Puisque vous avez du talent

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L’émission de Laurent Graulus consacrée aux jeunes musiciens professionnels vous est proposée le samedi et le dimanche. Musiq’3 souhaite donner un coup de pouce à la visibilité des jeunes talents qui démarrent leur carrière, en les enregistrant, en les diffusant et en proposant l’enregistrement aux radios membres de l’Union des radios européennes (UER). Un beau moyen pour les grands noms de demain de se faire connaître ! Petit changement horaire concernant l'émission : elle sera désormais diffusée uniquement le dimanche de 12h à 14h.    

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    • Nov 21, 2021 LATEST EPISODE
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    Puisque vous avez du talent - Le duo Schangay : ' Notre complicité a été immédiate ! ' - 21/11/2021

    Play Episode Listen Later Nov 21, 2021 115:37


    Le duo Schangay est un duo formé par la violoniste Ingrid Schang et la pianiste Myriam Ayari. Après des études aux Conservatoires de Bruxelles et de Mons et un cursus de perfectionnement en Italie, -pour la pianiste Myriam Ayari, auprès de Valentina Berman, l'épouse du regretté Lazar Berman-, les deux jeunes musiciennes développent leur carrière individuellement. C'est en 2017, que leur duo se forme. " Au départ", nous confiera la pianiste Myriam Ayari, "Notre idée était simplement de nous retrouver pour déchiffrer quelques uns des nombreux trésors du répertoire pour violon et piano. Mais dès le début, nous nous sommes rendues compte que notre complicité était immédiate et évidente ". Débutent alors une série de recherche de répertoire, suivie de nombreux concerts. En 2020, après 3 ans de travail, les deux jeunes artistes se voient offrir l'opportunité d'enregistrer un 1er disque chez "Passavant". C'est le fruit de ce travail que nous découvrirons aujourd'hui. "Nous avions pu rôder le répertoire du disque en concert, et nous avions envie de faire un disque qui nous ressemble", nous expliquera Myriam Ayari, "Sincère, et honnête". Une production sur laquelle on retrouve deux grandes Sonates du 20è siècle ayant pour toile de fond la guerre : le 1er conflit mondial pour la Sonate pour violon et piano de Janacek, et le second pour la 1ère Sonate pour violon et piano de Prokofiev. Enfin, et c'était important pour le duo Schangay, une création contemporaine de Karl Naegelen, compositeur français, né en 1979, qui nous a dédié son Cycle de 7 mouvements pour violon et piano. Le premier disque du duo Schangay est un disque puissant, exigeant, et qui évite les travers de ce "prêt à aimer" qui fleurit trop souvent dans un certain monde du disque. La complicité et l'entente musicale de la violoniste Ingrid Schang et de la pianiste Myriam Ayari y sont évidentes dès les premières mesures. On y sent deux artistes très en phase, à l'écoute, et très impliquées dans leur désir de partager ce répertoire, empreint de la souffrance de ces deux grands conflits mondiaux. Le duo Schangay : un duo qui voit loin, et large ! Bonne écoute! Réalisation et présentation: Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Le Studio lyrique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi et la Chapelle musicale de Tournai dans ' Cosi fan tutte ' de Mozart - 14/11/2021

    Play Episode Listen Later Nov 14, 2021 115:14


    Pleins feux ce dimanche sur le Studio lyrique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi. Une initiative de l'institution carolorégienne qui a pour ambition d'aider de jeunes artistes lyriques diplômés, belges, ou ayant étudié en Belgique. Sélectionnés sur audition chaque saison, ces derniers reçoivent des conseils sur tous les aspects de l'Art lyrique : la dimension vocale, certes, mais aussi la dimension scénique, le jeu d'acteur... Une expertise et des conseils dispensés par le baryton Marcel Vanaud, et Cécile Bolle, directeurs artistiques de ce studio lyrique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi et la metteuse en scène Karine Van Hercke, . A la clé pour ces jeunes chanteuses et chanteurs, la possibilité de se produire en public dans les plus grands opéras du répertoire, avec un orchestre professionnel, en l'occurrence " La Chapelle Musicale de Tournai ". Un Orchestre fondé il y a près de 30 ans par le pianiste Philippe Gérard, qui le dirige depuis sa création, et qui a fait de cet Orchestre, le partenaire musical de ce studio lyrique. A noter que Philippe Gérard est également Directeur musical de ce studio lyrique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi. Ce 2 mai dernier, ce sont cinq chanteurs de ce studio lyrique qui se produisaient en l'église St jacques de Tournai. Au programme, une version de concert de "Cosi fan Tutte" de Mozart, accompagnée par la Chapelle musicale de Tournai, conduite par Philippe Gérard, qui dirigeait également les six chanteurs de ce célèbre opéra, au livret subtil de Da Ponte. De jeunes artistes que nous avons rencontrés après leur prestation, de même que le chef et Directeur musical, Philippe Gérard. Ils nous raconteront de l'intérieur comment ils ont vécu cette expérience, sans public, pour les raisons que l'on sait. Maintes fois reporté pour cause de pandémie, c'est le baryton Eric Dujardin, un chanteur professionnel chevronné qui avait dû remplacer au pied levé, le jeune Nicolas Roy, souffrant, dans le rôle de Gugliemo. Les cinq autres chanteuses et chanteurs font eux, bel et bien partie de ce studio lyrique du PBA de Charleroi : Tiffany Delguste (soprano): Fiordiligi Marie-Juliette Ghazarian (mezzo-soprano) : Dorabella Blandine Coulon (soprano) : Despina Kenny Ferreira (ténor) : Ferrando Halidou Nombre (baryton) : Don Alfonso Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS Prise de son musicale RTBF Musiq3 : Francis WILLEMS et Manu WAUTIER

    Puisque vous avez du talent - Louison Petit, guitariste: ' Il ne faut pas avoir peur du vide sonore, et laisser les harmonies se développer ' (Nouvelle diffusion) - 07/11/2021

    Play Episode Listen Later Nov 7, 2021 115:57


    Nouvelle diffusion de cet entretien réalisé en février dernier. Louison Petit est né en France, en 1998. Il débute la musique et la guitare dès l'âge de 6 ans, et commence à se former auprès de David Garciarena en Dordogne, en 2011. Il rejoint ensuite le Conservatoire de Tours, après ses études secondaires, où il étudie avec Rémi Jousselme. Il y obtient son Diplôme d'Études Musicales (DEM) en 2018, suivi d'un Premier Prix de Perfectionnement et d'une Licence de Musicologie en 2019. La même année 2019, il intègre le Pôle Supérieur de Lille pour continuer sa formation auprès de Judicaël Perroy, Carlo Marchione et Florian Larousse, une formation qu'il poursuit actuellement. Musicien cultivé et ouvert à toutes les musiques, il se passionne pour toutes les époques : que cela soit celle de la musique Renaissance où le luth était encore roi, ou le 20e siècle de Villa-Lobos, ou bien encore les magnifiques Caprices de Legnani, ami de Paganini. Le répertoire contemporain n'est pas non plus en reste dans son univers guitaristique. Nous en aurons deux beaux exemples avec la musique de Léo Brouwer, et celle de Dušan Bogdanovic Guitariste à la technique impressionnante, Louison Petit s'est illustré lors de 4 Concours internationaux, entre 2018 et 2020. Des Concours français, portugais et allemands, au cours desquels il a raflé 3 Premiers Prix et un second Prix. Quel que soit le répertoire, le jeune guitariste a déjà une "patte" qu'on croit reconnaître : le vibrato est expressif, mais mesuré, et la variété de ses attaques donnent à son jeu beaucoup de variété, de lisibilité et de couleurs. Habité par son instrument, il a le souci de faire sortir la guitare de sa zone de confort, par le choix créatif de répertoires méconnus, et pourtant passionnants ! A propos de la musique contemporaine, et de la manière de l'aborder, Louison Petit nous déclarera avec une maturité et un bon sens désarmants : " Il ne faut pas avoir peur du vide sonore, et laisser les harmonies se développer " Louison Petit, un guitariste intelligent, généreux et inspiré, et un homme résolument attachant. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Thomas Enhco, pianiste et compositeur : ' J'aime qu'on voie le geste artistique, mais pas forcément tout ce qui le précède' (Nouvelle diffusion) - 31/10/2021

    Play Episode Listen Later Oct 31, 2021 116:49


    Nouvelle diffusion de cet entretien qui vous avait été proposé en mars dernier. Thomas Enhco est né en France, en 1988. Fils de la chanteuse lyrique Caroline Casadesus, petit fils du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus, beau-fils du violoniste de jazz Didier Lockwood, et fils de l'éditeur Jean-Etienne Cohen-Séat, lui-même mélomane et excellent pianiste amateur, la musique semble avoir toujours fait partie de la vie de Thomas Enhco. "Tout petit", nous racontera notre invité, " Ma mère nous chantait des airs d'opéra a capella, comme ceux de Richard Strauss par exemple (ndlr. : David, son frère, est trompettiste), cela a probablement été mon premier contact avec la musique. Quant à mon père, Jean-Etienne Cohen-Séat, éditeur de livre, et grand mélomane, j'aimais m'installer sous le piano quand il était au clavier. Il nous racontait des histoires en lien avec la musique qu'il jouait. " A l'âge de 4 ans, la mère de Thomas divorce, et épouse le violoniste de jazz Didier Lockwood. C'est à ce moment-là que le jeune Thomas découvre le jazz, et très singulièrement le monde de l'improvisation, par le biais de Lockwood, mais aussi de tous ses amis jazzmen qui passaient à la maison familiale. Le jeune enfant avait déjà commencé le violon à l'âge de 3 ans, grâce à sa mère. A l'âge de 6 ans, il se met au piano, et c'est au même moment qu'il commence le jazz . C'est Didier Lockwood qui enseignera le jazz à Thomas et son frère David, du moins au tout début. Le grand violoniste français qui avait une passion pour la transmission, ouvrira peu après une petite école de jazz, devenue une grande école aujourd'hui, et dans laquelle Thomas Enhco enseigne désormais, mais dans laquelle il fut d'abord élève. Notre invité a donc été baigné à la fois dans la tradition orale du jazz avec Didier Lockwood, et ses amis musiciens, mais a aussi reçu une solide formation théorique. Thomas entreprendra ensuite des humanités musicales, où tous les après-midis étaient dédiés à la musique, qu'il étudiait et pratiquait dans l'école de jazz fondée par Didier Lockwood. "Dès le moment où j'ai commencé le piano (ndlr; : à 6 ans) ", nous confiera le pianiste, " J'ai commencé à composer. Très vite, Didier Lockwood m'a incité à consigner par écrit mes compositions, juste pour que je m'en souvienne ! " A l'âge de 16 ans, le jeune pianiste est admis dans la section "Jazz" du Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, dont il sera exclu 2 ans plus tard, pour avoir préféré une tournée de concerts avec Didier Lockwood, à une session d'examens dans l'institution parisienne. Peu après, Thomas complètera sa formation, en revenant étudier dans l'école de Jazz de Didier Lockwood. Repéré par un producteur japonais, il tournera ensuite beaucoup au Japon, en trio, et passera aussi quelques années à New York, où il jouera également essentiellement en "piano trio" : piano, contrebasse, batterie. Jusqu'en 2014-2015, la carrière fulgurante de Thomas Enhco se fera exclusivement dans le jazz, mais à partir de ce moment-là, il commencera à collaborer de plus en plus souvent avec des musiciens classiques. L'on ne peut séparer le compositeur du pianiste, tant la composition a toujours été omniprésente et fondamentale dans la vie de notre invité. Aujourd'hui, Thomas Enhco ne compose plus seulement du "jazz", mais aussi du répertoire classique. En 2019, dans son disque "Thirty", il dévoilait son 1er Concerto pour piano. Il en a depuis écrit un 2e, ainsi qu'un Concerto pour piano et marimba. A ce propos, et c'est là l'une des collaborations les plus flamboyantes de Thomas Enhco, il collabore depuis près de 13 ans avec la marimbiste bulgare Vassilena Serafimova. En 2016, ils faisaient paraître leur 1er disque en duo, "Funambules" chez Deutsche Grammophon. Leur 2e disque "Bach mirror", paraît en ce moment, chez Sony. Une production qui est consacrée à des transcriptions et des recompositions de quelques grands thèmes de J-S.Bach, mais...

    Puisque vous avez du talent - Eva Zaïcik, mezzo-soprano : ' C'est en 1ère année de médecine que j'ai fait mon coming-out lyrique ! ' (Nouvelle diffusion) - 24/10/2021

    Play Episode Listen Later Oct 24, 2021 115:51


    Nouvelle diffusion de la rencontre avec cette artiste qui s'est produite tout récemment à notre Festival Musiq3. C'était le 7 octobre dernier à Tourines La Grosse. Un concert qui a été enregistré par Musiq3, et que vous pouvez par ailleurs réécouter. L'entretien qui est à suivre a quant à lui été réalisé en mars dernier. Eva Zaïcik est née en France, en 1987. Alors qu'elle est encore une enfant, Eva se retrouve dans la chorale de sa ville natale de Maisons-Alfort, en banlieue parisienne. Elle se souvient particulièrement y avoir un jour chanté la Passion selon Matthieu de J-S.Bach. Une expérience qui la marquera durablement : " J'étais si petite, que je peux à peine me souvenir si j'ai vraiment chanté ", nous confiera la chanteuse, " Mais me retrouver baignée dans cette musique de Bach m'a transcendée, et presqu'illuminée ! " Après un moment sans musique, c'est adolescente qu'elle renouera avec la voix, en devenant la chanteuse du groupe de rock de son lycée. " Je ne lisais pas une note de musique à l'époque ", nous racontera Eva, " Mais je me souviens qu'un jour, après un concert, la mère du batteur (ndlr. : qui est devenu son mari) m'a dit que j'avais une jolie voix et que je devrais la travailler... ". Elle rejoint ensuite l'école de Musique pour commencer à "étudier" la musique de manière plus formelle. Après des études secondaires scientifiques, Eva Zaïcik entreprend des études de médecine. Un rêve qui était aussi celui de toute sa famille. C'est que du côté de sa maman, à peu près tout le monde est médecin ! Mais après une année de médecine très intense, sans chanter, Eva décide d'abandonner cette voie : " J'ai fait mon coming-out lyrique à ce moment-là, tant la musique me manquait. J'ai pris conscience qu'elle était essentielle à mon équilibre. " C'est donc relativement tard, vers 19, 20 ans que la mezzo-soprano se lance dans des études professionnelles. Un parcours qui commencera par la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, et qui se terminera par le prestigieux Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, une institution où elle avait par ailleurs longtemps hésité à s'inscrire. "Je n'ai jamais rêvé d'être là où je suis ! " nous dira Eva Zaïcik, " Chaque jour je me demande, comment est-ce arrivé ! ". Le talent et le travail exceptionnels de la chanteuse lui permettront de commencer à travailler professionnellement très rapidement. En 2017, c'est à l'éminent "Jardin des voix" de William Christie qu'elle est admise, et en 2018, elle irradie le Concours Reine Elisabeth en remportant le 2e Prix. La même année 2018, Eva Zaïcik est également élue "Révélation lyrique" aux "Victoires de la Musique" ! Aujourd'hui, Eva Zaïcik évolue essentiellement dans le monde de la Musique baroque. Elle y est devenue l'une des voix les plus recherchées, pour son timbre extrêmement chaleureux, sa souplesse dans tous les registres, mais aussi son style et son goût exquis dans ce répertoire, où jamais l'information et l'élégance ne peuvent faire défaut. Ces deux dernières années, elle s'est particulièrement illustrée et consacrée à travailler avec l'ensemble " Le Consort ", fondé et dirigé par le claveciniste français, Justin Taylor, un ami du Conservatoire de Paris. Avec cet ensemble, Eva Zaïcik a déjà enregistré deux disques parus chez ALPHA : le 1er en 2019 : "Venez chère ombre", consacré à des cantates françaises. Le 2e opus du "Consort" "Royal Haendel" paraît en ce moment, toujours chez ALPHA. Il s'intéresse à la naissance de l'Académie royale de Londres, en 1719. Une académie dont Georg Friedrich Haendel fut nommé Directeur musical. Une époque où l'on souhaitait promouvoir la musique italienne au Royaume-Uni. Un disque lumineux, dans lequel l'élément le plus royal est sans nul doute la voix d'Eva Zaïcik : on y ressent à tout instant sa joie à chanter, à s'exprimer avec sincérité et simplicité. C'est une bouffée de bonheur et de beauté, magnifiée par la délicatesse de l'ensemble "Le Consort",...

    Puisque vous avez du talent - Andreas Polyzogopoulos et Diederik Wissels : ' Si l'on a besoin de trop parler dans un duo, c'est qu'il y a un problème ! ' (Nouvelle diffusion) - 17/10/2021

    Play Episode Listen Later Oct 17, 2021 115:43


    Nouvelle diffusion de cette émission qui vous avait été proposée le 5 novembre 2020. Diederik Wissels est pianiste de jazz et compositeur. Depuis plus de 30 ans, il est l'un des grands noms de la scène jazz en Belgique. Il est également professeur de piano, de composition, et d'ensemble (ndlr. : l'équivalent de professeur de musique de chambre) au Conservatoire de Bruxelles, section néerlandophone. C'est là qu'il a rencontré le trompettiste grec Andreas Polyzogopoulos, mais surtout lors d'un concert que donnait le jeune trompettiste. Diederik Wissels apprécie son jeu, l'invite à jouer quelques morceaux, le courant passe, ils réalisent un enregistrement "démo"... : leur duo était né ! Andreas Polyzogopoulos, c'est un musicien au parcours intéressant, et étonnant. Il a d'abord aimé le rock, puis le jazz, qu'il aborde en tant que guitariste. C'est grâce à Miles Davis qu'il découvre la trompette, et la fanfare de son village en Grèce, où il apprend à jouer l'instrument. Rapidement, il prend conscience qu'il a quelque chose à dire avec cet instrument. A l'âge de 21 ans, il rejoint la section jazz du prestigieux Conservatoire d'Amsterdam, pour y étudier la trompette. Passionnés, curieux, ouverts et cultivés, les deux hommes découvrent qu'ils aiment les mêmes disques, et partagent la même conception de la musique. C'est donc avec beaucoup de naturel, et de simplicité que leur duo prend forme. Et le pianiste Diederik Wissels de nous confier " qu'un duo, c'est d'abord une rencontre personnelle. Si l'on a besoin de trop parler, c'est qu'il y a un problème ! [...] Ce n'est pas parce qu'on est deux, qu'on est petits, et qu'on ne peut pas sonner "large". Il s'agit surtout de faire appel à l'écoute de son partenaire. Pour bien écouter, il faut parfois se taire ! Chacun fait des propositions. Et c'est parfois quand votre partenaire ne vous emboîte pas le pas, que naissent des moments très forts, porteurs d'une grande créativité. " Et le trompettiste Andreas Polyzogopoulos de compléter : " La musique de notre duo, dont celle de Diederik Wissels, n'est pas difficile techniquement. Moins on joue de notes, plus on crée de l'espace. C'est ça qu'on veut accueillir avec cette musique " Le 13 octobre dernier, les deux musiciens étaient en concert à la Jazz Station, à Bruxelles, à l'invitation des "Lundis d'Hortense" (ndlr. : l'association des jazzmen/women de Belgique). C'est ce concert, enregistré par Musiq3 que nous vous proposons de découvrir aujourd'hui. On y entendra essentiellement des compositions du pianiste Diederik Wissels, et en bis, une composition du trompettiste grec Andreas Polyzogopoulos. Diederik Wissels et Andreas Polyzogopoulos : deux musiciens complices, et attentifs, mais avant tout deux belles personnes. Bonne écoute ! Réalisation, prise de son musicale et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Le duo Etna : ' Nous sommes à la recherche de la beauté de l'imparfait ... ' (Nouvelle diffusion) - 10/10/2021

    Play Episode Listen Later Oct 10, 2021 115:31


    Nouvelle diffusion de cet entretien que nous avions réalisé en février 2021 Camille Fisette, 28 ans est violoniste et Marie Havaux, 32 ans, pianiste. Les deux jeunes femmes se sont rencontrées en 2015, alors que Camille Fisette donnait un concert, Marie était dans le public, elle a immédiatement été conquise par son jeu : le duo Etna était né ! Camille Fisette s'est formée à l'IMEP, auprès de Marc Danel, puis en Autriche, dans le cadre d'une année Erasmus, auprès de Helfried Fister, et enfin à Poitiers, auprès de Brigitte Barat. Passionnée par l'enseignement, elle est également détentrice d'un diplôme d'agrégation. Une passion qu'elle partage avec la pianiste Marie Havaux, elle aussi agrégée. La jeune pianiste a, quant à elle, étudié au Conservatoire Royal de Liège, auprès d'Etienne Rappe, puis avec le grand Maître Benedetto Lupo lors de Master classes. Après sa Maîtrise à Liège, Marie Havaux a rejoint le Koninklijk Conservatorium Brussel pour y étudier le pianoforte avec Boyan Vodenitcharov. Animées par le désir de partager, le duo Etna porte un 1er projet en 2017 avec une danseuse contemporaine. Un programme se balançant entre musique contemporaine répétitive et musique de film, qui entraîne le spectateur dans un monde surréaliste et déconcertant de mouvements et de sonorités. Très attachées à l'éducation musicale des plus jeunes, elles proposent également une deuxième création, " Souvenirs d'enfance ", recueillant leurs meilleurs souvenirs musicaux respectifs. Une façon originale et ludique de décrire un parcours musical auprès du jeune public. Plus récemment, elles se sont investies dans un tout autre programme autour de la femme compositrice. Grâce au soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles, elles ont eu l'opportunité de partir à Montréal à deux reprises et d'échanger avec une compositrice et peintre québécoise, Julie Thériault. Soucieuses d'être des artistes, mais aussi des citoyennes engagées, Marie Havaux et Camille Fisette interrogent la place de la femme dans le milieu de la musique. Un travail initié avec cette compositrice québecoise et qui se prolonge avec la jeune compositrice belge Apolline Jésupret (25 ans), rencontrée tout récemment, et qui va leur écrire tout un programme original, violon-piano de 50 minutes ! En août 2020, le duo Etna enregistrait la musique de Julie Thériault et la 2e Sonate pour violon et piano d'Edvard Grieg. "Enregistrer, c'est une expérience passionnante, mais c'est une toute autre énergie que celle du concert ", nous confiaient les deux artistes du Duo Etna. " Elle n'est ni meilleure, ni moins bonne, il faut juste s'y adapter. Nous avons malgré tout envisagé cette séance, comme un concert. Quand on joue pour un public, c'est un don de soi. Avec les caméras et les micros, le défi, c'est de pouvoir se réinventer dans une autre forme de don. " Et Marie Havaux de nous raconter une anecdote de l'un de ses professeurs vis à vis de la (vaine) quête de la perfection lorsqu'on enregistre: " Nous sommes dans une forme de génération "Ikea", où tous les musiciens devraient être identiques, et... parfaits ! Or la pratique de la Musique ancienne avec Boyan Vodenitcharov ", poursuivait Marie Havaux, " Cette pratique donc, m'a appris que deux chaises d'un menuisier n'étaient jamais identiques : cela les rend d'autant plus magnifiques ! Notre duo s'inspire de ce type d'artisanat. Nous sommes à la recherche de la beauté de l'imparfait " Camille Fisette, violoniste et Marie Havaux, pianiste : deux musiciennes complices, raffinées et solides, deux femmes généreuses et engagées, qui n'hésitent pas à à partager leurs savoirs et leurs passions. Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS Prise de son musicale (E.Grieg et J.Thériault) : Simon BESÈME

