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« Après plus de 10 heures de débats intenses, relève le siteSenego, marqués par des tensions et une vive émotion lorsque les victimes ont été évoquées, l'Assemblée nationale a adopté hier la loi portant interprétation de la loi d'amnistie. Le texte, attendu par une grande partie des victimes, des détenus et de la majorité parlementaire, a été voté par 126 députés sur 146. »Alors, il faut resituer le contexte : « entre 2021 et 2024, rappelle Afrik.com, le Sénégal a été secoué par des manifestations politiques violentes, principalement en opposition aux décisions du gouvernement de l'époque. La répression de ces manifestations a fait au moins 65 morts et de nombreux blessés. Les forces de l'ordre, soutenues par des hommes armés en civil, ont été accusées de réprimer violemment les contestations. Celles-ci ont laissé un lourd traumatisme dans le pays. La loi d'amnistie adoptée en mars de l'année dernière, sous la présidence de Macky Sall, visait à mettre fin à ces tensions en annulant les poursuites pour les crimes et délits commis pendant cette période. Cette loi a été saluée par certains comme une mesure nécessaire pour pacifier le pays. Cependant, pointe Afrik.com, elle a rapidement suscité des critiques (…). De nombreux défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile ont dénoncé la possibilité d'une impunité totale pour les responsables des violences. »« L'ancien régime au poteau ! »Et dès son arrivée au pouvoir, rappelle pour sa part Le Monde Afrique, « le régime du président élu, Bassirou Diomaye Faye, avait promis d'abroger cette loi “pour que toute la lumière soit faite et les responsabilités établies de quelque bord qu'elles se situent“, selon les mots du premier ministre, Ousmane Sonko, en décembre devant les députés. Mais c'est finalement “une proposition de loi interprétative“ modifiant le texte » qui a été adoptée hier.Une proposition de loi, précise Dakar Matin, qui « exclut de toute amnistie, notamment les infractions criminelles ou correctionnelles telles que la torture, les actes de barbarie, les meurtres, les assassinats, les disparitions forcées et l'utilisation de nervis armés. Amadou Ba, auteur de la proposition, a souligné que “tous ceux responsables d'assassinats, de tortures ou de meurtres, quel que soit leur appartenance politique, ne bénéficieraient jamais de l'amnistie”. »« L'ancien régime au poteau », s'exclame Walf Quotidien en première page. « Le Pastef (le parti au pouvoir) fait le procès de Macky et de son régime. » De son côté, poursuit le journal, « l'opposition rue dans les brancards. »« L'opposition et de nombreuses organisations de la société civile estiment (en effet), préciseAfrik.com, que la révision de la loi d'amnistie ne répond pas aux attentes des Sénégalais. Pour eux, cette révision semble davantage protéger les militants du Pastef, qu'elle ne rend justice aux victimes. Des voix s'élèvent, comme celle du mouvement Y en a marre, pour dénoncer une politisation de la révision législative et réclamer l'abrogation totale de la loi. »Quid des émeutiers ?En effet, renchérit Le Quotidien à Dakar, « cette loi d'interprétation ne garantit pas toutes les conditions pour que justice soit faite car elle semble soustraire les émeutiers de leurs responsabilités et cibler les Forces de défense et de sécurité. »Et Le Quotidien de déplorer que « ceux qui ont brûlé des bus, ceux qui ont saccagé les grandes surfaces, ceux qui ont attaqué la Sonatel, ceux qui ont brûlé l'université Cheikh Anta Diop et pillé des commerces et banques (…), vont pouvoir se réfugier derrière une motivation politique pour se soustraire à la Justice. Et les victimes dans tout cela ?, s'indigne le quotidien dakarois. Elles n'auront que leurs yeux pour constater les dégâts et éventuellement pleurer. Le soutien de l'Etat ? Elles devront s'en passer. »Commentaire enfin de L'Observateur Paalga au Burkina Faso : « le hic est que si les auteurs de crimes graves peuvent être poursuivis, ceux responsables de dégâts matériels restent amnistiés. Certains redoutent que cette révision ne serve en réalité qu'à protéger les militants du parti au pouvoir. C'est comme si l'histoire se répétait donc : cette fois-ci, la contestation a changé de camp. »
« Après plus de 10 heures de débats intenses, relève le siteSenego, marqués par des tensions et une vive émotion lorsque les victimes ont été évoquées, l'Assemblée nationale a adopté hier la loi portant interprétation de la loi d'amnistie. Le texte, attendu par une grande partie des victimes, des détenus et de la majorité parlementaire, a été voté par 126 députés sur 146. »Alors, il faut resituer le contexte : « entre 2021 et 2024, rappelle Afrik.com, le Sénégal a été secoué par des manifestations politiques violentes, principalement en opposition aux décisions du gouvernement de l'époque. La répression de ces manifestations a fait au moins 65 morts et de nombreux blessés. Les forces de l'ordre, soutenues par des hommes armés en civil, ont été accusées de réprimer violemment les contestations. Celles-ci ont laissé un lourd traumatisme dans le pays. La loi d'amnistie adoptée en mars de l'année dernière, sous la présidence de Macky Sall, visait à mettre fin à ces tensions en annulant les poursuites pour les crimes et délits commis pendant cette période. Cette loi a été saluée par certains comme une mesure nécessaire pour pacifier le pays. Cependant, pointe Afrik.com, elle a rapidement suscité des critiques (…). De nombreux défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile ont dénoncé la possibilité d'une impunité totale pour les responsables des violences. »« L'ancien régime au poteau ! »Et dès son arrivée au pouvoir, rappelle pour sa part Le Monde Afrique, « le régime du président élu, Bassirou Diomaye Faye, avait promis d'abroger cette loi “pour que toute la lumière soit faite et les responsabilités établies de quelque bord qu'elles se situent“, selon les mots du premier ministre, Ousmane Sonko, en décembre devant les députés. Mais c'est finalement “une proposition de loi interprétative“ modifiant le texte » qui a été adoptée hier.Une proposition de loi, précise Dakar Matin, qui « exclut de toute amnistie, notamment les infractions criminelles ou correctionnelles telles que la torture, les actes de barbarie, les meurtres, les assassinats, les disparitions forcées et l'utilisation de nervis armés. Amadou Ba, auteur de la proposition, a souligné que “tous ceux responsables d'assassinats, de tortures ou de meurtres, quel que soit leur appartenance politique, ne bénéficieraient jamais de l'amnistie”. »« L'ancien régime au poteau », s'exclame Walf Quotidien en première page. « Le Pastef (le parti au pouvoir) fait le procès de Macky et de son régime. » De son côté, poursuit le journal, « l'opposition rue dans les brancards. »« L'opposition et de nombreuses organisations de la société civile estiment (en effet), préciseAfrik.com, que la révision de la loi d'amnistie ne répond pas aux attentes des Sénégalais. Pour eux, cette révision semble davantage protéger les militants du Pastef, qu'elle ne rend justice aux victimes. Des voix s'élèvent, comme celle du mouvement Y en a marre, pour dénoncer une politisation de la révision législative et réclamer l'abrogation totale de la loi. »Quid des émeutiers ?En effet, renchérit Le Quotidien à Dakar, « cette loi d'interprétation ne garantit pas toutes les conditions pour que justice soit faite car elle semble soustraire les émeutiers de leurs responsabilités et cibler les Forces de défense et de sécurité. »Et Le Quotidien de déplorer que « ceux qui ont brûlé des bus, ceux qui ont saccagé les grandes surfaces, ceux qui ont attaqué la Sonatel, ceux qui ont brûlé l'université Cheikh Anta Diop et pillé des commerces et banques (…), vont pouvoir se réfugier derrière une motivation politique pour se soustraire à la Justice. Et les victimes dans tout cela ?, s'indigne le quotidien dakarois. Elles n'auront que leurs yeux pour constater les dégâts et éventuellement pleurer. Le soutien de l'Etat ? Elles devront s'en passer. »Commentaire enfin de L'Observateur Paalga au Burkina Faso : « le hic est que si les auteurs de crimes graves peuvent être poursuivis, ceux responsables de dégâts matériels restent amnistiés. Certains redoutent que cette révision ne serve en réalité qu'à protéger les militants du parti au pouvoir. C'est comme si l'histoire se répétait donc : cette fois-ci, la contestation a changé de camp. »
Send us a textBefore getting into today's podcast with the inspiring Amadou Ba, I want to ask all of you, wherever you are listening, to think about your own life and some of the important things you feel you have been able to accomplish.Maybe that was graduating from high school or university or maybe it was being accepted into a post-graduate masters or PhD program or perhaps it might have been getting your first career-changing job or even being promoted within your organization.Whatever it was, I want you to reflect on the people who believed in you and supported you along this path. Who were these people?When you think about these people, what was it they specifically did that gave you the confidence and belief in yourself to know and understand that you were absolutely on the right path?Today's episode will be the 270th episode I've released on my Run Your Life podcast and the conversation you are about to hear is all about the power of human connection. We are really going to focus on the role that important mentors, educators and coaches have played in our lives in helping us to understand what is possible in our lives.This podcast episode is with the amazing Amadou Ba, former 6ft 10 center who played 4 seasons with the University of Michigan Wolverines Basketball team from 2002-2006.Amadou's story epitomizes what it means to embrace a truly resilient mindset and that when opportunities open up to us in life, we need to honor the talents and strengths we have by working as hard as possible. Doing so not only helps us to access the best of ourselves, but also pushes us to fulfill the potential we have to make a difference in our lives.What you will hear in this episode is Amadou's deep gratitude and appreciation for the people who believed in him and supported him along his journey to ultimately help him to go on to be a success student-athlete who graduated with a degree from the University of Michigan. As you listen to this episode, I hope you walk away reflecting on all of the people who gave you the support you needed to be successful in your life and that you always remember how important it is to keep giving back in your own ways to continue to make the difference in the world you desire.Although our accomplishments are important, the world is so much more of a better place when we give back to others.In closing, I want to thank my two friends Leticia Carino and Andy Duffield for being a part of this podcast and for sharing their own insight. Their contribution was much appreciated and made this conversation even more meaningful, so thank you Leticia and Andy.So with that, let's now jump into my conversation with the inspiring Amadou Ba.Connect With AmadouLinkedInFacebookAs well, you can connect with Leticia Carino and Andy Duffield as well below: Leticia CarioLinkedInTwitter 'X"Andy DuffieldLinkedIn
La démocratie en Afrique de l'Ouest : depuis quatre ans, elle est mise à mal par une succession de coups d'État militaires. Mais quel bilan tirer de l'année 2024 ? Le politologue Mathias Hounkpè a cosigné, avec Ismaïla Madior Fall, une analyse comparée des commissions électorales en Afrique de l'Ouest, qui a été publiée par la Fondation Friedrich Ebert. RFI : Du point de vue des avancées démocratiques en Afrique de l'Ouest, est-ce que 2024 est un bon cru ou un mauvais cru ? Mathias Hounkpè : Moi, je dirais que c'est un bon cru, parce qu'en Afrique de l'Ouest, on a organisé des élections dans deux pays. Et dans ces deux pays, les élections se sont plutôt bien déroulées, avec des résultats qui témoignent à la fois de la confiance des citoyens en la démocratie et de la capacité des institutions des pays concernés à jouer leur rôle. Ces résultats montrent aussi la capacité des citoyens à s'organiser pour protéger la démocratie et les élections.On va reparler du Sénégal et du Ghana, mais dans les États dirigés par des juntes militaires, est-ce que toute chance de retour à la démocratie a disparu cette année ? Ou, au contraire, voyez-vous quelques lueurs d'espoir démocratique dans la nuit ?Pour 2024, ça m'étonnerait qu'il y ait des initiatives de retour à l'ordre constitutionnel. Mais je n'ai aucun doute qu'il faudra bien y retourner à un moment donné. Dans les pays en transition en Afrique de l'Ouest, je n'en connais pas un seul où les autorités de transition pensent que les militaires doivent diriger nos pays ou que ce sont des coups d'État qui doivent servir de mode de gouvernance. Tous reconnaissent qu'il faut organiser des élections et créer un environnement où le pouvoir peut se transmettre pacifiquement et avec le consentement du peuple.Il y a dix mois, au Sénégal, quand le président Macky Sall a annoncé un report de l'élection, les pronostics étaient très pessimistes. Et puis finalement, tout s'est bien passé. Par quel miracle ?Je pense qu'il y a eu deux ou trois éléments clés. Premièrement, les institutions ont bien joué leur rôle. Prenez par exemple l'organe de gestion des élections ou le Conseil constitutionnel : chacune de ces institutions a agi de manière convenable. Deuxièmement, les citoyens se sont exprimés clairement sur ce qu'ils voulaient. Quand je dis citoyens, cela inclut à la fois les citoyens ordinaires, qui sont descendus dans la rue, et les organisations de la société civile ainsi que les associations professionnelles. Tout le monde s'est mobilisé pour exiger ce qu'il voulait. Enfin, troisièmement, le président Macky Sall a compris que le peuple voulait autre chose et a laissé faire. Car on connaît des pays où, malgré tous ces signaux, le président aurait pu insister, entraînant ainsi le pays dans une impasse.Dès le lendemain du scrutin présidentiel, dès le 25 mars, et contre l'avis de Macky Sall d'ailleurs, le candidat du pouvoir sortant, Amadou Ba, a reconnu sa défaite et a appelé Bassirou Diomaye Faye pour le féliciter. Qu'en pensez-vous ?Je pense qu'il faut le saluer. Mais il faut aussi reconnaître que c'est une habitude au Sénégal. Vous vous rappelez d'Abdou Diouf et d'Abdoulaye Wade. Maintenant, ce geste de reconnaissance par le candidat perdant est devenu presque normal au Sénégal.Quand il était dans l'opposition, le Pastef d'Ousmane Sonko et de Diomaye Faye dénonçait la brutalité du régime de Macky Sall. En effet, la répression des manifestations en 2021 et 2023 a fait plusieurs dizaines de morts. Aujourd'hui, Mathias Hounkpè, craignez-vous une dérive autoritaire de ce même Pastef, maintenant qu'il est au pouvoir ?Je pense que cela va être très difficile pour eux, justement parce qu'ils ont eux-mêmes été victimes de brutalités politiques. Cela devrait leur rendre difficile de prendre ce chemin.Une autre alternance démocratique cette année en Afrique de l'Ouest, c'est au Ghana, où la présidentielle a marqué le retour au pouvoir de l'ancien président John Dramani Mahama. Est-ce que le Ghana peut être un exemple pour toute la sous-région ?Je pense que le Ghana peut être un exemple, car il y a beaucoup d'éléments positifs à souligner dans la manière dont les élections se sont déroulées. Par exemple, la commission électorale du Ghana fait beaucoup d'efforts pour gagner la confiance des citoyens. Vous savez, au-delà de l'efficacité dans la gestion des élections, la confiance des parties prenantes est extrêmement importante. Jusqu'au dernier moment, cette commission a fait des concessions pour augmenter la transparence du processus.Au Ghana, les partis politiques se donnent aussi les moyens de jouer correctement leur rôle. Imaginez que le perdant a reconnu sa défaite sur la base des résultats collectés par son propre parti, sans attendre la proclamation officielle des résultats provisoires par la commission électorale. Cela montre que les partis politiques au Ghana sont capables, le soir même des élections, de collecter suffisamment de résultats pour savoir s'ils ont perdu ou non.Pour moi, c'est une leçon pour les partis politiques dans la sous-région, mais aussi pour les commissions ou organisations en charge des élections en Afrique de l'Ouest. Il y a vraiment beaucoup à apprendre des élections au Ghana.À lire aussiPrésidentielle au Ghana: John Mahama vainqueur avec 56% des voix, selon la Commission électoraleL'un des grands rendez-vous électoraux de l'année prochaine, c'est la présidentielle en Côte d'Ivoire, prévue en octobre prochain. Qu'en attendez-vous ?Je pense que, concernant la Côte d'Ivoire, la commission électorale devra redoubler d'efforts pour gagner la confiance des citoyens. L'environnement ivoirien reste fragile et nécessite des efforts supplémentaires pour réduire les risques de conflit.Pensez-vous que la Commission Électorale Indépendante (CEI) ne fait pas consensus ?Cette commission a une histoire. Et cette histoire montre en fait que vous avez des gens qui sont en désaccord avec elle, et d'autres qui, même s'ils sont d'accord, restent méfiants. Donc, la commission, les acteurs politiques et la société civile devront travailler ensemble pour créer un environnement collaboratif, rassurant et plus transparent. Cela aiderait à renforcer la confiance en la commission, ce qui est un élément clé.Et si le président Ouattara décidait de se présenter pour un quatrième mandat, qu'en penseriez-vous ?Ma position sur cette question est connue. Je pense qu'il n'aurait pas dû se présenter pour un troisième mandat. S'il décide d'y aller pour un quatrième, cela ajouterait certainement un nouvel élément de clivage dans le pays.Est-ce que ces alternances réussies au Sénégal et au Ghana peuvent aussi avoir un impact sur un pays comme le Togo, où le régime est en train de changer de Constitution ?Je ne suis pas sûr que les élections au Ghana et au Sénégal puissent avoir une influence sur ce qui se passe au Togo. Lorsque des présidents s'accrochent au pouvoir au-delà d'une certaine limite, il devient très difficile de les voir laisser le peuple s'exprimer librement ou se soumettre à ses décisions. Donc, je ne ferais pas le lien entre ces alternances et la situation togolaise.À lire aussiPrésidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Guillaume Soro décide de saisir la main tendue par Laurent Gbagbo
Au Sénégal, c'est la dernière ligne droite avant des législatives cruciales convoquées dimanche 17 novembre par le président Bassirou Diomaye Faye, qui a dissous en septembre l'Assemblée nationale pour demander aux Sénégalais de lui donner une majorité et les moyens d'agir. Babacar Ndiaye, analyste politique et directeur de recherche au think tank Wathi est notre invité. Il répond aux questions d'Esdras Ndikumana. RFI : Babacar Ndiaye, est-ce que vous pensez que le Pastef et son Premier ministre Ousmane Sonko à la manœuvre dans cette campagne ont de bonnes chances d'être suivis par les électeurs sénégalais et de décrocher cette majorité qu'il leur demande ? Babacar Ndiaye : Dans l'histoire politique du Sénégal, le président élu a toujours obtenu la majorité à l'Assemblée nationale. Et, le 24 mars, comme vous le savez, le président Diomaye Faye, après avoir été plébiscité par les Sénégalais avec quand même ses 54%, oui, il y a de fortes chances qu'il obtienne la majorité absolue sept mois après cette présidentielle. D'autant plus qu'il a décidé, comme vous le savez, de dissoudre l'Assemblée nationale il y a deux mois, Assemblée dans laquelle il n'avait pas la majorité. Donc il y a, j'allais dire, une forme de cohérence dans tout cela. Donc, il y a de fortes chances évidemment que cette majorité, il puisse l'obtenir. Quels sont les arguments du camp présidentiel pour convaincre les Sénégalais de voter pour eux ? Je crois que la campagne du camp présidentiel s'est inscrite dans une forme de continuité avec celle de la présidentielle, avec un discours toujours axé sur la bonne gouvernance, dans la gestion des biens publics, sur la nécessité de la reddition des comptes. Mais fondamentalement, ce qui est intéressant d'observer dans ces élections législatives, c'est le Premier ministre Osmo Sonko, qui est aussi tête de liste du parti présidentiel donc Pastef. Dans les zones ciblées où il est allé, il a dressé le programme prévu par zone sur la base du nouveau référentiel des politiques publiques, donc le nouveau programme, l'agenda national de transformation 2050, « Sénégal 2050 ». Et il a pu parler dans ces zones-là d'infrastructures, d'économie, d'éducation, de création d'emplois... Bref, ce que le gouvernement va faire dans ces différentes zones. Évidemment, les questions de souveraineté économique, politique ou alimentaire, aussi, ont été au cœur de son discours. Donc, peut-être que ce sont des arguments, des éléments qui peuvent être intéressants pour les populations et qui peuvent aussi être dans une forme d'écoute. Et ensuite, cela peut aussi leur permettre, pourquoi pas voter pour ce camp-là. À lire aussi«Sénégal 2050»: l'exécutif sénégalais présente son ambitieux programme économiqueAlors, on a, face au Pastef, une opposition divisée avec au moins trois grandes coalitions dont une menée à distance par l'ancien président Macky Sall. Quels thèmes mettent-ils en avant pour tenter de convaincre la population de les choisir eux ? La campagne n'est pas encore terminée, il reste encore quelques jours. Mais il est clair que nous avons assisté à une opposition frontale surtout contre Ousmane Sonko qui est la tête de liste du pouvoir. Et moi, personnellement, je m'attendais à de vrais débats de fond, des débats de fond sur le nouveau référentiel, les politiques publiques qui ont été lancés par le gouvernement. Et donc, je m'attendais à des analyses en profondeur, des débats sur les choix économiques, sur l'éducation, la santé ou encore l'emploi des jeunes. Bref, des vrais débats sur le programme présidentiel. Mais on a surtout eu beaucoup de polémiques, et je dois dire que l'on n'a pas eu des débats de fond, ce qui était pourtant annoncé, qui devait être au rendez-vous. On a surtout eu beaucoup de critiques et notamment sur un pays qui serait à l'arrêt depuis la présence au pouvoir de monsieur Diomaye Faye et d'Ousmane Sonko. Donc voilà, je pense qu'on aurait pu avoir un débat beaucoup plus axé sur, véritablement, ce qui intéresse les Sénégalais, notamment l'économie, l'éducation, la santé et surtout l'emploi des jeunes, et même pourquoi pas sur la migration. Donc, voilà un peu, ces sujets-là, qui n'ont pas lieu, pouvaient vraiment intéresser les populations. À ce propos justement, qui est-ce que les Sénégalais rendent responsable de l'immobilisme observé depuis la présidentielle d'avril ? Diomaye Faye et le Pastef ou l'opposition qui contrôlait jusqu'ici l'Assemblée nationale ? Je ne sais pas si on peut parler d'immobilisme. Nous sommes encore dans les premiers mois du mandat. Évidemment, c'est peut-être le discours de l'opposition. Mais dans ces premiers mois, il a fallu passer par des phases de nomination du nouveau gouvernement, des directeurs et présidents de conseils d'administration. Il y a eu donc cette phase de transmission dans la prise en main des dossiers. Évidemment aussi, nous avons assisté à une opposition entre le parti au pouvoir et les différentes parties de l'opposition, notamment à l'Assemblée. Souvenez-vous, au mois de juin, ce refus d'avoir un débat sur justement le débat d'orientation budgétaire parce qu'il y avait une confrontation qu'on avait à l'Assemblée nationale. Il y a eu aussi cet épisode lié à la déclaration de politique générale. Donc voilà, ce sont ces éléments-là, finalement, qui ont poussé le président... Sans compter aussi, j'allais l'oublier, la volonté du président de supprimer deux institutions au niveau de la Constitution qu'il jugeait budgétivore. Et donc voilà, je crois quand même que durant sept mois, il y a eu beaucoup, beaucoup d'éléments. Maintenant, je crois qu'aujourd'hui, résolument maintenant, les Sénégalais vont aller vers les élections législatives et indiquer maintenant pour quel camp ils se positionnent et en fonction de tout ce qu'on a pu avoir ces derniers mois. À lire aussiSénégal: Ousmane Sonko explique pourquoi il n'a pas encore fait de déclaration de politique généraleEst-ce que Macky Sall qui est resté prudemment à l'abri au Maroc, lui, l'ancien chef de l'État, ne joue pas gros en prenant la tête de la campagne électorale d'une coalition qui s'est divisée en deux depuis la présidentielle d'avril ? Le choix du présent Macky Sall, qui s'est tourné vers une carrière internationale, d'être tête de liste de sa coalition est, selon moi, un peu étonnant. Il est revenu en politique au bout de six mois, même s'il faut le dire, il était resté chef de son parti. Et d'ailleurs, selon moi, c'est l'éternelle question des partis qui ont du mal à exister en dehors de la figure tutélaire du fondateur, surtout après la perte du pouvoir. Et donc, le président Macky Sall s'engage dans un nouveau combat en portant cette liste, et nous verrons, au soir du 17 novembre, si ce choix de conduire cette liste est un choix payant. Et là, nous sommes dans le dernier jour de la campagne, il n'est pas sur le terrain, au Sénégal, comme le sont les autres têtes de liste et coalitions. Et donc, c'est quand même des choix étonnants dans cette campagne. D'autant plus qu'il gère cette campagne à distance. L'ancien Premier ministre de Macky Sall, Amadou Ba, a constitué sa liste pour les législatives. Pensez-vous qu'il soit capable de tirer son épingle du jeu face à cette opposition divisée ? Amadou Ba est arrivé deuxième à l'élection présidentielle avec 35%, il faut le rappeler. Et depuis ce scrutin, il a aussi fait des choix, il a choisi d'emprunter sa propre voie en quittant l'ancienne coalition au pouvoir, donc en quittant l'APR. Il a créé son mouvement politique qui s'est allié aussi au Parti socialiste, qui l'a rejoint dans sa coalition, mais aussi par d'anciens leaders et ministres de l'APR qui ont rejoint sa coalition. Et cela sera l'occasion pour moi de voir ce qu'Amadou Ba pèse en termes de poids électoral avec ces élections législatives. Même si on n'est pas dans une élection présidentielle, on est dans les élections législatives et le mode de scrutin est différent.À lire aussiSénégal: vers un débat télévisé entre Ousmane Sonko et Amadou Ba ?Est-ce que la politique du diviser pour régner, tentée par Ousmane Sonko en choisissant de débattre uniquement avec Amadou Ba, est-ce que cette politique peut marcher ? Il me semble que l'intérêt quand même d'un débat avec Amadou Ba ait été dicté par deux choses. Et c'est dommage d'ailleurs que ce débat n'ait pas eu lieu au passage. D'abord par le fait qu'Amadou Ba était arrivé deuxième à l'élection présidentielle avec quand même 35% et surtout qu'il était le dernier Premier ministre de Macky Sall. Il a été aussi ministre de l'Économie et des Finances, il faut le rappeler. Et donc c'est le fait qu'il ait été celui qui matérialisait le bilan du président Macky Sall d'une certaine manière, qui a peut-être poussé le Premier ministre Ousmane Sonko à vouloir avoir un débat avec un interlocuteur comme Amadou Ba.À votre avis, est-ce que ces législatives pourraient se résumer en un match retour entre le camp Diomaye Faye-Ousmane Sonko contre celui de Macky Sall ? Ou alors Amadou Ba et le maire de Dakar, par exemple, Barthélémy Dias, peuvent créer la surprise ? En tout cas, nous avons quatre grands pôles, c'est ce qui semble se dessiner. On a le Pastef évidemment, on a la coalition de Macky Sall avec un allié étonnant qui est le PDS, nous avons Amadou Ba, vous l'avez indiqué, et enfin nous avons aussi cette coalition qui est portée par le maire de Dakar, Barthélémy Dias. Voilà, on a l'impression qu'il y a ces quatre grandes coalitions qui sont plus en vue. Mais il faut quand même rappeler que dans cette élection, nous avons 40 listes, comme ça a été le cas avec la présidentielle, avec des candidats quand même qui ont eu des scores très faibles, en déphasage avec leur statut. Et donc voilà, je crois que le 17 novembre nous indiquera le choix des Sénégalais et nous aurons une lecture beaucoup plus claire de la tendance et, évidemment, du positionnement des uns et les autres par rapport au vote des Sénégalais. À part la majorité que tentent de décrocher leur camp présidentiel, quel est l'enjeu de ces législatives selon vous ? Vous l'avez rappelé, l'enjeu est d'avoir la majorité absolue, évidemment. Une majorité, j'allais dire, pour initier les réformes promises dans le domaine de la justice, dans le domaine de la bonne gouvernance, avec la mise en place de cette haute cour de justice à l'Assemblée nationale pour les supposés scandales financiers qui auraient touché d'anciens ministres et autres. Mais plus globalement, j'allais dire que l'enjeu, c'est d'avoir une Assemblée aussi qui se préoccupe des intérêts des Sénégalais avec des débats de qualité. Et aujourd'hui, au Sénégal, certains veulent une Assemblée nationale de rupture avec ses différents compartiments, avec des députés qui vont être là pour s'intéresser aux préoccupations des Sénégalais, qui sont aussi capables de pouvoir faire des propositions de lois allant dans le sens de l'intérêt des Sénégalais, mais aussi de manière plus basique de suivre l'action du gouvernement par rapport aux réformes qui sont initiées. Donc voilà un peu les enjeux. Mais évidemment, l'enjeu principal reste cette volonté du pouvoir d'avoir cette majorité absolue pour pouvoir initier les réformes promises aux Sénégalais. Et c'était ça aussi qui avait, d'une certaine manière, fait pencher la balance durant l'élection présidentielle avec cette victoire au premier tour du président Diomaye Faye. Mais on peut dire également qu'il y a une reconfiguration du champ politique qui va se jouer lors de ces législatives. Oui, évidemment, je crois que, en fonction des résultats, il y aura forcément une configuration nouvelle. Parce que, voilà, depuis l'élection présidentielle, il y a un renouvellement. Il y a certains, par la force des choses, qui sont plus en retrait dans le champ politique. On a l'impression qu'une nouvelle génération émerge aussi et donc, à ce niveau-là, les résultats aussi pourront permettre de voir si on est dans une nouvelle dynamique en termes de positionnement et de posture. Même si aussi, dans ces élections législatives, on a eu des coalitions quand même qui interrogent. On a vu d'anciens partis qui étaient en confrontation directe sur des positions totalement opposées qui sont allés en coalition. Et donc, les Sénégalais aussi ont été spectateurs ces coalition, par moment, que nous avions du mal à pouvoir imaginer encore il y a quelques années. Et donc, évidemment, cette reconfiguration dont vous parlez, peut-être qu'elle sera initiée après ces élections législatives. Mais beaucoup de candidats et de partis jouent aussi leur avenir politique à travers ces élections législatives évidemment.
