En lien étroit avec l'actualité des grands noms de la création artistique et de la pensée contemporaine sont invités à dialoguer soit avec Alain Berland pour la programmation culturelle "Penser le Présent" soit dans le cadre des Chaires animées par des ar
Michel Poivert qualifie de « néoanalogues » des pratiques photographiques mettant en œuvre des processus de création qui affirment le rôle de la matérialité et de l'expérimentation primant sur la production d'une image. Il ouvre ainsi sur la notion globale de « culture analogique » définie comme le pendant de la « culture numérique ». L'analogique ne désigne plus un fait technique mais un fait culturel. Ce qui caractérise le néoanalogue est une forte conscience « écosophique », soit une perception de l'ère anthropocène comme cadre général historique. À cet égard, le tournant analogique marque un projet politique.Michel Poivert est Professeur d'histoire de l'art à l'Université Paris I Panthéon Sorbonne, où il a fondé la chaire d'histoire de la photographie, il est critique et commissaire d'exposition, et préside le Collège international de photographie. Il a notamment publié La photographie contemporaine (Flammarion, 2018), Brève histoire de la photographie, essai (Hazan, 2015), 50 ans de photographie française de 1970 à nos jours (Textuel, 2019), Contreculture dans la Photographie contemporaine (Textuel, 2022). Il a notamment organisé les expositions L'Événement, les images comme acteur de l'histoire, au Jeu de Paume à Paris, (2007), Nadar, la Norme et le Caprice (Multimedia Art Museum, Moscou, 2015), Métamorphose - La photographie en France 1968-1989 (Pavillon Populaire, Montpellier, 2022), AImagine - Photography and Generative Image (Hangar, Bruxelles, 2025).Dans le cadre de la chaire Photo Extra-Large soutenue par Neuflize OBC.Amphithéâtre d'HonneurJeudi 27 mars 2025Crédits photos : © Mouna Saboni
Sara Favriau est avant tout sculpteuse : une cabane, une pirogue, un arc, un arbre… sont des éléments qui font partie de son vocabulaire formel et conceptuel, et portent leur propre dramaturgie.L'artiste interroge à la fois l'œuvre et son écosystème ; sa circularité comme un arbre-pirogue qui traverse une mer, pour retrouver une forêt. Elle convoque des formes, des symboles et des procédés de nature populaire pour les transposer. Le bois est l'un de ses matériaux de prédilection, qu'il soit envisagé à une macro ou micro-échelle. Sara Favriau est diplômée des Beaux-Arts de Paris (atelier Penone) en 2007. Elle est représentée par la Galerie Maubert où elle présente actuellement l'exposition L'aveu musclé.Conversation avec Audrey IllouzLauréate du Prix des Amis du Palais de Tokyo 2015, Sara Favriau y présente en 2016 l'exposition La redite en somme, ne s'amuse pas de sa répétition singulière. En 2017, elle expose au Château de Chaumont, à Independent Brussels et effectue une résidence en partenariat avec le ministère de la Culture et le CNEAI. En 2018, elle participe à la première Biennale de Bangkok Beyond Bliss en tant qu'invitée d'honneur. En 2019, elle effectue la résidence French Los Angeles Exchange (FLAX) et participe à la première Biennale de Rabat. En 2020 commence une collaboration sur le temps long avec l'INRAe et des biologistes de l'Unité des Forêts Méditerranéenne. Elle est invitée à la Villa Noailles pour le Festival International de la Mode où elle expose une installation d'arbres sculptés issus d'une parcelle de forêt à côté de Marseille étudiée par l'INRAe . En 2021, un arbre-pirogue traverse la mer Méditerranée, depuis les salins des Pesquiers à Hyères, vers la Fondation Carmignac sur l'Ile de Porquerolles. En 2021/2022, elle effectue une résidence de la Royal Commission RCU and French Agency Afalula, opérée par Manifesto, à AlUla en Arabie Saoudite.Son travail est présent dans de nombreuses collections publiques : FMAC (collection de la ville de Paris), FDAC Essonne, FRAC Normandie Caen, FRAC Centre, MAC VAL (installation pérenne), BAB (Bangkok Art Biennale).Amphithéâtre des LogesJeudi 6 février 2025Crédit photo : © Anaïs Veignant
Carolyn Christov-Bakargiev, commissaire de l'exposition Arte Povera à la Bourse de Commerce et spécialiste internationalement reconnue de l'Arte Povera, revient avec Giuseppe Penone, figure majeure de ce mouvement artistique et chef d'atelier aux Beaux-Arts de Paris entre 1997 et 2012, reviennent sur des gestes séminaux de l'artiste et sur la genèse de l'exposition. Giuseppe Penone est l'un des plus importants sculpteurs de la génération d'artistes que la critique associe traditionnellement au mouvement de l'Arte Povera, lors qu'il réalise à la fin des années 1960 ses premiers travaux, en intervenant directement sur des arbres dans les forêts des Alpes Maritimes. Crédits photos : Carolyn Christov-Bakargiev © Courtesy du Castello di Rivoli Museo d'Arte Contemporanea (Rivoli-Turin), photo Sebastiano Pellion et Giuseppe Penone © Archivio Penone Mardi 21 janvier 2025 Amphithéâtre des Loges
À l'occasion de la 8e édition du festival Un Week-End à l'Est, qui met cette année à l'honneur la scène artistique d'Erevan en Arménie, un dialogue inédit entre l'artiste visuel Melik Ohanian et le cinéaste Andrei Ujica met en lumière une figure majeure du 7e art, le cinéaste Artavazd Pelechian. Aussi rare que célébré, il est le « chainon manquant de la véritable histoire du cinéma », selon l'expression de Serge Daney qui fut, avec Jean-Luc Godard, l'un des plus ardents promoteurs de son œuvre en France au début des années 1990. Conversation modérée par la curatrice d'art contemporain Lilit Sokhakian. Melik Ohanian, artiste visuel français d'origine arménienne, adopte une approche multidisciplinaire et politiquement engagée dans sa pratique artistique. À travers la sculpture, la photographie, le cinéma et l'installation, son œuvre conceptuelle et poétique explore les notions de déplacement en tant que phénomènes politiques, sociaux et culturels, ainsi que les concepts de temps et de la nature de la mémoire individuelle et collective. Son travail a été présenté lors de nombreuses expositions personnelles en France et à l'étranger. Il a participé à de nombreuses expositions collectives notamment aux biennales de São Paulo (2004), Berlin (2004), Sydney (2004, 2016), Moscou (2005), Gwangju (2006), Séville (2006), Venise (2007, 2015), Sharjah (2011) et à la Biennale de Lyon (2005, 2017). En 2015, il est lauréat du Prix Marcel Duchamp, et participe au Pavillon de l'Arménie à la Biennale de Venise, qui est récompensé par le Lion d'Or du meilleur pavillon national. Son installation permanente dans le Parc Trembley à Genève, Les Réverbères de la Mémoire reçoit le Prix Visarte à Zurich en 2019. Après des études de littérature, Andrei Ujica décide en 1990 de se consacrer au cinéma et co-réalise avec Harun Farocki Vidéogrammes d'une Révolution (1992). Ce film, qui évoque la relation entre le pouvoir politique et les médias en Europe à la fin de la Guerre Froide, fait date. Son second film Out of the Present (1995) évoque l'histoire du cosmonaute Sergei Krikalev qui passa dix mois dans la station Mir, tandis que sur terre l'Union Soviétique cessait d'exister. L'Autobiographie de Nicolae Ceaușescu (2010) conclut sa trilogie dédiée à la fin du communisme. Avec TWST | Things We Said Today (2024) Ujica se tourne vers l'émergence de la culture de masse. Andrei Ujica a également réalisé deux films commandités par la Fondation Cartier pour l'art contemporain : 2 Pasolini (2000/2020) et Unknown Quantity avec Paul Virilio et Svetlana Alexievitch (2002-2005). Lilit Sokhakyan, curatrice d'art contemporain, s'est installée à Paris en 2012, où elle a commencé à collaborer avec la Fondation Cartier pour l'art contemporain sur diverses expositions et projets, notamment liés à l'artiste Artavazd Pelechian. Avec l'équipe de la Fondation Cartier, Lilit a assisté Pelechian dans la création de son dernier film La Nature, elle a assuré la création du site internet entièrement dédié à la vie et à la filmographie de Pelechian, ainsi que la distribution de ses œuvres dans plusieurs festivals internationaux, notamment à New York, Amsterdam, Milan et Venise. Elle continue d'accompagner Artavazd Pelechian dans ses projets européens et ses expositions, ainsi que dans le développement de son nouveau projet d'opéra. Amphithéâtre des Loges Jeudi 21 novembre 2024 Crédits photos : © mtetard © Hrair Hawk Khatcherian
Théo Mercier est tout autant sculpteur que metteur en scène. Tour à tour explorateur, collectionneur, curateur et artiste, il mène une réflexion située au carrefour de l'anthropologie, de la géopolitique, du tourisme et du paysage. Au cours de cette rencontre, il revient sur son parcours mais également sur son dernier spectacle Skinless, actuellement présenté dans le cadre du Festival d'Automne à Paris, au théâtre de la Villette. Bâti sur un paysage de détritus, Skinless est un Eden désenchanté. Dans ce panorama de la fin du monde un couple hors norme s'aime et se déchire sous la surveillance d'un tragique observateur. Skinless met en scène un couple à trois têtes qui habiterait les ruines du capitalisme. Échange avec Emmanuelle Huynh, artiste et cheffe d'atelier aux Beaux-Arts de Paris, et Audrey Illouz, responsable de la programmation culturelle. Théo Mercier est représenté par la galerie mor charpentier (Paris, Bogota) et est artiste associé au Théâtre National de Bretagne (Rennes). Revendiquant une liberté formelle, il s'emploie à déconstruire les mécanismes de l'histoire, des objets et des représentations dans laquelle il remonte d'harmonieuses contradictions. Pensionnaire de la Villa Médicis en 2013 et nominé pour le prix Marcel-Duchamp en 2014, Théo Mercier a également remporté le Lion d'Argent de la Biennale de Venise de la danse en 2019 avec Steven Michel, le Prix Art of Change 21 ainsi que le Prix du Jury pour le Pavillon Français de la Quadriennale de Prague en 2023 avec Céline Peychet. Il a bénéficié d'importantes expositions personnelles à la Villa Médicis (Rome), la Conciergerie de Paris, la Fondation Luma Westbau (Zurich), la Collection Lambert (Avignon), le Museo El Eco (Mexico), la Biennale de Cuba (La Havane), le Musée de la Chasse et de la Nature (Paris), le Musée d'art contemporain (Marseille), le Lieu Unique (Nantes) ou encore le Tri Postal (Lille). Son œuvre a également été présentée dans de nombreuses expositions collectives, notamment au Centre Pompidou (Paris, Shanghai), au Hamburger Banhof (Berlin), au Palacio Bellas Artes (Mexico) ou à Arts Jameel (Dubaï). Passant d'une pratique de « white cube » à celle de la « boite noire », Théo Mercier est aussi metteur en scène. Ses performances ont été montrées à Nanterre-Amandiers, au Festival d'Automne, la Villette, la Ménagerie de verre et le Centre Pompidou (Paris), le Festival d'Avignon, Theater Spektakel (Zurich), Vidy (Lausanne), La Bâtie (Genève), l'Usine C (Montréal), The Invisible dog Art Center (New York), le Festival Actoral (Marseille), au Vooroit Art Center (Ghent) ou au Short Theater (Rome), entre autres. Crédit photo : © Marie Taillefer Amphithéâtre des LogesMardi 26 novembre 2024
