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L'Association des producteurs de coton africains, l'AProCA, a célébré ses 20 ans d'existence lors de son assemblée générale à Garoua, dans le nord du Cameroun, le bassin cotonnier du pays. Présente dans 15 pays du continent, l'AProCa a su devenir un acteur incontournable de la filière en défendant les intérêts de plus de 2 millions de producteurs de coton répartis dans plus de 31 000 coopératives. Quelque 300 participants de huit pays étaient réunis pour deux jours d'échanges intenses à Garoua afin de dresser l'état des lieux de deux décennies de travail. Et surtout débattre de la feuille de route de l'AProCa pour les dix prochaines années. Professionnaliser les cotonculteurs afin qu'ils puissent tirer le meilleur parti de leur activité, c'est le premier grand objectif de l'Association des producteurs de coton africains, l'AProCa, pour les dix ans qui viennent. L'association aimerait en particulier voir renaître son université du coton. « Il faut que ce soit une affaire régionale, défend Koussouwè Kouroufei, président de l'AProCa et président de la Fédération des producteurs du Togo. Cette université coton doit être appuyée par les États, nos partenaires, l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), etc. Pour que les enjeux et les problèmes du coton y soient traités. L'objectif serait de former les chercheurs, les agronomes, les entomologistes [spécialistes des insectes, NDLR], tout ce qui est lié au coton. Cette université du coton serait la bienvenue pour réfléchir à long terme sur la production du coton. »Relancer l'université du cotonAutre grand défi souligné à Garoua, au Cameroun : l'adaptation des cotonculteurs au changement climatique. Pluies torrentielles, sécheresses prolongées, érosion des sols, ou encore ensablements affectent les rendements. Face à cela, l'AProCa cherche des solutions et entend convaincre les autorités. « Au moins que l'on s'adapte avec les chercheurs pour trouver des variétés résistantes qui auront un bon rendement, plaide Koussouwè Kouroufei. Pourquoi ne pas aller également vers l'irrigation à contre-saison ? Nous allons faire des plaidoyers auprès de nos gouvernements. »Innover et s'assurer face aux risques climatiquesIl s'agit aussi de mieux rémunérer et de mieux protéger les cotonculteurs. « De plus en plus, nos partenaires techniques disent qu'il y a de l'argent dans le coton, rappelle Youssouf Djimé Sidibé, le secrétaire permanent de l'AProCa. Mais les recettes du coton ne sont pas contrôlées par les producteurs. Or dans la filière coton qui compte beaucoup d'acteurs, c'est le producteur qui prend le plus grand risque, mais qui est le moins bien assuré et le moins payé. Donc, nous nous battons pour permettre au producteur de vivre décemment de sa production. » L'un des chevaux de bataille de l'AProCA est la mise en place d'une assurance climatique agricole pour les producteurs de coton.À lire aussiLes producteurs africains de coton subissent les cours mondiaux et le changement climatique À lire aussiUne campagne difficile pour le coton africain plombé par ses coûts de revient
La Bourse des matières premières agricoles d'Abidjan bientôt opérationnelle ? Six ans après le lancement du projet ivoirien, en 2018, la phase pilote devrait démarrer dans les prochains mois et pour deux ans. C'est en tout cas la promesse des autorités ivoiriennes qui en ont fait la promotion en Afrique du Sud. De notre correspondante à Johannesbourg,Avec cette future bourse (BMPA-CI), les échanges directs entre acheteurs et vendeurs de gré à gré seront remplacés par un marché des matières premières agricoles, où le prix sera fixé de manière transparente : selon l'offre et la demande.« On compte démarrer cette année, pour une phase pilote de deux ans, avec les trois spéculations qu'on a retenues : la noix de cajou, la noix de cola et le maïs, précise Edoh Kossi Aménounvé, directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières d'Abidjan (BRVM), qui chapeaute le projet. Et dans deux ans, on ira plus en profondeur, avec des nouveaux acteurs qui seront installés pour pouvoir piloter cette bourse ».Cajou, cola et maïs dans un premier tempsÀ terme, l'idée est d'élargir l'offre, avec, par exemple, le cacao. Et pourquoi pas d'étendre la bourse à toute l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Mais pour l'instant, il s'agit de permettre à Abidjan de mieux commercialiser ses produits phares. « L'agriculteur, il produit en Côte d'Ivoire, et on lui dit que son prix dépend des négociations, soit de la bourse de Londres en ce qui concerne le cacao, soit de la bourse de Kuala Lumpur, en ce qui concerne l'huile de palme. Donc il a du mal à comprendre ces mécanismes-là, reconnaît Koffi Rodrigue N'Guessan, directeur du développement rural au sein du ministère ivoirien de l'Agriculture. Mais aujourd'hui, grâce à la bourse, où tous ces mécanismes sont déportés au niveau d'Abidjan, et où lui-même est acteur, je pense qu'il y aura moins d'incompréhensions quant à l'acceptation des prix qui sortiront des différents mécanismes. »Le défi des volumesLe continent possède 15 bourses des matières premières, dont la plupart des plus développées sur le marché sud-africain, tourné vers les produits dérivés financiers. La BRVM est donc venue chercher de l'expertise et des investisseurs à Johannesburg. « L'un des gros défis, c'est de capter des volumes suffisants, juge Robert Matsila, spécialiste du secteur agricole pour le fonds Public Investment Corporation (PIC). Si l'on considère le coût d'installation des infrastructures, il faut des volumes importants. Donc, il faut réfléchir comment les fermiers peuvent accéder aux financements et aux connaissances techniques pour ces trois produits, afin que la productivité soit à un niveau international. »Les autorités ivoiriennes indiquent disposer pour l'instant d'une capacité de stockage de 430 000 tonnes, et continuent d'identifier d'autres entrepôts.
Dans cet épisode nous recevons Papa Amadou Sarr, Directeur exécutif du Département Mobilisation, partenariat et communication au sein de l'Agence Française de Développement (AFD).Papa Sarr est également ancien conseiller de Macky Sall à la Présidence de la République du Sénégal et ancien ministre-conseiller en charge de l'Entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER), de 2017 à 2022.Papa Sarr nous parle de la politique d'aide au développement internationale de l'AFD et de sa filiale d'investissement, Proparco. Il réagit également aux récentes annonces de coupes dans le budget de l'Aide Publique au Développement.Nous évoquons également avec lui l'actualité politique du Sénégal depuis l'élection à la Présidence de la République de M. Diomaye Faye. Ainsi que l'actualité économique de la sous-région UEMOA à l'heure où plusieurs projets de remplacement du Franc CFA émergent.Et pour cet épisode je suis accompagné d'Ehemir Abba Sherif, étudiant à Science Po Paris.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Au Togo, le président Faure Gnassingbé est assuré de rester au pouvoir après la victoire de son parti aux législatives du 29 avril, mais à condition de changer de fauteuil. Suite au changement de Constitution, c'est le président du Conseil des ministres qui concentre désormais tous les pouvoirs. Pourquoi Faure Gnassingbé a-t-il fait adopter cette réforme ? Et pourquoi l'opposition n'a-t-elle pas réussi à l'en empêcher ? Entretien avec Bergès Mietté, chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde, à Sciences Po Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. RFI : Pourquoi Faure Gnassingbé est-il passé à un régime parlementaire, 19 ans après son arrivée au pouvoir ?Bergès Mietté : Je pense que, sur cette question, il y a plusieurs raisons qui ont présidé au changement de régime au Togo. Selon le président, ce système, ce régime permet plus de représentativité des différentes sensibilités politiques du pays. Il permet aussi de consolider les acquis démocratiques. Et je pense qu'il y a une autre raison à cela, une raison principale. C'est que Faure Gnassingbé voulait se porter candidat à l'élection présidentielle en 2025, sauf qu'à l'issue de ce quinquennat, il ne pouvait plus prétendre à la magistrature suprême. Ce changement de régime visait, en réalité, à prolonger le mandat du président en exercice indéfiniment. Je pense que c'est l'une des principales raisons de ce changement de régime.Parce que Faure Gnassingbé ne sera plus président de la République, mais président du Conseil des ministres, c'est cela ?Oui, je pense que ce poste de président du Conseil des ministres a été taillé pour le président en exercice.Et pour un mandat de six ans qui sera renouvelable autant de fois que son parti gagnera les législatives ?Oui, tout à fait.Alors, désormais, il va donc y avoir un président de la République et un président du Conseil des ministres. Mais est-ce que cela ne va pas instaurer une dualité, voire une rivalité, au sommet de l'État ?Je ne pense pas qu'il y aura une réelle dualité au sommet de l'État puisque, selon la Constitution qui a été promulguée récemment, le chef de l'État, élu par les députés pour un mandat de quatre ans, ne dispose, pour ainsi dire, d'aucun pouvoir. La réalité du pouvoir est entre les mains du président du Conseil des ministres. Donc, pas vraiment de dualité du pouvoir au sommet de l'État.Selon la Cour constitutionnelle, le parti au pouvoir Unir a remporté les élections législatives avec plus de 95 % des voix. Que vous inspirent ces résultats ?Je pense que cette victoire écrasante est, pour ma part, sans surprise. Elle était requise pour pouvoir entériner le projet de changement de régime visant à assurer et garantir l'inamovibilité du président Faure Gnassingbé à travers le poste de président du Conseil des ministres. À bien des égards, cette victoire consacre, plus que jamais, l'emprise du président et de son parti sur le pays.Alors, le parti au pouvoir Unir affirme que ces résultats sont le fruit d'un travail de terrain, y compris dans le sud, à Lomé, le fief habituel de l'opposition. Mais celle-ci réplique que ces résultats sont le fruit de bourrages d'urnes et de votes massifs par procuration. L'opposition a voulu faire des législatives du 29 avril un référendum contre le projet du changement de régime porté par le parti présidentiel, mais n'y est pas parvenue. Et à cela, plusieurs raisons : tout d'abord, dans les bastions traditionnels de l'opposition, certains citoyens n'avaient pas pu s'enrôler durant la phase d'inscription sur les listes électorales. Une pratique que les partis d'opposition avaient d'ailleurs dénoncée. Ensuite, l'opposition n'est pas parvenue à rassembler ces partisans, sans doute faute de moyen, à la différence du parti présidentiel. Ou alors, son programme n'a pas séduit suffisamment d'électeurs. Enfin, l'adoption de la nouvelle Constitution à la veille du scrutin a eu un réel impact, aussi bien sur l'opposition que sur les citoyens, désormais résignés. Ce qui explique, entre autres, la faible participation des citoyens à ce scrutin. Ce qui a laissé champs-libre au parti présidentiel.Il y a cette phrase de l'un des leaders de l'opposition, Dodji Apevon, des Forces démocratiques pour la République : « À cause de nos difficultés et de nos querelles, le parti au pouvoir en profite toujours pour truquer et pour voler. »Je pense que les propos de M. Apevon sont très pertinents puisque les clivages au sein de l'opposition sont une réalité, une réalité très criarde et que, ces clivages n'ont pas permis à l'opposition de pouvoir s'organiser, de constituer des coalitions pour mener à bien cette campagne électorale. Les clivages ont joué dans le triomphe du parti au pouvoir. Il y a aussi la question des moyens, qui ne permet pas à l'opposition de pouvoir se mobiliser durant le processus électoral, à la différence du parti au pouvoir qui dispose de ressources beaucoup plus importantes.À l'issue du scrutin, la Cédéao, l'Union africaine et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont exprimé leur satisfaction sur – je cite – le bon déroulement de la campagne et la tenue des élections dans le calme. Qu'est-ce que cela vous inspire ?Je pense que les propos de ces organisations internationales ne sont pas surprenants, puisque, alors même que l'opposition dénonçait des irrégularités durant le processus d'enrôlement sur les listes électorales, on a bien vu l'OIF qui a confirmé la fiabilité du fichier électoral, ce que dénonçait l'opposition à l'époque. Dans un contexte où l'on sait que les élections ont eu lieu quasiment à huit-clos, puisque les observateurs internationaux n'ont pas pu obtenir à temps, pour la plupart, les accréditations pour pouvoir observer de bout en bout ce processus électoral, c'est quand même assez curieux que ces organisations internationales se félicitent du bon déroulement de ces élections.Est-ce à dire que l'opposition togolaise est isolée sur la scène internationale ? Tout à fait. Je pense que l'opposition togolaise est à la croisée des chemins et qu'aujourd'hui elle n'a aucune alternative.À la différence de Faure Gnassingbé, le président togolais, qui multiplie les médiations sur la scène sous-régionale ?Oui, tout à fait. Je pense que le président Faure Gnassingbé a mis en place une politique assez intéressante sur la scène internationale puisque, à la différence de ses homologues ouest-africains, il arrive à faire l'entre-deux, à communiquer avec les pays faisant partie de l'Alliance des États du Sahel (AES) qui sont en rupture avec d'autres pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Je pense que le régime togolais arrive à concilier le discours avec l'action gouvernementale puisque le discours de paix prôné par le régime togolais trouve son écho à travers la politique sous-régionale du président, à travers les rencontres et le dialogue qu'il initie notamment avec les régimes putschistes d'Afrique de l'Ouest.À lire aussiTogo: la Cour constitutionnelle confirme les résultats des législatives
Les journalistes et experts de RFI répondent aux questions des auditeurs sur la potentielle inéligibilité de Donald Trump, sur la décision des pays de l'Alliance des tats du Sahel de quitter le franc CFA. Sénégal : le Conseil constitutionnel annule le report de la présidentielle Au Sénégal, le Conseil constitutionnel a déclaré contraire à la Constitution la loi reportant la présidentielle au 15 décembre 2024. Comment expliquer la compétence de cet organe sur une révision constitutionnelle ? Sur quelle base a-t-il annulé cette loi ? L'élection présidentielle va-t-elle être organisée à la date initialement prévue ? Avec Léa-Lisa Westerhoff, correspondante permanente de RFI à Dakar. AES : vers une nouvelle monnaie commune ? Le chef des autorités de transition nigériennes a réaffirmé la volonté de son pays d'abandonner le franc CFA, à l'instar du Mali et du Burkina Faso. Quelles pourraient être les conséquences d'un tel changement pour les autres pays de la zone UEMOA ? Une dévaluation du franc CFA serait-elle à craindre ? Avec Liza Fabbian, journaliste au service économie de RFI. États-Unis : Donald Trump sera-t-il déclaré inéligible ? La Cour suprême américaine s'est réunie pour discuter de la décision de justice du Colorado de rendre inéligible Donald Trump dans cet État. Les sages pourraient-ils annuler la décision du Colorado ? Comment les élections pourraient-elles se dérouler si Donald Trump était exclu dans certains États ? Avec Simon Grivet, maître de conférences en Histoire et Civilisation américaines à l'Université de Lille. Présentation du concours Mondoblog Avec Camille Deloche, responsable d'édition du Mondoblog, la plateforme des blogueurs francophones.
A Jamhuriyar Nijar, yau 26 ga watan Okotba, watanni 3 kenan da sojoji suka kifar da gwamnatin dimokuradiyyar da ke karkashin jagorancin Mohamed Bazoum, lamarin da ya sa kungiyar ECOWAS da kuma UEMOA suka kakaba wa kasar takunkumai da dama. Yanzu haka dai wannan lamari ya jefa al'ummar kasar a cikin hali na kunci saboda rashin kudi da kuma rashin kayayyakin masarufi. Abdoulkarim Ibrahim Shikal ya zanta da Ambasada Abubakar Cika, domin jin yadda yake kallon wannan rikici da kuma halin da Nijar ke ciki saboda wannan juyin mulki.
Episode #38: Notre série exceptionnelle enregistrée a Dakar se poursuit! Entre-Elles reçoit Oulimata Ndiaye, Responsable conseil & assistance aux Etats au sein de UMOA Titres.UMOA Titres fait reference à l'Union Monétaire Ouest Africaine et à cette agence dont la mission principale est d'accompagner les 8 états de la zone dans leurs opérations de financement sur le marché régional au travers de l'émission de dette souveraine. Entre-Elles est fière de recevoir cette technicienne de la finance, spécialisée dans les problématiques de gestion de la dette et des taux d'intérêt. Elle nous parle de :son enfance à Saint-Louis au Sénégal et de ses étudessa première partie de carrière passée à analyser les problématiques de la dette des collectivités locales en France son retour au Sénégal en 2017 et de l'action de l'agence UMOA Titres auprès des 8 états de la zone UEMOA. Dans cet entretien, nous sommes revenues sur la crise financière de 2008 et sur les enseignements qu' Oulimata a retenu de cette période compliquée.Nous espérons que vous apprécierez cet épisode extrêmement enrichissant car la réalité c'est que la finance nous concerne tous.Merci de continuer à soutenir le podcast en le mentionnant autour de vous et sur les réseaux sociaux.Entre-Elles vous invite à écouter cette conversation avec Oulimata Nd'diaye, un épisode enregistré live à Dakar.----Pour suivre/To follow Oulimata Ndiaye:LinkedIn: bit.ly/3LnG88tTo follow UMOA Titres:Website:https://www.umoatitres.org/fr/----Restez connectés à Entre-Elles/Stay connected with Entre-Elles:Instagram: www.instagram.com/entreellespodcast/Facebook: www.facebook.com/entreellespodcast/Email: entreellespodcast@gmail.com Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Les marchés de capitaux sont vastes et complexes en général, cependant incontournables pour entretenir une économie. Pour comprendre leurs fonctionnements, j'ai reçu Estelle Akué Komlan avec qui j'ai échangé sur l'organisation des marchés ouest africains, leur évolution et les challenges existants. Celle qui, à ce jour, est la seule femme dirigeante d'une salle des marchés en zone UEMOA, effectue ici une vraie masterclass sur le sujet.
