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« Brice Clotaire Oligui Nguema vainqueur de la présidentielle avec 90,35 % des suffrages », constate le quotidien L'Union à Libreville.Un score « soviétique », commente le journal avec toutefois un bémol : « la participation finale de 70,4 % est loin de l'engouement attendu. (…) Un chiffre qui tranche avec les prévisions optimistes avancées la veille du scrutin. Le ministère de l'Intérieur attribue cette différence aux difficultés rencontrées par certains citoyens, notamment à l'étranger, pour exercer leur droit de vote. Des explications qui peinent à convaincre l'opposition, qui dénonce des irrégularités et un scrutin joué d'avance. Malgré ces critiques, la victoire d'Oligui Nguema ne souffre aucune contestation, affirme L'Union. Avec 575.222 voix en sa faveur, il écrase littéralement la compétition. Son principal adversaire, Alain Claude Bile by Nze, n'obtient que 3,02% des suffrages exprimés. Les autres candidats, relégués à des scores inférieurs à 1%, font office de figurants. »Reste que « Brice Clotaire Oligui Nguema entame donc son mandat avec un soutien populaire mitigé, estime L'Union. Il lui faudra regagner la confiance d'une partie des Gabonais et répondre aux défis économiques et sociaux auxquels le pays est confronté. La route vers la stabilité et la prospérité s'annonce longue et semée d'embûches. »Un immense défi…« C'est un raz-de-marée électoral pour Brice Clotaire Oligui Nguema », renchérit Gabonactu, qui apporte également quelques réserves : « derrière ce triomphe électoral se cachent d'immenses défis, pointe le site gabonais. Le Gabon est dans une situation économique préoccupante. La dette publique dépasse désormais 70 % du PIB, un niveau alarmant pour un pays dont l'économie repose majoritairement sur les exportations de pétrole et de minerais. Or, la volatilité des prix sur les marchés internationaux pourrait sérieusement compromettre les recettes publiques dans les années à venir. Le chômage reste endémique, notamment chez les jeunes. Les infrastructures de base — routes, hôpitaux, écoles — sont largement insuffisantes ou en délabrement. (…) Si les urnes ont donné leur verdict, les attentes de la population sont immenses, relève encore Gabonactu. La promesse d'un renouveau démocratique et économique devra rapidement se traduire en actions concrètes. Oligui Nguema qui a battu campagne sous le slogan de “Bâtisseur“ est désormais attendu au pied du mur. Transparence, justice sociale, lutte contre la corruption et relance de l'économie figurent parmi les priorités attendues. Brice Oligui Nguema a désormais les cartes en main. Reste à savoir s'il saura transformer ce plébiscite électoral en réussite politique et économique. »Gabon Review, autre site d'information gabonais pousse la critique avec cette question : « cette élection marque-t-elle un tournant démocratique ou bien n'est-elle qu'un habillage destiné à légitimer une reconduction maquillée ? Derrière la promesse de refondation, les pratiques, les réseaux et les logiques de pouvoir semblent toujours à l'œuvre. Le 12 avril 2025 devait signer la renaissance démocratique du Gabon. Mais pour beaucoup d'observateurs, le pays a peut-être simplement changé de façade, sans véritablement changer de cap. »Toujours des liens forts avec la France ?« Le positionnement sur la scène internationale de Brice Oligui Nguema est aussi très attendu. » C'est ce que relève Le Monde Afrique. « Son coup d'État (en 2023) a marqué une différence avec ceux des pays de l'Alliance des États du Sahel – Burkina Faso, Mali, Niger – dans la mesure où il n'a pas marqué de rupture avec l'ancienne classe politique, ni avec la France dans le but d'opérer un rapprochement avec Moscou. “Ses rapports avec les pays de l'AES sont bons, confirme une source (anonyme citée par Le Monde Afrique). Il a signé un important contrat avec une société burkinabé pour la construction de routes. Parallèlement, il s'est déjà rendu à quatre reprises en France, pays avec lequel il entend rester proche. Même s'il voue un culte au général de Gaulle, il attend de sa relation avec Paris qu'elle soit plus équilibrée“. »D'ailleurs, pointe Jeune Afrique, « Emmanuel Macron a appelé hier Brice Clotaire Oligui Nguema pour le féliciter. Les deux hommes avaient déjà échangé la veille, lorsque les premières tendances annonçaient déjà le président de la transition vainqueur du scrutin. Brice Clotaire Oligui Nguema en avait profité pour convier son homologue français à sa future investiture. Les deux dirigeants échangent régulièrement par téléphone. »Et Jeune Afrique de remarquer encore que « si les relations d'Emmanuel Macron ne sont pas au beau fixe avec certains chefs d'État du continent, le président français souhaite conserver avec le Gabon un lien fort. »
« Brice Clotaire Oligui Nguema vainqueur de la présidentielle avec 90,35 % des suffrages », constate le quotidien L'Union à Libreville.Un score « soviétique », commente le journal avec toutefois un bémol : « la participation finale de 70,4 % est loin de l'engouement attendu. (…) Un chiffre qui tranche avec les prévisions optimistes avancées la veille du scrutin. Le ministère de l'Intérieur attribue cette différence aux difficultés rencontrées par certains citoyens, notamment à l'étranger, pour exercer leur droit de vote. Des explications qui peinent à convaincre l'opposition, qui dénonce des irrégularités et un scrutin joué d'avance. Malgré ces critiques, la victoire d'Oligui Nguema ne souffre aucune contestation, affirme L'Union. Avec 575.222 voix en sa faveur, il écrase littéralement la compétition. Son principal adversaire, Alain Claude Bile by Nze, n'obtient que 3,02% des suffrages exprimés. Les autres candidats, relégués à des scores inférieurs à 1%, font office de figurants. »Reste que « Brice Clotaire Oligui Nguema entame donc son mandat avec un soutien populaire mitigé, estime L'Union. Il lui faudra regagner la confiance d'une partie des Gabonais et répondre aux défis économiques et sociaux auxquels le pays est confronté. La route vers la stabilité et la prospérité s'annonce longue et semée d'embûches. »Un immense défi…« C'est un raz-de-marée électoral pour Brice Clotaire Oligui Nguema », renchérit Gabonactu, qui apporte également quelques réserves : « derrière ce triomphe électoral se cachent d'immenses défis, pointe le site gabonais. Le Gabon est dans une situation économique préoccupante. La dette publique dépasse désormais 70 % du PIB, un niveau alarmant pour un pays dont l'économie repose majoritairement sur les exportations de pétrole et de minerais. Or, la volatilité des prix sur les marchés internationaux pourrait sérieusement compromettre les recettes publiques dans les années à venir. Le chômage reste endémique, notamment chez les jeunes. Les infrastructures de base — routes, hôpitaux, écoles — sont largement insuffisantes ou en délabrement. (…) Si les urnes ont donné leur verdict, les attentes de la population sont immenses, relève encore Gabonactu. La promesse d'un renouveau démocratique et économique devra rapidement se traduire en actions concrètes. Oligui Nguema qui a battu campagne sous le slogan de “Bâtisseur“ est désormais attendu au pied du mur. Transparence, justice sociale, lutte contre la corruption et relance de l'économie figurent parmi les priorités attendues. Brice Oligui Nguema a désormais les cartes en main. Reste à savoir s'il saura transformer ce plébiscite électoral en réussite politique et économique. »Gabon Review, autre site d'information gabonais pousse la critique avec cette question : « cette élection marque-t-elle un tournant démocratique ou bien n'est-elle qu'un habillage destiné à légitimer une reconduction maquillée ? Derrière la promesse de refondation, les pratiques, les réseaux et les logiques de pouvoir semblent toujours à l'œuvre. Le 12 avril 2025 devait signer la renaissance démocratique du Gabon. Mais pour beaucoup d'observateurs, le pays a peut-être simplement changé de façade, sans véritablement changer de cap. »Toujours des liens forts avec la France ?« Le positionnement sur la scène internationale de Brice Oligui Nguema est aussi très attendu. » C'est ce que relève Le Monde Afrique. « Son coup d'État (en 2023) a marqué une différence avec ceux des pays de l'Alliance des États du Sahel – Burkina Faso, Mali, Niger – dans la mesure où il n'a pas marqué de rupture avec l'ancienne classe politique, ni avec la France dans le but d'opérer un rapprochement avec Moscou. “Ses rapports avec les pays de l'AES sont bons, confirme une source (anonyme citée par Le Monde Afrique). Il a signé un important contrat avec une société burkinabé pour la construction de routes. Parallèlement, il s'est déjà rendu à quatre reprises en France, pays avec lequel il entend rester proche. Même s'il voue un culte au général de Gaulle, il attend de sa relation avec Paris qu'elle soit plus équilibrée“. »D'ailleurs, pointe Jeune Afrique, « Emmanuel Macron a appelé hier Brice Clotaire Oligui Nguema pour le féliciter. Les deux hommes avaient déjà échangé la veille, lorsque les premières tendances annonçaient déjà le président de la transition vainqueur du scrutin. Brice Clotaire Oligui Nguema en avait profité pour convier son homologue français à sa future investiture. Les deux dirigeants échangent régulièrement par téléphone. »Et Jeune Afrique de remarquer encore que « si les relations d'Emmanuel Macron ne sont pas au beau fixe avec certains chefs d'État du continent, le président français souhaite conserver avec le Gabon un lien fort. »
À deux jours de la présidentielle du 12 avril, huit candidats, dont le chef de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, sont en lice pour un septennat à la tête du pays. Son principal adversaire, Alain-Claude Bilie-By-Nze, n'hésite pas à l'attaquer sur les sujets de gestion financière et de dette en particulier, ce qui lui vaut une réponse musclée. Depuis qu'il est en campagne pour le poste de président du Gabon, Alain-Claude Bilie-By-Nze lâche ses coups contre la transition, qu'il accuse de gestion financière dispendieuse et mensongère. Encore en début de semaine sur la chaîne Africa 24, il a affirmé : « Les pouvoirs publics actuels ne donnent pas la vérité. Il y a de la dette cachée, il y a de la dette intérieure non comptabilisée, de la dette extérieure vis-à-vis notamment de fonds vautour, non comptabilisée. Il y a des dettes contractées pour acquérir des parts dans des entreprises dont personne ne connait le niveau exact de l'actionnariat. » Et d'ajouter : « Il faut voir clair dans cette question d'endettement. La dette gabonaise a aussi un problème, c'est qu'on s'endette pour financer le fonctionnement. »Alain-Claude Bilie-By-Nze parle de 8 500 milliards de francs CFA de dettes quand, selon les chiffres du gouvernement, elle vient de descendre en dessous des 7 000 milliards de francs CFA. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le niveau d'endettement est de 67% du PIB. Plutôt de 54%, disent les autorités qui refusent d'y inclure des arriérés comme les retraites et les soldes des fonctionnaires. Ces attaques, de la part du dernier Premier ministre d'Ali Bongo, lui valent des réponses musclées des soutiens de la transition.« Ceux qui se plaignent aujourd'hui ont habitué les Gabonais à des postures fallacieuses, arrogantes. Quand on a un bilan comme le leur, comme lorsque nous arrivons en septembre 2023 avec le président Oligui Nguema, et qu'il y a des échéances de dettes qui ne sont pas remboursées… Le Gabon était au ban de la communauté internationale parce qu'il ne tenait plus ses engagements internationaux », répond la ministre de la Communication, Laurence Ndong, et porte-parole du candidat Oligui Nguema. « La première chose qui a été faite a été de rembourser ces échéances de dette. On a trouvé un pays endetté à 7 500 milliards, une dette creuse pour laquelle on a vu aucune infrastructure [réalisée, NDLR]. Donc, aujourd'hui, le Gabon tient ses engagements en matière de dette. Tous nos bailleurs ont été remboursés », met-elle en avant.Depuis le 1ᵉʳ septembre 2023, le remboursement de la dette a absorbé 45,6% des ressources de l'État. Le Gabon a notamment réglé la Banque mondiale, malgré un retard très médiatisé. Une source au fait du dossier se dit « bien moins alarmiste qu'il y a 18 mois ». « Les grands bailleurs viendront et ils ne vont rien nous imposer », a déclaré à la télévision Brice Clotaire Oligui Nguema. Les agences de notation demeurent toutefois perplexes : l'agence Fitch a baissé sa note en janvier, inquiète particulièrement de fortes dépenses budgétaires et sociales. Elle anticipe un retour du FMI dans le pays d'ici à la fin de l'année.À lire aussiPrésidentielle au Gabon: la campagne est entrée dans la dernière ligne droite
« Je suis l'alternative unique qu'il reste aux Gabonais face aux militaires », affirme l'opposant gabonais Alain-Claude Bilie-By-Nze à deux semaines de la présidentielle du 12 avril. Mercredi, vous avez pu entendre le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui préside la transition et qui est, lui aussi, candidat. Ce matin, voici donc la réplique de son principal challenger. Que pense-t-il de la gestion du Gabon, depuis 19 mois, par les militaires du CTRI, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions ? À Libreville, l'ex-Premier ministre Bilie-By-Nze répond aux questions de Christophe Boisbouvier, avec les moyens techniques de Jad El Khoury. RFI : Est-ce que ce n'est pas compliqué de faire campagne quand on a été le dernier Premier ministre d'un régime honni par une grande majorité de Gabonais ? Alain-Claude Bilie-By-Nze : Ça aurait pu être compliqué en effet. Mais aujourd'hui, les Gabonais constatent que tous ceux qui ont accompagné Omar Bongo, Ali Bongo dans le cas du régime PDG [Parti démocratique gabonais], sont aujourd'hui avec le dirigeant de la transition. Il s'agit donc d'une continuité de ce régime que les Gabonais détestent et qu'ils voient aujourd'hui ressurgir derrière les traits du CTRI [Comité pour la transition et la restauration des institutions]. Le CTRI est une esbrouffe, le CTRI a menti aux Gabonais et derrière le CTRI, il y a le PDG.Est-ce à dire que vous reniez votre propre passé et l'époque où vous avez été très longtemps dans les gouvernements d'Ali Bongo ?J'ai été huit ans dans le gouvernement d'Ali Bongo. Je ne renie rien de cela. J'ai reconnu qu'il y a eu des erreurs qui ont été commises. Ce que je refuse, c'est de continuer le même système. Or, aujourd'hui, ce qui est en place, c'est la continuité du même système à tous les étages : la présidence de la République, les institutions, le gouvernement, la gouvernance. C'est ce que j'appelle la République des copains, coquins et consanguins. Et je refuse cela.Depuis le lancement de votre campagne, vous réclamez un procès pour Sylvia et Noureddin Bongo qui sont en prison depuis le 30 août 2023. Et apparemment, vous avez été entendus puisqu'au micro de RFI et France 24, le président de la transition vient de déclarer que ces deux personnes auraient droit à un procès juste et équitable. Est-ce que vous êtes satisfait ? Ce que j'ai réclamé, c'est justement de faire en sorte que personne ne soit détenu illégalement sans aucun procès. Et je constate que le président de la transition connait le dossier puisqu'il en a parlé. Il a donc accès au dossier, ce qui naturellement est une hérésie dans un Etat de droit.Mais vous êtes satisfait quand même qu'il ait dit qu'il y aura un procès ? J'attends de voir.Alors, dans cette présidentielle du 12 avril prochain, il y a huit candidats, mais seulement deux poids lourds de la politique gabonaise. Le président de la transition et vous-même. Que pensez-vous de l'exclusion d'autres grandes figures comme le professeur Albert Ondo Ossa, Pierre Claver Maganga Moussavou ou le syndicaliste Jean-Rémy Yama ? J'estime que, pour un retour à l'ordre constitutionnel, il aurait fallu ouvrir le champ démocratique, permettre à tous les Gabonais qui le désiraient de proposer une offre politique réelle. Ce qui s'est produit en réalité, c'est que le général et ses amis ont voulu exclure un maximum de personnes. Ils auraient bien voulu m'exclure, moi. Malheureusement, tous les critères qu'ils avaient imaginés, j'ai coché toutes les cases pour ne pas succomber à cela. Je ne pense pas que nous réussissions à construire une démocratie par l'exclusion. Exclure les Gabonais sur la base de leur âge, sur la base de leur mariage, sur la base de leur état physique, ce n'est pas cela une démocratie et nous sommes aujourd'hui en péril dans notre pays et nous sommes là pour allumer cette nouvelle espérance, moi, Alain-Claude Bilie-By-Nze.Est-ce à dire que vous êtes en discussion avec certaines de ces personnalités exclues en vue d'une plateforme commune pour le 12 avril ? Il y a des discussions. Nous souhaitons qu'il y ait une plateforme commune le 12 avril. Ce que je sais par ailleurs, c'est que cette plateforme ne doit pas se mettre sur la question des personnes. Il faut la bâtir sur le projet de rupture avec l'ordre ancien, en rupture avec tout ce qui n'a pas fonctionné. Et on voit aujourd'hui, malheureusement, que c'est un système qui refuse de mourir et qui revient sous une autre forme.Vous êtes en discussion avec qui ? Je pense que les discussions n'ont pas encore abouti. Permettez que je ne révèle pas pour le moment.Alors, certains observateurs disent que le général Oligui a volontairement écarté tous les poids lourds de la politique gabonaise, sauf vous. Parce que, vu votre passé, vous ne risquez pas de le mettre en ballotage ?Il a écarté un certain nombre d'acteurs pour éviter le ballotage précisément. Je pense que d'avoir évité la candidature de Jean-Rémy Yama ou de Monsieur Ongoundou, ça a été une manière pour lui de s'assurer qu'il n'y aura pas un deuxième tour. Mais il se trompe. Ceux qui auraient voulu voter pour Jean-Rémy Yama ne voteraient pas pour lui. Ceux qui auraient voulu voter pour Monsieur Ongoundou ne voteraient pas pour lui. Aujourd'hui, je suis l'alternative unique qui reste aujourd'hui pour les Gabonais et les Gabonaises face aux militaires qui, depuis 19 mois, sont dans l'enfumage et le mensonge. Et que répondez-vous à ceux qui disent qu'en acceptant d'être candidat, vous acceptez de servir de caution démocratique pour cette élection ?Je suis candidat parce que j'ai un parcours politique. J'ai une expérience politique qui me permet aujourd'hui de proposer aux Gabonaises et aux Gabonais une offre différente. Je voudrais dire que le général Oligui est dans le système depuis Omar Bongo. Il n'est pas un homme neuf et tous ceux qui l'entourent aujourd'hui, ce sont des hommes anciens du système ancien. Ils essaient de montrer aux Gabonais un visage différent. Mais les Gabonais sauront faire la part des choses et, aujourd'hui, il est temps de mettre un terme à ce système.Donc, vous espérez un deuxième tour ?Donc j'espère gagner l'élection.
Dans une interview réalisée ce 25 avril à Libreville par RFI et France 24, le général Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo le 30 août 2023 et qui est candidat à la présidentielle du 12 avril, affirme qu'il ne veut pas être porté par un parti ou un clan, mais par le peuple gabonais. Interrogé sur l'exclusion de plusieurs figures de l'opposition à cette élection, il répond que c'est la loi et qu'un général qui a fait le « coup de libération » du 30 août 2023 ne peut pas avoir peur d'un Ondo Ossa, d'un Maganga Moussavou ou d'un Jean-Rémy Yama. Suite au renversement d'Ali Bongo, il affirme que le procès de sa femme Sylvia et de son fils Noureddin aura lieu et sera équitable, au terme des deux ans d'enquête maximum que prévoit le Code pénal gabonais. Il ajoute que la justice a la preuve que Sylvia signait des documents officiels à la place d'Ali, car les enquêtes détiennent notamment un cachet. France 24 : Il y a 19 mois, à la tête de la garde présidentielle, vous avez renversé Ali Bongo. Vous avez promis aux Gabonais une nouvelle ère. Vous avez promis de remettre le pouvoir aux civils. Or, vous êtes candidat pour la prochaine élection présidentielle qui est prévue le 12 avril. Pourquoi ce revirement ? Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision ? Brice Oligui Nguema : Ali Bongo Ondimba a été renversé effectivement le 30 août 2023. Et je l'ai dit dans mon discours à la nation lorsque j'ai prêté serment : nous allons organiser des élections libres, transparentes et apaisées en vue de rendre le pouvoir aux civils. Je ne suis pas resté figé dans mes bottes de militaire. Et vous parlez français aussi bien que moi. Cette phrase est différente que de dire : Je ne serai pas candidat. Ce sont deux phrases différentes. J'ai laissé l'ouverture au peuple. Le jour où le peuple a besoin de moi et qu'il m'appelle, je répondrai, comme ce fut le cas aujourd'hui, en respectant les règles de droit. J'ai renoncé à mon statut de militaire. Je concours en tant que civil. Et pour preuve, vous ne m'avez pas appelé général. Vous avez dit Brice Clotaire Oligui Nguema C'est dire que le titre de général a disparu. Je suis un civil, tout comme les autres.RFI : Alors, sur votre premier bilan, Monsieur le Président, puisque voilà 19 mois que vous êtes au pouvoir, il y a des avis partagés. C'est vrai, il y a des choses qui vont mieux : les frais de scolarité sont pris en charge, les pensions de retraite sont à nouveau versées. Mais 40 % des jeunes sont au chômage, la dette atteint 70 % du PIB, les coupures d'électricité se multiplient, notamment ici à Libreville. Est-ce que ces difficultés de la vie quotidienne ne risquent pas de ternir ce bilan ? Les difficultés de la vie quotidienne, nous les avons héritées du système déchu et aujourd'hui, nous faisons des efforts. Le chômage, comme vous l'avez dit, a baissé de 12 % parce que nous avons mis le pays en chantier. Effectivement, la dette, elle est là, elle existe. Ce n'est pas moi qui ai créé cette dette, je l'ai héritée, c'est le passif. Et en tant que chef, il faut assumer le passif des autres. C'est aussi ça la responsabilité d'un chef d'État. Oui, elle est là, mais nous arrivons à nous en sortir. Pour preuve, j'ai payé l'AFD, j'ai payé l'échéance de la Banque mondiale, le FMI, je ne dois pas. J'ai payé la Bad, j'ai payé la Bird, j'ai payé l'Afreximbank. Je vais aux élections et j'ai réglé mes échéances. C'est vrai que la dette est là et que la notation du Gabon a baissé. Mais c'est aussi en partie à cause de vos entreprises qui me payent en retard. Comment voulez-vous que je sois à l'heure dans mes échéances quand mes dividendes et mes impôts, mes revenus sont payés en retard ? Donc cette dégradation de la note, on doit tous se la partager et l'assumer.France 24 : Depuis le 30 août 2023, vous l'avez dit, vous avez refusé le terme de coup d'État, vous dites « coup de libération ». Vous avez aussi opté pour une transition courte. Ça devait être deux ans, ça va même être moins. Les élections vont avoir lieu en avril. C'est quand même très différent de ce qui se passe au Sahel. Je vois que vous souriez. Vous ne souhaitez pas qu'on vous compare aux putschistes du Sahel ? Putschistes, je dis que le mot est un peu trop fort. Ce n'est pas un terme que je vais employer pour mes collègues militaires. Ce n'est pas la peine à chaque fois de jeter la pierre sur les autres. Je vous le dis, ce sont mes frères d'armes. Nous ne sommes pas dans la rupture avec les grandes puissances. Pour preuve, les Français au Gabon, les autres, personne n'a été inquiété.RFI : Alors justement, dans les trois pays de l'Alliance des États du Sahel qui ont connu, eux aussi, un putsch, les militaires français ont été expulsés et la France est maintenant accusée de tous les maux et notamment de néocolonialisme. Est-ce que vous n'êtes pas tenté, vous aussi, Monsieur le Président, de suivre ce chemin qui pourrait plaire peut-être à une partie de votre opinion ? Je vous l'ai dit, je suis inclusif, je ne suis aucun chemin et aucun pays au monde ne s'est construit sans alliés, sans pays amis. Je travaille avec tout le monde. Je suivrai le chemin que me guide mon peuple. Je n'ai pas un chemin de rupture avec tout le monde. Non.RFI : Et avec la France ? Avec la France, nous entretenons de bonnes relations. Vous le savez. Vous l'avez vu. Des relations d'État à État. J'ai été invité en France à quatre reprises. Une visite officielle avec le président Macron, un tête-à-tête à l'Élysée, ce sont des relations entre hommes d'État. Et j'ai été invité aux Jeux olympiques. J'ai été invité au Sommet de la Francophonie. J'ai été invité à l'ouverture de Notre-Dame de Paris. Nous avons de très bonnes relations. Et la France est notre partenaire historique.France 24 : Mais en dehors des trois États du Sahel dont on a déjà parlé, si on mentionne le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Tchad, partout, les militaires français quittent l'Afrique, sauf ici au Gabon. Pourquoi cette exception gabonaise ? Et est-ce que vous pensez aussi qu'il faut que les militaires français partent à terme ? C'est vous qui le pensez.France 24 : Je vous pose la question. Les Français sont bienvenus ici. Les Russes, peut-être demain, s'ils veulent venir, seront peut-être aussi les bienvenus. Je vous l'ai dit, je suis inclusif, je ne chasse personne. Les Chinois sont bienvenus ici. Ils font des affaires ici. Toutes les communautés sont les bienvenues ici. Donc je ne fais pas de distinction. Pour ce qui est de la base française, nous avons mis en place une commission mixte entre la France et le Gabon pour essayer de trouver de meilleurs accords. Et on est parvenu à ce que le camp de Gaulle ne soit plus appelé camp de Gaulle. Nous allons trouver un nom gabonais pour rebaptiser le camp de Gaulle.France 24 : Vous avez une idée ? Peut-être un général. Pourquoi pas Boulingui [le général Nazaire Boulingui, 1918 -1984] ? Ils sont plusieurs. Et nous sommes tombés d'accord sur la réduction des effectifs. Nous allons quitter les 300 effectifs fantassins pour 150 effectifs instructeurs partagés entre la moitié de Français et l'autre moitié de Gabonais. Le camp ne sera plus un poste opérationnel avancé, mais un pôle de formation sous-régional. À l'intérieur, il y aura deux écoles, l'école d'administration et l'école de protection de l'environnement. Je pense que c'est le meilleur équilibre. Il n'y aura plus de blindés, de chars français ici à Libreville, mais il y aura des instructeurs. C'est le meilleur équilibre que nous avons trouvé ensemble. Nous ne sommes pas dans la rupture. Aucun pays au monde ne s'est développé seul.France 24 : Alors, vous avez parlé d'Ali Bongo. Aujourd'hui, il n'est ni poursuivi ni maltraité, visiblement. Son épouse Sylvia, son fils Noureddin, par contre, sont en prison depuis 18 mois, poursuivis pour des malversations financières. Un de leurs avocats affirme qu'ils sont détenus illégalement, et même torturés, il y a une plainte qui a été déposée en France. Un juge enquête sur ces faits parce que, je le rappelle, ils ont aussi la nationalité française. Votre réaction ? Au Gabon, nous sommes un pays respectueux des droits de l'Homme. Si on a réussi à faire un coup d'État sans effusion de sang, ce n'est pas deux individus qui seront torturés dans ce pays. J'en doute fort. La preuve, c'est que vous avez vos responsables à l'ambassade qui leur rendent visite en prison. Posez-leur la question. Il n'y a aucune marque de torture sur leurs corps. Et laissez la justice faire son travail, c'est tout. Il y a le temps de la justice.France 24 : Monsieur le Président, le problème, c'est que le temps s'étire. Ça fait 18 mois qu'ils sont en prison. Alors, est-ce qu'il va y avoir un procès ? Quand y aura-t-il un procès ? Ou est-ce que vous songez, éventuellement, après l'élection, peut-être à les libérer ? Je ne songe à rien faire. Il y a une justice qui fera son travail. Le procès aura lieu et il sera équitable je pense. Selon le code gabonais, pour des crimes, on peut aller jusqu'à deux ans d'enquête et les enquêtes se poursuivent.France 24 : On y est presque donc. Vous le dites.RFI : Dans une interview à Jeune Afrique, Ali Bongo a déclaré il y a quelques semaines : « Tout ce dont on accuse mon épouse, les détournements, les nominations à ma place… Tout cela est faux ! »Vous savez, c'est toujours facile pour un voleur de dire : « Je suis innocent ». Il y a des preuves dans le dossier chez le juge d'instruction. Laissez la justice faire son travail.RFI : Est-ce que vous avez des éléments concrets qui prouvent que madame Bongo signait des documents officiels à la place de son mari ? Je l'ai dit. Les juges ont des preuves. Qu'est-ce que vous n'arrivez pas à comprendre ?RFI : Et vous avez des preuves de ce que... Posez la question àAli Bongo Ondimba. Et je le sais pour l'avoir vu. Après son AVC, je m'excuse, son bras, il était paralysé. Et je l'ai vu. Il ne signait aucun document.RFI : Mais cela ne prouve pas que son épouse signait à sa place, Monsieur le Président. Je vous ai dit que la justice a des preuves. Après chaque Conseil des ministres, les parapheurs étaient transférés à son domicile. Donc vous comprenez qui signait à son domicile.France 24 : Son épouse ?C'est vous qui le dites.France 24 : C'est vous qui le suggérez. Non, non, c'est la justice. Et qui le sait ? Parce qu'il y a des preuves, qu'ils ont. C'est un cachet. Et merci.France 24 : Alors beaucoup de caciques de l'ancien régime, on vient de parler des deux personnes poursuivies, peu sont poursuivies d'ailleurs, mais beaucoup se sont ralliés à votre candidature. L'ancien parti au pouvoir, symbole de l'ère Bongo, le PDG, va aussi se rallier à vous. Alors qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que finalement vous ne faites que perpétuer le système qui était en place ? Qu'en somme, vous faites du Bongo sans Bongo ? Je vais aux élections, j'ai mis une plateforme en place, Les Bâtisseurs, tout comme le président Macron l'avait fait, avec La République en Marche. Je n'ai pas de parti politique, je n'ai pas d'association parce que je ne veux pas être tenu par un parti politique ou par une quelconque association. Je veux être élu par le peuple gabonais. Je veux être porté par le peuple gabonais, pas par un groupe ou un clan.RFI : Alors pour cette présidentielle, il y a huit candidats. Mais les règles sont tellement restrictives qu'en dehors de l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, aucun poids lourd ne peut se présenter contre vous. Du coup, on se demande si vous n'avez pas sciemment exclu le professeur Albert Ondo Ossa, qui est le vrai vainqueur d'août 2023, Pierre Claver Maganga Moussavou et le syndicaliste Jean-Rémy Yama, parce qu'ils pouvaient peut-être vous battre, ou au moins vous forcer à un deuxième tour ? Alors, au-delà de 70 ans, on ne peut plus être candidat. C'est le choix des Gabonais. Ce n'est pas mon choix. Je n'exclus personne. Avez-vous vu un général qui a peur de quelqu'un ? Quelqu'un qui fait un coup de libération et qui va avoir peur d'un Ondo Ossa, d'un Maganga Moussavou ou de quelqu'un d'autre ? C'est de la manipulation politique. Qu'on respecte pour une fois ce que les Gabonais veulent et ce que la Constitution a demandé ou exigé. Pour le cas de celui que vous avez aussi évoqué, Jean-Rémy Yama, l'inclusivité ne veut pas dire le non-respect des procédures. Ce pays doit changer et il va changer. En France, on ne respecte pas les lois ? Dites-moi.France 24 : On essaye. Les candidats ne respectent pas les lois ? Aux élections présidentielles, ils ne fournissent pas des dossiers ? Et pourquoi voulez-vous que ce soit en Afrique qu'on doive tout le temps accepter ces erreurs que nous voulons changer ?