À l'occasion de cette rencontre Souraya Noujaim, directrice du Département des arts de l'Islam du musée du Louvre, abordera l'histoire de ce département dont elle a accompagné les évolutions au long de sa carrière muséale. Elle reviendra sur la notion même d'arts de l'Islam pour en proposer une mise en perspective avec le contemporain avec le désir profond de renouveler notre regard sur cette notion. Il sera notamment question de calligraphie transcendantale, de géométrie, de pages du Coran autant que de Mark Rothko. Amphithéâtre des Loges Mardi 22 octobre 2024
Julien Creuzet, artiste et chef d'atelier aux Beaux-Arts de Paris, revient sur sa création pour le Pavillon français de la biennale de Venise 2024 avec Céline Kopp, co-commissaire du Pavillon. « Que signifie le centre lorsque l'on est français ? Que signifie le Pavillon français à Venise et la représentation nationale ? Comment repenser tout cela, tout en étant désigné comme “ultramarin”, ayant le sentiment d'appartenir à une histoire française beaucoup plus complexe ? Je crois qu'il faut essayer de la mettre en lumière. Il est important de déplacer physiquement et symboliquement les personnes dans une réalité qui échappe en grande partie à la question des institutions et des politiques culturelles. C'est sans doute utopique mais cela peut peut-être contribuer à changer certaines perspectives dans le futur. » Julien Creuzet Autant de questions qu'aborderont l'artiste et la commissaire lors de cette soirée où la voix et l'oralité, qui accompagnent le travail de Julien Creuzet, tiennent un rôle central. Amphithéâtre des Loges Mardi 8 octobre 2024 Crédit photo : Julien Creuzet pour l'Institut Français - Biennale de Venise de l'art, 2024 © Jacopo La Forgia Penser le Présent est réalisé avec le soutien de la Société Générale
L'artiste Apolonia Sokol, diplômée des Beaux-Arts de Paris, est connue pour sa position politique sur l'art du portrait. Au cours de cette rencontre elle reviendra notamment sur le portrait filmé - Apolonia, Apolonia - récemment sorti en salle, que lui a consacré la réalisatrice Léa Golb sur treize ans. De ses études aux Beaux-Arts de Paris à la reconnaissance de son travail, ce sont aussi les destins d'Oksana Shachko, l'une des fondatrices des Femen, et de la réalisatrice, qui se dessinent en miroir d'Apolonia. Une sororité à trois faces, à l'épreuve du monde d'aujourd'hui. En conversation avec Kathy Alliou, directrice du département des œuvres, et Audrey Illouz, responsable de la programmation culturelle aux Beaux-Arts de Paris. Amphithéâtre des Loges Mardi 21 mai 2024 Penser le Présent est réalisé avec le soutien de la Société Générale
À l'occasion de la parution de son dernier ouvrage, La vraie histoire de l'impressionnisme. Manet, Morisot et les autres (Vrin, 2024), la philosophe Fabienne Brugère dialogue avec l'artiste Agnès Thurnauer autour des héritages féministes des impressionnistes et des modernités effacées. Dans le cadre de la chaire « Troubles, alliances et esthétiques », coordonnée par Fabrice Bourlez et Madeleine Planeix-Crocker. Amphithéâtre des Loges Mercredi 27 mars
À l'occasion de son exposition Critical Mass au Musée Rodin, l'artiste Antony Gormley dialogue avec Guitemie Maldonado, historienne de l'art et professeure aux Beaux-Arts de Paris, autour de sa pratique de sculpteur. Antony Gormley est né à Londres en 1950. Depuis plus de quarante ans, il explore les relations de l'homme à l'espace qui l'entoure à travers le corps humain. Il présente actuellement l'exposition Critical Mass au Musée Rodin (jusqu'au 3 mars 2024), dans laquelle ses œuvres dialoguent avec celles d'Auguste Rodin, invitant les visiteurs à s'interroger sur les deux sculpteurs et leur volonté commune d'utiliser le rôle du corps en tant que sujet de la sculpture mais aussi comme objet et outil de questionnement. Antony Gormley a exposé dans de nombreux musées à travers le monde, dont le Louisiana, Humlebæk (1989); la Konsthall de Malmö (1993); la Hayward Gallery, Londres (2007), le Kunsthaus de Bregenz (2010); le musée national de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg (2011); les Deichtorhallen de Hambourg (2012); le Philadelphia Museum of Art (2019); la Royal Academy of Arts, Londres (2019); la National Gallery, Singapore (2021); le Voorlinden Museum, Wassenaar (2022); et le Lehmbruck Museum, Duisburg (2022). Il a participé à la Biennale de Venise en 1982 et 1986, et à la documenta de Kassel en 1987. Parmi ses sculptures monumentales installées dans l'espace public, on peut citer L'Ange du Nord à Gateshead (1998), Quantum Cloud (2000) au bord de la Tamise à Londres, Un autre endroit (2005) sur la plage de Crosby, À l'intérieur de l'Australie (2002–03) sur le lac salé Ballard et Exposure (2010) à Lelystad, au nord-est d'Amsterdam. En France, ses sculptures Cloud Chain (2012) et WITNESS VII et WITNESS VIII (2021) sont installées de façon permanente respectivement aux Archives nationales et à l'École du Louvre. Antony Gormley a reçu le Turner Prize en 1994, le South Bank Prize, dans la catégorie arts plastiques, en 1999 et le prix Bernhard Heiliger pour la sculpture en 2007. Nommé officier dans l'ordre de l'Empire britannique en 1997, il a été élevé au rang de chevalier pour services rendus aux arts en 2014. Entré à la Royal Academy en 2003 et au conseil d'administration du British Museum en 2007, Antony Gormley est membre honoraire du Royal Institute of British Architects et docteur honoris causa de l'université de Cambridge. Guitemie Maldonado est historienne de l'art et professeure aux Beaux-Arts de Paris. Avec le soutien de la galerie Thaddaeus Ropac.Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre d'HonneurJeudi 1 février 2024 Crédit photo : © Droits réservés
Paul Thek (1933-1988), l'un des artistes américains les plus singuliers de la seconde moitié du 20e siècle, a toujours refusé d'appartenir aux courants artistiques dominants. Au cours des années 1960, son travail s'est développé en marge du Pop art et de l'art minimal, prenant le corps comme sujet dans sa représentation la plus charnelle. Personnalité libre, artiste voyageur, il a pendant quinze ans circulé en Europe et a vécu notamment en Italie dont l'art et la culture ont profondément nourri certaines de ses créations. Auteur d'une œuvre inclassable et incroyablement diversifiée (« Technological Reliquaries », installations éphémères et collectives, peintures et dessins…), Paul Thek n'a cessé d'entremêler dans son travail ces oppositions qui ont été au centre de sa vie : le spirituel et le corporel, la vie et la mort, le sacré et le profane. Valérie Da Costa, auteure du récent livre Paul Thek en Italie / Paul Thek in Italy 1962-1976 (Presses du Réel), revient sur son œuvre à l'occasion de l'exposition que lui consacre le MAMCO de Genève de mars à juin 2024 et dont elle assure le co-commissariat. Valérie Da Costa est historienne de l'art, critique d'art et commissaire d'exposition. Elle est maîtresse de conférences HDR en histoire de l'art contemporain (XXe-XXIe siècles) à l'Université de Strasbourg. Ses recherches portent notamment sur l'art italien de la seconde moitié du XXe siècle sur lequel elle a publié de nombreux textes et livres. Elle a été commissaire de l'exposition « Vita Nuova. Nouveaux enjeux de l'art en Italie 1960-1975 » (MAMAC, Nice, 2022) et est co-commissaire, avec Lionel Bovier, de l'exposition « Paul Thek » (MAMCO, Genève, 2024). Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des LogesJeudi 25 janvier 2024 Crédits photos : © Droits réservés
« La fin du monde est un concept sans avenir ». Paul Virilio, grand architecte et philosophe disparu en 2018, est à l'origine de la dromologie, soit l'étude du rôle joué par la vitesse dans les sociétés modernes. À l'occasion de la parution de 22 de ses essais (éd. du Seuil), sa fille Sophie Virilio, l'architecte Jean Richer, l'éditrice Maria Vlachou et l'historien de l'art Christian Joschke dialoguent autour de la pensée accélérationniste. L'ouvrage La fin du monde est un concept sans avenir permet de parcourir quatre décennies (1976-2010) et décrit un arc théorique partant du regard d'un enfant marqué par le bombardement de Nantes en 1943 pour aller jusqu'à celui du philosophe qui définira l'esthétique de la disparition. Le monde dans le viseur est en perpétuelle accélération, surpris par l'accident, habité par la guerre, frappé par les bombes climatique et informatique, incarcéré dans le communisme des affects, obsédé par la conquête du temps réel et l'effacement de la distance. Urbaniste et philosophe (1932-2018), Paul Virilio déclare que ses deux universités ont été la guerre et l'art. Tout d'abord peintre puis maître verrier, il suit en auditeur libre les cours de Vladimir Jankélévitch, de Louis de Broglie et de Maurice Merleau-Ponty. Il consacre dix ans au projet Bunker Archéologie, qui fera l'objet d'une exposition sous l'égide du CCI Beaubourg en 1975. En 1963, il fonde le groupe Architecture Principe et la revue éponyme. En 1968, il devient professeur à l'École spéciale d'architecture de Paris et y enseigne pendant vingt-neuf ans. En 1972, il crée avec le sociologue Jean Duvignaud la revue Cause Commune et collabore entre autres aux revues Esprit, Traverses et L'Autre Journal. Il publie son premier essai, L'Insécurité du territoire, en 1976. En 1990, il devient directeur de programme au Collège international de philosophie sous la direction de Jacques Derrida. Sa collaboration avec la Fondation Cartier, initiée par l'exposition La Vitesse (1991), se poursuit jusqu'à la fin de sa vie, avec Ce qui arrive (2003), Terre Natale, Ailleurs commence ici (2008-2009). Paul Virilio est traduit dans 35 pays. Sophie Virilio, romancière et photographe sous pseudonymes, est la fille et unique ayant-droit de Paul Virilio. Elle œuvre à la diffusion de la pensée de son père à travers la revue annuelle Dromologie et des rencontres, expositions et évènements auxquels elle collabore et apporte le soutien de son fonds privé. Jean Richer est architecte-géographe. Il milite pour la prise en compte du temps dans les processus de transformation des villes. Actif dans le soin apporté au déjà-là du patrimoine et dans la recherche urbaine, il entend faire de l'écologie grise une pratique transformatrice pour aborder les grands changements du monde. Maria Vlachou est éditrice et directrice des droits étrangers aux Éditions du Seuil. Elle a collaboré notamment avec la RMN, l'EHESS et les PUF. Depuis 2021, elle préside la commission extraduction de sciences humaines au CNL. Elle est docteure en archéologie (EPHE) et spécialisée dans la sculpture architecturale de l'époque hellénistique. Christian Joschke est historien de l'art et s'intéresse particulièrement aux rapports entre arts et politique et à l'histoire de la photographie. Il a fondé avec Olivier Lugon la revue Transbordeur. Photographie histoire société aux éditions Macula et dirige avec lui la collection « Transbordeur » chez le même éditeur. Professeur aux Beaux-Arts de Paris, il aborde cette année la pensée accélérationniste avec ses étudiants. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des Loges Jeudi 18 janvier 2024 Crédit photo : © Droits réservés couverture : Dunkerque et dessus, Virilio 5-7 juin 1969 © Michel Pamart, photo Fonds S. Virilio