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin: * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Terminou esta quinta-feira, 28 de Julho, a visita de 12 horas que o chefe de Estado francês, Emmanuel Macron, realizou à Guiné-Bissau. A primeira deslocação de um estadista francês que coincide no momento em que o Presidente Umaro Sissoco Embaló assume a presidência rotativa da Comunidade Económica dos Estados da África Ocidental-CEDEAO. Em entrevista à RFI, o sociólogo e analista político, Diamantino Lopes, refere que as questões de direitos humanos no país não foram abordadas pelos dois líderes políticos, todavia sublinha que esta viagem pode abrir portas a Bissau, tendo em conta a importância de Paris na cena internacional. RFI: Que importância tem a visita do Presidente francês, Emmanuel Macron, à Guiné-Bissau, esta que é a primeira visita de um estadista francês a Bissau? Diamantino Lopes: Esta visita tem muita importância no plano diplomático. Sendo [a França] um país muito importante da União Europeia, esta visita reflecte uma grande importância para a Guiné-Bissau. Pode, de um certo modo, abrir portas para o país, considerando a influência de Paris não só na Europa, nas Nações Unidos e também em África. A França tem uma presença representativa em África, sobretudo na parte ocidental, onde a Guiné-Bissau está enquadrada geograficamente e pertence a múltiplas organizações sub-regionais, nas quais a França tem interesse e influência. É o caso da UEMOA, CEDEAO, União Africana... Esta deslocação coincide com a presidência rotativa da Guiné Bissau na CEDEAO. O que a França tem a ganhar com esta visita? Exercendo a presidência rotativa da CEDEAO, [a Guiné-Bissau] terá condições para influenciar a agenda da organização. A França está muito preocupada com a situação política que se vive no Mali, na Guiné-Conacri, no Burkina e na Costa do Marfim. A França preocupa-se com a segurança na região, sobretudo com a questão do terrorismo que afecta os interesses da França que tem muitas empresas nesses países. A França está a perder influência com vários países da sub-região, que são as suas ex-colónias, o que permite os seus rivais da geopolítica, tais como a Rússia e a China, aumentarem as suas influências nesses países. Que papel pode desempenhar o Presidente Umaro Sissoco Embaló nesse xadrez político? É, de um certo modo, complexo o papel que o Presidente Sissoco pode jogar nesse xadrez político, uma vez que as ex-colónias francesas vivem um dilema na relação França-Rússia. A Rússia esteve sempre ao lado desses países ao longo da luta de libertação, dando apoio militar, treino e alimentação. Depois da Guerra Fria, o ocidente voltou a assumir protagonismo nesses países, mas nunca os líderes africanos deixaram a Rússia. Vivem desses valores históricos e não conseguem deixar a Rússia. Tudo indica que a Rússia vai ganhando protagonismo, porque está a melhorar o índole político, estratégico, sobretudo no âmbito militar, e económico nesses países, procurando novos parceiros. O interesse da Rússia no continente africano aumentou, considerando o conflito com a Europa, devido à guerra com a Ucrânia e, nesse contexto, os aliados da Rússia são os países africanos, a China e a Índia. É nesses países que a Rússia investe. De notar, igualmente, que no continente está a ressurgir o espírito africanista. Há o despertar dessa consciência que, de certo modo, compromete o interesse francês nesses países e por isso agora esse périplo francês para recuperar o terreno perdido. O Presidente Embaló tem a sua influência e boas relações com esses países da costa africana, não é por acaso que ele foi nomeado para exercer essa função. Porém, a Guiné-Bissau não conquistou a presidência rotativa da CEDEAO pelas suas funções democráticas. Vários analistas dizem que a Guiné-Bissau conseguiu a presidência rotativa da CEDEAO porque, neste momento, o Senegal preside à presidência rotativa da União Africana... Sim, muitos fazem essa correlação dos factos. O Presidente da Guiné-Bissau e o homólogo senegalês têm uma relação muito íntima, sobretudo após a chegada de Umaro Sissoco Embaló ao poder. O Senegal é praticamente um padrinho desse regime, neste preciso momento, fazendo esta combinação podem mexer com algum xadrez a favor dos seus parceiros, neste caso a França. Os partidos políticos do Espaço de Concertação Democrática enviaram uma carta ao chefe de Estado francês, Emmanuel Macron onde se mostram satisfeitos com a visita, no entanto alertam para o facto desta visita poder legitimar um regime fortemente criticado no último relatório do departamento de estado norte americano sobre direitos humanos e corrupção. Considera que há este risco? Neste preciso momento, isso não interessa à França que vai fechar os olhos aos direitos humanos. A França tem uma agenda própria. No entanto, é sempre bom fazer críticas e mostrar que isto não está bem. É igualmente importante mostrar à França e ao seu Presidente que a sociedade percebe que o interesse francês não tem a ver com o bem estar do povo guineense, mas sim com a salvaguarda dos interesses franceses. No comunicado sobre a visita, a Presidência francesa declara que "as questões da governação e do Estado de Direito serão abordadas”. São conhecidos os retrocessos nas questões dos direitos humanos, nomeadamente, as detenções arbitrárias, os raptos, os espancamentos dos cidadãos e a intimidação de jornalistas. Estas questões serão discutidas? Não conheço bem a agenda, mas pelos vistos este assunto não faz parte das prioridades desta discussão. Sei que o Presidente Macron vai reunir com o governo, a ministra dos Negócios Estrangeiros, o ministro da Defesa, o ministro das Finanças e com o primeiro-ministro, esses actores vão discutir outra coisa que não tem nada a ver com a violação dos direitos humanos, isso não interessa ao sistema. O que o sistema vai fazer é tentar mostrar que está tudo em ordem, até porque quando esses casos [ deabusos dos direitos humanos] acontecem dizem que é um caso isolado e não há responsabilização. O primeiro-ministro diz que esta visita é fruto da estabilidade que se vive no país... É o mínimo que ele pode dizer. Como é que se pode pensar que estamos num país estável, que permite visitas de um conjunto de chefes de Estado, quando vivemos uma crise económica, financeira e social? A isto juntam-se os casos de rapto e espancamento. Recentemente, uma criança de 17 anos foi sequestrada porque o pai é um critico do regime nas redes sociais. Esta realidade deixa entender que há uma crescente violação da liberdade de expressão, intimidação a qualquer pessoa que se opõe à visão política do regime vigente no país.
Il est l'un des banquiers les plus influents d'Afrique. Le Nigérian Ade Ayeyemi. PDG d'Ecobank, va quitter ses fonctions cette année à l'âge de soixante ans, après avoir redressé à la force du poignet un établissement qui était mal en point à son arrivée, il y a sept ans. Il est notre « Portrait » de la semaine. Ade Ayeyemi est ce que l'on appelle, dans le monde de l'entreprise, un « cost killer » ou chasseur de coûts. C'est en raison même de sa capacité à remettre les trains qui ont déraillé sur la bonne voie qu'Ade Ayeyemi avait été choisi en 2015 par les actionnaires d'Ecobank pour diriger leur groupe. Benoît Chervalier, banquier d'affaires et enseignant à Science Po Paris, connaît bien Ade Ayeyemi. « Il fallait un profil qui n'était pas un profil de communiquant, qui n'était pas un profil – j'oserais dire – de développeur, mais un profil qui allait remettre à la fois la banque sur les rails, par une rationalisation du crédit, par sans doute quelques agences qui devaient fermer et des licenciements qui en ont découlé, mais c'était la condition sine qua non pour remettre la banque à flots. » Des mesures radicales dès son arrivée à l'Ecobank Ade Ayeyemi est alors un transfuge de la Citibank américaine, où il a passé l'essentiel de sa carrière, et lorsqu'il prend les rênes de l'Ecobank, il découvre un établissement miné par les querelles, alourdi par les créances douteuses (un milliard de dollars quand même !) et à la rentabilité en berne. À peine installé, il prend des mesures radicales, ferme des agences, licencie un cinquième du personnel et réorganise le groupe autour de trois métiers. Comme il s'en expliquait il y a trois ans au site britannique The Banker. « Nous avions compris qu'il nous fallait avec nous les grandes entreprises, les gouvernements et les institutions financières pour être en mesure de faire avancer l'économie. Donc maintenant, notre stratégie repose sur trois piliers. La banque d'affaires et d'investissement, la banque commerciale et la banque de détail. » Ade Ayeyemi est un homme qui a son franc-parler. Lorsqu'on lui reproche par exemple de ne pas prêter suffisamment aux entreprises, le PDG d'Ecobank devient cinglant. Il répond ici à notre correspondant à Lomé, Peter Dogbe : « Le défi que nous avons ici en Afrique, c'est que les gros hommes d'affaires sont ceux qui empruntent mais qui ne remboursent pas. Et quand ils ne remboursent pas, ils rendent difficile pour les autres l'accès au crédit ». Des qualités de diplomate Derrière ce management à l'américaine, donc parfois brutal, il a su préserver l'identité d'Ecobank. Et lorsque Peter Dogbe lui demande ce qu'il pense de l'attitude des grandes banques internationales qui depuis plusieurs années quittent le continent, Ade Ayeyemi brandit aussitôt l'idéal panafricain qui est en quelque sorte l'ADN de cette banque créée il y a trente sept ans. « Elles ne devraient pas se désengager. De façon générale, je n'aime pas voir partir les gens. Mais s'ils partent, nous ne pouvons rien y faire. Tout comme l'Ecobank, moi je ne peux pas partir ! Nous n'avons pas d'autre endroit où aller, l'Afrique est notre maison. Et c'est à nous de construire ce continent. C'est à nous de le rendre attractif pour tous ceux qui veulent venir ici et se joindre à nous. » Reste une question : cet homme qui a sauvé Ecobank d'un destin funeste fut-il un grand PDG ? Benoît Chervalier tente d'y répondre. « Je dirais que c'était un bon dirigeant, ce n'était peut-être pas un grand dirigeant, dans le sens où la banque n'a pas changé d'échelle. La banque a en effet rationalisé. Elle reste un leader sur le financement en particulier des PME et des ETI. Elle a un certain équilibre entre l'Afrique de l'Est et de l'Ouest. Mais un certain nombre d'éléments structurels demeurent. C'est-à-dire, d‘une part l'absence en Afrique du Nord et en Afrique du Sud. Ecobank reste d'une taille moyenne par rapport à ses concurrents africains et reste une petite banque par rapport à ses concurrents internationaux. » Difficile d'être à la fois un redresseur de comptes et un visionnaire. Néanmoins, Ade Ayeyemi a su préserver l'avenir d'une banque classée dix-septième au niveau continental mais première dans la zone Uemoa, l'ex-zone franc d'Afrique de l'Ouest.
Il est l'un des banquiers les plus influents d'Afrique. Le Nigérian Ade Ayeyemi. PDG d'Ecobank, va quitter ses fonctions cette année à l'âge de soixante ans, après avoir redressé à la force du poignet un établissement qui était mal en point à son arrivée, il y a sept ans. Il est notre « Portrait » de la semaine. Ade Ayeyemi est ce que l'on appelle, dans le monde de l'entreprise, un « cost killer » ou chasseur de coûts. C'est en raison même de sa capacité à remettre les trains qui ont déraillé sur la bonne voie qu'Ade Ayeyemi avait été choisi en 2015 par les actionnaires d'Ecobank pour diriger leur groupe. Benoît Chervalier, banquier d'affaires et enseignant à Science Po Paris, connaît bien Ade Ayeyemi. « Il fallait un profil qui n'était pas un profil de communiquant, qui n'était pas un profil – j'oserais dire – de développeur, mais un profil qui allait remettre à la fois la banque sur les rails, par une rationalisation du crédit, par sans doute quelques agences qui devaient fermer et des licenciements qui en ont découlé, mais c'était la condition sine qua non pour remettre la banque à flots. » Des mesures radicales dès son arrivée à l'Ecobank Ade Ayeyemi est alors un transfuge de la Citibank américaine, où il a passé l'essentiel de sa carrière, et lorsqu'il prend les rênes de l'Ecobank, il découvre un établissement miné par les querelles, alourdi par les créances douteuses (un milliard de dollars quand même !) et à la rentabilité en berne. À peine installé, il prend des mesures radicales, ferme des agences, licencie un cinquième du personnel et réorganise le groupe autour de trois métiers. Comme il s'en expliquait il y a trois ans au site britannique The Banker. « Nous avions compris qu'il nous fallait avec nous les grandes entreprises, les gouvernements et les institutions financières pour être en mesure de faire avancer l'économie. Donc maintenant, notre stratégie repose sur trois piliers. La banque d'affaires et d'investissement, la banque commerciale et la banque de détail. » Ade Ayeyemi est un homme qui a son franc-parler. Lorsqu'on lui reproche par exemple de ne pas prêter suffisamment aux entreprises, le PDG d'Ecobank devient cinglant. Il répond ici à notre correspondant à Lomé, Peter Dogbe : « Le défi que nous avons ici en Afrique, c'est que les gros hommes d'affaires sont ceux qui empruntent mais qui ne remboursent pas. Et quand ils ne remboursent pas, ils rendent difficile pour les autres l'accès au crédit ». Des qualités de diplomate Derrière ce management à l'américaine, donc parfois brutal, il a su préserver l'identité d'Ecobank. Et lorsque Peter Dogbe lui demande ce qu'il pense de l'attitude des grandes banques internationales qui depuis plusieurs années quittent le continent, Ade Ayeyemi brandit aussitôt l'idéal panafricain qui est en quelque sorte l'ADN de cette banque créée il y a trente sept ans. « Elles ne devraient pas se désengager. De façon générale, je n'aime pas voir partir les gens. Mais s'ils partent, nous ne pouvons rien y faire. Tout comme l'Ecobank, moi je ne peux pas partir ! Nous n'avons pas d'autre endroit où aller, l'Afrique est notre maison. Et c'est à nous de construire ce continent. C'est à nous de le rendre attractif pour tous ceux qui veulent venir ici et se joindre à nous. » Reste une question : cet homme qui a sauvé Ecobank d'un destin funeste fut-il un grand PDG ? Benoît Chervalier tente d'y répondre. « Je dirais que c'était un bon dirigeant, ce n'était peut-être pas un grand dirigeant, dans le sens où la banque n'a pas changé d'échelle. La banque a en effet rationalisé. Elle reste un leader sur le financement en particulier des PME et des ETI. Elle a un certain équilibre entre l'Afrique de l'Est et de l'Ouest. Mais un certain nombre d'éléments structurels demeurent. C'est-à-dire, d‘une part l'absence en Afrique du Nord et en Afrique du Sud. Ecobank reste d'une taille moyenne par rapport à ses concurrents africains et reste une petite banque par rapport à ses concurrents internationaux. » Difficile d'être à la fois un redresseur de comptes et un visionnaire. Néanmoins, Ade Ayeyemi a su préserver l'avenir d'une banque classée dix-septième au niveau continental mais première dans la zone Uemoa, l'ex-zone franc d'Afrique de l'Ouest.
Jeudi 21 avril, la fintech africaine au pingouin, Wave, a annoncé avoir obtenu de la part de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, une licence d'établissement de monnaie électronique. Une première pour une structure qui n'est ni une banque, ni un opérateur de télécommunication. Quels impacts pour cette désormais licorne valorisée à hauteur de 1,7 milliard de dollars ? L'obtention de cette licence, c'est une grande fierté, mais aussi un nouvel élan, explique Coura Sène, directrice générale de Wave pour la zone Uemoa. Dans l'entendement de l'écosystème, il est beaucoup plus facile quand on est une filiale d'une société de télécommunication de réussir dans le mobile money parce que ces filiales de télécom ont déjà la base client. Donc, la tâche est beaucoup plus compliquée pour une fintech qui arrive qui n'est pas la filiale d'une société de télécommunication ni la filiale d'une banque de devoir aller chercher des clients qui ne sont pas encore dans sa base et de pouvoir aussi rassurer la banque partenaire pour pouvoir l'accompagner dans ses propositions au marché. Donc, ça signifie beaucoup d'espoir pour le monde de la fintech que de pouvoir réussir, de pouvoir convaincre les clients, mais aussi la Banque centrale que nous avons notre rôle à jouer en tant que fintech parce que nous savons beaucoup plus innover, nous ne sommes pas limités par beaucoup de choses. Nous ne sommes pas limités par notre société mère pour pouvoir offrir beaucoup mieux en dehors du cadre de la licence de la société mère. La priorité pour la licorne est de lancer les activités de Wave sous la nouvelle licence avant de lancer ses nouveaux services, explique Coura Sène. « Lancer, mettre sur le marché tous les services qu'on ne pouvait pas aujourd'hui mettre sur le marché comme les cartes de paiement, les transferts avec d'autres banques au-delà de nos banques partenaires, des microcrédits en collaboration avec des instituts de microfinance ou des banques. Et l'épargne aussi. » Source d'optimisme pour le secteur en Afrique de l'Ouest La particularité de Wave est de proposer des services gratuits ou à des taux qui défient la concurrence. « Nous baissons les frais pour encourager l'utilisation des services financiers », dit Coura Sène. « Donc, à partir d'un certain seuil d'utilisation de tarifs, l'utilisation des services financiers est fortement encouragée et cela augmente la base clientèle, la base des transactions. Et c'est juste ça, nous restons concentrés sur notre mission qui est de promouvoir l'inclusion financière et pas justement juste de promouvoir l'utilisation des services financiers pour une partie de la population. » Pour Digital Africa, une initiative qui soutient les entrepreneurs numériques africains, cette licence est source d'optimisme pour le secteur en Afrique de l'Ouest, comme l'analyse Stéphan-Eloïse Gras, sa directrice exécutive. Ce que je trouve très intéressant c'est que ça se passe en Afrique de l'ouest. Je pense que ça va aussi servir énormément d'autres secteurs c'est d'ailleurs le propre de la fintech en Afrique c'est qu'elle se développe aussi au service d'autres secteurs comme l'accès à l'énergie comme l'éducation… Au-delà du secteur assurantiel et bancaire. Donc ça, je pense que ça va être vraiment une opportunité assez importante aussi pour des services et des modèles économiques innovants sur de l'accès à l'énergie sur de la santé, l'éducation, etc., en particulier en Afrique de l'Ouest où l'écosystème est un petit peu plus jeune qu'en Afrique de l'Est. Dans un futur proche, Wave espère obtenir ce même agrément pour opérer au Mali ou au Burkina Faso. Elle espère aussi lancer ses activités au Togo, au Bénin et au Niger.