Au Gabon, il n'y a pour l'instant que quatre candidats en lice pour la présidentielle du 12 avril prochain. En effet, 19 des 23 dossiers de candidature ont été rejetés, dimanche 9 mars, par le pouvoir. Mais plusieurs candidats recalés, comme le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, font appel devant la Cour constitutionnelle. Quelle est la marge de manœuvre de cette Cour ? Bergès Mietté enseigne à l'université internationale de Libreville et est chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde, à Sciences Po Bordeaux. En ligne de Libreville, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : 23 dossiers de candidature déposés, mais seulement quatre dossiers retenus. Qu'est-ce que vous en pensez ? Bergès Mietté : Cela suppose que ce scrutin-là a suscité beaucoup d'intérêt. Un engouement au regard du nombre de candidatures. On peut tout simplement déplorer que le nombre de dossiers retenus ne soit pas conséquent.Oui, 19 dossiers ont été rejetés…Oui, tout à fait.Alors, parmi les dossiers rejetés par le ministère de l'Intérieur, il y a ceux des quatre femmes qui voulaient être candidates. Et puis il y a le dossier d'une figure de la société civile, le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, qui a fait 18 mois de prison sous le régime Ali Bongo. Officiellement, il est recalé parce qu'il n'a pas présenté l'acte de naissance de son père, qui est né il y a plus d'un siècle, en 1920. Qu'est-ce que vous en pensez ? Alors au Gabon, il y a effectivement un problème d'état civil qui ne concerne pas que Jean-Rémy Yama, beaucoup de personnes. Je pense que, étant donné que les autorités sont conscientes de cette question-là, le problème d'état civil, je pense qu'il devrait y avoir des mécanismes permettant de faciliter l'accès et l'établissement des jugements supplétifs, ne serait-ce que pour les candidats qui aspirent à la magistrature suprême.Alors Jean-Rémy Yama a introduit un recours devant la Cour constitutionnelle. Pour sa défense, il dit deux choses : 1. qu'en 1920, l'année où son père est né, le Gabon n'existait pas administrativement et 2. qu'il est inscrit, sur son acte de naissance à lui, que son père et sa mère sont gabonais. Est-ce que les juges de la Cour constitutionnelle vont être en mesure d'entendre ces deux arguments ? Mais on l'espère, tout simplement. Dès lors que la nationalité des parents figure bel et bien sur le document d'état civil du concerné, je pense que les juges en tiendront compte.Et si le recours de Jean-Rémy Yama est rejeté, est-ce qu'on pourra parler d'excès de formalisme ou d'une décision politique ? Je pense qu'on parlera plutôt d'excès de formalisme. Quand bien même on peut tenir compte des deux éléments, puisque, à la différence d'autres candidats, Jean-Rémy Yama apparaît davantage comme le candidat anti-système. Je pense que Jean-Rémy Yama tente d'incarner la nouvelle opposition gabonaise en construction. Et pour ce scrutin-là, pour beaucoup, l'idéal serait qu'il participe effectivement.Voulez-vous dire que, s'il ne peut pas se présenter, beaucoup de Gabonais diront qu'il a été écarté parce que le général Oligui Nguema en a peur ?Je pense que cette idée-là pourrait effectivement être mobilisée. Je pense que Jean-Rémy Yama a la particularité de pouvoir parler avec tout le monde. Et comme il n'a jamais appartenu officiellement aux régimes précédents, je pense que sa voix est entendue par beaucoup de Gabonais. Maintenant, si sa candidature est retenue, on verra sur le terrain comment il va se déployer.Longtemps, la Cour constitutionnelle a été présidée par Marie-Madeleine Mborantsuo, qui était une personnalité très proche du régime d'Ali Bongo. Elle a d'ailleurs été écartée au lendemain du coup d'Etat du 30 août 2023. Aujourd'hui est-ce que le nouveau président de la Cour, le magistrat Dieudonné Aba'a Owono, est considéré comme un proche du régime de Brice Clotaire Oligui Nguema ?Oui, tout à fait. Il pourrait être taxé de partialité en raison de sa proximité avec le président de la transition. Et d'ailleurs, sa nomination à la tête de la Cour constitutionnelle a fait réagir une certaine classe politique au niveau national.Le général Oligui Nguema et le magistrat Dieudonné Aba'a Owono sont cousins. Est-ce que ce lien de parenté peut nuire à la crédibilité à venir des décisions de la Cour ? On a vu récemment la sortie de Jean-Rémy Yama sur un processus de fraude qui était en marche. Et il appelait d'ailleurs les Gabonais à la vigilance. Mais ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a d'autres candidats en lice. Il y a la candidature d'Alain-Claude Bilie-By-Nze, que je considère comme étant le principal challenger de Brice Oligui Nguema. Quand bien même Alain-Claude Bilie-By-Nze a été une décennie durant le visage du régime d'Ali Bongo, il apparaît auprès d'une certaine frange de la population comme une personne sulfureuse en raison de ses prises de position passées.Donc pour vous, si Jean-Rémy Yama ne peut pas se présenter, il n'y aura pas match ?Oui, je pense que la présidentielle du 12 avril 2025 ne sera pas très disputée, très compétitive. Et cette hypothèse-là se fonde sur trois faits majeurs. En premier lieu, il y a comme un consensus national autour de la candidature et la personne d'Oligui Nguema. Autre élément, donc, Oligui Nguema est l'auteur du coup d'Etat, ce fait historique est source d'adhésion et d'admiration. Et dernier élément, Brice Oligui Nguema n'a pas, comme je le disais tantôt, en face de lui des adversaires très fiables. Donc, faute de challenger, je pense que le scrutin présidentiel du 12 avril sera un match amical entre Oligui Nguema et un candidat de faible envergure.À lire aussiLes candidats à l'élection présidentielle gabonaise sont désormais connus
Au Gabon, la popularité du président de la transition, le général Oligui Nguema, est-elle en train de s'effriter ? « Oui », affirmait hier notre invité, le syndicaliste Jean-Rémy Yama. « Non », répond ce matin François Ndong Obiang, qui est le premier vice-président de l'Assemblée nationale et qui affirme que 70 % des Gabonais soutiennent l'ancien officier putschiste du 30 août 2023. La présidentielle, c'est dans deux mois, le 12 avril, mais aucun poids lourd n'a encore annoncé sa candidature. Que fera le général Oligui Nguema ? De passage à Paris, le premier vice-président de la Chambre répond à Christophe Boisbouvier. RFI : On est à moins de deux mois de la présidentielle et le général Brice Oligui Nguema reste muet sur ses intentions. Est-ce à dire qu'il hésite à être candidat ? François Ndong Obiang : Non, je ne pense pas qu'il y ait d'hésitations. Nous sommes dans les temps. Je pense que s'il a la volonté et la détermination d'être candidat, il annoncera sa candidature dans les jours prochains. Je pense que d'ailleurs cette candidature est souhaitée par le peuple gabonais, parce qu'il a commencé quelque chose qui a été perçu comme un profond changement. Et donc vous pensez qu'il annoncera sa candidature d'ici à la fin de ce mois de février ? Oui, nous sommes à deux mois, nous sommes le 14 février aujourd'hui, il faudra effectivement que, dans les jours qui viennent, monsieur Oligui se prononce sur sa candidature. Alors vous-même, François Ndong Obiang, vous avez appelé à voter « oui » à la nouvelle Constitution, c'était au mois de novembre dernier. Vous êtes député, premier vice-président de l'Assemblée nationale, est-ce que vous soutiendrez son éventuelle candidature ? Oui, nous partageons cette vision. Nous partageons une vision de tranquillité, une vision de prospérité et une vision de rupture apaisée. Vous savez, le Gabon vit une transition spécifique où il n'y a pas eu d'emprisonnement et de chasse aux sorcières, et où le chronogramme qui a été arrêté en septembre 2023 est suivi et respecté. Donc, si nous marchons dans cette voie, je suis prêt à continuer à soutenir cette logique et probablement la candidature de monsieur Oligui quand il se prononcera. Voilà 18 mois que le général Oligui préside la transition. Alors, juste après le putsch, il était très populaire. Mais aujourd'hui, avec les difficultés de la vie quotidienne, avec les pannes d'électricité qui sont nombreuses en ce moment à Libreville, est-ce que vous ne craignez pas que cette popularité s'effondre ?Elle ne peut pas s'effondrer en deçà de 50 % de l'électorat gabonais. Je peux reconnaître effectivement tous les dysfonctionnements sur la SEEG [la société d'électricité - NDLR] qui sont dramatiques, qui sont pénibles pour tous les Gabonais. C'est vrai. Encore que ces problèmes soient là depuis longtemps, la société n'a pas été restructurée. Bon, mais même le bon Dieu a des contradicteurs. Donc, Oligui Nguema, légitimement, devrait avoir des contradicteurs, mais sa popularité ne peut pas être en deçà de 70 % aujourd'hui. On ne peut pas tout faire maintenant, mais ce qui se fait au moins est visible et apprécié par les Gabonais. Donc oui, il peut y avoir des dysfonctionnements avec le courant et l'eau, mais on va réparer tout cela. À lire aussiAu Gabon, la population vit au rythme des délestages d'électricitéÀ la présidentielle d'août 2023, François Ndong Obiang, vous étiez le président de la plateforme Alternance 2023 et donc le premier soutien du candidat Albert Ondo Ossa contre le parti au pouvoir PDG et son candidat Ali Bongo. Or, aujourd'hui, vous êtes aux côtés du PDG pour soutenir le probable candidat Brice Clotaire Oligui Nguema. Pourquoi cette volte-face ?Oh, ce n'est pas une volte-face. Moi, je suis sur mes convictions. Moi, je ne suis pas PDGiste, et je crois que je ne l'ai pas été et que je ne le serai jamais. Mais, par conséquent, on peut avoir des acteurs de ce parti qui sont des hommes convenables et respectables. Donc, si le PDG soutient le candidat Oligui, c'est leur affaire, mais moi, je ne suis pas dans la logique du PDG. Moi, je soutiendrai le candidat Oligui parce que je sais que c'est un homme authentique dont on ne recherche pas l'acte de naissance pendant six jours, qui a une trajectoire scolaire établie et qui a un père et une mère qui sont visibles.À la différence d'Ali Bongo, en fait ?Je ne vous le fais pas dire... Donc, je soutiendrai Oligui pour la vision du bâtisseur qu'il a. Il ne sera pas le candidat du PDG.Au vu des conditions très restrictives de la Charte de la transition et du Code électoral, il y a très peu de figures politiques gabonaises qui seront éligibles ce 12 avril. Est-ce que vous ne craignez pas que le général Oligui se retrouve tout seul comme candidat de poids face à simplement deux ou trois figurants ?Mais il faut justement qu'Oligui ait des candidats contre lui. Il faut que l'élection soit ouverte, sinon on va proclamer autre chose. Bon, attendons voir.Hier, on a entendu sur RFI le syndicaliste Jean-Rémy Yama qui vient de créer son parti et qui semble penser sérieusement à une candidature. Qu'est-ce que vous lui conseillez ? Je lui conseillerai simplement de garder et de conserver ses énergies et de participer à un mouvement collectif qui nous permettrait de capter toutes les capacités qu'il y a de bon dans ce pays pour avancer. Vous lui conseillez de rejoindre la future plateforme pour le candidat Oligui Nguema ?Mais oui, c'est un monsieur courageux. C'est un monsieur qui a souffert dans sa chair. Je pense qu'il ne serait pas bon qu'il se disperse. À lire aussiPrésidentielle au Gabon: «C'est un mauvais signal que le président Oligui soit le candidat du PDG»
Au Gabon, une élection présidentielle se tiendra le 12 avril prochain. Aucun ténor de la classe politique n'a encore annoncé sa candidature. Ni le général Oligui Nguema, qui préside la transition depuis dix-huit mois, ni aucun de ses opposants. Parmi les candidats possibles, il y a le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, qui vient de créer le PNTP, le Parti national pour le travail et le progrès. Depuis ses 18 mois de prison sous le régime Ali Bongo, l'enseignant-chercheur est populaire au Gabon. Ira-t-il à l'élection ? De passage à Paris, Jean-Rémy Yama répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : On se souvient de vos 18 mois de prison du temps d'Ali Bongo, c'est grâce aux militaires putschistes du 30 août 2023 que vous avez été libéré et que vous êtes devenu sénateur. Mais un an plus tard, tout récemment donc, vous avez appelé à voter contre la nouvelle Constitution, est-ce que ce n'est pas de l'ingratitude ? Jean-Rémy Yama : Mais non, pas du tout. Sinon, moi, je suis un enseignant. La rigueur avec laquelle je corrige la copie d'Ali Bongo est la même rigueur que j'utilise pour corriger la copie du président Brice Oligui Nguema. Donc, ce n'est pas parce qu'on m'a sorti de prison que je vais perdre mes convictions, ma dignité. Je pense que si j'ai été nommé sénateur, c'est pour que j'apporte mon expertise dans la construction de ce pays. Et donc, j'ai voté non à la Constitution, parce que j'estimais que cette Constitution n'était pas bonne. Et pourquoi ? Mais déjà dans la séparation des pouvoirs, et on le voit tout récemment dans l'actualité. Il y a un jeune activiste, pour la publication d'une vidéo, qui a fait deux jours en prison, en détention préventive. C'est une aberration. Cela veut dire que c'est un rétropédalage parce que, lorsqu'on vous met en prison, soit c'est le procureur, soit c'est le juge et, dans les deux cas, je ne connais pas de détention préventive qui mette deux jours. Alors, cela veut dire qu'il y a une intervention du politique et donc il faut arrêter l'intervention du politique dans la justice. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à voter non, parce que les travers du passé avaient toutes les possibilités encore de revenir. Et c'est la même chose aussi lors du Code électoral où je me suis abstenu. Il y a eu des avancées, certes, mais elles n'étaient pas suffisantes parce qu'on avait l'occasion aujourd'hui de faire un très bon Code électoral, malheureusement, on l'a ratée.À lire aussi«La Constitution qui risque d'être soumise à référendum divise les Gabonais», juge le sénateur Jean-Rémy YamaQu'est-ce qui vous gêne dans le nouveau code électoral ? Mais déjà, par rapport aux militaires, le fait qu'il y ait quelqu'un en tenue, qui peut maintenant, exceptionnellement pour cette élection, être candidat. Qu'est-ce qui vous gêne dans la candidature probable du général Bruce Oligui Nguema ? Aucun texte ne lui interdit d'être candidat, mais il a fait une promesse le 4 septembre 2023. Il a promis aux Gabonais qu'il rendrait le pouvoir aux civils, et moi, j'aurais souhaité qu'il respecte sa position, d'une part. Et je vois maintenant la résurgence du PDG, l'ancien parti au pouvoir, qui a été chassé. C'est-à-dire les mêmes acteurs qui ont été avec Ali Bongo, ce sont les mêmes acteurs, c'est-à-dire ceux qui avaient fait Ali en 2016, ils sont en train de le faire avec le président Oligui, par des marches, par des manifestations, appels à candidature, et ça, c'est un mauvais signal que le président Oligui soit le candidat du PDG, parce que c'est ça qui est en train de se dessiner. Et vous auriez aimé que le général Oligui Nguema fasse comme Amadou Toumani Touré au Mali en 1992, c'est-à-dire qu'après un an de transition, il se retire et laisse la place aux civils, c'est ça ? Mais même après six mois, qu'il se retire et qu'il laisse la place aux civils et que peut-être, même plus tard, on serait allé le chercher, comme d'ailleurs on est allé chercher ATT que vous venez de citer.Est-ce qu'au vu de la large victoire du oui au référendum constitutionnel de novembre, le général Oligui Nguema n'est pas très populaire et n'est-il pas naturel qu'il essaye d'en profiter pour la prochaine présidentielle ? Bon, le 30 août, tout le monde va saluer ce qui est arrivé le 30 août 2023. Mais chaque jour qui passe, il y a une forme de désillusion qui s'installe. Il y a beaucoup de ratés et, aujourd'hui, si on doit faire le bilan de 16 mois, je suis persuadé que la popularité du président, chaque jour qui passe, perd des points. Sa popularité baisse, même si, c'est vrai, le président est populaire et il est probablement capable de gagner une élection, mais dans quelles conditions ? Si on regarde le tissu économique aujourd'hui, si on regarde le tissu social. Jean-Rémy Yama, vous créez donc le PNTP, le Parti national pour le travail et le progrès, deux mois et demi avant la présidentielle du 12 avril. Cela veut dire que vous serez candidat, non ? Non, je pense qu'aucun parti politique n'a encore annoncé sa candidature ou non. Pas du tout. Pour l'instant, moi, je ne me projette pas, je ne peux pas déjà savoir ce que je dirai dans un mois et donc je prends les choses au fur et à mesure qu'elles arrivent. Oui, mais enfin, le 5 septembre 2023, quand vous êtes sorti de la prison centrale de Libreville, le général Oligui a tenu à ce que ce soit vous le premier à en sortir, le premier prisonnier politique. On vous a fait une haie d'honneur à votre sortie, vous savez que vous comptez dans le paysage gabonais ? Oui, c'est vrai, il faut le reconnaître et je sais que je compte, ma voix compte, mais c'est ce que j'ai envie d'utiliser justement pour apporter un mieux vivre nos compatriotes gabonais. Parce que les maux qui minent notre pays, sincèrement, peuvent être résolus si on y met un peu de la fermeté et de la rigueur. À lire aussiGabon: libération d'un leader syndicaliste sur ordre du président de la transition
La Société nationale de pétrole du Congo, la SNPC, a lancé fin décembre 2024 un emprunt obligataire pour mobiliser sur le marché financier de l'Afrique centrale 100 milliards de FCFA afin de financer ses projets de forages dans trois champs pétroliers. Le dernier délai pour y souscrire est le 29 février prochain. Les patrons de la SNPC sillonnent les pays de la CEMAC. Ils étaient, le 11 février, à Libreville pour inviter les Gabonais à souscrire. De notre correspondant à Libreville,PowerPoint à l'appui, Maixent Raoul Ominga, directeur général de la Société national des pétroles du Congo (SNPC), explique aux hommes d'affaires du Gabon pourquoi souscrire à cet emprunt obligataire : « L'emprunt obligataire va servir à financer un projet très structurant pour la SNPC, notamment booster notre croissance et augmenter la production et servir réellement notre économie. Le taux de rentabilité est de 6,5%. Je pense que les épargnants devraient mettre l'argent sans crainte. »Détenue à 100% par l'État congolais, la SNPC, créée en 2002 sur les cendres de l'ex-Hydro Congo, finançait ses opérations grâce aux emprunts sur le marché international. L'entreprise se tourne vers le marché régional suite à l'assèchement progressif des financements des énergies fossiles au niveau mondial. « Nous devons aussi regarder la réalité en face : les énergies fossiles sont encore nécessaires à nos économies », souligne Maixent Raoul Ominga. S'il affirme que le travail de la transition énergétique est en cours, il insiste : « On fait d'abord en sorte que nous puissions maîtriser les énergies qui sont disponibles et nous travaillons aussi sur les énergies d'avenir. »À lire aussiCongo-Brazzaville: Global Witness s'alarme de la dette de la SNPCUne exonération d'impôt aux souscripteursLa SNPC devient le premier producteur de pétrole d'Afrique centrale à solliciter l'épargne de ressortissants de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale). Une satisfaction pour Yannick Mefane, directeur général de Premium Capital Securities, la société de bourse co-arrangeur de l'opération. « L'important ici, c'est de montrer que nous sommes capables de financer notre propre économie et que nous ne sommes plus obligés d'aller chercher des fonds à l'international. Fonds qui sont très, très coûteux », détaille l'expert.À tous les souscripteurs, la SNPC a décidé d'exonérer de tout impôt leur rémunération. François Binet, expert financier de la sous-région, explique : « Sur toutes les opérations de type privé qui ont été faites sur le marché, l'investisseur a toujours supporté l'impôt. Or là, nous avons une société qui nous dit ''Venez investir votre argent, moi, j'assure derrière votre impôt''. C'est une opération très intéressante et très forte. »Après la première phase de 100 milliards de francs CFA (152,4 millions d'euros), la SNPC reviendra sur le marché pour solliciter 200 autres milliards de francs CFA (304,8 millions d'euros) à une date encore non communiquée.À lire aussiCongo-B: la compagnie pétrolière nationale lance un projet de reforestation
Dans deux mois, les Gabonais seront appelés aux urnes pour élire leur président. Alors que les appels se multiplient pour que Brice Clotaire Oligui Nguema se porte candidat, le général ne s'est toujours pas exprimé sur ses intentions. Vrai ou faux suspense ? Que vous inspire ce silence ?
Au Gabon, on l'a appris ce mercredi 22 janvier, c'est dans moins de trois mois, le 12 avril 2025, que se tiendra la présidentielle qui amorcera le retour à un régime civil, près de deux ans après le coup d'État militaire du 30 août 2023. L'auteur de ce putsch, le général Oligui Nguema, sera-t-il candidat à ce scrutin ? Et si oui, y aura-t-il en face de lui des poids lourds de l'opposition ? Rien n'est moins sûr. Bergès Mietté est enseignant chercheur à l'université internationale de Libreville et chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde, à Sciences Po Bordeaux. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Le 8 janvier dernier, quatre figures de l'opposition, le professeur Albert Ondo Ossa, l'ancien vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou, l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze et l'ancien ministre Ali Akbar Onanga Y'Obegue, ont exigé une interdiction formelle pour tout militaire du CTRI, le Comité pour la transition et la restauration des institutions, de se porter candidat aux prochaines élections. Mais est-ce que le code électoral ne prend pas le contrepied de cette demande ? Bergès Mietté : Oui, tout à fait, puisque le nouveau code électoral dit que désormais, les militaires, comme tous les autres citoyens de la République, peuvent prétendre à des fonctions politiques électives. Donc, lorsque les principaux leaders de l'opposition, que vous citez, ont appelé les militaires, en réalité ont appelé Brice Clotaire Oligui Nguema à ne pas se porter candidat à l'élection présidentielle à venir, c'était simplement un appel pour que le président tienne les engagements qu'il a pris à l'égard du peuple gabonais au moment du coup d'Etat, puisque, officiellement lui-même, il avait déclaré qu'il devrait, à l'issue de la transition, rendre le pouvoir aux civils. Je pense que c'est surtout sur cet aspect-là que ces leaders-là se sont prononcés. Donc, au terme du nouveau code électoral, le général Oligui Nguema, s'il le décide, va pouvoir se présenter le 12 avril prochain. Comment va réagir l'opinion publique gabonaise par rapport à la promesse qu'il avait faite le 30 août 2023 ? Je pense qu'il ne fait aucun doute que le général briguera la magistrature suprême. Ce que l'opinion gabonaise attend davantage, c'est la capacité du président de moderniser le pays. Est-ce que Brice Clotaire Oligui Nguema est capable, mieux que le régime précédent, de transformer le pays, de répartir équitablement les ressources du pays de manière à ce que tous les Gabonais puissent en profiter ? Je pense que la vraie question, c'est à ce niveau-là. Maintenant, si les leaders de l'opposition estiment qu'ils ont la capacité de porter et de réaliser ce projet-là, je pense qu'ils ont tout à gagner à se porter candidat à l'élection présidentielle, de sorte que le meilleur l'emporte.Mais si l'opposition fait campagne contre le fait qu'un militaire soit candidat, vous pensez que ça n'aura pas beaucoup d'écho dans la population gabonaise ? C'est vrai que, depuis quelque temps, l'euphorie qui accompagnait « le coup de libération » de 2023 s'est plus ou moins estompée. Certains Gabonais deviennent de plus en plus critiques à l'égard des nouvelles autorités. Qu'à cela ne tienne, Brice Clotaire Oligui Nguema a encore des soutiens au niveau national et, globalement, je pense que beaucoup parmi les Gabonais ne verraient aucun obstacle à ce qu'il puisse se porter candidat à l'élection présidentielle.Alors pour cette élection du 12 avril, les conditions d'éligibilité sont très restrictives. Est-ce qu'il restera des leaders de l'opposition qui seront éligibles ? Oui. Les nouvelles autorités se sont employées plutôt avec maestria à neutraliser l'opposition traditionnelle. Si bien qu'aujourd'hui, si la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema ne fait plus de doute, la vraie question, me semble-t-il, est de savoir face à qui il sera opposé le 12 avril prochain.Justement, qui sont les leaders actuels de la classe politique gabonaise qui ne seront ni trop vieux, ni binationaux, ni enfants de parents pas gabonais, ni marié à un conjoint ou une conjointe pas gabonaise… Qui pourra se présenter ?Je pense que c'est le vrai enjeu, effectivement. Ce scrutin sera-t-il réellement compétitif ? Ou alors il sera question d'un match amical sans doute entre le général et un opposant de circonstance ou quelqu'un sans réelle envergure.Et parmi les opposants éligibles, faut-il envisager que certains décident de boycotter ce scrutin ? Oui, sans doute. C'est possible, puisque c'est un phénomène qui est quelquefois récurrent au Gabon.À quelles conditions cette élection sera-t-elle transparente le 12 avril ? On se souvient que la transition intervient à l'issue des élections générales du 26 août 2023, dont les résultats ont été jugés frauduleux par les militaires. Donc, ils ont pris le pouvoir pour restaurer la dignité des Gabonais et les institutions de la République qui ont été mises à mal par l'ancien régime. Et je pense que ce scrutin-là, c'est un test.Alors, vous évoquez le problème de la transparence des élections. Si elles restent organisées par le ministère gabonais de l'Intérieur, est-ce que cela ne va pas jeter la suspicion sur leurs résultats ? Désormais, au Gabon, le ministère de l'Intérieur est le principal organisme de gestion des élections. Certains doutent de la capacité du ministère de l'Intérieur d'organiser de manière démocratique des élections à venir, mais je pense qu'il est trop tôt pour faire ce procès-là. On attend de voir comment est-ce que, de manière pratique, les élections à venir seront organisées.À lire aussiGabon: le premier tour de l'élection présidentielle fixé au 12 avril
Des véhicules neufs offerts à de jeunes Gabonais pour lutter contre le chômage. Les militaires au pouvoir, la fonction publique désormais saturée ne peut pas embaucher. Taxi Gab+ a été lancé, il y a quelques semaines, pour initier les Gabonais à l'entrepreneuriat, mais aussi pour développer le secteur du transport à Libreville. Les 417 taxis sortis d'usine ont été distribués à des jeunes qui en deviendront propriétaires et gestionnaires à des conditions avantageuses au bout de 30 mois. L'initiative soutenue par le président Brice Clotaire Oligui enchante les bénéficiaires et les usagers. À lire aussiLibreville: gare aux taxis braqueurs
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : • Aniela Vé Kouakou, fondatrice de Agiloya Afrique, cabinet de conseils en Ressources Humaines et recrutement, basé à Abidjan• Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Positive Vodoun - BIM : Bénin International Musical► Cheat On Me - Burna Boy.
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Le référendum de samedi dernier a rendu son verdict : « le "Oui" sort grand vainqueur, s'exclame L'Union à Libreville, tout comme l'abstention. On leur demandait de dire si "Oui" ou "Non" ils adhéraient au projet de Constitution soumis à leur appréciation. Samedi, les électeurs gabonais ne se sont certes pas bousculés dans les centres de vote, mais selon les résultats officiels le "Oui" a tout ravi ou presque sur son chemin » : avec près de 92% des suffrages.Reste que, malgré ce score écrasant, « la défiance est apparue au grand jour, estime le site Gabon Review. À la faveur du référendum constitutionnel, les Gabonais l'ont exprimée. De façon solennelle. Selon les chiffres officiels, le taux de participation s'est élevé à 53,54 %, le "Oui" l'ayant emporté avec près de 92 % des suffrages exprimés. (…) La nouvelle Constitution aura donc été validée par moins de 50% des inscrits. Au-delà des querelles statistiques, une large frange du corps électoral a refusé de donner son imprimatur à ce texte, pourtant si essentiel. Loin des débats sur les méthodes de calcul, de nombreux compatriotes ont succombé au fatalisme, faisant le choix de rester chez eux, quitte à laisser d'autres décider pour eux et de leur avenir ».En tout cas, pointe Jeune Afrique, « une fois les résultats définitifs confirmés par la Cour constitutionnelle, la prochaine étape sera la tenue d'une élection présidentielle, prévue en août de l'année prochaine, pour mettre un terme à la transition. Le général Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils, mais il ne cache pas ses ambitions présidentielles. "Nous sommes là pour construire le pays et ce pays, on va le construire ensemble", a-t-il récemment déclaré ».Tous les pouvoirs ?Le Pays au Burkina est partagé… D'un côté, le journal souligne « l'avancée démocratique majeure que porte le texte : celle de la limitation des mandats présidentiels. Aux termes de la nouvelle Constitution, le président est, en effet, élu pour 7 ans renouvelables une seule fois ». Mais d'un autre côté, pointe Le Pays, « le nouveau texte n'est pas sans soulever de vives inquiétudes. La nouvelle Constitution supprime le poste de Premier ministre ; ce qui, de facto, concentre tous les pouvoirs dans les mains du président même s'il est prévu un vice-président. On craint donc que le général Brice Oligui Nguema qui ne fait plus mystère de ses ambitions présidentielles, se soit taillé un costume sur mesure ». Bref, conclut le journal, « le balayeur est prêt, contrairement à ses promesses, à s'installer dans la maison après l'avoir balayée ».Contagion kaki ?Pour Ledjely en Guinée, le pouvoir kaki s'implante durablement sur le continent…« Au Gabon, on risque de passer d'un total de 55 ans de pouvoir civil – certes d'une seule famille – à un pouvoir militaire. Parce que cette nouvelle Constitution permet bien au général Clotaire Oligui Nguema de se porter candidat. (…) De même, en Guinée, même si le président de la Transition avait initialement promis qu'il n'entendait pas se porter candidat, les signaux qui sont aujourd'hui renvoyés à travers tous les mouvements de soutien qui évoluent sur le terrain donnent à croire que ces promesses ne prévalent plus. Or, là aussi, en l'absence d'une véritable opposition, le général Mamadi Doumbouya remportera la prochaine présidentielle. Et il en sera sans doute de même au Mali et au Burkina Faso, s'exclame Ledjely. D'autant que dans ces deux pays, la crise sécuritaire servira de prétexte suffisant pour justifier que les présidents de Transition, présentés comme plus aptes faire face à un tel défi, demeurent encore en place. Dans une moindre mesure, les mêmes arguments prévaudront en faveur du général Abdourahamane Tiani, au Niger ».Et attention, prévient Ledjely : « la perspective (d'une contagion kaki sur le continent) est d'autant plus à redouter qu'au niveau mondial, le modèle démocratique inspiré de l'Occident est aujourd'hui ébranlé par l'émergence de leaders très peu enclins à se conformer aux principes qui faisaient office de standards depuis la Seconde guerre mondiale. Se sentant floué par les politiciens, dits de métier, le monde se tourne désormais vers des leaders dits forts et franc-parleurs. Quitte à ce qu'ils soient excentriques, populistes, autocrates ou complotistes. Or, soupire le site guinéen, en Afrique, des leaders qui cochent toutes ces cases, on en trouve plutôt dans les armées. Il y a donc quelques raisons de s'inquiéter ».
Le référendum de samedi dernier a rendu son verdict : « le "Oui" sort grand vainqueur, s'exclame L'Union à Libreville, tout comme l'abstention. On leur demandait de dire si "Oui" ou "Non" ils adhéraient au projet de Constitution soumis à leur appréciation. Samedi, les électeurs gabonais ne se sont certes pas bousculés dans les centres de vote, mais selon les résultats officiels le "Oui" a tout ravi ou presque sur son chemin » : avec près de 92% des suffrages.Reste que, malgré ce score écrasant, « la défiance est apparue au grand jour, estime le site Gabon Review. À la faveur du référendum constitutionnel, les Gabonais l'ont exprimée. De façon solennelle. Selon les chiffres officiels, le taux de participation s'est élevé à 53,54 %, le "Oui" l'ayant emporté avec près de 92 % des suffrages exprimés. (…) La nouvelle Constitution aura donc été validée par moins de 50% des inscrits. Au-delà des querelles statistiques, une large frange du corps électoral a refusé de donner son imprimatur à ce texte, pourtant si essentiel. Loin des débats sur les méthodes de calcul, de nombreux compatriotes ont succombé au fatalisme, faisant le choix de rester chez eux, quitte à laisser d'autres décider pour eux et de leur avenir ».En tout cas, pointe Jeune Afrique, « une fois les résultats définitifs confirmés par la Cour constitutionnelle, la prochaine étape sera la tenue d'une élection présidentielle, prévue en août de l'année prochaine, pour mettre un terme à la transition. Le général Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils, mais il ne cache pas ses ambitions présidentielles. "Nous sommes là pour construire le pays et ce pays, on va le construire ensemble", a-t-il récemment déclaré ».Tous les pouvoirs ?Le Pays au Burkina est partagé… D'un côté, le journal souligne « l'avancée démocratique majeure que porte le texte : celle de la limitation des mandats présidentiels. Aux termes de la nouvelle Constitution, le président est, en effet, élu pour 7 ans renouvelables une seule fois ». Mais d'un autre côté, pointe Le Pays, « le nouveau texte n'est pas sans soulever de vives inquiétudes. La nouvelle Constitution supprime le poste de Premier ministre ; ce qui, de facto, concentre tous les pouvoirs dans les mains du président même s'il est prévu un vice-président. On craint donc que le général Brice Oligui Nguema qui ne fait plus mystère de ses ambitions présidentielles, se soit taillé un costume sur mesure ». Bref, conclut le journal, « le balayeur est prêt, contrairement à ses promesses, à s'installer dans la maison après l'avoir balayée ».Contagion kaki ?Pour Ledjely en Guinée, le pouvoir kaki s'implante durablement sur le continent…« Au Gabon, on risque de passer d'un total de 55 ans de pouvoir civil – certes d'une seule famille – à un pouvoir militaire. Parce que cette nouvelle Constitution permet bien au général Clotaire Oligui Nguema de se porter candidat. (…) De même, en Guinée, même si le président de la Transition avait initialement promis qu'il n'entendait pas se porter candidat, les signaux qui sont aujourd'hui renvoyés à travers tous les mouvements de soutien qui évoluent sur le terrain donnent à croire que ces promesses ne prévalent plus. Or, là aussi, en l'absence d'une véritable opposition, le général Mamadi Doumbouya remportera la prochaine présidentielle. Et il en sera sans doute de même au Mali et au Burkina Faso, s'exclame Ledjely. D'autant que dans ces deux pays, la crise sécuritaire servira de prétexte suffisant pour justifier que les présidents de Transition, présentés comme plus aptes faire face à un tel défi, demeurent encore en place. Dans une moindre mesure, les mêmes arguments prévaudront en faveur du général Abdourahamane Tiani, au Niger ».Et attention, prévient Ledjely : « la perspective (d'une contagion kaki sur le continent) est d'autant plus à redouter qu'au niveau mondial, le modèle démocratique inspiré de l'Occident est aujourd'hui ébranlé par l'émergence de leaders très peu enclins à se conformer aux principes qui faisaient office de standards depuis la Seconde guerre mondiale. Se sentant floué par les politiciens, dits de métier, le monde se tourne désormais vers des leaders dits forts et franc-parleurs. Quitte à ce qu'ils soient excentriques, populistes, autocrates ou complotistes. Or, soupire le site guinéen, en Afrique, des leaders qui cochent toutes ces cases, on en trouve plutôt dans les armées. Il y a donc quelques raisons de s'inquiéter ».
