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Invité Afrique
Présidentielle en Centrafrique: Henri-Marie Dondra veut «améliorer la qualité de vie des Centrafricains»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later May 22, 2025 10:43


En Centrafrique, la présidentielle, c'est en décembre 2025. Et le week-end dernier, le parti Unir, réuni en congrès, a investi l'ancien Premier ministre, Henri-Marie Dondra, pour défendre ses couleurs. Le problème, c'est que deux frères cadets du candidat sont en prison depuis deux mois, et que beaucoup y voient une manœuvre pour affaiblir ce futur adversaire du très probable président-candidat Faustin-Archange Touadéra. En ligne de Bangui, Henri-Marie Dondra, qui a été le Premier ministre du président Touadéra de juin 2021 à février 2022, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi êtes-vous candidat à l'élection présidentielle de décembre prochain ?Henri-Marie Dondra : Il s'agit d'améliorer la qualité de vie des Centrafricains en s'attaquant aux problèmes de gouvernance, en s'attaquant aux problèmes de la jeunesse, du chômage ou encore la sécurité.La croissance économique, c'est aussi le programme du président Faustin-Archange Touadéra. Qu'est-ce qui vous distingue de lui ?Le problème, c'est comment appliquer ou exécuter un programme dans un élan de collégialité. Parce que, quand parfois on arrive à s'enfermer dans un cocon avec certains collaborateurs qui n'en ont pas du tout la qualification, c'est cela qui pose souvent problème. Je voudrais vous rappeler également qu'en 2015, je voulais être candidat et j'avais abandonné mon projet pour suivre le président Touadéra avec qui on a fait un travail, je dirais, remarquable durant son premier quinquennat. Malheureusement, nos rapports devenaient un peu conflictuels à cause des manœuvres ou encore des mauvaises influences de certains de ses collaborateurs. Et c'est ainsi que j'ai démissionné [en février 2022].Vous aviez notamment de mauvaises relations, je crois, avec l'homme d'affaires Sani Yalo ?Écoutez, aujourd'hui, les problèmes que rencontrent ma famille, mes frères qui sont en prison, viennent en partie de lui. Pour ce que nous savons.À lire aussiCentrafrique: Henri-Marie Dondra investi par l'UNIR pour l'élection présidentielleAlors justement, dans la nuit du 19 au 20 mars dernier, vos deux frères cadets, Christian et Eusèbe Dondra, ont été arrêtés à Bangui. Le parquet les soupçonne d'avoir voulu empoisonner le président Touadéra et son conseiller Sani Yalo. Quelle est votre réaction ?Aujourd'hui, la plainte qui a été déposée ne concerne qu'un seul individu. La personne que vous avez citée en dernier, le président apparemment n'est pas concerné par cette affaire.C'est-à-dire que c'est une plainte déposée par l'homme d'affaires Sani Yalo, en fait ?C'est ce qui a été fait, ce qui aujourd'hui n'est plus la même version que celle qui avait été servie au départ. Mais il s'agit d'une affaire qui a été montée de toutes pièces, visant simplement à me déstabiliser. Et je vous assure que l'intelligence malicieuse de mes détracteurs est encore active avec la volonté manifeste de me barrer la route par mon arrestation. En tout cas, de mon côté, je demeure serein et je suis confiant dans la justice de mon pays pour la libération de mes deux frères cadets, c'est-à-dire Christian et Eusèbe.C'est-à-dire que, pour vous, ils n'ont rien à se reprocher ?Ils n'ont rien à se reprocher. Et je pense que la justice saura rendre droit à mes deux frères cadets.À lire aussiCentrafrique: plus d'un millier de personnes manifestent à Bangui contre un 3e mandat du président TouadéraVous n'êtes pas dans le Bloc républicain pour la défense de la constitution, le BRDC, qui a manifesté le 4 avril contre le pouvoir actuel. Est-ce à dire que vous n'êtes pas un opposant ?Mon parti et moi, on a fait le choix d'être ni à gauche ni à droite. Nous avons décidé d'être centriste, c'est-à-dire de nous focaliser sur les aspirations du peuple. Nous pensons que, lorsque le pouvoir pose des actes qui sont louables pour la population, nous avons le devoir d'applaudir. Et si c'est le contraire, nous avons aussi le devoir de critiquer et vice versa, tant du côté du BRDC que du côté du pouvoir. C'est ce qui nous vaut une grande popularité de notre parti auprès de la population.Alors, l'un des grands sujets qui divisent aujourd'hui, c'est cette nouvelle Constitution de 2023 qui permet au président Touadéra de solliciter un troisième mandat en décembre prochain. Qu'est-ce que vous en pensez ?Je pense qu'aujourd'hui, il serait très difficile de ne pas l'accepter. Ceci dit, il existe des dispositions conflictogènes sur des questions telles que la centrafricanité d'origine, l'interdiction qui est faite aux binationaux d'occuper de hautes fonctions et l'ouverture à une présidence à vie. Donc moi je pense qu'il faut justement en discuter, avoir le courage d'en discuter pour en faire un toilettage.Sur le partenariat sécuritaire avec la Russie, qui fonctionne depuis bientôt sept ans, vous en pensez quoi ?Sur ce partenariat, cela ne me pose pas de problème, puisque, lors de l'attaque de 2020, la Fédération de Russie a aidé le gouvernement à pacifier les zones d'insécurité. Alors moi personnellement, je pense qu'il faut travailler avec tous les pays, diversifier le partenariat, notamment avec la Russie, la France, les Etats-Unis. L'essentiel, c'est que nous arrivons à préserver les intérêts de mon pays. Je sais qu'effectivement il y a ces conflits entre l'Occident et l'Est, mais j'avoue qu'effectivement, les rapports traditionnels que nous avons avec l'Occident doivent demeurer afin que nous puissions connaître un développement qui soit harmonieux.

Les matins
Guerre en Ukraine : la Russie veut compenser ses pertes à tout prix, notamment avec des "tirailleurs Africains"

Les matins

Play Episode Listen Later May 5, 2025 6:21


durée : 00:06:21 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - Après d'immenses pertes russes l'an dernier dans la guerre en Ukraine, le président Vladimir Poutine veut recruter 160 000 personnes : des Russes mais aussi des Camerounais, Centrafricains, Ivoiriens, Nigérians se portent volontaires, sur la promesse de salaires élevés, ou sont enrôlés de force.

Reportage Afrique
100 jours de Trump: les Centrafricains divisés face à la gouvernance du président américain

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 29, 2025 2:24


Cela fait exactement 100 jours que Donald Trump a signé son retour à la Maison Blanche. Entre déclarations chocs, annonces fracassantes et décrets... de nombreux Centrafricains suivent avec beaucoup d'intérêt la gouvernance du 47e président américain. À Bangui, la capitale, les avis sont contradictoires. Si les uns pensent que Donald Trump représente l'espoir d'un monde nouveau, d'autres y voient des signes du bouleversement de l'ordre mondial.   Reportage de notre correspondant à Bangui L'ambiance est à la fois décontractée et studieuse dans la bibliothèque de l'Alliance française de Bangui. Élèves, étudiants et fonctionnaires sont confortablement installés. Parmi eux, Maurice Guimendego. Ce professeur d'histoire géographie est concentré sur un livre intitulé Donald Trump : faiseur de paix ou apôtre du désordre mondial ? : « Donald Trump passe pour une espèce de météorite qui vient s'abattre sur un monde qui déjà marchait claudicant. Au plan intérieur, c'est une véritable désillusion. Pour être protectionniste, il n'y a peut-être pas besoin d'augmenter les taxes d'une manière vertigineuse. Jusqu'à près de 150% pour certains pays, je crois que c'est la Chine. » Au rez-de-chaussée du bâtiment, un groupe de jeunes discutent dans le hall. Chacun donne son avis, mais la centaine de décrets pris par Donald Trump a marqué l'esprit de Moustapha Bouba : « Il a fait un temps record en signant 79 décrets en 40 jours. Il a changé la vision du monde, là où on peut dire le protectionnisme exacerbé de Donald Trump. Ce qui m'a beaucoup touché, c'est par rapport à sa remise en cause de l'engagement des États-Unis envers l'Otan. Il a débuté d'une manière radicale. Espérons peut-être s'il y aura un changement, peut-être... » Le gel de l'aide américaine par Donald Trump a suscité choc et émoi dans le pays. Alors que le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a révélé qu'environ 37% des Centrafricains sont extrêmement vulnérables en 2025, la suspension de cette aide a un impact direct sur la RCA selon Jefferson, un autre jeune Centrafricain : « La République centrafricaine est un pays qui n'est pas développé comme les États-Unis. Avec le blocage de ces aides, ça rend certaines organisations inefficaces. Il y a certaines personnes qui sont maintenant au chômage, et certains ménages en souffrent aussi en République centrafricaine. Les populations vulnérables bénéficient souvent de ces aides-là. » Pour l'historien Maurice Guimendego, la gouvernance actuelle de Donald Trump met du plomb dans l'aile des Occidentaux et donnera la latitude nécessaire aux Brics, un groupe de dix pays dont le Brésil, la Russie, l'Inde ou la Chine pour conquérir le monde : « Si vous prenez la population de l'ensemble des pays qui constituent les Brics, ça constitue quand même près de 60 à 65% de la population mondiale. Les Brics se sont constitués pour contrebalancer les effets trop importants, envahissant, des États-Unis et des autres. » Aujourd'hui, de nombreux Centrafricains demandent l'implication sans failles des États-Unis dans la gestion des crises sécuritaires dans le monde, notamment en République centrafricaine. 

Reportage Afrique
Centrafrique: dix ans après sa destruction, la mosquée de Lakouanga est un symbole de vivre ensemble

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 23, 2025 2:25


En Centrafrique, la mosquée de Lakouanga est un exemple de cohésion sociale entre les communautés. Située dans le deuxième arrondissement de Bangui, ce lieu de culte avait été complètement détruit en 2014, au temps fort de la crise qui a secoué le pays. Réhabilitée, elle a de nouveau été pillée l'année d'après, en 2015. À l'époque, la capitale centrafricaine était déchirée par des violences interreligieuses entre miliciens Seleka majoritairement musulmans et anti-balaka en majorité chrétiens. En avril 2015, et malgré les tensions, les habitants de ce quartier, des chrétiens pour la plupart, ont décidé de lancer les travaux de réhabilitation de la mosquée. Dix ans après, elle est devenue l'emblème de la réconciliation. Sur le toit de la mosquée de Lakouanga de Bangui, en Centrafrique, le muezzin est confortablement installé dans une pièce décorée de versets coraniques. À ses côtés, une horloge affiche les heures des cinq prières, qui rythment la journée des fidèles. Aimé-Christian Ndotah est l'initiateur de la réhabilitation. Ce journaliste et artisan de paix habitait non loin de la mosquée. Aujourd'hui, il regarde fièrement les fidèles qui arrivent dans ce lieu sacré où les musulmans étaient indésirables entre 2014 et 2015. « En 2014, on a vu une foule converger vers la rue de la mosquée et on était là, impuissants. On a entendu les bruits de la destruction. Après, on a vu des gens répartir avec des tapis de prière, certains avec des tôles et des chaises. D'autres ont pris des appareils de sonorisation. En plus de la destruction, il y a eu le vol et le vandalisme », raconte-t-il.À quelques mètres de la mosquée, Mario, un jeune de confession chrétienne, enlève ses lunettes noires pour bien regarder le bâtiment réhabilité. Il fait partie de ceux qui avaient protégé la mosquée. « Le jour où ils avaient détruit la mosquée de Lakouanga, j'avais écrit sur internet. J'envoyais également des textos pour annoncer la nouvelle et sensibiliser les gens. On faisait des réunions. On mobilisait les jeunes pour leur dire qu'on est tous natifs de Lakouanga. On a vécu ensemble avec tous les musulmans, ce n'est pas à nous de détruire la mosquée, ce n'est pas à nous de venir les chasser de leur quartier. Respectons la religion de tout un chacun », affirme-t-il.Détruite en mai 2014, la mosquée de Lakouanga avait pourtant été réhabilitée avant d'être à nouveau détruite en 2015. Grâce à la mobilisation des habitants du secteur et de quelques bienfaiteurs, les travaux de réhabilitation ont été relancés le 24 avril 2015. « Dix ans après, cette mosquée est comme un symbole. Il faudrait que cela soit gravé dans la tête des Centrafricains. En bâtissant cette mosquée, c'est une manière de montrer à ceux qui n'aiment pas la paix que c'est véritablement un symbole de paix pour que la Centrafrique demeure définitivement dans le vivre ensemble et la réconciliation », estime Aimé-Christian Ndotah.À l'intérieur de la mosquée, plusieurs centaines de fidèles sont assis sur des nattes ou des tapis dans le respect de la tradition. Dans sa prédication, l'imam Salehou Ndiaye insiste sur le mot « pardon ». « La mosquée de Lakouanga est un lieu sacré. Lorsque tu détruis un lieu sacré, c'est comme si tu attisais la colère de Dieu sur toi. Il ne faut pas que les manipulations politiques nous poussent à diviser le peuple en faisant la guerre de religions », selon lui. Chaque semaine depuis dix ans, un comité de paix sensible les habitants de Lakouanga et des autres quartiers de la capitale sur la préservation des lieux sacrés et des édifices publics lors des mouvements de colère.À lire aussiCentrafrique: à Bangui, les musulmans prêts pour le début du mois de ramadan

Invité Afrique
Centrafrique: «Le président Touadéra doit respecter son serment, il n'y a pas de troisième mandat qui tienne»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 18, 2025 10:20


En Centrafrique, la candidature éventuelle du président Touadéra à l'élection de décembre prochain fait polémique. D'un côté, ses partisans lui demandent d'y aller. De l'autre côté, l'opposition, qui a marché pacifiquement dans les rues de Bangui le 4 avril, dénonce la « future présidence à vie d'un Bokassa sans empire ». Mais plusieurs opposants sont prêts à aller à cette présidentielle si le pouvoir accepte d'ouvrir un dialogue politique. Martin Ziguélé a été Premier ministre de 2001 à 2003. Aujourd'hui, il est député du parti d'opposition MLPC. De passage à Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI :  Depuis la nouvelle Constitution du 30 août 2023, Faustin-Archange Touadéra, le président, est autorisé à se présenter pour un troisième mandat. Et le 28 décembre dernier, lors de son discours sur l'état de la nation, il a dit « J'exhorte les opposants à faire preuve de maturité politique », sous-entendu à ne pas boycotter le scrutin présidentiel. Qu'est-ce que vous ferez ? Martin Ziguélé : Je pense qu'il faut d'abord rappeler que le président Touadéra a prêté serment en mars 2016 sur une Constitution qui limite le nombre de mandats à deux et la durée à cinq ans. Et les dispositions de la Constitution n'étaient pas du tout changeables, parce que tout tire sa source juridiquement de la Constitution du 30 mars 2016. Donc, pour nous, il n'y a pas de débat sur cette question. Le président Faustin-Archange Touadéra doit respecter son serment. Il est à la dernière année de son deuxième et dernier mandat. Il n'y a pas de troisième mandat qui tienne.Mais il y a eu un référendum constitutionnel, c'était en juillet 2023, qui a dit oui à une nouvelle Constitution qui a été adoptée le 30 août 2023… Oui, mais justement ce référendum a été fait en violation de la décision de la Cour constitutionnelle qui a dit qu'on ne peut pas engager une procédure politique pour changer la Constitution du 30 mars 2016. Pour nous, c'est une escroquerie politique. C'est un coup d'Etat constitutionnel. C'est la même chose qu'un coup d'État militaire au Niger, au Mali, au Burkina ou ailleurs.Est-ce à dire que, quoi qu'il arrive, vous allez boycotter la présidentielle à venir ? Je n'ai pas dit ça. J'ai dit que nous demandons un dialogue politique pour nous asseoir avec Monsieur Faustin-Archange Touadéra, que ça soit lui, que ça soit le rôle de Wagner, qu'il ne faut pas sous-estimer, toute cette catégorie de personnes intéressées manipule la vie politique en Centrafrique pour nous redonner un Bokassa sans empire. Une présidence à vie en fait. Et ça, nous n'en voulons pas.Mais si le préalable à tout dialogue politique, c'est pour vous l'interdiction pour Faustin-Archange Touadéra de se représenter, il ne va jamais accepter ce dialogue, non ?Nous voulons dialoguer sans préalable sur le plan politique. Nous voulons que les élections soient inclusives. C'est quand même le minimum.En fait, ce que vous proposez au président Touadéra, c'est un deal : « D'un côté, on accepte que vous vous présentiez pour un troisième mandat, mais de l'autre, vous enlevez les dispositions de la nouvelle Constitution qui interdisent aux binationaux d'être candidats » ?Ce dont je suis sûr, c'est que l'opposition démocratique demande un dialogue politique. Ce qui sortira de ce dialogue, je ne peux pas le prévoir d'avance, mais ce sera certainement un compromis pour nous permettre d'avancer vers des élections inclusives et surtout transparentes.Aux termes de l'article 67 de la Constitution du 30 août 2023, tout candidat à la présidentielle doit être centrafricain d'origine et n'avoir que la seule nationalité centrafricaine. Alors vous, vous n'êtes pas binational, vous n'avez que la nationalité centrafricaine, donc a priori vous êtes tout à fait éligible si vous décidez de ne pas boycotter la présidentielle à venir…Absolument. Je suis éligible parce que mes deux parents ont leur état-civil centrafricain.Mais ne pourraient pas se présenter à la prochaine élection présidentielle les binationaux comme Anicet-Georges Dologuélé, Crépin Mboli-Goumba, Dominique Yandocka... Est-ce que finalement cette nouvelle Constitution, elle ne fait pas votre affaire puisqu'elle élimine plusieurs des autres candidats de l'opposition ? Mais par principe, le progressiste que je suis ne peut pas accepter qu'on catégorise les Centrafricains par le fait que, dans leur vie ultérieure, après leur naissance, ils aient pris une deuxième ou une troisième nationalité au gré de la vie. Quel est le sens profond d'une telle démarche si ce n'est pas l'exclusion, tout simplement, et un calcul politique pour écarter les uns et les autres ? C'est pour ça que nous ne pouvons pas accepter cette Constitution et cette disposition de la Constitution. C'est pour ça que nous demandons le dialogue politique, parce que les personnes que vous citez, certaines d'entre elles ont été candidates déjà à plusieurs élections, donc elles auraient pu être président de la République.Anicet-Georges Dologuélé a été candidat en 2015, il est passé à deux doigts d'être président de la République. Et est-ce qu'on peut dire à quelqu'un qui a participé à des élections, qui a été même en tête des élections, est-ce qu'on peut lui dire cinq ans après que « vous, vous n'avez plus le droit d'aller aux élections, parce qu'entre temps, nous avons pensé qu'il faut mettre en place une Constitution qui est comme un champignon qui pousse en plein été, on dit, bon, maintenant ceux-là ne peuvent plus postuler ».Je vous rappelle que cela a été tenté en 2005 et il a fallu la sagesse du président Bongo pour que tout le monde revienne dans la course. Et cela a été encore retenté en 2011. Et il a fallu la sagesse du président Sassou Nguesso pour que tout le monde revienne dans la course. Et maintenant Touadéra retente ça en 2025 et nous voulons un dialogue politique centrafricain pour régler cette question-là. Il n'est pas question qu'il y ait des élections en Centrafrique en excluant les fils de ce pays sous des prétextes fallacieux.À lire aussiCentrafrique: plus d'un millier de personnes manifestent à Bangui contre un 3e mandat du président Touadéra

Invité Afrique
Mathurin Dimbélé Nakoé: «Touadéra a partagé les mêmes peines que le peuple centrafricain»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 19, 2025 4:36


Le 17 février, vous entendiez sur RFI le député d'opposition centrafricain Dominique Yandocka - au micro de Christophe Boisbouvier - évoquer notamment son incarcération d'un an en 2024, au cours de laquelle il affirme avoir été empoisonné. Aujourd'hui, Dominique Yandocka est encore sous le coup d'une condamnation pour « délit de complot ». Notre Grand invité Afrique ce matin est Mathurin Dimbélé Nakoé, le chef de file de la majorité présidentielle au sein de l'Assemblée nationale centrafricaine. Il revient sur cette affaire et sur une disposition de la nouvelle Constitution, interdisant aux binationaux de concourir pour la magistrature suprême. Mathurin Dimbélé Nakoé répond aux questions de Liza Fabbian. RFI : Pourquoi les autorités ont-elles transgressé la règle de l'immunité parlementaire et jeté le député Dominique Yandocka en prison pendant plus d'un an ?  Mathurin Dimbélé Nakoé : Je voudrais vous demander et demander à Monsieur Yandocka, de se référer à l'article 119 de la loi portant règlement intérieur de l'Assemblée nationale de la République centrafricaine. Lorsque le député est pris en flagrant délit de commission d'une infraction donnée, le député est arrêté et l'Assemblée nationale est informée plus tard. Il se trouve que, malheureusement, l'infraction commise par Dominique Yandocka tombe sous le coup des dispositions de cette loi-là. Et donc le parquet n'avait pas besoin de demander la levée de l'immunité de Dominique Yandocka.Alors, Dominique Yandocka a été accusée de complot pour renverser les autorités. Il a été condamné à un an de prison, une peine qu'il avait purgé au moment de sa condamnation. Un an de prison pour une tentative de coup d'État, n'est-ce pas une peine assez faible finalement ? Les opposants y voient une tentative de couvrir une procédure sans fondement…Moi, je ne pense pas de la même manière. Il y a le principe de séparation de pouvoir entre la justice et le pouvoir exécutif. À partir de là, le juge fait son travail en toute liberté, en toute souveraineté et ils ont peut-être décidé de condamner Yandocka à un an d'emprisonnement ferme. C'est une peine qui a été décidée et qui est peut-être conforme à l'infraction commise. L'essentiel est que le juge l'ait prononcée en toute souveraineté, en toute liberté.Confirmez-vous que Dominique Yandocka a été victime d'une tentative d'empoisonnement pendant son incarcération ? C'était en février 2024, selon lui. Que savez-vous de l'épisode qu'il relate ?Vous savez, Monsieur Yandocka, c'est un jeune leader qui cherche à se faire connaître et je pense que ça, ce sont des allégations inventées de toutes pièces. Il y a que lui seul qui est témoin de son empoisonnement, mais est-ce que sa parole vaut quelque chose ? Je ne sais pas. Moi, à sa place, je ferais le dos rond, parce que, malgré la faute commise, eh bien la justice a trouvé moyen de le mettre en liberté. La procédure n'est pas terminée. Il faudrait qu'on attende d'abord la décision de la Cour de cassation pour commencer à se livrer à des accusations. Je ne vois pas comment on peut l'empoisonner et le laisser vivre. Vous comprenez que c'est absurde. Vraiment, c'est un non-sens.Alors, depuis l'adoption de la nouvelle Constitution en Centrafrique, plusieurs figures de l'opposition sont exclues de la présidentielle à venir, car certaines dispositions écartent justement les binationaux. N'est-ce pas une volonté du président Faustin-archange Touadéra, d'effacer ses principaux opposants, dont la plupart sont binationaux ?Le président Touadéra a déjà été à l'élection présidentielle avec Dologuélé, Mboli-Goumba et Ziguélé. Il est sorti vainqueur et en 2020 aussi. La Constitution dit clairement que la démocratie, c'est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Alors moi, je pense que si le peuple a choisi de dire qu'il ne veut plus d'un président binational, le peuple a ses raisons. Et la raison fondamentale, c'est d'éviter tout conflit d'intérêts. Et je pense que ce problème n'est pas le seul apanage des Centrafricains.Serait-il envisageable d'ouvrir un dialogue en vue d'amender cette mesure que l'opposition juge donc discriminatoire ?Pour modifier une telle disposition, il faut repartir devant le peuple. Le président Touadéra, seul, ne peut pas, autour d'une table, avec ces gens de l'opposition, décider de quoi que ce soit. Par contre, ils peuvent renoncer à l'une ou l'autre de leur nationalité dans le délai imparti par les lois en vigueur. À ce moment-là, ils seront en règle vis-à-vis du droit centrafricain. C'est la loi qui le dit. Ce n'est pas Touadéra qui l'a inventé.Le président Faustin Archange Touadéra sera-t-il candidat à l'élection présidentielle de décembre prochain ?Je ne sais pas. Je ne suis pas le professeur Touadéra, mais en tant que peuple centrafricain, je voudrais qu'il soit candidat. Contrairement aux autres qui vont tout le temps séjourner en France, rester longtemps en France, abandonnant leur pays, pendant tous les événements que nous avons connus dans ce pays. Touadéra a été en Centrafrique, Touadéra à partager les mêmes souffrances, les mêmes peines que le peuple centrafricain. Et ça, le peuple n'est pas prêt à oublier.Et si c'est son souhait, quand pourrait-il annoncer sa candidature ?Le président Touadéra a un parti politique et je pense qu'il appartient au parti politique, lors d'un congrès extraordinaire, d'annoncer sa candidature et de l'investir. J'aimerais que cela se fasse vite pour que le peuple soit heureux et pour que le peuple soit en paix.

