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En ces temps troubles, il est essentiel de se rassembler pour s'informer et échanger, notamment sur la transition écologique qui semble être entravée par un grand renoncement depuis le retour de la guerre en Europe et la prise de fonction de Donald Trump. Pourtant, les conséquences du changement climatique et de la dégradation globale de notre environnement sont ressenties de plus en plus violemment par chacun d'entre nous partout sur la planète. C'était le 17 mars dernier au Théâtre des Abbesses à Paris. Plus d'une centaine de personnes sont venues assister à ce Débat singulier organisé par le Théâtre de la ville de Paris et l'université de la Sorbonne. Où en sommes-nous ? Qu'est-ce qui bloque ? Et quels sont les chemins à emprunter pour mettre réellement en mouvement les sociétés vers la transition écologique ? L'originalité de ces échanges est que non seulement vous allez entendre les points de vue d'éminents experts sur ces questions, mais ils seront ponctués par des textes lus par des comédiens accompagnés d'un musicien. Diffusion du débat singulier enregistré au Théâtre des Abbesses : Transition écologique, petits pas ou grande rupture avec : Xavier Desjardins, urbanisme et auteur de La révolution obligée (Allary Éditions, 2024) David Djaïz, auteur de La révolution obligée (Allary Éditions, 2024) Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche, CEA, responsable du Centre climat société, IPSL Lecture de textes par Marie-France Alvarez et Valérie Dashwood, de la Troupe du Théâtre de la Ville. Accompagnement musical, Alexandre Choiselat. Rencontre organisée en partenariat avec Sorbonne Université et RFI.
En ces temps troubles, il est essentiel de se rassembler pour s'informer et échanger, notamment sur la transition écologique qui semble être entravée par un grand renoncement depuis le retour de la guerre en Europe et la prise de fonction de Donald Trump. Pourtant, les conséquences du changement climatique et de la dégradation globale de notre environnement sont ressenties de plus en plus violemment par chacun d'entre nous partout sur la planète. C'était le 17 mars dernier au Théâtre des Abbesses à Paris. Plus d'une centaine de personnes sont venues assister à ce Débat singulier organisé par le Théâtre de la ville de Paris et l'université de la Sorbonne. Où en sommes-nous ? Qu'est-ce qui bloque ? Et quels sont les chemins à emprunter pour mettre réellement en mouvement les sociétés vers la transition écologique ? L'originalité de ces échanges est que non seulement vous allez entendre les points de vue d'éminents experts sur ces questions, mais ils seront ponctués par des textes lus par des comédiens accompagnés d'un musicien. Diffusion du débat singulier enregistré au Théâtre des Abbesses : Transition écologique, petits pas ou grande rupture avec : Xavier Desjardins, urbanisme et auteur de La révolution obligée (Allary Éditions, 2024) David Djaïz, auteur de La révolution obligée (Allary Éditions, 2024) Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche, CEA, responsable du Centre climat société, IPSL Lecture de textes par Marie-France Alvarez et Valérie Dashwood, de la Troupe du Théâtre de la Ville. Accompagnement musical, Alexandre Choiselat. Rencontre organisée en partenariat avec Sorbonne Université et RFI.
durée : 00:18:32 - Divers aspects de la pensée contemporaine - par : Clément Ledoux, Perry Wiley - Dans un monde en quête de sens, il devient essentiel de réinventer notre manière d'habiter la Terre, non seulement par nos actions, mais aussi à travers une conscience qui unit l'esprit, le cœur et la vie qui nous entoure. - réalisation : Jean-Christophe Francis - invités : David Djaïz Essayiste et enseignant à Sciences Po
durée : 02:59:16 - Le 7/10 - par : Léa Salamé, Sonia Devillers, Ali Baddou, Anne-Laure Sugier - Mathilde Panot, Marc Fesneau, Julia Cagé, David Djaïz et Jérôme Jaffré, Marina Fois et Miki sont les invités de la matinale.
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 15 décembre 2024.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.David Djaïz, entrepreneur et essayiste.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 15 décembre 2024.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.David Djaïz, entrepreneur et essayiste.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.LE NOUVEAU GOUVERNEMENT ET NOS INSTITUTIONSSix mois après la dissolution de l'Assemblée nationale, la France, plongée dans une incertitude politique sans précédent, se trouve divisée en trois blocs. Pour l'historien Marc Lazare, nous nous trouvons dans « une crise politique claire et nette, […] mais pas une crise institutionnelle, « de régime », comme nous l'avons vécue en 1958 ».La chute du gouvernement Barnier début décembre après une motion de censure votée à la fois par le Nouveau Front Populaire et par le Rassemblement National, a abouti à la nomination comme Premier ministre de François Bayrou, qui ne faisait pas mystère de sa conviction que son tour était venu d'occuper l'hôtel Matignon … Le chef de l'État, après avoir d'abord proposé par téléphone au président du MoDem la deuxième place du nouveau gouvernement l'a reçu et a cédé devant la possibilité d'un blocage et d'une rupture avec son principal allié.Le centriste préconise un gouvernement « large et central », avec des « réformistes, de gauche, du centre et de droite, républicains, hors extrêmes ». Il pourrait bénéficier, du moins dans un premier temps, de la bienveillance de Marine Le Pen, qu'il a toujours traitée comme représentante d'un mouvement concourant à l'expression du suffrage, jusqu'à lui donner son parrainage pour la présidentielle de 2022, ou à prendre sa défense lors du procès des assistants du Front National (et du Rassemblement National) au Parlement européen.Si de la gauche au RN, tout le monde loue sa capacité au « compromis », François Bayrou n'a qu'un groupe parlementaire plus restreint que celui de Michel Barnier (36 députés Modem contre 47 Les Républicains), un « socle commun » pas plus large (et même moindre si les LR se retirent), des Français qui ne veulent pas de lui (seuls 4% souhaitaient un Premier ministre issu du camp présidentiel) et un procès en appel prévu courant 2025 dans l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen.La France insoumise a promis une nouvelle motion de censure immédiate, le Parti socialiste déclare rester dans l'opposition, le Rassemblement National affirme qu'il n'y aura « pas de censure a priori » et Les Républicains réclament des « garanties » pour rester au gouvernement. Selon le récent sondage Ipsos sur les fractures françaises 86 % des Français n'ont pas confiance dans les partis politiques.Alors que sa cote de popularité a chuté, Emmanuel Macron s'apprête à perdre son parti, Renaissance, au profit de Gabriel Attal. Si le Premier ministre qu'il vient de nommer tombe à nouveau, c'est lui qui se retrouvera en première ligne, seul. SYRIE : UNE CRISE PARTOUT EXPLIQUÉE, MAIS JAMAIS PRÉVUE.Tous les services de renseignement ont été pris par surprise par la rapidité de l'effondrement, en douze jours seulement, de la dictature syrienne au pouvoir depuis 1970. Bachar el-Assad et sa famille se trouvent désormais à Moscou où ils ont obtenu l'asile politique auprès des autorités russes. En 2015, c'est l'appui militaire de l'armée russe qui, face aux forces islamistes, avait permis à Damas de reprendre progressivement le contrôle d'une grande partie du pays. Cette année, malgré quelques interventions aériennes pour bombarder des rebelles dans le nord-ouest du pays, l'armée russe n'a presque pas agi pour sauver le régime de Damas.Pour Téhéran, la chute d'Assad marque également un revers majeur : depuis la guerre civile, le pouvoir iranien avait dépêché sans relâche ses conseillers militaires et factions armées pour soutenir le pouvoir syrien, tandis que la Syrie jouait un rôle de relais décisif pour l'approvisionnement en armes du Hezbollah libanais, financé par l'Iran. En quatorze mois, depuis le 7 octobre 2023, l'Iran a perdu son « corridor d'influence » allant de Téhéran à Beyrouth, en passant par l'Irak, la Syrie et le sud d'Israël. Ne lui reste que les Houthis du Yémen.Bien que voisine de la Syrie, la Turquie ne s'attendait pas non plus à la chute aussi rapide du président syrien. Partageant avec la Syrie plus de 900 kilomètres de frontière, la Turquie est devenue en 13 ans une terre d'asile pour 4 millions de réfugiés syriens et une partie de son opposition, comme l'Armée nationale syrienne. Entraînée par des conseillers militaires turcs durant les 10 dernières années, elle s'est jointe au Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) pour faire tomber le régime syrien. Une occasion pour le président Erdogan de sécuriser sa frontière, de renvoyer le plus possible de réfugiés syriens chez eux et de neutraliser des factions kurdes syriennes, dominées par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK turc), ainsi que les milices de Daesh présentes dans le désert syrien.Peu après l'annonce de la chute de Bachar Al Assad, le 8 décembre, l'armée israélienne s'est emparée sans résistance du versant syrien du Golan, une montagne située à cheval entre Israël, le sud de la Syrie et le Liban, ainsi que de la zone démilitarisée qui fait tampon avec la Syrie.Au nord du pays, 900 soldats américains se trouvent toujours stationnés depuis la guerre contre l'État Islamique (EI). Ils y protègent notamment les Kurdes. Durant l'été 2024, les Nations-unies et le commandement central des Etats-Unis avaient alerté sur la montée en puissance de l'EI depuis les attaques du 7 octobre 2023 contre Israël, avec un niveau de violence jamais vu depuis la chute du « califat » en 2019. Les Etats-Unis et leurs alliés veulent empêcher que la prise de Damas par les rebelles de HTC renforce l'EI. L'ombre du jihadisme plane encore sur la Syrie et le risque existe que les Syriens aient échangé la proie pour l'ombre …Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
durée : 00:44:33 - Signes des temps - par : Marc Weitzmann - Après la démission de Michel Barnier et quelques jours après la publication de l'étude "Fractures françaises" par l'Ipsos, Signes des temps interroge le chaos politique français, l'impuissance des politiques face à des citoyens "déboussolés". - réalisation : Luc-Jean Reynaud, Louise André - invités : David Djaïz Essayiste et enseignant à Sciences Po; Gilles Finchelstein Directeur de la fondation Jean Jaurès; Anne Rosencher Journaliste et écrivain
durée : 00:24:46 - L'invité de 8h20 - Y-aura-t-il un gouvernement dans une semaine ? La question est dans toutes les têtes… Aujourd'hui dans le grand entretien, on analyse la situation avec David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po et Pauline de Saint-Rémy, cheffe du service politique de Politico.
durée : 03:00:32 - Le 6/9 du week-end - par : Ali Baddou, Marion L'hour, Benjamin Dussy, Elodie Royer, Mathilde Khlat - Aujourd'hui dans le 6/9, on parle du Téléthon à 6h20 avec Laurence Thiennot-Herment, on se questionne sur la trajectoire économique de la France à 7h45 avec Dominique Seux et Thomas Porcher et à 8h20, un point sur la crise politique en France avec deux experts : David Djaïz et Pauline de Saint-Rémy. - réalisé par : Marie MéRIER
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 31 octobre 2024.Avec cette semaine :Antoine Foucher, spécialiste des questions sociales, auteur de Sortir du travail qui ne paie plus.David Djaïz, entrepreneur et essayiste.Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l'Intérieur.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.SORTIR DU TRAVAIL QUI NE PAIE PLUS : DIAGNOSTICAntoine Foucher spécialiste des questions sociales, vous publiez, « Sortir du travail qui ne paie plus » le premier ouvrage publié dans une nouvelle collection dirigée par Laurent Berger « La société du compromis » aux éditions de l'Aube. D'abord un diagnostic : Dans une société fondée sur le travail, le travail permet de changer de niveau de vie. La majorité de ce que les gens possèdent provient de leur travail. Ceux qui travaillent vivent mieux que ceux qui ne travaillent pas. Or en ce début de XXIe siècle, plus aucune de ces trois propositions ne se vérifie en France. Depuis une quinzaine d'années, avec une augmentation moyenne du pouvoir d'achat de 0,8% par an, travailler ne permet plus à la majorité des gens de changer de niveau de vie. Dans les années 50/60,pour doubler ce niveau de vie il fallait une quinzaine d'années de travail ;désormais il en faut plus de quatre-vingts. Non seulement, le travail ne permet plus de changer de niveau de vie, mais la durée du travail ne diminue plus. Pour la première fois depuis 1945, il va falloir travailler autant, voire davantage que ses parents, et sans avoir l'espérance de vivre beaucoup mieux qu'eux. Chacun s'adapte comme il peut à cette nouvelle réalité, en combinant trois types de réaction : la résistance au travail, sa relativisation, ou, à l'inverse, la recherche dans le travail d'un sens à l'existence.La stagnation générale et durable du pouvoir d'achat provient du ralentissement des gains de productivité (la quantité de biens et services produits par unités de travail) dû d'abord à la désindustrialisation, car c'est dans l'industrie que les gains de productivité sont les plus forts, dû ensuite au remplacement des emplois industriels détruits par des emplois de services, les uns bien ou très bien rémunérés (banque, assurance, conseil, professions juridiques, …), les autres, peu rémunérés et peu susceptibles d'évolution (hôtellerie, restauration, événementiel, sécurité, propreté, aides à domicile…). La troisième raison est que nous ne sommes plus un peuple bien formé. Nous sommes désormais moyennement compétents avec en outre une inadéquation croissante entre les formations choisies et les compétences attendues par les entreprises.Cette nouvelle donne et les adaptations qu'elle provoque sont le début d'une nouvelle époque : la transition énergétique va peser durablement sur le pouvoir d'achat des travailleurs et le vieillissement démographique - quatretravailleurs pour prendre en charge un retraité dans les années 1960, trois dans les années 1980, deux en 2000, plus que 1,7 aujourd'hui - nécessitera un allongement progressif de la durée de travail pendant la vie.Dernier point, mais non le moindre, ... aujourd'hui, nous taxons le travail 8 fois plus que l'héritage, 2 fois plus que les retraites et 1,5 fois plus que l'investissement. La taxation du travail apparait comme un moindre mal, comme celle que nous tolérons collectivement le plus.SORTIR DU TRAVAIL QUI NE PAIE PLUS : PROPOSITIONSNous voulons un travail qui nous permette d'améliorer notre niveau de vie, qui ne nous empêche pas de vivre notre vie familiale et privée, qui ait un sens pour nous, et dont nous soyons fiers. Pour que le travail paie à nouveau, il faut un nouveau compromis entre le travailleur, l'héritier, le retraité et l'investisseur. Renouer avec les gains de productivité, et donc réindustrialiser et innover dans tous les domaines demande du temps. Plusieurs décennies c'est également la durée nécessaire pour remonter le terrain perdu en matière d'éducation, de formation, de compétences. Dans l'immédiat, il est possible de rééquilibrer les différents niveaux de taxation. En moyenne, nous taxons le travail à 46%, le capital à 30%, les pensions de retraite à 14% et l'héritage à 6%.Pour que la grande majorité des travailleurs voient leur pouvoir d'achat augmenter de 2% par an, au moins pendant 5 ans, il faut un big bang populaire en faveur du travail de 100 milliards d'euros. Il n'y a que deux manières d'améliorer la rémunération du travail de 100 milliards d'euros : baisser l'impôt sur les revenus du travail ou baisser les cotisations salariales. La forme la plus juste et la plus efficace serait une baisse de cotisations salariales de 10 points, soit 2 points par an pendant 5 ans. Pour compenser la baisse de 100 milliards de recettes pour les finances publiques, un effort serait demandé à tous les rentiers :retraités les plus aisés, héritiers les plus chanceux et consommateurs. En haussant le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital de 30 à 36%. En doublant de 5 à 10% l'impôt sur les héritiers les plus chanceux (plus de 500.000 euros) et jusqu'à 20% au-delà de 13 millions d'euros. Les 20% de retraités les plus aisés, touchant une pension nette mensuelle à supérieure à 2.000 euros, se verraient demandé un effort par une stabilisation de leur pension pendant 3 ans. Pour les consommateurs, la TVA passerait en moyenne de 9,7 à 13, 7%. Une telle évolution ne verra le jour que si elle est décidée directement par les Français par voie de référendum.Une société idéale permettrait à chacun de s'épanouir dans son travail. Un travail choisi dans lequel on se réalise. Un conflit existe toutefois en chacun de nous entre nos désirs en tant que travailleur, citoyen et consommateur. Pour résorber cet écart, l'auteur propose de créer les conditions pour chaque travailleur qui le souhaite puisse, au moins une fois dans sa vie, changer de métier et se reconvertir vers une activité qui lui convienne davantage. Le compromis consisterait en ce que chaque individu doit au collectif une quantité minimum de travail pendant sa vie, en contrepartie, chacun peut, individuellement, assumer ce travail durant sa vie selon son rythme et ses projets. Travailler intensément mais moins longtemps, travailler à temps partiel, s'arrêter de travailler une ou deux fois dans sa vie mais travailler plus âgé pour compenser. La liberté d'organiser différemment son travail et son intensité de travail aux différentes phases de sa vie représenterait un progrès social historique, nous rendant chacun davantage maître de notre destin.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 13 octobre 2024.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.David Djaïz, entrepreneur, essayiste.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 13 octobre 2024.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.David Djaïz, entrepreneur, essayiste.