Après le Premier ministre et coordinateur de la campagne pour le « oui » au référendum constitutionnel prévu demain, samedi 16 novembre, RFI donne la parole à un tenant du « non », Albert Ondo Ossa, candidat lors de la dernière élection (élections générales gabonaises du 26 août 2023) qui continue de revendiquer sa victoire à ce scrutin rendu caduc par le coup d'État militaire de 2023. Ce professeur d'université, qui dénie le droit d'organiser un tel référendum au pouvoir de transition, appelle les Gabonais à lui faire barrage massivement. Il répond aux questions de Esdras Ndikumana. RFI : Pourquoi est-ce que vous vous opposez à ce projet de Constitution ?Albert Ondo Ossa : Alors, je ne veux pas faire du juridisme, il faut passer en revue les articles. Effectivement, je pense que l'homme politique que je suis repose son appréciation sur deux choses : l'esprit du texte d'une part, la procédure conduisant à son élaboration et à son adoption d'autre part. Alors, pour ce qui est de l'esprit, deux éléments sont importants à relever. Le président de la transition au Gabon manque de posture, de légitimité, de crédibilité. Il a besoin d'un texte susceptible de le crédibiliser, de le légitimer, de le légaliser. Un texte ne peut rendre légal ce qui est illégal, pas plus qu'il ne suffit pas à légitimer ce qui est illégitime, car nul ne peut se prévaloir de sa turpitude. Donc, à partir de ce moment-là, véritablement, la seule chose, c'est pouvoir dire non au référendum.L'une des dispositions qui fâchent dans son projet de Constitution, c'est la limitation de l'âge de 35 à 70 ans pour être candidat à l'élection présidentielle. Est-ce que vous vous sentez visé personnellement, vous, qui venez d'avoir justement 70 ans ?On se sent visé si on va dans leur logique, c'est-à-dire faire du juridisme. Non, je me sens pas du tout visé. Le problème, c'est que globalement, un référendum, c'est un vote qui permet à l'ensemble des citoyens d'approuver ou de rejeter une mesure proposée par le pouvoir exécutif. Dans ce genre d'opération, aucun calcul politicien n'est permis, aucune justification de bas-étage n'est plausible. Le choix à opérer est clair : ou on accepte le texte dans son intégralité ou on le rejette globalement. Et c'est en cela que toutes les arguties et autres gesticulations des partisans du « oui » sont superfétatoires, voire indécentes. Le choix est simplement facile et clair : ou la République ou la déchéance. Or, je suis un démocrate, je recommande au peuple gabonais de voter pour la République. Voilà. Et c'est clair.Je reviens encore sur cette question, quand même, c'est important. Par exemple, si le « oui » passe, la prochaine fois, vous ne pourrez pas vous présenter parce que vous aurez plus de 70 ans. Est-ce... Ça, c'est ce que vous dites, si le « oui » passe. Le « oui » ne passera pas ! Et dans le cas où il passe, le peuple gabonais qui m'a voté va se lever pour chasser les militaires, leur place est dans les casernes, pas effectivement dans la politique. Ça se passe partout ailleurs.Une des personnalités qui milite pour le « non » a estimé que ce projet allait mettre en place, je cite, « un homme fort et non des institutions fortes ». Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ou pas ?Un homme fort ou les institutions fortes, moi, je ne rentre pas dans ce débat-là. Ma position est claire : je ne rentre pas dans ce que fait le CTRI (Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions – Ndlr), pour ou contre ; et ma formule : ni allégeance, ni défiance. Donc, je ne me mêle pas de ce débat-là. Je parle de cela parce que j'ai été interpellé par le peuple gabonais qui m'a élu en me demandant ce que je leur recommande. C'est tout. Le reste ne m'intéresse pas. Ils sont dans le non-droit. Je ne veux pas avaliser ce qui est illégal, ce qui est illégitime, ce qui procède du non-droit et du déni de droit. Voilà.À lire aussiRéférendum constitutionnel au Gabon: «On clarifie les pouvoirs du président purement et simplement»Est-ce que pour vous ce régime hyper présidentialiste est la preuve de ce que vous dénoncez depuis le coup d'État, à savoir qu'il s'agit davantage d'une évolution du système que d'une rupture ?Vous allez dans les détails. Mon appréciation du texte, quelque chose qui est mal ficelé au départ est forcément mauvais. Le coup d'État est illégal, la révolution de palais illégale. Tout ce qu'ils font, c'est du non-droit et du déni de droit. Moi, je ne peux pas l'accepter. Donc, j'ai dit aux populations de refuser cela, c'est tout. Et m'amener à regarder tel ou tel article, c'est du juridisme. Je n'en suis pas là. Il faut que les militaires retournent dans les casernes. Ils l'ont déclaré, le moment est venu pour eux de rendre le pouvoir aux civils. C'est là le débat de fond, voilà l'enjeu. Et le peuple gabonais le comprend très bien aujourd'hui.Retourner dans les casernes, cela passe notamment par l'organisation d'un référendum. Certains appellent à voter « oui », d'autres appellent à voter « non ».Ah non. Ah non. Non, non. Organiser ? Si les militaires organisent un référendum, cela revient à légaliser l'illégalité. Seul quelqu'un qui est élu dans les conditions normales peut appeler le peuple gabonais à l'élection. Nul ne peut se prévaloir de sa turpitude. C'est inacceptable dans un pays normal, dont le Gabon, aspirant à être un pays normal, ne peut pas accepter qu'un militaire lance un genre de référendum pour légaliser sa forfaiture. Ça ne se comprend pas et ça ne s'accepte pas.La quasi-totalité de vos anciens alliés dans Alternance 2023 soutiennent aujourd'hui le « oui ». Quelle est votre réaction ?Oh moi, je les comprends tout à fait. Chacun est libre de faire ce qu'il pense. Ils étaient mes alliés du moment. Ils ne sont plus mes alliés aujourd'hui. Moi, je repose ma popularité, ma crédibilité sur le peuple gabonais. Ça n'a rien à voir. Et majoritairement, le peuple gabonais me soutient. Je n'ai pas de souci par rapport à cela.Au contraire, vous vous retrouvez aujourd'hui à combattre le texte avec d'anciens cadres du régime Bongo comme l'ex-Premier ministre Bibie By Nze ou l'ex-vice-président Maganga Moussavou, n'est-ce pas étonnant ça ?Rien n'est étonnant en politique. En politique, il y a la tactique, il y a la stratégie. Et en politique, effectivement, on peut avoir des alliés du moment. Pour le moment, ils prônent le « non ». Moi aussi, je prône le « non ». Peut-être pas pour les mêmes raisons. Moi, je dis que les militaires retournent dans les casernes, leur place est dans les casernes, ils n'ont rien à faire là où ils sont aujourd'hui et, en tout cas, il ne faut pas qu'on légalise effectivement ce qui est illégal. Donc maintenant, savoir qui dit non, qui dit oui, moi, je ne rentre pas dans ces choses-là. Je sais que le peuple gabonais va voter massivement « non » pour que les militaires retournent dans leurs casernes. Voilà.Beaucoup de ceux qui prennent le « non » parlent aujourd'hui d'un texte qui va faire renouer le Gabon avec le culte de la personnalité. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?Je ne suis pas là pour faire du juridisme. Je ne me lance pas là-dedans. Je m'en tiens à l'esprit et je m'en tiens à la procédure. On ne peut pas légaliser l'illégalité. Oligui Nguema est illégal. Non, je suis désolé. Ou on est un pays de droit ou on est un pays de non-droit et c'est là tout l'enjeu.Oligui Nguema, comme vous dites, est aujourd'hui reconnu par la communauté internationale comme président de transition.Un président de la transition, ce n'est pas un président de la République. L'enjeu, c'est d'avoir un président de la République qui, effectivement, dont l'action porte à conséquence, et personne ne le reconnaît comme président de la République, surtout la communauté internationale. C'est lui qui le dit. Il n'est reconnu nulle part en tant que tel, je suis désolé.Au-delà de la Constitution, vous avez gardé vos distances avec, justement, le président de transition Brice Oligui Nguema, qui s'est pourtant rapproché de vous au lendemain du coup d'État, pourquoi cela ?Mais je n'ai pas de problème personnel avec lui, n'allons pas dans les confusions. Je l'ai toujours dit, je n'ai pas de problème personnel avec lui. Il peut chercher à me voir, pas de problème. Je peux chercher à le voir, pas de problème. Donc, ce n'est pas parce qu'il est venu me voir, moi aussi, je suis parti à la présidence, j'ai même été invité à Oyem (ville dans le nord du Gabon – Ndlr) , mais ça ne porte pas conséquence. Nous sommes des citoyens gabonais, lui et moi, il n'y a pas de problème personnel entre nous, mais nous avons une différence d'options, je suis un démocrate, lui, il putschiste. On ne peut pas laisser un pays aux putschistes, voilà ma position.L'une de vos attaques qui a été relayée par la presse, c'est que vous avez soutenu qu'en un an Oligui Nguema a dépensé plus qu'Ali Bongo en 14 ans, comment est-ce possible ?Mais vous me demandez, je ne l'ai pas inventé, c'est le rapport du Fonds monétaire international, un rapport qui date du 30 avril. Je suis désolé. Et c'est ce rapport-là qui donne effectivement les chiffres, que je n'ai fait que commenter. Donc, comment est-ce possible ? Allez lui demander ! C'est lui qui dilapide les sous publics, c'est lui qui s'endette à ne plus en finir. Et le résultat, on l'a. Et il n'y a pas seulement le Fonds monétaire international, la Cemac vient d'attirer l'attention parce que le Gabon a eu une mise en demeure. Les entreprises gabonaises, les banques gabonaises sont mises en demeure. Elles doivent avoir une couverture de 100%. Ça, c'est la dernière en date, la Cemac. Donc, ce n'est pas moi. Toutes les instances sous-régionales sont là pour dire que le Gabon est le seul pays, dans la sous-région, qui ne respecte pas les critères de convergence, c'est-à-dire la surveillance multilatérale. Aucun critère. Ni les critères de premier ordre ni les critères de second ordre. Et ça, on n'a jamais vu ça. Oligui Nguema et son CTRI font courir un risque grave à notre pays. Voilà où j'en suis.Êtes-vous satisfait des conditions dans lesquelles s'est déroulée la campagne pour le référendum constitutionnel de samedi ?Je ne m'occupe pas de campagne, monsieur. Je n'en ai rien à cirer de la campagne. Je n'ai rien à faire de la campagne. Je me mets en dehors de ce qu'ils font, c'est du non-droit ! C'est une question de principe, c'est des positions de principe. Oligui Nguema et le CTRI, c'est des putschistes. Un putschiste ne peut pas organiser une élection. Je suis désolé, ce n'est pas sa fonction.Dans ces conditions, est-ce que vous pensez avoir réussi à convaincre les Gabonais de rejeter ce texte, samedi ?Eh bien, comment on le pense ? C'est la réalité des urnes qui dira si j'ai convaincu ou non. Est-ce que moi, je... je ne suis pas en train... je ne fais pas ce que fait Oligui. Il est dans tous les quartiers, il est partout, sa photo est partout. C'est les mêmes méthodes que le PDG. Pourtant, chaque fois que le PDG a fait ça, le PDG n'a jamais gagné une élection au Gabon. Voilà où nous en sommes. Il subira le même sort que ses mentors, les PDGistes, voilà.Monsieur Ondo Ossa, comment voyez-vous l'avenir du Gabon si le « oui » l'emporte ?Je répète, si le « oui », le « oui » ne peut pas l'emporter, donc ne m'amenez pas sur cette voie-là. Le « oui » ne peut pas l'emporter. Si Oligui traficote les résultats comme le PDG en a l'habitude, il subira le même sort qu'Ali Bongo, voilà ce que je dis.Vous dites à chaque fois que le pouvoir aujourd'hui est illégitime et que c'est vous le président élu. Est-ce que vous vous considérez aujourd'hui comme le président du Gabon ?Je ne me considère pas… Il y a eu un vote le 26 août, il y a eu des résultats qui ont été donnés. Oligui est destinataire des résultats par l'institution agréée dans les bonnes normes. Moi, j'ai les mêmes résultats, donc quelqu'un qui a été élu. Quelqu'un qui a été élu avec le score que j'ai eu, c'est quelqu'un qui est le président de la République. Il n'y en a pas deux. De l'autre côté, c'est un putschiste.Mais c'est lui qui est aux affaires.Ouattara n'est pas venu au pouvoir tout de suite. C'est des situations qui existent par ailleurs dans le monde, être élu et ne pas être au pouvoir. Et le peuple gabonais comprend très bien. Donc, je ne désespère pas. Je serai au pouvoir et Oligui, lui, il sera à la caserne. Voilà.
Au Gabon, nous sommes à J-2 avant le référendum constitutionnel prévu samedi 16 novembre. Les partisans du « oui » et du « non » ont labouré le terrain depuis près de dix jours pour tenter de convaincre les électeurs de voter pour leur point de vue. Le Premier ministre et coordinateur national de la campagne pour le « oui » est le Grand invité Afrique de ce matin. Raymond Ndong Sima explique pourquoi les Gabonais devraient voter « oui » dans deux jours et tente de rassurer les tenants du « non ». Il répond aux questions de Esdras Ndikumana. RFI: Raymond Ndong Sima, pourquoi, selon vous, cette Constitution est-elle bonne pour le Gabon ?Raymond Ndong Sima : En premier lieu, nous sommes dans une situation transitoire depuis maintenant 14 mois et qu'il faut bien sortir de la transition pour aller vers une situation normale. Or, je rappelle que la Constitution qui est en vigueur, lorsque les militaires prennent le pouvoir le 30 août [2023, NDLR], est une Constitution de 2023 qui comportait un ensemble d'anomalies, pour ne pas dire d'infamies, comme on a pu le voir à l'occasion des élections où le président de la République était maintenant candidat en ticket avec chacun des députés. Donc, oui, c'est une Constitution qui est bonne, il faut bien en sortir.Quelles avancées portent-elles ?Les avancées, il y en a un certain nombre. Certaines concernent directement les précisions qui ont été apportées sur les conditions à remplir par les différents candidats. D'autres portent sur l'organisation du pouvoir lui-même en tant qu'architecture générale de l'État. Je pense qu'il y a un certain nombre de points que les spécialistes ont énumérés. Si on les prenait un à un, on verrait exactement à quoi ça correspond.L'une des dispositions les plus controversées de ce projet de Constitution est celle qui instaure un régime présidentiel jugé très fort. Les partisans du « non » parlent de l'intronisation d'un monarque au pouvoir. Quelle est votre réaction ?Je suis mal à l'aise sur ce point précis pour la raison très simple que je suis Premier ministre en fonction et que ce point-là, précisément, conduit à la suppression du poste de Premier ministre. Mais vous savez, on ne discute pas des affaires de l'État pour son compte personnel. On en discute dans le sens de l'intérêt général. Je rappelle que deux de mes anciens prédécesseurs à la fonction du Premier ministre ont indiqué que, pour eux, il fallait supprimer la fonction de Premier ministre parce que celui-ci avait des pouvoirs fictifs, donc il valait mieux établir une clarté dans la liaison entre les pouvoirs décrits et les pouvoirs exercés. Donc, dès lors que le plus gros des personnes qui sont concernées se prononcent en faveur de quelque chose, je ne vois pas pourquoi je m'y opposerai.Mais sur la question précise de l'intronisation d'un monarque au Gabon, qu'est-ce que vous répondez ?Je voudrais bien qu'on me montre ce qu'on appelle le monarque intronisé. Lorsque l'on prend les dispositions de la Constitution qui était jusque-là, nous avions un président de la République qui définissait la politique de la Nation et un Premier ministre qui conduisait cette politique. Mais, en pratique, nous avions un président de la République qui était président du Conseil supérieur de la magistrature – ce n'est pas une nouveauté –, nous avions un président de la République qui avait à son actif la possibilité de nommer un Premier ministre et de le révoquer – admettons –, ce n'est pas une nouveauté. Quelle est aujourd'hui la différence avec ce qui se passait ? Je vois qu'il n'y a pas de très grande différence. Je pense qu'on est en train de faire des jeux de mots, mais la réalité est que le président de la République disposait déjà de tous les pouvoirs qu'il a aujourd'hui et qu'on clarifie purement et simplement.Le président peut par exemple dissoudre l'Assemblée, mais le Parlement n'a que la haute trahison comme moyen de pression contre lui. Est-ce que ce déséquilibre des pouvoirs n'est pas dommageable ?Écoutez, tous les cas de figure sont dommageables. On peut imaginer que telles situations soient dommageables. Moi, j'ai indiqué - si vous m'avez écouté dans mes interventions dans la campagne - clairement que nous sommes dans un cas de figure où il faut prendre une décision à un moment donné. Nous verrons bien, dans la pratique, si ça pose des problèmes, comment on fait pour revenir dessus. En effet, on peut avoir le sentiment que le président disposant de la possibilité de dissoudre d'un côté et le Parlement n'ayant pas la possibilité de le destituer de l'autre, ça crée un déséquilibre, c'est une possibilité. Est-ce que pour autant on a un monarque ? Je ne sais pas.Alors, pour soutenir le choix pour le « non », les partisans du rejet regrettent la concentration des pouvoirs entre les mains du chef de l'État. La justice, par exemple, va rester sous son contrôle. Que leur répondez-vous ?Vous savez, le processus qui a été conduit pour arriver au point où nous sommes, on l'a lancé en octobre 2023 en demandant aux uns et aux autres d'apporter des contributions sur le diagnostic de la situation du pays et sur les solutions qu'ils proposaient pour corriger les déséquilibres qui apparaissaient. Je rappelle que ce processus, qui s'est déroulé pendant deux mois, a été suivi ensuite d'un dialogue national. Je pense que les arguments qu'ils invoquent maintenant, ils auraient dû les présenter au moment du dialogue national.Et contre le fait que c'est, au final, le président Brice Oligui Nguema qui a choisi les éléments qui devaient rentrer dans la Constitution.En fait, à qui faites-vous allusion quand vous dites les adversaires de cette...Ceux qui prônent le « non ».J'entends beaucoup de critiques et cetera, mais je rappelle qu'un débat a eu lieu pendant un mois à Angodjé, sur différents aspects, sur les questions constitutionnelles et cetera. Je n'ai pas entendu qu'ils ont déposé ces arguments à ce moment-là. Ensuite, lorsque le débat a eu lieu à l'Assemblée nationale, lorsque le texte a été transmis au Parlement en congrès, il y a eu beaucoup d'auditions là-bas. Est-ce qu'ils ont fait valoir les arguments à cet endroit ? Je ne sais pas très bien.Est-ce que finalement le Gabon ne court-il pas le risque de connaître les mêmes travers que sous le régime déchu, les mêmes causes produisant les mêmes conséquences ?Oui, c'est possible. C'est toujours possible, dans tous les cas de figure au monde, qu'on retrouve les mêmes travers. Mais est-ce que nous pouvions rester dans une position transitoire infinie ? La question, c'est : quelle est la contre-proposition qui a été faite ? Vous savez quel est le grand théorème de l'impossibilité d'agrégation ? Quand on a un texte qui fait 175 articles, est-ce que vous croyez qu'on peut tomber d'accord : la totalité des gens, les citoyens de ce pays, sur les 175 articles ? À un moment donné, il faut bien sortir de la transition. Et c'est vrai qu'il y a des points qui peuvent poser problèmes, mais dans la pratique, on verra comment ils vont se déployer, comment ils vont se dérouler. Autrement, on resterait sur place. Et moi, je considère que, à un moment donné, il faut sortir de la boucle dans laquelle on se trouve. On est dans la boucle transitoire, il y a des propositions qui sont faites, il y a beaucoup de choses qui ont été modifiées, assouplies. Je vous rappelle les questions sur la nationalité, je vous rappelle les questions sur les aspects fonciers. Je n'ai pas le texte en entier sous les yeux, donc je peux ne pas me rappeler tous les détails. Donc, je pense que dans une situation donnée, il faut accepter d'aller au débat et considérer, à un moment donné, qu'on ne peut pas avoir raison sur tous les points. Et il faut prendre date de bonne foi sur le fait qu'on arrive dans une position et on verra bien à la pratique comment ça évolue.L'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze qualifie cette Constitution de « texte d'exclusion ». Il cite notamment la question de la limitation d'âge de 35 à 70 ans pour être candidat à la présidentielle ou encore l'impossibilité pour les descendants d'un chef d'État d'être candidat. Votre réaction ?Bon, je pense d'abord que Bilie-By-Nze est, à mon avis, de tous les Gabonais, celui qui peut le moins s'exprimer sur ces questions tellement sensibles. Je rappelle que monsieur Bilie-By-Nze était, l'année dernière, Premier ministre. Quand on a été à ce point un fossoyeur de la République, en signant, en année électorale, à quelques semaines de l'élection, une loi portant modification des dispositions des conditions de l'élection, on se tait ! On ne parle pas ! C'est ça qu'il devrait faire. Monsieur Bilie-By-Nze est en liberté par la magnanimité de mon gouvernement qui devrait le poursuivre, mais qui a choisi l'apaisement parce qu'on aurait pu le poursuivre pour atteinte, pour forfaiture et violation des lois. Ils ont violé la loi. La loi disait qu'on ne peut pas modifier le Code électoral en année électorale et il a contresigné ça, ça porte sa signature ! Alors, il n'est pas bien placé pour venir nous donner des leçons. Je suis désolé.Est-ce que le camp du « oui » n'a pas bénéficié d'un certain avantage durant la campagne, au vu des tournées du président de transition, de ses ministres, avant son début ?Ça, c'est une question que je trouve à la fois, je dirais, logique. Nous sommes dans un gouvernement de transition qui s'est engagé à sortir de là par une restauration des institutions. La logique même veut que l'on propose un texte qui est, dans l'ordonnancement, un des éléments qui permet de revenir à l'ordre normal. Comment le gouvernement peut-il à la fois être en train de travailler pour revenir à l'ordre normal et ne pas porter ce texte là sur la place publique ? Si le président en exercice, qui est un président de la transition, ne porte pas lui-même, dès le départ, les textes qui lui permettent de justifier la parole qu'il a donnée de revenir à la normalité, qui peut le faire ? Et je suis en train de faire en sorte que nous ayons un corpus de texte qui nous permet de sortir de cette transition. Voilà ce qu'on fait. Il y a des malfaçons dedans, il y a des choses. Mais, au final, l'objectif, c'est d'être sorti de là dans un délai raisonnable.Vous avez évoqué le président de transition. Le général Oligui Nguema a dit ne pas vouloir de Constitution taillée sur mesure. Mais est-ce que ce n'est pas le cas ? C'est ce que certains disent.C'est un des traits particuliers de la démocratie : chacun a besoin de dire ce qu'il pense, et je crois que c'est une question d'appréciation personnelle. Oui, effectivement, les gens peuvent dire que c'est une Constitution qui est taillée sur mesure. Non, d'autres disent que ce n'est pas le cas. Nous verrons bien à la pratique. Mais je rappelle, tout à l'heure, quand vous évoquiez l'une des personnes qui est opposée, qui indique que le président, il y a discrimination par rapport aux fils de président, il ne faut pas vouloir une chose et son contraire. On ne peut pas vouloir à la fois éviter qu'un système monarchique ne s'installe et s'opposer à ce que les gens ne mettent pas une barrière à ce que les fils de président ne soient pas candidats, ou les filles de président et cetera. Il y a quand même une contradiction là-dedans.Vous venez de donner aux Gabonais deux jours, jeudi et vendredi, fériés, payés et récupérables. Est-ce à dire que vous craignez un faible taux de participation ?Oui, et il y a des raisons d'avoir un faible taux de participation, de façon mécanique. Je vais vous expliquer ça. Lorsque nous avons fait les élections présidentielles l'année dernière, les élections ont eu lieu au mois d'août, et les Gabonais et les Gabonais se sont enrôlés sur les listes électorales en prévision de ce que les élections se passeraient pendant qu'ils sont en vacances avec leur famille dans leur province d'origine. C'est ce que la plupart des gens font. Tout le monde sait qu'à partir de la fin du mois de juin, fin juin, les gens s'en vont dans leur province. Or, cette année, l'élection a lieu alors que l'année scolaire a démarré il y a deux mois et la saison des pluies commence à battre son plein et, par conséquent, il y a effectivement des problèmes de mobilité. Ce qui veut dire que les gens, pour aller chez eux, voter, ont besoin d'un peu de temps pour circuler. Donc oui, il peut y avoir une abstention qui serait tout à fait mécanique parce que les gens ne sont pas en vacances, ils sont à leur lieu de travail, que les enfants sont à l'école, et qu'il sera beaucoup plus difficile à tous les pères et mères de famille de se déplacer alors que ça aurait été différent si on avait fait l'élection pendant la période de vacances. Mais vous voyez bien aussi, que si on avait retardé pendant les mois de vacances, on aurait attendu le mois d'août prochain pour faire la partie concernant ce référendum, ça retarderait d'autant la période de retour potentielle à la normalité. Alors, il faut choisir, à un moment donné, l'un des handicaps.Quel est votre objectif en termes de participation qui serait un véritable indicateur de l'adhésion de la population au projet ?Mon objectif est que le « oui » l'emporte massivement.Est-ce qu'il y a un chiffre ?Aujourd'hui, la population de base, elle cherche qui sont les adversaires. Les gens sont habitués à s'engager à une élection parce qu'il y a deux protagonistes qui sont là. Là, on a un texte. Les populations de l'arrière-pays n'ont pas forcément une vision très claire de ça. Je pense qu'il pourrait y avoir, de ce fait-là, une partie de la population qui ne se mobilise pas nécessairement. Moi, je viens de vous donner la première raison qui est mécanique. Donc, si vous me demandez un taux, je ne suis pas capable de vous donner un taux. Certains s'aventurent dessus, moi, je ne m'aventure pas. Ce que je veux, c'est une victoire nette. Je conduis le camp du « oui », j'ai besoin de gagner nettement, voilà.Alors, vous étiez ces derniers jours en campagne à Port-Gentil, la deuxième ville du pays, et à Franceville. Quel accueil vous a été réservé dans ce fief des Bongo ?J'ai été très bien accueilli à Franceville. J'ai été très bien accueilli partout. Bon, je rappelle que, en premier lieu, nous avons eu des mobilisations limitées dans la mesure où il s'agissait pour moi d'aller rencontrer les coordinations de chacune des provinces, coordination de campagne dans chacune des provinces, pour les rebooster, pour les relancer, disons les pousser à se déployer sur le terrain, et leur demander de s'impliquer dans un travail de proximité, c'était ça.Si la Constitution est adoptée massivement, les élections de fin de transition, est-ce qu'elles doivent être avancées ou est-ce qu'elles doivent être maintenues à août prochain ?Personne n'a jamais dit que les élections auraient lieu au mois d'août. Je voudrais rappeler que c'est moi qui ai décliné au mois de septembre, à New York, que nous nous étions donnés une date moyenne de 24 mois, en partant d'août 2023, sans forcément nous amener à août 2025. On peut être légèrement avancé ou légèrement après. Si nous terminons de faire le référendum, on verra bien à quel moment nous réunissons les autres conditions pour faire les autres élections qui permettent de mettre en place les différentes institutions. Août 2025, ce n'est pas une date marquée dans le marbre pour moi, c'est un objectif de date. L'essentiel, c'est que, comme on le voit depuis un an et deux mois, nous sommes dans un calendrier, on tient le tempo. À écouter aussiNouvelle Constitution gabonaise: «Les autorités ont pris en compte un certain nombre de points clivants»
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : - Farida Akadiri, consultante et coach internationale pour leaders, managers et entrepreneurs- Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, Manuela Kamandjou l'hygiène aux couleurs camerounaises. Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Caesar - Coco Black► Quoi pour quoi – Jyeuhair
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : - Farida Akadiri, consultante et coach internationale pour leaders, managers et entrepreneurs- Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, Manuela Kamandjou l'hygiène aux couleurs camerounaises. Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Caesar - Coco Black► Quoi pour quoi – Jyeuhair
On le trouve niché sur un biceps, une cuisse ou encore au creux d'un poignet... Le tatouage est à la mode. Il recouvre aujourd'hui de nombreuses peaux et son histoire, loin d'être récente, s'étend sur plusieurs millénaires, de l'homme préhistorique Ötzi aux guerriers Māoris en Nouvelle-Zélande… Dans les pays occidentaux, le tatouage a longtemps été l'apanage de ceux qui sont en marge de la société, les outsiders, bagnards et autres prisonniers. Il est aujourd'hui davantage accepté, notamment dans la sphère professionnelle.Parfois réalisé pour des raisons esthétiques, le tatouage revêt également une dimension politique. Comment s'est opérée la démocratisation de cette pratique marginalisée ? Qui sont celles et ceux qui tatouent et comment conçoivent-ils leur métier ? Comment œuvrent-ils à faire du tatouage une pratique inclusive de toutes les peaux ?Avec : Vivianne Perret, historienne et écrivaine, autrice de À fleur de peaux – du stigmate à l'œuvre d'art : un voyage au pays des tatouages (éditions Herscher, 2024) Katie McPayne, artiste-tatoueuse à Rennes et Paris Un entretien avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : Tous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage Et en fin d'émission, premier épisode de notre série de reportages Le succès des repats par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais. Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire travailler, à l'étranger, en France et ailleurs. Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les « repats » : « repats » pour « repatriés ».Notre reporter Charlie Dupiot donne la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo. C'est Le succès des repats ! Le premier portrait de cette série Le succès des repats est celui de Laika Mba. On l'appelle aussi « DG », pour « directrice générale » : c'est le poste qu'elle occupe au sein de ST Digital Gabon, la filiale gabonaise d'un groupe implanté dans huit pays africains. Avec ses 15 salariés, elle accompagne des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME (petites et moyennes entreprises), dans leur transformation digitale. Laïka Mba, 39 ans, est née à Libreville. Elle y a grandi, avant de partir faire ses études en France. Et de revenir... il y a dix ans. Talons aiguilles et sourire franc, elle accueille notre reporter Charlie Dupiot en pleine réunion d'équipe.Programmation musicale :► Jabo – BOJ & Odumodublvck ► March Am – Rema
On le trouve niché sur un biceps, une cuisse ou encore au creux d'un poignet... Le tatouage est à la mode. Il recouvre aujourd'hui de nombreuses peaux et son histoire, loin d'être récente, s'étend sur plusieurs millénaires, de l'homme préhistorique Ötzi aux guerriers Māoris en Nouvelle-Zélande… Dans les pays occidentaux, le tatouage a longtemps été l'apanage de ceux qui sont en marge de la société, les outsiders, bagnards et autres prisonniers. Il est aujourd'hui davantage accepté, notamment dans la sphère professionnelle.Parfois réalisé pour des raisons esthétiques, le tatouage revêt également une dimension politique. Comment s'est opérée la démocratisation de cette pratique marginalisée ? Qui sont celles et ceux qui tatouent et comment conçoivent-ils leur métier ? Comment œuvrent-ils à faire du tatouage une pratique inclusive de toutes les peaux ?Avec : Vivianne Perret, historienne et écrivaine, autrice de À fleur de peaux – du stigmate à l'œuvre d'art : un voyage au pays des tatouages (éditions Herscher, 2024) Katie McPayne, artiste tatoueuse à Rennes et Paris. Un entretien avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : Tous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage. Et en fin d'émission, premier épisode de notre série de reportages Le succès des repats par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais. Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire travailler, à l'étranger, en France et ailleurs. Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les « repats » : « repats » pour « repatriés ».Notre reporter Charlie Dupiot donne la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo. C'est Le succès des repats ! Le premier portrait de cette série Le succès des repats est celui de Laika Mba. On l'appelle aussi « DG », pour « directrice générale » : c'est le poste qu'elle occupe au sein de ST Digital Gabon, la filiale gabonaise d'un groupe implanté dans huit pays africains. Avec ses 15 salariés, elle accompagne des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME (petites et moyennes entreprises), dans leur transformation digitale. Laïka Mba, 39 ans, est née à Libreville. Elle y a grandi, avant de partir faire ses études en France. Et de revenir... il y a dix ans. Talons aiguilles et sourire franc, elle accueille notre reporter Charlie Dupiot en pleine réunion d'équipe.Programmation musicale :► Jabo – BOJ & Odumodublvck ► March Am – Rema.
Le XIXe sommet de la Francophonie, c'est vendredi à Villers-Cotterêts, près de Paris. Grosse affluence en perspective : une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement y sont attendus. Mais la francophonie, ce n'est pas qu'un rendez-vous biennal entre les grands de ce monde. C'est aussi un espace de rencontres entre jeunes talents. Grâce à la plateforme France Volontaires, la jeune Congolaise Triphène Tamba a fait neuf mois d'études en France il y a trois ans. En ligne de Brazzaville, où elle est étudiante en économie du développement durable, elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : La francophonie, ça représente quoi pour vous ?Triphène Tamba : Pour moi, la francophonie, c'est d'abord des femmes et des hommes qui partagent une langue commune : le français. Une langue mondiale qui n'est peut-être pas parlée plus que l'anglais, mais qui favorise la diversité culturelle.Alors, grâce à l'Université Senghor d'Alexandrie, vous avez été l'une des 30 volontaires de l'OIF qui ont participé l'an dernier aux Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Est-ce que cette mission a été utile ?Très utile en fait. Par exemple sur l'égalité femmes-hommes, aujourd'hui, on parle de la question de genre, parfois, il y a des hommes qui infériorisent les femmes, mais il y a un dialogue qui peut se faire entre les femmes et les hommes pour essayer de trouver un terrain d'entente. Aussi, ça m'a permis de développer des compétences dans le leadership, le travail en équipe, l'autonomie, la capacité de gérer le stress surtout, parce que je suis une personne qui stresse parfois, mais ça, ça a été vraiment cadré grâce à nos différentes formations. Donc pour moi, vraiment, à la francophonie et à l'université Senghor, ils ont joué un grand rôle dans mon développement professionnel.Alors, il y a trois ans, dans le cadre de la saison Africa 2020, vous avez étudié pendant neuf mois à l'Ecole Supérieure d'Art et Design de Saint-Étienne, en France, à l'invitation de la plateforme France Volontaires et de l'Institut Français. Et je crois comprendre que vous avez appris beaucoup de choses pendant ces neuf mois, bien au-delà de l'art et du design ?Exactement. C'était super bien. En fait, j'ai été affecté à la Cité du Design. Moi, en tant que médiatrice culturelle, le but était d'essayer d'orienter le public, partager ma culture en fait avec les Français, faire tomber les clichés qui existent entre les Français et les Africains, donc ce que les Français pensent de l'Afrique et ce que les Africains pensent de la France.À Brazzaville, vous étudiez l'économie du développement durable à l'université Marien Ngouabi. Qu'est-ce que la Francophonie vous apporte dans cet apprentissage ?Alors, par exemple, aujourd'hui, on a un projet avec l'AFD (Agence Française de Développement) sur la question de l'eau. L'eau est indispensable à notre santé. Dans les objectifs du développement durable, il y a l'eau propre, l'assainissement et tout et tout. Et moi, en tant qu'étudiante en économie du développement, je participe à ce projet en tant que chargée de communication. Pour moi, la francophonie est au cœur du développement durable.La lutte pour protéger la forêt est un grand enjeu dans votre pays, le Congo. Est-ce que la francophonie est l'un de vos outils dans cette bataille pour l'environnement ?Oui, je l'affirme, parce que je veux prendre l'exemple de la CIAR. La CIAR, c'est la Conférence Internationale sur la Forestation et le Reboisement, qui a été organisée du 2 au 5 juillet 2024, ici à Brazzaville, où on a retrouvé des jeunes venus de partout et des experts de partout aussi. Donc, il y avait ceux du Gabon et il y avait d'autres qui s'exprimaient en anglais. Mais la langue qui dominait, c'était la langue française. Et on voit que la francophonie, c'est faire en sorte que les hommes et les femmes qui partagent la même langue, la langue française, soient regroupés. On a parlé sur les questions de la protection de la forêt. On a même insisté pour que chaque jeune puisse planter au moins un arbre. Et moi, je me dis que la francophonie a son rôle.Alors, vous vous êtes posé la question « qu'est-ce que les Africains pensent de la France ? ». Pour un certain nombre de jeunes Africains, la francophonie, c'est suspect parce que c'est à leurs yeux un instrument de la France, l'ancienne puissance coloniale. Qu'est-ce que vous en pensez ?Pour moi, c'est la francophonie. On ne peut pas essayer de noircir son image. Donc, nous, en tant que jeunes, si on voit que la francophonie n'est pas bonne, moi, je pense que c'est faux. Pour moi, tant que ça booste les carrières des jeunes, c'est déjà bien en fait. Il y a des formations que l'OIF organise par exemple sur Internet en lien avec l'Université Senghor et d'autres plateformes. Si on participe à ça, ça nous permet d'avoir des certificats qui vont booster nos carrières, ça nous permet aussi de développer des compétences.Donc pour vous, ce n'est pas un instrument post-colonial ?Non, pour moi, je ne pense pas ça. On va juste prendre le mauvais côté. Pour moi, il faut positiver la chose. On peut dire qu'on ne peut pas former le présent sans le passé. Mais aussi, si dans le passé il y a les côtés sombres, s'il y a le noir, on ne va pas ramener le noir parce qu'on veut qu'il y ait de la lumière. Donc la francophonie actuelle, elle apporte la lumière, elle permet aux jeunes de se réunir. Regardez-nous, on était 30 jeunes.Aux Jeux de la Francophonie à Kinshasa, c'est ça ?Exactement. Trente jeunes venus d'Afrique centrale. Il y avait onze Camerounais, un équato-guinéen. On s'est inséré là, les Gabonais et tout, on a formé un seul homme. On a travaillé, l'union fait la force. Je pense qu'actuellement, on doit positiver les choses, se dire : en tant que jeunes, qu'est-ce qu'on propose ? Parce que je pense que la francophonie encourage aussi des formations, permet aussi à des jeunes d'aller étudier ailleurs par des bourses. Pourquoi pas ? On voit que la francophonie arrive à financer même des femmes qui veulent aller de l'avant, qui ont des entreprises, à les booster aussi, c'est déjà bien en fait.
Au Gabon, depuis un mois, les Librevillois sont invités à ne sortir les ordures ménagères que trois fois par semaine et à les trier avant de les déposer dans les bacs à ordures. L'ordre est de la société Clean Africa, l'entreprise chargée de collecter les ordures dans la capitale. Objectif : rendre Libreville propre et réduire la facture de la collecte qui plafonne jusqu'à 7 milliards de FCFA par an. Beaucoup de Gabonais appliquent les nouvelles consignes, mais d'autres brillent encore par leur incivisme. De notre correspondant à Libreville,
Dans une lettre ouverte adressée aux Gabonais, l'ex-président Ali Bongo se dit conscient des insuffisances lors de ses différents mandats. Il affirme en être le seul responsable et appelle à renoncer à la vengeance en libérant son épouse et son fils Noureddin. Que vous inspire cette lettre ? Vos réactions nous intéressent.