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En 2027, les quinze pays d'Afrique de l'Ouest auront une monnaie commune et ce sera l'eco. C'est ce qu'ont décidé les quinze chefs d'État de la Cedeao lors de leur sommet à Accra, le 19 juin dernier. Ce calendrier pourra-t-il être tenu ? Voici l'opinion d'un grand banquier, Lionel Zinsou, qui a fondé la banque d'affaires South Bridge. Pour la première fois depuis la présidentielle d'avril dernier, cet ancien Premier ministre du Bénin s'exprime aussi au micro de Christophe Boisbouvier sur la situation politique au Bénin et sur le sort des opposants qui sont actuellement en prison. RFI : Lors de leur dernier sommet du 19 juin à Accra, les chefs d'État de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont programmé le lancement de la monnaie unique de l'Afrique de l'Ouest pour 2027. Est-ce que le calendrier pourra être tenu ? Lionel Zinsou : Je pense que c'est un bon calendrier pour concrétiser la convergence des économies, parce que cinq ans d'adaptation avec une volonté de convergence... Il faut y travailler beaucoup. Quand on regarde la préparation de l'euro dans l'Union européenne, cela a été très long, il a fallu une vingtaine d'années pour concrétiser. Mais dans les dernières années, il y a eu un effort de convergence très fort pour que ce soient des économies les plus homogènes possibles. Et cela a plutôt réussi. Je pense que c'est à peu près le temps qu'il faut pour la préparation. Un quinquennat, ça paraît raisonnable. Cette future monnaie s'appellera l'éco. Mais en décembre 2019, le président ivoirien Alassane Ouattara et le président français Emmanuel Macron ont annoncé que les huit pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), -Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo- passaient du franc CFA à l'éco sans prévenir les sept autres pays d'Afrique de l'Ouest, le Nigeria notamment. Est-ce que ce n‘est pas une grosse bévue ? D'abord, c'est assez fréquent, quand on essaie de se regrouper, qu'on le fasse par étapes. Je ne crois pas du tout au fait qu'il n'y ait pas eu de conversations diplomatiques et aucune information. Simplement, c'est vrai qu'il y a eu un acte historique qui veut dire : huit pays sont prêts, donc ils vont s'engager tout de suite. Oui, mais le président Muhammadu Buhari du Nigeria n'était pas content, il l'a dit publiquement. Oui, mais la construction d'une monnaie touche des éléments vraiment essentiels. Il y a toujours des débats assez forts. Le Nigeria pose un problème particulier par rapport à la question de la création d'une monnaie commune de la Cédéao, puisqu'il représente un poids très important et une économie différente des autres. Vous avez vu que, lorsque cela a été annoncé en décembre 2019, le Ghana a été très positif sur le fait que les 8 pays de l' UEMOA prenaient le nom d'éco et allaient plus vite que les autres. Et vous avez vu que le Nigeria a été négatif. Oui, le Nigeria a une position différente. Le Ghana, la Guinée, etc., ce sont des pays très proches des pays de l'UEMOA, qui ont vocation à rentrer assez vite dans le système de l'éco. Mais le Nigeria a un sujet particulier, c'est qu'il n'a pas la même conjoncture, car c'est un pays pétrolier. Quand le prix du pétrole monte, le Nigeria va beaucoup mieux et l'UEMOA va beaucoup moins bien, parce qu'elle n'est pas productrice, mais importatrice [de pétrole]. Donc, on est à contre conjoncture entre les deux. Et l'un de ces pays, qui est à contre conjoncture avec les 14 autres, se trouve représenter les deux tiers de la richesse concrète du PIB dans cette union. Donc, il y a forcément un cas particulier du Nigeria par rapport à l'ensemble de la démarche. Ayant dit cela, le Nigeria est aussi une chance considérable pour l'éco, notamment parce que c'est un pays qui n'est pas du tout endetté. Personne ne le dit. C'est un des pays les moins endettés du monde avec 25% du PIB. On est quand même très loin des 118%de telle grande puissance européenne comme la France. Vingt-cinq pour cent, cela veut dire qu'il a des marges pour converger, pour changer son économie, pour qu'en cinq ans, l'économie du Nigeria cesse d'être à contre-cycle des autres. Vu le poids économique du Nigeria, est-ce que le futur éco des 15 ne risque pas de devenir une sorte de super naira, du nom de la monnaie du Nigeria, et du coup, une monnaie très instable ? Non, ce n'est pas un danger. Dans l'Eurogroupe, vous avez un pays qui a le même PIB que le Bénin, qui s'appelle Malte, qui rentre dans l'Eurogroupe ; puis, vous avez la République fédérale allemande et là on peut dire que cette monnaie s'appelle le deutschemark. Et bien non, dans une zone monétaire, comme à l'intérieur du système de réserve fédérale des Etats-Unis, vous pouvez avoir des pays qui ont des poids différents, mais des économies homogènes et un très grand avantage à ne pas avoir de barrières commerciales et à pouvoir ajouter de la croissance. L'éco va ajouter un à deux points de croissance par an et beaucoup d'emplois à ces économies. Lionel Zinsou, vous êtes l'ancien Premier ministre du Bénin, et vous avez affronté Patrice Talon, au deuxième tour de 2016. Que pensez-vous des conditions dans lesquelles le président Patrice Talon a été réélu en avril dernier ? Moi, je l'ai dit, après les élections législatives qui posaient les mêmes problèmes de libertés publiques, les mêmes problèmes quant à l'Etat de droit au Bénin, je l'ai dit, tout ceci doit se transcender par une réconciliation. Donc, dans le domaine politique, il y a évidemment des situations que je regrette et je ne parle pas du tout de la mienne. Je parle de celle des gens qui sont malheureusement innocents, et pourtant dans des geôles. Évidemment qu'il y a une situation que je regrette, mais je pense que la solution est d'aller le plus possible vers la conciliation. Il y a bien des pays qui ont dominé, par exemple le nôtre au moment de la conférence nationale, des situations bien plus envenimées. Donc, je pense que le génie du Bénin peut très bien se retrouver dans quelque chose qui ressemble à un vrai effort de réconciliation et d'union nationale. Voilà, c'est le message que je veux faire passer, parce que la situation d'aujourd'hui n'est pas une situation stable, et moi, j'ai besoin comme tous les Béninois que mon pays soit le plus fort possible et utilise les ressources de toutes ses forces économiques et politiques.
Le lancement de l'eco, la future monnaie commune ouest-africaine, est reporté à 2027. Pourquoi ce délai, quelles sont les réformes déjà accomplies et celles qui restent à faire ? RFI a posé ces questions à Maître Boris Martor. Avocat au barreau de Paris, il est associé au sein du cabinet d'avocats Bird & Bird, spécialiste du financement des entreprises, des institutions, des infrastructures et des énergies sur le continent africain. Rfi : La marche vers l'eco - la future monnaie ouest-africaine - va reprendre en 2022, après plus d'un an de suspension liée au Covid-19. En quoi la pandémie a-t-elle été un obstacle au processus ? Boris Martor : La crise sans précédent que les économies africaines ont traversée, a eu un impact très fort sur la situation économique et sociale au niveau des économies nationales, mais au niveau régional également. Les comptes publics ont été dégradés très fortement dans chacun des États, l'inflation a augmenté et le contexte et les indicateurs économiques n'étaient pas forcément au beau fixe pour pouvoir organiser une réforme de cette ampleur. Un « eco dans l'eco » Cela étant, depuis les déclarations d'Alassane Ouattara et d'Emmanuel Macron, fin 2019, des progrès ont quand même été faits pour la zone CFA [Communauté financière africaine] de l'UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine], puisqu'on a parlé de ce nom et d'arrimage à l'euro. On a également suspendu les représentants qui étaient nommés par la France, dans les instances de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest. Il n'y a plus d'obligation de déposer les réserves de change auprès du Trésor français. Donc il y a quand même des choses qui ont été faites, puisque le Parlement, en France, a également validé cette décision de changement de nom, mais aussi de changement de ces différents éléments d'obligation de centralisation de réserve et de représentativité. Le lancement de l'eco est désormais repoussé à 2027. Est-ce que ce nouveau calendrier est tenable, étant donné les désaccords qui subsistent entre les quinze pays d'Afrique de l'Ouest, qui ont ce projet de monnaie unique ? Il y a effectivement un eco dans l'eco, puisqu'il y a le sujet de changement de nom de franc CFA pour l'eco. Et là, sur le calendrier de l'UEMOA elle-même, on n'a pas encore totalement de visibilité pour savoir si ce changement de nom va avoir lieu, et si en réalité le franc CFA et les mécanismes dont j'ai parlé vont demeurer, juste avec un changement de nom. Rien ne semble impossible, puisque les éléments que j'ai cités pour l'EMOA ont été accomplis depuis décembre 2019 et de toute façon la zone franc CFA de l'UEMOA, avec ses huit pays, va continuer d'avoir une parité fixe avec l'Euro, avec une garantie de convertibilité illimitée et inconditionnelle. Pour ce qui concerne l'eco, au sens plus large, c'est-à-dire l'eco qui comprendrait quinze pays - l'ensemble des membres de la Cédéao, dont l'UEMOA et ses huit pays - là, le calendrier qui a été fixé suite à la dernière conférence des chefs d'État, est un calendrier qui est à horizon 2027. Maintenant, la zone franc CFA qui serait renommée eco, a un système qui fonctionne. Elle a bénéficié de ces réformes, elle est arrimée à la zone euro, etc. Or, la zone eco-Cédéao, si on l'appelle ainsi, nécessiterait que l'ensemble des économies des sept autres pays de la zone ouest-africaine, qui ne sont pas arrimés à l'euro, choisissent, soit éventuellement un arrimage à l'euro, soit éventuellement un panier de devises pour régler cette monnaie. En tout cas cela nécessite de trouver un mécanisme d'organisation qui contente à la fois les États membres de l'UEMOA et tous les États membres de la Cédéao [Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest]. Avec un agenda politique et économique qui effectivement est très important, le Nigeria et le Ghana, par exemple, qui sont deux économies très importantes de la région, ont évidemment beaucoup d'échanges en livres sterling avec le Royaume-Uni, ce qui n'est pas forcément le cas des économies de la zone UEMOA. Donc ce serait une réforme de beaucoup plus grande ampleur, d'avoir quinze pays qui choisissent une même monnaie, alors même qu'ils ne viennent pas du même horizon, ou en tout cas qui n'ont pas eu le même historique monétaire. Sur quoi cela bloque-t-il le plus ? Je pense que ça bloque, comme ça bloque traditionnellement, quand il y a des annonces faites pour des réformes de cette ampleur en Afrique ou dans d'autres pays du monde. Cela nécessite un consensus politique important. Ce qui bloque, c'est certainement un compromis politique, mais aussi de savoir exactement ce que veulent faire les membres de la Cédéao, s'ils veulent se donner les moyens de leurs ambitions. Et là, pour l'instant, ils en sont encore à un stade de réflexion très avancé, mais ils restent certainement dans la feuille de route sur laquelle le communiqué montre qu'il y a des progrès à faire et certainement beaucoup d'inconnues. ► À lire aussi : Fin du franc CFA: une nouvelle monnaie à petits pas
Le manque criant de vaccins anti-Covid en Afrique, la querelle sur le franc CFA, le risque terroriste au Ghana, la transition militaire au Tchad. Sur ces sujets d’actualité, le chef de l’État du Ghana accorde un entretien exclusif à RFI et France 24. Nana Akufo-Addo demande aux Africains de se réveiller contre le Covid-19. S’il y a un « apartheid vaccinal », comme dit le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, « nous, les Africains, y contribuons, car nous n’avons pas les capacités de fabriquer nous-mêmes des vaccins », affirme le chef d’État ghanéen. C’est pourquoi, dit-il, comme l’Afrique du Sud, le Rwanda, le Sénégal, le Ghana a lancé un programme pour fabriquer lui-même son vaccin anti-Covid. Les Ghanéens répugnent-ils, comme les RDCongolais, à se faire vacciner ? « Non, répond-il. Mon épouse et moi ont donné l’exemple. Le roi des Ashantis aussi. Nous nous sommes fait vacciner. Près d’un million de Ghanéens [sur une population de 20 millions d’adultes] se sont déjà fait vacciner. » Au cours de cet entretien exclusif accordé à RFI et France 24, le président ghanéen, qui a été réélu en décembre dernier pour un second mandat de quatre ans, s’exprime aussi sur le franc CFA – « Oui, en décembre 2019, il y a peut-être eu une maladresse de la part de la Côte d’Ivoire et de la France, mais aujourd’hui c’est dépassé » - et sur le terrorisme islamiste – « Il n’y a pas encore eu de tentatives d’attentats au Ghana, mais on suit l’évolution de très près ». Surtout, au sujet du Tchad, Nana Akufo-Addo assume la position de l’Union africaine, au lendemain de la décision du Conseil Paix et Sécurité de l’UA de valider la transition militaire en cours. « Non, dit-il, nous, les Chefs d’État africains, nous ne sommes pas indulgents avec les militaires [qui ont pris le pouvoir] au Mali et au Tchad. Il y a des circonstances, comme au Mali et au Tchad, où la réalité exige qu’on trouve un accommodement avec la situation créée par les militaires. Pour la stabilité de tels pays, pour qu’ils ne tombent pas dans l’anarchie, on reconnait que ce pouvoir [militaire] existe. Mais si ces pays veulent rester au sein de l’UA et de leurs organisations régionales, ils doivent savoir qu’à moyen terme, ils devront être démocratiques. » Au Mali, les dirigeants de la transition ne pourront pas se présenter à la présidentielle de 2022. La même chose doit-elle se produire au Tchad ? « Je pense qu’en principe, ce sera la même chose, car la charte de l’UA n’appuie que la voie démocratique pour accéder au pouvoir. » RFI : Aujourd’hui, dans le monde, parmi les vaccinés, seuls 2 % sont des Africains. Le président sud-africain et le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé parlent d’apartheid vaccinal. Est-ce que vous partagez leur opinion ? Nana Akufo Addo : On ne peut que partager parce que c’est un fait. Comment cela se fait-il que le continent africain n’ait pas accès à ce vaccin ? On ne peut pas l’expliquer autrement… C’est un scandale pour vous ? C’est un scandale pour nous, évidemment. Mais quand même, dans un certain sens, on a contribué à l’évolution de ce scandale parce qu’on n’a pas créé nous-mêmes la possibilité, les capacités de fabriquer nous-mêmes nos vaccins. Dès mon investiture au Ghana, il y a quatre ans, j’ai dit que la nouvelle politique au Ghana – qui, j’espère, sera la politique africaine – est de chercher à être beaucoup plus autonome. C’est pour cela qu’au Ghana, on a lancé un programme qui est assez développé pour fabriquer nous-mêmes nos vaccins. Parce qu’évidemment, on est entré dans la pandémie. Il y a dix ans, on avait Ebola, aujourd’hui, c’est le Covid… On ne sait pas, dans dix ans, et il faut que nous-mêmes ayons des capacités. Ce qui m’encourage, c’est que les Sud-africains, les Sénégalais, les Rwandais se sont déjà engagés sur cette voie pour fabriquer eux-mêmes leur vaccin. Mais dans l’immédiat, le temps que cela se mette en route, est-ce que vous demandez aux pays occidentaux de vous donner le surplus de vaccins qui est déjà là ? Oui, évidemment. Pour l’instant, il n’y a aucun autre choix. Et le Covax, c’est quelque chose qui a été très progressif, très bien apprécié. On croit beaucoup que le Covax pourra être mobilisateur, vu les circonstances dans lesquelles on se trouve dans le monde occidental et partout dans le monde. Vous avez l’objectif de vacciner 20 millions de Ghanéens d’ici la fin de l’année. Mais si vous avez 20 millions de doses, est-ce que vous êtes certain que les Ghanéens vont accepter de se faire vacciner ? Regardez, par exemple, ce qui se passe au Congo Kinshasa où, selon le président Tshisekedi, beaucoup de gens refusent de se faire vacciner parce qu’ils ont peur que ce soit un complot international pour exterminer les Africains. Qu’est-ce que vous pouvez faire pour les convaincre ? On a déjà convaincu les Ghanéens. Pour l’instant, on a eu cette réserve au Ghana comme ailleurs. Mais dès le début, les leaders ghanéens – pas seulement les leaders politiques mais aussi les leaders traditionnels, les leaders religieux, les gens qui sont à la tête de l’opinion publique au Ghana – ont tous montré l’exemple. J’ai été le premier, au Ghana, à prendre le vaccin - mon épouse et moi -nous avons été suivis par le vice-président et son épouse. Cela s’est déroulé comme cela… Le