Cet événement est organisé conjointement par l'École d'architecture Paris-Malaquais et les Beaux-arts de Paris, en lien avec l'enseignement « L'entour ». Il sera modéré par Yann Rocher et Alain Berland. L'enseignement de master "L'entour", consacré à l'histoire et à la technique de la scénographie d'exposition, est encadré par Thierry Leviez (Pavillon Bosio) et Yann Rocher (École d'architecture Paris-Malaquais). Il est commun à l'École d'architecture Paris-Malaquais, aux Beaux-Arts de Paris et au Pavillon Bosio – École supérieure d'arts plastiques de Monaco. Chris Dercon, Directeur Général de la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain « Tout au long de ma carrière, j'ai toujours été intéressé par le « display », la monstration, et l'architecture des expositions – ces deux termes qui sont plus parlants que le simple mot « scénographie ». Qu'il s'agisse de commissaires tels qu'Alexander Dorner ou Reynold Arnould, de l'artiste Richard Hamilton ou des architectes Lina Bo Bardi, Carlo Scarpa ou Friedrich Kiesler, ces pionniers ont souvent parlé, ainsi que d'autres à la suite, du pouvoir de la monstration. J'ai eu le grand plaisir de travailler avec des praticiens innovants de ce milieu, comme Dan Graham, Rem Koolhaas, Wolfgang Tillmans ou Anselm Kiefer. Lors de cette conférence, je présenterai et commenterai 40 ans de scénographies expérimentales sur lesquelles j'ai travaillé de New York à Rotterdam, en passant par Munich, Londres ou encore Paris. S'ajoutant à ces noms et à ces collaborations, je montrerai également des projets expérimentaux auxquels j'ai participé avec Hubert Damisch, Hans Haacke, Paul McCarthy, Ai Weiwei ou Richard Tuttle ; et le dernier en date : l'exposition du photographe Juergen Teller et de l'architecte Tom Emerson. » Chris Dercon est historien de l'art, commissaire d'exposition et directeur de musée, d'origine belge, né à Lier en 1958. Il effectue ses études à la Rijksuniversiteit Leiden en Histoire de l'art, études théâtrales, et à la Vrije Universiteit à Amsterdam en études cinématographiques. Il a travaillé en tant qu'enseignant, critique et journaliste. Il dirige des institutions culturelles depuis 1988 : il commence en tant que directeur de la programmation du PS1 New York en 1988, à Rotterdam de 1990 à 1995 il dirige le Witte de With (Melly Kunstinstituut), puis le Boijmans Van Beuningen de 1996 à 2002. De 2003 à 2011 il dirige la Haus der Kunst à Munich. De 2011 à 2016, il dirige la Tate Modern de Londres. De 2017 à 2018, il dirige la Volksbühne Berlin. De 2019 à 2023, il est nommé président de la Réunion des Musées Nationaux et du Grand Palais où il dirige le projet de restauration du Grand Palais. Il est actuellement Directeur Général de la Fondation Cartier, et travaille sur le projet du nouveau bâtiment de la Fondation Cartier. Amphithéâtre des Loges Mercredi 10 janvier 2024 Crédit photo : Richard Tuttle, I Don't Know. The Weave of Textile Language, Tate Modern, Londres, 2015
Pourquoi un conservateur ne doit pas être… conservateur. Au cours de son histoire, l'œuvre d'art matérielle connaît une série de transformations, aussi bien en raison de facteurs externes (modifications de format, vandalisme, accidents, contexte historique …), qu'internes, liés à l'évolution des matériaux utilisés. Pour les peintures anciennes, ce processus est souvent abordé sous le seul angle d'une dégradation inévitable, nous éloignant d'une origine fantasmée qui serait le moment de l'achèvement et qu'il conviendrait - autant que possible - de préserver. Les termes de « conservateur » et de « restaurateur » renvoient à cette conception fondée sur une temporalité figée, regardant principalement vers un passé irrémédiablement perdu. Sébastien Allard propose d'adopter un autre point de vue en considérant positivement les évolutions matérielles des œuvres, non pas comme une dégradation plus ou moins lente, mais comme la marque de leur vitalisme, comme des métamorphoses successives qu'il s'agit, pour le conservateur, d'accompagner, voire d'anticiper. Il y a là un point essentiel qui implique un changement radical de positionnement, la conservation devant intégrer mieux la sédimentation des temporalités, celle de l'œuvre et la nôtre, et assumer la dialectique entre notre propre historicité et l'état de l'œuvre à un moment donné. Il ne s'agit plus d'essayer – un peu vainement - de fixer une origine, de rétablir une achronie, mais de donner à voir la relation qu'une société donnée, à une époque donnée, entretient avec les œuvres du passé, la façon dont elles peuvent encore s'adresser à nous aujourd'hui. Normalien, diplômé de l'Institut d'Etudes politiques de Paris et conservateur général du Patrimoine, Sébastien Allard est le Directeur du département des Peintures du musée du Louvre. Dix-neuviémiste, il s'est tout particulièrement consacré au romantisme et à l'œuvre de Delacroix, d'Ingres et de Corot. Il a été le commissaire de nombreuses expositions internationales, dont, en 2018, la grande rétrospective consacrée à Eugène Delacroix au musée du Louvre et au Metropolitan Museum de New York et l'exposition « Corot. Le peintre et ses modèles » au musée Marmottan Monet. Il est actuellement le commissaire de « Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte » et prépare une exposition consacrée à Jacques-Louis David. Son ouvrage, coécrit avec M.-Cl. Chaudonneret, Le Suicide de Gros. Les Peintres de l'Empire et la génération romantique avait obtenu, en 2011, le prix de l'essai de l'Académie française. Il travaille à un ouvrage sur l'enjeu du biographique dans l'œuvre des artistes. Encourageant la présence de l'art contemporain et du spectacle vivant au musée du Louvre, il a été, en 2010, le commissaire de l'invitation au Louvre de Patrice Chéreau et a, en 2022, conseillé scientifiquement le spectacle Forêt d'Anne-Teresa De Keersmaeker et Némo Flouret. Conférence organisée dans le cadre du partenariat entre le Musée du Louvre et les Beaux-Arts de Paris. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des Loges Jeudi 16 novembre 2023 Crédit photo : © c-2018musee-du-Louvre_AntoineMongodin
Dans le champ de la photographie, François Halard occupe une place singulière, celle d'un très grand photographe d'architecture intérieure nourri par la passion des fragments antiques et archéologiques, des décors du XVIIIe siècle, des peintures abstraites et radicales de la modernité et des photographies expérimentales et documentaires des années vingt. Comment dire et capturer ce que l'on a devant soi ? Cet indicible qui est l'épreuve irrésoluble du photographe, François Halard s'y confronte comme un peintre le fait, par la facture, le flou, l'éclairage low-key et les prises de vues successives, comme pour mieux donner une texture et une peau à tout ce qu'il capture. Depuis les années quatre-vingt, François Halard photographie les ateliers et les maisons d'artistes, d'architectes et de collectionneurs. La parution de son livre, François Halard 3 : New Vision, est l'occasion d'échanger sur sa façon de percevoir ces lieux de création et d'évoquer son rapport avec la photographie, la peinture et l'architecture. Entretien avec l'artiste Thomas Fougeirol et Alain Berland. Dans le cadre de PhotoSaintGermain, en partenariat avec les Beaux-Arts de Paris. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des Loges Jeudi 9 novembre 2023 Crédit photo : © Droits réservés
Carte blanche à Thomas Lévy-Lasne Soirée de débats entre les artistes de l'émission "Les apparences", une chaîne Twitch et YouTube d'interviews de peintres contemporains de la scène française initiée par l'artiste Thomas Lévy-Lasne. Avec Henni Alftan, Marion Bataillard, François Boisrond, Jean Claracq, Claire Chesnier, Marc Desgrandchamps, Jean-Charles Eustache, Camila Oliveira Fairclough, Nathanaëlle Herbelin, Maude Maris, Olivier Masmonteil, Marie-Claire Mitout, Simon Pasieka, Nazanin Pouyandeh et Gérard Traquandi. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des LogesMardi 31 octobre 2023
Table ronde organisée à l'occasion de la parution de l'ouvrage Une révolution iranienne : Femme, Vie, Liberté, avec Odile Burluraux, conservatrice du patrimoine au musée d'Art moderne de Paris, Chahda Chafiq, écrivaine et sociologue, Rachida El Azzouzi, journaliste à Mediapart et photographe, Hugo Vitrani, commissaire d'expositions au Palais de Tokyo et Julien Sirjacq, artiste chef d'atelier aux Beaux-Arts de Paris. Elle s'appelait Mahsa Amini, jeune femme kurde tuée par la police iranienne des mœurs le 16 septembre 2022.Plus de 100 graphistes et dessinateurs de presse s'engagent pour soutenir le combat des femmes et la liberté en Iran avec des affiches et des créations graphiques inspirées des affiches des révolutions Russe ou Cubaine, de mai 68 et des codes graphiques forts, efficaces propres à la Perse.4 institutions se mobilisent, les Beaux-Arts de Paris, le Musée d'art moderne de Paris, le Palais de Tokyo et le Palais de la porte Dorée pour éditer le premier ouvrage de référence sur ces luttes. Véritable hommage au combat et à la dignité, cet ouvrage s'inscrit dans les luttes fondamentales pour les droits des femmes et des hommes. Richement illustré ce beau livre rassemble plus de 250 affiches et documents photographiques. Cette publication s'inscrit dans le prolongement du soutien aux Iraniennes et Iraniens face à la répression, mené en mars dernier à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes. Les Beaux-Arts de Paris, le Musée d'Art Moderne, le Palais de Tokyo et le Palais de la Porte Dorée s'étaient accordés pour habiller leurs façades et espaces intérieurs d'affiches issues des manifestations iraniennes, imprimées généreusement par l'atelier Julien Sirjacq aux Beaux-Arts de Paris. Cet engagement est présenté dans l'un des chapitres de l'ouvrage. Prix 35 € - Format 170 x 240 mm - 244 pages - Broché Amphithéâtre des LogesMercredi 4 octobre 2023 Crédit photo : © Anonymous Designer for From Iran
