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« Dans les couloirs du 7e sommet Union africaine-Union européenne, qui s'est ouvert hier à Luanda, un même leitmotiv revient, pointe Ledjely en Guinée : sortir des grandes déclarations, dépasser les promesses ambitieuses mais rarement concrétisées, et passer enfin aux actes. C'est le principal chagrin formulé par l'Afrique à l'égard de l'Europe. À la différence de la Chine, qui construit des routes, des ponts et des bâtiments, l'Union européenne a multiplié longtemps les engagements sans toujours leur donner corps ». Alors, poursuit Ledjely , « les projections les plus réalistes laissent entrevoir un scénario dans lequel les Européens, s'alignent progressivement sur les pratiques russes et chinoises, pourraient mettre entre parenthèses leurs discours sur la démocratie ou les droits humains, pour se concentrer exclusivement sur les enjeux commerciaux et économiques. Un schéma qui, à première vue, pourrait sembler plus respectueux de la souveraineté africaine. Mais il ne sera viable, prévient le site guinéen, que si les dirigeants africains se montrent à la hauteur des responsabilités qui leur incombent ». Vers un « partenariat mutuellement fructueux » ? Aujourd'hui à Ouagadougou renchérit : « au cours de ce sommet de Luanda, on va encore entendre des grands oraux qui sonnent bien aux oreilles, des incantations, mais quid des vrais actes qui vont dans le sens du bon… sens. Et assurément, cette grande-messe a besoin d'une mue véritable. (…) Les sommets UE-UA ne peuvent plus se contenter des sentiers convenus et des discours de l'eau de robinet ! » En tout cas, pointe Le Pays , toujours au Burkina, « on espère que les discussions (à Luanda) empreintes de sincérité dans une volonté de promouvoir un partenariat mutuellement fructueux. C'est dire l'enjeu de ce sommet qui vise à renforcer le partenariat traditionnel entre les deux entités continentales pour en faire un partenariat beaucoup plus stratégique. Une relation dans laquelle il revient au continent noir de savoir se hisser à la hauteur de son alter ego pour traiter avec lui sur un pied d'égalité. Ce qui appelle aussi à des responsabilités plus grandes en paraissant moins un simple bénéficiaire qu'en s'affichant comme un acteur à part entière de son propre développement ». Mali : Ras Bath devant les juges À la Une également, l'ouverture ce mardi du procès de Ras Bath à Bamako. En prison depuis plus de deux ans, le chroniqueur de l'émission Grand dossier et porte-parole du Collectif pour la défense de la République, est accusé d'atteinte au crédit de l'État et d'association de malfaiteurs. « Tous les regards seront tournés vers la Cour d'Appel de Bamako ce mardi », s'exclame Maliweb. En effet, précise le site MaliActu , « les poursuites judiciaires qui visent l'activiste et cette période de détention préventive de plus de deux ans soulèvent des questions cruciales sur l'état des libertés et de la justice dans le pays. L'enjeu de cette procédure est immense, non seulement pour la trajectoire personnelle de Ras Bath, mais aussi pour son rôle d'acteur influent sur la scène politique et médiatique . (…) Dans un contexte de fortes tensions sociales et politiques, ce procès a acquis une dimension symbolique qui ne peut être ignorée, relève encore MaliActu. (…) Il est perçu comme un indicateur de la marge de manœuvre accordée à la liberté d'expression au Mali ». Les concours Mini-miss et monsieur au Kenya Enfin à lire dans Le Monde Afrique ce reportage sur le succès des concours de mini-miss et mister au Kenya… « Des compétitions qui attirent chaque année plus d'enfants, âgés de 3 à 17 ans. Des filles en grande majorité, mais quelques garçons sont également présents ». Des enfants qui défilent comme des mannequins, qui dansent, qui récitent des poésies. Tous sont déjà très actifs sur les réseaux sociaux. Comme la jeune « Ella, 9 ans, qui poste en ligne des projets scolaires » et qui « a livré dimanche dernier au dernier concours national des mini-miss et mister une performance de danse qui a enflammé la salle du théâtre. "J'adore être sur la scène. Ça peut-être fatiguant mais ça me donne de l'énergie", sourit la jeune fille(…). Beaucoup de parents kényans voient dans ces concours un avenir possible pour leur progéniture », explique Le Monde Afrique . Il faut dire qu'au Kenya les emplois manquent, précise le journal. Le taux de chômage éviterait les 20%. Et de plus en plus de jeunes se tournent vers l'étranger.
« Dans les couloirs du 7e sommet Union africaine-Union européenne, qui s'est ouvert hier à Luanda, un même leitmotiv revient, pointe Ledjely en Guinée : sortir des grandes déclarations, dépasser les promesses ambitieuses mais rarement concrétisées, et passer enfin aux actes. C'est le principal chagrin formulé par l'Afrique à l'égard de l'Europe. À la différence de la Chine, qui construit des routes, des ponts et des bâtiments, l'Union européenne a multiplié longtemps les engagements sans toujours leur donner corps ». Alors, poursuit Ledjely , « les projections les plus réalistes laissent entrevoir un scénario dans lequel les Européens, s'alignent progressivement sur les pratiques russes et chinoises, pourraient mettre entre parenthèses leurs discours sur la démocratie ou les droits humains, pour se concentrer exclusivement sur les enjeux commerciaux et économiques. Un schéma qui, à première vue, pourrait sembler plus respectueux de la souveraineté africaine. Mais il ne sera viable, prévient le site guinéen, que si les dirigeants africains se montrent à la hauteur des responsabilités qui leur incombent ». Vers un « partenariat mutuellement fructueux » ? Aujourd'hui à Ouagadougou renchérit : « au cours de ce sommet de Luanda, on va encore entendre des grands oraux qui sonnent bien aux oreilles, des incantations, mais quid des vrais actes qui vont dans le sens du bon… sens. Et assurément, cette grande-messe a besoin d'une mue véritable. (…) Les sommets UE-UA ne peuvent plus se contenter des sentiers convenus et des discours de l'eau de robinet ! » En tout cas, pointe Le Pays , toujours au Burkina, « on espère que les discussions (à Luanda) empreintes de sincérité dans une volonté de promouvoir un partenariat mutuellement fructueux. C'est dire l'enjeu de ce sommet qui vise à renforcer le partenariat traditionnel entre les deux entités continentales pour en faire un partenariat beaucoup plus stratégique. Une relation dans laquelle il revient au continent noir de savoir se hisser à la hauteur de son alter ego pour traiter avec lui sur un pied d'égalité. Ce qui appelle aussi à des responsabilités plus grandes en paraissant moins un simple bénéficiaire qu'en s'affichant comme un acteur à part entière de son propre développement ». Mali : Ras Bath devant les juges À la Une également, l'ouverture ce mardi du procès de Ras Bath à Bamako. En prison depuis plus de deux ans, le chroniqueur de l'émission Grand dossier et porte-parole du Collectif pour la défense de la République, est accusé d'atteinte au crédit de l'État et d'association de malfaiteurs. « Tous les regards seront tournés vers la Cour d'Appel de Bamako ce mardi », s'exclame Maliweb. En effet, précise le site MaliActu , « les poursuites judiciaires qui visent l'activiste et cette période de détention préventive de plus de deux ans soulèvent des questions cruciales sur l'état des libertés et de la justice dans le pays. L'enjeu de cette procédure est immense, non seulement pour la trajectoire personnelle de Ras Bath, mais aussi pour son rôle d'acteur influent sur la scène politique et médiatique . (…) Dans un contexte de fortes tensions sociales et politiques, ce procès a acquis une dimension symbolique qui ne peut être ignorée, relève encore MaliActu. (…) Il est perçu comme un indicateur de la marge de manœuvre accordée à la liberté d'expression au Mali ». Les concours Mini-miss et monsieur au Kenya Enfin à lire dans Le Monde Afrique ce reportage sur le succès des concours de mini-miss et mister au Kenya… « Des compétitions qui attirent chaque année plus d'enfants, âgés de 3 à 17 ans. Des filles en grande majorité, mais quelques garçons sont également présents ». Des enfants qui défilent comme des mannequins, qui dansent, qui récitent des poésies. Tous sont déjà très actifs sur les réseaux sociaux. Comme la jeune « Ella, 9 ans, qui poste en ligne des projets scolaires » et qui « a livré dimanche dernier au dernier concours national des mini-miss et mister une performance de danse qui a enflammé la salle du théâtre. "J'adore être sur la scène. Ça peut-être fatiguant mais ça me donne de l'énergie", sourit la jeune fille(…). Beaucoup de parents kényans voient dans ces concours un avenir possible pour leur progéniture », explique Le Monde Afrique . Il faut dire qu'au Kenya les emplois manquent, précise le journal. Le taux de chômage éviterait les 20%. Et de plus en plus de jeunes se tournent vers l'étranger.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'aide internationale à Madagascar et les tensions entre le Pakistan et l'Afghanistan. Mali : nouvelle attaque du Jnim près de la capitale Un convoi de transport et de gasoil pas loin de Bamako a été attaqué par le Jnim. Comment les jihadistes ont-ils pu mener une attaque d'une telle ampleur à seulement quelques kilomètres de la capitale, pourtant censée être une zone sécurisée ? Quelle est la stratégie réelle du Jnim ? Avec Seidik Abba, journaliste, écrivain, président du Centre international d'études et de réflexion sur le Sahel (CIRES). Auteur de « Mali/Sahel: notre Afghanistan à nous ? » (Impact éditions). Madagascar : l'aide internationale en danger ? Après la prise du pouvoir par les militaires à Madagascar, l'aide internationale pourrait être coupée. Jusqu'à quel point le pays est dépendant des financements internationaux ? Avec Claire Fages, journaliste au service économie de RFI. Pakistan/Afghanistan : des pourparlers sans issue Les pourparlers pour une trêve entre le Pakistan et l'Afghanistan ont échoué. Comment expliquer l'échec de ces négociations ? Ces tensions pourraient-elles mener à une « guerre ouverte » entre les deux pays ? Avec Gilles Boquérat, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique. Et en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb. Au programme, les difficultés des internautes à obtenir des billets pour les matchs de la CAN 2025 au Maroc.
Réagissez à l'actualité de votre choix avec Vincent Dublange. RFI vous donne la parole. L'occasion d'aborder des thèmes qui ne font pas toujours la Une des médias français et internationaux.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la proposition d'un cessez-le-feu à Gaza acceptée par le Hamas et le bilan des discussions sur la guerre en Ukraine en Alaska et à Washington. Géographie : changer la carte pour changer le regard sur l'Afrique L'Union africaine soutient une campagne qui veut modifier la taille de l'Afrique sur les cartes du monde, afin de la rendre proportionnelle à la réalité. Quel peut être l'impact du soutien de l'Union africaine pour la visibilité de cette nouvelle carte ? Quels obstacles techniques ou politiques freinent aujourd'hui la diffusion de cette carte ? Avec Clothilde Hazard, journaliste au service Afrique de RFI. Gaza : vers un cessez-le-feu ? Le Hamas a accepté une proposition d'un cessez-le-feu de 60 jours en échange de la libération de dix otages vivants et d'un retrait partiel des troupes israéliennes. Quelles sont les chances qu'Israël accepte cette proposition ? Peut-on espérer qu'un cessez-le-feu temporaire puisse actuellement ouvrir la voie à une solution politique plus durable ? Avec Adel Bakawan, chercheur-associé à l'Ifri, directeur de l'Institut européen d'études du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (Eismena). Guerre en Ukraine : les discussions ont-elles permis une avancée vers la paix ? Aux États-Unis, Donald Trump a enchaîné avec les discussions sur la paix en Ukraine, d'abord avec Vladimir Poutine en Alaska, puis avec Volodymyr Zelensky et certains dirigeants européens à Washington. Ces discussions marquent-elles une avancée réelle vers la paix, ou ne s'agit-il que d'un affichage diplomatique ? Guerre en Ukraine : vers de nouvelles garanties de sécurité ? Lors des discussions à Washington, Donald Trump et les dirigeants européens ont promis des « garanties de sécurité » pour l'Ukraine. Quelles sont ces « garanties de sécurité » et comment pourraient-elles être mises en œuvre concrètement ? Guerre en Ukraine : une rencontre Poutine-Zelensky est-elle possible ? Le président américain a annoncé préparer les préparatifs d'une première rencontre entre les présidents russe et ukrainien. Une telle rencontre peut-elle réellement aboutir après ces discussions ? La question des territoires occupés sera-t-elle inévitablement posée lors d'un face-à-face Poutine-Zelensky ? Avec Ulrich Bounat, analyste géopolitique, chercheur-associé chez Euro Créative.
Faut-il jeter nos vieilles cartes à la poubelle ? Ces planisphères sur lesquels les enfants apprennent encore la géographie dans de nombreux pays du monde ? C'est ce que demandent depuis des années deux associations qui ont lancé la campagne « Correct the Map » (corriger la carte, en français). Elles contestent la projection européenne « Mercator » du XVIè siècle qui réduit la taille de l'Afrique. L'Union africaine soutient désormais officiellement la campagne. Et vous ? Pensez-vous aussi que ce changement est indispensable pour redonner à l'Afrique sa juste place ? Au-delà de la carte, qu'est-ce que cela dit des représentations de l'Afrique dans le monde et de sa place dans le concert des Nations ? Donnez-nous votre avis !