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Au Sénégal, la bataille électorale est lancée, en vue des législatives du 17 novembre. Hier, à la même heure, vous avez pu entendre un porte-parole de l'ancien président Macky Sall, qui affirmait que « les Sénégalais commencent à regretter l'ancien régime, car le nouveau pouvoir ne fait rien ». Aujourd'hui, voici la réponse de ce nouveau régime, par la voix d'Amadou Ba, qui est député du Pastef. Combien de députés espère-t-il pour son parti dans la future Assemblée ? Quel risque prendrait Macky Sall s'il rentrait faire campagne au Sénégal ? RFI : Monsieur Amadou Ba, le mois dernier, le chef de l'État a dissous l'Assemblée nationale, afin que les Sénégalais élisent une nouvelle Assemblée qui lui donnera les moyens d'agir, mais est-ce que vous ne craignez pas qu'un certain nombre de vos compatriotes, qui sont impatients de voir du changement, ne renoncent à voter pour le Pastef le mois prochain ?Amadou Ba : Mais ils n'ont aucune raison de renoncer à voter pour le Pastef. Ils savent tous que le changement ne peut pas être immédiat. Après l'audit et la présentation catastrophique de nos fondamentaux économiques et sociaux, je pense que les Sénégalais comprennent enfin que cette exigence de vérité qui a été faite par les autorités montre une volonté de transformation radicale du système économique et social. Ça prendra le temps nécessaire. Mais dans l'immédiat, ce que je peux dire aux Sénégalais, c'est qu'il n'y aura pas, comme cela a été annoncé, il n'y aura aucune rupture, le paiement des salaires sera garanti et assuré, et les autorités s'engagent dans un délai très court à réduire la facture d'électricité et les prix des denrées de première nécessité ! Et ça, je parle du court terme. Bientôt, ça va baisser, parce que le gouvernement a trouvé une nouvelle stratégie, qui est de lui-même s'impliquer dans la chaîne de commande des denrées que les Sénégalais consomment et qui sont majoritairement importées. Déjà, nous allons encourager l'agriculture à fournir nos besoins primaires. Mais surtout, l'État va s'impliquer dans la chaîne de commande de ces denrées pour essayer de contenir les prix et empêcher les spéculateurs de s'engraisser sur le dos des Sénégalais. Donc à court terme, que ce soit dans l'électricité et les denrées de première nécessité, je pense que, si les Sénégalais donnent une majorité suffisante au Pastef pour supporter le gouvernement dans ses actions, ils verront les fruits de la nouvelle politique économique et sociale.Le 17 novembre, est-ce que vous visez la majorité simple ou la majorité qualifiée ?Nous avons besoin d'une majorité qualifiée, mais au-delà, je pense qu'il y a un exercice de cohérence qui est nécessaire et que l'électeur sénégalais, qui a porté le président Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour avec 54%, ne va pas se laisser tromper par les chimères d'une opposition en quête de rédemption et d'impunité !Donc, vous espérez la majorité des députés, voire la majorité qualifiée, c'est ça ?Nous cherchons entre 110 et 115 députés minimum. Je pense que c'est un exercice de cohérence nécessaire. L'électeur sénégalais quand même ne va pas être amené par l'opposition à conférer, à ceux qui ont détourné les deniers publics pendant une dizaine d'années, le confort de l'immunité parlementaire et de l'impunité.La majorité qualifiée, c'est combien de députés ?C'est 99 députés et je pense que l'électeur sénégalais a la lourde responsabilité d'assainir l'espace politique et de plonger le Sénégal vers l'avenir.Alors en face de vous, à ces législatives, il y a notamment 2 coalitions de l'opposition. Il y a « Jam Ak Njariñe » qui est conduit par l'ancien Premier ministre Amadou Ba, votre homonyme, et il y a « Takku Wallu Sénégal » qui est conduit notamment par Macky Sall et Karim Wade, est-ce que vous êtes sûr de battre des forces d'opposition représentées par des personnalités aussi fortes ?Oui, des personnalités aussi fortes, mais qui ont les mains tachées de sang ou qui sont impliquées fortement dans des scandales financiers. Ces gens-là ne cherchent pas le suffrage pour représenter le peuple. Ils cherchent juste une immunité qui les protégera des poursuites qui certainement vont venir à la suite de leur gestion. Je pense que nous ne pouvons pas avoir peur de cette opposition-là, qui ne vise pas l'intérêt général, mais qui cherche à se protéger contre sûrement les poursuites judiciaires à venir. Ce qu'il faut savoir, c'est que l'électeur sénégalais ne va pas élire le Président Diomaye Faye au premier tour, et ne pas lui donner les moyens de concrétiser son projet. Ça n'a pas de sens et ce qui est important pour le Sénégal, c'est la stabilité retrouvée.L'ancien président Macky Sall ne peut pas être arrêté avant une éventuelle mise en accusation par une future Assemblée nationale. Donc a priori aujourd'hui, il ne risque rien. Mais s'il rentre demain au pays, est-ce qu'il risque tout de même de perdre son passeport et de se voir interdit de sortie du territoire ?Cette histoire de sortie de territoire a été réglée. Il n'y a plus d'interdiction de sortie de territoire. Le gouvernement a décidé de laisser la justice indépendante. C'est la justice qui avait décidé de lancer des interdictions de sortie. Mais il n'y a pas la main de l'exécutif derrière et ils le savent. Donc, le président Macky Sall ne risque rien. Aujourd'hui, il n'y a même pas de Haute Cour de justice installée à l'Assemblée nationale, elle ne peut pas se réunir, donc il peut venir battre campagne. Maintenant, justice se fera certainement après les élections législatives et il est présumé innocent jusqu'à ce qu'il soit impliqué ou mis en accusation par la Haute Cour de justice. Donc, je pense que, dans le Sénégal de demain, la rupture aussi, c'est de respecter les droits des opposants et les droits de l'opposition.
Au Sénégal, les législatives, c'est dans un mois, le 17 novembre. Pour le PASTEF, qui a gagné la présidentielle de mars dernier, c'est une étape décisive, car le Premier ministre Ousmane Sonko a besoin d'une Assemblée nationale qui lui donne les moyens d'agir. Mais l'ancien président Macky Sall vient de prendre la tête d'une coalition, Takku Wallu Sénégal, qui cherche au contraire à imposer au PASTEF une cohabitation. L'avocat Amadou Sall a été ministre d'État, ministre de la Justice. Aujourd'hui, il est l'un des porte-parole de cette coalition anti-PASTEF. Il dévoile sa stratégie au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Maître Amadou Sall, sur le plan économique, quel est le point fort de la campagne que vous allez mener ?Maître Amadou Sall : Vous savez, nous avons été au pouvoir pendant 12 ans, le projet que nous avons présenté aux Sénégalais a vu ses résultats, le bilan du président Macky Sall est un bilan que tous les Sénégalais approuvent, en termes en tout cas, d'infrastructures, en termes de projets, et en termes de perspectives. Malheureusement, sur la gouvernance, nous avons eu quelques petits soucis, mais ça, c'est un autre débat. Donc, nous n'avons pas d'autre projet que le projet qui était là, et sur lequel on s'était tous entendus. Bon, maintenant, il est évident qu'à l'aune de nos nouvelles orientations, il y a une autre réécriture qu'il faudra faire. Mais d'une manière générale, le PSE est le fondement sociétal, dans notre offre politique, de notre projet.Le PSE, c'est donc le Plan Sénégal Emergent, mais aujourd'hui, les nouvelles autorités présentent le Plan Sénégal 2050, qui est très ambitieux, avec un taux de croissance moyen de 6% par an, est ce que vous approuvez ce programme ?Vous savez, pour ce qui nous concerne, tout ce qui permet au Sénégal d'aller de l'avant, nous applaudissons. Mais nous avons ce projet qui n'est même pas leur projet. Pendant très longtemps, pendant des années et des années, le Pastef nous avait dit qu'il avait un projet, un projet cohérent. Il y avait même un livre qui avait été sorti, qui s'appelait « La solution ». Il s'est avéré 6 mois après qu'ils se sont adressés à un cabinet privé pour écrire un projet. Un projet politique, une perspective pour une nation, pour un peuple, ce n'est pas un cabinet qui fait cela, ça ne fait pas sérieux.Alors, vous dites que les Sénégalais ont approuvé ce que vous avez fait pendant 12 ans. Mais en mars dernier, votre courant politique a essuyé une lourde défaite électorale, face au candidat du Pastef. Est-ce que vous ne craignez pas que les électeurs sénégalais revotent aujourd'hui pour le Pastef ?Oui, c'est possible. Mais sur le contexte de l'époque, il faut ouvrir les yeux, ne pas faire dans la langue de bois. Il y a eu à la fois l'usure du pouvoir, il y a eu la volatilité de l'engagement de nos cadres envers un candidat [l'ancien Premier ministre Amadou Ba, NDLR]. Donc, on soutenait du bout des lèvres, c'était un soutien défectueux. C'est la vérité. Dans cette ambiance-là, il est vrai qu'il n'était pas possible de faire des résultats probants. Mais aujourd'hui, 6 mois après, les gens commencent à regretter déjà en se disant : « Ceux qui étaient là ont fait du bon travail, du bon boulot, et ceux qui sont là aujourd'hui ne font absolument rien. » Vous imaginez, entre le moment où ils sont venus et aujourd'hui, il y a encore plus de personnes qui sont au fond de l'Atlantique, parce que le désir de changement n'a pas de réponse de leur part. Et les gens n'ont qu'une seule perspective, aller au-delà de la Méditerranée.Oui, mais vous le dites-vous même, Maître Amadou Sall, il y a eu quelques petits soucis sur la gouvernance sous la présidence Macky Sall.Mais les soucis sur la gouvernance Macky Sall, ce sont des soucis politiques. Vous avez suivi avec nous, vous étiez là au Sénégal en ce moment-là, les péripéties des relations avec le Conseil constitutionnel, c'est de la gouvernance qui a été sanctionnée à la fois par le Conseil constitutionnel et par les Sénégalais. Oui, nous avons eu ce souci, nous l'acceptons. Il faut avoir le courage de dire la vérité aux Sénégalais et de reconnaître un peu les errements de sa gouvernance. Nous reconnaissons quelques errements, nous en sommes conscients, mais ce n'est pas ça le problème. Le problème aujourd'hui, en parlant d'approximation au niveau de nos chiffres, le résultat est que la perception que les investisseurs et les institutions financières ont de notre pays s'est effondrée totalement. Nous sommes, comme disent les Anglais, « down on the floor ». Nous sommes à terre, à cause des déclarations irresponsables d'un Premier ministre. Un Premier ministre, comme disait l'autre, « ne devrait pas parler comme ça ».L'une des grandes surprises de ces législatives, c'est la décision de l'ancien président Macky Sall d'être tête de liste. Alors l'ancien président, pour l'instant, il n'est pas au Sénégal, il séjourne au Maroc, est-ce qu'il va revenir dans l'arène politique, sur le terrain à Dakar ?Ça, je ne saurais le dire. Ça dépend à la fois de lui-même et de nous. Bon, il nous a déjà assez aidés et assez accompagnés en acceptant d'être tête de liste. Le reste du travail, c'est notre travail. Pour le moment on lui demande de faire une campagne au moins au niveau de la diaspora, ce qu'il est en train de faire dans une certaine mesure. Pour le reste, on verra bien si on lui demandera de venir ou pas. On verra, on appréciera.Mais vous savez ce que vont dire beaucoup de Sénégalais : « S'il ne vient pas, c'est parce qu'il aura peur de venir et d'avoir des ennuis judiciaires ».Mais quels ennuis judiciaires ? Il ne peut pas être interpellé par la police. On ne peut rien contre lui. Sauf à ce qu'une Assemblée le mette en accusation. Quelle est l'Assemblée qui le mettra en accusation ? Tant qu'il n'y a pas une Assemblée, on ne peut pas le mettre en accusation. De quoi aurait-il peur ?On peut lui retirer son passeport et l'empêcher de quitter le territoire une fois qu'il est rentré.Et pourquoi ? Ils n'ont pas le droit de le faire. Il n'y a pas de procédure contre lui. Le Président Macky Sall n'a peur de rien. Sa venue dépend à la fois de lui et de nous. Et seulement de lui et de nous.À lire aussiLégislatives au Sénégal: 41 listes de candidats validées par la direction générale des élections
C'était le premier déplacement hors d'Afrique du président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye depuis son élection triomphale, le 24 mars dernier, face à Amadou Ba, poulain du président sortant Macky Sall Mention légales : Vos données de connexion, dont votre adresse IP, sont traités par Radio Classique, responsable de traitement, sur la base de son intérêt légitime, par l'intermédiaire de son sous-traitant Ausha, à des fins de réalisation de statistiques agréées et de lutte contre la fraude. Ces données sont supprimées en temps réel pour la finalité statistique et sous cinq mois à compter de la collecte à des fins de lutte contre la fraude. Pour plus d'informations sur les traitements réalisés par Radio Classique et exercer vos droits, consultez notre Politique de confidentialité.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Avec cette question posée par Jeune Afrique : « au Sénégal, les médias d'État couperont-ils le cordon avec le pouvoir ? Revendiquant la rupture, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sauront-ils mettre un terme à la tutelle parfois caricaturale du pouvoir politique sur les médias publics ? »Il faut dire qu'en la matière, le passif est lourd… Jeune Afrique donne plusieurs exemples, dont ce fameux soir du lundi 25 mars, lendemain de présidentielle. Tout le monde sait, au vu des tendances nationales, que Bassirou Diomaye Faye est largement vainqueur.Et pourtant, pointe le site panafricain, au journal télévisé de 20 heures de la RTS, la Radio Télévision sénégalaise, « l'information n'est pas jugée prioritaire. Certes, dès le lancement du JT, qui ne dure que 20 secondes, le présentateur annonce que “le président Macky Sall et Amadou Ba félicitent Bassirou Diomaye Faye“, tout en indiquant qu'un portrait du nouveau président suivra peu après. Mais la RTS choisit de consacrer son sujet d'ouverture à l'agenda du président sortant. (…) Il faudra attendre la treizième minute de ce JT pour découvrir enfin le portrait du cinquième président de la République sénégalaise. » Qui plus est, « le vaincu, Amadou Ba, aura droit dans la foulée à un sujet deux fois plus long que son adversaire victorieux (quatre minutes). »Commentaire de JA : « digne de l'Union soviétique des années Brejnev, le journal télévisé de la RTS, ce 25 mars 2024, semble comme ressorti de la naphtaline sans avoir évolué d'un iota depuis le règne de Léopold Sédar Senghor, dans un Sénégal où, pourtant, médias privés et sites internet pullulent de longue date. »Pape Alé Niang va-t-il changer la donne ?« Pour l'heure, les nouvelles autorités n'ont pas encore dévoilé de réformes majeures concernant les médias publics, relève Jeune Afrique. Une nomination symbolique a toutefois marqué les esprits. Le journaliste Pape Alé Niang a en effet été promu directeur général de la RTS. Jusque-là responsable éditorial et principal artisan du site d'information Dakar Matin, ce journaliste engagé, vieux routier de la presse indépendante au Sénégal, s'est distingué au cours des dernières années par ses prises de position critiques à l'égard de la gouvernance de Macky Sall. »Alors Pape Alé Niang saura-t-il préserver une certaine liberté de ton ? Saura-t-il se démarquer du pouvoir ? Et de leur côté, les responsables politiques interviendront-ils dans le traitement de l'information ?On verra bien… En tout cas, conclut Jeune Afrique, « adeptes de la “rupture“ avec le système qu'ils ont combattu au temps où ils étaient le fer de lance de l'opposition, les “Patriotes“ devront montrer au plus vite qu'ils ne se sont pas contentés de substituer un nouveau carré de laudateurs à un autre au sommet des médias d'État. »Sahel : le trou noir informationnel…Toujours dans la sous-région, il est devenu difficile, voire impossible, pour les journalistes de travailler normalement dans les pays sahéliens sous la coupe des militaires…Début avril, l'association Reporters sans frontières, publiait une enquête édifiante à ce sujet. « 40 pages qui mettent à nu les risques, menaces, intimidations et embastillements, bref, tous les dangers qui sont le lot quotidien des femmes et hommes de médias au Sahel. »Commentaire du quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou, alors que la presse burkinabé est concernée, à l'instar de la presse malienne, nigérienne et guinéenne… « La liberté de la presse est devenue chancelante, et hypothèque même l'existence des médias au Sahel. » Avec « des tentatives de caporalisation, de bâillonnement, voire d'extinction de tous les médias qui refusent la pensée unique, ou certains discours lénifiants. »Le rôle essentiel d'une presse librePlus récemment, vendredi dernier, on célébrait la trentième Journée mondiale de la liberté de la presse.Et voici ce qu'écrivait le quotidien Le Pays, toujours à Ouaga : « sous nos tropiques, (…) la sérénité est loin d'être le credo des hommes de médias qui se veulent pourtant la mauvaise conscience des dirigeants dans un esprit de construction de l'Etat de droit. C'est pourquoi la célébration de cette journée sonne comme un appel aux dirigeants, à respecter et à renforcer leur engagement en faveur de la liberté de la presse. Car, la presse n'est pas l'ennemi des pouvoirs publics. Bien au contraire ! Elle a un rôle essentiel à jouer dans l'édification de la Nation à travers la promotion d'une gouvernance vertueuse. »
Avec cette question posée par Jeune Afrique : « au Sénégal, les médias d'État couperont-ils le cordon avec le pouvoir ? Revendiquant la rupture, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sauront-ils mettre un terme à la tutelle parfois caricaturale du pouvoir politique sur les médias publics ? »Il faut dire qu'en la matière, le passif est lourd… Jeune Afrique donne plusieurs exemples, dont ce fameux soir du lundi 25 mars, lendemain de présidentielle. Tout le monde sait, au vu des tendances nationales, que Bassirou Diomaye Faye est largement vainqueur.Et pourtant, pointe le site panafricain, au journal télévisé de 20 heures de la RTS, la Radio Télévision sénégalaise, « l'information n'est pas jugée prioritaire. Certes, dès le lancement du JT, qui ne dure que 20 secondes, le présentateur annonce que “le président Macky Sall et Amadou Ba félicitent Bassirou Diomaye Faye“, tout en indiquant qu'un portrait du nouveau président suivra peu après. Mais la RTS choisit de consacrer son sujet d'ouverture à l'agenda du président sortant. (…) Il faudra attendre la treizième minute de ce JT pour découvrir enfin le portrait du cinquième président de la République sénégalaise. » Qui plus est, « le vaincu, Amadou Ba, aura droit dans la foulée à un sujet deux fois plus long que son adversaire victorieux (quatre minutes). »Commentaire de JA : « digne de l'Union soviétique des années Brejnev, le journal télévisé de la RTS, ce 25 mars 2024, semble comme ressorti de la naphtaline sans avoir évolué d'un iota depuis le règne de Léopold Sédar Senghor, dans un Sénégal où, pourtant, médias privés et sites internet pullulent de longue date. »Pape Alé Niang va-t-il changer la donne ?« Pour l'heure, les nouvelles autorités n'ont pas encore dévoilé de réformes majeures concernant les médias publics, relève Jeune Afrique. Une nomination symbolique a toutefois marqué les esprits. Le journaliste Pape Alé Niang a en effet été promu directeur général de la RTS. Jusque-là responsable éditorial et principal artisan du site d'information Dakar Matin, ce journaliste engagé, vieux routier de la presse indépendante au Sénégal, s'est distingué au cours des dernières années par ses prises de position critiques à l'égard de la gouvernance de Macky Sall. »Alors Pape Alé Niang saura-t-il préserver une certaine liberté de ton ? Saura-t-il se démarquer du pouvoir ? Et de leur côté, les responsables politiques interviendront-ils dans le traitement de l'information ?On verra bien… En tout cas, conclut Jeune Afrique, « adeptes de la “rupture“ avec le système qu'ils ont combattu au temps où ils étaient le fer de lance de l'opposition, les “Patriotes“ devront montrer au plus vite qu'ils ne se sont pas contentés de substituer un nouveau carré de laudateurs à un autre au sommet des médias d'État. »Sahel : le trou noir informationnel…Toujours dans la sous-région, il est devenu difficile, voire impossible, pour les journalistes de travailler normalement dans les pays sahéliens sous la coupe des militaires…Début avril, l'association Reporters sans frontières, publiait une enquête édifiante à ce sujet. « 40 pages qui mettent à nu les risques, menaces, intimidations et embastillements, bref, tous les dangers qui sont le lot quotidien des femmes et hommes de médias au Sahel. »Commentaire du quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou, alors que la presse burkinabé est concernée, à l'instar de la presse malienne, nigérienne et guinéenne… « La liberté de la presse est devenue chancelante, et hypothèque même l'existence des médias au Sahel. » Avec « des tentatives de caporalisation, de bâillonnement, voire d'extinction de tous les médias qui refusent la pensée unique, ou certains discours lénifiants. »Le rôle essentiel d'une presse librePlus récemment, vendredi dernier, on célébrait la trentième Journée mondiale de la liberté de la presse.Et voici ce qu'écrivait le quotidien Le Pays, toujours à Ouaga : « sous nos tropiques, (…) la sérénité est loin d'être le credo des hommes de médias qui se veulent pourtant la mauvaise conscience des dirigeants dans un esprit de construction de l'Etat de droit. C'est pourquoi la célébration de cette journée sonne comme un appel aux dirigeants, à respecter et à renforcer leur engagement en faveur de la liberté de la presse. Car, la presse n'est pas l'ennemi des pouvoirs publics. Bien au contraire ! Elle a un rôle essentiel à jouer dans l'édification de la Nation à travers la promotion d'une gouvernance vertueuse. »
Selon les résultats officiels provisoires, Bassirou Diomaye Faye a remporté l'élection présidentielle du Sénégal dès le premier tour avec 54,28 % des voix, loin devant le candidat du pouvoir Amadou Ba (35,79 %). Joe Biden, Emmanuel Macron, les pays de la Cédéao, ou encore la Chine l'ont félicité. Le Sénégal restera "l'allié sûr et fiable" de tous les partenaires étrangers, a martelé le nouveau président porteur de promesses de rupture. Diomaye Faye va devoir choisir un Premier ministre et former un gouvernement.
Senegalese opposition candidate Bassirou Diomaye Faye is on the verge of being declared winner of the March 24 presidential election. The latest provisional results from 100 percent of polling stations show Faye has won 54.28 percent of the votes. His nearest competitor, Amadou Ba, received 35.79 percent of the votes. Senegalese political analyst Ibrahima Kane tells VOA's James Butty, the results are a referendum on President Macky Sall who did almost everything to derail the elections.
Números oficiais anunciados no Tribunal de Dakar pelo presidente da Comissão Nacional das Eleições, Amady Diouf, confirmaram a vitória do líder da oposição Bassirou Diomaye Faye (FAI) nas eleições presidenciais de Senegal nesta quarta-feira (27). De acordo com informações da rede árabe Al Jazeera e da emissora alemã Deutsche Welle, a Comissão declarou Faye como vencedor das eleições à Presidência de seus país com mais de 54% dos votos válidos, enquanto o candidato da situação, Amadou Ba, ficou com pouco mais de 35% por cento.