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.LA GAUCHE FAÇON PUZZLEAprès le bon score de Raphaël Glucksmann aux élections européennes de juin dernier, les socialistes pensaient qu'un espace s'entrouvrait entre le futur successeur d'Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. La dissolution surprise annoncée par le Président de la République est venue tout remettre à plat. Réalisé dans l'urgence, en quatre jours, face à la menace d'un Rassemblement national dont les sondages prédisaient une victoire écrasante, le Nouveau Front Populaire (NFP) a rassemblé La France Insoumise-LFI, le Parti communiste-PCF, Europe écologie les verts-EELV, le Parti socialiste-PS et le Nouveau Parti anticapitaliste-NPA. Sa mobilisation a permis à la gauche d'arriver en tête au second tour des législatives, le 7 juillet, avec 178 députés élus.Toutefois, au Parti socialiste comme à la France insoumise, la rentrée s'est déroulée en ordre dispersée avec une éclosion de mouvements et de clubs. Les 5 et 6 octobre, lors de la première université d'été de son mouvement Place publique, Raphaël Glucksmann a officialisé son intention de se porter candidat aux présidentielles de 2027. Il souhaite incarner « une gauche sociale, européenne, humaniste, écologiste et féministe » et dessiné une voie « girondine », ni « succédané du macronisme », ni « populisme de gauche ». Le même jour, Olivier Faure s'est invité à Lomme près de Lille, là où les socialistes nordistes tenaient leur rentrée politique. L'occasion pour le premier secrétaire du PS de compter ses soutiens et de marquer à nouveau sa différence avec Raphaël Glucksmann et les figures de son propre parti, hostiles à une alliance avec le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon. La veille, le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane lançait son propre mouvement, La France humaine et forte. Fin septembre, c'était la présidente du conseil régional de la nouvelle région OccitanieCarole Delga, PS, qui accueillait les quatrièmes rencontres de la gauche, avec notamment Bernard Cazeneuve qui a quitté le PS en 2022 pour fonder son club La Convention, ainsi que Benoit Hamon parti du PS dès 2017 pour créer Génération.s, à la gauche du parti. Du côté de LFI, les dissidents Alexis Corbière ou Raquel Garrido, qui se dénomment, « Les Insurgés » ont lancé L'Après, tandis que François Ruffin a créé Picardie debout, et que Gérard Filoche a lancé la Gauche démocratique et sociale.Cependant, malgré les crispations qui rythment le quotidien de la coalition de gauche, socialistes, insoumis, écologistes et communistes feront front commun dans le marathon budgétaire des prochaines semaines. Mercredi à l'Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire a présenté dix propositions fiscales, qui prendront la forme « d'amendements communs du NFP » et permettront, selon eux, de dégager 49 milliards d'euros de recettes supplémentaires.ISRAËL : SES RESPONSABILITÉS, SES ADVERSAIRES, SES ALLIÉSDes failles béantes sont apparues en Israël avant, pendant et même après la violente attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 : les services de renseignement israéliens ont fait défaut, les réponses dans les premières heures n'ont pas été à la hauteur, mais au-delà, c'est tout un système qui est interrogé. La poursuite de la guerre et son extension, aujourd'hui, à toute la région du Moyen-Orient, permettent au Premier ministre israélien, en se maintenant au pouvoir, de retarder aussi la mise en place d'une commission d'enquête, en Israël, devant établir les responsabilités dans les événements du 7 octobre.Depuis le 7 octobre 2023, un réseau de groupes paramilitaires, unis par leur opposition aux États-Unis et à Israël, a accentué ses attaques contre Israël : milices chiites en Irak et en Syrie, Hezbollah au Liban, Hamas et Jihad islamique à Gaza, Houthis au Yémen. Chacun entretenant des liens avec Téhéran. Si l'Iran ne semble pas avoir été prévenu par le Hamas de l'attaque du 7 octobre, il voit cependant ses « proxys » détruits les uns après les autres et ses deux frappes de missiles contre Israël - les 13/14 avril et le 1er octobre - guère efficaces, n'ont pas changé la donne. Le guide suprême, Ali Khamenei, a prévenu le 4 octobre que ses alliés, principalement le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, poursuivraient le combat contre Israël. Dimanche dernier, le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a menacé l'Iran de frappes similaires à celles menées « à Gaza et Beyrouth ». Un an plus tard, l'Iran se retrouve donc en première ligne face à Israël, soutenu par les Occidentaux et la majorité des pays arabes.Les Etats arabes qui ont signé des accords de paix avec Israël, d'abord l'Egypte en 1978, puis la Jordanie en 1994, comme ceux qui ont signé les accords d'Abraham en 2020 (Émirats arabes unis, Barheïn, Maroc et Soudan), n'ont pas rompu leurs liens avec l'Etat hébreu. Bien au contraire, puisque certains ont participé même, comme la Jordanie, à la défense du ciel israélien contre l'Iran.Allié majeur d'Israël, les Etats-Unis se sont montrés incapables d'obtenir un accord de cessez-le-feu à Gaza en échange de la libération des otages. Pas plus qu'ils ne sont parvenus à imposer une solution au Liban. Protégeant avec ses propres moyens militaires le ciel israélien contre les missiles iraniens, Washington continue de fournir les armes à Tsahal. Elle tente de peser aujourd'hui pour calibrer la réponse israélienne au bombardement du 1er octobre, afin que Tsahal ne s'en prenne ni au programme nucléaire, ni aux installations pétrolières.Emmanuel Macron a appelé à stopper les livraisons d'armes utilisées par Israël à Gaza. La France « ne tolérera pas » que l'armée israélienne vise à nouveau « délibérément » les Casques bleus.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 27 septembre 2024.Avec cette semaine :François Bujon de l'Estang, ambassadeur de France.David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.LE GOUVERNEMENT FACE AU BUDGETLe nouveau Premier ministre a écarté une hausse des impôt et des taxes qui toucherait « l'ensemble des Français », mais non celles qui pourraient mettre à contribution « les plus aisés et les grandes entreprises ». Pour se justifier, Michel Barnier se dit l'héritier d'une situation financière qu'il qualifie de « très grave ». Mercredi, le nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin a confirmé que le déficit public devrait dépasser cette année les 6% du PIB. Jusqu'alors, Bercy prévoyait 5,1% de déficit. Dans ces conditions, c'est toute la trajectoire budgétaire française qui se retrouve fragilisée. Alors que la France est actuellement sous le coup d'une procédure pour déficit excessif à Bruxelles, un respect a minima des nouvelles règles budgétaires européennes (3% de déficit) se traduirait par plus de 30 milliards d'euros d'économies en 2025. Signe de l'importance de ce dossier, Michel Barnier a souhaité que le ministre du Budget et des Comptes publics lui soit directement rattaché.Le prochain projet de loi de finances pour 2025 est présenté par Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, comme « le plus compliqué à élaborer depuis le début de la Ve République ». Les pistes explorées porteraient sur la réduction de certaines niches fiscales, le retour d'une taxation sur les patrimoines les plus importants, le gel du barème des plus hautes tranches d'impôts sur le revenu, l'alourdissement de la « flat tax » sur les revenus du capital... Elles ne manquent pas pour récupérer des recettes sur les contribuables aisés. Du côté des entreprises, le premier ministre « envisage une surtaxe sur l'impôt sur les sociétés » - dont le taux a été ramené de 33,3 % à 25 % pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron -, selon un ancien conseiller gouvernemental.À droite, des voix se sont déjà élevées avec véhémence contre toute hausse d'impôt, de quelque nature qu'elle soit, comme celles de Marine Le Pen ou Éric Ciotti, mais également dans le camp macroniste. En revanche, de fins connaisseurs des comptes publics se montrent bien plus ouverts à cette idée, à l'image du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.Le chef du gouvernement, qui fera sa déclaration de politique générale « début octobre », envisage de présenter le projet de loi de finances au Parlement le 9 octobre, au lieu du 1er, comme le recommande pourtant la loi organique. L'utilisation du 49-3 pourrait faire partie des armes constitutionnelles brandie par le nouvel exécutif pour faire passer son budget dans un contexte éruptif. Les oppositions ont déjà annoncé qu'elles seraient prêtes à utiliser la censure au Parlement.LE LIBAN FACE À UNE POSSIBLE GUERREAprès les attaques aux bipeurs et aux talkies-walkies piégés les 17 et 18 septembre, l'armée israélienne a lancé ses plus importantes frappes contre le Hezbollah au Liban depuis onze mois. Sous la pression de quelques 80 000 Israéliens déplacés du nord du pays depuis octobre par les tirs de roquettes du mouvement chiite, le gouvernement israélien a fini par inscrire, lundi, le retour des populations dans les zones évacuées parmi les buts de guerre. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a indiqué qu'après Gaza, « le centre de gravité se déplace vers le nord ». La campagne prévoit des frappes massives sur les infrastructures du Hezbollah, son arsenal (environ 150.000 roquettes, missiles et drones), pouvant être suivies d'une intervention terrestre pour installer une « zone tampon » au Liban sud. La doctrine de l'usage disproportionné de la force par Israël au Liban, théorisée en 2006 par le général Gadi Eisenkot, alors chef des opérations des forces israéliennes, sous le nom de Dahiya, une banlieue sud de Beyrouth qui héberge le fief du Hezbollah, continue visiblement à être appliquée. Les responsables militaires israéliens disent vouloir forcer le Hezbollah à mettre un terme à la guerre d'usure qu'il a déclenchée le 8 octobre 2023, en ouvrant un « front de soutien » avec le Hamas. Il s'agissait alors pour Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, de soulager son allié de Gaza en fixant des troupes israéliennes au nord et en semant la panique dans cette région.Depuis plus de quatre décennies, avec la création du mouvement chiite, en 1982, Israël et le Hezbollah s'affrontent sans discontinuer. À deux reprises récemment, ce dernier a pris l'avantage sur Tsahal. En 2000, lorsque l'armée israélienne s'est retirée du sud du Liban après 22 ans d'occupation. Et à l'été 2006, en stoppant son offensive terrestre, ses 40.000 militaires, ses blindés et ses armes de pointe, avec seulement 5.000 combattants très mobiles et efficacement protégés par un réseau de tunnels. Depuis, le Hezbollah n'a cessé de renforcer son recrutement, son organisation ainsi que son arsenal, principalement d'origine iranienne. Se targuant d'avoir tenu tête à Israël, et en tirant une partie de sa légitimité, le mouvement chiite se revendique, à la place de l'armée libanaise, comme le véritable défenseur du peuple libanais.Alors que le président iranien, Massoud Pezechkian a déclaré, mardi, que son allié le Hezbollah ne pouvait « pas rester seul » face à Israël, les mises en garde se sont multipliées de la part des chefs d'Etat et de gouvernement qui se succèdent cette semaine à la tribune de l'ONU. Son secrétaire général, Antonio Guterres s'est déclaré « inquiet de la possibilité que le Liban se transforme (en) un autre Gaza ». Tandis qu'Israël poursuit sa campagne de bombardements contre le Hezbollah, faisant plus de 600 morts en trois jours, et malgré l'appel de plusieurs pays à un arrêt des combats de vingt et un jours, Benyamin Nétanyahou a demandé jeudi à son armée de « poursuivre les combats avec toute la force nécessaire » au Liban.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
durée : 00:58:19 - Avec philosophie - par : Géraldine Muhlmann, Antoine Ravon - Burn-out, manque de sommeil, ressources énergétiques quasi épuisées…Le cœur du capitalisme n'est-il pas de dévorer les énergies de toutes sortes ? Peut-on trouver des solutions à l'intérieur même du système ? - réalisation : Nicolas Berger - invités : Laurent de Sutter Professeur de théorie du droit à la Vrije Universiteit Brussels à Bruxelles; Estelle Ferrarese Professeure de philosophie morale et politique à l'Université de Picardie Jules Verne; David Djaïz Essayiste et enseignant à Sciences Po
durée : 02:58:19 - Le 7/10 - par : Nicolas Demorand, Léa Salamé, Sonia Devillers, Anne-Laure Sugier - Hélène Devynck, journaliste, Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF, David Djaïz, essayiste, Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste, professeur de droit public à l'université de Lille, Inoxtag, youtubeur, Andranic Manet, acteur, sont les invités de la matinale.
durée : 00:37:46 - Le Débat - par : Quentin Lafay - Le 7 Juillet dernier, les Français ont voté : l'Assemblée nationale en est ressortie multipolarisée, sans majorité claire pour faire émerger un gouvernement. Dans ce contexte, le choix du gouvernement peut-il refléter celui des électeurs ? Est-ce possible de prévenir le gouvernement de la censure ? - invités : David Djaïz Haut fonctionnaire, essayiste et enseignant à Sciences Po; Blanche Leridon directrice éditoriale de l'Institut Montaigne; Pierre Jacquemain Rédacteur en chef de Politis
durée : 00:37:46 - Le Débat - par : Quentin Lafay - Le 7 Juillet dernier, les Français ont voté : l'Assemblée nationale en est ressortie multipolarisée, sans majorité claire pour faire émerger un gouvernement. Dans ce contexte, le choix du gouvernement peut-il refléter celui des électeurs ? Est-ce possible de prévenir le gouvernement de la censure ? - invités : David Djaïz Haut fonctionnaire, essayiste et enseignant à Sciences Po; Blanche Leridon directrice éditoriale de l'Institut Montaigne; Pierre Jacquemain Rédacteur en chef de Politis
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 15 décembre 2023. Avec cette semaine : Francis Wolff, philosophe. David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova. L'HUMANISME EN CRISE Francis Wolff, vous êtes philosophe et professeur émérite à l'École normale supérieure. Qu'est-ce que philosopher ? « Chanter comme un castrat du 18e siècle, dites-vous, avec une voix d'enfant et une technique d'adulte. » Ainsi votre œuvre s'est-elle construite autour des interrogations de l'enfance – « qu'est-ce que ? » ; « pourquoi ? » – et des réponses rigoureuses de la raison philosophique. En reprenant la métaphore de Descartes, vous comparez votre philosophie à un arbre dont les racines seraient votre ontologie, le tronc votre anthropologie et les branches votre éthique, votre politique et votre esthétique. Filons cette métaphore : nous vous invitons afin d'interroger la branche politique de votre arbre, le Plaidoyer pour l'universel que vous avez publié en 2019 et dans lequel vous cherchiez à refonder une idée en crise aujourd'hui : l'humanisme. Cette branche repose sur votre tronc anthropologique – Qu'est-ce que l'homme ? Ou plutôt qu'est-ce qui est propre à l'homme ? Pour vous, ce n'est ni la raison, ni le langage, mais leur union indissociable, ce que vous appelez la « raison dialogique ». Cette définition vous permet de fonder, en raison, une éthique humaniste, universelle, qui repose sur le principe de réciprocité, et dont la traduction politique est l'idéal démocratique avec son accomplissement à l'échelle de l'humanité, l'idéal cosmopolitique. Si ces considérations peuvent sembler abstraites, elles sont en réalité très concrètes, en particulier lorsque vous les utilisez comme critère d'évaluation des valeurs. Vous montrez que sont antihumanistes toutes valeurs fondées sur l'inégalité a priori des humains, comme le racisme ou le nationalisme, ainsi que toute application du principe d'égalité qui trahit le principe de réciprocité, comme l'antispécisme. Pour ce qui est de la guerre au Proche-Orient, fidèle à ce principe de réciprocité, vous espérez que « chaque peuple surmonte un instant sa propre souffrance pour percevoir le peuple ennemi (usurpateur ou assassin) comme susceptible de souffrir lui aussi », et vous défendez la « la seule solution raisonnable et universelle » : deux États dans des frontières sûres et reconnues par la communauté internationale. Ceci n'est pas contradictoire avec votre utopie cosmopolitique. D'abord parce qu'il s'agit moins d'un but – ce que vous appelez une utopie en acte – que d'un idéal régulateur. Ensuite parce que cet idéal cosmopolitique ressemble davantage à une confédération mondiale de fédérations régionales démocratiques. En 2018, dans une recension de votre ouvrage Trois utopies contemporaines qu'il avait faite pour la fondation Jean Jaurès, David Djaïz avait pointé les risques de dépolitisation que comporte un tel projet et défendait plutôt des États-Nations ouverts sur le monde. Comme lui Nicole Gnesotto et Lionel Zinsou ont beaucoup de questions à vous poser. Mais avant de laisser mes camarades vous interroger et user de leur « raison dialogique », pourriez-vous revenir sur ce concept fondamental, puisque c'est à partir de cette définition de l'homme que s'articule toute votre réflexion sur l'humanisme ?Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 19 juillet 2024. Avec cette semaine : Nicolas Baverez, essayiste et avocat. David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova. QUELS PRINCIPES DE RÉALITÉ VONT S'IMPOSER À L'ACTION GOUVERNEMENTALE ? Le président de la République a accepté, mardi, la démission de son Premier ministre, Gabriel Attal. Resté de plein exercice malgré la défaite du camp présidentiel le 7 juillet dernier, le gouvernement est désormais un « gouvernement en affaires courantes. Jusqu'à la nomination d'une nouvelle équipe gouvernementale, l'exécutif se bornera à accomplir le strict nécessaire pour assurer la continuité de l'Etat. Et ce, pendant « quelques semaines », vraisemblablement jusqu'à la fin des Jeux olympiques au moins, ont affirmé des participants au Conseil des ministres mardi. La dissolution et son résultat électoral laissent un paysage politique fragmenté tant sur le plan des groupes politiques que des idées. Les alliances qui vont structurer les prochains mois et les prochaines années sont incertaines, entre coalitions introuvables, gouvernements minoritaires et divergences béantes sur de grands enjeux, des retraites à la politique salariale en passant par la sécurité. L'ancien secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger pointe les grands chantiers urgents susceptibles de faire consensus dans une coalition républicaine responsable : « réduire les fractures qui ont lézardé la société, apaiser et réconcilier ; endiguer tout risque de crise de régime totale ; définir un cap économique et social à la fois performant et inclusif ; définir une stratégie environnementale à même d'entrainer massivement au sein de la population ; rendre à la société du « pouvoir d'« agir » ». « Je le dis à toutes les forces politiques, à chacun ses remèdes, mais il faut arriver à un consensus pour réduire la dette », enjoint le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici qui rappelle que « nous avons deux dettes, une dette financière et une dette climatique, auxquelles nous devons faire face simultanément. » Selon lui, « réduire la dette n'est ni de gauche ni de droite, c'est d'intérêt général », car « un pays endetté est un pays paralysé ». Pour la France, quelle que soit l'option retenue à l'issue de la phase de décantation qui s'ouvre dans un Parlement divisé, la nécessité d'améliorer la situation de nos finances publiques s'imposera à tous, conclut-il. LES ETATS-UNIS RATTRAPÉS PAR LEURS DÉMONS ? Le meeting de Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet, a frôlé la tragédie avec la tentative d'assassinat contre le candidat républicain, Donald Trump. Bien que l'assaillant présumé, Thomas Matthew Crooks, âgé de 20 ans, ait été identifié par le FBI comme étant un électeur républicain, cela n'a pas empêché les partisans de Donald Trump de se déchaîner contre le camp Biden, l'accusant d'avoir ouvert la voie à l'agression en multipliant, selon eux, les appels à la haine contre leur candidat. Dans l'histoire américaine, quatre présidents en exercice ont été assassinés. Trois républicains - Abraham Lincoln en 1865, James Garfield en 1881, William McKinley en 1901 - et un démocrate, John F. Kennedy tué à Dallas en novembre 1963. Six autres présidents ont été la cible de tentatives d'assassinat : Andrew Jackson en 1835, Theodore Roosevelt en 1912, Franklin D. Roosevelt en 1933, Harry S. Truman en 1950, Gerald Ford en 1975, et Ronald Reagan en 1981. On ne compte plus les attentats ayant eu pour effet de supprimer des leaders politiques, comme le pasteur Martin Luther King, héraut de la lutte pour les droits civiques, ou encore le sénateur démocrate Robert Kennedy, tous deux tués en 1968. Selon un sondage publié le 24 juin par l'équipe du professeur Robert Pape, spécialiste de la violence politique à l'université de Chicago, environ 10 % des adultes américains, soit l'équivalent de 26 millions de personnes soutiennent l'utilisation de la force pour empêcher Donald Trump de devenir président ; tandis que 7 % des adultes américains, soit l'équivalent de 18 millions de personnes, soutiennent l'utilisation de la force pour rétablir Donald Trump à la présidence. Le camp MAGA (Make America Great Again) de Donald Trump est largement réfractaire à toute forme de contrôle sur les armes semi-automatiques comme le AR-15 — le fusil le plus populaire des États-Unis, celui utilisé par Matthew Crooks. Les menaces contre les membres du Congrès ont été multipliées par cinq à partir de la première année de l'administration Trump, en 2017 par rapport à la période 2001-2016. Un Américain court six fois plus de risque de mourir par arme à feu qu'un Français. Dans certains États, un citoyen peut légalement abattre toute personne qui est perçue comme « menaçante ». Les Américains détiennent à eux seuls le quart des armes de petit calibre dans le monde : près de 400 000 millions. Au cours de la convention du parti Républicain qui s'est ouverte lundi à Milwaukee dans le Wisconsin, James David Vance a été choisi comme colistier par Donald Trump. Vance s'est fait le porte-voix de l'Amérique déclassée, notamment dans son ouvrage : « Hillbilly élégie », ou « Elégie pour les ploucs » publié en 2017. Mercredi, Joe Biden, atteint de Covid, déclarait qu'il ne se retirerait de la course à la Maison Blanche que « si un médecin lui déclarait un problème ».Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
durée : 02:59:37 - Le 7/10 - par : Nicolas Demorand, Léa Salamé, Sonia Devillers, Anne-Laure Sugier - Dans le 7/10 du jour : Xavier Bertrand, président de la région Haut-de-France, Gabriel Attal, Premier ministre, un débat sur le scrutin proportionnel avec la politologue Chloé Morin et l'essayiste David Djaïz, la comédienne Camille Chamoux pour Chamouxland sur Canal+ et l'humoriste Julien Santini.
