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Passionnée de botanique et de récits d'aventures, la voyageuse et autrice française Katia Astafieff a décidé de suivre les pas d'un illustre botaniste, depuis oublié et parti en Inde près de deux cent ans avant elle... Victor Jacquemont... c'est son nom. Un nom tombé dans l'oubli, présent pourtant sur la façade de l'hôtel de ville à Paris avec sa statue, entre les pages de certains livres de botanique, Stendhal ou Mérimée, ou dans le nom de près d'une centaine d'espèces : «Arum Jacquemontii», «Betula Jacquemontii» ou «Prunus Jacquemontii»...Depuis plus de 10 ans, l'écrivaine et biologiste française Katia Astafieff a su allier son amour des plantes, de l'écriture et des chemins de traverse, des chemins qu'elle arpente le plus souvent seule, l'œil rivé sur les trésors végétaux, naturels de notre planète.Et après le Grand Nord, les steppes mongoles, le désert marocain ou les forêts de Bornéo, la voilà lancée sur les chemins des Indes, en quête de ce botaniste français du XIXè siècle, décédé à seulement 31 ans pendant sa mission en Inde, alors qu'il était envoyé par le Jardin du Roy, aujourd'hui Muséum d'histoire naturelle. Son existence aussi brève qu'intense, ses écrits, sa correspondance ou ses aventures jusqu'au Cachemire vont alors passionner et embarquer Katia jusqu'en Inde. « Par les chemins des Indes » c'est le titre de son récit, paru aux Éditions Paulsen, qui entremêle à deux cent ans d'écart le périple indien de Jacquemont et celui de Katia partie sur ses traces. Un livre qui nous rappelle ce temps des grandes expéditions scientifiques et botaniques, quand des Européens sont partis à l'aventure, en contexte colonial, explorer, inventorier, comprendre le monde, parfois au péril de leur vie, pour le simple et si romantique amour des plantes. À lire :- « Par les chemins des Indes », de Katia Astafieff. Éditions Paulsen. 2025- « L'aventure extraordinaire des plantes voyageuses », de Katia Astafieff. Éditions Dunod. 2023- « La fille qui voulait voir l'ours », de Katia Astafieff. Éditions Arthaud. 2022.
Rubrique:nouvelles Auteur: jack-london Lecture: Daniel LuttringerDurée: 22min Fichier: 15 Mo Résumé du livre audio: Une nouvelle du "Grand Nord" parue dans La Femme de France le 10 janvier 1926. Cet enregistrement est mis à disposition sous un contrat Creative Commons.
Passionnée de botanique et de récits d'aventures, la voyageuse et autrice française Katia Astafieff a décidé de suivre les pas d'un illustre botaniste, depuis oublié et parti en Inde près de deux cent ans avant elle... Victor Jacquemont... c'est son nom. Un nom tombé dans l'oubli, présent pourtant sur la façade de l'hôtel de ville à Paris avec sa statue, entre les pages de certains livres de botanique, Stendhal ou Mérimée, ou dans le nom de près d'une centaine d'espèces : «Arum Jacquemontii», «Betula Jacquemontii» ou «Prunus Jacquemontii»...Depuis plus de 10 ans, l'écrivaine et biologiste française Katia Astafieff a su allier son amour des plantes, de l'écriture et des chemins de traverse, des chemins qu'elle arpente le plus souvent seule, l'œil rivé sur les trésors végétaux, naturels de notre planète.Et après le Grand Nord, les steppes mongoles, le désert marocain ou les forêts de Bornéo, la voilà lancée sur les chemins des Indes, en quête de ce botaniste français du XIXè siècle, décédé à seulement 31 ans pendant sa mission en Inde, alors qu'il était envoyé par le Jardin du Roy, aujourd'hui Muséum d'histoire naturelle. Son existence aussi brève qu'intense, ses écrits, sa correspondance ou ses aventures jusqu'au Cachemire vont alors passionner et embarquer Katia jusqu'en Inde. « Par les chemins des Indes » c'est le titre de son récit, paru aux Éditions Paulsen, qui entremêle à deux cent ans d'écart le périple indien de Jacquemont et celui de Katia partie sur ses traces. Un livre qui nous rappelle ce temps des grandes expéditions scientifiques et botaniques, quand des Européens sont partis à l'aventure, en contexte colonial, explorer, inventorier, comprendre le monde, parfois au péril de leur vie, pour le simple et si romantique amour des plantes. À lire :- « Par les chemins des Indes », de Katia Astafieff. Éditions Paulsen. 2025- « L'aventure extraordinaire des plantes voyageuses », de Katia Astafieff. Éditions Dunod. 2023- « La fille qui voulait voir l'ours », de Katia Astafieff. Éditions Arthaud. 2022.
1) Les effets d'un séjour spatial sur notre santé Les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams, bloqués 9 mois sur l'ISS, amerrissent ce soir en Floride. Leur séjour prolongé dans l'espace donne lieu à explorer les effets de la microgravité sur la santé: perte osseuse, vision altérée, circulation sanguine modifiée, anémie spatiale, immunité affaiblie, exposition aux radiations et impacts psychologiques. Pour nous éclairer sur ces enjeux, Sarah Dirren reçoit Guillemette Gauquelin-Koch, responsable du Programme Science de la Vie au CNES (Centre national d'études spatiales) et spécialiste de la biologie spatiale. 2) Lʹécole en plein air sous la loupe des scientifiques L'école en plein air suscite beaucoup d'engouement et d'expériences diversifiées pour les élèves et les enseignant.es mais qu'en disent les scientifiques? L'ouvrage "Les bienfaits de l'école à ciel ouvert" paru aux Editions Silviva fait une synthèse des résultats de recherches internationales à ce propos. Dans une deuxième partie, nous suivrons l'exemple du projet "S'enforester" auprès des gymnasiens de Bussigny (VD). Cécile Guérin s'entretient avec deux spécialistes : - Sabine Muster, co autrice de l'ouvrage "Les bienfaits de l'école à ciel ouvert", responsable de projet chez Silviva et biologiste et ethnobotaniste. - Vanessa Bongcam, déléguée cantonale vaudoise du projet "S'enforester" et enseignante au gymnase de Bussigny 3) "Voyage en Nord", lʹexposition de lʹUnige sur les bateaux qui flottent et le froid du grand Nord L'exposition "Voyage en Nord" à l'Université de Genève offre une immersion dans le monde de la navigation et de la science. Inspirée par le périple de Thierry et Barbara Courvoisier, cette exposition pédagogique combine aventure maritime et concepts scientifiques. Au cœur de l'exposition, une réplique du bateau Gaïa permet aux visiteurs d'explorer des phénomènes tels que la flottabilité et l'effet du vent sur les voiles. Laurent Dubois, didacticien des sciences et commissaire de l'exposition, guide les visiteurs à travers des installations interactives Un sujet préparé par Huma Khamis .
Le Salon du Livre et des Arts du grand nord d'Haïti revient pour une nouvelle édition les 23, 24 et 25 avril 2025. Initiative de l'Observatoire patrimoine, ce Salon met en avant la richesse du patrimoine culturel haïtien à travers des conférences, des expositions, etc. Invité : Iléus Papillon, poète et président du Salon. Programmation musicale :Toby Anbakè – Les gens du nord.
C'est l'ultra-trail le plus dur et le plus froid du monde, la Yukon Arctic Ultra avec en moyenne -30 ou – 40 degrés sur le parcours de 600 kilomètres dans le Grand Nord canadien. Le vainqueur a bouclé la course en 7 jours et 22 heures et c'est l'aventurier français Mathieu Blanchard qui a franchi la ligne d'arrivée. Il est sur notre plateau pour conter cette expérience dingue dans une nature hostile.Tous les soirs, du lundi au vendredi à 20h sur France 5, Anne-Elisabeth Lemoine et toute son équipe accueillent les personnalités et artistes qui font l'actualité.
durée : 00:58:25 - De cause à effets, le magazine de l'environnement - par : Aurélie Luneau - Nastassja Martin, anthropologue spécialiste des populations arctiques et du Grand Nord, réputée pour ses récits et ses travaux sur l'animisme des peuples des régions polaires, s'est alliée au photographe des glaciers Olivier de Sépibus et a fait paraître Les Sources de glace aux éditions Paulsen. - réalisation : Alexandra Malka - invités : Nastassja Martin Anthropologue diplômée de l'EHESS et spécialiste des populations arctiques.
Voici le 2e épisode de la 4e saison de La Bande à D+ présenté par Nicolas Fréret du média Distances+ avec :La physiologiste du sport Véronique BillatL'aventurier Stéphane BrogniartL'ultra-traileuse Sylvaine CussotLe traileur, organisateur et speaker Ugo Ferrari
L'info du matin - Après la FOMO, Grégory Ascher et Justine Salmon vous ont parlé de la FOBO, "fear of a better option", soit la peur de louper une meilleure option quand il s'agit de faire un choix. Le winner du jour : - Une touriste polonaise a demandé à un chauffeur de taxi de l'amener, elle et son mouton en couche-culotte, à Paris depuis Nancy. - Mathieu Blanchard, ancien candidat de Koh-Lanta, vient de remporter la Yukon Arctic Ultra à pied. 640 kilomètres à travers le Grand Nord canadien en tirant une luge de 30 kilos ! Le flashback d'avril 1996 : - Le hit numéro 1 en France était "Children" de Robert Miles. - L'album numéro 1 était "To the Faithful Departed" de The Cranberries. - Sortie de la comédie pour ados culte "Clueless" avec Alicia Silverstone. Les savoirs inutiles : - La série animée japonaise "Goldorak" a laissé des traces dans le vocabulaire du quotidien. Les rampes de gyrophares sur les voitures de police françaises s'appellent des Goldorak. 3 choses à savoir sur YouTube Qu'est-ce qu'on fait ? - Ce week-end à Paris pour la Saint-Valentin, Lime va distribuer des bouquets de fleurs gratuitement dans les paniers de quelques vélos. - Une station des Alpes propose un speed dating sur un télésiège toute la journée de demain. - Le Carnaval de Nice a débuté hier. Le jeu surprise : - Luc de Lille repart avec un MacBook Air. La banque RTL2 : - Romain de Miramas vers Salon-de-Provence gagne 900 euros. - Jean-Baptiste de Calais repart avec un Appareil Photo AGFA PHOTO.
[REPLAY] Je profite de l'actualité brûlante (ou plutôt glaciale) de l'aventure de Mathieu Blanchard au Yukon pour vous proposer ce replay de l'un de tous premiers épisodes de Course Epique.Dans cet épisode hors-norme, nous partons pour l'une des courses les plus extrêmes de la planète : la Yukon Arctic Ultra. Direction le Grand Nord canadien aux côtés de Thierry Corbarieu, ultra-traileur aventurier, qui nous plonge au cœur de son incroyable victoire en 2019 sur cette épreuve hors du commun.Au programme : 482 km en autonomie totale, des températures descendant jusqu'à -40°C, et une lutte permanente contre la fatigue, le froid glacial et la solitude absolue des paysages immaculés du Yukon. Thierry nous raconte ses moments de doute, ses stratégies de survie, et comment il a trouvé la force d'avancer dans cet environnement hostile.Vous découvrirez aussi ce qui pousse un homme à s'aventurer au bout de lui-même, là où l'endurance physique se mêle à une profonde exploration mentale et spirituelle.Attachez vos crampons, direction le froid polaire avec Thierry Corbarieu pour cet épisode vous emmènera loin, très loin des sentiers battus.Bonne écoute avec cet épisode qui nous ramène aux débuts de Course Epique !***Course Épique, c'est le podcast running et trail qui vous fait vivre dans chaque épisode une histoire de course à pied hors du commun.Pour ne rien manquer de notre actualité et vivre les coulisses du podcast, suivez-nous sur Instagram : https://www.instagram.com/courseepique.podcast/Retrouvez également Course Epique en vidéo sur YouTube : https://bit.ly/courseepique_youtubeCourse Épique, un podcast imaginé et animé par Guillaume Lalu et produit par Sportcast Studios Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
1/ Que se passe-t-il dans le Grand Nord ? 2/ Bataille politique autour du Groenland 3/ Donald Trump va-t-il changer la donne ? Retrouvez Le Club Le Figaro International présenté par Philippe Gélie.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Un invité que vous nous demandiez depuis le tout début, Jean-Simon Bégin se joint à nous le temps d'une conversation! On jase d'une variété de sujets passionnants, incluant ses voyages dans le Grand-Nord, sa vision de la photo animalière dans l'avenir, ses livres et plus encore. Vraiment un épisode à découvrir! Pour voir le travail de Jean-Simon ici
Mars 1998. Québec, château Frontenac. Dans un froid glaçant, des milliers de personnes sont réunies pour accueillir un homme. Après 99 jours, 11h et 53 mn dans le Grand Nord, il arrive, accompagné de ses chiens de traîneau. Son nom : Nicolas Vanier. De la Laponie à la Sibérie, découvrez son Fabuleux Destin. Une vie comme les personnages de Jack London Il convainc alors deux coureurs des bois de l'emmener avec eux et leurs 20 chiens dans leur expédition. Ensemble, ils traversent la Laponie à pieds et la péninsule du Québec Labrador en traîneau. Nicolas s'intègre très vite à l'aventure et découvre les liens qui unissent les mushers à leurs chiens. Durant ce voyage, l'homme se sent comme un personnage des romans de Jack London, son auteur préféré. Une sensation qu'il compte ressentir tout au long de sa vie. C'est ainsi qu'il décide de consacrer ses prochaines années aux expéditions dans les pays d'en haut, comme il les appelle. Écoutez nos autres épisodes : L'expédition Franklin, le naufrage le plus mystérieux de l'histoire Production : Bababam Première diffusion : 9 juin 2020. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Vincent Hervouët analyse les ambitions expansionnistes de Donald Trump, qui rêve d'élargir les frontières américaines. Lors d'une conférence, Trump a évoqué l'idée d'annexer le Canada, d'acheter le Groenland et de reprendre le contrôle du canal de Panama. Ces projets visent à renforcer la position géostratégique des États-Unis dans le Grand Nord et en Amérique latine, face à des enjeux économiques et militaires majeurs.Cependant, ces aspirations rencontrent l'opposition ferme des pays concernés : le Danemark investit pour militariser le Groenland, et le Panama se rapproche de la Chine. Pour Trump, ces menaces seraient une stratégie de pression, même si elles suscitent des tensions géopolitiques et interrogent sur un éventuel projet impérial américain.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.