En chorégraphe, plasticien ou curateur, Christian Rizzo poursuit sans relâche l'élasticité et la mise en tension entre les corps et l'espace dans des récits où la fiction émerge de l'abstraction. Il fait ses débuts artistiques à Toulouse où il monte un groupe de rock et crée une marque de vêtements, avant de se former aux arts plastiques à la Villa Arson à Nice et de se diriger ensuite vers la danse. Dans les années 1990, il est interprète en Europe auprès de nombreux chorégraphes contemporains, signant aussi parfois les bandes son ou la création des costumes. En 1996, il fonde l'association fragile et crée des performances, des installations, des pièces solos ou de groupes en alternance avec d'autres commandes pour l'opéra, la mode et les arts plastiques. Depuis, plus d'une quarantaine de productions ont vu le jour, auxquelles s'ajoutent les activités pédagogiques. Christian Rizzo intervient régulièrement dans des écoles d'art en France et à l'étranger, ainsi que dans des structures dédiées à la danse contemporaine. En 2015, Christian Rizzo prend la direction du Centre chorégraphique national de Montpellier - Occitanie. Désormais renommé ICI (Institut Chorégraphique International), le CCN propose une vision transversale de la création, de la formation, de l'éducation artistique et de l'ouverture aux publics. Prenant support sur les pratiques et les territoires, le projet ICI—CCN est avant tout un espace prospectif qui englobe en un seul mouvement, l'invitation d'artistes, l'écriture du geste chorégraphique et les manifestations de son partage. En conversation avec Emmanuelle Huynh, artiste et cheffe d'atelier aux Beaux-Arts de Paris, et Alain Berland, responsable de la programmation culturelle. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphi des LogesJeudi 12 octobre 2023 Crédits photo : Mario Sinistaj
Née en 1962 à Philadelphie, Lisa Yuskavage est diplômée d'un bachelor en beaux-arts de la Tyler School of Art (1984) et d'un master en beaux-arts de la Yale School of Art (1986). Elle est représentée depuis 2005 par la galerie David Zwirner. Ces trois dernières décennies, Lisa Yuskavage s'est imposée comme l'une des peintres figuratives les plus originales : ses œuvres exaltent la singularité de la peinture en tant que médium et remettent en question les genres et la place traditionnelle du spectateur. Les personnages variés qui peuplent ses tableaux participent d'une atmosphère à la fois introspective et exhibitionniste. Ils s'insèrent dans des compositions dont le sens repose en grande partie sur la couleur, et où se mêlent de nombreux éléments réalistes ou abstraits. En 2015, l'exposition personnelle Lisa Yuskavage: The Brood s'est tenue au Rose Art Museum de l'université Brandeis (Waltham, Massachusetts), retraçant vingt-cinq ans de carrière. Cette exposition d'envergure a ensuite été présentée au Contemporary Art Museum de Saint Louis (Missouri) en 2016. Elle a également donné lieu à la publication d'une importante monographie grand format aux éditions Skira Rizzoli, réalisée en étroite collaboration avec Lisa Yuskavage, comportant des essais d'auteurs, historiens de l'art et critiques de renom, dont Christopher Bedford, Suzanne Hudson, Catherine Lord et Siddhartha Mukherjee, ainsi qu'un entretien avec l'artiste mené par Katy Siegel. L'exposition Lisa Yuskavage: Wilderness a été présentée au Aspen Art Museum (Colorado) en 2020 et au Baltimore Museum of Art (Maryland) en 2021. Le travail de Lisa Yuskavage a fait l'objet d'expositions personnelles dans de nombreuses institutions à travers le monde, dont l'Institute of Contemporary Art de l'université de Pennsylvanie à Philadelphie (2000), le Centre d'art contemporain de Genève (2001), le Museo Tamayo Arte Contemporáneo à Mexico (2006) et la Royal Hibernian Academy à Dublin (2011, dans le cadre du festival Dublin Contemporary). Les œuvres de l'artiste sont présentes dans plusieurs collections muséales, dont l'Art Institute de Chicago, le Hammer Museum à Los Angeles, le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington, D.C., l'Institute of Contemporary Art de Boston, le Long Museum à Shanghai, le Metropolitan Museum of Art à New York, le Museum of Contemporary Art de Los Angeles, le Museum of Modern Art de New York, le Philadelphia Museum of Art, le Rubell Museum à Miami, le Museum of Modern Art de San Francisco, l'Art Museum de Seattle, le Walker Art Center de Minneapolis et le Whitney Museum of American Art à New York. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre d'honneurMercredi 7 juin 2023 Crédit photo : Lisa Yuskavage © EJ Camp – Courtesy de l'artiste et David Zwirner
Second volet d'une réflexion sur la peinture organisée aux Beaux-Arts de Paris en 2022, cette table-ronde explore la pratique de la peinture aujourd'hui par un dialogue entre des artistes peintres majeurs de la scène picturale française : Romain Bernini, Ymane Chabi-Gara, Dora Jeridi et Bruno Perramant. Masques primitifs, plantes exotiques foisonnantes, paysages montagneux crépusculaires, poses corporelles intrigantes, visage borgne, dolmen effondré, tout semble venir d'ailleurs chez Romain Bernini. Mais d'un ailleurs proche, déjà immédiatement présent. Toujours un peu familières et toujours lointaines les figures semblent flotter sur les fonds délavés par une pluie, à la fois épaisse et vaporeuse, huileuse que la lumière perce en zones colorées bleue, verte, orange ou jaune. Une zone indéterminée, un espace pictural qui met le regardeur en attente. L'isolement, la solitude, le corps en rapport avec le monde et avec la condition d'être social sont les sujets centraux des peintures d'Ymane Chabi-Gara. Elles représentent des individus, seuls ou en groupes restreints, dans des univers et des situations miroirs de leur intériorité. Espaces domestiques et friches industrielles servent de support à la narration, guidée par des impressions formelles et colorées. Ymane Chabi-Gara détermine la structure de la composition par un dessin minutieusement détaillé. À partir de ces trames, l'expérience de la peinture pour elle-même ouvre des possibilités sensibles. Le corps lui sert de point de convergence vers lequel toute l'expérience tend et trouve du sens. Le corps des autres mais aussi, depuis peu, son propre corps. Cette mise en scène d'elle-même aborde à la fois la singularité de l'intime et la solitude comme sentiment archaïque et universel. La peinture de Dora Jeridi est intense, énergique et expressive. Elle témoigne d'un désir fort vis-à-vis de la matière et d'un rapport gourmand, parfois vorace, à la peinture. En représentant des situations où apparaît souvent une narrativité énigmatique, il s'agit pour l'artiste de montrer un état de crise qui ne peut se dire, un monde non-dit et silencieux, quoique avide d'expression. Tantôt onirique, tantôt cauchemardesque, parfois violent, son travail manifeste une tension irréductible entre déferlement chaotique et quête de la grâce. Bruno Perramant sur sa peinture : « Il ne faut jamais oublier à quel point je suis chaque jour confronté, à une seule et même tâche. Peindre des tableaux. La confrontation permanente avec la matière éloigne l'expérience mystique. Mais vous avez raison sur un point, les tableaux doivent être médités, vécus, leur visibilité n'est pas toujours immédiate. Je ne réfute pas cette approche, j'étais récemment à Cortone pour voir l'Annonciation de L'Angelico, comme à chaque fois, c'est un éblouissement magistral. L'ambition de Fra Angelico est hors norme et elle réussit toujours, aussi bien dans les fresques individuelles des chambres monastiques de San Marco que dans les grandes peintures à l'huile. Le mystique est sans intermédiaire dans l'accès au divin, il y a une pureté brûlante de l'expérience mystique que je ne peux revendiquer, voyez Rothko, on dirait que c'est ce qu'il va chercher, c'est quelquefois sublime ou triste à mourir, pureté sans fond et sans forme, et ça finit mal, je suis un bâtard comparé à cela, mais un bâtard vivant. » Amphithéâtre des Loges Mercredi 8 mars 2023 Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Crédits photos : © DR / © Archives Mennour, Courtesy Mennour, Paris / © DR / © DR
Le consumérisme à travers ses objets. Jeanne Guien, diplômée de l'École normale supérieure et agrégée de philosophie, est doctorante à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle prépare une thèse au Cetcopra (Centre d'études des techniques, des connaissances et des pratiques) sur la réduction de la durée de vie des objets dans les techniques et les modes de consommation contemporains. Ses recherches portent sur les conséquences des nouvelles habitudes introduites par l'obsolescence programmée et les produits jetables dans notre vie matérielle. En dialogue avec Olivia Sanchez, éditrice aux Beaux-Arts de Paris et Alain Berland, responsable de la programmation culturelle. Jeudi 2 mars 2023 Amphithéâtre des Loges Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Crédit photo : © Adrien Lecouturier
Diplômée des Beaux-Arts de Paris et de la Glasgow School of Art, Thu Van Tran nait en 1979 à Hô-Chi-Minh-Ville, et s'enfuit avec sa famille en France en 1981. Marquée par cet exil, l'artiste crée un corpus d'œuvres qui comprend photographies, dessins, films, sculptures et installations qu'elle réunit in situ pour former un grand récit qui soulève des questions sur notre capacité à nous souvenir de l'Histoire, des rituels et des héritages des pays et des nations. Elle s'intéresse à la façon dont hier plane sur aujourd'hui, dont la conscience historique et la conscience collective interagissent l'une avec l'autre. Abordant les relations postcoloniales du Vietnam avec la France et les États-Unis, sa pratique s'inspire constamment de la littérature, de l'histoire et de la nature, en mettant l'accent sur la manière dont les concepts culturels de contamination, d'identité et de langue sont explorés dans ces domaines. En 2018, elle a été nominée pour le prestigieux Prix Marcel Duchamp en France. En conversation avec Alain Berland. Amphi des Loges mercredi 15 février 2023 Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Crédit photo : © Leslie Martinelli