durée : 00:08:17 - La Question du jour - par : Marguerite Catton - Le scrutin des législatives qui va se tenir à partir de dimanche est dit uninominal et majoritaire. Cette ingénierie électorale n'est pas neutre : elle a des effets sur l'organisation des idées politiques, sur les partis et pour certains l'heure est venue de passer au scrutin proportionnel. - invités : David Djaïz Haut fonctionnaire, essayiste et enseignant à Sciences-Po.
durée : 00:43:42 - Signes des temps - par : Marc Weitzmann - Signes des temps revient sur l'histoire du modèle politique français qui a explosé, et sur certaines de ses contradictions. À quoi ressemblent les ruines de ce modèle politique, qui servent de décor à ce basculement post-dissolution ? - invités : David Djaïz Haut fonctionnaire, essayiste et enseignant à Sciences-Po.; Nicolas Roussellier Professeur d'histoire politique à Sciences Po
durée : 00:14:17 - Le 7/10 - par : Sonia Devillers, Ali Baddou, Anne-Laure Sugier - Dans le 7/10 du jour : Yonathan Arfi, président du CRIF, les économistes Anne-Laure Delatte et Jean Pisani-Ferry, l'ancienne ministre Najat Valaud Belkacem, l'essayiste David Djaïz et le politologue Pascal Perrineau, Anna Wintour, directrice emblématique de Vogue, et l'actrice Megan Northam.
durée : 02:59:27 - Le 7/10 - par : Sonia Devillers, Ali Baddou, Anne-Laure Sugier - Dans le 7/10 du jour : Yonathan Arfi, président du CRIF, les économistes Anne-Laure Delatte et Jean Pisani-Ferry, l'ancienne ministre Najat Valaud Belkacem, l'essayiste David Djaïz et le politologue Pascal Perrineau, Anna Wintour, directrice emblématique de Vogue, et l'actrice Megan Northam.
L'émission 28 Minutes du 19/06/2024 Élections législatives : la démocratie française à bout de souffle ? Il a travaillé au plus près du pouvoir, avant de s'en éloigner. À seulement 33 ans, David Djaïz est un observateur de premier plan de la vie politique française : énarque, inspecteur des finances, directeur de la stratégie de l'ANTC — agence nationale de la cohésion des territoires — il s'est laissé tenter par une fonction plus politique en devenant, en septembre 2022, conseiller d'Emmanuel Macron à l'Élysée. Une expérience de courte durée : missionné pour accompagner les travaux du Conseil national de la refondation — censé redynamiser la démocratie française — David Djaïz quitte ses fonctions moins d'un an plus tard, désabusé. “Devant l'impasse, j'ai préféré arrêter, car je suis incapable de faire ‘semblant'.” Auteur du remarqué ouvrage “Slow démocratie” paru en 2019, dans lequel il milite pour une meilleure maîtrise de la mondialisation et fait le constat d'un divorce entre le capitalisme et la démocratie, il publie “La Révolution obligée”, un plaidoyer pour une transition écologique à l'échelle européenne. Au sujet de la récente dissolution, il décrit son “incompréhension” devant “cette décision très hasardeuse”. David Djaïz est notre invité. Poutine rencontre Kim Jong-un en Corée du Nord : une liaison dangereuse ? À peine arrivé à Pyongyang, hier, pour un sommet de deux jours, Vladimir Poutine a déjà signé un accord de partenariat stratégique avec Kim Jong-un. L'Occident craint un renforcement de la coopération militaire entre ces deux “bêtes noires”. La Corée du Nord ravitaille l'armée russe en munitions et en missiles pour son offensive en Ukraine, mais elle compte aussi sur l'assistance alimentaire, diplomatique et technologique de Moscou. Et si cette étroite relation n'a pas toujours été au beau fixe, — dans les années 2000, la Russie soutiendra les sanctions imposées à Pyongyang en raison du développement de son programme nucléaire — elle n'est pas non plus nouvelle. Kim Il-sung, fondateur de la Corée du Nord, fut soldat dans l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale. Puis l'URSS, jusqu'à son effondrement en 1991, sera aux côtés du régime communiste. "Les relations entre nos pays entrent dans une nouvelle ère de nouvelle et grande prospérité qu'il est impossible de comparer", a déclaré le dirigeant nord-coréen, cité par les agences de presse russes. Le pacte des proscrits ? Nos invités en débattent. Enfin, retrouvez également les chroniques de Xavier Mauduit et Marie Bonnisseau ! 28 Minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Elisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement : 19 juin 2024 - Présentation : Élisabeth Quin - Production : KM, ARTE Radio
Vous aimez notre émission ? Soutenez-la ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 19 janvier 2024. Avec cette semaine : Quentin Sannié, entrepreneur et fondateur de l'agence de notation des sols Genesis. David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique. AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT Quentin Sannié, vous êtes entrepreneur et chef d'entreprise. Après avoir co-fondé et dirigé le leader mondial du son haut de gamme, Devialet, vous vous êtes lancé dans une nouvelle aventure entrepreneuriale en 2018, avec la création de Genesis – la première agence de notation des terres agricoles. Votre start-up innovante est née du constat suivant : il subsiste une lacune significative dans la mesure de l'impact environnemental des pratiques agricoles et les acteurs du secteur demeurent souvent aveugles aux conséquences sur l'environnement de leurs décisions. D'où votre idée de noter la santé des sols pour mieux corriger les techniques de ceux qui les travaillent. Selon vous, « En collectant des pratiques et en établissant des corrélations scientifiques entre les techniques agricoles, le climat et la santé des sols, on peut voir quels leviers d'action ont un vrai impact positif ». Aujourd'hui, 60 à 70 % de nos sols en Europe sont abîmés ou très abîmés, estime l'Union Européenne. Leur bonne santé est pourtant décisive pour la fertilité, la productivité agricole, le stockage du CO2, la rétention et la filtration de l'eau. « Nous devons soulever le capot de nos sols et des pratiques agricoles liées, pour comprendre comment les faire évoluer durablement vers des modes régénératifs », écrivez-vous. Cette absence de mesure risque de mettre en péril notre souveraineté alimentaire. Les pratiques régénératrices doivent, en effet, être déclinées selon les types de cultures, de productions, de sols et de climats. Cette lacune ne concerne pas seulement l'évaluation ; le sol est en effet le grand absent de la politique environnementale alors qu'il pour vous le véritable éléphant dans la pièce en matière d'environnement. L'exploitation des sols représente 20 à 25 % des émissions de gaz à effet de serre ; ils sont à la source de notre alimentation, renferment 1/4 de la biodiversité mondiale, et, en stockant plus de carbone que les forêts, constituent un enjeu essentiel de la lutte contre le changement climatique. Pourtant le sol demeure le seul milieu naturel à ne pas être couvert par une politique nationale dédiée à sa protection. Les multiples alertes que vous avez lancées avec la communauté scientifique semblent néanmoins être arrivées jusqu'aux oreilles des parlementaires. Menée par le député (Modem) du Loiret Richard Ramos, une proposition de loi visant « à instaurer un diagnostic de la santé des sols, des terrains agricoles, naturels et forestiers » a été déposée à l'Assemblée Nationale le 12 octobre 2023. De même, quelques jours plus tard, une proposition de loi visant à « préserver des sols vivants » a été déposée par la sénatrice PS Nicole Bonnefoy. L'objectif est d'apporter une réponse globale avec la création d'une stratégie nationale pour la protection et la résilience des sols, sous la houlette d'un haut-commissaire dédié. Mais avant de nous pencher sur l'articulation des sols avec l'agriculture et la transition écologique, racontez-nous comment votre projet est né.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 9 février 2024. Avec cette semaine : David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors. Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit. PREMIÈRE PARTIE : DIAGNOSTIC En 2022, 82 % de l'énergie consommée dans le monde était d'origine fossile. Cette proportion reste inchangée depuis quarante ans. De ce chiffre accablant, David Djaïz et Xavier Desjardins tirent un constat provocateur : « la transformation écologique n'a pas commencé. » Malgré la reconnaissance de la crise climatique et les efforts engagés pour combattre ses effets sur l'environnement, la croissance démographique, la hausse de la consommation énergétique et les hésitations politiques maintiennent notre dépendance aux énergies fossiles. « Pire, les timides mesures écologiques déjà engagées rencontrent souvent de virulentes oppositions partout en Europe ». Le défi climatique se caractérise par une double contrainte de temps et d'objectif. Nous devons, en effet, atteindre la neutralité carbone autour de 2050. D'où le titre de votre essai : La Révolution obligée, au double sens du terme, à la fois inévitable et fortement dirigée. « Malheureusement, nous n'avons pas trente ans, pas même dix pour penser et expérimenter le comment agir. Aussi renvoyez-vous à un penseur du gouvernement dans l'urgence, Machiavel, qui nous apprend que « lorsque la tempête approche, une pensée politique valide ne se développe pas in abstracto, mais se forge en situation, sous les contraintes concrètes de l'action. » Ces contraintes sont nombreuses. D'abord, comme la révolution industrielle, la transformation écologique exige un changement de ressources énergétiques, le déploiement d'innovations technologiques et institutionnelles, une forte augmentation de l'investissement dans de nouvelles industries et la relégation de certains équipements. Mais elle doit se produire à une vitesse bien plus rapide et sans les mêmes promesses de gains économiques. C'est pourquoi « tout le monde se renvoie la balle » ; chacun estime que les autres doivent porter la majeure partie des efforts. Ainsi la transformation écologique est-elle la source d'une compétition entre les territoires, les secteurs, les classes sociales et les générations. De plus, les problèmes écologiques entrent parfois en contradiction. Par exemple, certaines mesures en faveur de la décarbonation peuvent nuire à la biodiversité ou au cycle de l'eau. Enfin, régler l'urgence climatique ne peut être accompli indépendamment des huit autres processus écologiques qui caractérisent le système Terre. Malgré ces obstacles, « le coût de l'inaction climatique est infiniment supérieur à celui de l'action. » C'est ce qu'ont compris la Chine et les États-Unis, engagés dans des transformations intégrées à leurs stratégies nationales. La Chine, avec son concept de « civilisation écologique », mène une politique d'autoritarisme vert, tandis que les États-Unis, à travers l'Inflation Reduction Act, investissent massivement dans les énergies renouvelables et les technologies vertes. L'Europe a, quant à elle, adopté un ensemble de normes, d'instruments de marché et de soutiens à l'innovation afin de devenir le premier continent « climatiquement neutre » en 2050. Mais son Pacte Vertfait face à des défis de financement et de soutien social. Vous le jugez trop réglementaire et inadapté aux enjeux politiques, économiques et sociaux de la transition écologique. DEUXIÈME PARTIE : NOUVEAU PACTE VERT « Si l'on veut sauver la transition écologique, il faut imaginer un autre Pacte vert, une nouvelle méthode de conduite du changement écologique. Celle-ci doit s'inspirer de l'expérience chinoise ou américaine, non pas pour les imiter, mais pour comprendre combien la « civilisation écologique » chinoise comme l'IRA américain sont articulés à un imaginaire national, à un modèle de gouvernance, à une économie politique ou encore à une pratique des relations internationales. » Le nouveau Pacte vert doit s'appuyer sur les forces de l'Europe : l'État-providence ; la diversité des territoires et des modes de vie ; la vivacité de la société civile dans un cadre démocratique et pluraliste. Seul un modèle conforme au projet politique européen permettra de recueillir l'adhésion de la société. Aussi proposez-vous un nouveau contrat social qui repose sur trois piliers : un nouvel imaginaire de la solidarité ; un nouveau pacte de production et de consommation ; un nouveau mode de gouvernance. L'incertitude quant à la répartition exacte des gains et des pertes nécessite, d'après vous, l'adoption d'une nouvelle solidarité, dans le cadre d'un contrat social refondé à partir du « voile d'ignorance » du philosophe libéral John Rawls et l'acceptation collective des coûts. L'État-providence élargi que vous envisagez transcenderait les frontières nationales et inclurait l'eau, l'air, le sol, les animaux, et les végétaux. Ainsi pourrions-nous « réencastrer » nos sociétés dans les limites planétaires, tout en reconnaissant les droits des éléments non humains. Durkheim avait théorisé le passage d'une solidarité mécanique à une solidarité organique. Une solidarité écologique,pourrait renouveler la confiance dans les institutions et mobiliser les citoyens. Votre nouveau pacte de production et de consommation postule la nécessité d'une politique industrielle européenne, qui lui assure son autonomie tout en soutenant l'innovation, la production d'énergie propre et la consommation durable. Pour accompagner cette transformation, vous proposez la création d'un pass climat qui unifierait les aides existantes en faveur de la transition écologique, offrant une flexibilité et un soutien financier adaptés aux besoins et revenus de chaque citoyen européen. Financé au niveau européen, ce pass climat permettrait d'engager tous les citoyens dans l'action écologique et rendrait tangible la solidarité européenne dans la lutte contre le changement climatique. Vous proposez enfin un nouveau mode de gouvernance fondé sur le contrat. La négociation sectorielle et territoriale adapterait les exigences écologiques aux spécificités locales et permettrait ainsi une transformation plus juste et plus efficace. Vous appelez également à une nouvelle décentralisation et à l'utilisation de nouveaux outils de mesure et de suivi. Cette nouvelle architecture de la transition, fondée sur le consensus régional et la contribution active des collectivités, vise à renforcer la capacité de l'Europe à réaliser une transformation écologique harmonieuse. Vous voyez ce nouveau Pacte Vert comme une opportunité de réenchanter l'Europe et de renforcer la démocratie face aux défis écologiques.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'Ecole alsacienne le 11 février 2024. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique. Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnement Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'Ecole alsacienne le 11 février 2024. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. David Djaïz, entrepreneur, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique. Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit. REMANIEMENT MINISTÉRIEL Attendue depuis plus de trois semaines, l'achèvement de la composition du gouvernement de Gabriel Attal a été retardé par le refus de François Bayrou d'entrer dans l'équipe. Le dirigeant centriste a invoqué mercredi un désaccord de fond avec les deux têtes de l'exécutif, alors que son nom circulait notamment pour le portefeuille de l'Éducation nationale depuis sa relaxe dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem. La liste rendue publique jeudi soir par un simple communiqué de l'Élysée, comprend en plus des 15 ministres de départ, 2 ministres de plein exercice, 13 ministres délégués et 5 secrétaires d'État. Le chef de l'État souhaitait une équipe resserrée de 30 ministres, au lieu des 41 de l'équipe Borne. Au terme du plus long remaniement de l'histoire de la Ve République, le gouvernement est composé de 35 ministres et secrétaires d'État. Promue il y a moins d'un mois à la tête d'un ministère cumulant Éducation, Sports et JO dans le gouvernement de Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra paye des polémiques à répétition en perdant le ministère de l'Éducation nationale, mais conserve celui des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. « Emmené » par Gabriel Attal à Matignon, le dossier éducation sera désormais partagé avec l'ancienne garde des Sceaux Nicole Belloubet. En dépit de la crise ouverte par François Bayrou, le Modem conserve quatre postes. Le parti d'Edouard Philippe passe de 3 à 2 portefeuilles. La plupart des entrants sont des revenants. A Bercy, Olivia Grégoire (Entreprises, Tourisme et Consommation), Thomas Cazenave (Comptes publics) et Roland Lescure (Industrie, et désormais Energie) restent auprès de Bruno Le Maire. Quelques périmètres sont fusionnés pour réduire la taille du gouvernement. Aucun ministre du gouvernement Attal 1 ne vivait plus au sud qu'Angers, ville de Christophe Béchu (Transition écologique). Une Nantaise, une Bourguignonne, une Savoyarde une Héraultaise, Une Marseillaise, font leur entrée. La parité, en revanche, est respectée, même si on peut observer que 8 ministres de plein exercice sur 13 sont des hommes, tandis que 4 secrétaires d'État sur 5 sont des femmes. SI LES ÉTATS-UNIS LACHENT L'UKRAINE, QUE FERA L'EUROPE ? Depuis le début de l'invasion russe il y a près de deux ans, les États-Unis ont alloué plus de 75 milliards de dollars à l'Ukraine, dont 44 milliards d'aide militaire, selon le Kiel Institute. Mais, il y a plusieurs mois, l'administration Biden a prévenu qu'elle n'était plus en mesure de continuer à soutenir militairement l'Ukraine sans l'aval du Congrès, et donc, sans compromis bipartisan. Le 12 décembre, à la Maison-Blanche, aux côtés de son homologue ukrainien, le président américain qui déclarait que l'appui des États-Unis à l'Ukraine se poursuivrait « aussi longtemps que nécessaire » (« as long as it takes »), a nuancé son propos en déclarant que l'aide militaire à Kyiv continuera « aussi longtemps que possible » (« as long as we can »). Certains élus Républicains ont cherché à utiliser cette question pour atteindre un autre objectif : des mesures plus strictes en matière d'immigration et d'asile. Volodymyr Zelensky s'est vainement rendu à deux reprises à Washington pour tenter de convaincre le Congrès de ne pas abandonner l'Ukraine, en dépit des avancées jugées trop modestes de sa contre-offensive : le 6 décembre, les élus Républicains ont bloqué une enveloppe de 106 milliards de dollars comprenant des fonds pour l'Ukraine mais aussi pour Israël, Joe Biden ayant décidé de lier les deux dans un plaidoyer pour la défense de la « démocratie » et de la « sécurité nationale » des États-Unis. Sur les quelque 118 milliards de dollars prévus par ce texte, plus de la moitié est destinée à l'Ukraine, dont 48 milliards de soutien militaire. Mercredi, les sénateurs ont rejeté un texte visant à débloquer de nouveaux fonds pour ces deux pays en guerre, tout en réformant le système migratoire des Etats-Unis. Jeudi, le Sénat a finalement accepté d'examiner un texte sans le volet migratoire. Il pourrait se prononcer prochainement lors d'un vote final puis l'envoyer à la Chambre des représentants, où les Républicains sont majoritaires. A Bruxelles, en revanche, le 1er février, les Européens sont parvenus à contourner l'opposition de Viktor Orbán pour voter un soutien de 50 milliards d'euros à Kyiv. Un nouveau paquet de sanctions contre Moscou est également en préparation. Les États membres ont validé le plan de la Commission pour identifier et mettre sous séquestre les revenus des actifs de la Banque centrale russe immobilisés en Europe (environ 200 milliards d'euros). A terme, les revenus de ces actifs devraient être taxés et les fonds récoltés transférés à Kyiv. Des transferts estimés entre 3 et 5 milliards d'euros par an. L'accord est selon le New York Times « particulièrement important, tant pour l'Ukraine que pour l'Union européenne ». L'enveloppe d'aide - 33 milliards de prêts et 17 milliards de dons sur quatre ans contribuera à maintenir l'économie ukrainienne à flot pour les quatre prochaines années. Le montant total de l'aide des Européens à l'Ukraine dépasse désormais celui de l'aide américaine. L'annonce de ce soutien européen a été immédiatement saluée par Kyiv, comme une « victoire commune » sur la Russie.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Où en est-on aujourd'hui dans la révolution verte, le fameux Green Deal, et les évolutions nécessaires. Serions-nous condamnés au succès ? C'est la question que se posent David Djaïz et Xavier Desjardins, professeurs en Université à Paris. Ils cosignent tous les deux “La révolution obligéeé, chez Allary Editions Merci pour votre écoute Le fin Mot c'est également en direct tous les jours de la semaine de 18h30 à 19h sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes de Le fin Mot sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/23283 Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.