    Puisque vous avez du talent - Sarah Defrise, soprano : ' La découverte de Joseph Jongen m'a fait changer la façon dont j'envisage la musique ' - 03/10/2021

    Play Episode Listen Later Oct 3, 2021 115:34


    Depuis le début de ce mois de septembre, Musiq3 vous invite à découvrir cinq podcasts originaux consacrés à de grands mythes, contes et légendes. Une série que nous avons intitulée "Au-delà du mythe" Des mythes qui vous sont contés par cinq grandes voix lyriques belges : Jodie Devos, Anne-Catherine Gillet, Sophie Junker, Céline Scheen et Sarah Defrise. La soprano Sarah Defrise que nous avions rencontrée en octobre 2020. A la faveur de cette série de podcasts "Au-delà du mythe", nous vous proposons de (re)découvrir cette artiste, aussi volubile que brillante ! Née dans une famille de scientifiques-mélomanes, Sarah Defrise a toujours été entourée de musique. Dès l'âge de 4 ans, elle débute le piano. Une passion à laquelle s'ajoute rapidement celle du théâtre. Dès l'âge de 10 ans, la jeune soprano décide qu'elle sera chanteuse. Elle intègre alors la Choraline, le Choeur des Jeunes de la Monnaie. Parallèlement à ses activités musicales, elle entreprend des études de langues et littératures romanes à L'ULB. Des études qu'elle interrompra pour se consacrer désormais exclusivement à l'Art lyrique. Un parcours académique d'Art lyrique qui se poursuivra en deux temps temps : tout d'abord au Conservatoire de Bruxelles, section néerlandophone, puis à Paris, à l'Ecole Normale de Musique Alfred Cortot, où elle travaillera avec Daniel Ottevaere, grand pédagogue belge émigré à Paris, et qui deviendra son mentor. En 2014, la jeune soprano belge fait ses débuts à l'opéra royal de Wallonie dans le rôle de Clorinda dans la "Cenerentola" de Rossini. Depuis lors, Sarah Defrise n'a pas cessé de chanter à l'opéra. On y apprécie bien sûr la souplesse, l'agilité, et l'expressivité de sa voix lumineuse, à la projection rare. Mais c'est aussi son jeu d'actrice extrêmement convaincant et engagé, qui est particulièrement remarqué par les metteurs en scène, comme par les Directeurs musicaux. A la question de savoir si le métier de comédienne aurait pu être une autre voie, Sarah Defrise nous répondra sans détour : " J'y pense encore toujours, mais l'Opéra n'est rien d'autre que du théâtre en Musique ! " En septembre 2020, c'est à La Monnaie que Sarah Defrise incarne le rôle principal d'une adolescente, dans l'opéra "Dead little girl", de Jean-Luc Fafchamps, 1er volet de la trilogie "Is this the end ? " Dans cette production, filmée et diffusé en streaming, les performances vocales et théâtrales de Sarah Defrise ne font qu'un. On y ressent toute la douleur de l'adolescence, comme si la jeune soprano était vraiment cette adolescente en détresse. Parallèlement à ce métier à l'Opéra, Sarah Defrise nourrit depuis plusieurs années maintenant, une passion pour le compositeur belge Joseph Jongen (1873-1953). Une passion qui l'a conduite à réaliser une thèse de Doctorat autour des mélodies pour voix et piano de Jongen. Un travail intense, minutieux et méticuleux qui l'a occupée pendant quatre ans. Une thèse qui exigeait également de proposer une production musicale. Celle-ci s'est concrétisée par l'enregistrement discographique de l'intégrale des mélodies pour voix et piano de Jongen. Le 1er volume de cette trilogie, intitulé "Entrevisions" est paru chez Musique en Wallonie. Deux autres volumes sont à paraître dans le futur. Dans ce 1er volet, Sarah Defrise est accompagnée par l'excellent pianiste londonien Craig White. ils y explorent, entre autre, l'opus 25, composé en 1902. A propos de Jongen, Sarah Defrise nous confiera que " La découverte de sa musique m'a fait changer la façon dont j'envisage la musique [...] L'une des difficultés et des douleurs de Jongen aura été celle de ne pas comprendre, au tournant du 20e siècle tout le courant dodécaphonique qui s'amorçait. Jongen ne l'a jamais emprunté. " En conversant avec la jeune artiste, on se rend vite compte de la richesse de sa personnalité : elle n'est ainsi pas seulement une artiste lyrique très complète, mais aussi une chercheuse, et enfin une citoyenne...

    Puisque vous avez du talent - Le quatuor Desguin: ' Le secret d'un bon quatuor ? Rester de bons amis ! ' (Nouvelle diffusion) - 19/09/2021

    Play Episode Listen Later Sep 19, 2021 115:06


    Nouvelle diffusion de cet entretien que nous vous avions proposé en décembre 2020. Les quatre membres du quatuor Desguin se sont rencontrés au Conservatoire d'Anvers, où ils ont tous les quatre étudié. Wolfram Van Mechelen, 1er violon, et Ludovic Bataillie, 2e violon sont nos invités aujourd'hui. Une formation complétée par Rhea Vanhellemont à l'alto, et Pieter-Jan De Smet au violoncelle. L'histoire du quatuor débute alors que Wolfram et Ludovic, les deux violonistes, partagent un appartement pendant leurs études au Conservatoire. Ils s'y découvrent un vrai amour pour la musique de chambre. Peu après, ils créent un quatuor au cours de musique de chambre, avec les membres actuels du quatuor. Ils l'appelleront "quatuor Desguin", du nom du médecin qui a lui-même donné son nom à la rue où est situé le Conservatoire d'Anvers : la "Desguinlei". " Notre parcours de quatuor est avant tout un parcours d'amitié ", nous confiera Ludovic Bataillie, 2e violon. Et Wolfram Van Mechelen de compléter : " Après tout le travail que nous avions déjà effectué pendant nos études au Conservatoire, cela nous aurait paru tellement dommage, et par ailleurs impensable, de ne pas poursuivre cette belle aventure". Près de 3 ans après leur création, le quatuor Desguin commence à faire parler de lui de toutes parts. En février 2020, il remportait le prix Supernova. En octobre 2020, ils publiaient leur 1er enregistrement consacré au 10e quatuor D.87 de Franz Schubert, avec le soutien de l'ASBL SWUK Vlaanderen (sociale werk van de uitvoerende kunstenaar), une ASBL flamande qui soutient les débuts de carrière de jeunes artistes classiques. Mais ce qui leur a donné confiance en l'avenir, c'est indubitablement leur rencontre avec le grand quatuor tchèque Zemlinsky. Peu de temps après la création du quatuor Desguin, ses quatre membres ont la possibilité de suivre une "Master class" avec les "Zemlinsky". Les quatre musiciens tchèques les convainquent, -si besoin en était-, de débuter une carrière dans le monde du quatuor. Un chemin aussi exigeant que passionnant. "Ce qui nous a tout de suite frappés ", nous dira Ludovic Bataillie : " C'est le fait que les Zemlinsky avaient un profil tout à fait semblable au nôtre. Eux aussi, étaient quatre copains qui s'étaient rencontrés au Conservatoire de Prague" Et Wolfram d'ajouter : " Nous sommes rapidement devenus des amis. Lors d'une de ces Master class, Petr Strížek, le 2e violon des Zemlinsky a noté sur ma partition l'adresse du pub, où ils nous donnaient rendez-vous le soir ! Notre quatuor n'aurait jamais pris cet envol sans cette rencontre. C'est quelque chose d'inoubliable, et nous leur en sommes très reconnaissants ! ". Wolfram Van Mechelen et Ludovic Bataillie se souviennent aussi, avec beaucoup d'émotion, d'une Master Class avec le Maître, parmi les Maîtres : Günter Pichler (° 1940), 1er violon du mythique quatuor Alban Berg. Et Wolfram Van Mechelen de nous raconter leur 1ère rencontre : " Lorsque vous arrivez chez lui, tout doit être déjà parfaitement au point, comme par exemple les tempis, et cela au numéro près. Pour lui, 55 à la noire, ce n'est pas 54... [...] Cela dit, derrière cette immense rigueur se cache aussi une très grande générosité. A l'issue de cette Master class, ils nous a ainsi déclaré : " Vous pouvez oublier tout ce que je vous aurai dit, sauf ceci : si vous voulez faire carrière, il est essentiel que vous restiez tous les quatre de bons amis ! " Dans la droite ligne de Gunter Pichler, le quatuor Desguin se souvient aussi du travail avec Gilles Millet, 2e violon du quatuor Danel : "Pendant deux heures, nous avons travaillé sur... deux mesures ! Vous n'avez pas idée combien cela nous a fait progresser !" Fort de ces encouragements, le quatuor avance aujourd'hui avec confiance, mais aussi opiniâtreté et détermination : "Le quatuor est notre priorité, mais de nos jours, on ne peut plus se permettre de ne faire que cela. Nous sommes donc également tous les...

    Puisque vous avez du talent - Catherine Janssens et Emilio Crabbé, luthiers : ' Le bon instrument, c'est celui que le musicien va oublier, et qui va laisser sa place au discours musical ' (Nouvelle diffusion) - 12/09/2021

    Play Episode Listen Later Sep 12, 2021 116:06


    Nouvelle diffusion de cette émission qui vous avait été proposée en première diffusion, en janvier dernier. Catherine Janssens et Emilio Crabbé ont tous deux étudié la lutherie à Newark (ndlr. : dans les Midlands britanniques), dans l'une des grandes écoles de lutherie en Europe. Pour tous les deux, aussi, cette passion, qui est aujourd'hui leur métier, leur est apparue un jour, comme un coup de foudre. Emilio Crabbé a 14 ans, quand il visite pour la 1ère fois l'atelier du luthier Thomas Bertrand, à St Gilles. La lumière, l'odeur du bois, le touchent au plus profond de lui, il le sait déjà, un jour il sera luthier. Par la suite, et avant de rejoindre l'école de Newark, il sera aussi accompagné par François Bodart. Après ses études au Royaume-Uni, Emilio travaillera pendant 6 ans, dans l'Atelier de Stephan Von Baer, d'abord à Paris, puis dans sa filiale berlinoise. Fin 2019, il s'installe à Taïwan, avec son épouse, Chilling Chen, elle aussi luthière Quant à Catherine Janssens, c'est le violon, -qu'elle étudie dès l'âge de 4 ans-, qui la conduira à la lutherie. Une discipline qu'elle découvre en l'an 2000, alors qu'était organisée une grande exposition à Bruxelles. Après avoir étudié le violon au Conservatoire, et détentrice d'un diplôme universitaire, Catherine décide néanmoins d'étudier la lutherie : "La lutherie", nous confiera-t-elle, "réunissait tous mes centres d'intérêt ! " Elle fera ses premières armes chez Amelio Cicuttini, à Bruxelles. Après quoi, elle rejoindra l'école de Newark. Diplômée, elle revient à Bruxelles, et ouvre son propre atelier, aujourd'hui installé à Schaerbeek. En 2014, elle fonde également, avec d'autres luthiers et archetiers, le collectif Ekho qui promeut la lutherie contemporaine, et crée des ponts entre les luthiers et les musiciens. Un lien que nos deux invités s'emploient à tisser, à renforcer, et à cultiver. " Les luthiers sont au service des musiciens", nous rappellera Emilio Crabbé, " Nous passons beaucoup de temps avec eux, ils essaient nos instruments, nous nous parlons beaucoup, c'est comme cela que nous pouvons évoluer ! " Et Catherine Janssens de compléter : " Il faut juste que nous apprenions à développer un vocabulaire commun, pour pouvoir mieux communiquer, et par conséquent mieux nous comprendre, mais c'est quelque chose qui vient spontanément lorsqu'on apprend à se connaître. J'aime expliquer aux musiciens ce que je fais, j'aime échanger avec eux ! " Et d'échange, il est aussi beaucoup question entre les luthiers eux-mêmes. Emilio Crabbé nous rappellera qu'à l'âge d'or de la lutherie italienne du 18e siècle, les échanges étaient omniprésents entre les luthiers, qui étaient par ailleurs tous installés dans la même rue. Une tradition qui s'est perdue au 19e siècle pour renaître aujourd'hui. Et Catherine Janssens de nous raconter, amusée que " Stradivarius était un type malin, un homme d'affaire, et lorsqu'on observe de près ses créations, on peut voir que certains détails n'étaient pas nécessairement soignés à l'extrême. En revanche, toutes les pièces essentielles de ses violons : la table, la voûte, l'âme, la touche... Tout cela était extrêmement soigné ! " Avec Catherine Janssens, et Emilio Crabbé, on parlera aussi du mythe, parfois fantasmé de ces grands violons anciens des 17e et surtout du 18e, objets de spéculations. Aujourd'hui, la science permet d'aller très loin. On a pu étudier tous les plans, et l'on est aujourd'hui en mesure de fabriquer des violons contemporains, de la même qualité que ceux de l'époque. A l'écoute en aveugle, on est surpris des résultats, parce que la différence n'est pas vraiment notable, ni évidente ! L'on voit ainsi que si le bois a eu le temps de bien sécher, les violons contemporains de nos deux invités peuvent développer tout leur potentiel, et tenir la dragée haute, à ceux de leurs ancêtres. Des ancêtres dont nos invités s'inspirent chaque jour, tout en développant leur savoir-faire personnel. Et les...

    Puisque vous avez du talent - La soprano Gwendoline Blondeel : ' La musique baroque m'a permis de m'exprimer, telle que je suis. ' (Nouvelle diffusion) - 05/09/2021

    Play Episode Listen Later Sep 5, 2021 116:43


    Nouvelle diffusion ce dimanche du 29 novembre 2020. Gwendoline Blondeel, 25 ans, intègre les Choeurs d'enfants de La Monnaie, à l'âge de 13 ans. C'est là qu'elle découvre le monde de la musique classique. Un Choeur dans lequel elle chantera jusqu'à ses 18 ans. En 2014, c'est toujours en tant que choriste de ces Choeurs d'enfants de La Monnaie, qu'elle participe à l'opéra "Orphée et Eurydice" de Ch.W. Gluck. Dans les rôles principaux de cette production, la mezzo soprano Stéphanie D'Oustrac, et la soprano Sabine Devieilhe, dans une mise en scène, très remarquée de Romeo Castellucci. La jeune soprano est touchée, séduite, presque irradiée par cette production. Et ce ne sont pas seulement les voix de ses deux aînées qui l'ont conquise, mais aussi la puissance de la mise en scène de Romeo Castellucci. Le choc est tel qu'à l'issue de la production, elle décide de devenir chanteuse, et s'inscrit à l'IMEP (ndlr. : Institut supérieur de Musique et de pédagogie), à Namur. Elle y décrochera un Master en 2019. Artiste à la voix lumineuse, le travail, la modestie, et le charisme de Gwendoline Blondeel ont rapidement payé. C'est ainsi que le chef et claveciniste Leonardo García Alarcón la repère, alors qu'elle est encore étudiante, et l'invite à venir chanter dans le Choeur de Chambre de Namur. Et c'est toujours avec Leonardo García Alarcón, qu'elle répète en ce moment "Le Palais enchanté" (1642) de Luigi Rossi, à l'opéra de Dijon, dans une mise en scène de Fabrice Murgia. En 2019, elle remporte le très convoité "Concours de chant baroque" de Froville, en France. Une victoire qui lui permet cette fois d'attirer l'attention d'un autre Maître incontesté dans le monde de la Musique ancienne : William Christie. En septembre 2020, c'est dans le cadre du Festival d'Ambronay, qu'elle interprète "Les leçons de ténèbres" de François Couperin, aux côtés de William Christie, à l'orgue positif, et de Myriam Rignol à la viole de gambe. " Une semaine de répétitions avec William Christie, c'est aussi dense qu'une année de cours au Conservatoire !" , nous dira la jeune chanteuse. " William Christie ne parle pas de technique vocale. Il vous donne des directions d'interprétation. A vous de vous débrouiller avec votre technique, pour que le résultat soit à la hauteur de ses attentes ! " Lorsqu'on écoute la jeune soprano, on est d'abord impressionné par la lumière, et la sincérité qui émanent de sa voix. Tout paraît simple, et évident. L'émission est naturelle, le vibrato mesuré, et l'expression toujours parfaitement "juste". A la question de savoir si ce sont les hasards de la vie qui l'ont conduite à chanter aujourd'hui, essentiellement de la Musique ancienne, Gwendoline Blondeel nous répondra que " non, pas vraiment ! La musique baroque m'est très chère, parce qu'elle me permet de m'exprimer telle que je suis. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, je retrouve cette même liberté, et cette même ouverture dans le répertoire contemporain ". Du haut de ses 25 ans, Gwendoline Blondeel, est donc en train de se faire une jolie petite place dans le monde de la Musique ancienne. Et elle a déjà compris bien plus que la Musique, en tant que telle. Elle ne sera donc jamais de celles/ceux qui ont besoin de jouer des coudes pour se faire une place au soleil ! Elle ne doit son exposition qu'à son travail, son engagement total dans tous ses projets, sa technique vocale, son vibrato et... sa culture ! Il est aussi délicieux de constater que jamais, elle n'éprouve le besoin de chanter fort, pour se faire entendre. Et Gwendoline Blondeel de nous confier que " Mes amis s'étonnent toujours du fait que je n'écoute pas de chanteurs/euses "à voix". La voix, ce n'est pas tant l'organe, en tant que tel, mais ce qu'on en fait. C'est une question d'expression " A coup sûr, Gwendoline Blondeel n'est qu'au début d'un très joli parcours, qu'on lui souhaite aussi brillant, qu'épanouissant ! Elle a toutes les cartes en main, à...

    Puisque vous avez du talent - L'ensemble vocal Kairos - Avec Bruno Crabbé et Colette Richard - 05/07/2021

    Play Episode Listen Later Jul 5, 2021 71:17


    Chaque dimanche, Laurent Graulus reçoit de jeunes talents pour évoquer leur parcours musical.