Les chouettes et les hiboux, qui chassent principalement la nuit, ont développé une vision et une ouïe remarquables. Le photographe Aurélien Agnus nous emmène au plus près de ces oiseaux de nuit. Dans la famille des strigidés, on demande la chouette et le hibou. L'une n'est pas la femelle de l'autre. Mais comment différencier ces rapaces nocturnes qu'on rencontre presque partout sur la planète (plus de 200 espèces recensées) ? Il suffit de regarder la présence éventuelle des aigrettes, « ces petites touffes de plumes qu'on peut voir sur le haut de la tête. Ce ne sont pas des oreilles, contrairement à ce qui est communément pensé. Les hiboux portent des aigrettes, et les chouettes n'en ont pas », explique le naturaliste et photographe Aurélien Agnus, qui publie un livre, Chouettes et hiboux, les yeux dans les yeux (édité par Delachaux et Niestlé, avec la LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux).C'est le portrait fascinant d'un hibou des marais que le photographe a choisi en couverture, deux yeux jaunes et leurs pupilles noires, transperçant, sa « rencontre la plus émouvante avec un rapace nocturne ». « C'était un matin d'hiver où il faisait très froid, les oiseaux étaient encore en chasse, alors qu'en général ils chassent davantage le soir que le matin. Et cet oiseau-là, plus confiant que les autres, est venu se poser de lui-même à cinq ou six mètres de moi, alors que j'étais allongé dans les hautes herbes. S'ensuit ce face-à-face, vraiment les yeux dans les yeux. »À écouter aussiPourquoi les chouettes effraient ?Vision nocturneLes yeux des rapaces nocturnes, contrairement à nous, sont immobiles, mais grâce à leurs vertèbres cervicales, deux fois plus nombreuses que chez les humains, leur angle de vision atteint 270 degrés. Le jour comme la nuit. « Par une quantité de photorécepteurs, ils ont une faculté à augmenter leur puissance lumineuse bien plus que la nôtre, précise Aurélien Agnus. Très souvent, la simple lumière des étoiles ou d'un clair de lune leur suffit pour chasser. »Mais comme le montrent les dizaines et les dizaines de photos d'Aurélien Agnus, qui nous fait pénétrer dans l'intimité des oiseaux et refuse l'utilisation du flash pour ne pas les perturber, les rapaces nocturnes sont parfois visibles également de jour, à l'aube ou au crépuscule. « Cela dépend de pleins de facteurs (la nourriture, le temps, le gel, la neige…) qui font qu'ils vont choisir de sortir une ou deux heures avant la tombée du jour ou après le lever du soleil. »Chasse à l'ouïeMais plus que leur vue développée pour la chasse nocturne, c'est leur ouïe qui fait la différence. « Des études ont montré qu'une chouette comme l'effraie des clochers a une ouïe dix fois supérieure à la nôtre. Autre exemple, celui de la chouette lapone, qui vit dans le Grand Nord, dans la taïga : elle est capable de détecter acoustiquement une proie à 50 ou 60 mètres sous 50 centimètres de neige ! »Ces oiseaux de nuit, chasseurs imparables, ont longtemps été haïs ou vénérés, selon les époques et les civilisations. Dans la mythologie grecque, la déesse de la sagesse, Athéna, était toujours représentée avec une chouette. Mais les rapaces nocturnes ont eu aussi mauvaise réputation en Europe, particulièrement au Moyen Âge, avec son lot de légendes.« On a très longtemps pensé qu'un oiseau de la taille d'une effraie (une trentaine de centimètres) était capable d'enlever un jeune agneau ou un jeune enfant », raconte Aurélien Agnus. Leurs habitudes nocturnes, la proximité avec les cimetières qui abondent de proies et où ils peuvent s'abriter, n'ont pas contribué à leur popularité. Le photographe souligne aussi que l'effraie des clochers émet « un cri pas très joli à l'oreille. Je vous laisse d'ailleurs faire le lien entre l'effraie des clochers et le verbe effrayer… » Mais n'ayez pas peur, c'est très chouette, les hiboux !
Le Grand Nord se mondialise ! Le Groenland se dote de nouveaux aéroports et à compter du 28 novembre, les plus gros avions de passagers pourront atterrir directement à Nuuk, la capitale groenlandaise. Et dans deux ans, un second aéroport international ouvrira à l'ouest du pays. Pour le gouvernement, il s'agit de développer le tourisme. Mais certains habitants et même professionnels du tourisme critiquent cette ambition touristique. (Rediffusion du 16 novembre 2024) Un vol New York/Nuuk (la capitale du Groenland) une fois par semaine et désormais, des liaisons avec les plus grandes villes du monde, cet essor de l'aérien au Groenland s'oppose à l'autre transport touristique, la croisière. Le pays chercherait même plutôt à freiner les croisiéristes. Le Groenland vient d'ajouter des contraintes de rapprochement de ses côtes pour lutter contre la pollution. Mais il y a une autre raison, moins officielle celle-ci, les passagers des croisières étant logés et restaurés à bord, ils dépensent beaucoup moins que ceux arrivés par avion ! À lire aussiGroenland, un frein sur les croisièresL'aérien plus rentable que le maritime « Le maire de Nuuk compte vraiment sur le nouvel aéroport de Nuuk pour développer le tourisme, explique Idrissa Thestrup, spécialiste du tourisme, elle a vécu 20 ans au Groenland où elle a travaillé au sein du gouvernement. En effet, on sait que les touristes venus en avion restent sur place beaucoup plus longtemps que ceux arrivés en paquebots. Les passagers aériens séjournent en moyenne huit à dix jours. Nous voyons aussi à Nuuk arriver des flux de travailleurs et d'ouvriers des villages éloignés qui sont là pour gagner plus que dans leur région. Ils œuvrent dans la construction de l'aéroport, d'autres s'apprêtent à venir pour travailler dans les agences, les futurs hôtels ou les restaurants. » L'agrandissement de l'aéroport d'Ilulissat Le petit aéroport d'Ilulissat, à l'ouest du Groenland, est en travaux. Il s'agrandit pour devenir dans deux ans un aéroport international. Dans le pays, comme dans toutes les autres régions isolées où les infrastructures se développent, il y a les pour et les contre les aéroports. Certains habitants craignent d'être envahis. Tout irait-il trop vite ? Des emplois à la clé La mairie de Nuuk a soutenu et trouvé les fonds pour ces travaux. Le Danemark, pour éviter que des fonds chinois ou russes n'y contribuent, a décidé d'investir. L'essor économique de ce territoire rattaché au Danemark va entraîner la construction de nouveaux hôtels, de nouveaux restaurants et une industrie de services (informatique, électrique...).Le recyclage des déchets Mais voilà, s'il est voulu, l'essor économique du Groenland doit s'accompagner d'un plan complet pour prendre en compte d'autres aspects du développement touristique. Sans préparation au recyclage et à la collecte de déchets par exemple, ou même à l'hébergement et à l'accueil des passagers, l'élan touristique pourrait mal tourner.Le pôle transformé en zoo S'il salue la volonté d'agrandir les aéroports et d'encourager la venue et la consommation des touristes, Olivier Poivre d'Arvor, l'ambassadeur français des pôles, redoute aussi le voyeurisme de certains voyageurs : « Après tout, c'est vrai, pourquoi interdirait-on au Groenland son développement économique ? On l'a bien accepté sur nos côtes méditerranéennes, en Espagne, sur la Costa Brava ! Cependant, je crains que certains touristes viennent aux pôles comme au théâtre, pour regarder et assister au désastre du réchauffement climatique ! Aujourd'hui, les pôles de la Terre se réchauffent pus que n'importe quel autre endroit de notre planète. C'est une sorte de voyeurisme. » Le succès des voyages polaires Chez les voyageurs du monde entier, le Grand Nord a la cote ! L'an dernier, au Groenland, le nombre de touristes a augmenté de 9 %. À écouter dans Grand reportage Groenland : les enjeux politiques du changement climatique
Et nous terminons cette série par les 5 valeurs ou principes à garder en tête.Ils peuvent nous servir pour partir à l'aventure en voyage ou dans chacun de nos projets professionnels.
durée : 00:04:21 - Le Polar sonne toujours 2 fois - par : Michel ABESCAT - Klemet et Nina sont de retour ! Ce sont les enquêteurs de la "police des rennes", des personnages récurrents dans les romans d'Olivier Truc, qui nous embarque à nouveau dans le Grand Nord lapon avec "Le premier renne".
Après les préparatifs d'une expédition dans les règles de l'art, je vous partage la richesse d'une telle aventure comme si vous y étiez.Voici le récapitulatif des points clés à retenir et à s'approprier dans votre vie professionnelle et personnelle :
Et si l'intelligence artificielle devenait la meilleure alliée des insectes ? À Montréal, des entomologistes, épaulés par des ingénieurs, ont lancé le projet Antenna, une initiative audacieuse qui utilise l'IA pour documenter le déclin alarmant des insectes à travers le monde. Leur objectif : combler le vide colossal de données sur ces espèces essentielles à nos écosystèmes. Le fonctionnement est ingénieux. Des bornes solaires, installées du Grand Nord canadien jusqu'aux forêts tropicales du Panama, capturent une photo toutes les 10 secondes des insectes attirés par une lumière UV. Ces clichés sont analysés par un algorithme capable d'identifier les espèces. En seulement deux à cinq ans, Antenna ambitionne de doubler les données accumulées sur la biodiversité depuis 150 ans.Pourquoi cette initiative est-elle cruciale ? Les insectes représentent la moitié de la biodiversité mondiale. Pollinisateurs, recycleurs naturels ou base de la chaîne alimentaire, ils jouent un rôle vital pour l'équilibre de la planète. Pourtant, 90 % des espèces restent à découvrir, selon le chercheur David Rolnick, qui décrit ce projet comme "la prochaine avancée majeure dans l'observation de la biodiversité". Les premiers résultats sont prometteurs : une station au Panama a déjà permis d'identifier 300 espèces nouvelles en une semaine. À terme, le modèle open source pourra reconnaître davantage d'insectes et même s'étendre à d'autres écosystèmes, comme les grands fonds marins ou les zones agricoles.À Montréal, l'Insectarium utilise déjà cette technologie pour sensibiliser le grand public. Les visiteurs peuvent photographier des papillons et découvrir leur espèce grâce à une application. "L'IA au service de l'écologie, c'est une bonne chose si on l'utilise avec soin", souligne Camille Clément, une touriste émerveillée par l'expérience. Avec Antenna, une nouvelle ère s'ouvre pour la biodiversité, mêlant technologie et écologie pour sauver nos précieux alliés ailés. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le Grand Nord se mondialise ! Le Groenland se dote de nouveaux aéroports et à compter du 28 novembre, les plus gros avions de passagers pourront atterrir directement à Nuuk, la capitale groenlandaise. Et dans deux ans, un second aéroport international ouvrira à l'ouest du pays. Pour le gouvernement, il s'agit de développer le tourisme. Mais certains habitants et même professionnels du tourisme critiquent cette ambition touristique. Un vol New York/Nuuk (la capitale du Groenland) une fois par semaine et désormais, des liaisons avec les plus grandes villes du monde, cet essor de l'aérien au Groenland s'oppose à l'autre transport touristique, la croisière. Le pays chercherait même plutôt à freiner les croisiéristes. Le Groenland vient d'ajouter des contraintes de rapprochement de ses côtes pour lutter contre la pollution. Mais il y a une autre raison, moins officielle celle-ci, les passagers des croisières étant logés et restaurés à bord, ils dépensent beaucoup moins que ceux arrivés par avion ! À lire aussiGroenland, un frein sur les croisièresL'aérien plus rentable que le maritime « Le maire de Nuuk compte vraiment sur le nouvel aéroport de Nuuk pour développer le tourisme, explique Idrissa Thestrup, spécialiste du tourisme, elle a vécu 20 ans au Groenland où elle a travaillé au sein du gouvernement. En effet, on sait que les touristes venus en avion restent sur place beaucoup plus longtemps que ceux arrivés en paquebots. Les passagers aériens séjournent en moyenne huit à dix jours. Nous voyons aussi à Nuuk arriver des flux de travailleurs et d'ouvriers des villages éloignés qui sont là pour gagner plus que dans leur région. Ils œuvrent dans la construction de l'aéroport, d'autres s'apprêtent à venir pour travailler dans les agences, les futurs hôtels ou les restaurants. » L'agrandissement de l'aéroport d'Ilulissat Le petit aéroport d'Ilulissat, à l'ouest du Groenland, est en travaux. Il s'agrandit pour devenir dans deux ans un aéroport international. Dans le pays, comme dans toutes les autres régions isolées où les infrastructures se développent, il y a les pour et les contre les aéroports. Certains habitants craignent d'être envahis. Tout irait-il trop vite ? Des emplois à la clé La mairie de Nuuk a soutenu et trouvé les fonds pour ces travaux. Le Danemark, pour éviter que des fonds chinois ou russes n'y contribuent, a décidé d'investir. L'essor économique de ce territoire rattaché au Danemark va entraîner la construction de nouveaux hôtels, de nouveaux restaurants et une industrie de services (informatique, électrique...).Le recyclage des déchets Mais voilà, s'il est voulu, l'essor économique du Groenland doit s'accompagner d'un plan complet pour prendre en compte d'autres aspects du développement touristique. Sans préparation au recyclage et à la collecte de déchets par exemple, ou même à l'hébergement et à l'accueil des passagers, l'élan touristique pourrait mal tourner.Le pôle transformé en zoo S'il salue la volonté d'agrandir les aéroports et d'encourager la venue et la consommation des touristes, Olivier Poivre d'Arvor, l'ambassadeur français des pôles, redoute aussi le voyeurisme de certains voyageurs : « Après tout, c'est vrai, pourquoi interdirait-on au Groenland son développement économique ? On l'a bien accepté sur nos côtes méditerranéennes, en Espagne, sur la Costa Brava ! Cependant, je crains que certains touristes viennent aux pôles comme au théâtre, pour regarder et assister au désastre du réchauffement climatique ! Aujourd'hui, les pôles de la Terre se réchauffent pus que n'importe quel autre endroit de notre planète. C'est une sorte de voyeurisme. » Le succès des voyages polaires Chez les voyageurs du monde entier, le Grand Nord a la cote ! L'an dernier, au Groenland, le nombre de touristes a augmenté de 9 %. À écouter dans Grand reportage Groenland : les enjeux politiques du changement climatique
Pour finir cette année avec le plein d'aventure, je vous propose une dernière série sur le Grand Nord.Dès que je le peux, je pars en expédition chaque année dans cette région absolument magnifique.Je suis en train de préparer la prochaine qui aura lieu en janvier 2025.C'est pour moi l'occasion de vous partager les préparatifs aujourd'hui.Voici les quelques points à retenir.
Flying Whales, une compagnie française qui veut fabriquer des dirigeables au Québec avec l’aide financière du gouvernement, promet d’annoncer d’ici Noël dans quelle ville elle va construire son usine. Le gouvernement y a investi 75 millions de dollars dans cette compagnie qui veut transporter des marchandises lourdes dans le Grand Nord. L'entreprise, qui est basée à Montréal, existe depuis 12 ans. Est-ce que ce projet est crédible? Voir https://www.cogecomedia.com/vie-privee pour notre politique de vie privée
La talentueuse comédienne Valérie Bonneton et le réalisateur Nicolas Vanier présentent leur nouveau film "C'est le monde à l'envers", une comédie d'anticipation qui sort mercredi en salle.Valérie Bonneton nous dévoile ses origines nordistes, son parcours atypique et son amour pour la nature, qui l'ont finalement menée vers le théâtre et le cinéma. Malgré une enfance sans télévision, elle découvre sa passion pour l'interprétation lors d'une sortie scolaire où elle voit pour la première fois le film Amadeus. Cette expérience marque un tournant dans sa vie et l'inspire à poursuivre une carrière artistique, malgré les doutes initiaux.De son côté, Nicolas Vanier partage son obsession pour le Grand Nord, nourrie depuis son enfance par ses lectures de Jack London et ses rêves d'aventures. Il nous raconte son premier voyage en Laponie à l'âge de 20 ans, une expérience qui l'a profondément marqué et qui transparaît dans son travail de réalisateur.À travers leurs parcours singuliers, Valérie et Nicolas nous invitent à explorer les thèmes de l'environnement, de la créativité et de la quête de soi. Leur rencontre est l'occasion de découvrir leurs inspirations, leurs passions et leur vision du cinéma.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.