Blanc, histoire d'une couleur. Michel Pastoureau est historien, spécialiste des couleurs, des images et des symboles. Après des études à l'École des chartes, il a été élu en 1982 directeur d'études à l'École pratique des hautes études où il a occupé pendant trente-sept ans la chaire d'histoire de la symbolique occidentale. Président d'honneur de la Société française d'héraldique, correspondant de l'Institut de France, il est l'auteur d'une soixantaine d'ouvrages dont plusieurs ont été traduits dans plus de trente langues. Son livre autobiographique Les couleurs de nos souvenirs (Seuil, 2010) a obtenu le prix Médicis-Essai. Son livre Jaune. Histoire d'une couleur (Seuil, 2019) a reçu le prix Montaigne. Amphithéâtre des Loges mercredi 18 janvier 2023 Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Crédits photos : Droits réservés
De la photographie vernaculaire au musée. Clément Chéroux est actuellement Directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris. Curateur en chef du Département de photographie du MoMA, New York entre 2020 et 2022, il était auparavant curateur au Département de photographie du SFMOMA, San Francisco (2017-2020) et conservateur et chef de service du Cabinet de la photographie du Centre Pompidou, Musée National d'Art Moderne, Paris (2013-2016). Clément Chéroux dialogue avec Christian Joschke, historien de l'art et professeur aux Beaux-Arts de Paris. Amphithéâtre des Loges Mercredi 4 janvier 2023 Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Crédits photos : MoMa
Ralentir ou périr, l'économie de la décroissance. Timothée Parrique est chercheur en économie écologique à l'Université de Lund en Suède. Spécialiste de la décroissance, il est l'auteur de Ralentir ou périr, l'économie de la décroissance (2022), un livre basé sur sa thèse de doctorat, The political economy of degrowth (2019). Timothée Parrique dialogue avec Ondine Berland, diplômée de l'École Normale Supérieure Paris-Saclay et de l'École d'économie de Paris. Après avoir travaillé un an à l'Université d'Oxford, elle est doctorante à l'INRAE et AgroParisTech. Elle est aussi la cofondatrice de l'organisation Women in Economics Paris-Saclay, qui étudie les discriminations de genre dans la discipline et met en réseau des femmes économistes. Amphithéâtre des Loges Jeudi 12 janvier 2023 Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Crédit photo : © Droits réservés
BD, romans graphiques, romans, cinéma... Joann Sfar a un appétit insatiable. Rencontre avec un homme qui participe à faire de la BD un art à part entière. En dialogue avec Alain Berland. Joann Sfar naît à Nice en 1971, d'une mère chanteuse et d'un père avocat. Il grandit dans la culture juive, ashkénaze et séfarade à la fois, apprend l'hébreu et les préceptes de la Torah, mais fréquente l'école publique. Très tôt, et avec l'abondance qui le caractérise encore aujourd'hui, il invente et dessine des histoires. Dès l'âge de quinze ans, il envoie à des éditeurs un projet de bande dessinée par mois, que tous lui refusent avec la même régularité. Après une maîtrise de philosophie à l'université de Nice, il entre aux Beaux-Arts de Paris et se passionne pour les cours de morphologie. En 1993, il passe la porte de l'atelier Nawak, futur atelier des Vosges, où il fera la connaissance de Lewis Trondheim, David B., Jean-Christophe Menu, Emmanuel Guibert, Christophe Blain, Émile Bravo, Marjane Satrapi. En 1994, trois maisons différentes lui proposent d'éditer son travail. Son premier album, "Noyé le poisson", est publié cette année-là par L'Association. Depuis Joann Sfar compose une œuvre d'une originalité absolue. La profondeur de ses histoires n'exclut jamais la drôlerie ou la sensualité. Ses personnages ont la truculence de ceux d'Albert Cohen et le plaisir de dessiner est chez lui aussi communicatif que chez Quentin Blake. Il est de ceux grâce auxquels la bande dessinée s'est éveillée à une vie nouvelle. Après une série d'animation adaptée de son « Petit Vampire » pour France Télévision en 2004, il passe au cinéma avec simultanément "Gainsbourg vie héroïque" qui obtiendra 3 Césars en 2011 puis l'adaptation de son "Chat du Rabbin" coécrit avec Sandrina Jardel et coréalisé avec Antoine Delesvaux, César du meilleur film d'animation. Il réalise en ce moment son second long métrage d'animation « Petit Vampire » adapté de son œuvre avec comme partenaires Studiocanal et France TV et continue les collaborations avec ses différents éditeurs pour ses romans et bandes dessinées. S'il se définit lui-même comme un dessinateur compulsif qui ne passe pas un jour sans prendre son crayon, cet adepte d'un trait vivant jeté sur le papier est aussi un authentique écrivain. Car ce raconteur d'histoires accorde autant d'importance aux mots qu'aux images, aussi à l'aise devant ses planches que face à son écran d'ordinateur ou derrière une caméra. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Mercredi 14 décembre 2022 Amphithéâtre des Loges Crédit photo : © Droits réservés
Les Amis des Beaux-Arts organisent la masterclass de Bertrand Lavier, en dialogue avec Bernard Blistène. Né en 1949 à Châtillon sur Seine, Bertrand Lavier vit et travaille à Paris et Aignay-le-Duc, près de Dijon (France). Bertrand Lavier est aujourd'hui l'une des figures majeures de la scène artistique contemporaine. Virtuose et inventif, il ne cesse de détourner les objets de la réalité, leurs codes et leurs représentations pour les "transfigurer" en œuvres d'art. Le monde des images lui appartient. Il s'en amuse et construit avec précision une œuvre où l'humour tient d'une mécanique de précision incisive. Son travail a fait l'objet d'un nombre considérable d'expositions personnelles et collectives dans le monde entier parmi lesquelles : au Centre Pompidou, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, au Grand Palais, au Musée du Louvre, au Musée d'Orsay, au musée du quai Branly–Jacques Chirac, au Palais de Tokyo, à la Monnaie de Paris, à la Bourse de Commerce–Pinault Collection à Paris et à la Punta della Dogana–Pinault Collection à Venise, à la Fondation Louis Vuitton à Paris et à l'Espace Louis Vuitton à Tokyo, au Château de Versailles, à la Fondation Vincent van Gogh à Arles, au Consortium de Dijon, à la Tate Gallery et à la Serpentine Gallery de Londres, à la Villa Sauber à Monaco, au Palais des Beaux Arts à Bruxelles, au Musée Middelheim à Anvers, au Martin Gropius Bau à Berlin, à la Haus der Kunst à Munich, à la Kunsthalle Fridericianum à Cassel, à la Frankfurter Kunstverein à Francfort sur le Main, au MAMCO Musée d'art moderne et contemporain à Genève, à la Kunsthalle de Berne, au Macro Museo d'Arte Contemporanea di Roma et à la Villa Médicis à Rome, au mumok museum moderner Kunst stiftung Ludwig Wien à Vienne, au musée de l'Ermitage à Saint Pétersbourg, au Solomon R. Guggenheim Museum, au MoMA PS1 et au Swiss Institute à New York, au Musée d'Art Contemporain de San Diego, à la Maison Hermès Dosan Park à Séoul, au Hong Kong Museum of Art, à l'Hôtel Le Bristol, Paris, ainsi que dans le cadre de la Biennale de Venise. Son travail est actuellement l'objet d'une exposition personnelle à la Fosun Foundation à Chendgu (Chine). Sa sculpture Quelque chose de… , conçue pour rendre hommage à Johnny Hallyday, est installée sur l'esplanade Johnny Hallyday (8 boulevard de Bercy) à Paris depuis septembre 2021. Bernard Blistène, né en 1955 à Paris, est un historien de l'art, conservateur et directeur de musées français. Il a été conservateur puis directeur du Musée national d'art moderne, entre 2013 et 2021. Il avait été précédemment directeur des Musées de Marseille, Inspecteur général de la création du Ministère de la Culture et directeur du Département du développement culturel du Centre Pompidou. On lui doit plus d'une centaine d'expositions à travers le monde ainsi que la création du Nouveau festival du Centre Pompidou en 2009. En 2021, Bernard Blistène est nommé Président du programme « Mondes Nouveaux », voulu par le Président de la République et destiné aux artistes de toutes disciplines. Lundi 12 décembre 2022 Amphithéâtre des Loges Crédit photo : © Archives kamel mennour, 2022
Une révolution permanente : l'art ukrainien contemporain – rencontre avec Alisa Lozhkina Alisa Lozhkina compte parmi les plus importants historiens, critiques et commissaires en matière d'art ukrainien. Elle a été directrice et commissaire en chef du musée Mystetskyi Arsenal, le plus grand musée et complexe d'expositions en Ukraine, éditrice en chef d'Art Ukraine, commissaire de l'exposition Permanent Revolution. Ukrainian Art Now, qui présentait trois générations d'artistes ukrainiens contemporains au Musée Ludwig à Budapest. Elle a publié quatre ouvrages, dont Une révolution permanente. L'art ukrainien contemporain et ses racines (traduit du russe par Igor Sokologorsky, Nouvelles Éditions Place, 2020). Née à Kiev, elle vit aujourd'hui à San Francisco. Alisa Lozhkina a été commissaire pour de nombreux projets en Ukraine et ailleurs. Depuis la révolution de Maïdan en 2014, elle s'intéresse à la diffusion de l'art contemporain ukrainien dans le monde, avec des expositions telles que Between Fire and Fire, Contemporary Art from Ukraine (Beaux-arts de Vienne), I am a Drop in the Ocean. Art of the Ukrainian Revolution (Künstlerhaus de Vienne, Musée d'art contemporain de Cracovie), Long path to Freedom (Institut ukrainien d'art moderne, Chicago, 2015), ART WORK (Mystetskyi Arsenal, Kiev; Galerie Dworcowa, Wroclaw, Pologne, 2017). Elle est doctorante en Histoire à l'Université d'Europe centrale à Vienne et membre de l'Association internationale des critiques d'art (AICA). Depuis le début de la guerre en Ukraine, Alisa Lozhkina écrit régulièrement pour des journaux et magazines, dont le Los Angeles Review of Books, The Art Newspaper, Texte zur Kunst, ArtNews et Afterimage. Elle a donné de nombreuses conférences dans les universités (Stanford, Berkeley, Yale, Arizona State, UMichigan) et institutions, dont l'INHA et le Musée des Beaux-Arts de Rouen. Elle travaille actuellement à la conception de plusieurs expositions centrées sur l'art ukrainien pour différentes institutions internationales. Dans le cadre du festival culturel Un week-end à l'Est. Lundi 28 novembre Amphithéâtre des Loges
Marie-José Mondzain : décoloniser les imaginaires. À l'occasion de son dernier ouvrage K comme Kolonie : Kafka et la décolonisation de l'imaginaire aux éditions La Fabrique, Marie-José Mondzain dialogue avec Alain Berland et Christian Joskhe. Marie-José Mondzain est philosophe spécialisée dans l'étude du rapport aux images. Elle est directrice de recherche émérite dans le Groupe de sociologie politique et morale (École des hautes études en sciences sociales, Centre national de la recherche scientifique). Mercredi 30 novembre 2022 Amphithéâtre des Loges Crédit photo : Marie-José Mondzain