    Puisque vous avez du talent - 20/06/2021

    Play Episode Listen Later Jun 20, 2021 116:25


    Chaque dimanche entre 12h et 14h, Laurent Graulus propose une émission consacrée aux jeunes musiciens professionnels d'ici et d'ailleurs. Musiq'3 offre ainsi une belle visibilité pour les jeunes talents qui démarrent leur carrière en les enregistrant, en les diffusant et en proposant l'enregistrement aux radios membres de l'UER. Production et présentation : Laurent Graulus

    Puisque vous avez du talent - Angelo Moustapha, batteur et percussionniste de jazz : ' L'improvisation, c'est beaucoup de recherche, de bagage, et d'ouverture ! ' - 13/06/2021

    Play Episode Listen Later Jun 13, 2021 116:36


    C'est à la faveur d'un concert du quartet du guitariste Philip Catherine, que nous avons découvert Angelo Moustapha. Un quartet dont Angelo était le batteur. Né il y a 27 ans, à Savalou, au Bénin, Angelo Moustapha commence à jouer des percussions dès l'âge de 7ans, dans la paroisse de son village : " L'Eglise du christianisme céleste ". Dès que son pied pourra toucher le sol, et par conséquent actionner la grosse caisse, il sera proclamé "batteur officiel" de la chorale de la paroisse. Parmi les cantiques traditionnels, se glissent des mélodies gospel. Elles seront pour lui un marche-pied vers le jazz. S'ensuivra la création d'un orchestre "Les pionniers de Savalou", dont le tout jeune batteur sera le chef d'orchestre. Dès son enfance, le jeune batteur béninois nous dira avoir toujours eu " le goût d'approfondir quelle que matière que ce soit, d'aller au bout des choses " " J'ai toujours été un chercheur, un explorateur ", nous confiera Angelo Moustapha. Diplômé de l'École supérieure des Métiers d'Art et de la Culture de Cotonou, il est détenteur d'un diplôme professionnel de compétence et de capacité intrinsèque. " C'est une école qui développe le potentiel artistique de chacun ", note Angelo Moustapha. "Tout ce que j'ai appris, c'est ici au Bénin [...], nous rappellera le batteur béninois. " Je ne suis pas allé étudier aux Etats-Unis ou en Europe. J'ai beaucoup écouté les grandes figures du jazz : Miles Davis, John Coltrane, Herbie Hancock, Chick Corea, et toute une génération de batteurs américains que j'admire : Dennis Chambers, Dave Weckl, Brian Blade... Et après m'être imprégné de leur esthétique, j'ai tenté de reproduire ce qu'ils faisaient [...] En 2019, le grand guitariste belge Philip Catherine est invité par l'Ambassade belge à Cotonou. A la suite de son concert, il dispense une Master Class, à laquelle participe Angelo Moustapha. Entre les deux hommes, le courant passe instantanément : Philip Catherine est charmé par la rigueur rythmique, la créativité et l'élégance du jeune batteur béninois. Il l'invite à jouer avec lui en Belgique. Angelo Moustapha vit désormais dans notre pays, depuis quelques mois. " La rencontre avec Philip Catherine a changé ma vie ! ", souligne le jeune Béninois. " Ce qui est merveilleux, c'est l'ouverture d'esprit de Philip Catherine. Il me laisse jouer comme je le souhaite, ne tente pas de me faire rentrer dans une quelconque esthétique. Il m'incite seulement à être moi-même [...] Compatriote du grand guitariste béninois Lionel Loueke (ndlr. : découvert par Herbie Hancock), Angelo Moustapha reconnaît que si l'on souhaite faire carrière dans le jazz, il faut s'expatrier. La scène "jazz" au Bénin est trop confidentielle pour pouvoir en vivre. A l'écoute d'Angelo Moustapha, on est charmé, et séduit par la manière dont il mélange subtilement sa culture africaine, à une culture "occidentale" du jazz parfaitement intégrée et maîtrisée. Son jeu s'en trouve particulièrement original et créatif. Angelo Moustapha, un musicien incroyablement cultivé, à la technique époustouflante, toujours au service de la Musique. Un homme rayonnant et généreux : une personnalité à découvrir sans délai. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Aurelia Visovan, pianofortiste : ' Chaque pianoforte est un autre monde ! ' (Nouvelle diffusion) - 06/06/2021

    Play Episode Listen Later Jun 6, 2021 115:52


    Nouvelle diffusion ce dimanche de notre rencontre avec Aurelia Visovan, c'était en octobre 2020. Aurelia Visovan est née à Cluj, en Roumanie, il y a 30 ans. C'est dans son pays qu'elle a étudié le piano moderne. C'est à la faveur d'une Master class de piano moderne, du grand Maître américain, Robert Levin, qu'elle découvre le pianoforte. Il faut dire que l'homme est un grand spécialiste mondial du pianoforte. Et Aurelia Visovan de nous confier que " Robert Levin est l'un des rares pianistes qui peut encore improviser à la manière de Mozart " Mais c'est à Vienne, où elle fera ses études supérieures, qu'elle découvrira le monde des instruments historiques. Elle y étudiera, en parallèle, le clavecin et le pianoforte. Travailleuse et infiniment curieuse, Aurelia Visovan remporte le 1er Prix du Concours de Musique ancienne de Bruges, en 2019, en catégorie pianoforte. C'est suite à ce prix qu'elle a pu enregistrer son 1er disque de Musique de chambre au pianoforte. Il paraît en ce moment chez Ricercar, et sera au coeur de notre entretien. La genèse de ce disque est assez amusante : " Lors du Concours de Bruges en 2019 " nous racontera la jeune pianiste " J'avais à jouer une transcription du 24e Concerto pour piano de Mozart, par Johan Nepomuk Hummel. Une transcription pour pianoforte, flûte, violon et violoncelle. Les musiciens engagés par le Concours étaient la flûtiste Anna Besson; la violoniste Cecilia Bernardini, et le violoncellliste Marcus van den Munckhof. L'entente musicale et humaine ont été telles, qu'au moment d'enregistrer ce disque, j'ai eu l'idée de l'enregistrer avec ces musiciens-là, et avec ce répertoire symphonique, transcrit par Hummel " Le résultat est passionnant. Sur ce disque, on peut entendre deux transcriptions magistrales de J.N. Hummel : celle du 24e Concerto pour piano de Mozart, dont nous parlions, et celle de la 1ère Symphonie de Beethoven. Outre ces transcriptions, la pianofortiste a également enregistré la Sonate en fa mineur, opus 20, toujours de Hummel. Epaulée par trois musiciens aussi efficaces que subtils, Aurelia Visovan fait sonner son piano comme une voix. Elle fait entendre toutes les inégalités de cet instrument, dont on se rappelle, en l'écoutant, que ces inégalités confèrent à l'instrument un feu d'artifice de couleurs. A la question délibérément provocatrice que nous lui poserons : " Mozart aurait certainement été ravi de jouer sur le Steinway de concert moderne, alors pourquoi donc s'évertuer à jouer ce répertoire sur des instruments historiques, et par conséquent imparfaits ? ". La musicienne ne se laissera pas démonter, et nous répondra, pleine de malice : " Si Mozart avait connu le piano moderne, il aurait surtout écrit une autre musique que celle que nous connaissons !! ". Et de rajouter : " Pour nous, jouer les instruments historiques, c'est aussi une immense curiosité ! Ce n'est pas un fardeau, c'est une passion ! ". Tout au fil de l'écoute de ce disque, on est charmés d'abord par le génie de transcription de J.N.Hummel, mais aussi par la fluidité du discours musical de ce quatuor, dont on sent qu'il poursuit le même but : produire de la beauté avec des instruments historiques ! Aurelia Visovan, une musicienne cultivée, raffinée, et généreuse, une femme infiniment sympathique, et ouverte sur le monde. Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Les meilleurs moments de la finale du Concours Reine Elisabeth, session piano 2021 - 30/05/2021

    Play Episode Listen Later May 30, 2021 124:26


    Laurent GRAULUS et Gwenn LUCAS reviennent sur les meilleurs moments de la finale du Concours Reine Elisabeth, session piano 2021, remportée par le pianiste français Jonathan Fournel.

    Puisque vous avez du talent - Anna Besson et Reinoud Van Mechelen (rediffusion) - 23/05/2021

    Play Episode Listen Later May 23, 2021 116:26


    Chaque dimanche, Laurent Graulus reçoit de jeunes talents pour évoquer leur parcours musical.

    Puisque vous avez du talent - Les meilleurs moments de la demi-finale du Concours Reine Elisabeth, session piano 2021 - 16/05/2021

    Play Episode Listen Later May 16, 2021 120:08


    Si vous n'avez pas pu suivre l'intégralité de cette semaine de demi-finale, ou si vous ne pouvez pas attendre la semaine du 24 mai pour retrouver les 6 finalistes, Laurent Graulus et Gwenn Lucas sont revenus ce dimanche sur les meilleurs moments de la demi-finale de cette édition "piano" 2021 Les 6 finalistes sont : Vitaly Starikov (Russie, 26 ans) Tomoki Sakata (Japon, 27 ans) Keigo Mukawa (Japon, 28 ans) Sergeï Redkin (Russie, 29 ans) Dmitry Sin (Russie, 26 ans) Jonathan Fournel (France, 27 ans) Pendant deux heures, nos deux chroniqueurs vous ont proposé de nombreux extraits musicaux, mais aussi des interviews de Gilles Ledure, président du Jury, et du pianiste français François-Frédéric Guy, et de Jean-Claude Vanden Eynden, membres du Jury. La dimension concertante n'était pas en reste, puisque Laurent Graulus avait également rencontré Frank Braley, le pianiste et chef de l'Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, ainsi que des musiciens de cette formation qui aura accompagné chacun des 12 demi-finalistes dans 5 des 27 Concertos pour piano de Mozart. Cette session "piano" 2021 qui est, -on le sait-, résolument exceptionnelle, à plus d'un titre ! D'abord, parce qu'elle aurait dû avoir lieu il y a un an. Ensuite, parce que suite aux restrictions sanitaires, cette session se tient à huis-clos (photo), de la 1ère épreuve jusqu'à la finale. Mais également, et ce toujours pour les mêmes raisons, parce que le nombre de candidats en demi-finale et en finale a été divisé par deux. Pour la 1ère fois aussi depuis très longtemps, le contingent sud-coréen était constitué d'une seule représentante Su Yeon Kim, qui était aussi l'unique femme présente à cette demi-finale. La finale sera quant à elle, 100% masculine, puisque la jeune Sud-Coréenne n'a pas été retenue parmi les 6 finalistes. Réalisation : Laurent GRAULUS Présentation : Gwenn LUCAS et Laurent GRAULUS Prises de son musicales : Katia MADAULE et Bertrand VANVAREMBERGH Réalisation technique : Antoine DUWAERTS

    Puisque vous avez du talent - Marie-Sophie Talbot, pianiste, chanteuse et percussionniste de jazz et Gilles Millet, violoniste: ' La recherche de l'excellence ne doit pas nous faire oublier notre humanité ' - 09/05/2021

    Play Episode Listen Later May 9, 2021 116:10


    Une fois n'est pas coutume, notre émission s'intéresse aujourd'hui à ceux qui forment les jeunes talents de demain. Marie-Sophie Talbot est une jazzwoman multi-instrumentiste : pianiste, chanteuse et percussionniste. Femme orchestre, elle est aussi compositrice, cheffe du Choeur Meli-Melo et auteure de musique et de textes pour le théâtre "Jeune public". Enseignante depuis plus de 20 ans, elle est professeur de chant "Jazz" et de "rythme" aux Académies de St Josse et St Gilles à Bruxelles. Gilles Millet, lui est violoniste, et second violon du quatuor Danel, dont il est, -avec Marc Danel, 1er violon-, l'un des membres fondateurs. Côté pédagogie, Gilles Millet est professeur de Musique de Chambre à l'IMEP à Namur. Il enseigne aussi le quatuor à cordes à l'Université de Manchester. Passionnés par leurs différents métiers, leur grande force et leur grande richesse résident dans le fait que s'ils sont enseignants, ils sont d'abord femme et homme de scène, et leur métier d'enseignant et d'artistes de scène se nourrissent perpétuellement l'un l'autre. Avec plus de 80 concerts par an, le quatuor Danel est l'un des plus prestigieux quatuors au monde. De Haydn à Shostakovitch, en passant par Beethoven, "les Danel" font partie de ces quatuors dont l'engagement est total, une formation dont on reconnaît l'élégance et le grain, mais aussi la finesse de leurs interprétations, toujours très historiquement informées. Quant à Marie-Sophie Talbot, la quantité de formations dans lesquelles elle évolue, -dont celles qu'elle a formées-, son multi-instrumentisme, et ses différentes sphères d'activité lui confèrent une expérience de la scène hors du commun. Et Marie-Sophie Talbot de compléter : " Il n' y aucun autre domaine que le théâtre "Jeune public" qui vous donne l'occasion de jouer un spectacle autant de fois. Nous avons joué près de 600 fois l'un d'eux. Jamais mes projets musicaux personnels ne me permettront de me produire de la sorte, je le regrette ! " Pianiste et chanteuse dès l'âge de 13 ans, Marie-Sophie Talbot a toujours composé et improvisé, fut-ce de manière inconsciente. " Ma difficulté, c'était plutôt de respecter la partition à la lettre, je ne pouvais m'empêcher de m'en éloigner ", nous confiera-t-elle. L'on ne pouvait finalement pas réunir aujourd"hui des personnes au profil plus différent que nos deux invités ! Formé au prestigieux Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, Gilles Millet en sort avec les honneurs, alors qu'il a à peine 20 ans. Il intègrera immédiatement le quatuor Danel, à la suite de ses études, c'était il y a... 30 ans ! Il déplore pour sa part, sa difficulté à s'exprimer sans partition ! Différents de par les milieux musicaux dans lesquels ils évoluent, mais intéressés par les mêmes thématiques, nos deux invités partagent dès lors des opinions assez proches par rapport à leurs métiers d'enseignants. Et Gilles Millet de souhaiter que l'on parle aussi des autres Arts contemporains, voisins des oeuvres que l'on travaille : " Il est par exemple nécessaire et utile de connaître les auteurs, les peintres, les poètes de l'époque de César Franck, si l'on travaille sa Sonate pour violon et piano ". Et Marie-Sophie Talbot de renchérir : " Ce qui compte, c'est de pouvoir faire des liens entre les différents savoirs. Certains de mes étudiants ont terminé leur cycle de solfège, néanmoins, lorsqu'ils sont à mon cours de chant, la notion d'intervalle reste purement théorique. Je les aide à intégrer cela concrètement, et corporellement " Touchés par le confinement de manière assez différente, le quatuor Danel dont Gilles Millet fait partie a dû s'arrêter du jour au lendemain, alors que le quatuor se voit plusieurs jours par semaine pour travailler du répertoire, en prévision des nombreux concerts. " Tout s'est arrêté ", nous expliquera le violoniste. " Plus de concerts bien sûr, mais plus de travail quotidien avec le quatuor non plus, plus d'échanges humains, non...

    Puisque vous avez du talent - Stéphane Mercier, saxophoniste et Loïc Dumoulin, trompettiste du Jazz Station big band: ' On prend conscience aujourd'hui de la valeur patrimoniale de notre big band ' - 02/05/2021

    Play Episode Listen Later May 2, 2021 116:37


    Stéphane Mercier et Loïc Dumoulin sont nos invités ce dimanche. Stéphane Mercier est le Directeur artistique et le "lead saxophone alto" (ndlr. : sax alto solo) du Jazz Station big band, quant à Loïc Dumoulin, il en est le "lead trompette" (ndlr. : trompette solo). Le Jazz Station big band publie en ce moment son 2e disque chez Hypnote records "Live in Dinant". Il est le résultat d'un concert enregistré au "Dinant Jazz Festival", avec le grand harmoniciste Grégoire Maret. Cette production sera au coeur de notre émission. Nous découvrirons également "The road", le nouveau disque en quintette du saxophoniste Stéphane Mercier. Fondé en 2006 par le trompettiste Michel Paré, le "Jazz Station big band" est étroitement lié au club de jazz éponyme qui l'a vu naître. Depuis quelques années, Stéphane Mercier en a repris la Direction artistique. Un musicien qui peut s'enorgueillir d'une carrière de près de 30 ans dans le monde du jazz, en tant que soliste et compositeur. Formé au "temple du jazz" du "Berkeley College of Music" de Boston, le saxophoniste rappelle néanmoins à bon escient qu'il a débuté la musique, enfant, avec les vents de l'Harmonie de Braine-l'Alleud. " Mon travail de Directeur artistique avec ce big band, c'est d'abord un travail logistique ", nous confiera Stéphane Mercier, " Veiller à trouver un.e remplaçant.e, quand quelqu'un est absent, réunir les partitions... La dimension artistique intervient dans le choix des musiciens qui compose notre orchestre, et également dans le choix du répertoire " Quant au trompettiste Loïc Dumoulin, le jeune talent de cette émission, il a d'abord reçu une formation classique à l'IMEP, puis s'est formé à la trompette jazz, avec Michel Paré (ndlr.: le fondateur du big band) au Conservatoire de Bruxelles. Il est actuellement l'un des trompettistes de la Musique royale de la Marine, un Orchestre d'Harmonie de 35 musiciens. Parallèlement à ce travail dans une structure dépendant du Ministère de la Défense, Loïc Dumoulin est devenu l'un des meilleurs spécialistes du métier de "lead trompette" en Belgique, et singulièrement de ce "Jazz station big band". "Le lead", comme l'on dit en big band de jazz, c'est d'abord un trompettiste qui a une aptitude particulière à jouer des notes très aigües. Mais c'est aussi celui qui emmène la section de trompettes: " Je suis celui qui donne la direction, montre le chemin, décide de l'articulation ", nous expliquera le jeune trompettiste. Modeste, et doté d'un bon sens désarmant, sa technique impeccable, mais aussi son charisme sont l'un des nombreux ingrédients qui donnent à ce Jazz Station big band, une couleur toute particulière. "Nous fonctionnons comme un collectif, que nous sommes ! ", souligne Stéphane Mercier. " Nous avons à coeur de prendre des risques, de proposer des compositions personnelles, tout en nous inspirant d'une riche tradition. Mais à mes yeux, et ce pour sa survie, le jazz se doit d'être iconoclaste ! " Et Loïc Dumoulin de compléter : " Avant la crise sanitaire, nous nous réunissions chaque 1er jeudi du mois à la Jazz Station, où nous jouions en public. C'était l'occasion de tester de nouvelles compositions, grandeur nature, avec bien sûr l'adrénaline du public, et donc la fierté de proposer un programme abouti, même si les compositions étaient toutes récentes. Nous sommes une bande de copains, on aime jouer ensemble, on aime essayer de nouvelles compositions, fussent-elles audacieuses. Et l'on vient dans cet orchestre pour l'Amour de l'Art, parce que nous ne sommes pas subsidiés. Nous ne gagnons par conséquent quasiment rien ! " Et Stéphane Mercier de poursuivre ; " Mon expérience de big band aux Etats-Unis m'a appris que la "perfection" technique ne doit pas être un but en soi. Chacun est choisi pour sa personnalité, sa sonorité, suivant son poste dans le big band, également pour sa faculté à improviser. Chacun a été choisi pour une raison particulière, et le but n'est pas d'uniformiser quoique ce...

    Puisque vous avez du talent - Le quatuor Akhtamar : ' A la rencontre de la culture arménienne ' (Nouvelle diffusion) - 25/04/2021

    Play Episode Listen Later Apr 25, 2021 115:53


    Nouvelle diffusion de cet entretien qui vous avait été proposé en 1ère diffusion, le 2 février 2020. C'est le quatuor Akhtamar au grand complet qui est notre invité aujourd'hui. Le jeune quatuor a publié récemment son 1er disque "Légende arménienne", chez CYPRES. Il sera au coeur de notre entretien. Professionnel depuis 2014, le quatuor est aujourd'hui constitué de Coline Alecian (co-fondatrice du quatuor) et Jennifer Pio, aux violons; Ondine Stasyk, à l'alto, et depuis peu d'un nouveau violoncelliste en la personne de Cyril Simon. C'est Astrid Wauters, (ndlr. :autre co-fondatrice du quatuor) qui a occupé ce poste de violoncelliste jusqu'à présent, et qui apparaît sur le disque, qui a souhaité poursuivre d'autres projets artistiques. C'est au Conservatoire de Bruxelles, que les quatre jeunes femmes d'alors, se rencontrent. Françaises pour la plupart, elles se passionnent rapidement pour l'Art du quatuor, mais aussi pour leur pays d'accueil, qui est devenu leur pays de résidence. " Notre local de répétition est situé en plein coeur de Bruxelles ! ", nous confiera, à la fois fière et amusée, le 1er violon, Coline Alecian. Sept années de travail acharné avec par exemple le quatuor Artemis, mais aussi sept années de scène avant un premier enregistrement au disque, voilà qui est devenu rare... " Nous avions envie que toutes les conditions soient réunies, pour donner le meilleur de nous-mêmes ", nous dira l'altiste Ondine Stasik " Nous avons pu faire mûrir notre répertoire, être sûres de disposer de la meilleur salle, du meilleur label [...] " "Légende arménienne" paraît ainsi chez CYPRES, et a été enregistré avec goût dans la très belle acoustique du Concertgebouw de Bruges. Concernant le répertoire, le quatuor Akhtamar a choisi deux compositeurs arméniens : le Père Komitas (1869 -1935), et 14 miniatures, qui sont de petites danses traditionnelles, collectées par Komitas, et arrangées par Serguey Zakharovich Aslamazyan (1897 - 1978). Des miniatures qui ont le mérite de condenser, en quelques minutes à peine, tous les aspects de la culture musicale arménienne. Le second compositeur est une compositrice arménienne, elle aussi. Elle s'appelle Eugénie Alécian. Née en 1952, elle dédie le très touchant, et somptueux "Quatuor arménien" au jeune quatuor Akhtamar. "Légende arménienne" est un disque à la fois touchant, et puissant. A travers lui, c'est toute la souffrance d'un peuple, mais aussi toute sa poésie et toute sa force de vie qui s'expriment. Une efficacité qu'on doit bien sûr à la pertinence du répertoire d'abord, mais aussi à la qualité de ce jeune quatuor. C'est d'abord la finition technique qui est impeccable, la justesse, entre autres. Mais on apprécie aussi l'investissement humain dans cette culture arménienne, qui percole au sein de la jeune formation depuis sept années, à travers mille et un détails. Le quatuor Akhtamar, une formation aussi raffinée, délicate qu'efficace. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS.