Née à Koutaba, région de l'ouest du Cameroun, Cyrielle Raingou se déplace à Yaoundé pour ses études universitaires. Elle choisit le droit pour devenir avocate, ce qui allait faire la fierté de sa famille. Mais après sa maîtrise, elle commence à travailler dans une société de production de cinéma et s'occupe des contrats d'auteurs. Sa découverte de l'envers du décor de l'usine à rêves la transporte vers un autre monde, celui du cinéma. Elle reprend ses études à zéro, au grand dam de ses proches. Après une dizaine de courts métrages, Cyrielle Raingou commence en 2016 le travail sur son premier documentaire, Le spectre de Boko Haram, tourné à hauteur d'enfants dans le Grand Nord du Cameroun, dans un univers menacé par le terrorisme. Une révélation qui lui rapporte 16 prix, dont le Tigre d'or, la plus grande distinction au festival du film de Rotterdam en 2023 :« J'étais animée par cette passion, cette envie folle de raconter cette histoire, l'histoire des gens que j'avais appris à connaître et que j'aimais. J'ai essayé de raconter la vie à travers mes images et mon son. Dans mon rêve, c'était par exemple d'avoir une première mondiale au festival Vision du réel, un festival très important pour le documentaire en Suisse. C'était mon rêve et je ne pensais pas au-delà. J'étais, pendant longtemps, sur un petit nuage… Et là, c'est une autre pression. C‘est ça qui m'anime jusqu'à maintenant. »« Derrière ma caméra, je vois un autre monde »La cinéaste, qui tourne actuellement son premier long métrage de fiction, sent le poids des responsabilités après son grand succès. Pour elle, le rôle de cinéaste revient à réécrire à sa manière et selon sa vision les règles de sa société :« Pour moi, le cinéma est une magnifique manière de se réinventer, chaque jour, de ne pas être limité à ce que la réalité dans un espace donné nous offre. Quand je suis derrière ma caméra, ou quand je suis en train d'écrire, ou en train de réaliser, je vois un autre monde avec plus de subtilité, plus de complexité, mais toujours coloré. Parce que la vie en Afrique, c'est toujours l'espace que j'aime représenter, que je voudrais continuer à représenter. La vie en Afrique est très nuancée. Il n'y a pas qu'un seul côté, qu'une seule version de l'histoire, et c'est cette nuance, cette complexité qui fait la beauté très colorée de mon Afrique. »Quant à son prochain film, sa première fiction Pour toi je reviendrai, s'inscrit dans le prolongement de son documentaire : « La fiction résume si parfaitement la pensée que je développe au cinéma, ou ma vision, ou le monde dans lequel j'ai grandi, que j'adore. Mon prochain film, c'est la suite logique du Spectre de Boko Haram, parce que l'histoire prend place dans le même univers, mais du point de vue de femmes. »Enfin, Cyrielle Raingou adresse un message aux jeunes cinéastes africaines : « Leurs voix comptent, on a besoin d'elles pour mieux raconter nos histoires et nos réalités. »
L'Association de la CWB a eu l'honneur de collaborer avec Skills/Compétences Canada à la production d'une série spéciale de podcasts dans laquelle des concurrents d'Équipe Canada WorldSkills 2024 et des experts de partout au Canada sont interviewés afin de partager leur parcours. Joignez-vous à nous pour en apprendre davantage sur leurs compétences, célébrer leur succès et les encourager alors qu'ils participeront au Mondial des métiers, à Lyon, en France, du 10 au 15 septembre 2024.Plongeons dans une discussion passionnante avec Maryse Camire, chef de projet au Réseau de la transformation métallique du Québec (RTMQ), alors qu'elle dévoile des programmes novateurs conçus pour stimuler la productivité des entreprises dans le secteur de la transformation des métaux. Maryse nous parle des projets ambitieux du RTMQ, notamment les maisons intelligentes du Grand Nord et les initiatives de surveillance des médias et d'appels d'offres. Elle détaille également le partenariat avec la Fondation de la CWB pour promouvoir les métiers de la soudure auprès des jeunes Québécois, en traduisant et en adaptant des camps de soudure en français.Suivez Skills/Compétences Canada :Site Web : https://www.skillscompetencescanada.com/en/ YouTube : https://www.youtube.com/user/SkillsCanadaOfficial Instagram : https://www.instagram.com/skillscompetencescanada/ Twitter : https://twitter.com/skills_canada Facebook : https://www.facebook.com/skillscanada Suivez Réseau de la transformation métallique du Québec:Site Web : https://www.rtmq.ca/fr/C'est le meilleur moment d'être membre ! L'adhésion à l'Association du CWB est nouvelle, améliorée et centrée sur vous. Nous offrons une adhésion GRATUITE avec une gamme complète d'avantages pour développer votre carrière, rester informé et soutenir l'industrie canadienne du soudage. https://www.cwbgroup.org/association/become-a-member
Plongez dans les univers captivants d'Elisapie et de Jeremy Dutcher. Laissez-vous enivrer par le souffle du Grand Nord et du New Brunswick avec les albums Inuktitut et Motewolonuwok. (Rediffusion) Avant de commencer l'émission, voici quelques infos sur les cultures autochtones du Canada :Il y a 3 branches différentes d'autochtones au Canada :- 1) Premières nations : Mohawk, mig'maq, Abenaki... (Jeremy Dutcher)- 2) Métis- 3) Inuit (Elisapie).Pour ne pas se tromper, on dit : AutochtoneLa langue des Inuit est le Inuktitut : Inuk (singulier) / Inuit (pluriel)Elisapie se présente comme une Inuk du peuple inuit.Erreurs communes à éviter :Confondre les Innus et les Inuit - Les Innus viennent de la Côte Nord (Florent Vollant par exemple) / Les Inuit viennent du Grand Nord (Elisapie).Le Nunavik est la région tout au Nord du Québec. Le Nunavut est un territoire canadien.On ne dit pas la culture autochtone mais les cultures autochtones.Il y a plus de 50 langues autochtones au Canada, il y a 11 nations autochtones au Québec incluant les Inuit : Abénakis, Anishinabeg, Atikamekw Nehirowisiw, Eeyou, Wendat, Innu, Inuit, Wolastoqiyik, Mi'qmaq, Mohawk-Kanien'kehá:ka et Naskapi.Première invitée : Elisapie pour la sortie de l'album InuktitutL'artiste venue du Grand Nord, Elisapie, est depuis plusieurs années une ambassadrice incontournable des voix autochtones, elle incarne une élégance musicale certaine et un féminisme en avance sur son temps.Avec ce nouveau disque, la chanteuse qui a grandi à Salluit, un petit village du Nunavik, la région la plus au nord du Québec revient sur son enfance et adolescence en explorant ses titres préférés qui l'ont vue s'émanciper en tant que femme et en tant qu'artiste. Le défi était grand de revisiter ces chansons intemporelles de groupes ou d'artistes légendaires. Pourtant, qui peut prétendre à autant de délicatesse que dans ce titre Uummati Attanarsimat (Heart of Glass), reprise de Blondie ou ce Taimangalimaaq (Time After Time), de Cindy Lauper ?Ces classiques réinterprétés de Queen, Pink Floyd ou Rolling Stones sont chantés en Inuktitut, sa langue natale. De cette traduction, découlent une force et une poésie inédite. Dans cette playlist de jeunesse, Elisapie raconte son parcours, ses joies et ses peines, sa détermination aussi tout en faisant résonner sa culture avec finesse, en conjuguant modernité et tradition. De ses années passées dans l'Arctique, Elisapie a gardé les souvenirs de ses premiers amours, a été témoin des effets du colonialisme sur sa collectivité et a dansé jusqu'au bout de la nuit au centre communautaire du village. À l'adolescence, elle se produit sur scène avec ses oncles, eux-mêmes membres de l'illustre groupe de rock'n'roll inuit Sugluk (aussi appelé Salluit Band). À 15 ans, elle travaille à la station de radio du village et parvient à décrocher une entrevue avec Metallica. Jeune femme brillante et ambitieuse, elle s'installe à Montréal pour étudier et, finalement, faire carrière dans la musique. Aujourd'hui, l'auteure-compositrice-interprète inuk est une figure incontournable au Canada. Activiste dévouée, Elisapie a créé et produit la première émission de télévision diffusée dans tout le Canada pour célébrer la Journée nationale des peuples autochtones. Son attachement inconditionnel à son territoire et à sa langue, se situe au cœur de son parcours créatif et donc de son œuvre. Cette langue millénaire incarne la rudesse de l'environnement et la beauté féroce du territoire inuit. Cet album est le fruit de tout cela : une constellation de souvenirs aussi sensibles qu'oniriques.À la sortie de Uummati Attanarsimat, Debbie Harry et Chris Stein, membres de Blondie, acclament toute la beauté de cette version de Heart of Glass. Titres joués - Uummati Attanarsimat (Heart of Glass) Blondie voir le clip - Qimmijuat (Wild Horses) Rolling Stones voir le clip - Isumagijunnaitaungituq (The Unforgiven) Metallica voir le clip - Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here) Pink Floyd- Californiamut (Going to California) Led Zeppelin.► Album Inuktitut (Yotanka/Bonsound 2023). Puis la #SessionLive reçoit Jeremy Dutcher pour la sortie de l'album Motewolonuwok.5 ans après avoir remporté le Prix de musique Polaris avec son premier album, Jeremy Dutcher est de retour avec une exploration radieuse de l'expérience autochtone contemporaine et de la place qu'il y trouve. Avec des chansons dans la langue de son peuple, le Wolasotqey, mais aussi en anglais pour la première fois, Motewolonuwok surpasse tout ce que le musicien a créé auparavant, englobant les chansons traditionnelles, les ballades nocturnes et les orchestrations saisissantes. « Lorsque nous analysons nos histoires, incluant nos histoires tristes — quelle est la lumière qui en ressort malgré tout ? », s'interroge-t-il. « Je voulais chanter à propos de la souffrance, puis nous amener vers la beauté », confie Dutcher. Wolastoqiyik Lintuwakonawa, paru en 2018, a propulsé Dutcher aux plus hauts sommets du monde culturel canadien, des galas Polaris et Juno au panel de juges de Canada's Drag Race. Mais peu de gens auraient pu prédire ce succès : l'album a été conçu comme un projet de recherche muséale, explorant les enregistrements sur cylindres de cire des porteurs de chansons wolastoqiyik — les ancêtres de Dutcher. Ténor de formation, le musicien a finalement chanté en duo avec ces voix, répondant à sa propre communauté à travers de sublimes chansons réinventées.Cette fois-ci, Dutcher voulait faire un album plus intimiste. Une remise en question. Un disque inspiré d'une observation du penseur yupik Richard LaFortune— que « le point où deux discriminations se rencontrent peut être dangereux ». Cette intersection peut également engendrer de la résilience, et cette résilience peut devenir une force. « Motewolonuwok » est un mot wolasotqey ancien qui est habituellement traduit par « sorcières ». C'est aussi ainsi qu'on appelle les personnes bispirituelles de la région — des personnes qui sont autochtones et queer, comme Dutcher, et qui ont reçu un héritage traditionnel précis. « Ce sont “des personnes possédant une grande force spirituelle” », explique-t-il. « C'est un honneur, plutôt que quelque chose dont il faut avoir honte. » Dutcher a dévoilé son homosexualité à 12 ans, mais l'idée même d'un « coming-out » lui a été imposée par les structures colonialistes. « L'identité bispirituelle ou queer autochtone est si belle, car elle ne provient pas d'un concept de déviance. » Et pourtant, « une grande part de ce savoir ancien a été perdue », souligne-t-il, et en tant qu'enfant grandissant au Nouveau-Brunswick — et même en tant qu'adulte habitant désormais Montréal — il évolue toujours à travers un « espace médian ». The Land That Held Them, son hommage à « ceux qui nous ont quittés trop tôt », vibre d'une façon qui évoque Nina Simone et Anohni. Ailleurs, au lieu d'un son modeste et presque privé, Dutcher utilise le plus grand canevas possible : un orchestre complet, avec des arrangements de Owen Pallett et, sur des morceaux comme Sakom, une chorale de 12 voix, celles de pairs queer et amis de Dutcher. Le chanteur a loué un autobus pour les amener enregistrer à Kingston — des camarades de l'école de musique de Halifax, ainsi que des membres de la scène jazz de Toronto et de l'irrésistible Queer Song-book Orchestra.Écouter Motewolonuwok, c'est entendre un album aux voix multiples. Il y a celle de Dutcher, plus exposée que jamais. Il y a sa chorale impromptue. On entend des réinterprétations d'airs traditionnels des berges de la rivière Wolastoq, ainsi que des vers de la poète cherokee Qwoli Driskill. Dutcher chante en Wolasotqey— littéralement sa langue maternelle — mais aussi en anglais, la langue de son père (et celle qu'il parlait le plus durant sa jeunesse). Une langue partagée est un cadeau avec une intention complexe ; sur Motewolonuwok, Dutcher ne chante pas que pour sa communauté, mais aussi « directement pour le nouveau venu [colonisateur] », dans sa propre langue, pour raconter des histoires de deuil, de résilience et de renaissance. Faire de la musique est comme apprendre une langue, selon Dutcher— « il n'y a pas de conclusion particulière ». C'est plutôt « un déchainement » - une constante exploration de ce qu'on veut dire et de comment on peut l'exprimer. Motewolonuwok est le prochain chapitre du musicien — un souhait collectif et une médecine réparatrice, une confession et un refrain. Titres interprétés dans le grand studio- Ultestakon Live RFI- Take My Hand, extrait de l'album voir le clip - Skichinuwihkuk Live RFI voir le clip. Line Up : Jeremy Dutcher, piano-voix.Traduction : Claire Simon.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Motewolonuwok (Secret City Records 2023).