Le conflit entre Israël et le Hamas ravive l'antisémitisme en Belgique. Le nombre de signalements a augmenté ces derniers mois. Entre le 7 octobre, date de l'attaque du Hamas contre Israël, et le 7 décembre, Unia en a enregistré près d'une centaine, dont presque trois quarts font explicitement référence aux origines juives. En comparaison, il y a eu en moyenne entre 4 et 5 signalements par mois l'an passé. À Anvers, des enfants de familles hassidiques sont confrontés à des reproches liés à une guerre dont ils ne savent pas grand chose. On vous emmène.Les politiques écologiques européennes sont mal pensées. Elles conduisent toujours à la révolte puis à l'inaction. Cette affirmation un brin provocatrice, c'est celle de deux auteurs français. David Djaïz et Xavier Desjardins. Ils co-signent un livre : « La révolution obligée ». Livre qui parait au moment où les agriculteurs du continent disent leur ras-le-bol face aux directives européennes. David Djaïz et Xavier Desjardins sont passés par la rédaction. On leur a ouvert notre micro.« À propos », c'est notre sélection de l'actualité, du lundi au vendredi dès 5 heures sur Le Soir et votre plateforme de podcasts préférée. Retrouvez tous les podcasts du journal « Le Soir » sur https://podcasts.lesoir.be
Les politiques écologiques européennes sont mal pensées. Elles conduisent toujours à la révolte puis à l'inaction.Cette affirmation un brin provocatrice, c'est celle de deux auteurs français. David Djaïz et Xavier Desjardins. Ils co-signent un livre : « La révolution obligée ». Livre qui parait au moment où les agriculteurs du continent disent leur ras-le-bol face aux directives européennes. David Djaïz et Xavier Desjardins sont passés par la rédaction. On leur a ouvert notre micro.
durée : 00:15:42 - 8h30 franceinfo - L'essayiste, ex-rapporteur général du conseil national de la refondation d'Emmanuel Macron, était l'invité du 8h30 franceinfo du dimanche 4 février 2024.
durée : 02:58:25 - Le 7/10 - par : Nicolas Demorand, Léa Salamé, Sonia Devillers, Anne-Laure Sugier - Dans le 7/10 du jour : Marine Tondelier, Secrétaire nationale des Écologistes, l'essayiste David Djaïz, un débat sur les critiques de la décision du Conseil Constitutionnel avec Jérôme Jaffré et Marc Lazar, l'acteur Edouard Baer et la romancière Julia Malye.
durée : 00:23:37 - L'invité de 8h20 : le grand entretien - L'essayiste et enseignant à Sciences Po David Djaïz va publier "La Révolution obligée". Un ouvrage ancré dans l'actualité, où il donne des pistes pour répondre à la colère des agriculteurs, et dans le même temps, poursuivre la nécessaire transition écologique.
durée : 00:23:37 - L'invité de 8h20 : le grand entretien - L'essayiste et enseignant à Sciences Po David Djaïz va publier "La Révolution obligée". Un ouvrage ancré dans l'actualité, où il donne des pistes pour répondre à la colère des agriculteurs, et dans le même temps, poursuivre la nécessaire transition écologique.
Les agriculteurs contre la transition écologique? -David Djaïz, co-auteur de « La Révolution obligée (Allary éditions) », enseignant à Sciences-Po -Audrey Goutardn spécialiste des questions de société à France Info TV Crise agricole : la faute à l'Europe? -Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA -Audrey Goutard, spécialiste des questions de société à France Info TV
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 17 novembre 2023. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. David Djaïz, essayiste, entrepreneur et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel Philosophie Magazine. Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix. MÉLENCHON, LA GAUCHE ET LA RÉPUBLIQUE Après l'attaque du Hamas contre Israël, le refus de Jean-Luc Mélenchon de qualifier le Hamas d'organisation terroriste a creusé un peu plus le fossé avec les autres composantes de la Nupes et fracturé son propre parti. Les « frondeurs » du mouvement s'opposent désormais ouvertement à lui tandis qu'un collectif de 420 militants réclame une « refondation du mouvement », en plaidant pour « une VIe République à La France Insoumise ». Les communistes ont tourné la page de la Nupes, suivis par le mouvement Génération Écologie et les socialistes ont déclaré un « moratoire » en attente d'une « clarification ». En matière de politique internationale, tout ou presque oppose LFI aux autres partis de gauche : la Russie et l'Otan, l'Ukraine, la Palestine et Israël, la Chine, le Tibet, Taïwan aussi bien que le soutien mélenchoniste aux dictatures « socialistes » latino-américaines. Alors que LFI est une force eurosceptique, les autres formations sont europhiles (le Parti communiste français est dans une position intermédiaire). Lors de la séquence des retraites, en choisissant une stratégie de l'obstruction à tout débat, Jean-Luc Mélenchon a brusqué le reste de la gauche et une partie du front syndical uni. En septembre 2022, son soutien à son lieutenant Adrien Quatennens, condamné pour violences envers son épouse, avait fait s'interroger de nombreuses personnes, y compris dans son propre camp. La semaine dernière la députée de Seine-Saint-Denis, Raquel Garrido, qui avait accusé Jean-Luc Mélenchon de nuire à LFI, a été suspendue pour quatre mois de son rôle d'oratrice à l'Assemblée nationale. Intransigeant « laïcard » à ses débuts, Jean-Luc Mélenchon, s'est mué en pourfendeur de « l'islamophobie ». Une partie de la classe politique juge qu'il serait sorti du « champ républicain », et trouve des traces d'antisémitisme dans ses innombrables tweets. Pour le politologue Jérôme Fourquet, « comme La France insoumise a fait des quartiers populaires peuplés de descendants de l'immigration son socle électoral, il y a une tentation d'axer sur le civilisationnel, voire le religieux ». Selon un sondage Cevipof-OpinionWay après le premier tour de la présidentielle de 2022, 68 % des Français musulmans ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Au sortir de la présidentielle de 2017, il était la personnalité préférée des Français avec 61 % de bonnes opinions selon l'Ifop. Désormais, selon un sondage CSA pour CNews, 71 % des Français voient en lui un « danger pour la démocratie ». L'institut Odoxa qui interroge les Français sur la personnalité qui leur inspire le plus de « rejet », le place aujourd'hui, avec 62 %, comme la personnalité la plus rejetée de France, devant Éric Zemmour. *** ROYAUME-UNI : OÙ VONT LES CONSERVATEURS ? Le parti Conservateur au pouvoir au Royaume-Uni a subi, le 20 octobre, une sévère défaite lors de deux élections partielles face au parti travailliste. Ces deux scrutins se tenaient au moment où la cote du Premier ministre, Rishi Sunak, qui s'efforce de se présenter comme une incarnation du changement bien que son parti soit au pouvoir depuis 13 ans, est au plus bas depuis son arrivée à Downing Street il y a près d'un an. Les sondages récents donnent une avance de 17 à 20 points au Labour. À l'actif du Premier ministre : le rapprochement avec le continent, symbolisé par la signature d'un accord augmenté sur l'Irlande du Nord en février, le ralentissement de l'inflation observé ces derniers mois et la baisse d'un tiers du nombre de traversées de la Manche, en partie grâce à la signature d'un accord de renvoi des Albanais déboutés de l'asile vers leur pays d'origine. La volonté politique de limiter l'immigration se heurte toutefois à la réalité des besoins économiques. En l'occurrence, ceux d'un pays qui connaît de graves pénuries de main-d'œuvre dans des secteurs comme l'agriculture, l'hôtellerie-restauration, le bâtiment, le transport routier, les hôpitaux ou l'aide à domicile. Des métiers boudés par les « White British », occupés par les Polonais, les Roumains et les Bulgares avant que le Brexit les en chasse sans ménagement. L'économie demeure morose et The Guardian dénonce une nouvelle forme de pauvreté, créée par les Tories : l'an passé 3,8 millions de personnes étaient dans la misère au Royaume-Uni, l'équivalent de la moitié de la population de Londres incapable de se nourrir, se vêtir, et se chauffer. Un chiffre qui a doublé au cours de ces cinq dernières années. Le 7 novembre, le gouvernement britannique a dévoilé ses projets pour combattre la criminalité et relancer la croissance économique. Le Premier ministre Rishi Sunak s'est employé à se démarquer du parti travailliste, en misant sur le durcissement des peines pour les auteurs d'infractions violentes et en révisant à la baisse les objectifs du pays en matière de climat, présentés comme un fardeau pour les ménages. Le 13 novembre, le Premier ministre a créé la surprise, en rappelant au gouvernement son prédécesseur David Cameron, l'homme du référendum du Brexit, comme chef de la diplomatie. Attendu depuis des mois, un changement du gouvernement conservateur semblait inéluctable pour renvoyer la très à droite ministre de l'Intérieur Suella Braverman, dont les critiques formulées à l'encontre de la police la semaine dernière ont constitué la provocation de trop. Au Home Office, elle est remplacée par l'ex-chef de la diplomatie James Cleverly, qui devra assumer une politique très restrictive sur le droit d'asile. Mercredi, la Cour suprême britannique a confirmé l'illégalité du projet controversé d'expulser vers le Rwanda les demandeurs d'asile, d'où qu'ils viennent, arrivés illégalement sur le sol britannique.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à la Fondation Jan Michalski le 12 octobre 2023. Avec cette semaine : David Djaïz, ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Françoise Fressoz, éditorialiste au journal Le Monde. Jean-Jacques Roth, ancien directeur du quotidien Le Temps. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à la Fondation Jan Michalski le 12 octobre 2023. Avec cette semaine : David Djaïz, ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Françoise Fressoz, éditorialiste au journal Le Monde. Jean-Jacques Roth, ancien directeur du quotidien Le Temps. Notre temps semble caractérisé par une crise de la politique nationale qui se manifeste pour ainsi par le haut, avec la dilution du pouvoir des États-nations dans la mondialisation, et par le bas, avec la perte de confiance dans le personnel politique et les institutions. À mesure que la mondialisation progresse, les marges de manœuvre des États-nations, par définition localisées, semblent de plus en plus limitées. Contraints de répondre à des enjeux globaux comme le réchauffement climatique, les flux migratoires ou la régulation financière internationale, leurs leviers d'action nationaux paraissent impuissants. Le pouvoir des États-nations est concurrencé par des firmes qui ignorent les frontières ou par des entités supra-étatiques comme la Commission européenne. David Djaïz, vous avez ainsi écrit dans la Revue Esprit que l'État « ressemble de plus en plus à un « sujet passif », partiellement dépossédé de sa souveraineté. » De plus, la dette publique, les taux d'intérêt croissants et les déficits publics élevés limitent les politiques budgétaires. Ainsi cette impuissance manifeste se traduit-elle par un désenchantement, voire un rejet de la politique nationale, auquel s'ajoute une crise de confiance dans les institutions. Cette crise s'illustre par plusieurs types de comportements : l'abstention aux élections, la progression des partis politiques anti-systèmes, la demande de mécanismes de démocratie directe ou la participation à des mouvements de protestation non institutionnalisés. La dernière vague du baromètre de la confiance politique du Cevipof, réalisée entre le 27 janvier et le 17 février 2023, indique qu'en France, la confiance dans les institutions est à son plus bas niveau depuis la crise des Gilets jaunes. Près des deux tiers considèrent que la démocratie ne fonctionne pas bien – 10 points de plus qu'il y a deux ans –, 68 % d'entre eux demandent une plus grande implication de la société civile dans la vie politique et 70 % estiment que les hommes politiques sont principalement préoccupés par leurs intérêts personnels. Face à cette crise multidimensionnelle, diverses propositions émergent pour rééquilibrer la mondialisation et renouveler la confiance dans la politique nationale. L'économiste Dani Rodrik plaide depuis plusieurs années pour que les accords internationaux visent à améliorer le fonctionnement de l'État-nation plutôt qu'à l'affaiblir. Quant à l'adhésion des citoyens, plusieurs réformes institutionnelles sont envisagées en France : revenir au septennat, introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives, supprimer l'article 49.3 et donner plus de pouvoir au Parlement, mettre en place des référendums d'initiative citoyenne ou encore une véritable démocratie participative en faisant entrer les citoyens au parlement, comme le proposent une note de Terra Nova. En contrepoint, beaucoup d'observateurs soulignent l'efficacité de la Constitution suisse. Ainsi Giuliano Da Empoli a-t-il loué dans le quotidien Le Temps les vertus d'un système permettant de désamorcer toute déstabilisation forte. Enfin, Dominique Schnapper a fait dans la revue Telos un éloge de la culture du compromis qu'elle nomme également conversation.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 15 octobre 2023. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. David Djaïz, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors. Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 15 octobre 2023. Avec cette semaine : Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. David Djaïz, essayiste et ancien secrétaire général du Conseil National de la Refondation. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique. Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors. HAMAS-ISRAËL, UN CAUCHEMAR À DEUX FACES Pearl Harbour, octobre 1973, 11 septembre israélien, pogrom, razzia… les médias peinent à qualifier les attaques conduites par le Hamas en Israël, le 7 octobre. Les hostilités ont commencé à l'aube par un déluge de roquettes tirées depuis la bande de Gaza, vers les localités israéliennes voisines mais aussi plus en profondeur jusque vers Tel-Aviv et Jérusalem. Profitant de l'effet de surprise, des combattants du Hamas se sont joués de l'imposante barrière de sécurité érigée par Israël autour de la bande de Gaza, attaquant des positions militaires ou des civils en pleine rue. Des actes de sauvagerie ont été commis et filmés. Selon les derniers décomptes quelques 1.300 Israéliens ont été tués et environ 150 binationaux et étrangers, hommes, femmes et enfants, en majorité des civils, sont retenus en otage par le mouvement islamiste. En trente ans, l'État d'Israël a libéré près de 7.000 prisonniers palestiniens pour obtenir en échange la libération de 19 Israéliens et récupérer les corps de huit autres. Les enlèvements actuels placent l'État hébreu dans une position inédite et complexe. Quarante-huit heures après le choc de l'attaque du 7 octobre, Israël a déclenché une offensive militaire de très grande ampleur contre la bande de Gaza, visant à en éradiquer le Hamas. Ses autorités comptaient hier plus de 2 200 morts palestiniens et neuf otages tués dans les bombardements israéliens. Elles ont menacé d'exécuter un otage à chaque fois qu'un civil gazaoui serait tué par une frappe israélienne. L'armée israélienne a demandé aux habitants du nord de la bande de Gaza d'évacuer vers le sud. Comme l'Ukraine, la question palestinienne provoque une vive opposition entre le bloc occidental qui condamne sans réserve les massacres du Hamas et le bloc des pays du Sud, qui oscille, à quelques exceptions près, entre ambiguïté quant aux responsabilités et appel à la désescalade comme le font la Chine, la Russie et l'Afrique du Sud et soutien clair aux terroristes du Hamas comme l'Iran, l'Algérie, la Tunisie ou le Soudan. Seul dirigeant de l'Otan à ne pas avoir condamné l'attaque menée par le mouvement terroriste, le président turc Erdogan a dénoncé les « méthodes honteuses » d'Israël. Au Liban, des scènes de liesse ont accueilli les attaques du Hamas. Les États-Unis, qui ont déployé en Méditerranée orientale le porte-avions USS Gerald Ford, le plus gros navire de guerre du monde, ont mis en garde lundi le Hezbollah de ne pas ouvrir un “deuxième front” contre Israël. L'Arabie saoudite a suspendu le14 octobre les discussions sur une possible normalisation avec Israël. *** LE 7 OCTOBRE ET LA FRANCE Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a condamné le 7 octobre sur X, anciennement Twitter, « les attaques terroristes qui frappent Israël ». Parmi les partis d'opposition, la plupart ont manifesté leur soutien à l'État juif. Toutefois, La France insoumise a renvoyé dos à dos le Hamas et Israël, bien que, dès le 7 octobre, quelques voix se soient démarquées comme celles de François Ruffin et d'Alexis Corbière qui ont condamné, sans ambiguïté, l'acte terroriste du Hamas. A gauche de l'extrême gauche, le Nouveau Parti Anticapitaliste NPA a pris parti pour le Hamas. L'attitude des « insoumis » inquiète l'exécutif qui redoute que le conflit ne s'importe en France. Le ministère de l'intérieur rappelle que 10 % de la population se déclare musulmane. Gérald Darmanin avait annoncé, dès le 8 octobre, un renforcement de la sécurité des lieux de culte et établissements scolaires juifs dans plusieurs villes de France. Parlant d'un « djihad d'atmosphère », il a alerté sur l'existence de « relais politiques du Hamas en France ». Depuis samedi, plus de deux cents actes antisémites ont été recensés. Vendredi dernier, Dominique Bernard, professeur de français au lycée Gambetta Carnot d'Arras a été poignardé à mort par un jeune homme fiché S, membre radicalisé de la communauté tchétchène. Trois autres personnes ont été blessées. Dans son allocution télévisée, jeudi soir, Emmanuel Macron avait appelé les Français à rester « unis comme nation et comme République » assurant que « c'est ce bouclier de l'unité qui nous protégera de tous les débordements, de toutes les dérives et de toutes les haines ». Selon un sondage Elabe/BFM 68% des Français pensent que le conflit au Proche-Orient « présente un risque de tensions en France ». Le président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Samuel Lejoyeux, estime que « les élus Insoumis comme ceux du RN sont tous deux dangereux pour les juifs de France ». Celui-ci s'appuie sur le baromètre Ifop pour l'UEJF paru en septembre, qui indique que 83% des étudiants de confession juive estiment qu'il existe une montée de violences d'extrême gauche au sein des universités, et 53% concernant les violences d'extrême droite. La France compte à la fois la plus grande communauté juive d'Europe et la plus forte communauté musulmane. Après l'attaque à caractère terroriste qui s'est produite vendredi à Arras la Première ministre, Élisabeth Borne, a décidé d'élever la posture du plan Vigipirate sur l'ensemble du territoire national au niveau « Urgence attentat ».Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