Le 22 septembre était la date butoir pour que les parlementaires Gabonais soumettent leurs amendements pour la réforme de la Constitution, un projet qui peine à rassembler
Au Gabon, on en sait un peu plus, depuis le week-end dernier, sur la future Constitution qui sera soumise à référendum à la fin de l'année. À l'issue de la présidentielle de l'an prochain, à laquelle le chef de la transition, le général Brice Oligui Nguema, aura le droit de se présenter, il n'y aura plus de Premier ministre, et le pouvoir exécutif sera donc « monocéphale ». Va-t-on vers une concentration de tous les pouvoirs dans les mains d'un seul homme ? Laurence Ndong est la ministre gabonaise de la Communication et des Médias, également porte-parole du gouvernement. En ligne de Libreville, elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Que répondez-vous à l'ancien Premier ministre Bilie-By-Nze, qui affirme qu'il y a un an, le général Oligui Nguema a pris le pouvoir pour lui-même et n'avait pas de projet pour le Gabon ? Laurence Ndong : Ce sont eux qui se sont accaparé le pouvoir depuis 2009. Ils prétendaient avoir des projets, « l'avenir en confiance » en 2009, « l'égalité des chances » en 2016, ils avaient prédit un « Gabon émergent » en 2025. Quels sont les résultats de ces projets ? Si ce n'est le néant ? Ils ont servi aux Gabonais, pendant quatorze ans, l'outrecuidance, l'arrogance, le mépris, les détournements des deniers publics, la confusion, la corruption. Le général Brice Oligui Nguema arrive au pouvoir et, en un an, les réalisations sont concrètes : 193 kilomètres de routes en un an, près de 19 000 intégrations à la fonction publique, on voit bien la relance de l'économie, la dette colossale et abyssale qu'ils ont engrangée pour le pays, nous l'avons trouvée avec des arriérés d'impayés qui ont tous été régularisés en trois mois. Donc c'est pour dire dans quel état ils ont laissé le pays. Donc, ils veulent ramener le débat à un problème de personnes. Mais le problème ici, ce n'est pas la personne du général Brice Oligui Nguema, c'est l'état dans lequel était le pays et qui a fait que son arrivée au pouvoir a été plébiscitée par les Gabonais et elle est toujours plébiscitée encore aujourd'hui. Alors, en vue du référendum de la fin de l'année, le Comité constitutionnel national a élaboré un projet de constitution, qui a été remis ce samedi au Président de transition et dont on connaît maintenant les grandes lignes. Dans le nouveau régime, il n'y aura plus de Premier ministre. À l'issue de la présidentielle de l'an prochain, le futur chef de l'État incarnera « un exécutif monocéphale » et, du coup, certains Gabonais se demandent si ce futur élu ne deviendra pas un hyper président qui cumulera tous les pouvoirs dans ses mains ? La plus grande démocratie occidentale, les États-Unis d'Amérique, a un exécutif monocéphale. Personne ne dit qu'aux États-Unis le président de la République concentre tous les pouvoirs et pourtant, c'est bien un exécutif monocéphale. Donc ça, c'est un procès d'intention, puisque le législatif est renforcé, le judiciaire est renforcé et le président de la République sera assisté d'un vice-président de la République et d'un vice-président du gouvernement. Alors, vous parlez des États-Unis. À la différence de l'actuel président américain, le futur président gabonais aura le droit de dissoudre l'Assemblée, alors que celle-ci n'aura pas le droit de censurer le gouvernement, puisqu'il n'y aura plus de Premier ministre. Du coup, est-ce que l'équilibre entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ne va pas être rompu au détriment du second, c'est-à-dire au détriment de l'Assemblée ? L'Assemblée nationale aura le droit de destituer le président quand même et la dissolution du Parlement est encadrée. Le président ne se lèvera pas un beau matin pour dissoudre le Parlement pour ses propres intérêts. Donc, ce que les Gabonais voient depuis que le Président Brice Oligui Nguema est là, c'est que tout le pays est en chantier. Et là, on voit bien qu'Ali Bongo et Monsieur Alain-Claude Bilie-By-Nze n'étaient pas des hommes d'État. Ils nous ont laissé une dette colossale, mais qu'aujourd'hui, nous sommes en train de rembourser. Le Président Brice Oligui Nguema, qui se trouve actuellement en Chine, par honneur, parce qu'il a décidé de rendre au Gabon et aux Gabonais leur dignité, avant de se rendre au Focac, il a remboursé des arriérés de la dette du Gabon à la Chine pour 13 milliards de FCFA et il va en Chine la tête haute. Alors, vous dites que, dans le nouveau régime, l'Assemblée aura, certes, le pouvoir de destituer le président de la République, mais ce ne sera que dans un cas très exceptionnel, celui de haute trahison, si, par exemple, le président veut se présenter pour un troisième mandat. Alors est-ce que, dans la vie courante, l'action du gouvernement ne va pas échapper à tout contrôle parlementaire ? Pourquoi l'action du gouvernement échapperait-elle au Parlement ? Vous n'avez pas encore lu cette Constitution, on vous a dit qu'il y aura un vice-président du gouvernement. Il y aura certainement des dispositions qui permettront à ce vice-président du gouvernement de répondre pour le compte du gouvernement devant le Parlement. Alors, ce vice-président du gouvernement, est-ce qu'il sera responsable devant l'Assemblée nationale et pourra éventuellement être censuré par les députés ? Vous savez, on attend de lire toute la mouture finale. Ce qui est important pour les Gabonais, ce n'est pas le pouvoir pour le pouvoir. Ce sur quoi nous sommes en train de pinailler, c'est le pouvoir pour le pouvoir, est-ce qu'on pourrait démettre le Premier ministre ? Est-ce qu'on pourrait faire ceci ou cela ? Ce qui intéresse les Gabonais aujourd'hui, c'est de sortir de l'extrême pauvreté dans laquelle les quatorze années d'Ali Bongo les ont plongés. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui encore, nous avons célébré le 30 août, il y a quelques jours, les Gabonais étaient tous dans la rue. Ils voient les bienfaits de ce coup de libération et ils s'en réjouissent. À lire aussiProjet de Constitution au Gabon: «Nous sommes en démocratie», clame Marc Ona Essangui
« Musa et Moussa » se sont rencontrés, comme l'écrit Wakat Séra. Le chef d'état-major de l'armée nigériane, le général Christopher Musa, s'est rendu à Niamey, mercredi 27 août, pour échanger avec son homologue nigérien, le général Moussa Salaou Barmou. Les deux pays ont annoncé leur volonté de reprendre leur coopération militaire pour lutter contre l'insécurité dans la région. C'est une avancée, puisqu'il y a seulement un peu plus d'un an, comme le rappelle Wakat Séra, « le Nigérian comptait se rendre au Niger, mais le canon en l'air, à la tête d'une force armée ouest-africaine, qui aurait eu pour mission de rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum », juste après le coup d'État de juillet 2023. Finalement, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest n'a pas mis sa menace à exécution. Un plus tard, « après le coup de froid, c'est donc le dégel » entre Abuja et Niamey, note L'Observateur Paalga. Le quotidien burkinabé estime que « la real politique est sans doute passée par là », puisque « les deux pays partagent 1400 kilomètres de frontière commune et ne peuvent pas se payer le luxe de se fâcher indéfiniment ».« Une nouvelle page s'est certainement ouverte », confirme Le Pays, qui pense que ce rapprochement « pourrait s'avérer payant dans la lutte contre les groupes armés terroristes ». Le média burkinabé espère que cette « réconciliation » ouvrira la voie à une autre : celle entre le Niger et le Bénin, qui sont également brouillés depuis le coup d'État à Niamey. En ce qui concerne le Nigeria, la prochaine étape sera la visite que le général Barmou a acceptée à Abuja.C'était il y a un : le coup d'État au Gabon Le Gabon célèbre « la Journée de la Libération », titre L'Union. Le quotidien gabonais dresse la liste des événements prévus ce vendredi 30 août, notamment une parade militaire et un concert populaire. Un an après le coup d'État qui a renversé Ali Bongo, le nouvel homme fort du pays, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, « fait désormais partie des dirigeants fréquentables » sur la scène internationale, selon L'Union. Et ce, grâce au « caractère paisible de la transition gabonaise », estime le quotidien national, et « à une gestion diplomatique habile ».C'est sans nul doute, ajoute Le Pays, « parce que la communauté internationale, excédée par les trucages électoraux au Gabon, gardait toujours en mémoire le souvenir de la crise électorale de 2016 ». Mais un an plus tard, le journal burkinabé s'interroge : « Le Gabon post-Bongo se porte-t-il mieux ? ». Il y a des « signaux positifs », écrit Le Pays, notamment dans le domaine social avec « le rétablissement des bourses des élèves et étudiants, et le paiement des pensions des retraités ». « Mais l'on peut bien se demander, ajoute Le Pays, si ces mesures ne sont pas destinées à appâter les Gabonais pour les faire mordre à l'hameçon. » Autrement dit, le quotidien burkinabé émet des doutes sur la transition du pouvoir, et rappelle que plusieurs voix ont déjà demandé au général Oligui Nguema de « troquer le treillis contre le costume », à l'issue de la période transitoire.Le Premier ministre espagnol a terminé sa tournée en Afrique de l'OuestPedro Sanchez a conclu sa tournée de trois jours en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal, pour parler de la coopération sur le contrôle de la migration irrégulière en direction des îles Canaries. Ce jeudi 29 août, le Premier ministre espagnol a rencontré Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais. Ils ont annoncé, selon Africanews, « la signature d'un "protocole d'accord" en faveur d'une migration dite "circulaire" ». Ce nouvel accord doit renforcer les règles déjà mises en place entre les deux pays, pour cadrer les entrées régulières sur le sol espagnol en fonction des besoins de main d'œuvre. Pedro Sanchez a d'ailleurs signé des accords similaires avec la Mauritanie et la Gambie. D'après le ministère espagnol de l'Intérieur, plus de 22 000 personnes ont débarqué sur les côtes espagnoles depuis janvier, soit plus du double du nombre d'arrivées irrégulières au cours de la même période, l'an dernier.
« Musa et Moussa » se sont rencontrés, comme l'écrit Wakat Séra. Le chef d'état-major de l'armée nigériane, le général Christopher Musa, s'est rendu à Niamey, mercredi 27 août, pour échanger avec son homologue nigérien, le général Moussa Salaou Barmou. Les deux pays ont annoncé leur volonté de reprendre leur coopération militaire pour lutter contre l'insécurité dans la région. C'est une avancée, puisqu'il y a seulement un peu plus d'un an, comme le rappelle Wakat Séra, « le Nigérian comptait se rendre au Niger, mais le canon en l'air, à la tête d'une force armée ouest-africaine, qui aurait eu pour mission de rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum », juste après le coup d'État de juillet 2023. Finalement, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest n'a pas mis sa menace à exécution. Un plus tard, « après le coup de froid, c'est donc le dégel » entre Abuja et Niamey, note L'Observateur Paalga. Le quotidien burkinabé estime que « la real politique est sans doute passée par là », puisque « les deux pays partagent 1400 kilomètres de frontière commune et ne peuvent pas se payer le luxe de se fâcher indéfiniment ».« Une nouvelle page s'est certainement ouverte », confirme Le Pays, qui pense que ce rapprochement « pourrait s'avérer payant dans la lutte contre les groupes armés terroristes ». Le média burkinabé espère que cette « réconciliation » ouvrira la voie à une autre : celle entre le Niger et le Bénin, qui sont également brouillés depuis le coup d'État à Niamey. En ce qui concerne le Nigeria, la prochaine étape sera la visite que le général Barmou a acceptée à Abuja.C'était il y a un : le coup d'État au Gabon Le Gabon célèbre « la Journée de la Libération », titre L'Union. Le quotidien gabonais dresse la liste des événements prévus ce vendredi 30 août, notamment une parade militaire et un concert populaire. Un an après le coup d'État qui a renversé Ali Bongo, le nouvel homme fort du pays, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, « fait désormais partie des dirigeants fréquentables » sur la scène internationale, selon L'Union. Et ce, grâce au « caractère paisible de la transition gabonaise », estime le quotidien national, et « à une gestion diplomatique habile ».C'est sans nul doute, ajoute Le Pays, « parce que la communauté internationale, excédée par les trucages électoraux au Gabon, gardait toujours en mémoire le souvenir de la crise électorale de 2016 ». Mais un an plus tard, le journal burkinabé s'interroge : « Le Gabon post-Bongo se porte-t-il mieux ? ». Il y a des « signaux positifs », écrit Le Pays, notamment dans le domaine social avec « le rétablissement des bourses des élèves et étudiants, et le paiement des pensions des retraités ». « Mais l'on peut bien se demander, ajoute Le Pays, si ces mesures ne sont pas destinées à appâter les Gabonais pour les faire mordre à l'hameçon. » Autrement dit, le quotidien burkinabé émet des doutes sur la transition du pouvoir, et rappelle que plusieurs voix ont déjà demandé au général Oligui Nguema de « troquer le treillis contre le costume », à l'issue de la période transitoire.Le Premier ministre espagnol a terminé sa tournée en Afrique de l'OuestPedro Sanchez a conclu sa tournée de trois jours en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal, pour parler de la coopération sur le contrôle de la migration irrégulière en direction des îles Canaries. Ce jeudi 29 août, le Premier ministre espagnol a rencontré Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais. Ils ont annoncé, selon Africanews, « la signature d'un "protocole d'accord" en faveur d'une migration dite "circulaire" ». Ce nouvel accord doit renforcer les règles déjà mises en place entre les deux pays, pour cadrer les entrées régulières sur le sol espagnol en fonction des besoins de main d'œuvre. Pedro Sanchez a d'ailleurs signé des accords similaires avec la Mauritanie et la Gambie. D'après le ministère espagnol de l'Intérieur, plus de 22 000 personnes ont débarqué sur les côtes espagnoles depuis janvier, soit plus du double du nombre d'arrivées irrégulières au cours de la même période, l'an dernier.
Au Gabon, des mesures socio-économiques pour lutter contre la vie chère ont été annoncées au cours de l'année par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) – paiement d'arriérés de pension, encadrement des prix, etc. Cependant, le pays peine à lever des fonds, en raison de marchés régionaux congestionnés et de marchés internationaux réticents. Une politique socio-économique qui se veut donc ambitieuse, mais dans un cadre budgétaire contraint. Près de 40 % de la population confrontée au chômage et un taux de pauvreté en augmentation, deux gros points noirs hérités du gouvernement Bongo. « Aujourd'hui, le gouvernement essaie de relancer l'économie. Le CTRI a donc créé des postes budgétaires dans l'armée, au niveau des secteurs de la santé et l'éducation », explique le professeur Gabriel Zomo Yebe, qui a pris la tête de la Commission économique du dialogue national inclusif. « Le gouvernement est évidemment conscient que ce n'est pas la fonction publique qui va résorber tout le chômage. Il va falloir pousser les jeunes gabonais à entreprendre. D'autres mesures vont suivre. Il est évident que ce n'est qu'à moyen terme que l'on peut éradiquer le chômage », poursuit-il.Mauvaise gestion, captation privée des richesses nationales : la transition a réalisé des prises de participation dans de grandes entreprises pour couper court, assure Gabriel Zomo Yebe, aux mauvaises pratiques. « Parmi les mesures que nous avons eu à arrêter au cours du dialogue national inclusif, il y avait la réappropriation d'une partie de notre économie. Réappropriation ne veut pas dire nationaliser, insiste-t-il. C'est qu'il nous faut quand même maîtriser une petite partie de notre économie. Privilégier les entreprises qui sont sur place, les entreprises nationales. »À lire aussiAu Gabon, Port-Gentil retrouve sa sérénité après les pillages de ce week-end« Tout le Gabon est en chantier »Une politique de grands travaux a par ailleurs été affirmée avec la construction ou la rénovation de différentes infrastructures. « Tout le Gabon est en chantier, se réjouit le professeur d'économie. Et au moins, on a redonné confiance d'abord aux Gabonais et on redonnera confiance à tout le monde. » Redonner confiance aux investisseurs, voilà, sans doute, le plus gros défi pour le Gabon.Sa dette pourrait atteindre près de 79 % en 2025, selon les projections du FMI. Le pays a échoué à rembourser plusieurs échéances et a vu sa note dégradée. Difficile dans ce contexte d'emprunter sur les marchés financiers internationaux. « Il y a un rapport du FMI qui suggère au Gabon de procéder à un assainissement budgétaire. L'exécutif a fait un ensemble de promesses de court terme, de changement de la vie des populations, un ensemble d'annonces d'investissements dans le secteur pétrolier », détaille Cédrick Jiongo, spécialiste de l'Afrique centrale chez Sika Finance.Faire preuve « d'ingéniosité » « Je crois qu'il va falloir qu'il mise plus sur le long terme que le court terme. Qu'il amorce le processus de diversification de son économie. À côté de cela, je crois que le Gabon a un potentiel naturel qui est immense sur lequel il a souvent misé pour mobiliser de la dette. Je parle des obligations vertes », précise Cédrick Jiongo. Selon l'analyste :« C'est également un levier qu'il peut actionner pour pouvoir refinancer ses emprunts qui arrivent à échéance à partir de l'année prochaine », décrypte l'analyste. Et de conclure que le Gabon va devoir faire preuve de « beaucoup d'ingéniosité ». Soucieux de prouver sa bonne volonté en termes de transparence – notamment aux institutions de Bretton Woods – le CTRI a rendu public, début août, ses contrats forestiers, miniers et pétroliers.
Depuis 2022, c'est le premier rapport du Fonds monétaire international (FMI) pour le Gabon, qui avait volontairement suspendu l'application de son accord avec l'institution pour la période 2021-2024. Le rapport a étudié l'évolution des performances économiques du Gabon des années 1970, 1980 jusqu'à aujourd'hui. Et la situation est mauvaise. Selon le rapport du FMI, le Gabon reste un pays à revenus intermédiaires, mais ses populations s'enfoncent dans la pauvreté. « On s'est rendu compte qu'il y a eu un recul du niveau de revenu. Pour vous donner un exemple, au Gabon, si un habitant en moyenne gagnait 100 000 francs CFA en 1990, aujourd'hui, ce même habitant gagne à peine 80 000 francs CFA, détaille Gomez Agou, représentant du FMI, ce recul du revenu s'est accompagné de deux éléments importants au Gabon : l'accroissement du chômage et l'accroissement de la pauvreté. Le chômage, aujourd'hui, est autour de 35 à 40% au sein de la population en âge de travailler. Et la pauvreté, c'est un Gabonais sur trois qui est pauvre ». La dette va grossirAutre indicateur négatif, le taux d'endettement qui dépasse le seuil de 70% du PIB fixé par la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac). « Nous avons donc regardé la situation de la dette du Gabon qui, aujourd'hui, se situe en 2023 à 70,5% du PIB. Donc c'est un taux d'endettement très important. » Selon Gomez Agou, la situation pourrait empirer : « Si le rythme d'endettement avant le 30 août 2023 se poursuit dans les années à venir, la dette du Gabon pourrait atteindre, dans 4 ans ou 5 ans, 100% du PIB ».À lire aussiLe Gabon emprunte 1,3 milliard d'euros sur les marchés financiersPour corriger cette situation, le FMI formule plusieurs recommandations, il demande notamment plus de transparence dans la gestion des ressources pétrolières et minières. « C'est l'heure de rétablir toute la transparence, poursuit Gomez Agou, il faut publier, par exemple, les contrats de pétrole et les contrats miniers. Il faut s'assurer qu'il y a un audit du secteur, collecter l'impôt et les droits de douane et réduire le rythme de dépenses de l'État ».Volonté de maitrise des déficitsLors d'une cérémonie conjointe avec le FMI, le ministre de l'Économie, Mays Mouissi, a fourni quelques explications : « Nous continuons notre stratégie avec la volonté de faire en sorte que notre pays maîtrise ses déficits, maîtrise l'inflation et maîtrise son endettement. » Le ministre de l'Économie poursuit : « Ce que le FMI demande, c'est d'être déjà plus transparent sur les recettes pétrolières et minières. C'est la raison pour laquelle il y a toute une réflexion sur le volet contractuel, pour voir comment nous pouvons rendre publics les contrats liés à ce domaine ».Le FMI félicite le gouvernement de transition pour avoir volontairement mis à sa disposition, en toute transparence, la documentation nécessaire à l'élaboration de ce rapport. Il souhaite que Libreville s'active à appliquer ses recommandations.À lire aussiGabon: la Banque mondiale suspend ses décaissements en raison d'impayés
Au Gabon, selon les textes en vigueur, un seul acteur de la transition aura le droit d'être candidat à la présidentielle de l'an prochain : c'est le chef de l'État, le général Oligui Nguema. Mais tout le monde n'est pas d'accord avec cette disposition de la Charte de la transition et du Dialogue national, qui exclut de fait les autres acteurs de la transition. François Ndong Obiang est le premier vice-président de l'Assemblée nationale. En ligne de Libreville, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier et s'exprime d'abord sur le projet de Constitution qui prévoit de supprimer le poste de Premier ministre. RFI : Alors si on suit ce projet de Constitution, demain, au Gabon, dans l'exercice quotidien de leur pouvoir, le chef de l'État et son gouvernement échapperont à tout contrôle du Parlement. Est-ce que cela ne vous inquiète pas un peu ?François Ndong Obiang : Vous savez, le texte connaîtra certainement une évolution, les discussions vont arriver au Parlement, à la Constituante et le référendum tranchera définitivement la position des Gabonais.Voulez-vous dire que, dans les amendements à venir, pourrait être réintroduit un Premier ministre ?On en discutera certainement. Il y a ceux qui sont favorables au maintien d'un Premier ministre pour que le président ait un fusible, que le président ne soit pas exposé à la vindicte de la gestion quotidienne de l'État. Il y a ceux qui trouvent que nous pouvons aller directement à un régime présidentiel où le président assume le rôle du gouvernement, et cela va nécessiter qu'il n'y ait plus de fusible, parce que, dit-on, depuis l'instauration de cette fonction, le Premier ministre n'a quasiment jamais géré. Bon, ce sont des discussions qui vont avoir lieu. Si on donne au Premier ministre toute la latitude de conduire la politique gouvernementale et tout le respect qui lui est dû, on peut avoir un Premier ministre conséquent. Mais si effectivement il y a des ministres qui ne se réfèrent qu'au chef de l'État et qui ont des comportements qui outre-passent leurs missions, évidemment, on peut se demander à quoi sert le Premier ministre. Mais ces discussions vont avoir lieu dans les différentes instances.Alors, dans ses conclusions, le Dialogue national maintient que les acteurs de la transition actuelle ne pourront pas être candidats à la présidentielle de l'année prochaine. Qu'est-ce que vous en pensez ?Pour ma part, l'exclusion ou l'élimination de quelconques candidats est un peu prématurée aujourd'hui. Est-ce qu'on va le mettre dans la Constitution ? Je n'en sais rien. Mais il faut dire qu'un acteur de la transition qui souhaiterait avoir un positionnement présidentiel, moi, de mon avis, devrait avoir la légitimité de son action. Je ne vois pas pourquoi on va l'exclure. Maintenant on va aussi en discuter autour de nous pour savoir que nous devons aller à une élection apaisée, où tout le monde doit avoir ses chances, où tout le monde est capable de concourir à égale partie.Et dans les mêmes conclusions, le Dialogue national maintient aussi la disposition exceptionnelle de la Charte de transition qui autorise le général Oligui Nguema à être candidat. Est-ce que vous êtes favorable à cette mesure ?Il est bien qu'Oligui Nguema soit candidat s'il le veut, mais nous nous avançons un peu trop au Gabon, on spécule, Oligui n'a pas encore dit qu'il sera candidat. Mais s'il est candidat, il va de soi que d'autres acteurs de la transition pourraient être candidats pour ne pas rentrer tout de suite dans une élection qui commence par des frustrations. Nous devons sortir de la transition en ayant une élection apaisée, une élection plurielle et tout à fait inclusive.Sans aucune exclusion ?Sans aucune exclusion, voilà, tout à fait.Référendum à la fin de l'année, présidentielle l'an prochain… En vue de ces deux scrutins, vient d'être adopté, par votre Assemblée nationale, un code électoral qui confie l'organisation de ces scrutins au ministre de l'Intérieur. Mais justement, 13 députés de votre Assemblée ont voté contre. Est-ce qu'en effet cela ne va pas favoriser le pouvoir en place ?Non, pas du tout, je ne suis pas inquiet. Le pouvoir en place nous a dit, le ministre de l'Intérieur nous a dit, que la précipitation de sa démarche se limitait au référendum. Je ne pense pas que les autorités en place aient l'ambition de vouloir tricher. Je ne le crois pas.Oui, mais tout de même, si 13 de vos collègues ont voté contre, c'est qu'il y a de l'inquiétude dans votre Assemblée ?Oui, il y a une inquiétude de 13 députés, mais la loi qui a été votée, elle nous permettra d'aller au référendum, et après le référendum, on reprendra le chronogramme de la transition qui a bien fixé qu'après l'adoption de la Constitution en référendum, on va voter la loi des élections, puis la loi des partis. Il y a un chronogramme qui a été arrêté et jusqu'à ce jour, le président Oligui respecte le chronogramme.Donc le code électoral qui vient d'être adopté pourra être réformé en début d'année prochaine avant la présidentielle ?Mais tout à fait. Personne n'a intérêt à aller avec un tel code si on ne discute pas sérieusement de comment on fait pour aller aux élections apaisées. Et même si les militaires qui sont en place souhaitaient aller aux élections, je ne crois pas qu'ils veuillent des élections brouillées, des élections avec des violences. Je pense que nous voulons tous avoir désormais, après la transition, des élections à peu près légitimes. On aura un nouveau code électoral après référendum et on aura une loi des partis qui va fixer des nouvelles conditions.
Radio Foot avec au sommaire ce mardi 16h10-21h10 T.U. : - Mbappé à l'heure des adieux à la L1.; - Pierre-Emerick Aubameyang, retour vers le futur ! vainqueur une 2è fois du Prix Marc-Vivien Foé, il devance Achraf Hakimi et le Lillois Nabil Bentaleb. ; - 32è cérémonie des trophées UNFP, le Gabonais figure dans le 11 type de la saison. - Mbappé à l'heure des adieux à la L1. Formalisés vendredi dans une vidéo de remerciements par le Bondynois, concrétisés sur le terrain avec les Ultras, un dernier but au Parc des Princes, et un titre de champion célébré, mais une soirée de dimanche (12 mai 2024) qui se termine étrangement avec l'absence d'hommage du public à celui qui a inscrit 256 buts avec le PSG. - Kaylor Navas acclamé pour sa dernière, adieux plus mitigés pour le N°7 parisien. Mbappé a-t-il sa part de responsabilité ? -- Une défaite des Bleus et Rouges face à Toulouse, une fin de cycle pour le PSG. L'attaquant de 25 ans sacré pour la 5è année consécutive meilleur joueur de la saison de L1, une récompense méritée sur la saison ?- Pierre-Emerick Aubameyang, retour vers le futur ! Vainqueur une 2è fois du Prix Marc-Vivien Foé, il devance Achraf Hakimi et le Lillois Nabil Bentaleb. Un retour gagnant, la récompense d'un joueur décisif ?- 32è cérémonie des trophées UNFP, le Gabonais figure dans le 11 type de la saison. -- Un prix de plus pour Tabitha Chawinga. Pour sa 1ère saison en France, la Malawite déjà élue meilleure joueuse de la saison en avril 2024, de nouveau désignée par ses pairs. - Elle figure dans l'équipe féminine type de L1 tout comme la gardienne nigériane Chiamaka Nnadozie. -- Un autre « King » Éric. Éric Roy élu meilleur entraîneur. Le technicien des «Ty-Zefs» de Brest, a placé les Bretons au sommet du championnat avec le 15è budget du championnat. L'ancien joueur de l'OM et consultant TV la joue modeste, il portera les Pirates sur la scène européenne la saison prochaine. Pas de prix individuel pour ses joueurs, pourtant méritants !
Radio Foot avec au sommaire ce mardi 16h10-21h10 T.U. : - Mbappé à l'heure des adieux à la L1.; - Pierre-Emerick Aubameyang, retour vers le futur ! vainqueur une 2è fois du Prix Marc-Vivien Foé, il devance Achraf Hakimi et le Lillois Nabil Bentaleb. ; - 32è cérémonie des trophées UNFP, le Gabonais figure dans le 11 type de la saison. - Mbappé à l'heure des adieux à la L1. Formalisés vendredi dans une vidéo de remerciements par le Bondynois, concrétisés sur le terrain avec les Ultras, un dernier but au Parc des Princes, et un titre de champion célébré, mais une soirée de dimanche (12 mai 2024) qui se termine étrangement avec l'absence d'hommage du public à celui qui a inscrit 256 buts avec le PSG. - Kaylor Navas acclamé pour sa dernière, adieux plus mitigés pour le N°7 parisien. Mbappé a-t-il sa part de responsabilité ? -- Une défaite des Bleus et Rouges face à Toulouse, une fin de cycle pour le PSG. L'attaquant de 25 ans sacré pour la 5è année consécutive meilleur joueur de la saison de L1, une récompense méritée sur la saison ?- Pierre-Emerick Aubameyang, retour vers le futur ! Vainqueur une 2è fois du Prix Marc-Vivien Foé, il devance Achraf Hakimi et le Lillois Nabil Bentaleb. Un retour gagnant, la récompense d'un joueur décisif ?- 32è cérémonie des trophées UNFP, le Gabonais figure dans le 11 type de la saison. -- Un prix de plus pour Tabitha Chawinga. Pour sa 1ère saison en France, la Malawite déjà élue meilleure joueuse de la saison en avril 2024, de nouveau désignée par ses pairs. - Elle figure dans l'équipe féminine type de L1 tout comme la gardienne nigériane Chiamaka Nnadozie. -- Un autre « King » Éric. Éric Roy élu meilleur entraîneur. Le technicien des «Ty-Zefs» de Brest, a placé les Bretons au sommet du championnat avec le 15è budget du championnat. L'ancien joueur de l'OM et consultant TV la joue modeste, il portera les Pirates sur la scène européenne la saison prochaine. Pas de prix individuel pour ses joueurs, pourtant méritants !
Fer de lance de l'attaque marseillaise cette saison, le buteur gabonais Pierre-Emerick a remporté, lundi 13 mai 2024, le Prix Marc-Vivien Foé pour la deuxième fois de sa carrière, récompensant le meilleur joueur africain du championnat de France. Derrière la carrière déjà bien remplie de l'attaquant, entre Saint-Etienne, le Borussia Dortmund, Arsenal ou encore le FC Barcelone, se cache la petite ville de L'Huisserie, au sud de Laval, dans l'Ouest de la France. C'est sur le terrain d'honneur du club local que le petit Pierre-Emerick a esquissé ses dribbles, au contact de sa première éducatrice, Clarisse Guinoiseau qui a accepté de revivre pour RFI cette période située au milieu des années 1990, quand Pierre-Emerick Aubameyang débutait tout juste la pratique du football. La hauteur du gazon et la présence importante de mauvaises herbes témoignent de l'usure du terrain, à l'image des cages à la peinture décrépie. Pourtant, c'est sur cette pelouse qu'en 1995, un jeune garçon tape ses premiers ballons en club. Marchant d'un pas décidé, le regard figé, Clarisse Guinoiseau se souvient de son arrivée : « Il a débarqué quand il avait six ans », explique-t-elle, lunettes noires fixées sur le nez, avant de compléter : « Il habitait à L'Huisserie, car son papa jouait au Stade lavallois. Il allait à l'école à côté, à seulement 20 mètres d'ici et du coup, il s'est inscrit à l'école de football. »« Nous sommes toujours en contact avec Pierre »Pierre-Emerick Aubameyang n'est resté que trois ans, entre 1995 et 1998, dans ce petit club à l'ambiance familiale, avant de rejoindre l'équipe des jeunes de Laval. Un premier chapitre qui a de l'importance pour le joueur gabonais, toujours lié de près ou de loin à son ancien club et à Clarisse Guinoiseau. « Nous sommes encore en contact avec Pierre, même si les aléas de la vie ont fait qu'on se voyait moins, mais là, on se retrouve depuis qu'il évolue avec l'Olympique de Marseille, je suis allé le voir récemment pour son match à Rennes [le 17 mars 2024, défaite de l'OM 2-0, NDLR]. »À lire aussiPrix Marc-Vivien Foé 2024: Pierre-Emerick Aubameyang, l'éloge de la longévitéSon transfert vers la cité phocéenne a permis ce rapprochement, ce qui n'est pas pour déplaire à Freddy, le fils de Clarisse et membre historique du club de l'Huisserie. Habillé aux couleurs de son club de cœur, Freddy n'a pas été associé à Aubameyang chez les jeunes, mais a pu l'observer à ses débuts. Un des lieux marquants de la jeunesse du joueur marseillais, les vestiaires. Situé, à quelques dizaines de mètres derrière le terrain, le bâtiment blanc, habillé de fresques footbalistiques sur sa façade, n'a pas changé d'un poil : « Pierre-Emerick venait souvent dans ce vestiaire juste après l'école sans repasser chez lui. C'était le football, tout le temps », sourit Freddy, heureux de nous montrer les infrastructures du club.« Même quand il allait chercher le pain, Pierre entrait avec son ballon au pied »Un gamin fait pour le football et aux qualités déjà évidentes pour Freddy : « Il était beaucoup trop rapide pour les autres. Malgré le fait qu'il était au-dessus du lot, il avait un état d'esprit déjà irréprochable. Il offrait des buts à ses coéquipiers. »Une vitesse hors du commun, que l'enfant de L'Huisserie a pu travailler sereinement non loin de son domicile, à quelques centaines de mètres du club de foot. Pierre-Emerick Aubameyang vivait avec sa mère et ses grands-parents dans une petite maison blanche faisant face à la route. Tout près, un terrain vague avec des jeux pour enfants : « Pierre avait juste une vingtaine de mètres à traverser, il y a une grande plaine, il avait l'habitude de jouer avec les copains » confie Clarisse Guinoiseau qui se souvient de l'adresse exacte de la famille Crespo, nom de famille de la mère du joueur gabonais. « Même quand il allait chercher le pain, Pierre entrait dans la boulangerie avec son ballon au pied. Il avait toujours un ballon avec lui. »À lire aussiPierre-Emerick Aubameyang: «Écrire mon histoire à l'OM, comme Didier Drogba»La maison est toujours officiellement la propriété de la famille du joueur, comme l'indique le nom « Crespo » inscrit sur la boîte aux lettres. L'ancienne collaboratrice de l'école de foot, accoudé près du petit portillon blanc de la maison, garde de très bons souvenirs de sa famille : « Son grand-père venait à tous les entraînements, c'était un fidèle supporter. Sa grand-mère venait, sa mère aussi. Son papa était présent quelques fois également. Il était bien accompagné par sa famille. »« Il n'a pas changé, c'est le même avec son large sourire et sa simplicité »Clarisse Guinoiseau et son fils Freddy ne sont pas avares d'efforts lorsqu'il s'agit de mettre en lumière l'enfance de leur chouchou. L'éducatrice habite désormais en Bretagne, mais n'hésite pas à revenir à L'Huisserie de temps en temps pour témoigner : « C'est pour Pierre que je le fais », explique-t-elle avec une certaine émotion dans la voix. « Il n'a pas changé, c'est le même avec son large sourire et sa simplicité. C'est beaucoup d'émotions, car il aurait pu mener sa vie de son côté. Il est tellement attaché à la Mayenne, à L'Huisserie et Laval qu'il revient souvent. Franchement, c'est que du bonheur ! », conclut Clarisse Guinoiseau, les yeux brillants.Immanquable lorsqu'il arrive en ville avec sa voiture « qui sort de l'ordinaire et qui fait beaucoup de bruit » plaisante Freddy, tout sourire, Pierre-Emerick Aubameyang s'investit pleinement au niveau local. Parrain de l'équipe de futsal de Laval, championne de France en titre, le Gabonais peut se vanter d'avoir un gymnase baptisé à son nom depuis 2017. Du côté de l'Huisserie, le buteur de l'OM a récemment fait parvenir un maillot dédicacé pour la tombola annuelle du club. En attendant peut-être plus ? « C'est une légende de notre club, tous les jeunes, et les moins jeunes le connaissent. Ce serait sympa qu'il joue avec les enfants », imagine Freddy, le regard en direction de sa mère. « On est toujours là, le club n'a pas bougé donc qu'il vienne nous faire coucou, ça nous fera vraiment plaisir ! »
Au sommaire : Au Gabon, remise des conclusions du dialogue national des 580 participants. Que retenir du millier de propositions ? En début de semaine, Félix Tshisekedi était en visite officielle en France. Quel bilan de ce déplacement pour le président de la République démocratique du Congo ? Enfin on assiste à la multiplication des manifestations contre la guerre à Gaza dans les universités occidentales. À quoi peuvent servir ces blocages ? Quelles sont les revendications des étudiants ? Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Avec la participation de : - Wuldath Mama, journaliste à l'Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin- Israel Mutala, journaliste, président de l'Association des médias d'informations en ligne de la RDC- Abel Mimongo, chroniqueur et journaliste du quotidien gabonais L'Union.