roi d’Ashanti qui est un homme très important dans notre pays, lui aussi, a montré qu’il n’y a aucun mal à craindre de ce vaccin. Pour l’instant, les Ghanéens ont accepté de se faire vacciner. On a vacciné déjà presque un million de gens et partout, il y a la demande pour la vaccination. Alors, je ne pense pas qu’au Ghana, cette histoire de complot ait pris forme dans l’opinion publique ghanéenne. Il y a dix-huit mois, à Abidjan, les présidents Ouattara et Macron ont annoncé la transformation du franc CFA en Eco. Or, l’Eco, c’est le nom que l’Afrique de l’Ouest - la Cédéao - a choisi pour sa future monnaie unique. Et du coup, le président Buhari, du Nigeria, n’est pas content. Il aurait aimé être consulté avant l’annonce d’Abidjan ! Est-ce que, ce jour-là, la Côte d’Ivoire et la France n’ont pas commis une maladresse ? Peut-être, mais on a dépassé cette situation. La Cédéao et messieurs les présidents Macron et Ouattara, le président Macky Sall et les leaders des pays francophones, l’UEMOA, ont partagé avec nous leurs préoccupations et ce qui a fait que cette situation a été créée. Mais aujourd’hui, il y a une entente parmi nous tous - les quinze pays de la Cédéao - sur la façon dont on doit procéder pour arriver au bout de ces négociations sur cette monnaie commune. Et c’est pour quand ? Pour l’instant, l’échéance est pour cinq ans. Il y a, ces dernières années, le danger du terrorisme jihadiste, comme on l’appelle. Il se rapproche de plus en plus du Ghana. On a vu des violences dans le sud du Burkina Faso, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire. Il y a eu des actions terroristes dans ces pays-là. Est-ce que le Ghana a été menacé ? Est-ce qu’il y a eu des attentats déjoués, parce qu’on est vraiment à quelques kilomètres de vos frontières ? Nous sommes très sensibles à cette situation et on sait très bien, au Ghana, que cette évolution ne peut pas s’arrêter à la frontière du Ghana et que les pays côtiers de l’Afrique occidentale sont tout autant visés par ces actes terroristes que les pays du Sahel. Nous sommes aussi les cibles, il n’y pas que les autres. Il y a eu des tentatives ? Pas encore, mais on suit la situation de très près. C’est cela, le défi le plus immédiat pour les quinze pays de la Cédéao, cette histoire de terrorisme. On a lancé une initiative, que l’on appelle l’initiative d’Accra, pour essayer d’augmenter nos facultés de renseignement et d’intelligence parce qu’on sait très bien que nous sommes les cibles de ce qui est en train de se dérouler au Sahel. C’est quelque chose qui est primordial pour nous, c’est le défi sécuritaire le plus important. Il y a un mois, le président Idriss Déby est mort sur le champ de bataille… Oui, c’est très dommage… Hier, le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine a validé la transition militaire au Tchad, à condition qu’elle ne dure que dix-huit mois et qu’elle se termine par des élections inclusives. Mais en Afrique, beaucoup pensent qu’au Tchad - comme au Mali, d’ailleurs - vous, les chefs d’État africains, vous êtes trop indulgents avec les militaires qui prennent le pouvoir et que cette indulgence peut encourager d’autres militaires à faire des coups d’État ailleurs. Je ne suis pas d’accord avec ce point de vue. Si vous regardez, par exemple, la Cédéao… Depuis que la Cédéao a pris position sur la nécessité absolue de maintenir des structures politiques au sein de la communauté Cédéao, l’ère des coups d’État a beaucoup reculé parce qu’on a insisté sur le fait que la seule façon dont les gens doivent accéder au pouvoir, c’est par les voies démocratiques. On a vu le coup d’État au Mali, la situation qui a fait que le président élu, Boubacar Keïta, a été destitué… C’est un des rares cas dans la communauté de la Cédéao, ces derniers temps, mais il y a des circonstances, comme au Tchad et même au Mali, où la réalité des choses exige que l’on doit faire une sorte d’accommodement avec la situation qui a été créée par les militaires. Ce que l’Union africaine a fait [avec le Tchad], c’est la même chose que ce que la Cédéao a fait avec le Mali. Oui, on reconnait que, pour l’instant, pour la stabilité du pays, pour la gouvernance du pays et pour que le pays ne se déchire pas et ne tombe pas dans l’anarchie, on reconnaît que ce pouvoir [militaire] existe. Mais si le pays veut rester au sein de notre union sur le plan continental et régional, le pays doit savoir que nous ne pouvons pas, à moyen et long terme, nous associer avec des pays qui ne sont pas démocratiques. C’est comme cela que l’on a ces limites qui ont été faites. Je ne pense pas et je ne trouve pas que ce soit de l’indulgence, ce qui se passe au Tchad. Quelles sont les autres alternatives ? Au Mali, les responsables de la transition ne pourront pas se présenter l’année prochaine à la présidentielle… Oui, mais tout cela fait partie… Vous pensez que la même chose doit se répéter au Tchad ? Je ne sais pas s’il faut dire « doit », je ne suis pas saisi de tous les éléments de la situation, mais je pense qu’en principe ce sera la même chose parce qu’on veut insister… La charte de l’Union africaine, la charte de la Cédéao sont des chartes qui n’appuient que la voie démocratique pour accéder au pouvoir. Et cela doit être le cas au Mali et au Tchad. Je ne pense pas que le mot « indulgence » soit une bonne définition de notre action.
Spécialiste de l'économie et de la géopolitique africaine, Loup Viallet répond à mes questions aujourd'hui. Il est l'auteur de l'ouvrage « La fin du Franc CFA ». Conférencier à l'IEP Paris et à l'ESSEC, il répondra à mes questions sur le Franc CFA et sur la transition de cette monnaie à l'Eco impulsée par Emmanuel Macron. Le franc CFA semble bel et bien toucher à sa fin. Ses détracteurs le considèrent comme un symbole post colonial. Simultanément néo-colonialiste et frein au développement de l'Afrique, l'existence de cette monnaie nous interroge fermement sur les intérêts de la France en zone Franc. Pour commmander l'ouvrage de Loup Viallet, vous pouvez cliquer ici.
À l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, les places boursières dans le monde ont fait sonner hier leurs cloches pour la promotion du genre, pour la septième année consécutive. Du côté de la place financière de l’Union économique et financière ouest-africaine basée à Abidjan, la BRVM (Bourse régionale des valeurs mobilières) se joint à l’initiative des Nations unies « Ring the Bell for Gender Equality » depuis 6 ans. La journée du 8 mars a été l’occasion pour la BRVM d’organiser une matinée d’échanges, avec des invités présents au siège d’Abidjan et d’autres en visioconférence. Une matinée présidée par Edoh Kossi Amenounve, le directeur général de la BRVM. « L’Union économique et monétaire ouest-africaine compte de plus en plus d’entrepreneures, surtout dans la jeune génération. Par leurs talents, ces femmes portent haut les couleurs de l’entrepreneuriat féminin à travers leur contribution significative au développement économique des pays de notre sous-région », souligne Edoh Kossi Amenounve. Quelques-unes de ces femmes ouest-africaines ont participé à la cérémonie de la BRVM, organisée en collaboration avec la représentation de l’ONU Femmes en Côte d’Ivoire. Les huit pays membres de l’UEMOA étaient presque tous représentés, chacun par deux entrepreneures. La PDG de Niger Lait – l’une des plus grandes sociétés de la filière aujourd’hui dans son pays – qu’elle a créée il y a 27 ans, Zeinabou Maidah a un message aux jeunes femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat. « Mon cursus n’a jamais été un parcours simple. Je l’ai fait en toute humilité et en me disant que pour une entreprise et pour une industrie dirigée par une femme, chaque minute, chaque seconde est un défi. Il faut savoir que vous devez vous armer d’une éducation et d’un background, qui vous permettront aussi de forger vos valeurs – votre conviction de réussite, votre humilité, votre intégrité. Ça vous permet aussi de jauger vos points forts et vos points faibles. Cela aide à avoir confiance en soi », précise Zeinabou Maidah. Selon la secrétaire exécutive de la CEA, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Vera Songwe, la pandémie de Covid-19 et ses conséquences ont provoqué la résurgence des inégalités entre filles et garçons dès le plus jeune âge en Afrique. « Les écoles étant fermées à cause de la Covid-19, beaucoup de filles vont être forcées à se marier. Nous ne pouvons pas nous permettre que ces jeunes filles soient données en mariage précoce. Chaque jeune africaine qui n’est pas à l’école, c’est notre produit intérieur brut qui diminue », affirme Vera Songwe. « Deuxièmement, la question de la sécurité de la femme partout sur notre continent : ce sont quelque part les hommes qui créent des conflits et ce sont les femmes qui en payent le prix. Il y a des femmes qui sont violées, il y a des femmes qui sont déplacées. » La santé, le bien-être ou encore la protection juridique de la femme doivent être des préoccupations permanentes selon la secrétaire exécutive de la CEA. Du côté de l’égalité économique entre les genres, la bourse d’Abidjan vient de créer « Initiative des femmes de la BRVM ». Il s’agit d’un fonds d’investissement qui sera consacré à l’entrepreneuriat féminin. Woman Initiative Found sera doté de 10 millions de francs CFA chaque année.
L'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a décidé de consacrer le mois d'octobre à une campagne appelée «consommons local». De son avis, les consommateurs africains n’achèteraient pas suffisamment les produits locaux et ils auraient une fascination pour ce qui vient de l'étranger. Une fascination qui va des produits issus de l'agro-alimentaire, à l'artisanat, au tourisme, ou encore la mode. Consommer local ou pas… c’est une question qui fait débat de Niamey à Dakar en passant par Bamako ou Douala. Quels sont les avantages d’un tel mode de consommation ? Présente-t-il des inconvénients ? Comment promouvoir le MADE IN AFRICA dans un contexte de concurrence avec les produits importés ? Invitée : Marieme Sarah Faye, co-fondatrice de Afroprenariat.
L’Afrique de l’Ouest scrute toujours l’horizon pour savoir quand elle aura une monnaie commune. Lors d’une conférence virtuelle organisée le 5 novembre, le REAO, le Réseau des entreprises en Afrique de l’Ouest, trois experts et banquiers sont revenus sur le processus en cours du changement du franc CFA pour devenir l’éco. En décembre 2019, les présidents ivoirien et français annoncent à Abidjan la décision de créer l’éco pour remplacer le franc CFA, commun à seulement 8 des 15 pays membres de la Cédéao. « La déclaration au nom de l’UEMOA du président Ouattara en décembre 2019 introduit deux changements importants : le changement de nom du franc CFA qui s’appellera éco et puis l’arrêt du compte d’opérations. Avec en revanche immédiatement l’annonce de la continuité du caractère inchangé de trois éléments essentiels : la parité qui restera fixe et qui restera la même, la convertibilité qui sera toujours illimitée et la garantie de la France, qui continuera à être donnée sur ces trois points », explique Paul Derreumaux, économiste et président d’honneur de la Bank of Africa. Mais le calendrier prévoyant le début de la circulation de cette nouvelle monnaie reste à définir. Ce qui inquiète l’ancien Premier ministre béninois Lionel Zinsou, c’est une petite musique de ceux qui veulent créer plusieurs monnaies nationales. « Le franc CFA c’est la monnaie commune aujourd’hui de 8 pays. La France est en train d’essayer de montrer qu’elle s’éloigne, les chefs d’État y tiennent beaucoup, les opinions publiques aussi, mais avant d’être une monnaie “partagée” avec la France, c’est une monnaie commune à 8 pays, et ça c’est très important », déclare Lionel Zinsou. Puis l’ancien Premier ministre ajoute : « Ce qui est important c’est de dire qu’il y a une solidarité des réserves de changes. Il y a des pays qui ont une balance des paiements plus dégradée à un moment qu’à un autre et qui peuvent avoir le bénéfice des réserves de changes des autres pays. Structurellement, un pays comme la Côte d’Ivoire a une balance des marchandises très excédentaire ; beaucoup de pays de la zone en auront profité, grâce à cet acte de solidarité dans la gestion de nos réserves de changes pour garantir la convertibilité de notre monnaie. » « Cibler un certain nombre de pays qui présentent un vrai intérêt » Les experts aimeraient avoir un calendrier qui n’existe pas aujourd’hui, mais « pas pour une réformette du franc CFA », estiment certains d’entre eux. L’attente d’une monnaie unique risque d’être longue. L’ancien banquier sénégalais, Mabousso Thiam, propose dans un premier temps la création d’une devise commune à 14 des 15 pays de la Cédéao, donc sans le Nigeria. « Je ne crois pas en une monnaie éco avec le Nigeria. Ce à quoi je crois, c’est qu’il faut cibler un certain nombre de pays qui présentent un vrai intérêt, à commencer par le Ghana, la Sierra Leone, le Libéria, déjà pour tordre le cou à cette histoire d’anglophones et de francophones ; il faut penser à la Guinée, bien entendu à la Gambie et c’est autour de ces pays-là qu’il faut construire une monnaie commune. Je pense qu’à un moment donné il vaut mieux que nous nous organisions entre nous, qu’on laisse le Nigeria s’organiser et lorsque demain ces 2 zones en termes de convergence seront plus ou moins fongibles, on les mettra ensemble », dit-il. Pour les différents experts, les ressources humaines nécessaires pour gérer une monnaie unique aux 15 pays de la Cédéao existent aujourd’hui, il ne manquerait que la volonté politique pour que les quelque 380 000 habitants de la région aient une monnaie commune.
Annoncé à la fin de l’année dernière, l’Eco, qui devrait remplacer le franc CFA à partir de 2020, devra finalement attendre. Mis à part la réclamation de la disparition du franc CFA de la part de certaines organisations de la société civile et de certains économistes, les usagers actuels de cette monnaie au quotidien s’expriment rarement. « Est-ce que notre avis compte ? Parce que les gouvernements ont l’habitude de prendre la décision entre eux ! », déclare Viviane Amani, qui veut que son pays et ses partenaires de l’UEMOA aient la maîtrise totale de leur monnaie commune. Mais elle doute que son opinion soit prise en compte par les dirigeants ouest-africains. Elle et Mme Guei, sa collègue, attendent la clientèle dans leur boutique à l’intérieur d’un centre commercial d’Abidjan. « Le franc CFA ne profite pas à la population aux conditions modestes. Si l'Eco vient pour mettre notre intérêt en avant, ce serait une bonne chose. Mais s’il n’y a pas de différence entre l’Eco et le franc CFA, il vaut mieux rester au franc CFA. Pourquoi changer si c’est la même chose ? » Mais Mme Guei souhaite tout de même la disparition du franc CFA. « Nos intérêts doivent être mis en avant. Parce que le franc CFA, il profite plus aux Occidentaux qu’à nous les Africains. Si nos intérêts sont mis en avant, je pense que s’est une bonne chose que le franc change. » Stéphane Dogbo, lui, est commercial. Son opinion est bien précise. « Il est temps de changer. Au lieu de passer à une monnaie qui est le franc CFA bis, on pourrait passer à une nouvelle monnaie, qui serait produite par les États africains. » Pour ce commercial, les pays de la zone franc d’Afrique de l’Ouest sont aujourd’hui capables de lancer leur propre monnaie. « On peut le faire, parce que si on se base sur l’expérience des pays voisins qui ont déjà leur propre monnaie, ils arrivent à gérer leur économie. » Stéphane Dogbo balaie le spectre de la fluctuation d’une future monnaie commune en Afrique de l’Ouest. « Les monnaies sont appelées à fluctuer et c’est grâce à leur fluctuation qu’on arrive à faire des exportations profitables pour les nations. » La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest se prépare en fait depuis plus de 20 ans à la création d’une monnaie unique. Même si elle n’est pas prête, le 21 décembre 2019 à Abidjan, les présidents ivoirien et français ont torpillé le travail de la CEDEAO, en annonçant la réforme du franc CFA, selon Séraphin Yao Prao, professeur à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké. « Les citoyens sont prêts à aller à l’Eco, mais l’Eco originel ! C’est-à-dire l’Eco dont les pères fondateurs ont jeté les jalons. Aujourd’hui, nous universitaires et puis même les citoyens lambda, voyons dans l’Eco version Macron-Ouattara un sabotage du premier projet adoubé par tous les chefs d’État. » Selon cet économiste, l’Afrique de l’Ouest devrait se doter d’une monnaie unique indépendante d’ici 5 à 10 ans, ce qui devrait dynamiser le commerce intrarégional, qui n’est aujourd’hui que de 11%.