N°311 / 20 août 2023. Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, originellement diffusée le 30 août 2020. Avec : Loup Wolff, qui a dirigé l'étude du ministère de la Culture sur les pratiques culturelles des Français. David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova. POLITIQUE CULTURELLE, PRATIQUES CULTURELLES Loup Wolff, vous avez dirigé pour le ministère de la Culture avec Philippe Lombardo la dernière en date des enquêtes sur les pratiques culturelles des Français. La première remonte à 1973, ce qui donne la possibilité de distinguer les dynamiques à l'œuvre. Votre étude a été réalisée auprès de 9.200 personnes âgées de 15 ans et plus, entre février 2018 et mars 2019. Vous constatez que notre société est de plus en plus culturelle. De nouvelles manières de créer, d'apprécier et de « consommer » la culture s'y développent. Les domaines autrefois réservés aux milieux aisés et diplômés comme la musique ou le cinéma se sont démocratisés pour attirer au quotidien des publics larges, de milieux sociaux, de lieux et d'âges divers. Toutefois, bien davantage que les politiques publiques, c'est l'essor du numérique qui a fait l'essentiel de cette démocratisation, comme il a fait l'essentiel de la réduction des inégalités territoriales. C'est aussi l'essor du numérique qui a fait se développer de nouveaux produits culturels comme le jeu vidéo et c'est lui qui a permis à certains artistes – les rappeurs, par exemple, ou les standupeurs - de contourner les réseaux de diffusion et de distribution et de trouver leur public, le plus souvent un public jeune et de tous les milieux sociaux, tant urbains que ruraux. Ce fort appétit culturel se satisfait pourtant aux dépends de la culture patrimoniale, marginalisée par ces mêmes jeunes. Sa consommation ne participe plus de leur statut social, ils lisent moins, écoutent moins de musique classique, vont moins au théâtre et se détournent des formes de productions moins accessibles et plus exigeantes. Dans les années 1970, un effet de bascule générationnelle à partir duquel les usages classiques des baby boomers ne sont plus repris par les générations suivantes, participe de cette conversion à la culture numérique. L'intérêt constant et croissant des jeunes pour le « tout numérique », pose la question de l'avenir de la culture patrimoniale. Son public, plus aisé et diplômé, plus féminin que masculin, est vieillissant. Ces pratiques nouvelles semblent également se substituer à l'écoute de la radio, à l'usage de la télévision et aux pratiques de sortie. Enfin, les pratiques en amateur s'essoufflent. Pour ne prendre que l'exemple du théâtre, seuls 1% des sondés déclare pratiquer le théâtre en amateurs. Quant aux sorties au théâtre, les trois quarts des 25-39 ans ne s'y sont adonnés que pour aller voir un one-man-show, un spectacle d'improvisation ou de café-théâtre. Si les politiques culturelles ont longtemps pris ces changements à contre-courant pour réorienter les publics vers la culture classique, elles constatent aujourd'hui leurs limites, voire leur échec. Depuis mars, la fermeture des lieux de culture en extérieur a accéléré ce mouvement de transition vers une consommation culturelle de plus en plus numérique. Elle a forcé la production de contenus comme les concerts et les expositions à être compatibles à une diffusion sur la toile, et les normes sanitaires restreignent les formes de créations collectives. S'il est urgent de répondre à la crise économique immédiate du secteur de la culture traditionnelle, la mise en danger de la diversité des expressions par l'omniprésence des acteurs privés multinationaux doit également préoccuper. Leur recherche de profit les amène à avoir une approche uniquement numérique de la qualité des productions, qui contredit la légitimation institutionnelle des arts et appelle à la redéfinition de ses critères. Enfin, ces deux univers culturels du numérique et du patrimonial s'ignorent et lorsque les institutions culturelles traditionnelles se lancent dans le numérique, elles attirent le même public que celui qui les fréquentes déjà. L'État doit-il continuer à concentrer ses efforts vers la culture patrimoniale ou bien épouser la dynamique de numérisation de la culture chez les publics jeunes ? Quels objectifs alors que l'appréciation des œuvres correspond à leur degré de popularité dans le monde numérique tandis que la qualité prime dans l'univers classique ? Comment travailler avec ou concurrencer le secteur privé qui occupe une place de plus en plus grande dans le milieu culturel ?Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
N°310 / 13 août 2023. Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, originellement diffusée le 11 avril 2021. Avec : Caroline Fourest, journaliste, documentariste, autrice de Génération offensée. David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po. Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung. GÉNÉRATION OFFENSÉE : DE LA POLICE DE LA CULTURE À LA POLICE DE LA PENSÉE Caroline Fourest, vous êtes journaliste, essayiste et éditorialiste à Marianne. Depuis de nombreuses années, vous militez en faveur de l'égalité et de la liberté, contre le racisme, le sexisme et l'homophobie. Vous êtes rédactrice en chef de la revue ProChoix que vous avez cofondée en 1997 et qui a pour objet « la défense des liberté individuelles contre toute idéologie dogmatique, liberticide, essentialiste, raciste ou intégriste ». En 2018, après de nombreux documentaires, vous avez réalisé votre premier film de fiction intitulé Soeurs d'Armes. En février 2020, vous avez publié chez Grasset « Génération offensée : de la police de la culture à la police de la pensée ». Vous y alertez contre la montée en France d'une gauche moraliste identitaire déjà très répandue aux Etats-Unis. Sa vision confuse de l'anti-racisme la pousse non pas à réclamer l'éradication des préjugés mais un traitement particulier au nom de l'identité. Reprenant à l'extrême droite les thématiques identitaires, elle la fait se placer en défenseure de la mémoire et de la liberté d'expression. Loin de contester les catégories ethnicisantes de la droite suprémaciste, la gauche identitaire s'y enferme. Au lieu de rechercher la mixité et le métissage, elle fractionne nos vies et nos débats entre « racisés » et « non-racisés », monte les identités les unes contre les autres jusqu'à mettre les minorités en compétition. Vous dites qu'il ne faut pas laisser la critique de cette gauche identitaire à la droite conservatrice mais que seul un antiracisme sincère est à-même de lutter contre ses contradictions. Vous vous revendiquez ainsi d'un antiracisme universaliste et d'une approche par le « droit à l'indifférence », qui permet selon vous d'éviter l'essentialisation des identités et à chacun de s'autodéterminer. Dans cet esprit, vous niez le bien-fondé des usages de plus en plus abusifs du concept d'appropriation culturelle et rappelez que la culture, autant que la politique, ne saurait être quelque chose d'exclusif. C'est au contraire le mélange, la source même de la créativité, qui permet de composer un monde commun. Lieu de liberté, vous dites qu'internet est aussi celui de tous les procès, et dénoncez les tentatives d'intimidations de cette gauche identitaire dans le cadre de phénomènes de meutes 2.0 sur les réseaux sociaux. Surtout, vous alertez contre la démarche de plus en plus victimaire de la jeunesse hyper-sensible d'une société qui ne flatte plus le courage ou l'honneur mais le statut de victime et dont l'université n'éduque plus à l'esprit critique. Cette jeunesse se veut « woke » et éveillée à l'injustice, mais les réseaux sociaux la poussent à décontextualiser ses luttes.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
N°308 / 30 juillet 2023. Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 23 juin 2023. Avec cette semaine : David Djaïz, rapporteur général du Conseil National de la Refondation. Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. LE CONSEIL NATIONAL DE LA REFONDATION David Djaïz, vous êtes haut-fonctionnaire, essayiste, diplômé de l'Ecole Normale Supérieure et de l'ENA. Vous rejoignez en 2017 l'Inspection Générale des Finances avant d'être nommé, en 2021, Directeur de la stratégie et de la formation de l'Agence nationale de la cohésion des territoires. Depuis près d'un an, vous êtes le rapporteur général du Conseil National de la Refondation (CNR) auprès du haut-commissaire au plan, François Bayrou. Le CNR a été créé le 8 septembre 2022 par le Président de la République Emmanuel Macron. C'est une instance de concertation au sein de laquelle citoyens, associations, professionnels et élus sont amenés à échanger et à proposer des solutions sur les grands enjeux de demain. Vous travaillez dans ce cadre sur les 9 thématiques identifiées par le Gouvernement, relatives au plein-emploi, à l'école, à la santé, au logement et aux transitions écologique et démographique. Le CNR se présente d'abord comme « une méthode nouvelle » pour construire les politiques publiques. Il s'agit de répondre au sentiment de mal-être démocratique partagé, selon un sondage de l'IFOP récemment publié, par 64% Français, dont une majorité se déclare favorable à davantage d'inclusion et de participation des citoyens. Ainsi, 76% souhaitent élargir l'usage du référendum, et 66% sont partisans du développement de conventions citoyennes. La « méthode CNR », quant à elle, consiste à associer citoyens, corps intermédiaires et représentants élus à la prise de décisions. Elle souhaite redonner du pouvoir aux acteurs de terrain dans le cadre de concertations locales, les « CNR territoriaux », qui aboutissent à des projets concrets et de petite échelle. L'instance faciliterait les compromis et permettrait de « bâtir du consensus sur la situation de la France et son avenir », selon les mots du Président de la République. A son démarrage, le CNR a cependant été boudé par l'opposition politique et syndicale. Après le RN et LFI, le Président du Sénat Gérard Larcher a décliné l'invitation, craignant que le Parlement ne se fasse « court-circuiter » par cette nouvelle instance. Face à la méfiance des députés et sénateurs, le porte-parole du Gouvernement a dû affirmer que le CNR ne sera « ni un préalable ni un substitut au Parlement », tandis que le haut-commissaire au plan exhortait les députés de la majorité à s'emparer de ce nouvel outil. Depuis son lancement, le CNR a recueilli plus de 100.000 contributions citoyennes dans le cadre de sa consultation nationale en ligne. Plus de 17.000 établissements scolaires sont engagés dans une démarche de concertation locale. 250 CNR ont été tenus dans les établissements de santé et bénéficieront à terme d'un budget de 30 millions d'euros. Enfin, des CNR sur le climat et la biodiversité se déroulent actuellement dans plus de 60 territoires afin d'adapter la transition écologique aux particularités locales. Au niveau national, les conclusions du CNR jeunesse ont été rendues publiques le 21 juin. Elles ont nourri le « plan jeunesse » du Gouvernement, comportant notamment l'abaissement de l'âge légal de conduite à 17 ans, la rénovation de certaines résidences universitaires ou l'évaluation des « savoirs verts » en fin de collège. Quelques mois auparavant, les conclusions du CNR avaient abouti au « plan logement » d'Elisabeth Borne et à la proposition de loi pour le bien vieillir en France, dont l'examen sera bientôt repris par l'Assemblée nationale.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
"Aujourd'hui, on n'y est pas". Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le président de la République en personne, Emmanuel Macron, qui l'a reconnu le samedi 28 janvier, dans une vidéo publiée au sortir du tout premier Conseil de la planification écologique. En matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, vous le savez, on le répète depuis le début de ce podcast, le compte n'y est toujours pas pour atteindre les grands objectifs que la France s'est fixée. Au fond, les calculs sont assez simples: selon le chef de l'Etat, il faut carrément "doubler le taux d'effort par rapport à ce qu'on a fait ces cinq dernières années" pour atteindre les cibles fixées à l'échéance 2030.Si l'objectif a le mérite d'être clairement fixé, il reste cette sempiternelle et épineuse question: comment? Une question qui en amène automatiquement tout un tas d'autres: avec quels moyens, pour quelles priorités, selon quelles méthodes? Quels nouveaux acteurs et quels nouveaux types de financements pourrait-on envisager de mobiliser pour faire face à l'ampleur du défi? Ces questions, s'il en est bien un qui les affronte, c'est David Djaïz, lui qui se trouve actuellement au cœur du réacteur des politiques publiques, en tant que rapporteur général du Conseil National de la Refondation lancé l'an passé par Emmanuel Macron.Il ne pouvait donc y avoir meilleur témoin que David Djaïz pour clôturer cette première saison de Billet vert! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 4 septembre 2022.Avec cette semaine :David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 4 septembre 2022.Avec cette semaine :David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.Fin de l'abondance, crise ou défi ? En conseil des ministres, le 24 août, le président a annoncé la « fin de l'abondance, de l'insouciance et des évidences ». La « fin de l'abondance », c'est celle de l'accès aux matières premières et aux produits « qui nous semblaient perpétuellement disponibles », a reconnu Emmanuel Macron. La crise sanitaire puis le conflit ukrainien ont réduit la voilure des échanges internationaux et l'espoir d'une mondialisation heureuse. C'est aussi l'accès à l'eau, raréfié en raison du réchauffement climatique, mais également celui aux « liquidités sans coût », a ajouté le chef de l'Etat. Les taux d'intérêt négatifs appartiennent désormais au passé. « Nous aurons à en tirer les conséquences en termes de finances publiques », a prévenu M. Macron. Il y a cinquante ans, le Club de Rome, un cercle de responsables économiques et politiques occidentaux, lançait un cri d'alarme. Reprenant le discours « malthusien » d'un révérend, Thomas Robert Malthus, auteur d'un Essai sur le principe de population publié à Londres en 1798, il affirmait : « Si les rythmes de croissance et donc la surconsommation des réserves se poursuivent, les limites seront atteintes au siècle prochain. » Après le choc pétrolier de 1973, Pierre Messmer, alors Premier ministre, ne disait pas autre chose en annonçant, la fin de l'énergie illimitée et bon marché.Après un été marqué par la canicule, la sécheresse et des incendies de forêt hors norme, l'enjeu est au cœur de la rentrée politique de la Première ministre, à travers un entretien au Parisien, le 28 août, son discours aux entrepreneurs, le 29, puis un séminaire ministériel à l'Élysée, le 31. Devenue plus populaire que le président, elle aura la lourde tâche de vendre aux Français son grand plan pour une sobriété choisie plutôt que subie, une sobriété juste et équitablement répartie. Pour le court terme, il convient d'« arrêter dès maintenant toutes les consommations d'énergies qui ne sont pas indispensables ». Dans ce but, elle en a appelé à « la responsabilité collective » : État, collectivités publiques, entreprises, associations et particuliers. Pour le plus long terme, le gouvernement prépare « un plan global et complet : se déplacer, se nourrir, produire, se loger, consommer », a détaillé Élisabeth Borne. Celui-ci sera élaboré « à l'automne », secteur par secteur, avec les ministres concernés. Trois premiers chantiers vont être lancés « dès septembre » : la forêt, l'eau et la production d'énergies décarbonnées, qu'il s'agisse du nucléaire ou de l'accélération du déploiement des sources renouvelables. Son suivi sera réalisé par le nouveau secrétaire général à la planification écologique, Antoine Pellion.En annonçant « la fin de l'abondance », Emmanuel Macron a réalisé une improbable union des oppositions ; les uns criant à l'insulte pour les plus modestes, privés d'abondance ; les autres dénonçant un discours aux résonances décroissantes. Selon un sondage Elabe publié le 24 août, les trois premiers mots évoqués par les sondés pour qualifier cette rentrée sont « lassitude », « nostalgie » et « tristesse », la « sérénité » ne pointant qu'en quatrième position.Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 4 mars 2022.Avec cette semaine :Florence Pinton, sociologue et enseignante.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps.AGRICULTURE Avec plus de la moitié de son territoire couvert par des activités agricoles, et une production représentant 18% du total européen, la France est le premier pays agricole de l'Union européenne. Alors qu'on compte aujourd'hui environ 400 000 exploitations en France, leur nombre ne cesse de décroître, à un rythme de 2% par an, tandis que leur surface s'étend davantage. 