Invité Afrique
Dominique Yandocka: Bangui «a tout fait pour salir mon casier judiciaire pour que je devienne inéligible»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 17, 2025 8:21


En République centrafricaine, le député d'opposition Dominique Yandocka veut contribuer au combat pour une véritable alternance lors de la présidentielle de décembre prochain. Dominique Yandocka revient de loin. Il a passé toute l'année 2024 en prison, où il affirme avoir été empoisonné. Après trois grèves de la faim, il en est ressorti. Mais il reste sous le coup d'une condamnation pour « délit de complot ». De passage à Paris, le leader politique du mouvement Initiative pour la transformation de l'action (Ita), répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous avez été emprisonné à Bangui pendant un an, comment s'est passée votre détention ?Dominique Yandocka : J'ai été enlevé le 15 décembre 2023 sur instruction ferme du président de la République, Faustin-Archange Touadera, sans faire mention de mon immunité parlementaire.Est-ce que vous avez été maltraité pendant votre année de prison ?Alors, sur le plan physique, non, mais plutôt sur le plan sanitaire. Sur une année, j'ai passé près de neuf mois en fauteuil roulant, je suis sorti avec des séquelles, j'ai été victime d'un empoisonnement. Le 9 février 2024, j'étais victime d'un malaise, on m'a transféré à l'hôpital militaire. Et le 12 février, j'ai été ramené à la prison manu militari, c'est à ce moment, dans la bousculade, qu'on m'a fait assimiler un produit dont j'ignore la provenance, et ça m'a valu 36 heures de coma. Il a fallu qu'on m'administre des remèdes et c'est ça qui m'a fait vomir plusieurs fois et j'ai repris connaissance.Et vous avez fait une grève de la faim ?J'ai fait trois grèves de la faim pour protester contre la non prise en charge de mon état de santé et aussi pour protester contre mon arrestation, parce que tout ça a été l'instrument d'une machination orchestrée de toute pièce, depuis la présidence de la République.Pourquoi avez-vous été arrêté, à votre avis ?Tout simplement parce que le pouvoir me redoute. Donc, ils ont tout fait pour que je sois arrêté. Que mon casier judiciaire soit sali pour que je devienne inéligible à toutes les élections.À lire aussiCentrafrique: vague d'indignation après l'arrestation d'un député de l'oppositionOui, mais vous n'êtes pas le seul opposant en République centrafricaine ?Vous savez, je suis d'accord avec vous que je ne suis pas le seul opposant, mais en attendant, je suis de l'opposition et je suis député du 4e arrondissement.De Bangui ?De Bangui bien sûr. Et les gens redoutent que je puisse pousser la barre un peu plus haut.Alors au bout d'un an de prison, vous avez été condamné à précisément un an de prison, ce qui vous a permis de sortir juste après Noël. Votre libération, Dominique Yandocka, est-ce que c'est la preuve que la justice n'est pas aux ordres du pouvoir politique, ou qu'au contraire, c'est à la suite d'une décision politique ? Je salue ici le courage de certains magistrats qui ne défèrent pas devant la pression politique, mais qui ont voulu trouver un arrangement pour que je n'écope pas d'autres peines d'emprisonnement supplémentaires. Ils ont jugé utile de trouver le juste milieu pour me faire sortir au bout d'un an et 11 jours. Je salue d'abord leur bravoure, malgré la pression politique qui était sur eux, ils ont su quand même faire un jugement à la Salomon.Un jugement à la Salomon, dites-vous. Suite à cette condamnation, vous êtes aujourd'hui libre, mais sous le coup de ce jugement et vous continuez à clamer votre innocence, qu'est-ce que vous allez faire ?Mes conseils ont fait un pourvoi en cassation. Et tant que la Cour de cassation ne se prononce pas, je reste et je demeure dans tous mes droits.Alors cela dit, Dominique Yandocka, vous êtes binational. À la fois de nationalité centrafricaine et de nationalité française. Et du coup, a priori, vous n'êtes pas éligible à la présidentielle de décembre prochain. Est-ce que vous pensez quand même à cette élection ?Vous savez, pour l'instant, ce n'est pas d'actualité. Je suis député de la nation, je me concentre sur mon mandat aujourd'hui. En tant que député de la nation, le jour viendra où le peuple centrafricain me fera confiance, et voudrait que je pousse un peu la barre plus haute, je le ferai et je suis prêt aujourd'hui à contribuer pour qu'il y ait une vraie alternance dans notre pays.En juillet 2023, vous avez appelé au boycott du référendum sur la nouvelle Constitution, notamment parce qu'elle permet aujourd'hui au président Touadéra de se présenter à un troisième mandat. Du coup, est-ce que vous allez appeler au boycott de la présidentielle du mois de décembre prochain ?En 2023, j'ai bien appelé à boycotter le référendum constitutionnel, tout simplement parce qu'il y avait des dispositions qui me semblent discriminatoires. Par exemple, toute personne qui détient la double nationalité ne peut plus prétendre à la magistrature suprême ou à diriger les hautes fonctions de la République. Et ça a été fait à dessein, parce que le président Touadera n'accepte pas qu'il y ait de la concurrence.C'est une disposition qui écarte de fait Anicet-Georges Dologuélé, Crépin Mboli-Goumba et vous-même ?Oui, mais notre pays sort de très très loin et nous n'allons pas nous permettre encore qu'il y ait une autre division, pour assouvir le besoin d'un seul clan ou d'un seul homme. C'est pour cette raison que je crois formellement qu'il va y avoir l'ouverture d'un dialogue pour que nous puissions discuter sur des points de divergence par rapport à cette Constitution et donner la chance à tous les Centrafricains d'aller compétir.À lire aussiCentrafrique: les premiers appels en vue d'une nouvelle candidature du président Touadéra se font entendre

Reportage Afrique
Centrafrique: à Bossongo, le manioc fait la bonne fortune des producteurs [2/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jan 24, 2025 2:23


Le manioc est l'aliment de base de la population centrafricaine. Ce produit alimentaire est consommé sur l'ensemble du territoire. Selon un sondage de l'Institut centrafricain des statistiques et des études économiques et sociales (ICASESS), sur dix Centrafricains, neuf mangent du manioc tous les jours. Localement appelé « gozo », le manioc se mange avec tout type de nourriture. Si cette plante occupe une place importante dans l'alimentation des Centrafricains, beaucoup sont également ceux qui gagnent leur vie en la commercialisant.  Comme tous les matins, Joseph Kamela vient d'arriver dans son champ de manioc d'environ 10 hectares, à proximité de Bossongo, en Centrafrique. Sous un hangar, des tubercules de manioc sont entassés à même le sol. Assis sur des tabourets ou par terre, les ouvriers les épluchent. Joseph est un homme d'Église, mais aussi un agriculteur qui cultive le manioc depuis une vingtaine d'années. Ce métier n'a plus aucun secret pour lui :« Je suis pasteur, mais je gagne ma vie à la sueur de mon front. C'est la période de récolte. Après avoir épluché les tubercules, les ouvriers les plongent dans l'eau pendant deux jours avant de les étaler au soleil. Après séchage, le manioc est broyé au moulin afin d'obtenir la farine destinée à la consommation. »Grâce à cette technique de transformation, la clientèle n'est pas seulement locale. Elle provient également de la capitale et de localités environnantes. Debout, à côté du dépôt, avec une vingtaine de sacs en plastique, Hortense, une consommatrice, a parcouru des kilomètres pour s'approvisionner à la source. « Le manioc d'ici est bien blanc avec un goût unique, apprécie-t-elle. Je viens de la capitale, et c'est ici que je me ravitaille chaque mois. Mes enfants n'aiment pas le riz. S'ils ne mangent pas le manioc, ils ne sont pas rassasiés. »À Bossongo, presque tous les habitants sont à la fois producteurs, consommateurs ou commerçants de manioc. Assise sur un tabouret non loin des sacs remplis, Fernande, 38 ans, fait partie de ceux qui tirent profit de cette activité. « Je pratique cette activité depuis une vingtaine d'années, explique cette Centrafricaine. Je suis veuve et c'est grâce à ce travail que j'ai pu construire une maison et payer la scolarité de mes enfants. Le manioc me permet de m'occuper dignement de ma petite famille. »Dans sa plantation, Joseph Kamela emploie également une dizaine d'ouvriers et de démarcheurs qui gagnent leur pain grâce au manioc. Mais dans ce travail, les difficultés ne manquent pas, confie-t-il : « Nos difficultés se résument au manque de matériel, et surtout au tarissement des cours d'eau pendant la saison sèche. Nous n'avons pas de moyens roulants pour évacuer nos produits partout en Centrafrique. Mais nous avons déjà des projets dans ce sens. »À Bossongo, le prix de la cuvette du manioc varie entre 2 000 et 2 500 francs CFA. Une fois acheminés à Bangui ou dans les périphéries, les prix sont ajustés à 3 500 ou 4 000 francs CFA pour permettre aux revendeurs d'en tirer profit.À lire aussiCentrafrique: à la découverte de Bouar, la capitale du haricot

Journal des sports Afrique
CHAN : les Centrafricains accueillis en héros à Bangui

Journal des sports Afrique

Play Episode Listen Later Dec 31, 2024 3:39


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Invité Afrique
Ephrem Yalike: «La Centrafrique est un pays sous emprise des Russes, toutes leurs actions échappent au gouvernement»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 21, 2024 12:59


À Bangui, on le croit dans les prisons des mercenaires russes depuis neuf mois, ou mort. Le journaliste Ephrem Yalike a été pendant près de trois ans un rouage de la communication du groupe Wagner en Centrafrique, jusqu'à ce qu'il soit soupçonné de traitrise après la révélation d'une bavure commise par les mercenaires. Mais il a pu fuir le pays avec l'aide la plateforme des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAAF).Dans une enquête du consortium Forbidden stories à laquelle RFI est associée avec neuf autres médias, il raconte comment fonctionne le système de désinformation à Bangui, entre placement d'articles contenant des fausses informations et manifestations montées de toutes pièces.« Plongée dans la machine de désinformation russe en Centrafrique » est une enquête à retrouver sur RFI.fr et nos environnements numériques.  RFI : De 2019 à 2022, vous avez été un des communicants des mercenaires russes qui opèrent en Centrafrique. Pourquoi avez vous décidé de quitter le pays, de raconter votre histoire et de lever le voile sur les opérations de communication qu'ils mènent dans votre pays?Ephrem Yalike : J'ai décidé de raconter ce que j'ai vécu et ce que moi aussi j'ai eu à faire, parce que je me suis rendu compte que les Russes en Centrafrique opèrent dans un mode où il n'y a pas le respect des droits humains. C'est pourquoi je me suis dit je ne peux pas rester silencieux, je dois dénoncer ce qui se passe dans mon pays pour que ça puisse aider et que les Centrafricains puissent comprendre réellement la présence russe en Centrafrique.À lire aussiDésinformation russe en Centrafrique: Ephrem Yalike, le repenti de l'OubanguiEt pour cela, vous avez dû quitter Bangui. Parce qu'aujourd'hui, pour un journaliste centrafricain, donner la réalité de la présence russe dans le pays, c'est impossible ?Aujourd'hui en Centrafrique, pour un journaliste centrafricain,  dénoncer et  dire la réalité de ce que les Russes font, c'est se mettre en danger. Parce que je peux vous dire, que toutes les actions des Russes échappent au contrôle du gouvernement. Dans leur mode opératoire, quand tu dénonces, tu deviens automatiquement leur cible. C'est pour cela que je me suis dit pour que pour être libre, dire ce que je pense, et ce que je faisais, il me fallait quitter le territoire.D'ailleurs, jusqu'à ce matin à Bangui, tout le monde pense que vous êtes soit en prison au camp de Roux, dans les geôles des Russes, soit mort ?Tout à fait. En ce moment dans la capitale, le doute plane sur ma situation. Mais, je ne suis pas en prison, je suis bel et bien hors du territoire.Quand vous avez été approché fin 2019 par les Russes à Bangui, vous avez tout de suite accepté. Pourquoi ?J'ai accepté tout de suite de collaborer avec les Russes, parce que, à cette époque, la République centrafricaine venait de sortir d'une crise. En tant que Centrafricain, il était de mon devoir de contribuer au retour de la paix dans mon pays. À cette époque, la République centrafricaine a été abandonnée par son ancien partenaire, lors du départ des forces Sangaris du pays. Et l'arrivée des Russes était considérée comme un ouf de soulagement pour tout le peuple centrafricain. Donc moi étant journaliste, contacté par les Russes pour collaborer avec eux, ça m'a fait plaisir de contribuer au retour de la paix dans mon pays.Pour soutenir les actions des Forces armées centrafricaines. Mais il y avait aussi une motivation financière. Vous ne le cachez pas.Tout à fait, cette action qui m'avait été demandée était de vulgariser les actions de neutralisation menées par les forces armées centrafricaines conjointement avec les Russes, ça ne me posait aucun problème. J'ai accepté. Et deuxièmement, il y avait cette oportunité financière qui pouvait me permettre de financer mes études. En étant journaliste en République centrafricaine, c'était difficile de joindre les deux bouts seulement avec le salaire mensuel du journaliste. Dans les journaux de la place, je n'atteignait pas 70 000 francs CFA, mais quand j'ai commencé à travailler avec les Russes, automatiquement j'ai gagné plus de 200 000 francs200 000 puis même 500 000 plus tard ?Tout à fait.L'homme qui vous a recruté et qui sera votre interlocuteur pendant toute votre collaboration, c'est Mikhaïl Prudnikov, que vous connaissiez comme « Michel » ou « Micha ». Il était toujours flanqué d'un interprète. Qui est il exactement à Bangui ? Quelle est sa mission en Centrafrique ?Lui, il me dit qu'il est responsable, directeur de la communication et des relations publiques de la mission russe en République centrafricaine. Donc, c'est toujours avec lui que je collabore. Selon ce qu'il me dit, il est chargé d'analyser la méthode de la communication de la mission en République centrafricaine et d'impacter sur les médias centrafricains pour parler positivement de la mission russe dans le pays. Et maintenant d'étudier comment faire à ce que le peuple centrafricain puisse avoir confiance aux Russes qui sont dans le pays.Mais en réalité, il fait beaucoup plus que ça ?En réalité, il fait beaucoup plus que ça, et à ma connaissance, il part dans d'autres pays africains pour faire la même chose qu'en République centrafricaine.Alors parmi les missions que « Micha » vous assigne, il y a faire des revues de presse de tout ce qui se dit sur la présence russe dans le pays, écrire des articles pour discréditer les voix critiques, mais aussi placer des sujets favorables dans des journaux contre rétribution. Concrètement, comment est ce que ça fonctionnait?Tout à fait. Il me donnait une thématique, il vérifiait si c'était conforme à ses exigences. Il m'indiquait ensuite certains médias dans lesquels je devais les publier. je leur donnais 10 000 francs à chaque fin du mois. Je tenais un tableau Excel que je lui donnais avec le nom du média, l'article publié, la date et la photo pour qu'il me donne l'argent, que je puisse rémunérer chacun de ces journalistes.La situation de la presse en Centrafrique est-elle et si précaire au point que cette pratique n'ait jamais posé de problème ?La situation de la presse en République centrafricaine,  reste et demeure précaire. Donc cette situation n' gêné personne. Quand tu travailles, tu dois aussi vivre. Donc certains journalistes, même s'ils étaient contre, étaient contraints par le besoin d'argent de prendre et de publier ces articles.Autre mission, vous avez organisé des manifestations parfois contre la France, parfois contre les Etats-Unis, souvent contre l'ONU. Comment ça se passait exactement l'organisation de ces manifestations ?Parfois lui Micha m'appelait et me donnait une thématique pour la semaine. Il me disait : « Nous souhaitons que tu puisses organiser une marche pour dire que la population en a marre de la présence de la Minusca (mission de l'ONU) ». Je devais cibler un leader de la place, lui demander s'il avait  la capacité de mobiliser 500 personnes pour une manifestation devant le siège de la Minusca à telle date, et il me disait que c'était possible. La veille, « Micha » et son équipe écrivaient des mots sur les cartons, sur les papiers, pour que les manifestants puissent les tenir et faire semblant que ces écrits étaient les leur, alors qu'en réalité ça venait de Michel. Par rapport au nombre des manifestants, je remettais l'enveloppe aux leaders. Je faisais cela dans la discrétion totale pour que personne ne soit au courant.Et chaque jeune qui venait recevait environ 2000 francs (3euros)Environ 2000 francs CFA.Une cible récurrente de ces manifestations, c'était la Minusca, la mission de l'ONU. Pourquoi ?Les Russes et la Minusca sont dans le pays à peu près pour un même objectif, aider le gouvernement à pacifier le pays. Donc du coup, les Russes veulent se faire passer aux yeux du peuple centrafricain comme les meilleurs, et pour cela, il faut qu'ils puissent discréditer les actions menées par l'ONU en République centrafricaine. C'est pourquoi toutes ces manifestations visent la MINUSCA.Les manifestations hostiles à la présidente de la Cour constitutionnelle, madame Darlan, en 2022, et pour le changement de Constitution en 2023, ce sont aussi les Russes qui étaient à la manœuvre ?Les manifestations concernant la destitution de madame Darlan, les manifestations pour la Constitution, tout ça, c'était la mais des Russes derrière. Il y a certaines manifestations qui sont organisées. Mais moi qui travaille avec eux, je ne suis pas au courant. Après, ils m'appellent, ils me donnent seulement des articles, des photos à publier.Ce n'est pas vous qui avez organisé celles là, mais vous avez la certitude que ce sont les Russes qui les ont organisées via d'autres canaux ?Oui.Et là arrive l'épisode de Bouar. On vous a demandé d'écrire que les mercenaires de Wagner sont venus en aide à des civils peuls blessés, alors que ce sont eux qui leur ont tiré dessus. Est ce que vous pouvez nous raconter cet épisode.À cette époque, un matin, Micha m'appelle et me dit « Il y a une urgence, nous devons partir à Bouar pour sauver certains peuls qui sont en difficulté ». J'ai dit OK. « Nous avons retrouvé deux peuls qui  blessés à l'hôpital régional de la ville de Bouar ». Dans l'avion, Micha m'a dit qu'ils avaient été attaqués par les groupes armés, notamment les 3R. On arrive sur les lieux, il y a un interprète, la manière avec laquelle l'interprète leur demande de me parler et pour qu'il puisse m'interpréter, étant journaliste, je savais que c'était pas concrètement ce qu'ils étaient en train de lui dire et qu'il me transcrivait , donc je prenais note de tout ce qu'il me disait.Et quand on était dans l'avion avec lui, je lui ai dit « Michel, tu penses réellement que ce sont des 3R qui ont fait du mal à ce groupe ? Parce que je travaille avec toi, tu dois me dire la vérité pour me permettre de voir dans quel angle orienter pour que l'article puisse prendre du poids ». Il me regarde en me disant « ok, ce que je te dis, ça doit rester confidentiel entre nous. Certains de nos de nos confrères les ont attaqués. C'est après qu'on s'est rendu compte que c'étaient des innocents et nous sommes venus à leur secours pour les sauver. Donc tu dois tout faire pour que l'article soit positif à notre égard »Ils ont voulu prendre le contrôle du narratif. Le problème, c'est que la vérité est sortie quelques semaines plus tard dans un journal local et que vos patrons ont cru que vous les avez trahis et qu'ils vous ont menacé physiquement à ce moment là.Oui, un mois plus tard, la vraie information est sortie dans un journal de la place, et à ma grande surprise, un matin, j'ai reçu un appel : « je suis devant devant ta maison » alors que je ne lui ai jamais montré ma maison depuis qu'on collabore. Il m'a conduit quelque part, je ne savais même pas où on allait. Donc c'était derrière, à la sortie nord, route de Boali, on a dépassé PK 26. Il s'est arrêté et m'a dit  « je vais te poser une seule question. Tu dois me dire ce qui t'a poussé à dire la vérité à ces journalistes qui ont dévoilé l'information ». A ce moment-là, il a déposé son arme à côté. Automatiquement, il a ramassé mon téléphone.Son interprète a commencé à fouiller pour voir avec qui j'avais été en contact. Il a fouillé. Il n'a rien trouvé. Il m'a menacé. « Tu dois l'avouer, ici, il y a personne ici. Tu sais ce qui peut t'arriver » J'ai dit « Michel, je ne peux pas dire ce que je n'ai pas fait ». Il a insisté, avec des menaces à l'appui, des intimidations de mort. Je lui ai dit « Si je l'avais fait, je te l'aurais dit. Je n'ai rien fait, je te l'ai dit ». J'étais apeuré. Mais comme je n'avais rien fait, je ,'ai pas avoué ce que je n'avais pas fait. Il a pris mon téléphone, il est parti. Il m'avait abandonné dans cette brousse. Cette information, je l'ai dite à personne parce qu'en me quittant, il m'a dit : « tout ce qui vient de se passer ici, mettons en tête que nos services secrets sont désormais derrière toi. Si on entend un seul instant que tu as été menacé, tu ne resteras pas vivant ».Effectivement, ils vous tiennent bien à l'œil, puisque deux ans plus tard, après une longue préparation, vous vous apprêtez à quitter le pays en février 2024 et au moment où vous allez partir de l'aéroport de Bangui, vous êtes retenu. Et là, vous comprenez que ce sont les Russes qui sont à la manœuvre et qui vous font retenir à l'aéroport dans un bureau de police.Tout à fait. À ma grande surprise, à mon départ, j'ai été retenu à l'aéroport, empêché de voyager par le commissaire qui n'arrivait pas à m'en donner la raison en plus. Il m'a dit : « Tu penses partir avec toutes les informations que tu détiens ». Je lui ai demandé : « quelles informations ? » « Tu vas voir avec les Russes ». Le commissaire de l'aéroport a été commissionné par les Russes pour m'empêcher de voyager à l'aéroport ce jour là.Donc le reste de votre famille a pu partir. Vous, vous vous êtes caché quelques jours, êtes parvenu à traverser l'Oubangui en pirogue et ensuite via le Congo, à gagner la France. Avec le recul, est ce que vous regrettez cette collaboration ? Est ce que vous regrettez vos actions ?Si je n'avais pas regretté cette collaboration, je n'aurais  pas décidé de les dénoncer. J'ai regretté cette collaboration parce que moi, au départ, je croyais que c'était pour aider mon pays. Ils se présentent comme des partenaires venus aider à ce pour la paix, mais font autre chose, violentent, sont dans la désinformation, trompent l'opinion. C'est pas en faisant ça, qu'on va aider le peuple. Du coup, j'ai regretté l'action que moi-même j'ai posée en collaborant avec eux.Comment vous qualifieriez aujourd'hui la présence russe en Centrafrique?C'est une présence d'intérêts personnels, des intérêts des Wagner, des intérêts des Russes. Ils n'aident pas. Je parie ma tête que s'il était question d'arrêter la violence en Centrafrique, les Russes l'auraient fait depuis longtemps. Il font semblant pour que la crise perdure et que leur présence puisse s'élargir en République centrafricaine, pour qu'ils puissent mettre en œuvre tous les plans qu'ils ont en tête.C'est un pays sous emprise ?Selon moi, c'est un pays sous emprise des Russes, on le voit avec les actions menées par les Russes, l'exemple est simple : quand j'ai été empêché à l'aéroport de voyager, ça c'est une violation à ma liberté d'aller et de revenir. Mon avocat a contacté les autorités judiciaires et policières. Jusqu'alors, il n'y a eu aucune réponse parce que l'instruction vient des Russes. Rien ne peut se faire sans eux.Votre témoignage et les éléments factuels qui sont présentés dans l'enquête de Forbidden Story amèneront des attaques contre vous au pays. On vous appellera sûrement un traître ou un vendu. Que répondez vous à ceux qui douteraient de votre franchise ou de votre honnêteté ?C'était moi seul qui ai travaillé avec eux et quand je travaillais avec eux, je ne l'ai dit à personne. Et si aujourd'hui j'ai décidé de dénoncer, il en va de mon honnêteté et de ma dignité. Ceux qui pensent que j'ai été manipulé, que je suis un vendu, c'est leur point de vue. D'ailleurs, j'ai la conscience tranquille. Les vrais patriotes en Centrafrique m'ont encouragé. Tout ce qui se dira,  me sera égal parce que je ne regrette rien.L'enquête est à lire ici : Plongée dans la machine de désinformation russe en Centrafrique

