripoli pour discuter avec les avocats de Senoussi sur la manière de régler le problème. Donc, le sujet a été abordé et non seulement le sujet a été abordé, mais il y a bien eu l'envoi d'une mission d'avocat pour tenter de régler le problème. Alors c'est une promesse qui est faite, peut-être par Nicolas Sarkozy directement à Kadhafi et c'est ce que la justice française suspecte, qu'il y a peut-être eu un arrangement, un deal secret, entre l'équipe de Sarkozy et Kadhafi, sur le mode : nous allons vous donner de l'argent pour votre campagne électorale, en échange de quoi, il faudra régler le problème de Senoussi.Est-ce que vous avez contacté Nicolas Sarkozy dans le cadre de votre enquête ?Oui, nous avons contacté Nicolas Sarkozy, mais comme le procès qui a lieu actuellement, qui a démarré le 6 janvier au tribunal de Paris, allait démarrer, il nous a fait répondre qu'il ne souhaitait pas nous répondre.Alors, il y a la situation judiciaire de Nicolas Sarkozy, mais il y a aussi celle d'Abdallah Senoussi, l'organisateur de l'attentat de 1989. S'il est toujours vivant, qu'est-ce qu'il devient ?Alors Abdallah Senoussi, on a essayé de le joindre pour cette enquête. On n'a pas réussi à le joindre. Il est actuellement en prison en Libye et il faut savoir que les familles des victimes du DC 10 d'UTA en France et en Afrique souhaitent et espèrent un jour avoir un procès. Le vrai procès de Senoussi, avec Senoussi dans le box.Ben oui, puisqu'il a été condamné par contumace !Par contumace, c'est-à-dire en son absence. Et donc, peut-être que les nouveaux éléments que nous révélons sur son implication décisive dans la préparation de cet attentat va réveiller la justice française afin peut-être que la France redemande son extradition depuis la Libye.

Invité Afrique
France-Tchad: «Ce n'est absolument pas la fin de la coopération avec le Tchad en matière militaire»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jan 31, 2025 10:07


C'est la fin d'une longue histoire. Après 65 ans de présence quasi continue, les militaires français quittent le Tchad vendredi 31 janvier. En ce jour historique, les Français sont-ils amers ? Christophe Lemoine est le porte-parole du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier, en s'exprimant tout d'abord sur l'escalade militaire dans l'est de la République démocratique du Congo. Cela au moment où son ministre, Jean-Noël Barrot, effectue une tournée dans la région. RFI : au Nord-Kivu et maintenant au Sud-Kivu, c'est l'escalade militaire. Comment peut-on y mettre fin ? Christophe Lemoine : Alors, c'est une situation effectivement qui est très inquiétante et une situation qui est extrêmement évolutive. Il y a eu des incursions des troupes du M23, soutenues par le Rwanda, qui ont pris la ville de Goma, qui se dirigent maintenant vers le sud de la région. C'est extrêmement inquiétant, surtout parce que, pour les populations civiles, c'est absolument dramatique. Il y a eu des morts, il y a des milliers de Congolais qui sont sur les routes et qui fuient les combats et c'est une situation qui doit cesser.Du point de vue de la France, le meilleur moyen de faire cesser cette situation, c'est de trouver une issue diplomatique et une issue par le dialogue entre le président [congolais Félix] Tshisekedi et le président [rwandais Paul] Kagame pour pouvoir mettre en place un plan de retrait total de ces troupes du M23 du territoire congolais.Est-ce que vous demandez aussi le retrait des troupes rwandaises ? Oui, oui, absolument. Il y a un principe qui est absolument essentiel en la matière, c'est le principe du respect de la souveraineté territoriale de la République démocratique du Congo. Le Kivu est un territoire congolais et, effectivement, les troupes étrangères doivent quitter la zone du Kivu.L'Allemagne vient de suspendre son aide au développement du Rwanda. Est-ce que la France envisage de réduire elle aussi son aide, voire de décider des sanctions contre le Rwanda ?Pour le moment, il n'y a pas de décision qui a été prise formellement, ni en termes d'aide publique au développement. S'agissant des sanctions, vous savez que ce sont des décisions qui se décident soit à l'ONU, soit au niveau de l'Union européenne. Donc, c'est une discussion que nous devons avoir à Bruxelles, avec nos partenaires européens, et aux Nations unies, avec l'ensemble des États qui sont représentés au Conseil de sécurité. L'objectif de la France est clair. Après, les moyens qui seront déployés pour permettre d'atteindre une solution diplomatique, c'est ouvert.En novembre dernier, l'Union européenne, avec un avis favorable de la France, a accordé une nouvelle enveloppe de 20 millions d'euros à l'armée rwandaise pour financer sa projection au Mozambique. Alors du coup, le Congo est en colère. Il ne comprend pas comment vous pouvez soutenir une armée qui viole ouvertement le droit international…Mais en l'espèce, spécifiquement sur le sujet que vous citez, c'est une aide qui a été apportée au Rwanda dans le cadre d'une opération de lutte contre le terrorisme au Mozambique. Donc, ça semble être totalement justifié.C'est aujourd'hui que les militaires français quittent le Tchad, après 65 ans de présence quasi continue dans ce pays. Est-ce qu'on peut parler d'un déclin de l'influence française en Afrique ? Alors, je ne poserai pas la chose comme cela. La fermeture de la base qui a lieu aujourd'hui au Tchad est le fruit d'un dialogue que nous avons eu avec les autorités tchadiennes. Donc il y a eu avec le Tchad une discussion, assez constructive d'ailleurs, dans le cadre effectivement d'un redimensionnement du dispositif français. La fermeture de la base en est donc en fait la conséquence assez logique.Maintenant, ce n'est absolument pas la fin de la coopération avec le Tchad en matière militaire, mais aussi, d'une manière plus générale, de la coopération bilatérale avec le Tchad, que ce soit l'aide publique au développement, que ce soit la coopération économique, que ce soit la coopération culturelle, les échanges d'étudiants.Enfin, tout cela n'est pas remis en cause, bien au contraire. Il s'agit simplement d'un redimensionnement de notre dispositif militaire. Donc la fermeture de la base qui a lieu aujourd'hui est l'aboutissement assez naturel de ce dialogue que nous avons eu avec les autorités tchadiennes.Il y a un mois, Le président français a regretté « l'ingratitude » de plusieurs pays africains où des militaires français sont intervenus et, pour certains, ont perdu la vie. « Ils ont oublié de nous dire merci », a regretté le président à propos de ces pays. « Ce sont des déclarations humiliantes et inacceptables », a répondu le ministre tchadien des Affaires étrangères. Qu'en pensez-vous ? Je pense que le président de la République faisait expressément référence aux opérations qui ont été déployées dans certains pays du Sahel à la demande de ces États.Vous pensez au Mali ?Alors, les opérations Barkhane et Serval, je pense notamment au Mali effectivement, où des opérations extérieures françaises ont été déployées, encore une fois à la demande de ces pays, c'était en 2013. Les troupes françaises ont été déployées. Elles ont permis de lutter assez efficacement contre le terrorisme. La France a perdu dans ces opérations 58 soldats français et je pense que c'est à cela que faisait référence le président de la République.Ce n'était pas une critique qui s'adressait aux Tchadiens qui, pour le coup, n'étaient pas concernés par ces opérations. Encore une fois, je pense qu'il faut être assez précis dans la situation et ne pas mélanger les choses. Les mots du président de la République concernaient expressément ces opérations Barkhane et Serval qui ont été déployées par la France. Encore une fois, à la demande des pays concernés.

Invité Afrique
«Le départ des troupes françaises n'a jamais été négocié», affirme le chef de la diplomatie du Tchad

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jan 8, 2025 9:12


« Nous nous en sortirons tout seuls », affirme le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, après la décision de son président, Mahamat Idriss Déby, de faire partir tous les militaires français du Tchad d'ici à la fin de ce mois de janvier. Comment le Tchad réagira-t-il si une nouvelle colonne rebelle attaque à partir de la Libye ou du Soudan ? Le Tchad envisage-t-il un partenariat stratégique avec un autre pays étranger ? Abderaman Koulamallah, à la fois chef de la diplomatie et porte-parole du gouvernement tchadien, répond sans détours aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce lundi à Paris, le président français Emmanuel Macron a dit que le départ des soldats français du continent africain était une initiative de lui-même et a ajouté : « Nous avons proposé aux chefs d'État africains de réorganiser notre présence militaire et, comme on est très poli, on leur a laissé la primauté de l'annonce ». Comment vous réagissez ?Abderaman Koulamallah : Bon, d'abord. Les propos dans leur ensemble sont désobligeants et carrément irrespectueux vis-à-vis des chefs d'Etat africains et de l'Afrique tout entière. Nous avons dit que ces propos étaient des propos méprisants vis-à-vis des dirigeants africains et que la France doit comprendre que le temps des colonies est terminé. Pour notre part, la décision du départ des troupes françaises du Tchad est une décision souveraine, qui n'a jamais été négociée avec qui que ce soit, ni avec les dirigeants français, ni avec le président Macron. C'est une décision que le président Mahamat Idriss Déby, le maréchal Mahamat Idriss Déby, a prise et qui est conforme à son programme politique : revisiter les accords de coopération militaire. Nous ne voulons plus de bases militaires sur notre territoire. C'est une décision politique, une décision de souveraineté et une décision pour notre indépendance.Alors vous dites que c'est une décision politique, mais c'est aussi une décision stratégique. À plusieurs reprises ces 20 dernières années, les militaires français, notamment les avions Mirage 2000, ont aidé le gouvernement tchadien à repousser les offensives rebelles. La dernière fois, c'était il y a juste six ans en 2019. Qu'est ce qui se passera en cas de nouvelle tentative d'incursion d'une colonne rebelle en provenance de Libye ou du Soudan ?Mais plus récemment, en 2021, l'armée tchadienne s'est battue toute seule contre les groupes terroristes, qui ont même porté atteinte à la vie de notre cher et bien aimé défunt maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno. Et c'est l'armée tchadienne, avec à sa tête le président de la République de l'époque lui-même, qui a repoussé et anéanti les colonnes rebelles. A ce moment, nous n'avons pas eu besoin de l'aide de la France. Nous avons pris cette décision que vous dites stratégique. Effectivement, c'est stratégique. Je peux vous affirmer que ça, c'est parce que nous avons pesé nos capacités de riposte, de vaincre tout ennemi qui s'aventurerait sur notre territoire. Nous n'avons besoin de personne, que cela soit dit une bonne fois pour toute.Vous n'avez plus besoin de l'appui aérien de la France ?On n'a besoin de l'appui de personne. Nous nous en sortirons tout seuls.Avec peut-être aussi de nouveaux amis sur la scène internationale ? On pense aux Émirats arabes unis qui peuvent éventuellement vous apporter un soutien stratégique ?Mais pourquoi voulez-vous qu'on décide de faire partir une puissance militaire étrangère et de faire les yeux doux à d'autres puissances ? Il n'y aura aucune autre base étrangère sur notre territoire.Dans son discours de lundi à Paris, Emmanuel Macron a dit aussi que la France avait eu raison d'intervenir militairement en Afrique contre le terrorisme en 2013, mais que les dirigeants africains avaient « oublié de dire merci ». Qu'est-ce que vous en pensez ?Mais ça, ce sont des propos qui sont extrêmement blessants, il ne faut pas réduire les relations entre la France et l'Afrique simplement à la lutte contre le terrorisme. Il y a des milliers de soldats africains qui sont morts pour la France et ces propos, comme le président Macron les a dits, sont vexants, humiliants et inacceptables pour les Tchadiens et pour tous les Africains. Nous avons aussi combattu auprès des Français et la France n'a pas toujours dit merci aux soldats africains qui sont morts sur son territoire.Historiquement, en janvier 2013, est-ce que l'intervention française au centre du Mali n'a pas sauvé Bamako qui était menacée par une colonne rebelle de jihadistes ?Vous interrogerez le ministre malien des Affaires étrangères sur cette question, je ne veux pas me prononcer sur cette question.Oui, mais en février 2013, les militaires français et tchadiens combattaient côte à côte dans le nord du Mali contre les jihadistes. A la tête du contingent tchadien, il y avait un certain général Mahamat Idriss Déby, qui est aujourd'hui le président de votre pays…C'est ce qui vous permet de dire que la France n'a pas été la seule puissance à se battre et à sauver, entre guillemets, le Mali. Il y a eu aussi des Africains et notamment des Tchadiens, notamment le président Mahamat Idriss Déby, qui se sont battus pour notre liberté collective.Donc vous ne dénoncez pas l'intervention militaire française au Mali en 2013 ?Je n'ai pas à me prononcer sur la présence militaire française au Mali. Je laisse aux Maliens le soin de savoir si cette présence militaire au Mali était bénéfique pour eux ou pas.À lire aussiPropos polémiques d'E. Macron sur l'Afrique: «Un président vexé car il estime avoir fait le maximum»

Revue de presse Afrique
À la Une: le triple scrutin au Tchad

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Dec 30, 2024 4:05


Un peu plus de 8 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes, samedi 28 et dimanche 29 décembre 2024, pour un triple scrutin, législatif, provincial et municipal. Ce vote marque la fin de la transition. Tchad Vision publie une photo du maréchal Mahamat Idriss Déby, comme souvent vêtu de blanc, avec des lunettes de soleil, en train de déposer son bulletin de vote dans une urne.Le site d'info raconte aussi la journée de vote : « la tension est palpable », « les premiers signes d'inquiétude se sont manifestés dès les premières heures de la journée électorale », car de nombreux bureaux ont ouvert avec du retard, beaucoup de retard. « Des élections générales pour parachever une monocratie », titre Le Djély en Guinée, pour qui les résultats ne font pas de doute. « La contradiction n'est pas de mise au Tchad », poursuit l'édito, rappelant la répression meurtrière des manifestations du 20 octobre 2022. Au Burkina Faso, Le Pays espère que ce scrutin « ouvrira les portes de la décrispation »... Certes, dit-il, « le Tchad est toujours loin d'être une référence mondiale en matière de transparence électorale », mais « il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain ». Le Pays reconnait aux autorités actuelles « le mérite d'avoir mis en place toutes les institutions républicaines indispensables au fonctionnement, même a minima, de la démocratie réclamée à cor et à cri par les Tchadiens et la communauté internationale ». Affaire Boualem Sansal : le président algérien prend la paroleLe président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s'est exprimé sur l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un mois et demi. « Tebboune évoque pour la première fois l'affaire », titre TSA, à Alger. Il rapporte les propos du chef de l'État, qui estime que l'écrivain est un « imposteur [...] qui vient dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre État ». Il ferait ainsi référence aux propos de Boualem Sansal dans un média français : l'écrivain reprenait la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.Un président « ne doit pas tenir ce genre de discours de caniveau », commente Le Matin d'Algérie qui parle de « graves accusations » venant d'Abdelmajid Tebboune contre, « un détenu d'opinion sans défense ». Jeune Afrique se projette en 2025Le mensuel Jeune Afrique publie un grand dossier sur les défis à venir, sur le continent. Il se demande par exemple si « les locomotives » du continent, à savoir le Nigeria et l'Afrique du Sud, vont « renouer avec la croissance ». Il note en tout cas « des signes de reprise » au Nigeria, avec notamment le retour des investisseurs étrangers, « comme Coca ou TotalEnergies ». Ces derniers mois ont aussi été prometteurs en Afrique du Sud : Jeune Afrique note que « cela fait sept mois que le pays n'a pas connu de délestage » d'électricité, un « indicateur clé de [s]a santé économique ». 

Revue de presse Afrique
À la Une: le triple scrutin au Tchad

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Dec 30, 2024 4:05


Un peu plus de 8 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes, samedi 28 et dimanche 29 décembre 2024, pour un triple scrutin, législatif, provincial et municipal. Ce vote marque la fin de la transition. Tchad Vision publie une photo du maréchal Mahamat Idriss Déby, comme souvent vêtu de blanc, avec des lunettes de soleil, en train de déposer son bulletin de vote dans une urne.Le site d'info raconte aussi la journée de vote : « la tension est palpable », « les premiers signes d'inquiétude se sont manifestés dès les premières heures de la journée électorale », car de nombreux bureaux ont ouvert avec du retard, beaucoup de retard. « Des élections générales pour parachever une monocratie », titre Le Djély en Guinée, pour qui les résultats ne font pas de doute. « La contradiction n'est pas de mise au Tchad », poursuit l'édito, rappelant la répression meurtrière des manifestations du 20 octobre 2022. Au Burkina Faso, Le Pays espère que ce scrutin « ouvrira les portes de la décrispation »... Certes, dit-il, « le Tchad est toujours loin d'être une référence mondiale en matière de transparence électorale », mais « il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain ». Le Pays reconnait aux autorités actuelles « le mérite d'avoir mis en place toutes les institutions républicaines indispensables au fonctionnement, même a minima, de la démocratie réclamée à cor et à cri par les Tchadiens et la communauté internationale ». Affaire Boualem Sansal : le président algérien prend la paroleLe président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s'est exprimé sur l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un mois et demi. « Tebboune évoque pour la première fois l'affaire », titre TSA, à Alger. Il rapporte les propos du chef de l'État, qui estime que l'écrivain est un « imposteur [...] qui vient dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre État ». Il ferait ainsi référence aux propos de Boualem Sansal dans un média français : l'écrivain reprenait la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.Un président « ne doit pas tenir ce genre de discours de caniveau », commente Le Matin d'Algérie qui parle de « graves accusations » venant d'Abdelmajid Tebboune contre, « un détenu d'opinion sans défense ». Jeune Afrique se projette en 2025Le mensuel Jeune Afrique publie un grand dossier sur les défis à venir, sur le continent. Il se demande par exemple si « les locomotives » du continent, à savoir le Nigeria et l'Afrique du Sud, vont « renouer avec la croissance ». Il note en tout cas « des signes de reprise » au Nigeria, avec notamment le retour des investisseurs étrangers, « comme Coca ou TotalEnergies ». Ces derniers mois ont aussi été prometteurs en Afrique du Sud : Jeune Afrique note que « cela fait sept mois que le pays n'a pas connu de délestage » d'électricité, un « indicateur clé de [s]a santé économique ». 

Afrique Économie
Au Tchad, pas de solution face aux prix élevés du ciment

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Dec 19, 2024 2:25


Au Tchad, la population trouve trop élevé le prix du sac de ciment, produit localement tout comme importé. Un sac de ciment de 50 kg se vend entre 8 500 et 11 500 francs CFA, soit 130 à 176 euros. Il est importé parfois du Maroc, du Nigeria ou du Cameroun, car l'usine de Baoré, au Tchad, n'arrive pas à produire comme il se devrait à cause de la crise économique. Avec ce prix élevé, beaucoup de Tchadiens n'arrivent pas à construire de maisons modernes.  Avec notre correspondant à Ndjamena,À Sabangali, dans le 3ᵉ arrondissement de Ndjamena au Tchad, Chérif a arrêté son chantier de construction depuis bientôt un an. Pour cause, la cherté des matériaux de construction en général et le ciment en particulier. « J'ai commencé le chantier depuis 2020. Et le sac, dans notre quartier, ici, varie de 9 000 à 12 000 FCFA le sac de 50 kilos par exemple, donc on ne sait à quel saint se vouer », se plaint-il.Sur les réseaux sociaux ces derniers temps, les consommateurs ne cessent de critiquer le gouvernement tchadien. Ils demandent une réduction sur le prix du sac de ciment de 50 kg pour qu'il passe à 3 500 FCFA. Brahim Dadi, fonctionnaire tchadien, fait partie de ces requérants : « Ma demande a été plus insistante pour aider toute la population tchadienne à construire en dur. Aujourd'hui, le sac de ciment vendu à 8 600 FCFA à Ndjamena est vendu entre 15 000 et 22 000 FCFA en province. »À écouter dans 8 milliards de voisinsBéton, ton univers impitoyableLe ciment « made in Tchad » victime de la crise économiqueL'arrivée en 2011 dans le Mayo-Kebbi Ouest de l'usine de la société nationale de ciment de Baoré (Sonacim) devait normalement répondre à ces préoccupations, car elle était censée ravitailler 700 tonnes par jour, soit 200 000 tonnes par an. Malheureusement, cette usine est presque mourante, elle n'arrive pas à produire le ciment « made in Tchad » à cause de la crise économique depuis 2016. « L'usine fonctionnait à perte puisqu'elle avait cassé les prix de vente de ciment. De 5 250, on est arrivé à 4 850 pour le PC 32,5. Et le PC 42,5, au lieu de 6 250, on a réduit à 5 250 le sac. Pour le moment, on n'a pas de stock dans notre silo parce qu'on est en crise », explique Benoit Koye Ndaye, le directeur adjoint de l'usine.Les commerçants sont conscients de pratiquer des prix trop élevés. Cependant, ils pointent du doigt les tracasseries routières et les transports. « Si nous achetons cher et nous vendons moins cher, ça ne nous aide pas. Quand les grossistes nous amènent le sac à 8 300 FCFA, ils ont déjà mis dedans le [coût du] transport », détaille Abdel, vendeur dans le quartier Habbéna.De nombreux Tchadiens demandent aux autorités d'exonérer de taxe la production de ciment et de subventionner les produits liés au processus de production. Cela permettrait selon eux de proposer des couts acceptables, comme au Cameroun voisin où un sac de ciment de 50 kg s'achète entre 3 500 FCFA et 5 000 FCFA ou au Nigeria qui le commercialise entre 2 500 FCFA et 3 000 FCFA.À lire aussiAu Tchad, après les inondations, les tentatives de reconstruction

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[Vos réactions] Tchad : à 30 jours des législatives

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Play Episode Listen Later Nov 28, 2024 20:00


Ultime étape de la transition, dans un mois, les Tchadiens se rendront aux urnes pour élire leurs députés. Que vous inspirent ces élections boycottées par l'opposant Succès Masra ? En rejetant les candidatures de plusieurs membres du MPS, l'ANGE, l'organe électoral prouve-t-il son impartialité ? Nous lançons le débat.

Invité Afrique
Législatives au Tchad: Succès Masra demande «de les différer et dialoguer» avec le président Déby

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 8, 2024 8:16


Au Tchad, les Transformateurs de l'opposant Succès Masra ne boycotteront pas les prochaines législatives du 29 décembre, mais à certaines conditions. C'est ce qu'ils ont décidé lors de la convention de leur parti, samedi dernier à Ndjamena. Selon les chiffres officiels, Succès Masra est arrivé deuxième à la présidentielle du 6 mai dernier, loin derrière le président Mahamat Idriss Déby. Mais l'ancien Premier ministre continue de crier à la fraude et veut croire que les législatives à venir pourront être plus transparentes. Il s'en explique au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Lors de votre convention de samedi dernier, vous avez posé beaucoup de conditions à votre éventuelle participation aux législatives, quelle est pour vous la condition principale ? Succès Masra : Je dirais une condition duale, il faut différer les élections à 2025. Même la nature nous l'y oblige d'une certaine manière, parce que plus de 20 régions sur 23 sont sous l'eau [NDLR suite aux inondations]. Et puis, il faut dialoguer pour tirer les leçons de la présidentielle et améliorer ce qui doit être amélioré, afin de redonner confiance aux institutions chargées de ces élections.Alors, à la présidentielle du 6 mai dernier, quelle est, selon vous, l'institution qui a le plus failli et où les réformes sont les plus nécessaires ? Je pense qu'il y a un chapelet de responsabilités. Il y a d'abord l'Agence de gestion des élections, l'ANGE, qui a violé les lois. Ce qui est très grave, c'est quand les lois ont des dispositions et qu'elles sont violées. Ensuite, l'armée. Dans une partie de l'armée, il y a une attitude qui n'est pas républicaine, que les Tchadiens ont bien identifiée à travers les tirs de joie qui ont tué des dizaines de Tchadiens. L'ANGE a refusé aux citoyens d'assister par exemple au dépouillement. C'est prévu par la loi. Elle a refusé de remettre les fichiers des résultats, c'est prévu dans la loi. Elle a refusé de remettre les procès-verbaux. Moi, j'étais à la fois candidat et Premier ministre, j'avais droit donc au fichier des procès-verbaux de 26 900 bureaux de vote. À l'heure où je vous parle, je ne les ai jamais reçus. Donc, c'est autant de choses qui ont semé un doute dans le processus, et qui font qu'il faut changer ces choses-là, dans une sorte, un peu, de dialogue bipartisan, parce qu'il y a deux grandes forces politiques qui se dégagent dans le pays. Ceux qui sont là en face de nous, et puis nous-mêmes, avec la coalition Justice et Égalité autour de nous.Est-ce à dire que vous souhaitez rencontrer à nouveau le président de la République, dont vous avez été le Premier ministre au début de cette année ? Le consensus bipartisan, c'est pour amener le changement voulu par les Tchadiens. Nous voulons en quelque sorte transformer un mandat, contesté dans les faits, en un mandat utile aux Tchadiens. Et aujourd'hui, les deux forces principales politiques au Tchad ont l'obligation, dans une sorte un peu de responsabilité collective, doublée par les inondations qui amènent encore des souffrances additionnelles, de s'asseoir à la table et de s'entendre. Donc, les Transformateurs ne veulent pas boycotter les élections, mais ne souhaitent pas être un instrument de valorisation d'un processus électoral dont les résultats seraient déjà connus d'avance. Parce que c'est à ça qu'on va aboutir s'il n'y a pas de changement en amont. Et si cela devait être le cas, la Convention a décidé que les Transformateurs ne puissent pas participer à un jeu démocratique dont les résultats seraient biaisés à l'avance et qui installerait un apartheid. Et donc, je crois que tout le monde a intérêt à ce qu'on puisse s'asseoir et, ensuite, on dialogue pour améliorer ce qui doit être amélioré au niveau organisationnel, et même au niveau de la mise à jour du fichier électoral, ce qui permettra que les gens regagnent confiance dans le processus électoral, et que ça apaise le pays.Donc vous n'excluez pas une rencontre avec le chef de l'État ? Non seulement, je n'exclus pas une rencontre, parce que toutes les propositions que j'ai mises sur la table, elles lui ont été transmises, de manière à ce qu'il les lise, et qu'il puisse décider de l'attitude à avoir. Parce que, dès le premier jour, nous avons exprimé le fait que le pays veut le changement. Et ce changement n'est pas au rendez-vous. Et donc, en tant qu'acteurs politiques majeurs, lui et moi, nous avons le devoir de nous asseoir et de proposer des choses qui vont permettre que le changement devienne une réalité dans la vie des Tchadiens.Alors vous dites que vous êtes la principale force d'opposition. Mais, selon les chiffres officiels de la présidentielle, l'opposant Albert Pahimi Padacké a fait quasiment jeu égal avec vous. Un consensus bipartisan entre le pouvoir et votre parti, les Transformateurs, ça va exclure, de fait, le parti RNDT d'Albert Pahimi Padacké, l'UNDR de Saleh Kebzabo et bien d'autres grands partis tchadiens. Est-ce que vous ne craignez pas de vous mettre à dos ces forces politiques tchadiennes et leurs leaders ? Écoutez, il ne s'agit pas d'exclure qui que ce soit. Moi, je ne veux pas parler des résultats de ces élections. Chacun connaît le vrai poids politique des uns et des autres. Je parle de deux grands camps qui se sont dégagés et autour d'eux, de manière élargie, de tous les autres acteurs. Parce que la coalition Tchad Uni intègre le président Saleh Kebzabo que vous évoquez.La coalition au pouvoir.Absolument, et nous-mêmes, nous avons une coalition Justice et Égalité qui n'est pas restrictive.Oui, mais, Succès Masra, en excluant d'office le RNDT le Réveil d'Albert Pahimi Padacké de votre dialogue bipartisan, est-ce que vous n'allez pas renforcer un peu plus les divisions au sein de l'opposition ? Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas, personne n'est exclu. Que les Transformateurs soient le principal acteur politique en face de la coalition Tchad Uni, cela n'empêche pas que les Transformateurs, la coalition Justice et Égalité et les autres puissent porter les mêmes revendications. L'important, c'est que ces revendications soient prises en compte.À lire aussi Tchad : le parti les Transformateurs demande un report des élections locales

Invité Afrique
Tchad: «Aucune des personne transférées à Koro Toro n'est morte durant le trajet»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 8, 2024 8:01


Au Tchad, les autorités démentent catégoriquement le rapport de Human Rights Watch, qui affirme qu'au moins onze Tchadiens sont morts de soif lors de leur transfert de Ndjamena à la prison de Koro Toro, juste après les manifestations du 20 octobre 2022. Avant-hier, vous avez pu entendre Lewis Mudge, de l'ONG Human Rights Watch. Voici ce matin la réponse du Tchad, par la voix d'Abderaman Koulamallah, qui est ministre d'État, ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement. Au micro de Christophe Boisbouvier, il annonce une contre-enquête et n'exclut pas de poursuivre l'ONG en justice. À lire aussiTchad: «lorsque les prisonniers de Koro Toro ont réclamé de l'eau, les gardiens ont ri»

Invité Afrique
Tchad: «lorsque les prisonniers de Koro Toro ont réclamé de l'eau, les gardiens ont ri»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 6, 2024 8:56


Selon Human Rights Watch, les centaines d'opposants tchadiens transférés de Ndjamena au bagne de Koro Toro, après les manifestations du 20 octobre 2022, ont vécu « pire que l'enfer », certains subissant trois jours dans le désert sans boire. Dans un rapport publié mardi 6 août matin, l'ONG de défense des droits de l'homme dévoile l'identité de 11 Tchadiens, qui sont morts pendant le trajet ou juste après leur arrivée au bagne, qui est situé à 600 kilomètres de la capitale tchadienne. Lewis Mudge est le directeur de Human Rights Watch pour l'Afrique centrale. En ligne de Ndjamena, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous avez pu identifier au moins quatre Tchadiens qui sont morts en octobre 2022 sur les 600 kilomètres de routes désertiques entre Ndjamena et le bagne de Koro Toro, de quoi sont-ils morts ?Lewis Mudge : selon les témoignages, ils ont passé trois jours en camion, serrés comme des sardines avec les autres détenus et ils n'avaient rien à boire. Donc, imaginez-vous avec le soleil fort comme nous avons ici au Tchad, ce n'est pas étonnant qu'il y ait certaines personnes qui soient mortes.Certains ont été obligés de boire leur urine ou l'urine de leurs voisins, c'est cela ? Vraiment, ça fait 14 ans que je suis ici chez Human Rights Watch. J'ai vécu pas mal de choses. C'est la première fois de ma vie où j'ai récolté les témoignages de gens qui étaient obligés de boire leur propre urine, ou bien les urines de leurs amis. Et nous avons parlé avec plusieurs dizaines de détenus qui ont confirmé qu'ils ont été obligés de boire dans cette façon inhumaine.Quand les prisonniers réclamaient de l'eau à leurs gardiens, qu'est-ce que ceux-ci leur répondaient ?Pendant le voyage, lorsque les prisonniers ont réclamé de l'eau, les gardiens, ils ont rigolé. Ils ont dit tout simplement que l'eau n'est pas pour eux. Cette question de soif, c'est vraiment difficile pour moi à décrire, parce que chaque détenu avec qui j'ai parlé, tous les 72, ils ont parlé de la soif. Ils ont dit, « on était presque morts » à cause de la soif.Blaise Djikossi, Vincent Bakouboup, Ngaba Djmadoum, Maxime Rimtebaye, voilà quatre hommes que vous avez donc pu identifier et qui sont littéralement morts de soif et d'épuisement sur la route de Koro Toro. Et vous avez aussi retrouvé la trace d'une jeune fille de 13 ans qui était également sur ces camions de la mort et qui n'aurait pas survécu ? Malheureusement, on n'était pas capable d'établir tous les faits selon notre méthodologie à Human Rights Watch. Mais moi-même, j'ai parlé avec plusieurs anciens détenus qui ont confirmé qu'il y a aussi cette jeune fille de 12-13 ans qui est aussi morte à cause de la soif et son corps a été jeté du camion aussi.Et donc toutes les dépouilles de ces malheureux et de cette malheureuse sont aujourd'hui introuvables, leurs familles ne peuvent pas récupérer leur dépouille ?Leur famille ne peut pas les récupérer. Encore pire : jusqu'à aujourd'hui, l'État tchadien n'a même pas confirmé qu'il y a ces cas de morts sur le transit jusqu'à Koro Toro.Magloire Mbaiadjim, Joachin Weiyenbal, Hubert Mbaindiguem, Elias Rebessengar, Medard Rimbar, Toralbaye Mayadjim et Moutengar Igneigor, voilà les sept autres prisonniers que vous avez pu identifier et qui, eux, sont morts à leur arrivée au bagne de Koro Toro. De quoi sont-ils morts ?La plupart sont morts seulement quelques jours après leur arrivée à Koro Toro et on peut dire qu'ils sont morts suite à leur transfert jusqu'à Koro Toro. Ça vous donne une image de ce voyage terrible jusqu'à Koro Toro.Vous avez donc identifié formellement 11 Tchadiens qui sont morts sur la route ou à l'intérieur du bagne, mais pensez-vous qu'il y a eu d'autres morts ?C'est une question très importante et je veux être clair. Nous avons confirmé 11 Tchadiens qui sont morts suite au voyage ou bien à Koro Toro, selon la méthodologie de Human Rights Watch. Je suis à 100 % sûr que ce chiffre de 11, c'est à la base le minimum. Mais cela dépasse les 11, j'en suis sûr, parce que j'ai parlé avec beaucoup de monde qui a parlé de beaucoup d'autres cas. Donc maintenant, c'est vraiment à l'État tchadien d'établir qui est responsable.Et ce malgré la loi d'amnistie votée par le Parlement de transition en décembre dernier ?Écoutez, la loi d'amnistie, ça couvre les évènements du 20 octobre 2022 et le rapport que Human Rights Watch vient de publier aujourd'hui, c'est à la suite des événements du 20 octobre 2022. Donc selon nous, à Human Rights Watch, on est en train de parler d'autre chose, on parle du 23 octobre 2022. Et cela concerne tous ces mauvais traitements sur la route de Koro Toro et à Koro Toro même. Pour nous, ce n'est pas couvert par la loi d'amnistie.

Afrique Économie
Exportation du pétrole nigérien: l'option tchadienne relancée

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Jul 25, 2024 2:21


Une visite de la ministre du Pétrole tchadien à Niamey du 10 au 13 juillet est venue formaliser la reprise des discussions pour la relance du projet de pipeline entre le Tchad et le Niger. Il avait été laissé de côté en 2019 par les Nigériens au profit de la voie du Bénin. Cependant, la brouille actuelle entre les deux pays rebat les cartes et relance l'option tchadienne. Voici donc l'option tchadienne de nouveau sur la table. Relier les champs de pétrole d'Agadem au pipeline tchadien localisé à Doba, avec une vision précise : « La relance de ce projet coïncide avec la cérémonie de lancement des activités amont de la Sonidep [Société nigérienne du pétrole, NDLR] qui a eu lieu le 22 juin dernier. Elle tombe donc à point nommé, car les blocs Bilma, R5, R6, R7 ainsi que les blocs R1, R2, R3, R4 lorsqu'ils seront en production, alimenteront ce pipeline, détaille Mahaman Moustapha Barké, ministre du Pétrole du Niger. Nous aurons ainsi un débouché sur le Tchad pour l'exportation du brut issu de ces différents blocs, tandis que les blocs déjà en exploitation, déjà en production, alimenteront la raffinerie et le complexe pétrochimique de Dosso. »La ministre tchadienne des Hydrocarbures, Alixe Naïmbaye, a fait le déplacement à Niamey. Trois jours pour relancer au plus vite ce projet, notamment par la création d'un comité technique. « Le projet de construction du pipeline Niger-Tchad-Cameroun, permettant une nouvelle voie de transport du brut nigérien, mérite toute notre attention », assure-t-elle. Des dispositions institutionnelles ont été prises pour une « réalisation optimale de ce projet intégrateur ». Et d'ajouter : « Monsieur le Ministre, nous offrons aujourd'hui les discussions préliminaires autour de ce projet et je voudrais vous assurer que la partie tchadienne s'emploiera pleinement pour faire de la réalisation de cette infrastructure un franc succès. »   « L'économie n'a pas tellement de place là-dedans »Un projet qui représente 700 nouveaux kilomètres de pipeline à construire pour un coût estimé à l'époque à 1,18 milliard de dollars, alors que le projet béninois en a sans doute déjà coûté plus de 2 milliards. Mais « l'économie n'a pas tellement de place là-dedans, c'est très géopolitique », souligne Jean-Pierre Favennec, spécialiste des questions pétrolières. La brouille diplomatique entre le Bénin et le Niger bloque actuellement l'exportation du pétrole. « Si les autorités tchadiennes sont beaucoup plus flexibles et les autorités camerounaises aussi, il n'y a pas d'autres options que de tenter de passer par le Tchad et de se raccorder à l'oléoduc Tchad-Cameroun. Ce qui nécessite effectivement, je le rappelle, un accord avec à la fois les Nigériens, les Chinois, les Tchadiens et les Camerounais », analyse-t-il.Beaucoup reste encore à faire avant que ce nouveau pipeline voie le jour : la remise à jour des études vont être nécessaires, une réévaluation des coûts ainsi que trouver un accord sur les droits de passages du pétrole.À lire aussiPremière cargaison de pétrole nigérien vers la France

Reportage Afrique
Tchad: le sud-ouest se mobilise pour créer un tourisme responsable

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jul 21, 2024 2:18


Changer l'image du Tchad en communiquant sur son patrimoine naturel, c'est l'ambition de « Chad Volunteers Organization », une association qui sillonne le pays à la recherche des plus beaux sites. Pour les faire connaître, d'abord, aux Tchadiens eux-mêmes. Puis, au-delà des frontières, dans l'espoir qu'un jour puisse naître une filière tourisme au Tchad, même si beaucoup reste à faire. De notre correspondant de retour du parc national de Zah Soo,Au terme d'une longue randonnée, Kendy Ali Nassour, coordinateur de l'ONG Chad Volunteers, déploie l'étendard tchadien sur la falaise qui surplombe les chutes Gauthiot, au cœur du parc Zah Soo, dans la province du Mayo Kebbi ouest : « On a tout : le désert, les oasis, l'eau, les montagnes, la verdure, les animaux, la forêt... Ce qui rend ce pays-là beau. Malheureusement, cette beauté n'est pas connue, c'est pourquoi on se bat depuis sept ans pour montrer la beauté du Tchad ».Une armée d'influenceursPour changer la réputation du Tchad - souvent associé au désert et à la guerre - et en faire une destination touristique. À l'image du Kenya ou de l'Afrique du Sud. L'association s'est entourée d'une équipe d'influenceurs pour inonder leurs réseaux d'images positives.Mahamat Soukaya, influenceur et militant écologiste, est l'un de ceux-là. Il est à la tête d'une page de 4 000 abonnés : « TikTok, YouTube, Facebook, Instagram... j'emmagasine. Sur mes réseaux, j'ai annoncé mon départ, j'enregistre dans ma galerie et je vais bombarder d'images à mon retour ». Mais l'insécurité persistante ou l'état des routes représentent autant d'obstacles au développement du tourisme. Un secteur presque inexistant dans ce pays pétrolier. Mahamat Touka Hassama, secrétaire général adjoint de l'ONG Chad Volunteers, voit des perspectives dans ce secteur prometteur : « Il faut diversifier l'économie. Tôt ou tard, le pétrole sera épuisé... Mais cette nature que Dieu nous a offerte va rester pour toujours, c'est infini. Si on se développe, ça va rester pour longtemps ».Une vision solidaire du tourismeRien ne semble pourtant pouvoir entamer l'optimisme des volontaires qui, sur leur chemin, distribuent des dons pour poser les bases d'un tourisme solidaire. Kendy Ali Nassour ambitionne un tourisme solidaire pour les Tchadiens : « Le tourisme responsable, ce n'est pas juste faire des photos et partir. On veut aussi aider les gens qui vivent autour des sites touristiques du Tchad ».L'association veut provoquer une prise de conscience des autorités pour enfin concrétiser les promesses d'investissement dans les infrastructures touristiques.À lire aussi«Chad Volunteers»: promouvoir le tourisme au Tchad

Appels sur l'actualité
[Vos questions] La chanteuse malienne Rokia Traoré détenue en Italie

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jul 1, 2024 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur une nouvelle route migratoire empruntée par les Tchadiens, sur la reprise du travail par les meuniers et la fin de la présence onusienne dans la province du Sud-Kivu. Mali : la chanteuse Rokia Traoré détenue en Italie La chanteuse malienne Rokia Traoré doit être présentée à la justice italienne le 2 juillet 2024 pour son maintien ou non en détention. Pour quels motifs a-t-elle été emprisonnée ? Avec Frédéric Garat, journaliste au service Afrique de RFI.Immigration : les États-Unis, nouvel eldorado des Tchadiens ?  Plusieurs Tchadiens sont morts noyés en tentant de rejoindre les États-Unis par le Mexique. Une frontière de plus en plus empruntée pour ces candidats à l'exil. Quelle est cette nouvelle route migratoire ? Pourquoi les Tchadiens sont-ils de plus en plus nombreux à rejoindre les États-Unis ? Avec Esdras Ndikumana, journaliste au service Afrique de RFI.Sénégal : le syndicat des meuniers suspend sa grève Après son bras de fer avec le gouvernement, les meuniers ont finalement accepté la nouvelle baisse du prix de la farine de 20% imposé par l'État. Comment expliquer ce revirement ? Les meuniers ont-ils obtenu satisfaction ? Avec Juliette Dubois, correspondante de RFI à Dakar.RDC : la Monusco n'est plus présente dans le Sud-Kivu La Monusco a fermé sa dernière base dans la province du Sud-Kivu. Il s'agit de la première étape du désengagement des forces des Nations unies. Désormais, comment la sécurité va-t-elle être assurée dans cette province ? Avec Adolphe Agenonga Chober, spécialiste des mouvements armés dans l'est de la RDC, professeur à l'Université de Kisangani.  