10% des plus grandes exploitations représentent ainsi 45% de la production nationale. La part de l'emploi agricole a fortement diminué en quarante ans, passant de 7% en 1982 à 1,5% aujourd'hui.Cette baisse du nombre d'agriculteurs s'accompagne d'un vieillissement de la profession, dont un tiers des représentants a plus de 60 ans ou atteindra cet âge d'ici cinq ans. La jeune génération représente une faible proportion, avec seulement 1% des agriculteurs âgés de moins de 25 ans, ce qui est imputable en partie à l'allongement des études : un agriculteur sur deux est aujourd'hui titulaire du baccalauréat et plus de 25% sont diplômés de l'enseignement supérieur.Confronté au défi de nourrir 9,7 milliards d'humains à l'horizon 2050 tout en prenant en compte les questions environnementales, le secteur agricole connait des évolutions importantes. L'agriculture biologique se développe en France et représente désormais 8,5% de la surface agricole. La nécessité d'investir pour la mise aux normes des outils de production et l'achat d'instrument plus performants, associée à une augmentation du coût de la terre, a conduit à une augmentation du taux d'endettement des agriculteurs, qui est passé de 35% en moyenne en 1990 à 43% en 2015.Cet endettement a accéléré la financiarisation de l'agriculture, avec des fonds d'investissement et des groupes industriels agroalimentaires effectuant des placements dans le foncier agricole, considéré comme un actif sûr, ou entrant dans le capital d'exploitations importantes. Si les corporate farms, détenues uniquement par des actionnaires, représentent encore une portion infime des exploitations en France, de plus en plus de fermes sortent du modèle familial pour adopter un mode de fonctionnement s'apparentant à celui de firmes industrielles.Au-delà de ces entreprises agricoles, la situation économique des agriculteurs demeure préoccupante, avec près d'un ménage agricole sur cinq vivant sous le seuil de pauvreté. Pour répondre à ce problème, le Parlement a adopté en octobre 2021 la loi EGALIM 2 visant à protéger la rémunération des agriculteurs. Elle prévoit entre autres une sanctuarisation du prix des matières premières au profit des agriculteurs et instaure une clause de révision automatique des prix dans les négociations entre producteurs et acheteurs.Florence Pinton, vous êtes enseignante et chercheuse en sociologie rurale – vous avez été formée chez et par Henri Mendras - et en sociologie de l'environnement. Vous vous intéressez aux conditions d'accès aux ressources naturelles et à leur mode de valorisation, aux politiques de conservation de la biodiversité et à la diffusion de l'agroécologie dans les systèmes agricoles, au Nord comme au Sud. Vous travaillez et vous avez travaillé en France, singulièrement en Bourgogne, mais aussi au Brésil, l'un de vos centres d'intérêt est la transition écologique et les « « systèmes agricoles alternatifs ». De quoi sont faits ces systèmes ?Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en direct et en public à l'École alsacienne le 26 juin 2022.Les échanges avec le public à propos des élections législatives.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, député.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en direct et en public à l'École alsacienne le 26 juin 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, député.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. LEGISLATIVES 2022 : BILANAu lendemain du second tour des législatives, après le revers pour le pouvoir en place qui, avec 246 députés, obtient la plus petite majorité de la Ve République, le mot est sur toutes les lèvres des éditorialistes : « Ingouvernable » avant même ceux de « séisme » et de « gifle ». La République en marche et ses alliés – MoDem et Horizons – sont loin des 289 sièges d'une majorité absolue. L'exécutif va être contraint de négocier sur chaque réforme pour pouvoir gouverner face à 142 élus de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale et un futur groupe Rassemblement national fort de 89 députés – un record pour l'extrême droite. Les Républicains comptent 64 sièges de députés. L'Hémicycle nouveau, bien que toujours fruit du scrutin majoritaire, ressemble à une Assemblée élue à la proportionnelle. Une fois déjà, dans l'histoire de la Ve République, les élections législatives ont abouti à l'émergence d'une majorité relative. C'était en 1988, lorsque François Mitterrand et son Premier ministre Michel Rocard avaient manqué de 14 sièges la majorité absolue. Aujourd'hui, ce sont 44 sièges qui manquent au gouvernement.En recul par rapport au record observé lors du second tour des élections législatives de 2017 (57,4 %), l'abstention a touché une nouvelle fois plus d'un électeur sur deux (53,77%). Elle marque une fracture générationnelle : chez les plus de 70 ans, la déperdition d'électeurs entre la présidentielle et les législatives n'est que de huit points, quand elle est de 27 points chez les 18-24 ans. Pas un député de cette nouvelle assemblée n'a été élu avec plus de 40% des voix des inscrits de sa circonscription. Pour 95% d'entre eux, ce chiffre est même en dessous de 30% (pour le RN c'est systématiquement moins de 26%).Pour Ipsos, lorsque les électeurs de la Nupes devaient choisir entre Ensemble ! et le RN, ils ont voté à 37 % pour les candidats de la coalition présidentielle et à 18 % pour ceux du parti lepéniste. Le barrage habituel anti-RN n'a pas eu lieu, et le parti de Marine Le Pen a servi de vote utile contre la Nupes, explique Jérôme Jaffré, le directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (Cecop) qui souligne la dimension sociale prononcée de ce scrutin. Les trois départements les plus riches de France - Paris, les Yvelines et les Hauts-de-Seine – ont plébiscité les candidats macronistes. Dans le 16e arrondissement de Paris, Ensemble ! a même conquis les deux circonscriptions. En province le vote du 19 juin apparaît souvent comme la transposition électorale du mouvement des « gilets jaunes », estime Jérôme Jaffré. Ainsi, le RN perce dans les départements de la « France périphérique » : l'Eure, où il obtient 4 des 5 sièges, le Loiret, l'Aube, la Marne, la Haute-Marne.Selon un sondage Elabe/BFM publié le 22 juin, 43% des Français pensent que le RN « incarne le mieux l'opposition à Emmanuel Macron », loin devant la NUPES (31%) ou LR (4%).***LEGISLATIVES 2022 : PERSPECTIVES Au surlendemain du scrutin parlementaire qui n'a offert qu'une majorité très relative au camp présidentiel, Emmanuel Macron a débuté les pourparlers en recevant à l'Elysée, les uns après les autres, les représentants des grandes forces politiques. Le 22 juin, il s'est invité à la télévision, pour prononcer une allocution. Qualifiant sa courte majorité relative à l'Assemblée nationale de « fait nouveau » dans l'histoire de la Ve République, il a indiqué que cela implique, selon lui, de « collectivement apprendre à gouverner et légiférer différemment », à base de « compromis » et de « dialogue ».Si Emmanuel Macron décide de poursuivre avec une majorité relative, plusieurs prérogatives réservées à l'exécutif pourraient lui permettre de s'extirper de l'impasse : accord de législature, référendum, ordonnances, accords au cas par cas, recours au 49.3… Cet article de la Constitution permet à l'exécutif de faire voter les lois sans convaincre la majorité absolue de l'Assemblée. Toutefois, son usage est désormais restreint : il se limite au budget, à la sécurité sociale et ne peut être employé que pour un texte de loi par session parlementaire. S'il n'accepte pas l'ensemble des scénarios évoqués jusqu'alors, Emmanuel Macron peut choisir de dissoudre l'Assemblée et appeler à de nouvelles élections. Il peut le faire dès maintenant.Au sein de l'Union européenne, 19 pays sur 27 sont gouvernés par des alliances entre partis. Des coalitions tantôt majoritaires comme en Allemagne ou en Italie, tantôt minoritaires, comme en Espagne ou au Danemark, parfois difficiles à constituer et à manœuvrer. Une possible paralysie de la vie politique française réveille de mauvais souvenirs chez les voisins européens, qui craignent que l'Union européenne, sans le moteur français, ne stagne, alors que les défis n'ont jamais été si nombreux depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.Le risque de blocage politique est réel. Il contraste avec l'urgence des problèmes à traiter : le réchauffement climatique, la dette, la dépendance énergétique, l'inflation, le délabrement de l'hôpital, la crise de confiance dans l'éducation nationale.Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 15 avril 2022.Avec cette semaine :Bruno Patino, journaliste, écrivain et président de la chaîne Arte.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.LE MÉTAVERS OU L'AUTRE MONDEBruno Patino, Vous êtes journaliste, actuellement président de la chaîne Arte, et vous avez été directeur Général de France Télévision, et de 2007 à 2020, Directeur de l'Ecole de Journalisme de Sciences Po. En 2019, la publication chez Grasset de votre livre « La Civilisation du poisson rouge, petit traité sur le marché́ de l'attention » a rencontré un succès remarquable. En janvier 2022, vous avez publié́ la suite de ce premier tome, intitulée « Tempête dans le bocal, la nouvelle civilisation du poisson rouge ».Le monde compte désormais 4,2 milliards de comptes actifs sur les réseaux sociaux et 53% de la population mondiale a recours à ces outils. Les utilisateurs des réseaux sociaux ont en moyenne des comptes sur huit plateformes différentes et y consacrent 2h30 par jour. La pandémie a augmenté sensiblement le temps d'écran de toutes les classes d'âge, avec une hausse de 60% chez les 6-10 ans, de 70% chez les adolescents et de 40% chez les adultes. Aujourd'hui, 74% des Français se considèrent dépendants de leurs outils connectés.Dans vos livres, vous expliquez les effets prédateurs du modèle économique basé sur la publicité des grandes plateformes du numérique. Ce modèle, optimisé par le « data-mining », l'analyse des données personnelles, permet d'assurer la gratuité des services proposés aux utilisateurs. Cependant, il pousse les plateformes numériques à chercher à capter un maximum de leur attention pour les exposer à la publicité et recueillir un maximum de leurs données. Vous dénoncez cette course au « temps de cerveau disponible », dangereuse pour la santé des individus et la démocratie.Vous exposez un certain nombre de pathologies nées de la dépendance aux réseaux sociaux. L'espace numérique étant façonné par des algorithmes entièrement tournés vers la promotion des publications au bruit numérique le plus fort, vous dites que la démocratie des réseaux sociaux est une « émocratie », qui rend performatives nos émotions, et les font envahir l'espace public, aux dépends de la raison, de la vérité et de la confiance.Si les écrans nous ont sauvé pendant la pandémie, nous permettant de maintenir des liens sociaux et certaines activités professionnelles, vous expliquez que la société hyper- connectée est une société de la fatigue. Selon l'Observatoire National de l'Activité Physique et de la Sédentarité, le confinement s'est traduit par une hausse de 60% de temps d'écran chez les 6-10 ans, 70% chez les adolescents, et 40% chez les adultes.Plutôt que de tomber dans le déterminisme technologique, vous appelez à demander des comptes aux dirigeants de ces plateformes. Plutôt que de prétendre corriger leurs nuisances en se limitant au filtrage des messages ou des utilisateurs, vous insistez sur la nécessité de s'attaquer aux algorithmes, dont le fonctionnement et les biais doivent être transparents et régulés.Enfin, vous rappelez l'importance de l'existence d'offres alternatives à celles des grandes plateformes, et notamment celle du service public, qui peut s'émanciper du modèle publicitaire et de captation de l'attention propre aux acteurs privés. A la tête d'Arte, vous tentez de faire vivre cette offre alternative avec succès, mais comment peut-elle être transposée dans le monde des réseaux sociaux ?Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 13 mai 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix. ETAT DE LA DROITE AU SEUIL DES LÉGISLATIVESAprès que la droite de gouvernement est passée sous la barre des 5 % au premier tour de la présidentielle, le président des Républicains Christian Jacob a convoqué en urgence, au lendemain du second tour, un bureau politique, puis un comité stratégique de son parti, Les Républicains. Pour lui, « les choses sont claires : on est soit Républicain, soit majorité présidentielle. La double appartenance n'existe pas ». Aussi, les candidats investis par LR pour les législatives des 12 et 19 juin, devront-ils signer une « charte de clarté et d'indépendance », sorte de cordon sanitaire exigeant qu'ils ne pactisent pas avec la macronie pendant la campagne, qu'après leur élection, ils ne se rallient pas à une éventuelle majorité présidentielle et qu'ils respectent scrupuleusement les orientations du parti pendant toute la durée de leur mandat. Dans 543 circonscriptions sur 577, un candidat unique sera soutenu par Les Républicains, l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI) de Jean-Christophe Lagarde (une soixantaine de représentants) et Les Centristes-Le Nouveau Centre d'Hervé Morin (une trentaine). La droite unie a défini « cinq priorités » programmatiques. Le pouvoir d'achat figure désormais en première place : baisser les taxes sur les carburants ; baisser la CSG ; défiscaliser intégralement les heures supplémentaires et permettre la conversion des RTT en salaires ; aucune retraite en dessous du smic (mesure rattachée à la cinquième priorité, la solidarité) ; verser des allocations familiales universelles dès le premier enfant et défiscaliser les pensions alimentaires. Suivent la santé et l'environnement, puis la sécurité et l'immigration.Le 5 mai, la nouvelle confédération macroniste « Ensemble » a été créée. Elle repose sur trois piliers, ou plus exactement trois personnalités : Richard Ferrand, François Bayrou et Édouard Philippe. La nouvelle structure est envisagée comme une succession de cercles concentriques avec un « axe central » reposant sur le couple LRM et MoDem, avec le renfort d'Horizons puis des autres partis de centre droit (Agir, Parti radical) et de centre gauche (Territoires de progrès, En commun, Fédération progressiste) qui composent la galaxie macroniste. Dans l'accord scellé, 400 circonscriptions reviendront au parti présidentiel ; le MoDem en récolte, lui, entre 100 et 110, quand le parti d'Edouard Philippe bénéficie de 58 investitures, un peu plus que le seuil de 50 permettant de prétendre au financement public accordé aux partis. Reste à savoir si, parmi ces circonscriptions, le maire du Havre pourra obtenir au moins 15 députés, le nombre minimal pour former un groupe à l'Assemblée nationale. L'enjeu est maintenant d'attirer des dissidents d'autres formations. Nicolas Sarkozy a déjà appelé son parti à rejoindre la future majorité présidentielle. Pour l'heure, les ralliés officiels au macronisme se comptent sur les doigts d'une main : seuls trois sortants LR et deux UDI ont à ce stade décidé de candidater comme soutiens d'Emmanuel Macron.***LE DROIT À L'AVORTEMENT ET LA COUR SUPRÊMESelon une fuite, révélée le 2 mai par le site d'informations américain Politico, la Cour suprême des États-Unis s'apprête à annuler l'arrêt Roe v. Wade qui, depuis 1973, garantit le droit à l'avortement au niveau fédéral, au nom du respect à la vie privée. L'avant-projet d'une décision majoritaire rédigé par le juge conservateur Samuel Alito, qui devrait être rendu officiel le mois prochain, aurait pour conséquence de rendre sans protection fédérale l'avortement, qui pourrait devenir illégal dans environ la moitié des cinquante Etats américains. Les États où il resterait légal pourraient accueillir les Américaines sans accès à l'IVG dans leur Etat et ayant les moyens de faire le voyage. Les démocrates disposent d'une majorité trop étroite à la Chambre haute pour pouvoir inscrire l'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse dans la loi fédérale, comme en témoigne l'échec mercredi dernier d'une tentative effectuée en ce sens au Sénat.Pourtant, une majorité d'Américains est favorable au droit à l'avortement : 61 % d'entre eux estiment que l'interruption de grossesse devrait être légale « dans tous les cas » ou « dans la plupart des cas », selon l'institut Pew Research Center. « Le fait qu'il n'y ait pas d'exception en cas de viols et d'inceste, est impopulaire même chez les républicains », remarque Robert Erikson, professeur de Science politique à l'Université de Columbia. Les démocrates espèrent en faire le sujet principal des élections de mi-mandat, en novembre prochain. « Je crois que le droit d'une femme à choisir est fondamental », a déclaré Joe Biden au lendemain de cette fuite. Il estime que l'avant-projet va « bien au-delà » de l'IVG, et remet potentiellement en cause « toute une série » d'autres droits, comme le mariage gay ou la contraception. Toutefois, lors des élections de mi-mandat, d'autres enjeux comme l'inflation, la stagnation de l'économie, l'insécurité et la crise migratoire mobiliseront d'autres catégories d'électeurs opposés à l'IVG ou indifférents aux droits des femmes. En outre, « ce sont des élections où les Américains votent généralement peu et le plus souvent à l'encontre du parti présidentiel », rappelle Denis Lacorne, directeur de recherche émérite à Science Po. Contrairement aux autres démocraties occidentales, les Etats-Unis n'ont jamais vu disparaître l'opposition à l'avortement après sa légalisation. Le sujet est devenu un marqueur politique structurant dans le pays.En Europe, l'avortement est interdit à Malte, où il demeure un crime qui peut en théorie expédier femmes et médecins en prison. Depuis 2020, il est radicalement limité en Pologne aux cas de viol, d'inceste ou de danger pour la vie. En Italie, il est quasiment impraticable : 67 % des gynécologues se prévalaient d'une objection de conscience en 2019 - 90 % dans certaines régions. Aux Etats-Unis, l'arrêt Roe vs Wade autorise les interruptions volontaires de grossesse jusqu'à ce que le fœtus soit viable, soit au sixième mois (24 semaines), contre trois mois et demi en France, soit 14 semaines, comme en Espagne. En Irlande comme en Allemagne, la limite se situe à 12 semaines.See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
durée : 01:58:58 - Les Matins du samedi - par : Caroline Broué - Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France / Après la victoire d'Emmanuel Macron sur Marine Le Pen, comment le paysage politique se reconfigure-t-il ? Avec l'essayiste David Djaïz et Emilien Houard-Vial, politiste et enseignant à Sciences Po Paris.