Plongez dans les univers captivants d'Elisapie et de Jeremy Dutcher. Laissez-vous enivrer par le souffle du Grand Nord et du New Brunswick avec les albums Inuktitut et Motewolonuwok. (Rediffusion) Avant de commencer l'émission, voici quelques infos sur les cultures autochtones du Canada :Il y a 3 branches différentes d'autochtones au Canada :- 1) Premières nations : Mohawk, mig'maq, Abenaki... (Jeremy Dutcher)- 2) Métis- 3) Inuit (Elisapie).Pour ne pas se tromper, on dit : AutochtoneLa langue des Inuit est le Inuktitut : Inuk (singulier) / Inuit (pluriel)Elisapie se présente comme une Inuk du peuple inuit.Erreurs communes à éviter :Confondre les Innus et les Inuit - Les Innus viennent de la Côte Nord (Florent Vollant par exemple) / Les Inuit viennent du Grand Nord (Elisapie).Le Nunavik est la région tout au Nord du Québec. Le Nunavut est un territoire canadien.On ne dit pas la culture autochtone mais les cultures autochtones.Il y a plus de 50 langues autochtones au Canada, il y a 11 nations autochtones au Québec incluant les Inuit : Abénakis, Anishinabeg, Atikamekw Nehirowisiw, Eeyou, Wendat, Innu, Inuit, Wolastoqiyik, Mi'qmaq, Mohawk-Kanien'kehá:ka et Naskapi.Première invitée : Elisapie pour la sortie de l'album InuktitutL'artiste venue du Grand Nord, Elisapie, est depuis plusieurs années une ambassadrice incontournable des voix autochtones, elle incarne une élégance musicale certaine et un féminisme en avance sur son temps.Avec ce nouveau disque, la chanteuse qui a grandi à Salluit, un petit village du Nunavik, la région la plus au nord du Québec revient sur son enfance et adolescence en explorant ses titres préférés qui l'ont vue s'émanciper en tant que femme et en tant qu'artiste. Le défi était grand de revisiter ces chansons intemporelles de groupes ou d'artistes légendaires. Pourtant, qui peut prétendre à autant de délicatesse que dans ce titre Uummati Attanarsimat (Heart of Glass), reprise de Blondie ou ce Taimangalimaaq (Time After Time), de Cindy Lauper ?Ces classiques réinterprétés de Queen, Pink Floyd ou Rolling Stones sont chantés en Inuktitut, sa langue natale. De cette traduction, découlent une force et une poésie inédite. Dans cette playlist de jeunesse, Elisapie raconte son parcours, ses joies et ses peines, sa détermination aussi tout en faisant résonner sa culture avec finesse, en conjuguant modernité et tradition. De ses années passées dans l'Arctique, Elisapie a gardé les souvenirs de ses premiers amours, a été témoin des effets du colonialisme sur sa collectivité et a dansé jusqu'au bout de la nuit au centre communautaire du village. À l'adolescence, elle se produit sur scène avec ses oncles, eux-mêmes membres de l'illustre groupe de rock'n'roll inuit Sugluk (aussi appelé Salluit Band). À 15 ans, elle travaille à la station de radio du village et parvient à décrocher une entrevue avec Metallica. Jeune femme brillante et ambitieuse, elle s'installe à Montréal pour étudier et, finalement, faire carrière dans la musique. Aujourd'hui, l'auteure-compositrice-interprète inuk est une figure incontournable au Canada. Activiste dévouée, Elisapie a créé et produit la première émission de télévision diffusée dans tout le Canada pour célébrer la Journée nationale des peuples autochtones. Son attachement inconditionnel à son territoire et à sa langue, se situe au cœur de son parcours créatif et donc de son œuvre. Cette langue millénaire incarne la rudesse de l'environnement et la beauté féroce du territoire inuit. Cet album est le fruit de tout cela : une constellation de souvenirs aussi sensibles qu'oniriques.À la sortie de Uummati Attanarsimat, Debbie Harry et Chris Stein, membres de Blondie, acclament toute la beauté de cette version de Heart of Glass. Titres joués - Uummati Attanarsimat (Heart of Glass) Blondie voir le clip - Qimmijuat (Wild Horses) Rolling Stones voir le clip - Isumagijunnaitaungituq (The Unforgiven) Metallica voir le clip - Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here) Pink Floyd- Californiamut (Going to California) Led Zeppelin.► Album Inuktitut (Yotanka/Bonsound 2023). Puis la #SessionLive reçoit Jeremy Dutcher pour la sortie de l'album Motewolonuwok.5 ans après avoir remporté le Prix de musique Polaris avec son premier album, Jeremy Dutcher est de retour avec une exploration radieuse de l'expérience autochtone contemporaine et de la place qu'il y trouve. Avec des chansons dans la langue de son peuple, le Wolasotqey, mais aussi en anglais pour la première fois, Motewolonuwok surpasse tout ce que le musicien a créé auparavant, englobant les chansons traditionnelles, les ballades nocturnes et les orchestrations saisissantes. « Lorsque nous analysons nos histoires, incluant nos histoires tristes — quelle est la lumière qui en ressort malgré tout ? », s'interroge-t-il. « Je voulais chanter à propos de la souffrance, puis nous amener vers la beauté », confie Dutcher. Wolastoqiyik Lintuwakonawa, paru en 2018, a propulsé Dutcher aux plus hauts sommets du monde culturel canadien, des galas Polaris et Juno au panel de juges de Canada's Drag Race. Mais peu de gens auraient pu prédire ce succès : l'album a été conçu comme un projet de recherche muséale, explorant les enregistrements sur cylindres de cire des porteurs de chansons wolastoqiyik — les ancêtres de Dutcher. Ténor de formation, le musicien a finalement chanté en duo avec ces voix, répondant à sa propre communauté à travers de sublimes chansons réinventées.Cette fois-ci, Dutcher voulait faire un album plus intimiste. Une remise en question. Un disque inspiré d'une observation du penseur yupik Richard LaFortune— que « le point où deux discriminations se rencontrent peut être dangereux ». Cette intersection peut également engendrer de la résilience, et cette résilience peut devenir une force. « Motewolonuwok » est un mot wolasotqey ancien qui est habituellement traduit par « sorcières ». C'est aussi ainsi qu'on appelle les personnes bispirituelles de la région — des personnes qui sont autochtones et queer, comme Dutcher, et qui ont reçu un héritage traditionnel précis. « Ce sont “des personnes possédant une grande force spirituelle” », explique-t-il. « C'est un honneur, plutôt que quelque chose dont il faut avoir honte. » Dutcher a dévoilé son homosexualité à 12 ans, mais l'idée même d'un « coming-out » lui a été imposée par les structures colonialistes. « L'identité bispirituelle ou queer autochtone est si belle, car elle ne provient pas d'un concept de déviance. » Et pourtant, « une grande part de ce savoir ancien a été perdue », souligne-t-il, et en tant qu'enfant grandissant au Nouveau-Brunswick — et même en tant qu'adulte habitant désormais Montréal — il évolue toujours à travers un « espace médian ». The Land That Held Them, son hommage à « ceux qui nous ont quittés trop tôt », vibre d'une façon qui évoque Nina Simone et Anohni. Ailleurs, au lieu d'un son modeste et presque privé, Dutcher utilise le plus grand canevas possible : un orchestre complet, avec des arrangements de Owen Pallett et, sur des morceaux comme Sakom, une chorale de 12 voix, celles de pairs queer et amis de Dutcher. Le chanteur a loué un autobus pour les amener enregistrer à Kingston — des camarades de l'école de musique de Halifax, ainsi que des membres de la scène jazz de Toronto et de l'irrésistible Queer Song-book Orchestra.Écouter Motewolonuwok, c'est entendre un album aux voix multiples. Il y a celle de Dutcher, plus exposée que jamais. Il y a sa chorale impromptue. On entend des réinterprétations d'airs traditionnels des berges de la rivière Wolastoq, ainsi que des vers de la poète cherokee Qwoli Driskill. Dutcher chante en Wolasotqey— littéralement sa langue maternelle — mais aussi en anglais, la langue de son père (et celle qu'il parlait le plus durant sa jeunesse). Une langue partagée est un cadeau avec une intention complexe ; sur Motewolonuwok, Dutcher ne chante pas que pour sa communauté, mais aussi « directement pour le nouveau venu [colonisateur] », dans sa propre langue, pour raconter des histoires de deuil, de résilience et de renaissance. Faire de la musique est comme apprendre une langue, selon Dutcher— « il n'y a pas de conclusion particulière ». C'est plutôt « un déchainement » - une constante exploration de ce qu'on veut dire et de comment on peut l'exprimer. Motewolonuwok est le prochain chapitre du musicien — un souhait collectif et une médecine réparatrice, une confession et un refrain. Titres interprétés dans le grand studio- Ultestakon Live RFI- Take My Hand, extrait de l'album voir le clip - Skichinuwihkuk Live RFI voir le clip. Line Up : Jeremy Dutcher, piano-voix.Traduction : Claire Simon.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Motewolonuwok (Secret City Records 2023).
Ces deux aventuriers iraniens ont entrepris dans les années 50-60, un improbable tour du monde, à moto d'abord à travers l'Asie, l'Océanie ou l'Amérique, puis en 2 CV sur le continent africain. Le récit de leurs dix ans de voyage, encore largement méconnu dans l'espace francophone, est enfin adapté et traduit en français. Téhéran, été 1954Issa et Abdullah Omidvar enfourchent leur moto Matchless et tracent un chemin de liberté et de fraternité à nul autre pareil, qui les conduira sur les pistes africaines, les routes sablonneuses de l'Australie ou les voies sinueuses du Tibet. Depuis trois ans, les deux frères préparent ce grand voyage, avec en tête l'idée de rencontrer, filmer et « étudier » les peuples les plus isolés de la planète. Dix ans plus tard, ils auront traversé près de 100 pays, vécu des mois auprès des Aborigènes, des Inuits du Grand Nord, des Pygmées ou d'ethnies reculées d'Amazonie, récoltant au passage de précieux témoignages (écrits, objets, photos et films) d'un monde particulièrement riche, parfois sans frontières, mais déjà secoué par un ordre mondialisé qui a la ferme intention de s'imposer partout. À leur retour en Iran, ils seront accueillis en héros. Leur voyage inédit est un exploit. Téhéran, années 2000 Jean-Louis Ozsvath, un français passionné de voyages, découvre comme beaucoup, l'existence de ces deux Iraniens pionniers de l'exploration, à travers le musée qui leur est consacré à Téhéran, dans le palais de Saadabad, présenté comme le « premier musée d'ethnologie d'Iran ». Il découvre aussi le récit publié en anglais de ce tour du monde, écrit par Abdullah et Issa. Mieux, Jean-Louis Ozsvath apprend que les deux frères sont encore en vie et continuent de partager leurs souvenirs depuis l'Iran où vit Issa, et le Chili où s'est installé pour sa part Abdullah (jusqu'à sa mort récente à l'été 2022). Il entreprend alors de les rencontrer de Santiago à Téhéran, et d'adapter en français leur récit de voyage, encore totalement méconnu dans le monde francophone. Pendant leurs dix années passées sur les routes, les frères Omidvar n'ont pas fait que partager le quotidien des peuples qu'ils ont rencontrés. Ils les ont filmés, suivis longuement, cherchant à les comprendre, les connaître sans les préjugés coloniaux qui guidaient alors encore beaucoup d'Européens. Ils étaient Iraniens, leur rapport était différent, le regard neuf souvent, naïf parfois. Mais ce qui frappe en lisant leur récit publié aux éditions Névicata/Elytis, c'est à quel point les deux ethnographes et documentaristes iraniens nous alertent, à leur manière, sur la direction que prend le cours de l'histoire et du monde, dénonçant la surpopulation, la surexploitation des ressources naturelles et la disparition en marche de la richesse et de la diversité culturelle qu'incarnent les peuples premiers. Deux aventuriers pas banals qu'il faut donc suivre et à qui il faut aussi, enfin, rendre hommage. Une rencontre initialement diffusée en septembre 2022.À lire, à voir et écouter Le voyage des frères Omidvar : deux aventuriers iraniens à travers le monde d'Issa Omidvar, par Jean Louis Ozsvath. Éditions Nevicata Elytis Un article sur le musée des frères Omidvar et ce que cela dit de notre rapport au voyage, par l'autrice Lucie Azéma dans le Courrier International Quelques extraits en ligne des films des frères Omidvar, sous-titrés en anglais La musique enregistrée par frères Omidvar pendant leur tour du monde : Rahavard (2002). Disponible en ligne sur les plateformes audio.
En RDC, la ville de Kanyabayonga, considérée comme un verrou stratégique contrôlant l'accès au grand nord dans l'est du pays, notamment à Butembo, la plus grande ville du Nord-Kivu dans la région, ou encore à Beni, dans l'Ituri, est tombée aux mains du M23 soutenu par le Rwanda, samedi 29 juin, la veille de la commémoration du 64e anniversaire de l'indépendance de la RDC. Quelles conséquences, de quelle marge de manœuvre dispose le président congolais ? Pierre Boisselet coordonne les recherches sur la violence au Congo pour l'Institut Ebuteli, basé à Kinshasa et partenaire du Groupe d'études sur le Congo, de l'université de New York, répond aux questions de Esdras Ndikumana. RFI : Pierre Boisselet, est-ce qu'on peut parler d'un coup dur politique et stratégique pour le président de la RDC, Félix Tshisekedi, à la veille de la commémoration de l'indépendance du pays ? Pierre Boisselet : Je relativiserai peut-être un tout petit peu l'importance stratégique de Kanyabayonga. C'est vrai que c'est un nœud de communication, mais en fait ces routes-là étaient déjà très largement contrôlées par le M23. Donc, en soi, la chute de Kanyabayonga n'a pas forcément un impact très important sur la capacité à communiquer entre Goma et les villes du Grand Nord que vous avez cité.Butembo et Beni... Et sur le plan politique, qu'en est-il ? C'est vrai que ça a une importance politique et symbolique très grande, notamment parce que, en fait, ça faisait plusieurs semaines que les Forces armées de la RDC (FARDC) et les groupes armés qui leur sont alliés, dits « Wazalendo », essayaient d'empêcher en fait le M23 de la prendre, et c'est vrai que cette ville, c'était un peu le verrou qui empêchait le M23 de pénétrer sur le territoire de Lubero. Et ça, c'est important, entre autres raisons, parce que le M23 précédemment, et notamment dans la crise de 2012, 2013, n'avait jamais pénétré dans ce territoire.À ce propos justement, la chute de Kanyabayonga, « c'est comme une digue qui lâche », selon les mots d'un analyste congolais, qui a parlé d'une série de villes qui sont tombées comme un château de cartes dans la foulée. Et c'est aussi votre impression ? Oui, il y a plusieurs localités qui sont tombées très vite après. On peut citer notamment Kayna et Kirumba. Effectivement, la progression du M23 après la chute de Kanyabayonga a été très rapide.Alors, les FARDC sont accusées par une partie de la population d'avoir fui sans combattre et notamment à Kirumba justement, la plus grande agglomération de la région. Comment peut-on l'expliquer ? Alors, effectivement, on a des informations qui nous viennent du front aussi, qui vont dans ce sens. C'est dû aux faiblesses des FARDC, qu'il y a un manque d'encadrement, de gouvernance, d'équipements et d'organisation assez largement, et ce sont des choses qu'on avait déjà vues par le passé dans cette crise du M23. Il faut peut-être ajouter aussi, pour être juste, que dans cette crise, les FARDC font non seulement face au M23, mais aussi à l'armée rwandaise et dont on sait qu'elle est extrêmement bien organisée et extrêmement bien équipée. Les experts de l'ONU affirment que l'armée rwandaise est aussi nombreuse, sinon plus, que les troupes du M23 en RDC actuellement.Le nouveau développement militaire survient après des mois d'accalmie dans la région. Vous l'avez évoqué à propos de renforts rwandais, de soldats rwandais qui se trouvent dans le Nord-Kivu. C'est ce qui explique ce qui se passe aujourd'hui ? Ces renforts, dont les experts ont parlé, datent d'il y a plusieurs mois, vraisemblablement. Donc, cette explication seule n'explique pas forcément pourquoi il y a eu cette percée au niveau de Kanyabayonga. Mais ce qui me frappe, c'est que d'une part, on l'a dit, c'est arrivé à la veille de la fête nationale congolaise. Et je note aussi que c'est arrivé quelques jours après l'annonce du Médiateur de cette crise, le président angolais Lourenço, qui avait annoncé que les présidents congolais Tshisekedi et rwandais Kagame devaient se rencontrer prochainement. La Première ministre de la RDC, Judith Suminwa, a tout de suite dit qu'il n'était pas question de négocier avec les agresseurs. Voilà, on peut se poser la question s'il ne s'agit pas de renforcer encore la pression au niveau militaire pour contraindre le gouvernement congolais à négocier.La Première ministre, Judith Suminwa, a réaffirmé le refus de la RDC de négocier avec le Rwanda. La montée en puissance promise par le gouvernement n'a pas donné de fruits jusqu'ici. Est-ce qu'on peut parler d'une véritable impasse ? D'un côté, le M23 et le Rwanda semblent compter sur leur supériorité militaire et jugent qu'ils sont en capacité de contraindre le gouvernement congolais à des concessions. Et de l'autre, le gouvernement congolais se veut intransigeant, ce qui d'ailleurs correspond à la volonté de nombreux Congolais. Et donc, ça explique que ces négociations soient sans cesse repoussées et que dans l'intervalle, le conflit continue.Félix Tshisekedi a annoncé lors de son discours à la Nation qu'il a donnée des instructions claires et fermes pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale du pays. Quelle est sa marge de manœuvre réellement ? On ne sait pas vraiment quelles sont ses instructions, donc c'est assez difficile de les commenter. Mais, effectivement, on a le sentiment que sa marge de manœuvre est assez réduite. En fait, le gouvernement congolais a joué beaucoup de cartes jusqu'à présent. Il a considérablement augmenté le budget de sa défense, il a recruté des sociétés militaires privées, il a décidé de s'appuyer sur les groupes armés locaux « Wazalendo ». Il a aussi sollicité l'intervention de pays de la région... Tout ceci a déjà eu lieu d'une certaine manière, sans qu'on voie d'avancées décisives jusqu'à maintenant au profit de l'armée congolaise. Et donc c'est assez difficile de voir quelles sont les cartes qui lui restent encore à jouer aujourd'hui.