Alors que l'Afrique, comme le reste du monde, subit la pandémie de Covid-19 et ses conséquences économiques avec une croissance en baisse, Éco d’ici Éco d’ailleurs reçoit l'un des hommes qui connaît probablement le mieux la situation économique et financière d'Afrique de l'Ouest, le président de la commission de l’UEMOA. Abdallah Boureima s’exprime sur l’impact de la pandémie de Covid qui devrait anéantir la croissance économique de la zone et sur les difficultés liées au terrorisme. Dans un récent rapport, les économistes de la CNUCED chiffrent à 89 milliards de dollars, les flux financiers qui sortent illégalement d'Afrique. Ils estiment que ces flux sapent les possibilités de développement du continent. Et ce phénomène concerne également l'Afrique de l'Ouest. Ecoutez ce qu'en dit l'un des experts à l'origine de ce rapport Komi Tsowou. La Côte d'Ivoire, vous le savez, est à quelques jours de son élection présidentielle. La situation économique a progressé, mais tout n'est pas rose pour autant. L'un des objectifs de l’UEMOA, c'est la libre circulation des biens. Le correspondant de RFI à Ouagadougou, Yaya Boudani, s'est rendu à la frontière entre le Burkina-Faso et le Togo.
En Côte d’Ivoire, la Fondation BJKD (Bénédicte Janine Kacou Diagou) vient d’organiser la 3e édition de son prix de l’entrepreneuriat jeune. Les lauréats ont été connus lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à Abidjan le 19 septembre. Dans le choix des projets, le Prix BJKD met en avant la parité homme-femme. Et le podium de la cuvée 2020 a été dominé par les femmes. Parmi les cinq lauréats du prix de la Fondation BJKD pour l’entrepreneuriat jeune cette année, il y a quatre lauréates, dont Sara Coulibaly. Elle a remporté le grand prix pour son entreprise Naïma Dolls, en activité depuis cinq ans. « Nous sommes une entreprise spécialisée dans la conception et la commercialisation de jeux éducatifs d’inspiration africaine, avec pour produit phare la poupée noire. On a la particularité aussi d’être une entreprise 100% féminine. On a trois marques : Naïma Dolls qui est la marque de jouets la plus connue, Calao qui est la marque de jouets grand public, qui nous permet d’avoir des jouets à 2 000 à 5 000 francs CFA et puis une maison d’édition, qui s’appelle Naïma Edition, spécialisée dans la transmission de la culture africaine à nos enfants. » Naïma Dolls emploie aujourd’hui 55 personnes. Avec les quinze millions de francs CFA du grand prix BJKD – soit près de 23 000 euros –, sa patronne compte augmenter le volume de production. Parmi ses projets : construire une usine en Côte d’Ivoire d’ici trois ans pour fabriquer localement les poupées. Sara Coulibaly était l’une des dix finalistes de la 3e édition du prix de la Fondation BJKD de l’entrepreneuriat jeune, l’organisation de ce prix étant l’une des activités de la Fondation. Dominique Mobioh Ezoua, chargée de sa communication : « Les objectifs de la Fondation sont essentiellement la promotion de l’entrepreneuriat jeune, l’émergence de nouveaux talents sur la plan artistique et culturel, la réinsertion aussi dans le tissu économique et social des personnes défavorisées. Sur les dix finalistes mis en compétition, le jury a choisi cinq lauréats. Le premier prix était le grand prix, de quinze millions de francs CFA, le 2e prix, le prix de l’innovation de dix millions, le 3e prix était celui de l’entrepreneuriat féminin, de cinq millions, le prix du meilleur projet, de trois millions et le dernier prix était celui de la performance, de deux millions de francs CFA. » La Fondation BJKD porte les initiales de Bénédicte Janine Kacou Diagou, directrice générale du groupe de banques et d’assurances NSIA. La représentation du PNUD en Côte d’Ivoire a noué cette année un partenariat avec cette fondation. Un partenariat qu’évoque Jonas Mfoutié, représentant résident adjoint du PNUD à Abidjan : « Ce partenariat vise le soutien à l’entreprenariat innovant jeune en Côte d’Ivoire. Sur le millier de projets qui ont été analysés dans ce processus de sélection, il y a eu 100 projets short-listés. Donc, notre soutien vise à accompagner ces 100 projets, de manière à pouvoir faire éclore le potentiel de ces projets pour la Côte d’Ivoire. Nous visons pour les deux à trois prochaines années, d’accompagner 1 000 projets innovants pour la jeunesse ivoirienne. » Jusqu’ici organisé pour la Côte d’Ivoire, le prix BJKD de l’entrepreneuriat jeune devrait s’adresser l’année prochaine à douze pays de l’UEMOA et de la CEMAC.
« C’est fait, s’exclame Le Pays à Bamako. Le Premier ministre de la transition est connu. Il n’est issu ni du M5-RFP ni de l’ancienne majorité présidentielle. Il se nomme Moctar Ouane, un diplomate respecté. (…) Ex-ministre des Affaires étrangères, ex-ambassadeur aux Nations unies, Moctar Ouane était dernièrement délégué général à la paix et à la sécurité de l’UEMOA. Il est reconnu par beaucoup de Maliens, souligne Le Pays, comme un grand technocrate, intègre et respecté. » « Cette nomination fait suite à une rude tractation, révèle pour sa part L’Indépendant, autre quotidien malien. (…) Le nouveau Premier ministre aurait été désigné après le refus d’Abdoulaye Idrissa Maïga, ancien Premier ministre d’IBK. Plusieurs autres noms étaient sur la liste, notamment quatorze candidats du M5-RFP. » En effet, précise L’Indépendant, « ce mouvement avait décidé de ne pas fournir une liste de trois candidats, comme demandé par le CNSP, de peur de créer la polémique en son sein. Il avait donc donné libre choix à ses membres désireux d’être candidats au poste de Premier ministre de déposer leurs dossiers. Lesquels au nombre de 14 donc ont été remis samedi matin au CNSP. » Le M5-RFP ne doit-il s’en prendre qu’à lui-même ? Pour Le Pays au Burkina, « on peut se demander si le M5-RFP n’est pas le grand perdant dans le casting des trois personnalités en charge de piloter la transition au Mali. (…) Et c’est bien fait pour ce mouvement, lance le quotidien ouagalais. En effet, le M5-RFP ne doit s’en prendre qu’à lui-même, d’abord pour avoir manqué de cohésion face à la junte et ensuite pour avoir laissé apparaître au grand jour qu’il s’est battu pour des postes et non pour le Mali. » En tout cas, « désormais, souligne Le Point Afrique, voici le Mali doté de trois personnages clés qui vont superviser la transition de 18 mois vers un régime civil : le président intérimaire, Bah N’Daw, colonel à la retraite et ancien ministre de la Défense, un vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, qui n'est autre que le chef de la junte, et Moctar Ouane, chargé de former un gouvernement, de préparer les prochaines échéances électorales et de remettre les institutions à plat. » Du pain sur la planche WakatSéra insiste sur le rôle du nouveau Premier ministre : « Moctar Ouane est qualifié d’homme de rigueur, de dossier et ayant un carnet d’adresses bien étoffé. Ces atouts lui permettront-ils, lui le seul véritable civil de l’attelage de la transition malienne, s’interroge le site burkinabé, de remettre le Mali sur les rails d’une véritable démocratie, où le pouvoir ne serait plus pris par les armes, mais transmis par les urnes, selon la volonté du peuple ? L’ancien diplomate aura sans doute fort à faire pour réconcilier les Maliens entre eux-mêmes et avec la communauté internationale, notamment la très frileuse Cédéao (…). Maintenant que le plus civil des "transitaires" maliens est connu, la Cédéao, n’aura sans doute plus le choix de continuer à tirer sur l’ambulance, estime encore WakatSéra. Le Mali a davantage besoin d’une aide franche et forte pour amorcer un retour vers la démocratie, mais surtout d’une politique qui place le mieux-être des populations au cœur de ses préoccupations. » Vers une levée des sanctions ? La Cédéao devrait donc lever toutes ses sanctions. C’est que pointe également le site Maliweb : « L’organisation sous-régionale, amadouée par les souffrances du peuple malien, dont plusieurs voix internationales ont porté le message, devrait annoncer la levée des sanctions qui enserrent depuis plus d’un mois les Maliens dans un corset économique. » Et pour sa part, prévient Maliweb, « le CNSP, qui devrait logiquement annoncer sa dissolution à la suite de la mise en place de la nouvelle équipe chargée de la mise en œuvre du programme de la transition, le CNSP serait bien inspiré de s’abstenir de toute nouvelle manœuvre pour s’enraciner au pouvoir, en interférant de façon cavalière et intéressée dans la nomination des membres civils de la nouvelle équipe transitionnelle. En cas de nouvelle brouille avec la Cédéao, avertit encore Maliweb, le peuple ne serait plus enclin à endurer de nouvelles privations. »
Au Mali, voilà six mois, jour pour jour, que Soumaïla Cissé, le chef de l'opposition à l'ancien président Ibrahim Boubakar Keïta, a été kidnappé par un groupe armé. Quelles sont les dernières nouvelles de lui ? Où en sont les négociations pour sa libération ? Souleymane Koné a été ambassadeur du Mali à Nouakchott. Aujourd'hui, il est au comité stratégique du M5 et à la cellule de crise du parti URD - Union pour la République et la Démocratie - pour la libération du célèbre otage. En ligne de Bamako et au micro de Christophe Boisbouvier, il lance un appel à la junte au pouvoir et au président Bah N'Daw, qui doit prêter serment ce vendredi 25 septembre. RFI : Souleymane Koné, voilà six mois que Soumaïla Cissé est retenu en otage. Que vous inspire cet anniversaire ? Souleymane Koné : Six mois de douleur, six mois d’inquiétude, six mois d’absence… C’est très douloureux pour tout le monde au Mali et je voudrais lancer un message de compassion à Soumaïla Cissé lui-même, sa femme - ma sœur, Astan Cissé Traoré -, ses enfants, sa famille, ses camarades politiques, ses amis très nombreux, dont je suis honoré d’en faire partie. Vous savez, Soumaïla Cissé est un homme très positif, qui, malgré l’insécurité, a voulu faire un acte de foi à son pays, en se lançant dans la campagne électorale des législatives, au cours de laquelle il a été enlevé. En tant que chef de file de l’opposition, il a voulu donner une certaine crédibilité à la parole politique et à ces élections. Elles devaient être sécurisées. En tout cas, c’est ce qui avait été dit à tous les Maliens, que tout est fait pour sécuriser l’ensemble du territoire, d’où la responsabilité première, aujourd’hui, de l’État du Mali. Parce que Soumaïla a été enlevé dans le cadre d’une activité publique, organisée par l’État du Mali. Six mois après, la libération de Soumaïla Cissé, c’est sauver aussi l’honneur du Mali. Quant Soumaïla Cissé a été capturé, il faisait campagne pour les législatives dans son fief électoral de Niafounké, au centre du Mali. Est-ce que l’on sait qui sont ses ravisseurs ? A ce jour, nous ne connaissons pas ses ravisseurs. On attend… On ne connaît pas les ravisseurs. Mais les regards se sont tout de même tournés vers la Katiba Macina du prédicateur Amadou Koufa… Oui… Vous savez, cette katiba est dans la zone, mais il y a, en plus de cette katiba, beaucoup de groupuscules dans la zone, qui vont du banditisme pur et simple à d’autres revendications, peut-être jihadistes. Pourrait-il être passé aux mains du GSIM d’Iyad Ag Ghali ? Nous n’avons pas ces informations, à savoir quel est le groupe qui le détient. Quelle est la dernière preuve de vie de Soumaïla Cissé ? La dernière preuve de vie de Soumaïla Cissé est la lettre que la Croix Rouge a pu faire parvenir à sa femme. C’était le 21 août… Voilà… Et que dit-il dans cette lettre ? Cette lettre est une lettre privée, nous n’avons pas accès au contenu de la lettre, mais on suppose que la lettre était suffisante pour rassurer sa femme que Soumaïla est en vie et qu’il est bien traité. Soumaïla Cissé est âgé de 70 ans. Il a été grièvement blessé lors du putsch du capitaine Sanogo en 2012. Est-ce que l’on a des nouvelles de sa santé ? Le pouvoir qui était là et qui certainement était au courant de toutes ses activités, avait dit que Soumaïla recevait régulièrement ses médicaments. D’habitude, dans votre pays, les groupes armés capturent des étrangers. Pourquoi s’en sont-ils pris cette fois à un Malien ? C’est la première fois qu’ils s’en prennent à une personnalité politique de grande envergure. Sinon, par le passé, ils s’en sont pris à des gendarmes, des gardes forestiers ou d’autres, tous ceux qui représentent l’administration. C’est pour cela, justement, qu’il y a cette grande mobilisation à travers le Mali et même à travers le monde. Partout en Afrique, il y a des intellectuels qui se sont levés. Vous avez la Francophonie qui travaille pour cela, aussi. Les sénateurs français, les députés, ministre des Affaires étrangères de la France… Toutes ces grandes voix - la Cédéao et même le Conseil de sécurité -, toutes ces grandes voix se sont levées pour demander la libération de Soumaïla Cissé. Soumaïla Cissé a présidé la Commission de l’UEMOA. Il a été deux fois deuxième dans une présidentielle malienne… Est-ce que ce n’est pas aussi cette notoriété, qui fait qu’aujourd’hui il est retenu en otage ? On peut supposer que ceux qui l’ont enlevé savent ce que représente Soumaïla Cissé - et pour le Mali et pour l’Afrique -, et que cela peut faire monter les enchères, quelque part, oui. Mais qu’à cela ne tienne, c’est au Mali de remplir toutes les conditions pour la libération de Soumaïla Cissé, avec l’aide bien sûr, de tous nos amis et de tous les partenaires du Mali. L’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta s’est mobilisé pour faire libérer son ancien adversaire Soumaïla Cissé. Mais aujourd’hui, est-ce que le changement de régime ne risque pas de compliquer les négociations avec les ravisseurs ? Je ne sais pas si l’ancien président s’est mobilisé pour libérer Soumaïla Cissé. Il a fait des annonces, mais nous n’avons pas eu ce sentiment que la libération de Soumaïla Cissé était vraiment une priorité chez lui. J’en veux pour preuve : il a fait un discours juste après l’enlèvement de Soumaïla Cissé et il n’en a pas pipé mot. Il a fallu la grande vague populaire du M5-RFP contre lui-même, pour qu’il intervienne, pour faire de la libération de Soumaïla quelque chose pour apaiser le mouvement. Je pense qu’il y avait plus de manœuvre dans sa démarche, que de réelle volonté d’aller vers la libération de Soumaïla Cissé. Je suis d’accord avec vous, le nouveau pouvoir doit s’engager résolument, avec plus de force, avec plus de transparence, pour montrer la volonté nationale qu’il y a, aujourd’hui, à libérer Soumaïla Cissé. Vous pensez que le CNSP du colonel Assimi Goïta peut faire plus ? Il doit faire plus. Le CNSP, le nouveau président qui est investi, l’ensemble des forces qui vont accompagner la Transition, doivent s’engager résolument, plus que jamais, pour la libération de Soumaïla Cissé. Il parait que le CNSP a dit à votre compagnon du M5, Choguel Maïga, qu’il travaillait sur ce dossier, même s’il ne pouvait pas donner de détails. S’ils l’ont dit à Choguel Maïga, c’est très bien. Je crois savoir que le colonel Goïta a rencontré un des fils de Soumaïla Cissé et c’est une très bonne chose. C’est une volonté exprimée. C’est très bien ! Est-ce que, dans le M5, le très influent Imam Mahmoud Dicko peut aider à la libération de Soumaïla Cissé ? Absolument. Cela, je peux le dire, dès les premiers jours de l’enlèvement de Soumaïla Cissé, nous avons été de ceux qui sont allés voir l’imam Dicko pour demander son implication. Et depuis ce jour à aujourd’hui, l’imam Dicko est fortement impliqué dans la recherche pour la libération de Soumaïla Cissé. Je peux personnellement l’attester. Et s’il vous écoute ce vendredi, que voulez-vous dire à Soumaïla Cissé ? Je lui dirai, avec émotion, de tenir bon, que sa famille et le Mali pensent à lui, que nous sommes mobilisés - avec toutes nos forces intellectuelles, morales, nos prières -, pour sa libération, que le Mali découvre chaque jour que Soumaïla Cissé est un grand facteur de stabilité dans notre pays, qu’il nous manque, qu’il faut qu’il tienne.