durée : 00:30:54 - L'Invité(e) des Matins du samedi - par : Caroline Broué - De la recomposition du paysage à la rénovation démocratique, tentative de déconstruction des expressions couramment utilisées ces derniers jours comme l'analyse politique en termes de "blocs" ou la "fatigue démocratique". - invités : David Djaïz Haut fonctionnaire, essayiste et enseignant à Sciences-Po.; Emilien Houard-Vial Politiste, spécialiste de la droite française, enseignant à Sciences Po Paris et doctorant au Centre d'études européennes et de politique comparée de Sciences Po.
durée : 01:58:58 - Les Matins du samedi - par : Caroline Broué - Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France / Après la victoire d'Emmanuel Macron sur Marine Le Pen, comment le paysage politique se reconfigure-t-il ? Avec l'essayiste David Djaïz et Emilien Houard-Vial, politiste et enseignant à Sciences Po Paris.
durée : 01:59:36 - Le 7/9 - par : Nicolas Demorand, Léa Salamé - François Ruffin, député LFI de la Somme, David Djaïz, essayiste, enseignant à Sciences Po, Chloé Morin, politologue associée à la fondation Jean Jaurès, et Dominique Reynié, politologue, directeur général de la Fondation pour l'innovation politique, sont les invités du 7/9 de France Inter. - invités : François RUFFIN, David Djaïz, Chloé Morin, Dominique REYNIE - François Ruffin :, David Djaïz : Haut Fonctionnaire, Chloé Morin : Politologue associée à la fondation Jean jaurès, spécialiste de l'opinion publique, Dominique Reynié : Politologue, directeur général de Fondapol, cercle de réflexion de centre droit (Fondation pour l'innovation politique) et professeur à Science Po
durée : 00:24:38 - L'invité de 8h20 : le grand entretien - par : Nicolas Demorand, Léa Salamé - David Djaïz, essayiste, enseignant à Sciences Po, Chloé Morin, politologue associée à la fondation Jean Jaurès, spécialiste de l'opinion publique, et Dominique Reynié, politologue, directeur général de la Fondation pour l'innovation politique, sont les invités du Grand entretien de France Inter. - invités : Dominique REYNIE, Chloé Morin, David Djaïz - Dominique Reynié : Politologue, directeur général de Fondapol, cercle de réflexion de centre droit (Fondation pour l'innovation politique) et professeur à Science Po, Chloé Morin : Politologue associée à la fondation Jean jaurès, spécialiste de l'opinion publique, David Djaïz : Haut Fonctionnaire
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 15 avril 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.LE PREMIER TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE : UN FAUX DÉJÀ-VUAu premier tour de l'élection présidentielle, les deux finalistes Emmanuel Macron, et Marine Le Pen ainsi que le troisième Jean-Luc Mélenchon, ont réuni les trois quarts des suffrages, balayant les forces républicaines traditionnelles de la Ve République. Lors du second tour le 24 avril, dans une redite du match de 2017, la candidate du Rassemblement national avec 23,41 % des suffrages, affrontera Emmanuel Macron qui a recueilli 27,6% des voix. Le chef de l'État a progressé de 3,6 points en un quinquennat, tandis que Marine Le Pen a gagné 2,1 points. Les Républicains et le Parti Socialiste qui ont structuré la Ve République cumulent 7 % des voix, contre 56 % il y a dix ans. Yannick Jadot pour Europe Écologie-les Verts et Valérie Pécresse sont au même étiage (4,58 et 4,79 %). Anne Hidalgo n'a obtenu que 1,74 % des suffrages et se place derrière l'inclassable Jean Lassalle (3,1%),et le communiste Fabien Roussel (2,31 %). Le politologue, directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (Cecop), Jérôme Jaffré observe que « le vote en faveur de candidats qu'on peut qualifier de « radicaux » au sens extrémistes, à droite comme à gauche (Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan, Mélenchon et les candidats trotskistes) totalise près de 56 % des suffrages exprimés. On n'avait jamais vu cela de toute l'histoire électorale française. » L'abstention a atteint 26,3 % : le deuxième taux le plus élevé des onze présidentielles organisées depuis 1965, après les 28,4 % de 2002.Quatre candidats, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse et Fabien Roussel, ont appelé clairement à voter pour le chef de l'État. Jean-Luc Mélenchon, a demandé de ne « pas donner une seule voix à madame Le Pen. ». Valérie Pécresse a déclaré qu'elle voterait pour Emmanuel Macron. Éric Zemmour, 7,05 % des suffrages, a appelé à voter en faveur de Marine Le Pen, malgré leurs « désaccords ». Comme en 2017, Nicolas Dupont-Aignan (2,07 %) a appelé à voter en faveur de Marine Le Pen. Quant à Jean Lassalle (3,16 %), il laisse ses électeurs libres de leur choix. Selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI et TF1, publié le 10 avril, 44% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon voteront blanc, nul ou l'abstention, 33% envisagent de voter pour Emmanuel Macron et ils seraient 23 % à choisir Marine Le Pen. Selon un baromètre Ipsos pour France Info, ce sont 27% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui voteraient pour Marine Le Pen au second tour, et ce chiffre atteint même 34 % selon un sondage Elabe pour BFMTV. L'Ifop souligne que seuls 35% des électeurs de Valérie Pécresse feraient le même choix que leur candidate, 35% opteraient pour Marine Le Pen, et 30% refuseraient de voter pour l'un ou l'autre des finalistes. Si 76% des électeurs d'Éric Zemmour comptent déposer dans l'urne un bulletin RN, 20% préféreraient l'abstention et 4% pourraient même voter pour Emmanuel Macron.Selon le baromètre Ipsos du 13 avril, Macron l'emporterait avec 55% des voix au second tour devant Marine Le Pen (45%).See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
CE PODCAST EST ISSU DE L'EMISSION DU 30 SEPTEMBRE 2021 Comment construire un nouveau modèle de société pour en finir avec le déclinisme français? C'est la question à laquelle on va tenter de répondre ce soir avec notre invité, David DJAÏZ Et en deuxième partie, à 7 mois de la présidentielle, un thème a fait irruption cette semaine : l'immigration. Objet de toutes les passions, de tous les fantasmes, qu'en est-il en réalité ? Nous en discuterons avec nos invités. David Djaïz / Essayiste & enseignant à Sciences Po Hervé Le Bras / Démographe & historien Didier Leschi / Directeur de l'Office Français de l'Immigration et Intégration Mercedes Erra / Présidente exécutive de Havas Worldwide
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 25 février 2022.Avec cette semaine :Nicolas Baverez, essayiste et avocat.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l'Intérieur.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.LA GUERRE EN UKRAINE Le président russe a annoncé jeudi qu'il lançait « une opération militaire spéciale » en Ukraine, invoquant « l'appel à l'aide » que lui auraient envoyé les séparatistes du Donbass. Des blindés russes ont aussitôt franchi la frontière qui sépare les deux pays tandis que des frappes aériennes ont été lancées dans toute l'Ukraine. Les premières cibles ont été les aéroports et des aérodromes militaires. D'autres bâtiments, militaires et civils, ont été détruits, comme la tour de télévision de Loutsk, ou des bases militaires. Les combats les plus durs se déroulaient jeudi dans la province orientale du Donbass. Vladimir Poutine a déclaré lundi l'indépendance des Républiques séparatistes de Donetsk et de Louhansk. Tout en le niant, l'armée russe est déjà intervenue dans cette région en 2014 et en 2015 et le conflit a fait 14.000 morts. En 2014, l'Ukraine avait également perdu la péninsule de Crimée, annexée par Moscou. Le Kremlin réclame désormais notamment que Kiev reconnaisse la Crimée comme appartenant à la Russie, que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Otan et qu'elle déclare sa neutralité ainsi que sa« démilitarisation ».Jeudi, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a dénoncé l'attaque, qualifiée de « guerre d'agression », et appelé le monde à « arrêter Poutine ». Dans une brève allocution à la nation, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a proclamé la loi martiale dans tout le pays et appelé les Ukrainiens à rester chez eux et à garder leur calme. Les États-Unis, l'Otan, l'Union européenne, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, le Japon, la Finlande, la Suède ont condamné l'attaque. Les États-Unis, qui ont promis leur soutien à l'Ukraine, déposeront d'ailleurs un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la Russie pour sa « guerre » en Ukraine. La Russie y dispose d'un droit de veto. Différents rendez-vous se sont déroulés jeudi, sur la scène internationale, afin de permettre à l'Occident de se coordonner et de déterminer quelles réponses apporter à cette invasion de l'Ukraine. L'historien et théologien Jean-François Colosimo observe dans le Figaro que « Poutine sait que ni l'Amérique ni l'Europe ne sacrifieront un soldat dans ce conflit. Le prix sera de nouvelles sanctions économiques dont il s'est débrouillé jusque-là ». Poutine - déjà soumis à des sanctions internationales depuis 2014 et l'annexion de la Crimée - a « autonomisé » son pays vis-à-vis du reste du monde : les réserves de la banque centrale russe sont au plus haut, son stock d'or a été multiplié par cinq et la Russie a développé un système alternatif à SWIFT (paiements internationaux sécurisés).En Russie, la responsabilité dans la montée des tensions est clairement attribuée à l'extérieur. Mi-janvier, alors que la confrontation avec l'Ouest était déjà engagée, 50 % des sondés russes en tenaient les États-Unis et l'OTAN pour responsables, 16 % l'Ukraine elle-même et 4 % la Russie. Selon un sondage publié le 23 février par CNN, 50% des Russes estiment que Poutine a raison d'utiliser la force pour « empêcher l'Ukraine de rejoindre l'Otan » contre 25% qui pensent le contraire et 25% qui ne se prononcent pas.See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 9 janvier 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps. See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 9 janvier 2022.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Lucile Schmid, membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps. CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE La semaine dernière, une partie des Républicains, à contrepied des positions de Valérie Pécresse et la quasi-totalité de la gauche a d'abord fait plier la majorité en faisant capoter l'examen du projet de loi visant à transformer le passe sanitaire en passe vaccinal. A peine l'agitation, apaisée et le projet remis sur les rails, des propos d'Emmanuel Macron publiés le soir même dans le Parisien ont rallumé la mèche. Le président de la République, répondant à uneinfirmière lectrice du Parisien qui faisait état de son agacement à l'égard des non-vaccinés qui occupent des places en réanimation, a renchéri : « Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C'est ça, la stratégie », ajoutant « quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n'est plus un citoyen. » Ces propos ont électrisé le débat à l'Assemblée nationale. Tous ses adversaires à la présidentielle ont sauté sur l'occasion pour condamner avec la plus grande force une « faute politique » et des propos « d'une violence inouïe », « indignes » de la fonction, de nature à « insulter » les non-vaccinés. Les macronistes, eux, ont défendu la « franchise » du chef de l'État, en le présentant comme le porte-parole de « la majorité silencieuse ». L'examen du texte a de nouveau été suspendu en pleine nuit de mercredi. Après trois jours et trois nuits de débats houleux, le texte a finalement été voté jeudi matin à 214 voix pour, 93 voix contre et 27 abstentions. Valérie Pécresse a vainement tenté une reprise en main de ses troupes en les appelant à la « responsabilité ». Les députés Les Républicains ne s'en sont pas moins divisés en trois blocs (28 ont voté pour, 24 contre et 23 se sont abstenus). A gauche, plus encore que la division, c'est l'éparpillement. Sept candidats se disputent les voix des électeurs, et rien n'exclut une huitième candidature. Jeudi dernier, Christiane Taubira a déclaré “Je réfléchis très sérieusement à pouvoir être en capacité d'agir sur l'amélioration de la vie des Français”. Plus de précisions attendues pour le 15 de ce mois. Pour tenter de sortir la gauche de ses bataille d'egos comme de ses divisions et dégager un candidat unique un collectif citoyen, organisera du 27 au 30 janvier une « investiture populaire », qui se déroulera avec ou sans le consentement des candidats. 300.000 citoyens se sont inscrits à cette primaire populaire avecl'espoir d'imposer un "socle commun" composé de dix mesures phares pour que "la justice sociale, l'écologie et la démocratie » et qui vont du rétablssmentde l'ISF à une vraie loi climat en passant par l'indépendance du parquet de l'inspection générale de la police. La liste des candidats devrait être connue le 15 janvier. A 100 jours de la présidentielle, la dernière vague du sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et LCI place Emmanuel Macron largement en tête des intentions de vote au premier tour, avec 27% des suffrages devant Marine Le Pen (16%) et Valérie Pécresse (16%). Éric Zemmour demeure à 13,5%, Jean-Luc Mélenchon plafonne à 8,5% Yannick Jadot à 7%, contre 3,5% pour Anne Hidalgo, et 2,5% pour Christiane Taubira. Arnaud Montebourg, Jean Lassalle et Philippe Poutou récoltent chacun 1%.See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 15 décembre 2021.Avec cette semaine :Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du journal La Croix.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.L'ÉGLISE APRÈS LE RAPPORT SAUVÉLe 5 octobre 2021, la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l'Église catholique (CIASE) remettait à Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, un rapport « accablant ». Selon les recherches menées pendant trois ans par les douze hommes et dix femmes composant la commission avec le concours de l'Inserm, depuis 1950 216.000 personnes auraient été agressées par un prêtre ou un religieux alors qu'elles étaient mineures. Le chiffre monte à 330.000 si l'on inclut les victimes de laïcs liés à l'Église Catholique. Elle a estimé que le nombre de clercs et religieux ayant commis des violences sexuelles était compris entre 2 900 et 3 200.Lors de leur assemblée plénière à Lourdes début novembre les évêques de France admis que « ces violences ont une dimension systémique au sens où elles ne sont pas seulement le fait d'individus isolés, mais ont été rendues possibles par un contexte global ».Pour y répondre, ils ont mis en place une Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), animée par des bénévoles aux compétences médicale, et psychologiques en matière de violences sexuelles, mais aussi de juristes et de victimes elles-mêmes.La commission a formulé 45 propositions afin de prévenir de futures agressions. Elles portent sur la gouvernance de l'Église, la formation des clercs, et la doctrine de l'Église en matière de sexualité. Jean-Marc Sauvé a également affirmé son souhait de mettre fin au secret de la confession pour les cas d'abus sexuels.Les travaux de la commission ont suscité des critiques, notamment de certains membres de l'Académie catholique de France. Huit d'entre eux, sur une soixantaine, dont le président de l'académie, Hugues Portelli, ont adressé au pape François une lettre dans laquelle ils pointent les « faiblesses méthodologiques » et les « raisonnements hasardeux » de la commission Sauvé. Après la réception de cette lettre, le pape a annulé la venue des membres de la commission, invoquant des problèmes d'agenda. En désaccord avec ce texte, plusieurs membres ont démissionné de l'Académie catholique.Certaines victimes, dont le cofondateur du collectif Prévenir et protéger Arnaud Gallais, en appellent à une réponse plus large impliquant directement l'État. Il a déclaré à l'Obs : « Le rapport Sauvé est une bombe. 330 000 victimes, ce sont 12 enfants par jour victimes de pédocriminalité de la part de l'Église […]. On pouvait s'attendre à un branle-bas de combat, l'ouverture d'une enquête, des missions de contrôle et d'inspection, des fermetures administratives… Au lieu de ça, on assiste au désengagement total de l'État ».See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 5 décembre 2021.Avec cette semaine : Georges Salines, dont la fille a été assassinée au Bataclan et qui suit quasiment toutes les séances du procès. Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps. See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 5 décembre 2021.Avec cette semaine : Georges Salines, dont la fille a été assassinée au Bataclan et qui suit quasiment toutes les séances du procès. Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale.David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps. LE PROCÈS DES ATTENTATS DE 2015Thématique avec Georges SalinesGeorges Salines, avec votre épouse, Emmanuelle, comme vous médecin de santé publique, vous avez eu trois enfants, deux garçons et une fille. Le 13 novembre 2015 votre fille Lola a été assassinée au Bataclan. Quelques temps plus tard, vous avez fondé l'association 13/11/15 Fraternité et vérité. Vous avez ensuite publié au Seuil « L'Indicible de A à Z », journal d'une douleur, d'une absence, d'un souvenir, d'un amour, chronique des répercussions d'un événement monstrueux. La densité, la vérité et la dignité de ce livre, sa capacité à faire comprendre et à transmettre vous ont valu une invitation inattendue : Azdyne Amimour le père de Samy, l'un des terroristes abattus le 13 novembre, a souhaité rencontrer le père de Lola. D'un premier contact organisé par Sébastien Boussois, spécialiste de la prévention du radicalisme, est né un dialogue retranscrit dans un livre, « Il nous reste les mots ». Depuis le 8 septembre, vous assistez presque chaque jour au procès des attentats de novembre 2015 et vous y avez témoigné, comme l'ont fait votre épouse et votre fils Clément.Que juge-t-on, qui juge-t-on et comment juge-t-on ?Le 13 novembre 2015, peu après 21h, trois commandos mènent des attaques à quelques minutes d'intervalle aux abords du Stade de France, sur plusieurs terrasses des 10e et 11e arrondissements de Paris et dans la salle du Bataclan. Ces attentats à l'arme de guerre, revendiqués le lendemain par l'État Islamique, seront les plus meurtriers jamais perpétrés en France : 131 personnes y perdent la vie et plusieurs centaines sont blessées. Aux séquelles physiques s'ajoute l'impact traumatique des attentats, profond chez beaucoup des rescapés, des proches de victimes, des sauveteurs et des forces de l'ordre. Dans les jours puis les mois suivant l'attaque, les arrestations se multiplient en Belgique et en France, de sorte que dès avril 2016, quatorze personnes attendent d'être présentées à la justice. Parmi elles, le dernier membre du « convoi de la mort », Salah Abdeslam, est interpellé le 18 mars 2016 à Molenbeek-Saint-Jean.Le procès des instigateurs, du dernier exécutant en vie et des complices présumés des attaques du 13 novembre 2015 s'est ouvert le 8 septembre 2021, devant la Cour d'Assises spéciale de Paris. La salle d'audience, baptisée « Grands Procès », a été spécialement conçue et installée au Palais de Justice, afin d'accueillir les 335 avocats des 1 800 victimes s'étant constituées parties civiles, les 15 experts, 131 témoins, et les centaines de journalistes présents chaque jour.Selon Jean-Louis Périès, président de la cour d'Assises, le procès devrait durer 9 mois, durant lesquels le parquet, les parties civiles, la défense, et finalement la cour s'efforceront de remonter le fil des attaques, de définir le parcours des terroristes, notamment à travers les témoignages d'enquêteurs, de chercheurs, de personnalités politiques, mais aussi de savoir si ces attentats auraient pu être déjoués et pourquoi ils ne l'ont pas été.La fin de l'automne a été consacrée à l'interrogatoire des enquêteurs français et belges. A partir de février 2022, le procès s'intéressera à la logistique des attentats et examinera le rôle de chacun des accusés. Viendront ensuite réquisitoire et plaidoiries, avant que justice ne soit rendue fin mai 2022, si le calendrier prévu s'avère tenable. A l'ouverture des débats, à la fin de l'été, les premiers à monter à la barre ont été les victimes et les proches de victimes. Pour Pascale Robert-Diard, couvrant le procès pour Le Monde, « En témoignant si nombreux à l'audience, ils déposent cette solitude que ni le soutien de leurs proches, ni les séances de psychothérapie, ni même l'écoute et la solidarité des associations […] n'a permis de vaincre ».Georges Salines, à la barre de la Cour d'Assises spéciale, après que votre femme a décrit ce qu'ont été pour votre famille les heures et les jours qui suivirent l'attentat, après que votre fils Clément a brossé le portrait de sa sœur, vous avez déclaré à la Cour : « Je vais vous parler de mes attentes vis-à-vis de ce procès. Ma principale attente était probablement d'entendre les parties civiles, et plus particulièrement celles qui, contrairement à moi et à quelques autres, ne s'étaient jamais exprimées dans la presse, dans des documentaires ou dans des livres. ». Cette attente a-t-elle été comblée ? Que tirez-vous d'autre de ce procès, aujourd'hui, trois mois après son ouverture et sans doute six mois avant que le jugement ne soit rendu ?See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
L'équipe d'Ondes Politiques revient avec la captation réalisée par Alexandre Bouyé et Ali Dilavarhoussen de la conférence-débat centrée autour de David Djaïz et organisée le mercredi 17 novembre par la Revue des Juriste de Sciences Po pour la première édition de leur café-littéraire. Haut fonctionnaire, énarque, essayiste, auteur du remarqué "Slow Democracy", David Djaïz publie son nouveau livre, "Le Nouveau Modèle Français". Il y produit une analyse transversale de l'histoire politique française, d'une situation sociologique et politique actuelle caractérisée par ce qu'il nomme "le Grand Malheur Français", et des défis, notamment environnementaux, qui attendent la France. Il y dresse un constat d'urgence et pousse à la nécessaire création d'un nouveau modèle collectif sur lequel structurer une vie institutionnelle, sociale et économique pérenne. Cette conversation libre autour de la pensée de l'auteur s'est déroulée au sein de la Librairie des Immortels, la nouvelle librairie de l'Institut de France. La Revue des Juristes de Sciences Po et Radio Germaine tiennent donc à remercier madame Catherine Marin-Pestel pour avoir rendu cet échange possible. Nous tenons également à remercier Selma Ghodri, rédactrice en chef de la Revue des Juristes de Sciences Po, et Quentin Pithois, membres du Comité de rédaction de la Revue, qui ont organisé cet échange et nous ont permis de réaliser cette captation. Nous nous excusons au préalable pour la qualité sonore légèrement moindre à d'habitude, due aux conditions de la captation en dehors d'un studio, ce qui ne devraient cependant pas impacter négativement votre écoute.