Joseph Kosuth, figure majeure de l'art conceptuel, dialogue avec Jacinto Lageira, professeur en esthétique, autour du rapport de l'art au langage et à la philosophie. Joseph Kosuth, né en 1945 aux États-Unis, est l'un des principaux théoriciens et acteurs de l'art conceptuel. Il réfléchit sur l'art dans son rapport au langage et à la philosophie. En 1969, il publie Art After Philosophy : il projette d'« inventer des sens nouveaux à l'art », rejette toute idée d'esthétisme et de formalisme et se réfère notamment aux écrits de Wittgenstein. Membre du groupe Art & Langage de 1969 à 1973, il représente ensuite sa branche américaine et coédite leur revue The Fox. Il est aussi enseignant, critique, conférencier et voit son travail comme une « enquête sur l'art ». Jacinto Lageira est professeur en esthétique à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des Loges Mercredi 16 novembre 2022 Crédit photo : © Timothy Mason
À l'occasion de PhotoSaintGermain, les Beaux-Arts de Paris reçoivent les artistes Pierre-Olivier Arnaud, Elsa et Johanna et Agnès Geoffray pour dialoguer sur la présence de la photographie dans l'art contemporain. Table ronde modérée par Alain Berland. Plutôt que photographe, Pierre-Olivier Arnaud se décrit comme un artiste qui réfléchit par le moyen de la photographie. Ses œuvres questionnent inlassablement la nature de l'image, ses modes de production, de diffusion et de consommation à l'époque contemporaine. Les photographies qu'il propose sur des supports variés, mais le plus souvent modestes (posters, journaux), se présentent à rebours de tout effet spectaculaire et prolongent une réflexion sur la perte de l'aura de l'œuvre reproductible. Prélevées dans l'espace urbain ou publicitaire, ces images d'images sont sujettes à de multiples manipulations autant qu'à la perspective de leur propre disparition. Pierre-Olivier Arnaud (1972) est diplômé de l'École Régionale des Beaux-Arts de Saint-Étienne. Son travail a été montré au Mamco (Genève, 2009), à l'Institut d'Art Contemporain (Villeurbanne, 2015), au Confort Moderne (Poitiers, 2015), au Plateau (Paris, 2017), en 2021 il a été accueilli en résidence à la Secession, Vienne. Tombolo Presses lui consacre une monographie qui paraîtra à l'automne. Son travail est représenté par les galeries Art : Concept, Paris et Skopia, Genève. Elsa & Johanna forment un duo d'artistes plasticiennes, photographes et réalisatrices. Elles se rencontrent à la School of Visual Arts de New York en 2014, où elles suivent un cursus en parallèle de leurs études respectives. Elsa est alors étudiante à l'École nationale supérieure des Arts Décoratifs, tandis que Johanna étudie aux Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier d'Eric Poitevin. En 2015, elles se font connaître avec la série d'autoportraits A Couple of Them, dans laquelle elles incarnent des personnages fictifs, occupant à la fois le rôle de modèle, de styliste, de scénographe et de photographe. L'œuvre entre dans la collection du Fonds d'acquisition d'art contemporain de la ville de Paris, en 2018. La mise en scène de soi devient un thème récurrent de leur travail personnel. Elles sont Invitées au Salon de Montrouge, en 2016, et sont finalistes du Prix HSBC pour la photographie puis remportent le Prix Picto de la Mode, en 2017. Elles sont représentées par la Galerie La Forest Divonne la même année et exposent depuis au MAC VAL, à Art Paris et Paris Photo, remportent le Prix du public du Festival de Hyères dans la section photographie en 2019 et ont été dernièrement finalistes du prix du Festival de Photographie d'Arles Louis Rœderer. Elles ouvrent leur première exposition rétrospective en 2021 jusqu'à mars 2022 à la Stadtische Galerie de Karlsruhe en Allemagne où plus d'une centaine d'œuvres du binôme est exposée. L'artiste Agnès Geoffray a été en résidence à la Rijksakademie à Amsterdam (2002-2004), et pensionnaire à la Villa Médicis à Rome (2010). Des expositions personnelles au Frac Auvergne, au Point du Jour, au Centre Photographique d'Île-de-France ont accompagné des expositions collectives au Centre Pompidou Paris, aux Rencontres photographiques d'Arles, au Jeu de Paume, au Mac Val. Elle a exposé à l'étranger entre autres à la Kunsthalle de Vienne, au Kunsthaus de Zurich, au Centre de la photographie à Genève, au Musée de l'Élysée à Lausanne. Elle est représentée par la Galerie Maubert à Paris, et éditée par La Lettre volée à Bruxelles. Quatre ouvrages monographiques ont été publiés aux éditions La Lettre volée : Ultieme Hallucinatie, Profond silence, Les Captives et Before the eye lid's laid. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des Loges Mercredi 9 novembre 2022
Ne travaillez jamais : la jeunesse de Guy Debord. Dialogue avec Frank Perrin à l'occasion de la publication de son essai Guy Debord, printemps aux éditions Louison. « Ils ont à peine vingt et un ans de moyenne d'âge. Ils forment une tribu de la table rase, une famille de la démolition sans précédent. Dans le Saint-Germain-des-Prés de l'après-guerre, ils rejettent les mirages des Trente Glorieuses : le bonheur, le travail, la réussite. Ils ne veulent ni être heureux, ni travailler, ni réussir et ils ne se préoccupent pas de l'avenir. Ils veulent renverser le monde. Ces enfants perdus se prénomment Michèle (Bernstein), Ivan (Chtcheglov), Asger (Jorn), Gil (J. Wolman), Ralph (Rumney), Éliane (Papaï), Jean-Michel (Mension), Serge (Berna), Kaki (Harispe), Jean-Claude (Guilbert), Vali (Myers) – et tous gravitent autour de Guy (Debord). La secrète entreprise de subversion dans laquelle ils se lancent se nommera plus tard le situationnisme. Pour l'instant, ils sont jeunes et vivent cette aurore comme un chef-d'œuvre. » Dans cet essai biographique kaléidoscopique, au fil des portraits, Frank Perrin restitue le magnétisme mystérieux d'une jeunesse affolée dont Guy Debord a été la boussole. Frank Perrin est artiste. Il a été philosophe et critique d'art, fondateur de la revue Blocnotes en 1992 et, en 1998, du magazine Crash. Agitateur polymorphe, il inspecte sans cesse avec son œuvre la schizophrénie du capitalisme avancé. Il travaille aujourd'hui avec la galerie Michel Rein. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Vendredi 4 novembre 2022 Amphi des Loges Crédit photo : © Droits réservés
Thibault Boulvain a soutenu en 2017, à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, une thèse sur les représentations visuelles de la séropositivité et du sida, en Europe et aux États-Unis, entre 1981 et 1997. L'ouvrage qui en est issu, L'art en sida. 1981-1997, est paru en juin 2021 aux Presses du réel (collection « Œuvres en sociétés »). Tout en poursuivant ses recherches sur cette question, et plus largement sur les représentations visuelles de la maladie dans l'histoire, Thibault Boulvain explore actuellement un nouveau terrain de recherche : "L'effet-Méditerranée" dans les arts visuels des années 1950 à nos jours. Il prépare une exposition sur la question, qui se tiendra au Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée en 2025. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Mardi 25 octobre 2022 Amphi des Loges Crédit photo : © Droits réservés
Auteur salué par la critique et lauréat de plusieurs Grands Prix de l'Imaginaire, Alain Damasio revient sur son dernier roman, Les Furtifs (La Volte), qui réunit ses préoccupations politiques, son inventivité de langage et ses innovations typographiques. Né à Lyon en 1969, Alain Damasio caracole sur les cimes de l'imaginaire depuis la parution en 2004 de son deuxième roman, La Horde du contrevent. Il explique sa prédilection pour les récits polyphoniques, et pour le travail physique, physiologique de la langue, par un besoin vital d'habiter plusieurs corps, et de se laisser lui-même habiter. Après la réédition par la Volte en 2007 de La Zone du Dehors (Cylibris, 2001), récit d'anticipation inspiré par Michel Foucault, et un recueil de nouvelles, Aucun souvenir assez solide, Alain Damasio publie son roman Les Furtifs, qui réunit ses préoccupations politiques, son inventivité de langage et ses innovations typographiques. Amplement salué par la critique, Alain Damasio construit une œuvre rare, sans équivalent dans les littératures de l'imaginaire. La Horde du Contrevent a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 2006 et le prix Imaginales des Lycéens 2006. La Zone du Dehors a reçu le Prix Européen Utopiales 2007. Self-made-man ? Ou la créativité discutable de Nolan Peskine a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 2018 dans la catégorie meilleure nouvelle. (À lire dans le recueil Au bal des actifs). Les Furtifs a été élu Meilleur Livre 2019 par le magazine Lire, a reçu le prix Libr'à Nous 2020 dans la catégorie Imaginaire et a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 2020. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Mardi 7 juin 2022 Amphithéâtre des Loges Crédit Photo : © Cyrille Choupas
Une artiste sans frontière. L'œuvre de Myriam Mihindou ne connaît aucune frontière, au sens propre comme au figuré. Du saut en hauteur à l'architecture, en passant par l'école des beaux-arts de Bordeaux, sa formation déploie plusieurs espaces d'expression. Elle évacue la question de l'appartenance à une culture spécifique ou à un médium artistique en jouant des porosités et de la « Relation » telle qu'Édouard Glissant l'a définie. La performance, comprise comme une pratique où le corps est à la fois l'outil et l'écran d'une pensée, peut être envisagée comme le fil conducteur d'une création artistique cathartique. Avant cela, le voyage et la rencontre nourrissent son travail. De l'Égypte à la France métropolitaine, en passant par le Maroc, la Réunion, le Gabon, l'Ouganda ou les États-Unis, M. Mihindou est une véritable exote, qui, par le déplacement et l'expérimentation de lieux et de contextes spécifiques, mène une recherche physique et mémorielle. Sur place, elle investit et arpente les langues, les énergies, les histoires, les paysages, les corps, les matériaux qu'elle va ensuite injecter dans ses performances et sculptures. (Texte de Julie Crenn, critique d'art et commissaire d'expositions) Penser le présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Vendredi 15 avril 2022 Amphithéâtre des Loges