Reportage Afrique
Présidentielle américaine: comment les Centrafricains la perçoivent-ils?

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 4, 2024 2:22


Une femme réussira-t-elle à capter le vote des Américains pour accéder à la Maison Blanche ? C'est la principale question que les gens se posent en Centrafrique, l'un des pays du continent où cette élection est suivie de près. Dans les rues de la capitale Bangui, les partisans du candidat républicain Donald Trump affrontent ceux de la démocrate Kamala Harris, dans des débats parfois houleux comparant les projets des deux candidats. Dans ce pays où certains croient fermement qu'une femme ne deviendra jamais présidente des États-Unis, d'autres tentent de déconstruire ces superstitions.  De notre correspondant à Bangui,Allongé sur le canapé du salon de sa maison, une carafe de vin de palme à ses côtés, Jonathan Ngouyagre, jeune entrepreneur, ne rate rien de la campagne présidentielle sur les chaînes américaines. « Je suis un fan des valeurs républicaines, confie-t-il, donc je vais m'aligner derrière Donald Trump. Pour moi, c'est une source d'inspiration, pour tout ce qu'il a fait pour les États-Unis. »Écharpe à l'effigie du candidat républicain Donald Trump autour du cou, Jonathan est séduit par les projets de son mentor : « Donald Trump, c'est un modèle, sa politique est un modèle d'abord par rapport à l'immigration et également en matière d'ingérence internationale. Parce que pour le président, les États-Unis n'auront plus le droit d'interagir dans tout ce qui est international. » Concernant les sujets de société, Jonathan est aussi favorable au candidat républicain : « Il a parlé également du non à l'avortement, et c'est ce qui est normal en fait. C'est ce qui me plaît. »À écouter dans DécryptageHarris ou Trump : les enjeux d'une élection historiqueKamala Harris au pouvoir, un espoir pour certains, une crainte pour d'autresÀ Bangui, les Centrafricains suivent de bout en bout la course à la Maison Blanche. Portia Deya Abazene, présidente de la Fédération des associations des femmes centrafricaines, nous accueille dans son bureau. Son admiration pour Kamala Harris est grande. « Elle est la première femme élue vice-présidente des États-Unis. Elle soutient, et cela lui tient particulièrement à cœur, les droits des femmes et des minorités. Elle incarne l'optimisme d'un avenir meilleur », se réjouit-elle.Selon elle, Kamala Harris est devenue un modèle de réussite pour certaines femmes centrafricaines. « La voir à la Maison Blanche, c'est un moment historique parce qu'elle a toujours placé au cœur de ses ambitions d'ouvrir les portes pour les femmes dans la société. »Dans les rues de Bangui, les discussions sont parfois houleuses et certaines personnes pensent que les Américains ne sont pas prêts à être gouvernés par une femme. Ce jour marquera la fin du monde, selon de nombreux observateurs. Mais Lionel Koursany ne croit pas à ces superstitions. « Je ne pense pas que l'élection d'une femme est synonyme de la fin du monde aux États-Unis, défend-il, c'est de la rumeur parce qu'il n'y a pas de fondement tangible. Je pense que les femmes peuvent devenir présidentes et les hommes aussi peuvent devenir président. Il n'y a pas d'obstacles. »Kamala Harris ou Donald Trump ? Les Centrafricains sont impatients de connaître le prochain occupant de la Maison Blanche. 

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Liban : la tension monte entre Israël et la Finul

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Oct 15, 2024 19:30


Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur les exportations d'amandes de karité, la coopération militaire entre la RDC et l'Ouganda et des Centrafricains recrutés par la Russie. Liban : la tension monte entre Israël et la FinulBenyamin Netanyahu a appelé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à « mettre à l'abri » les soldats de la force onusienne. Pourquoi le Premier ministre israélien demande-t-il à la Finul de retirer ses Casques bleus du sud du Liban ? Ces derniers ont déclaré que des chars israéliens avaient forcé une de leurs positions au camp de Ramiya. Peuvent-ils riposter militairement à l'armée israélienne ?Avec Paul Khalifeh, correspondant de RFI à Beyrouth.Mali/Burkina Faso : le prix des amandes de karité exploseLe Mali et le Burkina Faso, deux des plus gros fournisseurs d'amandes de karité en Afrique, ont interdit leurs exportations. Les prix, déjà en hausse, ont explosé après cette annonce. Comment expliquer cette décision simultanée de la part des deux pays ? Quelles peuvent en être les conséquences pour les producteurs ?Avec Marie-Pierre Olphand, journaliste pour la Chronique des matières premières sur RFI.RDC : le gouvernement poursuit sa coopération militaire avec l'OugandaLe président Félix Tshisekedi a annoncé poursuivre et renforcer sa coopération militaire avec l'Ouganda pour lutter contre les rebelles de l'ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Comment expliquer cette décision alors que l'Ouganda est accusé de soutenir le groupe armé M23 ?Avec Adolphe Agenonga-Chober, spécialiste des mouvements armés dans l'est de la RDC, professeur à l'Université de Kisangani.Guerre en Ukraine : des Centrafricains recrutés par la Russie ?Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BDRC), qui regroupe les principaux partis de l'opposition, dénonce des recrutements de Centrafricains par la Russie dans le but de les faire combattre en Ukraine. De quelles preuves dispose l'opposition ? Comment ces jeunes seraient-ils recrutés ?Avec Charles Bouëssel, analyste sur la Centrafrique pour l'International Crisis Group.

Revue de presse Afrique
À la Une: les tirailleurs subsahariens du président russe Vladimir Poutine

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Sep 30, 2024 4:01


C'est le titre d'une longue enquête à lire dans Jeune Afrique sur ces combattants africains intégrés aux troupes russes depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. « Camerounais, Centrafricains ou Ivoiriens, ils seraient plusieurs milliers à avoir été recrutés. Qui sont-ils ? Comment sont-ils arrivés là ? Comment vivent-ils ? »Le site panafricain tente de répondre à ces questions, en retraçant notamment le parcours d'Alain, un jeune centrafricain. L'année dernière à Bangui, « accusé du vol d'une moto, qu'il affirme avoir simplement empruntée pour travailler, Alain se retrouve détenu dans un commissariat de la capitale. Là, il reçoit la visite d'un homme blanc qu'il ne connaît pas. Celui-ci, qui s'avère être russe, lui propose son aide. Le détenu pourra sortir s'il accepte de s'engager dans sa société de gardiennage. On lui parle d'une formation de trois mois pour devenir agent de sécurité. Celle-ci doit se dérouler en Russie. D'autres ex-détenus, qui se croient alors chanceux, le rejoignent, puis tous s'envolent vers Dubaï, pour une escale où d'autres Subsahariens s'ajoutent au groupe. Alain estime que ce dernier atteint les 300 à 400 personnes lorsqu'il arrive à Moscou. »« Un cauchemar »Et là, poursuit Jeune Afrique, on leur fait signer un contrat en russe, auquel ils ne comprennent rien et ils se retrouvent incorporés dans les rangs de la milice Wagner. Alain est ensuite envoyé en première ligne en Ukraine. Au bout de quelques mois, il réussit à s'enfuir et à trouver refuge en Lettonie. « Le Centrafricain décrit encore ses oreilles saignant à cause des détonations et des explosions, la vie dans un camp constamment bombardé, les journées et les nuits sans repos et les repas “parmi les cadavres“. “Tout semblait être un cauchemar“, résume Alain. Il est parvenu à s'enfuir, échappant à son sort de chair à canon. D'autres soldats africains de Vladimir Poutine n'ont pas eu cette chance. »Combien sont-ils, ces tirailleurs de Poutine ? Plusieurs milliers, d'après les services de renseignement ukrainien. Parmi eux, précise encore Jeune Afrique, de nombreux centrafricains, comme Alain, « supervisés par le ministre centrafricain de l'Élevage et de la Santé animale Hassan Bouba, précieux allié de Wagner. »La guerre au Liban vue du continentÀ la Une également, la guerre d'Israël au Liban et l'élimination de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah vues d'Afrique.« Officiellement, les réactions sont encore timides sur le continent, pointe Le Pays au Burkina Faso. Pour l'instant, seule l'Afrique du Sud, fidèle à sa position contre Israël qu'elle poursuit devant les juridictions internationales pour génocide contre le peuple palestinien, a donné de la voix. D'autres réactions devrait suivre sur le continent qui, on le sait, est traditionnellement acquis à la cause de la lutte palestinienne. »Que va-t-il se passer maintenant ? « Point n'est besoin d'être rompu aux questions internationales pour deviner que l'on s'achemine vers une conflagration au Proche-Orient, estime Le Pays, avec des conséquences qui pourraient aller largement au-delà de cette partie tourmentée du monde. Les signes précurseurs sont, en tout cas, déjà largement perceptibles. Ni les 150 000 missiles et roquettes dont dispose le Hezbollah ni les dizaines de milliers de ses combattants n'ont disparu, du fait de l'élimination de Nasrallah. (…) Et il faut craindre que, partout dans le monde et particulièrement sur le continent africain, l'on s'en prenne aux intérêts des États-Unis, qui sont les alliés indéfectibles de l'État hébreu et qui ont salué l'élimination du chef du Hezbollah comme “une mesure de justice“. » Bien des questionsLe quotidien Aujourd'hui, toujours à Ouaga, s'interroge… « Benyamin Netanyahou et le Likoud jubilent, leur cote remonte, mais ce “Nouvel ordre“ qu'ils veulent imposer à n'importe quel prix est-il viable ? La volonté d'Israël de redessiner la géopolitique au Proche-Orient, advienne que pourra, bute pourtant sur la centralité de la question palestinienne. (…) Le Hezbollah et même le bourbier de Gaza prendront peut-être fin, mais la paix est-elle pour autant revenue dans cette région ? Quid des conséquences sur le Moyen-Orient ? Et même sur d'autres parties du monde ? Sans des solutions politiques à la question palestinienne, ne faut-il pas s'attendre à d'autres mouvements, s'interroge encore Aujourd'hui, même après une éventuelle disparition du Hamas et du Hezbollah ? »

Revue de presse Afrique
À la Une: les tirailleurs subsahariens du président russe Vladimir Poutine

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Sep 30, 2024 4:01


C'est le titre d'une longue enquête à lire dans Jeune Afrique sur ces combattants africains intégrés aux troupes russes depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. « Camerounais, Centrafricains ou Ivoiriens, ils seraient plusieurs milliers à avoir été recrutés. Qui sont-ils ? Comment sont-ils arrivés là ? Comment vivent-ils ? »Le site panafricain tente de répondre à ces questions, en retraçant notamment le parcours d'Alain, un jeune centrafricain. L'année dernière à Bangui, « accusé du vol d'une moto, qu'il affirme avoir simplement empruntée pour travailler, Alain se retrouve détenu dans un commissariat de la capitale. Là, il reçoit la visite d'un homme blanc qu'il ne connaît pas. Celui-ci, qui s'avère être russe, lui propose son aide. Le détenu pourra sortir s'il accepte de s'engager dans sa société de gardiennage. On lui parle d'une formation de trois mois pour devenir agent de sécurité. Celle-ci doit se dérouler en Russie. D'autres ex-détenus, qui se croient alors chanceux, le rejoignent, puis tous s'envolent vers Dubaï, pour une escale où d'autres Subsahariens s'ajoutent au groupe. Alain estime que ce dernier atteint les 300 à 400 personnes lorsqu'il arrive à Moscou. »« Un cauchemar »Et là, poursuit Jeune Afrique, on leur fait signer un contrat en russe, auquel ils ne comprennent rien et ils se retrouvent incorporés dans les rangs de la milice Wagner. Alain est ensuite envoyé en première ligne en Ukraine. Au bout de quelques mois, il réussit à s'enfuir et à trouver refuge en Lettonie. « Le Centrafricain décrit encore ses oreilles saignant à cause des détonations et des explosions, la vie dans un camp constamment bombardé, les journées et les nuits sans repos et les repas “parmi les cadavres“. “Tout semblait être un cauchemar“, résume Alain. Il est parvenu à s'enfuir, échappant à son sort de chair à canon. D'autres soldats africains de Vladimir Poutine n'ont pas eu cette chance. »Combien sont-ils, ces tirailleurs de Poutine ? Plusieurs milliers, d'après les services de renseignement ukrainien. Parmi eux, précise encore Jeune Afrique, de nombreux centrafricains, comme Alain, « supervisés par le ministre centrafricain de l'Élevage et de la Santé animale Hassan Bouba, précieux allié de Wagner. »La guerre au Liban vue du continentÀ la Une également, la guerre d'Israël au Liban et l'élimination de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah vues d'Afrique.« Officiellement, les réactions sont encore timides sur le continent, pointe Le Pays au Burkina Faso. Pour l'instant, seule l'Afrique du Sud, fidèle à sa position contre Israël qu'elle poursuit devant les juridictions internationales pour génocide contre le peuple palestinien, a donné de la voix. D'autres réactions devrait suivre sur le continent qui, on le sait, est traditionnellement acquis à la cause de la lutte palestinienne. »Que va-t-il se passer maintenant ? « Point n'est besoin d'être rompu aux questions internationales pour deviner que l'on s'achemine vers une conflagration au Proche-Orient, estime Le Pays, avec des conséquences qui pourraient aller largement au-delà de cette partie tourmentée du monde. Les signes précurseurs sont, en tout cas, déjà largement perceptibles. Ni les 150 000 missiles et roquettes dont dispose le Hezbollah ni les dizaines de milliers de ses combattants n'ont disparu, du fait de l'élimination de Nasrallah. (…) Et il faut craindre que, partout dans le monde et particulièrement sur le continent africain, l'on s'en prenne aux intérêts des États-Unis, qui sont les alliés indéfectibles de l'État hébreu et qui ont salué l'élimination du chef du Hezbollah comme “une mesure de justice“. » Bien des questionsLe quotidien Aujourd'hui, toujours à Ouaga, s'interroge… « Benyamin Netanyahou et le Likoud jubilent, leur cote remonte, mais ce “Nouvel ordre“ qu'ils veulent imposer à n'importe quel prix est-il viable ? La volonté d'Israël de redessiner la géopolitique au Proche-Orient, advienne que pourra, bute pourtant sur la centralité de la question palestinienne. (…) Le Hezbollah et même le bourbier de Gaza prendront peut-être fin, mais la paix est-elle pour autant revenue dans cette région ? Quid des conséquences sur le Moyen-Orient ? Et même sur d'autres parties du monde ? Sans des solutions politiques à la question palestinienne, ne faut-il pas s'attendre à d'autres mouvements, s'interroge encore Aujourd'hui, même après une éventuelle disparition du Hamas et du Hezbollah ? »

Reportage Afrique
Centrafrique: dans les bus, les conducteurs diffusent des spectacles d'humour [2/4]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Aug 5, 2024 2:24


À Bangui, capitale de la République centrafricaine, le transport en commun reste un moyen de déplacement efficace. La majorité des habitants se déplacent avec des taxis, des minibus, des moto-taxis et des taxis-brousse. Ces moyens de transport desservent la capitale et les localités environnantes. Il suffit de se positionner au bord de la route ou dans un carrefour pour se faire embarquer. Et dans ces transports, les passagers sont accompagnés par des programmes radio, des musiques et même des sketches proposés par le conducteur pour divertir les usagers.  De notre correspondant à Bangui,Le soir, à l'heure de la sortie des bureaux, des centaines de Centrafricains, salariés ou étudiants, se bousculent au terminal nord de Bangui pour avoir une place dans un minibus ou un taxi. Le minibus « Dieu est Grand », de couleur verte, est vite bondé. Sans perdre une seconde, Davy, le conducteur, se met route. Selon Davy, le client est roi : « Les clients sont satisfaits lorsqu'il y a une bonne ambiance dans le bus. Les sketches leur font oublier leurs difficultés. Je fais la ligne qui relie le centre-ville au PK12. Avec mon lecteur audio, je joue les sketches centrafricains en complicité avec mon receveur [celui qui perçoit l'argent du voyage], pour distraire nos clients. » Davy prend son métier à cœur : « Les clients ont souvent beaucoup de problèmes. Il est de notre devoir de les mettre à l'aise. » Pour commencer, il met un spectacle audio du groupe Linga Théâtre.« Ce groupe théâtral fait rire le pays depuis plusieurs décennies. Ils sensibilisent le public sur un ton comique tout en dénonçant les mauvaises pratiques qui montent en puissance dans notre pays. »Assis sur la banquette arrière gauche, Jethro, un maçon, n'arrête pas de rire depuis 2 km. « Je suis très malheureux parce que j'ai perdu mon père. Le chagrin m'emporte et je réfléchis beaucoup depuis deux jours, se confie-t-il. Ils ont réussi à m'arracher un sourire avec ce spectacle. Il suffit d'un instant dans un bus pour oublier ma douleur. »À lire aussiL'humour africain sous les projecteursAlléger des journées bien chargées grâce à l'humourAu croisement du quatrième arrondissement, quatre passagers descendent. Agrippé d'une main à la portière latérale du minibus, le receveur, qui perçoit l'argent du voyage, cherche activement d'autres passagers. « Comme vous le voyez, le trajet est long, témoigne-t-il. Ces dizaines de passagers que nous transportons rentrent après une journée bien chargée. C'est aussi notre devoir de les divertir jusqu'à l'arrivée. »La distance et même les secousses n'ont plus d'effet sur Mamadou, l'un des passagers qui avale une gorgée d'eau glacée en rigolant : « Actuellement, ils ont décidé de jouer un sketch qui prodigue des conseils. Mais dans d'autres occasions, ça pourraient être des programmes radio, de la musique et même des prédications religieuses pour conscientiser les jeunes. »Arrivés au PK12, les passagers descendent tout contents d'avoir passé un voyage agréable. Le conducteur prépare d'autres sketches et le receveur cherche de nouveaux clients pour repartir au centre-ville.À lire aussiKenya: les matatus de Nairobi, une plate-forme pour les DJ débutants [1/4]

Afrique Économie
Centrafrique: prometteur, le commerce des mangues reste encore très artisanal

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Jul 2, 2024 2:23


En Centrafrique, la saison des pluies rime avec saison des mangues. Cette période qui va généralement de mars à juin, est une aubaine pour les Centrafricains qui possèdent cet arbre fruitier. Le commerce de ces fruits permet d'alimenter ménages et petits commerces. Dans ce champ de 20 hectares à proximité de Bangui, se trouvent sept manguiers. Des mangues mûres pendent à toutes les branches. En Centrafrique, pas de grandes plantations, mais quelques arbres ici et là. « Chaque ménage possède au moins un ou deux manguiers dans sa concession, explique Armand Koulayom, propriétaire et entrepreneur. Il profite du bénéfice de ses mangues en les revendant à un grossiste. Pendant la saison, les mangues sont abondantes et les prix sont abordables », détaille-t-il.À quelques pas de ce champ, au bord de la route, les mangues sont vendues dans des cuvettes, des bassines, des sacs ou étalées sur des tables pour attirer les clients. Les prix varient selon les variétés et leur grosseur. « Je vends un tas de cinq mangues à 50 francs CFA, affirme Juvenal qui vend sa production. Tous les jours, les revendeuses viennent acheter mes mangues dans des sacs et des cuvettes. Il y a plusieurs modèles de sacs et chez moi, les prix par sac varient de 5 000 à 7 000 FCFA. »À lire aussiSénégal: en Casamance, le défi de la transformation des manguesDe forts potentielsEn Centrafrique, la cueillette se fait de manière artisanale. Certains utilisent des bâtons en bambous, d'autres préfèrent grimper directement dans l'arbre. Julienne, une commerçante, profite de cette période pour développer d'autres affaires. « Chaque jour, je gagne entre 4 000 et 4 500 FCFA. En 12 jours, je m'en sors avec 50 000 ou 55 000 FCFA. Cet argent me permet de couvrir les besoins de ma famille sur tous les plans. Je fais aussi de l'épargne qui me permettra de me lancer dans un autre commerce durable après la saison des mangues », précise la vendeuse.Mais à Bangui, il se pose un problème de conditionnement. Il y a peu de chambres froides pour conserver les fruits et il n'existe pas d'entreprises de transformation. Armand Koulayom estime que ce secteur est plein de potentiels. « Pour booster ce secteur, il faut vraiment avoir une vision. C'est un secteur qui peut générer beaucoup d'argent. Si les entrepreneurs arrivent à créer des entreprises de transformation de mangues, ce serait très bénéfique et on pourrait même transformer les mangues en jus ou en confitures sur place, projette-t-il. Si les mangues sont transformées en grande quantité, on pourrait les exporter dans la sous-région pour développer notre économie et développer notre pays. »Ce secteur encore très informel et limité représente cependant aujourd'hui une source de revenus importante pour de nombreux ménages.À lire aussiLe marché mondial de la mangue dans la tourmente