Au Gabon, c'est la fin du dialogue national inclusif. Pendant près de trois semaines, les experts réunis en commissions techniques ont, entre autres, débattu des réformes politiques et institutionnelles. Parmi les résolutions phares adoptées par les panélistes, le maintien de la durée de la transition, déjà fixée à deux ans, et le retour au septennat dès la présidentielle prévue en août 2025. Le rapport général de ces assises fera l'objet d'une cérémonie de remise officielle ce 30 avril au chef de l'État Gabonais, chef de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Dans le sud-est du Gabon, la Compagnie minière de l'Ogooué (Comilog), filiale du groupe métallurgique français Eramet, et premier producteur mondial de manganèse, a réalisé d'importants investissements. La production de cette matière première, très demandée notamment pour la fabrication de l'acier, explose. De notre correspondant à Libreville,Plateau Okouma est la nouvelle carrière à ciel ouvert récemment mise en service par la Comilog pour extraire le manganèse. « Par jour, nous sortons en moyenne 12 000 tonnes de minerai de manganèse », explique Jean-Baptiste Nzeng Eyi, 36 ans, ingénieur gabonais formé à Nancy, en France. « On a du manganèse de type MMA, le plus riche, dont la teneur est de 48 à 50%. On a trois types de manganèse qui sortent de cette usine. »Premier producteur mondialLa multinationale gabonaise exploite le manganèse à Moanda depuis 1960. L'ouverture de ce nouveau site a permis à l'entreprise de consolider ses parts sur le marché mondial de manganèse. « La Comilog est une société qui se porte très bien, se targue Leod Paul Batolo, l'administrateur directeur général. Depuis 2020, nous sommes devenus le premier producteur mondial de manganèse. Nous avons une croissance qui est établie. Nous avons fini à 6,6 millions de tonnes en 2023. Notre projection pour 2024 est de 7,5 millions de tonnes produites, transportées, embarquées. » Et de se réjouir encore : « C'est une société qui se porte très bien pour laquelle les Gabonais peuvent être fiers. »Pour tenir ce rang, la Comilog a investi beaucoup d'argent entre 2020 et 2023. « Les actionnaires de la Comilog, donc l'État gabonais et le groupe Eramet, ont mis plus de 300 milliards de FCFA pour ouvrir le plateau Okouma et ça montre qu'ils sont confiants », détaille encore le directeur général.À lire aussiGabon: l'entreprise Eramet développe la production de la plus grande mine de manganèse au mondeDes investissements locauxLa prospérité de l'entreprise a longtemps contrasté avec le niveau de pauvreté dans la ville de Moanda situé sur le flanc de la montagne du manganèse. En 2020, Comilog et l'État gabonais ont décidé d'investir directement une partie des revenus du manganèse dans le développement local.Député de Moanda, Jean Valentin Leyama était depuis des décennies le leader de la contestation contre le géant minier. « Sur la base du cahier des charges établit entre Comilog et l'État, il y a plusieurs réalisations qui sont faites. Dans les quartiers, il y a des routes qui ont été pavées, sur le plan social, plusieurs infrastructures construites ou réhabilitées. L'eau potable disponible partout dans les quartiers », assure-t-il. « Il serait malhonnête de ne pas le reconnaître », concède le député. La contribution au budget de l'État a également augmenté. En 2022, elle s'est élevée à 437 milliards de Francs CFA, soit beaucoup plus qu'auparavant.À lire aussiGabon: la ville de Moanda prépare l'après-manganèse
« Si les Gabonais décident d'accorder au chef de la transition, le général Oligui Nguema, un mandat présidentiel, ce ne sera que justice », déclare sur RFI le porte-parole du Dialogue national inclusif. Il y a 10 jours que ce Dialogue a démarré avec quelque 600 délégués réunis à Libreville (plus précisément à Angondjé en périphérie de Libreville). Les conclusions sont attendues à la fin du mois. L'archevêque de Libreville en préside les travaux et c'est un autre prélat catholique, Monseigneur Asseko Mvé, qui est le porte-parole de cette conférence, il répond depuis Libreville aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Les présidentielles de 2009 et de 2016 ont été marquées par des fraudes massives, comment mettre fin à la culture de la fraude au Gabon ? Mgr Jean-Bernard Asseko Mvé : C'est un problème de volonté et d'application des textes. Nous avons assisté le mois dernier, au Sénégal, à une élection présidentielle libre et transparente. Le général Brice Clotaire Oligui et l'ensemble de ceux qui l'accompagnent dans ce challenge voudraient bien que le Gabon arrive un jour à des élections démocratiques, pour que le peuple se reconnaisse dans ses chefs.Et si les conclusions de ce dialogue interdisent aux acteurs de la transition d'être candidat l'année prochaine, à l'exception du président de cette transition, le général Oligui Nguema, est-ce que vous ne craignez pas que les dés soient pipés ? Ça, c'est mettre la charrue avant les bœufs. Ce n'est pas au président de la transition de décider. Il a laissé le libre choix à ceux qui sont convoqués à ce dialogue pour trouver des pistes, des voies et des moyens pour que le Gabon soit inscrit sur la liste des pays démocratiques du monde. Il y tient fermement.Maintenant, si les Gabonais confirment – parce que nous voyons déjà dans les actions du CTRI [Comité pour la transition et la restauration des institutions - NDLR] et du président, Brice Clotaire Oligui Nguema, une certaine espérance –, si les Gabonais réunis ici à Angondjé décident de lui accorder un mandat, je pense que ce ne serait que justice et ce ne serait qu'une forme de reconnaissance par rapport aux avancées que nous pouvons constater, ici et là, depuis la prise du pouvoir par les militaires. Et les autres acteurs de la transition, ils pourront être candidats, ou non ?Je pense que l'article 15 de la Charte définit clairement que les autres acteurs de la transition ne pourront pas être candidats. Ceux qui ont accepté de participer à la vie politique aux côtés des militaires le savent, ils se sont engagés en connaissance de cause. Maintenant, si le dialogue national inclusif décide d'autre chose, on le proposera au général Brice Clotaire Oligui Nguema et au CTRI, qui devra en juger. Oui, mais les conclusions de votre dialogue ne seront pas contraignantes, le général Oligui fera ce qu'il voudra après, est-ce que cela ne pose pas problème ? Ce n'est pas vrai. Lui-même, lors de son discours d'ouverture de ce dialogue, et son excellence Monseigneur Jean-Patrick Iba-Ba sont revenus là-dessus. Rien n'est écrit d'avance. Les Gabonais, nous avons sous nos yeux des pages blanches sur lesquelles il faut écrire l'histoire de notre pays en lettres d'or. C'est à l'ensemble des Gabonais de se prononcer, mais ça, c'est sûr que tout le monde pense que les résolutions d'Angondjé devraient avoir un caractère contraignant et souverain.Mais le général Brice Clotaire Oligui, et ceux qui, avec lui, ont pensé que les Gabonais devaient s'asseoir à Angondjé pour un dialogue national inclusif, n'ont pas voulu que ce dialogue ait un caractère souverain, parce que 600 commissaires réunis à Angondjé ne peuvent pas représenter la souveraineté de toute une République.Il va donc falloir qu'au terme de notre dialogue, les résolutions soient soumises à un référendum. Et, à ce moment, les Gabonais dans leur ensemble pourront se prononcer s'ils se reconnaissent dans les résolutions prises à Angondjé, oui ou non, et le peuple gabonais souverain se sera prononcé. Ce ne sont pas les 600 personnes, les 600 Gabonais réunis à Angondjé, qui vont faire de notre dialogue un dialogue souverain. C'est plutôt l'ensemble des Gabonais qui aura à se prononcer lors du référendum prévu de se tenir en août prochain. Alors quelques grandes personnalités, comme le professeur Ondo Ossa qui était le candidat unique de l'opposition il y a quelques mois, ne sont pas invitées à ce dialogue. Est-ce qu'il est vraiment inclusif ? Disons que le dialogue est inclusif dans le sens où nous avons reçu 3.800 contributions de l'ensemble des Gabonais. Les contributions ont été analysées et synthétisées. Le dialogue est inclusif d'abord par cet ensemble de contributions, donc le dialogue est inclusif. Je pense que le professeur Albert Ondo Ossa, même s'il n'y est pas physiquement, est présent là au dialogue national à partir de l'ensemble de ces contributions – celles envoyées par lui-même, je suppose, et celles envoyées par ses adeptes.Oui, mais tout de même, sur le plan des symboles, c'est quand même étonnant, non ? Que l'un des principaux acteurs de la vie politique gabonaise de l'année dernière soit absent de ce dialogue ? Moi, Monseigneur Jean-Bernard Asseko, j'ai été de ceux qui ont fait la campagne du professeur Albert Ondo Ossa, et la plupart des Gabonais ici présents ont soutenu massivement le professeur Albert Ondo Ossa. Nous savons ce qu'il pense du Gabon. Nous avons à l'esprit l'ensemble des projets du professeur Albert Ondo Ossa pour le Gabon et nous les défendons ici. Nous les proposons ici au niveau du dialogue national et inclusif à Angondjé, et je pense que, si elles sont retenues, ça veut dire que l'ensemble des Gabonais y trouve une nouvelle espérance et ce sera admis.
Au Gabon, mardi 2 avril, doit être lancé le dialogue national inclusif promis par les putschistes qui ont renversé le président Ali Bongo le 30 août. Pendant un mois, quelque 580 délégués vont élaborer notamment la nouvelle Constitution, en vue des élections de 2024. Le chef de la transition, le général Oligui Nguema, pourra-t-il être candidat à la future présidentielle ? Marc Ona Essangui est la principale figure de la société civile gabonaise. Il est aussi, depuis six mois, le troisième vice-président du Sénat. En ligne de Libreville, l'ancien activiste gabonais est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Qu'est-ce que vous attendez de ce dialogue national inclusif ?Marc Ona Essangui : Il faut donner la force aux contre-pouvoirs. C'est surtout l'exécutif qu'il faut contrôler. Il ne faudrait pas que l'exécutif soit beaucoup plus fort que le législatif ou bien le judiciaire. Moi, en tant qu'activiste pro-démocratie par le passé, et même maintenant, ce n'est pas parce que je suis vice-président du Sénat que, cette étoffe, je l'ai enlevée… Il faut absolument que nous soyons dans une démocratie où le pouvoir revient au peuple, rien qu'au peuple.Ce dialogue doit aussi fixer le calendrier électoral. Quels sont, à votre avis, les bons délais ?Le calendrier initial fixé par les militaires, c'était deux ans. L'on devrait avoir des élections présidentielles en août 2025 et nous allons, une bonne fois, arrêter le délai de la transition.Donc une présidentielle au mois d'août 2025, ça vous irait ?Une présidentielle en août 2025, oui. Mais il n'appartient pas à moi de décider.Selon la charte du mois de septembre dernier, aucun acteur de la transition n'aura le droit de se présenter à cette future élection présidentielle, sauf le numéro 1, le général Oligui Nguema. Est-ce que le dialogue à venir pourrait changer ces règles du jeu ?Vous parlez de la charte. Et l'on n'ira pas aux élections avec la charte. On ira aux élections avec les textes issus de ces assises. Le consensus qui sortira de là, c'est le consensus que nous allons arrêter.Donc cette différence de traitement entre le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et les autres acteurs de cette transition, elle peut disparaître à l'occasion de ce dialogue national inclusif ?Je crois que toutes ces questions seront traitées pendant les assises. Il n'appartient pas à moi de dire ce qui va disparaître et ce qui ne va pas disparaître. Si les participants aux assises décident, moi, je m'aligne.Quand il a pris le pouvoir, le 30 août dernier, le général Oligui Nguema a promis qu'il rendrait le pouvoir aux civils au terme de la transition. Mais si, demain, le dialogue l'autorise à se présenter, est-ce que cette promesse ne risque pas de tomber à l'eau ?Vous comprenez que c'est le dialogue qui l'autorise à se présenter, ce n'est pas lui-même qui décide de se présenter. C'est là où est la différence. Si, pendant les assises, il est décidé que le général Oligui Nguema sera présent à ces élections, cela n'engage plus le général Oligui Nguema. C'est le dialogue qui l'autorise à se présenter. Après, il y aura un référendum et, au cours de ce référendum, si les Gabonais disent non, ils vont dire non. Si les Gabonais disent oui, ils vont dire oui. Cela n'a plus rien à voir avec une décision personnelle du général Oligui Nguema.Donc, si, à la fin de la transition, le général Oligui Nguema peut se présenter et s'il est élu, cela ne vous choquera pas ?Si c'est le peuple gabonais qui décide que le général Oligui Nguema se présente, moi, ça ne me choque pas, c'est le choix du peuple. Moi, je suis foncièrement démocrate.Ce dialogue national inclusif va mettre tous les sujets sur la table, mais il ne sera pas souverain, ses résolutions ne seront pas contraignantes et c'est le président de la transition, le général Oligui Nguema, qui formalisera ses conclusions sous forme de lois et décrets. Est-ce que cela ne réduit pas la portée des décisions à venir du dialogue ?Je pense qu'il y a 580 représentants qui ont été nommés à ce poste, ils ne sont pas élus par la base. Par conséquent, on ne peut pas parler de souveraineté quand les individus qui sont envoyés sont nommés, qu'ils ne sont pas choisis par la base. Par contre, la souveraineté va intervenir au moment où toutes ces résolutions seront soumises à l'appréciation du peuple à travers le référendum.Vous dîtes que les 580 participants à ce dialogue ont été nommés par les militaires du CTRI. Vous le regrettez ?Je le regrette parce que j'aurais aimé, sincèrement, que la plupart des représentants soient issus des couches où les Gabonais vont les choisir.Est-ce que vous regrettez, par exemple, l'absence annoncée de plusieurs ténors de la politique gabonaise comme le professeur Ondon Ossa, qui portait les couleurs d'Alternance 2023 face à Ali Bongo lors de la présidentielle du 26 août dernier ?La différence entre Albert Ondon Ossa et les vieux loups de la politique gabonaise, c'est qu'Albert Ondon Ossa n'est pas politique. C'est un expert, c'est un intellectuel gabonais, c'est un universitaire. Je pense que sa contribution aux assises, pour débattre des questions qu'il maîtrise, aurait eu un impact considérable. Oui, je regrette sincèrement l'absence d'Albert Ondon Ossa.Et que répondez-vous à ceux de vos compatriotes qui disent que, finalement, ce dialogue, dont les membres ont été nommés et dont les conclusions ne seront pas souveraines, il sera là pour tracer un boulevard pour le futur candidat Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle de l'année prochaine ?Je préfère ne pas parler des individus, je parle du Gabon. Parlons des institutions, comme l'Assemblée nationale, le Sénat et bien d'autres… Et élaborons des contre-pouvoirs capables de résister aux individus. Le Sénégal a fait la démonstration qu'une institution peut sauver une nation. Nous avons vécu un rêve au Sénégal, on peut le faire en Afrique ! Faisons la même chose ! Je pense que nous réussirons.À lire aussiGabon: la liste des participants au dialogue national fait grincer des dents
Trois jours après la gifle reçue à Amiens en amical face au Sénégal 3-0, les Panthères voudront se rattraper face au Congo ce lundi à Chambly, toujours dans le nord de la France. Et pourquoi pas retrouver de la confiance pour des Gabonais qui évoluent entre autres sans Pierre-Emerick Aubameyang pas convoqué ni Denis Bouanga retenu par son club de Los Angeles aux Etats-Unis pour ce rassemblement.
Vous l'avez entendu hier mardi matin, Alain-Claude Bilie-By-Nze est sorti de son silence. L'ancien Premier ministre gabonais s'est exprimé pour la première fois depuis le coup d'État du 30 août. L'ex-chef du gouvernement a parlé d'une crise profonde au sein de l'ancien parti présidentiel PDG et a demandé une réunion d'urgence. Alain-Claude Bilie-By-Nze est notre invité ce matin. Il revient sur le putsch, ses causes, en reconnaissant d'ailleurs des erreurs. Il égratigne au passage la transition. RFI : Vous ne vous étiez pas exprimé dans les médias depuis le putsch. Qu'est-ce qui vous fait prendre la parole aujourd'hui ?Alain-Claude Bilie-By-Nze : J'avais souhaité prendre un peu de recul, observer le déroulement des événements. Il y a eu un coup d'Etat, nous étions le parti au pouvoir, nous avons perdu le pouvoir, il me paraissait utile d'observer, d'analyser, et de pouvoir prendre du recul. Aujourd'hui je pense que nous avons pris suffisamment de recul. Le moment me semblait opportun pour m'exprimer sur la vie du parti, sur son avenir, et sur la nécessité de le réformer.Justement vous diffusez une déclaration « pour une solution de sagesse et de rassemblement au PDG », écrivez-vous. Le parti va mal aujourd'hui ?C'est un truisme que de le dire. Le parti va très mal. Pour la première fois de son histoire, le parti se retrouve sans être au pouvoir. Ce parti, depuis le mois d'août, ne s'est pas véritablement réuni, parce qu'on a du mal avec les différentes absences – l'absence du président du parti, l'absence du secrétaire général. On a un intérimaire qui fait ce qu'il peut, mais nous pensons qu'il faut aller beaucoup plus loin que l'intérim, parce que cela fait six mois maintenant, un intérim ne va pas durer ad vitam æternam. Les militants sont déboussolés et nous pensons que c'est la première force politique du pays, c'est le parti qui est implanté partout sur le territoire. Il est indispensable qu'il soit réorganisé, réformé de fond en comble pour apporter sa contribution à la situation actuelle que traverse notre pays.Vous demandez que la parole des militants se libère, vous demandez une consultation « inclusive, participative et sans tabou ». Mais n'est-ce pas ce qui vient d'être organisé fin février avec les Assises ?C'est ce qui était prévu avec les Assises. Il faut bien faire le constat que les Assises n'ont pas atteint les objectifs qui étaient assignés. Les militants ne se sont pas manifestés. J'ai moi-même été sur le terrain. Les militants n'ont pas participé massivement aux Assises. Et donc on ne peut pas se contenter de ce format qui du reste a manqué de concertation préalable. Il faut aujourd'hui se regarder en face, il faut cesser de faire semblant, il faut cesser de faire la politique de l'autruche. Le parti va mal, redonnons la parole aux militants, analysons à froid les raisons pour lesquels nous en sommes arrivés là, et redémarrons l'activité du parti sur de nouvelles bases.Vous demandez d'organiser en urgence une réunion du bureau politique et du Conseil Consultatif des Sages. Pourquoi ne pas attendre le rapport des Assises qui est prévu le 12 mars, puis le Congrès prévu après en théorie ?D'abord parce que les Assises sont un élément qui a été voulu pour donner la parole et que la parole n'a pas été donnée aux militants, ou alors les militants ne se sont pas sentis concernés par ce qui a été fait. Ensuite nous avons des instances délibérantes qui existent, c'est le bureau politique, et on a une instance consultative qui est le Conseil Consultatif des Sages, qui doivent être convoqués lorsque le parti connaît une situation de crise. Nous allons naturellement continuer à travailler avec le Secrétariat général pour que la question soit entendue. Nous ne sommes pas dans une situation d'affrontement. Nous voulons qu'il y ait une large concertation. Le parti a aujourd'hui les personnalités en son sein qui sont des hommes et des femmes d'expérience et qui aujourd'hui sont capables de donner un certain nombre de pistes de solutions. La première c'est de faire le constat que depuis le 30 août, le président du parti est en situation d'empêchement d'œuvrer et de travailler de manière politique pour le parti. Il en est de même pour le Secrétaire Général. Déjà cette vacance doit être constatée. Et ensuite mettre en place une direction transitoire ad-hoc pour conduire les activités du parti. C'est ce que nous proposons. Et il me semble qu'aujourd'hui l'ensemble des militants du PDG sera plutôt favorable à cette option-là.Vous dites « nous ». Et effectivement cette déclaration, vous la signez, mais vous vous exprimez à titre collectif. Est-ce que ça veut qu'on aurait peut-être différents courants, voire des divisions au sein du PDG ?Il n'y a pas de courants au sein du PDG. Il n'y a pas de division. Il peut y avoir des approches différentes aujourd'hui sur l'analyse de la situation. Je dis « nous » parce que je parcours le pays, je suis à l'écoute des militantes et des militants, mais aussi des cadres du parti qui sont inquiets et nous avons élaboré cette déclaration. Lorsque je dis « nous » c'est parce que je n'en fais pas une question de personne. Ce n'est pas moi. Mais c'est un certain nombre d'idées partagées par des militants du parti.Est-ce qu'il y a un mal plus profond au PDG ? Un mal qui aurait peut-être pu conduire au coup d'Etat ?En 2007, le président Omar Bongo avait fait le point après 40 ans de pouvoir. Il avait analysé la situation du pays et donc du parti. Il avait tiré un certain nombre de conclusions. Et il me semble que nous devrions partir de ce discours-là. Le mal il est profond parce qu'il y a des questions de gouvernance, il y a des questions de démocratie interne, il y a des questions de pouvoir assumer ce que nous sommes. C'est un héritage. Et dans chaque héritage il y a de ce qui est de l'actif, donc ce qui est positif, et il y a le passif. Il faut affronter ce passif-là. Je pense qu'aujourd'hui nous devons regarder le PDG, exactement comme on regarde le Gabon, c'est une situation de transition et chaque état-major de parti politique devrait analyser en son propre sein ce qui n'a pas fonctionné. Lorsqu'il y a un coup d'Etat dans un pays, c'est qu'il y a eu un dysfonctionnement majeur des institutions et de la classe politique de manière globale.Est-ce que parmi les remèdes que vous préconiseriez, il y aurait peut-être un renouvellement des équipes dirigeantes actuelles, notamment peut-être le départ de Luc Oyoubi, Secrétaire général par intérim ?Nous ne posons pas le problème en termes de personnes. Ce sont les militants qui doivent pouvoir se prononcer. Déjà nous pensons qu'il faut regarder à nouveau en interne le mode de dévolution des fonctions au sein du parti. Est-ce qu'on continue avec des nominations ? Est-ce qu'on va sur la question de l'élection ? Les militants devront se prononcer pour dessiner ensemble les nouvelles structures du parti, le nouveau mode de gouvernance du parti. Et pour nous ce n'est pas une question de personne. Le Secrétaire général adjoint actuel, si les militants estiment qu'il peut continuer, il continuera. Notre problème n'est pas à ce niveau-là.Est-ce que vous-mêmes à termes, vous vous verriez diriger le PDG ?Non mais la question n'est pas celle-là. Ce sur quoi nous travaillons aujourd'hui, c'est d'abord nous poser les bonnes questions, faire une introspection réelle. Lorsqu'on a dirigé un pays pendant 56 ans, et qu'on perd le pouvoir, c'est que quelque chose a dysfonctionné. Et il nous faut le regarder en profondeur si nous voulons demain jouer à nouveau un rôle dans notre pays. C'est d'abord cela qui nous préoccupe. La question des personnes, encore une fois, est subsidiaire.Vous étiez Premier ministre à l'époque, lors du coup d'État, comment l'avez vous vécu ce putsch, personnellement ?Nous avons connu d'abord une campagne présidentielle qui a été assez particulière. Puisque vous me posez une question personnelle : je suis opposé à tout ce qui est coup d'État, tout ce qui est prise de pouvoir par la force. Mais j'ai pu constater simplement que les Gabonaises et les Gabonais, dans leur majorité, ont salué ce coup d'État pour des raisons qui leur sont propres, mais aussi parce qu'il y avait peut-être des dysfonctionnements importants, l'usure du pouvoir également. Et donc, ce qui importe aujourd'hui, c'est regarder quels vont être les éléments importants pour sortir le pays de l'ornière et pour rebâtir.Vous pensez que des erreurs ont été commises qui auraient pu amener à cette situation ?Vous savez il y a un adage gabonais qui dit qu'il « faut éviter de regarder où on tombe, il faut regarder où on a trébuché ». Il me semble important d'avoir un regard rétrospectif. Effectivement, il y a eu des erreurs, il faut le reconnaître aujourd'hui, et ces erreurs-là ont amené à la perte du pouvoir et si nous n'avons pas le courage d'analyser cela, nous ne pourrons pas redémarrer les activités politiques de manière sereine et convenable. Nous pensons qu'il faut doter le pays et le PDG d'un corpus politique solide pour être demain au rendez-vous. Et ceux qui ont continué aujourd'hui et qui ont rallié le Général Brice Oligui, seraient bien inspirés de regarder également le fonctionnement de leur parti. Parce que ces partis politiques-là ont fonctionné un peu de la même manière, parce que la plupart sont issus des cadres qui avaient quitté le PDG. Il est question d'analyser aujourd'hui, trente ans après la conférence nationale : est-ce que les modèles politiques qui existent sont les bons ? C'est important de se poser la question.Vous-même, ce coup d'État vous a surpris, vous ne l'aviez pas vu venir ?Je ne sais pas si les militaires eux-mêmes qui ont pris le pouvoir ont vu venir le coup d'État.Juste après le vote, on s'en souvient, le pouvoir s'est brutalement tendu. Un couvre-feu, coupure d'internet, de plusieurs médias, des annonces faites par le gouvernement… Est-ce que déjà, ça, c'était vraiment justifié à l'époque ? Est-ce que ça n'a pas été une de ces erreurs auxquelles vous faites allusion ?Cela fait partie des éléments qu'il faut analyser. Il y a eu un certain nombre de décisions qui ont été prises sans concertation, dans la précipitation, c'étaient des erreurs. Il ne fallait pas le faire, cela a été fait, on a eu les conséquences. Il faut donc pouvoir l'analyser pour la suite. Moi, je crois fondamentalement que la vocation d'un parti politique est de se battre pour accéder au pouvoir. Lorsqu'il est au pouvoir, il faut le conserver, mais pas par tous les moyens. Il faut le conserver dans les règles de droit, en faisant d'abord en sorte que la population qui nous a élus soit satisfaite. Il me semble que c'est un des aspects qui nous a manqué.Brice Clotaire Oligui Nguema avait justifié le coup d'État en parlant d'organisation chaotique des élections générales. Il a parlé d'annonces de résultats tronqués. Franchement, est-ce qu'une triche était organisée à ce moment-là pour faire gagner Ali Bongo ?Vous savez, je vais vous répondre tout aussi franchement : le gouvernement n'a pas organisé les élections, les élections ont été organisées par un organe indépendant appelé CGE, composé à parité de la majorité et de l'opposition. Et si ces résultats ont été tronqués, il y a quelque chose qui a manqué, quels ont donc été les bons résultats ? Et c'est pour cela que je vous dis qu'il faut regarder cette question avec recul et se dire : il y a eu un coup d'État, OK, mais quels ont été les bons résultats ? En cet instant, c'est au général Brice Oligui à qui vous devriez poser la question.Comment percevez-vous aujourd'hui cette transition ? Ça fait plus de six mois qu'elle dure, dirigée par les militaires en collaboration avec les civils.Les Gabonais ont beaucoup espéré dans cette transition et nous tous, nous pensons que la transition est une occasion de refonder nos institutions, de refonder la gouvernance du pays, de refonder nos relations, nos rapports dans notre pays et de regarder comment nous parvenons à développer notre pays en impliquant le maximum de nos concitoyens. Le problème qui se pose aujourd'hui, c'est que malheureusement, il y a une tentation forte à reproduire, les erreurs du passé, la gouvernance du passé, qui est d'ailleurs décriée par les uns et les autres sur les réseaux sociaux. Je vous prends deux exemples : on a beaucoup décrié, le général Oligui Nguema lui-même, la question des nominations copain-coquin. On observe aujourd'hui ces nominations-là. On a décrié la question du népotisme, on observe cela. Donc il y a intérêt à faire attention. Si la révolution mange ses enfants, la transition a tendance également à trahir ses promesses. Il faut être très très très prudent.Certains craignent un accaparement du pouvoir par les militaires et par Brice Clotaire Oligui Nguema, c'est une crainte que vous partagez aujourd'hui ?Il y a les éléments de la transition annoncés dès le départ et il y a la gouvernance actuelle et on commence à observer comme un écart entre ce qui avait été annoncé et la gouvernance qui est mise en place. Encore une fois, c'est pour ça que le PDG doit se réunir pour regarder, faire son introspection. Ce qui nous a été reproché par nos compatriotes, nous constatons que cela commence à être reproché aussi à la transition et il ne serait pas bon qu'à l'occasion de la transition, on ait le sentiment que rien n'a changé.À titre personnel vous êtes prêt à jouer un rôle dans cette transition ?À titre personnel je joue un rôle dans le cadre du PDG, pour réformer le PDG en interne. C'est ce qui nous préoccupe premièrement.Officiellement Ali Bongo a été mis à la retraite, il est libre de ses mouvements et de voyager, en théorie. Pourtant il semble assigné à résidence. Que pensez-vous de sa situation ?L'assignation à résidence est un acte juridique décidé par un juge. Je ne sais pas si Ali Bongo a été notifié d'une assignation. Nous constatons que autant officiellement il a été déclaré libre de ses mouvements, autant il n'a pas pu mener d'activité. Est-ce qu'il n'a pas voulu ? Est-ce qu'il n'a pas été en capacité ? Nous n'en savons rien. Mais toujours est-il qu'effectivement il ne mène pas d'activité publique.Des enquêtes ont commencé, ont été ouvertes, de nombreux cadres sont en détention. Est-ce qu'à titre personnel, vous craignez d'être inquiété par la justice ?Je n'ai rien à me reprocher à titre personnel par la justice, mais si la justice veut m'entendre, je serai disponible pour répondre aux questions qu'ils auront à me poser.Un dialogue national est prévu en avril, vous en serez ?Nous sommes aujourd'hui préoccupé par la question du PDG. En ce qui concerne le dialogue national, nous ignorons, j'ignore aujourd'hui comment il est organisé, quelles vont être les modalités de participation. Les critères pour y être, j'ignore totalement. Donc je ne peux pas répondre à la question.Chaque Gabonais a pu envoyer sa contribution au dialogue, son diagnostic de l'état du pays, ses pistes de solutions. Quelles sont vos diagnostic et pistes de solution ?Nous avons perdu le pouvoir. C'est que certainement des choses nous étaient reprochées. Il faut analyser de fond en comble la situation réelle du pays. Les pistes de solution sont nombreuses. Le PDG a déposé ses contributions. Pour l'heure je me sens solidaire de ce qui a été fait. Et nous verrons à l'analyse, ce qui sortira du dialogue.À lire aussiDialogue national au Gabon: «Nous allons nous rassembler pour penser à l'avenir du pays»