    Puisque vous avez du talent - Jodie Devos, soprano : " Il est intéressant de ne pas rester cantonnée à une image, je suis davantage qu'une soprano colorature ! " - 18/04/2021

    Play Episode Listen Later Apr 18, 2021 115:59


    La soprano belge Jodie Devos sera notre invitée ce dimanche à l'occasion de la sortie de son nouveau disque "And love said..." chez Alpha, en duo avec le pianiste Nicolas Krüger. Un disque splendide, extrêmement cohérent, personnel et sincère, constitué de 25 mélodies en langue anglaise. On peut y entendre essentiellement des compositeurs anglais du 20e siècle, tels que Britten, Walton, Vaughan-Williams, Gurney, deux compositeurs français : Milhaud et Tailleferre, dans des textes originaux en anglais, et une surtout une création belge de deux mélodies de Patrick Leterme autour de deux poèmes d'Oscar Wilde : "My voice" et "Her voice", et cerise sur le gâteau, une reprise de Queen : "You take my breath away" ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Liya Petrova, violoniste : ' Beethoven nous fait toucher une part de notre univers qui nous est inaccessible ' - 11/04/2021

    Play Episode Listen Later Apr 11, 2021 115:49


    Liya Petrova est née en 1990 en Bulgarie, dans une famille de musiciens. Au violon dès l'âge de 4 ans, la petite Liya aurait aussi pu être pianiste, c'est en effet l'instrument dont sa maman rêvait pour elle. Mais la petite fille qu'elle était, savait déjà parfaitement qu'elle voulait être violoniste et non pianiste. La suite de son parcours est à l'avenant de ses débuts précoces : 1ers concerts avec orchestre dès l'âge de 5 ans. Ses études se poursuivent à Rostock en Allemagne, dès 11 ans, en tant que "Junge Studentin" auprès de Petru Munteanu. Suivront la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, avec Augustin Dumay; la Haute école de Musique de Lausanne avec Renaud Capuçon, et enfin la Hochschule für Musik ¿Hans Eisler¿ de Berlin, où elle travaillera avec Antje Weithaas. " J'ai eu beaucoup de chance ", nous confiera Liya Petrova, " parce que toutes ces personnalités musicales très différentes m'ont toujours encouragée à trouver ma voie, sans imposer leur vision. C'est avec un grand nombre d'informations musicales, et ces différents points de vue, issus de traditions multiples, que je me suis construite ma propre identité musicale ". Travailleuse acharnée et opiniâtre, et forte de ce parcours de haut vol, Liya Petrova a déjà remporté plusieurs prix à de prestigieux concours internationaux. En 2016, elle gagnait le 1er Prix au Concours Carl Nielsen, mais elle s'est aussi illustrée aux concours Concours International Tibor Varga, et Louis Spohr. En février 2021, son 3e disque paraissait chez MIRARE. Il sera au coeur de notre émission aujourd'hui. Elle consacre cette nouvelle production au Concerto pour violon de Beethoven, et au 7e Concerto pour violon de Mozart. Une oeuvre magnifique, et qui titille la curiosité des mélomanes, puisque Mozart n'a composé, -a priori- que 5 Concertos pour violon. Ses 6e et 7e Concertos, auraient quant à eux été retouchés par des tiers. Depuis une vingtaine d'années maintenant, il est avéré que ce 7e Concerto pour violon n'a pas été exclusivement composé par Mozart. Une découverte qui a, -semble-t-il-, éloigné bon nombre de violonistes de la partition, qu'on ne joue presque plus, alors que David Oistrakh, par exemple jouait volontiers ce Concerto au 20e siècle. Liya Petrova, elle, ne s'est pas laissée influencée par ces débats musicologiques, et s'est laissée guider par la musique, qui est d'une élégance et d'une grâce toute mozartiennes. Accompagnée par le Sinfonia Varsovia, qu'elle connaît bien, sous la baguette de Jean-Jacques Kantorow, lui-même violoniste, Liya Petrova signe un disque excessivement sensible, inspiré et maîtrisé. Mozart et Beethoven se développent dans toute leurs richesses, et leurs finesses : deux oeuvres lumineuses, servies par une sonorité au timbre particulièrement velouté et chatoyant. Un optimisme musical qu'elle a ardemment souhaité, puisque ce disque a été enregistré entre la 1ère et la 2e vague de la pandémie que nous vivons. Liya Petrova varie les vibratos, et les couleurs, et elle a acquis ce qui fait l'étoffe des grands : déployer une sonorité riche et dense, même dans les nuances les plus délicates. La jeune violoniste joue un violon Carlo Bergonzi de 1737, généreusement prêté par Xavier et Joséphine Moreno. Sa sonorité, et son intelligence musicale sont un régal, de même que la direction et le jeu du "Sinfonia Varsovia", qui ne font que décupler les intentions de la jeune artiste bulgare. Nous écouterons également des extraits de son disque précédent, publié en janvier 2020, avec le pianiste russe Boris Kusnezow. Les 7e et 8e Sonates pour piano et violon de Beethoven y sont au programme, de même que la Suite pour violon de Britten, ainsi qu'une pièce de Samuel Barber. Enfin, nous entendrons aussi notre invitée dans un extrait du Concerto pour violon de Carl Nielsen (1911). Une oeuvre qu'elle a enregistré en même temps que le 1er Concerto pour violon de Prokofiev, en compagnie de l'Orchestre symphonique d'Odense, dirigée par...

    Puisque vous avez du talent - Festival des Midis-Minimes : Quatre artistes et trois univers : Maarten Vandenbemden, guitare - Kaïto Kobayashi, piano - Anett et Vilmos Csikos, violons (Nouvelle diffusion) - 04/04/2021

    Play Episode Listen Later Apr 4, 2021 116:12


    Nouvelle diffusion ce dimanche, de notre émission du 24 mai 2020. C'est au travers de trois concerts, enregistrés par Musiq3 au Festival des Midis-Minimes à Bruxelles, que nous vous proposons de découvrir quatre artistes aujourd'hui : Tout d'abord, le guitariste Maarten Vandenbemden, 27 ans, qui proposait un récital consacré à Heitor Villa-Lobos, c'était le 12 août 2019. Nous retrouverons ensuite le pianiste Kaïto Kobayashi, il avait 20 ans, en 2015, et avait, quant à lui, choisi Chopin pour mettre en valeur son toucher lumineux. Et on terminera cette émission en revenant à l'édition 2019, au cours de laquelle les violonistes Anett et Vilmos Csikos (ndlr: qui sont frère et soeur) consacraient leur récital aux violonistes-compositeurs virtuoses du 19e siècle : Wieniawsky, Paganini ou Kreisler seront au programme. Bonne écoute ! Prises de son musicales RTBF Musiq'3 : Eric DEBONGNIE et Laurent GRAULUS Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Hagit Hassid-Kerbel : ' Chez nos stagiaires et nos élèves à Musica Mundi, la Musique brûle à l'intérieur ! ' - 28/03/2021

    Play Episode Listen Later Mar 28, 2021 115:33


    En juin 2020, nous rencontrions Hagit Hassid-Kerbel, co-fondatrice du Festival Musica Mundi, ainsi que de l'école Musica Mundi. A l'occasion d'un grand concert de Musique de Chambre de ses étudiants, vendredi prochain, 2 avril, à 19h30, nous vous proposons une nouvelle diffusion de cet entretien. Hagit Hassid-Kerbel est pianiste. En 1999, elle créait avec le violoniste Leonid Kerbel, son époux, le Festival Musica Mundi A leur arrivée en Belgique, Hagit et Leonid Kerbel (ndlr. : respectivement Israëlienne et Russe) constatent que les structures d'enseignement musical de haut niveau manquent pour leurs élèves les plus brillants et les plus passionnés, ceux pour qui la musique est davantage qu'un loisir. On parle ici de ces jeunes gens qui ne sont pas encore en âge d'intégrer le Conservatoire, et qui doivent suivre la filière de l'enseignement général. En 1999, forts de ce constat, Hagit Hassid-Kerbel et son époux décident dès lors d'organiser un stage d'été de haut niveau pour des jeunes musiciens de 10 à 20 ans. Rapidement, ils convainquent de très grandes figures mondiales de la Musique de Chambre de les rejoindre : le violoncelliste Mischa Maisky sera ainsi le tout premier guide, et le premier soutien de l'aventure Musica Mundi. Concomitamment à ce constat, Hagit et Leonid décident d'organiser un Festival conjointement à ce stage : Musica Mundi était né ! 22 ans plus tard, le Festival Musica Mundi rassemble chaque été les plus grands noms de la Musique de Chambre : de Vadim Repin, au quatuor Prazak, en passant par le regretté Paul Badura Skoda, les King's Singers, Dietrisch Henschel, Rudolf Buchbinder, Ivry Gitlis, Lily et Mischa Maisky , Maxime Vengerov, Ronald Van Spaendonck, et tant d'autres... Le Maître-mot du Festival et de son stage est sans aucun doute celui d' "émulation". Il consiste à faire vivre ensemble des jeunes musiciens du monde entier pendant 10 jours. De jeunes artistes qui ont l'occasion de fréquenter de grands Maîtres pendant tout le stage, dont certains sont parfois leurs idoles. Cours particuliers, stages d'Orchestre, et pour les plus brillants et chevronnés d'entre eux, la possibilité de se produire sur scène, pendant les concerts du Festival : un rêve éveillé pour certains. En septembre 2018, Hagit et Leonid Kerbel franchissaient un pas de plus, et concrétisaient un projet qui germait depuis la création du stage Musica Mundi : celui de créer une école : la Musica Mundi school. Une école répondant à l'enseignement "Cambridge", c'est à dire qu'elle dispense actuellement à 35 jeunes du monde entier, des humanités générales d'une part, et un enseignement musical de haut niveau, d'autre part. La philosophie, les désirs du stage Musica Mundi sont ici inchangés : offrir simultanément un enseignement général et un enseignement musical d'excellence, à des jeunes de 12 à 18 ans. Les cours sont dispensés en anglais, et le modèle "Cambridge" permet aux jeunes d'être les détenteurs d'un diplôme d'humanités en bonne et due forme. "Notre envie", nous confiera Hagit Kerbel, "c'est de ne pas compartimenter d'un côté les cours généraux, et de l'autre, la Musique". Dans cette école, les loisirs et le travail se confondent joyeusement, de 7h du matin, jusqu'à 22h. L'école Musica Mundi est installée dans le Domaine de Fichermont, à Waterloo, un Monastère désacralisé. Les cours sont donnés en anglais, et si tous les grands noms du Festival ne peuvent être aux côtés de ces jeunes tout au long de l'année, certains d'entre eux comme Mischa Maisky et Maxime Vengerov, leur rendent visite plusieurs fois par an. L'équipe pédagogique est fournie : on y retrouve quelques grands noms, comme le pianiste Jacques Rouvier, la harpiste Catherine Michel, ou bien encore le clarinettiste belge Ronald Van Spaendonck. Outre l'écrin de verdure dans lequel se niche l'ancien Monastère, l'école peut s'enorgueillir de posséder une splendide salle de concert, qui était autrefois la Chapelle des...

    Puisque vous avez du talent - Thomas Enhco, pianiste et compositeur : ' J'aime qu'on voit le geste artistique, mais pas forcément tout ce qui le précède ' - 21/03/2021

    Play Episode Listen Later Mar 21, 2021 115:41


    Thomas Enhco est né en France, en 1988. Fils de la chanteuse lyrique Caroline Casadesus, petit fils du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus, beau-fils du violoniste de jazz Didier Lockwood, et fils de l'éditeur Jean-Etienne Cohen-Séat, lui-même mélomane et excellent pianiste amateur, la musique semble avoir toujours fait partie de la vie de Thomas Enhco. "Tout petit", nous racontera notre invité, " Ma mère nous chantait des airs d'opéra a capella, comme ceux de Richard Strauss par exemple (ndlr. : David, son frère, est trompettiste), cela a probablement été mon premier contact avec la musique. Quant à mon père, Jean-Etienne Cohen-Séat, éditeur de livre, et grand mélomane, j'aimais m'installer sous le piano quand il était au clavier. Il nous racontait des histoires en lien avec la musique qu'il jouait. " A l'âge de 4 ans, la mère de Thomas divorce, et épouse le violoniste de jazz Didier Lockwood. C'est à ce moment-là que le jeune Thomas découvre le jazz, et très singulièrement le monde de l'improvisation, par le biais de Lockwood, mais aussi de tous ses amis jazzmen qui passaient à la maison familiale. Le jeune enfant avait déjà commencé le violon à l'âge de 3 ans, grâce à sa mère. A l'âge de 6 ans, il se met au piano, et c'est au même moment qu'il commence le jazz . C'est Didier Lockwood qui enseignera le jazz à Thomas et son frère David, du moins au tout début. Le grand violoniste français qui avait une passion pour la transmission, ouvrira peu après une petite école de jazz, devenue une grande école aujourd'hui, et dans laquelle Thomas Enhco enseigne désormais, mais dans laquelle il fut d'abord élève. Notre invité a donc été baigné à la fois dans la tradition orale du jazz avec Didier Lockwood, et ses amis musiciens, mais a aussi reçu une solide formation théorique. Thomas entreprendra ensuite des humanités musicales, où tous les après-midis étaient dédiés à la musique, qu'il étudiait et pratiquait dans l'école de jazz fondée par Didier Lockwood. "Dès le moment où j'ai commencé le piano (ndlr; : à 6 ans) ", nous confiera le pianiste, " J'ai commencé à composer. Très vite, Didier Lockwood m'a incité à consigner par écrit mes compositions, juste pour que je m'en souvienne ! " A l'âge de 16 ans, le jeune pianiste est admis dans la section "Jazz" du Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, dont il sera exclu 2 ans plus tard, pour avoir préféré une tournée de concerts avec Didier Lockwood, à une session d'examens dans l'institution parisienne. Peu après, Thomas complètera sa formation, en revenant étudier dans l'école de Jazz de Didier Lockwood. Repéré par un producteur japonais, il tournera ensuite beaucoup au Japon, en trio, et passera aussi quelques années à New York, où il jouera également essentiellement en "piano trio" : piano, contrebasse, batterie. Jusqu'en 2014-2015, la carrière fulgurante de Thomas Enhco se fera exclusivement dans le jazz, mais à partir de ce moment-là, il commencera à collaborer de plus en plus souvent avec des musiciens classiques. L'on ne peut séparer le compositeur du pianiste, tant la composition a toujours été omniprésente et fondamentale dans la vie de notre invité. Aujourd'hui, Thomas Enhco ne compose plus seulement du "jazz", mais aussi du répertoire classique. En 2019, dans son disque "Thirty", il dévoilait son 1er Concerto pour piano. Il en a depuis écrit un 2e, ainsi qu'un Concerto pour piano et marimba. A ce propos, et c'est là l'une des collaborations les plus flamboyantes de Thomas Enhco, il collabore depuis près de 13 ans avec la marimbiste bulgare Vassilena Serafimova. En 2016, ils faisaient paraître leur 1er disque en duo, "Funambules" chez Deutsche Grammophon. Leur 2e disque "Bach mirror", paraît en ce moment, chez Sony. Une production qui est consacrée à des transcriptions et des recompositions de quelques grands thèmes de J-S.Bach, mais aussi de compositions originales, traversées par l'influence du Maître de...

    Puisque vous avez du talent - Margaux Vranken, pianiste de jazz : ' Pour envisager une carrière musicale, il faut pouvoir compter sur un environnement très soutenant ' - 14/03/2021

    Play Episode Listen Later Mar 14, 2021 116:22


    Margaux Vranken vient tout juste de fêter ses 30 ans. Elle est pianiste, mais aussi compositrice et arrangeuse. D'aussi loin qu'elle se souvienne le chant a toujours fait partie de sa vie. Enfant, elle aimait chanter à tue-tête Michael Jackson ou Led Zeppelin que son père écoutait volontiers Elle se souvient ainsi avec émotion d'un disque, reçu de son papa lors de ses 10 ans, et reprenant les plus grands hits des Beatles " C'est entre autre grâce à ce disque que j'ai appris l'anglais, que j'ai aimé la, et les voix sous toutes leurs formes, et peut-être appris inconsciemment à goûter aux beaux arrangements ", nous confiera la jeune artiste. C'est grâce au piano de la maison familiale, que Margaux entreprend des études aux Académies de Schaerbeek et Woluwé Saint-Lambert. "Ma mère nous a beaucoup soutenues, ma soeur et moi, dans note parcours musical. Elle a par exemple étudié 3 années de solfège avec nous, pour pouvoir nous aider. C'est quelque chose qui a beaucoup compté pour moi, et le soutien familial et/ou amical est un élément déterminant pour envisager une carrière ! ", nous dira Margaux Vranken. Après ses études secondaires et son cycle d'académie -réussi avec la plus grande distinction-, la jeune pianiste est reçue dans la section jazz du Conservatoire flamand de Bruxelles, dans la classe de piano de Diederik Wissels. Un pianiste raffiné, mais aussi compositeur et arrangeur de talent. En 2017, Margaux reçoit une bourse d'études pour étudier au Berklee College of Music afin de poursuivre un Master d'un an, au Berklee Global Jazz Institute de Boston, un département de haut niveau du collège américain. En attestent le nom de ses professeurs : Danilo Pérez, Terry Lyne Carrington, John Patitucci, Joe Lovano. De très solides études et connaissances musicales qui permettent aujourd'hui à la jeune artiste bruxelloise d'envisager une triple carrière: de pianiste bien sûr, mais aussi de compositrice et d'arrangeuse. Un défi qu'elle relève aujourd'hui avec son disque "Purpose" (le but, l'objectif, le dessein, la voie...) qui paraît en ce moment chez IGLOO. Une production qui est le fruit de son année de travail passionné et acharné au "Berklee college of Music" de Boston. C'est là qu'elle a rencontré quasiment tous les musiciens (ndlr. : ils sont 13) de ce disque. "Purpose" a été enregistré à Brooklyn, et est constitué de dix compositions originales de la pianiste, qui en a aussi signé tous les arrangements. Le résultat est décoiffant : on passe par des climats très différents, en fonction de l'effectif instrumental. Margaux a tenu à créer autant de contrastes que possible, c'est ce qui lui tient le plus à coeur dans l'écriture, et les arrangements Elle s'est ainsi entourée d'un quatuor à cordes, de trois souffleurs, trois chanteuses, un guitariste, et un rythmique contrebasse/batterie. Des musiciens de haut vol, et du monde entier, qui ont fait leur classe, -comme notre invitée-, au Global institute de Berklee. Musiciens à la technique et à la maturité impressionnantes, ils mettent en valeur les compositions de Margaux Vranken, qui, toujours sont construits à partir de mélodies rudement bien ficelées. Elle réussit ce grand écart si difficile, entre de belles mélodies, faciles d'accès, et un jazz d'aujourd'hui, qui n'hésite pas à s'exprimer d'une manière exigeante, sans compromission aucune. "Purpose" est un magnifique travail, une production qu'on vous recommande, l'un de ces disques que l'on peut réécouter à l'envi, tant les couches qui le composent sont subtiles et nombreuses ! Margaux Vrancken: une artiste très complète, passionnante, et attachante et dont les compositions font avancer le jazz dans des directions insoupçonnées. Bonne écoute! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Eva Zaïcik, mezzo-soprano : " C'est en 1ère année de médecine que j'ai fait mon coming-out lyrique ! " - 07/03/2021

    Play Episode Listen Later Mar 7, 2021 115:49


    Eva Zaïcik est née en France, en 1987 Alors qu'elle est encore une enfant, Eva se retrouve dans la chorale de son village. Elle se souvient particulièrement y avoir un jour chanté la Passion selon Matthieu de J-S.Bach. Une expérience qui la marquera durablement : " J'étais si petite, que je peux à peine me souvenir si j'ai vraiment chanté ", nous confiera la chanteuse, " Mais me retrouver baigné de cette musique de Bach m'a transcendée, et presqu'illuminée ! " Après un moment sans musique, c'est adolescente qu'elle renouera avec la voix, en devenant la chanteuse du groupe de rock de son lycée. " Je ne lisais pas une note de musique à l'époque ", nous racontera Eva, " Mais je me souviens qu'un jour, après un concert, la mère du batteur (ndlr. : qui est devenu son mari) m'a dit que j'avais une jolie voix et que je devrais la travailler... ". Elle rejoindra ensuite l'école de Musique pour commencer à "étudier" la musique de manière plus formelle. Après des études secondaires scientifiques, Eva Zaïcik entreprend ensuite des études de médecine. Un rêve qui était aussi celui de toute sa famille. C'est que chez les "Zaïcik", à peu près tout le monde est médecin ! Mais après une année de médecine très intense, sans chanter, Eva décide d'abandonner cette voie : " J'ai fait mon coming-out lyrique à ce moment-là, tant la musique me manquait. J'ai pris conscience qu'elle était essentielle à mon équilibre. " C'est donc relativement tard, vers 19, 20 ans que la mezzo-soprano se lance dans des études professionnelles. Un parcours qui commencera par la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, et qui se terminera par le prestigieux Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, une institution où elle avait par ailleurs longtemps hésité à s'inscrire. "Je n'ai jamais rêvé d'être là où je suis ! " nous dira Eva Zaïcik, " Chaque jour je me demande, comment est-ce arrivé ! ". Le talent et le travail exceptionnels de la chanteuse lui permettront de commencer à travailler professionnellement très rapidement. En 2017, c'est à l'éminent "Jardin des voix" de William Christie qu'elle est admise, et en 2018, elle irradie le Concours Reine Elisabeth en remportant le 2e Prix. La même année 2018, Eva Zaïcik est également élue "Révélation lyrique" aux "Victoires de la Musique" ! Aujourd'hui, Eva Zaïcik évolue essentiellement dans le monde de la Musique baroque. Elle y est devenue l'une des voix les plus recherchées, pour son timbre extrêmement chaleureux, sa souplesse dans tous les registres, mais aussi son style et son goût exquis dans ce répertoire, où jamais l'information et l'élégance ne peuvent faire défaut. Ces deux dernières années, elle s'est particulièrement illustrée et consacrée à travailler avec l'ensemble " Le Consort ", fondé et dirigé par le claveciniste français, Justin Taylor, un ami du Conservatoire de Paris. Avec cet ensemble, Eva Zaïcik a déjà enregistré deux disques parus chez ALPHA : le 1er en 2019 : "Venez chère ombre", consacré à des cantates françaises. Le 2e opus du "Consort" "Royal Haendel" paraît en ce moment, toujours chez ALPHA. Il s'intéresse à la naissance de l'Académie royale de Londres, en 1719. Une académie dont Georg Friedrich Haendel fut nommé Directeur musical. Une époque où l'on souhaitait promouvoir la musique italienne au Royaume-Uni. Un disque lumineux, dans lequel l'élément le plus royal est sans nul doute la voix d'Eva Zaïcik : on y ressent à tout instant sa joie à chanter, à s'exprimer avec sincérité et simplicité. C'est une bouffée de bonheur et de beauté, magnifiée par la délicatesse de l'ensemble "Le Consort", emmené par un Justin Taylor très inspiré, préparé, et informé. A tout moment, chaque musicien sait où il va, et pourquoi il est là. "Royal Haendel" est un cadeau, c'est un prélude royal à un printemps imminent. Eva Zaïcik : une artiste et une femme rayonnante, bien dans sa peau, généreuse et inspirée ! Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent...