En votant dimanche dernier dans son village natal, Bassirou Diomaye Faye a promis « la rupture ». Alors qu'est-ce qui va changer, maintenant qu'il vient d'être élu président du Sénégal ? Y aura-t-il une nouvelle monnaie ? Y aura-t-il des renversements d'alliance ? Mamadou Lamine Sarr enseigne les sciences politiques à l'université numérique Cheikh-Hamidou-Kane de Dakar. En ligne de la capitale sénégalaise, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Mamadou Lamine Sarr, êtes-vous surpris par cette victoire annoncée de Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour ? Mamadou Lamine Sarr : Pas tout à fait. Les dernières tendances avant le scrutin nous laissaient un peu présager, n'est-ce pas, de cette victoire. On pouvait s'attendre peut-être à une victoire au second tour, mais cette victoire au premier tour n'est pas du tout surprenante au vu, justement, de la mobilisation générale de l'électorat. À cause du bilan de la majorité sortante ?Oui, c'est un facteur explicatif effectivement, un bilan qui n'est pas satisfaisant aux yeux de nombreux Sénégalais. Le premier point, on a une accentuation des inégalités économiques et sociales. C'est une société où, de plus en plus, on a de grandes difficultés et une société où les gens vivent au quotidien le fait que les choses ne sont pas réparties de manière égale dans la population. Et ces inégalités, qui se sont incluses ces dernières décennies, notamment sous la présidence Wade et sous la présidence de Macky également, ont participé à ça. Et les gens, ils continuent à avoir de grandes espérances en matière de lutte contre les inégalités. Ça, c'est le premier point. Le deuxième point est plutôt relatif à la sauvegarde de nos institutions. Les Sénégalais sont des gens qui sont très attachés à leur culture politique, à leurs institutions, et, depuis l'alternance de 2000, les gens ont cette habitude-là, cette culture-là, de patienter, d'être endurant, je dirais même, dans l'épreuve, en se disant que l'élection présidentielle va arriver, ce sera l'occasion pour nous de renouveler ou bien d'exprimer notre volonté de changement ou autre. Et donc, quand on touche aux institutions, quand la séparation des pouvoirs n'est plus claire, quand le président est omniprésent, quand le Parlement ne joue plus son rôle, quand la société civile a un espace un peu plus réduit, à un moment, le peuple sanctionne. Et ça, ce n'est pas par rapport à Macky Sall, ça, tout président aujourd'hui qui passe aura ces questions-là. Et ces questions vont se poser justement au nouveau président, monsieur Bassirou Diomaye Faye.Est-ce qu'on peut dire qu'après 40 ans de socialisme, avec Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf, et 24 ans de libéralisme de droite, avec Abdoulaye Wade et Macky Sall, on revient à une période socialiste ?C'est difficile d'avoir cette lecture-là au Sénégal parce que je ne sais pas si Abdoulaye Wadeétait tout à fait libéral. Peut-être... Et je ne sais pas si Macky Sall l'était également. Donc, c'est difficile d'avoir cette lecture qu'on a en Occident, par exemple, entre libéraux, socialistex, sociaux-démocrates et cetera. La lecture qu'on peut par contre avoir, c'est qu'on a en face de nous un président et ses amis qui sont donc, en particulier, Ousmane Sonko et les autres de la grande coalition, qui, à mon avis, ont compris les attentes des jeunes en matière de panafricanisme, d'intégration régionale, d'intégration continentale, en matière de relation avec les plus anciennes puissances coloniales, notamment la France. Tous ces grands enjeux-là, les jeunes se l'approprient. Donc, je ne pense pas que cette lecture-là puisse se faire, mais ce qui est sûr, c'est que c'est une rupture, effectivement, entre Senghor et Abdou Diouf d'une part, Wadeet Macky Sall d'autre part, ça, c'est une évidence, oui.Sur le plan tactique, est-ce que les atermoiements de Macky Sall, ces dernières semaines, quand il a voulu reporter la présidentielle à la fin de l'année, ça a compté dans le vote des Sénégalais ?Oui, tout à fait. Fondamentalement, je pense que ça a été l'élément déclencheur. Autant quand, par exemple, Ousmane Sonko a été emprisonné, il y a eu quelques heurts, les gens se sont dits, on va attendre l'élection, mais autant, lorsque le président a pris la décision, le 3 février, de reporter les élections, là, pratiquement tous les acteurs, ça va de la société civile aux syndicats, aux universitaires que nous sommes, aux jeunes, l'ensemble pratiquement de la couche sociale et politique du pays s'est opposé à ce report-là. Et je pense que le président ne s'attendait pas, peut-être, à ça. Et les Sénégalais l'ont fait, mais ils l'ont fait toujours dans le respect de la culture démocratique. Ça a toujours été quelque chose de fondamental pour les Sénégalais de revendiquer cela dans la paix, pour ne pas envenimer la situation. Et, à un moment donné, même le camp du pouvoir, à mon avis, était perdu dans ce bouleversement politico-judiciaire.D'autant, peut-être, que Macky Sall a donné l'impression de vouloir changer de dauphin et peut-être de ne pas garder Amadou Ba comme dauphin de Benno Bokk Yakaar.Oui, moi, personnellement, j'ai toujours cru que la première erreur, c'est facile de dire ça maintenant mais moi je l'ai toujours perçu ainsi, la première erreur du camp présidentiel, c'est d'avoir confié le choix du dauphin au président. Je pense qu'il fallait organiser des primaires au sein du parti pour avoir la légitimité de la personne qui allait représenter le parti et faire un bloc derrière lui. Mais dès que le président a fait le choix d'Amadou Ba, on a eu tout de suite les premières divisions au sein même du bloc Benno Bokk Yakaar. Et on n'a pas senti, peut-être, dans les derniers jours de campagne, que le président ou bien que la mouvance présidentielle était tout à fait à 100% derrière le candidat Amadou Ba. Maintenant, est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Personnellement, je ne le pense pas, mais la réalité, elle est là, la base du groupe Benno Bokk Yakaar n'a pas su, à mon avis, apporter le soutien qu'il fallait à monsieur Amadou Ba.La consigne de vote du PDS de Karim Wade en faveur de Diomaye Faye, c'était vendredi 22 mars, ça a pesé dans le vote ou pas ?Pour répondre à cette question-là, moi je préférerais attendre un peu pour voir les zones où le Parti démocratique sénégalais fait historiquement des scores dans certaines zones urbaines comme à Dakar ou dans les grandes villes du pays, Thiès et cetera, dans quelques couches rurales également, mais je pense que, même si le PDS avait apporté son soutien à Amadou Ba ou s'était abstenu, et cetera, je pense que le camp Diomaye aurait quand même eu la victoire, peut-être pas dans les marges d'aujourd'hui, mais aurait quand même eu la victoire. Parce que, encore une fois, c'est un sentiment, c'est une volonté affichée vraiment de la population dans son ensemble, en particulier encore les jeunes, de vouloir bouleverser, de vouloir changer les choses. Je pense que le PDS a bien fait de s'aligner, en tout cas, pour monsieur Diomaye.Alors, les Sénégalais ont exprimé leur rejet de la politique de Macky Sall et de son Premier ministre. Mais il y avait 15 autres candidats de l'opposition et pas n'importe qui : Khalifa Sall, Idrissa Seck... Pourquoi ont-ils porté leur choix sur Diomaye Faye ?Parce que, par exemple, les deux que vous avez cités, les gens les perçoivent entre guillemets comme « les gens du système », comme des gens qui étaient là, qui ont toujours gravité autour du système étatique, qui ont été à des responsabilités, mais qui n'ont pas mené le pays là où la population espère que ce pays soit. Donc, vous avez comme ça des candidats, effectivement, malgré leur expérience, malgré leur connaissance peut-être de l'État, du fonctionnement de l'État, les jeunes n'ont pas fait de ces critères-là quelque chose de déterminant. Et ça, je pense que l'élite politique est en complet déphasage souvent avec la jeunesse. Ces questions d'expérience, et cetera, les jeunes n'ont pas fait de ça un point important. Pour eux, c'était un changement et ce changement-là devait être porté, voire même par quelqu'un qui n'a jamais été dans les arcanes du pouvoir. Et donc, les Khalifa Sall, Idrissa Seck, Thierno Alassane Sall et cetera ont perdu en tout cas l'élection, entre autres, à cause de ce point-là.Du côté de Benno Bokk Yakaar, Amadou Ba a essayé de jouer sur la peur des Sénégalais face aux violences générées par les manifestations de 2021 et 2023. Il a traité Diomaye Faye et Ousmane Sonko d'aventuriers, de populistes. Pourquoi ça n'a pas marché ? Mais parce que ce discours-là, ça fait quelques moments que les Sénégalais l'entendent de la part des cadres du pouvoir et donc ce n'est pas tout à fait la vérité. Ça serait trop simpliste de dire qu'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye sont des aventuriers, et cetera. Et il y a certains jeunes, quand on a l'occasion de discuter un peu avec nos étudiants, de participer à certaines manifestations, certains vous disent même qu'ils préfèrent cela. C'est-à-dire que c'est un rejet complet du système actuel qui fait que les jeunes vous disent « nous avons besoin de quelqu'un qui n'a jamais été au pouvoir, qui n'a jamais touché à tout ça, dont les droits ont été bafoués, qui nous ressemble, qui sait nous parler ». Et donc, tout cela a contribué justement à fortifier l'assise de ces deux-là. Il faut rajouter qu'eux aussi, ils ont mis en place une stratégie également électorale depuis maintenant quelques années, qui a fonctionné, qui a marché parce qu'ils savent les enjeux et donc, à mon avis, ça a contribué à la victoire du candidat Bassirou Diomaye Faye.Quel est, dans le programme de l'ancien parti Pastef, le point le plus fort qui a emporté l'adhésion des électeurs ?Fondamentalement, c'est la proposition de changer le mode de gouvernance. Ça, c'est quelque chose auquel l'électorat tient. C'est en changeant le mode de gouvernance, en apportant des modifications très importantes sur comment l'État est géré, qui gère l'État, qu'on va s'attaquer à de grands maux de la société sénégalaise, la corruption, les inégalités économiques et sociales, les fameuses transhumances politiques, et cetera. Donc, la manière dont les deniers publics sont gérés.Et peut-être aussi un meilleur partage des revenus à venir, du gaz et du pétrole…Oui, ça englobe cela. C'est-à-dire que dans cette gouvernance-là, c'est une répartition des ressources ou des fruits issus de ces ressources-là, que ce soit le pétrole ou le gaz, mais pas seulement. Dans le domaine agricole, dans le domaine foncier, on a eu de grands scandales également dans ces dimensions-là. Le foncier hors de Dakar, par exemple. Le domaine agricole, l'élevage, la question de la pêche, par exemple, avec les pêcheurs qui accusent l'État sénégalais d'avoir donné certaines autorisations, certains permis, à des groupes étrangers pour pouvoir pêcher dans les eaux sénégalaises. Toutes ces questions-là sont liées à justement cette gouvernance de l'État du Sénégal qui est le point d'ancrage à mon avis.La promesse de quitter le franc CFA, ça a joué ou pas ?Oui, ça contribue, mais fondamentalement les jeunes maintenant, qui sont nés lors des deux dernières décennies, par exemple, avec le discours anticolonial ou anti-néocolonial, avec le discours contre le franc CFA un peu partout en Afrique de l'Ouest, ce n'est pas seulement au Sénégal, adhèrent à cela. Mais les Sénégalais savent également qu'une sortie programmée du franc CFA ne se ferait pas du jour au lendemain, que ce serait quelque chose qui se ferait dans le temps, qui ne serait pas aussi facile que ça. Les Sénégalais sont assez conscients de ça, mais fondamentalement, la souveraineté monétaire est un élément extrêmement important pour l'électorat de monsieur Bassirou Diomaye Faye.Et qu'est-ce qui va changer à votre avis dans la relation du Sénégal avec la France ?Je pense que si le Pastef, en tout cas l'ex-Pastef, se tient à sa ligne, je pense que, dans les grandes lignes, il n'y aura peut-être pas de grands changements. On aura toujours des axes de coopération dans divers domaines. Ce qui va changer, c'est la relation parce qu'il y a d'autres acteurs qui sont présents, qui seront de plus en plus présents. Les puissances émergentes, les États-Unis d'Amérique, on peut citer d'autres États, et parce qu'également les Africains de l'Ouest en général sont demandeurs de cela.Et la Russie ? Pensez-vous possible un renversement d'alliance au détriment de la France et au profit de la Russie ?Je ne pense pas. Très sincèrement. Parce que ce n'est pas dans le programme du Pastef et il n'y a pas une grande alliance ou quelque chose qui a été manifesté par Bassirou Diomaye Fayeou bien par l'ex-Pastef ou par Ousmane Sonko de se rapprocher davantage de la Russie. Ce qui est revendiqué, c'est une plus grande diversification des partenaires économiques, politiques, diplomatiques du pays, ce qui est tout à fait légitime, on peut le comprendre, mais je ne pense pas qu'on puisse assister à un grand bouleversement, un remplacement, comme vous dites, de la France par la Russie, je ne pense pas à cela. Mais ce qui est sûr, c'est qu'une diversification, c'est une possibilité effectivement.Si le candidat avait été Ousmane Sonko, est-ce qu'il aurait fait le même score ?Très certainement. Je pense même plus, personnellement, parce que, quoi qu'on dise, il a une aura, il a une présence, il a une relation différente de Bassirou Diomaye Faye avec la population sénégalaise. Et je pense que, certainement, une partie de l'électorat serait beaucoup plus mobilisée, que des gens qui ont voté pour d'autres candidats allaient peut-être voter pour lui. Je pense qu'avec Ousmane Sonko, le score serait peut-être beaucoup plus élevé.Et justement, que va devenir Ousmane Sonko ?Ah ça, c'est la grande question ! Est-ce qu'il sera un Premier ministre, est-ce qu'il sera dans l'État, est-ce qu'il va se mettre de côté ? Mais vu la relation entre les deux, vu l'importance de l'un pour l'autre, ça ne serait pas surprenant de le voir à un poste assez stratégique, que ce soit dans le gouvernement, que ce soit en tant que conseiller, que ce soit si jamais par exemple l'Assemblée est renouvelée, est-ce que, si on va vers des élections anticipées pour le Parlement, est-ce que ce dernier étant élu sera président de l'Assemblée ? Tous les scénarios sont possibles, mais ce qui est certain, c'est qu'effectivement il y a de très, très fortes chances pour qu'Ousmane Sonko soit aux côtés de Bassirou Diomaye Faye, ce qui serait logique de toute façon. À lire aussiDiomaye Faye: «Le peuple sénégalais a fait le choix de la rupture»
durée : 00:10:58 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - Certains parlent de séisme politique : au Sénégal, l'opposant Bassirou Diomaye Faye a emporté l'élection présidentielle dès le premier tour, face à Amadou Ba, le candidat de la majorité soutenu par le président sortant Macky Sall. - invités : El Hadj Souleymane Gassama Chercheur associé à l'IRIS, journaliste, écrivain et docteur en sociologie
An analyst says results from Sunday's Senegal elections and last year's elections in Liberia have rekindled hope in democracy in these countries and hopefully the whole of West Africa. Opposition candidate Bassirou Diomaye Faye defeated ruling coalition candidate Amadou Ba, whom Faye asked to graciously concede defeat. President-elect Faye and opposition leader Ousmane Sonko were both released from jail a week before Sunday's vote. Senegalese political analyst Ibrahima Kane tells VOA's James Butty, the election felt like a second Independence Day as Senegalese were celebrating late into the night on Monday.
Une majorité d'électeurs sénégalais a donc choisi de porter au pouvoir dès les premier tour de l'élection présidentielle le candidat antisystème du Pastef, Bassirou Diomaye Faye. Son adversaire Amadou Ba a reconnu sa défaite. Où ira le pays avec ce disciple d'Ousmane Sonko à sa tête ? On va plus loin avec Marie-Roger Biloa, Gauthier Rybinski et Sarah Sakho à Dakar.
Au Sénégal, l'opposant Bassirou Diomaye Faye, candidat de l'ex-parti Pastef, a reçu les félicitations de son adversaire Amadou Ba, ancien Premier ministre et candidat de la majorité, pour sa victoire "dès le premier tour" de la présidentielle. Le président sortant Macky Sall l'a également félicité. Tout cela, alors que les premiers résultats officiels n'ont pas été publiés. À Dakar, les militants fêtent déjà leur champion.
Le candidat antisystème du parti Pastef, Bassirou Diomaye Faye, est annoncé vainqueur de l'élection présidentielle au Sénégal. Amadou Ba, le candidat du pouvoir l'a d'ores et déjà félicité et reconnaît sa défaite. Macky Sall, le président sortant l'a également félicité. C'est la première fois qu'un opposant l'emporte au premier tour au Sénégal. La commission électorale nationale a jusqu'à vendredi pour publier des résultats provisoires, avant leur validation par le Conseil constitutionnel.
C'est aujourd'hui vendredi la fin d'une campagne menée au pas de course. Et l'heure est aux derniers ralliements. Notamment le ralliement d'Habib Sy, qui se retire au profit de Bassirou Diomaye Faye, annonce Sénéplus qui décrit Habib Sy, « devant une foule de militants venus l'acclamer, debout sur le toit ouvrant de sa voiture ». « Il s'agit du deuxième désistement en faveur du candidat de Diomaye Président, après celui de Cheikh Tidiane Dièye intervenu mercredi », précise Sénéplus qui a fait les comptes : « Il reste 17 candidats en lice pour l'élection présidentielle de dimanche ». Ce n'est toutefois pas une surprise, nous dit-on. « Le désistement de l'ancien ministre d'État était attendu. À chacune de ses apparitions publiques au cours de cette campagne électorale, Habib Sy a appelé à voter pour le candidat du parti dissout, PASTEF. »De son côté, Dakar Matin s'intéresse au « candidat Amadou Ba », le candidat de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, qualifié de « dauphin problématique de Macky Sall ». Dakar Matin s'explique : « Lors de son premier meeting de campagne à Kaolack le 18 mars, Amadou Ba est apparu conquérant, haranguant une foule de milliers de partisans sous les acclamations. Pourtant, les semaines précédentes ont été éprouvantes pour le candidat du pouvoir. Plusieurs hauts responsables de Benno Bokk Yakaar, ont brillé par leur absence lors des meetings et entretenu le trouble sur le soutien réel du président. Certains médias évoquaient même l'hypothèse d'un changement de candidat en faveur de l'ex-Premier ministre Mahammed Dionne. » « C'est dans ce climat délétère, poursuit Dakar Matin, qu'Amadou Ba s'est entretenu dans la nuit du 12 au 13 mars avec Macky Sall au palais présidentiel. "Il semblait clair que la défiance des anti-Ba était, si ce n'est entretenue, du moins tolérée par le président", affirme un conseiller du chef de l'État, cité par le journal Le Monde. Le lendemain, Macky Sall a convoqué une centaine de cadres de l'Alliance Pour la République, afin de ramener de l'ordre. Depuis, les ténors de Benno Bokk Yakkar affichent publiquement leur soutien à Amadou Ba » explique Dakar Matin.Lettre ouverteAnta Babacar Ngom est la seule femme candidate à cette élection présidentielle, et elle s'adresse à Abdoulaye Wade, dans une lettre ouverte, publiée par Walfnet, assurant que « le parcours l'ancien président a préparé le terrain pour une nouvelle génération de leadership prête à relever les défis contemporains de la nation ». Anta Babacar Ngom ajoute « qu'elle s'engage à diriger le Sénégal vers une ère de prospérité, d'innovation et d'inclusion ». La candidate sollicite le soutien d'Abdoulaye Wade, « soutien » qui, dit-elle, « représenterait une force formidable pour notre ambition et un signal fort à la Nation ».Walfnet donne aussi la parole à Jean-Charles Biagui, enseignant chercheur en sciences politiques, qui déplore « la pauvreté des programmes des candidats à l'élection présidentielle en matière de politique étrangère ». « La plupart des candidats », dit-il, « semblent faire une nette distinction entre ce qui relève de la sphère interne et ce qui concerne la sphère internationale. Pourtant, cette séparation a de moins en moins un caractère objectif tellement nous sommes dans un monde où les dynamiques internes et externes sont fortement imbriquées. Dans le cas particulier du Sénégal, il est illusoire de penser que nous pouvons concevoir des politiques publiques sans tenir compte des dynamiques du système international » estime Jean-Charles Biagui. Il déplore ainsi que les programmes « montrent une faible compétence des candidats dans le domaine crucial des relations internationales ». « Le financement de nos politiques publiques et de notre développement dépend essentiellement de l'extérieur » poursuit l'enseignant chercheur. « Même si les candidats ne le disent pas forcément, l'essentiel de leurs programmes dépend du contexte international. »
C'est aujourd'hui vendredi la fin d'une campagne menée au pas de course. Et l'heure est aux derniers ralliements. Notamment le ralliement d'Habib Sy, qui se retire au profit de Bassirou Diomaye Faye, annonce Sénéplus qui décrit Habib Sy, « devant une foule de militants venus l'acclamer, debout sur le toit ouvrant de sa voiture ». « Il s'agit du deuxième désistement en faveur du candidat de Diomaye Président, après celui de Cheikh Tidiane Dièye intervenu mercredi », précise Sénéplus qui a fait les comptes : « Il reste 17 candidats en lice pour l'élection présidentielle de dimanche ». Ce n'est toutefois pas une surprise, nous dit-on. « Le désistement de l'ancien ministre d'État était attendu. À chacune de ses apparitions publiques au cours de cette campagne électorale, Habib Sy a appelé à voter pour le candidat du parti dissout, PASTEF. »De son côté, Dakar Matin s'intéresse au « candidat Amadou Ba », le candidat de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, qualifié de « dauphin problématique de Macky Sall ». Dakar Matin s'explique : « Lors de son premier meeting de campagne à Kaolack le 18 mars, Amadou Ba est apparu conquérant, haranguant une foule de milliers de partisans sous les acclamations. Pourtant, les semaines précédentes ont été éprouvantes pour le candidat du pouvoir. Plusieurs hauts responsables de Benno Bokk Yakaar, ont brillé par leur absence lors des meetings et entretenu le trouble sur le soutien réel du président. Certains médias évoquaient même l'hypothèse d'un changement de candidat en faveur de l'ex-Premier ministre Mahammed Dionne. » « C'est dans ce climat délétère, poursuit Dakar Matin, qu'Amadou Ba s'est entretenu dans la nuit du 12 au 13 mars avec Macky Sall au palais présidentiel. "Il semblait clair que la défiance des anti-Ba était, si ce n'est entretenue, du moins tolérée par le président", affirme un conseiller du chef de l'État, cité par le journal Le Monde. Le lendemain, Macky Sall a convoqué une centaine de cadres de l'Alliance Pour la République, afin de ramener de l'ordre. Depuis, les ténors de Benno Bokk Yakkar affichent publiquement leur soutien à Amadou Ba » explique Dakar Matin.Lettre ouverteAnta Babacar Ngom est la seule femme candidate à cette élection présidentielle, et elle s'adresse à Abdoulaye Wade, dans une lettre ouverte, publiée par Walfnet, assurant que « le parcours l'ancien président a préparé le terrain pour une nouvelle génération de leadership prête à relever les défis contemporains de la nation ». Anta Babacar Ngom ajoute « qu'elle s'engage à diriger le Sénégal vers une ère de prospérité, d'innovation et d'inclusion ». La candidate sollicite le soutien d'Abdoulaye Wade, « soutien » qui, dit-elle, « représenterait une force formidable pour notre ambition et un signal fort à la Nation ».Walfnet donne aussi la parole à Jean-Charles Biagui, enseignant chercheur en sciences politiques, qui déplore « la pauvreté des programmes des candidats à l'élection présidentielle en matière de politique étrangère ». « La plupart des candidats », dit-il, « semblent faire une nette distinction entre ce qui relève de la sphère interne et ce qui concerne la sphère internationale. Pourtant, cette séparation a de moins en moins un caractère objectif tellement nous sommes dans un monde où les dynamiques internes et externes sont fortement imbriquées. Dans le cas particulier du Sénégal, il est illusoire de penser que nous pouvons concevoir des politiques publiques sans tenir compte des dynamiques du système international » estime Jean-Charles Biagui. Il déplore ainsi que les programmes « montrent une faible compétence des candidats dans le domaine crucial des relations internationales ». « Le financement de nos politiques publiques et de notre développement dépend essentiellement de l'extérieur » poursuit l'enseignant chercheur. « Même si les candidats ne le disent pas forcément, l'essentiel de leurs programmes dépend du contexte international. »
Et les pronostics vont bon train. Pour Jeune Afrique, il est fort probable qu'à l'issue du scrutin de dimanche, on s'oriente vers un « duel par procuration entre Macky Sall et Ousmane Sonko », à savoir un duel entre « Amadou Ba, désigné par Macky Sall pour être son dauphin et soutenu par la solide coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, et Bassirou Diomaye Faye, le “plan B“ des Pastef d'Ousmane Sonko », empêché de se présenter.Bassirou Diomaye Faye qui est interrogé longuement par Le Monde Afrique : « je veux apporter la rupture », affirme-t-il. « Les Sénégalais veulent un nouveau projet qui assure plus de sérénité et de quiétude. Ce pays a soif de justice. (…) J'aurais souhaité que notre plan de conquête du pouvoir ne soit pas entravé, affirme encore le candidat d'opposition, référence à l'empêchement d'Ousmane Sonko. Je suis un candidat de substitution parce que c'était notre manière d'imposer notre présence dans cette joute électorale. Nous n'avons jamais mis en avant les individus dans notre formation politique. Ousmane Sonko est le porteur d'un projet qui n'est pas fusionné avec sa personne. »Le PDS de Karim Wade divisé…Pour sa part, Amadou Ba, le candidat de la coalition présidentielle, pourrait bien bénéficier du soutien d'une partie du PDS de Karim Wade… En effet, relève le site d'information Senego, « alors que Karim Wade ne participera pas au scrutin de dimanche, on peut noter que certaines factions de son propre parti ont déjà apporté leur soutien à Amadou Ba. » Et ce malgré, les récentes déclarations de Wade contre le même Amadou Ba : « il a impérativement besoin du ralliement du PDS pour justifier le vol du scrutin et se déclarer vainqueur au premier tour », a lancé Karim Wade.Bref, estime Dakar Actu, « l'implosion du PDS, le Parti démocratique sénégalais, se précise. »En tout cas, commente WakatSéra au Burkina Faso : « cette alliance entre la mouvance présidentielle et le PDS devrait, si elle se concrétise, faire ses effets dès le premier tour où la lutte s'annonce très serrée (…). Assurément, malgré les jeûnes musulman et chrétien qui battent son plein, les derniers jours de campagne seront bien croustillants, s'exclame le quotidien ouagalais, tout comme le scrutin de dimanche promet d'être épicé, comme un bon plat de thiéboudiène. »Un troisième homme ?Alors s'oriente-t-on vers un second tour qui opposerait Amadou Ba et Bassirou Diomaye Faye ? Ce duel est-il inéluctable ?Pas forcément, répond Jeune Afrique. Un troisième homme pourrait bien « déjouer les pronostics », pointe le site panafricain. Il pourrait s'agir de « Khalifa Sall qui a pour lui l'expérience, la patience et la constance. (…) Il a effectué une longue campagne de proximité aux quatre coins du pays, au contact des populations, bien avant que la campagne officielle ne débute. Si son programme ne comporte pas de mesures révolutionnaires, il a tout de même le mérite d'avoir été rédigé depuis plusieurs mois, alors que nombre de ses concurrents n'ont fait connaître le leur qu'au cours des derniers jours – et d'autres, pas du tout. »Autre candidat qui pourrait jouer les trouble-fête, relève encore Jeune Afrique : Idrissa Seck… « Obstiné, croyant à sa bonne étoile contre vents et marées, Idrissa Seck est, parmi les candidats en lice, le recordman du nombre de candidatures successives à la présidentielle. En 2007, 2012 puis 2019, il s'est classé à deux reprises à la seconde place de la compétition. Son meilleur score, en 2019, atteignait 20,5 %. » Mais « son talon d'Achille […] repose sur ses allers-retours incessants entre majorité et opposition depuis près de 20 ans. »Macky Sall : « je n'ai commis aucune faute »Quant au président sortant, Macky Sall, il s'est exprimé hier chez nos confrères de la BBC. Un entretien retranscrit par WalfQuotidien : « Si un candidat est élu dès dimanche, nous aurons la chance que je lui passe le témoin, affirme Macky Sall. Mais s'il n'est pas élu dès dimanche, moi le 2 avril, je m'en vais parce que c'est le terme de mon mandat et je n'entends pas rester un jour de plus comme je l'ai déjà dit. »Et puis à la question : « seriez-vous prêt à présenter des excuses pour toutes les vies humaines perdues et les dommages occasionnés ? Et pour le fait que la démocratie sénégalaise a été remise en cause ? », Macky Sall répond : « Non, je n'ai pas d'excuses à faire puisque je n'ai commis aucune faute. Toutes les actions, qui ont été posées, l'ont été dans le cadre de la loi et du règlement. »
Sept millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour choisir le successeur de Macky Sall, au pouvoir pendant douze ans. Dix-sept candidats sont en lice, après le désistement d'Habib Sy. Amadou Ba, le dauphin de Macky Sall, et le candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye, soutenu par l'opposant historique Ousmane Sonko, feraient la course en tête. La campagne est très rapide : douze jours seulement depuis l'annonce de la date du nouveau scrutin.