Cela fait un an que le Nigeria a fermé sa frontière terrestre avec le Bénin. Abuja souhaitait ainsi mettre un terme à la contrebande de produits depuis son voisin de l'ouest, notamment de riz. Le Bénin en importe d'Asie et des commerçants le revendent, faisant concurrence au riz nigérian, plus cher. Pape Ibrahima Kane, chercheur sénégalais, répond aux questions de Vincent Dublange. Un an après la fermeture par le Nigeria de sa frontière avec le Bénin, est-ce que les présidents Patrice Talon et Muhammadu Buhari se parlent ? Pape Ibrahima Kane : Oui. Ils se voient. Ils se sont parlé à plusieurs reprises, la dernière occasion étant la vidéoconférence sur le Mali qui a eu lieu jeudi. Comment expliquer que rien ne semble changer au poste-frontière au Sud, proche de Porto-Novo ? Rien ne semble changer à ce poste-frontière particulier, mais beaucoup de choses ont évolué dans les relations entre les deux pays. Si vous vous souvenez, quand la crise a éclaté, la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) a mis en place une petite équipe chargée d’aller recueillir des informations auprès des deux pays et de proposer des solutions. A ma connaissance, pratiquement toutes les mesures qui avaient été demandées au Bénin ont été appliquées, notamment la fermeture de ces structures qui facilitaient un peu le trafic entre les deux pays, le fait que le Bénin soit un peu plus regardant sur les marchandises qui sont supposées entrer directement au Nigéria, mais qui restent souvent à Cotonou. Et de son côté aussi, on avait demandé au Nigéria d’être un tout petit peu plus flexible sur l’entrée des marchandises qui étaient destinées au Nigéria. Et chacun des pays avait commencé, ça je peux l’affirmer, à mettre en œuvre ces mesures. Ce qui a malheureusement tout bloqué, c’est la crise du Covid. Et aujourd’hui, pratiquement tous les Etats de la Cédéao ont pris des mesures de fermeture de leurs frontières. Y a-t-il eu quand même une certaine reprise ces dernières semaines des échanges sur certains postes-frontières ? Oui, il y a eu une reprise, mais le volume du trafic est assez maigre, parce que les contrôles sont maintenant beaucoup plus rigoureux et ensuite, les Etats doivent échanger de la documentation. Cela ne se fait plus comme avant et cela entraîne des lourdeurs dans les procédures douanières qui doivent avoir lieu entre les deux pays. Je vous signale que ce qui rend aussi cette situation un peu difficile, c’est l’existence de plusieurs régimes commerciaux. Le Bénin appartient à l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et à la Cédéao. Parfois, des produits peuvent entrer dans le cadre du régime UEMOA, et pour ressortir du Bénin dans le cadre de Cédéao. Est-ce que l’entrée en vigueur prochaine de la zone de libre-échange de l’Union africaine ne va pas de toute façon forcer un petit peu la main à tout le monde et empêcher ces velléités protectionnistes ? La Zleca (Zone de libre-échange continentale africaine) laisse encore une marge de manœuvre aux Etats. Comme le Nigéria a été l’un des derniers pays à apposer sa signature au texte, cela veut dire que le Nigéria sera encore très regardant sur la manière dont ses voisins vont appliquer les règles. Puis, si l’application par ses voisins de cette règle-là n’est pas à son avantage, vu la taille de l’économie nigériane, je crois que ce pays peut mettre en branle les règles qui lui permettent de parfois s’opposer à ça. Mais, l’avantage de la Zleca, c’est qu’il y aura moins de contraintes aux frontières parce qu’on va maintenant arriver à une sorte de digitalisation de toutes les règles de procédure douanière. Cela va permettre aux autorités nigérianes, avant même l’arrivée des produits, de savoir ceux qui entrent et ceux qui sortent. Donc, contrôler la contrebande ? Exactement. Et c’est cela que la Zleca peut aider à résoudre puisque maintenant, n’entrera sur le territoire nigérian que la marchandise qui a été listée depuis le point de départ. Cela va peut-être faire baisser la tension entre les deux pays. Peut-on mesurer les conséquences économiques ? C’est énorme pour un pays comme le Bénin qui vit en grande partie des activités de son port. Et en plus de cela, cette zone frontalière est aussi importante parce qu’une grande partie de la consommation de pétrole, d’essence du Bénin passe par ce point-là. Donc, l’impact économique de la fermeture est réel sur le pays. Maintenant, la question est de savoir comment on va faire pour éviter à l’avenir la survenance de tel fait, et surtout qu’un pays, fut-il le plus important de la région, puisse dicter d’une certaine manière sa loi aux petits pays de la région. La fermeture de la frontière n’a pas simplement puni le Bénin, ça a puni le Togo et, dans une moindre mesure, le Ghana. Cela, aucun citoyen de la sous-région ne peut l’accepter.
Le projet de création d’une Bourse des matières premières agricoles avance en Côte d’Ivoire. Le projet a démarré en juillet 2018 et la BMPA devrait commencer ses activités très prochainement. Le ministre ivoirien de l‘Agriculture a visité, il y a une semaine (le 28 juillet) les locaux où seront centralisées les cotations virtuelles, au siège de la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’UEMOA à Abidjan. Avec la création d’une bourse des matières premières agricoles, il n’y aura plus de marché de gré à gré. Vendeurs et acheteurs se retrouveront virtuellement à un seul endroit pour fixer les prix de manière transparente. Edoh Kossi Amenounve, directeur général de la BRVM, la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’UEMOA.« Le prix est fixé en fonction de l’offre et de la demande. Et ce prix fait référence pour les producteurs, ils savent que faire leurs prévisions de recettes sur la base des prix affichés sur la bourse. » Dans un premier temps, la BMPA démarrera avec seulement trois produits : l’anacarde, la noix de kola et le maïs. La création de cette bourse sera bénéfique pour les producteurs, selon le ministre ivoirien de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani.« Avec la bourse des matières premières agricoles, nous allons permettre aux producteurs de bénéficier d’un certain nombre d’avantages. L’une des difficultés que nous connaissons en Côte d‘Ivoire, c’est que 30% de nos productions n’arrivent pas à la consommation faute de conservation. Or aujourd’hui avec la bourse, on sait où se trouvent les produits et avec les transactions qui vont être menées, ces produits peuvent être achetés au bénéfice des populations. Et je crois qu’avec cette bourse des valeurs, il n’y aura plus tellement de perte des produits agricoles. » La bourse des matières premières agricoles va particulièrement assainir la filière de la noix de cajou, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.« Avec la noix de cajou, les prix fluctuent. La bourse des valeurs va nous permettre de faire la commercialisation sans recourir aux pratiques anciennes, qui consistent à acheter le produit à moindre prix et à aller faire la commercialisation à l’extérieur. » Et pour la noix de cajou, l’existence de la bourse des matières premières agricoles peut un jour conduire la place d’Abidjan à fixer son prix de référence au niveau mondial. Edoh Kossi Amenounve.« Les matières premières agricoles ont besoin d’être stockées dans des entrepôts avant d’être vendues. Cela suppose que les pays qui veulent démarrer une bourse des matières premières agricoles se dotent d’un dispositif de stockage aux normes internationales et d’un système de récépissé d’entreposage, qui servira de support aux transactions sur la bourse des matières premières agricoles. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire remplit toutes ces conditions. » La Bourse des matières premières agricoles de Côte d‘Ivoire est techniquement prête à démarrer ses activités, il reste à former les premiers opérateurs et les courtiers, identifier les stocks à négocier et trouver les banques de règlement.
Abdoulaye Mbaye, PDG de Neurotech, mobilise ses 90 collaborateurs au Sénégal en mettant la RSE au coeur de sa stratégie. Pour Abdoulaye, business et impact vont naturellement ensemble. Il est aussi convaincu du lien direct entre les 17 objectifs de développement durable de l'ONU et l'efficacité opérationnelle de l'entreprise. Les projets de développement interne de la société sont portés par les collaborateurs afin de leur permettre de développer d'autres compétences managériales et de s'exprimer autrement que par leur métier.La société est engagée dans le réseau RSE Sénégal et UN Global Impact et se distingue par ses actions sociétales orientées dans l'entrepreneuriat, l'éducation, la santé, le développement durable, la promotion des talents. Il est très attaché à la promotion du capital humain et à l'émergence d'un leadership africain et national en mettant en place un concept qui s'appelle le « Human Cloud » clé de voûte d'un management participatif.Neurotech est signataire du pacte mondial des Nations Unies (UN Global Compact) et est la première entreprise de l'espace UEMOA à accéder au niveau Advanced Global Compact des Nations Unies.Vous allez découvrir comment Abdoulaye Mbaye passe de l'impact intuitif à l'engagement conscient pour structurer sa démarche et donc mieux embarquer ses collaborateurs. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.
Payer ou pas les dividendes en cette année de pandémie qui a conduit à une baisse importante des activités économiques dans plusieurs secteurs ? C’est la question incontournable lors des assemblées générales des actionnaires pour les entreprises cotées.
Payer ou pas les dividendes en cette année de pandémie qui a conduit à une baisse importante des activités économiques dans plusieurs secteurs ? C’est la question incontournable lors des assemblées générales des actionnaires pour les entreprises cotées. L’antenne nationale de Bourse de Côte d’Ivoire a organisé cette semaine une conférence virtuelle autour de ce sujet. Organisatrice de la première conférence virtuelle sur le paiement des dividendes aux actionnaires des sociétés cotées, la directrice de l’antenne nationale de Bourse de Côte d’Ivoire, Corinne Ormon, s’interroge : « Quelle attitude adopter en matière de paiement de dividendes en période de crise, sachant que dans certains pays, de nombreuses voix se sont élevées pour demander un gel du versement des dividendes aux actionnaires ? Car s’il est juridiquement possible de verser des dividendes, le principe de précaution doit s’appliquer dans le contexte économique actuel ». Pour donner un éclairage à ce questionnement, la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan a convié Charles Kié, directeur général de New African Capital Partners, une plateforme d’investissement spécialiste des services financiers. Il rappelle que l’une des conséquences de la crise sanitaire de Covid-19, c’est la contraction économique dans tous les pays. ► À lire aussi : Coronavirus, l’UEMOA fait ses comptes suite à une première enquête « Pour la première fois depuis 25 ans, l’Afrique pourrait connaître une situation de récession. Si nous prenons le simple cas de l’UEMOA, qui est la zone dans laquelle nous sommes, les premières estimations faites en mars et en avril donnent quelques indications d’une perte potentielle de 4 points de PIB, pour une zone qui a connu une croissance entre 5 % et 6 % - et quelques fois même 6,7 % - sur la période récente. Mais si la crise devait se poursuivre au-delà du mois de juin, cette zone pourrait connaître une situation de récession elle aussi ». Champ libre pour les entreprises cotées Dans ce contexte-là, les entreprises cotées, ont la latitude de faire ce qu’elles veulent, à savoir payer ou pas les dividendes à leurs actionnaires, précise Charles Kié. « Rien ne s’oppose juridiquement à ce qu’une société qui, à la fin de l’année 2019, a réalisé des bénéfices et a accumulé au cours des années précédentes des reports à nouveau bénéficiaires puisse distribuer des dividendes », dit-il. Puis il ajoute : « Sur les marchés où nous sommes et notamment lorsque certaines sociétés décident de se mettre en bourse, un des éléments de l’attraction des investisseurs, c’est la perspective de percevoir des dividendes. Autant certains regardent la société par rapport à la perspective de l’accroissement de la valeur sur le marché, autant d’autres ne le regardent qu’à l’aune des dividendes qu’ils vont percevoir année après année et surtout à la régularité de ces dividendes ». Au sein des sociétés cotées à la bourse régionale des valeurs mobilières, les petits porteurs, c’est-à-dire les investisseurs individuels, constituent 20 % de l’actionnariat. Aucun État de la zone UEMOA n’a recommandé aux entreprises cotées qui bénéficieront des aides publics pour faire face aux conséquences de la pandémie, de ne pas distribuer les dividendes à leurs actionnaires.
Plus de trois mois après le début de la pandémie de Covid-19 en Afrique, on commence, dans les pays de l’UEMOA notamment, à tirer certaines conséquences de l’impact de la maladie dans cette zone économique qui regroupe huit pays. L’Afrique de l’Ouest souffre économiquement, mais cela aurait peut-être pu être pire selon les experts. Lors d’une conférence vidéo organisée le 6 juin 2020 à Abidjan par BPI France (l'Agence française de financement des entreprises), les intervenants –banquiers, patrons de bourse ou fonds d’investissement- se montraient prudents mais plutôt optimistes sur l’avenir de la zone économique ouest africaine. Certes la croissance baisse, le chômage ponctuel augmente mais c’est le mot résilience qui revenait le plus souvent dans les débats. Laureen Kouassi Olson directrice d'investissement pour le fond Amethis en Afrique de l’Ouest : « Les deux premières semaines du confinement ont eu un impact et ont créé un ralentissement, mais très rapidement nous nous sommes rendus compte que les sociétés s’organisaient. Et ça comparativement à d’autres pays tel que le Ghana et le Nigeria où le confinement a été beaucoup plus strict et là où les économies ont le plus soufferts, les pays de la zone UEMOA ont brillé quelque part par leur relative résilience. » Une résilience favorisée par l’appui aux entreprises formelles qu’ont fournis par les États UEMOA. Le FMI entre autre a décaissé pdt la crise plus de deux milliards de dollars à l’UEMOA soit 50% de ses besoins budgétaires nous explique François Sporrer, chef du service économique de la direction du Trésor français.« L’idée était de soutenir les entreprises à passer ce gros trou d’air en les aidant au niveau de leur trésorerie. Il y a eu ce que j’appelle des mesures de mansuétudes fiscales pour alléger la trésorerie des entreprises, et ensuite il y a eu des mesures d’appui plus directes visant à la fois le secteur formel et informel, le secteur industriel, les services et l’agriculture avec des aides directes ou à travers des mécanismes de garantie de prêt. » Optimisme et résilience donc au niveau macroéconomique, mais pour le moment il y a bon nombre de PME ou TPE qui attendent les lendemains qui chantent. La Franco-Ivoirienne Jacky Bertho dirige NOA Trading une PME de 5 salariés qui vend des panneaux solaires. Sa trésorerie est à zéro et elle attend avec impatience les projets de développement durable promis pour l’après Covid.« (…) Il faut que l’on puisse résister au quotidien mais pour le moment, il n’y a rien de signé mais je suis assez confiante. » L’espoir est permis donc nous affirme-t-on. Même en chutant de 4 points la croissance demeurera positive à 2,3% en zone UEMOA. Reste que le principe de réalité à la vie dure. Aujourd’hui selon le PNUD dans l’informel ce sont plus d’un million d’emplois qui ont été détruits en Côte d’Ivoire à cause du Covid.
Plus de trois mois après le début de la pandémie de Covid-19 en Afrique, on commence, dans les pays de l’UEMOA notamment, à tirer certaines conséquences de l’impact de la maladie dans cette zone économique qui regroupe huit pays.