Le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a été désigné le 17 juillet envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahel. Sa mission sera de renouer le dialogue avec les trois pays de l'Alliance des États du Sahel, à savoir le Niger, le Mali et le Burkina Faso, qui sont suspendus de l'organisation depuis les coups d'État. Pourquoi Évariste Ndayishimiye a-t-il été choisi ? La nouvelle gouvernance de l'Union africaine souhaite-t-elle davantage impliquer les chefs d'État en exercice dans la résolution des conflits sur le continent ? Liesl Louw-Vaudran est conseillère principale à l'International Crisis Group pour l'Union africaine. Elle est l'invitée de Pierre Firtion. RFI : Comment analysez-vous la nomination d'Évariste Ndayishimiye comme envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahel ? Liesl Louw-Vaudran : Ça peut être un peu surprenant parce que, en fait, ce n'est pas dans l'habitude qu'un président de l'Union africaine, donc, João Lourenço de l'Angola, nomme un autre président en exercice en tant qu'envoyé spécial. Mais ça montre quand même que cette question du Sahel et de l'AES est très importante pour l'Union africaine. Et le fait que ces trois pays soient suspendus de l'Union africaine – ils ont aussi quitté la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest – est vraiment inquiétant. C'est presqu'existentiel pour l'unité africaine. Et l'Union africaine cherche depuis longtemps des moyens d'ouvrir le dialogue avec ces pays-là. Donc, c'est une très bonne chose que le président Lourenço lui-même prenne ça très au sérieux. Mais pourquoi avoir choisi le président burundais ? Le choix du président Évariste Ndayishimiye peut surprendre, comme je le disais, mais on pense que ça peut reposer sur plusieurs bases. Premièrement, ça peut créer une certaine continuité parce que le président burundais sera président de l'Union africaine l'année prochaine. Deuxièmement, il est aussi un ancien militaire, donc il sera peut-être plus à même de discuter avec les dirigeants de ces pays, même s'il est un peu d'une autre génération. Et je pense que, troisièmement, il est loin de la région, donc il peut être perçu comme plus neutre. Mais il faut dire qu'Évariste Ndayishimiye n'a pas vraiment d'expérience dans ce domaine de négociation, de dialogue. Il était président de la Communauté Économique des États de l'Afrique centrale aussi quand il y avait de nombreuses crises dans cette région. Donc, on n'a pas vu vraiment le fait qu'il a mis en œuvre sa capacité de dialogue. Donc, il manque de l'expérience. Quel va être précisément sa mission ? Ce sera d'abord, avant tout, on pourrait dire, de renouer le dialogue avec ces trois pays ? Je pense que c'est ça : c'est ouvrir le dialogue, créer la confiance, et puis faire des propositions certainement aux autres pays de l'Union africaine : comment engager ce processus de dialogue, comment aider les pays (si c'est possible). Et puis, éventuellement, réfléchir à leur retour. On parle là d'Évariste Ndayishimiye. En avril, c'était le Togolais Faure Gnassingbé qui a été nommé médiateur pour le conflit dans l'est de la RDC. Nommer des chefs d'État en exercice, c'est une des marques de fabrique de la nouvelle gouvernance de l'Union africaine ? Oui, c'est quelque chose de nouveau. Mais je pense que le choix de la Commission de l'UA, c'est d'abord d'essayer de trouver des anciens chefs d'État. Aujourd'hui, par exemple, pour le Soudan, pour d'autres crises, on réfléchit à essayer de trouver des anciens chefs d'État avec suffisamment de poids sur le continent. Mais il faut dire qu'il y a très peu d'options. Choisir un président en exercice, ça a aussi ses difficultés. On l'a vu avec l'Angola et la crise des Grands Lacs. Ce sont des chefs d'États qui ont leurs propres problèmes à gérer dans leur propre pays. Mais on a l'impression que l'Union africaine est un peu à court de solutions. Je pense que l'Union africaine cherche des mécanismes qui peuvent être efficaces, mais ce n'est pas facile. Sur les grandes crises du moment, l'Union africaine peine toujours à faire entendre sa voix et à imposer ses vues. Qu'est-ce qui bloque concrètement ? Vraiment, je pense que, concrètement, ce qui bloque, c'est d'abord la capacité de l'institution qui a vraiment un faible budget, un faible staff, et de multiples crises à gérer. Il y a un problème de subsidiarité. C'est-à-dire que, dans beaucoup de crises, c'est la région elle-même qui la prend en charge. Et très souvent, il y a tension entre l'Union africaine à Addis-Abeba et les régions, comme par exemple avec les Grands Lacs, avec la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), la Communauté est-africaine (EAC) et l'Union africaine qui n'a pas vraiment trouvé sa place là, à part avec cette médiation angolaise. Et je pense que, troisièmement, avec le rôle des acteurs extérieurs dans les crises, comme au Soudan par exemple, c'est très difficile pour l'Union africaine de peser dans un conflit où il y a des acteurs très puissants. Donc, ça échappe un peu à l'Union africaine. Et comme je le dis, il y a des conflits comme celui au Soudan du Sud où l'Union africaine peut éventuellement faire quelque chose. La Somalie, c'est pareil, il y a une force africaine, donc il y a des endroits et des opportunités pour l'Union africaine de montrer son efficacité. Même si dans des grandes crises très importantes comme celle du Soudan, pour le moment, l'Union africaine n'arrive pas à y avoir vraiment un rôle.
Réagissez à l'actualité de votre choix avec Namouri Dosso. RFI vous donne la parole. L'occasion d'aborder des thèmes qui ne font pas toujours la Une des médias français et internationaux.
La question des réparations pour les Africains s'invite, pour la première fois, en plénière au Parlement panafricain. Réparations financières directes. Restitution d'œuvres d'art. Une meilleure reconnaissance de la place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale. Quels modèles privilégier ?
Le 14 février 2024, l'Union africaine adoptait une convention sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles. Un nouvel instrument en complément du protocole de Maputo, entré en vigueur en 2005 et qui se veut juridiquement contraignant pour prévenir et mettre fin à toutes les formes de violences qui touchent les femmes du continent. Le texte doit encore être ratifié au niveau national par les États membres de l'Union africaine, mais l'enjeu est de taille. L'Afrique est en effet le continent le plus touché par les violences basées sur le genre. Selon un dernier rapport de l'Unicef, plus d'une femme sur cinq vivant en Afrique subsaharienne a été victime d'une agression sexuelle ou d'un viol avant l'âge de 18 ans. Alors que le continent est traversé par des crises, des conflits armés, des taux de pauvreté élevés, les normes culturelles et sociales finissent par banaliser les violences dont sont victimes les femmes. L'engagement de l'Union africaine est-il réellement à la hauteur du problème ? Comment cette toute nouvelle convention peut-elle se concrétiser sur le terrain ? Et quel rôle encore à jouer pour les militantes féministes et associations d'aide aux victimes ? Avec : Chanceline Mevowanou, militante féministe béninoise et la fondatrice de Jeunes filles actrices de développement, une organisation féministe basée au Bénin Bineta Diop, envoyée spéciale du président de la Commission de l'Union africaine sur les femmes, la paix et la sécurité. Militante féministe, fondatrice de l'ONG Femmes Africa solidarité Dior Fall Sow, juriste, première femme procureure de la République au Sénégal. Défenseuse des droits des femmes. Un reportage de Raphaelle Constant qui a suivi une causerie organisée par le collectif de jeunes femmes les « Super banats », à la maison de quartier de Dembé, dans le 7e arrondissement de N'Djaména au Tchad. Les super banats, c'est un programme communautaire initié à l'origine pour libérer la parole autour de thématiques féminines taboues et pour impliquer les jeunes filles sur les questions qui minent la vie de la femme tchadienne. Appuyées par l'Unicef depuis 2019, les Super Banats mènent des causeries éducatives dans les quartiers pour sensibiliser sur les violences faites aux femmes. Ce matin-là, elles sont cinq à prendre la parole pour briser le tabou du viol devant une dizaine de jeunes filles. En fin d'émission, la chronique Écouter le monde de Monica Fantini.Programmation musicale :► Netara – Fatoumata Diawara ► Kla Nga (Profession Épouse) – Les Aunties
Le 14 février 2024, l'Union africaine adoptait une convention sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles. Un nouvel instrument en complément du protocole de Maputo, entré en vigueur en 2005 et qui se veut juridiquement contraignant pour prévenir et mettre fin à toutes les formes de violences qui touchent les femmes du continent. Le texte doit encore être ratifié au niveau national par les États membres de l'Union africaine, mais l'enjeu est de taille. L'Afrique est en effet le continent le plus touché par les violences basées sur le genre. Selon un dernier rapport de l'Unicef, plus d'une femme sur cinq vivant en Afrique subsaharienne a été victime d'une agression sexuelle ou d'un viol avant l'âge de 18 ans. Alors que le continent est traversé par des crises, des conflits armés, des taux de pauvreté élevés, les normes culturelles et sociales finissent par banaliser les violences dont sont victimes les femmes. L'engagement de l'Union africaine est-il réellement à la hauteur du problème ? Comment cette toute nouvelle convention peut-elle se concrétiser sur le terrain ? Et quel rôle encore à jouer pour les militantes féministes et associations d'aide aux victimes ? Avec : Chanceline Mevowanou, militante féministe béninoise et la fondatrice de Jeunes filles actrices de développement, une organisation féministe basée au Bénin Bineta Diop, envoyée spéciale du président de la Commission de l'Union africaine sur les femmes, la paix et la sécurité. Militante féministe, fondatrice de l'ONG Femmes Africa solidarité Dior Fall Sow, juriste, première femme procureure de la République au Sénégal. Défenseuse des droits des femmes. Un reportage de Raphaelle Constant qui a suivi une causerie organisée par le collectif de jeunes femmes les « Super banats », à la maison de quartier de Dembé, dans le 7e arrondissement de N'Djaména au Tchad. Les super banats, c'est un programme communautaire initié à l'origine pour libérer la parole autour de thématiques féminines taboues et pour impliquer les jeunes filles sur les questions qui minent la vie de la femme tchadienne. Appuyées par l'Unicef depuis 2019, les Super Banats mènent des causeries éducatives dans les quartiers pour sensibiliser sur les violences faites aux femmes. Ce matin-là, elles sont cinq à prendre la parole pour briser le tabou du viol devant une dizaine de jeunes filles. En fin d'émission, la chronique Écouter le monde de Monica Fantini.Programmation musicale :► Netara – Fatoumata Diawara ► Kla Nga (Profession Épouse) – Les Aunties
À l'occasion de la prise de fonction, mi-février, du nouveau président de la Commission de l'Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf, Eric Topona et ses invités se penchent sous l'arbre à palabres sur les difficultés qui plombent le bon fonctionnement de l'organisation panafricaine.
Ce matin du mardi 18 février 2025, les experts et journalistes de RFI répondaient à vos questions sur la médiation de l'Arabie saoudite entre les Américains et les Russes, l'affaire Bétharram en France et l'hypothèse d'un contingent européen en Ukraine. UA : le président Ruto a-t-il saboté la candidature de Raïla Odinga ? Au Kenya, plusieurs observateurs accusent le président William Ruto d'être responsable de la défaite de l'opposant Raïla Odinga à l'élection de la présidence de la Commission de l'Union africaine. Comment expliquer de telles accusations ? Cette défaite peut-elle avoir des conséquences politiques pour le président ?Avec Gaëlle Laleix, correspondante permanente de RFI à Nairobi. Guerre en Ukraine : pourquoi l'Arabie saoudite joue-t-elle les intermédiaires ? Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se sont rencontrés mardi en Arabie saoudite afin d'entamer des pourparlers sur le conflit en Ukraine. Pourquoi cette rencontre s'est-elle tenue à Riyad ? Quels sont les intérêts de Mohammed ben Salmane dans cette médiation ?Avec David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques. France : que reproche-t-on à François Bayrou dans l'affaire Bétharram ? Le Premier ministre français est mis en cause après les révélations de violences physiques et sexuelles sur mineurs commises dans l'établissement scolaire de Notre-Dame de Bétharram. Pourquoi François Bayrou est-il accusé d'avoir fermé les yeux sur ces violences ? Cette affaire peut-elle provoquer son départ de Matignon ?Avec Valérie Gas, cheffe du service politique de RFI. Guerre en Ukraine : vers le déploiement d'un contingent européen ? Lors d'une réunion informelle d'urgence organisée à Paris, les chefs d'État européens ont évoqué l'hypothèse d'envoyer des troupes en Ukraine. Comment un tel projet pourrait-il s'organiser ? Quel serait le rôle des soldats européens ?Avec Gesine Weber, experte en sécurité et défense européennes au German Marhsall Fund of United States (GMF).
En RD Congo, le groupe rebelle M23, appuyé par des troupes rwandaises, est entré dans Bukavu, deuxième grande ville de l'est du pays. Fin janvier, le M23 et les troupes rwandaises avaient pris le contrôle de la ville de Goma, dans la province voisine du Nord-Kivu.