Pas moins de 18 candidats se disputent les suffrages des électeurs sénégalais, à l'occasion de l'élection présidentielle ce dimanche, décrite par les observateurs comme la plus indécise depuis l'indépendance. Le candidat du pouvoir, l'ex-Premier ministre Amadou Ba, affronte pas moins de 17 candidats et autant de programmes très différents. On va plus loin avec Zyad Limam et Gauthier Rybinksi.
Et les pronostics vont bon train. Pour Jeune Afrique, il est fort probable qu'à l'issue du scrutin de dimanche, on s'oriente vers un « duel par procuration entre Macky Sall et Ousmane Sonko », à savoir un duel entre « Amadou Ba, désigné par Macky Sall pour être son dauphin et soutenu par la solide coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, et Bassirou Diomaye Faye, le “plan B“ des Pastef d'Ousmane Sonko », empêché de se présenter.Bassirou Diomaye Faye qui est interrogé longuement par Le Monde Afrique : « je veux apporter la rupture », affirme-t-il. « Les Sénégalais veulent un nouveau projet qui assure plus de sérénité et de quiétude. Ce pays a soif de justice. (…) J'aurais souhaité que notre plan de conquête du pouvoir ne soit pas entravé, affirme encore le candidat d'opposition, référence à l'empêchement d'Ousmane Sonko. Je suis un candidat de substitution parce que c'était notre manière d'imposer notre présence dans cette joute électorale. Nous n'avons jamais mis en avant les individus dans notre formation politique. Ousmane Sonko est le porteur d'un projet qui n'est pas fusionné avec sa personne. »Le PDS de Karim Wade divisé…Pour sa part, Amadou Ba, le candidat de la coalition présidentielle, pourrait bien bénéficier du soutien d'une partie du PDS de Karim Wade… En effet, relève le site d'information Senego, « alors que Karim Wade ne participera pas au scrutin de dimanche, on peut noter que certaines factions de son propre parti ont déjà apporté leur soutien à Amadou Ba. » Et ce malgré, les récentes déclarations de Wade contre le même Amadou Ba : « il a impérativement besoin du ralliement du PDS pour justifier le vol du scrutin et se déclarer vainqueur au premier tour », a lancé Karim Wade.Bref, estime Dakar Actu, « l'implosion du PDS, le Parti démocratique sénégalais, se précise. »En tout cas, commente WakatSéra au Burkina Faso : « cette alliance entre la mouvance présidentielle et le PDS devrait, si elle se concrétise, faire ses effets dès le premier tour où la lutte s'annonce très serrée (…). Assurément, malgré les jeûnes musulman et chrétien qui battent son plein, les derniers jours de campagne seront bien croustillants, s'exclame le quotidien ouagalais, tout comme le scrutin de dimanche promet d'être épicé, comme un bon plat de thiéboudiène. »Un troisième homme ?Alors s'oriente-t-on vers un second tour qui opposerait Amadou Ba et Bassirou Diomaye Faye ? Ce duel est-il inéluctable ?Pas forcément, répond Jeune Afrique. Un troisième homme pourrait bien « déjouer les pronostics », pointe le site panafricain. Il pourrait s'agir de « Khalifa Sall qui a pour lui l'expérience, la patience et la constance. (…) Il a effectué une longue campagne de proximité aux quatre coins du pays, au contact des populations, bien avant que la campagne officielle ne débute. Si son programme ne comporte pas de mesures révolutionnaires, il a tout de même le mérite d'avoir été rédigé depuis plusieurs mois, alors que nombre de ses concurrents n'ont fait connaître le leur qu'au cours des derniers jours – et d'autres, pas du tout. »Autre candidat qui pourrait jouer les trouble-fête, relève encore Jeune Afrique : Idrissa Seck… « Obstiné, croyant à sa bonne étoile contre vents et marées, Idrissa Seck est, parmi les candidats en lice, le recordman du nombre de candidatures successives à la présidentielle. En 2007, 2012 puis 2019, il s'est classé à deux reprises à la seconde place de la compétition. Son meilleur score, en 2019, atteignait 20,5 %. » Mais « son talon d'Achille […] repose sur ses allers-retours incessants entre majorité et opposition depuis près de 20 ans. »Macky Sall : « je n'ai commis aucune faute »Quant au président sortant, Macky Sall, il s'est exprimé hier chez nos confrères de la BBC. Un entretien retranscrit par WalfQuotidien : « Si un candidat est élu dès dimanche, nous aurons la chance que je lui passe le témoin, affirme Macky Sall. Mais s'il n'est pas élu dès dimanche, moi le 2 avril, je m'en vais parce que c'est le terme de mon mandat et je n'entends pas rester un jour de plus comme je l'ai déjà dit. »Et puis à la question : « seriez-vous prêt à présenter des excuses pour toutes les vies humaines perdues et les dommages occasionnés ? Et pour le fait que la démocratie sénégalaise a été remise en cause ? », Macky Sall répond : « Non, je n'ai pas d'excuses à faire puisque je n'ai commis aucune faute. Toutes les actions, qui ont été posées, l'ont été dans le cadre de la loi et du règlement. »
Au Sénégal, le Président Macky Sall a nommé un nouveau gouvernement. Sidiki Kaba remplace Amadou Ba au poste de premier ministre. Amadou Ba, libéré selon le gouvernement pour se consacrer à la présidentielle en tant que candidat du pouvoir. La campagne elle, a officiellement démarré ce samedi.
Au Sénégal, c'est finalement à la fin de ce mois de mars que le 1ᵉʳ tour de la présidentielle aura lieu. La présidence de la République se conforme donc à la volonté du Conseil constitutionnel, qui voulait qu'on vote avant l'expiration du mandat de Macky Sall le 2 avril prochain. Et lors de ce 1ᵉʳ tour, il n'y aura sur la ligne de départ que les 19 candidats prévus initialement. Pas de nouvelles candidatures possibles, comme l'espérait pourtant Karim Wade. Est-ce une surprise ? La réponse de Papa Fara Diallo, qui est maître de conférences en Science politique à l'université Gaston Berger de Saint-Louis. RFI : Le calendrier s'accélère, le premier tour aura lieu fin mars, quelle est votre réaction ?Papa Fara Diallo : C'est sans surprise. La décision du Conseil constitutionnel, c'était la décision qui était attendue. Et apparemment, le Conseil constitutionnel a informé l'exécutif et l'exécutif, apparemment, s'est exécuté, ce qui cadre avec l'horizon indépassable du 2 avril.Vous dites que vous n'êtes pas surpris, mais le président Macky Sall a tout de même essayé de reporter cette élection à bien plus tard dans l'année 2024, est-ce que vous n'êtes pas surpris que, finalement, il accepte la décision du Conseil constitutionnel ?Alors ce qui n'est pas surprenant, c'est la décision, en soi, du Conseil constitutionnel, parce que le Conseil ne pouvait pas renier sa propre jurisprudence. Maintenant, l'autre élément qui transparaît dans votre question, c'est la décision, finalement, du président de la République d'accepter de suivre les injonctions du Conseil constitutionnel. Oui, pour certains, ça peut être assez surprenant, parce que, clairement, il nous a semblé que le chef de l'État était un peu dans le dilatoire. Il était clair que le chef de l'État était dans une logique de gagner du temps, était dans une logique dilatoire, et la décision ferme du Conseil constitutionnel – de faire valoir son autorité de régulation de la vie démocratique et de l'État de droit –, c'est ça qui lui a permis de fixer une date, là où le chef de l'État prenait son temps pour pouvoir fixer une date et voulait, vraisemblablement, imposer le consensus issu du dialogue national, en fixant une date au 2 juin. Dans ce sens-là, ça peut être, effectivement, une surprise.Donc on peut imaginer que Macky Sall a espéré faire céder le Conseil constitutionnel, mais que devant la fermeté de celui-ci, il a fini par reculer, c'est ça ?C'est clairement cela. Le président de la République a été désavoué deux fois par le Conseil constitutionnel. La décision du 15 février, qui annulait son décret, était un premier désaveu. Là aussi, c'est un autre désaveu, parce que le président espérait effectivement attendre d'organiser un dialogue et de soumettre les conclusions du dialogue. Clairement, le chef de l'État espérait que le Conseil allait invoquer le consensus national comme motif de prolonger la durée du mandat, mais c'était sans compter sur la fermeté du Conseil.Alors l'autre grande information d'hier soir, c'est qu'il n'y aura pas d'élargissement de la liste des 19 candidats à la présidentielle. N'est-ce pas une grosse déception, non seulement pour Karim Wade, mais pour Macky Sall lui-même ?Oui, clairement. Le Parti démocratique sénégalais [de Karim Wade] a été l'un des artisans du report de l'élection présidentielle, ils l'ont même reconnu lors du dialogue national. Et clairement aussi, le président de la République, en soumettant la décision du dialogue national pour avis au Conseil constitutionnel, espérait que le Conseil allait accepter que la liste des candidats soit revue et que Karim Wade pourrait intégrer cette liste. Mais, là aussi, le Conseil ne pouvait pas renier sa propre jurisprudence, parce que, pour le Conseil constitutionnel, le processus électoral n'est pas annulé, c'est un processus qui a été interrompu. Donc le Conseil a tout simplement décidé que le processus allait reprendre avec les mêmes candidats qui ont été validés, c'est-à-dire les 19.Côté pouvoir, Amadou Ba quitte la primature pour faire campagne pour le premier tour. Côté opposition, est-ce que la loi d'amnistie, qui est passée hier, ne va pas permettre au candidat du camp Ousmane Sonko, à savoir Bassirou Diomaye Faye, de sortir de prison et de faire campagne, lui aussi, en toute liberté ?Oui, il me semble que, même sans loi d'amnistie, il était tout à fait possible que Bassirou Diomaye Faye sorte pour pouvoir battre campagne. Parce qu'effectivement, si on empêche monsieur Bassirou Diomaye Faye de battre campagne, ça serait une rupture d'égalité à l'égard des candidats. Maintenant, si la loi a été votée, ça veut dire que tous ceux qui sont en prison pour des délits visés par la loi d'amnistie vont être libérés et monsieur Bassirou Diomaye Faye pourra naturellement battre campagne. L'autre aspect de votre question, c'est le fait que le Premier ministre Amadou Ba a été démis de ses fonctions parce que le gouvernement a été remanié. Donc ça veut dire que, clairement, la majorité a accepté la décision du Conseil constitutionnel de maintenir les mêmes candidats. Et le candidat de la majorité, c'est monsieur Amadou Ba, donc il était naturel qu'il puisse quitter ses fonctions de Premier ministre pour aller battre campagne.À lire aussiAccélération du calendrier électoral au Sénégal, quelle date pour la présidentielle ?
Ce lundi 4 mars, le président Macky Sall doit recevoir les conclusions du « dialogue national » qui a proposé de reporter la présidentielle au 2 juin et de l'élargir à de nouveaux candidats. Beaucoup guettent la réaction du chef de l'État, mais aussi celle du Conseil constitutionnel, qui avait dit que le vote devait avoir lieu avant le 2 avril. Va-t-on vers de nouvelles tensions ? Entretien avec Mamadou Lamine Sarr qui enseigne les sciences politiques à l'université numérique Cheikh-Hamidou-Kane de Dakar. RFI : Que pensez-vous d'un report de la présidentielle au 2 juin, comme l'a proposé le dialogue de la semaine dernière ? Mamadou Lamine Sarr : Je pense qu'une telle proposition est non seulement contre l'ordre institutionnel, mais également, ça va à l'encontre de la récente décision du Conseil constitutionnel qui demandait au président de la République d'organiser les élections dans les meilleurs délais, tout en précisant que le mandat du président ne pouvait pas être ni diminué ni allongé. Donc, cette élection-là devait être organisée avant le 2 avril.De son côté, le président Macky Sall dit qu'il quittera ses fonctions au terme de son mandat, le 2 avril. Il l'a encore écrit jeudi dans un message sur son compte X. Est-ce que vous pensez qu'on peut le prendre au mot ? Vous savez, actuellement, il est extrêmement difficile de croire à toutes les déclarations de tous les acteurs politiques au Sénégal, parce qu'il y a une rupture de confiance entre les acteurs politiques – notamment le président de la République – et une grande majorité des Sénégalais. À partir de là, personne ne peut garantir aujourd'hui que ce sera le cas. Je précise que le président a également précisé qu'il est prêt à quitter le pouvoir le 2 avril, mais que si on lui demande [de rester] pour le bien de la nation, il serait prêt à le faire. Donc, il y a encore une ambiguïté dans tout ça. Et, encore une fois, tout cela découle d'une décision qui n'aurait pas dû, à mon avis, être prise le 3 février dernier.Dans un point de presse jeudi dernier, le ministre de l'Intérieur, Sidiki Kaba, a évoqué l'hypothèse que Macky Sall quitte le pouvoir le 2 avril et que la transition soit assurée par le président de l'Assemblée nationale, Amadou Mame Diop. Qu'en pensez-vous ?Cette décision-là ne revient pas au ministre. Si une telle décision doit être prise, elle revient au Conseil constitutionnel. Donc pour moi, c'est une supputation qu'on fait selon des intérêts ou une volonté, en tout cas, de replonger le pays dans l'incertitude. Ce qui est sûr, c'est qu'une telle décision appartient aujourd'hui au Conseil constitutionnel.Alors justement, le président Macky Sall affirme qu'il va demander son avis au Conseil constitutionnel sur les recommandations du dialogue de la semaine dernière. Est-ce que c'est bon signe pour vous ? Je ne sais pas si c'est bon signe, mais ce qui est certain, c'est que le Conseil constitutionnel est encore une fois, comme le 15 février dernier, devant l'Histoire. C'est-à-dire que si le Conseil constitutionnel valide la proposition issue du dialogue, je considère que cela va à l'encontre de ce qu'il avait préconisé, de ce qu'il avait dit le 15 février dernier. Donc, le Conseil ne peut pas dire deux choses différentes en moins de 15 jours, ça serait inexplicable.Vous dites que, si le Conseil est cohérent avec lui-même, il doit obliger les élections à se tenir avant le 2 avril, mais en pratique, c'est à peine dans un mois, est-ce qu'on aura le temps de faire deux tours de présidentielle en quelques semaines ? Il est vrai que tout le calendrier est chamboulé. Maintenant, est-ce qu'on a besoin en ce moment d'avoir une campagne électorale traditionnelle ? Est-ce qu'entre les deux tours, s'il y en a, on a besoin d'attendre 15 jours pour organiser le second tour ? Donc, les élections le 2 avril, c'est compliqué, mais à mon avis, pas impossible.Autre proposition du dialogue de la semaine dernière, l'élargissement de la liste actuelle des 19 candidats à d'autres candidats qui avaient été recalés. On pense bien sûr à Karim Wade et à Ousmane Sonko. Qu'en pensez-vous ? Ça également, c'est une autre décision qui, à mon avis, vient affaiblir le Conseil constitutionnel. Il n'y a aucune légitimité juridique ni politique, à mon avis, pour une telle décision. Le Conseil ne peut pas dire le 15 février dernier que l'élection doit se tenir avec les candidats qui ont été retenus et le dialogue élargir cela. Que ce soit Karim Wade, Ousmane Sonko, ce n'est pas ça le problème. Le problème, c'est que le Conseil constitutionnel a déterminé les candidats qui doivent participer à cette élection présidentielle. Cette décision, comme celle de la date, doit être respectée. L'ordre constitutionnel dans un État est extrêmement important, c'est le socle de notre démocratie.Beaucoup disent à Dakar que Macky Sall a décidé de reporter la présidentielle du 25 février parce qu'il veut réintégrer Karim Wade dans la course, afin d'en faire un allié contre le camp Ousmane Sonko. Personnellement, je n'ai pas d'éléments pour étayer cette supposition. Ce qui est certain, c'est qu'on ne peut pas s'empêcher de croire effectivement à un deal politique entre le camp présidentiel et le parti démocratique sénégalais de Monsieur Karim Wade, on ne peut pas l'exclure.On dit que Macky Sall ne serait pas sûr que son dauphin Amadou Ba puisse gagner à lui tout seul et qu'il aimerait qu'il bénéficie du soutien de Karim Wade en cas de deuxième tour…Ce n'est pas à exclure parce qu'effectivement, d'une part, Monsieur Amadou Ba est quelqu'un qui connaît le fonctionnement de l'État, qui a été dans l'administration étatique publique. Par contre, il n'a pas une légitimité politique, il n'a pas une base politique. Et donc, ce manque de légitimité, ce manque de présence politique, effectivement, font que, dans le camp présidentiel, il y a eu des voix pour contester un peu le choix de Monsieur Amadou Ba. Donc effectivement, vu de ce point-là, on peut penser que le deal politique pourrait porter sur une combinaison, sur un soutien du parti démocratique sénégalais au candidat de Benno Bokk Yakaar.À lire aussiSénégal: l'Union européenne contre toute extension du mandat du président Macky Sall
C'est dans un « contexte de crises tous azimuts, constate Ledjely en Guinée, que s'est tenu ce week-end le 37ᵉ sommet de l'Union africaine sur les hauteurs d'Addis-Abeba. Le conclave des présidents s'est borné à constater l'échec de l'instance panafricaine face à tous ces foyers de tension », estime le site d'information guinéen qui détaille : « le Mali, la Guinée, le Tchad, le Burkina Faso, le Niger et le Gabon, sont tous en transition à la suite de coups d'État militaires. Depuis environ un an, le Soudan qui n'était déjà pas en bonne santé, est déchiré par une guerre (…). Quant à la RD Congo, les promesses électorales du président Tshisekedi peinent à ramener la paix dans l'est du pays. Entre l'Éthiopie et la Somalie, le mur de la méfiance et des suspicions s'épaissit chaque jour. Enfin, au Sénégal, si le Conseil constitutionnel a courageusement pris ses responsabilités face à Macky Sall, ce dernier ne semble toujours pas disposé à entendre la voix de la raison. »Pourquoi cet immobilisme de l'UA ? « Nos dirigeants ne veulent pas assumer leurs responsabilités », affirme Ledjely. Leur « conception du pouvoir se limite à sa dimension jouissive. Collectionner les belles voitures, les maîtresses et les villas luxueuses, voici ce qui les préoccupe. La place et le rôle de l'Afrique, l'avenir de la jeunesse du continent, la précarité en milieu rural, etc… viennent bien après. D'où le nombre élevé de crises qui renvoient cette image peu reluisante de notre continent. »À la croisée des cheminsNon, « ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain », rétorque WakatSéra au Burkina Faso. « Car l'Union africaine reconnaît soutenir les transitions politiques dans les pays ayant connu des coups d'État ; elle a observé les élections dans 13 pays en 2023 et elle compte en faire de même pour 15 scrutins cette année ; elle se prépare à rendre opérationnelle la Force africaine en attente et elle mise sur la Zone de libre-échange continentale africaine. »Certes, reconnait WakatSéra, « l'Union africaine, à l'instar de la Cédéao, qui vient de subir une cure d'amaigrissement avec le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l'Union africaine est, sans nul doute, à la croisée des chemins. Et pour sa survie, l'UA n'a d'autre option, estime encore le site burkinabé, que d'opérer les réformes idoines pour se débarrasser de ses oripeaux de “syndicat des chefs de l'État“ et se rapprocher courageusement du quotidien de misère des populations. »Sénégal : à quand la présidentielle ?À la Une également, l'apaisement au Sénégal… « Opposants libérés, marche dans le calme… Au Sénégal, un week-end dans l'apaisement, note en effet Jeune Afrique. Deux semaines après l'annonce par Macky Sall du report de la présidentielle, annonce invalidée en fin de semaine par le Conseil constitutionnel, des milliers d'opposants ont pu manifester samedi sans répression de la part des forces de l'ordre. »Une question reste en suspens et de taille : à quand l'élection présidentielle ? Le mandat du président Macky Sall expire officiellement le 2 avril. Hier, pointe WalfQuotidien, l'opposant et candidat à la présidentielle, Malick Gakou a proposé que le scrutin se déroule en mars : avec un premier tour le 3 et la proclamation provisoire des résultats le 8.En effet, « la date du dimanche 3 mars s'impose à tous », renchérit le professeur Bouna Niang, Doyen de l'Université Cheikh Anta Diop, dont les propos sont rapportés par le quotidien 24 Heures. Il invoque la constitution qui stipule que la présidentielle doit avoir lieu « trente jours francs au moins avant la date de l'expiration du mandat du Président de la République en fonction », ce qui amène donc, à cette date du dimanche 3 mars.Enfin, bien d'autres questions se posent, relève Le Pays à Ouagadougou : « maintenant que le chef de l'Etat a annoncé des concertations avec l'ensemble de la classe politique, à quoi faut-il s'attendre ? Combien de temps cela prendra-t-il ? Va-t-on vers un compromis politique qui permettrait le repêchage de certains candidats recalés, en l'occurrence Ousmane Sonko et Karim Wade ? » Et puis quid du candidat du pouvoir, Amadou Ba, « très ouvertement contesté », sera-t-il remplacé ?
Au Sénégal, ce nouveau rebondissement jeudi soir 15 février : le Conseil constitutionnel s'oppose au report de l'élection présidentielle. À Ziguinchor, en Casamance, dans le sud du pays, cette échéance est un espoir pour la reprise des liaisons maritimes entre Dakar et Ziguinchor. La suspension, effective depuis le mois de juin, et les violences qui avaient entouré le procès de l'opposant Ousmane Sonko, pèsent lourdement sur l'économie de la région du Sud. De notre envoyée spéciale à Ziguinchor,Calme plat au port de Ziguinchor. Le site est désert et les engins de manutention sont à l'arrêt. Avant, « il y avait du monde, il y avait du bruit », témoigne Lamine Diedhiou. Assis sous un arbre devant le portail, ce docker attend désespérément le retour des ferrys : « Je viens tous les jours, je suis tellement pressé que ça reprenne [Une pétition avait été lancée, ndlr]. Quand je rentre à la maison, ma femme et mes enfants, me regardent. Mais je n'ai rien. »En juin 2023, la suspension avait été justifiée – officieusement – par des « raisons de sécurité nationale » après des émeutes. Huit mois après, c'est le statu quo. Une situation incompréhensible pour Malamine Mané, président d'une entreprise de manutention qui exerce au port de Ziguinchor. En temps normal, il gère le chargement et le déchargement du riz, du mil, de l'anacarde, de la noix de cajou ou encore de ciment. Un secteur d'activité qui emploie normalement beaucoup de monde. « Au temps de l'anacarde, je recrute 300 personnes, prend-il pour exemple. La Casamance est une partie intégrante du Sénégal. C'est extrêmement difficile et pitoyable », regrette-t-il.Un peu plus loin, au port de pêche de Boudody, Kébé Samb est assise devant son étal de poisson. « Auparavant, je mettais mes poissons et mes crevettes dans des cartons, et je les expédiais par bateau pour les vendre à Dakar, détaille-t-elle. En deux ou trois jours, j'avais mon argent. Maintenant, je dois les mettre dans la glace, pour les vendre congelés, petit à petit, mais il y a des pertes. »« L'impact est énorme, c'est à coup de milliards de FCFA »Actuellement, rien ne sort, rien ne rentre par le port. Certains produits qui arrivaient de Dakar manquent sur les marchés, comme les légumes. L'avion n'est pas une alternative, d'autant que l'aéroport de Ziguinchor est en travaux. Les vols sont transférés à Cap Skirring, à environ 70 kilomètres. Quant à la voie terrestre, elle est plus chère et moins sûre, explique Jean Pascal Ehemba, président de la Chambre de commerce de Ziguinchor : « Ce qui passe par la route, ce sont des petits volumes, ça ne fait pas tout à fait l'affaire. Et puis le chemin est trop long avec des risques d'accident. »L'arrêt des activités portuaires a donc un impact économique important pour la localité. « L'impact est énorme, c'est à coup de milliards de FCFA, estime le président de la Chambre de commerce de Ziguinchor. Et c'est pour cela qu'on essaie de demander une aide de l'État, qu'il continue à faire sa mission régalienne pour pousser l'économie de cette région. »Lors de sa visite à Ziguinchor le mois dernier, le Premier ministre Amadou Ba avait annoncé une reprise prochaine des liaisons. Le commandant du port l'assure, « des travaux de maintenance des bateaux et sur le chenal sont prévus pour un retour du trafic en toute sécurité ». Aucune date précise n'a encore été fixée.À lire aussiDans la Casamance enclavée, une économie fragilisée
Au Sénégal, le report de l'élection présidentielle, initialement prévue le 25 février, ne passe pas pour une quarantaine d'organisations regroupées au sein du collectif Aar Sunu Election, qui comprend des mouvements de la société civile, des organisations religieuses et des syndicats. La plateforme a annoncé jeudi une série d'actions, notamment des débrayages dans les écoles ce vendredi et une manifestation mardi prochain. Mais près d'une semaine après l'annonce du président Macky Sall, quelle est la marge de manœuvre des opposants au report ? Moundiaye Cissé est directeur exécutif de l'ONG 3D et l'un des représentants du collectif Aar Sunu Election. Il est l'invité de Charlotte Idrac à Dakar RFI : Quelle est la stratégie aujourd'hui de la plate-forme Aar Sunu Election, qui veut dire « protégeons notre système électoral » ? Moundiaye Cissé : Ce vendredi, ce que nous allons faire, c'est mobiliser l'ensemble des imams pour que dans leurs prêches, ils sensibilisent le chef de l'État pour le respect du calendrier électoral, et également l'Église, qui est mobilisée, l'Église a déjà donné sa position sur la question. Et donc, c'est une occasion pour nous de nous habiller en blanc dans les mosquées, au niveau des églises, pour dire non à ce forcing électoral, non à ce coup d'État constitutionnel qui vient d'être perpétré. Il y a également un appel à une manifestation ce mardi 13 février. Est-ce que vous comptez vraiment sur une forte mobilisation – sachant qu'on a vu, dernièrement, des manifestations réprimées par des forces de défense et de sécurité ? Est-ce que vous pensez que vous pouvez mobiliser sur le terrain, dans les rues ? Oui, parce qu'on a envoyé, au niveau du ministère de l'Intérieur, une demande d'autorisation pour faire une manifestation pacifique. Le droit à la marche, le droit à la manifestation, c'est un droit consacré par notre Constitution. Nous n'allons pas incendier des pneus, casser des véhicules, ou autres, alors c'est une marche pacifique. Personne ne peut et n'a le droit de nous empêcher d'organiser une marche pacifique. Est-ce que vous ne craignez pas une lassitude des populations, une forme de découragement ? Non, du tout, parce que ce que les populations ont subi, ça a été un coup dur. C'est comme frapper un enfant et vouloir l'empêcher de pleurer. Aujourd'hui, c'est un choc national. Il y a même plusieurs partisans du président qui sont contre le report. C'est un sentiment généralisé, mais tout en le faisant dans la paix et dans la sérénité. Les syndicats vont jouer leur partition, les religieux vont jouer leur partition, la société civile va jouer sa partition. Vous évoquez les syndicats, justement, on entend un appel à des débrayages dans les écoles ce vendredi. Est-ce qu'il y a un mot d'ordre de grève générale qui est envisagé, sachant que pour le secteur informel, pour les commerçants, etc., ce serait très difficile, il y aurait un manque à gagner important, ce serait une forme de sacrifice ? Chacun peut participer à cette mobilisation à sa manière, sans pour autant que ce soit préjudiciable à l'exercice de ses activités. Les syndicats, c'est parce qu'ils peuvent mobiliser les enseignants pour faire des débrayages, ou autres, les commerçants peuvent s'habiller en blanc, arborant les couleurs nationales, pour dire non à ce report. Mais il faut que le président Macky Sall sache que c'est une décision impopulaire, c'est une décision contraire aux principes de notre Constitution et ça ne va pas passer. Si on laisse passer ce report, ce serait une jurisprudence grave, une brèche, parce que tout président après Macky Sall pourrait, au bout de cinq ans, prétexter une crise pour reporter les élections tant qu'il ne se sent pas majoritaire.Il n'y a pas de représentants de partis politiques au sein de la plate-forme, comment est-ce que vous comptez vous associer ? Notamment, on a entendu certains candidats contre ce report également, comment est-ce que vous allez travailler ensemble ? Pour le moment, c'est une action citoyenne pour éviter qu'on nous dise que nous sommes manipulés par les politiques, parce que la façon dont se battent les politiques est différente de la façon dont nous nous battons. Après, on va évaluer. Si ça nécessite qu'il y ait une jonction avec les acteurs politiques, on le fera. Vous attendez avec impatience une décision de la Cour constitutionnelle ? Vous avez un espoir, sachant qu'il y a des recours contre le décret, contre la loi également ? Pas seulement le Conseil constitutionnel, il y a également la Cour suprême. Nous avons invité le pouvoir judiciaire, selon le principe de la séparation des pouvoirs, à prendre ses responsabilités. Dans le communiqué du Conseil des ministres, mercredi soir, le président Macky Sall ne semble pas du tout revenir sur sa décision. Quel regard portez-vous sur ce communiqué, notamment la confiance renouvelée envers le Premier ministre Amadou Ba ? Ça, c'est politique, pour nous, ça ne l'engage que lui. Le communiqué du Conseil des ministres devait tout dire, sauf inviter les gens à un dialogue, que le Premier ministre pourrait même présider. Non, il devait faire un dialogue avant de prendre cette décision. Il devait consulter, pas seulement les présidents des institutions. Les présidents des institutions, c'est lui-même qui les a nommés. Est-ce que vous ne craignez pas un enlisement de cette situation ? Non, nous espérons, surtout avec les réactions de la communauté internationale – il y a la réaction américaine, mais aussi la dernière réaction de la Cédéao. Et au-delà de la communauté internationale, les Sénégalais ne vont pas laisser passer cette forfaiture.