Considérés comme l'un des derniers peuples autochtones d'Europe, les Samis vivent dans la zone arctique, sur un territoire qui s'étend de la Norvège à la Russie, en passant par la Suède et la Finlande, deux pays de l'Union européenne. Alors qu'ont lieu les élections européennes, les Samis espèrent être mieux pris en considération par les politiques européennes. De notre envoyée spéciale en Finlande, Depuis le petit aéroport d'Ivalo, le plus septentrional de l'Union européenne, il faut rouler plusieurs heures au milieu des pins et des bouleaux de la taïga caractéristique de la Laponie finlandaise, pour atteindre Hetta. En cette fin avril, le soleil ne se couche déjà plus vraiment mais le printemps a encore du mal à percer à travers l'épaisse couche blanche accumulée durant les longs mois d'hiver.C'est dans un hôtel de ce village étiré le long d'un immense lac gelé que le Conseil Sami s'est donné rendez-vous. À première vue, le choix de ce lieu pour une réunion de cette ONG qui regroupe des associations samies peut paraître incongru, la densité de population ne dépasse pas les deux habitants au kilomètre carré dans cette région du Grand Nord. Mais en se penchant sur une carte, on se rend compte que l'on se trouve tout près des frontières suédoise et norvégienne. Le territoire traditionnel de ce peuple autochtone couvre le nord de la Norvège, où ils sont le plus grand nombre, de la Suède, de la Finlande et de la Russie. Mais depuis la guerre en Ukraine, les Samis ont été contraints de couper les ponts avec leurs « frères et sœurs » qui vivent dans la péninsule de Kola. Quelques intonations de joik, le chant traditionnel sami, résonnent parfois, mais l'ambiance est sérieuse, les 15 membres du Conseil arborent tous une tenue traditionnelle samie impeccable, tunique colorée et chaussures à en peau de rennes à bout relevé. Le programme de ces trois jours est chargé : examen des demandes d'adhésion, visite en Norvège du mécanisme d'experts sur les droits des peuples autochtones de l'ONU, exploitation des fonds marins… Les sujets de préoccupations ne manquent pas pour les Samis. Et ces dernières années, le réchauffement climatique, quatre fois plus rapide dans la zone arctique, est venu s'ajouter à leur lutte perpétuelle pour une meilleure reconnaissance de leurs droits par leurs pays respectifs, notamment en matière de terre et de préservation de leur culture.« On se sent aux marges »Les élections européennes qui se profilent, elles, ne figurent pas à l'ordre du jour, confirme Aslat Holmberg, le président du Conseil. Parmi les Samis, seuls ceux vivant en Finlande et de Suède sont appelés à voter pour renouveler le Parlement européen, la Norvège ne fait pas partie de l'UE. « Pour être honnête, la première pensée qui me vient, c'est que c'est loin, concède le pêcheur originaire d'un village finlandais à la frontière norvégienne. Géographiquement parlant, on sait qu'on est dans l'Europe, mais parfois, on dit qu'on va en Europe pour dire qu'on va en Belgique ou en France. On se sent à la périphérie, aux marges des pays nordiques. »Si Aslat Holmberg se sent loin de Bruxelles, c'est aussi qu'il a conscience qu'il est difficile d'exister dans un si grand ensemble quand on n'est que quelques milliers : les Samis sont environ 100 000 au total, mais seulement 20 000 et 10 000 respectivement en Suède et en Finlande. Politiquement, aucun parti n'incarne les revendications samies et aucune statistique ne permet de dire quelles formations ont le plus les faveurs de cette population. « Mais bien sûr, on a conscience de l'impact de l'Europe sur notre vie ici, donc on souhaite un résultat qui garantisse une direction positive à l'égard des peuples indigènes et qui tienne compte des personnes transfrontalières ». A cet égard, il redoute la poussée de l'extrême droite : « Je ne pense pas que les droits des peuples autochtones figurent très haut dans leur liste de priorités. » 250 km au nord-ouest, le village d'Inari, « cœur de la culture samie » en Finlande, indiquent les brochures touristiques, abrite le Parlement Sami. Dans le majestueux bâtiment en bois, Pirita Näkkäläjärvi, l'actuelle présidente, a la mine fatiguée. Elle doit remettre son mandat en jeu fin juin après l'invalidation des élections par la Cour suprême administrative de Finlande. Les critères d'éligibilité pour participer aux élections parlementaires de cette minorité sont un sujet de discorde dans le pays et au sein même du peuple sami. « Une nouvelle fois, notre droit à l'autodétermination a été bafoué », se désole-t-elle. Pas de reconnaissance juridique à l'échelle de l'UEMais pas question de négliger pour autant les élections européennes. « C'est très important pour nous, assure-t-elle. On ne donne pas de consignes de vote, mais on communique sur les priorités qu'on veut porter : avoir d'abord une représentation du peuple sami dans le processus décisionnel au niveau européen, la deuxième chose, c'est que nous avons aussi besoin d'aide pour nous adapter au changement climatique. Et troisièmement, on voudrait s'assurer qu'on privilégie l'entrepreneuriat sami plutôt que de faire venir de grandes entreprises ici, dans le Nord. »Si en Finlande, comme en Suède et en Norvège, les Samis ont leur propre Parlement depuis les années 1990, c'est qu'ils ont fait l'objet d'une politique de reconnaissance. Leurs pouvoirs restent très limités et essentiellement consultatifs, mais ils permettent aux Samis d'avoir une voix pour s'exprimer sur les sujets qui les concernent.Au niveau européen en revanche, c'est une autre histoire. « Les Samis n'ont pas de reconnaissance juridique », souligne l'ethnologue Irène Bellier. Et pas de représentation au sein des institutions européennes. Dans ces conditions, difficile d'exister et de se faire entendre. « Par chance, cette année, on a pas mal d'alliés parmi les candidats finlandais, tempère la présidente du Parlement sami. Donc on espère que certains vont passer et qu'on aura de nouveaux canaux pour discuter. Mais le Parlement européen, c'est un truc gigantesque. Il y a aussi des jeux d'alliances. Donc c'est un peu compliqué. »À écouter aussiTerres rares en Laponie, les Samis face aux minesSi pour Niila Juan Valkeappa, ces élections sont très importantes, notamment sur le plan climatique, ce jeune activiste qui vit à Helsinki déplore le manque de connaissance des enjeux samis. « En général, en Finlande, il y a un manque de connaissance de nos problématiques, donc c'est encore pire au niveau européen. »Pirita Näkkäläjärvi résume l'équation européenne pour les Samis : « À la fois, c'est très éloigné et assez proche. Éloigné parce que Bruxelles est loin et que nous n'avons pas de représentation là-bas, mais à la fois proche parce qu'on sait que les décisions par l'UE, les directives nous impactent directement... Mais que nous n'avons pas beaucoup de possibilité d'avoir un impact sur les politiques qui sont prises là-bas. »Une transition verte au goût amerPourtant, l'enjeu est grand. Car certaines politiques européennes affectent directement leur mode de vie. À mille lieux des allées feutrées du Parlement européen, les éleveurs de rennes peuvent en témoigner. Les Samis ne sont plus que 20% à vivre de l'élevage, mais cette pratique demeure centrale dans leur culture. Forêts, minerais, espaces vierges… De tout temps, les terres où vivent les Samis ont suscité les convoitises des industriels, réduisant d'années en année le territoire des cervidés. Mais avec la « transition verte » lancée par l'Union européenne pour rendre son économie plus durable, la pression est exacerbée, et parée des beaux habits de l'écologie, elle légitime les velléités des États. Conseillère pour l'Association des éleveurs de rennes de Finlande, Sanna Hast confirme un « un boum des projets d'exploitation minière et de production d'énergie renouvelable en Laponie finlandaise ».« Pour nous, cela s'apparente plutôt à une transition toxique », lance Mika Kavakka, à la tête de la plus grande coopérative d'éleveurs du pays. Mika fait partie de ce qu'on appelle en FInlande les « Samis non reconnus », ceux qui n'ont pas le droit de vote au Parlement Sami. Mais il se définit comme Sami et élève ses rennes dans la tradition. Le troupeau passe la plupart de son temps dans les pâturages, en liberté. « Notre culture a plus de 2000 ans et prend racine dans ces terres. Cette façon de vivre, c'est toute notre vie », insiste le colosse, chapka sur la tête. Depuis des années, il se bat contre un projet minier à quelques kilomètres de là. Phosphate, fer… Jusqu'à présent, l'exploitation du gisement de Sokli n'avait pas abouti, freiné par les résistances et les recours en justice. Mais la menace est devenue plus concrète que jamais l'année dernière, lorsque Finnish Minerals Groups, l'entreprise publique propriétaire de Sokli, a annoncé que, selon son étude exploratoire, le gisement pourrait produire « au moins 10% de toutes les terres rares nécessaires annuellement à la production d'aimants permanents en Europe ». Des pièces nécessaires dans les véhicules électriques, les éoliennes ou encore les panneaux solaires. Une aubaine pour la Finlande qui ambitionne de se développer sur ces marchés d'avenir. « L'Europe vise à devenir un continent neutre en carbone d'ici 2050, et les terres rares sont essentielles à la mise en œuvre de la transition verte », commentait d'ailleurs un cadre de l'entreprise. Mais pour Mika et les autres, ce serait une catastrophe. L'éleveur désigne la route qui file jusqu'à Sokli. Pas un véhicule à l'horizon. « Cette route divise notre district en deux parties et coupe l'habitat naturel des rennes. Ils prévoient 300 camions par jour. C'est énorme, et les camions tueront nos rennes ! » s'insurge-t-il. Sans compter la pollution occasionnée par la mine qui contient aussi de l'uranium et qui se déverserait dans les eaux de la rivière. « Cela pourrait être une balle dans le cœur pour nous, éleveurs de rennes », conclut-il. Pour lui, l'Union européenne se fourvoie. « Mieux vaudrait recycler les minerais et consommer moins. C'est comme ça qu'on pourra sauver la planète, tance-t-il. Pas en prélevant tout ce qu'on peut de la terre, pas en abattant des forêts... » Même s'il se sent impuissant, Mika votera, mais il ne sait pas encore à qui il donnera sa voix. « Le problème, c'est que nos États ne nous consultent pas avant d'entrer dans la salle de négociation », explique Elle Merete Omma, membre du Conseil Sami, en prenant l'exemple du Règlement sur les matières critiques (CRMA). Ce document s'inscrit dans le cadre du Pacte Vert européen et prévoit de rendre l'UE moins dépendante de pays comme la Chine et la Russie pour son approvisionnement en matières stratégiques. « Au moment des négociations, on s'est rendu compte que nos États membres ont tout fait pour abaisser le niveau d'exigence vis-à-vis des populations locales et ont poussé pour réduire les délais d'obtention des permis et rogner sur les normes environnementales. »À écouter aussiLes élections européennes vues du Brésil, de Finlande et de BelgiqueMais sur certains dossiers, note Elle Merete Omma, l'UE peut s'avérer une alliée. L'année dernière, le règlement européen « zéro déforestation » est entré en vigueur. Désormais, les entreprises qui voudront exporter des produits issus des forêts devront démontrer que ces produits ne contribuent pas à la déforestation ou à la dégradation des forêts. « J'ai été agréablement surprise par la pression que la Commission a su mettre sur les États membres sur la question de la sylviculture, pointe-t-elle alors que la Suède et la Finlande, dont l'industrie forestière est un pilier de l'économie, ont multiplié les tentatives pour affaiblir cette loi. Elle a tenu bon pour donner la priorité à la biodiversité. » Des progrèsAlors comment mieux se faire entendre pour être mieux pris en compte dans les politiques européennes ? Ces dernières années, l'importance croissante de la région arctique au niveau stratégique, économique et environnemental, a donné un coup de projecteur sur les Samis. L'UE a vu l'importance de dialoguer avec ce peuple qui constitue sa porte d'entrée dans la région. D'un autre côté, les Samis ont compris l'intérêt d'une meilleure connaissance de leurs enjeux au niveau européen. Une prise de conscience mutuelle qui a donné lieu à diverses initiatives, comme l'organisation d'une Sami Week (Semaine samie) en 2022 à Bruxelles. Depuis 2019, Elle Merete Omma s'emploie à tisser un lien direct avec l'Union européenne avec la création de l'unité Sami-UE qu'elle dirige au sein du Conseil Sami. La première étape a été de tenter de combler ce fossé entre l'UE et les Samis, à travers le projet « Filling the EU-Sápmi knowledge gaps » (Combler les lacunes de connaissances entre l'UE et les Samis). « Nous travaillons pour tenter de sensibiliser, en particulier la Commission européenne, et nous avons réussi à obtenir un financement pour poursuivre ce travail, se réjouit Elle Merete Omma. Aujourd'hui, nous avons élaboré une stratégie européenne dans le cadre de laquelle la société civile samie a identifié des sujets qui constituent une préoccupation majeure pour le peuple sami et sur lesquels l'Union européenne peut avoir un impact. » Un lobbying qui commence à porter ses fruits, selon elle. L'année dernière, Bruxelles a accueilli son premier sommet Sami.Les programmes transfrontaliers comme Interreg Aurora, qui couvrent le nord de la Norvège, de la Suède et de la Finlande, et intègrent les Samis dès les premières étapes du processus avec un comité de sélection 100% Sami, offrent aussi une nouvelle source de financement pour des projets autour de la culture samie.Mais de l'avis de tous, il reste beaucoup à faire pour construire une relation équilibrée. « Nous sommes le seul peuple autochtone reconnu dans l'Union européenne. Mais ce qui est drôle, pointe Pirita Näkkäläjärvi, c'est que l'UE, qui a une politique très développée vis-à-vis des peuples indigènes en dehors de l'Europe, n'a pas de politique interne vis-à-vis de ses peuples autochtones. » À lire aussiFinlande-Russie: six mois après, les Finlandais se sont habitués à voir la frontière fermée
Dans cet épisode, on reçoit BEN TULL ! On parle de voyage dans le GRAND NORD, d'entreprenariat, de santé mentale et même un peu de lutte. Compte Instagram de Ben Tull : https://www.instagram.com/benjamintull/?hl=fr-ca
Dans cet épisode, on reçoit MONONC' ST-JACQUES! On parle de voyage dans le GRAND NORD, de deathmatchs, de se battre aux foufounes et même du GOAT Sting. Compte Instagram Mr. St-Jacques : https://www.instagram.com/mrstjacques/?hl=fr-ca
L'événement de ce jeudi 2 mai, c'est la parution du nouveau polar de Franck Thilliez, "Norferville" (Fleuve Noir), une parution très attendue de la part de l'auteur de polar le plus lu et le plus vendu de France. Une couronne qu'il détient depuis deux ans et qu'il ne devrait pas perdre, on en fait le pari, avec ce nouveau suspense glaçant. L'adjectif n'est pas choisi au hasard puisque "Norferville" est une cité minière du Grand Nord québécois. Le premier intérêt du livre, c'est ce décor du bout du monde à couper le souffle et dans des conditions climatiques dantesques. Écoutez Laissez-vous tenter - Midi avec Bernard Lehut du 02 mai 2024
Ottawa compte sortir le chéquier pour assurer une meilleure protection de l'Arctique canadien. Stéphane Roussel, expert en stratégie militaire, professeur à l'École nationale d'administration publique et directeur de l'observatoire de la politique et de la sécurité de l'Arctique, explique en quoi consisterait une défense efficace du Grand Nord devant les changements climatiques et les tensions géopolitiques grandissantes dans cette région, notamment avec la Russie.