« Les rebelles du M23 et les soldats rwandais qui les appuient n'ont eu que faire des semonces venues d'Addis-Abeba où se tenait, ce week-end, un sommet de l'Union africaine, relève Le Monde Afrique. Après avoir pris l'aéroport de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu en RDC, puis avoir pénétré ses faubourgs, vendredi, ils sont entrés dans le cœur de la ville hier. (…) À la différence de leur conquête de Goma, la capitale du Nord-Kivu, fin janvier, les insurgés congolais ont cette fois pris sans combattre cette agglomération de près d'un million d'habitants. Selon divers témoignages recueillis par Le Monde Afrique, les soldats des forces armées de la RDC avaient pour l'essentiel déserté la ville la veille, pour prendre la direction d'Uvira, plus au sud. »« Ce qui étonne, remarque pour sa part Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, c'est la rapidité et la relative facilité avec laquelle le M23 fait battre en retraite l'armée congolaise et ses groupes armés supplétifs Wazalendo. La prise de la ville de Goma n'aura finalement pas créé d'électrochoc dans l'armée régulière, malgré les déclarations du président Félix Tshisekedi qui avait promis une "riposte vigoureuse". Après la chute de Bukavu, on est en droit de se demander qui soutient encore Félix Tshisekedi ?, s'exclame Afrikarabia. Son armée est en déroute. Les rivalités régionales entre ses frères africains les condamnent à l'inaction et la communauté internationale, ONU et Union européenne en première ligne, hésitent toujours à sanctionner le Rwanda. »L'UA pieds et poings liés ?L'Union africaine, quant à elle, était donc en conclave ce week-end à Addis-Abeba, pour désigner le successeur de Moussa Faki Mahamat à la tête de la commission de l'Union. C'est le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf qui a été élu. Jusque-là ministre des Affaires étrangères de son pays, il n'aura pas la tâche facile face à l'épineux dossier congolais.En effet, s'interroge Aujourd'hui à Ouagadougou, « comment pourrait-il faire preuve d'ingratitude à l'égard du président rwandais, si ses patrons de chefs d'État ne le font pas ? D'ailleurs, en a-t-il les moyens ? Non, répond le journal. En effet, les réformes de la Commission, qui ont instauré la rotation, ont pour maître à penser un certain Paul Kagame. Et c'était justement le tour de l'Afrique de l'Est. Ce qui a permis au Djiboutien d'être élu. La gêne et la pusillanimité donc à Addis-Abeba, ce week-end, et l'équipée hégémonique du M23 à Bukavu, ont confirmé de fait qu'en dépit des efforts diplomatiques, c'est bien l'escalade qui prévaut à l'est de ce pays-continent. »« Autant dire que les pourparlers à venir, s'ils ont lieu un jour, promettent des étincelles », renchérit L'Observateur Paalgaqui s'interroge : « qui parviendra à faire asseoir autour de la même table, Fatshi et l'Homme mince de Kigali qui ne peuvent plus se voir en peinture et qui n'échangent guère plus que par diatribes interposées ? Avec hélas, le constat d'impuissance des organisations sous-régionales et de l'UA qui, toutes pourtant, redoutent la généralisation du conflit dans une région des Grands Lacs aux eaux aussi troublées. »« Très regrettable… »Une impuissance qu'a reconnue et regrettée Moussa Faki Mahamat ce week-end. C'est ce que souligne Le Point Afrique : « dans son discours d'ouverture du 38ème sommet de l'instance, le président sortant de la Commission s'en est pris au Conseil de paix et de sécurité l'UA, l'organe censé faire taire les armes. "Il est très regrettable que ses décisions soient parfois contraires à nos principes et, quand elles ne le sont pas, elles restent souvent lettre morte", a dénoncé le Tchadien qui a passé huit ans à la tête de la Commission. L'an dernier, Faki avait déjà insisté sur les 93 % des décisions de l'UA qui n'ont jamais été mises en œuvre. L'arrivée d'un nouveau président, décrit comme un fin diplomate, pourrait cependant redynamiser l'instance », ose espérer Le Point Afrique. En effet, « pendant la campagne, Youssouf a mis l'accent sur l'accélération des réformes enclenchées au sein de l'UA depuis 2017, mais aussi sur le retour de la paix sur le continent. » Toutefois, reconnait le journal, « la tâche s'annonce ardue au vu des crises qui traversent l'Afrique. »
« Les rebelles du M23 et les soldats rwandais qui les appuient n'ont eu que faire des semonces venues d'Addis-Abeba où se tenait, ce week-end, un sommet de l'Union africaine, relève Le Monde Afrique. Après avoir pris l'aéroport de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu en RDC, puis avoir pénétré ses faubourgs, vendredi, ils sont entrés dans le cœur de la ville hier. (…) À la différence de leur conquête de Goma, la capitale du Nord-Kivu, fin janvier, les insurgés congolais ont cette fois pris sans combattre cette agglomération de près d'un million d'habitants. Selon divers témoignages recueillis par Le Monde Afrique, les soldats des forces armées de la RDC avaient pour l'essentiel déserté la ville la veille, pour prendre la direction d'Uvira, plus au sud. »« Ce qui étonne, remarque pour sa part Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, c'est la rapidité et la relative facilité avec laquelle le M23 fait battre en retraite l'armée congolaise et ses groupes armés supplétifs Wazalendo. La prise de la ville de Goma n'aura finalement pas créé d'électrochoc dans l'armée régulière, malgré les déclarations du président Félix Tshisekedi qui avait promis une "riposte vigoureuse". Après la chute de Bukavu, on est en droit de se demander qui soutient encore Félix Tshisekedi ?, s'exclame Afrikarabia. Son armée est en déroute. Les rivalités régionales entre ses frères africains les condamnent à l'inaction et la communauté internationale, ONU et Union européenne en première ligne, hésitent toujours à sanctionner le Rwanda. »L'UA pieds et poings liés ?L'Union africaine, quant à elle, était donc en conclave ce week-end à Addis-Abeba, pour désigner le successeur de Moussa Faki Mahamat à la tête de la commission de l'Union. C'est le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf qui a été élu. Jusque-là ministre des Affaires étrangères de son pays, il n'aura pas la tâche facile face à l'épineux dossier congolais.En effet, s'interroge Aujourd'hui à Ouagadougou, « comment pourrait-il faire preuve d'ingratitude à l'égard du président rwandais, si ses patrons de chefs d'État ne le font pas ? D'ailleurs, en a-t-il les moyens ? Non, répond le journal. En effet, les réformes de la Commission, qui ont instauré la rotation, ont pour maître à penser un certain Paul Kagame. Et c'était justement le tour de l'Afrique de l'Est. Ce qui a permis au Djiboutien d'être élu. La gêne et la pusillanimité donc à Addis-Abeba, ce week-end, et l'équipée hégémonique du M23 à Bukavu, ont confirmé de fait qu'en dépit des efforts diplomatiques, c'est bien l'escalade qui prévaut à l'est de ce pays-continent. »« Autant dire que les pourparlers à venir, s'ils ont lieu un jour, promettent des étincelles », renchérit L'Observateur Paalgaqui s'interroge : « qui parviendra à faire asseoir autour de la même table, Fatshi et l'Homme mince de Kigali qui ne peuvent plus se voir en peinture et qui n'échangent guère plus que par diatribes interposées ? Avec hélas, le constat d'impuissance des organisations sous-régionales et de l'UA qui, toutes pourtant, redoutent la généralisation du conflit dans une région des Grands Lacs aux eaux aussi troublées. »« Très regrettable… »Une impuissance qu'a reconnue et regrettée Moussa Faki Mahamat ce week-end. C'est ce que souligne Le Point Afrique : « dans son discours d'ouverture du 38ème sommet de l'instance, le président sortant de la Commission s'en est pris au Conseil de paix et de sécurité l'UA, l'organe censé faire taire les armes. "Il est très regrettable que ses décisions soient parfois contraires à nos principes et, quand elles ne le sont pas, elles restent souvent lettre morte", a dénoncé le Tchadien qui a passé huit ans à la tête de la Commission. L'an dernier, Faki avait déjà insisté sur les 93 % des décisions de l'UA qui n'ont jamais été mises en œuvre. L'arrivée d'un nouveau président, décrit comme un fin diplomate, pourrait cependant redynamiser l'instance », ose espérer Le Point Afrique. En effet, « pendant la campagne, Youssouf a mis l'accent sur l'accélération des réformes enclenchées au sein de l'UA depuis 2017, mais aussi sur le retour de la paix sur le continent. » Toutefois, reconnait le journal, « la tâche s'annonce ardue au vu des crises qui traversent l'Afrique. »
On avait annoncé une victoire du Kenyan, Raila Odinga, parti favori, finalement c'est le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf, pourquoi ce retournement et quelle signification pour cette élection ? Paul Simon Handy Directeur régional de l'Institut d'études de sécurité (ISS) pour l'Afrique de l'Est et représentant auprès de l'Union Africaine était l'invité du journal de l'Afrique pour décrypter.
L'Union africaine à la croisée des chemins. Alors que s'ouvre le 38e sommet des chefs d'État, l'organisation est de plus en plus critiquée pour son impuissance face aux conflits et crises qui se multiplient sur le continent. Comment expliquer sa faiblesse, et relever ces défis ? Pour en parler, Liesl Louw-Vaudran, chercheuse à l'International Crisis Group (ICG) et spécialiste de l'UA. RFI : Lors de son premier discours d'adieu, mercredi, Moussa Faki Mahamat a invité les chefs d'État de l'Union africaine à se ressaisir. Il s'est montré inquiet pour la survie de l'organisation. Est-ce que le rêve d'une institution panafricaine forte est menacé aujourd'hui ?Liesl Louw-Vaudran : C'est vrai que nous voyons, ces dernières années, des États qui ne voient franchement pas l'intérêt de l'Union africaine pour eux, même pour les processus de paix. Donc, ce sont des organisations régionales qui, pour la plupart, gèrent les conflits dans leur région. Nous avons six États suspendus de l'Union africaine à cause des coups d'État. Il y en a peut-être un ou deux qui vont éventuellement revenir. Mais surtout, les États de l'AES, maintenant, sont isolés et nous voyons que le dialogue entre l'Union africaine et ses États ne sont pas vraiment entamés. Donc, je pense que l'Union africaine de son côté n'a pas montré vraiment son efficacité. Comment expliquer cet affaissement ? On peut critiquer Moussa Faki Mahamat et son staff de ne pas avoir été vraiment en avance, par exemple sur le conflit du Soudan, c'est le conflit avec l'impact humanitaire le plus grave au monde, mais on n'en parle pas. Au minimum, on aurait voulu voir l'Union africaine mettre l'accent sur ces graves conflits dans toutes les réunions, à l'ONU, dans les réunions internationales. Mais aussi, bien sûr, nous sommes dans un contexte international où le multilatéralisme est en crise, donc ce n'est pas totalement la faute de l'Union africaine, mais d'autres facteurs internationaux. À lire aussiUnion africaine : Moussa Faki Mahamat se retire sur un bilan en demi-teinteEst-ce que l'élection de Donald Trump aux États-Unis rend l'Union africaine encore plus seule face à tous ces défis ? C'est vrai que c'est très inquiétant parce que c'est un peu imprévisible. On ne sait pas quel va être l'impact, par exemple, sur la force de l'Union africaine en Somalie qui dépend beaucoup des financements de l'ONU, et les États-Unis sont un grand financement du budget des opérations de paix de l'ONU. Ça peut avoir un impact, mais ça ne va pas vraiment avoir un impact direct sur l'Union africaine en tant qu'organisation. Au cœur de ce sommet, il y a bien sûr le conflit dans l'est de la RDC, avec un risque de déflagration régionale. Le Conseil paix et sécurité a entériné, hier, la fusion des processus de Luanda et Nairobi. Est-ce que c'est une bonne idée ? C'est une bonne idée s'il n'y a pas trop d'initiatives parallèles, trop de médiateurs, et l'inquiétude, c'est un peu que le processus de Luanda ne disparaisse parce que l'EAC, à un moment donné, voulait un peu que le processus de Nairobi soit le seul processus, donc convaincre la RDC de dialogue avec le M23. Mais nous pensons aussi, c'est aussi important, c'est le processus de Luanda, parce que c'est le dialogue entre la RDC et le Rwanda, qui aujourd'hui le Rwanda soutient le M23. À lire aussiEst de la RDC : une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA «électrique»Mercredi, le Rwanda a échoué à obtenir le poste au sein du Conseil paix et sécurité que le pays briguait. Le Rwanda est arrivé troisième, derrière l'Éthiopie et la Somalie. Est-ce qu'il faut y voir une forme de sanction de la part des États membres ? C'est possible. C'est vrai que le Congo RDC est toujours membre pour deux ans, donc si le Rwanda s'était joint au Conseil de paix et de sécurité, ça aurait été une opportunité pour le Rwanda d'éventuellement bloquer d'autres initiatives du Conseil de paix et de sécurité. Le Rwanda, depuis beaucoup d'années, est très influent, ici, à l'Union africaine, surtout le président Paul Kagame, qui gérait les réformes de l'Union africaine. Et donc, on peut voir ça, éventuellement, comme un manque de poids et d'influence. Mais il faut aussi se rendre compte que c'est un jeu, parfois, des États, donc les autres membres peuvent par exemple soutenir un candidat pour un commissaire, on échange un vote au CPS. Donc, on ne peut pas toujours déduire que, par exemple, un pays a perdu de l'influence parce qu'il a pu gagner ailleurs, mais quand même, je pense que le Rwanda ne devrait pas être content de ne pas avoir été élu.
Réagissez à l'actualité de votre choix avec Juan Gomez. RFI vous donne la parole. L'occasion d'aborder des thèmes qui ne font pas toujours la Une des médias français et internationaux.
Qui sera le prochain président de la Commission de l'Union africaine ? Trois candidats briguent la succession du tchadien Moussa Faki Mahamat : l'ancien Premier ministre kényan Raila Odinga, l'actuel ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf, et l'ancien ministre malgache des Affaires étrangères, Richard Randriamandrato. C'est le 15 février 2025 que les 55 chefs d'État de l'Union africaine trancheront, lors du sommet annuel de l'UA à Addis-Abeba, en Éthiopie. En attendant, RFI donne la parole, bien sûr, aux trois candidats. Il y a une semaine, vous avez entendu le candidat de Djibouti. Voici ce matin celui de Madagascar, l'ancien ministre Richard Randriamandrato répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Si vous êtes élu le 15 février prochain, quels seront vos deux priorités ?Richard Randriamandrato : Tout d'abord, il faut de manière urgente mener à terme ces réformes qui ont été entamées depuis 2016, avec des propositions parfois douloureuses, mais il faut passer par là, pour que l'Union africaine, pas seulement la Commission, mais tous les organes de l'Union africaine, soient moins bureaucratiques, plus efficaces, avec moins de réunionite et surtout un état d'esprit de cohésion entre les organes. Donc ça, c'est le premier volet. Le deuxième volet, c'est comment faire mieux avec moins. Maintenant, le budget de l'Union africaine a été réduit, donc il va falloir faire avec. Et donc je me propose de mettre en place un plan stratégique pour 3 à 4 ans. Et j'espère que les instances dirigeantes de l'Union africaine vont adopter cette démarche.Quand la guerre fait rage en Afrique comme en ce moment dans l'est du Congo-Kinshasa, c'est le Conseil de sécurité de l'ONU qui s'en occupe et pas le Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, est-ce que vous ne le regrettez pas ?De prime abord, on peut dire que les crises sur tous les continents devraient revenir évidemment à des instances continentales telles que l'Union africaine ou le Conseil paix et sécurité de l'Union africaine. Tout cela est possible, mais, voyez-vous, le Conseil de sécurité des Nations unies, il faut le reconnaître, c'est l'instance planétaire qui résout les problèmes de cette envergure. Donc, je ne m'en offusque pas pour autant. Je pense que l'Union africaine doit être présente dans les prises de décisions au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU. J'espère que l'Union africaine ne sera pas écartée de la résolution de la crise dans l'immédiat.Dans la guerre au Nord-Kivu, tout le monde désigne le Rwanda comme complice, sauf l'Union africaine et les trois pays qui représentent l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU, pourquoi cette retenue ?Disons que l'Union africaine est la maison commune qui rassemble tous les Etats membres de cette Union. Je pense que l'Union africaine se doit de rester solidaire aussi bien avec les versions et les arguments avancés par Kigali, autant que les arguments défendus par Kinshasa. Ce n'est pas facile, mais c'est un exercice qui doit être exécuté afin de garder la solidarité entre les pays africains. Et donc il faut vraiment que ce processus de Nairobi et aussi le processus de Luanda aboutissent à des accords qui rassurent les uns et les autres.Face à vous, il y a deux candidats, le kényan Raila Odinga et le djiboutien Mahmoud Ali Youssouf. Qu'est-ce qui vous distingue de ces deux autres candidats ?Je pense que le fait de ne pas être un chef de parti politique est un avantage. Je ne prétends pas avoir passé une vingtaine d'années à faire de la diplomatie caméléon, à écrire des notes verbales et à faire des discours ici et là. Non, je suis un homme de terrain. J'ai beaucoup travaillé dans les ONG au COMESA, qui est une organisation régionale en l'Afrique de l'Est. J'ai travaillé pour les Nations unies au sein du PNUD et à la Banque mondiale. Et puis j'ai été ministre de l'Economie et des Finances de Madagascar. J'ai négocié beaucoup de financements de projets pour mon pays. Donc, je ne suis pas un candidat de salon et je pense que c'est un avantage. Et puis, je ne cherche pas à être le « lion qui va rugir dans la jungle », c'est ce que j'ai entendu d'un de mes concurrents. Je veux rester un candidat réaliste, un candidat pragmatique et je pense que je peux répondre aux attentes de notre organisation.Alors le « lion qui va rugir dans la jungle », c'est l'ancien Premier ministre kényan Raila Odinga, qui est favori dans cette bataille parce qu'il a été Premier ministre justement, et parce qu'il est soutenu par un pays influent, le Kenya. Qu'est-ce que vous répondez ?Tout le monde est favori jusqu'au jour du vote. Quelle sera donc l'image que l'Union africaine va projeter à la communauté internationale ? Est-ce que c'est une Union africaine de plus en plus politisée, plus orientée vers les combats politiques ? Est-ce une Afrique qui est plus orientée vers l'économie, l'éducation des jeunes et ainsi de suite ? C'est ce que je veux incarner d'ailleurs. Je veux mettre en place une architecture économique et financière avec la Banque africaine de développement et les institutions. C'est ce que je sais faire. J'ai été ministre de l'Economie et des Finances et je sais comment négocier avec ces instances de la finance internationale. Et c'est ce qui est important.Si vous êtes élu, quelles seront vos priorités dans l'Océan Indien, au regard, par exemple, de la situation de certains territoires comme l'archipel des Chagos, comme Mayotte, comme les îles Éparses au large de Madagascar ?La question de la souveraineté des États dans cette partie de l'Océan Indien et ailleurs ne doit pas être remise en cause. Je pense qu'il faut défendre les avancées réalisées avec les négociations qui sont en cours. Le cas des Chagos est déjà assez explicite. Il faut en tenir compte. Je pense qu'il appartient aux Etats de continuer à défendre ce principe de la souveraineté. Ce n'est pas chose facile puisque ce sont des hommes et des femmes qui sont derrière chaque État concerné.Vous pensez que l'accord de l'année dernière entre la Grande-Bretagne et l'île Maurice sur l'archipel des Chagos est un bon accord ou un mauvais accord ?Je pense qu'il y a encore des points d'achoppement, si j'ai bien compris, qui restent à être résolus dans l'immédiat. Mais c'est un accord qui permet d'avancer. En tout cas, il y a l'esprit de cet accord qui doit être maintenant respecté, à savoir que la restitution de ce territoire doit se faire avec un accord mutuel sur le contenu même de cet accord. Donc moi, je pense que c'est l'esprit qu'il faut garder en tête et il faut attendre que les négociations aboutissent à leur terme.Et concernant les autres territoires, je pense à Mayotte et aux îles Éparses ?Pour ce qui concerne Mayotte, je crois que c'est entre la France et les Comores dans un premier temps. Mais bien entendu, les Comores étant un membre à part entière de l'Union africaine, le principe même du respect de la souveraineté de ces Etats doit être le principe directeur. Et je laisserai le soin, bien entendu, à ceux qui sont directement concernés dans les négociations de faire aboutir les points qui vont rassurer les uns et les autres. Je ne vais pas m'aventurer à dire ce que je ne peux pas, en tant que candidat, avancer pour des questions bilatérales. Je crois qu'il revient à la France et aux Comores de trouver l'accord qui rassure les uns et les autres.Et concernant les îles Éparses, au large de Madagascar ?Le principe est le même. Je pense qu'il y a des résolutions, depuis 1972, qui sont au niveau des Nations unies et nous continuons à échanger nos points de vue pour que nous puissions trouver la meilleure formule pour que, une fois de plus, la souveraineté soit rassurante pour les uns et les autres. Et puis en même temps, il y a la question environnementale et la question liée aussi aux richesses dans ces zones, donc le plateau de ces îles Éparses. Tout cela n'est pas facile, donc il faut rester optimiste et nous espérons que le comité qui a été mis en place et qui, malheureusement pour diverses raisons, a connu un report dans ses travaux, nous espérons que nous puissions reprendre ces travaux très prochainement. Madagascar va accueillir le sommet de la Commission de l'Océan Indien, je ne sais pas si c'est l'occasion d'évoquer ce sujet bilatéral, mais en tout cas, nous continuons à espérer que la diplomatie va gagner en termes d'efficacité et que tout le monde soit rassuré au final.Oui, car derrière la question des îles Éparses, il y a celle de l'espace maritime et de son exploitation, soit par Madagascar, soit par la France. C'est ça ?Tout à fait. C'est une question délicate puisque ça touche donc à une dimension plus économique. Et bien entendu, ce n'est pas une simple question de souveraineté politique et d'identité, mais c'est aussi cet aspect économique qui est tout aussi important.