    Puisque vous avez du talent - Joanna Goodale : ' La Musique, c'est chercher au plus profond de soi, quelque chose à offrir au monde ' (Nouvelle diffusion) - 28/02/2021

    Play Episode Listen Later Feb 28, 2021 115:52


    Nouvelle diffusion ce dimanche de notre entretien avec Joanna Goodale, c'était le 22 mars 2020 La pianiste Joanna Goodale est née il y a 31 ans, en Suisse, de parents anglo-turques. Formée à la Haute Ecole de Musique de Genève, elle est aussi détentrice d'un Master d'Arts et d'anthropologie d'une Université londonienne. En 2019, elle faisait paraître son 1er disque " Bach in a circle " , chez PARATY. Passionnée par l'interaction entre les différentes cultures, elle met en perspective, dans ce disque, la musique pour clavier de Jean-Sébastien Bach, et la musique soufie de Turquie et d'Iran. Un disque dans lequel, on retrouve ainsi des pièces originales de J-S Bach, telles que des Préludes et fugues, par exemple, et des compositions originales de Joanna Goodale. Des compositions où elle improvise aussi magnifiquement, que subtilement sur des motifs de Bach, lesquels sont altérés, métissés, et délicieusement dévoyés par des rythmes de ces musiques soufie de Turquie et d'Iran. Joanna Goodale qui nous confiera "qu'il suffit par exemple de jouer un motif de Bach, avec une mesure asymétrique (5/4 ou 7/4) pour que l'univers mélodique original soit modifié, parce que les accents rythmiques s'appuient sur d'autres moments de cette mélodie ". Le soufisme et la culture soufie que la jeune pianiste connaît extrêmement bien, grâce à des voyages en Turquie, et aidée par le fait qu'elle maîtrise la langue turque. Joanna Goodale qui nous expliquera que ces deux univers : celui de la musique de Bach, et la musique soufie de Turquie et d'Iran sont bien plus proches l'un de l'autre, qu'on ne l'imagine. "Bach in a circle" est un disque intelligent et passionnant à plusieurs égards. On y trouve, -avant toute chose-, une remarquable maîtrise technique du répertoire de J-S.Bach : que cela soit dans les Préludes et Fugue BWV 851 et 855, ou dans la Fantaisie BWV 906, le son est rond, plein, et dès les premières mesures, on perçoit que Joanna Goodale a intégré corporellement cette musique. Elle la joue avec sa technique, certes, mais son corps et son coeur, tout entiers. Quant au travail d'improvisation, il s'est fait, comme nous le disions plus haut, sur un plan harmonique, mais aussi sur un plan sonore. Par l'adjonction d'objets qu'elle place sur la table d'harmonie, elle imite avec son claviers des instruments du Moyen-Orient, tels que le Daf ou le Bendir. Elle place aussi pour certaines pièces des grelots à ses chevilles. Vous l'avez compris, "Bach in a circle" n'est pas qu'un "simple" disque d'improvisation, c'est un vrai travail de recherches qui convoque des univers inédits. Qui plus est, grâce au travail d'improvisation, la musique de Bach résonne avec une intensité toute particulière. Joanna Goodale, une pianiste à la technique solide, et à l'univers aussi large que poétique. Une personne délicate et sincère, qu'on vous invite à découvrir, à travers "Bach in a circle", son nouveau disque paru chez PARATY en 2019. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Louise et Léna Kollmeier, pianistes : ' Le quatre mains, c'est une question d'intimité et de complicité ' - 14/02/2021

    Play Episode Listen Later Feb 14, 2021 116:30


    Louise, 22 ans et Léna Kollmeier, 28 ans sont soeurs, et elles pratiquent le piano à quatre mains, ou le deux pianos. A la naissance de Léna, l'aînée, leur papa offre un piano à leur maman, en guise de cadeau de naissance. Forte de la présence de l'instrument, Léna se met au clavier dès l'âge de 5 ans, suivie à 6 ans d'intervalle par Louise, sa cadette. " Enfants, et étant l'aînée ", raconte Léna, " Je ne pouvais pas m'empêcher de donner des conseils à ma petite soeur ! Aujourd'hui, ce serait plutôt l'inverse ! " Le piano a ainsi toujours fait partie de leurs vies de soeurs. Cela étant dit, nos deux invitées n'ont rien de jumelles siamoises, et elles n'ont par exemple pas étudié dans les mêmes écoles. Louise termine ainsi son cursus de Master 2 à l'IMEP à Namur, avec Roberto Giordano. Quant à Léna, elle a fréquenté le Conservatoire de Liège auprès d'Etienne Rappe, puis le Conservatoire de Bruxelles, dans la classe de Daniel Blumenthal. Mais le Maître qui les réunit, et qu'elles admirent par-dessus tout, c'est Pierre Thomas, merveilleux pianiste et formidable pédagogue, il suit nos deux invitées depuis longtemps. Il est pour Louise et Léna, une référence, entre autre dans la discipline du 4 mains, et elles projettent d'ailleurs de faire du 6 mains avec lui, et qui plus est, avec quelques unes de ses compositions. Aujourd'hui, en dehors de leurs carrières respectives (ndlr.: qu'elles construisent peu à peu), Léna et Louise consacrent le plus clair de leur temps au piano à quatre mains, et au répertoire pour deux pianos. A la question de savoir quand cette aventure a commencé, les deux soeurs sont bien en peine de répondre, parce qu'aussi loin qu'elles s'en souviennent, elles ont toujours joué à 4 mains. Mais bien sûr, ce qui avait longtemps été un amusement est devenu aujourd'hui une discipline professionnelle qui a débuté à l'été 2018. Un travail qui a déjà porté ses fruits, puisqu'en 2019, elles ont remporté un prix au Concours "Gran virtuoso" aux Pays-Bas, et en 2020, c'est au Concours "Pietro Argento", une compétition italienne que les deux soeurs se sont illustrées. " Le quatre mains...", nous confieront les deux pianistes, " C'est une question d'intimité, de complicité, d'amitié, et de connivence. Tout s'est toujours fait très naturellement, spontanément, et intuitivement entre nous, et nous pensons pouvoir dire que nous nous connaissons bien... ! " Côté répertoire, Léna et Louise Kollmeier s'intéressent aux grands classiques du 4 mains que sont ceux de Mozart, Schubert, Schumann, ou encore Brahms, mais aussi à la création contemporaine de compositeurs de chez nous. Le saxophoniste franco-belge Tom Bourgeois, ou la pianiste Virginie Tasset, amie de Léna Kollmeier font partie de ce cercle qui a composé pour Louise et Léna. Deux compositeurs qui s'intéressent tous deux à la musique de films, mais aussi à d'autres techniques comme la musique spectrale, pour ne citer ici que quelques unes de leurs nombreuses influences. Dans le même esprit de découverte, le compositeur luxembourgeois Camille Kerger fait également partie de ces créateurs qui ont écrits de la musique pour les deux jeunes femmes. Artistes à la sonorité généreuse, et à la technique solide, Louise et Léna font preuve d'un bon sens désarmant, d'un sang-froid digne des plus grands, et d'une intelligence musicale toute au service de la Musique. Deux artistes passionnantes, et deux jeunes femmes aussi subtiles qu'attachantes ! Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Le duo Etna : ' Nous sommes à la recherche de la beauté de l'imparfait ... ' - 07/02/2021

    Play Episode Listen Later Feb 7, 2021 115:58


    Camille Fisette, 28 ans est violoniste et Marie Havaux, 32 ans, pianiste. Les deux jeunes femmes se sont rencontrées en 2015, alors que Camille Fisette donnait un concert, Marie était dans le public, elle a immédiatement été conquise par son jeu : le duo Etna était né ! Camille Fisette s'est formée à l'IMEP, auprès de Marc Danel, puis en Autriche, dans le cadre d'une année Erasmus, auprès de Helfried Fister, et enfin à Poitiers, auprès de Brigitte Barat. Passionnée par l'enseignement, elle est également détentrice d'un diplôme d'agrégation. Une passion qu'elle partage avec la pianiste Marie Havaux, elle aussi agrégée. La jeune pianiste a, quant à elle, étudié au Conservatoire Royal de Liège, auprès d'Etienne Rappe, puis avec le grand Maître Benedetto Lupo lors de Master classes. Après sa Maîtrise à Liège, Marie Havaux a rejoint le Koninklijk Conservatorium Brussel pour y étudier le pianoforte avec Boyan Vodenitcharov. Animées par le désir de partager, le duo Etna porte un 1er projet en 2017 avec une danseuse contemporaine. Un programme se balançant entre musique contemporaine répétitive et musique de film, qui entraîne le spectateur dans un monde surréaliste et déconcertant de mouvements et de sonorités. Très attachées à l'éducation musicale des plus jeunes, elles proposent également une deuxième création, " Souvenirs d'enfance ", recueillant leurs meilleurs souvenirs musicaux respectifs. Une façon originale et ludique de décrire un parcours musical auprès du jeune public. Plus récemment, elles se sont investies dans un tout autre programme autour de la femme compositrice. Grâce au soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles, elles ont eu l'opportunité de partir à Montréal à deux reprises et d'échanger avec une compositrice et peintre québécoise, Julie Thériault. Soucieuses d'être des artistes, mais aussi des citoyennes engagées, Marie Havaux et Camille Fisette interrogent la place de la femme dans le milieu de la musique. Un travail initié avec cette compositrice québecoise et qui se prolonge avec la jeune compositrice belge Apolline Jésupret (25 ans), rencontrée tout récemment, et qui va leur écrire tout un programme original, violon-piano de 50 minutes ! En août 2020, le duo Etna enregistrait la musique de Julie Thériault et la 2e Sonate pour violon et piano d'Edvard Grieg. "Enregistrer, c'est une expérience passionnante, mais c'est une toute autre énergie que celle du concert ", nous confiaient les deux artistes du Duo Etna. " Elle n'est ni meilleure, ni moins bonne, il faut juste s'y adapter. Nous avons malgré tout envisagé cette séance, comme un concert. Quand on joue pour un public, c'est un don de soi. Avec les caméras et les micros, le défi, c'est de pouvoir se réinventer dans une autre forme de don. " Et Marie Havaux de nous raconter une anecdote de l'un de ses professeurs vis à vis de la (vaine) quête de la perfection lorsqu'on enregistre: " Nous sommes dans une forme de génération "Ikea", où tous les musiciens devraient être identiques, et... parfaits ! Or la pratique de la Musique ancienne avec Boyan Vodenitcharov ", poursuivait Marie Havaux, " Cette pratique donc, m'a appris que deux chaises d'un menuisier n'étaient jamais identiques : cela les rend d'autant plus magnifiques ! Notre duo s'inspire de ce type d'artisanat. Nous sommes à la recherche de la beauté de l'imparfait " Camille Fisette, violoniste et Marie Havaux, pianiste : deux musiciennes complices, raffinées et solides, deux femmes généreuses et engagées, qui n'hésitent pas à à partager leurs savoirs et leurs passions. Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS Prise de son musicale (E.Grieg et J.Thériault) : Simon BESÈME

    Puisque vous avez du talent - Julien Tassin, guitariste de jazz : ' Epurer mon discours musical, c'est m'assurer que mon message est aussi clair que possible ' - 31/01/2021

    Play Episode Listen Later Jan 31, 2021 116:50


    Julien Tassin avait des oncles qui jouaient du blues et du rock, il allait les voir en concert, et était très attiré par l'énergie que dégageaient ces musiques. C'est ce qui a incité le jeune garçon, encore enfant, à étudier la guitare classique, à Charleroi, où il a grandi. "Même si c'était des cours traditionnels, j'ai néanmoins eu une très chouette professeure. Elle m'a appris à respirer et à exprimer des sentiments, et ça m'a plu ! " [...] nous dira Julien Tassin. Adolescent, il abandonne la guitare classique, et se consacre au blues à 100%, avec son groupe, dans lequel il chante. Un peu plus tard, il est attiré par le jazz, et son langage qui le fascine, parce qu'il ne le comprend pas. Il retrouve dans le jazz, tout ce qu'il aime dans le blues, mais avec une dimension harmonique et rythmique plus riche, et plus élaborée. "Mon but n'était pas de devenir jazzman ", nous confiera Julien Tassin, "Mais je voulais comprendre cette musique, et m'en imprégner, pour pouvoir l'intégrer plus tard, dans ma musique." C'est ainsi que le jeune guitariste s'inscrit au Conservatoire de Jazz à Bruxelles, où il étudiera avec Paolo Radoni. Et c'est fort de toutes ces influences familiales : blues, rock, et rock'n roll, ainsi que de ses connaissances acquises au Conservatoire, qu'il décide alors de créer sa propre musique. C'est grâce à une carte blanche du bassiste électrique Daniel Roméo, que Julien Tassin a l'occasion de jouer avec la bassiste Nicolas Thijs, et le batteur Dré Pallemaerts. De retour à la maison après cette folle soirée, Julien Tassin se jure que s'il doit un jour composer un trio, ce sera avec ces deux partenaires-là ! Quelques années plus tard, le rêve prend forme, et Julien Tassin a l'occasion de rôder ce nouveau trio avec ses deux acolytes, au "Sounds", un club de jazz, à Ixelles, aujourd'hui disparu. " Plus nous jouons ensemble, plus nous nous connaissons, plus la connexion qui nous unit est puissante ", nous racontera Julien Tassin. " Ce qui est intéressant dans notre trio, c'est que même si Nic (ndlr. : N.Thijs) et Dré (Pallemaerts) sont des jazzmen expérimentés, et très cultivés. Ils ont aussi la culture du blues et du rock. C'est aussi quelque chose que nous partageons, et c'est très important ! Dans notre 2e disque en trio "Moondancer" (ndlr. : paru en nov. 2020 chez Igloo), nos improvisations n'explorent pas que le champ harmonique, mais aussi rythmique. Le rubato par exemple, (ndlr. : le fait de faire varier un tempo) est l'un des outils que nous explorons, pour créer de nouveaux espaces d'expression. Plus le temps passe, plus nous épurons notre discours. Je pense que c'est une manière d'aller à l'essence-même de la musique. C'est aussi cela qui rend le message clair et limpide " A l'écoute des deux disques en trio de Julien Tassin, on est en effet tout de suite charmé par l'efficacité du discours, le son extrêmement compact, et l'absence de tout bavardage. Les jeux sur la dynamique, la sincérité du propos, et même un certain humour, se jouant de clichés, rendent la musique de Julien Tassin, aussi fraîche qu'intéressante, et intelligente. Parallèlement à ce travail en trio, Julien Tassin explore aussi le monde du solo. Il a ainsi enregistré deux disques dans cette formule : " Momentum " et "Pictures from home". " Dans mon travail en solo ", nous confiera le guitariste, " Je me comporte exactement comme avec notre trio, dans le sens où j'essaie de rester aussi concentré que possible, de garder la tension, au sens noble, et ainsi m'assurer de ne pas perdre le fil de mon discours ". Ce dimanche, nous partirons donc à la découverte de l'artiste, mais aussi de l'homme. Et l'on ne saurait, ni ne devrait séparer la personne du musicien, tant Julien Tassin est de ces personnes tellement sincères, honnêtes, chaleureuses et généreuses, qu'on en vient à se demander, si l'on ne l'a pas déjà rencontré... Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Catherine Janssens et Emilio Crabbé, luthiers : ' Le bon instrument, c'est celui que le musicien va oublier, et qui va laisser sa place au discours musical ' - 24/01/2021

    Play Episode Listen Later Jan 24, 2021 116:12


    Catherine Janssens et Emilio Crabbé ont tous deux étudié la lutherie à Newark (ndlr. : dans les Midlands britanniques), dans l'une des grandes écoles de lutherie en Europe. Pour tous les deux, aussi, cette passion, qui est aujourd'hui leur métier, leur est apparue un jour, comme un coup de foudre. Emilio Crabbé a 14 ans, quand il visite pour la 1ère fois l'atelier du luthier Thomas Bertrand, à St Gilles. La lumière, l'odeur du bois, le touchent au plus profond de lui, il le sait déjà, un jour il sera luthier. Par la suite, et avant de rejoindre l'école de Newark, il sera aussi accompagné par François Bodart. Après ses études au Royaume-Uni, Emilio travaillera pendant 6 ans, dans l'Atelier de Stephan Von Baer, d'abord à Paris, puis dans sa filiale berlinoise. Fin 2019, il s'installe à Taïwan, avec son épouse, Chilling Chen, elle aussi luthière Quant à Catherine Janssens, c'est le violon, -qu'elle étudie dès l'âge de 4 ans-, qui la conduira à la lutherie. Une discipline qu'elle découvre en l'an 2000, alors qu'était organisée une grande exposition à Bruxelles. Après avoir étudié le violon au Conservatoire, et détentrice d'un diplôme universitaire, Catherine décide néanmoins d'étudier la lutherie : "La lutherie", nous confiera-t-elle, "réunissait tous mes centres d'intérêt ! " Elle fera ses premières armes chez Amelio Cicuttini, à Bruxelles. Après quoi, elle rejoindra l'école de Newark. Diplômée, elle revient à Bruxelles, et ouvre son propre atelier, aujourd'hui installé à Schaerbeek. En 2014, elle fonde également, avec d'autres luthiers et archetiers, le collectif Ekho qui promeut la lutherie contemporaine, et crée des ponts entre les luthiers et les musiciens. Un lien que nos deux invités s'emploient à tisser, à renforcer, et à cultiver. " Les luthiers sont au service des musiciens", nous rappellera Emilio Crabbé, " Nous passons beaucoup de temps avec eux, ils essaient nos instruments, nous nous parlons beaucoup, c'est comme cela que nous pouvons évoluer ! " Et Catherine Janssens de compléter : " Il faut juste que nous apprenions à développer un vocabulaire commun, pour pouvoir mieux communiquer, et par conséquent mieux nous comprendre, mais c'est quelque chose qui vient spontanément lorsqu'on apprend à se connaître. J'aime expliquer aux musiciens ce que je fais, j'aime échanger avec eux ! " Et d'échange, il est aussi beaucoup question entre les luthiers eux-mêmes. Emilio Crabbé nous rappellera qu'à l'âge d'or de la lutherie italienne du 18e siècle, les échanges étaient omniprésents entre les luthiers, qui étaient par ailleurs tous installés dans la même rue. Une tradition qui s'est perdue au 19e siècle pour renaître aujourd'hui. Et Catherine Janssens de nous raconter, amusée que " Stradivarius était un type malin, un homme d'affaire, et lorsqu'on observe de près ses créations, on peut voir que certains détails n'étaient pas nécessairement soignés à l'extrême. En revanche, toutes les pièces essentielles de ses violons : la table, la voûte, l'âme, la touche... Tout cela était extrêmement soigné ! " Avec Catherine Janssens, et Emilio Crabbé, on parlera aussi du mythe, parfois fantasmé de ces grands violons anciens des 17e et surtout du 18e, objets de spéculations. Aujourd'hui, la science permet d'aller très loin. On a pu étudier tous les plans, et l'on est aujourd'hui en mesure de fabriquer des violons contemporains, de la même qualité que ceux de l'époque. A l'écoute en aveugle, on est surpris des résultats, parce que la différence n'est pas vraiment notable, ni évidente ! L'on voit ainsi que si le bois a eu le temps de bien sécher, les violons contemporains de nos deux invités peuvent développer tout leur potentiel, et tenir la dragée haute, à ceux de leurs ancêtres. Des ancêtres dont nos invités s'inspirent chaque jour, tout en développant leur savoir-faire personnel. Et les luthiers Catherine Janssens et Emilio Crabbé de conclure notre belle conversation : " Un bon instrument, c'est un...

    Puisque vous avez du talent - Rodolphe Menguy, pianiste : ' Vouloir plaire, c'est risquer de passer à côté d'une partition " - 17/01/2021

    Play Episode Listen Later Jan 17, 2021 115:59


    Rodolphe Menguy est né en 1997 à Paris. Il vient de remporter le prix "Jeune soliste 2021" des Médias francophones publics, un concours organisé par les quatre radios de musique classique de service public : Musiq3, France-Musique, Espace 2 (Radio suisse romande) et Ici musique (Radio Canada). Encouragé par son père, professeur de piano, Rodolphe Menguy s'assoit au piano, dès l'âge de 4 ans. Une activité qui lui a toujours parue naturelle, comme une évidence, au point que le jeune pianiste ne se soit jamais posé la question de faire autre chose de sa vie ! Parallèlement au piano, le jeune musicien bénéficie depuis son plus jeune âge d'une éducation musicale très riche, et particulièrement complète. Diplômé du Conservatoire de région de Boulogne-Billancourt, en classe de piano dès l'âge de 14 ans, il étudie par exemple l'écriture dès l'âge de 12 ans, puis est admis à l'unanimité à l'âge de 16 ans au Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, en Master d'Ecriture où il obtient un Prix d'Harmonie dans la classe de Fabien Waksman et un Prix de Contrepoint dans la classe de Pierre Pincemaille. Admis en piano, au Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, en 2015, il en sera diplômé en 2020. Il poursuit actuellement, dans la même institution, un diplôme d'interprète classique. Passionné d'orchestre, il obtient également un Diplôme d'études musicales d'Orchestration dans la classe de Pierre Farago au Conservatoire de région de Boulogne-Billancourt en 2015. Durant son parcours artistique, Rodolphe a croisé la route de grands maîtres tels que Michel Béroff, Bruno Rigutto, Jean-François Heisser, David Kadouch, ... Il a également étudié la musique de chambre auprès de Claire Désert, Ami Flammer, et Emmanuel Strosser. Homme cultivé et serein, Rodolphe Menguy trace sa route avec calme et détermination. A la question de savoir si les millions de jeunes pianistes, -actuellement sur le marché de la Musique dans le monde-, l'incitaient à se démarquer coûte que coûte, il nous répondra avec flegme et bon sens : " Tout le monde a envie de se démarquer, mais je ne voudrais pas que cela rentre en ligne de compte dans mon approche de la musique, et du piano. Je ne cherche pas à être différent. Tout en pensant mes interprétations, je joue comme je le sens. J'essaie surtout de m'écouter, afin d'être aussi juste que possible : Comment est-ce que je me sens en tant que musicien et en tant que pianiste, voilà quelques unes des questions que je me pose. Vouloir plaire, c'est se retrouver aussitôt dans le faux, et c'est risquer de ne pas rendre justice aux partitions que nous jouons. " Soliste, chambriste, et concertiste, la sonorité de Rodolphe Menguy est extrêmement lumineuse. Il se dégage de son jeu un aspect cinématographique. A 23 ans, il possède déjà un répertoire impressionnant : de Jean-Sébastien Bach à Liszt, il s'intéresse aussi de près à la Musique contemporaine. "Le fait d'avoir étudié l'écriture, et l'orchestration m'aide à comprendre l'architecture des pièces que je joue ", nous confiera le pianiste. Passionné par le jeu de Maurizio Pollini, et en particulier par sa version de la Sonate en si mineur, Rodolphe démontre dans sa lecture de la 10e Rhapsodie hongroise, du même Liszt, son immense maturité, en dépit de ses 23 ans. Et le pianiste de rajouter : " Le vécu est bien sûr important pour interpréter le grand répertoire, mais ce vécu n'est-il pas important pour quelque discipline que ce soit ? N'oublions pas non plus que certains comme Evgeny Kissin ont délivré des interprétations excessivement mûres, dès l'âge de 12 ans. Et puis, ne surévaluons pas non plus cette dimension. Outre le vécu, il y a aussi toute la connaissance (ndlr : l'écriture, l'orchestration, l'harmonie...), la sensibilité... " Musicien à la main sûre, au calme absolu, et à la technique déjà éprouvée, Rodolphe Menguy commence à faire parler de lui. L'une de ses premières grandes reconnaissances aura été...