Washington Forum - Voix de l'Amérique
Washington Forum : victoire contestée du général Déby - mai 16, 2024

Washington Forum - Voix de l'Amérique

Play Episode Listen Later May 16, 2024 28:58


#WashingtonForum #Wafo Gros plan sur la victoire contestée du général Mahamat Idriss Déby Itno à la récente présidentielle au Tchad. Une partie de la communauté internationale s'inquiète de "violences post-électorales", alors que le Premier ministre Succès Masra, arrivé deuxième, réclame l'annulation pure et simple de ce qu'il qualifie de "mascarade électorale". Pourquoi l'issue de cette élection suscite-t-elle des interrogations ? Quels sont les défis qui attendent le chef de la junte qui se présente désormais comme le président élu de tous les Tchadiens ?

Revue de presse Afrique
À la Une: Mahamat Idriss Deby donné vainqueur de l'élection présidentielle au Tchad

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later May 10, 2024 4:19


Les résultats officiels et encore provisoires donnent Mahamat Idriss Déby vainqueur avec plus de 61 % des suffrages. Victoire « à laquelle de nombreux analystes politiques s'attendaient », commente Journal du Tchad, qui ne cache pas sa satisfaction, évoquant « une victoire bien méritée au premier tour, sans recourir à un deuxième tour » (...) Et le journal ajoute : « le pays va enfin bénéficier d'une stabilité politique et d'un gouvernement unifié, indépendant dans ses décisions et sa souveraineté, sans avoir besoin de recourir à une autre étape qui pourrait mettre à mal la stabilité du pays et le plonger dans une autre crise de pressions internationales et problèmes internes ».   Le Journal du Tchad qui conclut son analyse tout à la gloire du président Mahamat Idriss Deby par ces mots : « Il convient de noter que le Tchad sera le premier pays de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel à mettre fin à un régime militaire grâce à des élections transparentes et démocratiques ».De son côté, Tchad Infos met à la Une, une photo de Mahamat Idriss Déby serrant la main de Pahimi Padacké Albert, l'ancien premier ministre arrivé 3ᵉ de l'élection, et venu, nous dit-on, « féliciter le vainqueur ». Photo que l'on retrouve également à la Une deTchadVision, qui ajoute : « À la fin d'une cérémonie de réjouissance réunissant ses partisans à N'Djamena, la sécurité a demandé aux uns et aux autres de se disperser ». TchadVision qui cite également les premiers mots du vainqueur : « Au vu de cette large victoire, je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a déclaré Mahamat Idriss Déby.Les commentaires de la presse burkinabé61,03 %, c'est un « coup de massue », estime Wakatsera qui poursuit : « Si ces chiffres sont confirmés par le Conseil constitutionnel, le président de la transition qui se sera fait une virginité par les urnes, rangera juste son treillis dans les placards de l'armée, contre le boubou blanc de président du Tchad, qu'il étrennait depuis un bout de temps, comme s'il connaissait l'avenir ». Wakatsera qui ne manque pas de commenter la défaite du Premier ministre Succès Masra…  « Surprise, Masra auquel le succès a échappé, crie à la confiscation de sa victoire, alors que son prédécesseur à la tête du gouvernement, Pahimi Padacké, celui-là même qui avait prévu « un match amical » entre le président de la transition et son Premier ministre, n'a point attendu le verdict final du Conseil constitutionnel, pour féliciter le vainqueur ».Toujours au Burkina, Le Pays annonce la fin d'un « faux suspense », et laisse entendre que le résultat n'est peut-être pas celui que l'on croit. « Annoncés pour le 21 mai prochain, soit deux semaines après le déroulement du scrutin, les résultats de la présidentielle au Tchad ont été rendus publics le 9 mai ». « Pourquoi » se demande le Pays, « pourquoi un tel revirement qui semble en avoir surpris plus d'un ? Même si l'Autorité nationale de gestion des élections n'a pas jugé utile de se justifier, tout porte à croire qu'elle a subi des pressions. Car, depuis la fermeture des bureaux de vote, et alors même que la compilation était en cours, des bruits couraient sur les réseaux sociaux, donnant le Premier ministre Succès Masra vainqueur dès le premier tour », assure Le Pays.L'élection au Tchad vue du Sénégal Walfnet se fait l'écho des protestations du Premier ministre Succès Masra, crédité d'un peu plus de 18 %, des suffrages et qui « revendique la victoire dès le premier tour, une victoire éclatante et sans tache », dit-il. « Mais, ce n'est pas tout, poursuit Walfnet, Succès Masra avait également affirmé (avant la publication des résultats) que le camp du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l'Etat, il y a trois ans par l'armée, allait annoncer que ce dernier avait “remporté” la présidentielle et tenter ainsi de « voler sa victoire au peuple ». « Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement, dans le calme […] pour prouver votre victoire », avait lancé Succès Masra, « avant l'heure de l'annonce officielle des résultats », nous dit Walfnet.

Invité Afrique
Présidentielle au Tchad: selon T. Vircoulon, «On ne peut pas connaître la vérité des résultats de la commission électorale»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later May 10, 2024 4:22


Au Tchad, le président de transition Mahamat Idriss Déby est élu dès le premier tour, selon les résultats provisoires annoncés hier soir par la Commission électorale. Avec 61 % des voix, il arrive loin devant le Premier ministre Succès Masra, crédité de 18 %, et l'ancien Premier ministre Pahimi Padacké, qui frôle les 17 %. Que penser de ces résultats ? Et que prévoir après l'annonce par le Premier ministre qui affirme que c'est lui qui a gagné ? Thierry Vircoulon est chercheur associé à l'IFRI, l'Institut français des relations internationales. Il livre son analyse au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Êtes-vous surpris par l'annonce de la victoire du président de la transition dès le premier tour ? Thierry Vircoulon : Oui, on est surtout surpris que l'agence électorale Ange ait pu compiler les résultats des 26 000 bureaux de vote aussi vite, puisque elle-même disait qu'il lui faudrait quand même un certain nombre de jours pour faire cette tâche et qu'elle avait jusqu'au 21 mai pour l'accomplir. Donc 26 000 bureaux de vote compilés avec les résultats analysés et compilés aussi vite, c'est très très surprenant.Et pourquoi cette accélération, peut-être pour ne pas laisser enfler la polémique ?Oui, je crois que la raison, c'était de prendre de vitesse Succès Masra, d'éviter qu'il y ait en effet des annonces prématurées sur les résultats électoraux et que ça fasse monter en fait la température à Ndjamena et dans les grandes villes du pays. Et je pense que, en effet, cette soudaine accélération du travail de compilation de l'Agence électorale avait quand même des intentions politiques assez claires.À quel autre scrutin vous fait penser cette élection ?Cela fait penser au scrutin de 1996, qui était aussi l'élection de sortie de la première transition et qui a été remportée par le président Idriss Déby. Mais à ce moment-là, cette élection a été remportée au deuxième tour et pas au premier tour, et donc là, on voit quand même la différence. Mais c'est la deuxième transition tchadienne qui se termine avec une victoire électorale d'un membre de la famille Déby.L'autre fait marquant de la soirée d'hier, c'est que le Premier ministre Succès Masra, trois heures avant l'annonce des résultats officiels, a annoncé que c'est lui qui avait gagné et a appelé les Tchadiens à se mobiliser pour ne pas se laisser voler leur victoire. Qu'est-ce que cela vous inspire ?Ça fait penser que les jours qui viennent vont être extrêmement tendus puisqu'on a une situation assez classique, si je puis dire, dans les élections africaines, où la commission électorale proclame un vainqueur et puis son challenger conteste les résultats et dit que c'est lui le vainqueur. Ce qui est clair, c'est que, dès hier après-midi, l'armée tchadienne a été déployée à Ndjamena. Et donc les jours qui viennent vont être très militarisés parce que le pouvoir s'attend à une épreuve de force avec les partisans de Succès Masra, puisqu'il a appelé dans son message à ne pas se laisser voler la victoire. Et donc il y a un risque d'épreuve de force dans la rue.Depuis un mois, beaucoup de Tchadiens disaient que le duel entre le président Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre Succès Masra était une mascarade et que les deux hommes avaient conclu, en fait, un accord secret. Est-ce que le scénario d'hier soir ne dément pas cette thèse de la collusion ?Il y a eu un accord, mais c'était un accord pour le retour de Succès Masra et le fait qu'il puisse être candidat aux élections... Est-ce qu'il y avait un accord sur l'après élection ? Là, en effet, on peut en douter, parce qu'on a vu que, ces dernières semaines, Succès Masra est vraiment entré dans le jeu électoral et a mené une vraie campagne électorale qui a provoqué un vrai engouement populaire autour de sa candidature. Et donc, s'il y a eu un accord, il est clair qu'aujourd'hui il ne tient plus. Mais peut-être n'y en a-t-il pas eu. Mais en tout cas, il s'est posé vraiment comme le challenger du président et maintenant il réclame la victoire, contrairement à ce que vient de dire l'Agence électorale.Et du coup, est-ce que la cohabitation entre le président et le Premier ministre peut tenir longtemps ?Non, il est évident qu'avec le discours qu'il vient de faire avant la proclamation des résultats, ce n'est plus possible. Mais il faut quand même rester prudent. Il peut toujours y avoir des arrangements de dernière minute, notamment peut-être pour éviter la confrontation dans la rue dont je parlais tout à l'heure.Selon les résultats provisoires annoncés hier, le Premier ministre Succès Masra est talonné par une autre personnalité du sud du pays, l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké. Quel est votre commentaire ?Le problème de cette élection, comme d'ailleurs trop souvent dans les élections africaines maintenant, c'est qu'il n'y a plus d'observateurs. Il n'y a pas d'observateurs internationaux véritablement. Et même pas les observateurs nationaux qui avaient été formés, leurs accréditations ayant été refusées par l'agence électorale. Donc maintenant on se retrouve avec des élections où personne n'est capable de contre vérifier les résultats annoncés par la commission électorale. Par conséquent, on peut dire 16%, 15%, 20%, on a un peu l'impression que, de toute façon, les chiffres n'importent plus puisqu'on ne peut pas connaître leur vérité. Et on ne peut pas connaître leur vérité parce que les organisateurs électoraux ont vraiment tout fait pour qu'il n'y ait pas d'observation impartiale possible.

Revue de presse Afrique
À la Une: Mahamat Idriss Deby donné vainqueur de l'élection présidentielle au Tchad

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later May 10, 2024 4:19


Les résultats officiels et encore provisoires donnent Mahamat Idriss Déby vainqueur avec plus de 61 % des suffrages. Victoire « à laquelle de nombreux analystes politiques s'attendaient », commente Journal du Tchad, qui ne cache pas sa satisfaction, évoquant « une victoire bien méritée au premier tour, sans recourir à un deuxième tour » (...) Et le journal ajoute : « le pays va enfin bénéficier d'une stabilité politique et d'un gouvernement unifié, indépendant dans ses décisions et sa souveraineté, sans avoir besoin de recourir à une autre étape qui pourrait mettre à mal la stabilité du pays et le plonger dans une autre crise de pressions internationales et problèmes internes ».   Le Journal du Tchad qui conclut son analyse tout à la gloire du président Mahamat Idriss Deby par ces mots : « Il convient de noter que le Tchad sera le premier pays de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel à mettre fin à un régime militaire grâce à des élections transparentes et démocratiques ».De son côté, Tchad Infos met à la Une, une photo de Mahamat Idriss Déby serrant la main de Pahimi Padacké Albert, l'ancien premier ministre arrivé 3ᵉ de l'élection, et venu, nous dit-on, « féliciter le vainqueur ». Photo que l'on retrouve également à la Une deTchadVision, qui ajoute : « À la fin d'une cérémonie de réjouissance réunissant ses partisans à N'Djamena, la sécurité a demandé aux uns et aux autres de se disperser ». TchadVision qui cite également les premiers mots du vainqueur : « Au vu de cette large victoire, je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a déclaré Mahamat Idriss Déby.Les commentaires de la presse burkinabé61,03 %, c'est un « coup de massue », estime Wakatsera qui poursuit : « Si ces chiffres sont confirmés par le Conseil constitutionnel, le président de la transition qui se sera fait une virginité par les urnes, rangera juste son treillis dans les placards de l'armée, contre le boubou blanc de président du Tchad, qu'il étrennait depuis un bout de temps, comme s'il connaissait l'avenir ». Wakatsera qui ne manque pas de commenter la défaite du Premier ministre Succès Masra…  « Surprise, Masra auquel le succès a échappé, crie à la confiscation de sa victoire, alors que son prédécesseur à la tête du gouvernement, Pahimi Padacké, celui-là même qui avait prévu « un match amical » entre le président de la transition et son Premier ministre, n'a point attendu le verdict final du Conseil constitutionnel, pour féliciter le vainqueur ».Toujours au Burkina, Le Pays annonce la fin d'un « faux suspense », et laisse entendre que le résultat n'est peut-être pas celui que l'on croit. « Annoncés pour le 21 mai prochain, soit deux semaines après le déroulement du scrutin, les résultats de la présidentielle au Tchad ont été rendus publics le 9 mai ». « Pourquoi » se demande le Pays, « pourquoi un tel revirement qui semble en avoir surpris plus d'un ? Même si l'Autorité nationale de gestion des élections n'a pas jugé utile de se justifier, tout porte à croire qu'elle a subi des pressions. Car, depuis la fermeture des bureaux de vote, et alors même que la compilation était en cours, des bruits couraient sur les réseaux sociaux, donnant le Premier ministre Succès Masra vainqueur dès le premier tour », assure Le Pays.L'élection au Tchad vue du Sénégal Walfnet se fait l'écho des protestations du Premier ministre Succès Masra, crédité d'un peu plus de 18 %, des suffrages et qui « revendique la victoire dès le premier tour, une victoire éclatante et sans tache », dit-il. « Mais, ce n'est pas tout, poursuit Walfnet, Succès Masra avait également affirmé (avant la publication des résultats) que le camp du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l'Etat, il y a trois ans par l'armée, allait annoncer que ce dernier avait “remporté” la présidentielle et tenter ainsi de « voler sa victoire au peuple ». « Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement, dans le calme […] pour prouver votre victoire », avait lancé Succès Masra, « avant l'heure de l'annonce officielle des résultats », nous dit Walfnet.

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À la Une: jour J pour Mahamat Idriss Déby

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Play Episode Listen Later May 6, 2024 4:05


Élection présidentielle ce lundi au Tchad. « Plus de huit millions de Tchadiens sont appelés aux urnes, relève Le Monde Afrique, pour un scrutin censé mettre un terme à la transition entamée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué lors de combats avec des rebelles en avril 2021. L'enjeu est de taille : son fils, Mahamat Idriss Déby, hissé par un groupe d'officiers sur le fauteuil de son père, souhaite légitimer son pouvoir par les urnes ; mais son principal rival et premier ministre, Succès Masra, ne compte pas lui faciliter la tâche. »Le Monde Afrique rappelle que« Succès Masra était rentré au Tchad en novembre de l'année dernière, au terme d'un an d'exil et avait été nommé chef du gouvernement à la faveur d'un accord politique avec le pouvoir. Il s'était alors attiré les foudres de ses anciens alliés parmi l'opposition et la société civile qui désormais le considèrent comme un "candidat prétexte" servant à donner l'illusion d'un scrutin ouvert. (…) Mais les évènements ont finalement pris une tournure inattendue, pointe encore le journal, lorsque Succès Masra, galvanisé par les foules venues assister à ses meetings dans ses fiefs du sud du pays, a décidé de donner un ton plus offensif à sa campagne en multipliant les coups de griffes à l'encontre de Mahamat Idriss Déby. Et dans ce qui s'annonce comme un duel serré entre le président de la transition et son Premier ministre, un autre candidat, l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké – arrivé second à la dernière présidentielle de 2021 avec plus de 10% des voix –, apparaît désormais comme le "troisième homme" ; il pourrait être un faiseur de rois dans le cas d'un éventuel second tour ».Ange ou démon ?Alors « l'alternance est-elle possible ? », s'interroge Le Pays. Le quotidien burkinabè se garde bien de livrer un pronostic. « L'occasion est bonne, en tout cas, pour le peuple tchadien de créer une surprise à la Sénégalaise, affirme-t-il, et de prendre définitivement son destin en main après près d'une décennie d'élections truquées qui ne visaient que la confiscation du pouvoir au profit du régime d'Idriss Deby Itno. Mais encore faut-il que l'Ange, l'agence chargée des élections, joue la carte de la transparence, relève encore Le Pays. Même si elle se veut rassurante, il n'en demeure pas moins qu'elle cristallise les critiques de certaines organisations de la société civile. »En effet, renchérit L'Observateur Paalga, « une question taraude toujours les esprits. Celle de savoir si l'Ange n'est pas un démon en l'occurrence, car malgré ses assurances sur la fiabilité du fichier électoral, le fait qu'elle n'ait pas eu "le temps matériel" (selon ses dires) pour procéder à une nouvelle révision pose problème aux yeux de nombreux observateurs de la scène politique tchadienne. »La France et les États-Unis attentifsEn tout cas, cette présidentielle au Tchad présente un aspect géopolitique important. C'est ce que souligne Le Point Afrique : « Alors que la France a encore quelques milliers de soldats répartis dans trois bases au Tchad, les résultats de la présidentielle dans ce pays, qui reste jusque-là un maillon clé de la présence militaire française au Sahel, pourraient être des plus scrutés depuis Paris. Idem pour Washington qui, après un accord de retrait de ses troupes du Niger, a annoncé il y a quelques jours un "repositionnement" de ses soldats basés au Tchad. »Pas de surprise au TogoÀ la Une également, les élections législatives au Togo. On connait les résultats du scrutin d'il y a une semaine et sans surprise, le parti présidentiel l'emporte haut la main.« Unir a littéralement écrasé ses adversaires politiques », s'exclame Togo Matin. Avec 108 sièges sur 113, c'est « un ouragan électoral. (…) Cette grande victoire, poursuit le quotidien proche du pouvoir, reste également celle de la nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée nationale, à la veille de ce double scrutin, et dans un contexte quelque peu crispé avec plusieurs sons de cloche voire des montées d'adrénaline, entendus ci et là ».Pour le site d'information Togo Breaking News, « c'est clairement une bérézina électorale pour les grands partis de l'opposition qui avaient commencé à dénoncer depuis le jour du vote des bourrages d'urnes et autres fraudes de la part des partisans du pouvoir. Les opposants togolais n'ont pas su mobiliser leurs bases ou n'ont pas eu les moyens de mieux préparer ces élections ».

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Play Episode Listen Later May 6, 2024 4:05


Élection présidentielle ce lundi au Tchad. « Plus de huit millions de Tchadiens sont appelés aux urnes, relève Le Monde Afrique, pour un scrutin censé mettre un terme à la transition entamée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué lors de combats avec des rebelles en avril 2021. L'enjeu est de taille : son fils, Mahamat Idriss Déby, hissé par un groupe d'officiers sur le fauteuil de son père, souhaite légitimer son pouvoir par les urnes ; mais son principal rival et premier ministre, Succès Masra, ne compte pas lui faciliter la tâche. »Le Monde Afrique rappelle que« Succès Masra était rentré au Tchad en novembre de l'année dernière, au terme d'un an d'exil et avait été nommé chef du gouvernement à la faveur d'un accord politique avec le pouvoir. Il s'était alors attiré les foudres de ses anciens alliés parmi l'opposition et la société civile qui désormais le considèrent comme un "candidat prétexte" servant à donner l'illusion d'un scrutin ouvert. (…) Mais les évènements ont finalement pris une tournure inattendue, pointe encore le journal, lorsque Succès Masra, galvanisé par les foules venues assister à ses meetings dans ses fiefs du sud du pays, a décidé de donner un ton plus offensif à sa campagne en multipliant les coups de griffes à l'encontre de Mahamat Idriss Déby. Et dans ce qui s'annonce comme un duel serré entre le président de la transition et son Premier ministre, un autre candidat, l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké – arrivé second à la dernière présidentielle de 2021 avec plus de 10% des voix –, apparaît désormais comme le "troisième homme" ; il pourrait être un faiseur de rois dans le cas d'un éventuel second tour ».Ange ou démon ?Alors « l'alternance est-elle possible ? », s'interroge Le Pays. Le quotidien burkinabè se garde bien de livrer un pronostic. « L'occasion est bonne, en tout cas, pour le peuple tchadien de créer une surprise à la Sénégalaise, affirme-t-il, et de prendre définitivement son destin en main après près d'une décennie d'élections truquées qui ne visaient que la confiscation du pouvoir au profit du régime d'Idriss Deby Itno. Mais encore faut-il que l'Ange, l'agence chargée des élections, joue la carte de la transparence, relève encore Le Pays. Même si elle se veut rassurante, il n'en demeure pas moins qu'elle cristallise les critiques de certaines organisations de la société civile. »En effet, renchérit L'Observateur Paalga, « une question taraude toujours les esprits. Celle de savoir si l'Ange n'est pas un démon en l'occurrence, car malgré ses assurances sur la fiabilité du fichier électoral, le fait qu'elle n'ait pas eu "le temps matériel" (selon ses dires) pour procéder à une nouvelle révision pose problème aux yeux de nombreux observateurs de la scène politique tchadienne. »La France et les États-Unis attentifsEn tout cas, cette présidentielle au Tchad présente un aspect géopolitique important. C'est ce que souligne Le Point Afrique : « Alors que la France a encore quelques milliers de soldats répartis dans trois bases au Tchad, les résultats de la présidentielle dans ce pays, qui reste jusque-là un maillon clé de la présence militaire française au Sahel, pourraient être des plus scrutés depuis Paris. Idem pour Washington qui, après un accord de retrait de ses troupes du Niger, a annoncé il y a quelques jours un "repositionnement" de ses soldats basés au Tchad. »Pas de surprise au TogoÀ la Une également, les élections législatives au Togo. On connait les résultats du scrutin d'il y a une semaine et sans surprise, le parti présidentiel l'emporte haut la main.« Unir a littéralement écrasé ses adversaires politiques », s'exclame Togo Matin. Avec 108 sièges sur 113, c'est « un ouragan électoral. (…) Cette grande victoire, poursuit le quotidien proche du pouvoir, reste également celle de la nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée nationale, à la veille de ce double scrutin, et dans un contexte quelque peu crispé avec plusieurs sons de cloche voire des montées d'adrénaline, entendus ci et là ».Pour le site d'information Togo Breaking News, « c'est clairement une bérézina électorale pour les grands partis de l'opposition qui avaient commencé à dénoncer depuis le jour du vote des bourrages d'urnes et autres fraudes de la part des partisans du pouvoir. Les opposants togolais n'ont pas su mobiliser leurs bases ou n'ont pas eu les moyens de mieux préparer ces élections ».

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Présidentielle au Tchad: «Si je suis élu, je n'exercerai qu'un seul mandat», affirme l'opposant Pahimi Padacké

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 19, 2024 12:13


Le 6 mai prochain, les Tchadiens vont élire leur président pour cinq ans. Après les interviews sur RFI et France 24 du président-candidat Mahamat Idriss Déby et du Premier ministre-candidat Succès Masra, voici celle de l'opposant Albert Pahimi Padacké, qui est arrivé officiellement deuxième à la présidentielle d'avril 2021 et qui dirige le parti RNDT Le Réveil. Sa stratégie ? Essayer de se distinguer du président et du Premier ministre, qui, à ses yeux, ont conclu « un arrangement » et ne se livrent qu'un « match amical ». Il a accordé cette interview à Ndjamena à nos envoyés spéciaux Christophe Boisbouvier, de RFI, et Marc Perelman, de France 24. RFI/France24 : C'est donc votre quatrième candidature. Les fois précédentes, vous avez crié à la fraude. Cette élection est organisée par le régime du nouveau président de Transition. Pensez-vous que, cette fois, le scrutin sera bel et bien transparent ?Albert Pahimi Padacké : Il serait trop tôt de dire que nous croyons à la transparence de cette élection. Malheureusement, nous avons eu le référendum [constitutionnel du 17 décembre 2023] qui a montré que nous ne sommes pas sur la voie de la transparence électorale, puisque le peuple a boycotté. Les résultats ont été en décalage avec les résultats des bureaux de vote. Là, nous allons à une présidentielle avec une nouvelle constitution, quelles que fussent les conditions de son adoption. Avec l'Ange – l'administration électorale mise en place par le pouvoir – nous constatons qu'il y a monopole d'un camp, d'un parti : celui du candidat-président de la Transition. Les autres partis, avec lesquels nous sommes aujourd'hui en compétition, sont exclus de toute l'administration électorale. Donc, nous ne pouvons pas gager sur la transparence de cette élection, dans laquelle nous sommes engagés. Et dans son organisation, nous en sommes exclus.Pour cette élection du 6 mai, beaucoup annoncent un duel entre le président-candidat Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre-candidat Succès Marsa, parce qu'ils disposent tous les deux des facilités et des réseaux qui sont liés à leurs fonctions. Alors, Albert Pahimi Padacké, ne craignez-vous pas de ne jouer qu'un rôle de figurant ?Il y a deux choses. Ceux qui pensent que ce serait un duel, je leur dirais plutôt que c'est un match amical entre le président et son Premier ministre, parce qu'aucun Tchadien ne croit que le Premier ministre est véritablement candidat face au président. C'est inimaginable. Pourquoi ? Nous savons que ce système fait que, si vous exprimez une opinion contraire à ce que veut le pouvoir, vous êtes pourchassé, vos collaborateurs chassés de l'administration publique et c'est le cas du RNDT-Le Réveil. Lorsque nous avions décidé de boycotter un référendum mal organisé, nos camarades, nos militants ont été chassés de l'administration du territoire, même en pleine campagne. Personne ne peut croire qu'un Premier ministre soit candidat face au président en exercice et qu'il reste en poste, même dans les grandes démocraties, chez vous.C'est dans le cadre de la cohabitation que Mitterrand et Chirac ont pu aller en compétition ensemble [en France, en 1988]. Mais sur ce cas de figure, c'est parce que le Premier ministre n'était pas le choix du président, il était imposé par l'Assemblée nationale. Ici, il ne peut pas y avoir un duel entre les deux. C'est un arrangement, un match amical. Et la deuxième chose, c'est que nous, nous ne jouons pas les figurants dans cette élection. Nous connaissons l'état d'esprit de notre peuple : la population tchadienne a besoin de changement. Elle vit aujourd'hui une vie de misère. Pour la première fois depuis des décennies, le Tchad ne produit que 30 mégawatts d'électricité et on vient de finir un ramadan sans électricité. Le peuple tchadien en a marre et donc nous sommes en harmonie avec les attentes de notre peuple.À écouter aussiMahamat Idriss Déby, président tchadien: «Le Tchad n'est pas dans le principe d'un esclave qui veut changer de maître»Vous venez d'évoquer, donc, ce qui semble être les contours d'un accord secret entre le président de Transition et son Premier ministre. En êtes-vous sûr et pensez-vous que cet accord signifie qu'une fois l'élection passée, cet attelage va rester en place ?Je ne peux pas vous parler avec certitude. J'ai des appréhensions, les appréhensions qui sont celles du peuple tchadien. Appréhensions portant sur les dessous de l'accord de Kinshasa [accord signé le 31 octobre 2023 entre le gouvernement tchadien et le parti Les Transformateurs]. Nous savons très bien d'où les choses sont parties. Des jeunes ont été massacrés [le 20 octobre 2022] au nombre de 300, aux dires même du président des Transformateurs. Aujourd'hui, on revient, on ne parle plus de ces enfants tués. On est nommé Premier ministre et on est candidat – sans démissionner – et le président et le Premier ministre sont d'accord pour continuer. Les appréhensions sont sérieuses, les suspicions sont fortes. Il y a une entente entre le président et son Premier ministre. L'un est candidat, certainement pour garder son poste de président, l'autre est candidat pour garder son poste de Premier ministre. C'est un match amical.Venons-en aux questions régionales. Le régime soudanais a accusé devant les Nations unies le Tchad d'avoir pris fait et cause pour le général Hemetti – chef des Forces de soutien rapide (FSR) – en les armant. Même si Ndjamena a nié, pensez-vous que c'est une erreur d'avoir choisi un des camps dans cette guerre civile qui dure depuis maintenant un an ?Si le gouvernement tchadien a pris fait et cause pour un des belligérants au Soudan, je considère cela comme une erreur grave. Nous n'avons pas besoin de nous mêler de ce qui se passe au Soudan, sauf si nous avons la possibilité d'aider ces frères à se mettre ensemble et se réconcilier. Mais nous n'avons pas intérêt, en tant que peuple tchadien, de prendre parti dans un conflit interne au Soudan.Le gouvernement a-t-il pris parti ?Je n'ai pas la confirmation, je dis simplement que le Tchad n'a pas intérêt à prendre parti dans cette guerre.En janvier dernier, le président Mahamat Idriss Déby est allé voir son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou et a dit que le Tchad était un « pays frère » de la Russie. Le pensez-vous tenté par un changement d'alliance militaire au profit de la Russie ? Et si vous étiez élu, envisageriez-vous la même option ?Si nous sommes élus, nous travaillerons avec nos partenaires traditionnels, sans renier la possibilité de nous ouvrir à d'autres partenaires, dans l'intérêt de notre peuple. Nous avons besoin de développer notre pays et, pour le développer, nous avons besoin des ressources extérieures. Dans ce cadre-là, je pense qu'il faut nouer des relations avec tous les pays. Mais ces relations doivent se développer dans l'intérêt de notre peuple. Et parmi les intérêts de notre peuple, il y a la démocratie. Nous avons besoin des pays qui vont nous aider, également, dans la construction démocratique de notre pays, pour éviter de retomber dans ce cycle infernal de guerre que nous avons connu.De façon très concrète, il y a environ 1 000 soldats français et trois bases militaires françaises sur le sol tchadien. Est-ce que ça veut dire moins de soldats et moins de bases, si vous êtes élu ? Cette question, telle que les politiques la posent, que ce soit en Afrique comme en France, je pense que c'est en décalage total avec la réalité. Pour nous, la question des rapports avec la France n'est pas une question de base militaire. Ce n'est pas le sujet. Le sujet est que, depuis 60 ans, les populations africaines sont en décalage d'intérêt avec leurs gouvernants, lesquels gouvernants sont vus par les populations comme étant soutenus par l'Élysée. Ce qu'il faut donc faire, c'est de ramener la coopération entre la France et l'Afrique dans l'intérêt des populations. Il faut que les politiques français cessent de miser sur des personnes, mais sur le peuple.Albert Pahimi Padacké, vous avez bien connu Mahamat Idriss Déby à son arrivée au pouvoir il y a trois ans, puisque vous étiez son Premier ministre. À l'époque, il avait promis qu'il ne se présenterait pas et finalement, il a fait le contraire. Aujourd'hui, il promet la démocratie. Craignez-vous qu'il veuille mettre en place une nouvelle dynastie sur le continent ?Je ne sais pas. D'abord, je ne suis pas de ceux qui pensent, honnêtement, que c'est parce qu'il serait le fils du Maréchal [Idriss Déby Itno], qu'il porte le patronyme Déby qu'il ne devrait pas être candidat. Je ne raisonne pas comme ça. Pour moi, il peut être candidat, pourvu que les conditions d'élections soient les conditions les plus transparentes, mettant à égalité tous les candidats. Dans ces conditions, je me sens capable de le battre. Est-ce qu'il amènera la démocratie ? Je suis candidat, justement, pour restaurer la démocratie dans mon pays, parce que je considère aujourd'hui que le président-candidat Mahamat Idriss Déby est une menace pour la démocratie, au vu de la qualité du référendum que nous avons connu, au vu de l'organisation de l'actuelle présidentielle.C'est pour ça que j'annonce : un, dans mon programme, pour habituer le Tchad à la passation pacifique du pouvoir, je n'exercerai qu'un seul mandat pour organiser le retour au jeu démocratique réel. Deux, je remettrai en jeu la Constitution actuelle, qui est mal adoptée, et je soumettrai la question de la forme de l'État à un référendum, avec un projet sur la forme fédérale et un projet sur la forme unitaire, pour que le peuple puisse décider. Trois, je dissoudrai l'administration électorale actuelle – qui est inique, l'Ange – pour mettre en place une administration électorale équitable. Le Code électoral sera révisé totalement pour y remettre les conditions de transparence. En tout cas, toute l'architecture juridique et institutionnelle permettra d'organiser des élections transparentes, libres et inclusives dans notre pays et d'éviter le retour aux cycles de violences.À lire aussiTchad: le Premier ministre Succès Masra demande aux électeurs «cinq ans pour mettre fin à 60 ans d'obscurité»

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Tchad: le Premier ministre Succès Masra demande aux électeurs «cinq ans pour mettre fin à 60 ans d'obscurité»

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Play Episode Listen Later Apr 17, 2024 12:15


Au Tchad, le président Mahamat Idriss Déby Itno et le Premier ministre Succès Masra sont tous deux candidats à la présidentielle du 6 mai. Après l'interview du chef de l'État, voici celle du Premier ministre, qui promet, s'il est élu, « un paquet minimum de dignité » intégrant éducation, santé et logement pour chaque Tchadien. Craint-il la fraude ? Que répond-il à ceux qui le considèrent comme un « traitre » ? Quel sort réservera-t-il, s'il est élu, aux bases militaires françaises ? Succès Masra répond aux questions de nos envoyés spéciaux à Ndjamena, Christophe Boisbouvier de RFI, et Marc Perelman de France 24. France 24 : Vous êtes candidat mais, depuis que vous êtes Premier ministre, on a quand même vu des développements inquiétants pour la population : la hausse du carburant de 40 %, on a vu des délestages, on a vu des grèves. Est-ce que tous ces mécontentements ne risquent pas de vous handicaper pour atteindre votre but, c'est-à-dire la présidence de la République ? Non, au contraire. Je suis arrivé à la tête du gouvernement, les enfants étaient en grève depuis trois mois. La première chose que nous avons faite, c'est de remettre les enfants à l'école, c'était le premier acte. Ensuite, nous arrivons à la tête du gouvernement dans un pays pratiquement en banqueroute, qui est dernier sur l'indice du développement humain et qui a des défis de développement cumulés depuis des décennies. Je suis arrivé à la tête du gouvernement, 90 % des Tchadiens n'ont jamais vu l'électricité depuis l'indépendance. Et donc, ce sont des citoyens matures et lucides, qui savent que je viens avec un projet de gouvernement, que tout le monde avait d'ailleurs approuvé. Leur seule inquiétude était de savoir si j'avais suffisamment de temps pour le mettre en œuvre. C'est l'occasion de demander le temps - cinq ans - aux Tchadiens, pour mettre fin à 60 ans d'obscurité. Ce n'est pas en 60 jours, et ça aussi, ils le savent. Mais nous avons besoin d'un peu de temps. C'est ça que nous allons leur demander et ils en sont conscients.RFI : Vous dites que vous veillerez à ce que la présidentielle du 6 mai soit transparente. Mais l'opposition dit que les organes qui vont arbitrer ce scrutin, à commencer par l'Agence nationale de gestion des élections (Ange) et le Conseil constitutionnel, sont contrôlés par la présidence qui en a nommé tous les membres. Est-ce que vous ne vous bercez pas d'illusions ?Non, au contraire. Dans les élections précédentes, un chef d'État pouvait nommer les membres d'un organe chargé des élections, puis les « virer » - si vous me permettez l'expression - à la veille de la proclamation des résultats. Aujourd'hui, nous avons des membres de ces organes qui sont nommés de manière inamovible, dont le mandat est plus long que celui du président de la Transition et donc, demain, celui du président de la République qui sera élu. Ces organes vont organiser deux élections [présidentielles, cette année et dans cinq ans, NDLR]. En réalité, nous avons des institutions meilleures que celles que nous avions jusqu'à présent. C'est valable pour ces organes, c'est valable pour la Constitution, qui nous donne aujourd'hui les droits et les devoirs qui nous permettent, là, d'être autour de la table. Donc, en réalité, nous sommes en meilleure condition aujourd'hui.Vous savez, en 2021, le président Idriss Déby Itno - paix à son âme - n'a pas osé m'affronter à une élection. Il a même introduit dans la Constitution une clause « anti-Masra » - c'est comme ça que les Tchadiens l'appellent - [instaurant un âge minimum] de 40 ans, parce qu'il ne voulait pas que je sois candidat, parce qu'il savait que je pouvais gagner et que j'avais beaucoup de chances de gagner. Aujourd'hui, je suis en meilleure condition de l'emporter, sans doute dès le premier tour. Et donc je ne me berce pas d'illusions. Je fais partie de ceux qui organisent pour que ça soit transparent pour tout le monde.France 24 : Pour beaucoup de Tchadiens, votre retour au pays, votre nomination comme Premier ministre, votre candidature maintenant, tout ça ferait partie d'un accord secret passé entre vous et le président de la Transition Mahamad Idriss Déby Itno. Les termes de l'accord seraient qu'il gagnerait l'élection présidentielle et qu'il vous reconduirait comme Premier ministre. Que répondez-vous à ceux qui pensent cela ?Vous savez, je suis là d'abord au nom de la réconciliation nationale. Ce n'est pas un mot, c'est une attitude, ce sont des actes.France 24 : Cela peut être un accord aussi.Mais je suis là aussi parce que je représente une force politique, que je considère même majoritaire dans ce pays, et donc nous sommes dans une cohabitation qui ne dit pas son nom. Voyez-vous, je suis là au nom d'une Constitution de la République dont je suis chef de gouvernement, qui me donne des droits et des devoirs, qui donne des droits et des devoirs aussi au président de Transition. C'est une première dans l'histoire de notre pays, peut-être même sur le continent africain. Un Premier ministre, mais nous sommes en transition, et un président de Transition peuvent présenter leur projet de société. Nos différences sont connues, tout comme nos complémentarités. Et nous allons devant le peuple parce que Vox populi, vox Dei (« la voix du peuple est la voix de Dieu » - NDLR).Vous savez, je connais le prix de la démocratie et je veux contribuer au difficile accouchement de la démocratie. Il m'a fallu quatre ans pour avoir le droit que le parti Les Transformateurs puisse exercer. Il m'a fallu cinq ans pour avoir le droit d'organiser des meetings. Vous avez vu par quoi nous sommes passés : le droit de marcher, ça s'est fait dans la douleur, même dans le sang, si vous le permettez. Donc, moi je suis là au nom de la démocratie. Je suis rentré dans l'avion de la transition pour m'assurer qu'il y ait un atterrissage à l'aéroport de la démocratie.Parce qu'à la fin de la transition, les Tchadiens vont choisir ceux qui vont - si vous me permettez l'expression - organiser le prochain décollage. Et je souhaite être le pilote principal de ce prochain décollage-là, pour conduire les Tchadiens à la destination « terre promise des opportunités pour chaque Tchadien, chaque Tchadienne ». Voilà l'enjeu. Donc, nous nous battons pour que la démocratie soit une règle dans ce pays. Et c'est au nom de cela que nous sommes là, en tout cas.France 24 : Vous n'avez pas répondu... Y'a-t-il eu un accord secret ? Vous êtes des grands journalistes. S'il y a un accord, présentez-le. Au début, on a dit que l'accord de Kinshasa [du 31 octobre 2023] n'était pas visible parce que ça comporterait des choses horribles. Lorsque l'accord de Kinshasa a été présenté, tous ceux qui avaient dit ça se sont rendu compte qu'en réalité, il n'y avait rien d'horrible. J'ai signé un accord qui garantit mes droits, mes devoirs, mes droits politiques, qui permet au Tchad de s'inscrire sur le chemin de la réconciliation nationale.Vous imaginez qu'on dise à Nelson Mandela, quand il serre la main à Frederik de Klerk, qu'il a abandonné sa lutte pour la justice et pour l'égalité ? Non, au contraire, il faut réconcilier. Et si l'on m'en donne l'onction, ceux qui gèrent aujourd'hui la transition à mes côtés auront leur place, y compris le président de Transition. Demain, moi président, il aura sa place à mes côtés pour m'aider, par exemple, à réformer l'armée de notre pays, qui en aura besoin. C'est un projet de société réconciliant, suffisamment grand, je pense, pour embarquer tout le monde, parce qu'il faut avancer avec l'ensemble des Tchadiens. Voilà l'esprit central de ce qui nous guide aujourd'hui.RFI : Alors, même s'il n'y a pas eu d'accord secret entre le président Mahamad Idriss Déby et vous-même, vous vous êtes « réconciliés » - comme vous dites - avec le chef d'État qui a présidé à la répression du 20 octobre 2022, qui a fait entre 73 et 300 morts, c'est considérable. Beaucoup de victimes étaient vos partisans, vos militants... Par conséquent, après la réconciliation, après l'amnistie générale et l'impunité pour les auteurs de cette répression, beaucoup de vos anciens amis, vous ont considéré comme traître. Ne craignez-vous pas, Monsieur le Premier ministre, que tous ces partisans déçus ne se tournent vers d'autres candidats à cette présidentielle, comme par exemple l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké ?Je crois dans la réconciliation, je crois dans la justice. La justice, ce n'est pas la vengeance. Êtes-vous en train de dire que j'ai fait beaucoup de concessions pour privilégier un Tchad réconcilié ? Oui, j'ai fait des concessions pour privilégier un Tchad réconcilié. Je vais donner un autre exemple, celui de mes amis qui sont arrivés au pouvoir au Sénégal. Au Sénégal, un pays qui a connu plusieurs alternances démocratiques, il y a eu des gens qui sont morts. Savez-vous ce qui a permis à Ousmane Sonko et à Bassirou Diomaye Faye de sortir ? Il y a eu une amnistie. Moi, je me suis préoccupé des vivants. Il y avait les morts dont la mémoire doit être honorée.Mais il y avait des jeunes de 25 ans, de 30 ans, qui étaient condamnés à vie et qui avaient une sorte d'épée de Damoclès sur leurs têtes. Pendant un an, ceux auxquels vous faites allusion, qu'ont-ils fait pour enlever ces fausses condamnations ? Moi, je me suis assuré que ces vivants-là, ces jeunes-là ne vivent pas la prison à vie. Et donc, ils ont eu leurs fausses condamnations, d'une certaine manière, enlevées. Est-ce que si c'était à refaire, je l'aurais refait ? Oui, je l'aurais refait. Parfois, c'est aussi ça être un homme d'État, voyez-vous ?RFI : Vous ne craignez pas de perdre des voix...Non, au contraire !... avec tous ceux qui estiment qu'ils sont trahis par vous ?J'en ai plutôt engrangé. La plupart de ceux qui disent ça ne peuvent même pas réunir cent personnes. Les Tchadiens savent que j'étais hors du pays avec un poste de responsabilité à la Banque africaine de développement. J'ai abandonné, je suis rentré. Je suis chef du gouvernement, mais je ne n'utilise pas le salaire de Premier ministre. Je donne ces exemples-là pour illustrer le fait que, dans le cœur de ce peuple, ils sont convaincus de mon engagement sincère pour faire en sorte que dans chaque foyer tchadien, il y ait un paquet minimum de dignité : électricité, éducation, santé, eau. Et puis un minimum de droits décents et de possibilités de sécurité. Ce sont des choses simples sur lesquelles les Tchadiens ont besoin de résultats. Pour les 22 000 villages où il y a 70 % de nos populations qui vivent, pour les milieux urbains où les 200 000 jeunes tchadiens qui rentrent sur le marché de l'emploi chaque année ont besoin d'emplois. Sur ces choses, nous avons un projet de société clair, co-construit avec ces Tchadiens et c'est ce projet-là qui est majoritaire.France 24 : Et d'après vous, le choix du peuple serait la victoire dès le premier tour ?Nous en sommes convaincus.Parlons de la France, des questions très concrètes. Si vous êtes élu, il y a plus de 1 000 soldats français stationnés au Tchad, il y a 3 bases militaires. Est-ce que vous dites « Continuons comme ça », sachant que dans d'autres pays du Sahel, l'armée française est partie ? Ou vous dites « Non, il faut revoir ça, nous n'avons pas besoin d'autant de soldats français, nous sommes en 2024 ». Est-ce que, de façon très concrète, vous réduisez la voilure ?Je voudrais aider la France elle-même à regagner sa dignité.France 24 : L'a-t-elle perdue ? Ça me fait de la peine que la France, les forces de défense et de sécurité françaises aient l'impression d'être devenue des SDF [sans domicile fixe - NDLR] sur le continent africain. On pourrait éviter à la France cette image, où on conseille à un chef des armées français : « Déménagez d'ici, allez dans ce pays, c'est sûr ». Et puis, deux mois plus tard, ce n'est plus sûr dans ce pays. Au minimum, cela veut dire que ce chef des armées français a été induit en erreur. Au pire, l'approche n'est pas la bonne.Je souhaite être à la tête d'un État du Tchad solide, partenaire sûr, avec lequel la France peut travailler. Et dans ce partenariat sûr que j'entends développer, il y a des choses qui relèvent des choses du siècle passé. Je crois que même l'approche française aujourd'hui est appelée à évoluer là-dessus. Est-ce que maintenir de manière durable ad vitam æternam des troupes étrangères sur un sol est quelque chose de défendable ? On peut être au même niveau d'efficacité, mais peut-être faire différemment : mutualiser les forces, avoir des écoles de guerre communes, partager les renseignements, avoir des approches de formation rapide, séquencées sur un temps court, mutualiser nos énergies. Cela, ce sont des pistes que nous n'avons pas suffisamment explorées.Donc, je ne suis pas un dogmatique, je vais être très pragmatique sur la question et, en regardant vraiment page par page l'ensemble de ces accords, nous sommes capables de dire quelle est la part de modernité qui manque à cela pour nous permettre d'avancer. Cela sera mon approche et cela va être au cas par cas. Avec la France, mais pas que : avec les autres partenaires aussi, de manière à ce que nous soyons capables de dépoussiérer les partenariats du XXe siècle des éléments qui ne les ont pas amenés à rentrer totalement dans le XXIe siècle.