Bientôt six mois depuis le coup d'État du 30 août, qui a vu l'armée déposer le président Ali Bongo juste après l'élection présidentielle, où en est la transition gabonaise ? Avec à sa tête le général Brice Oligui Nguema, la transition doit durer jusqu'en août 2025 et un nouveau scrutin. Un moment charnière de cette transition sera le très attendu dialogue national. Ce rendez-vous historique doit entraîner une profonde réforme des institutions du pays, et préparer une nouvelle Constitution. Entretien avec Murielle Minkoué Mintsa, ministre de la Réforme des institutions, en charge de son organisation. RFI : Que reste-t-il à organiser avant la tenue du dialogue ?Murielle Minkoué Mintsa : Nous avons collecté les contributions des compatriotes. Donc, leur diagnostic qui fonde la situation socio-politique et économique de notre pays, leurs propositions de solutions. Nous avons commencé à les analyser. L'analyse est sommaire, il s'agit simplement de recentrer par thèmes les contributions des compatriotes qui se sont prononcés. La collecte se poursuit à la demande du chef de l'État pour sensibiliser un peu plus nos jeunes compatriotes de moins de 25 ans. Mais nous étions à un peu plus de 27 000 contributions que nous avons dépouillés, nous avons des rapports thématiques qui sont préparés. Nous attendons le complément de contributions qui va prendre fin en fin de semaine.Nous avons des équipes qui sont déployées actuellement à l'intérieur du pays pour recueillir aussi bien les contributions des étudiants et des élèves que celles des populations rurales, vulnérables, comme les populations autochtones ou autres. Nous aurons un rapport de synthèse. Nous tablons sur la mi-mars 2024 au plus tard. Maintenant, nous sommes sur le plan organisationnel : voir un peu les contours, les différents panélistes, les critères des intéressés parce que vous savez que nous voulons que le dialogue soit inclusif. Toutes les catégories socio-professionnelles, culturelles, et même les confessions religieuses seront représentées au dialogue… et les politiques.Avec un tel nombre de contributions, comment allez-vous choisir qui sera invité ? Et comment ferez-vous le tri ? On a par exemple plus de 100 partis politiques, dont certains sont des coquilles vides. Comment sélectionner ?Écoutez, l e tri commencera par les participants, qu'ils soient partis politiques, confessions religieuses, associations, patronat, ONG, issus du monde éducatif, du monde universitaire et d'autres. Maintenant, pour la sélection, nous n'avons pas encore convenu comment ça va se passer. Comme vous le dites, il y a plus de 100 partis politiques, mais je vous dirais qu'à la date du 19 janvier dernier, seuls 59 ont contribué à l'appel au dialogue. Alors nous verrons avec le CTRI, et le gouvernement. Bon, nous sortons d'un passé assez douloureux, nous allons tenir compte de tous ces éléments.En tout, combien de participants attendez-vous ?Je pense que nous serons entre 500 et 1 000.Y compris d'ex hauts-responsables de l'ancien pouvoir : ministres, présidents d'institutions, etc ?Écoutez, les uns et les autres sont des Gabonais. C'est un dialogue inclusif. Nous allons nous rassembler pour penser à l'avenir de notre pays, le devenir du Gabon sur un long terme. Donc, nous devrons mettre toutes les intelligences en commun pour réfléchir sur quelque chose de durable, de très durable.Mi-novembre, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) annonçait ce dialogue pour avril. Le Premier ministre a évoqué entre avril et mai. Quand pensez-vous qu'il se tiendra ?En avril 2024, nous allons simplement respecter le calendrier de la transition.Et sur le lieu de l'organisation est-ce qu'un choix a été fait ?Alors, deux sites ont été retenus. Il s'agit du stade de l'amitié sino-gabonaise et du Palais des sports. Donc le Palais des sports abritera les phases d'ouverture et de clôture, qui seront des phases populaires. Et maintenant les travaux s'effectueront sur le site du stade d'Angondjé.Oui parce que certaines parties du stade sont vieillissantes et doivent être rénovées c'est ça ?Oui, c'est une réhabilitation relativement importante, et nécessaire.Savez-vous combien ce dialogue va coûter, y a-t-il un budget arrêté ? Alors qu'on sait bien aussi que certains veulent participer uniquement pour toucher des per diem.Ben écoutez, nous n'allons pas inventer la nature humaine. Le Gabon n'a pas la prétention de changer la nature humaine d'un coup. Toute concertation de cette nature a un coût. Nous allons veiller également à ce qu'il ne soit pas exorbitant parce que nous avons également d'autres priorités, notamment infrastructurelles. Alors je vous renverrai à la loi de finances dans laquelle est inscrit un certain montant : autour de 3 à 5 milliards de francs CFA. Sachant qu'il s'agit d'une concertation qui va tenir environ sur un mois avec des compatriotes de la diaspora, de l'interpays... C'est un mal nécessaire pour notre pays, donc nous n'allons pas chipoter sur les chiffres. Mais nous allons veiller à ce que ce ne soit pas exorbitant non plus. Parce que nous avons de réels défis pour répondre aux besoins de nos compatriotes.En 2017 le dialogue d'Angondjé a duré quasiment deux mois, vous pensez que celui-ci tiendra en un seul mois ?Oui parce que nous avons déjà toute la phase collecte des contributions qui permet à nos compatriotes de s'exprimer. Nous allons faire l'impasse sur une quelconque intervention des uns et des autres pour exprimer ce qu'ils ont au fond d'eux. Nous voulons également éviter à cette occasion la phase invectives, pugilat populaire. Là, nous avons un pays à reconstruire sur le plan institutionnel et autres. Mais vraiment, nous devons nous appesantir sur ce que nous voulons pour notre pays pour les années à venir. Nous devons reconstruire notre vivre ensemble et il est important que nous nous asseyions pour évoquer cette situation socio-politique, économique de notre pays.Concrètement, comment cette concertation va-t-il se dérouler ? Avec des tables rondes par thème, une synthèse à faire valider par le chef de l'État par exemple ?Non, non. Pendant toute la phase du dialogue, il n'y a pas de rapport envoyé à la présidence. Le président de transition a désigné l'archevêque de Libreville, qui a accepté de présider ces assises et les travaux se passeront en commission et en sous-commission. Les sous-commissions remonteraient l'information à la Commission. Chacune des commissions établira son rapport et le bureau du dialogue présentera le rapport définitif du dialogue avec les actes qui vont l'accompagner. C'est ce document final que le président des assises, donc l'archevêque Monseigneur Iba-Ba, présentera aux autorités de la transition.Une question cruciale est le poids des résolutions de ce dialogue. Est-ce qu'elles seront contraignantes ou il s'agira simplement de recommandations ?À ce stade, je ne peux pas me prononcer parce que nous n'avons pas fini de travailler avec le CTRI. Nous avons la suite du séminaire CTRI-gouvernement qui doit encore se prononcer sur un certain nombre d'éléments liés au dialogue. Le moment venu, un acte sera pris pour définir les grands contours du dialogue et le dialogue lui-même aura un règlement intérieur qui définira d'autres aspects un peu plus pratiques. En tout cas, je peux vous dire que la suite des actes du dialogue incombera au ministère de la Réforme des institutions. Il s'agit bien de réformer les institutions. Le dialogue est une étape.Quel état d'esprit attendez-vous de la part des participants ?Ils ont là l'occasion de penser pour le pays, sur le devenir du pays, donc je n'ai pas de doute qu'en toute responsabilité, ils feront le travail qui est attendu par tous les Gabonais. Vraiment cette responsabilité ils doivent vraiment s'en imprégner. Nous avons une occasion unique, un peu comme en 1990. Nous sommes là, nous ne devons pas rater ce tournant de l'histoire de notre pays. Personnellement, je compte vraiment sur leur sens de la responsabilité et du devoir.Les thèmes ont-ils déjà été choisis ? Quels chantiers vous semblent les plus cruciaux ?Il y a d'abord la question politique, parce que c'est un peu ce qui a conduit à l'acte salvateur du 30 août. C'est essentiellement la question politique qui a amené les différents drames que nous avons vécus dans notre pays, notamment en 2009 et 2016. Et là, nous avons l'occasion de dire « Plus jamais ça !» et que les questions politiques soient débattues sans tabou, que l'expression des Gabonais à travers les contributions soit prise en compte. Maintenant, il y a les questions de gouvernance, mais surtout les questions d'éducation. Il y a aussi les questions de santé, d'affaires sociales, les questions de valeur. Les Gabonais, très nombreux, se sont prononcés sur la restauration de nos valeurs. Qu'est-ce qui fait le Gabonais dans sa globalité malgré la pluralité ethnique ? Nous avons nos particularités, nos singularités, et les panélistes devraient pouvoir mettre en forme ces préoccupations.Des questions comme l'organisation de la présidentielle : qui pourra être candidat, savoir si le président de la transition pourra se présenter... Ces questions seront abordées au dialogue ?C'est même une évidence que ces thèmes seront abordés. Parce que si on prend l'origine, la naissance du dialogue national, le dialogue est issu d'une crise politique qui a amené nos forces de défense et de sécurité à s'interposer, à mettre à plat tout le système politique. Nous ne pouvons pas faire de dialogue national si nous n'évoquons pas ce sujet, sinon ce serait un dialogue thématique. Non, nous donnons l'occasion à nos concitoyens de vraiment s'exprimer sur notre vivre ensemble.Normalement le dialogue devrait désigner une commission chargée de rédiger une nouvelle constitution, qui devra être adoptée par une nouvelle assemblée nationale constituante, suivie d'un référendum, c'est bien cela ?Déjà sur la base des actes du dialogue en lien avec les questions évoquées dans la future constitution, effectivement une assemblée constituante va préparer un projet de constitution qui sera soumis au cours d'un référendum organisé en décembre prochain.Est-ce que ce dialogue devrait mettre fin à la Charte de transition actuellement en vigueur ?Au cours du dialogue, les panélistes devront se prononcer, mais la transition va jusqu'en août 2025 et je pense fortement que la charte ne gênerait pas. Je ne pense pas que sur ce plan la charte serait en contradiction avec la constitution. Parce que la charte qu'est-ce qu'elle prévoit ? Si ce n'est les institutions de la transition, les critères pour être chefs d'État, mais la Constitution à venir sera un peu plus détaillée. Je pense que jusqu'au terme de la transition, la Charte devrait garder sa position. Je ne pense pas qu'il y ait des contradictions qui mèneraient à ce que l'une entre en conflit avec l'autre.Le dernier dialogue du genre date d'il y a un an, pour préparer des élections « aux lendemains apaisés », disait-on. On voit bien que cela a été un échec vu le scrutin d'août dernier. Comment faire pour que cette nouvelle concertation réussisse ?Ecoutez, d'abord il s'agissait antérieurement, du moins ces 3,4 dernières années, de concertations de forme, pour entériner les actes en vue d'asseoir les ambitions de quelques-uns. Vraiment la démarche n'est pas du tout la même. Et l'esprit et l'ambition que nous avons pour notre pays. À mon sens comparer serait déplacé. C'est déplacé de comparer le dialogue national à venir, à ce qui s'est fait antérieurement, après 1991. Nous avons constaté qu'à chaque fois c'était pour permettre à quelques compatriotes de s'asseoir, d'affirmer leurs positions.À lire aussiDialogue national au Gabon: «Nous allons nous rassembler pour penser à l'avenir du pays»
Les enfants de la mission Andendé.Prix Nobel de la paix 1952 pour son altruisme, son respect de la vie et son appel à la fraternité entre les hommes et les nations, Albert Schweitzer arrive pour la première fois au Gabon en 1913, à la mission protestante Andendé. C'est là que le Pasteur accueille ses premiers malades en tant que médecin. Mais la mission Andendé, c'est aussi l'école primaire où Moïse, Michel, Ernest, Sylvestre et Jeanine ont été scolarisés dans les années 50 et 60… À moins d'un km de l'hôpital créé par Schweitzer après la Première Guerre mondiale. La proximité entre la mission Andendé et l'hôpital Schweitzer a été déterminante pour les familles du Moyen Ogooué dont le sacrifice a été récompensé par la réussite sociale de leurs enfants. Mais à quel prix les enfants ont-ils intégré l'école des Blancs ? Et quelle vision ont-ils gardée du grand Docteur ?Transmise de génération en génération, cette mémoire vive nous raconte la légende africaine d'Albert Schweitzer.Tous nos remerciements à Augustin Emane, Moïse Nsole Bithege, Michel et Ernest Boucher, Sylvestre Medeng, Jeanine Andong et Eugène Revangué. Avec la musique de Pierre Akendengué (Album Lambaréna).La légende gabonaise du Docteur Schweitzer. Un documentaire de Valérie Nivelon en deux épisodes. Avec le soutien de l'Institut français du Gabon. Inspirée par la lecture du livre d'Augustin Emane, Docteur Schweitzer, une icône africaine, Valérie Nivelon a voulu donner à entendre le point de vue des gabonaises et des gabonais sur la figure mythique d'Albert Schweitzer. C'est d'abord la mémoire vive des Gabonais qu'elle a souhaité recueillir en faisant le choix de s'attacher à la grande famille d'Augustin Emane. Augustin, mais aussi Tonton Sylvestre et sa sœur maman Jeanine, ainsi que les trois frères Tonton Moïse, Tonton Michel et Tonton Ernest. Tous sont nés à l'Hôpital Schweitzer et ont connu le « Grand » Docteur. Des femmes et des hommes dont les récits d'enfance évoquent toute une épopée coloniale au bord du fleuve Ogooué ainsi que les talents d'un médecin blanc envoyé par Dieu en Afrique pour pratiquer sa religion de l'amour. Au fil de leurs récits, nous découvrons les dimensions multiples de la fascination exercée par un homme dont la spiritualité, l'esprit bâtisseur, les talents médicaux mais surtout le don de soi les a marqués à jamais. En pirogue sur l'Ogooué, en découvrant les ruines de la mission d'Andende et son école, en déambulant dans la zone historique de l'Hôpital, en rencontrant Arnaud Flamen, le dernier médecin blanc qui l'a dirigé, nous nous interrogeons sur l'œuvre d'Albert Schweitzer, précurseur de la médecine humanitaire, initiateur en chef d'une communauté hospitalière autonome au bord du fleuve. Avec Augustin Emane, passionné de la question de l'accès aux soins, professeur de droit à Nantes et avocat, dont la mère a été accouchée par Schweitzer, nous nous immergeons entre fleuve et forêt au pays des Nganga (guérisseur dans de multiples langues du Gabon).Rediffusion.
Les pouvoirs d'un « Grand » Docteur.Prix Nobel de la paix 1952, le docteur Schweitzer est trop occupé à accueillir les malades dans son hôpital de Lambaréné pour aller le chercher. Il le recevra en 1953 des mains de l'ambassadeur de France en Norvège. Patrimoine culturel national du Gabon, l'hôpital Schweitzer et son musée témoignent d'une très longue expérience humanitaire commencée dès 1913. Mais ce sont les Gabonaises et les Gabonais qui en parlent le mieux. Accouchées par les mains du « Grand docteur », soignés par le « Grand guérisseur », formés à « l'Hôpital de Lambaréné », qui, au Gabon, n'a pas une histoire familiale avec le docteur Schweitzer ? Transmise de génération en génération, cette mémoire vive nous raconte la légende africaine d'Albert Schweitzer.Tous nos remerciements à Augustin Emane, Jean-Claude Moumbazatsi, Hélène Bissé, Sylvestre Medeng, Jeanine Andong, Arnaud Flamen. Avec les archives sonores de l'INA et de RFI. Avec la musique de Pierre Akendengué (Album Lambaréna).La légende gabonaise du Docteur Schweitzer. Un documentaire de Valérie Nivelon en deux épisodes. Avec le soutien de l'Institut français du Gabon. Inspirée par la lecture du livre d'Augustin Emane, Docteur Schweitzer, une icône africaine, Valérie Nivelon a voulu donner à entendre le point de vue des gabonaises et des gabonais sur la figure mythique d'Albert Schweitzer. C'est d'abord la mémoire vive des Gabonais qu'elle a souhaité recueillir en faisant le choix de s'attacher à la grande famille d'Augustin Emane. Augustin, mais aussi Tonton Sylvestre et sa sœur maman Jeanine, ainsi que les trois frères Tonton Moïse, Tonton Michel et Tonton Ernest. Tous sont nés à l'Hôpital Schweitzer et ont connu le « Grand » Docteur. Des femmes et des hommes dont les récits d'enfance évoquent toute une épopée coloniale au bord du fleuve Ogooué ainsi que les talents d'un médecin blanc envoyé par Dieu en Afrique pour pratiquer sa religion de l'amour. Au fil de leurs récits, nous découvrons les dimensions multiples de la fascination exercée par un homme dont la spiritualité, l'esprit bâtisseur, les talents médicaux mais surtout le don de soi les a marqués à jamais. En pirogue sur l'Ogooué, en découvrant les ruines de la mission d'Andende et son école, en déambulant dans la zone historique de l'Hôpital, en rencontrant Arnaud Flamen, le dernier médecin blanc qui l'a dirigé, nous nous interrogeons sur l'œuvre d'Albert Schweitzer, précurseur de la médecine humanitaire, initiateur en chef d'une communauté hospitalière autonome au bord du fleuve. Avec Augustin Emane, passionné de la question de l'accès aux soins, professeur de droit à Nantes et avocat, dont la mère a été accouchée par Schweitzer, nous nous immergeons entre fleuve et forêt au pays des Nganga (guérisseur dans de multiples langues du Gabon).(Rediffusion)
Radio Foot avec en Une ce jeudi à 16h10 TU (17h10) - 21h10 TU (22h10). Joueur africain de l'année, qui succèdera à Sadio Mané ? La CAF a dévoilé les noms des finalistes dans chaque catégorie. Celle du meilleur joueur : on y trouve un ancien double lauréat, Mohamed Salah, le Napolitain Victor Osimhen, et le Parisien et demi-finaliste du dernier Mondial, Achraf Hakimi. Mais Riyad Mahrez, vainqueur de la C1 n'y figure pas, tout comme André-Frank Zambo Anguissa, incontournable dans le Calcio. Yacine Bounou, dans le trio des meilleurs gardiens, aurait-il pu en être ? Côté dames, la Nigériane du Barça Asisat Oshoala est dans le tiercé des finalistes. Les autres catégories passées en revue, dont celle des meilleurs jeunes, et de l'entraîneur de l'année. Le prix peut-il échapper à Walid Regragui ? Le Maroc concourt aussi dans la catégorie des meilleurs équipes masculines et féminines. Premier League : Manchester City chassé du podium ! Les Sky Blues défaits sur la pelouse d'Aston Villa qui leur passe devant et se classe 3è. Il manquait des cadres chez des Bleus Ciels atones, et victimes du pressing des joueurs d'Unaï Emery. City n'a pas gagné depuis 4 rencontres, perd du terrain sur le leader. - Liverpool, vainqueur à Sheffield, dernier de la classe, reste dans le sillage d'Arsenal. Une bouffée d'air pour Manchester United qui bat Chelsea et accroche (provisoirement ?) le Big 6, en attendant Newcastle, qui affronte Everton ce soir.OM/OL : pas de débordements cette fois-ci, la rencontre de la 10è journée prévue le 29 octobre 2023 n'avait pas pu se tenir après de graves incidents. Les Phocéens enchaînent, le duo Aubameyang-Vitinha régale. 5è réalisation pour le Gabonais en 3 rencontres. Les Lyonnais vont de mal en pis, les Provençaux s'améliorent-ils vraiment ou profitent-ils de la grande faiblesse de leur adversaire ? De glorieux anciens, Lisandro Lopez et Sidney Govou, veulent encore croire que les Gones vont s'en sortir.Avec Olivier Pron : Marc Libbra, Yoro Mangara et Benjamin Moukandjo. Technique-Réalisation : Laurent Salerno -- Préparation : Pierre Guérin.
Radio Foot avec en Une ce jeudi à 16h10 TU (17h10) - 21h10 TU (22h10). Joueur africain de l'année, qui succèdera à Sadio Mané ? La CAF a dévoilé les noms des finalistes dans chaque catégorie. Celle du meilleur joueur : on y trouve un ancien double lauréat, Mohamed Salah, le Napolitain Victor Osimhen, et le Parisien et demi-finaliste du dernier Mondial, Achraf Hakimi. Mais Riyad Mahrez, vainqueur de la C1 n'y figure pas, tout comme André-Frank Zambo Anguissa, incontournable dans le Calcio. Yacine Bounou, dans le trio des meilleurs gardiens, aurait-il pu en être ? Côté dames, la Nigériane du Barça Asisat Oshoala est dans le tiercé des finalistes. Les autres catégories passées en revue, dont celle des meilleurs jeunes, et de l'entraîneur de l'année. Le prix peut-il échapper à Walid Regragui ? Le Maroc concourt aussi dans la catégorie des meilleurs équipes masculines et féminines. Premier League : Manchester City chassé du podium ! Les Sky Blues défaits sur la pelouse d'Aston Villa qui leur passe devant et se classe 3è. Il manquait des cadres chez des Bleus Ciels atones, et victimes du pressing des joueurs d'Unaï Emery. City n'a pas gagné depuis 4 rencontres, perd du terrain sur le leader. - Liverpool, vainqueur à Sheffield, dernier de la classe, reste dans le sillage d'Arsenal. Une bouffée d'air pour Manchester United qui bat Chelsea et accroche (provisoirement ?) le Big 6, en attendant Newcastle, qui affronte Everton ce soir.OM/OL : pas de débordements cette fois-ci, la rencontre de la 10è journée prévue le 29 octobre 2023 n'avait pas pu se tenir après de graves incidents. Les Phocéens enchaînent, le duo Aubameyang-Vitinha régale. 5è réalisation pour le Gabonais en 3 rencontres. Les Lyonnais vont de mal en pis, les Provençaux s'améliorent-ils vraiment ou profitent-ils de la grande faiblesse de leur adversaire ? De glorieux anciens, Lisandro Lopez et Sidney Govou, veulent encore croire que les Gones vont s'en sortir.Avec Olivier Pron : Marc Libbra, Yoro Mangara et Benjamin Moukandjo. Technique-Réalisation : Laurent Salerno -- Préparation : Pierre Guérin.
Les journalistes et experts de RFI répondent aux questions des auditeurs sur les conséquences de la pêche industrielle au Sénégal, sur le coût des Jeux de la Francophonie et l'origine de la charte du Mandé. Gabon : un masque Fang bientôt restitué ? Les autorités de transition ont demandé à la justice française la restitution d'un masque Fang vendu quatre millions à un collectionneur français. Comment ce masque s'est-il retrouvé en France ? Quelles sont les chances pour que la justice française réponde favorablement à cette demande de restitution de l'État gabonais ? Avec Guilhem Fabry, journaliste au service Afrique de RFI. Sénégal : la pêche artisanale menacée par le chalutage de fond Selon un rapport de l'ONG, Environmental Justice Foundation, les chalutiers de fond menacent l'activité des pêcheurs artisanaux et la biodiversité du Sénégal. Concrètement, pourquoi ces pratiques ont-elles des conséquences environnementales néfastes ? Quel en est l'impact économique ? Avec Bassirou Diarra, enseignant-chercheur à l'Université Cheikh-Anta-Diop, chargé de plaidoyer et océan à Environmental Justice Foundation. RDC : le coût des Jeux de la Francophonie fait polémique Selon le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, les jeux de la Francophonie auraient coûté 324 millions de dollars au lieu des 48 prévus. Comment se justifie une telle différence entre les deux sommes ? À quoi serait due la mauvaise gestion dénoncée par le ministre des Finances ? Avec Pascal Mulegwa, correspondant de RFI à Kinshasa.Charte du Mandé : une référence pour l'Afrique ? Des intellectuels africains appellent régulièrement à s'inspirer de la Charte du Mandé pour remodeler les démocraties africaines. Que sait-on de l'origine et de l'histoire de ce document ? Pour quelles raisons est-elle devenue une référence pour refonder les démocraties africaines ? Avec Fabou Koulibaly, ancien journaliste, historien, doctorant à l'Université Paris I Panthéon Sorbonne.
Au Gabon, il y a un mois, le 30 août 2023, les militaires du Comité pour la transition et la restauration des institutions mettaient fin à plus d'un demi-siècle de présidence « Bongo ». Sans effusion de sang, le président Ali Bongo Ondimba était renversé à Libreville dans les heures, suivant l'annonce de sa réélection pour un troisième mandat. Une « révolution de palais », selon certains observateurs, mais tout de suite applaudie par de nombreux Gabonais. Le meneur de ce coup, désormais président de la transition, est le patron de la Garde républicaine. Le Général Brice Clotaire Oligui Nguema dénonce la corruption du régime, promet de « restaurer les institutions » et de conduire le pays vers des élections démocratiques.« Gabon : après les années Bongo, la promesse d'un renouveau », un Grand reportage à Libreville de François Mazet et Amélie Tulet. Réalisation : Jad el Khoury et Pauline Leduc.
durée : 00:04:22 - Le Reportage de la Rédaction - Le clan Bongo a régné sur le Gabon pendant plus de 50 ans. Ce sont des militaires qui l'ont évincé du pouvoir en quelques heures, sans effusion de sang. Un coup d'État pour les Occidentaux, un coup de salut pour tous les Gabonais. La grande majorité d'entre eux peuvent enfin entrevoir un changement.
durée : 00:04:22 - Le Reportage de la Rédaction - Le clan Bongo a régné sur le Gabon pendant plus de 50 ans. Ce sont des militaires qui l'ont évincé du pouvoir en quelques heures, sans effusion de sang. Un coup d'État pour les Occidentaux, un coup de salut pour tous les Gabonais. La grande majorité d'entre eux peuvent enfin entrevoir un changement.
Le Café des Sports hebdomadaire de 16h10-21h10 T.U. Au menu : les éliminatoires en Afrique et en Europe, et la fin du mercato saoudien. • Derniers tickets à distribuer pour la CANTout reste à faire dans le groupe I : la RDC et la Mauritanie bien placés pour se qualifier, mais Gabonais et Soudanais n'ont pas rendu les armes ! Groupe L, les Guépards condamnés à l'exploit au Mozambique !• La course pour l'Euro 2024 Début de l'ère Spalletti avec la Nazionale. Les Italiens voudront chasser un fantôme du passé, et s'imposer en Macédoine du Nord.• Arabie saoudite : la chasse aux stars européennes provisoirement terminéeQuand aura lieu la prochaine offensive ? Quels joueurs ciblés ?• Séquence cartons pour finir, les vôtres et les nôtres. Annie Gasnier accueille Yoro Mangara, Frédéric Suteau, Rémy Ngono et Xavier Barret. --Technique/réalisation : Souheil Khedir, Yann Bourdelas et Laurent Salerno -- Préparation Pierre Guérin.
Le Café des Sports hebdomadaire de 16h10-21h10 T.U. Au menu : les éliminatoires en Afrique et en Europe, et la fin du mercato saoudien. • Derniers tickets à distribuer pour la CANTout reste à faire dans le groupe I : la RDC et la Mauritanie bien placés pour se qualifier, mais Gabonais et Soudanais n'ont pas rendu les armes ! Groupe L, les Guépards condamnés à l'exploit au Mozambique !• La course pour l'Euro 2024 Début de l'ère Spalletti avec la Nazionale. Les Italiens voudront chasser un fantôme du passé, et s'imposer en Macédoine du Nord.• Arabie saoudite : la chasse aux stars européennes provisoirement terminéeQuand aura lieu la prochaine offensive ? Quels joueurs ciblés ?• Séquence cartons pour finir, les vôtres et les nôtres. Annie Gasnier accueille Yoro Mangara, Frédéric Suteau, Rémy Ngono et Xavier Barret. --Technique/réalisation : Souheil Khedir, Yann Bourdelas et Laurent Salerno -- Préparation Pierre Guérin.
Chaque samedi, Jean-Marie BORDRY décrypte le monde
Chaque samedi, Jean-Marie BORDRY décrypte le monde
"BFM STORY" du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marshall. Deux heures pour faire un tour complet de l'actualité en présence d'invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
« Ali Bongo officiellement candidat à sa propre succession », constate ainsi le site d'information Gabon Review. « Élu en 2016, sur fond de protestations, et après un second septennat conduit en dents de scie, le président de la République Ali Bongo Ondimba a décidé hier de se porter candidat à sa réélection à la tête du Gabon. Cette annonce, pas surprenante pour les Gabonais, intervient à la veille du congrès d'investiture de son parti, le PDG, devant se tenir ce lundi. »Le grand favori…La Libreville, autre site d'information gabonais, nous livre les dix raisons, selon lui, pour lesquelles « Ali Bongo est d'ores et déjà considéré comme le grand favori de la présidentielle ».On en cite quelques-unes : d'après La Libreville, « la majorité est unie autour d'Ali Bongo Ondimba. (…) L'opposition est divisée et entêtée. On dénombre d'ores et déjà pas moins de douze candidats et aucun leader rassembleur. (…) Le président gabonais a un bilan : il a mené à bien une importante réforme de l'éducation, il a surmonté avec brio la crise du Covid-19, il a redressé les comptes publics avec la montée en puissance du secteur minier, la mise en œuvre de projets emblématiques comme Belinga, un important gisement de fer, il a également relancé avec succès plusieurs projets d'infrastructures, notamment routières comme la Transgabonaise longtemps encalminée... »Autres avantages, toujours La Libreville : « Le président Bongo incarne une figure paternelle aux yeux des Gabonais ». Et « les Gabonais sont à la recherche de stabilité et de continuité ».Une opposition éclatée…Pour sa part, relève Le Monde Afrique, « l'opposition s'avance, pour l'heure, en ordre très dispersé, avec une vingtaine de personnalités ayant déjà annoncé leur intention de se présenter contre Ali Bongo. Si elle ne s'unit pas derrière un candidat commun dans les sept semaines à venir avant l'élection, ils auront peu de chances de rivaliser avec le sortant dans un scrutin à un tour, qui décidera donc du vainqueur à la majorité relative dans ce petit État d'Afrique centrale riche, notamment en pétrole ».Autant dire que le président sortant part grand favori du scrutin, qui doit se tenir le 26 août prochain. « La campagne électorale officielle s'étalera du 11 au 25 août à minuit, précise encore Le Monde Afrique, mais la plupart des candidats la mènent depuis un an dans tout le pays, Ali Bongo y multipliant ces derniers mois une intense "tournée républicaine" en distribuant les promesses. Une "pré-campagne" menée avec les moyens de l'État, dénonce l'opposition. »« Bongo forever »Cette troisième candidature d'Ali Bongo suscite bien des sarcasmes et des critiques dans la presse ouest-africaine. « Bongo forever », se gausse Wakat Séra au Burkina Faso. Bongo pour toujours… « La machine du changement dans la continuité s'est donc mise en branle à deux jours de la fin du dépôt des candidatures ! »Aujourd'hui, toujours à Ouagadougou, se fait grinçant : « Il a été préparé par son père, le patriarche du Palais du bord de mer : Omar Bongo Ondimba. Il a été élu pour la première fois en 2009 après la mort de son père. Par deux fois, il a été élu dans des conditions très polémiques ; la dernière élection même fut très violente avec une crise postélectorale. Voilà quatorze ans qu'il dirige le pays (…). Au Gabon, le pouvoir rime avec la famille Bongo ».Le Pays hausse le ton : « Encore un coup de poignard à la démocratie », s'exclame le quotidien ouagalais. « Après 55 ans de dynastie Bongo, le président à la santé chancelante devrait avoir le sens de l'histoire et quitter les choses avant que les choses ne le quittent. Même s'il a réussi à tripatouiller la Constitution de son pays en 2018 en faisant sauter le verrou limitatif du nombre de mandats, Ali Bongo devrait se convaincre qu'il y a une autre vie après le pouvoir. Il doit savoir que les cimetières sont remplis d'hommes indispensables. Il est indécent pour une famille de prendre la démocratie en otage dans un pays où le peuple aspire à la liberté. »
« Ali Bongo officiellement candidat à sa propre succession », constate ainsi le site d'information Gabon Review. « Élu en 2016, sur fond de protestations, et après un second septennat conduit en dents de scie, le président de la République Ali Bongo Ondimba a décidé hier de se porter candidat à sa réélection à la tête du Gabon. Cette annonce, pas surprenante pour les Gabonais, intervient à la veille du congrès d'investiture de son parti, le PDG, devant se tenir ce lundi. »Le grand favori…La Libreville, autre site d'information gabonais, nous livre les dix raisons, selon lui, pour lesquelles « Ali Bongo est d'ores et déjà considéré comme le grand favori de la présidentielle ».On en cite quelques-unes : d'après La Libreville, « la majorité est unie autour d'Ali Bongo Ondimba. (…) L'opposition est divisée et entêtée. On dénombre d'ores et déjà pas moins de douze candidats et aucun leader rassembleur. (…) Le président gabonais a un bilan : il a mené à bien une importante réforme de l'éducation, il a surmonté avec brio la crise du Covid-19, il a redressé les comptes publics avec la montée en puissance du secteur minier, la mise en œuvre de projets emblématiques comme Belinga, un important gisement de fer, il a également relancé avec succès plusieurs projets d'infrastructures, notamment routières comme la Transgabonaise longtemps encalminée... »Autres avantages, toujours La Libreville : « Le président Bongo incarne une figure paternelle aux yeux des Gabonais ». Et « les Gabonais sont à la recherche de stabilité et de continuité ».Une opposition éclatée…Pour sa part, relève Le Monde Afrique, « l'opposition s'avance, pour l'heure, en ordre très dispersé, avec une vingtaine de personnalités ayant déjà annoncé leur intention de se présenter contre Ali Bongo. Si elle ne s'unit pas derrière un candidat commun dans les sept semaines à venir avant l'élection, ils auront peu de chances de rivaliser avec le sortant dans un scrutin à un tour, qui décidera donc du vainqueur à la majorité relative dans ce petit État d'Afrique centrale riche, notamment en pétrole ».Autant dire que le président sortant part grand favori du scrutin, qui doit se tenir le 26 août prochain. « La campagne électorale officielle s'étalera du 11 au 25 août à minuit, précise encore Le Monde Afrique, mais la plupart des candidats la mènent depuis un an dans tout le pays, Ali Bongo y multipliant ces derniers mois une intense "tournée républicaine" en distribuant les promesses. Une "pré-campagne" menée avec les moyens de l'État, dénonce l'opposition. »« Bongo forever »Cette troisième candidature d'Ali Bongo suscite bien des sarcasmes et des critiques dans la presse ouest-africaine. « Bongo forever », se gausse Wakat Séra au Burkina Faso. Bongo pour toujours… « La machine du changement dans la continuité s'est donc mise en branle à deux jours de la fin du dépôt des candidatures ! »Aujourd'hui, toujours à Ouagadougou, se fait grinçant : « Il a été préparé par son père, le patriarche du Palais du bord de mer : Omar Bongo Ondimba. Il a été élu pour la première fois en 2009 après la mort de son père. Par deux fois, il a été élu dans des conditions très polémiques ; la dernière élection même fut très violente avec une crise postélectorale. Voilà quatorze ans qu'il dirige le pays (…). Au Gabon, le pouvoir rime avec la famille Bongo ».Le Pays hausse le ton : « Encore un coup de poignard à la démocratie », s'exclame le quotidien ouagalais. « Après 55 ans de dynastie Bongo, le président à la santé chancelante devrait avoir le sens de l'histoire et quitter les choses avant que les choses ne le quittent. Même s'il a réussi à tripatouiller la Constitution de son pays en 2018 en faisant sauter le verrou limitatif du nombre de mandats, Ali Bongo devrait se convaincre qu'il y a une autre vie après le pouvoir. Il doit savoir que les cimetières sont remplis d'hommes indispensables. Il est indécent pour une famille de prendre la démocratie en otage dans un pays où le peuple aspire à la liberté. »
Tiens, voilà un voyageur qui a pris un aller simple pour la mélancolie. Un voyageur qui tourne les pages de son pays et de son premier récit intitulé Tu as fait de moi celui qui enjambe le monde. Un voyageur mélancolique adepte de la philosophie des sentiments, qui nous fait toucher du doigt sa colère de Lambarene, sa honte et sa solitude de Libreville, avec une écriture qui anéantit les frontières entre la pluie de Port-Gentil et celle de Paris. Dans le baluchon de Stève Wilfrid Mounguengui, parti de son Gabon natal, il y a toujours eu un goût de l'Europe. Mais aussi une tendresse inconsolable pour l'enfance trouée laissée au pays, avec à son bras la force du monde puisée dans la Littérature. Avec Stève Wilfrid Mounguengui, c'est l'histoire d'une nouvelle génération d'écrivains d'Afrique subsaharienne qui se rêve moins en président autocrate, qu'en poète baudelairien.Les choix musicaux de Stève Wilifrid MounguenguiAnnie Flore Batchiellilys Moine vole Blick Bassy Ngwa.