    Puisque vous avez du talent - A440 : Une plateforme numérique exclusivement dédiée à la diffusion de la musique classique - 10/01/2021

    Play Episode Listen Later Jan 10, 2021 117:02


    On connaissait les plateformes de streaming audio, telles que Spotify, Deezer, Apple Music, et celles dédiées à la vidéo, comme Netflix. A440 est une plateforme numérique, certes, mais dont le concept est tout à fait inédit. Elle sera au coeur de notre émission aujourd'hui. Née il y a quelques mois à peine aux Etats-Unis, A440 est exclusivement dédiée à la diffusion de la musique classique. Elle accueille des contenus audios et vidéos. Elle est encore actuellement en phase d'essai, ce qu'on appelle une version "Beta". Dopée par le confinement mondial, le projet était cependant né avant la pandémie, et entend bien perdurer, après celle-ci. Loin des grands géants commerciaux cités plus hauts, A440 a été imaginée par 4 musiciens nord-américains, et un pianiste français : Alexandre Lenne, il est la phalange européenne de l'équipe. Il sera notre invité, de même que deux pianistes, ambassadeurs européens de cette plateforme : Anaïs Cassiers, 21 ans, qui est Belge et Dimitri Malignan, 23 ans, qui est Français. Créée par des musiciens, pour des musiciens, les objectifs du projet sont avant tout artistiques, voire sociaux, et n'ont pas pour but de générer des profits, on peut les résumer comme suit : - Améliorer l'accès et la démocratisation de la musique classique - Aider la musique classique à se numériser correctement, avec les bons outils - Créer une plateforme permettant le stockage des archives et des contenus, que ce soit en direct ou en rediffusion. - Aider tous les profils artistiques (salles, festivals, artistes...) à partager leurs travails dans le monde entier, et à générer des revenus à travers la plateforme. Et Alexandre Lenne, l'un des cofondateurs de nous confier que : " Cela paraît étonnant, mais une plateforme exclusivement dédiée à la musique classique n'existait pas encore ! Aujourd'hui, grâce à des donations, nous avons quelques moyens, des outils, et... des idées ! " Anaïs Cassiers, pianiste et ambassadrice du projet explique quant à elle que : " Nous sommes nombreux à avoir tenté de diffuser notre musique via des plateformes généralistes, telles que Facebook, Youtube, ou Instagram. Deux problèmes majeurs se sont posés: nos contenus ont été noyés autour de 1001 thématiques qui n'ont rien à voir avec la nôtre. Et très vite, nos contenus ont disparu dans la masse. " Dimitri Malignan, pianiste, lui aussi, ne voit que des avantages à cette plateforme : " Pendant le 1er confinement, j'ai donné un concert sur la plateforme, dans une salle de 150 places, à Bucarest. Si je l'avais donné de manière conventionnelle, j'aurais touché un public de 150 personnes maximum. Grâce à la plateforme, j'ai comptabilisé 500 vues : faites le compte, j'ai touché trois fois plus de personnes ! J'ajouterais aussi que nous avons toute liberté éditoriale pour poster les contenus de notre choix. Pas besoin d'avoir l'aval d'un producteur de concerts, d'une Maison de disques, ou de journalistes " Et Alexandre Lenne cofondateur d'A440 de renchérir : "Cette liberté artistique, nous y tenons beaucoup !" Aux esprits chagrins, qui craindraient que ce type de diffusion devienne aseptisée, Anaïs Cassiers répond sereinement : " Je prépare un concert en ligne (ndlr : via internet), avec la même rigueur, et le même engagement qu'un concert traditionnel. J'y éprouve la même joie, le même trac, le même stress, et la même adrénaline. Jouer en ligne, à mes yeux, revêt la même fragilité qu'un concert en public réel. En ligne, vous avez aussi un public ! Le grand avantage de ce type de concert, c'est, -selon moi-, son intimité. Vous ne pouvez pas retrouver cela dans une grande salle. J'ajouterais que je laisse entrer le public, -fût-il virtuel-, dans un aspect de ma vie artistique, qu'il ne verrait jamais en temps normal ! " Quant au modèle économique, il est encore actuellement à l'étude, mais là-aussi, l'équipe fondatrice souhaite innover. On ne paiera pas, comme sur les plateformes traditionnelles,...

    Puisque vous avez du talent - Le Trio Becel : ' L'un des matériaux essentiels de la Musique, c'est le Temps ! ' - 03/01/2021

    Play Episode Listen Later Jan 3, 2021 115:53


    Avant toute chose, nous tenons à vous souhaiter une année 2021 aussi lumineuse et nourrissante que possible. En dépit du chaos que nous avons tous vécu depuis le mois de mars 2020, nous sommes heureux d'avoir pu continuer à vous proposer des rencontres inédites avec de jeunes talents, -fussent-ils à distance-. Notre enthousiasme et notre vitalité n'ont pas faibli, tout regaillardis par la perfusion d'énergie positive que nous nous offrent chaque semaine ces jeunes musiciens. Nous espérons de tout coeur que cette année vous permettra de découvrir de nombreux jeunes talents. Ils ont souffert davantage que les artistes confirmés, et votre écoute est pour eux, un soutien bien plus important que vous ne l'imaginez ! Au nom de ces jeunes artistes que j'ai la chance de rencontrer chaque dimanche, je vous remercie pour l'intérêt que vous leur portez. Ce dimanche, je vous propose une nouvelle diffusion de la rencontre avec le trio Becel, c'était le 15 mars 2020. En 1915, Claude Debussy compose la Sonate pour flûte, alto et harpe. C'est la 1ère fois que l'on écrit pour ces trois instruments dans l'Histoire de la Musique. Près de 100 ans plus tard, la flûtiste française Léonore Frommlet, et la harpiste italienne Martina Antognozzi se rencontrent au Conservatoire d'Anvers, où elles étudient. Elles forment alors un duo flûte/harpe, pour lequel le répertoire abonde. Un peu plus tard, le duo rencontre l'altiste hongrois Gergely Kóta, et devient dès lors un trio. Une formation qui se rencontrera et se formera autour de la Sonate de Debussy évoquée ci-dessus : le Trio Becel https://www.triobecel.com/francais/bio était né ! Un trio singulier de par sa composition, et pour lequel on a écrit davantage qu'on ne l'imagine, après l'oeuvre fondatrice de Debussy, en 1915. Cela étant dit, si l'on compare le répertoire de ce trio flûte, alto et harpe, avec celui du trio avec piano, ou du trio à cordes, il est évidemment plus modeste. C'est l'une des raisons pour lesquelles le trio n'hésite pas à arranger ou à transcrire de grandes oeuvres du répertoire. Un exercice dans lequel il excelle. Un bel exemple avec la Sonate "Pathétique" (ndlr. : Sonate pour piano) de Beethoven, dont nous écouterons un extrait. Des transcriptions tellement fines, qu'elles nous font redécouvrir ces grandes pages du répertoire qu'on croyait pourtant connaître par coeur. Les compositeurs de notre temps ne sont pas non plus en reste. L'Urugayen Miguel De Águila, par exemple, a composé "Submerged" pour cette formation. Une oeuvre dans laquelle il utilise à la fois des motifs de Musique traditionnelle urugayenne, et des éléments de langage dodécaphonique : un métissage qui fonctionne à merveille ! Gergely Kóta, l'altiste, né en Hongrie rappelle qu'en Hongrois " Bècél " signifie " parler ". Et la volonté du trio de " parler avec " est évidente. Ce goût pour le dialogue avec le public, se fait entendre et voir dès les premières notes que jouent ces chambristes, complices comme frère et soeurs. Le trio partage l'amour d'un langage qu'il adresse de façon directe, légère et ludique au public, sans hésiter à solliciter les particularités de chaque membre pour fonder la richesse de ses mises en scène innovantes. Le trio Becel utilise aussi toutes les techniques d'aujourd'hui pour communiquer : la vidéo par exemple. Mais lorsqu'on écoute le trio attentivement, c'est surtout sa passion et son enthousiasme pour la musique qu'il interprète, qui emportent l'adhésion du public, fut-il novice en répertoire classique. Le Trio Becel : une formation qui respire la joie, et dont la technique impeccable est exclusivement au service du langage musical. Un trio à écouter sans délai ! Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Le quatuor Desguin : ' Le secret d'un bon quatuor ? Rester de bons amis ! ' - 27/12/2020

    Play Episode Listen Later Dec 27, 2020 117:07


    Les quatre membres du quatuor Desguin se sont rencontrés au Conservatoire d'Anvers, où ils ont tous les quatre étudié. Wolfram Van Mechelen, 1er violon, et Ludovic Bataillie, 2e violon sont nos invités aujourd'hui. Une formation complétée par Rhea Vanhellemont à l'alto, et Pieter-Jan De Smet au violoncelle. L'histoire du quatuor débute alors que Wolfram et Ludovic, les deux violonistes, partagent un appartement pendant leurs études au Conservatoire. Ils s'y découvrent un vrai amour pour la musique de chambre. Peu après, ils créent un quatuor au cours de musique de chambre, avec les membres actuels du quatuor. Ils l'appelleront "quatuor Desguin", du nom du médecin qui a lui-même donné son nom à la rue où est situé le Conservatoire d'Anvers : la "Desguinlei". " Notre parcours de quatuor est avant tout un parcours d'amitié ", nous confiera Ludovic Bataillie, 2e violon. Et Wolfram Van Mechelen de compléter : " Après tout le travail que nous avions déjà effectué pendant nos études au Conservatoire, cela nous aurait paru tellement dommage, et par ailleurs impensable, de ne pas poursuivre cette belle aventure". Près de 3 ans après leur création, le quatuor Desguin commence à faire parler de lui de toutes parts. En février 2020, il remportait le prix Supernova. En octobre 2020, ils publiaient leur 1er enregistrement consacré au 10e quatuor D.87 de Franz Schubert, avec le soutien de l'ASBL SWUK Vlaanderen (sociale werk van de uitvoerende kunstenaar), une ASBL flamande qui soutient les débuts de carrière de jeunes artistes classiques. Mais ce qui leur a donné confiance en l'avenir, c'est indubitablement leur rencontre avec le grand quatuor tchèque Zemlinsky. Peu de temps après la création du quatuor Desguin, ses quatre membres ont la possibilité de suivre une "Master class" avec les "Zemlinsky". Les Zemlinsky les convainquent (si besoin en était) de débuter une carrière dans le monde du quatuor. Un chemin aussi exigeant que passionnant. "Ce qui nous a tout de suite frappés ", nous dira Ludovic Bataillie : " C'est le fait que les Zemlinsky avaient un profil tout à fait semblable au nôtre. Eux aussi, étaient quatre copains qui s'étaient rencontrés au Conservatoire de Prague" Et Wolfram d'ajouter : " Nous sommes rapidement devenus des amis. Lors d'une de ces Master class, Petr Strížek, le 2e violon des Zemlinsky a noté sur ma partition l'adresse du pub, où ils nous donnaient rendez-vous le soir ! Notre quatuor n'aurait jamais pris cet envol sans cette rencontre. C'est quelque chose d'inoubliable, et nous leur en sommes très reconnaissants ! ". Wolfram Van Mechelen et Ludovic Bataillie se souviennent aussi, avec beaucoup d'émotion, d'une Master Class avec le Maître, parmi les Maîtres : Günter Pichler (° 1940), 1er violon du mythique quatuor Alban Berg. Et Wolfram Van Mechelen de nous raconter leur 1ère rencontre : " Lorsque vous arrivez chez lui, tout doit être déjà parfaitement au point, comme par exemple les tempis, et cela au numéro près. Pour lui, 55 à la noire, ce n'est pas 54... [...] Cela dit, derrière cette immense rigueur se cache aussi une très grande générosité. A l'issue de cette Master class, ils nous a ainsi déclaré : " Vous pouvez oublier tout ce que je vous aurai dit, sauf ceci : si vous voulez faire carrière, il est essentiel que vous restiez tous les quatre de bons amis ! " Dans la droite ligne de Gunter Pichler, le quatuor Desguin se souvient aussi du travail avec Gilles Millet, 2e violon du quatuor Danel : "Pendant deux heures, nous avons travaillé sur... deux mesures ! Vous n'avez pas idée combien cela nous a fait progresser !" Fort de ces encouragements, le quatuor avance aujourd'hui avec confiance, mais aussi opiniâtreté et détermination : "Le quatuor est notre priorité, mais de nos jours, on ne peut plus se permettre de ne faire que cela. Nous sommes donc également tous les quatre enseignants ". Parallèlement au travail du grand répertoire pour quatuor à cordes, la jeune...

    Puisque vous avez du talent - Pauline Leblond, trompettiste de jazz : ' L'improvisation est une forme de création ' (Nouvelle diffusion) - 20/12/2020

    Play Episode Listen Later Dec 20, 2020 116:28


    Nouvelle diffusion ce dimanche de notre rencontre avec Pauline Leblond. C'était le 8 mars 2020, à l'occasion de la publication de son 1er disque " Suites de danses", avec le double quartet de la jeune trompettiste. Née en France il y a 29 ans, Pauline Leblond vit en Belgique depuis 8 ans. Titulaire d'un Prix de trompette classique en France, elle s'est toujours intéressée à l'écriture, et au Jazz. C'est pour étudier cette Musique qu'elle a rejoint la Belgique. Fine technicienne, et artiste à la créativité débridée, Pauline Leblond s'intéresse à tous les jazz : du swing à danser des années '20, jusqu'aux formes les plus contemporaines. Un jazz qu'elle joue, et pour lequel elle écrit. Elle publie en ce moment " Suite de Danses ", un disque autoproduit, dans lequel elle revisite des danses baroques, telles que " L'Allemande ", le " Rigaudon ", ou la " Passacaille ". Des danses qu'elle interprète avec un double quartet (ndlr. : en jazz, on ne parle jamais de quatuor). Le premier de ces quartets est un quatuor à cordes classique, le second est un quartet de jazz. Le "Classique" et le "Jazz", inconciliables comme chien et chat ? C'est un lieu commun qu'on entend souvent, mais à l'écoute de "Suite de Danses", on se rend vite compte que les huit musiciens de cette aventure maîtrisent tous ces deux univers. De telle sorte qu'on oublie vite ces vocables, et qu'on rentre de plain-pied dans la musique de la jeune trompettiste. " Suite de Danses " est un disque créatif, raffiné, sensible, et intelligent, dont elle nous parlera avec passion et simplicité. Pauline Leblond, une personne généreuse, et une musicienne capable d'incarner tous les jazz ! "Suite de Danses" est à découvrir sans délai ! Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Le Festival ' Beethoven 250 ' : ' Redécouvrir Beethoven autrement ' - 06/12/2020

    Play Episode Listen Later Dec 6, 2020 116:56


    Le Festival Beethoven 250 s'est tenu, à huis-clos (ndlr : en raison de la crise sanitaire), du 9 au 29 novembre, au Conservatoire de Bruxelles. Initié par la musicologue Olivia Wahnon de Oliveira, -qui travaille au Conservatoire de Bruxelles-, le Festival était porté et organisé par la séculaire école bruxelloise. "Beethoven 250" avait d'abord pour ambition de faire jouer le répertoire du Grand Maître par ses étudiants, mais aussi par ses professeurs. Mais cette manifestation est allée bien plus loin que cela : forte de sa formation de musicologue, Olivia Wahnon de Oliveira a également a également souhaité organiser trois jours de colloque autour de la Musique de Beethoven, avec les meilleurs "Beethovéniens" de la planète. Beethoven s'est donc vu analysé et disséqué par ces grand.e.s musicologues belges et étrangers. Qui plus est, ces brillants exposés étaient également illustrés par des étudiants du Conservatoire, qui rendaient l'exposé plus vivant que jamais. Un colloque dont vous pouvez revoir tous les exposés sur la chaîne Youtube dédiée du Festival. En marge de ces trois journées de conférence, "Beethoven 250" était bien sûr l'occasion de rappeler et de donner à entendre une partie de l'immense catalogue de ses oeuvres, mais aussi de montrer la diversité de sa production. L'on parle souvent et à juste titre des trois périodes créatrices de la vie du grand compositeur, l'on évoque moins souvent ses nombreuses pièces, sans numéro d'opus, abrégées Wo0, pour "Werk ohne opus", "oeuvre sans numéro d'opus. Celles-ci sont au nombre de 204, tout de même... Le Festival n'est ainsi pas passé à côté de ces Wo0, nous écouterons l'une d'elles lors de notre émission, ce sera le Wo0 43b, transcrit pour duo de guitares. Et puis cette manifestation, c'est surtout une occasion exceptionnelle pour les étudiant.e.s, et leurs professeur.e.s de progresser ! Pendant des mois, ils ont d'abord échafaudé, puis travaillé un programme. Des oeuvres exigeantes à tous points de vue, dont ils nous ont donné des lectures passionnées et intelligentes. L'exercice n'a pas été très différent pour leurs Maîtres, qui eux aussi se sont passionnément investis dans l'aventure. Bien sûr, leur expérience et leur maîtrise technique leur ont permis d'aborder des oeuvres majeures du compositeur, telles que les dernières Sonates pour piano, ou les quatuors à cordes tardifs. Ce midi, c'est une sélection très partielle, mais néanmoins très variée du fantastique travail de tous ces étudiant.e.s et professeurs que nous vous proposons. Côté étudiants, nous entendrons les classes de chant et Musique de Chambre, les classes de guitare (dirigée par Hugues Navez), violon (dirigée par Shirly Laub) et de vents (dirigée par Christian Debauve). Côté "Maîtres", nous entendrons Jean-Claude Vanden Eynden, Tatiana Samouil, le quatuor Taurus, et Gabriel Teclu. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Gwendoline Blondeel, soprano : ' La musique baroque m'a permis de m'exprimer, telle que je suis. ' - 29/11/2020

    Play Episode Listen Later Nov 29, 2020 89:35


    Gwendoline Blondeel, 25 ans, intègre les Choeurs d'enfants de La Monnaie, à l'âge de 13 ans. C'est là qu'elle découvre le monde de la musique classique. Un Choeur dans lequel elle chantera jusqu'à ses 18 ans. En 2014, c'est toujours en tant que choriste de ces Choeurs d'enfants de La Monnaie, qu'elle participe à l'opéra "Orphée et Eurydice" de Ch.W. Gluck. Dans les rôles principaux de cette production, la mezzo soprano Stéphanie D'Oustrac, et la soprano Sabine Devieilhe, dans une mise en scène, très remarquée de Romeo Castellucci. La jeune soprano est touchée, séduite, presque irradiée par cette production. Et ce ne sont pas seulement les voix de ses deux aînées qui l'ont conquise, mais aussi la puissance de la mise en scène de Romeo Castellucci. Le choc est tel qu'à l'issue de la production, elle décide de devenir chanteuse, et s'inscrit à l'IMEP (ndlr. : Institut supérieur de Musique et de pédagogie), à Namur. Elle y décrochera un Master en 2019. Artiste à la voix lumineuse, le travail, la modestie, et le charisme de Gwendoline Blondeel ont rapidement payé. C'est ainsi que le chef et claveciniste Leonardo García Alarcón la repère, alors qu'elle est encore étudiante, et l'invite à venir chanter dans le Choeur de Chambre de Namur. Et c'est toujours avec Leonardo García Alarcón, qu'elle répète en ce moment "Le Palais enchanté" (1642) de Luigi Rossi, à l'opéra de Dijon, dans une mise en scène de Fabrice Murgia. En 2019, elle remporte le très convoité "Concours de chant baroque" de Froville, en France. Une victoire qui lui permet cette fois d'attirer l'attention d'un autre Maître incontesté dans le monde de la Musique ancienne : William Christie. En septembre 2020, c'est dans le cadre du Festival d'Ambronay, qu'elle interprète "Les leçons de ténèbres" de François Couperin, aux côtés de William Christie, à l'orgue positif, et de Myriam Rignol à la viole de gambe. " Une semaine de répétitions avec William Christie, c'est aussi dense qu'une année de cours au Conservatoire !" , nous dira la jeune chanteuse. " William Christie ne parle pas de technique vocale. Il vous donne des directions d'interprétation. A vous de vous débrouiller avec votre technique, pour que le résultat soit à la hauteur de ses attentes ! " Lorsqu'on écoute la jeune soprano, on est d'abord impressionné par la lumière, et la sincérité qui émanent de sa voix. Tout paraît simple, et évident. L'émission est naturelle, le vibrato mesuré, et l'expression toujours parfaitement "juste". A la question de savoir si ce sont les hasards de la vie qui l'ont conduit à chanter aujourd'hui, essentiellement de la Musique ancienne, Gwendoline Blondeel nous répondra que " non, pas vraiment ! La musique baroque m'est très chère, parce qu'elle me permet de m'exprimer telle que je suis. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, je retrouve cette même liberté, et cette même ouverture dans le répertoire contemporain ". Du haut de ses 25 ans, Gwendoline Blondeel, est donc en train de se faire une jolie petite place dans le monde de la Musique ancienne. Et elle a déjà compris bien plus que la Musique, en tant que telle. Elle ne sera donc jamais de celles/ceux qui ont besoin de jouer des coudes pour se faire une place au soleil ! Elle ne doit donc son exposition qu'à son travail, son engagement total dans tous ses projets, sa technique vocale, son vibrato et... sa culture ! Il est aussi délicieux de constater que jamais, elle n'éprouve le besoin de chanter fort, pour se faire entendre. Et Gwendoline Blondeel de nous confier que " Mes amis s'étonnent toujours du fait que je n'écoute pas de chanteurs/euses "à voix". La voix, ce n'est pas tant l'organe, en tant que tel, mais ce qu'on en fait. C'est une question d'expression " A coup sûr, Gwendoline Blondeel n'est qu'au début d'un très joli parcours, qu'on lui souhaite aussi brillant, qu'épanouissant ! Elle a toutes les cartes en main, en ce compris de très belles qualités humaines, qui,...