Reportage Afrique
Cinéma en Centrafrique: le septième art fait sa révolution

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Play Episode Listen Later May 9, 2024 2:23


En Centrafrique, le cinéma connaît une véritable révolution ces dernières années. Ce déclic est non seulement provoqué par la naissance de nombreuses sociétés de production privées, mais aussi le lancement, en 2020, du projet Ciné-Bangui. Cette initiative tenue par des experts de l'école nationale de cinéma de Lyon en France et l'Alliance française de Bangui, vise à former des talents pour le développement du cinéma centrafricain.  De notre correspondant à Bangui,Concentrés devant une dizaine d'ordinateurs, les jeunes réalisateurs et cinéastes travaillent sur des projets de film. Ils produisent et réalisent eux-mêmes des courts et longs métrages sur la culture, les coutumes, les richesses ou encore le quotidien des Centrafricains.« Le cinéma a toujours existé en Centrafrique. C'est vrai qu'il n'est pas beaucoup valorisé, mais il y a des gens qui ont toujours fait des efforts dans ce domaine », explique Daniel, cinéaste et technicien du son. « Le projet Ciné-Bangui a commencé en 2020. C'est un projet financé par l'ambassade de France, destiné à former les jeunes Centrafricains en cinéma. Grâce à cette initiative, beaucoup de personnes commencent à s'intéresser au cinéma centrafricain, avec une nouvelle génération qui est en train de faire en sorte que le cinéma soit consommé sur le plan national et international. »Un cinéma respecté et représenté à l'échelle internationaleLa Centrafrique possède aujourd'hui une centaine de cinéastes. Ils réalisent des films et participent à plusieurs festivals en Afrique et dans le monde, dont certains sont primés. Orphée Zaza est l'un d'eux.« Depuis cinq, six ans, la cinématographie centrafricaine est respectée et représentée à l'échelle internationale », souligne Orphée Zaza. « Nous avons par exemple le film Makongo qui a rencontré un grand succès au niveau international avec plusieurs prix. Nous avons aussi le film du cinéaste Rafiki Fariala. Nous, étudiants !, qui a gagné une centaine de prix et plus de 200 sélections à l'international. En tant que réalisateur, j'ai fait deux court métrages qui m'ont permis d'être visible en 2021 au Burkina Faso, au Fespaco. »À écouter aussiRafiki Fariala, réalisateur de cinéma centrafricainPour un financement centrafricain de son cinémaEn 2022, le film La sexualité pas avant le mariage de la jeune cinéaste Emmanuella Lalanga a été primé au festival « Bangui fait son cinéma » et projeté dans plusieurs salles en Europe. Malgré ces avancées, elle note des défis à relever. « En Centrafrique, il n'existe pas de commission pour financer les films. Tout le temps, on se tourne vers les commissions internationales pour chercher des financements », relate Emmanuella Lalanga. « Le film, c'est de l'argent. La cinématographie, c'est toute une chaîne avec différents corps de métier. Si on n'a pas de moyens, on ne peut pas faire de films », martèle-t-elle.Et pour rêver grand, Orphée Zaza propose une solution : « Il faut maintenant une implication politique, c'est-à-dire la création d'un fonds de production et de développement, pour permettre aux cinéastes de réaliser des films. Ce fond leur permettra aussi de faire des avances en vue de chercher des coproductions à l'international », plaide Orphée Zaza.Cependant, le tissu professionnel reste fragile. Les cinéastes n'ont pas toujours un accès facile aux acquisitions télé pour promouvoir leur film sur le territoire centrafricain et à l'échelle mondiale.

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Retour des réfugiés en Centrafrique [2/3]: «Les hommes armés ont tout volé»

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 8, 2024 2:14


Suite de notre série de reportages sur les Centrafricains de retour dans leur pays, alors que le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) veut faire revenir chez eux 300 000 réfugiés d'ici à 2028. Ils sont déjà plus de 36 000 à avoir emprunté le chemin du retour. Si certains sont heureux d'être revenus chez eux, d'autres sont inquiets parce qu'ils ont tout perdu. De notre envoyé spécial à Baoro,L'air égaré, Aïssatou Adamou est assise sur un amas de briques en argile. Autour d'elle, de hautes herbes et des pièces de charpentes éparpillées, en partie détruites par les termites. Cette femme d'une trentaine d'années ne reconnaît plus sa maison. « Mon père a survécu mais ma mère a été tuée. J'ai fui très loin avec mes petits frères et sœurs. Mon père est encore au Cameroun. Je suis revenue dans l'espoir de reconstruire une nouvelle vie, mais ce que je viens de découvrir ressemble à un coup de couteau en plein cœur. Ma famille a vraiment besoin d'aide », déplore-t-elle. Le temps est à l'urgence et la question de la reconstruction s'impose à tout le monde.Dans le même périmètre, Ibrahim Amino nous amène à proximité d'un cours d'eau. C'est ici qu'il élevait des animaux en 2015. Aujourd'hui, il ne lui reste plus rien. « Quand les rebelles avaient attaqué le village, j'ai fui comme tout le monde vers le Cameroun, laissant derrière moi une centaine de moutons, cabris et bœufs. Cela représente une fortune pour ma famille parce que notre richesse repose sur l'élevage. Hélas, les hommes armés ont tout volé. »Des formations proposées par le HCRPendant qu'il en parle, des larmes coulent le long de son visage. Pour aller de l'avant, Ibrahim Amino participe actuellement à une formation en informatique. « Cette formation gratuite a une durée de six mois, initiée par une ONG et le HCR. On nous apprend les basiques de l'informatique. À la fin, nous aurons chacun un certificat. J'espère pouvoir avoir les connaissances nécessaires pour mettre en place une entreprise multimédia qui pourrait m'aider dans l'avenir », espère-t-il.Et même si l'étape de reconstruction ne sera pas facile, certains se lancent dans l'élevage de poulets. Abdoulaye Mariam et ses amis ont créé l'année dernière le groupement Barco, qui signifie espoir. « Nous avons choisi ce domaine parce que c'est l'un des secteurs qui génère beaucoup d'argent à Baoro. On ne peut pas croiser les bras à tout attendre des ONG, explique-t-elle. Nous avons actuellement 433 poulets sur le marché. C'est ce qui nous aide à reconstruire notre vie sur le plan économique. Le prix des poulets varie de 3 500 à 4 000 FCFA. »Le HCR a lancé l'année dernière un vaste projet de retour et de réintégration des réfugiés centrafricains de l'étranger. Ce programme de cinq ans prévoit le rapatriement volontaire de 300 000 personnes dans les préfectures de la Nana Membéré, Membéré Kadeï et la Lobaye.À lire aussiRetour des réfugiés en Centrafrique [1/3]: le souvenir du départ, «j'ai vu une femme enterrer son bébé mort de faim»

Reportage Afrique
Retour des réfugiés en Centrafrique [1/3]: le souvenir du départ, «j'ai vu une femme enterrer son bébé mort de faim»

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 7, 2024 2:26


En Centrafrique, les populations qui avaient fui l'ouest et le nord-ouest du pays au plus fort de la crise rentrent progressivement. Entre 2013-2017, plus de 600 000 Centrafricains avaient été contraints de quitter leurs villes et villages pour se mettre à l'abri des violences. Dans ce premier volet, des réfugiés se souviennent de leur départ, de ce qu'ils ont enduré et vu durant leur voyage vers le Cameroun.  De notre envoyé spécial à Baoro,Alors qu'il menace de pleuvoir, Amania écrase des feuilles de manioc dans un pilon. Tout en préparant le repas du soir, bébé attaché au dos, elle se souvient de cette année 2015 où elle a fui la ville de Baoro pour le Cameroun. « Notre village a été attaqué aux environs de 4h du matin. Des hommes armés ont brûlé des maisons, tués nos bétails et plusieurs habitants. J'ai juste le temps de prendre mon fils et de fuir. Dans la brousse, nous mangions des tubercules, des feuilles et des racines sauvages. J'ai parcouru 1 000 km pendant plusieurs semaines avant d'arriver au Cameroun. »Dans ce quartier destiné aux réfugiés revenus chez eux, chacun essaie de reconstruire sa vie en oubliant les traumatismes du passé. À perte de vue, on voit une succession de cases en bâches et en bambous.« C'est ça l'enfer »Appuyée sur deux béquilles, Soraya se lève en titubant pour nous accueillir dans le salon de sa maison en argile. Âgée d'une quarantaine d'années, elle a été touchée par plusieurs projectiles de grenade dans sa concession en 2014. Son corps est couvert de petites blessures cicatrisées. « Mon mari a aussi été touché au ventre. Il a succombé en chemin et nous l'avons enterré au pied d'un arbre dans la brousse. On ne pourra jamais retrouver sa tombe provisoire pour couper le deuil. J'ai été transportée à tour de rôle par mes trois fils jusqu'au Cameroun. C'est ça l'enfer. »Pendant que Soraya s'exprime, Alima sa voisine manifeste le désir de parler. Elle fait s'allonger son garçon de neuf ans sur une natte et raconte. « En fuyant cette guerre, j'ai vu une femme enterrer son bébé mort de faim au pied d'un palmier. Quelques heures après son passage, des bêtes sauvages ont dévoré le corps. Nous avions beaucoup souffert. Mais maintenant, il est temps de reconstruire notre pays. »À lire aussiRCA: le HCR étudie les possibilités de retour des centaines de milliers de réfugiés et déplacésPréparer le retour au paysEntre 2013 et 2017, pendant la crise, plusieurs milliers de Centrafricains ont trouvé la mort. On a aussi enregistré la destruction de villages, de champs, de maisons d'habitations et de greniers. Aujourd'hui, tout est à refaire, selon Olivier Fafa, représentant du HCR.« Nous sommes en train de préparer le retour de 300 000 personnes originaires du sud-ouest du pays. Nous avons planifié de les faire entrer au pays sur une période de cinq ans jusqu'en 2028. Pour que cela soit durable, nous avons prévu un certain nombre d'activités de réintégration dans les zones de retour, c'est-à-dire, reconstruire des écoles, des maisons, augmenter les capacités d'accueil des centres de santé existants, créer les forages, mais aussi donner vie à ces retournés à travers la création d'emploi ».Entre 2017 et 2024, plus de 36 000 réfugiés ont déjà été rapatriés sur la base du volontariat.À lire aussiCentrafrique: «Il y a une réduction du nombre des personnes en besoins humanitaires», selon un représentant de l'ONU

Afrique Économie
Centrafrique: Igwé Motor, un service de motos-taxi plus sécurisé

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Feb 28, 2024 2:18


En RCA, un service moderne de motos-taxi a vu le jour il y a un mois. Baptisée « Igwé Motor » (en langue locale, « allons-y »), cette entreprise met un point d'honneur à mieux respecter les critères de sécurité et les mesures d'hygiène. Pour la première fois, une application « Igwé Motor » permet aussi aux clients de réserver une course en ligne. Avec 500 abonnés, ce nouveau service gagne progressivement le cœur des usagers. Sous le soleil ardent de midi, une dizaine de motos sont stationnées à proximité du croisement des martyrs. Les conducteurs cherchent activement des clients. Gilet jaune et casque noir sur la tête, Joachim, l'un des conducteurs de Igwé Motor, se distingue des autres motos-taxi multicolores et sans plaque d'immatriculation. « Comme vous voyez, Igwé Motor nous a bien dotés en casques, gants, lunettes et gilets, se réjouit-il. Pour des raisons de sécurité, je transporte seulement deux personnes. Je commence le travail à 6 heures et je termine à 19h15. Je couvre tous les neuf arrondissements de la capitale. » Les usagers peuvent également contacter les conducteurs sur l'application Igwé Motor. Une première depuis 2004, l'année où les premières motos-taxi ont commencé à circuler en Centrafrique.« Ils sont efficaces et de surcroit, le coût du transport n'est pas cher, explique Israëlle, une usagère régulière de ce service. Les prix varient entre 1 000 et 2 000 francs CFA selon la course. Avant de monter, comme vous voyez, le chauffeur me passe un désinfectant pour la main. Ensuite, il nettoie le casque avec le gel avant de me le donner. Il y a toute une sécurité qui est là et je me sens rassurée. En plus, ils sont toujours propres contrairement aux taxis-moto ordinaires. »Aujourd'hui, le syndicat des motos-taxi de Bangui estime à plus de 20 000 le nombre de chauffeurs qui travaillent dans la capitale. Mais la majorité ne sont pas en règle. Non seulement la plupart de ces motos-taxi n'ont pas les équipements adéquats, mais il leur arrive aussi de transporter jusqu'à cinq personnes.De nombreux accidents gravesAvec une vingtaine de motos en service dans la capitale, Igwé Motor apporte un nouveau souffle sur ce service, selon Joachim, qui a même reçu une formation spécifique : « On nous a inculqué la valeur de respecter les principes du Code de la route. J'ai reçu des formations sur la sécurité routière, le respect des panneaux de signalisation et les sens interdits. J'ai validé une formation sur le Code de la route avant de commencer. »À Bangui, trois Centrafricains sur dix sont victimes d'amputation, de fractures sévères ou de décès liés aux accidents provoqués par les motos-taxi. En 2023, le service de traumatologie de l'hôpital communautaire a documenté plus de 500 accidents graves et mortels impliquant ces engins.Au-delà de la sécurité routière, l'entrepreneur Anis Zowe Nganyade espère stimuler l'économie centrafricaine avec son projet Igwé Motors. « En Centrafrique, le taux de chômage des jeunes est très élevé, constate-t-il. Il y a des jeunes qui ont des diplômes, mais qui n'ont rien à faire. Mais nous recrutons ces jeunes, nous leur donnons du travail et ils arrivent à joindre les deux bouts. »Chaque moto verse chaque jour la somme fixe de 8 000 francs CFA à Igwé Motor. Cette somme permet de payer les salaires des employés et d'assurer le fonctionnement de l'entreprise, qui leur donne un statut et leur verse des primes.

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L'énergie à tout prix [1/5] En Centrafrique, une deuxième centrale solaire, mais pour quelle efficacité?

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Play Episode Listen Later Dec 3, 2023 2:31


Sur le continent, les besoins en électricité restent énormes. Un Africain sur deux n'y a pas accès. Du fait de l'accroissement de la population, leur nombre est même en augmentation depuis plusieurs années. En Centrafrique, le gouvernement mise sur l'électricité pour assoir un développement socio-économique durable. Les autorités ont inauguré vendredi 17 novembre la deuxième centrale solaire du pays à Danzi, un village situé au nord de la capitale. Un motif d'espoir pour les habitants et commerçants en proie à d'incessantes coupures. De notre correspondant à Bangui,Les vendeuses d'eau glacée, on les retrouve dans toutes les artères et dans tous les marchés de Bangui. Cuvettes sur la tête ou sachets d'eau glacée entre les mains, elles se faufilent entre les véhicules et passants pour écouler leurs marchandises.Mais ces dernières semaines, Abigaëlle ne parvient pas à satisfaire la demande à cause des délestages récurrents dans son secteur. « Ce problème me dépasse. Je vends de l'eau glacée, du jus local et des yaourts. Mais ces dernières semaines, rien ne marche. Plusieurs fois, j'ai dû jeter mes produits à cause des délestages et cela m'a causé des pertes financières importantes. Je me débrouille avec cette activité qui me permet de vivre. Mais avec ces multiples coupures, je ne parviens pas à m'en sortir », déplore-t-elle.Ces coupures ont des répercussions sur toutes les activités socio-économiques de la capitale, et même les entreprises ne sont pas épargnées. Pour palier ce problème, les autorités comptent sur cette nouvelle centrale solaire. D'une superficie de 70 hectares, cette installation a une capacité de 25 mégawatts et comporte près de 47 000 panneaux solaires.Des coupures d'électricité, malgré la centrale« L'inauguration de la centrale solaire photovoltaïque de Danzi témoigne à nouveau notre engagement à diversifier les sources de production d'électricité. Il se résume en trois principales priorités : une société plus inclusive, une économie plus ouverte à la concurrence et de meilleures capacités pour les populations », explique le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra.Malgré la mise en service de la première centrale solaire de Sakaï le 27 mars dernier, le régime de délestage n'a pas changé. Dans les neuf arrondissements de Bangui, les Centrafricains rencontrés font face aux mêmes problèmes.« Au quartier PK5, avant la mise en service de la première centrale solaire, nous bénéficions d'environ neuf heures d'électricité par jour. Mais jusque-là, rien n'a vraiment changé. Tous les jours, la distribution de l'électricité est perturbée par des coupures générales. Certaines entreprises et lieux de commerces font recours à des groupes électrogènes pour tourner leurs activités », témoigne Ousmane Nour, un habitant de PK5.Selon une source à la Direction Générale de l'énergie centrafricaine (ENERCA), les coupures sont parfois provoquées par des pannes techniques. Avec l'inauguration de la deuxième centrale solaire de Danzi, la production de l'électricité centrafricaine passe de 72 à 96 mégawatts alors que le besoin général du pays est estimé à 250 mégawatts.À écouter aussiCentrafrique: le PK5, à nouveau symbole du vivre ensemble [3/3]

Reportage Afrique
Centrafrique: les habitants du PK5 se souviennent avec mélancolie de la belle époque de leur quartier [1/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 30, 2023 2:28


Situé dans le 3e arrondissement de la capitale, ce quartier populaire de Bangui, majoritairement musulman, est à la fois appelé Km5 ou « Cinq-Kilos ». Entre les années 60 et 90, il était connu pour le dynamisme de sa population, sa diversité et sa densité. Un secteur cosmopolite où tout le monde se retrouvait pour partager le thé, le méchoui et suivre des concerts. De notre correspondant à Bangui,Appuyé sur sa canne, Aladji Cabara marche lentement en chantant l'un des vieux disques des années 70. En compagnie de quelques camarades, cet ancien conducteur de taxi nous amène à la découverte de l'ex-bar dancing Étoiles, construit dans les années 70 et détruit après des années de crises. Né en 1952, Aladji Cabara secoue la tête et verse des larmes nostalgiques : « L'ambiance du KM5 était pure et indescriptible. À l'époque de l'empereur Bokassa, le coût de la vie était moins cher. PK5 était le centre de l'ambiance, parce qu'il y avait une trentaine de bars dancing. Je peux citer entre autres les bars Punch Coco, Étoiles ou encore le Rex. Les grands orchestres comme Vibro Succès, Tropicale Fiesta, Centrafrica Jazz mettaient de l'ambiance partout. La Nostalgie ! »Malgré la chaleur, nous traversons tout le quartier pour visiter des endroits historiques. À côté de la mosquée centrale, assis sur des nattes, Amadou Roufaï partage le chai, une autre appellation du thé, avec ses amis : « Je suis fils des années 60. Pour parler de cette époque, je dirais qu'il y avait une ambiance totale. Les communautés chrétiennes et musulmanes vivaient en parfaite harmonie. Lorsque les Centrafricains de la diaspora arrivaient à Bangui, ils venaient d'abord manger le méchoui de KM5 avant d'aller chez eux. Le meilleur méchoui, c'est au KM5. Même aux heures tardives, les gens venaient manger le méchoui, prendre un verre avant de rentrer chez eux tranquillement. »Le KM5 au rythme de la musiqueDirection le terrain de football de Sagbado. Ici quelques enfants s'entraînent avec le ballon rond. Mais, dans les années 80, ce terrain était un carrefour de la sape. Aladji Ouananga Cabara : « C'est ici que les grands sapeurs de KM5 se retrouvaient avant d'aller aux soirées dansantes. Chacun prenait le soin d'imbiber ses cheveux avec de l'huile de karité avant de les peigner soigneusement. On portait des pantalons gabardine à pattes d'éléphant avec des chaussures très pointues appelées pointinini. La classe ! » À cette époque, il n'y avait pas de couvre-feu, les habitants pouvaient se promener du matin au soir et faire la fête jusqu'à l'aube. En ce temps-là, PK5 vibrait au rythme des styles de musiques tels que : Ndombolo, Rumba, Motenguènè ou encore le Jazz.