Reportage Afrique
Tchad: la difficile intégration des nouveaux réfugiés soudanais [3/5]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 16, 2024 2:20


Si l'immense majorité des Tchadiens accueillent à bras ouverts ces réfugiés soudanais, la pression exercée sur les maigres ressources de la région provoquent quelques tensions, notamment avec les « anciens » réfugiés soudanais, qui étaient déjà plus de 400 000 installés dans la région depuis le début du conflit au Darfour dans les années 2000. De notre envoyé spécial à Farchana,Du haut du rocher qui surplombe la plaine, on distingue le premier camp des années 2000 avec ses airs de petit village, les nouvelles maisonnettes en paille construites en 2023 et les toutes dernières extensions faites de bâches et de taules où s'est installée la famille d'Hatim Abdallah Al Fader.« Bon, ce n'est pas si mal... Après tout, il faut comprendre que c'est un abri d'urgence alors quand il fait chaud dehors il fait chaud dedans et pareil quand il fait froid », relativise Hatim Abdallah Al Fader. « Il n'y a qu'une seule fenêtre donc l'air ne peut pas vraiment circuler. Mais ce n'est pas grave parce que c'est temporaire. J'espère que je ne vais pas rester ici trop longtemps, car mes enfants ont besoin de faire des études, c'est ça ma priorité », explique-t-il.À écouter aussiLes survivants de la société civile soudanaise collectent les preuves du nettoyage ethnique en cours [1/5]« J'ai tout fait moi-même »En deux semaines, cet ancien consultant a déjà construit sa clôture et un auvent. Comme lui, près de 12 000 réfugiés ont été relocalisés sur ce site aride et balayé par les vents.Harmra Adam Mahamat et ses six enfants vivent ici depuis près d'un an. Depuis que des hommes en armes ont dévasté son village, elle n'envisage plus de rentrer. D'épais murs en briques protègent sa maison de la canicule. « Ah non, ce n'était pas comme ça du tout comme ça quand je suis arrivée ! La bâche, les voleurs peuvent la couper pour rentrer dans la maison, et la paille, elle risque de prendre feu », s'exclame-t-elle. « Oui j'ai tout fait moi-même, ça m'a pris quatre mois, car pour trouver de l'eau pour faire les briques, c'est tout un problème dans cette région. Maintenant je suis en train de construire des toilettes, cela va tout changer », espère Harmra Adam Mahamat.À écouter aussiUn an après le début du conflit, les réfugiés soudanais fuient désormais la faim [2/5]Des distributions pour les nouveaux réfugiés au détriment des plus anciensFaute de financements, le Programme alimentaire mondial a dû couper les distributions prévues pour les « anciens » au profit des nouveaux réfugiés, plus démunis encore. Mahamt Khamis Ismail, les cheveux blancs, le regard doux, fut parmi les premiers arrivés sur le site. « Certains anciens ne comprennent pas cette différence de traitement, ils disent que nous sommes tous des réfugiés et que donc nous devons tous être traités de la même manière et recevoir la même chose. Cela a créé quelques problèmes, il y a eu des violences, quelques anciens ont attaqué les nouveaux pour piller les vivres, mais l'armée est intervenue et ils sont en train de régler ça. »À lire aussiGuerre au Soudan: des cuisines communautaires pour s'entraider durant le ramadan« Pour ma part », conclut cet enseignant de 47 ans, « je pense qu'il faut donner aux nouveaux dont les blessures sont plus fraîches. Les nôtres sont plus anciennes même si tout aussi douloureuses. »

Invité Afrique
Mahamat Idriss Déby, président tchadien: «Le Tchad n'est pas dans le principe d'un esclave qui veut changer de maître»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 15, 2024 11:32


Sa parole est rare. Pour la première fois depuis sa rencontre du 24 janvier dernier à Moscou avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président de la transition tchadienne s'exprime, et c'est sur Radio France internationale et France 24. Veut-il chasser les militaires français de son pays et les remplacer par des militaires russes ? Veut-il fonder une dynastie au pouvoir ? Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier et de Marc Perelman. France 24 : L'élection présidentielle est prévue le 6 mai 2024, très bientôt. Pour beaucoup, cette élection est déjà jouée d'avance. Une certaine partie de l'opposition parle d'une mascarade, en affirmant que vous contrôlez tous les leviers : le Conseil constitutionnel, l'organe de supervision des élections ANGE. Est-ce que c'est une élection ou un simulacre d'élection qui va avoir lieu, ici, au Tchad ?Mahamat Idriss Déby : Je crois qu'on a fait un long chemin. Ce long chemin, on l'a fait avec l'ensemble de la classe politique et aussi une grande partie aussi des ex-politico-militaires [les ex-rebelles, NDLR]. Et toutes les institutions qui sont issues de la nouvelle Constitution sont des institutions indépendantes. Notamment l'institution qui est la plus importante, à laquelle vous faîtes référence, c'est l'Agence nationale de gestion des élections, ANGE. Pour la première fois dans l'histoire de notre pays, l'ANGE est créée par la loi fondamentale, donc, adoptée par le peuple tchadien. Et, aujourd'hui, l'ANGE est indépendante.Donc, je crois que ceux qui disent que c'est une mascarade ou bien que c'est une élection qui est déjà jouée d'avance, bon, je les comprends : c'est aussi ça, la politique, c'est de bonne guerre. Mais moi, je fais confiance à cette agence qui va jouer pleinement ce rôle de manière indépendante. Et vous allez voir que, le 6 mai prochain, les Tchadiens vont choisir, vont élire le président qui va diriger ce pays pendant les cinq prochaines années. Et le choix du peuple sera respecté.RFI : Le 28 février 2024, l'opposant Yaya Dillo a été tué dans un assaut de l'armée tchadienne contre le siège de son parti, à Ndjamena. « C'est une exécution à bout portant », affirme son parti. « Le corps de Yaya Dillo porte l'impact d'une seule balle dans la tempe », précise l'ONG Human Rights Watch. Que répondez-vous à ceux qui affirment que vous avez fait éliminer votre opposant le plus farouche ?Écoutez, je voudrais dire en quelques mots ce qu'il s'est passé. Monsieur Yaya Dillo et ses militants ont attaqué le siège des services de renseignement avec des armes de guerre. Est-ce qu'un parti politique a le droit des armes ? Est-ce que les militants d'un parti politique ont le droit d'avoir des armes ? C'est ça, la question. Donc, pendant cette attaque macabre, il y a eu des morts : des morts du côté des forces de défense et de sécurité, et aussi parmi les militants du PSF [Parti socialiste sans frontières, NDLR]. Donc, il était tout à fait normal pour un État que celui qui a conduit cette attaque doive être arrêté pour répondre de ce qu'il a fait, de ses actes. Et la police est intervenue pour l'arrêter. Il n'a pas voulu obtempérer. Au contraire, il a tiré sur les forces de l'ordre et les forces de l'ordre ont répliqué. Il y a eu des morts des deux côtés. Maintenant, l'affaire est entre les mains de la justice. Nous allons attendre la décision de la justice. Et nous avons dit très clairement que nous sommes aussi ouverts à une enquête indépendante, ce qui veut dire que nous n'avons rien à cacher sur cette histoire.RFI : Vous êtes ouvert à une enquête…Internationale.RFI : Dans combien de temps ?Dès le début, nous avons fait un communiqué pour expliquer à l'opinion nationale et internationale ce qu'il s'est passé. Et nous avons aussi demandé une enquête indépendante.France 24 : Cette campagne est un peu atypique parce que vous allez affronter plusieurs candidats, notamment votre Premier ministre, qui a longtemps été un farouche ennemi : Succès Masra. Est-ce qu'il y a un accord entre vous – beaucoup le pensent – pour que, par exemple si vous gagnez (comme beaucoup le pensent), vous le reconduisiez automatiquement comme Premier ministre ? Est-ce qu'il y a un deal avec Succès Masra ?Écoutez, dans la logique d'une transition apaisée, nous avons toujours tendu la main pendant ces trois ans de transition. Et Succès Masra est un Tchadien, chef de parti politique. Il a fait des erreurs et a reconnu ses erreurs. Il a voulu rentrer au Tchad. Donc, il est passé par des facilitateurs désignés [par la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, NDLR], notamment le président de la RDC Félix Tshisekedi. Nous avons accepté la main tendue et nous avons signé un accord pour qu'il revienne au pays. Maintenant, il est candidat, je suis candidat. Il n'y a aucun accord entre nous.RFI : Au Soudan, pays voisin, cela fait un an que la guerre civile fait rage entre le camp du président Abdel Fattah al-Burhan et celui du général Hemedti. Ce 9 mars, aux Nations Unies, le représentant du président al-Burhan vous a accusé d'approvisionner en armes les troupes du général Hemedti – et je vois que ça vous fait sourire – de concert avec les Émirats arabes unis. Que répondez-vous à cette accusation ? Et, peut-être de façon plus globale, pourquoi ne condamnez-vous pas cette rébellion du général Hemedti qui s'appuie notamment sur les milices janjawids qui ont beaucoup fait souffrir les habitants du Darfour depuis 20 ans ?Ce qui me fait sourire, c'est que c'est archi-faux, ce que vous dîtes. Un peu d'histoire, revenons en arrière : je crois que le Tchad n'a jamais agressé le Soudan. Maintenant, par rapport à ce qu'il se passe au Soudan, dès les premières heures de la transition [à partir d'avril 2021, NDLR], nous avons tout fait pour éviter cette guerre. La preuve : nous avons invité le président al-Burhan, ici, à Ndjamena, et nous avons invité le vice-président Hemedti à Ndjamena, pour leur prodiguer des conseils, pour leur dire que la guerre n'est pas une solution. Maintenant, ce qui se passe au Soudan, c'est d'abord qui a créé les janjawids ? Qui est responsable des 300 000 morts [estimation du nombre de victimes civiles durant la guerre du Darfour, NDLR] ? C'est le régime soudanais qui les a créés. Qui a créé les FSR [Forces de soutien rapide, groupe paramilitaire soudanais dirigé par le général Hemedti, NDLR] ? C'est le régime soudanais qui a créé les FSR.Donc, le régime soudanais est en train de récolter en quelque sorte ce qu'il a semé. Ce qui se passe au Soudan, c'est une guerre soudano-soudanaise. Nous, ça ne nous regarde pas. Et malheureusement, jusqu'à présent, la guerre continue et je vais profiter de votre micro pour appeler les deux généraux à cesser immédiatement la guerre et privilégier le dialogue. Cette guerre, ceux qui en souffrent le plus, c'est d'abord le peuple soudanais. Ensuite, c'est le Tchad qui en souffre : depuis 2003, nous abritons sur notre sol plus de 600 000 réfugiés soudanais. Aujourd'hui, on compte plus de 2 millions de réfugiés. Donc, cela crée non seulement l'insécurité, des problèmes humanitaires et aussi des problèmes environnementaux. Donc, je crois que ce qui se passe au Soudan, c'est un problème soudano-soudanais et ça ne nous regarde pas du tout, ça ne regarde pas le Tchad.France 24 : Vous avez fait une visite très remarquée à Vladimir Poutine, fin-janvier 2024. Vous avez dit que la Russie est un « pays frère ». Est-ce que vous envisagez une coopération militaire avec Moscou du même type à celle que votre voisin, le Niger, vient d'engager ? Est-ce que Vladimir Poutine vous l'a proposé ?Nous avons eu des échanges très fructueux avec le président Poutine, dans le respect mutuel, et sur des sujets sur lesquels nous nous entendons. Sur des sujets qui nous concernent, entre deux États souverains.France 24 : Y compris sur la coopération sécuritaire ? Est-ce que c'est sur la table ?Il n'y a pas que la coopération militaire. Il y a d'autres coopérations. Pourquoi toujours parler de coopération militaire quand il s'agit de pays africains ? Il y a d'autres coopérations : il y a les coopérations économiques qui sont très importantes aujourd'hui pour nos pays. On a parlé de beaucoup de sujets : on a parlé de coopération militaire, de coopération économique, de coopération diplomatique. Il y a une panoplie de sujets sur lesquels, avec le président Poutine, nous avons discuté. Et je peux vous dire que je suis satisfait de cette visite.RFI : Est-ce que vous envisagez un changement d'alliance militaire ? Est-ce que vous envisagez de lâcher votre alliance avec la France pour nouer une alliance avec la Russie ? Ou est-ce que vous comptez conserver votre alliance militaire avec la France au vu de ce qu'a dit l'envoyé personnel du président français, Jean-Marie Bockel, à la sortie d'une audience que vous lui avez accordé il y a un mois (« Il faut rester au Tchad et, bien sûr, nous resterons ») ?Écoutez, le Tchad est un pays indépendant, libre et souverain. Nous ne sommes pas dans le principe d'un esclave qui veut changer de maître. Nous avons l'intention de travailler avec toutes les nations de monde, toutes les nations qui nous respectent et qui veulent travailler avec nous en se respectant mutuellement.RFI : Ce qui veut dire que, concrètement, le contingent français de plus de 1 000 hommes et les trois bases militaires françaises qui sont actuellement installées au Tchad vont être maintenues ? En ce qui concerne la France, comme vous l'avez dit tout à l'heure, Monsieur Bockel [l'envoyé personnel d'Emmanuel Macron pour l'Afrique, NDLR] a fait une visite au Tchad. Avec lui, nous avons eu des discussions sur le futur de nos coopérations. Nous avons eu des échanges, nous allons continuer nos échanges et ensemble, souverainement, nous allons décider de nos futures coopérations. Et ces coopérations ne doivent pas se limiter seulement à la défense. Il y a d'autres coopérations aussi, notamment la coopération économique. C'est la coopération économique qui nous tient le plus à cœur aujourd'hui, plus que la coopération de défense.France 24 : Il se pose une question à travers cette élection. Est-ce que vous vous engagez à vous présenter seulement pour un ou deux mandats ou est-ce que, comme craignent certains, une « dynastie Déby » est en train de s'installer ?[Rire] D'abord, il faut savoir que moi je suis un candidat et j'ai un programme qui est ambitieux, que je vais présenter au peuple tchadien. Maintenant, c'est au peuple tchadien de décider, même si je suis confiant. Je suis confiant dans mon programme par rapport à tous les actes que j'ai faits, par rapport au respect des engagements que j'ai pris pour la transition : notamment organiser le dialogue national inclusif, organiser le référendum constitutionnel. Les Tchadiens savent que je suis un homme d'action et un homme de parole.Si je suis élu, je vais faire mon mandat de cinq ans et à la fin de mon mandat, ce sera au peuple de me juger. Ce sera au peuple tchadien de me juger par rapport à ce que j'ai proposé. Quant à la dynastie à laquelle vous faites référence, notre Constitution est très claire. Un candidat ne peut pas faire plus de deux mandats successifs. Et je voudrais rassurer le peuple tchadien que je vais respecter et que tout le monde va respecter la Constitution qui a été adoptée et votée par le peuple tchadien.

Grand reportage
LE SUPPLÉMENT DU SAMEDI Transition au Tchad, promesse tenue ou trompe l'œil ? ET Steadfast defender 2024 : face à la Russie, l'OTAN montre ses muscles

Grand reportage

Play Episode Listen Later Mar 23, 2024 48:30


Transition au Tchad, promesse tenue ou trompe l'œil ? Le Tchad organisera le 6 mai 2024 l'élection présidentielle qui viendra conclure trois années de transition consécutives à la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby, à la suite de la mort de son père, le président Idriss Déby, en avril 2021. Il avait promis la réconciliation nationale, des élections transparentes et des réformes socio-économiques. Alors ces trois années ont-elles été bénéfiques pour le pays ? Quel bilan les Tchadiens tirent-ils de ce processus ?  Un Grand reportage de François Mazet qui s'entretient avec Patrick Adam. Steadfast defender 2024 : face à la Russie, l'OTAN montre ses musclesLe bord d'une route enneigée, ravitaillement de nuit pour les chasseurs alpins français déployés au-delà du Cercle Polaire à l'extrême nord de la Norvège…Au début du mois de mars 2024, l'Otan a donné le coup d'envoi de Steadfast Defender 2024. Le plus grand exercice jamais organisé depuis la guerre froide. Une manœuvre qui se décline de l'Arctique jusqu'aux frontières de la Pologne.Un Grand reportage de Franck Alexandre qui s'entretient avec Patrick Adam.

Grand reportage
Transition au Tchad : promesse tenue ou trompe l'œil ?

Grand reportage

Play Episode Listen Later Mar 20, 2024 19:30


Le Tchad organisera le 6 mai 2024 l'élection présidentielle qui viendra conclure trois années de transition consécutives à la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby, à la suite de la mort de son père, le président Idriss Déby, en avril 2021. Il avait promis la réconciliation nationale, des élections transparentes et des réformes socio-économiques. Alors ces trois années ont-elles été bénéfiques pour le pays ? Quel bilan les Tchadiens tirent-ils de ce processus ?  «Transition au Tchad : promesse tenue ou trompe l'œil ?», un Grand reportage de François Mazet à N'Djamena, réalisation : Victor Uhl.

Invité Afrique
Soumaïne Adoum: «Le Tchadien veut sortir de la pauvreté, veut de la démocratie et de la liberté»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Mar 14, 2024 4:28


Lors de l'élection présidentielle du 6 mai au Tchad, s'affronteront notamment le président de transition Mahamat Idriss Deby et l'ancien opposant et désormais Premier ministre Succès Masra. Le porte-parole de la plateforme de la société civile tchadienne Wakit Tama Soumaïne Adoum porte un regard sans concession sur le processus électoral et sur la présence militaire française dans son pays, après l'annonce du maintien des troupes françaises. Il est au micro de notre correspondant à Ndjamena, Carol Valade. Le scrutin du 6 mai est censé mettre un terme à la période de transition entamée en avril 2021 à la mort du président Idriss Deby et l'accession au pouvoir de son fils, Mahamat Idriss Deby porté par un groupe de généraux. Il intervient dans un contexte de tensions, marqué par la mort de l'opposant Yaya Dillo, tué lors d'un raid de l'armée au siège de son parti le 28 février dernier, mais aussi de crise sociale depuis la hausse brutale des prix du carburant.Ce contexte d'interrogation concerne également le plan diplomatique, après que l'envoyé spécial du président français pour l'Afrique, Jean-Marie Bockel, a déclaré à Ndjamena son « admiration » pour la transition en cours et le maintien des troupes françaises dans le pays.Soumaïne Adoum est le porte-parole de la plateforme de la société civile tchadienne Wakit Tama, il porte un regard sans concession sur le processus électoral et sur la présence militaire française dans son pays.RFI : Succès Masra, ancien opposant, aujourd'hui Premier ministre du Tchad, vient d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle. Quelles sont ses chances ? Soumaïne Adoum : Avant son accord de Kinshasa, Succès Masra s'est battu pour que les élections soient transparentes, crédibles, honnêtes, etc. Depuis qu'il est rentré, l'ensemble du processus pour mettre en place des élections crédibles ne le sont plus.L'Ange [Agence nationale de gestion des élections - NDLR] est dirigée par un membre du MPS [parti fondé par le défunt président Idriss Deby et qui a investi Mahamat Idriss Deby en tant que candidat - NDLR], le Conseil constitutionnel est dirigé par le porte-parole même du MPS. Alors que ces deux organes-là organisent les élections et le second arbitre les différends, quelle est l'assurance qu'il a déjà pour être candidat et, deuxièmement, pour croire qu'il peut gagner ?Avec un handicap supplémentaire du fait que, étant Premier ministre, c'est Succès Masra qui prend un peu tous les coups. On l'a vu avec l'augmentation des prix du carburant, c'est lui qui l'a annoncée.Et puis non seulement ça, maintenant, on annonce la gratuité de l'électricité, pour de l'électricité qui n'existe pas. C'est une moquerie et c'est une opération dans laquelle il gagne doublement : ils ne nous fournissent rien, ils rendent ça gratuit. Bon, pour ceux qui ne savent pas, ils applaudissent, ceux qui ont l'électricité à la maison, ils grognent. Mais oui, mais l'annonce a été faite que c'est gratuit, et ça compte pour la campagne.À vous entendre, le président de transition aurait un véritable boulevard devant lui ?Je ne vois pas qui va empêcher l'élection de monsieur « Kaka ». D'autant plus que la communauté internationale attend le résultat final pour dire « OK, c'est bon, l'important, c'est qu'on continue la coopération ». Et Jean-Marie Bockel qui dit qu'il est satisfait de la transition : je ne sais pas ce qu'il a appris de la transition, lui.Ces propos de Jean-Marie Bockel, qui ont été tenus donc à la présidence tchadienne, seulement quelques jours après la mort de Yaya Dillo, est-ce qu'ils vous ont choqués ?C'est plus que choquant. Déjà, la mort de Yaya Dillo est un choc. Qu'après, quelqu'un arrive et dise que la transition se passe bien, quand il y a à peine dix jours, on a assassiné un des opposants qui peut gêner pendant les élections, ça, quand même, c'est fort de café. Mais en plus Jean-Marie Bockel dit que...… que l'armée française reste présente, qu'elle doit rester au Tchad. Ça aussi, j'imagine que c'est quelque chose qui vous fait réagir ? Pour les Tchadiens, c'est une déclaration de guerre parce que cette affaire est claire : on a dit qu'on accepterait tout sauf la présence militaire. Ça fait 130 ans que l'armée française est présente sur ce territoire, ce n'est pas acceptable. Alors s'il arrive et que lui, il décrète que l'armée française doit rester, ce n'est pas l'opinion des Tchadiens. C'est l'opinion du président de la transition, oui, mais ça c'est entre eux deux. Les Tchadiens, c'est autre chose. Les Tchadiens veulent un départ définitif de la base militaire quelles que soient les conditions.Et selon vous, pourquoi est-ce que les Français cherchent à maintenir cette présence ?Déjà pendant la colonisation, le territoire tchadien était toujours appelé un « territoire militaire », puis la tradition a continué. Deuxièmement, le Tchad est un verrou au niveau continental, et donc, une des clés, un des piliers de la puissance militaire française. Mais ça, ce sont les intérêts français, ce ne sont pas les intérêts tchadiens.Et vous diriez donc qu'il y a un lien entre cette présence militaire et le ton qui est employé par la diplomatie occidentale à l'égard du Tchad ? Oui, et il faut interroger le fait que, est-ce que ce n'est pas à cause de la base militaire, que l'exception politique démocratique est ainsi accordée au régime qui a fait le putsch en 2021 ? Est-ce que bousculer la question politique équivaudrait à perdre l'avantage militaire au Tchad ? Je ne sais pas. Dans le dialogue qu'on a eu avec les pays membres de l'Union européenne, en Europe, les visites que nous avions faites sur place, le plus souvent, on nous a opposé le fait que si on pousse trop d'exigences vis-à-vis du pouvoir, alors on pousse le pouvoir entre les mains des Russes, des Chinois et enfin des Brics (groupe créé par le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du sud – NDLR).Mais qu'est-ce que vous offrez de mieux pour que les gens n'aillent pas voir les Russes ? Le Tchadien veut sortir de la pauvreté, le Tchadien veut de la démocratie, le Tchadien veut de la liberté, ne veut plus un soldat qui lui botte les fesses. La liste n'est pas longue. Vous voyez, dans ces conditions-là, la position du Tchadien n'est pas écoutée, elle n'est pas audible du côté du pouvoir je veux dire, parce que le pouvoir est soutenu de l'extérieur.

Invité Afrique
Tchad: «Nous sommes des candidats à la mort», dit l'opposant Max Kemkoye

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Mar 2, 2024 4:08


Les réactions politiques s'enchainent après la mort de l'opposant Yaya Dillo, tué le 28 février lors de l'assaut donné par l'armée contre le siège de son parti. Le porte-parole du gouvernement a affirmé ce vendredi sur RFI que ce sont les hommes de Yaya Dillo qui ont ouvert le feu et contraint à la riposte. Il assure que s'il s'était rendu, la situation n'aurait pas dégénéré. Les soutiens de l'opposant dénoncent un assassinat. La version officielle ne satisfait pas non plus Max Kemkoye, du groupe de concertation des acteurs politiques, une plateforme d'opposition radicale à la transition, politiquement proche de celle de Yaya Dillo. RFI : Yaya Dillo et vous, vous étiez des opposants résolus à la transition depuis le début, comment est-ce que vous avez pris ces événements tragiques de la semaine ? Max Kemkoye : J'ai été atterré, profondément bouleversé. On s'est vus avec Yaya deux jours avant. On s'est appelé 24 heures avant. Au petit matin, j'ai appelé sur ses deux numéros privés. Ça ne sonnait plus, je m'en suis inquiété. Les amis et quelques partenaires qui m'ont approché pour en savoir plus, je leur ai dit ‘moi non plus je n'ai pas la position de Yaya, je ne sais pas s'il est mort ou vivant cette nuit-là'. Quand quelqu'un m'a appelé pour me donner la confirmation de la mort de Yaya, je n'en suis pas revenu, je m'en suis difficilement remis et ça continue encore. Mais, pourquoi je suis réconforté ? Simplement parce qu'il faut honorer la mémoire d'un grand camarade de lutte, comme Yaya Dillo.  Selon les autorités, ce sont les forces de défense et de sécurité qui ont répondu à des tirs venant des gens du PSF. Qu'est-ce que vous pensez de cette version ? Le gouvernement et les autorités judiciaires se sont lancés dans un narratif, mais c'est un vernis qui cherche à donner un habillage à un gros mensonge. Tous les Tchadiens le savent, y compris les éléments des forces de défense et de sécurité le savent. Nous exigeons d'abord des clarifications, mais des clarifications nettes. Ce sont des narratifs bidons du ministre de la Communication, du procureur de la République qui ne convainc personne. Nous exigeons du Premier ministre ce texte opposant qui a permis que tout ça arrive, qu'il vienne nous donner des explications claires, c'est à lui, le chef du gouvernement et le président de transition. Ils doivent nous donner des clarifications nettes. Ensuite, nous exigeons une enquête indépendante. Mais cette enquête indépendante, ce ne sera pas une enquête locale qui a été toujours biaisée et enterrée, comme des précédentes enquêtes. Et c'est là-dessus que nous attendons les partenaires et amis du Tchad. C'est là-dessus que nous attendons les Nations unies. C'est là-dessus que nous attendons l'Union africaine. Sans quoi nous n'allons pas accepter.Le ministre dit que si Yaya Dillo s'était rendu, la situation ne serait pas arrivée à une telle extrémité. Totalement faux. Est-ce que Yaya Dillo a reçu régulièrement une convocation venant du procureur de la République ? Non. Première, deuxième, troisième convocation, comme se veut la procédure et qu'à l'issue, si Yaya refuse d'obtempérer, le procureur de la République a la possibilité – avec les officiers de la police judiciaire, la gendarmerie et la police – d'interpeller ou de prendre Yaya Dillo pour l'astreindre à une contrainte par corps et de l'amener, puisque Yaya Dillo est un civil, il n'est pas militaire. Mais pourquoi procéder par une interpellation d'un civil avec une présence fortement armée, essentiellement des militaires, pour donner l'assaut, pour la reddition d'un civil, en tout cas d'un acteur politique ?Craignez-vous que cette situation amène des difficultés pour le Tchad, crée des tensions alors qu'on approche des élections ? La tension aujourd'hui, elle est pour nous qui continuons à parler. Mais nous sommes des candidats à la mort. La tension, elle est déjà là, les troubles sont déjà là. Le cocktail explosif, il est réuni mais ce que nous regrettons, c'est le facilitateur Felix Tshisekedi, qui s'est fendu dans un communiqué incompréhensible qui se permet de décrire une situation dont il n'a même pas les éléments d'appréciation. Pourquoi est-il allé si vite en besogne ? Mais ce n'était pas le cas, puisqu'il est l'appui inconditionnel de la junte au pouvoir. Il en fait usage pour produire son communiqué. Mais pour le reste, les Nations unies sont interpellées et avec en tête, les États-Unis qui apportent leur soutien inconditionnel à cette junte aujourd'hui qui tue les acteurs politiques, cette junte qui a tué déjà 300 jeunes Tchadiens qui sont sortis pour exercer leurs droits et dont on a accordé l'impunité, c'est à dire la licence de tirer pour tuer. Et nous pensons que les États-Unis d'Amérique, la France et au-delà l'ensemble de la communauté internationale incarnée par les Nations unies, ils ont la clé des solutions du problème du Tchad. S'ils en font usage, ils peuvent ouvrir les portes d'une accalmie, d'une stabilité pour avoir un processus conclusif et serein.À lire aussiAu Tchad, la mort de Yaya Dillo sème le trouble et l'inquiétude dans un contexte pré-électoral

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Mort de l'opposant Yaya Dillo au Tchad: «S'il s'était rendu, on n'en serait pas arrivé à cette extrémité»

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Play Episode Listen Later Mar 1, 2024 4:42


Au Tchad, 24h après l'assaut contre le siège du Parti socialiste sans frontières qui a occasionné d'intenses détonations au centre de Ndjamena ce mercredi 28 février, les autorités ont confirmé, le lendemain, la mort de l'opposant Yaya Dillo, au cours de l'opération de l'armée. Selon le gouvernement, quatre militaires et trois membres du Parti socialiste sans frontières ont été tués en deux jours. Une autre issue était-elle possible ? Entretien avec le ministre de la Communication, Abderaman Koullamalah. RFI : Abderaman Koulamallah, l'opposant Yaya Dillo a été tué mercredi dans l'assaut du siège de son parti. Comment justifiez-vous ce déchaînement de violence ? Abderaman Koulamallah : Le déchaînement de violence n'est pas le fait du gouvernement ni des forces de l'ordre. Monsieur Yaya Dillo a choisi délibérément d'affronter les forces de l'ordre, de leur tirer dessus et les forces de l'ordre n'ont pas eu d'autre choix que de répliquer légitimement aux coups de feu importants avec des armes de guerre contre elles. Et, dans les échanges de tirs, Monsieur Yaya Dillo a été blessé et il a succombé à ses blessures.Pour vous, il est le seul responsable des événements ? Tout à fait. Qu'est-ce que Monsieur Yaya Dillo faisait au ministère de la Justice pour récupérer le véhicule de son secrétaire aux finances ? Qu'est-ce que Monsieur Yaya Dillo faisait à l'hôpital lorsque ce monsieur a été blessé ? Et qu'est-ce qu'il faisait à une heure du matin devant le siège de l'Agence nationale de sécurité, qui est un endroit sensible ? Même moi, en tant que ministre, je ne peux pas accéder à ce bâtiment sans rendez-vous. Pourquoi ils ont tiré sur l'Agence nationale de sécurité ? Si ce n'est pas ça une responsabilité, qu'est-ce qu'on va trouver d'autre comme responsabilité ? Et l'État a montré sa capacité de rétablir immédiatement cet État de droit.Est-ce qu'il n'y avait pas d'autres moyens à disposition de l'État pour éviter que cette situation dégénère ? Bien entendu, il y avait d'autres moyens. Monsieur Saleh Déby [oncle du président de la transition, Ndlr] a été arrêté parce qu'il n'a opposé aucune résistance. Et comme il n'a pas tiré sur les forces de l'ordre, il a été arrêté. Il est maintenant inculpé par le procureur de la République et sa vie n'est absolument pas en danger. Ceux qui ont choisi de s'opposer par les armes, ils ont pris la responsabilité de leur propre action.Pour beaucoup de Tchadiens, c'est une histoire familiale, un règlement de comptes clanique. Qu'est-ce que vous pensez de cette interprétation ? Moi, je ne rentre pas dans cette affaire. Tout ce que je sais, c'est qu'aucune ethnie, aucune tribu, aucune communauté n'est au-dessus des lois. Le chef de l'État l'a clairement dit : nous ne faisons pas de compromis sur l'État de droit et sur la réalité sécuritaire de notre pays. Il ne s'agit pas d'un problème ethnique, d'un problème familial, d'un problème communautaire. Il s'agit de la garantie de la paix et de la sécurité pour les citoyens tchadiens. Il n'est pas question que nous faisions des compromis par rapport à ça. Le problème de Yaya Dillo est un autre problème. Il est mort, c'est quelque chose de navrant, c'est quelque chose de pénible pour sa famille. Mais ce n'est pas le fait du gouvernement, ce n'est pas le fait des autorités.Ce décès, il fait beaucoup réagir, notamment sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens disent que les militaires avaient ordre de le tuer. Est-ce que les militaires sont allés l'attaquer avant cela ? Il exerce librement ses activités d'homme politique. On ne peut pas transformer les choses en disant qu'on avait ordre de le tuer. Quel intérêt de le tuer ? Pourquoi Monsieur Saleh Déby n'a pas été tué ? Parce qu'il s'est rendu et il est aujourd'hui aux mains de la justice. Si Monsieur Yaya Dillo avait fait la même chose, on n'en serait pas arrivé à cette extrémité.Tout de même, est-ce ce que vous ne craignez pas que cela crée plus de tension dans le pays ?Ça, ce n'est pas notre problème. Notre problème est d'assumer complètement nos responsabilités et les responsabilités que nous avons vis-à-vis de notre peuple. Est-ce qu'il serait compréhensible qu'un homme qui va attaquer les institutions de la République puisse se la couler douce, ce n'est pas possible. Il fallait l'arrêter. Il a refusé de se faire arrêter, il est advenu ce qui devait advenir.Est-ce que l'image du Tchad ne pâtit pas, quand même, de la mort d'un des opposants farouches à la transition ? Est-ce que nous devrions faire un compromis entre l'image du Tchad et l'État de droit ? Ce n'est pas de notre fait, ce sont des faits des gens qui veulent saboter la transition. Pour notre part, cela ne nous empêche pas du tout d'avancer vers le processus électoral en cours. Il n'y a pas d'autre solution que de mettre fin à cette transition le plus rapidement possible avec l'organisation des élections à venir. Pour nous, notre caravane est en marche et nous continuerons à aller vers l'aspiration des Tchadiens au retour d'un ordre constitutionnel. Parce que depuis toujours, les Tchadiens ne font que réclamer l'exercice réel de l'État de droit. Aujourd'hui, nous en avons pris la direction. À lire aussiMort de Yaya Dillo au Tchad: retour sur le parcours d'un cousin trop gênant

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Tchad : quels changements avec la nouvelle Constitution ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Dec 26, 2023 20:00


86 % en faveur du oui, 14 % pour le non, et 63,75 % de participation : au Tchad, la nouvelle Constitution est sur les rails. Elle devrait être promulguée dans quelques jours et ouvre la voie à de nouvelles élections fin 2024. Ce texte maintient la forme unitaire de l'État, mais il prévoit une forte décentralisation. Quels changements concrets faut -il en attendre ? La nouvelle Constitution est-elle vraiment garante de l'unité des Tchadiens ? Vos réactions nous intéressent.   