Pour une archéologie des drones Table ronde autour du dernier numéro de la revue Transbordeur. Photographie histoire société (Macula) avec Angela Lampe (conservatrice au MNAM), Anne-Katrin Weber (université de Bâle, coordinatrice du dossier), Pauline Chasseray-Peraldi (Sorbonne Université), Linda Garcia d'Ornano (Paris 1 Panthéon Sorbonne), Christian Joschke (Beaux-Arts de Paris, co-rédacteur en chef de Transbordeur). L'histoire des vues aériennes est liée au développement des moyens de locomotion aériens qui, depuis le XVIIIe siècle, produisent de nouveaux points de vue fixes et mobiles sur la terre. Des premières montgolfières aux drones contemporains, les dispositifs de vision aérienne génèrent une iconographie au croisement de l'expérimentation militaire, scientifique et artistique qui nourrit depuis longtemps la culture populaire. Le numéro 6 de la revue Transbordeur revisite cette histoire de la vue d'en haut en éclairant en particulier sa dimension politique et épistémologique. Dans cette perspective, Transbordeur privilégie la notion d'« image verticale » à celle, plus générique, de vue aérienne. Cette notion permet non seulement de renvoyer à un arrangement spatial spécifique, mais également de souligner les relations de pouvoir qui le soutiennent et le modélisent. À la fois représentation et matérialisation de rapports de domination coloniale et impérialiste ou de politiques de surveillance policière et militaire, l'image verticale est productrice d'un savoir qui forge ces rapports et les rend possibles. À l'inverse, dans une démarche militante ou citoyenne, elle peut fournir une preuve permettant d'exposer et de dénoncer la violence et l'illégalité des agressions commises par des acteurs étatiques et institutionnels. Penser le présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des Loges Jeudi 7 avril 2022 Crédit photo : droits réservés
Dimitri Chamblas rejoint l'École de danse de l'Opéra de Paris à l'âge de dix ans. Durant sa carrière, il collabore avec les chorégraphes Boris Charmatz, William Forsythe, Emmanuelle Huynh, Benjamin Millepied ou Mathilde Monnier. Il cofonde l'association Edna avec le chorégraphe Boris Charmatz en 1992. Ils créent ensemble le duo À Bras-le-corps présenté dans le monde entier et entré au répertoire de l'Opéra national de Paris en 2018. Il participe à la création du Los Angeles Dance Project de Benjamin Millepied. En 2015, il est nommé directeur artistique de la 3e Scène – Opéra national de Paris. De 2017 à 2021, il est directeur de la danse au California Institute of the Arts (CalArts) de Los Angeles où il vit actuellement. Ses récents projets sont un duo avec la rockstar Kim Gordon ; Slow Show, un spectacle questionnant le temps pour cinquante performers ; Crowd Out, un opéra de David Lang pour mille chanteurs qu'il met en scène au Los Angeles philharmonique. Depuis 2019, il travaille sur A_YARD, une pièce créée avec un groupe d'hommes incarcérés dans la prison de haute sécurité de Los Angeles. Son travail a notamment été présenté à la Tate Modern de Londres, au Centre Pompidou (Paris), au Museum of contemporary art of Los Angeles, à l'Opéra national de Paris, à Performa New York, au musée du Louvre. Dimitri Chamblas crée actuellement, en collaboration avec Kim Gordon, une pièce pour les 15 danseurs de la compagnie L.A. Dance Project, débute avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés un programme de danse dans différents camps à travers le monde et poursuit son travail de recherche universitaire autour des pédagogies expérimentales. En 2019, il a été nommé Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres. Depuis 2021, Studio Dimitri Chamblas est soutenu par le ministère de la culture français. Il évoquera son parcours de danseur (Opéra de Paris, Charmatz, Huynh, Forsythe, Monnier), de chorégraphe, de pédagogue (Calarts, Prison de Los Angeles). Il partagera en dialogue avec Emmanuelle Huynh ses visions sur les transformations pédagogies à l'œuvre dans le champ chorégraphique et artistique national et international depuis 15 ans. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des Loges Jeudi 31 mars 2022 Crédit photo : droits réservés
Marjolaine Lévy est docteure en histoire de l'art contemporain à l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV), critique d'art et professeure d'histoire de l'art à l'EESAB (Rennes) et à l'Ensad (Paris). Elle est l'auteure, parmi d'autres essais et catalogues d'exposition, de Les Modernologues (Mamco, 2017) et a dirigé l'ouvrage 20 ans d'art en France. Une histoire sinon rien. (Flammarion, 2018), vaste panorama de la scène artistique française de 1999 à aujourd'hui. Elle collabore régulièrement aux Cahiers du Musée national d'art moderne et à la revue Interwoven. Elle travaille actuellement à un projet de recherche sur art, décor et télévision. Elle a assuré le commissariat des expositions « Des mots et des choses » au Frac Bretagne au printemps 2019, « 26 x Bauhaus », projet itinérant présenté en 2019 dans les instituts français de Berlin, Brême et Munich, ainsi que « Histoires d'abstraction. Le cauchemar de Greenberg » en 2022 à la fondation Pernod Ricard. Elle travaille à une exposition consacrée au formalisme dans le paysage artistique contemporain. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des Loges Jeudi 24 mars 2022 Crédit photo : 2022 Jeunes Commissaires
Perspectives différentes, autres soi L'artiste contemporain anglais Marcus Coates présentera son œuvre, en s'intéressant particulièrement à la capacité de ses actions à créer des transformations personnelles, sociales et culturelles. La capacité à reformuler et réinventer les relations avec le monde "plus qu'humain" est au centre de ses préoccupations. Il est aujourd'hui un des artistes les plus importants sur ces enjeux. Conférence en anglais animée par Estelle Zhong Mengual dans le cadre de la Chaire Paysage : l'art à la rencontre du vivant Avec le soutien de Dior Parfums Mercredi 16 mars 2022 Amphithéâtre d'Honneur Crédit photo : droits réservés
William Kentridge est l'un des artistes contemporains les plus en vue aujourd'hui. Il travaille une multitude de médiums : dessin, écriture, film, performance, musique, théâtre et pratiques collaboratives, pour créer des œuvres d'art qui sont ancrées dans la politique, la science, la littérature et l'histoire, tout en maintenant un espace pour la contradiction et l'incertitude. Les œuvres de Kentridge ont été montrées dans des musées, des galeries et des théâtres du monde entier depuis les années 1990, notamment au Museum of Modern Art de New York, au Albertina Museum de Vienne, au Musée du Louvre de Paris, au Louisiana Museum de Copenhague, au musée Reina Sofia de Madrid et au Kunstmuseum de Bâle. Ses œuvres figurent dans les collections de musées et d'institutions artistiques du monde entier. Ses productions d'opéra comprennent La Flûte enchantée de Mozart, Le Nez de Chostakovitch et les opéras Lulu et Wozzeck d'Alban Berg. Elles ont été montrées, entre autres, au Metropolitan Opera de New York, la Scala de Milan, l'English National Opera de Londres, l'Opéra de Lyon, l'Opéra d'Amsterdam, l'Opéra de Sydney et le Festival de Salzbourg. En 2016, Kentridge fonde le Centre for the Less Good Idea à Johannesburg : un espace de réflexion et de création réactive par le biais de pratiques artistiques expérimentales, collaboratives et transdisciplinaires. Le Centre accueille un programme continu d'ateliers, de performances publiques et d'activités de mentorat. Titulaire de doctorats honorifiques de plusieurs universités, dont Yale et l'université de Londres, William Kentridge a notamment reçu le prix Kyoto (2010), le prix Princesa de Asturias (2017) et le prix Praemium Imperiale (2019). Il dialogue avec Marie-Laure Bernadac, conservatrice générale honoraire du Patrimoine, notamment en charge de l'art contemporain au Musée du Louvre et commissaire de nombreuses expositions dont celle sur William Kentridge organisée au LaM Villeneuve d'Ascq en 2020. Conservatrice générale honoraire du Patrimoine, Marie-Laure Bernadac a été conservatrice au musée Picasso, au Centre Pompidou, en charge du cabinet d'art graphique, au capc musée d'art contemporain de Bordeaux, puis en charge de l'art contemporain au musée du Louvre. Elle fut commissaire de nombreuses expositions sur Pablo Picasso, sur Louise Bourgeois, Anish Kapoor, Jenny Holzer, Cindy Sherman, Jan Fabre, Wim Delvoye, MIchelangeo Pistoletto, William Kentridge... Elle fut également co-commissaire de fémininmasculin, le sexe de l'art, au Centre Pompidou en 1995, de Présumés innocents, l'art contemporain et l'enfance, à Bordeaux en 2000, D'Africa remix, au Centre Pompidou, 2002 ; de Leiris & Co. au Centre Pompidou-Metz, 2015…. Elle a publié les Ecrits de Picasso (1989, réédition Quarto Gallimard, en 2021), la première biographie de Louise Bourgeois, femme-couteau (Flammarion, 2019), Annette Messager, mot pour mot (Presses du réel, 2006). La chaire Dessin Extra-Large est réalisée avec le soutien de la Maison Chaumet. Vendredi 4 mars 2022 Amphithéâtre d'Honneur Crédit photo : Norbert Miguletz
Giuseppe Penone est l'un des plus grands sculpteurs contemporains et fait l'objet d'une reconnaissance internationale. Né en 1947 en Italie, il fait partie du mouvement de l'Arte povera. Il a enseigné pendant plus de 20 ans comme chef d'atelier aux Beaux-Arts de Paris. Il a représenté l'Italie à la Biennale de Venise en 2007 et investi le parc du Château de Versailles avec des sculptures monumentales en 2013. Il expose jusqu'en janvier 2022 à la Bibliothèque nationale de France. Laurent Busine fut directeur des expositions du Palais des Beaux-arts de Charleroi de 1983 à 2002, date à laquelle il prit la direction, jusqu'en 2016, du Musée des Arts Contemporains du Grand-Hornu (Belgique) qu'il a créé. Il a par ailleurs été maître de conférences en Muséologie à l'Université Libre de Bruxelles. Commissaire de nombreuses expositions dans les lieux qu'il a dirigé, il réalise une première exposition de Giuseppe Penone dès 1987. Auteur de nombreuses publications dans le domaine de l'histoire de l'art contemporain et de quelques fictions littéraires. Ils dialoguent à l'occasion de la parution de Respirer l'ombre aux éditions des Beaux-Arts de Paris. Lecture de textes de l'artiste par la comédienne Anne Consigny. Une signature est proposée à l'issue de la rencontre. Cet ouvrage passionnant réunit l'ensemble des écrits de Giuseppe Penone et permet de mieux appréhender son œuvre et sa personnalité. Édition augmentée des dernières contributions de l'artiste, d'une centaine de croquis, de notes et de dessins inédits. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des Loges jeudi 24 février 2022 Crédit Photo : Droits réservés