C'est le 15 février prochain que les 55 chefs d'État de l'Union africaine éliront le nouveau président de la Commission de l'UA pour un mandat de quatre ans. Trois candidats briguent la succession du Tchadien Moussa Faki Mahamat : le ministre djiboutien des Affaires étrangères Mahmoud Ali Youssouf, l'ex-Premier ministre kenyan Raila Odinga et l'ex-ministre malgache des Affaires étrangères Richard Randriamandrato. RFI offre son antenne, bien sûr, aux trois candidats. Place ce matin au ministre djiboutien des Affaires étrangères. Au micro de Christophe Boisbouvier, il s'exprime d'abord sur la guerre meurtrière en RDC. RFI : Mahmoud Ali Youssouf, bonjour. La guerre fait rage dans l'est du Congo. La ville de Goma est menacée par les assaillants. Le Congo vient de rompre ses relations diplomatiques avec le Rwanda. Que doit faire l'Union africaine face à cette situation ?Mahmoud Ali Youssouf : Bonjour. Je dois rappeler d'abord que c'est une crise chronique qui sévit dans cette région de la RDC depuis plusieurs décennies. Ce conflit, d'abord, est un petit peu le reflet de ce qui se passe dans toute la région et d'une certaine histoire. Mais je crois que l'Union africaine a un rôle à jouer et ce rôle, il est déjà assumé par le président João Lourenço de l'Angola qui, je le rappelle, est le champion pour la paix et la stabilité sur le continent. C'est comme ça, ce sont les chefs d'État qui assument certaines questions. On les appelle les champions, il y en a pour l'éducation, pour la santé et le président João Lourenço est le champion de l'Afrique pour la paix et la stabilité. Il est déjà engagé depuis plus de deux ans pratiquement sur ce dossier. Il y a tout un processus qu'on appelle le processus de Nairobi et celui de Luanda. Il a déjà organisé plusieurs réunions au plus haut niveau entre les deux chefs d'État de la RDC et du Rwanda. Et il faut, je crois, que l'Union africaine continue à soutenir les efforts du président João Lourenço, appeler à la désescalade entre la RDC et le Rwanda, et travailler surtout au désarmement des mouvements armés à l'Est du Congo. Comme vous le savez, il y a le M23, mais il n'y a pas que le M23, il y a d'autres mouvements armés tels que les FDLR, la Codeco et les ADF. Donc, il y a une prolifération de mouvements armés dans cette région. Il est très important que les efforts que mène l'Union africaine à travers donc la médiation du président João Lourenço, ces efforts doivent être maintenant plus intenses et éviter surtout plus d'escalade entre le Rwanda et la RDC. Et je crois que l'Afrique doit systématiquement et impérativement éviter un conflit ouvert entre ces deux pays, je crois que c'est toute la région des Grands Lacs qui risque d'être déstabilisée.Alors vous appelez à la désescalade entre la RDC et le Rwanda. Vous savez que si Kinshasa vient de rompre ses relations diplomatiques avec Kigali, c'est parce que la RDC accuse son voisin rwandais de soutenir les rebelles du M23. L'Organisation des Nations unies et l'Union européenne disent la même chose, mais pas l'Union africaine qui s'est contentée ces derniers jours de réclamer, « la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties ». Qu'est-ce que vous pensez de ce refus de l'Union africaine de désigner nommément le Rwanda comme l'un des protagonistes de ce conflit ?Je crois que la complexité de la situation sur le terrain impose à l'Union africaine d'avancer à pas comptés et surtout de faire en sorte que toutes les chances d'une désescalade rapide restent encore entre ses mains. Je crois que c'est l'objet de la médiation du président João Lourenço qui, lui, essaie donc de passer outre ces accusations et de ramener les parties prenantes autour de la table des négociations. Il y a eu déjà plusieurs réunions. Je pense qu'avec cette histoire de rupture des relations diplomatiques, le président João Lourenço va certainement prendre des mesures encore plus importantes afin d'amener les deux parties autour de la table. Il n'y a pas de baguette magique ou de recette magique. Cela fait des années que les Nations unies sont à l'est du Congo, mais ce n'est pas ça qui a réglé le problème. Je crois que l'objectif principal, c'est de neutraliser ces mouvements armés, de les désarmer et pour cela, il faut des efforts collectifs. Il faut que l'Union africaine s'implique davantage et c'est la seule chose qui compte je crois, au-delà des allégations et des accusations qui viennent de la part des uns et des autres.Oui, mais vous savez que cette façon de l'Union africaine de marcher à pas comptés, comme vous dites, face au Rwanda, à la différence de l'ONU ou de l'Union européenne, cela agace énormément le président Félix Tshisekedi ?Je crois que nos chefs d'État, qu'ils soient du Congo ou du Rwanda, ou le président João Lourenço s'efforcent de toute manière de rétablir la paix. L'instabilité et l'absence de paix dans la région n'est profitable pour personne et je pense qu'il est très important de pouvoir se donner les moyens d'agir. Et ce n'est pas en jetant l'anathème sur x ou y qu'on arrivera à résoudre les problèmes.Est-ce que dans les moyens d'agir peuvent être envisagés des sanctions internationales contre le Rwanda ?Je crois que l'Afrique a, à travers son acte constitutif, certaines dispositions qui peuvent aider à la résolution des problèmes et je ne voudrais pas m'avancer sur ce terrain-là. Je ne suis pas encore élu et je ne peux pas avoir une position, je dirais, tranchée et je pense que l'acte constitutif, les textes qui nous gouvernent doivent être un petit peu au centre de ce que nous pouvons apporter comme solution dans les crises africaines.Mahmoud Ali Youssouf, vous êtes le candidat de Djibouti au poste stratégique de président de la Commission de l'Union africaine. Si vous êtes élu le 15 février prochain, quelles seront vos deux priorités ?Ce qui est important, c'est d'abord poursuivre la mise en œuvre des réformes qui ont déjà été enclenchées depuis quelques années. Et parmi ces réformes, il y a un travail à faire au niveau de la Commission. Dans l'organisation interne de la Commission, sa gestion financière, la gestion de son personnel. Il y a tout un travail qui a déjà été entamé, notamment dans le cadre d'un processus qu'on appelle le processus de Lusaka, les promotions internes, éviter les doublons, mettre en place les règles d'or en matière de gestion, tout un travail de coordination à faire entre les différentes commissions. Éviter que ces commissions travaillent en solo et surtout faire en sorte de créer une certaine synergie, une meilleure coordination également entre les organes décisionnels que nous connaissons tous. L'Assemblée des chefs d'État, le Conseil exécutif, le Comité des représentants et la Commission. Un travail de pédagogie est également à mener. Je crois qu'on ne réinvente pas la roue ici, on a beaucoup de difficultés à surmonter. De nombreux défis également, et je commencerai d'abord par mettre de l'ordre dans la Commission. Cela, c'est un premier élément.L'une des autres priorités qui me tient à cœur, c'est justement la paix et la sécurité sur le continent. On vient de parler de la question de la RDC. Il n'y a pas que la RDC aujourd'hui, malheureusement, même si c'est un sujet aujourd'hui brûlant, nous avons la crise au Soudan qui est une guerre ouverte ou des milliers et des milliers de gens sont morts, des millions de déplacés. Nous sommes également dans des situations difficiles à gérer dans le Sahel. La Libye également n'est pas encore sortie de cette période de turbulences. Il y a de nombreux sujets relatifs à la paix, la sécurité et je crois que la nouvelle Commission qui arrivera et son président à sa tête auront beaucoup à faire en matière de paix et de sécurité.La troisième priorité qui me tient à cœur, c'est vraiment d'accélérer le processus d'intégration à travers la Zlecaf. La Zlecaf qui est la zone de libre-échange continental. Vous savez qu'on l'a adoptée, le traité a été ratifié, mais la mise en œuvre de certains mécanismes clés reste encore en souffrance. Notamment la Chambre de compensation qui n'est pas encore mise en place. Nous allons travailler avec le secrétariat de la Zlecaf qui se trouve au Ghana, pour faire en sorte que ces mécanismes soient rendus opérationnels et travailler surtout sur la levée d'un certain nombre de barrières. Il y en a beaucoup, hein, les barrières douanières. Mais il existe surtout des barrières non douanières. Faire en sorte que la circulation des biens et des personnes soit vraiment une réalité et pour cela, il faut mettre en place le passeport africain qui a déjà été lancé en 2017. Mais il y a beaucoup de réticences encore et de résistance pour qu'il soit rendu opérationnel par tous les États membres. Donc, un certain nombre de priorités en matière d'intégration. Surtout faire en sorte que la Zlecaf, qui est la zone de libre-échange continentale, puisse fonctionner proprement. Permettre que ce commerce intra africain qui aujourd'hui n'est que de 18 %, puisse arriver vraiment à des niveaux qui soient acceptables pour tous. En tout cas pour la nouvelle Commission, des niveaux acceptables, ce serait avoir au moins entre 60 % et 70 % de commerce intra africain et le reste avec le monde extérieur.Alors, dans la lettre confidentielle que le président sortant de la Commission, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a écrite en septembre dernier aux chefs d'État africains et que Jeune Afrique vient de révéler, le président sortant regrette les limites de ses pouvoirs et de ceux de la Commission de l'Union africaine. Est-ce que vous partagez son diagnostic ?Je crois que l'acte constitutif de l'Union africaine définit clairement les prérogatives, les rôles et les responsabilités des uns et des autres. Pour ce qui est de la Commission, il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'un organe d'exécution. Les organes décisionnels sont l'Assemblée des chefs d'État, le Conseil exécutif et le Comité des représentants. Le Président de la Commission défend les intérêts du continent à l'international, a également des prérogatives d'orientation, il est vrai, de conseil, il est vrai, également de soutien aux organes décisionnels. Mais il ne faut pas confondre un petit peu les rôles. Je crois que le président Moussa a fait beaucoup de travail durant ses deux mandats. Il a mené à terme cette adoption du traité de la Zlecaf, il ne faut pas l'oublier. Il est vrai également que le niveau d'exécution du premier plan décennal, vous savez que l'Agenda 2063 de l'Union africaine est basé sur cinq plans décennaux. Le taux d'exécution du premier plan décennal est vraiment bas. Il est de l'ordre de 37 %. La plupart des indicateurs sur différents secteurs ne sont pas encore sortis du rouge. Très peu de ces indicateurs sont au vert. Il y a beaucoup, beaucoup de travail à faire, mais je crois qu'il n'est pas facile de mener plusieurs combats de front, surtout lorsque la Commission a des difficultés financières. Sur les 600 millions de dollars de budget 2025 prévus pour l'Union africaine ou la Commission, en tout cas, plus de 300 millions sont fournis par les partenaires pour financer les projets de développement sur le continent. Et vous vous imaginez un petit peu cette dépendance qui certainement limite l'action de la Commission. Il y a également le fait que les États membres, sur un certain nombre de sujets, gardent beaucoup des prérogatives, et ne concèdent rien ou très peu de choses à la Commission. Il y a un travail à faire, surtout de rétablissement de la confiance et un travail à faire de coordination pour que réellement la Commission puisse jouer un rôle non pas central, mais un rôle vraiment de précurseur sur un certain nombre de sujets. Un rôle pionnier. Et en cela la Commission a besoin et des États membres, et des communautés économiques régionales. Je crois qu'un engagement plus fort des États membres pourra nous permettre d'arriver donc à des contrats de performance plus intéressants, dans le 2e plan décennal qui a commencé, je le rappelle, en 2024.Il faut redéfinir les missions confiées au Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, dit le président Moussa. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?Je crois que le Conseil de paix et de sécurité est l'organe permanent qui est chargé de la paix, de la stabilité, de la sécurité sur le continent, à l'instar un peu du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Conseil prend des décisions régulièrement sur ces conflits et ces crises. Mais ce qui fait défaut, c'est la mise en œuvre de ces décisions qui sont prises par ce Conseil de paix et de sécurité. Donc il faudra travailler sur le comment améliorer la performance du Conseil de paix et de sécurité dans le cadre de la mise en œuvre des décisions qu'il prend. C'est la demande, surtout pour que le mécanisme qui est mis en place dans l'architecture de paix et de sécurité de l'Union africaine, notamment celui de la prévention, soit renforcé. Et on appelle ça le mécanisme d'alerte rapide.Pour ce qui est de l'opérationnalisation des forces en attente, chaque région de ce continent est supposée avoir une force en attente. Elle doit être rendue opérationnelle. Le comité des sages qui sont là également pour pouvoir résoudre les conflits, voire même les prévenir, là aussi, ce comité a besoin de moyens. Et enfin, ce qui est très important, ce sont les ressources financières. Il y a ce qu'on appelle un fond de la paix dans lequel il y a à peu près 400 millions de dollars. Jusqu'à présent, les mécanismes pour pouvoir mettre ces fonds à la disposition des missions de la paix sur le continent africain, ces mécanismes ne sont pas en place et on n'arrive pas à travailler sur le déboursement de ces montants, ce sera l'un des rôles de la nouvelle Commission de convaincre les États membres, pour que le CPS, le Conseil de paix et de sécurité, puisse être efficace, il faut qu'il se donne les moyens et pour se donner les moyens, tous ces éléments que je viens d'évoquer doivent être vraiment pris en considération.Donc, il y a 400 millions de dollars qui dorment dans les caisses d'Addis-Abeba et qui ne servent à rien...On utilise un petit peu les intérêts qu'ils produisent, mais ces fonds doivent servir aux missions de la paix sur le continent. Et Dieu sait que beaucoup, beaucoup de régions ont besoin justement de ce type de financement pour gérer les situations de conflit ou de crises qui sévissent dans ces régions-là.Face à vous, Mahmoud Ali Youssouf, il y a deux candidats : le Kényan Raila Odinga et le Malgache Richard Randriamandrato, qu'est-ce qui vous distingue de ces deux autres candidats ?Le fait que je sois un diplomate de carrière, d'abord, avec 33 ans d'expérience en matière de diplomatie multilatérale, je suis toujours ministre des Affaires étrangères depuis 20 ans, donc je fréquente très régulièrement les arcanes de l'Union africaine, donc c'est une organisation que je connais très bien. Je suis, je viens d'un petit pays, certes, mais un pays carrefour entre les trois continents, un pays qui est un creuset culturel. Aujourd'hui, le monde arabe et l'Afrique se rejoignent à Djibouti. Djibouti est un pays stable qui fait des efforts colossaux en matière de sécurisation de la navigation maritime dans le détroit de Babel-el-Mandeb.Mon pays a démontré déjà par le passé qu'il était un grand contributeur à la lutte contre la piraterie et le terrorisme. Nous avons des forces qui sont présentes en Somalie sous la bannière de l'Union africaine, en Centrafrique, en RDC, donc un petit pays qui quand même a une contribution louable en matière de paix, de sécurité et je suis un homme qui a cette expérience à mettre au service du continent. Je pense que le temps est venu pour moi de partager cela avec le continent et de me mettre au service de ce continent.Mais tout de même, Mahmoud Ali Youssouf, le fait que le candidat mauricien se soit désisté en faveur du candidat kenyan, Raila Odinga. Le fait que ce dernier revendique, du moins son ministère des Affaires étrangères, le soutien dès le mois de septembre dernier de quelque 19 pays africains, est-ce que tout cela ne vous inquiète pas ?Pas du tout, parce que d'abord le vote est secret. Un, deuxièmement, les mêmes promesses de soutien nous sont données également chaque fois que nous rencontrons les leaders africains. Et donc vous voyez un petit peu que les jeux sont ouverts. Mais je crois que j'ai des avantages comparatifs qui me donnent justement cette avance sur les autres candidats. Et je crois que le dernier débat le 13 décembre à l'Union africaine sur ces grandes questions de l'Union a démontré un petit peu le profil des uns et des autres et je reste confiant.Alors justement, lors de ce débat du 13 décembre, vous avez été le seul des trois à vous exprimer alternativement en français, en anglais, en arabe. Est-ce que c'était une façon de montrer que vous avez un petit avantage linguistique sur vos deux adversaires ?C'est très important. Je me présente comme un candidat qui est capable de créer des passerelles à travers cette capacité de communication avec toutes les cultures. Je m'exprime dans trois langues sur les six langues de travail de l'Union africaine, et je crois que cela me donne certainement un avantage comparatif par rapport aux autres candidats.Et Djibouti est membre de la Ligue arabe, c'est ça ?Pareillement, oui, et nous, Djibouti, sommes également le siège de l'Igad, qui est la Communauté économique régionale que vous connaissez aussi.Mais quand même, l'ancien Premier ministre kényan Raila Odinga, c'est un poids lourd non ?C'est un poids lourd dans son pays et peut-être pas forcément sur le continent.Alors Mahmoud Ali Youssouf, vous avez évoqué les autres crises que traverse le continent africain, à commencer par le Sahel. Quelles sont, à votre avis, les solutions pour mettre fin à la guerre civile dans le nord des trois pays, Mali, Niger, Burkina Faso ?Il ne faut surtout pas baisser les bras quand il s'agit de lutter contre les mouvements terroristes. Et on le fait ici, dans la Corne de l'Afrique, en Somalie. Il est très important de continuer cette action collective. Ils ont créé une force, je crois, de 5 000 hommes pour lutter contre ces mouvements dans le Nord et il faut les soutenir. Quant au retour à l'ordre constitutionnel qui est exigé par l'Union africaine, nous allons accompagner ces pays-là à mettre en place les conditions de la transition. Certains ont déjà adopté des constitutions, je crois que l'Union africaine, même si elle les a suspendus de la participation dans ses réunions, je crois que nous allons soutenir les efforts de la Cédéao et nous allons accompagner si nous sommes élus à la tête de la Commission, accompagner ces États-là à revenir à l'ordre constitutionnel à travers des élections qui seront organisées à l'issue de la période de transition. Voilà un peu les leviers qui sont disponibles à nos yeux pour l'instant.Et la présence de miliciens russes du groupe Wagner, qu'en pensez-vous ?Je crois que toute ingérence dans les affaires des États africains n'est pas la bienvenue. Et de toute manière s'il y a des forces étrangères qui créent le chaos ou je dirais l'instabilité, ce sont des choses que nous n'apprécions pas. Mais les États sont encore des États souverains quand il s'agit de créer des accords de partenariat, l'Union africaine n'a rien à dire sur ce sujet-là. Ce sont des questions souveraines, chaque pays a le droit d'avoir un partenariat, des accords de stratégie militaire avec d'autres pays, mais tout ce qui déstabilise le continent est bien entendu rejeté par l'Union africaine et ça sera le cas si nous sommes élus à la tête de la Commission.Vous avez parlé de la Libye, est ce que vous craignez une partition du pays entre l'Est et l'Ouest ?Pour l'instant, la Libye est un pays qui est divisé malheureusement en zone d'influence de pouvoir et il faudrait que nous poursuivions les efforts. Récemment, le Secrétaire général des Nations unies a nommé un envoyé spécial. Ce poste était vacant pendant, je dirais après la démission de monsieur Abdoulaye Bathily, pendant longtemps. L'Union africaine fait ses propres efforts, il y a un comité des chefs d'État dirigé par le président Sassou Nguesso pour essayer d'aider la Libye, mais les efforts doivent se poursuivre et ce qu'il faut surtout éviter, c'est justement la dislocation du pays et surtout ce type de sécession des régions n'est pas la bienvenue sur le continent.L'une des guerres civiles les plus meurtrières actuellement sur le continent, c'est celle du Soudan. On n'en est bientôt à deux ans de conflit, comment trouver une solution dans cette guerre qui n'en finit pas ?Là aussi, diplomatiquement, on essaie de le faire. Il y a une plateforme Union africaine- Igad pour essayer de remettre le processus politique sur les rails, parce que la solution au Soudan n'est pas militaire. Il faut que les parties prenantes s'asseyent autour de la table des négociations et qu'on puisse revenir à un processus politique. C'est ce que nous essayons de pousser. D'abord, qu'on parvienne à un cessez-le-feu. Il y a déjà des plans qui ont été avancés et par l'Igad et par l'Union africaine, et la priorité dans le cadre de ces plans, c'est le cessez le feu. Les Nations unies ont aussi à ouvrir des corridors humanitaires, ce n'est pas suffisant à Adré et au Nord aussi, mais il faut continuer.Je crois que nous avons à Djibouti organisé plusieurs retraites sous l'égide des Nations unies sur le Soudan. La dernière a été organisée en Mauritanie. Il y a un travail diplomatique qui est fait, ce n'est pas suffisant, mais je pense qu'on doit continuer à le faire. Et je rappelle aussi que le Soudan reste sous sanctions de l'Union africaine parce que, dès qu'il y a un changement anticonstitutionnel de gouvernement, la sanction tombe. Ce sont les dispositions de l'acte constitutif. Mais le rôle de l'Union africaine est de poursuivre ses efforts, même si ces pays sont sous sanctions, nous n'arrêterons pas d'essayer donc de trouver une solution pacifique à toutes les crises qui se déclenchent dans les États membres.Une dernière question, votre pays Djibouti est frontalier de la Somalie et de sa province séparatiste du Somaliland, qui est soutenue par l'Éthiopie, autre voisin de votre pays. Quelle est votre position dans ce conflit ?Elle a été toujours cohérente depuis, je dirais plus de 30 ans. Djibouti a toujours soutenu l'unité de la Somalie. Cette unité, je crois, elle est remise en question, peut-être même à l'interne maintenant. Certaines régions démontrent un petit peu une certaine dissidence, mais nous sommes aux côtés du président Hassan Sheikh Mohamoud, nous le soutenons. Le gouvernement central doit mener des efforts politiques avec toutes les régions pour justement éviter cette dislocation du pays. Et c'est un peu ce que je disais par rapport à la Libye, la dislocation d'un pays, l'implosion créé plus de problèmes qu'elle n'en résout, aussi bien pour les pays en question que pour les pays voisins. Donc la priorité pour Djibouti a toujours été de soutenir l'unité de la Somalie et de son intégrité territoriale.Mais est-ce que le soutien de l'Éthiopie aux séparatistes du Somaliland ne change pas la donne ?Ça, c'est une question qu'il faudra poser aux Éthiopiens.En tout cas, vous n'êtes pas d'accord avec leur politique sur ce sujet ?C'est une question qui concerne les Éthiopiens, et pas les Djiboutiens. Voilà ce que je peux dire.Monsieur le ministre Mahmoud Ali Youssouf, je vous remercie.C'est moi qui vous remercie et bonne journée.À lire aussiUnion africaine: quels sont les enjeux du grand débat des candidats à la présidence de la Commission?