Invité Afrique
Albert Yaloke Mokpeme (RCA): «Je ne pense pas que ça fasse partie du mandat de la MINUSCA de demander un dialogue inter-centrafricain»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 15, 2023 7:39


Notre invité ce mercredi 15 novembre est le porte-parole de la présidence centrafricaine Albert Yaloke Mokpeme. Accusations d'autoritarisme et de prévarication contre les dirigeants du pays, situation sécuritaire, et proposition d'un dialogue inclusif formulé par l'ONU, il répond aux questions de François Mazet. RFI : Récemment sur notre antenne, et dans une analyse publiée par SciencesPo Paris, le chercheur Roland Marchal a dépeint la Centrafrique comme un État déliquescent, et un autoritarisme en fabrication sous la présidence de Faustin-Archange Touadéra. Que pensez-vous de cette analyse ?Albert Yaloke Mokpeme : Je suis surpris d'écouter des choses comme ça. Malheureusement, il y a beaucoup d'autorités qui écoutent sans cesse ce genre d'analyse qui les met complètement dans l'erreur. Nous savons ce que nous avons vécu. Et dans quelles conditions nous avons vécu les pires horreurs dans notre pays. Et voilà que nous pensons qu'il est intéressant justement de diversifier nos relations et de prendre ce qui peut être profitable pour notre pays pour amener la paix dans notre pays. Nous voyons les résultats.Ce que dit Roland Marchal, c'est que l'élite politique centrafricaine a utilisé la prodigalité internationale pour reconstruire sa richesse plutôt que le pays. N'est-ce pas une critique entendable étant donné la difficulté de la population à vivre au quotidien ?Si pour quelqu'un qui connait la République centrafricaine, parler des autorités, de leurs richesses, et ainsi de suite… Nous avons beaucoup de chemin à faire, et il se trouve qu'aujourd'hui, notre volonté est de passer d'une exploitation artisanale de nos ressources à une exploitation semi-industrielle ou industrielle au profit du peuple centrafricain. Les Centrafricains sont très bien placés pour le savoir, ils voient la différence entre ce qui se passait avant et ce qui se passe aujourd'hui.Un autre point, c'est la fracture, très ancienne mais jamais résolue, entre Bangui et les provinces où les conditions de vie sont précaires. N'est-ce pas un constat que vous pouvez partager ?Opposer Bangui et l'arrière-pays, c'est quelque chose qui a toujours existé. Il y a une sorte de centralisation contre laquelle nous nous battons. Mais parler d'une richesse à Bangui et d'une pauvreté dans l'arrière-pays, c'est trop. Aujourd'hui, les soucis des Centrafricains sont passés des problèmes de sécurité aux problèmes d'amélioration de la vie quotidienne – avoir de l'eau courante, avoir de l'énergie, avoir de l'électricité – parce que le renforcement du niveau de nos Forces de défense et de sécurité a marché. Il n'y a que quelques poches de délinquance qui s'en prennent par-ci par-là à la population et qui disparaissent dans la nature.Sur le plan sécuritaire, le groupe MPC, Mouvement patriotique pour la Centrafrique, de Mahamat Al-Khatima dit vouloir rejoindre le processus de DDRR, démobilisation-désarmement, et quitter la coalition rebelle CPC. Est-il le bienvenu à Bangui alors qu'il a été condamné à la perpétuité en septembre avec les autres chefs de la CPC ?Ce que je peux dire, c'est que nous nous souhaitons le silence des armes. Le président de la République, Faustin-Archange Touadéra, l'a toujours rappelé, il est prêt à travailler avec tout le monde. Mais ceux qui ont des comptes à rendre à la justice devront répondre de leurs actes, parce que c'est ce que les Centrafricains attendent.Donc, pour l'instant, il n'est pas question de travailler à une amnistie de Mahamat Al-Khatim ou d'autres leaders de la CPC condamnés en septembre qui pourraient revenir dans le cadre de l'APPR – accords de Khartoum (de 2019) ?Il y a beaucoup de gens qui ont oublié que nous avons eu un dialogue en 2022 qui a affirmé clairement qu'il n'est pas question qu'il y ait une quelconque amnistie pour ceux qui ont [commis] des crimes de sang. Et aujourd'hui, il y en a qui s'arrogent le droit de demander un dialogue. Dialogue avec qui ? Avec les groupes armés, c'est-à-dire ceux qui ont pris les armes au sein la CPC et qui ont tué le peuple centrafricain. Ce serait une erreur politique.Quand la cheffe de mission de l'ONU, Valentine Rugwabiza, demande un « dialogue inclusif », pour vous, c'est non ?Elle ferait mieux de s'occuper justement de la mission qui est celle de la MINUSCA, c'est-à-dire travailler auprès du gouvernement centrafricain pour amener la paix dans ce pays. Je ne pense pas que ça fasse partie du mandat de la MINUSCA que de demander un dialogue inter-centrafricain. On attend de la MINUSCA qu'elle nous aide à ramener la paix, non pas à s'ingérer dans les affaires du peuple centrafricain.Est-ce que de prochaines discussions avec les groupes qui restent dans la CPC ne sont pas possibles néanmoins ?Je vous l'assure, le président ne dit pas autre chose. Il y a des groupes qui se sont engagés dans la CPC qui s'en sont retiré, ils se sont rendu compte que c'est un combat vain, c'est-à-dire que le pays ne peut pas être constamment dans l'insécurité, dans les tueries. Voilà pourquoi un à un, ils vont sortir de la CPC, parce qu'ils savent qu'ils ne travaillent pas dans l'intérêt du peuple.

Reportage Afrique
Centrafrique: une école sous paillote pour que les enfants de Ngougoua reprennent le chemin de l'école

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 10, 2023 2:12


En Centrafrique, la plupart des établissements scolaires publics de la capitale ont été pillés ou partiellement détruits durant les multiples crises militaro-politiques qui ont secoué le pays. C'est le cas de l'école mixte la fontaine de Ngougoua située à 17 km à l'est de Bangui. Cet établissement construit dans les années 2000 a été complètement détruit en 2020 par des hommes armés. Cette année, le chef du village et certains parents d'élèves ont décidé de construire une école sous paillote, ce qui a permis à certains élèves de reprendre leur scolarité après trois ans d'absence. Rolf Steve Domia-Leu De notre correspondant à Bangui, Au fond de la cour, un élève fait raisonner avec un bâton une jante de voiture accrochée à un manguier. Cette cloche improvisée annonce la fin de la récréation pour les 150 élèves de l'école mixte de Ngougoua. Les pieds blanchis par la poussière, les visages colorés par la craie, les élèves de CP1 et CP2 sont rassemblés sous un même hangar. Ils n'ont pas eu besoin de franchir de porte puisqu'il n'y en a pas. Il n'y a pas de murs non plus, on aperçoit la brousse, des chiens, des coqs et des chèvres qui passent. Dans cette classe d'une vingtaine de mètres carrés, la toiture en paille est maintenue par des morceaux de bois fixés par des fils d'écorce.Assise à même le sol, Sephora 10 ans, rêve de devenir médecin. « J'étais en classe de CP1 lorsque mon école a été détruite par des hommes armés. L'année qui a suivi, mon père n'a pas voulu m'inscrire parce que l'école la plus proche se trouvait à 10 km. J'ai perdu trois ans à la maison. Je remercie les personnes qui nous ont construit ce hangar même si les conditions sont difficiles », raconte-t-elle.À lire aussiRCA: des petits Centrafricains privés d'école par la guerreCet établissement est tenu par Gladys Ndabalé, une jeune femme dont c'est la première expérience dans l'enseignement. À peine a-t-elle quitté les bancs de l'école de formation qu'elle retrouve un autre banc, cette fois sous un hangar : « Les enfants ont la volonté d'étudier, mais ils avaient perdu trois années sans étudier. C'est difficile pour eux d'avoir un bon niveau après cette longue rupture. Je suis obligée de leur dispenser les cours en langue nationale pour faciliter la compréhension. Je regroupe les élèves de CPI et CP2 sous cette paillote ».À midi, le cours s'achève. Dehors, les parents d'élèves réunis autour d'un tas de briques attendent leurs enfants. Simon est venu chercher sa fille : « Il n'y a pas de tables, pas de bancs dans cette école. Le hangar menace de s'écrouler à tout moment. Les élèves de CP1 et CP2 étudient sous le même hangar. Ils n'ont pas de tableau. Quand il pleut, les enseignants sont obligés de les libérer. Les serpents et d'autres reptiles sont partout dans la brousse. L'éducation doit être la priorité du gouvernement ».Malgré l'insécurité, la peur et les incertitudes sur la réalisation des programmes scolaires, les 150 élèves de l'école mixte de Ngougoua ont soif d'étudier, car ils sont convaincus que l'école représente l'avenir.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Quel avenir pour le parti d'Ousmane Sonko après sa dissolution?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Aug 2, 2023 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le référendum en Centrafrique, sur l'avenir de Kylian Mbappé et sur les relations entre l'Algérie et le Maroc. Sénégal : quel avenir pour le parti d'Ousmane Sonko après sa dissolution ? Quelques heures après le placement en détention d'Ousmane Sonko, le gouvernement a annoncé dissoudre son parti politique, le Pastef. Pourquoi le gouvernement prend-il une telle mesure ? Quelles conséquences cette décision peut-elle avoir sur le mouvement qui doit participer aux rendez-vous électoraux de l'année 2024 ?  Avec Théa Ollivier, correspondante de RFI à Dakar. Centrafrique : succès ou échec du référendum ? Le 30 juillet 2023, les Centrafricains se sont rendus aux urnes pour dire « Oui » ou « Non » au projet de nouvelle Constitution, porté par le président de la République Faustin-Archange Touadéra. À combien s'élève le taux de participation ? L'appel au boycott de l'opposition a-t-il été entendu ?  Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI. Mbappé : le feuilleton continueKylian Mbappé n'a pas levé l'option qui lui aurait permis de prolonger au Paris Saint-Germain jusqu'en 2025 : l'attaquant parisien sera donc libre dans un an. Quelles options s'offrent désormais au prodige de Bondy ? Pourrait-il rejoindre dès cet été 2023 le Real Madrid ? Avec Antoine Grognet, journaliste au service des sports de RFI. Maroc/Algérie : vers une normalisation de leurs relations ? Mohamed VI, le roi du Maroc, a une nouvelle fois demandé un « retour à la normale » des relations avec l'Algérie après deux ans d'interruption de leurs relations diplomatiques. Pourquoi réitère-t-il chaque année cet appel au rapprochement ? À quelles conditions Alger pourrait-elle accepter cette main tendue de Rabat ?Avec Pierre Vermeren, professeur d'Histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du Maghreb.   

Reportage Afrique
Tchad: sans espoir de retour, les réfugiés centrafricains tentent de se prendre en charge (2/2)

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jul 12, 2023 2:21


Depuis le début de la guerre au Soudan voisin, le Tchad est devenu le pays d'Afrique qui accueille le plus grand nombre de réfugiés sur son sol par rapport à sa population. Entouré de pays en crise, Ndjamena vient d'adopter une loi particulièrement progressive, citée par l'ONU comme un modèle en matière d'asile. Le Tchad accueille 750 000 réfugiés sur son sol, soit plus de 4% de sa population. Ils sont majoritairement Soudanais, mais aussi Camerounais et Centrafricains. Ces derniers sont regroupés dans des camps au sud non loin de la frontière. Certains s'y trouvent depuis déjà 20 ans et tentent de se prendre en charge pour pallier la raréfaction de l'aide humanitaire. De notre envoyé spécial à Goré, Cela fait bientôt 20 ans que Bellarmé Bemdjita a quitté la Centrafrique pour les camps de réfugiés de Goré, au Tchad. Fuyant les affrontements meurtriers qui opposaient alors les troupes du président Patassé à celles du Général Bozizé. Il a vu l'aide humanitaire diminuer au fil du temps. Tandis que l'insécurité persiste dans son pays. « Nuit et jour, il y a des coups de fusil qui sont passés par là. Donc, les réfugiés ne veulent même pas traverser et repartir dans leur pays d'origine. Au début, il y a une prise en charge totale, et maintenant comme il y a trop de réfugiés, il n'y a pas l'enveloppe qui peut quand même couvrir tous les réfugiés. Donc maintenant, ce sont les réfugiés eux-mêmes qui se prennent en charge, en cultivant de la terre pour avoir accès à la nourriture. »Se prendre en charge comme le fait Nestor Mouadoum arrivé lui aussi en 2003 et qui dans sa parcelle cultive des arachides. Le Tchad, régulièrement cité par l'ONU comme un modèle en matière d'asile a fourni des terres aux réfugiés. Problème, les sols s'épuisent au fil du temps et les rendements baissent : « Ça fait 20 ans que je travaille ces deux mêmes hectares. Au départ ça marchait très bien, mais aujourd'hui la terre s'est appauvrie et je ne gagne pratiquement plus rien.  Avant sur un hectare, on pouvait récolter 30 à 33 sacs. Aujourd'hui, c'est à peine si on s'en sort avec 8 sacs », explique-t-il.Par conséquent, l'insécurité alimentaire menace. Dans certaines zones le taux de malnutrition atteint les 42% selon le Programme alimentaire mondial qui manque cruellement de financement, depuis le début de la crise au Soudan. « Il ne faut pas oublier le sud du Tchad, bien que la tension soit braquée à l'est. Le Programme alimentaire mondial aurait besoin de 182 millions de dollars, d'urgence, sur les six prochains mois afin de continuer cette assistance alimentaire au niveau des réfugiés, ainsi que des populations vulnérables. Si on ne les reçoit pas, on est obligé d'arrêter l'assistance » indique Zomamisoa Rafeno, cheffe du PAM à Goré.Un sondage réalisé par le HCR, indique que près de la moitié des réfugiés centrafricains ne souhaite pas rentrer dans leur pays d'origine, même s'il retrouve la stabilité. À lire aussiTchad: les réfugiés centrafricains craignent d'être oubliés (1/2)

Reportage Afrique
Tchad: les réfugiés centrafricains craignent d'être oubliés (1/2)

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jul 11, 2023 2:17


Entouré de pays en crise, le Tchad vient d'adopter une loi particulièrement progressive et cité par l'ONU comme un modèle en matière d'asile. Un modèle toutefois menacé par l'afflux exponentiel de réfugiés soudanais. Les humanitaires lancent un appel à l'aide pour soutenir les autorités de Ndjamena et ne pas abandonner les 600 000 autres réfugiés déjà présents dans le pays, comme des Camerounais fuyant les exactions de Boko Haram à l'ouest, mais aussi plus de 120 000 Centrafricains au sud. De notre envoyé spécial à Goré,Elasko Sirikizi est couturier, père de quatre enfants. Depuis dix ans la guerre civile déchire son pays, la Centrafrique. Il a perdu l'usage de ses jambes après cinq années d'errance dans la brousse. C'est sa femme l'a transporté jusqu'ici  sur son dos. « Même en venant là, on a essayé de forcer madame, on a violé madame... À chaque fois […] elle se rappelle des faits. C'est moi qui la console à chaque fois », explique-t-il. Il survit grâce à sa machine à coudre qu'il loue 5 000 francs CFA par mois, l'équivalent de 7,50 euros.  « La seule activité du quotidien qui me donne à manger, c'est [uniquement la couture]. Maintenant c'est comme ça. Les gens vont tous vaquer à leurs travaux champêtres parce qu'il pleut, donc il n'y a pas de clients. […] On gère seulement la galère, c'est comme si on est doué pour ça... », ajoute-t-il. « Je dois me débrouiller... »Elasko Sirikizi poursuit : « Le marché, c'est à presque 800 mètres... Je ne peux pas me déplacer un km, je ne peux pas. Donc là où je suis là, c'est comme si j'étais prisonnier de la vie », se désole-t-il.Un marché construit au fil des ans par d'autres réfugiés comme Amadou Yago, un boutiquier qui a fui les raids de la Séléka en 2014. « Dieu merci, ici, je suis en sécurité. Mais bien sûr, je pense toujours à mon pays, on ne peut jamais oublier le pays où l'on est né. Mais jusqu'ici la Centrafrique n'est pas stable, donc je dois me débrouiller ici en vendant les quelques produits que vous voyez. »Un appel pour une aide internationale pour le TchadFaute de retour possible, le HCR tente de soutenir les réfugiés dans leurs activités. Mais depuis le début de la crise au Soudan et l'afflux massif de réfugiés vers le Tchad, les humanitaires ont redirigé vers l'est l'essentiel de leurs moyens matériels financiers et humains.« Si on ne veut pas qu'une crise humanitaire majeure survienne au Tchad, en plus de la crise humanitaire et sécuritaire qui se déroule au Soudan, c'est maintenant, vraiment maintenant, qu'une aide importante de la communauté internationale pour le Tchad et pour les organisations humanitaires est nécessaire », martèle Jérôme Merlin, chargé des opérations au Tchad pour le Haut Commissariat aux réfugiés.Les réfugiés centrafricains regardent avec inquiétude vers leur pays où se prépare un référendum constitutionnel controversé qui devrait permettre au président de briguer un troisième mandat et pourrait entraîner de nouvelles violences selon l'ONU.

Afrique Économie
Centrafrique: les chutes de Boali, une source de revenus potentiels pour l'État

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Jul 6, 2023 2:35


Les chutes de Boali font partie des sites touristiques les plus célèbres de Centrafrique. Le site abrite aussi un zoo qui accueille près d'un millier de touristes chaque semaine, selon ses guides touristiques. Alors que la Centrafrique est confrontée à une baisse de ses recettes fiscales, ces chutes pourraient constituer une source de revenus potentiels pour l'État. De notre correspondant à Bangui,Le dos tourné à la vallée, le regard fixé à 50 m de hauteur, Rosmon Zokouè observe les eaux qui tombent d'un air émerveillé. « C'est spectaculaire pour moi. Les chutes de Boali font partie des merveilles du monde. Les chutes de Boali représentent un lieu de culte et de rituels pour les habitants, mais aussi, cela représente toutes leurs richesses, parce que toutes les activités d'ici sont concentrées autour de la pisciculture, mais aussi de la pêche », décrit-il.Avant d'entrer dans le site des chutes, il y a des conditions à remplir. Les prix sont affichés sur des pancartes à chaque carrefour. Vêtus de chemises blanches et pantalons noirs, une dizaine de guides sont là pour conduire les touristes.  Antony fait partie des guides : « Comme vous le voyez, les chutes d'eau de Boali sont incroyables avec six cascades de 50 m de hauteur. Les installations d'accueil sont très bonnes et le prix est abordable. Nous accueillons près d'un millier de visiteurs chaque semaine. Les enfants paient 1 000 francs CFA et les adultes 2 000 francs CFA. Nous avons des chambres, des nourritures aux prix abordables. Contrairement aux Centrafricains, les étrangers doivent payer 5 000 francs CFA pour visiter le site. »Investir pour le tourismeLe site possède également un zoo avec quelques animaux exposés à l'exemple des serpents boas, singes, oiseaux, caïmans, tortues ou encore des perroquets. Melissa Yérimo qui vient de Bangui a fait une belle découverte. « C'est vraiment une grande richesse pour notre pays, la République centrafricaine. À chaque fois qu'on arrive, on a envie de le voir, on a envie d'aller visiter, donc du coup, c'est un endroit touristique. »Au sommet des cascades, il y a un restaurant fait en bois et des appartements. Les chutes de Boali peuvent être une source de revenus pour l'État. Mais selon l'économiste Didace Sabone, beaucoup reste à faire.« Je crois qu'il faut faire des investissements. D'abord des investissements en termes de route, il faut des infrastructures d'accueil. Il faut qu'il y ait des chaînes de restauration, sans oublier un réseau téléphonique fiable », explique Didace Sabone, qui ajoute : « Les touristes, quand ils viennent de tous les côtés, ils aimeraient être connectés au monde. Il va falloir qu'il y ait aussi l'installation des succursales des agences bancaires. L'État et le régulateur peuvent faire pour la ville un plan et à travers ce plan susciter des investissements privés. »Pillé en 2013 puis réhabilité en 2021, le site des chutes de Boali constitue une source de revenus potentielle pour le pays.

Invité Afrique
A. Georges Dologuélé (opposant centrafricain): «Le président veut changer la Constitution pour de mauvaises raisons»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jun 30, 2023 6:59


En Centrafrique, le 30 juillet, la population va être appelée à voter, par référendum, pour ou contre une nouvelle Constitution. Sur RFI, vous avez pu entendre, pour le oui, les arguments du président Touadera, exprimés par le premier Vice-Président de l'Assemblée nationale, Evariste Ngamana. Aujourd'hui, réaction de l'opposition, regroupée dans le BRDC, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution qui n'a pas l'intention de participer à ce référendum. En ligne de Bangui, le député Anicet Georges Dologuélé qui avait mis le candidat Touadera en ballotage en 2015, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : « Il faut changer de Constitution car celle de 2016 a été mise en place à la sortie de la transition, elle n'est plus adaptée aux réalités d'aujourd'hui », disent les autorités. Qu'est-ce que vous en pensez, Anicet Georges Dologuélé ? Anicet Georges Dologuélé : Ce sont des arguments qui ne tiennent pas la route : c'est toujours le même pays, c'est toujours les mêmes problèmes, c'est le même peuple. Le président actuel a été élu sur la base de cette Constitution. Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas il y a cinq ans ? Donc la population ne comprend pas ce qu'il se passe, ne veut pas du tout de ce référendum. Elle ne sait pas d'où viendra l'argent pour ce référendum, parce qu'il n'y a déjà pas d'argent pour le quotidien, et les Centrafricains ont des problèmes de survie. Tout le monde est mécontent de ce qu'il se passe, mais tout le monde a peur d'être écrasé. Sur le calendrier, les autorités affirment que le texte soumis à référendum sera rendu public à l'occasion du début de la campagne référendaire, c'est-à-dire à la mi-juillet…Vous voyez un peu l'escroquerie, on ne peut pas dire qu'on a été supplié par le peuple pour changer de Constitution et cacher cette Constitution au peuple. C'est inédit de rendre public un texte d'une Constitution la veille d'une campagne. Ça veut dire qu'on n'a aucun respect pour son peuple, c'est même qu'on a du mépris pour son peuple. Et alors pourquoi, à votre avis, n'est-il pas utile de changer de Constitution ? Déjà, parce que le président veut changer de Constitution pour de mauvaises raisons. La première, c'est que, contrairement aux deux fois où il a prêté serment, où il s'est engagé à ne pas modifier le nombre et la durée des mandats - c'est particulier dans notre Constitution parce que le jour de la prestation de serment, le président prononce ces phrases-là -, donc contrairement à ce qu'il a pris comme engagement, il est en train de vouloir changer ces articles et rester au pouvoir. Et la seconde chose, c'est que, manifestement, il ne veut plus m'avoir en face de lui. Donc du coup, tous les binationaux seront éliminés de la course à la présidentielle. Donc pour vous, il ne fait aucun doute que cette nouvelle Constitution, c'est pour permettre au président actuel de briguer un troisième mandat en 2025 ? Uniquement pour ça, sinon, comment expliquez-vous qu'il ait pu renvoyer l'ancienne présidente de la Cour constitutionnelle, uniquement parce qu'elle a indiqué qu'il n'était pas possible ni de modifier l'actuelle Constitution, ni d'aller à une nouvelle Constitution ? Derrière cette brutalité qui est utilisée, on voit très bien qu'il y a un calcul très précis, c'est celui d'un troisième mandat. Dans cette nouvelle Constitution, pourrait être écarté tout candidat ayant une double nationalité. C'est votre cas, vous avez un passeport centrafricain et un passeport français. Est-ce que vous vous sentez visé ? Oui, je pense que, malheureusement, en voulant me viser, le président Touadéra vise beaucoup de Centrafricains très brillants, qui ont toutes les capacités d'être président de la République, députés, sénateurs, et qui ont le droit de le faire. Donc, on ne peut pas vouloir, juste pour écarter un seul adversaire, s'attaquer à des centaines, voire des milliers de jeunes Centrafricains qui sont en capacité de donner le meilleur d'eux-mêmes pour leur pays. Quelle est votre stratégie au niveau du Bloc républicain de défense de la Constitution, le BRDC, pour ce référendum du 30 juillet ? Nous n'avons pas l'intention de participer à ce référendum et nous comptons bien expliquer à la population centrafricaine qu'il ne faut pas prendre part à ce référendum. Mais pourquoi n'appelez-vous pas à voter « non » ?Mais parce que ça ne sert à rien. Vous avez vu que toutes les institutions de la République sont parties prenantes à la campagne du « oui », et donc ça veut dire que les résultats seront connus d'avance. Vous savez qu'il est impossible d'organiser un référendum dans un pays comme la République centrafricaine en quelques semaines et en saison des pluies. Ça veut dire qu'il n'y aura pas du tout de référendum, que les résultats sont connus d'avance, que les urnes seront bourrées ici à Bangui et les résultats proclamés ici à Bangui. Donc ce n'est pas la peine de participer à ce type de mascarade. Depuis cinq ans, la Centrafrique a noué une alliance militaire avec la Russie et, malgré la tentative de coup de force de Wagner samedi dernier contre le pouvoir russe, les autorités centrafricaines continuent d'espérer que les liens de coopération entre Moscou et Bangui vont demeurer comme à l'accoutumée. Est-ce que vous partagez leur optimisme ?  Ici, en Centrafrique, nous voyons plutôt des liens de coopération entre certains individus au gouvernement et le groupe Wagner. Nous n'avons pas trop le sentiment d'une relation d'État à État avec la Russie. En tout cas, ça ne se vit pas ici. Donc nous espérons que cesse toute la brutalité que les Centrafricains vivent au quotidien de la part des soldats de Wagner, et que cesse tout cette prédation sur les ressources du pays. Le peuple a besoin de vivre sans avoir peur des gens qui sont réputés venir nous protéger. Donc vous souhaitez le départ de Wagner de Bangui ? Exactement.