Revue de presse Afrique
À la Une: les électeurs tchadiens se sont rendus aux urnes

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Dec 18, 2023 4:19


Les électeurs tchadiens étaient en tout cas invités à se rendre aux urnes pour le référendum autour d'une nouvelle Constitution. Mais en dépit de plusieurs semaines de campagne, peu de votants ont fait le déplacement, y compris dans la capitale, rapporte Ial Tchad. Que ce soit, rapporte le journal, « dans le 2e arrondissement, dans le 3e, le 6e ou encore le 9e arrondissement de Ndjamena, pas d'électeurs alignés : il n'y a que les agents de bureau de vote avec quelques observateurs » qui entourent les urnes et les bulletins. Un agent rencontré par le site raconte que « sur 439 électeurs inscrits, il n'y a qu'une trentaine de votants ».Il s'agit même, poursuit une source interrogée par Tchad Infos, d'un « désert électoral », véritable « désaveu des Tchadiens ». Et une chose est sûre, indique Wakat Séra : on est bien « loin des 80% escomptés par les maîtres militaires par intérim du Tchad ! » et ce « malgré les moyens financiers et matériels » ainsi que « le large ratissage opéré au sein des partis politiques, des chefs traditionnels et de la société de façon générale ». Alors, même si les chiffres de participation ne sont pas encore connus, pour Tchad Infos, « le manque d'engouement constaté (...) suscite des préoccupations quant à la légitimité des résultats » qui découleront de ce vote.Plusieurs journaux croient déjà connaître les résultatsPour de nombreux titres dont L'Observateur Paalga au Burkina Faso, c'est sûr : « Les résultats de ce référendum seront sans surprise, le "oui" étant sûr de l'emporter. » Oui à la proposition de nouvelle Constitution qui défend un État unitaire, face à des fédéralistes appelés à boycotter en masse le scrutin. L'Observateur, dans le fond, est du même avis que ses collègues tchadiens : pour « la sincérité du scrutin, le sérieux des acteurs politiques (...), et la réalité de l'exercice démocratique du pouvoir, (...) il faudra repasser ». Mais qu'importe. « Les apparences seront sauves » et surtout le pouvoir fait « avec ce référendum, de grands pas vers la légitimation républicaine de son pouvoir. »Et ce d'autant plus que le gouvernement de Mahamat Idriss Déby a pu bénéficier d'un soutien inattendu : celui de l'opposant Succès Masra, pendant longtemps l'un des plus farouches critiques du pouvoir. Il faut dire, analyse Wakat Séra, que, poursuivi par la justice tchadienne, Succès Masra « n'a dû son retour à Ndjamena qu'à des négociations avec le régime de transition dirigé par le général Mahamat Idriss Déby ». Du coup, poursuit le titre, « son revirement pour le "oui" au référendum a vite été considéré comme un retour de service rendu, au profit du pouvoir de la transition ». Mais il y a peut-être du positif à en tirer, conclut le journal burkinabè : « Il faut […] espérer que la nouvelle Constitution contribue à accélérer la fin de la transition. »Élections générales en RDCPlus que quelques heures avant la fin de la campagne en vue du triple scrutin de ce mercredi. Et malgré les rumeurs de report, liées aux difficultés logistiques rencontrés par le pouvoir, Le Phare Online précise que la Céni a souhaité « tordre le cou aux rumeurs » et « ​​​​​​​confirmer la tenue des élections générales ». Pas d'inquiétude. Le Phare précise encore que « ​​​​​​​le déploiement des kits électoraux est effectué à environ 95% sur l'ensemble du territoire national ».Bref, tout est réuni pour que la vingtaine de candidats clôturent leur campagne ce soir – de toute façon, rappelle Jeune Afrique, le président sortant Félix Tshisekedi « tient fermement à ce que le calendrier soit respecté » car, croit savoir le magazine, « ​​​​​​​il espère effacer les doutes qui continuent d'entourer le vote de 2018 ». Des doutes qui ont « ​​​​​​​pollué les premières années de son mandat… »Un caillou dans la chaussure du président sortant aussi : l'ombre de Joseph Kabila, qui conservait, rappelle Le Monde Afrique, « ​​​​​​​à l'heure de l'intronisation de Félix Tshisekedi, une représentation parlementaire conséquente », lui donnant un « poids politique » conséquent. Et même si l'ancien président, taiseux, garde désormais le silence… Le Monde Afrique se prépare à une éventuelle réapparition. Forcés à faire « l'exégèse de ses silences, livrés à eux-mêmes », les partisans de l'ancien chef d'État continuent d'espérer, d'autant que Joseph Kabila s'est récemment, et publiquement, réconcilié avec Moïse Katumbi, l'un des principaux challengers du sortant. Bref, conclut un observateur, même si « ​​​​​​​Joseph Kabila est affaibli (…) il a de beaux restes ». À bon entendeur.

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À la Une: les électeurs tchadiens se sont rendus aux urnes

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Play Episode Listen Later Dec 18, 2023 4:19


Les électeurs tchadiens étaient en tout cas invités à se rendre aux urnes pour le référendum autour d'une nouvelle Constitution. Mais en dépit de plusieurs semaines de campagne, peu de votants ont fait le déplacement, y compris dans la capitale, rapporte Ial Tchad. Que ce soit, rapporte le journal, « dans le 2e arrondissement, dans le 3e, le 6e ou encore le 9e arrondissement de Ndjamena, pas d'électeurs alignés : il n'y a que les agents de bureau de vote avec quelques observateurs » qui entourent les urnes et les bulletins. Un agent rencontré par le site raconte que « sur 439 électeurs inscrits, il n'y a qu'une trentaine de votants ».Il s'agit même, poursuit une source interrogée par Tchad Infos, d'un « désert électoral », véritable « désaveu des Tchadiens ». Et une chose est sûre, indique Wakat Séra : on est bien « loin des 80% escomptés par les maîtres militaires par intérim du Tchad ! » et ce « malgré les moyens financiers et matériels » ainsi que « le large ratissage opéré au sein des partis politiques, des chefs traditionnels et de la société de façon générale ». Alors, même si les chiffres de participation ne sont pas encore connus, pour Tchad Infos, « le manque d'engouement constaté (...) suscite des préoccupations quant à la légitimité des résultats » qui découleront de ce vote.Plusieurs journaux croient déjà connaître les résultatsPour de nombreux titres dont L'Observateur Paalga au Burkina Faso, c'est sûr : « Les résultats de ce référendum seront sans surprise, le "oui" étant sûr de l'emporter. » Oui à la proposition de nouvelle Constitution qui défend un État unitaire, face à des fédéralistes appelés à boycotter en masse le scrutin. L'Observateur, dans le fond, est du même avis que ses collègues tchadiens : pour « la sincérité du scrutin, le sérieux des acteurs politiques (...), et la réalité de l'exercice démocratique du pouvoir, (...) il faudra repasser ». Mais qu'importe. « Les apparences seront sauves » et surtout le pouvoir fait « avec ce référendum, de grands pas vers la légitimation républicaine de son pouvoir. »Et ce d'autant plus que le gouvernement de Mahamat Idriss Déby a pu bénéficier d'un soutien inattendu : celui de l'opposant Succès Masra, pendant longtemps l'un des plus farouches critiques du pouvoir. Il faut dire, analyse Wakat Séra, que, poursuivi par la justice tchadienne, Succès Masra « n'a dû son retour à Ndjamena qu'à des négociations avec le régime de transition dirigé par le général Mahamat Idriss Déby ». Du coup, poursuit le titre, « son revirement pour le "oui" au référendum a vite été considéré comme un retour de service rendu, au profit du pouvoir de la transition ». Mais il y a peut-être du positif à en tirer, conclut le journal burkinabè : « Il faut […] espérer que la nouvelle Constitution contribue à accélérer la fin de la transition. »Élections générales en RDCPlus que quelques heures avant la fin de la campagne en vue du triple scrutin de ce mercredi. Et malgré les rumeurs de report, liées aux difficultés logistiques rencontrés par le pouvoir, Le Phare Online précise que la Céni a souhaité « tordre le cou aux rumeurs » et « ​​​​​​​confirmer la tenue des élections générales ». Pas d'inquiétude. Le Phare précise encore que « ​​​​​​​le déploiement des kits électoraux est effectué à environ 95% sur l'ensemble du territoire national ».Bref, tout est réuni pour que la vingtaine de candidats clôturent leur campagne ce soir – de toute façon, rappelle Jeune Afrique, le président sortant Félix Tshisekedi « tient fermement à ce que le calendrier soit respecté » car, croit savoir le magazine, « ​​​​​​​il espère effacer les doutes qui continuent d'entourer le vote de 2018 ». Des doutes qui ont « ​​​​​​​pollué les premières années de son mandat… »Un caillou dans la chaussure du président sortant aussi : l'ombre de Joseph Kabila, qui conservait, rappelle Le Monde Afrique, « ​​​​​​​à l'heure de l'intronisation de Félix Tshisekedi, une représentation parlementaire conséquente », lui donnant un « poids politique » conséquent. Et même si l'ancien président, taiseux, garde désormais le silence… Le Monde Afrique se prépare à une éventuelle réapparition. Forcés à faire « l'exégèse de ses silences, livrés à eux-mêmes », les partisans de l'ancien chef d'État continuent d'espérer, d'autant que Joseph Kabila s'est récemment, et publiquement, réconcilié avec Moïse Katumbi, l'un des principaux challengers du sortant. Bref, conclut un observateur, même si « ​​​​​​​Joseph Kabila est affaibli (…) il a de beaux restes ». À bon entendeur.

Invité Afrique
Tchad: «Une partie du pays est aujourd'hui vent debout et réclame le fédéralisme»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Dec 13, 2023 4:37


Les Tchadiens votent ce dimanche 17 décembre pour un référendum constitutionnel. La soumission de cette nouvelle Constitution aux électeurs est l'une des étapes du processus de retour à l'ordre constitutionnel. Que prévoit le nouveau texte ? Quels sont les débats qui l'entourent ? Quelles sont les positions en présence ? À quelques jours du referendum, le point avec Ousmane Houzibé, enseignant de droit constitutionnel à l'Ecole Nationale d'Administration de N'Djamena. RFI : Qu'est-ce que le projet de Constitution prévoit par rapport à la nature de l'État tchadien ? Ousmane Houzibé : La nature de l'État proposée actuellement par le gouvernement dans le texte en projet pour le référendum du 17 décembre 2023 est la forme unitaire de l'État. La question de l'État fédéral est un vieux débat depuis la conférence nationale souveraine de 1993 où on a trouvé le compromis entre deux Tchad : une partie réclame un Tchad fédéral et une autre, un Tchad unitaire. Ce débat du fédéralisme est revenu dans le Dialogue national inclusif. La question ne pouvant être tranchée par les délégués réunis au Dialogue, le Dialogue a renvoyé de manière souveraine la question au peuple tchadien, afin qu'il tranche ce choix sur la forme de l'État. Finalement, le gouvernement a fait un seul choix et ne soumet pas deux textes dans l'isoloir : il propose un État unitaire décentralisé. Une partie du Tchad est aujourd'hui vent debout et réclame le fédéralisme.Est-ce que cette question de la nature fédérale ou unitaire de l'État est le seul point qui fait débat, qui fait polémique, actuellement au Tchad ? Ou est-ce qu'il y a d'autres points qui sont débattus à l'heure actuelle ? Effectivement, il y a plusieurs points qui entraînent un débat. D'abord, le premier, c'est la création de la Conorec, Commission nationale d'organisation du référendum, création unilatérale du gouvernement qui n'associe aucune formation politique, ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a un doute, et l'opinion publique au Tchad ne se cache pas pour dire qu'on ne peut pas être juge et partie. Un autre point qui suscite des débats, c'est le fait que les textes n'ont pas été rédigés par des juristes constitutionnalistes aguerris, ce qui, également, crée des polémiques entre les Tchadiens. Le troisième, et peut-être dernier point, c'est le fait que des partis politiques qui prônent le fédéralisme estiment que leur point de vue n'est pas pris en compte.Dans ce texte constitutionnel, quelles sont les dispositions qui apportent des changements par rapport à la précédente Constitution ? Ce texte reprend presque toutes les dispositions de l'ancienne Constitution, celle du 31 mars 1996, donc sur le plan juridique, on pourrait considérer que c'est une réactualisation d'une des constitutions que le Tchad a eues et qui est une des meilleures constitutions d'ailleurs. Donc les dispositions ont été reprises, améliorées, pour être proposées aux Tchadiens. L'autre aspect qu'on pourrait remarquer, c'est peut-être l'évolution de l'âge à la candidature à la magistrature suprême qui passe de 45 à 35 ans. C'est une innovation à ce niveau. Cela permet à Mahamat Idriss Déby d'être candidat, tout comme au docteur Succès Masra d'être candidat. La jeunesse pourra les départager dans les urnes.Quelles sont les nouveautés qui sont contenues dans le titre XVII du projet de nouvelle Constitution qui porte sur l'Ange, l'Agence nationale de gestion des élections ?  L'Ange, l'Agence nationale de gestion des élections, remplace simplement l'ancienne Commission électorale nationale indépendante, la Céni. Mais sinon, en termes d'innovation, il n'y a aucune différence avec celle de la Constitution du 31 mars 1996.Quels sont les arguments des partisans du « oui » à ce référendum ?Les partisans du « oui » prônent d'abord l'unité nationale et la cohésion sociale entre les Tchadiens. Pour eux, le Tchad doit rester un et indivisible. Toute idée contraire, c'est-à-dire le fédéralisme que prônent certains Tchadiens, peut être source de divisions, dans la mesure où le Tchad n'est pas suffisamment outillé ou aguerri pour accepter une gestion sur le plan fédéral. Ça, c'est l'argument fondamental du camp du « oui ».Et quels sont les arguments de leurs adversaires, les partisans du « non » ? Pour les partisans du « non », il n'y a pas d'autres alternatives que d'aller vers un Tchad fédéral. Seul le fédéralisme peut prôner l'égalité des chances entre les citoyens et peut-être restaurer une justice, une équité et la redistribution des ressources dans tout le Tchad.Dans ce débat, on a aussi ceux qui défendent le principe de l'abstention, pourquoi défendent-ils l'abstention ? Pour eux, ce référendum constitutionnel est truqué d'avance, à cause de la création unilatérale de la Conorec par le gouvernement. Pour eux, il faut reprendre le processus quitte à repousser le calendrier et impliquer tous les systèmes partisans dans la création d'un organe indépendant et impartial afin de jouer pleinement son rôle dans l'organisation du référendum constitutionnel et la suite des futurs scrutins présidentiel et législatif à venir.

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Mahamat Saleh Annadif, ministre tchadien: «J'aurais aimé une séparation amicale entre l'ONU et le Mali»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 10, 2023 10:41


Le Tchad n'a pas aimé la façon dont le Mali a organisé l'évacuation de ses soldats de la base de Kidal. Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Saleh Annadif, le dit franchement sur RFI. Il déplore que ses compatriotes aient été obligés de prendre la route entre Kidal et Gao, au risque de sauter sur des mines. Mahamat Saleh Annadif le dit depuis Riyad, où se tient ce vendredi un sommet de chefs d'État entre l'Arabie saoudite et plusieurs pays africains. RFI : Monsieur le ministre, vous êtes à Ryad pour un sommet entre l'Arabie saoudite et les pays africains. Quelle est l'urgence au vu du conflit sanglant entre le Hamas et Israël ?Mahamat Saleh Annadif : Notre pays a appelé à un cessez-le-feu et nous avons même rappelé notre chargé d'affaires là-bas. Et on compte vraiment sur un cessez-le-feu rapide pour plutôt se pencher sur le fond de la question : la création de deux États, côte à côte, c'est ça le fond du problème.La semaine dernière en effet, vous avez rappelé votre chargé d'affaires en Israël. Est-ce qu'on va vers une rupture des relations diplomatiques entre le Tchad et l'État hébreu ? Nous n'avons pas dit cela. Nous avons simplement rappelé notre chargé d'affaires pour des consultations.Au terme d'un accord conclu à Kinshasa, l'opposant Succès Masra est rentré à Ndjamena après un an d'exil forcé. Est-ce qu'on va vers une fin de transition apaisée ou pas ?En tout cas, nous l'espérons parce que nous estimons que l'accord qui a eu lieu est un bon pas dans le sens de l'apaisement. Et nous espérons tout simplement que les uns et les autres respecteront leurs engagements. Le gouvernement a commencé déjà à respecter ses engagements, notamment l'amnistie qui vient d'être décidée en Conseil des ministres ce mercredi.Alors cette loi d'amnistie, de nombreuses organisations comme Amnesty International s'inquiètent parce que les violences du 20 octobre 2022 ont fait plusieurs centaines de morts. Et ces organisations dénoncent le fait que les violences commises par les militaires, si elles ne sont pas jugées, si elles ne sont pas condamnées, vont renforcer la culture de l'impunité dans votre pays…Les événements du 20 octobre font partie de l'histoire du Tchad. Nous les avons tous regrettés, dénoncés. Ce sont quand même des Tchadiens qui sont morts. Mais je voudrais tout simplement dire aux uns et aux autres que les violences au Tchad n'ont pas seulement commencé depuis le 20 octobre 2022. Durant notre cheminement, nous avons connu beaucoup de violences, et toute amnistie qui tend à réconcilier les Tchadiens est à saluer.Au Nord-Mali, la Minusma n'a pas obtenu toutes les autorisations de vol demandées pour évacuer et sécuriser le retrait de vos casques bleus tchadiens. Plusieurs de vos compatriotes ont été grièvement blessés par des explosifs. Quelle est votre réaction ?Le Tchad a envoyé depuis 2013 un contingent au niveau du Mali. Évidemment, nous aurions aimé une séparation entre la Minusma et le gouvernement malien dans des conditions plus apaisées. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme elles doivent se faire. Le cas du contingent tchadien, c'est vrai qu'il y a eu des pertes. Vous savez que, depuis le déploiement de la Minusma en 2015, les Tchadiens qui sont morts constituent un tiers de tous les décès que la Minusma a connus. Donc, le Tchad a déjà perdu beaucoup, mais nous estimons que c'est pour la bonne cause, c'est pour aider à ce qu'il y ait la paix au niveau du Mali. Maintenant, nous nous sommes retirés, peut-être pas dans des conditions idéales. Les troupes sur leur parcours ont eu quelques incidents. Il y a eu des blessés, c'est vrai. On a évacué des gens sur Ndjamena. Mais de façon globale, j'aurais aimé, j'aurais souhaité en tout cas, une séparation entre les Nations unies et le gouvernement malien dans des conditions plus amicales.Est-ce que vos amis maliens ne sont pas un petit peu ingrats à l'égard des Tchadiens après tous les sacrifices que ceux-ci ont consentis pour le Mali ?Ce sont des mots que je n'emploie pas. Je souhaite la paix surtout au Mali.En tout cas, cette séparation ne se passe pas, comme vous dites, de façon très amicale…Ça, c'est clair. J'aurais aimé que cette séparation soit plus amicale que cela.Les relations entre Ndjamena et Bamako étaient fondées sur la confiance. Est-ce qu'elles vont pouvoir rester confiantes ?Le Mali traverse une phase difficile. Souhaitons seulement qu'il sorte de cette phase difficile. Les relations entre les États peuvent connaître des moments de difficulté, mais dans tous les cas, nous demeurons des pays amis avec le Mali.Et que pensez-vous de cette tentative de reconquête militaire des ex-bases Minusma du Nord-Mali par les Forces armées maliennes avec leurs supplétifs russes de Wagner ?Je souhaite que la sagesse l'emporte et que cette guerre-là puisse s'arrêter, et qu'on revienne plutôt à la table des négociations, et qu'on revienne surtout à l'accord pour la paix que personne pour le moment n'a dénoncé.À lire aussiGabon: Brice Oligui Nguema à Riyad pour le premier sommet Arabie saoudite-Afrique

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Au Tchad, la viande reste chère malgré une forte production

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Oct 24, 2023 2:15


Dans ce pays l'élevage représente 30% au PIB et fait vivre environ 40% de la population, selon le rapport de 2022 de la Banque mondiale. Selon le ministère de l'Élevage, le cheptel tchadien compte actuellement plus de 140 millions de têtes de bétail, pourtant la viande reste très chère sur les marchés et la plupart des Tchadiens n'en consomment pas autant qu'ils souhaiteraient.  De notre correspondant à Ndjamena,Situé en plein cœur du marché, l'abattoir d'Atrone ravitaille presque tout Ndjamena. C'est ici que Claudine Némadji, ménagère, tente de négocier le prix du kilo de bœuf pour le repas du jour : « J'ai acheté de la viande à 2500 Francs c'est beaucoup, normalement, j'aurais dû payer 1 000 francs pour la même quantité. »Si le prix reste élevé, c'est que les propriétaires de bétail réservent une partie du cheptel à l'exportation, comme ici au marché de Dourbali, localité située à 90 km de la capitale. Assis sous un arbre, dans ce marché avec son bâton, Salim Mahamat explique comment il exporte son bétail : « Les éleveurs qui sont ici dès l'arrivée de la saison, mais pour ceux qui sont au sud et qui doivent amener leur bétail au Cameroun ou au Nigeria, il y a le risque de croiser Boko Harram, ils risquent le vol de leurs bêtes ou des agressions. Pour ces éleveurs qui exportent leur bétail sur "pied" vers ces pays, il y a également le coût de l'exportation. Ils engraissent les bêtes sur place avant de les vendre. S'il y avait un abattoir ici, il n'y aurait pas toutes ces tracasseries, ils pourraient le faire sur place. »Création d'un abattoirL'arrivée de la société Laham Tchad qui œuvre dans la commercialisation de la viande, devrait normalement remédier aussi d'autres préoccupations en plus de la cherté de la viande, nous explique le ministre de l'Élevage et des Productions animales, Dr Abderahim Awat Atteib : « Avec l'arrivée Laham Tchad qui va créer le besoin, les gens vont pouvoir travailler sur place. Les éleveurs pourront engraisser leur bétail et au lieu de réserver la viande à l'exportation, ils pourront la vendre à l'intérieur du pays et la viande sera certainement moins chère. »C'est un partenariat pour la reprise de l'abattoir de Moundou et la mise à niveau de l'abattoir de Farcha qui aideront à créer la première zone de quarantaine et la première ferme d'embouche du pays. Toutefois, certaines coopératives s'inquiètent qu'aucune étude d'impact environnemental et social n'ait été rendue publique pour ce projet. « Nous avons pris du retard, mais nous travaillons dans ce sens », répond le ministre.À lire aussiLe Tchad fait le pari de la transformation dans la filière bétail

NpointCom
Les blogueurs tchadiens au Sommet des blogueurs du Cameroun

NpointCom

Play Episode Listen Later Jun 30, 2023 4:01


NpointCom : Les Capsules - C'est le quatrième et avant-dernier jour du Sommet des blogueurs du Cameroun. Un rendez-vous qui cette année connaît la présence remarquée des membres de l'Association des blogueurs du Tchad. Dans cette capsule, je donne la parole à Mahmoud Sabir, le vice-président de cette asso. Et aussi à Wating Yodé Gogne et à Abba Issa Fressou, qui sont aussi membres de cette association. Musique : MBira - KomarNejanko

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Les blogueurs tchadiens au Sommet des blogueurs du Cameroun

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Play Episode Listen Later Jun 30, 2023 4:01


NpointCom : Les Capsules - C'est le quatrième et avant-dernier jour du Sommet des blogueurs du Cameroun. Un rendez-vous qui cette année connaît la présence remarquée des membres de l'Association des blogueurs du Tchad. Dans cette capsule, je donne la parole à Mahmoud Sabir, le vice-président de cette asso. Et aussi à Wating Yodé Gogne et à Abba Issa Fressou, qui sont aussi membres de cette association. Musique : MBira - KomarNejanko

Appels sur l'actualité
Vos questions d'actualité: Ras Bath, Médiation rebelles tchadiens, WhatsApp

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Mar 16, 2023 19:30


Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin :  Mali :  Ras Bath de nouveau en prison. Par David Baché, journaliste au service Afrique de RFI. WhatsApp : un projet de loi polémique sur la sécurité en ligne au Royaume Uni. Par Dominique Desaunay, journaliste spécialistes des questions numériques Tchad : des mouvements politico-militaires veulent relancer le dialogue national. Par Esdras Ndikumana, journaliste au service Afrique de RFI.     * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu

Invité Afrique
Reed Brody: «C'est grâce à la ténacité des victimes que le procès d'Hissène Habré a pu se tenir au Sénégal»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Dec 6, 2022 10:21


« La traque d'un dictateur »... C'est le titre du livre que publie l'avocat américain Reed Brody, qui s'est rendu célèbre par ses 25 années de combat pour faire juger l'ancien président tchadien Hissène Habré. Pour l'instant, le livre -publié à New York par les éditions Columbia University Press - n'est paru qu'en anglais, sous le titre « To catch a dictator ». Il fourmille d'anecdotes sur les coulisses du combat sans merci qui a opposé l'ancien dictateur tchadien et les survivants de ses salles de torture. En ligne de la Haye, aux Pays-Bas, Reed Brody répond aux questions de RFI.  Il vous a fallu 25 ans pour faire traduire Hissène Habré devant un tribunal international. Quel a été pour vous l'obstacle le plus difficile à franchir ? Reed Brody : C'était la volonté politique. On a déposé les premières plaintes en janvier 2000. Hissène Habré a été inculpé par le doyen des juges d'instruction au Sénégal en 2000. Mais, suite aux ingérences politiques au Sénégal, les plaintes ont été abandonnées. Et ce n'est qu'avec l'élection de Macky Sall [en 2012] et la venue d'Aminata Touré comme ministre de la Justice, que le Sénégal et l'Union africaine ont créé un tribunal spécial pour faire ce jugement. Et donc, tout cela, c'était grâce à la ténacité et l'obstination des victimes qui ont dû mobiliser, remobiliser les opinions jusqu'à ce que le Sénégal accepte de le juger. ►À lire aussi : Les Tchadiens et Habré : pour beaucoup, la mémoire d'années sombres Oui, mais, derrière la mauvaise volonté manifeste d'Abdoulaye Wade, est-ce qu'il n'y avait pas le scepticisme de tous les dirigeants politiques africains ? C'est d'ailleurs Abdoulaye Wade lui–même qui nous a dit une fois : « Vous savez, il y a quelque chose qui s'appelle le syndicat des chefs d'État. Il n'accepterait pas que je juge un des leurs ». Nous avons arpenté les couloirs de l'Union africaine durant 6 à 8 sommets et on mesurait la difficulté pour ces dirigeants d'accepter qu'un des leurs soit jugé. Est-ce que Paris, Washington ont bloqué ? C'est vrai que Hissène Habré a été porté au pouvoir par les États-Unis. Il a été soutenu de bout en bout par les États-Unis et presque jusqu'au bout par la France. Les États-Unis ne sont pas complexés. Que ce soit au Guatemala, en Argentine, les États-Unis acceptent de faire juger et de soutenir les jugements des gens qu'ils ont soutenus. Et Barack Obama a même fait le déplacement à Dakar et a ouvertement soutenu le procès et félicité Macky Sall. La France, c'est vrai, a beaucoup plus hésité. C'était Nicolas Sarkozy et Rama Yade qui ont changé la donne avec la France. Et finalement, les deux pays, je dois le dire, ont quand même fini par accepter le projet d'un procès. À l'ouverture du procès en juillet 2015 à Dakar, Hissène Habré et ses partisans vous ont traité de « juif américain » au service du lobby antimusulman. Vous étiez partout les années qui ont précédé en tant que chef d'équipe, on vous voyait dans toutes les réunions internationales, est-ce que, de fait, il ne s'est pas établi une hiérarchie postcoloniale dans l'équipe qui a traqué le dictateur Hissène Habré ? Comme on peut voir dans le livre, le comité international pour le jugement de Hissène Habré était dirigé par [l'avocate tchadienne] Jacqueline Moudeina. Moi, j'étais un soutien important, mais je pense qu'en premier lieu, c'étaient les Tchadiens. Et, comme vous dites, ça ne sert à rien que ce soit un soi-disant « chasseur de dictateurs ». C'est comme ça qu'on vous appelait, en effet… On m'appelait « chasseur de dictateurs » et, en fait, ce n'est pas grâce à moi qu'on a pu mobiliser les soutiens. D'ailleurs, il faut le dire, moi, en même temps, j'ai écrit quatre rapports sur le traitement des prisonniers par les États-Unis dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, j'ai écrit un livre Faut-il juger George Bush ?. Quand on m'a dit d'aller à Guantanamo, je suis allé à Guantanamo. J'essaie aussi de faire juger les crimes commis par les pays occidentaux. Le 20 octobre, une grande manifestation de l'opposition tchadienne a été très violemment réprimée par les forces de l'ordre, à Ndjamena et dans plusieurs grandes villes du sud du Tchad. Selon les sources, le bilan des victimes varie de 50 à 150 morts. Vous vous êtes toujours battu pour les droits de l'homme et de la démocratie, quelle est votre réaction ? Je suis effrayé de voir cela. Le gouvernement tchadien a promis qu'il y aurait une enquête internationale, mais je n'en vois pas la trace. Je ne vois rien qui promet que telle ou telle commission soit mise sur pied. Donc, je déplore farouchement. On ne peut pas tirer sur les manifestants. Je pense que, si le procès de Hissène Habré doit servir à quelque chose, c'est de montrer les limites que les dirigeants ne peuvent pas franchir. ►À lire aussi : Au Tchad, la mission de l'UA en charge de l'indemnisation des victimes d'Hissène Habré arrive à Ndjamena

Rencontre – Radio Notre Dame
Monique et Jean-Pierre Burkhardt, fondateurs de l'association Betsaleel au service des orphelins tchadiens depuis cinquante ans

Rencontre – Radio Notre Dame

Play Episode Listen Later Dec 5, 2022 13:08


Après 40 ans de mission au Tchad, Monique et Jeanpierre Burkhardt sont de retour en Suisse et racontent l'aventure de leur vie dans « De lait et d'amour. Betsaleel, 50 ans au service des orphelins du Tchad » (Editions Premiere Partie).

Journal de l'Afrique
Une dizaine de militaires tchadiens tués dans la région du lac Tchad

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Nov 22, 2022 14:55


Une dizaine de militaires tchadiens ont été tués mardi dans une nouvelle attaque jihadiste. L'attaque s'est produite dans la région du lac Tchad, repaire des groupes Boko Haram et État islamique en Afrique de l'Ouest, qui s'en prennent régulièrement aux militaires et aux civils. Entretien avec Jean-Bernard Padaré, ministre d'État, conseiller à la présidence de la république du Tchad. 

L’arbre à palabres | Deutsche Welle
Heurts au Tchad, prémisses d'un après-dialogue tendu

L’arbre à palabres | Deutsche Welle

Play Episode Listen Later Oct 21, 2022 25:45


Avec plus die 50 morts, des centaines de blessés et des arrestations, les violents heurts du 20 octobre au Tchad annoncent que le dialogue national n'a pas installé le pays dans un climat calme et pacifique. Les promesses d'ouverture et d'élections transparentes ne convainquent pas une partie des Tchadiens qui exige qu'une alternance se produise enfin au sommet de l'Etat.

Invité Afrique
Saleh Kebzabo: le gouvernement de transition va «amener le Tchad à des élections libres et sincères»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 13, 2022 9:53


Saleh Kebzabo a été nommé Premier ministre du Tchad ce mercredi 12 octobre. Ancien adversaire farouche d'Idriss Déby, il devient donc le chef du gouvernement de son fils. Alors que le pays entre dans une seconde phase de transition de 24 mois devant déboucher sur des élections, celui qui a beaucoup œuvré lors des derniers 18 mois explique pourquoi il a accepté cette mission.  RFI: Pourquoi avez-vous accepté de devenir le Premier ministre de la transition ? Saleh Kebzabo : J'ai accepté cette lourde charge parce que je suis dans la transition, dans la pré-transition d'abord qui est en train de prendre fin, et puis dans la transition ensuite, depuis la mise en place du nouveau système. J'ai apporté ma contribution à tous les niveaux. J'ai participé à la préparation du dialogue lui-même en tant que vice-président du Codni [Comité d'organisation du dialogue national inclusif]. J'ai fait trois pays africains de l'Ouest pour le pré-dialogue et puis ensuite, j'ai participé au pré-dialogue de Doha avec les politico-militaires pendant cinq mois. Et j'ai participé à tous les dialogues à Ndjamena. Je pense que tout cela est assez motivant pour accepter tout ce qui va s'en suivre. Est-ce une récompense pour les services rendus pendant les derniers 18 mois ? Le récompense, je l'ai déjà eue. Après Doha, on m'a décoré de la plus haute fonction honorifique du Tchad, je crois que c'est suffisant. Cette implication, c'est parce que vous croyez vraiment que cette transition peut changer le système tchadien ? Je ne fais jamais ce en quoi je ne crois pas et je m'implique toujours quand j'y crois. C'est ce que j'ai fait, je me suis donné corps et âme, et tous les Tchadiens le savent. Tout ce processus que je viens de décrire qui est parti depuis l'année dernière jusqu'à aujourd'hui, je me suis impliqué à fond parce que j'y crois profondément. Et je pense que les Tchadiens ont là la seule opportunité de mon point de vue de se réconcilier, de faire en sorte que vraiment la page douloureuse du passé, on la tourne définitivement -et c'est possible-, et qu'on envisage l'avenir. Je crois que le dialogue nous en a offert toutes les perspectives. Nous devons saisir toutes les opportunités et faire en sorte que ça change. Et c'est possible que ça change. Vous avez passé plusieurs décennies à vous opposer à Déby père. Pourquoi aujourd'hui travailler pour Déby fils ? Est-ce qu'il est différent de son père ? Je n'ai pas de problème de patronyme. Je n'ai pas de problème de Déby-famille, Déby Itno et autres. J'avais une opposition politique farouche contre le président Déby [Idriss Déby Itno] qui est décédé, paix a son âme. Je ne veux pas transporter ce combat-là de père en fils ou de fils en père. Certains vont vous accuser d'être la caution de la transmission dynastique du pouvoir ? Mais quand on est dans la vie politique active, il faut être prêt à recevoir tous les mots, voire toutes les accusations pourvu que vous soyez quitte avec vous-même, avec votre conscience, avec votre pays, dans ce que vous faites. Et vous êtes quitte avec la possibilité de participer aux élections en ce qui concerne Mahamat Idriss Déby à la fin de la transition ? L'éligibilité, ça vous va ? Les élections sont ouvertes à tous les Tchadiens, sauf ceux qui sont frappés par la loi. Je n'en suis pas. Il y a eu des manœuvres pour m'éliminer avec la règle des 70 ans. Et finalement, on l'a fait sauter. Donc, tous les Tchadiens, qui sont en accord avec la loi, avec leur conscience, avec eux-mêmes et qui ont la capacité physique et morale, sont libres d'être candidats. Y compris le président de la transition ? Cela a déjà été dit, vous-mêmes vous en avez parlé ces derniers jours. Mais est-ce que vous ne risquez pas de vous couper de vos partenaires internationaux, notamment de l'Union africaine qui s'oppose à cette éligibilité des dirigeants de la transition ? Je pense que les premiers moments passés, je crois que les partenaires du Tchad devront sans doute revenir à de meilleurs sentiments, parce que l'année dernière, on était dans les mêmes circonstances, ils ont trouvé que le Tchad était une exception. Cela n'a pas changé, le Tchad est toujours une exception. On ne change pas en un an et demi. Et je crois qu'on va revenir sur cette question pour permettre aux Tchadiens, qui se sont réunis dans un dialogue national inclusif et souverain [de décider]. Ce sont vraiment des représentants de la nation qui ont parlé et qui ont pris une décision. Il ne faudrait pas que les organisations extérieures viennent contredire les vœux exprimés par les populations tchadiennes. Votre priorité, c'est d'organiser des élections crédibles dans 24 mois ? L'une des priorités en effet. Pour arriver à des élections crédibles dans 24 mois, il faut passer par plusieurs cases, par la case sécurité, par la case réconciliation, par la case réforme de l'armée et différentes autres cases qui sont tout aussi importantes. C'est l'ensemble de tout cela qui va nous amener à de bonnes élections. Et croyez-moi, j'en suis vraiment fier parce que je me suis battu pendant 25 ans pour avoir des élections transparentes. J'en ai l'opportunité aujourd'hui et croyez-moi, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir et tout ce que dieu va me donner comme capacités pour faire en sorte que le Tchad ait enfin des élections transparentes et que le Tchad soit un pays exemplaire, sinon en Afrique centrale, du moins dans toute l'Afrique du point de vue de la démocratie ouverte. Justement, vous vous en êtes plaint pendant des années du fait que le Tchad n'avait jamais eu d'élections transparentes. Est-ce que vous avez obtenu des garanties pour que ce soit différent la prochaine fois ? Je crois que le dialogue a dessiné toute l'architecture qu'il faut pour aller à des élections transparentes. Nous allons nous y atteler dès maintenant. C'est donc l'ensemble des Tchadiens qui sont interpelés. Il n'y en a pas qui vont rester sur la touche ou qui vont rester aux fenêtres pour parler. Il faut que tout le monde mette la main à la pâte. Et c'est ainsi qu'on aura des élections transparentes. C'est l'affaire de tous. C'est l'affaire de toutes les couches de population de notre pays. Ce n'est pas la faute d'une catégorie ou d'une infime minorité. Vous avez 75 ans. Est-ce qu'organiser ces bonnes élections serait votre héritage politique ? Ça peut, si vous voyez les choses de cette façon-là, c'est bien. Mais ce qui est certain, c'est que tant que Dieu m'en donnera la force, les capacités et les moyens, je donnerai tout ce que j'ai pour servir ce pays pour l'amener vraiment à sortir des ornières, pour être un pays libre et démocratique. Je le ferai, c'est ça mon souhait. Justement le président de la transition a dressé une liste de priorités, une liste étoffée. Est-ce que vous vous sentez d'attaque pour mener de front tous ces chantiers qui sont nombreux ? C'est un défi. C'est un défi commun, et ce n'est pas un défi personnel, ni pour lui ni pour moi. Il n'a fait que relever ce que le dialogue a dit. Nous sommes à l'écoute du dialogue qui a duré 45 jours pour lequel les Tchadiens se sont exprimés en toute liberté. Et ce qu'ils ont dit, il ne faut pas l'oublier. Je crois que c'est ainsi que je commence ma charge, je me remets à l'écoute du dialogue et je suis ouvert au dialogue. Hors des élections, quelles sont les priorités : c'est la lutte contre la corruption, contre les délestages, l'accès à l'eau potable, les conflits intercommunautaires ? Vous avez cité les principaux [problèmes] sur lesquels on peut axer notre action. Mais je dis, attention, un gouvernement de transition n'est pas un gouvernement normal. Nous ne sommes pas un gouvernement ordinaire qui va tout prendre en charge et qui va vouloir tout faire pour le pays. Non. Nous avons une mission spécifique qui est d'amener ce pays à des élections transparentes, libres, sincères. Et pour y arriver, il faut baliser la route par la paix -La paix d'abord est le facteur numéro 1-, par les soucis des conflits intercommunautaires qui est un problème de sécurité, par les conflits entre les éleveurs et les cultivateurs, par d'autres soucis liés à des pratiques comme celles que vous avez citées, la corruption et tout ce que ça peut entraîner comme corollaire, et aussi le nationalisme, le patriotisme, remettre les Tchadiens au travail parce que ce pays ne travaille pas. Les Tchadiens ne travaillent pas depuis près de 40 ans. Il faut qu'ils réapprennent à travailler. Il faudra construire un État de droit dans lequel il fait bon vivre, avec le respect de toutes les libertés : liberté d'association, liberté de manifestation, liberté de participation au parti de son choix, et ainsi de suite. Concernant votre gouvernement, quand aura-t-on sa composition ? Dans les jours qui viennent. Il n'y a pas de précipitation pour ça. On va le faire tranquillement avec le maximum de précautions pour ne pas se tromper. Il faut avoir un bon gouvernement qui va durer deux ans. Est-ce que vous allez proposer à des membres des Transformateurs et de Wakit Tama de vous rejoindre ? Le gouvernement sera ouvert à tous les Tchadiens. Je ferai effectivement appel à tous les Tchadiens. Là -dessus, je suis de concert avec le président, nous sommes d'accord qu'il faut faire appel à tous les Tchadiens pourvu qu'ils acceptent de venir dans ce gouvernement. Ils auront leur place. À Doha, au Qatar, en août 2022, après plusieurs mois de tractations, vous n'avez pas pu rallier tous les groupes rebelles à l'accord, pas le Fact en premier lieu. Pensez-vous pouvoir les ramener à la table des négociations ? Depuis notre départ de Doha, nous avons toujours dit que l'accord était ouvert. Nous n'allons pas les laisser comme ça, on va travailler à ce que le Fact, le CCMSR [Conseil de commandement militaire pour le salut de la République] et ainsi de suite, ceux qui sont vraiment des mouvements importants sur le terrain, tout comme ceux qui le sont moins, ou ceux qui sont encore en exil, puissent revenir avec nous dans la case commune qui est le Tchad. C'est ça le plus important. Je crois qu'il faut balayer toutes les forces dissidentes qui nous minent inutilement et qui créent des conflits qui perdurent pour rien. Je crois que chacun de ces mouvements a sa place au Tchad. On va essayer de faire en sorte que dans les discussions parallèles ou par pays interposés ou autres, pendant les jours, les semaines ou les mois qui viennent, que les Tchadiens se retrouvent vraiment dans leur intégralité. Ne craignez-vous pas que ces groupes non-signataires tentent à nouveau de déstabiliser le pays ? Ils auraient tort de le faire, parce que déstabiliser le pays voudrait dire tenter encore la rébellion armée pour s'emparer du pouvoir par les armes. Voilà quelque chose dont les Tchadiens ne veulent plus. S'il y a un point important sur lequel nous sommes tous d'accord, c'est bien celui-là. Et je crois qu'il faut qu'il y ait des discussions. Tout est à mettre sur la table. Ceux qui étaient à Doha l'ont fait. Si on pense que l'accord n'est pas suffisant, qu'il y a des points d'ombre, des zones d'ombre ou s'il y a encore des points sur lesquels il faut revenir, je pense que c'est tout à fait possible et c'est tout à fait normal. L'accord est ouvert. ► À lire aussi : Tchad: Saleh Kebzabo nommé Premier ministre