25 ans après, la Serbie toujours hantée par les bombardements de l'OtanLe 24 mars 1999, l'Otan débutait ses bombardements sur la Yougoslavie dirigée par Slobodan Milosevic. Le dirigeant nationaliste serbe était accusé de préparer une nouvelle campagne de nettoyages ethniques contre les Albanais du Kosovo. Pendant 78 jours, l'Alliance bombarde principalement des cibles militaires, mais les frappes feront aussi des centaines de morts civiles. 25 ans après, le souvenir de ces bombardements est toujours aussi présent dans la société serbe. Dans une Serbie, peuplée en majorité de Slaves orthodoxes, le conflit en Ukraine a ravivé le sentiment anti-occidental...Un Grand reportage de Louis Seiller qui s'entretient avec Patrick Adam. Les aurores boréales du Grand Nord canadien, du rêve à la réalité« Les anciens racontent toutes sortes de légendes sur les aurores boréales. Ce seraient nos ancêtres, ils dansent, ils sont heureux, ils nous voient vivre, survivre, lutter, élever nos familles et être forts. Ce serait pour ça que les aurores apparaissent, pour danser. Il existe différentes histoires, celles de chasseurs qui n'arrivent pas à retrouver le chemin de la maison alors une vieille dame jette de l'eau en l'air. La lumière passe à travers et c'est comme ça que les lumières du Nord ont commencé. Comme elles vont d'Est en Ouest, les chasseurs ont pu retrouver leur chemin. » L'histoire que vous venez d'entendre, c'est Bobby Drygeese qui la raconte, il est membre d'une première nation autochtone près de Yellowknife. Des touristes viennent du monde entier dans cette ville du nord du Canada, leur but : voir les aurores boréales, ces voiles de lumière dans le ciel nocturne que l'on ne retrouve que dans les cercles polaires. Yellowknife autoproclamée capitale mondiale des aurores boréales entend réduire sa dépendance aux mines pour tourner son économie vers les lumières du Nord. Un Grand reportage de Léopold Picot qui s'entretient avec Patrick Adam.
Plongez dans les univers captivants d'Elisapie et de Jeremy Dutcher. Laissez-vous enivrer par le souffle du Grand Nord et du New Brunswick avec les albums Inuktitut et Motewolonuwok. (Rediffusion) Avant de commencer l'émission, voici quelques infos sur les cultures autochtones du Canada :Il y a 3 branches différentes d'autochtones au Canada :- 1) Premières nations : Mohawk, mig'maq, Abenaki... (Jeremy Dutcher)- 2) Métis- 3) Inuit (Elisapie).Pour ne pas se tromper, on dit : Autochtone.La langue des Inuit est le Inuktitut : Inuk (singulier) / Inuit (pluriel)Elisapie se présente comme une Inuk du peuple inuit.Erreurs communes à éviter :Confondre les Innus et les Inuit - Les Innus viennent de la Côte Nord (Florent Vollant par exemple) / Les Inuit viennent du Grand Nord (Elisapie).Le Nunavik est la région tout au nord du Québec. Le Nunavut est un territoire canadien.On ne dit pas la culture autochtone mais les cultures autochtones.Il y a plus de 50 langues autochtones au Canada, il y a 11 nations autochtones au Québec incluant les Inuit : Abénakis, Anishinabeg, Atikamekw Nehirowisiw, Eeyou, Wendat, Innu, Inuit, Wolastoqiyik, Mi'qmaq, Mohawk-Kanien'kehá:ka et Naskapi. Première invitée : Elisapie pour la sortie de l'album InuktitutL'artiste venue du Grand Nord, Elisapie, est depuis plusieurs années une ambassadrice incontournable des voix autochtones, elle incarne une élégance musicale certaine et un féminisme en avance sur son temps.Avec ce nouveau disque, la chanteuse qui a grandi à Salluit, un petit village du Nunavik, la région la plus au nord du Québec revient sur son enfance et adolescence en explorant ses titres préférés qui l'ont vue s'émanciper en tant que femme et en tant qu'artiste. Le défi était grand de revisiter ces chansons intemporelles de groupes ou d'artistes légendaires. Pourtant, qui peut prétendre à autant de délicatesse que dans ce titre Uummati Attanarsimat (Heart of Glass), reprise de Blondie ou ce Taimangalimaaq (Time After Time), de Cindy Lauper ?Ces classiques réinterprétés de Queen, Pink Floyd ou Rolling Stones sont chantés en Inuktitut, sa langue natale. De cette traduction, découlent une force et une poésie inédite. Dans cette playlist de jeunesse, Elisapie raconte son parcours, ses joies et ses peines, sa détermination aussi tout en faisant résonner sa culture avec finesse, en conjuguant modernité et tradition. De ses années passées dans l'Arctique, Elisapie a gardé les souvenirs de ses premiers amours, a été témoin des effets du colonialisme sur sa collectivité et a dansé jusqu'au bout de la nuit au centre communautaire du village. À l'adolescence, elle se produit sur scène avec ses oncles, eux-mêmes membres de l'illustre groupe de rock'n'roll inuit Sugluk (aussi appelé Salluit Band).À 15 ans, elle travaille à la station de radio du village et parvient à décrocher une entrevue avec Metallica. Jeune femme brillante et ambitieuse, elle s'installe à Montréal pour étudier et, finalement, faire carrière dans la musique. Aujourd'hui, l'auteure-compositrice-interprète inuk est une figure incontournable au Canada. Activiste dévouée, Elisapie a créé et produit la première émission de télévision diffusée dans tout le Canada pour célébrer la Journée nationale des peuples autochtones. Son attachement inconditionnel à son territoire et à sa langue, se situe au cœur de son parcours créatif et donc de son œuvre. Cette langue millénaire incarne la rudesse de l'environnement et la beauté féroce du territoire inuit. Cet album est le fruit de tout cela : une constellation de souvenirs aussi sensibles qu'oniriques.À la sortie de Uummati Attanarsimat, Debbie Harry et Chris Stein, membres de Blondie, acclament toute la beauté de cette version de Heart of Glass.Titres joués - Uummati Attanarsimat (Heart of Glass) Blondie voir le clip - Qimmijuat (Wild Horses) Rolling Stones voir le clip - Isumagijunnaitaungituq (The Unforgiven) Metallica voir le clip - Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here) Pink Floyd- Californiamut (Going to California) Led Zeppelin.► Album Inuktitut (Yotanka/Bonsound 2023). Puis la #SessionLive reçoit Jeremy Dutcher pour la sortie de l'album Motewolonuwok.5 ans après avoir remporté le Prix de musique Polaris avec son premier album, Jeremy Dutcher est de retour avec une exploration radieuse de l'expérience autochtone contemporaine et de la place qu'il y trouve. Avec des chansons dans la langue de son peuple, le Wolasotqey, mais aussi en anglais pour la première fois, Motewolonuwok surpasse tout ce que le musicien a créé auparavant, englobant les chansons traditionnelles, les ballades nocturnes et les orchestrations saisissantes. « Lorsque nous analysons nos histoires, incluant nos histoires tristes — quelle est la lumière qui en ressort malgré tout ? », s'interroge-t-il. « Je voulais chanter à propos de la souffrance, puis nous amener vers la beauté », confie Dutcher. Wolastoqiyik Lintuwakonawa, paru en 2018, a propulsé Dutcher aux plus hauts sommets du monde culturel canadien, des galas Polaris et Juno au panel de juges de Canada's Drag Race. Mais peu de gens auraient pu prédire ce succès : l'album a été conçu comme un projet de recherche muséale, explorant les enregistrements sur cylindres de cire des porteurs de chansons wolastoqiyik — les ancêtres de Dutcher. Ténor de formation, le musicien a finalement chanté en duo avec ces voix, répondant à sa propre communauté à travers de sublimes chansons réinventées.Cette fois-ci, Dutcher voulait faire un album plus intimiste. Une remise en question. Un disque inspiré d'une observation du penseur yupik Richard LaFortune— que « le point où deux discriminations se rencontrent peut être dangereux ». Cette intersection peut également engendrer de la résilience, et cette résilience peut devenir une force. « Motewolonuwok » est un mot wolasotqey ancien qui est habituellement traduit par « sorcières ». C'est aussi ainsi qu'on appelle les personnes bispirituelles de la région — des personnes qui sont autochtones et queer, comme Dutcher, et qui ont reçu un héritage traditionnel précis. « Ce sont “des personnes possédant une grande force spirituelle” », explique-t-il. « C'est un honneur, plutôt que quelque chose dont il faut avoir honte. » Dutcher a dévoilé son homosexualité à 12 ans, mais l'idée même d'un « coming-out » lui a été imposée par les structures colonialistes. « L'identité bispirituelle ou queer autochtone est si belle, car elle ne provient pas d'un concept de déviance. » Et pourtant, « une grande part de ce savoir ancien a été perdue », souligne-t-il, et en tant qu'enfant grandissant au Nouveau-Brunswick — et même en tant qu'adulte habitant désormais Montréal — il évolue toujours à travers un « espace médian ».The Land That Held Them, son hommage à « ceux qui nous ont quittés trop tôt », vibre d'une façon qui évoque Nina Simone et Anohni. Ailleurs, au lieu d'un son modeste et presque privé, Dutcher utilise le plus grand canevas possible : un orchestre complet, avec des arrangements de Owen Pallett et, sur des morceaux comme Sakom, une chorale de 12 voix, celles de pairs queer et amis de Dutcher. Le chanteur a loué un autobus pour les amener enregistrer à Kingston — des camarades de l'école de musique de Halifax, ainsi que des membres de la scène jazz de Toronto et de l'irrésistible Queer Song-book Orchestra.Écouter Motewolonuwok, c'est entendre un album aux voix multiples. Il y a celle de Dutcher, plus exposée que jamais. Il y a sa chorale impromptue. On entend des réinterprétations d'airs traditionnels des berges de la rivière Wolastoq, ainsi que des vers de la poète cherokee Qwoli Driskill. Dutcher chante en Wolasotqey— littéralement sa langue maternelle — mais aussi en anglais, la langue de son père (et celle qu'il parlait le plus durant sa jeunesse). Une langue partagée est un cadeau avec une intention complexe ; sur Motewolonuwok, Dutcher ne chante pas que pour sa communauté, mais aussi « directement pour le nouveau venu [colonisateur] », dans sa propre langue, pour raconter des histoires de deuil, de résilience et de renaissance. Faire de la musique est comme apprendre une langue, selon Dutcher— « il n'y a pas de conclusion particulière ». C'est plutôt « un déchaînement » - une constante exploration de ce qu'on veut dire et de comment on peut l'exprimer. Motewolonuwok est le prochain chapitre du musicien — un souhait collectif et une médecine réparatrice, une confession et un refrain.Titres interprétés dans le grand studio- Ultestakon Live RFI- Take My Hand, extrait de l'album voir le clip - Skichinuwihkuk Live RFI voir le clip. Line Up : Jeremy Dutcher, piano-voix.Traduction : Claire Simon.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Motewolonuwok (Secret City Records 2023).
Plongez dans les univers captivants d'Elisapie et de Jeremy Dutcher. Laissez-vous enivrer par le souffle du Grand Nord et du New Brunswick avec les albums Inuktitut et Motewolonuwok. (Rediffusion) Avant de commencer l'émission, voici quelques infos sur les cultures autochtones du Canada :Il y a 3 branches différentes d'autochtones au Canada :- 1) Premières nations : Mohawk, mig'maq, Abenaki... (Jeremy Dutcher)- 2) Métis- 3) Inuit (Elisapie).Pour ne pas se tromper, on dit : Autochtone.La langue des Inuit est le Inuktitut : Inuk (singulier) / Inuit (pluriel)Elisapie se présente comme une Inuk du peuple inuit.Erreurs communes à éviter :Confondre les Innus et les Inuit - Les Innus viennent de la Côte Nord (Florent Vollant par exemple) / Les Inuit viennent du Grand Nord (Elisapie).Le Nunavik est la région tout au nord du Québec. Le Nunavut est un territoire canadien.On ne dit pas la culture autochtone mais les cultures autochtones.Il y a plus de 50 langues autochtones au Canada, il y a 11 nations autochtones au Québec incluant les Inuit : Abénakis, Anishinabeg, Atikamekw Nehirowisiw, Eeyou, Wendat, Innu, Inuit, Wolastoqiyik, Mi'qmaq, Mohawk-Kanien'kehá:ka et Naskapi. Première invitée : Elisapie pour la sortie de l'album InuktitutL'artiste venue du Grand Nord, Elisapie, est depuis plusieurs années une ambassadrice incontournable des voix autochtones, elle incarne une élégance musicale certaine et un féminisme en avance sur son temps.Avec ce nouveau disque, la chanteuse qui a grandi à Salluit, un petit village du Nunavik, la région la plus au nord du Québec revient sur son enfance et adolescence en explorant ses titres préférés qui l'ont vue s'émanciper en tant que femme et en tant qu'artiste. Le défi était grand de revisiter ces chansons intemporelles de groupes ou d'artistes légendaires. Pourtant, qui peut prétendre à autant de délicatesse que dans ce titre Uummati Attanarsimat (Heart of Glass), reprise de Blondie ou ce Taimangalimaaq (Time After Time), de Cindy Lauper ?Ces classiques réinterprétés de Queen, Pink Floyd ou Rolling Stones sont chantés en Inuktitut, sa langue natale. De cette traduction, découlent une force et une poésie inédite. Dans cette playlist de jeunesse, Elisapie raconte son parcours, ses joies et ses peines, sa détermination aussi tout en faisant résonner sa culture avec finesse, en conjuguant modernité et tradition. De ses années passées dans l'Arctique, Elisapie a gardé les souvenirs de ses premiers amours, a été témoin des effets du colonialisme sur sa collectivité et a dansé jusqu'au bout de la nuit au centre communautaire du village. À l'adolescence, elle se produit sur scène avec ses oncles, eux-mêmes membres de l'illustre groupe de rock'n'roll inuit Sugluk (aussi appelé Salluit Band).À 15 ans, elle travaille à la station de radio du village et parvient à décrocher une entrevue avec Metallica. Jeune femme brillante et ambitieuse, elle s'installe à Montréal pour étudier et, finalement, faire carrière dans la musique. Aujourd'hui, l'auteure-compositrice-interprète inuk est une figure incontournable au Canada. Activiste dévouée, Elisapie a créé et produit la première émission de télévision diffusée dans tout le Canada pour célébrer la Journée nationale des peuples autochtones. Son attachement inconditionnel à son territoire et à sa langue, se situe au cœur de son parcours créatif et donc de son œuvre. Cette langue millénaire incarne la rudesse de l'environnement et la beauté féroce du territoire inuit. Cet album est le fruit de tout cela : une constellation de souvenirs aussi sensibles qu'oniriques.À la sortie de Uummati Attanarsimat, Debbie Harry et Chris Stein, membres de Blondie, acclament toute la beauté de cette version de Heart of Glass.Titres joués - Uummati Attanarsimat (Heart of Glass) Blondie voir le clip - Qimmijuat (Wild Horses) Rolling Stones voir le clip - Isumagijunnaitaungituq (The Unforgiven) Metallica voir le clip - Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here) Pink Floyd- Californiamut (Going to California) Led Zeppelin.► Album Inuktitut (Yotanka/Bonsound 2023). Puis la #SessionLive reçoit Jeremy Dutcher pour la sortie de l'album Motewolonuwok.5 ans après avoir remporté le Prix de musique Polaris avec son premier album, Jeremy Dutcher est de retour avec une exploration radieuse de l'expérience autochtone contemporaine et de la place qu'il y trouve. Avec des chansons dans la langue de son peuple, le Wolasotqey, mais aussi en anglais pour la première fois, Motewolonuwok surpasse tout ce que le musicien a créé auparavant, englobant les chansons traditionnelles, les ballades nocturnes et les orchestrations saisissantes. « Lorsque nous analysons nos histoires, incluant nos histoires tristes — quelle est la lumière qui en ressort malgré tout ? », s'interroge-t-il. « Je voulais chanter à propos de la souffrance, puis nous amener vers la beauté », confie Dutcher. Wolastoqiyik Lintuwakonawa, paru en 2018, a propulsé Dutcher aux plus hauts sommets du monde culturel canadien, des galas Polaris et Juno au panel de juges de Canada's Drag Race. Mais peu de gens auraient pu prédire ce succès : l'album a été conçu comme un projet de recherche muséale, explorant les enregistrements sur cylindres de cire des porteurs de chansons wolastoqiyik — les ancêtres de Dutcher. Ténor de formation, le musicien a finalement chanté en duo avec ces voix, répondant à sa propre communauté à travers de sublimes chansons réinventées.Cette fois-ci, Dutcher voulait faire un album plus intimiste. Une remise en question. Un disque inspiré d'une observation du penseur yupik Richard LaFortune— que « le point où deux discriminations se rencontrent peut être dangereux ». Cette intersection peut également engendrer de la résilience, et cette résilience peut devenir une force. « Motewolonuwok » est un mot wolasotqey ancien qui est habituellement traduit par « sorcières ». C'est aussi ainsi qu'on appelle les personnes bispirituelles de la région — des personnes qui sont autochtones et queer, comme Dutcher, et qui ont reçu un héritage traditionnel précis. « Ce sont “des personnes possédant une grande force spirituelle” », explique-t-il. « C'est un honneur, plutôt que quelque chose dont il faut avoir honte. » Dutcher a dévoilé son homosexualité à 12 ans, mais l'idée même d'un « coming-out » lui a été imposée par les structures colonialistes. « L'identité bispirituelle ou queer autochtone est si belle, car elle ne provient pas d'un concept de déviance. » Et pourtant, « une grande part de ce savoir ancien a été perdue », souligne-t-il, et en tant qu'enfant grandissant au Nouveau-Brunswick — et même en tant qu'adulte habitant désormais Montréal — il évolue toujours à travers un « espace médian ».The Land That Held Them, son hommage à « ceux qui nous ont quittés trop tôt », vibre d'une façon qui évoque Nina Simone et Anohni. Ailleurs, au lieu d'un son modeste et presque privé, Dutcher utilise le plus grand canevas possible : un orchestre complet, avec des arrangements de Owen Pallett et, sur des morceaux comme Sakom, une chorale de 12 voix, celles de pairs queer et amis de Dutcher. Le chanteur a loué un autobus pour les amener enregistrer à Kingston — des camarades de l'école de musique de Halifax, ainsi que des membres de la scène jazz de Toronto et de l'irrésistible Queer Song-book Orchestra.Écouter Motewolonuwok, c'est entendre un album aux voix multiples. Il y a celle de Dutcher, plus exposée que jamais. Il y a sa chorale impromptue. On entend des réinterprétations d'airs traditionnels des berges de la rivière Wolastoq, ainsi que des vers de la poète cherokee Qwoli Driskill. Dutcher chante en Wolasotqey— littéralement sa langue maternelle — mais aussi en anglais, la langue de son père (et celle qu'il parlait le plus durant sa jeunesse). Une langue partagée est un cadeau avec une intention complexe ; sur Motewolonuwok, Dutcher ne chante pas que pour sa communauté, mais aussi « directement pour le nouveau venu [colonisateur] », dans sa propre langue, pour raconter des histoires de deuil, de résilience et de renaissance. Faire de la musique est comme apprendre une langue, selon Dutcher— « il n'y a pas de conclusion particulière ». C'est plutôt « un déchaînement » - une constante exploration de ce qu'on veut dire et de comment on peut l'exprimer. Motewolonuwok est le prochain chapitre du musicien — un souhait collectif et une médecine réparatrice, une confession et un refrain.Titres interprétés dans le grand studio- Ultestakon Live RFI- Take My Hand, extrait de l'album voir le clip - Skichinuwihkuk Live RFI voir le clip. Line Up : Jeremy Dutcher, piano-voix.Traduction : Claire Simon.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Motewolonuwok (Secret City Records 2023).