Il y a dix ans, la déclaration de Malabo fixait les priorités pour combattre l'insécurité alimentaire en Afrique. Du 9 au 12 janvier en Ouganda, le sommet de l'Union africaine a débouché sur la déclaration de Kampala, nouvelle feuille de route pour l'agriculture et l'alimentation sur le continent pour la prochaine décennie. Des priorités qui avaient été discutées quelques mois plus tôt pendant le Forum africain des systèmes alimentaires à Kigali. Contrairement à la déclaration de Malabo, centrée sur le secteur agricole, l'agenda approuvé à Kampala, en Ouganda, adopte une approche plus globale des besoins du système agro-alimentaire du continent. « Il ne suffit pas de produire, approuve Marc Bertin Gansonre, député et secrétaire général de la Confédération paysanne du Burkina Faso. Il faut aussi apporter une valeur ajoutée à cette production, apporter de la connaissance aux agriculteurs, pour qu'ils puissent utiliser les techniques et les technologies. Il faut aussi travailler sur des infrastructures routières et accompagner le secteur industriel à se développer. C'est un grand chantier, reconnaît-il, mais on va se donner les moyens de réussir ce que nous avons commencé. »Approche globalePour l'heure, les objectifs très ambitieux de Malabo, comme l'affectation de 10% du budget de chaque pays à l'agriculture, ou encore la réduction de moitié de la pauvreté d'ici à 2025, sont loin d'avoir été atteints par les États membres. « Nous constatons que très peu, si ce n'est aucun pays, n'a réussi à allouer 10% de ses budgets nationaux à l'agriculture, regrette Jérémy Lissouba, député congolais et secrétaire général du réseau parlementaire africain sur les systèmes alimentaires. Notre vrai défi n'est pas un défi technique, technologique ni même financier. Notre vrai défi est un défi politique. Kampala doit être une décennie décisive pour relancer cette volonté politique. »À lire aussiSommet de Kampala: l'Afrique trace sa nouvelle feuille de route agricoleDéfi politiqueD'ici à 2035, la déclaration de Kampala vise notamment à réduire de moitié les pertes post-récoltes, à tripler le commerce intra-africain de produits alimentaires ou encore à augmenter de 35% les aliments transformés localement. « Dans le monde de l'après-conférence de Malabo, souligne Donald Brown, vice-président du Fonds international de développement agricole, il sera important de traduire les déclarations du niveau continental vers les organismes économiques régionaux, tels que la SADC et la Cédéao, où les ministères des Finances seront mutuellement responsables des résultats obtenus. »Rendre les ministres redevablesLa déclaration de Kampala réaffirme l'urgence de développer la capacité du continent à nourrir ses habitants, dont 58% sont touchés par une forme modérée ou sévère d'insécurité alimentaire, selon la Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Un enjeu d'autant plus important face aux prévisions de croissance démographique estimant à 2,5 milliards d'habitants la population africaine d'ici à 2050.À lire aussiLes systèmes alimentaires africains profondément transformés par l'urbanisation
Au menu de l'actualité : 79ème débat général et la semaine de haut niveau à l'ONU
Quinze jours après que l'OMS a déclenché son plus haut degré d'alerte face à la résurgence des cas de Mpox en Afrique, l'épidémie continue de progresser sur le continent. La RDC reste de loin le pays le plus touché, mais l'épidémie s'étend. Treize autres pays présentent désormais des cas suspects. Plusieurs États ont promis d'envoyer prochainement des doses de vaccins. Quand ces doses seront-elles livrées ? En quelles quantités ? À quand la fabrication de vaccins sur le continent ? Entretien avec Jean Kaseya, le directeur général d'Africa CDC, le Centre de contrôle et de prévention des maladies de l'Union africaine. RFI : le Mpox poursuit sa progression sur le continent. L'Africa CDC fait état de près de 23 000 cas suspects détectés au 27 août et plus de 600 décès. Est-ce que ces chiffres vous inquiètent ?Jean Kaseya : Ces chiffres m'inquiètent au plus haut point, puisque ça prouve ce que nous disons tous les jours, que nous avons plusieurs épidémies Mpox en une. Pourquoi nous le disons, c'est puisque nous avons quatre variants qui se côtoient aujourd'hui en Afrique et qui ont des épidémiologies différentes, qui ont des symptomatologies qui se présentent dans les différents groupes d'âges et qui aujourd'hui n'ont pas suffisamment de recul en termes de médicaments et en termes de mesures applicables comme les vaccins et autres. Donc, ça m'inquiète au plus haut point.La RDC reste, et de loin, le pays le plus touché. Est-ce que c'est là où la progression est la plus forte ces derniers jours ?La progression est forte dans plusieurs provinces de la RDC. Mais la progression, on la voit aussi dans d'autres pays africains comme le Burundi, comme la RCA. Mais je dois dire, ce qui m'inquiète le plus, c'est que nous avons des pays qui sont non endémiques, mais qui ont rapporté pour la première fois des cas de Mpox comme le Gabon. Le ministre de la Sierra Leone m'informait aujourd'hui [mercredi 28 août], qu'il a eu un cas qui lui semble patent pour Mpox. Mais comme la Sierra Leone n'a pas de laboratoire fiable, il ne peut pas confirmer cela. Et donc moi, je considère, sur base de la symptomatologie, sur base de l'histoire de la maladie, que c'est un cas suspect de Mpox. Et je classe la Sierra Leone maintenant comme un nouveau pays qui est le 14e pays affecté par le Mpox.Plusieurs pays ont promis d'envoyer des doses de vaccin au continent. Quelle sera l'ampleur de ces livraisons ?Je voudrais reconnaître l'effort que les partenaires d'Afrique ont fait pour jusque-là, sécuriser les vaccins que nous avons. Nous avons d'abord, avec la branche humanitaire de l'Union européenne, sécurisé 215 000 doses. À cela s'ajoute les 100 000 doses que la France vient de donner par le même mécanisme de l'Union européenne et Africa CDC. En plus, nous avons 100 000 doses qui viendront de l'Allemagne. Mais je dois saluer le gouvernement espagnol, puisque l'Espagne donne 500 000 doses de vaccins. À ces doses-là qui représentent à peu près 1 million de doses, nous savons que Gavi est aussi en train de travailler avec nous, pour disponibiliser autour de 500 000 doses. Donc, nous pouvons dire qu'à ce stade, nous partons déjà autour de 1,5 ou 1,6 million de doses, sur les 10 millions que nous voulons avoir.À quelle échéance ces doses seront-elles livrées au continent ?Les vaccins que nous avons déjà eus, par exemple les 215 000 doses sont disponibles même à partir de demain. Ce que nous voulons, avant que les vaccins arrivent aux pays, c'est qu'il y ait une bonne logistique qui soit en place. Donc, je suis en train d'espérer et de travailler, comme je pense que le niveau de préparation des pays est assez optimal, que la semaine prochaine, les premières doses des vaccins sécurisés par Africa CDC, dans le mécanisme que nous avons mis en place, vont atterrir dans les différents pays.Mais combien de doses, précisément, pourraient arriver dès la semaine prochaine ?Nous allons commencer graduellement, et ça, c'est important que la population africaine le sache : nous avons décidé, à Africa CDC, de faire en sorte que ce qui s'est passé avec le Covid n'arrive plus. Donc, l'accord que nous avons avec la société Bavarian Nordic qui produit ces vaccins, c'est que cette année, ils vont nous donner 3 millions de doses. Mais ils vont aussi faire le transfert des technologies pour que ce vaccin soit produit sur le continent africain, par les compagnies africaines. Nous avons déjà un accord et nous avons déjà sélectionné la société qui pourrait faire cette production. Nous pensons que d'ici février, la société africaine qui a été sélectionnée sera en mesure d'inonder le marché africain avec le vaccin Mpox.À lire aussiMpox: pourquoi l'accès aux vaccins est problématique en Afrique?
La peine de mort a été requise mardi contre cinquante personnes, dont trois Américains, poursuivies pour la "tentative de coup d'État" en RD Congo le 19 mai. À l'exception du prévenu Alain Tikimo, atteint de "troubles psychologiques", le lieutenant-colonel Innocent Radjabu, représentant du ministère public, a appelé les juges à "condamner à la peine capitale" tous les prévenus pour "attentat", "terrorisme", "tentative d'assassinat", "association de malfaiteurs" et "meurtre".
La bataille pour la succession du Tchadien Moussa Faki Mahamat à la présidence de la Commission de l'Union africaine (UA) a déjà commencé en attendant le scrutin en février 2025. Parmi les quatre candidats en lice, l'ex-Premier ministre kényan Raïla Odinga est considéré comme le favori. Mais bien qu'il soit un poids lourd de la scène politique régionale et qu'il soit soutenu par le président kényan William Ruto, son accession à la tête de la Commission n'est pas acquise, selon Paul-Simon Handy, directeur Afrique de l'Est à l'Institut d'Études et de Sécurité (ISS). RFI : En février 2025, la présidence de la Commission de l'Union africaine reviendra à un pays de l'Afrique de l'Est, une première depuis 2001. Parmi les candidats, on compte Raila Odinga, figure historique de l'opposition au Kenya, et aussi trois ministres des Affaires étrangères, ceux de Djibouti, de Madagascar et de Maurice. Que dire de ces profils ?Paul-Simon Handy : Nous pouvons dire qu'il y a trois candidats qui sont très similaires, qui correspondent tout à fait au profil particulièrement affectionné par les chefs d'État africains, plus enclins à élire un ancien chef de la diplomatie à la tête de l'Union africaine. À bien des égards, la candidature de Raila Odinga détonne. Raila Odinga est probablement l'homme politique le plus important des trois dernières décennies au Kenya. Il a essayé d'être président cinq fois, il a raté. Il a été un opposant capable de mobiliser massivement ses partisans, qui a toujours contesté de manière souvent véhémente les résultats des élections qu'il avait perdu. Pour résumer, on peut dire que Raila Odinga a certainement le profil de ce dont l'Union africaine - et notamment la Commission de l'Union africaine - a besoin, mais on peut être dubitatif quant à l'opportunité de ce profil lorsqu'il s'agit des préférences des chefs d'État.Vous l'avez dit, son profil n'est pas celui qu'affectionnent les chefs d'État du continent... Comment compte-t-il s'y prendre pour les convaincre de le choisir ?Disons que sa candidature, même si elle est celle dont on parle le plus, n'est pas évidente et son élection n'est pas acquise. Déjà, il est contesté au sein de la région Afrique de l'Est. Il va falloir bâtir des passerelles avec les pays francophones. Il faudrait qu'il étende ses réseaux en Afrique de l'Ouest, un peu plus en Afrique centrale et certainement, aussi, en Afrique australe. Il aura une forte concurrence : les candidats d'autres pays sont tous francophones. Certains, comme le Djiboutien, sont arabophones aussi.Quand vous parlez du Djiboutien, il s'agit de Mahmoud Ali Yusuf. Le fait que Djibouti fasse partie de la ligue arabe, comme plusieurs États du continent africain, est-ce que cela joue en sa faveur ?Oui, le fait que Djibouti fasse partie de la ligue arabe peut être un très bon point positif pour l'actuel ministre des Affaires étrangères djiboutien. Djibouti fait partie de l'Organisation internationale de la Francophonie.Lors du dernier sommet de l'Union africaine à Addis Abeba en février 2024, l'actuel président de la Commission, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a ouvert la session avec un discours très alarmant sur l'état de l'Afrique : des changements constitutionnels et des coups d'État en série, le djihadisme, la grande dépendance financière et budgétaire vis-à-vis de l'Occident... Ces alertes ont été en grande partie écartées des débats. Alors, pourquoi autant de concurrence et de négociations pour cette présidence de la Commission si elle n'offre aucun réel pouvoir ?Là, je pense que vous touchez du doigt le problème fondamental de l'Union africaine. Le rôle du président de la Commission reste très peu défini, soumis à des contraintes qui limitent sa capacité d'initiative et qui, littéralement, frustre tous les occupants de ce poste. Et le président Moussa Faki Mahamat n'est finalement qu'un parmi plusieurs anciens secrétaires généraux ou présidents de la Commission, qui estiment que, malgré le fait qu'on l'appelle Commission, en fait, la Commission reste un secrétariat général dont l'action est fortement entravée par les États membres, qui se refusent jusqu'à présent à donner un peu plus d'initiative à la Commission de l'Union africaine. Donc je pense que pour les vingt prochaines années, l'UA devrait se poser la question de savoir quelle Union africaine est-ce qu'on voudrait avoir à l'horizon de 2063 ?Et Raila Odinga pourrait y changer quelque chose ?Il a le réseau, il a la capacité, il est un fin tacticien, c'est un animal politique. Il connaît plusieurs chefs d'État personnellement. Mais ses avantages et sa position ont finalement les avantages de leurs inconvénients. Ces réseaux et cette capacité de parler d'égal à égal avec les chefs d'État est certainement aussi ce que les chefs d'État ne veulent pas. Rappelons-nous d'Alpha Oumar Konaré qui, après avoir été président du Mali, avait été élu comme président de la Commission de l'UA et qui se faisait souvent rappeler par certains chefs d'État qu'il était un secrétaire général et non plus un chef d'État. Donc, si c'est un atout d'avoir ces capacités - de pouvoir parler d'égal à égal avec les chefs d'État - c'est aussi un inconvénient, parce qu'on voit la manière dont ils ont élu les présidents de la Commission ces vingt dernières années, ce n'est certainement pas le genre de profil qu'ils préfèrent.À lire aussiKenya: le président Ruto soutient son rival Odinga dans la course à la présidence de la Commission de l'Union africaine
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur une candidature de l'opposition soutenue par le président au Kenya, sur le méga-feu « Park Fire » en Californie et sur l'importance du respect du silence au tennis. Centrafrique : l'ONU lève l'embargo sur les armes Le Conseil de sécurité des Nations unies a annoncé lever l'embargo sur les armes imposé en 2013 à la Centrafrique. Comment expliquer la levée de cet embargo maintenant, plus de dix ans après sa mise en place ? Que cela peut-il changer dans la stratégie militaire centrafricaine face aux groupes armés ? Le France a voté en faveur de cette levée. Est-ce un signe d'un réchauffement des relations entre Paris et Bangui ? Avec Enrica Picco, directrice Afrique centrale d'International Crisis Group. Kenya : le président William Ruto soutient une candidature de l'opposition Le Kenya a déposé la candidature de l'opposant Raila Odinga pour la présidence de l'Union africaine, une candidature soutenue par le gouvernement et le président William Ruto. Quel est l'intérêt pour le gouvernement kényan de soutenir son rival dans cette candidature ? Le président a également nommé quatre membres du parti de l'opposition dans ce gouvernement. Comment expliquer ce rapprochement entre les deux rivaux ? Avec Albane Thirouard, correspondant de RFI à Nairobi. États-Unis : la Californie ravagée par le méga-feu « Park Fire » Le nord de l'État de Californie est victime d'un méga-feu surnommé « Park Fire », devenu le sixième plus gros incendie de l'État. Un homme est soupçonné d'avoir poussé une voiture enflammée dans un ravin, provoquant cet incendie incontrôlable. Comment ce feu a-t-il pu prendre autant d'ampleur ? Quelles mesures les autorités californiennes ont-elles mises en place pour gérer cette catastrophe ? Est-il possible dès à présent d'évaluer les conséquences de cet incendie sur la faune et la flore environnantes ? Avec Pauline Vilain-Carlotti, docteure en géographie, spécialiste des questions d'incendies et des feux de forêts. Tennis : pourquoi le respect du silence est-il important ? Comme pour d'autres sports, comme le golf ou le billard, le silence absolu est demandé chez les spectateurs, a contrario des tribunes de football par exemple. Comment expliquer cette nécessité du silence au tennis ? À Roland-Garros 2024, des joueurs et joueuses de tennis s'étaient plaints du bruit des spectateurs. Est-ce le signe de la fin d'une tradition ? Avec Eric Mamruth, journaliste au service des sports RFI.
Brice Oligui Nguéma, président de la transition du Gabon est allé plaidé sa cause auprès d'Alassane Ouattara. Objectif obtenir une levée des sanctions de l'union africaine qui pèse sur son pays, depuis le coup d'état de fin août.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur une vague d'enlèvements au Nigeria, sur le retour du Gabon dans la CEEAC et sur un tribunal pour juger les crimes de guerre au Nigeria. Election au Sénégal : vers un nouveau report ? Le Parti démocratique sénégalais a déposé un recours devant la Cour suprême pour annuler la nouvelle date de l'élection présidentielle. A 10 jours du premier tour, la Cour peut-elle examiner cette requête ? Peut-on s'attendre à un nouveau report de l'élection ? Avec Léa-Lisa Westerhoff, correspondante permanente de RFI à Dakar. Nigeria : le nord du pays frappé par une vague de kidnapping Ces derniers jours, le nord du Nigeria a été le théâtre de plusieurs enlèvements de masse. Pourquoi les groupes armés ciblent-ils principalement les enfants ? Est-ce le signe d'une recrudescence des kidnappings dans cette région ? Avec Liza Fabbian, journaliste au service Afrique de RFI, de retour du Nigeria. Gabon : levée des sanctions de la CEEAC La Communauté économique des États de l'Afrique centrale a annoncé la levée des sanctions contre le Gabon six mois après le coup d'Etat. Pourquoi l'instance sous-régionale prend-elle cette décision maintenant ? Cette mesure pourrait-elle faciliter le retour du Gabon au sein de l'Union africaine ? Avec Sébastien Németh, journaliste au service Afrique de RFI. Libéria : un tribunal pour les crimes commis lors des guerres civiles Le Parlement a voté une motion pour la création d'un tribunal pour juger les crimes de guerres commis lors des deux guerres civiles entre 1989 et 2003. Comment expliquer cette décision alors que le pays n'a jamais condamné les responsables de ces crimes ? La proximité entre le chef de guerre Prince Johnson et le président Joseph Boakai peut-elle être un frein à cette initiative ? Avec Liana Maria Ursa, chercheuse en sciences politiques, spécialiste du Liberia.