Revue de presse Afrique
À la Une: opposant au père et proche collaborateur du fils…

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Oct 13, 2022 4:10


C'est ce que pointe le site Tchad Infos : « après avoir été pendant longtemps l'adversaire le plus farouche d'Idriss Déby, Saleh Kebzabo, 75 ans, devient le proche collaborateur de son fils, Mahamat Idriss Déby, au poste de Premier ministre. Une nomination qui n'est pas une grande surprise, estime Tchad Infos. En effet, il a été l'un des premiers opposants à décider d'accompagner la transition. Ainsi, deux membres de son parti sont entrés au gouvernement et lui désigné vice-président du comité d'organisation du dialogue. Il était de la délégation qui a négocié, pendant cinq mois, avec les politico-militaires pour aboutir à l'accord de Doha. Si au début, il indiquait clairement que la transition ne devait pas excéder 18 mois, le langage a radicalement changé. Kebzabo défend désormais avec véhémence la prolongation de la transition et l'éligibilité des dirigeants de la transition. » Celui qui donne le plus de gages… Alors pourquoi Kebzabo ? « Son nom était l'un des plus cités ces derniers jours à Ndjamena, relève Jeune Afrique, où le grand jeu des pronostics battait son plein. Résolu à offrir des gages d'ouverture et d'équilibre régional du pouvoir, Mahamat Idriss Déby avait en effet rapidement choisi de nommer une personnalité issue à la fois de l'opposition et du sud du pays. "Saleh Kebzabo est celui qui donne le plus de gages, explique un proche de la présidence, contacté par Jeune Afrique. Plus âgé, il présente moins de risques pour les prochaines échéances, mais il est aussi le plus expérimenté et le mieux connecté à l'international". L'intéressé doit désormais former un gouvernement d'union nationale dans les prochains jours. » Bien joué ! Il s'agit d'une excellente opération pour le jeune président de transition, renchérit Aujourd'hui au Burkina : « c'est une grosse prise de guerre pour Déby fils, car en réussissant à rallier Kebzabo à sa cause, il casse un peu la dynamique d'une opposition pugnace, mais souvent disparate. Certes, il y a toujours les Ngarlejy Yorongar, Succès Masra, mais, en devenant le primus inter pares du gouvernement de Déby fils, il trouble la stratégie et les plans de cette opposition tchadienne. C'est bien pensé de la part de Déby fils qui semble apprendre vite, pointe encore Aujourd'hui, car il sait que c'est aux forceps qu'il s'est fait investir. Et en nommant au lendemain de cette investiture un opposant, il prend de court ses adversaires. » Jusqu'où ? En effet, coup gagnant, insiste Ledjely en Guinée… « En misant sur lui, le président Déby s'entoure d'une expérience qui peut s'avérer fort utile. N'ayant pas encore fêté ses 39 ans, le président tchadien, à la tête d'un pays sur lequel son père a régné sans partage pendant 30 ans et qui est traversé par autant de lignes de fracture que de blessures, n'a pas tort de vouloir s'appuyer sur l'expérience politique et la connaissance du pays de Saleh Kebzabo. Rompu aux intrigues et autres chausse-trappes qui font la trame de la compétition politique au Tchad, l'ex-opposant saura éviter à la transition certains pièges auxquels cette dernière est potentiellement exposée. Il saura par ailleurs mieux aborder la frange de la classe politique tchadienne qui se montre encore méfiante. Il pourrait même rétablir le pont avec les factions rebelles armées n'ayant pas pris part au dialogue national inclusif et souverain. » Toutefois, tempère Ledjely, « un tel leader (de la trempe de Kebzabo) doit s'efforcer d'incarner un symbole et une référence pour la jeune génération. Cela suppose qu'on sache s'imposer une certaine limite. Collaborer avec Mahamat Idriss Deby, pourquoi pas ? Mais aller jusqu'à avaliser une éventuelle candidature de ce dernier à la prochaine présidentielle ? On espère, affirme Ledjely, que Saleh Kebzabo n'ira pas jusque-là. » L'espoir d'une paix durable ? Cela dit, en attendant, conclut Le Pays à Ouagadougou, « on espère que Saleh Kebzabo, désormais Premier ministre, saura se montrer à la hauteur des attentes des Tchadiens qui, de guerre lasse, n'aspirent qu'à la paix. Il doit mettre les bouchées doubles pour faire taire à jamais le langage des armes et cela, en faisant en sorte que toutes les différentes factions rebelles entrent dans la république. Ce qui n'est pas gagné d'avance quand on sait que le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, dont on dit qu'il a été l'origine de la mort de Déby père, a boycotté le dialogue national. »

Revue de presse Afrique
À la Une: opposant au père et proche collaborateur du fils…

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Oct 13, 2022 4:10


C'est ce que pointe le site Tchad Infos : « après avoir été pendant longtemps l'adversaire le plus farouche d'Idriss Déby, Saleh Kebzabo, 75 ans, devient le proche collaborateur de son fils, Mahamat Idriss Déby, au poste de Premier ministre. Une nomination qui n'est pas une grande surprise, estime Tchad Infos. En effet, il a été l'un des premiers opposants à décider d'accompagner la transition. Ainsi, deux membres de son parti sont entrés au gouvernement et lui désigné vice-président du comité d'organisation du dialogue. Il était de la délégation qui a négocié, pendant cinq mois, avec les politico-militaires pour aboutir à l'accord de Doha. Si au début, il indiquait clairement que la transition ne devait pas excéder 18 mois, le langage a radicalement changé. Kebzabo défend désormais avec véhémence la prolongation de la transition et l'éligibilité des dirigeants de la transition. » Celui qui donne le plus de gages… Alors pourquoi Kebzabo ? « Son nom était l'un des plus cités ces derniers jours à Ndjamena, relève Jeune Afrique, où le grand jeu des pronostics battait son plein. Résolu à offrir des gages d'ouverture et d'équilibre régional du pouvoir, Mahamat Idriss Déby avait en effet rapidement choisi de nommer une personnalité issue à la fois de l'opposition et du sud du pays. "Saleh Kebzabo est celui qui donne le plus de gages, explique un proche de la présidence, contacté par Jeune Afrique. Plus âgé, il présente moins de risques pour les prochaines échéances, mais il est aussi le plus expérimenté et le mieux connecté à l'international". L'intéressé doit désormais former un gouvernement d'union nationale dans les prochains jours. » Bien joué ! Il s'agit d'une excellente opération pour le jeune président de transition, renchérit Aujourd'hui au Burkina : « c'est une grosse prise de guerre pour Déby fils, car en réussissant à rallier Kebzabo à sa cause, il casse un peu la dynamique d'une opposition pugnace, mais souvent disparate. Certes, il y a toujours les Ngarlejy Yorongar, Succès Masra, mais, en devenant le primus inter pares du gouvernement de Déby fils, il trouble la stratégie et les plans de cette opposition tchadienne. C'est bien pensé de la part de Déby fils qui semble apprendre vite, pointe encore Aujourd'hui, car il sait que c'est aux forceps qu'il s'est fait investir. Et en nommant au lendemain de cette investiture un opposant, il prend de court ses adversaires. » Jusqu'où ? En effet, coup gagnant, insiste Ledjely en Guinée… « En misant sur lui, le président Déby s'entoure d'une expérience qui peut s'avérer fort utile. N'ayant pas encore fêté ses 39 ans, le président tchadien, à la tête d'un pays sur lequel son père a régné sans partage pendant 30 ans et qui est traversé par autant de lignes de fracture que de blessures, n'a pas tort de vouloir s'appuyer sur l'expérience politique et la connaissance du pays de Saleh Kebzabo. Rompu aux intrigues et autres chausse-trappes qui font la trame de la compétition politique au Tchad, l'ex-opposant saura éviter à la transition certains pièges auxquels cette dernière est potentiellement exposée. Il saura par ailleurs mieux aborder la frange de la classe politique tchadienne qui se montre encore méfiante. Il pourrait même rétablir le pont avec les factions rebelles armées n'ayant pas pris part au dialogue national inclusif et souverain. » Toutefois, tempère Ledjely, « un tel leader (de la trempe de Kebzabo) doit s'efforcer d'incarner un symbole et une référence pour la jeune génération. Cela suppose qu'on sache s'imposer une certaine limite. Collaborer avec Mahamat Idriss Deby, pourquoi pas ? Mais aller jusqu'à avaliser une éventuelle candidature de ce dernier à la prochaine présidentielle ? On espère, affirme Ledjely, que Saleh Kebzabo n'ira pas jusque-là. » L'espoir d'une paix durable ? Cela dit, en attendant, conclut Le Pays à Ouagadougou, « on espère que Saleh Kebzabo, désormais Premier ministre, saura se montrer à la hauteur des attentes des Tchadiens qui, de guerre lasse, n'aspirent qu'à la paix. Il doit mettre les bouchées doubles pour faire taire à jamais le langage des armes et cela, en faisant en sorte que toutes les différentes factions rebelles entrent dans la république. Ce qui n'est pas gagné d'avance quand on sait que le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, dont on dit qu'il a été l'origine de la mort de Déby père, a boycotté le dialogue national. »

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À la Une: une nouvelle page du dialogue franco-algérien

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Play Episode Listen Later Oct 10, 2022 4:28


Après la visite d'Emmanuel Macron et la signature de la Déclaration d'Alger il y a 40 jours, « les relations entre l'Algérie et la France ont franchi une nouvelle étape sur la voie de la réconciliation », nous dit le site TSA. Nouvelle étape franchie avec la visite de la Première ministre française, ce dimanche 9 octobre à Alger. Élisabeth Borne venue « pour consolider cette réconciliation » à la tête d'une délégation « comprenant la moitié du gouvernement français, une première dans l'histoire des relations entre les deux pays », souligne le site algérien. Alger attend des actes Mais attention : l'Algérie attend du concret pour l'avenir. Cette nouvelle page, prévient TSA, l'Algérie la veut « qualitative », selon les mots de Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères. Concrètement, cela veut dire que ces nouvelles relations doivent se « traduire par des actes qui répondent à ce que l'Algérie considère comme des fondamentaux ». À savoir notamment « la sécurité de la nation et des Algériens, la dignité des Algériens à l'étranger, des relations entre l'Europe et l'Afrique ainsi que le monde arabe ». Et on comprend sur quel chantier cela coince encore à la lecture du site Algérie360. À l'ouverture du 5e Comité intergouvernemental, coprésidé par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane et son homologue française, le chef du gouvernement algérien a affirmé que « le partenariat exceptionnel auquel aspirent l'Algérie et la France ne doit pas se heurter à des difficultés qui seraient facilement surmontables, comme l'octroi de visas et la question du plan de sécurité réalisé par les autorités françaises ».Un plan qui « ne reflète nullement la réalité de l'Algérie d'aujourd'hui », selon Aïmene Benabderrahmane. « En classant l'Algérie dans les pays à risque, les autorités françaises déconseillent à leurs citoyens de visiter notre pays », rappelle Algérie360. L'importance du gaz algérien En tout cas, l'importance stratégique de l'Algérie sur la scène internationale n'échappe à personne dans le contexte actuel. La situation doit être vue, souligne TSA, « à la lumière du rôle stratégique joué par les hydrocarbures qui font de l'Algérie un acteur principal dans la région et dans les relations économiques internationales ». Importance stratégique qui n'échappe pas non plus, de l'autre côté de la Méditerranée, à la presse française. « L'Algérie est de retour sur le devant de la scène internationale », analyse Libération. Si « on la croyait boudée par certains de ses anciens alliés voire effacée au profit de son voisin marocain, c'était sans compter l'invasion russe de l'Ukraine et la crise énergétique qui en a découlé », souligne Libé. « Encore récemment considérée comme un paria, l'Algérie, l'un des plus gros producteurs mondiaux de gaz, s'est mué en partenaire fiable et loyal », selon les mots du président du Conseil européen, Charles Michel, en voyage à Alger début septembre. Libé poursuit : lors de son voyage à Alger, Élisabeth Borne croisera d'ailleurs peut-être la Commissaire européenne à l'Énergie, Kadri Simson, elle aussi sur place à partir de ce 10 octobre et pour 48h, afin « de diversifier les approvisionnements énergétiques de l'Union européenne afin de s'affranchir du gaz russe ». L'Algérie, qui augmente ses livraisons à l'Italie et revoit ses tarifs à la hausse vers l'Espagne, attire. C'est certain, Paris est donc elle aussi en « opération séduction », analyse également Le Point. « Ne manque plus que la patrouille de France et la parade sera complète », commente même « un familier des coursives du pouvoir algérien ». La dynastie Déby au Tchad La situation politique au Tchad également dans la presse. Jusqu'en Algérie justement, où le journal L'Expression constate que « le dialogue national tchadien a tranché samedi : Mahamat Déby restera à la tête du pays ». Mais L'Expression rappelle : le Cadre permanent de concertation et de réflexion (CPCR), alliance d'une vingtaine de groupes rebelles qui ont boudé le pré-dialogue de Doha et le dialogue, dont le FACT, avait fustigé par avance le 7 octobre un « carnaval (...) qui ne fait que légitimer la succession dynastique et pérenniser un régime corrompu ». Au Burkina Faso, Wakat Séra s'interroge donc : « Qu'est-ce qui peut encore arrêter le général Mahamat Idriss Déby Itno dans la perpétuation du règne des Déby ? ». « Rien », serait tenté de répondre le journal, « au vu de l'évolution du calendrier politique qui est censé déboucher sur des élections ouvertes ». « La marche de la transition tchadienne semble inexorable », lit-on. « Quel gâchis ! », abonde Le Pays, toujours au Burkina Faso. Oui, « c'est finalement un sentiment général de gâchis qui se dégage de ces Assises nationales ». Pourtant, déplore Le Pays, elles étaient « censées faire taire les dissensions entre les Tchadiens qui, depuis des décennies, n'ont cessé de se regarder en chiens de faïence ».

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À la Une: une nouvelle page du dialogue franco-algérien

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Play Episode Listen Later Oct 10, 2022 4:28


Après la visite d'Emmanuel Macron et la signature de la Déclaration d'Alger il y a 40 jours, « les relations entre l'Algérie et la France ont franchi une nouvelle étape sur la voie de la réconciliation », nous dit le site TSA. Nouvelle étape franchie avec la visite de la Première ministre française, ce dimanche 9 octobre à Alger. Élisabeth Borne venue « pour consolider cette réconciliation » à la tête d'une délégation « comprenant la moitié du gouvernement français, une première dans l'histoire des relations entre les deux pays », souligne le site algérien. Alger attend des actes Mais attention : l'Algérie attend du concret pour l'avenir. Cette nouvelle page, prévient TSA, l'Algérie la veut « qualitative », selon les mots de Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères. Concrètement, cela veut dire que ces nouvelles relations doivent se « traduire par des actes qui répondent à ce que l'Algérie considère comme des fondamentaux ». À savoir notamment « la sécurité de la nation et des Algériens, la dignité des Algériens à l'étranger, des relations entre l'Europe et l'Afrique ainsi que le monde arabe ». Et on comprend sur quel chantier cela coince encore à la lecture du site Algérie360. À l'ouverture du 5e Comité intergouvernemental, coprésidé par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane et son homologue française, le chef du gouvernement algérien a affirmé que « le partenariat exceptionnel auquel aspirent l'Algérie et la France ne doit pas se heurter à des difficultés qui seraient facilement surmontables, comme l'octroi de visas et la question du plan de sécurité réalisé par les autorités françaises ».Un plan qui « ne reflète nullement la réalité de l'Algérie d'aujourd'hui », selon Aïmene Benabderrahmane. « En classant l'Algérie dans les pays à risque, les autorités françaises déconseillent à leurs citoyens de visiter notre pays », rappelle Algérie360. L'importance du gaz algérien En tout cas, l'importance stratégique de l'Algérie sur la scène internationale n'échappe à personne dans le contexte actuel. La situation doit être vue, souligne TSA, « à la lumière du rôle stratégique joué par les hydrocarbures qui font de l'Algérie un acteur principal dans la région et dans les relations économiques internationales ». Importance stratégique qui n'échappe pas non plus, de l'autre côté de la Méditerranée, à la presse française. « L'Algérie est de retour sur le devant de la scène internationale », analyse Libération. Si « on la croyait boudée par certains de ses anciens alliés voire effacée au profit de son voisin marocain, c'était sans compter l'invasion russe de l'Ukraine et la crise énergétique qui en a découlé », souligne Libé. « Encore récemment considérée comme un paria, l'Algérie, l'un des plus gros producteurs mondiaux de gaz, s'est mué en partenaire fiable et loyal », selon les mots du président du Conseil européen, Charles Michel, en voyage à Alger début septembre. Libé poursuit : lors de son voyage à Alger, Élisabeth Borne croisera d'ailleurs peut-être la Commissaire européenne à l'Énergie, Kadri Simson, elle aussi sur place à partir de ce 10 octobre et pour 48h, afin « de diversifier les approvisionnements énergétiques de l'Union européenne afin de s'affranchir du gaz russe ». L'Algérie, qui augmente ses livraisons à l'Italie et revoit ses tarifs à la hausse vers l'Espagne, attire. C'est certain, Paris est donc elle aussi en « opération séduction », analyse également Le Point. « Ne manque plus que la patrouille de France et la parade sera complète », commente même « un familier des coursives du pouvoir algérien ». La dynastie Déby au Tchad La situation politique au Tchad également dans la presse. Jusqu'en Algérie justement, où le journal L'Expression constate que « le dialogue national tchadien a tranché samedi : Mahamat Déby restera à la tête du pays ». Mais L'Expression rappelle : le Cadre permanent de concertation et de réflexion (CPCR), alliance d'une vingtaine de groupes rebelles qui ont boudé le pré-dialogue de Doha et le dialogue, dont le FACT, avait fustigé par avance le 7 octobre un « carnaval (...) qui ne fait que légitimer la succession dynastique et pérenniser un régime corrompu ». Au Burkina Faso, Wakat Séra s'interroge donc : « Qu'est-ce qui peut encore arrêter le général Mahamat Idriss Déby Itno dans la perpétuation du règne des Déby ? ». « Rien », serait tenté de répondre le journal, « au vu de l'évolution du calendrier politique qui est censé déboucher sur des élections ouvertes ». « La marche de la transition tchadienne semble inexorable », lit-on. « Quel gâchis ! », abonde Le Pays, toujours au Burkina Faso. Oui, « c'est finalement un sentiment général de gâchis qui se dégage de ces Assises nationales ». Pourtant, déplore Le Pays, elles étaient « censées faire taire les dissensions entre les Tchadiens qui, depuis des décennies, n'ont cessé de se regarder en chiens de faïence ».

Invité Afrique
Tom Erdimi: «Mahamat Idriss Déby est le principal auteur de ma libération»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 8, 2022 11:56


Au Tchad, Tom Erdimi, qui a regagné Ndjamena le 16 septembre dernier après deux années passées dans une prison égyptienne, vit dans sa maison de la capitale où il tente de retrouver des forces après sa dure épreuve carcérale. Pourquoi a-t-il été arrêté ? Entretien avec le dissident tchadien. Qu'est-ce qui a changé au Tchad depuis votre départ il y a 17 ans ? Tom Erdimi : Il y a eu des changements. Il y a eu le décès du président Idriss Déby Itno [tué sur le champ de bataille en avril 2021 ndlr]. Le président Mahamat Idriss Déby est devenu le président du Comité militaire de transition. Je crois que ce sont les changements les plus importants. À part ça, je n'ai pas encore eu l'occasion de parler, de me promener. Vous savez que je suis resté presque 17 ans à l'extérieur et il est un peu tôt, en une semaine, deux semaines, de cerner tous les changements qui ont eu lieu pendant ce temps. À ce propos justement, pourquoi avez-vous rompu avec votre oncle Idriss Déby Itno en 2005 ? C'est une longue histoire et c'est de l'histoire passée. Donc, je ne souhaite pas revenir vraiment sur tout ce qui s'est passé. Mais quand même, est-il vrai qu'il vous avait promis le pouvoir et qu'il n'a pas tenu parole ? Non. Il n'y a pas eu des choses comme ça. Ça, ce sont des spéculations des gens, etc. Mais moi, je ne pense pas sincèrement qu'il ait promis le pouvoir à qui que ce soit, et surtout pas à moi ni à Timan. Non. Et vous pensez que c'est lui qui est à l'origine de votre arrestation en septembre 2020 au Caire en Égypte ? Je ne sais pas. Je n'ai aucune idée. Et le seul motif que les greffiers m'ont opposé, c'est que j'étais en train de faire des discours et des écrits qui portaient atteinte aux bonnes relations entre l'Égypte et un pays frère. Je n'ai jamais demandé quel est le pays frère, et même, ils ne m'ont jamais dit et ils ne me diront pas quel est ce pays frère. Que savez-vous sur la mort de votre oncle Idris Déby Itno en avril 2021 ? [Quand j'étais en prison], j'ai appris le décès du président Déby neuf mois après son décès. Neuf mois. Et c'est un codétenu qui m'a dit : votre président a été tué. Il m'a dit qu'il a été tué par des rebelles qui sont venus du Nord. Point. Vous n'en savez pas plus aujourd'hui ? Non. Après, j'ai eu la visite quand même du conseiller du président qui m'a confirmé le décès. Il m'a confirmé aussi que ce sont les rebelles qui sont venus du Nord qui l'ont assassiné. Et j'ai demandé qui est le nouveau président et on m'a dit que le président, c'est Mahamat Idriss Déby. Point. Je ne me suis pas du tout intéressé aux détails, sur comment il est mort, etc. Et même arrivé ici, je n'ai pas demandé comment il est mort. S'il n'était pas mort, pensez-vous que vous seriez toujours en prison ? Vous savez, mon arrestation et ma libération sont quelque chose qui est déjà prescrit par dieu. Même s'il [Idriss Déby] était vivant, si le tout-puissant avait décidé que je sois libéré ce jour, j'aurais été libéré. Est-ce que vous pensez quand même que Mahamat Idriss Déby Itno, l'actuel président de la transition, a joué un rôle dans votre libération ? C'est lui qui a fait le premier pas, c'est lui qui est venu voir les autorités égyptiennes, c'est lui qui a dépêché ses conseillers. Ses conseillers ont fait des va-et-vient. Donc, il est le principal auteur de ma libération. Qu'est-ce qu'il l'a motivé d'après vous ? Ça, vraiment, il faut lui demander. Il faut lui demander. Mais il est le président des Tchadiens et ensuite, c'est un parent, lui. Je crois qu'il a fait son devoir et de président et de grand frère. Aujourd'hui, en l'absence des rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact), qui sont à l'origine du décès du président Idriss Déby Itno, est-ce que le dialogue national inclusif sert à quelque chose ? Quels que soient les résultats, le dialogue est utile et nécessaire. C'est mieux, mille fois mieux, un million de fois mieux que les armes, et il y aura toujours quelque chose qui sera positif par rapport au reste. Comment peut-on aujourd'hui mettre fin à la rébellion du Fact ? Ce sont des rebelles, ils ont les armes, ils menacent la sécurité du Tchad. Il faut négocier avec eux. Il faut négocier. Êtes-vous pour ou contre l'éligibilité de Mahamat Idriss Déby Itno aux prochaines élections ? Cela dépend des Tchadiens et du dialogue. Il faut se soumettre à ce que les Tchadiens vont décider. Même si l'Union africaine est contre ? L'Union africaine ne peut pas décider à la place des Tchadiens. C'est important d'avoir des bonnes relations avec l'Union africaine, c'est important d'avoir de bonnes relations avec la communauté internationale. À votre avis, est-ce que Mahamat Idriss Déby Itno doit être candidat en 2024 ? Ça, il faut lui demander. Moi, je n'ai aucun avis là-dessus. Votre préférence ? D'abord, c'est un jeune petit frère. Il vient juste d'accéder à la présidence. Je ne sais pas si lui avait pensé à être président. S'il montre des capacités réelles d'un homme qui va mettre le Tchad sur les rails, pourquoi pas ? Si lui-même ou les Tchadiens remarquent qu'il n'est pas capable, il ne sera pas capable. Et vous ? Non. Je suis là où vous me voyez ici. (rires). Je suis assis ici, en train de prendre des médicaments. Et votre frère Timan Erdimi ? Il faut lui demander. Ce sont deux personnes différentes. ► À lire aussi : Tchad: Tom Erdimi accueilli avec enthousiasme à Ndjamena

Invité Afrique
Tchad: «Personne n'a peur d'affronter Mahamat Idriss Déby à une élection»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 5, 2022 4:01


Au Tchad, le dialogue national inclusif et souverain doit se terminer à la fin de la semaine. Certaines conclusions importantes ont été formulées par la plénière : une nouvelle transition de 24 mois va s'ouvrir, dirigée par Mahamat Idriss Déby. À l'issue de laquelle, il pourra, comme les autres responsables de la transition, briguer les suffrages des électeurs. L'opposant Succès Masra, chef du parti des transformateurs, appelle à des clarifications et à de nouveaux pourparlers. RFI : Le dialogue national, inclusif et souverain a décidé que Mahamat Idriss Déby pourrait se présenter aux élections qui auront lieu à la fin de la transition. Comment est-ce que vous réagissez à cette décision ? Succès Masra : Le droit d'être candidat n'est pas le devoir d'être candidat. Je crois que le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Déby, s'était engagé et il ne s'est pas encore prononcé à la suite de ce qui sort des discussions du palais du 15-Janvier où les participants jugent bon de lui laisser l'option d'être candidat. Il y a des choses auxquelles on peut avoir droit, mais qui politiquement peuvent apparaître inopportunes. Ce sera à lui, soit de s'en tenir à l'engagement initial, soit alors d'expliquer aux Tchadiens, et aux uns et aux autres, pourquoi peut-être, il renoncera à ce choix initial. Donc, dans un premier temps, il va diriger cette transition qui pourra aller jusqu'à 24 mois. À quelles conditions est-ce que cette transition peut fonctionner ? Est-ce que le fait qu'elle soit dirigée par Mahamat Idris Déby est un problème, selon vous ? Cela dépend de la manière dont on va organiser les organes de la gestion de la transition. Ce n'est pas une question personnelle. Ce n'est pas une question nominative. C'est une question sur la manière de cogérer cette transition de façon à ce que, à la fin, la confiance soit restaurée pour permettre que les élections qui vont en sortir soient de vraies élections. Pour l'instant, il n'a pas encore dit ses intentions. Peut-être que, j'imagine, à la fin de la transition, il décidera de ne pas être candidat. Et s'il est candidat ? S'il est candidat, alors il va falloir à un moment donné que les équilibres en amont soient faits de manière à créer la confiance, parce que s'il a tous les pouvoirs entre les mains. Vous savez que tout pouvoir tend à corrompre. Et le pouvoir absolu corrompt absolument. Et donc, on ne peut pas se permettre de faire cela. C'est pour cela que la question de la manière de gérer la suite de la transition va dépendre aussi de sa clarification. Aujourd'hui, les discussions du palais disent qu'il peut être candidat, ce qui n'est pas ce sur quoi il s'est engagé. S'il a changé, il doit pouvoir le dire. Et la manière d'organiser la gestion de la suite doit intégrer ces éléments-là pour nous permettre d'aboutir à quelque chose de crédible pour tout le monde. Parce que finalement, personne n'a peur d'affronter Mahamat [Idriss Déby] à une élection. Nous l'avons dit, en tout cas pour nous, dès le début : si les conditions d'une élection de manière équilibrée sont au rendez-vous, les résultats vont s'imposer à tout le monde. Et c'est pour cela que les Tchadiens sont prêts, d'une certaine manière, à s'engager. Mais concrètement, comment peut-on faire pour organiser cette cogestion à laquelle vous appelez ? Concrètement, ce sont les équilibres du pouvoir. Aujourd'hui, telles que les résolutions sont en train d'être prises, tous les pouvoirs seront entre les mains d'une seule personne. Ceci n'est pas défendable. La question, par exemple, de l'inamovibilité des dirigeants des organes de la transition et des membres des différents organes de transition, y compris l'organe qui sera chargé des élections, on n'en parle pas. Tout cela doit être discuté. Donc, il faut un autre dialogue qui prolonge celui-là ? D'une manière ou d'une autre. Sous un deuxième format ou un autre. Mais ce qui est indispensable, c'est qu'il va falloir avoir des discussions qui vont permettre de cocréer les conditions de quelque chose qui va prendre en compte quelques bonnes idées qui sont sorties de ce palais du 15-Janvier. Mais auquel il faut ajouter des choses majeures qui ne sont pas dans ce palais-là… Comme quoi par exemple ? Par exemple, la libération des prisonniers de guerre. Les conditions que nous, nous exigeons pour être sûrs que les organes de transition ne soient pas entre les mains d'une personne, ne soient pas dominés en représentativité par des gens qui en réalité viennent peut-être d'une partie du pays. Tout cela, c'est des équilibres que nous devons mettre pour nous permettre d'y arriver. Qu'attendez-vous aujourd'hui de la communauté internationale ? De tenir ses engagements, puisque la communauté internationale a pris aussi des engagements, que ce soit la France, que ce soit les États-Unis, que ce soit l'Union africaine, que ce soit les Nations unies, que ce soit l'Union européenne. Cette communauté internationale qui a dit qu'elle sera à côté du peuple tchadien pour que la vraie démocratie soit au rendez-vous et qu'il n'y ait pas de plan de succession dynastique ou de transmission dynastique du pouvoir, etc. C'est à l'aune de cela que tout le monde est attendu aujourd'hui. Les Tchadiens ne veulent pas de communiqués pour exprimer les inquiétudes. Les Tchadiens veulent une communauté internationale qui pourra agir à côté du peuple tchadien sur la base de la justice et de l'égalité. ► À lire aussi : Dialogue national inclusif au Tchad: réactions politiques à la prolongation de la transition

Revue de presse Afrique
À la Une: du retard à l'allumage pour le dialogue national au Tchad

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Aug 23, 2022 4:12


« C'était, en principe, ce mardi, relève Wakat Séra, que les Tchadiens devaient entrer dans le vif du dialogue national inclusif souverain. Mais finalement ce sera demain mercredi, afin de mettre au point, selon la version officielle, des détails techniques et de logistique. » Et le site burkinabè de s'interroger : « Ce report sera-t-il le dernier pour lancer, enfin, la machine qui souffre d'un retard à l'allumage depuis ce samedi, après une ouverture qui n'a pas manqué de présenter bien des failles en matière d'organisation ? Mais plus que les questions organisationnelles, le dialogue national inclusif souverain a un challenge plus important à relever. Les derniers réticents et pas des moindres se font toujours prier pour répondre à l'appel du chef de la junte militaire au pouvoir à N'Djamena, le général Mahamat Idriss Deby, qui, lui, ne veut pas d'une symphonie inachevée ». Mission délicate pour les trois facilitateurs « Mission complexe pour les trois experts, Djibrill Bassolé, Limam Chafi et Bin Ahmed Al Misnad », lance pour sa part Aujourd'hui, toujours au Burkina. Le Burkinabè Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, le Mauritanien Limam Chafi, facilitateur dans la libération de nombreux otages au Sahel et Mohamed Bin Ahmed Al Misnad, conseiller sécurité nationale de l'Émir du Qatar : « Ces trois facilitateurs pourront-ils par la magie de la diplomatie faire venir à cette table ronde des groupes rebelles tels le FACT ou Wakit Tama ? », s'interroge le quotidien ouagalais. À cœur ouvert… En tout cas, « ce dialogue, les Tchadiens l'attendent beaucoup, s'exclame Le Pays. D'autant qu'il est censé tracer les sillons de la réconciliation et poser les jalons du retour à l'ordre constitutionnel au terme des élections pluralistes qui marqueront la fin de la transition. En rappel, précise Le Pays, ce dialogue national qui se veut inclusif, avec tous les acteurs de la scène politique tchadienne, est une promesse du jeune chef de l'État, Mahamat Idriss Deby Itno, porté à la tête de la transition tchadienne au lendemain de la mort de son père, le maréchal Idriss Deby Itno ». Et, poursuit le quotidien burkinabè, « autant les chefs rebelles ne doivent pas chercher à négocier avec un couteau dans le dos, autant ce dialogue national ne doit pas apparaître comme une opportunité de légitimation du pouvoir de Déby fils, qui continue d'entretenir le flou sur ses intentions dans le processus de transition censé déboucher sur une dévolution du pouvoir aux civils dans les meilleurs délais. En tout état de cause, conclut Le Pays, après tant d'années de déchirements, les Tchadiens ont besoin de se parler à cœur ouvert, dans un langage autre que celui des armes ». Discuter de tout ! Alors, « tout devrait être mis sur la table sans tabous, au cours de ce dialogue, relève pour sa part Jeune Afrique. Une nouvelle Constitution, une nouvelle République, l'éradication définitive (au sens sociétal et psychologique) du recours à la violence et à la cinquantaine de groupes armés que compte le pays, le contexte sécuritaire régional, les règles d'une gouvernance démocratique et, in fine, un calendrier crédible de retour à l'ordre constitutionnel via un processus électoral perçu comme la conclusion de cette refondation. Discuter de tout donc, pointe Jeune Afrique, y compris des modalités de la dissolution du Conseil militaire de transition et du destin politique personnel de Mahamat Idriss Déby Itno. (…) Le risque, évidemment, est que l'exercice ne débouche que sur une simple phase de répit, faute de bases de discussions solides, crédibles et inclusives. Il est donc nécessaire, estime le site panafricain, que tous les acteurs politiques, associatifs, militaires, économiques et traditionnels y participent sans conditions irréalistes, et il est indispensable que chacun se garde de toute position maximaliste ». Et Jeune Afrique de conclure : « Fatigués d'être les otages de leurs dirigeants, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition, les 16 millions de Tchadiens attendent et redoutent à la fois ce dialogue que Mahamat Idriss Déby Itno a conçu comme l'acmé de son passage à la tête de l'État ».

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À la Une: du retard à l'allumage pour le dialogue national au Tchad

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Aug 23, 2022 4:12


« C'était, en principe, ce mardi, relève Wakat Séra, que les Tchadiens devaient entrer dans le vif du dialogue national inclusif souverain. Mais finalement ce sera demain mercredi, afin de mettre au point, selon la version officielle, des détails techniques et de logistique. » Et le site burkinabè de s'interroger : « Ce report sera-t-il le dernier pour lancer, enfin, la machine qui souffre d'un retard à l'allumage depuis ce samedi, après une ouverture qui n'a pas manqué de présenter bien des failles en matière d'organisation ? Mais plus que les questions organisationnelles, le dialogue national inclusif souverain a un challenge plus important à relever. Les derniers réticents et pas des moindres se font toujours prier pour répondre à l'appel du chef de la junte militaire au pouvoir à N'Djamena, le général Mahamat Idriss Deby, qui, lui, ne veut pas d'une symphonie inachevée ». Mission délicate pour les trois facilitateurs « Mission complexe pour les trois experts, Djibrill Bassolé, Limam Chafi et Bin Ahmed Al Misnad », lance pour sa part Aujourd'hui, toujours au Burkina. Le Burkinabè Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, le Mauritanien Limam Chafi, facilitateur dans la libération de nombreux otages au Sahel et Mohamed Bin Ahmed Al Misnad, conseiller sécurité nationale de l'Émir du Qatar : « Ces trois facilitateurs pourront-ils par la magie de la diplomatie faire venir à cette table ronde des groupes rebelles tels le FACT ou Wakit Tama ? », s'interroge le quotidien ouagalais. À cœur ouvert… En tout cas, « ce dialogue, les Tchadiens l'attendent beaucoup, s'exclame Le Pays. D'autant qu'il est censé tracer les sillons de la réconciliation et poser les jalons du retour à l'ordre constitutionnel au terme des élections pluralistes qui marqueront la fin de la transition. En rappel, précise Le Pays, ce dialogue national qui se veut inclusif, avec tous les acteurs de la scène politique tchadienne, est une promesse du jeune chef de l'État, Mahamat Idriss Deby Itno, porté à la tête de la transition tchadienne au lendemain de la mort de son père, le maréchal Idriss Deby Itno ». Et, poursuit le quotidien burkinabè, « autant les chefs rebelles ne doivent pas chercher à négocier avec un couteau dans le dos, autant ce dialogue national ne doit pas apparaître comme une opportunité de légitimation du pouvoir de Déby fils, qui continue d'entretenir le flou sur ses intentions dans le processus de transition censé déboucher sur une dévolution du pouvoir aux civils dans les meilleurs délais. En tout état de cause, conclut Le Pays, après tant d'années de déchirements, les Tchadiens ont besoin de se parler à cœur ouvert, dans un langage autre que celui des armes ». Discuter de tout ! Alors, « tout devrait être mis sur la table sans tabous, au cours de ce dialogue, relève pour sa part Jeune Afrique. Une nouvelle Constitution, une nouvelle République, l'éradication définitive (au sens sociétal et psychologique) du recours à la violence et à la cinquantaine de groupes armés que compte le pays, le contexte sécuritaire régional, les règles d'une gouvernance démocratique et, in fine, un calendrier crédible de retour à l'ordre constitutionnel via un processus électoral perçu comme la conclusion de cette refondation. Discuter de tout donc, pointe Jeune Afrique, y compris des modalités de la dissolution du Conseil militaire de transition et du destin politique personnel de Mahamat Idriss Déby Itno. (…) Le risque, évidemment, est que l'exercice ne débouche que sur une simple phase de répit, faute de bases de discussions solides, crédibles et inclusives. Il est donc nécessaire, estime le site panafricain, que tous les acteurs politiques, associatifs, militaires, économiques et traditionnels y participent sans conditions irréalistes, et il est indispensable que chacun se garde de toute position maximaliste ». Et Jeune Afrique de conclure : « Fatigués d'être les otages de leurs dirigeants, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition, les 16 millions de Tchadiens attendent et redoutent à la fois ce dialogue que Mahamat Idriss Déby Itno a conçu comme l'acmé de son passage à la tête de l'État ».