Être chamane. Corine Sombrun est une écrivaine, ethnomusicienne et spécialiste du chamanisme mongol, formée à la transe par des chamanes de Mongolie. Elle s'inscrit parmi les écrivains voyageurs. Ses livres, en grande partie autobiographiques, ainsi que les entretiens et conférences qu'elle donne, témoignent de son parcours dans le chamanisme puis de sa participation en tant que sujet et coauteure de recherches scientifiques sur la transe chamanique. Elle dialogue avec Alain Berland. Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des loges jeudi 10,février 2022 Crédit Photo : Philippe Dobrowlska
Nicolas Bourriaud est curator et critique d'art. Il dirige Radicants, une « coopérative curatoriale » qui débutera en 2022. Il a fondé et co-dirigé le Palais de Tokyo de 1999 à 2006, avant de devenir Gulbenkian Curator for Contemporary Art à la Tate Britain en 2007, et de piloter la création du Pinchuk Art Center à Kiev. Il est appelé à diriger le service de l'inspection à la création artistique du ministère de la Culture en 2010 et dirige ensuite plusieurs institutions culturelles jusqu'en 2021. En tant que commissaire d'expositions, il a notamment réalisé les biennales de Moscou (2003), Lyon (2005), Athènes (2011), Taipei (2014) et Istanbul (2019), ainsi que la triennale de la Tate (2009). Parmi ses essais sur l'art contemporain, traduits en plusieurs langues, on trouve Esthétique Relationnelle (1998), Post-production (2001), Radicant (2009), L'Exforme (2015) et Inclusions. Esthétique du capitalocène (2020). Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Amphithéâtre des loges jeudi 13 janvier 2022
L'art d'aimer Emmanuel Mouret est réalisateur et acteur. Il est diplômé de la FEMIS en 1998 et a réalisé son premier long métrage, Laissons Lucie faire en 2000. Depuis il a réalisé 9 autres films et a été acteur sur 8 de ses réalisations. Son dernier film Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait a été nominé aux Césars 2021 dans les catégories meilleur scénario original, meilleure réalisation et meilleur film. Jeudi 9 décembre 2021 Amphithéâtre d'honneur Avec le soutien de Société Générale
Michelangelo Pistoletto est né à Biella en 1933. Dans les années soixante, il a été une véritable source d'inspiration et protagoniste du mouvement artistique d'Arte Povera. On se souvient de certains de ses principaux projets développés au cours de sa longue carrière : Quadri specchianti (Peintures miroirs) 1962, Oggetti in meno (Objets en moins) 1965-66, Venere degli stracci (Vénus des haillons) 1967, Le Stanze (Les salles) 1976, L'arte assume la religione (l'Art prend sur la religion) 1978, Progetto Arte (Projet d'Art) 1994, Terzo Paradiso (Troisième Paradis) 2003. Dans les années 90, à l'intérieur d'une ancienne manufacture de laine à Biella, il fonde la ville d'art Cittadellarte - Fondazione Pistoletto et l'UNIDEE - University of Ideas. En 2003, lui a été décerné le Lion d'or en faveur de l'ensemble de sa carrière à la Biennale de Venise. En 2004, Pistoletto reçoit un doctorat honorifique du diplôme en sciences politiques de l'Université de Turin et, en 2007, le Prix de la Fondation Wolf en arts à Jérusalem. En 2013, il reçoit le Praemium impérial de Tokyo. En 2015, un second diplôme honorifique lui est attribué provenant de de l'Universidad de las Artes de La Habana (Université des arts), à Cuba. En 2019, l'Académie Lecce des Beaux-Arts lui décernera la Laurea Honoris Causa. À partir de 2015, Michelangelo Pistoletto créé les Forums de la Renaissance : rencontres et activités sont organisées deux fois par an dans le monde entier afin d'approfondir et diffuser la philosophie du Troisième Paradis à travers la méthodologie demopraxy. Avec la participation de GALLERIA CONTINUA et des Amis des Beaux-Arts de Paris Lundi 6 décembre 2021 Amphithéâtre des loges Crédit photo : Courtesy Cittadellarte
Les historiens de l'art Arnaud Pierre et Pascal Rousseau dialoguent à l'occasion de la parution de l'ouvrage de référence L'Abstraction aux éditions Citadelles et Mazenod. L'émergence de l'abstraction au début du XXe siècle a mené à un changement total de paradigme. Cet ouvrage vise à retracer l'épopée de ces œuvres qui s'émancipent du réel et la rupture majeure qu'elles provoquent dans l'histoire de l'art. Ni absence du monde, ni sacrifice de la signification, l'abstraction vise un langage universel, en lien étroit avec les mutations technologiques de la société portées par les nouveaux médias, de la photographie au cinéma jusqu'à la vidéo et la révolution des cultures numériques. Ce champ élargi des pratiques de l'art abstrait oblige à repenser la géographie globale de son histoire et de ses développements, en prenant en compte les circulations mondiales de cette aventure de l'esprit et des formes. Des aquarelles de William Turner aux expérimentations cybernétiques dans l'art contemporain, ce voyage en abstraction montre à l'échelle internationale - de l'Europe au Japon en passant par l'Amérique latine et les États-Unis - la pluralité des formes, des pratiques et des concepts qui ont nourri cette quête. Avec le soutien de Société Générale Jeudi 2 décembre 2021 Amphithéâtre des loges Crédit photo : Éditions Citadelles et Mazenod
Pour clore la 5e édition du festival « Un Week-end à l'Est » consacrée à Sofia, un regard sur la Bulgarie actuelle et sa capitale, sa place au sein de l'Europe, ses inquiétudes, ses espoirs. Avec l'écrivaine Kapka Kassabova (L'Écho du lac, traduit de l'anglais par Morgane Saysana, Marchialy, 2021) et les politologues et essayistes Ivan Krastev et Jacques Rupnik. Une rencontre animée par Thibaut Sardier, journaliste au service "idées" de Libération. Lundi 29 novembre 2021 Amphithéâtre des loges Crédit photos : droits réservés ; Marcin Kalinski PAP ; Libor Stejskal, Jan Maly ml
Theodore Ushev à l'œuvre Son style très distinctif, unique, a très tôt fait de Theodore Ushev l'un des artistes et cinéastes d'animation les plus remarquables de sa génération. Né à Kyustendil, Bulgarie, en 1968, fils d'un journaliste et peintre abstrait, diplômé de l'Académie nationale des Beaux-Arts de Sofia, il débute comme affichiste et illustrateur, puis comme directeur artistique pour plusieurs agences à Montréal, où il s'établit en 1999, avant de se consacrer au cinéma d'animation. De Early in Fall, Late in Winter (2003), sélectionné en compétition aux festivals d'animation d'Annecy et d'Ottawa, à Physique de la tristesse (2019), son dernier film (sélection officielle pour l'Oscar du meilleur court métrage d'animation, Cristal du court-métrage au Festival du film d'animation d'Annecy), en passant par sa trilogie sur le pouvoir, Tower Bawher (2006), Drux Flux (2008) et Gloria Victoria (2012), son œuvre, par le choix de la forme, des outils et des matériaux utilisés, les effets de montage, est résolument tournée vers l'expérimentation. Extraits de films et discussion avec Marie-Pauline Mollaret, critique de film et éditrice en chef du webzine Écran Noir. Dans le cadre du festival « Un Week-end à l'Est ». Lundi 29 novembre 2021 Amphithéâtre des loges Crédit photo : droits réservés
Un couple iconique de l'art contemporain : Christo et Jeanne-Claude Christo Vladimiroff Javacheff est né en Bulgarie en 1935. Il étudie aux Beaux-Arts de Sofia avant de fuir le régime et de s'installer à Paris, en 1958, où il rencontre Jeanne-Claude Denat de Guillebon, qui deviendra sa femme et la complice de tous ses gigantesques projets artistiques. Le leitmotiv de leur œuvre ? Empaqueter des monuments, des lieux, des parcs afin de créer une œuvre hors-normes et éphémère. On leur doit, entre autres, les « Surrounded Islands », l'encerclement des îles de Biscayne à Miami par du polypropylène rose fuchsia (1983), l'empaquetage du Pont-Neuf à Paris en 1985 par du polyester ocre-jaune et l'empaquetage du Reichstag à Berlin en 1995 par un tissu argenté. « The floating Piers » une installation de plateformes flottantes reliant des îles du lac d'Iseo en Italie, en 2016, sera réalisé sans Jeanne-Claude, décédée en 2009. Avec Laure Martin, historienne de l'art et commissaire d'exposition, amie de longue date de Christo et Jeanne-Claude, et Vladimir Yavachev, neveu de Christo, qui a accompagné son oncle dans nombre de ses projets. Tous deux ont dirigé « L'Arc de Triomphe, Wrapped », ultime œuvre de l'artiste disparu en mai 2020. Discussion modérée par Alain Berland, responsable de la programmation culturelle aux Beaux-Arts de Paris. Dans le cadre du festival « Un Week-end à l'Est ». Jeudi 25 novembre 2021 Amphithéâtre des Loges Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Crédit photos : Fondation Christo et Jeanne-Claude
Ancienne élève de l'ENS, agrégée de philosophie et docteure en philosophie, Chantal Jaquet est professeure d'histoire de la philosophie moderne à l'université Paris1-Panthéon-Sorbonne et elle dirige le Centre d'Histoire des Philosophies Modernes de la Sorbonne. Centrées autour des expressions de la puissance d'agir, ses recherches portent sur la philosophie du XVIIe siècle, (Spinoza et Bacon), sur la philosophie du corps, (les rapports corps/esprit, l'odorat, l'art contemporain olfactif) et sur la philosophie sociale. Elle a publié 30 ouvrages parmi lesquels figurent Sub specie aeternitatis, étude des concepts de temps durée et éternité chez Spinoza, (Kimé, 1997, Classiques Garnier 2014) ; Le Corps, PUF, 2001 ; L'unité du corps et de l'esprit. Affects, actions passions chez Spinoza, PUF, 2004, 2015 ; Les expressions de la puissance d'agir chez Spinoza, Publications de la Sorbonne, 2005 ; Philosophie de l'odorat, PUF, 2010 ; Bacon et la promotion des savoirs, PUF, 2010 ; Les liens corps esprit, regards croisés à partir de cas cliniques, C. Jaquet, P. Neveu, E. W. Pireyre, F. de Sainte-Maréville, P. Scialom, Dunod, 2014 ; Les Transclasses ou la non reproduction, PUF, 2014 ; L'art contemporain olfactif, Classiques Garnier, 2015 ; Spinoza à l'œuvre, Publications de la Sorbonne, 2017, Philosophie du kôdô, l'esthétique japonaise fragrances, des Vrin, 2018, Juste en passant, entretiens avec Jean-Marie Durand, Puf, 2021. Chantal Jaquet dialogue avec l'artiste Antoine Renard Jeudi 18 novembre 2021 Amphithéâtre d'Honneur Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Crédit photo : Philosophie Magazine
Genre et sexualité. Maïa Mazaurette est autrice et illustratrice, spécialiste des questions de genre et de sexualité depuis plus de quinze ans. Elle est aujourd'hui la chroniqueuse genre & sexo attitrée du Monde, de l'émission Quotidien sur TMC, et de Grand Bien Vous Fasse sur France Inter. En parallèle, elle a publié un grand nombre de nouvelles, romans (Dehors les Chiens, Rien ne nous survivra), bandes dessinées (Péchés mignons, Sale Bête) et essais (La revanche du clitoris, Sortir du Trou). Mardi 9 novembre 2021 Amphithéâtre d'Honneur Penser le Présent est réalisé avec le soutien de Société Générale. Crédit photo : Michael Hull Photo