« Les anciens racontent toutes sortes de légendes sur les aurores boréales. Ce seraient nos ancêtres, ils dansent, ils sont heureux, ils nous voient vivre, survivre, lutter, élever nos familles et être forts. Ce serait pour ça que les aurores apparaissent, pour danser. Il existe différentes histoires, celles de chasseurs qui n'arrivent pas à retrouver le chemin de la maison alors une vieille dame jette de l'eau en l'air. La lumière passe à travers et c'est comme ça que les lumières du Nord ont commencé. Comme elles vont d'Est en Ouest, les chasseurs ont pu retrouver leur chemin. » L'histoire que vous venez d'entendre, c'est Bobby Drygeese qui la raconte, il est membre d'une première nation autochtone près de Yellowknife. Des touristes viennent du monde entier dans cette ville du nord du Canada, leur but : voir les aurores boréales, ces voiles de lumière dans le ciel nocturne que l'on ne retrouve que dans les cercles polaires. Yellowknife autoproclamée capitale mondiale des aurores boréales entend réduire sa dépendance aux mines pour tourner son économie vers les lumières du Nord. « Les aurores boréales du Grand Nord canadien, du rêve à la réalité », un Grand reportage de Léopold Picot.
On entend souvent parler du problème de la fonte des glaciers, qui fait monter le niveau des océans et qui entraîne la disparation de l'habitat de plusieurs animaux qui vivent dans l'Arctique. Mais plusieurs scientifiques disent qu'un autre problème encore plus dangereux se cache dans le Grand Nord, à quelques mètres sous nos pieds: la fonte du pergélisol. Avec Sophie Croteau et Charles Trahan Une production QUB Mars 2024Pour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
Au début du mois de mars 2024, l'Otan a donné le coup d'envoi de Steadfast Defender 2024. Le plus grand exercice jamais organisé depuis la guerre froide. Une manœuvre qui se décline de l'Arctique jusqu'aux frontières de la Pologne. Tarte des chasseurs alpins vissée sur le crâne, bottes et même surbottes sur un treillis blanc, camouflage montagne, les ordres de l'adjudant-chef JB fusent : « Avancez le plot ! Il faut qu'il y ait un maximum de places, entrez tout le matériel, dégagez le VAC ! La logistique en temps de guerre, c'est plus pas facile que c'est compliqué… on attendait les Norvégiens qui devaient arriver à 10h00 ce matin et il est à peu près 21h30, ça complique un peu l'affaire ! On peut se retrouver dans une situation assez inconfortable, surtout qu'on est sur un terrain qu'on ne connaît pas bien, sur lequel on peut difficilement sortir des axes pour éviter de tomber dans l'eau, il y a des lacs un peu partout, c'est fortement déconseillé ! » Le bord d'une route enneigée, ravitaillement de nuit pour les chasseurs alpins français déployés au-delà du Cercle polaire à l'extrême nord de la Norvège… La logistique norvégienne peut arriver d'un instant à l'autre et il va falloir dépoter. Car à proximité dans un repli de terrain, une file de 68 véhicules/articulés/chenillés BV 206 taillés pour l'Arctique attend de pouvoir faire les pleins. À chaque instant, cette concentration peut se transformer en cible. L'instant est crucial, lâche le capitaine Vincent, responsable de la logistique « La logistique, c'est le point le plus vulnérable. On s'adapte, on met des dispositifs de sûreté, il y a des soldats autour, mais on sait que c'est vulnérable. On a juste du retard avec la livraison, donc du fioul, des repas et de l'eau. Si on n'a pas ce point de rendez-vous et ce point de ravitaillement, la guerre ne peut pas commencer. » Véritable révélateur d'une faiblesse qu'il faudra corriger, le ravitaillement s'est finalement achevé au petit matin. Les équipages ont trois jours d'autonomie. Une petite bataille va pouvoir se jouer aux environs de Masse, hameau lapon aux maisons en bardeaux de bois rouge. Dans cette région de lacs gelés, sont réunies les meilleures troupes de montagnes de l'Otan, le Lieutenant-colonel Marc Antoine, chef opération du 7ème Bataillon de chasseurs alpins de Varces, est à la manœuvre : « Nous sommes sous les ordres du Finmark Land Command qui est un commandement territorial norvégien. Dans cette force, on a différentes nationalités : il y a des bataillons et compagnies norvégiennes, il y a également plusieurs compagnies finlandaises, une compagnie de combat et une compagnie logistique. On a une compagnie suédoise également. Et Il y a un bataillon italien avec qui on va plus particulièrement interagir puisqu'on est vraiment dans la même zone d'opérations. Donc voilà la force d'opposition de l'exercice à laquelle nous appartenons et avec qui nous allons manœuvrer pendant une semaine ». Chargeurs calés sur une veste camouflage hiver, lunettes de ski rouges et plume de corbeau noire fixée sur le casque… Voilà le colonel Francesco Lamura, chef des Alpinis italiens. Dans sa carrière de soldats, il a connu les montagnes d'Afghanistan, celles du Liban, il lui manquait dit-il de se confronter au Grand Nord « le premier objectif de Nordic Response, c'est d'augmenter et de consolider l'interopérabilité entre membres de l'Alliance. L'armée italienne veut accroître ses capacités à vivre, manœuvrer et combattre dans cet environnement arctique. Nous avons beaucoup d'expérience avec les chasseurs alpins français et bien sûr, nous sommes prêts et bien entraînés. »Les chasseurs alpins jouent les RougesDans le scénario retenu, 450 chasseurs alpins français et 300 Alpinis jouent les rouges, l'ennemi face aux troupes de l'Alliance. La mission des Franco-Italiens, dit le lieutenant-colonel Marc Antoine, doigt sur la carte, c'est de freiner la progression d'une colonne blindée allemande pendant deux jours : « On est une force qui serait installée dans cette zone et la force de l'Otan, elle cherche à nous repousser et à faire en sorte que nous ne restions pas sur ce terrain et donc face à nous, nous avons une brigade constituée de Norvégiens et d'Allemands. Notre objectif en termes militaires, c'est échanger du terrain contre du temps. Donc on n'est pas là pour tenir coûte que coûte le terrain et les empêcher absolument de passer. On est là pour faire en sorte que ce soit difficile pour eux et qu'ils perdent des forces et du temps. » Les couloirs de mobilité sont rares, partout une neige profonde ou même les motos neige s'enlisent, ce qui n'a pas pour effet de démotiver la troupe, « je pense qu'on va s'en sortir ! Tout est bien parti, on est là pour ça, on s'entraîne pour ça en France donc y a pas de raison qu'on n'arrive pas à s'acclimater ici. Je pense que pour des troupes de montagne, c'est le fond du job ici. C'est les basiques, c'est ce pourquoi on s'est engagé de toute manière ! », dit d'un ton assuré un chasseur alpin les yeux rougis par le froid.Bataille autour de SuolovuopmiRoute 45 surnommée la ligne Grizzly, l'un des rares endroits praticables… Des antennes surplombent des filets camouflage masquant les chenillés, l'un des deux postes de commandement français émerge à peine de la neige… Dans la nuit, les commandos montagnes qui, eux, évoluent « Off road » ont accroché l'adversaire et leurs positions s'affichent sur les écrans du système de combat du PC, mais pas seulement dit un officier « Là, j'ai récupéré l'ensemble des éléments qui m'ont été donnés pour pouvoir les mettre en place sur cette carte synthèse. Cette carte c'est notre plan B, en cas de brouillage ou en cas de chute du système, rien ne remplace le papier, rien ne le remplacera totalement ! Donc là on est ici au niveau du village de Suolovuopmi, on a fait beaucoup de tirs d'artillerie, on a du bleu qui commence à être trop exposé donc avant que ces unités ne soient détruites par l'artillerie adverse et on va les faire se replier sur une position secondaire. Donc pour l'instant, on arrive à coller à notre plan » Le grand froid de nouveau sur le devant de la scèneSi le combat d'altitude, c'est l'ADN des chasseurs alpins, depuis l'Ukraine l'aptitude au grand froid est redevenu une priorité pour les forces de l'Otan. La Finlande qui vient d'intégrer l'Alliance possède 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie. La 27ème Brigade de montagne a toujours conservé en son sein un noyau d'experts : le GMHM / le Groupe Militaire de Haute Montagne doté de 10 alpinistes chevronnés, à l'instar du major Sébastien Bohin « Le grand froid est revenu sur le devant de la scène il y a peu de temps. Après on a justement ce groupe militaire de haute montagne. C'est un petit peu un laboratoire et aussi une réserve d'expérience, ils savent quel type de réchaud il faut utiliser, quel type de duvet. On prend un petit peu ce qu'il y a de mieux chez les Norvégiens, chez les Finlandais et ce qui fait qu'au final on arrive à être plutôt bon. Là on est soutenu par l'armée finlandaise, ils nous ont prêté ces tentes, sortes de yourtes pour 10, 12 personnes… En fait eux n'utilisent pas de piquets pour ces petites tentes, on taille dans des bouleaux les piquets. Dans le grand froid, il faut être assez méticuleux, car les pièges sont partout. S'il y a un petit peu de vent, on peut rapidement attraper des gelures. Si vous attrapez des gelures, vous n'êtes plus opérationnel. Le soleil est aussi dangereux avec ce qu'on appelle l'ophtalmie des neiges, c'est la réverbération du soleil sur la neige. Et puis le but dans le grand froid c'est de ne pas transpirer car l'humidité va accentuer le froid. On a besoin de plus de calories qu'en temps normal. Donc c'est pour ça que les rations sont plus riches, autour de 5 000 calories/jour. Et vous voyez, on ne grossit pas. On a vraiment besoin d'apporter du carburant pour fonctionner dans le grand froid ». Plateau d'Alta, le bout de la route du nord de la Norvège… température ressentie moins 20°, de la poudreuse jusqu'à la taille, le 93ème régiment d'artillerie de montagne tient la ligne, avec la section de l'adjudant-chef Thomas « On est sur une des positions de tir avec nos mortiers lourds qui nous servent à appuyer les forces amies qui sont en avant de notre position et qui eux sont directement au contact de l'ennemi. On est sur un beau plateau qui nous permet à la fois grâce aux mouvements de terrain, de ne pas être vu par l'ennemi, et d'avoir quelques vues plongeantes sur le compartiment de terrain d'où l'ennemi est censé arriver. On a déjà eu quatre missions de tir depuis ce matin qui nous ont permis de freiner l'ennemi dans son avancée, de lui causer des pertes, surtout des véhicules, et un peu d'attrition dans les rangs de l'ennemi. »Un exercice de l'Otan dans le grand Nord, c'est également l'occasion de tester de nouveaux équipements, le sergent Hugo nous présente son mortier de 120 mm monté sur ski : « Une grande première ! C'est la première fois qu'on utilise ce système pour déplacer le mortier. On est un peu le crash test, ça permettra de faire des versions suivantes améliorées. Ce qui, pour le moment, ne va pas c'est le temps d'installation qui est un peu long. Le danger principal en artillerie, c'est la contre-batterie. C'est-à-dire quand on tire, on est décelé et on peut du coup se prendre des salves adverses. Sauf que dans la neige comme ça, on met facilement 10 voire 15 minutes pour monter la pièce sur ces skis, c'est trop long. Cette nuit, on a fait le plein de carburant, on a récupéré de la nourriture, on a récupéré de l'eau et puis après on a eu une phase de déplacement avec ses aléas. Les véhicules qui s'embourbent. On n'a pas dormi, ça sort de ce qu'on a l'habitude de faire, où on a un peu plus chaud… là ça ravive, ça maintient jeune ! »L'infanterie a pris position à quelques centaines de mètres plus au Nord. Elle est équipée de missiles antichars Eryx d'une portée de 600 mètres, mais le capitaine Mayeul et ses hommes le savent, à si courte distance, s'ils se font repérer par les blindés adverses, ils se feront tailler en pièces, précise le capitaine Mayeul « Avec mon groupe, nous, on est situé sur un front de 500 mètres. On a fait des trous de combat. Le but pour nous, ça va être de s'enterrer au maximum pour être invisibles. Donc nous, ça fait maintenant 7 jours qu'on a été déployé ici. C'est mon trou de combat principal, celui qu'on arme en permanence. D'ici j'ai un visuel sur un autre trou de combat plus à l'est où seront situés deux hommes à moi avec une mitrailleuse et un autre plus à l'Ouest où j'ai une pièce anti-char dessus. Vous voyez la petite fenêtre qu'on a ? On voit quand même beaucoup de choses hein, d'Est en Ouest… On est chasseur alpin, c'est sûr ici c'est notre milieu de prédilection. On a l'habitude de travailler dans nos Alpes à nous, ça change un peu, le paysage est différent, c'est beaucoup plus plat. Mais les conditions sont sensiblement les mêmes, le froid, de la neige, on connaît cet environnement. »Dragon 24 sur les bords de la VistuleVolet Arctique des exercices de l'OTAN, Nordic Response s'est achevé ce mardi (19 mars 2024), mais Steadfast defender 2024 est loin d'être achevé. Une force de réaction rapide vient de franchir la Vistule…Le général américain Randolph Staudenraus, responsable des opérations du commandement militaire de l'Otan est venu en personne superviser cette séquence dénommée « Dragon 24 », « l'Otan est prête ! », martèle-t-il « L'Otan c'est génial ! Il y a beaucoup de défis à chaque fois, mais c'est pour cela que cet exercice Steadfast defender rassemble 90 000 soldats, marins et aviateurs. Nous devons comprendre ces défis, donc si nous ne nous réunissons pas dans des exercices de cette taille-là, si nous ne comprenons pas où se situent ces défis, nous ne pourrons pas les surmonter. Et l'Otan l'a fait. Surtout, depuis l'invasion de l'Ukraine, l'Otan a réussi à élever son niveau. Si nous n'avions pas pu rassembler ici autant de force, nous ne serions pas la force collective dont nous avons besoin ». L'Otan dans ses scénarios n'hésite plus à pointer Moscou comme adversaire potentiel. Avec Dragon 24, l'objectif assigné aux troupes est justement de se projeter à la frontière polonaise pour repousser une force adverse. Un signalement stratégique avec 18 000 soldats dont 700 Français commandés par le colonel Philippe Leduc, et intégrés à une brigade polonaise « On montre bien qu'on est capable de se déployer très rapidement chez un allié. Ici, c'est du char, c'est du véhicule de combat d'infanterie. On