Après sa décision de reporter la présidentielle au mois de décembre prochain, le président sénégalais s'est attiré bien des critiques dans la sous-région et au-delà.« Le président de la République est seul contre tous », constate WalfQuotidien. « La communauté internationale ne comprend pas que Macky Sall, qui s'est toujours battu contre les coups d'État sur le continent, soit l'auteur d'un coup d'État, affirme le quotidien dakarois. La Cédéao encourage la classe politique sénégalaise à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral conformément aux dispositions de la constitution. »« La Cédéao tape sur la table ! », s'exclame le quotidien 24 Heures en première page.Reste que l'organisation sous-régionale doit faire mieux et plus que s'égosiller, estime Ledjely en Guinée : « A minima, la Cédéao doit clairement prendre position contre Macky Sall, estime le site Conakryka. On voudrait même que des sanctions soient prises. En gros, qu'à nouveau la Cédéao brandisse les muscles et fasse montre de fermeté dans sa condamnation du coup d'État institutionnel de Macky Sall, comme elle l'a fait vis-à-vis de ceux militaires. Dans l'absolu, poursuit Ledjely, une sortie honorable de cette crise pour la Cédéao, serait qu'elle réussisse à convaincre le président sénégalais de renoncer à sa forfaiture. […] Ce défi, elle doit le relever absolument. Si elle veut se donner une chance d'exister encore ! »Les États-Unis inquiets…De leur côté, les Américains ont à nouveau donné de la voix hier… « Les États-Unis appellent à la tenue de la présidentielle et à rétablir immédiatement internet », constate le site Senego. Washington exprime en effet « sa profonde préoccupation concernant le report de l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février. Cette décision est perçue, rapporte encore Senego, comme une entrave à la tradition démocratique solide du pays. L'inquiétude américaine est d'autant plus vive que plusieurs parlementaires, opposés au projet de loi ayant pour but de reporter l'élection, ont été expulsés de force par les forces de sécurité. Ce contexte met en doute la légitimité du vote qui a eu lieu au sein de l'Assemblée nationale. »« Comportements irresponsables… »Les réactions sont vives également dans les médias internationaux… Témoin cet éditorial de Jeune Afrique : « Revoici donc le pays de la Téranga plongé dans une nouvelle crise et dans l'incertitude. En cause, une multitude de ratés, d'approximations et de décisions prises en dépit du bon sens, des règles du jeu peu lisibles et guère cohérentes, un processus de validation des candidatures aux allures de parcours du combattant, notamment le système de parrainage. Et des comportements irresponsables, fulmine encore le site panafricain. […] Les apprentis sorciers que sont les politiciens du pays, tous bords confondus, prennent visiblement un malin plaisir à jouer avec le feu. »Et « on ne peut pas dire que le sens des responsabilités étouffe députés et responsables politiques, a fortiori que l'intérêt général prime sur les guerres de clans, les ambitions personnelles ou les ego gonflés à l'hélium des principaux protagonistes de l'échiquier. »« Une tâche sombre… »Enfin, à lire dans Le Monde Afrique, cette interview de Francis Laloupo, chercheur associé à l'Iris, spécialiste de la géopolitique de l'Afrique et des conflits émergents. Il ne ménage pas non plus ses critiques…« C'est une tache sombre dans l'histoire du pays et un mauvais coup porté à l'Afrique de l'Ouest (…), affirme-t-il. Aujourd'hui, on peut considérer qu'il s'agit d'un coup d'État institutionnel perpétré avec la complicité d'une partie de la classe politique. […] Macky Sall s'est retrouvé dans une situation où le candidat qu'il a désigné [son Premier ministre Amadou Ba] n'a pas le plein soutien de la majorité présidentielle. »Et Francis Laloupo de conclure : « C'est comme s'il y avait une erreur de casting que le président a décidé de corriger de la pire des manières possibles. La fin de son deuxième mandat est désormais marquée du sceau de l'infamie. »
Après sa décision de reporter la présidentielle au mois de décembre prochain, le président sénégalais s'est attiré bien des critiques dans la sous-région et au-delà.« Le président de la République est seul contre tous », constate WalfQuotidien. « La communauté internationale ne comprend pas que Macky Sall, qui s'est toujours battu contre les coups d'État sur le continent, soit l'auteur d'un coup d'État, affirme le quotidien dakarois. La Cédéao encourage la classe politique sénégalaise à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral conformément aux dispositions de la constitution. »« La Cédéao tape sur la table ! », s'exclame le quotidien 24 Heures en première page.Reste que l'organisation sous-régionale doit faire mieux et plus que s'égosiller, estime Ledjely en Guinée : « A minima, la Cédéao doit clairement prendre position contre Macky Sall, estime le site Conakryka. On voudrait même que des sanctions soient prises. En gros, qu'à nouveau la Cédéao brandisse les muscles et fasse montre de fermeté dans sa condamnation du coup d'État institutionnel de Macky Sall, comme elle l'a fait vis-à-vis de ceux militaires. Dans l'absolu, poursuit Ledjely, une sortie honorable de cette crise pour la Cédéao, serait qu'elle réussisse à convaincre le président sénégalais de renoncer à sa forfaiture. […] Ce défi, elle doit le relever absolument. Si elle veut se donner une chance d'exister encore ! »Les États-Unis inquiets…De leur côté, les Américains ont à nouveau donné de la voix hier… « Les États-Unis appellent à la tenue de la présidentielle et à rétablir immédiatement internet », constate le site Senego. Washington exprime en effet « sa profonde préoccupation concernant le report de l'élection présidentielle initialement prévue le 25 février. Cette décision est perçue, rapporte encore Senego, comme une entrave à la tradition démocratique solide du pays. L'inquiétude américaine est d'autant plus vive que plusieurs parlementaires, opposés au projet de loi ayant pour but de reporter l'élection, ont été expulsés de force par les forces de sécurité. Ce contexte met en doute la légitimité du vote qui a eu lieu au sein de l'Assemblée nationale. »« Comportements irresponsables… »Les réactions sont vives également dans les médias internationaux… Témoin cet éditorial de Jeune Afrique : « Revoici donc le pays de la Téranga plongé dans une nouvelle crise et dans l'incertitude. En cause, une multitude de ratés, d'approximations et de décisions prises en dépit du bon sens, des règles du jeu peu lisibles et guère cohérentes, un processus de validation des candidatures aux allures de parcours du combattant, notamment le système de parrainage. Et des comportements irresponsables, fulmine encore le site panafricain. […] Les apprentis sorciers que sont les politiciens du pays, tous bords confondus, prennent visiblement un malin plaisir à jouer avec le feu. »Et « on ne peut pas dire que le sens des responsabilités étouffe députés et responsables politiques, a fortiori que l'intérêt général prime sur les guerres de clans, les ambitions personnelles ou les ego gonflés à l'hélium des principaux protagonistes de l'échiquier. »« Une tâche sombre… »Enfin, à lire dans Le Monde Afrique, cette interview de Francis Laloupo, chercheur associé à l'Iris, spécialiste de la géopolitique de l'Afrique et des conflits émergents. Il ne ménage pas non plus ses critiques…« C'est une tache sombre dans l'histoire du pays et un mauvais coup porté à l'Afrique de l'Ouest (…), affirme-t-il. Aujourd'hui, on peut considérer qu'il s'agit d'un coup d'État institutionnel perpétré avec la complicité d'une partie de la classe politique. […] Macky Sall s'est retrouvé dans une situation où le candidat qu'il a désigné [son Premier ministre Amadou Ba] n'a pas le plein soutien de la majorité présidentielle. »Et Francis Laloupo de conclure : « C'est comme s'il y avait une erreur de casting que le président a décidé de corriger de la pire des manières possibles. La fin de son deuxième mandat est désormais marquée du sceau de l'infamie. »
Au Sénégal, la situation est très inconfortable pour le Premier ministre Amadou Ba depuis le samedi 03 février. En effet, il était le candidat du pouvoir à la présidentielle du 25 février et il était contre tout report de l'élection. Aujourd'hui, après l'annonce du report, peut-il encore rester Premier ministre ? Jusqu'à samedi, l'ancien directeur de presse Mamoudou Ibra Kane faisait campagne pour lui à la tête du mouvement «Demain, c'est maintenant». Au micro de Christophe Boisbouvier, l'ancien directeur général du groupe Futur Media reconnait que les relations entre les deux têtes de l'exécutif sénégalais ne sont plus au beau fixe... RFI : À votre avis, quelle est la vraie raison pour laquelle Macky Sall reporte l'élection présidentielle ?Mamoudou Ibra Kane : La seule vraie raison, c'est que le président de la République est en train, en connaissance de cause, de violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Il avait dit qu'il ne se représenterait pas pour un troisième mandat pour une question d'honneur. Aujourd'hui, il oublie tout cela. Le président Macky Sall est en train de se tailler un délai supplémentaire pour rester au pouvoir.On se souvient, l'année dernière, qu'il avait mis beaucoup de temps avant d'annoncer qu'il renonçait à un troisième mandat. Est-ce qu'avec cette prolongation, il est en train d'assouvir un désir secret ?Absolument. On se rend compte qu'au fond, le président Macky Sall avait renoncé sous la pression. Cela confirme que ce n'était pas une volonté, mais, tout simplement, il avait cédé à la pression et aujourd'hui, il révèle sa vraie nature qui consiste à s'accrocher au pouvoir.Beaucoup d'observateurs avancent une autre raison, ce serait que Macky Sall doute de la victoire du candidat Amadou Ba et qu'il a saisi l'opportunité de la colère des partisans de Karim Wade, et de leur demande de commission d'enquête parlementaire, pour tout reporter et pour changer de candidat…À la place du doute, c'est un complot qui est ourdi contre le Premier ministre Amadou Ba. On parle des sondages, première chose : depuis quand des sondages peuvent être utilisés pour reporter une élection présidentielle ? Deuxièmement, sondage pour sondage, le président Macky Sall, en 2012, savait très bien qu'il ne pouvait pas remporter l'élection présidentielle face à maître Abdoulaye Wade et aux autres candidats dès le premier tour, il s'est contenté de 26% qui le qualifiaient au deuxième tour. Et sur la base des sondages qui existent, qui sont avérés, le candidat Amadou Ba est très bien placé pour l'emporter, tout au moins pour se qualifier au second tour.Et ces sondages, ils sont autour de combien de pourcents pour le candidat Amadou Ba, en ce moment ?Je préfère ne pas entrer dans les détails, mais ces sondages indiquent clairement que le Premier ministre Amadou Ba est bien placé.Alors comment réagit Amadou Ba depuis samedi, depuis l'annonce du report par le président ?Il est serein. Il observe ce qu'il se passe. Je ne peux pas parler à sa place, il ne manquera pas l'occasion, probablement, d'édifier les Sénégalais. On ne peut pas parler à sa place.Mais est-ce qu'il ne se sent pas désavoué par le président ?Pourquoi il se sentirait désavoué ?Est-ce qu'il ne sent pas que la confiance entre le président et lui est très entamée maintenant ?Je fais remarquer qu'il est encore Premier ministre de la République du Sénégal, il est, jusqu'à plus informé, le candidat et le seul de la coalition Benno Bokk Yakaar et de l'APR,le parti au pouvoir.Beaucoup disent que les relations entre Macky Sall et Amadou Ba se sont dégradées ces derniers jours et que vendredi, à la veille de l'annonce du report, il y a eu une réunion houleuse entre les deux hommes ?Je ne peux pas la qualifier de houleuse. Il y a eu une rencontre et le Premier ministre Amadou Ba a clairement fait savoir qu'il était contre tout report de l'élection présidentielle, une position républicaine qu'il faut plutôt saluer.Mais il n'a pas été écouté ?C'est le président qui décide.Et du coup, est-ce qu'Amadou Ba ne doit pas en tirer les conséquences ?C'est à lui de le dire.Est-ce qu'après la décision de Macky Sall de reporter l'élection, il peut encore rester Premier ministre ?Dans les prochains jours, on sera édifié sur la décision qu'il pourra prendre ou de la décision que monsieur le président de la République va prendre.Alors plutôt que d'être limogé par le président, est-ce que le Premier ministre, Amadou Ba, n'a pas intérêt à démissionner de son poste ?Aucune option n'est écartée.
Le doute, l'incertitude ce matin dans la presse sénégalaise et au-delà, après la décision samedi 3 février du président Macky Sall de reporter l'élection présidentielle et après les violentes manifestations qui ont suivi.« Plongée dans l'inconnu », s'exclame le site d'information Seneplus. « Ça chauffe à Dakar ! », lance DakarActu. « Détonateur d'une indignation générale », prévient le quotidien 24 Heures. « Annulation de la présidentielle, opposants arrêtés, médias censurés, ci-gît la démocratie », tempête WalfQuotidien. Walf qui parle de « coup d'État constitutionnel » ; « la république à terre ! », poursuit le journal.Pourquoi ce report ? Le Monde Afrique explique : « Macky Sall a invoqué le conflit qui a éclaté entre le Conseil constitutionnel et l'Assemblée nationale, après la validation définitive par la juridiction de vingt candidatures et l'élimination de plusieurs dizaines d'autres. À l'initiative de Karim Wade, candidat recalé qui a remis en cause l'intégrité de deux juges constitutionnels et réclamé le report de l'élection, l'Assemblée a approuvé la création d'une commission d'enquête sur les conditions de validation des candidatures. »À écouter aussiReport de la présidentielle au Sénégal: «Cela ne repose sur aucune base juridique valable», estime l'universitaire Babacar Gueye« Contre toute attente, les députés du camp présidentiel ont soutenu la démarche. Elle a provoqué une vive querelle sur la séparation des pouvoirs, mais aussi, pointe Le Monde Afrique, nourri le soupçon d'un plan du pouvoir pour ajourner la présidentielle et éviter la défaite. Le candidat du camp présidentiel, l'actuel premier ministre, Amadou Ba, est contesté dans ses propres rangs et fait face à des dissidents. »Peur de l'opposition ?Pour 24 heures, c'est clair, Macky Sall a voulu se débarrasser de son dauphin… « Voilà la face politique de ce vaudeville ! Il ne veut plus du candidat qu'il a choisi et bonjour les dégâts au détriment de la légalité constitutionnelle. » Et 24 Heures de poursuivre : « aucun homme politique, aucune coalition politique, aucune personnalité ne vaut une instabilité sociale. D'autant plus que les conséquences d'une déflagration sont imprévisibles. C'est la fin de l'exception sénégalaise en Afrique de l'Ouest ! »En fait, d'après Seneplus, le président Sall aurait eu peur de voir l'opposition arriver au pouvoir… En effet, précise le site sénégalais, « plusieurs sources proches de Macky Sall indiquent que celui-ci a estimé que son candidat était pour le moins inapte à affronter Diomaye Faye, le numéro deux du parti dissous de Sonko ou encore Khalifa Sall, leader de la coalition Taxawu Senegal. C'est ainsi qu'il est devenu aisé d'utiliser Amadou Ba comme bouc émissaire pour provoquer une crise au sommet de l'État, justifiant l'ajournement de l'élection présidentielle. Pour arriver à ce résultat, dénonce encore Seneplus, une crise a été fabriquée artificiellement, exacerbée, créant les conditions d'une instabilité au sommet de l'État afin de pouvoir ainsi justifier un ajournement du rendez-vous électoral le plus important du pays. »Un « pari risqué… »Dans la sous-région, les réactions fusent… « Vers l'inconnu : le report électoral au Sénégal ébranle la stabilité régionale », affirme Sahel Tribune au Mali.« Que cache le report sine die de la présidentielle par le président Macky Sall ? », s'interroge Togo Matin. « Sénégal : démocratie en danger ? », se demande WakatSéra au Burkina Faso.« Le pari risqué de Macky Sall », pointe Le Pays, toujours à Ouaga. « Le chef de l'État joue les prolongations pour mettre de l'ordre dans le camp présidentiel dont le candidat, Amadou Ba, ne fait ni l'unanimité ni le poids pour remporter la victoire à l'élection, de l'avis de certains analystes. » En tout cas, poursuit Le Pays, « quelles que soient les raisons du report de l'élection de février 2024, une première depuis 1963, Macky Sall installe son pays dans une zone de turbulences. » Et « on peut souhaiter, conclut le quotidien ouagalais, que le report de la présidentielle soit mis à profit pour aller vers une élection véritablement inclusive à laquelle pourront participer tous les candidats, y compris Ousmane Sonko. »À lire aussiReport de la présidentielle au Sénégal: l'opposition empêchée de se rassembler
Le Sénégal est entré dans une nouvelle période de crise, depuis l'annonce par Macky Sall du report de l'élection présidentielle à une date indéterminée. Pour justifier ce report très contesté, le président a invoqué l'existence d'un conflit ouvert entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. À quel point ce qui se passe aujourd'hui réveille le souvenir des mobilisations de la fin des années Wade ? Le chercheur Papa Fara Diallo est maître de conférences en sciences politiques à l'université Gaston-Berger de Saint-Louis. RFI : Papa Fara Diallo, des manifestations dispersées, une plénière de l'Assemblée nationale à haut risque, une proposition de loi constitutionnelle hautement polémique : est-ce que le Sénégal revit d'une certaine manière la contestation du 23 juin 2011, à la fin des années Abdoulaye Wade ?Papa Fara Diallo : Oui, le Sénégal est en train de vivre des moments sombres de son histoire politique. Ce qui s'est passé le 23 juin 2011 était très grave, mais ce qui se passe en ce moment est encore plus grave, parce que pour la première fois dans l'histoire politique du Sénégal, le président de la république décide de ne pas respecter le calendrier électoral, décide d'annuler tout bonnement et tout simplement l'élection présidentielle en abrogeant le décret qui convoquait le corps électoral.L'autre élément de comparaison qu'on peut avancer, c'est qu'en 2011, il n'y avait pas une restriction des libertés publiques comme on le connait aujourd'hui sous le régime de Macky Sall. En 2011, devant l'Assemblée nationale, le président Wade avait autorisé l'opposition, comme la majorité, à organiser des manifestations devant l'Assemblée. Et depuis 2012, quasiment aucune manifestation n'est tolérée devant l'Assemblée nationale et aux abords de Dakar-Plateau, ce qui témoigne d'une volonté de restriction des libertés.Au cœur de la crise actuelle, il y a donc l'annonce du report de l'élection présidentielle par le président Macky Sall. Le Parti Démocratique Sénégalais a été très engagé dans cette démarche de report… On comprend que le PDS fasse tout pour permettre à son candidat, Karim Wade, de se présenter à la présidentielle, mais comment expliquez-vous que la majorité présidentielle, Benno Bokk Yakaar, soit venue ainsi au secours de Karim Wade ?Cette initiative des députés du Parti Démocratique Sénégalais et de ses alliés a été fortement appuyée par la majorité au parlement, Benno Bokk Yakaar. Cela montre qu'il y a un accord entre Benno Bokk Yakaar et le parti démocratique sénégalais, pour qu'il y ait un report de l'élection présidentielle, pour permettre, dans le cadre d'un dialogue hypothétique que le chef de l'Etat a annoncé, de rebattre les cartes pour que Karim Wade puisse compétir, et deuxièmement, pour permettre au président de la république de se réorganiser. Si la majorité était sûre de remporter l'élection présidentielle, soyez sûr que le chef de l'Etat n'aurait pas songé à repousser l'élection présidentielle. Donc cette alliance contre-nature, à mon avis, qui se joue au sein du parlement pour mettre en place une commission d'enquête parlementaire, et proposer une loi constitutionnelle qui pourrait prolonger le mandat du chef de l'Etat pour six mois ou un an, c'est une combine politique entre deux formations politiques qui cherchent à gagner du temps. Je ne vois pas juridiquement comment on peut prolonger un mandat qui dure cinq ans et qui a été sanctuarisé avec une clause d'éternité dans la constitution.Que nous dit cette crise des tensions au sein de la majorité présidentielle ?On a voulu nous faire croire qu'il y a une crise institutionnelle au Sénégal. Il n'y a pas de crise institutionnelle, s'il y a une crise, c'est au sein de Benno Bokk Yakaar. Déjà, depuis que le président Macky Sall a annoncé qu'Amadou Ba serait le candidat de la majorité, il y a eu beaucoup de défections. Même après avoir choisi le candidat Amadou Ba, Premier ministre actuellement, il y a jusqu'à présent des ministres du gouvernement, des responsables de la coalition Benno Bokk Yakaar au pouvoir, qui ont ouvertement critiqué le choix du président de la république. Ils ont annoncé clairement qu'il n'allait pas le soutenir. Donc c'est tous ces problèmes-là combinés qui font que le président de la république a compris que son camp était dans une mauvaise posture pour aller à cette élection présidentielle, et qu'il lui fallait gagner du temps pour pouvoir réorganiser ses troupes au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar et choisir probablement un nouveau candidat qui pourrait avoir des chances de gagner l'élection. Ce qui témoigne de cette crise manifeste au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar, c'est que c'est le Premier ministre Amadou Ba, candidat de la majorité au pouvoir, qui est accusé, par le PDS, d'être le corrupteur de deux juges du conseil constitutionnel, et paradoxalement, la quasi-totalité des députés de la majorité Benno Bokk Yakkar ont soutenu cette initiative parlementaire du PDS pour enquêter sur ces accusations de corruption.A l'entame de cette interview, je vous interrogeais sur la contestation du 23 juin 2011, est-ce que Macky Sall peut reculer aujourd'hui comme Abdoulaye Wade avait reculé à l'époque ?On l'espère, mais le président Macky Sall nous a habitué à ne pas reculer. La répression brutale [de ce dimanche] avec beaucoup de leaders qui ont été arrêtés, cela montre que le président de la république n'est pas dans la logique de reculer, comme le président Wade l'avait fait en juin 2011, ce qui avait permis de calmer le jeu politique et d'aller vers une élection présidentielle qui a consacré la seconde alternance au Sénégal.On se dirige vers un bras de fer selon vous ?Oui, c'est clair, on se dirige vers un bras de fer. Il me semble que les opposants et beaucoup d'organisations de la société civile sont en train de s'organiser. Ce qui avait calmé les ardeurs en termes de contestation, c'était la déclaration du président Macky Sall de ne pas briguer une troisième candidature. Cette déclaration qui consiste à annuler le processus électoral va remettre en jeu l'ensemble des forces vives de la nation qui veulent redorer le blason de la démocratie, et reconquérir les libertés démocratiques.