    Puisque vous avez du talent - Le violoncelliste Thibault Lavrenov et le pianiste Xavier Locus dans l'intégrale des Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven - 22/11/2020

    Play Episode Listen Later Nov 22, 2020 122:02


    Une intégrale, c'est toujours une occasion rare de plonger dans l'univers d'un compositeur. Ce dimanche, c'est à celle des 5 Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven que nous vous convions. Un travail auquel se sont attelés deux jeunes trentenaires : le pianiste Xavier Locus et le violoncelliste Thibault Lavrenov dans le cadre du Festival Beethoven 250 . Une manifestation organisée par le Conservatoire de Bruxelles du 9 au 29 novembre 2020. Comme son nom l'indique, ce Festival met à l'honneur Beethoven (ndlr. : à l'occasion des 250 ans de sa naissance), sous toutes ses coutures, à travers des concerts, tant des professeurs de l'institution, que de ses étudiants. Diplômé avec la plus grande distinction du Conservatoire de Bruxelles chez Jean-Claude Vanden Eynden, Xavier Locus se réjouit d'avoir connu un parcours musical atypique, qui l'a aussi mené en Italie, auprès de deux grands Maîtres, aussi différents que complémentaires que l'Ukrainien Leonid Margarius, et l'Italien Virginio Pavarana. Xavier Locus est aujourd'hui assistant dans les classes de piano du Conservatoire de Bruxelles. Quant au violoncelliste Thibault Lavrenov (° 1988), il a également étudié au Conservatoire de Bruxelles, auprès de Marie Hallynck, puis en Italie avec Mario Brunello. Il est aujourd'hui violoncelle solo à l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Entre Thibault, le violoncelliste, et Xavier, le pianiste, c'est une vieille histoire... C'est encore adolescents qu'ils se croisent au cours de solfège au Conservatoire. Dix ans plus tard, Thibault contacte Xavier pour lui proposer de jouer ensemble. La connexion est immédiate. Cinq ans plus tard, ce n'est rien moins que l'intégrale des Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven qu'ils ont peaufinée. Une intégrale qu'ils ont présentée lors de ce Festival Beethoven 250, c'était ce lundi 9 novembre, dans la grande salle du Conservatoire de Bruxelles. En raison de la crise sanitaire, ce concert, -comme tout le Festival-, s'est tenu à huis clos. Cela étant dit, tous les concerts ont été filmés, c'est le cas de cette intégrale des 5 Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven, enregistrée par Musiq3, et que nous vous proposons aujourd'hui de suivre in extenso. L'intégrale de ces Sonates, constitue un jalon-clé dans l'Histoire de la Musique de Chambre. Une intégrale qui s'étale sur près de 20 ans. Composées au même moment, en 1796, les deux premières Sonates épousent encore une forme classique, proche de celle de Haydn. Il faut néanmoins bien comprendre, que la modernité est au rendez-vous. C'est en effet la 1ère fois que le violoncelle n'est plus associé à la basse continue, il est désormais un instrument soliste. Il faudra cependant attendre, 1807, et la 3e Sonate opus 69, pour que le violoncelle soit un vrai soliste affranchi, dans ces Sonates. En effet, dans les deux premières Sonates de jeunesse, Beethoven stipule encore qu'il s'agit de Sonates pour clavier, et violoncelle obligé, une conception héritée de l'époque baroque. Les deux dernières Sonates de l'opus 105 seront elles composées en 1815. Beethoven est alors déjà un homme reclus et malade... Et pourtant, le génie opère... à l'instar de ses derniers quatuors, ou de ses dernières Sonates pour piano. Et le pianiste Xavier Locus de relever " qu'on retrouve dans cette intégrale, les trois périodes créatrices de la vie de Beethoven : la période de jeunesse, illustrée par les deux premières Sonates de l'opus 5; la période maturité avec la 3e Sonate de l'opus 69, puis enfin, cette 3e période d'exploration, de grande réflexion, et de fin de vie aussi, qui se trouve illustrée par les 4e et 5e Sonates de l'opus 105. " Une intégrale relevée de main de Maître par ces deux jeunes interprètes que sont le violoncelliste Thibault Lavrenov, et le pianiste Xavier Locus. Ils ont joué cette intégrale, représentant près de 2h de musique, dans les conditions du concert, d'un seul tenant ! C'est là une performance...

    Puisque vous avez du talent - Le quatuor de guitares ' Four Aces ' : ' Et si Mozart avait joué de la guitare... ' (Nouvelle diffusion) - 15/11/2020

    Play Episode Listen Later Nov 15, 2020 116:53


    Nouvelle diffusion, ce dimanche, de la rencontre avec Stein Verrelst et Maarten Vandenbemden, deux membres du quatuor de guitares ' Four Aces '. C'était ce 27 octobre 2019. "Et si Mozart avait joué de la guitare", c'est à partir de ce postulat, aussi sympathique, saugrenu, sérieux qu'intrigant qu'est né "Tabula Rasa" le 4e disque du "Four Aces guitar quartet" Le quatuor "Four aces", est comme son nom le dit un quatuor de guitares constitué de Menno Buggenhout, Inti De Maet, Stijn Verrelst et Maarten Vandenbemden . Fondé en 2009, il publie en ce moment son 4e disque "Tabula rasa". Deux de ses membres sont nos invités : les guitaristes Stein Verrelst et Maarten Vandenbemden. " Tabula rasa " tente de répondre à une question que s'est posée le quatuor : "Que se serait-il passé si de grands Maîtres comme Jean-Sébastien Bach, Mozart, Chopin, Rachmaninov ou Bizet avaient composé pour la guitare ? " On se surprend bien sûr lorsqu'on ne connaît pas le monde de la guitare, à découvrir que ces grands compositeurs ne se sont pas intéressés à cet instrument !! La guitare a donc manifestement souffert d'un manque d'intérêt et de considération évidents, au cours des siècles passés. C'est pour pallier ce manque, pour ouvrir de nouveaux horizons au public et aux guitaristes, mais surtout pour se faire plaisir que les 4 membres du "Four Aces guitar quartet" se sont attelés à la transcription de chefs d'oeuvre du répertoire, de JS Bach, à Rachmaninov et Debussy, en passant par Mozart, Bizet et Scriabine. Essentiellement des oeuvres pour piano. Le résultat est d'abord un disque à la finition technique impeccable, mais c'est surtout dans la finesse des transcriptions que s'expriment le talent et la créativité de cette formation. " Une transcription doit bien sûr d'abord respecter le texte original ", nous confiera le guitariste Maarten Vandenbemden, " Mais elle doit aussi tenter d'y apporter une valeur ajoutée. " Une mission accomplie avec brio donc, en particulier dans la célèbre Marche Turque de Mozart qui clot ce disque. Le charme des transcriptions du "Four Aces guitar quartet", c'est aussi de nous donner à entendre davantage et autre chose que la partition originale. Le cas des "Estampes" de Claude Debussy est exemplaire à cet égard, tant la finesse des quatre voix donnent à Debussy une palette de couleurs, rarement entendue dans la version originale pour piano. Cela étant dit, ces transcriptions ne devraient pas non plus laisser penser qu'on n'a pas écrit du tout pour la guitare au cours des siècles passés! Le répertoire est abondant, en particulier à l'époque baroque, au 20e et à notre 21e siècle. On pense par exemple à des figures aussi importantes que Luciano Berio ou Toru Takemitsu. "Tabula rasa" et ce postulat "Et si Mozart avait joué de la guitare..." sont donc une vraie réussite. C'est d'abord un travail d'orfèvre qui ravira les mélomanes avertis, mais aussi un voyage sensoriel charmant, par la beauté des mélodies originales, et l'inventivité de leurs transcriptions : le "Four Aces guitar quartet" parvient ainsi à toucher un large public. "Tout le monde a une histoire avec la guitare", nous dira le guitariste Maarten Vandenbemden. " Que ce soit via un père, une soeur, une amie ou un cousin. Tout le monde connaît, de près ou de loin, quelqu'un qui a joué cet instrument ! " "Tabula Rasa" est publié chez Beeldenstorm Bonne écoute ! Réalisation et présentation: Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Andreas Polyzogopoulos et Diederik Wissels : ' Si l'on a besoin de trop parler dans un duo, c'est qu'il y a un problème ! ' - 08/11/2020

    Play Episode Listen Later Nov 8, 2020 115:48


    Diederik Wissels est pianiste de jazz et compositeur. Depuis plus de 30 ans, il est l'un des grands noms de la scène jazz en Belgique. Il est également professeur de piano, de composition, et d'ensemble (ndlr. : l'équivalent de professeur de musique de chambre) au Conservatoire de Bruxelles, section néerlandophone. C'est là qu'il a rencontré le trompettiste grec Andreas Polyzogopoulos, mais surtout lors d'un concert que donnait le jeune trompettiste. Diederik Wissels apprécie son jeu, l'invite à jouer quelques morceaux, le courant passe, ils réalisent un enregistrement "démo"... : leur duo était né ! Andreas Polyzogopoulos, c'est un musicien au parcours intéressant, et étonnant. Il a d'abord aimé le rock, puis le jazz, qu'il aborde en tant que guitariste. C'est grâce à Miles Davis qu'il découvre la trompette, et la fanfare de son village en Grèce, où il apprend à jouer l'instrument. Rapidement, il prend conscience qu'il a quelque chose à dire avec cet instrument. A l'âge de 21 ans, il rejoint la section jazz du prestigieux Conservatoire d'Amsterdam, pour y étudier la trompette. Passionnés, curieux, ouverts et cultivés, les deux hommes découvrent qu'ils aiment les mêmes disques, et partagent la même conception de la musique. C'est donc avec beaucoup de naturel, et de simplicité que leur duo prend forme. Et le pianiste Diederik Wissels de nous confier " qu'un duo, c'est d'abord une rencontre personnelle. Si l'on a besoin de trop parler, c'est qu'il y a un problème ! [...] Ce n'est pas parce qu'on est deux, qu'on est petits, et qu'on ne peut pas sonner "large". Il s'agit surtout de faire appel à l'écoute de son partenaire. Pour bien écouter, il faut parfois se taire ! Chacun fait des propositions. Et c'est parfois quand votre partenaire ne vous emboîte pas le pas, que naissent des moments très forts, porteurs d'une grande créativité. " Et le trompettiste Andreas Polyzogopoulos de compléter : " La musique de notre duo, dont celle de Diederik Wissels, n'est pas difficile techniquement. Moins on joue de notes, plus on crée de l'espace. C'est ça qu'on veut accueillir avec cette musique " Le 13 octobre dernier, les deux musiciens étaient en concert à la Jazz Station, à Bruxelles, à l'invitation des "Lundis d'Hortense" (ndlr. : l'association des jazzmen/women de Belgique). C'est ce concert, enregistré par Musiq3 que nous vous proposons de découvrir aujourd'hui. On y entendra essentiellement des compositions du pianiste Diederik Wissels, et en bis, une composition du trompettiste grec Andreas Polyzogopoulos. Diederik Wissels et Andreas Polyzogopoulos : deux musiciens complices, et attentifs, mais avant tout deux belles personnes. Bonne écoute ! Réalisation, prise de son musicale et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Chouchane Siranossian, violoniste : ' Aussi loin que que je m'en souvienne, la Musique a toujours fait partie de ma vie ' - 01/11/2020

    Play Episode Listen Later Nov 1, 2020 116:33


    Chouchane Siranossian est aujourd'hui l'une des grandes voix du violon en Europe, et singulièrement celle du violon baroque. La jeune violoniste qui nous confiera ne pas pouvoir se souvenir du moment où elle a commencé à étudier le violon, tant la Musique a toujours fait partie de sa vie. Son père, chef d'orchestre, était un ami du grand violoniste Tibor Varga. Un artiste avec qui la jeune violoniste étudiera jusqu'à l'âge de 14 ans. Elle rejoindra ensuite le Conservatoire de Lyon, où elle travaillera avec Pavel Vernikov. Elle rejoindra enfin Zakhar Bron à la Musikhochschule de Zürich où elle obtient son diplôme de soliste en 2007 avec les plus hautes distinctions. Peu après, elle devient premier violon solo de l'Orchestre Symphonique de St Gall (Suisse). Et c'est le Directeur musical de cet Orchestre de Saint Gall, David Stern qui l'incitera à rencontrer le violoniste Reinhard Goebel. C'est ce grand musicien (ndlr. : violoniste), fondateur de l'ensemble Musica Antiqua Köln en 1973, qui lui mettra le pied à l'étrier du violon baroque, une rencontre fondamentale dans le parcours de notre invitée. Car rencontrer une personnalité comme Reinhard Goebel, revient à ouvrir grand les portes de tout l'univers de la Musique ancienne. " Avec Reinhard... ", nous dira la jeune violoniste " Nous n'avons pas spécialement travaillé l'instrument, mais plutôt des livres, des manuscrits... Nous avons finalement davantage fait de la musicologie, que du violon. Reinhard Goebel est un homme extrêmement inspirant, et érudit. J'avais 24 ans, quand je l'ai rencontré, et alors que j'avais ce très beau et prestigieux poste de 1er violon solo à l'Orchestre de St Gall, j'ai décidé de l'abandonner pour me consacrer exclusivement au violon baroque. Pendant une année entière, nous nous sommes exclusivement consacrés aux sources. Et c'est seulement après cette année de recherches, que Reinhard Goebel m'a dit que je pouvais maintenant commencer à jouer un violon baroque ". Etonnamment, c'est ce même Reinhard Goebel qui m'a incité, - 6 ans plus tard, alors que je m'apprêtais à enregistrer mon 1er disque -, à ne pas enregistrer que du répertoire baroque, mais aussi du répertoire contemporain au violon moderne. Montre-leur qu'on peut faire les deux simultanément, m'a confié le grand Maître allemand. " Depuis lors, Chouchane Siranossian est l'une de ces rares artistes (ndlr. : à l'instar d'Isabelle Faust) qui jouent de manière aussi convaincante le répertoire baroque, sur instrument d'époque, que le répertoire plus tardif, voire contemporain sur violon moderne. Outre la rencontre avec Reinhard Goebel, celle avec le pianiste et chef d'orchestre belge Jos Van Immerseel lui donnera l'occasion de réaliser des très passionnants enregistrements. Nous l'entendrons ainsi dans des Sonates de Pietro Locatelli et Jean-Marie Leclair, extraites de l'album "L'ange et le Diable" chez ALPHA, avec Jos Van Immerseel au clavecin. Toujours avec le musicien belge, nous l'entendrons avec lui, à la baguette de son ensemble Anima Eterna dans le "Tzigane" de Maurice Ravel, en public. Ce qui est passionnant dans cette version, c'est que Chouchane Siranossian a tenu à monter des cordes en boyau sur son violon moderne. C'est par ailleurs ces cordes en boyau qu'on utilisera jusqu'en... 1945 ! "Une fois que vous vous êtes intéressée aux sources... ", nous rappellera la violoniste française " Ce que font tous les musiciens qui pratiquent la musique ancienne, vous ne pouvez plus vous départir de ce désir de vérité, dans quel que répertoire que ce soit ! " C'est dans ce même esprit qu'elle a enregistré le Concerto pour violon de Mendelssohn avec Jakob Lehmann, à la tête de l'ensemble Anima Eterna. Dans cet enregistrement, le chef Jakob Lehmann et elles se sont intéressés à la 1ère version de ce Concerto, celle de 1844, qu'on n'entend plus jamais. Enfin, il serait injuste de ne pas mentionner ici son dernier enregistrement, paru chez ALPHA en mars 2020, et...

    Puisque vous avez du talent - Sarah Defrise, soprano : ' La découverte de Joseph Jongen m'a fait changer la façon dont j'envisage la musique ' - 28/10/2020

    Play Episode Listen Later Oct 28, 2020 112:07


    Sarah Defrise est l'une des voix de sopranos qui comptent aujourd'hui en Belgique. Née dans une famille de scientifiques-mélomanes, elle a toujours été entourée de musique. Dès l'âge de 4 ans, elle débute le piano. Une passion à laquelle s'ajoute rapidement celle du théâtre. Dès l'âge de 10 ans, la jeune soprano décide qu'elle sera chanteuse. Elle intègre alors la Choraline, le Choeur des Jeunes de la Monnaie. Parallèlement à ses activités musicales, elle entreprend des études de langues et littératures romanes à L'ULB. Des études qu'elle interrompra pour se consacrer désormais exclusivement à l'Art lyrique. Un parcours académique d'Art lyrique qui se poursuivra en deux temps temps : tout d'abord au Conservatoire de Bruxelles, section néerlandophone, puis à Paris, à l'Ecole Normale de Musique Alfred Cortot, où elle travaillera avec Daniel Ottevaere, grand pédagogue belge émigré à Paris, et qui deviendra son mentor. En 2014, la jeune soprano belge fait ses débuts à l'opéra royal de Wallonie dans le rôle de Clorinda dans la "Cenerentola" de Rossini. Depuis lors, Sarah Defrise n'a pas cessé de chanter à l'opéra. On y apprécie bien sûr la souplesse, l'agilité, et l'expressivité de sa voix lumineuse, à la projection rare. Mais c'est aussi son jeu d'actrice extrêmement convaincant et engagé, qui est particulièrement remarqué par les metteurs en scène, comme par les Directeurs musicaux. A la question de savoir si le métier de comédienne aurait pu être une autre voie, Sarah Defrise nous répondra sans détour : " J'y pense encore toujours, mais l'Opéra n'est rien d'autre que du théâtre en Musique ! " En septembre 2020, c'est à La Monnaie que Sarah Defrise incarne le rôle principal d'une adolescente, dans l'opéra "Dead little girl", de Jean-Luc Fafchamps, 1er volet de la trilogie "Is this the end ? " Dans cette production, filmée et diffusé en streaming, les performances vocales et théâtrales de Sarah Defrise ne font qu'un. On y ressent toute la douleur de l'adolescence, comme si la jeune soprano était vraiment cette adolescente en détresse. Parallèlement à ce métier à l'Opéra, Sarah Defrise nourrit depuis plusieurs années maintenant, une passion pour le compositeur belge Joseph Jongen (1873-1953). Une passion qui l'a conduite à réaliser une thèse de Doctorat autour des mélodies pour voix et piano de Jongen. Un travail intense, minutieux et méticuleux qui l'a occupée pendant quatre ans. Une thèse qui exigeait également de proposer une production musicale. Celle-ci s'est concrétisée par l'enregistrement discographique de l'intégrale des mélodies pour voix et piano de Jongen. Le 1er volume de cette trilogie, intitulé "Entrevisions" est paru chez Musique en Wallonie. Deux autres volumes sont à paraître dans le futur. Dans ce 1er volet, Sarah Defrise est accompagnée par l'excellent pianiste londonien Craig White. ils y explorent, entre autre, l'opus 25, composé en 1902. A propos de Jongen, Sarah Defrise nous confiera que " La découverte de sa musique m'a fait changer la façon dont j'envisage la musique [...] L'une des difficultés et des douleurs de Jongen aura été celle de ne pas comprendre, au tournant du 20e siècle tout le courant dodécaphonique qui s'amorçait. Jongen ne l'a jamais emprunté. " En conversant avec la jeune artiste, on se rend vite compte de la richesse de sa personnalité : elle n'est ainsi pas seulement une artiste lyrique très complète, mais aussi une chercheuse, et enfin une citoyenne engagée. C'est ainsi qu'elle crée, en plein confinement, avec d'autres artistes, le collectif " Les artistes affilié.e.s ". Une structure qui incite les Artistes à connaître leurs droits, en s'affiliant aux différentes fédérations professionnelles qui qui les représentent en Fédération Wallonie-Bruxelles; Un sujet dont nous parlera notre invitée. Vous l'avez compris, le spectre artistique de Sarah Defrise est aussi large que sa tessiture. Qui plus est, elle est une personne rayonnante, attentive, et délicieusement drôle, que nous vous invitons à découvrir avec nous ! Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Le trio Aries : ' Les concerts en ligne ne remplaceront jamais l'échange avec le public ' - 18/10/2020