n'est pas dans des forces légères, on est dans des forces qui sont blindées, qui sont puissantes, qui ont une bonne capacité de franchissement en tout-terrain. Et qui sont parfaitement alignées avec ce que déploient nos alliés puisque nos alliés polonais, nos alliés allemands, nos alliés américains ont tous du char lourd, ont tous du véhicule de combat d'infanterie et on va conduire pendant une quinzaine de jours un exercice qui nous amène à traverser la quasi-totalité de la Pologne. Ici, vous êtes sur une phase qui est extrêmement importante puisqu'il s'agit d'une phase de franchissement d'une coupure humide, en l'occurrence la Vistule qui est le principal fleuve polonais. Mon groupement tactique va franchir la Vistule et ensuite va poursuivre sa progression plein Est. La France est vraiment droite dans ses bottes en termes de capacités déployées, en termes de capacités à s'intégrer et en termes d'être au bon niveau de rendez-vous de force déployée par rapport aux objectifs de signalement stratégique et d'interactions concrètes sur le terrain avec nos alliés. » Réapprendre la logistique de grande ampleurBarges et ponts flottants embarquent les chars Abram américains, les Léopard allemands et c'est au tour d'un escadron de 13 chars Leclerc de franchir la Vistule… Une première pour le capitaine Vianney du 5ème régiment de Dragon : « C'est un exercice de grand volume. J'avais participé à ce type d'exercice uniquement en France avec des unités françaises. Là, c'est la première fois que je le réalise dans un contexte interallié. Comme quand on apprend à jouer un sport collectif, il y a toujours des temps d'apprentissage. On fait des exercices très répétitifs pour finalement réussir à jouer efficacement ensemble et à faire du beau jeu ensemble. »Pour l'Otan, le dernier exercice d'une telle ampleur c'était Reforger en 1988. Au-delà du combat, il faut donc aujourd'hui réapprendre à déplacer des armées. Pierre Schill, chef d'État-major de l'armée de Terre est venu observer la manœuvre « Le déplacement de très grandes unités sur des très grandes distances, avec toute la logistique que ça implique, les franchissements, la coordination qui est nécessaire, c'est quelque chose qui est une mécanique qui doit être extrêmement bien huilée. C'est très concrètement des savoir-faire qu'il faut redécouvrir. En théorie, nous y sommes prêts. Mais concrètement, comment ça se passe ? Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire que de prendre la route avec une rame de plusieurs dizaines de véhicules ? Qu'est-ce que ça veut dire que de prendre les trains ? Qu'est-ce que ça veut dire un véhicule qui se perd, un véhicule qui tombe en panne sur le bord de la route, comment on fait pour le dépanner ? Après je ne parle pas des éléments plus tactiques, le franchissement, plus de 300 mètres de pont sur la Vistule, ce que ça représente. Concrètement, il faut le réapprendre. » Le franchissement d'un fleuve, c'est une mécanique de précision, une chorégraphie interarmes qui s'effectue toujours sous haute protection, précise le colonel Leduc, « un franchissement de cette ampleur, on ne le réalise pas directement sous le feu adverse, sinon il arrive ce qui est arrivé en Ukraine, des pertes conséquentes et un échec. Nos alliés polonais ont mobilisé un certain nombre de moyens. Il y a des pièces anti-aériennes qui sécurisent l'ensemble du site. Vous avez des hélicoptères d'appui polonais qui ont fait des passes et vous avez l'armée de l'air polonaise qui symboliquement a fait plusieurs passes avec ses F 16 et ses SU 22 pour sécuriser la zone de manière à ce que les bataillons franchissent le plus rapidement possible le fleuve et reprennent leur progression pleine Est ».Il y a d'autant plus urgence à refaire ses gammes que certains scénarios, comme l'a récemment rappelé le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, font état d'un possible conflit entre l'Europe et la Russie, d'ici la fin de la décennie. Dans ces conditions « ma mission est d'éviter la guerre », dit le général d'armée Pierre Schill, patron de l'armée de Terre française, « l'enjeu et c'est le fond de la stratégie de l'Otan aujourd'hui, ce n'est pas de dire qu'on va gagner une guerre. C'est de faire en sorte que par le découragement, l'Otan veut se montrer suffisamment forte pour éviter une montée aux extrêmes et à l'affrontement. Bon, maintenant, on sait que les actions, elles peuvent être directes et frontales, et elles peuvent se faire de manière plus hybride. Il faut donc se montrer fort pour dissuader. Ce découragement, il repose fondamentalement sur la crédibilité. Et donc il y a un enjeu à être de plus en plus crédible. Ce soir, il faut que nous soyons prêts. Demain matin, il faut que nous soyons encore plus prêts et le jour d'après encore plus. »
Les Russes sont appelés aux urnes à partir de vendredi (15 mars 2024), pour élire un nouveau président, ou plutôt pour réélire un ancien président Vladimir Poutine, puisqu'en l'absence de véritable opposant sa victoire ne fait pas de doute. Signe de l'extrême tension qui règne, l'agression à coups de marteau de Leonid Volkov, un proche d'Alexeï Navalny, à Vilnius, en Lituanie. Presque un mois après l'annonce de l'opposant n°1 dans une colonie pénitentiaire du Grand Nord russe, que reste-t-il de l'opposition en Russie ? Notre invitée : Tatiana Kastoueva Jean, chercheuse et directrice du Centre Russie / Eurasie de l'Institut Français des Relations internationales. À Moscou, notre correspondante Anissa el Jabri, nous explique qu'après la mort d'Alexeï Navalny, l'opposition a perdu une figure pour s'incarner.À Berlin, les opposants en exil forment une communauté disparate qui peine à trouver un nouveau souffle . Reportage de Delphine Nerbollier.
C'est une opposition fragilisée par les attaques répétées des opposants en exil comme celle de Leonid Volkov violemment agressé au marteau en Lituanie. Une opposition ébranlée par la mort d'Alexei Navalny dans une colonie pénitentiaire du Grand Nord russe, il y a presque un mois. Depuis le début de la guerre en Ukraine, des dizaines de milliers de Russes ont obtenu un visa de longue durée pour venir vivre en Allemagne. Jeunes opposants et militants de longue date essaient de trouver un nouvel élan dans la lutte contre le régime de Vladimir Poutine.
durée : 00:21:17 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - L'Arctique est un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les expériences sur les froids extrêmes. En 1947, la "Tribune de Paris" consacre un débat à l'attrait du grand Nord avec, notamment, les explorateurs Paul-Emile Victor, Edmond Tranin et l'écrivaine et femme politique Louise Weiss. - invités : Louise Weiss; Paul-Émile Victor Explorateur polaire, scientifique, ethnologue, écrivain
durée : 00:54:34 - La Terre au carré - par : Mathieu Vidard - Explorateur, ethnographe, géographe d'exception, et éditeur, Jean Malaurie a été l'un des pionniers de l'exploration du Grand Nord. Nous lui rendons hommage en rediffusant une émission enregistrée le 29 décembre 2015. - réalisé par : Valérie AYESTARAY
durée : 00:54:34 - La Terre au carré - par : Mathieu Vidard - Explorateur, ethnographe, géographe d'exception, et éditeur, Jean Malaurie a été l'un des pionniers de l'exploration du Grand Nord. Nous lui rendons hommage en rediffusant une émission enregistrée le 29 décembre 2015. - réalisé par : Valérie AYESTARAY
C dans l'air du 16 février - Alexeï Navalny : mort dans le goulag de Poutine Alexeï Navalny n'est plus. L'opposant politique principal de Vladimir Poutine est mort ce vendredi, à l'âge de 47 ans, lors d'une promenade dans sa colonie pénitentiaire IK-3 de Kharp, située dans la région d'Iamalo-Nénétsie, au-delà du cercle polaire arctique. "A. Navalny s'est senti mal après une promenade et a presque immédiatement perdu connaissance (…) Les urgentistes ont constaté le décès du condamné, les causes de la mort sont en train d'être établies", a déclaré, dans un communiqué, le service fédéral de l'exécution des peines (FSIN) du district autonome Iamalo-Nenets, dans le Grand Nord russe. Pour les soutiens d'Alexeï Navalny, il s'agit clairement d'un meurtre : "Depuis la tentative d'empoisonnement en 2020 et son incarcération en janvier 2021, ils n'ont cessé d'essayer de le tuer", a réagi dans une interview au magazine Le Point Natalia Morozova, juriste pour l'ONG russe de lutte contre les répressions, Memorial, liquidée par la Cour suprême il y a trois ans. L'avocat et fondateur de la Fondation anticorruption (FBK) avait été condamné en août dernier à 19 ans de prison pour "extrémisme". Malgré des messages ironiques postés sur son compte Twitter en décembre dernier, ses conditions de détention à Kharp étaient extrêmement dures avec des températures pouvant atteindre -40 °C l'hiver. Surtout, l'opposant à Vladimir Poutine avait déjà échappé une première fois à la mort en août 2020, lorsqu'il avait été empoisonné au Novitchok. Soigné pendant de longs mois dans un hôpital allemand, il avait été arrêté dès son retour en Russie en janvier 2021, pour avoir violé les conditions d'une peine de prison avec sursis, à laquelle il avait été condamné en 2014. C'est donc un opposant de moins pour Vladimir Poutine, 71 ans, qui prépare sa réélection à la tête de l'État. Prévue dans un mois, la présidentielle russe devrait être une simple formalité pour l'autocrate qui totalise déjà 80 % des intentions de vote. La semaine dernière, le seul candidat à la popularité grandissante, Boris Nadejdine, a vu sa candidature rejetée par la commission électorale centrale qui prétextait des erreurs dans ses signatures de parrainage. En mai dernier, cet ancien député et diplômé en droit avait appelé lors d'un débat télévisé à remplacer Vladimir Poutine, devant une audience abasourdie. Une sortie médiatique qui a sûrement achevé son sort. D'autres n'ont pas eu la même chance. En février 2015, Boris Nemstov, virulent critique de Vladimir Poutine, avait été abattu à Moscou. Avant lui, les opposants Mikhaïl Beketov (2013), Natalia Estemirova (2009), ou encore la journaliste Anna Politkovskaïa (2006), avaient subi des sorts quasi-similaires. Dernier en date, Evgueni Prigogine, l'ancien chef du groupe paramilitaire Wagner, a été tué lors d'un crash d'avion en décembre 2023. Un petit engin explosif aurait été placé sous une des ailes de l'avion, selon le Wall Street Journal. Longtemps réputé proche de Vladimir Poutine, Evgueni Prigogine s'était brouillé avec le président russe pendant la guerre en Ukraine, alors que ses mercenaires participaient aux combats. Le 24 juin 2023, après avoir dénoncé des frappes russes sur ses propres troupes, il avait ordonné à ses hommes de marcher vers Moscou pour mettre la pression sur Vladimir Poutine. Finalement avortée, sa tentative de rébellion pourrait avoir signé son arrêt de mort, selon le Wall Street Journal, qui attribue "l'attentat" à l'appareil d'État russe. Pendant ce temps, la guerre continue en Ukraine, où les combats se concentrent actuellement à Avdiivka, dans l'oblast de Donetsk, à l'est du pays. Depuis l'échec de sa contre-offensive à l'automne 2023, Kiev tente de contenir les assauts militaires russes, mais se heurte à un manque de soldats et surtout de munitions. Ces derniers mois, l'armée russe a assiégé la cité industrielle d'Avdiivka, compliquant le retrait des forces ukrainiennes, qui viennent de surcroit de changer de chef des armées. Tandis que le Parlement américain bloque encore l'aide financière de 60 milliards de dollars promise par Joe Biden à l'Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu jeudi à Berlin, puis aujourd'hui à Paris, pour y signer deux accords de sécurité bilatéraux avec l'Allemagne et la France. Qui était Alexeï Navalny, le principal opposant politique de Vladimir Poutine ? Que reste-t-il de l'opposition démocratique en Russie ? Et combien de temps l'Ukraine peut-elle encore tenir dans sa guerre face à la Russie ? LES EXPERTS : - Pascal BONIFACE - Directeur de l'IRIS - Elena VOLOCHINE - Grand reporter - France 24 - Anna COLIN-LEBEDEV - Maîtresse de conférences à l'université Paris-Nanterre, spécialiste des sociétés post-soviétiques - Vincent HUGEUX - Journaliste indépendant, spécialiste des enjeux internationaux DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe Thiéfine RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
durée : 00:11:54 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - Explorateur du grand nord, géographe, anthropologue, mais aussi éditeur et cinéaste : Jean Malaurie est mort avant-hier à l'âge de 101 ans. - invités : Philippe Charlier Médecin légiste, archéologue et anthropologue
À l'heure de la transition énergétique, les terres rares sont le nouvel eldorado minier. Il faut dire que ces composants sont indispensables à la fabrication de batteries électriques et d'éoliennes, notamment. Alors, depuis que le géant minier suédois a annoncé (en janvier avoir découvert le plus grand gisement de terres rares à Kiruna, près du cercle arctique), l'Union Européenne nourrit l'espoir de s'émanciper (un peu) de la Chine, dont elle dépend totalement. Aubaine ou malédiction... Sur place, la question divise et inquiète particulièrement les Samis, le peuple autochtone du Grand Nord, dont l'activité ancestrale - l'élevage de rennes - est directement menacée. « Terres rares en Laponie, les Samis face aux mines », un Grand Reportage de Carlotta Morteo.Rediffusion du 10 avril 2023.
Aujourd'hui nous vous proposons un épisode spécial Grand Nord sur Beau Voyage. Ces derniers mois, vous avez été très nombreux à nous envoyer mille questions sur la Laponie, alors on a décidé de vous préparer un question-réponse sur-mesure juste pour vous. Pour tout savoir sur cette destination, on a appelé Nicolas qui est guide polaire depuis des années et grand spécialiste de la région. Juste avant qu'il n'embarque pour Abisko, pour passer plusieurs mois en Laponie suédoise, il a accepté de nous retrouver pour un rdv très matinal, valises sur le dos et bottes fourrées aux pieds.Où aller ? Que faire comme activités ? Quand voir des aurores boréales ? L'été on fait quoi en Laponie ? Comment gère t'on le froid ? Nicolas nous a tout dit et vous allez tout savoir sur cette région magique.Les essentiels à noter