Invité de la mi-journée
Tchad: l'enjeu du dialogue national inclusif est de «dessiner un horizon politique au pays»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Aug 20, 2022 5:44


Au Tchad, le dialogue national inclusif s'est ouvert ce samedi 20 août. 1 400 délégués de syndicats et partis politiques vont se réunir durant 21 jours au palais du 15-Janvier de Ndjamena. L'objectif, aboutir à des élections démocratiques : « une opportunité historique de poser de nouvelles fondations pour la stabilité du Tchad » selon le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Décryptage de Cécile Petitdemange, docteure en anthropologie et sciences politiques, spécialiste du Tchad. RFI : Quel est l'enjeu de ce dialogue national précisément ? Cécile Petitdemange : Alors les enjeux sont multiples. C'est d'une part essayer de resserrer en fait la famille politique autour de Mahamat Kaka [surnom de Mahamat Idriss Déby ndlr], essayer de donner un semblant de légitimité, et puis en fait de mettre sur pied, de continuer la feuille de route telle que prévue par la charte de transition. Donc l'enjeu, c'est de réunir, c'est d'essayer de dessiner un avenir politique, un horizon politique au pays. Ce qui ne sera pas forcément chose facile compte tenu aussi des dissensions internes au sein de la société civile comme des partis politiques. Justement, vous avez évoqué la légitimité de ce dialogue national. Est-ce que cette légitimité sera acquise, puisqu'il y a des absents, des importants groupes rebelles, également des partis politiques d'opposition, pourquoi ont-ils refusé de participer à ce dialogue national ?  Parce que justement, les partis dont vous parlez, notamment la coalition Wakit Tama qui regroupe un parti politique, le parti politique de Succès Masra, vous avez également au sein des groupes rebelles le Fact, qui a été à l'origine du décès d'Idriss Déby, qui ne participe pas non plus au dialogue. En fait, pour la coalition, enfin, les différents partis d'opposition et la société civile ne reconnaissent pas la charte de transition et ne reconnaissent aucune légitimité au CMT [Conseil militaire de transition ndlr]. Eux, ils ont appelé à ce que Mahamat Kaka ne se représente pas aux élections, ce qui n'a jamais été acté, et sont contre en fait ce processus, donc de fait ne reconnaissent aucune légitimité au CMT et au gouvernement. Pour eux, il faut revoir les bases même de la charte de transition pour pouvoir après aller au dialogue. C'était effectivement une promesse de Mahamat Idriss Déby à son arrivée au pouvoir, ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle, le sujet sera sur la table de ce dialogue inclusif ? Oui, certainement, ça va être l'une des pierres d'achoppement, je pense, et c'est là où on va voir les réelles scissions se dessiner. Parce qu'il n'est pas près de quitter le pouvoir ? Bien malin qui saura le dire. Pour le moment, lui-même, en fait, l'avait dit, je crois que c'était en février ou en janvier, que si les conditions n'étaient pas réunies, notamment les conditions financières, pour assurer la transition de manière sereine, il pourrait totalement la prolonger, au-delà des 18 mois. De toute façon, les 18 mois là… l'échéance, c'est pour octobre. Et en octobre, évidemment, il n'y a aucune chance qu'une élection présidentielle soit organisée, la transition va être prolongée ? Oui, très certainement, c'est ce qui se dessine. Après tout est une question de timing politique et d'effet d'annonce, quand est-ce que ce sera le meilleur moment pour l'annoncer.   Vous êtes à Ndjamena, que pense la population tchadienne de ce dialogue national et d'ailleurs souhaite-t-elle le départ de la famille Déby ? Dans la rue, en tout cas, les préoccupations ne sont pas du tout tournées autour du dialogue, parce que le refrain éternel de beaucoup de Tchadiens, c'est « des routes, de l'eau et de l'électricité ». En fait, les besoins primaires de la population ne sont pas du tout couverts. On est en période de saison pluvieuse, il y a pour le moment 22 morts à cause des inondations. Donc, on est vraiment dans une situation sociale et économique extrêmement précaire, et c'est ça qui préoccupe la majeure partie des Tchadiens et non pas le dialogue en tant que tel qui est vu comme une réunion de l'élite. En tout cas un très fort clivage entre l'élite et la population, entre ruraux et urbains. ►À écouter aussi : Invité Afrique - Albert Pahimi Padacké : « Il faut que les Tchadiens tournent la page de la guerre »

Invité Afrique
Albert Pahimi Padacké: «Il faut que les Tchadiens tournent la page de la guerre»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 19, 2022 9:32


Au Tchad, c'est le 20 août que doit s'ouvrir le dialogue national inclusif annoncé depuis plus d'un an. Objectif : la fin des guerres à répétition et la tenue d'élections libres. Hier jeudi, deux importants chefs rebelles sont rentrés à Ndjamena. Mais demain, il y aura encore des absents de marque, car plusieurs opposants soupçonnent le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, de vouloir s'accrocher au pouvoir. Entretien avec le Premier ministre du Tchad, Albert Pahimi Padacké. RFI: Quel est l'enjeu de ce Dialogue national inclusif ?   Albert Pahimi Padacké : Après 60 ans d'indépendance, vous savez que nous n'avons pas eu une succession pacifique à la tête de l'État. Les Tchadiens dans leur ensemble sont fatigués de ce cycle à répétition de rebellions, et nous pensons unanimement qu'il faut que les Tchadiens tournent la page de la guerre et que désormais la dévolution du pouvoir au Tchad se fasse par les urnes et non par les armes. Vous dites que c'est un dialogue inclusif, mais en l'absence, notamment sur le plan intérieur, de la coalition Wakit Tama et du parti des Transformateurs, ce ne sera pas inclusif, est-ce que vous ne le regrettez pas ? Vous savez, pour nous, chaque Tchadien qui serait absent de cette messe de la paix, nous le regrettons évidemment. Nous restons ouverts à toutes les forces politiques et sociales du pays pour se retrouver dans cet élan patriotique de paix pour notre pays. Autres grands absents, les rebelles du FACT [Front pour l'alternance et la concorde au Tchad] qui sont à l'origine de la mort du président Déby l'année dernière, pourquoi ne pas libérer leurs prisonniers, comme ils le demandent, afin qu'ils puissent rejoindre ce Dialogue ? J'ai écouté comme vous le président du FACT lui-même dire qu'il ne s'agit pas de la question des prisonniers. De toute façon, le Président du Conseil militaire de transition et son gouvernement ont donné des gages, rarement vus dans le monde en pareilles circonstances. Vous avez vu l'amnistie générale accordée aux politico-militaires, alors même qu'ils n'avaient pas encore signé un accord. Vous savez que, dans de pareilles circonstances, c'est généralement des clauses de l'accord. Nous, simplement, je peux vous garantir, hier comme aujourd'hui, jusqu'à demain, que la main tendue du gouvernement de transition reste à l'égard de tous les Tchadiens politico-militaires ou les Tchadiens de l'intérieur qui veulent rejoindre le processus de paix. Mahamat Mahdi Ali, le chef du FACT, peut-être ne veut-il pas rentrer de peur d'être attaqué par des membres de la famille du défunt président Déby, qu'est-ce qui garantit en effet qu'il pourra circuler dans N'Djamena en toute sécurité ? Nous avons pris toutes les dispositions pour la participation paisible des politico-militaires au Dialogue national inclusif, et ceux qui sont arrivés également ont eu hier à faire face à l'armée nationale où des vies ont été perdues. Mais ces responsables sont aujourd'hui arrivés. Même hier matin encore, des chefs politico-militaires sont rentrés à N'Djamena. Ils seront protégés par le gouvernement de transition, par le Président du Conseil militaire de transition, et donc même Mahdi s'il venait à N'Djamena, il serait protégé. L'une des principales critiques de ceux qui ne seront pas présents au Dialogue de demain, c'est que ce Dialogue est biaisé, car, sur les quelque 1 400 délégués, 1 200 sont proches du pouvoir et le Dialogue ne donnera rien… C'est des préjugés. D'abord, sur 1 400 délégués, vous avez les partis politiques qui ne sont pas tous du même bord, vous avez ceux de la société civile qui ne sont pas du même bord, vous avez les délégations de provinces qui ne sont pas du même bord, vous avez les politico-militaires qui arrivent qui ne sont pas du même bord, alors comment dire qu'on a des statistiques qui montreraient que le pouvoir aurait un tel nombre au sein du Dialogue ? Autre critique des futurs absents, ce Dialogue ne sera pas souverain, car le caractère souverain n'est pas consacré dans la charte de transition… Mais hier encore, le Président du Conseil militaire a signé un décret consacrant la souveraineté du Dialogue national inclusif, dont il est le garant, comment peut-on avoir des doutes à ce niveau ? Surtout, les futurs absents disent que ce Dialogue ne servira à rien si le Président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno, ne prend pas l'engagement de se retirer du pouvoir à la fin de la transition… Mais si toutes les décisions devaient être prises avant même d'entrer en salle, mais pourquoi nous nous réunissons dans un Dialogue ? En juin 2021, quand Jeune Afrique lui a demandé s'il serait candidat ou non à la présidentielle, le Président de la transition n'a pas répondu clairement, il a remis son destin à « Dieu », est-ce à dire qu'il peut être candidat à la prochaine élection présidentielle ? Pour l'instant, je n'ai pas de boule de cristal, ce que je sais, c'est que les Tchadiens débattront de toutes ces questions sans tabou et décideront souverainement de ce qu'il y a lieu de faire. Est-ce que le Dialogue ne pourrait pas partir sur des bases plus positives si d'entrée de jeu le Président de la transition disait : « À la fin de la transition, je ne serai pas candidat » ? Mais pourquoi devrait-il le dire à l'entrée du Dialogue, alors que nous allons justement au Dialogue pour traiter de ces questions ? Il n'y a pas de raison que le Président du Conseil militaire de transition pirate la souveraineté du Dialogue qui doit commencer demain. Il faut que les Tchadiens eux-mêmes, yeux dans les yeux, décident souverainement de ce qu'il y a lieu de faire pour l'avenir de leur pays. Est-ce que l'inéligibilité des membres actuels de la transition est à l'ordre du jour ? Tous les sujets sont à l'ordre du jour du Dialogue national, aucun sujet n'est tabou. ► À lire aussi : Tchad: deux chefs rebelles reviennent d'exil avant l'ouverture d'un dialogue national

Revue de presse Afrique
À la Une: le dialogue national au Tchad, espoir ou mirage

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Aug 19, 2022 4:11


Les chefs rebelles Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont revenus, le 18 août, après de nombreuses années d'exil, pour participer au dialogue national. Ils avaient tenté de prendre Ndjamena en 2008 et 2019 et de renverser le président Idriss Déby. Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont rentrés, hier, au pays afin de participer à ce dialogue national. Fruit d'un accord signé la semaine dernière à Doha, le dialogue national y débute le 20 août, sans toutefois la présence du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, de Mahamat Mahdi Ali, et d'autres groupes militaro-civils qui n'ont pas signé l'accord de Doha. Le général Mahamat Nouri « se dit absolument prêt pour le dialogue », relève Alwihda. « Tout montre que les Tchadiens, aujourd'hui, ont pris conscience qu'ils ont le devoir de reconstruire le pays », a dit le chef de l'Union des forces pour la démocratie et le développement, hier, à son arrivée à Ndjamena, rapporte ce journal tchadien, en évoquant dès à présent une « éventuelle mutation » de ce mouvement en parti politique. L'ouverture du dialogue politique au Tchad, c'est bien sûr un sujet d'intérêt pour la presse sous régionale. Ainsi, au Burkina Faso, le quotidien L'Observateur Paalga se demande-t-il si Deby fils est « sur le point de réussir là où Deby père a échoué ? (…) Pourvu que la montagne de la réconciliation nationale n'accouche pas d'une souris », espère L'Observateur Paalga, en remarquant que « la clause la plus difficile à respecter dans les accords de Doha, c'est celle qui stipule que les acteurs de la transition ne doivent pas être candidats aux élections à venir », et l'on comprend que le regard de ce quotidien ouagalais se tourne implicitement vers le fils d'Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby, aujourd'hui président de la transition tchadienne. « Attention donc à l'éternel recommencement », enchérit son confrère WakatSera. Car l'ouverture de ce dialogue national au Tchad pose des questions « dont les réponses, sauf tsunami, donneront raison aux contempteurs de Mahamat Idriss Deby qui n'aura mis en branle la machine du dialogue national (…) que pour garder, au finish, les clés de la maison ! », prévient WakatSera. Sonko se lance au Sénégal Au Sénégal, l'opposant Ousmane Sonko est candidat à l'élection présidentielle de 2024. Le maire de Ziguinchor et leader du Pastef, le parti des patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité, « désagrège et recontextualise », formule en manchette le quotidien sénégalais 24 Heures. Sonko « met le cap sur 2024 », lance plus sobrement son confrère EnQuête. « Hier, le candidat déclaré s'est présenté comme un favori. Il en a profité pour tirer sur la France », souligne ce quotidien dakarois. Denis Cristel Sassou N'Guesso, fils prodigue Ces révélations, enfin, dans l'affaire « des biens mal acquis ». Denis Cristel Sassou N'Guesso, fils du président du Congo-Brazzaville, est soupçonné par la justice française d'avoir blanchi 19 millions d'euros en France. Selon Mediapart, fin juin dernier, dans cette très chic banlieue mitoyenne de Paris qu'est Neuilly-sur-Seine, la justice française a saisi un hôtel particulier. À en croire ce journal en ligne, l'instruction judiciaire a réuni suffisamment d'éléments démontrant que le fils du président congolais est le propriétaire de cet hôtel particulier qui est aujourd'hui occupé par Denis Christel Sassou Nguesso et sa famille, assure Mediapart. L'enquête de la justice française porterait également sur deux autres biens : deux appartements dans le XVIe arrondissement de Paris. Un train de vie « sans communes mesures » avec les revenus officiels déclarés par Denis Christel Sassou Nguesso, signale Mediapart. Lequel journal ajoute que la piste avancée par les enquêteurs est celle du pétrole, sur lequel le pouvoir exécutif à la haute main. Contacté par Mediapart, l'avocat du fils du président congolais affirme - que contrairement aux conclusions judiciaires, Denis Christel Sassou Nguesso n'est pas le propriétaire des biens immobiliers visés. Et que les faits dénoncés par l'enquête de la justice ne sont en réalité pas établis.

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À la Une: le dialogue national au Tchad, espoir ou mirage

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Play Episode Listen Later Aug 19, 2022 4:11


Les chefs rebelles Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont revenus, le 18 août, après de nombreuses années d'exil, pour participer au dialogue national. Ils avaient tenté de prendre Ndjamena en 2008 et 2019 et de renverser le président Idriss Déby. Mahamat Nouri et Timan Erdimi sont rentrés, hier, au pays afin de participer à ce dialogue national. Fruit d'un accord signé la semaine dernière à Doha, le dialogue national y débute le 20 août, sans toutefois la présence du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, de Mahamat Mahdi Ali, et d'autres groupes militaro-civils qui n'ont pas signé l'accord de Doha. Le général Mahamat Nouri « se dit absolument prêt pour le dialogue », relève Alwihda. « Tout montre que les Tchadiens, aujourd'hui, ont pris conscience qu'ils ont le devoir de reconstruire le pays », a dit le chef de l'Union des forces pour la démocratie et le développement, hier, à son arrivée à Ndjamena, rapporte ce journal tchadien, en évoquant dès à présent une « éventuelle mutation » de ce mouvement en parti politique. L'ouverture du dialogue politique au Tchad, c'est bien sûr un sujet d'intérêt pour la presse sous régionale. Ainsi, au Burkina Faso, le quotidien L'Observateur Paalga se demande-t-il si Deby fils est « sur le point de réussir là où Deby père a échoué ? (…) Pourvu que la montagne de la réconciliation nationale n'accouche pas d'une souris », espère L'Observateur Paalga, en remarquant que « la clause la plus difficile à respecter dans les accords de Doha, c'est celle qui stipule que les acteurs de la transition ne doivent pas être candidats aux élections à venir », et l'on comprend que le regard de ce quotidien ouagalais se tourne implicitement vers le fils d'Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby, aujourd'hui président de la transition tchadienne. « Attention donc à l'éternel recommencement », enchérit son confrère WakatSera. Car l'ouverture de ce dialogue national au Tchad pose des questions « dont les réponses, sauf tsunami, donneront raison aux contempteurs de Mahamat Idriss Deby qui n'aura mis en branle la machine du dialogue national (…) que pour garder, au finish, les clés de la maison ! », prévient WakatSera. Sonko se lance au Sénégal Au Sénégal, l'opposant Ousmane Sonko est candidat à l'élection présidentielle de 2024. Le maire de Ziguinchor et leader du Pastef, le parti des patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité, « désagrège et recontextualise », formule en manchette le quotidien sénégalais 24 Heures. Sonko « met le cap sur 2024 », lance plus sobrement son confrère EnQuête. « Hier, le candidat déclaré s'est présenté comme un favori. Il en a profité pour tirer sur la France », souligne ce quotidien dakarois. Denis Cristel Sassou N'Guesso, fils prodigue Ces révélations, enfin, dans l'affaire « des biens mal acquis ». Denis Cristel Sassou N'Guesso, fils du président du Congo-Brazzaville, est soupçonné par la justice française d'avoir blanchi 19 millions d'euros en France. Selon Mediapart, fin juin dernier, dans cette très chic banlieue mitoyenne de Paris qu'est Neuilly-sur-Seine, la justice française a saisi un hôtel particulier. À en croire ce journal en ligne, l'instruction judiciaire a réuni suffisamment d'éléments démontrant que le fils du président congolais est le propriétaire de cet hôtel particulier qui est aujourd'hui occupé par Denis Christel Sassou Nguesso et sa famille, assure Mediapart. L'enquête de la justice française porterait également sur deux autres biens : deux appartements dans le XVIe arrondissement de Paris. Un train de vie « sans communes mesures » avec les revenus officiels déclarés par Denis Christel Sassou Nguesso, signale Mediapart. Lequel journal ajoute que la piste avancée par les enquêteurs est celle du pétrole, sur lequel le pouvoir exécutif à la haute main. Contacté par Mediapart, l'avocat du fils du président congolais affirme - que contrairement aux conclusions judiciaires, Denis Christel Sassou Nguesso n'est pas le propriétaire des biens immobiliers visés. Et que les faits dénoncés par l'enquête de la justice ne sont en réalité pas établis.

Revue de presse Afrique
À la Une: les Kényans appelés aux urnes

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Play Episode Listen Later Aug 9, 2022 3:31


Ce sont des élections générales. Il s'agit de désigner non seulement le président - principaux candidats : William Ruto et Raila Odinga - mais aussi les députés, sénateurs, gouverneurs et des élus locaux. Un éditorial repris par Nation enjoint les citoyens à « voter intelligemment » et rappelle que « contrairement à ce qui s'est passé dans le passé, les campagnes ont été généralement pacifiques. Nous espérons que la tranquillité prévaudra même pendant le vote, le dépouillement des bulletins et l'annonce des résultats. » Le quotidien burkinabè WakatSera lui aussi va en ce sens, estimant que « le risque s'est considérablement amoindri de laisser les vieux démons s'emparer de cette présidentielle qui pourrait échapper à l'emprise tribaliste. Bonne nouvelle, elle est déjà épargnée de la confrontation par urnes interposées des Kenyatta et des Odinga, qui ont longtemps dominé la vie politique kényane (…) En tout cas, tous les regards sont tournés vers les candidats qui ont le devoir de faire du fair-play leur arme principale afin de démentir cette règle non écrite qui fait rimer élection avec guerre au Kenya. » Pour éviter ces tensions, The Star lance un appel à la commission électorale kényane L'IEBC ne doit « pas céder de terrain aux boucaniers du clavier qui supplanteront l'agence si les informations sont retardées pour toutes sortes de raisons. L'IEBC doit faire circuler l'information en temps réel pour éviter les tensions, les suspicions et l'anxiété qu'engendre le manque d'information. Lorsque l'information ne circule pas, les moulins à rumeurs s'emballent ». Aujourd'hui au Faso met également en garde contre « ces presses-poubelles qui ont essaimé ces derniers jours de la campagne au Kenya, [et qui] avaient pour but de faire le buzz, de se vendre au plus offrant, mais font maintenant planer sur ces votes et sur l'après un grave danger : celui d'une crise post-électorale forcément violente quand le pays s'appelle Kenya. Que distillent ces sites nauséeux ? "Qu'il y aurait des fraudes ! Que Ruto déteste les Kikuyu … (l'ethnie majoritaire)" Bref, la campagne a été empreinte de bidonnage nauséabond lâché par des influenceurs recrutés pour la circonstance. Jeu dangereux s'il en est quand on sait que dans ce pays, le vote communautaire est… la règle. Une "infocalypse" qui rend encore plus inflammable ce scrutin ». Le déplacement d'Antony Blinken sur le continent Le 8 août, le secrétaire d'État américain était en Afrique du Sud. À cette occasion, nous rappelle le Mail and Guardian, « La ministre des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, a reconnu qu'elle et son homologue américain étaient dans des camps opposés sur plusieurs questions, notamment la guerre de la Russie contre l'Ukraine, mais qu'ils étaient déterminés à renforcer la coopération bilatérale ». Aujourd'hui au Faso tente d'y voir clair parmi les propos d'Antony Blinken et estime que « lorsqu'il déclare encore à Pretoria que c'est sans contrepartie, et qu'il veut que les pays africains soient des "alliés cruciaux sur les questions comme le climat, l'insécurité alimentaire", il a raison, mais c'est aussi en costume de VRP que Blinken sillonne l'Afrique ». C'est dans ce contexte que la République démocratique du Congo se prépare à son arrivée aujourd'hui. Politico souligne les intérêts économiques pour les États-Unis en RDC où se trouvent d'importantes réserves de lithium puis rappelle que « les ressources du Congo sont la propriété d'abord des Congolais » avant de s'interroger sur la posture d'Antony Blinken : viendra-t-il « plus en partenaire qu'en donneur d'injonctions » ? C'est toute la question. Accord conclu entre la junte tchadienne et les rebelles « La messe est dite ! » pour Tchadinfos dans son édito qui y voit une « mascarade », « la répétition d'un scénario qui se répète comme dans une comédie écrite par un scénariste qui manque d'imagination ». Le journal qui dans un autre article a recueilli la parole de syndicalistes : « Pour Brahim Ben Seid, secrétaire général de la CLTT, l'accord de Doha est très important, car c'est pour la première fois que les rebelles Tchadiens, plus d'une trentaine arrivent à signer un accord de paix. (…) Barka Michel président de l'UST regrette de son côté que l'accord ne soit pas signé par tous les groupes rebelles. » Lundi 8 août, le chef de la transition Mahamat Idriss Deby a réitéré sa main tendue aux groupes non signataires.

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À la Une: les Kényans appelés aux urnes

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Play Episode Listen Later Aug 9, 2022 3:31


Ce sont des élections générales. Il s'agit de désigner non seulement le président - principaux candidats : William Ruto et Raila Odinga - mais aussi les députés, sénateurs, gouverneurs et des élus locaux. Un éditorial repris par Nation enjoint les citoyens à « voter intelligemment » et rappelle que « contrairement à ce qui s'est passé dans le passé, les campagnes ont été généralement pacifiques. Nous espérons que la tranquillité prévaudra même pendant le vote, le dépouillement des bulletins et l'annonce des résultats. » Le quotidien burkinabè WakatSera lui aussi va en ce sens, estimant que « le risque s'est considérablement amoindri de laisser les vieux démons s'emparer de cette présidentielle qui pourrait échapper à l'emprise tribaliste. Bonne nouvelle, elle est déjà épargnée de la confrontation par urnes interposées des Kenyatta et des Odinga, qui ont longtemps dominé la vie politique kényane (…) En tout cas, tous les regards sont tournés vers les candidats qui ont le devoir de faire du fair-play leur arme principale afin de démentir cette règle non écrite qui fait rimer élection avec guerre au Kenya. » Pour éviter ces tensions, The Star lance un appel à la commission électorale kényane L'IEBC ne doit « pas céder de terrain aux boucaniers du clavier qui supplanteront l'agence si les informations sont retardées pour toutes sortes de raisons. L'IEBC doit faire circuler l'information en temps réel pour éviter les tensions, les suspicions et l'anxiété qu'engendre le manque d'information. Lorsque l'information ne circule pas, les moulins à rumeurs s'emballent ». Aujourd'hui au Faso met également en garde contre « ces presses-poubelles qui ont essaimé ces derniers jours de la campagne au Kenya, [et qui] avaient pour but de faire le buzz, de se vendre au plus offrant, mais font maintenant planer sur ces votes et sur l'après un grave danger : celui d'une crise post-électorale forcément violente quand le pays s'appelle Kenya. Que distillent ces sites nauséeux ? "Qu'il y aurait des fraudes ! Que Ruto déteste les Kikuyu … (l'ethnie majoritaire)" Bref, la campagne a été empreinte de bidonnage nauséabond lâché par des influenceurs recrutés pour la circonstance. Jeu dangereux s'il en est quand on sait que dans ce pays, le vote communautaire est… la règle. Une "infocalypse" qui rend encore plus inflammable ce scrutin ». Le déplacement d'Antony Blinken sur le continent Le 8 août, le secrétaire d'État américain était en Afrique du Sud. À cette occasion, nous rappelle le Mail and Guardian, « La ministre des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, a reconnu qu'elle et son homologue américain étaient dans des camps opposés sur plusieurs questions, notamment la guerre de la Russie contre l'Ukraine, mais qu'ils étaient déterminés à renforcer la coopération bilatérale ». Aujourd'hui au Faso tente d'y voir clair parmi les propos d'Antony Blinken et estime que « lorsqu'il déclare encore à Pretoria que c'est sans contrepartie, et qu'il veut que les pays africains soient des "alliés cruciaux sur les questions comme le climat, l'insécurité alimentaire", il a raison, mais c'est aussi en costume de VRP que Blinken sillonne l'Afrique ». C'est dans ce contexte que la République démocratique du Congo se prépare à son arrivée aujourd'hui. Politico souligne les intérêts économiques pour les États-Unis en RDC où se trouvent d'importantes réserves de lithium puis rappelle que « les ressources du Congo sont la propriété d'abord des Congolais » avant de s'interroger sur la posture d'Antony Blinken : viendra-t-il « plus en partenaire qu'en donneur d'injonctions » ? C'est toute la question. Accord conclu entre la junte tchadienne et les rebelles « La messe est dite ! » pour Tchadinfos dans son édito qui y voit une « mascarade », « la répétition d'un scénario qui se répète comme dans une comédie écrite par un scénariste qui manque d'imagination ». Le journal qui dans un autre article a recueilli la parole de syndicalistes : « Pour Brahim Ben Seid, secrétaire général de la CLTT, l'accord de Doha est très important, car c'est pour la première fois que les rebelles Tchadiens, plus d'une trentaine arrivent à signer un accord de paix. (…) Barka Michel président de l'UST regrette de son côté que l'accord ne soit pas signé par tous les groupes rebelles. » Lundi 8 août, le chef de la transition Mahamat Idriss Deby a réitéré sa main tendue aux groupes non signataires.

L’arbre à palabres | Deutsche Welle
Au Tchad, Mahamat Idriss Déby va-t-il conserver le pouvoir ?

L’arbre à palabres | Deutsche Welle

Play Episode Listen Later Jul 15, 2022 25:45


Beaucoup de Tchadiens et observateurs de la vie politique du Tchad se posent la question. Qu'il en ait l'intention ou pas, Mahamat Idriss Déby montre des signes qu'il maîtrise la situation. Les regards sont tournés vers le dialogue national "inclusif" censé apporter une réponse aux interrogations.

Invité Afrique
Saleh Kebzabo: «Il faut dénoncer les dérapages du gouvernement mais on ne peut pas tout lui imputer»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later May 27, 2022 5:09


Comment sortir du bras de fer au Tchad ? Depuis la marche du 14 mai et les violences auxquelles elle a donné lieu, 6 responsables de l'opposition ont été inculpés et transférés dans la prison de Moussoro, à 300 km au nord-ouest de Ndjamena. Le principal syndicat du pays a lancé une « grève illimitée » pour demander leur « libération immédiate et sans condition ». Saleh Kebzabo, ancien chef de file de l'opposition tchadienne, est l'actuel vice-président du Comité d'organisation du dialogue national inclusif. Sur Twitter, l'homme politique a appelé les deux parties à se parler éventuellement avec l'aide de médiateurs. Qu'envisage-t-il précisément ? Il s'en explique sur RFI. Dans le Tweet que vous avez publié ce jeudi matin, vous indiquez que des erreurs et des fautes ont été commises dans la gestion de la dernière manifestation. Quelles sont ces erreurs et ces fautes ? Saleh Kebzabo : Du côté des pouvoirs publics par exemple, la procédure suivie n'a pas respecté les règles juridiques, tout comme l'interpellation de certaines personnes ne me semble pas f ondée. Cela donne l'impression d'un certain acharnement, alors que sur le fond, je pense que le gouvernement est fondé à faire respecter la loi et à faire respecter l'État de droit. En face, dans le camp des manifestants, j'ai comme l'impression que, parfois, on prend les choses à la légère. Demander à manifester suppose qu'on a la maîtrise des manifestants soi-même. Ils doivent donc se prémunir contre tout dérapage qui pourrait intervenir d'une façon ou d'une autre. Et ce qui s'est passé lors de la dernière marche dite pacifique, c'est que personne n'avait le contrôle de quelque manifestant que ce soit. Donc, les dérapages qu'on a vus, il fallait s'y attendre, forcément. Mais je crois que les initiateurs de la march e se sont laissés débordés par d'autres qui sont venus s'ajouter à eux, qui ont amené une forme de violence qui n'était pas dans les options premières de Wakit Tama [coalition d'opposition]. Il y a quand même eu une certaine conjonction d'intérêts divergents, voire contradictoires, qui ont amené une manifestation monstre. Et ça, à l'extérieur, les gens ne le comprennent peut-être pas. C'est pour cela que je crois que de part et d'autre, il y a des dérapages, il y a plus que des dérapages qui parfois ont été commis, et qu'il faut mettre un peu d'eau dans le vin pour ne pas connaître une radicalisation extrême qui ne profiterait à personne. Vous dites qu'on a assisté à une certaine « conjonction d'intérêts contradictoires, voire divergents » lors de cette marche du 14 mai. À quoi pensez-vous quand vous dites cela ? Aujourd'hui, je ne pense pas que le thème anti-Français par exemple soit vraiment un thème très mobilisateur au Tchad. Ce n'est pas vrai. Quand on ausculte très bien notre politique depuis l'indépendance, il y a certains activistes, des hommes politiques tchadiens qui, déjà à l'époque, étaient anti-Français ou francophobes et qui, aujourd'hui, ont vu leurs rangs se grossir dans certaines régions du pays.Et malheureusement une certaine arabophonie, liée à un islamisme qui ne dit pas son nom, constitue ce lot commun pour certains Tchadiens de demander le départ de la France. Je ne pense pas que cette idée-là soit majoritairement partagée par les Tchadiens. Je crois qu'il y a une amplification comme ça se fait outre mesure, mais je ne pense que ça puisse être aujourd'hui, un problème fondamental que puissent diviser le s Tchadiens. Vous dites justement qu'il faut sortir de l'imbroglio et sauver le Tchad dans la tolérance. Vous êtes inquiet ? Je suis mesurément inquiet. J'entends par là que les revendications de toutes ces organisations sont les mêmes que tous les autres Tchadiens portent. Moi-même qui vous parle, je ne suis pas ici en défenseur du gouvernement. Il y a des dérapages commis par le gouvernement qu'il faut en effet dénoncer. Il y  a un comportement de la part du gouvernement qu'on ne peut pas, qu'on ne doit pas soutenir, mais ce n'est pas une raison non plus pour se liguer comme ce gouvernement et vouloir lui impliquer toutes les fautes que nous vivons en voulant engager une insurrection pour le renverser. Dans le même temps, il y a beaucoup de choses qui se passent dans le pays et à l'extérieur du pays, sous des formes tout à fait négatives. Des affrontements dits intercommunautaires, pour être terre-à-terre ce sont des affrontements intertribaux, qui ne devraient pas être de mise en plein 21è siècle où on est aujourd'hui. Tout comme aujourd'hui, on constate que les conflits dans certains pays voisins, principalement au Soudan, risquent de s'exporter dans notre pays comme ce qui s'est passé il y a quelques jours à Kouri-Bougoudi [plusieurs dizaines de morts dans des affrontements entre orpailleurs dans l'extrême nord du pays, près de la frontière libyenne le 25 mai]. Les Tchadiens doivent donc s'interroger sur tout ça avant de poser tout acte irrémédiable, tout acte qui peut porter atteinte à notre propre unité. Vous appelez à la désignation de médiateurs. Quel pourrait être le rôle de ces médiateurs ? Il pourrait avoir aujourd'hui des hommes de bonne volonté individuellement ou collectivement qui peuvent se dire  ‘attention c'est l'avenir de notre pays qui est en jeu de cette façon-là'. Peut-être que tout le monde n'en a pas conscience, y compris au gouvernement. Et dans ce cas-là, certains seraient bien fondés à offrir leurs bons offices parce que vous avez là,  des antagonistes qui peuvent vouloir se défendre jusqu'au bout. À titre personnel, que préconisez-vous au sujet des 6 responsables de l'opposition qui sont inculpés, dont Max Loalngar, le porte-parole de Wakit Tama, suite à cette manifestation et qui sont actuellement détenus à la prison de Moussoro ? Je dis qu'il faut engager des discussions. Il faut qu'on s'entende avec eux. Nul n'a le droit de porter atteinte aux biens publics ou privés. Là-dessus, nous sommes tous d'accord. Maintenant  que cela est fait, que doit-on faire ? Qui va indemniser les entreprises qui en ont été victimes ? Est-ce que vous allons faire jouer le droit à fond jusqu'au bout ? Je crois qu'on est en politique et que, en politique, toute solution pacifique est toujours la bienvenue. Et que je ne pense pas que c'est en les maintenant en prison ou en les condamnant qu'on aura réglé au fond le problème.

Invité Afrique
Dialogue national au Tchad: « il faut de la retenue », selon A. Koulamallah, ministre de la Communication

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 29, 2021 3:54


Le Tchad se dirige vers le dialogue national. Si la date n'est pas encore fixée, le débat, lui, s'installe déjà sur les ondes. La HAMA, la Haute Autorité des Médias, a mis en demeure RFI sur la diffusion de déclarations contraires à l'éthique et au bon vivre ensemble entre les Tchadiens. La parole ouverte à l'occasion de ce dialogue risque-t-elle de conduire à une montée des tensions ? Pour en parler, nous recevons le ministre tchadien de la Communication Abderahman Koulamallah. RFI : Comment décririez-vous le climat dans lequel se sont déroulées les consultations préparatoires au dialogue national au Tchad ? Abderahman Koulamallah : Le climat est absolument apaisé. Beaucoup de membres de l'ancienne opposition dirigent des comités de ce dialogue et nous travaillons en toute fraternité, nous travaillons pour en tout cas un Tchad meilleur. Avec les consultations préparatoires au dialogue national, la parole s'est libérée, a dit Acheikh Ibn Oumar, le ministre de la Réconciliation nationale. Est-ce que vous voyez un danger à cette libération de la parole ? La parole s'est libérée, parce que nous avons eu la volonté - et nous avons toujours la volonté - que les gens s'expriment librement. Ce n'est pas un cadeau que nous faisons aux gens. C'est un droit inaliénable, la liberté de s'exprimer, la liberté de s'organiser, la liberté de contester... Mais tout doit se faire dans les règles du droit et aussi dans la retenue. J'ai entendu des propos malveillants venus de certaines personnes qui se revendiquent des intellectuels, qui accusent des ethnies d'être la cause des maux du Tchad. Ce qui préoccupe la jeunesse tchadienne aujourd'hui, c'est le problème de l'emploi. C'est leurs perspectives d'avenir et non pas de savoir si tel est Gorane, tel est Sara, tel est Baguirmien, tel est Zaghawa… Non, il faut de la retenue ! Mais est-ce que l'on peut régler les problèmes et fonder un nouveau vivre ensemble sans que chacun puisse vider son sac ? Est-ce que vous pensez qu'il faut vider son sac aujourd'hui, ou est-ce qu'il faut attendre le dialogue pour vider son sac ? Pourquoi se presser ? Pourquoi vouloir à tout prix faire le dialogue avant l'heure ? Vous savez, beaucoup de sujets sont mis sur la table pour ce dialogue. Quand on parle de fédéralisme au Tchad - je vous donne un exemple au hasard - le fédéralisme fait partie des propositions que le Comité d'organisation du dialogue a mis sur la table ! Il ne faut pas en faire un sujet politique pour diviser les Tchadiens ! La parole est libérée, mais en même temps les manifestations de certains mouvements sont interdites. Est-ce qu'il n'y a pas là une contradiction ? Mais vous me parlez d'interdiction de manifestations ? Absolument pas ! Les transformateurs n'ont pas pu manifester récemment… Mais nous sommes un État de droit. Quand des manifestants disent : nous ne respectons pas le tracé que l'on nous donne, c'est impossible ! Ceux qui veulent être des insoumis à la loi, ils trouveront la loi devant eux ! Où en est-t-on des démarches pour associer les politico-militaires à ce dialogue ? C'est une des avancées majeures du Conseil militaire de transition, du président de la République et du gouvernement, d'avoir mis en place un comité spécial, dont le but principal est de rencontrer les politico-militaires. Ils ont rencontré tous les politico-militaires existants connus et un pré-dialogue est mis en place. Ce pré-dialogue permet aux politico-militaires de faire part de leurs revendications particulières. Les politico-militaires ont posé certains préalables et ces préalables viennent d'être validés par le gouvernement. Ces préalables demandent un pré-dialogue que nous avons accepté. Mais la question de la réconciliation avec les politico-militaires relève exclusivement du Comité spécial, à qui nous avons donné toute la latitude de discuter sous, bien sûr, l'œil bienveillant du président du Conseil militaire de transition et du gouvernement. Le dialogue a pris du retard, en raison d'un problème de moyens financiers. Diriez-vous qu'aujourd'hui le Tchad a les moyens d'organiser cette grande consultation ? Tout le monde disait « Nous allons venir aider le Tchad… », les bailleurs se sont positionnés, des pays se sont positionnés… Mais pour l'instant, nous ne voyons pas grand monde. Nous lançons de nouveau un appel aux bailleurs, de ne pas laisser le Tchad, même si nous prenons nos responsabilités pour financer avec nos maigres ressources un dialogue crédible.

L’arbre à palabres | Deutsche Welle
Débat sur la forme de l'Etat au Tchad

L’arbre à palabres | Deutsche Welle

Play Episode Listen Later Nov 18, 2021 48:01


Depuis la disparition brutale, en avril dernier, du président Idriss Déby Itno, de plus en plus de Tchadiens s'interrogent sur l'Etat qu'ils souhaitent à l'avenir.

POD GOOD HIOU
Les Tchadiens pleurent l'ancien président Hissène Habré mort au Sénégal

POD GOOD HIOU

Play Episode Listen Later Aug 24, 2021 5:38


Mort ce mardi 24 août de suite de COVID-19 au Sénégal où il purgeait sa peine après sa condamnation en 2016, certains Tchadiens ont toujours peur quand ils écoutent son nom, même après sa mort. Voici les avis mitigés des tchadiens. Hissène Habré est né le 13 août 1942 à Faya-Largeau, était un homme d'État tchadien, membre du peuple toubou du clan Anakaza. Il était le président de la République du Tchad de 1982 à 1990, à la suite du coup d'État qui renverse Goukouni Oueddei. Hissène Habré, devenu célèbre grâce à la prise d'otage de Françoise Claustre en 1974. Hissène Habré est jugé coupable par une cour d'appel extraordinaire pour des crimes commis sous son règne, Habré est décédé aujourd'hui à l'âge de 79 ans. Après cette mort, c'est une satisfaction pour les uns mais aussi une tristesse pour les autres : Voici le petit micro trottoir à Djaména «Physiquement, je ne lui ai jamais connus. Seulement à travers les télévisions. En tout cas, voici ce que je peux dire le concernant, c'est un dictateur mais avec l'évolution du monde, nous ne voudrions pas qu'un président soit encore un dictateur ; nous voulons que tout le peuple Tchadien vie dans la paix » « Pour moi, Hissène Habré est un dictateur et un président qui tuait son peuple. Ces genres de personnes que même son nom terrorise les gens, mérite d'être aux oubliettes.» « Au temps de Hissène Habré nos parents sont tués, et l'on vivait dans la peur totale même les chèvres ont peur quand on prononce son nom, les murs même ont des oreilles » 2HH est avant tout un président qui avait l'amour de sa patrie « Il était un bon président mais aussi président dictateur, il a su défendre son pays de l'invasion étrangère et protégé les biens de l'Etat, contrairement à son successeur. Pour moi il est le président qui a protégé le pays ». « Au faite Hissène Habré était un président qui avait bien géré ce pays comme il se doit, seulement les membres du gouvernement de son règne et ses proches ne lui ont pas aidé à bien gérer ce pays ; c'est ça son défaut, mais étant un être humain je compatie avec mes frères tchadiens, comparativement à Deby on le qualifiait à un dictateur. » « Pour moi il était un très bon président, car il aimait son pays et il avait durement travaillé pour ce pays malgré qu'il gouvernait avec une main de fer c'est là que les gens le qualifiait d'un dictateur. Hissène Habré aimait plus son pays je dis ça parce qu'il a chassé les libyens au nord précisément dans la bande Aouzou pour nous arracher la patrie où Kadhafi a voulu faire le leur et que la terre lui soit légère » « J'étais fonctionnaire au moment où il était président de la République, en ce temps l'administration était vraiment une administration et appréciée de tous comparativement à l'administration d'aujourd'hui, je peux dire que l'administration est par terre c'est vraiment lamentable, on regrette vraiment son départ.» --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message

Invité Afrique
Invité Afrique - Transition politique au Tchad: «Notre démocratie n'a pas perdu de son dynamisme»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jul 20, 2021 5:10


Il y a trois mois, le monde entier apprenait la disparition du président tchadien Idriss Déby Itno. Le chef de l'État tchadien, connu pour son courage physique, est mort des suites des blessures qu'il a reçues au combat contre un groupe rebelle venu de la Libye. Depuis, un conseil militaire de transition dirigé par un de ses fils, Mahamat Idriss Déby, dirige le pays avec un Premier ministre civil, Albert Pahimi Padacké. Ce dernier est chargé de conduire la transition vers des élections démocratiques devant aboutir au retour d'un pouvoir civil. Il évoque avec Madjiasra Nako le déroulement de la transition. RFI : Ce 20 juillet marque les trois mois de la disparition du maréchal Idriss Déby Itno. Où est-ce que vous étiez, comment vous avez appris la nouvelle ? Albert Pahimi Padacké : J'étais à mon domicile, lorsque j'ai appris cette malheureuse nouvelle et j'ai craint la catastrophe. Je pense que nous ne remercierons jamais assez le bon Dieu d'avoir fait que le chaos redouté ne soit pas arrivé. Quelques jours après, vous êtes désigné Premier ministre. Aujourd'hui, comment se passe la mission ? La mission se passe avec plein de défis, comme prévu. Aujourd'hui, le contrôle du territoire sur le plan sécurité et défense nationale est total, la continuité des services publics est là, il y a beaucoup d'avancées sur le terrain de liberté… Comme vous le savez, aujourd'hui, les marches sont autorisées et sur le front du dialogue, nous avons mis en place un comité d'organisation. Nous avançons très bien. Il y a une partie de la société qui trouve qu'on met la charrue avant les bœufs. Est-ce qu'il ne faudrait pas plutôt essayer d'obtenir le plus large consensus possible sur la manière de procéder, avant d'avancer ? Il y a deux-trois jours, j'ai rassemblé dans un grand hôtel de la place, l'ensemble des forces vives de la nation, pour les inviter à s'organiser à désigner leurs membres au sein du comité d'organisation. C'est dans un esprit de consensus. Lorsque vous dites qu'il y a une partie de l'opinion qui ne partage pas totalement notre approche, c'est la preuve que notre démocratie n'a pas perdu de son dynamisme, en dépit de la situation que le pays traverse. Mais pour l'instant, il est clair que nous sommes sur la bonne voie et cette bonne voie est celle de faire en sorte que l'ensemble des forces vives se retrouvent dans la dynamique du dialogue et le consensus est en marche. Tout de même, lorsqu'en préparant le dialogue parallèlement, on essaie d'avancer dans la mise en place du Conseil national de transition qui sera, à la fois, le Parlement provisoire et fera office de constituante, alors qu'à côté de cela on fait un dialogue ? Est-ce que vous ne pensez pas qu'il y a un problème de logique, ce faisant ? Vous êtes témoin que tous les acteurs se réfèrent au rapport de l'Union africaine. Et le même rapport dit que le gouvernement et le Conseil militaire de transition doivent mettre en place très rapidement le Conseil national de transition. On ne peut pas reprocher au pouvoir de l'État d'avoir appliqué les préconisations de l'Union africaine. Et où en êtes-vous dans les discussions avec les politico-militaires ? Est-ce qu'une organisation comme le Fact, qui a été indexé comme responsable de la mort du président Idriss Déby, par exemple, aura voix au chapitre ? Au-delà d'une organisation spécifique que vous citez, nous pensons que la question des politico-militaires est une question vaste. Le Tchad va vers un dialogue inclusif pour tous ses enfants. Avec les politico-militaires ? Avec les politico-militaires… Maintenant, la question restera celle des modalités des participations des uns et des autres. Est-ce qu'il faut déposer les armes avant de venir au dialogue ? Est-ce que les Tchadiens accepteraient qu'une organisation armée vienne, armes aux épaules, au motif de participer à un dialogue ? Des modalités seront fixées en accord avec nos partenaires, avec l'ensemble des forces vives, pour que l'ensemble des Tchadiens puissent participer à ce dialogue. Où est-ce que vous en êtes avec l'Union africaine, après le précédent lié à la nomination du haut représentant ? Le commissaire de l'Union africaine est venu à Ndjamena et aujourd'hui l'Union africaine est en train de trouver les meilleures formules pour désigner son représentant spécial. Est-ce que ce sera le même, est-ce que ce sera un autre ? Nous sommes à l'écoute de l'Union africaine. Il y a eu incompréhension, il y a eu des explications de la part de l'Union africaine, qui a demandé un délai pour pouvoir revenir vers nous avec des propositions. Nous ne savons pas ce qu'elle fera. Vous avez fait allusion au rapport de la mission de l'Union africaine, qui demandait aussi une enquête sur les circonstances de la mort du président Déby et la révision de la Charte de transition. Sur ces deux recommandations, où est-ce que vous en êtes ? Concernant l'enquête sur les circonstances de la mort du maréchal Idriss Déby Itno, l'information judiciaire est ouverte et aujourd'hui les juges sont en train de mener l'enquête. Je ne suis pas dans le secret de l'enquête, mais je peux vous garantir que l'enquête est ouverte et elle se poursuit. Mais sur la révision de la Charte de transition, pour le moment nous sommes en train de nous poser des questions. Est-ce qu'il faut attendre que les assises du dialogue s'installent pour réviser ? Ou bien faut-il réviser ? aujourd'hui, en prenant le risque que les assises viennent encore demander une révision?