S'il n'y avait pas eu le Covid-19, c'est aujourd'hui, jeudi 4 juin, que le sommet Afrique-France aurait dû s'ouvrir à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Est-il simplement reporté ou carrément annulé ? Depuis un an, le chef d'entreprise franco-béninois Wilfrid Lauriano do Rego coordonne le CPA, le Conseil présidentiel pour l'Afrique, ce petit groupe de quelque douze personnes qui est chargé de conseiller Emmanuel Macron dans sa politique africaine. Sur ce sommet, mais aussi sur le franc CFA et sur la réponse au Covid-19, le coordonnateur répond aux questions de RFI. RFI : Le sommet Afrique-France, qui aurait dû démarrer ce jeudi, est reporté à l’année prochaine, mais sans aucune date. Est-ce à dire que c’est un enterrement de première classe et qu’en réalité il n’y aura peut-être jamais de sommet Afrique-France sous le quinquennat d’Emmanuel Macron ? Wilfrid Loriano do Rego : Même si le sommet ne se fait pas dans sa totalité, le volet économique, je doute qu’il ne se tienne pas, parce qu’il y a une urgence à la relance économique en Afrique. Avec l’accueil à ce sommet de plusieurs centaines d’entreprises africaines, c’est cela ? Par exemple. Oui, absolument. Vous pensez que cela aura lieu, mais en 2021 ? Je pense que, de toute façon, les conditions sanitaires sont telles, qu’il est difficile d’envisager quelque chose avant la fin de l’année. Pour la réforme du franc CFA, en octobre de l’année dernière, c’est-à-dire deux mois avant les annonces Ouattara-Macron à Abidjan, vous avez organisé à Paris un colloque. Est-ce à dire que vous avez dû vaincre certaines résistances dans l’administration française ? Ce que nous avons fait, c’est d’écouter ce que dit la société civile et de refléter ces préoccupations de la société civile au président de la République. Je pense qu’il en a tenu compte. Vous avez dû bousculer certaines habitudes ? C’est très difficile de dire « bousculer ». Au fond, il y avait quatre sujets sur le CFA. La problématique du nom, la problématique de la réserve de change, la problématique des administrateurs au Conseil de l’UEMOA et la parité fixe. Comme vous le savez, à Abidjan, trois de ces éléments ont été réformés et il reste un quatrième qui est toujours en cours. Le quatrième, justement, c’est la parité fixe avec l’euro, qui est maintenue. Que répondez-vous à ceux qui disent que c’est la preuve que toute cette réforme n’est qu’un changement de façade ? Il y peut-être encore des choses à faire, il y a sûrement des choses à faire, mais soulignons déjà une réforme historique et peut-être que l’avenir nous dira ce qu’il reste à faire. Depuis trois ans, on a le sentiment que le CPA s’interdit de parler politique. Est-ce à dire que vous êtes cantonné aux sujets économie, santé, culture ? Le CPA a été constitué d’une douzaine de membres, des Africains, des Français, des Franco-Africains. Ses membres sont tous issus de la société civile. Le rôle du CPA est de faire passer en toute indépendance des messages et des idées au président de la République, mais notre prise est plus société civile que politique. Vous êtes une force de proposition auprès d’Emmanuel Macron et vous lui écrivez des rapports, mais est-ce que vous le rencontrez de temps en temps ? Oui, bien sûr. On devrait se revoir. On a un rythme de rencontre trimestriel. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, c’était au mois de décembre. Juste avant son voyage à Abidjan et son annonce conjointement avec Alassane Ouattara de la réforme du franc CFA ? Exactement. Et on était, d’ailleurs, du voyage à Abidjan. Le 15 avril dernier sur RFI, le président français a détaillé les quatre points d’un plan ambitieux de la France pour aider l’Afrique à faire face à l’épidémie du coronavirus. Quels sont les points sur lesquels votre CPA se mobilise ? Sur le secteur informel, le CPA est en train de réfléchir pour mobiliser les banques commerciales, pour mobiliser les acteurs de télécoms, pour proposer un produit de financement de microfinance, de microcrédit digital, parce qu’il y a 70% de la population africaine qui vit dans l’informel. Une façon de les aider, c’est de leur apporter un fonds de roulement en cette période difficile. Et sur le plan sanitaire, que faites-vous ? Sur le plan sanitaire, on a mis en place une veille qui a consisté à identifier une soixantaine de projets, essentiellement des projets de télémédecine, qui permettent de favoriser l’autodiagnostic, pour éviter que les gens ne se précipitent dans les hôpitaux. Donc il y a des initiatives là-dessus. Je vais citer, par exemple, une initiative qui s’appelle Diagnose me, au Burkina. C’est une application sur Iphone et sur Android, qui est opérationnelle depuis le 15 mai. Le deuxième projet que je veux mettre en lumière, c’est tout ce qui est équipement de protection pour le personnel soignant. Des visières et même des respirateurs artificiels, pour 60 euros. L’initiative est portée par Airbus Community, en association avec l’École polytechnique de Thiès, au Sénégal. Notre rôle, en tant que CPA, c’est de voir dans quelle mesure on peut trouver des financements, des fonds de roulement pour accompagner ces initiatives. Oui, parce que vous-mêmes, vous n’avez pas de budget… Exactement. Nous sommes bénévoles, mais on peut mobiliser les financeurs publics ou privés. Vous l’avez dit vous-même, vous êtes bénévoles. Vous ne touchez aucun salaire pour votre activité au CPA. Vous-même, vous continuez votre travail de conseiller en entreprise chez KPMG. Il y a six mois, vous avez été élu président du Conseil de surveillance de ce cabinet d’audit. Est-ce que votre arrivée à la tête du CPA, il y a un an, a aidé peut-être à cette promotion ? Vous savez, cela fait trente-deux ans que je suis chez KPMG. En fait, je pense que c’est le fruit d’un parcours professionnel. Président du Conseil de surveillance chez KPMG, c’est une élection. Nous sommes 500 associés qui votent et je pense que c’est complètement déconnecté, en fait.
Alors que la campagne devrait battre son plein en Afrique de l’Ouest, les producteurs de noix de cajou ont du mal à trouver des acheteurs, faute de financement des opérations par les banques. La collecte de la noix de cajou est fortement ralentie en Afrique de l’Ouest. Conséquence de l’épidémie de coronavirus, les banques ont fortement réduit leurs lignes de crédit. Avec des prêts trois à cinq fois moins importants cette année, les exportateurs ne peuvent pas préfinancer les grossistes. Ces derniers, payés uniquement à la livraison au port, n’ont plus les capacités d’acheter autant de noix de cajou dans les zones de production. Moins de la moitié de production exportée de Côte d’Ivoire « En Côte d’Ivoire, premier exportateur de noix brute au monde, la moitié de la récolte est encore entre les mains des producteurs », estime le réseau d'observateurs N'Kalô. Si le Sénégal semble épargné, les problèmes de financement pèsent aussi au Burkina Faso, en Gambie et au Mali. Troc de cajou contre du riz en Guinée-Bissau La situation est encore plus critique en Guinée-Bissau. Le troisième exportateur de noix de cajou brutes est un pays encore plus délicat pour les banques. Et les acheteurs indiens qui préfinancent d’habitude les exportateurs, n’ont pas pu faire le voyage cette année, à cause du confinement. Le gouvernement de Guinée-Bissau s’est bien porté caution auprès des banques mais pour des montants bien inférieurs aux besoins. Résultat, le lancement de la campagne prévu lundi dernier a été reporté une nouvelle fois. Une « véritable douche froide » pour la filière bissau-guinéenne et en particulier pour les producteurs qui ont besoin de financer leurs propres produits vivriers. Certains troquent en ce moment des noix de cajou brutes contre du riz. Pourtant la consommation est là Le paradoxe c’est que la demande de noix de cajou dans les pays consommateurs est forte. Le confinement dans les pays d’Europe a favorisé la consommation de ce produit, d’ailleurs les usines de décorticage ivoiriennes ont augmenté leurs exportations d'amande de cajou sur les quatre premiers mois de l’année. De même que les transformateurs vietnamiens, qui vident leurs stocks, mais ne commandent pas autant de noix brute ouest-africaine que l’an dernier. Financement moins problématique hors de la zone franc Le Nigeria et le Ghana s’en sortent mieux sortis que leurs concurrents de l’UEMOA. Leur campagne de noix de cajou est plus précoce. Et les banques ont été moins frileuses que dans la zone franc. La chute de la monnaie nigériane comme de la monnaie ghanéenne ont en outre encouragé les exportations de noix de cajou, rémunérées en dollars.
O fim do franco CFA é um forte símbolo político, mas a paridade fixa do Eco com o Euro representa “um cordão umbilical com a França que não é completamente cortado”, considera o economista guineense Carlos Lopes. Esta quarta-feira, a França aprovou um projeto de lei que ratifica o fim do franco CFA, que passa a chamar-se Eco, mas Carlos Lopes não acredita “que o ECO possa entrar em funcionamento este ano”. A França aprovou esta quarta-feira, em Conselho de Ministros, um projeto de lei que ratifica o fim do franco CFA, que passa a chamar-se Eco. O texto determina o fim da centralização das reservas cambiais dos estados da União Monetária da África Ocidental (UEMOA) no Tesouro francês e também estipula que o ECO mantém a paridade fixa com o Euro. Apesar do fim do Franco CFA ser um símbolo forte dado por Paris, a paridade fixa do Eco com o Euro constitui “um cordão umbilical com a França que não é completamente cortado”, explica Carlos Lopes, economista guineense e professor honorário na Escola de Governança Nelson Mandela da Universidade de Cape Town na Africa do Sul. A reforma foi negociada entre a França e os oito países da UEMOA - Benim, Burkina Faso, Costa do Marfim, Guiné-Bissau, Mali, Níger, Senegal e Togo – ficando de fora sete países da CEDEAO, como a Nigéria ou Cabo Verde, assim como os seis países da África Central que utilizam o franco CFA. Carlos Lopes não acredita “que o ECO possa entrar em funcionamento este ano”. RFI: A entrada em vigor do ECO vai atrasar-se devido ao novo coronavírus? Carlos Lopes, Economista: Independentemente do coronavírus, o Eco estava já comprometido em termos do calendário anunciado pelos presidentes da Costa do Marfim e da França porque não houve consenso dentro da CEDEAO para se poder avançar com um calendário rápido de transformação do CFA em Eco porque o Eco tem as suas próprias características e o seu próprio processo. RFI: Então quando teremos o Eco a circular? Carlos Lopes: Eu não acredito que o Eco possa entrar em funcionamento este ano porque não existem ainda os elementos de convergência macroeconómica que justificam uma passagem do conjunto dos 15 países da CEDEAO para uma moeda única. Este ano não será com certeza. RFI: Será quando? Carlos Lopes: Não faço ideia. Depende da evolução dos critérios macroeconómicos e os países têm características muito diferentes. O Covid-19 não vai ajudar e, portanto, não sabemos muito bem quando o conjunto dos países vai chegar a essa etapa de consolidação das suas contas para que correspondam aos critérios que eles próprios estabeleceram. Pode ser em 2021, pode ser em 2022. Duvido que seja no imediato por razões que têm a ver com o Covid, nomeadamente. RFI: A França aprovou esta quarta-feira, em Conselho de Ministros, o projeto de lei que ratifica o fim do franco CFA que passa a chamar-se Eco, que mantém a paridade fixa com o euro, e que significa o fim da centralização das reservas cambiais dos estados da África Ocidental no Tesouro francês. Esta era uma notícia bastante aguardada pelos oito países da UEMOA. Na prática, que representa esta notícia? Carlos Lopes: Na realidade, o que a França decidiu é a parte que tinha de ser decidida pela França, mas a contraparte africana não está ainda preparada para o Eco. O que vai acontecer é que, tal como existe, o Franco CFA passa a ser regimentado por regras novas que estão em consonância por aquilo que foi aprovado por este Conselho de Ministros na França. Mas isto não vai até ao ponto de mudar a moeda. Essa mudança só será feita quando houver uma decisão do conjunto dos 15 países da Africa Ocidental. RFI: Mas não é só até ao final do ano que as reservas cambiais dos estados da África Ocidental ficam no Tesouro francês? Como vai funcionar na prática? Carlos Lopes: Na prática, significa que o Banco Central dos Estados da África Ocidental passa a ter o controlo total das reservas já. Isso não tem nada a ver com o conjunto da discussão que é da passagem para uma moeda única que não corresponde apenas aos oito países que estão no CFA da África Ocidental, mas outros países que não estão de acordo em entrar nesse projecto imediatamente. RFI: Está renitente à passagem a esta moeda única? Carlos Lopes: Eu penso que o processo de criar uma moeda única é um processo que se iniciou dentro da Africa Ocidental e, portanto, foi o conjunto da África Ocidental que pôs na agenda essa possibilidade e que tem um processo para atingir esse objectivo. Portanto, não há nenhuma renitência. O que há sim é uma renitência em aceitar que seja uma negociação entre um grupo mais pequeno de países e a França que determina o conjunto da África Ocidental. Isso não vai acontecer até porque a economia mais importante, a Nigéria, não o vai permitir e representa cerca de 60% do PIB da África Ocidental, portanto é um peso preponderante. RFI: A sociedade e sobretudo a política vive de símbolos. A sigla da moeda originalmente significava “Colônias Francesas da África”. O fim de mais de 70 anos do Franco CFA é o fim do “imposto colonial”, é o fim de um símbolo? Carlos Lopes: Seguramente. Eu penso que é esse símbolo que o Presidente francês conseguiu captar no imaginário e penso que essa medida que acaba de ser tomada pela França vai ajudar a atenuar uma certa tensão que tem vindo a desenvolver-se à volta da questão monetária. Isto é uma prova mais do que evidente que os símbolos são importantes, mas não chega porque o facto de haver uma governança que será diferente e as reservas cambiais deixarem de ser administradas directamente pelo banco central da França não significa que deixa de haver a paridade fixa com o euro que faz parte de um acordo em que a França é o garantidor. Existe ainda um cordão umbilical que não é completamente cortado com esta decisão. RFI: A paridade fixa do Eco com o Euro não é garante de alguma estabilidade? Carlos Lopes: Pode ser, mas o elemento da paridade fixa é apenas um em relação a um conjunto de características do que se pode chamar política monetária que têm de ser independentes. Portanto se, por causa da paridade, se deixa de ter a flexibilidade necessária em matéria de política monetária, evidentemente que a paridade tem um custo demasiado elevado para ser um elemento de estabilidade. Neste momento, a estabilidade que nós precisamos é uma resposta e um estímulo fiscal por causa do Covid e, portanto, não temos essa independência porque o Banco Central da África Ocidental se comporta de uma maneira que não corresponde, nem sequer, à forma como, por exemplo, o Banco Central Europeu vê a crise. Isto tem a ver com as características do acordo existente. RFI: O Eco pode vir a desestabilizar as frágeis economias da região? A UEMOA está preparada para o Eco neste momento de crise mundial por causa da crise sanitária? Carlos Lopes: Eu acho que a UEMOA sim porque ela tem uma política extremamente conservadora e estamos num período em que precisamos de um pouco menos de ortodoxia e com eles temos dificuldade de tirá-los da ortodoxia. Mas os outros países da África Ocidental têm uma outra agenda que neste momento não é compatível com a adesão imediata a uma moeda única. É um processo para aí chegar, mas não uma precipitação. RFI: E a Guiné-Bissau, com uma economia também muito fragilizada, está preparada para o Eco? Carlos Lopes: A Guiné-Bissau é um país que tem um PIB tão pequeno, é o mais pequeno de toda a zona e é um dos mais pequenos da África que praticamente não faz muita diferença. É um país que beneficia indirectamente dos acordos que são estabelecidos nesta área, nomeadamente em matéria monetária, mas não é um país que é um agente que precisa de se preparar. A sua economia é muito residual em termos de tamanho para fazer a diferença. RFI: O que é que é preciso para que o Eco comece a funcionar e para que seja uma moeda estável na UEMOA? Carlos Lopes: Existem vários critérios de convergência macroeconómica, nomeadamente em matéria de inflação, em matéria de reservas, em matéria de dívida, em matéria de défices públicos que têm de ser coordenados e sincronizados para que o conjunto dos países possam passar a uma moeda única. Nós não estamos ainda nessa etapa, estamos na etapa de os países estarem a fazer os esforços necessários para aí chegar. Até este momento, o único país que responde a todas as características exigidas é o Togo. Portanto, nós estamos ainda um bocado longe de poder ter esses critérios que foram estabelecidos pelos próprios países, seguidos pelo conjunto ou, pelo menos, pelas economias mais fortes, para que se possa passar a uma moeda única.
Souvent soupçonnées d’être moins souples, les banques des pays la zone Franc d’Afrique de l’Ouest accompagnent aujourd’hui les mesures prises pour éviter les faillites des opérateurs économiques à cause de la crise sanitaire du Covid-19.
Souvent soupçonnées d’être moins souples, les banques des pays la zone Franc d’Afrique de l’Ouest accompagnent aujourd’hui les mesures prises pour éviter les faillites des opérateurs économiques à cause de la crise sanitaire du Covid-19. Elles disent enregistrer tous les jours des demandes de moratoire sur les crédits, de la part d’entreprises et de particuliers en difficulté. Quelle contribution le secteur bancaire peut apporter pour faire face aux conséquences de la pandémie ? Comme ailleurs dans le monde, les pays d’Afrique de l’Ouest redoutent la disparition de beaucoup d’entreprises, particulièrement les PME et PMI. Les activités économiques tournent au ralenti, mais le secteur bancaire reste opérationnel, comme en Côte d’Ivoire. Daouda Coulibaly, président de l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers, l’APBEF-CI. « L’ensemble des banques a décidé de laisser les agences ouverte et d’assurer le service, pour que nos clients puissent continuer de profiter des services bancaires. » Le maintien de l’ouverture des guichets a nécessité une organisation particulière pour chaque banque, selon Habib Koné, directeur général de Atlantic Business International Holding, c’est le patron des filiales du groupe Banque Centrale Populaire du Maroc en Zone UEMOA et en Guinée, avec le réseau Banque Atlantique. « Notre participation aux plans de riposte contre le Covid-19 comporte plusieurs volets. Nous avons tout d’abord les mesures sanitaires pour la prévention de notre capital humain et la protection de nos clients. Nous avons un second point, c’est la participation au fonds Covid mis en place par les États. Le groupe BCP (Banque Centrale Populaire) a ainsi offert une enveloppe de 750 millions de francs CFA, afin de soutenir les Etats et les populations dans la zone UEMOA et en République de Guinée. » Le réseau Banque Atlantique propose aussi de nouveaux services, initiés depuis le début de la crise sanitaire en cours. En ce qui concerne la zone Franc d’Afrique de l’Ouest, la BCEAO a pris un certain nombre de mesures que les autres banques publiques et privées doivent appliquer. Daouda Coulibaly évoque certaines d’entre elles. « Le refinancement à un taux acceptable et en allégeant les conditions, permettre de mettre les liquidités à la disposition des agents économiques qui en ont besoin ; toujours en liaison avec la Banque centrale, il a été décidé de traiter au cas par cas ces entreprises qui éprouvent des difficultés liées à la pandémie, avec la restructuration de leurs crédits ou de leurs échéances, avec un report de trois mois renouvelable une fois. Donc six mois maximum. Nous nous organisons donc pour assurer la liquidité des entreprises, les accompagner en restructurant leurs crédits en cette période difficile, mais aussi en étant au côté de l’Etat, dans le cadre des différents plans qui ont été mis en place. » D’après les témoignages recueillis, les banques de la zone UEMOA reçoivent régulièrement des demandes de report de paiement de crédits de la part des entreprises prises par la gorge par la crise sanitaire. Mais pas de craintes qu’une entreprise en profite alors qu’elle n’en a pas besoin, assure Daouda Coulibaly.« Nous savons bien sûr qu’il y aura beaucoup d’entreprises qui ne sont pas touchées, qui vont vouloir profiter de ce moratoire, mais c’est à nous d’être vigilants. » Les entreprises de restauration, des loisirs, de l’hôtellerie et le secteur du tourisme en général sont les plus touchées par la crise de Covid-19. Et malgré les mesures de soutien des pouvoirs publics et celles de la BCEAO en zone UEMOA en vue de favoriser la disponibilité de liquidité de la part des banques, la survie de beaucoup de PME/PMI est sérieusement hypothéquée, selon l’agence de notation Bloomfield Investment Corporation.