Cet épisode est la rediffusion de l'épisode 3 de la saison 2 avec Jessica initialement mis en ligne le 20 mars 2021. Dans ce troisième épisode de la saison 2, c'est Jessica, Italienne et Congolaise, et maman de 3 enfants qui se confie à mon micro. Son mari et Roumain, Hongrois et Gabonais, et ensemble ils transmettent leur riche héritage culturel à leurs enfants. Nous avons parlé de son enfance complexe ballotée entre ses deux parents, de comment elle a eu envie de devenir mère en perdant un enfant, des valeurs qu'elle transmet à ses enfants. Jessica a fait le choix de changer de carrière pour que son rythme de vie lui permette de s'occuper de ses enfants. Enfin nous parlons aussi du racisme ordinaire que subissent les enfants en Belgique où elle habite, notamment au travers du personnage folklorique de la période de Noël, Zwarte Piet. ________________________________________________
L'huile de cuisine produite localement au Gabon est devenue un produit rare et cher. Elle est vendue jusqu'à deux fois plus cher qu'il y a un an, ce qui a attisé la colère de la population. Le gouvernement est intervenu pour rationner et plafonner son prix, mais la spéculation se poursuit pour ce produit de première nécessité dont l'offre est inférieure à la demande. Dans tous les marchés de Libreville, il suffit d'ouvrir un micro pour entendre vociférer les Gabonais suite à la flambée des prix de l'huile, mais aussi à la rareté de l'huile Cuisin'or, une marque locale très prisée par les ménages. « Il n'y a pas l'huile, ce produit manque au Gabon et ça coute cher. Un petit truc comme ça là c'est 2000 francs CFA le litre et on fabrique ça au Gabon », se plaint cette dame. « On fabrique l'huile au Gabon, mais il n'y a pas l'huile à cause d'Olam il veut devenir riche seul », s'exclame cette autre. « C'est compliqué pour le Gabon, pendant que nous avons Olam qui fabrique de l'huile ici, qu'est-ce qui ne va pas ? Une bouteille d'huile à 2 500 francs vraiment c'est coûteux pour les ménages gabonais », souligne encore ce consommateur. Face à la nervosité des populations, le gouvernement a été obligé de communiquer. Olam qui produit l'huile au Gabon n'est pas le coupable, selon le communiqué lu par Lié-José Moundounga, conseiller en communication du ministre du Commerce. « Il se trouve en effet que certains grossistes véreux ont choisi volontairement et unilatéralement de déséquilibrer le marché par la rétention d'importante quantité de produits dans le but d'augmenter leur marge. Face à une telle déviance intolérable largement dénoncée par les populations, le gouvernement décide de réorganiser la chaine de distribution du produit uniquement auprès des grossistes retenus notamment pour le grand Libreville. » Trois litres d'huile par personne Les boutiques accréditées sont dès lors prises d'assaut. Pour satisfaire tout le monde, aucun client ne peut acheter plus de trois litres d'huile locale. Ces clients sortent bredouilles d'une boutique. « C'est ce matin que j'ai vu qu'on fait la queue comme si on était un pays en guerre pour payer seulement trois bouteilles d'huile chacun, mais c'est grave. On va où ? », s'indigne ce client. Cet autre donne ses éléments de compréhension : « C'est le rationnement total. Le gouvernement prend une décision, les boutiquiers du quartier font comme ils veulent, les grossistes font comme ils veulent parce qu'ils font dans la spéculation et ce n'est pas bien. Et c'est le consommateur final qui paie ». En 2020, le Gabon a produit 70 300 tonnes d'huile de palme. Le pays qui table sur une production de 129 000 tonnes d'ici 2024 est aussi devenu un grand exportateur d'huile de cuisine.
Nation lève toi! Et parle de Yéhoshoua
Au menu de cette nouvelle édition de notre magazine hebdomadaire « Santé, Science et Développement » : - RDC : Le gouvernement envisage une levée du couvre-feu sanitaire - Gabon : Une enquête de séroprévalence révèle que près de 90% de la population a été touchée par le virus de la COVID-19 - Burkina Faso : Interview de la présidente de l'association « Sœur pour sœur », Julienne Zongo, qui parle des conséquences de la mauvaise santé mentale chez les femmes - Qu'est-ce qu'une varice ? Et comment traiter cette affection ? Réponses de notre spécialiste dans la rubrique Quèsaco Santé, Science et Développement avec Sylvie Akoussan. Credit image: World Bank Photo Collection (CC BY-NC-ND 2.0)
Pour SessionLab, Hortense Volle a rencontré Benjamin Epps, le Gabonais qui ambitionne de changer la donne du hip hop francophone. Un podcast hautement rapologique. À écouter au casque (audio 3D). KesstateEpembia, de son vrai nom, a 25 ans. Il est né et a grandi à Libreville, la capitale du Gabon, et rappe depuis l'âge de 10 ans. Installé en France depuis 2015, « le dernier des Pygmées » a livré, sous le nom de Benjamin Epps, un premier EP en décembre 2020 (Le Futur), puis un deuxième quelques mois plus tard (Fantôme avec chauffeur). Depuis, il a enchaîné les collaborations avec Dinos, Sam's, Selah Sue ou encore Vladimir Cauchemar. D'emblée, dans une période où une partie du public rap est plutôt accoutumée aux sonorités trap ou UK drill, le "rookie" s'est fait remarquer par des prods boom bap. Un egotrip ravageur aussi. Benjamin Epps n'a en effet pas hésité à annoncer haut et fort ses ambitions, forcément démesurées : «Bonne nouvelle, le meilleur rappeur de France est noir Mauvaise nouvelle, le meilleur rappeur de France, c'est moi »(Plié en 5) ou encore : « Booba a sorti le dernier album, ça y'est maintenant j'peux prendre le trône » (Notorious). Benjamin Epps affirme même être « le futur ». Intriguée, j'ai voulu savoir à quoi ça ressemblait, le futur. Alors je suis allée rencontrer « le meilleur rappeur de France » juste avant son concert à la Cartonnerie de Reims, dans l'Est de la France, lors du Charabia Festival. Je n'ai pas été déçue du voyage : du quartier Bellevue (Libreville, Gabon) où il a grandi, à la ville de Bar-le-Duc (France) où il vit aujourd'hui, nous avons fait un détour par le Sud de l'Afrique et de la France où il a étudié. Et, pour ne rien gâter, un blind test préparé tout spécialement pour ce féru de hip hop nous a donné l'occasion d'A/R entre les deux rives de l'Atlantique noire. Soyez prévenus, au-delà de la technique, des punchlines et de la provocation, il y a chez Monsieur Epps une sacrée cogite. SessionLab : une conversation en toute intimité et en audio 3D. Un podcast à écouter au casque. Site / YouTube / Facebook / Instagram / Twitter Titres diffusés : • Extraits de l'EP Fantôme avec chauffeur (Mocabe Nation – 2021) : Notorious ; Goom ; Dieu bénisse les enfants ; Kennedy en 2005 • Extraits de l'EP Le Futur (Mocabe Nation – 2020) : Plié en 5 ; Samba les couilles ; Kennedy en 2005 ; La nation ; Le pips ; Tard le soir ; Relax pt1 ; Lingots part2 ; Dieu bénisse les enfants ; Le plus grand • Sous le nom de Kesstate avec Syanur, extraits de l'album O.E.T.L.B (On est TOUS les best) : O.E.T.L.B (feat. Koba Building) • Et aussi, en mode blind test : Retour aux Pyramides (X Men) ; Affaires de famille (Arsenic), N.Y state of Mind (Nas) ; Hookah feat. Tyga (Young Thug); Futur (Kennedy)
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Pheel Pambou est le dernier invité de Weekend Africain de l'année 2021 Ensemble nous ferons un état des lieux du monde de l'art et de la culture africaine. De sa voix suave et joviale, il est celui qui réveille les auditeurs d'Africa Radio tous les matins. Grâce à Pheel Pambou, c'est tous les matins plus de soleil garanti quelque soit la saison sur la radio africaine. Celui que l'on appelle affectueusement " Le Montagnard « a été l'animateur phare du hit parade Kilimandjaro durant une décennie à Libreville avant de déposer ses valises à Paris. Le plus Gabonais des africains partage également sa joie d'une Afrique positive dans le " Hit Africa " le classement des meilleurs chansons d'Afrique actualisé chaque semaine. Facebook : Weekend Africain Instagram : @weekend_africain Blog littérature : Chez Gangoueus Facebook : Chroniques Littéraires Africaines Blog littérature : Au Pays Du Baobab Instagram : @aupaysdubaobab Facebook : Pheel Pambou
Elle est la première femme à diriger un grand parti politique au Gabon. Il y a un mois, à l'issue d'une longue campagne interne et d'un vote très disputé lors du congrès, Paulette Missambo a pris la tête de l'Union nationale par 308 voix de délégués contre 298 à Paul-Marie Gondjout. Elle succède ainsi à Zacharie Myboto à la présidence de ce parti formé par d'anciens cadres du pouvoir gabonais, ayant refusé la succession familiale à la tête du pays en 2009. État du Gabon, préparation aux élections générales de 2023... Paulette Missambo répond aux questions de François Mazet. RFI : La campagne interne à l'Union nationale a été longue et disputée, elle s'est achevée avec votre élections par seulement dix voix d'avance sur plus de 600 délégués. Votre adversaire Paul-Marie Gondjout a dans la foulée reconnu sa défaite, quel bilan faites-vous de cette séquence et de ce Congrès ? Paulette Missambo : Cette campagne a été un moment d'expression démocratique véritable, parce que non seulement nous avons été à la rencontre, à l'écoute des militants, mais chacun a pu donner son point de vue, ses propositions, et chacun a pu s'exprimer, y compris au moment du vote. La leçon que nous pouvons retenir c'est que nos compatriotes sont désormais prêts à se prendre en charge et à choisir librement leurs représentants. On a dit, parmi les explications à votre succès, que l'Union nationale ne pouvait pas organiser une succession familiale en son sein puisque monsieur Gondjout est le gendre de monsieur Myboto, alors que justement le parti est né pour combattre une succession familiale à la tête du pays, est-ce que c'est une explication qui vous convient ? Oui, c'est une explication parmi tant d'autres. C'est vrai qu'à l'origine, la création de l'Union nationale c'était le refus d'une succession monarchique en 2009, et donc les fondateurs se sont mis d'accord pour créer un parti qui ne serait pas au service d'un individu mais au service de tout le peuple gabonais, et ce sont ces fondamentaux qui doivent continuer à guider notre nation. Et puis il y a que j'ai proposé un projet de gouvernance de notre parti qui a plu aux militants, donc c'est ce qui a fait la différence. En tant que chef de l'Union nationale, est-ce que vous serez la candidate de ce parti à l'élection présidentielle ? Nous avons l'ambition d'abord de gagner toutes les élections, d'aller à la conquête des Gabonais pour les élections locales, les élections législatives et puis bien évidemment l'Union nationale a la prétention de réunir en son sein suffisamment de compétences pour pouvoir prétendre avoir un candidat à la présidentielle. Donc le moment venu, oui je suis sûre que la question sera posée, mais pour le moment notre priorité c'est de rassembler les Gabonais autour de notre projet. Est-ce qu'au deuxième tour, vous vous retrouverez avec les autres candidats de l'opposition contre Ali Bongo ? Oui, je ne sais pas si c'est contre Ali Bongo, mais l'important c'est d'abord conforter notre parti, et ensuite oui au deuxième tour appeler à l'union parce qu'il faudra effectivement rassembler le plus grand nombre pour pouvoir faire face à un régime, il a ses tentacules et nous avons besoin du plus grand nombre pour pouvoir venir à bout de ce régime. Vous dites « je ne sais pas si ça sera contre Ali Bongo », pour vous sa candidature n'est pas une évidence ? Ecoutez, je n'en sais rien, ça il faut leur poser la question. Moi ce qui m'intéresse c'est ce que mon parti va faire, c'est-à-dire créer les conditions pour que nous ayons un candidat, un bon candidat, ensuite ce que l'opposition va faire, créer les conditions pour que l'opposition soit en capacité de se réunir au deuxième tour. Nous verrons qui sera le candidat du PDG. Comment est-ce que vous jugez la gouvernance actuelle du Gabon et l'état général du pays ? L'état général est plutôt préoccupant, le Gabon est comme une marmite qui bouillonne, parce qu'il y a des grèves partout, il y a une détresse quasiment généralisée parce que même les fonctionnaires qui pensaient qu'en étant fonctionnaires ils avaient la sécurité de l'emploi, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Et dans le privé, les emplois sont détruits, une ville comme Port-Gentil est devenue une ville fantôme, l'économie populaire a été détruite et cette destruction qui a commencé avant le Covid s'est aggravée pendant le Covid, donc vous avez aujourd'hui des mères de familles, des commerçants à l'abandon, qui n'ont rien pour nourrir leurs enfants. L'éducation est en faillite totale, nous avons un déficit grave en enseignants, en salles de classe, un pays ne peut se développer que par la ressource humaine. Le capital humain est fondamental, si on n'a pas le capital humain, on ne peut pas prétendre au développement.
L'éviction du bataillon gabonais de la mission de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique, après des accusations d'agressions sexuelles, arrive au pire moment pour Libreville, qui doit entrer au Conseil de sécurité en 2022. Elle contraint aussi la Minusca à se réorganiser en urgence. --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message
Docteur Daniel Mengara Nos frères et nos sœurs du Haut-Ogooué sont-ils prêts à rejoindre les autres Gabonais dans cette lutte pour l'unité nationale? pour ne plus rien rater et pour préparer et organiser, ensemble, les processus de la libération nationale du Gabon qui commencent, pour ne plus rien improviser, pour ne plus dire, demain, "Oh, on nous a encore trompé", "Oh on nous a encore volé une élection", "Oh, un autre président élu sans présidence", "Oh les Bongo ont encore modifié la Constitution", "Oh un acien pédégiste nous a encore trahis" , "Oh, on va encore faire comment?" "Oh, la France ceci cela", ou encore "Oh, où est le plan B" qui pourtant est entre vos propres mains en tant que peuple souverain, seule entité véritablement responsable de sa propre destinée, de sa propre souveraineté. Mettons-nous donc au travail. Ensemble. Pour en finir. Ni les élections, ni le boycott, ni les carnets d'adresses. Une seule voie, une seule méthode, une seule solution. --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message
Tout sur l'histoire et la signification du drapeau tricolore gabonais Le drapeau de chaque pays constitue un point à ne pas douter l'un des éléments primordiaux de son patrimoine national et ne doit n'être altérer pour quelque raison que ce soit. Il est l'un des symboles qui caractérisent puissamment une république notamment sur le plan international mais il est souvent bon d'en retracer l'histoire : voici celle du drapeau gabonais ainsi que ses contours. Genèses politiques En 1946, l'Union Française voit le jour par le biais de l'instauration de la IVème république qui favorisait fortement la capacité des peuples issus des colonies françaises à disposer d'eux-mêmes. En voulant voir se matérialiser cette avancée dans la considération des autorités françaises pour ses territoires d'Outre-mer, la nationalité française est octroyée aux autochtones de ces contrées de l'empire français et ce dès le 7 mai 1947 car la nouvelle constitution précisait dans certaines de ses dispositions que la France et ses colonies n'étaient qu'une seule et même nation. Mais l'année 1956 marque la mise en place des jalons d'une aspiration réelle de la part des autorités de Paris à rendre autonomes ses colonies ; l'Assemblée Nationale Française adopte le 23 juin 1956, un projet de loi introduit par Gaston Deferre, homme politique et résistant français, qui encourage la décolonisation des territoires français d'Afrique afin qu'ils accèdent à la plus haute marche de la liberté : la souveraineté internationale. Plus connu de la célèbre loi-cadre de 1956 qui porte le nom de ce dernier qui était ministre d'Outre-mer à ce moment. Nous pouvons dire que avec la montée des mouvements nationalistes africains en ces temps a fortement influencée l'appareil décisionnel des occupants coloniaux qui n'avaient d'autres choix que de se résoudre à lâcher du leste avec les bouleversements politiques qu'entraîna la Seconde Guerre Mondiale ; il faut alors repenser la colonisation mais en favorisant une réelle émancipation des peuples colonisés en leur “cédant“ la gestion politique de leurs terres mais en ayant une marge de manœuvre socio-économique quasi similaire à la pleine période coloniale. L'adoption des caractéristiques de formalisation et d'élaboration du drapeau gabonais débute avec l'instauration de la Communauté franco-africaine qui a été largement voulue par les gabonais lors du référendum de 1958 votant majoritairement le “oui“. C'est ainsi que le Gabon devint ainsi un pays autonome mais pas encore indépendant. Avec la création les Etats de l'Afrique Centrale qui veulent s'unir en formant un bloc fédéral du nom de l'Union des Républiques de l'Afrique Centrale (U.R.A.C) afin d'élaborer des armoiries, un hymne et un drapeau commun, mais ce projet ne voit pas le jour et le drapeau gabonais connaîtra un autre épilogue. Le professeur Anges François-Xavier Innocent Ratanga Atoz, souligne que ce sont Léon Augé et Pierre Claver Eyeghe, élèves en première dans un lycée de Paris, qui conçoivent le premier drapeau gabonais avec les trois couleurs qu'on lui connaît. --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message
Jean Ping a enfin réagit vendredi soir sur la vague de débauchage de ses soutiens pour le camp d'Ali Bongo. Le dernier en date étant la sortie mercredi de la Coalition pour la nouvelle république (CNR, opposition radicale) de l'ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong. Jean Ping a réitéré son engagement à parvenir à la « libération du Gabon » de la famille Bongo qui dirige le pays de mains de fer de père en fils depuis l'indépendance obtenue de la France en 1960. La sortie de Jean Eyeghe Ndong de la CNR n'a pas laissé de marbre Jean Ping contrairement à d'autres soutiens de sa cause. Vendredi soir, c'est sur Facebook que celui qui continue de réclamer sa victoire volée à la présidentielle d'août 2016, a tenu à battre en brèche les allégations faites autour du débauchage de l'ancien soutien du poids de la CNR. L'une d'entre elle arguant que ce départ aurait eu la bénédiction de Jean Ping. « Depuis la sortie de la CNR de Monsieur Jean EYEGHE NDONG, le mercredi 11 août 2021, des allégations persistantes, par réseaux sociaux interposés, tendent à faire croire que la démarche initiée par ce dernier, l'aurait été avec mon assentiment », a-t-il démenti hier soir pour couper court aux allégations sur les dessous de ce départ qui continue de fragiliser un peu plus son camp. Jean Ping en profite pour rappeler son engagement à « aller jusqu'au bout ». Le message de Jean Ping « Le combat pour la libération du Gabon que j'ai engagé avec la majorité des Gabonais au péril de nos vies, se poursuit et se poursuivra jusqu'à la victoire. J'irai donc jusqu'au bout », a affirmé celui qui se considère toujours comme le véritable vainqueur de la présidentielle de 2016. C'est justement en cette qualité de « président élu » qui prendra la parole pour le 61e anniversaire d'indépendance du pays la semaine prochaine. « Je m'adresserai à la nation dans les tout prochains jours et je répondrai aux interrogations légitimes des Gabonais qui doutent et se sentent déroutés », a conclu le patron de la CNR. Cette coalition frontalement opposée au régime au pouvoir dont les membres s'effritent et rejoignent les uns après l'autre le camp du pouvoir qu'il combattait jusque-là bec et ongle. --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message
Seule la République Démocratique du Congo réunit Céline Banza et Jupiter Bokondji. Chacun dans son histoire musicale représente un autre Congo. Nous les avons rencontrés dans les bureaux de Youssoupha, Bomayé Music Africaoù Céline Banza a décidé de poursuivre l'aventure avec son 1er album Praefatio (c'est du latin, référence Cicéron). De son côté, le Général Rebelle présente le nouvel album Na Kozonga chez Zamora Prod. Na kozonga : Je rentre chez moi. C'est le souhait de Jupiter, et le titre de son troisième album. Après Hôtel Univers et Kin Sonic, "le Général Rebelle" et son groupe Okwess ont fait le tour du monde et fait entendre le son le plus rock jamais sorti du Congo ! Ce grand pays, scandale musical autant que géologique, est un réservoir inépuisable de rythmes et de sons dans lesquels puisent avec bonheur Jupiter et ses musiciens. De l'énergie pour les pieds, et de la nourriture (okwess) pour l'âme. Le tout porté avec énergie par un chef d'orchestre dont la silhouette longiligne et le verbe parabolique auraient fait pâlir d'envie les sculptures de Giacometti. Et bien voilà, cette fabuleuse troupe n'a qu'une envie, rentrer au Congo. Car c'est à Kinshasa que Jupiter trouve son inspiration et qu'il eut, jeune homme, la révélation. Nous sommes à la fin des années 70, et il revient d'un long séjour à Berlin Est où son père était diplomate. Là-bas, il franchissait le fameux mur matin et soir pour aller en classe à Berlin Ouest. Il se jouait déjà des frontières, et aimait écouter James Brown et les Jackson Five ou encore, quand son père montait le son, les tubes de Claude François. De toute façon, l'éclectisme ne lui a jamais fait peur. C'est d'ailleurs à l'est du rideau de fer qu'il forme son premier groupe : die Neger (les Nègres). "Neger", un des premiers mots qu'il apprit en croisant les petits Allemands qui, dans la rue, le montraient du doigt. Ses "Nègres" à lui, recrutés parmi les enfants de diplomates, sont Belges, Cambodgiens, Gabonais, Espagnols et jouent pour s'amuser avec des instruments de fortune. Déjà, il avait une certitude : le monde nous appartient tous. Il en tirera, près de trente ans plus tard, The world is my land, une des chansons de son premier album. Mais n'anticipons pas. Il a 17 ans, et rentre à Kinshasa. Dans ce bain chaud saturé de sons, il est happé par les musiques traditionnelles d'une capitale où toutes les ethnies du pays se retrouvent ("pas moins de 450 !", rappelle-t-il). Un trésor que les stars de la chanson congolaise exploitent peu, s'adonnant surtout à la populaire rumba. Pourtant, il trouve dans ces rythmes importés du village une étrange familiarité avec les musiques occidentales découvertes en Allemagne, mais à l'état brut. Comme si le rock, la soul, le funk provenaient toutes d'une même racine, d'une même source : son Congo. Sa grand-mère guérisseuse, qui l'emmenait sur son dos dans les cérémonies, lui a laissé un tambour : il s'y adonne assidûment, et joue dans les veillées funèbres où, en Afrique, la musique s'invite avant tout le monde. Puis il forme ses premiers groupes, et doucement mais sûrement, forge son identité singulière. Un son unique, différent de tout ce qui sort d'un pays que les rois de la rumba écrasent de tout leur poids. Il lui faudra du temps pour l'imposer. Mais il y croit dur comme fer, quand il rencontre Florent de la Tullaye et Renaud Barret qui, en 2007, lui consacrent un magnifique documentaire : la danse de Jupiter. Quelques temps plus tard, on voit sa longue silhouette arpenter pour la première fois les scènes françaises, et, sous la houlette de Marc-Antoine Moreau, son premier disque paraître. L'étoile de Jupiter se met à briller, d'autant que Damon Albarn, le génial cerveau de Blur et Gorillaz, l'invite sur son disque Kinshasa One-Two, puis l'embarque sur la tournée Africa Express dans un train qui traverse l'Angleterre. Jupiter et Okwess feront bientôt la première partie des concerts de Blur. De l'Angleterre au Mexique en passant par le Japon, la Nouvelle-Zélande et la France, ils laissent derrière eux, comme une traînée de poudre, le souvenir de leurs shows explosifs. Depuis, ils n'en finissent plus de faire le tour du monde, à s'en donner le tournis. Ce nouvel album est le fruit de tous ces voyages. On y retrouve en invités la fabuleuse section de cuivres du Preservation Hall Jazz Band, rencontrée dans un bœuf en marge du festival de jazz de la Nouvelle Orléans, le pionnier du rap brésilien Marcelo D2, ou la chanteuse américaine Maiya Sykes dont la voix soul n'a rien à envier à celle d'Alicia Keys. Autant de rencontres qui font souvent naviguer Na kozonga vers les rivages américains, où la sombre histoire de l'esclavage a accouché de lumineuses musiques. En Amérique latine, Jupiter a été adopté. Ses concerts reçoivent un accueil délirant du Mexique au Brésil en passant par la Colombie. C'est aussi dans la ville la plus latine des États-Unis que Na Kozonga a été enregistré. Chez Mario Caldato, réalisateur plutôt versé dans l'épure hip-hop, mais qui sait – en bon brésilien – jongler avec les rythmes sophistiqués. Et respecter l'énergie d'Okwess, que les années de concert ont rendue incandescente. François Gouverneur, qui a co-réalisé l'album, a veillé à ce juste équilibre du son, qui porte tout autant les mots d'ordre positifs (On peut faire mieux que ça), les réflexions sur les complexes issus de la colonisation (You sold me a dream, avec la chanteuse et militante chilienne Ana Tijoux), les fables de la jungle urbaine (Jim Kata) ou celles de la forêt (Izabella). Dans ce furieux foisonnement où explosent les guitares, se détachent des moments de douceur où la voix du de Jupiter se fait intime, consolatrice, pour pleurer les amis chers (Marco, en hommage à Marc-Antoine Moreau qui fut son manageur), ou encore dans une samba lente (Sava Sarava, avec le carioca Rogê) qu'épousent à merveille les chœurs délicats de la rumba congolaise. Ouvert à tous les vents, à tous les voyages, et aux musiciens d'Okwess qui ont écrit et composé certains des morceaux, Na kozonga porte absolument toutes les qualités de Jupiter ("mon empreinte digitale", aime-t-il à dire). À ceux qui craignent que l'identité se perde dans le mélange, il prouve le contraire. Rien d'étonnant, quand on est partout chez soi. Quant à la chanson dont l'album porte le nom, son refrain vous rappellera sans doute quelque chose. Elle fait partie de celles que Jupiter écoutait en Allemagne, sur un disque de Boney M. Elle est en fait allemande (Nighttrain, d'Hallo Bimmel bahn) mais s'épanouit ici dans des habits congolais. Le rock revient à sa source. Et de même que tous les humains ont des ancêtres africains, Jupiter en est persuadé, toutes les musiques ont aussi des ancêtres en Afrique. Voilà pourquoi il aime rentrer chez lui. Na kozonga. - Et à lire sur RFI Musique - Papier des Inrocks sur Marc-Antoine Moreau. Puis, arrivée de Céline Banza qui présente son 1er album Praefatio Lauréate du Prix Découvertes RFI en 2019, Céline Banza ne devait pas arrêter de croire, elle ne devait pas cesser de rêver. "Cet art qui devait la détruire, l'a plutôt gardée en vie". Aujourd'hui, elle est là, avec sa musique et sa guitare; bien qu'elle aurait aimé jouer avec celle que son défunt père lui avait offerte, il y a 15 ans. C'est avec ces souvenirs qu'elle dessine désormais sa vie, qu'elle a travaillé sur cet album, la préface de sa carrière. Il s'agit là, d'un album d'une grande musicalité, tant les accompagnements ne volent en aucun cas la vedette, ni à l'interprète, ni à ses mélodies mélancoliques ; ses études en ethnomusicologie ont impulsé positivement sa créativité. En outre, elle a fait le choix de mettre en avant sa culture et son identité, en chantant dans sa langue maternelle, le Ngbandi. C'est la préface musicale de Céline. Céline Banza à lire sur RFI Musique Programmation Jupiter Na Kozonga voir le clip Jupiter Mieux que ça Jupiter Bolingo Jupiter You Sold Me A dream feat. Ana Tijoux voir le clip Céline Banza Tere Mbi (mon corps) voir le clip Céline Banza Legigi Céline Banza Sur le pavé Céline Banza Départ feat. Youssoupha voir le clip. Puis nous recevons le saxophoniste Jowee Omicil qui nous raconte l'aventure du Big In Jazz Collective, 8 musiciens de jazz virtuoses pour représenter le Big In Jazz festival à la Martinique. Le collectif devait se produire au Big In Jazz Festival, le 16 août 2021, mais tout est reporté en octobre (à confirmer) en raison de la pandémie. L'histoire : Le 16 août 2020, débutait le 1er jour de résidence du Big in Jazz Collective. Ces 8 musiciens exceptionnels (Maher Beauroy, Sonny Troupé, Tilo Bertholo, Yann Négrit, Ludovic Louis, Ralph Lavital, Jowee Omicil, Stéphane Castry) allaient évoluer pendant 7 jours au sein de la Villa Chanteclerc à Fort-de-France pour réaliser un travail d'expérimentation artistique original à partir de standards du Jazz et de la musique antillaise, complétés par la revisite d'une œuvre internationale et d'une composition originale. Le 25 août 2020, le Big in Jazz Collective présentait à un public restreint et privilégié, le fruit d'un travail de résidence intense et exaltant. Un véritable moment d'émotion et de performance, une prestation de haute volée retransmise en livestream sur Facebook et saluée par des internautes conquis derrière leurs écrans. Début janvier 2021, le Big in Jazz Collective se retrouvait dans son intégralité dans l'un des studios d'enregistrement les plus prisés de la scène Jazz et world music. C'est au Studio de Meudon, en Ile-de-France, que le collectif a magnifié et enregistré les 9 merveilleux titres élaborés lors de la résidence de création, 5 mois auparavant en Martinique. Le 20 et le 23 avril 2021 sur Martinique la 1ère, le documentaire réalisé par Marina Jallier ainsi que le concert de restitution du Big In Jazz Collective étaient diffusés. Un véritable documentaire musical retraçant subtilement et avec émotion à la fois l'expérience musicale de ces 8 musiciens en résidence ainsi que les nombreux témoignages et images d'archives autour du Big In Jazz Festival et de l'histoire des grands compositeurs de l'époque. Le tout premier album du Big In Jazz Collective est sorti, il s'appelle Global. Un concentré savoureux de standards du patrimoine musical martiniquais et guadeloupéen revisité prodigieusement par ces 8 artistes-créateurs exceptionnels de la Martinique, de la Guadeloupe et d'Haïti. Programmation Big In Jazz Collective, album Global Haïti (Alain-Jean Marie) Come Together (The Beatles) La Chandelle (Eugène Mona) Global (BJC) voir le clip. Artistes - Maher Beauroy (Piano & Chant) - Stéphane Castry (Basse) - Jowee Omicil (Saxophone) - Ludovic Louis (Trompette) - Sonny Troupé & Tilo Bertholo (Batterie) - Ralph Lavital et Yann Negrit (Guitare).
Reine Victoria est coach sportif certifié, et propose également des accompagnements sur le plan alimentaire. Elle est aussi maman, et vient du Gabon, comme moi. Dans cet épisode nous nous interrogeons sur "Comment faire que l'alimentation équilibrée soit quelque chose de spontané chez nos enfants?" Comment leur faire aimer les légumes, comment faire en sorte qu'ils aiment les repas variés... Reine Victoria nous rappelle l'importance de bien manger pour conserver notre capital santé Nous parlons aussi de plats Gabonais et Africains qui vont très bien avec une alimentation healthy, à condition d'adapter les modes de cuisson et les matières grasses utilisées. ___________________________________________________________________ Rejoignez la communauté sur Instagram @orema_podcast Retrouvez Reine Victoria sur Instagram @orya_beauvisage Inscrivez-vous à la newsletter et recevez le guide Eveiller les enfants à l'antiracisme en 4 points clés https://orema.fr/nl-parentalite ____________________________________________________________________ Cités en introduction de cet épisode, vous pouvez m'entendre sur les podcasts: Le bruit qui court sur les femmes et le féminisme au Gabon - Episode 19 L'étincelle invisible de l'autisme : mon témoignage de maman d'enfant différent - Episode 12
Le 22 juin 2021, le Gabon est devenu le premier pays africain à être payé par des fonds internationaux pour l'aider à poursuivre ses efforts de protection des forêts sur son territoire. L'Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale (CAFI), un organisme lancé en 2015 par les Nations unies, a attribué au Gabon 17 millions de dollars. « Aujourd'hui l'économie » dresse le portrait de Lee White. Ce quinquagénaire, d'origine britannique, est installé au Gabon depuis 32 ans et a fini par en prendre la nationalité. Il est donc ministre gabonais des Eaux et forêts, de la mer et de l'environnement depuis le 10 juin 2019. Depuis sa nomination comme ministre, Lee White a troqué ses tenues de ranger indispensables pour sillonner les forêts, au profit du costume. Mais il s'habille de façon contractée en privé. Sa nomination avait été une surprise dans son pays d'adoption. Au-delà d'être Blanc, en défenseur acharné de l'environnement, Lee White a toujours entretenu des rapports tendus avec les responsables du ministère qu'il dirige aujourd'hui. Lui dit qu'il doit sa nomination à son expertise. « Tout le monde sait que je ne suis pas un homme politique classique au Gabon. J'ai été nommé pour ma technicité, dans un ministère où on a eu des problèmes. Il y a eu 11 ministres en 10 ans ! J'ai déjà dépassé la durée moyenne de 11 mois, ça fait 2 ans maintenant » qu'il est à la tête d'un ministère difficile à gérer. Un père amoureux de la nature Né à Manchester, ce Britannique qui a grandi en Ouganda auprès d'un père amoureux de la nature. C'est donc très tôt qu'il contemple la faune et la flore des parcs nationaux en Afrique de l'Est. Il découvre le Gabon en 1989 où il arrive pour des recherches liées à ses études en Zoologie. Il a alors 23 ans. Il ne quittera pratiquement plus le pays. Il représente au Gabon dès 1992 la Wildlife Conservation Society. Cette ONG américaine va aider ce pays - qui a aujourd'hui 90% de couvert forestier - à mettre en place les parcs nationaux en 2002. Époque où Lee White conseille le président Omar Bongo sur les dossiers climatiques et l'écotourisme. Un scientifique qui murmure à l'oreille des présidents C'est d'ailleurs lui qui aurait en partie converti les présidents Bongo - père et fils - à la protection de l'environnement. En 2009, un an après avoir obtenu la nationalité gabonaise, il est nommé à la tête de l'Agence nationale des parcs nationaux, qui gère treize réserves. Dix ans plus tard, il est donc nommé ministre des Eaux et forêts, de la mer et de l'environnement. Avec ce titre, est-ce qu'il est beaucoup plus écouté sur les questions environnementales ? « J'étais quand même membre du comité national du PDG (le parti au pouvoir), mais je n'étais pas un élu. J'étais le patron des parcs nationaux. Je faisais un petit peu de politique à La Lopé, où j'ai vécu pendant 30 ans, plus pour développer La Lopé que pour faire la politique. Bien évidemment, 10 ans comme patron des parcs nationaux au Gabon, c'est un rôle assez politique déjà : on travaille beaucoup avec le gouvernement et avec les populations, donc l'avais une certaine expérience politique qui vient de cela. Mais je suis aussi écouté au niveau international, parce que j'ai plus qu'une centaine de publications scientifiques. Donc, peut-être oui, en tant que ministre la voix porte un petit peu plus haut. Mais ma voix est aussi beaucoup plus critiquée. » Ces critiques viennent notamment d'un autre défenseur de l'environnement : le patron de l'ONG Brainforest. Marc Ona estime par exemple que l'action de Lee White quand il était à la tête de l'Agence nationale des parcs nationaux n'a pas réussi à endiguer le fléau du braconnage. Des actions louables mais insuffisantes Tout en reconnaissant l'apport de Lee White dans la conservation des forêts au Gabon, Marc Ona considère que s'il a eu des résultats mitigés sur les parcs nationaux qui représentent près de 11% du territoire, il lui sera difficile de gérer la totalité des terres. D'autres critiques viennent des syndicats, à l'instar de Didier Bibang Atome. Le président du Syndicat national des personnels des eaux et forêts (Synapef), dénonçait en juin 2020 certaines nominations de Lee White. « Le Blanc du gouvernement nous a totalement déçu. Parce qu'on a nourri un espoir quand il est arrivé, mais on a constaté qu'il est devenu pire qu'un Gabonais. » C'est un autre son de cloche du côté des exploitants forestiers, qui attendent de Lee White le renforcement des mesures contre le trafic illégal du bois. Le directeur des exploitations du groupe français Rougier au Gabon, Jean-Benoît Sicard dit ne pas connaître personnellement Lee White, mais il salue sa disponibilité et sa maîtrise du secteur. « On travaille avec lui assez régulièrement. A titre professionnel, nous estimons que c'est un technicien de haut vol, qui connaît parfaitement les exigences de la certification forestière et e l'exploitation – qui ne sont pas tout à fait les mêmes. C'est quelqu'un de très disponible et qui surtout a une vision du développement de la filière bois, à la fois pour l'exploitation des forêts naturelles et pour l'exploitation des plantations, et qui permettra normalement de pouvoir se développer sereinement. » Lee White a participé à la création d'une quarantaine d'aires protégées, surtout au Gabon, mais aussi en Sierra Leone et au Nigeria. Sa curiosité de scientifique naturaliste reste intacte. Evoquant le Parc national de Loango dans le Sud-Ouest du Gabon, où des éléphants se promènent parfois sur la plage de l'Atlantique, près d'un endroit fréquenté aussi par les baleines, il souhaiterait savoir si les pachydermes et le plus grand animal marin se parlent !