Le doute, l'incertitude ce matin dans la presse sénégalaise et au-delà, après la décision samedi 3 février du président Macky Sall de reporter l'élection présidentielle et après les violentes manifestations qui ont suivi.« Plongée dans l'inconnu », s'exclame le site d'information Seneplus. « Ça chauffe à Dakar ! », lance DakarActu. « Détonateur d'une indignation générale », prévient le quotidien 24 Heures. « Annulation de la présidentielle, opposants arrêtés, médias censurés, ci-gît la démocratie », tempête WalfQuotidien. Walf qui parle de « coup d'État constitutionnel » ; « la république à terre ! », poursuit le journal.Pourquoi ce report ? Le Monde Afrique explique : « Macky Sall a invoqué le conflit qui a éclaté entre le Conseil constitutionnel et l'Assemblée nationale, après la validation définitive par la juridiction de vingt candidatures et l'élimination de plusieurs dizaines d'autres. À l'initiative de Karim Wade, candidat recalé qui a remis en cause l'intégrité de deux juges constitutionnels et réclamé le report de l'élection, l'Assemblée a approuvé la création d'une commission d'enquête sur les conditions de validation des candidatures. »À écouter aussiReport de la présidentielle au Sénégal: «Cela ne repose sur aucune base juridique valable», estime l'universitaire Babacar Gueye« Contre toute attente, les députés du camp présidentiel ont soutenu la démarche. Elle a provoqué une vive querelle sur la séparation des pouvoirs, mais aussi, pointe Le Monde Afrique, nourri le soupçon d'un plan du pouvoir pour ajourner la présidentielle et éviter la défaite. Le candidat du camp présidentiel, l'actuel premier ministre, Amadou Ba, est contesté dans ses propres rangs et fait face à des dissidents. »Peur de l'opposition ?Pour 24 heures, c'est clair, Macky Sall a voulu se débarrasser de son dauphin… « Voilà la face politique de ce vaudeville ! Il ne veut plus du candidat qu'il a choisi et bonjour les dégâts au détriment de la légalité constitutionnelle. » Et 24 Heures de poursuivre : « aucun homme politique, aucune coalition politique, aucune personnalité ne vaut une instabilité sociale. D'autant plus que les conséquences d'une déflagration sont imprévisibles. C'est la fin de l'exception sénégalaise en Afrique de l'Ouest ! »En fait, d'après Seneplus, le président Sall aurait eu peur de voir l'opposition arriver au pouvoir… En effet, précise le site sénégalais, « plusieurs sources proches de Macky Sall indiquent que celui-ci a estimé que son candidat était pour le moins inapte à affronter Diomaye Faye, le numéro deux du parti dissous de Sonko ou encore Khalifa Sall, leader de la coalition Taxawu Senegal. C'est ainsi qu'il est devenu aisé d'utiliser Amadou Ba comme bouc émissaire pour provoquer une crise au sommet de l'État, justifiant l'ajournement de l'élection présidentielle. Pour arriver à ce résultat, dénonce encore Seneplus, une crise a été fabriquée artificiellement, exacerbée, créant les conditions d'une instabilité au sommet de l'État afin de pouvoir ainsi justifier un ajournement du rendez-vous électoral le plus important du pays. »Un « pari risqué… »Dans la sous-région, les réactions fusent… « Vers l'inconnu : le report électoral au Sénégal ébranle la stabilité régionale », affirme Sahel Tribune au Mali.« Que cache le report sine die de la présidentielle par le président Macky Sall ? », s'interroge Togo Matin. « Sénégal : démocratie en danger ? », se demande WakatSéra au Burkina Faso.« Le pari risqué de Macky Sall », pointe Le Pays, toujours à Ouaga. « Le chef de l'État joue les prolongations pour mettre de l'ordre dans le camp présidentiel dont le candidat, Amadou Ba, ne fait ni l'unanimité ni le poids pour remporter la victoire à l'élection, de l'avis de certains analystes. » En tout cas, poursuit Le Pays, « quelles que soient les raisons du report de l'élection de février 2024, une première depuis 1963, Macky Sall installe son pays dans une zone de turbulences. » Et « on peut souhaiter, conclut le quotidien ouagalais, que le report de la présidentielle soit mis à profit pour aller vers une élection véritablement inclusive à laquelle pourront participer tous les candidats, y compris Ousmane Sonko. »À lire aussiReport de la présidentielle au Sénégal: l'opposition empêchée de se rassembler
O chefe de Estado senegalês adiou por seis meses as eleições presidenciais previstas para 25 de Fevereiro. Macky Sall justificou a medida com a polémica levantada em torno da lista final de candidatos, invocando o conflito que surgiu entre o Conselho Constitucional e a Assembleia Nacional após a validação definitiva pelo tribunal de 20 candidaturas. O analista guineense, Armando Lona, considera que a decisão demonstra que o Presidente senegalês está determinado em neutralizar a oposição. RFI: O chefe de Estado senegalês adiou por seis meses as eleições presidenciais que deveriam acontecer no dia 25 de Fevereiro. Macky Sall justificou a medida com a polémica levantada em torno da lista final de candidatos, invocando o conflito que surgiu entre o Conselho Constitucional e a Assembleia Nacional. Este adiamento era previsível?Armando Lona, analista político guineense: Sim, era previsível. [Macky Sall] nunca escondeu a preocupação de impedir uma candidatura da oposição. Trabalhou para neutralizar a oposição, Ousmane Sonko que está actualmente na cadeia.Entretanto, o partido de Ousmane Sonko avançou com um plano B, um candidato alternativo [Bassirou Diomaye Faye] que segundo as sondagens é o favorito para vencer estas eleições.Eu vejo o adiamento [das eleições] como uma manobra para evitar uma iminente vitória da oposição.Pode dizer-se que o candidato anti-sistema, Bassirou Diomaye Faye, preocupa aqueles que estão no poder?Sim, preocupa. O próprio regime encomendou várias sondagens e estas mostram, claramente, que Bassirou Diomaye Faye seria o potencial vencedor dessas eleições. Quem diz Bassirou Diomaye Faye diz Ousmane Sonko.Alguma imprensa fala da aproximação, nos últimos tempos, entre Macky Sall e Karim Wade. O Partido Democrático Senegalês, que teve um papel importante, neste adiamento, está a fazer tudo para permitir que o candidato concorra à presidência. Mas como se explica que a maioria presidencial tenha vindo para ajudar Karim Wade?Estamos perante um jogo de oportunismo do Presidente senegalês. Macky Sall não é candidato, ele escolheu um sucessor - Amadou Ba - embora não seja uma pessoa consensual. Há crispação no campo Presidencial.Eu acho que Karim Wade não faz parte da agenda de Macky Sall, penso que o actual chefe de Estado estará a preparar uma manobra para se manter no poder por mais tempo.Não acredito que as eleições se realizem no mês de Agosto. Toda a gente sabe que é o período das chuvas no Senegal.A decisão de Macky Sall motivou a renúncia do ministro secretário-geral do Governo actual, Abdoul Latif Coulibaly. Pode falar-se em tensões no seio da maioria presidencial?Sim. Vamos assistir a outras decisões similares nos próximos dias, nas próximas semanas. Até no círculo familiar, o irmão mais novo do Presidente Macky Sall já veio a público dizer que se opõe ao adiamento das eleições. Está a dizer claramente que vai aderir às manifestações. Existe uma tensão palpável e a renúncia de Abdoul Latif Coulibaly mostra essa frustração no seio do campo presidencial.Este fim-de-semana, o país foi palco de manifestações, a ex-primeira-ministra Aminata Touré foi detida. O Senegal está, de alguma forma, a reviver o protesto de 23 de Junho de 2011, no final dos anos Abdoulaye Wade?Acho que todas as condições estão reunidas para que a situação [política] piore no Senegal. Para a maioria dos senegaleses, a decisão do Presidente Macky Sall é um verdadeiro “golpe constitucional”. Adiar as eleições, no dia em que devia arrancar a campanha eleitoral, significa que se vai alterar a Constituição. Estamos perante um acto que é qualificado como “golpe constitucional”, levado a cabo por um Presidente cujo mandato está a chegar ao fim. [O mandato de Macky Sall termina no dia 02 de Abril].Os deputados reúnem-se nesta segunda-feira, 05 de Fevereiro, para examinar um projecto de lei para adiar as eleições presidenciais por seis meses. O texto deverá ser aprovado por 3/5 dos 165 deputados para ser validado. A aprovação será fácil?Não será muito fácil, mas penso que foi feito um trabalho para se conseguir a aprovação no Parlamento. Contudo, acredito que tudo se vai jogar nas ruas de Dakar – serão as relações de força – e isso poderá ter outras implicações. A oposição é obrigada a optar por uma posição muito mais robusta. A recusa da candidatura de Ousmane Sonko foi vista como um escândalo, tendo em conta tudo o que foi montado para o neutralizar.Como é que se pode dar, hoje, mais atenção à recusa da candidatura de Karim Wade do que à recusa de Ousmane Sonko? Aí está a grande questão que se coloca aos senegaleses, tendo em conta que o filho do ex-Presidente Wade foi julgado por crimes de corrupção e condenado a vários anos de prisão.Karim Wade foi acusado de desviar 138 mil milhões de francos CFA. São esses elementos que vão contribuir para tornar a situação muito mais tensa no Senegal.A União Africana apela ao diálogo. A Comunidade Económica dos Estados da África Ocidental (CEDEAO), a União Europeia e o Ministério dos Negócios Estrangeiros da França defenderam que o Senegal deve realizar eleições presidenciais o mais rápido possível. Macky Sall poderá voltar atrás na decisão?Essas declarações não são contundentes. Dizer que o país deve realizar eleições o mais rapidamente possível, significa que se está a admitir o adiamento, mas para uma data que não seja tão longa.Eu tenho as minhas reservas em relação a essas organizações. A CEDEAO que não se pronunciou quando ouve o relato de prisões arbitrárias, espancamentos dos opositores, mortes dos manifestantes no Senegal… Não me surpreende que a CEDEAO continue nessa timidez. A percepção do senegalês comum é que essas organizações estão a apoiar o regime de Macky Sall.A União Africana pronunciou-se “sob o capote da formalidade”. Quem devia ter uma postura mais interventiva, tendo em conta a gravidade, a violação dos direitos humanos e políticos no Senegal, deveria ser a CEDEAO.Mas essa CEDEAO, nós sabemos, vive com o dilema de dois pesos e duas medidas. Não vejo de que forma essas declarações poderão sanear a grave situação que se vive no Senegal. A meu ver, é no combate interno que tudo se vai decidir.
Parce qu'il revendique 57 ans de militantisme et qu'il a été deux fois maire de Dakar, de 2009 à 2018, Khalifa Sall, le leader de la plate-forme Taxawu Sénégal, se dit certain de se qualifier pour le second tour de la prochaine présidentielle. « Tout le monde sait qu'il y aura second tour, c'est la réalité du moment, et je sais que j'y serai », déclare-t-il à RFI et France 24 dans une interview accordée à Saint-Louis du Sénégal. Et qui sera, selon lui, son adversaire du second tour ? « Peu m'importe celui que j'aurai en face de moi ». Interrogé sur ses relations distendues, au sein de l'opposition au Sénégal, avec Ousmane Sonko, Khalifa Sall affirme qu'il n'y a pas rupture, mais que chacun suit sa voie. « En juin dernier, j'ai accepté d'aller au dialogue national initié par le président Macky Sall, parce que je crois au dialogue politique. J'ai même accepté de dialoguer quand j'étais en prison. »À la question : « Espérez-vous attirer les électeurs orphelins de Karim Wade ? », Khalifa Sall réplique : « Il ne faut pas avoir un comportement de charognard. On est solidaire de Karim et, pour l'instant, on le soutient dans son combat pour intégrer le dispositif électoral ». RFI & France 24 : Khalifa Sall, vous êtes donc candidat à l'élection présidentielle prévue le 25 février prochain. Vous n'êtes pas seul sur la ligne de départ. Il y a vingt candidats au total, mais manquent à l'appel deux des poids lourds de la politique sénégalaise, à savoir Ousmane Sonko et Karim Wade. Est-ce que ça veut dire que cette élection, avant d'avoir lieu, est d'ores et déjà tronquée ? Khalifa Sall : Merci beaucoup de cette opportunité qui m'est offerte par vos deux organes pour parler aux Sénégalais, à l'Afrique et au monde. Maintenant, vous me dites que nous allons aborder un scrutin tronqué. C'est votre mot. C'est vrai que cette élection est assez particulière. Sa première particularité, c'est que c'est la première fois qu'un chef d'État sortant n'est pas candidat et que c'est lui qui va organiser cette élection. Donc c'est pourquoi nous avons tous espoir que là, cela se passera sans qu'il y ait trop de dommages, sans qu'il y ait trop de contraintes. En tout cas, [Macky Sall] s'est engagé à organiser des élections sereines et sincères. Qu'il manque Karim Wade et Ousmane Sonko, c'est quelque chose de regrettable, parce que ce que nous aurions souhaité, c'est qu'il y ait tout le monde, que tous ceux qui prétendent postuler à servir ce pays puissent le faire à travers ce scrutin. Vous comprenez que c'est quelque chose que nous regrettons pour la vitalité démocratique, pour le jeu démocratique, et nous sommes de tout cœur avec tous les combats qu'ils mènent tous pour pouvoir intégrer le dispositif. La surprise en fait, la vraie surprise du 20 janvier, c'est le rejet de la candidature de Karim Wade dont le parti avait accepté, pourtant, de participer au dialogue national de juin dernier à vos côtés aussi, avec votre parti Taxawu Sénégal. Est-ce que vous pensez, comme Karim Wade, que c'est un coup bas de la part d'Amadou Ba et du parti au pouvoir ? En tout cas, je suis solidaire de Karim. Je le lui ai dit de vive voix, ce qui lui est arrivé est injuste et difficilement acceptable, parce que ça fait deux scrutins de suite qu'il se prépare à prétendre servir son pays et que l'occasion ne lui est pas donnée pour le faire. C'est vrai aussi, j'ai été surpris qu'il ait été recalé pour cette raison-là. La nationalité ? Voilà, la nationalité, parce qu'il avait conscience de la situation et je crois qu'il s'est donné les moyens d'y participer. C'est une manœuvre de qui ? C'est vrai, les accusations fusent, hein ? À chaque fois, il faut trouver les auteurs et je crois que la commission d'enquête parlementaire qu'ils ont initiée pourrait contribuer à élucider ce qu'il s'est passé réellement. Alors cette commission d'enquête, le principe en a été accepté, est-ce que vous êtes solidaire de cette démarche qui a été prise à l'initiative du PDS de Karim Wade et est-ce que cela pourrait entraîner un report de la présidentielle ? Nous sommes solidaires de tous les combats que nos amis, nos frères et nos camarades de lutte mènent pour préserver, protéger leurs droits. Karim doit participer, devait participer à cette élection. Qu'il puisse se battre aujourd'hui est normal et nécessaire et compréhensible. Donc maintenant... La question que vous avez posée, c'est ? Est-ce qu'on va vers un report éventuel de la présidentielle ? Je ne pense pas que ce soit la solution. Tout le monde sait que je suis contre le report. C'est ma position personnelle et on ne reporte pas une élection à 31 jours. Nous sommes à 31 jours du scrutin. Ce serait sur quelle base ? Qu'est-ce qui conduirait, qu'est ce qui justifierait, qu'est ce qui expliquerait un report ? J'aimerais bien en avoir les raisons. Parce que c'est ça le vrai problème, qu'est ce qui le justifierait ? Alors le fait est que la mise à l'écart de Karim Wade fait que les gens qui auraient voté pour lui vont voter pour d'autres. Est-ce que vous espérez profiter de cette situation pour attirer des électeurs potentiels de Karim Wade, notamment ceux qui ne veulent plus du régime en place, et ceux qui ont peur d'Ousmane Sonko ? Karim Wade se bat, il ne faut pas qu'on ait un comportement de charognard. Pour l'instant, il mène un combat. Ce combat, nous en sommes solidaires. Il s'agit pour nous de le soutenir et de l'encourager à se battre. Le moment venu, quand il faudra aller au scrutin et qu'il faudra discuter, ce sera une seconde étape. Mais aujourd'hui, il n'est pas dans nos intentions de parler, d'aller travailler l'électorat de Karim. Pour l'instant, on le soutient et on est à ses côtés pour son combat.Jusqu'au mois de juin dernier, Khalifa Sall, c'est-à-dire jusqu'au dialogue national initié par le président Macky Sall et auquel vous avez accepté de participer, vous étiez dans la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi aux côtés d'Ousmane Sonko. Alors pourquoi avez-vous rompu ? Est-ce que c'est pour des raisons idéologiques ou est-ce que c'est tout simplement parce que votre présence au dialogue national était le prix à payer pour être candidat ? D'abord, je voudrais préciser que nous n'avons pas rompu avec Yewwi. Yewwi avait des statuts, des textes de code de conduite et des règles et nous avons été respectueux de ces règles. Il respecte ma position comme je respecte la sienne, parce que pour aller au dialogue, c'est une décision de chaque formation politique de la coalition. On n'a jamais dit, dans le texte de Yewwi, qu'il fallait une décision unanime pour aller au dialogue ou pas. Surtout que pour l'élection présidentielle, chacun a le droit d'être candidat ou non. Donc ce sont des choix que nous avons faits et que nous assumons. Nous avons été au dialogue, pas parce qu'il y avait l'élection présidentielle, mais parce que d'abord, nous croyons au dialogue politique dans ce pays. C'est important. D'abord, j'ai dialogué alors que j'étais en prison, j'ai participé à tous les dialogues alors que j'étais en prison. Je n'étais pas candidat et pourtant j'étais là, j'étais à tous les dialogues. Aujourd'hui, le président nous a conviés à ce dialogue. Nous y sommes allés.Alors ne craignez-vous pas pendant cette élection d'être broyé par la machine électorale du camp présidentiel ? Je vous vois sourire, sans doute parce que vous avez une longue expérience électorale, mais c'est vrai, il y a quand même une machine dans le camp d'en face. Vous êtes en situation de faiblesse, non ? Pas du tout. Pourquoi serions-nous en position de faiblesse ? C'est une élection présidentielle, c'est un problème de personne. Ce sont des hommes et des femmes qui se présentent à nos concitoyens pour solliciter leurs suffrages à travers des projets, des programmes qu'ils vont leur proposer. Il s'agit de crédibilité, il s'agit de compétences, il s'agit de capacité et je suis très bien placé pour être le prochain président de la République du Sénégal. J'y suis préparé, je connais ce pays, je connais l'État et j'ai tous les atouts pour être élu. Je n'ai aucune inquiétude face au pouvoir. Même face à Amadou Ba ? Est-ce que ce n'est pas un adversaire redoutable, le Premier ministre ? Je vous vois à nouveau sourire, pourquoi ? Vous ne le craignez pas ? Il ne faut jamais sous-estimer ses adversaires, jamais, c'est de la politesse, c'est de la correction. Il faut toujours respecter ses adversaires. Mais quand vous parlez d'être broyé ou d'être laminé, je pense que même là, le camp d'en face connait la réalité politique du moment. Vous qui avez une longue expertise politique, de qui vous vous sentez le plus proche ? De la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar ou de la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi ? Je suis dans l'opposition depuis 24 ans. Je suis le plus ancien opposant depuis que le PS a perdu le pouvoir. Je suis dans l'opposition. J'ai eu tous mes mandats en étant opposant. J'ai été élu et réélu député, j'ai été élu et réélu maire de Dakar, toujours en étant dans l'opposition, je n'ai pas besoin d'aller à Benno [Bokk Yakaar]. Donc je reste dans l'opposition. Je suis lié par les contrats moraux que nous avons signés au niveau de l'opposition, que ce soit dans le F24 et autres, ça m'engage. J'ai apposé ma signature. Alors vous vous battez, comme vous l'avez dit, pour gagner, mais si jamais vous n'y parvenez pas, si jamais, par exemple, vous ne parvenez pas au second tour…Je ne l'envisage même pas.Est-ce que vous pourriez faire une alliance électorale avec peut-être, justement, les gens de Yewwi Askan Wi, puisque vous n'êtes pas de Benno Bokk Yakaar ? Je ne l'envisage pas, je n'envisage pas d'être absent. Je serai au second tour.Il y aura un second tour, pour vous ? Forcément. C'est la réalité politique du moment. Ceux qui vous disent, le premier tour… Bon, vous savez, il n'est pas interdit de rêver. Tout le monde sait qu'il y aura un second tour dans ce scrutin. On n'a jamais eu un scrutin aussi ouvert. Et qui voyez-vous en face de vous au second tour ? Personne et je sais que j'y serai inch'Allah, peu importe celui que j'aurai en face de moi.Venons-en à un sujet, hélas, triste : les jeunes Sénégalais qui partent en pirogue, au péril de leur vie, chercher un avenir meilleur en Europe. Les gouvernements ici et ailleurs, disent que oui, il faut créer des emplois, que les jeunes vont rester, mais on a l'impression que c'est une fatalité. Est-ce qu'à vos yeux c'est une fatalité, ou est-ce que vous avez la solution miracle pour endiguer ce flux ? Ce n'est pas une fatalité. Vous savez ce que me disent les jeunes ? On n'a aucune envie d'aller faire du « Barça ou Barsakh » [« Barcelone ou la mort »], aucune envie. Ils n'ont connu que la terre, l'agriculture, aujourd'hui ils sont laissés à eux-mêmes. Il y a des surfaces, des superficies énormes, qui ne peuvent pas être aménagées ou exploitées. Ces jeunes n'ont pas de terre, ils n'ont pas d'activité, ils n'ont pas de moyens sûrs, qu'est-ce que vous voulez qu'ils fassent ? Il vaut mieux mourir plutôt que de rester dans certaines situations, c'est ça le problème. La question, elle est économique et sociale, la solution sera économique et sociale. Développer ce pays dans son hinterland, faire en sorte que les gens aient les moyens de vivre et de travailler pour garder leur dignité, voilà le problème. Et on n'a pas besoin de vous pour ça. Nous devrions nous-mêmes revoir nos politiques économiques, revoir nos stratégies de développement pour répondre aux aspirations de ces populations qui, parce qu'elles n'ont plus de réponses, préfèrent la mort ou l'exil, plutôt que de rester dans la honte.
Malgré le rejet de la candidature de l'opposant Ousmane Sonko par le Conseil constitutionnel, son parti Pastef, qui est officiellement dissous, se dit sûr de la victoire, même avec un candidat de substitution qui est aujourd'hui derrière les barreaux. Le 28 janvier, dans une vidéo non datée, Ousmane Sonko, qui est en prison, a désigné son numéro 2, Bassirou Diomaye Faye, comme son remplaçant à la présidentielle du 25 février au Sénégal. Certes, Bassirou Diomaye Faye est, lui aussi, en prison. Mais lui a vu sa candidature validée par le Conseil constitutionnel. Et sur RFI et France 24, Birame Souleye Diop, qui est le vice-président du Pastef et le chef du groupe Pastef à l'Assemblée nationale, affirme aujourd'hui que le candidat-prisonnier Bassirou Diomaye Faye est « tout à fait calibré pour répondre aux attentes des électeurs, car il a rigoureusement travaillé sur le programme politique que nous portons ».Comment faire campagne derrière les barreaux ? Birame Souleye Diop rappelle qu'il y a un précédent célèbre. En août 2018, au Brésil, le prisonnier Lula da Silva s'est présenté à la présidentielle d'octobre. Certes, sa candidature n'a pas été validée à l'époque. Mais quatre ans plus tard, Lula, qui avait été libéré entre-temps, a été élu.Le camp d'Ousmane Sonko ne risque-t-il pas d'être laminé par la machine électorale qui soutient le Premier ministre Amadou Ba, le dauphin du président Macky Sall ? « Pas du tout, réplique Birame Souleye Diop, car Amadou Ba, il ne passe pas dans la rue pour qu'on dise “Amadou Ba”, il passe dans la rue pour entendre “Ousmane Sonko”, il n'a jamais fait de politique, il ne se préoccupe pas de la vie chère et les intentions de vote en notre faveur tournent autour de 71 % ».L'absence de réactions dans la rue après le rejet de la candidature d'Ousmane Sonko ne traduit-elle pas un essoufflement de son camp ? Absolument pas, répond le vice-président du Pastef, car son mouvement « adapte sa stratégie aux circonstances ». Après la stratégie de la rue est venue celle des urnes.RFI & France 24 : Bassirou Diomaye Faye est en prison dans l'attente d'un jugement. Est-ce que vous êtes optimiste quant à sa remise en liberté provisoire, puisque lui, au contraire d'Ousmane Sonko, a le droit d'être candidat, selon le Conseil constitutionnel ? Birame Souleye Diop : Ce qu'il faut savoir, c'est que Bassirou Diomaye Faye a introduit cinq demandes de liberté provisoire qui ont été rejetées. Vous savez, la particularité du projet, c'est que nous tous nous le portons. Il est notre candidat si on le décide. Si le président Ousmane Sonko décide que c'est autour de lui que nous devons fédérer nos efforts avec les alliés, qu'il soit libre ou pas, le travail se fera. Parce que l'important, c'est de porter un programme politique. L'important, c'est de communiquer sur les réformes que nous sommes en train de porter et lui a travaillé rigoureusement sur le programme politique que nous portons. Aujourd'hui, il est clair et net que monsieur Bassirou Diomaye Faye connaît bien le projet que nous portons, il est tout à fait calibré pour répondre à cette attente.Il y a juste quand même un problème, c'est qu'il est en prison. Est-ce que, s'il reste en prison, il va rester votre candidat ? Comment est-ce qu'on fait campagne, comment est-ce qu'on peut espérer gagner derrière les barreaux ? Vous n'avez jamais vu un candidat remporter les élections derrière les barreaux ? Je pense que l'histoire politique récente du Brésil montre que Lula a remporté les élections en étant derrière les barreaux. S'il reste en prison, nous battrons campagne pour lui et je vous assure que, dans les pronostics, on est sûrs d'aboutir à la victoire.Le Premier ministre, Amadou Ba, se dit certain de gagner dès le premier tour. Alors il est à la tête, quand même, d'une machine électorale qui est très bien implantée dans le pays. Votre parti à vous est dissous, vos principaux dirigeants sont derrière les barreaux, vous dites que vous êtes sûrs de gagner, mais est-ce que vous ne sous-estimez pas Amadou Ba ? Amadou Ba, il ne passe pas dans la rue pour qu'on dise « Amadou Ba », il passe dans la rue pour entendre « Ousmane Sonko ». Ça, c'est au moins clair. Deuxièmement, il n'y a pas de doute que nous avons la majorité et tout ceci réuni, les intentions de vote tournent autour de 71%. Avec, aujourd'hui, ce que nous avons comme personnalités politiques qui ont rejoint la coalition sur laquelle nous sommes en train de travailler, nous restons convaincus, avec la confiance que le peuple sénégalais qui voulait qu'Ousmane Sonko soit candidat, qu'au soir du 25, la victoire nous reviendra. Amadou Ba n'a jamais fait de politique. Je n'ai jamais entendu Amadou Ba se prononcer sur les questions d'actualité politique. Jamais de ma vie je ne l'ai entendu se préoccuper de la vie chère, ni parler d'inondations ou d'éducation.Alors Birame Souleye Diop, depuis que le président Macky Sall a annoncé, au mois de juillet, qu'il renonçait à solliciter un troisième mandat, la mobilisation populaire en votre faveur semble être en train de s'essouffler. De fait, le rejet de la candidature d'Ousmane Sonko, ce 20 janvier, apparemment n'a pas fait descendre les gens dans la rue. Est-ce qu'en se retirant du jeu, Macky Sall ne vous a pas enlevé votre principal argument de campagne ? En fonction des étapes,il faut saisir les enjeux et s'orienter. Nous avons une grande capacité d'adaptation. Nous avons blanchi sous le harnais,nous avons une machine électorale prête à relever les défis, prête à surveiller les votes, et on va y aller. Voilà pourquoi on a dit : « Vous allez espérer qu'on casse des brindilles, aucune feuille ne tombera. On vous attend dans les urnes, parce que ce sera là l'heure de vérité. C'est le 25 février, il reste trente jours. La victoire sera à nous. »Donc vous avez changé de stratégie, vous êtes passés de la rue aux urnes ? Mais nous avons toujours développé des stratégies en fonction des circonstances, et nous n'arrêterons jamais de le faire. Nous avons blanchi sous le harnais, nous savons ce qu'il se passe.Macky Sall accuse Ousmane Sonko et son entourage de liens avec les milieux islamistes, qu'est-ce que vous lui répondez ? Ce n'est pas la seule accusation. Qu'on l'ait pris pour une histoire de viol et qu'à la fin, comme un pétard mouillé, on dise : non, ce n'est pas ça, c'est de la corruption de la jeunesse. Vous pensez que, si les preuves étaient là pour être administrées, [Macky Sall] trainerait à le faire ? Il n'aurait pas besoin alors de créer la machination d'Adji Sarr, il n'aurait pas besoin de le condamner pour une affaire de diffamation, il n'aurait qu'à apporter les preuves de ce qu'il dit, mais il a échoué à le démontrer. Ce n'est pas la seule accusation. On a dit qu'il est rebelle de la Casamance. On a dit : il mange des sushis la nuit. On a dit… La seule chose qu'on n'a pas dite, c'est qu'il porte une grossesse. Vous comprendrez que tout ceci est voué à l'échec. Dommage pour eux.