The lead manager of UMOA-Titres said the members of the West African monetary union UEMOA plan to raise 846 billion CFA francs ($1.40 billion) on the regional debt market in response to the coronavirus crisis. He said the issue of the so-called COVID-19 social coupons will begin next Monday, adding that the instrument would benefit from access to a special refinancing office at the regional central bank. UEMOA’s members include Benin, Burkina Faso, Guinea-Bissau, Ivory Coast, Mali, Niger, Senegal, and Togo. --- Support this podcast: https://anchor.fm/newscast-africa/support Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Que ce soit par la faiblesse de la protection que leur offrent les règles de droit nationales, ou régionales dans le cas de l’UEMOA, ou par l’agressivité des multinationales, les consommateurs africains sont en position de faiblesse dans le monde économique moderne. Dans un ouvrage qu’il vient de publier aux éditions L'Harmattan, intitulé « Protection juridique du consommateur d'aliments et libéralisme économique dans les pays en développement, l'exemple du Mali », le juriste malien Alhousseinie Diabaté dit tout son scepticisme face aux garanties que la mondialisation a pu apporter aux consommateurs des pays en développement dans les domaines fonciers et alimentaires. Alhousseinie Diabaté est enseignant-chercheur à la Faculté de Droit Privé de l'Université des sciences juridiques et politiques de Bamako. Il y est responsable des masters de droit foncier et agroalimentaires et de droit économique. En ce moment, en résidence à l’Institut d’Études Avancées de Nantes, il est le grand invité de l’Économie RFI Jeune Afrique. 1 / Alhousseinie Diabaté s’intéresse au droit de la consommation, c'est-à-dire à la protection des consommateurs. Celle-ci est assez faible au Sénégal, si on en croit Momar Ndao, président de l'association des consommateurs du pays. Il dirige aussi le réseau des associations de consommateurs de l'UEMOA. Et il est au micro de William de Lesseux. 2 / Selon Alhousseinie Diabaté, les règles issues de la mondialisation nuisent à la sécurité alimentaire. À Madagascar, c'est aussi l'avis d'Abel Randrianarivo, vice-président de la plateforme nationale SIF (Solidarité des Interventions sur le Foncier) et membre de l’ONG Fiantsoa qui œuvre particulièrement sur les questions de sécurisation alimentaire traditionnelle. Abel vit dans le centre-sud du pays, à Fianarantsoa dans une zone particulièrement convoitée par les multinationales de l'agroalimentaire. Il répond aux questions de Sarah Tétaud.
Sau gần 75 năm được lập ra và sử dụng từ thời thực dân đô hộ, thống trị các nước châu Phi, đồng Franc CFA được thay thế bằng đồng Eco. Dự án này nhằm gạt bỏ những chỉ trích, theo đó, các nước châu Phi, tuy giành được độc lập từ hơn nửa thế kỷ qua, nhưng vẫn nằm dưới sự « bảo hộ tiền tệ » của Pháp. « Vấn đề đồng Franc CFA đã làm dấy lên nhiều cuộc tranh luận và nhiều chỉ trích về cái gọi là vai trò của nước Pháp tại châu Phi. Vậy thì chúng ta hãy cắt đứt giây neo ràng buộc này đi và can đảm tiến lên, nhìn về phía trước và cùng nhau tạo lập một mối quan hệ đối tác không chút mặc cảm nào. Nước Pháp không có gì phải giấu diếm cả. Chính vì thế, tôi muốn đặt lại tất cả các vấn đề để chúng ta có thể cùng nhau viết một trang sử mới, một trang mới trong quan hệ chung của chúng ta, chấm dứt, xóa bỏ những hào nhoáng cũ kỹ, lỗi thời, các hiểu nhầm và đôi khi là cả các biện pháp không còn có ý nghĩa gì cả. Hôm nay, tôi rất vui mừng được cùng với tổng thống Côte d’Ivoire, thông báo một cuộc cải cách lịch sử và quan trọng ». Ngày 21/12/2019, tại Abijan, tổng thống Pháp Emmanuel Macron cùng với đồng nhiệm Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, thông báo xóa bỏ đồng Franc CFA, sau gần 75 năm được lập ra và sử dụng từ thời thực dân đô hộ, thống trị các nước châu Phi. Về mặt chính trị, dự án cải cách đồng Franc CFA là nhằm gạt bỏ những chỉ trích, theo đó, các nước châu Phi, tuy giành được độc lập từ hơn nửa thế kỷ qua, nhưng vẫn nằm dưới sự « bảo hộ tiền tệ » của Pháp. Do vậy, nguyên thủ Pháp muốn xóa bỏ những di sản từ thời thực dân. Tuy nhiên, có một câu hỏi quan trọng được nêu ra : khi xóa bỏ đồng Franc CFA và thay thế bằng đồng Eco, liệu các nước châu Phi có thực sự cắt đứt sợi dây ràng buộc, phụ thuộc vào Pháp hay không ? Hay nhìn dưới góc độ khác, liệu Paris có còn ảnh hưởng đối với châu Phi hay không ? Cuộc tranh luận, vốn kéo dài từ lâu nay, vẫn chưa chấm dứt. Năm 1945, Pháp lập ra một đồng tiền duy nhất cho các nước Tây Phi, Franc CFA. Ban đầu, đó là đồng Franc của Các thuộc địa Pháp tại châu Phi. Đến năm 1958, đơn vị tiền tệ này được đổi tên thành Franc của Cộng đồng Pháp tại châu Phi. Từ khi giành được độc lập cho đến nay, 14 nước châu Phi, với khoảng 150 triệu dân, tổng sản phẩm quốc nội lên tới 235 tỷ đô la, vẫn dùng Franc CFA, và bộ Tài Chính Pháp giữ vai trò quyết định, quản lý trong lĩnh vực tiền tệ, tài chính. Đây là trường hợp « độc nhất vô nhị » trên thế giới. Cụ thể, Kho Bạc (Ngân Hàng Trung Ương Pháp) và chính quyền Pháp định ra tỷ giá hối đoái cố định cho đồng Franc CFA so với đồng Euro. Chính vì tỷ giá hối đoái này mà các nước châu Phi phải đặt 50% tổng dự trữ ngoại tệ của mình trong Kho Bạc Pháp và việc điều chỉnh khối lượng dự trữ ngoại tệ này được thực hiện qua một tài khoản « giao dịch » tại Ngân Hàng Trung Ương Pháp. Đồng Franc CFA được thiết kế và in ấn tại Pháp. Chính quyền Pháp có đại diện trong tất cả các định chế ra quyết định của hệ thống đồng Franc CFA. Nhóm 14 nước châu Phi này chia thành hai cộng đồng tiền tệ tài chính riêng biệt : thứ nhất là Liên Hiệp Kinh Tế Tiền Tệ Tây Phi – UEMOA, với đồng Franc Cộng đồng tài chính châu Phi – mã số XOF – bao gồm 8 quốc gia (Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Senegal, Togo) ; thứ hai là Cộng Đồng Kinh Tế Tiền Tệ Trung Phi – CEMAC, với đồng Franc Hợp tác tài chính Trung Phi – mã số XAF, có 6 thành viên Trung Phi (Cameroon, Congo, Trung Phi, Gabon, Guinée Xích Đạo, Tchad). Dự án cải cách đồng Franc CFA đã được thảo luận từ năm 1987. Do các nước không đồng nhất về mức độ phát triển kinh tế và có những tham vọng địa chính trị khác nhau, dự án này bước đầu chỉ liên quan đến nhóm 8 quốc gia Tây Phi thuộc UEMOA. Ngày 29/06/2019, Cộng đồng Kinh tế các nước Tây Phi – CEDEAO – đã quyết định gọi đồng tiền mới là Eco, thay thế cho đồng Franc CFA, đơn vị tiền tệ vẫn được sử dụng tại 8 trong số 15 quốc gia thành viên của CEDEAO. Tại cuộc họp cuối tháng 12/2019, ở Abidjan, tổng thống Côte d’Ivoire thông báo nội dung cải cách đồng Franc CFA : « Chúng tôi đã quyết định tiến hành cải cách đồng Franc CFA với ba thay đổi lớn sau đây : Thứ nhất là thay đổi tên gọi đồng tiền, từ France CFA thành đồng Eco. Thứ hai, chấm dứt việc tập trung, đặt 50% tổng dự trữ ngoại hối của các nước châu Phi tại Kho Bạc Pháp và đóng tài khoản giao dịch. Thứ ba, rút các đại diện của Pháp ra khỏi tất cả các cơ quan ra quyết định và quản lý của Liên Hiệp Kinh Tế và Tài Chính Tây Phi – UEMOA ». Trên đài RFI, kinh tế gia Senegal SARR Abdourahmane, giám đốc cơ quan tư vấn Trung tâm Nghiên cứu Tài trợ Phát triển Địa phương (CEFDEL), nhận định rằng quyết định cải tổ đồng Franc CFA mang tính lịch sử : « Cải cách này mang tính lịch sử theo nghĩa đây là một giai đoạn đi đúng hướng. Bởi vì điều này cho phép làm sáng tỏ nội dung các cuộc tranh luận về đồng Franc CFA : Người Pháp không còn hiện diện trong các cơ quan lãnh đạo, quản lý nữa ; lãnh đạo các nước châu Phi lựa chọn tỷ giá hối đoái cố định, bám theo đồng Euro và đề nghị đích danh nước Pháp đứng ra bảo đảm tỷ giá này. Như vậy, nội dung các cuộc tranh luận sẽ thay đổi : việc lựa chọn tỷ giá cố định bám theo đồng Euro, việc nước Pháp đứng ra bảo đảm tỷ giá… những điều này có lợi hay không cho nền kinh tế các nước châu Phi. Lúc đó, các chuyên gia kinh tế có thể thảo luận và không để cho cuộc tranh luận bị ô nhiễm bởi các câu hỏi mà về thực chất không có gì quan trọng cả. Việc cải cách này không hề dẫn đến những thay đổi trong cuộc sống hàng ngày của người dân. Ngoại trừ một điểm : sự hiện diện của người Pháp trong các cơ quan lãnh đạo, quản lý bị coi là một sự can thiệp. Nay không còn người Pháp nữa. Sự nhìn nhận về điểm này thay đổi. » Trước những lo ngại về việc cải cách tiền tệ có thể làm cho đồng tiền Eco mới mất giá so với đồng Franc CFA, bộ trưởng Kinh Tế Pháp Bruno Lemaire trấn an : « Không. Tôi xin bảo đảm là giá trị của đồng tiền không thay đổi, bởi vì tổng thống Côte d’Ivoire Alassane Ouattara đã sáng suốt đề nghị các nước thành viên khu vực đồng Franc CFA duy trì cơ chế tỷ giá cố định theo đồng Euro. Đây là một bảo đảm rất vững chắc về giá trị tiền tệ cho những ai vẫn thường xuyên sử dụng đồng tiền France CFA. Đồng tiền ổn định chống được lạm phát và tôi nghĩ đây là điều rất quan trọng, mang tính quyết định. Cần tránh tình trạng lạm phát tái xuất hiện trong khu vực Tây Phi khi chấm dứt dùng đồng Franc CFA. Và việc các nước trong khu vực đồng Franc CFA quyết định duy trì cơ chế tỷ giá cố định giúp tránh được nguy cơ nói trên ». Theo giới chuyên gia, việc đồng Eco cũng như đồng Franc CFA trước đây có tỷ giá cố định theo đồng Euro tạo ra một số lợi thế, như ổn định nền kinh tế của các nước thành viên trong khu vực tiền tệ, thúc đẩy trao đổi thương mại giữa các nước trong cùng khối, giúp khống chế được nợ công, kiểm soát được lạm phát, trong khi một số nước láng giềng, do có đồng tiền riêng như Liberia, Nigeria thường xuyên phải đối mặt với nạn lạm phát thất thường. Tuy nhiên, việc đồng Eco có tỷ giá cố định, bám chặt theo đồng Euro vẫn đẩy các nước châu Phi vào tình trạng phụ thuộc như trước đây. Cải cách tiền tệ, thay đổi tên gọi đồng tiền, không đặt dự trữ tại Kho Bạc Pháp, …, thế nhưng Paris vẫn đóng vai trò là « người bảo đảm tối hậu » cho giá trị đồng Eco. Chính vì điểm này mà không ít chuyên gia kinh tế châu Phi cho rằng ảnh hưởng, bóng dáng của Pháp vẫn bao trùm hệ thống tiền tệ các nước Tây Phi. Về phần mình, bộ trưởng Tài Chính Pháp Bruno Lemaire cố gắng giải thích như sau : « Đây thực sự là một bảo đảm tối hậu, sau cùng. Trong khi đó, các nước châu Phi thành viên có được hoàn toàn độc lập với quyết định mang tính lịch sử của lãnh đạo các nước trong khu vực. Tôi nhấn mạnh, đó là một sự độc lập hoàn toàn, bởi vì các nước thành viên không bắt buộc phải đặt dự trữ ngoại hối của mình trong kho bạc Pháp nữa, đóng tài khoản giao dịch. Đó là một sự độc lập hoàn toàn bởi vì không còn người Pháp trong các cơ quan lãnh đạo, quyết định của hệ thống tiền tệ này nữa. Đây là một sự thay đổi lớn. Giờ đây, các nước thành viên hoàn toàn tự do ra các quyết định. Việc nước Pháp đứng ra bảo đảm tối hậu, sau cùng, có nghĩa là nếu xẩy ra một cuộc khủng hoảng về hối đoái, thì nước Pháp sẽ đứng bên cạnh, ủng hộ, giúp đỡ các nước thành viên, bình ổn tình hình. Tôi nhắc lại, Pháp chỉ đóng vai trò bảo đảm tối hậu, sau cùng và chỉ làm việc này nếu xẩy ra khủng hoảng tài chính ». Một số kinh tế gia châu Phi tỏ thái độ bi quan, tố cáo dự án cải cách đồng Franc CFA chỉ là một một cuộc « cách mạng nửa vời » hoặc một sự « lừa đảo về chính trị ». Thực ra, để lật sang một trang mới trong lĩnh vực tiền tệ, các nước châu Phi phải vững chắc về kinh tế và phải tuân thủ một số tiêu chí hướng tới sự đồng thuận, tương đồng giữa các nền kinh như lạm phát chỉ bằng hoặc dưới 5%, thâm hụt ngân sách không vượt quá 3% tổng sản phẩm quốc nội, dự trữ ngoại tệ phải bằng hoặc lớn hơn 3 tháng nhập khẩu…Thế nhưng, cho đến nay, không một quốc gia nào trong số 8 quốc gia thực hiện cải cách, thậm chí cả 14 nước châu Phi sử dụng đồng Franc CFA tuân thủ được các tiêu chí này. Kinh tế gia Dieudonné Essomba, thuộc bộ Kinh Tế, Kế Hoạch và Quy Hoạch Lãnh Thổ Senegal, được báo Le Monde trích dẫn, nhận định : Các nước châu Phi muốn có các giải pháp chính trị và mang tính tư tưởng trước một vấn đề kỹ thuật. Có thể giải quyết được vấn đề chính trị, tư tưởng và đó là điều người ta đang làm, tức là đuổi nước Pháp (ra khỏi hệ thống tiền tệ). Người ta có lý khi làm như vậy. Thế nhưng, điều này không giúp giải quyết được vấn đề làm sao có được một hệ thống tiền tệ phù hợp với các nền kinh tế châu Phi. Tại một quốc gia không sản xuất được gì cả thì không thể nào có được một đồng tiền độc lập.
L’Afrique subsaharienne abrite plus de 50 millions d’éleveurs nomades. Pour pouvoir mettre fin à la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée, il est donc essentiel de venir en aide à ces pasteurs, en élargissant leur accès à des biens productifs et aux marchés.Le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel, ou PRAPS, a précisément été conçu pour répondre aux besoins de développement des pasteurs du Sahel. Il vise à remédier aux principales difficultés que rencontrent ces éleveurs : la sècheresse, les maladies animales, le changement climatique, les conflits, l’amenuisement des pâturages et des sources d’eau. Le PRAPS associe six pays du Sahel : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Il est coordonné à l’échelle régionale par le CILSS, le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel, sous la direction politique de la CEDEAO et de l’UEMOA. S. E. Madame Aminata Mbengue Ndiaye Ministre de l’Elevage et des Productions Animales
Malgré les retombées de la crise de la dette européenne, les troubles en Côte d’Ivoire et une grave sécheresse au Sahel, tout porte à croire que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) fera la preuve de sa résilience cette année. Le FMI estime que, après avoir été inférieur à 1 % en 2011, le taux de croissance sera de 7 % cette année.