Chronique Lire la Politique, Chronique Lire la Politique, Rudy Saada reçoit David Djaïz, haut-fonctionnaire et enseignant à Sciences-Po pour « Le nouveau modèle Français » aux éditions Allary. À propos du livre : "Le nouveau modèle Français" Paru aux éditions Allary Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au cœur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. Le discours sur le déclin français a pris des proportions quasi obsessionnelles au cours des dernières années. Certains chantres d'un passé mythifié en ont même fait leur fonds de commerce, au point de lui donner des allures de névrose nationale. Ils exploitent un manque : nous n'avons plus de modèle de société. Celui qui nous guidait, inventé à la Libération, a fait entrer la France dans la modernité. Mais depuis maintenant trente ans, il connaît une longue déliquescence : économie ralentie, panne de l'innovation et de la création culturelle et scientifique, société fracturée, démocratie dévitalisée... Ce qui nous a porté après-guerre est devenu obsolète dans le monde contemporain, mondialisé et ultra-connecté. Orpheline d'un nouveau modèle, la France peine à y trouver sa place. Si certains de nos voisins semblent s'être mieux adaptés, il est impossible d'importer le leur. C'est en puisant dans notre identité républicaine et en développant ce qui germe déjà au sein de notre société que se dessinera le modèle qui va nous projeter dans le XXIe siècle. Il est déjà là, mais à bas bruit. Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au cœur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. Slow Démocratie, le précédent livre de David Djaïz a été lauréat du prix de l'Académie des sciences morales et politiques et du prix étudiant du Livre Politique-LCP, finaliste du prix du Livre Politique, du prix du Mémorial - Grand Prix littéraire d'Ajaccio et du prix Pétrarque de l'essai France Culture-Le Monde.
Quel modèle pour la France ? Comment se préparer en tant que nation pour les enjeux du siècle ? Poser un modèle, c'est donner un cadre et une trajectoire à ces actions et d'après David Djaïz, c'est ce qui nous fait aujourd'hui défaut.C'est une question dont nous allons évidemment entendre parler dans les mois à venir à l'approche de l'élection présidentielle et je me suis dit que ça pouvait être intéressant de recevoir David, un des jeunes intellectuels les plus en vue de sa génération, dont le 3ème livre s'intitule « le nouveau modèle français ».Ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (première place au concours d'admission en 2010), et de l'École Nationale d'Administration (promotion George-Orwell, 2015-2016), David Djaïz est aussi titulaire d'un master 2 de philosophie politique de la Sorbonne où il a conduit des recherches sur la genèse de la théorie politique moderne.Inspecteur des finances de 2017 à 2020, il est depuis 2020 directeur de la stratégie et de la formation de l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires.Il est aussi enseignant à l'Institut d'études politiques de Paris.De quoi parle-t-on ?Quelles sont les lunettes que tu mets pour regarder le monde et notre société donc ?Qu'est-ce qu'un « modèle » pour un pays ?Peut-on décider d'un modèle ?Le nouveaux contexte mondial ?Qu'est-ce qui est cassé dans le modèle français ?Quelle est notre marge de manoeuvre dans un monde ouvert ?Les piliers d'un nouveau modèle français ?Quels sont les principaux blocages ?Comment on les lève ?Changer les fondamentaux culturels ?Comment arbitrer entre le temps court et le temps long ?Comment améliorer le dialogue ?Qu'est-ce qui t'inquiète et qui te donne espoir ?2 Livres à lire ?ITW enregistrée le 29 septembre 2021Participez à la conversation sur https://www.sismique.fr/ Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.
Bada de l'émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'Ecole alsacienne le 3 octobre 2021. Avec Roselyne Bachelot Narquin, Ministre de la Culture, David Djaïz, Richard Werly et Michaela Wiegel.See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Au programme : Édito de Patrick - Contrat du siècle, râteau du siècle Invité : David Djaïz, Essayiste & enseignant à Sciences-Po David Djaïz en quête du nouveau modèle français David Djaïz, l'essayiste anti-déclin 2022, une campagne électorale qui inquiète Ava Djamshidi, Grande reporter au magazine “ELLE” Être une femme et avoir 20 ans dans l'Afghanistan des Talibans La Story - L'émotion de Simone Biles au Sénat américain Le 5/5 : Comment se passe la vaccination au collège et au lycée ? L'improbable clash entre Nicki Minaj & Boris Johnson Angela Merkel à Paris : Ich Liebe dich, moi non plus
Avec cette semaine :David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, titulaire de la chaire « Union Européenne » au CNAM.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.L'ÉNIGME MARSEILLEDu 1er au 3 septembre, Emmanuel Macron était à Marseille, deuxième ville du pays avec ses 875 000 habitants, où il a annoncé son plan « Marseille en grand » : 1,5 milliard de financements nouveaux principalement pour les transports, la culture, la sécurité, les écoles. Voilà des décennies que cette cité se délite. Quartiers abandonnés aux trafiquants, pression migratoire continue, intégration délaissée, violences banalisées, dette abyssale (1,5 milliards d'euros), écoles déclassées, obsession victimaire, boulevards congestionnés... Dans son livre « Marseille, ville du monde » Nicolas Maisetti, docteur en science politique rappelle qu'« historiquement depuis Defferre, il y a un découplage politique des quartiers Nord par rapport à la ville centre : sauf sous Vigouroux, ces quartiers ont toujours été d'une couleur politique qui n'était pas celle de la mairie centrale. C'est ce qui explique leur mise à l'écart en termes de transports et plus généralement de services publics. Pour Defferre, c'était des nids de communistes, du temps de Gaudin, ce n'était pas sa clientèle électorale, et c'est un peu la même chose pour le Printemps marseillais. » La faute à un « Etat trop distant, qui revient de temps en temps en force ». En 2016, la métropole Aix-Marseille-Provence avait été créée pour donner de l'élan au territoire. François Hollande, qui avait déjà lancé en 2012 un plan de sauvetage de la ville de 2 milliards d'euros, misait alors sur cette nouvelle structure à fiscalité unique pour exercer des compétences stratégiques dans les domaines de l'aménagement, du développement économique, des transports ou des logements. Cinq ans plus tard, personne ne semble en mesure d'en percevoir la plus-value.Le politologue Patrick Le Lidec, chercheur en sciences politiques au CNRS explique que pour se protéger des villes ouvrières communistes, Gaston Defferre, a pratiqué l'isolationnisme de 1953 à 1986. Progressivement cette ville d'accueil des populations pauvres - notamment après la décolonisation -, privée d'activité économique et de recettes fiscales, est devenue le parent pauvre du département. Aux dernières élections municipales, après vingt-cinq ans de règne de Jean-Claude Gaudin (LR), Marseille a basculé à gauche, avec la victoire de l'écologiste Michèle Rubirola à laquelle a rapidement succédé Benoît Payan (PS). La ville possède toutefois des atouts. Malgré la drogue et les règlements de comptes, Marseille a attiré cet été 3 millions de visiteurs sur son littoral et dans ses calanques. Elle séduit de nouveaux habitants, ce qui entraîne la flambée des prix de l'immobilier. Entre 2015 et 2019, selon l'Insee, la ville a accueilli chaque année, en moyenne, 10 500 jeunes âgés de 20 à 34 ans extérieurs au territoire de la métropole. On y observe des phénomènes de gentrification, alors que le taux de chômage n'y est qu'à 9,9 %, contre 8% sur l'ensemble du territoire. Réalités qui coexistent avec les effondrements de la rue d'Aubagne, l'affaire Guérini, les grèves des poubelles et les règlements de comptes.***APRÈS LE 11 SEPTEMBRELa chute de Kaboul, le 15 août dernier, a mis fin à la « guerre contre la terreur » lancée par les Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 Septembre qui firent près de 3 000 morts. Les troupes américaines qui occupèrent alors l'Afghanistan, y sont restées jusqu'à maintenant, malgré l'exécution d'Oussama ben Laden, le 2 mai 2011 au Pakistan. Bilan, vingt ans après : le département américain de la défense a dépensé 837 Mds$ pour la conduite de la guerre, au cours de laquelle 2 443 soldats américains et 1 144 militaires de la coalition internationale ont été tués. L'armée afghane a perdu 66 000 hommes. Les Etats-Unis ont déboursé 145 Mds$ pour la « reconstruction » de l'Afghanistan, dont la plus grande partie a servi à former et équiper les forces de sécurité afghanes. Une guerre dupliquée en 2003 en Irak, qui a coûté la mort de 4 500 soldats américains supplémentaires, avec un coût estimé à plus de 2 000 Mds$ selon le groupe Cost of Wars, du Watson Institute. L'image des États-Unis, déjà ternie par les méthodes antiterroristes employées à Guantanamo à Cuba, dans la prison d'Abou Ghraib en Irak, ou dans les centres de détention secrets de la CIA a été sévèrement atteinte par un départ de Kaboul en forme de déroute. « La chute de Kaboul affaiblira considérablement la main de l'Amérique dans le monde prédit Renaud Girard dans Le Figaro. Les Iraniens, les Turcs, les Russes et les Chinois la verront comme un géant aux pieds d'argile, incapable de constance stratégique. » Traumatisée par les attentats du 11 septembre 2001, l'Amérique a vécu pendant des années dans l'angoisse du terrorisme djihadiste sur son sol. Cette obsession nationale s'est estompée au fil des ans.A la suite du 11 septembre, les alliés occidentaux de l'Amérique se sont engagés à leurs côtés dans les deux plus longues guerres de l'histoire des États-Unis. Désormais, après leur échec, il est exclu de croire qu'on peut « exporter » la démocratie et qu'on peut « construire » des nations. A Kaboul, les talibans parlent de l'application de la charia au sens le plus littéral du terme. Une évolution qui inquiète les grands voisins de l'Afghanistan. L'Inde bien sûr, qui se demande si un tel discours ne peut constituer un encouragement pour les plus fondamentalistes des musulmans indiens, mais aussi le Pakistan pour les mêmes raisons.« De toutes les innombrables séquelles du terrorisme, la plus importante et celle qui est la moins prise en compte estime le journaliste américain Spencer Ackerman, c'est ce que la lutte contre le terrorisme a coûté à notre démocratie ». A toutes nos démocraties, tandis que le Moyen-Orient est durablement déstabilisé.See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
durée : 02:00:57 - Le 7/9 - par : Nicolas Demorand, Léa Salamé - Mélanie Laurent, actrice et réalisatrice du "Bal des Folles" (Amazone Prime) et l'essayiste David Djaïz, auteur du "Nouveau modèle français" (Allary Editions) sont les invités de la matinale de France Inter
VVLD - L'émission politique sans clash, présenté par Clément ViktorovitchElection de Donald Trump, montée en puissance de Viktor Orban, arrivée au pouvoir de Matteo Salvini, puis de Jair Bolsonaro... Sur tous les continents, on voit apparaître des figures aux tendances, et aux discours, autoritaires. Alors est-on en train d'assister au crépuscule des démocraties libérales ? Clément Viktorovitch a posé la question à la philosophe Sandra Laugier, à l'historien Marc Lazar et à l'essayiste David Djaïz. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Viens Voir les Docteurs.Abonnez-vous aux podcasts de Clique pour écouter les prochains épisodes. Toutes les émissions de Clique sont également à voir en vidéo gratuitement et en intégralité sur myCANAL. Vous pouvez suivre les actualités de Clique sur Twitter, Facebook, Instagram, Tik Tok et notre site www.clique.tv Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L'invité de cette édition de mon podcast est David Djaïz. David est haut fonctionnaire et ancien élève de l'Ecole normale supérieur. Il est l' auteur d'un ouvrage très stimulant paru récemment intitulé Slow démocratie. Comment maîtriser la mondialisation et reprendre notre destin en main (Alary, 2019). Il publie un article tout aussi stimulant dans le dernier numéro de la revue Le Débat : Capitalisme, démocratie, soutenabilité : l'impossible équation ? (Le Débat n°209, mars-avril 2020). David Djaïz analyse dans cet article des thématiques telles que la démocratie, le capitalisme, la mondialisation et leurs interactions. Je souhaitais donc aborder ces sujets avec lui aujourd'hui dans cet entretien notamment en lien avec l'épidémie que nous vivons depuis deux mois.
Chronique Lire la Politique : Luce Perrot reçoit David Djaïz pour son livre « Slow Démocratie » paru chez Allary Editions À propos du livre : « Slow Démocratie » paru aux éditions Allary Editions Peut-on reprendre le contrôle d'une mondialisation débridée dont les dégâts se font sentir chaque jour sur la démocratie, l'environnement et la justice sociale ? Oui. Grâce aux nations. Un tel propos peut paraître contre-intuitif à tous ceux qui voient la nation comme un totem d'extrême droite. Mais ce livre montre qu'elle reste le levier le plus efficace pour ne plus être les témoins impuissants des dérèglements en cours. Humanistes, progressistes, sociaux-démocrates, écologistes : n'ayons plus peur de nous en saisir ! Car il y a urgence. Les classes moyennes occidentales laminées ne veulent plus d'un système qui profite d'abord aux élites. Gilets jaunes en France, Brexit en Angleterre, Trump aux États-Unis, Orban en Hongrie, Salvini en Italie, mais aussi Bolsonaro au Brésil : les peuples crient leur colère et veulent reprendre le pouvoir, souvent sous les traits de l'homme fort. Une internationale d'extrême droite se met en place. La démocratie libérale que l'on croyait indéracinable est en danger de mort. Alors remettons la nation démocratique au cœur de l'agenda progressiste. Arrachons-la des mains des identitaires et des anti-européens qui la réduisent à des fantasmes nationalistes. Prenons conscience qu'elle est plus nécessaire que jamais pour équilibrer la mondialisation. Aimons-la. Elle seule nous permettra de concilier démocratie, mondialisation et environnement, d'aller vers une Slow Démocratie. David Djaïz est né en 1990 à Agen. Normalien, énarque, il est aujourd'hui haut fonctionnaire et enseigne à Sciences Po.