À un mois de la présidentielle, c'est un candidat très confiant dans ses chances de victoire qui est sorti de son silence médiatique de ces derniers mois et qui s'est prêté au jeu de l'interview aux micros de RFI et France 24, à la résidence du Premier ministre à Dakar. Amadou Ba, qui a été choisi en septembre dernier comme le candidat de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar pour succéder à Macky Sall, estime qu'il a le « privilège d'appartenir à la coalition la plus forte, la plus organisée ». En conséquence, dit-il, « il n'y a pas de doute, de mon point de vue, que nous passerons au premier tour. »Accusé par le candidat Karim Wade d'être l'instigateur du rejet de sa candidature par le Conseil constitutionnel le 20 janvier dernier, il réplique : « Le recours n'a pas été fait par moi et je ne suis pas du tout à la manœuvre ».Est-il par rapport au président actuel Macky Sall le candidat du changement ou de la continuité ? « Je mesure l'ampleur et l'envergure des progrès qui ont été réalisés sous le magistère du président Macky Sall. Maintenant, il m'appartient de travailler à faire encore plus, encore mieux et encore plus vite », répond-il dans une formule qui ressemble fort à un slogan de campagne. Ses priorités ? L'emploi des jeunes, grâce notamment à l'électricité pour tous et à de meilleures routes.À propos des centaines de militants d'opposition pro-Ousmane Sonko qui sont emprisonnés depuis les émeutes de mars 2021 et de juin 2023, le Premier ministre-candidat s'engage, s'il est élu, à « accélérer toutes les procédures judiciaires »et à« réconcilier les Sénégalais ». Sous-entendu : l'éventuel futur président pourrait faire preuve de clémence.Enfin, sur l'avenir du franc CFA, l'ex-ministre des Finances de Macky Sall estime qu'il faut réformer, mais sans tomber dans le « populisme ».
Ils seront 20 à briguer les suffrages des électeurs sénégalais le 25 février prochain à l'élection présidentielle. La liste a été rendue publique samedi 20 janvier au soir par le Conseil constitutionnel. Quels seront les camps en présence, où se placent les lignes de division et quels seront les grands absents de ce scrutin ? Pour en parler, notre invité ce matin est Papa Fara Diallo, maître de conférences en science politique à l'université Gaston Berger de Saint-Louis. RFI : Ce chiffre de 20 candidats pour la prochaine élection présidentielle, c'est un record. Il n'y a jamais eu dans l'histoire du Sénégal autant de prétendants à la magistrature suprême. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour la démocratie sénégalaise ?Papa Fara Diallo : À mon avis, c'est une bonne nouvelle pour la démocratie. Cela témoigne d'une vitalité démocratique. Le président sortant n'est pas candidat. Donc probablement, certains se sont dit, « nous avons nos chances », puisqu'en général, l'histoire politique du Sénégal a montré, à deux exceptions près - notamment en 2000 et en 2012 -, que si le président sortant est candidat, il a de fortes chances de remporter l'élection présidentielle.Du côté de la majorité présidentielle, la coalition Benno Bokk Yakaar (« Unis par l'espoir », en wolof) a donc un candidat qui a été désigné pour succéder à Macky Sall - l'actuel Premier ministre Amadou Ba -, mais il y a également trois candidatures dissidentes, celles d'Aly Ngouille Ndiaye, de Mahammed Boun Abdallah Dionne et celle d'El Hadji Mamadou Diao. Est-ce que ces trois candidatures sont susceptibles de gêner celle du candidat de Benno Bokk Yakaar ?Oui, on peut l'analyser comme étant une contestation du leadership du candidat désigné par le président de la République. Ces candidats dissidents considèrent qu'ils sont plus légitimes que Monsieur Amadou Ba, qu'ils ont une base électorale, qu'ils maîtrisent leur fief, mais que lors des dernières élections, Monsieur Amadou Ba a perdu dans son fief aux Parcelles Assainies [nord-est de la capitale - NDLR].L'autre hypothèse, c'est que ce serait une stratégie qui consiste à éclater le leadership au sein de Benno Bokk Yakaar, faire en sorte que, dans les zones où Monsieur Amadou Ba n'a pas un ancrage en termes d'électorat, que ces candidats dissidents-là puissent faire le maximum de voix et empêcher l'opposition de grignoter dans cet électorat-là.Du côté de l'opposition, il y a donc un premier grand absent, Ousmane Sonko, dont la candidature a été invalidée à la suite de sa condamnation. Le plan B du parti, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, voit sa candidature validée, mais il est en prison. Est-ce qu'il pourra battre campagne ?J'espère qu'il pourra battre campagne. Ce cas de figure s'est produit en ce qui concerne l'ancien maire de Dakar, Monsieur Khalifa Sall, qui était candidat investi lors des élections législatives, mais il n'avait pas pu battre campagne, il était en prison. Donc on espère que, puisque cette fois-ci ce n'est pas un scrutin de liste, mais c'est un scrutin présidentiel uninominal, qu'on puisse permettre à ce candidat de pouvoir battre campagne. Laisser un candidat en prison durant la campagne électorale, ça serait une mauvaise image pour la démocratie sénégalaise, à mon avis.Des alliés d'Ousmane Sonko sont également dans la course, Habib Sy et Cheikh Tidiane Dieye. Certains les avaient même décrits à un moment donné, comme les plans C et D du parti. Est-ce qu'ils ont déjà dit l'un et l'autre ce qu'ils entendaient faire si jamais Ousmane Sonko appelait à voter pour Bassirou Diomaye Faye ?Non, ils n'ont pas fait de déclaration dans ce sens-là, que ça soit Monsieur Habib Sy ou Monsieur Cheikh Tidiane Dieye. Je pourrais même ajouter Monsieur Déthie Fall. Ils sont des alliés d'Ousmane Sonko. Dans tous les cas, tout dépendra du mot d'ordre que le leader de l'ex-parti Pastef va donner, Monsieur Ousmane Sonko.L'autre grand absent de la compétition, ce sera Karim Wade qui devait, à l'occasion de cette élection, porter les couleurs du Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti fondé par son père, l'ancien président Abdoulaye Wade. Cela va donc laisser un nombre important d'électeurs sans candidat naturel.Oui, le PDS est un des grands partis politiques au Sénégal. C'est un parti qui a dirigé le pays pendant 12 ans. Mais les dernières élections ont montré, effectivement, que cet électorat s'est effrité. Pour le moment, on ne sait pas dans quel sens iront les consignes de vote de Karim Wade.Au-delà des profils de chacun, est-ce que vous discernez une ou deux lignes de partage entre ces 20 candidats ?Il y a au moins trois pôles qu'on peut clairement identifier. Il y a le pôle de la majorité. Ils ont les mêmes volontés de prolonger le « Plan Sénégal Emergent », qui est le référentiel des politiques publiques au Sénégal depuis 2012.L'autre pôle, c'est le pôle de l'opposition radicale, incarné par Yewwi Askan Wi (« Libérer le peuple », en wolof) et à la tête de ce pôle, il y a Monsieur Ousmane Sonko avec ses alliés.Il y a aussi un troisième pôle, que je qualifierais de non-aligné, composé des leaders qui sont issus du monde économique, du monde de la santé, mais aussi Monsieur Khalifa Sall, Idrissa Seck, etc., qui peuvent avoir un rôle extrêmement important à jouer durant cette élection présidentielle.À lire aussiSénégal: le Conseil constitutionnel valide 20 candidatures, écarte celles des opposants Karim Wade et Ousmane Sonko
Au Sénégal, le premier tour de la présidentielle, c'est le 25 février prochain. Et comme vous le savez, le président Macky Sall ne sera pas candidat. Quel bilan laissera-t-il après douze années au pouvoir ? À Dakar, le patron du journal Le Quotidien, Madiambal Diagne, qui est un confident du chef de l'État, a publié récemment Macky Sall, Derrière le masque, un livre-enquête qui fourmille d'anecdotes. C'est aux éditions du Quotidien. L'auteur essaie notamment de comprendre pourquoi, il y a six mois, Macky Sall a renoncé à briguer un troisième mandat. En ligne de Dakar, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Que restera-t-il, à votre avis, des douze ans de Macky Sall au pouvoir ?Madiambal Diagne : Douze ans d'une transformation assez visible du Sénégal, avec des infrastructures de dernière génération. Douze ans aussi de politique sociale, avec la mise en service de bourses familiales pour les personnes démunies, mais aussi des efforts dans le secteur de la santé. Le Sénégal, en l'espace de quatre ans, a inauguré quelque cinq à six hôpitaux de dernière génération.Oui, ce qu'on voit dans votre livre, c'est que le fils de berger qu'était Macky Sall avait la fibre sociale ? Absolument. C'est une fibre sociale vraiment très marquée, avec une augmentation des pensions de retraite ou bien la mise en place de filets sociaux assez importants. Je crois qu'effectivement, ce fils de berger, avec ses origines modestes, avait peut-être cette sensibilité de la précarité sociale de certaines personnes et a pu faire un effort dans ce sens-là.Les douze ans de Macky Sall ont aussi été marqués par les émeutes meurtrières de 2021 et de 2023, pour la libération de son opposant le plus farouche, Ousmane Sonko. Vous dites que, quand il apprend qu'une jeune femme porte plainte contre Ousmane Sonko pour viol, Macky Sall veut aider son adversaire pour le sortir de ce mauvais pas. Franchement, Madiambal Diagne, on a du mal à vous croire…Oui, ça a surpris beaucoup de Sénégalais, d'ailleurs, cette empathie dont Macky Sall a fait montre au moment de l'annonce de ce scandale de mœurs. Mais dans mon livre, j'évoque cette question en parlant de témoins oculaires qui étaient là, notamment l'ancien ministre de la Justice. C'est vrai, c'est surprenant que le farouche opposant, on cherche à le sauver. Ça, c'est du Macky Sall tout craché, c'est sa personnalité.Mais est-ce que vous ne dites pas cela parce que vous êtes un ami de Macky Sall ? D'ailleurs, vous ne vous en cachez pas.Non, être un ami n'empêche pas d'être un journaliste et moi, je suis un journaliste qui tient à être factuel et à ce que mes propos ou mes écrits ne soient jamais démentis. Et j'ai fait une série de publications ces derniers mois, aucun fait évoqué dans ce livre n'a fait l'objet d'un démenti ou d'une remise en cause. Donc être ami ne veut pas dire ne pas être factuel, ne pas être rigoureux avec soi-même, ne pas dire les choses telles qu'elles sont.Et même si ce que vous dites est vrai, est-ce qu'au bout de quelques jours, quelques semaines, Macky Sall ne voit pas toute l'exploitation politique qu'il peut faire de ce scandale de mœurs en laissant Ousmane Sonko aux mains de la justice après cette plainte pour viol ?Je ne sais pas s'il a laissé délibérément la justice s'occuper de cette affaire de viol, mais je pense, quand même, que c'est l'attitude de vouloir empêcher la justice d'enquêter qui aurait été condamnable.Karim Wade, condamné par la justice, puis Khalifa Sall, condamné par la justice, puis Ousmane Sonko, poursuivi par la justice, est-ce que c'est juste une coïncidence, ou n'est-ce pas tout simplement une ruse de guerre de la part du président sénégalais pour éliminer ses principaux adversaires ?De toute façon, je pense que l'interprétation est libre, que le commentaire est libre. Mais les faits étant entendus, Khalifa Sall, par exemple, a été poursuivi pour prévarication des deniers publics et il n'a pas nié. Ce qui est arrivé à Karim Wade, c'était suite à une procédure déclenchée à l'arrivée de Macky Sall au pouvoir, c'est-à-dire la traque des biens mal acquis. Il y a eu des actes de mal gouvernance qui ont été décriés par toute l'opposition et par toute la société sénégalaise de façon générale, une procédure judiciaire a été ouverte contre Karim Wade.Alors arrive le discours du 3 juillet dernier à la nation sénégalaise, le discours dans lequel Macky Sall annonce qu'il ne va pas briguer un troisième mandat. À votre avis, pourquoi a-t-il pris cette décision ?Moi, j'ai indiqué dans mes deux ouvrages, l'un sur Macky Sall et l'autre sur Amadou Ba, que la décision de ne pas briguer un troisième mandat avait été une ancienne décision, déjà prise et longuement mûrie par Macky Sall. Déjà, par exemple, je rappelle qu'en 2018 ou 2019, j'avais été mis au parfum d'une telle décision.Mais pourquoi ne l'a-t-il pas dit plus tôt ?Il l'aurait dit plus tôt, il n'aurait pas gouverné ce pays. À l'annonce de sa non-candidature, voyez comment son clan s'est déchiré, combien il y a eu de prétentions. Donc je pense que cette ambiance de carnaval, ou de « nuit des petits couteaux », je pense qu'il l'aurait annoncé dès le lendemain de son élection en 2019, peut-être qu'il aurait perdu tout un mandat dans des querelles politiques ou des querelles de parti.Oui mais, Madiambal Diagne, a contrario, on peut dire qu'en tardant jusqu'au mois de juillet dernier, il a compliqué la tâche de son dauphin, Amadou Ba, qui n'a pu disposer alors que de quelques mois pour faire campagne alors que lui-même, Macky Sall, avant son élection de 2012, avait fait campagne pendant deux ans.Je suis d'accord que Macky Sall a eu à faire campagne pendant deux ans avant d'être président de la République. Mais aussi, je parle à un média français, souvenez-vous, Macron a fait campagne pendant six mois pour gagner en 2017. Donc pour moi, le temps qui reste à Amadou Ba est un temps suffisant pour aller à une élection.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur le retrait de la Monusco, sur le procès de l'assassinat de Samuel Paty et sur la campagne du candidat de la majorité présidentielle au Sénégal. Cameroun : une fillette sauvée grâce au savoir-faire des médecinsAu Cameroun, une fille de 9 ans touchée au cœur par une flèche a été opérée avec succès à l'hôpital de Yaoundé. Comment l'enfant a-t-elle pu être transférée à temps vers la capitale alors qu'elle vit à plus de 1 000 kilomètres ? Comment s'est déroulée cette opération ? Avec le Professeur Vincent Djientcheu, neurochirurgien, directeur de l'Hôpital général de Yaoundé. RDC : vers un vide sécuritaire après le départ de la Monusco ? L'ONU a signé une note avec le gouvernement congolais pour le désengagement des troupes de la Monusco. Comment va s'organiser ce retrait ? Y a-t-il un risque de vide sécuritaire après ce départ ? Avec Paulina Zidi, envoyée spéciale de RFI en République démocratique du Congo. France : six mineurs jugés au procès de l'assassinat de Samuel Paty A Paris, s'est ouvert le procès de six anciens collégiens pour leur implication dans l'assassinat du professeur d'Histoire Samuel Paty en région parisienne en 2020. En quoi leurs rôles ont été déterminants dans l'assassinat ? Un deuxième procès s'ouvrira l'année prochaine pour les personnes majeures. Pourquoi les deux procès n'ont-ils pas lieu au même moment ? Avec Olivier Chermann, chef du service France de RFI. Sénégal : le candidat de la majorité rafle plus de trois millions de parrainages Au Sénégal, le candidat de la majorité à l'élection présidentielle, Amadou Ba, aurait recueilli plus de trois millions de parrainages. Comment expliquer ce succès alors que le parti présidentiel n'en visait que 2 millions et demi ? Cette annonce peut-elle impacter la course aux parrainages qui se termine dans deux semaines ? Avec Mamadou Lamine Sarr, Enseignant chercheur en sciences politiques à l'université Numérique Cheikh Hamidou Kane.
Le Premier ministre Amadou Ba représentera Benno Bokk Yaakaar à la prochaine élection présidentielle, en février 2024. Un choix contesté par plusieurs personnalités, le chanteur Youssou Ndour a quitté son poste de conseiller auprès du président et le ministre de l'Agriculture, qui souhaitait être le candidat de la majorité, a démissionné samedi dernier (9 septembre 2023). Quel avenir pour la coalition ? Les candidatures vont-elles se multiplier du côté de la majorité ? Nous attendons vos appels.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le séisme au Maroc, sur les relations entre l'Arménie et la Russie et sur la suspension de Pogba, testé positif à la testostérone lors d'un test antidopage. Présidentielle au Sénégal : Amadou Ba choisi pour représenter la majorité Le président sénégalais a finalement choisi Amadou Ba, actuel Premier ministre, pour représenter la coalition Benno Bokk Yaakaar à la présidentielle de février 2024. Pourquoi ce choix crée-t-il des divisions au sein de la majorité ? Quelles sont ses chances face aux autres candidats à la présidentielle ? Avec Léa-Lisa Westerhoff, correspondante permanente de RFI à Dakar. Séisme au Maroc : la catastrophe était-elle prévisible ? La région touchée par le tremblement de terre est connue pour avoir une activité sismique. Les autorités auraient-elles pu anticiper un séisme d'une telle ampleur ? Avec Simon Rozé, journaliste au service Sciences de RFI. Arménie : les relations avec l'allié russe se tendent Depuis le lundi 11 septembre, des soldats arméniens et américains mènent des exercices militaires conjoints. Pour quelles raisons l'Arménie prend-elle ses distances de la Russie, son allié historique ? Avec Gaïdz Minassian, journaliste au Monde et enseignant à Sciences Po Paris. Football : Paul Pogba suspendu pour dopage L'international français Paul Pogba a été suspendu provisoirement en Italie, après des soupçons de dopage à la testostérone. Ce type de dopage est-il récurrent dans le monde du football ? Une contre-expertise a été initiée pour confirmer ces résultats, que risque-t-il si elle confirme les soupçons de l'Agence italienne antidopage ? Avec Hugo Moissonnier, journaliste au service des sports de RFI.
Qui représentera la majorité en février prochain à l'élection présidentielle ? Dix-sept jours après que le chef de l'État a renoncé à se présenter pour un troisième mandat, aucun nom ne semble faire l'unanimité. Et les divisions éclatent au grand jour. Pour Walf quotidien, c'est une « Atmosphère de fin de règne ». « Fronde, démissions et bataille entre responsables de Beno Bok Yakar, la coalition présidentielle, chacun tire la couverture à soi. » Mardi 18 juillet, vous l'avez entendu dans le journal, lors d'une réunion au siège du parti présidentiel l'APR les partisans du Premier ministre Amadou Ba et de l'ancien ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, deux potentiels candidats, en sont venus aux mains. « La bataille est féroce et tous les coups semblent désormais permis » écritLe Monde. « Beno BOK YAKAR doit s'unir pour conserver le pourvoir » implore de son côté le porte-parole du gouvernement sénégalais Abdou Karim Fofana sur le site Seneweb.S'unir peut-être, mais derrière qui ? Pour l'analyste politique Syré Sy cité par Senego, il y a un choix du cœur, celui d'« Abdoulaye Daouda Diallo, président du conseil économique, social et environnemental » mais Amadou Bâ est le choix de l'esprit. « Le premier ministre a toujours été fidèle au chef de l'État et mieux, dans l'espace médiatique, Amadou Bâ a réussi quelque chose de rare : Il n'a jamais eu un mot de trop. »« Pourtant », écrit Le Monde : « Le premier ministre fait l'objet d'une campagne de dénigrement interne qui pourrait se résumer par un lapidaire : "Tout sauf Amadou Ba". Ses détracteurs tentent de torpiller une candidature qu'il n'a jusqu'ici pas déclarée.« Il n'a aucune base politique ! dit au quotidien françaisun cacique de l'Alliance pour la République (APR), le principal parti de la coalition. "Trop clivant ! Trop vieux (62 ans) pour parler aux jeunes !", juge un autre, quand l'âge médian des Sénégalais est de 19 ans ». Ce front contre le chef du gouvernement, la présidence semble ne pas l'avoir anticipé. »Parmi les candidats pressentis encore l'ancien Premier ministre Mahammed DionneLe Monde souligne que cet autre ténor avait disparu de la scène politique depuis 2021, et qu'il est rentré brusquement de Paris, où il était soigné pour se lancer dans la course « Il a accompagné Macky Sall tout le long de son ascension. C'est un vrai fidèle, explique Babacar Ndiaye, analyste politique au sein du cercle de réflexion Wathi, mais est-il populaire auprès des Sénégalais ? Difficile à dire après ce long retrait. » En tout cas dans la majorité ou dans l'opposition cette élection attise les convoitisesLe Soleil a fait ses comptes : « Une quarantaine de personnes ont, au moins, déjà annoncé leur intention de briguer les suffrages des Sénégalais en février » « Pléthore de candidats. »« Cette semaine, trois noms sont venus s'ajouter à cette liste. Anta Babacar Ngom, fille de l'homme d'affaires Babacar Ngom, Abdoul Aziz Diop, Ministre conseiller du Président de la République, et l'ancien ministre Thierno Lô, Une liste qui pourrait s'allonger dans les prochains jours. »Alors qu'est-ce qui fait courir ces candidats Pour Moussa Diaw, Professeur de Sciences politiques à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis « ces déclarations de candidatures sont favorisées par l'ouverture du jeu politique (…) « Mais certains cherchent simplement de la notoriété ». « 80 % des candidats déclarés ne font pas le poids » renchérit un expert des questions électorales. « Le parrainage et la caution seront là pour faire le filtre »À la une de Jeune Afrique,« Wagner quitte l'Ukraine pour se redéployer en Afrique »Le site fait état d'une vidéo postée hier sur la chaine Télégram du groupe de mercenaires russes. Le patron Evgueni Prigojine y affirme : « Ce qui se passe au front – sur le front ukrainien donc – est une honte à laquelle nous n'avons pas à participer. C'est pourquoi il a été décidé que nous resterions ici en Biélorussie pendant un certain temps. […] Ensuite, nous prenons un nouveau chemin : l'Afrique ». « Depuis que son patron a osé braver le maitre du Kremlin et son état-major, ajoute le journal, l'avenir du groupe Wagner suscite bien des questions. En particulier dans les pays africains où ses hommes sont déployés : Libye, Soudan, mais surtout Centrafrique et Mali. Si plusieurs centaines de mercenaires ont quitté Bangui début juillet, aucun rapatriement similaire n'a pour l'instant été observé à Bamako. »
Qui représentera la majorité en février prochain à l'élection présidentielle ? Dix-sept jours après que le chef de l'État a renoncé à se présenter pour un troisième mandat, aucun nom ne semble faire l'unanimité. Et les divisions éclatent au grand jour. Pour Walf quotidien, c'est une « Atmosphère de fin de règne ». « Fronde, démissions et bataille entre responsables de Beno Bok Yakar, la coalition présidentielle, chacun tire la couverture à soi. » Mardi 18 juillet, vous l'avez entendu dans le journal, lors d'une réunion au siège du parti présidentiel l'APR les partisans du Premier ministre Amadou Ba et de l'ancien ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, deux potentiels candidats, en sont venus aux mains. « La bataille est féroce et tous les coups semblent désormais permis » écritLe Monde. « Beno BOK YAKAR doit s'unir pour conserver le pourvoir » implore de son côté le porte-parole du gouvernement sénégalais Abdou Karim Fofana sur le site Seneweb.S'unir peut-être, mais derrière qui ? Pour l'analyste politique Syré Sy cité par Senego, il y a un choix du cœur, celui d'« Abdoulaye Daouda Diallo, président du conseil économique, social et environnemental » mais Amadou Bâ est le choix de l'esprit. « Le premier ministre a toujours été fidèle au chef de l'État et mieux, dans l'espace médiatique, Amadou Bâ a réussi quelque chose de rare : Il n'a jamais eu un mot de trop. »« Pourtant », écrit Le Monde : « Le premier ministre fait l'objet d'une campagne de dénigrement interne qui pourrait se résumer par un lapidaire : "Tout sauf Amadou Ba". Ses détracteurs tentent de torpiller une candidature qu'il n'a jusqu'ici pas déclarée.« Il n'a aucune base politique ! dit au quotidien françaisun cacique de l'Alliance pour la République (APR), le principal parti de la coalition. "Trop clivant ! Trop vieux (62 ans) pour parler aux jeunes !", juge un autre, quand l'âge médian des Sénégalais est de 19 ans ». Ce front contre le chef du gouvernement, la présidence semble ne pas l'avoir anticipé. »Parmi les candidats pressentis encore l'ancien Premier ministre Mahammed DionneLe Monde souligne que cet autre ténor avait disparu de la scène politique depuis 2021, et qu'il est rentré brusquement de Paris, où il était soigné pour se lancer dans la course « Il a accompagné Macky Sall tout le long de son ascension. C'est un vrai fidèle, explique Babacar Ndiaye, analyste politique au sein du cercle de réflexion Wathi, mais est-il populaire auprès des Sénégalais ? Difficile à dire après ce long retrait. » En tout cas dans la majorité ou dans l'opposition cette élection attise les convoitisesLe Soleil a fait ses comptes : « Une quarantaine de personnes ont, au moins, déjà annoncé leur intention de briguer les suffrages des Sénégalais en février » « Pléthore de candidats. »« Cette semaine, trois noms sont venus s'ajouter à cette liste. Anta Babacar Ngom, fille de l'homme d'affaires Babacar Ngom, Abdoul Aziz Diop, Ministre conseiller du Président de la République, et l'ancien ministre Thierno Lô, Une liste qui pourrait s'allonger dans les prochains jours. »Alors qu'est-ce qui fait courir ces candidats Pour Moussa Diaw, Professeur de Sciences politiques à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis « ces déclarations de candidatures sont favorisées par l'ouverture du jeu politique (…) « Mais certains cherchent simplement de la notoriété ». « 80 % des candidats déclarés ne font pas le poids » renchérit un expert des questions électorales. « Le parrainage et la caution seront là pour faire le filtre »À la une de Jeune Afrique,« Wagner quitte l'Ukraine pour se redéployer en Afrique »Le site fait état d'une vidéo postée hier sur la chaine Télégram du groupe de mercenaires russes. Le patron Evgueni Prigojine y affirme : « Ce qui se passe au front – sur le front ukrainien donc – est une honte à laquelle nous n'avons pas à participer. C'est pourquoi il a été décidé que nous resterions ici en Biélorussie pendant un certain temps. […] Ensuite, nous prenons un nouveau chemin : l'Afrique ». « Depuis que son patron a osé braver le maitre du Kremlin et son état-major, ajoute le journal, l'avenir du groupe Wagner suscite bien des questions. En particulier dans les pays africains où ses hommes sont déployés : Libye, Soudan, mais surtout Centrafrique et Mali. Si plusieurs centaines de mercenaires ont quitté Bangui début juillet, aucun rapatriement similaire n'a pour l'instant été observé à Bamako. »
Tout est dit dans le titre ! Une douzaine d'entrepreneurs vous donnent leur conseil ultime qu'ils auraient aimé entendre avant d'entreprendre. C'est gratuit - faites-en bon usage ! Avec : #59 Jonathan Szwarc (JOIN) #61 Gabriel Thierry (Karmen) #62 Géraud Paillot (Aventure Hustive) #63 Sébastien Couasnon (Teampact, ex-BFM Business #64 Mathieu Gallet (Majelan, ex-Radio France) #65 Racem Flazi (LegalPlace) #67 Amadou Ba, aka Hamad (Booska-P) #68 Alex Delivet (Collect & SaaS Connection) #71 Moussa Camara (Les Déterminés) #72 Carole Juge-Llewellyn (Joone) #75 Jean-Charles Samuelian-Werve (Alan) #76 Lucie Basch (Too Good To Go) Bonne écoute à tous !