Revue de presse Afrique
Revue de presse Afrique - À la Une: L'Afrique du Sud s'enfonce dans la colère

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jul 15, 2021 3:35


Mercredi matin,« les Sud-Africains se sont à nouveau réveillés au son des coups de feu », explique The Citizen, pour poser le décor directement. Un nouveau réveil musclé « alors que les protestations généralisées et les pillages se poursuivaient dans de grandes parties du Gauteng et du KwaZulu-Natal, avec le risque de se propager à d'autres provinces », observe The Citizen. En première page de son site internet, le quotidien tient d'ailleurs les comptes en direct : 1 234 personnes arrêtées pour l'instant selon lui, 72 décès déjà recensés. À lire aussi : Afrique du Sud: les pillages se poursuivent sur fond de crise sanitaire et économique Appels au calme À lire notamment dans The Sunday Times, la parole de Monseigneur Thabo Makgoba, archevêque anglican. Pour lui, c'est évident : « Des forces bien plus profondes que la colère suscitée par l'emprisonnement de l'ancien président Jacob Zuma sont à l'œuvre dans le chaos auquel nous assistons ». « Quand les gens se couchent affamés, au chômage, dominés et marginalisés, le bien en eux peut être dépassé, surtout si nous ne voyons pas de fin à nos souffrances. » Il s'inquiète véritablement de la division entre les « nantis » et les « démunis » mais « la violence et le pillage ne sont pas le moyen de résoudre le problème ». « Ce n'est pas comme à l'ère de l'apartheid, la protestation n'est pas la seule arme », affirme-t-il. Le langage des sans-voix Mais justement, répond un billet d'opinion publié par The Mail and Guardian. « Les turbulences qui se sont produites cette semaine sont un langage que l'ANC ne comprend que trop bien. Il avait l'habitude d'enseigner et de parler cette langue aussi », note l'auteur. « C'est le langage de ceux qui sont au bas de la chaîne alimentaire, écrit-il, les petits rouages des machines des autres, les consommateurs qui sont en mode survie et en servitude professionnelle depuis des générations. C'est le langage des pauvres frustrés et sans voix. » Finalement, relève encore ce billet du Mail and Guardian, « l'affaire Zuma a été un élément déclencheur, mais le peuple a compris que la lutte continue. Elle ne s'est jamais arrêtée », lit-on. Cette lutte est « juste devenue économique et individuelle, elle n'est plus collective ». Résultat, conclut le texte : « Maintenant, c'est chacun pour soi et Dieu pour nous tous. » Dans la presse ivoirienne, les contradictions de l'Élysée sur la coopération militaire avec le G5 Sahel Cette analyse est à trouver dans L'Intelligent d'Abidjan. « Aujourd'hui, la région du Sahel devient le lieu préféré de la contradiction de la coopération militaire française ». C'est ce qu'on peut lire et selon l'article « Le président Emmanuel Macron, vend très mal l'image diplomatique de son pays aux Maliens, Tchadiens, Nigériens, Mauritaniens et Burkinabè ». Voilà qui est rassurant quand on sait que la France compte désormais sur les pays du golfe de Guinée dans la lutte anti-terroriste. Mais il y a un manque de visibilité vu d'Abidjan. À en croire L'Intelligent, « nous n'avons rien compris quand l'Élysée rompait les aides militaires au Mali. Mais deux semaines après, le président français présentait un autre projet de déploiement des militaires au Mali ». Pour l'auteur de l'article, « l'Élysée s'obstine donc dans les contradictions sans craindre que la présence de l'armée française dans le sable malien coûte cher aux contribuables français, piétine publiquement les valeurs souveraines du Mali et porte atteinte à son indépendance ». Voilà pour l'analyse de l'Intelligent, alors qu'Emmanuel Macron souhaitait finalement amorcer un retrait français pour s'appuyer sur les forces internationales. Il semble donc que l'Élysée doive revoir sa communication, certains Ivoiriens en tout cas n'y comprennent rien.

Afrique Économie
Afrique économie - Les Tchadiens misent sur la brique de terre cuite pour la construction des logements

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Jul 11, 2021 2:21


Au Tchad, la brique en terre cuite a le vent en poupe. Les Ndjamenois adoptent ce matériau pour construire leurs maisons et concessions. La raison ? Son coût attractif. La brique en terre cuite est nettement moins chère que celle en ciment. Même si le Tchad produit son propre ciment, son prix reste l'un des plus élevé de la sous-région. De notre correspondante à Ndjamena, Perché sur un tas de sable mêlé de gravats, Anaïné fait un point sur l'avancée de son chantier. « C'est une concession de 9 sur 6 mètres. Le salon, c'est 6 sur 5, la chambre 4 sur 4, avec comme véranda 2 sur 4. C'est une maison pour une petite famille. » À 26 ans, il construit sa première maison. Le choix de la brique en terre cuite a été une évidence. « J'avais souhaité faire en briques parpaing, mais quand j'ai vu le coût, c'est presque le double des briques en terre cuite. Si j'avais fait avec les briques parpaing, ce serait 900 000 francs CFA, alors qu'avec les briques en terre cuite, 500 000 francs CFA suffiront. »  Un matériau prisé par les revenus modestes Autour du chantier d'Anaïné, les constructions en briques en terre cuite fleurissent. Un matériau prisé par les revenus les plus modestes qui délaissent les briques en ciment, jugées trop chères. Comptez pas moins de 8 000 francs CFA pour un sac de ciment de 50 kilos. Pour ce cadre d'une cimenterie qui a préféré garder l'anonymat, le prix s'explique par une lourde fiscalité, une TVA fixée à 9 %, mais aussi un coût de production élevé. « Du fait de l'enclavement du pays et aussi du mauvais état du réseau routier, si la ville est éloignée de la zone de production, ça augmente le prix du ciment. L'usine se trouve dans la zone de Pala, à côté des gisements de calcaire. De Pala à Moundou il y a 200 km et de Pala à Ndjamena 440 km. »   Pour une professionnalisation de la filière Le transport des briques en terre cuite se fait souvent à cheval. Toute la filière de production reste artisanale et se situe en périphérie de la capitale.  Sur des terrains au bord du fleuve, des centaines de jeunes pétrissent la terre argileuse à la main, y mélangent du fumier avant de mouler les briques et les cuire à ciel ouvert. Un travail éprouvant pour Marcelin Allaoum. « Je fabrique les briques, sinon je suis au chômage. Chaque jour, on augmente la production pour répondre à la demande. J'essaie de faire 1 000 briques par jour pour rentrer avec 4 000 francs CFA à la maison le soir. J'ai des douleurs aux bras et au dos, mais je n'ai pas le choix, je dois nourrir ma famille. J'aimerais franchement qu'on améliore nos conditions de travail. »  Ces travailleurs informels réclament notamment une professionnalisation de la filière, ce qui permettrait selon eux d'augmenter leurs revenus et de valoriser un matériau 100 % tchadien.

Reportage Afrique
Reportage Afrique - Tchad: les victimes des violences en RCA attendent toujours justice

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jul 3, 2021 2:13


Le procès d'Alfred Yekatom et Patrice-Edouard Ngaïssona s'est ouvert en février devant la Cour pénale internationale. Au Tchad, ce procès suscite de l'espoir pour ceux qu'on appelle les « retournés ». Ce sont des Tchadiens d'origine qui vivaient parfois depuis des générations en RCA et qui ont fui les violences. Aujourd'hui, ils attendent que justice soit faite pour reprendre le cours de leur vie et envisager un retour en Centrafrique.

Afrique Économie
Afrique économie - Transition au Tchad: les opérateurs économiques partagés entre inquiétude et optimisme

Afrique Économie

Play Episode Listen Later May 10, 2021 2:22


L’Union africaine doit se prononcer aujourd’hui sur d’éventuelles sanctions contre le Tchad. Mais elle n’a pas le pouvoir de prendre des sanctions économiques. Trois semaines après l’annonce de la mort du Président Idriss Déby, suivie de l’instauration d’un Conseil militaire à la tête du pays, constitué de quinze généraux, la période de transition qui vient de s’ouvrir pose une infinité de questions.  Un gouvernement de transition a été nommé. Samedi, la seconde journée de contestation organisée par la coordination citoyenne Wakit Tama a été violemment réprimée. Dans ce contexte, les opérateurs économiques oscillent entre craintes, pour la continuité de leurs activités, et optimisme : ils veulent croire à la stabilité du pays.  Lorsque le Président Idriss Déby est mort, au front, ce fut d’abord la stupeur et la panique. « Certains chefs d’entreprise sont partis du Tchad, à cause de ces événements. L'incertitude s'est placée au Tchad dans la tête des gens, surtout les étrangers ; ils sont obligés de regagner leurs pays, explique Daouda Bichara, président du Conseil national du patronat tchadien. Certains ont fermé leurs entreprises. Les Tchadiens eux-mêmes ont vidé les marchés. Ils ont emmené leurs marchandises dans leurs maisons, pour les sécuriser ! Je ne peux pas deviner ce qui va se passer, mais s'il y a des événements comme ça, personne ne va mettre un franc dans ce pays. » Des inquiétudes que le patron des patrons du Tchad a exposées au nouvel homme fort du pays, le chef du Conseil militaire de Transition, Mahamat Idriss Déby lui-même. Il lui a également demandé de réserver des sièges au patronat dans le futur Conseil national de transition, qui fera office de Parlement pendant les 18 prochains mois. Il en veut 5, sur les 93 membres prévus par la Charte de Transition instaurée le 20 avril. Toutes ces inquiétudes, Ali Annadif les a partagées. Mais pas longtemps. Il dirige le groupe Almahri, fort de cinq entreprises présentes, entre autres, dans le BTP et la gomme arabique. « Nous avons des ravitaillements matériels dans un chantier dans l’est du pays. Ces ravitaillements ont connu 72 heures de retard, avec les changements qui se sont passés. On voulait voir plus clair avant que les camions ne puissent voyager. Après trois jours, vu que tout était normal, ils ont voyagé, ils sont bien arrivés à destination. Moi je fournis à certains partenaires européens et américains de la gomme arabique, et nous sommes en pleine campagne. Ils se posent la question : est-ce que le reste de notre commande pourra nous arriver ? Et nous les avons rassurés que notre planning sera respecté », assure le chef d'entreprise   La Coton Tchad est une entreprise emblématique du pays. Ibrahim Maaloum, son secrétaire général en charge du commerce, affiche clairement sa confiance, et celle du groupe singapourien Olam, qui a repris l’entreprise il y a trois ans, dans les nouvelles autorités. « Nous faisons confiance à une équipe qui est là pour gérer le pays, pour stabiliser et pour continuer à rassembler l’ensemble des Tchadiens pour éviter l’effusion du sang. Les investisseurs étrangers suivent et savent ce qui se passe. Aujourd’hui, il n’y a pas d’inquiétude particulière du groupe Olam sur le devenir du Tchad. S'ils n'avaient pas confiance, ils auraient dit : réduisez le voilage. Ce n'est pas le cas. »      Les chefs d’entreprises tchadiens restent vigilants, mais ce qu’ils expriment en premier, c’est leur sérénité déjà retrouvée.

Invité Afrique
Invité Afrique - Mahamat Ahmat Alhabo: «Le procureur doit ouvrir une enquête» sur les manifestants tués au Tchad

Invité Afrique

Play Episode Listen Later May 5, 2021 4:58


Au Tchad, la composition du gouvernement de transition a été annoncée dimanche soir. Il comprend 40 ministres, très majoritairement liés au défunt président Idriss Déby Itno, mais également quelques opposants. L’entrée la plus notable est celle de Mahamat Ahmat Alhabo, secrétaire général du PLD, qui devient ministre de la Justice. S'il a accepté de jouer le jeu du gouvernement d’union, il se montre pourtant très critique quant à la composition de cette équipe et, plus globalement, au début de la Transition. Le nouveau ministre de la Justice promet notamment des enquêtes sur les personnes tuées ou arrêtées lors des manifestations qui ont suivi l’installation du Conseil militaire de transition. Mahamat Ahmat Alhabo répond aux questions de David Baché, envoyé spécial à Ndjamena. Rfi : Vous entrez au gouvernement de transition, vous n’y êtes pas le seul membre de l’opposition. Pour vous, c’est un vrai gouvernement d’union ? Mahamat Ahmat Alhabo : Quand je fais le décompte, je trouve qu’il y a un déséquilibre. L’ancien parti du président Déby s’est taillé la part du lion. Mais vous y êtes entré quand même… Oui, j’y suis. Est-ce que vous avez posé des conditions ? Non, la grosse volonté exprimée par les partis, c’est de vouloir changer le système, redessiner le Tchad pour qu’in fine, on se retrouve tous autour d’une table - tous les Tchadiens - que l’on s’entende pour ne plus s’entretuer. Vous savez, cette guerre a emporté un président de la République ! Donc c’est cela, le plus gros objectif et le plus gros challenge : réunir tous les Tchadiens, quels qu’ils soient. Justement, est-ce que ce gouvernement a vocation à durer les dix-huit mois prévus pour la transition ou juste le temps de préparer ce dialogue national, avant de céder la place ? Oui, de mon point de vue, l’objectif immédiat de ce gouvernement, c’est de préparer ce dialogue national inclusif. Et naturellement, à l’issue d’un tel dialogue, d’un tel regroupement, nous avons l’expérience de la Conférence nationale souveraine, à l’issue de laquelle on a choisi nos dirigeants et on a adopté les textes qui devraient amener les gens jusqu’aux élections. Cela veut dire que vous - ce gouvernement - vous êtes là pour deux, trois, quatre mois ? Oui, peut-être, oui… Est-ce que les dirigeants de la transition au Conseil militaire de transition ou au gouvernement doivent s’engager à ne pas participer à la prochaine présidentielle ? Dans la charte actuelle, rien n’est dit par rapport à cela. Mais logiquement, on doit exiger que tous les acteurs majeurs de la transition ne doivent pas prendre part. On ne peut pas être juge et parti. Est-ce que vous avez eu l’occasion d’échanger sur ces sujets, ou sur d’autres, avec le chef du Conseil militaire de transition et de l’État, Mahamat Idriss Déby ? Non, je n’ai pas échangé avec lui, mais j’ai beaucoup parlé avec le Premier ministre de transition, monsieur Pahimi Padacké Albert. On a fait un tour assez large. Il partage ces points de vue ? Vous lui demanderez, il vous dira ce qu’il en pense. Je ne suis pas habilité à parler en son nom. Si vous avez accepté d’entrer au gouvernement, j’imagine que oui… Pas absolument. Posez-lui la question. Il y a une semaine vous appeliez à manifester et condamniez la répression de ces manifestations. On parle de six à onze morts, au moins, selon les sources, et plus de 700 personnes arrêtées. Il y a aussi des centaines de Tchadiens arrêtés au moment de la campagne présidentielle, pour avoir protesté contre la nouvelle candidature d’Idriss Déby. En tant que nouveau ministre de la Justice - ces morts, ces personnes toujours incarcérées - que comptez-vous faire à leur sujet ? Pour moi, il faut appliquer la loi ! Aujourd’hui, la chartre reconnaît le droit de manifester. Le porte-parole de la Police nationale a déclaré que la Police nationale n’a pas tiré à balles réelles sur les manifestants. Si ce n’est pas la police qui a tiré et qui a tué… C’est qui alors ? Dans un pays de droit le procureur doit ouvrir une enquête. Vous allez veiller à ce qu’une enquête soit ouverte ? Naturellement, c’est la première chose que l’on va demander, que monsieur le procureur ouvre une enquête, pour savoir qui a tiré sur les manifestants et pourquoi il a tiré. Qui a donné l’ordre à cette personne de tirer ? Et les gens qui ont été arrêtés dans les différentes villes du Tchad, on doit également très rapidement voir leur cas. S’il n’y a aucune charge contre eux, il faut qu’ils soient tout de suite élargis. Comme nouveau garde des Sceaux, est-ce que vous pensez pouvoir relancer l’enquête sur la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, l’ancien secrétaire général de votre parti - le PLD - enlevé à son domicile le 3 février 2008 ? La justice a déclaré un non-lieu. Mais vous savez que tout assassinat est par nature imprescriptible. Ibni n’est plus, nous pensons que c’est le président Déby qui a ordonné son enlèvement et sa disparition forcée. Dès l’instant où un nouvel élément vient s’ajouter au dossier, le dossier s’ouvre automatiquement. Je n’ai même pas besoin de demander, pourvu qu’un élément nouveau vienne s’ajouter. Peut-être que d’ici demain, les langues vont se délier, les gens vont commencer à parler… Les parlementaires français ont obtenu que tous les télégrammes diplomatiques que l’on voyait depuis l’ambassade de France à Ndjamena, pendant tout le mois de février 2008, soient déclassifiés et rendus publics. Et peut-être que d’autres choses pourraient éventuellement sortir. Beaucoup de rumeurs circulent à côté de la version officielle sur les circonstances de la mort d’Idriss Déby. L’Union africaine elle-même explique enquêter en ce moment-même à Ndjamena sur le sujet. Est-ce que la justice tchadienne doit aussi ouvrir une procédure ? Il faudrait que l’opinion nationale sache la vraie version des faits. Si l’Union africaine peut édifier cela… Ou bien le système des Nations unies, également, pourrait peut-être contribuer à une enquête internationale pour éclairer un peu. On ne peut pas s’y opposer. Une date est déjà programmée pour le premier Conseil des ministres du gouvernement de transition ? Je ne suis pas encore saisi.

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Invité Afrique - Tchad: «Le remède va-t-il tuer ou soigner?»

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Play Episode Listen Later May 3, 2021 4:49


Au Tchad, la délégation de l’Union africaine poursuit ses consultations sur le processus de transition. Cela fait à présent quatre jours que les émissaires de l’UA sont à Ndjamena pour rencontrer les nouvelles autorités en place. La délégation est conduite par deux hommes : le Nigérian Bankole Adeoye et l’ambassadeur djiboutien Mohamed Idriss Farah, président du CPS. Ce dernier répond aux questions de nos envoyés spéciaux à Ndjamena, Julien Boileau et David Baché, dans un entretien enregistré avant l'annonce de la composition du nouveau gouvernement. RFI : Pour le moment, comment se passent vos travaux, est-ce que les consultations avancent bien. Combien de personnes avez-vous pu rencontrer ? Mohamed Idriss Farah : On est pratiquement à mi-parcours de la mission. Nous avons rencontré les principaux acteurs politiques : le Conseil militaire de transition, le général Mahamat. Nous avons également rencontré le Premier ministre nouvellement nommé, ainsi que le président du Parlement, le président de la Cour suprême, les leaders religieux, les ambassadeurs africains basés ici. Donc, il nous reste maintenant à nous entretenir avec l’opposition dans son ensemble, la société civile et bien entendu, le corps diplomatique installé au Tchad. Est-ce que vous avez réussi à avoir d’ores et déjà des assurances sur les conditions, sur les modalités de la transition qui est en cours ? D’abord, c’est une première mission, pour que l’Union africaine et le Conseil de paix et sécurité envoient une mission de haut niveau pour enquêter, sur ce qui s’est passé en réalité… la mort du président [Idriss Déby], comment le décès du président a été constaté. Il y a tellement de rumeurs sur les réseaux sociaux notamment qu’on a voulu savoir exactement quels étaient les problèmes. Et sur ce sujet ? Nous poursuivons. Nous examinons, nous écoutons tout le monde. Au moment où je vous parle, je ne peux pas dire « voilà la situation ». Mais ce qui est important, c’est également de démontrer la solidarité de l’Union africaine pour venir ici et essayer d’examiner tous les aspects de manière à véritablement prendre la décision qui s’impose. Maintenant, le tout est de savoir : est-ce que le remède va permettre de soigner ou de tuer ? C’est la raison pour laquelle nous sommes ici pour avoir une lecture beaucoup plus large. On va revenir à cette question du « remède ». Avant cela, l’un des objectifs de cette mission, c’est d’avoir des assurances sur les conditions de cette transition, sur sa durée, sur la répartition des postes entre civils et militaires dans le futur Conseil national de transition. Est-ce que le CMT vous a donné des assurances sur ce sujet ? Pour la répartition des postes, il reviendra aux Tchadiens de décider bien entendu. Mais sur les assurances du Conseil militaire de transition, on les a reçues et on les a encouragés. Mais par eux-mêmes, ils nous ont démontré leur disponibilité à vraiment permettre qu’il y ait une inclusivité pour ce changement qui est nécessaire et qui débouchera par la mise en place d’un Conseil national de transition qui fera office de Parlement. Puis, ils ont leur charte. On va essayer d’accompagner tout ce processus et nous allons aussi examiner la possibilité, comme on l’a fait au Soudan, peut-être d’envoyer un envoyé spécial qui permettra de les aider. Vous parliez de la question du « remède ». Pour traduire vos propos, il s’agit d’éventuelles sanctions puisque l’ordre constitutionnel n’a pas été respecté. Où en êtes-vous de cette réflexion au sein de votre mission ? Nous examinons tous les aspects. Bien entendu, avant même de venir ici, le Conseil avait une session le 22 avril dernier qui a parlé justement de tous ces aspects anticonstitutionnels. Il faut que nous voyons quels sont les aspects positifs ou quel est l’impact qu’une sanction pourrait avoir. Il n’y a pas que le Tchad. Il y a l’ensemble. Nous savons le rôle joué par le Tchad dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent. C’est dans cet esprit que je disais tout à l’heure qu’il faut que nous examinions quel sera le remède. On sait que les pays de l’Union africaine sont assez divisés sur cette question du remède, des sanctions à prendre ou pas contre le Tchad. Est-ce que depuis le début des travaux, il y a une forme d’harmonisation des positions qui se met en place ou est-ce qu’il y a toujours ces contradictions ? Il y a toujours des contradictions de toute façon quand vous êtes un groupe, et surtout avec 15 pays membres du Conseil, c’est la raison qui nous amène ici. Là, on est à mi-étape. Dans les jours qui viennent, on aura des précisions, mais il est bien évident que les enjeux maintenant sont plus ou moins connus par l’ensemble des membres de cette délégation de haut niveau. Vous vous posez donc la question de ces sanctions. En quoi, elles pourraient être nuisibles ? Vous avez parlé de la lutte contre le terrorisme. Mais concrètement, en quoi cela pourrait poser problème de sanctionner le Tchad ? Tout d’abord, le Tchad est engagé sur plusieurs fronts. C’est un pays qui a toujours connu la guerre les trente dernières années, les conflits, les rebelles succédant à des rebelles. Et actuellement, il y a aussi le front sahélien, le Mali, le Niger… Bien sûr, le G5 Sahel. Puis il y a aussi Boko Haram dans la zone du lac Tchad. Donc, il était important pour nous de savoir quelles sont les perspectives de la nouvelle équipe. Parce que des sanctions contre le Tchad pourraient remettre en cause cette présence militaire, c’est cela que vous dites ? C’est possible. Je ne dis pas que cela va être automatique, mais c’est possible. Nous avons l’habitude de sanctionner les pays qui sortent du cadre constitutionnel, mais justement la différence de cette mission, c’est par rapport à tous ces enjeux-là d’essayer de comprendre. Ne pas seulement parler aux autorités de transition, mais également de parler à tous les acteurs. Et c’est cela qui permettra très certainement au Conseil de prendre la décision, la meilleure pour ce pays.

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Revue de presse Afrique - À la Une: face à face tendu au Tchad

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Play Episode Listen Later Apr 29, 2021 4:14


Face à face entre le pouvoir militaire et la coordination nationale du mouvement citoyen au Tchad. La coordination qui « condamne avec la dernière énergie la répression des manifestations par les forces de l’ordre, mardi, rapporte le site d’information Tchad Infos. Pour la coordination, c’est un acte "barbare" commis par les agents des forces de l’ordre. La coordination qui note que "cette répression a occasionné 11 morts par balles réelles, une cinquantaine de blessés et plus de 200 arrestations. Cette expression massive des citoyens, poursuit-elle, en l’occurrence les jeunes contre l’ingérence et le Conseil militaire de transition, montre l’aspiration des Tchadiens au changement démocratique". » La répression de mardi a été condamnée, note Le Journal du Tchad, par la France, mais aussi par l’Union européenne ou encore les États-Unis. Le Journal du Tchad qui relève aussi qu’Amnesty International a demandé une enquête sur les circonstances de la mort des manifestants. Au bord de l’explosion ? Mercredi, un calme relatif régnait à Ndjamena, mais la presse de la sous-région et au-delà redoute de nouveaux incidents. « Une cocotte-minute prête à exploser », titre ainsi le quotidien Enquête à Dakar. « Éviter à tout prix le chaos », implore Le Pays au Burkina Faso. Le Pays qui estime que « plus rien ne semble venir à bout de la détermination du mouvement de l’opposition tchadienne qui conteste la dévolution dynastique du pouvoir dans le pays. Ni l’interdiction de manifester décidée par le Conseil militaire de la transition ni même les cadavres que l’on a ramassés à la fin de la première journée de manifestation, ne semblent émousser les ardeurs des leaders de l’opposition qui continuent d’exiger le départ des militaires du pouvoir. Et ce n’est certainement pas le changement de ton de la France avec la sortie du président Macron qui apporte de l’eau au moulin des contestataires ou encore la prise de position de l’Union africaine, qui fera baisser le mercure du thermomètre politique au Tchad. » Concessions de part et d’autres ? A contrario, Ledjely en Guinée pointe un certain apaisement. « Les deux camps semblent avoir tiré les enseignements de la journée agitée que le Tchad a vécu mardi, relève le site guinéen. D’un côté, la junte que commande le général Mahamat Idriss Deby Itno, en raison des nombreuses condamnations de la répression, réalise que tout ne lui est pas permis. De l’autre, les opposants, avec la dizaine de morts qu’ils déplorent, doivent avoir compris que le camp en face ne fait pas que dans les menaces stériles et que, pour en venir à bout, le sacrifice humain sera important. Conséquence, relève le site guinéen, les deux bords ont consacré la journée d’hier mercredi à l’introspection et à la réévaluation de la stratégie. Faut-il persister dans la logique du jusqu’au-boutisme ? Ainsi, du côté des autorités, si la place prépondérante du CMT dans la gestion de la transition demeure la ligne à ne pas franchir, on semble cependant désormais enclin à accepter le principe de la tenue des manifestations, pointe Ledjely. On exige juste que les organisateurs sachent canaliser leurs ouailles. Quant à l’opposition, ce mercredi, elle a persisté à maintenir la pression, mais davantage par les discours et les dénonciations que par les descentes dans la rue. » Le « oui mais » de la France Et le rôle de la France dans tout cela ? « Au nom de la stabilité et de la sécurité dans la sous-région où le Tchad reste un maillon important de la chaîne antiterroriste, Paris a apporté son soutien au CMT, rappelle L’Observateur Paalga au Burkina. Mais pas à n’importe quel prix, a tenu à rappeler mercredi le locataire de l’Élysée. (…) Petit Déby doit donc savoir que le soutien du Coq gaulois condamné, il est vrai, à veiller au grain dans sa basse-cour tchadienne, n’est pas définitivement acquis et qu’il lui faudra donc donner des gages d’ouverture et de bonne gouvernance pour une transition apaisée et consensuelle. » Sombre tableau… Enfin, pour Cécile Petitdemange, spécialiste du Tchad, interrogée par Jeune Afrique, cette « transition annoncée interroge. Le Conseil militaire de transition s’inscrit, a priori, dans les lignes de continuité du système Déby. La France, elle, brille par la constance de son impérialisme. L’opposition civile, prise en étau entre le pouvoir des armes et la realpolitik française, devra peser de tout son poids pour renouer avec cette occasion historique de dialogue politique. Le tableau est sombre, conclut-elle, et Ndjamena retient son souffle. »

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Revue de presse Afrique - À la Une: à la recherche d’un gouvernement de transition au Tchad

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Play Episode Listen Later Apr 27, 2021 4:24


« Albert Pahimi Padacké a revêtu sa veste de Premier ministre, constateTchad-Infos. Il a été nommé, hier, chef du gouvernement de transition par le CMT, le Conseil militaire de transition. Le président du Rassemblement national des démocrates tchadiens n’est pas un novice à ce poste, rappelle le site. Il avait été le dernier Premier ministre du président Idriss Déby avant la suppression de la primature en 2018. Cette fois-ci, poursuit Tchad-Infos, il prend la tête du gouvernement sous le Conseil militaire dirigé par Mahamat Idriss Deby. Et il a 15 jours pour constituer un gouvernement de consensus. Sa mission : fédérer les Tchadiens autour du nouvel homme fort de Ndjamena. » Bonnes intentions ? En effet, relève Jeune Afrique, « Albert Pahimi Padacké va lancer une série de consultations afin de former au plus vite un gouvernement de transition. (…) Il devra cependant batailler pour convaincre de ses bonnes intentions, pointe l’hebdomadaire panafricain. Sa candidature à la dernière présidentielle avait été critiquée par une partie de l’opposition, qui l’accusait d’être instrumentalisé par le Mouvement patriotique du salut (le MPS, au pouvoir). Cette même opposition ne reconnaît aujourd’hui aucune légitimité au CMT, estimant que l’ordre constitutionnel n’a pas été respecté et dénonce "un coup d’État institutionnel". » Justement, note le site d’information Tachad.com, « les marcheurs, activistes de la société civile, artistes, hommes politiques, ont annoncé hier leur intention de descendre à nouveau dans les rues ce mardi pour réclamer le retour à l’ordre constitutionnel, c’est-à-dire, la remise totale du pouvoir aux civils. » Mais les autorités ont interdit toute manifestation. Sortir de l’impasse « Quel futur pour le Tchad après Déby ? », s’interroge le quotidien Enquête au Sénégal. « L’une des alternatives de sortie de crise est d’organiser des discussions entre toutes les forces et de s’entendre sur un consensus solide qui pourrait mettre le pays sur la voie durable de la stabilité. Ces concertations sont d’autant plus nécessaires, estime le quotidien dakarois, que la rébellion du FACT a déclaré qu’elle rejetait le Conseil militaire de transition qui, à son tour, a refusé toute négociation. Au même moment, certains partis d’opposition décrient ce qu’ils considèrent comme un coup d’État institutionnel, tandis que d’autres s’indignent contre les connotations héréditaires de la succession au pouvoir qui pourrait alimenter l’instabilité. Il est donc urgent, conclut Enquête, d’aider le Tchad à sortir de l’impasse pour éviter les ramifications d’une crise domestique sur la sous-région déjà affaiblie par les conséquences de la crise malienne. » Dialogue de sourds Pour l’instant, rétorque Ledjely en Guinée, c’est un « dialogue de sourds. D’une part, les opposants et quelques activistes de la société civile dénoncent à tue-tête un coup d’État (…). De l’autre, la junte, faisant mine de ne rien écouter, déroule tranquillement son agenda. En somme, le chien aboie, la caravane passe, estime Ledjely. En effet, à ce rythme, les militaires sont partis pour décider seuls des grandes orientations de la transition de la distribution des principaux rôles. Or, pointe Ledjely, cette approche solitaire et quelque peu suffisante n’est pas sans risques. S’inspirant de Deby père, les militaires voudront également prendre part aux élections devant parachever la transition. Ce faisant, ils trouveront enfin le moyen de s’octroyer la victoire et ainsi le prétexte de rester en place, au-delà de la période intermédiaire. C’est à cette sombre perspective, conclut le site guinéen, que nous expose l’indulgence coupable que la communauté internationale et la France en particulier témoignent à la junte tchadienne. » Faire-valoir ? Finalement, renchérit Aujourd’hui à Ouagadougou, cette nomination d’Albert Pahimi Padacké a pour but de « rendre moins ostentatoires les tenues camouflées et les 4 étoiles… (…) Que peut-il faire concrètement au milieu de ce pouvoir kaki, succédané du précédant ? De fait pas grand-chose, sinon rien, répond Aujourd’hui. Sauf de servir de faire-valoir, même si l’intéressé s’en défend, en invoquant l’intérêt supérieur de la nation tchadienne ! Il sera la vitrine présentable du CMT, dans cette forêt de tenues militaires (…). Entre la guerre contre les rebelles, les murmures dans l’armée, la bronca de partis politiques et de la société civile, Pahimi devra se démêler comme un beau diablotin, conclut Aujourd’hui, pour rassurer et convaincre les Tchadiens. »

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Revue de presse Afrique - À la Une: un espoir dans la lutte contre le paludisme

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Play Episode Listen Later Apr 26, 2021 4:26


En Afrique, le paludisme tue plus que le SIDA ou le Covid-19 : plus de 400.000 morts par an… « C’est donc, s’exclame Le Pays, au Burkina Faso, un immense espoir qu’a suscité la sortie du professeur Adrian Hill de l’Université d’Oxford, vendredi dernier, sur la mise au point d’un vaccin. Les chercheurs de cette prestigieuse université britannique et leurs partenaires de l’Unité de recherche clinique de Nanoro au Burkina Faso ont révélé que ce nouveau vaccin avait atteint une efficacité record de 77%, à l’issue d’un essai clinique mené au Pays des hommes intègres, avant d’ajouter que son homologation par l’Organisation mondiale de la santé et sa commercialisation dans les deux ou trois prochaines années pourraient sonner le glas de la maladie parasitaire la plus courante et la plus meurtrière en Afrique. » Que ce fut long… « Bravo à notre compatriote, le professeur Halidou Tinto, lance pour sa partL’Observateur Paalga, toujours à Ouaga, ainsi qu’à tous ses collaborateurs de l’unité de recherche clinique de Nanoro et de l’université d’Oxford. (…) Mais que fut long le temps mis pour débroussailler le chemin de la recherche menant à cette molécule miraculeuse ! », remarque le quotidien ouagalais. « Pour le Covid-19, les choses se sont passées à la vitesse grand V. Et quand on voit les milliards de dollars dont ont bénéficié les laboratoires qui ont mis au point les vaccins contre le Covid, on peut dire que la recherche dans la lutte contre le paludisme est bien orpheline. (…) Mais qu’importe, tempère L’Observateur Paalga, les Africains, et les Burkinabè en particulier, peuvent s’enorgueillir de cette découverte de l’unité de recherche clinique de Nanoro. »  Tchad : le CMT veut éradiquer la rébellion À la Une également, la situation au Tchad, une semaine après la mort d’Idriss Déby.  « Le CMT, le Conseil militaire de transition oppose un refus catégorique de dialogue avec les rebelles du FACT », pointe le site d’information Tchad infos. Les nouvelles autorités tchadiennes annoncent leur volonté de mater la rébellion et demandent au Niger de les aider à capturer le chef du FACT, Mahadi Ali. Réagissant au refus de négocier de la junte militaire, celui-ci a déclaré : « s’ils veulent faire la guerre, on fera la guerre. Si on nous attaque, on va répliquer. » « "Dans sa lutte contre le FACT, N’Djamena se sent assuré du soutien international", a estimé une source diplomatique africaine, rapporte pour sa part Le Monde Afrique. Et de citer la présence vendredi aux obsèques du président Déby d’Emmanuel Macron, président d’une France alliée de longue date du pays enclavé parmi les plus pauvres du monde et tenu d’une main de fer pendant trente ans par le président défunt tchadien. » Pari risqué pour Paris ? Beaucoup de réactions ce matin sur le soutien français aux nouvelles autorités de Ndjamena : certes, pointe WalfQuotidien à Dakar, « des présidents de la sous-région, et le président français ont légitimé le "putsch" du Général Mahamat Idriss Deby. Cela est compréhensible pour le rôle de stabilisation, à travers ses forces armées, que le Tchad incarne au Sahel et ailleurs. Mais, estime le quotidien sénégalais, Mahamat Idriss Deby devrait d’abord voir l’intérêt du Tchad et des Tchadiens, s’il prétend permettre à son pays d’être stable, d’inclure toutes les forces vives de la Nation au dialogue et d’assurer la transition démocratique. » « En allant aussi loin dans son soutien au fils Déby, la France fait un pari risqué, relève pour sa part le site d’information Mondafrique. Sur les réseaux tchadiens apparaissent déjà des slogans affirmant que Macron s’est transformé en "nouveau chef de l’État tchadien". Au-delà de leur dimension caricaturale, ces messages traduisent une certaine exaspération d’une grande partie de l’opinion tchadienne envers ce qu’elle considère comme une ingérence sur fond de néocolonialisme de la France dans les affaires intérieures du pays. » Et maintenant ? « Que sera l’après Déby ? », s’interroge Aujourd’hui au Burkina. « Si la France porte la junte tchadienne du bout des bras, elle laisse une porte entrebâillée quand elle évoque une transition inclusive. Ça fait politiquement correct mais on voit mal comment et avec qui le CMT la fera ? Est-ce que la création d’un poste de premier ministre dévolu à un civil serait un pas dans cette décrispation politique ? Le triumvirat de négociateurs Macron-Bazoum-Gazouani ira-t-il jusqu’à prendre langue avec les rebelles ? Des élections inclusives et libres sont-elles possibles à l’issue des 18 mois de transition ? Un scénario à la soudanaise avec un gouvernement civilo-militaire transitionnel est-il envisageable au Tchad ? On ne peut, pour l’instant, constate Aujourd’hui, que conjecturer. »

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Invité Afrique - Jean-Bernard Padaré: «Idriss Déby est une perte immense pour ceux qui aiment» le Tchad

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Play Episode Listen Later Apr 21, 2021 2:38


En trente ans, le « maréchal » a « essoré » ses ministres et collaborateurs, mais beaucoup lui restaient néanmoins fidèles. C'est le cas de Jean-Bernard Padaré, ancien ministre, ancien secrétaire général de la présidence, secrétaire général adjoint et porte-parole du Mouvement patriotique du salut (MPS). Cet indéfectible défenseur de la politique du chef de l'État est l'invité de RFI. RFI : Vous avez longtemps servi Idriss Déby, il a été votre mentor en politique, que retenez-vous de lui ? Jean-Bernard Padaré : Pour moi il n’est pas seulement un mentor, il est un leader pour moi, parce que c’est lui qui m’a initié à la politique, et j’ai intensément appris à ses côtés. C’est une perte immense pour des gens qui aiment ce pays, il nous a laissé un héritage, c’est-à-dire le sacrifice pour la défense de l’intérêt national et comme il l’a tout le temps dit ce qui doit être le plus cher pour toi c’est le pays, le Tchad est au-dessus de tout, aujourd’hui il l’a prouvé, pour moi ça sera difficile de l’oublier. La question de la transition fait débat désormais, est-ce qu’un pouvoir militaire était la seule solution ? Le Tchad est un État de droit, le Tchad a ses institutions mais en même temps il y a une réalité qui s’impose aux Tchadiens, nous avons beaucoup de défis sécuritaires donc il y avait un choix à faire. Les puristes auraient choisi de dire « bon il y a la Constitution qui est là, il faut qu’on l’applique », mais les pragmatiques dont je fais partie, parce que l’intérêt supérieur de la nation, la sécurité prime tout, la mise en place de ce conseil militaire est une exigence de sécurité. Donc vous reconnaissez comme le disent les opposants que cette transition n’est pas constitutionnelle, mais vous dites que les circonstances font qu’il faut passer outre ? La Constitution est suspendue, l’Assemblée est dissoute, le gouvernement est dissous, ce qui a primé c’est ce pourquoi le maréchal du Tchad Idriss Déby s’est sacrifié, nous devons au moins honorer sa mort en faisant en sorte que la sécurité soit assurée pour nos concitoyens, les militaires ont assumé leur responsabilité devant la nation et devant l’histoire. Que répondez-vous à ceux qui disent que cette succession quasiment dynastique ne peut qu’entrainer le Tchad vers un regain de conflit interne et externe ? Je ne suis pas dans cette grille de lecture, on parle de succession alors qu’on est dans une phase de transition de 18 mois. Les choses sont claires et nettes, ils ont décidé de mettre en place une charte, il y aura certainement un gouvernement suivi pour amener à l’organisation de l’élection présidentielle dans le délai des 18 mois. Dans l’intervalle, il y aura une concertation nationale où que ce soient les opposants de l’intérieur, ceux qui ont pris les armes, ou ceux qui sont à l’extérieur peuvent participer de façon à ce qu’effectivement le Tchad soit au-dessus de nos querelles. Vous nous assurez que la concertation à venir qu’organiseront les militaires sera une concertation inclusive y compris pour les groupes armés ? Mais bien évidemment, sauf si ces groupes recherchent autre chose que l’intérêt supérieur du Tchad.