Le débat africain
République centrafricaine: quelle situation sécuritaire, politique et sociale?

Le débat africain

Play Episode Listen Later Mar 31, 2023 49:00


Bien qu'elle soit l'un des pays les moins développés au monde, la République centrafricaine est le théâtre d'une guerre d'influence que se livrent les grandes puissances. Et les crises politique et sécuritaire n'améliorent pas une situation humanitaire déjà catastrophique. Dans ce contexte, pour quelles raisons l'actualité centrafricaine n'intéresse-t-elle que très épisodiquement les médias internationaux ?  Avec la participation de :- Sylvie Baïpo-Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères et des Centrafricains de l'étranger- Martin Ziguélé, président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) et ancien Premier ministre de la RCA- Me Bruno Hyacinthe Gbiegba, avocat au Barreau de Centrafrique et membre du Groupe de travail de la société civile, coordonnateur du réseau des défenseurs des droits de l'homme en RCA.

Invité Afrique
Banque mondiale en Centrafrique: «Nous demandons que le budget soit complètement transparent»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Dec 20, 2022 4:46


Le représentant de la Banque mondiale en Centrafrique Guido Rurangwa a pris ses fonctions à Bangui il y a quelques mois dans un contexte délicat. Alors que le gouvernement est en froid avec les bailleurs internationaux, que les appuis budgétaires ont été gelés et que les autorités prévoient un budget 2023 en baisse, il explique que l'institution demeure mobilisée auprès des Centrafricains.

Invité Afrique
Jean-François Akandji-Kombé: «offrir aux jeunes chercheurs (centrafricains) des possibilités d'émulation»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jun 12, 2022 7:04


Une revue centrafricaine de Sciences sociales vient de paraître et c'est une première, conçue par des chercheurs à Bangui et à l'étranger, la revue du CCRAG, Centre centrafricain de recherche et d'analyse géopolitique. « Etat et violences armés en Centrafrique : contours, détours et voies expérimentales de sortie », c'est son titre... Jean-François Akandji-Kombé, professeur de droit public à la Sorbonne, membre du comité scientifique, est notre invité. ►La première revue du CCRAG, Centre centrafricain de recherche et d'analyse géopolitique, est disponible à l'Institut Centrafricain des Sciences Sociales et de Gestion, situé à Sica III, rue Sonny Colé à Bangui.

Invité Afrique
Invité Afrique - Touadéra: «J'ai dû faire appel à tous les moyens pour garantir la sécurité des Centrafricains»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 15, 2021 12:07


Notre invité, ce vendredi 15 octobre 2021, est Faustin-Archange Touadéra, le président de la République centrafricaine. Alain Foka l'a rencontré à Bangui. Alain Foka : La communauté internationale les évalue entre 800 et 2 000. L'ambassadeur russe, lui, parle de 535 instructeurs et Moscou reconnaît 1 135 soldats. La question russe revient en permanence lorsque l'on parle de la République Centrafricaine. Monsieur le président, est-ce qu'il y a des Russes en Centrafrique ? Et est-ce que ce sont des mercenaires ou des soldats russes ? Faustin-Archange Touadéra : Les Russes sont en Centrafrique. Ils sont venus nous appuyer. D'ailleurs, cela a commencé déjà par une notification du comité de sanctions des Nations unies, parce que je suis allé discuter avec le ministre [Sergueï] Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de la Russie, pour justement lever leur véto sur la livraison des armes que la France devait nous fournir, des armes saisies au large de la Somalie. Et lors de ces discussions, le ministre Lavrov avait déjà dit que non, il ne pouvait pas, parce que les résolutions ne permettaient pas de le faire. Mais, par contre, vu que nous avons de bonnes relations et vu aussi mon plaidoyer, il consentait à nous fournir gracieusement des armes pour compenser cela. Et donc, il fallait aller au comité de sanctions puisque la République centrafricaine est sous embargo. Et c'est au comité de sanctions, puisque nous avons fait des demandes, évidemment je fais l'économie de tout… Parce que nous n'avons malheureusement pas le temps… Voilà. Là-bas, il y a eu des réserves parce que les armes que la fédération russe devait nous donner, disait-on que nos militaires ne savaient pas les utiliser. Ils ne savaient pas les utiliser parce que ce sont des armes de nouvelle génération. Et pour cela, pour lever ces réserves, il fallait les former, les former à l'utilisation de ces armes. Ceux qui sont là ne sont pas que des instructeurs ? On les voit dans Bangui, on les voit dans le pays, on les voit sur le terrain… Oui. Ils participent aux combats… Vous savez que fin décembre, la République centrafricaine devait faire face à la rébellion développée par l'ancien président [François] Bozizé, qui voulait empêcher les Centrafricains d'aller au vote. Et cette rébellion a poursuivi son action jusqu'à Bangui le 13 janvier pour déstabiliser les actions de la République. Nous étions obligés de faire appel à certains de nos partenaires… Mais, pourquoi, il y avait Sangaris [opération militaire de l'armée français] sur place, il y avait la Minusca [Mission des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique]. Pourquoi ne s'être pas appuyé sur ceux qui étaient là depuis des années et qui ont sauvé déjà la capitale Bangui ? C'est vrai, la Minusca est là. Nous avons développé des programmes et aujourd'hui, la paix devait revenir. Mais, cette situation, cette guerre qui s'est déclenchée. La CPC  [Coalition des patriotes pour le changement] prenait les villes de province et est arrivée aux portes de Bangui. La Minusca était là. Les règles d'engagement de la Minusca peut-être ne nous ont pas permis de pouvoir stopper… Pour vous, la mission de la Minusca qui est le maintien de la paix ne correspond pas, c'est ça ? Leurs règles d'engagement ne le permettaient pas de… Dans le cas des Russes, eux vont au contact ? Nous avons demandé à ce que certains pays avec qui nous avons des relations, des accords en matière de défense, de nous aider. Et c'est ainsi que le Rwanda l'a fait, et la fédération de Russie. On ne va pas faire de langue de bois. Aujourd'hui, vous êtes fâché avec Paris. Et vous remplacez Paris par la Russie ? Non, je ne suis pas fâché, non. Vous n'êtes pas fâché avec Paris ? Comment expliquer alors ce retournement vers la Russie ? La République centrafricaine aujourd'hui a besoin de paix. Le peuple centrafricain a besoin qu'on cherche la paix. Il y avait Sangaris qui était ici. Sangaris est partie. Il y a la Minusca. Aujourd'hui, on a travaillé pendant un certain temps et la paix commençait à revenir après l'accord de Bangui. Mais, cette rébellion [CPC] s'est développée et était en train de déstabiliser les institutions de la République. En tant que président de la République, que devais-je faire ? Laisser la CPC déstabiliser le pays ? J'ai dû faire appel à tous les moyens possibles pour garantir la sécurité des citoyens centrafricains et de ceux qui sont sur le territoire centrafricain. Le président Emmanuel Macron vous présente comme un président otage, otage des mercenaires de Wagner. (Rires) Ici, en Centrafrique, ce sont les mercenaires de Wagner qui sont là ou ce sont les soldats russes ? Ceux qu'on voit ne sont pas des soldats. Est-ce que vous avez signé avec des mercenaires ou bien… Là par exemple, votre conseiller Valery Sakharov, est-ce qu'il est envoyé par la Russie ? Vous êtes venu là. Est-ce que vous voyez que je suis un homme qui est pris en otage ? Non. J'ai des responsabilités vis-à-vis de mon peuple, ce peuple qui m'a élu. Aujourd'hui, le peuple demande la paix. Il faudrait que je fasse tout pour que la paix revienne. Vous estimez que ceux qui étaient là jusque-là ne peuvent pas apporter la paix ? Je vous ai dit que la Minusca qui était là, on a travaillé jusqu'aux accords de Khartoum signés ici [février 2019, accords entre le gouvernement centrafricain du président Faustin-Archange Touadéra et quatorze groupes armés centrafricains]. La paix commençait à revenir. Mais, il se trouve que la rébellion qui prenait les villes, qui tuait les gens avec des actions violentes, empêchait les gens d'aller voter, prenait des villes jusqu'à la porte de Bangui le 13 janvier. Est-ce que je dois croiser les bras, les laisser venir ? Non. Je pense que non. Alors aujourd'hui, on sait très bien qu'il n'y a pas d'amitié entre les États, il n'y a que des intérêts et que si quelqu'un vient là, c'est qu'il a quelque chose à y gagner. Qu'avez-vous donné aux Russes pour qu'ils soient là ? Quelles sont les mines que vous avez livrées ? Est-ce que vous êtes en train de donner une partie du patrimoine du pays aux Russes pour défendre le pays ? (Rires). Vous savez aujourd'hui, nous avons des accords de coopération. Nous mettons en œuvre ces accords de coopération. Aujourd'hui, le secteur, par exemple le secteur minier dont vous parlez, c'est un secteur qui est libéralisé. Si aujourd'hui, une société russe soit-elle présente ses documents… Comme la société de Lobaye Invest… Par exemple, qui remplissent les conditions… Oui, mais là d'un coup, les Russes arrivent. Est-ce que ce n'est pas la contrepartie ? Qu'est-ce que vous leur avez donné ? Peut-être qu'il faudrait être clair là-dessus ? Qu'avez-vous donné aux Russes pour qu'ils vous soutiennent aujourd'hui ? Je vous dis que dans ce contexte, ce n'est pas du donnant-donnant, dans ce sens-là. Mais aujourd'hui, si nous avons un partenariat avec la Russie, et dans ce contexte, la République centrafricaine doit également aussi dans ce cadre de coopération, travailler… Donner des choses ? Pas forcément donner, mais dans la mesure du possible essayer de tisser des liens de coopération dans le domaine économique, pour le développement, pour permettre aussi aux entreprises russes ou d'ailleurs de venir en Centrafrique. Dans les combats qui se déroulent aujourd'hui sur le terrain, on a vu qu'il y a eu des exactions, exactions de la part des mercenaires russes. Vous dites : ce n'est pas des mercenaires… Je n'ai pas signé quoi que ce soit avec Wagner. Moi, je me suis adressé aux autorités russes. Donc, ce sont les autorités russes qui vous les ont envoyés alors ? J'ai discuté avec le ministre des Affaires étrangères, monsieur Lavrov. Deuxièmement, je ne vois pas de Wagner ici. Ceux qui sont dans les checkpoints, ce ne sont pas des soldats de Wagner ? Le ministre de la Justice Arnaud Djoubaye Abalene a reconnu l'autre jour qu'il y avait eu des exactions sur les populations. Ne craignez-vous pas la brutalité de ces Russes qui arrivent sur les populations, qui violent, qui tuent, en même temps que les Forces armées centrafricaines, les Faca ? Non. Soyons clair sur cette situation. Quand il y a eu les informations concernant ces violations, moi j'ai donné des instructions. Le gouvernement centrafricain a ouvert une enquête pour vérifier. Il y a quelques jours ici, cette commission d'enquête a rendu son rapport. Et ce rapport doit être déposé au parquet pour que les investigations sur le plan juridique soient menées pour dégager les responsabilités. Pensez-vous que demain, on va voir des Russes sanctionnés devant un tribunal ici en Centrafrique ? La justice fait son travail. Et si vous retournez un peu en arrière dans ce pays, il y a eu des cas. Prenons le cas de Sangaris où il y a eu des cas d'abus sexuels. Aujourd'hui, c'est encore pendant. Au niveau de la Minusca, il y a eu des situations, des jugements. On attend des jugements. Vous garantissez que ceux qui ont commis ces crimes seront punis ? Et aujourd'hui, dans ce cas, si les choses sont avérées, bien entendu la justice conformément à la loi, aux réglementations en vigueur, ils seront punis. Mais, pour l'instant, on n'a pas encore dégagé les responsabilités. Aujourd'hui, il y a eu des allégations… Mais vous reconnaissez quand même qu'il y a eu des exactions ? Il y a des témoignages... Ce n'est pas le ministre de la Justice qui… Ce n'est pas un juge. Maintenant que nous avons le rapport, ce rapport doit être déposé au parquet pour que des enquêtes judiciaires soient engagées. Absolument. Et s'il y a une décision de justice, évidement… Vous sanctionnerez… Ils seront sanctionnés. Comment expliquer que vous ayez été à New-York pour la levée de l'embargo, que huit ans après on ne lève pas l'embargo. Est-ce que parce que votre armée n'est pas prête ? Aujourd'hui, pourquoi on ne lève pas l'embargo pour que vous puissiez vous battre contre ces rébellions à armes égales ? Cet embargo est injuste. Nous avons essuyé donc la rébellion en 2013 où toutes les infrastructures ont été détruites. Aujourd'hui, comment va-t-on combattre cette rébellion. Nous avons une rébellion qui est mieux armée que l'armée nationale. La rébellion continue de… Frapper puisqu'elle reprend… De frapper. Comment peut-on respecter toutes ces conditions si la paix ne revient pas. C'est peut-être pour cela que vous vous êtes tourné vers les Russes… S'il n'y a pas la paix, comment nous pouvons respecter toutes ces conditions. Et pour qu'il y ait la paix, il faudrait que nous ayons notre armée, équipée, pour combattre et protéger la population, protéger les institutions de la République. On va attendre que ce soit la rébellion qui se réarme et qu'on ne contrôle pas, et qui vienne mener des actes de violence sur la population, et que l'armée nationale n'a rien. Je trouve que c'est quand même injuste. On va terminer là-dessus monsieur le président, on reviendra vous voir si vous le permettez. Bien sûr, vous êtes toujours les bienvenus. Merci Monsieur le président d'avoir accepté de nous recevoir.

Reportage Afrique
Reportage Afrique - Centrafrique: des chenilles contre la malnutrition [3/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jul 29, 2021 2:20


Reportage Afrique vous emmène toute cette fin de semaine en République centrafricaine, au cœur de ses forêts profondes dans l'Est du pays. Dans la Lobaye, La saison des pluies de juillet à septembre, rime avec saison des chenilles. Une manne financière et nutritive inespérée pour un pays qui souffre d'insécurité alimentaire chronique. L'entomophagie, le fait de consommer des insectes, est pratiquée par 85% des Centrafricains. Reportage dans le village de Mokinda, frites, en sauce ou fumées, les chenilles sont au menu matin, midi et soir, par nécessité, mais aussi pour le plaisir. Reportage de notre envoyé spécial à Mokinda

Journal de l'Afrique
Sylvie Baïpo-Temon, ministre centrafricaine : "La population a trop été martyrisée"

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Jul 1, 2021 15:33


Sylvie Baïpo-Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères, est sur le plateau du Journal de l'Afrique. Nous évoquons les tensions diplomatiques, les échéances électorales et les affrontements entre armée et rebelles qui ont marqué la vie des Centrafricains ces derniers mois.

Invité Afrique
Invité Afrique - Anicet Georges Dologuélé (RCA): «On n’a pas noué une alliance avec Bozizé, c’était une déclaration d’intention»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 2, 2021 6:20


Il est arrivé officiellement deuxième à la présidentielle en Centrafrique, et réclamait l'annulation du double scrutin du 27 décembre. Finalement, hier, la Cour constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs des législatives, 15 jours après ceux de la présidentielle. Que compte faire le désormais opposant Anicet Georges Dologuélé ? Quel regard porte-t-il avec le recul sur son alliance conclue avant le premier tour avec François Bozizé, qui a finalement appelé au boycott en soutien à la rébellion CPC ? Anicet Georges Dologuélé répond aux questions de Florence Morice. RFI : Est-ce que vous regrettez d’avoir noué une alliance avec François Bozizé avant le premier tour de la présidentielle aujourd’hui ? Anicet Georges Dologuélé : Je ne regrette pas d’avoir tentéde nouer une alliance, parce que finalement on n’a pas noué d’alliance, on n’a pas eu le temps. Il a fait une déclaration d’intention. On devait discuter, ici, à Bangui sur l’alliance, on n’a pas pu le faire parce que j’ai découvert qu’il était sur un autre schéma, donc on a laissé tomber. Pourtant le jour du vote, alors qu’il venait d’annoncer son soutien à la coalition, vous vous prévaliez encore du soutien du KNK. Parce que je parlais aux électeurs, j’avais l’espoir que les électeurs qui peut-être n’avaient pas entendu son dernier message puissent voter, je suis quelqu’un de pragmatique, je veux que les Centrafricains votent pour moi. N’oubliez pas que je suis un ancien banquier, toujours pragmatique. Finalement, est-ce que vous n’estimez pas que cela vous a pénalisé, cette stratégie ? Non, je pense que c’était un bon coup à tenter. Ça n’a pas eu lieu. Ce qui m’a pénalisé, c’était la mauvaise organisation des élections, c’est l’action d’empêcher que des gens votent dans de nombreuses localités où je sais que j’aurais eu beaucoup de voix. Ce qui m’a pénalisé, c’est le fait qu’on n’ait pas pu faire un vote normal, ça c’est le pire. Sauf qu’aujourd’hui, le pouvoir de Touadéra vous accuse d’être le complice politique de la rébellion. Ça fait cinq ans que je les fais chier, ils ont eu une opportunité de trouver un petit pou dans les cheveux, mais un petit pou imaginaire, il faut les laisser faire. Moi, je faisais l’accord par rapport non pas à monsieur Bozizé, mais par rapport aux militants et aux électeurs du Kwa Na Kwa, donc c’est deux choses complétement différentes. Est-ce que l’électorat n’aurait pas souhaité que vous fassiez une condamnation plus ferme de cette entreprise armée ? On n’arrête pas de me le reprocher. J’ai l’impression que c’est cette condamnation qui va arrêter le processus armé. Non. Vous savez que j’ai plusieurs fois condamné cette entreprise armée sous toutes les formes. Je pense que ce qu’il faut faire, c’est veiller à ce que la situation de guerre civile dans laquelle on se trouve soit stoppée. Et ça ce ne sont pas les condamnations de Dologuélé simplement qui vont le faire, il faut des actions réfléchies, des actions pensées, et ça je ne les vois pas. Vous dites refuser de reconnaître la réélection du président Touadéra, mais aujourd’hui quels sont les leviers que vous avez concrètement ? Je suis une personnalité politique qui compte dans le pays et je ne suis pas seul. Il y a un certain nombre d’acteurs politiques importants qui ne se reconnaissent pas dans cette élection. La réélection de Touadéra a quand même été validée, il est soutenu aujourd’hui politiquement, militairement, par la Minusca, la Russie, le Rwanda. Comment est-ce que vous comptez peser face à ces soutiens ? Il a beau être soutenu par la communauté internationale, nous sommes des Centrafricains, il a été élu président pour diriger la République centrafricaine. Vous aviez demandé l’annulation de la présidentielle, parmi les arguments avancés par la Cour pour le refuser, il y a le manque de preuves, le défaut de preuves. Est-ce que l’opposition -et votre parti notamment- n’était pas assez préparé pour déposer ces recours ? La loi exige qu’à la fin du dépouillement le président du bureau du vote donne une copie des feuilles de résultats à chaque représentant des candidats, ça n’a pas été fait nulle part. Ça signifie qu’aucun candidat n’avait la possibilité de déposer un recours qui soit pris en compte par la Cour constitutionnelle puisque le seul document qui fait foi, c’est une feuille de résultats dûment signée par les membres du bureau de vote. Après sa réélection, le président Touadéra a dit tendre la main à l’opposition démocratique, est-ce que vous êtes prêt à dialoguer ? Est-ce que vous avez été contacté en ce sens ? Il est hermétiquement fermé au dialogue. La main tendue, c’est parce que les Occidentaux la réclament. Le président Touadéra n’est pas, on va dire, formaté pour tendre la main. Donc pour vous, il n’y a pas de réelle volonté de dialogue avec vous, de sa part, aujourd’hui ? Mais c’est gros comme une maison, alors que nous avons beaucoup de problèmes dans ce pays, et c’est un euphémisme, il faut quand même en discuter. L’élection des députés, vous avez vu le chaos que ça a été ? C’est beaucoup plus chaotique qu’il y a cinq ans en fait. Pour faire un deuxième tour, il faut régler le problème de la CPC (Coalition des patriotes pour le changement) sinon les gens vont voter comment ? Vous réclamez toujours une concertation, mais avec qui il faut dialoguer ? Le pouvoir avec l’opposition ? Le pouvoir avec l’opposition et les groupes armés de la CPC ? Qu’est-ce que vous préconisez ? Nous avons parlé des forces vives de la nation, ce n’est pas à nous de déterminer le format de la discussion. Le format de la discussion est quelque chose qui se détermine ensemble, vous voyez, c’est l’idée d’un dialogue que nous mettons en avant. Oui, mais pour vous est-ce qu’il faut les groupes armés déposent les armes avant de dialoguer ? Comment, quelle sortie de crise vous voyez ? La crise n’aurait jamais dû avoir lieu. Ce n’est pas à moi de dire si le dialogue doit avoir lieu après la résolution de la crise ou maintenant. Je suis un acteur politique, j’ai dit il faut qu’on dialogue. Il y a un stress que vivent les Centrafricains qui est énorme, il faut qu’on dialogue. Le but du dialogue, c’est justement d’aller croiser les idées, et je ne suis pas seul, je suis chef de parti et je suis dans une coalition politique. Tout ça doit être discuté avant. Est-ce que François Bozizé a encore un avenir politique dans le pays à vos yeux ? Je pense que c’est à lui qu’il faut poser la question, c’est un aîné pour qui j’ai du respect, je n’ai pas à répondre à sa place. L’un de vos porte-parole a été brièvement arrêté entre vendredi et samedi matin. Qu’est-ce qui lui était reproché ? Le président Touadéra a été déclaré vainqueur des élections. Je ne comprends pas pourquoi on traque mes collaborateurs. Mon conseiller en communication, ça fait trois semaines qu’il est dans la clandestinité. On lui a envoyé la milice du président Touadéra qui s’appelle « les Requins » en pleine nuit, à 2h du matin, chez lui pour tenter de l’enlever. Vous parlez de Christian Gazam Betty ? Exactement. Et depuis, il ne vit plus chez lui. Là, il y a mon porte-parole qui a été brièvement arrêté, il ne sait pas pourquoi, ceux qui l’ont arrêté eux aussi ne savaient pas pourquoi. Ils ont reçu des instructions d’une personnalité, un ministre, ils sont partis l’arrêter, tout le monde était embêté, on a fini par le relâcher. Mais vous savez que les milices mènent des actions en douce dans les quartiers, enlèvent des gens, les tabassent et tout ça. Vous ne pouvez pas dire je tends la main et vous arrêtez… Vous savez que ce n’est pas seulement moi, le neveu de Tiangaye a été arrêté récemment, tabassé, mais pourquoi ?