    Play Episode Listen Later Oct 18, 2020 115:20


    Le trio Aries est un trio avec piano. Il est composé d'Alice Van Leuven (25 ans), au violon; de Paul Heyman (26 ans), au violoncelle et de Wouter Valvekens (23 ans) au piano. La violoniste et le violoncelliste de cette jeune formation seront nos invités aujourd'hui. Fondé en 2018, c'est par le fruit du hasard et de leurs relations en commun, que ces trois artistes se sont rencontrés. Un point commun dans leur parcours musicaux impressionne, c'est celui d'être partis étudier à l'étranger pour leur Maîtrise, et ce, dans les plus prestigieuses écoles . C'est ainsi que la violoniste Alice Van Leuven a rejoint la Kunst Universität de Berlin; le pianiste Wouter Valvekens la Royal Academy de Londres, et le violoncelliste Paul Heyman, le Conservatoire de Zurich. Vous l'avez compris, la barre est placée d'emblée très haut. Et lorsqu'on écoute le trio Aries pour la première fois, on ne peut pas s'y tromper : La sonorité est belle, riche, voluptueuse, et l'engagement est total. Mais ce qui nous a peut-être le plus marqués, c'est la redoutable mise en place rythmique de cette formation. Une rigueur rythmique qui a le mérite de ne jamais être raide ou rigide. " Nous recherchons "le groove", nous confiera la violoniste Alice Van Leuven. "Le groove", c'est ce balancement tellement typique de la musique funk, ou du jazz rock. " Pour nous ", complètera la violoniste, " Il n'y a pas de grandes différences entre la musique dite "populaire" et classique. Les codes sont différents, mais le langage est le même ! Nous recherchons aussi la fougue dans nos interprétations " Gagnant du Concours Supernova en février 2020 (ndlr. : en même temps que le quatuor Desguin), la tournée de concerts promise au trio, et liée à ce prix n'a pas pu avoir lieu. " Mais nous ne sommes pas à plaindre, même si l'une des inconnues reste l'aspect financier ", déclareront en choeur les deux jeunes membres de ce trio Aries. " En dépit du confinement, nous avons eu plusieurs occasions de jouer en public. Bien sûr, en respectant toutes les normes sanitaires que l'on sait, mais contrairement aux Orchestres, par exemple, nous, nous avons pu jouer. Nous gardons par exemple un souvenir marquant de notre prestation au "Klara on tour", organisé par la radio "Klara". Nous avons joué le 1er Trio de Brahms, en streaming, dans la grande salle Henry Le Boeuf du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Une salle dans laquelle, il y avait... 2 spectateurs, alors qu'elle peut en contenir 2400 !! L'expérience était belle, et intéressante, mais qu'on ne s'y trompe pas : les concerts en ligne, ne remplaceront jamais l'échange instantané avec le public, tel qu'on le vit pendant un vrai concert " Travailleurs, cultivés, humains, optimistes, et brillants, les trois membres du Trio Aries ont déjà acquis la sagesse de leurs aînés, dans le sens où ils prennent les opportunités, comme les déconvenues, comme elles se présentent : sans peur, ni méfiance, ni même colère. On sent chez eux une irrépressible envie de jouer, pour partager les grands auteurs, à travers leur regard, celui de jeunes musiciens entre 23 et 26 ans, qui vivent au 21e siècle. Le résultat est aussi impressionnant que terriblement frais. On en redemande, et on se réjouit de les entendre sur scène, comme au disque. Le trio Aries : un trio d'exception ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    "Puisque vous avez du talent" : Kostia Pace, Directeur de la Jazz Station - Kostia Pace, Directeur de la Jazz Station : ' Cultiver et stimuler la diversité de notre jazz belge ! ' - 11/10/2020

    Play Episode Listen Later Oct 11, 2020 115:18


    Kostia Pace est né il y a 30 ans à Paris, d'un père "créateur lumière", et d'une mère danseuse. C'est en fusionnant l'Art de la lumière et celui du mouvement, qu'il décide d'entreprendre des études de cinéma, et plus précisément le métier de monteur, au cinéma. En 2012, il rejoint Bruxelles, attiré par le 7e Art belge. Enchaînant différents boulots, autour de cette discipline, il tombe par hasard, la même année 2012, sur une annonce d'un club de jazz à Bruxelles : "La Jazz Station" (ndlr. : La Jazz Station qui fête en ce moment ses 15 ans ! ) En 2012, donc, le club recherche un employé polyvalent. Le jeune monteur obtient le poste. Trois ans plus tard, nous sommes en 2015, c'est cette fois le poste de Directeur qui se libère. Kostia pose sa candidature, et est nommé Directeur à 25 ans. Artiste, mais pas musicien, le jeune monteur apprend vite, écoute tout ce qui bouge, et n'a pas peur de s'entourer, pour pouvoir choisir collégialement les artistes que le club souhaite accueillir. La Jazz Station étant une ASBL, elle est subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. "Nous recevons de l'argent public '', nous confiera le jeune Directeur, " Nous avons par conséquent une responsabilité et une mission, vis à vis de ces sommes allouées. C'est notre devoir, et notre plaisir, aussi, que le public retrouve chez nous une partie de son investissement de citoyen ! " Et d'ajouter : "Nous sommes d'abord, et surtout connu du public, pour être un club de jazz. Mais nous sommes bien plus que cela : nous ouvrons nos locaux pour des répétitions, ou des résidences d'artistes, nous organisons des expositions, des cours de compréhension du jazz, nous réalisons des podcasts... Toutes ces activités font de nous, un lieu de culture, un centre culturel ! " En plein confinement, Vincent Debast, grand ingénieur du son spécialisé dans la prise de son de jazz contacte Kostia Pace. Vincent Debast explique alors à Kostia Pace , qu'en l'absence de possibilités de se produire en concert, il souhaiterait offrir une plate-forme numérique aux artistes de jazz confinés. Kostia Pace trouve l'idée excellente, il engage alors un réalisateur : Vincent Blairon (ndlr. : "Jambon production"), et des cadreurs. La Jazz Station prête sa scène, et imagine alors de filmer des duos ou trios pendant une demi-heure, sous forme de mini-concerts, mais sans public, la situation sanitaire l'interdisant. Le projet des "Jazz Station E-live" était né ! Après de longues réflexions, la Jazz Station sélectionne 10 duos ou trios de jazzmen et jazzwomen belges, totalisant 26 artistes. Parmi la sélection, beaucoup de jeunes musiciens, mais pas seulement, nous confiera le jeune Directeur. "Nous nous sommes toujours interdits toute forme de jeunisme ! La jeunesse, c'est dans la tête. Ce qui nous tenait en revanche particulièrement à coeur, c'est que toute la diversité du jazz belge soit représentée dans cette sélection. C'est cette même démarche qui nous anime pendant toute l'année : aider les artistes, encourager et stimuler la création, et donner à entendre tous LES jazz au public. " "Nous souhaitons tout autant continuer à faire entendre la tradition du jazz, que son avant-garde", nous dira Kostia Pace. "Ce qui compte, c'est de cultiver sa diversité, sans oeillères, ni préjugés." Aujourd'hui, nous écouterons des extraits de ces 10 mini-concerts, qui offrent un splendide échantillon de la diversité et de la richesse de notre jazz belge. Ces 10 "Jazz Station E-live sont à retrouver sur notre plate-forme RTBF AUVIO Nous en profiterons aussi pour parler du Jazz Station Big band, le big band du club, ainsi que des Lundis d'Hortense , l'association des jazzmen de Belgique. Une association "soeur" qui partage ses locaux avec ceux de la Jazz Station. Et puis citons ici, l'équipe de la Jazz Station, entourant Kostia Pace : Yannick Carreyn, Charlotte Gillis et Héloïse Van Herzeele. La Jazz Station est située 193, Chaussée de Louvain, à...

    Puisque vous avez du talent - Aurelia Visovan, pianofortiste : ' Chaque pianoforte est un autre monde ! ' - 04/10/2020

    Play Episode Listen Later Oct 4, 2020 115:25


    Aurelia Visovan est née à Cluj, en Roumanie, il y a 30 ans. Pianiste de formation, elle a également étudié, en parallèle le clavecin dans son pays. C'est à la faveur d'une Master class de piano moderne, du grand Maître américain, Robert Levin, qu'elle découvre le pianoforte. Il faut dire que l'homme est un grand spécialiste mondial du pianoforte. Et Aurelia Visovan de nous confier que " Robert Levin est l'un des rares pianistes qui peut encore improviser à la manière de Mozart " Mais c'est à Vienne, qu'elle fera ses études supérieures, au cours desquelles elle étudiera en profondeur le pianoforte. Cela étant dit, notre invitée continue à jouer du piano moderne, et du clavecin. Travailleuse et infiniment curieuse, Aurelia Visovan remporte le 1er Prix du Concours de Musique ancienne de Bruges, en 2019. C'est suite à ce prix qu'elle a pu enregistrer son 1er disque de Musique de chambre au pianoforte. Il paraît en ce moment chez Ricercar, et sera au coeur de notre entretien. La genèse de ce disque est assez amusante : " Lors du Concours de Bruges en 2019 " nous racontera la jeune pianiste " J'avais à jouer une transcription du 24e Concerto pour piano de Mozart, par Johan Nepomuk Hummel. Une transcription pour pianoforte, flûte, violon et violoncelle. Les musiciens engagés par le Concours étaient la flûtiste Anna Besson; la violoniste Cecilia Bernardini, et le violoncellliste Marcus Van Den Munckhof. L'entente musicale et humaine ont été telles, qu'au moment d'enregistrer ce disque, j'ai eu l'idée de le faire avec ces musiciens-là, et avec ce répertoire symphonique, transcrit par Hummel " Le résultat est passionnant. Sur ce disque, on peut entendre deux transcriptions magistrales de J.N. Hummel : celle du 24e Concerto pour piano de Mozart, dont nous parlions, et celle de la 1ère Symphonie de Beethoven. Outre ces transcriptions, la pianofortiste a également enregistré la Sonate en fa mineur, opus 20, toujours de Hummel. Epaulée par trois musiciens aussi efficaces que subtils, Aurelia Visovan fait sonner son piano comme une voix. Elle fait entendre toutes les inégalités de cet instrument, dont on se rappelle, en l'écoutant, que ces inégalités confèrent à l'instrument un feu d'artifice de couleurs. A la question délibérément provocatrice que nous lui poserons : " Mozart aurait certainement été ravi de jouer sur le Steinway de concert moderne, alors pourquoi donc s'évertuer à jouer ce répertoire sur des instruments historiques, et par conséquent imparfaits ? ". La musicienne ne se laissera pas démonter, et nous répondra, pleine de malice : " Si Mozart avait connu le piano moderne, il aurait surtout écrit une autre musique que celle que nous connaissons !! ". Et de rajouter : " Pour nous, jouer les instruments historiques, c'est aussi une immense curiosité ! Ce n'est pas un fardeau, c'est une passion ! ". Tout au fil de l'écoute de ce disque, on est charmés d'abord par le génie de transcription de J.N.Hummel, mais aussi par la fluidité du discours musical de ce quatuor, dont on sent qu'il poursuit le même but : produire de la beauté avec des instruments historiques ! Aurelia Visovan sera en récital à Bozar, à Bruxelles, ce dimanche 11 octobre à 11h. Aurelia Visovan, une musicienne cultivée, raffinée, et généreuse, et une femme infiniment sympathique, et ouverte sur le monde. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Anna Besson, flûtiste et Reinoud Van Mechelen, ténor : ' Jouer ' historiquement informé ', c'est une façon de se rapprocher de la Musique. ' - 27/09/2020

    Play Episode Listen Later Sep 27, 2020 115:28


    Jeunes trentenaires, et parents depuis 3 mois, la flûtiste Anna Besson et le ténor Reinoud Van Mechelen sont devenus, -en un peu moins de 10 ans-, deux acteurs incontournables de la vie musicale en France et en Belgique. Tous deux passionnés par la Musique ancienne, c'est sur ce terrain qu'ils se sont rencontrés, alors que tous deux s'étaient déjà fait une belle place dans ce monde-là. Pour Reinoud Van Mechelen, c'est entre autre Philippe Herreweghe d'une part, et le Jardin des voix , (ndlr. : une Académie pour jeunes chanteurs, née en 2002 des "Arts florissants" et de son fondateur William Christie), d'autre part, qui lui offriront de belles opportunités de se faire connaître. Quant à la flûtiste Anna Besson, c'est sa passion pour la musique irlandaise, et sa flûte irlandaise, qui la mèneront au traverso, et à la musique baroque. Chercheuse, curieuse, et collectionneuse d'instruments, elle s'intéresse depuis longtemps à toutes les formes de musique populaires, folkloriques et traditionnelles. Flûtiste à la sonorité voluptueuse, et généreuse, sa technique impeccable lui permet de jouer toutes les flûtes traversières : de la flûte "Renaissance", à la flûte moderne : un monde de sonorités, et de couleurs, tout à fait merveilleuses. En 2016, Anna Besson et Reinoud Van Mechelen fondent l'ensemble A Nocte Temporis (trad. : depuis la nuit des temps), un ensemble à géométrie variable (c'est à dire qu'il adapte son effectif, au répertoire qu'il joue), et " historiquement informé ". Une démarche fondamentale qui a débuté dans les années ' 60, avec ceux que l'on a appelé les Baroqueux. Jouer " historiquement informé ", cela signifie d'abord, essayer de jouer les instruments de l'époque du répertoire qu'on aborde. C'est ce qu'on appelle "les instruments historiques". Mais la démarche est bien plus large que cela, elle consiste aussi à analyser et à lire les traités écrits à l'époque, et aussi à rechercher les partitions originales. C'est un chemin qu'emprunte A Nocte temporis, et ses deux fondateurs. Cela dit, la flûtiste Anna Besson, nous précisera que " si la démarche "historiquement informée", consiste à respecter, et à tenir compte de tout ce que l'on sait de cette époque, il est important pour nous d'y mettre notre "patte", nos convictions " Et le ténor Reinoud Van Mechelen d'ajouter : " Pour nous, jouer "historiquement informé", c'est une façon de nous rapprocher de la Musique, ce n'est pas un snobisme ". A ce jour, "A Nocte Temporis" a publié cinq disques. Et si le 1er était consacré à la Musique de Jean-Sébastien Bach, la formation a aujourd'hui considérablement élargi son répertoire, et, -à l'occasion-, élargi son effectif. C'est ainsi qu'en 2019, l'ensemble faisait paraître "The Dubhlinn Gardens", un disque consacré à de la musique populaire irlandaise du 18e siècle, avec par exemple l'excellente harpiste Sarah Ridy. C'est une démarche similaire qui animent nos deux invités, dans le projet qu'ils ont présenté aux festivals de Wallonie, cet été, où ils proposaient des mélodies populaires écossaises et irlandaises, arrangées par Carl Maria Von Weber, et L.V.Beethoven. Ces jeudi 1er et vendredi 2 octobre, ils présenteront à Charleroi, puis à Liège, un autre projet de leur ensemble, et ce dans le cadre des Festivals de Wallonie, c'est "Dumesny, haute-contre de Lully". Illustration de la géométrie variable de "A Nocte Temporis", qui se sera mué pour ce répertoire, en un orchestre "à la Française" de 25 musiciens. Parallèlement aux différents projets que multiplie l'ensemble "A Nocte Temporis", nos deux invités développent leurs carrières personnelles. C'est ainsi qu'Anna Besson publiera le 1er novembre chez ALPHA, un disque en duo "Variations on folk songs", avec la pianofortiste russe Olga Paschenko. Elles y explorent des mélodies populaires traditionnelles écossaises, russes, hongroises, françaises, italiennes, ukrainiennes, irlandaises et tyroliennes, arrangées par trois grands...

    Puisque vous avez du talent - Maya Levy, violoniste : ' Dès l'âge de 4 ans, j'ai su que ma vie serait le violon ! ' (Nouvelle diffusion) - 20/09/2020

    Play Episode Listen Later Sep 20, 2020 116:21


    Nouvelle diffusion ce dimanche, de l'entretien que nous avait accordé Maya Levy. C'était en janvier 2020. A seulement 22 ans, la jeune violoniste peut déjà s'enorgueillir d'un parcours digne d'une artiste confirmée. En octobre 2019, elle remportait le 1er Prix du concours des ¿Médias Francophones Publics 2020¿, une distinction décernée par les quatre grandes radios classiques de service public (Musiq'3, France-Musique, Espace 2 - RSR Suisse romande et "Ici-Musique" au Canada). Une compétition au cours de laquelle le Jury avait salué la maturité musicale de cette violoniste d'exception. Au même moment (ndlr.: octobre 2019), c'est en Pologne à l' ¿International `Karol Lipinski Violin Competition 2019'' qu'elle se distinguait, à travers le `Prix Beethoven' pour la meilleure interprétation d'une des Sonates pour violon du Grand Maître. Et tant qu'à parler de prix, on citera aussi la `Silver Medal' au Manhattan International Music Competition, le prix " Supernova 2017 " au Klarafestival , et enfin le titre de lauréate du 'Karol Szymanowski Competition' en 2018. "Dès l'âge de 4 ans, j'ai su que ma vie serait le violon", nous confiera la jeune artiste, qui sera guidée par Bernadette Janssen, qui sera comme une "maman de violon", puis par Igor Tkatchouk, et enfin par le grand Boris Kuschnir, à Vienne, à qui elle doit beaucoup, reconnaîtra-t-elle. Ce qui impressionne chez Maya Levy, c'est d'abord sa détermination. Née avec un violon dans les mains, elle semble ne souffrir d'aucun trac ou stress, et trace sa route musicale et artistique avec une assurance impressionnante. Une assurance doublée d'un vrai respect pour autrui, qui fait plaisir à voir. Quant au volet musical, il découle de cette assise personnelle : la sonorité est puissante, voluptueuse, charnue et terriblement expressive. Guidée par les plus grands Maîtres et par une vraie culture musicale, Maya Levy peut tout jouer : de Mozart à Shostakovitch, en passant par Beethoven, ou Grieg; danstous ces répertoires, sa vision musicale et sa technique éprouvée font mouche. Nous la découvrirons aujourd'hui, essentiellement dans des prestations en public, et dans des pages de Beethoven, Grieg, Szymanowski et Ysaÿe. Maya Levy, une grande musicienne, sensible et intelligente, et une personne, dont chacun appréciera la délicatesse. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

    Puisque vous avez du talent - Angelo Moustapha, batteur et percussionniste de jazz : ' L'improvisation, c'est beaucoup de recherche, de bagage, et d'ouverture ! ' - 13/09/2020

    Play Episode Listen Later Sep 13, 2020 115:30


    C'est à la faveur d'un concert du quartet du guitariste Philip Catherine, que nous avons découvert Angelo Moustapha. Un quartet dont Angelo était le batteur. Né il y a 27 ans, à Nikki, au Bénin, Angelo Moustapha commence à jouer des percussions dès l'âge de 7ans, dans la paroisse de son village : " L'Eglise du christianisme céleste ". Dès que son pied pourra toucher le sol, et par conséquent actionner la grosse caisse, il sera proclamé "batteur officiel" de la chorale de la paroisse. Parmi les cantiques traditionnels, se glissent des mélodies gospel. Elles seront pour lui un marche-pied vers le jazz. S'ensuivra la création d'un orchestre "Les pionniers de Savalou", dont le tout jeune batteur sera le chef d'orchestre. Dès son enfance, le jeune batteur béninois nous dira avoir toujours eu " le goût d'approfondir quelle que matière que ce soit, d'aller au bout des choses " " J'ai toujours été un chercheur, un explorateur ", nous confiera Angelo Moustapha. Diplômé de l'École supérieure des Métiers d'Art et de la Culture de Cotonou, il est détenteur d'un diplôme professionnel de compétence et de capacité intrinsèque. " C'est une école qui développe le potentiel artistique de chacun ", note Angelo Moustapha. "Tout ce que j'ai appris, c'est ici au Bénin [...], nous rappellera le batteur béninois. " Je ne suis pas allé étudier aux Etats-Unis ou en Europe. J'ai beaucoup écouté les grandes figures du jazz : Miles Davis, John Coltrane, Herbie Hancock, Chick Corea, et toute une génération de batteurs américains que j'admire : Dennis Chambers, Dave Weckl, Brian Blade... Et après m'être imprégné de leur esthétique, j'ai tenté de reproduire ce qu'ils faisaient [...] En 2019, le grand guitariste belge Philip Catherine est invité par l'Ambassade belge à Cotonou. A la suite de son concert, il dispense une Master Class, à laquelle participe Angelo Moustapha. Entre les deux hommes, le courant passe instantanément : Philip Catherine est charmé par la rigueur rythmique, la créativité et l'élégance du jeune batteur béninois. Il l'invite à jouer avec lui en Belgique. Angelo Moustapha vit désormais dans notre pays, depuis quelques mois. " La rencontre avec Philip Catherine a changé ma vie ! ", souligne le jeune Béninois. " Ce qui est merveilleux, c'est l'ouverture d'esprit de Philip Catherine. Il me laisse jouer comme je le souhaite, ne tente pas de me faire rentrer dans une quelconque esthétique. Il m'incite seulement à être moi-même [...] Compatriote du grand guitariste béninois Lionel Loueke (ndlr. : découvert par Herbie Hancock), Angelo Moustapha reconnaît que si l'on souhaite faire carrière dans le jazz, il faut s'expatrier. La scène "jazz" au Bénin est trop confidentielle pour pouvoir en vivre. A l'écoute d'Angelo Moustapha, on est charmé, et séduit par la manière dont il mélange subtilement sa culture africaine, à une culture "occidentale" du jazz parfaitement intégrée et maîtrisée. Son jeu s'en trouve particulièrement original et créatif. Angelo Moustapha, un musicien incroyablement cultivé, à la technique époustouflante, toujours au service de la Musique. Un homme rayonnant et généreux : une personnalité à découvrir sans délai. Bonne écoute ! Réalisation et présentation : Laurent GRAULUS

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