L'hymne national gabonais « La Concorde » a été écrit et composé par Georges Aleka Damas. La devise du Gabon : Union – Travail – Justice. --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message
Sans les travailleurs invisibles, nos économies seraient paralysées. Où se rencontrent-ils ? De quoi parlent-ils ? Quelles sont les conséquences de cette invisibilité dans les secteurs les plus fragilisés ? Quelles sont les raisons qui peuvent déclencher une grève de plusieurs mois, comme celle menée par les femmes de ménage de l'hôtel Ibis Batignolles situé au coeur du 17ème arrondissement de Paris ?Dans cet épisode de Dans La Tête Des Hommes, nous abordons, avec deux sociologues, un Gabonais et une Française, les limites de la pénibilité et la pression économique liée au travail. Nous abordons avec eux la pression économique et sociale qui pèse sur les épaules des travailleurs pauvres, mais aussi des chômeurs contraints d'aider financièrement leur famille, leur clan et également leur communauté.La table ronde, animée par la journaliste Arwa Barkallah, rassemble autour de ce thème, Jean-Emery Etoughe-Efe, sociologue et essayiste au Centre national de la recherche scientifique et technologique du Gabon à Libreville et Tiziri Kandi, sociologue française, également coordinatrice de la grève des femmes de chambre de hôtel Ibis Batignolles, près de Paris.Arwa Barkallah, Lillo Montalto Monella, Marta Rodriguez Martinez, Naira Davlashyan, Mame Peya Diaw ont préparé cette émission depuis Lyon, France. Lory Martinez à Paris, France. Clizia Sala à Londres, Royaume-Uni. Production et conception par le Studio Ochenta. Thème par Gabriel Dalmasso.Si vous êtes anglophone, ce podcast est aussi disponible en anglais : Cry Like a Boy. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.
Sans les travailleurs invisibles, nos économies seraient paralysées. Où se rencontrent-ils ? De quoi parlent-ils ? Quelles sont les conséquences de cette invisibilité dans les secteurs les plus fragilisés ? Quelles sont les raisons qui peuvent déclencher une grève de plusieurs mois, comme celle menée par les femmes de ménage de l'hôtel Ibis Batignolles situé au coeur du 17ème arrondissement de Paris ?Dans cet épisode de Dans La Tête Des Hommes, nous abordons, avec deux sociologues, un Gabonais et une Française, les limites de la pénibilité et la pression économique liée au travail. Nous abordons avec eux la pression économique et sociale qui pèse sur les épaules des travailleurs pauvres, mais aussi des chômeurs contraints d'aider financièrement leur famille, leur clan et également leur communauté.La table ronde, animée par la journaliste Arwa Barkallah, rassemble autour de ce thème, Jean-Emery Etoughe-Efe, sociologue et essayiste au Centre national de la recherche scientifique et technologique du Gabon à Libreville et Tiziri Kandi, sociologue française, également coordinatrice de la grève des femmes de chambre de hôtel Ibis Batignolles, près de Paris.Arwa Barkallah, Lillo Montalto Monella, Marta Rodriguez Martinez, Naira Davlashyan, Mame Peya Diaw ont préparé cette émission depuis Lyon, France. Lory Martinez à Paris, France. Clizia Sala à Londres, Royaume-Uni. Production et conception par le Studio Ochenta. Thème par Gabriel Dalmasso.Si vous êtes anglophone, ce podcast est aussi disponible en anglais : Cry Like a Boy. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
On ne chasse pas un dictateur avec un dictateur pour établir la démocratie : Sassou Nguessou Le Plan B des Gabonais sans éthique
Dans ce troisième épisode de la saison 2, c'est Jessica, Italienne et Congolaise, et maman de 3 enfants qui se confie à mon micro. Son mari et Roumain, Hongrois et Gabonais, et ensemble ils transmettent leur riche héritage culturel à leurs enfants. Nous avons parlé de son enfance complexe ballotée entre ses deux parents, de comment elle a eu envie de devenir mère en perdant un enfant, des valeurs qu'elle transmet à ses enfants. Jessica a fait le choix de changer de carrière pour que son rythme de vie lui permette de s'occuper de ses enfants. Enfin nous parlons aussi du racisme ordinaire que subissent les enfants en Belgique où elle habite, notamment au travers du personnage folklorique Zwarte Piet. _______________________________________________________________ Pour poursuivre la conversation, rejoignez-nous sur Instagram @orema_podcast @living_blossom_street Inscrivez-vous à la newsletter https://bit.ly/38cPcYi Pré-commandez votre t-shirt à partir de Lundi 22 mars 2021 Merci à Catherine-Amélie Meury pour le montage
Gonna get you in the barn and fuck you all day long cowboyStrip naked cowboyLift that bubble butt in the airYou're gonna get fucked cowboyGonna fuck your virgin hole cowboyYeah, lick this big hard cock up and down, up and down, up and down
Destitution des Bongo: Du Concert des casseroles à l'insurrection des casseroles + Adresse uregente aux peuples du Gabon Suite à l'appel de Marcel Libama dans un discours dont nous avons pris connaissance aujourd'hui même il y a à peine quelques minutes, le Dr. Daniel Mengara s'adressera de toute urgence aux Gabonais en ce jour du samedi 27 février 2021 à 14h00 heure des USA, 20h00 heure du Gabon. Cette urgente adresse du Dr. Daniel Mengara interviendra dans le cadre de l'émission hebdomadaire du mouvement Bongo Doit Partir qui se tient chaque samedi à 14h00 heure des USA, 20h00 heure du Gabon. --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message
Gabon : Voici le témoignage que le système de santé Gabonais est chaotique . Rien ne fonctionne plus ! Les patients sont traités sans humanité. Bongo Doit Partir --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message
Les Gabonais sont extrêmement tribalistes et hypocrites mais ce n'est pas de leur faute. Les gabonais n'ont jamais demandé a créé un pays ensemble. Nos ancêtres , nos grands et arrière grand parents, ne se sont jamais entendu pour créer une république gabonaise. Avant que la France ne nous ponde cette aberration nommé Gabon, chacun de nos peuples vivait en paix et surtout rattaché à sa tradition, spiritualité et culture. Nos people se côtoyaient mais surtout se respectaient. Il n'y avait pas d'hypocrisie et encore moins de tribalisme. Chacun vivait tel que le voulait ses ancêtres et notre Dieu à tous. Chaque peuple évoluait à sa vitesse et personne ne se jugeait autrui. Il y avait un esprit de communautarisme tel que personne n'était pauvre. Chacun pensait au bien être de sa communauté, à la protection de cette dernière. Les aspirations étaient portées sur la recherche du bien commun et non le profit individuel. Il y avait de la justice car chacune de nos nations avait des lois et des moyens humains et souvent même mystico spirituels de faire régner la justice. Le Ngil chez les fangs par exemple. Il n'y avait pas de dépravation endémique des moeurs car l'éducation de base était le respect de la tradition. Mais avec l'arrivée des colons et ensuite l'institutionnalisation de nos terres à leur profit tout s'est effondré.. Pire, la géopolitique institué par les mêmes colon créa des dissensions et des jalousies entre des peuples qui jadis vivaient en paix les uns voisins aux autres mais qui maintenant se concurrencent pour une domination politique illusoire mais perverse. Dans ce climat de tension il est compréhensible que le tribalisme grandisse, les ressentiments et les frustrations. D'ailleurs cette recette coloniale africaine à déjà fait ses preuves. En date, le cas du Rwanda fait école. Des peuples assez différents forcés à cohabiter dans un même États et malheureusement dans une configuration de dominant et dominé. Au départ le tribalisme et la xénophobie regnaient mais hélas cela tourna vite au génocide à la première occasion. Donc plutôt que d'attendre bêtement une guerre civile ethnique au Gabon, nous ferions mieux de prévenir ces événements avenir et très certains. La prévention consiste simplement à dialoguer pour enclencher le processus de décolonisation et de restitution. Restitution aux 48 ethnies/ nations qui constituent le "Gabon" leur souveraineté et leur indépendance. Il s'agit simplement d'une marche arrière de 60 à 120 ans environs. Il n'est pas exclu qu'au final de ce Bantouxit nos peuples décident de se remettre ensemble sous la bannière d'une fédération Bantou ou autre, mais ce sera notre décision souveraine et non pas celle de la France...
Le Gabon vient de terminer la construction d’une usine de fabrication des médicaments génériques. Baptisée Santé pharmaceutique, l’usine située dans la Zone économique spéciale de Nkok, à 27 kilomètres de Libreville, est un investissement d’hommes d’affaires indiens qui a coûté 20 milliards de francs CFA soit 37 millions de dollars. L’usine est capable de produire des médicaments pour toute l’Afrique. « Bienvenue à la Santé pharmaceutique, c'est une usine de fabrication de (médicaments) génériques située dans la zone économique de Nkok... » Il faut montrer patte blanche pour franchir la porte centrale de l’usine. Dans chaque compartiment, des hommes et des femmes manipulent les machines dont les capacités de production sont décrites par Delphine Ntoutoume Bella, responsable adjointe chargée de l’assurance qualité : « Nous sommes à une capacité de production d’un million de comprimés par tranche de huit heures, soit trois millions par jour. Concernant les gélules, nous serons à 200 000 gélules par tranche de huit heures, donc 600 000 par jour. Concernant les sirops, nous serons à 50 000 par huit heures, donc 150 000 par jour. Et enfin, concernant les crèmes et les gels, nous serons à 20 000 par tranche de huit heures, donc 60 000 par jour. L’usine de Nkok est spécialisée dans la fabrication d’une gamme très variée des médicaments génériques : « Des antibactériens, des antidiabétiques, des antidépresseurs, des antipaludiques, des antihistaminiques, des antiasthmatiques, etc. Notre objectif est de produire des médicaments "made in Gabon" et de réduire les coûts de 40% pour un accès au marché gabonais, ensuite africain et pourquoi pas aux autres continents. » ► À écouter aussi : Le Made in Gabon à l'assaut de l'Afrique centrale Santé pharmaceutique fabriquera aussi des antirétroviraux. Bonne nouvelle, exulte Mme Moussounda Nzamba, présidente du Réseau des Gabonais vivant avec le VIH-Sida : « Nous nous réjouissons de cette usine de Nkok, car cela permettra d'éviter les ruptures (d'approvisionnement) pour les antirétroviraux. » À ce jour, tous les médicaments consommés au Gabon sont importés. Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Hugues Mbadinga Madiya, est heureux de savoir que le Gabon deviendra bientôt un pays exportateur de médicaments : « Au moment où les chefs d'État viennent de mettre en place la Zlecaf, l'entrée en service de cette usine est un élément supplémentaire pour la promotion du made in Gabon. Donc pour le ministre de l'Industrie que je suis, c'est une grande joie et une fierté. » L’usine est au point. Le personnel en poste. Il reste l’attribution des autorisations de mise sur le marché pour lancer la production.
Borris Minko Nguema Mve Telephone: 07 71 20 896 Email: bobbymikoo8@gmail.com Secteur : Agro-alimentaire (fruits et légumes) Tubercules, Tomates, Onions et bien plus. Locations: Gabon, Port-Gentil 1. Super Gros 2. Géant ckdo 3. Agri Tropic 4. Super Marché Samba --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app
C'est une conséquence de la maladie qui a frappé Ali Bongo il y a deux ans. Désormais, en cas de vacances du pouvoir au Gabon, l'intérim du chef de l'État sera assuré par un triumvirat, composé des présidents des deux Chambres et du ministre de la Défense. C'est du moins le projet de révision constitutionnelle, qui a été présenté au Conseil des ministres, il y a une semaine. Mercredi 23 décembre, le porte-parole de la Présidence en a expliqué les enjeux. Réaction ce dimanche de l'opposant Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, du parti Union nationale et du collectif Appel à agir. Depuis Libreville, il répond à Christophe Boisbouvier. RFI: Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, que vous inspire le projet de révision constitutionnelle ? Jean Gaspard Ntoutoume Ayi : Deux choses. Sur la forme, déjà, quand le chef de l’État initie une révision constitutionnelle, qui plus est, qui touche à ses pouvoirs, la moindre des choses, c’est qu’il s’exprime devant la nation pour l’annoncer et pour la justifier. Là, on constate que monsieur Ali Bongo n’est même pas capable de cet exercice. Ce qui nous amène au fond. Nous disons, depuis deux ans, que monsieur Ali Bongo n’est plus en capacité d’exercer la fonction de président de la République, du fait de l’accident vasculaire cérébral qu’il a eu. Et la révision constitutionnelle, qui, de notre point de vue, semble avoir été montée dans son dos, confirme le cynisme, en fait, des responsables de notre pays, qui nous annoncent là, qu’ils sont en train d’écarter monsieur Ali Bongo du pouvoir et de s’organiser pour conserver le pouvoir quand même. Vous êtes inquiet pour la santé du chef de l’État, mais depuis la maladie qui l’a frappé il y a deux ans, il est quand même réapparu plusieurs fois en public et il s’est adressé à la nation gabonaise. Ne pensez-vous pas que c’était la meilleure occasion pour lui, ou du moins la plus importante, pour s’adresser à la nation gabonaise ? Mais il va peut-être parler à l’occasion du Nouvel An ! Oui… Oui, si on veut… Mais la santé de monsieur Ali Bongo est une préoccupation pour sa famille et pour les Gabonais. Et depuis deux ans, le pays est pris en otage, parce qu’ils ne veulent pas admettre que l’état de santé de monsieur Ali Bongo impose la vacance du pouvoir dans notre pays. Sur cette question de l’intérim, en cas de vacance du pouvoir, qu’est-ce que vous pensez de ce nouveau collège de trois personnes qui pourraient être institué, à savoir les présidents des deux Chambres et le ministre de la Défense ? Vous savez, la réalité, c’est que ce ne sont pas ces trois factotums qui vont gérer notre pays. C’est la Cour constitutionnelle, puisqu’en réalité, ce qui est dit dans la modification constitutionnelle, c’est que toutes les décisions qui seront prises par ce triumvirat, comme on l’appelle, devront être validées par la Cour constitutionnelle. Donc en réalité, l’intérimaire, pour ne pas dire le régent du Gabon, désormais, c’est la Cour constitutionnelle. Et l’intérimaire réelle, c’est madame Marie-Madeleine Mborantsuo. La présidente de la Cour constitutionnelle… Cela dit, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, ce n’est pas la Cour constitutionnelle qui gouvernera au quotidien… Nous sommes dans un jeu de pouvoir. Ceux qui gouverneront au quotidien sauront à l’avance que, si les décisions qu’ils prennent ne conviennent pas à la Cour, ces décisions ne seront pas validées par elle. Dès lors, en réalité, c’est la Cour qui dirigera. ceux qui s’étonnent que le ministre de la Défense entre dans ce collège, la présidence réplique que la stabilité du pays sera l’un des enjeux majeurs en cas de vacance du pouvoir… Moi, j’indique à la présidence de la République que c’est le révélateur du caractère de ce régime. Ils ont toujours pris le pouvoir par les armes et aujourd’hui, ils le formalisent, en installant le ministre de la Défense dans une position hiérarchique au-dessus de son Premier ministre. Vous dites que le pouvoir a été pris par les armes, mais il n’y a jamais eu de coup d’État militaire réussi dans votre pays… Oh, vous savez… On ne va pas jouer avec les mots. En 2009, comme en 2016, ce sont deux acteurs qui ont permis à monsieur Ali Bongo de prendre le pouvoir et de conserver le pouvoir : l’armée et la Cour constitutionnelle. En 2009 - le 3 septembre 2009 -, c’est l’armée qui charge monsieur Mamboundou et monsieur Mba Obame devant la Cité de la démocratie, avant même que le ministre de l’Intérieur n’annonce les résultats. En août 2016, l’épisode de l’attaque du QG de monsieur Jean Ping est encore dans toutes les mémoires. Quand on parle de « militarisation du régime gabonais », la présidence réplique que ce ministre de la Défense, comme ses deux collègues présidents des deux Chambres, certes, ils assureront l’intérim, en cas de vacance du pouvoir, mais ils ne pourront pas se présenter à la présidentielle qui suit… Oui, ils ne seront pas candidats, c’est sûr, mais ils tiennent le régime. Voyez-vous, en 2009, la Constitution gabonaise a été manipulée pour permettre à monsieur Ali Bongo de parvenir au pouvoir, par des gens qui ne pouvaient pas se présenter. Donc, au fond, ceux qui vont être dans le triumvirat seront au service de la conservation du pouvoir par le régime. Et qui, à votre avis, dans l’entourage d’Ali Bongo, est à l’initiative de tout cela alors ? Je ne sais pas qui, mais la présidente de la Cour constitutionnelle, de mon point de vue, est étroitement impliquée dans ce qui se fait. Depuis qu’il a été nommé coordinateur des Affaires présidentielles, il y a un an, beaucoup prêtent à Noureddin Bongo, le fils d’Ali Bongo, des ambitions présidentielles. Est-ce que vous partagez ce point de vue ou pas ? Oui, je pense qu’il ne faut douter de rien. Dans ce régime, la principale qualité, c’est d’être le fils du chef. Etant le fils du chef, je pense qu’il a toutes les qualités pour que ce régime lui propose d’être candidat à l’élection présidentielle. Je ne sais pas s’il en a envie, lui, mais en tout cas, pour les femmes et les hommes de ce régime, le meilleur candidat, c’est le fils. Et si l’entourage d’Ali Bongo prépare son fils Noureddin Bongo au pouvoir, de quelle façon le projet de révision constitutionnelle qui vient d’être présenté s’inscrit dans ce schéma ? Je pense que, déjà, le projet de révision constitutionnelle risque de conduire le Gabon, comme en 1965-1967, à une succession d’indisponibilités temporaires, qui feraient que monsieur Ali Bongo serait toujours considéré comme président de la République, chef de l’État - indisponible temporairement - et derrière, les acteurs du régime s’amuseront à s’installer. Mais, malheureusement pour eux, à la fin de toute cette histoire, il faudra bien aller à une élection présidentielle anticipée. Et là, ils vont devoir affronter le peuple gabonais.
Le Gabon est une invention coloniale. Nous sommes de nationalité Fang. --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app
Ils tueront toujours pour leur pouvoir. Sacrifices humains sponsorisés par le gouvernement Gabonais. --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app
Le Gabon a décidé de voir clair sur sa dette intérieure. En juin dernier, le président Ali Bongo a mis en place une task force chargée de faire un toilettage en profondeur de la dette intérieure du pays. La surprise est énorme : plus de la moitié de la dette réclamée à l’Etat est une fausse dette, il s’agit des créances douteuses qui sont automatiquement annulées. Après l’annulation de cette fausse dette, les Gabonais réclament des sanctions contre les auteurs de cette tentative de vol d’argent public.
On a appris hier, lundi 24 août, le décès de Pascal Lissouba, qui, en 1992, a été élu démocratiquement à la présidence du Congo-Brazzaville. Cinq ans plus tard, au terme d'une sanglante bataille dans Brazzaville, il a été chassé du pouvoir par le général Sassou-Nguesso. Pascal Lissouba est-il tombé parce qu'il avait défié une grande compagnie pétrolière française ? Claudine Munari a été la directrice de cabinet du président Lissouba. Aujourd'hui, elle préside la Fédération de l'opposition congolaise. RFI : Claudine Munari, votre réaction au décès du Président Lissouba ? Claudine Munari: Écoutez, je suis sous le choc parce que c’est un grand homme qui nous quitte. C’est mon mentor qui part, qui nous quitte et c’est difficile. C’est sûr qu’il était très malade ces derniers temps, on s’y attendait plus ou moins mais enfin, malgré tout c’est un choc. Quel est pour vous le grand souvenir que vous garderez de Pascal Lissouba ? Son grand amour pour notre pays. Sa grande foi dans les Congolais pour faire de ce pays, comme il le disait lui-même, « une petite Suisse ». Une petite Suisse... Il disait que nous avions et les moyens et les qualités pour faire de notre pays une petite Suisse. Il suffisait d’y mettre de la volonté et de l’amour et nous y parviendrons. Avec la science et la technologie, il nous disait, et il avait raison, que nous pouvions développer notre pays très rapidement, en copiant, comme il disait, l’intelligence des autres. Parce qu’avant d’entrer en politique, il avait fait des études scientifiques. Il était ingénieur agronome. Oui c’est un généticien d’abord, ingénieur agronome, il a longtemps travaillé à l’Unesco aussi. Il a vraiment fait la promotion de la science et de la technologie dans notre pays. Je me souviens qu’au début, quand il en parlait, ça faisait rigoler un peu tout le monde qui lui disait « oui bon ça va… ». Mais quand on voit ce qu’il se passe aujourd’hui, on est obligés de reconnaitre qu’il avait raison sur les sciences et la technologie. Il disait par exemple que « bientôt vous verrez que les mamans auront le téléphone dans les plantations » et les gens rigolaient. Mais aujourd’hui, c’est ce que nous vivons au quotidien, donc il avait une vision. Il avait une vision pour le pays. Il avait une vision pour l’Afrique. Et c’était un bon guide. Dans les années 1960, il avait été Premier ministre puis en 1992, à l’issue de la Conférence nationale, il a été démocratiquement élu président de la République. Pourquoi est-ce lui que les Congolais ont choisi en 1992 ? Parce que d’abord c’est un démocrate. Il inspirait confiance, le président Pascal Lissouba. Parce que c’est quelqu’un d’accessible, malgré son intelligence, malgré toutes ses connaissances, c’était quelqu’un de prêt à partager ses connaissances avec les autres. Et puis bon à la conférence nationale, on en avait un peu marre du pouvoir au bout du fusil. On voulait un pouvoir civil pour le coup et il avait un projet de société qui était séduisant. Et il savait parler avec des mots simples malgré sa science, malgré sa grande culture ? Il savait partager et il savait se mettre à votre niveau pour que vous compreniez de quoi il parle. Il avait les mots qui touchent. Par exemple, je me rappelle d’une phrase qu’il disait souvent : « La femme devient l’amour à qui va l’amour ». Quand il disait par exemple « Je comprends les femmes. C’est parce qu’elles donnent la vie qu’elles sont les plus promptes à la défendre ». Vous savez, quand on parle comme ça devant les mamans, ça les touche. Quand on donne à la femme la place qui est la sienne en tant que pilier de la société, ce sont des choses qui ont beaucoup marqué et je crois que son succès en 1992 dépend de tout cela. Il a fédéré les gens autour de son projet, les femmes se sont levées. Alors son mandat a bien commencé mais très mal terminé. Comment expliquez-vous la guerre civile de 1997 ? Vous savez, les guerres chez nous, elles sont souvent préparées d’ailleurs. C’est des complots politiques, parce que ceux qui voulaient à tout prix en découdre ont mis le feu au pays et puis voilà. A l’époque on lui reprochait peut-être de trop avantager les gens du Nibolek, du Sud-ouest du Congo comme lui. Écoutez, moi j’aimerais qu’on prenne les statistiques de cette époque-là et que l’on prenne les statistiques d’aujourd’hui. Ce moment-là me fait bien rire. Aujourd'hui, 99% des directeurs généraux de notre pays sont originaires du Nord. Plus des trois quarts des généraux de l’armée sont du Nord. Alors on accuse souvent Lissouba d’avoir mis les Nibolek, moi je voudrais que l’on me donne les statistiques. Franchement là, non, non ! À la fin de la guerre civile, son adversaire, le général Sassou-Nguesso a été soutenu par l’Angola d’Eduardo Dos Santos et aussi politiquement par le Gabonais Omar Bongo. Comment expliquez-vous l’isolement alors du président Lissouba ? C’était sous l’instruction de qui, à votre avis, que l’Angola et le Gabon ont soutenu Sassou-Nguesso ? C’est sous l’instruction de la France et de Elf. À l’époque, c’était encore Elf. La société pétrolière française Elf. Voilà, c’est des faiseurs de rois. C’est-à-dire qu’il a demandé que l’on revisitât la part du Congo dans le pétrole. Mais il n’y a pas un truc qu’il a fait tout seul dans son coin. Il l’a fait avec un pétrolier de la maison Elf. On a fait un procès à Pascal Lissouba en disant qu’il menaçait les intérêts de la France. Mais vous pouvez me croire, le partage de production sur le pétrole a été dicté par Monsieur Tarallo. Et j’étais assise à Paris rue de villersexel, où l’on avait mis un local à la disposition du président Pascal Lissouba pour préparer sa campagne et cela a été fait avec Tarallo. Donc quand le président Lissouba parle du partage de production, il ne prend pas les pétroliers en traitre. Mais on lui en a voulu comme ce n’est pas permis. Ensuite ? Ensuite ils [les gens de Elf] nous ont bloqué. On n’avait rien. D’abord on avait trouvé les caisses vides. On était au mois de septembre, il y avait déjà quatre mois sans salaires. De quelle année ? De 1992, l’année de son élection. Il arrive, les caisses sont vides, il ne peut pas payer les salaires. Elf ne veut rien entendre pour aider. Elf qui a l’habitude de gager le pétrole sur des années et des années comme ils le font aujourd’hui. Ils refusent et on est aux abois. D’où la signature de ce contrat avec Oxy, qui nous a valu tous les malheurs du monde. Et on s’est rendus compte par la suite que l’on condamnait le régime de Pascal Lissouba parce qu’il avait signé avec les Américains. Vous pensez que c’est donc la décision de Pascal Lissouba de signer avec l’Américain Oxy qui lui a été fatale sur le plan politique en 1997 ? Oh oui, c’était les prémices, c’était ça. C’est l’affaire Oxy qui a plombé le régime de Pascal Lissouba. Donc pour vous, Jacques Chirac n’est pas à étranger à la défaite militaire de Pascal Lissouba ? Oh non, pas du tout. Jacques Chirac est bien responsable. C’est un secret de polichinelle, puisque quand l’Angolais et le Gabonais rentrent dans la danse, c’est parce que le parapluie de Paris est ouvert. L’ordre leur a été donné. Est-ce qu’à l’époque, Pascal Lissouba n’a pas manqué de sens politique pour conserver l’amitié d’un Omar Bongo qui avait quand même été très proche de lui les années précédentes ? Je souris en vous écoutant puisqu’Omar Bongo, jusqu’à la fin, est resté son ami. Ils sont même parents. Mais le président Bongo avait quand même, dans sa maison, dans son palais, la fille de Sassou. Quand le président Lissouba lui a dit « Mais qu’est-ce que tu me fais là ? », il disait « Ah mais toi tu es mon parent ». Il touchait son alliance, comme pour la sortir de son doigt, en disant : « Le mariage, c’est l’alliance, je peux l’enlever. Mais toi, tu es mon parent et je ne peux rien changer à cela ». Mais le Canard enchaîné l’avait annoncé à l’époque [en août 1997], les armes transitaient par le Gabon pour alimenter Sassou, donc Bongo avait choisi son camp. Omar Bongo jouait double jeu ? Oui, tout à fait. A Lissouba, il faisait des grands sourires et derrière, il facilitait le transport des armes pour armer Sassou-Nguesso. Et aujourd’hui avec le recul, qu’est-ce que Pascal Lissouba aura apporté à votre pays ? Que la démocratie est possible. Que quand le peuple se lève, les chose peuvent changer. Le président Lissouba a été élu dans une élection démocratique qu’il a gagnée proprement. Je ne sais pas si dans notre pays il y a eu beaucoup d’élections aussi propres. ► À lire aussi : Congo-Brazzaville: l'ancien président Pascal Lissouba est décédé
Comme chaque jour qui marque l’anniversaire de la fin de la colonisation dans un pays d’Afrique, nous vous faisons écouter la musique en vogue à cette époque dans ces pays. Il y a soixante ans, jour pour jour, le Gabon accédait à l'indépendance. Edmond Sadaka nous fait revivre en musique ce que les Gabonais écoutaient à ce moment-là. Florilège. Il n’y a pas de souvenir musical très précis de ce 17 aout 1960 jour de l’indépendance du Gabon. Mais depuis le milieu des années 1950 des artistes se sont efforcés de mettre en valeur une musique vivante comme Georges Damas Aleka, l'auteur de l'hymne national et son groupe Sainte Cécile. Son fils Claude Damas Ozimo est aussi considéré comme l'un des plus grands musiciens gabonais modernes. Dans cette liste des vétérans de la musique gabonaise qui ont fait carrière dès le début des années 1960, il y a aussi, Hilarion Nguema et son groupe d’afro-jazz. Hilarion Nguema vit aujourd’hui près de Libreville se souvient de cette époque où il jouait et chantait avec une groupe d’étudiants : « Oui, j’avais un groupe… Pendant la déclaration même de l’indépendance, on était dans un groupe qui s’appelait Jeunesse Band. En 1960 il y avait beaucoup de musique antillaise. Après est venue la salsa et la musique congolaise de l’époque ». La musique gabonaise a été influencée par la biguine, le tango et surtout par la rumba congolaise. Cette musique était extrêmement populaire dans le pays en 1960, année de l’Indépendance. Hilarion Nguema se souvient : « On a commencé en 1947, jusqu’à 1957… Et après, 1960, ça passait déjà… Il était en avance, un peu quand même… Parce qu’ils avaient des studios déjà là-bas à Kinshasa, Léopoldine à l’époque. » Parmi les autres artistes en vogue en 1960 au Gabon, il y a eu aussi l’orchestre Fouga Jazz crée par Paul Nyonda tout comme le groupe Sorcier Noir qui a révélé l’artiste Mackjoss.
Le Gabon célèbre ce lundi 17 août le 60e anniversaire de son indépendance. Soixante ans après, le petit émirat pétrolier ne parvient pas à nourrir sa population. Quasiment tous les produits alimentaires sont importés des pays voisins. L’Europe et l’Amérique latine fournissent viandes et volailles surgelées alors que la Thaïlande inonde le pays en riz. Soixante ans après, pourquoi l’agriculture n’a pas décollé ? Quelles sont les perspectives d’avenir ? Marché de fruits et légumes de Venez-voir. Antoine Moussavou est venu faire ses provisions. Il reconnaît que tout ce qui est vendu ici ou presque est importé du Cameroun : « Les 80% des produits que nous voyons là sont importés. Nous voyons de la tomate, des oignons, de l’ail, des carottes, des poivrons, du gingembre, … Essentiellement du Cameroun. » Selon la FAO, le Gabon consacre chaque année plus de 360 milliards de FCFA pour l’importation des produits alimentaires. La situation dure depuis des décennies. Economiste et ancien ministre de l’Agriculture, Raymond Ndong Sima a une idée sur l’échec de l’agriculture au Gabon : « Ici l’agriculture est l’exemple même de ce qu’est le syndrome hollandais. Nous avons une matière première, le pétrole, qui a provoqué une monté des prix et qui a fortement pénalisé l’agriculture. Dans le même temps, les projets agricoles que nous avons eus et qui, je dois le rappeler, nous ont été fortement recommandés par les sociétés de conseil, notamment des sociétés françaises que nous avons payé à prix d’or. Ces sociétés ont bâti le projet sur des hypothèses de prix de valorisation des matières premières qui ne se sont pas réalisées. Et bien évidemment les conséquences ont été que ces projets ont fini par périclité et mourir les uns après les autres. Je crois que ce sont plus de 700 voire 800 milliards de FCFA que le Gabon a investi dans ces projets. » Dans l’assiette des Gabonais, il y a tous les jours le riz importé de Thaïlande. Cette forte dépendance révolte la chercheuse Yonnelle Moukoumbi Déa. Depuis 3 ans, elle mène à Kougouleu, 60 km de Libreville, des recherches sur les semences de riz adapté au sol et au climat du Gabon. « Il faut s’inspirer de tous les échecs et l’on s’est rendus compte effectivement que le goulot d’étranglement était la semence. Nous sommes donc obligés de travailler sur la semence de qualité parce qu’à elle seule elle compte pour plus de 40% de la production », explique-t-elle. Yonnelle est convaincue que le Gabon peut devenir exportateur de riz : « Très sincèrement, si le Gabon s’investit sérieusement et sincèrement dans l’activité rizicole, au bout de 5 à 6, nous deviendrons autosuffisants, même en exportant. » Le rêve de Yonnelle est encore loin de la réalité. La volonté politique fait défaut. Les gabonais sont encore très attachés au confort des bureaux.
Cette semaine, Denise Epoté présente deux têtes d'affiche : la physicienne congolaise Raïssa Malu, à l'initiative de la Semaine des sciences et des technologies de Kinshasa. Et le Gabonais Édouard Claude Oussou, fondateur de la plateforme « Scientia ».
L’émission quotidienne de société se transforme pour répondre aux attentes des auditeurs, face aux conséquences de la pandémie de coronavirus. Nous sommes plus de 4 milliards de personnes obligées de rester à la maison et quelque 1,47 milliard d’enfants désormais déscolarisés (dont environ 600 millions d'élèves sur le continent africain). Émission réalisée en direct chaque jour, avec une équipe en confinement et en studio : Cécile Lavolot, Delphine de Dianous, Romain Dubrac, Hugo Violas, Emmanuelle Bastide. Première partie : petits jeux langage et de graphisme avec la classe de Laurence Girard-Guillen, enseignante dans la banlieue d'Orléans.La lettre Q Deuxième partie : le conte. Aujourd'hui, vous entendrezL'éléphant, l’hippopotame et la tortue un conte Gabonais d’André RAPONDA WALKER (Editions Presence Africain)Une histoire racontée par Éloïse Auria. Troisième partie : chronique d'Ibrahima Giroux, psychologue à Dakar, collaborateur de l'UNICEF :Le rôle des chefs traditionnels pour aider les parents. Vos réactions et vos questions sur WhatsApp: 33 1 84 22 71 71 Retrouvez plein d'autres ressources pour continuer à apprendre sur le site de RFI Savoirs. L'émission est labellisée « Nation apprenante », une opération initiée par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse avec les médias de l'audiovisuel et de la presse écrite pour proposer émissions et podcasts en lien avec les programmes scolaires.
Part2 Total AFRICA NBA: Chris Silva obame le Gabonais Hustle du Heat
Part2 Total AFRICA NBA: Chris Silva obame le Gabonais Hustle du Heat
Bertrand ZIBI ABEGHE Un prisonnier politique Gabonais. Avec Kevin ESSONE
Ali Bongo prête aujourd'hui serment pour un nouveau mandat de président du Gabon, alors que ses milices dissimulent les traces de la sanglante répression. On en parle avec Stéphanie Gallet.