Reportage Afrique
Reportage Afrique - À Khartoum, après des années d’exils, des milliers de réfugiés dans l’impasse

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jan 17, 2021 2:21


Le Soudan a désormais accueilli plus de 60 000 réfugiés éthiopiens dans des camps de fortune à l’est du pays depuis le début du conflit au Tigré. Selon le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, le Soudan a besoin de 147 millions de dollars pour faire face à l’urgence. Le pays, qui est plongé dans une grave crise économique, est aussi l’un des principaux pays d’accueil au monde, avec plus d’un million de réfugiés sur son sol, principalement sud-soudanais, sans compter les près de deux millions de déplacés internes. La majorité des exilés sont hébergés dans certaines des régions les plus pauvres du pays, mais aussi dans la capitale. Ils sont près de 300 000 réfugiés à Khartoum, confrontés à des niveaux élevés de pauvreté, à un accès limité aux moyens de subsistance. La pandémie de Covid-19 a empiré leur situation, ils dénoncent une absence totale de prise en charge par les autorités. Si le Soudan a ouvert ses portes à de nombreux réfugiés, que deviennent-ils après des années d’exil ? Sur un immense terrain vague le long de la route, de grands containers chauffent sous le soleil. Près de 200 familles y ont élu domicile. Ils sont Centrafricains, Sud-soudanais, Érythréens, Éthiopiens, Burundais ou Congolais comme Aziza qui a fui la RDC il y a plus de 30 ans : « il y a un an, j’ai enfin reçu une carte bancaire de la part du HCR. Mais je n’ai reçu de l’argent que pendant deux mois, témoigne-t-elle. Et puis, 2 400 livres soudanaises… ça ne fait rien ! Ça ne suffit même pas en nourriture pour un jour avec mes enfants. Mon petit garçon là, il a 12 ans, il fait du petit commerce mais ça ne rapporte pas assez. C’est très difficile pour nous. » ►À lire aussi : À la Une: le Soudan débordé par l'afflux des réfugiés éthiopiens Tous se sentent abandonnés par les autorités et les humanitaires. Sara, 19 ans, est née au Soudan de parents érythréens. « Dans la queue pour acheter du pain, à l’école, dans la rue, on est pointés du doigt, on a des problèmes. À l’hôpital, on nous refuse l’entrée ou on doit payer très cher. Mais pourquoi, se demande-t-elle. On n’est pas des humains comme eux ? Nous voulons être protégés. S’ils ne veulent pas qu’on meure de faim, soit ils nous naturalisent, soit ils nous envoient dans un autre pays. » Pendant deux mois, ces réfugiés ont campé devant les locaux de l’agence de l’ONU pour les réfugiés. Ils ont été violemment délogés par la police. Mounir Omar, un Centrafricain, enrage : « certains enfants sont nés ici, Aujourd’hui ils ont 30 ans déjà. Mais pourquoi n’ont-ils pas nationalisé ces gens, pourquoi ne les ont-ils pas réinstallés ailleurs ? Comment peut-on vivre dans un pays où il n’y a pas de droits de l’Homme, ni de droits des réfugiés. Ici à Khartoum, ils n’arrivent pas à protéger les réfugiés, ils n’arrivent pas à aider les réfugiés. Et ils veulent aider ce qui vont venir à nouveau ? » ►À (ré)écouter aussi : Situation humanitaire préoccupante dans les camps à la frontière Soudan/Éthiopie Chaque année, environ 1 000 réfugiés sont réinstallés depuis le Soudan vers un pays tiers. C’est trop peu, regrette Nagette Belgacem responsable « protection » au UNHCR. « Pourquoi est-ce qu’on n’a pas plus de place ? Car ce sont les États de destination qui nous offrent ces places qui sont extrêmement limitées. La solution de réinstallation est infime pour la population réfugiée. Et parce qu’elles sont infimes, nous donnons la priorité aux personnes les plus vulnérables », explique-t-elle. Les opérations du UNHCR au Soudan demeurent parmi les moins financées, avec seulement 50% de contributions sur les 274 millions de dollars nécessaires. Seul, le Soudan est loin de pouvoir offrir une solution de long terme à ses millions de réfugiés.

Invité Afrique
Invité Afrique - Hans De Marie Heungoup: en Centrafrique, «les rebelles veulent semer le doute et asphyxier économiquement Bangui»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jan 15, 2021 5:05


Bangui est sous couvre-feu de 18H à 5H du matin. La capitale centrafricaine a subi lundi des attaques des rebelles de la CPC, une première depuis que cette coalition s’est formée en décembre dernier. La CPC est parvenue jusqu’aux portes de Bangui malgré la présence, aux côtés des forces armées centrafricaines, de la mission des Nations-Unies la Minusca, des Russes et des Rwandais. Le calme est certes revenu hier jeudi mais comment interpréter ces attaques, pourquoi ont-elles lieu en ce moment ? Que cherchent les rebelles ? L’analyse de Hans De Marie Heungoup, chercheur sur l'Afrique centrale, spécialiste de la Centrafrique, à International Crisis Group. RFI : Est-ce que ces attaques sur Bangui, la capitale, vous ont surpris ? Hans de Marie Heungoup : Oui, il y a un effet de surprise pour le chercheur que je suis, dans la mesure où, si l’on s’en tient au discours officiel du gouvernement centrafricain et de la Minusca, le plan de sécurisation du territoire ne permettait pas que les rebelles puissent se retrouver aux portes de Bangui. Mais en même temps, les rebelles ont fait montre d’un ensemble de tactiques innovantes. Par exemple, en utilisant des routes secondaires ou des couloirs de transhumance habituels, pour échapper à la surveillance des forces gouvernementales et des forces onusiennes, qui soutiennent le gouvernement centrafricain. Ce ne sont donc pas des colonnes de pick-up qui descendent sur des axes, comme on l’a vu dans le passé, mais des hommes à moto, qui contournent les positions des Faca. Pourquoi ? Faute de moyens, faute d’armements lourds ? Probablement, faute de moyens et d’armements lourds, mais parce qu’ils ont probablement fait une analyse, également, du rapport de force. Ils sont conscients que, face à la présence de 12 000 casques bleus, équipés de blindés, d’hélicoptères, la présence de centaines de soldats russes et plus d’un millier de soldats rwandais, en plus des Faca, ils ne pouvaient pas aller dans le combat frontal. Ils risqueraient de souffrir une défaite, du fait de cette asymétrie de forces. Ils sont capables, en tout cas, de mener des attaques coordonnées sur plusieurs axes… Tout à fait. Et cela ne traduit pas nécessairement un niveau de coordination très élevé. Il semblerait plutôt que, même si l’attaque de Bangui s’est déroulée de façon coordonnée, au sein même de cette coalition, des problèmes de commandement, chaîne de commandement et problèmes de logistique commencent à voir le jour. Comment interprétez-vous ces attaques ? Soit, il pourrait s’agir d’attaques dans une tactique visant davantage à couper la capitale du reste du pays, à asphyxier économiquement la capitale, de manière à démontrer aux yeux de la Communauté régionale et internationale que le président actuel n’est que le président de Bangui et donc le forcer à la table du dialogue. Mais peut-être aussi que la coalition rebelle, comme elle le prétend, voudrait réellement s’emparer du pouvoir et userait alors, à ce moment, d’une technique de guerre d’usure, visant à mener une campagne asymétrique aux portes mêmes de la capitale et à installer le découragement et le doute, tant à l’intérieur des forces armées centrafricaines, que parmi les forces bilatérales russes et rwandaises, qui soutiennent le gouvernement centrafricain. Par ailleurs, l’offensive rebelle récente sur Bangui pourrait aussi s’expliquer par une volonté de marquer les esprits, ou de jouer avec la psychologie des juges de la Cour constitutionnelle, alors que cette institution est appelée à proclamer les résultats définitifs des élections dans les prochains jours et à décider de l’annulation, ou non, de l’élection présidentielle. Il me semble que nous devrions attendre, pour savoir si, là, les rebelles ont démontré leur capacité ultime ou s’il ne s’agissait que de répétitions, en vue d’attaques de plus grande envergure, dans les jours ou semaines à venir. Et du côté des forces progouvernementales, quel est l’état de la coopération sur le terrain, entre la Minusca et les forces étrangères, notamment russes et rwandaises ? La question que vous posez est épineuse, parce qu’effectivement, c’est l’une des rares fois dans l’histoire des missions de paix, au monde, où l’on voit une force des Nations unies combattre côte à côte avec des forces bilatérales étrangères, mais aussi des forces beaucoup plus privées, comme par exemple des forces de la société Wagner, appartenant à la Russie. Ces relations sont des relations de coexistence, pour le moment. Il se trouve des configurations où la Minusca est obligée de combattre côte à côte avec ces différentes forces et donc d’organiser une forme de coopération dans le « command and control » entre ces différentes forces et la Minusca. Et d’autres, où la Minusca s’est montrée réticente à combattre côte à côte avec les forces en question. Je pense, par exemple, à certaines localités dans l’arrière-pays, comme, par exemple, Mbaïki, Boali et Damara. Il est question d’un renfort sous-régional. Or, on a beaucoup dit que le président Touadéra était isolé sur cette scène sous-régionale. Cette force, il ne sera pas facile qu’elle soit mise en œuvre. Parce que, d’un, certains pays de la sous-région -sans les nommer-, ont une attitude pas toujours favorable vis-à-vis du président en place. Il n’est pas certain que les contingents venant de ces pays puissent être acceptés facilement à Bangui. Et enfin, parce qu’au plan politique, la sous-région elle-même est divisée sur la manière dont elle appréhende le problème centrafricain. On sait, par exemple, que le Congo Brazzaville soutient un dialogue inclusif, mais sous contrôle de la CEEAC. Le président Touadéra, lui, semble opposé à cette forme de tutelle sous-régionale, dans le cadre d’un dialogue, qui, à son regard, devrait être entre Centrafricains.

Revue de presse Afrique
Revue de presse Afrique - À la Une : Touadéra déclaré vainqueur de la présidentielle en Centrafrique

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jan 5, 2021 4:09


« Les militants du Mouvement Cœurs Unis peuvent fêter leur victoire, pointe Le Monde Afrique. À Bangui, la capitale centrafricaine, l’ANE, l’Autorité nationale des élections, a annoncé hier dans la soirée les résultats provisoires du scrutin présidentiel et législatif du 27 décembre : leur candidat, le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, l’emporte au premier tour avec 53,92 % des voix au terme d’un cycle électoral mouvementé. Les résultats définitifs doivent être publiés le 19 janvier, après examen des éventuels recours. Mais, déjà, les contestations pleuvent. » En effet, relève Afrik.com, arrivé « en deuxième position, l’ancien Premier ministre, Anicet Georges Dologuélé, crédité de 21,01 % des voix, affirme : ‘c’est une farce, il y a eu de nombreuses irrégularités et fraudes’. » Par ailleurs, poursuit Afrik.com, « grande préoccupation depuis le 27 décembre, le taux de participation à cette élection s’élève tout de même à 76,31 %, selon les calculs de l’ANE. Ce chiffre pourrait paraître fort surprenant », s’exclame le site panafricain. « En effet, il est clairement ressorti, au soir du 27 décembre, que de nombreuses localités n’avaient pas pu participer aux opérations électorales, du fait de la présence des groupes rebelles armés qui occupent les 2/3 du territoire centrafricain et qui ont ouvertement promis d’empêcher le déroulement du scrutin. D’où l’ANE a-t-elle alors tiré ce taux de participation ?, s’interroge Afrik.com. La question reste entière. » Un pays éclaté En effet, pointe le site d’information Oubangui Médias, « la République centrafricaine est réduite à Bangui, la capitale. (…) De Garoua Boulay à Boali en passant par Bouar, Berberati ou encore Mbaiki, on constate une absence totale de l’administration et des Forces de Défense et de Sécurité. (…) Et Bangassou, Boda ou Bossangoa sont sous la coupe de la Coalition des Patriotes Centrafricains, la CPC qui réclame un dialogue que le pouvoir de Bangui annonce après la proclamation définitive des résultats par la Cour Constitutionnelle d’ici le 19 janvier. » Suspicions… Ce qui fait dire à Ledjely en Guinée que Touadéra a remporté « une victoire au goût insipide. » En effet, affirme le site guinéen, « seule la moitié des bureaux de vote a été prise en compte. Autrement dit, la victoire dont pourrait se prévaloir le président Touadéra ne porte que sur 910.000 électeurs, et non sur les 1,8 millions de Centrafricains inscrits. En termes de légitimité, ce n’est pas fameux. Or, poursuit Ledjely, il s’y ajoute des accusations de fraudes, notamment par le biais d’un recours +massif+ au vote par dérogation, accusations qui ne sont pas nécessairement dénuées de sens. Certes, en Afrique, les opposants sont connus pour être notoirement de mauvaise foi. Mais il convient néanmoins d’admettre que le 27 décembre dernier l’atmosphère volatile qui régnait à Bangui et dans le reste de la Centrafrique est de nature à justifier toutes les suspicions. » Tel Sisyphe… En tout cas, « à présent, pointe Aujourd’hui au Burkina, Touadéra devra désormais œuvrer à ramener la paix dans toute la Centrafrique ballotée par les assauts répétés des groupes armés. Car comment pourrait-il dérouler son projet de société dans un pays occupé par 14 seigneurs de guerre ? Le deuxième défi qui se dresse devant lui reste sans conteste le cas François Bozizé, relève encore Aujourd’hui, qui constitue une menace permanente pour la République. Le patron du Kwa Na Kwa vient de démontrer qu’il n’avait rien perdu de sa capacité de nuisance. Et n’eut été la présence de forces armées étrangères notamment les 13.000 hommes de la MINUSCA, les soldats Rwandais et Russes dont les actions ont permis de repousser plusieurs percées, cette élection serait restée lettre morte. » Alors, « à présent, estime le quotidien ouagalais, il faut aider Touadéra à cesser d’ahaner avec le gros caillou de Sisyphe, par l’instauration de l’État, partout en RCA, pas seulement à Bangui ; il faut aussi reconstituer une vraie armée et organiser un nouveau dialogue national inclusif, dans l’espoir d’empêcher une nouvelle escalade de la violence avec les groupes armés et faire rentrer les bandits dans le rang. »

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Revue de presse Afrique - À la Une: le bilan des élections en Centrafrique et au Niger

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Play Episode Listen Later Dec 28, 2020 4:22


En Centrafrique tout d'abord, élections présidentielles et législatives hier qui se sont déroulées « dans un contexte sécuritaire tendu» rappelle la radio Ndeke Luka. Sur son site, elle dresse un bilan de cette journée et observe que «plusieurs villes n’ont pas eu la chance de participer à ces scrutins. C’est le cas par exemple de Bouar, Bozoum, Bambari, Kaga Bandoro, Kabo, Batangafo, la liste est longue », nous dit Ndele Luka. Le double scrutin perturbé par les groupes armés Une liste au moins partiellement reprise par le RJDH, le Réseau des journalistes pour les droits de l'homme. Il confirme par exemple qu'à Bouar, dans l'ouest, « les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement ont envahi la ville et commencé à tirer des coups de feux dès 4h du matin pour empêcher la population » de se rendre aux urnes. L'occupation de la ville de Baboua a également empêché la tenue des scrutins. Même son de cloche à Bambari, avec très tôt le matin, « des coups de feu de sommation pour lancer un message à la population ». Le RJDH rapporte aussi qu'à Ngaoundaye « des matériels sensibles et les bulletins de vote ont été emportés par des éléments 3R dans les régions ». Un vote dans le calme à Bangui et d’autres villes Mais le vote a tout de même pu se dérouler dans le calme à Bangui et dans d'autres villes. Ndele Luka note que des milliers de centrafricains ont tout de même « bravé la peur » pour se rendre dans les centres de vote de Bangui. Dans la capitale, « la mobilisation a été forte » estime la radio, avec « de longues queues d'électeurs » qui ont passé « des heures sous le soleil en dépit du retard accusé dans l'acheminement du matériel électoral dans plusieurs centres ». Un vote également suivi dans bien d'autres localités du pays, souligne l'article. Et à l'étranger aussi, conclut-il, « les Centrafricains de la diaspora ont voté en France, aux Etats-Unis, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et en République du Congo ». L’œil de la presse internationale Un double scrutin centrafricain d'ailleurs largement suivi par la presse internationale. Très suivi même par la presse française. Le Figaro par exemple relate des « élections sous tension », Libération, « un scrutin à la participation bridée ». En Belgique, le site de la RTBF évoque un scrutin critiqué et qui « jette de l'huile sur le feu », en reprenant ici les mots d'un chercheur. Une analyse d'ailleurs partagée par L'Observateur au Burkina Faso. Il estime que c'est l'exclusion de François Bozizé qui « a réveillé les vieux démons des divisions politico-militaires » et que les élections d’hier « posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent », «car les groupes rebelles ne déposeront pas les armes de sitôt et le nouveau président, contesté avant d’être élu, n’aura d’autorité que sur Bangui et les localités alentours, et sous forte tutelle de la MINUSCA ». Avec ces élections « au forceps », conclut l'Observateur, « la légalité est donc sauve, mais pour ce qui est de la légitimité des élus, il faudra repasser ». Élections présidentielles et législatives au Niger Autres élections dans la presse aujourd'hui, au Niger, présidentielles et législatives. C'était « un jour historique » pour Tamtam Info, « car c’est la première fois au Niger qu’un Président démocratiquement élu sera remplacé par un autre tout aussi démocratiquement élu », estime le site internet. Il montre, photos à l'appui, le vote du sortant Mahamadou Issoufou au « bureau 00 de l'hôtel de ville de Niamey ». Le même bureau où a voté le candidat du PNDS, Mohamed Bazoum. Le Sahel, de son côté, relaye les mots hier de Mahamadou Issoufou. Il espère que « cette première alternance va permettre au Niger de consolider son statut de modèle de démocratie en Afrique et dans le monde ». Actu Niger partage pour sa part le bilan de la Coalition pour l'observation citoyenne des élections, qui avait déployé 750 observateurs hier. Un bilan faisant état de « quelques manquements, mais d'un vote dans le calme dans les 311 bureaux suivis ». Actu Niger publie par ailleurs l'avis des observateurs de la Cédéao, qui ont semblé apprécier « le climat apaisé et paisible » de cette journée électorale. Des élections là-aussi commentées par la presse internationale. C'est « une élection présidentielle pour une transition pacifique inédite », observe Le Monde Afrique en France. Au Burkina Faso, Le Pays salue d'ailleurs « le comportement du président sortant », qui « a accepté volontiers de se plier à la Constitution ». Ainsi, pointe Le Pays, « le Niger referme la porte de l’avalanche électorale qui a caractérisé l’année 2020 dans la sous-région ouest-africaine. Et contrairement à ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire ou encore en Guinée, où les scrutins ont été entachés de violences meurtrières liées à la contestation du 3e mandat brigué par Alassane Ouattara et Alpha Condé, eh bien, conclut le journal burkinabè, au pays de Hamani Diori, tout porte à croire que la démocratie sortira par le haut à l’occasion de ce double scrutin ».

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Invité Afrique - Mankeur Ndaye: «il ne faut pas donner raison à ceux qui ne veulent pas des élections» en Centrafrique

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Play Episode Listen Later Dec 26, 2020 3:54


La Centrafrique est à la veille de la date du scrutin couplé élections législatives et présidentielle. La situation est toujours volatile dans le pays. Des combats ont été signalés vendredi 25 décembre dans plusieurs localités du pays et trois casques bleus burundais ont été tués. La coalition des groupes armés CPC semble déterminée à perturber les élections. Malgré cette insécurité et les doutes qu'elle fait peser sur le déroulement du vote, la Minusca reste fermement opposée à un report de l'élection. Mankeur Ndaye, le numéro 1 de la Mission des Nations unies en Centrafrique, répond aux questions de Florence Morice. Rfi : La coalition de groupes armés qui menacent Bangui, en cas de maintien de l’élection, a rompu sa trêve. Les affrontements ont repris, ce vendredi. Est-ce que, pour vous, les conditions sécuritaires sont toujours réunies pour tenir le vote ce dimanche ? Mankeur Ndiaye : Tout à fait. Nous ne savions même pas qu’il y avait une trêve, parce que nous sommes l’objet d’attaques tous les jours, pratiquement, et nous pensons que les conditions sont réunies pour aller vers les élections. Vous ne craignez pas une série d’attaques coordonnées sur les bureaux de vote, dimanche, le jour de l’élection ? Tout est possible, nous ne l’excluons pas, parce que ces gens n’ont pas encore fini d’agir, parce qu’ils n’ont pas encore réussi. Mais nous sommes là… Avec les renforts que nous avons reçus, nous pensons que nous pouvons faire face.   Ils ont tout fait pour que les élections n’aient pas lieu, cela n’a pas marché. Nous avions prévu, justement, ce genre de situation, parce que Bozizé lui-même savait que sa candidature ne serait pas validée par la Cour constitutionnelle. Donc il s’était préparé à cela. La preuve, c’est qu’il n’a pas attendu la décision de la Cour, le 3. Trois jours avant, il est parti à l’intérieur du pays pour préparer sa riposte. Donc il faut s’attendre à d’autres types d’attaques. Dans ce contexte, est-ce que le vote peut se tenir de façon sécure ? Justement, c’est l’objectif de ceux qui ne veulent pas que le vote se tienne. Ils savent qu’ils ne peuvent pas venir prendre Bangui. Ils le savent parfaitement bien. Et donc, leur objectif, c’est de créer un climat de peur et d’insécurité, pour que les populations n’osent pas sortir voter. Dans Bambari c’est la même chose, Dékoa c’est la même chose, dans d’autres zones aussi, ce sera la même chose.  Il ne faut pas céder à cette stratégie et donner raison à ceux qui ne veulent pas que les élections se tiennent. La Communauté internationale, dans son ensemble, est pour que les élections se tiennent le 27 décembre. Il faut éviter toute forme de transition politique, qui va engager la Centrafrique dans une nouvelle ère de turbulence et d’instabilité aux conséquences incalculables. Certains observateurs disent qu’il y a une marge de manœuvre de dix-quinze jours, pour un report technique qui n’aurait pas d’incidence sur le respect du calendrier constitutionnel. Mais qu’est-ce qui nous dit qu’un report technique d’un mois va créer les meilleures conditions d’organisation des élections, des conditions meilleures que celles d’aujourd’hui ? Qu’est-ce qui nous le dit ? Rien ne nous le dit. Ceux qui ne veulent pas des élections, si vous reportez les élections pour un mois, ils attendront une semaine avant pour créer les mêmes conditions. Et ensuite, on dira : « Encore un mois, encore un mois… », jusqu’au 30 mars, la date de fin du mandat du président Touadéra - le 30 mars - et ils diront : « Voilà. Le président, maintenant, est illégitime. Il doit quitter ». Et c’est la transition. OCHA a recensé 55 000 personnes déplacées, qui ont fui leur domicile, ces derniers jours. Comment comptez-vous faire pour éviter que cette psychose n’entraîne un taux de participation très faible ? Certaines personnes ont commencé à regagner leur foyer. Nous faisons tout pour ramener le maximum de Centrafricains à leur foyer. Vous dites « le maximum de Centrafricains », cela veut dire que vous vous êtes fixé un seul de participation que vous estimez acceptable ? Pas du tout. On n’a pas de seuil de participation acceptable, mais il faut travailler pour que le maximum de personnes aille retirer leur carte et voter, mais on n’a pas de seuil. Et en l’état actuel des choses, vous ne pouvez pas garantir que l’ensemble des Centrafricains pourront voter dimanche ? Est-ce qu’on ne va pas vers une élection partielle qui ne dit pas son nom ? Dans certains pays, parfois, il y a des zones d’insécurité où, parfois, les citoyens n’arrivent pas à voter. Cela s’est passé dans certains pays du continent. C’est parce que les gens ont compris que les conditions sécuritaires n’étaient pas réunies pour que dans telle région, telle ville ou village, les gens ne puissent pas voter. Cela peut se comprendre. C’est un pays qui est en conflit. Il ne faut pas l’oublier. On comprend que vous ne souhaitez pas céder à la tentative des groupes armés de faire échouer le processus. Mais est-ce que des élections pas crédibles ne risquent pas d’entraîner de nouvelles violences ? Attendons le 27 pour voir comment les choses vont se passer.  