Le 37ème sommet de l'Union africaine a eu lieu les 17 et 18 février dernier à Addis-Abeba en Ethiopie. Un sommet de deux jours qui a permis aux dirigeants africains de se pencher sur les nombreuses crises qui secouent le continent. Que retenir de la rencontre annuelle? Comment redynamiser l'organisation panafricaine? Eric Topona a posé ces questions à ses invités sous l'Arbre à palabres.
Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani succède au Comorien Assoumani à la présidence tournante de l'Union africaine. Un choix presque in extremis, tant les tensions entre le Maroc et l'Algérie en Afrique du nord (à qui revenait le poste de la présidence) empêchaient un consensus. Quoi qu'il en soit, la tâche de la présidence mauritanienne dans un contexte de crise dans plusieurs zones du continent ne sera pas simple. C'est ce que pense Ibrahima Kane, chercheur à la fondation Open Society. Entretien. RFI : Ibrahima Kane, le choix de Mohamed Ould Ghazouani comme président de l'Union africaine, c'était le choix du plus petit dénominateur commun pour l'Afrique du Nord entre le Maroc et l'Algérie, qui avaient quelques dissensions et qui se sont finalement accordés sur la Mauritanie ?Ibrahima Kane : Tout à fait, c'est vraiment une solution de dernière minute parce que pendant presque toute une année, l'Afrique du Nord n'était pas parvenue à désigner un pays devant assurer la vice-présidence au sein du bureau de l'Union africaine qui avait été nommé l'année dernière, et donc, puisque la présidence devait échoir à l'Afrique du Nord, elle n'a pas pu trouver un nom et ce n'est qu'au dernier moment que la Mauritanie a accepté de prendre la position.Compte tenu du profil de Mohamed Ould Ghazouani, qui a été chef du renseignement en Mauritanie, ministre de la Défense, qui est donc le représentant d'un pays où le terrorisme n'a plus voix au chapitre depuis presque une décennie maintenant, n'y a-t-il quand même pas un certain nombre de paramètres qui jouent en sa faveur ?Oui, en étant militaire dans ses rapports avec les présidents du Mali, du Niger, du Burkina, il peut faire valoir ses atouts d'homme du rang pour peut-être bien discuter avec eux. Mais les problèmes de l'Afrique ne se limitent pas à la zone du Sahel. Les problèmes de l'Afrique, à l'heure actuelle, c'est d'abord la paix et la sécurité au Soudan, la paix et la Sécurité en Afrique centrale. Ça, ce sont des problèmes vraiment très sérieux pour le continent. Récemment, lors de l'ouverture du sommet de l'Union africaine, le président de la commission de l'Union africaine avait même parlé d'une organisation qui était presque sur le point de s'effondrer. Et donc, il s'agit de vraiment repenser l'organisation continentale et là, je suis même persuadé qu'il faudra plus que des connaissances en terrorisme et autres du président pour agir. Là, il va falloir qu'il mette en avant ses connaissances diplomatiques et autres pour pouvoir arriver à gérer les situations en Afrique.C'est mission impossible pour Mohamed Ould Ghazouani ?Presque ! C'est presque mission impossible, et j'ajoute qu'il y a aussi d'autres questions qui impliquent l'avenir dans le futur. L'Union africaine a commencé sa participation au G20. Il faudra non seulement participer aux activités de ces institutions, trouver les moyens de pouvoir faire avancer ces dossiers à ce niveau-là, il y a beaucoup de choses à régler. La réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, là où l'Afrique veut au moins avoir deux places, cela ça requiert beaucoup de la part du président en exercice, beaucoup de doigté, de networking et autres. Et rappelez-vous en dernier lieu, ce qui paraît un peu même paradoxal : c'est un président qui doit se faire élire au mois de juin 2024 dans son pays. Donc, vous imaginez que ces six prochains mois, le président sera beaucoup plus orienté à faire une campagne électorale au niveau du pays qu'à s'occuper des affaires africaines. La présidence mauritanienne va être une présidence assez difficile, assez compliquée.Quelle est la méthode que Mohamed Ould Ghazouani devra adopter pour essayer de faire avancer les différents dossiers qui meurtrissent le continent en ce moment ?Ce qu'il doit faire, c'est choisir ses combats. Dans le discours qu'il a prononcé, il a beaucoup insisté sur le thème de l'année, c'est-à-dire la modernisation de l'éducation en Afrique, mais aussi de faire en sorte que ces systèmes éducatifs puissent produire les ressources humaines dont l'Afrique a besoin pour les années à venir. Ça peut vraiment être un combat qu'il peut mener. La deuxième chose, c'est peut-être travailler dans l'approfondissement de la Zlecaf, la Zone économique de libre échange africaine, qui commence à prendre forme, surtout s'il est vraiment préoccupé par la modernisation et l'approfondissement des relations économiques entre les États africains. Il peut jouer un rôle important. Dernièrement, je pense que dans les crises à venir, il y a au moins dans laquelle, en tant que pays de la zone arabophone d'Afrique, il peut jouer un rôle : c'est la crise du Soudan. La Mauritanie a d'excellents rapports avec les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite. Elle peut éventuellement utiliser ces rapports pour essayer de faire avancer ce dossier.À lire aussiLe 37e sommet de l'Union africaine s'achève sur un constat «inquiétant» pour le continent
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur une coalition d'opposition au Mali, sur les relations diplomatiques entre Israël et le Brésil. Mali : une nouvelle coalition d'opposition voit le jour Une nouvelle coalition d'opposition, « Synergie d'action pour le Mali », a vu le jour. Quels sont les objectifs de ce nouveau mouvement ? L'imam Dicko soutient-il cette démarche alors que certains de ses partisans y sont présents ? D'autres partis politiques pourraient-ils se joindre à cette coalition ? Avec Serge Daniel, correspondant régional pour le Sahel. Brésil : le président Lula accuse Israël de génocide Lors du 37è sommet de l'Union Africaine, à Addis Abeba, le président brésilien Lula a accusé Israël de génocide dans la bande de Gaza. Pourquoi le président brésilien a-t-il exprimé une position aussi ferme ? Une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays est-elle envisageable ? Avec Lúcia Muzëll, journaliste à la rédaction en langue brésilienne, de retour du sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba. France : fermeture de la tour Eiffel pour cause de grèveLa tour Eiffel est fermée. Les employés font grève en raison du mauvais état du monument. La mairie de Paris pourrait-elle répondre aux revendications des grévistes ? Pourrait-elle être rénovée à temps pour les Jeux Olympiques ? Avec Pierre Olivier, journaliste au service France. Guinée : le chef de la junte dissout le gouvernement Le porte-parole de la junte a annoncé la dissolution du gouvernement. Pourquoi a-t-il été dissout ? Est-ce lié à la passe d'armes entre le Premier ministre et le ministre de la Justice ? Avec Kabinet Fofana, directeur de l'Association guinéenne de Science politique.
La Corne de l'Afrique, les Grands lacs, le Sahel, Moussa Faki Mahamat a brossé un tableau « peu reluisant » du continent africain, ce sont les termes qu'il a employés lors du sommet de l'UA, en parlant des diverses crises qui secouent l'Afrique. « Il faut se demander pourquoi on est en chute libre » dit même Azali Assoumani. Est-ce que vous partagez la morosité, le pessimisme, qui se font entendre ? Quels sont au contraires les motifs de réjouissance et de fierté pour le continent africain ?
Cela a été un coup de théâtre au Sénégal, jeudi, quand le Conseil constitutionnel a invalidé le décret du président Macky Sall qui annulait le scrutin du 25 février. Le pays tout entier était suspendu à la réaction du chef de l'État qui, nouveau coup de théâtre, a annoncé prendre acte de cette décision et qu'il organiserait les élections "dans les meilleurs délais".
Adhésion de l'Union africaine au G20, rencontre avec Vladimir Poutine, multiplications des crises sur le continent, Mayotte et la France, réélection contestée. Le président des Comores Azali Assoumani dresse le bilan de son année à la tête de l'Union africaine, alors que le 37e Sommet de l'organisation vient de se clôturer. Depuis Addis-Abeba, il répond aux questions de notre envoyé spécial Sidy Yansané. RFI : Vous venez de passer le flambeau de la présidence tournante de l'Union africaine, quelle évaluation faites-vous de votre bilan ?Azali Assoumani : Les gens apprécient le bilan puisque, effectivement, j'ai parcouru l'Afrique, on est même partis en Russie au nom de l'Afrique, et il y a surtout notre adhésion au G20 en tant que membre à part entière. Aujourd'hui, le G20, demain, on pense au Conseil de sécurité des Nations unies. Mais le plus important pour le G20, c'est qu'avant, les puissances économiques décidaient et nous, on exécutait. Maintenant, on va être avec eux, pour essayer de décider ensemble.Le thème de l'année écoulée de l'Union africaine, c'était la ZLECAf. La mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine, qui est, pour l'instant, un peu à la peine. Quels obstacles expliquent, selon vous, cette difficile mise en œuvre de la ZLECAf ? Je vous corrige : ce n'est pas la mise en œuvre, c'est l'accélération de la mise en oeuvre, ce n'est pas la même chose. Et là, j'ai constaté, quand même, qu'il y a un esprit pragmatique qui l'emporte. C'est un bel outil la ZLECAf. Je le dis : si on a raté l'unité politique, on ne doit pas rater l'unité économique et sociale en Afrique, ça, c'est une obligation. Donc l'accélération, c'est faire en sorte que les gens qui n'avaient pas signé, signent, les gens qui n'avaient pas ratifié, ratifient, et que les structures à mettre en place demain dans les communautés économiques régionales (CER, ndlr) soient mises en place en amont. On a mis en place un secrétariat de la ZLECAf, ce secrétariat visite tous les pays de la région pour faire du lobbying pour convaincre les pays de l'intérêt de la ZLECAf. Par exemple, aux Comores, j'ai mis en place un secrétariat de la ZLECAf, donc ce secrétariat a commencé à travailler et ça donne de bons résultats, parce qu'avec le secrétariat général, ils ont pu plaider auprès de l'Afreximbank pour nous donner de l'argent pour l'exécution de nos plans à Moroni, alors que la ZLECAf n'est pas encore à l'œuvre. Donc dans l'accélération, c'est convaincre les Africains de l'intérêt de la ZLECAf et la mise en œuvre viendra. J'espère que ce sera d'ici l'année prochaine. La mise en œuvre peut être soit continentale, ou séparée par communautés économiques régionales, on peut commencer par là pour mieux convaincre d'aller au bout de la mise en oeuvre, donc ce sont des décisions à prendre.Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a dressé un tableau très sombre de la situation de l'Afrique – les guerres au Soudan et en Libye, les violences à l'Est de la RDC, le retrait des pays de l'AES (Alliance des États du Sahel qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ndlr) de la Cédéao, les changements anticonstitutionnels qu'il juge plus nombreux que jamais – alors que justement, vous le souligniez comme une victoire, il y a eu l'adhésion de l'Union africaine au G20. De quelle manière l'Union africaine, l'Afrique, pourrait s'imposer sur la scène internationale d'une seule voix ? C'est une bonne question. Ce que l'on peut constater, c'est que malgré ces problèmes, le G20 nous a fait comprendre que ce sont des problèmes africains, et c'est à nous de trouver les solutions, mais ça n'empêche pas de coopérer avec l'Afrique. Le tableau que Moussa Faki a fait, je le partage parfaitement. Au début des indépendances, il y avait des conflits intra-États, ou inter-États. Ce qui aurait pu laisser croire qu'avec cette indépendance récemment acquise, on n'était pas encore suffisamment mûrs pour gérer nos pays. Mais comment peut-on expliquer qu'on a évolué pendant soixante ans et que c'est maintenant qu'on est en chute libre ? C'est la question à se poser.Et personnellement, comment l'expliquez-vous ?J'assume ! C'est de notre faute. Peut-être qu'on a trop regardé vers l'extérieur et pas assez devant soi. On avait tendance à coopérer avec les partenaires extérieurs et on a oublié le voisin. Maintenant, on se rend compte que la coopération régionale est très importante. On aurait pu penser qu'en évoluant, l'Afrique allait se débarrasser de ses fléaux d'insécurité. Malheureusement, l'Afrique devient aujourd'hui le dénominateur commun du terrorisme. Il s'est invité chez nous alors qu'il était ailleurs. A nous désormais de prospecter de façon approfondie les raisons de l'insécurité, des guerres intra-Etat comme au Soudan, ou encore les changements anticonstitutionnels.La France annonce vouloir mettre fin au droit du sol à Mayotte, une île dont l'Union des Comores revendique la souveraineté. Votre réaction à cette annonce ?J'ai peur de vous le dire car ça risque c'être mal interprété, mais d'une certaine manière, cette annonce m'a fait plaisir. Aujourd'hui, la France qui a des départements partout dans le monde décide que seul Mayotte sera interdite du droit du sol. Ça veut dire que Mayotte ne leur appartient pas, de façon subconsciente, l'État français accepte l'idée que Mayotte ne fait pas partie de son territoire. Comment peut-on prendre une mesure qu'il veut constitutionnelle par rapport à un seul département ? Non, ce n'est pas la France telle qu'on la connait. Celle que l'on connait est un pays souverain où les droits et les devoirs s'appliquent à tout le monde. Quoiqu'il en soit, cette mesure ne concerne pas les Comoriens, car ceux qui sont à Mayotte, nés à Mayotte ou partis à Mayotte sont chez eux. Que la France le veuille ou non, le droit international leur donne leur droit d'y vivre. Cette mesure n'honore pas la France, ça ne nous concerne pas. Peut-être que d'autres citoyens venus d'ailleurs en Afrique ou dans le monde qui se rendent à Mayotte pour acquérir la nationalité française, mais nous Comoriens sommes déjà chez nous.Vous venez d'être réélu à la tête de l'Union des Comores, des résultats contestés par l'opposition qui a saisi la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples. Le journal Le Monde s'appuie sur des documents et des témoignages qui indiqueraient une fraude électorale. Monsieur le Président, ne craignez-vous pas de souffrir d'un manque de légitimité ? Un journal comme Le Monde, ou comme RFI, ils devaient venir, participer aux élections et voir ce qu'il se passait. Le Monde n'a pas été à Moroni pour investiguer.Les journalistes du Monde et de RFI, tous les deux, étaient sur place le jour de l'élection, Monsieur le Président.Le constat qu'il a fait, c'est un constat qui a été dit par les opposants, mais ces derniers devaient porter plainte auprès de nos instances nationales.Ce qui a été fait, à la Cour suprême. Et la Cour suprême a décidé. En 2025, nous avons des élections législatives, pourquoi ne pas venir discuter et me dire : « Attention Azali ! Il y a eu des erreurs, il y a eu des bêtises, il faut corriger pour que ces bêtises-là ne reviennent pas » ? Donc la solution est comorienne. Ils peuvent aller où ils veulent – les médias, Le Monde, vous-mêmes – mais tout ça, ça ne donne pas de résultats. Les résultats, c'est s'asseoir entre Comoriens, face à face, les yeux dans les yeux, et se dire la vérité. Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de maladresses, ça je ne le nie pas, mais on ne peut pas prendre un cas exceptionnel qui s'est passé quelque part, pour dire que toutes les élections se sont passées comme ça. Moi, ce que je vois, c'est l'avenir, c'est 2024 et 2029, et 2029, je ne serai pas candidat. Ce que je recommande, c'est que les opposants viennent et qu'on discute de l'avenir.