Cet épisode spécial a été enregistré lors du premier événement de Gatemeri qui marque les 2 ans du podcast. C'était la première fois que je rencontrais la communauté Gatemeri et vous avez été nombreux et nombreuses a y assisté et c'était tout simplement magique. Si vous êtes un.e auditeur/trice régulier.e du podcast vous savez que ce que j'aime c'est de vous présenter des mondes et des profils différents pour explorer les tous les angles autour de cette notion de réussite. Et pour les 2 ans du podcast et sous l'impulsion de mon ami Ahmed (que je salue et que je remercie) , j'ai voulu croisé le regard de 2 personnalités qui évoluent dans des mondes divers et ont des parcours aussi atypiques qu'opposés, Clara Gaymard, co-fondatrice de la société d'investissement RAISE et Amadou Ba, co-fondateur du média de culture populaire BOOSKA-P. Je les présente de manière plus détaillée au début de l'épisode. Je tiens à remercier chaleureusement toute l'équipe de Raiselab qui nous ont reçu dans leur magnifique locaux. RaiseLab est né d'une ambition commune entre Schoolab et RAISE et sa mission est d'accompagner les synergies entre les grandes entreprises (comme Citéo, Véolia, LVMH, Loreal ou encore Michelin) et les start ups pour leur permettre de franchir un cap dans leurs projets et créer, ensemble, de la valeur économique et sociétale. Et merci à Khadija, fondatrice du Falaf, une entreprise sociale et solidaire pour avoir égayer nos papilles avec un excellent cocktail oriental. Je tiens également à remercier toutes les personnes qui m'ont aidé à organisé ce premier événement (qui je suis sûre ne sera pas le dernier) et toutes les personnes qui étaient présentes! Mais je ne vous en dis pas plus et laisse place à ce premier Gatemeri Connexion Let's keep in touch 1. Vous aussi, définissez votre propre réussite! Le programme Sweet Spot est un concentré de mes apprentissages de la centaine d'interviews du podcast et de ma propre traversée du désert pour vous (re)découvrir autrement et définir pas à pas ce qui est important pour vous. C'est un condensé de valeur maximale et d'expériences pour gagner du temps grâce à l'introspection et au pouvoir du collectif. N'attendez plus, découvrez le programme Sweet Spot. 2. La News de Gatemeri 2 fois par mois, je vous partage mes astuces et conseils qui m'ont aidée à reprendre le pouvoir sur ma vie sur différents aspects: la confiance en soi, la gestion du temps, la clarification d'objectifs et j'en passe. S'inscrire à la News de Gatemeri 3. Des ressources complémentaires pour vous inspirer - Télécharger le Guide: 6 étapes pour reprendre le pouvoir sur sa carrière - Mon Tedx sur la réussite 4. Contactez-moi Si le podcast vous plait, le meilleur moyen de me le dire ou de me faire des feedbacks (ce qui m'aide le plus à le faire connaitre) c'est simplement de laisser un avis 5 étoiles ou un commentaire sur Apple Podcast. Ça m'aide énormément alors n'hésitez pas! - Mettre une note ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ sur Apple Suivez-moi également sur : - Linkedin - Instagram
« Je suis à l'aube de mes 40 ans, j'ai faim comme si j'avais 20 ans. Le jour où il n'y aura plus ça, j'arrêterai. » BOUM ! On reçoit l'un des fondateurs de Booska-P, le média urbain no1 de France. ✊ Quel privilège de recevoir Amadou Ba, plus connu sous le nom de Hamad, qui remet la culture urbaine au premier plan depuis 2005. Hamad est le cofondateur & CEO de Booska-P, et répond au micro de Yacine Sqalli.
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin : Ukraine : référendums d'annexion à la Russie. Par Elsa Vidal, cheffe de la rédaction en langue russe de RFI Russie : mobilisation de 300 000 réservistes. Par Elsa Vidal, cheffe de la rédaction en langue russe de RFI Tchad : les raisons de la démission du ministre des Affaires étrangères. Par Esdras Ndikumana, journaliste au service Afrique de RFI Sénégal : pourquoi avoir recréé le poste de Premier ministre ? Par Mamadou Lamine Sarr, enseignant en Sciences politiques à l'Université virtuelle du Sénégal. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Au Sénégal, le nouveau gouvernement conduit par Amadou Ba, récemment nommé Premier ministre, entre en fonction alors que l'opposition a gagné beaucoup de terrain lors des derniers scrutins, notamment à l'issue des législatives du 31 juillet. La majorité au pouvoir a perdu 45 sièges de députés sur 162, conservant sa majorité absolue de justesse. L'équipe gouvernementale a été largement remaniée pour tenter de reconquérir les Sénégalais à 17 mois de l'élection présidentielle.
Question posée en première page du quotidien 24 Heures à Dakar. « Le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, nommé samedi, sera entouré de 38 ministres dont huit femmes et huit jeunes, pointe le journal. La nouvelle équipe, "gouvernement de combat" a pour mission de travailler à "l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages" et à "la stabilité des prix". Ses défis concernent également "la sécurité", "le logement", "l'assainissement", "l'éducation", "la formation professionnelle et l'insertion", tout cela "dans un Etat de droit", a déclaré le nouveau chef du gouvernement. » Redorer le blason de la coalition gouvernementale Alors « va-t-il galoper ? » s'interroge 24 Heures. « L'ancien ministre des Affaires étrangères, à 61 ans, est chargé de donner une nouvelle allure à un pays presque au fond du gouffre. (…) Son espérance de vie à la primature est de toute façon limitée », affirme le journal. « Les sujets de mécontentements s'accumulent et sur le plan politique, Amadou Ba est attendu pour redorer le blason de la coalition présidentielle qui fait face à une opposition qui ne cesse de lui envoyer des mandales, notamment sur la question du troisième mandat et des libertés. » En effet, pour WalfQuotidien, avec ce nouveau gouvernement, « Macky prépare 2024. (…) Il renforce son armature. (…) L'opposition s'est faite une religion sur les ambitions du président pour un troisième mandat. » 2024 : Macky Sall ou Amadou Ba ? Pour le site d'information Seneweb, deux options pour la prochaine présidentielle : « Macky Sall est dans la logique d'un troisième mandat, mais Amadou Ba pourrait être une seconde option, avec un dauphinat pour 2024. La candidature du Président Sall étant incertaine, la carte Amadou est plausible. Macky est obligé d'envisager une seconde option au cas où sa candidature serait contrariée au dernier virage pour la présidentielle de février 2024 ». Seneplus, autre site d'information hausse encore le ton : « Cette équipe est un casting de bretteurs qui se livrera au concours du propos le plus outrancier envers les opposants. Très bientôt, le doute ne sera plus permis sur la nature du "combat" de ce gouvernement. » L'opposition prête à en découdre En attendant, s'exclame Le Pays au Burkina Faso, « elle ne manque pas de grain à moudre cette opposition sénégalaise avec la situation économique post COVID-19 bien difficile, exacerbée par l'inflation induite de la guerre en Ukraine. Quand s'y ajoute la tentation d'un 3e mandat que l'on prête au président actuel, les sujets de mécontentement des Sénégalais ne manquent pas. Avec une opposition pugnace et ragaillardie au sortir des dernières législatives, Amadou Ba, le nouveau Premier ministre, et ses 38 mousquetaires de ministres, sont sur le gril. (…) Pour sûr, Ousmane Sonko et ses partisans se préparent à chauffer à blanc la rue sénégalaise, soit pour étouffer la tentation d'un 3e mandat chez Macky Sall soit pour empêcher le nouveau Premier ministre, son dauphin putatif, de réussir. L'un dans l'autre, Amadou Ba n'est pas parti pour une sinécure à la tête du gouvernement. » De nombreux chefs d'Etat africains aux funérailles d'Elizabeth II À la Une également, une flopée de chefs d'État africains aux funérailles de la reine Elizabeth II ce lundi… Parmi les quelque 2 000 invités, pointe Jeune Afrique, « le rwandais Paul Kagame, le congolais Denis Sassou Nguesso, le sénégalais Macky Sall – également président en exercice de l'Union africaine – et le comorien Azali Assoumani. Le gabonais Ali Bongo Ondimba (dont le pays a intégré fin juin le Commonwealth), le sud-africain Cyril Ramaphosa, le ghanéen Nana Akufo-Addo et William Ruto, tout juste élu à la tête du Kenya, se déplaceront également afin de rendre un dernier hommage à la reine, décédée le 8 septembre en Écosse à l'âge de 96 ans. Des rois ont par ailleurs été invités, relève encore Jeune Afrique, dont le souverain des Ashanti, Otumfuo Nana Osei Tutu II, et celui du Lesotho, Letsie III. Parmi les absents : Félix Tshisekedi, Alassane Ouattara, Patrice Talon, Ismaïl Omar Guelleh et Faustin-Archange Touadéra, qui, pour la plupart, se rendront directement à New York pour assister à l'Assemblée générale des Nations unies, dont les débats s'ouvrent le 20 septembre. Quant aux chefs d'État des transitions au Mali, en Guinée et au Tchad, il y a très peu de chances qu'ils fassent le voyage. »
Question posée en première page du quotidien 24 Heures à Dakar. « Le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, nommé samedi, sera entouré de 38 ministres dont huit femmes et huit jeunes, pointe le journal. La nouvelle équipe, "gouvernement de combat" a pour mission de travailler à "l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages" et à "la stabilité des prix". Ses défis concernent également "la sécurité", "le logement", "l'assainissement", "l'éducation", "la formation professionnelle et l'insertion", tout cela "dans un Etat de droit", a déclaré le nouveau chef du gouvernement. » Redorer le blason de la coalition gouvernementale Alors « va-t-il galoper ? » s'interroge 24 Heures. « L'ancien ministre des Affaires étrangères, à 61 ans, est chargé de donner une nouvelle allure à un pays presque au fond du gouffre. (…) Son espérance de vie à la primature est de toute façon limitée », affirme le journal. « Les sujets de mécontentements s'accumulent et sur le plan politique, Amadou Ba est attendu pour redorer le blason de la coalition présidentielle qui fait face à une opposition qui ne cesse de lui envoyer des mandales, notamment sur la question du troisième mandat et des libertés. » En effet, pour WalfQuotidien, avec ce nouveau gouvernement, « Macky prépare 2024. (…) Il renforce son armature. (…) L'opposition s'est faite une religion sur les ambitions du président pour un troisième mandat. » 2024 : Macky Sall ou Amadou Ba ? Pour le site d'information Seneweb, deux options pour la prochaine présidentielle : « Macky Sall est dans la logique d'un troisième mandat, mais Amadou Ba pourrait être une seconde option, avec un dauphinat pour 2024. La candidature du Président Sall étant incertaine, la carte Amadou est plausible. Macky est obligé d'envisager une seconde option au cas où sa candidature serait contrariée au dernier virage pour la présidentielle de février 2024 ». Seneplus, autre site d'information hausse encore le ton : « Cette équipe est un casting de bretteurs qui se livrera au concours du propos le plus outrancier envers les opposants. Très bientôt, le doute ne sera plus permis sur la nature du "combat" de ce gouvernement. » L'opposition prête à en découdre En attendant, s'exclame Le Pays au Burkina Faso, « elle ne manque pas de grain à moudre cette opposition sénégalaise avec la situation économique post COVID-19 bien difficile, exacerbée par l'inflation induite de la guerre en Ukraine. Quand s'y ajoute la tentation d'un 3e mandat que l'on prête au président actuel, les sujets de mécontentement des Sénégalais ne manquent pas. Avec une opposition pugnace et ragaillardie au sortir des dernières législatives, Amadou Ba, le nouveau Premier ministre, et ses 38 mousquetaires de ministres, sont sur le gril. (…) Pour sûr, Ousmane Sonko et ses partisans se préparent à chauffer à blanc la rue sénégalaise, soit pour étouffer la tentation d'un 3e mandat chez Macky Sall soit pour empêcher le nouveau Premier ministre, son dauphin putatif, de réussir. L'un dans l'autre, Amadou Ba n'est pas parti pour une sinécure à la tête du gouvernement. » De nombreux chefs d'Etat africains aux funérailles d'Elizabeth II À la Une également, une flopée de chefs d'État africains aux funérailles de la reine Elizabeth II ce lundi… Parmi les quelque 2 000 invités, pointe Jeune Afrique, « le rwandais Paul Kagame, le congolais Denis Sassou Nguesso, le sénégalais Macky Sall – également président en exercice de l'Union africaine – et le comorien Azali Assoumani. Le gabonais Ali Bongo Ondimba (dont le pays a intégré fin juin le Commonwealth), le sud-africain Cyril Ramaphosa, le ghanéen Nana Akufo-Addo et William Ruto, tout juste élu à la tête du Kenya, se déplaceront également afin de rendre un dernier hommage à la reine, décédée le 8 septembre en Écosse à l'âge de 96 ans. Des rois ont par ailleurs été invités, relève encore Jeune Afrique, dont le souverain des Ashanti, Otumfuo Nana Osei Tutu II, et celui du Lesotho, Letsie III. Parmi les absents : Félix Tshisekedi, Alassane Ouattara, Patrice Talon, Ismaïl Omar Guelleh et Faustin-Archange Touadéra, qui, pour la plupart, se rendront directement à New York pour assister à l'Assemblée générale des Nations unies, dont les débats s'ouvrent le 20 septembre. Quant aux chefs d'État des transitions au Mali, en Guinée et au Tchad, il y a très peu de chances qu'ils fassent le voyage. »
« Cette fois, il n'y a pas eu de casse ! », s'exclame le quotidien Enquête. « Après l'élection du président de l'Assemblée nationale avant-hier, les autres membres du bureau ont été choisis hier dans une ambiance relativement calme. Avant-hier, les parlementaires avaient surtout fait parler leurs muscles sans aucun résultat, hier, ils ont recouru au dialogue, conformément aux usages et courtoisies républicaines. » Reste qu'il y a quelques grincements de dents… L'opposition a bien du mal à digérer l'élection au perchoir du candidat de la coalition présidentielle, Amadou Mame Diop. « Deux points de blocage ont crispé les discussions, pointe Le Monde Afrique. D'abord, des désaccords sur la procédure liée aux bulletins de vote pour l'élection du président de l'Assemblée. Mais surtout l'opposition n'a cessé de dénoncer "l'incompatibilité" des postes de ministres et de députés. Les parlementaires se sont succédé au pupitre pour demander que les deux députés, encore en poste au gouvernement, ne puissent pas voter puisqu'ils n'ont pas démissionné de leurs responsabilités exécutives. » Des ministres trop obstinés ? Une colère de l'opposition reprise par certains médias sénégalais. Ainsi, pour le site Seneplus, « l'obstination des ministres en fonction à rester sur les bancs de l'Assemblée nationale alors qu'ils étaient frappés par les incompatibilités prévues par l'article 109 du règlement de l'Assemblée et les dispositions constitutionnelles, cette obstination a de quoi surprendre, sauf si on prend en compte le caractère inconfortable de leurs positions. Ces hommes et femmes étaient face à un dilemme cornélien : démissionner du Parlement sans garantie de reconduction dans un gouvernement qui en principe vit ses derniers jours. Ils ont donc voulu faire de leur problème celui de toute la représentation nationale. Celui qui aurait dû anticiper cette difficulté est le président de la République, dénonce encore Seneplus. Son Premier ministre et son gouvernement devraient être au travail depuis plusieurs jours ou semaines. Malheureusement, en violation de la Constitution et des usages institutionnels, il maintient une équipe dont aucun membre n'a d'assurance sur son avenir. » Un gouvernement qui se fait attendre… En effet, pointe le quotidien 24 Heures, « le pays est toujours dans l'attente de l'annonce du nouveau Premier ministre et des membres du gouvernement. Le président de l'Assemblée nationale a (donc) été installé avant-hier et le bureau, hier mardi. Rien n'empêche alors au Président Macky Sall de délivrer son choix pour la primature. Et les bruits de couloir ne manquent pas… » 24 Heures croit savoir que la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, pourrait être reconduite à son poste. En effet, elle s'apprête à s'envoler pour Washington dans les prochains jours afin de préparer le terrain pour Macky Sall à l'Assemblée générale de l'ONU. Et puis, toujours d'après 24 heures, celui qui serait pressenti pour occuper le poste de Premier ministre, c'est Amadou Ba, ancien ministre de l'Économie et des Affaires étrangères. La colère de « Mimi » En attendant, il y en a une qui ne décolère pas… C'est l'ancienne Premier ministre, Aminata Touré… « Mimi Touré descend Macky Sall », lance le site d'information Senego. La dame de fer, comme on la surnomme parfois, accuse le président d'avoir favorisé l'élection au perchoir d'Amadou Mame Diop, pour des raisons familiales… Les deux hommes ont en effet des liens de cousinage. « Aminata Touré s'attendait à être candidate, mais malheureusement, affirme le siteDakar Actu, le président Sall a préféré mettre en lice un proche de la famille. Un député sorti du chapeau du président de la République qui n'avait jamais auparavant brillé par ses faits d'armes... » « La tête de liste nationale de Benno Bokk Yaakaara a donc boudé le scrutin, relève le quotidien Enquête. Une situation qui fait couler beaucoup d'encre et de salive, et interroge sur son avenir politique au sein de la majorité présidentielle. Certains parlent d'une cassure entre elle et le président Macky Sall. Pour d'autres, ce n'est pas le moment de parler de séparation. En fin de compte, conclut Enquête, tout dépendra du chef de l'État et des nouvelles missions dont il chargera Mimi Touré, pour faire passer la pilule de la présidence de l'Assemblée nationale. »
« Cette fois, il n'y a pas eu de casse ! », s'exclame le quotidien Enquête. « Après l'élection du président de l'Assemblée nationale avant-hier, les autres membres du bureau ont été choisis hier dans une ambiance relativement calme. Avant-hier, les parlementaires avaient surtout fait parler leurs muscles sans aucun résultat, hier, ils ont recouru au dialogue, conformément aux usages et courtoisies républicaines. » Reste qu'il y a quelques grincements de dents… L'opposition a bien du mal à digérer l'élection au perchoir du candidat de la coalition présidentielle, Amadou Mame Diop. « Deux points de blocage ont crispé les discussions, pointe Le Monde Afrique. D'abord, des désaccords sur la procédure liée aux bulletins de vote pour l'élection du président de l'Assemblée. Mais surtout l'opposition n'a cessé de dénoncer "l'incompatibilité" des postes de ministres et de députés. Les parlementaires se sont succédé au pupitre pour demander que les deux députés, encore en poste au gouvernement, ne puissent pas voter puisqu'ils n'ont pas démissionné de leurs responsabilités exécutives. » Des ministres trop obstinés ? Une colère de l'opposition reprise par certains médias sénégalais. Ainsi, pour le site Seneplus, « l'obstination des ministres en fonction à rester sur les bancs de l'Assemblée nationale alors qu'ils étaient frappés par les incompatibilités prévues par l'article 109 du règlement de l'Assemblée et les dispositions constitutionnelles, cette obstination a de quoi surprendre, sauf si on prend en compte le caractère inconfortable de leurs positions. Ces hommes et femmes étaient face à un dilemme cornélien : démissionner du Parlement sans garantie de reconduction dans un gouvernement qui en principe vit ses derniers jours. Ils ont donc voulu faire de leur problème celui de toute la représentation nationale. Celui qui aurait dû anticiper cette difficulté est le président de la République, dénonce encore Seneplus. Son Premier ministre et son gouvernement devraient être au travail depuis plusieurs jours ou semaines. Malheureusement, en violation de la Constitution et des usages institutionnels, il maintient une équipe dont aucun membre n'a d'assurance sur son avenir. » Un gouvernement qui se fait attendre… En effet, pointe le quotidien 24 Heures, « le pays est toujours dans l'attente de l'annonce du nouveau Premier ministre et des membres du gouvernement. Le président de l'Assemblée nationale a (donc) été installé avant-hier et le bureau, hier mardi. Rien n'empêche alors au Président Macky Sall de délivrer son choix pour la primature. Et les bruits de couloir ne manquent pas… » 24 Heures croit savoir que la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, pourrait être reconduite à son poste. En effet, elle s'apprête à s'envoler pour Washington dans les prochains jours afin de préparer le terrain pour Macky Sall à l'Assemblée générale de l'ONU. Et puis, toujours d'après 24 heures, celui qui serait pressenti pour occuper le poste de Premier ministre, c'est Amadou Ba, ancien ministre de l'Économie et des Affaires étrangères. La colère de « Mimi » En attendant, il y en a une qui ne décolère pas… C'est l'ancienne Premier ministre, Aminata Touré… « Mimi Touré descend Macky Sall », lance le site d'information Senego. La dame de fer, comme on la surnomme parfois, accuse le président d'avoir favorisé l'élection au perchoir d'Amadou Mame Diop, pour des raisons familiales… Les deux hommes ont en effet des liens de cousinage. « Aminata Touré s'attendait à être candidate, mais malheureusement, affirme le siteDakar Actu, le président Sall a préféré mettre en lice un proche de la famille. Un député sorti du chapeau du président de la République qui n'avait jamais auparavant brillé par ses faits d'armes... » « La tête de liste nationale de Benno Bokk Yaakaara a donc boudé le scrutin, relève le quotidien Enquête. Une situation qui fait couler beaucoup d'encre et de salive, et interroge sur son avenir politique au sein de la majorité présidentielle. Certains parlent d'une cassure entre elle et le président Macky Sall. Pour d'autres, ce n'est pas le moment de parler de séparation. En fin de compte, conclut Enquête, tout dépendra du chef de l'État et des nouvelles missions dont il chargera Mimi Touré, pour faire passer la pilule de la présidence de l'Assemblée nationale. »
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Avec plus de 2,2 millions de followers sur Instagram, près de 2 millions sur Youtube, Booska-P est l'un des médias les plus populaires de France, et pas que sur le rap. Il taquine ou dépasse Brut et Konbini sur beaucoup de réseaux sociaux. Et pourtant, si vous avez plus de 25 ans, vous n'en avez probablement jamais entendu parler. Média de référence dans la culture urbaine, Booska-P a séduit au fil des ans les marques les plus sélectives du monde comme Apple, Nike ou McDonald's sans jamais les avoir démarchées. Sans jamais avoir levé. Avec la force du poignet, et des caméras. Leur force ? L'authenticité, le style, la rue. Amadou Ba, aka “Hamad'”, est un entrepreneur talentueux dont l'optimisme, la volonté, la sympathie et le sens des affaires ont contribués à la réussite de Booska-P. Attention, le mec est contagieux. Il a réussi avec ses associés Alexis Nouaille et Fif Tobossi à faire de Booska-P la niche des geek du rap. L'histoire commence en 2005 avec trois jeunes de quartier qui ont pour projet de créer un média consacré à la culture urbaine. Ce qui n'était au départ qu'une série de films amateurs est devenu une véritable success story avec 23 employés et 3 millions de CA par an. Sans complexes. Animé par son ambition, le cofondateur de Booska-P a su s'entourer de personnes partageant la même vision artistique et commerciale. Qu'on aime ou pas la culture du rap, Booska-P mérite amplement sa place de leader dans les médias pour les plus jeunes. J'ai adoré cet échange franc et sans réserves avec Hamad', qui nous donne de l'espoir dans notre société. Booska-P va aller très loin j'en suis certain, le média est encore sous les radars des plus gros, qui ne sont pas dans la cible très jeune et très rap du site internet. Tout ça va changer. S'il y avait une chose à retenir de cette réussite ? Amadou a grandi avec des valeurs familiales très importantes. Booska-P en a fait de même avec la culture du rap français. Mic drop ! TIMELINE : 00:01:41 : Présentation d'Amadou 00:05:10 : Grandir dans les quartiers d'Evry avec une famille africaine 00:28:51 : Les débuts de Booska-P avec Alexis Nouaille 00:47:57 : Comment Booska-P s'est professionnalisé 01:21:56 : Evolution du rap et de Booska-P dans la société 01:40:00 : Le futur de Booska-P 02:10:10 : Progresser et inspirer Avec Amadou Ba, on a parlé de : Florian Lecerf Nicolas dit BooskaColombien Fif Stories l'épisode 1 : L' origine de Booska-P Rocca, Benny B, Leto, Zamdane La cité de dieu de Fernando Meirelles et Kátia Lund Freestyle Booksa Jvlivs Alain Weill Le Journal du RAP avec Thomas Nouvelles écoles, Netflix, Drip and flow La kiffance - Naps Jean-Pierre Fanguin On a cité avec Amadou Ba plusieurs anciens épisodes de GDIY : #127 Paul Lê – La belle vie – De la résilience, de l'honnêteté et du travail pour réussir big time #233 - Pierre-Antoine Capton - Mediawan - Culot, audace et ambition pour mettre l'audiovisuel à ses pieds Amadou Ba vous recommande de lire : La rage du tigre de Chang Cheh La musique du générique vous plaît ? Merci Morgan Prudhomme ! Contactez-le sûr : https://studio-module.com. Vous souhaitez sponsoriser Génération Do It Yourself ou nous proposer un partenariat ? Contactez mon label Orso Media via ce formulaire. On embrasse la maman d'Amadou & sa femme Laetitia Coucou au neveu de Matthieu, Victor, à JB et François chez Cosa Vostra, Aurélie l'assistante d'Amadou et Jerem ! Pour contacter Amadou : LinkedIn