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Revue de presse Afrique - À La Une : au Tchad, la mort du «Maréchal»

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Play Episode Listen Later Apr 21, 2021 3:37


Son portrait est évidemment dans tous les médias tchadiens. « Le président Idriss Déby est mort », affiche sobrement Le Journal du Tchad. « Le Maréchal est mort au combat à l’âge de 69 ans », relate l’article. Il devrait être enterré vendredi « dans l’intimité familiale », chez lui au cimetière d'Amdjarass. C’est ce que prévoit le programme officiel des obsèques, d’ores et déjà établi par le protocole de la présidence et relayé dans le détail par Le journal du Tchad. Vendredi également, « des honneurs militaires seront rendus à la Place de la Nation », dans la capitale Ndjamena. Les conditions de la transition déjà contestées La presse tchadienne précise aussi les conditions de la transition qui s’amorce. C’est « un conseil militaire de transition (CMT) » qui est mis en place, dirigé par le fils du défunt président le général Mahamat Idriss Deby, explique Tacha. Et parmi les toutes premières mesures de ce CMT, présentées par Tchad Infos, il y la dissolution immédiate du gouvernement et de l’Assemblée nationale. « Une transition militaire déjà contestée par les partis politiques », nous apprend Le Journal du Tchad. « Certains demandent que les textes de la république soient respectés. Pour eux, c’est le président de l’Assemblée nationale qui doit assurer la transition », affirme le journal. Levée de bouclier au sein de la société civile également. Sur Tchad Infos, on voit que « la coordination des actions citoyennes appelle la population à opposer un refus catégorique à la prise du pouvoir par la force ».  Le Pays nous explique lui que L’ONG Action Humanitaire Africaine « condamne une tentative de succession monarchique ». Ce décès fait la Une de Walf et de 24h au Sénégal par exemple ou, en Côte d'Ivoire, celle de L'Intelligent d'Abidjan. Au Burkina Faso, L'Observateur Palgaa nous présente « Super Déby » comme le président tchadien était surnommé « pour ses qualités militaires », « de loin le soldat le plus vaillant du G5 Sahel », estime L'Observateur. Mais le journal dépeint dans le même temps le portrait d'un président autoritaire, et celui de son fils, Mahamat Idriss Déby en passe de reproduire le modèle paternel. « Comme le père, abonde Wakat Sera, le fils arrive aux affaires, âgé de 38 ans ! » Le journal burkinabè se demande alors : « L’histoire est-elle en train de se répéter au Tchad ? » Le regard de la presse internationale On trouve des articles également dans la presse internationale et certains mots ne sont pas tendres. « La France privée de Déby », titre Libération. Eh oui, « avec la mort du président tchadien, la France perd un allié dans sa guerre au Sahel », estime également Le Figaro. Les deux journaux affichent la photo d'Idriss Déby en Une. Libération évoque « un indéboulonnable président », « un pur produit de l'administration militaire française ». L'éditorial du Figaro parle même « d'Africanistan » et d'un homme qui a régné « d'une main de fer » pendant 30 ans. Parce qu'il « régnait par népotisme », il était aussi « un allié encombrant », rebondit Libération. Pourtant, les deux titres craignent, paroles de Tchadiens à l'appui, le chaos qui pourrait suivre sa disparition. En Grande-Bretagne, le Guardian se rappelle aussi d'« un régime de plus en plus autoritaire ». Aux États-Unis, le New York Times se souvient d'Idriss Déby comme « l'un des autocrates les plus enracinés d'Afrique ». Un président « qui ne supportait aucune dissidence » mais le journal, s'inquiète lui aussi pour l'après... Et puis, comme au Burkina Faso, la transition qui s'amorce interpelle le quotidien américain, « parce qu'elle viole la constitution », souligne-t-il. Et pour que les choses soient claires, il relaie ici les paroles d'une spécialiste : « En soi, c'est un coup d'État », affirme-t-elle. Les circonstances obscures de cette mort Le New York Times s'interroge par ailleurs sur les circonstances de sa mort. Elles sont « très obscures », à en croire les mots du général Stephen Townsend. Il dirige le commandement américain pour l'Afrique et il a témoigné mardi devant le Congrès à Washington. « Le général Townsend a déclaré qu'une combinaison de forces tchadiennes et françaises a affronté une colonne rebelle, et alors qu'elle semblait se retirer, M. Déby a été tué », rapporte le New York Times. Pas plus de détails. Un diplomate français témoigne anonymement : « Nous ne saurons jamais s'il a été blessé par une balle rebelle ou en tombant simplement de sa voiture de commandement. » En tout cas, ce décès est une perte pour la France, reconnaît le Times, mais c'est peut-être une erreur que la France s’est finalement « auto-infligée », analyse-t-il. Les experts rappellent en effet qu'« il n'y a pas si longtemps », les rebelles accusés d'avoir tué Idriss Déby combattaient en Libye voisine. Ils combattaient aux côtés du maréchal Haftar, soutenu par Paris. On lui a même apporté « un soutien militaire et diplomatique » souligne le New York Times. Et aujourd'hui, ce sont ces mêmes rebelles qui reviennent de Libye, mais formés et armés. Comme un retour de bâton.

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Invité Afrique - Jean-Bernard Padaré (MPS): au Tchad, «personne ne pourra empêcher les élections de se tenir»

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Play Episode Listen Later Mar 10, 2021 6:48


Au Tchad, le secrétaire général adjoint et porte-parole du MPS -le parti du maréchal-président Idriss Déby-, a réagi aux accusations de l'opposant en fuite, Yaya Dillo Djerou. Jean-Bernard Padaré s'inscrit en faux contre toutes les accusations et il met en garde une partie de l'opposition qui veut « rendre le Tchad ingouvernable » à l'occasion de la présidentielle du 11 avril 2021. RFI : Il y a un peu plus d’une semaine, un corps d’élite donne l’assaut au domicile de l’opposant Yaya Dillo. Celui-ci dénonce, depuis, une volonté du président Idriss Déby de se débarrasser d’un candidat à la présidentielle. Comment justifiez-vous cet assaut ? Jean-Bernard Padaré : D’abord, c’est une contre-vérité que de dire qu’il y a une volonté de l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle. Deuxièmement, ce n’est pas une unité d’élite qui y est allée. Il était l’objet d’un mandat d’amener. Dans l’exécution de ce mandat, il y a eu de la résistance de M. Yaya Dillo. Des policiers avaient été blessés et alors ces policiers ont demandé du renfort. Les mandats d’arrêt doivent être exécutés dans un État de droit et M. Yaya Dillo n’est pas au-dessus de la loi. Est-ce qu’il y a des armes qui ont été trouvées chez Yaya Dillo ? Quand M. Yaya Dillo vous dit qu’il était à mains nues, tout le monde sait qu’il était lourdement armé, à l’intérieur, avec des FAMAS ! Et c’est comme cela que les policiers ont été repoussés… Et donc ils étaient obligés de faire appel à des renforts, à ce que l’on appelle des forces de troisième degré. La réalité, la vérité sont là ! Yaya Dillo a rejeté les affirmations du gouvernement, disant que sa mère avait été tuée par une balle venant de l’intérieur de son domicile. Il accuse le pouvoir de l’avoir assassinée… Justement, tout le monde veut savoir la vérité sur la mort de cette maman. Soit, le tir est venu de l’intérieur, soit il y a eu une balle perdue. M. Yaya Dillo est citoyen tchadien, il est témoin oculaire, il faut qu’il se mette à la disposition du procureur pour pouvoir, justement, aider le procureur et la justice à faire la lumière sur la mort des deux ou trois personnes qui ont perdu la vie à l’occasion de cette affaire malheureuse. Vous pensez qu’une autopsie est nécessaire pour déterminer d’où venait la balle ? L’information judiciaire est ouverte. Il n’y a que le procureur de la République, au moment où l’enquête se prolongera ou s’approfondira, qui décidera s’il faut faire l’autopsie ou non. Mais vous savez, nos coutumes, ici, sont telles qu’immédiatement après le décès, les dépouilles sont inhumées. Le gouvernement a parlé de deux agents de l’ordre tués au domicile de Yaya Dillo ce jour-là, ce que l’opposant a démenti. Est-ce qu’ils ont été identifiés ? Est-ce qu’ils ont déjà été enterrés ? Il y a une vidéo. Je peux vous envoyer cette vidéo tournée par les membres de la famille de Yaya Dillo qui étaient sur place. Ils étaient en train d’extraire le corps d’un char, ce ne sont pas les forces gouvernementales qui ont tué leurs collègues. Il faut être un peu sérieux ! Est-ce que les deux forces de l’ordre ont été identifiés nommément ? Mais bien sûr ! Et les parents ont récupéré les dépouilles pour les inhumer. Autant on a deux personnes issues de la famille - notamment la maman qui est décédée - autant on occulte complètement ces deux personnes qui étaient en mission commandée ! Personne n’en parle. C’est comme si — excusez-moi le terme — c’est des chiens qui ont été tués et qui méritaient cela. Si vous voulez, on pourra mettre cette vidéo à votre disposition au moment opportun. Nous sommes pratiquement à un mois de la présidentielle. Est-ce qu’un tel usage sur la force n’est pas un mauvais signal, comme le pointe l’opposition ? Ce n’est pas parce que l’on est à un mois de l’élection présidentielle que le Tchad doit être une anarchie. Il y a des responsables de partis politiques de l’opposition, qui tantôt disent qu’ils se sont retirés, tantôt disent que leur désistement sera actif... Ceux qui créent ce désordre, leur objectif est de rendre le Tchad ingouvernable. Personne ne peut empêcher les élections de se tenir, parce que c’est une prescription de la loi fondamentale. Depuis des mois, l’opposition dénonce un deux poids, deux mesures dans le pays. Elle donne pour exemple le fait que le président Idriss Déby peut faire des tournées à l’intérieur, des bains de foule, alors que l’opposition ne peut même pas organiser de simples réunions de cadres. On lui oppose systématiquement des mesures de lutte contre le coronavirus. Il n’y a pas de comparaison entre des manifestations que les gens veulent organiser de manière illégale - et en plus par des partis non reconnus - et le déplacement d’État que le président de la République effectue dans le Tchad profond. L’opposition dénonce un régime de plus en plus autoritaire. Certains le disent même dictatorial - vous les avez entendus - ils pointent le fait qu’après trente ans de pouvoir d’Idriss Déby, celui-ci ne peut plus incarner de changement dans le pays. Que leur répondez-vous ? Si Idriss Déby ne peut pas incarner le changement dans le pays, ce n’est pas en tout cas ceux qui passent leur temps à diviser les Tchadiens qui le feraient. Les Tchadiens ne sont pas dupes. Les Tchadiens savent que, quand la sécurité de notre pays est atteinte, qui est celui qui se déplace sur le terrain pour aller donner de son corps. On l’a vu, lorsque la pieuvre Boko Haram avait attaqué dans le lac Tchad. Quel est l’homme politique qui est allé sur le terrain vivre avec les militaires, prendre les armes, organiser la contre-attaque contre ces barbares ? C’est Idriss Déby tout seul. Quel est l’homme politique qui fait en sorte qu’on ne parle plus de Tchadiens du Sud, du Nord, ou l’Est et l’Ouest, dès qu’on parle du Tchad ? Si M. Idriss Déby ne peut plus apporter de changement au Tchad, mais qui le ferait ? C’est eux ? Les gens qui s’entendent pour dire qu’on n’ira pas aux élections et qui le lendemain - le soir, dans l’après-midi - vont déposer la candidature… Des gens qui disent qu’ils voudraient être président de la République et qui sont incapables d’aller payer la caution ? C’est parmi ceux-là ? Les Tchadiens ne sont pas des marionnettes. Il faut les respecter, il faut les prendre au sérieux. Il faut les impliquer dans le projet de société pour le développement de ce pays. C’est ce que M. Idriss Déby a toujours fait et il continuera à le faire, aussi longtemps que Dieu le laissera en vie. Sur le front économique et sur le front social, les gens disent que le pays s’est appauvri au cours des trente dernières années. Le Tchad s’est enrichi. Dans les années 1980, le Tchad était à ce niveau ? Aujourd’hui, rien que le niveau de vie des Tchadiens, rien que le développement des infrastructures que le président de la République a apportées… Nous avons le bilan, le Tchad a changé et l'on va encore améliorer l’image du Tchad, n’en déplaise à ceux qui ne pensent qu’à leurs propres intérêts. Idriss Déby Itno pense aux Tchadiens, avant de penser à lui, contrairement à ces personnes-là. Il y en a qui ont été faits par M. Idriss Déby, qui ont été créés par M. Idriss Déby ! Et aujourd’hui, ils sont devenus ses meilleurs procureurs.

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Revue de presse Afrique - À la Une: l’opposant tchadien Yaya Dillo toujours retranché dans sa maison à Ndjamena

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Play Episode Listen Later Mar 1, 2021 3:46


La situation est tendue et confuse autour de la résidence de l’opposant, qui était toujours encerclée hier soir par les forces de l’ordre. Internet a été coupé dimanche matin dans la capitale tchadienne de même que certaines lignes téléphoniques. Difficile donc d’avoir des informations précises sur ce qui se passe à présent.  Tchad Infos relate les faits : hier dimanche, « vers cinq heures du matin, le candidat à l’élection présidentielle Yaya Dilllo affirme par le biais des réseaux sociaux que sa "maison est encerclée par l’armée et la police". Peu après, l’opposant ajoute : "ils viennent de tuer plusieurs de mes parents". Parmi les morts, dit-il, "il y a ma mère, mon fils et trois de mes proches". (…) » À noter que l’opposant a tenu les mêmes propos hier matin sur notre antenne. Quelques minutes plus tard, internet était coupé à Ndjamena. « Selon le ministre et porte-parole du gouvernement Cherif Mahamat Zene, poursuit Tchad Infos, les forces de l’ordre ont tenté d’arrêter Yaya Dillo et, ayant essuyé des tirs à leur arrivée, n’ont pas eu le choix que de "riposter". Le ministre, lui, fait état de deux morts et de cinq blessés dont trois policiers. Le gouvernement condamne ce qu’il qualifie de "rébellion armée" et évoque "une tentative bien planifiée de déstabilisation de l’État". » Pour sa part, Tchad Actuel, autre site d’information tchadien, affirme qu’ « après l’assassinat de Sobory Goussoub Barka, la mère de Yaya Dillo, le président Deby, par peur de représailles, a envoyé sa garde rapprochée protéger les domiciles de ses sœurs. » Et la France dans tout cela ? « En tout cas, pointe Le Pays au Burkina, il ne faut pas s’attendre à ce que la France essaie de faire entendre raison au "guerrier du désert" ; lui qui vient de renouveler sa promesse à Macron de casser du terroriste dans le "triangle de la mort" au Sahel. Cet engagement lui vaut une immunité de la part de l’Hexagone en particulier et de la communauté internationale en général. Le peuple tchadien est donc prévenu, soupire le quotidien ouagalais. La démocratie au Tchad est et sera le cadet des soucis de la France tant que la feuille de route assignée à Idriss Deby ne sera pas exécutée jusqu’au bout. Dans ces conditions, seuls les armes et la nature peuvent imposer l’alternance démocratique au Tchad. » Deby fébrile à l’approche de la présidentielle ? Par ailleurs, poursuit Le Pays, « il est important de rappeler que Yaya Dillo est candidat à la présidentielle du 6 avril prochain. Il a été investi par le Parti socialiste sans frontière. Dans une vie antérieure, l’homme a été chef rebelle avant de rallier le camp présidentiel où il a servi en qualité de ministre. Pendant sa lune de miel avec Idriss Deby, il a représenté le Tchad en tant que haut fonctionnaire à la CEMAC (la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). En dépit de ce statut de privilégié du régime, il avait osé mettre les pieds dans le plat en dénonçant la gestion calamiteuse de la chose publique par Deby et les siens. Il avait notamment pointé la gestion de la Première Dame. Cet acte téméraire lui avait valu d’être révoqué par le dictateur. » Conserver son fauteuil à tout prix… « Nous voilà donc dans un jeu de ping-pong entre le régime Deby et Yaya Dillo, candidat à l’élection présidentielle du 6 avril prochain, relève pour sa part Aujourd’hui, toujours au Burkina Faso. À un peu plus d’un mois de ce scrutin, cette attaque sonne comme une absence de sérénité dans le camp du pouvoir. De plus en plus contesté pour sa gestion jugée cahoteuse, Idriss Deby, champion de la lutte contre le terrorisme dans une région sahélienne en manque de leadership, va à l’assaut d’un énième mandat à la tête d’un pays très éprouvé sur le plan économique et sécuritaire et qu’il faut sortir de l’ornière. Que reproche-t-on véritablement au candidat du Parti socialiste sans frontières pour en arriver là !, s’exclame Aujourd’hui. Avec ce bilan meurtrier, les auteurs de cet assaut apportent de l’eau au moulin des pourfendeurs de ce régime adoubé par l’Occident pour des raisons de géopolitique mais vomi par une partie des Tchadiens pour ses dérives et ses excès. Ce faux-pas que vient d’effectuer le régime tchadien et ses sbires, conclut le quotidien ouagalais, montre que les palais présidentiels africains abritent majoritairement des hommes qui n’ont d’yeux que pour leurs fauteuils douillets. Le maréchal Idriss Deby, aussi puissant soit-il, n’échappe pas à cette règle. Il vient d’en donner la preuve. »  

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Invité Afrique - Tchad: «On ne peut même pas parler de démocratie»

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Play Episode Listen Later Dec 1, 2020 5:02


Ce 1er décembre marque les trente ans de la chute de l'ancien président tchadien Hissène Habré. L'avocate tchadienne Jacqueline Moudéina, a défendu les victimes de l'ancien président et revient sur le parcours du Tchad pendant les trente ans de règne d'Idriss Déby Itno. Un anniversaire marqué par des tensions sur le plan politique. Depuis quelques semaines, les domiciles des opposants et sièges de leurs partis sont encerclés par la police qui redoute l'organisation des manifestions. Pour elle, la situation de la démocratie et des droits de l'homme est en net recul. RFI : Quel est le souvenir que vous gardez du 1er décembre 1990 ? Maître Jacqueline Moudeina : Le 1er décembre 1990, je me trouvais à Brazzaville et quand j’ai appris la nouvelle, je revenais de l’aéroport. J’avais accompagné une amie qui allait en France. C’est une autre amie que j’ai rencontrée et qui m’a dit : « Hissène Habré est parti de Ndjamena ». Je ne l’avais pas crue. Arrivée chez moi, j’ai tout fait pour que quelqu’un m’appelle du Tchad pour m’apprendre la nouvelle. Et finalement, c’est le lendemain que j’ai reçu un message pour me confirmer le départ d’Hissène Habré. Je me suis dit : ouf, je vais pouvoir rentrer chez moi. Après avoir écouté le discours des nouvelles autorités qui promettaient la démocratie et la liberté, quel était votre sentiment ? Tout bêtement, j’ai cru aux deux mots qui sont sortis de la bouche du président de la République [Idriss Déby, ndlr] qui disait qu’il n’apportait « ni or ni argent », qu’il n’apportait que « la liberté aux Tchadiens ». Très vite, j’ai déchanté. Vous rentrez au Tchad et vous commencez à vous engager dans la recherche de justice pour les victimes du régime de Hissène Habré. Est-ce à ce moment-là que vous avez vu que le discours ne s’était pas traduit par des actes ? Non. C’est bien avant cela parce que j’ai eu un coup dur avant de commencer à travailler sur les dossiers contre Hissène Habré. Un soir, j’ai reçu la visite des militaires qui ont d’abord encerclé la maison. Il y en a quelques-uns qui sont entrés et ils m’avaient demandé d’embarquer avec eux. J’ai dit « Non, je n‘embarque pas et ce n’est pas comme ça qu’on entre chez un avocat ». Il y avait une chaise dans ma cour, je me suis assise et il y en a un qui voulait me brutaliser, il y en a un autre qui a dit « On va la soumettre à l’interrogatoire sur place ». Et c’était vraiment un interrogatoire musclé. C’est à partir de là que j’ai commencé à déchanter parce qu’il n’y a pas de raison qu’on investisse ma maison sans que je sache pourquoi. En l’occurrence, quel était l’objet de cette visite ? On avait fermé le siège de l’ATPDH [Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme] et nous, on a voulu se réunir chez moi pour une petite concertation. Je crois que la mèche a été vendue. En mai 2001, vous et un groupe de femmes décidaient de remettre une pétition devant l’ambassade de France et là, vous êtes gravement blessée. Est-ce que vous vous souvenez encore de cet épisode ? Je ne vais jamais oublier cet épisode parce que, jusqu’à aujourd’hui, j’ai plein de tessons de grenades dans tout mon corps. Ce qui s’est passé, c’est quelque chose d’inoubliable. C’était les femmes de tout bord, nous avons résolu d’écrire une pétition et de la remettre à un ambassadeur français pour monsieur Jacques Chirac à l’époque. C’était pour dénoncer le hold-up électoral qui venait de se passer sous notre nez. Et on se disait que c’était la France qui a obligé le Tchad à rentrer dans l’ère démocratique. Et c’est cette même France qui a aidé les autorités au pouvoir à l’époque à tricher. Ce n’était pas une élection, c’était un hold-up électoral et nous, on avait décrié cela. En décriant cela, on a demandé en même temps à monsieur Jacques Chirac, le président français, d’aider plutôt le Tchad à embrasser cette ère démocratique. Mais comme je faisais l’objet de traques, c’était plus qu’une surveillance je crois, parce que quelques jours avant, je recevais des menaces.  Vers minuit, mon téléphone sonnait, mon téléphone fixe et quand je décrochais une voix me disait : « Laisse tomber ce dossier si tu veux vivre ». Et la personne raccrochait. Et cela a duré deux ou trois jours comme ça. Mais je n’osais pas en parler autour de moi, cela a été la grosse erreur que j’ai commise. En l’occurrence, le dossier Habré… Oui, le dossier Habré, parce que là, j’avais déjà commencé. Je revenais de Dakar où nous sommes allés déposer la première plainte. Hissène Habré sera finalement jugé, condamné à perpétuité [condamné en appel à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité par les Chambres extraordinaires africaines (CAE) le 27 avril 2017]. Est-ce qu’aujourd’hui, vous avez le sentiment du devoir accompli ? Pas du tout, j’ai toujours ce sentiment d’un travail inachevé. Et cela m’énerve parce que je ne peux pas comprendre que ce dossier traîne, que les victimes ne soient pas indemnisées à ce jour. C’est insupportable. Et c’est exactement ce qui se passe avec les Chambres africaines extraordinaires. Vous disiez qu’en 2001, vous aviez adressé une pétition au président français. Est-ce qu’aujourd’hui, le combat dans lequel vous êtes engagée a porté ses fruits ? Quelques fois, les gens disent : on n’avance pas mais on stagne. Mais chez nous, on n’avance pas, on ne stagne pas, mais on recule. C’est un recul vraiment considérable de notre démocratie. On ne peut même pas parler de démocratie. 30 ans d’apprentissage démocratique, est-ce qu’il n’y a eu que du recul ? Quand les forces de l’ordre s’attaquent à une radio, cela s’est passé avant-hier, c’est la pire des choses. Et il n’y a pas que cette liberté de presse qui est malade. L’appareil judiciaire est complètement malade. Et j’ai toujours dit que la justice, c’est le miroir dans lequel on se regarde quand on veut mener une bonne démocratie. La corruption bat son plein et quand certains juges osent lever le petit doigt, ceux-là sont sanctionnés. La justice est utilisée pour mater les opposants, pour mater les défenseurs des droits de l’homme. On ne peut pas parler d’une démocratie qui avance, mais on ne peut pas se dire qu’on stagne non plus. C’est là où je vous dis qu’il y a du recul et j’insiste là-dessus. C’est un recul considérable.

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Invité Afrique - Tchad: ils racontent l'indépendance

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Play Episode Listen Later Aug 11, 2020 11:22


Il y a tout juste 60 ans, le Tchad proclamait son indépendance. Quelles ont été les figures de cette indépendance mais aussi les lignes de force des 60 années qui ont suivi ? Comment celles et ceux qui étaient là racontent, aujourd'hui, l'indépendance ? Pour évoquer toutes ces questions, l’historien Arnaud Dingammadji au micro de Laurent Correau et l'ancien Premier ministre du Tchad, Alingué Jean Bawoyeu, Premier trésorier du Tchad indépendant, répond aux questions de Madjiasra Nako. Qui sont les grands acteurs de l’indépendance tchadienne ? Quels sont les noms que vous souhaiteriez honorer aujourd’hui ? Arnaud Dingammadji : Je préférerais mettre un peu la lumière sur Gabriel Lisette qui a joué un rôle prépondérant. Il s’est rendu compte qu’au niveau local, il n’y avait pas de leader charismatique capable de canaliser les énergies et d’organiser le combat pour la lutte de l’indépendance. Et c’est ainsi qu’il a fondé le Parti progressiste tchadien qui était la section locale du Rassemblement démocratique africain. François Tombalbaye était le lieutenant de Gabriel Lisette dès le départ. Et en 1959, le gouvernement de Gabriel Lisette a été renversé par l’opposition et c’est ainsi que Tombalbaye s’est retrouvé aux premières loges pour préparer donc l’accession du Tchad à l’indépendance.   Comment évoluaient les relations de François Tombalbaye avec les autorités françaises ? Le jour de la proclamation de l’indépendance, des accords de coopération ont été signés entre la France et le Tchad. Et ce sont ces accords qui ont régi les relations franco-tchadiennes qui étaient très bonnes dès le départ, avant de se détériorer vers la fin du régime de Tombalbaye, c’est-à-dire vers 1972-1973 parce que Tombalbaye n’appréciait pas ce qu’il appelait « les menées de Jacques Foccart », le conseiller de l’Elysée pour les affaires africaines. Et puis, il avait institué la révolution culturelle, qui prônait le retour aux sources, l’abandon des noms français, la débaptisation des villes du Tchad dont Fort-Lamy, la capitale du Tchad qui est devenue Ndjamena. Tout cela avait déplu à la France. Il y avait aussi la question du pétrole tchadien qui avait également contribué à détériorer les relations entre la Tombalbaye et les autorités françaises à l’époque. Et donc Tombalbaye est renversé par Félix Malloum… Tombalbaye est renversé par des jeunes officiers qui ont placé à sa place Félix Malloum le 13 avril 1975. L’une des grandes caractéristiques de ces 60 années d’indépendance, c’est que très vite on voit surgir des groupes armés avec la création du Front de libération nationale du Tchad (Frolinat) en 1966. Et ces groupes qu’on appelle les politico-militaires vont être l’un des principaux acteurs de l’histoire du Tchad… Exactement. La prise du pouvoir par la France est devenue le mode de conquête du pouvoir au Tchad pendant des décennies. Des rébellions armées, des coups d’État, des civils ont fait le lot quotidien de la vie des Tchadiens, ont contribué à diviser les Tchadiens, ont sapé les fondements de l’économie et ont empêché en fait le décollage du Tchad, comme les autres États africains. Les dernières rébellions ont pris fin en 2008-2010. C’est pourquoi que je parle de la dernière décennie comme une décennie de redressement.   Pourquoi est-ce que c’est ce type d’acteurs qui a prospéré plus presque que les acteurs politiques traditionnels comme les partis ? C’est une question de gouvernance. Qui fait le lit aux rébellions armées ?  C’est-à-dire que pendant de longues années, ce sont les acteurs politico-militaires qui ont prospéré parce qu’on pensait que le pouvoir se trouvait au bout des armes au Tchad ici. Donc, ceux qui avaient des armes pouvaient imposer leur loi, s’emparer du pouvoir et en tirer des bénéfices au détriment donc de la voie démocratique d’accession au pouvoir à travers les partis politiques, à travers les compétitions électorales. Cela a continué jusqu’à une époque récente.   On voit bien aussi que l’histoire du pays a été fortement marquée par les relations avec ses voisins, notamment la Libye et le Soudan… Exactement. De 1966 jusqu’à 2008, depuis la création du Frolinat jusqu’à l’UFDD [Union des forces pour la démocratie et le développement] de Mahamat Nouri, la plupart des grands mouvements rebelles qui ont déstabilisé le Tchad ont pris leur origine au Soudan. Il y a aussi la Libye de [Mouammar] Kadhafi qui a voulu satelliser le Tchad en quelque sorte et de ce fait, a apporté un soutien sans faille à plusieurs mouvements rebelles.   C’est dans le contexte de déstabilisation que l’armée française est venue prêter main forte aux forces armées tchadiennes à plusieurs reprises dans l’histoire du Tchad. Diriez-vous que votre pays est un bastion de ce que certains appellent « la françafrique » ? Oui. Je crois que le Tchad est l’un des terrains d’expression de la françafrique parce que, en 60 ans d’indépendance, le Tchad a enregistré plus de cinq interventions militaires françaises, soit pour soutenir un régime en place contre ses adversaires, soit pour aider le régime en place à s’opposer à une agression extérieure.   Pour quelle raison géopolitque ? Parce que qui contourne le Tchad, contourne toute la bande sahélienne et peut-être une bonne partie de l’Afrique du Nord et du Nord-Est. Donc, c’est par rapport à cette situation géographique et stratégique que non seulement la France, mais également d’autres puissances veulent bien contrôler le pouvoir local.   Où en est-on 60 ans après l’indépendance ? Est-ce qu’il faut encore parler de françafrique ou est-ce que, comme le journaliste Antoine Glaser, la formule « Africa France » vous semble un peu mieux refléter les rapports de force qui se sont établis entre le pouvoir d’Idriss Déby et les autorités françaises ? C’est vrai que de plus en plus, le Tchad s’affirme comme un acteur incontournable sur les questions de paix et de sécurité dans la zone, et la France comme bien d’autres États courtisent en quelque sorte le Tchad à travers son président.

Le Club de l’auditeur | Deutsche Welle
"Radio FM Liberté", 20 ans de combat pour les droits de l'Homme au Tchad

Le Club de l’auditeur | Deutsche Welle

Play Episode Listen Later Aug 8, 2020 25:54


Elle se bat pour les intérêts de la population, pour les droits de l'homme, dont le droit à l’information, pour la démocratie : A N’djamena, la radio associative "FM Liberté" a 20 ans ! Son directeur, Lazare Djekourninga Kaoutar, nous parle de ses motivations et du combat de ses journalistes au service des Tchadiens, pour faire du Tchad un Etat de droit, malgré les intimidations.

Invité Afrique
Invité Afrique - Tchad: «On ne peut pas renvoyer aux calendes grecques les législatives»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jul 7, 2020 4:55


Maintes fois différées depuis cinq ans, les élections législatives au Tchad, qui devaient se tenir en décembre, ont été finalement repoussées au 24 octobre 2021, soit six mois après la présidentielle du 1er avril. Le G24 des partis politiques de l'opposition a publié un communiqué lundi : il rejette ce nouveau calendrier. Membre de ce G24, Mahamat Ahmad Alhabo est secrétaire général du PLD, le parti de l'opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, disparu le 3 février 2008 après son enlèvement.  RFI : Pourquoi rejetez-vous le nouveau calendrier électoral ? Mahamat Ahmad Alhabo : Parce que nous, on est pour qu’on organise d’abord les législatives et ensuite les présidentielles, à la rigueur on peut cumuler les deux mais on ne peut pas envoyer aux calendes grecques les législatives, et si on organise la présidentielle en avril, il n’est pas du tout certain que les autres élections à savoir les législatives et les communales puissent être organisées plus tard. En octobre 2021, cela fera six ans que le mandat des députés aura expiré, à l’annonce du premier report vous n’aviez pas imaginé six ans sans élections législatives ? C’est exactement ça ! Pour lui, la démocratie c’est lui, son élection, mais les autres pouvoirs tels que l’Assemblée nationale, la justice, ne sont pas très importants. C’est un grand problème pour nous, pour notre pays parce que des députés qui n’ont pas de mandat depuis six ans votent des lois et les conventions internationales. Tout ça, ça tombe dans une certaine illégalité et illégitimité. Il y a cette question du calendrier, mais il y a aussi la question de la crédibilité du processus qui vous inquiète ? Oui du processus électoral, et de ceux qui sont chargés d’organiser ses élections à qui on a confié la tâche. Nous demandons que le pouvoir arrête de s'ingérer, arrête de donner des oukazes aux membres de la Céni. Il faut qu’il les laisse travailler en transparence, et qu'on élise des hommes indépendants du pouvoir et non des marionnettes. Mais un recensement électoral biométrique est prévu, c’est plutôt une bonne nouvelle non ? Oui, on organise un recensement biométrique, mais le jour du vote, vous n'avez pas de kit d’identification, qui identifie que vous êtes le porteur de cette carte et pas une autre personne donc on amuse un peu la galerie, on a dit qu’on a fait un recensement biométrique, mais à quoi sert une carte biométrique si le vote n’est pas biométrique ? Il ne sert absolument à rien. Et ce titre de maréchal du Tchad, pour le chef de l’État, comment le prenez vous ? Ça nous choque beaucoup parce que ça nous rappelle Idi Amin Dada, ça nous rappelle Mobutu, ça nous rappelle Bokassa, et malheureusement ce sont ces personnes-là à qui monsieur Déby voudrait ressembler et c’est triste pour nous au Tchad. Alors vous reprochez au pouvoir d’être figé dans le passé, mais l’opposition tchadienne offre-t-elle vraiment un visage différent ? Il y a presque une centaine de partis politiques de l’opposition au Tchad. Malheureusement, beaucoup de ceux qui se disent de l’opposition travaillent contre l’opposition pour le pouvoir. C’est très malheureux de le dire mais ce sont des sous-marins de pouvoirs qui torpillent les actions de l’opposition. Mais les petits jeux, les calculs politiciens, les querelles de leadership, est-ce que l’opposition se montre à la hauteur des enjeux ? C’est un grand problème pour l’opposition tchadienne de s’entendre pour choisir une seule personne qui puisse porter la voix de toute l'opposition. Vous savez que le pouvoir travaille aussi à cela. Par derrière, il suscite aussi les divisions de l’opposition et cela c’est de bonne guerre n’est-ce pas. Donc ce n’est pas aussi simple qu’on puisse le croire. Au sommet du G5 de Pau, il était question d’envoyer un bataillon tchadien dans la zone des trois frontières, le président Déby n’est plus favorable aujourd’hui, qu’est-ce que vous en pensez ? Oui, au début, le président Déby a projeté au Mali, très loin du Tchad, un nombre considérable de Tchadiens qui sont partis mourir pour défendre la cause à la fois malienne et française et donc, c’est une dette de sang avec la France, et en retour le gouvernement français, les autorités françaises ferment les yeux sur toutes les dérives dictatoriales, les violations massives et intempestives des droits de l’homme au Tchad. Aujourd’hui, il a peur de le faire parce que les militaires tchadiens commencent à rechigner, à parler, à manifester leur mécontentement. Donc, il a peur d’avoir des problèmes sur ses arrière-gardes. Jean-Yves Le Drian reste au Quai d’Orsay, quelle est votre réaction ? Monsieur Le Drian est un grand ami de monsieur Idriss Déby. Il vient souvent voir monsieur Déby, jusqu’à chez lui dans son village d'Amdjarass et donc en famille. Ils parlent on ne sait pas de quoi, mais dans tous les cas il a toujours été un soutien inconditionnel de monsieur Idriss Déby quand il était aux Affaires étrangères et quand il était également au ministère de la Défense. Donc par conséquent le peuple tchadien n’attend rien de monsieur Le Drian et du gouvernement de monsieur Macron.

Reportage Afrique
Reportage Afrique - Tchad: la déco pour redonner vie aux déchets et sensibiliser au recyclage

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jul 3, 2020 2:19


Au Tchad, les déchets plastiques jonchent les rues de la capitale. Une situation devenue alarmante selon les associations citoyennes du pays. Sylvie Pitimbaye a décidé de militer à sa façon. C'est à travers la décoration qu'elle espère sensibiliser les Tchadiens.

Atelier des médias
Atelier des médias - N'Djaména, capitale du numérique au Sahel le temps d'une rencontre

Atelier des médias

Play Episode Listen Later Dec 6, 2019 39:27


Cette semaine, L’Atelier des médias continue de déambuler dans N’Djaména, au Tchad, et vous embarque au centre al-Mouna pour assister à la première rencontre sahélienne du numérique. Organisé par WenakLabs et l’Institut français du Tchad, cet évènement a permis à celles et ceux qui s’intéressent au rôle de la technologie dans la vie citoyenne d’échanger, mais aussi de débattre. À l’ombre des bougainvilliers, nous sommes partis prendre un café avec Kamal Koulamallah, président d'Imp'acte, une association en forme de club de lecture utilisant WhatsApp pour partager des livres numériques. Paméla Bahdjé, de WenakLabs, nous raconte son projet de développement de la plateforme #Khass qui a pour objectif d'encourager les jeunes filles à réaliser leurs rêves. Saiba NGousmon, plus connu sous son nom de slammeur, Say Baa, nous a parlé de sa vision du numérique avant de nous lire un texte de sa composition sur le world wide web, son « charabia de codes informatiques », ses périls et ses vertus. Enfin, vous pourrez retrouver Amzine Amine Djalal et William Naindouba dans l'auditorium du Centre al-Mouna, à l’occasion de la finale des Génies en herbe, un concours permettant à de jeunes Tchadiens de tester leurs connaissances en matière d’histoire d’Internet et des réseaux sociaux.

Radio Parleur - le son de toutes les luttes

Ils et elles sont journalistes Marocains, Congolais, Syriens ou Tchadiens. Persécuté・e・s pour avoir fait leur métier de journaliste dans leurs pays d’origine. Ils et elles ont choisi la France pour terre d'accueil, mais beaucoup ont découvert un autre parcours du combattant. 

L’arbre à palabres | Deutsche Welle
Constitution du Tchad : 1 an mais toujours des crispations

L’arbre à palabres | Deutsche Welle

Play Episode Listen Later May 10, 2019 25:42


La constitution de la IVème République a été promulguée par le président Idriss Déby Itno le 4 mai 2018. Un an après, une partie des Tchadiens ne dit insatisfaite de ce texte alors que le pouvoir se félicite du chemin parcouru. Celui-ci se défend des accusations basées sur les récentes arrestations et le contrôle de la communication sur les réseaux sociaux.