C'est dans un « contexte de crises tous azimuts, constate Ledjely en Guinée, que s'est tenu ce week-end le 37ᵉ sommet de l'Union africaine sur les hauteurs d'Addis-Abeba. Le conclave des présidents s'est borné à constater l'échec de l'instance panafricaine face à tous ces foyers de tension », estime le site d'information guinéen qui détaille : « le Mali, la Guinée, le Tchad, le Burkina Faso, le Niger et le Gabon, sont tous en transition à la suite de coups d'État militaires. Depuis environ un an, le Soudan qui n'était déjà pas en bonne santé, est déchiré par une guerre (…). Quant à la RD Congo, les promesses électorales du président Tshisekedi peinent à ramener la paix dans l'est du pays. Entre l'Éthiopie et la Somalie, le mur de la méfiance et des suspicions s'épaissit chaque jour. Enfin, au Sénégal, si le Conseil constitutionnel a courageusement pris ses responsabilités face à Macky Sall, ce dernier ne semble toujours pas disposé à entendre la voix de la raison. »Pourquoi cet immobilisme de l'UA ? « Nos dirigeants ne veulent pas assumer leurs responsabilités », affirme Ledjely. Leur « conception du pouvoir se limite à sa dimension jouissive. Collectionner les belles voitures, les maîtresses et les villas luxueuses, voici ce qui les préoccupe. La place et le rôle de l'Afrique, l'avenir de la jeunesse du continent, la précarité en milieu rural, etc… viennent bien après. D'où le nombre élevé de crises qui renvoient cette image peu reluisante de notre continent. »À la croisée des cheminsNon, « ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain », rétorque WakatSéra au Burkina Faso. « Car l'Union africaine reconnaît soutenir les transitions politiques dans les pays ayant connu des coups d'État ; elle a observé les élections dans 13 pays en 2023 et elle compte en faire de même pour 15 scrutins cette année ; elle se prépare à rendre opérationnelle la Force africaine en attente et elle mise sur la Zone de libre-échange continentale africaine. »Certes, reconnait WakatSéra, « l'Union africaine, à l'instar de la Cédéao, qui vient de subir une cure d'amaigrissement avec le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l'Union africaine est, sans nul doute, à la croisée des chemins. Et pour sa survie, l'UA n'a d'autre option, estime encore le site burkinabé, que d'opérer les réformes idoines pour se débarrasser de ses oripeaux de “syndicat des chefs de l'État“ et se rapprocher courageusement du quotidien de misère des populations. »Sénégal : à quand la présidentielle ?À la Une également, l'apaisement au Sénégal… « Opposants libérés, marche dans le calme… Au Sénégal, un week-end dans l'apaisement, note en effet Jeune Afrique. Deux semaines après l'annonce par Macky Sall du report de la présidentielle, annonce invalidée en fin de semaine par le Conseil constitutionnel, des milliers d'opposants ont pu manifester samedi sans répression de la part des forces de l'ordre. »Une question reste en suspens et de taille : à quand l'élection présidentielle ? Le mandat du président Macky Sall expire officiellement le 2 avril. Hier, pointe WalfQuotidien, l'opposant et candidat à la présidentielle, Malick Gakou a proposé que le scrutin se déroule en mars : avec un premier tour le 3 et la proclamation provisoire des résultats le 8.En effet, « la date du dimanche 3 mars s'impose à tous », renchérit le professeur Bouna Niang, Doyen de l'Université Cheikh Anta Diop, dont les propos sont rapportés par le quotidien 24 Heures. Il invoque la constitution qui stipule que la présidentielle doit avoir lieu « trente jours francs au moins avant la date de l'expiration du mandat du Président de la République en fonction », ce qui amène donc, à cette date du dimanche 3 mars.Enfin, bien d'autres questions se posent, relève Le Pays à Ouagadougou : « maintenant que le chef de l'Etat a annoncé des concertations avec l'ensemble de la classe politique, à quoi faut-il s'attendre ? Combien de temps cela prendra-t-il ? Va-t-on vers un compromis politique qui permettrait le repêchage de certains candidats recalés, en l'occurrence Ousmane Sonko et Karim Wade ? » Et puis quid du candidat du pouvoir, Amadou Ba, « très ouvertement contesté », sera-t-il remplacé ?
Les journalistes et experts de RFI répondent aux questions des auditeurs sur l'école, cible du terrorisme islamiste en France, sur le report du retour de Succès Masra au Tchad et sur les favoris de la CAN 2024. France : l'école, cible du terrorisme islamiste En France, c'est la deuxième fois qu'un professeur est assassiné en trois ans. Pourquoi les enseignants sont-ils devenus la cible des terroristes ? Le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour protéger les écoles. En quoi consistent-elles ? Avec Valentin Hugues, journaliste au service France de RFI.Tchad : Succès Masra reporte son retour L'opposant tchadien, Succès Masra a décalé son retour d'exil au début du mois de novembre 2023. Comment compte-t-il trouver un accord avec l'État tchadien pour favoriser son arrivée au Tchad ? Le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, facilitateur dans ce dossier pourrait-il l'aider ? Avec Esdras Ndikumana, journaliste au service Afrique de RFI.CAN 2024 : les Lions de la Terranga, grands favoris ? Lors de la CAN 2024, le groupe C verra s'affronter le Sénégal, le Cameroun, la Gambie et la Guinée. Existe-t-il d'autres poules avec un niveau aussi relevé ? Le Sénégal, champion en titre, est-il toujours le favori de la compétition ? Avec Hugo Moissonnier, journaliste au service des sports de RFI.Afrique : le continent divisé face au conflit entre Israël et le Hamas Les réactions des chefs d'État africains à l'attaque du Hamas contre Israël sont contrastées. La majorité des dirigeants africains n'ont pas pris la parole sur les attaques du Hamas. Pourquoi restent-ils silencieux ? L'Union africaine s'est-elle exprimée sur ces attaques ?Avec Alhadji Bouba Nouhou, enseignant-chercheur à l'Université Bordeaux Montaigne, chercheur associé à l'institut Montesquieu, spécialiste des relations Orient Afrique.
Alors que l'Afrique réclame une meilleure représentation dans les institutions internationales, l'Union africaine a officiellement rejoint le G20 qui rassemble les 19 pays les plus riches de la planète et l'Union européenne. Ce nouveau statut permettra au continent de peser sur le système financier mondial. Prochain objectif : obtenir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Que vous inspire le poids de l'Afrique dans la gouvernance mondiale ? Vos réactions nous intéressent.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les élections générales au Gabon et sur le communiqué de l'Union Africaine à propos de la situation au Niger. Wagner : l'annonce de la mort de Prigojine sème le doute Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine a été tué mercredi 23 août à bord de son avion. Pour quelles raisons l'appareil s'est-il crashé ? Entre l'accident et l'assassinat, quelle piste est privilégiée ? La disparition du patron du groupe paramilitaire signifie-t-elle la fin de Wagner ? Wagner : quel avenir en Afrique pour la milice ? Lundi 21 août, Prigojine avait publié une vidéo en Afrique et lancé un appel au recrutement sur le continent. Quelles sont les conséquences de sa disparition sur les activités du groupe Wagner en Afrique ? Qu'adviendra-t-il des pays alliés au groupe paramilitaire ? Avec Denis Strelkov, journaliste au service en langue russe de RFI. Elections au Gabon : un nombre suffisant de bureaux de vote à l'étranger ? Les élections générales au Gabon ont lieu le 26 août. A deux jours du scrutin, une ONG a alerté sur le nombre de bureaux de vote ouverts à l'étranger, moins nombreux qu'à la présidentielle de 2016. Quelles sont les répercussions de ces suppressions sur les élections générales de samedi ? Comment a réagi la diaspora gabonaise à l'étranger ? Des solutions à ce sujet sont-elles envisagées à quelques jours du scrutin ? Avec Sébastien Németh, journaliste au service Afrique de RFI. Niger : l'Union africaine “prend note” du déploiement de la force de la Cédéao Dans un communiqué, l'Union africaine annonce la suspension du Niger et “prend note” de la décision de la Cédéao de déployer une force en attente. Pourquoi l'UA a-t-elle attendu si longtemps avant de suspendre le Niger ? Pourquoi l'Union africaine ne se prononce-t-elle pas clairement sur une intervention armée de la Cédéao ? Quelle est la nature des sanctions économiques que l'UA prépare ? Avec Pape Ibrahima Kane, chargé des relations entre l'Open Society Initiative for West Africa (Osiwa) et les organes de l'Union africaine.
Il y a 3 semaines, le président Mohamed Bazoum était renversé au Niger. Malgré la menace d'une intervention militaire de la Cédéao pour restaurer l'ordre constitutionnel, les putschistes ont nommé un gouvernement dirigé par un Premier ministre civil qui, pour la première fois, a évoqué hier (16 août 2023) un processus de transition. Que pensez-vous de l'évolution de la situation ?
À moins de 48 h du nouveau sommet des chefs d'état de la Cédéao à Abuja, au Nigéria, la junte nigérienne cherche à renforcer ses positions. Elle a nommé un Premier ministre civil, rencontré des syndicats et des politiques nigériens. Au même moment, elle a demandé un report de la visite que devait effectuer mardi à Niamey une délégation de la Cédéao, de l'UA et de l'ONU.
Nous attendons vos questions et vos réactions. Qui sont les putschistes ? Comment ont-ils réussi à prendre le pouvoir ? Que pensez-vous de la réaction des pays ouest-africains ? Nous répondrons à toutes vos questions avec nos invités Seidik Abba, journaliste, spécialiste du Sahel et Paulina Zidi, journaliste au service Afrique de RFI. Vous pourrez également nous suivre en direct live sur Facebook !
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la date des élections générales au Gabon, sur le rôle de médiateur du président biélorusse et sur le départ progressif des troupes de l'UA de la Somalie. Gabon : la triple élection fixée au 26 août Après plusieurs semaines de confusion, le gouvernement a validé le calendrier électoral proposé par le Centre gabonais des élections. Les scrutins se tiendront le 26 août 2023. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de donner une date ? Pour la première fois dans l'histoire du pays, les élections présidentielle, législatives et locales auront lieu le même jour. Sait-on si tout pourra être prêt ? Avec Sébastien Németh, journaliste au service Afrique de RFI. Tchad : le maintien d'un État unitaire fait débatLe projet de nouvelle Constitution qui privilégie un État tchadien unitaire a été adoptée par le Conseil national de transition. Pourquoi ne pas avoir opté pour un régime fédéral ? Pourquoi ne pas l'avoir proposé par référendum ? Quelles sont désormais les prochaines étapes pour l'organisation du référendum ? Avec Carol Valade, correspondant de RFI à N'Djamena. Wagner : la Biélorussie ouvre ses portes aux mercenaires Dans un discours, le président Loukachenko a annoncé que la Biélorussie accueillerait une partie des mutins de Wagner. Pourquoi Loukachenko joue-t-il ce rôle de médiateur entre Prigojine et Poutine ? Quel est son intérêt ? Existe-t-il un risque pour le régime biélorusse d'accueillir les anciens mercenaires de Wagner ? Avec Ronan Hervouet, professeur de sociologie à l'Université de Bordeaux, auteur de La révolution suspendue. Les Bélarusses contre l'État autoritaire, édition Plein Jour, avril 2023. Somalie : les troupes de l'Union africaine sur le départ ? Mi-juin, les troupes de l'Union africaine ont commencé à quitter la Somalie. Elles devraient être totalement parties à la fin de l'année 2024. Comment expliquer ce retrait alors que le pays continue de faire face aux attaques des jihadistes shebabs ? Les forces somaliennes ont-elles assez de moyens pour protéger les populations ? Avec Patrick Ferras, géopolitologue, président de l'association Stratégies africaines et spécialiste de la corne de l'Afrique.
L'Afrique peut-elle réussir là où toutes les médiations entre la Russie et l'Ukraine ont échoué ? Quel rôle le continent peut-il jouer dans la résolution de la guerre ? Vos réactions après le déplacement à Kiev et St Pétersbourg des présidents d'Afrique du Sud, des Comores, du Sénégal et de la Zambie.
Il y a 60 ans, le 25 mai 1963, l'Organisation de l'Unité Africaine voyait le jour. En 2002, qualifiée de vieillissante, l'institution est rebaptisée Union africaine. L'organisation est-elle à la hauteur de vos attentes ? Est-elle crédible dans ses prises de position ? Nous dressons le bilan.
Le journal de l'Afrique consacre une édition spéciale au première anniversaire de la guerre en Ukraine et de ses conséquences sur le continent africain. Comment l'Afrique a t-elle géré ce conflit sur le plan diplomatique, économique, militaire ?
Les dirigeants africains arrivent dans la capitale éthiopienne pour participer au 36ᵉ Sommet de l'Union Africaine. Une grande messe politique censée régler les nombreux problèmes sur le continent. Des problèmes sécuritaires surtout, puisque les tensions entre la RDC et le Rwanda sont au centre des discussions, entre autres conflits. Mais aussi des problèmes commerciaux puisque le thème de cette année est l'accélération du projet de Zone de libre échange sur le continent, pour faire face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
Les chefs de la diplomatie des trois pays d'Afrique de l'Ouest dirigés par des militaires issus de coups d'État - Mali, Guinée et Burkina Faso - se sont rencontrés, jeudi 9 février, à Ouagadougou. Ils ont appelé à la levée de leur suspension de la Cédéao et de l'Union africaine. Cette rencontre intervient après la visite au Mali du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis son aide "à la région sahélo-saharienne et même aux pays riverains du Golfe de Guinée".