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Invité Afrique - Centrafrique: «Je ne vois pas comment on peut faire ces élections-là»

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Play Episode Listen Later Dec 21, 2020 5:01


Nicolas Tiangaye est avocat, il a défendu Jean-Bedel Bokassa et est le fondateur de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme. Originaire de Bocaranga, il a été à la tête du Conseil national de transition en 2003. Il est nommé Premier ministre en 2013 par François Bozizé et est confirmé par Michel Djotodia. Leader du parti Convention républicaine pour le progrès social (CRPS), il est pour la première fois en lice à l’élection présidentielle. RFI : Quelle est votre position actuelle quant à la situation sécuritaire ? Nicolas Tiangaye : La situation sécuritaire est très préoccupante parce que la plupart des villes de province sont sous le contrôle des groupes armés et il y a des mouvements des groupes armés vers Bangui, et tout cela est de nature à rendre impossible la tenue des élections le 27 décembre. Quelles sont vos attentes, à vous, en tant que candidat à la présidentielle ? En ce qui concerne mon parti, nous avons décidé de suspendre la campagne électorale, il en est de même aussi de tous les partis membres de la coalition de l’opposition démocratique 2020, nous estimons que pour des raisons sécuritaires et des questions techniques, il est quasiment impossible de tenir les élections le 27 décembre. Et dans ces conditions nous pensons que les élections ne pourront pas se tenir comme initialement prévu. Vous êtes le porte-parole de la COD2020. La COD2020 appelle à un report des élections ? Cela relève de l’évidence. Je dis que l’Autorité nationale des élections ne peut pas déployer le matériel électoral, les urnes, les isoloirs et autres en raison de l’insécurité généralisée, et les candidats n’ayant pas pu faire campagne, je ne vois pas comment on peut faire ces élections. C’est pour ça que nous demandons le report des élections, ce report permettra au président de la République de prendre ses responsabilités de convoquer la concertation des forces vives de la nation pour nous permettre de discuter des conditions d’apaisement qui devraient présider à la prochaine tenue des élections présidentielles et législatives. Quelle est la position de la COD2020 par rapport aux actions armées qui sont en cours ? Nous nous sommes pour la paix, nous avons toujours œuvré pour que la paix revienne définitivement dans notre pays. Le président de la République et les groupes armés ont signé un accord le 6 février 2019, en excluant les partis politiques, la société civile, les autres forces vives de la nation, donc ça ne nous étonne pas qu’aujourd'hui les groupes armés violent allègrement cet accord. Nous nous sommes des démocrates, nous voulons aller des élections pour recueillir le suffrage du peuple centrafricain, et nous pensons que le président de la République ne réagira non pas au nom politique pour sauver son fauteuil mais en homme d’État pour sauver son pays. Est-ce que vous soutenez l’idée d’une transition ? Ce n’est pas à moi de décider de la transition. Disons simplement que nous ne pouvons pas aller aux élections le 27 décembre, c’est une réalité qui s’impose à tout le monde, et nous ne pouvons pas faire la politique de l’autruche, dire que les choses se passent bien et que nous pouvons aller sans risque d’une implosion à l’élection, ou aux élections groupées du 27 décembre 2020. La coalition des groupes armés estime que l’accord de Khartoum est un échec, est-ce aussi votre position ? Pour nous, nous avons estimé que cet accord était un accord de dupe, et que n’ayant pas été associés aux discussions, aux négociations et à la signature, nous ne nous sentons pas engagé par les effets de cet accord. Si vous êtes élu, quelle suite donnerez-vous à cet accord ? Si je suis élu, il faut de nouveaux accords entre toutes les forces vives de la nation sur la question de la sécurité parce que ce n’est pas seulement une affaire du gouvernement et des groupes armés. Il faut distinguer aussi parmi les groupes armés ceux qui ont des projets politiques ou disons des revendications politiques, et ceux qui n’en n’ont pas et qui se limitent à des actes de banditisme etc. Donc je pense qu’il faudrait discuter avec ceux qui ont des revendications politiques pour voir dans quelle mesure l’État peut résoudre les questions politiques soulevées par ces groupes armés. Les forces russes sont entrées en action contre les groupes armés, vous êtes satisfait de cela ? Ce sont ceux qui ont amené les forces russes qui peuvent répondre à cette question. Moi je n’ai pas demandé aux Russes de venir en République centrafricaine, posez la question à monsieur Touadéra qui les a fait venir, il vous donnera sa réponse. Est-ce que vous êtes inquiet ? Je ne suis pas seulement inquiet, c’est tous les Centrafricains qui sont inquiets de la situation d’insécurité et du saut vers l’inconnu qui nous attend. Les événements en cours, est-ce aussi pour vous un échec de la politique du président Touadéra ? Bien sûr, le président Touadéra dans sa profession de foi en 2015, disait que s’il était élu il allait ramener la paix et la sécurité dans le pays. À l’époque il n’y avait que 4 groupes armés, aujourd’hui il y en a 14, à l’époque 50% du territoire ce qui était déjà beaucoup était occupé par groupes armés, aujourd’hui c’est 85% des territoires qui sont occupés par les groupes armés, et ce qui se passe actuellement, l’insécurité généralisée pour moi est la preuve patente de l’échec de la politique du président Touadéra.

Reportage Afrique
Reportage Afrique - Centrafrique: des audiences foraines pour redonner une identité aux enfants

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Dec 10, 2020 2:22


En Centrafrique, beaucoup d’enfants ne disposent pas d’acte de naissance (parce qu’ils n’ont pas été enregistrés par leurs parents, parce que le conflit a déplacé de nombreux Centrafricains, que les documents ont été détruits …) Des milliers d’enfants vivent ainsi sans existence juridique. Et pour obtenir a posteriori l’acte de naissance, il faut un jugement supplétif rendu par les tribunaux.   Ces démarches sont payantes et perçues comme compliquées par beaucoup, dans un pays où le système judiciaire est engorgé. Pour faciliter ces démarches, des organisations comme Avocats sans frontières ou le HCR travaillent en collaboration avec la justice, pour rapprocher la justice des citoyens, lors d’opérations à Bouar, Berbérati. Récemment, ce sont quatre magistrats qui ont ainsi été mobilisés pendant deux semaines entières pour s’occuper des dossiers des enfants du 3e arrondissement de Bangui. Reportage de notre correspondante sur place. 

TV5MONDE - Et Si vous me disiez toute la vérité

Invitée : Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la transition en RCA (2014-2016). Face au manque de leadership pour rassembler les Centrafricains, Catherine Samba-Panza répond à l'appel et brigue la magistrature suprême. Présentation : Denise Époté. www.tv5monde.com/etsi

ONU Info
RCA : les prochaines élections sont sources d'espoir pour les réfugiés centrafricains malgré leur exclusion des scrutins (HCR)

ONU Info

Play Episode Listen Later Oct 6, 2020 1:03


Suite des travaux de la 71ème session du comité exécutif du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ce mardi.  Parmi les pays à l’ordre du jour, la République centrafricaine. Le Haut-commissaire pour les réfugiés a regretté le fait que les réfugiés n’aient pas été inclus dans les prochaines élections présidentielle et législatives.  

Invité Afrique
Invité Afrique - Centrafrique: «Nous avons quatre mois de retard sur le processus électoral»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 21, 2020 7:37


En Centrafrique, le chef de file de l'opposition est candidat à la prochaine présidentielle. Anicet Georges Dologuélé a été investi il y a une semaine par son parti, l'URCA, l'Union pour le renouveau centrafricain. Officiellement, la présidentielle se tient 27 décembre prochain, mais l'opposition avance que rien n'est prêt et demande un report concerté jusqu'à 2021. C'est l'appel qu'elle lance au président Touadera. Anicet Georges Dologuélé, l'homme qui est arrivé deuxième à la présidentielle de 2016, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Il y a quelques mois, l’opposition disait que la Centrafrique n’était pas prête pour voter en décembre prochain et qu’il fallait envisager un régime de transition. Maintenant, vous êtes candidat à cette présidentielle de décembre. Est-ce que ce n’est pas contradictoire ?   Anicet Georges Dologuélé : Au niveau de l’opposition, notamment de la COD 20-20 [Coalition de l'opposition démocratique 2020], nous n’avons jamais réclamé de transition. Par contre, nous avons signalé que l’Autorité nationale des élections était en train d’accumuler du retard et qu’il valait mieux s’asseoir et regarder sereinement ce retard et voir comment le réduire. Et malheureusement, les faits nous donnent raison aujourd’hui, nous avons déjà pratiquement quatre mois de retard sur le processus électoral. Oui, mais ce retard ne peut-il pas être rattrapé afin qu’on vote en décembre ? Je ne vois pas très bien comment il peut être rattrapé, puisque le corps électoral doit être convoqué d’ici le 27 septembre et le recensement électoral n’est pas terminé. Les autorités disent qu’elles mettent les « bouchées doubles » ? Mais c’est une bouchée double catastrophique, parce toutes les opérations sont bâclées et notamment, vous voyez la ville de Bangui, comment pouvez-vous avoir 257 000 inscrits pour une ville de plus d’un million d’habitants ? Et vous allez voir qu’à ce rythme, nous allons nous retrouver avec un corps électoral qui sera largement inférieur au corps électoral de 2016. Faut-il envisager un glissement de la date de l’élection au début 2021 ? C’est un constat. Nous constatons que les opérations sont en retard et que la date du 27 décembre ne pourra plus être respectée. A ce moment-là, comme le glissement s’annonce inévitable, il faut discuter et c’est ce qui nous a été proposé par la Cour constitutionnelle, faire une concertation nationale parce que notre but à tous, c’est de faire en sorte que des élections soient bien organisées. Vous voyez, nous sommes tous animés d’une bonne volonté pour discuter, sauf le président de la République lui-même, et personne ne comprend pourquoi.      Vous critiquez beaucoup le président sortant, Faustin Archange Touadéra, mais l’accord de paix signé avec les groupes armés à Khartoum il y a 18 mois, en février 2019, est-ce que ce n’est pas un succès à mettre à l’actif du président Touadéra ? C’est un accord personnalisé entre lui et les chefs de guerre. Ces chefs de guerre font ce qu’ils veulent, quand ils veulent. On ne sait plus qui dirige le pays : [Abbas] Sidiki, Ali Darassa ou [Mahamat] Alkatim… Ils sont tous des personnalités qui ne sont pas des Centrafricains, qui pour certains ne parlent pas du tout notre langue, qui ne s’intéressent pas au développement de la Centrafrique, mais qui, au quotidien, donnent des instructions à notre gouvernement. Mais qu’est-ce que vous auriez fait de mieux à la place de Faustin Archange Touadéra ? Je n’aurais pas fait cet accord de cette manière. Je n’aurais pas laissé l’insécurité se développer de cette manière. Le président lui-même a encouragé et orchestré une guerre interethnique entre les populations du Nord-Est, ce qui est extrêmement dangereux parce que toutes ces populations sont armées. Je dis que cet accord doit être renégocié à zéro. Donc vous êtes contre l’opinion de l’Union africaine et du Conseil de sécurité des Nations unies ? Je suis Centrafricain, ne l’oubliez pas. Je suis leader politique, j’écoute les populations, je suis député. Ce que je dis, c’est ce que pense la majorité de la population. Les Nations unies et l’Union africaine nous aident à négocier un bon accord et à le  conduire, mais un accord entre Centrafricains, c’est pour la paix en Centrafrique. Mais il y a tout de même beaucoup d’observateurs de la communauté internationale dans votre pays qui disent que c’est un bon accord et qu’il faut maintenant l’appliquer dans sa totalité… Sa totalité, c’est pour utiliser un mot, les sanctions. Quand des chefs de guerre n’appliquent pas un accord, ne respectent pas un accord, il faut les sanctionner. Donc, quand nos partenaires disent qu’il faut appliquer cet accord dans sa totalité, cela veut dire qu’il faut passer aux sanctions. Et je suis content de voir que cela a commencé avec Sidiki [Bidi Sidi Souleman, alias Sidiki Abass, leader du groupe armé 3R (milice Retour, Réclamation et Réhabilitation), sanctionné par l’ONU pour assassinats, tortures, viols, trafic d’armes, et engagement dans une guerre avec d’autres milices]. Dans ma région, là où je suis député, à Bocaranga et tout ça, je suis content de voir qu’il y a un début de cela. J’encourage la Minusca [Mission de l’ONU en Centrafrique] et l’armée centrafricaine à poursuivre ces opérations de sanctions de ces chefs de guerre. Vous êtes candidat au nom de l’opposition, mais il y a un autre poids lourd qui est candidat, c’est l’ancien président Bozizé (2003-2013). Est-ce que votre division ne fera pas le jeu du président sortant ? Non, ce n’est pas de la division. Nous faisons tous partie d’une coalition qui s’appelle la COD 20-20 [Coalition de l'opposition démocratique 2020]. Chaque parti politique investit son candidat.  Donc, chaque parti peut investir son président. Mais après, il peut y avoir une discussion pour avoir un seul candidat au finish. On était tous au congrès de François Bozizé. Tout le monde a été à mon congrès. Nous serons tous au congrès de Alexandre-Ferdinand N'Guendet, de Nicolas Tiangaye, de Mahamat Kamoun, ainsi de suite. Donc, ce n’est pas de la division, c’est le processus normal que nous suivons. Ne risquez-vous pas d’être la victime du match Touadéra-Bozizé ? Je ne suis pas sûr d’un match Touadéra-Bozizé. La présence de Touadéra dans le match est dans l’esprit de ses partisans. Mais ils sont très peu nombreux. Les Centrafricains estiment tous que Touadéra est déjà hors-jeu, même s’il est au pouvoir, même s’il dispose de moyens de l’État, même s’il se prépare à tricher. Je pense que le rejet est trop fort.

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Invité Afrique - Centrafrique: «Le bilan de l'indépendance est très mitigé»

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Play Episode Listen Later Aug 13, 2020 3:24


Le 13 août 1960, la Centrafrique devient officiellement indépendante. À la tête de ce long chemin, on retrouve Barthélémy Boganda qui meurt dans un accident d’avion en mars 1959 ou encore David Dacko qui devint le premier président du pays. Henri Maïdou a alors 18 ans, il est enseignant à Mobaye dans le sud-est du pays. Il prendra plus tard des charges importantes en Centrafrique. Il fut notamment Premier ministre du pays et vice-président du pays. Il est un témoin majeur de l’histoire politique centrafricaine et il pose son regard sur cette période. Le 13 août 1960, la République centrafricaine proclame son indépendance. Quel souvenir avez-vous de cette journée ? Henri Maïdou : Je n’ai pas de très grands souvenirs de ce jour-là, j’étais en brousse. Mais à ce que je sais, la cérémonie a été assez restreinte. Elle était surtout officielle et limitée au niveau du gouvernement.   Vous étiez professeur, vous faisiez déjà partie d’une élite intellectuelle. Comment avez-vous accueilli l’annonce de cette indépendance ? C’était une très bonne chose que le pays soit libéré. Libéré, c’est peut-être trop dire, mais a obtenu son indépendance. On était content, on avait le sentiment d’appartenir à une entité différente de ce qu’on avait été jusque-là. Mais, l’indépendance pour moi était une très bonne chose, parce que cela nous permettait de nous épanouir en toute chose. Pendant la colonisation, il n’y avait qu’un seul ou deux établissements secondaires, parlant de l’enseignement. Donc à l’indépendance, on avait la possibilité d’agir par nous-mêmes et de planifier nos actions en tant qu’instituteur à l’époque, c’est à cela que je pense. Sur le plan politique, il n’y a pas de difficulté particulière. Nous simples citoyens, on n’a pas pu prendre une part active. A cette époque, c’était le président Barthélémy Boganda, Abel Goumba et autres qui ont joué ce rôle. Moi, j’étais très jeune encore à l’époque, j’avais 18 ans. Je n’avais pas très grande conscience de cela. Le changement a été, disons, un changement, je ne veux pas dire de surface, mais c’est un changement de nom. On est devenu indépendants. Nous, on avait conscience qu’une chose, qu’une mutation s’était opérée. Mais sans plus. Quel était l’état d’esprit ? Un bouillonnement, surtout au niveau des élites, mais pas la grande masse. La grande masse, ce qu’elle appréciait c’était d’être devenue libre, parce qu’elle n’était plus soumise aux travaux forcés, aux arrestations arbitraires, etc. Le changement pour la population, c’était de ne plus être arrêtée par l’administration et de subir des sévices comme dans le passé. Avec l’indépendance, c’était fini : les travaux forcés pour aller faire du coton, ramasser un certain nombre de choses, des kilos de caoutchouc à ramener à la maison et de donner à l’administration. C’était cher payé d’un point de vue personnel, physique.   En 1960, à quoi ressemblait la présence française ici ? C’était la France qui administrait tout. Donc elle était présente dans toutes les administrations, dans toutes les structures, que ce soit dans la santé, dans l’enseignement, dans l’agriculture. C’était la France. Donc, c’était des assistants techniques français. Et après la signature de l’indépendance, est-ce que cela a changé ? Les Centrafricains ont pris la place comme administrateurs dans les provinces, dans les services. Il y avait un gouvernement composé de Centrafricains. Le grand changement, c’était surtout la présence d’un gouvernement national.   A cette époque, il reste de nombreux conseillers français qui épaulent à la fois le gouvernement, les administrations. Comment c’était perçu ? Il y avait beaucoup d’administrateurs, parce qu’il n’y avait personne pour faire le travail qu’ils faisaient. Il n’y avait pas de Centrafricains qui soient en mesure de faire le travail qu’ils faisaient. Donc leur présence était admise, tout à fait naturellement. Et le gouvernement avait besoin d’eux pour faire ce qu’ils avaient à faire. Est-ce que vous diriez que l’indépendance a rebattu les cartes des relations bilatérales entre la France et la Centrafrique ? Pas tellement de mon point de vue. On fait encore appel à des Français ou à d’autres pour faire ce qu’on aurait pu aujourd’hui faire nous-mêmes.   Nous célébrons les 60 ans de l’indépendance. Quel bilan, faites-vous ? Très mitigé, pour ne pas dire négatif. Pour moi, surtout la Centrafrique n’a pas subi un grand changement, une grande mutation depuis 60 ans. On n’a pas fait ce que les autres pays voisins ont pu faire. Il manque tout. Il manque les infrastructures scolaires, sanitaires, agricoles et sociales. Nous n’avons pas su faire face à nos charges de manière correcte.   Vous n’estimez pas que la France a sa part de responsabilités aussi dans tout cela ? Oh, je ne peux pas le dire. Si nous-mêmes, nous avions pris la responsabilité de nous prendre en charge… La situation d’aujourd’hui ne peut pas incomber aux étrangers ou à d’autres personnes qu’à nous-mêmes comme responsables de notre situation.   Est-ce que les pays voisins de la Centrafrique possèdent des choses que la Centrafrique n’a pas ? Les autorités de ces pays gèrent mieux peut-être que nous ici. On ne peut pas impliquer cela à autre chose qu’une mauvaise gestion. Et puis, il y a les guerres permanentes. Nous avons eu l’indépendance la même année que tous les pays de l’ancienne AEF. On ne comprend pas que la République centrafricaine qui est nantie de ressources naturelles importantes, plus que ces pays dans certains cas, soient aussi en retard. Dans le même contexte. Ils n’étaient pas plus avancés que nous. Cela me rend triste, très triste.   Qu’est-ce qu’il faut selon vous pour rattraper tout cela ? Il faut prendre de bonnes résolutions de bonne gouvernance. Il n’y a que ça qu’on puisse dire.

Sputnik France
Jean Serge Bokassa: "Les Centrafricains doivent reprendre possession de leur pays"

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Play Episode Listen Later May 29, 2020 41:06


Candidat aux Présidentielles prévues en République centrafricaine le 27 décembre 2020, le fils de Bokassa 1er assume son patronyme et se dit prêt pour un destin national. La pandémie du COVID-19, les élections à venir en RCA, le récent massacre dans le Nord-Est du pays, l’accord de paix de Khartoum, la guerre interne menée par les groupes armés, la «présence russe» à Bangui et celles des autres puissances étrangères sont les sujets d’actualité brûlants pour la Centrafrique qu’il a accepté d’aborder. Présentée par Christine H. Gueye

World Bank Podcasts
Actualités : Le combat de la Centrafrique pour la paix et la prospérité

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Play Episode Listen Later Nov 29, 2016 3:46


Faustin Touadéra, le président de la République centrafricaine, s’est donné pour priorité de remettre les agriculteurs au travail, de consolider la paix, de désarmer et réinsérer les anciens combattants dans la société alors que le pays se relève à peine de trois années de conflits. La communauté internationale est aux côtés des Centrafricains et soutient les efforts du nouveau gouvernement.

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